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Évangile selon saint Jean

Introduction





La tradition est unanime à attribuer le quatrième Evangile à l’apôtre saint Jean. Tous les Pères qui parlent de l’auteur de cet évangile désignent saint Jean. Il en est de même des manuscrits et des canons, à commencer par celui de Muratori. Saint Théophile, septième évêque d’Antioche († 180), saint Irénée († 202), Clément d’Alexandrie († 217), Tertullien (190) nomment sans hésitation l’Apôtre bien-aimé. Saint Irénée nous apprend qu’il composa ce livre à Ephèse, où il vécut jusqu’au règne de Trajan (98-117). Suivant saint Jérôme, il fut le dernier des écrivains sacrés, et il se mit à l’œuvre au retour de Patmos, à la prière des pasteurs et des fidèles de l’Asie-Mineure. Il avait 90 ans suivant saint Epiphane, et probablement davantage.

Dès le milieu du second siècle, cinquante ans après sa publication, le quatrième évangile était partout connu comme l’œuvre de saint Jean.

Le témoignage de la tradition se trouve confirmé de tout point par les caractères de l’ouvrage. Il suffit de l’étudier avec attention pour se convaincre qu’il a paru après les trois autres, sur la fin du premier siècle, que celui qui l’a écrit, bien qu’il vécût parmi les Gentils, était né en Judée, qu’il avait été témoin des faits qu’il rapporte, et qu’il faisait partie du collège apostolique, enfin qu’il ne saurait être que saint Jean.

A. Cet évangile a été composé après les trois synoptiques. ― Il en révèle l’existence de deux manières : par son silence sur certains points et ses allusions sur d’autres. ― 1° D’abord son silence le suppose. Quoiqu’il sache très bien la durée de la prédication du Sauveur et qu’il en distingue les années par l’indication des solennités pascales, les faits qu’il rapporte ne remplissent qu’une petite partie de ce temps. On voit qu’il se tient dispensé de tout dire ou plutôt qu’il ne cherche qu’à suppléer aux omissions des synoptiques relativement au but qu’il se propose. Aussi est-il très bref sur le ministère du Sauveur en Galilée, et passe-t-il sous silence des périodes entières de son ministère, tandis qu’il rapporte longuement ses voyages à Jérusalem à l’époque des principales fêtes. Aussi, quoiqu’il ait en vue d’établir la divinité de Jésus-Christ, quoiqu’il en donne pour preuve ses miracles et qu’il les suppose très nombreux, il se borne à en décrire un petit nombre, sept seulement, la plupart passés sous silence par ses devanciers. Il omet la délivrance des possédés, la déclaration du Père éternel au Jourdain et au Thabor, l’adjuration du grand prêtre, la prophétie sur Jérusalem, etc. ― 2° Il fait plusieurs fois allusion aux autres évangélistes. Par exemple, au chapitre 1, il met sur les lèvres de Jean-Baptiste ces paroles : « J’ai vu l’Esprit-Saint descendre sur la tête du Sauveur. » Or, ce fait n’est connu que par saint Matthieu et saint Luc. Au chapitre 3, après avoir dit que Jean-Baptiste et Notre-Seigneur baptisaient en même temps, il fait observer que le Précurseur n’était pas encore incarcéré : or l’emprisonnement de Jean-Baptiste n’est rapporté que par les synoptiques, et l’observation faite en cet endroit ne paraît avoir d’autre fin que d’écarter l’idée, qui pourrait venir en les lisant, que le ministère de saint Jean a fini aussitôt qu’a commencé celui du Sauveur. Au chapitre 11, il dit que Lazare était de Béthanie, bourg de Marie et de Marthe. Or, il n’a pas encore parlé de ces deux sœurs, et elles ne peuvent être connues du lecteur que par d’autres récits. Au chapitre 18, les premiers versets semblent renvoyer aux synoptiques pour la scène de l’agonie, et le trente-deuxième rappelle expressément une prédiction qui n’est rapportée que par eux. Il parle des douze, en divers endroits, comme d’une société bien connue, sans en mentionner l’origine nulle part ; seulement on voit qu’il entend par là ceux que les synoptiques placent dans les canon des Apôtres. Enfin on peut remarquer que dans tout son récit, il est attentif à deux choses : à ne pas redire ce que les autres ont dit, ou bien à les confirmer et à les compléter par de nouveaux détails. Ainsi il ne répètera pas le récit de l’institution de l’Eucharistie ; mais il rapportera la promesse que Notre-Seigneur en avait faite, après la multiplication des pains. Il passera sous silence la naissance du Sauveur à Bethléem, la confession de saint Pierre à Césarée, les paroles du Père éternel au Jourdain et au Thabor, la résurrection de la fille de Jaïre et du fils de la veuve de Naïm, l’entrée triomphante du Sauveur à Jérusalem et l’application qu’il se fait de la figure de Jonas ; mais il mentionnera la croyance où l’on était sur le lieu où le Messie devait naître, le nom de Céphas imposé à saint Pierre, la mission que son Maître lui donne de paître les agneaux et les brebis, la promesse qu’il fait de relever en trois jours le temple de son corps, la résurrection de Lazare qui donne lieu au triomphe du Fils de Dieu, la voix du Père éternel s’engageant à le glorifier. C’est ainsi que nos évangiles, loin de se combattre, s’expliquent et se soutiennent les uns les autres.

B. Il a écrit vers la fin du premier siècle. ― 1° En effet, il suppose que tout est changé à Jérusalem et dans la Judée. Quand il parle des ennemis du Sauveur, il ne dit pas le peuple ou la foule, mais les Juifs, comme pour rappeler un peuple qui a perdu sa nationalité et auquel il a cessé d’appartenir. Il dit la Pâque des Juifs, comme s’il en connaissait déjà une autre, et il nomme les chrétiens, les frères, sans crainte d’équivoque. ―2° Il rappelle les principales prophéties dont on vit l’accomplissement dans la dernière partie du premier siècle : le martyre de saint Pierre ; la réprobation des Juifs ; la vocation des Gentils ; l’universalité du christianisme. Sur tous ces points il est plus exprès que saint Paul lui-même, et nul n’est plus attentif à montrer comment les Juifs ont mérité leur malheureux sort. ― 3° Le style de cet évangile et ses analogies avec celui des trois épîtres qui portent le nom de saint Jean donnent lieu de penser qu’il est de la même époque, ou que saint Jean l’a écrit lorsqu’il était déjà d’un âge fort avancé. Déjà le bruit courait qu’il ne mourrait pas. Déjà l’on voyait s’accomplir les prédictions de saint Paul à Milet : on commençait à parler d’Antéchrist, les mots Verbe, vie, lumières, ténèbres, devenaient familiers aux Gnostiques, et l’on voyait se propager les erreurs que l’évangile réfute.

C. L’auteur vivait parmi les Gentils et il écrivait pour eux. ― De là plusieurs particularités, qu’on chercherait en vain dans le premier évangile. Ainsi il a soin de traduire en grec tous les noms hébreux qu’il emploie. Il dit la mer de Galilée, la même que celle de Tibériade. Il donne un grand nombre de détails géographiques qui eussent été superflus, s’il s’était adressé à des habitants de la Judée. Quand il parle des Juifs, il entend, non les vrais Israélites, ni même simplement les habitants de la Palestine, mais les ennemis du Sauveur, les aveugles volontaires qui ont refusé de le reconnaître pour le Messie et qui l’ont fait attacher à la croix. Enfin il a soin de relever, dans les discours ou dans la vie de Notre-Seigneur, tout ce qui a trait aux Gentils et qui est de nature à leur donner confiance.

D. Il était Hébreu d’origine. ― C’est ce que prouvent : 1° Les idiotismes de son langage. Quoique le dernier évangile ait moins d’hébraïsmes que l’Apocalypse, il en contient pourtant un grand nombre. Citons : Amen, amen, qui revient vingt-cinq fois et qu’on ne retrouve ainsi redoublé que chez lui ; « se réjouir de joie, les fils de perdition, etc., » et les passages de l’Ancien Testament cités assez librement, mais d’après l’original. ― 2° Le caractère profondément hébraïque de sa composition. On peut remarquer l’uniformité des phrases, l’emploi fréquent du parallélisme, l’absence de toute période, des séries de propositions juxtaposées à la suite l’une de l’autre, sans coordination, sans liaison exprimée, ou qui ne se lient que par un mot commun, parfois des phrases répétées comme des refrains, certaines irrégularités dans la construction, les sens les plus inusités donnés aux particules. Pour toutes conjonctions et et donc. Et est mis pour mais, pour car, pour c’est pourquoi, pour ainsi, pour comme, pour c’est-à-dire, etc. ― 3° La foi religieuse, les idées, les sentiments et les images dont l’âme de l’écrivain est remplie. On sent que l’auteur a été élevé dans l’attente du Messie et dans la méditation de l’Ancien Testament. Les figures de la Loi et les oracles des prophètes abondent, comme dans l’Apocalypse. Le Sauveur est le vrai temple, le serpent d’airain, la manne du désert, l’Agneau pascal, etc.

E. Il avait habité la Palestine. ― C’est ce que prouve la connaissance qu’il a de la langue hébraïque, presque étrangère aux Israélites de la dispersion, jointe à celle qu’il montre de la topographie et des usages de la Terre Sainte. La Galilée, les bords du lac de Génésareth, son étendue, l’existence simultanée de deux localités du nom de Cana et de Bethsaïde, l’élévation relative de Cana et de Capharnaüm lui sont connus. Il connaît également la Judée et la Samarie. Il dit la distance de Jérusalem à Béthanie. Il indique avec précision la vallée du Cédron et le jardin de Gethsémani, l’étang de Siloé, la porte des brebis, le Prétoire et le Golgotha. En fait de mœurs, il sait les sentiments des Juifs à l’égard des Samaritains et des infidèles, l’opposition et le caractère des partis qui divisaient la nation, le mépris des pharisiens pour la multitude ignorante, les usages introduits par la conquête la domination romaines, l’usage des ablutions chez ses compatriotes, celui des excommunications dans la synagogue, etc.

F. Il faisait partie du collège apostolique. ― En effet : ― 1° Il se donne pour témoin des faits qu’il retrace, et l’on ne saurait douter qu’il ne le fût, quand on considère la fraîcheur de ses tableaux, la vivacité de ses traits, la précision de tous les détails. Nul ne caractérise mieux les scènes et les acteurs ; nul n’indique avec plus de détails les circonstances de temps, de lieux, de nombre. Tous les portraits sont vivants ; tous les faits localisés. Telle parole fut dite à Béthanie, à Ennon ou sur les bords du Jourdain, telle autre auprès du puits de Jacob. Telle discussion eut lieu sous le portique de Salomon, à cause de la rigueur de la saison. Pour plusieurs incidents, il indique l’heure de la journée. Si ces remarques sont vraies, elles ne peuvent venir que d’un témoin oculaire. Or, elles sont d’autant moins suspectes qu’elles étaient indifférentes au but de l’auteur et qu’elles eussent compromis son succès, si l’on eût pu les trouver fausses. ― 2° Il paraît se donner positivement pour Apôtre. C’est ce qui semble résulter des détails minutieux où il entre sur la vie intime du Sauveur, sur ses rapports secrets avec ceux qui lui sont le plus unis, sur ses dispositions personnelles. Depuis les premiers jours de sa prédication, jusqu’aux derniers moments de son séjour sur la terre, rien de ce que le divin Maître a dit ou fait ici-bas n’a échappé à ses regards. Il rapporte de préférence les incidents les plus secrets, ses paroles à André, à Nathanaël, à la Samaritaine ; ses avis à Judas, ses prières à son Père, ses confidences de la dernière Cène, etc. Comment eût-il connu tous ces détails, s’il n’avait vécu dans l’intimité du Sauveur, avec ses plus familiers amis ?

G. Enfin, il ne peut être que l’auteur de l’Apocalypse et de l’Epître catholique, dite ad Parthos, le second des fils de Zébédée, le disciple bien-aimé, le fils adoptif de Marie, en un mot l’apôtre saint Jean. (italique inversé ?)

1° Tout le monde convient aujourd’hui de l’authenticité de l’Apocalypse, et jamais on n’a mis en doute celle de la première Epître attribuée à saint Jean. Or, il y a entre ces écrits et le quatrième évangile des rapports aussi nombreux que frappants. On trouve dans chacun les mêmes préoccupations, les mêmes tendances dogmatiques et polémiques. Le style présente les mêmes caractères, la même naïveté unie à la même élévation et à la même profondeur. C’est le même langage au fond, sauf, dans l’Apocalypse, plus de poésie et des irrégularités plus nombreuses.

2° Si l’évangéliste est un des fils de Zébédée, c’est le second, sans aucun doute, le premier ayant été mis à mort avant la dispersion des Apôtres. Or, il ne paraît pas douteux que l’auteur du quatrième évangile n’eût cette qualité. Ce qui le prouve, c’est surtout le silence qu’il garde sur ces deux frères. Quoiqu’ils aient dû intervenir bien des fois dans les scènes qu’il retrace, comme étant des amis privilégiés du Sauveur, quoiqu’ils tiennent une place si considérable dans l’Evangile et dans les Actes, jamais il ne les signale dans ses récits. Il ne nomme pas même leur mère, bien que nous soyons assurés de sa présence par les synoptiques. Une fois seulement il mentionne les enfants de Zébédée ; mais c’est au dernier chapitre, dans une sorte d’appendice ; et il ne les met pas à la tête des apôtres, comme ils sont toujours d’ailleurs, mais au dernier rang, entre les apôtres et de simples disciples. Comment expliquer cette particularité ? Elle ne peut avoir pour cause, ce semble, que la modestie de l’auteur, qui veut imiter celle de son Maître et s’effacer autant qu’il lui est possible.

3° On peut par le même procédé dégager plus directement encore du récit évangélique la personnalité de saint Jean. En effet, son nom ne paraît nulle part. Dans les endroits où l’on croit devoir le trouver, on lit : un disciple, l’autre disciple, celui qui a vu le fait de ses yeux. Non seulement il évite de mêler le nom de saint Jean à ceux des apôtres, il semble même oublier qu’on le lui donne : car toutes les fois qu’il parle du Précurseur, il l’appelle simplement Jean, sans ajouter à ce nom, comme les synoptiques, comme Josèphe lui-même, le titre qui le caractérise, le Baptiste, singularité d’autant plus remarquable que cet évangéliste a coutume de désigner ses personnages de la manière la plus précise : Thomas Didyme, Céphas qu’on appelle Pierre, Judas non l’Iscariote, Nicodème qui vint à Jésus la nuit. La raison de cette différence est la même que nous avons indiquée plus haut. Ce n’est pas que l’évangéliste avait connu le Précurseur avant qu’on lui donnât ce surnom ; car saint Matthieu ne l’avait-il pas aussi connu à la même époque ? C’est que tandis que les synoptiques croient devoir distinguer Jean-Baptiste de Jean l’Apôtre, lui n’a pas cette idée : il n’imagine pas que personne puisse confondre avec lui, ou seulement rapprocher de sa personne, l’illustre précurseur du Messie.

4° Un dernier indice, plus convaincant encore, c’est l’amour tendre, délicat, religieux, qui respire dans cet évangile pour Jésus et pour Marie. Il suffit de lire le récit du miracle de Cana, celui de la résurrection de Lazare ou de la dernière Cène, et surtout l’entrevue suprême du Sauveur et de sa mère, au Calvaire, pour reconnaître l’affection pieuse, émue, reconnaissante de l’Apôtre bien-aimé et de l’enfant adoptif. C’est bien lui qui a dû nous transmettre ces touchants détails. Lui seul devait y attacher cette importance, les recueillir avec cette sollicitude et nous les transmettre avec cette fidélité.

Ainsi l’étude du quatrième évangile confirme pleinement le témoignage de la tradition. Il ne faut donc pas s’étonner si nos rationalistes n’osent plus en nier ouvertement l’authenticité, s’ils se réduisent à dire que les disciples de saint Jean ont pu l’écrire quelques années après sa mort, une trentaine d’années au plus. Ewald, plus décidé dans son langage, dit qu’il faut avoir perdu l’esprit pour en contester la propriété à celui dont il porte le nom.

Plusieurs Pères ont dit que le premier dessein de saint Jean a été de combler une lacune des synoptiques, en retraçant la partie de la prédication du Sauveur qui a précédé l’emprisonnement de son Précurseur, et en mettant en relief le côté spirituel et mystique de sa vie et de sa doctrine. Mais si l’on étudie l’évangile même, on sera convaincu que la principale intention de l’auteur a été de venger la personne du divin Maître des attaques des premiers hérétiques, ou plutôt de fortifier la foi des chrétiens à l’égard des dogmes contestés à cette époque, la divinité de Jésus-Christ, son union substantielle avec son Père et celle qu’il veut avoir avec nous par son esprit et par sa grâce. L’évangéliste l’affirme lui-même expressément : « Ceci a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin que croyant, vous ayez la vie en son nom. »

Il n’avait pas besoin, pour arriver à son but, d’écrire l’histoire du Sauveur en entier, ni de reproduire tout son enseignement. Aussi fait-il un choix et s’attache-t-il de préférence à ce que les autres ont omis. Les discours qu’il rapporte sont ceux où le divin Maître atteste sa dignité de Fils de Dieu, et l’union que ses membres doivent avoir avec lui ; les miracles qu’il retrace, ceux où paraissent avec le plus d’éclat ses perfections et ses desseins. Les autres faits sont en petit nombre et destinés presque uniquement à lier ensemble les discours et les miracles, et à faire des uns et des autres une démonstration lumineuse du christianisme. Divinité du Sauveur, rédemption des âmes par la vertu de son sang, adoption des fidèles comme enfants de Dieu, justification intérieure par la grâce, à la seule condition d’une foi sincère et pratique : tels sont les dogmes auxquels il s’attache et sur lesquels il s’efforce d’affermir la foi du lecteur. Tous les récits comme tous les discours se rapportent là. Croire à Jésus-Christ, comme au Messie et au Fils de Dieu, croire à sa nature divine, à sa puissance, à sa charité, à sa résurrection : voilà le but constant et la conclusion inévitable de tous les chapitres.

Quelles que soient les limites dans lesquelles il se resserre et les lacunes que présente son récit, l’œuvre répond au dessein de l’auteur. Il est difficile de trouver un livre qui offre plus d’unité, une marche plus droite, un progrès plus constant, une cohésion plus étroite de toutes les parties.

1° Dans un prologue aussi bref que sublime, l’évangéliste dit ce que le Verbe a toujours été dans l’éternité et ce qu’il a voulu devenir dans le temps. Lumière et vie par essence, connaissance et activité infinies, il s’est fait par l’Incarnation principe de foi et source de vie surnaturelle pour les âmes. Telle est la grande vérité, tel est le mystère dont l’ouvrage offre le développement et la preuve. L’auteur entre aussitôt en matière. Rien sur l’origine temporelle ni sur la jeunesse du Sauveur. Il commence par l’histoire de sa prédication. Les faits et les discours dont elle se compose sont en harmonie avec le programme de l’évangéliste. Mais de cette révélation progressive du Verbe fait chair, résultent deux effets contraires : dans les âmes droites une foi qui devient de plus en plus ferme ; dans les esprits prévenus et orgueilleux une hostilité toujours croissante. Le Sauveur apparaît comme source de vie à Cana, au puits de Jacob, dans la multiplication des pains, dans la guérison des malades, dans la résurrection des morts. Il s’annonce comme principe de lumière dans la guérison de l’aveugle-né, mais surtout dans son enseignement et dans ses révélations, lorsqu’il fait voir que rien ne lui est caché, lorsqu’il dit qu’il vient rendre témoignage de la vérité, qu’il est la Vérité même, qu’il donnera son esprit à ses apôtres pour instruire le monde entier. L’opposition ne tardant pas à éclater, ses auditeurs se divisent en deux parties contraires. Un certain nombre, destinés à former le noyau de son Eglise et à lui fournir des ministres ouvrent leur cœur à ses paroles et se montrent dociles à ses enseignements. Les autres, les plus nombreux, ceux qui possèdent l’autorité et l’influence, ferment les yeux à la lumière et s’irritent contre le prédicateur. Le divin Maître s’efforce de dissiper leurs ténèbres et de désarmer leur hostilité : eux ne songent qu’à le prendre en défaut et à le convaincre d’erreur. C’est une lutte continuelle de la lumière contre les ténèbres, de la vie contre la mort. A la fin, leur malice toujours déjouée, éclate d’une manière terrible. Ils se décident à le mettre à mort : ils le crucifient. Mais son immolation devient son triomphe. En sortant vivant du tombeau, il confirme la foi de ses disciples et fonde inébranlablement son Eglise.

2° La liaison des parties n’est pas moins parfaite que l’unité du but. Tous les faits rapportés dans l’évangile ont pour fin d’amener un discours, de symboliser une idée, de rendre une instruction plus frappante ; tous les discours ont dans les faits un complément ou une traduction sensible ; et par les uns comme par les autres, l’évangéliste tend à son but, en montrant comment la foi s’est établie au commencement dans les cœurs droits, et quels ont été la malice, l’obstination et le malheur de ceux qui sont restés incrédules. Aussi l’histoire et la doctrine sont-elles fondues ensemble d’une manière indissoluble, et l’on ne conçoit pas qu’on ait pu dire que les discours étaient des interpolations. « L’évangile de saint Jean est comme la robe sans couture du Sauveur, a dit Strauss lui-même. Il n’y a pas moyen d’en rien détacher : il faut accepter tout comme authentique ou tout rejeter. »

Saint Jean a un langage qui le distingue des autres évangélistes. Les discours qu’il rapporte et les tableaux qu’il trace ont, pour la forme et pour le fond, un caractère particulier.

Son vocabulaire n’est pas abondant. Les mêmes termes reviennent sans cesse, parce que la doctrine roule constamment sur les mêmes idées ; mais tous ces termes saisissent l’âme, toutes ces idées l’élèvent et la tiennent en présence des plus grandes et des plus saintes réalités. C’est Dieu, vérité absolue, dont l’éclat rayonne à travers les ténèbres ; c’est le Verbe, le Fils unique de Dieu, son expression parfaite, qui vient ici-bas pour faire connaître et honorer son Père, et à qui son Père rend témoignage par la parole et par les œuvres. Un certain nombre écoutent sa voix et ouvrent les yeux à sa lumière. Ceux-là ayant en eux son esprit et sa vie, sont appelés à partager sa gloire. Mais la plupart refusent d’écouter ses enseignements et d’obéir à ses lois. Loin de devenir des enfants de Dieu comme les premiers, ils seront des enfants du démon ; ils n’ont pas la vie en eux : ils n’arriveront pas à la gloire. Voilà ce qui est annoncé dès le premier chapitre, versets 11 et 12, et qu’on ne cesse de voir et d’entendre dans tout le cours de l’Evangile.

