Les textes qui suivent proviennent d'un livre publié par l'Abbaye Saint Joseph de Clairval sur le scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel
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- 2001
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Le Scapulaire de Notre Dame
du Mont-Carmel
Livre sur le scapulaire de
Notre Dame du Mont Carmel
II / L' apparition à Saint Simon Stock, la Vierge Marie lui donne le premier scapulaire
L' apparition à Saint
Simon Stock
La Vierge Marie est apparue à
Saint Simon Stock le supérieur des religieux carmes
Cum permissu superiorum
Le récit de cette vision nous
a été transmis par de nombreux documents, dont les plus anciens
remontent au
XIVe siècle. Nous citons
le texte donné par les "Fioretti de Notre Dame du Mont-Carmel" :
« Simon, homme de grande tempérance
et de dévotion envers Marie, priait souvent avec humilité
et instance la Vierge, glorieuse Mère de Dieu, Patronne de l'Ordre
des Carmes, afin qu'elle accordât un privilège à cet
Ordre qui se distinguait par son nom, et il lui disait chaque jour,
dans ses prières, d'un coeur tout dévot :
« Fleur du Carmel, Vigne fleurie,
Splendeur du Ciel, Vierge féconde, Unique, Douce Mère, mais
qui ne connut pas d'homme, aux Carmes accorde tes faveurs, Etoile de la
mer ».
Or, un jour, Notre-Dame lui apparut
entourée d'une multitude d'anges, tenant à la main un Scapulaire.
Elle lui dit : `Voici un signe pour toi et un privilège pour tous
les Carmes : celui qui mourra dans cet habit sera préservé
des flammes éternelles » Et elle lui remit le Scapulaire.
D'anciens récits rapportent que le premier miracle du Scapulaire fut la conversion, sur son lit de mort, d'un noble anglais qui scandalisait la région. Saint Simon Stock l'avait obtenue en jetant son Scapulaire sur le moribond ; il vit dans ce prodige un encouragement à révéler le secret à ses frères et à leur montrer le précieux vêtement reçu de la main même de Marie. Il mourut à Bordeaux (où se trouvent encore une partie de ses reliques) vers 1265, laissant à l'Ordre le message reçu et l'espoir fondé d'un essor définitif.
Dès 1281, les Constitutions des Carmes disposent : « Le Scapulaire sera conservé et gardé comme auparavant en tant qu'habit spécial de l'Ordre... ».
La prodigieuse vision fut bientôt
confirmée par le Pape Innocent IV, et la nouvelle du merveilleux
présent fait par la Mère de Dieu à l'Ordre du Carmel
se répandit rapidement.
De partout, on vit accourir des
personnes de toutes conditions, avides de participer aux grandes faveurs
promises : en effet, le don du Scapulaire était fait à l'Église
entière (la Sainte Vierge avait dit « quiconque mourra avec
le signe de l'Ordre...»).
En s'agrégeant à la confrérie du Scapulaire, les laïcs pouvaient bénéficier aussi de son message de salut.
Le roi Saint Louis de France avait
reçu le Scapulaire, qu'il portait en secret et qui le sauva du péril
de la mer ; il mourut sous ce vêtement.
Le roi d'Angleterre Édouard
II, qui régna au début du XIVe siècle, reçut
également le Scapulaire et obtint du pape Jean XXII une bulle d'approbation
qui évoque la protection miraculeuse accordée à
ce prince par Notre Dame du Mont-Carmel.
Par la suite, innombrables furent
les saints et les personnages celèbres qui ont porté le Scapulaire.
Citons seulement les saints
- Robert Bellarmin,
- Charles Borromée,
- Alphonse de Liguori,
- Jean Bosco,
- Bernadette Soubirous,
- et la plupart des papes des trois
derniers siècles, en particulier notre pape actuel Jean-Paul II.
La dévotion au Scapulaire
s'est répandue graduellement et avec une certaine lenteur, ce que
les critiques rationalistes ont interprété comme une preuve
d'inauthenticité de la vision de saint Simon Stock. En réalité,
cette lenteur, joue en sa faveur. Au lieu d'avoir été répandue
à grand renfort de publicité, cette dévotion s'étend
d'elle-même dans toute la chrétienté, suivant pas à
pas les miracles qui se produisaient ça et là, miracles qui
étaient en fin de compte sa meilleure recommandation.
Des laïcs, du roi jusqu'au
serf, ont commencé à porter sous leurs vêtements ces
carrés d'étoffe pendus aux épaules, format réduit
du Scapulaire des religieux.
Le mot "scapulaire" vient du latin
scapulae qui signifie épaules. Le Scapulaire est une longue bande
d'étoffe couvrant les épaules, munie souvent d'un capuchon
et descendant jusqu'aux pieds devant et derrière, que les religieux
portent sur leur tunique (ou robe). Le Scapulaire du Mont-Carmel en est
une réduction (voir ci-dessous "Questions pratiques".
Parmi les nombreuses faveurs spirituelles
accordées par l'Église à ceux qui portent le scapulaire,
la plus insigne est le "privilège sabbatin". Son origine est la
"Bulle sabbatine" que le pape Jean XXII aurait accordée en 1317,
après avoir été favorisé d'une vision de la
Bienheureuse Reine du Carmel. La Sainte Vierge promettait au Saint-Père
de délivrer du Purgatoire, le samedi après leur mort, ceux
qui porteraient son Scapulaire.
Deux conditions étaient fixées
pour bénéficier de cette nouvelle promesse :
- l'observation par les confrères
de la chasteté de leur état (complète dans le célibat
et conjugale dans le mariage)
- et la récitation des heures
canoniales (ou du petit Office de la Sainte Vierge).
Quelques historiens modernes de l'Ordre
du Carmel ont apporté de sérieuses raisons de révoquer
en doute l'authenticité de la bulle sabbatine. Cette question historique,
dans laquelle nous n'entrerons pas, importe peu, du point de vue où
nous nous plaçons. L'autorité de l'Église, en effet,
a maintes fois confirmé de la manière la plus formelle le
contenu de cette bulle, à savoir le "privilège sabbatin".
Il existe en fait peu d'indulgences qui aient eu des approbations pontificales
aussi nombreuses et aussi solennelles.
Qu'il nous suffise de citer les
actes et les approbations des papes :
- Clément VII (Bulle "Ex
clementis" du 12 août 1530),
- Paul III (en 1530 et 1549), Pie
IV (en 1561),
- saint Pie V (Bulle "Superna dispositione"
du 18 février 1566),
- saint Pie X en 1910,
- Benoît XV en 1916,
- Pie XII en 1950 .
En fait, comme le souligne le R.P. Joseph de Sainte-Marie , ce privilège « constitue une sorte d'indulgence plénière », prenant effet au plus tard le samedi qui suit la mort. Il poursuit : « l'Eglise a le pouvoir de concéder une telle indulgence en acceptant et en faisant siennes les conditions requises par la tradition pour cela. Et la Vierge, de son côté, a répondu de multiples fois à cette confiance... »
On peut, même si on a une culture théologique très poussée, même si on professe une spiritualité très dépouillée, imiter l'attitude de saint Jean de la Croix, qui, à la veille de mourir, rappelait avec complaisance « comment la Mère de Dieu du Carmel, au jour du samedi, accourait avec son secours et sa faveur au purgatoire, et comment elle sortait de là les âmes des religieux ou des personnes qui avaient porté son saint Scapulaire » . La confiance du Saint ne fut pas trompée : il mourut ce samedi là, à minuit !
Sainte Thérèse d'Avila, dans sa Vie écrite par elle-même, relate au chapitre 38 : «un très bon religieux de notre Ordre étant fort malade, je connus dans un grand recueillement qui me prit en entendant la Messe un samedi, qu'il était mort, et je le vis monter au Ciel sans entrer en purgatoire ; j'ai appris depuis qu'il était mort en effet à la même heure que je l'avais vu... Je fus fort étonnée de ce qu'il n'avait pas passé par le purgatoire, mais il me fut dit que s'il l'avait évité, c’est qu'il avait suivi fidèlement la Règle de sa profession et avait bénéficié de la grâce accordée à l'ordre par les Bulles particulières touchant les peines du purgatoire ».
