La Genèse se divise en dix sections d’inégale longueur et d’inégale importance, mais très caractérisées. Elles sont précédées du récit de la création, qui sert d’introduction et de préface à tout le Pentateuque et à toute la Bible.
Création du monde, du chapitre 1 au chapitre 2, verset 3.
1° Histoire des origines du monde et de l’humanité, du chapitre 2, verset 4 au chapitre 4, verset 26.
2° Histoire de la descendance d’Adam, du chapitre 5 au chapitre 6, verset 8.
3° Histoire de Noé, du chapitre 6, verset 9 au chapitre 9, verset 29.
4° Histoire des enfants de Noé, du chapitre 10 au chapitre 11, verset 9.
5° Histoire de Sem, chapitre 11, versets 10 à 26.
6° Histoire de Tharé et d’Abraham, du chapitre 11, verset 27 au chapitre 25, verset 11.
7° Histoire d’Ismaël, chapitre 25, versets 12 à 18.
8° Histoire d’Isaac, du chapitre 25, verset 19 au chapitre 35.
9° Histoire d’Esaü, chapitre 36.
10° Histoire de Jacob, du chapitre 37 au chapitre 50.
Ainsi au commencement de la section 10e, nous lisons : « Voici les générations de Jacob : Joseph avait dix-sept ans, etc. » Le mot générations signifie ici purement et simplement histoire, puisque ces générations ont été déjà énumérées, voir chapitre 30 ; tous les fils de Jacob sont nés pendant la vie d’Isaac et pour ce motif leur naissance a été racontée dans l’histoire d’Isaac et n’est pas répétée ici. De même, chapitre 2, verset 4 et suivants : « Voici les générations du ciel et de la terre, » signifie simplement : « Voici l’histoire de la création, etc. »
Cette division est très clairement indiquée dans la Genèse même. Chacune des dix sections commence par ces mots : Voici les générations. C’est pour ainsi dire le titre qui annonce aux lecteurs une nouvelle partie du livre. Moïse emploie le mot de générations de la même manière que nous emploierions le mot d’histoire, parce que les généalogies forment le cadre de son histoire et que les générations des patriarches sont en même temps l’histoire des patriarches et de leur famille. La Genèse est comme un vaste tableau généalogique auquel est joint le récit des événements. C’est là ce qui constitue l’unité de la Genèse et en explique le tissu et la composition.
L’auteur suit une marche uniforme et traite son sujet, dans chacune de ses dix sections, de la même manière. Quand une généalogie se subdivise en plusieurs rameaux, les rameaux secondaires, dont les chefs ont été nommés dans le récit des événements, obtiennent toujours une mention. Ces rameaux sont invariablement énumérés dans l’ordre inverse de leur importance et avant la branche principale. Les branches secondaires sont ainsi éliminées et ne reparaissent plus, si ce n’est accidentellement. Le nombre d’années qu’a vécu chacun des patriarches de la ligne directe est constamment donné ; ce nombre n’est point indiqué pour les lignes latérales, Ismaël excepté. L’auteur se contente de relever en passant quelques particularités de leur histoire. Il pousse généralement l’énumération des descendants assez loin.
Chaque section commence d’ordinaire par une répétition ou récapitulation. Ainsi nous lisons, à Genèse, chapitre 25, versets 19 et 20 : « Voici les générations d’Isaac, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac. Celui-ci, à l’âge de quarante ans, épousa Rébecca, fille de Bathuel, le Syrien de Mésopotamie, sœur de Laban. » Tous ces événements avaient été déjà racontés plus haut en détail, chapitres 21 et 24. Ce résumé n’est pas conforme à nos habitudes et à nos procédés littéraires, mais il n’en est pas moins très caractéristique, il sert tout à la fois de transition et d’avertissement, pour indiquer le passage d’un sujet à un autre et le commencement d’une nouvelle section.
Voici quel est le contenu des dix sections.
Après le préambule de la création des six jours, l’auteur raconte :
1° La génération du ciel et de la terre, du chapitre 2, verset 4 au chapitre 4, verset 26, c’est-à-dire l’histoire primordiale de tous les êtres terrestres et de l’homme lui-même, le commencement de l’histoire du monde, le paradis terrestre, la chute d’Adam et sa descendance dans la ligne de Caïn, jusqu’à la septième génération.
2° Le livre des générations d’Adam, du chapitre 5 au chapitre 6, verset 8, nous fait connaître la descendance d’Adam dans la ligne bénie de Seth et comprend dix générations jusqu’à Noé, c’est-à-dire l’histoire antédiluvienne des enfants de Dieu.
3° Les générations de Noé, du chapitre 6, verset 9 au chapitre 9, verset 29, forment une section à part, à cause de l’importance de ce patriarche qui est comme le second père de l’humanité et au nom duquel se rattache l’histoire du déluge.
4° Les générations des enfants de Noé, du chapitre 10 au chapitre 11, verset 9, tiges de tous les peuples de la terre, méritent une division particulière, qui est la célèbre Table ethnographique de la Genèse, laquelle est comme le point de départ et le principe de toutes les histoires particulières.
5° A partir de là, la Bible cesse d’être l’histoire générale de l’humanité pour devenir d’abord l’histoire de la famille de Sem, puis, en se restreignant de plus en plus, de la famille d’Abraham, et enfin seulement de l’unique famille de Jacob. La 5e section, chapitre 11, versets 10 à 26, énumère brièvement les générations de Sem, en s’attachant exclusivement à la ligne principale, les autres lignes accessoires ayant été mentionnées dans la section précédente. L’objet de cette partie, qui, pour les premières générations, n’est qu’une répétition, est de nous montrer que l’histoire se circonscrit et abandonne toutes les lignes généalogiques collatérales. La famille de Sem se perpétue jusqu’au jour où sa mission divine va être manifestée.
6° Les générations de Tharé, du chapitre 11, verset 27 au chapitre 25, verset 11, commencement à nous faire entrer dans le vif de l’histoire du peuple de Dieu, tout en donnant lieu à de nouvelles éliminations, celle des frères d’Abraham et de leur postérité, dont la vie nous est cependant racontée autant qu’il est nécessaire pour comprendre la suite des événements postérieurs ; mais la plus large place est donnée, comme il convient, à Abraham. Cette période est une période de pérégrinations dont l’objectif bien déterminé est le pays de Chanaan où se rend le patriarche.
7° Les générations d’Ismaël, chapitre 25, versets 12 à 18, sont données brièvement avant celle d’Isaac, selon la règle constante de l’auteur de la Genèse, qui, comme nous l’avons mentionné plus haut, énumère toujours la postérité des personnages dont elle a parlé, mais en faisant précéder par la généalogie des branches secondaires la généalogie de la branche principale.
8° Les générations d’Isaac, l’héritier des promesses divines faites à Abraham, commencent aussitôt que Moïse en a fini avec Ismaël, le rejeton secondaire, du chapitre 25, verset 19 au chapitre 35. Elles contiennent en même temps l’histoire de ses deux enfants, Jacob et Esaü, jusqu’au moment où Isaac meurt et où Jacob devient ainsi le chef de la famille. Cette section est l’histoire d’un premier séjour en Palestine.
9° Avant de passer à l’histoire de Jacob, le personnage principal, Moïse, conformément à la règle qu’il suit sans exception, nous fait connaître les générations d’Esaü, chapitre 36. Il les poursuit assez loin et probablement jusqu’à son époque, voir Nombres, chapitre 20, verset 14 et suivants, ce qui nous prouve que l’intention de Moïse, en nous fournissant tous les détails, était de planter en quelque sorte des jalons et d’éclairer à l’avance la suite du récit du Pentateuque.
10° Les générations de Jacob, du chapitre 37 au chapitre 50, terminent le livre de la Genèse. Moïse raconte dans cette dernière section l’établissement des Israélites en Egypte. Elle s’ouvre par le récit de l’événement dont se servit la Providence pour amener en Egypte Joseph, qui devait y attirer plus tard son père et ses frères, et elle se termine par la mort de Jacob et de Joseph, qui y laissent leur postérité.
« La Genèse [a donc] été rédigée sur un plan d’une entière régularité ; elle est en réalité un grand tableau généalogique accompagné d’un texte explicatif, un tableau généalogique où les événements de l’histoire primitive et de l’histoire patriarcale viennent s’intercaler dans les intervalles de la ligne principale ou des lignes secondaires, selon les personnages qui y jouent un rôle prépondérant, et dans lequel les faits ainsi distribués reçoivent un développement proportionné à leur importance dans l’ensemble. En un mot, dans le premier livre de Moïse, la généalogie est le cadre de l’histoire. » (EMM. COSQUIN.)
Création du monde.
Dieu soumet toutes les créatures à l’homme.
1Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. 2Et la terre était informe et nue, et les ténèbres couvraient la face de l’abîme, et l’Esprit de Dieu était porté sur les eaux. 3Or Dieu dit : Que la lumière soit, et la lumière fut. 4Et Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière d’avec les ténèbres. 5Et Dieu donna à la lumière le nom de Jour, et aux ténèbres le nom de Nuit ; et du soir et du matin se fit le premier jour. 6Dieu dit aussi : Que le firmament soit fait au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux. 7Et Dieu fit le firmament ; et il sépara les eaux qui étaient sous le firmament d’avec celles qui étaient au-dessus du firmament. Et cela se fit ainsi. 8Et Dieu donna au firmament le nom de Ciel ; et du soir et du matin se fit le second jour. 9Dieu dit encore : Que les eaux qui sont sous le ciel se rassemblent en un seul lieu, et que l’élément aride paraisse. Et cela se fit ainsi. 10Et Dieu donna à l’élément aride le nom de Terre, et il appela Mers toutes les eaux rassemblées. Et il vit que tout cela était bon. 11Dieu dit encore : Que la terre produise de l’herbe verte qui porte de la graine, et des arbres fruitiers qui portent du fruit chacun selon son espèce, et qui renferment leur semence en eux-mêmes, pour se reproduire sur la terre. Et cela se fit ainsi. 12La terre produisit donc de l’herbe verte qui portait de la graine selon son espèce, et des arbres fruitiers qui renfermaient leur semence en eux-mêmes, chacun selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 13Et du soir et du matin se fit le (un) troisième jour. 14Dieu dit aussi : Que des corps de lumière (luminaires) soient faits dans le firmament du ciel, afin qu’ils séparent le jour d’avec la nuit, et qu’ils servent de signes pour marquer les temps, les jours et les années ; 15qu’ils luisent dans le firmament du ciel, et qu’ils éclairent la terre. Et cela fut fait ainsi. 16Dieu fit donc deux grands corps lumineux (luminaires), l’un plus grand pour présider le jour, et l’autre moindre pour présider à la nuit : Il fit aussi les étoiles. 17Et il les mit dans le firmament du ciel pour luire sur la terre, 18pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d’avec les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. 19Et du soir et du matin se fit le (un) quatrième jour. 20Dieu dit encore : Que les eaux produisent des animaux vivants qui nagent dans l’eau, et des oiseaux qui volent sur la terre sous le firmament du ciel. 21Dieu créa donc les grands poissons, et tous les animaux qui ont la vie et le mouvement, que les eaux produisirent chacun selon son espèce ; et il créa aussi tous les oiseaux (volatiles) selon leur espèce. Et il vit que cela était bon. 22Et il les bénit, en disant : Croissez et multipliez-vous, et remplissez les eaux de la mer ; et que les oiseaux se multiplient sur la terre. 23Et du soir et du matin se fit le (un) cinquième jour. 24Dieu dit aussi : Que la terre produise des animaux (âmes) vivants chacun selon son espèce, les animaux domestiques, les reptiles et les bêtes sauvages de la terre selon leurs espèces. Et cela se fit ainsi. 25Dieu fit donc les bêtes sauvages de la terre selon leurs espèces, les animaux domestiques et tous les reptiles, chacun selon son espèce. Et Dieu vit que cela était bon. 26Il dit ensuite : Faisons l’homme (un) à notre image et à notre ressemblance, et qu’il commande aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, aux bêtes, à toute la terre, et à tous les reptiles qui se remuent (meuvent) sous le ciel. 27Dieu créa donc l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu, et il les créa mâle et femelle. 28Et Dieu les bénit, et il leur dit : Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux (volatiles) du ciel et sur tous les animaux qui se remuent sur la terre. 29Dieu dit encore : Je vous ai donné toutes les herbes qui portent leur graine sur la terre, et tous les arbres (toutes les plantes) qui renferment en eux-mêmes leur semence chacun selon son espèce, afin qu’ils vous servent de nourriture, 30et à tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se remue sur la terre, et qui est vivant et animé (en une âme vivante), afin qu’ils aient de quoi se nourrir. Et cela se fit ainsi. 31Et Dieu vit toutes les choses qu’il avait faites ; et elles étaient tout à fait (très) bonnes. Et du soir et du matin se fit le sixième jour.
Repos du septième jour.
Description du Paradis.
Création d’Eve.
Institution du mariage.
2Le ciel et la terre furent donc achevés avec tous leurs ornements. 2Dieu accomplit le septième jour l’ouvrage qu’il avait fait, et il se reposa le septième jour, après avoir achevé tous ses ouvrages. 3Et il bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’il avait cessé en ce jour de produire tous les ouvrages qu’il avait créés (et faits). 4Voici (Telles furent) les générations (origines) du ciel et de la terre, quand ils furent créés, au jour que le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre. 5Et aucun arbrisseau des champs n’était encore sorti de la terre, et aucune herbe de la campagne n’avait encore poussé ; car le Seigneur Dieu n’avait point encore fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’homme pour la cultiver. 6Mais il s’élevait de la terre une fontaine (source) qui en arrosait toute la surface. 7Le Seigneur Dieu forma donc l’homme du limon de la terre ; il souffla sur son visage un souffle de vie, et l’homme devint vivant et animé. 8Or le Seigneur Dieu avait planté dès le commencement un jardin délicieux (de délices), dans lequel il mit l’homme qu’il avait formé. 9Le Seigneur Dieu avait aussi produit (fit sortir) de la terre toutes sortes d’arbres beaux à la vue, et dont le fruit était agréable au goût ; et (aussi) l’arbre de vie au milieu du paradis, avec l’arbre de la science du bien et du mal. 10De ce lieu de délices il sortait, pour arroser le paradis, un fleuve qui de là se divise en quatre branches (canaux). 11L’un s’appelle Phison, et c’est celui qui court tout autour du pays de Hévilath, où (il) vient (de) l’or. 12Et l’or de cette terre est très bon. C’est là aussi que se trouve le bdellium et la pierre d’onyx. 13Le second fleuve s’appelle Géhon, et c’est celui qui coule tout autour du pays d’Ethiopie. 14Le troisième fleuve s’appelle le Tigre, qui se répand vers les Assyriens. Et l’Euphrate est le quatrième de ces fleuves. 15Le Seigneur Dieu prit donc l’homme, et le mit dans le paradis (jardin) de délices, afin qu’il le cultivât et qu’il le gardât. 16Il lui fit aussi ce commandement, et lui dit : Mange de tous les fruits des arbres du paradis. 17Mais ne mange point du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal. Car au même temps que tu en mangeras, tu mourras très certainement (de mort, note). 18Le Seigneur Dieu dit aussi : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; faisons-lui une aide semblable à lui. 19Le Seigneur Dieu ayant donc formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin qu’il vît comment il les appellerait. Et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable. 20Adam appela tous les animaux d’un nom qui leur était propre, tant les oiseaux du ciel que les bêtes de la terre. Mais il ne se trouvait point d’aide pour Adam qui lui fût semblable. 21Le Seigneur Dieu envoya donc à Adam un profond sommeil ; et lorsqu’il était endormi, il tira une de ses côtes, et mit de la chair à la place. 22Et le Seigneur Dieu forma la (une) femme de la côte qu’il avait tirée d’Adam, et il l’amena à Adam. 23Alors Adam dit : Voilà maintenant l’os de mes os, et la chair de ma chair. Celle-ci s’appellera d’un nom qui marque l’homme (femme), parce qu’elle a été prise de l’homme (d’un). 24C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair. 25Or Adam et sa femme étaient nus tous deux, et ils ne rougissaient point.
Tentation d’Eve par le serpent.
Le péché et sa punition.
3Or (Mais) le serpent était le plus rusé de tous les animaux que le Seigneur Dieu avait formés sur la terre. Et il dit à la femme : Pourquoi Dieu vous a-t-il commandé de ne manger du fruit d’aucun des arbres du paradis ? 2La femme lui répondit : Nous mangeons du fruit des arbres qui sont dans le paradis ; 3mais pour ce qui est du fruit de l’arbre qui est au milieu du paradis, Dieu nous a demandé de n’en point manger, et de n’y point toucher, de peur que nous ne mourions. 4Le serpent repartit à la femme : Certainement vous ne mourrez point (pas de mort). 5Mais c’est que Dieu sait qu’aussitôt que vous aurez mangé de ce fruit, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. 6La femme considéra (vit) donc que le fruit de cet arbre était bon à manger, qu’il était beau à la vue, et agréable à contempler (d’un aspect qui excitait le désir). Et en ayant pris, elle en mangea, et elle en donna à son mari, qui en mangea aussi. 7En même temps (effet) leurs yeux furent ouverts à tous deux ; ils reconnurent qu’ils étaient nus, et ils entrelacèrent des feuilles de figuier, et s’en firent des ceintures. 8Et ayant entendu la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le paradis à la brise du soir, ils se retirèrent au milieu des arbres du paradis, pour se cacher de devant sa face. 9Alors le Seigneur Dieu appela Adam, et lui dit : Où es-tu ? 10Adam lui répondit : J’ai entendu votre voix dans le paradis, et j’ai eu peur, parce que j’étais nu ; c’est pourquoi je me suis caché. 11Le Seigneur lui repartit : Et d’où as-tu su que tu étais nu, sinon de ce que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? 12Adam lui répondit : La femme que vous m’avez donnée pour compagne m’a présenté du fruit de cet arbre, et j’en ai mangé. 13Le Seigneur dit a la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? Elle répondit : Le serpent m’a trompée ; et j’ai mangé. 14Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes de la terre : tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras (de) la terre tous les jours de ta vie. 15Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta race (postérité) et la sienne. Elle te brisera la tête, et tu tâcheras de la mordre par (lui tendras des embûches au) le talon. 16Dieu dit aussi à la femme : Je multiplierai tes maux (fatigues, notes) et tes grossesses. Tu enfanteras dans la douleur : tu seras sous la puissance de ton mari, et il te dominera. 17Il dit ensuite à Adam : Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger, la terre sera maudite à cause de ce que tu as fait, et c’est à force de travail que tu en tireras de quoi te nourrir pendant toute ta vie. 18Elle te produira des épines et des ronces, et tu te nourriras de l’herbe de la terre. 19Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, jusqu’à ce que tu retournes en la terre d’où tu as été tiré ; car tu es poussière et tu retourneras en poussière. 20Et Adam donna à sa femme le nom d’Eve, parce qu’elle était la mère de tous les vivants. 21Le Seigneur Dieu fit aussi à Adam et à sa femme des habits (tuniques) de peaux, dont il les revêtit. 22Et il dit : Voilà (qu’) Adam devenu comme l’un de nous, sachant le bien et le mal. Empêchons donc maintenant qu’il ne porte sa main à l’arbre de vie, qu’il ne prenne aussi de son fruit, et qu’en mangeant il ne vive éternellement. 23Le Seigneur Dieu le fit sortir ensuite du jardin délicieux (de délices), pour travailler à la culture de la terre dont il avait été tiré. 24Et l’en ayant chassé, il mit devant le jardin de délices des (les) Chérubins qui faisaient étinceler une épée de feu, pour garder le chemin qui conduisait à l’arbre de vie.
Caïn et Abel ; leurs sacrifices.
Caïn tue Abel.
Descendants de Caïn.
Seth, fils d’Adam.
Enos, fils de Seth.
4Or Adam connut Eve sa femme, et elle conçut et enfanta Caïn, en disant : Je possède un homme par la grâce de Dieu. 2Elle enfanta de nouveau, et mit au monde son frère Abel. Or Abel fut pasteur de brebis, et Caïn agriculteur (laboureur). 3Or il arriva, longtemps après, que Caïn offrit au Seigneur des fruits de la terre en sacrifice (présent). 4Abel offrit aussi des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse (des plus gras). Et le Seigneur regarda (favorablement) Abel et ses présents. 5Mais il ne regarda point Caïn, ni ce qu’il lui avait offert. C’est pourquoi Caïn entra dans une très grande colère, et son visage en fut tout abattu. 6Et le Seigneur lui dit : Pourquoi es-tu en colère, et pourquoi ton visage est-il abattu ? 7Si tu fais bien, n’en seras-tu pas récompensé ? Et si tu fais mal, le péché ne sera-t-il pas aussitôt à ta porte ? Mais la concupiscence (qui t’entraîne vers lui) sera sous toi, et tu la domineras. 8Or Caïn dit à son frère Abel : Sortons dehors. Et lorsqu’ils furent dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. 9Le Seigneur dit à Caïn : Où est ton frère Abel ? Il lui répondit : Je ne sais. Suis-je le gardien de mon frère (, moi) ? 10Le Seigneur lui repartit : Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi. 11Tu seras donc maintenant maudit sur la terre, qui a ouvert sa bouche, et qui a reçu de ta main le sang de ton frère. 12Quand tu l’auras cultivée, elle ne te rendra pas son fruit. Tu seras fugitif et vagabond sur la terre. 13Caïn répondit au Seigneur : Mon iniquité est trop grande pour que j’en obtienne le pardon. 14Vous me chassez aujourd’hui de dessus la terre, et je m’irai cacher de devant votre face. Je serai fugitif et vagabond sur la terre. Quiconque donc me trouvera, me tuera. 15Le Seigneur lui répondit : Non, cela ne sera pas ; mais quiconque tuera Caïn en sera puni sept fois. Et le Seigneur mit un signe sur Caïn, afin que ceux qui le trouveraient ne le tuassent point. 16Caïn, s’étant retiré de devant la face du Seigneur, fut vagabond sur la terre, et il habita vers la région orientale d’Eden. 17Et ayant connu sa femme, elle conçut et enfanta Hénoch. Et il bâtit une ville qu’il appela Hénoch, du nom de son fils. 18Or Hénoch engendra Irad, et Irad engendra Maviaël, et Maviaël engendra Mathusaël, et Mathusaël engendra Lamech, 19qui eut deux femmes, dont l’une s’appelait Ada, et l’autre Sella. 20Ada enfanta Jabel, qui fut père de ceux qui demeurent dans des tentes, et des pasteurs. 21Son frère s’appelait Jubal : et il fut le père de ceux qui jouent de la harpe et de l’orgue. 22Sella enfanta aussi Tubalcaïn, qui eut l’art de travailler avec le marteau, et qui fut habile en toutes sortes d’ouvrages d’airain et de fer. Noëma était (fut) la sœur de Tubalcaïn. 23Or Lamech dit à ses femmes Ada et Sella : Femmes de Lamech, entendez ma voix, écoutez ce que je vais dire : J’ai tué un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure. 24On vengera sept fois la mort de Caïn, et celle de Lamech soixante-dix (septante) fois sept fois. 25Adam connut encore sa femme, et elle enfanta un fils, qu’elle appela Seth, en disant : Le Seigneur m’a donné un autre fils au lieu d’Abel, que Caïn a tué. 26Il naquit aussi à Seth un fils, qu’il appela Enos. C’est lui qui commença d’invoquer le nom du Seigneur.
Généalogie de Noé, remontant jusqu’à Adam, par les descendants de Seth.
5Voici le livre des (de la) générations d’Adam. Au jour que Dieu créa l’homme, Dieu le fit à sa ressemblance. 2Il les créa mâle et femelle, et il les bénit, et il leur donna le nom d’Adam au jour qu’ils (où ils) furent créés. 3Adam, ayant vécu cent trente ans, engendra un fils à son image et à sa ressemblance, et il le nomma Seth. 4Après qu’Adam eut engendré Seth, il vécut huit cents ans, et il engendra des fils et des filles. 5Et tout le temps de la vie d’Adam fut de neuf cent trente ans, et il mourut. 6Seth aussi, ayant vécu cent cinq ans, engendra Enos. 7Et après que Seth eut engendré Enos, il vécut huit cent sept ans, et il engendra des fils et des filles. 8Et tout le temps de la vie de Seth fut de neuf cent douze ans, et il mourut. 9Enos, ayant vécu quatre-vingt-dix ans, engendra Caïnan. 10Depuis la naissance de Caïnan il vécut huit cent quinze ans, et il engendra des fils et des filles. 11Et tout le temps de la vie d’Enos fut de neuf cent cinq ans, et il mourut. 12Caïnan aussi, ayant vécu soixante-dix ans, engendra Malaléel. 13Après avoir engendré Malaléel, il vécut huit cent quarante ans, et il engendra des fils et des filles. 14Et tout le temps de la vie de Caïnan fut de neuf cent dix ans, et il mourut. 15Malaléel, ayant vécu soixante-cinq ans, engendra Jared. 16Après avoir engendré Jared, il vécut huit cent trente ans, et il engendra des fils et des filles. 17Et tout le temps de la vie de Malaléel fut de huit cent quatre-vingt-quinze ans, et il mourut. 18Jared, ayant vécu cent soixante-deux ans, engendra Hénoch. 19Après avoir engendré Hénoch, il vécut huit cents ans, et il engendra des fils et des filles. 20Et tout le temps de la vie de Jared fut de neuf cent soixante-deux ans, et il mourut. 21Or Hénoch, ayant vécut soixante-cinq ans, engendra Mathusala. 22Hénoch marcha avec Dieu ; et après avoir engendré Mathusala, il vécut trois cents ans, et il engendra des fils et des filles. 23Et tout le temps qu’Hénoch vécut fut de trois cent soixante-cinq ans. 24Il marcha avec Dieu, et il ne parut plus, parce que Dieu l’enleva. 25Mathusala, ayant vécu cent quatre-vingt-sept ans, engendra Lamech. 26Après avoir engendré Lamech, il vécut sept cent quatre-vingt-deux ans, et il engendra des fils et des filles. 27Et tout le temps de la vie de Mathusala fut de neuf cent soixante-neuf ans, et il mourut. 28Lamech, ayant vécu cent quatre-vingt-deux ans, engendra un fils, 29qu’il nomma Noé, en disant : Celui-ci nous consolera parmi nos travaux et les œuvres de nos mains, sur la (dans cette) terre que le Seigneur a maudite. 30Lamech, après avoir engendré Noé, vécut cinq cent quatre-vingt-quinze ans, et il engendra des fils et des filles. 31Et tout le temps de la vie de Lamech fut de sept cent soixante-dix-sept ans, et il mourut. Or Noé, ayant cinq cents ans, engendra Sem, Cham et Japheth.
Multiplication et corruption générale des hommes.
Prédiction du déluge.
Construction de l’arche.
6Après que les hommes eurent commencé à se multiplier sur la terre et qu’ils eurent engendré des filles, 2les enfants (fils, note) de Dieu, voyant que les filles des hommes étaient belles, prirent pour leurs femmes celles d’entre elles qui leur avaient plu. 3Et Dieu dit : Mon esprit ne demeurera pas pour toujours avec l’homme, parce qu’il est chair ; et le temps de l’homme (ses jours) ne sera plus que de cent vingt ans. 4Or il y avait des géants sur la terre en ce temps-là. Car depuis que les enfants de Dieu eurent épousé les filles des hommes, il en sortit des enfants qui furent des hommes puissants et dès longtemps (les temps anciens) fameux. 5Mais Dieu, voyant que la malice des hommes qui vivaient sur la terre était extrême (grande), et que toutes les pensées de leur cœur étaient en tout temps appliquées au mal, 6il se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre. Et étant touché de douleur jusqu’au fond du cœur, 7il dit : J’exterminerai de dessus la terre l’homme que j’ai créé ; j’exterminerai tout, depuis l’homme jusqu’aux animaux, depuis ce qui rampe sur la terre jusqu’aux oiseaux du ciel : car je me repens de les avoir faits. 8Mais Noé trouva grâce devant le Seigneur. 9Voici les générations de Noé. Noé fut un homme juste et parfait au milieu des hommes de son temps : il marcha avec Dieu. 10Et il engendra trois fils, Sem, Cham et Japheth. 11Or la terre était corrompue devant Dieu, et remplie d’iniquité. 12Dieu voyant donc cette corruption de la terre (car la vie que tous les hommes y menaient était toute (car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre) corrompue), 13il dit à Noé : J’ai résolu de faire périr tous les hommes (toute chair). Ils ont rempli toute la terre d’iniquité, et je les exterminerai avec la terre. 14Fais-toi une arche de pièces de bois aplanies. Tu y feras de petites chambres (compartiments), et tu l’enduiras de bitume au dedans et au dehors. 15Voici la forme que tu lui donneras. Sa longueur sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante, et sa hauteur de trente. 16Tu feras à l’arche une fenêtre. Le comble qui la couvrira sera haut d’une coudée ; et tu mettras la porte de l’arche au côté ; tu feras un étage tout en bas, un (second) (au milieu), et un troisième. 17Je m’en vais répandre les eaux du déluge sur la terre, pour faire mourir toute chair qui respire, et qui est vivante sous le ciel. Tout ce qui est sur la terre sera consumé. 18J’établirai mon alliance avec toi ; et tu entreras dans l’arche, toi et tes fils, ta femme, et les femmes de tes fils avec toi. 19Tu feras aussi entrer dans l’arche deux de chaque espèce de tous les animaux, un mâle et une femelle, afin qu’ils vivent avec toi. 20De chaque espèce des oiseaux tu en prendras deux ; de chaque espèce des animaux terrestres (quadrupèdes), deux ; de chaque espèce de ce qui rampe sur la terre, deux. Deux de toute espèce entreront avec toi dans l’arche, afin qu’ils puissent vivre. 21Tu prendrez aussi avec toi de tout ce qui se peut manger, et tu le porteras dans l’arche, pour servir à ta nourriture et à celle de tous les animaux. 22Noé accomplit donc tout ce que Dieu lui avait commandé.
Noé entre dans l’arche avec sa famille.
Il y fait entrer les animaux.
Le déluge.
7Le Seigneur dit ensuite à Noé : Entre dans l’arche, toi et toute ta maison ; parce qu’entre tous ceux qui vivent aujourd’hui sur la terre j’ai reconnu que tu étais juste devant moi. 2Prends sept par sept de tous les animaux purs, le mâle et sa femelle, et un (deux) couple d’animaux impurs, un mâle et une femelle. 3Prends aussi sept par sept des oiseaux du ciel, un mâle et sa femelle ; afin d’en conserver la race sur la face de toute la terre. 4Car je n’attendrai plus que sept jours, et après cela je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits, et j’exterminerai de dessus la terre toutes les créatures que j’ai faites. 5Noé fit donc tout ce que le Seigneur lui avait commandé. 6Il avait six cents ans lorsque les eaux du déluge inondèrent toute la terre. 7Noé entra dans l’arche, et avec lui ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils, pour se sauver des eaux du déluge. 8Les animaux purs et impurs, et les oiseaux avec tout ce qui se meut sur la terre, 9entrèrent aussi dans l’arche avec Noé, deux à deux, mâle et femelle, selon que le Seigneur l’avait commandé à Noé. 10Après donc que les sept jours furent passés, les eaux du déluge se répandirent (inondèrent) sur la terre. 11L’année six cent de la vie de Noé, le dix-septième jour du second mois, toutes les sources du grand abîme des eaux furent rompues, et les cataractes du ciel furent ouvertes ; 12et la pluie tomba sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits. 13Aussitôt que ce jour parut, Noé entra dans l’arche avec ses fils, Sem, Cham et Japheth, sa femme, et les trois femmes de ses fils. 14Tous les animaux sauvages selon leur espèce y entrèrent aussi avec eux, tous les animaux domestiques selon leur espèce ; tout ce qui se meut sur la terre selon son espèce ; tout ce qui vole chacun selon son espèce ; tous les oiseaux et tout ce qui s’élève dans l’air ; 15tous ces animaux entrèrent avec Noé dans l’arche deux à deux, mâle et femelle de toute chair vivante et animée (en laquelle est l’esprit de vie). 16Ceux qui y entrèrent étaient donc mâles et femelles et de toute espèce, selon que Dieu l’avait commandé à Noé ; et le Seigneur l’y enferma par dehors. 17Le déluge se répandit sur la terre pendant quarante jours, et les eaux, s’étant accrues, élevèrent l’arche en haut au-dessus de la terre. 18Elles inondèrent tout, et couvrirent toute la surface de la terre ; mais l’arche était portée sur les eaux. 19Et les eaux crûrent et grossirent prodigieusement au-dessus de la terre, et toutes les plus hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. 20L’eau dépassa encore de quinze coudées le sommet des montagnes qu’elle avait couvertes. 21(Ainsi) Toute chair qui se meut sur la terre en fut consumée (entièrement), tous les oiseaux, tous les animaux (domestiques), toutes les bêtes (sauvages), et tout ce (reptile) qui rampe sur la terre. 22Tous les hommes moururent, et généralement tout ce qui a vie et qui respire sous le ciel. 23(C’est ainsi que Dieu détruisit) Toutes les créatures qui étaient sur la terre, depuis l’homme jusqu’aux bêtes, tant celles qui rampent que celles qui volent dans l’air, tout périt : il ne demeura que Noé seul, et ceux qui étaient avec lui dans l’arche. 24Et les eaux couvrirent toute la terre pendant cent cinquante jours.
Les eaux se retirent.
Noé sort de l’arche ; il offre un sacrifice à Dieu, et Dieu fait alliance avec lui.
8Mais Dieu s’étant souvenu de Noé, de toutes les bêtes sauvages et de tous les animaux domestiques qui étaient avec lui dans l’arche, fit souffler un vent sur la terre, et les eaux commencèrent à diminuer. 2Les sources de l’abîme furent fermées, aussi bien que les cataractes du ciel, et les pluies qui tombaient du ciel furent arrêtées ; 3les eaux se retirèrent de dessus la terre, s’en allant et s’éloignant, et elles commencèrent à diminuer après cent cinquante jours. 4Et le vingt-septième jour du septième mois, l’arche se reposa sur les montagnes d’Arménie. 5Cependant les eaux allaient toujours en diminuant jusqu’au dixième mois, au premier jour duquel le sommet des montagnes commença à paraître. 6Quarante jours s’étant encore passés, Noé ouvrit la fenêtre qu’il avait faite dans l’arche, et laissa aller un corbeau, 7qui étant sorti ne revint plus, jusqu’à ce que les eaux de la terre fussent séchées. 8Il envoya aussi une colombe après le corbeau, pour voir si les eaux avaient cessé de couvrir la terre. 9Mais la colombe n’ayant pu trouver où mettre le pied, parce que la terre était toute couverte d’eau, elle revint à lui ; et Noé, étendant la main, la prit et la remit dans l’arche. 10Il attendit encore sept autres jours, et il envoya de nouveau la colombe hors de l’arche. 11Elle revint à lui sur le soir, portant dans son bec un rameau d’olivier, dont les feuilles étaient toutes vertes. Noé reconnut donc (compris alors) que les eaux s’étaient retirées de dessus la terre. 12Il attendit néanmoins encore sept jours ; et il envoya la colombe, qui ne revint plus à lui. 13L’an six cent un, au premier jour du premier mois, les eaux qui étaient sur la terre se retirèrent entièrement (diminuèrent). Et Noé, ouvrant le toit de l’arche, et regardant de là, vit que la surface de la terre s’était séchée. 14Le vingt-septième jour du second mois, la terre fut toute sèche. 15Alors Dieu parla à Noé, et lui dit : 16Sors de l’arche, toi et ta femme, tes fils et les femmes de tes fils. 17Fais-en sortir aussi tous les animaux qui y sont avec toi, de toutes sortes d’espèces, tant des oiseaux que des bêtes, et de tout ce qui rampe sur la terre ; et entrez sur la terre ; croissez-y, et vous y multipliez. 18Noé sortit donc avec ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils. 19Toutes les bêtes sauvages sortirent aussi de l’arche, et les animaux domestiques, et tout ce qui rampe sur la terre, chacun selon son espèce. 20Or Noé dressa un autel au Seigneur ; et prenant de tous les animaux et de tous les oiseaux purs, il les offrit en holocauste sur cet autel. 21Le Seigneur en reçut une odeur qui lui fut très agréable, et il dit : Je ne répandrai plus ma malédiction sur la terre à cause des hommes ; parce que l’esprit de l’homme et toutes les pensées de son cœur sont portées au mal dès sa jeunesse. Je ne frapperai donc plus, comme j’ai fait, tout ce qui est vivant et animé. 22Tant que la terre durera, la semence et la moisson, le froid et le chaud, l’été et l’hiver, la nuit et le jour ne cesseront point de s’entresuivre.
Alliance de Dieu avec Noé et sa postérité.
Malédiction contre Cham et Chanaan.
Bénédiction en faveur de Sem et de Japheth.
9Alors Dieu bénit Noé et ses enfants, et il leur dit : Croissez et multipliez-vous, et remplissez la terre. 2Que tous les animaux de la terre et tous les oiseaux du ciel soient frappés de terreur et tremblent devant vous, avec tout ce qui se meut sur la terre. J’ai mis entre vos mains tous les poissons de la mer. 3Nourrissez-vous de tout ce qui a vie et mouvement : je vous ai abandonné toutes ces choses, comme les légumes et les herbes de la campagne. 4J’excepte seulement la chair mêlée avec le sang, dont je vous défends de manger. 5Car je vengerai votre sang de toutes les bêtes qui l’auront répandu, et je vengerai (demanderai compte de) la vie de l’homme, de la main de l’homme, et de la main de son frère. 6Quiconque aura répandu le sang de l’homme, sera puni par l’effusion de son propre sang : car l’homme a été créé à l’image de Dieu. 7(Pour vous) Croissez donc, vous autres, et multipliez-vous, entrez sur la terre et remplissez-la. 8Dieu dit encore à Noé, et à ses enfants (fils) aussi bien qu’à lui : 9Je vais faire alliance avec vous, et avec votre race (postérité) après vous, 10et avec tous les animaux vivants qui sont avec vous, tant les oiseaux que les animaux, ou domestiques, ou de la campagne, qui sont sortis de l’arche, et avec toutes les bêtes de la terre. 11J’établirai mon alliance avec vous ; et toute chair ne périra plus désormais par les eaux du déluge ; et il n’y aura plus à l’avenir de déluge qui extermine toute la terre. 12Dieu dit ensuite : Voici le signe de l’alliance que j’établis pour jamais (pour des générations éternelles) entre moi, et vous, et tous les animaux vivants qui sont avec vous. 13Je mettrai mon arc dans les nuées (nues), afin qu’il soit le signe de l’alliance que j’ai faite avec la terre. 14Et lorsque j’aurai couvert le ciel de nuages, mon arc paraîtra dans les nuées (nues) ; 15et je me souviendrai de l’ (mon) alliance que j’ai faite avec vous et avec toute âme qui vit et anime la chair ; et il n’y aura plus (à l’avenir) de déluge qui fasse périr dans ses eaux toute chair qui a vie. 16Mon arc sera dans les nuées, et en le voyant je me ressouviendrai de l’alliance éternelle qui a été faite entre Dieu et toutes les âmes vivantes qui animent toute chair qui est sur la terre. 17Dieu dit encore à Noé : Ce sera là le signe de l’alliance que j’ai faite avec toute chair qui est sur la terre. 18Noé avait donc trois fils qui sortirent de l’arche, Sem, Cham et Japheth. Or Cham est le père de Chanaan. 19Ce sont là les trois fils de Noé, et c’est d’eux qu’est sortie toute la race des hommes qui sont sur la terre. 20Noé s’appliquant à l’agriculture, commença à cultiver la terre, et il planta de la vigne ; 21et ayant bu du vin, il s’enivra, et il se dépouilla (trouva nu) dans sa tente. 22Cham, père de Chanaan, voyant que ce que la pudeur obligeait de cacher en son père était découvert, sortit dehors et le vint dire à ses frères. 23Alors (Mais) Sem et Japheth, ayant étendu un manteau sur leurs épaules, marchèrent en arrière et couvrirent la nudité de leur père. Et comme leur visage était détourné, ils ne virent pas la nudité de leur père. 24Noé se réveillant après cet assoupissement que le vin lui avait causé, et ayant appris de quelle sorte l’avait traité son second fils, 25s’écria : Que Cham soit maudit ; qu’il soit à l’égard de ses frères l’esclave des esclaves. 26(Mais) Il dit encore : Que le Seigneur, le Dieu de Sem, soit béni, et que Cham soit son esclave. 27Que Dieu multiplie les possessions de Japheth ; et qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Cham soit son esclave. 28Or Noé vécut encore trois cent cinquante ans depuis (après) le déluge. 29Et tout le temps de sa vie ayant été de neuf cent cinquante ans, il mourut.
