LAURENT DE BRINDES (Saint), proclamé docteur de l’Eglise par Jean XXIII, le 19 mars 1959.

I. VIE. – Jules César (Césaire) Rossi est né le 22 juill. 1559 à Brindisi. Son père Guillaume mourut peu après et sa mère, Elisabeth Masella, le confia aux Conventuels de Brindisi. En 1573, le jeune homme se rendit à Venise chez son oncle, le prêtre Pierre Rossi. C’est là qu’il connut les Capucins, dont il prit l’habit le 18 févr. 1575. Ses études furent brillantes. Tandis qu’à Padoue florissait un aristotélisme athée, à Florence, avec Marsile Ficin et Pic de la Mirandole l’enseignement s’inspirait du platonisme. On comprend que S. Laurent ait conservé une véritable horreur du Stagyrite, tandis que, dans une certaine mesure, il possède une conception humaniste de l’univers.

Prêtre le 18 déc. 1552, il prêche en de nombreuses villes d’Italie et, grâce à sa connaissance de l’hébreu, son succès est considérable auprès des Juifs. A peine âgé de vingt-huit ans il se voit confier d’importantes charges : au mois de mai 1559, son activité s’exerce en Allemagne et son influence s’étendra à tout l’Empire germanique. Sa connaissance de la langue allemande lui donne une audience particulière même chez les hérétiques. Dans la guerre contre les Turcs (1601), le jeune capucin devient aumônier des armées impériales. Dès lors, ses talents, son zèle semblent le destiner aux plus hautes fonctions.

Ministre général dès 1602 – son généralat durera trois ans – il entreprend des visites canoniques dans les maisons de son ordre ; le retour à une observance régulière est son principal objet et, quand cela lui semble nécessaire, il n’hésite pas à prendre les mesures les plus rigoureuses.

Une seconde mission en Allemagne lui est demandée par l’empereur Rodolphe II et imposée par le pape Paul V. Son action et son influence sont considérables dans l’œuvre de la Contre-réforme. Beaucoup de luthériens viennent discuter avec lui et se convertissent. Quand, en 1608, il est question de son retour en Italie, le cardinal Dietrichstein s’y oppose : « La religion catholique, dit-il, ferait dans ces régions une perte incroyable… » S. Laurent s’emploie à créer la « ligue des princes catholiques » et, malgré des difficultés presque insurmontables, il y réussit le 10 juill. 1609. Cf. Matthæus Rader, S. J., dans Bavaria pia, 1628.

Du consentement des princes catholiques, Laurent est nommé ambassadeur après de Philippe III, roi d’Espagne. Parti de Prague le 16 juin 1609, il est à Madrid en sept., remplit sa mission, revient à Rome où Paul V s’entretient longuement avec lui et, dès le 24 juill. 1610, est de retour à Prague. En déc., il est nommé nonce apostolique auprès de Maximilien de Bavière et aumônier des armées catholiques. Son activité diplomatique demeure intense : il négocie le mariage de l’empereur Mathias avec la sœur de Maximilien ; il réconcilie le duc de Bavière avec le prince-archevêque de Salzbourg ; il obtient de Maximilien aide et protection pour les capucins de Prague menacés par les hérétiques.

En 1613, le chapitre général le rappelle en Italie, où il remplit, dans l’ordre même, différentes fonctions importantes. Mais la vie politique ne le lâche pas : il est médiateur (1614) entre le duc de Parme et les ducs de Mantoue et de Toscane ; il rétablit la paix (1615-16) entre le duc de Savoie et l’administrateur de Milan, entre celui-ci et le duc de Mantoue. Le 5 avr. 1619, il part pour Madrid où il arrive le 22 mai et de là gagne Lisbonne pour avoir audience de Philippe III. Là, il meurt le 22 juill. suivant, à l’âge de soixante ans.

Par son action, S. Laurent pourrait être comparé à S. Pierre Canisius, comme l’ont justement noté le Lexikon für Theologie und Kirche (1934) et le P. Grisar, S. J. Cf. Jérôme de Paris, O. F. M. Cap., S. Laurent de Brindes, l’homme et le saint, Rome, 1937, p. 48. Voir aussi Hieronymus à Fellette, O. F. M. Cap., S. Laurentii a Brundusio zelus apostolicus ac scientia, Venise, 1937.

II. ŒUVRES. – La vie apostolique de l’ardent capucin ne l’a pas empêché de laisser une œuvre littéraire considérable. Cette œuvre, conservée manuscrite dans les Archives de la province de Venise, a été récemment éditée et comprend actuellement (1963) 15 volumes in-folio, les trois derniers consacrés principalement à la correspondance. Nous ne retiendrons ici que ce qui intéresse plus directement la théologie.

