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1er livre des Machabées



INTRODUCTION



Les quatre siècles qui s’écoulèrent depuis Néhémie jusqu’à la naissance de Notre-Seigneur ne nous sont pas connus par une histoire suivie. Nous ne possédons, sur toute cette période, que les deux livres des Machabées, qui nous ont conservé la mémoire des luttes soutenues par les Juifs fidèles contre l’impiété.

Machabée fut d’abord un surnom de Judas, troisième fils du prêtre Mathathias ; la gloire qu’il s’acquit par ses exploits fit donner ce nom à toute la famille. Dans le Talmud, dans Josèphe, et dans beaucoup d’histoires modernes, les descendants de Mathathias sont appelés, non pas Machabées, mais Asmonéens, du nom de leur ancêtre Asamôn.

Le premier livre des Machabées s’ouvre par une introduction, chapitres 1 et 2, et raconte ensuite, en trois sections, 1° l’histoire des guerres de Judas Machabée, du chapitre 3 au chapitre 9, verset 22 ; 2° l’histoire du gouvernement de Jonathas, du chapitre 9, verset 23 au chapitre 12, verset 54 (inutile) ; 3° l’histoire du gouvernement de Simon, du chapitre 13 au chapitre 16. La période historique qu’il embrasse et qu’il expose selon l’ordre chronologique est de 33 ans ; elle s’étend de l’an 168 à l’an 135 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire depuis le commencement des guerres entreprises par les fils de Mathathias pour la défense de la religion jusqu’à la mort de Simon.

Le texte original du premier livre des Machabées est aujourd’hui perdu, mais nous savons qu’il avait été écrit en hébreu. A travers la traduction, en grec alexandrin, perce la phrase sémitique ; les expressions sont helléniques, la construction et la manière de parler sont hébraïques ; des idiotismes sémitiques ont été traduits mot à mot.

Les derniers mots de ce livre, qui renvoient aux annales du pontificat de Jean Hyrcan, mort en l’an 107 avant Jésus-Christ, indiquent que l’auteur écrivait quelques années après la mort de Simon, laquelle eut lieu en 135 avant Jésus-Christ, peut-être pendant que le grand-prêtre Jean Hyrcan vivait encore. L’ensemble du récit montre que l’historien était peu éloigné des événements qu’il raconte. Nous ne savons du reste absolument rien sur sa personne. La traduction grecque est fort ancienne, car Josèphe s’en est servi dans la rédaction de ses Antiquités hébraïques, et l’a souvent copiée mot pour mot.

Voici l’analyse du premier livre des Machabées. Il s’ouvre par une introduction qui se divise en trois parties : ― 1° Chapitre 1, versets 1 à 10, coup d’œil sur les conquêtes d’Alexandre et sur le partage de son empire par ses généraux. ― 2° Chapitre 1, versets 11 à 67, récit des maux qu’occasionnèrent en Judée les Juifs infidèles, sous le règne d’Antiochus IV Epiphane, monté sur le trône en 175 : pillage de Jérusalem et du temple, construction d’une forteresse sur le mont Sidon, introduction du culte polythéiste dans la ville sainte et dans toute la Palestine. ― 3° Chapitre 2. Ces crimes indignèrent le prêtre Mathathias ; il prit les armes avec ses enfants et les Juifs fidèles, et commença la guerre glorieuse des Machabées contre l’étranger, pour l’indépendance de la patrie et surtout pour la conservation de la foi. Le chapitre 2 finit par la mort de Mathathias, l’an 166 avant Jésus-Christ.

Après cette introduction historique, l’auteur raconte en trois sections et dans l’ordre chronologique les événements principaux de cette époque, les combats et les victoires de Judas Machabée et de ses frères. La 1re section contient l’histoire des guerres de Juda, du chapitre 3 au chapitre 9, verset 22 ; la 2e celle du gouvernement de Jonathas, du chapitre 9, verset 23 au chapitre 12, et la 3e celle du gouvernement de Simon, du chapitre 13 au chapitre 16.

Ire section : Histoire des guerres de Judas Machabée, du chapitre 3 au chapitre 9, verset 22. Après la mort de son père Mathathias, Judas Machabée se mit à la tête des Juifs fidèles au Dieu de leurs pères. ― Il battit les généraux syriens Apollonius et Séron, puis Gorgias et enfin Lysias, vice-roi d’Antiochus ; il reprit Jérusalem, à part la citadelle, purifia le temple et rétablit le service divin, chapitres 3 et 4. ― 2° Le chapitre 5 raconte comment le vainqueur des Syriens châtia les voisins des Juifs, animés contre eux d’intentions hostiles. ― 3° La mort terrible d’Antiochus IV Epiphane, l’auteur de tous les maux des Juifs, est dépeinte en traits éloquents, chapitre 6, versets 1 à 16. ― 4° Son successeur, Antiochus V Eupator, marcha contre Judas, qui assiégeait la forteresse de Jérusalem ; la campagne ne fut décisive ni d’un côté ni de l’autre, chapitre 6, versets 17 à 63. ― 5° Quand, en 162, Démétrius Ier, cousin d’Antiochus V, se fut emparé du trône des Séleucides, il envoya contre la Judée Bacchide et Alcime, mais ils ne purent réussir à la vaincre. Nicanor fut envoyé à son tour. Ce général fut battu d’abord à Capharsalama et tué ensuite dans une seconde bataille, à Béthoron. La défaite des Syriens fut si complète que les Juifs instituèrent une fête pour en perpétuer la mémoire, chapitre 7. ― 6° Judas profita de la paix pour faire alliance avec les Romains, chapitre 8. ― 7° Sur ces entrefaites, Bacchide et Alcime envahirent à nouveau la Judée avec une armée formidable. Judas les attaqua à Laïsa, mais il périt dans ce combat, chapitre 9, versets 1 à 22.