Dénombrement des fils de Noé.
Pays que chacun d’eux a possédé.
10Voici les générations des fils de Sem, Cham et Japheth, enfants de Noé ; et (car) ces fils naquirent d’eux après le déluge. 2Fils de Japheth : Gomer, Magog, Madaï, Javan, Thubal, Mosoch et Thiras. 3Fils de Gomer : Ascenez, Riphath et Thogorma. 4Fils de Javan : Elisa, Tharsis, Céthim et Dodanim. 5C’est par eux que furent peuplées les îles des nations, selon la langue de chacun, selon leurs familles et leurs peuples. 6Fils de Cham : Chus, Mesraïm, Phuth et Chanaan. 7Fils de Chus : Saba, Hévila, Sabatha, Regma et Sabatacha. Fils de Regma : Saba et Dadan. 8Or Chus engendra Nemrod, qui commença à être puissant sur la terre. 9Il fut un violent (fort) chasseur devant le Seigneur. De là est venu ce proverbe : Violent (fort) chasseur devant le Seigneur, comme Nemrod. 10Le début de son royaume fut Babylone, et Arach, et Achad, et Chalanné dans la terre de Sennaar. 11De ce même pays il alla en Assyrie (sortit Assur), et il bâtit Ninive et les rues de cette ville, et Chalé. 12Il bâtit aussi la grande ville de Résen, entre Ninive et Chalé. 13Et Mesraïm engendra Ludim et Anamim, Laabim et Nephthuim, 14Phétrusim et Chasluim, d’où sont sortis les Philistins, et les Caphtorins. 15Chanaan engendra Sidon, qui fut son fils aîné, l’Héthéen, 16le Jébuséen, l’Amorrhéen, le Gergéséen ; 17l’Hévéen, l’Aracéen, le Sinéen, 18l’Aradien, le Samaréen et l’Amathéen ; et c’est par eux que les peuples des Chananéens se sont répandus depuis en divers endroits. 19Les limites de Chanaan furent depuis Sidon, en venant à Gérara, jusqu’à Gaza, et du côté de Sodome, de Gomorrhe, d’Adama, et de Séboïm, jusqu’à Lésa. 20Ce sont là les fils de Cham selon leurs alliances, leurs langues, leurs familles, leurs pays et leurs nations. 21Il naquit aussi des fils de Sem, qui fut le père de tous les enfants d’Héber, et le frère aîné de Japheth. 22Fils de Sem : Elam, Assur, Arphaxad, Lud et Aram. 23Fils d’Aram : Us, Hul, Géther et Mes. 24Or Arphaxad engendra Salé, dont est né Héber. 25Héber eut deux fils : l’un s’appela Phaleg, parce que de son temps la terre fut divisée ; et son frère s’appelait Jectan. 26Jectan engendra Elmodad, Saleph, Asarmoth et Jaré, 27Aduram, Uzal, Décla, 28Ebal, Abimaël, Saba, 29Ophir, Hévila et Jobab. Tous ceux-là furent enfants (fils) de Jectan. 30Le pays où ils demeurèrent s’étendait depuis la sortie de Messa jusqu’à Séphar, qui est une montagne du côté de l’orient. 31Ce sont les fils de Sem selon leurs familles, leurs langues, leurs régions (pays) et leurs peuples. 32Ce sont là les familles des enfants de Noé, selon leurs peuples et leurs nations. Et c’est de ces familles que se sont formés tous les peuples de la terre après le déluge.
Construction de la tour de Babel.
Confusion des langues.
Postérité de Sem.
11La terre n’avait alors qu’une seule langue et qu’une même manière de parler. 2Et comme ils étaient partis du côté de l’orient, ayant trouvé une plaine dans le pays de Sennaar, ils y habitèrent ; 3et ils se dirent l’un à l’autre : Venez, faisons des briques, et cuisons-les au feu. Ils se servirent donc de briques comme de pierres, et de bitume comme de ciment. 4Ils s’entre-dirent encore : Venez, faisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel ; et rendons notre nom célèbre avant que nous nous dispersions en toute la terre. 5(Mais) Or le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les enfants d’Adam ; 6et il dit : Ils ne font tous maintenant qu’un peuple, et ils ont tous le même langage ; et, ayant commencé à faire cet ouvrage, ils ne quitteront point leur dessein qu’ils ne l’aient achevé entièrement. 7Venez donc, descendons en ce lieu, et confondons (tellement) leur langage, qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. 8C’est en cette manière que le Seigneur les dispersa de ce lieu dans tous les pays du monde, et qu’ils cessèrent de bâtir la ville. 9C’est aussi pour cette raison que cette ville fut appelée Babel, parce que c’est là que fut confondu le langage de toute la terre. Et le Seigneur les dispersa ensuite dans toutes les régions. 10Voici les générations de Sem. Sem avait cent ans lorsqu’il engendra Arphaxad, deux ans après le déluge ; 11et Sem, après avoir engendré Arphaxad, vécut cinq cents ans ; et il engendra des fils et des filles. 12Arphaxad ayant vécu trente-cinq ans, engendra Salé ; 13et Arphaxad, après avoir engendré Salé, vécut trois cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles. 14Salé ayant vécu trente ans, engendra Héber ; 15et Salé, après avoir engendré Héber, vécut quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles. 16Héber ayant vécu trente-quatre ans, engendra Phaleg ; 17et Héber, après avoir engendré Phaleg, vécut quatre cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles. 18Phaleg ayant vécu trente ans, engendra Reü ; 19et Phaleg, après avoir engendré Reü, vécu deux cent neuf ans ; et il engendra des fils et des filles. 20Reü ayant vécu trente-deux ans, engendra Sarug ; 21et Reü, après avoir engendré Sarug, vécu deux cent sept ans ; et il engendra des fils et des filles. 22Sarug ayant vécu trente ans, engendra Nachor ; 23et Sarug, après avoir engendré Nachor, vécut deux cents ans ; et il engendra des fils et des filles. 24Nachor ayant vécu vingt-neuf ans, engendra Tharé ; 25et Nachor, après avoir engendré Tharé, vécut cent dix-neuf ans ; et il engendra des fils et des filles. 26Tharé ayant vécu soixante-dix ans, engendra Abram, Nachor et Aran. 27Voici les générations de Tharé. Tharé engendra Abram, Nachor et Aran. Or Aran engendra Lot ; 28et Aran mourut avant son père Tharé au pays où il était né, à Ur en Chaldée (des Chaldéens). 29Or Abram et Nachor prirent des femmes. La femme d’Abram s’appelait Saraï, et celle de Nachor s’appelait Melcha, fille d’Aran, qui fut père de Melcha et père de Jescha. 30Or Saraï était stérile, et elle n’avait point d’enfants. 31Tharé ayant donc pris Abram son fils, Lot son petit-fils, fils d’Aran (et le fils de son fils), et Saraï sa belle-fille, femme d’Abram son fils, les fit sortir d’Ur en Chaldée, pour aller avec lui dans le pays de Chanaan ; et étant venus jusques à Haran, ils y habitèrent. 32Et Tharé, après avoir vécu deux cent cinq ans, mourut à Haran.
Vocation d’Abram, et promesse qui lui est faite.
Son entrée en Egypte.
12Or (Mais) le Seigneur dit à Abram : Sors de ton pays, de ta parenté, et de la maison de ton père, et viens en (dans) la terre que je te montrerai. 2Je ferai sortir de toi un grand peuple ; je te bénirai ; je rendrai ton nom célèbre, et tu seras béni. 3Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et tous les peuples de la terre seront bénis en toi. 4Abram sortit donc comme le Seigneur le lui avait commandé, et Lot alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Haran. 5Il prit avec lui Saraï sa femme, et Lot, fils de son frère, tout le bien qu’ils possédaient, avec toutes les personnes dont ils avaient augmenté leur famille (âmes qu’il avait acquises) à Haran, et ils sortirent pour aller dans le pays de Chanaan. Lorsqu’ils y furent arrivés, 6Abram passa au travers du pays jusqu’au lieu appelé Sichem, et jusqu’à la vallée illustre. Les Chananéens occupaient alors ce pays-là. 7Or le Seigneur apparut à Abram, et lui dit : Je donnerai ce pays à ta postérité. Abram dressa en ce lieu-là un autel au Seigneur, qui lui était apparu. 8Etant passé de là vers une montagne qui est à l’orient de Béthel, il y tendit (dressa) sa tente, ayant Béthel à l’occident, et Haï à l’orient. Il dressa encore en ce lieu-là un autel au Seigneur, et il invoqua son nom. 9Abram alla (encore plus loin), marchant toujours et s’avançant vers le midi. 10Mais la famine étant survenue en ce pays-là, Abram descendit en Egypte pour y passer quelque temps, parce que la famine était grande dans le pays qu’il quittait. 11Lorsqu’il était prêt d’entrer en Egypte, il dit à Saraï sa femme : Je sais que tu es belle ; 12et que quand les Egyptiens t’auront vue, ils diront : C’est la femme de cet homme-là ; et ils me tueront, et te réserveront (conserveront). 13Dis donc, je te supplie, que tu es ma sœur ; afin que ces gens-ci me traitent favorablement à cause de toi, et qu’ils me conversent la vie (mon âme vive) en ta considération. 14Abram étant entré ensuite en Egypte, les Egyptiens virent que cette femme était très belle. 15Et les princes du pays en ayant donné avis au Pharaon, et l’ayant fort louée devant lui, elle fut enlevée et menée au palais (dans la maison) du Pharaon. 16Ils en usèrent bien à l’égard d’Abram à cause d’elle ; et il reçut des brebis et des bœufs, et des ânes, et des serviteurs, et des servantes, et des ânesses, et des chameaux. 17Mais le Seigneur frappa de très grandes plaies le Pharaon et sa maison, à cause de Saraï femme d’Abram. 18Et (Alors) le Pharaon ayant fait venir Abram, lui dit : Pourquoi as-tu agi avec moi de cette sorte ? Que ne m’as-tu averti qu’elle était ta femme ? 19D’où vient que tu as dit qu’elle était ta sœur, pour me donner lieu de la prendre pour ma femme ? Voilà donc maintenant ta femme ; prends-la, et va-t’en. 20Et le Pharaon ayant donné ordre à ses gens de prendre soin d’Abram, ils le conduisirent jusque hors de l’Egypte avec sa femme, et tout ce qu’il possédait.
Abram retourne d’Egypte dans la terre de Chanaan.
Lot se sépare de lui.
Abram reçoit de nouvelles assurances de la protection de Dieu.
13Abram étant donc sorti de l’Egypte avec sa femme et tout ce qu’il possédait, et Lot avec lui, alla du côté du midi. 2Il (Or Abram) était très riche, et il avait beaucoup d’or et d’argent. 3Il revint par le même chemin qu’il était venu du midi à Béthel, jusqu’au lieu où il avait auparavant dressé sa tente, entre Béthel et Haï, 4où était l’autel qu’il avait bâti ; et il invoqua (en ce lieu) le nom du Seigneur. 5Or Lot, qui était avec Abram, avait aussi des troupeaux de brebis, des troupeaux de bœufs et des tentes. 6Le pays ne leur suffisait pas pour pouvoir demeurer l’un avec l’autre, parce que leurs biens étaient fort grands, et ils ne pouvaient subsister (habiter) ensemble. 7C’est pourquoi (De là) il s’excita une querelle entre les pasteurs d’Abram et ceux de Lot. (Or) En ce temps-là les Chananéens et les Phéréséens habitaient en cette terre. 8Abram dit donc à Lot : Qu’il n’y ait point, je te prie, de dispute entre toi et moi, ni entre mes pasteurs et les tiens, parce que nous sommes frères. 9Voici que tu as devant vous toute la contrée. Retire-toi, je te prie, d’auprès de moi. Si tu vas à la gauche, je prendrai la droite ; si tu choisis la droite, j’irai à gauche. 10Lot élevant donc les yeux, considéra (vit) tout le pays situé le long du Jourdain, et qui, avant que Dieu détruisit Sodome et Gomorrhe, était un pays tout arrosé d’eau, comme un paradis de Dieu, et comme l’Egypte quand on vient à Ségor. 11Et il fit choix de la région qui entoure le Jourdain et il se retira de l’orient. Ainsi les deux frères se séparèrent l’un de l’autre. 12Abram demeura dans la terre de Chanaan, et Lot dans les villes aux environs du Jourdain ; et il habita dans Sodome. 13Or les habitants de Sodome étaient devant le Seigneur des hommes perdus de vices (très méchants (mauvais)) ; et leur corruption était montée à son comble (de très grands pécheurs devant le Seigneur). 14Le Seigneur dit donc à Abram, après que Lot se fut séparé d’avec lui : Lève tes yeux, et regarde du lieu où tu es, au septentrion (à l’aquilon) et au midi, à l’orient et à l’occident. 15Tout ce pays que tu vois, je te le donnerai, et à ta postérité pour jamais. 16Je multiplierai ta race comme la poussière de la terre. Si quelqu’un d’entre les hommes peut compter la poussière de la terre, il pourra compter aussi la suite de tes descendants. 17Lève-toi, et parcours toute l’étendue de cette terre dans sa longueur et dans sa largeur, parce que je te la donnerai. 18Abram levant donc sa tente, vint demeurer près de la vallée de Mambré, qui est vers Hébron ; et il dressa là un autel au Seigneur.
Guerre de Chodorlahomor contre les rois de la Pentapole.
Abram délivre Lot.
Melchisédech bénit Abram.
14En ce temps-là, Amraphel roi de Sennaar, Arioch roi de Pont, Chodorlahomor roi des Elamites, et Thadal roi des Nations, 2firent la guerre contre Bara roi de Sodome, contre Bersa roi de Gomorrhe, contre Sennaab roi d’Adama, contre Séméber roi de Séboïm, et contre le roi de Bala, c’est-à-dire de Ségor. 3Tous ces rois s’assemblèrent dans la vallée des Bois, qui est maintenant la mer salée. 4Ils avaient été assujettis à Chodorlahomor pendant douze ans, et la treizième année ils se retirèrent de sa domination. 5Ainsi l’an quatorzième, Chodorlahomor vint avec les rois qui s’étaient joints à lui, et ils défirent les Raphaïtes dans Astaroth-Carnaïm, les Zuzites qui étaient avec eux, les Emites dans Savé-Cariathaïm, 6et les Chorréens dans les montagnes de Séir, jusqu’aux campagnes de Pharan, qui est dans la solitude (le désert). 7Etant retournés, ils vinrent à la fontaine de Misphat, qui est le même lieu que Cadès ; et ils ravagèrent tout le pays des Amalécites, et défirent les Amorrhéens (qui habitaient) dans Asason-Thamar. 8Alors le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d’Adama, le roi de Séboïm, et le roi de Bala, qui est la même que Ségor, se mirent en campagne (partirent), et rangèrent leurs troupes en bataille dans la vallée des Bois contre ces princes (eux) ; 9c’est-à-dire, contre Chodorlahomor roi des Elamites, Thadal roi des Nations, Amraphel roi de Sennaar, et Arioch roi de Pont : quatre rois contre cinq. 10(Or) Il y avait beaucoup de puits de bitume dans cette vallée des Bois. Le roi de Sodome et le roi de Gomorrhe furent mis en fuite, et ils périrent là (y tombèrent, ne sont pas morts) ; et ceux qui échappèrent s’enfuirent sur la montagne. 11Les vainqueurs ayant pris toutes les richesses et les vivres de Sodome et de Gomorrhe, se retirèrent ; 12et ils emmenèrent aussi Lot, fils du frère d’Abram, qui demeurait dans Sodome, et tout ce qui était à lui. 13Et voici qu’un homme qui s’était échappé vint avertir Abram (l’Hébreu), qui demeurait dans la vallée de Mambré l’Amorrhéen, frère d’Escol et frère d’Aner, qui tous trois avaient fait alliance avec Abram. 14Abram ayant su que Lot son frère avait été pris, choisit les plus braves (agiles) de ses serviteurs, au nombre de trois cent dix-huit, et poursuivit ces rois jusqu’à Dan. 15Ayant formé plusieurs corps de ses gens et de ses alliés, il fondit sur les ennemis durant la nuit, les défit, et les poursuivit jusqu’à Hoba, qui est à la gauche de Damas. 16Et il ramena avec lui tout le butin qu’ils avaient pris, Lot son frère avec ce qui était à lui, les femmes et tout le peuple. 17Et (Mais) le roi de Sodome sortit au-devant de lui, lorsqu’il revenait après la défaite de Chodorlahomor et des autres rois qui étaient avec lui, dans la vallée de Savé, appelée aussi la vallée du Roi. 18Et (Mais) Melchisédech, roi de Salem, offrant du pain et du vin, parce qu’il était prêtre du Dieu très haut, 19bénit Abram, en disant : Qu’Abram soit béni du (par le) Dieu très haut, qui a créé le ciel et la terre ; 20et que le Dieu très haut soit béni, lui qui par sa protection t’a mis tes ennemis entre les mains. Alors (Et) Abram lui donna la dîme de tout ce qu’il avait pris. 21Or (Mais) le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes (âmes), et prends le reste pour toi. 22Abram lui répondit : Je lève la main (et je jure par) (vers) le Seigneur le Dieu très haut, possesseur du ciel et de la terre, 23que je ne recevrai rien de tout ce qui est à toi, depuis le moindre fil jusqu’à une courroie de sandale ; afin que tu ne puisses pas dire : J’ai enrichi Abram. 24J’accepte (excepte) seulement ce que mes gens ont pris pour leur nourriture (mangé), et ce qui est dû à ceux qui sont venus avec moi, Aner, Escol et Mambré, qui pourront prendre leur part du butin.
Dieu promet un fils à Abram.
Alliance de Dieu avec Abram.
15Après cela, le Seigneur parla à Abram dans une vision, et lui dit : Ne crains point, Abram ; je suis ton protecteur, et ta récompense infiniment grande. 2Abram lui répondit : Seigneur Dieu, que me donnerez-vous ? Je mourrai sans enfants ; et le fils héritier de ma maison est cet Eliézer de Damas. 3Pour moi, ajouta-t-il, vous ne m’avez point donné d’enfants : ainsi mon esclave (né dans ma maison) sera mon héritier. 4Le Seigneur lui répondit aussitôt : Ce n’est pas celui-là qui sera ton héritier ; mais tu auras pour héritier celui qui naîtra de ton sein (tes entrailles). 5Et après l’avoir fait sortir dehors, il lui dit : Lève les yeux au ciel, et compte les étoiles, si tu peux. C’est ainsi, ajouta-t-il, que sera ta race. 6Abram crut à Dieu, et sa foi (ce) lui fut imputée à justice. 7Dieu lui dit encore : Je suis le Seigneur qui t’ai tiré d’Ur en Chaldée, pour te donner cette terre, afin que tu la possèdes. 8(Mais) Abram lui répondit : Seigneur Dieu, comment puis-je connaître que je dois la posséder ? 9Le Seigneur lui répliqua : Prends une vache (génisse) de trois ans, une chèvre de trois ans, et un bélier qui soit aussi de trois ans, avec une tourterelle et une colombe. 10Abram prenant donc tous ces animaux, les divisa par la moitié, et mit les deux parties qu’il avait coupées vis-à-vis l’une de l’autre ; mais il ne divisa point la tourterelle, ni la colombe. 11Or les oiseaux venaient fondre sur ces bêtes mortes, et Abram les en chassait. 12Or, lorsque le soleil se couchait, Abram fut surpris d’un profond sommeil, et il tomba dans un horrible effroi, se trouvant comme tout enveloppé de ténèbres. 13Alors il lui fut dit : Sachez dès maintenant que ta postérité demeurera dans une terre étrangère, et qu’elle sera réduite en servitude, et accablée de maux pendant quatre cents ans. 14Mais j’exercerai mes jugements sur le peuple auquel ils seront assujettis, et ils sortiront ensuite de ce pays-là avec de grandes richesses. 15Pour toi, tu iras en paix avec tes pères, mourant dans une heureuse vieillesse. 16Mais (Ainsi) tes descendants viendront en ce pays-ci après la quatrième génération ; car la mesure des iniquités des Amorrhéens n’est pas encore remplie présentement. 17Lors donc que le soleil fut couché, il se forma une obscurité ténébreuse ; il parut un four d’où sortait une grande fumée, et une lampe ardente qui passait au travers de ces bêtes divisées. 18En ce jour-là, le Seigneur fit alliance avec Abram, en lui disant : Je donnerai ce pays à ta race, depuis le fleuve d’Egypte, jusqu’au grand fleuve d’Euphrate ; 19(tout ce que possèdent) les Cinéens, les Cénéséens, les Cedmonéens, 20les Héthéens, les Phéréséens, les Raphaïtes (aussi), 21les Amorrhéens, les Chananéens, les Gergéséens et les Jébuséens.
Abram épouse Agar.
Fuite d’Agar.
Naissance d’Ismaël.
16Or (Cependant) Saraï, femme d’Abram, ne lui avait point encore donné d’enfants ; mais, ayant une servante égyptienne nommée Agar, 2elle dit à son mari : Vous savez que le Seigneur m’a mise hors d’état d’avoir des enfants ; prenez donc ma servante, afin que je voie si j’aurai au moins des enfants par elle. Et Abram s’étant rendu à sa prière, 3Saraï prit sa servante Agar, qui était Egyptienne, et la donna pour femme à son mari, dix ans après qu’ils eurent commencé à demeurer au pays de Chanaan. 4Abram en usa selon le désir de Saraï. Mais Agar, voyant qu’elle avait conçu, commença à mépriser sa maîtresse. 5Alors Saraï dit à Abram : Tu agis avec moi injustement. Je t’ai donné ma servante pour être ta femme ; et voyant qu’elle est devenue grosse (a conçu), elle me méprise. Que le Seigneur soit juge entre toi et moi. 6Abram lui répondit : Ta servante est entre tes mains ; uses-en avec elle comme il te plaira. Saraï l’ayant donc châtiée, Agar s’enfuit. 7Et (Mais) l’Ange du Seigneur, la trouvant dans le désert auprès de la fontaine qui est le long du chemin de Sur, dans la solitude (au désert), 8lui dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu ? et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis devant Saraï ma maîtresse. 9L’Ange du Seigneur lui repartit : Retourne à ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. 10Et il ajouta : Je multiplierai ta postérité, de telle sorte qu’elle sera innombrable (par la multitude). 11Et continuant, il lui dit : Tu as conçu ; tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras Ismaël ; parce que le Seigneur a entendu (le cri de) ton affliction. 12Ce sera un homme fier et sauvage (farouche) ; il lèvera la main contre tous, et tous lèveront la main contre lui ; et il dressera ses pavillons vis-à-vis de tous ses frères. 13Alors Agar invoqua (appela) le nom du Seigneur qui lui parlait, et elle dit : Vous êtes le Dieu qui m’avez vue. Car il est certain, ajouta-t-elle, que j’ai vu ici par derrière celui qui me voit. 14C’est pourquoi elle appela ce puits : Le Puits de celui qui est vivant et qui me voit. C’est le puits qui est entre Cadès et Barad. 15Agar enfanta ensuite un fils à Abram, qui le nomma Ismaël. 16Abram avait quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar lui enfanta Ismaël.
Dieu apparaît à Abraham ; il change son nom et celui de Saraï.
Institution de la Circoncision.
Promesse de la naissance d’Isaac.
17Abram entrant déjà dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année, le Seigneur lui apparut, et lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant ; marche devant moi, et sois parfait. 2Je ferai alliance avec toi, et je multiplierai ta race jusqu’à l’infini (prodigieusement). 3Abram se prosterna le visage à terre. 4Et Dieu lui dit : C’est moi (qui te parle) ; je ferai alliance avec toi, et tu seras le père de nations nombreuses. 5Tu ne t’appelleras plus Abram, mais tu t’appelleras Abraham ; parce que je t’ai établi pour être le père d’une multitude de nations. 6Je ferai croître ta race à l’infini (prodigieusement) ; je te rendrai chef de nations, et des rois sortiront de toi. 7(Ainsi) J’affermirai mon alliance avec toi, et après toi avec ta race (postérité) dans la suite de leurs générations, par un pacte éternel : afin que je sois ton Dieu, et le Dieu de ta postérité après toi. 8(Et) Je te donnerai, à toi et à ta race, la terre où tu demeures maintenant comme étranger (de ton pèlerinage) ; tout le pays de Chanaan, comme une possession perpétuelle ; et je serai le Dieu de tes descendants. 9Dieu dit encore à Abraham : Tu garderas donc aussi mon alliance, et ta postérité la gardera après toi de race en race. 10Voici le pacte que je fais avec toi, afin que tu l’observes, et ta postérité après toi : Tous les mâles d’entre vous seront circoncis. 11Vous circoncirez votre chair, afin que ce soit la marque de l’alliance que je fais avec vous. 12L’enfant de huit jours sera circoncis parmi vous ; et, dans la suite de toutes les générations, tous les enfants mâles, tant les esclaves qui seront nés dans votre maison que tous ceux que vous aurez achetés, et qui ne seront point de votre race, seront circoncis. 13Ce pacte sera marqué dans votre chair, comme le signe d’une alliance éternelle. 14Tout mâle dont la chair n’aura point été circoncise sera exterminé du milieu de son peuple, parce qu’il aura violé (rendu vaine) mon alliance. 15Dieu dit encore à Abraham : Tu n’appelleras plus ta femme Saraï, mais Sara. 16Je la bénirai, et je te donnerai un fils né d’elle, que je bénirai aussi : il sera un chef de nations ; et des rois de divers peuples sortiront de lui. 17Abraham se prosterna le visage contre terre, et il rit en disant au fond de son cœur : (Pensez-vous qu’) Un homme de cent ans aurait-il donc bien un fils ? et Sara enfanterait-elle à quatre-vingt-dix ans ? 18Et il dit à Dieu : Faites-moi la grâce qu’Ismaël vive (devant vous) ! 19Dieu dit encore à Abraham : Sara ta femme t’enfantera un fils que tu nommeras Isaac, et je ferai un pacte avec lui, et avec sa race après lui, afin que mon alliance avec eux soit éternelle. 20Je t’ai aussi exaucé touchant Ismaël. Je le bénirai, et je lui donnerai une postérité très grande et très nombreuse. Douze princes sortiront de lui, et je le rendrai le chef d’un grand peuple. 21Mais l’alliance que je fais avec toi s’établira dans Isaac, que Sara t’enfantera dans un an, au temps actuel. 22L’entretien de Dieu avec Abraham étant fini, Dieu se retira. 23Alors Abraham prit Ismaël son fils, et tous les esclaves nés dans sa maison, tous ceux qu’il avait achetés, (et généralement) tous les mâles qui étaient parmi ses serviteurs, et il les circoncit tous aussitôt en ce même jour, selon que Dieu le lui avait commandé. 24Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans lorsqu’il se circoncit lui-même. 25Et Ismaël avait treize ans accomplis, lorsqu’il reçut la circoncision. 26Abraham et son fils Ismaël furent circoncis en un (le) même jour. 27Et en ce même jour encore furent (pareillement) circoncis tous les mâles de sa maison, tant les esclaves nés chez lui, que ceux qu’il avait achetés, et qui étaient nés en des pays étrangers.
Apparition de trois anges à Abraham.
Promesse de la naissance d’Isaac.
Prédiction de la destruction de Sodome et de Gomorrhe.
18(Or) Le Seigneur apparut à Abraham en (dans) la vallée de Mambré, lorsqu’il était assis à la porte de sa tente dans la (plus) grande chaleur du jour. 2Abraham ayant levé les yeux, trois hommes lui apparurent, debout près de lui. Aussitôt qu’il les eut aperçus, il courut de la porte de sa tente au-devant d’eux, et se prosterna en terre. 3Et il dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, ne passe pas devant ton serviteur sans t’arrêter. 4Je vous apporterai un peu d’eau pour laver vos pieds, et vous vous reposerez sous cet arbre ; 5je vous servirai (aussi) un peu de pain pour reprendre vos forces ; et vous continuerez ensuite votre chemin : car c’est pour cela que vous êtes venus vers votre serviteur. Ils lui répondirent : Fais ce que tu as dit. 6Abraham entra promptement dans sa tente, et dit à Sara : Pétris vite trois mesures de farine, et fais cuire des pains sous la cendre. 7Il courut en même temps à son troupeau, et il y prit un veau très tendre et excellent qu’il donna à un serviteur, qui se hâta de le faire cuire. 8Ayant pris ensuite du beurre et du lait, avec le veau qu’il avait fait cuire, il le servit devant eux ; et lui, cependant, se tenait debout auprès d’eux sous l’arbre. 9Après qu’ils eurent mangé, ils lui dirent : Où est Sara ta femme ? Il leur répondit : Elle est dans la tente. 10L’un d’eux dit à Abraham : Je reviendrai te voir dans un an, en ce même temps, et Sara ta femme aura un fils. Ce que Sara ayant entendu, elle se mit à rire derrière la porte de la tente. 11Car ils étaient vieux tous deux et fort avancés en âge ; et ce qui arrive d’ordinaire aux femmes avait cessé à Sara. 12Elle rit donc secrètement, disant en elle-même : Après que je suis devenue vieille, et que mon seigneur est vieux aussi, penserais-je à user du mariage (au plaisir) ? 13Mais le Seigneur dit à Abraham : Pourquoi Sara a-t-elle ri, en disant : Serait-il bien vrai que je puisse avoir un enfant, étant vieille comme je suis ? 14Y a-t-il rien de difficile à Dieu ? Je reviendrai auprès de toi, comme je te l’ai promis, dans un an, en ce même temps (toi vivant encore), et Sara aura un fils. 15Je n’ai point ri, répondit Sara ; et elle le nia, parce qu’elle était tout épouvantée (saisie de crainte). Non, dit le Seigneur, cela n’est pas ainsi ; car tu as ri. 16Ces hommes s’étant donc levés de ce lieu, ils tournèrent les yeux vers Sodome, et Abraham allait avec eux, les reconduisant. 17Alors le Seigneur dit : Pourrais-je cacher à Abraham ce que je dois (vais) faire, 18puisqu’il doit être le chef d’un peuple très grand et très puissant, et que toutes les nations de la terre seront (doivent être) bénies en lui ? 19Car je sais qu’il ordonnera à ses enfants, et à toute sa maison après lui, de garder la voie du Seigneur, et d’agir selon l’équité et la justice : afin que le Seigneur accomplisse en faveur d’Abraham tout ce qu’il lui a promis (dit). 20Le Seigneur ajouta ensuite : Le cri (La clameur) de Sodome et de Gomorrhe s’augmente de plus en plus, et leur péché est monté jusqu’à son comble (s’est aggravé outre mesure). 21Je descendrai donc, et je verrai si leurs œuvres répondent à ce cri (la clameur) qui est venu jusqu’à moi, pour savoir si cela est ainsi, ou si cela n’est pas (que je le sache). 22Alors deux de ces hommes (Et ils) partirent de là, et s’en allèrent à Sodome : mais Abraham demeura encore devant le Seigneur. 23Et s’approchant, il lui dit : Perdrez-vous le juste avec l’impie ? 24S’il y a cinquante justes dans cette ville, périront-ils avec tous les autres ? Et ne pardonnerez-vous pas plutôt à la ville à cause de cinquante justes, s’il s’y en trouvait autant ? 25Non, sans doute, vous êtes bien éloigné d’agir de la sorte, de perdre le juste avec l’impie, et de confondre les bons avec les méchants. Cette conduite ne vous convient en aucune sorte ; et jugeant, comme vous faites, toute la terre, vous ne pourrez exercer un tel jugement. 26Le Seigneur lui répondit : Si je trouve dans (l’enceinte de) Sodome cinquante justes, je pardonnerai à cause d’eux à toute la ville (inverser). 27Abraham dit ensuite : Puisque j’ai commencé, je parlerai encore à mon Seigneur, quoique je ne sois que poussière et que cendre. 28S’il s’en fallait cinq qu’il y eût cinquante justes, perdriez-vous toute la ville, parce qu’il n’y en aurait que quarante-cinq ? Le Seigneur lui dit : Je ne perdrai point la ville, s’il s’y trouve quarante-cinq justes. 29Abraham lui dit encore : Mais s’il y avait quarante justes, que ferez-vous ? Je ne détruirai point la ville, si j’y trouve quarante justes. 30Je vous prie, Seigneur, dit Abraham, de ne pas trouver mauvais si je parle encore. Si vous trouvez dans cette ville trente justes, que ferez-vous ? Si j’y en trouve trente, dit le Seigneur, je ne la perdrai point. 31Puisque j’ai commencé, reprit Abraham, je parlerai encore à mon Seigneur : Et si vous en trouviez vingt ? Dieu lui dit : Je ne la perdrai point non plus s’il y en a vingt. 32Seigneur, ajouta Abraham, ne vous fâchez pas, je vous supplie, si je parle encore une fois. Et si vous trouvez dix justes dans cette ville ? Je ne la perdrai point, dit-il, s’il y a dix justes. 33Après que le Seigneur eut cessé de parler à Abraham, il se retira ; et Abraham retourna chez lui.
Lot reçoit les anges à Sodome ; il se sauve à Ségor.
Destruction de Sodome et de Gomorrhe.
Inceste des filles de lot.
19(Cependant) Sur le soir deux anges vinrent à Sodome, lorsque (et) Lot était assis à la porte de la ville. Les ayant vus, il se leva, alla au-devant d’eux, et se prosterna jusqu’en terre. 2Puis il leur dit : Venez, je vous prie (conjure), mes seigneurs, dans la maison de votre serviteur, et demeurez-y. Vous y laverez vos pieds, et demain vous continuerez votre chemin. Ils lui répondirent : Nous n’irons point chez vous, mais nous demeurerons dans la rue (sur la place). 3(Mais) Il les pressa de nouveau avec grande instance, et les força de venir chez lui. Après qu’ils furent entrés en sa maison, il leur fit un festin ; il fit cuire des pains sans levain (azymes), et ils mangèrent. 4Mais avant qu’ils se fussent retirés pour se coucher, la maison fut assiégée par les habitants de cette ville, depuis les enfants jusqu’au vieillard ; tout le peuple s’y trouva. 5Alors ayant appelé Lot, ils lui dirent : Où sont ces hommes qui sont entrés ce soir (cette nuit) chez toi ? Fais-les sortir, afin que nous les connaissions. 6Lot sortit de sa maison ; et, ayant fermé la porte derrière lui, il leur dit : 7Ne songez point, je vous prie, mes frères, ne songez point à commettre un si grand mal. 8J’ai deux filles qui sont encore vierges ; je vous les amènerai : usez-en comme il vous plaira, pourvu que vous ne fassiez point de mal à ces hommes-là, parce qu’ils sont entrés à l’ombre de mon toit. 9Mais ils lui répondirent : Retire-toi. Et ils ajoutèrent : Tu es venu ici comme un étranger parmi nous, est-ce afin d’être notre juge ? Nous te traiterons donc toi-même encore plus mal qu’eux. Et ils se jetèrent sur (faisaient à) Lot avec (la plus) grande violence. Lorsqu’ils étaient déjà sur le point de rompre les portes, 10ces deux hommes qui étaient au dedans, prirent Lot par la main, et l’ayant fait entrer dans la maison, ils en fermèrent la porte 11et frappèrent d’aveuglement tous ceux qui étaient au dehors, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, de sorte qu’ils ne purent plus trouver la porte de la maison. 12Ils dirent ensuite à Lot : As-tu ici quelqu’un de tes proches, un gendre, ou des fils, ou des filles ? Fais sortir de cette ville tous ceux qui t’appartiennent ; 13car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri (la clameur) des abominations de ces peuples s’est élevé(e) de plus en plus devant le Seigneur, et il nous a envoyés pour les perdre. 14Lot étant donc sorti, parla à ses gendres qui devaient épouser ses filles, et il leur dit : Sortez promptement de ce lieu, car le Seigneur va détruire cette ville. Mais ils s’imaginèrent qu’il disait cela en se moquant. 15A la pointe du jour, les anges pressaient fort Lot de sortir, en lui disant : Lève-toi, et emmène ta femme et tes deux filles, de peur que tu ne périsses aussi toi-même dans la ruine (le châtiment) de cette ville. 16Voyant qu’il différait toujours, ils le prirent par la main, car le Seigneur voulait le sauver, et ils prirent de même sa femme et ses deux filles. 17(Et) L’ayant ainsi fait sortir de la maison, ils le conduisirent hors de la ville, et ils lui parlèrent de cette sorte : Sauve ta vie (ton âme) ; ne regarde point derrière toi, et ne t’arrêtez point dans tout le pays d’alentour ; mais sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses aussi toi-même avec les autres. 18(Et) Lot leur répondit : Seigneur, 19puisque votre serviteur a trouvé grâce devant vous, et que vous avez signalé envers lui votre grande miséricorde en me sauvant la vie (mon âme), considérez, je vous prie, que je ne puis me sauver sur la montagne, étant en danger que le malheur ne me surprenne auparavant, et que je meure. 20Mais il y a près d’ici une ville où je puis fuir ; elle est petite, je puis m’y sauver. Vous savez qu’elle n’est pas grande, et elle me sauvera la vie (mon âme ne vivra-t-elle pas ?). 21L’ange lui répondit : J’accorde encore cette grâce à la prière que tu me faites, de ne pas détruire la ville pour laquelle tu me parles. 22Hâte-toi de te sauver en ce lieu-là, parce que je ne pourrai rien faire jusqu’à ce que tu y sois entré. C’est pour cette raison que cette ville fut appelé Ségor. 23Le soleil se levait sur la terre au (en) même temps que Lot entra dans Ségor. 24Alors le Seigneur fit descendre du Seigneur qui est au ciel (mettre à la fin) une pluie de soufre et de feu sur Sodome et sur Gomorrhe, 25et il perdit ces villes, et tout le pays d’alentour, et tous les habitants des cités, et tout ce qui avait quelque verdure sur la terre. 26Or la femme de Lot regarda derrière elle, et elle fut changée en une statue de sel. 27Or Abraham s’étant levé le matin, vint au lieu où il avait été auparavant avec le Seigneur, 28et regardant Sodome et Gomorrhe, et tout le pays d’alentour, il vit des cendres enflammées qui s’élevaient de la terre comme la fumée d’une fournaise. 29Lorsque Dieu détruisait les villes de ce pays-là, il se souvint d’Abraham, et délivra Lot de la ruine de ces villes où il avait demeuré. 30Lot étant dans Ségor, eut peur (d’y périr,) s’il y demeurait. Il se retira donc sur la montagne avec ses deux filles, entra dans une caverne, et y demeura avec elles. 31Alors l’aînée dit à la cadette : Notre père est vieux, et il n’est resté aucun homme sur la terre qui puisse nous épouser selon la coutume de tous les pays. 32Donnons donc du vin à notre père, et enivrons-le, et dormons avec lui, afin que nous puissions conserver de la race de (une postérité à) notre père. 33Elles donnèrent donc cette nuit-là du vin à boire à leur père ; et l’aînée dormit avec lui, sans qu’il sentît ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. 34Le jour suivant l’aînée dit à la seconde : Tu sais que j’ai dormi hier avec mon père ; donnons-lui encore du vin à boire cette nuit, et tu dormiras aussi avec lui ; afin que nous conservions de la race (une postérité) de notre père. 35(Et) Elles donnèrent donc encore cette nuit-là du vin à boire à leur père, et sa seconde fille dormit avec lui, sans qu’il sentît non plus ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. 36Ainsi elles conçurent toutes deux de Lot leur père. 37L’aînée enfanta un fils, et elle le nomma Moab. C’est lui qui est le père des Moabites, qui existent encore aujourd’hui. 38La seconde enfanta aussi un fils, qu’elle appela Ammon, c’est-à-dire, le fils de mon peuple. C’est lui qui est le père des Ammonites, que nous voyons encore aujourd’hui.
Abraham se retire à Gérara.
Abimélech enlève Sara ; il la rend à Abraham.
