Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique

1a 2ae = Prima Secundae = 1ère partie de la 2ème Partie

Question 48 : Des effets de la colère

 

          Après avoir parlé des causes de la colère, il nous reste maintenant à nous occuper de ses effets. — A cet égard quatre questions se présentent : 1° La colère produit-elle la délectation ? — 2° Produit-elle un bouillonnement du sang dans le cœur ? — 3° Est- ce cette puissance qui empêche le plus l’usage de la raison ? — 4° Produit-elle le silence ?

 

Article 1 : La colère produit-elle la délectation ou la joie ?

 

          Objection N°1. Il semble que la colère ne produise pas la délectation. Car la tristesse l’exclut, et la colère est toujours accompagnée de tristesse, parce que, comme le dit Aristote (Eth., liv. 7, chap. 6), quiconque fait une chose avec colère la fait avec tristesse. Donc la colère ne produit pas la délectation.

          Réponse à l’objection N°1 : Celui qui est irrité ne s’attriste pas et ne se réjouit pas du même objet ; il s’attriste de l’injure qu’il a reçue et il se réjouit de la vengeance qu’il médite et qu’il espère. Ainsi la tristesse est comme le principe de la colère, tandis que la délectation en est comme l’effet ou le terme.

 

          Objection N°2. Aristote dit (Eth., liv. 4, chap. 5) que la punition calme l’élan de la colère et remplace la tristesse par la délectation. D’où l’on peut conclure que la délectation que goûte l’homme irrité provient du châtiment qu’il inflige. Or, la punition exclut la colère ; par conséquent du moment où la délectation arrive, la colère n’existe plus. La délectation n’est donc pas un effet qui lui soit uni.

          Réponse à l’objection N°2 : Cette objection repose sur la délectation qui est l’effet de la vengeance réelle et actuelle et qui détruit totalement la colère.

 

          Objection N°3. Aucun effet ne gêne sa cause, puisqu’il lui est conforme. Or, les délectations sont un obstacle à la colère, comme le dit Aristote (Rhet., liv. 2, chap. 3). Donc elles n’en sont pas un effet.

          Réponse à l’objection N°3 : Les délectations antérieures empêchent la tristesse et sont par conséquent un obstacle à la colère, mais la délectation qui vient de la vengeance est une suite de la colère elle-même.

 

          Mais c’est le contraire. Aristote rapporte au même endroit (loc. cit.) que la colère est plus douce que le miel au cœur de l’homme.

 

          Conclusion La colère étant le désir de la vengeance, elle procure à l’homme une certaine jouissance quand il trouve à satisfaire ce désir.

          Il faut répondre que, comme le dit Aristote (Eth., liv. 7, chap. 14), les délectations, surtout les délectations sensibles et corporelles, sont un remède contre la tristesse. C’est pourquoi plus la tristesse ou l’angoisse contre laquelle on cherche un remède est grande, et plus on saisit avec ardeur la délectation. Ainsi il est évident que quand quelqu’un a soif, ce qu’il boit lui paraît plus agréable. Or, il est clair, d’après ce que nous avons dit (quest. 47, art. 1), que la colère provient d’une injure qu’on a reçue et qui contriste, et qu’on remédie à cette tristesse par la vengeance. C’est pourquoi quand on satisfait cette dernière passion il en résulte une jouissance d’autant plus grande que la tristesse antérieure était plus profonde. Ainsi donc quand la vengeance est réellement présente, elle produit une délectation parfaite qui exclut toute tristesse et qui calme par là même la colère. Mais avant que la vengeance ne se soit réalisée, celui qui est en colère se la rend présente de deux manières : 1° Par l’espérance, parce que personne ne s’irrite qu’autant qu’il espère se venger, comme nous l’avons dit (quest. 46, art. 1). 2° Par le mouvement continu de la pensée. Car tout homme qui désire quelque chose se plaît à fixer sa pensée sur ce qu’il désire. C’est pour cette raison que les rêves sont agréables, et que quand quelqu'un est irrité il trouve du plaisir à rouler dans son esprit ses projets de vengeance. Cependant il ne jouit pas alors de cette délectation parfaite qui enlève la tristesse et qui par conséquent détruit la colère.

