Saint Thomas d’Aquin
- Somme Théologique
3a = Tertia
Pars = 3ème partie
Question
87 : De la rémission des péchés véniels
Après avoir parlé de la rémission des péchés mortels, nous devons nous
occuper de la rémission des péchés véniels. — A ce sujet quatre questions se
présentent : 1° Le péché véniel peut-il être remis sans la pénitence ? (Il y a
quelques théologiens qui pensent qu’aucune pénitence n’est requise pour la
rémission des péchés véniels, mais qu’il suffit d’un bon acte quelconque qui
plaise à Dieu plus que le péché véniel ne lui déplaît. Durand prétend au
contraire que la pénitence formelle est nécessaire, mais le plus grand nombre
des théologiens suivent avec saint Thomas une opinion intermédiaire. Ils
reconnaissent qu’aucun péché véniel n’est remis sans une certaine pénitence,
que la pénitence habituelle ne suffit pas, que la pénitence formelle n’est pas
nécessaire, mais que la pénitence virtuelle est requise et qu’elle suffit.) —
2° Peut-il être remis sans l’infusion de la grâce ? — 3° Les péchés véniels
sont-ils remis par l’aspersion de l’eau bénite, la bénédiction épiscopale, en
se frappant la poitrine, par l’oraison dominicale et par d’autres moyens
semblables ? (Saint Thomas désigne ainsi d’une manière générale les
sacramentaux que l’on compte ordinairement au nombre de six, et qu’on a
exprimés dans ce vers technique : Orans, tinclus, edens, confessus, dans, benedicens.)
— 4° Le péché véniel peut-il être remis sans le péché mortel ? (Il est certain
que le péché véniel ne peut être remis sans la rémission du péché mortel selon
la puissance ordinaire de Dieu ; mais il y a des théologiens qui enseignent
qu’il pourrait être remis d’après sa puissance absolue.)
Article 1 : Le
péché véniel peut-il être remis sans la pénitence ?
Objection N°1. Il semble qu’un péché véniel puisse être
remis sans la pénitence. Car il appartient, comme nous l’avons dit (quest. 84,
art. 10, Réponse N°4), à l’essence de la véritable pénitence que l’homme ne se
repente pas seulement du péché passé, mais qu’il se propose encore de l’éviter
à l’avenir. Or, le péché véniel est remis sans ce dessein, puisqu’il est
certain que l’homme ne peut vivre ici-bas sans faire aucun péché véniel. Ces
péchés peuvent donc être remis sans la pénitence.
Réponse à l’objection N°1 : L’homme qui est en état de
grâce peut éviter tous les péchés mortels et chacun d’eux en particulier ; il
peut aussi éviter chaque péché véniel, mais il ne peut les éviter tous, comme
on le voit d’après ce que nous avons dit (1a 2æ, quest.
74, art. 3, Réponse N°2, et quest. 109, art. 8). C’est pourquoi la pénitence
qui a pour objet les péchés mortels requiert que l’homme se propose de
s’abstenir de tous ces péchés en général et de chacun d’eux en particulier.
Mais il est requis pour la pénitence des péchés véniels qu’on se propose de
s’abstenir de chacun d’eux, mais non de tous ; parce que notre faiblesse
ici-bas ne nous le permet pas. Cependant chacun doit avoir la résolution de
travailler à diminuer ses fautes vénielles ; autrement il serait exposé au
péril d’une chute, lorsqu’il n’aurait plus le désir de progresser, ou d’enlever
ce qui fait obstacle à ses progrès spirituels, c’est-à-dire les péchés véniels.
Réponse à l’objection N°2 : La mort que l’on endure pour
le Christ a la vertu du baptême, comme nous l’avons dit (quest. 66, art. 11).
C’est pourquoi elle purge de toutes les fautes vénielles et mortelles, à moins
qu’elle ne trouve la volonté actuellement attachée au péché.