Sermons. – 1. Le Mariale. – Il contient les sermons sur la Ste Vierge classés dans les Opera omnia (I) en deux séries : a) Première série : De laudibus et invocatione Virginis Deiparæ : sept sermons sur la vision de l’Apoc., XII, 1-7 ; seize sur Missus est (Luc, I, 26-28) ; dix sur la Salutation angélique ; dix sur le Magnificat ; cinq sur Beatus venter (Luc, XI, 27-28) ; six sur Fundamenta ejus, ps., LXXXVI ; six sur le Salve Regina. b) Deuxième série : De festis B. M. V. : onze sermons sur l’Immaculée Conception ; six sur la Purification ; deux sur la Visitation ; deux sur N.-D. des Neiges ; deux sur l’Assomption.

2. Les autres sermons. – Arbitrairement répartis en divers groupes : a) Quadragesimale primum (Opera omnia, IV) : 79 sermons sur l’évangile du jour, des Cendres au vendredi saint ; – b) Quadragesimale secundum (V, en trois tomes) : 157 sermons, fêtes et féries sur l’évangile du jour, sans qu’il s’agisse nécessairement du carême ; – c) Quadragesimale tertium (VI) : 77 sermons, des Cendres au lundi de Pâques ; – d) Quadragesimale quartum (X, 1re partie) ; – e) Adventus primus (VII, 1re partie) : 17 sermons du 1er dimanche de l’Avent au dim. de la Quinquagésime ; – f) Adventus secundus (VII, 2e partie) : 24 sermons du 1er dim. au 6e dim. après l’Epiphanie ; – g) Dominicalia (VIII) : 78 sermons ; 45 du 3e dim. après Pâques au 24e après la Pentecôte ; 33 du dim. de Quasimodo à la Septuagésime inclus, à l’exception de l’Avent et du temps de Noël ; – h) Sanctorale (IX) : 47 sermons, dont le sujet est très variable : homélie sur l’évangile ; glorification des vertus du saint dont on célèbre la fête ou encore à son occasion, un thème doctrinal ; – i) Sermones de tempore (X, 1re partie). Les sermons ne sont, en général, que des schémas (en latin), dont devait se servir le prédicateur.

Œuvres didactiques. – 1. Lutheranismi hypotyposis (Opera omnia, II, trois parties), où l’auteur porte un jugement sur la personne et l’œuvre de Luther, démasque l’erreur luthérienne et défend les thèses catholiques (nécessité des bonnes œuvres et justification). – 2. Explanatio in Genesim, avec de multiples considérations philologiques sur le texte et de nombreuses digressions théologiques (de justitia originali, de immortalitate animæ, de omnipotentia Dei, de anima intellectiva, forma substantialis corporis, de immutabilitate Dei et de libertate humana, etc. Les solutions proposées ne concordent pas toujours avec les résultats scientifiques actuels ; dans l’ensemble cependant l’exégète capucin fait figure de précurseur). – 3. De numeris amorosis mystice in divina Scriptura positis disquisitio (X, 2e partie) ; – 4. On peut encore citer : De sacris divinæ Scripturæ « agapticis » numeris theoria ; Expositio in Ezechielem prophetam (perdu) ; Tractatus de modo concionandi (perdu).

Ouvrages canoniques et disciplinaires. – Ordinationes pro Fratribus provinciæ Helveticæ ; – Ordinationes capituli Atrebatensis ; – On attribue à S. Laurent le Direttorio di diretto, qui aurait donné naissance au Modus procedendi des Frères mineurs capucins. Cf. Rocco da Casinale, Storia delle Missioni dei Capuccini, I, Paris-Rome, 1867-73, p. 327.

III. DOCTRINE. – Des écrits de S. Laurent – écrits presque toujours occasionnels – on peut cependant tirer une synthèse doctrinale, qui manifeste S. Laurent comme un émule de S. Canisius et de S. Bellarmin.

On peut regrouper cette synthèse autour de cinq thèmes :

Rapports de la raison et de la foi influençant la théodicée. – On devine ici une influence nettement bonaventurienne. Laurent de Brindes ne conçoit pas, à la manière de S. Thomas, une philosophie qui, tout en étant inspirée par la foi, pourrait se penser en dehors d’elle. Pour lui, la philosophie n’est que l’émanation de la théologie et Dieu est un Dieu caché aussi bien dans l’Ecriture que dans sa nature (Opera omnia, V, pars III, p. 14-15). L’humilité, la soumission de l’esprit sont nécessaires pour le découvrir vraiment : d’où une double théologie : mystique et symbolique. La théologie mystique est négative et consiste à dire ce que ne sont pas Dieu, le Christ, l’Eglise, la Ste Vierge ; elle prend sa source dans l’oraison et découvre le sens spirituel de l’Ecriture. La théologie symbolique est positive : son but est d’étudier le sens littéral de la Bible et de scruter les secrets de l’univers (III, p. 38-43 ; V, pars II, p. 476 ; VI, p. 130). Cette position, bien franciscaine, s’explique par la réaction des théologiens de la fin du XVIe s. contre l’athéisme des aristotéliciens padouans : ainsi Laurent de Brindes rejette brutalement Aristote et se retourne vers Platon ; donnant à la foi une prédominance totale, il se place ainsi parmi les précurseurs de Pascal, mais, mieux que l’auteur des Pensées, il sait sauvegarder les droits de la raison et permet l’existence d’une théodicée. Cf. C. Chesneau, Le P. Yves de Paris et son temps, II, l’Apologétique, 208-24.