 

Article 2 : Est-ce la colère qui excite le plus le bouillonnement du sang dans le cœur ?

 

          Objection N°1. Il semble que le bouillonnement du sang ne soit pas principalement l’effet de la colère. Car ce bouillonnement, comme nous l’avons dit (quest. 37, art. 2), appartient à l’amour. Or, l’amour, comme nous l’avons vu (quest. 27, art. 4), est le principe et la cause de toutes les passions. Donc puisque la cause l’emporte sur l’effet, il semble que ce ne soit pas la colère qui enflamme davantage le sang.

          Réponse à l’objection N°1 : L’amour ne se sent bien que quand on est privé de l’objet qu’on aime, comme le dit saint Augustin (De Trin., liv. 10, circ. fin.). C’est pourquoi quand l’homme souffre dans sa dignité qu’il aime, par suite de l’injure qui lui a été faite il sent plus vivement l’amour qu’il lui portait, et son cœur n’en est que plus ardent à repousser tout ce qui le sépare de l’objet aimé. C’est ainsi que la colère ajoute à la ferveur de l’amour et le rend plus sensible. Cependant la ferveur qui résulte de la chaleur n’appartient pas à l’amour au même titre qu’à la colère. Car la ferveur de l’amour est accompagnée d’une certaine douceur et d’un certain calme, puisqu’elle a pour objet le bien qu’on aime ; c’est pour cela qu’on la compare à la chaleur de l’air et du sang, et c’est ce qui fait que ceux qui sont sanguins aiment avec plus d’ardeur. Et l’on dit que c’est le foie qui porte à l’amour, parce que c’est en lui que le sang se forme. La ferveur de la colère est au contraire accompagnée d’une violente amertume, parce qu’elle a pour objet de punir celui qui lui est contraire. On la compare à la chaleur du feu et de la bile, et c’est pour ce motif que saint Jean Damascène dit (De fid. orth., liv. 2, chap. 16), qu’elle provient de l’évaporation du fiel et qu’on lui donne le nom de bilieuse.

 

          Objection N°2. Les choses qui excitent par elles-mêmes l’effervescence du sang ne font qu’augmenter avec le temps ; ainsi l’amour se fortifie par la durée. Or, la colère s’affaiblit au contraire ; car Aristote dit (Rhet., liv. 2, chap. 3) que le temps calme la colère. Donc la colère ne produit pas à proprement parler cette effervescence.

          Réponse à l’objection N°2 : Toutes les choses dont le temps affaiblit la cause doivent nécessairement s’affaiblir avec le temps lui-même. Or, il est évident que la mémoire s’affaiblit avec le temps ; car on oublie plus facilement ce qui est ancien. Or, la colère est produite par le souvenir d’une injure qu’on a reçue. C’est pourquoi la cause de la colère s’affaiblit insensiblement avec le temps jusqu’à ce qu’elle soit totalement détruite. L’injure paraît aussi plus grande au moment môme où on l’éprouve ; l’idée qu’on s’en forme diminue peu à peu à mesure qu’on s’éloigne du jour ou on l’a ressentie. Il en est de même de l’amour quand sa cause n’existe que dans le souvenir. C’est ce qui fait dire à Aristote (Eth., liv. 8, chap. 5) que quand l’absence d’un ami se prolonge, elle semble faire oublier son amitié, tandis que quand l’ami est présent, les motifs qui nous attachent à lui se multiplient tous les jours et l’amitié se fortifie. Il en arriverait de même de la colère si on en multipliait continuellement les causes. Néanmoins, par là même que la colère passe rapidement, c’est une preuve de la violence de sa fureur. Car comme un grand feu s’éteint rapidement après avoir consumé ce qui l’alimentait, de même la colère passe vite en raison de sa violence.

