Bible Catholique Vigouroux
Baruch
Observations Générales
1. Dans notre Introduction historique et critique, etc., nous avons prouvé l’authenticité et la canonicité du livre de Baruch contre les Juifs et les protestants en général, mais particulièrement contre les critiques et les exégètes d’Allemagne ; nous nous bornerons ici à quelques observations sur le texte original et les principales verrions de ce livre, que plusieurs anciens Pères de l’Eglise ont cité sous le nom de Jérémie, soit parce qu’autrefois les écrits des deux prophètes ne formaient qu’un même volume, soit parce que Baruch a inséré dans son livre, non seulement les oracles que Dieu lui a inspirés, mais encore ceux qu’il avait entendus de la bouche de Jérémie, son maître, et qu’il n’avait pas mis par écrit de son vivant.
2. On ne saurait douter que le livre de Baruch n’ait été originairement écrit en hébreu ; car, outre qu’il est plein d’hébraïsmes, on n’y découvre point cette enflure et cette affectation des Juifs hellénistes, qu’on remarque si facilement dans le livre de la Sagesse, par exemple, et dans le second des Machabées. Tout, au contraire, y est simple et parfaitement d’accord avec la construction de la langue hébraïque. Mais le texte primitif a été perdu depuis longtemps ; car dans la préface de la version de Jérémie, saint Jérôme dit : « Quant au petit livre de Baruch qui se trouve dans l’édition des Septante, nous n’en parlerons pas, les Juifs ne le lisent pas ; ils ne le possèdent même plus. » Cependant il existait encore dans le second siècle, puisque Théodotion le traduisit en grec, comme nous l’avons prouvé dans notre Introduction historique et critique, etc., en répondant aux difficultés proposées par certains critiques allemands de ces derniers temps.
3. La version la plus ancienne du livre de Baruch est la version grecque, qui tient lieu maintenant de l’original. Une preuve évidente de sa haute quantité, c’est qu’elle se trouve dans la Bible des Septante. La traduction latine qui fait partie de notre Vulgate a été composée sur la version grecque ; elle n’est pas de saint Jérôme, elle remonte beaucoup plus haut que l’époque à laquelle vivait ce saint docteur. Comme l’Eglise latine a toujours reconnu la canonicité du livre de Baruch, cette traduction doit être au moins du second siècle de l’ère chrétienne. Il y a eu d’autres versions du livre de Baruch, par exemple, la syriaque et l’arabe ; mais ce n’est pas ici le lieu d’en parler. (J.-B. GLAIRE.)
4. Baruch, fils de Nérias, était le fidèle disciple et le secrétaire de Jérémie, voir Jérémie, 32, 12 ; 36, vv. 4, 10, 32. Il appartenait à une bonne famille de la tribu de Juda, voir Jérémie, note 51.59 ; son frère Saraïas faisait partie de la cour de Sédécias. Ses ennemis l’accusèrent d’être partisan des Chaldéens, et d’influencer Jérémie en faveur de ces derniers, voir Jérémie, 43, 3. La quatrième année de Joakim, il alla lire au roi les prophéties de son maître, qu’il avait écrites sous sa dictée, et il les écrivit une seconde fois de la même manière, quand le roi eut jeté au feu la première édition, voir Jérémie, chapitre 36. Les persécutions qu’il eut à subir lui causèrent un moment de découragement, mais il ne dura pas, voir Jérémie, chapitre 45. Plus tard, sous le règne de Sédécias, il fut mis en prison avec Jérémie, et il y resta jusqu’à la prise de Jérusalem (588), il se retira alors à Masphath, et fut ensuite forcé, comme Jérémie, de suivre les Juifs fugitifs en Egypte, voir Jérémie, 43, 6. Il alla enfin à Babylone et il y mourut. Quelques-uns croient qu’il avait déjà visité cette ville la quatrième année de Sédécias (594), avec une ambassade royale dont son frère faisait partie et qui s’y était rendue, sur la demande de Jérémie, pour consoler les captifs. Voir Jérémie, 51, 61.
Le style de Baruch, sans avoir la magnificence d’Isaïe, est remarquable, et l’on sait l’admiration qu’il avait inspirée à La Fontaine ; après l’avoir lu, il demandait à tous ceux qu’il rencontrait : « Avez-vous lu Baruch ? C’était un grand génie. »
Les cinq premiers chapitres de la prophétie sont de Baruch ; le sixième contient une lettre de Jérémie. La plupart des protestants et les rationalistes nient l’authenticité du tout. ― I. Les cinq premiers chapitres sont réellement l’œuvre de Baruch, comme l’affirme le titre, chapitre 1, verset 1. ― 1° On conteste, il est vrai, l’autorité de ce titre, mais c’est sans fondement. Il porte, chapitre 1, verset 2, que Baruch écrivit sa prophétie la cinquième année après la ruine de Jérusalem, en 583. C’est inadmissible, dit-on, parce que Baruch avait accompagné Jérémie en Egypte, voir Jérémie, 43, 6. Mais il est facile de répondre qu’il ne suit nullement, de ce que Baruch était allé en Egypte en 588 ou 587, qu’il n’était pas en Chaldée en 583. ― 2° On prétend trouver dans le cours du livre des passages qui indiquent qu’il a été écrit après la fin de la captivité et après la reconstruction du temple, voir Baruch, 1, vv. 10, 14 ; 2, 26. ― L’auteur parle incontestablement, dans ces passages, de l’autel du Seigneur et de la maison de Dieu, mais c’est de la maison de Dieu ruinée et de l’autel sur lequel on continuait d’offrir des sacrifices comme dans les passages analogues de Jérémie. ― II. Quant à l’authenticité de la lettre de Jérémie, chapitre 6, le titre l’attribue à ce prophète, et il est confirmé par ce que dit le second livre des Machabées, chapitre 2, versets 1 et 2.
Le livre de Baruch se partage en deux parties principales, du chapitre 1 au chapitre 3, verset 8, et du chapitre 3, verset 9 au chapitre 5. ― La lettre de Jérémie, placée à la fin, en forme comme un appendice. ― I. La première partie renferme : ― 1° une introduction, chapitre 1, versets 1 à 14, et 2° une prière qui se subdivise en deux sections ; la première section est une sorte de confession dans laquelle le peuple captif reconnaît ses péchés, du chapitre 1, verset 15 au chapitre 2 ; dans la seconde section, les coupables repentants demandent à Dieu de mettre un terme au châtiment qu’ils reconnaissent avoir mérité, chapitre 3, versets 1 à 8. ― II. La seconde partie contient un discours de Baruch. ― 1° Il exhorte le peuple à chercher la vraie sagesse et à se convertir, du chapitre 3, verset 9 au chapitre 4, verset 8. Les versets 36 à 38 du chapitre 3 renferment une prophétie messianique remarquable, dans laquelle la plupart des Pères ont vu la même pensée que celle exprimées dans l’Evangile de saint Jean : Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. ― 2° Il console les captifs, leur recommande d’être fermes et courageux, et leur promet qu’ils seront vengés, chapitre 4, versets 9 à 29. ― 3° Il s’adresse à Jérusalem elle-même, et lui annonce que ses fils, emmenés avec ignominie sur la terre étrangère, reviendront à elle avec gloire, du chapitre 4, verset 30 au chapitre 5.
Baruch
Prologue du livre de Baruch.
Ce livre fut lu devant les Juifs captifs à Babylone, et envoyé par eux à leurs frères de Jérusalem.
