Saint Thomas d ’Aquin - Somme Théologique
2a 2ae = Secunda Secundae
= 2ème partie de la 2ème Partie
Question 125 : De la crainte
Après avoir parlé
de la force et de son acte principal, nous devons nous occuper des vices
opposés à cette vertu : 1° de la crainte ; 2° du défaut de timidité ; 3° de
l’audace. — Sur la crainte quatre questions se présentent : 1° La crainte
est-elle un péché ? — 2° Est-elle opposée à la force ? — 3° Est-elle un péché
mortel ? — 4° Excuse-t-elle ou diminue-t-elle le péché ?
Article 1 : La
crainte est-elle un péché ?
Objection N°1. Il semble que la
crainte ne soit pas un péché. Car la crainte est une passion, comme nous
l’avons vu (1a 2æ, quest. 23, art. 4, et quest. 42). Or,
les passions ne sont ni louables, ni blâmables, comme on le voit (Eth., liv. 2, chap. 5). Par conséquent,
puisque tout péché est digne de blâme, il semble que la crainte ne soit pas un
péché.
Réponse à l’objection N°1 : La crainte prise en général
implique par sa nature une fuite quelle qu’elle soit. Par conséquent sous ce
rapport elle n’est ni bonne, ni mauvaise, et il en faut dire autant de toute
autre passion. C’est pourquoi Aristote dit que les passions ne sont ni
louables, ni blâmables, parce qu’on ne loue pas, ni on ne blâme pas ceux qui se
fâchent ou qui craignent, mais ceux qui le font d’une manière réglée ou
désordonnée.
Objection N°2. La loi divine n’ordonne rien qui soit un péché ;
parce que la loi du Seigneur est sans
tache, comme le dit le Psalmiste (Ps.
18, 8). Or, elle ordonne la crainte, puisque l’Apôtre dit (Eph., 6, 5) : Serviteurs,
obéissez à vos maîtres, selon la chair, avec crainte et tremblement. Par
conséquent la crainte n’est pas un péché.
Réponse à l’objection N°2 : Cette crainte à laquelle engage
l’Apôtre est conforme à la raison ; car il faut que le serviteur craigne de ne
pas remplir les devoirs auxquels il est tenu envers son maître.
Objection N°3. Rien de ce qui existe naturellement dans l’homme
n’est un péché ; parce que le péché est contre nature, comme le dit saint Jean
Damascène (De orth.
ftd., liv. 2, chap. 3, et liv. 4, chap.
11). Or, la crainte est naturelle à l’homme. C’est ce qui fait dire à Aristote
(Eth., liv. 3, chap. 7) qu’on serait insensé
ou insensible, si l’on ne craignait rien, ni les tremblements de terre, ni les
inondations. La crainte n’est donc pas un péché.
Réponse à l’objection N°3 : La raison nous dit de fuir les
maux auxquels l’homme ne peut résister et que d’ailleurs il est inutile de
supporter. C’est pourquoi la crainte de ces maux n’est pas un péché.
Mais c’est le contraire. Le Seigneur dit (Matth.,
10, 28) : Ne craignez pas ceux qui tuent
le corps ; et le prophète ajoute (Ez., 2, 6) : Ne les craignez pas, n’appréhendez point
leurs discours.
Conclusion La crainte par laquelle on craint et l’on fuit ce que
la raison dit que l’on doit supporter plutôt que de renoncer à ce que l’on doit
faire est un péché ; mais il n’en est pas de même de la crainte par laquelle on
redoute ce que la raison veut que l’on fuie.