IIe section : Gouvernement de Jonathas, du chapitre 9, verset 23 au chapitre 12. ― 1° La mort de Judas Machabée devint funeste aux Juifs fidèles. Le parti hellénisant l’emporta avec l’aide de Bacchide. Jonathas, frère de Judas, choisi pour succéder à ce grand homme, fut contraint de se réfugier, avec ses partisans, dans le désert de Thécué. Il voulut faire mettre en sûreté chez les Nabathéens, ses alliés, les trésors de sa famille (texte grec), mais la caravane qui les transportait, sous la conduite de Jean, son frère, fut pillée par les Arabes Bédouins de Madaba et Jean fait prisonnier. Jonathas alla châtier ces brigands. A son retour, l’armée de Bacchide lui barra le passage à l’embouchure du Jourdain ; il réussit à se frayer un chemin à travers les ennemis, en tuant mille d’entre eux. Bacchide se dédommagea de cet échec en couvrant la Judée de places fortes. Sur ces entrefaites, il revint auprès du roi de Syrie, après la mort d’Alcime. Au bout de deux ans, il retourna en Judée, appelé par les Juifs de son parti ; il assiégea Bethbessen, où s’était réfugié Jonathas, mais celui-ci parvint à sortir de cette place, et Simon, son frère, battit les Syriens. Jonathas obtint alors de vivre indépendant à Machmas. Ainsi se termina la guerre de Jonathas contre Bacchide, chapitre 9, versets 23 à 72. ― 2° En 152, il s’éleva contre le roi Démétrius Ier un compétiteur, Alexandre Balas. L’un et l’autre recherchèrent l’appui de Jonathas. Celui-ci se prononça pour Alexandre et fut reconnu par lui comme grand-prêtre des Juifs. En 146, Démétrius II voulut s’emparer de la couronne des Séleucides ; il envoya Apollonius contre les Juifs ; Jonathas le battit, et sa victoire lui valut de nouvelles faveurs de la part d’Alexandre, chapitre 10. ― 3° Pendant la guerre entre Ptolémée VI Philométor d’Egypte et Alexandre, Jonathas sut, par sa prudence, conserver ses avantages, et, après la mort de ces deux rois, en obtenir de nouveaux de Démétrius II. Il en témoigna sa reconnaissance en envoyant à ce dernier un corps de troupes auxiliaires pour l’aider à réprimer une sédition qui avait éclaté à Antioche, mais il en fut mal récompensé : Démétrius II ne tint pas ses promesses. La position devenait critique pour le grand-prêtre juif, lorsque Tryphon opposa à Démétrius le fils d’Alexandre, Antiochus VI. Jonathas se déclara pour le jeune roi et l’aida à triompher de ses adversaires, chapitre 11. ― 4° Il renouvela alors l’alliance avec les Romains, ainsi qu’une alliance ancienne avec les Spartiates ; il remporta de nouveaux succès contre les généraux de Démétrius et augmenta les fortifications de Jérusalem : mais il périt enfin, victime de la fourberie de Tryphon, qui, aspirant à la couronne, voulait se débarrasser auparavant d’un homme qui pouvait contrarier efficacement ses projets (143 avant Jésus-Christ), chapitre 12 ; voir chapitre 13, verset 23.

IIIe section : Gouvernement de Simon, du chapitre 13 au chapitre 16. ― 1° Jonathas eut pour successeur son frère Simon. Le nouveau grand-prêtre fit enterrer Jonathas à Modin et élever, en ce lieu, à sa famille un monument magnifique. Il obtint de Démétrius divers privilèges et reprit enfin la forteresse de Jérusalem sur les Syriens, chapitre 13. ― 2° Il employa les années de paix qui suivirent à agrandir ses Etats, à orner le temple et à faire prospérer le commerce ; il renouvela l’alliance avec les Romains et les Lacédémoniens. Le peuple, en reconnaissance de ses bienfaits, le reconnut, lui et sa postérité, comme pontife et prince, chapitre 14. ― 3° Quelques temps après, Antiochus VII Sidètes, voulant reconquérir le trône sur Tryphon, chercha à s’assurer l’alliance de Simon et lui renouvela toutes les concessions qui lui avaient déjà été faites par ses prédécesseurs, en y ajoutant le droit de battre monnaie ; mais après avoir triomphé de son adversaire, il oublia ses promesses et fit marcher contre la Judée son général Cendébée. Celui-ci fut battu par les fils du grand-prêtre, Judas et Jean. Cependant Ptolémée, gendre de Simon et gouverneur de Jéricho, ne laissa pas son beau-père jouir de la victoire de ses enfants. Il le fit périr par trahison. Simon eut pour successeur son fils Jean Hyrcan, chapitres 15 et 16. Le premier livre des Machabées s’arrête à l’avènement de ce prince.

1er livre des Machabées



Victoires d’Alexandre le Grand.

Sa mort.

Partage de ses Etats.

Juifs impies qui se séparent de l’alliance sainte.

Antiochus Epiphane ravage la Judée, et pille le temple.

Jérusalem est désolée par ses ordres.

Il veut contraindre les Israélites d’abandonner leur loi/

Il fait dresser une idole dans le temple.