Livre de Baruch, où d’abord ce prophète confesse au nom de son peuple la justice des châtiments que le Seigneur exerce sur eux.
1Voici les paroles du livre qu’écrivit Baruch, fils de Nérias, fils de Maasias, fils de Sédécias, fils de Sédéi, fils d’Helcias, à Babylone, 2la cinquième année, le septième jour du mois, au temps où les Chaldéens prirent Jérusalem et la brûlèrent. 3Et Baruch lut les paroles de ce livre aux oreilles de Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et aux oreilles de tout le peuple qui venait entendre cette lecture (le livre), 4et aux oreilles des grands, des fils des rois (princes), et aux oreilles des anciens (prêtres), et aux oreilles du peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand de tous ceux qui habitaient à Babylone, près du fleuve Sodi. 5En écoutant ils pleuraient, et ils jeûnaient, et ils priaient en présence du Seigneur. 6Et ils recueillirent de l’argent, selon ce que la main de chacun put donner, 7et ils l’envoyèrent à Jérusalem, à Joakim, fils d’Helcias, fils de Salom, le prêtre, et aux autres prêtres, et à tout le peuple qui se trouvait avec lui à Jérusalem, 8après qu’il eut reçu les vases du temple du Seigneur, qui avaient été emportés du temple, pour les rapporter dans le pays de Juda, le dixième jour du mois de Sivan ; c’étaient les vases d’argent que Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, avait fait faire, 9lorsque Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut pris Jéchonias, et les princes, et tous les grands, et le peuple du pays, et les eut emmenés captifs (enchaînés) à Babylone. 10Et ils dirent : Nous vous avons envoyé de l’argent ; achetez-en des holocaustes et de l’encens, et faites-en des sacrifices, et des offrandes (oblations) pour le péché, à l’autel du Seigneur notre Dieu ; 11et priez pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et pour la vie de Baltassar son fils, afin que leurs jours soient comme les jours du ciel sur la terre ; 12et afin que le Seigneur nous donne la force, et qu’il éclaire nos yeux, pour que nous vivions à l’ombre de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et à l’ombre de Baltassar, son fils, pour que nous les servions longtemps, et que nous trouvions grâce devant eux. 13Priez aussi le Seigneur notre Dieu pour nous, car nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu, et sa colère ne s’est pas détournée de nous jusqu’à ce jour. 14Lisez aussi ce livre, que nous vous avons envoyé pour qu’il soit lu dans le temple du Seigneur, au (en un) jour solennel et au (en un) jour favorable. 15Et vous direz : La justice appartient au Seigneur notre Dieu, mais à nous la confusion de notre visage, comme il paraît en ce jour pour tout Juda et pour les habitants de Jérusalem, 16pour nos rois, et nos princes, et nos prêtres, et nos prophètes, et nos pères. 17Nous avons péché devant le Seigneur notre Dieu, et nous ne l’avons pas cru, manquant de confiance en lui, 18et nous ne lui avons pas été soumis, et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, pour marcher selon les préceptes (commandements) qu’il nous a donnés. 19Depuis le jour où il a tiré nos pères du pays d’Egypte jusqu’à ce jour, nous avons été incrédules envers le Seigneur notre Dieu ; et dans la dissipation de notre esprit (disséminés), nous nous sommes retirés, pour ne pas entendre sa voix. 20Aussi des maux nombreux se sont-ils attachés à nous, avec les malédictions que le Seigneur avait prédites à Moïse, son serviteur, qui a fait sortir nos pères du pays d’Egypte, pour nous donner une terre où coulent le lait et le miel, comme on le voit aujourd’hui. 21Et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, selon toutes les paroles des prophètes qu’il nous a envoyés ; 22et chacun de nous s’est laissé aller au sens de son cœur corrompu (méchant), pour servir des dieux étrangers, et pour commettre ce qui est mal aux yeux du Seigneur notre Dieu.
Le Prophète, parlant toujours au nom de son peuple, reconnaît la justice des jugements du Seigneur, et implore sa miséricorde avec confiance en ses promesses.
2C’est pourquoi le Seigneur notre Dieu a réalisé (vérifié) sa parole, qu’il avait dite à nous, à nos juges qui ont jugé Israël, à nos rois, à nos princes, et à tout Israël et Juda ; 2et le Seigneur a amené sur nous de grands maux, tels qu’il n’y en a pas eu sous le ciel comme il y en a eu à Jérusalem, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, 3au point que (un) l’homme mangeât la chair de son fils, et la chair de sa fille. 4Et il les a livrés aux mains de tous les rois qui nous environnent, pour être un opprobre et un exemple de désolation parmi tous les peuples chez lesquels le Seigneur nous a dispersés ; 5et nous avons été assujettis au lieu de commander, parce que nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu, en n’obéissant point à sa voix. 6Au Seigneur notre Dieu appartient la justice, mais à nous et à nos pères la confusion du visage, selon qu’il paraît en ce jour ; 7car le Seigneur avait prédit contre nous tous ces maux qui sont venus sur nous ; 8et nous n’avons pas imploré la face du Seigneur notre Dieu, afin que chacun de nous revînt de ses voies corrompues (très mauvaises). 9Et le Seigneur a veillé sur les maux, et il les a fait venir sur nous, car le Seigneur est juste dans toutes ses œuvres, en tout ce qu’il nous a ordonné. 10Et nous n’avons pas écouté sa voix, pour marcher dans les préceptes du Seigneur, qu’il a(vait) placés devant nos yeux. 11Et maintenant, Seigneur, Dieu d’Israël, qui avez (re)tiré votre peuple d’Egypte avec une main forte, par des signes et des prodiges, par votre grande puissance et avec un bras élevé, et qui vous êtes fait un nom, comme on le voit en ce jour, 12nous avons péché, nous avons agi avec impiété, nous avons commis l’iniquité, Seigneur notre Dieu, contre tou(te)s vos préceptes (justices). 13Que votre colère se détourne de nous, car nous sommes restés en petit nombre parmi les nations chez lesquelles vous nous avez dispersés. 14Exaucez, Seigneur, nos prières et nos supplications (vœux) ; et délivrez-nous à cause de vous, et faites-nous trouver grâce devant ceux qui nous ont déportés ; 15afin que toute la terre sache que vous êtes le Seigneur notre Dieu, et que votre nom a été invoqué sur Israël et sur sa race. 16Jetez les yeux sur nous, Seigneur, de votre demeure sainte ; penchez votre oreille, et exaucez-nous. 17Ouvrez vos yeux et voyez ; car ce ne sont point les morts qui sont en enfer, et dont l’esprit a été séparé de leurs entrailles, qui rendront honneur et justice au Seigneur ; 18mais c’est l’âme qui est triste à cause de la grandeur du mal, qui marche courbée et abattue, dont les yeux sont languissants (défaillants) ; c’est (et) l’âme affamée qui vous rend(ra) gloire et justice, Seigneur. 19Car ce n’est pas en nous appuyant sur la justice de nos pères que nous répandons nos prières devant votre face, et que nous implorons votre miséricorde, Seigneur notre Dieu ; 20mais parce que vous avez envoyé contre nous votre colère et votre fureur, comme vous l’avez prédit par vos serviteurs, les prophètes, en disant : 21Ainsi parle le Seigneur : Inclinez votre épaule et votre cou, et travaillez pour (servez) le roi de Babylone, et vous demeurerez dans le pays que j’ai donné à vos pères. 