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Actes des Apôtres

Introduction


On a donné le nom d'Actes des Apôtres à des Mémoires divinement inspirés sur l'établissement de l'Eglise et sur ses premiers développements parmi les Juifs et parmi les Gentils. Ce titre, qui paraît aussi ancien que l'ouvrage, le caractérise parfaitement. L'auteur y rapporte tout ce qu'il a vu ou appris sur ce sujet d'intéressant pour les chrétiens. C'est moins une histoire proprement dite qu'une suite de récits, ayant pour objet les travaux des Apôtres (surtout ceux de saint Pierre et de saint Paul), et pour but l'affermissement des âmes dans la foi et leur progrès dans la ferveur.

Par leur objet, les Actes des Apôtres complètent les Evangiles ; ils en sont la suite et le couronnement. C'est pourquoi saint Luc les donne pour la seconde partie de son principal écrit. De plus, ils confirment l'histoire évangélique en rappelant le souvenir des mystères principaux du Sauveur, en constatant l'accomplissement de ses prophéties et le fruit merveilleux de son œuvre. Si l'Evangile disparaissait, il serait facile, à l'aide des Actes, de le reconstruire, au moins en substance ; et, sans ce livre, l'œuvre des évangélistes serait inachevée.

Pour la composition, on trouve dans les Actes la même simplicité et la même brièveté que dans l'Evangile. On y remarque aussi la même absence de dates. Nulle époque n'est indiquée, même pour les faits principaux, et on n'en saurait fixer aucune que par approximation. Celle de l'Ascension, qui sert de point de départ, n'est pas mieux déterminée que les autres : le sentiment des auteurs oscille de l'an 29 à l'an 33. Il est vrai que nul écart ne saurait aller au-delà de cinq ou six années. On convient, d'ailleurs, que l'auteur suit en général l'ordre des temps, que les faits qu'il rapporte se sont passés sous quatre empereurs, Tibère (33-37), Caligula (37-41), Claude (41-54), Néron ; et que la durée totale du récit est d'une trentaine d'années.

Les Actes sont la meilleure introduction aux Epîtres des Apôtres, à celles de saint Paul en particulier. Nous n'avons guère d'autre document de cette époque sur les faits, les lieux, les personnes et les circonstances au milieu desquelles elles furent écrites. C'en est aussi le plus sûr commentaire. Sans les renseignements que ce livre fournit, bien des passages des Epîtres resteraient obscurs et donneraient lieu à des discussions de toutes sortes. On aurait peine à s'expliquer le caractère de saint Paul, les persécutions qu'il a souffertes, ses controverses, ses apologies, ses voyages, etc.

L'auteur ne se nomme nulle part ; mais, dès le début, il se donne pour évangéliste. On voit, au milieu de son récit, qu'il est un des disciples et des compagnons de saint Paul, et la tradition nous fait connaître son nom. C'est sans raison et contrairement à tous les témoignages que certains critiques ont donné cet ouvrage pour une compilation ou une juxtaposition d'écrits de provenances diverses. Dès le temps de saint Irénée, on l'attribuait tout entier à saint Luc, quoiqu'il eût la même étendue et la même forme qu'aujourd'hui ; et nous verrons que l'unité du livre atteste celle de son origine.

Il est probable qu'en faisant ses recherches sur la vie du Sauveur, saint Luc eut soin de recueillir tout ce qui lui fut communiqué d'intéressant sur les premiers disciples. Outre les notes qu'on avait dû prendre et garder sur certains faits, par exemple, les délibération du Sanhédrin au sujet des Apôtres, les premiers discours de saint Pierre, le jugement et le supplice de saint Etienne, outre certains documents officiels, comme la lettre synodale du Concile de Jérusalem, cet auteur fut à même de consulter et d'entendre les témoins les plus compétents : saint Paul, avec lequel il passa seize années entières et dont il avait les Epîtres entre les mains, saint Pierre, qu'il eut plusieurs fois l'occasion de voir, saint Jacques le Mineur, auprès duquel il séjourna à Jérusalem, saint Philippe, qu'il visita en passant à Césarée et qu’il entretint à loisir dans les deux premières années de la captivité de son Maître, saint Marc à Rome, et une foule de disciples dont on ignore les noms. Pour les faits qui remplissent les douze derniers chapitres, il n'avait qu’à se rappeler ses propres souvenirs ; car après avoir quitté son pays pour s'attacher à saint Paul, il ne s'en est presque jamais séparé : d'Antioche il l'a suivi à Troade, à Philippes, à Milet, à Césarée, à Jérusalem et enfin à Rome.

C'est dans cette dernière ville, probablement, que saint Luc acheva sa rédaction. Il avait pu commencer son travail auparavant, prendre des notes à mesure qu'il voyait les faits se succéder ; mais tout porte à croire qu'il termina son écrit dans l'intervalle qui séparer la publication du troisième Evangile des derniers faits rapportés dans les Actes, c'est-à-dire entre l'an 58 et l'an 63, trente ans au plus après la mort de Jésus-Christ, huit ou dix ans avant la ruine de Jérusalem. Ainsi s'expliquent la précision, la vivacité, la fraîcheur de souvenir qu'on remarque dans ses derniers récits, par exemple, la comparution de l'Apôtre devant Agrippa, son voyage sur mer, sa rencontre avec les chrétiens de Rome sur la voie Appienne, sa première conférence avec les Juifs de cette ville. Au moins, le livre fut-il achevé avant la ruine de Jérusalem, qui est toujours supposée debout, et avant le martyr de l'Apôtre dont l'auteur ne fait aucune mention, qu'il ne fait pas même ressentir. Bien plus, si l'on compare ce que saint Paul dit aux anciens d'Ephèse, qu'ils ne doivent plus le revoir, avec les assurances qu'il donne aux Philippiens et à Philémon, on est porté à croire que l'écrit de saint Luc a été publié avant la fin de la première captivité ; car s'il l'avait été plus tard, il est probable que l'auteur n'aurait pas manqué d'écarter toute prévision funeste, en avertissant le lecteur que l'Apôtre avait recouvré sa liberté et que ses disciples de Philippes et de Colosses avaient vu se réaliser les espérances qu'il leur donnait du fond de sa prison.

Si l'on trouve dans les Actes quelques indications géographiques c'est sur Jérusalem et la Palestine. On n'y voit aucune particularité sur l'Italie, ni sur le séjour que saint Paul a fait à Rome. C'est une raison de penser que l'auteur destinait son écrit particulièrement aux fidèles de cette ville et aux chrétiens d'Europe convertis par son Maître.

La tradition a toujours attribué les Actes des Apôtres à saint Luc.

On trouve, dans toutes les Introductions à la sainte Ecriture, les témoignages les plus convaincants de la foi de l'Eglise à cet égard : ― le Canon de Muratori (160-170), qui place ce livre à la suite des Evangiles : ― la Version italique et la Version syriaque, dont les Actes ont toujours fait partie ; ― des citations des auteurs les plus graves et des Pères les plus anciens, depuis saint Augustin, qui nous apprend l'usage où était l'Eglise latine de faire lire ce livre durant le temps pascal, comme un monument assuré de la résurrection du Sauveur, jusqu'à Origène (230), qui en a fait l'objet de vingt Homélies dont il reste quelques fragments, jusqu'à Tertullien (207), qui le cite en cinquante endroits de ses écrits, jusqu'à Clément d'Alexandrie (193), qui trouve un certain rapport entre le style des Actes et celui de l'Epître aux Hébreux, jusqu'à saint Irénée (180), qui fait valoir, en les citant, l'autorité de saint Luc, jusqu'aux Pères apostoliques eux-mêmes, en particulier saint Polycarpe, qui y fait visiblement allusion dans son Epître aux Philippiens, dès la première partie du second siècle.

L'étude critique des Actes démontrent de la manière la plus certaine : ― que ce livre est l’œuvre d'un seul auteur ; ― que cet auteur était contemporain des Apôtres ; ― qu'il était disciple et compagnon de saint Paul ; ― qu'il a écrit le troisième Evangile ; ― enfin, qu'il ne peut être différent de saint Luc.

C'est l'œuvre d'un seul auteur. ― L'unité de la composition est manifeste. C'est d'un bout à l'autre la même doctrine, le même dessein, la même marche, la même mise en scène. Les particularités dont le style abonde, se retrouvent dans toutes les parties des Actes, et partout les mêmes et dans un mesure à peu près égale. Cette observation s'applique spécialement à trente-quatre expressions singulières qu'on y a relevées et qu'on ne trouve dans aucune autre partie de la Bible, par exemple, voie pour religion, ― à une vingtaine de termes favoris, fort rares ailleurs, fréquents ici : main pour puissance, en quatorze endroits ; parole ou discours pour évangile, hérésie, etc. ; ― à certains mots écrits d'une manière inusitée, par exemple Hierosolyma, répété quarante-deux fois en grec, pour Hiérousalêm ; à l'emploi fréquent de cette formule : il fut fait que, quatorze fois répétée, du mot se levant, dix-neuf fois ; se tenant dehors, six fois ; ― aux citations de l'Ancien Testament, toujours conformes aux Septante, pour le sens au moins, etc.

L'auteur était des temps apostoliques.La nature des faits qui le frappent, les discussions qu'ils rapporte sur l'incorporation des Gentils à l'Eglise, sur les rites judaïques, sur les aliments prohibés ; les renseignements qu'il donne sur Jérusalem, sur les croyances et le culte juif ; la manière dont il parle des prophéties anciennes et des prophètes de la loi nouvelle ; l'importance qu'il y attache ; les dispositions d'esprit dont son écrit porte l'empreinte ; les détails nombreux et circonstanciés où il entre à l'égard des personnages, des emplois, des usages, des lois de cette époque, ses allusions aux faits contemporains, aux sectes de la Judée, aux divisions territoriales ; son grec mêlé d'hébraïsmes, le fiel de l'amertume, etc., et de latinismes, colonia, etc. ; la justesse de ses indications, leur accord parfait avec l'histoire et la géographie du temps, sont autant d'indices qui dénotent un auteur du premier siècle, contemporain des Apôtres.

Il a été disciple et compagnon de saint Paul. ― Son disciple : car il est animé du même esprit et préoccupé des mêmes pensées. Ce qu'il aime surtout à mettre en relief, c'est la nécessité et le mérite de la foi, l'universalité de la rédemption, la miséricorde de Dieu sur les Gentils, leurs bonnes dispositions qui contrastent avec l'endurcissement des Juifs, les conversions qui s'opèrent parmi eux, la divinité du Sauveur, qu'il appelle habituellement le Seigneur, à l'exemple de l'Apôtre. Le mot grâce, que les autres évangélistes n'emploient jamais, et qui revient si souvent en saint Paul, est répété par saint Luc dix-sept fois dans les Actes et trente fois dans le troisième Evangile. ― Son compagnon dans ses courses apostoliques : car la part qu'il fait à saint Paul dans ses récits, l'abondance et la justesse des détails politiques et topographiques, l'indication d'une foule de circonstances et de personnages sans importance par eux-mêmes, surtout l'harmonie parfaite qui règne entre toutes les indications qu'il fournit et les Epître de saint Paul, ne permettent pas de révoquer en doute ce que suppose l'auteur, en se mêlant au récit, qu'il l'a suivi dans une partie de ses voyages et qu'il ne fait que rapporter ce qu'il a vu de ses yeux : « Il écrivit l'Evangile d'après ce qu'il avait entendu, dit saint Jérôme, il composa les Actes des Apôtres d'après ce qu'il avait vu. »

Il est l'auteur du troisième Evangile. Il suffit de citer en preuve, après les premiers versets des Actes, la conformité qu'on remarque entre ces deux livres pour les sentiments, les dispositions d'esprit, les tendances, le langage. D'un côté comme de l'autre, on reconnaît l'influence de saint Paul. C'est la même attention à ne rien dire de blessant pour les Gentils, à ménager l'autorité romaine et même à relever ce qui est à son avantage. C'est le même respect pour les cérémonies judaïques, avec la même conviction que l'Evangile est pour tous les peuples et le même soin de rattacher les faits aux actes publics de l'empire. C'est la même insistance sur la nécessité du détachement, la même horreur de l'avarice. Ce sont aussi les mêmes qualités descriptives, la même manière de citer l'Ecriture, les mêmes expressions, les mêmes tournures. Enfin ce sont les mêmes particularités de style, des périphrases fréquentes, souvent identiques ; une trentaine de mots qu'on ne rencontre jamais ou presque jamais dans le Nouveau Testament et qui se montrent également dans l'un et dans l'autre de ces livres ; des locutions semblables ou d'une analogie frappante : le fruit du ventre pour fils, la main de Dieu pour la puissance de Dieu, etc. Pour être fortuites et peu saillantes dans le détail, ces coïncidences ne sont que plus décisives. Mais c'est dans le texte grec qu'il les faut chercher.

5° Enfin, c'est saint Luc lui-même. ― Nous savons que saint Luc a composé le troisième Evangile et qu'il était médecin, par conséquent qu'il avait fait quelques études. Or, le livre des Actes témoigne : ― 1° Que l'auteur avait l'esprit cultivé. Tout mêlé qu'il est d'hébraïsmes, son grec est plus pur que celui des autres écrivains du Nouveau Testament. ― 2° Qu'il distinguait très bien les maladies et les infirmités. Il les caractérise parfaitement et emploie pour les désigner des termes qui lui sont propres et qui appartiennent à la langue médicale de l'époque. ― 3° Qu'il a écrit un Evangile, qui ne peut être que le troisième.

On ne saurait exiger des marques d'authenticités plus nombreuses ni plus convaincantes. Réunies aux témoignages de la tradition, elles mettent absolument hors de doute l'origine du livre des Actes.

L'intégrité des Actes est déjà prouvée par ce que nous avons dit de l'unité de la composition ; de plus, elle a une garantie certaine dans le caractère du livre et la notoriété de l'auteur. Les Actes des Apôtres, ayant la même origine que le troisième Evangile, reçurent la même publicité ; ils furent l'objet du même respect. Les chrétiens devaient donc veiller également à la conservation de ces deux écrits. Altérer les Actes dans ce qu'ils ont d'essentiel, y glisser furtivement par exemple les prodiges dont ils sont remplis ou remplacer les faits naturels par des événements miraculeux eût offert plus de difficultés encore que de supposer le livre tout entier.

Il ne s'agit ici, bien entendu, que d'altérations essentielles, de nature à porter atteinte à la doctrine. Quant aux simples changements de termes, aux substitutions, additions ou transpositions de mots, il a pu s'en produire, et il en est survenu un certain nombre ; mais les variantes sont sans importance.

La véracité des Actes des Apôtres résulte aussi de leur authenticité et de leur intégrité ; car on ne peut supposer en saint Luc ni erreur ni imposture sur les faits qu'il rapporte. ― 1° Il ne pouvait être dans l'erreur. Pour les faits les plus récents, il atteste les avoir vus de ses yeux : comment prétendre qu'il est dans l'illusion, ou que ces faits, donnés par lui pour merveilleux, n'ont rien que de naturel ? Pour ceux qui précèdent, il les tient de saint Paul, des Apôtres, de leurs disciples, les témoins les mieux informés et les plus sûrs. ― 2° Il ne cherchait pas à tromper, car quel intérêt pouvait l'y porter ? Et comment eût-il réussi, dans un temps où saint Jean, d'autres Apôtres, une foule de disciples étaient là pour contrôler ses récits, et où tant de chrétiens étaient disposés à mourir pour l'intégrité de leur foi ?

Pour apprécier la valeur du livre des Actes, on peut le considérer sous plusieurs aspects : ― 1° Au point de vue de l'édification. Saint Chrysostome affirme que la lecture des Actes n'est pas moins salutaire que celle de l'Evangile. Aucun écrit n'est plus propre à faire connaître et à inspirer le véritable esprit du christianisme. On y voit briller toutes les vertus chrétiennes, surtout les vertus sacerdotales, le détachement, la charité, le zèle de la gloire de Dieu, le mépris des souffrances, le désir du ciel. ― 2° Au point de vue de doctrine. Ce livre est doublement précieux, soit parce que les miracles qui y sont rapportés confirment hautement la prédication du Sauveur et le récit des évangélistes, soit parce que la plupart des dogmes révélés s'y trouvent établis, par l'enseignement des Apôtres et la pratique des fidèles. ― 3° Au point de vue de l'histoire ecclésiastique. C'est un monument d'une valeur incomparable. Il n'embrasse qu'une période assez courte et il a bien des lacunes ; mais il est le seul de cette époque, et cette période a une importance exceptionnelle. Comme la constitution de l'Eglise est divine et invariable, savoir ce qu'elle fut à son origine ou sur quel plan sont fondateur voulut qu'elle s'établît, c'est savoir ce qu'elle a été depuis et ce qu'elle doit être jusqu'à la fin des temps.

Les vingt-huit chapitres dont ce livre est composé forment deux parties bien distinctes. ― 1° La première contient douze chapitres et comprend un espace de douze années environ. On y voit le christianisme prêché à Jérusalem et dans la Palestine. Le personnage qui domine dans ces récits, c'est saint Pierre. Il y est nommé plus de cinquante fois, tandis qu'il n'est fait mention de saint Jean que six fois, et que les autres Apôtres, sauf Jacques le Majeur, son frère, sont simplement énumérés au commencement. ― 2° La seconde partie comprend dix-sept chapitres et embrasse environ vingt ans, durant lesquels l'Evangile est prêchée aux Gentils. C'est saint Paul qui paraît ici en première ligne. Du 12° au 16° chapitre, l'auteur décrit les premiers progrès du christianisme parmi les païens, spécialement à Antioche, dans l'île de Chypre et en Asie. A partir de 16, 10, il rapporte les prédications de l'Apôtre en Europe, dans la Macédoine, dans l'Achaïe, enfin à Rome, dans la capitale du monde.

Cette division n'était pas expressément dans l'esprit de l'auteur ; elle n'a pas donné sa forme à l'ouvrage, mais elle en résulte et peut servir à le résumer. Les deux parties réunies font voir l'accomplissement de la dernière parole de Notre Seigneur à ses Apôtres : « Vous me rendrez témoignage à Jérusalem, dans la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités du monde. » (L. BACUEZ.)

« Je ne vous le cache pas, écrivait Lacordaire, les Actes des Apôtres m'émeuvent plus que l'Evangile. En celui-ci, tout est trop divin, si l'on peut parler de la sorte ; en celui-là l'homme paraît ; mais en quel moment et sous quel souffle ! Jésus-Christ vient de quitter la terre… Les voilà seuls en face de l'univers, qui ne croit rien de ce qu'ils croient, qui n'en sait même rien encore, et qu'ils doivent convertir à leur foi du pied de la croix qui a vu périr leur Maître. Y eut-il jamais pour des hommes un semblable moment ? Et quels hommes ? Des artisans, des pêcheurs. Ils vont dire au monde les premières paroles de la prédication chrétienne ; ils vont faire dans les âmes, après la leur, les premiers miracles de la toute-puissance apostolique, et tracer dans la corruption du siècle les premiers linéaments de ces mœurs où la charité s'enflammera des glaces de la pureté. Toutes les origines et toute l'éloquence du Christianisme sont dans ces courtes pages où saint Paul, qui n'avait pas vu le Christ et qui le persécutait, se lève à côté de saint Pierre ; désormais inséparable de lui, moins grand par l'autorité, plus éclatant par la parole, égaux tous les deux en trois choses, leur amour, leur supplice et leur tombeau… C'est à Jérusalem qu'a commencé ce drame surnaturel ; c'est à Rome qu'il se termine, après avoir passé par Antioche, Athènes et Corinthe. Saint Paul, tout chargé de chaînes, apporta aux Romains la liberté de l'univers, et le bruit de ses pas dans la capitale future du Christianisme est la dernière parole qu'on entende de lui. »

Prologue de saint Luc.

Ascension de Jésus-Christ.

Retour des Apôtres à Jérusalem.

Saint Mathias est élu à la place de Judas.


1Dans mon premier livre, ô Théophile, j'ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement, 2jusqu'au jour où après avoir donné ses ordres, par l'Esprit-Saint, aux Apôtres qu'il avait choisis, il fut enlevé au ciel. 3Il s'était aussi montré à eux vivant, après sa passion, par des preuves nombreuses, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu. 4Comme il mangeait avec eux, il leur ordonna de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père, que vous avez, dit-il, entendue de ma bouche ; 5car Jean a baptisé dans l'eau, mais vous, vous serez baptisés dans l'Esprit-Saint dans peu de jours. 6Ceux donc qui se trouvèrent réunis l'interrogèrent en disant : Seigneur, est-ce maintenant que vous rétablirez le royaume d'Israël ? 7Il leur répondit : Ce n'est point à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ; 8mais vous recevrez la force (vertu) du Saint-Esprit qui descendra sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. 9Après qu'il eut dit ces paroles, sous leurs regards il fut élevé, et une nuée le déroba à leurs yeux. 10Et comme ils contemplaient attentivement le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, 11et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui du milieu de vous a été élevé dans le ciel, viendra de la même manière que vous l'avez vu aller au ciel. 12Alors ils revinrent à Jérusalem, de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance du chemin d'un jour de sabbat. 13Lorsqu'ils furent rentrés, ils montèrent dans la chambre haute (le cénacle, note) où demeuraient Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, et Simon le Zélote, et Jude, frère de Jacques. 14Eux tous persévéraient d'un commun accord dans la prière avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et ses frères. 15En ces jours-là, Pierre, se levant au milieu des frères, qui étaient rassemblés au nombre d'environ cent vingt, leur dit : 16Mes frères, il fallait que s'accomplît ce que le Saint-Esprit a prédit dans l'Ecriture, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a été le guide de ceux qui ont arrêté Jésus. 17Il était compté parmi nous, et il avait reçu sa part de notre ministère. 18Cet homme, après avoir acquis un champ avec le salaire du crime, se pendit et se brisa par le milieu, et toutes ses entrailles se répandirent. 19Le fait a été si connu de tous les habitants de Jérusalem, que ce champ a été nommé dans leur langue Haceldama, c'est-à-dire, champ du sang. 20Car il est écrit dans le livre des Psaumes : Que leur demeure devienne déserte et qu'il n'y ait personne qui l'habite, et qu'un autre reçoive son ministère. 21Il faut donc que, parmi les hommes qui ont été en notre compagnie pendant tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu avec nous, 22à commencer depuis le baptême de Jean, jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection. 23Ils en présentèrent deux : Joseph appelé Barsabas, surnommé le Juste, et Mathias. 24Et se mettant en prière, ils dirent : Seigneur, vous qui connaissez les cœurs de tous, montrez lequel de ces deux vous avez choisi 25pour occuper la part du ministère et de l'apostolat que Judas a quitté par son crime, pour s'en aller dans son lieu. 26Alors ils tirèrent au sort ; et le sort tomba sur Mathias, qui fut mis au rang des onze Apôtres.


Descente du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte.

Don des langues.

Première prédication de saint Pierre.

Trois mille hommes convertis.

Vie des premiers fidèles.


2Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu. 2Tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d'un vent impétueux (qui arrive), et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3Et ils virent paraître des langues séparées les unes des autres (qui se séparèrent), qui étaient comme de feu, et qui se posèrent sur chacun d'eux. 4Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils commencèrent à parler diverses langues, selon que l'Esprit-Saint leur donnait de s'exprimer. 5Or il y avait à Jérusalem des Juifs pieux qui y séjournaient, de toutes les nations qui sont sous le ciel. 6Après que ce bruit se fut fait entendre, ils accoururent en foule, et ils furent stupéfaits, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. 7Ils étaient tous hors d'eux-mêmes ; et dans leur étonnement ils disaient : Tous ces hommes qui parlent ne sont-ils pas Galiléens ? 8Comment donc chacun de nous les entend-il parler la langue de son pays ? 9Parthes, Mèdes, Elamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée et la Cappadoce, le Pont et l'Asie, 10la Phrygie et la Pamphylie, l'Egypte et le territoire de la Libye qui est près de Cyrène, les étrangers résidant à Rome, 11Juifs ou (et) prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler en nos langues des merveilles de Dieu. 12Ils étaient tous hors d'eux-mêmes, et dans leur étonnement ils se disaient les uns aux autres : Que veut dire ceci ? 13Mais d'autres disaient en se moquant : Ils sont pleins de vin nouveau (doux). 14Alors Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix et leur dit : Hommes Juifs (de Judée), et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez bien ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles. 15Ces hommes ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car il n'est que la troisième heure du jour. 16Mais il arrive ce qui a été dit par le prophète Joël : 17Il arrivera dans les derniers jours, dit le Seigneur, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. 18Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, en ces jours-là je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront. 19Et je ferai paraître des prodiges dans le ciel, et des miracles en bas sur la terre ; du sang, du feu, et une vapeur de fumée. 20Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le grand et glorieux (manifeste) jour du Seigneur. 21Et alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. 22Hommes Israélites, écoutez ces paroles : Jésus de Nazareth, cet homme approuvé de Dieu parmi vous par les actes de puissance, les prodiges et les miracles que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; 23cet homme vous ayant été livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu, vous l'avez affligé et fait mourir par les mains des méchants. 24Dieu l'a ressuscité, en dissipant les douleurs du séjour des morts, parce qu'il était impossible qu'il y fût retenu. 25Car David dit de lui : Je voyais toujours le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois pas ébranlé. 26C'est pourquoi mon cœur s'est réjoui, et ma langue a été dans l'allégresse, et ma chair même reposera avec espérance, 27car vous ne laisserez pas mon âme dans le séjour des morts, et vous ne permettrez pas que votre Saint voie la corruption. 28Vous m'avez fait connaître le chemin de la vie, et vous me remplirez de joie en me montrant votre visage. 29Mes frères, qu'il me soit permis de vous dire hardiment, au sujet du patriarche David, qui est mort, qu'il a été enseveli, et que son sépulcre est parmi nous jusqu'à ce jour. 30Mais comme il était prophète, et qu'il savait que Dieu lui avait juré, sous la foi du serment, de faire asseoir sur son trône un fils issu de lui, 31c'est la résurrection du Christ qu'il a prévue, lorsqu'il a dit qu'il n'a pas été laissé dans le séjour des morts, et que sa chair n'a pas vu la corruption. 32C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. 33Après donc qu'il a été élevé par la droite de Dieu, et qu'il a reçu du Père la promesse de l'Esprit-Saint, il a répandu cet Esprit, que vous voyez et entendez (vous-mêmes). 34Car David n'est pas monté au ciel ; mais il a dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, 35jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis l'escabeau de tes pieds. 36Que toute la maison d'Israël sache donc très certainement que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. 37Ayant entendu ces paroles, ils eurent le cœur touché de componction, et ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : Hommes et frères, que ferons-nous ? 38Pierre leur répondit : Faites pénitence, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. 39Car c'est pour vous qu'est la promesse, et pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. 40Par beaucoup d'autres paroles il les conjurait et les exhortait, en disant : Sauvez-vous du milieu de cette génération perverse. 41Ceux donc qui reçurent sa parole furent baptisés ; et, ce jour-là, trois mille personnes environ se joignirent aux disciples. 42Ils persévéraient dans la doctrine des Apôtres, dans la communion de la fraction du pain, et dans les prières. 43La crainte était dans toutes les âmes ; en outre, beaucoup de prodiges et de miracles étaient opérés par les Apôtres à Jérusalem ; et il y avait en tous une grande crainte (frayeur). 44Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble, et ils possédaient tout en commun. 45Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. 46Chaque jour aussi ils étaient assidus tous ensemble dans le temple, et rompant le pain dans les maisons, ils prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur, 47louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur augmentait chaque jour l'assemblée (le nombre) de ceux qui devaient être sauvés.


Boiteux guéri à la porte du temple par saint Pierre au nom de Jésus-Christ.

Seconde prédication de saint Pierre.


3Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de la neuvième heure. 2Et il y avait un homme, boiteux dès le sein de sa mère, qu'on portait et qu'on plaçait chaque jour à la porte du temple qu'on appelle la Belle, pour qu'il demandât l'aumône (à ceux qui entraient dans le temple). 3Cet homme, ayant vu Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, les priait, pour recevoir une aumône. 4Pierre, avec Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde-nous. 5Il les regardait donc attentivement, espérant qu'il allait recevoir quelque chose d'eux. 6Mais Pierre dit : Je n'ai ni or ni argent ; mais ce que j'ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. 7Et l'ayant pris par la main droite, il le souleva ; et aussitôt ses jambes et ses (les plantes de ses) pieds furent affermis. 8D'un bond, il fut debout, et il se mit à marcher ; et il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. 9Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. 10Et reconnaissant que c'était celui-là même qui se tenait à la Belle porte du temple pour demander l'aumône, ils furent remplis de stupeur et d'étonnement de ce qui lui était arrivé. 11Et comme il tenait par la main Pierre et Jean, tout le peuple courut à eux, au portique appelé de Salomon. 12Voyant cela, Pierre dit au peuple : Hommes Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Ou pourquoi nous regardez-vous, comme si c'était par notre vertu ou par notre puissance que nous eussions fait marcher cet homme ? 13Le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, le Dieu de nos pères a glorifié son Fils Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, quand il jugeait qu'il fallait le relâcher. 14Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu'on vous accordât la grâce d'un meurtrier ; 15et vous avez fait mourir l'auteur de la vie, que Dieu a ressuscité d'entre les morts ; ce dont nous sommes témoins. 16C'est à cause de la foi en son nom que ce nom a raffermi cet homme, que vous voyez et connaissez ; et la foi qui vient de lui a opéré en présence de vous tous cette parfaite guérison. 17Et maintenant, mes frères, je sais que vous avez agi par ignorance, aussi bien que vos chefs. 18Mais Dieu, qui avait prédit par la bouche de tous les prophètes que son Christ devait souffrir, l'a ainsi accompli. 19Faites donc pénitence, et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés, 20lorsque seront venus des temps de rafraîchissement de la part du Seigneur, et qu'il aura envoyé celui qui vous a été annoncé, Jésus-Christ ; 21mais il faut que le ciel le reçoive jusqu'au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé depuis longtemps (le commencement du monde) par la bouche de ses saints prophètes. 22Moïse a dit : Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi ; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. 23Et voici : quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. 24Tous les prophètes qui ont parlé à partir de Samuel et après lui ont annoncé ces jours-là. 25Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a établie avec nos pères, en disant à Abraham : En ta race (postérité) seront bénies toutes les familles de la terre. 26C'est pour vous premièrement que Dieu a suscité son Fils, et il l'a envoyé pour vous bénir, afin que chacun se convertisse de son iniquité.


Pierre et Jean mis en prison.

Accroissement du nombre des fidèles.

Les deux apôtres comparaissent devant le Conseil des Juifs.

Discours de Pierre.

Silence imposé aux apôtres.

Réponse de Pierre.

Prière de l’Eglise assemblée.

Nouvelle effusion du Saint-Esprit.

Union des fidèles.

Barnabé vend son bien.


4Tandis qu'ils parlaient au peuple, survinrent les prêtres, le capitaine (magistrat) du temple et les sadducéens, 2ennuyés (courroucés) de ce qu'ils enseignaient le peuple et annonçaient en Jésus la résurrection des morts ; 3et ayant jeté les mains sur eux, ils les mirent en prison jusqu'au lendemain, car il était déjà tard. 4Cependant, beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent ; et le nombre des hommes furent de cinq mille. 5Mais (Or) il arriva, le lendemain, que les chefs du peuple, les anciens et les scribes s'assemblèrent à Jérusalem, 6avec Anne le grand prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race sacerdotale. 7Et faisant comparaître les apôtres au milieu d'eux, ils leur demandèrent : Par quelle puissance, ou au nom de qui avez-vous fait cela ? 8Alors, Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : Princes du peuple et anciens, écoutez. 9Puisque aujourd'hui nous sommes jugés pour avoir fait du bien à un homme infirme, et qu'on nous demande comment (à cause de celui en qui) il a été guéri, 10qu'il soit connu de vous tous, et de tout le peuple d'Israël, que c'est par le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts ; c'est par lui que cet homme se tient guéri (debout et sain) devant vous. 11C'est lui qui est la pierre rejetée par vous les constructeurs, et qui est devenu la pierre de l'angle, 12et il n'y a de salut en aucun autre : car aucun autre nom sous le ciel n'a été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés. 13Voyant la constance de Pierre et de Jean, et ayant appris que c'étaient des hommes sans instruction, et du commun du peuple, ils étaient dans l'étonnement ; ils savaient d'ailleurs qu'ils avaient été avec Jésus ; 14et voyant debout avec eux l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à répliquer. 15Ils leur ordonnèrent donc de sortir de l'assemblée, et ils délibéraient entre eux, 16en disant : Que ferons-nous à ces hommes ? car ils ont fait un miracle connu de tous les habitants de Jérusalem ; cela est manifeste, et nous ne pouvons pas le nier. 17Mais, afin que cela ne soit pas divulgué davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler à l'avenir en ce nom-là à qui que ce soit. 18Et les ayant rappelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. 19Mais Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s'il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu ; 20car nous ne pouvons pas ne point parler de ce que nous avons vu et entendu. 21Ils les relâchèrent néanmoins, après les avoir menacés, ne trouvant aucun moyen de les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé. 22En effet, l'homme en qui avait été opéré ce miracle de guérison avait plus de quarante ans. 23Après qu'on les eut relâchés, ils vinrent auprès des leurs et leur racontèrent tout ce que les princes des prêtres et les anciens leur avaient dit. 24Lorsqu'ils l'eurent entendu, ils élevèrent unanimement leur voix vers Dieu, et ils dirent : Seigneur, c'est vous qui avez fait le ciel et la terre, la mer, et tout ce qu'ils contiennent ; 25vous qui avez dit par l'Esprit-Saint, par la bouche de notre père David, votre serviteur : Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains projets ? 26Les rois de la terre se sont soulevés, et les princes se sont ligués ensemble contre le Seigneur et contre son Christ. 27Car Hérode et Ponce Pilate se sont vraiment ligués dans cette ville avec les gentils et le peuple d'Israël, contre votre saint serviteur (Fils) Jésus, que vous avez oint, 28pour faire ce que votre main et votre conseil avaient décrété de laisser faire. 29Et maintenant, Seigneur, regardez leurs menaces, et donnez à vos serviteurs d'annoncer votre parole en toute confiance, 30en étendant votre main pour opérer des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de votre saint Fils Jésus. 31Lorsqu'ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint, et ils annonçaient la parole de Dieu avec confiance. 32Or la multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme, et aucun ne disait de ce qu'il possédait que c'était à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux. 33Les Apôtres rendaient témoignage avec une grande force à la résurrection de Jésus-Christ Notre-Seigneur, et une grâce était en eux tous. 34Car il n'y avait aucun pauvre parmi eux : tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, 35et le mettaient aux pieds des Apôtres ; on le distribuait ensuite à chacun, selon ses besoins. 36C'est ainsi que Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres (c'est-à-dire, fils de consolation), lévite, originaire de la Chypre, 37ayant un champ, le vendit, et en apporta le prix, qu'il mit aux pieds des Apôtres.