L’homme est à la fois sens, raison, esprit. Dès la naissance, l’esprit (mens) reçoit une idée infuse de l’infini (III, p. 374), tandis que la raison, partant de la connaissance sensible des créatures, est capable de s’élever jusqu’à la divinité (V, pars II, p. 476 ; VI, p. 130) et d’en découvrir le constitutif, l’être pur, considéré sous l’aspect du bien (VIII, p. 104-05, 150-51 ; I, p. 155, 330, 380). Ce Dieu, infiniment bon, crée le monde par pur amour (VI, p. 582), non de toute éternité, ce qui est métaphysiquement impossible (III, p. 54-78), mais dans le temps. Il connaît tout d’une science de vision et de simple intelligence, mais non de la science de prédestination et d’amitié, réservée aux élus (VIII, p. 340) ; c’est là d’ailleurs un mystère impénétrable qui nous incite à mener la vie des justes, signe du salut (VI, p. 487, 580, 585-88). A toutes les créatures, Dieu donne un concours général leur permettant d’agir selon leur nature : ainsi la liberté humaine se concilie avec la toute-puissance divine (III, 338-59). Laurent ignore les termes de « science moyenne », de « concours simultané », de « décret prédéterminant », de « prémotion physique », termes d’ailleurs qui d’ailleurs n’étaient pas à leur place dans une prédication même savante, à plus forte raison populaire.

Justification et christologie. – La doctrine de S. Laurent sur la justification a fait l’objet d’une étude de la part du P. Benoît de S.-Paul, S. Laurentii Brundisini doctrina de justificatione, Padoue, 1939. Pour S. Laurent, la justice naturelle est donum naturæ gratis datum, a gratia sanctificante essentialiter distinctum, perficiens naturam in linea naturæ subjiciendo partem inferiorem animæ ad superiorem. Son effet principal consiste dans une perfecta tranquillitas et amicitia sensuum et rationis (Benoît de S.-Paul, 16-21), en sorte qu’il y a distinction adéquate, au sens strict, entre justice originelle et grâce sanctifiante (p. 21-24). Le péché originel ne se confond pas, comme le prétendent les protestants, avec la concupiscence (p. 42-50) ; il n’est autre que la perte de la justice originelle, c.-à-d. de l’équilibre des forces humaines, en sorte que la nature humaine n’est pas entièrement corrompue, mais seulement blessée. La perte de la grâce sanctifiante suit celle de la justice originelle, pour Adam en vertu du péché commis, pour ses descendants, en vertu d’un pacte que Dieu a passé avec lui (p. 31-34). Les actions de l’homme déchu ne sont donc pas nécessairement des péchés : même après la chute, on peut trouver en lui une disposition à la justification, la foi, non la foi-confiance des protestants qui réside dans la volonté, mais l’adhésion ferme à des vérités révélées. Cette foi ne se justifie pas : seule, elle ne le pourrait ; elle n’en est pas moins le fondement et la racine de la justification ; elle précède les autres vertus, en raison de l’axiome : nil volitum nisi præcognitum (p. 59-80). La justification elle-même consiste dans la rectitude de l’âme, élevée par la grâce, à l’ordre surnaturel : Dieu et Dieu seul en est la cause principale, la cause formelle est double : intrinsèque, l’infusion du S.-Esprit et les dons qui l’accompagnent ; extrinsèque, le Christ, comme cause exemplaire (p. 96-110). La cause instrumentale en est le Christ et les sacrements.