Il faut répondre qu’il y a péché dans les actes humains à cause de
leur dérèglement ; car le bien de l’acte humain consiste dans un certain ordre,
comme on le voit d’après ce que nous avons dit (quest. 109, art. 2, et quest. 114,
art. 1). Or, l’ordre légitime veut que l’appétit soit soumis à la règle de la
raison. La raison nous apprend qu’il y a des choses que nous devons fuir et
d’autres que nous devons rechercher. Parmi celles que nous devons fuir, il y en
a que nous devons fuir plus que d’autres, et il en est de même à l’égard de
celles que nous devons rechercher. Il y en a que nous devons rechercher plus
que d’autres, et selon que nous devons rechercher le bien, nous devons fuir
dans la même proportion le mal qui lui est opposé. De là il arrive que la
raison nous dit qu’il y a certains biens que nous devons rechercher plus que
nous ne devons fuir certains maux. Par conséquent, quand l’appétit fuit ce que
la raison lui dit de supporter plutôt que de renoncer à d’autres biens qu’il
doit rechercher davantage (Ainsi la raison nous dit que nous devons supporter
les peines du corps, plutôt que de compromettre notre réputation ou de manquer
à la justice, parce que les biens spirituels sont supérieurs aux biens
matériels.), la crainte est déréglée et elle est un péché. Mais quand l’appétit
fuit par la crainte ce que la raison nous dit de fuir, dans ce cas l’appétit
n’est pas déréglé et il n’est pas un péché.
Article 2 : Le
péché de la crainte est-il contraire à la force ?
Objection N°1. Il semble que le
péché de la crainte ne soit pas opposé à la force. Car la force a pour objet
les dangers de mort, comme nous l’avons vu (quest. 123, art. 4 et 5). Or, le
péché de la crainte ne se rapporte pas toujours à ces dangers ; puisqu’à
l’occasion de ces paroles (Ps. 127) :
Bienheureux tous ceux qui craignent le
Seigneur, la glose dit (Ord. August.)
que la crainte humaine est celle qui nous fait
redouter les souffrances corporelles ou la perte des biens de ce monde. Et sur
ces autres paroles de saint Matthieu (26, 44) : Il pria une troisième fois, disant les mêmes paroles, etc., le même
docteur observe (Quæst. Evangel., liv. 1, quest. ult.)
qu’il y a trois sortes de mauvaise crainte : celle de
la mort, celle de la douleur et celle de l’abjection. Le péché de la crainte
n’est donc pas opposé à la force.
Réponse à l’objection N°1 : Ces passages s’entendent de la
crainte déréglée prise en général qui peut être contraire à des vertus
diverses.
Objection N°2. Ce qu’on loue principalement dans la force, c’est
qu’elle s’expose à la mort. Or, quelquefois on s’expose à ce danger par crainte
de la servitude ou de l’ignominie, comme saint Augustin (De civ.,
liv. 1, chap. 24) le raconte de Caton, qui se donna la mort pour échapper à la
domination de César. Le péché de la crainte n’est donc pas opposé à la force,
mais il a plutôt de l’analogie avec elle.
Réponse à l’objection N°2 : Les actes humains se jugent
principalement d’après leur fin, comme on le voit d’après ce que nous avons dit
(quest. 1, art. 3, et quest. 18, art. 6). Or, il appartient à l’homme fort de
s’exposer à la mort en vue du bien. Au contraire celui qui s’y expose pour fuir
la servitude ou éviter quelque peine est vaincu par la crainte (La crainte de
voir ces maux se continuer indéfiniment. C’est ce qui fait, avec raison,
accuser de lâcheté ceux qui se suicident.) ; ce qui
est contraire à la force. C’est ce qui fait dire à Aristote (Eth., liv. 3, chap. 7) que rechercher la mort,
pour se soustraire à la pauvreté, à l’amour, ou à quelque chagrin, ce n’est pas
le fait d’un homme de courage, mais bien plutôt d’un homme timide ; car c’est
une lâcheté de fuir les choses pénibles et affligeantes.
Objection N°3. Tout désespoir provient d’une crainte. Or, le
désespoir n’est pas opposé à la force, mais il l’est plutôt à l’espérance,
comme nous l’avons vu (quest. 20, art. 1, et 1a 2æ, quest.
