Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique

1a 2ae = Prima Secundae = 1ère partie de la 2ème Partie

Question 37 : Des effets de la douleur ou de la tristesse

 

          Après avoir parlé des causes de la douleur ou de la tristesse nous avons à nous occuper de ses effets. — A ce sujet quatre questions se présentent : 1° La douleur enlève-t-elle la faculté d’apprendre ? — 2° L’appesantissement de l’esprit est-il l’effet de la tristesse ou de la douleur ? — 3° La tristesse ou la douleur affaiblit-elle toute espèce d’action ? — 4° La tristesse nuit-elle au corps plus que les autres passions de l’âme ?

 

Article 1 : La douleur enlève-t-elle la faculté d’apprendre ?

 

          Objection N°1. Il semble que la douleur n’enlève pas la faculté d’apprendre. Car il est dit dans Isaïe (26, 9) : Lorsque vous aurez exercé vos jugements sur la terre, alors les habitants du monde apprendront à être justes. Et plus loin (ibid., 26) : Vous les instruirez par l’affliction qui les obligera à vous adresser leur prière. Or, les jugements de Dieu et l’affliction produisent dans les cœurs des hommes la douleur ou la tristesse. Donc la douleur ou la tristesse ne détruit pas, mais augmente plutôt la faculté d’apprendre.

          Réponse à l’objection N°1 : La tristesse modérée qui empêche l’esprit de divaguer peut servir à acquérir la science, surtout celle des choses par lesquelles l’homme espère pouvoir se délivrer de sa tristesse, et c’est en ce sens que les hommes reçoivent mieux dans l’affliction la science de Dieu.

 

          Objection N°2. Isaïe dit encore (28, 9) : A qui le Seigneur enseignera-t-il sa loi ? à qui donnera-t-il l’intelligence de sa parole ? à ceux qu’on a sevrés et qu’on vient d’arracher de la mamelle, c’est-à-dire qu’on vient de priver des plaisirs. Or, la douleur et la tristesse détruisent surtout les plaisirs, puisque la tristesse est directement contraire à la délectation, comme le dit Aristote (Eth., liv. 7, chap. 14), et que d’après l’Ecriture (Ecclésiastique, 11, 29) une peine d’une heure fait oublier toutes les plus grandes jouissances. Donc la douleur n’enlève pas, mais plutôt elle fournit le moyen d’apprendre.

          Réponse à l’objection N°2 : La délectation aussi bien que la douleur, par là même qu’elles captivent l’attention de l’esprit, sont un obstacle à l’exercice de la raison. C’est ce qui fait dire à Aristote (Eth., liv. 7, chap. 11) que dans les jouissances vénériennes il est impossible de comprendre quelque chose. Or, la douleur agit encore plus puissamment sur l’âme que la délectation, comme nous voyons dans l’ordre naturel l’action des corps tendre plus fortement vers son contraire. Ainsi l’eau chaude subit plus vivement l’action du froid et gèle plus fort. Si donc la douleur ou la tristesse était modérée, elle pourrait accidentellement contribuer à la science, parce qu’elle détruirait alors l’excès des plaisirs, mais par elle-même elle est un obstacle, et quand elle est intense, elle détruit complètement la faculté d’apprendre.

 

          Objection N°3. La tristesse intérieure l’emporte sur la douleur extérieure, comme nous l’avons dit (quest. 35, art. 7). Or, l’homme peut apprendre tout en éprouvant une tristesse intérieure. Donc à plus forte raison le peut-il quand il éprouve une douleur corporelle.

          Réponse à l’objection N°3 : La douleur extérieure provient de la lésion du corps, et elle est plutôt accompagnée d’une modification dans l’organisme que la douleur intérieure qui est cependant plus grande quand on la considère d’après ce qu’il y a en elle de formel, c’est-à-dire d’après ce qui vient de l’âme. C’est pourquoi la douleur corporelle empêche plutôt que la douleur intérieure la contemplation qui demande un repos absolu. Toutefois la douleur intérieure quand elle est très vive absorbe tellement l’esprit que l’homme ne peut plus rien apprendre de nouveau. C’est pour cela que la tristesse a fait interrompre à saint Grégoire son commentaire sur Ezéchiel, comme il le dit lui-même (hom. 22 in Ezech.).

 

          Mais c’est le contraire. Saint Augustin dit (Solil., liv. 1, chap. 12) : Quoique je fusse alors tourmenté par un violent mal de dents, je ne laissais pas de repasser dans mon esprit tout ce que j’avais appris, mais j’étais dans l’impossibilité d’apprendre ce qui eût exigé toute l’attention dont mon esprit est capable.

