Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique
1a = Prima Pars =
Première Partie
Question 92 : De
la production de la femme
Après
avoir parlé de la production du corps de l’homme, nous avons à nous occuper de
la production de la femme. — A cet égard quatre questions se présentent : 1° La
femme aurait-elle dû être produite en même temps que tout le reste ? (Cet
article est une réfutation indirecte de l’erreur des préadamites.) — 2°
A-t-elle dû être faite de l’homme ? (Les manichéens ont prétendu que la femme
avait eu pour principe la matière, et qu’elle ne venait pas de l’homme par
Dieu. Mais l’Ecriture est formelle. Indépendamment de la Genèse et de
l’Ecclésiastique, voy. encore
1 Cor. Chap. 2, et Actes, chap. 17) —
3° Devait-elle être tirée de la côte de l’homme ? (Assurément il n’était pas
nécessaire que la femme fût ainsi formée, c’était seulement une chose
convenable.) — 4° A-t-elle été faite par Dieu immédiatement ? (Les albigeois et
les manichéens attribuaient la création du corps au diable ou au mauvais principe,
et il en était de même des paterniens et des vénustiens.)
Article
1 : La femme a-t-elle dû être produite en même temps que tout le reste de la
création ?
Objection
N°1. Il semble que la femme n’ait pas dû être produite en même temps que le
reste de la création. Car Aristote dit (De
gen. animal., liv. 2, chap. 3) que l’être féminin n’est que le
mâle incomplet, occasionné (Nous n’avons pas trouvé d’expression française pour
rendre l’expression latine correspondante mas
occasionatus.). Or, rien de ce qui est occasionné
et imparfait n’a dû exister dans la création primitive des êtres. Donc la femme
n’a pas dû être produite dans cette création primitive.
Réponse à
l’objection N°1 : Par rapport à la nature humaine en particulier, la femme
est quelque chose d’imparfait, d’occasionné, parée que la vertu active du mâle
a pour but de produire son semblable, c’est-à-dire un être parfait comme lui et
qui soit du même sexe. Ainsi, d’après Aristote (De gen. animal., liv. 4, chap. 2), ce qui est
cause (Cette cause est profondément mystérieuse. La science moderne a la
sagesse de ne pas chercher à la préciser, et c’est en cela que consiste son
véritable progrès. Cependant voyez Muller, Manuel
de Physiologie (tom. 2, p. 759).) que le fruit est
du sexe féminin, c’est la débilité de la vertu active du générateur, ou une
indisposition quelconque de la matière, ou quelque transformation qui viendrait
du dehors. Mais relativement à la nature en général la femme n’est pas un effet
occasionné, puisque la nature a eu l’intention de la produire pour qu’elle
serve à l’œuvre de la génération. Car l’intention de la nature en général
dépend de Dieu qui est son auteur. C’est pourquoi en formant l’univers il n’a
pas seulement produit l’homme, mais encore la femme.
Objection N°2.
L’assujettissement et l’infériorité sont une conséquence du péché. Car c’est
après le péché qu’il a été dit à la femme (Gen., 3, 16) : Tu seras sous la
puissance de l’homme. Et saint
Grégoire dit (De cur.
past.,
part. 2, chap. 6), que sans le péché nous serions tous égaux. Or, la femme est
naturellement inférieure en puissance et en dignité à l’homme, puisque l’agent
est toujours plus noble que le patient, comme le dit saint Augustin (Sup. Gen. ad litt., liv. 12, chap. 16). Donc la femme n’a pas dû
être produite dans la création primitive des êtres avant le péché.