20Abraham étant parti de là pour aller du côté du midi, habita entre Cadès et Sur. Et étant allé à Gérara pour y demeurer quelque temps. 2(Or) Il dit, parlant de Sara sa femme, qu’elle était sa sœur. Abimélech, roi de Gérara, envoya donc chez lui, et fit enlever Sara. 3Mais Dieu, pendant une nuit, apparut en songe à Abimélech, et lui dit : Tu seras puni de mort à cause de la femme que tu as enlevée, parce qu’elle a un mari. 4Or Abimélech ne l’avait point touché ; et il répondit : Seigneur, punirez-vous de mort l’ignorance d’un peuple innocent ? 5Cet homme ne m’a-t-il pas dit lui-même qu’elle était sa sœur ? et elle-même aussi ne m’a-t-elle pas dit qu’il était son frère ? J’ai fait cela dans la simplicité de mon cœur, et sans souiller la pureté de mes mains. 6Dieu lui dit : Je sais que tu l’as fait avec un cœur simple ; c’est pour cela que je t’ai préservé afin que tu ne péchasses point contre moi, et que je ne t’ai pas permis de la toucher. 7Rends donc présentement cette femme à son mari, parce que c’est un prophète ; et il priera pour toi, et tu vivras. Que si tu ne veux point la rendre, sache que tu seras frappé (tu mourras) de mort, toi et tout ce qui est à toi. 8Abimélech se leva aussitôt lorsqu’il était encore nuit, et ayant appelé tous ses serviteurs, il leur dit tout ce qu’il avait entendu ; et ils furent tous saisis de frayeur. 9Il manda aussi Abraham, et lui dit : Pourquoi nous as-tu traités de la sorte ? Quel mal t’avions-nous fait, pour avoir voulu nous engager moi et mon royaume dans un si grand péché ? Tu as fait assurément à notre égard ce que tu n’aurais point dû faire. 10Et continuant encore ses plaintes, il ajouta : Qu’as-tu envisagé en agissant ainsi ? 11Abraham lui répondit : J’ai songé et j’ai dit en moi-même : Il n’y a peut-être point de crainte de Dieu en ce pays-ci ; et ils me tueront pour avoir ma femme. 12D’ailleurs elle est (aussi) véritablement ma sœur, étant fille de mon père, quoiqu’elle ne soit pas fille de ma mère ; et je l’ai épousée. 13Or depuis que Dieu m’a fait sortir de la maison de mon père, je lui ai dit : Tu me feras cette grâce dans tous les pays où nous irons, de dire que je suis ton frère. 14Abimélech donna donc à Abraham des brebis, des bœufs, des serviteurs et des servantes ; il lui rendit Sara sa femme ; 15et il lui dit : Tu vois toute cette terre, demeure partout où il te plaira. 16Il dit ensuite à Sara : J’ai donné mille pièces d’argent à ton frère, afin qu’en quelque lieu que tu ailles, tu aies toujours un voile sur les yeux devant tous ceux avec qui tu seras ; et souviens-toi que tu as été prise. 17Abraham pria Dieu ensuite, et Dieu guérit Abimélech, sa femme et ses servantes, et elles enfantèrent ; 18car Dieu avait frappé de stérilité toute la maison d’Abimélech, à cause de Sara femme d’Abraham.
Naissance d’Isaac.
Agar est chassée.
Alliance entre Abimélech et Abraham.
21Or le Seigneur visita Sara ainsi qu’il l’avait promis, et il accomplit sa parole (ce qu’il avait dit). 2Et elle conçut et enfanta un fils en sa vieillesse, au temps même que Dieu lui avait prédit. 3Abraham donna le nom d’Isaac à son fils qui lui était né de Sara ; 4et il le circoncit le huitième jour, selon le commandement qu’il en avait reçu de Dieu, 5ayant alors cent ans ; car ce fut à cet âge-là qu’il devint père d’Isaac. 6Et Sara dit alors : Dieu m’a donné un sujet de ris et de joie ; quiconque l’apprendra en rira avec moi. 7Et elle ajouta : Qui croirait qu’on aurait jamais pu dire à Abraham que Sara nourrirait de son lait un fils, qu’elle lui aurait enfanté lorsqu’il serait déjà vieux ? 8Cependant l’enfant crût, et on le sevra ; et Abraham fit un grand festin au jour qu’il fut sevré. 9Mais ayant vu le fils d’Agar l’Egyptienne, qui jouait avec Isaac son fils, elle (Sara) dit à Abraham : 10Chasse cette servante avec son fils ; car le fils de cette servante ne sera point héritier avec mon fils Isaac. 11Ce discours parut dur à Abraham, à cause de son fils Ismaël. 12Mais Dieu lui dit : Que ce que Sara t’a dit touchant ton fils et ta servante ne te paraisse point trop rude. Fais tout ce qu’elle vous dira, parce que c’est d’Isaac que sortira la race (postérité) qui doit porter ton nom. 13Je ne laisserai pas, néanmoins, de rendre le fils de ta servante chef d’un grand peuple, parce qu’il est sorti de toi. 14Abraham se leva donc dès le point du jour, prit du pain et une outre pleine d’eau, qu’il mit sur l’épaule d’Agar, et il lui donna son fils, et la renvoya. Elle, étant sortie, errait dans la solitude (le désert) de Bersabée. 15Et l’eau qui était dans l’outre ayant manqué, elle laissa son fils couché sous un des arbres qui était là, 16s’éloigna de lui d’un trait d’arc, et s’assit vis-à-vis, en disant : Je ne verrai point mourir mon enfant ; et élevant sa voix dans le lieu où elle se tint assise, elle se mit à pleurer. 17Or Dieu écouta la voix de l’enfant ; et un ange de Dieu appela Agar du ciel, et lui dit : Agar, que fais-tu là ? Ne crains point ; car Dieu a écouté la voix de l’enfant du lieu où il est. 18Lève-toi, prends l’enfant, et tiens-le par la main ; car je le rendrai chef d’un grand peuple. 19En même temps Dieu lui ouvrit les yeux ; et ayant aperçu un puits plein d’eau, elle y alla ; elle y remplit son outre, et elle donna à boire à l’enfant. 20Et elle demeura avec l’enfant (Dieu fut avec lui), qui crût et demeura dans les déserts, et qui devint un jeune homme adroit à tirer de l’arc. 21Il habita dans le désert de Pharan, et sa mère lui fit épouser une femme du pays d’Egypte. 22En ce même temps, Abimélech, accompagné de Phicol, qui commandait son armée, vint dire à Abraham : Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. 23Jure-moi donc par le nom de Dieu, que tu ne me feras point de mal, ni à moi, ni à mes enfants, ni à ma race ; mais que tu me traiteras, et ce pays dans lequel tu as demeuré comme étranger, avec la bonté avec laquelle je t’ai traité. 24Abraham lui répondit : Je te le jure(rai). 25Et (Mais) il fit ses plaintes à Abimélech, de la violence avec laquelle quelques-uns de ses serviteurs lui avaient enlevé un puits. 26Abimélech lui répondit : Je n’ai point su qui t’a fait cette injustice ; tu ne m’en as point toi-même averti, et jusqu’à ce jour je n’en ai jamais ouï parler. 27Abraham donna donc à Abimélech des brebis et des bœufs, et ils firent alliance ensemble. 28Et Abraham ayant mis à part sept jeunes brebis qu’il avait tirées de son troupeau, 29Abimélech lui demanda : Que veulent dire ces (sept) jeunes brebis que tu as mises ainsi à part ? 30Tu recevras, dit Abraham, ces sept jeunes brebis de ma main, afin qu’elles me servent de témoignage que c’est moi qui ai creusé ce puits. 31C’est pourquoi ce lieu fut appelé Bersabée, parce qu’ils avaient juré là tous deux. 32Et ils firent alliance auprès du puits du serment. 33Abimélech s’en alla ensuite avec Phicol, général de son armée ; et ils retournèrent dans le pays des Philistins. Mais Abraham planta un bois à Bersabée, et il invoqua en ce lieu-là le nom du Seigneur, le Dieu éternel. 34Et il demeura longtemps (comme étranger) au pays des Philistins.
Sacrifice d’Isaac.
Dieu réitère ses promesses à Abraham.
Dénombrement des enfants de Nachor, frère d’Abraham.
22Après cela, Dieu tenta (éprouva) Abraham, et lui dit : Abraham, Abraham. Abraham (Et) lui répondit : Me voici. 2Dieu ajouta : Prends Isaac, ton fils unique qui t’est si cher, et va en la terre de vision, et là tu me l’offriras en holocauste sur une des montagnes que je te montrerai. 3Abraham se leva donc avant le jour, prépara son âne, et prit avec lui deux jeunes serviteurs, et Isaac son fils ; et ayant coupé le bois qui devait servir à l’holocauste, il s’en alla au lieu où Dieu lui avait commandé d’aller. 4(Mais) Le troisième jour, levant les yeux en haut, il vit le lieu de loin. 5Et il dit à ses serviteurs : Attendez-moi ici avec l’âne ; nous ne ferons qu’aller jusque-là, mon fils et moi, et après avoir adoré, nous reviendrons aussitôt à vous. 6Il prit aussi le bois pour l’holocauste, qu’il mit sur son fils Isaac ; et lui, il portait en ses mains le feu et le couteau (glaive). Et tandis qu’ils marchaient ainsi tous deux, 7Isaac dit à son père : Mon père. Abraham lui dépondit : Mon fils, que veux-tu ? Voilà, dit Isaac, le feu et le bois : où est la victime pour l’holocauste ? 8Abraham lui répondit : Mon fils, Dieu aura soin de fournir lui-même la victime de l’holocauste. Ils continuèrent donc à marcher ensemble, 9et ils vinrent au lieu que Dieu avait montré à Abraham. Il y dressa un autel, disposa dessus le bois pour l’holocauste, lia ensuite son fils Isaac, et le mit sur le bois qu’il avait arrangé sur l’autel. 10En même temps il étendit la main et prit le couteau (glaive) pour immoler son fils. 11Mais à l’instant l’ange du Seigneur lui cria du ciel : Abraham, Abraham. Il lui répondit : Me voici. 12L’ange ajouta : Ne mets point la main sur l’enfant, et ne lui fais aucun mal. Je connais maintenant que tu crains Dieu, puisque pour m’obéir tu n’as point épargné ton fils unique. 13Abraham, levant les yeux, aperçut derrière lui un bélier qui s’était embarrassé avec ses cornes dans un buisson ; et l’ayant pris, il l’offrit en holocauste au lieu de son fils. 14Et il appela ce lieu d’un nom qui signifie : Le Seigneur voit. C’est pourquoi on dit encore aujourd’hui : Le Seigneur verra sur la montagne (inverser). 15L’ange du Seigneur appela Abraham du ciel pour la seconde fois, et lui dit : 16Je jure par moi-même, dit le Seigneur, que puisque tu as fait cette action, et que pour m’obéir tu n’as point épargné ton fils unique, 17je te bénirai, et je multiplierai ta race (postérité) comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le rivage de la mer. Ta postérité possédera les villes de ses ennemis ; 18et toutes les nations de la terre seront bénies dans celui qui sortira de toi (en ta postérité), parce que tu as obéi à ma voix. 19Abraham revint ensuite trouver ses serviteurs, et ils s’en retournèrent ensemble à Bersabée, où il demeura. 20Après cela, on vint dire à Abraham que son frère Nachor avait eu de sa femme Melcha plusieurs fils, 21Hus, son aîné ; Buz, frère de celui-ci ; Camuel, père des Syriens ; 22Cased, Azau, Pheldas, Jedlaph, 23et Bathuel, dont Rébecca était fille. Ce sont là les huit fils que Nachor, frère d’Abraham, eut de Melcha, sa femme. 24Sa concubine (femme de second rang), qui s’appelait Roma, lui enfanta Tabée, Gaham, Tahas et Maacha.
Mort de Sara.
Abraham achète une caverne pour l’enterrer.
23(Or) Sara, ayant vécu cent vingt-sept ans, 2mourut dans la ville d’Arbée, qui est la même qu’Hébron, au pays (dans la terre) de Chanaan. Abraham la pleura, et en fit le deuil. 3Et s’étant levé, après s’être acquitté de ce devoir qu’on rend aux morts, il vint parler aux enfants de Heth, et il leur dit : 4Je suis parmi vous un étranger et un voyageur ; donnez-moi droit de sépulture au milieu de vous, afin que j’enterre la personne qui m’est morte. 5Les enfants de Heth lui répondirent : 6Seigneur, écoute-nous. Tu es parmi nous comme un (grand) prince (de Dieu) ; enterre dans nos plus beaux sépulcres la personne qui t’est morte. Nul d’entre nous ne pourra t’empêcher de mettre dans son tombeau la personne qui t’est morte. 7Abraham, s’étant levé, adora (se prosterna devant) le peuple de ce pays-là, c’est-à-dire les enfants de Heth. 8Et il leur dit : Si vous avez agréable que j’enterre la personne qui m’est morte, écoutez-moi, et intercédez pour moi auprès d’Ephron fils de Séor, 9afin qu’il me donne sa caverne double, qu’il a à l’extrémité de son champ ; qu’il me la cède devant vous pour le prix qu’elle vaut, et qu’ainsi elle soit à moi pour en faire un sépulcre. 10Or Ephron demeurait au milieu des enfants de Heth ; et il répondit à Abraham devant tous ceux qui s’assemblaient à la porte de la ville, et lui dit : 11Non, mon seigneur, cela ne sera pas ainsi ; mais écoute plutôt ce que je vais te dire. Je te donne le champ, et la caverne qui y est, en présence des enfants de mon peuple ; enterres-y celle qui t’est morte. 12Abraham se prosterna devant le peuple du pays. 13Et il dit à Ephron au milieu de tous : Ecoute-moi, je te prie ; je te donnerai l’argent que vaut le champ, reçois-le, et j’y enterrerai ensuite celle qui m’est morte. 14Ephron lui répondit : 15Mon seigneur, écoute-moi : La terre que tu me demandes vaut quatre cents sicles d’argent. C’est son prix entre toi et moi ; mais qu’est-ce que cela ? Enterre celle qui t’est morte. 16Ce qu’Abraham ayant entendu, il fit peser en présence des enfants de Heth l’argent qu’Ephron lui avait demandé, c’est-à-dire quatre cents sicles d’argent en bonne monnaie, reçue de tout le monde (et ayant cours). 17Ainsi, le champ qui avait été autrefois à Ephron, dans lequel il y avait une caverne double qui regarde (en face de) Mambré, fut livré à Abraham avec tous les arbres qui étaient autour 18et lui fut assuré comme un bien qui lui devint propre, en présence des enfants (fils) de Heth, et de tous ceux qui entraient (dans l’assemblée) à la porte de la ville. 19(Et ainsi) Abraham enterra donc sa femme Sara dans la caverne double du champ qui regarde Mambré, où est la ville d’Hébron, au pays de Chanaan. 20Et le champ, avec la caverne qui y était, fut assuré à Abraham par les enfants (fils) de Heth, afin qu’il le possédât comme un sépulcre qui lui appartenait légitimement.
L’intendant de la maison d’Abraham va en Mésopotamie demander une femme pour Isaac ; il obtient Rébecca.
24Or Abraham était vieux et fort avancé en âge, et le Seigneur l’avait béni en toutes choses. 2Il dit donc au plus ancien de ses serviteurs, qui avait l’intendance sur toute sa maison : Mets ta main sous ma cuisse, 3afin que je te fasse jurer par le Seigneur, le Dieu du ciel et de la terre, que tu ne prendras aucune des filles des Chananéens parmi lesquels j’habite, pour la faire épouser à mon fils ; 4mais que tu iras au pays où sont mes parents, afin d’y prendre une femme pour mon fils Isaac. 5Son serviteur lui répondit : Si la fille (femme) ne veut pas venir en ce pays-ci avec moi, voulez-vous que je ramène votre fils au lieu d’où vous êtes sorti ? 6Abraham lui répondit : Garde-toi (bien) de ramener jamais mon fils en ce pays-là. 7Le Seigneur, le Dieu du ciel, qui m’a tiré de la maison de mon père et du pays de ma naissance, qui m’a parlé et qui m’a juré en me disant : Je donnerai ce pays à ta race (postérité), enverra lui-même son ange devant toi, afin que tu prennes une femme de ce pays-là pour mon fils. 8Que si la fille (femme) ne veut pas te suivre, tu ne seras point obligé à ton serment. Seulement ne ramène jamais mon fils en ce pays-là. 9Ce serviteur mit donc la main sous la cuisse d’Abraham son maître, et s’engagea par serment à faire ce qu’il lui avait ordonné. 10En même temps (C’est pourquoi), il prit dix chameaux du troupeau de son maître ; il porta avec lui de tous ses biens ; et s’étant mis en chemin, il alla en Mésopotamie, en la ville de Nachor. 11Etant arrivé sur le soir près d’un puits hors de la ville, au temps où les femmes avaient coutume de sortir pour puiser de l’eau, et ayant fait reposer ses chameaux, il dit : 12Seigneur, Dieu d’Abraham, mon maître, assistez-moi aujourd’hui, je vous prie, et faites miséricorde à Abraham mon seigneur (maître). 13Me voici près de cette fontaine (la source d’eau), et les filles des habitants de cette ville vont sortir pour puiser de l’eau. 14Que la (jeune) fille donc à qui je dirai : Baisse ton urne (cruche), afin que je boive ; et qui me répondra : Bois, et je donnerai à boire à tes chameaux, soit celle que vous avez destinée à Isaac votre serviteur ; et je connaîtrai par là que vous aurez fait miséricorde à mon maître. 15A peine avait-il achevé de parler ainsi en lui-même, qu’il vit paraître Rébecca, fille de Bathuel, fils de Melcha, femme de Nachor, frère d’Abraham, qui portait une outre (cruche) sur son épaule. 16C’était une jeune fille très agréable (fort gracieuse), et une vierge parfaitement belle, et inconnue à tout homme : elle était déjà venue à la fontaine, et ayant rempli sa cruche, elle s’en retournait. 17Le serviteur, allant donc au-devant d’elle, lui dit : Donne-moi un peu de l’eau que tu portes dans ton urne, afin que je boive. 18Et elle lui répondit : Bois, mon seigneur ; et ôtant aussitôt sa cruche de dessus son épaule, et la penchant sur son bras, elle lui donna à boire. 19Après qu’il eut bu, elle ajouta : Je m’en vais aussi tirer de l’eau pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient tous bu. 20Et ayant versé dans les canaux l’eau de sa cruche, elle courut au puits pour en tirer d’autre, qu’elle donna ensuite à tous les chameaux. 21Cependant le serviteur la considérait (contemplait) sans rien dire, voulant savoir si le Seigneur avait rendu son voyage heureux, ou non. 22Après donc que les chameaux eurent bu, cet homme tira des pendants d’oreille d’or, qui pesaient deux sicles, et autant de bracelets, qui en pesaient dix. 23Et il lui dit : De qui es-tu fille ? Indique-le moi. Y a-t-il dans la maison de ton père de la place pour me (y) loger ? 24Elle répondit : Je suis fille de Bathuel, fils de Melcha et de Nachor son mari. 25Il y a chez nous, ajouta-t-elle, beaucoup de paille et de foin, et bien du lieu pour y demeurer. 26Cet homme fit une profonde inclination, et adora le Seigneur, 27en disant : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Abraham mon maître, qui n’a pas écarté de mon maître sa miséricorde et sa vérité, et qui m’a amené dans la maison du frère de mon maître. (!) 28La jeune fille courut donc à la maison de sa mère, et lui raconta tout ce qu’elle avait entendu. 29Or Rébecca avait un frère nommé Laban, qui sortit aussitôt pour aller trouver cet homme près de la fontaine. 30Et ayant déjà vu les pendants d’oreille et les bracelets aux mains de sa sœur, qui lui avait rapporté en même temps tout ce que cet homme lui avait dit, il vint à lui lorsqu’il était encore près de la fontaine (source d’eau) avec les chameaux ; 31et il lui dit : Entre, toi qui es béni du Seigneur ; pourquoi demeure-tu dehors ? J’ai préparé la maison, et un lieu pour tes chameaux. 32Il le fit aussitôt entrer dans le logis ; il déchargea ses chameaux, leur donna de la paille et du foin, et fit laver les pieds de cet homme, et de ceux qui étaient venus avec lui. 33En même temps on lui servit à manger. Mais il dit : Je ne mangerai point, jusqu’à ce que je vous aie proposé (énoncé) ce que j’ai à vous dire. Parle, lui dirent-ils (Laban). 34Et il dit : Je suis serviteur d’Abraham. 35Le Seigneur a comblé mon maître de bénédictions, et l’a rendu grand. Il lui a donné des brebis, des bœufs, de l’argent, de l’or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. 36(Et) Sara, la femme de mon maître, lui a enfanté un fils dans sa vieillesse, et mon maître lui a donné tout ce qu’il avait. 37Et il m’a fait jurer devant lui en me disant : Tu ne prendras aucune des filles des Chananéens dans le pays desquels j’habite, pour la faire épouser à mon fils ; 38mais tu iras à la maison de mon père, et tu prendras parmi ceux de ma parenté une femme pour mon fils. 39Et je répondis à mon maître : Mais si la femme ne voulait point venir avec moi ? 40Il me dit : Le Seigneur devant lequel je marche enverra son ange avec toi, et dirigera ta voie, afin que tu prennes pour mon fils une femme qui soit de ma famille et de la maison de mon père. 41Que si étant arrivé chez mes parents, ils te refusent ce que tu leur demanderas, tu ne seras plus obligé à ton serment. 42Je suis donc arrivé près de la fontaine (source d’eau), et j’ai dit : Seigneur, Dieu d’Abraham mon maître, si c’est vous qui m’avez conduit dans le chemin où j’ai marché jusqu’à présent, 43me voici près de cette fontaine (la source d’eau). Que la jeune fille (vierge) donc qui sera sortie pour puiser de l’eau, à qui j’aurai dit : Donne-moi à boire un peu de l’eau que tu portes dans ton urne (cruche), 44et qui me répondra : Bois, et je m’en vais en puiser aussi (ensuite) pour tes chameaux, soit celle que le Seigneur a destinée pour être la femme du fils de mon maître. 45Lorsque je m’entretenais en moi-même de cette pensée, j’ai vu paraître Rébecca, qui venait avec son urne (cruche) qu’elle portait sur son épaule, et qui, étant descendue à la fontaine, y avait puisé de l’eau. Je lui ai dit : Donne-moi un peu à boire. 46Elle aussitôt, ôtant son urne (cruche) de dessus son épaule, m’a dit : Bois toi-même, et je m’en vais donner aussi (ensuite) à boire à tes chameaux. J’ai donc bu ; et elle a fait boire mes chameaux. 47Je l’ai ensuite interrogée, et je lui ai demandé : De qui es-tu fille ? Elle m’a répondu qu’elle était fille de Bathuel, fils de Nachor et de Melcha sa femme. Je lui ai donc mis ces pendants d’oreilles pour parer son visage, et lui ai mis ces bracelets aux bras. 48Aussitôt me baissant profondément, j’ai adoré et béni le Seigneur, le Dieu d’Abraham mon maître, qui m’a conduit par le droit chemin pour prendre la fille du frère de mon maître, et la donner pour femme à son fils. 49C’est pourquoi, si vous avez véritablement dessein d’obliger (agissez avec miséricorde et loyauté envers) mon maître, dites-le-moi. Que si vous avez résolu autre chose, faites-le-moi savoir, afin que j’aille chercher ailleurs. 50Laban et Bathuel répondirent : C’est Dieu qui parle en cette rencontre ; nous ne pouvons te dire autre chose que ce qui paraît conforme à sa volonté. 51Rébecca est entre tes mains ; prends-la, et emmène-la avec toi, afin qu’elle soit la femme du fils de ton maître, selon que le Seigneur s’en est déclaré (a parlé). 52Le serviteur d’Abraham ayant entendu cette réponse, se prosterna contre terre, et adora le Seigneur. 53Il tira ensuite des vases d’or et d’argent, et des vêtements dont il fit présent à Rébecca. Il donna aussi des présents à ses frères et à sa mère. 54Ils firent ensuite le festin, ils mangèrent et burent, et demeurèrent ensemble ce jour-là. Le lendemain, le serviteur s’étant levé, le matin, leur dit : Permettez-moi d’aller retrouver mon maître. 55Les frères et la mère de Rébecca lui répondirent : Que la jeune fille demeure au moins dix jours avec nous, et après elle s’en ira. 56Je vous prie, dit le serviteur, de ne point me retenir davantage, parce que le Seigneur m’a conduit dans tout mon chemin. Permettez-moi de retrouver mon maître. 57Ils lui dirent : Appelons la jeune fille, et sachons d’elle-même son sentiment. 58On l’appela donc, et étant venue, ils lui demandèrent : Voulez-vous bien aller avec cet homme ? Je le veux bien (J’irai), répondit-elle. 59Ils la laissèrent donc aller, accompagnée de sa nourrice, avec le serviteur d’Abraham et ceux qui l’avaient suivi ; 60et souhaitant toutes sortes de prospérités à Rébecca, ils lui dirent : Tu es notre sœur, crois (puissiez-vous croître) en mille et mille générations, et que ta race (postérité) se mette en possession des villes de ses ennemis. 61(Ainsi) Rébecca et ses suivantes (servantes) montèrent sur les chameaux, et suivirent cet homme, qui s’en retourna en grande hâte vers son maître. 62En ce même temps, Isaac se promenait dans le chemin qui mène au puits appelé le puits de celui qui vit et qui voit (du Vivant et du voyant), car il demeurait au pays du midi. 63Il était alors sorti dans les champs pour méditer, le jour étant sur son déclin. Et ayant levé les yeux, il vit de loin venir les chameaux. 64Rébecca, ayant aussi aperçu Isaac, descendit de dessus son chameau, 65et elle dit au serviteur : Quel est cet homme qui vient le long des champs au-devant de nous ? C’est mon maître, lui dit-il. Elle prit aussitôt son voile, et se couvrit. 66(Or) Le serviteur alla (cependant) dire à Isaac tout ce qu’il avait fait. 67Alors Isaac la fit entrer dans la tente de Sara sa mère, et la prit pour femme ; et l’affection qu’il eut pour elle fut si grande, qu’elle tempéra la douleur que la mort de sa mère lui avait causée.
Abraham épouse Cétura.
Dénombrement des enfants nés de ce mariage.
Mort d’Abraham.
Postérité d’Ismaël ; sa mort.
Naissance d’Esaü et de Jacob.
Esaü vend son droit d’aînesse.
25(Or) Abraham épousa une autre femme, nommée Cétura, 2qui lui enfanta Zamran, Jecsan, Madan, Madian, Jesboc, et Sué. 3Jecsan engendra Saba et Dadan. Les enfants de Dadan furent Assurim, Latusim, et Loomim. 4Les enfants de Madian furent Epha, Opher, Hénoch, Abida et Eldaa. Tous ceux-ci furent enfants de Cétura. 5Abraham donna à Isaac tout ce qu’il possédait. 6Il fit des présents aux fils de ses autres femmes, et de son vivant il les sépara de son fils Isaac, les faisant aller dans le pays qui regarde l’orient. 7Tout le temps de la vie d’Abraham fut de cent soixante-quinze ans. 8Et les forces lui manquant, il mourut dans une heureuse vieillesse et un âge très avancé, étant parvenu à la plénitude de ses jours ; et il fut réuni à son peuple. 9Isaac et Ismaël, ses fils, le portèrent en (dans) la caverne double, située dans le champ d’Ephron, fils de Séor l’Héthéen, vis-à-vis de Mambré, 10qu’il avait acheté des enfants de Heth. C’est là qu’il fut enterré aussi bien que Sara sa femme. 11Après sa mort, Dieu bénit son fils Isaac, qui demeurait près du puits nommé le puits de celui qui vit et qui voit (du Vivant et du voyant). 12Voici le dénombrement des enfants (générations) d’Ismaël fils d’Abraham et d’Agar l’Egyptienne, servante de Sara ; 13et voici les noms de ses enfants (fils), selon que les ont portés ceux qui sont descendus d’eux. Le premier-né d’Ismaël fut Nabaïoth. Les autres furent Cédar, Adbéel, Mabsam, 14Masma, Duma, Massa, 15Adar, Théma, Séthur, Naphis, et Cedma. 16Ce sont là les enfants d’Ismaël ; et tels ont été les noms qu’ils ont donnés à leurs villages et à leurs campements (châteaux), ayant été les douze chefs (pinces) de leurs peuples (tribus). 17(Or) Le temps de la vie d’Ismaël fut de cent trente-sept ans ; et les forces lui manquant, il mourut, et fut réuni à son peuple. 18Le pays où il habita fut depuis (l’) Hévila jusqu’à Sur, qui regarde l’Egypte dans la direction de (quand on entre dans) l’Assyrie ; et il mourut au milieu (en présence) de tous ses frères. 19Voici quelle fut aussi la postérité (les générations) d’Isaac fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac ; 20lequel ayant quarante ans, épousa Rébecca, fille de Bathuel, Syrien de Mésopotamie, et sœur de Laban. 21(Or) Isaac pria le Seigneur pour sa femme, parce qu’elle était stérile ; et le Seigneur l’exauça, donnant à Rébecca la vertu de concevoir. 22Mais les deux enfants (dont elle était grosse) s’entrechoquaient dans son sein ; ce qui lui fit dire : Si cela devait m’arriver, qu’était-il besoin que je conçusse ? Elle alla donc consulter le Seigneur, 23qui lui répondit : Deux nations sont dans tes entrailles, et deux peuples sortant de ton sein se diviseront l’un contre l’autre. L’un de ces peuples surmontera l’autre peuple, et l’aîné sera assujetti au plus jeune. 24Lorsque le temps où elle devait enfanter fut arrivé, elle se trouva mère de deux jumeaux (dans son sein). 25Celui qui sortit le premier était roux, et tout velu comme une peau, et il fut nommé Esaü. L’autre sortit aussitôt, et il tenait de sa main le pied de son frère. C’est pourquoi il fut nommé Jacob. 26Isaac avait soixante ans lorsque ces deux enfants lui naquirent. 27Quand ils furent grands, Esaü devint habile à la chasse, et homme des champs ; mais Jacob était un homme simple, et il demeurait à la maison (sous les tentes). 28Isaac aimait Esaü, parce qu’il mangeait de ce qu’il prenait à la chasse ; mais Rébecca aimait Jacob. 29Un jour, Jacob ayant fait cuire de quoi manger, Esaü retourna des champs étant fort las ; 30et il dit à Jacob : Donne-moi de ce mets roux, parce que je suis extrêmement las (fatigué). C’est pour cette raison qu’il fut depuis nommé Edom. 31Jacob lui dit : Vends-moi ton droit d’aînesse. 32Esaü lui répondit : Je me meurs ; de quoi me servira mon droit d’aînesse ? 33Jure-le moi donc, lui dit Jacob. Esaü le lui jura, et lui vendit son droit d’aînesse. 34Et ainsi, ayant pris du pain et ce plat de lentilles, il mangea et but, et s’en alla, se mettant peu en peine de ce qu’il avait vendu son droit d’aînesse.
Voyage d’Isaac à Gérara ; son retour à Bersabée ; son alliance avec Abimélech.
Mariage d’Esaü.
26Cependant il arriva une famine en ce pays-là, comme il en était arrivé une au temps d’Abraham ; et Isaac s’en alla à Gérara vers Abimélech, roi des Philistins. 2Et le Seigneur lui apparut et lui dit : Ne va point en Egypte, mais demeure dans le pays que je te montrerai (dirai). 3Passes-y quelque temps comme étranger, et je serai avec toi, et je te bénirai ; car je te donnerai à toi et à ta race (postérité) tous ces pays-ci, pour accomplir le serment que j’ai fait à Abraham ton père. 4Je multiplierai tes enfants comme les étoiles du ciel ; je donnerai à ta postérité tous ces pays que tu vois, et toutes les nations de la terre seront bénies dans celui qui sortira de toi (en ta postérité) : 5Parce qu’Abraham a obéi à ma voix, qu’il a gardé mes préceptes et mes commandements, et qu’il a observé les statuts (cérémonies) et les lois que je lui ai donné(e)s. 6Isaac demeura donc à Gérara. 7Et les habitants de ce(s) pays-là lui demandant qui était Rébecca, il leur répondit : C’est ma sœur. Car il avait craint de leur avouer qu’elle était sa femme, de peur qu’étant frappés de sa beauté, ils ne résolussent de le tuer. 8Il se passa ensuite beaucoup de temps, et comme ils demeuraient toujours dans le même lieu, il arriva qu’Abimélech, roi des Philistins, regardant par une fenêtre, vit Isaac qui se jouait avec Rébecca, sa femme. 9Et l’ayant fait venir, il lui dit : Il est visible (évident) que c’est ta femme ; pourquoi as-tu fait un mensonge, en disant qu’elle était ta sœur ? Il lui répondit : J’ai eu peur qu’on ne me fît mourir à cause d’elle. 10Abimélech ajouta : Pourquoi nous en as-tu imposé ? Quelqu’un de nous aurait pu abuser de ta femme, et tu nous aurais fait tomber dans un grand péché. Il fit ensuite cette défense à tout son peuple : 11Quiconque touchera la femme de cet homme, sera puni (mourra) de mort. 12Isaac sema ensuite en ce pays-là, et il recueillit l’année même le centuple et le Seigneur le bénit. 13Ainsi son bien s’augmenta beaucoup ; et tout lui profitant, il s’enrichissait et il croissait de plus en plus, jusqu’à ce qu’il devînt extrêmement puissant. 14Car il possédait une grande multitude de brebis, de troupeaux de bœufs, de serviteurs et de servantes. Ce qui ayant excité contre lui l’envie des Philistins, 15ils bouchèrent tous les puits que les serviteurs d’Abraham son père avaient creusés, et les remplirent de terre. 16Et Abimélech dit lui-même à Isaac : Retire-toi d’avec nous, parce que tu es devenu beaucoup plus puissant que nous. 17Isaac, s’étant donc retiré, vint au torrent de Gérara pour demeurer en ce lieu. 18Et il fit creuser de nouveau d’autres puits, que les serviteurs d’Abraham son père avaient creusés, et que les Philistins après sa mort avaient obstrués ; et il leur donna les mêmes noms que son père leur avait donnés auparavant. 19Ils fouillèrent aussi au fond du torrent, et ils y trouvèrent de l’eau vive. 20Mais les pasteurs de Gérara firent encore là une querelle aux pasteurs d’Isaac, en leur disant : L’eau est à nous ; c’est pourquoi il appela ce puits Injustice (Calomnie) à cause de ce qui était arrivé. 21Ils en creusèrent encore un autre ; et les pasteurs de Gérara les ayant encore querellés, il l’appela Inimitié(s). 22Etant parti de là, il creusa un autre puits, pour lequel ils ne disputèrent point ; c’est pourquoi il lui donna le nom de Largeur (d’Etendue), en disant : Le Seigneur nous a mis maintenant au large, et nous a fait croître en biens sur la terre. 23(Puis) Isaac retourna de là à Bersabée ; 24et la nuit suivante le Seigneur lui apparut, et lui dit : Je suis le Dieu d’Abraham ton père ; ne crains point, parce que je suis avec toi. Je te bénirai et je multiplierai ta race (postérité) à cause d’Abraham mon serviteur. 25Il éleva donc un autel en ce lieu-là ; et ayant invoqué le nom du Seigneur, il y dressa sa tente, et il commanda à ses serviteurs d’y creuser un puits. 26Abimélech, Ochozath son favori, et Phicol, général de son armée, vinrent de Gérara le trouver en ce même lieu. 27Et Isaac leur dit : Pourquoi venez-vous trouver un homme que vous haïssez, et que vous avez chassé d’avec vous ? 28Ils lui répondirent : Nous avons vu que le Seigneur est avec toi ; c’est pourquoi nous avons résolu de faire une alliance entre nous, qui sera jurée de part et d’autre, 29afin que tu ne nous fasses aucun tort, comme nous n’avons touché à rien qui fût à toi, ni rien fait qui te pût offenser, t’ayant laissé aller en paix, comblé de la bénédiction du Seigneur. 30Isaac leur fit donc un festin, et après qu’ils eurent mangé et bu avec lui, 31ils se levèrent le matin, et l’alliance fut jurée de part et d’autre. Isaac les reconduisit étant en fort bonne intelligence avec eux, et les laissa s’en retourner dans leur pays. 32Le même jour, les serviteurs d’Isaac lui vinrent dire qu’ils avaient trouvé de l’eau dans le puits qu’ils avaient creusé. 33C’est pourquoi il appela ce puits Abondance ; et le nom de Bersabée fut donné à la ville, et lui est demeuré jusqu’aujourd’hui. 34Or, Esaü ayant quarante ans, épousa Judith, fille de Béeri l’Héthéen, et Basemath, fille d’Elon du même pays ; 35qui toutes deux s’étaient mises mal dans (avaient irrité) l’esprit d’Isaac et de Rébecca.
Jacob surprend la bénédiction d’Esaü.
Menace d’Esaü contre Jacob, qui se retire en Mésopotamie.