1Après qu’Alexandre (le Macédonien), fils de Philippe, le Macédonien, qui régna d’abord sur la Grèce, fut sorti du pays de Céthim, et eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes, 2il livra plusieurs batailles, il prit les forteresses de tous, tua les rois de la terre, 3passa jusqu’à l’extrémité de la terre, et s’empara des dépouilles d’une (de la) multitude de(s) nations, et la terre se tut en sa présence. 4Il assembla des forces et une armée très puissante ; et son cœur s’éleva et s’enfla. 5Il se rendit maître des territoires des peuples et des souverains, et ils devinrent ses tributaires. 6Après cela il s’alita, et il reconnut qu’il allait mourir. 7Et il appela (ses serviteurs,) les grands de sa cour, qui avaient été nourris avec lui dès leur jeunesse, et il leur partagea son royaume tandis qu’il vivait encore. 8Alexandre régna douze ans, et il mourut. 9Et ses serviteurs entrèrent en possession du royaume, chacun dans sa région ; 10ils prirent tous le diadème après sa mort, et leurs enfants après eux pendant de nombreuses années, et les maux se multiplièrent sur la terre. 11Et d’eux sortit une racine du péché (pécheresse), Antiochus l’Illustre, fils du roi Antiochus, qui avait été (en) otage à Rome ; et il régna la cent trente-septième année du règne des Grecs. 12En ces jours-là il sortit d’Israël des enfants d’iniquité, qui en séduisirent (conseillèrent) plusieurs (un grand nombre), en disant : Allons et faisons alliance avec les nations qui nous environnent ; car, depuis que nous nous sommes retirés d’elles, beaucoup de maux nous ont atteints. 13Et cette parole parut bonne à leurs yeux. 14Quelques-uns du peuple furent députés, et allèrent trouver le roi ; et il leur donna le pouvoir de vivre selon les lois des Gentils. 15Et ils bâtirent un gymnase à Jérusalem, à la manière des nations ; 16ils dissimulèrent leur circoncision, se séparèrent de l’alliance sainte, et se joignirent aux nations, et ils se vendirent pour faire le mal. 17Antiochus, s’étant affermi dans son royaume, (Et le royaume de Syrie fut préparé en présence d’Antiochus, et il) commença à vouloir régner dans le pays d’Egypte, pour être roi des deux royaumes. 18Et il entra en Egypte avec une puissante armée (multitude imposante), avec des char(iot)s, des éléphants, des cavaliers et un grand nombre de vaisseaux ; 19et il fit la guerre à Ptolémée, roi d’Egypte, et Ptolémée eut peur devant lui et s’enfuit ; et beaucoup des siens tombèrent frappés. 20Antiochus prit les villes fortes dans le pays d’Egypte, et s’empara des dépouilles du pays d’Egypte. 21Antiochus revint, après avoir frappé (ravagé) l’Egypte en la cent quarante-troisième année, et il monta contre Israël. 22Il monta à Jérusalem avec une puissante armée (multitude imposante). 23Il entra dans le lieu saint avec orgueil ; et il prit l’autel d’or, le chandelier lumineux (qui éclairait) avec tous ses vases, la table de proposition, les bassins (à libation), les coupes (tasses), les encensoirs (petits mortiers) d’or, le voile, les couronnes et l’ornement d’or qui était devant le temple, et il brisa tout. 24Il prit aussi l’argent, l’or et les vases précieux ; il prit aussi les trésors cachés qu’il trouva, et après avoir tout enlevé, il s’en alla dans son pays. 25Il fit un carnage d’hommes, et il parla avec un grand orgueil. 26Alors il y eut un grand deuil en Israël et dans toute sa contrée ; 27les princes et les anciens gémirent, les vierges et les jeunes hommes furent dans l’abattement, et la beauté des femmes disparut (fut changée). 28Tous les maris se livrèrent aux lamentations, et celles (toutes les femmes) qui étaient assises sur le lit nuptial pleuraient ; 29le pays trembla (s’émut) pour ses habitants, et toute la maison de Jacob fut revêtue de confusion. 30Et après deux ans révolus, le roi envoya dans les villes de Juda un surintendant (chef) des tributs, qui vint à Jérusalem avec une grande suite. 31Il leur adressa astucieusement des paroles de paix ; et ils le crurent. 32Puis il se jeta tout à coup sur la ville, et il la frappa d’une grande plaie, et il fit périr un peuple nombreux dans Israël. 33Il s’empara des dépouilles de la ville, et la brûla par le feu ; il en détruisit les maisons et les murs qui l’environnaient ; 34ils emmenèrent aussi les femmes captives, et ils se rendirent maîtres des enfants et des troupeaux. 35Et ils fortifièrent la ville de David avec une muraille grande et solide, et des tours solides, et ils en firent (elle devint pour eux) une forteresse ; 36ils y mirent une race de péché, des hommes méchants (iniques), et ils s’y établirent puissamment ; ils y apportèrent des armes et des vivres, et ils y rassemblèrent les dépouilles de Jérusalem, 37qu’ils y mirent en réserve ; et ils devinrent un grand piège. 38Et cela fut une embûche (un piège) pour le sanctuaire (lieu saint), et un mauvais démon (diable mauvais) pour Israël ; 39et ils répandirent le sang innocent autour du sanctuaire (lieu saint), et ils souillèrent le sanctuaire (lieu saint). 40Les habitants de Jérusalem s’enfuirent à cause d’eux ; elle devint la demeure des étrangers, et elle fut étrangère à sa propre race, et ses enfants l’abandonnèrent. 41Son sanctuaire (lieu saint) fut désolé comme une solitude ; ses jours de fête se changèrent en pleurs, ses sabbats en opprobre, et ses honneurs furent anéantis. 42Son ignominie se multiplia à l’égal de sa gloire, et son élévation se changea en deuil. 43Alors le roi Antiochus écrivit à tout son royaume, afin que tous ne fissent qu’un seul peuple, et que chacun abandonnât sa loi particulière. 44Toutes les nations consentirent à cet ordre du roi Antiochus, 45et beaucoup en Israël consentirent à cette servitude, sacrifièrent aux idoles, et violèrent (souillèrent) le sabbat. 46Et le roi envoya des lettres (livres, note), par des messagers, à Jérusalem et à toutes les villes de Juda, afin qu’on y suivît les lois des nations de la terre ; 47qu’on empêchât d’offrir dans le temple de Dieu des holocaustes, des sacrifices et des oblations expiatoires, 48et qu’on empêchât de célébrer le sabbat et les fêtes solennelles ; 49et il ordonna qu’on souillât les choses (lieux) saint(e)s et le saint peuple d’Israël ; 50et il ordonna qu’on bâtît des autels et des temples, et qu’on dressât des idoles, et qu’on sacrifiât la chair des pourceaux et des animaux impurs (d’autres animaux immondes), 51qu’on laissât les enfants mâles incirconcis, et qu’on souillât leurs âmes par toutes sortes d’impuretés (les viandes impures) et (les) d’abominations, de sorte qu’ils oubliassent la loi et qu’ils renversassent toutes les ordonnances de Dieu ; 52et si quelqu’un n’obéissait pas selon la parole du roi Antiochus, il devait mourir. 53Il écrivit à tout son royaume conformément à tous ces détails, et il établit des chefs sur le peuple, pour le contraindre d’agir ainsi. 54Et ils ordonnèrent aux villes de Juda de sacrifier. 55Et beaucoup d’entre le peuple se joignirent à ceux qui avaient abandonné la loi du Seigneur, et ils firent le mal dans le pays ; 56et ils dispersèrent (contraignirent) le peuple d’Israël (à s’enfuir) dans des lieux écartés, et en des endroits où des fugitifs pouvaient se cacher. 57Le quinzième jour du mois de Casleu, en la cent quarante-cinquième année, le roi Antiochus dressa l’abominable idole de la désolation sur l’autel de Dieu ; et on bâtit des autels dans toutes les villes de Juda, aux alentours ; 58et on brûlait de l’encens et on sacrifiait devant les portes des maisons et dans les rues ; 59et on brûla dans le feu les livres de la loi de Dieu, après les avoir déchirés ; 60et si l’on trouvait chez quelqu’un les livres de l’alliance du Seigneur, et si quelqu’un observait la loi du Seigneur, on l’égorgeait (le massacrait) selon l’édit du roi. 61C’est ainsi qu’ils traitaient, dans leur puissance, le peuple d’Israël, qui se trouvait chaque mois dans les villes. 62Et le vingt-cinquième jour du mois, ils sacrifiaient sur l’autel qui était vis-à-vis de l’autel du Seigneur. 63Les femmes qui avaient circoncis leurs fils étaient égorgées, selon l’ordre du roi Antiochus ; 64on pendait les enfants par le cou (au cou de leur mère) dans toutes leurs maisons, et on égorgeait ceux qui les avaient circoncis. 65Alors des hommes nombreux du peuple d’Israël résolurent en eux-mêmes de ne rien manger d’impur, et ils préférèrent mourir plutôt que de se souiller par des mets impurs ; 66et ils ne voulurent pas violer la loi sainte de Dieu, et ils furent égorgés (massacrés) ; 67et une très grande colère tomba sur le peuple.


