Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique
1a 2ae = Prima Secundae = 1ère partie de la 2ème Partie
Question 24 :
Du bien et du mal qui existent dans les passions de l’âme
Après
avoir parlé de la différence des passions, nous avons à examiner le bien et le mal
dont elles sont capables. — A ce sujet quatre questions se présentent : 1° Le
bien et le mal moral peuvent-ils exister dans les passions de l'âme ? — 2°
Toute passion de l’âme est-elle mauvaise moralement ? (La preuve que toutes les
passions ne sont pas moralement mauvaises, c’est que Jésus-Christ lui-même n’a
pas crainte de montrer certaines passions dans les circonstances où la raison
l’exigeait : Mon âme est triste jusqu’à
la mort (Matth., 26, 38) : Et Jésus, lorsqu’il la vit pleurant, et les Juifs qui étaient venus
avec elle pleurant, frémit en son esprit et se troubla… Et Jésus pleura (Jean,
11, 33-35).) — 3° Toute passion augmente-t-elle ou diminue-t-elle la bonté ou
la malice de l'acte ? — 4° Y a-t-il des passions qui soient bonnes ou mauvaises
dans leur espèce ?
Article
1 : Peut-on trouver dans les passions de l’âme un bien et un mal moral ?
Objection
N°1. Il semble qu’aucune passion de l’âme ne soit bonne ou mauvaise moralement.
Car le bien et le mal moral sont propres à l’homme, puisqu’on donne aux mœurs
l’épithète d’humaines, selon la
remarque de saint Ambroise (In præf. sup. Luc.). Or, les passions ne sont pas propres
aux hommes, mais elles leur sont communes avec les autres animaux. Donc aucune
passion de l’âme n'est bonne ou mauvaise moralement.
Réponse
à l’objection N°1 : Ces passions, considérées en elles-mêmes, sont communes aux
hommes et aux animaux, mais elles sont propres aux hommes selon que la raison
les commande.
Objection
N°2. Le bien ou le mal de l’homme est ce qui est conforme à la raison ou ce qui
lui est contraire, comme le dit saint Denis (De div. nom.,
chap. 4). Or, les passions de l’âme n’existent pas dans la raison, mais dans l’appétit
sensitif, comme nous l’avons dit (quest. 22, art. 3). Donc elles ne se
rapportent pas au bien ou au mal de l’homme qui est le bien ou le mal moral.
Réponse
à l’objection N°2 : Les puissances inférieures de l’appétit sont appelées
raisonnables, selon qu’elles participent de quelque manière à la raison, comme
le dit Aristote (Eth., liv. 1, chap. 13).
Objection
N°3. Aristote dit (Eth., liv. 2, chap. 5) que nous ne sommes
ni loués, ni blâmés pour nos passions. Or, nous sommes loués et blâmés pour le
bien et le mal moral que nous faisons. Donc les passions ne sont ni bonnes, ni
mauvaises moralement.
Réponse
à l’objection N°3 : Aristote dit que nous ne sommes ni loués, ni blâmés pour
les passions considérées en elles-mêmes ; mais cela n'empêche pas qu’elles ne
puissent devenir louables ou blâmables, selon qu’elles sont ordonnées par la
raison. Aussi il ajoute : On ne loue ni on ne blâme celui qui craint ou celui
qui s’irrite, mais celui qui fait ces choses d’une certaine manière,
c’est-à-dire conformément ou contrairement à la raison.
Mais
c’est le contraire. Saint Augustin dit (De
civ. Dei, liv. 14, chap. 7 et 9), en parlant des passions, que si l’amour
est mauvais, ses œuvres sont mauvaises, et qu’elles sont bonnes s’il est bon.
Conclusion
On peut dire que les passions de l’âme sont moralement bonnes ou mauvaises
suivant qu’elles sont soumises à l’empire de la raison et de la volonté, mais
non en tant que mouvements de l’appétit irraisonnable.