Ananie et Saphire frappés de mort en punition de leur mensonge.

Miracles des Apôtres.

Les Apôtres sont emprisonnés, délivrés par un ange, puis amenés devant le Conseil.

Discours de Pierre.

Conseil de Gamaliel.

Les Apôtres pleins de joie d’avoir souffert des opprobres pour Jésus-Christ.


5Mais un homme nommé Ananie, avec Saphire sa femme, vendit un champ, 2et frauda sur le prix du champ, d'accord avec sa femme ; et en apportant une partie, il la mit aux pieds des Apôtres. 3Mais Pierre dit : Ananie, pourquoi Satan a-t-il tenté ton cœur, pour te faire mentir à l'Esprit-Saint, et frauder sur le prix du champ ? 4Si tu l'avais gardé, ne demeurait-il pas à toi ? et une fois vendu, n'était-il pas encore en ton pouvoir ? Pourquoi as-tu mis une pareille chose dans ton cœur ? Ce n'est pas aux hommes que tu as menti, mais à Dieu. 5Ananie, ayant entendu ces paroles, tomba et expira. Et une grande crainte saisit tous ceux qui l'apprirent. 6Cependant les plus jeunes, s'étant avancés, l'enlevèrent, l'emportèrent et l'ensevelirent. 7Or il arriva, environ trois heures après, que sa femme, ne sachant pas ce qui s'était passé, entra. 8Et Pierre lui dit : Dis-moi, femme, est-ce à tel (ce) prix que vous avez vendu votre champ ? Elle répondit : Oui, à tel (ce -là) prix. 9Alors Pierre lui dit : Pourquoi vous êtes-vous concertés pour tenter l'Esprit (-Saint) du Seigneur ? Voici que les pieds de ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils vont t'emporter. 10A l'instant même elle tomba à ses pieds, et expira. Les jeunes gens en entrant la trouvèrent morte ; et ils l'emportèrent, et l'ensevelirent auprès de son mari. 11Une grande frayeur se répandit dans toute l'Eglise, et sur tous ceux qui apprirent ces choses. 12Cependant, par les mains des Apôtres il se faisait beaucoup de miracles et de prodiges parmi le peuple ; et ils se tenaient tous ensemble dans le portique de Salomon. 13Aucun des autres n'osait se joindre à eux ; mais le peuple faisait d'eux de grands éloges. 14Et la multitude de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, s'augmentait de plus en plus ; 15au point qu'on apportait les malades dans les rues, et qu'on les mettait sur des lits et des grabats, afin que, Pierre venant à passer, son ombre au moins couvrît quelqu'un d'eux, et qu'ils fussent délivrés de leurs infirmités. 16Une foule nombreuse accourait aussi à Jérusalem des villes voisines, amenant des malades, et ceux que tourmentaient des esprits impurs ; et ils étaient tous guéris. 17Alors le prince des prêtres et tous ceux qui étaient avec lui (c'était la secte des Sadducéens), s'élevèrent, remplis de jalousie ; 18et ils jetèrent les mains sur les Apôtres, et les mirent dans la prison publique. 19Mais pendant la nuit un ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison, et, les faisant sortir, leur dit : 20Allez, et vous tenant dans le temple, annoncez au peuple toutes ces (les) paroles de (cette) vie. 21Ce qu'ayant entendu, ils entrèrent dans le temple dès le point du jour, et ils enseignaient. Cependant le prince des prêtres et ceux qui étaient avec lui étant arrivés, ils convoquèrent le Conseil et tous les anciens du peuple d'Israël, et ils envoyèrent à la prison, afin qu'on amenât les Apôtres. 22Les agents (archers), y étant allés, ouvrirent la prison ; et ne les ayant pas trouvés, ils revinrent l'annoncer, 23disant : Nous avons trouvé la prison fermée avec grand soin, et les gardes debout devant les portes ; mais, ayant ouvert, nous n'avons trouvé personne à l'intérieur. 24Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, le capitaine (magistrat) du temple et les princes des prêtres étaient perplexes au sujet des Apôtres et de l'issue de cette affaire. 25Mais quelqu'un, survenant, leur dit : Voici, les hommes que vous avez mis en prison se tiennent dans le temple, et enseignent le peuple. 26Alors le capitaine (magistrat) s'y rendit avec ses agents (archers), et les amena sans violence ; car ils craignaient d'être lapidés par le peuple. 27Lorsqu'ils les eurent amenés, ils les introduisirent devant le Conseil ; et le grand (prince des) prêtre les interrogea, 28en disant : Nous vous avons expressément défendu d'enseigner en ce nom-là. Et voici que vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme. 29Mais Pierre et les Apôtres répondirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. 30Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez fait mourir en le pendant au bois. 31C'est lui que Dieu a élevé par sa droite comme prince et Sauveur, pour donner à Israël la pénitence et la rémission des péchés. 32Et nous, nous sommes témoins de ces choses, ainsi que l'Esprit-Saint, que Dieu a donné à tous ceux qui lui obéissent. 33Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, ils étaient exaspérés, et ils voulaient les mettre à mort. 34Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, honoré de tout le peuple, se levant dans le Conseil, ordonna qu'on fit sortir un instant les Apôtres ; 35puis il dit : Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à ces hommes. 36Car il y a quelques temps s'est levé Théodas, qui prétendait être quelque chose (quelqu’un), et quatre cents hommes environ s'attachèrent à lui ; il fut tué, et tous ceux qui croyaient en lui furent dispersés et réduits à néant. 37Après lui se leva Judas de Galilée, au temps du dénombrement, et il attira le peuple à sa suite ; mais il périt aussi, et tous ceux qui s'étaient attachés à lui furent dispersés. 38Et maintenant je vous dis : Retirez-vous de ces hommes, et laissez-les aller ; car si ce conseil ou cette œuvre vient des hommes, elle (se) dissoudra ; 39mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas la dissoudre, et vous risquez de combattre contre Dieu même. Ils se rendirent à son avis ; 40et ayant rappeler les Apôtres, ils leur défendirent absolument, après les avoir flagellés, de parler au nom de Jésus ; puis ils les relâchèrent. 41Et eux, ils s'en allaient joyeux de devant le Conseil, parce qu'ils avaient été jugés dignes de souffrir des outrages pour le nom de Jésus. 42Et tous les jours ils ne cessaient point d'enseigner dans le temple et dans les maisons, et d'annoncer le Christ Jésus.


Murmures des Juifs grecs.

Election des sept diacres.

Etienne, plein de foi, fait des miracles.

Il est accusé faussement.


6En ce temps-là, le nombre des disciples croissant, il s'éleva un murmure des Grecs contre les Hébreux, de ce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution quotidienne. 2Alors les douze, ayant convoqué la multitude des disciples, dirent : Il n'est pas juste que nous abandonnions la parole de Dieu, pour faire le service des tables. 3Choisissez donc parmi vous, frères, sept hommes de bon renom, pleins de l'Esprit-Saint et de sagesse, que nous préposions à cette œuvre. 4Pour nous, nous nous appliquerons entièrement à la prière et au ministère de la parole. 5Ce discours plut à toute la multitude ; et on élut Etienne, homme plein de foi et de l'Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche. 6On les présenta aux Apôtres, qui leur imposèrent les mains en priant. 7Cependant la parole du Seigneur se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait beaucoup dans Jérusalem. Une foule considérable de prêtres obéissait aussi à la foi. 8Or Etienne, plein de grâce et de force, faisait de grands prodiges et de grands miracles parmi le peuple. 9Mais quelques-uns de la synagogue dite des Affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins, et de ceux qui étaient de Cilicie et d'Asie, se levèrent contre Etienne, et disputaient avec lui ; 10et ils ne pouvaient résister à la sagesse, et à l'Esprit (-Saint) qui parlait en lui. 11Alors ils subornèrent des hommes, pour dire qu'ils lui avaient entendu proférer des paroles de blasphème contre Moïse et contre Dieu. 12Ils soulevèrent donc le peuple, les anciens et les scribes ; et se jetant sur lui, ils l'entraînèrent et l'amenèrent au Conseil. 13Là ils produisirent de faux témoins, qui disaient : Cet homme ne cesse pas de proférer des paroles contre le lieu saint et la loi ; 14car nous lui avons entendu dire : Ce Jésus de Nazareth détruira ce lieu, et changera les traditions que Moïse nous a léguées. 15Fixant les yeux sur lui, tous ceux qui siégeaient dans le Conseil virent son visage comme le visage d'un ange.


Discours de saint Etienne devant le Conseil des Juifs.

Il leur reproche leurs infidélités.

Il est emmené hors de la ville et lapidé.

Sa charité pour ses ennemis.

Saul consent à sa mort.


7Alors le prince des prêtres (lui) dit : Les choses sont-elles ainsi ? 2Il répondit : Mes frères et mes pères, écoutez : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il demeurât à Charan, 3et lui dit : Sors de ton pays et de ta parenté, et viens dans la terre que je te montrerai. 4Alors il sortit du pays des Chaldéens, et il habita à Charan ; et de là, après que son père fut mort, Dieu le transféra dans ce pays, que vous habitez maintenant ; 5et il ne lui donna là aucun héritage, pas même où poser le pied ; mais il lui promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, alors qu'il n'avait pas encore de fils. 6Et Dieu lui dit que sa postérité demeurerait dans une terre étrangère, et qu'on la réduirait en servitude et qu'on la maltraiterait pendant quatre cents ans. 7Mais la nation qui les aura asservis, c'est moi qui la jugerai, dit le Seigneur ; et ils sortiront ensuite et me serviront dans ce lieu-ci. 8Puis Dieu fit avec lui l'alliance de la circoncision ; et ainsi Abraham engendra Isaac et le circoncit le huitième jour. Isaac engendra Jacob, et Jacob les douze patriarches. 9Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour qu'il fût mené en Egypte ; mais Dieu était avec lui, 10et il le délivra de toutes ses tribulations ; il lui donna grâce et sagesse devant le pharaon, roi d'Egypte, qui l'établit intendant sur l'Egypte et sur toute sa maison. 11Cependant il survint une famine dans toute l'Egypte et en Chanaan, et une grande tribulation ; et nos pères ne trouvaient pas de vivres. 12Mais Jacob, ayant appris qu'il y avait du blé en Egypte, y envoya nos pères une première fois ; 13et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et son origine fut révélée au pharaon. 14Alors Joseph envoya chercher Jacob son père, et toute sa famille, en tout soixante-quinze personnes. 15Et Jacob descendit en Egypte, où il mourut, et nos pères aussi. 16Ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté à prix d'argent des fils d'Hémor, fils de Sichem. 17Mais comme le temps de la promesse que Dieu avait faite à Abraham approchait, le peuple s'accrut et se multiplia en Egypte, 18jusqu'au temps où s'éleva en Egypte un autre roi, qui n'avait pas connu Joseph. 19Ce prince, employant la ruse contre notre nation, affligea nos pères jusqu'à faire exposer leurs enfants, pour qu'ils ne vécussent pas. 20En ce temps-là naquit Moïse, qui fut agréable à Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père ; 21et, lorsqu'il eut été exposé, la fille du pharaon le recueillit, et le nourrit comme son fils. 22Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres. 23Mais quand il eut quarante ans accomplis, il lui monta au cœur le désir de visiter ses frères, les enfants d'Israël. 24Et ayant vu l'un d'eux qui subissait une injure, il prit sa défense et vengea celui qui souffrait l'injure, en frappant l'Egyptien. 25Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur donnerait le salut par sa main ; mais ils ne le comprirent pas. 26Le lendemain, il se montra à quelques-uns qui se querellaient, et il les exhortait à la paix, en disant : Hommes, vous êtes frères ; pourquoi vous nuisez-vous l'un à l'autre ? 27Mais celui qui faisait injure à son prochain le repoussa, en disant : Qui t'a établi prince et juge sur nous ? 28Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué hier l'Egyptien ? 29Moïse s'enfuit à cette parole, et il demeura comme étranger dans le pays de Madian, où il engendra deux fils. 30Quarante ans après, un ange lui apparut dans le désert du Mont Sina, dans la flamme d'un buisson en feu. 31Moïse, en le voyant, fut étonné de cette apparition ; et comme il s'approchait pour considérer, la voix du Seigneur se fit entendre à lui, disant : 32Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n'osait pas regarder. 33Alors le Seigneur lui dit : Ote ta chaussure de tes pieds ; car ce lieu où tu te tiens est une terre sainte. 34J'ai vu et considéré l'affliction de mon peuple, qui est en Egypte ; J'ai entendu leur (son) gémissement, et je suis descendu pour les délivrer. Et maintenant viens, et je t'enverrai en Egypte. 35Ce Moïse qu'ils avaient renié, en disant : Qui t'a établi prince et juge ? Dieu l'a envoyé comme prince et rédempteur, avec l'aide de l'ange qui lui était apparu dans le buisson. 36C'est lui qui les fit sortir, opérant des prodiges et des miracles dans le pays d'Egypte, et dans la mer Rouge, et dans le désert, durant quarante ans. 37C'est ce Moïse qui a dit aux enfants d'Israël : Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi ; vous l'écouterez. 38C'est lui qui était au milieu de l'assemblée au désert, avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sina, et avec nos pères ; c'est lui qui a reçu des paroles de vie pour nous les donner. 39Nos pères ne voulurent point lui obéir ; mais ils le rejetèrent, et tournèrent leurs cœurs vers l'Egypte, 40disant à Aaron : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne savons ce qu'il est devenu. 41Ils firent un veau d'or en ces jours-là, et ils offrirent un sacrifice à l'idole, et ils se réjouissaient des œuvres de leurs mains. 42Alors Dieu se retourna (détourna) et les livra au culte de l'armée du ciel, ainsi qu'il est écrit au livre des prophètes : Est-ce que vous m'avez offert des sacrifices et des victimes durant quarante ans dans le désert, maison d'Israël ? 43Vous avez porté le tabernacle de Moloch, et l'astre de votre dieu Remphan, figures que vous avez faites pour les adorer. C'est pourquoi je vous transporterai au-delà de Babylone. 44Le tabernacle du témoignage fut avec nos pères dans le désert, comme Dieu le leur avait ordonné, parlant à Moïse pour qu'il le fît selon le modèle qu'il avait vu. 45Et nos pères, l'ayant reçu, l'introduisirent avec Josué dans le pays possédé par les nations que Dieu chassa devant nos pères, jusqu'aux jours de David, 46qui trouva grâce devant Dieu, et qui demanda de trouver une demeure pour le Dieu de Jacob. 47Ce fut Salomon qui lui bâtit une maison (un temple). 48Mais le Très-Haut n'habite point dans des édifices (temples) faits de main d'homme, comme dit le prophète : 49Le ciel est mon trône, et la terre est l'escabeau de mes pieds. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel est le lieu de mon repos ? 50N'est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ? 51Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreilles, toujours vous résistez à l'Esprit-Saint ; tels ont été vos pères, tels vous êtes. 52Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui prédisaient l'avènement du Juste, que vous venez de trahir et dont vous avez été les meurtriers ; 53vous qui avez reçu la loi par le ministère des anges, et qui ne l'avez point gardée. 54En entendant ces paroles, ils frémissaient de rage dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui. 55Mais comme il était plein de l'Esprit-Saint, levant les yeux au ciel, il vit la gloire de Dieu, et Jésus qui était debout à la droite de Dieu ; et il dit : Voici que je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu. 56Alors, poussant de grands cris, ils se bouchèrent les oreilles, et se précipitèrent tous ensemble sur lui. 57Et l'ayant entraîné hors de la ville, ils le lapidaient ; et les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul. 58Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, recevez mon esprit. 59Et s'étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur imputez pas ce péché. Et quand il eut dit cela, il s'endormit dans le Seigneur. Or Saul consentait à sa mort.


Persécution contre les fidèles.

Philippe prêche en Samarie.

Simon le Magicien est baptisé.

Pierre et Jean donnent le Saint-Esprit aux Samaritains.

Simon veut acheter ce pouvoir.

Eunuque de la reine d’Ethiopie baptisé par Philippe.


8En ce même jour, il s'éleva une grande persécution contre l'Eglise qui était à Jérusalem ; et tous se dispersèrent dans les régions de la Judée et de la Samarie, excepté les Apôtres. 2Cependant des hommes craignant Dieu prirent soin du corps d'Etienne, et firent un grand deuil sur lui. 3Mais Saul dévastait l'Eglise ; entrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait mettre en prison. 4Cependant ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la parole de Dieu. 5Or Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, leur prêchait le Christ. 6Et les foules étaient attentives aux choses que Philippe disait, écoutant d'un commun accord, et voyant les miracles qu'il faisait. 7Car beaucoup d'esprits impurs sortaient de ceux qu'ils possédaient, en poussant de grands cris. 8Beaucoup de paralytiques et de boiteux furent aussi guéris. 9Il y eut donc une grande joie dans cette ville. Or il y avait dans la ville un homme du nom de Simon, qui y avait exercé la magie auparavant, séduisant le peuple de Samarie, disant qu'il était quelqu'un de grand. 10Tous l'écoutaient, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et disaient : C'est lui qui est la vertu de Dieu, celle qu'on appelle la grande. 11Et ils l'écoutaient, parce qu'il leur avait depuis longtemps troublé l'esprit par ses sorcelleries. 12Mais lorsqu'ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait le royaume de Dieu, ils étaient baptisés, hommes et femmes, au nom de Jésus-Christ. 13Alors Simon lui-même crut aussi : et après qu'il eut été baptisé, il s'attacha à Philippe ; et voyant les prodiges et les grands miracles qui se faisaient, il était dans la stupeur et l'admiration. 14Quand les Apôtres, qui étaient à Jérusalem, eurent appris que les habitants de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean, 15qui, étant venus, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent l'Esprit-Saint : 16car il n'était encore descendu sur aucun d'eux, mais ils avaient été seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus. 17Alors ils leur imposaient les mains, et ils recevaient l'Esprit-Saint. 18Lorsque Simon eut vu que par l'imposition des mains des Apôtres l'Esprit-Saint était donné, il leur offrit de l'argent, 19en disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que tous ceux à qui j'imposerai les mains reçoivent l'Esprit-Saint. Mais Pierre lui dit : 20Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquiert avec de l'argent ! 21Il n'y a pour toi ni part, ni héritage en cette affaire ; car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. 22Fais donc pénitence de cette iniquité, et prie Dieu, afin que, s'il est possible, cette pensée de ton cœur te soit pardonnée ; 23car je vois que tu es rempli d'un fiel amer, et dans les liens de l'iniquité. 24Simon répondit : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit. 25Pour eux, après avoir rendu leur témoignage et annoncé la parole du Seigneur, ils retournèrent à Jérusalem, prêchant l'Evangile en de nombreuses régions des Samaritains. 25Or un ange du Seigneur parla à Philippe, et lui dit : Lève-toi et va vers le midi, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza ; cette route est déserte (celle qui est déserte, note). 27Et se levant, il partit. Et voici qu'un Ethiopien, eunuque, officier de Candace, reine d'Ethiopie, et intendant de tous ses trésors, était venu adorer à Jérusalem. 28Il s'en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Isaïe. 29Alors l'Esprit dit à Philippe : Approche-toi et rejoins ce char. 30Et Philippe, accourant, l'entendit lire le prophète Isaïe ; et il lui dit : Crois-tu comprendre ce que tu lis ? 31Il répondit : Et comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me dirige ? Et il pria Philippe de monter et de s'asseoir auprès de lui. 32Or le passage de l'Ecriture qu'il lisait était celui-ci : Comme une brebis il a été mené à la boucherie, et comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n'a point ouvert la bouche. 33Dans son abaissement (humiliation) son jugement a été aboli. Qui racontera sa génération, car sa vie sera retranchée de la terre ? 34L'eunuque, répondant à Philippe, lui dit : Je t'en prie, de qui le prophète dit-il cela ? de lui-même ou de quelque autre ? 35Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage de l'Ecriture, lui annonça Jésus. 36Et chemin faisant, ils rencontrèrent de l'eau ; et l'eunuque dit : Voici de l'eau ; qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé ? 37Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. Il répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. 38Il fit arrêter le char, et ils descendirent tous deux dans l'eau, et Philippe baptisa l'eunuque. 39Lorsqu'ils furent remontés hors de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus ; mais il continua son chemin, plein de joie. 40Quant à Philippe, il se trouva dans Azot, et il annonçait l'Evangile à toutes les villes par où il passait, jusqu'à ce qu'il fût arrivé à Césarée.


Saul persécute les fidèles.

Sa conversion, son baptême.

Il prêche à Damas, va à Jérusalem, se retire à Césarée, puis à Tarse.

Pierre guérit Enée et ressuscite Tabithe.


9Cependant Saul, ne respirant encore que menaces et carnage contre les disciples du Seigneur, alla trouver le prince des prêtres, 2et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il trouvait des hommes ou des femmes engagés dans cette voie, il les amenât enchaînés à Jérusalem. 3Mais comme il était en chemin et qu'il approchait de Damas, il arriva que tout à coup une lumière du ciel brilla autour de lui. 4Et, tombant à terre, il entendit une voix qui lui dit : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? 5Il répondit : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur : Je suis Jésus, que tu persécutes ; il t'est dur de regimber contre l'aiguillon. 6Alors, tremblant et stupéfait, il dit : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? 7Le Seigneur lui dit : Lève-toi et entre dans la ville, et là on te dira ce qu'il faut que tu fasses. Or les hommes qui l'accompagnaient s'étaient arrêtés stupéfaits, entendant la voix, et ne voyant personne. 8Saul se leva donc de terre, et ayant les yeux ouverts, il ne voyait rien. Le conduisant par la main, on le fit entrer à Damas, 9et il y resta trois jours sans voir, et il ne mangea et ne but quoi que ce soit. 10Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananie ; et le Seigneur lui dit dans une vision : Ananie. Et il répondit : Me voici, Seigneur. 11Le Seigneur lui dit : Lève-toi, et va dans la rue qui est appelée Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie. 12(Et Saul vit un homme, nommé Ananie, qui entrait et lui imposait les mains, afin qu'il recouvrât la vue.) 13Mais Ananie répondit : Seigneur, j'ai entendu dire à (de) bien des personnes quels maux cet homme a faits à vos saints dans Jérusalem ; 14et ici il a des princes des prêtres le pouvoir d'enchaîner tous ceux qui invoquent votre nom. 15Le Seigneur lui dit : Va, car il est un instrument (vase d’élection) que je me suis choisi pour porter mon nom devant les nations, et les rois, et les fils d'Israël ; 16et je lui montrerai combien il lui faudra souffrir pour mon nom. 17Alors Ananie alla, et entra dans la maison ; et lui imposant les mains, il dit : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'a apparu dans le chemin par où tu venais, m'a envoyé pour que tu voies, et que tu sois rempli de l'Esprit-Saint. 18Et aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; et s'étant levé, il fut baptisé. 19Et lorsqu'il eut pris de la nourriture, il reprit des forces. Il demeura pendant quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas. 20Et aussitôt il prêcha Jésus dans les synagogues, disant qu'il est le Fils de Dieu. 21Tous ceux qui l'écoutaient étaient frappés d'étonnement, et disaient : N'est-ce pas là celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquaient ce nom, et qui est venu ici pour les conduire enchaînés aux princes des prêtres ? 22Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui résidaient à Damas, affirmant que Jésus est le Christ. 23Lorsque des jours nombreux se furent écoulés, les Juifs tinrent conseil ensemble pour le tuer. 24Mais leurs embûches furent connues de Saul. Ils gardaient les portes jour et nuit pour le tuer ; 25mais les disciples le prirent pendant la nuit et le descendirent par la muraille, l'ayant mis dans une corbeille. 26Quand il fut venu à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples ; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût disciple. 27Alors Barnabé, l'ayant pris, le conduisit aux Apôtres, et leur raconta comment le Seigneur lui était apparu sur le chemin et lui avait parlé, et comment à Damas il avait agi avec assurance au nom de Jésus. 28Il était donc avec eux à Jérusalem, allant et venant, et agissant avec assurance au nom du Seigneur. 29Il parlait aussi aux gentils, et il disputait avec les Grecs ; mais ceux-ci cherchaient à le tuer. 30Les frères, l'ayant su, le conduisirent à Césarée, et l'envoyèrent à Tarse. 31Cependant l'Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; et elle s'établissait, marchant dans la crainte du Seigneur, et elle était remplie de la consolation de l'Esprit-Saint. 32Or il arriva que Pierre, en les visitant tous, vint auprès des saints qui habitaient à Lydde. 33Il trouva là un homme nommé Enée, qui depuis huit ans était étendu sur un grabat ; il était paralytique. 34Et Pierre lui dit : Enée, le Seigneur Jésus-Christ te guérit ; lève-toi, et arrange toi-même ton lit. Et aussitôt il se leva. 35Tous ceux qui habitaient à Lydde et dans Sarone le virent, et ils se convertirent au Seigneur. 36Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabithe, mot qui se traduit par Dorcas. Elle était remplie de bonnes œuvres et des aumônes qu'elle faisait. 37Or il arriva en ces jours-là qu'étant tombée malade, elle mourut ; après qu'on l'eut lavée, on la mit dans une chambre haute. 38Et comme Lydde était près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre y était, lui envoyèrent deux hommes, pour lui faire cette prière : Ne tarde pas à venir auprès de nous. 39Pierre, se levant, alla avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute (le cénacle) ; et toutes les veuves l'entourèrent en pleurant, et en lui montrant les tuniques et les vêtements que leur faisait Dorcas. 40Ayant fait sortir tout le monde, Pierre se mit à genoux et pria ; puis se tournant vers le corps, il dit : Tabithe, lève-toi. Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle se mit sur son séant. 41Il lui donna la main, et la leva ; et ayant appelé les saints et les veuves, il la leur rendit vivante. 42Ce fait fut connu dans tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur. 43Or il arriva que Pierre demeura des jours nombreux à Joppé, chez un corroyeur nommé Simon.


Vision de Corneille.

Il envoie vers saint Pierre.

Saint Pierre va trouver Corneille et lui prêche Jésus.

Effusion du Saint-Esprit sur Corneille et sur plusieurs autres gentils : leur baptême.


10Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée l'Italienne (Italique, note), 2religieux et craignant Dieu avec toute sa maison, faisant beaucoup d'aumônes au peuple, et priant Dieu sans cesse. 3Il vit clairement dans une vision, vers la neuvième heure du jour, un ange de Dieu qui entra chez lui, et lui dit : Corneille. 4Et lui, le regardant, fut saisi de frayeur, et dit : Qu'y a-t-il, Seigneur ? L'ange lui répondit : Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s'en est souvenu. 5Et maintenant envoie des hommes à Joppé, et fais venir un certain Simon, qui est surnommé Pierre. 6Il est logé chez Simon le corroyeur, dont la maison est près de la mer ; c'est lui qui te dira ce qu'il faut que tu fasses. 7Lorsque l'Ange qui lui parlait se fut retiré, il appela deux de ses domestiques et un soldat craignant le Seigneur, de ceux qui lui obéissaient ; 8après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé. 9Le lendemain, comme ils étaient en route et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le haut de la maison, vers la sixième heure, pour prier. 10Et ayant faim, il voulut manger. Mais pendant qu'on lui préparait quelque chose, il lui survint un ravissement d'esprit : 11et il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe liée par les quatre coins, qui descendait du ciel sur la terre ; 12à l'intérieur il y avait toutes sortes de quadrupèdes, et de reptiles de la terre, et d'oiseaux du ciel. 13Et une voix se fit entendre à lui : Lève-toi, Pierre ; tue et mange. 14Mais Pierre dit : Je ne le puis, Seigneur ; car je n'ai jamais rien mangé de profane et de souillé. 15Alors la voix s'adressa à lui une seconde fois : Ce que Dieu a purifié, ne l'appelle pas profane. 16Cela se fit par trois fois, et ensuite (aussitôt) l'objet fut retiré dans le ciel. 17Et tandis que Pierre hésitait en lui-même sur le sens de la vision qu'il avait vue, voici que les hommes envoyés par Corneille, cherchant la maison de Simon, se présentèrent à la porte. 18Et ayant appelé, ils demandèrent si c'était là que Simon, surnommé Pierre, était logé. 19Pendant que Pierre pensait à la vision, l'Esprit lui dit : Voici trois hommes qui te demandent. 20Lève-toi donc, descends, et va avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. 21Pierre, étant descendu auprès de ces hommes, leur dit : Me voici, je suis celui que vous cherchez ; quel est le motif pour lequel vous êtes venus ? 22Ils dirent : Le centurion Corneille, homme juste et craignant Dieu, auquel toute la nation juive rend témoignage, a reçu d'un ange saint l'ordre de te faire venir dans sa maison, et d'écouter tes paroles. 23Pierre, les ayant donc fait entrer, leur donna l'hospitalité ; puis, le jour suivant, il partit avec eux, et quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent. 24Le lendemain il entra dans Césarée. Or Corneille les attendait et avait réuni ses parents et ses amis les plus intimes. 25Et il arriva que, lorsque Pierre entrait, Corneille vint au-devant de lui ; et tombant à ses pieds, il se prosterna. 26Mais Pierre le releva, en disant : Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme. 27Et s'entretenant avec lui, il entra, et trouva beaucoup de personnes assemblées. 28Il leur dit : Vous savez que c'est une abomination pour un Juif de se lier avec un étranger, ou de s'approcher de lui ; mais Dieu m'a appris à n'appeler personne profane ou souillé. 29C'est pourquoi je suis venu sans hésitation, lorsque j'ai été appelé. Je vous demande donc pour quel motif vous m'avez appelé. 30Alors Corneille dit : Il y a quatre jours à cette heure-ci que je priais dans ma maison à la neuvième heure ; et voici qu'un homme se présenta à moi vêtu de blanc, et dit : 31Corneille, ta prière a été exaucée, et tes aumônes ont été mentionnées devant Dieu. 32Envoie donc à Joppé, et fais venir Simon qui est surnommé Pierre ; il est logé dans la maison de Simon, corroyeur, près de la mer : 33Aussitôt donc j'ai envoyé vers toi, et tu as agi avec bonté en venant ; et maintenant nous voici tous devant toi, pour entendre tout ce qui t'a été ordonné par le Seigneur. 34Alors Pierre, ouvrant la bouche, dit : En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception des personnes, 35mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. 36Dieu a envoyé sa parole aux enfants d'Israël, annonçant la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous. 37Vous savez ce qui s'est passé dans toute la Judée, ce qui a commencé en Galilée, après le baptême que Jean a prêché ; 38comment Dieu a oint de l'Esprit-Saint et de force (sa vertu) Jésus de Nazareth, qui est allé de lieu en lieu en faisant le bien, et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le diable, parce que Dieu était avec lui. 39Et nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem, lui qu'ils ont tué en le suspendant au bois. 40Mais Dieu l'a ressuscité le troisième jour, et a permis qu'il se manifestât, 41non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d'avance par Dieu ; à nous, qui avons mangé et bu avec lui, après qu'il est (fut) ressuscité d'entre les morts. 42Et il nous a ordonné de prêcher et d'attester au peuple que c'est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts. 43Tous les prophètes lui rendent témoignage que tous ceux qui croient en lui reçoivent par son nom la rémission des péchés. 44Tandis que Pierre prononçait encore ces mots, l'Esprit-Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. 45Et les fidèles de la circoncision qui étaient venus avec Pierre furent frappés d'étonnement de ce que la grâce de l'Esprit-Saint se répandait aussi sur les Gentils. 46Car ils les entendaient parler diverses langues et glorifier Dieu. 47Alors Pierre dit : Est-ce-qu'on peut refuser l'eau, et empêcher de baptiser ceux qui ont reçu l'Esprit-Saint comme nous ? 48Et il ordonna de les baptiser au nom du Seigneur Jésus-Christ. Alors ils le prièrent de rester quelques jours avec eux.


Pierre repris rend raison de sa conduite.

Disciples dispersés prêchant aux Juifs, puis aux gentils.

Barnabé et Paul prêchent à Antioche.

Disciples appelés Chrétiens.

Prophétie d’Agabus.

Aumônes pour les chrétiens de Judée.