Réponse à
l’objection N°2 : Il y a deux sortes d’assujettissement, l’un qui est
servile, et il existe quand le maître se sert de son sujet pour son utilité
propre ; celui-là n’a été introduit qu’après le péché ; l’autre qui est le
fondement de la société civile et domestique ; il consiste en ce que le chef
emploie ses sujets pour les faire travailler à leur propre bien, dans leur
propre avantage ; celui-là aurait existé même avant le péché. Car il n’y aurait
pas eu d’ordre dans la société humaine si les plus sages n’avaient pas été
chargés de gouverner les autres. Ainsi la femme s’est trouvée naturellement
soumise en ce sens à l’homme, parce qu’il y a naturellement dans l’homme une
raison plus ferme et plus éclairée. Nous verrons d’ailleurs (quest. 96, art. 3)
que l’état d’innocence n’eût pas empêché l’inégalité des conditions.
Objection N°3.
On doit écarter les occasions de péché. Or, Dieu a
prévu que la femme serait pour l’homme une occasion de péché.
Il n’a donc pas dû la produire.
Réponse à
l’objection N°3 : Si Dieu eut retranché du monde tout ce qui pouvait être
pour l’homme une occasion de péché, le monde eût été très imparfait. Il n’a pas
dû détruire un bien général pour éviter un mal particulier, surtout puisqu’il a
assez de puissance pour tirer le bien du mal, quel qu’il soit.
Mais c’est le
contraire. Car il est dit dans la Genèse (2, 18) : Il n’est pas bon que l’homme soit seul, faisons-lui un aide semblable à
lui.
Conclusion
Puisque dès le commencement il a fallu donner à l’homme un aide pour qu’il put se perpétuer, la femme a donc dû être produite.
Il faut
répondre que d’après l’Ecriture la femme était nécessaire à l’homme non pour
l’aider dans ses travaux, comme l’ont prétendu quelques auteurs, puisqu’un
homme trouverait sous ce rapport plus de secours dans un autre homme, mais pour
l’œuvre de la génération. Ce qui devient évident si l’on considère dans les
êtres vivants leur mode de génération. En effet, il y a des êtres vivants qui
n’ont pas en eux-mêmes la vertu active de la génération, mais qui sont
engendrés par un agent d’une autre espèce. Telles sont les plantes, tels sont
les animaux qui ne sont pas engendrés séminalement et
que la vertu active des corps célestes fait naître d’une matière convenablement
prédisposée (On croyait alors que le soleil était le principe actif qui
produisait tous les insectes que l’on remarque dans la chair quand elle entre
eu putréfaction.). Il y en a d’autres qui ont tout à la fois la vertu active et
passive de la génération. C’est ce qui a lieu dans les plantes qui portent
semence et qui se reproduisent de cette manière. Et comme il n’y a pas dans les
plantes de fonctions vitales plus nobles que celle de la génération, il est
convenable qu’en tout temps la vertu active de la génération soit unie en elles
à la vertu passive. Dans les animaux parfaits la vertu active de la génération
existe dans le mâle et la vertu passive dans la femelle. Et parce qu’il y a
dans la vie des animaux des fonctions plus nobles que celles de la génération,
et que ces fonctions sont le but principal de leur existence, le mâle ne doit
pas être constamment uni à la femelle, il ne l’est que dans le temps du coït.
Alors il arrive que le mâle et la femelle ne font qu’un, comme dans les plantes
la vertu active et la vertu passive sont constamment réunies, bien que dans
toutes ce ne soit pas la même vertu qui prédomine. Or, l’homme a pour fin l’acte
le plus noble de la vie, l’intelligence. C’est pourquoi Dieu a voulu établir
une distinction plus profonde entre les sexes. A cet effet il a produit la
femme à part, tout en voulant qu’elle ne fit qu’un
avec l’homme pour l’œuvre de la génération. C’est pourquoi immédiatement après
l’avoir formée il a dit (Gen.,
2, 24) : Ils seront deux dans une seule
chair.
Article
2 : La femme a-t-elle dû être faite de l’homme ?
Objection
N°1. Il semble que la femme n’ait pas dû être faite de l’homme. Car le sexe est
commun à l’homme et aux autres animaux. Or, dans les autres animaux la femelle
n’a pas été faite du mâle. Donc dans l’homme il n’a pas dû non plus en être
ainsi.
Objection N°2.