Mathathias, touché des maux de son peuple, se retire à Modin.

Il refuse de sacrifier aux idoles ; il tue un Juif qui s’avançait pour sacrifier, et l’officier qui l’y contraignait.

Beaucoup de Juifs se retirent dans le désert, de peur de violer le sabbat.

Mathathias avec un corps d’armée entreprend de détruire le culte des idoles ; il exhorte ses fils, il meurt.


2En ces jours-là Mathathias, fils de Jean, fils de Simon, prêtre d’entre les fils de Joarib, (sortit) de Jérusalem, (se leva) et habita (se retira) sur la montagne de Modin. 2Il avait cinq fils : Jean, surnommé Gaddis ; 3Simon, surnommé Thasi ; 4Judas, appelé Machabée ; 5Eléazar, surnommé Abaron, et Jonathan, surnommé Apphus. 6Ils virent les maux qui se faisaient parmi le peuple de Juda et dans Jérusalem ; 7et Mathathias dit : Malheur à moi ! Pourquoi suis-je né pour voir l’affliction (la destruction) de mon peuple et l’affliction (la destruction) de la ville sainte, et pour demeurer là tandis qu’elle est livrée aux mains de ses ennemis ? 8Les choses saintes sont entre les mains des étrangers ; son temple est comme un homme infâme. 9Les vases de sa gloire ont été emportés en captivité (comme des captifs, note) ; ses vieillards ont été égorgés (massacrés) dans les rues, et ses jeunes hommes sont tombés sous le glaive des ennemis. 10Quelle nation n’a point hérité de son royaume, et n’a pas obtenu de (pris) ses dépouilles ? 11Toute sa magnificence a été enlevée ; celle qui était libre est devenue esclave. 12Et voici que tout ce que nous avions de saint, de beau et d’éclatant a été désolé, et les nations l’ont profané. 13Pourquoi donc vivons-nous encore ? 14Alors Mathathias et ses fils déchirèrent leurs vêtements ; ils se couvrirent de cilices et furent dans un grand deuil. 15Ceux que le roi Antiochus avait envoyés vinrent là, pour contraindre ceux qui s’étaient réfugiés dans la ville de Modin de sacrifier, et de brûler de l’encens, et d’abandonner la loi de Dieu, 16et beaucoup du peuple d’Israël y consentirent et se joignirent à eux ; mais Mathathias et ses fils demeurèrent fermes. 17Et ceux qui avaient été envoyés par Antiochus, prenant la parole, dirent à Mathathias : Tu es le premier, le plus considéré (un homme très illustre) et le plus grand de cette ville, et entouré de tes fils et de tes frères. 18Viens donc le premier, et exécute l’ordre du roi, comme ont fait toutes les nations, et les hommes de Juda, et ceux qui sont demeurés dans Jérusalem ; et tu seras avec tes fils parmi les amis du roi, et comblé d’or et d’argent, et de présents nombreux. 19Mathathias répondit et dit à haute voix : Quand toutes les nations obéiraient au roi Antiochus, de sorte que chacun abandonnerait la loi de ses pères et se soumettrait à ses ordres, 20moi, et mes fils, et mes frères, nous obéirons à la loi de nos pères. 21Que Dieu nous soit propice ! Il ne nous est pas utile (bon) d’abandonner la loi et les ordres de Dieu. 22Nous n’écouterons pas les paroles du roi Antiochus, et nous ne sacrifierons pas, violant les commandements de notre loi pour aller dans une autre voie. 23Comme il cessait de parler, un (certain) Juif s’avança aux yeux de tous, pour sacrifier aux idoles sur l’autel, dans la ville de Modin, selon l’ordre du roi. 24Mathathias le vit et fut saisi de douleur ; ses entrailles en furent émues, et sa fureur s’enflamma selon l’esprit de la loi ; et s’élançant, il tua cet homme sur l’autel. 25Il tua aussi en même temps l’homme que le roi Antiochus avait envoyé et qu’il (qui) forçait (les Juifs) à sacrifier, et il détruisit l’autel. 26Et il fut transporté de zèle pour la loi, comme l’avait été Phinées envers Zamri, fils de Salomi. 27Alors Mathathias cria à haute voix dans la ville : Que quiconque est zélé pour la loi, et veut maintenir l’alliance, me suive. 28Et il s’enfuit avec ses fils dans les montagnes, et ils abandonnèrent tout ce qu’ils avaient dans la ville. 29Alors un grand nombre (de Juifs), qui cherchaient la loi et la justice, descendirent dans le désert, 30et ils y demeurèrent, eux, leurs fils, et leurs femmes, et leurs troupeaux, parce qu’ils étaient accablés de maux. 31Il fut annoncé aux hommes du roi, et à l’armée qui était à Jérusalem, la ville de David, que quelques hommes, qui avaient transgressé l’ordre du roi, s’étaient retirés dans les lieux cachés du désert, et que beaucoup les avaient suivis. 32Aussitôt ils marchèrent à (vers) eux, et se préparèrent à les attaquer le jour du sabbat. 33Et ils leur dirent : Résisterez-vous encore maintenant ? Sortez, et agissez selon la parole du roi Antiochus, et vous vivrez. 