 

          Objection N°3. La chaleur en s’ajoutant à la chaleur l’augmente. Au contraire Aristote dit (Rhet., liv. 2, chap. 3) que quand une plus grande colère survient elle calme l’autre. Donc la colère ne produit pas la chaleur ou le bouillonnement du sang.

          Réponse à l’objection N°3 : Toute puissance, quand on la divise en plusieurs parties, s’affaiblit. C’est pourquoi quand quelqu’un est en colère contre un individu et qu’il s’irrite ensuite contre un autre, la colère qu’il avait contre le premier est par là même diminuée, surtout si la colère qu’il a eue contre le second était plus forte. Car l’injure qui l’a mis en colère contre le premier lui paraîtra légère ou nulle comparativement à la seconde, qu’il regarde comme beaucoup plus grande.

 

          Mais c’est le contraire. Saint Jean Damascène dit (De fid. orth., liv. 2, chap. 16) que la colère est le bouillonnement du sang dans le cœur, provenant de l’évaporation du fiel.

 

          Conclusion Le mouvement de la colère étant expansif comme celui de la chaleur, il est nécessaire qu’il produise dans le cœur un bouillonnement du sang, qui résulte de l’évaporation même du fiel.

          Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. 44, art. 1), la modification organique qui a lieu dans les passions de l’âme est proportionnée au mouvement de l’appétit. Or, il est évident que tout appétit, même l’appétit naturel, tend plus fortement à ce qui lui est contraire s’il est présent. Ainsi nous voyons l’eau chaude se congeler davantage, comme si le froid agissait plus fortement sur le chaud. Le mouvement appétitif de la colère étant produit par une injure reçue, comme par un contraire qui est là présent, il en résulte que l’appétit tend le plus vivement à repousser cette injure par la vengeance. De là la violence extrême et l’impétuosité qu’on remarque dans le mouvement de la colère. Ce mouvement n’étant pas rétractif comme celui du froid, mais plutôt expansif comme celui de la chaleur, il arrive conséquemment que la colère produit un bouillonnement du sang et des esprits dans le cœur qui est l’instrument des passions de l’âme. De là, par suite de la perturbation excessive du cœur, on remarque chez ceux qui sont irrités certains signes qui se manifestent dans leurs membres extérieurs. C’est ce qui lait dire à saint Grégoire (Moral., liv. 5, chap. 30) que quand le cœur est enflammé par la colère, il palpite, le corps tremble, la langue s embarrasse, le visage devient de feu, les yeux sont hagards, on ne reconnaît personne, la bouche forme des mots sans qu’on sache ce que l’on dit.

 

Article 3 : Est-ce la colère qui empêche le plus l’usage de la raison ?

 

          Objection N°1. Il semble que la colère ne gêne pas la raison. Car ce qui existe avec la raison ne paraît pas être un obstacle à ses fonctions. Or, la colère existe avec la raison, comme le dit Aristote (Eth., liv. 7, chap. 6). Donc la colère n’empêche pas l’usage de cette faculté.

          Réponse à l’objection N°1 : La colère a pour principe la raison qui se rapporte au mouvement appétitif et qui constitue ce que cette passion a de formel (Parce que la raison nous découvre l’offense qui nous a été faite ; mais ce qu’il y a de matériel dans la colère, comme l’altération sensible qu’elle excite dans le corps, est un obstacle l’exercice de la raison.), mais elle prévient le jugement parfait de la raison et elle n’écoute pas parfaitement ce qu’elle prescrit, par suite de l’effervescence qui s’élève tout à coup et qui constitue ce qu’il y a en elle de matériel, et c’est sous ce rapport qu’elle est un obstacle au jugement de la raison.

 

          Objection N°2. Plus on empêche la raison et plus on affaiblit sa manifestation. Or, Aristote dit (Eth., liv. 7, chap. 6) que celui qui est colère n’est pas insidieux, mais qu’il marche à découvert. Donc la colère ne semble pas empêcher l’usage de la raison, comme la concupiscence qui est insidieuse, selon la remarque du même philosophe (loc. cit.).