22Mais si vous n’écoutez pas la voix du Seigneur votre Dieu, et si vous ne travaillez pas pour (servez pas) le roi de Babylone, je vous ferai sortir des villes de Juda et hors de Jérusalem 23et je ferai cesser parmi vous les chants de joie et les chants d’allégresse, la voix de l’époux et la voix de l’épouse, et dans tout le pays il ne restera plus de traces de ceux qui l’habitent. 24Mais ils (nos pères) n’ont pas écouté votre voix, de manière à servir le roi de Babylone, et vous avez réalisé (vérifié) vos paroles, que vous avez prédites par (l’entremise de) vos serviteurs les prophètes, en faisant transporter hors de leur place les os de nos rois et les os de nos pères (seraient transportés hors de leur lieu) ; 25et ils ont été exposés à la chaleur du soleil et à la gelée de la nuit, et ils sont morts dans des douleurs affreuses (cruelles), par la famine, et par le glaive, et par l’exil. 26Et vous avez réduit ce temple, où votre nom avait été invoqué, dans l’état où il est aujourd’hui, à cause de l’iniquité de la maison d’Israël et de la maison de Juda. 27Et vous avez agi envers nous, Seigneur notre Dieu, selon toute votre bonté, et selon toute votre grande miséricorde, 28comme vous l’aviez dit par (l’entremise de) votre serviteur Moïse, le (au) jour où vous lui avez ordonné d’écrire votre loi en face des enfants d’Israël, 29en disant : Si vous n’écoutez pas ma voix, cette grande multitude sera réduite à un très petit nombre parmi les nations chez lesquelles je les disperserai ; 30car je sais que le (ce) peuple ne m’écoutera pas, car c’est un peuple qui a la tête dure (d’un cou roide, note) ; mais il rentrera en lui-même (son cœur) dans le pays de sa captivité, 31et il sauront que je suis le Seigneur leur Dieu ; je leur donnerai un cœur, et ils comprendront ; des oreilles, et ils entendront ; 32et ils me loueront dans le pays de leur captivité ; et ils se souviendront de mon nom, 33et ils se sépareront de leur dos rebelle (roide, note) et de leurs méchancetés, car ils se souviendront de la voie de leurs pères qui ont péché contre moi. 34Et je les rappellerai dans le pays que j’ai promis avec serment à (leurs pères, à) Abraham, à Isaac et à Jacob, et ils en seront les maîtres ; et je les multiplierai, et ils ne diminueront point ; 35et je ferai avec eux une autre alliance, (qui sera) éternelle, afin que je sois leur Dieu et qu’ils soient mon peuple ; et je ne ferai plus sortir mon peuple, les enfants d’Israël, du pays que je leur ai donné.
Baruch continue d’implorer la miséricorde du Seigneur au nom de ses frères.
Il exhorte Israël à reconnaître que son infidélité est la source de ses maux, et l’invite à rechercher la sagesse.
Elle ne vient que de Dieu.
Il l’a manifestée à Israël.
Prophétie de l’Incarnation du Verbe.
3Maintenant donc, Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël, c’est une âme dans l’angoisse et un esprit anxieux qui crie vers vous. 2Ecoutez, Seigneur, et ayez pitié, car vous êtes un Dieu compatissant (miséricordieux) ; ayez pitié de nous, parce que nous avons péché devant vous ; 3car vous trônez éternellement, et nous, périrons-nous à jamais ? 4Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël, écoutez maintenant la prière des morts d’Israël, et des enfants de ceux qui ont péché devant vous, et qui n’ont point écouté la voix du Seigneur leur Dieu, de sorte que les maux se sont attachés à nous. 5Ne vous souvenez pas des iniquités de nos pères ; mais souvenez-vous, en ce temps-ci, de votre main et de votre nom, 6car vous êtes le Seigneur notre Dieu, et nous vous louerons, Seigneur ; 7car c’est pour cela que vous avez mis votre crainte dans nos cœurs, afin que nous invoquions votre nom, et que nous publiions vos louanges dans notre captivité, en nous convertissant de l’iniquité de nos pères qui ont péché devant vous. 8Et voici que nous sommes aujourd’hui dans cette (notre) captivité, où vous nous avez dispersés pour être un sujet d’opprobre (outrage) et de malédiction, et un exemple de la peine due au péché, selon toutes les iniquités de nos pères qui se sont retirés de vous, Seigneur notre Dieu. 9Ecoute, Israël, les préceptes (des commandements) de (la) vie ; prête l’oreille, pour apprendre la prudence. 10D’où vient, Israël, que tu es dans le pays de tes ennemis, 11que tu as vieilli sur une terre étrangère, que tu t’es souillé avec les morts, et que tu as été compté parmi ceux qui descendent dans le séjour des morts (l’enfer) ? 12C’est que tu as abandonné la source de la sagesse. 13Car si tu avais marché dans la voix de Dieu, tu aurais certainement habité dans une paix éternelle. 14Apprends où est la prudence, où est la force, où est l’intelligence, afin que tu saches en même temps où est la longueur de la vie et la (vraie) nourriture, où est la lumière des yeux et la paix. 15Qui a trouvé le lieu où elle réside ? et qui est entré dans ses trésors ? 16Où sont les princes des nations, (et ceux) qui dominent sur les bêtes de la terre, 17(et) qui se jouent des oiseaux du ciel, 18qui thésaurisent (amassent) l’argent et l’or, auxquels les hommes se confient, et qui tâchent d’acquérir sans fin, qui fabriquent l’argent, et qui sont inquiets (y mettent beaucoup de soin), et dont les travaux sont innombrables (incompréhensibles) ? 19Ils sont morts (ont été exterminés), et ils sont descendus dans les enfers, et d’autres se sont levés à leur place. 20De(s) jeunes gens (hommes) ont vu la lumière et ont habité sur la terre ; mais ils ont ignoré la voie de la sagesse (vraie science), 21et ils n’ont pas compris ses sentiers ; leurs enfants non plus ne l’ont pas reçue, elle s’est tenue loin d’eux. 22On n’a pas entendu parler d’elle dans la terre de Chanaan, et elle n’a pas été vue dans Théman. 23Les fils d’Agar, qui recherchent la prudence qui est de la terre, les (ces) marchands de Merrha et de Théman, les fabulistes (ces conteurs de fables), et les chercheurs de prudence et d’intelligence, n’ont pas connu non plus la voie de la sagesse, et ne se sont pas souvenus de ses sentiers. 24O Israël, que la maison de Dieu est grande, et que le lieu qu’il possède (de sa possession) est étendu ! 25Il est vaste et n’a pas de bornes ; il est élevé, il est immense. 26Là furent ces géants célèbres, qui existaient au commencement, ces géants à la taille élevée, qui savaient la guerre. 27Le Seigneur ne les a pas choisis, et ils n’ont pas trouvé la voie de sa sagesse (la vraie science) ; c’est pour cela qu’ils ont péri, 28et comme ils n’ont pas eu la sagesse, ils sont morts à cause de leur folie. 29Qui est monté au ciel pour l’y prendre (la sagesse), et qui l’a fait descendre des nuées ? 30Qui a passé la mer, et l’a trouvée, et l’a apportée de préférence à l’or le plus pur ? 31Il n’y a personne qui puisse connaître ses voies, ni qui découvre (recherche) ses sentiers ; 32mais celui qui sait tout la connaît, et il l’a trouvée par sa prudence, lui qui a créé la terre à jamais, et qui l’a remplie de bêtes et de quadrupèdes (toutes sortes d’animaux) ; 33lui qui envoie la lumière, et elle part ; qui l’appelle, et elle lui obéit avec tremblement. 34Les étoiles ont donné leur lumière à leurs postes, et elles se sont réjouies ; 35elles ont été appelées, et elles ont dit : Nous voici ; et elles ont lui avec joie pour celui qui les a faites. 36C’est lui qui est notre Dieu, et aucun autre ne lui est comparable (nul autre ne sera estimé près de lui). 37C’est lui qui a trouvé toutes les voies de la sagesse (toute voie de vraie science), et qui l’a donnée à Jacob, son serviteur, et à Israël, son bien-aimé. 38Après cela il a été vu sur la terre, et il a conversé (demeuré) avec les hommes.