Ainsi la doctrine laurentienne de la justification nous amène au Christ. Laurent de B. s’attache à montrer la place du Christ dans le monde et ses rapports avec la création. Le Christ est présenté, suivant la thèse franciscaine, comme le roi des anges et des hommes. Aux anges, le Christ fut présenté comme le maître tout-puissant (Opera omnia, III, p. 257) ; un décret leur assurait le salut et la vie éternelle s’ils consentaient à l’adorer (III, p. 258) et Lucifer fut perdu pour avoir exigé pour lui-même ce que Dieu réservait à son Fils fait homme (III, p. 258-59). Aux hommes, le Christ est à la fois cause exemplaire et cause efficiente de leur prédestination (VI, p. 581). Ad imaginem Dei creavit hominem (Gen., I, 27) peut s’entendre de ad imaginem Christi. C’est le sens nettement accepté par S. Paul (Rom., VIII, 29 ; cf. VI, p. 581 ; VIII, p. 339, 421, IX, p. 333-34, 631). C’est au sens plénier du terme que le Verbe incarné peut se dire « Fils de l’Homme », assumant le rôle que devait jouer dans le monde la créature humaine, rôle perdu avec la justice originelle (V, p. 161). Ainsi l’homme concret tout entier, nature et surnature, est ici envisagé et le Christ en est la cause exemplaire à trois titres : in natura, in gratia, in gloria (VI, p. 36-37, 73). Il est aussi cause efficiente, non seulement en ce sens qu’en tant que Rédempteur il a mérité notre justification (II, pars III, p. 212-14 ; V, pars I, p. 401 sq., p. 417-19) ; mais en ce sens que son humanité est cause instrumentale des grâces données aux anges aussi bien qu’aux hommes (V, pars II, p. 91, 420, 428 ; pars III, p. 45, 61, 234, 443 ; VII, 358). De là vient aussi que les sacrements sont cause instrumentale de la grâce qu’ils produisent (II, pars III, p. 213-14, VIII, p. 50, 310). Ainsi le Christ est au centre de toute la création : c’est par lui que les anges comme les hommes ont mérité de participer à la sublime adoration du Créateur.

Ecclésiologie. – L’action du Christ fut toujours assurée à travers l’Eglise et celle-ci remonte aux origines de l’humanité, l’A. T. étant essentiellement la préparation du Nouveau (VIII, p. 292-93, 436-37), la multitude des rachetés formant, depuis les origines, la plénitude du Christ (VIII, p. 43-44, 23-24). De l’Eglise, ainsi conçue, la cause matérielle est constituée par l’ensemble des fidèles ; la cause finale, par la glorification des élus ; la cause efficiente, par le Christ et, en union avec lui, par les apôtres et leurs successeurs ; la cause formelle, par la vraie foi, enseignée par les vrais chefs. Cf. Constantin de Plogonnec, O. F. M. Cap., L’apologie de l’Eglise par S. Laurent de Brindes, Paris, 1935, p. 3-8.

La première propriété de l’Eglise ainsi comprise est la sainteté, c.-à-d. une doctrine capable de rendre justes ceux qui la professent (L’apologie de l’Eglise…, p. 9-22). Les notes qui la distinguent des contrefaçons se ramènent à deux : l’unité (ibid., 26-30), l’apostolicité (37-50). Autre signe, l’union avec S. Pierre dans la personne de ses successeurs, dont l’autorité est solidement établie par l’Ecriture et la Tradition (51-59). La réalisation des divines promesses et les interventions de la Providence sont aussi un très fort argument contre les sectes anticatholiques (60-90). Tel est l’enseignement des Pères, en particulier de Tertullien, de S. Irénée, de S. Cyprien, de S. Grégoire et de S. Augustin. L’âme de ce vaste corps, de cette plénitude n’est autre que le S.-Esprit (opera omnia, II, pars II, p. 124 ; pars III, p. 129). C’est lui qui dirige l’Eglise enseignante, donne aux conciles et aux Souverains pontifes le privilège de l’infaillibilité (VI, p. 610 ; VIII, p. 439), sanctifie les chrétiens devenus par le baptême temple de Dieu (V, pars III, p. 100 ; VII, p. 32), en sorte que tous doivent collaborer à l’activité surnaturelle présente en eux(VIII, p. 7-8, 35, 43-57, 61, 68-69). Cette grâce capitale vient du Christ, Homme-Dieu, Tête de ce corps qu’est l’Eglise (V, pars I, p. 207, 420 ; pars III, p. 115 ; VI, p. 647). De sorte qu’en dehors de l’Eglise, il n’y a pas de salut possible (V, pars I, p. 207, 420 ; pars III, p. 115 ; VI, p. 647). Chez les infidèles, il peut y avoir des apparences de vertu, non des vertus véritables (II, pars II, p. 82) et si l’on peut avoir une certaine indulgence pour ceux qui sont matériellement hérétiques, l’on ne saurait être trop sévère pour ceux qui le sont formellement (II, pars I, p. 34, 38).

Mariologie. – La Vierge Marie occupe dans l’Eglise une place de prédilection. Dès le commencement, le Verbe incarné a été prévu comme le roi des anges et des hommes ; tous doivent donc à ses mérites d’être relevés à l’ordre surnaturel, d’être maintenus dans l’état de grâce et de parvenir à celui de la gloire. La Mère de Dieu n’échappe pas à cette loi ; mais sa maternité divine lui fait occuper, après son Fils, la première place dans le plan de la création. Cf. l’ouvrage du P. Jérôme de Paris, La doctrine mariale de S. Laurent de Brindes, Paris, 1933, p. 1-28. De là suit le privilège de l’immaculée Conception qui s’appuie non seulement sur des raisons de convenance, mais sur l’Ecriture et la Tradition. (ibid., p. 29-52). La Vierge n’a pas connu le fomitem peccati, même in actu secundo, bien qu’on puisse trouver en elle un certain debitum peccati, non pas proximum, mais remotum. Voir aussi G. M. Roschini, La Mariologia di San Lorenzo de Brindisi, Padoue, 1951 ; Bernardinus a S.-Joanne Rotundo, S. Laurentius a Brundisio et Immaculata Conceptio, Isola del Liri, 1940 ; Luc de Carre, L’unzione mariana in S. Lorenzo da Brindisi, dans Italia francescana, XXIII (1948) ; Clemente da S.-Maria in Punta, S. Lorenzo da Brindisi, telogo dell’Immacolata. Cf. Tables, 2209.