Le Père Joseph de Sainte-Marie souligne l'étonnement de sainte Thérèse. « Cet étonnement donne toute sa valeur à cette vision. Ce qu'il signifie, en effet, c'est que tout en estimant ce Père comme un religieux fervent, la sainte n'avait pas remarqué en lui les signes d'une sainteté justifiant cet accès immédiat au Ciel. Sans doute avait-elle même noté en lui des traces de la misère humaine. C'est tout cela que signifie son étonnement. Et c'est par là que la vision est significative, puisqu'elle vient rappeler et confirmer à sainte Thérèse la valeur du privilège sabbatin ».
Le même auteur fait cette remarque judicieuse : « Le privilège sabbatin, certes fort appréciable, ne doit pas rejeter dans l'ombre la première, principale et plus précieuse promesse de Notre-Dame : la délivrance du danger de la perte éternelle ».
LE MESSAGE DU SCAPULAIRE ET SA SIGNIFICATION
La substance de ce message, saint Simon Stock l'a bien saisie. Il s'agit de sauver les âmes de l'enfer en les unissant à son Ordre dont la Vierge est la Reine. Elle les aidera à aller au Ciel.
Le Pape Pie XII, dans la lettre "Neminem
profecto" du 11 février 1950, écrivait à ce sujet
:
« II ne s'agit pas d'une chose
de peu d'importance, mais bien d'acquérir la vie éternelle
en vertu de cette promesse de la Bienheureuse Vierge que la tradition rapporte
; il s'agit donc d'une affaire de toutes la plus importante et de la manière
de la conduire à terme en toute sécurité. Le Scapulaire
comme vêtement de la Vierge, c’est le signe et le gage de la protection
de la Mère de Dieu ».
Le 6 août 1950, le même Pape ajoutait :
« Combien d'âmes, en
des circonstances humainement désespérées, ont dû
leur suprême conversion et leur salut éternel au Scapulaire
dont ils étaient revêtus ! Combien aussi, dans les dangers
du corps et de l'âme, ont senti, grâce à lui, la protection
maternelle de Marie ! »
Le Scapulaire ne serait il pas là pour rappeler à notre époque qui l'oublie, la réalité des fins dernières ?
A ce sujet, Sa Sainteté le
Pape JeanPaul II enseigne dans l'encyclique Réconciliation et Pénitence
parue le 2 décembre 1984 :
« L'Église ne
peut omettre sans une grave mutilation de son message essentiel, particulier
et universel, une catéchèse constante sur ce que le langage
chrétien traditionnel désigne comme les quatre fins dernières
de l'homme: la mort, le jugement (particulier et universel), l'enfer et
le paradis ; dans un contexte culturel qui tend à enfermer l'homme
dans le cadre de sa vie terrestre plus ou moins réussie, on demande
aux Pasteurs de l'Église une catéchèse qui ouvre et
éclaire avec les certitudes de la foi l'au-delà de la vie
présente, derrière les mystérieuses portes de la mort
se profile une éternité de joie dans la communion avec Dieu
ou de peine dans l'éloignement de Dieu. C'est seulement dans cette
vision eschatologique que l'on peut avoir la mesure exacte du péché
et se sentir poussé de façon décisive à la
pénitence et à la réconciliation ».
Dans le Catéchisme de l'Eglise
Catholique publié en 1992 par le Saint Siège, on peut lire
:
« L'enseignement de l'Église
affirme l'existence de l'enfer et son éternité. Les âmes
de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent
immédiatement après la mort dans les enfers, où elles
souffrent les peines de l'enfer, "le feu éternel". La peine principale
de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu
en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lequel il a été
créé et auquel il aspire. Les affirmations de la Sainte Ecriture
et les enseignements de l'Église au sujet de l'enfer (...) constituent
un appel à la conversion : Entrez par la porte étroite, dit
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Car large et spacieux est le chemin
qui conduit à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent;
mais étroite est la porte et resserré le chemin qui conduit
à la Vie, et il en est peu qui le trouvent » (Mt 7, 13-14)
.
On comprend dès lors que la Vierge Marie a fait à saint Simon Stock une promesse d'un caractère absolument exceptionnel. Elle s'est engagée à faire en sorte que ceux qui mourront revêtus de son Scapulaire soient préservés du feu éternel : c'est la garantie expresse qu'ils n'iront pas en enfer, c'est donc le Salut assuré. Voilà certes un immense bienfait, un privilège hors de pair, attendu que, selon Jésus-Christ lui-même, le salut de l'âme est "l'unique nécessaire" : Que sert à l'homme de gagner le monde entier, s’il vient à perdre son âme ? (Mc, 8, 36).
La foi en la rétribution éternelle
des bonnes et des mauvaises oeuvres, accompagnée de la conscience
de notre fragilité, mais aussi d'une invincible confiance en la
grâce de Dieu et en la protection toute puissante de Marie, ces éléments
sont à la base de la dévotion au Scapulaire.
Un VÊTEMENT DE SALUT
Le Scapulaire est un vêtement,
c'est l'habit de la Vierge. Dans la Sainte Écriture, le vêtement
est signe d'une dualité : il symbolise la chute originelle de l'homme
déchu de la grâce et la possibilité pour lui de revêtir
une gloire perdue (cf. Gn 3). Par là même, le vêtement
est le signe de la nature spirituelle de l'homme et de sa destinée
surnaturelle. Le prophète Isaïe (61, 10) chante dans son action
de grâce : Je suis plein d'allégresse dans le Seigneur, mon
âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements
de salut, il m’a drapé d’un manteau de justice, comme l’époux
qui se coiffe d’un diadème, comme la fiancée qui se pare
de ses bijoux ». Le fils prodigue, à son retour, a été
revêtu par son père de la plus belle robe, signe de pardon
(Lc 15, 22).
L'apôtre saint Paul nous montre
quels sont les vêtements du bon soldat du Christ : Mettez tous vos
soins à vous revêtir de L’armure de Dieu... Ceignez vos reins
de la ceinture de la chasteté... Revêtez la cuirasse de la
justice... Prenez Le bouclier de la foi... Couvrez-vous la tête du
casque du salut (Ep 6).
L'Apocalypse de saint Jean nous
montre au jugement dernier une foule immense devant l’Agneau, vêtue
de robes blanches (Ap 7, 14) .
Le Scapulaire est lui aussi un vêtement
de salut, une cuirasse et un bouclier spirituels, une robe d'innocence
dont nous revêt la Mère de
Dieu. L'habit est un signe d'appartenance
de celui qui le porte à la personne de qui il l'a reçu, et,
en retour, de la protection de cette personne.
Le Scapulaire manifeste donc, de
la part de celui qui le porte, la consécration et l'appartenance
volontaire à Marie, et de la part de Notre-Dame, l'engagement à
secourir celui qui le porte en toute occasion, particulièrement
à l'heure de la mort.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort,
dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge,
donne aux dévots serviteurs de Marie (au nombre desquels ceux qui
portent le Scapulaire auront à coeur d'être comptés)
un programme de vie en l'honneur de la Mère de Dieu : « Faire
toutes nos actions par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie »,
afin de les faire plus parfaitement par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ,
en Jésus et pour Jésus » (n. 43) . Un programme qui
peut mener loin les âmes généreuses !
VI/ RÉPONSE À L'OBJECTION
DE SUPERSTITION
Répondons d'abord avec saint
Louis-Marie :
« Les pratiques extérieures
bien faites aident les intérieures, soit parce qu'elles font ressouvenir
l'homme, qui se conduit toujours par les sens, de ce qu'il fait ou doit
faire ; soit parce: qu'elles sont propres à édifier le prochain
qui les voit, ce que ne font pas celles qui sont purement intérieures.