 

          Conclusion Comme une douleur intense attire sur elle toute l’attention de l’esprit, non seulement elle affaiblit, mais souvent elle détruit complètement la volonté et la faculté d’apprendre.

          Il faut répondre que toutes les puissances de l’âme ayant leur racine dans une seule et môme essence, il est nécessaire que quand l’attention de l’âme se porte sur l’opération d’une puissance elle soit par là même éloignée de l’opération d’une autre. Car l’attention de l’âme ne peut pas ne pas être une. C’est pourquoi, s’il y a une chose qui l’absorbe complètement ou en partie, il n’est plus possible qu’elle s’occupe d’une autre qui exigerait aussi une grande attention de sa part. Or, il est évident que la douleur sensible attire à elle toutes les facultés de l’âme, parce que tout être est naturellement porté à repousser de toute son énergie ce qui lui est contraire, comme on le voit dans l’ordre naturel. De même il est évident que pour apprendre quelque chose de nouveau il faut de l’étude et des efforts accompagnés d’une grande application, comme on le voit par ces paroles de l’Ecriture (Prov., 2, 4) : Si vous recherchez la sagesse comme l’argent et que vous creusiez pour la découvrir comme si c’était un trésor, alors vous comprendrez la crainte du Seigneur et vous trouverez la science de Dieu. C’est pourquoi si la douleur est intense, elle empêche l’homme de pouvoir apprendre quelque chose ; et elle peut même être si vive qu’il ne lui soit pas possible dans ses plus grands accès de réfléchir à ce qu’il a su auparavant. Cependant il est à remarquer que ces effets varient selon les divers degrés d’amour que l’homme a pour la science ou la contemplation, parce que plus cet amour est ardent et plus il captive puissamment l’attention de l’esprit et l’empêche de se laisser distraire par la douleur.

 

Article 2 : La pesanteur de l’esprit est-elle un effet de la tristesse ou de la douleur ?

 

          Objection N°1. Il semble que l’appesantissement de l’esprit ne soit pas l’effet de la tristesse. Car saint Paul dit (2 Cor., 7, 11) : Considérez donc combien cette tristesse selon Dieu a produit en vous de sollicitude, de satisfaction, d’indignation, etc., etc. Or, la sollicitude et l’indignation appartiennent à l’élévation de l’esprit qui est contraire à l’appesantissement. Donc l’appesantissement n’est pas un effet de la tristesse.

          Réponse à l’objection N°1 : Cette élévation de l’esprit est l’effet de la tristesse qui est selon Dieu, parce qu’elle est accompagnée de l’espérance d’obtenir le pardon de sa faute.

 

          Objection N°2. La tristesse est contraire à la délectation. Or, l’effet de la délectation est la dilatation, qui a pour contraire non l’appesantissement, mais le resserrement du cœur. Donc on ne doit pas considérer l’appesantissement comme un effet de la tristesse.

          Réponse à l’objection N°2 : Relativement au mouvement appétitif, le resserrement et l’appesantissement reviennent au même. Car par là même que l’esprit est appesanti au point de ne pouvoir librement se porter vers les choses extérieures, il se retire vers lui-même et se resserre pour ainsi dire en lui.

 

          Objection N°3. La tristesse absorbe, comme on le voit par ces paroles de l’Apôtre (2 Cor., 2, 7) : Vous devez traiter le coupable avec indulgence dans la crainte qu’il ne soit absorbé par son excessive tristesse. Or, la pesanteur n’est pas l’absorption. Car celui qui s’appesantit est déprimé par un poids quelconque, tandis que celui qui est absorbé est renfermé dans ce qui l’absorbe. Donc on ne doit pas compter la pesanteur parmi les effets de la tristesse.

          Réponse à l’objection N°3 : On dit que la tristesse absorbe l’homme quand la force du mal qui l’attriste frappe totalement son esprit, au point de lui enlever tout espoir de délivrance. Elle appesantit donc l’esprit de la même manière qu’elle l’absorbe. Car il y a des expressions qui s’accordent métaphoriquement et qui paraîtraient répugner si on les prenait dans leur sens propre.

 

          Mais c’est le contraire. Némésius (De nat. hom., chap. 19) et saint Jean Damascène (De fid. orth., liv. 2, chap. 13) disent que la tristesse appesantit l’âme.

 

          Conclusion Puisque la tristesse résulte du mal présent, elle appesantit surtout l’esprit et quelquefois elle empêche le mouvement de l’esprit et du corps.

