Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique
1a 2ae = Prima Secundae = 1ère partie de la 2ème Partie
Question 83 : Du
sujet du péché originel
Nous
avons maintenant à nous occuper du sujet du péché originel. — A cet égard
quatre questions se présentent : 1° Le péché originel est-il dans la chair plus
qu’il n’est dans l’âme ? (Cet article et ceux qui suivent sont une conséquence
de ce qui a été établi dans les questions précédentes.) — 2° Est-il dans
l’essence de l’âme ou dans ses facultés ? (Le péché originel existe dans
l’essence de l’âme, comme la grâce habituelle doit y résider. Il se trouve dans
les puissances ou les facultés en raison de ses propriétés ou de ses effets,
comme la grâce habituelle réside elle-même dans les puissances selon les
propriétés qui découlent d’elle.) — 3° Corrompt-il la volonté avant de
corrompre les autres facultés ? — 4° Y a-t-il des puissances de l’âme qu’il
souille spécialement, telles que la puissance générative, l’appétit
concupiscible et le sens du tact ?
Article
1 : Le péché originel existe-t-il dans la chair plus que dans l’âme ?
Objection
N°1. Il semble que le péché originel existe dans la chair plus que dans l’âme.
Car la lutte de la chair contre l’esprit vient de la corruption du péché originel.
Or, la racine de cette opposition réside dans la chair ; car l’Apôtre dit (Rom., 7, 23) : Je vois dans mes membres une autre loi qui combat la loi de mon esprit.
Donc le péché originel consiste principalement dans la chair.
Réponse
à l’objection N°1 : Comme le dit saint Augustin (Retr., liv. 1, chap. 26),
l’Apôtre parle en cet endroit de l’homme déjà racheté qui a été délivré de la
faute, mais qui est encore soumis à la peine, en raison de laquelle il est dit
que le péché habite dans la chair. Il ne suit donc pas de là que la chair soit
le sujet de la faute, mais il en résulte seulement qu’elle est le sujet de la
peine.
Objection
N°2. Une chose existe plutôt dans sa cause que dans son effet. Ainsi la chaleur
se trouve dans le feu qui échauffe plutôt que dans l’eau qui est échauffée. Or,
l’âme contracte la souillure du péché originel par la génération de la chair.
Donc le péché originel existe dans la chair plus que dans l’âme.
Réponse
à l’objection N°2 : Le péché originel vient du sang, comme de sa cause
instrumentale. Mais il n’est pas nécessaire qu’une chose existe dans sa cause
instrumentale plus que dans son effet ; seulement il faut qu’elle existe
davantage dans sa cause principale. Et c’est ainsi que le péché originel a été
dans Adam d’une manière plus grave que dans ses descendants, puisqu’il y a été
à l’état de péché actuel.
Objection
N°3. Notre premier père nous transmet le péché originel, parce que nous avons
été en lui sous le rapport de la génération. Or, ce n’est pas l’âme, mais c’est
la chair seule qui a été en lui de la sorte. Donc le péché originel n’existe
pas dans l’âme, mais dans la chair.
Réponse
à l’objection N°3 : L’âme de l’enfant qui naît n’a pas été séminale ment dans
Adam prévaricateur, comme dans son principe efficient, mais comme dans le
principe qui a préparé sa production ; parce que le sang qui vient d’Adam ne
produit pas par sa vertu l’âme raisonnable, mais il est une disposition à sa
création.
Objection
N°4. L’âme raisonnable est créée de Dieu et unie au corps. Si donc le péché
originel souillait l’âme, il s’ensuivrait qu’elle aurait été souillée par le
fait de sa création et de son union avec le corps, et par conséquent Dieu
serait la cause du péché, puisqu’il est l’auteur de la création de l’âme et de
son union avec le corps.