Qu'aucun mondain donc ne critique ni ne mette ici le nez pour dire que
la vraie dévotion est dans le coeur, qu'il faut éviter ce
qui est extérieur, qu'il peut y avoir de la vanité, qu'il
faut cacher sa dévotion, etc... Je leur réponds avec mon
Maître : « que les hommes voient vos bonnes oeuvres, afin qu
ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5,
16), non pas, comme dit saint Grégoire , qu'on doive faire ses actions
et dévotions extérieures pour plaire aux hommes et en tirer
quelques louanges, ce serait vanité ; mais on les fait quelquefois
devant les hommes, dans la vue de plaire à Dieu et de le faire glorifier
par là, sans se soucier des mépris ou des louanges des hommes
». Plus loin, le même saint remarque : « Une des raisons
pourquoi si peu de chrétiens pensent à leurs voeux du saint
baptême et vivent avec autant de libertinage que s'ils n'avaient
rien promis à Dieu, comme les païens, c'est qu'ils ne portent
aucune marque extérieure qui les en fasse ressouvenir ».
On ne peut pas prendre Dieu
pour un imbécile, qui veut se permettre de pécher parcequ'il
porte le scapulaire se damnera quand même, le scapulaire ne peut
pas se retourner en arme pour frapper et se révolter impunément
contre Dieu et la Vierge Marie.
Le scapulaire est un don pour augmenter
notre confiance et notre protection, on ne peut pas le retourner en épée
pour transpercer le coeur de Notre Dame.
Mais on insiste : le Scapulaire,
dit-on, est une "assurance-salut" bien mesquine qui dispense de se sanctifier
et d'obéir aux commandements de Dieu. Autrement dit, le pécheur,
après avoir reçu le Scapulaire, pourrait se livrer en parfaite
sécurité à tous les péchés en se disant
: "Puisque je porte le Scapulaire, je suis sûr de ne pas être
damné". Il faut répondre que celui qui abuserait ainsi de
la dévotion à la Sainte Vierge, serait indigne de ses faveurs.
C'est pourquoi ce serait bien à tort qu'il compterait sur son Scapulaire
pour pécher plus librement, car on ne se moque pas de Dieu (Ga 6,
7).
Sans doute, tant qu'il garderait son Scapulaire, jamais le démon ne pourrait s'emparer définitivement de son âme. Mais ce qui pourra arriver, c'est que la mort le surprendra à un moment où il l'aura perdu, ou bien après que son entourage le lui aura enlevé ; ou bien, n'ayant plus la foi, il enlèvera lui-même son Scapulaire avec mépris. On a, hélas, relevé des cas de ce genre. Saint Claude La Colombière rapporte l'histoire d'un pécheur endurci qui, gagné par le désespoir, « avait tenté plusieurs fois inutilement de se noyer. Ne sachant à quoi attribuer un événement si prodigieux, il s'aperçut qu'il portait un Scapulaire, et demeura si persuadé que c'était là l'obstacle qui s'opposait à son funeste dessein, il se l'arracha; et, se replongeant ensuite pour la quatrième ou cinquième fois, les mêmes flots qui l'avaient épargné jusqu'alors l'étouffèrent dans un moment. Il mourut dans son péché ; mais il ne put mourir qu'après s'être dépouillé de cet habit de salut sous lequel on ne peut expirer sans avoir l'avantage d'éviter les feux éternels ". Le saint jésuite conclut : « Si vous voulez mourir dans vos péchés, vous mourrez ; mais vous ne mourrez point sous le Scapulaire ».
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, qui recommandait beaucoup le Scapulaire du Mont-Carmel, insistait cependant sur la droiture nécessaire aux personnes qui le recevaient : le port du Scapulaire nécessite « que la personne soit dans la résolution de sortir de son péché », sinon « on se rendrait du nombre des faux dévots de la Sainte Vierge et dévots présomptueux et impénitents qui, sous le manteau de la Sainte Vierge, avec le Scapulaire sur leur corps ou le rosaire à la main, crient : « Sainte Vierge... » et cependant crucifient et déchirent cruellement Jésus-Christ par leurs péchés ».
Donc on peut poser en principe que
l'hypocrite qui aurait revêtu le Scapulaire dans l'intention de continuer
à pécher en bravant à son aise la justice de Dieu,
se trouverait exclu des promesses de la Sainte Vierge. Mais on doit apprécier
différemment le cas de celui qui, par faiblesse ou entraînement,
se laisserait peu à peu aller à mener une vie désordonnée,
tout en portant le Scapulaire carmélitain et en conservant le ferme
espoir que la Sainte Vierge l'aidera un jour à changer de vie et
à faire son salut. À l'égard de celui-là, il
est parfaitement permis de croire que Marie s'arrangera pour le convertir,
et qu'elle fera en sorte qu'il ne meure pas subitement sans les secours
de la religion, ou du moins sans avoir pu se repentir. Dût elle opérer
un miracle, retarder la mort imminente, afin de donner au moribond le temps
de se réconcilier avec Dieu, de recevoir les sacrements ou de faire
au moins un acte de contrition parfaite, Marie poussera certainement jusque
là sa maternelle sollicitude ; car l'engagement qui la lie envers
les confrères du Scapulaire est un de ces pactes sacrés dont
la durée est sans limite et la teneur inviolable. La Bienheureuse
Vierge du Carmel obtiendra surtout à ses fils des grâces prévenantes
qui les préserveront du péché mortel, les protégeront
dans les occasions dangereuses et les sanctifieront. C'est en ce sens qu'elle
a dit à saint Simon Stock que le Scapulaire serait un signe de salut,
une sauvegarde dans les dangers, un gage de paix et d’éternelle
alliance.
VII/QUELQUES FAVEURS OBTENUES PAR
LE SCAPULAIRE
Les histoires qui suivent sont authentiques
; la plupart ont été publiées à différentes
époques par les Chroniques du Carmel. On ne trouvera ici qu'une
infime partie des innombrables prodiges de la nature et de la grâce
opérés de tout temps par le Scapulaire de NotreDame du Mont-Carmel.
Le Scapulaire de l'Irlandais
À la fin du siècle
dernier, un évêque missionnaire, Mgr Polding, voyageait dans
une partie peu fréquentée de l'Australie intérieure.
Il tomba malade et fut soigné avec un dévouement admirable
par une veuve. Le prélat, revenu à la santé, lui fit
la promesse que, à quelque époque de l'année et en
quelque lieu qu'il fut, il reviendrait, à son appel, lui administrer
les derniers sacrements. Bien des années étaient passées
quand, une nuit d'automne, arrive une lettre invitant le prélat
à remplir sa promesse, car sa bienfaitrice se mourait. Sans hésiter,
en dépit de la rigueur de la saison, l'évêque se met
en route. Après avoir marché bien des jours, il arrive, harassé,
à la maison de la veuve. À son grand étonnement, il
la trouve vide. Pendant qu'il réfléchit à ce qu'il
va faire, son attention est attirée par le bruit de la hache d'un
bûcheron. Se dirigeant vers l'endroit d'où venait ce bruit,
il se trouve en face d'un robuste Irlandais qui abattait des arbres. Mgr
Polding apprend de lui que la vieille dame, craignant quelque retard, s'est
décidée, bien que mourante, à aller chercher ailleurs
des secours spirituels : mais il ne peut lui indiquer la direction qu'elle
a prise. Comprenant qu'il serait inutile d'aller à sa recherche,
l'évêque s'assied sur un tronc d'arbre, et s'adressant au
bûcheron, lui dit : « Eh bien, mon brave, après tout,
je ne veux pas être venu ici pour rien. Mettez-vous à genoux,
je vais entendre votre confession ». L'Irlandais commence par s'excuser,
alléguant son impréparation, le long temps écoulé
depuis sa dernière confession, et mille autres raisons ; mais Mgr
Polding combat tous ces prétextes, et le bûcheron finit par
s'agenouiller, repentant et contrit, pour avouer ses fautes et en recevoir
l'absolution. Le missionnaire lui fait promettre d'aller communier le dimanche
suivant, et ils se séparent. À peine le prélat a-t-il
fait quelques pas qu'il entend un bruit sourd suivi de faibles gémissements.