Baruch exhorte les Israélites à se convertir au Seigneur et à observer sa loi.
Jérusalem pleure la captivité de ses enfants ; elle les exhorte à espérer dans le Seigneur.
Promesse de leur délivrance et de la ruine de leurs ennemis.
4C’est ici le livre des commandements de Dieu, et la loi qui subsiste éternellement ; tous ceux qui la gardent arriveront à la vie ; mais ceux qui l’abandonnent iront à la mort. 2Convertis-toi, Jacob, et saisis-la ; marche par le chemin (dans sa voie) vers sa splendeur, à (en face de) sa lumière. 3N’abandonne pas ta gloire à un autre, et ta dignité à une nation étrangère. 4Nous sommes (bien)heureux, Israël, parce que ce qui plaît à Dieu nous a été dévoilé. 5Aie bon courage (Rassure-toi), peuple de Dieu, mémorial (monument) d’Israël. 6Vous avez été vendus aux nations, non pour périr ; mais, parce que vous avez irrité contre vous la colère de Dieu, vous avez été livrés à vos adversaires. 7Car vous avez aigri celui qui vous a créés, le Dieu éternel, en sacrifiant au démon, et non à Dieu. 8Vous avez oublié le Dieu qui vous a nourris, et vous avez attristé (contristé) Jérusalem, votre nourrice. 9Car elle a vu la colère de Dieu venir sur vous, et elle a dit : Ecoutez, confins de Sion ; Dieu m’a envoyé un grand deuil. 10Car j’ai vu la captivité de mon peuple, de mes fils et de mes filles, celle que l’Eternel a amenée sur eux. 11Je les avais (ai) nourris dans la joie, et je les ai laissés partir dans les larmes et dans le deuil. 12Que nul ne se réjouisse de me voir veuve et désolée ; beaucoup m’ont abandonnée à cause des péchés de mes enfants, parce qu’ils se sont détournés de la loi de Dieu (du Très-Haut). 13Ils n’ont pas connu ses préceptes (justices), et ils n’ont pas marché dans les voies des commandements de Dieu, et ils ne sont pas entrés avec justice dans les sentiers de sa vérité. 14Que les confins de Sion viennent, et qu’ils se souviennent de la captivité de mes fils et de mes filles, que l’Eternel a amenée sur eux. 15Car il a fait venir contre eux de loin une nation, une nation méchante et d’une (d’une autre) langue inconnue, 16et qui n’a eu ni respect pour les vieillards, ni compassion pour les enfants, et ils ont emmené les (fils) bien-aimés de la veuve, et ils l’ont désolée en lui enlevant ses enfants. 17Mais moi, en quoi puis-je vous aider ? 18Car c’est celui qui a fait venir ces maux sur vous qui vous délivrera lui-même des mains de vos ennemis. 19Marchez, mes fils, marchez ; pour moi je demeure seule. 20J’ai quitté la robe des jours heureux, je me suis revêtue du cilice (sac) de la prière (supplication), et je crierai au Très-Haut tous les jours de ma vie. 21Ayez bon courage (Rassurez-vous), mes enfants, criez au Seigneur, et il vous délivrera de la main des princes ennemis. 22Car j’espérerai toujours (j’ai espéré) votre salut, et la joie me vient du Dieu saint (Saint), à cause de la miséricorde que notre Sauveur éternel (l’Eternel) vous enverra. 23Je vous ai vu partir dans le deuil et dans les pleurs ; mais le Seigneur vous ramènera à moi avec joie et avec allégresse, pour toujours. 24Car de même que les villes voisines de Sion ont vu la captivité que Dieu vous avait envoyée, ainsi ils verront bientôt le salut qui vous viendra de Dieu, avec un grand honneur et une splendeur éternelle. 25Mes enfants, supportez patiemment la colère qui est tombée sur vous ; car ton ennemi t’a persécuté, mais tu verras bientôt sa ruine, et tu fouleras sa tête sous tes pieds (monteras sur son cou). 26Mes tendres enfants ont marché par d’âpres chemins, car ils ont été emmenés comme un troupeau ravi par les (ses) ennemis. 27Ayez bon courage (Rassurez-vous), mes enfants, et criez au Seigneur ; car celui qui vous a emmenés se souviendra de vous. 28Comme votre esprit vous a fait errer loin de Dieu, ainsi en revenant à lui de nouveau vous le rechercherez (avec) dix fois plus (d’ardeur) ; 29car celui qui a fait venir le malheur (les maux) sur vous, vous procurera de nouveau lui-même une éternelle joie en vous sauvant. 30Aie bon courage (Rassure-toi), Jérusalem, car celui-là même qui t’a donné ton nom t’encourage. 31Les méchants qui t’ont tourmentée périront, et ceux qui ont fait leur joie de ta ruine seront punis. 32Les villes où tes enfants (vos fils) ont été esclaves seront punies, comme aussi celle qui les a pris (reçus comme captifs). 33Car de même qu’elle s’est réjouie de ta ruine, et qu’elle a été heureuse de ta chute, ainsi elle sera attristée (contristée) par sa propre désolation. 34L’allégresse de ses nombreux habitants sera retranchée, et sa joie sera changée en deuil. 35Car le (un) feu viendra sur elle de la part de l’Eternel durant de longs jours, et elle sera habitée par les démons pendant un temps considérable. 36Jérusalem, regarde vers l’orient, et vois la joie que (qui te vient de) Dieu t’envoie. 37Car voici que reviennent tes enfants (fils) que tu as vu partir pour être dispersés ; ils viennent tous ensemble, de l’Orient (jusqu’)à l’Occident, sur la parole du saint, et pleins de joie ils rendent gloire à (se réjouissant à la parole du saint pour l’honneur de) Dieu.
Le Prophète exhorte Jérusalem à quitter son deuil, et à se revêtir de joie, parce qu’il voit ses enfants revenir de leur captivité comblés de gloire.
