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Saint Bernard de Clairvaux
Fleurs extraites de ses écrits
FLEURS OU PENSÉES EXTRAIT DES OEUVRES DE SAINT BERNARD.
Tome IV, p. 628-646

 

1. La chasteté est en péril au sein des délices, l'humilité, au comble des richesses, la piété, dans le torrent des affaires, la vérité, dans les conversations sans fin et la charité, au milieu de ce siècle pervers (De Conver. ad. cler. n. 37).

2. Rien de plus précieux que le temps; mais, hélas! rien n'est aujourd'hui regardé comme plus vil (Tr. de cont. Man. ad cler. n. 55.)

3. Les jours de salut s'écoulent, et personne n'y songe : personne ne se reproche d'avoir laissé perdre des moments qui ne se représenteront jamais (Ibid).

4. Il n'y a rien de si dur, qui ne cède a plus dur que soi (IV. de Consid. c. III. n. 8). Aussi n'y a-t-il point d'habitude qui ne puisse triompher d'une autre.

5. Imputez-vous tout ce qua vous souffrez de celui qui ne peut rien vous faire sans vous (de Con. IV, n. 9).

6. Ce n'est pas de la tête du scorpion, mais de sa queue, où se tâche son dard, qu'il faut se défier ( IV. de Consid. IV. n. 9).

7. Que vous sert-il d'être sage, si vous ne l'êtes point pour vous (Ibd). 8. On manque de tout, quand on se flatte de tout posséder (II, de Consid. VII. 14).

9. Un homme insensé sur le trône, n'est qu'un singe sur le haut d'un toit (Ibidem.).

10. Tenez-vous dans un juste milieu, si vous ne voulez point excéder la mesure (Ibidem. X. 19).

11. Sur un homme qu'elle prend au dépourvu, la prospérité      fait l'effet du feu sur la cire, ou des rayons du soleil sur la neige (Ibid, XII. 21).

12. Il n'est pas  difficile d'être humble dans une basse condition, mais l'être au comble des honneurs, c'est faire preuve d'une grande et rare vertu (IV. Hom. sup. miss. 9).

13. Il n'y a pas de misère plus misérable qu'une fausse joie (Tract. de Lib. Arb. n. 14).

14. Nous sommes convaincus d'avoir voulu une chose, lorsqu'elle ne serait point arrivée, si nous ne l'avions point voulue (Ibidem).

15. Un esprit répandu au dehors, ne sent pas le mal qui le ronge au dedans (de Con. ad cler. IV. n. 15).

16. Si on fuit la persécution, ce n'est pas la faute de celui qui fuit, mais de celui qui persécute (Epist. I).

17. La volonté est réputée pour le fait, là où le fait exclut toute nécessité (Tract. ad Hug).

18. Nul ne mérite plus notre colère, qu'un ennemi qui feint d'être notre ami (De Conv. ad Hug).

19. Ceux qui placent leur trésor dans le ciel, n'ont rien à craindre des voleurs (Ibid. 41).

20. Quiconque ne plait point à Dieu, est incapable de se le rendre favorable (Ibid. 32.)

21. La négligence des évêques, est la mère de l'insolence des clercs (Epis. CLII).

22. On doit faire le bon plaisir de ses amis, mais non pas au point de leur donner la mort (Epist. CCXV).

23. Dès que l'eau d'un fleuve cesse de couler, elle se corrompt (Serm. I. de quadra).

24. Toutes les choses du monde ont une fin, et leur fin n'a pas de fin (Serm. IX. in Cant).

25. Vous donnez à votre parole un grand poids, si vous commencez par être convaincu vous-même de ce dont vous voulez convaincre les autres (Serm. LXV. n. 3).

26. J'aime à entendre une prédication qui ne cherche point à se faire applaudir, ruais à me faire gémir (Ibid).

27. La voix de la tourterelle n'est point douce, mais ce qu'elle dit est doux (Ibid).

28. Bon gré, malgré, le Jébuséen habite dans vos frontières; on peut le subjuger, mais l'exterminer, jamais (Serm. LVII, in Cant. n. 10).