Objection N°3. Les péchés véniels sont opposés à la
ferveur de la charité, comme nous l’avons dit (2a 2æ,
quest. 24, art. 10). Or, l’un des opposés est détruit par l’autre. Donc les
péchés véniels sont remis par la ferveur de la charité, qui peut exister sans
la détestation actuelle du péché véniel.
Réponse à l’objection N°3 : La ferveur de la charité (La ferveur de
la charité se considère ici non seulement d’après son intensité, mais encore
d’après son extension qui fait qu’elle embrasse tout ce qui peut refroidir
l’amour de l’homme pour Dieu.) implique virtuellement la détestation des péchés
véniels, comme nous l’avons dit (quest. 79, art. 4).
Mais
c’est le contraire. Saint Augustin dit (alius auctor,
De ver. et fals.
pœnit., chap. 8, et August. hom. 27, int. 50, chap. 11, et hom.
ult.) : Qu’il y a une pénitence que l’on fait tous les jours dans l’Eglise pour
les péchés véniels. Or, cette pénitence serait vaine, s’ils pouvaient être
pardonnés sans cela. Il semble donc qu’ils ne puissent pas l’être.
Conclusion Puisque le péché véniel empêche la volonté de
l’homme de se porter promptement vers Dieu, aucun péché véniel ne peut être
remis sans la vertu de pénitence.
Il
faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. préc., art. 2), la rémission de la faute est produite par l’union
de l’homme avec Dieu, dont la faute le sépare d’une certaine manière. Cette
séparation est produite parfaitement par le péché mortel, et imparfaitement par
le péché véniel. Car par le péché mortel l’âme est entièrement détournée de
Dieu, selon qu’elle agit contrairement à la charité ; au lieu que par le péché
véniel la volonté de l’homme est ralentie et empêchée de se porter vivement
vers lui. C’est pourquoi ces deux sortes de péchés sont remis l’un et l’autre
par la pénitence, parce que l’un et l’autre sont un dérèglement de la volonté
qui se porte d’une manière immodérée vers le bien créé. Car comme le péché
mortel ne peut être remis tant que la volonté adhère au péché, de même le péché
véniel ne peut pas être remis non plus, parce que, tant que la cause subsiste,
l’effet subsiste aussi. — Mais on exige pour la rémission du péché mortel une
pénitence plus parfaite. Ainsi on veut que l’homme déteste en acte, autant
qu’il est en lui, le péché mortel qu’il a commis, c’est-à-dire qu’il mette tous
ses soins à se rappeler chacun de ses péchés mortels, pour détester chacun
d’eux en particulier (Ce sont presque les expressions du concile de Trente qui
exige : Ut pœnitens
quisque diligentiùs se excutiat et conscientiæ suæ sinus omnes et latebras exploret ad hoc, ut ea omnia peccata,
quibus Domins Deus suum mortaliter offendit, meminerit (sess.
14, chap. 5).). Mais cela n’est pas nécessaire pour la rémission des péchés
véniels. Cependant ce n’est pas assez de la détestation habituelle qui résulte
de l’habitude de la charité ou de la vertu de pénitence ; parce qu’alors la
charité ne serait pas compatible avec le péché véniel, ce qui est évidemment
faux. D’où il suit qu’il faut une certaine détestation virtuelle, comme quand
on se porte d’une certaine manière par le cœur vers Dieu et vers les choses
divines, de telle sorte que tout ce qui se présente comme étant de nature à
refroidir ce mouvement déplaît, et qu’on se repent de l’avoir commis (Il est à
remarquer que par la pénitence virtuelle saint Thomas n’entend pas toute espèce
de bon mouvement qui nous porte vers Dieu, mais seulement tout mouvement qui se
rapporte au péché véniel en nous faisant détester tout ce qui refroidit notre
amour pour Dieu, et en nous faisant déplorer tous les actes de cette nature que
nous avons commis, quoique nous n’y pensions pas formellement.), quand même on
ne penserait pas en acte à ces fautes légères. Mais cela ne suffit pas pour
obtenir la rémission du péché mortel, à moins qu’il ne s’agisse des péchés
qu’on aurait oubliés après un examen suffisant.