Il a des expressions qui lui sont propres, surtout pour rendre les rapports du Père avec le Fils et du Fils avec nous : Etre chez Dieu, être dans le Père, demeurer en Dieu, naître de Dieu, marcher dans la lumière, dans les ténèbres, etc. Il dit le Père, le Fils, d’une manière absolue. Il a des tournures qu’il affectionne et qu’il répète : En cela, cela est. Quant à ces métaphores si souvent employées, lumière, vie, ténèbres, mort, mensonge, on ne peut pas dire qu’elles lui soient propres ; car on les trouve aussi dans les prophètes, dans saint Paul et même dans les synoptiques ; mais elles se lisent à toutes les pages de son évangile. Comme elles étaient familières aux gnostiques qu’il avait à réfuter, c’était pour lui une nécessité d’y revenir souvent, en revendiquant pour l’Homme-Dieu et pour sa doctrine les perfections que ces hérétiques attribuaient aux créations fantastiques de leur imagination.

Il aime les sentences brèves et détachées, il se plaît à énoncer ses pensées simplement, à la suite l’une de l’autre, comme autant d’intuitions, sans conjonctions ni pronoms relatifs, ce qui n’empêche pas qu’étant unies par le fond, elles ne produisent dans leur ensemble un grand effet. Au lieu de déduire, il affirme, ou plutôt il atteste ce qu’il voit ou ce qu’il a vu, et il se plaît à répéter les mots et les pensées, comme les vieillards, dit Michaëlis, qui ont recours à ce moyen pour graver leurs maximes dans les esprits.

En fait de figures, il emploie souvent l’antithèse, pour faire ressortir ses idées. Il oppose les lumières aux ténèbres, ceux qui sont nés de Dieu à ceux qui sont nés des hommes, Jésus-Christ à Moïse, la loi à la grâce, les fidèles aux incrédules ; ou bien après avoir affirmé une chose, il nie la chose opposée. Il paraît aimer aussi l’apposition qui se formule par c’est-à-dire, à savoir.

Mais ce qui caractérise saint Jean, c’est moins la forme extérieure du langage que le fond de la pensée.

La simplicité, la naïveté, la négligence même se joignent chez lui à une finesse, à une pénétration, à une profondeur, à une élévation sans égales.

Tout ce qu’il décrit est sensible et vivant. On croirait assister aux scènes qu’il retrace et avoir sous les yeux les acteurs. Ses récits sont autant de drames, pleins de vérité et de mouvement. Il fait parler ses personnages, comme saint Marc, et quelques mots lui suffisent pour les faire connaître.

Avec le talent de peindre, au degré le plus éminent, saint Jean a le don d’éveiller la pensée et de s’énoncer d’une manière frappante. Il sait donner un corps aux choses les plus abstraites et faire apparaître le monde idéal et surnaturel à travers les réalités de l’ordre naturel et terrestre. Chez lui, tous les tableaux sont des emblèmes ; l’importance des faits qu’il rapporte est dans les idées qu’ils suggèrent ; le présent figure l’avenir ; chaque mot renferme une prophétie, une leçon, un mystère.

Autant il est profond dans ses symboles, autant est-il sublime dans ses conceptions. Nul n’a le regard aussi hardi et aussi sûr. Tout ignorant qu’il est des choses de la terre, ce pêcheur de Galilée, inspiré par l’Esprit-Saint, ne craint pas de traiter de celles du ciel. Il ne veut voir dans l’Homme-Dieu lui-même que ce qu’il a de plus divin ; et les vérités qu’il nous révèle suffisent pour éclairer la foi, nourrir l’espérance et animer la charité jusqu’à la fin des siècles.

Vivacité, profondeur, sublimité, voilà, en résumé, ce qui distingue cet évangile, ce qui l’a fait appeler par les Saints Pères l’Evangile de l’Esprit, ce qui fait que les cœurs purs y trouvent tant de charmes. Il n’est pas de livre où la divinité du Verbe rayonne avec tant d’éclat. Œuvre merveilleuse, sans modèle comme sans égale, qui porte en effet la preuve de son inspiration et de sa véracité, et qu’on ne pouvait mieux caractériser que par cette figure d’aigle qu’on lui a donnée pour emblème. (L. BACUEZ.)

L’Evangile selon saint Jean



Divinité du Verbe.

Mission de saint Jean-Baptiste.

Incarnation du Verbe.

Réponse de saint Jean aux députés des Juifs.

Autre témoignage de saint Jean.

Deux disciples de saint Jean vont trouver Jésus.

André lui amène Pierre.

Jésus appelle Philippe, qui lui amène Nathanaël.


1Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. 2Il était au commencement avec (en) Dieu. 3Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui. 4En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; 5et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie (comprise). 6Il y eut un homme envoyé de Dieu, dont le nom était Jean. 7Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. 8Il n’était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière. 9C’était (Celui-là était) la vraie lumière, qui éclaire tout homme venant en ce monde. 10Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. 11Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. 12Mais, à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, 13qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. 14Et le Verbe a été fait chair, et il a habité parmi nous ; et nous avons vu sa gloire, gloire comme du Fils unique venu du Père, plein de grâce et de vérité. 15Jean rend témoignage de lui, et crie, en disant : C’est celui dont j’ai dit : Celui qui doit venir après moi a été placé au-dessus de moi, parce qu’il était avant moi. 16Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce. 17Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité ont été faites par Jésus-Christ. 18Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, voilà celui qui l’a manifesté. 19Or voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites, pour lui demander : Qui es-tu ? 20Et il confessa, et il ne nia pas ; et il confessa : Je ne suis pas le Christ. 21Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis pas. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non. 22Ils lui dirent donc : Qui es-tu ? afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ? 23Il dit : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. 24Or ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens. 25Ils continuèrent de l’interroger, et lui dirent : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Elie, ni le prophète ? 26Jean leur répondit : Moi, je baptise dans l’eau ; mais, au milieu de vous, se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas. 27C’est lui qui doit venir après moi, qui a été placé au-dessus (fait avant) de moi : je ne suis (même) pas digne de dénouer la courroie de sa sandale. 28Ces choses se passèrent à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait. 29Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait à lui, et il dit : Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui enlève le péché du monde. 30C’est celui dont j’ai dit : Après moi vient un homme qui a été placé au-dessus (fait avant) de moi, parce qu’il était avant moi. 31Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c’est pour qu’il soit manifesté en Israël que je suis venu baptiser dans l’eau. 32Et Jean rendit témoignage, en disant : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et se reposer sur lui. 33Et moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et se reposer, c’est celui qui baptise dans l’Esprit-Saint. 34Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu. 35Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples. 36Et regardant Jésus qui passait, il dit : Voici l’agneau de Dieu. 37Les deux disciples l’entendirent parler ainsi, et ils suivirent Jésus. 38Jésus, s’étant retourné, et voyant qu’ils le suivaient, leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui dirent : Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeurez-vous ? 39Il leur dit : Venez et voyez. Ils vinrent et virent où il demeurait, et ils restèrent chez lui ce jour-là. Il était environ la dixième heure. 40Or André, frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles (ce témoignage) de Jean, et qui avaient suivi Jésus. 41Il trouva le premier son frère Simon, et lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie le Christ). 42Et il l’amena à Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jona ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre). 43Le lendemain, Jésus voulut aller en Galilée, et il rencontra Philippe. Et il lui dit : Suis-moi. 44Or Philippe était de Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre. 45Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Celui de qui Moïse a écrit dans la loi, et qu’ont annoncé les prophètes, nous l’avons trouvé ; c’est Jésus de Nazareth, fils de Joseph. 46Et Nathanaël lui dit : De Nazareth peut-il venir quelque chose de bon ? Philippe lui dit : Viens et vois. 47Jésus vit Nathanaël qui venait à lui, et il dit de lui : Voici un véritable Israélite, en qui il n’y a pas de fraude. 48Nathanaël lui dit : D’où me connaissez-vous ? Jésus lui répondit : Avant que Philippe t’appelât, lorsque tu étais sous le figuier, je t’ai vu. 49Nathanaël lui répondit : Rabbi, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le roi d’Israël. 50Jésus lui répondit : Parce que je t’ai dit : Je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras des choses plus grandes que celles-là. 51Et il lui dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.


Noces de Cana.

Changement de l’eau en vin.

Vendeurs chassés du temple.

Jésus annonce sa résurrection.

Beaucoup croient en lui, mais il ne se fie pas à eux.


2Trois jours après, il se fit des noces à Cana en Galilée, et la mère de Jésus y était. 2Et Jésus fut aussi invité aux noces, avec ses disciples. 3Et le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont pas de vin. 4Jésus lui dit : Femme, qu’y a-t-il entre moi et vous ? Mon heure n’est pas encore venue. 5Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira. 6Or il y avait là six urnes de pierre, pour servir aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. 7Jésus leur dit : Remplissez d’eau ces urnes. Et ils les remplirent jusqu’au bord. 8Alors Jésus leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au maître d’hôtel. Et ils lui en portèrent. 9Dès que le maître d’hôtel eut goûté l’eau changée en vin, ne sachant d’où venait ce vin, quoique les serviteurs qui avaient puisé l’eau le sussent bien, il appela l’époux, 10et lui dit : Tout homme sert d’abord le bon vin ; puis, après qu’on a beaucoup bu, il en sert du moins bon ; mais toi, tu as réservé le bon vin jusqu’à maintenant. 11Jésus fit là le premier de ses miracles, à Cana en Galilée ; et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. 12Après cela, il descendit à Capharnaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples ; et ils n’y demeurèrent que peu de jours. 13La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. 14Et il trouva dans le temple des marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et des changeurs assis (à leurs tables). 15Et ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; et il jeta par terre l’argent des changeurs, et renversa leurs tables. 16Et il dit à ceux qui vendaient des colombes : Otez cela d’ici, et ne faites pas de la maison de Mon Père une maison de trafic. 17Or ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de votre maison me dévore. 18Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel signe nous montrez-vous pour agir de la sorte ? 19Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le rétablirai. 20Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et vous le rétablirez en trois jours ? 21Mais il parlait du temple de son corps. 22Après donc qu’il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Ecriture, et à la parole que Jésus avait dite. 23Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de Pâque, beaucoup crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. 24Mais Jésus ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous, 25et qu’il n’avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qu’il y avait dans l’homme.


Nicodème vient trouver Jésus-Christ ; instructions que Jésus lui donne.

Le Fils de Dieu envoyé pour sauver le monde.

Celui qui ne croit pas en lui est condamné.

Dispute entre les disciples de saint Jean et ceux de Jésus-Christ touchant le baptême.

Réponse de saint Jean à ses disciples.


3Or il y avait parmi les pharisiens un homme appelé Nicodème, un des premiers des Juifs. 2Il vint la nuit auprès de Jésus, et lui dit : Maître, nous savons que vous êtes venu de la part de Dieu comme docteur ; car personne ne peut faire les miracles que vous faites, si Dieu n’est avec lui. 3Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s’il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu. 4Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître, lorsqu’il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère, et naître de nouveau ? 5Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. 7Ne t’étonnes pas de ce que je t’ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. 8Le vent souffle où il veut ; et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’esprit. 9Nicodème lui répondit : Comment cela peut-il se faire ? 10Jésus lui dit : Tu es maître en Israël, et tu ignores ces choses ? 11En vérité, en vérité, je te le dis, ce que nous savons, nous le disons, et ce que nous avons vu, nous l’attestons ; et vous ne recevez pas notre témoignage. 12Si je vous ai parlé des choses de la terre sans que vous ayez cru, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? 13Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est dans le ciel. 14Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’homme soit élevé, 15afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. 16Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. 17Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. 18Celui qui croit en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu. 19Or voici quel est le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. 20Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient condamnées. 21Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce que c’est en Dieu qu’elles sont faites. 22Après cela, Jésus vint avec ses disciples dans le pays de Judée ; et il y demeurait avec eux, et baptisait. 23Jean baptisait aussi à Ennon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau. On y venait, et on y était baptisé. 24Car Jean n’avait pas encore été mis en prison. 25Or il s’éleva une dispute entre les disciples de Jean et les Juifs, touchant la purification. 26Et ils vinrent à Jean, et lui dirent : Maître, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, et auquel tu as rendu témoignage, baptise maintenant, et tous vont à lui. 27Jean répondit : L’homme ne peut rien recevoir, qui ne lui ait été donné du ciel. 28Notre témoignage (problème d’enregistrement) 29Celui qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui se tient là et l’écoute, est ravi de joie à cause de la voix de l’époux (épouse). Cette joie qui est la mienne est complète. 30Il faut qu’il croisse, et que je diminue. 31Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui vient de la terre est de la terre, et parle de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous ; 32et il rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. 33Celui qui reçoit son témoignage certifie que Dieu est véridique. 34Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que ce n’est pas avec mesure que Dieu donne l’Esprit. 35Le Père aime le Fils, et a tout remis entre ses mains. 36Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.


Jésus retourne en Galilée.

Il s’entretient avec la Samaritaine, et répond à ses disciples au sujet de cet entretien.

Foi des Samaritains.

Jésus vient de nouveau à Cana.

Il guérit un malade à Capharnaüm.


4Jésus, ayant su que les pharisiens avaient appris qu’il faisait plus de disciples et baptisait plus que Jean 2(quoique Jésus ne baptisât pas lui-même ; c’étaient ses disciples qui baptisaient), 3quitta la Judée, et s’en alla de nouveau en Galilée. 4Or il fallait qu’il passât par la Samarie. 5Il vint donc dans une ville de Samarie, nommée Sichar, près du champ (de l’héritage) que Jacob avait donné à son fils Joseph. 6Or là était le puits de Jacob. Et Jésus, fatigué du chemin, était assis sur le puits. Il était environ la sixième heure. 7Une femme de la Samarie vint pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire. 8Car ses disciples étaient allés à la ville, pour acheter des vivres. 9Cette femme samaritaine lui dit : Comment vous, qui êtes Juif, me demandez-vous à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? Les Juifs, en effet, n’ont pas de rapports avec les Samaritains. 10Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu, et quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, peut-être lui aurais-tu fait toi-même cette demande, et il t’aurait donné de l’eau vive. 11La femme lui dit : Seigneur, vous n’avez rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où avez-vous donc de l’eau vive ? 12Etes-vous plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? 13Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif ; 14car l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. 15La femme lui dit : Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus ici pour puiser. 16Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. 17La femme répondit : Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit : Tu as eu raison de dire : Je n’ai pas de mari ; 18car tu as eu cinq maris, et maintenant celui que tu as n’est pas ton mari ; en cela, tu as dit vrai. 19La femme lui dit : Seigneur, je vois bien que vous êtes un prophète. 20Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que Jérusalem est le lieu où il faut adorer. 21Jésus lui dit : Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, que vous adorerez le Père. 22Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont de tels adorateurs que cherche le Père. 24Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. 25La femme lui dit : Je sais que le Messie (c’est-à-dire le Christ) doit venir ; lors donc qu’il sera venu, il nous annoncera toutes choses. 26Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle. 27Au même instant ses disciples arrivèrent, et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme. Cependant aucun ne lui dit : Que demandez-vous ? ou : Pourquoi parlez-vous avec elle ? 28La femme laissa donc là sa cruche, et s’en alla dans la ville. Et elle dit aux gens : 29Venez, et voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? 30Ils sortirent donc de la ville, et vinrent auprès de lui. 31Cependant les disciples le priaient, en disant : Maître, mangez. 32Mais il leur dit : J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. 33Les disciples se disaient donc l’un à l’autre : Quelqu’un lui a-t-il apporté à manger ? 34Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, pour accomplir son œuvre. 35Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson viendra ? Voici que je vous dis : Levez vos yeux, et voyez les campagnes qui blanchissent déjà pour la moisson. 36Et celui qui moissonne reçoit une récompense, et amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que celui qui sème se réjouisse, aussi bien que celui qui moissonne. 37Car ici se vérifie cette parole : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. 38Je vous ai envoyés moissonner là où vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leurs travaux. 39Or beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en lui, sur la parole de la femme qui lui rendait ce témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. 40Les Samaritains, étant donc venus auprès de lui, le prièrent de demeurer chez eux ; et il y demeura deux jours. 41Et il y en eut un bien plus grand nombre qui crurent en lui, à cause de sa parole. 42Et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. 43Deux jours après, il partit de là et s’en alla en Galilée. 44Car Jésus lui-même a rendu ce témoignage, qu’un prophète n’est pas honoré dans sa patrie. 45Lors donc qu’il vint en Galilée, les Galiléens l’accueillirent, parce qu’ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem au jour de la fête ; car eux aussi ils étaient allés à la fête. 46Jésus vint donc de nouveau à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Et il y avait un officier du roi, dont le fils était malade à Capharnaüm. 47Ayant appris que Jésus venait de Judée en Galilée, il alla auprès de lui, et le pria de descendre, et de guérir son fils, qui était près de mourir. 48Jésus lui dit : Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez pas. 49L’officier lui dit : Seigneur, descendez avant que mon fils meure. 50Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla. 51Comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent au-devant de lui, et lui annoncèrent que son fils vivait. 52Il leur demanda l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux ; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. 53Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit ; et il crut, lui et toute sa maison. 54Ce fut là le second miracle que fit Jésus, après être revenu de Judée en Galilée.


Guérison d’un homme malade depuis trente-huit ans.

Murmures des Juifs sur le prétendu violement du sabbat, et sur ce que Jésus-Christ se déclarait le Fils de Dieu.

Réponse de Jésus-Christ aux Juifs.

Le Fils agit avec le Père : il a reçu du Père tout pouvoir de juger.

Il a la vie en lui de même que le Père.

Témoignage de Jean-Baptiste et du Père céleste.

Incrédulité des Juifs.

Moïse sera leur accusateur.


5Après cela, il y avait une (la car note) fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 2Or il y a à Jérusalem la piscine des Brebis (une piscine probatique, note), qui s’appelle en hébreu Bethsaïda, et qui a cinq portiques. 3Sous ces portiques étaient étendus un grand nombre de malades, d’aveugles, de boiteux, de paralytiques, qui attendaient le mouvement de l’eau. 4Car (un) l’ange du Seigneur descendait de temps en temps dans la piscine, et en agitait l’eau ; et celui qui descendait le premier dans la piscine après que l’eau avait été agité était guéri, quelle que fût sa maladie. 5Or il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. 6Jésus, l’ayant vu couché et sachant qu’il était malade depuis longtemps déjà, lui dit : Veux-tu être guéri ? 7Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine lorsque l’eau a été agitée ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. 8Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton grabat, et marche. 9Et aussitôt cet homme fut guéri, et il prit son grabat, et marcha. Or ce jour-là était un jour de sabbat. 10Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : C’est le sabbat ; il ne t’est pas permis d’emporter ton grabat. 11Il leur répondit : Celui-là même qui m’a guéri m’a dit : Prends ton grabat, et marche. 12Ils lui demandèrent : Quel est cet homme qui t’a dit : Prends ton grabat, et marche ? 13Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus s’était retiré de la foule rassemblée en ce lieu. 14Plus tard, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici que tu as été guéri ; ne pèche plus désormais, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. 15Cet homme alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. 16C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat. 17Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu’à présent, et moi aussi j’agis. 18A cause de cela, les Juifs cherchaient encore davantage à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais parce qu’en outre il disait que Dieu était son Père, se faisant égal à Dieu. Jésus reprit donc la parole, et leur dit : 19En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, si ce n’est ce qu’il voit faire au Père ; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. 20Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration. 21De même, en effet, que le Père ressuscite les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut. 22Car le Père ne juge personne ; mais il a remis tout le jugement au Fils, 23afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé. 24En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie. 25En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. 26Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné également au Fils d’avoir la vie en lui-même ; 27et il lui a donné le pouvoir d’exercer un jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. 28Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu ; 29et ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection de la vie ; mais ceux qui auront fait le mal en sortiront pour la résurrection du jugement. 30Je ne puis rien faire de moi-même : selon ce que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 31Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. 32C’est un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai. 33Vous avez envoyé auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. 34Pour moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis cela afin que vous soyez sauvés. 35Jean était une lampe ardente et brillante ; et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. 36Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a données d’accomplir, les œuvres mêmes que je fais, rendent de moi le témoignage que c’est le Père qui m’a envoyé. 37Le Père, qui m’a envoyé, a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, ni contemplé sa face. 38Et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé. 39Vous scrutez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; ce sont elles aussi qui rendent témoignage de moi. 40Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. 41Je n’accepte pas la gloire qui vient des hommes. 42Mais je vous connais, et je sais que vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous. 43Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez. 44Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ? 45Ne pensez pas que ce soit moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous espérez. 46Car, si vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi en moi, puisque c’est de moi qu’il a écrit. 47Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ?


Multiplication des cinq pains et des deux poissons.

Jésus marche sur la mer.

La nourriture qui ne périt pas.

Jésus-Christ déclare que sa chair et son sang sont une nourriture et un breuvage.

Plusieurs se scandalisent de ses paroles et l’abandonnent.

Les douze apôtres demeurent avec lui.

Jésus prédit l’infidélité de l’un d’eux.