34Ils répondirent : Nous ne sortirons pas, et nous n’accomplirons pas l’ordre du roi, en violant (de manière à violer) le jour du sabbat. 35Ils (Et les ennemis) engagèrent donc contre eux le combat. 36Et ils (les Juifs) ne leur répondirent pas, et ne jetèrent pas une seule pierre contre eux, et ils ne fermèrent pas leurs retraites, 37disant : Mourons tous dans notre simplicité, et le ciel et la terre seront témoins que vous nous faites mourir injustement. 38Et ils (les ennemis) leur firent la guerre aux jours de sabbat ; et ils moururent, eux, leurs femmes, et leur enfants (fils), et leurs troupeaux, au nombre d’environ mille personnes (âmes d’hommes, note). 39Mathathias et ses amis l’apprirent, et ils furent dans un grand deuil à leur sujet. 40Et ils se dirent les uns aux autres : Si nous faisons tous comme ont fait nos frères, et si nous ne combattons pas contre les nations pour notre vie (nos âmes) et pour nos lois, ils nous extermineront bientôt du pays. 41Ils prirent donc ce jour-là cette résolution : Qui que ce soit qui vienne contre nous pour le combat le jour du sabbat, combattons contre lui ; et nous ne mourrons pas tous, comme nos frères sont morts dans leurs retraites (où ils s’étaient cachés). 42Alors se joignit à eux l’assemblée des Assidéens, qui étaient des plus vaillants d’Israël, tous (ceux qui étaient) attachés (volontairement) à la loi ; 43et tous ceux qui fuyaient devant les calamités s’unirent à eux, et leur furent un renfort (appui). 44Ils formèrent une armée, et ils frappèrent les pécheurs dans leur colère et les hommes iniques dans leur indignation, et ceux qui échappèrent s’enfuirent chez les nations, pour se sauver. 45Et Mathathias alla partout avec ses amis, et ils détruisirent les autels, 46et ils circoncirent les enfants incirconcis, autant qu’ils trouvèrent sur le territoire d’Israël ; et ils agirent avec vigueur (un grand courage). 47Ils poursuivirent les enfants d’orgueil, et l’entreprise réussit entre leurs mains. 48Ils délivrèrent (retirèrent, note) la loi des mains des nations et des mains des rois ; et ils ne donnèrent pas de puissance au pécheur. 49Or, le jour de la mort de Mathathias s’approcha, et il dit à ses fils : L’orgueil s’est maintenant affermi, et c’est le temps du châtiment et de la ruine, de la colère et de l’indignation. 50Maintenant donc, ô mes fils, soyez des zélateurs de la loi, et donnez vos vies (âmes) pour l’alliance de vos pères ; 51souvenez-vous des œuvres de vos pères, qu’ils ont accomplies dans leurs générations, et vous recevrez une grande gloire et un nom éternel. 52Abraham n’a-t-il pas été trouvé fidèle dans la tentation, et cela ne lui a-t-il pas été imputé à justice ? 53Joseph, au temps de son angoisse, a gardé le(s) commandement(s), et il est devenu le seigneur (maître) de l’Egypte. 54Phinées, notre père, et brûlant de zèle pour Dieu, a reçu l’alliance d’un sacerdoce éternel. 55Josué, en accomplissant la parole, est devenu chef en Israël. 56Caleb, en rendant témoignage dans l’assemblée, a reçu un héritage. 57David, par sa douceur, s’est acquis à jamais le trône royal (d’un royaume). 58Elie, en brûlant de zèle pour la loi, a été enlevé dans le ciel. 59Ananias, Azarias et Misaël, par leur foi, ont été délivrés des flammes. 60Daniel, par sa simplicité, a été délivré de la gueule des lions. 61Considérez ainsi, de génération en génération, que tous ceux qui espèrent en Dieu ne s’affaiblissent pas. 62Ne craignez point les paroles de l’homme pécheur, car sa gloire n’est qu’ordure (que boue) et pâture des vers (un ver) : 63aujourd’hui il est élevé (s’élève), et demain on ne le trouvera plus, parce qu’il sera retourné dans son limon (la poussière) et ses pensées auront péri (sa pensée s’est évanouie). 64Vous donc, mes fils, prenez courage (fortifiez-vous) et agissez virilement (courageusement) pour la loi, parce que c’est par elle que vous serez glorieux. 65Voici Simon, votre frère ; je sais qu’il est homme de conseil ; écoutez-le toujours, et il sera pour vous un père. 66Judas Machabée a été fort et vaillant dès sa jeunesse ; qu’il soit le chef de votre armée (prince de la milice), et qu’il conduise le peuple au combat. 67Vous joindrez à vous tous les observateurs de la loi, et vengez (entièrement) votre peuple (de ses ennemis). 68Rendez aux nations ce qu’elles méritent (rétribution aux nations, note), et soyez attentifs aux préceptes de la loi. 69Puis il les bénit, et fut réuni à ses pères. 70Il mourut la cent quarante-sixième année, et fut enseveli par ses fils dans le(s) sépulcre(s) de ses pères, à Modin ; et tout Israël le pleura et fit un grand deuil.