Les choses qui sont de la même espèce ont la même matière. Or, l’homme et la
femme sont de la même espèce. Donc puisque l’homme a été fait du limon de la
terre, la femme a dû en être faite aussi, et non de l’homme.
Réponse à
l’objection N°2 : La matière est ce dont une chose est faite. La nature
créée a un principe déterminé ; et, puisque sa fin
l’est aussi, ce qui en procède l’est également. C’est ce qui fait que d’une
matière déterminée elle produit invariablement quelque chose d’une espèce
déterminée. Mais la puissance divine, par là même qu’elle est infinie, peut
d’une matière quelconque faire une chose de l’espèce qui lui plaît ; ainsi elle
peut produire l’homme du limon de la terre, et la femme de l’homme.
Objection N°3.
La femme a été faite pour aider l’homme dans l’œuvre de la génération. Or, il
ne faut pas pour obtenir cet effet que les deux personnes soient trop proches
parentes. C’est pour cela qu’on défend ces sortes de mariage dans le Lévitique
(chap. 18). La femme n’a donc pas dû être faite de l’homme.
Réponse à
l’objection N°3 : Par la génération naturelle on contracte une certaine
parenté qui est un empêchement au mariage. Or, la femme n’a pas été produite de
l’homme au moyen de la génération naturelle, mais par la seule puissance divine
: c’est ce qui fait qu’Eve n’est pas appelée la fille d’Adam. La raison qu’on
objecte n’est donc pas concluante.
Mais c’est le
contraire. Car il est écrit (Ecclésiastique,
17, 5) : Dieu a créé de l’homme un aide
qui lui ressemble, c’est-à-dire la femme.
Conclusion Pour
que l’homme fût le principe de toute son espèce, comme Dieu est le principe de
tout l’univers, il était convenable que la femme fût formée de lui.
Il faut répondre
que dans la création primitive des êtres il était convenable que la femme fût
formée de l’homme, mais que cette convenance n’existait pas pour les autres
animaux : 1° Parce que pour conserver au premier homme sa dignité Dieu voulut
qu’il lui ressemblât et qu’il fût le principe de toute son espèce, comme il est
lui-même le principe de tout l’univers. C’est ce qui a fait dire à saint Paul (Actes, 17, 26) : que Dieu a fait d’un seul tout le genre humain.
2° Parce que l’homme devait aimer davantage la femme et lui être plus
inséparablement uni du moment où il saurait qu’elle a été faite de lui. Aussi
la Genèse, après avoir dit qu’elle était sortie de l’homme, ajoute-t-elle : C’est pour cela que l’homme abandonnera son
père et sa mère et s’attachera à sa femme. Cet amour était surtout
nécessaire à l’espèce humaine, puisque l’homme et la femme restent ensemble
toute leur vie, ce qui n’a pas lieu chez les autres animaux. 3° Parce que,
comme le dit Aristote (Eth.,
liv. 8, chap. 12), l’homme et la femme ne sont pas unis uniquement pour
engendrer comme les autres animaux, mais encore pour la vie domestique où
l’homme et la femme ont des devoirs communs à remplir et où l’homme est le chef
de la femme. Il était donc convenable pour ce motif que la femme fût faite de
l’homme, et qu’elle en émanât comme de son principe. 4° Il y a là une raison
sacramentelle. Ainsi la production de la femme est la figure de l’Eglise qui
tire son origine du Christ. C’est ce qui fait dire à l’Apôtre (Eph., 5, 32) : Ce sacrement est grand en ce qu’il
représente l’union de Jésus-Christ avec son Eglise (Tous les Pères ont
appuyé sur cette dernière raison.).
La réponse à la
première objection est par là même évidente.
Article
3 : La femme a-t-elle dû être formée de la côte de l’homme ?