6Après cela, Jésus s’en alla au-delà de la mer de Galilée, ou (c’est-à-dire) de Tibériade ; 2et une multitude nombreuse le suivait, parce qu’ils voyaient les miracles qu’il opérait sur les malades. 3Jésus monta donc sur une montagne, et là il s’assit avec ses disciples. 4Or la Pâque, jour de fête des Juifs, était proche. 5Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ? 6Mais il disait cela pour l’éprouver ; car, lui, il savait ce qu’il allait faire. 7Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu. 8Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit : 9Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? 10Jésus dit donc : Faites asseoir ces hommes. Or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 11Jésus prit alors les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulaient. 12Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, pour qu’ils ne se perdent pas. 13Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé. 14Ces hommes, ayant donc vu le miracle qu’avait fait Jésus, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde. 15Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de nouveau, tout seul, sur la montagne. 16Lorsque le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer. 17Et étant montés dans une barque, ils s’avancèrent vers Capharnaüm, de l’autre côté de la mer. Or il faisait déjà nuit, et Jésus n’était pas venu à eux. 18Cependant la mer se soulevait, au souffle d’un grand vent. 19Lorsqu’ils eurent ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus qui marchait sur la mer, et qui s’approchait de la barque ; et ils eurent peur. 20Mais il leur dit : C’est moi, ne craignez pas. 21Ils voulurent alors le prendre dans la barque, et aussitôt la barque se trouva au lieu où ils allaient. 22Le lendemain, la foule qui était restée de l’autre côté de la mer remarqua qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’était pas entré dans cette barque avec ses disciples, mais que les disciples seuls étaient partis. 23Cependant d’autres barques arrivèrent de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces. 24La foule, ayant donc vu que Jésus n’était pas là, non plus que ses disciples, monta dans les barques, et vint à Capharnaüm, cherchant Jésus. 25Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent : Maître, quand êtes-vous venu ici ? 26Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains, et que vous avez été rassasiés. 27Travaillez en vue d’obtenir, non la nourriture qui périt, mais celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui que Dieu le Père a marqué de son sceau. 28Ils lui dirent donc : Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? 29Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. 30Ils lui dirent : Quel miracle faites-vous donc, afin que nous voyions et que nous croyions en vous ? que faites-vous ? 31Nos pères ont mangé la manne dans le désert, ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. 32Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. 33Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. 34Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous toujours ce pain. 35Jésus leur dit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. 36Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu et vous ne croyez pas. 37Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors. 38Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 39Or la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. 40La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi-même je le ressusciterai au dernier jour. 41Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce qu’il avait dit : Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. 42Et ils disaient : N’est-ce pas là Jésus, fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? 43Mais Jésus leur répondit : Ne murmurez pas entre vous. 44Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire ; et moi je le ressusciterai au dernier jour. 45Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père, et a reçu son enseignement, vient à moi. 46Non que quelqu’un ait vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père. 47En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. 48Je suis le pain de vie. 49Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50Voici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure pas. 51Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. 52Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde. 53Les Juifs disputaient donc entre eux, en disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? 54Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. 55Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. 56Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. 57Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. 58Comme le Père qui m’a envoyé est vivant, et que, moi, je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra aussi par moi. 59C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme la manne, que vos pères ont mangée, après quoi ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement. 60Il dit ces choses en enseignant dans la synagogue, à Capharnaüm. 61Beaucoup de ses disciples, l’ayant entendu, dirent : Cette parole est dure, et qui peut l’écouter ? 62Mais Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise ? 63Et si vous voyiez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ? 64C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. 65Mais il en est quelques-uns parmi vous qui ne croient pas. Car, dès le commencement, Jésus savait ceux qui ne croyaient pas, et quel était celui qui le trahirait. 66Et Il disait : C’est pour cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par mon Père. 67Dès lors beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. 68Jésus dit donc aux douze : Et vous, est-ce que vous voulez aussi vous en aller ? 69Simon-Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. 70Et nous, nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu. 71Jésus leur répondit : Ne vous ai-je pas choisi au nombre de douze ? Et l’un de vous est un démon. 72Il parlait de Judas Iscariote, fils de Simon ; car c’était lui qui devait le trahir, quoiqu’il fût l’un des douze.


Les parents de Jésus veulent le persuader d’aller en Judée.

Jésus y va en secret.

Il enseigne publiquement dans le temple.

Ses reproches à ceux qui voulaient le faire mourir.

Il annonce l’effusion de l’Esprit de Dieu.

On veut en vain l’arrêter.

Nicodème prend sa défense.


7Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. 2Or la fête des Juifs, dite des Tabernacles (la Scénopégies, note), était proche. 3Et ses frères lui dirent : Pars d’ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. 4Car personne n’agit en secret, lorsqu’il cherche à paraître ; si tu fais ces choses, manifeste-toi au monde. 5Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. 6Jésus leur dit donc : Mon temps n’est pas encore venu ; mais votre temps à vous est toujours prêt. 7Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. 8Vous, montez à cette fête ; pour moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore accompli. 9Aprés avoir dit cela, il demeura en Galilée. 10Mais, lorsque ses frères furent partis, il monta, lui aussi, à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. 11Les Juifs le cherchaient donc pendant la fête, et disaient : Où est-il ? 12Et il y avait une grande rumeur dans la foule à son sujet. Car les uns disaient : C’est un homme de bien ; les autres disaient : Non, mais il séduit les foules. 13Cependant personne ne parlait de lui publiquement, par crainte des Juifs. 14Or, vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15Et les Juifs s’étonnaient, disant : Comment connaît-il les lettres (Ecritures), lui qui n’a pas étudié ? 16Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. 17Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il saura, au sujet de ma doctrine, si elle est de Dieu, ou si je parle de moi-même. 18Celui qui parle de lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé est véridique, et il n’y a pas d’injustice en lui. 19Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? Et aucun de vous n’accomplit la loi. 20Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? La foule répondit : Vous êtes possédé du démon ; qui est-ce qui cherche à vous faire mourir ? 21Jésus leur répliqua et dit : J’ai fait une œuvre, et vous en êtes tous étonnés. 22Cependant Moïse vous a donné la circoncision (quoiqu’elle ne vienne pas de Moïse, mais des patriarches), et vous pratiquez la circoncision le jour du sabbat. 23Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi, parce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? 24Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice. 25Quelques-uns, qui étaient de Jérusalem, disaient : N’est-ce pas là celui qu’ils cherchent à faire mourir ? 26Et voilà qu’il parle publiquement, et ils ne lui disent rien. Est-ce que vraiment les autorités ont reconnu qu’il est le Christ ? 27Mais Celui-ci, nous savons d’où il est ; or, quand le Christ viendra, personne ne saura d’où il est. 28Jésus criait donc dans le temple, enseignant et disant : Vous me connaissez, et vous savez d’où je suis. Je ne suis pas venu de moi-même ; mais celui qui m’a envoyé est véritable, et vous ne le connaissez pas. 29Moi, je le connais, parce que je viens de lui, et que c’est lui qui m’a envoyé. 30Ils cherchaient donc à l’arrêter ; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. 31Mais, parmi la foule, beaucoup crurent en lui ; et ils disaient : Le Christ, lorsqu’il viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en fait celui-ci ? 32Les pharisiens entendirent la foule murmurer ces choses à son sujet ; et de concert avec les chefs, ils envoyèrent des agents (archers) pour l’arrêter. 33Jésus leur dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m’en vais à celui qui m’a envoyé. 34Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où je serai, vous ne pouvez venir. 35Les Juifs dirent donc entre eux : Où ira-t-il, que nous ne le trouverons pas ? Ira-t-il vers ceux qui sont dispersés parmi les gentils, et instruira-t-il les gentils ? 36Que signifie cette parole qu’il a dite : Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je serai, vous ne pouvez venir ? 37Le dernier jour, qui est le plus grand de la fête, Jésus se tenait debout, et criait, en disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. 38Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. 39Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié. 40Plusieurs donc, parmi la foule, ayant entendu ces paroles, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète. 41D’autres disaient : C’est le Christ. Mais quelques autres disaient : Est-ce que le Christ viendra de Galilée ? 42L’Ecriture ne dit-elle pas que le Christ viendra de la race de David, et du bourg de Bethléem, où était David ? 43Il y eut donc division dans la foule à son sujet. 44Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. 45Les agents (archers) retournèrent donc vers les princes des prêtres et les pharisiens. Et ceux-ci leur dirent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? 46Les agents répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet homme. 47Les pharisiens leur répliquèrent : Est-ce que vous avez été séduits, vous aussi ? 48Y a-t-il quelqu’un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui ? 49Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits. 50Nicodème, celui qui était venu trouver Jésus la nuit, et qui était l’un d’entre eux, leur dit : 51Notre loi condamne-t-elle un homme sans qu’on l’entende d’abord, et sans qu’on sache ce qu’il a fait ? 52Ils lui répondirent : Es-tu Galiléen, toi aussi ? Scrute les Ecritures, et tu verras que de la Galilée il ne sort pas de prophète. 53Et ils s’en retournèrent chacun dans sa maison.


Femme adultère présentée à Jésus-Christ.

Jésus lumière du monde.

Son Père lui rend témoignage.

Impénitence des Juifs prédite.

Crucifiement annoncé.

Qui commet le péché est esclave du péché.

Vrais enfants d’Abraham.

Le démon est le père du mensonge.

Qui est de Dieu entend les paroles de Dieu.

Jésus outragé laisse la défense de sa gloire à son Père.

Il déclare qu’il est avant Abraham.


8Or Jésus se rendit sur la montagne des Oliviers. 2Et, de grand matin, il vint de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui ; et s’étant assis, il les enseignait. 3Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère ; et ils la placèrent au milieu de la foule. 4Et ils dirent à Jésus : Maître, cette femme vient d’être surprise en adultère. 5Or Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Vous donc, que dites-vous ? 6Ils disaient cela pour le tenter, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre. 7Et comme ils persistaient à l’interroger, il se releva, et leur dit : Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier. 8Puis, se baissant de nouveau, il écrivait sur la terre. 9Mais, ayant entendu cela, ils se retirèrent l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés ; et Jésus demeura seul avec cette femme, qui était debout au milieu. 10Alors Jésus, se relevant, lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? 11Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et désormais ne pèche plus. 12Jésus leur parla de nouveau, en disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. 13Les pharisiens lui dirent donc : Vous vous rendez témoignage à vous-même ; votre témoignage n’est pas vrai. 14Jésus leur répondit : Quoique je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je viens, et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens, ni où je vais. 15Vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne ; 16et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul ; mais je suis avec le Père, qui m’a envoyé. 17Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. 18Or je me rends témoignage à moi-même ; et le Père, qui m’a envoyé, me rend aussi témoignage. 19Ils lui disaient donc : Où est votre Père ? Jésus leur répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. 20Jésus dit ces choses, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor ; et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. 21Jésus leur dit encore : Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où je vais, vous ne pouvez venir. 22Les Juifs disaient donc : Est-ce qu’il se tuera lui-même, puisqu’il dit : Là où je vais, vous ne pouvez venir ? 23Et il leur dit : Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. 24Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés ; car, si vous ne croyez pas à ce que je suis, vous mourrez dans votre péché. 25Ils lui dirent donc : Qui êtes-vous ? Jésus leur répondit : Je suis le principe, moi qui vous parle. 26J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous. Mais celui qui m’a envoyé est véridique, et ce que j’ai appris de lui, je le dis dans le monde. 27Ils ne comprirent pas qu’il disait que Dieu était son Père. 28Jésus leur dit donc : Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. 29Et celui qui m’a envoyé est avec moi, et il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. 30Comme il disait ces choses, beaucoup crurent en lui. 31Jésus disait donc aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples, 32et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. 33Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d’Abraham, et nous n’avons jamais été esclaves de personne ; comment dites-vous : Vous serez libres ? 34Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. 35Or l’esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; mais le fils y demeure toujours. 36Si donc le fils vous met en liberté, vous serez vraiment libres. 37Je sais que vous êtes fils d’Abraham ; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas prise sur vous. 38Moi, je dis ce que j’ai vu chez mon Père ; et vous, vous faites ce que vous avez vu chez votre père. 39Ils lui répondirent : Notre père, c’est Abraham. Jésus leur dit : Si vous êtes fils d’Abraham, faites les œuvres d’Abraham. 40Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi (homme) qui vous ai dit la vérité, que j’ai entendue de Dieu ; cela, Abraham ne l’a pas fait. 41Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes pas des enfants de fornication ; nous avons un seul père, Dieu. 42Jésus leur dit donc : Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu ; je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. 43Pourquoi ne connaissez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez entendre ma parole. 44Vous avez le diable pour père, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été homicide dès le commencement, et il n’est pas demeuré dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et père du mensonge. 45Mais moi, quand je dis la vérité, vous ne me croyez pas. 46Qui de vous me convaincra de péché ? Si je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? 47Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. C’est pour cela que vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu. 48Les Juifs lui répondirent donc, et lui dirent : N’avons-nous pas raison de dire que vous êtes un Samaritain et un possédé du démon ? 49Jésus répondit : Je ne suis pas possédé du démon, mais j’honore mon Père ; et vous, vous me déshonorez. 50Pour moi, je ne cherche pas ma propre gloire ; il est quelqu’un qui la cherche, et qui juge. 51En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. 52Les Juifs lui dirent : Maintenant nous connaissons que vous êtes possédé du démon. Abraham est mort, et les prophètes aussi ; et vous dites : Si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort. 53Etes-vous plus grand que notre père Abraham, qui est mort, et que les prophètes, qui sont morts aussi ? Qui prétendez-vous être ? 54Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites qu’il est votre Dieu. 55Et vous ne le connaissez pas ; mais moi, je le connais ; et si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je garde sa parole. 56Abraham, votre père, a tressailli de joie, désirant voir mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui. 57Les Juifs lui dirent : Vous n’avez pas encore cinquante ans, et vous avez vu Abraham ? 58Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. 59Ils prirent donc des pierres, pour les jeter sur lui ; mais Jésus se cacha, et sortit du temple.


Aveugle-né guéri par Jésus-Christ.

Enquête des pharisiens sur ce miracle.

Ils chassent de la synagogue celui qui avait été guéri.

Instruit par Jésus-Christ, il se prosterne et l’adore.

Double jugement exercé par Jésus-Christ.


9Jésus, en passant, vit un homme aveugle de naissance. 2Et ses disciples lui demandèrent : Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? 3Jésus répondit : Ni lui n’a péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. 4Il faut que j’accomplisse les œuvres de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il est jour ; la nuit vient, pendant laquelle personne ne peut travailler. 5Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. 6Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive ; puis il oignit de cette boue les yeux de l’aveugle. 7Et il lui dit : Va, lave-toi dans la piscine de Siloé (nom qui signifie Envoyé). Il y alla donc, se lava, et revint voyant (clair). 8De sorte que ses voisins, et ceux qui l’avaient vu auparavant mendier, disaient : N’est-ce pas là celui qui était assis, et qui mendiait ? Les uns disaient : C’est lui. 9Et d’autres : Nullement, mais c’est quelqu’un qui lui ressemble. Mais lui, il disait : C’est moi. 10Ils lui dirent donc : Comment tes yeux ont-ils été ouverts ? 11Il répondit : Cet homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, et en a oint mes yeux, puis il m’a dit : Va à la piscine de Siloé, et lave-toi. J’y suis allé, et je me suis lavé, et je vois. 12Ils lui dirent : Où est-il ? Il répondit : Je ne sais pas. 13Ils amenèrent aux pharisiens celui qui avait été aveugle. 14Or c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15Les pharisiens lui demandèrent donc aussi comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il m’a mis de la boue sur les yeux, et je me suis lavé, et je vois. 16Là-dessus, quelques-uns des pharisiens disaient : Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le sabbat. Mais d’autres disaient : Comment un homme pécheur pourrait-il faire de tels miracles ? Et il y avait division entre eux. 17Ils dirent donc de nouveau à l’aveugle : Toi, que dis-tu de celui qui t’a ouvert les yeux ? Il répondit : C’est un prophète. 18Mais les Juifs ne crurent pas qu’il eût été aveugle, et qu’il eût recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir ses parents. 19Et ils les interrogèrent, en disant : Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? 20Les parents répondirent, en disant : Nous savons que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle ; 21mais comment voit-il maintenant ? nous ne le savons pas ; ou qui lui a ouvert les yeux ? nous l’ignorons. Interrogez-le, il a l’âge ; qu’il parle pour lui-même. 22Ses parents dirent cela, parce qu’ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus ensemble que, si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait chassé de la synagogue. 23C’est pour cela que ses parents dirent : Il a l’âge ; interrogez-le lui-même. 24Ils appelèrent donc une seconde fois l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Rends gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. 25Il leur dit : Si c’est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois. 26Ils lui dirent donc : Que t’a-t-il fait ? comment t’a-t-il ouvert les yeux ? 27Il leur répondit : Je vous l’ai déjà dit, et vous l’avez entendu ; pourquoi voulez-vous l’entendre de nouveau ? Est-ce que, vous aussi, vous voulez devenir ses disciples ? 28Alors ils l’accablèrent d’injures, et dirent : Toi, sois son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse. 29Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d’où il est. 30Cet homme leur répondit, et dit : C’est ceci qui est étonnant, que vous ne sachiez pas d’où il est, et qu’il m’ait ouvert les yeux. 31Or nous savons que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; mais si quelqu’un honore Dieu et fait sa volonté, c’est celui-là qu’il exauce. 32Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. 33Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. 34Ils lui répondirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu veux nous enseigner ? Et ils le jetèrent dehors. 35Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors ; et l’ayant rencontré, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? 36Il lui répondit, et dit : Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? 37Et Jésus lui dit : Tu l’as vu, et celui qui te parle, c’est lui. 38Il répondit : Je crois, Seigneur. Et se prosternant, il l’adora. 39Alors Jésus dit : C’est pour un jugement que je suis venu dans ce monde, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. 40Quelques pharisiens, qui étaient avec lui, l’entendirent et lui dirent : Est-ce que nous sommes aveugles, nous aussi ? 41Jésus leur dit : Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais maintenant vous dites : Nous voyons ; c’est pour cela que votre péché demeure.


Faux et vrai pasteur.

Jésus est la porte des brebis ; il est le bon pasteur.

Caractère du mercenaire.

Brebis réunies sous un seul pasteur.

Jésus quitte sa vie pour la reprendre.

Les brebis de Jésus entendent sa voix.

Les Juifs veulent le lapider.

Il prouve sa divinité par ses œuvres.


10En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un larron. 2Mais celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. 3A celui-ci le portier ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle ses propres brebis par leur nom, et il les fait sortir. 4Et lorsqu’il a fait sortir ses propres brebis, il va devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. 5Elles ne suivent pas un étranger, mais elles le fuient ; car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. 6Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait. 7Jésus leur dit donc encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 8Tous ceux qui sont venus sont des voleurs et des larrons, et les brebis ne les ont pas écoutés. 9Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera, et il sortira, et il trouvera des pâturages. 10Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient plus abondamment. 11Je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. 12Mais le mercenaire, et celui qui n’est pas pasteur, à qui les brebis n’appartiennent pas, voit venir le loup, et abandonne les brebis, et s’enfuit ; et le loup ravit et disperse les brebis. 13Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met pas en peine des brebis. 14Je suis le bon pasteur, et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, 15comme le Père me connaît et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. 16J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et il n’y aura qu’une seule bergerie et qu’un seul pasteur. 17C’est pour cela que le Père m’aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre de nouveau. 18Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. 19Il y eut encore une division parmi les Juifs, à cause de ces paroles. 20Beaucoup d’entre eux disaient : Il est possédé du démon, et il a perdu le sens ; pourquoi l’écoutez-vous ? 21D’autres disaient : Ce ne sont pas là les paroles d’un homme possédé du démon ; le démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ? 22Or on faisait à Jérusalem la fête de la Dédicace ; et c’était l’hiver. 23Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. 24Les Juifs l’entourèrent donc, et lui dirent : Jusqu’à quand tiendrez-vous notre esprit en suspens ? Si vous êtes le Christ, dites-le nous clairement. 25Jésus leur répondit : Je vous parle, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent elles-mêmes témoignage de moi. 26Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. 27Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. 28Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. 29Ce que mon Père m’a donné est plus grand que toutes choses, et personne ne peut le ravir de la main de mon Père. 30Moi et le Père, nous ne sommes qu’un. 31Alors les Juifs prirent des pierres, pour le lapider. 32Jésus leur dit : Je vous ai montré beaucoup de bonnes œuvres, venant de mon Père ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? 33Les Juifs lui répondirent : Ce n’est pas pour une bonne œuvre que nous vous lapidons, mais pour un blasphème, et parce qu’étant homme, vous vous faites Dieu. 34Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ? 35Si elle appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée (et l’Ecriture ne peut être détruite), 36comment dites-vous à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? 37Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. 38Mais si je les fais, et si vous ne voulez pas me croire, croyez à mes œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que le Père est en moi, et moi dans le Père. 39Ils cherchaient donc à le saisir, mais il s’échappa de leurs mains. 40Et il s’en alla de nouveau au-delà du Jourdain, dans le lieu où Jean avait d’abord baptisé ; et il demeura là. 41Beaucoup vinrent à lui ; et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle ; 42mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai. Et beaucoup crurent en lui.


Maladie et mort de Lazare.

Jésus va à Béthanie pour le ressusciter.

Entretien de Marthe avec Jésus.

Jésus ressuscite Lazare.

Les Juifs veulent perdre Jésus.

Caïphe prophétise.

Jésus se retire à Ephrem.

Les Juifs cherchent l’occasion de le prendre.


11Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, le bourg de Marie et de Marthe, sa sœur. 2Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum, et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux ; Lazare, qui était malade, était son frère. 3Ses sœurs envoyèrent donc dire à Jésus : Seigneur, voici que celui que vous aimez est malade. 4Entendant cela, Jésus leur dit : Cette maladie n’est (ne va) pas à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. 5Or Jésus aimait Marthe, et Marie sa sœur, et Lazare. 6Ayant donc appris qu’il était malade, il resta cependant deux jours encore dans le même lieu. 7Il dit ensuite à ses disciples : Retournons en Judée. 8Ses disciples lui dirent : Maître, les Juifs cherchaient récemment à vous lapider, et vous retournez là ? 9Jésus répondit : Le jour n’a-t-il pas douze heures ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne se heurte pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; 10mais, s’il marche pendant la nuit, il se heurte, parce qu’il n’a pas de lumière en lui. 11Après ces paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. 12Ses disciples lui dirent donc : Seigneur, s’il dort, il sera sauvé. 13Or Jésus avait parlé de sa mort ; mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil. 14Jésus leur dit donc alors clairement : Lazare est mort ; 15et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons auprès de lui. 16Thomas, appelé Didyme, dit alors aux autres disciples : Allons-y, nous aussi, et mourons avec lui. 17Jésus vint donc, et il trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le tombeau. 18Or Béthanie était près de Jérusalem, à environ quinze stades. 19Beaucoup de Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. 20Dès que Marthe eut appris que Jésus venait, elle alla au-devant de lui ; mais Marie était assise dans la maison. 21Marthe dit donc à Jésus : Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. 22Mais je sais que, maintenant encore, tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l’accordera. 23Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. 24Marthe lui dit : Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. 25Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra, 26et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais. Crois-tu cela ? 27Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui êtes venu dans ce monde. 28Lorsqu’elle eut dit ces choses, elle s’en alla, et appela Marie, sa sœur, à voix basse, en disant : Le Maître est là, et il te demande. 29Dès que Marie eut entendu, elle se leva aussitôt, et alla auprès de lui. 30Car Jésus n’était pas encore entré dans le bourg ; mais il était encore dans le lieu où Marthe l’avait rencontré. 31Cependant, les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison, et qui la consolaient, l’ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, en disant : Elle va au sépulcre, pour y pleurer. 32Lorsque Marie fut venue là où était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. 33Jésus, lorsqu’il la vit pleurer, et qu’il vit les Juifs qui étaient venus avec elle pleurer aussi, frémit en son esprit, et se troubla lui-même. 34Et il dit : Où l’avez-vous mis ? Ils lui dirent : Seigneur, venez et voyez. 35Et Jésus pleura. 36Les Juifs dirent donc : Voyez comme il l’aimait. 37Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle-né, ne pouvait-il pas faire que celui-ci ne mourût pas ? 38Jésus, frémissant donc de nouveau en lui-même, vint au sépulcre. C’était une grotte, et une pierre était placée par-dessus. 39Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà mauvais ; car il y a quatre jours qu’il est là. 40Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? 41Ils enlevèrent donc la pierre. Et Jésus, levant les yeux en haut, dit : Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez écouté. 42Pour moi, je savais que vous m’écoutez toujours ; mais je parle ainsi à cause du peuple qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est vous qui m’avez envoyé. 43Ayant dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, viens dehors. 44Et aussitôt le mort sortit, ayant les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. 45Beaucoup donc d’entre les Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et de Marthe, et qui avaient vu ce qu’avait fait Jésus, crurent en lui. 46Mais quelques-uns d’entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce qu’avait fait Jésus. 47Les princes des prêtres (pontifes) et les pharisiens assemblèrent donc le conseil ; et ils disaient : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. 48Si nous le laissons agir ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront, et ruineront notre ville et notre nation. 49Mais l’un d’eux, nommé Caïphe, qui était le grand prêtre de cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien, 50et vous ne réfléchissez pas qu’il vaut mieux pour vous qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas. 51Or il ne dit pas cela de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation, 52et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés. 53A partir de ce jour, ils pensaient donc à le faire mourir. 54C’est pourquoi Jésus ne se montrait plus ouvertement parmi les Juifs ; mais il s’en alla dans une région voisine du désert, dans une ville nommée Ephrem, et il demeurait là avec ses disciples. 55Or la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup montèrent de cette région à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier. 56Ils cherchaient donc Jésus, et se disaient les uns aux autres, debout dans le temple : Que pensez-vous de ce qu’il n’est pas venu à la fête ? Mais les princes des prêtres et les pharisiens avaient donné ordre que, si quelqu’un savait où il était, il le déclarât, afin qu’on le saisît.


Marie parfume les pieds de Jésus.

Murmures de Judas.

Les Juifs veulent tuer Lazare.

Entrée de Jésus à Jérusalem ; des gentils demandent à le voir.

Discours de Jésus à cette occasion.

Trouble de Jésus.

Voix du ciel.

Puissance de la croix.

Marcher pendant la lumière.

Incrédulité des Juifs.

La parole de Jésus condamnera ceux qui ne la reçoivent pas.


12Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était mort Lazare, qu’il avait ressuscité. 2On lui fit là un souper ; et Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui. 3Alors Marie prit une livre de parfum de vrai nard, d’un grand prix, et en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. 4Un de ses disciples, Judas Iscariote, qui devait le trahir, dit : 5Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, qu’on aurait donnés aux pauvres ? 6Il disait cela, non parce qu’il se souciait des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’ayant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. 7Jésus dit donc : Laissez-la, afin qu’elle réserve ce parfum pour le jour de ma sépulture. 8Car vous avez toujours des pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. 9Une grande multitude de Juifs apprirent qu’il était là, et ils vinrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité d’entre les morts. 10Or les princes des prêtres pensèrent à faire mourir aussi Lazare, 11parce que beaucoup d’entre les Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus. 12Le lendemain, une foule nombreuse, qui était venu pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, 13prit des branches de palmier, et alla au-devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le (comme) roi d’Israël ! 14Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, ainsi qu’il est écrit : 15Ne crains pas, fille de Sion ; voici ton roi, qui vient assis sur le petit d’une ânesse. 16Les disciples ne comprirent pas d’abord ces choses ; mais, après que Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent alors qu’elles avaient été écrites à son sujet, et qu’ils les lui avaient faites. 17La foule qui était avec lui lorsqu’il avait appelé Lazare du tombeau, et l’avait ressuscité d’entre les morts, lui rendait témoignage. 18C’est pour cela aussi que la foule vint au-devant de lui, parce qu’ils avaient appris qu’il avait fait ce miracle. 19Les pharisiens dirent donc entre eux : Voyez-vous que nous ne gagnons rien ? voilà que tout le monde va après lui. 20Or il y avait là quelques gentils, de ceux qui étaient montés pour adorer au jour de la fête. 21Ils s’approchèrent de Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée ; et ils le priaient, en disant : Seigneur, nous voulons voir Jésus. 22Philippe vint, et le dit à André ; puis André et Philippe le dirent à Jésus. 23Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. 24En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment qui tombe en terre ne meurt pas, 25il demeure seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde, la conserve pour la vie éternelle. 26Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, mon serviteur sera aussi. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. 27Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ? Père, délivrez-moi de cette heure. Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure. 28Père, glorifiez votre nom. Alors vint une voix du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. 29La foule qui était présente, et qui avait entendu, disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : C’est un ange qui lui a parlé. 30Jésus répondit, et dit : Ce n’est pas pour moi que cette voix est venue, mais pour vous. 31C’est maintenant le jugement du monde ; c’est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. 32Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. 33Il disait cela, pour marquer de quelle mort il devait mourir. 34La foule lui répondit : Nous avons appris de la loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dites-vous : Il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Quel est ce Fils de l’homme ? 35Jésus leur dit : La lumière est encore pour un peu de temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent. Celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. 36Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha d’eux. 37Quoiqu’il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne croyaient pas en lui, 38afin que s’accomplît la parole du prophète Isaïe, qui a dit : Seigneur, qui a cru à ce que nous faisons entendre ? et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? 39C’est pour cela qu’ils ne pouvaient croire, car Isaïe a dit encore : 40Il a aveuglé leurs yeux, et il a endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, et qu’ils ne comprennent de leur cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. 41Isaïe a dit cela lorsqu’il a vu sa gloire, et qu’il a parlé de lui. 42Cependant, même parmi les chefs, beaucoup crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils ne le confessaient pas, pour n’être pas chassés de la synagogue. 43Car ils ont aimé (aimèrent ou aimaient plus) la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. 44Or Jésus s’écria, et dit : Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé. 45Et celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. 46Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. 47Et si quelqu’un entend mes paroles, et ne les garde pas, ce n’est pas moi qui le juge ; car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. 48Celui qui me méprise, et qui ne reçoit pas mes paroles, a son juge : la parole même que j’ai annoncée le jugera au dernier jour. 49Car je n’ai pas parlé de moi-même ; mais le Père qui m’a envoyé m’a lui-même prescrit ce que je dois dire, et comment (ce dont) je dois parler. 50Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi, les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.


Dernière cène de Jésus-Christ.

Il lave les pieds de ses apôtres.

Prédiction de la trahison de Judas.

Glorification de Jésus.

Commandement de l’amour.

Renoncement de saint Pierre prédit.


13Avant la fête de Pâque, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, Jésus, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin. 2Et après le souper, le diable ayant déjà mis dans le cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, le dessein de le trahir, 3Jésus, sachant que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, et qu’il était sorti de Dieu, et qu’il retournait à Dieu, 4se leva de table et ôta ses vêtements ; et ayant pris un linge, il s’en ceignit. 5Puis, il versa de l’eau dans un bassin, et commença à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. 6Il vint donc à Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : Vous, Seigneur, vous me lavez les pieds ? 7Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le sauras plus tard. 8Pierre lui dit : Vous ne me laverez jamais les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras pas de part avec moi. 9Simon-Pierre lui dit : Seigneur, non seulement mes pieds, mais aussi les mains et la tête. 10Jésus lui dit : Celui qui s’est baigné n’a plus besoin que de se laver les pieds, car il est pur tout entier. Et vous, vous êtes purs, mais non pas tous. 11Car il savait quel était celui qui le trahirait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs. 12Après qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut repris ses vêtements, s’étant remis à table, il leur dit : Savez-vous ce que je vous ai fait ? 13Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis. 14Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; 15car je vous ai donné l’exemple, afin que ce que je vous ai fait, vous le fassiez aussi. 16En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. 17Si vous savez ces choses, vous serez heureux, pourvu que vous les pratiquiez. 18Je ne parle pas de vous tous. Je connais ceux que j’ai choisis ; mais il faut que l’Ecriture s’accomplisse : Celui qui mange du pain avec moi, lèvera son talon contre moi. 19Dès maintenant je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle sera arrivée, vous croyiez à ce que je suis. 20En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque reçoit celui que j’aurai envoyé, me reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. 21Lorsqu’il eut dit ces choses, Jésus fut troublé dans son esprit, et il fit cette déclaration, et il dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me trahira. 22Les disciples se regardaient donc les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. 23Mais l’un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus. 24Simon-Pierre lui fit signe, et lui dit : Quel est celui dont il parle ? 25Ce disciple, s’étant alors penché sur le sein de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? 26Jésus répondit : C’est celui à qui je présenterai du pain trempé. Et ayant trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon. 27Et quand il eut pris cette bouchée, Satan entra en lui. Et Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le au plus tôt. 28Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. 29Car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus avait voulu lui dire : Achète ce qui nous est nécessaire pour la fête ; ou qu’il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres. 30Judas, ayant donc pris cette bouchée, sortit aussitôt. Et il était nuit. 31Lorsqu’il fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. 32Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu le glorifiera aussi en lui-même ; et c’est bientôt qu’il le glorifiera. 33Mes petits enfants, je ne suis plus que pour peu de temps avec vous. Vous me chercherez, et, ce que j’ai dit aux Juifs : Là ou je vais, vous ne pouvez venir, je vous le dis aussi maintenant. 34Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; (mais) que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. 35C’est en ceci que tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. 36Simon-Pierre lui dit : Seigneur, où allez-vous ? Jésus répondit : Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. 37Pierre lui dit : Pourquoi ne pourrais-je pas vous suivre maintenant ? Je donnerai ma vie (mon âme) pour vous. 38Jésus lui répondit : Tu donneras ta vie (ton âme) pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois.


Sermon après la cène.

Jésus va préparer un lieu à ses disciples.

Il est la voie, la vérité et la vie.

Qui le voit, voit son Père.

Il fera ce qui sera demandé en son nom.

Promesse de l’Esprit consolateur.

Observation des commandements.

Le Saint-Esprit enseigne toutes choses.

Paix de Dieu.

Amour et obéissance de Jésus.


14Que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. 2Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit ; car je vais vous préparer une place (un lieu). 3Et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place (un lieu), je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. 4Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. 5Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons pas où vous allez ; comment pourrions-nous en savoir le chemin ? 6Jésus lui dit : Je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père, si ce n’est par moi. 7Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; et bientôt vous le connaîtrez, et vous l’avez déjà vu. 8Philippe lui dit : Seigneur, montrez-nous le Père, et cela nous suffit. 9Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas ? Philippe, celui qui me voit, voit aussi le Père. Comment peux-tu dire : Montrez-nous le Père ? 10Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais le Père, qui demeure en moi, fait lui-même mes (les) œuvres. 11Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? 12Croyez-le du moins à cause de ces (mes) œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui-même les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais auprès du Père. 13Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. 15Si vous m’aimez, gardez mes commandements. 16Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, afin qu’il demeure éternellement avec vous : 17l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit pas, et qu’il ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaîtrez, parce qu’il demeurera avec vous, et qu’il sera en vous. 18Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viendrai à vous. 19Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivrez. 20En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. 21Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime. Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et je l’aimerai aussi, et je me manifesterai à lui. 22Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : Seigneur, d’où vient que vous vous manifesterez à nous, et non pas au monde ? 23Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. 24Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles ; et la parole que vous avez entendue n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé, du Père. 25Je vous ai dit ces choses pendant que je demeurais avec vous. 26Mais le Paraclet, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. 27Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas comme le monde la donne que je vous la donne. Que votre cœur ne se trouble pas, et qu’il ne s’effraye pas. 28Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais auprès du Père, parce que le Père est plus grand que moi. 29Et je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent, afin que, lorsqu’elles seront arrivées, vous croyiez. 30Je ne vous parlerai plus guère désormais ; car le prince de ce monde vient, et il n’a aucun droit sur (rien en) moi ; 31mais il vient afin que le monde connaisse que j’aime le Père, et que je fais ce que le Père m’a ordonné. Levez-vous, sortons d’ici.


Suite du sermon après la cène.

Jésus est la vigne ; ses disciples sont les sarments.

Vie et joie en lui seul.

Commandement de l’amour.

Choix des disciples.

Monde ennemi des fidèles.

Juifs inexcusables.

Témoignage de l’esprit de vérité.


15Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. 2Tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi, il le retranchera ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émondera, afin qu’il porte plus de fruit. 3Vous êtes déjà purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 4Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en moi. 5Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car, sans moi, vous ne pouvez rien faire. 6Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera. 7Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. 8En ceci mon Père sera glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit, et que vous deveniez mes disciples. 9Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. 10Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai moi-même gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. 11Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. 12Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. 13Personne ne peut avoir un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 14Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. 15Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. 16Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure ; afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. 17Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. 18Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. 19Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui ; mais, parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. 20Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. 21Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. 22Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant, ils n’ont pas d’excuse de leur péché. 23Celui qui me hait, hait aussi mon Père. 24Si je n’avais pas fait parmi eux des œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant, ils ont vu, et ils ont haï et moi et mon Père, 25afin que la parole qui est écrite dans leur Loi soit accomplie : Ils m’ont haï sans sujet. 26Mais, lorsque le Paraclet que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi. 27Et vous aussi vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.


Suite du sermon après la cène.

Prédiction des persécutions.

Promesse du Paraclet.

Triple conviction qu’il doit produire, et lumière qu’il doit répandre.

Prière au nom de Jésus-Christ.

Confiance au milieu des tribulations.


16Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez pas scandalisés. 2Ils vous chasseront des synagogues, et l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre hommage à Dieu. 3Et ils vous traiteront ainsi parce qu’ils ne connaissent ni le Père ni moi. 4Je vous ai dit ces choses afin que, lorsque l’heure en sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. 5Je ne vous les ai pas dites dès le commencement, parce que j’étais avec vous. Et maintenant, je vais à celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où allez-vous ? 6Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. 7Cependant, je vous dis la vérité : il vous est utile que je m’en aille ; car, si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. 8Et lorsqu’il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement. 9En ce qui concerne le péché, parce qu’ils n’ont pas cru en moi ; 10en ce qui concerne la justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me reverrez plus ; 11en ce qui concerne le jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. 12J’ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. 13Quand cet Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité. Car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera l’avenir. 14Il me glorifiera, parce qu’il recevra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. 15Tout ce qu’a le Père est à moi. C’est pourquoi j’ai dit : Il recevra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. 16Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je m’en vais auprès de mon Père. 17Alors, quelques-uns de ses disciples se dirent les uns aux autres : Que signifie ce qu’il nous dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez ; et : Parce que je m’en vais auprès du Père ? 18Ils disaient donc : Que signifie ce qu’il dit : Encore un peu de temps ? Nous ne savons de quoi il parle. 19Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger, et il leur dit : Vous vous demandez entre vous pourquoi j’ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez. 20En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous gémirez, vous, et le monde se réjouira. Vous, vous serez dans la tristesse ; mais votre tristesse sera changée en joie. 21Lorsqu’une femme enfante, elle a de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais, lorsqu’elle a enfanté un fils, elle ne se souvient plus de la souffrance, dans la joie qu’elle a d’avoir mis un homme au monde. 22Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. 23En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera. 24Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. 25Je vous ai dit ces choses en paraboles. L’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père. 26En ce jour-là, vous demanderez en mon nom ; et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous ; 27car le Père vous aime lui-même, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. 28Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père. 29Ses disciples lui dirent : Voici que, maintenant, vous parlez ouvertement, et vous ne dites plus de parabole. 30Maintenant nous savons que vous savez toutes choses, et que vous n’avez pas besoin que personne vous interroge ; voilà pourquoi nous croyons que vous êtes sorti de Dieu. 31Jésus leur répondit : Vous croyez à présent ? 32Voici que l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés, chacun de son côté, et où vous me laisserez seul. Mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. 33Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Dans le monde, vous aurez des afflictions ; mais ayez confiance, j’ai vaincu le monde.


Jésus prie pour sa glorification.

Il prie pour tous ceux qui croyaient déjà en lui, et pour tous ceux qui devaient croire en lui dans la suite.


17Ayant dit ces choses, Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue ; glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie, 2en donnant, selon la puissance que vous lui avez accordée sur toute chair, la vie éternelle à tous ceux que vous lui avez donnés. 3Or la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ. 4Je vous ai glorifié sur la terre ; j’ai accompli l’œuvre que vous m’aviez donnée à faire. 5Et maintenant, glorifiez-moi, vous, Père, auprès de vous-même, de la gloire que j’ai eue auprès de vous, avant que le monde fût. 6J’ai manifesté votre nom aux hommes que vous m’avez donnés du milieu du monde. Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés ; et ils ont gardé votre parole. 7Maintenant, ils savent que tout ce que vous m’avez donné vient de vous ; 8car je leur ai donné les paroles que vous m’avez données, et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de vous, et ils ont cru que vous m’avez envoyé. 9C’est pour eux que je prie ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que vous m’avez donnés, parce qu’ils sont à vous. 10Tout ce qui est à moi est à vous, et ce qui est à vous est à moi : et j’ai été glorifié en eux. 11Et déjà je ne suis plus dans le monde ; mais eux, ils sont dans le monde, et moi je viens à vous. Père saint, gardez en votre nom ceux que vous m’avez donnés, afin qu’ils soient un comme nous. 12Lorsque j’étais avec eux, je les gardais en votre nom. Ceux que vous m’avez donnés, je les ai gardés, et aucun d’eux ne s’est perdu, si ce n’est le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie. 13Mais maintenant je viens à vous, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient ma joie complète en eux-mêmes. 14Je leur ai donné votre parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi non plus, je ne suis pas du monde. 15Je ne vous prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. 16Ils ne sont pas du monde, comme moi non plus, je ne suis pas du monde. 17Sanctifiez-les dans la vérité. Votre parole est vérité. 18Comme vous m’avez envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. 19Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. 20Ce n’est pas seulement pour eux que je prie, mais aussi pour ceux qui doivent croire en moi par leur parole, 21afin que tous soient un, comme vous, Père, êtes en moi, et moi en vous, afin qu’ils soient, eux aussi, un en nous, pour que le monde croie que vous m’avez envoyé. 22Et la gloire que vous m’avez donné, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un, nous aussi. 23Moi en eux, et vous en moi, afin qu’ils soient consommés dans l’unité, et que le monde connaisse que vous m’avez envoyé, et que vous les avez aimés, comme vous m’avez aimé. 24Père, je veux que, là où je suis, ceux que vous m’avez donnés y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire que vous m’avez donnée, parce que vous m’avez aimé avant la création du monde. 25Père juste, le monde ne vous a pas connu ; mais moi, je vous ai connu, et ceux-ci ont connu que vous m’avez envoyé.26Je leur ai fait connaître votre nom, et je le leur ferai connaître (encore), afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux, et moi aussi en eux.


Jésus dans le jardin.

Juifs renversés.

Jésus pris et mené devant Anne.

Saint Pierre le suit.

Jésus est envoyé à Caïphe, renié par saint Pierre et présenté à Pilate.

Barabbas lui est préféré.


18Après avoir dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples au-delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 2Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était souvent venu avec ses disciples. 3Judas, ayant donc pris la cohorte, et des gardes fournis par les princes des prêtres et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes. 4Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, vint au-devant d’eux, et leur dit : Qui cherchez-vous ? 5Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C’est moi. Or Judas, qui le trahissait, se tenait là aussi avec eux. 6Lors donc que Jésus leur eut dit : C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. 7Il leur demanda (donc) de nouveau : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus de Nazareth. 8Jésus répondit : Je vous ai dit que c’est moi ; si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. 9Il dit cela, afin que s’accomplit cette parole qu’il avait dite : De ceux que vous m’avez donnés, je n’en ai perdu aucun. 10Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus. 11Mais Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je (donc) pas le calice que mon Père m’a donné ? 12La cohorte, et le tribun, et les satellites des Juifs prirent donc Jésus et le lièrent. 13Et ils l’emmenèrent d’abord chez Anne ; car il était le beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. 14Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. 15Cependant, Simon-Pierre suivait Jésus, avec un autre disciple. Ce disciple était connu du grand prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour du grand prêtre ; 16mais Pierre se tenait dehors, près de la porte. L’autre disciple, qui était connu du grand prêtre, sortit donc, et parla à la portière, et fit entrer Pierre. 17Cette servante, qui gardait la porte, dit à Pierre : N’es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ? Il dit : Je n’en suis pas. 18Les serviteurs et les satellites se tenaient auprès du feu, parce qu’il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre était aussi avec eux, et se chauffait. 19Cependant, le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. 20Jésus lui répondit : J’ai parlé ouvertement au monde ; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. 21Pourquoi m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont entendu ce que je leur ai dit ; eux, ils savent ce que j’ai dit. 22Lorsqu’il eut dit cela, un des satellites, qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant : Est-ce ainsi que tu réponds au grand prêtre ? 23Jésus lui répondit : Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ; mais, si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? 24Anne l’envoya lié à Caïphe, le grand prêtre. 25Or Simon-Pierre était là debout, et se chauffait. On lui dit donc : N’es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ? Il le nia, en disant : Je n’en suis pas. 26Alors un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, lui dit : Est-ce que je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? 27Pierre le nia de nouveau ; et aussitôt le coq chanta. 28Ils conduisirent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire. C’était le matin, et ils n’entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la pâque. 29Pilate vint donc à eux dehors, et dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? 30Ils lui répondirent : Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. 31Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Mais les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort. 32C’était afin que s’accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu’il avait marqué de quelle mort il devait mourir. 33Pilate entra donc de nouveau dans le prétoire, et appela Jésus ; et il lui dit : Es-tu le roi des Juifs ? 34Jésus répondit : Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? 35Pilate répondit : Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les princes des prêtres t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ? 36Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, pour que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais (je l’assure, note) mon royaume n’est pas d’ici. 37Pilate lui dit alors : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis Roi. Voici pourquoi je suis né, et pourquoi je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix. 38Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? Et ayant dit cela, il sortit de nouveau, pour aller auprès des Juifs. Et il leur dit : Je ne trouve en lui aucune cause de condamnation (mort). 39Mais, c’est la coutume que je vous délivre quelqu’un à la fête de Pâque ; voulez-vous donc que je vous délivre le roi des Juifs ? 40Alors, de nouveau, ils crièrent tous en disant : Pas celui-ci, mais Barabbas. Or Barabbas était un brigand.