C’est donc dès le début de son existence que Marie a reçu la plénitude de grâce (Jérôme de Paris, op. cit., 75-80) et cette est telle que, dès le principe, elle dépasse la richesse finale de tous les saints, même pris dans leur ensemble (80-83). Les vertus infuses en font partie et la Mère de Dieu les possède toutes à un degré suréminent (93-98). Ces privilèges insignes découlent tous de la maternité divine et c’est en raison de ce mystère que Marie est en relations intimes avec la Ste Trinité, sans qu’on puisse dire toutefois qu’elle en soit le complément (99-114).

La maternité mariale s’étend à tous les hommes sans exception, parce que la Vierge est mère du Rédempteur et rédemptrice avec Lui (141-51). Toutes les grâces passent par elle (médiation universelle), car par son consentement elle s’est volontairement associée à la mort de son Fils, ne refusant aucune des douleurs qui lui étaient offertes. Toutes les grâces nous viennent des prières qu’elle adresse à Dieu sans cesse pour nous et que son Fils ne peut pas ne pas exaucer (165-80). Enfin, ces riches privilèges sont couronnés par l’Assomption : Marie est ressuscitée et jouit maintenant, dans son corps et dans son âme, de la gloire du ciel (153-63). On conçoit par là, conclut le P. Jérôme, la place du culte marial dans le catholicisme : il ne s’agit pas seulement d’honorer Marie, en imitant ses vertus ; nos hommages vont à elle, non comme ils vont à Dieu, mais comme il convient à l’égard d’une créature privilégiée de Dieu (180-89).

Spiritualité. – La spiritualité de S. Laurent est intimement liée à sa théologie : le saint prédicateur fait appel non seulement au sens littéral de l’Ecriture, mais encore au sens spirituel sous sa triple forme tropologique, anagogique, allégorique. Pour être pleinement saisi, ce sens exige le concours du S.-Esprit et, de la part de l’homme, une âme purifiée. Pour accéder de la théologie symbolique ou positive à la théologie mystique ou négative, pour découvrir et sentir Dieu caché sous la lettre aussi bien que dans la nature, il est donc indispensable de pratiquer une ascèse qui, avec le secours de la grâce, conduise graduellement jusqu’aux sommets de la perfection (Opera omnia, III, 52).

Cette thèse est éminemment active : la lutte menée contre la thèse protestante de la justification par la foi-confiance sans les œuvres conduisait normalement à mettre l’accent sur l’aspect combatif de la spiritualité plutôt que sur son aspect passif. Le danger de quiétisme qui, dès la fin du XVIe s., se faisait jour chez certains auteurs, n’était pas à redouter de la part du fougueux missionnaire capucin. On ne peut cependant pas le rattacher à l’école de S. Ignace et des Exercices spirituels : il ne recourt pas aux minuties d’une organisation compliquée ; il n’exige pas de rigoureux et fréquents examens de conscience ; il marche au combat franchement, hardiment, à la franciscaine. Il insiste sur la nécessité des bonnes œuvres et dénonce l’otiositas et la tepiditas comme les principaux vices à combattre (V, p. 119, 141 ; VI, p. 643 ; VII, p. 178 ; VIII, p. 633).

Trois degrés sont à distinguer, les degrés classiques : commençants, progressants, parfaits (VII, p. 106-07 ; VIII, p. 426, 427, 121-23).

Aux commençants, S. Laurent présente la notion de péché, non comme Bérulle ou Benoît de Canfeld, sous son aspect négatif (le pécheur est d’une certaine manière au-dessous du néant), mais sous son aspect positif d’acte contraire à la sainte loi de Dieu (VI, p. 255, 646 sq.) et qui mérite un terrible châtiment (VII, p. 155 sq.). Il n’est pas question de pénitences extraordinaires, mais seulement de faire le bien et de fuir le mal (VII, p. 299 sq.) et d’arracher les vices de son cœur (VII, p. 626 ; IX, p. 340). Pour cela, il faut exciter en soi deux sentiments qui se font équilibre : l’espérance et la crainte (VIII, p. 644 ; IX, p. 265) et qui, tous deux, sont naturels à l’homme (VII, p. 140-41, 181) ; la crainte, en rappelant les fins dernières (VII, p. 10, 41, 149) et le très grand nombre des damnés (VIII, p. 176-77) ; l’espérance, en insistant sur les facilités que donne le sacrement de pénitence (VI, p. 350 sq.) ; en somme, il faut toujours montrer en même temps la justice et la miséricorde (VI, p. 135).