Il revient en toute hâte et trouve son pénitent mort, écrasé
par la chute d'un arbre. Si l'on veut maintenant savoir à quoi tenait
cette admirable miséricorde de Dieu, appelant ainsi un évêque
à des centaines de kilomètres de sa résidence, par
des chemins hérissés de difficultés, pour ouvrir les
portes du ciel à un pauvre pécheur qui allait être
surpris par la mort, c'est que ce brave homme portait, comme tout bon Irlandais,
le Scapulaire de la Sainte Vierge ; cette bonne Mère, toujours fidèle
à sa promesse, n'avait pas permis qu'il mourût avant de s'être
réconcilié avec Dieu.
Un bouclier plus dur que l'acier
Un prêtre français se rendait à l'église en vue de célébrer la sainte Messe, en un lieu de pèlerinage à la Sainte Vierge. En chemin, il s'aperçoit qu'il a oublié de mettre son Scapulaire. Bien qu'il soit déjà assez loin de son domicile, il n'hésite pas à rebrousser chemin pour aller chercher l'habit de Marie, sans lequel il ne veut pas célébrer. Tandis qu'il offre le Saint Sacrifice, un jeune homme s'avance vers l'autel, brandit un pistolet et tire à bout portant sur le prêtre. Celui-ci, à la stupéfaction générale, continue cependant à dire les prières comme si rien ne s'était passé. On pensa d'abord que la balle avait providentiellement manqué son but. Il n'en était rien : le prêtre la retrouva, adhérant et comme collée au Scapulaire du Mont-Carmel, chétif morceau de tissu qui avait été la cuirasse du soldat de Jésus-Christ.
Plusieurs soldats, à des époques
diverses, ont bénéficié du même prodige : la
balle ennemie qui devait les tuer s'écrasa sur leur Scapulaire.
Coupé en deux
Au début du siècle, à Ashtabula (Ohio) aux États-Unis, un homme est écrasé par un train alors qu'il traversait imprudemment la voie. Littéralement coupé en deux, il aurait dû mourir sur le coup. Mais à l'étonnement général, il reste en vie et réclame les secours d'un prêtre. Celui-ci arrive et entend la confession du blessé resté conscient pendant trois quarts d'heure. Après avoir reçu l'extrême-onction, ce pécheur réconcilié in extremis avec Dieu meurt en paix. On trouvera sur sa poitrine un Scapulaire du MontCarmel. Notre-Dame avait tenu sa promesse.
Ce que les démons ne supportent
pas
Le Vénérable François
de Yepes, tertiaire du Carmel, voyait souvent des démons qui s'efforçaient
de le tenter. Un jour, alors qu'il baisait respectueusement son Scapulaire
avant de le mettre, Satan s'approcha de lui, portant une chaîne d'or,
et lui dit : « Allons donc, porte plutôt cette chaîne
d'or, et jette loin de nous cet objet qui nous est insupportable et ne
sert qu'à nous tourmenter. Et cesse de persuader tant de personnes
de le vénérer et de le porter ». Une nuit où
il avait fait tomber son Scapulaire en se donnant la discipline, il vit
les démons s'approcher de lui, et, tandis qu'il se hâtait
de remettre le manteau de Marie, lui crier avec fureur : « Enlève,
enlève cet habit qui nous fait perdre tant d'âmes : car elles
nous échappent, celles qui, en étant revêtues, meurent
pieusement ». François de Yepes leur fit avouer que trois
choses les tourmentaient et leur étaient insupportables : le Nom
de Jésus, le Nom de Marie et le Scapulaire du Carmel.
Scapulaires imputrescibles
Saint Alphonse de Liguori était
mort en 1787 avec le Scapulaire du Mont-Carmel. Or, quand, au cours de
son procès de béatification, on ouvrit sa tombe, on constata
que le corps du saint évêque était réduit en
poussière, ainsi que ses vêtements. Seul son Scapulaire était
parfaitement intact ! Cette relique précieuse est aujourd'hui exposée
au Monastère Saint Alphonse de Rome. Un siècle plus tard,
le même phénomène de conservation miraculeuse du Scapulaire
fu constaté lorsqu'on examina les reliques de saint Jean Bosco.
Une maison sauvée des flammes
Un carme allemand rapporte l'anecdote
suivante. En mai 1957, une rue entière avait pris feu à Westboden.
Les pieux habitants de l'une des maisons atteintes, se voyant au centre
de l'incendie, attachent un Scapulaire à la porte d'entrée
et s'enfuient. Flammèches et étincelles pleuvent sans arrêt
pendant cinq heures sur l'habitation. Lorsque l'incendie est enfin maîtrisé,
on constate que vingt-deux maisons sont réduites en cendres. Seule
celle à la porte de laquelle avait été attaché
le Scapulaire demeurait parfaitement intacte. Les centaines de personnes
qui virent de leurs yeux cette maison "miraculée" au milieu des
décombres, sont autant de témoins oculaires de la puissance
d'intercession de Notre-Dame du Mont-Carmel.
Catholique grâce au Scapulaire
Un vieil homme est amené,
inconscient, à l'hôpital Saint-Simon Stock, à New-York.
L'infirmière, voyant sur sa chemise un Scapulaire brun, appelle
un prêtre. Pendant que celui-ci récite les prières
des agonisants, le malade ouvre les yeux
et murmure : « Mon Père,
je ne suis pas catholique. - Pourquoi alors portez-vous le Scapulaire ?
- J'ai promis à des amis de le porter et de dire chaque jour un
« Je vous salue, Marie". - Vous êtes mourant, lui dit le prêtre.
Voulez-vous devenir catholique? - Oui, mon Père. Toute ma vie, je
l'ai désiré ». Le prêtre le prépare rapidement,
puis le baptise et lui donne les derniers sacrements. Peu de temps après,
le vieil homme mourait doucement. La Bienheureuse Vierge Marie avait pris
sous sa protection cette âme revêtue de son Habit.
Le Scapulaire qui sauva deux vies
Le soldat hollandais A. M. W... raconte
ainsi l'aventure qui lui est arrivée en Hollande, vers la fin de
la seconde guerre mondiale :
« Mon bataillon appartenait
à la brigade de chars "Irene". Un soir, au cours d'une offensive
nous campions à côté d'une ferme près de Nimègue.
A proximité de la maison se trouve une vieille pompe en bois, offrant
aux soldats la rare opportunité de faire un peu de toilette après
des heures de combat dans la poussière. Je ne suis pas le dernier
à en profiter. Enlevant ma veste, je suspends mon Scapulaire à
la pompe tandis que je me lave. Une heure après, nous recevons l'ordre
d'aller occuper une tranchée située trois kilomètres
plus loin. Parvenus à cet endroit, nous nous installons au fond
de ce fossé et nous préparons à prendre un repos mérité.
En déboutonnant mon col de chemise, je m'aperçois avec horreur
que je n'ai plus mon Scapulaire. C'était un cadeau de ma mère,
qui m'avait vivement recommandé de le porter toujours. Je l'avais
eu sur moi pendant toute la guerre, et c'est maintenant, à l'heure
où nous approchions de la fosse aux lions, que je le perdais ! Il
était impensable que j'aille le chercher : c'était trop dangereux.