Flagellation.

Couronnement d’épines.

Pilate cherche les moyens de délivrer Jésus ; il l’abandonne.

Jésus est conduit au Calvaire et crucifié.

Inscription de la croix.

Partage de ses vêtements.

La sainte Vierge et saint Jean au pied de la croix.

Jésus a soif ; il meurt.

Son côté est percé.

Joseph et Nicodème prennent le soin d’ensevelir Jésus.


19Pilate prit donc alors Jésus, et le fit flageller. 2Et les soldats, ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d’un manteau de pourpre. 3Puis, ils venaient auprès de lui, et disaient : Salut, roi des Juifs ; et ils lui donnaient des soufflets. 4Pilate sortit donc de nouveau, et dit aux Juifs : Voici que je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune cause de condamnation (mort). 5Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l’homme ! 6Lorsque les princes des prêtres et les satellites le virent, ils criaient, en disant : Crucifie (-le), crucifie-le ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; car moi, je ne trouve en lui aucune cause de condamnation (mort). 7Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. 8Lorsque Pilate entendit cette parole, il craignit encore davantage. 9Et étant entré de nouveau dans le prétoire, il dit à Jésus : D’où es-tu ? Mais Jésus ne lui fit pas de réponse. 10Alors Pilate lui dit : Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et le pouvoir de te délivrer ? 11Jésus répondit : Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré à toi est coupable d’un plus grand péché. 12Dès lors, Pilate cherchait à le délivrer. Mais les Juifs criaient, en disant : Si tu le délivres, tu n’es pas l’ami de César ; car quiconque se fait roi se déclare contre César. 13Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors, et s’assit sur le tribunal, au lieu appelé Lithostrotos ; en hébreu, Gabbatha. 14C’était le jour de la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Et il dit aux Juifs : Voici votre roi. 15Mais ils criaient : Ote-le, ôte-le (du monde) ; crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les princes des prêtres répondirent : Nous n’avons pas d’autre roi que César. 16Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l’emmenèrent. 17Et, portant sa croix, il vint au lieu appelé Calvaire ; en hébreu, Golgotha. 18Là ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. 19Pilate rédigea aussi une inscription, qu’il plaça au-dessus de la croix. Il y était écrit : Jésus de Nazareth, roi des Juifs. 20Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville. Elle était rédigée en hébreu, en grec et en latin. 21Mais les pontifes des Juifs disaient à Pilate : N’écris pas : Roi des Juifs ; mais écris qu’il a dit : Je suis le roi des Juifs. 22Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. 23Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et en firent quatre parts ; une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique ; c’était une tunique sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. 24Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. C’était afin que s’accomplît cette parole de l’Ecriture : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma tunique au sort. C’est là ce que firent les soldats. 25Cependant, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. 26Ayant donc vu sa mère, et, auprès d’elle, le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : Femme, voilà votre fils. 27Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, à partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. 28Après cela, Jésus, sachant que tout était accompli, afin que l’Ecriture fût accomplie, dit : J’ai soif. 29Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, la fixant à un rameau d’hysope, l’approchèrent de sa bouche. 30Quand Jésus eut prit le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et inclinant la tête, il rendit l’esprit. 31Or comme c’était la préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, car ce jour de sabbat était solennel, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes des suppliciés, et qu’on les enlevât. 32Les soldats vinrent donc, et rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui. 33Etant ensuite venus à Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; 34mais un des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. 35Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est véridique. Et il sait qu’il est vrai, afin que, vous aussi, vous croyiez. 36Car ces choses ont été faites, afin que l’Ecriture fût accomplie : Vous ne briserez aucun de ses os. 37Et ailleurs, l’Ecriture dit encore : Ils contempleront celui qu’ils ont percé. 38Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, demanda à Pilate qu’il lui permît de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. 39Nicodème, qui auparavant était venu auprès de Jésus pendant la nuit, vint aussi, apportant environ cent livres d’une composition de myrrhe et d’aloès. 40Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de linceuls, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. 41Or il y avait, dans le lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans ce jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis. 42Ce fut donc là, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche, qu’ils déposèrent Jésus.


Madeleine va au sépulcre ; elle avertit Pierre et Jean ; ils y viennent ensemble.

Apparition des anges et de Jésus à Madeleine.

Jésus apparaît aux apôtres et leur donne le Saint-Esprit.

Seconde apparition de Jésus aux apôtres.

Thomas voit et croit.


20Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine vint au sépulcre dès le matin, comme les ténèbres régnaient encore ; et elle vit que la pierre avait été ôtée du sépulcre. 2Elle courut donc, et vint auprès de Simon-Pierre, et de l’autre disciple que Jésus aimait. Et elle leur dit : Ils ont enlevé le Seigneur du sépulcre, et nous ne savons où ils l’ont mis. 3Pierre sortit donc avec cet autre disciple, et ils allèrent au sépulcre. 4Ils couraient tous deux ensemble ; mais cet autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre. 5Et s’étant baissé, il vit les linceuls posés à terre ; cependant, il n’entra pas. 6Simon-Pierre, qui le suivait, vint aussi, et entra dans le sépulcre ; et il vit les linceuls posés à terre, 7et le suaire, qu’on avait mis sur sa tête, non pas posé avec les linceuls, mais roulé à part, dans un autre endroit. 8Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut. 9Car ils ne savaient pas encore, d’après l’Ecriture, qu’il fallait qu’il ressuscitât d’entre les morts. 10Les disciples s’en retournèrent donc chez eux. 11Cependant Marie se tenait dehors, près du sépulcre, pleurant. Et tout en pleurant elle se baissa, et regarda dans le sépulcre. 12Et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête, et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait été déposé le corps de Jésus. 13Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et que je ne sais où ils l’ont mis. 14Ayant dit cela, elle se retourna, et vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que ce fût Jésus. 15Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? Pensant que c’était le jardinier, elle lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et je l’emporterai. 16Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit : Rabboni (c’est-à-dire, Maître) ! 17Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. 18Marie Madeleine vint annoncer aux disciples : J’ai vu le Seigneur, et voici ce qu’il m’a dit. 19Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, comme les portes du lieu où les disciples étaient assemblés étaient fermées, par crainte des Juifs, Jésus vint, et se tint au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! 20Et après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. 21Et il leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22Ayant dit ces mots, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez l’Esprit-Saint. 23Les péchés seront remis à ceux auxquels vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux auxquels vous les retiendrez. 24Or Thomas, l’un des douze, appelé Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains le trou des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai pas. 26Huit jours après, les disciples étaient enfermés de nouveau, et Thomas avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées ; et il se tint au milieu d’eux, et dit : La paix soit avec vous ! 27Ensuite il dit à Thomas : Introduis ton doigt ici, et vois mes mains ; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais fidèle (croyant). 28Thomas répondit, et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! 29Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru ; heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! 30Jésus fit encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31Ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, le croyant, vous ayez la vie en son nom.


Apparition de Jésus à ses disciples près de la mer de Tibériade.

Pêche miraculeuse.

Amour de saint Pierre.

Jésus lui confie ses brebis et lui prédit son martyre.

Saint Pierre demande à Jésus ce que deviendra saint Jean.


21Après cela, Jésus se manifesta de nouveau à ses disciples, près de la mer de Tibériade. Il se manifesta ainsi. 2Simon-Pierre et Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël, qui était de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples, étaient ensemble. 3Simon-Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous y allons aussi avec toi. Ils sortirent donc, et montèrent dans une barque ; et cette nuit-là, ils ne prirent rien. 4Le matin étant venu, Jésus parut sur le rivage ; mais les disciples ne reconnurent pas que c’était Jésus. 5Jésus leur dit donc : Enfants, n’avez-vous rien à manger ? Ils lui dirent : Non. 6Il leur dit : Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la multitude des poissons. 7Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur. Dès que Simon-Pierre eut entendu que c’était le Seigneur, il se ceignit de sa tunique, car il était nu, et il se jeta à la mer. 8Les autres disciples vinrent avec la barque, car ils étaient peu éloignés de la terre (environ de deux cents coudées), tirant le filet plein de poissons. 9Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent des charbons allumés, et du poisson placé dessus, et du pain. 10Jésus leur dit : Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. 11Simon-Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet, plein de cent cinquante trois gros poissons. Et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne fut pas rompu. 12Jésus leur dit : Venez, mangez. Et aucun de ceux qui prenaient part au repas n’osait lui demander : Qui êtes-vous ? car ils savaient que c’était le Seigneur. 13Jésus vint, prit le pain, et le leur donna, ainsi que du poisson. 14C’était la troisième fois que Jésus se manifestait à ses disciples, depuis qu’il était ressuscité d’entre les morts. 15Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. 16Il lui dit de nouveau : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. 17Il lui dit pour la troisième fois : Simon fils de Jean, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? et il lui répondit : Seigneur, vous savez toutes choses ; vous savez que je vous aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. 18En vérité, en vérité, je te le dis, lorsque tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais lorsque tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra et te conduira où tu ne voudras pas. 19Or il dit cela pour marquer par quelle mort il devait glorifier Dieu. Et, après avoir ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. 20Pierre, s’étant retourné, vit venir derrière lui le disciple que Jésus aimait, et qui, pendant la cène, s’était reposé sur son sein, et avait dit : Seigneur, quel est celui qui vous trahira ? 21Pierre donc, l’ayant vu, dit à Jésus : Seigneur, celui-ci, que deviendra-t-il ? 22Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. 23Le bruit courut donc, parmi les frères, que ce disciple ne mourrait pas. Cependant, Jésus n’avait pas dit : Il ne mourra pas ; mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? 24C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est véridique. 25Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; si on les écrivait une à une, je ne pense pas que le monde entier pût contenir les livres que l’on devrait écrire.

Notes


1.1 Et le Verbe était en Dieu. Comparer à Jean, 14, 10 : Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? ― « Le choix de ce mot, Verbe, Logos, n’a pas été fait au hasard par saint Jean, ni d’une manière arbitraire. Il paraît lui avoir été révélé. Que le Fils de Dieu l’ait fait connaître à saint Jean avant de sortir de ce monde, ou que la révélation en ait été faite à cet Apôtre au moment où il écrivait l’évangile, c’est ce que rien ne détermine avec certitude ; mais nous savons qu’à Patmos, saint Jean reçut des assurances à cet égard : « Le nom dont on l’appelle est le Verbe de Dieu, » lisons-nous dans l’Apocalypse. Certains passages de l’Ancien Testament pouvaient suffire pour en suggérer l’idée. Dans ces textes, la création est attribuée au Verbe ou à la parole de Dieu. Ce Verbe est personnel. Il s’identifie avec la Sagesse et avec l’Ange de Dieu. Quoi d’étonnant qu’au temps du Sauveur ce mot fût employé chez les Juifs pour désigner le Fils éternel de Dieu ? Saint Paul paraît sanctionner cet usage, aussi bien que saint Jean, en parlant de la parole de Dieu vivante et agissante, qui discerne les pensées de l’esprit et les intentions du cœur. Aussi la difficulté pour l’évangéliste n’était pas de faire reconnaître aux Juifs qu’il y a en Dieu un Verbe personnel et tout-puissant, mais de les convaincre que Jésus était ce Verbe. D’ailleurs, la connaissance de la doctrine révélée sur les trois personnes divines était donnée, le nom de Verbe ne devait-il pas s’offrir de lui-même à l’esprit pour désigner la seconde ? Les rapports du Père avec le Fils ont une analogie frappante avec ceux qui existent entre notre esprit et notre parole ou notre verbe. Il était naturel d’appeler le Fils de Dieu, la Parole du Père. Saint Jean n’avait donc pas d’emprunt à faire, ni à Platon (429-348), ni à Philon († 55). Et que leur aurait-il emprunté ? ― Si Platon parle de Logos dans sa théorie de la création ou plutôt de la disposition originelle des choses, il donne à ce terme un sens fort différent de celui de saint Jean. Le Logos du philosophe grec n’est pas une personne, mais une abstraction, la raison de Dieu, réceptacle de toutes ses idées. Il n’a pas conscience de son existence. ― Il en est de même de celui de Philon, autant qu’on peut saisir la pensée de cet auteur, dans les nuages de ses allégories, Philon ne le nomme pas Dieu, le vrai Dieu ; il ne l’identifie pas avec le Messie. Du reste, s’il avait une vraie connaissance du Verbe personnel, on devrait penser qu’il l’a puisée aussi dans la révélation, c’est-à-dire dans les écrits des prophètes et dans les traditions de leurs écoles. » (L. BACUEZ.)

1.6 Voir Matthieu, 3, 1 ; Marc, 1, 2.

1.9 Voir Jean, 3, 19.

1.10 Voir Hébreux, 11, 3.

1.13 La chair et le sang indiquent, dans l’Ecriture, la nature humaine qui s’oppose à la grâce.

1.14 Voir Matthieu, 1, 16 ; Luc, 2, 7. ― Le Verbe a été fait chair, non que sa substance se soit changée en chair mais parce que le Verbe, en demeurant ce qu’il était, a pris la forme de serviteur (saint Chrysostome).

1.15 Parce qu’il était avant moi ; puisque comme Verbe, il était de toute éternité. ― D’autres traduisent : Parce qu’il était au-dessus de moi, bien plus que moi.

1.16 Voir 1 Timothée, 6, 17.

1.18 Voir 1 Timothée, 6, 16 ; 1 Jean, 4, 12.

1.19 Le témoignage de Jean Baptiste.

1.21 Es-tu Elie ? Et il dit : Non. « Dans un autre endroit (voir Matthieu, 11, 13-14), le Seigneur étant questionné par ses disciples sur la venue d’Elie, répondit : Elie est déjà venu, et si vous voulez le savoir, c’est Jean qui est Elie. Jean interrogé dit au contraire : Je ne suis pas Elie… C’est que Jean était Elie par l’esprit qui l’animait, mais il n’était pas Elie en personne. Ce que le Seigneur dit de l’esprit d’Elie, Jean le nie de sa personne. » (Saint GREGOIRE-LE-GRAND.)

1.23 Voir Isaïe, 40, 3 ; Matthieu, 3, 3 ; Marc, 1, 3 ; Luc, 3, 4. ― Dans le désert de Judée. Voir Matthieu, 3, 1.

1.26 Voir Matthieu, 3, 11.

1.27 Voir Marc, 1, 7 ; Luc, 3, 16 ; Actes des Apôtres, 1, 5 ; 11, 16 ; 19, 4. ― Qui a été avant moi. Voir au verset 15. ― Délier la courroie, etc. Voir Matthieu, 3, 11. ― La courroie de sa chaussure, de ses sandales. Voir Marc, 6, 9.

1.28 Béthanie, sur la rive orientale du Jourdain, à un endroit où le fleuve était guéable et qui, d’après plusieurs, s’appelait Bethabara ou maison du passage.

1.32 Voir Matthieu, 3, 16 ; Marc, 1, 10 ; Luc, 3, 22.

1.35 Jean Baptiste avec deux de ses disciples, André et saint Jean l’Evangéliste. André est nommé au verset 40. Saint Jean, par humilité, ne se nomme jamais par son nom ni dans son Evangile, ni dans ses Epîtres, et quand il a besoin de parler de lui, il se désigne par une périphrase.

1.38 Rabbi, qui veut dire Maître. C’est le titre que l’on donnait aux docteurs de la loi en Palestine et nous voyons par saint Jean, qui répète ce titre huit fois dans son Evangile, que c’était celui que les Apôtres donnaient à Jésus. Saint Matthieu et saint Marc ont rarement conservé le mot sémitique Rabbi : ces deux évangélistes ont ordinairement, et saint Luc a toujours traduit la signification de ce mot : Maître.

1.39 La dixième heure ; c’est-à-dire environ quatre heures après midi.

1.43 En Galilée. Voir la note 29 à la fin du volume.

1.44 Bethsaïde de Galilée. Voir Matthieu, 11, 21.

1.45 Voir Genèse, 49, 10 ; Deutéronome, 18, 18 ; Isaïe, 40, 10 (?) ; 45, 8 ; Jérémie, 23, 5 ; Ezéchiel, 34, 23 ; 37, 24 ; Daniel, 9, 24-25. ― Nathanaël, c’est-à-dire Dieudonné. On croit communément que c’est celui qui devint l’apôtre saint Barthélémy, Nathanaël étant son nom propre et Barthélémy étant un surnom qui veut dire fils de Tolmaï.

1.48 Sous le figuier. Le figuier peut atteindre une grande hauteur en Palestine et son feuillage serré et touffu produit une ombre très épaisse. Les rabbins juifs allaient volontiers étudier la loi de Moïse à l’ombre des figuiers.

1.49 Rabbi ; c’est-à-dire Maître.

2.1 Cana en Galilée est célèbre non seulement par le miracle de l’eau changée en vin, mais aussi par un autre miracle raconté dans Jean, 4, 46-54. C’est là qu’était né Nathanaël, voir Jean, 21, 2. ― « Aujourd’hui, la Cana évangélique s’appelle Kafr-Kenna, sur le chemin de Nazareth à Tibériade. Les chrétiens y ont une église bâtie des débris d’une autre plus magnifique, changée plus tard en mosquée et détruite aujourd’hui. On y [montre] deux des hydries dans lesquelles l’eau fut changée en vin. Elles sont en calcaire compact du pays et travaillées assez grossièrement. Elles n’ont absolument aucune sculpture. Voici leurs dimensions : la grande urne, de forme plus arrondie a 1 mètre 20 centimètres sur 80 centimètres ; la seconde, plus allongée, a 90 centimètres sur 75. Chacun des hydries contenait, dit l’évangéliste, deux ou trois métrètes, or cette mesure vaut près de 39 litres. La capacité des urnes de l’Evangile variait de 78 à 117 litres. Or la plus grande des urnes actuelles peut contenir 100 litres et la plus petite 60 litres. Il y a donc complète coïncidence. Elles ont été vues à la fin du VIe siècle par Antonin le Martyr. ― On montre encore à Kenna les ruines de la maison de l’un des douze Apôtres, Simon, [que plusieurs croient être l’époux des noces de Cana]. ― Saint Jérôme nous apprend qu’il y a deux Cana. L’une du côté de Sidon, et celle-ci il l’appelle la Grande ; l’autre, qu’il appelle la Petite. Aujourd’hui les Arabes appellent Kenna-el-Djalil la Cana voisine de la Phénicie. Or, el-Djalil en arabe signifie la Grande. Cet accord du nom moderne avec le texte de saint Jérôme tranche la question. » (J.-H. MICHON.)

2.4 Femme. Ce mot ne renfermait jamais chez les Hébreux une idée de mépris comme en français. Jésus attaché à la croix s’en sert, lorsqu’il recommande, de la manière la plus tendre, sa mère à son disciple bien-aimé. Les Romains et les Grecs donnaient le titre de femme à des princesses et à des reines, en leur adressant la parole. ― « Plusieurs traduisent, sur le latin : « Que nous importe à l’un et à l’autre ? » Mais la plupart entendent ces mots autrement : « Qu’avons-nous à faire ou à concerter ensemble ? Laissez-moi la liberté que demande mon ministère. » Ce second sens paraît mieux en harmonie avec l’acception de ces mots dans la Bible et avec l’esprit du quatrième évangile. Puisque saint Jean écrit pour prouver que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, il doit plutôt relever en lui un sentiment qui implique la conscience de sa divinité qu’un autre, où l’on verrait seulement un indice de sa nature humaine. « Un miracle, semble-t-il dire à sa Mère, est une œuvre toute divine : la chair et le sang n’y doivent avoir aucune part. C’est comme homme que je suis votre fils ; c’est comme Dieu que je dois agir en ce moment. » En parlant ainsi, Notre-Seigneur ne fait que répéter ce qu’il a déjà dit, en sortant du temple : que la volonté de son Père était la seule règle qu’il eût à suivre dans l’exercice de son ministère. Du reste, il n’y a dans ces paroles aucun reproche ni aucun blâme pour Marie, qui partage les sentiments de son Fils et qui entre dans sa pensée ; mais pour ceux qui l’entendaient, pour les Apôtres surtout, il y a une instruction importante : c’est que le Sauveur n’est pas avec sa Mère dans les mêmes rapports qu’un enfant ordinaire ; c’est que, dans l’exercice de leur ministère, les ministres de Dieu ne doivent avoir aucun égard aux inspirations de la chair et du sang. ― Quant au mot : « Femme, » c’est en hébreu comme en grec une appellation respectueuse, qui n’a rien de dur ni de dédaigneux. Sans exclure la tendresse filiale, elle réserve au Sauveur l’indépendance que son œuvre réclame. Il n’en emploiera pas d’autre quand il cherchera à consoler sa Mère au Calvaire, ni lorsqu’il se révélera à Madeleine, après sa résurrection. » (L. BACUEZ.)

2.6 Deux ou trois mesures, dans l’original, metretas. La metreta était la même chose que le bath, lequel avait une capacité de 38 litres 88. ― Pour la purification des Juifs, parce qu’ils se lavaient pour se purifier avant et après le repas.

2.8 Le maître d’hôtel est appelé dans l’original architriclin, mot qu’on a francisé et qui vient d’archê, commandement et de triclinion, lit où l’on se couchait pour prendre ses repas. L’architriclin était l’intendant du festin, il était chargé de tout surveiller et de tout diriger.

2.11 Cela signifie que Jésus ne fit pas de miracles dans sa jeunesse (saint Chrysostome).

2.12 Ses frères ; c’est-à-dire ses parents (saint Augustin). Voir Matthieu, 12, 46. ― A Capharnaüm. Voir Matthieu, 4, 13.