Aux progressants, S. Laurent prêche la grandeur et la beauté des vertus qui forment un merveilleux ensemble (VI, p. 100 ; VIII, p. 666 ; IX, p. 193, 247-48) ainsi que l’utilité, la nécessité de la tentation (VI, p. 79 sq.). Il insiste sur l’humilité (VI, p. 251, 256 ; VII, p. 253, 255-57 ; VIII, p. 228, 519 ; IX, p. 16, 180, 461, 641) ; sur la foi qui, suivant la doctrine catholique de la justification, est la racine de toutes les vertus (VIII, p. 246 ; VI, p. 46 sq.) ; sur la charité, qui les anime toutes (VI, p. 55 sq., 61 sq., 363, 372 ; VII, p. 55 sq., 305 ; VIII, p. 538 sq., 563 sq., etc.). – En tout ceci, le Christ est le modèle qu’on doit toujours avoir sous les yeux pour le reproduire et le vivre (V, p. 333 sq. ; VI, p. 36-37 ; VIII, p. 219-32).

La vie parfaite est considérée beaucoup plus sous son aspect actif que sous son aspect passif. Cette attitude se comprend en fonction des auditoires de S. Laurent, auditoires composés de protestants, de Juifs et de catholiques assez peu fervents. La perfection est principalement présentée comme le résultat des efforts humains aidés du concours de la grâce (V, p. 228, 230, 467 ; VI, p. 49, 397, 415, etc.). Notre saint n’ignore cependant pas la transformation intérieure que tout chrétien doit subir de la part de l’Esprit-Saint, pour parvenir à ce que nous appelons l’union transformante : la comparaison classique du feu est reprise plus d’une fois, du feu qui transforme en fournaise les matières soumises à son action (VI, p. 51 sq. ; VII, p. 17 sq. ; VIII, p. 68-69, etc.). Il est souvent question de contemplation, sans que ce terme soit défini, mais le contexte indique bien qu’il s’agit d’oraison passive, de cette théologie mystique qui ne se contente pas de sculpter plus ou moins approximativement les traits divins, mais qui, dans l’obscurité, enlève tous les obstacles et nous fait goûter les dons infinis de la divinité (V, p. 14sq. ; VI, p. 462 sq. ; VII, p. 64 sq., 459 sq.). Cette transformation est décrite surtout dans le Mariale, quand il est question des grâces reçues par la Vierge Marie. Cf. Jérôme de Paris, op. cit., 107, 109. La spiritualité de S. Laurent est surtout vibrante ; elle est la traduction enthousiaste d’une âme qui s’est laissée envahir par l’Esprit-Saint.

Pour juger à sa valeur la synthèse de la doctrine de S. Laurent, il faut la replacer à l’époque où elle fut conçue. Son originalité se manifeste surtout en deux points : l’ecclésiologie et la mariologie. Sur le premier, avec S. Robert Bellarmin, bien que d’une autre manière, S. Laurent établit solidement contre l’hérésie protestante le caractère divin de l’Eglise romaine et, bien avant la définition du concile du Vatican, il enseigne l’infaillibilité du Souverain Pontife. Déjà il développe la doctrine du corps mystique. Sur le second point, avant l’école française, il donne une assise ferme à des vérités qui, en ces temps-là, étaient combattues et qui, de nos jours, sont définies ou admises universellement. Notamment, il s’est fait le champion de l’Immaculée Conception et de la Médiation universelle. Il n’existe chez lui aucune vérité mariale qui n’apparaisse lumineusement exposée et solidement prouvée, si bien qu’en ses sermons prêchés à la fin du XVIe s., on trouve l’enseignement essentiel des traités actuels de mariologie. C’est là un titre qui permet de placer S. Laurent de Brindes à côté de S. Bernard, parmi les théologiens qui ont le mieux parlé de la Vierge Marie.

ŒUVRES. – Cf. Jean Chrysostome de Cittadella, O. F. M. Cap., Biblioteca dei Frati Minori della Provincia di Venezia, Padoue, 1944, p. 174-83.