40, art. 4). Le péché de la crainte n’est donc pas opposé à la force.
Réponse à l’objection N°3 : Il faut répondre au troisième,
qu’ainsi que nous l’avons dit (1a 2æ, quest. 45, art. 2),
comme l’espérance est le principe de l’audace, de même la crainte est le
principe du désespoir. Par conséquent comme le fort qui use de l’audace avec
modération a préalablement besoin de l’espérance, de même le désespoir procède
de la crainte. Mais il n’est pas nécessaire que tout désespoir procède d’une
crainte quelconque ; il suffit qu’il provienne d’une crainte qui est du même
genre que lui (Ainsi le désespoir du salut provient de la crainte des jugements
de Dieu, qui est opposée à l’espérance chrétienne.). Or, le désespoir qui est
opposé à l’espérance se rapporte à un autre genre, puisqu’il a pour objet les
choses divines, tandis que la crainte qui est opposée à la force, a pour objet
les dangers de mort (Cette crainte est purement naturelle, tandis que de
désespoir se rapporte à des choses surnaturelles.). Par conséquent le
raisonnement n’est pas concluant.
Mais c’est le contraire. Aristote (Eth., liv. 2, chap. 7, et liv. 3, chap. 7) met la timidité en
opposition avec la force.
Conclusion La crainte déréglée de la mort est opposée à la force,
mais la crainte prise en général peut être opposée non à une seule, mais à
différentes vertus.
Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. 19, art. 3,
et 1a 2æ, quest. 43, art. 1), toute crainte vient de
l’amour ; car personne ne craint que le contraire de ce qu’il aime. L’amour ne
se rapporte pas d’une manière déterminée à quelque genre de vertu ou de vice ;
mais l’amour réglé est renfermé dans toute vertu, car tout homme vertueux aime
le bien propre de la vertu ; au lieu que l’amour désordonné se trouve dans tout
péché, puisque la cupidité déréglée vient de cette espèce d’amour. De même la
crainte déréglée se trouve dans tout péché. Par exemple, l’avare craint la
perte de l’argent, l’intempérant la perte du plaisir et ainsi des autres. Mais
la crainte principale a pour objet les dangers de mort, comme le prouve
Aristote (Eth., liv. 3, chap. 6). C’est pourquoi le
dérèglement de cette crainte est opposé à la force qui se rapporte à ces sortes
de périls. C’est pour cela qu’on dit par antonomase que la timidité est opposée
à la force.
Article 3 : La
crainte est-elle un péché mortel ?
Objection N°1. Il semble que la
crainte ne soit pas un péché mortel. Car la crainte, comme nous l’avons dit (1a
2æ, quest. 23, art. 1), est dans l’irascible qui est une partie de
la sensualité. Or, dans la sensualité il n’y a que le péché véniel, comme nous
l’avons vu (1a 2æ, quest. 74, art. 4). La crainte n’est
donc pas un péché mortel.
Réponse à l’objection N°1 : Ce raisonnement s’appuie sur la
crainte, selon qu’elle réside dans l’appétit sensitif.
Objection N°2. Tout péché mortel détourne de Dieu totalement. Or,
la crainte ne le fait pas. Car sur ces paroles (Juges, 7, 3) : Que celui
qui est effrayé et timide s’en retourne, etc., la glose dit (Ord.) que le timide est celui qui au
premier aspect tremble avant le combat mais qu’il ne se laisse pas absolument
abattre, qu’on peut relever son courage et l’animer de nouveau. La crainte
n’est donc pas un péché mortel.
Réponse à l’objection N°2 : Cette glose peut s’entendre de la
crainte qui existe dans l’appétit sensitif. — Ou bien il vaut mieux répondre
qu’il est complètement abattu celui dont la crainte triomphe de son âme
irréparablement. Mais quoique la crainte soit un péché mortel, il peut se faire
cependant qu’on ne soit pas si fortement saisi par elle que la persuasion ne
puisse rendre le courage ; comme quand on pèche mortellement en consentant à la
concupiscence, on est quelquefois détourné d’exécuter ce que l’on s’est proposé
de faire.
