Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique
1a = Prima Pars =
Première Partie
Question 56 : De
la connaissance qu’ont les anges des choses immatérielles
Après
avoir parlé du moyen de connaître des anges, nous avons ensuite à nous occuper
de l’objet de leur connaissance, qui se rapporte aux choses immatérielles ou
aux choses matérielles. — A l’égard des choses immatérielles trois questions se
présentent : 1° L’ange se connaît-il lui-même ? (Cet article n’a pas seulement
pour objet d’établir que l’ange se connaît, mais saint Thomas examine de quelle
manière il se connaît.) — 2° Un ange en connaît-il un autre ? (Saint Thomas
procède géométriquement. Après avoir établi que l’ange se connaît et de quelle
manière, il examine s’il connaît les autres esprits créés, puis dans l’article
suivant il recherchera si l’ange a de Dieu une connaissance naturelle.) — 3°
L’ange connaît-il Dieu par ses facultés naturelles ? (Cet article est très
important, parce qu’il est essentiel de bien préciser la connaissance naturelle
des anges pour se faire une juste idée de l’effet que la grâce a produit en
eux. C’est sur cette distinction du naturel et du surnaturel que roule toute la
théologie.)
Article
1 : L’ange se connaît-il lui-même ?
Objection
N°1. Il semble que l’ange ne se connaisse pas lui-même. Car saint Denis dit (De coel. hier., chap. 6)
que les anges ignorent leur propre vertu. Or, s’ils connaissaient leur
substance ils connaîtraient leur vertu. Donc ils ne la connaissent pas.
Réponse
à l’objection N°1 : Ce passage se trouve par erreur dans une ancienne version,
mais on l’a corrigé dans une nouvelle où nous lisons au contraire que les anges
connaissent leur propre vertu. On aurait pu au reste expliquer l’ancienne
version en disant que les anges ne connaissaient pas parfaitement leur vertu,
suivant qu’elle procède de la divine sagesse qui leur est incompréhensible.
Objection
N°2. L’ange est une substance singulière, autrement il n’agirait pas puisque
les actes proviennent des substances singulières. Or, ce qui est singulier
n’est pas intelligible, et par conséquent ne peut être compris. Donc l’ange,
puisqu’il n’a pas d’autre moyen de connaître que l’intelligence, ne peut se
connaître lui-même.
Réponse
à l’objection N°2 : Notre intelligence ne perçoit pas à la vérité les choses
singulières qui sont dans les êtres matériels ; mais cela ne provient pas de
leur singularité, cela provient uniquement de la matière qui est le principe de
leur individualité. Par conséquent, s’il y a des êtres singuliers qui
subsistent sans matière, comme sont les anges, rien n’empêche qu’ils ne soient
intelligibles en acte.
Objection
N°3. L’intelligence est mue par ce qui est intelligible, parce que dans la
connaissance il y a quelque chose de passif, comme le dit Aristote (De animâ, liv.
3, text. 12). Or, rien ne se meut par lui-même et
rien ne subit sa propre action, comme on le voit dans les choses matérielles.
Donc l’ange ne peut se comprendre lui-même.
Réponse
à l’objection N°3 : L’entendement est mû et il est passif selon qu’il est en
puissance (Ces expressions se rapportent à l’intellect possible qui n’existe
pas dans l’ange.). Par conséquent, ces deux phénomènes n’ont pas lieu dans
l’intelligence de l’ange, surtout par rapport à la connaissance qu’il a de
lui-même. De plus l’action de l’entendement n’est pas de même nature que
l’action extérieure et passagère qu’un corps exerce sur un autre.
Mais
c’est le contraire. Car saint Augustin dit (Sup.
Gen. ad litt., liv. 2,
chap. 8) que l’ange se connaît lui-même dans sa propre nature, c’est-à-dire
dans la lumière de la vérité.
Conclusion
Puisque l’ange est une forme intelligible subsistante, il se connaît lui-même
par sa substance.