Il
faut répondre que les passions de l’âme peuvent se considérer de deux manières
: 1° en soi ; 2° selon qu’elles sont soumises à l’empire de la raison et de la
volonté. Si on les considère en elles-mêmes, c’est-à-dire comme des mouvements
de l’appétit irraisonnable, il n’y a en elles ni le bien, ni le mal moral qui
dépend de la raison, comme nous l’avons dit (quest. 19, art. 3). Mais si on les
considère suivant qu’elles sont soumises à l’empire de la raison et de la
volonté, alors il y a en elles un bien ou un mal moral. Car l’appétit sensitif
est plus rapproché de la raison et de la volonté que les membres extérieurs
dont les mouvements sont néanmoins bons ou mauvais moralement suivant qu’ils
sont volontaires. Donc à plus forte raison les passions peuvent-elles être
bonnes ou mauvaises moralement selon qu’elles sont volontaires. Car on les dit
volontaires par là même que la volonté les commande ou qu’elle ne les empêche
pas.
Article
2 : Toute passion de l’âme est-elle moralement mauvaise ?
Objection
N°1. Il semble que toutes les passions de l’âme soient moralement mauvaises.
Car saint Augustin dit (De civ. Dei,
liv. 9, chap. 4 ; liv. 14, chap. 8) qu’on appelle les passions de l’âme des
maladies ou des perturbations. Or, toute maladie ou toute perturbation est
quelque chose de moralement mauvais. Donc toute passion de l’âme est moralement
mauvaise.
Objection
N°2. Saint Jean Damascène dit (De fid. orth., liv. 2, chap.
22) que l’opération est un mouvement conforme à la nature, mais que la passion
est en dehors de la nature. Or, tout ce qui est hors de la nature parmi les
mouvements de l’âme a le caractère du péché et du mal moral. C'est ce qui lui
fait dire ailleurs (liv. 2, chap. 4) que le diable est tombé, parce qu’il est
sorti de ce qui était conforme à sa nature, pour tendre à ce qui n’y est pas
conforme. Donc les passions sont moralement mauvaises.
Réponse
à l’objection N°2 : Toutes les passions de l’âme activent ou ralentissent les
mouvements naturels du cœur, parce que le mouvement de cet organe est plus ou
moins vif selon qu’il se dilate ou qu’il se resserre ; sous ce rapport il est
passif, mais il n’est pas nécessaire pour cela que la passion s’écarte toujours
des limites qui lui sont naturellement prescrites par la raison.
Objection
N°3. Tout ce qui porte au péché a la nature du mal. Or, les passions portent au
péché, et c'est ce qui fait que saint Paul les appelle des passions de péchés (Rom.,
chap. 7). Il semble donc qu’elles soient moralement mauvaises.
Réponse
à l’objection N°3 : Les passions de l’âme portent au péché quand elles sont
déréglées, mais elles portent au contraire à la vertu quand elles sont soumises
à l’empire de la raison.
Mais
c’est le contraire. Saint Augustin dit (De
civ. Dei, liv. 14, chap. 9) en parlant des justes, que la rectitude de leur
amour produit la rectitude de leurs affections. Car ils craignent de pécher,
ils désirent persévérer, ils pleurent leurs fautes et se réjouissent dans les
bonnes œuvres.
Conclusion
On ne doit pas dire que toutes les passions de l’âme sont moralement mauvaises
; il n’y a que celles qui sont contraires à la raison ou qui s’écartent de ses
lois.