          Réponse à l’objection N°2 : On dit de l’homme colère qu’il est à découvert, non parce qu’il sait clairement ce qu’il doit faire, mais parce qu’il agit aux yeux de tout le monde sans chercher à se cacher : ce qui provient en partie de ce que la raison ne peut pas discerner ce qu’il faut cacher et ce qu’il faut dire, et de ce qu’elle ne peut pas trouver les moyens de se dissimuler ; ce qui est aussi en partie l’effet de l’élargissement du cœur qui est le signe de la magnanimité que produit la colère. C’est ce qui fait dire à Aristote, en parlant du magnanime (Eth., liv. 4, chap. 3), qu’il met à découvert sa haine et son amour, et qu’il parle et agit sous les yeux de tout le monde. On dit au contraire que la concupiscence est cachée et insidieuse, parce que les choses agréables qu’on désire ont le plus souvent quelque chose de honteux et d’amollissant que l’homme veut dissimuler. Mais à l’égard de ce qui annonce de la virilité et de la force, comme la vengeance, l’homme cherche à paraître au grand jour.

 

          Objection N°3. Le jugement de la raison ressort avec plus d’évidence quand on le rapproche d’un contraire, parce que les contraires mis en opposition ressortent avec plus d’éclat. Or, c’est là précisément ce qui augmente la colère. Car Aristote dit (Rhet., liv. 2, chap. 2) que les hommes se fâchent davantage quand les contraires préexistent. Ainsi ceux qui sont en honneur s’irritent d’être dans la disgrâce, et ainsi du reste. Ce qui ajoute à la colère étant tout à la fois favorable à la raison, il s’ensuit donc que la colère n’est pas un obstacle à l’exercice de cette faculté.

 

          Mais c’est le contraire. Saint Grégoire dit (Moral., liv. 5, chap. 30) que la colère enlève à l’intelligence sa lumière, parce qu’elle trouble la raison en l’agitant.

 

          Conclusion Puisque la colère jette dans le cœur le trouble le plus profond, elle est de toutes les passions celle qui empêche le plus le jugement de la raison.

          Il faut répondre que l’intelligence ou la raison, quoiqu’elle ne se serve pas d’un organe corporel pour produire les actes qui lui sont propres, a néanmoins besoin de certaines puissances sensitives dont les actes sont empêchés par la perturbation du corps. Alors il arrive nécessairement que ces perturbations corporelles sont un obstacle à l’exercice de la raison, comme on le voit dans l’ivresse et le sommeil. Or, nous avons dit (art. préc.) que la colère est la passion qui trouble le plus le cœur, au point que son action retentit jusque dans les membres extérieurs. Il est donc évident que de toutes les passions c’est celle qui entrave le plus le jugement de la raison, d’après ces paroles du Psalmiste (Ps. 30, 10) : Mon œil s’est troublé dans la colère.

         Réponse à l’objection N°3 : Comme nous l’avons dit (quest. 46, art. 4), le mouvement de la colère commence par la raison ; c’est pourquoi quand on met le contraire à côté du contraire et qu’il s’agit du même objet, cette opposition aide le jugement de la raison et augmente la colère. Car quand on a de l’honneur et des richesses et qu’on subit ensuite un revers, cette disgrâce paraît plus grande, soit parce que cet état succède immédiatement à un état contraire, soit parce que cet événement était imprévu, et c’est pour cela qu’il produit une tristesse plus profonde, comme les biens qui nous arrivent d’une manière imprévue nous causent une plus grande joie. Cet accroissement de tristesse a pour conséquence une augmentation de colère.

 

Article 4 : La colère produit-elle plus qu’aucune autre passion la taciturnité ?

 

          Objection N°1. Il semble que la colère ne produise pas la taciturnité. Car la taciturnité est opposée à la parole. Or, quand la colère augmente elle arrive jusqu’à la parole, comme on le voit d’après les degrés qu’indique Notre-Seigneur par ce passage de l’Evangile (Matth., chap. 5) : Celui qui se fâche contre son frère… celui qui aura dit à son frère : Racha… et celui qui aura dit à son frère : Fat… Donc la colère ne produit pas la taciturnité.