Réponse
à l’objection N°4 : La souillure du péché originel n’est nullement produite par
Dieu, mais elle vient uniquement du péché du premier homme par la génération
charnelle. C’est pourquoi, la création n’impliquant que le rapport de l’âme
avec Dieu, on ne peut pas dire que l’âme soit souillée par suite de sa
création. Mais son union ou son infusion se rapportant tout à la fois à Dieu
qui en est le principe et à la chair qui en est le terme ; il s’ensuit que, par
rapport à Dieu, on ne peut pas dire que l’âme soit souillée par cette
opération, elle ne peut l’être que par rapport au corps dans la société duquel
elle entre.
Objection
N°5. Aucun homme sage ne verserait une liqueur précieuse dans un vase souillé,
du moment qu’il saurait que la liqueur serait gâtée elle-même. Or, l’âme
raisonnable est plus précieuse qu’une liqueur quelle qu’elle soit. Par
conséquent si l’âme par suite de son union avec le corps pouvait contracter la
souillure du péché originel, Dieu, qui est la sagesse elle-même, ne la placerait
pas dans le corps pour l’animer. Puisqu’il l’y place, la chair ne la souille
donc pas, et par conséquent le péché originel n’existe pas dans l’âme, mais
dans la chair.
Réponse
à l’objection N°5 : Le bien général l’emporte sur le bien particulier. Par
conséquent, l’ordre universel exigeant que telle âme anime tel corps, Dieu dans
sa sagesse n’y déroge pas pour éviter la souillure particulière qui doit
s’attacher à l’âme, surtout quand on observe que cette âme est de telle nature
qu’elle ne peut commencer à exister que dans un corps, ainsi que nous l’avons
vu (1a pars, quest. 118, art. 3). D’ailleurs il lui vaut mieux
d’exister ainsi dans cet état que de n’exister d’aucune manière ; surtout
puisqu’elle peut échapper à la damnation par la grâce.
Mais
c’est le contraire. Le sujet de la vertu est le même que le sujet du vice ou du
péché qui lui est contraire. Or, la chair ne peut pas être le sujet de la
vertu. Car l’Apôtre dit (Rom., 7, 18)
: Je sais que le bien ne se trouve pas en
moi, c’est-à-dire dans ma chair. Donc la chair ne peut pas être le sujet du
péché originel, mais il n’y a que l’âme qui le soit.
Conclusion
Puisque le péché originel est une faute, il ne peut exister subjectivement que
dans l’âme qui est seule le sujet de la vertu et du vice mais il existe dans Adam
comme dans sa cause principale, et il existe dans la chair et le sang comme
dans l’instrument.
Il
faut répondre qu’une chose peut être dans une autre de deux manières. Elle peut
y être : 1° comme dans sa cause principale ou instrumentale ; 2° comme dans son
sujet. Le péché originel de tous les hommes a donc été dans Adam, comme dans sa
première cause principale, suivant cette expression de l’Apôtre (Rom., 5, 12) : C’est en lui que tous ont péché. Il est dans le sang, comme dans sa
cause instrumentale, parce que c’est par la vertu active du sang qu’il passe
dans les enfants simultanément avec la nature humaine. Mais subjectivement le
péché originel ne peut exister d’aucune manière dans la chair, il n’existe que
dans l’âme. La raison en est que, comme nous l’avons dit (quest. 81, art. 1),
le péché originel est passé de la volonté du premier homme dans ses descendants
par le mouvement de la génération, comme la volonté d’un individu étend le
péché actuel aux autres parties de lui-même. Il est à remarquer que dans cette
dernière circonstance, toutes les parties de l’individu qui sont soumises au
mouvement de la volonté et qui peuvent participer de quelque manière à son
péché, soit à titre de sujet, soit à titre d’instrument, sont coupables. C’est
ainsi que dans l’acte de gourmandise, l’appétit concupiscible qui désire la
nourriture, la main qui la saisit, la bouche qui la reçoit, sont portés au mal
par la volonté et sont des instruments du péché. Quant aux conséquences du
péché qui atteignent la puissance nutritive de l’âme et les organes intérieurs
du corps qui ne sont pas naturellement placés sous l’empire de la volonté, il
n’y a rien en cela de criminel. Ainsi donc puisque l’âme peut être le sujet de
la faute, tandis que la chair n’a pas d’elle-même ce qu’il faut pour remplir ce
rôle, toutes les suites du premier péché qui touchent à l’âme ont la nature
d’une faute, au lieu que toutes celles qui touchent à la chair ont la nature
non d’un péché, mais d’une peine. Par conséquent c’est l’âme et non la chair
qui est le sujet du péché originel.