Il
faut répondre qu’à cet égard les stoïciens et les péripatéticiens ont été d'un
avis différent. Car les stoïciens ont dit que toutes les passions étaient
mauvaises et les péripatéticiens ont prétendu que quand elles étaient modérées
elles étaient bonnes. Quoique ces deux opinions paraissent très différentes,
elles ne le sont vraiment que dans les termes. Leur différence dans la réalité
est nulle ou à peu près quand on vient à examiner le sens particulier de l’une
et de l’autre. Car les stoïciens ne distinguaient pas les sens de
l'intelligence, et par conséquent ils ne distinguaient pas non plus l’appétit intelligentiel de l’appétit sensitif. Ils confondaient donc
les passions de l’âme qui sont dans l’appétit sensitif avec les mouvements de
la volonté qui sont dans l’appétit intelligentiel, et
ils donnaient le nom de volonté à tout mouvement raisonnable de la partie
appétitive de l’âme, tandis qu’ils réservaient le mot de passion pour exprimer tout mouvement qui sort des bornes de la
raison. C’est ce qui fait que Cicéron, qui suit leur sentiment (De Tusc., liv.
3, à princ.),
appelle toutes les passions des maladies de l’âme. D’où il conclut que ceux qui
sont malades ne sont pas sains, que ceux qui ne sont pas sains sont des
insensés ou des sots ; d’où est venu le mot insanus (Insanus, in qui est une négation, sanus sain, qui s’entend métaphoriquement de l’esprit.). —
Les péripatéticiens, au contraire, appelaient passions tous les mouvements de l’appétit sensitif. Ainsi ils
disaient qu’elles étaient bonnes quand la raison les modère, mais qu’elles étaient
mauvaises quand elles s’écartent de ses lois. D’où il résulte évidemment que
Cicéron a tort d’attaquer le sentiment des péripatéticiens qui admettaient un
milieu ou une certaine modération dans les passions. Sa critique portait à faux
quand il leur disait qu’on doit éviter tout mal tant médiocre et tant modéré qu’il
soit, sous prétexte que comme le corps pour peu malade qu’il soit n’est pas
sain, de même quelques modérées que soient les passions ou les maladies de l’âme,
l’âme n’est pas saine. Il partait là d’un principe équivoque, car les passions
ne sont des maladies ou des perturbations de l’âme qu’autant qu’elles ne sont
pas réglées par la raison.
D’après cela la réponse au premier
argument est évidente.
Article 3 : La passion augmente-t-elle ou
diminue-t-elle la bonté ou la malice de l’acte ?
Objection
N°1. Il semble qu’une passion quelconque diminue toujours la bonté de l’acte
moral. Car tout ce qu’il entrave le jugement de la raison duquel dépend la
bonté de l’acte moral diminue conséquemment la bonté de l’acte moral lui-même.
Or, toute passion entrave le jugement de la raison. Car, Salluste dit (Orat. Cæsar.) : Il est convenable que tous ceux qui ont un
avis à donner sur des choses douteuses soient exempts de haine, de colère, d’amitié
et de compassion. Donc toute passion diminue la bonté de l’acte moral.
Réponse
à l’objection N°1 : Les passions de l’âme peuvent se rapporter de deux manières
au jugement de la raison : 1° Elles peuvent le prévenir (Elles peuvent être
antécédentes ou conséquentes. Quand elles sont antécédentes, elles
affaiblissent la moralité de l’acte, parce qu’elles troublent la raison.).
Alors quand elles obscurcissent le jugement duquel la bonté morale de l’acte
dépend, elles diminuent la valeur de l’action. Car celui qui fait une œuvre de
charité par raison est plus estimable que celui qui la fait par passion. 2°
Elles peuvent le suivre, et cela de deux manières, d’abord par suite d’un excès
de force ou d’action. Ainsi quand la partie supérieure de l’âme se porte
vivement vers une chose, la partie inférieure suit son mouvement. Dans ce cas
la passion qui se trouve subséquemment dans l’appétit sensitif est le signe de
l’intensité de la volonté, et à ce titre elle indique une bonté morale d’un
ordre plus élevé (Quand elles sont conséquentes de cette manière, elles
n’augmentent pas la bonté morale de l’acte, elles l’indiquent seulement.).
Ensuite elles peuvent encore le suivre par l’effet du choix ou de l’élection.
C’est ce qui a lieu quand l’homme choisit par raison une passion qu’il excite
en lui pour produire le bien plus efficacement en s’aidant de la coopération de
l’appétit sensitif. Alors la passion de l’âme ajoute à la bonté de l’action.