Article 2 : L’infusion de la grâce est-elle requise pour la rémission des péchés
véniels ?
Objection N°1. Il semble que l’infusion de la grâce soit
requise pour la rémission des péchés véniels. Car l’effet n’existe pas sans sa
propre cause. Or, la propre cause de la rémission des péchés est la grâce,
puisque les péchés de l’homme ne sont pas remis par ses propres mérites. D’où
l’Apôtre dit (Eph., 2, 4) : Dieu qui est riche en miséricorde, poussé par l’amour extrême dont il
nous a aimés lorsque nous étions morts par nos péchés, nous a rendu la vie dans
le Christ, par la grâce duquel vous avez été sauvés. Les péchés véniels ne
sont donc pas remis sans l’infusion de la grâce.
Réponse à
l’objection N°1 : La rémission des péchés véniels est l’effet de la grâce,
c’est-à-dire qu’elle est produite par un acte nouveau qui émane d’elle (Il y a
quelques auteurs qui ont cru que le péché véniel pouvait être remis sans la
grâce, mais ce sentiment est contraire à cette décision du concile d’Orange
(can. 14) : Nullus miser de quantacumque
miseria liberatur nisi qui Dei misericordiâ prœvenitur, à la pratique des fideles qui demandent
tous les jours dans l’oraison dominicale le pardon de leurs fautes vénielles,
et à ces paroles de saint Jean (1 Jean, chap. 1) : Sanguis Christi emundat nos ab omni peccato.), mais non par quelque chose d’habituel qui
serait de nouveau infus dans l’âme.
Réponse à l’objection N°2 : Le péché véniel n’est jamais remis sans un acte
quelconque de la vertu de pénitence, explicite ou implicite, comme nous l’avons
dit (art. préc.). Cependant le péché véniel peut être
remis sans le sacrement de pénitence, qui reçoit sa dernière forme dans
l’absolution du prêtre, comme nous l’avons vu (quest. préc., art. 2). C’est
pourquoi il ne s’ensuit pas que pour la rémission du péché véniel l’infusion de
la grâce soit requise ; car quoique cette infusion existe dans tout sacrement,
elle n’existe cependant pas dans tout acte de vertu.
Réponse à l’objection N°3 : Comme un corps peut être taché de deux
manières : 1° par la privation de ce qui est requis pour la beauté, par
exemple, de la couleur qu’il doit avoir ou de la proportion que doivent avoir
les membres entre eux ; 2° par l’avènement d’une chose qui empêche sa beauté,
comme la boue ou la poussière ; de même l’âme peut être tachée de deux manières
: 1° par la privation de la beauté de la grâce qui est produite par le péché
mortel ; 2° par l’inclination déréglée de la volonté vers quelque chose de
temporel, et c’est ce que produit le péché véniel. C’est pourquoi, pour enlever
la tâche du péché mortel, l’infusion de la grâce est requise ; au lieu que pour
enlever la tâche du péché véniel il faut un acte qui procède de la grâce, par
laquelle se trouve détruit l’attachement déréglé que l’on avait pour une chose
temporelle.
Conclusion Puisque par le péché véniel la ferveur de la
charité est refroidie plutôt que la grâce habituelle ou la charité n’est
détruite, l’infusion de la grâce habituelle n’est pas nécessairement requise
pour la rémission de cette faute, quoique l’infusion de la grâce et de la
charité soit unie à la rémission de tous les péchés véniels dans un adulte quel
qu’il soit.
Objection N°1. Il semble que les péchés véniels ne soient
pas remis par l’aspersion de l’eau bénite, par la bénédiction épiscopale et par
d’autres choses semblables. Car les péchés véniels ne sont pas remis sans la
pénitence, comme nous l’avons dit (art. 1). Or, la pénitence suffit par
elle-même pour la rémission des péchés véniels. Ces moyens n’opèrent donc rien
pour la rémission de ces mêmes fautes.