27Isaac étant devenu vieux, ses yeux s’obscurcirent de telle sorte qu’il ne pouvait plus voir. Il appela donc Esaü son fils aîné, et lui dit : Mon fils. Me voici, dit Esaü. 2Son père ajouta : Tu vois que j’ai vieilli, et que j’ignore le jour de ma mort. 3Prends tes armes, ton carquois et ton arc, et sors dehors ; et lorsque tu auras pris quelque chose à la chasse, 4tu me l’apprêteras comme tu sais que je l’aime (les veux) ; et tu me l’apporteras afin que j’en mange, et que je te bénisse avant de mourir. 5Rébecca entendit ces paroles ; et Esaü étant allé dans les champs pour faire ce que son père lui avait commandé, 6elle dit a Jacob son fils : J’ai entendu ton père qui parlait à ton frère Esaü, et qui lui disait : 7Apporte-moi quelque chose de ta chasse, et prépare-moi de quoi manger, afin que je te bénisse devant le Seigneur avant de mourir. 8Suis donc maintenant, mon fils, le conseil que je vais te donner. 9Va-t’en (cours) au troupeau, et apporte-moi deux des meilleurs chevreaux, afin que j’en prépare à ton père une sorte de mets que je sais qu’il aime ; 10et qu’après que tu le lui auras présenté et qu’il en aura mangé, il te bénisse avant de mourir. 11Jacob lui répondit : Vous savez que mon frère Esaü a le corps velu, et que moi je n’ai pas de poil. 12Si mon père vient donc à me toucher et qu’il s’en aperçoive, j’ai peur qu’il ne croie que je l’ai voulu tromper, et qu’ainsi je n’attire sur moi sa malédiction au lieu de sa bénédiction. 13Sa mère lui répondit : Mon fils, je me charge moi-même de (sur moi soit) cette malédiction : fais seulement ce que je te conseille (seulement écoute ma voix), et va me chercher ce que je te dis. 14Il y alla, il l’apporta, et il le donna à sa mère, qui en prépara à manger à son père comme elle savait qu’il l’aimait (les voulait). 15Elle fit prendre ensuite à Jacob de très beaux habits d’Esaü, qu’elle gardait elle-même à la maison. 16Et elle lui mit autour des mains la peau des chevreaux, et lui en couvrit le cou partout où il était découvert. 17Puis elle lui donna ce qu’elle avait préparé à manger, et les pains qu’elle avait cuits. 18Jacob porta le tout devant Isaac, et lui dit : Mon père. Je t’entends, dit Isaac. Qui es-tu, mon fils ? 19Jacob lui répondit : Je suis Esaü votre fils aîné. J’ai fait ce que vous m’avez commandé : levez-vous, mettez-vous sur votre séant (asseyez-vous), et mangez de ma chasse afin que vous me donniez votre bénédiction (votre âme me bénisse). 20Isaac dit encore à son fils : Mais comment as-tu pu, mon fils, en trouver si tôt ? Il lui répondit : Dieu a voulu que ce que je désirais se présentât tout d’un coup à moi. 21Isaac dit encore : Approche-toi d’ici, mon fils, afin que je te touche, et que je reconnaisse si tu es mon fils (Esaü) ou non. 22Jacob s’approcha de son père ; et Isaac, l’ayant tâté, dit : Pour la voix, c’est (certainement) la voix de Jacob ; mais les mains sont les mains d’Esaü. 23Et il ne le reconnut point, parce que ses mains, étant couvertes de poil, parurent toutes semblables à celle de son aîné. Isaac, le bénissant donc, 24lui dit : Es-tu mon fils Esaü ? Je le suis, répondit Jacob. 25Mon fils, ajouta Isaac, apporte-moi à manger de ta chasse, afin que je te bénisse. Jacob lui en présenta ; et après qu’il en eut mangé, il lui présenta aussi du vin qu’il but. 26Isaac lui dit ensuite : Approche-toi de moi, mon fils, et viens me (donne-moi un) baiser. 27Il s’approcha donc de lui, et le baisa. Et Isaac, aussitôt qu’il eut senti la bonne odeur qui sortait de ses habits, lui dit en le bénissant : (Voici que) L’odeur qui sort de mon fils est semblable à celle d’un champ plein (de fleurs) que le Seigneur a comblé de ses bénédictions (béni). 28Que Dieu te donne une abondance de blé et de vin, de la rosée du ciel et de la graisse de la terre. 29(Et) Que les peuples te soient assujettis, et que les tribus t’adorent (se prosternent devant toi). Sois le seigneur de tes frères, et que les enfants de ta mère se courbent devant toi. Que celui qui te maudira, soit maudit lui-même ; et que celui qui te bénira, soit comblé de bénédictions. 30Isaac ne faisait qu(e d)’achever ces paroles, et Jacob était à peine sorti dehors, lorsqu’Esaü entra, 31et que, présentant à son père ce qu’il avait apprêté de sa chasse, il lui dit : Levez-vous, mon père, et mangez de la chasse de votre fils, afin que vous me donniez votre bénédiction. 32Isaac lui dit : Qui es-tu donc ? Esaü lui répondit : Je suis Esaü votre fils aîné (premier né). 33Isaac fut frappé d’un profond étonnement ; et, admirant (surpris) au delà de tout ce qu’on peut croire (de) ce qui était arrivé, il lui dit : Qui est donc celui qui m’a déjà apporté de ce qu’il avait pris à la chasse, et qui m’a fait manger de tout avant que tu vinsses ? (et) je lui ai donné ma bénédiction, et il sera béni. 34Esaü, à ces paroles de son père, jeta un cri furieux ; et, étant dans une extrême consternation, il lui dit : Donnez-moi aussi votre bénédiction, mon père. 35Isaac lui répondit : Ton frère m’est venu surprendre (frauduleusement), et il a reçu la bénédiction qui t’était due. 36C’est avec raison, dit Esaü, qu’il a été appelé Jacob ; car voici la seconde fois qu’il m’a supplanté. Il m’a enlevé auparavant mon droit d’aînesse ; et présentement il vient encore de me dérober la bénédiction qui m’était due. Mais, mon père, ajouta Esaü, ne m’avez-vous point réservé aussi une bénédiction ? 37Isaac lui répondit : Je l’ai établi ton seigneur, et j’ai assujetti à sa domination tous ses frères. Je l’ai affermi dans la possession du blé et du vin ; et après cela, mon fils, que me reste-t-il que je puisse faire pour toi ? 38Esaü lui repartit : N’avez-vous donc, mon père, qu’une seule bénédiction ? Je vous conjure de me bénir aussi. Il jeta ensuite de grands cris mêlés de larmes. 39Et Isaac, en étant touché, lui dit : Ta bénédiction sera dans la graisse de la terre et dans la rosée du ciel qui vient d’en haut. 40Tu vivras de l’épée, tu serviras ton frère, et le temps viendra que tu secoueras son joug, et que tu t’en délivreras. 41Esaü haïssait donc constamment Jacob, à cause de cette bénédiction qu’il avait reçue de son père ; et il disait en lui-même : Le temps de la mort de mon père viendra, et alors je tuerai mon frère Jacob. 42Ce qui ayant été rapporté à Rébecca, elle envoya chercher son fils Jacob, et lui dit : Voilà ton frère Esaü qui menace de te tuer. 43Mais, mon fils, crois-moi, hâte-toi de te retirer vers mon frère Laban, qui est à Haran. 44Tu demeureras quelques jours avec lui, jusqu’à ce que la fureur de ton frère s’apaise, 45que sa colère (son indignation) se passe, et qu’il oublie ce que tu as fait contre lui. J’enverrai ensuite, pour te faire revenir ici. Pourquoi perdrais-je mes deux enfants en un même jour ? 46Rébecca dit encore à Isaac : La vie m’est devenue ennuyeuse à cause des filles de Heth qu’Esaü a épousées. Si Jacob épouse une fille de ce pays-là, je ne veux plus vivre.
Jacob quitte la maison de son père pour se retirer en Mésopotamie.
Esaü épouse Mahéleth, fille d’Ismaël.
Vision de Jacob à Béthel.
28(C’est pourquoi) Isaac, ayant donc appelé Jacob, le bénit, et lui fit ce commandement : Ne prends point, lui dit-il, une femme d’entre les filles de Chanaan ; 2mais va en Mésopotamie de Syrie, en la maison de Bathuel, père de ta mère, et épouse une des filles de Laban ton oncle. 3Que le Dieu tout-puissant te bénisse, qu’il (te) multiplie ta race, afin que tu sois le chef de plusieurs (d’un grand nombre de) peuples. 4Qu’il te donne, et à ta postérité après toi, les bénédictions qu’il a promises à Abraham, et qu’il te fasse posséder la terre où tu demeureras comme étranger, qu’il a promise à ton aïeul. 5Jacob, ayant pris ainsi congé d’Isaac, partit pour se rendre en Mésopotamie de Syrie, chez Laban, fils de Bathuel, Syrien, frère de Rébecca sa mère. 6Mais Esaü, voyant que son père avait béni Jacob, et l’avait envoyé en Mésopotamie de Syrie, pour épouser une femme de ce pays-là ; qu’après lui avoir donné sa bénédiction, il lui avait fait ce commandement : Tu ne prendrez point de femme d’entre les filles de Chanaan ; 7et que Jacob, obéissant à son père et à sa mère, était allé en Syrie ; 8ayant vu aussi par expérience que les filles de Chanaan ne plaisaient point à son père, 9il alla auprès d’Ismaël, et outre les femmes qu’il avait déjà, il épousa Mahéleth, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, et sœur de Nabaïoth. 10Jacob, étant donc sorti de Bersabée, allait à Haran ; 11et étant venu en un certain lieu, comme il voulait s’y reposer après le coucher du soleil, il prit une des pierres qui étaient là, et la mit sous sa tête ; et il s’endormit au même lieu. 12Alors il vit en songe une échelle, dont le pied était appuyé sur la terre, et le haut touchait au ciel ; et des anges de Dieu montaient et descendaient le long de l’échelle. 13Il vit aussi le Seigneur appuyé sur le haut de l’échelle, qui lui dit : Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père, et le Dieu d’Isaac. Je te donnerai et à ta race (postérité) la terre où tu dors. 14Ta postérité sera comme la poussière de la terre : tu t’étendras à l’orient et à l’occident, au septentrion et au midi ; et toutes les nations de la terre seront bénies en toi, et dans celui qui sortira de toi (en ta postérité). 15Je serai ton protecteur partout où tu iras, je te ramènerai dans ce pays, et ne te quitterai point que je n’aie accompli tout ce que j’ai dit. 16Jacob, s’étant éveillé après son sommeil, dit ces paroles : Le Seigneur est vraiment en ce lieu-ci, et je ne le savais pas. 17Et, tout effrayé, il ajouta : Que ce lieu est terrible ! C’est véritablement la maison de Dieu et la porte du ciel. 18Jacob, se levant donc le matin, prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête, et l’érigea comme un monument, répandant de l’huile dessus. 19Il donna aussi le nom de Béthel à la ville, qui auparavant s’appelait Luza. 20Et il fit en même temps ce vœu, en disant : Si Dieu demeure avec moi, s’il me protège dans le chemin par lequel je marche, et me donne du pain pour me nourrir, et des vêtements pour me vêtir ; 21et si je retourne heureusement en (à) la maison de mon père, le Seigneur sera mon Dieu ; 22et cette pierre que j’ai dressée comme un monument s’appellera la Maison de Dieu ; et je vous offrirai, Seigneur, la dîme de tout ce que vous m’aurez donné.
Jacob sert Laban pendant sept ans pour épouser Rachel ; mais Laban lui donne Lia.
Il sert encore sept ans pour avoir Rachel.
Naissance de Ruben (,de Siméon, de Lévi et de Juda ?).
29Jacob continua son chemin, et arriva au pays (dans la terre) de l’orient. 2Il entra dans un champ où il vit un puits, et trois troupeaux de brebis qui se reposaient auprès ; car on y menait boire les troupeaux, et l’entrée en était fermée avec une grande pierre. 3C’était la coutume de ne lever la pierre que lorsque tous les troupeaux étaient assemblés ; et après qu’ils avaient bu, on la remettait sur l’ouverture du puits. 4Jacob dit donc aux pasteurs : Mes frères, d’où êtes-vous ? Ils lui répondirent : De Haran. 5Jacob ajouta : Ne connaissez-vous point Laban, fils de Nachor ? Ils lui dirent : Nous le connaissons. 6Se porte-t-il bien ? dit Jacob. Ils lui répondirent : Il se porte bien ; et voici sa fille Rachel, qui vient ici avec son troupeau. 7Jacob leur dit : Il reste encore beaucoup de jour, et il n’est pas temps de reconduire les troupeaux dans l’étable ; faites donc boire présentement les brebis, et ensuite vous les ramènerez paître. 8Ils lui répondirent : Nous ne pouvons le faire, jusqu’à ce que tous les troupeaux soient assemblés, et que nous ayons ôté la pierre de dessus le puits, pour leur donner à boire à tous ensemble. 9Ils parlaient encore, lorsque Rachel arriva avec les brebis de son père ; car elle menait paître elle-même le troupeau. 9Jacob, l’ayant vue, et sachant qu’elle était sa cousine (germaine), et que ces troupeaux étaient à Laban son oncle, ôta la pierre qui fermait le puits. 11Et ayant fait boire son troupeau, il la baisa, et il pleura à haute voix, 12et il lui dit qu’il était le frère de son père, et le fils de Rébecca. Rachel courut aussitôt le dire à son père, 13qui, ayant appris que Jacob fils de sa sœur était venu, courut au-devant de lui, l’embrassa étroitement, et l’ayant baisé plusieurs fois, le mena en sa maison. Lorsqu’il eut su de lui-même le sujet de son voyage, 14il lui dit : Tu es (de mes os et de) ma chair et mon sang. Et après qu’un mois se fut passé, 15il dit à Jacob : Faut-il que tu me serves gratuitement, parce que tu es mon frère ? Dis-moi donc quelle récompense tu désires. 16Or Laban avait deux filles, dont l’aînée s’appelait Lia, et la plus jeune Rachel. 17Mais Lia avait les yeux chassieux ; au lieu que Rachel était belle et très agréable (avait un beau visage et un aspect gracieux). 18Jacob, ayant donc conçu de l’affection pour elle, dit à Laban : Je te servirai sept ans pour Rachel ta seconde fille. 19Laban lui répondit : Il vaut mieux que je te la donne qu’à un autre ; demeure avec moi. 20Jacob le servit donc sept ans pour Rachel ; et ce temps ne lui paraissait que peu de jours, tant l’affection (l’amour) qu’il avait pour elle était grande. 21Après cela il dit à Laban : Donne-moi ma femme, puisque le temps auquel je dois l’épouser est (déjà) accompli. 22Alors Laban fit les noces, ayant invité au festin ses amis qui étaient en fort grand nombre. 23Et le soir il fit entrer Lia sa fille auprès de Jacob, 24et lui donna, pour la servir, une esclave qui s’appelait Zelpha. Jacob, l’ayant prise pour sa femme, reconnut le matin que c’était Lia ; 25et il dit à son beau-père : D’où vient que tu m’as traité de cette sorte ? Ne t’ai-je pas servi pour Rachel ? Pourquoi m’as-to trompé ? 26Laban répondit : Ce n’est pas la coutume de ce pays-ci de marier les filles les plus jeunes les premières. 27Passe la semaine avec celle-ci ; et je te donnerai l’autre ensuite, pour le temps de sept (autres) années que tu me serviras de nouveau. 28Jacob consentit à ce qu’il voulait : et au bout de sept jours il épousa Rachel, 29à qui son père avait donné une servante nommée Bala. 30Jacob ayant eu enfin celle qu’il avait souhaité d’épouser, il préféra la seconde à l’aînée dans l’affection (l’amour) qu’il lui portait, et servit encore Laban pour elle sept ans durant. 31Mais le Seigneur, voyant que Jacob avait du mépris pour Lia, la rendit féconde, pendant que sa sœur demeurait stérile. 32Elle conçut donc, et elle enfanta un fils qu’elle nomma Ruben, en disant : Le Seigneur a vu mon humiliation ; mon mari m’aimera maintenant. 33Elle conçut encore, et ayant enfanté un fils, elle dit : Le Seigneur, ayant connu que j’étais méprisée, m’a donné ce second fils. C’est pourquoi elle le nomma Siméon. 34Elle conçut pour la troisième fois, et ayant encore enfanté un fils, elle dit : Maintenant mon mari sera plus uni à moi, puisque je lui ai donné trois fils. C’est pourquoi elle le nomma Lévi. 35Elle conçut pour la quatrième fois, et elle enfanta un fils, et elle dit : Maintenant je louerai le Seigneur. C’est pourquoi elle lui donna le nom de Juda ; et elle cessa pour lors d’avoir des enfants.
Naissance de Dan, de Nephtali, de Gad, d’Aser, d’Issachar, de Dina et de Joseph.
Accord de Jacob et de Laban.
30Rachel, voyant qu’elle était stérile, porta envie à sa sœur, et elle dit à son mari : Donne-moi des enfants, ou je mourrai. 2Jacob lui répondit en colère : Suis-je, moi, comme Dieu ? et n’est-ce pas lui qui empêche que ton sein ne porte son fruit ? 3Rachel ajouta : J’ai Bala, ma servante ; va à elle, afin que je reçoive entre mes bras ce qu’elle enfantera, et que j’aie des enfants d’elle. 4Elle lui donna donc Bala pour femme. 5Jacob l’ayant prise, elle conçut, et elle enfanta un fils. 6Alors Rachel dit : Le Seigneur a jugé en ma faveur, et il a exaucé ma voix en me donnant un fils. C’est pourquoi elle le nomma Dan. 7Bala conçut encore ; et ayant enfanté un second fils, 8Rachel dit de lui : Le Seigneur m’a fait entrer en combat avec ma sœur, et la victoire m’est demeurée. C’est pourquoi elle le nomma Nephtali. 9Lia, voyant qu’elle avait cessé d’avoir des enfants, donna à son mari Zelpha, sa servante, 10qui conçut et enfanta un fils. 11Et Lia dit : A la bonne heure ! C’est pourquoi elle le nomma Gad. 12Zelpha ayant eu un second fils, 13Lia dit : C’est pour mon bonheur ; car les femmes m’appelleront bienheureuse. C’est pourquoi elle le nomma Aser. 14Or Ruben étant sorti à la campagne, lorsque l’on moissonnait le froment, trouva des mandragores, qu’il apporta à Lia sa mère, à laquelle Rachel dit : Donne-moi des mandragores de ton fils. 15Mais elle lui répondit : N’est-ce pas assez que tu m’as enlevé mon mari, sans vouloir encore avoir les mandragores de mon fils ? Rachel ajouta : Je consens qu’il dorme avec toi cette nuit, pourvu que tu me donnes de ces mandragores de ton fils. 16Lors donc que Jacob sur le soir revenait des champs, Lia alla au-devant de lui, et lui dit : Tu viendras avec moi, parce que j’ai acheté cette grâce (t’ai obtenu) en échange des mandragores de mon fils. Ainsi Jacob dormit avec elle cette nuit-là. 17Et Dieu exauça ses prières : elle conçut, et elle enfanta un cinquième fils 18dont elle dit : Dieu m’a récompensée, parce que j’ai donné ma servante à mon mari. Et elle lui donna le nom d’Issachar. 19Lia conçut encore, et enfanta un sixième fils ; 20et elle dit : Dieu m’a fait un excellent don ; mon mari demeurera encore cette fois avec moi, parce que je lui ai donné six fils. Et elle le nomma Zabulon. 21Elle eut ensuite une fille, qu’elle nomma Dina. 22Le Seigneur se souvint aussi de Rachel ; il l’exauça, et lui ôta sa stérilité. 23Elle conçut, et elle enfanta un fils, en disant : Le Seigneur m’a tirée de l’opprobre où j’ai été. 24Et lui donnant le nom de Joseph, elle dit : Que le Seigneur me donne encore un second fils. 25Joseph étant né, Jacob dit à son beau-père : Laisse-moi aller, afin que je retourne à mon pays, et au lieu de ma naissance. 26Donne-moi mes femmes et mes enfants pour lesquels je t’ai servi, afin que je m’en aille. Tu sais quel a été le service que je t’ai rendu. 27Laban lui répondit : Que je trouve grâce devant toi. J’ai reconnu par expérience que Dieu m’a béni à cause de toi. 28Juge toi-même de la récompense que tu veux que je te donne. 29Jacob lui répondit : Tu sais de quelle manière je t’ai servi, et comment ton bien s’est accru entre mes mains. 30Tu avais peu de choses avant que je fusse venu avec toi, et présentement te voilà devenu riche ; Dieu t’a béni aussitôt que je suis entré en ta maison. Il est donc juste que je songe aussi maintenant à établir ma maison. 31Laban lui dit : Que te donnerai-je ? Je ne veux rien, dit Jacob ; mais si tu fais ce que je vais te demander, je continuerai à mener tes troupeaux, et à les garder. 32Visite tous tes troupeaux et mets à part toutes les brebis dont la laine est de diverses couleurs ; tout ce qui naîtra d’un noir mêlé de blanc, ou tacheté de couleurs différentes (mouchetées et à toison tachetée ; et tout ce qui sera noirâtre, ou tacheté ou moucheté), soit dans les brebis ou dans les chèvres, sera ma récompense. 33Et demain, quand le temps sera venu de faire cette séparation selon notre accord, mon innocence me rendra témoignage devant toi ; et tout ce qui ne sera point tacheté de diverses couleurs ou moucheté ou de noir mêlé de blanc, soit dans les brebis ou dans les chèvres, me convaincra de larcin. 34Laban lui répondit : Je trouve bon ce que tu me proposes. 35Le même jour, Laban mit à part les chèvres, les brebis, les boucs et les béliers tachetés et de diverses couleurs. Il donna à ses enfants la garde de tout le troupeau qui n’était que d’une couleur, c’est-à-dire qui était ou tout blanc ou tout noir. 36Et il mit l’espace de trois journées de chemin entre lui et son gendre, qui conduisait ses autres troupeaux. 37Jacob, prenant donc des branches vertes de peuplier, d’amandier, de platane, en ôta une partie de l’écorce ; les endroits d’où l’écorce avait été ôtée parurent blancs, et les autres, qu’on avait laissés entiers, demeurèrent verts. Ainsi ces branches devinrent de diverses couleurs. 38Il les mit ensuite dans les canaux, qu’on remplissait d’eau, afin que lorsque les troupeaux y viendraient boire, ils eussent ces branches devant les yeux, et qu’ils conçussent en les regardant. 39Ainsi il arriva que les brebis étant en chaleur, et ayant conçu à la vue des branches, eurent des agneaux tachetés et de diverses couleurs. 40Jacob divisa son troupeau ; et ayant mis ces branches dans les canaux, devant les yeux des béliers, ce qui était tout blanc et tout noir était à Laban, et le reste à Jacob ; ainsi les troupeaux étaient séparés. 41Lors donc que les brebis devaient concevoir au printemps, Jacob mettait les branches dans les canaux, devant les yeux des béliers et des brebis, afin qu’elles conçussent en les regardant. 42Mais lorsqu’elles devaient concevoir en automne, il ne les mettait point devant elles. Ainsi ce qui était conçu en automne fut pour Laban, et ce qui était conçu au printemps fut pour Jacob. 43Il devint de cette sorte extrêmement riche ; et il eut de grands troupeaux, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes.
Fuite de Jacob.
Laban le poursuit.
Alliance entre eux.
31Après cela, Jacob entendit les enfants de Laban qui s’entredisaient : Jacob a enlevé tout ce qui était à notre père, et il est devenu puissant en s’enrichissant de son bien. 2Il remarqua aussi que Laban ne le regardait pas du même œil qu’auparavant ; 3et de plus (surtout), le Seigneur même lui dit : Retourne au pays de tes pères et vers ta famille, et je serai avec toi. 4Il envoya donc chercher Rachel et Lia, et les fit venir dans le champ où il faisait paître ses troupeaux ; 5et il leur dit : Je vois que votre père ne me regarde plus du même œil qu’autrefois ; cependant le Dieu de mon père a été avec moi. 6Et vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de toutes mes forces. 7(Mais) Il a même usé envers moi de tromperie, en changeant dix fois ce que je devais avoir pour récompense, quoique Dieu ne lui ait pas permis de me faire tort. 8Lorsqu’il a dit : Les agneaux tachetés seront ton salaire, toutes les brebis ont eu des agneaux tachetés. Et lorsqu’il a dit, au contraire : Tout ce qui sera blanc sera ton salaire, tout ce qui est né des troupeaux a été blanc. 9(C’est) Ainsi (que) Dieu a ôté le bien de votre père pour me le donner. 10Car le temps où les brebis devaient concevoir étant venu, j’ai levé les yeux et j’ai vu en songe que les mâles qui couvraient les femelles étaient marquetés (mouchetés) et tachetés de diverses couleurs. 11Et l’ange de Dieu m’a dit en songe : Jacob. Me voici, ai-je répondu. 12Et il a ajouté : Lève tes yeux, et vois que tous les mâles qui couvrent les femelles sont marquetés, (mouchetés) tachetés et de couleurs différentes. Car j’ai vu tout ce que Laban t’a fait. 13Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint la pierre et où tu m’as fait un vœu. Sors donc (promptement) de cette terre, et retourne au pays de votre naissance. 14Rachel et Lia lui répondirent : Nous reste-t-il quelque chose du bien et de la part que nous devons avoir dans la maison de notre père ? 15Ne nous a-t-il pas traitées comme des étrangères ? Ne nous a-t-il point vendues, et n’a-t-il pas mangé ce qui nous était dû (le prix de vente) ? 16Mais Dieu a pris les richesses de notre père, et nous les a données et à nos enfants ; c’est pourquoi fais tout ce que Dieu t’a commandé. 17Jacob fit donc monter (aussitôt) ses femmes et ses enfants sur des chameaux. 18Et emmenant avec lui tout ce qu’il avait, ses troupeaux et tout ce qu’il avait acquis en Mésopotamie, il se mit en chemin pour aller auprès de (Isaac) son père, au pays de Chanaan. 19Or Laban étant allé en ce temps-là faire tondre ses brebis, Rachel déroba les idoles de son père. 20Et Jacob ne voulut point découvrir son projet de fuite à son beau-père. 21Lors donc qu’il s’en fut allé avec tout ce qui était à lui, comme il avait déjà passé le fleuve et qu’il marchait vers la montagne de Galaad, 22Laban fut averti, le troisième jour, que Jacob s’enfuyait. 23Et aussitôt, ayant pris avec lui ses frères, il le poursuivit durant sept jours et le (re)joignit à la montagne de Galaad. 24Mais Dieu lui apparut en songe et lui dit : Prends garde de ne rien dire d’offensant à Jacob. 25Jacob avait déjà tendu sa tente sur la montagne de Galaad, et Laban, l’y ayant rejoint avec ses frères, y tendit aussi la sienne. 26Et il dit à Jacob : Pourquoi as-tu agi de la sorte, en m’enlevant ainsi mes filles sans m’en rien dire, comme si c’étaient des prisonnières de guerre ? 27Pourquoi as-tu pris le dessein de t’enfuir sans que je le susse, et ne m’as-tu point averti ? Je t’aurais reconduit avec des chants de joie, au son des tambourins et des harpes ? 28Tu ne m’as pas même permis de donner à mes filles et à mes fils le dernier baiser. Tu n’as pas agi sagement. Et maintenant 29je (ma main) pourrais bien te rendre le mal pour le mal ; mais le Dieu de ton père m’a dit hier : Prends bien garde de ne rien dire d’offensant à Jacob. 30Tu avais peut-être envie de retourner vers tes proches, et tu souhaitais de revoir la maison de ton père ; mais pourquoi m’as-tu dérobé mes idoles (dieux) ? 31Jacob lui répondit : Ce qui m’a fait partir sans t’en avoir averti, c’est que j’ai eu peur que tu ne me voulusses ravir tes filles par violence. 32Mais pour le larcin dont tu m’accuses, je consens que quiconque sera trouvé avoir pris tes idoles soit puni de mort en présence de nos frères. Cherche partout, et emporte tout ce que tu trouveras à toi ici. En disant cela, il ne savait pas que Rachel avait dérobé ses (les) idoles. 33Laban étant donc entré dans la tente de Jacob, de Lia et des deux servantes, ne trouva point ce qu’il cherchait. Il entra ensuite dans la tente de Rachel ; 34mais elle, ayant caché promptement les idoles sous la litière d’un (de son) chameau, s’assit dessus ; et lorsqu’il cherchait partout dans la tente de Rachel (et qu’il ne trouvait rien) ; 35elle lui dit : Que mon seigneur ne se fâche pas si je ne puis me lever maintenant devant lui, parce que le mal qui est ordinaire aux femmes vient de me prendre. Ainsi Rachel rendit inutile cette recherche qu’il faisait avec tant de soin. 36Alors Jacob, tout ému (s’emportant), fit ce reproche à Laban : Quelle faute avais-je commise, et en quoi (quel péché) t’avais-je offensé, pour t’obliger de courir après moi avec tant de chaleur (ainsi enflammé), 37et de fouiller tout ce qui est à moi ? Qu’as-tu trouvé ici de toutes les choses qui étaient de ta maison ? Fais-le voir devant mes frères et devant les tiens, et qu’ils soient juges entre toi et moi. 38Est-ce donc pour cela que j’ai passé vingt années avec toi ? Tes brebis et tes chèvres n’ont point été stériles ; je n’ai point mangé les moutons (béliers) de ton troupeau ; 39je ne t’ai rien montré de ce qui avait été pris par les bêtes (sauvages) : je prenais sur moi tout ce qui avait été perdu et t’en tenais compte, et tu exigeais de moi tout ce qui avait été dérobé ; 40j’étais brûlé par la chaleur pendant le jour et par le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux. 41Je t’ai servi ainsi dans ta maison vingt ans durant, quatorze pour tes filles et six pour tes troupeaux. Tu as changé dix fois ce que je devais avoir pour récompense. 42Si le Dieu de mon père Abraham, et le Dieu que craint Isaac, ne m’eût assisté, tu m’aurais peut-être renvoyé tout nu de chez toi. Mais Dieu a regardé mon affliction et le travail de mes mains, et il t’a arrêté cette nuit par ses menaces (des reproches). 43Laban lui répondit : Mes filles et mes petits-fils, tes troupeaux et tout ce que tu vois est à moi. Que puis-je faire à mes filles et à mes petits-fils ? 44Viens donc, et faisons une alliance qui serve de témoignage entre toi et moi. 45Alors (C’est pourquoi) Jacob prit une pierre, et, en ayant dressé un monument, 46il dit a ses frères : Apportez des pierres ; et en ayant ramassé plusieurs ensemble, ils en firent un lieu élevé et mangèrent dessus. 47Laban le nomma le Monceau du témoin, et Jacob le Monceau du témoignage, chacun selon la propriété de sa langue. 48Et Laban dit : Ce monument sera témoin aujourd’hui entre toi et moi ; c’est pourquoi il a été nommé Galaad, c’est-à-dire le Monceau du témoin. 49Que le Seigneur nous regarde et nous juge, lorsque nous nous serons retirés l’un de l’autre. 50Si tu maltraites (affliges) mes filles, et si tu prends encore d’autres femmes qu’elles, nul n’est témoin de nos paroles que Dieu, qui est présent et qui nous regarde. 51Il dit encore à Jacob : Ce monument, et cette pierre que j’ai dressée entre toi et moi 52nous serviront de témoin ; ce monument (que ce monceau), dis-je, et cette pierre porteront témoignage si je passe au delà pour aller à toi, ou si tu passes toi-même dans le dessein de venir me faire quelque mal. 53Que le Dieu d’Abraham, le Dieu de Nachor et le Dieu de leur père soit notre juge. Jacob jura donc par le Dieu que craignait (la crainte de son père) Isaac ; 54et après avoir immolé des victimes sur la montagne, il invita ses parents (frères) pour manger ensemble ; et, ayant mangé, ils demeurèrent là pour y passer la nuit. 55Mais Laban, se levant avant qu’il fît jour, embrassa ses fils et ses filles, les bénit et s’en retourna chez lui.
Jacob fait annoncer son retour à Esaü ; celui-ci vient au-devant de lui.
Lutte de Jacob avec un ange.
32Jacob continuant son chemin, rencontra des anges de Dieu. 2Et, les ayant vus, il dit : Voici le camp de Dieu, et il appela ce lieu-là Mahanaïm, c’est-à-dire (le) camp. 3Il envoya en même temps des gens (messagers) devant lui pour donner avis de sa venue à son frère Esaü, en la terre de Séir, au pays (dans la contrée) d’Edom ; 4et il leur donna cet ordre : Voici la manière dont vous parlerez à Esaü : Mon seigneur, Jacob, votre frère, vous envoie dire ceci : J’ai demeuré comme étranger chez Laban, et j’y ai été jusqu’à ce jour. 5J’ai des bœufs, des ânes, des brebis, des serviteurs et des servantes ; et j’envoie maintenant (un message) vers mon seigneur, afin que je trouve grâce devant lui. 6Ceux que Jacob avait envoyés revinrent lui dire : Nous sommes allés vers votre frère Esaü, et le voici qui vient lui-même en grande hâte au-devant de vous avec quatre cents hommes. 7A ces mots, Jacob eut une grande peur ; et dans la frayeur dont il fut saisi, il divisa en deux troupes tous ceux qui étaient avec lui, et aussi les troupeaux, les brebis, les bœufs et les chameaux, 8en disant : Si Esaü vient attaquer une des troupes, l’autre qui restera sera sauvée. 9Jacob dit ensuite : Dieu d’Abraham mon père, Dieu de mon père Isaac, Seigneur qui m’avez dit : Retourne en ton pays et au lieu de ta naissance, et je te comblerai de bienfaits ; 10je suis indigne de toutes vos miséricordes, et de la vérité (fidélité) que vous avez gardée envers votre serviteur. J’ai passé ce fleuve du Jourdain n’ayant qu’un bâton, et je retourne maintenant avec ces deux troupes. 11Délivrez-moi, je vous prie, de la main de mon frère Esaü, parce que je le crains extrêmement, de peur qu’à son arrivée il ne frappe la mère avec les enfants. 12Vous m’avez promis de me combler de biens et de multiplier ma race (postérité) comme le sable de la mer, dont la multitude est innombrable. 13Jacob ayant passé la nuit en ce même lieu, il sépara de tout ce qui était à lui ce qu’il avait destiné pour en faire présent à Esaü, son frère : 14Deux cents chèvres, vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers ; 15trente femelles de chameaux (pleines) avec leurs petits, quarante vaches, vingt taureaux, vingt ânesses et dix ânons. 16(Et) Il envoya séparément chacun de ces troupeaux, qu’il fit conduire par ses serviteurs, et il dit à ses hommes : Marchez toujours devant, et qu’il y ait de l’espace entre un troupeau et l’autre. 17Il dit à celui qui marchait le premier : Si vous rencontrez Esaü, mon frère, et qu’il vous demande : A qui êtes-vous ? ou bien : Où allez-vous ? ou : A qui sont ces bêtes que vous menez ? 18Vous lui répondrez : Elles sont à Jacob, votre serviteur qui les envoie pour présent à mon seigneur Esaü, et il vient lui-même après nous. 19Il donna aussi le même ordre au second, au troisième, et à tous ceux qui conduisaient les troupeaux, en leur disant : Lorsque vous rencontrerez Esaü, vous lui direz la même chose. 20Et vous ajouterez : Jacob, votre serviteur, vient aussi lui-même après nous. Car Jacob disait (a dit) : Je l’apaiserai par les présents qui vont devant moi ; et ensuite, quand je le verrai, peut-être me regardera-t-il favorablement. 21Les présents marchèrent donc devant Jacob, et pour lui il demeura pendant cette nuit dans son camp. 22Et s’étant levé de fort bonne heure, il prit ses deux femmes et leurs deux servantes, avec ses onze fils, et passa le gué du Jaboc. 23Après avoir fait passer tout ce qui était à lui, 24il demeura seul en ce lieu-là. Et il parut en même temps un homme qui lutta contre lui jusqu’au matin. 25Cet homme, voyant qu’il ne pouvait le surmonter, lui toucha le nerf de la cuisse, qui se sécha aussitôt. 26Et il lui dit : Laisse-moi aller, car l’aurore commence déjà à paraître. Jacob lui répondit : Je ne vous laisserai point aller que vous ne m’ayez béni. 27Cet homme lui demanda : Comment t’appelles-tu ? Il lui répondit : Je m’appelle Jacob. 28Et le même homme ajouta : On ne te nommera plus à l’avenir Jacob, mais Israël ; car si tu as été fort contre Dieu, combien le seras-tu davantage contre les hommes ? 29Jacob lui fit ensuite cette demande : Dites-moi, je vous prie, comment vous vous appelez. Il lui répondit : Pourquoi me demandes-tu mon nom ? Et il le bénit en ce même lieu. 30Jacob donna le nom de Phanuel à ce lieu-là, en disant : J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. 31Aussitôt qu’il eut passé ce lieu qu’il venait de nommer Phanuel, il vit le soleil qui se levait, mais il se trouva boiteux (boitait) d’une jambe. 32C’est pour cette raison que jusqu’aujourd’hui les enfants d’Israël ne mangent point du nerf des bêtes, se souvenant de celui qui fut touché en (du nerf qui se dessécha dans) la cuisse de Jacob, et qui demeura sans mouvement.
Rencontre de Jacob et d’Esaü.
Jacob se retire à Socoth, et de là il se rend à Sichem.
33(Mais) Jacob, levant ensuite les yeux, vit Esaü, qui s’avançait avec quatre cents hommes et il partagea (aussitôt) les enfants de Lia, de Rachel et des deux servantes. 2Il mit à la tête les deux servantes avec leurs enfants, Lia et ses enfants au second rang, Rachel et Joseph au dernier. 3Et lui s’avançant, se prosterna sept fois en terre, jusqu’à ce que son frère fût près de lui. 4Alors (C’est pourquoi) Esaü courut au-devant de son frère, l’embrassa, le serra étroitement (son cou) et le baisa en versant des larmes. 5Et, ayant levé les yeux, il vit les femmes et leurs enfants, et il dit à Jacob : Qui sont ceux-là ? Sont-ils à toi ? Jacob lui répondit : Ce sont les petits enfants que Dieu a donnés à votre serviteur. 6Et les servantes, s’approchèrent (s’approchant) avec leurs enfants, le saluèrent profondément. 7Lia (aussi) s’approcha avec ses enfants, et, l’ayant aussi salué, Joseph et Rachel le saluèrent les derniers. 8Alors Esaü lui dit : Qu’elles sont ces troupes que j’ai rencontrées ? Jacob lui répondit : Je les ai envoyées pour trouver grâce devant mon seigneur. 9Esaü lui répondit : J’ai les biens en abondance, mon frère ; garde pour toi ce qui est à toi. 10Jacob ajouta : Ne parlez pas ainsi, je vous prie ; mais si j’ai trouvé grâce devant vous, recevez de ma main ce petit présent. Car j’ai vu aujourd’hui votre visage comme si je voyais le visage de Dieu. Soyez-moi donc favorable, 11et recevez ce présent (cette bénédiction) que je vous ai offert et que j’ai reçu de Dieu, qui donne toutes choses. Esaü, après ces instances de son frère, reçut avec peine ce qu’il lui donnait ; 12et il lui dit : Allons ensemble, et je t’accompagnerai dans ton chemin. 13Jacob lui répondit : Vous savez, mon seigneur, que j’ai avec moi des enfants fort petits (bien faibles encore), et des brebis et des vaches pleines ; si je les lasse en les faisant marcher trop vite, tous mes troupeaux mourront en un même jour. 14Que mon seigneur marche donc devant son serviteur, et je le suivrai tout doucement (peu à peu), selon que je verrai que mes petits (enfants) le pourront faire, jusqu’à ce que j’arrive chez mon seigneur, en Séir. 15Esaü lui dit : Je te prie, qu’il demeure au moins quelques-uns des gens que j’ai avec moi pour t’accompagner dans ton chemin. Jacob lui répondit : Cela n’est pas nécessaire ; je n’ai besoin, mon seigneur, que d’une seule chose, qui est de trouver grâce devant vous. 16Esaü s’en retourna donc le même jour en Séir, par le même chemin qu’il était venu. 17Et Jacob vint à Socoth, où, ayant bâtit une maison et dressé ses tentes, il appela ce lieu-là Socoth, qui veut dire les tentes. 18Il passa ensuite jusqu’à Salem qui est une ville des Sichémites, dans le pays de Chanaan, et il demeura près de cette ville après son retour de Mésopotamie, qui est en Syrie. 19Il acheta une partie du champ dans lequel il avait dressé ses tentes, et il la paya cent agneaux aux enfants d’Hémor, père de Sichem. 20Et, ayant dressé là un autel, il y invoqua le Dieu très fort d’Israël.
Dina, fille de Jacob, est violée par Sichem, fils d’Hémor.
Siméon et Lévi égorgent les Sichémites.
34Alors (Or) Dina, fille de Lia, sortit pour voir les femmes du pays. 2Et Sichem, fils d’Hémor Hévéen, prince du pays, l’ayant vue, conçut un grand amour pour elle et l’enleva, et dormit avec elle par force et par violence. 3Son cœur (âme) demeura fortement attaché à Dina, et, la voyant triste, il tâcha de la gagner (adoucit sa tristesse) par ses caresses. 4Il alla ensuite trouver Hémor, son père, et il lui dit : Obtiens-moi cette jeune fille pour femme. 5Jacob ayant été averti de cette violence, lorsque ses enfants étaient absents et occupés à la conduite de leurs troupeaux, il ne parla de rien jusqu’à ce qu’ils fussent revenus. 6Cependant Hémor, père de Sichem, vint pour lui parler. 7En même temps les enfants de Jacob revinrent des champs ; et ayant appris ce qui était arrivé, ils entrèrent en une grande colère, à cause de l’action honteuse que cet homme avait commise contre Israël, en violant et traitant si outrageusement la fille de Jacob. 8Hémor leur parla donc et leur dit : Le cœur (âme) de mon fils Sichem est fortement attaché à votre fille. Donnez-la-lui, afin qu’il l’épouse. 9Allions-nous réciproquement les uns avec les autres. Donnez-nous vos filles en mariage, et prenez aussi les nôtres. 10Habitez avec nous ; la terre est en votre puissance ; cultivez-la, trafiquez-y et possédez-la. 11Sichem dit aussi au père et aux frères de Dina : Que je trouve grâce devant vous, et je vous donnerai tout ce que vous désirerez. 12Augmentez la dot ; demandez des présents, et je vous donnerai volontiers ce que vous voudrez ; donnez-moi seulement cette jeune fille, afin que je l’épouse. 13Les enfants (fils) de Jacob répondirent à Sichem et à son père, avec dessein de les tromper, étant tout transportés de colère, à cause de l’outrage fait à leur sœur : 14Nous ne pouvons faire ce que vous demandez, ni donner notre sœur à un homme incirconcis ; ce qui est une chose défendue et abominable (criminelle) parmi nous. 15Mais nous pourrons bien faire alliance avec vous, pourvu que vous vouliez devenir semblables à nous, et que tout mâle parmi vous soit circoncis. 16Nous vous donnerons alors nos filles en mariage, et nous prendrons les vôtres ; nous demeurerons avec vous, et nous ne serons plus qu’un peuple. 17Que si vous ne voulez point être circoncis, nous reprendrons notre fille et nous nous retirerons. 18Cette offre plut à Hémor et à Sichem, son fils ; 19et ce jeune homme ne différa pas davantage à exécuter ce qu’on lui avait proposé, parce qu’il aimait (extrêmement) la jeune fille (avec passion). Or il était très considéré dans la maison de son père. 20Etant donc entrés dans l’assemblée qui se tenait à la porte de la ville, ils parlèrent ainsi au peuple : 21Ces hommes sont paisibles, et ils veulent (bien) habiter avec nous. Permettons-leur de trafiquer dans cette terre et de la cultiver ; car, spacieuse et étendue comme elle est, elle a besoin de gens qui s’appliquent à la cultiver ; nous prendrons leurs filles en mariage, et nous leur donnerons les nôtres. 22Il n’y a qu’une chose qui pourrait différer un si grand bien : C’est qu’auparavant nous devons circoncire tous les mâles parmi nous, pour nous conformer à la coutume de ce peuple. 23Et après cela leurs biens, leurs troupeaux et tout ce qu’ils possèdent sera à nous. Donnons-leur seulement cette satisfaction, et nous demeurerons ensemble pour ne faire plus qu’un même peuple. 24Ils donnèrent tous leur consentement, et tous les mâles furent circoncis. 25Mais le troisième jour, lorsque la douleur des plaies de la circoncision est le plus violente, deux des enfants de Jacob, Siméon et Lévi, qui étaient frères de Dina, entrèrent hardiment dans la ville l’épée à la main, tuèrent tous les mâles, 26et entre autres Hémor et Sichem, et ensuite ils emmenèrent de la maison de Sichem leur sœur Dina. 27Après qu’ils furent sortis, les autres enfants de Jacob se jetèrent sur les morts, pillèrent toute la ville pour venger l’outrage fait à leur sœur, 28prirent (ravageant) les brebis, les bœufs et les ânes, ruinèrent tout ce qui était dans les maisons et dans les champs, 29et emmenèrent les femmes captives avec leurs petits enfants. 30Après cette exécution violente (audacieux forfait commis), Jacob dit à Siméon et à Lévi : Vous m’avez (profondément) troublé, et vous m’avez rendu odieux aux Chananéens et aux Phérézéens qui habitent ce pays. Nous ne sommes que peu de monde ; et ils s’assembleront tous pour m’attaquer, et ils me perdront avec toute ma maison. 31Ses enfants lui répondirent : Devaient-ils abuser ainsi de notre sœur comme d’une prostituée ?