Il
faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. 54, art. 2), autre est
l’objet d’une action immanente dans son sujet, et autre l’objet d’une action
qui se produit au dehors (Pour bien comprendre cet article, qui est rédigé avec
une grande concision, il faut observer qu’à l’égard de l’objet intelligible
quatre conditions sont requises généralement : 1° il faut que l’objet soit uni
à l’agent ; c’est ce qui ressort de la différence qu’établit saint Thomas entre
l’objet d’une action extérieure et d’une action immanente ; 2° il faut que
l’objet tienne lieu de forme à la puissance qui connaît ; 3° l’objet doit
mouvoir l’intellect quand celui-ci est en puissance ; 4° il doit s’attacher à
la substance intelligente et lui être inhérent. Ces deux dernières conditions
ne sont pas essentielles.). Car dans l’action qui se produit au dehors l’objet
ou la matière que l’acte produit est séparé de l’agent, comme l’objet échauffé
est distinct de celui qui l’échauffe, comme la maison est distincte de
l’architecte qui la construit. Mais à l’égard de l’action qui est immanente
dans son sujet il faut, pour que cette action ait lieu, que l’objet soit uni à
l’agent. Ainsi, il est nécessaire que l’objet sensible soit uni au sens pour
qu’il y ait sensation. Dans ce cas, l’objet uni à la puissance est le principe
de l’action, comme la forme est le principe de l’action dans les autres agents.
Ainsi, comme la chaleur est dans le feu le principe formel de réchauffement, de
même l’espèce de l’objet que l’on voit est dans l’œil le principe formel de la
vision. Mais il faut observer que l’espèce de l’objet est quelquefois seulement
en puissance relativement à la faculté cognitive, et
alors le sujet ne connaît l’objet qu’en puissance. Pour qu’il le connaisse
actuellement il faut que l’espèce soit en acte dans son intelligence. Or, s’il
est dans sa nature d’avoir toujours l’espèce intelligible ainsi présente à son
esprit (Ainsi, pour l’ange qui est dans ce cas, la troisième condition n’est
pas nécessaire.), il n’a besoin pour connaître ni de changement, ni de réception
préalable. D’où il résulte que l’action des objets extérieurs sur l’entendement
n’est point de l’essence de l’être qui connaît en tant qu’il est intelligent,
mais qu’elle n’est nécessaire qu’autant que celui qui connaît est en puissance.
Peu importe d’ailleurs que la forme qui est le principe de l’action soit
momentanément inhérente (Ce raisonnement a pour objet de démontrer que la
quatrième condition n’est pas non plus nécessaire à l’ange, parce que l’objet
de sa connaissance est subsistant.), ou qu’elle soit par elle-même subsistante.
Car la chaleur n’échaufferait pas moins si elle était subsistante qu’elle
n’échauffe étant inhérente. Ainsi, quoiqu’une chose intelligible soit une forme
subsistante, rien n’empêche qu’elle ne se comprenne elle-même. Or, tel est
l’ange ; car il est spirituel, il est une forme subsistante, et, à ce titre, il
est intelligible en acte. D’où il suit qu’il se comprend par sa forme qui est
sa substance (La connaissance par laquelle l’ange se connaît n’est pas son
être, mais il se connaît par son essence, qui est son moyen de connaître, sans
qu’il ait besoin à cet égard d’aucune autre espèce.).
Article
2 : Un ange en connaît-il un autre ?
Objection
N°1. Il semble qu’un ange n’en connaisse pas un autre. Car Aristote dit (De anim., liv.
3, text. 4) que si l’entendement humain avait en lui
une nature qui fût du nombre des natures sensibles, cette nature intérieure
l’empêcherait de voir les objets extérieurs (Cette observation est d’Anaxagore,
qui enseignait que l’intelligence est simple, sans mélange, et qu’il faut
qu’elle soit distincte des choses pour les dominer ou les connaître (Voy. les fragments d’Anaxagore, recueillis par Schaubach, frag. 8, p. 100).),
comme on ne pourrait voir toutes les couleurs si la pupille de l’œil était
colorée d’une manière quelconque. Or, ce que l’entendement humain est par
rapport à la connaissance des choses corporelles, l’esprit de l’ange l’est par
rapport à la connaissance des choses immatérielles. Donc, puisque
l’intelligence de l’ange a en elle-même une nature particulière qui est du
nombre des natures intellectuelles, il semble qu’elle ne puisse pas en
connaître d’autres.