          Il faut répondre qu’on désigne quelquefois métaphoriquement les effets des passions de l’âme par des images qu’on emprunte aux choses sensibles ; parce que les mouvements de l’appétit animal ressemblent aux inclinations de l’appétit naturel. C’est ainsi qu’on attribue la ferveur à l’amour, la dilatation à la joie et l’appesantissement à la tristesse. En effet, on dit que l’homme s’appesantit quand il est empêché par un poids quelconque de jouir de son mouvement propre. Or, il est évident, d’après ce que nous avons dit (quest. 36, art. 1), que la tristesse résulte d’un mal présent qui appesantit l’esprit, puisqu’il répugne au mouvement de la volonté, puisqu’il l’empêche de jouir de ce qu’il veut. Si la violence du mal qui contriste n’est pas telle qu’on perde l’espérance d’en sortir, quoique l’esprit soit appesanti parce que pour le présent il n’est pas maître de ce qu’il veut, néanmoins il conserve encore la force de se mouvoir pour repousser le mal qui l’attriste. Mais si la violence du mal est telle qu’on perde tout espoir d’en être délivré, alors le mouvement intérieur de l’esprit qui se trouve dans cette détresse est complètement arrêté, de sorte qu’il ne peut aller ni d’un côté, ni d’un autre. Quelquefois même le mouvement extérieur du corps est aussi entravé au point que l’homme parait hébété et stupide.

 

Article 3 : La tristesse ou la douleur affaiblit-elle toute opération ?

 

          Objection N°1. Il semble que la tristesse n’empêche pas toute opération. Car la sollicitude est un effet de la tristesse, comme nous l’avons vu par les paroles de l’Apôtre (quest. préc). Or, la sollicitude aide à bien agir. Car saint Paul dit (1 Tim., 2, 15) : Ayez soin de paraître devant Dieu comme un ouvrier qui ne fait rien dont il ait à rougir. Donc la tristesse n’empêche pas l’action, mais elle nous aide plutôt à bien agir.

 

          Objection N°2. La tristesse produit dans un grand nombre la concupiscence, comme le dit Aristote (Eth., liv. 7, chap. ult.). Or, la concupiscence ou le désir donne à l’action plus de force. Donc la tristesse aussi.

 

          Objection N°3. Comme il y a des actions propres à ceux qui sont dans la joie, il y a aussi des actions propres à ceux qui sont dans la tristesse ; telle est l’action de pleurer. Or, tous les êtres sont fortifiés par l’action qui leur est propre. Donc il y a des actions qui ne sont pas entravées, mais perfectionnées par la tristesse.

 

          Mais c’est le contraire. Aristote dit (Eth., liv. 10, chap. 4) que la délectation perfectionne l’action, mais qu’au contraire la tristesse la gêne.

 

          Conclusion Si l’action se rapporte à la tristesse comme son objet, elle est très gênée par elle, mais si elle se rapporte à elle comme son effet, elle est plutôt augmentée et perfectionnée.

          Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (art. préc), la tristesse n’appesantit pas ou n’absorbe pas toujours l’esprit, au point de détruire tout mouvement intérieur et extérieur, mais il y a des mouvements qui sont quelquefois l’effet de la tristesse elle-même. Ainsi donc l’action peut se rapporter à la tristesse de deux manières : 1° Elle peut se rapporter à elle comme son objet (Comme quand on jeûne malgré soi.), et alors la tristesse est un obstacle à l’action. Car ce que nous faisons avec tristesse nous ne le faisons jamais aussi bien que ce que nous faisons avec joie ou sans tristesse. La raison en est que la volonté est la cause de l’action de l’homme ; par conséquent quand il s’agit de faire une chose qui déplaît, on a nécessairement moins de force. 2° L’action peut se rapporter à la tristesse, comme à son principe et à sa cause (Comme les gémissements et les larmes.). Alors il est nécessaire qu’elle soit augmentée par elle. Ainsi plus on est attristé d’une chose et plus on fait d’efforts pour repousser le chagrin qu’on en a, pourvu qu’on conserve l’espérance de s’en délivrer. Autrement la tristesse ne produirait ni mouvement, ni action.

          La réponse aux objections est par là même évidente.

 

Article 4 : La tristesse nuit-elle plus au corps que les autres passions de l’âme ?

 

          Objection N°1. Il semble que la tristesse ne nuise pas beaucoup au corps. Car la tristesse existe spirituellement dans l’âme. Or, les choses qui n’existent que spirituellement ne produisent pas de modification corporelle, comme on le voit par les intentions des couleurs qui sont dans l’air et qui ne colorent aucun corps. Donc la tristesse ne produit aucun mal au corps.

          Réponse à l’objection N°1 : Comme l’âme meut naturellement le corps, le mouvement spirituel de l’âme est la cause naturelle de la modification du corps. Il n’en est pas de même des intentions spirituelles qui n’ont pas naturellement mission de mouvoir les autres corps qui ne sont pas faits pour être mus par une âme.