Objection
N°1. Il semble que la femme n’ait pas dû être formée de la côte de l’homme. Car
la côte de l’homme est moindre que le corps de la femme. Or, on ne peut d’une
chose moindre en faire une plus grande, qu’en ajoutant (et dans ce cas on
aurait dû dire que la femme a été formée de ce qui a été ajouté à la côte
plutôt que de la côte elle-même), ou en raréfiant, parce que, comme le dit
saint Augustin (Sup. Gen.
ad litt., liv. 10, chap. ult.), il n’est pas
possible qu’un corps croisse si on ne le raréfie. Or, on ne trouve pas que le
corps de la femme soit plus faible que celui de l’homme, du moins dans la
proportion qui existe entre la côte de l’homme et le corps d’Eve. Donc Eve n’a
pas été formée de la côte d’Adam.
Réponse à
l’objection N°1 : D’après quelques commentateurs, le corps de la femme a
été formé sans qu’on ait ajouté à la côte de l’homme aucune matière étrangère,
mais en multipliant celle qu’elle renfermait de la même manière que
Jésus-Christ a multiplié les cinq pains. Mais cette opinion est tout à fait
insoutenable. Car une multiplication de cette nature arrive soit par la
transformation de la substance même de la matière, soit par la transformation
de ses dimensions. Or, elle n’a pas lieu par la transformation de la substance
de la matière, d’abord parce que la matière considérée en elle-même est
absolument intransformable, puisqu’elle est en
puissance et n’a qu’une existence subjective ; ensuite parce que la
multiplicité et la grandeur sont en dehors de l’essence de la matière. C’est
pourquoi on ne comprend la multiplication de la matière, du moment où elle
reste la même et qu’on n’y ajoute rien, qu’autant qu’elle reçoit de plus
grandes dimensions. Dans ce cas elle est raréfiée ; car c’est le terme qu’on
emploie pour désigner que la matière reçoit de plus grandes dimensions, tout en
restant la même (Phys., liv. 4, text. 84). On ne peut donc pas dire que la matière se
multiplie tout en restant la même et qu’elle ne se raréfie pas, sans se
contredire ; car c’est donner une définition sans l’objet défini. Par
conséquent, comme dans les multiplications de ce genre il n’y a pas de
raréfaction, il faut nécessairement admettre qu’on a ajouté de la matière, soit
par l’effet d’une création, soit, ce qui est plus probable, par l’effet d’une
conversion. Ainsi saint Augustin dit (Sup.
Joan., tract. 24) que Jésus-Christ a rassasié avec cinq pains cinq mille
hommes, de la même manière qu’avec quelques grains il produit une multitude
d’épis ; ce qui s’est fait par la conversion ou le changement de l’aliment. On
dit néanmoins que c’est avec cinq pains qu’il a nourri la multitude et que
c’est de la côte de l’homme qu’il a formé la femme, parce que la côte et les
pains sont la matière préexistante à laquelle il a ajouté.
Objection N°2.
Dans le premier moment de la création, les êtres n’avaient rien de superflu. La
côte d’Adam était donc nécessaire à la perfection de son corps ; par
conséquent, du moment où elle a été enlevée, il s’est trouvé imparfait ; ce qui
semble un inconvénient.
Réponse à
l’objection N°2 : La côte d’Adam était nécessaire à sa perfection, non
comme individu, mais comme le principe de l’espèce, comme la semence appartient
à la perfection de l’être qui engendre, bien que l’action naturelle qui la
produit est agréable. C’est pourquoi le corps de la femme a pu, à plus forte
raison, être formé de la côte de l’homme par la toute-puissance de Dieu sans
que l’homme en ressentît la moindre douleur.
Objection N°3.
La côte ne peut pas être séparée de l’homme sans douleur. Or, la douleur n’a
pas existé avant le péché. Donc la côte n’a pas dû être séparée de l’homme pour
en former la femme.
Mais c’est le
contraire. Car il est dit dans la Genèse (2, 22) : Le Seigneur Dieu, de la côte qu’il avait tirée d’Adam, forma le corps
de la femme.
Conclusion Pour
signifier l’union sociale qui doit exister entre l’homme et la femme, et les
sacrements qui devaient sortir du côté du Christ pendant son sommeil sur la
croix, il était convenable que la femme fût formée de la côte de l’homme.
