Saint Thomas d ’Aquin - Somme Théologique

2a 2ae = Secunda Secundae = 2ème partie de la 2ème Partie

Question 181 : De la vie active

 

            Nous avons maintenant à nous occuper de la vie active, et à ce sujet quatre questions se présentent : 1° Toutes les œuvres des vertus morales appartiennent-elles à la vie active ? (Sur cette question, voyez ce qui a été dit plus haut (quest. préc., art. 2).) — 2° La prudence lui appartient-elle ? — 3° L’enseignement est-il un de ses actes ? (L’enseignement est compté parmi les aumônes spirituelles (quest. 32, art. 2), et l’Ecriture le recommande comme une des œuvres de la vie active (1 Tim., 4, 16) : Veille sur toi-même et sur l’enseignement ; persévère dans ces choses ; car, en faisant cela, tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent.) — 4° De la durée de la vie active.

 

Article 1 : Tous les actes des vertus morales appartiennent-ils à la vie active ?

 

Objection N°1. Il semble que tous les actes des vertus morales n’appartiennent pas à la vie active. Car la vie active paraît consister exclusivement dans ce qui se rapporte à autrui, puisque saint Grégoire dit (Sup. Ezech., hom. 14) que la vie active consiste à donner du pain à celui qui a faim ; puis, après avoir énuméré une foule de choses qui appartiennent à autrui, il ajoute : qu’elle consiste à distribuer à chacun ce qui lui est le plus avantageux. Or, tous les actes des vertus morales ne nous mettent pas en rapport avec les autres, il n’y a que les actes de la justice et de ses parties, comme on le voit d’après ce que nous avons dit (quest. 8, art. 1 et 2, et 1a 2æ, quest. 60, art. 2 et 3). Les actes de toutes les vertus morales n’appartiennent donc pas à la vie active.

Réponse à l’objection N°1 : Parmi les vertus morales la principale est la justice qui règle nos rapports avec autrui, comme le prouve Aristote (Eth., liv. 5, chap. 1). C’est pour ce motif qu’on caractérise la vie active par ce qui se rapporte à autrui, ce n’est pas parce qu’elle consiste en cela uniquement, mais parce qu’elle y consiste plus principalement.

 

Objection N°2. Saint Grégoire dit (Sup. Ezech. hom. 14) que Lia, qui fut chassieuse, mais féconde, figure la vie active qui pendant qu’elle est occupée à agir voit moins, mais qui tantôt par ses paroles, tantôt par ses exemples, excite le prochain à l’imiter et engendre une multitude d’hommes de bien. Or, ce caractère paraît appartenir à la charité, par laquelle nous aimons le prochain, plutôt qu’aux vertus morales. Il semble donc que les actes des vertus morales n’appartiennent pas à la vie active.

Réponse à l’objection N°2 : Par les actes de toutes les vertus morales, on peut porter au bien le prochain en lui servant d’exemple : ce que saint Grégoire attribue en cet endroit à la vie active.

 

Objection N°3. Comme nous l’avons dit (quest. préc., art. 2), les vertus morales disposent à la vie contemplative. Or, c’est à la même chose qu’il appartient de disposer et de perfectionner. Il semble donc que les vertus morales n’appartiennent pas à la vie active.

Réponse à l’objection N°3 : Comme une vertu qui se rapporte à la fin d’une autre vertu passe en quelque sorte sous son espèce ; de même quand on fait usage des choses qui appartiennent à la vie active, seulement selon qu’elles disposent à la contemplation, on les comprend sous la vie contemplative. Mais pour ceux qui s’appliquent aux œuvres des vertus morales, selon qu’elles sont bonnes en elles-mêmes, mais non comme dispositions à la vie contemplative, ces vertus appartiennent à la vie active. — D’ailleurs on pourrait dire aussi que la vie active est une disposition à la vie contemplative.