          Réponse à l’objection N°1 : La colère, quand elle est extrême, va quelquefois jusqu’à empêcher la raison de comprimer la langue, et d’autres fois elle va plus loin encore ; alors elle empêche le mouvement de la langue et des autres membres extérieurs.

 

          Objection N°2. Quand la raison fait défaut, il arrive que l’homme s’échappe en discours désordonnés. Ainsi il est dit (Prov., 25, 28) : Celui qui en parlant ne peut retenir son esprit est comme une ville tout ouverte qui n’est point environnée de murailles. Or, la colère est la passion qui empêche le plus l’exercice de la raison, comme nous l’avons dit (art. préc.). Donc elle porte plutôt l’homme à se livrer à des discours désordonnés qu’à rester silencieux et taciturne.

 

          Objection N°3. Il est écrit (Matth., 12, 34) : La bouche parle de l’abondance du cœur. Or, la colère est de toutes les passions celle qui trouble le plus le cœur, comme nous l’avons dit (art. 2). Donc elle rend l’homme causeur plutôt qu’elle ne le rend taciturne.

          Réponse l’objection N°3 : La perturbation du cœur peut dans certains cas être telle que ce mouvement désordonné empêche les mouvements des membres extérieurs ; alors il en résulte la taciturnité, l’immobilité des membres extérieurs et quelquefois la mort. Mais si cette perturbation n’est pas aussi profonde, c’est alors que la bouche parle de la surabondance du cœur (Ainsi, selon ces différents degrés, la colère peut tantôt rendre silencieux, et tantôt produire un flux abondant et impétueux de paroles.).

 

          Mais c’est le contraire. Saint Grégoire dit (Moral., liv. 5, chap. 30) que la colère, quand elle est comprimée par le silence, bouillonne plus violemment au fond du cœur.

 

          Conclusion La colère peut rester quelquefois en silence quand la raison, malgré le trouble où elle est, a la force de le lui commander ; dans d’autres circonstances le trouble causé par la colère est si profond qu’elle empêche absolument la langue de parler.

          Il faut répondre que la colère, comme nous l’avons dit (art. préc.), existe avec la raison et qu’elle l’empêche, et que sous ce double rapport elle peut produire la taciturnité. Quand la raison l’accompagne elle peut produire le silence, lorsque la raison a tellement d’empire sur l’âme que, quoiqu’elle n’empêche pas l’esprit de se livrer à des désirs déréglés de vengeance, cependant elle comprime la langue et l’empêche de parler à contretemps. C’est ce qui fait dire à saint Grégoire (Moral., liv. 5, chap. 30) que quand l’âme est troublée la colère porte au silence si la raison en fait un devoir. La taciturnité peut aussi provenir de ce que la raison se trouve entravée, parce que, comme nous l’avons dit (art. 2), le trouble de la colère retentit jusqu’aux membres extérieurs et principalement dans les organes qui sont plus expressément le miroir du cœur, comme les yeux, le visage et la langue. C’est ainsi que nous avons dit (art. 2) que la langue s’embarrasse, le visage s’enflamme et les yeux deviennent hagards. La colère peut donc produire dans l’âme un trouble si profond que la langue soit absolument dans l’impossibilité de parler, et il en résulte la taciturnité.

          La réponse à la seconde objection est par là même évidente.

 

Copyleft. Traduction de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52, rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications, il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et relevant du droit d’auteur, merci de nous en informer immédiatement, avec l’email figurant sur la page d’accueil de JesusMarie.com, pour que nous puissions les retirer. JesusMarie.com accorde la plus grande importance au respect de la propriété littéraire et au respect de la loi en général. Aucune évangélisation catholique ne peut être surnaturellement féconde sans respect de la morale catholique et des lois justes.

 

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