Je m'efforce donc de ne plus y penser, et je m'étends sur mon lit
improvisé. Mais j'ai beau me tourner et me retourner en tous sens,
je ne parviens pas à m'endormir. Autour de moi, mes camarades dorment
à poings fermés, malgré les obus qui, de temps en
temps, tombent tout près de nous. Finalement, mû par le désir
irrésistible de retrouver mon Scapulaire, je me hisse sans bruit
hors de la tranchée. Ce n'est pas sans grandes difficultés
que je m'efforce de retrouver, dans l'obscurité la plus épaisse,
le chemin parcouru la veille. Mais j'y parviens avec l'aide de Marie, ma
bonne Étoile, et en peu de temps je reconnais la ferme. Parvenu
à la pompe, je tâtonne pour retrouver mon précieux
Scapulaire. Mais rien ! Il est introuvable. Au moment où je me dispose
à craquer une allumette, j'entends soudain à quelque distance
une violente explosion. Q,ue se passe-t-il ? Est-ce le signal d'une attaque
ennemie ? Je reviens en courant vers la tranchée. J'y trouve des
soldats du Génie, remuant fébrilement des monceaux de gravats
et de fil barbelé. Juste à l'endroit où mes compagnons
s'étaient endormis, on ne voyait plus qu'un énorme cratère
béant: Avant de quitter cette tranchée, l'ennemi y avait
placé une bombe à retardement, qui avait fait explosion pendant
mon absence. Aucun des dormeurs n'avait survécu ; si je n'avais
pas été chercher mon Scapulaire, j'aurais été
moi aussi enseveli sous les décombres !...
Au matin, je me rends au ravitaillement
et, à ma grande surprise, je vois s'avancer vers moi un des camarades
de ma section. Lui aussi est ébahi : « Je pensais que tu étais
dans la tranchée ! » Je lui réponds : « Et toi,
comment n'as-tu pas été enterré sous les gravats ?
» Mon compagnon m'explique : `J'étais couché dans la
tranchée quand, au moment de m'endormir, j'ai voulu te voir. Mais
pas moyen de te trouver. Alors que je passais devant le caporal, il m'a
vu debout et m'a demandé d'aller lui chercher une bouteille d'eau
au magasin. Pendant que j'y allais, la bombe a explosé. Je l'ai
vraiment échappé belle ! - Moi aussi ; mais pourquoi donc
voulais-tu me voir à une heure pareille ? - C'était pour
te rendre ceci !" Et il me montra mon Scapulaire, qu'il avait décroché
de la pompe la veille au soir. . . »
VIII/ LE MARTYR DU SCAPULAIRE
Le bienheureux Isidore Bakanja
Isidore Bakanja est né au
Zaïre, à l'époque, le Congo belge, à Mbilankamba,
chez les Boangi, fraction de la grande ethnie Môngo, vers 1885. Son
père Yonzwa et sa mère Inyuka ont eu deux autres enfants,
un fils et une fille. Vers 1905, Isidore se fait embaucher comme aide maçon
dans une entreprise de travaux publics à Mbakanda. Il suit en même
temps le catéchuménat chez les Pères trappistes, est
baptisé le 6 mai 1906, et reçoit le jour même le Scapulaire
du Mont Carmel qu'il portera toujours. Isidore est confirmé la même
année et fera sa première communion en 1908.
Assidu au travail, intègre
et consciencieux, le jeune homme était aussi un chrétien
très "engagé" et, frappés par sa sagesse, beaucoup
le choisissaient comme catéchiste. Il savait s'imposer une discipline
telle que ses activités religieuses n'interféraient en rien
dans sa vie professionnelle.
Isidore choisit de suivre son nouveau
patron, qui l'apprécie comme travailleur infatigable, honnête
et courtois, et qui vient d'être nommé à Ikili. Isidore
est prévenu que, dans cette localité, certains dirigeants
de la S.AB. (Société Anonyme Belge) manifestent une grande
aversion contre les chrétiens.
Le gérant de la S.A.B., M.
Van Cauter, ennemi fanatique du catholicisme, ne tolère pas l'influence
religieuse de Bakanja sur les autres travailleurs de l'entreprise, ni les
signes extérieurs de sa vie chrétienne, notamment le Scapulaire
qu'il porte au cou. Sa haine est d'autant plus forte qu'Isidore est respectueux,
irréprochable, très courageux et plein d'assurance dans ses
convictions religieuses.
Une première fois, en février
1909, Van Cauter ordonne avec grossièreté à Isidore,
qui le servait à table, d'ôter son Scapulaire. Le jeune homme
répond calmement : « Maître, tu exiges que j'enlève
l'habit de la Sainte Vierge. Je ne le ferai pas. En tant que chrétien,
j'ai le droit de porter mon Scapulaire ». Le lendemain, Van Cauter
ordonne à ses employés de frapper Bakanja de 25 coups de
"chicotte" (fouet de cuir). Il supporte cette torture avec une patience
angélique.
Isidore continue à mener
sa vie normale de travailleur, de chrétien et de catéchiste.
Van Cauter ne supporte plus son influence : il enjoint à Isidore
de ne plus répandre « les ordures que tu as apprises chez
les Pères », et ajoute : « Je ne veux plus de chrétiens
ici, c'est compris ? » ; et arrachant le Scapulaire que porte le
jeune homme, il le jette à son chien. Puis il va lui-même
chercher la chicotte de peau d'éléphant, percée de
deux clous, et fait battre Isidore jusqu'au sang. Les employés chargés
de cette besogne ne veulent d'abord pas obéir, mais ils finissent
par le faire sous la menace du même supplice, tandis que Van Cauter
frappe le martyr à coups de pied. Les témoins au procès
de béatification, en 1913, ont parlé d'au moins deux cents
coups. Après ce supplice, Isidore, inconscient, doit être
porté en prison. Van Cauter lui attache les pieds dans deux anneaux
métalliques fermés avec un cadenas et reliés à
un énorme poids. Le blessé demeurera quatre jours dans cet
endroit, sans soins et sans nourriture.
À ce moment parvient à
Ikili la nouvelle de l'arrivée, par le fleuve Congo, d'un inspecteur
de la Société. Pris de panique, Van Cauter fait transporter
Isidore à Isako, pour le dissimuler, mais celui-ci se laisse glisser
au bord d'un marais, près du chemin qui mène au débarcadère.
C'est là que l'inspecteur Dörpinghaus le trouvera; celui-ci
déclarera lui-même que le corps d'Isidore n'était qu'une
plaie purulente envahie de mouches. Cet homme droit et humain le fait transporter
sur son bateau à Busira pour le faire soigner chez un cousin, mais
il était trop tard et l'infection ne pouvait plus être conjurée.
L'enquête ordonnée devait montrer que le cas de Bakanja était
loin d'être le seul: une véritable persécution contre
les missions catholiques de la part des cadres de la S.A.B. était
en cours. Le mot d'ordre était : empêcher par tous les moyens
les employés africains de porter sur eux un Scapulaire ou un rosaire.
Van Cauter devait finalement, à l'issue d'un procès qui fit
éclater la parfaite innocence du martyr, être condamné
à deux ans et demi de prison.
Mais Bakanja n'avait pu guérir de ses blessures.A la fin juillet 1909, un Père trappiste lui administrait les derniers sacrements. Isidore put exprimer le pardon qu’il accordait généreusement à son meurtrier et assuerer qu’il prierait beaucoup pour lui au ciel. Le 15 août 1909, en la fête de l'Assomption dc la Bieuheureuse Vierge Marie, physiquement épuisé par six mois de souffrances intolérables, Isidore Bakanja expira paisibleme.
Tous les témoins s'accordent
pour dire que Van Cauter avait fait flageller Isidore à mort à
cause de sa qualité de chrétien et en haine des disciples
du Christ. Et c'est le Scapulaire qu'il portait ostensiblement, en signe
de sa consécration à Marie, qui avait exaspéré
cet homme brutal et l'avait décidé à supprimer le
courageux catéchiste.
Isidore Bakanja a été
proclamé Bienheureux par Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II
en avril 1994.
IX/ QUESTIONS PRATIQUES CONCERNANT
LE SCAPULAIRE
1°) On devient membre de la Confrérie
du Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel par la réception du Scapulaire,
qui doit obligatoirement être "imposé" , c'est à dire
placé autour des épaules, en utilisant le rituel prévu
à cet effet.