29. C'est peu de couper une fois, il faut tailler souvent, toujours (Ibid), parce que les vices repoussent constamment.

30. Le vice et la vertu ne peuvent pousser ensemble, il faut couper la cupidité, pour donner de la force à la vertu (Ibid.)

31. Retranchez le superflu, le salutaire pousse. Tout ce que vous retranchez à la cupidité profite à l'utilité (Ibid).

32. Un pasteur qui est instruit, mais qui n'est pas bon, nourrit moins par l'abondance de sa science, qu'il ne nuit par la stérilité de sa vie (Serm. LXXVI. in Cant. n. 18).

33. Quelquefois, l'ambition, au comble de ses voeux, nuit moins que lorsqu'elle est déçue (Epist. CXXVI), parce que alors, elle recourt aux moyens violents.

34. C'est en vain qu'on entreprend de lire, ou qu'on veut entendre un poème d'amour, quand on ne tonnait point l'amour (Serm. LXXIX. in Cant. n. 1).

35. Un coeur de glace ne peut comprendre une parole de feu (Ibid) ; de même que celui qui ne sait pas le grec ne comprend point en grec.

36. La renommée ne peut attribuer à la vertu ce que la conscience taxe de vice (Serm. LXXI. n. 2).

37. La vertu se contente de la candeur de la conscience, quoiqu'elle ne soit pas accompagnée de la bonne odeur d'une bonne réputation (Ibid).

38. Il y a bien des choses que vous dédaignez dans l'oisiveté, et que vous mangez avec appétit après le travail (Epist. I. n. 11), car le meilleur assaisonnement, c'est la faim.

39. L'ennemi est plus ardent à nous passer l'épée dans les reins, que ferme à nous résister en face (Ibid. n. 12).

40. Faire mal, quel que soit celui qui l'ordonne, ce n'est point obéir, c'est désobéir (Epist. VI. n. 3), à Dieu.

41. Ce que chacun préfère à tout, voilà quel est son Dieu (Tract. de Cont. num. ad cler. V. 17).

42. Il y en a beaucoup qui ne courraient pas avec tant d'ardeur après les honneurs, s'ils sentaient que ce sont en même temps des charges (Trac. de off. Epist. VI. 17).

43. Plaise à Dieu que nos modernes Noés nous laissent au moins de quoi nous couvrir (Ibid. n. 29. VIII), tant on pèche maintenant, ouvertement et sans pudeur.

44. N'avoir pas de hautes pensées de soi en haut lieu n'est pas chose facile.

45. Si vous aimez mieux être grand que bon, ne comptez point sur le prix, mais sur le précipice (Epist. XXII. ad Ardul).

46. C'est folie de déposer un trésor là où on ne pourra point le reprendre quand on voudra (Tract. de Off. Epis. V).

47. C'est l'épreuve qui montre la foi de chacun (Ibid. IV.)

48. Si on nous a ordonné d'aimer notre prochain comme nous-mêmes, c'est pour nous apprendre à nous aimer d'abord (Ibid. IV. 10).

49. Ce qui fait une bonne conscience, c'est de se repentir, et de s'abstenir du mal (Ibid. IV).

50. Les médecins se servent du même feu pour amputer un membre à un roi qu'à un sujet (Ibid. 11).

51. C'est le propre d'un bon pasteur de ne point chercher, mais de sacrifier ses intérêts (IV. de Consi. 11).

52. Dépenser sans nécessité et sans utilité, ce n'est point dépenser, mais dissiper (III de Consid. IV).

53, Quand tu appartiens à tout le monde, sois donc au moins un de ceux à qui tu appartiens (I de Consid. V. 6).