11Les Apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les gentils aussi avaient reçu la parole de Dieu. 2Lorsque Pierre fut remonté à Jérusalem, les fidèles de la circoncision disputaient contre lui, 3en disant : Pourquoi es-tu entré chez des hommes incirconcis, et as-tu mangé avec eux ? 4Mais Pierre commença à leur exposer l'ordre des faits en disant : 5J'étais dans la ville de Joppé, en prière, et je vis dans un ravissement d'esprit une vision ; c'était un objet qui descendait du ciel, semblable à une grande nappe nouée aux quatre coins, et elle vint jusqu'à moi. 6La regardant avec attention, j'y vis des quadrupèdes terrestres, des bêtes sauvages, des reptiles et des oiseaux du ciel. 7J'entendis aussi une voix qui me disait : Lève-toi, Pierre ; tue et mange. 8Je dis : Je ne le puis, Seigneur ; jamais rien de profane ou de souillé n'est entré dans ma bouche. 9La voix me parla du ciel une seconde fois : Ce que Dieu a purifié, ne l'appelle pas profane (impur). 10Cela se fit par trois fois ; puis tout fut retiré dans le ciel. 11Et voici que trois hommes se présentèrent aussitôt dans la maison où j'étais, envoyés vers moi de Césarée. 12Et l'Esprit me dit d'aller avec eux sans hésiter. Les six frères que voici vinrent aussi avec moi, et nous entrâmes dans la maison de cet homme. 13Il nous raconta comment il avait vu dans sa maison un ange debout, et lui disant : Envoie à Joppé, et fais venir Simon, qui est surnommé Pierre ; 14il te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. 15Quand j'eus commencé à parler, l'Esprit-Saint descendit sur eux, comme sur nous au commencement. 16Alors je me souvins de la parole du Seigneur, quand il disait : Jean a baptisé dans l'eau ; mais vous, vous serez baptisés dans l'Esprit-Saint. 17Si donc Dieu leur a donné la même grâce qu'à nous, qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour pouvoir empêcher (m’opposer à) Dieu ? 18Ayant entendu ces choses, ils se turent et glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc accordé aux gentils la pénitence pour qu'ils aient la vie. 19Cependant ceux qui avaient été dispersés par la persécution, survenue à l'occasion d'Etienne, allèrent jusqu'en Phénicie, en Chypre et à Antioche, n'annonçant la parole à personne, si ce n'est aux Juifs seulement. 20Mais quelques-uns d'entre eux, qui étaient de Chypre et de Cyrène, étant entrés dans Antioche, parlèrent aussi aux Grecs, annonçant le Seigneur Jésus. 21La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de croyants se convertirent au Seigneur. 22Le bruit en parvint aux oreilles de l'Eglise qui était à Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabé jusqu'à Antioche. 23Lorsqu'il fut arrivé et qu'il eut vu la grâce de Dieu, il se réjouit, et il les exhortait tous à persévérer avec un cœur ferme dans le Seigneur ; 24car c'était un homme bon, plein de l'Esprit-Saint et de foi. Et une foule nombreuse se joignit au Seigneur. 25Barnabé se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul ; l'ayant trouvé, il l'amena à Antioche. 26Et ils demeurèrent une année dans cette église, et ils instruisirent une foule nombreuse ; en sorte que ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés Chrétiens. 27En ces jours-là, des prophètes vinrent de Jérusalem à Antioche ; 28et l'un d'eux, nommé Agabus, se levant, prédit par l'Esprit(-Saint) qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre ; elle arriva, en effet, sous Claude. 29Et les disciples résolurent d'envoyer, chacun selon ce qu'il avait, un secours aux frères qui demeuraient en Judée. 30Ce qu'ils firent, l'envoyant aux anciens par les mains de Barnabé et Saul.


Martyre de saint Jacques le Majeur.

Emprisonnement et délivrance de saint Pierre.

Hérode Agrippa meurt frappé de Dieu.


12En ce même temps, le roi Hérode mit les mains sur quelques membres de l'Eglise, pour les maltraiter. 2Il fit mourir par le glaive Jacques, frère de Jean. 3Et voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit arrêter Pierre. C'étaient alors les jours des azymes. 4L'ayant donc fait arrêter, il le mit en prison, et le donna à garder à quatre escouades, de quatre soldats chacune, avec l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. 5Pierre était donc gardé dans la prison ; mais l'Eglise faisait sans interruption des prières à Dieu pour lui. 6Or, la nuit même avant le jour où Hérode devait le faire comparaître, Pierre dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes, et des gardes devant la porte gardaient la prison. 7Et voici qu'un ange du Seigneur apparut, et une lumière brilla dans l'appartement ; et l'ange, touchant Pierre au côté, l'éveilla, en disant : Lève-toi vite. Et les chaînes tombèrent de ses mains. 8Et l'ange lui dit : Mets ta ceinture, et chausse tes sandales. Il le fit. Et l'ange reprit : Enveloppe-toi de ton vêtement, et suis-moi. 9Pierre sortit et le suivit ; et il ne savait pas que ce qui se faisait par l'ange était véritable, mais il croyait voir une vision. 10Passant la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui conduit à la ville ; elle s'ouvrit d'elle-même devant eux, et étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue ; et aussitôt l'ange le quitta. 11Alors Pierre, étant revenu à lui-même, dit : Maintenant je reconnais d'une manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a arraché à la main d'Hérode et à toute l'attente du peuple juif. 12Et réfléchissant, il vint à la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup étaient assemblés et priaient. 13Pendant qu'il frappait à la porte, une servante (jeune fille), nommée Rhode, vint pour écouter. 14Dès qu'elle eut reconnu la voix de Pierre, dans sa joie, elle n'ouvrit pas la porte ; mais, courant à l'intérieur, elle annonça que Pierre était à la porte. 15Ils lui dirent : Tu es folle. Mais elle affirmait que la chose était ainsi. Et ils disaient : C'est son ange. 16Cependant Pierre continuait à frapper. Lorsqu'ils eurent ouvert, ils le virent et furent saisis de stupeur. 17Mais leur faisant de la main signe de se taire, il raconta comment le Seigneur l'avait tiré de la prison ; et il dit : Faites savoir cela à Jacques et aux frères. Et étant sorti, il s'en alla dans un autre lieu. 18Quand il fit jour, le trouble n'était pas petit parmi les soldats, pour savoir ce que Pierre était devenu. 19Hérode l'ayant fait chercher, et ne l'ayant pas trouvé, il fit faire le procès aux gardes, et ordonna de les mener au supplice ; puis, descendant de la Judée à Césarée, il y demeura. 20Or, il était irrité contre les Tyriens et les Sidoniens. Mais d'un commun accord ils vinrent à lui, et ayant gagné Blastus, qui était chambellan du roi, ils demandaient la paix, parce que leurs contrées tiraient leur subsistance de celle du roi. 21Au jour fixé, Hérode, revêtu d'habits royaux, s'assit sur son trône, et il les haranguait. 22Et le peuple acclamait : C'est la voix d'un dieu, et non d'un homme. 23Mais aussitôt un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné gloire à Dieu ; et dévoré de vers, il expira. 24Cependant la parole du Seigneur faisait des progrès et se répandait de plus en plus. 25Barnabé et Saul, leur mission remplie, revinrent de Jérusalem, ramenant avec eux Jean, surnommé Marc.


Paul et Barnabé sont envoyés aux gentils.

Ils passent dans l’île de Chypre.

Le magicien Barjésu frappé d’aveuglement.

Conversion du proconsul Sergius Paulus.

Paul vient à Antioche de Pisidie, où il prêche dans la synagogue.

Les Juifs lui résistent.

Il se tourne vers les gentils.


13Il y avait dans l'église d'Antioche des prophètes et des docteurs, parmi lesquels étaient Barnabé, Simon qu'on appelait le Noir, Lucius le Cyrénéen, Manahen, frère de lait d'Hérode le tétrarque, et Saul. 2Or pendant qu'ils célébraient le culte du Seigneur et qu'ils jeûnaient, l'Esprit-Saint leur dit : Séparez-moi Saul et Barnabé, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. 3Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. 4Et eux, envoyés par l'Esprit-Saint, allèrent à Séleucie, et de là ils naviguèrent vers Chypre. 5Lorsqu'ils furent arrivés à Salamine, ils prêchaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs ; ils avaient aussi Jean pour les aider (dans le ministère). 6Lorsqu'ils eurent parcouru toute l'île jusqu'à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète, Juif, dont le nom était Barjésu ; 7il était avec le proconsul Sergius Paulus, homme sage (prudent). Celui-ci, ayant fait venir Barnabé et Saul, désirait entendre la parole de Dieu. 8Mais Elymas le magicien (car c'est ainsi que se traduit son nom) leur résistait, cherchant à détourner le proconsul de la foi. 9Alors Saul, qui est aussi appelé Paul, rempli de l'Esprit-Saint, le regardant fixement, 10dit : O homme plein de toute astuce et de toute fourberie, fils du diable, ennemi de toute justice, tu ne cesses de pervertir les voies droites du Seigneur. 11Et maintenant voici que la main du Seigneur est sur toi ; et tu seras aveugle, ne voyant pas le soleil jusqu'à un certain temps. Aussitôt l'obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et tournant de tous côtés, il cherchait quelqu'un qui lui donnât la main. 12Alors le proconsul, ayant vu ce qui était arrivé, devint croyant, et il admirait la doctrine du Seigneur. 13Paul et ceux qui étaient avec lui, s'étant embarqués à Paphos, vinrent à Perge en Pamphylie ; mais Jean, se séparant d'eux, revint à Jérusalem. 14Pour eux, passant au-delà de Perge, ils vinrent à Antioche de Pisidie ; et étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s'assirent. 15Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : Frères, si vous avez quelque exhortation à faire au peuple, parlez. 16Alors Paul, se levant, et ayant fait signe de la main pour demander le silence, dit : Hommes d'Israël, et vous qui craignez Dieu, écoutez. 17Le Dieu du peuple d'Israël a choisi nos pères, et il a exalté le peuple lorsqu'ils demeuraient comme étrangers dans le pays d'Egypte ; puis il les en a fait sortir à bras étendu. 18Et pendant l'espace de quarante ans, il a supporté leur conduite dans le désert. 19Puis ayant détruit sept nations dans le pays de Chanaan, il leur en distribua au sort le territoire, 20après environ quatre cent cinquante ans. Ensuite il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel. 21Alors ils demandèrent un roi ; et Dieu leur donna Saül, fils de Cis, homme de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans. 22Puis l'ayant mis à l'écart, il leur suscita pour roi David, à qui il a rendu témoignage, en disant : J'ai trouvé David, fils de Jessé, homme selon mon cœur, qui fera toutes mes volontés. 23C'est de sa race (postérité) que Dieu, selon sa promesse, a fait sortir un Sauveur pour Israël, Jésus ; 24Jean ayant prêché, avant sa venue, le baptême de pénitence à tout le peuple d'Israël. 25Et lorsque Jean achevait sa course, il disait : Je ne suis pas celui que vous pensez ; mais voici que vient après moi celui dont je ne suis pas digne de délier les sandales. 26Mes frères, fils de la race d'Abraham, et ceux qui parmi vous craignent Dieu, c'est à vous que cette parole de salut a été envoyée. 27Car les habitants de Jérusalem et leurs princes, l'ayant méconnu, ont accompli, en le condamnant, les paroles des prophètes qui sont lues chaque sabbat (ne les comprenant pas) ; 28et ne trouvant rien en lui qui fût digne de mort, ils demandèrent à Pilate de le faire mourir. 29Et lorsqu'ils eurent consommé tout ce qui avait été écrit de lui, ils le descendirent du bois et le déposèrent dans un tombeau. 30Mais Dieu l'a ressuscité des morts le troisième jour ; et il a été vu, durant des jours nombreux, par ceux 31qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui maintenant encore sont ses témoins devant le peuple. 32Nous aussi, nous vous annonçons la promesse qui a été faite à nos pères ; 33car Dieu l'a accomplie pour nos fils, en ressuscitant Jésus, ainsi qu'il est écrit dans le second psaume : Tu es mon fils ; aujourd'hui je t'ai engendré. 34Et parce qu'il l'a ressuscité d'entre les morts, pour qu'il ne retournât plus dans la corruption, il a parlé ainsi : Je tiendrai fidèlement pour vous les saintes promesses faites à David (, promesses inviolables). 35Et il dit encore ailleurs : Vous ne permettrez pas que votre Saint voie la corruption. 36Car David, après avoir servi en son temps aux desseins de Dieu, s'est endormi, et a été déposé près de ses pères, et il a vu la corruption. 37Mais celui que Dieu a ressuscité d'entre les morts n'a pas vu la corruption. 38Sachez donc, mes frères, que par lui la rémission des péchés vous est annoncée ; et tout ce dont vous n'avez pu être justifiés par la loi de Moïse, 39quiconque croit en lui est justifié par lui. 40Prenez donc garde qu'il ne vous arrive ce qui a été dit par les prophètes : 41Voyez, contempteurs, soyez étonnés et disparaissez ; car j'accomplis une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croirez pas si quelqu'un vous la raconte. 42Lorsqu'ils sortaient, on les pria de parler sur le même sujet le sabbat suivant. 43Et quand l'assemblée fut séparée, beaucoup de Juifs et d'étrangers craignant Dieu suivirent Paul et Barnabé, qui, prenant la parole, les exhortaient à persévérer dans la grâce de Dieu. 44Le sabbat suivant, presque toute la ville se réunit pour entendre la parole de Dieu. 45Mais les Juifs, voyant cette foule, furent remplies de jalousie, et ils contredisaient, en blasphémant, ce que Paul disait. 46Alors Paul et Barnabé dirent hardiment : C'est à vous d'abord qu'il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez, et que vous vous jugez indignes de la vie éternelle, voici que nous nous tournons vers les gentils. 47Car le Seigneur nous l'a ainsi ordonné : Je t'ai établi pour être la lumière des nations, afin que tu sois le salut jusqu'aux extrémités de la terre. 48Entendant cela, les gentils se réjouirent, et ils glorifiaient la parole du Seigneur ; et tous ceux qui avaient été prédestinés à la vie éternelle devinrent croyants. 49Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la contrée. 50Mais les Juifs soulevèrent les femmes pieuses et de distinction, et les principaux de la ville, et excitèrent une persécution contre Paul et Barnabé, et les chassèrent de leur territoire. 51Mais ceux-ci, ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds, vinrent à Iconium. 52Cependant, les disciples étaient remplis de joie et de l'Esprit-Saint.


Succès de la prédication de Paul et de Barnabé à Iconium.

Ils sont chassés et se réfugient à Lystre.

Paul y guérit un boiteux.

On veut leur sacrifier ; on les lapide.

Ils vont à Derbe.

Ils s’en retournent à Antioche de Syrie, en visitant les fidèles.


14Or il arriva qu'à Iconium ils entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et parlèrent de telle sorte, qu'une multitude considérable de Juifs et de Grecs embrassa la foi. 2Mais les Juifs qui restèrent incrédules soulevèrent et excitèrent à la colère l'esprit des gentils contre les frères. 3Ils demeurèrent donc longtemps, agissant avec assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce, en permettant que des miracles et des prodiges fussent faits par leurs mains. 4Cependant la population de la ville se divisa : les uns étaient pour les Juifs, et les autres pour les apôtres. 5Mais comme il se fit un soulèvement des gentils et des Juifs, avec leurs chefs, pour les accabler d'outrages et les lapider, 6les apôtres, l'ayant compris, se refugièrent dans les villes de Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans tout le pays d'alentour, et là ils annonçaient l'Evangile. 7Or à Lystre se tenait assis un homme perclus des pieds, boiteux dès le sein de sa mère, et qui n'avait jamais marché. 8Il entendit parler Paul, qui, fixant les yeux sur lui, et voyant qu'il avait la foi qu'il serait guéri (reformuler pour qu’il soit guéri), 9dit d'une voix forte : Lève-toi droit sur tes pieds. Il se leva d'un saut, et il marchait. 10La foule ayant vu ce que Paul avait fait éleva la voix, disant en lycaonien : Des dieux devenus semblables aux hommes sont descendus vers nous. 11Et ils appelaient Barnabé Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole. 12Même le prêtre de Jupiter, qui était à l'entrée de la ville, amenant des taureaux avec des couronnes devant les portes, voulait, aussi bien que le peuple, offrir un sacrifice. 13Mais les apôtres, Barnabé et Paul, l'ayant appris, déchirèrent leurs tuniques et s'élancèrent dans la foule, criant 14et disant : Hommes, pourquoi faites-vous cela ? Nous aussi nous sommes mortels, des hommes semblables à vous ; et nous vous exhortons à quitter ces choses vaines pour vous convertir au Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, et la mer, et tout ce qu'ils contiennent ; 15qui dans les générations passées a laissé toutes les nations marcher dans leurs propres voies. 16Mais il ne s'est pas laissé sans témoignage, faisant du bien en dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, remplissant nos cœurs d'aliments et de joie. 17En disant ces paroles, c'est à peine s'ils empêchèrent la foule de leur offrir un sacrifice. 18Cependant quelques Juifs survinrent d'Antioche et d'Iconium, et gagnèrent la foule ; et ayant lapidé Paul, ils le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort. 19Mais les disciples l'ayant entouré, il se leva et rentra dans la ville ; et le jour suivant, il partit avec Barnabé pour Derbe. 20Et lorsqu'ils eurent évangélisé cette ville et instruit de nombreuses personnes, ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche, 21affermissant les âmes des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et leur apprenant que c'est par beaucoup de tribulations qu'il faut que nous entrions dans le royaume de Dieu. 22Lorsqu'ils eurent établi pour eux des prêtres dans chaque église, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, auquel ils avaient cru. 23Traversant ensuite la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie. 24Et après avoir annoncé la parole du Seigneur à Perge, ils descendirent à Attalie ; 25de là ils firent voile pour Antioche, d'où ils avaient été confiés à la grâce de Dieu, pour l'œuvre qu'ils avaient accomplie. 26Quand ils furent arrivés, ils assemblèrent l'Eglise, et racontèrent les grandes choses que Dieu avait faites avec eux, et comment ils avaient ouvert aux gentils la porte de la foi. 27Et ils demeurèrent assez longtemps avec les disciples.


Dispute à Antioche sur les observations légales.

Saint Paul et saint Barnabé vont à Jérusalem consulter les Apôtres.

Concile de Jérusalem.

Lettre du concile.

Jude et Silas envoyés à Antioche avec Paul et Barnabé.

Paul et Barnabé se séparent.


15Or quelques-uns venus de Judée, enseignaient ainsi les frères : Si vous n'êtes pas circoncis selon l'usage de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés. 2Une contestation très vive s'étant élevée entre Paul et Barnabé et eux, il fut résolu que Paul et Barnabé, et quelques-uns des autres, monteraient auprès des Apôtres et des prêtres à Jérusalem, pour traiter cette question. 3Eux donc, après avoir été accompagnés par l'Eglise, traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des gentils, et ils causaient une grande joie à tous les frères. 4Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Eglise, par les Apôtres et par les anciens, et ils annoncèrent quelles grandes choses Dieu avait faites avec eux. 5Mais quelques-uns de la secte des pharisiens, devenus croyants, se levèrent, disant : Il faut circoncire les gentils, et leur ordonner d'observer la loi de Moïse. 6Alors les Apôtres et les anciens s'assemblèrent pour examiner cette affaire. 7Comme il y avait une grande discussion, Pierre, se levant, leur dit : Mes frères, vous savez que depuis longtemps Dieu m'a choisi parmi nous, afin que les gentils entendissent par ma bouche la parole de l'Evangile, et qu'ils crussent. 8Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, leur donnant l'Esprit-Saint aussi bien qu'à nous ; 9et il n'a pas fait de différence entre nous et eux, purifiant leurs cœurs par la foi. 10Maintenant, pourquoi tentez-vous donc Dieu, en voulant imposer sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter ? 11Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus-Christ que nous croyons être sauvés, de même qu'eux. 12Alors toute la multitude se tut ; et ils écoutaient Barnabé et Paul, qui racontaient quels grands miracles et prodiges Dieu avait faits par eux parmi les gentils. 13Après qu'ils se furent tus, Jacques prit la parole, et dit : Mes frères, écoutez-moi. 14Simon a raconté comment Dieu, pour la première fois, a visité les gentils, afin de choisir parmi eux un peuple consacré à son nom. 15Et avec cela concordent les paroles des prophètes, ainsi qu'il est écrit : 16Après ces choses je reviendrai, et je rebâtirai la tente (le tabernacle) de David, qui est tombée ; je réparerai ses ruines, et je la relèverai ; 17afin que le reste des hommes, et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, cherchent le Seigneur, dit le Seigneur qui fait ces choses. 18Le Seigneur connaît son œuvre de toute éternité. 19C'est pourquoi je juge qu'il ne faut pas inquiéter ceux d'entre les gentils qui se convertissent à Dieu, 20mais leur écrire de s'abstenir des souillures des idoles, de la fornication, des chairs (animaux) étouffées, et du sang. 21Car Moïse, depuis les temps anciens, a dans chaque ville des hommes qui le prêchent dans les synagogues, où on le lit tous les jours de sabbat. 22Alors il plut aux Apôtres et aux anciens, ainsi qu'à toute l'Eglise, de choisir quelques-uns d'entre eux, et de les envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabé : Jude, surnommé Barsabas, et Silas, hommes éminents parmi les frères ; 23et ils leur remirent cette lettre : Les Apôtres et les anciens (prêtres), leurs frères, aux frères d'entre les gentils, qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut. 24Comme nous avons appris que quelques-uns, sortant du milieu de nous, sans aucun mandat de notre part, vous ont troublés par leurs discours et ont bouleversé vos âmes, 25il nous a plu, après nous être réunis ensemble, de choisir et de vous envoyer des délégués avec nos très chers Barnabé et Paul, 26ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ. 27Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous rapporteront de vive voix les mêmes choses. 28Car il a semblé bon à l'Esprit-Saint et à nous de ne pas vous imposer d'autre fardeau que ces choses nécessaires : 29que vous vous absteniez des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de la fornication ; en vous gardant de ces choses, vous ferez bien. Adieu. 30Ayant donc pris congé, ils descendirent à Antioche, et après avoir assemblé les fidèles, ils leur remirent la lettre. 31Après l'avoir lue, ils se réjouirent de cette consolation. 32Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, consolèrent et fortifièrent les frères par de nombreux discours. 33Après qu'ils furent demeurés là quelque temps, ils furent renvoyés en paix par les frères à ceux qui les avaient envoyés. 34Cependant Silas jugea à propos de rester là, et Jude s'en alla seul à Jérusalem. 35Paul et Barnabé demeuraient à Antioche, enseignant et annonçant avec plusieurs autres la parole du Seigneur. 36Mais après quelques jours, Paul dit à Barnabé : Retournons visiter les frères par toutes les villes où nous avons prêché la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont. 37Or Barnabé voulait prendre aussi avec lui Jean, surnommé Marc. 38Mais Paul lui représentait que celui qui les avait quittés en Pamphylie, et qui ne les avait pas accompagnés à l'ouvrage, ne devait pas être pris avec eux. 39Il y eut donc entre eux un dissentiment, de sorte qu'ils se séparèrent l'un de l'autre. Barnabé, ayant pris Marc avec lui, s'embarqua pour la Chypre, 40Et Paul, ayant choisi Silas, partit, confié à la grâce de Dieu par les frères. 41Il parcourait la Syrie et la Cilicie, fortifiant les églises, et ordonnant d'observer les prescriptions des Apôtres et des anciens.


Paul prend avec lui Timothée.

Il est détourné de prêcher en Asie et en Bythinie ; mais il est appelé en Macédoine.

Il arrive à Philippes ; conversion de Lydie.

Pythonisse délivrée.

Paul et Silas, fouettés et mis en prison, convertissent le geôlier ; leur délivrance.


16Il arriva à Derbe, puis à Lystre. Et voici qu'il y avait là un disciple, nommé Timothée, fils d'une femme juive devenue croyante et d'un père gentil. 2Les frères qui étaient à Lystre et à Iconium rendaient de lui un témoignage favorable. 3Paul voulut qu'il partît avec lui ; et l'ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient en ces lieux-là ; car tous savaient que son père était gentil. 4En passant par les villes, ils leur recommandaient d'observer les ordonnances qui avaient été décrétées par les Apôtres et par les anciens de Jérusalem. 5Ainsi les églises étaient affermies dans la foi, et croissaient en nombre tous les jours. 6Traversant la Phrygie et le pays de Galatie, ils reçurent de l'Esprit-Saint la défense d'annoncer la parole de Dieu dans l'Asie. 7Etant venus dans la Mysie, ils se disposaient à aller en Bithynie ; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. 8Après avoir traversé la Mysie, ils descendirent à Troas, 9et pendant la nuit une vision fut montrée à Paul. Un homme de Macédoine se tenait debout, et le priait, en disant : Passe en Macédoine, et secours-nous. 10Dès qu'il eut vu cette vision, nous cherchâmes aussitôt à partir pour la Macédoine, étant certains que Dieu nous appelait à y prêcher l'Évangile. 11Nous étant donc embarqués à Troas, nous vînmes droit à Samothrace, et le jour suivant à Néapolis, 12et de là à Philippes, qui est la première ville de cette partie de la Macédoine et une colonie. Nous demeurâmes quelques jours dans cette ville. 13Le jour du sabbat, nous sortîmes hors de la porte, près de la rivière (du fleuve), où paraissait être le lieu de la prière ; et nous étant assis, nous nous entretînmes avec les femmes qui s'étaient rassemblées. 14L'une d'elles, nommée Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire, qui craignait Dieu, nous écouta ; le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu'elle fût attentive à ce que Paul disait. 15Après qu'elle eut été baptisée, ainsi que sa famille, elle nous fit cette prière : Si vous m'avez jugée fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous y força. 16Or il arriva, comme nous allions au lieu de la prière, qu'une jeune fille qui avait un esprit de python, et procurait un grand profit à ses maîtres en devinant, vint au-devant de nous. 17Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant : Ces hommes sont des serviteurs du Dieu Très-Haut, qui vous annoncent la voie du salut. 18Elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul importuné se retourna, et dit à l'esprit : Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même. 19Mais ses maîtres, voyant que l'espérance de leur gain avait disparu, se saisirent de Paul et de Silas, et les conduisirent sur la place publique, devant les chefs, 20et les présentant aux magistrats, ils dirent : Ces hommes troublent notre ville ; ce sont des Juifs, 21et ils annoncent un genre de vie qu'il ne nous est pas permis de recevoir ni de suivre, puisque nous sommes Romains. 22Le peuple courut contre eux ; et les magistrats, ayant fait déchirer leurs tuniques, ordonnèrent qu'on les battît de verges. 23Et après qu'on leur eut donné des coups nombreux, ils les mirent en prison, en ordonnant au geôlier de les garder avec soin. 24Lorsqu'il eut reçu cet ordre, il les mit dans une prison intérieure, et serra leurs pieds dans des ceps. 25Au milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et louaient Dieu, et ceux qui étaient dans la prison les écoutaient. 26Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, de sorte que les fondements de la prison furent ébranlés ; et aussitôt toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. 27Le gardien de la prison, réveillé et voyant les portes de la prison ouvertes, tira son épée et voulait se tuer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis. 28Mais Paul cria d'une voix forte : Ne te fais pas de mal, car nous sommes tous ici. 29Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra, et tout tremblant se jeta aux pieds de Paul et de Silas ; 30et les conduisant dehors, il dit : Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? 31Ils répondirent : Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. 32Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. 33Et les prenant à cette heure de la nuit, il lava leurs plaies ; et aussitôt il fut baptisé avec toute sa famille. 34Puis les ayant conduits dans sa maison, il leur servit à manger, et se réjouit avec toute sa famille d'avoir cru en Dieu. 35Lorsque le jour fut venu, les magistrats envoyèrent les licteurs, qui dirent : Laisse aller ces hommes. 36Le gardien de la prison rapporta ces paroles à Paul : Les magistrats ont envoyé l'ordre de vous mettre en liberté ; sortez donc maintenant, et allez en paix. 37Mais Paul dit aux licteurs : Ils nous ont fait frapper en public, sans jugement, nous citoyens romains, puis ils nous ont mis en prison, et maintenant ils nous font sortir en cachette ? Il n'en sera pas ainsi ; mais qu'ils viennent 38et qu'ils nous mettent eux-mêmes en liberté. Les licteurs rapportèrent ces paroles aux magistrats. Ceux-ci eurent peur, en apprenant qu'ils étaient Romains. 39Ils vinrent donc leur faire des excuses ; et les mettant en liberté, ils les priaient de quitter la ville. 40Et sortant de la prison, ils entrèrent chez Lydie ; et ayant vu les frères, ils les consolèrent et partirent.


Paul à Thessalonique ; les Juifs y soulèvent le peuple contre lui.

Il passe à Bérée ; les Juifs de Thessalonique l’y poursuivent.

Il est conduit à Athènes.

Il prêche dans l’Aréopage.


17Après avoir traversé Amphipolis et Apollonie, ils vinrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. 2Selon sa coutume Paul entra auprès d'eux, et pendant trois jours de sabbat il discutait avec eux d'après les Ecritures, 3expliquant et démontrant qu'il avait fallu que le Christ souffrît et ressuscitât d'entre les morts ; et le Christ, disait-il, c'est Jésus que je vous annonce. 4Quelques-uns d'entre eux crurent et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude de prosélytes et de païens, et beaucoup de femmes de qualité. 5Mais les Juifs, devenus jaloux, prirent avec eux quelques hommes méchants de la populace, et ameutant la foule, ils troublèrent la ville ; et assaillant la maison de Jason, ils cherchaient Paul et Silas pour les mener devant le peuple. 6Mais ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant : Ces hommes qui troublent la ville et qui sont venus ici, 17Jason les a reçus, et ils agissent tous contre les décrets de César, soutenant qu'il y a un autre roi, Jésus. 8Ils excitèrent ainsi le peuple et les magistrats de la ville qui les écoutaient. 9Mais ayant reçu caution de Jason et des autres, ils les laissèrent aller. 10Aussitôt, pendant la nuit, les frères firent partir Paul et Silas pour aller à Bérée. Lorsqu'ils y furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. 11Or ceux-ci étaient plus nobles de sentiments que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d'avidité, examinant tous les jours les Ecritures, pour vérifier ce qu'on leur disait. 12Beaucoup d'entre eux crurent, ainsi que des femmes grecques de qualité, et un grand nombre d'hommes. 13Mais quand les Juifs de Thessalonique eurent appris que la parole de Dieu était aussi prêchée par Paul à Bérée, ils y vinrent aussi, soulevant et troublant la foule. 14Alors les frères firent aussitôt partir Paul, pour qu'il allât jusqu'à la mer ; quant à Silas et Timothée, ils demeurèrent à Bérée. 15Ceux qui conduisaient Paul le menèrent jusqu'à Athènes ; et après avoir reçu de lui, pour Silas et Timothée, l'ordre de venir au plus tôt auprès de lui, ils partirent. 16Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit était surexcité en lui-même, en voyant la ville livrée à l'idolâtrie. 17Il disputait donc dans la synagogue avec les Juifs et les prosélytes, et tous les jours sur la place publique avec ceux qui s'y trouvaient. 18Quelques philosophes épicuriens et stoïciens discutaient avec lui ; et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? et d'autres : Il semble annoncer de nouveaux dieux ; parce qu'il leur annonçait Jésus et la résurrection. 19Et l'ayant pris, ils le menèrent à l'Aréopage, en disant : Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ? 20Car tu apportes à nos oreilles des choses nouvelles ; nous voulons donc savoir ce qu'elles signifient. 21Or tous les Athéniens, et les étrangers qui demeuraient à Athènes, ne passaient leur temps qu'à dire ou à entendre quelque chose de nouveau. 22Paul, au milieu de l'Aéropage, dit : Athéniens, en toutes choses je vous vois en quelque sorte religieux à l'excès. 23Car en passant, et en regardant vos objets sacrés, j'ai trouvé aussi un autel sur lequel il était écrit : A un (Au) Dieu inconnu. Ce que vous adorez sans le connaître, moi je vous l'annonce. 24Dieu, qui a fait le monde et tout ce qu'il contient, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples bâtis par les hommes, 25et il n'est pas servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. 26Il a fait naître d'un seul toute la race des hommes, pour habiter sur la face entière de la terre, ayant fixé des temps précis, et les limites de l'habitation des peuples, 27afin qu'ils cherchent Dieu, et qu'ils tâchent de le toucher et de le trouver, quoiqu'il ne soit pas loin de chacun de nous. 28Car c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être ; et comme quelques-uns de vos poètes l'ont dit : Nous sommes aussi de sa race. 29Etant donc de la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la Divinité est semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie des hommes. 30Mais Dieu, ne tenant pas compte de ces temps d'ignorance, annonce maintenant aux hommes qu'ils aient tous et partout à faire pénitence ; 31parce qu'il a fixé le (un) jour où il doit juger le monde selon l'équité, par l'homme qu'il a établi, et qu'il a accrédité auprès de tous, en le ressuscitant d'entre les morts. 32Mais lorsqu'ils entendirent parler de la résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t'entendrons sur ce point une autre fois. 33C'est ainsi que Paul sortit du milieu d'eux. 34Quelques hommes cependant se joignirent à lui et devinrent croyants ; entre autres Denis, membre de l'Aéropage, une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux.


Paul vient à Corinthe ; il travaille des mains avec Aquila et Priscille.

Il quitte les Juifs et instruit les gentils.

Il est accusé devant le proconsul.

Il vient à Ephèse, va à Jérusalem, revient à Antioche, parcourt la Galatie et la Phrygie.

Apollon vient à Ephèse et passe en Achaïe.