Judas Machabée succède à Mathathias son père.

Il défait et tue Apollonius.

Il marche contre Séron et le défait.

Les victoires de Judas irritent Antiochus.

Lysias envoie une armée nombreuse contre les Juifs.

Judas et les siens se préparent à combattre les ennemis.


3Alors Judas son fils, surnommé Machabée, se leva à sa place ; 2et tous ses frères l’aidaient, avec tous ceux qui s’étaient joints à son père ; et ils combattaient avec joie les combats d’Israël. 3Il accrut (étendit au loin) la gloire de son peuple ; il se revêtit de la cuirasse comme un géant, il se ceignit de ses armes guerrières dans les combats, et il protégeait le camp avec son épée. 4Il devint semblable à un lion dans ses actes, et à un lionceau qui rugit à la chasse. 5Il poursuivit les méchants (iniques), les cherchant de tous côtés, et il fit brûler dans les flammes ceux qui troublaient son peuple. 6Ses ennemis se retirèrent par crainte de lui ; tous les ouvriers d’iniquité furent épouvantés (troublés), et sa main dirigea le salut. 7Il irritait des rois nombreux, et il réjouissait Jacob par ses œuvres (hauts faits) ; et sa mémoire est (sera) à jamais en bénédiction. 8Il parcourut les villes de Juda, et il en fit disparaître les impies, et il détourna la colère de dessus (loin d’) Israël. 9Il devint célèbre jusqu’aux extrémités de la terre, et il rassembla ceux qui allaient périr. 10Alors Apollonius assembla les nations, et leva de Samarie une grande et puissante armée, pour combattre contre Israël. 11Judas l’apprit et marcha à sa rencontre, le défit et le tua ; et beaucoup des ennemis tombèrent frappés, et le reste s’enfuit. 12Judas s’empara de leurs dépouilles, et prit l’épée d’Apollonius, et il s’en servait tous les jours pour combattre. 13Séron, chef de l’armée de Syrie, apprit que Judas avait réuni auprès de lui une troupe de fidèles et une (grande) assemblée. 14Et il dit : Je me ferai un nom, et je serai glorifié dans le royaume, et je vaincrai Judas et ceux qui sont avec lui, qui méprisent la parole du roi. 15Il se prépara donc ; et avec lui monta l’armée des impies, puissants auxiliaires, pour se venger des enfants d’Israël. 16Ils s’avancèrent jusqu’à Béthoron, et Judas vint au-devant d’eux avec un petit nombre d’hommes. 17Mais dès que ceux-ci virent l’armée qui marchait contre eux, ils dirent à Judas : Comment pourrons-nous, si peu nombreux, combattre contre une multitude si grande et si forte, fatigués que nous sommes par le jeûne d’aujourd’hui ? 18Et Judas dit : Il est facile qu’une multitude soit enfermée entre les mains d’un petit nombre, et il n’y a pas de différence, devant le Dieu du ciel, de sauver par un grand et (ou) par un petit nombre ; 19car la victoire, à la guerre, n’est pas dans la grandeur des armées, mais c’est du ciel que vient la force. 20Eux, ils arrivent à nous avec une multitude insolente et avec orgueil, pour nous perdre, nous, et nos femmes, et nos enfants, et pour nous dépouiller ; 21mais nous, nous combattrons pour nos vies et pour nos lois, 22et le Seigneur les brisera lui-même devant nous ; vous donc, ne les craignez pas. 23Dès qu’il eut cessé de parler, il s’élança aussitôt sur eux ; et Séron fut écrasé (battu) devant lui avec toute son armée. 24Judas le poursuivit à la descente de Béthoron jusqu’à la plaine, et huit cents hommes d’entre eux furent tués ; mais le reste s’enfuit dans le pays des Philistins. 25Alors la terreur de Judas et de ses frères, et l’effroi fondirent sur toutes les nations d’alentour ; 26son nom parvint jusqu’au roi, et toutes les nations racontaient les combats de Judas. 27Lors donc que le roi Antiochus eut reçu ces nouvelles, il s’irrita dans son cœur ; et il envoya rassembler des troupes dans (l’armée de) tout son royaume, une armée très forte ; 28et il ouvrit son trésor, donna à l’armée la solde d’un an, et leur commanda d’être prêts à tout. 29Mais il vit que l’argent manquait dans ses trésors, et que les tributs de la contrée (de Judée) étaient faibles, à cause des troubles et des maux qu’il avait faits dans le pays, en lui ôtant les lois qu’il possédait depuis les anciens jours ; 30et il craignit de n’avoir pas de quoi fournir, comme autrefois, aux dépenses (de la guerre) et aux libéralités qu’il avait faites d’une main large, car il avait été généreux plus que (il avait surpassé en richesse) tous les rois qui l’avaient précédé. 31Il fut donc dans une grande consternation, et il résolut d’aller en Perse, pour recevoir les tributs des peuples et amasser beaucoup d’argent. 