5Quitte, Jérusalem, les vêtements de ton deuil et de ton affliction (tourment), et revêts-toi de l’éclat et de la splendeur de la gloire éternelle qui te vient de Dieu. 2Le Seigneur t’entourera de justice comme d’un double manteau (te revêtira de la diploïde de la justice, note), et il mettra sur ta tête un diadème (la mitre) de gloire éternelle. 3Car Dieu montrera à tout ce (homme) qui est sous le ciel la splendeur qu’il mettra en toi. 4Car ton nom te sera donné par Dieu à jamais : la paix de la justice et la gloire (honneur) de la piété. 5Lève-toi, Jérusalem, et tiens-toi sur la hauteur ; regarde vers l’Orient, et vois tes enfants rassemblés, depuis le soleil levant jusqu’au couchant, par la parole du Saint, pleins de joie, parce que Dieu s’est souvenu d’eux (se réjouissant à la parole du saint dans le souvenir du Seigneur). 6Ils sont sortis de toi à pied, emmenés par les ennemis ; mais le Seigneur te les ramènera portés avec honneur comme des fils de rois (d’un royaume). 7Car Dieu a résolu d’abaisser toute montagne élevée et les roches éternelles, et de remplir les vallées en égalisant la terre, afin qu’Israël marche promptement pour la gloire de Dieu. 8Les forêts mêmes et tous les arbres odoriférants ombrageront Israël par l’ordre de Dieu. 9Car Dieu ramènera Israël avec allégresse à la lumière de sa majesté, avec la miséricorde et la justice qui viennent de lui(-même).
Lettre de Jérémie aux Juifs captifs.
Il leur annonce leur retour.
Il les exhorte à ne pas prendre part à l’idolâtrie des Babyloniens.
Il leur montre le néant et la vanité des idoles.
6Copie de la lettre que Jérémie envoya aux captifs qui allaient être déportés à Babylone par le roi des Babyloniens, afin de leur annoncer ce que Dieu lui avait ordonné de leur dire. 1A cause des péchés que vous avez commis devant Dieu, vous serez emmenés captifs à Babylone par Nabuchodonosor, roi des Babyloniens. 2Etant donc entrés à Babylone, vous y serez pendant de nombreuses années et un temps très long, jusqu’à sept générations ; mais après cela je vous en ferai sortir en paix. 3Or maintenant vous verrez à Babylone des dieux d’or et d’argent, de pierre et de bois, que l’on porte sur les épaules, et qui inspirent de la crainte aux nations. 4Prenez donc garde de ne pas imiter la conduite de ces étrangers, de ne pas craindre leurs dieux, et de ne pas vous laisser saisir par la frayeur (à cause d’eux). 5Aussi, lorsque vous verrez une foule en avant et par derrière, dites en adorant dans votre cœur : C’est vous qu’il faut adorer, Seigneur. 6Car mon ange est avec vous, et moi-même je vengerai (rechercherai, note) vos âmes. 7Car la langue de ces idoles a été polie par le sculpteur ; celles mêmes qui sont dorées et argentées sont vaines, et ne peuvent parler. 8Et comme l’on fait des ornements pour une fille (vierge) qui les aime, ainsi on a pris de l’or pour les fabriquer. 9Leurs dieux ont (assurément) des couronnes d’or sur la tête ; mais les prêtres en retirent l’or et l’argent, et s’en servent (se les arrogent) pour eux-mêmes. 10Ils donnent de cet or à des prostituées, et ils en parent des courtisanes ; et après que ces courtisanes le leur ont rendu, ils en parent (de nouveau) leurs dieux. 11Ceux-ci ne se défendent ni de la rouille, ni des vers. 12Après les avoir couverts d’un vêtement de pourpre, on leur essuie le visage, à cause de la grande poussière qui s’élève dans la maison où ils sont. 13L’un porte un sceptre comme un homme, comme un gouverneur de province ; mais (cependant) il ne fait pas mourir celui qui l’offense. 14L’autre (Il) a (aussi) une épée ou une hache à la main ; mais il ne peut se délivrer ni des combattants (de la guerre), ni des voleurs. Sachez par là que ce ne sont pas des dieux ; 15ne les craignez donc pas. Car de même qu’un vase brisé par un homme devient inutile, tels sont aussi leurs dieux. 16Lorsqu’on les a placés dans une maison, leurs yeux sont remplis de la poussière que soulèvent les pieds de ceux qui entrent. 17Et comme on ferme les portes autour de celui qui a offensé le roi, ou autour d’un mort qui a été conduit au sépulcre, ainsi les prêtres protègent les portes par des serrures et des verrous, de peur que les voleurs ne dépouillent (entièrement) leurs dieux. 18Ils leur allument des lampes, et en grand nombre ; mais ils n’en peuvent voir aucune, et ils sont comme des poutres dans une maison. 19Ils disent (aussi) que les serpents nés de la terre leur lèchent le cœur, (et en effet) lorsqu’ils les dévorent, eux et leurs vêtements, sans qu’ils (ne) le sentent (pas). 20Leurs visages deviennent noirs par la fumée qui s’élève dans la maison. 21Sur leurs corps et sur leurs têtes volent les hiboux, les hirondelles et les autres oiseaux, et les chats y courent (sautent) aussi. 22Sachez par là que ce ne sont pas des dieux ; ne les craignez donc pas. 23Même l’or qu’ils ont n’est que pour l’apparence ; à moins que l’on n’essuie la rouille, ils ne brilleront pas ; et lorsqu’on les a fondus, ils ne le sentaient pas. 24On les a achetés à grand (à tout, note) prix, quoiqu’il n’y ait pas de vie en eux. 25N’ayant pas de pieds, ils sont portés sur les épaules, et ils font voir leur honte (ignoble impuissance) aux hommes ; aussi, que ceux qui les adorent soient confondus ! (.) 26C’est pourquoi s’ils tombent à terre, ils ne se relèveront pas d’eux-mêmes ; et si on (ne) les redresse, ils ne se tiendront pas debout par eux-mêmes ; mais, comme à des morts, on leur apporte leurs offrandes. 27Leurs prêtres vendent leurs victimes, et en disposent à leur gré ; leurs femmes en prennent aussi et n’en donnent rien aux malades (à l’infirme) et aux mendiants. 28Les femmes touchent à leurs sacrifices lorsqu’elles sont grosses et dans un état impur. Sachant donc par ces choses que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez point. 29Pourquoi, en effet, les appelle-t-on des dieux ? Car (Parce que) les femmes offrent des dons à ces dieux d’argent, d’or et de bois ; 30et dans leurs temples les prêtres sont assis avec des tuniques déchirées la tête et la barbe rasées, et la tête nue. 31Ils rugissent en criant devant leurs dieux, comme dans un festin mortuaire. 32Les prêtres leur ôtent leurs vêtements, et ils en habillent leurs femmes et leurs enfants. 33Qu’on leur fasse du mal ou qu’on leur fasse du bien, ils ne peuvent le rendre ; ils ne peuvent établir un roi, ni lui ôter la couronne. 34Ils ne peuvent non plus donner les richesses, ni rendre le mal. Si quelqu’un leur a fait un vœu et ne s’en acquitte pas, ils ne le lui redemandent point (s’en mettent pas en peine). 35Ils ne sauvent personne de la mort, et ils n’arrachent pas le faible au plus puissant. 36Ils ne rendent pas la vue à l’aveugle, et ils ne délivrent pas l’homme de la nécessité. 37Ils n’auront pas pitié de la veuve, et ne feront pas de bien aux orphelins. 38Leurs dieux sont semblables aux pierres extraites d’une montagne ; ils sont de bois, de pierre, d’or et d’argent ; ceux qui les adorent seront confondus. 