54. L'amour parait souvent insensé, mais c'est à ceux qui ne connaissent point l'amour (Prof. in bib. de Consid).

55. La mesure, pour aimer Dieu, est de l'aimer sans mesure (Tract. de Dil. Deo. I. n. VI).

56. Je n'approuve point un savant qui ne sait point la manière de voir (Serm. XXX VI. 3).

57. Il y en a qui veulent savoir seulement pour savoir; c'est curiosité.

58. Il y en a qui veillent savoir pour se faire connaître ; c'est vanité.

59. Il y en a qui veulent savoir, pour vendre leur savoir, c'est un commerce honteux.

60. Il y a en a qui veulent savoir pour s'édifier; c'est de la prudence (Serm. XXXVI, 3).

61. Prendre de la nourriture et ne point la digérer, c'est une chose pernicieuse pour celui qui le fait (Ibid. 4)

62. Celui dont la lumière de la discrétion n'éclaire point la course, ne court point, il se précipite (Serm. in crum Icis).

63. Il est impossible que celui qui plaît aux bons et. déplaît aux méchants, ne soit pas bon (Epist. CXLVIII).

64. I1 n'est pas sûr de dormir près d’un serpent. (Epist. CCXLI).

65. Il peut arriver à la véritable amitié de faire entendre des reproches; des flatteries, jamais (Epist. CCXLII).

66. Mieux vaut qu'un homme périsse que l'unité (Episi. CII). Il faut expulser celui qui trouble la concorde.

67. Le seul cas où il ne soit pas permis d'obéir à nos parents, c'est quand Dieu lui-même est en cause (Epist. CXI).

68. Quand une fois on a goûté à l'esprit , la chair ne peut plus causer que du dégoût (Ibid).

69. Le coeur de l’homme ne se ne se rassasie pas plus d'or que son corps d'air (de Cons. Ad. cler).

70. Le fait de l’orgueil, c’est la privation de la grâce (Serm. LIV in cant).

71. Nous sommes toujours sous l'oeil qui voit tout, bien qu'il ne soit vu de personne (Serm. LV. in Cant).

72. Un homme de bien ne se laisse prendre qu'à la feinte du bien (Serm. LXVI in Cant.)

73. Il faut prendre les hérétiques, non par la force des armes, mais par celle des arguments (Serm. LXIV in Cant.) Voir les notes au même endroit.

74. La lumière est agréable à l’homme, surtout quand il sort des ténèbres (Serm. LIV, in Cant.)

75. La science sans la charité, enfle; la charité, sans la science, erre (Serm. LXIX. In cant).

76. Le jour montre ce que; la nuit avait laissé dans les ténèbres (Serm. LXXV. In Cant.)

77. Mieux vaut le scandale que l’abandon de la vérité (Epist LXXVIII)

78 Quiconque n’a d’autre maître que soi, est disciple d’un sot (Epist. LXXXVIII).

79. On ne saurait juger de la même manière deux conduites qui, pour être semblables dans leurs résultats, ne le sont nullement dans leurs motifs (Epist. LXXXIV).

80. Rien de moins glorieux que d'être trouvé avide de gloire (Epis. CVI)

81. Quand on aspire à de grandes choses, les petites nous semblent moins agréables (Epist. CLIII).

82. Quiconque ne court pas, ne saurait atteindre celui qui court (Episi. CCLIV. 4).

83. Ne point aspirer à monter, c'est descendre (Ibid.)

84. On ne fait jamais bien, ce qu'on fait malgré soi (Épis. CCLVIII).

85. Il faut être grand pour tomber dans l'adversité sans tomber de la sagesse (II de Consid. XII).

86. Le chien défend le foin quoiqu'il n'en mange point (Epist. CCCXII n. 1).

87. Si vous êtes sage, vous serez -une vasque plutôt qu'un tuyau (Ser. XVIII. 3), c'est-à-dire, vous ne donnerez aux autres que quand vous serez plein vous-même.