Réponse
à l’objection N°1 : Les natures spirituelles des anges se distinguent les unes
des autres d’après un certain ordre, comme nous l’avons dit (quest. 50, art.
4). Ainsi la nature de l’ange n’empêche pas son entendement de connaître la
nature des autres anges, puisque les anges supérieurs aussi bien que les
inférieurs ont une certaine affinité naturelle (Ils ont une certaine affinité
entre eux en raison de leur intelligibilité.), et qu’ils ne diffèrent entre eux
qu’en raison de leurs divers degrés de perfection.
Objection
N°2. On lit dans le livre des Causes (prop. 8), que toute intelligence sait ce qui est au-dessus
d’elle, parce qu’elle en est l’effet, et elle sait ce qui est au-dessous, parce
qu’elle en est la cause. Or, un ange n’est pas cause d’un autre. Donc un ange
ne peut pas en connaître un autre.
Réponse
à l’objection N°2 : Le rapport de la cause à l’effet ne peut donner à un ange
la connaissance d’un autre ange qu’en raison de la ressemblance qui existe
entre la cause et l’effet qu’elle produit. C’est pourquoi si, indépendamment de
la cause (Le rapport de causalité ne peut être ici admis, puisque les anges
inférieurs connaissent ceux qui sont au-dessus d’eux, et cependant ils n’en
sont ni la cause ni les effets.), il y a entre les anges un autre motif de
ressemblance, ce motif suffira pour que l’un ait connaissance de l’autre.
Objection
N°3. Un ange ne peut pas connaître par son essence à lui un autre ange ;
puisque toute connaissance est fondée sur un rapport de ressemblance et que
l’essence de l’ange qui connaît ne ressemble à l’essence de l’ange qui est
connu qu’en général, comme nous l’avons dit (quest. 50, art. 4). D’où il
suivrait qu’un ange n’aurait d’un autre qu’une connaissance générale, mais non
une connaissance propre. On ne peut pas dire non plus qu’un ange en connaisse
un autre par l’essence de l’ange qui est connu, parce que le moyen de connaître
est intrinsèquement inhérent à l’entendement, et il n’y a
que la Divinité qui pénètre ainsi dans l’esprit. Enfin on ne peut pas dire
qu’un ange en connaît un autre par une espèce, parce que cette espèce se
confond avec l’ange qui est connu, puisqu’ils sont l’un et l’autre immatériels.
Il semble donc qu’il ne soit pas possible qu’un ange en connaisse un autre.
Réponse
à l’objection N°3 : Un ange en connaît un autre par l’espèce ou l’image qu’il
en a dans son entendement. Cette espèce diffère de l’ange dont elle porte
l’image, non dans le sens que l’une est matérielle et l’autre immatériel, mais
en ce que l’un a un être naturel et l’autre n’a qu’un être intentionnel (L’un
existe en soi, et l’autre existe dans un autre et n’est qu’un être de raison :
c’est là ce qui les distingue.). Car l’ange est une forme qui subsiste dans un
être naturel, tandis que son espèce qui existe dans l’entendement d’un autre
ange n’existe pas de la même manière. Elle n’a là qu’un être intelligible,
comme la couleur, par exemple, existe naturellement sur un mur, et n’a qu’un
être intentionnel dans le milieu qui la transmet.
Objection
N°4. Si un ange en connaissait un autre, ce serait ou par le moyen d’une espèce
innée, et dans ce cas il arriverait que si Dieu créait aujourd’hui un ange il
ne pourrait être connu par ceux qui existent maintenant, ou par le moyen d’une
espèce acquise qu’il aurait reçue, et alors il s’ensuivrait que les anges
supérieurs ne peuvent connaître les inférieurs dont ils ne reçoivent rien. Par
conséquent il semble qu’un ange ne puisse d’aucune manière en connaître un
autre.