Article
2 : Le péché originel existe-t-il dans l’essence de l’âme avant d’être dans ses
facultés ?
Objection
N°1. Il semble que le péché originel n’existe pas dans l’essence de l’âme avant
d’être dans ses facultés. Car l’âme est naturellement apte à être le sujet du
péché, relativement à ce qui peut être mû par la volonté. Or, l’âme n’est pas
mue par la volonté selon son essence, mais seulement selon ses facultés. Donc
le péché originel n’existe pas dans l’âme selon son essence, mais seulement
selon ses facultés.
Réponse
à l’objection N°1 : Comme le mouvement de notre volonté se rapporte, aux
puissances de l’âme et non à l’essence elle-même ; de même le mouvement de la
volonté de notre premier père arrive par voie de génération à l’essence de
notre âme avant que de toucher à ses puissances (L’âme n’est pas mue par sa
propre volonté selon son essence, mais elle peut l’être par la volonté du
premier homme.), comme nous l’avons dit (dans le corps de l’article.).
Objection
N°2. Le péché originel est opposé à la justice originelle. Or, la justice originelle
était dans la puissance de l’âme qui est le sujet de la vertu. Donc le péché
originel est dans une puissance de l’âme plutôt que dans son essence.
Réponse
à l’objection N°2 : La justice originelle appartenait primordialement à
l’essence de l’âme. En effet, c’était un don que Dieu avait fait à la nature
humaine à laquelle l’essence de l’âme se rapporte plutôt que ses facultés. Car
les facultés paraissent appartenir plutôt à la personne, parce qu’elles sont
les principes des actes personnels. C’est pourquoi elles sont les sujets
propres des péchés actuels qui sont des péchés personnels.
Objection
N°3. Comme le péché originel vient de la chair à l’âme, de même il vient de
l’essence de l’âme à ses puissances. Or, le péché originel existe dans l’âme
plus que dans la chair. Donc il existe plus dans les puissances de l’âme que
dans son essence.
Réponse
à l’objection N°3 : Le corps est à l’âme ce que la matière est à la forme.
Quoique la forme soit postérieure à la matière dans l’ordre de la génération,
cependant elle a sur elle la priorité dans l’ordre de la perfection et de la
nature. Mais l’essence de l’âme est à ses puissances ce que les sujets sont aux
accidents qui leur sont propres, et ces accidents sont postérieurs à leur sujet
dans l’ordre de génération et dans l’ordre de perfection. Il n’y a donc pas de
parité.
Objection
N°4. Le péché originel est la concupiscence, comme nous l’avons dit (quest. 82,
art. 3). Or, la concupiscence existe dans les puissances de l’âme. Donc le
péché originel aussi.
Réponse
à l’objection N°4 : La concupiscence se rapporte matériellement au péché
originel, et elle n’en est qu’une suite, comme nous l’avons dit (quest. 82,
art. 3).
Mais
c’est le contraire. On dit que le péché d’origine est le péché de nature, comme
nous l’avons vu (quest. 81, art. 1). Or, l’âme est la forme et la nature du
corps selon son essence et non selon ses puissances, comme nous l’avons dit (1a
pars, quest. 76, art. 1). Donc l’âme est le sujet du péché originel
principalement selon son essence.
Conclusion
Puisque l’âme est la chose première que l’origine atteint dans son essence
comme le terme de la génération, elle est le premier sujet du péché originel.