Œuvres éditées. – 1° Commentariolum de rebus Austriæ et Bohæmiæ, edit. a Rmo P. Eduardo ab Alenconio una cum documentis ineditis, Rome, 1910. Les documents édités en plus du Commentariolum sont : Epistolæ octo de negotiis suarum legationum et epistola ad P. Mathiam de Salo. – 2° Epistola ad Prof. Marcum Antonium Bonciarium, dans Anal. O. F. M. Cap., XIII, 1897, p. 254. – 3° Opera omnia a PP. Capuccinis Prov. Venetæ e textu originali nunc primum in lucem edita motisque illustrata, Padoue, 1928-56, 15 vol. in-folio (cf. supra). – Editées en traduction :Epistola ad D. Petrum Toletanum, dans Franciscus de Ajofrin, O. F. M. Cap., Vida, virtules y milagros de S. L. de B., Madrid, 1784, p. 371-72 (version espagnole). – 2° Ordinationes pro Fratribus Provinciæ Helveticæ, dans St. Fidelis Glöcklein, I, 1909, p. 162-65 (version allemande ancienne éditée par le P. Anastase d’Illgau), O. F. M. Cap. ; – Lutero, trad. Grégoire de Castel del Piano, O. F. M. Cap., 3 vol., Sienne, 1932-33 (version italienne de la Lutheranismi hypotyposis).

BIOGRAPHIES. – Il n’existe pas encore de vie critique de S. L. de B. – Parmi les nombreuses biographies, il faut signaler : Laurent d’Aoste, O. F. M. Cap., Le B. L. de B., Paris, 1857 ; – Antony Brennan of Tasson, O. F. M. Cap., Life of St. L. of B., Apostle and Diplomat, Londres, 1911 ; – Sur des points de détails : Hildebrand d’Hooglede, O. F. M. Cap., Jérôme de Sorbo, Illuminé de Palerme et S. L. de B. en Belgique, dans C. F., IV, 1934, p. 175-205 ; – Hilarin de Milan, O. F. M. Cap., La personalità di S. L. da B., dans S. L. da B. Studi. Conferenze commemorative dell’edizione « Opera Omnia », Roma, 8-15 marzo 1949, Padoue, 1951, p. 1-42 ; – D. Bacci, Interessante documento inedito : Atto di battesimo di S. L. da B., dans Osserv. Rom., 14 sept. 1939 ; – Hilaire de Teano, O. F. M. Cap., Ricerche storiche sul cognome e la famiglia di S. L. da B., dans Ital. Francesc., 1948, p. 177-84 ; – David de Portogruaro, O. F. M. Cap., Ancora sul cognome e sulla famiglia di S. L. da B., ibid., 1949, p. 142-51 ; – Crispin de Riezu, O. F. M. Cap., S. L. de B., capellan militar, dans Verdad y Caridad, 1939 p. 243-46 ; – Bernardin de Lapedona, O. F. M. Cap., S. L. da B. e i Cappucini marchigiani, dans Ital. Francesc., 1949, p. 265-79, 318-33.
 

 

ETUDES CRITIQUES. – Bibliographie à peu près complète dans : Jérôme de Fellette, O. F. M. Cap., S. L. a B., zelus apostolicus ac scientia, Venise, 1937, p. XXI-XXIX ; – Armand Dasseville, Irvin Udulutsch, O. F. M. Cap., Bibliography of St. L. of. B., dans The Round Table of Franciscan Research, 1947-48, p. 124-48. – Principales publications : Bernardin de S.-Jean-le-Rond, S. L. a B. et Immaculata Conceptio, Isola del Liri, 1939 ; – Id., Thesis franciscanæ de motivo primario Incarnationis expositio, cum respectu speciali ad doctrinam S. L. a B., dans C. F., 1934, p. 546-63 ; – Benoît de S. Paul, O. F. M. Cap., S. L. B. doctrina de justificatione. Studium historico-theologicum, Padoue-Brixen, 1929 ; – G. Cantini, S. L. da B. predicatore, dans S. L. da B. Studi. Conferenze commemorative…, 48-59 ; – Claude de Solesino, O. F. M. Cap., L’opera apologetica di S. L. da B. Originilità e struttura, Rome, 1951 (thèse polycopiée) ; – Constantin de Plogonnec, O. F. M. Cap., L’apologie de l’Eglise par S. L. de B., Paris, 1935 ; – Id., Apologie de l’Eglise par S. L., Dans É. F., 1935, p. 648-717 ; 1936, p. 25-51 ; – Id., S. L. de B. apologiste. Son œuvre, sa méthode, ses sources, dans C. F., 1937, p. 56-71 ; – Id., S. L. de B. et sa « Lutheranismi hypotyposis », dans É. F., 1934, p. 662-74 ; – Id., La notion et les causes de la justification d’après S. L. de B., ibid., 1935, p. 223-27 ; – Id, La doctrine spirituelle de S. L. de B., ibid., 1939, p. 225-42, p. 349 sq. ; – A. Ferrabino, Cristianità del « Mariale » di S. L., dans S. L. da B. Studi. Conferenze commemorative…, 179-88 ; – S. Garofalo, S. L. da B. esegeta, ibid., 191-207 ; – Jérôme de Paris, O. F. M. Cap., Le « Mariale » de S. L. de B., dans É. F., 1929, p. 24-44 ; – Id, La place de Marie dans le plan divin de la Création et de la Rédemption…, ibid., 1931, p. 273-98 ; – Id., L’Immaculée Conception de la Vierge…, ibid., 1932, p. 121-42, 285-305 ; – Id., La plénitude des grâces conférées à Marie dès le principe…, ibid., 1932, p. 407-28 ; – Id., La médiation universelle de Marie…, 1933, p. 5-19 ; – Id., La doctrine mariale de S. L. de B. Etude théologique, Paris, 1933 ; – Id., S. L. de B. L’homme et le saint. L’infatigable apôtre. Le maître ès sciences sacrées, Paris, 1937 ; – Luc M. de Carre, O. F. M. Cap., L’unzione mariana in S. L. da B., dans Ital. Francesc., 1948, p. 204-10 ; – Id., L’anima apostolica di S. L. da B., ibid., 1949, p. 177-89 ; – P. Parente, La dottrina teologica di S. L. da B., dans S. L. da B. Studi. Conferenze commemorative…, 211-25 ; – G. M. Roschini, O. S. M., La mariologia di S. L. da B., ibid., 140-76 ; – G. M. Stano, S. L. da B. controversia, ibid., 90-135 ; – Silvestre de Valsanzibio, O. F. M. Cap., La posizione dottrinale di S. L. da B. in filosofia, dans Ital. Francesc., 1949, p. 82-87, 206-18, 233-51 ; – J. Sébastien, S. L. fut-il thomiste ?, dans É. F., 1936, p. 531-40 ; – Théophile d’Orbise, O. F. M. Cap., Undecim priora capita Geneseos a S. L. a B. (O. F. M. Cap.) explanata, dans Antonianum, 1950, p. 443-74 ; 1951, p. 61-82.