Voyage de Jacob à Béthel.
Naissance de Benjamin.
Dénombrement des fils de Jacob.
Mort d’Isaac.
35Cependant Dieu parla à Jacob et lui dit : Lève-toi, et monte à Béthel ; demeures-y, et dresse un autel au Dieu qui t’apparut lorsque tu fuyais Esaü, ton frère. 2Alors Jacob, ayant assemblé tous ceux de sa maison, leur dit : Jetez loin de vous les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, purifiez-vous, et changez de vêtements. 3Venez, montons à Béthel pour y dresser un autel à Dieu, qui m’a exaucé au jour de mon affliction, et qui m’a accompagné pendant mon voyage. 4Ils lui donnèrent donc tous les dieux étrangers qu’ils avaient, et leurs pendants d’oreilles ; et Jacob les enfouit sous un térébinthe qui est derrière la ville de Sichem. 5Et lorsqu’ils se furent mis en chemin, Dieu frappa de terreur toutes les villes voisines, et on n’osa pas les poursuivre dans leur retraite. 6Ainsi Jacob, et tout le peuple (ses gens) qui était avec lui, vint à Luza, surnommée Béthel, qui était dans le pays de Chanaan. 7Il y bâtit un autel et nomma ce lieu la Maison de Dieu, parce que Dieu lui était apparu en ce lieu-là lorsqu’il fuyait Esaü, son frère. 8En ce même temps, Débora, nourrice de Rébecca, mourut et fut enterrée sous un chêne au pied de Béthel, et ce lieu fut nommé le Chêne de(s) pleur(s). 9Or (Mais) Dieu apparut encore à Jacob depuis son retour de Mésopotamie, qui est en Syrie ; (et) il le bénit, 10et lui dit : Tu ne seras plus nommé Jacob, mais Israël sera ton nom. Et Dieu le nomma Israël. 11Il lui dit encore : Je suis le Dieu tout-puissant ; crois et multiplie-toi. Tu seras le chef de nations et d’une multitude de peuples, et des rois sortiront de toi. 12Je te donnerai, et à ta race (postérité) après toi, la terre que j’ai donnée à Abraham et à Isaac. 13Dieu se retira ensuite. 14Et Jacob dressa un monument de pierre au lieu où Dieu lui avait parlé ; il offrit du vin dessus et y répandit de l’huile ; 15et il appela ce lieu Béthel. 16Après qu’il fut parti de ce lieu-là, il vint au printemps sur le chemin qui mène à Ephrata, où Rachel, étant en travail, 17et ayant grande peine à enfanter, elle se trouva en péril de sa vie. La sage-femme lui dit : Ne crains point, car tu auras encore ce fils. 18Mais Rachel, qui sentait que la violence de la douleur la faisait mourir, étant prête d’expirer, nomma son fils Bénoni, c’est-à-dire le fils de ma douleur ; et le (mais son) père le nomma Benjamin, c’est-à-dire fils de la droite. 19Rachel mourut donc ; et elle fut ensevelie dans le chemin qui conduit à la ville d’Ephrata, appelée depuis Bethléem. 20(Et) Jacob dressa un monument de pierre sur son sépulcre. C’est ce (le) monument (du sépulcre) de Rachel que l’on voit encore aujourd’hui. 21Après qu’il fut sorti de ce lieu, il dressa sa tente au-delà de la Tour du troupeau. 22Et lorsqu’il demeurait en ce lieu-là, Ruben dormit avec Bala, qui était femme de son père, et cette action ne put lui être cachée. Or Jacob avait douze fils. 23Les fils de Lia étaient Ruben, l’aîné de tous, Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon. 24Les fils de Rachel sont Joseph et Benjamin. 25Les fils de Bala, servante de Rachel, Dan et Nephtali. 26Les fils de Zelpha, servante de Lia, Gad et Aser. Ce sont là les fils de Jacob, qu’il eut en Mésopotamie de Syrie. 27Jacob vint ensuite trouver Isaac, son père, à Mambré, à la ville d’Arbé, appelée depuis Hébron, où Abraham et Isaac avaient demeuré comme étrangers. 28Isaac avait alors cent quatre-vingt ans accomplis. 29Et ses forces étant épuisées par son grand âge, il mourut. Ayant donc achevé sa carrière dans une extrême vieillesse, il fut réuni à son peuple, et ses enfants Esaü et Jacob l’ensevelirent.
Dénombrement des descendants d’Esaü.
36Voici le dénombrement des enfants (les générations) d’Esaü, appelé aussi Edom. 2Esaü épousa des femmes d’entre les filles de Chanaan : Ada, fille d’Elon, Héthéen, et Oolibama, fille d’Ana, fille de Sébéon, Hévéen. 3Il épousa aussi Bazemath, fille d’Ismaël et sœur de Nabaïoth. 4Ada enfanta Eliphaz ; Bazemath fut mère de Rahuel. 5Oolibama eut pour fils Jéhus, Ihélon et Coré. Ce sont là les fils d’Esaü, qui lui naquirent au pays de Chanaan. 6Or Esaü prit ses femmes, ses fils, ses filles et toutes les personnes de sa maison, son bien, ses bestiaux et tout ce qu’il possédait en la terre de Chanaan, et il s’en alla en un autre pays, loin de son frère Jacob. 7Car, comme ils étaient extrêmement riches, ils ne pouvaient demeurer ensemble, et la terre où ils séjournaient ne pouvait les contenir à cause de la multitude de leurs troupeaux. 8(Ainsi) Esaü, appelé aussi Edom, habita sur la montagne de Séir. 9Voici la postérité (les générations) d’Esaü, père d’Edom, dans la montagne de Séir. 10Et voici les noms de ses enfants (fils). Eliphaz fut fils d’Ada, femme d’Esaü, et Rahuel fils de Bazemath, qui fut aussi sa femme. 11Les fils d’Eliphaz furent Théman, Omar, Sépho, Gatham et Cénez. 12Eliphaz, fils d’Esaü, avait encore une femme nommée Thamna, qui lui enfanta Amalech. Ce sont là les fils d’Ada, femme d’Esaü. 13Les fils de Rahuel furent Nahath, Zara, Samma et Meza. Ce sont là les fils de Bazemath, femme d’Esaü. 14Jéhus, Ihélon et Coré furent fils d’Oolibama, femme d’Esaü ; elle était fille d’Ana, fille de Sébéon. 15Voici les princes (chef) d’entre les enfants d’Esaü, fils d’Eliphaz, fils aîné d’Esaü : le prince (chef) Théman, le prince Omar, le prince Sépho, le prince Cénez, 16le prince Coré, le prince Gatham, le prince Amalech. Ce sont là les fils d’Eliphaz, dans le pays d’Edom, et les fils d’Ada. 17Les enfants de Rahuel, fils d’Esaü, furent le prince Nahath, le prince Zara, le prince Samma, le prince Meza. Ce sont là les princes issus de Rahuel, au pays d’Edom ; et ce sont les fils de Bazemath, femme d’Esaü. 18Les fils d’Oolibama, femme d’Esaü, furent le prince Jéhus, le prince Ihélon, le prince Coré. Ce sont là les princes issus d’Oolibama, fille d’Ana et femme d’Esaü. 19Voilà les fils d’Esaü, appelé aussi Edom, et ceux d’entre eux qui ont été princes (chefs). 20Les fils de Séir, Horréen, qui habitaient alors ce pays-là, sont Lotan, Sobal, Sébéon et Ana, 21Dison, Eser et Disan. Ce sont là les princes (chefs) horréens, fils de Séir, dans le pays d’Edom. 22Les fils de Lotan furent Hori et Héman ; et ce Lotan avait une sœur nommée Thamna. 23Les fils de Sobal furent Alvan, Manahat, Ebal, Sépho et Onam. 24Les fils de Sébéon furent Aïa et Ana. C’est cet Ana qui trouva des eaux chaudes dans le désert, lorsqu’il conduisait les ânes de Sébéon, son père. 25Il eut un fils nommé Dison, et une fille nommée Oolibama. 26Les fils de Dison furent Hamdan, Eséban, Jéthram et Charan. 27Les fils d’Eser furent Balaan, Zavan et Achan. 28Les fils de Disan furent Hus et Aram. 29Voici les princes (chefs) des Horréens : le prince Lotan, le prince Sobal, le prince Sébéon, le prince Ana, 30le prince Dison, le prince Eser, le prince Disan. Ce sont là les princes (chefs) des Horréens, qui commandèrent dans le pays de Séir. 31(Mais) Les rois qui régnèrent aux pays d’Edom avant que les enfants d’Israël eussent un roi furent ceux-ci : 32Béla, fils de Béor ; et sa ville s’appelait Denaba. 33Béla étant mort, Jobab, fils de Zara, de Bosra, régna en sa place. 34Après la mort de Jobab, Husam qui était du pays des Thémanites, lui succéda. 35Celui-ci étant mort, Adad, fils de Badad, régna après lui. Ce fut lui qui défit les Madianites au pays de Moab. Sa ville s’appelait Avith. 36Adad étant mort, Semla, qui était de Masréca, lui succéda. 37Après la mort de Semla, Saül, qui était sur le fleuve de Rohoboth, régna en (à) sa place. 38Saül étant mort, Balanan, fils d’Achobor, lui succéda (au royaume). 39Après la mort de Balanan, Adar régna en sa place. Sa ville s’appelait Phaü, et sa femme se nommait Méétabel, fille de Matred, fille de Mézaab. 40Voici les noms des princes (chefs) issus d’Esaü, selon leurs familles, leurs territoires et leurs noms : le prince Thamna, le prince Alva, le prince Jétheth, 41le prince Oolibama, le prince Ela, le prince Phinon, 42le prince Cénez, le prince Théman, le prince Mabsar, 43le prince Magdiel et le prince Hiram. Ce sont là les princes (chefs) sortis d’Edom, qui ont habité dans les terres de son empire (le pays de leur domination). C’est là Esaü, père des Iduméens.
Jalousie des fils de Jacob contre Joseph, leur frère ; ils le vendent, et il est mené en Egypte.
37(Mais) Jacob demeura dans le pays de Chanaan, où son père avait été comme étranger ; 2et voici ses générations : Joseph, âgé de seize ans, et n’étant encore qu’un enfant, conduisait le troupeau de son père avec ses frères, et il était avec les enfants de Bala et de Zelpha, femmes de son père. Il accusa alors ses frères, devant son père, d’un crime énorme (détestable). 3(Or) Israël aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu’il l’avait eu étant déjà vieux ; et il lui avait faire une robe de plusieurs couleurs. 4Ses frères, voyant donc que leur père l’aimait plus que tous ses autres enfants (frères), le haïssaient et ne pouvaient lui parler avec douceur. 5Il arriva aussi que Joseph rapporta à ses frères un songe qu’il avait eu, qui fut encore la semence d’une plus grande haine. 6Car il leur dit : Ecoutez le songe que j’ai eu. 7Il me semblait que je liais (nous) des gerbes dans la campagne, que ma gerbe se leva et se tint debout, et que les vôtres, entourant la mienne, l’adoraient. 8Ses frères lui répondirent : Est-ce que tu seras notre roi, et (ou) serons-nous soumis à ta puissance ? Ces songes et ses entretiens allumèrent donc encore davantage l’envie et la haine qu’ils avaient contre lui. 9Il eut encore un autre songe, qu’il raconta à ses frères, en leur disant : J’ai vu en songe que (comme) le soleil et la lune, et onze étoiles m’adoraient. 10Lorsqu’il eut rapporté ce songe à son père et à ses frères, son père lui en fit réprimande, et il lui dit : Que voudrait dire ce songe que tu as eu ? Est-ce que ta mère, tes frères et moi nous t’adorerons sur la terre ? 11Ainsi ses frères étaient transportés d’envie contre lui ; mais son père considérait tout cela en silence. 12Il arriva alors que les frères de Joseph s’arrêtèrent à Sichem, où ils faisaient paître les troupeaux de leur père. 13Et Israël dit à Joseph : Tes frères font paître nos brebis dans le pays de Sichem ; viens, et je t’enverrai vers eux. 14Je suis tout prêt, lui dit Joseph. Jacob ajouta : Va, et vois si tes frères se portent bien et si les troupeaux sont en bon état, et tu me rapporteras ce qui se passe. Ayant donc été envoyé de la vallée d’Hébron, il vint à Sichem ; 15et un homme, l’ayant trouvé errant dans la campagne, lui demanda ce qu’il cherchait. 16Il lui répondit : Je cherche mes frères ; je vous prie de me dire où ils font paître leurs troupeaux. 17Cet homme lui répondit : Ils se sont retirés de ce lieu, et j’ai entendu qu’ils se disaient : Allons vers Dothaïn. Joseph alla donc après ses frères, et il les trouva à Dothaïn. 18Lorsqu’ils l’eurent aperçu de loin, avant qu’il se fût approché d’eux, ils résolurent de le tuer ; 19et ils se disaient l’un à l’autre : Voici notre (le) songeur qui vient. 20Allons, tuons-le et jetons-le dans une vieille citerne ; nous dirons qu’une bête sauvage l’a dévoré, et après cela on verra à quoi ses songes lui auront servi. 21Ruben, les ayant entendus parler ainsi, tâchait de le tirer d’entre leurs mains, et il leur disait : 22Ne le tuez point (son âme) et ne répandez point son sang, mais jetez-le dans cette citerne qui est au désert, et conservez vos mains pures. Il disait cela dans le dessein de le tirer de leurs mains et de le rendre à son père. 23Aussitôt donc que Joseph fut arrivé près de ses frères, ils lui ôtèrent sa robe de plusieurs couleurs, qui le couvrait jusqu’en bas ; 24et ils le jetèrent dans cette (la) vieille citerne, qui était sans eau. 25S’étant ensuite assis pour manger, ils virent des Ismaélites qui passaient, et qui, venant de Galaad, portaient sur leurs chameaux des parfums (aromates), de la résine et de la myrrhe (stacté), et s’en allaient en Egypte. 26Alors Juda dit à ses frères : Que nous servira de tuer notre frère et d’avoir caché sa mort ? 27Il vaut mieux le vendre à ces Ismaélites et ne point souiller nos mains, car il est notre frère et notre chair. Ses frères consentirent à ce qu’il disait. 28L’ayant donc tiré de la citerne, et voyant ces marchands madianites qui passaient, ils le vendirent vingt pièces d’argent aux Ismaélites, qui le menèrent en Egypte. 29Ruben étant retourné à la citerne, et n’y ayant point trouvé l’enfant, 30déchira ses vêtements et vint dire à ses frères : L’enfant ne paraît plus ; et que deviendrai-je ? 31Après cela ils prirent la robe de Joseph, et l’ayant trempée dans le sang d’un chevreau qu’ils avaient tué, 32ils l’envoyèrent à son père, lui faisant dire par ceux qui la lui portaient : Voici une robe que nous avons trouvée ; vois si c’est celle de ton fils, ou non. 33Le père l’ayant reconnue, dit : C’est la robe de mon fils ; une bête cruelle l’a dévoré, une bête a dévoré Joseph. 34Et ayant déchiré ses vêtements, il se couvrit d’un cilice, pleurant son fils fort longtemps. 35Alors tous ses enfants s’assemblèrent pour tâcher de soulager leur père dans sa douleur ; mais il ne voulut point recevoir de consolation, et il leur dit : Je pleurerai toujours, jusqu’à ce que je descende avec mon fils au séjour des morts (en enfer, note). Ainsi il continua toujours de pleurer. 36Cependant les Madianites vendirent Joseph en Egypte à Putiphar, eunuque du Pharaon, et général de ses troupes (chef des soldats).
Juda marie successivement deux de ses fils à Thamar.
Naissance de Pharès et de Zara.
38En ce même temps, Juda quitta ses frères et vint chez un homme d’Odollam, qui s’appelait Hiras. 2Et ayant vu en ce lieu la fille d’un Chananéen, nommé Sué, il l’épousa et vécut avec elle. 3Elle conçut et enfanta un fils, qui fut nommé Her. 4Ayant conçu une seconde fois, elle eut encore un fils, qu’elle nomma Onan. 5Et elle enfanta encore un troisième qu’elle nomma Séla, après lequel elle cessa d’avoir des enfants. 6Juda fit épouser à Her, son fils aîné, une fille nommée Thamar. 7Ce Her, fils aîné de Juda, fut un très méchant homme (devant le Seigneur), et le Seigneur le frappa de mort. 8Juda dit donc à Onan, son second fils : Epouse la femme de ton frère et vis avec elle, afin que tu suscites des enfants à ton frère. 9Onan, voyant la femme de son frère, et sachant que les enfants qui naîtraient d’elle ne seraient pas à lui, empêchait qu’elle ne devînt mère, de peur que ses enfants ne portassent le nom de son frère. 10C’est pourquoi le Seigneur le frappa de mort, parce qu’il faisait une chose détestable. 11Juda dit donc à Thamar, sa belle-fille : Demeurez veuve dans la maison de votre père, jusqu’à mon fils Séla devienne grand ; car il avait peur que Séla ne mourût aussi, comme ses autres frères. Ainsi Thamar retourna demeurer dans la maison de son père. 12Beaucoup de temps s’étant passé, la fille de Sué, femme de Juda, mourut. Juda, après l’avoir pleurée et s’être consolé de cette perte, alla à Thamnas avec Hiras d’Odollam, le pasteur de ses troupeaux, pour voir ceux qui tondaient ses brebis. 13Thamar ayant été avertie que Juda, son beau-père, allait à Thamnas pour faire tondre ses brebis, 14quitta ses habits de veuve, se couvrit d’un grand voile, et, s’étant déguisée, s’assit dans un carrefour, sur le chemin de Thamnas ; parce que Séla étant en âge d’être marié, Juda ne le lui avait point fait épouser. 15Juda l’ayant vue, s’imagina que c’était une femme de mauvaise vie ; car elle s’était couvert le visage, de peur d’être reconnue. 16Et l’abordant, il lui dit : Laisse-moi m’approcher de toi ; car il ne savait pas que ce fût sa belle-fille. Elle lui répondit : Que me donneras-tu pour ce que tu me demandes ? 17Je t’enverrai, dit-il, un chevreau de mon troupeau. Elle repartit : Je consentirai à ce que tu veux, pourvu que tu me donnes un gage, en attendant que tu m’envoies ce que tu me promets. 18Que veux-tu que je te donne pour gage ? lui dit Juda. Elle lui répondit : Donne-moi ton anneau, ton bracelet et le bâton que tu tiens à la main. Ainsi elle conçut de lui, 19et s’en allant aussitôt, et ayant quitté le costume qu’elle avait pris, elle se revêtit de ses habits de veuve. 20Juda envoya ensuite le chevreau par son pasteur d’Odollam, afin qu’il retirât le gage qu’il avait donné à cette femme. Mais, ne l’ayant point trouvée, 21il demanda aux habitants de ce lieu : Où est une (cette) femme qui était assise dans ce carrefour ? Tous lui répondirent : Il n’y a pas eu en cet endroit de femme débauchée (de mauvaise vie). 22Il retourna auprès de Juda et lui dit : Je ne l’ai point trouvée ; et même les habitants de ce lieu m’ont dit que jamais femme de mauvaise vie ne s’était assise en cet endroit. 23Juda dit : Qu’elle garde ce qu’elle a ; elle ne peut pas au moins m’accuser d’avoir manqué à ma parole. J’ai envoyé le chevreau que je lui avais promis, et tu ne l’as point trouvée. 24Mais trois mois après, on vint dire à Juda : Thamar, ta belle-fille, est tombée en fornication, car on commence à s’apercevoir qu’elle est grosse. Juda répondit : Qu’on la produise en public, afin qu’elle soit brûlée. 25Et lorsqu’on la menait au supplice, elle envoya dire à son beau-père : J’ai conçu de celui à qui sont ces gages. Vois à qui est cet anneau, ce bracelet et ce bâton. 26Juda, ayant reconnu ce qu’il lui avait donné, dit : Elle a moins de tort que moi, puisque je ne l’ai pas donnée pour épouse à Séla, mon fils. Et il ne la connut plus depuis. 27Comme elle fut sur le point d’enfanter, il parut qu’il y avait deux jumeaux dans son sein. Et lorsque ces enfants étaient prêts à sortir, l’un des deux passa sa main, à laquelle la sage-femme lia un ruban écarlate, en disant : 28Celui-ci sortira le premier. 29Mais cet enfant ayant retiré sa main, l’autre sortit. Alors la sage-femme dit : Pourquoi le mur s’est-il divisé à cause de toi ? C’est pourquoi il fut nommé Pharès. 30Son frère, qui avait le ruban écarlate à la main, sortit ensuite, et on le nomma Zara.
Joseph mérite la confiance de son maître Putiphar ; mais il est accusé par sa femme et mis en prison.
39Joseph ayant donc été mené en Egypte, Putiphar, Egyptien, eunuque du Pharaon et général de ses troupes, l’acheta des Ismaélites, qui l’y avaient conduit. 2Le Seigneur était avec lui, et tout lui réussissait heureusement. Il demeurait dans la maison de son maître, 3qui savait très bien que le Seigneur était avec lui, et qu’il le favorisait et le bénissait en toutes ses actions. 4Joseph, ayant donc trouvé grâce devant son maître, se donna tout entier à son service ; et ayant reçu de lui l’autorité sur toute sa maison, il la gouvernait avec tout ce qui lui avait été mis entre les mains. 5Le Seigneur bénit la maison de l’Egyptien à cause de Joseph, et il multiplia tout son bien, tant à la ville qu’à la campagne (champs) ; 6en sorte que Putiphar n’avait (et il ne connaissait, note) d’autre soin que de se mettre à table et de manger. Or Joseph était beau de visage et très agréable. 7(C’est pourquoi) Longtemps après, sa maîtresse jeta les yeux sur lui et lui dit : Dors avec moi. 8Mais Joseph, ayant horreur de consentir à une action si criminelle, lui dit : Vous voyez que mon maître m’a confié toutes choses, qu’il ne sait pas même ce qu’il a dans sa maison ; 9qu’il n’y a rien qui ne soit en mon pouvoir, et que m’ayant mis tout entre les mains, il ne s’est réservé que vous seule, qui êtes sa femme. Comment donc pourrais-je commettre un si grand crime, et pécher contre mon Dieu ? 10Cette femme continua durant plusieurs jours à solliciter Joseph par de semblables paroles, et lui à résister à son infâme désir. 11Or il arriva un jour que Joseph étant entré dans la maison, et y remplissant quelque fonction sans que personne fût présent, 12sa maîtresse le prit par son manteau et lui dit : Dors avec moi. Alors Joseph, lui laissant le manteau entre les mains, s’enfuit et sortit au dehors. 13Cette femme, voyant le manteau entre ses mains, et se voyant elle-même méprisée, 14appela les gens de sa maison et leur dit : Voyez, il nous a amené ici cet Hébreu pour nous insulter. Il est venu à moi dans le dessein de me séduire (corrompre) ; mais je me suis mise à crier, 15et lorsqu’il a entendu ma voix, il m’a laissé son manteau, que je tenais, et s’est enfui dehors. 16Lorsque son mari fut de retour à la maison, elle lui montra ce manteau, qu’elle avait retenu comme une preuve de sa fidélité, 17et lui dit : Cet esclave hébreu que vous nous avez amené est venu pour me faire violence (m’insulter) ; 18et m’ayant entendu crier, il m’a laissé son manteau, que je tenais, et s’est enfui dehors. 19Le maître, trop crédule aux accusations de sa femme, entra, à ces paroles, dans une grande colère, 20et il fit mettre Joseph dans la prison où l’on gardait ceux que le roi faisait arrêter. Il était donc renfermé en ce lieu-là. 21Mais le Seigneur fut avec Joseph ; il en eut compassion, et il lui fit trouver grâce devant le gouverneur (chef) de la prison, 22qui lui remit le soin de tous ceux qui y étaient enfermés. Il ne se faisait rien que par son ordre. 23Et le gouverneur, lui ayant tout confié, ne prenait connaissance de quoi que ce soit, parce que le Seigneur était avec Joseph et qu’il le faisait réussir en toutes choses.
Le grand échanson et le grand panetier du roi d’Egypte sont mis en prison.
Joseph explique leurs songes.
40Il arriva ensuite que deux eunuques du roi d’Egypte, son grand échanson et son grand panetier, offensèrent leur maître. 2Et le Pharaon étant irrité contre ces deux officiers (eux), dont l’un commandait à ses échansons et l’autre à ses panetiers, 3les fit mettre dans la prison du général de ses troupes, où Joseph était prisonnier. 4(Mais) Le gouverneur de la prison les remit entre les mains de Joseph, qui les servait et avait soin d’eux. Quelque temps s’étant passé, pendant lequel ils demeuraient toujours prisonniers, 5ils eurent tous deux, en une même nuit, un songe qui pouvait recevoir une interprétation distincte (se rapportait à eux.). 6Joseph entra le matin auprès d’eux, et les ayant vus tristes, 7il leur en demanda le sujet, et leur dit : D’où vient que vous avez le visage plus abattu aujourd’hui qu’à l’ordinaire ? 8Ils lui répondirent : Nous avons eu un songe, et nous n’avons personne pour nous l’expliquer. Joseph leur dit : N’est-ce pas à Dieu qu’appartient l’interprétation des songes ? Dites-moi ce que vous avez vu. 9Le grand échanson lui rapporta le premier son songe en ces termes : Je voyais devant moi un cep de vigne, 10sur lequel il y avait trois sarments qui poussaient peu à peu, d’abord des boutons, ensuite des fleurs, et à la fin des raisins mûrs ; 11et ayant dans la main la coupe du Pharaon, j’ai pris ces grappes de raisins, je les ai pressées dans la coupe que je tenais, et j’en ai donné à boire au roi. 12Joseph lui dit : Voici l’interprétation de ton songe : Les trois sarments de la vigne marquent trois jours, 13après lesquels (le) Pharaon se souviendra de tes services ; il te rétablira dans ta première charge, et tu lui présenteras à boire selon que tu avais coutume de le faire auparavant d’après tes fonctions. 14Seulement souviens-toi de moi quand ce bonheur te sera arrivé, et rends-moi le bon office de supplier le Pharaon qu’il daigne me tirer de la prison où je suis ; 15parce que j’ai été enlevé par fraude et par violence du pays des Hébreux, et que l’on m’a renfermé (j’ai été jeté ici dans la fosse) malgré mon innocence. 16Le grand panetier, voyant qu’il avait interprété ce songe si sagement, lui dit : J’ai eu aussi un songe. Je portais sur ma tête trois corbeilles de farine, 17et dans celle qui était au-dessus des autres, il y avait de tous les mets que peut apprêter l’art du pâtissier, et les oiseaux en venaient manger. 18Joseph lui répondit : Voici l’interprétation de ton songe. Les trois corbeilles signifient qu’il se passera encore trois jours, 19après lesquels le Pharaon te fera couper la tête, et te fera ensuite attacher à un gibet, où les oiseaux déchireront ta chair. 20Le troisième jour suivant (d’après) étant celui de la naissance du Pharaon, il fit un grand festin à ses serviteurs, pendant lequel il se souvint du grand échanson et du grand panetier. 21(Or) Il rétablit l’un dans sa charge, afin qu’il continuât de lui présenter la coupe, 22et il fit attacher l’autre à un gibet, ce qui vérifia l’interprétation que Joseph avait donnée à leurs songes. 23Cependant le grand échanson, se voyant rentré en faveur après sa disgrâce, ne se souvint plus de son interprète.
Songes de Pharaon expliqués par Joseph.
Elévation de Joseph.
Naissance de Manassé et d’Ephraïm.
Stérilité en Egypte.
41Deux ans après, le Pharaon eut un songe. Il lui semblait qu’il était sur le bord du fleuve, 2d’où sortaient sept vaches fort belles et extrêmement grasses, qui paissaient dans les marécages ; 3qu’ensuite il en sortit sept autres toutes défigurées (hideuses) et extraordinairement maigres, qui paissaient sur le bord du même fleuve, en des lieux pleins d’herbes ; 4et que celles-ci dévorèrent les premières, qui étaient si grasses et si belles. Le Pharaon, s’étant éveillé, 5se rendormit, et il eut un second songe. Il vit sept épis pleins de grains et très beaux, qui sortaient d’une même tige. 6Il en vit aussi paraître sept autres fort maigres, qu’un vent brûlant avait desséchés ; 7et ceux-ci dévorèrent les premiers, qui étaient si beaux. Le Pharaon, s’étant éveillé 8le matin, fut saisi de frayeur ; et ayant envoyé chercher tous les devins et tous les sages d’Egypte, il leur raconta son songe, sans qu’il s’en trouvât un seul qui pût l’interpréter. 9(Alors) Le grand échanson, s’étant enfin souvenu de Joseph, dit au roi : Je confesse ma faute. 10Lorsque le roi, irrité contre ses serviteurs, commanda que je fusse mis avec le grand panetier dans la prison du général de ses troupes, 11nous eûmes tous deux en une même nuit un songe, qui nous prédisait ce qui nous arriva ensuite. 12Il y avait alors en cette prison un jeune Hébreux, serviteur du même général de l’armée ; nous lui avons raconté chacun notre songe, 13et il nous dit tout ce que l’événement confirma depuis ; car je fus rétabli dans ma charge, et le grand panetier fut pendu à un gibet (une croix). 14Aussitôt Joseph fut tiré de la prison par ordre du roi ; on le rasa, on lui fit changer de vêtements et on le présenta au prince (lui). 15Le Pharaon lui dit : J’ai eu des songes ; je ne trouve personne qui les interprète, et l’on m’a dit que tu avais une grande sagesse pour les expliquer. 16Joseph lui répondit : Ce sera Dieu, et non pas moi, qui rendra au Pharaon une réponse favorable. 17Le Pharaon lui raconta donc ce qu’il avait vu. Il me semblait, dit-il, que j’étais sur le bord du fleuve, 18d’où sortaient sept vaches fort belles et extrêmement grasses, qui paissaient l’herbe dans des marécages ; 19et qu’ensuite il en sortit sept autres, si défigurées et si prodigieusement maigres, que je n’en ai jamais vu de telles en (dans la terre d’) Egypte. 20Ces dernières dévorèrent et consommèrent les premières, 21sans qu’elles parussent en aucune sorte en être rassasiées ; mais elles demeurèrent aussi maigres et aussi affreuses qu’elles étaient auparavant. M’étant éveillé, je me rendormis, 22et j’eus un second songe. Je vis sept épis pleins de grains et très beaux qui sortaient d’une même tige. 23Il en parut en même temps sept autres fort maigres, qu’un vent brûlant avait desséchés (qui s’élevaient d’un chaume). 24Et ces derniers dévorèrent les premiers, qui étaient si beaux. J’ai dit mon songe à tous les devins, et je n’en trouve point qui me l’explique. 25Joseph répondit : Les deux songes du roi signifient la même chose : Dieu a montré au Pharaon ce qu’il fera dans la suite. 26Les sept vaches si belles et les sept épis si pleins de grains, que le roi a vus en songe, marquent la même chose, et signifient sept années d’abondance. 27(Pareillement,) Les sept vaches maigres et défaites (décharnées), qui sont sorties du fleuve après les premières, et les sept épis maigres et frappés d’un vent brûlant, marquent sept autres années d’une famine qui doit arriver. 28Et cela s’accomplira de cette sorte : 29Il viendra d’abord, dans toute l’Egypte, sept années d’une (grande) fertilité extraordinaire, 30qui seront suivies de sept autres d’une si grande stérilité, qu’elle fera oublier toute l’abondance qui l’aura précédée : car la famine consumera toute la terre ; 31et cette fertilité si extraordinaire sera comme absorbée par l’extrême indigence qui la suivra. 32Quant au second songe que vous avez eu, et qui signifie la même chose, c’est une marque que cette parole de Dieu sera ferme, qu’elle s’accomplira infailliblement et bientôt (promptement). 33Il est donc de la prudence du roi de choisir un homme sage et habile, à qui il donne le commandement sur toute l’Egypte ; 34afin qu’il établisse des officiers dans toutes les provinces, et que, pendant les sept années de fertilité qui vont venir, ils amassent dans les greniers publics la cinquième partie des fruits de la terre, 35de sorte que tout le blé se serre et se garde dans les villes, sous l’autorité du roi ; 36et qu’ainsi il soit réservé pour les sept années de la famine qui doit accabler l’Egypte, et que ce pays ne soit pas consumé par la faim. 37Ce conseil plut au Pharaon et à tous ses ministres ; 38et il leur dit : Où pourrions-nous trouver un homme comme celui-ci, qui fût aussi rempli de l’esprit de Dieu ? 39Il dit donc à Joseph : Puisque Dieu t’a fait voir tout ce que tu nous as dit, où pourrai-je trouver quelqu’un plus sage que toi, ou même semblable à toi ? 40C’est toi qui auras l’autorité sur ma maison. Quand tu ouvriras la bouche pour commander, tout le peuple t’obéira, et je n’aurai au-dessus de toi que le trône et la qualité de roi. 41Le Pharaon dit encore à Joseph : Je t’établis aujourd’hui pour commander à toute l’Egypte. 42En même temps il ôta son anneau de sa main et le mit en celle de Joseph ; il le fit revêtir d’une robe de fin lin, et lui mit au cou un collier d’or. 43Il le fit ensuite monter sur l’un de ses chars, qui était le second après le sien, et fit crier par un héraut que tout le monde fléchît le genou devant lui, et que tous reconnussent qu’il avait été établi pour commander à toute l’Egypte. 44Le roi dit encore à Joseph : Je suis le Pharaon ; nul ne remuera ni le pied ni la main dans toute l’Egypte que par ton commandement. 45Il changea aussi son nom, et il l’appela, en langue égyptienne, le Sauveur du monde. Et il lui fit épouser Aseneth, fille de Putiphar, prêtre d’Héliopolis. Après cela Joseph alla visiter l’Egypte 46((Or) Il avait trente ans lorsqu’il parut devant le Pharaon), et il fit le tour de toutes les provinces d’Egypte. 47Les sept années de fertilité vinrent donc ; et le blé, ayant été mis en gerbes, fut serré ensuite dans les greniers de l’Egypte. 48On mit aussi en réserve dans toutes les villes cette grande abondance de grains. 49Car il y eut une si grande quantité de froment, qu’elle égalait le sable de la mer et qu’elle ne pouvait pas même se mesurer. 50Avant que la famine vînt, Joseph eut deux enfants de sa femme Aséneth, fille de Putiphar, prêtre d’Héliopolis. 51Il nomma l’aîné Manassé, en disant : Dieu m’a fait oublier tous mes travaux (peines) et la maison de mon père. 52Il nomma le second Ephraïm, en disant : Dieu m’a fait croître dans la terre de ma pauvreté. 53Ces sept années de la fertilité d’Egypte étant donc passées, 54les sept années de stérilité vinrent ensuite, selon la prédiction de Joseph ; une grande famine survint dans tout le monde, mais il y avait du blé dans toute l’Egypte. 55Quand le peuple de ce pays fut aussi pressé de la famine, il cria vers le Pharaon et lui demanda de quoi vivre. Mais il leur dit : Allez à Joseph, et faites tout ce qu’il vous dira. 56Cependant la famine croissait tous les jours dans toute la terre ; et Joseph, ouvrant tous les greniers, vendait du blé aux Egyptiens, parce qu’ils étaient tourmentés eux-mêmes de la famine. 57Et on venait de toutes les provinces en Egypte pour acheter de quoi vivre, et pour trouver quelque soulagement dans la rigueur de cette famine.
Arrivée des frères de Joseph en Egypte.
Joseph fait arrêter Siméon, et ne renvoie les autres qu’à condition qu’ils amèneront (amènent) Benjamin.