Il
faut répondre que dans l’âme le sujet principal d’un péché est la partie à
laquelle appartient directement la cause motrice de ce péché. Par exemple, si
la cause qui nous porte à pécher est la délectation sensuelle qui appartient à
l’appétit concupiscible, comme son objet propre, il s’ensuit que l’appétit
concupiscible est le sujet propre de ce péché. Or, il est évident que le péché
originel a l’origine pour cause ; par conséquent la partie de l’âme que
l’origine humaine atteint la première est le premier sujet de cette faute.
L’origine atteignant l’âme, comme terme de la génération, selon qu’elle est la
forme du corps, ce qui lui convient selon sa propre essence, ainsi que nous
l’avons vu (1a pars, quest. 66, art. 1), il en résulte que l’âme est
selon son essence le sujet premier du péché originel.
Article
3 : Le péché originel souille-t-elle la volonté avant de souiller les autres
puissances ?
Objection
N°1. Il semble que le péché originel ne souille pas la volonté avant de
souiller les autres puissances. Car tout péché appartient principalement à la
puissance dont l’acte le produit. Or, le péché originel est produit par l’acte
de la puissance génératrice. Donc c’est surtout à cette puissance qu’il paraît
appartenir.
Réponse
à l’objection N°1 : Le péché originel n’est pas produit dans l’homme par la
puissance générative de l’enfant, mais par l’acte de la puissance générative du
père. Il n’est donc pas nécessaire que la puissance générative de l’enfant en
soit le premier sujet.
Objection
N°2. Le péché originel est transmis par le sang. Or, il y a d’autres puissances
de l’âme qui sont plus rapprochées de la chair que la volonté, comme cela est
évident pour toutes les puissances sensitives qui se servent d’un organe
corporel. Donc le péché originel existe plutôt en elles que dans la volonté.
Réponse
à l’objection N°2 : Le péché originel renferme deux mouvements : l’un va de la
chair à l’âme ; l’autre de l’essence de l’âme à ses facultés. Le premier de ces
mouvements est selon l’ordre de génération, le second selon l’ordre de
perfection. C’est pourquoi, bien que les autres puissances, comme les
puissances sensitives, soient plus rapprochées de la chair, néanmoins la
volonté se trouvant, à titre de puissance supérieure, plus proche de l’essence
de l’âme, la tache du péché originel l’atteint avant toutes les autres.
Objection
N°3. L’entendement est avant la volonté, car la volonté a pour objet le bien
perçu. Si donc le péché originel souille toutes les puissances de l’âme il
semble qu’il souille l’entendement avant toutes les autres, comme étant la
première de toutes.
Réponse
à l’objection N°3 : L’entendement précède d’une manière la volonté en ce sens
qu’il lui propose son objet ; mais sous un autre rapport la volonté précède
l’entendement, quand il s’agit d’imprimer un mouvement pour agir, et c’est
cette impulsion qui appartient au péché.
Mais
c’est le contraire. La justice originelle se rapporte avant tout à la volonté,
puisque saint Anselme la définit : la droiture de la volonté (Lib. de conc. virg., chap. 3). Donc le péché originel
qui lui est contraire se rapporte avant tout à cette faculté.
Conclusion
Puisque la volonté est la racine première du mérite et du démérite, le péché
originel, considéré selon l’inclination qui nous pousse au péché, se rapporte à
la volonté immédiatement après l’essence de l’âme qui est son premier sujet.
Il
faut répondre que dans la tache du péché originel il y a deux choses à
considérer : 1° Son adhérence au sujet ; sous ce rapport il touche avant tout à
l’essence de l’âme, comme nous l’avons vu (art. préc.).
2° Il faut considérer son inclination à l’acte du péché. A ce point de vue il
se rapporte aux puissances de l’âme. Il faut donc qu’il se rapporte avant tout
à la puissance qui est la première portée à pécher, et c’est la volonté (Il est
en effet démontré par l’expérience que l’homme est ordinairement droit dans son
intelligence, mais qu’il ne l’est pas dans sa volonté. Quand l’intelligence
s’égare, c’est toujours volonté qui est cause de son égarement.), comme nous
l’avons dit (quest. 74, art. 1 et 2). Par conséquent le péché originel se
rapporte tout d’abord à cette faculté.