 

          Objection N°2. Si la tristesse produit du mal au corps, cela n’a lieu qu’autant qu’elle est accompagnée d’un changement corporel quelconque. Or, il y a un changement corporel dans toutes les passions de l’âme, comme nous l’avons dit (quest. 22, art. 2, réponse N°3). Donc la tristesse ne nuit pas plus au corps que les autres passions de l’âme.

          Réponse à l’objection N°2 : Les autres passions produisent des modifications corporelles qui sont dans leur espèce conformes au mouvement vital, tandis que la tristesse en produit une qui lui est contraire, comme nous l’avons dit (dans le corps de l’article.).

 

          Objection N°3. Aristote dit (Eth., liv. 7, chap. 3) qu’il y en a que la colère et la concupiscence rendent fous, ce qui semble être le plus grand mal qu’on puisse éprouver, puisque la raison qu’il y a de plus excellent dans l’homme. Le désespoir paraît être aussi plus nuisible que la tristesse, puisqu’il en est la cause. Donc la tristesse ne nuit pas plus au corps que les autres passions.

          Réponse à l’objection N°3 : Pour empêcher l’usage de la raison il faut une cause plus légère que pour faire mourir, puisque nous voyons une foule de maladies priver de l’usage de la raison sans pour cela donner la mort. Cependant la crainte et la colère font au corps le plus grand mal par suite de la tristesse qui s’y joint à cause de l’absence de l’objet qu’on désire. D’ailleurs la tristesse fait quelquefois perdre la raison, comme on le voit par ceux que la douleur jette dans la mélancolie ou la folie.

 

          Mais c’est le contraire. Il est écrit (Prov., 17, 22) : La joie de l’esprit rend le corps plein de vigueur ; la tristesse du cœur dessèche les os. Et plus loin (25, 20) : Comme le ver mange le vêtement et la poussière le bois ; ainsi la tristesse de l’homme lui ronge le cœur. Et ailleurs (Ecclésiastique, 38, 19) : La tristesse accélère la mort.

 

          Conclusion La tristesse nuit plus au corps que les autres passions de l’âme puisqu’elle empêche le mouvement vital du cœur.

          Il faut répondre que la tristesse nuit plus au corps que toutes les autres passions de l’âme. La raison en est que la tristesse est contraire à la vie de l’homme relativement à l’espèce ou à la nature de son mouvement, mais non pas seulement sous le rapport de la mesure ou de la quantité, comme les autres passions de l’âme. Car la vie de l’homme consiste dans un mouvement qui se répand du cœur dans les autres membres : ce mouvement convient à la nature humaine dans une mesure déterminée. Si donc il dépasse la mesure qui lui a été assignée, il devient contraire à la vie de l’homme sous le rapport de la quantité, mais non selon son espèce. Au contraire si on arrête la marche de ce mouvement, il sera opposé à la vie dans son espèce. Or, il est à remarquer que dans toutes les passions de l’âme, le changement corporel qui est ce qu’il y a de matériel en elles, est en harmonie et en proportion avec le mouvement de l’appétit qui est ce qu’il y a de formel ; comme en toutes choses la matière est proportionnée à la forme. Donc les passions de l’âme qui impliquent le mouvement de l’appétit pour rechercher quelque chose, ne sont pas contraires dans l’espèce au mouvement vital, mais elles peuvent lui être contraires sous le rapport de la quantité, comme l’amour, la joie, le désir, etc. Toutes ces passions sont donc dans leur espèce un secours utile à la nature du corps, mais elles peuvent lui nuire par ce qu’elles ont d’extrême. Quant aux passions qui impliquent un mouvement de l’appétit tout opposé, c’est-à-dire qui portent le cœur à se resserrer, elles sont contraires au mouvement vital non seulement sous le rapport de la quantité, mais encore dans son espèce. C’est pourquoi elles sont toutes absolument nuisibles, comme la crainte et le désespoir. La tristesse l’emporte encore sur les autres parce qu’elle appesantit l’esprit par suite du mal présent dont l’impression est plus forte que celle du mal futur.

 

Copyleft. Traduction de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52, rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications, il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et relevant du droit d’auteur, merci de nous en informer immédiatement, avec l’email figurant sur la page d’accueil de JesusMarie.com, pour que nous puissions les retirer. JesusMarie.com accorde la plus grande importance au respect de la propriété littéraire et au respect de la loi en général. Aucune évangélisation catholique ne peut être surnaturellement féconde sans respect de la morale catholique et des lois justes.

 

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