42Cependant Jacob, ayant entendu dire qu’on vendait du blé en Egypte, dit à ses enfants (fils) : Pourquoi cette négligence (êtes-vous si négligents) ? 2J’ai appris qu’on vend du blé en Egypte ; allez-y acheter ce qui nous est nécessaire, afin que nous puissions vivre et que nous ne mourions pas de faim. 3(Ainsi) Les dix frères de Joseph allèrent donc en Egypte pour y acheter du blé. 4Jacob retint Benjamin avec lui, ayant dit à ses frères qu’il craignait qu’il ne lui arrivât quelque accident en chemin. 5Ils entrèrent dans l’Egypte avec les autres qui y allaient pour y acheter du blé ; car la famine était dans le pays de Chanaan. 6Or Joseph commandait dans toute l’Egypte, et le blé ne se vendait aux peuples que par son ordre (sa volonté). Ses frères s’étant prosternés devant lui, 7il les reconnut ; et, leur parlant assez rudement, comme à des étrangers, il leur dit : D’où venez-vous ? Ils lui répondirent : Du pays de Chanaan, pour acheter ici de quoi vivre. 8Et quoi qu’il (re)connût bien ses frères, il ne fut néanmoins pas reconnu d’eux. 9Alors, se souvenant des songes qu’il avait eus autrefois, il leur dit : Vous êtes des espions, et vous êtes venus ici pour considérer les endroits les plus faibles de l’Egypte. 10Ils répondirent : Seigneur, cela n’est pas ainsi ; mais vos serviteurs sont venus ici pour acheter du blé (des vivres). 11Nous sommes tous fils d’un même homme ; nous venons avec des pensées de paix, et vos serviteurs n’ont aucun mauvais dessein. 12Il leur répondit : Non, cela n’est pas ; mais vous êtes venus pour remarquer ce qu’il y a de moins fortifié dans l’Egypte. 13Ils lui dirent : Nous sommes douze frères, tous enfants d’un même homme du pays de Chanaan, et vos serviteurs. Le dernier est avec notre père, et l’autre n’est plus. 14Voilà, dit Joseph, ce que je disais : vous êtes des espions. 15Je m’en vais éprouver si vous dites la vérité. Vive le (par la vie de) Pharaon ! vous ne sortirez point d’ici jusqu’à ce que le dernier de vos frères y soit venu. 16Envoyez l’un de vous pour l’amener ; pendant ce temps, vous demeurerez en prison jusqu’à ce que j’aie reconnu si ce que vous dites est vrai ou faux ; autrement, vive le (par la vie de) Pharaon ! vous êtes des espions. 17Il les fit donc mettre en prison pour trois jours. 18Et (Mais) le troisième jour, il les fit sortir de prison et il leur dit : Faites ce que je vous dis, et vous vivrez ; car je crains Dieu. 19Si vous venez ici dans un esprit de paix, que l’un de vos frères demeure enchaîné dans la prison ; pour vous, allez-vous-en, emportez dans votre pays le blé que vous avez acheté, 20et (mais) amenez-moi le dernier de vos frères, afin que je puisse reconnaître si ce que vous dites est véritable, et que vous ne mouriez point. Ils firent ce qu’il leur avait ordonné. 21Et ils se disaient l’un à l’autre : C’est justement que nous souffrons tout cela, parce que nous avons péché contre notre frère, et que, voyant l’angoisse de son âme lorsqu’il nous implorait, nous ne l’avons pas écouté ; c’est pour cela que nous sommes tombés dans cette affliction. 22Ruben, l’un d’entre eux, leur disait : Ne vous ai-je pas dit : Ne commettez pas un si grand crime (péchez pas) contre cet enfant ? et vous ne m’avez point écouté. C’est son sang maintenant que Dieu (qu’on) nous redemande. 23Ils ne savaient pas que Joseph les comprenait, parce qu’il leur parlait par un interprète. 24Mais il s’éloigna quelques instants, et il pleura. Et étant revenu, il leur parla de nouveau. 25Il fit prendre Siméon et le fit lier devant eux, et il commanda à ses officiers de remplir leurs sacs de blé, et de remettre l’argent de chacun dans son sac, en y ajoutant encore des vivres pour se nourrir pendant le chemin ; ce qui fut exécuté aussitôt. 26(Ainsi) Les frères de Joseph s’en allèrent donc, emportant leur blé sur leurs ânes. 27Et (Or) l’un d’eux ayant ouvert son sac dans l’hôtellerie, pour donner à manger à son âne (sa bête), vit son argent à l’entrée du sac ; 28et il dit à ses frères : On m’a rendu mon argent ; le voici dans mon sac. Ils furent tous saisis d’étonnement et de trouble, et ils s’entredisaient : Quelle est cette conduite de Dieu sur nous ? 29Lorsqu’ils furent arrivés chez Jacob, leur père, au pays de Chanaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé, en disant : 30Le seigneur (maître) de ce pays-là nous a parlé durement, et il nous a pris pour des espions qui venaient observer le royaume. 31Nous lui avons répondu : Nous sommes des gens paisibles, et très éloignés d’avoir aucun mauvais dessein. 32Nous étions douze frères, enfants d’un même père. L’un n’est plus, le plus jeune est avec notre père au pays de Chanaan. 33Il nous a répondu : Je veux éprouver s’il est vrai que vous n’ayez que des pensées de paix. Laissez-moi donc ici l’un de vos frères ; prenez le blé qui vous est nécessaire pour vos maisons, et allez-vous-en ; 34et amenez-moi le plus jeune de vos frères, afin que je sache que vous n’êtes point des espions, que vous puissiez ensuite emmener avec vous celui que je retiens prisonnier, et qu’il vous soit permis à l’avenir d’acheter ici ce que vous voudrez. 35Cela dit, comme ils versaient leur blé, ils trouvèrent chacun leur argent lié à l’entrée du sac, et ils en furent tous épouvantés. 36Alors Jacob, leur père, leur dit : Vous m’avez réduit à être sans enfants ; Joseph n’est plus, Siméon est en prison, et vous voulez m’enlever Benjamin. Tous ces maux sont retombés sur moi. 37Ruben lui répondit : Faites mourir mes deux enfants, si je ne vous le ramène pas. Confiez-le-moi, et je vous le rendrai. 38Non, dit Jacob, mon fils n’ira point avec vous. Son frère est mort, et il est demeuré seul (lui seul est resté). S’il lui arrive quelque malheur au pays où vous allez, vous accablerez ma vieillesse (mes cheveux blancs) d’une douleur qui m’emportera au tombeau.
Retour des frères de Joseph en Egypte avec Benjamin.
Joseph leur fait un festin.
43Cependant la famine désolait extraordinairement tout le pays (pesait violemment sur toute la terre) ; 2et le blé (les vivres) que les enfants de Jacob avaient apporté d’Egypte étant consommé, Jacob leur dit : Retournez en Egypte, et achetez-nous un peu de blé (des provisions). 3Juda lui répondit : Celui qui commande là-bas nous a déclaré sa volonté avec serment, en disant : Vous ne verrez point mon visage, à moins que vous n’ameniez avec vous le plus jeune de vos frères. 4Si donc vous voulez l’envoyer avec nous, nous irons ensemble, et nous achèterons ce qui vous est nécessaire. 5(Mais) Si vous ne le voulez pas, nous n’irons point ; car cet homme, comme nous vous l’avons dit plusieurs fois, nous a déclaré que nous ne verrions pas son visage si nous n’avions avec nous notre jeune frère. 6Israël leur dit : C’est pour mon malheur que vous lui avez appris que vous aviez encore un autre frère. 7Mais ils lui répondirent : Il nous demanda par ordre toute la suite de notre famille : si notre père vivait, si nous avions un autre frère ; et nous lui avons répondu conformément à ce qu’il nous avait demandé. Pouvions-nous deviner qu’il nous dirait : Amenez avec vous votre frère ? 8Juda dit encore à son père : Envoyez l’enfant avec moi, afin que nous puissions partir et avoir de quoi vivre, et que nous ne mourions pas, nous et nos petits enfants. 9Je me charge de cet enfant, et c’est à moi que vous en demanderez compte. Si je ne vous le ramène pas, et si je ne vous le rends pas, je consens que vous ne me pardonniez jamais cette faute. 10Si nous n’avions point tant différé, nous serions déjà revenus une seconde fois. 11Israël, leur père, leur dit donc : Si c’est une nécessité absolue (le faut ainsi), faites ce que vous voudrez. Prenez avec vous des plus excellents fruits de ce pays-ci (dans vos vases), pour en faire présent à celui qui commande : un peu de résine, de miel, de storax, de myrrhe (stacté), de térébenthine et d’amandes. 12Portez aussi deux fois autant d’argent qu’au premier voyage, et reportez celui que vous avez trouvé dans vos sacs, de peur que ce ne soit une méprise. 13Enfin menez votre frère avec vous, et allez vers cet homme. 14Je prie mon Dieu tout-puissant de vous le rendre favorable, afin qu’il renvoie avec vous votre frère qu’il tient prisonnier, et Benjamin ; cependant (moi) je demeurerai seul, comme si j’étais sans enfants. 15Ils prirent donc avec eux les présents et le double de l’argent, avec Benjamin ; et étant partis, ils arrivèrent en Egypte, où ils se présentèrent devant Joseph. 16Joseph les ayant vus, et Benjamin avec eux, dit à son intendant : Fais entrer ces hommes chez moi, tue des victimes et prépare un festin, parce qu’ils mangeront à midi avec moi. 17L’intendant exécuta ce qui lui avait été commandé, et il les fit entrer dans la maison. 18Alors étant saisis de crainte, ils s’entredisaient : C’est à cause de cet argent que nous avons remporté dans nos sacs qu’il nous fait entrer ici, pour faire retomber sur nous ce reproche, et nous opprimer en nous réduisant en servitude, ainsi que nos ânes. 19C’est pourquoi étant encore à la porte, ils s’approchèrent de l’intendant de Joseph. 20Et ils lui dirent : Seigneur, nous vous supplions (prions) de nous écouter. Nous sommes déjà venus une fois acheter du blé, 21et après l’avoir acheté, lorsque nous fûmes arrivés à l’hôtellerie, en ouvrant nos sacs, nous y trouvâmes notre argent que nous vous rapportons maintenant au même poids. 22Et nous vous en rapportons encore d’autre, pour acheter ce qui nous est nécessaire ; mais nous ne savons en aucune manière qui a pu remettre cet argent dans nos sacs. 23L’intendant leur répondit : Ayez l’esprit en repos ; ne craignez point. Votre Dieu et le Dieu de votre père vous a donné des trésors dans vos sacs ; car pour moi j’ai reçu l’argent que vous m’avez donné, et j’en suis content. Il fit sortir aussi Siméon de la prison, et il le leur amena. 24Après les avoir fait entrer dans la maison, il leur apporta de l’eau ; ils se lavèrent les pieds, et il donna à manger à leurs ânes. 25Cependant ils tinrent leurs présents tout prêts, attendant que Joseph entrât à midi, parce qu’on leur avait dit qu’ils devaient manger (du pain) en ce lieu-là. 26Joseph étant donc entré dans sa maison, ils lui offrirent leurs présents, qu’ils tenaient en leurs mains, et ils le saluèrent en se baissant jusqu’à terre. 27Il les salua aussi, en leur faisant bon visage, et il leur demanda : Votre père, ce vieillard dont vous m’aviez parlé, vit-il encore ? Se porte-t-il bien ? 28Ils lui répondirent : Notre père, votre serviteur, est encore en vie, et il se porte bien ; et se baissant profondément, (ils le saluèrent). 29(Or) Joseph, levant les yeux, vit Benjamin, son frère, fils de Rachel, sa mère, et il lui dit : Est-ce là le plus jeune de vos frères, dont vous m’aviez parlé ? Mon fils, ajouta-t-il, je prie Dieu qu’il vous soit toujours favorable. 30Et il se hâta de sortir, parce que ses entrailles avaient été émues en voyant son frère, et qu’il ne pouvait plus retenir ses larmes. Passant donc dans une autre (sa) chambre, il pleura. 31Et après s’être lavé le visage, il revint, se faisant violence (retint), et il dit : Servez à manger. 32On servit Joseph à part, et ses frères à part, et les Egyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis à part (car il n’est pas permis aux Egyptiens de manger avec les Hébreux, et ils croient qu’un festin (repas) de cette sorte serait profane). 33Ils s’assirent donc en présence de Joseph, l’aîné le premier selon son rang, et le plus jeune selon son âge. Et ils furent extrêmement surpris, 34en voyant les parts qu’il leur avait données ; la part la plus grande vint à Benjamin, elle était cinq fois plus grande que celle des autres. Ils burent ainsi avec Joseph, et ils firent grande chère (avec lui).
Joseph fait mettre sa coupe dans sac de Benjamin.
Il traite ses frères comme des voleurs.
Juda s’offre à demeurer esclave à la place de Benjamin.
44Or Joseph donna des ordres à l’intendant de sa maison, et lui dit : Mets dans leurs sacs autant de blé qu’ils en pourront tenir, et l’argent de chacun à l’entrée du sac ; 2et (mais) mets ma coupe d’argent à l’entrée du sac du plus jeune, avec l’argent qu’il a donné pour le blé. Cet ordre fut donc exécuté. 3Et le lendemain matin, on les laissa aller avec leurs ânes. 4Lorsqu’ils furent sortis de la ville, comme ils n’avaient fait encore que peu de chemin, Joseph appela l’intendant de sa maison et lui dit : Cours vite après ces hommes, arrête-les et dis-leur : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ? 5La coupe que vous avez dérobée est celle dans laquelle boit mon maître, et dont il se sert pour deviner. Vous avez fait une très méchante action. 6L’intendant fit ce qui lui avait été commandé, et, les ayant arrêtés, il leur dit tout ce qui lui avait été prescrit. 7Ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il ainsi à ses serviteurs et les croit-il capables d’une action si honteuse ? 8Nous vous avons rapporté du pays de Chanaan l’argent que nous avions trouvé à l’entrée de nos sacs. Comment donc se pourrait-il faire que nous eussions dérobé de la maison de votre maître de l’or ou de l’argent ? 9Que celui de vos serviteurs, quel qu’il puisse être, auprès de qui l’on trouvera ce que vous cherchez, soit mis à mort, et nous serons esclaves de mon seigneur. 10Il leur dit : Que ce que vous prononcez soit exécuté. Quiconque se trouvera avoir pris ce que je cherche sera mon esclave, et vous en serez innocents. 11Ils déchargèrent donc aussitôt leurs sacs à terre, et chacun ouvrit le sien. 12L’intendant les ayant fouillés, en commençant depuis le plus grand jusqu’au plus petit, trouva la coupe dans le sac de Benjamin. 13Alors ayant déchiré leurs vêtements et rechargés leurs ânes, ils revinrent à la ville. 14Juda se présenta le premier avec ses frères devant Joseph, qui n’était pas encore sorti du lieu où il était ; et ils se prosternèrent tous ensemble à terre devant lui. 15Joseph leur dit : Pourquoi avez-vous agi ainsi ? Ignorez-vous qu’il n’y a personne qui m’égale dans la science de deviner les choses cachées ? 16Juda lui dit : Que répondrons-nous à mon seigneur ? que lui dirons-nous, et que pouvons-nous lui représenter avec quelque ombre de justice pour notre défense ? Dieu a trouvé l’iniquité de vos serviteurs. Nous sommes tous les esclaves de mon seigneur, nous et celui à qui on a trouvé la coupe. 17Joseph répondit : Dieu me garde d’agir de la sorte. (!) Que celui qui a pris ma coupe soit mon esclave ; et pour vous, allez en liberté retrouver votre père. 18(Mais) Juda, s’approchant alors plus près de Joseph, lui dit avec assurance : Mon seigneur, permettez, je vous prie, à votre serviteur, de vous adresser la parole, et ne vous irritez pas contre votre esclave ; car après le Pharaon, c’est vous qui êtes 19mon seigneur. Vous avez demandé d’abord à vos serviteurs : Avez-vous encore votre père ou quelque autre frère ? 20Et nous vous avons répondu, mon seigneur : Nous avons un père qui est âgé, et un jeune frère qu’il a eu dans sa vieillesse, dont le frère qui était né de la même mère est mort : il ne reste plus que celui-là, et son père l’aime tendrement. 21Vous dites alors à vos serviteurs : Amenez-le-moi pour que mes yeux le contemplent. 22Mais nous vous répondîmes, mon seigneur : Cet enfant ne peut quitter son père ; car, s’il le quitte, il le fera mourir. 23Vous dîtes à vos serviteurs : Si le dernier de vos frères ne vient avec vous, vous ne verrez plus mon visage. 24Lors donc que nous fûmes retournés vers notre père, votre serviteur, nous lui rapportâmes tout ce que vous aviez dit, mon seigneur. 25Et notre père nous ayant dit : Retournez en Egypte pour nous acheter un peu de blé, 26nous lui répondîmes : Nous ne pouvons y aller seuls. Si notre jeune frère vient avec nous, nous irons ensemble ; mais à moins qu’il ne vienne, nous n’osons nous présenter devant celui qui commande en ce pays-là. 27Il nous répondit : Vous savez que j’ai eu deux fils de Rachel ma femme. 28L’un d’eux étant allé aux champs, vous m’avez dit qu’une bête l’avait dévoré, et il ne paraît plus jusqu’à cette heure. 29Si vous emmenez encore celui-ci, et qu’il lui arrive quelque accident en chemin, vous accablerez ma vieillesse (mes cheveux blancs) d’une affliction qui la conduira au tombeau. 30Si je me présente donc à mon père, votre serviteur, et que l’enfant n’y soit pas, comme sa vie (son âme) dépend de celle de son fils, 31lorsqu’il verra qu’il n’est point avec nous, il mourra, et vos serviteurs accableront sa vieillesse (ses cheveux blancs) d’une douleur qui le mènera au tombeau (dans les enfers). 32Que ce soit donc plutôt moi qui sois votre esclave, puisque je me suis rendu caution de cet enfant, et que j’en ai répondu à mon père, en lui disant : Si je ne le ramène, je veux bien (serai coupable) que mon père m’impute cette faute, et qu’il ne me la pardonne jamais. 33Ainsi je demeurerai votre esclave, et servirai mon seigneur à la place de l’enfant, afin qu’il retourne avec ses frères. 34Car je ne puis pas retourner vers mon père sans que l’enfant soit avec nous, de peur que je ne sois moi-même témoin de l’extrême affliction (du malheur) qui accablera notre père.
Joseph se fait connaître à ses frères.
Ceux-ci s’en retournent vers Jacob chargés de présents.
45Joseph ne pouvait plus se contenir devant tous ceux qui l’entouraient ; il commanda donc que l’on fît sortir tout le monde, afin que nul étranger ne fût présent lorsqu’il se ferait reconnaître de ses frères. 2Il éleva la voix en pleurant, et il fut entendu des Egyptiens et de toute la maison du Pharaon. 3Et il dit à ses frères : Je suis Joseph. Mon père vit-il encore ? Mais ses frères ne purent lui répondre, tant ils étaient saisis de frayeur. 4Il leur dit avec bonté (douceur) : Approchez-vous de moi. Et (Lorsqu’) ils s’approchèrent (bien près,). Il ajouta : Je suis Joseph votre frère, que vous avez vendu pour être conduit en Egypte. 5Ne craignez point, et ne vous affligez pas de ce que vous m’avez vendu pour être conduit en ce pays ; car Dieu m’a envoyé en Egypte avant vous pour votre salut. 6(Car) Il y a déjà deux ans que la famine a commencé dans cette contrée (sur la terre), et il en reste encore cinq, pendant lesquels on ne pourra ni labourer ni recueillir (moissonner). 7Dieu m’a (donc) fait venir ici avant vous pour vous conserver la vie, et afin que vous puissiez avoir des vivres pour subsister. 8Ce n’est point par votre conseil que j’ai été envoyé ici, mais par la volonté de Dieu, qui m’a rendu comme le père du Pharaon, le maître de sa maison, et le prince de toute l’Egypte. 9Hâtez-vous d’aller trouver mon père, et dites-lui : Voici ce que vous mande votre fils Joseph : Dieu m’a établi seigneur de toute l’Egypte. Venez me trouver, ne différez point ; 10vous demeurerez dans la terre de Gessen ; vous serez près de moi, vous et vos enfants, et les enfants de vos enfants, vos brebis, vos troupeaux de bœufs (de gros bétail) et tout ce que vous possédez. 11Et je vous nourrirai là, parce qu’il reste encore cinq années de famine ; de peur qu’autrement vous ne périssiez avec toute votre famille et tout ce qui est à vous. 12Vous voyez de vos yeux, vous et mon frère Benjamin, que c’est moi-même qui vous parle de ma propre bouche. 13Annoncez à mon père quelle est ma gloire, et tout ce que vous avez vu dans l’Egypte. Hâtez-vous de me l’amener. 14Et s’étant jeté au cou de Benjamin son frère, pour l’embrasser, il pleura, et Benjamin pleura aussi en le tenant embrassé. 15Joseph embrassa aussi tous ses frères ; il pleura sur chacun d’eux ; et après cela ils se rassurèrent pour (osèrent) lui parler. 16Aussitôt le bruit se répandit dans toute la cour du roi que les frères de Joseph étaient venus, et le Pharaon s’en réjouit avec toute sa maison. 17Et il dit à Joseph : Dis à tes frères : Chargez vos ânes (bêtes) de blé, retournez en Chanaan ; 18et amenez de là votre père avec toute votre famille, et venez me trouver. Je vous donnerai tous les biens de l’Egypte, et vous serez nourris de ce qu’il y a de meilleur dans ce pays. 19Ordonne-leur aussi d’emmener des chariots (chars) de l’Egypte, pour faire venir leurs femmes avec leurs petits enfants, et dis-leur : Amenez votre père, et hâtez-vous de venir le plus tôt que vous pourrez, 20sans rien laisser (note) de ce qui est dans vos maisons, parce que toutes les richesses de l’Egypte seront à vous. 21Les enfants d’Israël firent ce qui leur avait été ordonné. Et Joseph leur fit donner des chariots, selon l’ordre qu’il en avait reçu du Pharaon, et des vivres pour le chemin. 22Il commanda aussi que l’on donnât deux robes à chacun de ses frères ; mais il en donna cinq des plus belles à Benjamin, et trois cents pièces d’argent. 23Il envoya autant d’argent et de robes pour son père, avec dix ânes chargés de tout ce qu’il y avait de plus précieux dans l’Egypte, et autant d’ânesses qui portaient du blé et du pain pour le chemin. 24Il renvoya donc ses frères, et il leur dit au départ : Ne vous querellez point le long du chemin. 25Ils vinrent donc de l’Egypte au pays de Chanaan, vers Jacob leur père, 26et ils lui dirent cette nouvelle (portèrent le message) : Votre fils Joseph est vivant, et il gouverne tout le pays d’Egypte. Ce que Jacob ayant entendu, il se réveilla comme d’un profond sommeil, et cependant il ne pouvait croire ce qu’ils lui disaient. 26Ses enfants insistaient (Eux), au contraire, en lui rapportant comment toute la chose s’était passée. Enfin, ayant vu les chariots (chars) et tout ce que Joseph lui envoyait, il reprit ses esprits ; 28et il dit : Je n’ai plus rien à souhaiter, puisque (si) mon fils Joseph vit encore. J’irai, et je le verrai avant de mourir.
Jacob vient en Egypte ; dénombrement de ses enfants.
Entrevue de Jacob et de Joseph.
46Israël partit donc avec tout ce qu’il avait, et vint au Puits du Serment ; et ayant immolé en ce lieu des victimes au Dieu de son père Isaac, 2il l’entendit dans une vision, pendant la nuit, qui l’appelait, et qui lui disait : Jacob, Jacob. Il lui répondit : Me voici. 3Et Dieu ajouta : Je suis le Dieu très puissant (fort) de ton père, ne crains point ; va en Egypte, parce que je t’y rendrai le chef d’un grand peuple. 4J’irai là (moi-même) avec toi, et je t’en ramènerai lorsque tu en reviendras, Joseph aussi te fermera les (posera ses mains sur tes, note) yeux de ses mains. 5Jacob étant donc parti du Puits du Serment, ses enfants (fils) l’amenèrent avec ses petits-enfants et leurs femmes, dans les chariots que le Pharaon avait envoyés pour porter ce vieillard, 6avec tout ce qu’il possédait au pays de Chanaan ; et il arriva en Egypte avec toute sa race (lignée), 7ses fils, ses petits-fils, ses filles, et tout ce qui était né de lui. 8Or voici les noms des enfants d’Israël qui entrèrent dans l’Egypte, lorsqu’il y vint avec toute sa race (ses enfants). Son fils aîné était Ruben. 9 Les fils de Ruben étaient Hénoch, Phallu, Hesron et Charmi. 10Les fils de Siméon étaient Jamuel, Jamin, Ahod, Jachin, Sohar, et Saül, fils d’une femme de Chanaan. 11Les fils de Lévi étaient Gerson, Caath et Mérari. 12Les fils de Juda : Her, Onan, Séla, Pharès et Zara. Her et Onan moururent dans le pays de Chanaan. Les fils de Pharès étaient Hesron et Hamul. 13Les fils d’Issachar : Thola, Phua, Job et Semron. 14Les fils de Zabulon : Sared, Elon et Jahélel. 15Ce sont là les fils de Lia qu’elle eut en Mésopotamie de Syrie, outre sa fille Dina. (Toutes les âmes de, note) Ses fils et ses filles étaient en tout trente-trois personnes. 16Les fils de Gad étaient Séphion, Haggi, Suni, Esébon, Héri, Arodi et Aréli. 17Les fils d’Aser : Jamné, Jésua, Jessui, Béria, et (aussi) Sara leur sœur. Les fils de Béria étaient Héber et Melchiel. 18Ce sont là les fils de Zelpha, que Laban avait donnée à Lia sa fille ; elle les enfanta à Jacob ; en tout seize personnes (âmes). 19Les fils de Rachel, femme de Jacob, étaient Joseph et Benjamin. 20Joseph, étant en Egypte, eut deux fils de sa femme Aseneth, fille de Putiphar, prêtre d’Héliopolis : Manassé et Ephraïm. 21Les fils de Benjamin étaient Béla, Béchor, Asbel, Géra, Naaman, Echi, Ros, Mophim, Ophim, et Ared. 22Ce sont là les fils que Jacob eut de Rachel, qui font en tout quatorze personnes (âmes). 23Dan n’eut qu’un fils, Husim. 24Les fils de Nephtali étaient Jasiel, Guni, Jéser et Sallem. 25Ce sont là les fils de Bala, que Laban avait donnée à Rachel sa fille ; elle les enfanta à Jacob ; en tout sept personnes (âmes). 26Tous ceux (Toutes les âmes) qui vinrent en Egypte avec Jacob, et qui étaient sortis de lui, sans compter les femmes de ses fils, étaient en tout soixante-six personnes. 27Il y faut joindre les deux enfants de Joseph qui lui étaient nés en Egypte. Ainsi toutes les personnes (âmes) de la maison de Jacob qui vinrent en Egypte furent au nombre de soixante-dix. 28Or Jacob envoya Juda devant lui vers Joseph pour l’avertir de sa venue, afin qu’il vînt au-devant de lui en la terre de Gessen. 29Quand Jacob y fut arrivé, Joseph fit atteler son char, et vint au même lieu au-devant de son père ; et le voyant, il se jeta à son cou, et l’embrassa en pleurant. 30Jacob dit à Joseph : Je mourrai maintenant avec joie, puisque j’ai vu votre visage, et que je vous laisse (vivant) après moi. 31Joseph dit à ses frères et à toute la maison de son père : Je m’en vais dire au (à) Pharaon que mes frères et tous ceux de la maison de mon père sont venus me trouver de la terre de Chanaan où ils demeuraient ; 32que ce sont des (hommes) pasteurs de brebis, qui s’occupent (avec soin) à nourrir des troupeaux, et qu’ils ont amené avec eux leurs brebis, leurs bœufs et tout ce qu’ils pouvaient avoir. 33Et lorsque le Pharaon (il) vous fera venir, et vous demandera : Quelle est votre occupation ? 34Vous lui répondrez : Vos serviteurs sont (des hommes) pasteurs depuis leur enfance jusqu’à présent, et nos pères l’ont toujours été comme nous. (Or) Vous direz cela pour pouvoir demeurer dans la terre de Gessen, parce que les Egyptiens ont en abomination tous les pasteurs de brebis.
Jacob arrive avec sa famille en Egypte.
Pharaon leur donne la terre de Gessen.
Maladie de Jacob.
47Joseph, étant donc allé trouver (le) Pharaon, (il) lui dit : Mon père et mes frères sont venus du pays de Chanaan avec leurs brebis, leurs troupeaux, et tout ce qu’ils possèdent, et ils se sont arrêtés en (dans) la terre de Gessen. 2Il présenta aussi au roi (les) cinq (derniers) de ses frères ; 3et le roi leur ayant demandé : A quoi vous occupez-vous ? Ils lui répondirent : Vos serviteurs sont pasteurs de brebis, comme l’ont été nos pères. 4Nous sommes venus (comme étrangers) (passer quelque temps) dans vos terres, parce que la famine est si grande dans le pays de Chanaan, qu’il n’y a plus d’herbe pour les troupeaux de vos serviteurs. Et nous vous supplions d’agréer (prions d’ordonner) que vos serviteurs demeurent dans la terre de Gessen. 5Le roi dit donc à Joseph : Ton père et tes frères sont venus te trouver. 6Tu peux choisir dans toute l’Egypte ; fais-les demeurer dans l’endroit du pays qui te paraîtra le meilleur, et donne-leur la terre de Gessen. Que si tu connais (sais) qu’il y ait parmi eux des hommes habiles, donne-leur l’intendance sur mes troupeaux. 7Joseph introduisit ensuite son père devant le roi, et il le lui présenta. Jacob salua le Pharaon, et le bénit. 8Le roi lui ayant demandé quel âge il avait, 9il lui répondit : Les jours de ma pérégrination sont de cent trente ans ; ils ont été peu nombreux (courts) et mauvais, et ils n’ont point atteint ceux de la pérégrination de mes pères. 10Et après avoir souhaité toute sorte de bonheur au roi, il se retira. 11(Or) Joseph, selon le commandement du Pharaon, mit son père et ses frères en possession de Ramessès, dans le pays le plus fertile de l’Egypte. 12Et il les nourrissait avec toute la maison de son père, donnant à chacun ce qui lui était nécessaire pour vivre. 13Car le pain manquait dans tout le pays, et la famine affligeait toute la terre, mais principalement l’Egypte et le pays de Chanaan. 14Joseph, ayant amassé tout l’argent qu’il avait reçu des Egyptiens et des Chananéens pour le blé qu’il leur avait vendu, le porta au trésor du roi. 15Et lorsqu’il ne resta plus d’argent à personne pour en acheter, tout le peuple de l’Egypte vint dire à Joseph : Donnez-nous du pain. Pourquoi nous laissez-vous mourir faute d’argent ? 16Joseph leur répondit : Si vous n’avez plus d’argent, amenez vos troupeaux, et je vous donnerai du blé en échange. 17Ils lui amenèrent donc leurs troupeaux, et il leur donna du blé pour le prix de leurs chevaux, de leurs brebis, de leurs bœufs et de leurs ânes ; et il les nourrit cette année-là pour les troupeaux qu’il reçut d’eux en échange. 18Ils revinrent l’année d’après, et ils lui dirent : Nous ne vous cacherons point, mon seigneur, que l’argent nous ayant manqué d’abord, nous n’avons également plus de troupeaux. Et vous n’ignorez pas qu’excepté nos corps et nos terres nous n’avons rien. 19Pourquoi donc mourrons-nous sous vos yeux ? Nous nous donnons à vous, nous et nos terres : achetez-nous pour être les esclaves du roi, et donnez-nous de quoi semer, de peur que la terre ne demeure en friche, si vous laissez périr ceux qui peuvent la cultiver. 20Ainsi Joseph acheta toutes les terres de l’Egypte, chacun vendant tout ce qu’il possédait, à cause de l’extrémité de la famine : et il acquit de cette sorte au Pharaon toute l’Egypte, 21avec tous les peuples, depuis une extrémité du royaume jusqu’à l’autre. 22Excepté les seules terres des prêtres, qui leur avaient été données par le roi : car on leur fournissait une certaine quantité de blé des greniers publics ; c’est pourquoi ils ne furent point obligés de vendre leurs terres. 23Après cela Joseph dit au peuple : Vous voyez que vous êtes au Pharaon, vous et toutes vos terres. Je vais donc vous donner de quoi semer, et vous ensemencerez vos champs, 24afin que vous puissiez recueillir des grains. Vous en donnerez la cinquième partie au roi ; et je vous abandonne les quatre autres pour semer les terres, et pour nourrir vos familles et vos enfants. 25Ils lui répondirent : Notre salut est entre vos mains. Regardez-nous seulement, mon seigneur, d’un œil favorable, et nous servirons le roi avec joie. 26Depuis ce temps-là jusqu’à ce jour, on paye aux rois dans toute l’Egypte la cinquième partie du revenu des terres, et cela est comme passé en loi ; excepté la terre des prêtres, qui est demeurée exempte de cette sujétion. 27Israël demeura donc en Egypte, c’est-à-dire dans la terre de Gessen, dont il jouit comme de son bien propre, et où sa famille s’accrut et se multiplia extraordinairement. 28Il y vécut dix-sept ans, et tout le temps de sa vie fut de cent quarante-sept ans. 29(Et) Comme il vit que le jour de sa mort approchait, il appela son fils Joseph, et lui dit : Si j’ai trouvé grâce devant toi, mets ta main sous ma cuisse, et donne-moi cette marque de bonté, de me promettre avec vérité que tu ne m’enterreras point en Egypte ; 30mais que je reposerai avec mes pères, que tu me transporteras hors de ce pays, et me mettras dans le sépulcre de mes ancêtres. Joseph lui répondit : Je ferai ce que vous me commandez. 31Jure-le-moi donc, dit Jacob. Et pendant que Joseph jurait, Israël adora Dieu, se tournant vers le chevet de son lit.
Jacob bénit Ephraïm et Manassé ; il laisse à Joseph le champ voisin de Sichem.
48Après cela on vint dire un jour à Joseph que son père était malade ; alors prenant avec lui ses deux fils Manassé et Ephraïm, il l’alla voir. 2On dit donc à Jacob : Voici votre fils Joseph qui vient vous voir. Jacob, reprenant ses forces, se mit sur son séant dans son lit. 3Et il dit à Joseph lorsqu’il fut entré : Le Dieu tout-puissant m’a apparu à Luza, qui est au pays de Chanaan ; et m’ayant béni, 4il m’a dit : Je ferai croître et multiplier beaucoup ta race ; je te rendrai le chef d’une multitude de peuples, et je te donnerai cette terre, et à ta race (postérité) après toi, afin que tu la possèdes à jamais. 5C’est pourquoi tes deux fils Ephraïm et Manassé, que tu as eus en Egypte avant que je vinsse ici auprès de toi, seront à moi, et ils seront mis au nombre de mes enfants, comme Ruben et Siméon. 6Mais les autres que tu auras après eux seront à toi, et ils porteront le nom de leurs frères dans les terres qu’ils posséderont. 7Car lorsque je revenais de Mésopotamie je perdis Rachel, qui mourut en chemin, au pays de Chanaan : c’était au printemps, à l’entrée d’Ephrata, et je l’enterrai sur le chemin d’Ephrata, qui s’appelle aussi Bethléhem. 8Alors Jacob, voyant les fils de Joseph, lui demanda : Qui sont ceux-ci ? 9Joseph lui répondit : Ce sont mes enfants (fils), que Dieu m’a donnés dans ce pays. Approche-les de moi, dit Jacob, afin que je les bénisse. 10Car les yeux d’Israël s’étaient obscurcis à cause de sa grande vieillesse, et il ne pouvait bien voir. Les ayant donc fait approcher de lui, il les embrassa et les baisa ; 11et il dit à son fils : Dieu m’a voulu donner la joie de te voir, et il y ajoute encore celle de voir tes enfants (ta postérité). 12Joseph, les ayant retirés d’entre les bras de son père, (adora) en se prosternant à (incliné vers la) terre. 13Et (Puis) ayant mis Ephraïm à sa droite, c’est-à-dire à la gauche d’Israël, et Manassé à sa gauche, c’est-à-dire à la droite de son père, il les approcha tous deux de Jacob ; 14lequel, étendant sa main droite, la mit sur la tête d’Ephraïm, qui était le plus jeune, et mit sa main gauche sur la tête de Manassé, qui était l’aîné, changeant ainsi ses deux mains de place. 15Et bénissant les enfants de Joseph, il dit : Que le Dieu en la présence de qui ont marché mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui me nourrit depuis ma jeunesse jusqu’à ce jour ; 16que l’ange qui m’a délivré de tous maux, bénisse ces enfants ; qu’ils portent mon nom, et les noms de mes pères Abraham et Isaac, et qu’ils se multiplient de plus en plus sur la terre. 17Mais Joseph, voyant que son père avait mis sa main droite sur la tête d’Ephraïm, en eut de la (une grande) peine ; et prenant la main de son père, il tâcha de la lever de dessus la tête d’Ephraïm, pour la mettre sur la tête de Manassé, 18en disant à son père : Vos mains ne sont pas bien, mon père, car celui-ci est l’aîné. Mettez votre main droite sur sa tête. 19Mais, refusant de le faire, il lui dit : Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi sera chef de peuples, et sa race (il) se multipliera ; mais son frère, qui est plus jeune, sera plus grand que lui, et sa postérité se multipliera dans les nations. 20Jacob les bénit donc alors, et dit : Israël sera béni en vous, et on dira : Que Dieu vous bénisse comme Ephraïm et Manassé. Ainsi il mit Ephraïm avant Manassé. 21Il dit ensuite à Joseph son fils : Vous voyez que je vais mourir, Dieu sera avec vous, et il vous ramènera au pays de vos pères. 22Je te donne de plus qu’à tes frères cette part de mon bien que j’ai gagnée sur les Amorrhéens avec mon épée et mon arc.
Dernières paroles de Jacob.
Il prédit à chacun de ses fils ce qui doit lui arriver.
Il meurt.
49Or Jacob appela ses enfants, et leur dit : Assemblez-vous tous, afin que je vous annonce ce qui doit vous arriver dans les derniers temps. 2Venez tous ensemble, et écoutez, enfants de Jacob, écoutez Israël votre père. 3Ruben, mon premier-né, ma force, et la principale cause (le principe) de ma douleur : tu devais être le plus favorisé dans les (premier en) dons, et le plus grand en autorité. 4Mais tu t’es répandu comme l’eau. Puisses-tu ne point croître, parce que tu es monté sur le lit de ton père, et que tu as souillé sa couche. 5Siméon et Lévi sont frères, instruments d’un carnage plein d’injustice (d’iniquité dans le combat). 6A Dieu ne plaise que mon âme ait aucune part à leurs conseils, et que ma gloire soit ternie en me liant avec eux ; parce qu’ils ont signalé leur fureur en tuant des hommes (un homme), et leur volonté criminelle en renversant une ville (un mur). 7Que leur fureur soit maudite, parce qu’elle est opiniâtre, et que leur colère soit en exécration, parce qu’elle est dure (implacable). Je les diviserai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël. 8Juda, tes frères te loueront, ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les enfants de ton père se prosterneront devant toi. 9Juda est un jeune lion. Tu t’es levé, mon fils, pour ravir la proie. En te reposant, tu t’es couché comme un lion et une lionne ; qui osera le réveiller ? 10Le sceptre ne sera point ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que soit venu celui qui doit être envoyé ; et c’est lui qui sera l’attente des nations. 11Il liera son ânon à la vigne, il liera, ô mon fils, son ânesse à la vigne. Il lavera sa robe dans le vin, et son manteau dans le sang des raisins. 12Ses yeux sont plus beaux que le vin, et ses dents plus blanches que le lait. 13Zabulon habitera sur le rivage de la mer et près du port des navires, et il s’étendra jusqu’à Sidon. 14Issachar, comme un âne robuste, se tient couché dans son étable. 15Et voyant que le repos est bon et que la (sa) terre est excellente, il a baissé l’épaule (soumis son épaule aux) sous les fardeaux, et il s’est assujetti à payer les tributs. 16Dan gouvernera son peuple aussi bien que les autres tribus d’Israël. 17Que Dan devienne comme un serpent dans le chemin, et comme un céraste dans le sentier, qui mord le pied du cheval, afin que celui qui le monte tombe à la renverse. 18Seigneur, j’attendrai votre salut. 19Gad combattra tout armé à la tête d’Israël, et il retournera ensuite couvert de ses armes (en arrière). 20Le pain d’Aser sera excellent (gras), et les rois y trouveront leurs délices. 21Nephtali sera comme un cerf qui s’échappe, et la grâce sera répandue sur ses paroles. 22Joseph croîtra et se multipliera (de plus en plus). Il est agréable à contempler ; ses rameaux courent (les jeunes filles ont couru) le long de la muraille. 23Mais ceux qui étaient armés de dards l’ont exaspéré, l’ont querellé, et lui ont porté envie. 24Il a mis son arc et sa confiance dans le (Très) Fort, et les chaînes de ses mains et de ses bras ont été rompues par la main du (Tout-)Puissant de Jacob. De là (il) est sorti le pasteur et le rocher d’Israël. 25Le Dieu de ton père sera ton protecteur, et le Tout-Puissant te comblera des bénédictions du haut du ciel, des bénédictions de l’abîme des eaux d’en bas, des bénédictions (du lait) des mamelles et du fruit des entrailles. 26Les bénédictions que te donne ton père surpassent (seront fortifiées par) celles qu’il a reçues de ses pères ; et elles dureront, jusqu’à ce que le désir des collines éternelles soit accompli. Que ces bénédictions se répandent sur la tête de Joseph, et sur le haut de la tête de celui qui est (un) nazaréen entre ses frères. 27Benjamin sera un loup ravissant ; il dévorera la proie le matin, et le soir il partagera les dépouilles. 28Ce sont là les chefs des douze tribus d’Israël. Leur père leur parla en ces termes, et il bénit chacun d’eux (les uns après les autres) en leur donnant les bénédictions qui leur étaient propres. 29Il leur donna aussi cet ordre, et il leur dit : Je vais être réuni à mon peuple ; ensevelissez-moi avec mes pères dans la caverne double qui est dans le champ d’Ephron Héthéen, 30laquelle est en face de Mambré, au pays de Chanaan, et qu’Abraham acheta d’Ephron Héthéen, avec tout le champ où elle est, pour y avoir son sépulcre. 31C’est là qu’il a été enseveli avec Sara sa femme. C’est là qu’aussi Isaac a été enseveli avec Rébecca sa femme, et que Lia est pareillement ensevelie. 32Après avoir achevé de donner ces ordres et ces instructions à ses enfants, il joignit ses pieds sur son lit, et mourut ; et il fut réuni à son peuple.
Obsèques de Jacob.
Mort de Joseph.