88. Ce qui montre la différence d'un pasteur d'avec un mercenaire, c'est la persécution (De Conv. ad cler. XXII).

89. L'ignominie de la croix n'est point. désagréable à celui qui n'est point ingrat envers le Crucifié (Serm. XXV. n. 8).

90. Être toujours avec une femme et. ne point pécher avec elle, c'est plus que ressusciter un mort (Serm. LXV. n. 4).

91. Un maître familier nourrit titi serviteur insensé. (Serm. cont. vit. ingr. )

92. C'est un acte de clémence en Dieu, de refuser aux ingrats ce qu'ils demandent (Ibid.); (c'est ne leur point donner l'occasion de pécher par ingratitude).

93. Il est facile de nager quand on nous soutient le menton (Serm. XII. in Cant. 8).

94. Dieu nous charge, quand il nous décharge ; et il nous charge de ses bienfaits, quand il nous décharge de nos péchés (Serm. XV. in psal. qui habitat. 1).

95. Efforçons-nous de plaire à tous en tout, mais par-dessus tout à celui qui est plus que tout (Ibid. n. 4).

96. C'est une vaine excuse que de dire qu'on a obéi aux hommes, si on a désobéi à Dieu (Epist. VII. 8).

97. Qui croira la muraille qui prétend enfanter le rayon de soleil qu'elle laisse entrer par la fenêtre (Serm. III. in Cant. 5)?

98. La beauté d'une peinture ou d'une créature, ne fait point la louange du pinceau (Ibid. n. 6. et Serm. XVII. de diver).

99. C'est avoir du goût que de trouver aux choses le goût quelles ont.

100. Il n'y a pas plus grande démangeaison pour l'œil que l'envie (Serm. de Verb. Isa. n. 10.)

101. fous naissons sur la terre, nous mourons sur la terre et nous retournons dans la terre, d'où nous sommes sortis (Serm. s. Mart n. 1.)

102. Ne point donner aux pauvres ce qui appartient aux pauvres, c'est un crime égal au sacrilège (Tract. de conf. num ad cler. n. 21).

103. Si vous occupez un poste plus élevé, il n'en est pas plus sùr (Epis. CCXXXVII).

104. De même que ce qui plaît n'est pas toujours permis, de même ce qui est permis n'est pas toujours à propos (Epist. XXV. 2).

105. Celui dont la vie est méprisée, n'a plus à s'attendre qu'à voir sa prédication égaiement méprisée (Serm. I, pas. n. 10).

106. On ne se repent guère d'une chute, quand on demeure encore sur un terrain glissant (Serm. 1. in fas. 16).

107. L'indice de la vraie componction se trouve dans l'éloignement des occasions (Ibid.)

108. C'est une triste pauvreté que le manque de mérite, et de trompeuses richesses que la présomption qui fait croire qu'on en a (Serm. LXVl. in Cant. 6).

109. On n'est point excusable d'être ignorant, quand on fait profes3ion d'instruire les enfants (Tract. de Con. in. nain. ad Cler. v. 15).

110. C'est se montrer indigne de. lait et de laine, que de ne vouloir point faire paître les brebis (Ibid. 20).

111 Malheur à toi, ecclésiastique ! la mort est dans la bonne chère, la mort est dans les délices (Ibid. 20). (Car tu manges ainsi les péchés du peuple.)

112. Malheur à ceux qui, vivant dans la chair, ne sauraient plaire à Dieu et présument pouvoir se le rendre propice (De Conv. ad Cler).

113. Le zèle sans la science nuit là même où il s'empresse de rendre service. (Ibid. 38).

114. Tout ce qui n'est pas Dieu ne saurait suffire à une âme qui a soif de Dieu. (De Cont. nud. 33).

115. Sauter sans regarder, c'est tomber avant de tomber. (Ibid. 26).

116. Un malade qui ne sent plus son mal est bien mal. (I de Consid. 1).

117. L'homme qui fuit le travail ne fait point ce pour quoi il est né. De cont. ad Cler. 29).

118. C'est le propre du sage de s'en rapporter plus au jugement des autres, dans les choses douteuses, qu'au sien. (Epis. LXXXII, 1).