Réponse à l’objection N°1 : Toutes ces choses produisent
la rémission des péchés véniels, dans le sens qu’elles portent l’âme au
mouvement de la pénitence qui est la détestation des péchés, soit
implicitement, soit explicitement.
Réponse à l’objection N°2 : Toutes ces choses opèrent, autant qu’il est en elles,
pour la rémission de tous les péchés véniels : cette rémission peut cependant
être empêchée relativement à quelques péchés véniels (Ainsi la plénitude de
l’effet se trouve empêchée, non par l’insuffisance de la cause, mais par le
défaut de disposition de la part du sujet.) auxquels l’âme reste actuellement
attachée ; comme par la fiction on empêche aussi quelquefois l’effet du
baptême.
Objection N°3. Les péchés véniels font qu’on mérite une peine,
quoiqu’elle soit temporelle. Car il est dit (1 Cor., 3, 15) : Que celui qui bâtit avec du bois, du foin et de la paille, sera sauvé,
mais comme par le feu. Or, ces choses par lesquelles on dit que le péché
véniel est pardonné n’ont en elles rien ou presque rien de pénible. Elles ne
suffisent donc pas pour la rémission pleine et entière des péchés véniels.
Réponse
à l’objection N°3 : Par les
moyens dont nous avons parlé les péchés véniels sont effacés à la vérité quant
à la faute, par la vertu d’une satisfaction quelconque aussi bien que par la
vertu de la charité dont le mouvement est par là même excité. Mais toute la
peine due au péché n’est pas toujours enlevée par chacun de ces moyens ; parce
qu’alors celui qui serait absolument exempt de péché mortel, entrerait
immédiatement dans le ciel, après avoir reçu de l’eau bénite. La peine n’est
remise par ces moyens qu’en proportion de la ferveur qu’on a pour Dieu, et
cette ferveur est excitée par ces moyens tantôt plus et tantôt moins.
Mais c’est le contraire. Saint Augustin dit (hom. ult.
inter 50) que c’est pour des fautes légères que nous nous frappons la poitrine
et que nous disons : Pardonnez-nous nos offenses. Il semble donc qu’en se
frappant la poitrine et en récitant l’oraison dominicale on obtienne la
rémission des péchés véniels, et il semble qu’on doive raisonner de même à
l’égard des autres choses.
Conclusion Puisque pour la rémission du péché véniel il
suffit d’un acte de détestation du péché ou d’un mouvement de respect envers
Dieu, il est évident qu’en faisant une confession générale de ses fautes, en se
frappant la poitrine ou en récitant l’oraison, dominicale on obtient la
rémission de ses péchés véniels en tant que ces choses sont accompagnées d’une
détestation du péché, et on l’obtient aussi par la bénédiction épiscopale,
l’aspersion de l’eau bénite et les autres actions semblables, selon qu’on les
fait pour témoigner à Dieu son respect.
Il
faut répondre que, comme nous l’avons dit (art. préc.), l’infusion d’une grâce
nouvelle n’est pas requise pour la rémission du péché véniel, mais il suffit
d’un acte qui procède de la grâce et par lequel on déteste le péché véniel soit
explicitement, soit au moins implicitement ; comme quand on se porte avec
ferveur vers Dieu. — C’est pourquoi il y a trois sortes de choses qui
produisent la rémission des péchés véniels : 1° Il y en a qui la produisent
selon que la grâce est infuse en elles, parce que les péchés véniels sont
effacés par l’infusion de la grâce, comme nous l’avons dit (art. préc.). C’est de la sorte qu’ils sont effacés par
l’eucharistie, l’extrême-onction et en général par tous les sacrements de la
loi nouvelle qui confèrent la grâce (Ainsi les sacrements produisent la
rémission des péchés véniels ex opere operato, comme ils
produisent la grâce elle-même, tandis que les sacramentaux ne produisent cette
rémission que ex opere
operantis.). 2° Il y en a qui la produisent selon
qu’elles sont accompagnées d’un mouvement de détestation à l’égard du péché.