Objection N°3. Le péché mortel n’éloigne pas seulement de ce qui
est de perfection, mais encore de ce qui est de précepte. Or, la crainte
n’éloigne pas de ce qui est de précepte, mais seulement de ce qui est de
perfection ; car sur ces paroles (Deut., 20, 8) : Y a-t-il quelqu’un qui soit timide, et dont
le cœur soit frappé de terreur ?, etc., la glose dit (Ord. Isid.) que
Dieu nous apprend par là qu’on ne peut embrasser la contemplation ou s’enrôler
dans la milice spirituelle, quand on craint encore d’être dépouillé des biens
de la terre. La crainte n’est donc pas un péché mortel.
Réponse à l’objection N°3 : Cette glose parle de la crainte
qui éloigne l’homme du bien qui n’est pas de nécessité de précepte, mais de
perfection de conseil. Cette crainte n’est pas un péché mortel. Tantôt elle est
un péché véniel, tantôt elle n’est pas un péché ; par exemple quand elle a
une cause raisonnable.
Mais c’est le contraire. Il n’y a que le péché mortel qui mérite
les peines de l’enfer. Or, ceux qui sont craintifs les méritent, d’après ces
paroles de l’Apocalypse (21, 8) : Pour ce
qui est des timides, et des incrédules et des exécrables, etc., leur partage sera dans l’étang brûlant de
feu et de soufre qui est la seconde mort. La timidité est donc un péché
mortel.
Conclusion La crainte qui est déréglée au point que l’on veuille
délibérément quelque chose qui soit contraire à la charité ou à la loi divine,
est un péché mortel, mais celle qui n’existe que dans la sensualité est un
péché véniel.
Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (art. 1), la crainte
est un péché selon qu’elle est déréglée, c’est-à-dire selon qu’elle fuit ce que
d’après la raison on ne doit pas fuir. Ce dérèglement de la crainte consiste
quelquefois exclusivement dans l’appétit sensitif (La crainte est alors un
mouvement purement sensible, qui peut même être complètement exempt de péché.)
sans que le consentement de l’appétit rationnel survienne. Dans ce cas elle ne
peut pas être un péché mortel, mais elle est seulement un péché véniel. —
D’autres fois le dérèglement de cette crainte s’élève jusqu’à l’appétit
rationnel ou la volonté qui, en vertu de son libre arbitre, fait une chose
contrairement à la raison. Ce dérèglement de la crainte est tantôt un péché
mortel, tantôt un péché véniel. Car si, par suite de la crainte que l’on a de
la mort ou de tout autre mal temporel, on est disposé (La crainte est alors un
péché véniel qu’on est tenu de déclarer, parce que cette disposition a une
malice indépendante de l’acte qu’elle fait faire.) à faire quelque chose qui
soit défendu ou à omettre quelque chose qui soit commandé par la loi de Dieu (On
suppose ici une chose défendue sub gravi ; car,
dans un autre cas, la faute ne serait que vénielle.), cette crainte est un
péché mortel. Autrement elle est un péché véniel.
Article 4 : La
crainte excuse-t-elle du péché ?
Objection N°1. Il semble que la
crainte n’excuse pas du péché. Car la crainte est un péché, comme nous l’avons
dit (art. 1). Or, un péché n’excuse pas d’un autre, mais il l’aggrave plutôt.
La crainte n’excuse donc pas du péché.
Réponse à l’objection N°1 : La crainte n’excuse pas en raison
de ce qu’elle est un péché, mais en raison de ce qu’il y a en elle
d’involontaire.
Objection N°2. Si une crainte excusait du péché, ce serait surtout
la crainte de la mort, qui frappe sur l’homme constant. Or, cette crainte ne
paraît pas excuser ; parce qu’il semble qu’on ne doive pas craindre la mort,
puisqu’elle est nécessairement imminente pour tout le monde. La crainte
n’excuse donc pas du péché.