Il faut
répondre qu’il était convenable que la femme fût formée de la côte de l’homme :
1° Pour signifier l’union sociale qui doit exister entre l’homme et la femme.
Car la femme n’a pas été formée de la tête, parce qu’elle ne devait pas dominer
le mari ; elle n’a pas non plus été formée des pieds, parce qu’elle ne
devait pas lui obéir à la façon d’un esclave. 2° Pour une raison sacramentelle,
parce que les sacrements sur lesquels l’Eglise repose, c’est-à-dire le sang et
l’eau, sont sortis du côté du Christ pendant son sommeil sur la croix (Tous les
Pères sont unanimes à reconnaître ce symbole.).
La réponse à la
troisième objection est par là même évidente.
Article
4 : La femme a-t-elle été formée par Dieu immédiatement ?
Objection
N°1. Il semble que la femme n’ait pas été formée par Dieu immédiatement. Car
aucun individu produit par un autre individu de son espèce ne vient de Dieu
immédiatement. Or, la femme a été faite de l’homme, qui est de même espèce
qu’elle. Donc elle n’a pas été faite par Dieu immédiatement.
Réponse à
l’objection N°1 : Ce raisonnement n’est applicable qu’à l’individu qui est
engendré naturellement par un autre individu de même espèce que lui.
Objection N°2.
Saint Augustin dit que Dieu donne aux anges le soin des choses corporelles. Or,
le corps de la femme a été formé de matière corporelle. Donc il a été fait par
le ministère des anges, et non immédiatement par Dieu.
Réponse à
l’objection N°2 : Comme le dit saint Augustin (Sup. Gen. ad litt.,
liv. 9, chap. 15), nous ne savons si les anges ont été chargés par Dieu de
quelque rôle dans la formation de la femme (Ils auraient pu agir comme le
serviteur donne au maître les instruments par lesquels il opère, mais ils n’ont
pu opérer, parce que la création est au-dessus des forces de tout être fini.) ;
toutefois, ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils n’ont pas formé eux-mêmes le
corps de l’homme du limon de la terre, ni le corps de la femme de la côte de
l’homme.
Objection N°3.
Ce qui a préexisté virtuellement dans les créatures est produit par la vertu
d’une créature quelconque et ne vient pas de Dieu immédiatement. Or, le corps
de la femme a été virtuellement produit parmi les œuvres des six jours, comme
le dit saint Augustin (Sup. Gen. ad litt., liv. 9, chap.
15). Donc la femme n’a pas été produite par Dieu immédiatement.
Réponse à l’objection
N°3 : Comme le dit saint Augustin (Sup.
Gen. ad litt., liv. 9,
chap. 18), le premier état des choses n’a pas absolument exigé que la femme fût
ainsi faite, mais qu’elle put l’être ainsi. C’est
pourquoi le corps de la femme a virtuellement préexisté parmi les œuvres de la
création, non selon la puissance active, mais uniquement selon une puissance
passive en rapport avec la puissance active du créateur.
Mais c’est le
contraire. Car saint Augustin dit : Prendre une côte et en faire une femme, ce ne
peut être que l’œuvre de celui par qui subsiste la nature entière.
Conclusion Puisqu’il
n’y a que Dieu, l’auteur de la nature, qui puisse produire des êtres en dehors
des lois établies, il est le seul qui ait pu former la femme de la côte de
l’homme.
Il faut répondre que, comme nous l’avons
dit (art. 2), dans chaque espèce il y a une matière particulière qui sert
naturellement à sa reproduction. Or, la matière dont l’homme est naturellement
engendré, c’est la semence qui provient de l’homme et de la femme. Par
conséquent un homme ne peut naturellement être engendré par une autre matière
quelle qu’elle soit. Il n’y a que Dieu, l’auteur de la nature, qui puisse
produire quelque chose en dehors des lois établies. C’est pourquoi il n’y a que
lui qui ait pu former l’homme du limon de la terre, et la femme de la côte de
l’homme.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications,
il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de
l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et
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