18Après cela Paul partit d'Athènes et vint à Corinthe. 2Et ayant trouvé un Juif nommé Aquila, originaire du Pont, qui était venu récemment d'Italie avec Priscille sa femme (parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome), il se joignit à eux. 3Et comme il était du même métier, il demeurait chez eux et travaillait : leur métier consistait à faire des tentes. 4Il discourait dans la synagogue chaque sabbat, et faisant intervenir le nom du Seigneur Jésus, il persuadait (s’efforçait de persuader) les Juifs et les Grecs. 5Mais lorsque Silas et Timothée furent venus de Macédoine, Paul se donnait tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ. 6Comme ils le contredisaient et le blasphémaient, secouant ses vêtements, il leur dit : Que votre sang soit sur votre tête ; pour moi, j'en suis innocent, et désormais j'irai vers les gentils. 7Et sortant de là, il entra chez un certain Tite Juste, qui honorait Dieu, et dont la maison était attenante à la synagogue. 8Crispus, chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille ; et beaucoup de Corinthiens, en entendant Paul, croyaient et étaient baptisés. 9Une nuit, le Seigneur dit à Paul dans une vision : Ne crains point, mais parle, et ne te tais pas ; 10car je suis avec toi, et personne ne s'opposera à toi pour te nuire, parce que j'ai un peuple nombreux dans cette ville. 11Il demeura là un an et six mois, enseignant chez eux la parole de Dieu. 12Or Gallion étant proconsul d'Achaïe, les Juifs, d'un commun accord, s'élevèrent contre Paul et l'amenèrent au tribunal, 13en disant : Celui-ci persuade aux hommes de rendre à Dieu un culte contraire à la loi. 14Comme Paul commençait à ouvrir la bouche, Gallion dit aux Juifs : S'il s'agissait de quelque injustice ou de quelque acte criminel, ô Juifs, je vous écouterais comme il convient ; 15mais s'il est question de mots, de noms et de votre loi, vous y aviserez vous-mêmes, car je ne veux pas être juge de ces choses. 16Puis il les éconduisit (renvoya) du (de son) tribunal. 17Alors tous, se saisissant de Sosthène, chef de la synagogue, le battaient devant le tribunal ; et Gallion ne s'en mit pas en peine. 18Paul, après être resté là des jours nombreux, prit congé des frères, et s'embarqua pour la Syrie avec Priscille et Aquila ; il s'était fait couper les cheveux à Cenchrée, car il avait fait un vœu. 19Il arriva à Ephèse, et il y laissa Priscille et Aquila. Pour lui, étant entré dans la synagogue, il discutait avec les Juifs. 20Comme ils le priaient de rester plus longtemps, il ne consentit pas ; 21mais il prit congé d'eux, en disant : Je reviendrai auprès de vous, si c'est la volonté de Dieu ; et il partit d'Ephèse. 22Etant descendu à Césarée, il monta à Jérusalem, et salua l'Eglise ; puis il descendit à Antioche. 23Après y être resté quelque temps, il repartit, et traversa successivement la Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples. 24Or un Juif nommé Apollo, originaire d'Alexandrie, homme éloquent, vint à Ephèse ; il était habile dans les Ecritures. 25Il avait été instruit en ce qui regarde la voie du Seigneur ; et fervent d'esprit, il parlait et il enseignait avec soin ce qui concernait Jésus ; mais il ne connaissait que le baptême de Jean. 26Il commença donc à agir avec assurance dans la synagogue. Lorsque Priscille et Aquila l'eurent entendu, ils le prirent chez eux, et lui exposèrent plus exactement la voie du Seigneur. 27Comme il voulait ensuite aller en Achaïe, les frères qui l'y avaient exhorté écrivirent aux disciples de le recevoir. Lorsqu'il fut arrivé, il se rendit très utile aux croyants, 28car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, montrant par les Ecritures que Jésus était le Christ.


Paul vient à Ephèse.

Disciples qui n’avaient reçu que le baptême de Jean.

Miracles de Paul.

Exorcistes.

Juifs battus par les démons.

Progrès de la parole divine.

Sédition contre Paul, excitée par Démétrius.


19Or il arriva, pendant qu'Apollo était à Corinthe, que Paul, ayant parcouru les provinces supérieures, vint à Ephèse et trouva quelques disciples. 2Et il leur dit : Avez-vous reçu l'Esprit-Saint en devenant croyants ? Mais ils lui répondirent : Nous n'avons pas même entendu dire s'il y a un Esprit-Saint. 3Il leur dit : Quel baptême avez-vous donc reçu ? Ils dirent : Le baptême de Jean. 4Alors Paul dit : Jean a baptisé le peuple du baptême de pénitence, en disant de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus. 5Lorsqu'ils eurent entendu cela, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. 6Et après que Paul leur eut imposé les mains, l'Esprit-Saint vint sur eux ; et ils parlaient diverses langues et prophétisaient. 7Ils étaient en tout environ douze hommes. 8Etant entré dans la synagogue, il parla avec assurance pendant trois mois, discutant et persuadant au sujet du royaume de Dieu. 9Mais comme quelques-uns s'endurcissaient et refusaient de croire, décriant (maudissant) la voie du Seigneur devant la multitude, il se retira d'eux, sépara les disciples, et il enseignait tous les jours dans l'école d'un certain Tyrannos. 10Cela eut lieu pendant deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient en Asie, Juifs et Gentils, entendirent la parole du Seigneur. 11Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par la main de Paul ; 12à ce point qu'on appliquait sur les malades des mouchoirs et des ceintures qu'il avait portés, et leurs maladies s'éloignaient, et les mauvais esprits sortaient. 13Alors quelques exorcistes juifs, qui allaient de lieu en lieu, essayèrent aussi d'invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits mauvais, en disant : Je vous adjure par (le) Jésus, que Paul prêche. 14C'étaient sept fils du Juif Scéva, prince des prêtres, qui faisaient cela. 15Mais l'esprit mauvais leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? 16Et s'élançant sur eux, l'homme en qui était le démon très (le plus) mauvais se rendit maître de deux d'entre eux ; il les maltraita si fort, qu'ils s'enfuirent nus et blessés de cette maison. 17Cela fut connu de tous les Juifs et de tous les gentils qui habitaient à Ephèse ; et ils furent tous saisis de crainte, et le nom du Seigneur Jésus fut glorifié. 18Beaucoup de croyants venaient, confessant et déclarant ce qu'ils avaient fait. 19Beaucoup de ceux qui avaient exercé les arts magiques (curieux, note) apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le monde ; et quand on en eut supputé le prix, on trouva la somme de cinquante mille deniers. 20Ainsi la parole de Dieu croissait avec force et s'affermissait. 21Ces choses accomplies, Paul se proposa, poussé par l'Esprit, de traverser la Macédoine et l'Achaïe, et d'aller à Jérusalem ; il disait : Après que j'aurai été là, il faut que je voie aussi Rome. 22Et envoyant en Macédoine deux de ceux qui l'assistaient, Timothée et Eraste, il demeura pour quelque temps en Asie. 23Mais il y eut en ce temps-là un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur. 24Car un certain orfèvre nommé Démétrius, en faisant de petits temples de Diane en argent, procurait aux ouvriers un gain considérable. 25Les assemblant avec les artisans du même métier, il dit : Hommes, vous savez que c'est de cette industrie que vient votre (notre) gain ; 26et vous voyez, et vous entendez que non seulement à Ephèse, mais presque dans toute l'Asie, ce Paul persuade et détourne un grand nombre de personnes, en disant : Ce ne sont pas des dieux, ceux qui sont faits par la main des hommes. 27Et il n'y a pas seulement péril pour nous que notre industrie ne tombe en discrédit, mais le temple de la grande Diane ne sera tenu pour rien, et la majesté de celle que toute l'Asie et tout l'univers honorent commencera à s'anéantir. 28Ayant entendu ces paroles, ils furent remplis de colère, et ils s'écrièrent : Grande est la Diane des Ephésiens. (!) 29La ville fut remplie de confusion ; et d'un commun accord ils se précipitèrent au théâtre, entraînant Gaïus et Aristarque, macédoniens, compagnons de Paul. 30Paul voulait se montrer au peuple ; mais les disciples ne le permirent pas. 31Quelques-uns même des Asiarques, qui étaient ses amis, envoyèrent vers lui, pour le prier de ne pas se présenter au théâtre. 32Cependant les uns criaient une chose, les autres une autre ; car l'assemblée était confuse, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s'étaient réunis. 33On fit sortir de la foule Alexandre, que les Juifs poussaient en avant. Cet Alexandre, ayant demandé le silence avec la main, voulait s'expliquer devant le peuple. 34Mais dès qu'ils eurent reconnu qu'il était Juif, tous, d'une seule voix, crièrent pendant près de deux heures : Grande est la Diane des Ephésiens ! 35Lorsque le scribe eut apaisé la foule, il dit : Habitants d'Ephèse, quel est celui des hommes qui ignore que la ville d'Ephèse est vouée au culte de la grande Diane, fille de Jupiter ? 36Puis donc qu'on ne peut le contester, vous devez demeurer calmes, et ne rien faire inconsidérément. 37Car vous avez amené ces hommes, qui ne sont ni des sacrilèges, ni des blasphémateurs de votre déesse. 38Que si Démétrius, et les artisans qui sont avec lui, ont à se plaindre de quelqu'un, des audiences publiques se tiennent, et il y a des proconsuls : qu'ils s'assignent les uns les autres. 39Mais si vous avez une autre affaire à proposer, on pourrait en décider dans une assemblée légitime. 40Car nous risquons d'être accusés de sédition pour ce qui s'est passé aujourd'hui, car nous n'avons aucune bonne raison à alléguer pour justifier cet attroupement. Quand il eut dit cela, il congédia l'assemblée.


Paul va en Macédoine et en Grèce.

Il prêche à Troas.

Mort et résurrection d’Eutyque.

Paul arrive à Milet.

Il y assemble les prêtres et les évêques de l’Eglise d’Ephèse.

Discours de Paul dans cette assemblée.


20Après que le tumulte eut cessé, Paul convoqua les disciples ; et les ayant exhortés, il leur dit adieu, et partit pour aller en Macédoine. 2Après avoir parcouru ces contrées, et avoir exhorté les fidèles en de nombreux discours, il vint en Grèce. 3Lorsqu'il y eut séjourné pendant trois mois, les Juifs lui tendirent des embûches au moment où il allait s'embarquer pour la Syrie, et il résolut de retourner par la Macédoine. 4Il fut accompagné par Sopater, fils de Pyrrhus, de Bérée, par Aristarque et Second, de Thessalonique, par Gaïus, de Derbe, par Timothée et par Tychique et Trophime, qui étaient d'Asie. 5Ceux-ci, ayant pris les devants, nous attendirent à Troas. 6Pour nous, après les jours des azymes, nous nous embarquâmes à Philippes, et nous vînmes auprès d'eux en cinq jours à Troas, où nous demeurâmes sept jours. 7Le premier jour de la semaine, comme nous étions réunis pour rompre le pain, Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'au milieu de la nuit. 8Or il y avait beaucoup de lampes dans la chambre haute (le cénacle, note) où nous étions assemblés. 9Et un jeune homme nommé Eutyque, assis sur la fenêtre, s'endormit d'un profond sommeil pendant le long discours de Paul ; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et fut relevé mort. 10Mais Paul, étant descendu auprès de lui, s'étendit sur lui, l'embrassa, et dit : Ne vous troublez point, car son âme est en lui. 11Puis étant remonté, il rompit le pain et mangea, parla encore beaucoup jusqu'au point du jour, et partit ainsi. 12On ramena le jeune homme vivant, et ils ne furent pas médiocrement consolés. 13Pour nous, montant sur un vaisseau, nous fîmes voile vers Assos, où nous devions reprendre Paul ; car il l'avait ainsi réglé, devant lui-même faire la route à pied. 14Lorsqu'il nous eut rejoints à Assos, nous le prîmes et vînmes à Mitylène. 15Faisant voile de là, nous arrivâmes le jour suivant vis-à-vis de Chio ; le lendemain nous abordâmes à Samos, et le jour suivant nous vînmes à Milet. 16Car Paul avait résolu de passer Ephèse sans y aborder, pour ne pas se retarder en Asie ; il se hâtait afin de célébrer, s'il était possible, le jour de la Pentecôte à Jérusalem. 17Mais de Milet, envoyant à Ephèse, il convoqua les anciens de l'Eglise. 18Lorsqu'ils furent venus auprès de lui, et qu'ils furent ensemble, il leur dit : Vous savez de quelle sorte je me suis conduit (j’ai été) en tout temps avec vous, depuis le premier jour où je suis entré en Asie, 19servant le Seigneur avec toute humilité, dans les larmes et au milieu des épreuves qui me sont survenues par les embûches des Juifs ; 20comment je ne vous ai rien caché de ce qui était utile, ne manquant pas de vous l'annoncer, et de vous instruire en public et dans les maisons, 21prêchant aux Juifs et aux gentils la pénitence envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. 22Et maintenant voici que, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, ignorant ce qui doit m'arriver ; 23si ce n'est que, dans toutes les villes, l'Esprit-Saint me fait connaître que des liens et des tribulations m'attendent à Jérusalem. 24Mais je ne crains rien de ces choses, et je n'estime pas ma vie plus précieuse que moi-même, pourvu que j'achève ma course et le ministère de la parole que j'ai reçu du Seigneur Jésus, pour rendre témoignage à l'Evangile de la grâce de Dieu. 25Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j'ai passé en prêchant le royaume de Dieu. 26C'est pourquoi je vous atteste aujourd'hui que je suis pur du sang de (vous) tous. 27Car je n'ai rien négligé pour vous annoncer tout le conseil de Dieu. 28Prenez garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel l'Esprit-Saint vous a établis évêques, pour gouverner l'église de Dieu, qu'il a acquise par son sang. 29Je sais qu'après mon départ il entrera parmi vous des loups ravisseurs, qui n'épargneront point le troupeau ; 30et du milieu de vous-mêmes s'élèveront des hommes qui tiendront un langage pervers, pour attirer les disciples après eux. 31C'est pourquoi veillez, vous souvenant que, durant trois ans, je n'ai pas cessé nuit et jour d'avertir avec larmes chacun de vous. 32Et maintenant je vous recommande à Dieu, et à la parole de sa grâce, à lui qui peut achever l'édifice, et donner un héritage avec tous ceux qui ont été sanctifiés. 33Je n'ai convoité l'argent, l'or, et le vêtement de personne, comme 34vous le savez vous-mêmes ; car ces mains ont fourni ce qui nous était nécessaire, à moi et à ceux qui étaient avec moi. 35Je vous ai montré en tout qu'en travaillant ainsi, il faut soutenir les faibles, et se souvenir de la parole du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. 36Quand il eut dit cela, il se mit à genoux, et pria avec eux tous. 37Tous fondirent en larmes, et se jetant au cou de Paul, ils le baisaient, 38affligés surtout de ce qu'il avait dit qu'ils ne verraient plus son visage. Et ils le conduisirent jusqu'au vaisseau.


Paul va à Jérusalem.

Filles de Philippe prophétesses.

Agabus prédit les liens de Paul.

Paul arrive à Jérusalem ; il se purifie dans le temple, est maltraité par les Juifs, et enchaîné par le tribun de la cohorte romaine.


21Nous nous embarquâmes, après nous être séparés d'eux, et nous vînmes droit à Cos, et le jour suivant à Rhodes, et de là à Patare ; 2et ayant trouvé un vaisseau qui faisait la traversée vers la Phénicie, nous y montâmes et fîmes voile. 3Quand nous fûmes en vue de l'île de Chypre, la laissant à gauche, nous naviguâmes vers la Syrie, et nous vînmes à Tyr, où le vaisseau devait déposer son chargement. 4Y ayant trouvé des disciples, nous y demeurâmes sept jours ; par l'Esprit-Saint, ils disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem. 5Les sept jours écoulés, nous partîmes ; tous, avec leurs femmes et leurs enfants, nous conduisirent jusque hors de la ville, et nous étant mis à genoux sur le rivage, nous priâmes. 6Après nous être dit adieu mutuellement, nous montâmes sur le vaisseau, et ils retournèrent chez eux. 7Pour nous, achevant notre navigation depuis Tyr, nous descendîmes à Ptolémaïs ; et ayant salué les frères, nous restâmes un jour auprès d'eux. 8Le lendemain, étant partis, nous vînmes à Césarée ; et entrant dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était un des sept, nous demeurâmes chez lui. 9Il avait quatre filles vierges, qui prophétisaient. 10Comme nous demeurions là pendant quelques jours, il arriva de Judée un prophète, nommé Agabus. 11Etant venu auprès de nous, il prit la ceinture de Paul ; et se liant les pieds et les mains, il dit : Voici ce que dit l'Esprit-Saint : L'homme à qui appartient cette ceinture sera lié ainsi par les Juifs à Jérusalem, et ils le livreront entre les mains des gentils. 12Lorsque nous eûmes entendu cela, nous le priâmes, nous et ceux qui étaient de ce lieu-là, de ne pas monter à Jérusalem. 13Alors Paul répondit : Que faites-vous, pleurant et affligeant mon cœur ? Car je suis prêt, non seulement à être lié, mais aussi à mourir à Jérusalem, pour le nom du Seigneur Jésus. 14Et comme nous ne pouvions pas le persuader, nous n'insistâmes pas, et nous dîmes : Que la volonté du Seigneur soit faite. 15Après ces quelques jours, ayant fait nos préparatifs, nous montâmes à Jérusalem. 16Quelques-uns des disciples de Césarée vinrent aussi avec nous, emmenant avec eux un certain Mnason, originaire de l'île de Chypre, ancien disciple, chez qui nous devions loger. 17Quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie. 18Le jour suivant Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les anciens s'y réunirent. 19Après les avoir salués, il raconta en détail ce que Dieu avait fait parmi les gentils par son ministère. 20Et eux, lorsqu'ils l'eurent entendu, glorifièrent Dieu, et lui dirent : Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs sont devenus croyants ; et tous sont zélés pour la loi. 21Or ils ont entendu dire de toi que tu enseignes aux Juifs qui sont parmi les gentils à se séparer de Moïse, disant qu'ils ne doivent pas circoncire leurs fils, ni vivre selon les coutumes. 22Qu'y a-t-il donc à faire ? Sans aucun doute, on se rassemblera en foule ; car ils apprendront que tu es arrivé. 23Fais donc ce que nous allons te dire. Nous avons quatre hommes qui ont fait un vœu ; 24prends-les, purifie-toi avec eux, et supporte les frais pour qu'ils se fassent raser la tête ; et tous sauront que ce qu'ils ont entendu dire de toi est faux, et que toi aussi, tu te conduis en observateur de la loi. 25Quant à ceux qui, parmi les gentils, sont devenus croyants, nous avons décidé et écrit qu'ils devaient s'abstenir de ce qui a été immolé aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de la fornication. 26Alors Paul, ayant pris ces hommes, et s'étant purifié avec eux le jour suivant, entra dans le temple, en indiquant le jour où serait accomplie la purification, et où l'offrande serait présentée pour chacun d'eux. 27Mais comme les sept jours s'achevaient, les Juifs d'Asie, l'ayant vu dans le temple, soulevèrent tout le peuple, et mirent les mains sur lui, en criant : 28Israélites, au secours ! Voici l'homme qui prêche partout et à tout le monde contre le peuple, la loi, et ce lieu ; et de plus il a introduit les gentils dans le temple, et a profané ce saint lieu. 29En effet, ils avaient vu Trophime d'Ephèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l'avait introduit dans le temple. 30Toute la ville fut en émoi, et le peuple accourut de tous côtés : et s'étant saisis de Paul, ils le traînaient hors du temple, et aussitôt les portes furent fermées. 31Comme ils cherchaient à le tuer, on annonça au tribun de la cohorte que tout Jérusalem était en confusion. 32Ayant pris des soldats et des centurions, il courut à eux. Dès qu'ils virent le tribun et les soldats, ils cessèrent de frapper Paul. 33Alors le tribun, s'approchant, se saisit de lui et le fit lier de deux chaînes ; et il demandait qui il était et ce qu'il avait fait. 34Mais dans la foule les uns criaient une chose, et les autres une autre. Et comme il ne pouvait rien apprendre de certain à cause du tumulte, il ordonna de le conduire dans la forteresse (le camp). 35Lorsque Paul fut arrivé sur les degrés, il dut être porté par les soldats, à cause de la violence du peuple. 36Car le peuple suivait en foule, criant : Fais-le mourir. 37Sur le point d'être introduit dans la forteresse (le camp), Paul dit au tribun : M'est-il permis de te dire quelque chose ? Le tribun dit : Tu sais le grec ? 38N'es-tu pas l'Egyptien qui, ces jours passés, a excité une sédition et qui a emmené dans le désert quatre mille sicaires ? 39Paul lui dit : Je suis Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas inconnue. Mais je t'en prie, permets-moi de parler au peuple. 40Le tribun l'ayant permis, Paul, debout sur les degrés, fit signe de la main au peuple. Il se fit un grand silence, et parlant en langue hébraïque, il dit :


Discours de saint Paul aux Juifs, et fureur des Juifs contre lui.

Le tribun veut le faire fouetter.

Il se déclare citoyen romain.


22Mes frères et mes pères, écoutez ce que j'ai à vous dire maintenant pour ma défense. 2Quand ils entendirent qu'il leur parlait en langue hébraïque, ils firent encore plus de silence. 3Et il dit : Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie ; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance de la loi de nos pères, zélé pour cette loi, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. 4J'ai persécuté cette secte jusqu'à la mort, enchaînant et mettant en prison hommes et femmes, 5ainsi que le grand (prince des) prêtre et tous les anciens m'en rendent témoignage ; ayant (même) reçu d'eux des lettres pour les frères, j'allais à Damas pour amener prisonniers à Jérusalem ceux qui étaient là, afin qu'ils fussent punis. 6Mais il arriva, tandis que j'étais en chemin et que j'approchais de Damas au milieu du jour, que tout à coup une lumière abondante, qui venait du ciel, brilla autour de moi ; 7et tombant à terre, j'entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? 8Je répondis : Qui êtes-vous, Seigneur ? Il me dit : Je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes. 9Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui qui me parlait. 10Alors je dis : Que ferai-je, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi, et va à Damas ; et là on te dira tout ce que tu dois faire. 11Et comme je ne voyais point, à cause du grand éclat de cette lumière, mes compagnons me prirent par la main, et me menèrent à Damas. 12Or un certain Ananie, homme selon la loi, à qui tous les Juifs demeurant à Damas rendaient témoignage, 13vint me trouver, et s'approchant, me dit : Saul, mon frère, regarde. Et au même instant je le vis. 14Alors il dit : Le Dieu de nos pères t'a prédestiné pour connaître sa volonté, pour voir le Juste et pour entendre les paroles de sa bouche ; 15car tu seras son témoin devant les hommes, témoin de ce que tu as vu et entendu. 16Et maintenant que tardes-tu ? Lève-toi, et reçois le baptême, et lave tes péchés en invoquant son nom. 17Or il arriva qu'étant revenu à Jérusalem et priant dans le temple, j'eus un ravissement d'esprit, 18et je le vis qui me disait : Hâte-toi, et sors promptement de Jérusalem ; car ils ne recevront pas le témoignage que tu rendras de moi. 19Et je dis : Seigneur, ils savent eux-mêmes que je faisais enfermer en prison et fouetter dans les synagogues ceux qui croyaient en vous ; 20et que, lorsqu'on répandait le sang d'Etienne, votre témoin, j'étais présent et j'y consentais, et je gardais les vêtements de ceux qui le tuaient. 21Il me dit : Va, car je t'enverrai au (bien) loin chez les nations. 22Ils l'avaient écouté jusqu'à ce mot ; mais alors ils élevèrent leurs voix, disant : Ote de la terre un pareil homme, car il n'est pas digne de vivre. 23Comme ils vociféraient, et jetaient leurs vêtements, et lançaient la poussière en l'air, 24le tribun ordonna de le conduire dans la forteresse (le camp), et de le battre de verges, et de le torturer, afin de savoir pour quel motif ils criaient ainsi contre lui. 25Quand on l'eut lié avec des courroies, Paul dit au centurion qui était présent : Vous est-il permis de flageller un citoyen romain, qui n'a pas même été condamné ? 26Ayant entendu cela, le centurion s'approcha du tribun, et lui dit : Que vas-tu faire ? car cet homme est citoyen romain. 27Le tribun s'approchant lui demanda : Dis-moi si tu es (, es-tu) citoyen romain ? Et il dit : Oui. 28Le tribun reprit : Moi, c'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de cité. Et Paul dit : Et moi, je l'ai par ma naissance. 29Aussitôt donc ceux qui devaient le torturer se retirèrent ; le tribun même eut peur, lorsqu'il eut appris que Paul était citoyen romain, et qu'il l'avait fait lier. 30Le jour suivant, voulant savoir plus exactement de quoi il était accusé par les Juifs, il lui fit ôter ses liens ; puis ayant ordonné que les prêtres et tout le Conseil s'assemblassent, et amenant Paul, il le plaça au milieu d'eux.


Paul se justifie devant le Conseil.

Il reçoit un soufflet par l’ordre du grand-prêtre.

Il divise les pharisiens d’avec les sadducéens.

Jésus-Christ lui apparaît.

Il découvre une conjuration contre sa vie ; il est envoyé au gouverneur Félix.


23Paul, regardant fixement le Conseil, dit : Mes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu'à ce jour. 2Le grand prêtre Ananie ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper au visage. 3Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie. Tu es assis pour me juger selon la loi, et, contrairement à la loi, tu ordonnes de me frapper ? 4Ceux qui étaient présents dirent : Tu maudis le grand prêtre de Dieu ? 5Paul répondit : Je ne savais pas, mes frères, que ce fût le grand prêtre ; car il est écrit : Tu ne maudiras pas le prince de ton peuple. 6Or Paul, sachant qu'ils étaient en partie sadducéens, et en partie pharisiens, s'écria dans l'assemblée : Mes frères, je suis pharisien, fils de pharisien(s) ; c'est à cause de l'espérance et de la résurrection des morts, que je suis mis en jugement. 7Lorsqu'il eut dit ces mots, il y eut une dissension entre les pharisiens et les sadducéens, et l'assemblée fut divisée. 8Car les sadducéens disent qu'il n'y a ni résurrection, ni ange, ni esprit ; mais les pharisiens admettent l'un et l'autre. 9Il se fit une grande clameur ; et quelques-uns des pharisiens, se levant, contestaient, en disant : Nous ne trouvons rien de mal dans cet homme ; si un ange ou un esprit lui avait parlé ? 10Comme le tumulte augmentait, le tribun, craignant que Paul ne fût mis en pièces par eux, ordonna à des soldats de descendre, de l'enlever d'au milieu d'eux et de le conduire dans la forteresse (le camp). 11La nuit suivante le Seigneur lui apparut, et lui dit : Aie bon courage ; car comme tu m'as rendu témoignage à Jérusalem, il faut aussi que tu me rendes témoignage à Rome. 12Quand le jour fut venu, quelques-uns d'entre les Juifs se réunirent, et s'engagèrent par vœu à ne pas manger et à ne pas boire, tant qu'ils n'auraient pas tué Paul. 13Ils étaient plus de quarante qui avaient fait cette conjuration. 14Ils se présentèrent aux princes des prêtres et aux anciens, et dirent : Nous nous sommes engagés par vœu, sous (appelant sur nous l’) anathème, à ne pas manger, jusqu'à ce que nous ayons tué Paul. 15Maintenant donc, avec le Conseil, adressez-vous au tribun, pour qu'il le fasse comparaître devant vous, comme si vous vouliez étudier plus à fond son affaire ; et nous, avant qu'il arrive, nous serons prêts à le tuer. 16Mais le fils de la soeur de Paul, ayant appris ce complot, vint et entra dans la forteresse (le camp), et avertit Paul. 17Et Paul, appelant à lui un des centurions, lui dit : Conduis ce jeune homme au tribun, car il a quelque chose à lui communiquer. 18Le centurion, prenant le jeune homme avec lui, le mena au tribun, et dit : Le prisonnier Paul m'a prié de t'amener ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire. 19Le tribun le prenant par la main, se retira à l'écart avec lui, et lui demanda : Qu'est-ce que tu as à me communiquer ? 20Il répondit : Les Juifs sont convenus de te prier de faire comparaître Paul demain devant le Conseil, comme s'ils voulaient étudier plus à fond son affaire. 21Mais ne les crois pas ; car plus de quarante hommes d'entre eux lui dressent des embûches, et se sont engagés sous anathème à ne pas manger et à ne pas boire jusqu'à ce qu'ils l'aient tué ; et maintenant ils sont prêts, attendant ta promesse (ordre). 22Le tribun renvoya donc le jeune homme, en lui ordonnant de ne dire à personne qu'il l'avait instruit de ces choses. 23Et ayant appelé deux centurions, il leur dit : Tenez prêts deux cents soldats pour aller jusqu'à Césarée, soixante-dix cavaliers et deux cents lanciers, dès la troisième heure de la nuit ; 24préparez aussi des chevaux, pour y faire monter Paul, afin qu'ils le conduisent sain et sauf au gouverneur Félix. 25Car il craignait que les Juifs ne l'enlevassent et ne le missent à mort, et qu'ensuite on ne l'accusât lui-même d'avoir reçu de l'argent. 26Il écrivit une lettre contenant ces mots : Claudius Lysias, au très excellent gouverneur Félix, salut. 27Les Juifs s'étaient saisis de cet homme, et étaient sur le point de le tuer, lorsque, arrivant avec la troupe, je le délivrai, ayant appris qu'il est citoyen romain ; 28et voulant savoir de quoi ils l'accusaient, je l'ai conduit à leur Conseil. 29J'ai trouvé qu'il était accusé pour des questions relatives à leur loi, mais qu'il n'a commis aucun crime digne de mort ou de prison. 30Et comme on m'a averti des embûches qu'ils lui avaient tendues, je te l'ai envoyé, avertissant les accusateurs de s'expliquer devant toi. Adieu. 31Les soldats, selon l'ordre qu'ils avaient reçu, prirent donc Paul, et le conduisirent pendant la nuit à Antipatride ; 32et le jour suivant, ils revinrent à la forteresse, ayant laissé les cavaliers aller avec lui. 33Ceux-ci, étant arrivés à Césarée, remirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent aussi Paul. 34L'ayant lue, il demanda de quelle province il était ; et apprenant qu'il était de Cilicie : 35Je t'entendrai, dit-il, quand tes accusateurs seront venus. Et il ordonna de le garder dans le palais d'Hérode.


Paul accusé devant Félix ; il se défend ; il demeure prisonnier.

Félix, étant avec Drusille, fait venir Paul : il est effrayé par son discours.

Festus succède à Félix, qui laisse Paul en prison.


24Cinq jours après, Ananie, prince des prêtres, descendit avec quelques anciens et un certain Tertullus, orateur, et ils se rendirent chez le gouverneur, pour accuser Paul. 2Paul ayant été appelé, Tertullus commença à l'accuser, en disant : Comme c'est grâce à toi que nous jouissons d'une paix profonde, et que beaucoup de choses ont été corrigées par ta prévoyance, 3toujours et partout, très excellent Félix, nous recevons ces bienfaits avec toutes sortes d'actions de grâces. 4Mais pour ne pas te retenir plus longuement, je te prie de nous écouter un instant avec ta bienveillance ordinaire. 5Nous avons trouvé que cet homme pestilentiel excite des séditions chez tous les Juifs dans le monde entier, et qu'il est le chef de la secte séditieuse des Nazaréens. 6Il a même essayé de profaner le temple. Nous étant saisis de lui, nous voulions le juger selon notre loi ; 7mais le tribun Lysias, étant survenu, l'a arraché de nos mains avec une grande violence, 8ordonnant à ses accusateurs de venir devant toi ; et tu pourras toi-même, en l'interrogeant, connaître la vérité de tous ces actes dont nous l'accusons. 9Les Juifs ajoutèrent à leur tour que les choses étaient ainsi. 10Mais Paul répondit, lorsque le gouverneur lui eut fait signe de parler : Sachant que depuis plusieurs années tu gouvernes cette nation, c'est avec confiance que je défendrai ma cause. 11Car tu peux savoir qu'il n'y a pas plus de douze jours que je suis monté à Jérusalem pour adorer ; 12et ils ne m'ont pas trouvé dans le temple disputant avec quelqu'un, ni attroupant la foule, non plus que dans les synagogues, 13et dans la ville ; et ils ne peuvent te prouver ce dont ils m'accusent maintenant. 14Mais je t'avoue ceci, que, selon la secte qu'ils appellent hérésie, je sers mon Père et mon Dieu, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et les prophètes ; 15ayant en Dieu cette espérance, comme ils l'ont eux-mêmes, qu'il y aura une résurrection des justes et des méchants. 16C'est pourquoi je travaille moi-même à avoir une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. 17Après plusieurs années, je suis venu pour faire à ma nation des aumônes, des offrandes et des vœux. 18C'est dans ces circonstances qu'ils m'ont trouvé (purifié) dans le temple, sans amas de foule et sans tumulte. 19Et ce sont certains Juifs d'Asie, qui auraient dû comparaître devant toi et m'accuser, s'ils avaient quelque chose contre moi ; 20ou bien, que ceux-ci mêmes disent s'ils ont trouvé en moi quelque iniquité, lorsque j'ai comparu dans leur assemblée ; 21à moins qu'on ne me reproche cette seule parole, que j'ai criée, debout au milieu d'eux : C'est à cause de la résurrection des morts que je suis jugé par vous aujourd'hui. 22Félix, qui connaissait très bien cette doctrine, les ajourna, en disant : Lorsque le tribun Lysias sera descendu, je vous entendrai. 23Puis il ordonna au centurion de garder Paul, mais de lui laisser du repos et de n'empêcher aucun des siens de le servir. 24Quelques jours après, Félix étant venu avec Drusille, sa femme, qui était Juive, appela Paul, et l'entendit parler de la foi en Jésus-Christ. 25Mais comme il discourait sur la justice, sur la chasteté, et sur le jugement futur, Félix effrayé répondit : Pour le moment, retire-toi ; en temps opportun, je t'appellerai. 26En outre il espérait que Paul lui donnerait de l'argent ; c'est pourquoi aussi il le faisait venir souvent, et s'entretenait avec lui. 27Deux ans s'étant écoulés, Félix eut pour successeur Portius Festus ; et voulant faire plaisir aux Juifs, il laissa Paul en prison.