119. Je me passerai volontiers d'un bien spirituel, si grand qu'il soit. si je ne puis me le procurer qu'au prix d'un scandale. (Epis. LXXXII).

120. Ce qui est dans l'ordre d'une façon aussi belle que salutaire, c'est que vous portiez, le premier, le fardeau que vous voulez faire porter aux autres. (Epis. CCXXII, 3).

121. La parole que les œuvres accompagnent est forte, mais ce qui assure à la parole et aux oeuvres la grâce et l'efficacité, c'est la prière (Ibid).

123. Un faux catholique est plus nuisible qu'un hérétique déclaré. (Serm. LXV, in cant. 4).

123. Ce n'est pas un échange sans profit lorsque, se trouvant maître de tout, on renonce à tout. (Tract. de Cont. Mund. ad Cler. I)).

124. C'est plus la concupiscence que la substance du monde qui nuit. (Ibid.)

125. Ce qui fait surtout qu'on doit fuir les richesses, c'est qu'on ne peut qu'à grand'peine et, pour ainsi dire, jamais les posséder, sans s'y attacher. (Ibid).

126. Le cœur de l'homme s'attache facilement à ce qu'il voit tous les jours. (Ibid.)

127. Celui qui se propose de tout quitter doit se compter au nombre des choses à quitter.

128. Le véritable amour a sa récompense dans ce qu'il aime. (Tract. de dilig. Deo, n. 17).

129. Qu'un simple sujet fasse fausse route, il se perd seul ; mais que ce soit un prince , il entraîne beaucoup d'autres à sa suite. (Épis. CXVII).

130. La vraie joie est celle qui vient du Créateur, non de la créature. (Epis. CXIV).

131. Un homme vicieux n'a point horreur des vicieux. (1. de Cons. x).

132. Là où lotit le monde sent mauvais, la mauvaise odeur de l'un ne se fait point remarquer. (Ibid).

133 Les honneurs charment ceux qui ne font que les considérer; mais ce sont des fardeaux qui effraient ceux qui les pèsent. ;Tract. de Of'. et Mor. Epis. VII).

134. La vraie charité n'est point sans    sa récompense, et pourtant elle n'est point mercenaire. (Tract. de Dili. Deo 17).

135. Celui qui garde son corps garde un bon castel. (Sema. II, de Ass. n. 2). Proverbe vulgaire.

136. II n'y a que les malheureux qui n'aient point d'envieux. (Serm. V, de Verb. Is.)

137. Maudit celui qui gâte lui-même son propre sort. (Lib de Consid. et Serm. de sept. partibus).

138. C'est tendre la main au séducteur que de ne point la tendre au précepteur. (Serm. LXXVII, in Cant.).

139. Quiconque envoie paître ses brebis sans gardien est le pasteur des loups non des brebis. (Ibid. n. 6).

140. La vie du pauvre, est répandue dans les rues qu- parcourent les riches. (IV, de Consid. II).

141. L'ambition est la croix des ambitieux ; elle tourmente tout le monde, et plaît â tout le monde. (III, de Consid. I).

142. Dans la bouche d'un homme du monde, des plaisanteries sont des plaisanteries, dans la bouche d'un piètre ce sont des blasphèmes. (Lib. n, de Consid. 15).

143. Une âme vaine imprime, la marque de sa vanité au corps. (Apol. ad Guil. IX).

144. La mollesse dans les vêtements indique la mollesse de l'âme. (Ibid.)

145. L'Église brille dans ses murailles et gèle dans ses pauvres. (Apol ad. Guil. 11).

146. C'est aux frais des pauvres qu'on flatte le,a yeux des riches. (Ibid.)

147. Je crains plus la dent du loup que la houlette du berger. (Tract. de Vit. et Off. Epis. 35).

148. Hippocrate enseigne l'art de sauver son âme en ce monde, et le Christ, celui de la perdre. (Serm. XXXI, in Cant.).

149. Le plaisir du goût auquel on sacrifie tant de nos jours s'exerce dans un espace qui n'est pas large de deux doigts. (de Cons. ad     Cler. n. 13).