Objection
N°2. L’acte de l’homme est d’autant meilleur qu’il ressemble plus parfaitement
à Dieu. C’est ce qui fait dire à l’Apôtre (Eph., 5, 1) : Soyez les
imitateurs de Dieu comme ses enfants chéris. Or, Dieu et les saints anges
punissent sans colère et soulagent les misères sans y compatir, comme le dit
saint Augustin (De civ. Dei, liv. 9,
chap. 5). Donc il est mieux de faire ces mêmes actes sans passion qu’avec
passion.
Réponse
à l’objection N°2 : En Dieu et dans les anges il n’y a ni appétit sensitif, ni
membres corporels. C’est pourquoi le bien ne se considère pas en eux comme en
nous, suivant la manière dont sont réglés les passions et les mouvements du
corps.
Objection
N°3. Comme le mal moral se considère dans ses rapports avec la raison, il en
est de même du bien moral. Or, la passion diminue le mal moral ; car celui qui
pèche par passion est moins coupable que celui qui pèche à dessein. Donc celui
qui agit avec passion fait moins de bien que celui qui agit sans elle.
Réponse
à l’objection N°3 : La passion qui se porte au mal diminue le péché, si elle
prévient le jugement de la raison, mais elle l’augmente, ou elle est la marque
de son accroissement, si elle le suit de l’une des manières que nous avons
indiquées.
Mais
c’est le contraire. Saint Augustin dit (De
civ. Dei, liv. 9, chap. 5) que la passion de la miséricorde prête son
ministère à la raison quand la bienfaisance qu’elle inspire a pour objet de
sauvegarder la justice, soit qu’il s’agisse de secourir l’indigent ou de
pardonner à celui qui est repentant. Or, rien de ce qui prête son ministère à
la raison ne diminue le bien moral. Donc la passion ne le diminue pas.
Conclusion
Les passions de l’âme diminuent et augmentent la bonté ou la malice des actes
humains selon qu’elles sont soumises à l’empire de la raison et de la volonté.
Il
faut répondre que comme les stoïciens supposaient que toutes les passions sont
mauvaises, de même ils admettaient comme conséquence qu’elles diminuent toutes
la bonté des actions ; car tout ce qu’il y a de bon est détruit totalement ou
du moins altéré par le mélange du mal. Ce sentiment
serait vrai en effet si nous n’entendions par passions que les mouvements déréglés de l’appétit sensitif qui sont
autant de perturbations ou de maladies. Mais si nous entendons absolument par passions tous les mouvements de l’appétit
sensitif, il entre dans la perfection naturelle de l’homme que ces passions
soient réglées par la raison. En effet, puisque le bien de l’homme consiste
dans la raison comme dans sa sonne, ce bien sera d’autant plus parfait que
cette faculté pourra s’étendre à un plus grand nombre de choses qui conviennent
à la nature humaine. Ainsi personne ne doute qu’il n’appartienne à la
perfection du bien moral que les actes des membres extérieurs n’aient la raison
pour règle. Par conséquent puisque l’appétit sensitif peut obéir à la raison,
comme nous l’avons dit (quest. 17, art. 7), il appartient à la perfection du
bien humain ou moral que les passions de l’âme soient soumises à cette faculté.
Donc comme il est mieux que l’homme veuille le bien et qu’il le fasse
extérieurement, de même il appartient à la perfection du bien moral que l’homme
soit mû vers lui non-seulement par sa volonté, mais
encore par l’appétit sensitif, selon ces paroles du Psalmiste (Ps. 83, 3) : Mon cœur et ma chair ont tressailli dans le Dieu vivant. On entend
ici par cœur l’appétit intelligentiel et par chair l’appétit sensitif.
Article
4 : Une passion est-elle bonne ou mauvaise de son espèce ?
Objection
N°1. Il semble qu’aucune passion de l’âme ne soit moralement bonne ou mauvaise
selon son espèce. Car le bien et le mal moral se considère d’après la raison.