 

Mais c’est le contraire. Saint Isidore dit (De sum. bon., liv. 3, chap. 15), que dans la vie active on doit d’abord déraciner tous les vices en s’exerçant aux bonnes œuvres pour passer ensuite dans la vie contemplative à considérer la lumière divine par les seules puissances de l’esprit. Or, on ne déracine tous les vices que par les actes des vertus morales. Les actes de ces vertus appartiennent donc à la vie active.

 

Conclusion Les vertus morales appartiennent essentiellement à la vie active.

Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. 179. art. 1), la vie active et la vie contemplative se distinguent selon les diverses occupations des hommes qui tendent à des fins différentes. Les uns s’occupent à considérer la vérité, ce qui est la fin de la vie contemplative ; les autres s’occupent des affaires extérieures auxquelles la vie active se rapporte. Or, il est évident que dans les vertus morales on ne cherche pas principalement la contemplation de la vérité, mais qu’elles ont pour but l’action. C’est ce qui fait dire à Aristote (Eth., liv. 2, chap. 2, et liv. 10, chap. ult.) que la science (La pensée du philosophe, c’est que la science spéculative est peu utile quand il s’agit de la morale ou de la vertu, parce que la vertu ne consiste pas à connaître le bien, mais à le pratiquer.) ne sert de rien ou de peu de chose à la vertu. D’où il est évident que les vertus morales appartiennent essentiellement à la vie active. C’est pourquoi Aristote les rapporte à la félicité active (Eth., liv. 10, chap. 7 et 8).

 

Article 2 : La prudence appartient-elle à la vie active ?

 

Objection N°1. Il semble que la prudence n’appartienne pas à la vie active. Car comme la vie contemplative appartient à la puissance cognitive, de même la vie active appartient à la puissance appétitive. Or, la prudence n’appartient pas à cette dernière puissance, mais elle appartient plutôt à la faculté cognitive. Elle n’appartient donc pas à la vie active.

Réponse à l’objection N°1 : Les actions morales tirent leur espèce de leur fin, comme nous l’avons vu (1a 2æ, quest. 18, art. 4 et 6), et c’est pourquoi la vie contemplative embrasse la connaissance qui a pour fin la vérité elle-même. Quant à la connaissance de la prudence, qui a plutôt sa fin dans l’acte de la puissance appétitive, elle appartient à la vie active (Les actes moraux tirant leur espèce de leurs fins, il en résulte que la prudence appartient en propre à la vie active, puisque sa fin réside dans la puissance appétitive.).

 

Objection N°2. Saint Grégoire dit (Sup. Ezech., hom. 14) que la vie active s’occupant des œuvres voit moins ; et que pour ce motif elle est figurée par Lia qui avait les yeux chassieux. Or, la prudence demande une vue très claire pour que l’on juge sainement de ce que l’on doit faire. Il semble donc que la prudence n’appartienne pas à la vie active.

Réponse à l’objection N°2 : La préoccupation des choses extérieures fait que la vue de l’homme est moins pénétrante à l’égard des choses intelligibles qui sont séparées des choses sensibles dans lesquelles les opérations de la vie active consistent ; mais cependant, quand on s’est occupé extérieurement de ce qui regarde la vie active, on juge plus clairement ce qu’il y a de mieux à faire, ce qui appartient à la prudence ; et il en est ainsi soit à cause de l’expérience, soit à cause de l’attention de l’esprit, parce que l’esprit a plus de vigueur pour les choses auxquelles il s’applique davantage, comme le dit Salluste (in Conj. Cat., circ. princ. orat. Cæsaris).

 

Objection N°3. La prudence tient le milieu entre les vertus morales et intellectuelles. Or, comme les vertus morales appartiennent à la vie active, ainsi que nous l’avons dit (art. préc.), de même les vertus intellectuelles appartiennent à la vie contemplative. Il semble donc que la prudence n’appartienne ni à la vie active, ni à la vie contemplative, mais à un genre de vie intermédiaire que saint Augustin distingue (De civ. Dei, liv. 19, chap. 2 et 19).