32Il laissa (donc) Lysias, homme noble de la race royale, pour pourvoir aux affaires du royaume, depuis le fleuve de l’Euphrate jusqu’au fleuve de l’Egypte ; 33et pour s’occuper de l’éducation de son fils Antiochus, jusqu’à ce qu’il revînt. 34Il lui livra la moitié de (son) l’armée et les éléphants, et il lui donna ses ordres pour tout ce qu’il voulait et au sujet des habitants de la Judée et de Jérusalem, 35lui commandant d’envoyer une armée contre eux, pour écraser et exterminer la puissance d’Israël et les restes de Jérusalem, et pour effacer de ce lieu leur souvenir ; 36d’établir des fils d’étrangers sur tout leur territoire pour l’habiter, et de distribuer au sort leurs terres. 37Le roi prit la partie de l’armée qui restait, partit d’Antioche, capitale de son royaume, en la cent quarante-septième année, passa le fleuve de l’Euphrate, et traversa les régions supérieures. 38Lysias choisit Ptolémée, fils de Doryminus, Nicanor et Gorgias, hommes puissants parmi les amis du roi ; 39et il envoya avec eux quarante mille hommes (de pied) et sept mille cavaliers, pour entrer dans le pays de Juda et le ruiner (entièrement), selon l’ordre du roi. 40Ils s’avancèrent donc avec toutes leurs troupes, et vinrent camper près d’Emmaüs, dans la région de la plaine. 41Les marchands des pays voisins apprirent leur arrivée, prirent une grande quantité d’or et d’argent, et des serviteurs, et vinrent au camp pour acheter les enfants d’Israël comme esclaves ; et les armées de Syrie et des pays étrangers se joignirent à eux. 42Judas et ses frères virent que les maux s’étaient multipliés, et que les armées s’approchaient de leurs frontières ; ils connurent aussi l’ordre que le roi avait donné de perdre le peuple et de l’exterminer ; 43et ils se dirent les uns aux autres : Relevons l’humiliation (l’état d’abaissement) de notre peuple, et combattons pour notre peuple et pour nos choses saintes. 44Ils s’assemblèrent donc pour se préparer à combattre, et pour prier et implorer (la) miséricorde et (la) pitié (du Seigneur). 45Jérusalem n’était pas habitée, mais elle était comme un désert ; aucun de ses enfants n’y entrait ou en sortait, le sanctuaire était foulé aux pieds, et les fils des étrangers habitaient dans la forteresse ; là était la demeure des nations ; la joie était bannie de Jacob, et on n’y entendait plus la flûte ni la harpe. 46Ils s’assemblèrent donc, et ils vinrent à Maspha, en face de Jérusalem, parce qu’il y avait eu autrefois à Maspha un lieu de prière dans Israël. 47Ils jeûnèrent ce jour-là, se revêtirent de cilices, se mirent de la cendre sur la tête et déchirèrent leurs vêtements ; 48puis ils ouvrirent (étendirent, note) les livres de la loi, où les Gentils cherchaient à trouver de la ressemblance avec leurs idoles ; 49ils apportèrent les ornements sacerdotaux, les prémices et les dîmes ; et ils firent venir les Nazaréens qui avaient accompli leurs jours ; 50et ils crièrent à haute voix vers le ciel, en disant : Que ferons-nous à ceux-ci, et où les conduirons-nous ? 51Votre sanctuaire a été (Vos choses saintes ont été) foulé(es) aux pieds et souillé(es) ; vos prêtres sont dans le (ont été voués au) deuil et (à) l’humiliation. 52Et voici que les nations se sont assemblées contre nous pour nous perdre ; vous savez ce qu’elles méditent contre nous. 53Comment pourrons-nous subsister devant elles, si vous-même, ô Dieu, ne nous assistez ? 54Et ils firent retentir les trompettes avec un grand bruit. 55Après cela Judas établit des chefs du peuple, des tribuns, des centurions et des officiers de cinquante hommes (des pentacontarques) et de dix (des décurions). 56Et il dit à ceux qui venaient de bâtir des maisons, d’épouser (et qui prenaient) des femmes et de planter (qui plantaient) des vignes, et à ceux qui étaient timides, de retourner chacun dans sa maison, selon la loi. 57Alors ils levèrent le camp et vinrent camper près d’Emmaüs, du côté du midi. 58Et Judas dit : Préparez-vous, et soyez des hommes courageux ; tenez-vous prêts pour demain matin, afin de combattre contre ces nations qui se sont assemblées contre nous pour nous perdre (entièrement), nous et nos choses saintes ; 59car il nous est meilleur de mourir dans le combat, que de voir les maux de notre peuple et des choses saintes. 60Cependant que ce qui est voulu (la volonté de Dieu) dans le ciel s’accomplisse.


Judas Machabée attaque séparément Nicanor et Gorgias, et les met en déroute.

Il remporte la victoire sur Lysias.

Il va à Jérusalem, purifie les lieux saints, et fortifie la montagne de Sion.