Article
4 : La puissance générative, l’appétit concupiscible et le tact sont-ils plus
souillés que les autres puissances de l’âme ?
Objection
N°1. Il semble que les puissances précitées ne soient pas plus souillées que
les autres. Car la tache du péché originel paraît surtout appartenir à cette
partie de l’âme qui peut être avant tout le sujet du péché. Or, telle est la
partie raisonnable et surtout la volonté. Donc c’est la volonté qui est la
faculté la plus souillée par le péché originel.
Réponse
à l’objection N°1 : Le péché originel, selon qu’il incline aux péchés actuels,
appartient principalement à la volonté, comme nous l’avons vu (art. préc.) ; mais, selon qu’il est transmis du père aux
enfants, il appartient d’une manière prochaine aux puissances que l’on vient
d’énumérer, tandis qu’il ne se rapporte à la volonté que d’une manière
éloignée.
Objection
N°2. Une puissance de l’âme n’est souillée par une faute qu’autant qu’elle peut
obéir à la raison. Or, la puissance générative ne peut pas lui obéir, comme le
dit Aristote (Eth.,
liv. 1, chap. ult.). Donc ce n’est pas cette puissance qui a été le plus
souillée par le péché originel.
Réponse
à l’objection N°2 : La souillure du péché actuel n’appartient qu’aux puissances
qui sont mues par la volonté de celui qui pèche ; mais la tache du péché
originel ne vient pas de la volonté de celui qui la contracte, elle est
produite par l’origine de sa nature, et c’est à cela que sert la puissance
générative. C’est pour ce motif que cette tache réside en elle.
Objection
N°3. La vue est le sens le plus spirituel et celui qui approche le plus de la
raison, parce qu’il montre dans les objets une foule de différences, comme
l’observe Aristote (Met., liv. 1,
chap. 1). Or, la souillure du péché existe tout d’abord dans la raison. Donc la
vue a été plus souillée que le tact.
Réponse
à l’objection N°3 : La vue n’appartient pas à l’acte de la génération, sinon
comme disposition éloignée, en ce sens que la vue perçoit ce qui excite la
concupiscence. Mais, la délectation se consomme par le tact, et c’est pour cela
qu’on attribue cette souillure au tact plutôt qu’à la vue.
Mais
c’est le contraire. Saint Augustin dit (De
civ. Dei, liv. 14, chap. 16 et suiv.) que la tache du péché originel se
montre surtout dans le mouvement des organes générateurs, qui n’est pas soumis
à la raison. Or, ces organes servent la puissance générative dans l’union des
sexes, où il y a une délectation qui résulte du tact et qui excite tout
particulièrement la concupiscence. Donc la souillure du péché originel
appartient surtout à ces trois choses : à la puissance générative, à l’appétit
concupiscible et au tact.
Conclusion
Quoique toutes les puissances de l’âme soient souillées par le péché originel,
cependant la puissance générative, l’appétit concupiscible et le tact sont des
puissances plus souillées que les autres, parce qu’elles concourent à l’acte
par lequel la tache se transmet.
Il
faut répondre qu’on a coutume de donner le nom d’infection, principalement à la corruption qui est de nature à se
transmettre. Ainsi on appelle infection les maladies contagieuses, comme la
lèpre, la teigne, etc. La corruption du péché originel se transmettant par
l’acte de la génération, ainsi que nous l’avons dit (quest. 81, art. 1), il
s’ensuit que les puissances qui concourent à la production de cet acte sont
celles qui sont le plus infectées. Or, cet acte est soumis à la puissance
générative, puisqu’elle a la génération pour but ; il a en soi la délectation
du tact, qui est le principal objet de l’appétit concupiscible. C’est pourquoi,
bien qu’on dise que toutes les parties de l’âme ont été corrompues par le péché
originel, néanmoins on regarde ces trois puissances comme ayant été tout
particulièrement souillées et infectées.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications,
il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de
l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et
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