Réponse
à l’objection N°4 : Dieu a fait chaque créature proportionnée au monde qu’il a
eu l’intention de produire. C’est pourquoi si Dieu eut voulu créer un plus
grand nombre d’anges ou un plus grand nombre de choses naturelles, il aurait
imprimé dans l’esprit des anges un plus grand nombre d’espèces intelligibles ;
comme un architecte, s’il eût voulu faire un édifice plus vaste, aurait donné
plus d’étendue aux fondements. Par conséquent la raison qui porterait Dieu à
ajouter une créature à l’univers l’obligerait également à imprimer dans
l’esprit des anges une nouvelle espèce intelligible.
Mais
c’est le contraire. Car il est dit au livre des
Causes (prop. 2) que toute intelligence connaît
les choses incorruptibles.
Conclusion
Tout ange connaît les autres anges par le moyen des espèces intelligibles qui
lui sont naturellement infuses et qui lui font connaître toutes choses.
Il
faut répondre que, comme le dit saint Augustin (Sup. Gen. ad litt.,
liv. 2, chap. 8), les êtres qui ont préexisté de toute éternité dans le Verbe
de Dieu en sont sortis de deux manières : 1° ils ont existé dans l’entendement
des anges ; 2° ils ont existé dans leur nature propre. Ce qui distingue la
première émanation, c’est que Dieu a imprimé dans l’entendement de l’ange
l’image des choses qu’il a créées. Comme dans le Verbe de Dieu il n’y a pas que
les raisons des choses corporelles, et qu’il y a encore les raisons de toutes
les créatures spirituelles, il s’ensuit que le Verbe de Dieu a inspiré à toutes
les créatures spirituelles toutes les raisons des choses, tant spirituelles que
matérielles. Ainsi, chaque ange a reçu de lui la raison de son espèce, selon
son être naturel et intellectuel tout ensemble, de manière qu’il subsiste dans
la nature de son espèce et que par elle il se connaisse lui-même. Quant aux raisons
des autres êtres spirituels ou matériels, elles n’ont été empreintes dans
l’ange que selon son être intellectuel, afin qu’au moyen de ces espèces (Remarquez
qu’il y a une grande différence entre ces espèces et celles que nous abstrayons
des choses matérielles.) il connût les créatures corporelles aussi bien que les
spirituelles.
Article
3 : Les anges peuvent-ils connaître Dieu par leurs moyens naturels ?
Objection
N°1. Il semble que les anges ne puissent pas connaître Dieu par leurs moyens
naturels. Car saint Denis dit (De div. nom., chap. 9)
que Dieu est placé par son incompréhensible nature au-dessus de tous les
esprits célestes. Puis il ajoute que par là même qu’il est au-dessus de toute
substance, il échappe à toute connaissance.
Réponse
à l’objection N°1 : Saint Denis parle de la connaissance parfaite par laquelle
on comprendrait Dieu complètement, comme ses paroles le prouvent expressément.
Car il n’y a pas d’intelligence créée qui puisse connaître Dieu de cette
manière.
Objection
N°2. Dieu est à une distance infinie de l’esprit de l’ange. Or, on ne peut
atteindre ce qui est à une distance infinie. Donc il semble que l’ange ne
puisse pas connaître Dieu par ses moyens naturels.
Réponse
à l’objection N°2 : De ce qu’il y a entre Dieu et l’entendement de l’ange une
distance infinie, il s’ensuit que l’ange ne peut le comprendre ni voir son
essence par ses moyens naturels ; mais il ne s’ensuit pas qu’il ne puisse avoir
de lui aucune connaissance. En effet, comme il y a entre l’ange et Dieu une distance
infinie, de même la connaissance que Dieu a de lui-même est infiniment
supérieure à la connaissance que l’ange en a.