2.13 La Pâque des Juifs. Voir Matthieu, 26, 2. C’est la première Pâque du ministère public de Jésus.

2.14 Et il trouva dans le temple, etc. Voir Matthieu, 21, 12.

2.17 Voir Psaumes, 68, 10.

2.19 Voir Matthieu, 26, 61 ; Marc, 14, 58 ; 15, 29. ― Le Sauveur répond aux Juifs d’une manière énigmatique, parce qu’il connaît leur incrédulité et la malice de leur cœur. ― Voilà le signe que donne le Christ : sa victoire sur la mort (saint Chrysostome). ― Ce temple, en grec naos. Voir Matthieu, note 21.12 et 27, 40.

2.20 On a mis quarante-six ans. Hérode-le-Grand fit rebâtir et embellir le temple de Jérusalem, vers l’an 20 avant Jésus-Christ. Le temple proprement dit fut achevé en un an et demi et les bâtiments accessoires en huit ans, mais la décoration n’en fut achevée que l’an 64 de notre ère, c’est-à-dire plusieurs années après la mort de Jésus-Christ. Les Juifs disent à Notre-Seigneur qu’il y a 46 ans qu’on travaille au temple, sans prétendre par là que tout est terminé.

2.22 Voir Psaumes, 3, 6 ; 56, 9.

3.1 Un des chefs des Juifs. Voir Jean, 7, 50. ― Nicodème, un des chefs des Juifs, c’est-à-dire, membre du Sanhédrin. Le Talmud mentionne un Nicodème, fils de Gorion, homme riche et pieux, qui est peut-être le même que celui dont parle saint Jean. D’après la tradition, Nicodème se fit chrétien et fut banni du sanhédrin et de Jérusalem.

3.3-5 Il ne suffit pas d’être enfants d’Abraham pour appartenir au royaume des cieux, mais il faut mourir au péché et renaître par le baptême. La renaissance spirituelle a un principe extérieur dans l’eau et un principe intérieur dans l’Esprit-Saint. C’est la régénération, par le baptême, dont la nécessité est affirmée (Concile de Trente, session VII, canon 2 ; voir Matthieu, 28, 19).

3.8 Voir Psaumes, 134, 7. ― L’esprit. Dans l’original, le mot employé signifie esprit et vent. L’action régénératrice du Saint-Esprit, dans les âmes, est aussi invisible et mystérieuse que le mouvement et les effets de l’air, dans la nature. La grâce est donnée, selon la libre volonté du Saint-Esprit (saint Bède). Les choses spirituelles, invisibles comme le vent, se remarquent par leurs effets.

3.14 Voir Nombres, 21, 9.

3.16 Voir 1 Jean, 4, 9.

3.19 Voir Jean, 1, 9.

3.22 Voir Jean, 4, 1. ― Et il baptisait, par les mains de ses apôtres, comme il est dit à Jean, 4, 2.

3.23 Ennon « Œnon, dit saint Jérôme après Eusèbe, est un endroit qu’on montre encore aujourd’hui à 8 milles de Scythopolis, au sud, près de Salim et du Jourdain. » Ennon, Aenon signifie sources. ― Salim, que l’Evangéliste mentionne pour fixer la situation d’Ennon, est malheureusement inconnu. On a trouvé un Salim à l’est et non loin de Naplouse (Samarie) et il y a là deux sources très abondantes. On a découvert un ouadi Selam ou Seleim, au nord-est de Jérusalem, à environ deux lieues, près de l’ouadi Farah, où les sources abondent.

3.24 Mis en prison. Voir Matthieu, 14, 3.

3.25 La purification, le baptême de saint Jean-Baptiste.

3.26 Voir Jean, 1, 19.

3.28 Voir Jean, 1, 20.

3.29 Se réjouit de joie ; hébraïsme, pour éprouver une grande joie, être ravi de joie. ― L’ami de l’époux. Voir Matthieu, 9, 15.

3.33 Voir Romains, 3, 4.

3.36 Voir 1 Jean, 5, 10.

4.1 Voir Jean, 3, 22.

4.5-6 Sichar, près de l’héritage que Jacob donna à son fils. Là était le puits de Jacob. Sichar est d’après les uns, Sichem, aujourd’hui Naplouse, à trois kilomètres du puits de Jacob ; d’après d’autres qui jugent la distance de Sichem bien grande, Sichar était un village situé entre le puits et Naplouse, peut-être l’Askar actuel. ― « Le champ donné par Jacob à Joseph est au nord de la Fontaine de Jacob, à environ mille mètres. On y voit le tombeau de Joseph dont les restes furent rapportés par les Hébreux de l’Egypte. La Fontaine de Jacob est presque à l’angle du chemin de Naplouse, se bifurquant pour aller à Jérusalem au midi, et au levant vers le Jourdain. Un monument chrétien fut élevé sur l’emplacement de la Fontaine de Jacob. Il n’en reste que quelques colonnes de granit. [Il reste d’une église qui succéda à la première basilique] un chevet carré avec voûte à arêtes, sous lequel est le puits lui-même. L’orifice de la fontaine est aujourd’hui fermé par une énorme pierre. En Orient les fontaines non coulantes, comme celles-ci, étaient autrefois accessibles par un immense escalier droit au moyen duquel on atteignait l’eau. » (MICHON.)

4.5 Voir Genèse, 33, 19 ; 48, 22 ; Josué, 24, 32.

4.6 La sixième heure ; c’est-à-dire environ midi.

4.9 Les Juifs n’ont pas de commerce avec les Samaritains. Voir Matthieu, 10, 5.

4.19 Touchée au vif, à cause de sa vie peu recommandable, la Samaritaine cherche à faire dévier la conversation, elle fait intervenir une question religieuse. « Jésus ne répond pas à la question de la femme, mais il s’élève plus haut. » (saint Augustin).

4.20 Voir Deutéronome, 12, 5. ― Sur cette montagne, le mont Garizim, où les Samaritains avaient élevé un temple schismatique, près de Sichem, avec l’autorisation du roi perse Darius Nothus. Jean Hyrcan détruisit ce temple, mais du temps de Notre Seigneur, les Samaritains avaient encore un autel sur cette montagne.

4.22 Voir 4 Rois, 17, 41.

4.24 Voir 1 Corinthiens, 3, 17.

4.25 Les Samaritains lisaient et vénéraient les livres de Moïse et attendaient le Messie.

4.27 Les rabbins estimaient indigne d’un homme de parler avec une femme.

4.35 Voir Matthieu, 9, 37 ; Luc, 10, 2. ― Il y a encore quatre mois et la moisson viendra. Comme la moisson commence en Palestine vers le milieu d’avril, il résulte de ces paroles que les faits racontés dans ce chapitre se passèrent vers le milieu du mois de décembre.

4.36 Les prophètes et les justes répandirent la semence et les apôtres moissonneront (saint Chrysostome).

4.44 Voir Matthieu, 13, 57 ; Marc, 6, 4 ; Luc, 4, 24.

4.45 Voir Matthieu, 4, 12 ; Marc, 1, 14 ; Luc, 4, 14. ― Pendant la fête ; c’est-à-dire pendant la fête de Pâque, qui était la grande solennité des Juifs.

4.46 Voir Jean, 2, 9. ― Cana de Galilée. Voir Jean, 2, 1. ― Capharnaüm, voir Matthieu, 4, 13.

4.52 La septième heure ; vers une heure après midi.

5.1 Voir Lévitique 23, 5 ; Deutéronome, 16, 1. ― La fête des Juifs ; c’est-à-dire la fête de Pâque (saint Irénée). Voir Jean, 4, 45. Jésus va à la fête pour ne pas se montrer opposé à la Loi et encourager la multitude qui accourait de toutes parts (saint Chrysostome).

5.2 Une piscine probatique. On croit qu’elle était ainsi appelée parce qu’on y lavait les animaux (probata) que l’on devait offrir en sacrifice dans le temple de Salomon. Elle est située au nord-ouest de la porte d’entrée de l’église actuelle de Sainte-Anne, non loin de la porte Saint-Etienne, dans la partie nord-est de Jérusalem. Cette piscine porte aujourd’hui le nom de Birket Israil. Elle était probablement alimentée par les eaux amenées au temple au moyen d’un aqueduc des environs de Bethléem.

5.10 Voir Exode, 20, 10 ; Jérémie, 17, 24.

5.27 « Parce que…, étant le Fils de Dieu, le Verbe éternel, il a voulu se faire fils de l’homme, s’incarner, pour être le Sauveur du monde. Le jugement est comme le dernier mot de l’incarnation ; car ce sera par le jugement que s’opérera la séparation définitive entre la partie sainte de l’humanité, unie à Jésus-Christ, comme le corps à son chef, et la partie mauvaise, gâtée par le péché, qui ne sera pas arrivée à la sainteté et au salut. Il convient donc que ce soit le Verbe incarné, l’Homme-Dieu, le Libérateur, qui soit chargé de porter la sentence finale. » (CRAMPON)

5.29 Voir Matthieu, 25, 46.

5.32 Voir Matthieu, 3, 17 ; Jean, 1, 15.

5.33 Vers Jean Baptiste.

5.37 Voir Matthieu, 3, 17 ; 17, 5 ; Deutéronome, 4, 12.

5.39 Il faut s’aveugler volontairement, pour trouver ici un ordre donné à tous de lire les Ecritures. C’est évidemment un reproche fait aux pharisiens, de ce que lisant les Ecritures, et pensant y trouver la Vie éternelle, ils ne voulaient pas reconnaître Jésus-Christ, lui à qui toutes les Ecritures rendaient témoignage, et par qui seul ils pouvaient avoir cette véritable vie.

5.46 Voir Genèse, 3, 15 ; 22, 18 ; 49, 10 ; Deutéronome, 18, 15.

6.1 Voir Matthieu, 14, 13 ; Marc, 6, 32 ; Luc, 9, 10. ― Jésus s’en alla de l’autre côté de la mer de Galilée. Voir Matthieu, note 14.13. ― Sur Tibériade, voir au verset 23.

6.3 Sur la montagne ; c’est-à-dire sur la montagne voisine.

6.4 La Pâque. Voir Matthieu, 26, 2.

6.10 Il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. L’herbe pousse abondamment sur certaines montagnes de la Palestine. Le P. de Géramb dit de celle des Béatitudes : « Arrivés au pied de cette montagne, nous fûmes arrêtés par la hauteur de l’herbe. Elle était si élevée qu’elle atteignait presque la tête de nos chevaux, et si épaisse qu’elle obstruait tout le passage. Nos janissaires furent obligés de la faucher avec leurs sabres pour nous ouvrir un chemin. »

6.15 Voir Matthieu, 14, 23 ; Marc, 6, 46.

6.17 Vers Capharnaüm. Voir Matthieu, 4, 13.

6.19 Vingt-cinq à trente stades équivalent à cinq ou six kilomètres.

6.23 Tibériade, sur les bords du lac auquel elle a donné son nom, fut bâtie, d’après Josèphe, par Hérode Antipas, et ainsi nommée par son fondateur en l’honneur de l’empereur Tibère. Cette ville fut la capitale de la Galilée depuis sa fondation jusqu’au règne d’Hérode Agrippa II qui rétablit le siège de son gouvernement à Séphoris, ancienne capitale de la province. Plusieurs de ses habitants étaient Grecs et Romains. Dans le voisinage, il y avait des eaux thermales célèbres chez les Latins. Le Sanhédrin s’y fixa vers le milieu du second siècle de notre ère, et des écoles juives très renommées y fleurirent pendant longtemps.

6.27 (?) Voir Matthieu, 3, 17 ; 17, 5 ; Jean, 1, 32.

6.29 Voir 1 Jean, 3, 23. (?) ― « La foi à laquelle Notre-Seigneur réduit ici (et souvent ailleurs) tous ses préceptes, ne consiste pas seulement à croire à la parole du Christ ; c’est la foi qui se livre à lui sans réserve, la foi pénétrée de charité, s’unissant à son objet et communiant à tout ce qu’il est. » (CRAMPON)

6.31 Voir Exode, 16, 14 ; Nombres, 11, 7 ; Psaumes, 77, 24 ; Sagesse, 16, 20. ― Dans le désert du Sinaï.

6.35 Voir Ecclésiastique, 24, 29.

6.37 Tout ce que ; c’est-à-dire tous ceux que. Voir, pour cette énallage, Matthieu, 18, 11 (?).

6.42 Voir Matthieu, 13, 55 ; Marc, 6, 3.

6.45 Voir Isaïe, 54, 13.

6.46 Voir Matthieu, 11, 27.

6.49 Voir Exode, 16, 13.

6.54 Et ne buvez, etc. Voir Matthieu, 26, 27. « “Celui, dit saint Basile, qui est régénéré, qui a la vie par le baptême, doit l’entretenir en lui par la participation aux mystères sacrés.” C’est pour cela que l’Eglise fait un devoir rigoureux de s’approcher, au moins une fois chaque année, de la table du Seigneur. Il ne suit pas, d’ailleurs, de ces paroles, que tous doivent nécessairement recevoir Notre-Seigneur sous les deux espèces du pain et du vin ; car comme il arrive souvent dans le style biblique, la conjonction et est mise ici pour ou ; en outre, on sait que Jésus-Christ est présent tout entier sous chaque espèce. La communion sous les deux espèces n’est de rigueur que pour les prêtres qui offrent le sacrifice de la Messe, où l’immolation du Sauveur et l’effusion de son sang sont représentées par la distinction des espèces sacramentelles. » (CRAMPON)

6.56 Voir 1 Corinthiens, 11, 27.

6.60 Enseignant dans la synagogue. Voir Matthieu, 4, 23 et Luc, 4, 16.

6.62-63 Vous ne croyez pas maintenant que je puisse vous donner ma chair à manger, et mes paroles à cet égard vous scandalisent ; mais en serait-il de même, si vous me voyiez monter au ciel ? Ce miracle ne vous prouverait-il pas la vérité de ce que je vous assure ?

6.64 La chair seule sans l’esprit ne sert à rien. C’est en vain que l’on reçoit le corps de Jésus-Christ d’une manière sensible et corporelle, si l’on ne le reçoit en esprit et par la foi. ― Les paroles de Jésus-Christ sont en effet esprit et vie, puisqu’elles contiennent la promesse d’un sacrement dans lequel on peut recevoir d’une manière miraculeuse, l’esprit la grâce et la vie dans sa source.

6.70 Voir Matthieu, 16, 16 ; Marc, 8, 29 ; Luc, 9, 20.

7.2 Voir Lévitique, 23, 34. ― La Scénopégie : c’est-à-dire la fête des Tabernacles. ― La fête des Tabernacles se célébrait tous les ans en mémoire du temps que les Hébreux, après avoir quitté l’Egypte, avaient vécu sous la tente dans le désert du Sinaï, voir Lévitique, 23, 40, et aussi pour remercier Dieu de la moisson et de la vendange, voir Deutéronome, 16, 13. Elle commençait le 15 du mois de Tischri (fin septembre) et durait sept jours. Pendant la semaine de la fête, les Juifs habitaient dans des tentes de feuillage, construites sur les toits plats des maisons ou dans les cours ou sur les places publiques, et c’est de là que venait le nom de Scénopégie.

7.3 ; 7.5 ; 7.10 Ses frères. Voir Matthieu, 12, 46.

7.19 Voir Exode, 24, 3.

7.20 Voir Jean, 5, 18.

7.21 Jésus parle ici de la guérison qu’il avait opérée sur le paralytique de la piscine un jour de sabbat. Voir Jean, 5, verset 9 et suivants.

7.22 Voir Lévitique, 12, 3 ; Genèse, 17, 10.

7.24 Voir Deutéronome, 1, 16.

7.34 Voir Jean, 13, 33.

7.35 Chez les nations dispersées. Le texte porte littéralement : dans la dispersion des gentils, ce qui chez les Juifs signifiait les Israélites dispersés et vivants au milieu des païens. C’est le sens qu’a ici cette locution. Plus tard les Apôtres appliquaient cette dénomination aux chrétiens ou Juifs convertis dispersés au milieu des Gentils, voir Jacques, 1, 1 ; 1 Pierre, 1, 1.

7.37 Voir Lévitique, 23, 27. ― Le dernier jour de la fête des Tabernacles, un lévite allait puiser de l’eau à Siloé (voir sur cette fontaine Jean, 9, 7) dans une urne d’or et on versait cette eau, dans le temple, sur la victime du sacrifice, en mémoire du miracle de Moïse faisant jaillir l’eau du rocher au Sinaï. C’est sans doute à cet usage, à cette eau et à cette fontaine que fait allusion le Sauveur, quand il dit : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive.

7.38 Voir Isaïe, 44, 3 ; 58, 11 ; Joël, 2, 28 ; Actes des Apôtres, 2, 17.

7.42 Voir Michée, 5, 2 ; Matthieu, 2, 6. ― Où était David ; c’est-à-dire où avait habité David.

7.45 Les archers. Le texte porte les serviteurs.

7.50 Voir Jean, 3, 2. ― Nicodème. Voir plus haut, Jean, 3, 1.

7.51 Voir Deutéronome, 17, 8 ; 19, 15.

7.52 Et tu verras ; littéralement et vois ; ce qui est un pur hébraïsme.

8.1 A la montagne des Oliviers. Voir Matthieu, 21, 1.

8.5 Voir Lévitique, 20, 10. ― Dans la loi. Voir Deutéronome (?), 20, vv. 22, 24.

8.7 Voir Deutéronome, 17, 7.

8.12 Voir 1 Jean, 1, 5.

8.13 N’est pas vrai ; c’est-à-dire n’est pas valable, n’est pas acceptable.

8.17 Voir Deutéronome, 17, 6 ; 19, 15 ; Matthieu, 18, 16 ; 2 Corinthiens, 13, 1 ; Hébreux, 10, 28.

8.20 Où est le trésor, le tronc pour recevoir les aumônes. Voir Marc, 12, 41.

8.26 Voir Romains, 3, 4.

8.34 Voir Romains, 6, verset 15 et suivants ; 7, verset 14 et suivants ; 2 Pierre, 2, 19.

8.36 Le Fils de Dieu. Bossuet : « Et quelle liberté vous donnera-t-il, sinon celle qu’il a voulu pour lui-même ? C’est-à-dire d’être dépendant de Dieu seul, dont il est si doux de dépendre, et le service duquel vaut mieux qu’un royaume, parce que cette même soumission qui nous met au-dessous de Dieu, nous met en même temps au-dessus de tout. »

8.40 Loin de là ; c’est-à-dire loin de faire les œuvres d’Abraham, vous cherchez, etc. C’est le seul sens conforme à la Vulgate aussi bien qu’au texte grec.

8.44 Voir 1 Jean, 3, 8.

8.47 Voir 1 Jean, 4, 6.

8.48 Un Samaritain, terme injurieux, puisque les Samaritains étaient schismatiques et ennemis des Juifs.

8.57 Cinquante ans. « Notre-Seigneur était beaucoup plus jeune, mais la cinquantième année était chez les juifs le terme fixé pour l’âge viril, l’âge parfait. C’est comme s’ils avaient dit : Vous n’avez pas encore atteint l’âge parfait, et vous avez vu Abraham ! » (CRAMPON)

8.58 Avant qu’Abraham eût été fait. La traduction ordinaire : Avant qu’Abraham fût, est, selon la remarque judicieuse de Bossuet, tout à fait inexacte, puisque l’être d’Abraham et celui de Jésus-Christ n’étaient ni les mêmes en soi ni expliqués par le même mot. Ajoutons que le grec, comme la Vulgate, emploie pour Abraham le verbe être fait, et pour Jésus-Christ, être, exister.

9.2 « Beaucoup de Juifs étaient imbus de la fausse opinion que tout mal physique était la peine d’un péché personnel ou des parents (comparer à Exode, 20, 5). Mais comment un aveugle-né pourrait-il avoir mérité de naître ainsi ? Quelques rabbins enseignaient qu’un enfant pouvait pécher dès le sein de sa mère ; d’ailleurs, comme le remarque Denys le Chartreux, les Apôtres pouvaient s’imaginer que l’aveugle avait reçu ce châtiment par anticipation, pour des fautes qu’il devait commettre plus tard, fautes déjà présentes à la préscience divine. » (CRAMPON)

9.7 Va à la piscine de Siloé. La fontaine de Siloé est située au pied du mont Ophel, regardant l’est et le village de Siloam qui fait face à Jérusalem, sur le versant septentrional de la vallée de Ben-Hinnom. On descend par un escalier de dix-sept marches sur un palier voûté en ogive et long de 3 m. 50 sur autant de largeur et de hauteur et ayant pour fond le rocher. Un autre escalier de quinze marches taillées dans le roc conduit à la fontaine même. Elle est irrégulièrement intermittente et l’eau en est légèrement saumâtre. Le réservoir est rectangulaire ; il a seize mètres de long environ, sur six mètres de large et six mètres de profondeur. L’eau arrive par un canal creusé dans le roc. Une inscription hébraïque découverte en 1880 et datant vraisemblablement du règne d’Ezéchias nous apprend que le tunnel qui a été percé dans la montagne pour amener l’eau à Siloé fut entrepris par les deux extrémités à la fois. Il fait des zigzags et a 535 mètres de longueur. La source qui alimente la piscine de Siloé en passant par cet aqueduc souterrain est celle qu’on appelle aujourd’hui la Fontaine de la Vierge, la seule source naturelle qui soit proche de Jérusalem, cette ville n’ayant en outre que les citernes recueillant l’eau de pluie et les eaux conduites autrefois à grands frais des vasques de Salomon au sud de Bethléem. La Fontaine de la Vierge est située au fond d’une excavation taillée dans le roc, sur le versant oriental du mont Ophel. On y descend par un escalier de trente marches. La grotte est à environ huit mètres de profondeur. Le bassin a trois mètres et demi de long et un mètre soixante centimètres de large. La source est intermittente ; pendant l’hiver, à la saison des pluies, l’eau coule de trois à cinq fois par jour, à intervalles irréguliers ; pendant l’été elle ne coule que deux fois, et une fois seulement pendant l’automne. On suppose que l’eau provient d’un réservoir naturel caché sous le mont Moriah, au-dessous du temple.

9.22 Il serait chassé de la synagogue ; c’est-à-dire qu’on ne lui permettrait plus d’entrer dans aucune synagogue pour y entendre la lecture de l’Ecriture et y prier avec les autres Israélites.