Les Juifs accusent Paul devant Festus.

Paul se défend et en appelle à César.

Agrippa et Bérénice viennent à Césarée.

Agrippa veut voir Paul.

Festus fait venir Paul devant Agrippa.


25Festus, étant donc arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem. 2Et les princes des prêtres, avec les premiers d'avec les Juifs, vinrent le trouver, pour accuser Paul ; et ils le priaient, 3lui demandant comme une faveur, dans un but hostile, d'ordonner qu'il fût conduit à Jérusalem, prêts à tendre des embûches pour le tuer en chemin. 4Mais Festus répondit que Paul était gardé à Césarée, et qu'il partirait lui-même bientôt. 5Que les principaux d'entre vous, dit-il, descendent donc avec moi ; et si cet homme a commis quelque crime, qu'ils l'accusent. 6N'ayant passé parmi eux que huit ou dix jours, il descendit à Césarée ; et le lendemain il s'assit sur le tribunal, et ordonna d'amener Paul. 7Lorsqu'on l'eut introduit, les Juifs qui étaient descendus de Jérusalem l'entourèrent, portant contre lui de nombreuses et graves accusations, qu'ils ne pouvaient pas prouver. 8Et Paul se défendait, en disant : Je n'ai péché en rien contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. 9Mais Festus, voulant faire plaisir aux Juifs, répondit à Paul : Veux-tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses devant moi ? 10Mais Paul dit : Je suis devant le tribunal de César, c'est là qu'il faut que je sois jugé ; je n'ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien. 11Si j'ai fait du tort, ou si j'ai commis quelque crime qui mérite la mort, je ne refuse pas de mourir ; mais s'il n'y a rien de fondé dans leurs accusations, personne ne peut me livrer à eux. J'en appelle à César. 12Alors Festus, après en avoir conféré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César, tu iras devant César. 13Quelques jours plus tard, le roi Agrippa et Bérénice descendirent à Césarée, pour saluer Festus. 14Et comme ils y demeurèrent plusieurs jours, Festus parla de Paul au roi, en disant : Il y a ici un homme que Félix a laissé prisonnier ; 15lorsque j'étais à Jérusalem, les princes des prêtres et les anciens des Juifs sont venus me trouver à son sujet, demandant contre lui une condamnation. 16Je leur répondis que ce n'est pas la coutume des Romains de condamner un homme avant que celui qui est accusé ait été mis en présence de ses accusateurs, et qu'il ait eu la facilité (possibilité ?) de se laver de ce dont on l'accuse. 17Après qu'ils furent venus ici sans aucun délai, le jour suivant, assis sur le tribunal, j'ordonnai qu'on amenât cet homme. 18Lorsque les accusateurs se furent présentés, ils ne lui reprochèrent aucun des crimes dont je le supposais coupable ; 19ils avaient seulement contre lui quelques disputes relatives à leur religion (superstition) et à un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant. 20Hésitant donc dans une affaire de ce genre, je lui demandai s'il voulait aller à Jérusalem et y être jugé sur tout cela. 21Mais en ayant appelé, pour que sa cause fût réservée à la connaissance d'Auguste, j'ai ordonné de le garder jusqu'à ce que je l'envoie à César. 22Agrippa dit à Festus : Je voudrais (voulais), moi aussi, entendre cet homme. Demain, dit Festus, tu l'entendras. 23Le jour suivant, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe ; et lorsqu'ils furent entrés dans la salle d'audience avec les tribuns et les principaux habitants de la ville, Paul fut amené par ordre de Festus. 24Et Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous ici présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs m'a interpellé à Jérusalem, me sollicitant et criant qu'il ne fallait pas qu'il vécût plus longtemps. 25Pour moi, j'ai reconnu qu'il n'a rien fait qui mérite la mort ; et lui-même en ayant appelé à Auguste, j'ai résolu de le lui envoyer. 26Mais je n'ai rien de certain à écrire à son sujet à mon maître (l’Empereur) ; c'est pourquoi je l'ai fait venir devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin qu'après l'avoir interrogé, j'aie quelque chose à écrire ; 27car il me semble déraisonnable d'envoyer un prisonnier, sans indiquer ce dont on l'accuse.


Discours de Paul devant Agrippa.

Festus traite Paul d’insensé.

Agrippa reconnaît l’innocence de Paul.


26Alors Agrippa dit à Paul : Il t'est permis de parler pour ta défense. Alors Paul ayant étendu la main, commença à se justifier : 2Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir à me justifier aujourd'hui devant toi de tout ce dont je suis accusé par les Juifs, 3surtout parce que tu connais toutes les coutumes des Juifs, ainsi que leurs controverses ; c'est pourquoi je te supplie de m'écouter patiemment. 4Ma vie, depuis ma jeunesse, telle qu'elle s'est passée dès le commencement au milieu de ma nation, à Jérusalem, tous les Juifs la connaissent ; 5ils savent depuis longtemps, s'ils veulent en rendre témoignage, que j'ai vécu en pharisien, conformément à la secte la plus approuvée (mieux fondée) de notre religion. 6Et maintenant, c'est parce que j'espère en la promesse faite par Dieu à nos pères que je suis soumis à un jugement ; 7promesses dont nos douze tribus, servant Dieu nuit et jour, espèrent obtenir l'effet : c'est à cause de cette espérance, ô roi, que je suis accusé par les Juifs. 8Juge-t-on incroyable parmi vous que Dieu ressuscite les morts ? 9Pour moi, j'avais pensé que je devais agir avec empressement (par mille moyens) contre le nom de Jésus de Nazareth. 10Et c'est ce que j'ai fait à Jérusalem, où j'ai enfermé dans les prisons un grand nombre de saints, en ayant reçu le pouvoir des princes des prêtres ; et lorsqu'ils étaient mis à mort, j'y ai donné mon suffrage. 11Et dans toutes les synagogues, en sévissant souvent contre eux, je les forçais à blasphémer ; et de plus (en plus) transporté de fureur contre eux, je les persécutais jusque dans les villes étrangères. 12Comme j'allais à Damas dans ce dessein, avec (de) pleins pouvoirs et la permission des princes des prêtres, 13au milieu du jour, ô roi, sur le chemin, je vis une lumière venant du ciel, plus éclatante que celle du soleil, briller autour de moi et de ceux qui m'accompagnaient. 14Tous nous tombâmes par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon. 15Et je dis : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Je suis Jésus que tu persécutes. 16Mais lève-toi, et tiens-toi debout ; car je t'ai apparu afin de t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues, et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai encore ; 17je te protégerai contre ce peuple et contre les gentils, auxquels je t'envoie maintenant 18pour leur ouvrir les yeux, afin qu'ils se convertissent des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu, et que, par la foi en moi, ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec les saints. 19En conséquence, roi Agrippa, je ne fus pas incrédule à la vision céleste ; 20mais j'annonçai d'abord à ceux de Damas, puis à Jérusalem, et dans toute la Judée, et aux gentils, qu'ils fissent pénitence, et qu'ils se convertissent à Dieu, en faisant de dignes œuvres de pénitence. 21Voilà pourquoi les Juifs se sont saisis de moi dans le temple, et ont essayé de me tuer. 22Mais aidé par le secours de Dieu, jusqu'à ce jour je suis debout, rendant témoignage aux petits et aux grands, ne disant rien en dehors de ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver : 23à savoir, si (que) le Christ devait souffrir, être le premier à ressusciter d'entre les morts, et annoncer la lumière au (à ce) peuple et aux gentils. 24Comme il parlait ainsi pour se justifier, Festus dit à haute voix : Tu es fou, Paul ; tes grandes études (ton grand savoir) te mènent à la folie. 25Mais Paul répondit : Je ne suis pas fou, très excellent Festus ; mais je profère des paroles de vérité et de bon sens (sagesse). 26Car le roi (le roi devant qui je parle) connaît ces choses, et je lui en parle avec confiance ; en effet, je suis persuadé qu'il n'en ignore aucune, parce qu'aucune d'elles ne s'est passée dans un coin. 27Roi Agrippa, crois-tu aux prophètes ? Je sais que tu y crois. 28Alors Agrippa dit à Paul : Peu s'en faut que tu ne me persuades de me faire chrétien. 29Et Paul : Plût à Dieu qu'il ne s'en fallût ni peu ni beaucoup que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent, devinssiez aujourd'hui tels que je suis moi-même, à l'exception de ces liens. 30Alors le roi se leva, ainsi que le gouverneur, Bérénice, et ceux qui étaient assis avec eux. 31Et lorsqu'ils se furent retirés, ils s'entretenaient ensemble, et disaient : Cet homme n'a rien fait qui mérite la mort ou les chaînes. 32Et Agrippa dit à Festus : Cet homme aurait pu être renvoyé, s'il n'en avait pas appelé à César.


Paul est mis dans un vaisseau pour aller à Rome.

Description de son voyage.

Le vaisseau où il se trouvait est battu par la tempête.

Dieu donne à Paul tous ceux qui étaient avec lui.

Le vaisseau se brise ; tous se sauvent.


27Lorsqu'il eut été décidé que Paul irait par mer en Italie, et qu'on le remettrait avec d'autres prisonniers au centurion de la cohorte d'Auguste, nommé Julius, 2étant monté sur un vaisseau d'Adrumète (Adrumette), nous levâmes l'ancre et nous commençâmes à naviguer le long des côtes de l'Asie, ayant toujours avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique. 3Le jour suivant nous arrivâmes à Sidon ; et Julius, traitant Paul avec humanité, lui permit d'aller chez ses amis et de recevoir leurs soins. 4Etant partis de là, nous naviguâmes au-dessous de l'île de Chypre, parce que les vents étaient contraires. 5Puis traversant la mer de Cilicie et de Pamphylie, nous vînmes à Lystre, en Lycie ; 6et là le centurion, trouvant un vaisseau d'Alexandrie qui faisait voile en Italie, nous y transborda. 7Pendant plusieurs jours nous naviguâmes lentement, et c'est avec peine que nous arrivâmes vis-à-vis de Cnide, le vent nous empêchant d'avancer ; nous côtoyâmes l'île de Crète vers Salmone. 8En longeant la côte avec peine, nous vînmes en un lieu appelé Bonsports, près duquel était la ville de Thalasse. 9Mais comme il s'était écoulé beaucoup de temps, et que la navigation n'était déjà plus sûre, car le jeûne même était déjà passé, Paul les avertit, 10en leur disant : Hommes, je vois que la navigation commence à être pénible et pleine de périls, non seulement pour la cargaison et le vaisseau, mais aussi pour nos vies. 11Mais le centurion ajoutait plus de foi au pilote et au maître du vaisseau qu'à ce que disait Paul. 12Et comme le port n'était pas bon pour hiverner, la plupart furent d'avis de se remettre en mer, afin de gagner, si on le pouvait, Phénice, port de Crète, qui regarde l'Africus et le Corus, et d'y passer l'hiver. 13Une brise du sud s'étant mise à souffler, croyant pouvoir exécuter leur dessein, ils levèrent l'ancre d'Asson et côtoyèrent la Crète. 14Mais peu après se déchaîna sur l'île un vent impétueux (de typhon, note), qu'on appelle euro-aquilon ; 15et comme le navire était entraîné et ne pouvait pas résister au vent, le laissant aller au gré de la tempête (nous nous laissâmes flotter avec le vaisseau gré du vent), nous étions emportés. 16Poussés au-dessous d'une île appelée Cauda, nous pûmes à peine être maîtres de la chaloupe. 17Après l'avoir hissée, les matelots, se servant de câbles, lièrent le vaisseau, et, dans la crainte d'être jetés sur la syrte, ils abaissèrent les voiles et nous nous laissâmes ainsi emporter. 18Et comme nous étions battus par une violente tempête, le jour suivant ils jetèrent la cargaison à la mer ; 19et le troisième jour, de leurs propres mains ils jetèrent les agrès du vaisseau. 20Le soleil et les étoiles ne parurent pas pendant plusieurs jours, et la tempête restant toujours aussi forte, nous perdîmes tout espoir de salut. 21Il y avait longtemps que personne n'avait mangé ; alors Paul, se levant au milieu d'eux, leur dit : Il fallait me croire, ô hommes, ne point partir de Crète, et nous épargner tant de peine et de perte. 22Mais maintenant je vous exhorte à avoir bon courage ; car aucun de vous ne périra, seul le vaisseau sera perdu. 23Car cette nuit un ange du Dieu auquel j'appartiens et que je sers, m'est apparu, 24disant : Ne crains pas, Paul ; il faut que tu comparaisses devant César, et voici que Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi. 25C'est pourquoi, ayez bon courage, ô hommes ; car j'ai confiance en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit. 26Mais il faut que nous soyons jetés sur quelque (contre une certaine) île. 27Lorsque fut venue la quatorzième nuit, comme nous naviguions dans l'Adriatique, vers le milieu de la nuit, les matelots crurent que quelque terre leur apparaissait. 28Et ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses ; et un peu plus loin, ils trouvèrent quinze brasses. 29Alors craignant de tomber contre des écueils, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et ils désiraient qu'il fît jour. 30Or comme les matelots, cherchant à fuir, avaient mis la chaloupe à la mer, sous prétexte d'aller jeter des ancres du côté de la proue, 31Paul dit au centurion et aux soldats : Si ces hommes ne restent pas sur le vaisseau, vous ne pouvez être sauvés. 32Alors les soldats coupèrent les câbles de la chaloupe, et la laissèrent tomber. 33Lorsque le jour commençait à poindre, Paul les exhorta tous à prendre de la nourriture, en disant : C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous êtes dans l'attente, à jeun et ne prenant rien ; 34c'est pourquoi je vous invite à prendre de la nourriture, pour votre salut, car il ne se perdra pas un cheveu de la tête d'aucun de vous. 35Lorsqu'il eut dit cela, prenant du pain, il rendit grâces à Dieu en présence de tous ; puis il le rompit et commença à manger. 36Et tous, rendus plus courageux, prirent aussi de la nourriture. 37Or nous étions en tout dans le vaisseau deux cent soixante-seize personnes. 38Quand ils furent rassasiés, ils allégèrent le vaisseau, en jetant le blé dans la mer. 39Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnurent point la terre ; mais ils aperçurent un golfe ayant une plage, et ils résolurent d'y pousser le vaisseau, s'ils le pouvaient. 40Après avoir levé les ancres et lâché en même temps les attaches des gouvernails, ils s'abandonnèrent à la mer, et ayant mis la voile de misaine (artimon) au vent, ils se dirigeaient vers le rivage. 41Et comme nous étions tombés sur une langue de terre qui avait la mer des deux côtés, ils y firent échouer le vaisseau ; et la proue, s'y étant enfoncée, demeurait immobile, mais la poupe se rompait par la violence des vagues. 42Les soldats furent d'avis de tuer les prisonniers, de peur que quelqu'un d'eux ne s'enfuît en nageant. 43Mais le centurion, qui voulait sauver Paul, les en empêcha, et il ordonna à ceux qui pouvaient nager de se jeter à l'eau les premiers, et de s'échapper en gagnant la terre. 44On porta les autres sur des planches, et quelques-uns sur des débris du vaisseau. Et ainsi il arriva que tous parvinrent à terre sains et saufs.


Paul et ceux qui étaient avec lui sont reçus à Malte.

Il est mordu par une vipère.

Il guérit les malades de cette île.

Il continue son voyage, arrive à Rome, prêche Jésus-Christ aux Juifs, leur reproche leur endurcissement, et leur annonce que les gentils leurs seront préférés.


28Lorsque nous fûmes sauvés, nous reconnûmes que l'île s'appelait Malte. Les Barbares nous témoignèrent une bienveillance peu commune ; 2car, ayant allumé du feu à cause de la pluie qui menaçait et du froid, ils nous ranimèrent tous. 3Mais Paul ayant ramassé une certaine quantité de sarments, et les ayant mis sur le feu, une vipère, que la chaleur en fit sortir, s'élança sur sa main. 4Quand les barbares virent cette bête suspendue à sa main, ils se disaient les uns les autres : Certainement cet homme est un meurtrier, puisque, après qu'il s'est échappé de la mer, la vengeance ne permet pas qu'il vive. 5Mais lui, ayant secoué la bête dans le feu, ne ressentit aucun mal. 6Ils pensaient qu'il allait enfler, et tomber tout à coup, et mourir ; mais lorsqu'ils eurent attendu longtemps, et qu'ils virent qu'il ne lui arrivait aucun mal, changeant de sentiment, ils disaient que c'était un dieu. 7Il y avait en cet endroit des terres appartenant au premier de l'île, nommé Publius, qui nous reçut et nous donna aimablement l'hospitalité pendant trois jours. 8Or il se trouva que le père de Publius était au lit, tourmenté par la fièvre et la dysenterie. Paul entra chez lui ; et après avoir prié, il lui imposa les mains et le guérit. 9Après ce fait, tous ceux qui, dans l'île, avaient des maladies venaient à lui et étaient guéris. 10Ils nous rendirent aussi de grands honneurs ; et lorsque nous nous remîmes en mer, ils nous pourvurent de (tout) ce qui nous était nécessaire. 11Après trois mois, nous nous embarquâmes sur un vaisseau d'Alexandrie, qui avait hiverné dans l'île, et qui avait pour enseigne les castors. 12Lorsque nous fûmes arrivés à Syracuse, nous y demeurâmes trois jours. 13De là, en suivant la côte, nous vînmes à Rhégium ; et un jour après, le vent du midi s'étant levé, nous arrivâmes en deux jours à Pouzzoles, 14où nous trouvâmes des frères qui nous prièrent de demeurer sept jours chez eux ; et c'est ainsi que nous allâmes à Rome. 15Lorsque les frères (de Rome) eurent appris notre arrivée, ils vinrent au-devant de nous jusqu'au forum d'Appius et aux trois Tavernes. En les voyant, Paul rendit grâces à Dieu et fut rempli de confiance. 16Quand nous fûmes arrivés à Rome, il fut permis à Paul de demeurer chez lui, avec le soldat qui le gardait. 17Après trois jours, il convoqua les principaux d'entre les Juifs ; et quand ils furent réunis, il leur dit : Mes frères, quoique je n'eusse rien fait contre le peuple, ni contre les coutumes de nos pères, j'ai été enchaîné à Jérusalem et livré aux mains des Romains. 18Ceux-ci, après m'avoir interrogé, voulaient me relâcher, parce que je n'avais rien fait qui méritât la mort. 19Mais les Juifs s'y étant opposés, j'ai été contraint d'en appeler à César, sans avoir cependant le dessein d'accuser en rien ma nation. 20C'est donc pour ce motif que j'ai demandé à vous voir et à vous parler ; car c'est à cause de l'espérance d'Israël que je suis lié de cette chaîne. 21Ils lui dirent : Nous n'avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet, et il n'est venu aucun de nos frères qui nous ait avertis et qui ait dit du mal de toi. 22Mais nous demandons à apprendre de toi ce que tu penses ; car au sujet de cette secte, nous savons qu'on la contredit partout. 23Lui ayant alors fixé un jour, ils vinrent en grand nombre le trouver dans son logement (l’hôtellerie), et depuis le matin jusqu'au soir il leur exposait le royaume de Dieu, rendant témoignage et tâchant de les persuader, par la loi de Moïse et les prophètes, de ce qui concerne Jésus. 24Et les uns croyaient ce qu'il disait, mais les autres ne (le) croyaient pas. 25Et comme ils ne s'accordaient pas entre eux, ils se retirèrent, Paul ajoutant cette seul parole : C'est avec raison que l'Esprit-Saint, parlant à nos pères par le prophète Isaïe, a dit : 26Va vers ce peuple, et dis-leur : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez pas ; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point ; 27car le cœur de ce peuple s'est appesanti, et leurs oreilles ont entendu difficilement, et ils ont fermé leurs yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, que leur cœur ne comprenne, et qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. 28Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux gentils, et qu'ils l'écouteront. 29Lorsqu'il eut dit cela, les Juifs s'en allèrent d'auprès de lui, discutant vivement entre eux. 30Il demeura deux ans entiers dans le logement qu'il avait loué, et il recevait tous ceux qui venaient le voir, 31prêchant le royaume de Dieu, et enseignant ce qui regarde le Seigneur Jésus-Christ, avec toute liberté et sans empêchement.

Notes


1.1 Mon premier récit ; c'est-à-dire l'Evangile que j'ai composé. ― Théophile. C'est le même à qui saint Luc avait déjà dédié son Evangile. Voir Luc, 1, 3.

1.2 Par l'Esprit-Saint, qui disposait les Apôtres à recevoir les instructions de Jésus.

1.4 Voir Matthieu, 3, 11 ; Marc, 1, 8 ; Luc, 3, 16 ; 24, 49 ; Jean, 1, 26 ; 14, 26.

1.6 Voir Matthieu, 10, 23 ; 16, 28 ; Marc, 13, 32. ― Rétablissement d'Israël annoncé par les Prophètes. Voir références dans Luc, note 21.24. Pendant quarante jours, le Christ leur parla du royaume de Dieu (verset 3), et à la question des Apôtres (quand ?, verset 6), Jésus-Christ ne leur répond pas qu'ils sont dans l'erreur d'attendre ce rétablissement terrestre mais simplement que ce n'est pas à eux de connaître les temps et les moments (verset 7).

1.8 Voir Actes des Apôtres, 2, 2 ; Luc, 24, 48. ― La Judée proprement dite comprenait la Palestine méridionale ; la Samarie était située entre la Judée et la Galilée.

1.9 Il s'éleva sur le mont des Oliviers.

1.10 Deux hommes ; c'est-à-dire deux anges sous une forme humaine.

1.12 Une journée de sabbat signifie ici la distance de deux mille pas de chemin, distance que ne pouvait pas dépasser les Juifs, le jour du sabbat. ― La montagne qu'on appelle des Oliviers. Voir Matthieu, 21, 1.

1.13 Le cénacle était une chambre haute où l'on se retirait pour prier, où l'on recevait les étrangers, etc. C'était la pièce principale dans les maisons juives ; c'est là qu'on se réunissait pour les repas, les entretiens. L'article suppose un cénacle connu, peut-être celui où Jésus fit la dernière cène avec ses Apôtres. ― Le mot cénacle est la traduction du grec hyperôon, sur lequel on peut voir Marc, note 2.4.

1.14 Ses frères. Comparer à Matthieu, 12, 46.

1.16 Voir Psaumes, 40, 10 ; Jean, 13, 18.

1.18 Voir Matthieu, 27, 7.

1.19 Haceldama. On montre ce champ, d'après une tradition ancienne, au sud-est de Jérusalem, dans la vallée de Ben-Hinnom. Il est situé au milieu d'anciens tombeaux.

1.20 Voir Psaumes, 68, 26 ; 108, 8. ― Cette application des Psaumes a d'autant plus de force que saint Pierre la faisait en parlant à des Juifs qui admettaient le sens allégorique.

1.21 A vécu parmi nous ; littéralement Est entré et sorti avec nous. Par l'entrer et le sortir, les Hébreux comprenaient toutes les actions, l'ensemble de la vie et de la conduite.

1.23 Joseph… Barsabas ou fils de Sabas. Eusèbe dit qu'il était du nombre des soixante-douze disciples. ― Mathias, devenu apôtre à la place de Judas, alla prêcher l'Evangile en Ethiopie et y souffrit le martyre.

2.1 Pentecôte est un mot grec qui signifie cinquantième, parce que la fête que nous appelons ainsi se célèbre le cinquantième jour après Pâques. C'était la seconde grande fête juive et elle avait pour objet de remercier Dieu à la fin de la moisson du bienfait de la récolte.

2.2 Toute la maison. On croit communément que les Apôtres étaient dans le cénacle.

2.4 Voir Matthieu, 3, 11 ; Marc, 1, 8 ; Luc, 3, 16 ; Jean, 7, 39 ; Actes des Apôtres, 1, 8 ; 11, 16 ; 19, 6.

2.9 Les quinze peuples énumérés ici et versets 10-11 doivent s'entendre des Juifs habitant au milieu d'eux. Les premiers nommés sont à l'est de la Judée ; de là saint Luc passe au nord, puis au sud et enfin à l'ouest. ― Parthes. La Parthie était une province d'Asie, bornée à l'est par l'Ariane, au nord par l'Hyrcanie, à l'ouest par la Médie et au sud par les déserts de la Carmanie. ― Mèdes. La Médie, située aussi en Asie et confinant à l'est à la Parthie, était de plus limitrophe, de ce côté, de l'Hyrcanie et de la Susiane ; au nord elle était limitée par la mer Caspienne, à l'ouest par la Syrie et la grande Arménie et au sud par la Perse. Elle avait pour capitale Ecbatane. ― La Mésopotamie est la région de l'Asie située entre les deux fleuves de l'Euphrate et du Tigre, d'où son nom qui signifie en grec : au milieu des fleuves. Les Juifs y étaient très nombreux. ― La Cappadoce, dans l'Asie Mineure, était bornée, dans l'empire romain, à l'est par la petite Arménie, au nord par le Pont, à l'ouest par la Galatie et la Lycaonie, au sud par la Cilicie et la Commagène. ― Le Pont, aussi en Asie Mineure, avait pour frontières à l'est la petite Arménie ; au nord, le Pont-Euxin ; à l'ouest, la Paphlagonie et la Galatie ; au sud, la Cappadoce et la petite Arménie. ― L'Asie. Ce nom, dans la division administrative de l'empire romain, désignait l'Asie proconsulaire, c'est-à-dire la Mysie, la Lydie, la Carie et la Phrygie et comprenait la plus grande partie de l'Asie Mineure orientale. La Phrygie est nommée séparément dans le verset 10 à cause de son importance.

2.10 La Phrygie avait pour limites à l'est et au nord la Galatie ; au sud-est, la Lycaonie ; au nord-ouest, la Pisidie ; à l'ouest, la Lydie et la Mysie ; au nord-ouest et au nord, la Bythinie. Les villes phrygiennes mentionnées dans les Actes des Apôtres sont Laodicée, Hiérapolis et Colosses. ― La Pamphylie était au sud de la Pisidie, à l'ouest de la Cilicie, au nord de la mer Méditerranée et à l'est de la Lycie et de la Phrygie mineure. ― Les contrées de la Libye voisine de Cyrène. La Libye, vaste région de l'Afrique septentrionale, à l'ouest de l'Egypte, renfermait la Cyrénaïque, qui tirait son nom de la ville de Cyrène et où les Juifs étaient très nombreux. Cyrène était à onze milles romains de la Méditerranée. Les Juifs y avaient été établis par Ptolémée Ier, roi d'Egypte.

2.11 Prosélytes ; gentils convertis au judaïsme. ― Juifs et prosélytes. Ces mots s'appliquent aux deux classes d'étrangers venus de Rome, les uns étant juifs d'origine, les autres païens de naissance. ― Crétois, habitants de l'île de Crète, dans l'archipel, aujourd'hui Candie. ― Arabes, habitants de la péninsule de l'Arabie. Parmi les auditeurs des Apôtres, les Parthes, les Mèdes et les Elamites devaient parler des dialectes de la langue persane ; l'araméen était la langue de la Mésopotamie, analogue à celle de la Judée ; l'arabe était l'idiome de l'Arabie ; les habitants de la Cappadoce, du Pont, de la province d'Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l'Egypte, de la Cyrénaïque et de la Crète parlaient grec ; ceux de Rome latin et grec.

2.14 Hommes de Judée : Juifs de naissance.

2.15 La troisième heure du jour ; c'est-à-dire neuf heures du matin. Aux jours de fêtes, les Juifs ne mangeaient qu'après les prières du matin finies, vers midi.

2.17 Voir Isaïe, 44, 3 ; Joël, 2, 28. ― Sur toute chair. Voir Matthieu, 24, 22.

2.20 Le soleil s'obscurcira, la lune deviendra couleur de sang : images de grandes calamités. ― Grand et manifeste… Grand et terrible : c'est le sens de l'hébreu. En grec : éclatant, glorieux.

2.21 Voir Joël, 2, 32 ; Romains, 10, 13.

2.23 Dieu a livré son Fils, et son Fils s'est livré lui-même à cause de son amour pour nous. Ainsi le sacrifice de Jésus-Christ livré pour nous a été saint, et la décision de Dieu même. Mais ceux qui le trahirent et le crucifièrent commirent un grand crime, suivant en cela leur propre malice et l'instigation du démon, et non la volonté et l'ordre de Dieu, qui n'était nullement l'auteur de leur perversité, bien qu'il le permît, parce qu'il pouvait, comme il le fit réellement, en tirer un si grand bien, c'est-à-dire notre salut. ― Livré par Judas. ― Des méchants, des impies et des païens (Pilate et les Romains) : Pierre ménage les Juifs, qu'il veut gagner à Jésus-Christ.

2.25 Voir Psaumes, 15, 8.

2.27 Dans l'enfer ; c'est-à-dire dans les limbes, et nullement dans le tombeau, comme quelques-uns le prétendent. ― Voie la corruption ; hébraïsme, pour éprouve la corruption.

2.29 Voir 1 Rois, 2, 10. ― Au milieu de nous, dans Jérusalem.

2.30 Voir Psaumes, 131, 91.

2.31 Voir Psaumes, 15, 10 ; Actes des Apôtres, 13, 35.

2.34 Voir Psaumes, 109, 1.

2.35 L'escabeau de vos pieds. Voir Matthieu, 22, 44.

2.38 Soit baptisé au nom de Jésus-Christ ; c'est-à-dire du baptême de Jésus-Christ et non de celui de saint Jean-Baptiste ; du baptême qui, tirant sa vertu de Jésus-Christ, remet les péchés par lui-même. Ainsi ce texte ne prouve nullement que dans la primitive Eglise on baptisât seulement en invoquant le nom de Jésus-Christ, sans faire mention des autres personnes de la Trinité.

2.44 Tout en commun : cette communauté de bien n'exista que dans l'Eglise naissante de Jérusalem, et encore n'était-t-elle pas aussi absolue que ces mots semblent l'indiquer (voir Actes des Apôtres, 4, 32).

3.1 La neuvième heure commençait à trois heures de l'après-midi, et finissait au coucher du soleil. Les Juifs priaient trois fois par jour, le matin, à midi et le soir.

3.2 La porte du temple appelée la Belle, parce qu'elle était plus belle que les autres. Josèphe nous apprend qu'elle était en airain de Corinthe, couvert d'or et d'argent. Elle était dans l'enceinte orientale du temple et conduisait au parvis des Gentils dans la vallée du Cédron.

3.8 S'élançant, sautant…; comparer à Isaïe, 35, 6 : « Le boiteux bondira comme le cerf, et la langue des muets sera déliée. »

3.11 Au portique appelé de Salomon. Ainsi appelé parce qu'il était resté debout après la ruine du temple salomonien sous Nabuchodonosor ; il était situé à l'est du temple. Voir Jean, 10, 23.

3.14 Voir Matthieu, 27, 20 ; Marc, 15, 11 ; Luc, 23, 18 ; Jean, 18, 40. ― Un meurtrier, Barabbas. Voir Matthieu, 27, 16.

3.16 Que son nom ; locution biblique : le nom du Christ, pour le Christ lui-même ; comme dans l'Ancien Testament le nom de Jéhovah pour Jéhovah lui-même.

3.20-21 « Les temps de rafraîchissement sont identiques avec les jours du rétablissement de toutes choses (verset 21), qui viendront après le second avènement du Messie. Au jugement [des Nations], le Messie expulsera de son royaume tout péché et toute souillure ; il y aura alors un ciel nouveau et une terre nouvelle (voir Apocalypse, 21, 1-5), et toutes choses seront ramenées à l'état primitif, antérieur à la chute (comparer à Romains, 13, verset 19 et suivants) ; alors se lèvera pour les justes et le fidèles le jour du grand sabbat, le temps du repos et du rafraîchissement, après les jours du combat et de la tribulation. Mais la venue de ces temps heureux dépend de la conversion des hommes : elle est d'autant plus prochaine que les hommes seront plus tôt convertis (comparer à 2 Pierre, 3, 9). ― De la part du Seigneur ; littéralement devant la face du Seigneur. » (CRAMPON, 1 885) Voir Luc, 17, 21.

3.22 Voir Deutéronome, 18, 15.

3.24 Samuel, le dernier juge d'Israël, fut le fondateur des écoles de prophètes et prophète lui-même.

3.25 Voir Genèse, 12, 3.

4.1 Et le magistrat du temple. Voir Luc, 22, 4.

4.5 Les anciens, les membres du Sanhédrin. ― Les scribes. Voir Matthieu, 2, 4.

4.6 Anne. Voir Luc, 3, 2. ― Caïphe, voir Matthieu, 26, 3. ― Jean, Alexandre sont deux membres d'ailleurs inconnus du Sanhédrin.

4.11 Voir Psaumes, 117, 22 ; Isaïe, 28, 16 ; Matthieu, 21, 42 ; Marc, 12, 10 ; Luc, 20, 17 ; Romains, 9, 33 ; 1 Pierre, 2, 7.