50Joseph, voyant son père mort, se jeta sur son visage, et le baisa en pleurant. 2Il commanda aux médecins qu’il avait à son service d’embaumer le corps de son père. 3Et ils exécutèrent l’ordre qu’il leur avait donné ; ce qui dura quarante jours, parce que c’était la coutume d’employer ce temps pour embaumer les morts. Et l’Egypte pleura Jacob soixante-dix jours. 4Le temps du deuil étant passé, Joseph dit aux officiers du Pharaon : Si j’ai trouvé grâce devant vous, je vous prie de représenter au roi 5que mon père m’a dit : Tu vois que je me meurs ; promets-moi sous le serment que tu m’enseveliras dans mon sépulcre que je me suis préparé au pays de Chanaan. J’irai donc ensevelir mon père, et je reviendrai (aussitôt). 6Le Pharaon lui dit : Va, et ensevelis ton père selon qu’il t’y a engagé par serment. 7Et lorsque Joseph y alla, les premiers officiers (tous les anciens) de la maison du Pharaon, et les plus grands (tous les anciens) de l’Egypte l’y accompagnèrent tous 8avec la maison de Joseph et tous ses frères qui le suivirent, laissant au pays de Gessen leurs petits enfants et tous leurs troupeaux. 9Il y eut aussi des chariots et des cavaliers (chars et des esclaves) qui le suivirent ; et il se trouva là une grande multitude de personnes. 10Lorsqu’ils furent venus à l’aire d’Atad, qui est située au-delà du Jourdain, ils y célébrèrent les funérailles pendant sept jours avec beaucoup de pleurs et de grands cris (un deuil grand et solennel). 11Ce que les habitants du pays de Chanaan ayant vu, ils dirent : Voilà un grand deuil parmi les Egyptiens. C’est pourquoi ils nommèrent ce lieu le Deuil d’Egypte. 12Les enfants (fils) de Jacob accomplirent donc ce qu’il leur avait commandé ; 13et l’ayant porté au pays de Chanaan, ils l’ensevelirent dans la caverne double qu’Abraham avait achetée d’Ephron l’Héthéen, avec le champ qui regarde Mambré, pour en faire le lieu de son sépulcre. 14Aussitôt que Joseph eut enseveli son père, il retourna en Egypte avec ses frères et toute sa suite. 15Après la mort de Jacob, les frères de Joseph eurent peur, et ils s’entredirent : Joseph pourrait bien maintenant se souvenir de l’injure qu’il a soufferte, nous rendre tout le mal que nous lui avons fait. 16Ils lui envoyèrent donc dire : Votre père, avant de mourir, nous a commandé 17De vous dire de sa part : Je te conjure d’oublier le crime de tes frères, et cette (noire) malice dont ils ont usé contre toi. Nous vous conjurons aussi de pardonner cette iniquité aux serviteurs du Dieu de votre père. Joseph pleura en entendant ces paroles. 18Et ses frères, étant venus le trouver, se prosternèrent devant lui, et lui dirent : Nous sommes vos serviteurs. 19Il leur répondit : Ne craignez point ; pouvons-nous résister à la volonté de Dieu ? 20Vous avez eu le dessein de me faire du mal ; mais Dieu a changé ce mal en bien, afin de m’élever comme vous voyez maintenant, et de sauver plusieurs (beaucoup de) peuples. 21Ne craignez point ; je vous nourrirai, vous et vos (petits) enfants. Et il les consola en leur parlant avec beaucoup de douceur et de tendresse. 22Il demeura (donc) dans l’Egypte avec toute la maison de son père, et il vécut cent dix ans. Il vit les enfants d’Ephraïm jusqu’à la troisième génération. Machir, fils de Manassé, eut aussi des enfants, qui naquirent sur les genoux de Joseph. 23Joseph dit ensuite à ses frères : Dieu vous visitera après ma mort, et il vous fera passer de cette terre à celle qu’il avait juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. 24Et il exigea d’eux une promesse sous le sceau du serment, et il leur dit : Dieu vous visitera ; transportez mes os avec vous hors de ce lieu. 25Il mourut ensuite âgé de cent dix ans accomplis ; et son corps, ayant été embaumé, fut mis dans un cercueil en Egypte.
Notes
1.1 Voir Psaumes, 32, 6 ; 135, 5 ; Ecclésiastique, 18, 1 ; Actes des Apôtres, 14, 14 ; 17, 24. ― Au commencement ; c’est-à-dire rien n’existant encore que Dieu seul. ― Voir à la fin du volume la note 1 sur la cosmogonie mosaïque.
1.3 Voir Hébreux, 11, 3. ― Littéralement : Que lumière soit, et lumière fut. Par lumière, il faut entendre ici le fluide lumineux dont les astres sont devenus les moteurs.
1.6-7 Le mot firmament de la Vulgate, aussi bien que l’hébreu expansion, étendue signifie l’atmosphère, qui non seulement divise les eaux des nuées que les vapeurs y forment, de celles de la terre, mais qui pesant sur les eaux des mers, les maintient et les affermit dans leur état liquide et dans leurs limites.
1.7 Voir Psaumes, 13, 5 ; 148, 4 ; Jérémie, 10, 12 ; 51, 15.
1.10 Voir Job, 38, 4 ; Psaumes 32, 7 ; 88, 12 ; 135, 6.
1.11 Faisant du fruit ; portant déjà du fruit, chargés de leurs fruits. ― Selon leur espèce : littéralement Selon son genre. Ces deux mots sont souvent confondus dans la Vulgate ; le texte hébreu porte partout le même terme, que l’on rend généralement par espèce.
1.14 Voir Psaumes, 135, 7. ― Le soleil et la lune ne sont pas, il est vrai, les deux plus grands astres, bien qu’ils nous paraissent tels ; mais ils sont les deux plus grands luminaires, puisque, de tous les globes célestes, ce sont ceux qui répandent le plus de lumière.
1.16 Dieu fit deux grands luminaires. « Le soleil et la lune ne son pas les deux plus grands corps célestes ; ils sont néanmoins les deux plus grands luminaires (relativement à nous), puisque ce sont ceux de tous les astres qui répandent le plus de lumière sur la terre. » ― Pour présider au jour. « Moïse dit que le soleil est destiné à présider au jour, comme la lune et les étoiles sont destinées à éclairer la nuit, afin d’ôter aux Israélites la tentation d’accorder ces corps inanimés (comme le faisaient les peuples voisins), voir Deutéronome, 4, 19. » (DUCLOT.)
1.20 Les Hébreux appelaient les poissons reptiles, parce qu’ils n’ont généralement point de pieds et qu’ils se traînent sur leur ventre. ― D’une âme vivante ; c’est-à-dire doués du principe vital, animés.
1.26 Voir Genèse, 5, 1 ; 9, 6 ; 1 Corinthiens, 11, 7 ; Colossiens, 3, 10. ― Faisons marque évidemment la pluralité des personnes en Dieu. ― A notre image, etc. L’homme est fait à l’image de Dieu en ce qu’il est doué d’une âme immatérielle, immortelle, intelligente, libre, capable de sagesse, de vertu et de béatitude, c’est-à-dire, de voir Dieu et d’en jouir. ― « Dieu, dit Bossuet, a formé les autres animaux en cette sorte : Que la terre, que les eaux produisent les plantes et les animaux, et c’est ainsi qu’ils ont reçu l’être et la vie. Mais Dieu, après avoir mis en ses mains toutes puissantes la boue dont le corps humain a été formé, il n’est pas dit qu’il en ait tiré son âme, mais il est dit qu’il inspira sur sa face un souffle de vie, et c’est ainsi qu’il a été fait une âme vivante. Dieu fait sortir chaque chose de ses principes : il produit de la terre les herbages et les arbres avec les animaux, qui n’ont d’autre vie qu’une vie terrestre et purement animale : mais l’âme de l’homme est tirée d’un autre principe, qui est Dieu. C’est ce que veut dire ce souffle de vie, que Dieu tire de sa bouche pour en animer l’homme : ce qui est fait à la ressemblance de Dieu ne sort point des choses matérielles ; et cette image n’est point cachée dans ces bas éléments pour en sortir, comme fait une statue de marbre ou de bois. L’homme a deux principes : selon le corps, il vient de la terre ; selon l’âme, il vient de Dieu seul ; et c’est pourquoi, dit Salomon, pendant que le corps retourne à la terre d’où il a été tiré, l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. »
1.27 Voir Sagesse, 2, 23 ; Ecclésiastique, 17, 1 ; Matthieu, 19, 4.
1.28 Voir Genèse, 8, 17 ; 9, 1. ― Remplissez la terre, parce que la terre est faite pour l’homme. La terre « tient dignement son rang [au milieu des astres] par la suprême harmonie de toutes ses parties et de tous ses mouvements ; planète aux allures rythmiques, elle est en petit le représentant des mondes. Carl Ritter caractérisait la terre comme étant la planète du juste milieu. La plasticité du globe terrestre offrait, disait-il, plus d’harmonie que celle des autres planètes ; les aspérités qui en hérissent la surface sont moins accentuées que celles qui existent sur Vénus et sur la lune. N’étant ni trop voisine ni trop éloignée du soleil, la terre n’est exposée qu’à une chaleur modérée ; elle n’a qu’un seul satellite, pendant que d’autres planètes en ont jusqu’à 8 ou n’en ont pas du tout. Elle représente en toutes choses une sorte de terme moyen également éloigné de tous les extrêmes et cet équilibre admirable des conditions d’existence de la terre semble indiquer un développement individuel qui s’est harmonisé d’une manière définitive avec le système solaire tout entier et qui fait de la terre le séjour prédestiné de l’homme. » (RADAU.)
1.29 Voir Genèse, 9, 3.
1.31 Voir Ecclésiastique, 39, 21 ; Marc, 7, 37.
2.2 Voir Exode, 20, 11 ; 31, 17 ; Deutéronome, 5, 14 ; Hébreux, 4, 4.
2.3 Qu’il avait créé et fait, littéralement, qu’il avait créé pour faire ; c’est-à-dire pour le façonner et le disposer. ― Voir à la fin du volume la note 2 sur la création du monde, et la note 3 sur la date de la création de l’homme.
2.7 Voir 1 Corinthiens, 15, 45. ― Le Seigneur Dieu forma donc l’homme, Adam, du limon de la terre. Le nom d’Adam, qui signifie rouge, paraît rappeler l’origine terrestre de son corps, la terre rouge, en hébreu adâmâh, d’où il fut tiré.
2.9 L’arbre de vie et l’arbre de la science du bien et du mal. Voir note 2.17.
2.11 Voir Ecclésiastique, 24, 35.
2.13 Ethiopie, pays de Cousch, en Asie, non en Afrique.
2.15 Voir la note à la fin du volume la note 4 sur le Paradis Terrestre.
2.16 Et il lui commanda, etc. « Le Seigneur, dit saint Jean Chrysostome, pour faire connaître l’homme dès le commencement que celui qui avait créé toutes choses était aussi son créateur, lui imposa un commandement facile à observer… Il lui défendit de manger du fruit d’un seul arbre et le menaça, en cas de désobéissance, d’un grave châtiment pour le forcer à reconnaître qu’il avait un maître à la libéralité duquel il devait tous les biens dont il jouissait. »
2.17 Tu mourras de mort ; hébraïsme pour tu mourras sans rémission, inévitablement. Le sens est : Tu deviendras nécessairement sujet à la mort, mortel, d’immortel que tu es par nature. ― L’arbre de la science du bien et du mal, d’après la doctrine des saints Pères, fut ainsi appelé bien plus en raison du précepte dont il fut l’objet qu’en raison de ses propriétés naturelles. « Cet arbre est ainsi nommé, dit saint Jean Chrysostome, non pas parce qu’il a donné à l’homme la science du bien et du mal, mais parce qu’il a été l’instrument de sa désobéissance et qu’il a introduit ainsi la connaissance et la honte du péché… L’Ecriture appelle cet arbre l’arbre de la science du bien et du mal parce qu’il devait être pour l’homme une occasion de péché ou de mérite. » Ce qui est dit de l’arbre de la science du bien et du mal s’applique également à l’arbre de vie.
2.23 Voir 1 Corinthiens, 11, 9. ― En remontant à l’étymologie des mots français homme et femme, on y découvre la ressemblance qui existe en hébreu entre isch, vir, et son féminin ischschâ, rendu dans la Vulgate par virago. Les anciens Latins, en effet, disaient hemo au lieu de homo. Or la lettre h n’est qu’une aspiration qu’on a souvent transcrite par un f. Dans plusieurs provinces du midi, où le patois renferme une multitude d’expressions et même de locutions latines, on prononce le mot femme, hemme, en aspirant fortement la lettre h.
2.24 Voir Matthieu, 19, 5 ; Marc, 10, 7 ; Ephésiens, 5, 31 ; 1 Corinthiens, 6, 16.
3.1 Par le serpent, il faut entendre dans tout le récit le démon qui a pris la forme de ce reptile. ― « Osons le dire, tout a ici en apparence un air fabuleux, dit Bossuet. Un serpent parle, une femme écoute ; un homme si parfait et si éclairé se laisse entraîner à une tentation grossière ; tout le genre humain tombe avec lui dans le péché et dans la mort : tout cela paraît insensé. Mais c’est ici que commence la vérité de cette sublime sentence de saint Paul : Ce qui est en Dieu une folie apparente est plus sage que la sagesse des hommes… Ne regardons pas [la finesse du serpent] comme la finesse d’un animal sans raison, mais comme la finesse du diable, qui, par une permission divine, était entré dans le corps de cet animal. Comme Dieu paraissait à l’homme sous une forme sensible, il en était de même des anges… Il était juste, l’homme étant composé de corps et d’âme, que Dieu se fit connaître à lui selon l’un et l’autre, selon le sens comme selon l’esprit. Il en était de même des anges qui conversaient avec l’homme, en telle forme que Dieu permettait et sous la figure des animaux. Eve ne fut donc point surprise d’entendre parler un serpent, comme elle ne le fut pas de voir Dieu même paraître sous une forme sensible. » ― Pourquoi ? « Le tentateur procède par interrogation et tâche d’abord de produire un doute. La première faute d’Eve, c’est de l’avoir écouté et d’être entrée avec lui en raisonnement. La première faute de ceux qui errent, c’est de douter. » (BOSSUET.)
3.2 Nous mangeons, etc. « Telle fut la réponse d’Eve, où il n’y a rien que de véritable, puisqu’elle ne fait que répéter le commandement du Seigneur. Il ne s’agit donc pas de bien répondre ou de dire de bonnes choses, mais de les dire à propos. Eve eut dû ne point parler du tout au tentateur, qui lui venait demander des raisons d’un commandement où il n’y avait qu’à obéir et non point à raisonner. » (BOSSUET.)
3.4 Voir 2 Corinthiens, 11, 3. ― Vous ne mourrez pas de mort. Voir note 2.17. ― Le serpent « vit qu’Eve était éblouie de la nouveauté et que déjà elle entrait dans le doute qu’il lui voulait suggérer, il ne garde plus de mesures ; il flatte l’orgueil, il pique et excite la curiosité. L’orgueil entra avec ces paroles : Vous serez comme des dieux. Celles-ci : Vous saurez le bien et le mal, excitèrent la curiosité. » (BOSSUET.)
3.6 Voir Ecclésiastique, 25, 33 ; 1 Timothée, 2, 14. ― La femme vit… « Eve commence à regarder ce fruit défendu et c’est un commencement de désobéissance. C’est vouloir être réduite que de se rendre attentive à la beauté et au goût qui lui avait été interdit. La voilà donc occupée des beautés de cet objet défendu et comme convaincue que Dieu était trop sévère de leur défendre l’usage d’une chose si belle, sans songer que le péché ne consiste pas à user des choses mauvaises par leur nature, puisque Dieu n’en avait point fait ni n’en pouvait faire de telles, mais à mal user des bonnes. Ces regards attentifs sur l’agrément et sur le bon goût de ce beau fruit firent entrer jusque dans la moelle des os l’amour du plaisir des sens. » ― Et en donna à son mari. « Le serpent ne poussa pas plus loin la tentation du dehors, et content d’avoir bien instruit et persuadé son ambassadeur, il laissa faire le reste à Eve séduite. Il lui avait parlé non seulement pour elle, mais encore pour son mari. Le démon ne se trompa pas en croyant que sa parole portée par Eve à Adam aurait plus d’effet que s’il la lui eût portée lui-même. (Adam) céda plutôt à Eve par complaisance que convaincu par ses raisons. Il ne voulut point contrister cette seule et chère compagne. A la fin il donna dans la séduction. » (BOSSUET.)
3.14-15 Le serpent est celui des animaux que l’homme a le plus en horreur, et qu’il désire le plus de détruire. Le démon ayant élevé le serpent au-dessus de sa condition naturelle en l’embellissant par ses prestiges, en lui donnant une attitude plus noble, Dieu lui ôte ses qualités, et le réduit à la condition de ramper sur le ventre. ― Le serpent se nourrit de semences et d’insectes qui se trouvent dans la terre. ― La malédiction que Dieu prononce ici regarde tout à la fois et le serpent et le démon. Cette femme qui doit briser la tête du serpent est la très sainte Vierge, qui ruina l’empire du démon en donnant naissance à Jésus-Christ.
3.16 Voir 1 Corinthiens, 14, 34. ― Tes fatigues ; c’est-à-dire les incommodités qu’éprouve une femme enceinte, comme le malaise, les langueurs, les dégoûts, etc. ― Tes grossesses ; ou plutôt, les douleurs, les tourments de la grossesse.
3.19 Le pain est mis souvent dans l’Ecriture pour la nourriture en général. ― « La souffrance infligée comme châtiment à la femme et le travail que doit subir Adam satisfont à la règle de la justice. En elle-même, la loi du travail n’est point une loi de douleur et de souffrance ; c’est le péché, c’est la chute d’Adam qui fait ajouter la peine au travail, la sueur au pain que l’homme doit manger. » (A. PELLISSIER.)
3.22 Comme l’un de nous. Comparer à Genèse, 1, 26.
4.2 Le nom d’Abel, qui s’est conservé en assyrien sous la forme habal, signifie fils.
4.4 Voir Hébreux, 11, 4.
4.4-5 C’est la foi et la piété sincère d’Abel qui le rendirent, lui et ses dons, agréables à Dieu ; et c’est sans doute par le manque de ces sentiments que Caïn n’eut pas le même bonheur.
4.8 Voir Sagesse, 10, 3 ; Matthieu, 23, 35 ; 1 Jean, 3, 12 ; Jude, 1, 11.
4.15 Un signe. On ignore en quoi il consistait.
4.16 Dans le pays… Le texte original appelle ce pays la terre de Nod, mais la situation en est inconnue.
4.20 Abel paissait aussi ses troupeaux (verset 2) ; mais Jabel fut le premier qui fit profession particulière de conduire des troupeaux.
4.22 Toutes sortes d’ouvrages d’airain et de fer. Conformément à ce qui est dit ici, l’archéologie nous montre en Asie le berceau des arts métallurgiques.
4.23 Le pronom personnel étant susceptible en hébreu du sens passif aussi bien que du sens actif, ma blessure, ma meurtrissure peuvent signifier indistinctement la blessure, la meurtrissure que j’ai faite ou que j’ai reçue.
5.1 Voir Genèse, 1, 27 ; 9, 6 ; Sagesse, 2, 23 ; Ecclésiastique, 17, 1.
5.2 Adam ; c’est-à-dire tiré de la terre.
5.4 Voir 1 Paralipomènes, 1, 1.
5.5 La longue vie d’Adam ainsi que celle de tous les patriarches qui ont existé avant le déluge se trouve confirmée par Manéthon et Bérose. Les Grecs supposent aussi comme incontestable, que les premiers hommes vivaient incomparablement plus longtemps que nous. Enfin la longueur des règnes que les histoires des indiens, des Chinois et des Persans assignent à leurs premiers rois, dépose également en faveur de la longévité des patriarches.
5.22 ; 5.24 Marcher avec Dieu, hébraïsme, pour : se conduire d’une manière irréprochable, parfaitement conforme à la volonté divine.
5.31 Voir à la fin du volume la note 5 sur la longévité des patriarches.
6.2 On entend communément par les fils de Dieu les descendants de Seth, auxquels on donna ce nom à cause de leur piété envers Dieu, et par les filles des hommes, les filles de la race pervertie de Caïn.
6.3 Parce qu’il est chair ; c’est-à-dire qu’il se laisse emporter aux mouvements déréglés de la chair. ― Et ses jours, etc. Les hommes, à compter du moment de cette menace, n’avaient plus que cent vingt ans à vivre ; c’est-à-dire que Dieu leur accordait ce long temps pour faire pénitence.
6.5 Voir Genèse, 8, 21 ; Matthieu, 15, 19.
6.6 Les expressions se repentir, être touché jusqu’au fond du cœur, sont ici purement métaphoriques et signifient sous les emblèmes des affections humaines, le décret par lequel Dieu avait arrêté qu’il punirait les hommes obstinés dans leurs désordres et dans leur incrédulité.
6.9 Voir Ecclésiastique, 44, 17. ― Il marcha avec Dieu. Voir Genèse, 5, vv. 22, 24.
6.12-13 Toute chair ; hébraïsme, pour tous les hommes. Comparer à Isaïe, 40, 5.
6.15 Trois cents coudées, environ 150 mètres ; cinquante coudées, environ 25 mètres ; trente coudées, environ 15 mètres, d’après la valeur de la coudée dans les derniers temps de l’histoire juive.
7.1 Voir Hébreux, 11, 7 ; 2 Pierre, 2, 5.
7.2 Selon la plupart des interprètes, dès avant le déluge, on distinguait les animaux que l’on offrait en sacrifice de ceux qu’on n’y offrait pas ; les premiers se nommaient purs et les autres impurs. Quelques-uns pensent que ces dénominations s’appliquent aussi aux animaux qui servaient à la nourriture et à ceux dont on ne mangeait pas.
7.7 Voir Matthieu, 24, 38 ; Luc, 17, 26 ; 1 Pierre, 3, 20.
7.11 Les meilleurs chronologistes pensent qu’avant la sortie d’Egypte le second mois commençait à notre vingt-et-un octobre. Ainsi le dix-sept du second mois répondait à notre six novembre.
7.13 Ce jour-là même ; c’est-à-dire le dix-septième du second mois (verset 11). La Vulgate porte : Dans l’article (articulo) de ce jour-là ; idiotisme qui en hébreu a le sens que nous lui avons donné dans notre traduction.
7.21 Voir Sagesse, 10, 4 ; Ecclésiastique, 39, 28 ; 1 Pierre, 3, 20.
8.4 Au septième mois de l’année et non du déluge. ― Sur les montagnes de l’Arménie ; d’après une tradition fort répandue, sur le mont Ararat. La cime isolée à qui on a donné spécialement ce nom, l’Agri-Dhga, a 5 350 mètres d’altitude et est située à 65 kilomètres au sud-ouest d’Erivan.
8.7 L’expression jusqu’à ce que, comme on le voit dans une foule de passages, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, ne marque pas toujours qu’une chose se soit faite après un certain temps, mais simplement qu’elle ne s’est pas faite auparavant.
8.17 Voir Genèse, 1, vv. 22, 28 ; 9, vv. 1, 7.
8.21 Voir Genèse, 6, 5 ; Matthieu, 15, 19.
9.1 Voir Genèse, 1, vv. 22, 28 ; 8, 17.
9.3 Voir Genèse, 1, 29.
9.4 Voir Lévitique, 17, 14.
9.5 En hébreu comme en arabe le mot âme se prend souvent pour vie, personne, individu.
9.6 Voir Matthieu, 26, 52 ; Apocalypse, 13, 10.
9.7 Voir Genèse, 1, 28 ; 8, 17.
9.11 Voir Isaïe, 54, 9.
9.13 Voir Ecclésiastique, 43, 12. ― On ne saurait conclure légitimement de ce verset que l’arc-en-ciel n’existait pas avant le déluge ; il prouve seulement que par l’institution de Dieu, ce phénomène doit être désormais un signe d’alliance qu’il fait avec les hommes. ― Voir à la fin du volume la note 6 sur le Déluge.
9.14 Voir à la fin du volume la note 7 sur l’arc-en-ciel.
9.15 Voir, sur le mot chair, Genèse, 6, 12.
9.21 Ayant bu du vin. L’Arménie, où habitait alors probablement Noé, est très favorable à la culture de la vigne. Xénophon parle de l’excellent vin de ce pays. L’Asie est reconnue de tous comme la patrie de la vigne.
9.25 L’esclave des esclaves ; hébraïsme, pour le plus vil des esclaves. ― Noé ne voulut pas maudire Cham qui avait reçu la bénédiction de Dieu au sortir de l’arche (verset 1), mais bien Chanaan, le plus méchant de ses enfants. Noé était persuadé d’ailleurs que Cham serait plus sensible au malheur de son fils qu’il ne l’aurait été à sa propre disgrâce. ― Chanaan fut en effet l’esclave de ses frères et sentit tout le poids de la malédiction de Noé.
9.26 Béni le Seigneur, le Dieu de Sem ! La bénédiction propre de Sem, c’est la connaissance du vrai Dieu. Sa race conserva fidèlement le culte du vrai Dieu dans la postérité d’Abraham, tandis que les descendants de Cham et de Japhet s’abandonnèrent à l’idolâtrie.
9.27 Que Dieu donne, etc., c’est-à-dire que Dieu étende la race et les possessions de Japhet. ― « Nous voyons cette prophétie accomplie dans les Gentils. » dit saint Jean Chrysostome. Nous sommes des descendants de Japhet, qui habitons dans les tentes de Sem ; nous participons aux avantages spirituels de Sem.
10.1 Voir 1 Paralipomènes, 1, 5.
10.5 C’est par eux, etc., veut dire que les descendants de Japhet, énumérés aux versets 2 à 4 se sont partagé entre eux les diverses contrées que les Hébreux appelaient les îles des nations, c’est-à-dire des idolâtres (probablement les îles et les pays séparés de la Palestine et où les Hébreux ne pouvaient aller que par mer) ; qu’ils se sont établis dans ces contrées chacun selon sa langue, ses familles, et qu’ils ont formé des nations. Remarquons que tout ceci est dit par anticipation ; car ce n’est qu’après la construction de la tour de Babel (voir Genèse, 11, 9) qu’a eu lieu la dispersion des familles et la diversité des langues.
10.9 Devant le Seigneur ; aux yeux du Seigneur ; c’est-à-dire que le Seigneur lui-même le tenait pour fort chasseur.
10.10 Arach ou Erech et Orchoé, aujourd’hui Warka, sur la rive occidentale du bas Euphrate, au sud-est de Babylone.
10.11 Ninive, capitale de l’Assyrie, sur le Tigre.
10.22 Voir 1 Paralipomènes, 1, 17.
10.32 C’est par elles, etc. Comparer au verset 5. ― Voir à la fin du volume la note 8 sur la table ethnographique.
11.2 Voir Sagesse, 10, 5. ― Dans la terre de Sennaar, en Babylonie.
11.9 Babel. Probablement sur l’emplacement du Birs-Nimroud actuel, sur les ruines de l’ancienne Babylone, capitale de la Babylonie.
11.10 Voir 1 Paralipomènes, 1, 17.
11.19 Voir 1 Paralipomènes, 1, 19.
11.26 Voir Josué, 24, 2 ; 1 Paralipomènes, 1, 26.
11.28 Ur des Chaldéens, aujourd’hui Mugheir, dans l’ancienne Chaldée, à peu près à moitié distance entre Babylone et l’embouchure de l’Euphrate dans le golfe persique. Ur était une ville considérable, où l’on cultivait les sciences et les arts et la littérature et où l’on adorait principalement la Lune sous le nom de dieu Sin.
11.31 Voir Josué, 24, 2 ; 2 Esdras, 9, 7 ; Judith, 5, 7 ; Actes des Apôtres, 7, 2.
11.31-32 Haran est la même ville que Charan, dont parle saint Etienne dans Actes des Apôtres, 7, vv. 2, 4. ― Haran est situé au point d’intersection où se croisent les routes qui conduisent les caravanes aux gués de l’Euphrate d’une part, aux gués du Tigre de l’autre, sur le Bililk, affluent de l’Euphrate, dans une plaine qui était autrefois arrosée par de nombreux canaux.
12.1 Voir Actes Apôtres, 7, 3.
12.3 Voir Genèse, 18, 18 ; 22, 18 ; Galates, 3, 8.
12.4 Voir Hébreux, 11, 8.
12.5 Les âmes ; pour les personnes, les individus. Comparer à Genèse, 9, 5.
12.6 La vallée illustre, en hébreu Moré, la vallée située entre le mont Hébal et le mont Garizim, au cœur même de la Palestine. ― Sichem est le site le plus beau de la Palestine centrale, le mieux arrosé de tout le pays ; on n’y compte pas moins de 27 sources. Les oliviers qui croissent rendent le paysage perpétuellement vert.
12.7 Voir Genèse, 13, 15 ; 15, 18 ; 26, 4 ; Deutéronome, 34, 4.
12.8 A l’orient de Béthel. Béthel est sur la grande route qui conduit du nord-est au sud-ouest de la Palestine. Abram s’arrêta sur la montagne située au levant. De là il put jouir du spectacle de la Terre-Sainte presque entière : à l’est, au premier plan, la chaîne dentelée des collines de Jéricho ; dans le lointain, les montagnes de Moab ; entre les deux, la large vallée du Jourdain ; au sud et à l’ouest, l’œil domine les sombres collines de la Judée ; au loin, la chaîne méridionale sur une pente de laquelle est Hébron ; vers le nord, les collines qui séparent la Judée des riches plaines de Samarie.
12.13 Voir Genèse, 20, 11. ― Sara était véritablement sœur d’Abraham, étant fille du même père que lui. Voir Genèse, 20, 12. D’ailleurs le mot hébreu traduit par sœur signifie également cousine, nièce, et en général proche parente. ― Et que mon âme vive ; c’est-à-dire, et que je puisse ainsi sauver ma vie.
12.15 Pharaon n’est pas un nom propre, mais un titre. On ignore quel est le pharaon qui régnait en Egypte à l’époque d’Abraham.
13.1 Vers la région australe, dans la Palestine du sud.
13.3 Béthel. Voir Genèse, note 12.8.
13.4 Voir Genèse, 12, 7.
13.6 Voir Genèse, 36, 7.
13.10 Sodome et Gomorrhe étaient probablement au sud de la mer Morte, dans une partie qui fut submergée à l’époque de la catastrophe de ces deux villes. ― Ségor était sans doute la première ville égyptienne qu’on rencontrait sur la frontière en allant du pays de Chanaan dans la vallée du Nil. ― Sur le Jourdain, voir l’introduction au livre de Josué.
13.14 Voir Genèse, 12, 7 ; 15, 18 ; 26, 4 ; Deutéronome, 34, 4.
13.15 Cette promesse de Dieu conférait à Abraham un droit authentique sur tout le pays de Chanaan. Quant à sa postérité, elle ne devait occuper ce pays qu’autant qu’elle serait fidèle, comme lui, à Dieu et à la religion. Cette condition se trouve clairement exprimée par l’Ecriture elle-même. Voir en effet Lévitique, 18, vv. 26, 28 ; Deutéronome, 4, 25-26 ; Isaïe, 48, 18-19. ― Si l’on prend à la lettre l’expression pour toujours, il ne faut pas oublier que la terre de Chanaan n’est ici que la figure de la Chanaan céleste, que doivent posséder éternellement les vrais enfants d’Abraham, qui auront imité sa foi et sa vertu. ― Du reste, dans l’Ecriture, pour toujours signifie souvent seulement pour longtemps.
13.18 Hébron est située sur le versant de trois montagnes et dans une vallée, à une hauteur de 850 mètres environ au-dessus de la Méditerranée, au milieu des montagnes de Juda, dans la Palestine méridionale. C’est l’une des plus anciennes villes de la terre de Chanaan ; elle s’appelait aussi Cariath-Arbé. La vallée au fond de laquelle est l’Hébron actuelle se dirige du nord au sud. Les coteaux sont encore aujourd’hui couverts de vignes qui produisent les plus beaux raisins de la terre de Juda. On y voit aussi des bosquets d’oliviers. Le tombeau des patriarches est à l’extrémité d’Hébron.
14.1 Sennaar, la Babylonie. ― Pont, en hébreu Ellassar, en Babylonie. ― Chodorlahomor, signifie probablement serviteur du dieu Lagamar ; il était roi d’Elam et conquérant. ― Roi des nations, en hébreu Goïm, des nomades ou du pays de Guti dont le site est incertain.
14.2 Bala, la même que Ségor, autre que le Ségor mentionné dans Genèse, 13, 10, probablement sur la côte orientale de la mer Morte, l’une des cinq villes de Siddim. Elle appartint à Moab du temps des prophètes, aux Arabes après la captivité et à Arétas du temps des Apôtres.
14.5 Astaroth-Carnaïm, consacrée à Astarté, la déesse de la lune aux deux cornes ou au croissant, était située à l’est et non loin de la mer Morte. Dans les livres des Machabées, elle est appelée Carnaïm et Carnion. ― Savé-Cariatharim était à l’est du Jourdain, mais sa position est inconnue.
14.6 Les Chorréens tiraient probablement leur nom du mot Khor, trou, caverne, parce qu’ils habitaient des cavernes. On voit encore par centaines dans les environs de Pétra les cavernes qu’ils ont habitées ; quelques-unes sont encore habitées aujourd’hui. ― Séir, l’Idumée.
14.7 Misphat, le même lieu que Cadès. Voir Nombres, 20, 1. ― Asason-Thamar, appelée aussi Engaddi, dans le désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte.
14.11 Et ils enlevèrent, etc. ; c’est-à-dire quatre rois vainqueurs enlevèrent, etc.
14.14 ; 14.16 Lot, son frère, hébraïsme, pour son neveu, son proche parent. Comparer à Genèse, 12, 13. ― Dan, au nord de la Palestine.
14.15 Damas, capitale de la Syrie, abondamment arrosée, et toute entourée de verdure, au milieu du désert.
14.18 Voir Hébreux, 7, 1. ― Cette oblation du pain et du vin faite par Melchisédech est une figure sensible du sacrifice de nos autels. ― Par son double caractère de roi et de pontife, Melchisédech représente le Messie, et il a mérité de donner son nom au sacerdoce de la loi nouvelle, selon l’ordre de Melchisédech. Voir Psaumes, 109, 4 ; Hébreux, 6, 20.
14.21 Les âmes ; c’est-à-dire les personnes. Comparer à Genèse, 12, 5.
15.5 Voir Romains, 4, 18.
15.6 Voir Romains, 4, 3 ; Galates, 3, 6 ; Jacques, 2, 23.
15.8 Abraham ne doute pas des promesses divines ; il demande seulement à Dieu de lui faire connaître la manière de les exécuter.
15.10 Voir Jérémie, 34, 18.
15.13 Voir Actes des Apôtres, 7, 6. ― Qu’on les réduira ; c’est-à-dire tes descendants ; mot représenté par la postérité.
15.15 Tu iras… vers tes pères. La mort, d’après les idées des Hébreux, mettait fin au pèlerinage terrestre ; mourir, c’était retourner à ses pères, se réunir à son peuple. Ces locutions remarquables, qui se lisent dans tous les livres de la Bible hébraïque et surtout dans le Pentateuque, « expriment plus qu’une inhumation ordinaire, dit M. Franz Delitzsch. De même que lorsqu’il est dit que les patriarches meurent rassasié de jours, on indique par là non seulement le dégoût des misères de cette vie, mais aussi les aspirations à une vie meilleure, de même la réunion avec les ancêtres n’est pas seulement la réunion des corps, mais aussi la réunion des personnes. »
15.16 Des Amorrhéens, peuple chananéen qui, avant la conquête de la Palestine par les Israélites, occupait les montagnes de Juda à l’ouest de la mer Morte, et le royaume de Basan avec celui de Séhon à l’est du Jourdain.
15.18 Voir Genèse, 12, 7 ; 13, 15 ; 26, 4 ; Deutéronome, 34, 4 ; 3 Rois, 4, 21 ; 2 Paralipomènes, 9, 26. ― Depuis le fleuve d’Egypte, le torrent qui sépare l’Asie de l’Afrique, l’ouadi el-Arisch. ― Jusqu’au grand fleuve d’Euphrate. L’Euphrate, un des plus grands fleuves de l’Asie occidentale, prend sa source dans l’Arménie, passe à Babylone et se mêle ensuite au Tigre avant de se jeter dans le golfe Persique. Son eau est bourbeuse, mais a un goût agréable, quand elle est purifiée. L’Euphrate est souvent appelé simplement dans l’Ecriture « le grand fleuve, » sans l’addition du nom propre.
15.19 Les Cinéens, tribu qui habitait au sud-est de Chanaan. Du temps de Saül, ils étaient mêlés aux Amalécites. D’autres vivaient en nomades au nord de la Palestine, à l’époque des Juges. Quelques-uns habitaient dans des villes.
16.2 Quoique contraire à l’institution primitive du mariage, (voir Genèse, 2, 24), la pluralité des femmes, en vertu d’une dispensation particulière de Dieu, fut permise aux patriarches ; et il semble qu’elle a duré pendant la législation mosaïque : mais Jésus-Christ a ramené le mariage à sa première institution (voir Matthieu, chapitre 19).
16.7 Le chemin de Sur. Voir Exode, note 15.22.
16.10 Multipliant, je multiplierai ; hébraïsme, pour je multiplierai à l’infini.
16.11 Ismaël signifie Dieu a entendu ou exaucé.
16.14 Voir Genèse, 24, 62. ― Barad, sur la route de Bersabée en Egypte, était probablement au nord du Djebel Helâl ; Cadès à l’est ; le Puits du Vivant est vraisemblablement l’Aïn Mouwailich actuel.
17.4 Voir Ecclésiastique, 44, 20 ; Romains, 4, 17.
17.5 Abram veut dire père d’élévation, et Abraham, père de multitude.
17.6 Saint Paul montre que ces promesses regardent proprement les enfants d’Abraham, selon l’esprit, qui imitent la foi et l’obéissance du patriarche. Voir Romains, 4, 11-12 ; 9, 7-8 ; Galates, 3 verset 14 et suivants.
17.9 Voir Actes des Apôtres, 7, 8.
17.10 La circoncision, qui devait distinguer extérieurement le peuple juif de tous les autres peuples, était aussi la figure du baptême, qui devait nous purifier du péché originel et nous faire entrer ainsi dans la seconde alliance représentée par cette première que Dieu a faite avec Abraham. Cette circoncision était encore une figure d’une autre circoncision intérieure et spirituelle ; c’est-à-dire la répression de tous les plaisirs déréglés et de toutes les passions.
17.11 Voir Lévitique, 12,3 ; Luc, 2, 21 ; Romains, 4, 11.
17.15 Saraï signifie noble, princesse, et Sara, féconde.
17.19 Voir Genèse, 18, 10 ; 21, 2.
18.1 Voir Hébreux, 13, 2.
18.2 Trois hommes ; c’est-à-dire, comme le prouve tout le récit lui-même, Dieu et deux anges sous une forme humaine. ― Et il se prosterna ; littéralement : Et il adora. Le verbe adorer se prend souvent dans l’Ecriture pour marquer l’action simple de s’incliner, de se prosterner. Comparer à Hébreux, 11, 21. L’acte d’extérieur d’adoration qu’on rendait à Dieu n’était pas différent de l’hommage de respect qu’on rendait aux hommes, le sentiment intérieur pouvait les distinguer.
18.3 A tes yeux, etc. Abraham parle ici au singulier, parce qu’il n’adresse la parole qu’à celui des trois personnages qui lui a paru le principal.
18.10 Voir Genèse, 17, 19 ; 21, 1 ; Romains, 9, 9.
18.12 Voir 1 Pierre, 3, 6.
18.18 Voir Genèse, 12, 3 ; 22, 18.
18.22 Et ils partirent. Les deux anges qui accompagnaient Dieu vont à Sodome ; mais Dieu, toujours sous la figure d’un homme, demeure seul avec Abraham.
19.1 Voir Hébreux, 13, 2. ― Et il se prosterna ; littéralement : Et il adora. Voir Genèse, 18, 2. ― A Sodome. Voir Genèse, note 13.10.
19.3 Des azymes ; c’est-à-dire des pains ou des gâteaux faits sans levain.
19.8 La proposition de Lot est en elle-même très coupable, mais le trouble et l’embarras où il se trouvait, et la charité qui le portait à défendre avec tant d’ardeur les devoirs sacrés de l’hospitalité, diminuent de beaucoup la gravité de son péché.