9.39 C’est en jugement ; c’est pour exercer un jugement, et par ce jugement manifester les desseins de Dieu sur les hommes.

9.41 Au contraire. La traduction maintenant est inexacte. Comparer à Jean, 8, 40. (?)

10.1 Le bercail en Orient est ordinairement un enclos en plein air, dont l’enceinte consiste en un mur grossièrement fait de pierres ou en une palissade. C’est là qu’on enferme les troupeaux la nuit. Le berger entre par la porte avec ses brebis, mais le voleur pour y pénétrer monte par dessus le mur ou la palissade.

10.8 « Tous ceux qui sont venus avant moi » et en dehors de moi : la plupart des Scribes et des Pharisiens. Ces deux mots manquent dans la Vulgate. ― Les brebis, les pieux Israélites.

10.11 Voir Isaïe, 40, 11 ; Ezéchiel, 34, 23 ; 37, 24. ― On sait que dans les catacombes les premiers chrétiens ont représenté des milliers de fois Notre-Seigneur sous la forme du Bon Pasteur.

10.15 Voir Matthieu, 11, 27 ; Luc, 10, 22.

10.16 D’autres brebis, les Gentils. ― Il n’y aura plus, après ma mort, qu’un bercail : le mur de séparation entre le judaïsme et le paganisme sera renversé (voir Ephésiens, 2, verset 14 et suivants ; Colossiens, 2, 15).

10.17 Voir Isaïe, 53, 7.

10.22 Voir 1 Machabées, 4, vv. 56, 59. ― « La fête de la dédicace remontait à l’an 164, où Judas Machabée, ayant délivré Jérusalem, avait brisé l’idole de Jupiter Olympien, placée dans le sanctuaire, et purifié le temple des profanations commises trois ans auparavant par Antiochus Epiphane. Elle durait huit jours et se célébrait à l’entrée de l’hiver, comme saint Jean en fait la remarque pour ses lecteurs, étrangers à la Judée. » (L. BACUEZ.)

10.23 « La galerie couverte où se promenait Notre-Seigneur s’appelait portique de Salomon parce qu’elle était bâtie sur une terrasse élevée par Salomon. Peut-être y voyait-on encore quelques restes de l’ancien temple. [Elle s’étendait parallèlement à la vallée de Josaphat et formait le côté oriental de l’enceinte du temple.] On découvrait de là la colline des Oliviers et toute la vallée du Cédron. Le Sauveur et les Apôtres s’y tenaient de préférence, parce qu’elle était ouverte aux Gentils aussi bien qu’aux Juifs. » (L. BACUEZ.)

10.34 Voir Psaumes, 81, 6.

10.40 Jean Baptiste.

11.1-2 Béthanie, voir Matthieu, 21, 17. ― Marie Madeleine, voir Matthieu, 27, 56. ― Marthe, voir Luc, 10, 38. L’Evangéliste suppose connus de ses lecteurs les détails donnés par saint Matthieu et saint Luc sur cette famille aimée du Seigneur. Voir les concordances.

11.2 Voir Matthieu, 26, 7 ; Luc, 7, 37 ; Jean, 12, 3.

11.3 « Souvent, on dit à Jésus dans son Evangile : venez Seigneur, et guérissez ; imposez vos mains, touchez le malade, ici on dit simplement : Celui que vous aimez est malade. Jésus entend la voix du besoin d’autant plus que cette manière de le prier a quelque chose, non seulement de plus respectueux et de plus soumis, mais encore de plus tendre. Qu’elle est aimable cette prière ! Pratiquons-la, principalement pour les maladies de l’âme. » (BOSSUET.)

11.9 N’y a-t-il pas douze heures dans le jour ? Les Juifs partageaient le jour de différentes manières.

11.16 Didyme signifie en grec jumeau. Thomas a en hébreu le même sens. Une tradition dit qu’il avait une sœur jumelle appelée Lydie.

11.18 A environ quinze stades, un peu moins de trois kilomètres.

11.24 Voir Luc, 14, 14 ; Jean, 5, 21 (?).

11.25 Voir Jean, 6, 40. ― C’est moi qui suis, etc. ; c’est-à-dire c’est moi qui ressuscite et qui vivifie. Pour donner plus d’énergie au discours, les Hébreux employaient souvent les noms abstraits pour les noms concrets.

11.37 Voir Jean, 9, 6.

11.38 C’était une grotte. « Le tombeau de saint Lazare fut vénéré dès les premiers temps du Christianisme. La petite porte du tombeau regarde le nord. L’entrée est obscure et difficile. [On y descend par] vingt-trois marches toutes usées. Le tombeau est une grotte souterraine pratiquée dans le rocher, mais ce rocher est dissous depuis longtemps, de sorte qu’on le prendrait facilement pour de la terre argileuse, excepté la partie avoisinant l’entrée où il a conservé toute sa dureté primitive. Ce changement est cause que nous trouvons aujourd’hui ce monument revêtu d’une maçonnerie dont la voûte est en ogive. [Il] se compose de deux chambres carrées, presque de même grandeur, d’à peu près trois mètres de long sur autant de large, et revêtues d’une maçonnerie assez grossière. La première est la chambre où se trouvait Notre-Seigneur quand il ressuscita Lazare. Du côté de l’est, on remarque une porte cintrée qui est murée depuis des siècles. Cette porte est précisément à l’entrée primitive du tombeau. Par une ouverture qui se trouve dans la paroi nord, on peut regarder dans le sépulcre proprement dit. De cette chambre on descend par un escalier bas et étroit de trois marches dans la chambre sépulcrale. La voûte en est légèrement ogivale. Quant à la couche funèbre de saint Lazare, nous ne savons plus si elle avait la forme de four à cercueil, d’auge ou de banc ; mais si l’on considère la forme carrée de la chambre, il paraît probable que cette couche était un banc surmonté d’un arceau. Cette chambre était disposée pour en contenir encore deux autres, ainsi qu’on en voit d’ailleurs en grand nombre, chacune des trois parois ayant son banc, tandis que celle où se trouve la porte d’entrée reste libre. » (LIEVIN DE HAMME.) ― Une pierre était posée dessus. « Selon l’usage, une pierre fermait l’entrée de la grotte ; mais le corps de Lazare était au fond de la grotte, dans une chambre sépulcrale. Une pierre recouvrait la tombe proprement dite creusée dans le roc où était le corps de Lazare. Il y avait donc deux pierres à ôter : l’une qui permettait d’entrer dans la grotte, dans le monument ; l’autre, la véritable pierre tombale, dont l’encastrement dans le roc vif se voit encore. Ce fut celle-ci que Jésus ordonna de lever et qui laissa voir Lazare les pieds et les mains enveloppés de ses suaires. L’Evangéliste n’a mentionné naturellement que la pierre tombale qui recouvrait Lazare. Jésus avait dû descendre d’abord dans le monument par un escalier profond taillé dans le roc, puis de là descendre dans la chambre sépulcrale où Lazare avait été mis. » (J.-H. MICHON.)

11.44 De bandelettes. On enveloppait les cadavres d’une grande quantité de bandelettes à la façon des Egyptiens.

11.47 Le conseil, le sanhédrin. ― Les pontifes et les pharisiens assemblèrent le conseil. Suivant une ancienne tradition, le conseil fut assemblé à la maison de campagne de Caïphe, située sur le mont du Mauvais Conseil, qui a tiré de là son nom. Ce mont est à l’ouest de Jérusalem et forme la limite méridionale de la vallée de Ben-Hinnom.

11.48 Les Romains viendront et ruineront notre pays. ― Les Romains viendront, et ils détruiront notre ville, notre temple et toute notre nation. C’est le prétexte dont ils couvraient leur intérêt caché et leur ambition. Le bien public impose aux hommes, et peut-être que les pontifes et les pharisiens en étaient véritablement touchés, car la politique mal entendue est le moyen le plus sûr pour jeter les hommes dans l’aveuglement et les faire résister à Dieu.

« On voit ici tous les caractères de la fausse politique et une imitation de la bonne, mais à contresens. La véritable politique est prévoyante et par là se montre sage. Ceux-ci font aussi les sages et les prévoyants : Les Romains viendront. Ils viendront, il est vrai, non pas comme vous pensez, parce qu’on aura reconnu le Sauveur ; mais au contraire, parce qu’on aura manqué de le reconnaître. La nation périra : vous l’avez bien prévu ; elle périra en effet ; mais ce sera par les moyens dont vous prétendiez vous servir pour la sauver, tant est aveugle votre politique et votre prévoyance. La politique est habile et capable : ceux-ci font les capables. Voyez avec quel air de capacité Caïphe disait : Vous n’y entendez rien ; il n’y entendait rien lui-même. Il faut qu’un homme meure pour le peuple ; il disait vrai, mais c’était d’une autre façon qu’il ne l’entendait. La politique sacrifie le bien particulier au bien public, et cela est juste jusqu’à un certain point. Il faut qu’un homme meure pour le peuple : il entendait qu’on pouvait condamner un innocent au dernier supplice, sous prétexte du bien public, ce qui n’est jamais permis car au contraire le sang innocent crie vengeance contre ceux qui le répandent. La grande habileté des politiques, c’est de donner de beaux prétextes à leurs mauvais desseins. Il n’y a pas de prétexte plus spécieux que le bien public, que les pontifes et leurs adhérents font semblant de se proposer. Mais Dieu les confondit, et leur politique ruina le temple, la ville, la nation qu’ils faisaient semblant de vouloir sauver. » (BOSSUET.)

11.49 Voir Jean, 18, 14. ― « Que signifient ces mots de saint Jean sur Caïphe : il était le pontife de cette année-là ? Les interprètes se divisent dans l’explication de ce passage. Suivant un certain nombre, par ces mots, Pontifex anni illius, répétés encore plus loin, saint Jean voudrait indiquer que c’était la première année du pontificat de Caïphe, le Sadducéen. Suivant d’autres, son intention serait de faire sentir l’avilissement du pontificat, sujet à passer, presque chaque année d’une personne à une autre, au gré des gouverneurs romains, et perdant à la fois l’inamovibilité, la considération et la sainteté. Plusieurs croient qu’il signale cette année entre les autres parce qu’elle a été marquée par des évènements d’une suprême importance, surtout par la substitution du sacerdoce de Jésus-Christ à celui d’Aaron. Toutes ces interprétations sont plausibles à quelque degré. Mais il ne paraît pas qu’on puisse supposer qu’Anne et Caïphe exerçaient alternativement le pontificat d’année en année. On n’a aucun exemple d’un pareil fait. S’il est dit dans les Actes des Apôtres qu’Anne était prince des prêtres, cela signifie seulement qu’il était à la tête d’une famille sacerdotale ; car saint Luc distingue parfaitement en cet endroit le grand-prêtre des princes des prêtres. Quant à la liaison qu’établit saint Jean entre la prophétie de Caïphe et son titre de grand-prêtre : « étant le pontife de cette année-là, il prophétisa, » il ne pouvait en être assuré que par révélation. C’était bien l’usage de recourir aux grands-prêtres dans les cas difficiles pour connaître la volonté de Dieu, et l’Ecriture en certains endroits semble leur attribuer des lumières surnaturelles. Mais rien n’autorise à dire que le don de prophétie fût une de leurs attributions. D’ailleurs ce mot de saint Jean, « il prophétisa », ne doit pas se prendre à la lettre, dit saint Thomas. Ce qui résulte des paroles de l’évangéliste, c’est que l’immolation du Sauveur a été décidée par celui qui avait la charge d’offrir chaque année le sacrifice d’expiation pour le peuple. Le grand-prêtre désigne bien ici et immole en quelque façon la victime divine qui va satisfaire pour les péchés du monde entier. En cela, il est, sans le savoir, l’instrument du ciel et l’organe de l’esprit de Dieu. » (L. BACUEZ.)

11.52 Les enfants de Dieu : l’Evangéliste appelle ainsi les Gentils par anticipation.

11.54 Ephrem, ville dont la situation n’est pas bien connue. Elle était dans le voisinage de Béthel, d’après Josèphe, et par conséquent au nord de Jérusalem.

11.55 La Pâque des Juifs. Voir Matthieu, 26, 2. ― Pour se purifier : ceux qui avaient commis quelque faute, encouru quelque impureté légale, désiraient se purifier d’avance à Jérusalem, afin de pouvoir, immédiatement après, célébrer convenablement la Pâque.

12.1 Voir Matthieu, 26, 6 ; Marc, 14, 3.

12.3 Une livre de parfum. Voir Matthieu, note 26.7. La livre valait 326 grammes. Les vases à parfum trouvés à Saïda peuvent contenir plus d’une livre de parfum. ― Nard. Voir Marc, note 14.3.

12.5 Voir Marc, 14, 5.

12.12 Le lendemain, dimanche ; c’était le jour où, d’après la Loi (voir Exode, 12, 3-6), on choisissait l’agneau qui devait être immolé pour la Pâque. Notre-Seigneur voulut entrer triomphalement dans la capitale, afin de montrer à tous qu’il était le Messie annoncé par les Prophètes, et d’attirer sur sa personne, sur sa passion et sa mort l’attention de tous ceux qui étaient alors à Jérusalem.

12.13 Comme roi d’Israël. C’est le vrai sens du texte. Comparer à Luc, 19, 38. ― Hosanna. Voir Matthieu, 21, 9.

12.14 Voir Zacharie, 9, 9 ; Matthieu, 21, 7 ; Marc, 11, 7 ; Luc, 19, 35.

12.21 Bethsaïde en Galilée. Voir Matthieu, 11, 21.

12.25 Voir Matthieu, 10, 39 ; 16, 25 ; Marc, 8, 35 ; Luc, 9, 24 ; 17, 33. ― Sa vie, littéralement son âme (anima), principe de la vie terrestre. Haïr son âme, c’est faire toute espèce de sacrifices, accepter toutes espèces de souffrances, pour rester fidèle à Dieu et conserver sa grâce. Ces fortes expressions renferment à la fois le précepte et le conseil. ― Il reste seul. Belle expression pour rendre l’idée d’infécondité, de stérilité complète.

12.34 Voir Psaumes, 109, 4 ; 116, 2 ; Isaïe, 40, 8 ; Ezéchiel, 37, 25.

12.38 Voir Isaïe, 53, 1 ; Romains, 10, 16.

12.39 Ils ne pouvaient croire. Voir Marc, 4, 12. ― Isaïe a dit encore, voir Isaïe, 6, 9.

12.40 Voir Marc, 4, 12 ; Luc, 8, 10 ; Actes des Apôtres, 28, 26 ; Romains, 11, 8. ― « Dans le style biblique, ce que Dieu permet seulement, ou ce dont il fournit l’occasion est souvent présenté comme s’il l’avait fait lui-même. Le passage cité revient donc à dire que les Juifs ne seront amenés ni par la doctrine, ni par les miracles de Jésus, à le regarder comme le Messie. Quoiqu’Isaïe (voir Isaïe, 6, 9-10) semble parler de ses contemporains, l’Evangéliste nous apprend que ses paroles ont un sens prophétique et regardent les Juifs du temps de Notre-Seigneur, trop semblables à leurs pères. Comparer à Matthieu, 13, 14-15. » (CRAMPON)

12.48 Voir Marc, 16, 16. (?)

13.1 Voir Matthieu, 26, 2 ; Marc, 14, 1 ; Luc, 22, 1. ― La fête de la Pâque. Voir Matthieu, note, 26.2.

13.4 Ses vêtements. L’ample vêtement qu’on portait par dessus la tunique, son manteau, comme dit le texte original. ― Un linge, une serviette de lin, dit le texte.

13.16 Voir Matthieu, 10, 24 ; Luc, 6, 40 ; Jean, 15, 20.

13.18 L’Ecriture. Voir Psaumes, 40, 10. ― Mange le pain. Voir sur le sens de cette expression, Matthieu, 15, 2.

13.20 Voir Matthieu, 10, 40 ; Luc, 10, 16.

13.21 Voir Matthieu, 26, 21 ; Marc, 14, 18 ; Luc, 22, 21.

13.23 Les Juifs alors se mettaient à table couchés sur des lits, et placés les uns au-dessous des autres, en sorte que saint Jean, placé au-dessous de Jésus, devait avoir la tête sur le sein du Sauveur.

13.26 Du pain trempé. Les Orientaux mangent sans cuillers et sans fourchettes. Le pain leur tient lieu de cuiller pour prendre la sauce ou les légumes que tous les convives puisent directement pour chaque bouchée dans le plat. Jésus trempa un morceau de pain de cette manière dans le plat et l’offrit à Judas.

13.33 Voir Jean, 7, 34.

13.34 Voir Matthieu, 22, 39 ; Jean, 15, 12. ― « L’Ancien Testament disait : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (voir Lévitique, 19, 18) ; l’amour de soi était donc la mesure du prochain. Mais le type et la règle de la charité chrétienne, c’est l’amour même que Jésus a eu pour les hommes, un amour généreux, désintéressé, qui affronte le mépris et la souffrance, et va jusqu’à donner même sa vie. C’est donc là un commandement nouveau, si l’on considère la mesure et le degré de charité. Ces paroles du Sauveur ont eu leur réalisation. « Voyez comme ils s’aiment », disaient les païens à la vue des premières communautés chrétiennes (Tertullien). » (CRAMPON)

13.37 Voir Matthieu, 26, 35 ; Marc, 14, 29 ; Luc, 22, 33. ― Mon âme ; d’autres traduisent : ma vie ; mais la première expression, qui est celle de la Vulgate et du texte grec, dit bien plus que la première.

14.1 Les discours contenus dans les chapitres 14 à 17 comptent parmi les plus beaux morceaux de l’Evangile. « Il y a un sermon de la Cène qui me paraît contenir toute notre religion, dit La Harpe, où chaque parole est un oracle du ciel ; je ne l’ai jamais lu sans une émotion singulière, et que de fois je me suis dit ce que disait aux Pharisiens cet agent de la Synagogue, en s’excusant de n’avoir pas fait arrêter Jésus-Christ (voir Jean, 7, 46) : Que voulez-vous ? jamais homme n’a parlé comme cet Homme ! et c’est un juif qui disait cela. Quel terrible arrêt contre les chrétiens infidèles ! Il m’est impossible, à chaque verset de ce sermon, de ne pas entendre un Dieu, et j’en suis aussi sûr que si je l’avais entendu en personne. »

14.6 « Comment Notre-Seigneur est-il la voie, la vérité et la vie ? ― Etant homme et Dieu tout ensemble, Notre-Seigneur est à la fois médiateur et fin. Il possède tout ce qui nous manque, la gloire comme la grâce ; mais son office propre est de nous mettre en possession de tous les biens. Ainsi il est : 1° La voie ; puisqu’il nous offre le moyen de parvenir au ciel, soit en nous dirigeant par sa doctrine et ses exemples, soit en nous attirant par sa grâce, soit en nous y introduisant par ses mérites. 2° La vérité. Vérité absolue comme Verbe, il est devenu pour nous, comme Verbe incarné, la vérité révélée, la lumière de la foi. C’est lui seul qui connaît le Père, qui le fait connaître et qui peut mener à lui. 3° La vie. Vie essentielle et infinie, comme Dieu, il est notre vie surnaturelle, comme Homme-Dieu ; car il possède en son humanité la plénitude de la vie divine, et son but en venant parmi nous est de nous y associer, par sa grâce d’abord et par la gloire ensuite. Tous les biens sont donc réunis en sa personne et il n’y a rien à chercher hors de lui. Quand on le possède, on échappe à tous les périls, aux précipices, aux ténèbres, à la mort. Qu’on juge quelle grâce c’est de le bien connaître et pourquoi l’Apôtre ne voulait pas d’autre science. » (L. BACUEZ.)

14.10 Les œuvres ; que vous me voyez faire, et que vous admirez. Ainsi c’est mon Père qui parle et qui agit en moi.

14.12 « Des œuvres plus grandes : a. Notre-Seigneur ne sortit pas de la Palestine : les Apôtres évangéliseront le monde et étendront par toute la terre la doctrine de Jésus-Christ ; b. Les miracles de Jésus rendant la vue aux aveugles, ressuscitant les morts, etc., n’étaient que la figure des œuvres plus excellentes que devaient faire les Apôtres en administrant les sacrements, dans lesquels, non [seulement] le corps, mais l’âme est éclairée, guérie, etc. ― Parce que : Jésus donnera du haut du Ciel ce pouvoir à ses Apôtres. » (CRAMPON, 1885)

14.13 Voir Matthieu, 7, 7 ; 21, 22 ; Marc, 11, 24 ; Jean, 16, 23.

14.16 Paraclet ; c’est-à-dire avocat, comme l’explique la Vulgate elle-même dans 1 Jean, 2, 1. ― Eternellement avec vous. Ce qui prouve que l’Esprit-Saint a été promis non seulement aux apôtres, mais encore à leur successeurs dans la suite des générations.

14.22 Judas, non pas l’Iscariote. Ce Judas, frère de Jacques, est communément appelé Jude, précisément pour qu’on ne le confonde pas avec Judas l’Iscariote.

14.26 Mais le Paraclet. Voir au verset 16.

14.28 Mon Père est plus grand que moi. Jésus-Christ, en tant qu’homme, est inférieur à son Père ; mais il lui est égal en tant que Dieu.

14.30 Vient, pour exercer sa cruauté contre moi. ― Et il n’a, etc. Et il ne trouvera rien en moi qui lui appartienne.

14.31 Voir Actes des Apôtres, 2, 23. ― Mais je veux bien m’abandonner à sa fureur et à sa rage, afin que le monde, etc. ― Levez-vous, sortons d’ici. « Cette expression : levez-vous, sortons d’ici, ferait croire, et cela très vraisemblablement, que le reste du discours de Jésus a été tenu en chemin depuis la maison où se fit la Cène jusqu’à Gethsémani. La distance est de plus d’un kilomètre, le chemin très abrupt. » (H.-J. MICHON.)

15.1 Je suis la vraie vigne. L’image de la vigne est très fréquente dans l’Ecriture Sainte, parce que c’était une des cultures principales de la Palestine.