Objection
N°3. Saint Paul dit : Nous voyons
maintenant Dieu par un miroir et en énigme, mais nous le verrons alors face à
face (1 Cor., 13, 12). D’où il
résulte qu’il y a deux manières de connaître Dieu. L’une qui consiste à le voir
dans son essence, et c’est ce qu’on appelle le voir face à face. L’autre qui
consiste à le voir dans les créatures, où son image se reflète comme dans un miroir.
Or, l’ange n’a pu connaître Dieu de la première manière par ses moyens
naturels, comme nous l’avons démontré (quest. 12, art. 4). Il ne peut non plus
le connaître de la seconde, puisqu’il ne reçoit pas des objets sensibles la
science de Dieu, d’après saint Denis (De
div. nom.,
chap. 7). Donc les anges ne peuvent connaître Dieu par leurs moyens naturels.
Réponse
à l’objection N°3 : La connaissance que l’ange a naturellement de Dieu tient le
milieu entre ces deux espèces de connaissance, mais elle se rapproche plus de
la dernière, comme nous l’avons observé (dans le corps de l’article.).
Mais
c’est le contraire. Car les anges ont plus d’intelligence que les hommes. Or,
les hommes peuvent connaître Dieu par leurs facultés naturelles, d’après ces
paroles de l’Apôtre : Ils ont connu ce
qui peut se découvrir de Dieu (Rom.,
1, 19). Donc à plus forte raison les anges le connaissent-ils.
Conclusion
Les anges peuvent connaître Dieu d’une certaine manière par leurs facultés
naturelles.
Il
faut répondre que les anges peuvent avoir de Dieu une certaine connaissance par
leurs moyens naturels. Pour rendre cette proposition évidente, il faut observer
qu’une chose peut être connue de trois manières : 1° Par la présence de son
essence dans le sujet qui la connaît ; c’est ainsi que l’œil voit la lumière,
et c’est aussi de cette manière que l’ange se connaît, comme nous l’avons dit
(art. 1). 2° Par la présence de son image dans l’entendement, comme l’œil voit
la pierre au moyen de l’image qui s’en détache (L’ange ne peut connaître de
cette manière, d’après ce que nous avons vu (quest. 54. art. 5).). 3° Par
l’image de l’objet connu, quand cette image ne provient pas immédiatement de
l’objet, mais d’un autre être qui la reflète ; c’est ainsi que nous voyons un
homme dans un miroir. La connaissance de Dieu qui répond à cette première
manière de connaître est celle qu’on a quand on voit Dieu dans son essence. Il
n’y a pas de créature qui puisse l’acquérir par ses moyens naturels (Elle est
l’effet de la grâce.), comme nous l’avons dit (quest. 12, art. 4). La
connaissance que nous avons de Dieu ici-bas au moyen des créatures qui
reflètent son image répond à la troisième manière de connaître. Saint Paul
parle de cette connaissance quand il dit que nous connaissons les choses invisibles de Dieu par les choses qu’il a
faites (Rom., 1, 20) ; c’est en
ce sens qu’il est dit que nous voyons Dieu comme dans un miroir. La
connaissance que l’ange a de Dieu par ses moyens naturels tient le milieu entre
ces deux espèces de connaissance, et elle est analogue à la connaissance qu’on
acquiert par une image qui provient immédiatement de l’objet qu’elle doit faire
connaître. Car, l’image de Dieu ayant été imprimée dans la nature même de
l’ange, il connaît Dieu par sa propre essence, parce qu’elle en est l’image. Il
ne voit cependant pas l’essence de Dieu, parce qu’il n’y a pas d’image créée
qui puisse la représenter (Naturellement, l’ange ne connaît donc pas Dieu
parfaitement, ce qui est une réfutation de l’erreur des anoméens, qui avaient
la prétention de comprendre la nature divine.). Cette sorte de connaissance
tient donc plutôt de la troisième que de la première, parce que la nature de
l’ange est une espèce de miroir qui réfléchit l’image divine.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications,
il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de
l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et
relevant du droit d’auteur, merci de nous en informer immédiatement, avec
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puissions les retirer. JesusMarie.com accorde la plus grande importance au
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évangélisation catholique ne peut être surnaturellement féconde sans respect de
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