39Comment donc peut-on penser (estimer) ou dire que ce sont des dieux ? 40Les Chaldéens eux-mêmes les déshonorent ; lorsqu’ils apprennent qu’un homme est muet et ne peut parler, ils le présentent à Bel, lui demandant de le faire parler ; 41comme si ceux qui n’ont pas de mouvement pouvaient sentir ! (;) Et eux lorsqu’ils s’en aperçoivent, les abandonnent ; car leurs dieux sont insensibles (n’ont pas le sentiment). 42Des femmes entourées de cordes sont assises dans les rues, brûlant des noyaux d’olives ; 43et lorsque l’une d’elles emmenée par quelque passant, a dormi avec lui, elle reproche à sa voisine de n’avoir pas été jugée, comme elle, digne d’honneur, et de n’avoir pas vu rompre sa corde. 44Tout ce qu’on fait à ces dieux est fausseté ; comment donc peut-on penser (estimer) ou dire que ce sont des dieux ? 45Ils ont été faits par des ouvriers et par des orfèvres ; ils ne sont que ce que les prêtres veulent qu’ils soient. 46Les ouvriers qui les font ne vivent eux-mêmes que peu de temps ; comment donc les objets qu’ils ont fabriqués peuvent-ils être des dieux ? 47Ils ne laissent à ceux qui viendront après eux que la fausseté et l’opprobre. 48Car lorsqu’il survient une guerre ou quelque malheur, les prêtres pensent en eux-mêmes en quel endroit ils iront se cacher avec leurs dieux (eux, note). 49Comment donc peut-on penser qu’ils sont des dieux, ceux qui ne peuvent se sauver de la guerre, ni se délivrer des malheurs (autres maux) ? 50Car, puisqu’ils ne sont que du bois, recouvert d’or et d’argent, toutes les nations et tous les rois reconnaîtront un jour leur fausseté ; on verra clairement que ce ne sont pas des dieux, mais l’œuvre de la main des hommes, et qu’ils sont incapables de tout acte divin (il n’y a aucun ouvrage de Dieu en eux). 51On sait donc par là que ce ne sont pas des dieux, mais l’œuvre de la main des hommes, et qu’ils sont incapables de tout acte divin (il n’y a aucun ouvrage de Dieu en eux, note). 52Ils n’établissent pas un roi sur une contrée ; et ils ne donnent pas (de) la pluie aux hommes. 53Ils ne discerneront pas ce qui est juste, et ils ne délivreront pas les contrées (provinces) de la violence, car ils ne peuvent rien, et sont comme des corneilles qui volent entre le ciel et la terre. 54Quand le feu aura pris à la maison de ces dieux de bois, d’argent et d’or, (à la vérité) leurs prêtres s’enfuiront et seront sauvés ; mais eux ils seront consumés au milieu des flammes comme des (les) poutres (d’une maison). 55Ils ne résisteront point à un roi pendant la (ni à une) guerre. Comment donc peut-on penser ou admettre que ce soit des dieux ? 56Ces dieux de bois, de pierre, d’or et d’argent ne se délivreront pas des larrons et des voleurs ; ceux(-là) qui sont plus forts qu’eux 57leur voleront l’or, l’argent et les vêtements dont ils sont couverts, et ils s’en iront, et ces dieux ne pourront pas se porter secours. 58Il vaut donc mieux être un roi qui manifeste sa force, ou un vase utile à une maison, et honorant celui qui le possède, ou la porte d’une maison qui garde tout ce qui y est, que l’un de ces faux dieux. 59(Assurément) Le soleil, la lune et les astres brillants sont conduits pour l’utilité des hommes, et obéissent à Dieu ; 60les éclairs aussi se font voir lorsqu’ils paraissent, et le vent souffle dans tous les pays ; 61les nuées, lorsque Dieu leur commande de parcourir tout l’univers (le globe), exécutent ce qui leur a été ordonné ; 62le feu (du ciel), envoyé d’en haut pour consumer les montagnes et les forêts, fait ce qui lui a été commandé ; mais ces dieux ne sont semblables ni en beauté ni en puissance à un(e) seul(e) de ces êtres (créatures). 63On ne doit donc ni penser ni dire que ce soit des dieux, puisqu’ils ne peuvent ni rendre la justice, ni faire quoi que ce soit aux hommes. 64C’est pourquoi, sachant que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez pas. 65Ils ne peuvent ni maudire (maudiront) ni bénir (béniront) les rois. 66Ils ne montrent pas non plus dans le ciel des (les) signes pour les peuples ; ils ne brille(ro)nt pas comme le soleil, et ils ne luisent (éclaireront) pas comme la lune. 67Les bêtes valent mieux qu’eux, puisqu’elles peuvent s’enfuir sous un toit, et se rendre service. 68Il ne nous est donc manifesté en aucune manière qu’ils sont des dieux ; c’est pourquoi ne les craignez pas. 69Car de même que, dans un champ de concombres, un épouvantail ne protège rien, ainsi sont leurs dieux (recouverts) de bois, d’argent et d’or. 70Ils sont semblables à l’aubépine dans un jardin, sur laquelle tous les oiseaux se posent ; leurs dieux de bois, d’argent et d’or ressemblent encore à un mort jeté dans les ténèbres. 71La pourpre et l’écarlate, qui sont rongés sur eux par les vers, vous montre(ro)nt aussi que ce ne sont pas des dieux ; ils sont eux-mêmes mangés à la fin, et ils deviennent (seront un) l’opprobre d’un (dans le) pays. 72L’homme juste qui n’a pas d’idoles (de simulacres) vaut mieux qu’eux, car il sera loin des opprobres.
Notes
1.2 Du mois de nisan ; qui était le premier de l’année ; ou de sivan, le troisième, dont il est parlé au verset 8 ; ou enfin du cinquième, parce que l’auteur ayant désigné la cinquième année, sans déterminer le mois, donne à entendre qu’il s’agit du cinquième. ― La cinquième année après la prise de Jérusalem, en 583. Voir 4 Rois, 25, 8.
1.3 Jéchonias ; prisonnier à Babylone.
1.4 Sodi ; en grec Soud, est selon les uns un fleuve qui se déchargerait dans l’Euphrate, ou un de ses grands canaux ; selon les autres, c’est l’Euphrate même, appelé Sodi, c’est-à-dire le superbe, à cause de l’abondance et de l’impétuosité de ses eaux ; l’hébreu zoud, qu’on transcrit aussi soud, signifiant entre autres choses, être enflé d’orgueil.
1.7 Joakim, fils d’Helcias, n’était pas le grand-prêtre, mais probablement celui qui en tenait la place à Jérusalem.
1.8 Du temple du Seigneur. Il faut entendre par là les ruines du temple sur lesquelles les Juifs avaient élevé un autel pour offrir leurs sacrifices (Comparer à Jérémie, 41, 5). Ainsi disparaît la prétendue contradiction que les incrédules trouvent dans ce chapitre. ― Sivan ; commençait à la nouvelle lune de juin.
1.10 Des oblations ; selon la Vulgate et les Septante, manna. C’est le mot hébreu minhâ, qui a été modifié dans sa prononciation, et qui signifie proprement le sacrifice non sanglant, tel que les offrandes de pain, de liqueurs, de froment, de farine, de vin.
1.11 Son fils ; c’est-à-dire son petit-fils et fils d’Evilmérodach, fils aîné lui-même de Nabuchodonosor et son successeur immédiat. Dans toutes les langues, le mot fils se prend souvent pour petit-fils, comme un aïeul est fréquemment qualifié de père. Selon une tradition des Juifs, Evilmérodach était alors en disgrâce, et Baltassar était considéré comme l’héritier présomptif du royaume. Ceci explique pourquoi l’écrivain sacré ne nomme pas ici Evilmérodach. ― Baltassar ne doit pas désigner ici celui du temps duquel Babylone fut prise. ― Comme les jours du ciel ; c’est-à-dire des jours sans fin. Comparer à Psaumes, 88, 27 (?).