Or, les passions existent dans l’appétit sensitif et ce qu’il y a en elles de
rationnel est un accident. Donc puisque rien de ce qui est accidentel
n’appartient à l’espèce d’une chose, il semble qu’aucune passion ne soit bonne
ou mauvaise selon son espèce.
Réponse
à l’objection N°1 : Cette raison s’appuie sur les passions considérées par
rapporta leur nature, c’est-à-dire selon qu’on considère l’appétit sensitif en
lui-même, mais quand on le considère selon qu’il obéit à la raison, alors le
bien ou le mal moral ne résulte pas des passions par accident, mais par
lui-même.
Objection
N°2. Les actes et les passions sont spécifiés d’après leur objet. Si donc une
passion était bonne ou mauvaise selon son espèce, il faudrait que les passions
qui ont le bien pour objet fussent bonnes selon leur espèce, comme l’amour, le
désir et la joie, et que les autres dont l’objet est le mal fussent mauvaises,
comme la crainte, la haine et la tristesse, ce qui est évidemment faux. Donc il
n’y a pas de passion qui soit bonne et mauvaise de son espèce.
Réponse
à l’objection N°2 : Les passions qui portent au bien, si le bien est réel, sont
bonnes, et il en est de même de celles qui éloignent véritablement du mal. Au
contraire, les passions qui éloignent du bien et qui portent au mal sont
mauvaises.
Objection
N°3. Il n’y a aucune espèce de passion qui ne se trouve dans les animaux. Or,
le bien moral n’existe que dans l’homme. Donc il n’y a pas de passion qui soit
bonne ou mauvaise de son espèce.
Réponse
à l’objection N°3 : Dans les animaux l’appétit sensitif n’obéit pas à la
raison. Cependant comme leur appétit est conduit par un instinct naturel qui
est soumis à la raison supérieure, c’est-à-dire à la raison divine, il y a en
eux une certaine image du bien moral pour ce qui est des passions de l’âme.
Mais
c’est le contraire. Saint Augustin dit (De
civ. Dei, liv. 11, chap. 5) que la miséricorde est une vertu. Et d’après
Aristote (Eth., liv. 2, chap. 7) la pudeur est une
passion louable. Donc il y a des passions bonnes ou mauvaises selon leur
espèce.
Conclusion
Le bien et le mal n’appartiennent pas à l’espèce de l’acte et de la passion
considérée dans sa nature, mais dans ses rapports avec les mœurs, c’est-à-dire
selon qu’elle participe du volontaire et du jugement de la raison.
Il
faut répondre que ce que nous avons dit des actes (quest. 18, art. 6 et 7, et
quest. 20, art. 3 et 6) on peut le dire des passions, c’est-à-dire qu’on peut
considérer l’espèce de l’acte ou de la passion de deux manières : 1° On peut la
considérer selon ce qu’elle est dans sa nature. Le bien ou le mal moral
n’appartient pas de la sorte à l’espèce de l’acte ou de la passion (A ce point
de vue, les actes et les passions ne sont ni bons ni mauvais moralement.). 2°
On peut la considérer par rapport aux mœurs, c’est-à-dire selon qu’elle
participe plus ou moins du volontaire et de la raison. En ce sens le bien et le
mal moral peuvent appartenir à l’espèce de la passion, parce que la passion
peut avoir pour objet quelque chose qui soit de lui-même ou qui ne soit pas
conforme à la raison, comme on le voit par la pudeur qui est la crainte de ce
qui est honteux, et par l’envie qui fait qu’on s’attriste du bien d’autrui
(L’envie est une passion mauvaise de sa nature, parce que son objet est mauvais
; la pudeur est au contraire une passion qui est bonne dans son espèce, parce
que son objet est bon.). Car le bien et le mal moral appartiennent ainsi à
l’espèce de l’acte extérieur.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications,
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l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et
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JesusMarie.com