Réponse à l’objection N°3 : On dit que la prudence tient le milieu entre les vertus intellectuelles et morales, parce que pour le sujet elle s’accorde avec les vertus intellectuelles, au lieu que pour la matière elle se confond totalement avec les vertus morales. Quant à ce troisième genre de vie, il tient le milieu entre la vie active et la vie contemplative relativement aux objets dont il s’occupe, parce qu’il s’occupe tantôt de la contemplation de la vérité et tantôt des affaires extérieures.

 

Mais c’est le contraire. Aristote (Eth., liv. 10, chap. 8) dit que la prudence appartient à la félicité active à laquelle se rapportent les vertus morales.

 

Conclusion Puisque l’homme est disposé par la prudence à la pratique des vertus morales, il résulte de là qu’elle appartient à la vie active.

Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (art. préc., Réponse N°3, et 1a 2æ, quest. 18, art. 7), ce qui se rapporte à une autre chose comme à sa fin, principalement en morale, devient de l’espèce de la chose à laquelle elle se rapporte. Ainsi celui qui fornique pour voler est plutôt un voleur qu’un fornicateur, d’après Aristote (Eth., liv. 5, chap. 2). Or, il est évident que la connaissance de la prudence se rapporte aux actions des vertus morales comme à sa fin ; car la prudence est la droite raison des choses que l’on doit faire, selon l’expression du philosophe (Eth., liv. 6, chap. 5). Par conséquent les fins des vertus morales sont les principes de la prudence, comme on le voit au même endroit. Ainsi donc, comme nous avons dit (art. préc., Réponse N°3) que les vertus morales appartiennent à la vie contemplative dans celui qui les rapporte au repos de la contemplation, de même la connaissance de la prudence, qui se rapporte d’elle-même aux opérations des vertus morales, appartient directement à la vie active, si on prend la prudence dans son sens propre, comme le fait Aristote. — Mais si on la prend dans un sens plus général, selon qu’elle embrasse toutes les connaissances humaines, quelles qu’elles soient, alors, relativement à une partie d’elle-même, elle appartient à la vie contemplative, selon ce que dit Cicéron (De offic., liv. 1, tit. 4), que l’on a coutume de considérer comme très prudent et très sage celui qui peut voir le vrai et en expliquer la raison avec le plus de pénétration et de rapidité.

 

Article 3 : L’enseignement est-il un acte de la vie active ou de la vie contemplative ?

 

Objection N°1. Il semble que l’enseignement ne soit pas un acte de la vie active, mais de la vie contemplative. Car saint Grégoire dit (Sup. Ezech., hom. 5) que les hommes parfaits font connaître à leurs frères les biens célestes qu’ils ont pu du moins contempler comme dans un miroir, et qu’ils embrasent leurs cœurs d’amour pour les clartés intimes de Dieu. Or, c’est ce qui appartient à l’enseignement. Il est donc un acte de la vie contemplative.

Réponse à l’objection N°1 : Ce passage s’entend expressément de l’enseignement quant à la matière, selon qu’il a pour objet l’étude et l’amour de la vérité.

 

Objection N°2. L’acte et l’habitude paraissent revenir au même genre de vie. Or, l’enseignement est un acte de la sagesse ; car Aristote dit (Met., liv. 1, chap. 1) que la marque du savoir, c’est que l’on puisse enseigner. Par conséquent, puisque la sagesse ou la science appartient à la vie contemplative, il semble que l’enseignement lui appartienne aussi.

Réponse à l’objection N°2 : Les habitudes et les actes ont de commun l’objet ; c’est pourquoi ce raisonnement s’appuie évidemment sur la matière de la pensée intérieure (Ainsi l’acte de la sagesse ou de la science, selon qu’il se rapporte à l’objet de ses habitudes, appartient à la vie contemplative, mais il appartient à la vie active selon qu’il se rapporte à la personne qu’on enseigne.). Car le sage ou le savant n’est capable d’enseigner qu’autant qu’il peut exprimer ses pensées intérieures par des paroles, pour être à même de faire comprendre la vérité aux autres.