1.14 Dans le temple du Seigneur. Voir le verset 8. ― En un jour favorable (in die opportuno) ; selon les Grecs, dans des jours d’opportunité ; ce qu’on explique par dans les jours des fêtes fixes, déterminées.
1.15 Voir Baruch, 2, 6. ― Et vous direz, etc. Ici, suivant plusieurs, commence le livre même de Baruch, le livre mentionné aux versets 1, 3 et 14.
1.17 Voir Daniel, 9, 5.
1.20 Les malédictions, etc. Voir Lévitique, chapitre 26 ; Deutéronome, chapitres 28 et 29.
2.2 Voir Deutéronome, 28, 53. ― Qui n’ont pas, etc. ; comme il n’y en jamais eu de semblables.
2.3 Qu’un homme, etc. Comparer à Lévitique, 26, 29 ; Deutéronome, 28, vv. 53, 55.
2.6 Voir Baruch, 1, 15.
2.9 A veillé, etc. ; c’est-à-dire s’est appliqué à nous punir. ― Toutes ses œuvres, etc. ; tout ce qu’il nous a commandé.
2.11 Voir Daniel, 9, 15.
2.12 Vos justices ; vos justes ordonnances.
2.15 ; 2.26 Votre nom, etc. ; ou bien, Israël porte votre nom ; le texte hébreu est susceptible de ces deux sens.
2.16 Voir Deutéronome, 26, 15 ; Isaïe, 63, 15.
2.17 Voir Isaïe, 37, 17 ; 64, 9 (?) ; Psaumes, 113, 17. ― L’enfer ; c’est-à-dire ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort.
2.24 Que les os, etc. Comparer à Jérémie, 8, 1-2.
2.29 ; 2.34 Ces versets se trouvent, au moins quant au sens, dans Lévitique, 26, vv. 15, 45 ; Deutéronome, 4, vv. 27 ( ?), 30 ; 28, 62 ; 30, 3 ; Jérémie, 24, 6 ; 32, 37.
2.29 Voir Lévitique, 26, 14 ; Deutéronome, 28, 15.
2.30 D’un cou roide ; qui supporte difficilement le joug, indomptable.
2.33 Dos roide ; a le même sens que cou roide du verset 30.
2.34 En ; d’elle, c’est-à-dire de la terre, nommée dans ce même verset. C’est ainsi dans les Septante ; la Vulgate porte le pluriel eux ou elles (eis) ; ce qui est probablement une faute de copiste. Dans la Bible imprimée à la Propagande avec la version arabe, en 1671, on lit le singulier d’elle (ejus).
3.4 Des morts d’Israël ; c’est-à-dire des enfants d’Israël, que les maux qu’ils souffrent dans leur captivité ont rendus semblables aux morts ensevelis dans le tombeau (voir Ezéchiel, 37, 12) ; ou bien des saints patriarches, Abraham, Jacob, Isaac, etc., qui, de leur vivant et depuis leur mort, n’ont cessé de prier pour le salut du peuple.
3.5 De votre main ; de votre puissance. Le sens de ce verset est : Nous ne méritons pas nous-mêmes que vous nous sauviez ; mais cependant sauvez-nous, afin de faire éclater par là votre puissance, et d’empêcher vos ennemis de blasphémer votre nom. Comparer à Josué, 7, 9 ; 3 Rois, 8, 41 ; Psaumes, 22, 3 ; Ezéchiel, 20, 14, etc.
3.11 Tu t’es souillé avec les morts ; tu es au milieu des Chaldéens, peuple idolâtre, dans un état de souillure et d’impureté semblable à celui de quiconque touche un corps mort, ou demeure dans une maison où il y a un mort (voir Lévitique, 5, 2 ; 11, 25 ; 22, 4 ; Nombres, 19, 14). ― Dans l’enfer, dans le scheôl, séjour des morts.
3.15 Son lieu ; le lieu de la sagesse, le lieu où elle réside.
3.18 Qui travaillent, etc. Avec l’argent extrait des mines, ces princes des nations faisaient faire, en y mettant le plus grand soin, toute espèce d’ouvrages riches et précieux, dont le grand nombre et la parfaite exécution ne pouvaient guère se concevoir. C’est cette dernière pensée que la Vulgate a rendue conformément au grec des Septante, par : Nec est inventio operum illorum, et que nous croyons avoir exprimé fidèlement nous-mêmes dans notre traduction.
3.22 Théman ; ville célèbre de l’Idumée.
3.23 Merrha ; ville d’Arabie. Il y avait en Arabie plusieurs villes d’un nom à peu près semblable. ― Théman ; autre ville d’Arabie, différente de celle du verset précédent. ― Les fils d’Agar, mère d’Ismaël ; les Ismaélites, les Arabes.
3.26 Ces géants. Voir Genèse, 6, 4.
3.32 Toutes sortes d’animaux ; littéralement et par hébraïsme, de bêtes et de quadrupèdes.
3.38 Il a demeuré, etc. Les Pères et les interprètes expliquent communément ce passage de l’Incarnation du Verbe divin. Il est certain qu’on le peut lui donner un sens plus clair et plus naturel.
4.5 Monument d’Israël ; c’est le sens de la Vulgate expliqué par le grec. La partie du peuple de Dieu qui était exilée, quoique réduite à un petit nombre, n’en était pas moins un reste suffisant pour conserver la mémoire et le nom d’Israël.
4.6 Un grand courroux. La réunion des mots colère (ira), et courroux (iracundiam), a pour but de donner de la force à l’expression.
4.9 ; 4.14 Confins ; c’est-à-dire les villes voisines. Voir le verset 24.
4.13 Vos justices ; vos justes ordonnances. ― Les sentiers de sa vérité ; hébraïsme, pour ses sentiers de vérité ; c’est-à-dire qui conduisent à la vérité ou qui sont les vrais ; le grec porte, des sentiers d’instructions, de discipline.
4.15 D’une autre langue ; d’une langue autre que celle des Juifs, par conséquent inconnue pour eux.
4.25 Bientôt. Au moment où Baruch écrivait ceci, seize ans de captivité s’étaient déjà écoulés, il n’en restait donc plus que cinquante-quatre. Or, quand il s’agit d’une monarchie aussi puissante que l’était celle de Babylone, cinquante-quatre ans sont peu de choses, et le Prophète a pu se servir du mot bientôt (cito).
4.30 Qui t’a nommée ; de son nom. Comparer à Baruch, 2, 15 ; Psaumes, 45, 4 (?) ; 48, vv. 1 (?), 8 (?) ; Isaïe, 62, 2.
4.35 Elle sera habitée. Comparer à Isaïe, 13, 21 ; Jérémie, 50, 39.
4.36 Voir Baruch, 5, 5. ― Regarde vers l’Orient. C’était de l’Orient que devait venir Cyrus, libérateur des Juifs (voir Isaïe, 41, 2 ; 41, 25 (?) ; 46, 11).