4.12 Dans l'Ecriture, le nom est souvent mis pour la personne.

4.15 Du Conseil, du Sanhédrin. Voir Matthieu, 26, 59.

4.25 Voir Psaumes, 2, 1.

4.27 Hérode Antipas, tétrarque de Galilée. Voir Matthieu, 14, 1. ― Ponce Pilate. Voir Matthieu, 27, 2. Hérode, qui tourna Jésus en dérision, et Pilate, qui le condamna, répondent aux rois de la terre du verset 26.

4.31 Trembla : ce fut un ébranlement local, semblable à celui de la Pentecôte, et comme lui accompagné d'une effusion de l'Esprit-Saint, qui remplit les disciples d'une nouvelle ardeur ; ce fut un amen divin répondu d'en haut à leur prière.

4.36 Joseph surnommé Barnabé, qui devait jouer un rôle important dans la prédication de l'Evangile aux Gentils, ne nous est connu qu'à partir de cet épisode de sa vie. On ignore s'il avait été un des disciples de Notre Seigneur pendant sa vie mortelle. On a supposé, mais sans preuves, qu'il avait été condisciple de saint Paul à l'époque de Gamaliel. Ce qui est certain, c'est qu'il fut longtemps le compagnon du grand Apôtre. Les Actes des Apôtres nous font connaître le reste de sa vie jusqu'au moment où il se rend en Chypre sa patrie, avec Jean Marc, son neveu, qu'on croit être le même que l'Evangéliste saint Marc.

5.2 Ananie, comme on le voit au verset 4, était absolument maître de son argent, et il n'aurait point péché en le gardant chez lui ; mais ce qui l'a rendu coupable d'un crime que Dieu lui-même a jugé digne de mort, c'est d'avoir retenu par avarice une partie de cet argent, en voulant néanmoins se donner en public le mérite de l'avoir tout offert, et ne craignant pas pour cela de mentir à Dieu et aux hommes.

5.4 N'était-il pas encore en ta puissance, par le prix que tu en avais retiré, et qu'il dépendait de toi de garder ?

5.6 Ils l'ensevelirent. En Palestine, on enterrait les morts immédiatement après le décès.

5.11 L'Eglise : c'est la première fois que ce mot paraît dans les Actes des Apôtres avec la signification de société de tous les Fidèles.

5.12 Par les mains des Apôtres. Les Hébreux se servaient des mots main, mains pour exprimer les idées de moyen, d'instrument, d'entremise.Dans le portique de Salomon. Voir Jean, 10, 23.

5.17 De la secte des sadducéens. Voir Matthieu, note 3.7.

5.20 L'expression cette vie peut désigner, ou la vie éternelle que les Apôtres prêchaient habituellement dans leurs discours, ou la vie nouvelle, c'est-à-dire la nouvelle religion, le christianisme.

5.21 ; 5.27 ; 5.34 ; 5.41 Le Conseil, le Sanhédrin. ― Tous les anciens des enfants d'Israël, tous les membres du Sanhédrin. Voir Matthieu, 26, 59.

5.24 Le magistrat du temple. Voir Luc, 22, 4.

5.28 Nous vous avons défendu absolument ; littéralement En défendant nous vous avons défendu ; hébraïsme, dont le but est de donner de la force et de l'énergie au discours.

5.30 A un bois, au bois : c'était, d'après la Loi, le supplice des grands criminels, et celui qui le subissait était « maudit de Dieu » (voir Deutéronome, 21, 23). Pierre choisit à dessein une expression qui rappelle toutes ces idées.

5.34 Gamaliel, pharisien, docteur de la loi, avait été le maître de saint Paul. On croit généralement qu'il est le même que le docteur de ce nom si célèbre dans le Talmud. Il était fils de Rabbi Siméon et petit-fils de Hillel, l'un des docteurs de la loi les plus renommés. Il fut président du Sanhédrin sous Tibère, Caligula et Claude. D'après la tradition, il se convertit au christianisme et mourut dix-huit ans avant la prise de Jérusalem par Titus.

5.36 Quelqu'un de grand, un personnage important, comme il est dit dans Actes des Apôtres, 8, 9. ― Théodas. Josèphe parle d'un Théodas qui se révolta aussi contre les Romains, mais ce ne peut être celui qui est mentionné par saint Luc, parce que celui dont l'historien juif nous a conservé le souvenir ne se souleva contre la domination étrangère que dix à douze ans au moins après le discours de Gamaliel, c'est-à-dire vers l'an 44 ou 45, sous l'empereur Claude. De plus, d'après les Actes des Apôtres, Théodas vivant Judas le Galiléen, dont l'insurrection éclata vers l'an 6 ou 7 de notre ère ; il faut donc placer sa révolte à la fin du règne d'Hérode-le-Grand. L'année même de la mort de ce roi fut agitée par beaucoup de troubles et il s'éleva de divers côtés des chefs fanatiques dont la plupart ne sont pas nommés par Josèphe. Parmi ces insurgés indiqués seulement d'une manière vague pouvait se trouver le Théodas des Actes des Apôtres. Ce nom était assez commun en Palestine.

5.37 Judas le Galiléen ou le Gaulonite, qui se révolta contre les Romains « aux jours du dénombrement » de Quirinus, l'an 6 de notre ère, était, d'après les renseignements que nous fournit Josèphe dans ses Antiquités hébraïques, un Gaulonite, originaire de Gamala. Il reçut le surnom de Galiléen, sans doute parce que son insurrection éclata en Galilée. Il avait pris pour mot d'ordre : « Nous n'avons pas d'autre Seigneur ni d'autre maître que Dieu. » Judas périt et ses sectateurs se dispersèrent. Josèphe le considère, avec le pharisien Sadoc, comme le fondateur d'une nouvelle secte, celles des Gaulonites, qui vint s'ajouter à celles des Pharisiens, des Sadducéens et des Esséniens. Les Gaulonites peuvent être considérés comme les précurseurs ou les ancêtres des Zélotes qui dominèrent à Jérusalem pendant le siège de cette ville par Titus.

5.40 Déchirer de coups. Voir, sur cette expression, Matthieu, 21, 35.

6.1 Le mot Grecs désigne ici les Juifs qui étant nés parmi les Grecs, venus des provinces et établis à Jérusalem, ne parlaient que la langue grecque. Les Hébreux étaient des Juifs nés en Palestine et parlant la langue nationale.Les veuves avaient d'autant plus besoin d'être assistées que, suivant la loi, elles ne pouvaient hériter.

6.2 Au service des tables, à ce qui est nécessaire pour la vie corporelle, acquisition, préparation et distribution des aliments.

6.5 Prosélyte. Comparer à Actes des Apôtres, 2, 11. ― Etienne. Son nom, en grec, Stéphanos, signifie couronne. On croit que c'était un des soixante-douze disciples. Son histoire est racontée dans le chapitre 7 des Actes des Apôtres. ― Philippe était marié et avait quatre filles qui furent douées du don de prophétie (voir Actes des Apôtres, 21, 8-9). Il fut un des disciples les plus zélés pour la propagation du christianisme (voir Actes des Apôtres, 8, 5-17 ; 26-40). On croit qu'il mourut à Césarée. ― Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche, ne nous sont authentiquement connus que de nom par ce passage. Une tradition rapporte que Prochore fut sacré par saint Pierre comme évêque de Nicomédie. ― Le pseudo-Hippolyte dit que Nicanor était un des soixante-douze disciples et qu'il mourut vers le même temps que saint Etienne. ― Timon, d'après un écrit attribué à Dorothée de Tyr, était aussi un des soixante-douze disciples ; il devint évêque de Bostra et consomma son martyre par le supplice du feu.Parménas subit, à ce qu'on croit, le martyre à Philippes sous le règne de Trajan. ― Enfin Nicolas était d'origine païenne, puisqu'il est qualifié de prosélyte. D'après plusieurs, il fut infidèle à sa vocation et devint le chef de la secte des Nicolaïtes, dont parle saint Jean dans l'Apocalypse, 2, vv. 6, 15. Les Nicolaïtes le regardaient en effet comme leur père ; mais il n'est pas certain que leur opinion fût fondée. ― Les noms des sept diacres sont tous grecs, ce qui semble indiquer que les six premiers étaient des Juifs hellénistes, le septième étant d'origine grecque.

6.9 Sur les synagogues, voir Matthieu, 4, 23. D'après les Rabbins, il y avait à Jérusalem quatre cent vingts synagogues. Saint Luc énumère ici plusieurs d'entre elles. ― On appelait Affranchis ceux qui d'esclaves étaient devenus libres. La synagogue des Affranchis avait été probablement construite par les Juifs que Pompée avait autrefois faits prisonniers de guerre et qui avaient recouvré ensuite leur liberté. Ils s'étaient fixés pour la plupart à Rome, mais ils avaient fait élever à leurs frais une synagogue à Jérusalem, afin de pouvoir s'y réunir quand ils allaient en pèlerinage dans la ville sainte. ― Celle des Cyrénéens, des Juifs de Cyrène en Afrique. Voir Actes des Apôtres, 2, 10. ― Des Alexandrins, d'Alexandrie, ville d'Egypte où les Juifs étaient très nombreux. ― De Cilicie, province de l'Asie Mineure, bornée au nord par la Cappadoce, la Lycaonie et l'Isaurie, à l'ouest par la Pamphilie, au sud par la Méditerranée, à l'est par la Syrie. Saint Paul, étant Cilicien d'origine, devait fréquenter la synagogue de Cilicie. ― D'Asie, de la province proconsulaire de ce nom. Voir Actes des Apôtres, 2, 9.

6.12 et suivants. Les incrédules prétendent que le récit du martyre de saint Etienne renferme des circonstances qui révèlent dans l'historien une profonde ignorance. ― Les anciens, les membres du Sanhédrin. ― Au Conseil, au Sanhédrin. Voir Matthieu, 26, 59.

6.15 Dans le Conseil, dans le Sanhédrin.

7.2 Mésopotamie. Voir Actes des Apôtres, 2, 9. ― Charan ou Haran, ville de Mésopotamie, dont le site a été identifié sur le Balîkh, affluent de l'Euphrate, à proximité de l'actuel village turc qui perpétue son nom : Eski-Harrân, au sud-est d'Ourfa (l'Edesse des Séleucides et encore des croisés).

7.3 Voir Genèse, 12, 1.

7.4 Après la mort de son père : ici encore Etienne suit une ancienne tradition qui, pour relever la piété filiale d'Abraham, suppose qu'il ne quitta pas son vieux père.

7.6 Voir Genèse, 15, 13. ― Où elle, etc. Au lieu de ce féminin singulier il y a dans le texte sacré le masculin pluriel, parce que le substantif postérité, auquel ce pronom se rapporte, représente le mot descendants.

7.7 Dit le Seigneur. Voir Genèse, 15, 13-14. ― Elle sortira ; c'est-à-dire la postérité d'Abraham dont il est question au verset précédent.

7.8 Voir Genèse, 17, 10 ; 21, vv. 2, 4 ; 25, 25 ; 29, 32 ; 35, 22. ― L'alliance de la circoncision consistait en ceci : Jéhovah promettait à Abraham de bénir sa postérité et de lui donner la terre de Chanaan ; Abraham s'engageait, lui et sa postérité, à servir Jéhovah, seul vrai Dieu, et à porter en sa chair, par la circoncision, un signe extérieur de cet engagement.

7.9 Voir Genèse, 37, 28.

7.10 Voir Genèse, 41, 37.

7.12 Voir Genèse, 42, 2.

7.13 Voir Genèse, 45, 3.

7.15 Voir Genèse, 46, 5 ; 49, 32.

7.16 Voir Genèse, 23, 16 ; 50, vv. 5, 13 ; Josué, 24, 32. ― A Sichem, aujourd'hui Naplouse, dans les montagnes d'Ephraïm, dans une vallée bien arrosée, au pied du mont Garizim.

7.17 Voir Exode, 1, 7.

7.18 Un autre roi qui ne connaissait pas Joseph. Les pharaons qui régnaient dans le pays de Gessen du temps de Moïse étaient d'origine égyptienne, tandis que les rois qui étaient maîtres du Delta du temps de Joseph étaient des conquérants d'origine sémitique comme les Hébreux.

7.20 Voir Exode, 2, 2 ; Hébreux, 11, 23.

7.24 Voir Exode, 2, 12.

7.25 Par sa main. Voir, pour cette locution, Actes des Apôtres, 5, 12.

7.26 Voir Exode, 2, 13.

7.29 Dans la terre de Madian, dans la presqu'île du Sinaï où les Madianites menaient la vie nomade.

7.30 Voir Exode, 3, 2. ― De la montagne de Sina, le mont Sinaï proprement dit.

7.34 J'ai vu parfaitement ; littéralement : Voyant j'ai vu, hébraïsme, voir Actes des Apôtres, 5, 28.

7.35 Par la main ; c'est-à-dire sous la conduite. Voir Actes des Apôtres, 5, 12.

7.36 Voir Exode, 7, vv. 8-11, 14.

7.36 ; 7.38 ; 7.42 ; 7.44 Dans le désert du Sinaï.

7.37 Voir Deutéronome, 18, 15.

7.38 Voir Exode, 19, 3.

7.40 Voir Exode, 32, 1.

7.42 Voir Amos, 5, 25. ― La milice du ciel, les astres adorés comme des dieux.

7.43 Moloch, idole des Ammonites, à qui l'on offrait des victimes humaines, principalement des enfants. ― Remphan, probablement la planète Saturne divinisée.

7.44 Voir Exode, 25, 40.

7.45 Voir Josué, 3, 14 ; Hébreux, 8, 9. ― Jésus ; c'est-à-dire Josué. Ces deux noms ayant la même signification, celle de Sauveur, se mettent quelquefois l'un pour l'autre. ― Jusqu'aux jours de David, s'entend, selon les uns, du temps pendant lequel le tabernacle séjourna dans le pays des nations conquises ; d'où le sens serait : Et il y demeura jusqu'aux jours de David ; et selon les autres, de l'expulsion même des nations ; en sorte qu'on doit traduire : Dans le pays des nations que Dieu chassa peu à peu devant nos pères jusqu'aux jours de David, qui acheva de purger le pays de tous les Chananéens.

7.46 Voir 1 Samuel, 16, 13 ; Psaumes, 131, 5.

7.47 Voir 1 Rois, 6, 1 ; 1 Chroniques, 17, 12.

7.48 Voir Actes des Apôtres, 17, 24.

7.49 Voir Isaïe, 66, 1.

7.51 Incirconcis de cœur et d'oreilles ; c'est-à-dire qui n'avez pas retranché de votre cœur tous les mauvais désirs, et qui n'avez pas fermé vos oreilles à toutes sortes de mauvais discours.

7.53 Par le ministère des anges. « Ces mots difficiles sont diversement traduits. L'idée est certainement celle-ci : la présence des anges et les prodiges opérés par eux au Sinaï vous ont portés à recevoir la Loi comme divine, et cependant vous l'avez violée. Comparer à Galates, 3, 19. » (CRAMPON)

7.57 Saul de Tarse, depuis l'apôtre saint Paul. ― Et l'entraînant hors de la ville, au nord. C'est là que la tradition place le lieu de la lapidation de saint Etienne, et la topographie des lieux montre en effet que le premier diacre a dû consommer son martyre au nord de Jérusalem.

8.5 Dans la ville de Samarie, ville de la tribu d'Ehpraïm fondée par le roi d'Israël Amri, qui en fit sa capitale. Elle donna plus tard son nom au pays de Samarie et aux Samaritains. Détruite par les Assyriens en 721 avant Jésus-Christ, rebâtie et de nouveau renversée par Jean Hyrcan, elle fut encore relevée de ses ruines et l'empereur Auguste la donna à Hérode-le-Grand qui l'appela Sébaste (ou Auguste) en l'honneur de son bienfaiteur. C'est aujourd'hui un village sans importance appelé Sébastiéh.

8.9 Simon le magicien. « Le premier crime de Simon fut de vouloir acheter l'épiscopat, de prétendre trafiquer des dons de Dieu, et faire servir à ses intérêts les pouvoirs surnaturels que Dieu confère à ses ministres pour le salut des âmes. Loin de l'associer aux Apôtres, saint Pierre donna à ses successeurs l'exemple de la sévérité dont ils devaient user contre le trafic des choses saintes, en retranchant ce fourbe ambitieux de la société des fidèles et en le menaçant du sort le plus funeste ; mais ni cette menace, ni cette peine ne purent le ramener. ― Opposé en tout à Simon Pierre, Simon de Samarie se mit bientôt à dogmatiser et devint le premier des hérésiarques. Saint Justin, qui était de la même ville que lui et qui devait connaître son histoire, nous apprend plusieurs particularités de sa vie et de sa doctrine. Ce séducteur se posait en antagoniste du Messie et s'attribuait à lui-même la divinité. Il opérait des prodiges au moyen de la magie. Il publiait, sous le titre d'Exposition, un livre qui contenait le germe des rêveries gnostiques, cette généalogie d'Eons, descendant d'un principe unique et subordonnés les uns aux autres, jusqu'au dernier qui est le monde. Pour la morale, il ne reconnaissait aucune distinction de vice et de vertu, et ne voyait de vérité ni de perfection que dans la gnose qu'il opposait à la foi. Mettant d'ailleurs sa conduite en harmonie avec ses principes, il vivait d'une manière fort répréhensible. Sa secte se perpétua jusqu'au cinquième siècle. La découverte des Philosphumena a confirmé ce que saint Justin et saint Irénée nous apprennent de ses caractères et de son importance. Simon fut, aux yeux des premiers fidèles, comme l'hérésie personnifiée, le type et le père de tous les hérésiarques. » (L. BACUEZ.)

8.10 Est la grande vertu ; littéralement : La vertu qui est appelée grande. Nous avons déjà fait remarquer qu'en hébreu l'expression être appelé signifie aussi simplement être.

8.18 Il leur offrit de l'argent. C'est pour cela qu'on appelle simoniaques ceux qui achètent ou vendent à prix d'argent les choses spirituelles.

8.26 Celle qui est déserte. Il y avait deux villes de Gaza ; l'une ancienne, qui était abandonnée, et la nouvelle, bâtie plus près de la mer. ― Gaza. Pour se rendre de Jérusalem en Egypte et en Ethiopie, on passait par Gaza, ancienne ville philistine, située à la frontière sud-ouest de la Palestine, à onze milles de Jérusalem.

8.27 Candace. Ce nom ou ce titre était porté par toutes les reines qui gouvernaient la partie de l'Ethiopie dont la capitale était Napata, comme celui de Ptolémée était porté par tous les rois grecs d'Egypte. Eusèbe raconte que le trésorier éthiopien converti par saint Philippe prêcha à son retour le christianisme en Ethiopie. ― L'eunuque de la reine Candace. « L'Ethiopie s'étendait alors dans la vallée du Nil, vers le sud. Candace était un titre dynastique, comme Arétas, Pharaon, Ptolémée, etc. L'eunuque de la reine d'Ethiopie n'était pas étranger à la religion juive ; autrement Corneille n'aurait pas été le premier Gentil baptisé ; c'était ou un Israélite d'origine, ou un prosélyte venu des [bords] du Nil à Jérusalem pour adorer le vrai Dieu, et prendre part aux solennités de son culte. On croit qu'il devint l'Apôtre de l'Ethiopie et qu'il prépara ses compatriotes à embrasser le christianisme. Quant à la voix qui se fait entendre à Philippe, aux lumières surnaturelles qui éclairent le prosélyte, à la promptitude avec laquelle l'évangéliste lui confère le baptême, à la disparition subite de celui-ci et aux consolations dont l'âme du néophyte est remplie, on peut voir dans l'histoire des saints une multitude de faits analogues. La ville de Gaza dont il est ici parlé, est celle dont Samson enleva les portes et où il fit périr un si grand nombre de Philistins. » (L. BACUEZ.)

8.32 Voir Isaïe, 53, 7.

8.40 Azot, une des cinq principales villes philistines, entre Ascalon et Jamnia, non loin de la Méditerranée, aujourd'hui petit village, appelé Esdûd. ― Césarée. Voir plus loin, Actes des Apôtres, 9, 30.

9.1 Voir Galates, 1, 13.

9.2 De cette voie. Le mot voie est pris ici figurément, comme souvent ailleurs dans l'Ecriture, pour conduite, profession, religion, secte, doctrine. « Damas, à une soixante de lieues au nord-est de Jérusalem, avait été soumise par Pompée et était peut-être encore sous la domination romaine, au moment de la conversion de saint Paul ; mais bientôt après, elle tomba au pouvoir d'Arétas, roi d'Arabie, ainsi que le prouve une monnaie de cette ville, au type de ce prince. Comme la plupart des grandes cités de l'Asie Mineure et de l'empire, elle renfermait une nombreuse colonie juive, qui habitait un quartier à part, et avait non seulement des assemblées religieuses, mais ses lois, ses magistrats et sa justice propres : privilège dont les Juifs jouissent encore en plusieurs villes mahométanes. Le grand-prêtre de Jérusalem exerçait sur eux son autorité, en matière civile aussi bien que religieuse. C'est dans leurs rangs que se trouvaient ces nouveaux chrétiens, dont Saul prétendait châtier l'apostasie ; et peut-être quelques fidèles de Jérusalem étaient-ils venus y chercher un asile. L'endroit où le persécuteur fut terrassé et où il se soumit au divin maître, se trouve à cinq cent pas de la ville. Saint Augustin dit qu'il est bien connu et qu'on le montre aux voyageurs. Les chrétiens s'y rendent en procession chaque année, le 25 janvier. La rue droite traverse encore la ville dans toute sa longueur. » (L. BACUEZ.) ― Tous les voyageurs vantent à l'envi la beauté de Damas. « Je comprends, dit Lamartine, que les traditions arabes placent à Damas le site du paradis perdu : aucun lieu de la terre ne rappelle mieux l'Eden. La vaste et féconde plaine, les sept rameaux du fleuve bleu qui l'arrosent, l'encadrement majestueux des montagnes, les lacs éblouissants qui réfléchissent le ciel sur la terre, la perfection du climat, tout indique au moins que Damas a été une des premières villes bâties par les enfants des hommes… Tant que la terre portera des empires, Damas sera une grande ville. »

9.3 Voir Actes des Apôtres, 22, 6 ; 1 Corinthiens, 15, 8 ; 2 Corinthiens, 12, 2.

9.7 Ceci semble contradictoire avec ce qui est dit dans Actes des Apôtres, 22, 9. Mais cette contradiction, qui n'est qu'apparente, s'évanouit quand on considère qu'entendre signifie tout à la fois être frappé d'un son et comprendre.

9.11 La rue qu'on appelle Droite. « La rue Droite subsiste encore dans toute sa longueur ; c'est la plus grande de la ville. Elle la traverse d'une extrémité à l'autre, d'orient en occident. Ses édifices de chaque côté sont presque autant de boutiques ou de magasins dans lesquels sont étalées les plus riches marchandises soit d'Europe, soit des diverses parties de l'Asie, qu'y ont apportés les caravanes des pèlerins. » (DE GERAMB.) ― Saul de Tarse. Sur tarse, voir verset 30.

9.12 Saul vit aussi un homme. Pendant que le Seigneur faisait entendre sa voix à Ananie, il le montrait à Saul dans une vision.

9.13 Les premiers chrétiens étaient communément appelés saints, soit parce qu'ils avaient été sanctifiés par la grâce des sacrements, soit parce que la pureté de leurs mœurs et la sainteté de leur vie les rendaient dignes de cette glorieuse dénomination.

9.24 Voir 2 Corinthiens, 11, 32.

9.26 A Jérusalem, pour la première fois depuis sa conversion. Quoiqu'il eût reçu immédiatement de Jésus-Christ sa mission apostolique, il sentait qu'il devait se rattacher au chef visible de l'Eglise. Voir Galates, 1, 18.

9.27 Aux Apôtres, Pierre et Jacques, qui se trouvaient alors à Jérusalem. ― Barnabé. Voir Actes des Apôtres, 4, 36.

9.28 Demeurait, etc. ; littéralement : Entrait et sortait ; hébraïsme. Voir Actes des Apôtres, 1, 21.

9.29 Les Grecs, dans le texte original : les Hellénistes, le nom désigne les Juifs qui, nés en pays étranger, parlaient la langue grecque.

9.30 « Césarée de Palestine, qu'il faut distinguer de Césarée de Philippe, était une place forte, bâtie par Hérode, sur les bords de la mer, en l'honneur de César-Auguste, et munie d'un port de première importance. Le gouverneur romain résidait dans ses murs, avec un corps de troupe italien sur la fidélité duquel il pouvait compter. Le diacre Philippe s'y établit. Deux siècles et demi plus tard (315-340), cette ville avait pour évêque le premier historien de l'Eglise, Eusèbe, et la maison du centurion Corneille, transformée en église, était devenue un lieu de pèlerinage. » (L. BACUEZ.) ― « Césarée, l'ancienne et splendide capitale d'Hérode, n'a plus un seul habitant, raconte Lamartine. Ses murailles, relevées par saint Louis pendant sa croisade, sont néanmoins intactes, et serviraient encore aujourd'hui de fortifications excellentes à une ville moderne. Nous franchîmes le fossé profond qui les entoure, sur un pont de pierre à peu près au milieu de l'enceinte, et nous entrâmes dans le dédale de pierres, de caveaux entrouverts, de restes d'édifices, de fragments de marbre et de porphyre dont le sol de l'ancienne ville est jonché. Nous fîmes lever trois chacals du sein des décombres qui retentissaient sous les pieds de nos chevaux ; nous cherchions la fontaine qu'on nous avait indiquée, nous la trouvâmes avec peine à l'extrémité orientale de ces ruines ; nous y campâmes. Vers le soir, un jeune pasteur arabe y arriva avec un troupeau innombrable de vaches noires, de moutons et de chèvres ; il passa environ deux heures à puiser constamment de l'eau de la fontaine pour abreuver ses animaux, qui attendaient patiemment leur tour, et se retiraient en ordre après avoir bu, comme s'ils eussent été dirigés par des bergers. Cet enfant, absolument nu, était monté sur un âne ; il sortit le dernier des ruines de Césarée, et nous dit qu'il venait ainsi tous les jours d'environ deux lieues, conduire à l'abreuvoir les troupeaux de sa tribu établie dans la montagne. Voilà la seule rencontre que nous fîmes à Césarée, dans cette ville où Hérode, suivant Josèphe, avait accumulé toutes les merveilles des arts grecs et romains. » ― « Tarse, sur les bords du Cydnus, était la capitale de la Cilicie. C'était une ville libre, qui élisait ses magistrats ; mais il n'est pas certain qu'elle fût colonie romaine, ni qu'elle jouît du droit de municipe. Aussi croit-on que le titre de citoyen romain, acquis à saint Paul dès sa naissance, était un privilège de sa famille et non de sa patrie. Il est certain qu'il y avait en Asie, en particulier à Ephèse et à Sardes, des Juifs qui avaient reçu ce titre, soit pour leurs services militaires, soit pour quelque autre motif. La proximité de la mer et le voisinage de Chypre permettait à Tarse d'étendre son commerce et d’écouler les produits de son industrie. Ses écoles, que saint Paul avait pu fréquenter dans sa jeunesse, étaient célèbres en Orient et rivalisaient, dit-on, avec celles d'Athènes et d'Alexandrie. » (L. BACUEZ.)

9.32 Les saints. Voir verset 13. ― Lydde, bourgade de la tribu de Benjamin, appelée aussi Diospolis du temps des Romains, à peu de distance de la Méditerranée.

9.35 Sarone. C'est la plaine de Saron qui est ici désignée. Elle s'étendait de Césarée de Palestine jusqu'à Joppé. Elle était très fertile et par conséquent peuplée.

9.36 Tabitha en syriaque, et en grec Dorcas, veut dire gazelle.Joppé, aujourd'hui Jaffa, dont le nom signifie belle, sur la Méditerranée, aux confins de la tribu de Dan et d'Ephraïm. Les princes Asmonéens avaient rétabli son port. Incorporée par Pompée à la province de Syrie, cette ville fut rendue à Hyrcan II par Jules César. Plus tard elle fut sous la domination d'Hérode-le-Grand et d'Archélaüs. Unie de nouveau à la Syrie, elle fut depuis ruinée par Cestius Gallus et par Vespasien. Il y a peu de villes qui aient été aussi souvent saccagées, brûlées et reconstruites. Au siècle dernier, elle était presque déserte, aujourd'hui elle est florissante et compte une quinzaine de mille habitants, grâce à son port, qui est le port de Jérusalem, quoiqu'il soit peu sûr et que le débarquement y soit fort difficile. Les jardins qui entourent Jaffa sont bien arrosés et d'une fertilité merveilleuse. Il y a encore des tanneries sur le bord de la mer et l'on y montre la maison de Simon le Corroyeur (voir Actes des Apôtres, 9, 43 ; 10, 6) de même que le tombeau de Tabitha.

9.37 Chambre haute, hyperôon. Voir Marc, 2, 4.

9.39 Dans le cénacle. Voir Actes des Apôtres, 1, 13. Dorcas avait formé une réunion de veuves pieuses, qui passaient avec elles les journées à tisser des habits pour les indigents.

10.1 A Césarée. Voir Actes des Apôtres, 9, 30. ― Corneille. Nous ne savons guère de lui que ce nous en apprennent les Actes. Peut-être était-il de l'illustre famille romaine des Cornélius. Saint Jérôme dit qu'il bâtit une église chrétienne Césarée et la tradition le fait évêque de Scamandios. ― Centurion. Voir Matthieu, 8, 5. ― De la cohorte. Voir Matthieu, 27, 27. ― Appelée Italique, parce qu'elle se composait de soldats d'Italie, et non de soldats tirés des provinces, afin que le procurateur romain pût compter davantage sur eux. ― A cette époque, les Apôtres se demandaient si les Gentils, qui étaient impurs par leur origine, pouvaient être admis dans l'Eglise sans avoir reçu la circoncision. Une révélation divine va éclairer saint Pierre sur cette grave question.

10.3 La neuvième heure. Voir Actes des Apôtres, 3, 1.

10.9 Sur le haut, etc. ; c'est-à-dire sur la plate-forme qui servait de toit. ― Vers la sixième heure ; c'est-à-dire vers midi.

10.14 Je n'ai jamais mangé rien d'impur. La loi de Moïse défendait aux Israélites de manger la chair d'un certain nombre d'animaux appelés pour cette raison impurs.

10.17 A la porte. Le mot qu'emploie le texte grec désigne la grande porte d'entrée de la maison.

10.28 Un étranger, « expression adoucie à dessein pour dire un païen. Cette interdiction ne se trouve pas formellement dans la Loi ; elle venait de la coutume et de l'interprétation des Docteurs. » (CRAMPON)

10.29 Pour quelle raison, etc. Pierre le savait déjà (verset 22) ; mais il veut s'assurer des dispositions et des sentiments intimes du Centurion.

10.30 Un homme vêtu de blanc. Les grands personnages se revêtaient d'habits blancs. Voir Luc, 23, 11. Un ange sous la figure d'un homme. Voir Actes des Apôtres, 1, 10.

10.34 Voir Deutéronome, 10, 17 ; 2 Chroniques, 19, 7 ; Job, 34, 19 ; Sagesse, 6, 8 ; Ecclésiastique, 35, 15 ; Romains, 2, 11 ; Galates, 2, 6 ; Ephésiens, 6, 9 ; Colossiens, 3, 25 ; 1 Pierre, 1, 17.

10.35 Pierre proclame ici, non l'indifférence des religions, mais l'indifférence des nations pour le salut en Jésus-Christ.

10.37 Voir Luc, 4, 14.

10.41 Préordonnés ; ce mot, qui est de Bossuet, rend plus fidèlement le texte sacré que celui de prédestiné, qui est généralement employé.

10.43 Voir Jérémie, 31, 34 ; Michée, 7, 18.

10.44 « C'est le seul exemple que nous offre le Nouveau Testament de l'effusion du Saint-Esprit avant le baptême. Dieu, dans la distribution de se grâces, considère avant tout les dispositions de l'âme : il est libre pour le reste. » (CRAMPON)

10.48 Qu'ils fussent baptisés au nom, etc. Voir Actes des Apôtres, 2, 38.

11.5 Joppé. Voir Actes des Apôtres, 9, 36.

11.16 Voir Matthieu, 3, 11 ; Marc, 1, 8 ; Luc, 3, 16 ; Jean, 1, 26 ; Actes des Apôtres, 1, 5 ; 19, 4. ― « L'effusion de l'Esprit-Saint dans les âmes est appelé par figure un baptême, évidemment supérieur au baptême d'eau. » (CRAMPON)

11.19 En Phénicie. Au premier siècle de notre ère, la Phénicie formait une province de la Syrie, longeant la Méditerranée entre le fleuve Eleuthère et le mont Carmel. ― En Chypre, île de la Méditerranée entre la Cilicie et la Syrie. Parmi les villes de cette île, les Actes des Apôtres mentionnent Salamine et Paphos, 13, 5-6. ― Dans Antioche, capitale de la Syrie, sur l'Oronte, bâtie par Séleucus Nicanor et nommée par lui Antioche en l'honneur de son père Antiochus. Les Juifs hellénistes y étaient nombreux.

11.20 De Cyrène. Voir Actes des Apôtres, 2, 10. ― Aux Grecs, les juifs hellénistes parlant grec.

11.25 Pour Tarse. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.

11.27 Des prophètes, des fidèles qui avaient reçu le charisme ou don de prophétie (voir 1 Corinthiens, 12, 10).

11.28 Agabus, d'ailleurs inconnu, fit une autre prédiction plus tard pour annoncer l'emprisonnement de saint Paul, voir Actes des Apôtres, 21, 10. ― La famine qu'il annonça ici eut lieu vers l'an 44 et sévit cruellement en Judée, comme l'a raconté l'historient Josèphe, sous le règne de Claude, quatrième empereur romain, qui gouverna l'empire depuis l'assassinat de Caligula en 41 jusqu'en 54 où il fut empoisonné par sa femme Agrippine.