19.9 Voir 2 Pierre, 2, 8.
19.11 Voir Sagesse, 19, 16.
19.17 Voir Sagesse, 10, 6. ― Ton âme ; c’est-à-dire ta vie, ta personne. Comparer à Genèse, 9, 5.
19.22 Voir Sagesse, 10, 6. ― Ségor, en hébreu Tsohar, signifie petit. ― Ce Ségor devait être différent de celui de Genèse, 13, 10. Voir Genèse, 14, 2.
19.24 Voir Deutéronome, 29, 23 ; Isaïe, 13, 19 ; Jérémie, 50, 40 ; Ezéchiel, 16, 49 ; Osée, 11, 8 ; Amos, 4, 11 ; Luc, 17, 28 ; Jude, 1, 7.
19.24-26 Pour traduire en mythes ou en faits purement naturels la destruction de Sodome et de Gomorrhe, et le changement de la femme de Lot en statue de sel, il faut non seulement s’inscrire en faux contre la tradition aussi constante qu’universelle des juifs et des chrétiens, mais encore violer les lois les plus sacrés de l’herméneutique et de l’exégèse.
19.26 Voir Luc, 17, 32.
19.27 Voir Genèse, 18, 1. ― Et venant ; la concision de la Vulgate rend cette addition indispensable pour el vrai sens du texte sacré.
19.37-38 C’est le père, etc., est mis elliptiquement pour : C’est le père des Moabites, des Ammonites qui existent encore aujourd’hui.
20.1 A Gérara, aujourd’hui Khirbet-el-Gera, au sud de Gaza. Cadès, au sud de Chanaan, dans le désert de Sin, était sur la limite de l’Idumée.
20.2 C’est ma sœur. Voir le verset 12 et comparer à Genèse, 12, 13.
20.7 Tu mourras de mort ; hébraïsme, pour tu mourras infailliblement.
20.12 Voir Genèse, 12, 13.
20.13 Voir Genèse, 21, 23.
21.1 Voir Genèse, 17, 19 ; 18, 10.
21.2 Voir Galates, 4, 23 ; Hébreux, 11, 11.
21.4 Voir Genèse, 17, 10 ; Matthieu, 1, 2.
21.10 Voir Galates, 4, 30.
21.12 Voir Romains, 9, 7 ; Hébreux, 11, 18.
21.14 Saint Paul nous découvre le sens mystérieux qui est caché dans cette conduite d’Abraham, lorsqu’il dit que Sara figurait l’Eglise, et Agar la synagogue ; Ismaël les juifs incrédules ; Isaac les fidèles circoncis ou incirconcis. Voir Romains, 9, 7-8 ; Galates, 4, verset 24 et suivants. ― Bersabée, aujourd’hui Bir es-Seba, dans l’ouadi Seba, au sud d’Hébron, sur la route d’Egypte, devint plus tard la frontière méridionale de la Palestine.
21.19 Un puits d’eau. D’après des explorations récentes, ce puits ou cette source serait dans l’ouadi Murveiléh.
21.22 Phicol, titre du ministre du roi, général de ses armées.
21.23 Voir Genèse, 20, 13.
21.32 Pour le puits. Le texte sacré peut signifier aussi devant, près le puits.
21.33 Dans les premiers temps ces sortes de bois servaient d’oratoires destinés au culte qu’on rendait au Seigneur. Les idolâtres ont depuis recherché des lieux élevés, pour y planter les bois sacrés, qui leur servaient généralement de temples.
22.1 Voir Judith, 8, 22 ; Hébreux, 11, 17.
22.2 Comme maître souverain de la vie et de la mort des hommes, Dieu avait le droit d’exiger d’Abraham le sacrifice de son fils ; mais on voit par l’événement même qu’il voulait seulement éprouver et faire éclater la foi et la soumission du saint patriarche, afin de l’en récompenser d’une manière digne de sa puissance infinie ; c’est-à-dore non seulement par la conquête des Hébreux sur les Chananéens, les Moabites et les Ammonites, mais encore par celle de l’Eglise chrétienne sur tous les pays du monde qui ont été assujettis à Jésus-Christ, dont Isaac n’était que la figure. ― Sur une des montagnes, que le mont Moriah, où fut bâti plus tard le temple de Jérusalem d’après une tradition très répandue. Voir 2 Rois, note 24.16.
22.10 Voir Jacques, 2, 21.
22.16 Voir Psaumes, 104, 9 ; Ecclésiastique, 44, 21 ; 1 Machabées, 2, 52 ; Luc, 1, 73 ; Hébreux, 6, vv. 13, 17.
22.17 Les portes, etc. ; hébraïsme, pour les villes de ses ennemis.
22.18 Voir Genèse, 12, 3 ; 18, 18 ; 26, 4 ; Ecclésiastique, 44, 25 ; Actes des Apôtres, 3, 25. ― Cette prophétie a eu son accomplissement parfait par Jésus-Christ, qui a été la bénédiction de tous les peuples de la terre.
23.2 Arbée, Hébron. Voir Genèse, 13, 18.
23.3 Les fils de Heth ; les Héthéens, descendants de Heth, fils de Chanaan. Comparer à Genèse, 10, 15.
23.6 Un prince de Dieu ; c’est-à-dire envoyé de Dieu, ou peut-être mieux, un très grand prince ; car, dans l’Ecriture, le mot Dieu est très souvent employé pour exprimer le superlatif le plus élevé.
23.7 ; 23.12 Se prosterna ; littéralement adora. Voir Genèse, 18, 2.
23.9 La caverne double. Cette caverne s’appelle en hébreu Makpelah. La caverne de Makpelah a été décrite par le voyageur juif Benjamin de Tudèle qui l’a visitée au XIIe siècle. On entre dans une première grotte où l’on ne remarque rien. On descend ensuite dans une seconde qui est également vide. On pénètre enfin dans une troisième où se trouvent six tombeaux qui, d’après les inscriptions, seraient ceux d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, de Sara, de Rébecca et de Lia. Benjamin vit là aussi un grand nombre de tonneaux remplis d’ossements d’anciens Israélites qu’on y avait transportés par dévotion.
23.15 Le sicle d’argent pur valait environ 1 franc 60 centimes (en 1 900 ?).
23.19 Voir Genèse, 35, 27.
24.2 Voir Genèse, 47, 29. ― Pose ta main, etc. Cette pratique, selon plusieurs Pères de l’Eglise, renferme un sens mystérieux qui est un serment fait au nom du Messie, qui devait naître d’Abraham.
24.7 Voir Genèse, 12, 7 ; 13, 15 ; 15, 18 ; 26, 3.
24.10 Mésopotamie, contrée située entre le Tigre et l’Euphrate, l’Euphrate et le Chabour.
24.22 Le sicle d’or pur valait à peu près 23 francs 20 centimes (en 1 900 ?).
24.60 Les portes de ses ennemis. Voir Genèse, 22, 17.
24.62 Voir Genèse, 16, 14. ― Dans la terre australe, dans la Palestine méridionale.
25.1 Voir 1 Paralipomènes, 1, 32.
25.9 Dans la caverne double. Voir Genèse, note 23.9.
25.13 Voir 1 Paralipomènes, 1, 29. ― Selon leurs noms et leurs générations ; c’est-à-dire selon les noms de leurs générations. Comparer à Genèse, 3, 16.
25.16 Ce sont aussi les noms, etc. Littéralement : Et ce sont les noms de leurs châteaux et par leurs villes, ce que l’on interprète par : Et ce sont les noms qui sont passés à leurs châteaux et à leurs villes, ou bien qu’ils ont donnés à leurs châteaux et à leurs villes.
25.18 Jusqu’à Sur. Voir Exode, note 15.22 Les descendants d’Ismaël ou les Bédouins nomades habitèrent depuis l’Arabie Pétrée jusqu’à l’Euphrate et le long de la rive occidentale de l’Euphrate en remontant vers le nord jusque vis-à-vis de l’Assyrie.
25.23 Voir Romains, 9, 10.
25.25 Voir Osée, 12, 3 ; Matthieu, 1, 2.
25.30 Voir Abdias, 1, 1 ; Hébreux, 12, 16.
26.1 Abimélech, roi des Philistins, roi de Gérara (voir Genèse, note 20.1), dans le pays qui appartint plus tard aux Philistins.
26.3 Voir Genèse, 12, 7 ; 15, 18.
26.4 Voir Genèse, 12, 3 ; 18, 18 ; 28, 14. ― Et seront bénies, etc. Comparer à Genèse, 22, 18.
26.7 Isaac et Rébecca descendaient l’un et l’autre de Tharé, aïeul d’Isaac et bisaïeul de Rébecca. Voir pour le mot sœur, Genèse, note 12.13.
26.20-23 Calomnie, Inimitiés, Rehoboth. En hébreu, Sitnah, Esek, Rehoboth. Rehoboth est dans l’ouadi Ruheibéh. A gauche de l’ouadi Ruheibéh, il y a une petite vallée appelée Sutnet er Ruheibéh où s’est conservé le nom de Sitnah.
26.23 Bersabée. Voir Genèse, 21, 14.
26.26 Phicol, c’est le titre du ministre du roi.
26.33 Bersabée. Voir Genèse, note 21.33.
26.35 Voir Genèse, 27, 46.
27.9 Deux de des meilleurs chevreaux. Voir 1 Rois, note 16.20.
27.27 L’odeur d’un champ. Les plantes en Orient sont très aromatiques et au printemps les champs de la Palestine sont complètement couverts de fleurs.
27.29 Se prosternent devant ; littéralement : t’adorent. Voir Genèse, 18, 2.
27.36 Voir Genèse, 25, 34.
27.39 Voir Hébreux, 11, 20.
27.41 Voir Abdias, 1, 10.
27.46 Voir Genèse, 26, 35. ― Jacob va en Mésopotamie pour une double cause : d’abord pour fuir la colère de son frère Esaü, et ensuite pour y épouser une femme de sa race. Rébecca n’allègue naturellement à Isaac que cette seconde cause, en passant sous silence la première.
28.5 Voir Osée, 12, 12.
28.10 Bersabée. Voir Genèse, note 21.14 ― Vers Haran. Voir Genèse, note 11.31-32.
28.13 Voir Genèse, 35, 1 ; 48, 3.
28.14 Voir Genèse, 26, 4 ; Deutéronome, 12, 20 ; 19, 8. ― En toi et en ta postérité. La particule et est ici purement explicative ; le sens est donc : En toi, c’est-à-dire en ta postérité. Ce genre d’hébraïsme, outre qu’il n’est pas rare dans l’Ecriture, se trouve confirmé par deux passages (voir Genèse, 22, 18 ; 26, 4) qui contiennent la même prophétie, et dans lesquels l’expression en toi n’est pas exprimée. Quant au sens de cette prédiction divine, comparer à Genèse, 22, 18.
28.18 Voir Genèse, 31, 13.
28.19 Béthel. Voir Genèse, note 12.8.
29.1 Dans la terre d’Orient, des fils de l’Orient, porte le texte original, ce qui désigne la terre habitée par des nomades et ici spécialement la Mésopotamie. Il y a des Arabes nomades dans les alentours de Haran.
29.8 La pierre de l’ouverture du puits. L’orifice du puits est souvent à fleur de terre en Orient et on le bouche avec une pierre qu’il faut enlever pour puiser de l’eau.
29.23-24 Selon l’antique usage, le nouveau mari était couché dans une chambre, on lui amenait sa femme couverte d’un voile. Ainsi il fut très facile à Laban de tromper Jacob, en substituant Lia à Rachel.
29.30 L’amour de la seconde à la première, est mis d’une manière elliptique pour : L’amour de la seconde à l’amour de la première.
29.35 Voir Matthieu, 1, 2.
30.3 L’usage de ces premiers temps était de recevoir les enfants naissants sur les genoux et non sur les bras. Comparer à Job, 3, 12.
30.14 Mandragores, plante de la famille des solanées qui touche de près à la belladone. Elle a une longue racine fusiforme, épaisse, quelquefois divisée en deux pointes fourchues, ce qui l’a fait comparer tantôt à un homme, tantôt à une femme.
30.33 Demain ; hébraïsme, pour un jour, dans l’avenir. ― Quand le temps, etc. Autrement : Et ma justice répondra pour moi devant toi. Ce genre d’inversion était fréquent chez les Hébreux. ― Quand le temps de l’accord ; c’est-à-dire quand arrivera le moment d’exécuter la convention que nous avons faite.
30.37 et suivants La multiplication prodigieuse des troupeaux tachetés de Jacob ne s’est pas faite sans le concours d’un miracle ; Jacob lui-même l’a reconnu. Voir Genèse, 31, vv. 9-10, 14, 16. Quant à l’artifice du patriarche, on ne saurait le trouver condamnable lorsqu’on considère l’injustice de Laban à son égard. Il n’est donc pas étonnant que Dieu lui-même le lui ait fait connaître (voir Genèse, 31, 10-13).
31.2 ; 31.5 Comme hier et avant-hier ; hébraïsme, pour comme auparavant.
31.9 Dieu a pris le bien de votre père et me l’a donné. La même chose est répétée au verset 16. Dans le chapitre précédent, l’acquisition des richesses de Jacob est attribuée à son savoir-faire et à son travail. Le verset 42 du présent chapitre nous montre comment tout se concilie : Si Dieu… ne m’avait protégé, peut-être m’aurais-tu renvoyé nu, mais Dieu a regardé, c’est-à-dire béni mon travail.
31.13 Béthel. Voir Genèse, 13, 8.
31.21 Vers la montagne de Galaad, située à l’est du Jourdain, au nord du Jaboc. Voir l’introduction au livre de Josué.
31.29 Voir Genèse 48, 16.
31.36 T’es-tu ainsi enflammé après moi ; expression elliptique dont le sens est : Pourquoi t’es-tu ainsi enflammé en courant après moi ?
31.46 Par l’expression ses frères, il faut probablement entendre les personnes de sa suite, et celles qui avaient accompagné Laban.
31.47 Laban parle syriaque ou araméen ; Jacob parle hébreu.
31.53 Par la crainte ; c’est-à-dire par le Dieu, objet de la crainte.
31.54 Manger du pain, dans la langue des Hébreux, signifie simplement prendre de la nourriture, faire un repas. Comparer à Genèse, 3, 19.
32.1 Voir Genèse, 48, 16.
32.2 Mahanaïm, à l’est du Jourdain, au nord du Jaboc.
32.3 Séir, Edom, l’Idumée. Voir Marc, note 3.8. ― Esaü ne s’était pas encore établi définitivement en Idumée, voir plus loin, Genèse, 36, 6, mais il y vivait alors en nomade, pour y faire paître ses troupeaux, et il fit plus tard la conquête du pays.
32.22 Le gué de Jaboc. Jaboc, sur la rive gauche du Jourdain, s’appelle aujourd’hui ouadi Zerka, le bleu, à cause de la couleur de ses eaux. Il se jette dans le Jourdain, entre le lac de Tibériade et la mer Morte, plus près de cette dernière. Il prend sa source à l’est du plateau de Galaad. Près de son embouchure, il n’est jamais à sec, et en hiver, il est souvent impossible de le passer à gué.
32.24 Un homme ; le prophète Osée (12, 4) lui donne le nom d’ange.
32.28 On ne t’appellera plus, etc. c’est-à-dire : Tu ne t’appelleras plus seulement Jacob, tu t’appelleras aussi Israël. Ce dernier nom fut donné plus particulièrement à ses descendants, puisqu’ils ne furent connus que sous la dénomination d’Israélites.
32.30 Comme on l’a déjà remarqué plusieurs fois, par le mot âme les Hébreux entendaient souvent la personne, l’individu même. Comme c’était anciennement une opinion générale que l’on ne pouvait Dieu ou un ange sans en mourir, quelques interprètes supposent que le sens de ce passage est : J’ai vu le Seigneur, et cependant je n’en suis pas mort ; mais il est plus naturel de croire que Jacob voulait dire par là que Dieu l’avait délivré de la frayeur extrême qu’il avait de son frère Esaü, au-devant duquel il alla ensuite avec plus de confiance. ― Phanuel était probablement entre le Djébel Adjloun et le Djébel Djeloud.
33.3 Se prosterna ; littéralement : adora. Voir Genèse, 18, 2.
33.11 Bénédiction. On appelait ainsi les présents, parce qu’ordinairement ils étaient accompagnés de bénédictions de la part de ceux qui les recevaient et de ceux qui les faisaient.
33.17 Socoth, sur la rive gauche et dans la vallée du Jourdain, probablement au sud du Jaboc. Cette localité appartint plus tard à la tribu de Gad.
33.18 A Salem, village près de Sichem, d’après les uns ; substantif commun, signifiant, d’après les autres, que Jacob arriva sans accident à Sichem.
33.19 Il acheta une portion du champ. Voir Jean, note 4.5-6.
34.7 Contre Israël ; c’est-à-dire contre Jacob, qui vient d’être nommé Israël, voir Genèse, 32, 28.
34.20 La porte de la ville était le lieu des assemblées du peuple.
34.25 Voir Genèse 49, 6.
35.1 Voir Genèse, 28, 13. ― Béthel. Voir Genèse, 12, 8.
35.4 Sichem. Voir Genèse, note 12.6.
35.5 La terreur de Dieu ; c’est-à-dire la terreur que Dieu inspira ; ou bien, la terreur la plus grande. Comparer à Genèse, 23, 6.
35.7 Voir Genèse, 28, 13.
35.10 Voir Genèse, 32, 28. ― Dieu renouvelle ici à Jacob le nom d’Israël, qu’il a déjà reçu. Comparer à Genèse, 32, 18.
35.19 Ephrata, c’est Bethléem. Voir Matthieu, note 2.1. On voit encore sur la route de Jérusalem à Bethléem le tombeau appelé de Rachel, qui marque probablement l’emplacement de sa sépulture, quoique le monument ne soit pas celui qu’avait élevé Jacob.
35.20 Voir Genèse, 48, 7.
35.22 Voir Genèse, 49, 4.
35.27 Hébron. Voir Genèse, note 13.18.
36.2 Les femmes d’Esaü sont nommées autrement (voir Genèse, 26, 34). Il n’était pas rare chez les Hébreux de voir la même personne porter plusieurs noms.
36.4 Voir 1 Paralipomènes, 1, 35.
36.6 Il s’en alla dans une autre contrée, dans la montagne de Séir. Voir Genèse, note 32.8.
36.7 Voir Genèse, 13, 6.
36.8 Voir Josué, 24, 4.
36.10 Voir 1 Paralipomènes, 1, 35. ― Le mot fils comprend souvent, dans l’Ecriture, les petits-fils, les descendants. ― Sa femme, c’est-à-dire la femme d’Esaü.
36.20 Voir 1 Paralipomènes, 1, 38. ― Horréen. C’est le mot qui a été écrit Chorréen, voir Genèse, 14, 6.
36.31 Avant que les enfants d’Israël eussent un roi. Comme les Israélites n’ont eu des rois que plusieurs siècles après la mort de Moïse, quelques critiques supposent que ces paroles ont été ajoutées au texte par une main postérieure. Mais cette supposition paraît peu fondée ; car, sans prétendre absolument que Moïse ait fait cette réflexion par esprit prophétique, il est incontestable qu’il n’a pas vu s’accomplir de son temps la promesse divine, faite à Abraham, à Isaac et à Jacob (voir Genèse, 17, vv. 6, 16 ; 35, 11), que des rois sortiraient de leur race. D’ailleurs n’a-t-il pas pu prendre ici le mot roi dans le sens vague et général de chef, gouverneur, comme il est pris, voir Juges, 17, 6 ; Psaumes, 118, 46, etc., et comme il lui est donné à lui-même, voir Deutéronome, 33, 5, et vouloir dire, en conséquence, que les Iduméens eurent des rois avant que les Israélites formassent un peuple et l’eussent lui-même pour chef ?
36.33 Bosra, ville d’Idumée (différente d’une autre Bosra située dans le pays de Moab), aujourd’hui El-Buseiréh, dans le district de Djebâl. Bosra fut pendant quelques temps la capitale de l’Idumée. On voit ses ruines à deux heures trois quarts de marche au sud de Toufiléh.
36.40 Selon leurs familles, etc., c’est-à-dire selon les noms de leurs familles et de leurs demeures. Comparer à Genèse, 3, 16 et 25, 13.
37.12 A Sichem. Voir Genèse, note 12.6.
37.14 De la vallée d’Hébron. Voir Genèse, 13, 18.
37.17 Dothaïn, au sud d’Engannim, aujourd’hui Djénin, au sortir de la plaine d’Esdrelon, sur la route qui mène de Damas dans la Palestine du Sud et en Egypte.
37.20 Dans une vieille citerne. Il y a à Dothaïn de nombreuses citernes taillées dans le roc, et comme elles ont la forme d’une bouteille avec un orifice étroit, il était impossible à celui qui y était emprisonné d’en sortir.
37.22 Voir Genèse, 42, 22. ― Son âme ; c’est-à-dire lui. Voir Genèse, 18, 2.
37.25 Voir, pour l’expression de manger du pain, Genèse, 31, 54. ― Tous les orientaux recherchent beaucoup les parfums, mais en Egypte on en faisait une consommation plus grande encore qu’ailleurs pour embaumer les morts.
37.28 Voir Sagesse, 10, 13. ― Des marchands madianites. Comme dans le texte hébreu cette expression ne porte pas l’article déterminatif, beaucoup d’interprètes supposent que ces Madianites faisaient partie de la caravane d’Ismaélites dont il est parlé aux versets 25 et 27.
37.35 Par le mot enfer (hébreu scheôl), il faut entendre, non le sépulcre, le tombeau (hébreu kéber), mais ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort. Ainsi ce passage fournit une preuve sans réplique de la croyance des Juifs à la survivance des âmes. ― Une foule passages très clairs établissent que pour les Hébreux le scheôl était réellement le lieu où se rendaient les âmes après la mort, et que, dans ce séjour, elles n’étaient point privées de sentiment et de vie. D’après les données que nous fournissent les Livres saints, on « descend » dans cette demeure au terme de la vie présente. On y entre, d’après la description poétique qui nous en faite en divers endroits, par une « porte, » qui en est appelée aussi « la bouche » et qui peut « s’élargir sans mesure. » On pénètre ainsi dans un lieu « très profond, obscur et ténébreux. » Cependant le regard de Dieu peut le sonder. Toutes les âmes arrivent dans le séjour des morts : c’est le lieu de réunion assigné à tous les hommes, « la maison destinée à tous les vivants. » Le scheôl désigne tantôt le lieu de la réunion des morts en général, tantôt le séjour des bons et tantôt le séjour des méchants, ou plutôt, tous les morts y descendent. Il est clair d’ailleurs que le nom de scheôl donné indistinctement a séjour des bons et au séjour des méchants, dans l’Ancien Testament, n’implique en aucune façon qu’ils aient été confondus ensemble, encore moins qu’ils aient enduré les mêmes tourments. Mais il est certain que les âmes des justes qui étaient dans les limbes ne pouvaient pas y acquérir de mérites et n’y jouissaient point de la vision béatifique. C’est pourquoi il est dit plusieurs fois qu’on ne peut glorifier Dieu dans ce séjour des morts.
37.36 Putiphar, signifie consacré à Ra, le soleil adoré comme Dieu par les Egyptiens.
38.1 Odollam ou Adullam, ville qui appartint plus tard à la tribu de Juda et dans le voisinage de laquelle il y a de nombreuses cavernes.
38.2 Voir 1 Paralipomènes, 2, 3.
38.4 Voir Nombres, 26, 19.
38.7 Voir Nombres, 26, 19.
38.9 Du nom de son frère. Le premier-né portait le nom du frère qui était mort sans enfants ; mais les autres enfants portaient celui du frère vivant qui était leur père naturel.
38.13 Thamnas ou Thamna, dans les montagnes appelées plus tard montagnes de Juda.
38.17 Un chevreau. Voir 1 Rois, note 16.20.
38.27 Voir Matthieu, 1, 3.
38.30 Voir 1 Paralipomènes, 2, 4.
39.6 Et il connaissait, etc. Les uns rapportent ces paroles à Joseph, les autres avec plus de probabilité à l’Egyptien, dont il vient d’être dit immédiatement que Dieu l’avait comblé de richesses. Dans cette opinion le sens de la phrase est, ou que Putiphar avait tellement mis sa confiance en Joseph, qu’il n’avait point de souci, si ce n’est de vivre à son aise, et qu’il ne lui demandait d’autre compte que celui de sa dépense ordinaire, ou plutôt qu’il était devenu si riche qu’il ne connaissait nullement sa fortune, et que d’ailleurs il s’en reposait sur Joseph au point de n’avoir d’autre soin que de se mettre à table et de manger.
39.20 Voir Psaumes, 104, 18. ― Dans la prison de Memphis ou plutôt de Tanis, capitale des rois pasteurs, rois d’origine étrangère qui étaient alors maîtres de l’Egypte septentrionale.
40.9 Les incrédules ont prétendu que d’après Hérodote et Plutarque les Egyptiens n’avaient pas de vignes ; mais le premier dit au commencement de son histoire que les habitants de Thèbes se vantaient d’avoir été les premiers à connaître la vigne ; et ce dernier avoue que les rois, au moins avant Psamméticus, buvaient du vin. Diodore de Sicile dit aussi, d’après l’autorité des Egyptiens eux-mêmes, que leurs rois faisaient usage du vin. ― Les monuments égyptiens attestent que la vigne et le vin étaient très communs en Egypte à l’époque de Joseph.
40.11 Les textes hiéroglyphiques disent qu’on exprimait le jus des raisins dans les coupes.
41.1 Pharaon est probablement le roi pasteur Atapi II, le plus célèbre des rois pasteurs qui s’étaient emparés de l’Egypte depuis longtemps et qui étaient d’origine sémitique comme Joseph. ― Sur le bord du fleuve du Nil, le fleuve unique de l’Egypte, auquel ce pays doit toute sa fertilité et sa richesse.
41.2 Sept vaches. La vache était consacrée à la déesse égyptienne Hathor, et celle-ci est souvent représentée accompagnée de sept vaches.
41.14 Les Egyptiens ne laissaient jamais croître leurs cheveux et leur barbe, excepté pendant le deuil et dans l’affliction ; et ils portaient toujours des habits de lin très propres. Ainsi on n’aurait pas osé présenter Joseph au roi avant de l’avoir tondu et rasé, et de l’avoir dépouillé de ses habits pour lui en donner de convenables. Voir Hérodote, livre II, chapitres 36 et 37.
41.40 Voir Psaumes, 104, 21 ; 1 Machabées, 2, 53 ; Actes des Apôtres, 7, 10.
41.42 Un collier d’or. C’était une espèce de décoration que les rois d’Egypte accordaient aux hommes de mérite. Il était souvent à plusieurs rangs. On le voit au cou de presque tous les personnages égyptiens dont nous avons les statues ou les bas-reliefs.
41.45 Héliopolis ou On, près du village actuel de Matariéh, non loin du Caire.
41.50 Voir Genèse, 46, 20 ; 48, 5.
42.6 Se furent prosternés, etc. ; littéralement : l’eurent adoré. Voir Genèse, 18, 2.
42.20 Voir Genèse, 43, 5.
42.22 Voir Genèse, 37, 22.
42.38 Les enfers. Voir, pour le vrai sens de ce mot, Genèse, 37, 35.
43.5 Voir Genèse, 42, 20.
43.9 Voir Genèse, 44, 32.
43.11 Les parfums étaient très estimés et très recherchés en Egypte. Voir Genèse, 37, 25.
43.20 Voir Genèse, 42, 3.
43.25 Manger du pain. Voir, pour le sens de cette expression, Genèse, 31, 54.
43.26 ; 43.28 Ils se prosternèrent. Voir Genèse, 18, 2.
43.31 Servez des pains ; c’est-à-dire préparez un repas. Comparer à Genèse, 3, 19 ; 31, 54.
43.34 Firent grande chère, ou se réjouirent. Le verbe inebriare du texte est susceptible de ces deux significations.
44.5 ; 44.15 L’usage de deviner par la coupe était commun aux peuples de l’Orient et surtout aux Egyptiens (voir saint Augustin, de Civit. Dei, livre VII, chapitre 57). La traduction de la Vulgate, qui paraît la plus conforme au texte hébreu et qui est aussi celle des Septante, n’autorise cependant point à croire que Joseph se soit livré à des sortilèges ; car, comme le remarque saint Thomas (2. 2, quæst. 195, art. 7), Joseph et son intendant ont pu tenir le langage que Moïse leur prête, parce que les Egyptiens regardaient et proclamaient Joseph comme très habile dans l’art de la divination.
44.19 Voir Genèse, 42, 13.
44.23 Voir Genèse, 43, vv. 3, 5.
44.28 Voir Genèse, 37, vv. 20, 33. ― Est sorti ; l’hébreu ajoute d’avec moi.
44.29 ; 44.31 Les enfers. Voir, pour le vrai sens de ce mot, Genèse, 37, 35.
44.32 Voir Genèse, 43, 9.
45.4 Voir Actes des Apôtres, 7, 13.
45.5 Voir Genèse, 50, 20.
45.10 La terre de Gessen était située entre l’isthme de Suez et la branche tanitique du nil. Du temps de Joseph, elle ne formait pas encore ce qu’on appelle un nome égyptien, mais elle était comme en dehors des divisions administratives, dans une région propre à nourrir des troupeaux.
45.18 De la moelle, hébreu de la graisse ; c’est-à-dire des meilleures productions.
45.20 Ne laissez rien, etc. Le vrai sens paraît être, conformément au texte hébreu et à ce qui suit immédiatement : Ne laissez rien avec regret, n’ayez aucun souci de laisser, etc.
45.22 Trois cents pièces d’argent ; c’est-à-dire trois cents sicles. Le sicle d’argent pur valait environ 1 franc 66 centimes (en 1 900 ?).
46.1 Au Puits du Serment, à Bersabée. Voir Genèse, note 21, 33.
46.4 Posera ses mains sur tes yeux ; les fermera. La coutume de fermer les yeux aux personnes décédées est très ancienne chez les Grecs eux-mêmes. C’étaient ordinairement les proches ou les amis les plus chers qui rendaient ce dernier devoir.
46.5 Voir Actes des Apôtres, 7, 15.
46.6 Voir Josué, 24, 4 ; Psaumes, 104, 23 ; Isaïe, 52, 4.
46.8 Voir Exode, 1, 2 ; 6, 14 ; Nombres, 26, 5 ; 1 Paralipomènes, 5, vv. 1, 3.
46.10 Voir Exode, 6, 15 ; 1 Paralipomènes, 4, 24.
46.11 Voir 1 Paralipomènes, 6, 1.
46.12 Voir 1 Paralipomènes, 2, 3 ; 4, 21.
46.13 Voir 1 Paralipomènes, 7, 1.
46.15 Toutes les âmes de ses fils ; c’est-à-dire, tous ses fils, etc. Comparer à Genèse, 9, 5.
46.17 Voir 1 Paralipomènes, 7, 30.
46.20 Voir Genèse, 41, 50.
46.21 Voir 1 Paralipomènes, 7, 6 ; 8, 1.
46.23 Dans les généalogies, les Hébreux employaient quelquefois le pluriel pour le singulier. On trouve des exemples de cet idiotisme dans les anciens auteurs latins, soit orateurs, soit poètes, soit historiens.
46.26-27 Les soixante-dix comptés au verset 27, renferment, outre les soixante-six indiqués au verset 26, Jacob, Joseph et ses deux fils.
46.27 Voir Deutéronome, 10, 22.
47.9 Leur pèlerinage. « Il appelait un pèlerinage sa vie errante sur la terre, parce qu’il avait le sentiment de la patrie d’au-delà. ― Ceux qui tiennent ce langage, dit saint Paul, indiquent qu’ils cherchent la patrie, car s’ils avaient pensé seulement à celle d’où ils étaient sortis, ils avaient certainement le temps d’y retourner, mais ils en désiraient une meilleure, c’est-à-dire céleste. Voir Hébreux, 11, 16. » (FRANZ DELITZSCH.)
47.11 Ramessès. La terre de Gessen est appelée ici par anticipation Ramessès, nom sous lequel elle fut aussi connue plus tard, lorsque les Hébreux y eurent bâti la ville de ce nom, du temps de Ramsès II, leur persécuteur. Voir Exode, 1, 11.
47.29 Mets ta main sous ma cuisse. Voir Genèse, note 24.2.
48.3 Voir Genèse, 28, 13.
48.5 Voir Genèse, 41, 50 ; Josué, 13, vv. 7, 29.
48.7 Ephrata, Bethléhem. Voir Genèse, note 35.19.
48.15 Voir Hébreux, 11, 21.
48.16 Voir Genèse, 31, 29 ; 32, 2 ; Matthieu, 18, 10. ― Que mon nom, etc., c’est-à-dire qu’ils portent mon nom.
48.17 La tribu d’Ephraïm fut toujours une des plus nombreuses et des plus puissantes d’Israël. Les anciens Pères remarquent que cette préférence du puîné à l’aîné figure les avantages des chrétiens sur les juifs.
48.22 Voir Josué, 15, 7 ; 16, 1 ; 24, 8. ― De l’Amorrhéen. Voir Genèse, 15, 16.
49.1 Voir Deutéronome 33, 6. ― Afin que je vous annonce, etc., prouve que les bénédictions de Jacob sont aussi des prophéties, et qu’il bénit ses enfants non seulement comme père, mais aussi comme prophète. ― Les jours derniers. Cette expression marque dans l’Ecriture des temps futurs, tantôt plus, tantôt moins éloignés.
49.3 Plus grand en puissance. Allusion à son droit d’aînesse.
49.4 Voir 1 Paralipomènes, 5, 1. ― Parce que tu es monté, etc. Comparer à Genèse, 35, 22. ― Tu t’es répandu comme l’eau. Ruben ne jouit pas, en effet, de ses droits d’aînesse. La principauté et la dignité messianique, le sacerdoce et la double portion d’héritage qui étaient les privilèges de l’aîné furent transférés à Juda, Lévi et Joseph. Dathan et Abiron, qui furent ses descendants, cherchèrent en vain à les faire prévaloir, voir Nombres, 16,1. Sa tribu fut sans importance.
49.5 Sont frères ; c’est-à-dire, selon l’hébreu, ils sont bien ressemblants. Comparer à Genèse, 34, 30.
49.6 Voir Genèse, 34, 25. ― Homme et mur sont ici des noms collectifs, pour des hommes, des murs.
49.7 Voir Josué, 19, 1. ― Je les diviserai dans Jacob. Lévi et Siméon furent effectivement séparés en Israël. Lévi n’eut aucune part dans le partage de la Terre Promise, il ne posséda que 48 villes dispersées. Siméon ne prospéra pas ; il ne reçut point de territoire à part, mais seulement l’aride Négeb, au sud de la Palestine et quelques villes disséminées dans la tribu de Juda.
49.8 La première partie de cette prophétie se rapporte à la tribu de Juda, mais la dernière à Jésus-Christ, qui descendait de Juda selon la chair. ― Tes frères te loueront ; Juda signifie louer. Jacob prend le nom de Juda, de même qu’il va le faire de celui de la plupart de ses frères, comme une sorte de présage de sa destinée future.
49.9 Voir 1 Paralipomènes, 5, 2.
49.10 Voir Matthieu, 2, 6 ; Jean, 1, 45. ― Cette prophétie reçut son accomplissement au temps de Jésus-Christ, qui parut au moment où les Juifs venaient de perdre l’autorité souveraine, et qui prouva par ses miracles qu’il était le Messie que Dieu devait envoyer et que les nations avaient attendu.
49.11 Il liera à la vigne, etc. Un des traits les plus caractéristiques de la tribu de Juda furent ses vignobles. A Hébron, à Engaddi, à Bethléhem surtout, plus que partout ailleurs en Palestine, les flancs des collines sont tapissés de vignes avec leurs tours de garde et leurs murs soutenant les terrasses. L’âne sert à transporter les raisins.
49.13 Zabulon eut pour territoire le pays situé entre la mer Méditerranée, Sion ou la Phénicie et le lac de Génésareth.
49.14-15 Issachar, satisfait de la richesse de son territoire où est enclavée une partie de la plaine fertile d’Esdrelon, se rendit tributaire des étrangers pour ne pas troubler son repos.
49.16 Dan jugera, etc. Jacob fait allusion au nom de Dan, qui signifie juge. Il veut donc dire que si une autre tribu fournit des juges, des gouverneurs au peuple d’Israël, celle de Dan aura aussi ce privilège, quoiqu’elle ne soit pas considérable par sa grandeur, et que Dan lui-même doive le jour à une des servantes de son père. Il est certain que Samson, qui fut un des Juges d’Israël, appartenait à la tribu de Dan.
49.17 Un céraste. Le céraste est un serpent à cornes, couleur de terre, qui se cache dans les ornières, de sorte qu’il peut mordre facilement les passants. Le sens est que Dan suppléera par la ruse à ce qui lui manquera en force. C’est en effet par surprise qu’il s’empara de Laïs, voir Juges, 18, 28-29.
49.18 Votre salut ; c’est-à-dire votre Messie.
49.19 Devant lui ; pour devant Dan. ― En arrière ; placé sur la frontière, exposé aux incursions de l’ennemi, il saura se défendre.
49.20 Gras est son pain. Le territoire d’Aser, qui longeait la Phénicie en partant du Carmel, était très fertile, et particulièrement riche en froment et en huile. La plaine d’Acre, qui lui appartenait, est peut-être celle qui produit la plus riche végétation de la Palestine et le plus beau blé.
49.21 Barac de la tribu de Nephtali, timide dans le principe comme le cerf, se signala ensuite par sa valeur en poursuivant les Chananéens avec la vitesse du cerf, et après la victoire remportée sur eux, il chanta avec Debbora un cantique qui étincelle en beauté de tout genre (voir Juges, chapitres 4 et 5). ― Le cerf ou la gazelle est dans l’Ecriture l’emblème du guerrier rusé et agile.
49.22 Voir 1 Paralipomènes, 5, 1.
49.25 Des bénédictions célestes d’en haut, des bénédictions de l’abîme qui est en bas. Sichem (voir Genèse, note 12.6) fut le centre des possessions des enfants de Joseph. La plaine à l’extrémité de laquelle était bâtie Sichem, la plus large et la plus belle dans les montagnes d’Ephraïm, était un petit grenier d’abondance, rempli de blé, et réalisant pleinement ces bénédictions.
49.26 Les bénédictions de ton père, etc. ; c’est-à-dire aux bénédictions que je te donne se joindront les bénédictions que j’ai reçues de mes pères. D’autres traduisent d’après l’hébreu : Les bénédictions de ton père surpassent ou surpasseront les bénédictions de ses pères. La Vulgate, comme le texte hébreu, met le prétérit au lieu du futur, parce que, dans les prédictions et les promesses prophétiques, les choses qu’on prédit et qu’on promet sont envisagées comme déjà accomplies. ― Nazaréen ; c’est-à-dire séparé, éloigné de son père, de sa maison ; selon d’autres, consacré à Dieu ; selon d’autres enfin, couronné dans la maison de Pharaon. Dans la cour des rois d’Orient, le premier officier se nomme nazir, ou officier de la couronne.
49.27 Le soir, il partagera les dépouilles. Quoique la tribu de Benjamin fût une des plus petites, elle compta néanmoins parmi les plus fortes, parce qu’elle était la maîtresse des défilés qui, de son territoire, donnent accès dans les plaines adjacentes. Saint Paul qui conquit tant de nations à l’Eglise était Benjamite.
49.29 Dans la caverne double. Voir Genèse, note 23.9.
49.30 Voir Genèse, 23, 17.
50.5 Voir Genèse, 47, 29.
50.7 Les anciens, etc. (Vulg. senes, majores natu) ; c’est-à-dire les grands officiers de la cour de Pharaon, et les premiers personnages, les principaux de l’Egypte.
50.10 L’aire d’Atad, dont la situation est inconnue, était à l’est du Jourdain, d’après les uns, à l’ouest d’après les autres.
50.11 Deuil de l’Egypte, en hébreu : Abel-Misraïm.
50.13 Voir Actes des Apôtres, 7, 16 ; 23, 16. ― Dans la caverne double, à Makpelah. Voir Genèse, note 23.9.
50.20 Voir Genèse, 45, 5.
50.21 Voir Genèse, 47, 12.
50.22 Voir Nombres, 32, 39. ― Naquirent sur les genoux de Joseph. Voir Genèse, 30, 3.
50.23 Voir Hébreux, 11, 12.
50.24 Voir Exode, 13, 19 ; Josué, 24, 32. ― Emportez mes os. Ce commandement fut exécuté. Voir Josué, note 24.32.