En cas d'urgence (péril de
mort) et s'il était impossible de trouver un prêtre, un laïc
pourrait imposer, à lui-même ou à un autre, en récitant
une prière à la Sainte Vierge, un scapulaire précédemment
bénit par un prêtre .
2°) Tout prêtre ou diacre peut désormais faire l'imposition du Scapulaire (il n'est plus nécessaire, comme par le passé, d'une autorisation spéciale de l'Ordre des Carmes déchaux). Il faut pour cela utiliser une des formules de bénédiction prévues par le Rituel romain. Certains laïcs, munis des pouvoirs nécessaires donnés par l'Ordre du Carmel, peuvent également l'imposer.
3°) Le Scapulaire du Mont Carmel est composé de deux morceaux de laine brune de forme rectangulaire ou carrée, non tricotés mais tissés, reliés entre eux par deux fils de manière à pouvoir être portés, un morceau sur la poitrine et l'autre sur le dos. L'image de la Sainte Vierge n'est pas nécessaire, mais c'est une pieuse et louable coutume qu'elle y soit attachée.
4°) Le Scapulaire doit être porté de manière moralement continuelle (donc aussi pendant la nuit) ; on peut bien sûr l'enlever pour se laver, sans cesser de bénéficier de la promesse. Il peut être dissimulé sous les vêtements. Il est bénit une fois pour toutes lors de l'imposition. Lorsqu'un Scapulaire est sali ou usé, on peut donc le remplacer sans aucune nouvelle cérémonie de bénédiction ou d'imposition (la bénédiction du premier Scapulaire passe aux suivants).
5°) La médaille du Scapulaire.
Le Pape Saint Pie X a concédé
la faculté de remplacer le Scapulaire de tissu par une médaille,
surtout en raison de la rapide corruption de l'étoffe dans les pays
chauds . Cette concession a été depuis étendue au
monde entier. On peut donc avec la médaille du Scapulaire bénéficier
des trois promesses de la Très Sainte Vierge :
- préservation des flammes
éternelles,
- libération du purgatoire
(privilège sabbatin)
- et protection contre les dangers
de l'âme et du corps.
Il faut toutefois remarquer que la médaille ne peut être imposée. Il est donc indispensable de recevoir, selon les normes prescrites ci-dessus, un premier Scapulaire en tissu : seulement après, on peut le remplacer par la médaille (préalablement bénite avec la formule de bénédiction du Scapulaire, ou par un simple signe de croix) . La médaille doit représenter d'un côté Notre Seigneur montrant son Coeur, de l'autre la Sainte Vierge. On peut porter la médaille du Scapulaire autour du cou ou sur soi d'une autre manière. Si l'on change de médaille, il n'est pas nécessaire que la nouvelle médaille reçoive une bénédiction.
Cependant, il faut insister sur le fait que l'Église préfère le Scapulaire en étoffe, parce que celui-ci représente mieux le vêtement donné par la Sainte Vierge à saint Simon Stock. La concession de la médaille n'est qu'une dispense, et les papes saint Pie X et Benoît XV qui l'ont octroyée, ont ajouté qu'ils désiraient que les fidèles continuent à porter, si possible, le Scapulaire en laine.
On peut d'ailleurs remédier à l'inconvénient de l'usure du tissu, en protégeant le Scapulaire avec une enveloppe en plastique, ou plus simplement en changeant souvent de Scapulaire. Le Scapulaire usé doit être brûlé ou jeté enveloppé, de manière à ne pas risquer d'être profané.
6°) Conditions pour bénéficier des promesses
- Pour la promesse principale, la préservation de l'enfer, il n'y a aucune condition particulière, sinon celle de recevoir le Scapulaire avec une intention droite, et de le porter au moment de la mort (si on l'enlève au malade à l'hôpital, contre sa volonté, il est censé avoir continué à le porter On peut aussi, dans ce cas, demander que le Scapulaire soit accroché à la table de chevet du malade).
Le Scapulaire peut être imposé à des personnes non-catholiques, pour autant que celles-ci en comprennent la signification. On a relevé des cas de conversion miraculeuse de protestants ou même de païens, qui avaient reçu le Scapulaire.
- Pour bénéficier du
"privilège sabbatin" (délivrance du purgatoire par la Sainte
Vierge, le samedi suivant la mort), trois conditions sont en outre requises
:
a) Porter habituellement le Scapulaire.
b) Conserver la chasteté de son état (complète dans le célibat, ou conjugale dans le mariage) ; il faut remarquer que cette obligation n'ajoute rien aux devoirs de tout chrétien en ce qui concerne la chasteté.
c) Réciter quotidiennement le petit Office de la Sainte Vierge. Les prêtres, en imposant le Scapulaire, ont le pouvoir de commuer cette obligation un peu difficile, par exemple en prescrivant à sa place la récitation quotidienne du chapelet. Que les laïcs n'hésitent pas à le leur demander.Certains ont demandé à voir leur obligation consister en l'assistance à la messe tous les jours (30') en l'honneur de Notre Dame du Mont Carmel.
7°) Le port du Scapulaire n'oblige pas sous peine de péché. On peut donc, après l'avoir reçu, cesser de le porter sans commettre aucune faute morale ; mais on ne bénéficie plus alors des promesses. Celui qui reprendrait le Scapulaire après l'avoir abandonné quelque temps, même plusieurs années, n'a pas besoin de se le faire à nouveau imposer.
8°) Il ne paraît pas du
tout judicieux d'imposer le Scapulaire sans avoir expliqué
à la personne concernée de quoi il s'agit, ni s'être
assuré de son intention droite. Il convient au contraire de
lui faire lire quelque document sur le Scapulaire, et si possible d'entourer
la cérémonie d'imposition d'une certaine solennité
(il est souhaitable qu'elle ait lieu dans une église).
9°) Indulgences attachées
au port du Scapulaire
a) Une indulgence partielle (remise
d'une partie des peines que nous devrions souffrir pour chaque péché
commis) est accordée à ceux qui portent pieusement le Scapulaire
ou la médaille, chaque fois qu'ils actualisent leur union avec la
Très Sainte Vierge ou avec Dieu par le Scapulaire en baisant celui-ci,
ou bien en formulant intérieurement un désir, unc inspiration,
une invocation.
b) Une indulgence plénière
(remise de la totalité des peines dues pour nos péchés)
est accordée :
- le jour où l'on reçoit
pour la première fois le Scapulaire
- à la fête de
NotreDame du Mont Carmel le l6 juillet,
- du saint prophète Élie
le 20 juillet,
- de sainte Thérèse
de l'Enfant Jésus le 1er octobre,
- de tous les saints de l'Ordre
du Carmel le 14 novembre
- de sainte Thérèse
de Jésus le 15 octobre,
- de saint Jean de la Groix le 14
décembre,
- de saint Simon Stock le 16 mai.
On peut gagner une indulgence plénière chaque jour à condition de
- se confesser dans la semaine
- communier le jour même
- prier pour le Pape (par exemple
un "Notre-Père" et un « Je vous salue Marie »).
- lire pendant une demi heure
au moins l'écriture sainte
ou réciter, sans interruption, un chapelet dans une église,
en prenant le temps de méditer les mystères.
- exclusion de toute attache au péché,
même véniel (cela veut dire que l'on préférerait
mourir plutôt que de commettre délibérément
un péché véniel),
il faut par ailleurs avoir une intégrité de vie et une pureté de moeurs qui rende dignes de la protection maternelle et des promesses de la Sainte Vierge.
autres précisions sur les indulgences: lire
la constitution promulguée par le pape Paul VI à ce sujet
CONCLUSION
Faut-il dire que le Scapulaire dispense
de porter sa croix chaque jour à la suite de Jésus-Christ,
et de fuir le péché ? Non.
Mais cet habit, qui fait de nous
les serviteurs de la Très Sainte Vierge Marie, sera une source de
grâces qui nous rendront plus faciles les sacrifices et renoncements
qu'exigent la fuite du péché et l'imitation de notre Sauveur,
seul chemin qui conduit au bonheur du ciel.