 

Objection N°3. Comme la contemplation est un acte de la vie contemplative, de même aussi la prière. Or, la prière par laquelle on prie pour un autre appartient néanmoins à la vie contemplative. Il semble donc qu’il appartienne à la vie contemplative qu’on fasse connaître à un autre, par l’enseignement, la vérité que l’on a méditée.

Réponse à l’objection N°3 : Celui qui prie pour un autre n’opère pas à l’égard de celui pour lequel il prie, il n’agit qu’envers Dieu qui est la vérité intelligible ; au lieu que celui qui instruit les autres doit exercer sur eux une action extérieure. Il n’y a donc pas de parité.

 

Mais c’est le contraire. Saint Grégoire dit (Sup. Ezech., hom. 14) : La vie active consiste à donner du pain à celui qui a faim, à enseigner les paroles de la sagesse à celui qui les ignore.

 

Conclusion La doctrine qui est la science ou l’acte de l’enseignement, appartient seulement à la vie active, mais la doctrine qui est la perception interne de la vérité se rapporte tantôt à la vie active, tantôt à la vie contemplative.

Il faut répondre que l’acte de l’enseignement a deux sortes d’objet : car on enseigne par la parole, et la parole est le signe qui fait entendre la pensée intérieure. Ce qui est la matière ou l’objet de la pensée intérieure est donc le premier objet de l’enseignement. Relativement à cet objet, l’enseignement appartient tantôt à la vie active, tantôt à la vie contemplative. Il appartient à la vie active, quand l’homme conçoit intérieurement une vérité pour se diriger d’après elle dans ses actes extérieurs ; il appartient à la vie contemplative, quand il conçoit intérieurement une vérité intelligible et qu’il se délecte dans son étude et son amour. C’est ce qui fait dire à saint Augustin (Lib. de verb. Dom., serm. 27, chap. 1). Qu’on se choisisse la meilleure part, c’est-à-dire la vie contemplative, qu’on n’emploie pas de paroles, qu’on s’attache à la douceur de la doctrine, qu’on s’occupe de la science du salut. Par ces paroles il dit évidemment que la doctrine appartient à la vie contemplative. — Le second objet de l’enseignement se considère par rapport à la parole que l’on prononce pour être entendu. Cet objet est l’auditeur lui-même. Sous ce rapport, l’objet de l’enseignement appartient à la vie active, à laquelle se rapportent les actions extérieures.

 

Article 4 : La vie active subsiste-t-elle après cette vie ?

 

Objection N°1. Il semble que la vie active subsiste après cette vie. Car les actes des vertus morales appartiennent à la vie active, comme nous l’avons dit (art. 1). Or, les vertus morales subsistent après cette vie, suivant saint Augustin (De Trin., liv. 14, chap. 9). Il semble donc que la vie active subsiste aussi.

Réponse à l’objection N°1 : Comme nous l’avons dit (1a pars, quest. 67, art. 1), les vertus morales subsisteront, non par rapport à ceux de leurs actes qui ont pour objet les moyens, mais à l’égard de ceux qui se rapportent à la fin. Ces actes existent selon qu’ils constituent le repos de la contemplation que saint Augustin exprime dans les paroles que nous venons de citer, quand il dit que nous serons en paix, ce qui ne signifie pas seulement que nous serons exempts de tout tumulte extérieur, mais encore du trouble intérieur des passions.

 

Objection N°2. Il appartient à la vie active d’enseigner les autres, comme nous l’avons dit (art. préc.). Or, dans la vie future, où nous serons semblables aux anges, nous pourrons enseigner comme ils paraissent le faire ; car l’un illumine, purifie et perfectionne l’autre ; ce qui se rapporte à la science, comme on le voit dans saint Denis (De cœl. hier., chap. 7). Il semble donc que la vie active subsiste après cette vie.