11.30 Par les mains ; c'est-à-dire sous la conduite. Voir Actes des Apôtres, 5, 12. ― Aux anciens, aux chefs de l'église, qui étaient les évêques et les prêtres. Le texte grec porte presbyteroi, mot qui signifie tout à la fois anciens et vieillards, évêques et prêtres. Le nom des prêtres vient même de là par l'intermédiaire du latin presbyteri.

12.1 Cet Hérode était surnommé Agrippa. ― Porta les mains, ou mit les mains sur ; hébraïsme qui veut dire : se mettre à, entreprendre, commencer. Le roi Hérode Agrippa Ier, fils d'Aristobule et de Bérénice, petit-fils d'Hérode le Grand et neveu d'Hérode Antipas, était né vers l'an 10 avant notre ère. Elevé à Rome, il y avait été mis en prison par Tibère, mais il fut mis en liberté à l'avènement de Caligula et obtint les tétrarchies de Philippe et de Lysanias avec le titre de roi. En l'an 41, Claude y ajouta la Judée et la Samarie, de sorte qu'Agrippa Ier fut ainsi aussi puissant qu'Hérode le Grand. Il affectait un grand zèle pour le judaïsme. Sa mort affreuse est racontée aux versets 21-23. Elle eut lieu l'an 44 ; il avait 54 ans et avait régné 7 ans.

12.2 Jacques le Majeur, fils de Zébédée, le premier des Apôtres qui subit le martyre. ― Il fit mourir par le glaive Jacques le Majeur. Sur le lieu traditionnel où fut décapité le saint apôtre s'élève une église qui lui est dédiée et qui appartient aux Arméniens non unis, dans la partie sud-ouest de Jérusalem, sur le mont Sion. Saint Jacques fut le premier Apôtre qui versa son sang pour Jésus-Christ, en l'an 44, onze ans après l'Ascension, aux environs de la Pâque juive, d'après le témoignage de Clément d'Alexandrie, conservé par Eusèbe.

12.3 Jours des azymes. Voir Matthieu, 26, 17.

12.6 « On avait appliqué à Pierre la custodia militaris des Romains. Des quatre soldats de l'escouade, deux se trouvaient dans la cellule du prisonnier : l'un était libre, et Pierre était attaché à l'autre par deux chaînes, une à chaque main. Les deux autres soldats étaient postés, l'un à la porte de la cellule, l'autre à la porte extérieure de la prison (la porte de fer), mais au dedans : c'étaient la première et la deuxième garde (verset 10). Ces précautions montrent bien l'intention d'Agrippa de condamner à mort le chef de l'Eglise. » (CRAMPON)

12.12 Jean Marc, parent de Barnabé, regardé communément comme le même que saint Marc l'Evangéliste, accompagna saint Paul et saint Barnabé dans quelques-unes de leurs missions (voir Actes des Apôtres, 13, vv. 5, 13 ; 15, vv. 37, 39) Il devint plus tard secrétaire de saint Pierre.

12.13 Rhode. Ce nom signifie rose.

12.17 A Jacques le Mineur, fils d'Alphée, cousin de Notre Seigneur et premier évêque de Jérusalem.

12.19 A Césarée. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.

12.21 L’historien juif Josèphe confirme en tous points le récit de saint Luc (Antiq. XIX, VII, 1-2).

12.25 Voir Actes des Apôtres, 11, 30.

13.1 Ici commence la troisième et dernière partie des Actes. Barnabé qui était sans doute à la tête de l'Eglise d'Antioche. ― Simon le Noir. En grec Suméôn, personnage inconnu. ― Lucius de Cyrène est peut-être le même qui est nommé dans Romains, 16, 21. Manahen est inconnu. ― Hérode le tétrarque. Voir Matthieu, 14, 1. Saul, saint Paul. Frère de lait : le mot grec est ainsi traduit par la Vulgate ; mais il a aussi la signification de nourri, élevé avec. On donnait alors aux enfants des grandes familles, non seulement des pédagogues ou précepteurs, mais encore d'autres enfants ou compagnons élevés avec eux. Ce dernier sens est généralement adopté par les exégètes modernes.

13.3 C'est ainsi que commença la première mission de saint Paul, l'an 45 de notre ère.

13.4 Séleucie, ville de Syrie sur la Méditerranée, au sud et à 120 stades d'Antioche vis-à-vis de l'île de Chypre, à 40 stades au nord de l'embouchure de l'Oronte. ― Chypre. Voir Actes des Apôtres, 11, 19.

13.5 A Salamine. C'était une des villes principales de l'île de Chypre, sur la côte orientale, avec un bon port. Les Juifs y étaient nombreux. On voit aujourd'hui ses ruines près de la moderne Famagouste. ― Dans les synagogues. Quand un Juif étranger assistait aux offices de la synagogue, le chef de la synagogue l'invitait à parler et saint Paul ne manqua jamais, dans toute sa carrière apostolique, de saisir cette occasion d'annoncer l'Evangile. Comparer à Luc, 4, 16 et Actes des Apôtres, 13, 15.

13.6 Jusqu'à Paphos. Cette ville, port de mer, était à l'opposé de Salamine, sur la côte occidentale de l'île de Chypre. Elle servait alors de résidence au proconsul romain. L'ancienne Paphos, célèbre chez les anciens par le culte de Vénus, était à soixante stades au nord. ― Barjésu. Ce nom signifie fils de Jésus.

13.7 Sergius Paulus. « Les Actes donnent à Sergius Paulus le titre de proconsul. On sait, en effet, que la Chypre, à raison de son importance et de son étendue, formait à elle seule une province dans l'empire, et l'on voit par plusieurs médailles qu'elle avait pour gouverneur un proconsul annuel, comme toutes les provinces dont le gouvernement dépendant du Sénat. L'éloge que saint Luc fait des lumières et de la sagesse de Sergius Paulus, et l'impression que l'Evangile produisit sur son esprit, donnent lieu de croire qu'il devint un des appuis du christianisme naissant. Le Martyrologe romain le nomme au 22 mars, avec le titre d'évêque de Narbonne ; et l'église de cette ville l'a toujours regardé comme son apôtre. D'après la tradition, saint Paul l'aurait établi sur ce siège, dans le voyage qu'il fit pour se rendre en Espagne. Narbonne est bien, en effet sur la voie qui conduisait de l'Italie dans la Bétique. L'itinéraire d'Antonin, qui décrit cette voie, nomme Nice, Arles Narbonne, les monts Pyrénées, Barcelone. ― Plusieurs pensent que c'est en souvenir de la conversion de Sergius Paulus, comme signe de l'estime et de l'affection dont il honorait son généreux disciple, que l'Apôtre aurait pris le nom de Paul, à la place de celui de Saul qu'il avait porté jusque là. Mais, si cette conjoncture a quelque vraisemblance, elle n'est pas nécessaire pour l'explication du fait. L'usage des doubles noms, ou des surnoms grecs et latins, était alors commun chez les Juifs. Un certain nombre qui avaient un nom significatif, le traduisaient dans l'une de ces langues, comme Céphas qui s'appela Petrus, Silas qu'on nomma Tertius ou Silvanus, etc. D'autres, renonçant tout à fait à leur nom, en prenaient un suivant leur goût, comme Jean qui prit le nom de Marc, Jannès qui se nomma Alexandre, Onias qui s'appela Ménélaüs, Jésus qui prit celui de Juste. D'autres enfin se bornaient à changer quelque lettre ou à modifier la désinence de leur nom pour lui donner une apparence grecque ou latine. Ainsi on disait Jason au lieu de Jésus, Alcime pour Eliacim, Hégésippe au lieu de Joseph, Dosithée au lieu de Dosithai, Trypho pour Tarphon, Alphée pour Clopé, Diocletianus pour Dioclès. C'est ce qu'aura fait probablement saint Paul. Au moment d'entrer dans l'empire et de se mettre en rapport avec les Romains, il aura latinisé son nom, en l'altérant le moins possible. » (L. BACUEZ.)

13.13 A Perge, capitale de la Pamphylie, sur la rivière Cestros, à soixante stades de la Méditerranée. Dans le voisinage, sur une éminence, était un temple célèbre de Diane. ― La Pamphylie, province de l'Asie Mineure, est déjà mentionnée, voir Actes des Apôtres, 2, 10. ― Jean Marc. Voir Actes des Apôtres, 12, 12.

13.14 Du sabbat ; littéralement, des sabbats. Le pluriel de ce mot se met quelquefois pour le singulier. ― Antioche de Pisidie était une ville de Phrygie, mais on l'appelait de Pisidie, à cause de la proximité de cette province et afin de la distinguer d'Antioche de Syrie. Comme cette dernière, elle avait été bâtie par Séleucus Nicanor qui l'avait ainsi nommée en l'honneur de son père Antiochus. C'était une ville importante. Auguste en avait fait une colonie romaine.

13.15 Les chefs de la synagogue. Le premier archisynagogus (voir Marc, 5, 22) était assisté d'un conseil composé d'un nombre plus ou moins considérable de membres, selon l'importance des synagogues. On les appelait quelquefois Archisynagogi ou chefs de la synagogue. Ils avaient dans l'assemblée des sièges particuliers, près du coffre destiné à recevoir les Saintes Ecritures.

13.17 Voir Exode, 1, 1 ; 13, 21-22.

13.18 Voir Exode, 16, 3.

13.19 Voir Josué, 14, 2.

13.20 Voir Juges, 3, 9.

13.21 Voir 1 Samuel, 8, 5 ; 9, 16 ; 10, 1.

13.22 Voir 1 Samuel, 13, 14 ; 16, 13 ; Psaumes, 88, 21.

13.23 Voir Isaïe, 11, 1.

13.24 Voir Matthieu, 3, 1 ; Marc, 1, 4 ; Luc, 3, 3.

13.25 Voir Matthieu, 3, 11 ; Marc, 1, 7 ; Jean, 1, 27. ― La chaussure, les sandales. Voir Marc, 6, 9.

13.26 La parole de ce salut ; c'est-à-dire du salut dont Jésus-Christ est l'auteur. Comparer au verset 23. Dans Actes des Apôtres, 5, 20, on a pu remarquer une construction de phrase tout à fait semblable.

13.28 Voir Matthieu, 27, vv. 20, 23 ; Marc, 15, 13 ; Luc, 23, vv. 21, 23 ; Jean, 19, 15.

13.30 Voir Matthieu, 28 ; Marc, 16 ; Luc, 24 ; Jean, 20.

13.33 Voir Psaumes, 2, 7.

13.34 Voir Isaïe, 55, 3.

13.35 Voir Psaumes, 15, 10. ― Voie la corruption. Comparer à Actes des Apôtres, 2, 27.

13.36 Voir 1 Rois, 2, 10.

13.41 Voir Habacuc, 1, 5.

13.43 De prosélytes, gentils convertis au judaïsme.

13.45 De jalousie : les Juifs s'imaginaient qu'eux seuls avaient droit au salut rapporté par le Messie. D'autres traduisent, d'une haine violente.

13.47 Voir Isaïe, 49, 6.

13.48 Préordonnés. Voir sur ce mot, Actes des Apôtres, 10, 41.

13.51 Voir Matthieu, 10, 14 ; Marc, 6, 11 ; Luc, 9, 5. ― Iconium, aujourd'hui Konyéh, ville importante de l'Asie Mineure, chef-lieu de la province de Lycaonie, dans une plaine fertile, au pied du mont Taurus, sur la grande ligne de communication entre Ephèse et les villes de Tarse et d'Antioche de Pisidie. Elle était avantageusement placée pour servir de centre aux missions de saint Paul dans ces parages ; aussi l'y reverrons-nous encore.

14.2 Contre les frères ; c'est-à-dire contre les nouveaux convertis, tant du paganisme que du judaïsme.

14.3 Par leurs mains. Voir Actes des Apôtres, 5, 12.

14.6 Lystre, au sud d'Iconium, au nord du mont Taurus. Le disciple de saint Paul, Timothée, était probablement originaire de Lystre. ― Derbe, au sud-est d'Iconium, à l'est de Lystre, située probablement près du passage appelé les portes de Cilicie. Ces deux villes, comme Iconium, faisaient partie de la province de Lycaonie, en Asie Mineure, bornée à l'est par la Cappadoce, au nord par la Galatie, à l'ouest par la Phrygie, et séparée au sud de la Cilicie par la chaîne du Taurus.

14.10 En lycaonien, dialecte qu'on a supposé être le cappadocien, mais dont le vrai caractère est inconnu.

14.11 Jupiter, le maître des dieux de l'Olympe, était souvent accompagné d'après les fables grecques, de Mercure, le dieu de l'éloquence, qui parlait pour le roi des dieux. Saint Paul étant l'orateur est pris pour Mercure.

14.12 Le prêtre qui était près de la ville, qui desservait le temple de Jupiter situé dans le voisinage de la ville. ― Avec des taureaux et des couronnes. Les païens avaient coutume d'orner de couronnes les victimes qu'ils offraient aux dieux.

14.14 Voir Genèse, 1, 1 ; Psaumes, 145, 6 ; Apocalypse, 14, 7.

14.18 D'Antioche de Pisidie. Voir Actes des Apôtres, 13, 14.

14.23 La Pisidie, province de l'Asie Mineure, bornée à l'est par la Lycaonie et la Cilicie, au sud par la Pamphylie, à l'ouest et au nord par la Phrygie. Les Apôtres se dirigeant vers le sud, arrivent en Pamphylie, sur laquelle on peut voir Actes des Apôtres, 2, 10.

14.24 A Perge, capitale de la Pamphylie. Voir Actes des Apôtres, 13, 13. ― Attalie, aujourd'hui Antali, ville et port de mer du sud-ouest de la Pamphylie, à l'embouchure du Catarrachtès. Elle portait le nom d'Attalie, parque qu'elle avait été fondée par Attale II Philadelphe, roi de Pergame (159-138 avant Jésus-Christ).

14.25 Voir Actes des Apôtres, 13, 1. ― D'où on les avait commis, etc., pour : D'où on les avait envoyés, en les commettant. C'est un genre de construction elliptique très commun en hébreu. ― Pour Antioche de Syrie. Ici se termine par le retour au point de départ le premier grand voyage apostolique de saint Paul. Il avait duré cinq ans, de l'an 45 à l'an 50.

15.1 Voir Galates, 5, 2. ― Les faits racontés dans ce chapitre se passèrent en l'an 51.

15.3 Accompagnés par l'Eglise ; c'est-à-dire que l'Eglise les fit accompagner par quelques fidèles. ― La Phénicie. Voir Actes des Apôtres, 11, 19.

15.4 Les anciens, titre de dignité, les prêtres.

15.5 Qu'ils fussent circoncis ; c'est-à-dire que les gentils fussent circoncis quand ils se convertissaient.

15.7 Voir Actes des Apôtres, 10, 20.

15.8 Voir Actes des Apôtres, 10, 45.

15.13 Jacques le Mineur, premier évêque de Jérusalem, cousin de Notre Seigneur.

15.14 Un peuple pour son nom ; c'est-à-dire pour lui ; un peuple qui lui appartenait d'une manière toute particulière. Nous avons déjà fait remarquer que dans l'Ecriture le nom se prend souvent pour la personne même. Cela a lieu surtout quand il s'agit de Dieu.

15.16 Voir Amos, 9, 11.

15.17 Sur lesquelles mon nom a été invoqué ; ou bien qui sont appelées de mon nom, qui portent mon nom. La phrase, en hébreu, est susceptible de ces deux sens.

15.20 Les souillures des idoles signifient ici les viandes immolées aux idoles, divinités impures et abominables.

15.22 Aux anciens, aux prêtres. ― Jude… Barsabas n'est nommé que dans ce chapitre. ― Silas, qui apparaît ici pour la première fois, devint un des compagnons de saint Paul, qu'il suivit dans sa mission en Macédoine (voir Actes des Apôtres, 15, 40 ; 17, 4). Il demeura à Bérée quand saint Paul quitta cette ville, mais il rejoignit ensuite l'Apôtre à Corinthe où il continua probablement quelque temps à prêcher l'Evangile. Silas n'est qu'une contraction de Silvanus et c'est sous ce dernier nom que saint Paul le mentionne dans ses Epîtres. Le Silvanus par lequel saint Pierre envoya sa première Epître aux Eglises de l'Asie Mineure est probablement le même.

15.23 Par eux, littéralement : Par leurs mains, voir Actes des Apôtres, 5, 12. ― En Syrie. Voir Matthieu, 4, 24. ― En Cilicie. Voir Actes des Apôtres, 5, 9.

15.29 Il était d'autant plus nécessaire de défendre expressément aux gentils la fornication, qu'elle passait généralement chez eux pour une chose permise. Quant au sang et à la chair des animaux étouffés, cette défense avait été faite aux hommes aussitôt après le déluge. Saint Jacques est d'avis qu'on la maintienne, soit pour inspirer de plus en plus aux gentils convertis l'horreur du meurtre et du sang ; soit afin que les Juifs eussent moins d'aversion pour les gentils qui embrassaient le christianisme, en les voyant d'accord avec eux sur un point qu'ils regardaient comme un des plus importants. Toutefois cette défense n'était que temporaire.

15.32 Tous ceux qui avaient le don d'interpréter les Ecritures et de parler des choses de Dieu étaient appelé prophètes, aussi bien que ceux qui étaient inspirés pour prédire l'avenir.

15.36 Visiter. Dieu inspira ensuite à Paul un autre dessein (voir Actes des Apôtres, 16, 6-9).

15.37 Jean… Marc. Voir Actes des Apôtres, 12, 12.

15.38 En Pamphylie. Voir Actes des Apôtres, 13,13.

15.39 Pour Chypre. Voir Actes des Apôtres, 11, 19.

15.40 C'est le commencement du second voyage apostolique de saint Paul, en l'an 51.

15.41 La Syrie. Voir Matthieu, 4, 24. ― La Cilicie. Voir Actes des Apôtres, 5, 9.

16.1 Derbe, Lystre. Voir Actes des Apôtres, 14, 6. ― Timothée. Voir l'introduction aux Epîtres pastorales.

16.2 Iconium. Voir Actes des Apôtres, 13, 51.

16.3 Saint Paul a pu circoncire Timothée, parce que les Apôtres n'avaient pas défini que la circoncision était illicite ; ils s'étaient bornés, comme on le voit dans le chapitre précédent, à déclarer qu'elle n'était plus nécessaire.

16.4 Les anciens, les prêtres.

16.6 La Phrygie. Voir Actes des Apôtres, 2, 10. ― La Galatie. Voir Actes des Apôtres, 18, 23. ― Dans l'Asie proconsulaire qui comprenait la plus grande partie de l'Asie Mineure orientale, c'est-à-dire, outre la Phrygie, la Mysie, la Lydie et la Carie.

16.7 En Mysie, province de l'Asie Mineure, faisant partie de l'Asie proconsulaire, entourée à l'est et en partie au nord par la mer Egée, entre la Propontide ou mer de Marmara et la Lydie, avait pour villes principales Pergame, Troas et Assos. ― En Bythinie, autre province de l'Asie Mineure bornée au nord par le Pont Euxin à l'ouest par la Propontide et la Mysie, au sud par la Phrygie et la Galatie à l'est par la Paphlagonie.

16.8 Troas, ville et port de mer près de l'Hellespont, entre les promontoires de Lectum et de Sigée, au sud de l'ancienne Troie, regardée par quelques-uns comme appartenant à la Mysie inférieure. Fondée par le roi Antigone, elle avait porté d'abord le nom d'Antigonia Troas ; plus tard Lysimaque l'appela Alexandria Troas en l'honneur d'Alexandre le Grand. Elle était très florissante à l'époque romaine et Auguste en fit une colonie avec tous les privilèges attachés à ce titre. L'étendue de ses ruines atteste quelle fut son importance. Elle la devait à sa situation sur la route qui menait en Macédoine de diverses parties de l'Asie Mineure. Saint Paul arriva à Troas en l'an 52.

16.9 Macédoine, pays situé au nord de la Grèce proprement dite et borné à l'est par la Thrace, au nord par la Moesie, à l'ouest par l'Illyrie et au sud par l'Epire et la Thessalie. Ses limites ont d'ailleurs varié à diverses époques. La Macédoine fut conquise par les Romains au temps de Persée, 167 avant Jésus-Christ, et divisée peu après en quatre districts qui avaient pour chefs-lieux Amphipolis, Thessalonique, Pella et Pelagonia. En 142 avant Jésus-Christ, elle devint une province proconsulaire, unique jusqu'au règne de Tibère. Sous Claude, toute la Grèce fut partagée en deux provinces sous le nom d'Achaïe et de Macédoine. Les villes macédoniennes mentionnées dans les Actes sont Néapolis, Philippes, Apollonie, Bérée, Thessalonique, Amphipolis, Apollonie. La mission de saint Paul en Macédoine eut lieu en l'an 52.

16.11 Samothrace, île de la mer Egée, au nord de Lemnos, au sud de la côte de la Thrace, appelée d'abord Dardanie et plus tard Samothrace, parce qu'elle fut occupée successivement par les Thraces et pas les Samiens. Elle était célèbre par les mystères de Cérès et de Proserpine qu'on y célébrait. ― Néapolis, ville et port de mer sur la mer Egée, avait appartenu d'abord à la Thrace, mais fut incorporée à la Macédoine par Vespasien.

16.12 Philippes, ville de Macédoine, dans la première région de cette province, d'après la division romaine, sur la mer Egée entre le Strymon et le Nestus, sur la frontière de Thrace, à trente-trois milles romains au nord d'Amphipolis, à dix milles de Néapolis où saint Paul avait débarqué. Auguste en avait fait une colonie. Elle tirait son nom de Philippe Ier, roi de Macédoine.

16.14 Lydie, était probablement une personne riche et ne résidait que temporairement à Philippes. ― Thyatire, sa patrie, célèbre par ses étoffes de pourpre, était une ville de Lydie, en Asie Mineure, colonisée par les Macédoniens, entre Sardes et Pergame, sur la rivière du Lycus.

16.16 Un esprit de python ; un esprit de magie.

16.19 Silas. Voir Actes des Apôtres, 15, 22.

16.21 Nous sommes Romains, parce que Philippes était une colonie romaine.

16.22 Voir 2 Corinthiens, 11, 25 ; Philippiens, 1, 13 ; 1 Thessaloniciens, 2, 2. ― Déchirés de verges. Voir Matthieu, 21, 35.

16.24 Ces ceps sont deux ais de bois qui se réunissent, et qui sont percés à diverses distances, dans les trous desquels on mettait les pieds des prisonniers à plus ou moins de distance ; les prisonniers demeuraient ainsi couchés sur le dos, ayant les pieds serrés et les jambes étendues, d'une manière fort gênante.

16.35 Les licteurs, officiers publics qui portaient des faisceaux de verges devant les magistrats romains et exécutaient leurs ordres.

16.37 Sans jugement, nous, citoyens romains. La loi romaine protégeait avec beaucoup de soin les citoyens romains. « Beaucoup, dit Cicéron, peuvent être absous après qu'on a entendu leur cause ; personne ne peut être condamné sans avoir été entendu. C'est un crime d'enchaîner et de frapper un citoyen romain. »

17.1 Amphipolis, ville de Macédoine sur le Strymon, qui l'entourait, colonie athénienne, métropole sous les Romains de la première subdivision de la Macédoine. ― Apollonie, autre ville de Macédoine, dans le district de Mydonie, dédiée à Apollon, d'où elle tirait son nom. Elle était située entre Amphipolis et Thessalonique, à trente milles romains de la première et à trente-six milles de la seconde. ― Thessalonique, métropole de la seconde partie de la Macédoine, port de mer sur le golfe Thermaïque, ville très peuplée et très florissante au temps de saint Paul. Elle tirait son nom de Thessalonica, sœur d'Alexandre-le-Grand et femme de Cassandre, qui l'avait bâtie.

17.4 Silas. Voir Actes des Apôtres, 15, 22.

17.5 Jason était probablement le parent de saint Paul mentionné dans Romains, 16, 21.

17.10 Bérée, ville de la troisième subdivision de la Macédoine, non loin de Pella, au pied du mont Bermius. Sosipatre, qui fut un des compagnons de saint Paul, était de Bérée, s'il est le même que Sopater d'Actes des Apôtres, 20, 4, comme cela est probable.

17.15 Athènes, la célèbre ville de l'Attique, faisait partie du temps de saint Paul de la province romain d'Achaïe ; mais c'était une ville libre, jouissant à ce titre de beaucoup de privilèges et en particulier de celui de diriger elle-même ses affaires intérieures. Il y avait à Athènes quatre collines, dont trois, au nord, formaient une espèce de demi-cercle : l'Acropole, à l'est, rocher d'environ 45 mètres de hauteur ; à l'ouest, l'Aréopage ou colline de Mars (Arès), moins élevé que l'Acropole, et ensuite le Pnyx où se tenaient les assemblées du peuple. La quatrième colline, appelée le Muséum, était au sud. L'agora ou place publique (verset 17) qui servait de lieu de réunion et de marché était dans la vallée entre les quatre éminences. Saint Paul fut pris de l'agora pour être conduit sur la colline de l'Aréopage (verset 19) où le grand tribunal auquel la colline donnait son nom tenait ses séances. Saint Paul est conduit sur la colline de l'Aréopage (non devant le tribunal pour y être jugé) afin d'exposer sa doctrine devant la multitude. Ces faits se passaient en l'an 53.

17.17 Prosélytes. Voir Actes des Apôtres, 2, 11.

17.18 Des dieux ; littéralement : des démons. Mais, sous le nom de démons, les Grecs entendaient des dieux à leur manière. ― Quelques philosophes épicuriens et stoïciens. Les Epicuriens (disciples d'Epicure, né à Samos (341-270 avant Jésus-Christ), mais d'origine athénienne et ayant passé la plus grande partie de sa vie à Athènes), faisaient consister le bien moral dans le plaisir et croyaient que les dieux ne s'occupaient pas des hommes. Leur doctrine était donc en opposition complète avec l'Evangile. Les Stoïciens, ainsi appelés du portique (stoa en grec) où leur fondateur Zénon (IVe siècle avant Jésus-Christ) enseignait à Athènes, faisaient consister la sagesse dans la résignation et le mépris de la douleur. Leur enseignement favorisait l'orgueil et était ainsi en contradiction avec le christianisme.

17.23 Pausanias, dans sa description d'Athènes, dit que l'autel au Dieu inconnu était près de Phalère où peut-être saint Paul avait débarqué.

17.24 Voir Genèse, 1, 1 ; Actes des Apôtres, 7, 48. ― La divinité n'est point renfermée dans les temples, comme en ayant besoin pour sa demeure, ou pour d'autres usages, ainsi que les païens le croyaient. Mais, comme elle est présente en tout lieu, elle se trouve là, comme ailleurs.

17.28 Quelques-uns de vos poètes, Aratus, poète cilicien, compatriote de saint Paul, et Cléante, disciple de Zénon. Ces deux poètes vivaient au troisième siècle avant Jésus-Christ.

17.34 Denys l'aréopagite, c'est-à-dire juge au tribunal de l'Aréopage, selon la tradition de l'Eglise, devint le premier évêque de Paris et fut martyrisé à Montmartre. ― Damaris. La mention qui est faite ici d'elle prouve qu'elle était de haut rang. On a supposé sans preuve que c'était la femme de Denys l'Aréopagite.

18.1 A Corinthe, ville capitale de l'Achaïe propre, dans l'isthme du Péloponnèse, entre la mer Ionienne et la mer Egée. Voir l'introduction aux Epîtres aux Corinthiens. Le voyage de saint Paul à Corinthe eut lieu l'an 53 de notre ère. Il y séjourna pendant une partir de l'an 54 jusque vers la fête de Pâques.

18.2 Aquila, d'origine juive, né en Asie Mineure, dans le Pont (voir Actes des Apôtres, 2, 9), avait vécu à Rome avec sa femme Priscille jusqu'en l'an 50 ou 51 où l'empereur Claude (voir Actes des Apôtres, 11, 28) bannit tous les juifs de sa capitale, à cause des troubles qu'ils y avaient excités et qui paraissaient avoir eu pour cause la division que la prédication du christianisme amena contre les Juifs qui refusèrent de se convertir et ceux qui se convertirent. Priscille paraît avoir été une femme remarquable et avoir joué avec Aquila un rôle assez important dans les temps apostoliques. Elle s'était retirée avec son mari à Corinthe et c'est là qu'ils rencontrèrent saint Paul. On ignore s'ils étaient déjà chrétiens ou si ce fut l'Apôtre qui leur fit embrasser la religion nouvelle. Ils accompagnèrent plus tard saint Paul à Ephèse et quand le décret de bannissement de Claude fut tombé en désuétude, ils retournèrent à Rome. La tradition nous apprend qu'ils moururent l'un et l'autre martyrs. ― Priscille est le diminutif de Prisca ou Prisque et cette femme est nommée indifféremment sous l'une ou l'autre forme, conformément à un usage commun chez les Latins.

18.3 Leur métier était de faire des tentes. En Orient, pour faire des voyages un peu considérables, il fallait emporter avec soi des tentes afin de s'y abriter. Saint Paul et Aquila fabriquaient de ces petites tentes. Ce métier était très commun en Cilicie, patrie de saint Paul ; on y faisait des tentes en grand nombre avec du poil de chèvre et ce tissu avait pris le nom de cilicium, du pays d'où il venait, saint Paul avait dû apprendre ce métier pendant qu'il faisait ses études, selon la coutume juive d'enseigner à chacun les moyens de gagner sa vie en cas de besoin.

18.5 Silas. Voir Actes des Apôtres, 15, 22. ― Timothée. Voir Actes des Apôtres, 16, 1. ― De Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9.

18.7 Tite Juste. Le nom de Tite ne se lit pas dans la plupart des manuscrits grecs. Ce Corinthien n'est point le Tite à qui saint Paul a écrit un des Epîtres pastorales.

18.8 Voir 1 Corinthiens, 1, 14. ― Crispe, chef de la synagogue. Sur le chef de la synagogue, voir Marc, 5, 22. Crispe ou Crispus fut baptisé par saint Paul, voir 1 Corinthiens, 1, 14.

18.12 Gallion. « Le proconsul au tribunal duquel on traîne l'Apôtre est Gallion († 65), frère de Sénèque le philosophe et oncle du poète Lucain. Non moins versé dans la littérature que dans l'administration, ce magistrat, d'origine obscure, avait pris le nom d'un Romain opulent, Junius Gallio, qui l'avait adopté ; et la faveur de son frère lui avait valu le proconsulat d'Achaïe. Sénèque lui dédia son traité De la Colère, en lui rendant ce témoignage, confirmé par Stace et non contredit par saint Luc, qu'il était le plus patient et le plus pacifique des hommes : Dulcis Gallio. Il eut besoin plus tard de sa patience et de sa philosophie pour supporter la disgrâce de son frère, et la sienne qui suivit de près. Saint Paul était à Corinthe depuis dix-huit mois, lorsqu'il comparut devant ce proconsul. (L. BACUEZ.) ― Proconsul d'Achaïe. L'Achaïe, dans le sens restreint, désignait la partie maritime septentrionale du Péloponnèse. Dans son sens plus étendu, celui qu'il a ici et dans tout le Nouveau Testament, l'Achaïe est la province romaine qui depuis l'an 146 avant Jésus-Christ comprenait toute la Grèce, à l'exception de la Thessalie, qui faisait partie de la province de Macédoine.

18.17 Sosthène avait peut-être remplacé Crispe comme chef de la synagogue de Corinthe après la conversion de ce dernier. Saint Paul, dans sa première Epître aux Corinthiens, 1, 1, nomme un Sosthène parmi ses collaborateurs. On ignore si c'est celui dont il est question ici. Ce nom était assez commun chez les Grecs.

18.18 Voir Nombres, 6, 18 ; Actes des Apôtres, 21, 24. ― Pour la Syrie. Voir Matthieu, 4, 24. ― S'étant fait auparavant couper les cheveux…, car il avait fait un vœu, pour remercier sans doute le Seigneur du succès de sa mission apostolique. Josèphe dit que c’était de son temps une pieuse coutume parmi les Juifs de recourir à la protection divine en s'engageant à offrir un sacrifice dans le temple de Jérusalem et, trente jours auparavant, à se couper les cheveux et à s'abstenir de vin. ― A Cenchrée, un des ports de Corinthe, du côté de l'Asie, sur le golfe Salonique.