Pour les études critiques publiées de 1954 à 1957, cf. Bibliographia franciscana, XI, p. 597-603, Rome (Collectanea franciscana), 1961-1962. Pour les années postérieures à 1957, ajouter : Pierre-Louis de Venise, O. F. M. Cap., Les bases théologiques de S. L. de B. « Docteur apostolique », dans É. F., nouv. sér., X, 1960, n° 23, p. 129-141 ; – Adrien de Krizovljan, O. F. M. Cap., Marie et l’Eglise dans S. L. de B., ibid., X, n° 24, p. 1-36 ; – Hildebrand d’Anvers, O. F. M. Cap., S. L de B. à Arras en 1602, ibid., p. 36-42 ; – Dominic of Hendon, O. F. M. Cap., S. L. of B. Doctor of the Church, and the primary Principle of Mariology, dans Collectanea franciscana, XXXI, 1969, p. 5-25 ; – F. Spedalieri, S. J., Gli scritti di S. L. da B., ibid., XXIX, 1959, p. 145-165 ; – Arturo M. da Carmignano di Brenta, O. F. M. Cap., Il generalato di S. L. da B. (1602-1605), ibid., 166-236 ; – Franz-Xaver von Altottino, L. von B. in der Politik Bayern von 1606-1612, ibid., 237-272 ; – Ilarino di Milano, L’ultima missione di S. L. in difesa del regno di Napoli, ibid., 273-331 ; – Francisco Leite de Faria de Guimares, A morte de S. L. de B. e as homenagens que Lisboa lhe prestou, ibid., 332-361 ; – Melchior de Pobladura, Los procesos de beatificacion y canonizacion del nuevo doctor de la Iglesia S. L. de B., ibid., 362-428 ; – Basilio da Baggio, S. L. da B. provinciale di Toscana, ibid., 431-447 ; – Joseph-Antoine de Nikolaevo, A propos de l’iconographie de S. L. de B., ibid., 448-457 ; – Cherubinus a Lonico, Historia editionis latinæ operum omnium S. L. a B., ibid., 458-462 ; – Felix a Mareto, De S. L. a B. biographiæ editæ, ibid., 463-507 ; – Hadrianus Borak, Theologia historiæ in doctrina S. L. a B., dans Laurentianum, I, 1960, p. 31-97 ; – Id., Introductio in philosophiam S. L. a B., dans Antonianum, XXXV, 1960, p. 215-292 ; – Dominic Unger, S. L. of B. on the Sacred Hearth of Jesus and the Immaculate hearth of Mary, dans Laurentianum, II, 1961, p. 19-50 ; – Filippo da Cagliari, La nascità del « Figlio messianico » di Apocalisse 12 negli scritti di S. L. da B., ibid., 324-338 ; – Stanislao da Campagnola, Bibliografia di S. L. da B., ibid., IV, 1963, p. 132-142.

JULIEN-EYMARD D’ANGERS, O. F. M. CAP.

S. L. de B. cité dans D. T. C. : VI, 824 (en Hongrie, contre les Turcs) ; XV, 2203 (sur l’unité de l’Eglise).