4.37 Ils viennent, etc. Comparer à Isaïe, 11, 11-12 ; Zacharie, 8, 7, etc. ― Du Saint ; de Dieu.
5.2 Diploïde ; robe doublée de fourrure des anciens Orientaux.
5.3 A tout homme qui (omni qui) ; le grec met le féminin toute, qui remplace sans doute le neutre, comme en hébreu, ou à défaut du genre neutre, on emploie en effet le féminin ; ainsi dans les Septante, le sens est : A tout ce qui.
5.4 Paix, etc. Ces noms conviennent mieux encore à l’Eglise de Jésus-Christ qu’à la Jérusalem terrestre, qui en était la figure.
5.5 Regarde vers l’Orient, etc. Voir Baruch, 4, 36-37.
5.6 Ils sont sortis, etc. Les Juifs, ayant été conduits à pied comme des esclaves à Babylone, retournèrent avec honneur dans leur pays, amenant un grand nombre de chevaux, de mulets et de chameaux que leur fournit Cyrus. Voir Isaïe, 49, 22 ; 66, 20 ; 1 Esdras, 2, 66-67. ― Les fils d’un royaume ; ou d’une royauté ; c’est-à-dire des princes qu’on porte sur les épaules ou en litière.
5.7 Le Seigneur a résolu, etc. ; allusion à Isaïe, 40, 3-4.
6.1-72 La lettre de Jérémie a pour but de détourner les Juifs captifs à Babylone, à qui elle est adressée, de l’idolâtrie chaldéenne. Elle renferme une sorte de double refrain qui revient de temps en temps, et en marque les divers aliénas, versets 14 et 15, 22, 28, 64 et 39, 44, 55, 63. Jérémie y montre une grande connaissance de la religion babylonienne ; sa lettre est comme un monument archéologique où nous trouvons décrites en détail les statues des dieux chaldéens, ainsi que les cérémonies que l’on suivait pour habiller et déshabiller les idoles. Rien n’était plus propre que cet écrit à faire persévérer les enfants d’Israël dans le culte du vrai Dieu.
6.1 Voir Jérémie, 25, 8-9.
6.2 Sept générations. Chez les anciens, le mot génération représente tantôt cent, tantôt cinquante, trente-trois, dix, et même sept années. Ainsi ces sept générations marquent ici très probablement les soixante-dix années auxquelles Dieu avait fixé la durée de la captivité (voir Jérémie, 25, 11-12 ; 29, 10).
6.3 Voir Isaïe, 44, 10. ― Des dieux d’or, etc. Il y avait à Babylone de nombreuses idoles d’or, d’argent, de pierre et de bois, et en certaines circonstances on les portait sur les épaules, comme nous le voyons sur des bas-reliefs du temps des Assyriens.
6.6 Mon ange ; saint Michel, défenseur du peuple hébreu. Voir Daniel, 10, vv. 13, 21 ; 12, 1. ― Je rechercherai vos âmes ; je prendrai soin de votre vie.
6.7 Dorés et argentés. Les statues des dieux étaient souvent en bois recouvert de lames d’or ou d’argent.
6.9 Se les arrogent ; c’est-à-dire s’arrogent l’or et l’argent ; littéralement se l’arroge (illud). Très souvent, en hébreu, lorsqu’un pronom ou un adjectif ou un participe se rapporte à plusieurs substantifs, il se met au nombre et au genre du dernier. ― Des couronnes d’or sur leurs têtes. Les images des dieux assyro-chaldéens qui sont parvenues jusqu’à nous sont souvent couronnées.
6.10 Les leur ; littéralement. Voir le verset précédent.
6.13 Il ; c’est-à-dire un d’eux, ou chacun d’eux ; ce qui est un pur hébraïsme. ― Les monuments assyro-chaldéens représentent les dieux un sceptre à la main.
6.14 Une hache Un bas-relief figure le dieu Bel avec une hache à la main.
6.21 Sur leurs têtes volent les hiboux ou les chauves-souris, qui aiment à se retirer dans les endroits sombres et obscurs comme étaient les sanctuaires des anciens temples. Tous ceux qui ont voyagé en Orient ont constaté combien les chauves-souris sont nombreuses, spécialement dans les cavernes, d’où elles forcent quelquefois les curieux de s’enfuir.
6.24 A tout prix ; jusqu’au prix le plus élevé. ― Ils ont été achetés ; dans la Vulgate et les Septante on lit le neutre, soit que les dieux des païens aient été considérés comme de simples choses, et non comme des personnes, soit que le traducteur grec ait fait allusion au mot grec eïdôlon, idole, qui, dans sa langue, aussi bien qu’en latin, est du genre neutre. Cette particularité se présente dans plusieurs autres versets suivants de ce même chapitre. ― En qui ; littéralement en lesquels, en eux. ― Ce pléonasme, qui ne se lit pas dans la version grecque, est imité d’une locution hébraïque où cependant le pléonasme n’existe réellement pas, comme nous l’avons prouvé dans nos Principes de grammaire hébraïque.
6.25 Ils sont portés, etc. Comparer à Isaïe, 46, 7.
6.26 Les, ils, leur ; littéralement le, il, lui ; hébraïsme pour chacun, à chacun, ou l’un, à l’un d’eux. Comparer au verset 9. ― Présents ; c’est-à-dire repas qu’on apportait à ces dieux, comme on en mettait sur les tombeaux des morts. Comparer à Ecclésiastique, 30, 18-19 ; Daniel, 14, verset 5 et suivants.
6.28 Les femmes, etc. Chez les Hébreux, toute femme qui se trouvait dans l’un de ces états ne pouvait entrer dans le temple (voir Lévitique, 12, vv. 2, 4 ; 15, vv. 19, 33) ; quoique les païens ne fussent pas tenus d’observer cette loi, les Juifs n’en avaient pas moins d’horreur pour ceux qui ne s’y conformaient point.
6.30 Les prêtres, etc. Ces pratiques de deuil étaient surtout en usage pour honorer le dieu Adonis, dont le culte était répandu non seulement dans l’Egypte, dans la Palestine, dans la Phénicie et la Syrie, mais encore dans la Babylonie et dans les provinces au-delà de l’Euphrate ; elles étaient sévèrement défendues aux prêtres du vrai Dieu (voir Lévitique, 21, vv. 5, 10).
6.31 Ils rugissent, etc. Dans les repas qui se faisaient en l’honneur des morts, et souvent près du tombeau, les parents manifestaient leur douleur par des cris et des lamentations.
6.40 Bel ; le grand dieu chaldéen.
6.42 Brûlant des noyaux d’olive ; en sacrifice. Hérodote dit que les femmes de Babylone offraient un pareil sacrifice à Vénus, une fois en leur vie.
6.45 Ouvriers en bois. Voir le verset 7.
6.48 Avec eux ; c’est-à-dire avec leurs dieux.
6.50 Il est manifeste ; littéralement lesquelles choses sont manifestes.
6.51 Aucune œuvre, etc. ; c’est-à-dire il n’y a rien de divin en eux.
6.53 Ils ne discerneront, etc. ; ils ne jugeront par les différends des hommes par un miracle, comme Dieu fit pour celui qui s’éleva entre Aaron et Coré, Dathan et Abiron (voir Nombres, chapitre 16).
6.69 Un épouvantail qu’on a mis dans un champ effraye d’abord les oiseaux ; mais ils découvrent bientôt ce qu’il est réellement, et dès lors il ne leur inspire plus aucune crainte.
6.70 L’aubépine ne nuit pas aux oiseaux qui se perchent sur ses branches et ne les effraie pas.