« Par l’intermédiaire
du Scapulaire, les dévots de la Madone du Carmel expriment leur
volonté de modeler leur existence sur l’exemple de Marie, la Mère,
la Patronne, la Soeur, la Vierge très pure, accueillant avec un
cceur purifié la Parole de Dieu et se dédiant avec zèle
au service des frères… »
Jean-Paul II, Osservatore Romano
du 26 juillet 1988.
N'oublionsjamais la prodigieuse promesse
:
"Quiconque mourra revêtu de
cet habit sera préservé des flammes éternelles".
RITUELS DE BÉNÉDICTION
ET D'IMPOSITION DU SCAPULAIRE DE LA B.V. MARIE DU MONT CARMEL
RITE ALTERNATIF POUR LA BÉNÉDICTION ET L'IMPOSITION DU SCAPULAIRE
Approuvé par la Sacrée Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, le 10 avril 1996.
PRÉLIMINAIRES
La bénédiction et l'imposition
du Scapulaire de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel se fera de
préférence durant une célébration communautaire.
L'imposition du Scapulaire comporte
l'agrégation à une famille religieuse, la Famille du Carmel.
Ont la faculté de bénir et d'imposer le Scapulaire les prêtres,
les diacres et d'autres personnes autorisées.
Pour la bénédiction
et l'imposition on doit utiliser le Scapulaire du Carmel sous sa forme
traditionnelle. II peut être ensuite remplacé par la médaille
spéciale.
La bénédiction et
l'imposition du Scapulaire se font selon les rites et les prières
qui suivent.
La forme commune comprend : le rite
d'ouverture, la lecture de la Parole de Dieu et les intercessions, la prière
de bénédiction et l'imposition du Scapulaire, le rite de
conclusion.
Ce faisant est pleinement exprimé
le sens du Scapulaire pour la vie des fidèles qui le reçoivent.
Il faut que dans l'une et l'autre
formules soit bien exprimé le sens spirituel des grâces unies
au Scapulaire de Notre-Dame du Carmel, ainsi que les engagements qui se
prennent par ce signe de dévotion à la Vierge Marie.
Rite d'ouverture
Près d’une image de la Vierge,
le ministre se tourne vers ceux qui doivent recevoir Ie Scapulaire et les
invite à participer dignement à la célébration
:
Min. Au nom du Père, et du
Fils et du Saint-Esprit.
R. Amen.
Min. Que le Seigneur, qui a revêtu
notre humanité et nous a donné Marie, soit avec vous.
R. Et avec votre esprit.
Le ministre expose brièvement la signification de la bénédiclion et de l'imposition du scapulaire.
Liturgie de la Parole
On peut proclamer une brève lecture de la Parole de Dieu, comme par exemple :
Ep 4, 17.20-24. : « Il vous faut revétir l'homme nouveau ».
Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Éphésiens :
« Frères, je vous le
dis, je vous l'affirme au nom du Seigneur : vous ne devez plus vous conduire
comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur
pensée. Lorsque vous êtes devenus disciples du Christ, ce
n'est pas cela que vous avez appris, si du moins c'est bien lui qu'on vous
a annoncé et enseigné, selon la vérité de Jésus
lui-même. Il s'agit de vous défaire de votre conduite d'autrefois,
de l'homme ancien qui est en vous, corrompu par ses désirs trompeurs.
Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé.
Il vous faut revêtir l'homme nouveau, créé saint et
juste dans la vérité, à l'image de Dieu.
Autres textes :
a) De l'Ancien Testament :
1) Pr 8, 17-21. Moi, j'aime
ceux qui m'aiment.
2) Is 61, 10-11. Il m'a fait
revêtir les vêtements du salut.
3) 2 R 2, 7-13. Élisée
hérite du manteau d'Élie.
4) Ba 5, 1-5. Revêts
la parure de la gloire de Dieu.
5) Ez 16, 8-14. Ta beauté
était parfaite.
b) Du Nouveau Testament :
1) Mc 5, 25-34. La femme
toucha le vêtement de Jésus et fut guérie.
2) Lc 2, 4-8. Marie
emmaillota son fils premier-né.
3) Rm 12, 1-2. Offrez
à Dieu votre personne et votre vie.
4) Ga 4, 4-7. Dieu a
envoyé son Fils, né d'une femme.
5) Ep 6, 10-17. Revêtez
l'équipement de Dieu pour le combat.
Prières
Prions Dieu notre Père, par
l'intercession de la Vierge Marie, pour nos frères et soeurs qui
vont recevoir le Scapulaire :
Seigneur, écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu'ils soient revêtus
du Christ par la grâce de l'Esprit Saint, prions le Seigneur
Seigneur, écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu’il soient fidèles
aux engagements de leur baptême, prions le Seigneur.
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu’il soient fortifiés
dans la foi, l'espérance et la charité, prions le Seigneur.
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu’ils soient des membres vivants
de la famille du Carmel par leur prière, leurs sacrifices et leurs
oeuvres, prions le Seigneur:
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu’ils aiment Marie comme Jésus
l'a aimée, prions le Seigneur:
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu’à l’exemple de Marie,
ils deviennent de vrais disciples du Christ, accueillant sa parole et la
mettant en pratique, prions le Seigneur:
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu'en regardant et en priant
Marie ils apprennent d'elle à contempler le Verbe de Dieu et à
aimer leurs frères avec son propre coeur, prions le Seigneur.
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Pour qu'avec la Vierge très
humble qui nous a ouvert la porte de la vie éternelle, ils soient
admis dans la communauté des saints, prions le Seigneur :
Seigneur écoute-nous, Seigneur,
exauce-nous.
Prière de bénédiction
Le ministre, les mains étendues, prie ainsi :
Père saint, qui aimes à nous faire grandir dans ta charité : par ton Esprit qui a fécondé le sein de la Vierge Marie, tu as voulu revêtir ton Fils unique, Jésus-Christ, d'un corps semblable au nôtre ; accorde à ton fils (à ta fille) qui va endosser avec dévotion le scapulaire de la famille de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel la grâce de revêtir le Seigneur Jésus-Christ dans toutes les circonstances de la vie présente et d'avoir part ainsi à la gloire éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
R. Amen.
Imposition du Scapulaire
Le ministre impose Ie Scapulaire en disant :
Reçois ce scapulaire, qui
te donne d'entrer dans la famille honorée du titre de «Frères
de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel ».
Porte-le comme un signe de la protection
maternelle de la Vierge et de ton engagement à l'imiter et à
la servir.
Que la Mère de Dieu t'aide
à revêtir le Christ.
Qu'il vive en toi pour que tu rendes
gloire à la Trinité en coopérant dans l'Église
au bien des frères.
R. Amen
Le ministre annonce l'agrégation à la famille du Carmel sous forme institutionnelle par ces mots ou d’autres :
En vertu des pouvoirs que j'ai reçus, je t'admets à participer à tous les biens spirituels de l'Ordre du Carmel.
Le ministre explique les devoirs et les engagements qui découlent du port du Scapulaire et conclut avec le rite de bénédiction.
Rite de conclusion
Le ministre bénit avec une formule brève :
Qne la bénédiction
de Dieu tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint-Esprit descende
sur vous et y demeure à jamais.
R. Amen.
Ou bien : Min.
Que le Seigneur nous bénisse,
qu'il nous garde de tout mal et nous conduise à la vie éternelle.
R. Amen.
FORMULE BRÈVE DE BÉNÉDICTION
ET D'IMPOSTTION DU SCAPULAIRE DE NOTRE DAME DU MONT CARMEL
(Extrait du rituel romain de 1953)
Persona recipienda ad Habitum genuflexa, Sacerdos, superpelliceo et stola albi coloris, aut saltem stola, indutus dicat:
- Ostende nobis, Domine, misericordiam
tuam.
- Et salutare tuum da nobis.
- Domine, exaudi orationem meam.
- Et clamor meus ad te veniat.