15.3 Voir Jean, 13, 10.

15.12 Voir Jean, 13, 34 ; Ephésiens, 5, 2 ; 1 Thessaloniciens, 4, 9.

15.16 Voir Matthieu, 28, 19.

15.17 Voir 1 Jean, 3, 11 ; 4, 7.

15.20 Voir Jean, 13, 16 ; Matthieu, 10, 24 ; 24, 9.

15.25 Voir Psaumes, 24, 19. ― Cette citation peut être empruntée de Psaumes, 68, 5 (?) ou 39, 9 (?).

15.26 Voir Luc, 24, 49 ― Le Paraclet. Voir, Jean, 14, 16.

16.23 Voir Matthieu, 7, 7 ; 21, 22 ; Marc, 11, 24 ; Luc, 11, 9 ; Jean, 14, 13 ; Jacques, 1, 5.

16.25 Sous le nom de parabole, les Hébreux comprenaient tout discours figuré ou énigmatique.

16.32 Voir Matthieu, 26, 31 ; Marc, 14, 27.

16.33 J’ai vaincu le monde ; et par ma victoire, je vous ai mérité les grâces nécessaires pour le vaincre aussi vous-mêmes.

17.2 Voir Matthieu, 28, 18. ― Toute chair. Voir Matthieu, 24, 22.

17.12 Voir Jean, 18, 9 ; Psaumes, 108, 8. ― Le fils de la perdition ; hébraïsme, pour : celui qui aime, qui recherche la perdition. Judas, en effet, s’est perdu volontairement par sa propre malice et par l’abus qu’il a fait de tous les services qu’il pouvait tirer de la présence du Sauveur, de ses instructions et de ses miracles, pour s’affermir dans la foi et dans la charité, comme les autres apôtres. Comparer à une locution semblable à Luc, 16, 8.

17.17 Votre parole est vérité ; hébraïsme, pour très vraie. Comparer à Jean, 11, 25.

17.19 En vérité ; véritablement, d’une véritable et parfaite sanctification, ou selon d’autres : Dans la vérité, c’est-à-dire en moi qui suis la vérité ; mais la première interprétation est plus conforme à la lettre du texte.

18.1 Voir 2 Rois, 15, 23 ; Matthieu, 26, 36 ; Marc, 14, 32 ; Luc, 22, 39. ― Un jardin. Gethsémani. Voir Matthieu, note 26.36. ― Au-delà du torrent de Cédron. Pour aller de Jérusalem au jardin de Gethsémani, il faut nécessairement franchir le Cédron, auprès et au-delà duquel le jardin est situé, à l’est, au bas du mont des Oliviers. Le mot Cédron signifie noir. Le torrent coule dans une gorge profonde à l’époque des pluies de l’hiver. Il recueille les eaux des trois vallées situées au nord et au nord-ouest de Jérusalem. En dehors des temps d’orage ou de pluie, il est à sec. Les eaux ne coulent guère qu’une journée ou une demi-journée, mais elles sont quelquefois très abondantes et roulent avec elles des pierres, des racines et des troncs d’arbres. Le lit du Cédron est parsemé de silex-agathes tombés des hauteurs du mont des Oliviers. Certaines années, les graviers et les terres charriés par les eaux sont suffisants pour qu’on puisse ensemencer le fond du torrent. Comme la gorge aux pieds du Temple est très encaissée et que sa pente est très considérable, elle forme en quelques endroits un fossé très profond et rend la ville inexpugnable de ce côté. La vallée du Cédron porte aussi le nom de vallée de Josaphat.

18.3 Voir Matthieu, 26, 47 ; Marc, 14, 43 ; Luc, 22, 47. ― La cohorte romaine était composée de six cent vingt-cinq hommes. ― Le procurateur romain conduisait tous les ans à Jérusalem une cohorte à l’époque de la fête de Pâque pour maintenir l’ordre au milieu de la multitude qu’attirait cette solennité. Les soldats romains étaient logés dans la forteresse Antonia au nord-ouest du temple.

18.6 Par terre. « Avant que l’Agneau de Dieu se livre aux loups, sa voix laisse deviner qu’il est aussi le lion de la tribu de Juda (voir Apocalypse, 5, 5). » (saint Augustin).

18.9 Voir Jean, 17, 12.

18.12 Le tribun était le chef de la cohorte.

18.13 Voir Luc, 3, 2. ― Anne. Voir Luc, note 3.2. ― Caïphe, voir Matthieu, 26, 3. ― Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne. Saint Jean, qui est plus circonstancié sur cette partie de la passion que les autres évangélistes, nous apprend que Jésus fut conduit chez Anne avant d’être conduit chez Caïphe. La maison d’Anne, d’après la tradition, était sur le mon Sion, tout près et au nord-est de celle de Caïphe (voir Matthieu, 26, 57), à l’est du grand couvent des Arméniens et à peu de distance de la porte de Sion. Sur son emplacement s’élève aujourd’hui l’église du couvent des sœurs de charité arméniennes, appelé Deir Zéitoun. L’église se compose de deux oratoires séparés, mais communiquant ensemble. Dans l’un est une citerne à fleur de terre dont l’eau est fort bonne. Dans l’autre on montre aux pèlerins une chapelle latérale placée à gauche en entrant, où l’on suppose qu’eut lieu l’interrogatoire de Notre-Seigneur et où il fut souffleté. Hors de l’église, dans une petite cour située au nord, on voit plusieurs petits oliviers qu’on considère comme les rejetons d’un grand arbre auquel le Sauveur aurait été attaché pendant que les Juifs délibéraient sur son sort.

18.14 Voir Jean, 11, 49-50.

18.15 L’autre disciple, saint Jean l’évangéliste.

18.16 Voir Matthieu, 26, 58 ; Marc, 14, 54 ; Luc, 22, 55.

18.18 Auprès du feu. Voir Marc, 14, 54.

18.23 Me frappes-tu ? Littéralement me déchires-tu ? Comparer à Matthieu, 21, 35.

18.24 Voir Matthieu, 26, 57 ; Marc, 14, 53 ; Luc, 22, 54.

18.25 Voir Matthieu, 26, 69 ; Marc, 14, 67 ; Luc, 22, 56.

18.28 Voir Matthieu, 27, 2 ; Marc, 15, 1 ; Luc, 23, 1 ; Actes des Apôtres, 10, 28 ; 11, 3. ― Les Juifs croyaient qu’en entrant dans la maison d’un païen, ils contractaient une souillure légale qui les empêchaient de prendre part aux cérémonies de la religion, au moins jusqu’au soir du même jour. ― Dans le prétoire. Voir Matthieu, 27, 27.

18.29 Pilate. Voir Matthieu, 27, 2.

18.31 Les Romains avaient ôté aux Juifs le pouvoir de vie et de mort, et se l’étaient réservé.

18.32 Voir Matthieu, 20, 19.

18.33 Voir Matthieu, 27, 11 ; Marc, 15, 2 ; Luc, 23, 3.

18.36 Je l’assure ; sens de la particule (nunc autem regnum meum non est hinc), traduite généralement par maintenant, et qui est ici, comme en bien d’autres passages analogues, purement enclitique. Certains l’ont rendue par maintenant, pour le moment… (Comparer à Jean, 19, 21). Jésus-Christ était vraiment roi ; mais il n’avait pas reçu son pouvoir des hommes : « C’est pourquoi, remarque saint Augustin, il ne dit pas ici : Mon royaume n’est pas en ce monde, mais n’est pas de ce monde ; » idée que rend parfaitement saint Chrysostome quand il dit : « Il s’exprime ainsi, parce qu’il ne tient pas de royaume, comme le tiennent ici-bas les rois de la terre, et qu’il a reçu d’en haut sa principauté qui n’est pas humaine, mais qui est bien plus grande et plus illustre. » Voir Luc, note 17.21. Le royaume de Dieu est au dedans de vous…

18.38 De mort. Comparer à Luc, 23, 22.

18.39 Voir Matthieu, 27, 15 ; Marc, 15, 6 ; Luc, 23, 17.

18.40 Barabbas. Voir Matthieu, 27,16.

19.1 Voir Matthieu, 27, 26 ; Marc, 15, 15.

19.2 Une couronne d’épines, un vêtement de pourpre. Voir Matthieu, 27, 28-29.

19.7 Voir Lévitique, 24, 14-16.

19.9 Dans le prétoire. Voir Matthieu, 27, 27.

19.12 De César, de Tibère. Voir Luc, 3, 1.

19.13 Lithostrotos vient de deux mots grecs qui signifient pavé avec des pierres ; il s’emploie surtout pour désigner un pavé en mosaïque. Josèphe nous apprend que la colline du temple était pavée en mosaïque du côté où était le prétoire. Le mot hébreu ou araméen Gabbatha désigne le même lieu que Lithostrotos, mais il n’a pas la même signification ; il a le sens de lieu élevé, estrade. Le siège de Pilate, qui lui servait pour juger les causes déférées à son tribunal, fut porté en cet endroit.

19.14 La préparation de la pâque ; c’est-à-dire la veille de pâque, le vendredi. ― La sixième heure, c’est-à-dire midi.

19.17 Voir Matthieu, 27, 33 ; Marc, 15, 22 ; Luc, 23, 33. ― Calvaire, Golgotha. Voir Matthieu, note 27.33 ― Sur la croix, voir Matthieu, 27, 32.

19.19 Jésus de Nazareth. « Saint Jean est le seul qui [mentionne le mot Nazaréen ou de Nazareth dans le titre de la croix], afin de compléter ce que les autres avaient dit ; et, par une circonstance singulière, c’est presque l’unique mot que nous ait conservé la relique du titre [de l’Eglise Sainte-Croix de Jérusalem à Rome ; voir Matthieu, 27, 37], comme pour confirmer le texte de saint Jean, le seul qui n’ait pas quitté Notre-Seigneur un instant pendant sa passion. Il a vu et rapporté littéralement ce dont les autres ont donné l’esprit. » (ROHAULT DE FLEURY.)

19.23 Voir Matthieu, 27, 35 ; Marc, 15, 24 ; Luc, 23, 34. ― Après l’avoir crucifié. Voir Matthieu, note, 27.35 ― Or la tunique était sans couture. « La tunique était le principal vêtement de dessous ; elle se rapproche fort par son usage de la chemise et par sa forme de la blouse moderne. [La tradition rapporte que Charlemagne reçut la sainte Tunique en présent de l’impératrice de Constantinople Irène et qu’il la déposa à Argenteuil. Elle a été divisée au moment de la Révolution]. Le tissu est en poil de chameaux assez lâche et ressemble à du canevas dont les fils seraient très tors. Elle est tissée depuis le haut dans toute son étendue, sans couture, et faite à l’aiguille sur le plus simple des métiers tel qu’une tablette recevant sur ses deux faces la chaîne et la trame. C’était un vêtement descendant jusqu’au-dessous des genoux, près des pieds, avec deux manches qui ne pouvaient couvrir les bras qu’à moitié. Elle avait 1 m. 45 de hauteur et 1 m. 15 de largeur. » (ROHAULT DE FLEURY.)

19.24 Voir Psaumes, 21, 19.

19.25 Marie, femme de Cléophas. Voir Matthieu, 27, 56. ― Marie-Madeleine, voir Matthieu, 27, 56.

19.26 Le disciple qu’il aimait, saint Jean l’Evangéliste.

19.27 Le disciple saint Jean la prit avec lui dans sa maison, comme le signifie le texte original.

19.28 Voir Psaumes, 68, 22.

19.29 Entourant d’hysope. « Il existe, dit Benoît XIV, deux espèces d’hysope, l’une, plante parasite qui s’attache aux murs, l’autre qui croît dans les champs et s’élève jusqu’à deux mètres de hauteur. On ne sait pas si le suc de cette plante a été mêlé au vinaigre, ou si sa tige a servi de support pour approcher l’éponge, ou si ses rameaux flexibles ont composé un panier léger dans lequel se trouvait l’éponge ; enfin si de sa tige on a pu tirer un bâton qui n’avait pas besoin de plus de 60 à 65 centimètres de longueur pour atteindre la tête du Crucifié. »

19.30 Jésus boit du vinaigre pour accomplir les prophéties de la passion. « Jésus avait tout prévu, et sachant les prophéties, il les accomplissait toutes avec connaissance. C’est ce qu’il fit jusqu’à la mort ; et c’est pourquoi, jusque sur la croix, voyant que tout s’accomplissait, et qu’il ne lui restait plus rien à accomplir durant sa vie que cette prophétie de David : Ils m’ont donné du fiel à boire, et, dans ma soif, ils m’ont abreuvé avec du vinaigre, il dit : J’ai soif. On lui présenta le breuvage qui lui avait été prédestiné ; il en goûta autant qu’il fallait pour accomplir la prophétie ; après il dit : Tout est accompli ; il n’y a plus qu’à rendre l’âme ; à l’instant il baissa la tête, et se mit volontairement en la posture d’un homme mourant, et il expira. Jésus donc savait ce qu’il voulait, qui était l’accomplissement des prophéties ; mais une vertu cachée exécutait tout le reste. Il se trouva précisément un vaisseau où il y avait du vinaigre [mêlé de fiel] ; il se trouva une éponge dans laquelle on lui pouvait présenter à la croix le vinaigre où on la trempa ; on l’attacha au bout d’une lance et on la lui mit sur la bouche. La haine implacable de ses ennemis, que le démon animait, mais que Dieu gouvernait secrètement, fit tout le préparatif nécessaire à l’accomplissement de la prophétie. » (BOSSUET.) ― Il rendit l’esprit. Voir Matthieu, 27, 50. ― Tout est consommé : « Les prophéties sont réalisées, les décrets éternels de mon Père sont exécutés, l’œuvre de la rédemption du monde est accomplie. Ce fut un vendredi que le premier homme fut créé, un vendredi que Jésus naquit, un vendredi qu’il expira et racheta l’humanité. » (CRAMPON, 1885)

19.31 La préparation. Voir le verset 14. ― Etait très solennel, à cause de la fête de pâque qui tomba cette année-là en ce même jour. ― Qu’on leur rompît les jambes. « Le brisement des os était le complément ou la fin du supplice. Chez les Romains, le brisement des os était en usage, peut-être comme un adoucissement à la peine, puisqu’il accélérait la mort. Mais pour Notre-Seigneur, les Juifs étaient devenus plus cruels que les Romains, et ce ne fut pas chez eux un motif d’humanité qui les fit agir, ce fut la crainte que les corps ne restassent exposés pendant la Pâque. » (ROHAULT DE FLEURY)

19.34 Un des soldats ouvrit son côté avec une lance. D’après une tradition consignée dans le martyrologe romain, au 15 mars, ce soldat s’appelait Longin et se convertit plus tard au christianisme. ― Avec une lance. « La lance, longue et légère, avec une tête large et plate servant à la fois de pique et de trait, avait une bride en cuir attachée au bois. » (RICH.)

19.36 Voir Exode, 12, 46 ; Nombres, 9, 12.

19.37 Voir Zacharie, 12, 10.

19.38 Voir Matthieu, 27, 57 ; Marc, 15, 43 ; Luc, 23, 50. ― Joseph d’Arimathie. Voir Matthieu, note 27.57. ― Demanda… le corps de Jésus. Voir Matthieu, 27, 58.

19.39 Voir Jean, 3, 2. ― Nicodème. Voir Jean, 3, 1. ― Une composition de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. « La myrrhe et l’aloès, dont les sucs [sont] très amers, ont la propriété de préserver les corps de la putréfaction. Quatre ou cinq livres eussent suffi à la rigueur. Cette grande quantité d’aromates fait voir qu’il n’était pas seulement enduit, mais plongé dans les parfums pour accélérer l’opération, en évitant de toucher au corps. » (ROHAULT DE FLEURY.) Sur la myrrhe, voir Matthieu, 2, 11.

19.40 L’enveloppèrent dans des linges dont un grand Linceul, le Saint Suaire, exposé à Turin ; précieuse relique conservée jusqu’à nos jours, et dont l’authenticité est désormais scientifiquement bien établie. « Les observations les plus scrupuleuses s’accordent à faire reconnaître jusqu’à deux et trois cent mètres superficiels de linges en lin sur une seule momie [égyptienne]. Un grand nombre de linges ont dû être employés à l’ensevelissement du Sauveur. La respectueuse prodigalité indiquée dans l’emploi des aromates prouve qu’on n’a pas dû épargner davantage les linges et les bandelettes, d’ailleurs nécessaires pour les maintenir. » (ROHAULT DE FLEURY.)

19.41 Un sépulcre neuf. Voir Matthieu, 27, 60-61.

20.1 Voir Matthieu, 28, 1 ; Marc, 16, 1 ; Luc, 24, 1. ― Le premier jour de la semaine est le dimanche.

20.2 L’autre disciple, saint Jean l’Evangéliste.

20.9 L’Ecriture. Voir Psaumes, 15, 10 ; Isaïe, chapitre 53.

20.11 Voir Matthieu, 28, 1 ; Marc, 16, 5 ; Luc, 24, 4.

20.19 Voir Marc, 16, 14 ; Luc, 24, 36 ; 1 Corinthiens, 15, 5. ― La même puissance qui faisait passer le corps entier de Jésus-Christ dans toute sa dimension à travers les portes fermées, rend le même corps réellement présent dans le sacrement de l’Eucharistie, quoique ces deux choses surpassent notre intelligence.

20.20 Son côté. Ses mains et ses pieds (voir Luc, 24, 39-40). « Notre-Seigneur voulut, dit saint Ambroise, porter dans son corps glorieux les cicatrices de ses plaies, comme des trophées de sa victoire sur la mort, l’enfer et le péché ; il les conserve jusque dans les ciel, afin de montrer continuellement à son Père le prix de notre rédemption, et de nous obtenir tout, en intercédant par elles en notre faveur. »

20.22 Jésus emploie le souffle de sa bouche comme un signe extérieur pour marquer qu’il leur communiquait son esprit.

20.23 Voir Matthieu, 18, 18. ― Il faut nécessairement ou rejeter l’authenticité de ces paroles, ou reconnaître l’origine divine de la confession sacramentelle.

20.30 Voir Jean, 21, 25.

21.2 Nathanaël, l’apôtre saint Barthélémy. Voir Jean, 1, 45. ― Les fils de Zébédée, saint Jacques le Majeur et saint Jean l’Evangéliste.

21.7 Nu ; c’est-à-dire, sans son vêtement de dessus.

21.17 Pais mes brebis. Pierre a réparé son triple reniement par une triple protestation d’amour. Le Sauveur avait promis à saint Pierre la suprématie spirituelle (voir Matthieu, 16, 19) : et il remplit ici sa promesse, en le chargeant de paître toutes ses brebis sans exception, par conséquent tout son troupeau, c’est-à-dire toute son Eglise.

21.18 Voir 2 Pierre, 1, 14.

21.19 Saint Pierre mourut sur une croix, à Rome, la tête en bas, l’an 67 de notre ère. Ce n’est que plusieurs années après le martyre du prince des apôtres que saint Jean rappelait dans son Evangile cette prophétie du Sauveur.

21.20 Voir Jean, 13, 23. ― Le disciple que Jésus aimait, saint Jean l’Evangéliste.

21.22-23 Je veux qu’il demeure ainsi… Le texte grec porte : Si je veux, et laisse ainsi la chose dans le doute.

21.22 Voir Matthieu, 24, 34 ; Marc, 8, 39 ; 13, 30 ; Luc, 9, 27. ― Qu’il demeure ainsi : qu’il reste en vie, par opposition à suivre Jésus par le martyre. ― Jusqu’à ce que je vienne… Les chrétiens croyaient que saint Jean vivrait jusqu’à la venue du Christ (saint Théophile). « Cette parole montre bien que le Christ pouvait revenir en Gloire dès la 1re génération chrétienne et que ce n’était pas une erreur de la part des Apôtres d’y avoir cru. Saint Pierre le dit explicitement dans les Actes (voir Actes des Apôtres, 3, 19-21, et note), s’adressant aux Juifs : « Faites donc pénitence et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés, afin que viennent des temps de rafraîchissement de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été prédit, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes, depuis le commencement du monde. (vérifier concordance) » Saint Pierre (Jean ?) montre bien ici que la conversion des Juifs était encore possible au temps des Actes des Apôtres et qu’elle aurait mérité à l’humanité le Retour en Gloire du Christ. CRAMPON dit à ce sujet : « La venue de ces temps heureux dépend de la conversion des hommes : elle est d’autant plus prochaine que les hommes seront plus tôt convertis (comparer à 2 Pierre, 3, 9). » Ce qui montre que la Parole du Christ à saint Jean peut s’entendre de manière obvie et littérale. Voir Matthieu, 16, 28 et 10, 23, qui annonce pareillement : « En vérité, je vous le dis : Vous n’aurez pas fini d’évangéliser toutes les villes d’Israël jusqu’à ce que vienne le Fils de l’homme. » ― Que t’importe ce qui doit arriver à tes frères dans l’apostolat ? Songe à bien remplir la tâche qui t’est assignée. ― Toi, suis-moi : Jésus invite Pierre à le suivre dans sa mort sur la croix. Jésus prédit le crucifiement à Pierre (saint Augustin). Saint Pierre fut en effet crucifié à Rome en l’an 67 la tête en bas. Bien des années après la mort de saint Pierre, saint Jean fit remarquer que la prophétie de Jésus s’était accomplie.

21.24-25 « Ces versets sont un nouvel épilogue de l’Evangile de saint Jean (comparer à Jean, 20, 30), devenu nécessaire après l’addition du chapitre 21. ― A cause la formule plurielle, nous savons, quelques-uns pensent que ces versets ne sont pas de saint Jean, mais qu’ils ont été ajoutés soit par des disciples de Notre-Seigneur, entre autres saint André, soit par les prêtres de l’Eglise d’Ephèse. Mais rien n’oblige à admettre cette conclusion. Saint Jean, dans sa première épître, emploie aussi le pluriel : ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons ; cette forme que les rhéteurs appellent communicative, était familière aux grecs dans le style épistolaire. Or, la première Epître, comme nous l’avons dit plus haut, est la préface et la lettre d’envoi de l’Evangile : pourquoi donc saint Jean n’aurait-il pu terminer par une conclusion qui rappelât la préface, et dont le style, par conséquent, prit le caractère épistolaire ? » (CRAMPON, 1885)

21.25 Voir Jean, 20, 30. ― Le monde entier : « Locution hyperbolique presque réalisée par les faits, dit Corn. de Lapierre : les discours et les livres composés sur la vie du Sauveur ne sont-ils pas vraiment innombrables ? On trouve des hyperboles non moins fortes dans les livres rabbiniques, et même dans Cicéron, par exemple, II Philipp. XXVII. » (CRAMPON)

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