Réponse à l’objection N°2 : Quoique la mort soit
nécessairement imminente pour tout le monde, cependant la diminution de la vie
temporelle est un mal et par conséquent on doit la craindre.
Objection N°3. Toute crainte a pour objet un mal temporel ou un
mal spirituel. Or, la crainte du mal spirituel ne peut pas excuser du péché,
parce qu’elle ne porte pas à faire le mal, mais qu’elle en éloigne plutôt. La
crainte du mal temporel n’en excuse pas non plus, parce que, d’après Aristote (Eth., liv. 3, chap. 6), nous ne devons craindre
ni l’indigence, ni la maladie, ni toutes les choses qui ne proviennent pas de
notre propre malice. Il semble donc que la crainte n’excuse du péché d’aucune
manière.
Réponse à l’objection N°3 : D’après les stoïciens qui
disaient que les biens temporels ne sont pas les biens de l’homme, il en
résulte conséquemment que les maux temporels ne sont pas non plus ses maux et
que par suite on ne doit les craindre d’aucune manière. Mais, d’après saint
Augustin (De lib. arb.,
liv. 2, chap. 18 et 19), les biens temporels sont les biens les moins
estimables, et ce sentiment a été aussi celui des péripatéticiens. C’est
pourquoi on doit craindre leurs contraires, mais on ne doit pas les craindre au
point de s’écarter pour eux de ce qui est un bien selon la vertu (C’est-à-dire
un bien moral.).
Mais c’est le contraire. Le droit porte (Decret. 1, quest. 1, chap. Constat)
que celui qui a souffert violence et qui a été ordonné malgré lui par les
hérétiques est excusable.
Conclusion Il n’y a que la crainte déréglée qui excuse du péché en
raison de ce qu’il y a en elle d’involontaire.
Il faut répondre
que, comme nous l’avons dit (art. préc.), la crainte
n’est un péché qu’autant qu’elle est contraire à l’ordre de la raison. La
raison jugeant qu’il y a des maux que l’on doit fuir plus que d’autres, il
s’ensuit que celui qui pour éviter les maux que l’on doit fuir le plus d’après
la raison, n’évite pas ceux que l’on doit fuir le moins, ne fait pas un péché.
Ainsi on doit éviter la mort du corps plutôt que la perte des biens temporels.
Par conséquent, si dans la crainte de la mort on promettait ou l’on donnait
quelque chose à des brigands, on serait excusé du péché que l’on commettrait,
si sans cause légitime on faisait des largesses aux pécheurs, en laissant de
côté les gens de bien auxquels on devrait donner principalement. — Mais si
quelqu’un fuyait par crainte les maux qu’on doit fuir le moins d’après la
raison et qu’il s’exposât à ceux qu’on doit fuir le plus (Tel serait, par
exemple, celui qui s’exposerait au péril de perdre la vie pour la conservation
de quelques biens temporels.), il ne pourrait pas être totalement exempt de
péché : parce que cette crainte serait déréglée. Or, les maux de l’âme sont
plus à craindre que les maux du corps et ceux-ci le sont plus que les maux des
choses extérieures. C’est pourquoi si on subit les maux de l’âme ou le péché
pour éviter les maux du corps, tels que les coups ou la mort, ou les maux
extérieurs, comme une perte d’argent ; ou si l’on supporte les maux du corps
pour éviter un dommage matériel, on n’est pas totalement exempt de péché. —
Cependant le péché est moins grave sous ce rapport ; parce que ce que l’on fait
par crainte est moins volontaire. Car l’homme se trouve dans la nécessité
d’agir quand la crainte est imminente. C’est ce qui fait dire à Aristote (Eth., liv. 3, chap. 1) que les choses que
l’on fait par crainte ne sont pas absolument volontaires, mais qu’elles sont
partie involontaires et partie volontaires.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
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