150. L'amour insatiable des richesses tourmente bien plus l'âme par le désir, qu'il ne la rafraîchit par l'usage. (Ibid. 14).

151. Les richesses ne servent à peu près qu'à ceux qui ne les ont pas; les riches n'en ont guère que le nom et les ennuis. (Ibid.)

152. Le démon ne tend guère d'embûches sérieuses qu'à la persévérance, parce qu'il sait que c'est l'unique vertu qui doit être couronnée. (Epist. XXIV).

153. La garde de la langue est toujours utile, toutefois elle ne doit point exclure l'affabilité (IV, de Consid. VI, 23).

154. Partout il faut mettre un frein à la langue toujours prête à parler, mais il le faut surtout à table. (Ibid.)

155. Voilà l'extérieur qu'il convient d'avoir : des manières réservées, un visage serein, un langage sérieux. (Ibid).

156. Quand ou est assis sue le trône, on n'a plus que faire des degrés qui y mènent. (V, de Consid. 22).

157. Lequel des deux est pire de médire on d'écouter médire ? C'est ce que je n'userais décider. ( II, de Consid. II. 12).

158. La prudence suspend son jugement quand elle délibère. (Serm. de s. Magd. n. 1).

159. Une tristesse religieuse pleure ses péchés ou les péchés d'autrui. (Ibid. 2).

160. Reconnais, ô homme, l'estime que Dieu fait de toi, par ce qu'il est devenu pour toi. (Serm. I, de Epiph.)

161. C'est le comble de la démence d'être effronté pour le mal, et honteux pour la pénitence ; de courir tête baissée au devant des blessures, et de n'oser recourir au remède de son mal. (Serm. in Circum).

162. Pour conserver son humilité, une piété qui vient de Dieu a coutume de procéder ainsi : plus elle fait de progrès, moins elle croit en faire. (Serm. XV, de Div. 4).

163. Voici deux choses qui plaisent également à Dieu, un pécheur contrit et un juste dévot. Et rien ne lui dél1ait davantage qu'un juste ingrat et un pécheur tranquille dans son péché. (Serm. de Div. 4).

164. Celui qui se porte bien ne sent pas le mal d'un autre, non plus que l'homme rassasié ne ressent les tourments du famélique. (Tract. de Grad. hun. n. 6).

165. C'est un belle chose que l'humilité, puisque l'orgueil même en emprunte le manteau, de peur de paraître trop laid. (Ibid. n. 47).

166. C'est une triste victoire que de vaincre un homme et d'être vaincu en même temps par le vice. (Exhi. ad mili. n. 2).

167. C'est dans toutes sortes de détours que s'égarent les impies qui cherchent, par un mouvement naturel, à satisfaire leur appétit, et négligent, comme des insensés, les moyens d'arriver à leurs fins. (de Dilig. Deo. n. 19).

168. Celui qui aime Dieu n'a pas besoin d'être excité à le faire par l'appât d'une récompense qui n'est pas Dieu lui-même. Autrement ce ne serait point Dieu qu'il aimerait, mais la récompense. (Ibid. 17).

169. Naturellement tout le monde aspire au souverain bien. Voulez-vous y arriver? Commencez par viser plus haut : (Tract. de Cont. mund. ad Cler. 33). Car si vous visez plus bas, vous n'atteindrez jamais au but.

170. La route qui conduit au souverain bien est étroite et presque impraticable; il vous sera plus facile de la parcourir si vous méprises, que si vous acquérez tout. (Ibid. 33).

171. C'est un échange malheureux et d'une folie extrême, que de laisser le travail avec les hommes pour le feu de l'enfer avec les démons. (Ibid. 28).
 

source: http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome02/index.htm
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