C’est ainsi qu’en faisant la confession générale de ses fautes, en se frappant
la poitrine, en récitant l’oraison dominicale (Ces sacramentaux sont d’après
leur genre et leur mode accompagnés d’une certaine détestation da péché, et
c’est pour ce motif que saint Thomas les distingue des autres.), on obtient la
rémission de ses péchés véniels. Car nous disons dans l’oraison dominicale : Pardonnez-nous nos offenses. 3° Il y en
a qui la produisent selon qu’elles sont accompagnées d’un mouvement de respect
pour Dieu et pour les choses divines (Indépendamment de ce mouvement de respect
qu’elles excitent, elles sont en outre revêtues de la bénédiction et de la
consécration de l’Eglise, ce qui leur donne une puissance impétratoire toute
particulière.). C’est de cette manière que la bénédiction épiscopale,
l’aspersion de l’eau bénite, toute onction sacramentelle, une prière dans une
église dédiée et toutes les autres choses semblables opèrent pour la rémission
de ces fautes.
Article 4 : Le
péché véniel peut-il être remis sans le péché mortel ?
Objection N°1. Il semble que le péché véniel puisse être
remis sans le péché mortel. Car, sur ces paroles (Jean, chap. 8)
: Que celui d’entre vous qui est sans péché
lui jette le premier la pierre, la glose dit (ex lib. De ver. et fals. pœnit., chap. ult.), qu’ils étaient tous
dans le péché mortel ; puisque les péchés véniels leur étaient pardonnés par
les cérémonies. Le péché véniel peut donc être remis sans le péché mortel.
Réponse à
l’objection N°1 : Par péchés véniels on entend en cet endroit les irrégularités
ou les impuretés qu’ils contractaient selon la loi.
Réponse à l’objection N°2 : Quoique pour la rémission du péché véniel on ne requière
pas une infusion nouvelle de la grâce habituelle, cependant on requiert un acte
de la grâce (Un acte de la grâce habituelle qui est incompatible avec le péché
mortel.) qui ne peut exister dans celui qui est soumis au péché mortel.
Objection N°3. Le péché véniel est plus éloigné du péché mortel que d’un
autre péché véniel. Or, un péché véniel peut être remis sans un autre, comme
nous l’avons dit (art. préc., Réponse N°2, et quest. préc.,
art. 3). Le péché véniel peut donc être remis sans le péché mortel.
Réponse à l’objection N°3 : Le péché véniel n’exclut pas tout acte de
la grâce par lequel tous les péchés véniels peuvent être pardonnés ; au lieu
que le péché mortel exclut totalement l’habitude de la grâce, sans laquelle
aucun péché ni mortel, ni véniel n’est remis. C’est pourquoi il n’y a pas de
parité.
Mais
c’est le contraire. Il est dit (Matth., 5, 26)
: En vérité je vous le dis, vous ne
sortirez pas d’ici, c’est-à-dire de la prison dans laquelle l’homme est
enfermé pour tout péché mortel, que vous
n’ayez payé la dernière obole ; ce qui désigne le péché véniel. Le péché
véniel n’est donc pas remis sans le péché mortel.
Conclusion
Puisque la rémission des fautes est produite par la grâce qui n’existe pas dans
celui qui est en état de péché mortel, il s’ensuit que l’un des péchés véniels
ne peut être remis sans le péché mortel.
Il faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. préc., art. 3), la rémission
d’une faute quelconque n’est jamais produite que par la vertu de la grâce,
parce que, selon la pensée de l’Apôtre (Rom., chap. 4), il appartient à la grâce de
Dieu que Dieu n’impute pas un péché à quelqu’un ; ce que la glose (interl., sup. illud : Beatus vir cui non imputavit) entend du
péché véniel. Celui qui est dans le péché mortel n’ayant pas la grâce de Dieu,
il s’ensuit qu’aucun péché véniel ne lui est remis.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
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