Réponse à l’objection N°2 : Comme nous l’avons dit (quest. préc., art. 4), la vie contemplative consiste principalement dans la contemplation de Dieu, et ce n’est pas sous ce rapport qu’un ange en enseigne un autre. Car l’Evangéliste (Matth., 18, 10) dit, en parlant des anges des petits enfants qui sont de l’ordre inférieur, qu’ils voient toujours la face du Père. Par conséquent, dans la vie future, aucun homme n’en instruira un autre sur Dieu, mais nous le verrons tous comme il est, selon l’expression de saint Jean (1 Jean, 3, 2). C’est le sens de ces paroles du prophète (Jérem., 31, 34) : L’homme n’enseignera plus son prochain en disant : Connaissez le Seigneur, parce que tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. — Mais, pour les choses qui appartiennent à la dispensation des mystères de Dieu, un ange en enseigne un autre, en le purifiant, en l’illuminant et en le perfectionnant. Sous ce rapport, ils ont quelque chose de la vie active tant que le monde dure, parce qu’ils s’appliquent à régir les créatures inférieures ; ce qui est représenté dans la vision de Jacob, qui vit les anges monter l’échelle, ce qui appartient à la contemplation, et qui les vit descendre, ce qui regarde l’action. Mais, selon la remarque de saint Grégoire (Mor., liv. 2, chap. 2), ils ne se mettent pas tellement en dehors de la vision divine qu’ils soient privés des joies de la contemplation intérieure. C’est pourquoi on ne distingue pas en eux la vie active de la vie contemplative, comme on le fait en nous qui sommes empêchés par les travaux de la vie active de nous livrer à la contemplation. L’Ecriture nous promet que nous ressemblerons aux anges, non par rapport au gouvernement des créatures inférieures, ce qui ne nous convient pas, selon l’ordre de notre nature, comme cela convient aux anges, mais par rapport à la vision de Dieu.

 

Objection N°3. Ce qui est en soi plus durable parait pouvoir plutôt subsister après cette vie. Or, la vie active parait être en elle-même plus durable ; car saint Grégoire dit (Sup. Ezech., hom. 5) que nous pouvons vivre constamment de la vie active, mais que nous ne pouvons d’aucune manière rester l’esprit appliqué à la contemplation. Par conséquent la vie active peut subsister dans le ciel beaucoup plutôt que la vie contemplative.

Réponse à l’objection N°3 : Si la vie active peut ici-bas durer plus longtemps que la vie contemplative, cet effet ne provient pas de ce qui est propre à ces deux vies considérées en elles-mêmes, mais de l’imperfection de notre nature, qui fait que le poids de notre corps nous éloigne des hauteurs de la contemplation. C’est pourquoi saint Grégoire ajoute que l’esprit, dans sa faiblesse, repoussé par l’immensité d’une telle élévation, retombe en lui-même.

 

Mais c’est le contraire. Saint Grégoire dit (Sup. Ezech., hom. 14) que la vie active finit avec la vie présente, mais que la vie contemplative commence ici-bas pour trouver son perfectionnement dans le ciel.

 

Conclusion Après la vie présente il n’y aura aucune vie active, car alors les actions extérieures cesseront absolument ou elles se rapporteront à la contemplation.

Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (art. 1), la vie active a sa fin dans les actes extérieurs, qui, s’ils se rapportent au repos de la contemplation, appartiennent dès lors à la vie contemplative. Or, dans la vie future, les bienheureux n’auront plus à s’occuper d’actes extérieurs, ou, s’ils en font, ces actes auront pour fin la contemplation. Car, comme le dit saint Augustin (De civ. Dei, in fin.), là nous serons en paix, et nous verrons, nous verrons et nous aimerons, nous aimerons et nous louerons. Auparavant il avait déjà dit (ibid.) que là on verra Dieu sans fin, on l’aimera sans dégoût, on le louera sans fatigue. Cette grâce, cette affection, cette occupation seront communes à tous.

 

Copyleft. Traduction de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52, rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications, il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et relevant du droit d’auteur, merci de nous en informer immédiatement, avec l’email figurant sur la page d’accueil de JesusMarie.com, pour que nous puissions les retirer. JesusMarie.com accorde la plus grande importance au respect de la propriété littéraire et au respect de la loi en général. Aucune évangélisation catholique ne peut être surnaturellement féconde sans respect de la morale catholique et des lois justes.

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