- Dominus vobiscum
- Et cum spiritu tuo.
Oremus.
Domine Jesu Christe, humani generis
Salvator, hunc habitum, quem propter tuum tuaeque Genetricis Virginis Mariae
de Monte Carmelo amorem servus tuus, (ancilla tua) devote est delaturus
(-a) , dextera tua sancti†fica, ut eadem Genetrice tua intercedente, ab
hoste maligno defensus (-a) in tua gratia usque ad mortem perseveret: Qui
vivis et regnas in saecula saeculorum.
R. Amen.
Traduction :
- Montrez-nous Seigneur, votre Miséricorde.
- Accordez-nous votre salut.
- Seigneur, exaucez ma prière
- Que mon appel parvienne jusqu’à
vous.
- Le Seigneur soit avec vous.
- Et avec votre esprit.
Prions
Seigneur Jésus-Christ, Sauveur
du gere humain, daignez de votre main droite sanctifier† cet habit que
vos serviteurs et servantes, pénétrés d’amour pour
vous et votre Sainte Mère, la Vierge Marie, porteront avec dévotion.
Ainsi par l’intercession de Votre Très Sainte Mère, nous
serons défendus contre l’esprit malin et persévèrereront
dans votre grâce jusqu’à la mort.Ô vous qui régnez
pour les siècles de siècles.
R. Amen.
Deinde aspergatur Habitum aqua benedicta, et postea illum imponat personae vel personis (cuilibet separatim) dicens :
Accipe hunc habitum benedictum precans
sanctissimam Virginem, ut eius meritis illum perferas sine macula, et te
ab omni adversitate defendat, atque ad vitam perdùcat aeternam.
R. Amen.
Recevez cet habit en priant la Très
Sainte Vierge qu'elle vous obtienne par ses mérites de le porter
en vous gardant de toute tâche.
Qu'elle vous défende contre
toute adversité et vous conduise à la vie éternelle.
R. Amen.
Postea subjungat:
Ego, ex potestate mihi concessa,
recipio te (vos) ad participationem omnium bonorum spiritualium, quae,
cooperante misericordia Jesu Christi, a Religiosis de Monte Carmelo peraguntur.
In nomine Patris, et Filii, † et
Spiritus Sancti.
R. Amen.
En,vertu du pouvoir que j’ai reçu,
moi, je vous admets à la participation de tous les biens spirituels,
que les religieux du Mont-Carmel accomplissent avec la coopération
de la miséricorde de Jésus-Christ.
Au nom du Père, du Fils†
et du Saint Esprit.
R. Amen.
Bene†dicat te (vos) Conditor caeli
et terrae, Deus omnipotens, qui te (vos) cooptare dignatus est in Confraternitatem
beatae Mariae Virginis de Monte Carmelo: quam exoramus, ut in hora obitus
tui (vestri) conterat caput serpentis antiqui, atque palmam et coronam
sempiternae hereditatis tandem consequaris (consequamini). Per Christum
Dominum nostrum.
R. Amen.
Traduction :
Qu'il daigne vous bénir†,
le Créateur du ciel et de la terre, le Dieu tout-puissant qui a
daigné vous admettre dans la Confraternité de la Bienheureuse
Vierge Marie du Mont-Carmel. C'est elle que nous supplions pour qu'à
l'heure de votre mort, elle écrase la tête du vieux serpent,
de sorte que vous receviez la palme et la couronne de l’héritage
éternel par le Christ Notre Seigneur.
R. Amen.
Aspergatur persona aqua benedicta.
Si plures simul recipiendi sint,
mutetur numerus.
Si Habitus solummodo benedicendus
sit, tunc benedictio incipit a R. Ostende
Et concluditur cum Oratione Domine
Jesu Christe.
Jean-Paul II révèle
qu'il porte le scapulaire
Le pape Jean-Paul II a révélé,
dans son message pour les 750 ans de cette dévotion mariale du scapulaire
du mont carmel, qu'il porte lui-même ce scapulaire de la Vierge du
Carmel.
A cette occasion en effet, Jean-Paul
II a adressé un message en date du 25 mars 2001, publié mercredi
28 mars 2001, par la Salle de presse du Saint-Siège, aux PP. Joseph
Chalmers et Camilo Maccise, respectivement Prieur général
de l'Ordre des frères de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel
(O. Carm.) et Préposé général de l'Ordre des
frères déchaux de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel
(O.C.D.).
Le pape a expliqué que
le scapulaire signifie deux vérités pour toute personne qui
le porte:
N°1 la
"protection continuelle" de la Vierge,
N°2
et la volonté de donner à sa vie chrétienne une "orientation
permanente faite de prière et de vie intérieure".
Le Pape et le scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel
Le port du scapulaire de Notre-Dame
du Carmel, affirme Jean-Paul II, signifie aussi « un
style de vie chrétienne
tissée de prière et de vie intérieure ».
« Je salue avec affection
la Famille carmélitaine, venue ici avec un important groupe de
pèlerins provenant de
différents pays à l’occasion du rassemblement commémorant
le
750ème anniversaire du
don du scapulaire », rappelait le pape.
C’est en effet en 1251 que le carme anglais Simon Stock a, dans une vision mariale, eu la confirmation que des grâces spéciales étaient accordées aux personnes qui fortifiaient leur dévotion mariale par le port du scapulaire.
Le pape citait sa lettre du 25
mars dernier aux Supérieurs généraux de l’Ordre des
Carmes et des Carmes déchaux, soulignant que le scapulaire est essentiellement
un «vêtement qui évoque d’une part, la protection continuelle
de la Vierge Marie en cette vie et dans le passage à la plénitude
de la gloire éternelle ; de l’autre, la conscience que la dévotion
envers elle doit constituer un “uniforme”, c’est-à-dire un style
de vie chrétienne, tissée de prière et de vie intérieure.
Je fais le vœu que cet anniversaire
soit pour chacun de
vous une occasion de conversion
personnelle, de renouveau communautaire, en
répondant toujours à
la grâce divine, qui nous fortifie sur le chemin de la sainteté
».
Le pape évoquait le «
patrimoine marial du Carmel ». « Cet événement
heureux ne
concerne pas seulement les personnes
dévotes à la Vierge du Carmel, mais toute
l’Eglise, du fait que le riche
patrimoine marial du Carmel est devenu, avec le temps, et
aussi grâce à la
diffusion du scapulaire, un trésor pour tout le peuple de Dieu.
Puisez
constamment à cet admirable
patrimoine spirituel, pour être chaque jour des témoins
crédibles du Christ et
de son Evangile ».
Dans cette même lettre au P. Joseph Chalmers et au P. Camilo Macise, le pape Jean-Paul II révélait qu’il portait lui-même le scapulaire « sur le cœur » depuis de nombreuses années.
« Pour l’amour que je nourris
envers notre commune mère céleste, dont la protection est
pour moi une expérience
continuelle, je souhaite que cette année mariale aide tous les
religieux et religieuses du Carmel
et les pieux fidèles qui ont pour elle une vénération
filiale, à grandir dans
son amour et à irradier dans le monde la présence de cette
femme
du silence et de la prière
».
Le pape les invitait à
fortifier la signification du port de ce « vêtement »
par « la pratique
fréquente des sacrements
et l’exercice concret des œuvres de charité ». Ainsi le
scapulaire devient le «
signe de l’alliance » et de la « communion réciproque
» entre Marie et les fidèles, en somme, une façon concrète
de traduire les paroles de Jésus en Croix à Jean, en lui
confiant sa Mère, et « notre Mère spirituelle »,
disait Jean-Paul II
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Vous pouvez vous procurer un Scapulaire
auprès des monastères du Carmel ou en écrivant à
:
© Editions Traditions Monastiques
- 2001 [seule une copie privée est autorisée, tout usage
commercial sera poursuivi]
21150 Flavigny-sur Ozerain
France
Fax : (33) 03 80 96 25 29
ISBN : 2-8 7810-018-2
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