18.19 « Ephèse, ville libre de l'empire bâtie sur les bords du Caïstre, entre Milet et Smyrne, célèbre par son commerce, son temple de Diane et son zèle pour le culte de sa grande déesse, était la métropole de l'Asie proconsulaire. Au-dessous du proconsul, qui avait le gouvernement de la province, était un magistrat, nommé Scribe, ou intendant de la cité. Des dignitaires nommés Asiarques, veillaient aux fêtes religieuses et aux représentations scéniques. Les Ephésiens passionnés pour l'honneur de la déesse ne l'étaient pas moins pour le plaisir et la magie, et il était difficile de trouver ailleurs plus de fanatisme et de superstition. ― Le premier séjour de saint Paul, en cette ville, au retour de sa seconde mission, fut de courte durée ; mais l'Apôtre revint bientôt et y séjourna deux ans et quelques mois (55-58), c'est-à-dire plus longtemps qu'en aucun endroit, excepté Rome. Malgré l'opposition des Juifs, qui s'y étaient établis en grand nombre, ses travaux produisirent des fruits abondants qui s'étendirent à toute la province d'Asie. Il écrivit de là sa première Epître aux Corinthiens. Obligé de s'éloigner de l'Eglise qu'il avait fondée, il lui donna pour évêque Timothée, son disciple ; ce qui n'empêcha pas saint Jean de s'établir aussi à Ephèse après la mort de la sainte Vierge et d'exercer longtemps sur toute la contrée le pouvoir exceptionnel que lui donnait sa qualité d'apôtre. ― Le tableau si vif et si frappant que l'auteur des Actes trace de la sédition à laquelle saint Paul crut devoir céder aussi bien que de son séjour à Athènes, semble ne pouvoir venir que d'un témoin oculaire. Néanmoins il est remarquable qu'il y parle toujours à la troisième personne. Il ne recommence à se mêler au récit qu'après le passage de l'Apôtre en Grèce, à son retour par la Macédoine. » (L. BACUEZ.)

18.22 Césarée. Voir Actes des Apôtres, 9, 30. ― Il monta à Jérusalem. Ce voyage de saint Paul à Jérusalem était le quatrième qu'il faisait dans cette ville depuis sa conversion. ― Il descendit de Jérusalem à Antioche de Syrie et là se termina le second voyage apostolique de saint Paul, qui avait duré trois ans, de 51 à 54.

18.23 Par ordre ; c'est-à-dire en suivant l'ordre des lieux. ― Il partit. C'est le commencement de la troisième mission de saint Paul, entreprise avec Timothée et Eraste, en 54. ― Galatie, province du centre de l'Asie Mineure. Elle tirait son nom des Gaulois qui, après avoir quitté leur patrie, s'étaient rendus en Thrace et de là au IIIe siècle avant notre ère en Asie Mineure. En 188 avant Jésus-Christ, ils furent soumis par les Romains, mais eurent néanmoins des rois propres jusqu'en 26 avant Jésus-Christ, où leur pays fut réduit en province romaine. ― La Phrygie. Voir Actes des Apôtres, 2, 10.

18.24 Apollo. Voir 1 Corinthiens, 1, 12.

18.27 Il servit beaucoup, etc., par la lumière et la grâce dont il était rempli.

19.4 Voir Matthieu, 3, 11 ; Marc, 1, 8 ; Luc, 3, 16 ; Jean, 1, 26 ; Actes des Apôtres, 1, 5 ; 11, 16.

19.6 Imposé les mains : rite de la confirmation. ― Parler diverses langues, etc., voir 1 Corinthiens, 14, 2.

19.9 Un certain Tyran. Ce personnage est inconnu. D'après les uns, c'était un Juif, qui enseignait dans une de ces écoles qu'on annexait quelquefois aux synagogues ; d'après les autres, c'était un philosophe païen qui était à la tête d'une école profane.

19.10 En Asie, dans la partie de l'Asie Mineure dont les Romains avaient fait sous ce nom une province proconsulaire. Durant deux ans : Pendant ce séjour de deux ans à Ephèse, Paul écrivit plusieurs épîtres : celle aux Galates, la première aux Corinthiens, etc. ― Tous ceux : hyperbole. ― L'Asie proconsulaire.

19.11 Par la main de Paul. Voir Actes des Apôtres, 5, 12.

19.12 Des mouchoirs. Voir Luc, 19, 20.

19.13. Juifs exorcistes, Juifs vagabonds, qui faisaient profession de chasser les démons.

19.14 Scéva était prince des prêtres, c'est-à-dire probablement chef d'une des vingt-quatre familles sacerdotales. Il n'est pas dit qu'il résidât lui-même à Ephèse.

19.19 Les arts curieux ou magiques. La magie était en si grand honneur à Ephèse, que les formules magiques qu'on portait en Orient comme amulettes s'appelaient lettres éphésiennes. ― Leurs livres, qui traitaient de la magie et en renfermaient les formules. ― Cinquante mille deniers, 43.5 francs (en 1 900).

19.21 La Macédoine et l'Achaïe. Voir Actes des Apôtres, 16, 9 et 18, 12. ― Rome, la capitale de l'empire, avait déjà des chrétiens assez nombreux dans son sein.

19.22 Timothée. Voir Actes des Apôtres, 16, 1. ― Eraste est probablement le même qui est nommé dans la seconde Epître à Timothée (4, 20), mais il n'est pas possible de savoir si c'est celui qui est qualifié de trésorier de Corinthe dans l'Epître aux Romains, 16, 23.

19.24 Démétrius faisait fabriquer de petits édicules qui représentaient le célèbre temple de Diane d'Ephèse, considéré par les anciens comme l'une des merveilles du monde. ― La Diane d'Ephèse différait de la Diane grecque. Elle se rapprochait de l'Astarté syrienne et par conséquent de Vénus.

19.26 Presque toute l'Asie proconsulaire. Voir Actes des Apôtres, 16, 6.

19.28 Grande était le titre spécial de la Diane des Ephésiens.

19.29 Gaïus, inconnu, différent du Gaïus d'Actes des Apôtres, 20, 4. ― Aristarque était de Thessalonique. Il était avec saint Paul à Rome (voir Actes des Apôtres, 27, 2) et il est mentionné comme collaborateur de l'Apôtre et prisonnier avec lui, voir Colossiens, 4, 10 et Philémon, 1, 24. D'après la tradition, il devint évêque d'Apamée.

19.31 Les Asiarques étaient les pontifes païens de l'Asie ; on les choisissait parmi les plus riches et les plus considérables de la province.

19.35 Le scribe d'Ephèse était un fonctionnaire public chargé de la rédaction et de la garde des actes administratifs.

19.37 Ni des blasphémateurs de votre déesse : « Paul et les siens avaient évité, par prudence, toute attaque directe contre le culte de Diane ; la simple exposition de la doctrine évangélique suffisait à leur cause. » (CRAMPON)

20.1 En se retirant, Paul ne cède pas à un sentiment de crainte et de pusillanimité personnelle, mais il agit très sagement ; il évite par là que Démétrius et les ouvriers ne se jettent sur tous les chrétiens et ne les immolent à leur fureur. C'est ainsi qu'en a usé plus tard saint Athanase dans ses démêlés avec les Ariens. ― En macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 8.

20.2 En Grèce, par opposition à la Macédoine. La Grèce signifie ici la même chose qu'Achaïe dans le reste des Actes. Voir Actes des Apôtres, 18, 12.

20.3 En Syrie. Voir Matthieu, 4, 24.

20.4 Sopater, probablement le même que Sosipatre, parent de saint Paul, voir Romains, 16, 21. ― Aristarque. Voir Actes des Apôtres, 19, 29. ― Second. Ce personnage, qui porte un nom latin, est inconnu, de même que Gaïus de Derbe.Timothée. Voir l'introduction aux Epîtres pastorales. ― Tychique, peut-être originaire d'Ephèse, fut probablement le même qui porta les Epîtres de saint Paul aux églises d'Ephèse et de Colosses (voir Ephésiens, 6, 21 ; Colossiens, 4, 7). On croît qu'il accompagna Titus et Trophime dans la mission de Corinthe mentionnée dans 2 Corinthiens, 8, 16-24. ― Trophime. « Ce Trophime est l'évêque que l'Eglise d'Arles honore comme son apôtre. Il était d'Ephèse et Gentil d'origine. Après avoir suivi saint Paul à Jérusalem, il paraît l'avoir rejoint à Rome, puis accompagné dans ses dernières missions. La seconde Epître à Timothée nous le montre retenu à Milet par la maladie, durant la dernière captivité de l'Apôtre ; mais, d'après la tradition, il n'aurait guère tardé à repasser, comme saint Crescent, de l'Orient dans les Gaules. S'étant fixé à Arles, il prêcha l'Evangile avec zèle, et cultiva avec tant de soin le champ qui lui avait été assigné, que de là, comme d'une source abondante, les ruisseaux de la foi se répandirent dans la France entière. » Ces paroles du Martyrologe romain, 29 décembre, empruntées de la première Epître de saint Zozime (417), indiquent l'existence d'une tradition, attestée quelques années plus tard (450), plus d'un siècle avant saint Grégoire de Tours, par tous les évêques de la province de Vienne. » (L. BACUEZ.)

20.5 A Troas. Voir Actes des Apôtres, 16, 8.

20.6 Après les jours des azymes. Voir Matthieu, 26, 17. ― A Philippes. Voir Actes des Apôtres, 16, 12.

20.7 Le premier jour de la semaine, le dimanche.

20.8 Cénacle, hyperôon, voir Marc, 2, 4.

20.9 Eutyque. Ce nom signifie fortuné.

20.13 Asson ou Assos, port de mer de Mysie, vis-à-vis et au nord de l'île de Lesbos, à neuf milles romains de la ville de Troas.

20.14 Mitylène, capitale de Lesbos, au sud de l'île, dans la mer Egée, aujourd'hui Metelin, autrefois célèbre par sa beauté, sa richesse et la culture littéraire de ses habitants.

20.15 Devant Chio, île de la mer Egée, entre Lesbos et Samos, près de la Lydie. ― A Samos, île de la mer Egée, non loin du continent et d'Ephèse. ― A Milet, au sud d'Ephèse, ancienne capitale de l'Ionie, près de l'embouchure du Méandre, aujourd'hui complètement ruinée. Elle avait quatre ports et fonda un grand nombre de colonies.

20.16 En Asie. Dans l'Asie proconsulaire. Voir Actes des Apôtres, 16, 6.

20.17 Les anciens de l'Eglise. Ce nom est commun aux prêtres et aux évêques (verset 28). Il désignait en général les chefs d'une communauté, chargés de l'instruire, de la diriger, d'administrer les sacrements, etc. sans désignation de rang ou d'ordre hiérarchique (Beelen). Saint Irénée pense que l'Apôtre fit venir non seulement l'évêque d'Ephèse et les prêtres de cette Eglise, mais aussi ceux des Eglises voisines.

20.25 Saint Paul pensait qu'il ne reviendrait plus à Milet ; mais on voit dans ses Epîtres qu'il forma depuis le dessein de retourner en Asie ; et il paraît qu'en effet il y retourna.

20.30 Des hommes : saint Paul a en vue les gnostiques.

20.34 Voir 1 Corinthiens, 4, 12 ; 1 Thessaloniciens, 2, 9 ; 2 Thessaloniciens, 3, 8. ― Ces mains y ont pourvu en fabriquant des tentes. Voir Actes des Apôtres, 18, 2.

20.35 Soutenir les faibles ; d'autres traduisent secourir les pauvres.Il est plus heureux, etc. Ces paroles ne se trouvent pas dans l'Evangile ; saint Paul les avait apprises par la tradition des autres Apôtres.

21.1 Cos, petite île de la mer Egée, vis-à-vis de Gnide et d'Halicarnasse, très fertile et riche en vins et en blé. ― Rhodes. Cette île, l'une des Cyclades, en face de la Carie et de la Lycie, était très fertile et très commerçante. Le climat en est très doux. ― A Patare, ville maritime de Lycie, à l'embouchure du Xanthe, célèbre par un oracle d'Apollon.

21.2 En Phénicie. Voir Actes des Apôtres, 11, 19.

21.3 En vue de Chypre. Voir Actes des Apôtres, 11, 19. ― Vers la Syrie. Voir Matthieu, 4, 24. ― A Tyr. Voir Marc, 3, 8.

21.7 A Ptolémaïde, depuis saint Jean d'Acre, port de la Méditerranée, au sud de Tyr, ville de Phénicie.

21.8 Voir Actes des Apôtres, 6, 5 ; 8, 5. ― Des sept diacres. Ce Philippe est nommé évangéliste, parce qu'il a été le premier à prêcher l'Evangile dans la Samarie. C'est dans ce sens que saint Paul recommande à son disciple Timothée (voir 2 Timothée, 4, 5) de remplir la charge d'évangéliste. ― A Césarée. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.

21.10 Agabus. Voir Actes des Apôtres, 11, 28.

21.11 Se lia les pieds et les mains : imitant les anciens prophètes par cette action symbolique.

21.16 Mnason porte un nom grec et était probablement un Juif helléniste.

21.17 Quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, en 58. Le troisième voyage apostolique de saint Paul avait duré de 54 à 58.

21.18 Tous les anciens, tous les prêtres. ― Chez Jacques le Mineur, frère de saint Jean l'Evangéliste, évêque de Jérusalem. Pierre et les autres Apôtres étaient alors éloignés de cette ville.

21.20 Combien de milliers, etc. « Un grand nombre de judéo-chrétiens étaient venus à Jérusalem pour la fête de la Pentecôte. ― Zélés pour la Loi. Il y avait un grand danger dans cette communauté de pratiques religieuses qui unissait les judéo-chrétiens à la masse des Juifs restés incrédules. La ruine de Jérusalem et du Temple fit cesser cet état de chose. » (CRAMPON)

21.23 Par un vœu ; celui des Nazaréens.

21.24 Voir nombres, 6, 18 ; Actes des Apôtres, 18, 18.

21.25 Voir Actes des Apôtres, 15, vv. 20, 29.

21.28 Contre ce lieu ; ce lieu saint ; c'est le temple même. ― Il était défendu sous peine de mort aux païens de franchir les barrières qui séparaient dans le temple le parvis des Gentils de celui des Israélites. Voir Matthieu, 21, 12.

21.29 Trophime d'Ephèse. Voir Actes des Apôtres, 20, 4.

21.30 Les portes du temple qui donnaient accès dans les parvis. ― Hors du temple, afin qu'il ne fût pas souillé par l'effusion du sang.

21.31 Au tribun de la cohorte. Voir Matthieu, 27, 27.

21.32 Des centurions. Voir Matthieu, 8, 5.

21.33 De deux chaines ; c'est-à-dire une à chaque main. Comparer à Actes des Apôtres, 12, 6-7.

21.35 Sur les degrés de l'escalier très élevé qui mettait le temple en communication avec la tour Antonia.

21.38 Sicaires ; assassins alors répandus dans la Judée, et ainsi nommés, parce qu'ils portaient sous leurs habits un petit poignard, en latin sica. Josèphe donne trente mille hommes à cet Egyptien ; mais rien n'empêche que ce nombre n'ait été d'abord que de quatre mille. Puis Josèphe ne dit pas que tous ces trente mille brigands fussent sicaires. Ajoutons qu'il ne s'accorde guère avec lui-même au sujet de cet événement.

21.40 En langue hébraïque ; c'est-à-dire dans le dialecte araméen ou syro-chaldaïque que parlaient alors les Hébreux.

22.3 Gamaliel. Voir Actes des Apôtres, 5, 34. ― Dans cette ville, Jérusalem, la métropole du judaïsme. ― Aux pieds : les disciples se tenaient assis sur d'humbles sièges, ou même par terre, tandis que le rabbi enseignait du haut de la chaire. ― De Gamaliel, le chef célèbre de l'école orthodoxe du pharisaïsme.

22.4 Voir Actes des Apôtres, 8, 3.

22.5 Voir Actes des Apôtres, 9, 2.

22.6 Comme j'étais en chemin : ce récit s'accorde, dans les choses essentielles, avec celui de saint Luc, (voir Actes des Apôtre, 9, verset 3 et suivants) ; comparer à Actes Apôtres, 26, verset 12 et suivants.

22.9 Mais ils n'entendirent, etc. Voir Actes des Apôtres, 9, 7.

22.14 Préordonné. Voir sur ce mot, Actes des Apôtres, 10, 41. ― Le Juste par excellence, expression consacrée dans l'Ancien Testament pour désigner le Messie.

22.19 Voir Actes des Apôtres, 8, 3.

22.20 Voir Actes des Apôtres, 7, 57.

22.23 Jetant de la poussière en l'air : soit en signe d'indignation et de douleur, soit pour exprimer le désir qu'ils avaient de lapider Paul.

22.25 ; 22.26 Le centurion. Voir Matthieu, 8, 5.

22.28 Saint Paul ne tenait pas sa qualité de citoyen romain du lieu de sa naissance, mais de ses parents. Sans être natifs d'une ville municipale, les Juifs pouvaient jouir du titre de citoyen et même de chevalier romain ; témoin l'historien Josèphe.

22.30 Tout le Conseil, tout le Sanhédrin. Voir Matthieu, 26, 59.

23.2 Ananie, fils de Nébédée, avait reçu le souverain pontificat d'Hérode, roi de Chalcis, l'an 48 de notre ère, à la place de Joseph, fils de Camithas. Le procurateur romain Cumanus l'envoya à Rome en 52 pour répondre aux accusations portées contre lui par les Samaritains. Ananie fut acquitté et conserva sa dignité jusqu'en 59 où il dut la céder à Ismaël, fils de Phabi. Il périt de la main des sicaires qui lui firent expier ainsi ses liaisons avec les Romains, en 66 ou 67.

23.5 Voir Exode, 22, 28. ― Saint Paul a pu aisément ne pas connaître le grand prêtre, attendu qu'alors le pontificat était une dignité variable selon le caprice ou la politique des Romains. Josèphe dit qu'il y eut trois grands prêtres la même année, et que l'un d'eux ne conserva sa dignité qu'un seul jour. Ainsi saint Paul a pu facilement être dans l'ignorance sur ce point. Ajoutons que le grand prêtre n'avait pas alors ses vêtements de pontife ; ils étaient renfermés dans la tour Antonia, d'où on ne les tirait qu'aux jours solennels. Enfin, en supposant que dans le lieu où se tenait le Sanhédrin, il y avait une place affectée pour le grand-prêtre, il ne s'en trouva assurément point de telle chez le tribun où se tint le conseil devant lequel comparut saint Paul.

23.6 Voir Philippiens, 3, 5. ― Sadducéens, pharisiens. Voir Matthieu, note 3.7.

23.8 Voir Matthieu, 22, 23.

23.10 De descendre de la forteresse Antonia.

23.11 Rome étant la capitale du monde païen, l'Apôtre des gentils doit y prêcher le christianisme.

23.14 Les princes des prêtres, voit Matthieu, 2, 4. ― Les anciens, les membres du Sanhédrin.

23.16 La sœur de Paul. « En supposant qu'elle se soit mariée de bonne heure à Jérusalem, on s'explique que Paul ait été envoyé fort jeune dans cette ville, pour s'y consacrer aux études rabbiniques. Mais peut-être ce neveu de l'Apôtre y était-il venu, comme autrefois l'oncle, pour y faire ses études. » (CRAMPON)

23.23 La troisième heure de la nuit ; c'est-à-dire le milieu de l'intervalle entre le coucher du soleil et minuit. ― A Césarée, résidence ordinaire du gouverneur romain. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.

23.24 Félix. « L'historien profane le mentionne, comme ayant gouverné la Judée (52-59), sous le règne de Néron, pendant le pontificat d'Ananie, immédiatement avant Festus. Tacite, Suétone et Josèphe nous apprennent quelques particularités de sa vie. Il était frère de Pallade, et comme lui, un affranchi de la maison de Claude. Suivant Tacite, il gardait dans sa fortune les sentiments de sa première condition. Josèphe ajoute qu'il vivait en adultère, et qu'il s'était rendu fameux par ses concussions. Une fois déjà, les plaintes causées par sa rapacité l'avaient fait mander à Rome, et c'est grâce au crédit de son frère qu'il avait été absous. Les Actes confirment ce que l'histoire profane nous apprend de son avarice et de sa vie licencieuse. Cet esclave débauché eut successivement pour femmes trois filles de rois. La dernière était Drusille, fille d'Hérode Agrippa I, sœur de Bérénice et d'Agrippa II. Félix l'avait enlevée à Azize, roi d'Emèse, grâce aux artifices d'un magicien juif, nommé Simon. Elle lui donna un fils, qui périt avec sa mère, dans l'éruption du Vésuve, sous le règne de Titus, en 79. Il fallait l'intrépidité de l'Apôtre pour oser parler de chasteté et de justice (voir Actes des Apôtres, 24, 25) devant un pareil juge, qui pouvait l'envoyer à la mort. Saint Paul fit plus. Il lui annonça hautement le jugement dernier où les vertus auront leur récompense et les vices leur châtiment. Si Félix ne se rendit pas, il ne put du moins se défendre d'un sentiment de terreur. »

23.26 Claude Lysias était probablement grec de naissance, comme semble l'indiquer son nom et c'est pour cela qu'il avait été obligé d'acheter le titre de citoyen romain. Voir Actes des Apôtres, 22, 28.

23.27 Lysias altère ici la vérité à son profit et dissimule habilement ses torts envers saint Paul : voir Actes des Apôtres, 22, 29.

23.31 Antipatride, autrefois Kapharsaba, aujourd'hui Kefr Saba, dans une plaine fertile et bien arrosée, entre Jérusalem et Césarée, à quarante-deux milles romains de Jérusalem et vingt-six de Césarée. Hérode le Grand, qui restaura Kapharsaba, lui donna le nom d'Antipatride en l'honneur de son père Antipater.

23.34 De Cilicie. Voir Actes des Apôtres, 6, 9.

23.35 Le prétoire d'Hérode. Palais construit par Hérode le Grand et habité par le gouverneur romain.

24.1 Quelques anciens, quelques membres du Sanhédrin. ― Tertullus, diminutif de Tertius, indique un homme d'origine latine. C'était un avocat chargé par les Juifs d'accuser saint Paul. Les événements racontés ici se passèrent en l'an 58.

24.14 Le mot secte n'est pas pris ici en mauvaise part. Le grec porte voie. Comparer à Actes des Apôtres, 9, 2.

24.18 Voir Actes des Apôtres, 21, 26.

24.21 Voir Actes des Apôtres, 23, 6.

24.22 Cette voie. Comparer à Actes des Apôtres, 9, 2.

24.24 Avec Drusille. Voir Actes des Apôtres, 23, 24.

24.26 Lui donnerait de l'argent. La vénalité était une des plaies de l'administration romaine, surtout dans les provinces éloignées du centre de l'empire.

24.27 Festus, qui succéda à Félix comme procurateur, était un affranchi aussi bien que son prédécesseur. Il vint en Judée en 59, la cinquième année de Néron, la seconde de la captivité de saint Paul ou de la légation de Félix. Si désireux qu'il fût de plaire aux Juifs, Festus sut rappeler, aux ennemis de l'Apôtre, ce qu'exigeaient le droit romain et l'équité naturelle : que nul accusé ne fût condamné avant d'avoir été confronté avec ses accusateurs et mis à même de s'expliquer sur leurs imputations.

25.1 De Césarée résidence ordinaire du gouverneur romain. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.

25.11 J'en appelle à César. Saint Paul avait droit de faire appel à César en sa qualité de citoyen romain. Le César auquel il en appelle était alors Néron (an 60).

25.13 Cet Agrippa était alors roi de la Trachonite. Il avait pour père Hérode surnommé Agrippa, roi de Judée, qui avait fait mourir saint Jacques. Voir Actes des Apôtres, 12, 1. ― « Agrippa II, fils du meurtrier de saint Jacques, Hérode Agrippa, était beau-frère de Félix par Drusille. C'était, d'après Josèphe, un Juif zélé pour sa religion. Il porta le titre de roi, quoiqu'il n'ait pas succédé à son père sur le trône de Judée. Il se retira à Rome en 66 et mourut en l'an 100. ― Bérénice, sœur d'Agrippa, plus âgée que Drusille, déjà veuve du vieil Hérode de Chalcis, son oncle, et séparée de Polémon, roi de Cilicie, passait pour être la concubine de son frère. Ces enfants déchus du grand Hérode viennent offrir leurs hommages à l'affranchi Festus, devenu momentanément favori et grand officier de l'empereur. Tandis qu'ils étalent leur faste, dans une ville où leur père est mort rongé de vers pour son orgueil, le gouverneur romain, voulant les distraire, les invite à présider un interrogatoire qui pourra les intéresser, parce qu'il a trait à leur religion. » (L. BACUEZ.)

25.15 Les princes des prêtres, les chefs des vingt-quatre familles sacerdotales. ― Les anciens des Juifs, les membres du Sanhédrin.

25.21 D'Auguste ; c'est-à-dire de Néron. Le nom d'Auguste, pris d'abord par Octave devint commun aux empereurs romains, comme celui de César.

26.10 Voir Actes des Apôtres, 8, 3. ― De saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.

26.11 Saint Paul entre dans tous ces détails pour montrer au roi Agrippa qu'il n'avait pas embrassé le christianisme légèrement, puisqu'il en avait été un persécuteur si ardent, et qu'il ne s'était rendu qu'à la force des miracles et à l'évidence de la vérité.

26.12 Voir Actes des Apôtres, 9, 2.

26.20 Voir Actes des Apôtres, 13 et 14.

26.21 Voir Actes des Apôtres, 21, 31.

26.29 A l'exception de ces liens. « Et il montra ces chaînes, dit le comte de Maistre. Après que dix-huit siècles ont passé sur ces pages saintes, après cent lectures de cette belle réponse, je crois la lire encore pour la première fois, tant elle me paraît noble, douce, ingénieuse, pénétrante ! Je ne puis vous exprimer à quel point j'en suis touché. »

27.1 La cohorte Augusta dont Julius était centurion, était composée probablement des hommes appelés Augustani, qu'on a supposé être les mêmes que les vétérans formant la garde du corps des empereurs. Le départ de saint Paul eut lieu l'an 60.

27.2 Voir Actes des Apôtres, 19, 29 ; 20, 4. ― D'Adrumette, port de mer de la Mysie (Asie Mineure), près de la rivière du Caïque. ― Aristarque. Voir Actes des Apôtres, 19, 29.

27.3 A Sidon, ville de la Phénicie, au sud de Tyr. ― D'aller chez ses amis, naturellement sous la garde d'un soldat.

27.4 De Chypre. Voir Actes des Apôtres, 11, 19.

27.5 La mer de Cilicie et de Pamphylie est comprise entre l'île de Chypre et le littoral de l'Asie Mineure. ― Lystre, ville de Lycie. Le texte grec lit Myre, au lieu de Lystre qui était en Lycaonie, non en Lycie. Myre, que devait illustrer plus tard son évêque saint Nicolas, est en effet une ville de Lycie, en Asie Mineure, entre la Carie et la Pamphylie. Cette ville était un port de mer, à l'est de Patare.

27.6 Un navire d'Alexandrie (port de mer d'Egypte) avait été poussé à Myre par les vents contraires (verset 4). On pouvait aller en un jour de Myre à Cnide.

27.7 Devant Cnide, presqu'île et ville du même nom sur la côte de la Carie, entre l'île de Cos et celle de Rhodes. ― La Crète, île au sud ouest de Cnide. Le vent ayant empêché d'aborder à Cnide, le vaisseau aurait dû passer au nord de la Crète, mais à cause du temps, il alla passer au sud de l'île. ― Salmone est un promontoire à l'extrémité orientale de la Crète.

27.8-9 Bonsports, au sud de la Crète, à l'ouest de Salmone, où il y a un port à l'abri des vents du nord-ouest. ― Thalasse, dans le texte grec Lasæ. Les ruines de cette ville ont été découvertes en 1 856, près du cap Léonda, non loin de Bonsports, à l'est.

27.9-10 Les consolait, etc. ; les encourageait tout en les avertissant du danger qu'ils couraient pour leur vie. Le grec porte, en effet, conseiller, exhorter, etc. ― Du jeûne du Pardon (Kippour), ou de la fête des Expiations, qui avait lieu au commencement d'octobre. Passé cette date, les voyages maritimes devenaient dangereux ; on fermait alors la navigation, pour la rouvrir au mois de mars.

27.12 Phénice, port de Crète, au sud-ouest de l'île, probablement le Lutro actuel, protégé par des rochers contre les vents du sud-ouest, l'Africus, et du nord-ouest, le Corus.

27.13 Asson. Il y a bien en Crète un village d'Assos, mais ce n'est pas un port de mer. D'après l'interprétation commune, le traducteur latin a pris pour un nom propre un mot grec qui est en réalité un adverbe, asson, plus près, et il faut traduire : ayant levé l'ancre, ils longèrent la terre, la côte de Crète, de très près.

27.14-15 Le vaisseau se dirigeait vers l'ouest. Après avoir doublé le cap Littino, il naviguait en sécurité dans la baie de Massara, lorsqu'il s'éleva un vent de typhon ou produisant des tourbillons, d'entre l'est et le nord ; la violence de ce vent emporta le navire sans qu'il fût possible d'y résister.

27.16 Le navire fut ainsi poussé au-dessous d'une île qui est appelée Cauda, aujourd'hui Gaudo, au sud de la Crète.

27.17 Lièrent ; littéralement ceignirent ; c'est-à-dire qu'ils firent au vaisseau comme une ceinture en le liant de bas en haut avec des câbles, afin d'ne consolider les flancs. ― En se faisant aider, autrement : En employant toutes sortes de moyens, comme les cordes, les crochets, etc. ; mais la première traduction paraît mieux fondée. ― Il y a deux syrtes ou bancs de sable sur la côte septentrionale de l'Afrique, la grande et la petite ; c'est de la dernière qu'il est ici question.

27.27 Dans l'Adriatique. Les anciens appliquaient ordinairement ce nom à la mer Ionienne, entre la Grèce et l'Italie méridionale.

27.28 Brasses. La brasse a la longueur des deux bras étendus ; elle valait de cinq à six pieds grecs.

27.40 L'artimon ; d'autres traduisent voile du perroquet ou de misaine : petit mât arboré sur les hunes des autres mâts, et dont la voile sert moins à mouvoir qu'à diriger le navire.

27.41 Voir 2 Corinthiens, 11, 25.

28.1 Les barbares ; c'est-à-dire les restes des paysans africains qui étaient restés dans l'île, depuis que les Romains s'en étaient rendus maîtres ; ces paysans, ne parlant ni grec ni latin, étaient de ceux que les Grecs appelaient alors barbares. ― Malte. Quelques commentateurs croient qu'il s'agit ici de Meleda, dans le golfe de Venise, mais le plus grand nombre pensent que l'île ici nommée est bien celle qui est connue aujourd'hui sous le nom de Malte, dans la mer Méditerranée, au sud de la Sicile.

28.4 La vengeance, en grec Dikê, la vengeance divine personnifiée d'après les idées païennes.

28.7 Au premier de l'île, nommé Publius. Deux inscriptions, l'une grecque, l'autre latine, nous apprennent que le magistrat suprême de Malte portait le titre de Premier de l'île.

28.11 Les castors. En grec : les Dioscures, c'est-à-dire Castor et Pollux, fils de Jupiter et de Léda, dont on avait donné le nom à une constellation et que les marins honoraient comme une divinité tutélaire. Leur image était peinte sur la proue du vaisseau d'Alexandrie, qui, pour ce motif, portait leur nom.

28.12 Syracuse, capitale de la Sicile, sur la côte orientale de cette île.

28.13 Rhégium, aujourd'hui Reggio, dans le royaume de Naples, au sud-ouest, vis-à-vis de la Sicile. ― « Le lieu nommé Puteoli par la Vulgate est Pouzzoles, ville de la Campanie, sur le golfe de Naples. Le port d'Ostie ne pouvait recevoir que des barques, celui de Pouzzoles était le dernier où l'on abordât avant l'embouchure du Tibre. C'est vers ce port, parfaitement sûr, que cinglaient les nombreux vaisseaux qui venaient d'Alexandrie ; et c'est là que débarquaient les Juifs et les Syriens qui se rendaient à Rome. Saint Paul y arriva deux jours après son départ de Reggio. Les frères qui l'accueillirent avec une charité si empressée, et qui le retinrent toute la semaine avec saint Luc et Aristarque, étaient certainement des chrétiens, aussi bien que ceux qui vinrent à sa rencontre jusqu'au Marché d'Appius, à neuf lieues de Rome, et aux Trois Loges, à quatre lieues. Pouzzoles est à peu de distance de Pompéi. On a trouvé récemment dans les ruines de cette dernière ville, ensevelie dix-huit ans plus tard en 79, sous les laves du Vésuve, une synagogue, et dans une inscription gravée au trait sur le stuc d'une muraille, une trace certaine de l'existence du christianisme à cette époque : Audi christianos, sævos olores. » (L. BACUEZ.)

28.15 Forum ou marché d'Appius. Il était situé sur la voie Appienne, à quarante-trois milles de Rome, au nord-ouest de Terracine ; aujourd'hui San-Donato. ― Les trois Tavernes étaient encore plus au nord, sur la même voie Appienne, à trente-trois milles de Rome.

28.16 Seul avec le soldat qui le gardait. C'était un soldat prétorien, auquel saint Paul, d'après la coutume romaine, était attaché par une chaîne au bras. ― Saint Paul arriva à Rome au mois de mars de l'an 61, la 7e année du règne de Néron.

28.19 A César, alors Néron.

28.21-22 « On sent, dans le langage des Juifs, une sorte de réserve diplomatique ; ils s'en tiennent vis-à-vis de Paul au point de vue purement officiel. ― De cette secte : religion de Jésus, à laquelle Paul a fait allusion verset 20. » (CRAMPON)

28.23 Dans l'hôtellerie, proprement le logement où il recevait l'hospitalité, peut-être la maison d'Aquila et de Priscille.

28.25-26 Voir Isaïe, 6, verset 9 et suivants, cité d'après les Septante : comparer à Matthieu 13, 14 et Jean, 12, 40.

28.26 Voir Isaïe, 6, 9 ; Matthieu, 13, 14 ; Marc, 4, 12 ; Luc, 8, 10 ; Jean, 12, 40 ; Romains, 11, 8. ― Regardant, vous regarderez ; répétition qui, comme on a pu le remarquer plusieurs fois, a pour but de donner de la force et de l'énergie au discours.

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