4Alors Gorgias prit cinq mille hommes (de pied) et mille cavaliers d’élite, et leva le camp pendant la nuit 2pour s’approcher du camp des Juifs et les frapper à l’improviste ; et des hommes qui étaient de la citadelle leur servaient de guide. 3Judas l’apprit et il se leva, lui et les vaillants, pour frapper le gros de l’armée du roi, qui était à Emmaüs ; 4car cette armée était encore dispersée hors du camp. 5Gorgias vint donc dans le camp de Judas pendant la nuit et n’y trouva personne ; et il les cherchait dans les montagnes, en disant : Ils fuient devant nous. 6Lorsque le jour fut venu, Judas parut dans la plaine, avec trois mille hommes seulement, qui n’avaient ni boucliers ni épées ; 7et ils virent que l’armée des nations était forte, et que les soldats portaient des cuirasses, et qu’il y avait de la cavalerie autour d’eux, et qu’ils étaient exercés au combat. 8Et Judas dit aux hommes qui étaient avec lui : Ne craignez point leur multitude, et ne redoutez pas leur choc (attaque). 9Souvenez-vous de quelle manière nos pères furent sauvés dans la mer Rouge, lorsque (le) Pharaon les poursuivait avec une armée nombreuse. 10Crions maintenant vers le ciel, et le Seigneur aura pitié de nous ; il se souviendra de l’alliance faite avec nos pères, et il brisera aujourd’hui cette armée devant nos yeux ; 11et toutes les nations sauront qu’il y a un rédempteur et un libérateur d’Israël. 12Alors les étrangers levèrent les yeux, et les virent qui s’avançaient contre eux. 13Ils sortirent du camp pour le combat, et ceux qui étaient avec Judas sonnèrent de la trompette, 14et ils se rencontrèrent (les chargèrent) ; et les nations furent battues et s’enfuirent dans la plaine. 15(Mais) Les derniers tombèrent tous sous le glaive ; et les Juifs (Judas et les siens) les poursuivirent jusqu’à Gézéron, et jusqu’aux campagnes d’Idumée, d’Azot et de Jamnias ; et jusqu’à trois mille d’entre eux succombèrent. 16Judas revint avec son armée, qui le suivait, 17et il dit au peuple : Ne convoitez pas le butin, car un combat est imminent (une guerre est encore préparée contre nous), 18et Gorgias avec son armée est (sont) près de nous sur la montagne ; mais demeurez fermes maintenant contre nos ennemis, et triomphez d’eux, et ensuite vous prendrez leurs dépouilles en sûreté. 19Tandis que Judas parlait encore, voici, (il apparut) une troupe qui (une certaine partie de l’armée) regardait de la montagne. 20Et Gorgias vit que les siens avaient été mis en fuite et que le (son) camp brûlait ; car la fumée que l’on apercevait indiquait ce qui était arrivé. 21Ayant vu cela, ils eurent une grande peur (frayeur), apercevant en même temps Judas, et son armée dans la plaine, prête à combattre ; 22et ils s’enfuirent tous dans le pays des étrangers. 23Alors Judas vint pour enlever le butin du camp ; et ils emportèrent beaucoup d’or et d’argent, de l’hyacinthe, de la pourpre marine et de grandes richesses. 24Et en revenant ils chantaient des hymnes et bénissaient Dieu dans le ciel, parce (disant :) (qu’)Il est bon et (que) sa miséricorde est éternelle. 25Et il y eut dans Israël une grande délivrance (victoire) en ce jour-là. 26Or, tous ceux des étrangers qui avaient échappé vinrent annoncer à Lysias (tout) ce qui était arrivé. 27L’ayant entendu, il fut consterné dans son cœur et découragé, parce que ce n’était pas ce qu’il avait voulu qui était arrivé à Israël, ni ce que le roi avait ordonné. 28L’année suivante Lysias réunit soixante mille hommes d’élite et cinq mille cavaliers, pour combattre (soumettre) les Juifs. 29Ils vinrent en Judée, et campèrent à Béthoron ; et Judas vint au-devant d’eux avec dix mille hommes. 30Ils virent que l’armée (des ennemis) était forte, et Judas pria et dit : Vous êtes béni, sauveur d’Israël, qui avez brisé la force d’un géant par la main de votre serviteur David, et qui avez livré le camp des étrangers entre les mains de Jonathas, fils de Saül, et de son écuyer. 31Enfermez cette armée entre les mains de votre peuple d’Israël, et qu’ils soient couverts de confusion avec leurs troupes et leur cavalerie. 32Frappez-les de crainte, et faites sécher l’audace de leur courage, afin qu’ils soient ébranlés par leur ruine. 33Renversez-les par l’épée de ceux qui vous aiment, et que tous ceux qui connaissent votre nom vous louent par des cantiques (hymnes). 34Alors ils engagèrent le combat, et cinq mille hommes de l’armée de Lysias tombèrent. 35Lysias, voyant la fuite des siens et le courage des Juifs, et ceux-ci prêts à vivre ou à mourir généreusement, s’en alla à Antioche, et choisit des soldats pour revenir en Judée avec des forces supérieures (plus nombreuses qu’auparavant). 36Alors Judas et ses frères dirent : Voici que nos ennemis sont écrasés (ont été défaits) ; allons maintenant purifier le temple et le renouveler. 37Toute l’armée s’assembla donc, et ils montèrent à la montagne de Sion. 38Ils virent le sanctuaire (les lieux saints) désert(s), l’autel profané, les portes brûlées, des arbrisseaux croissant dans les parvis, comme dans un bois et sur les montagnes, et les chambres détruites. 39Ils déchirèrent leurs vêtements, firent un grand deuil et se mirent de la cendre sur la tête ; 40puis ils se prosternèrent le visage contre terre, sonnèrent les trompettes du signal et poussèrent des cris jusqu’au ciel. 41Alors Judas commanda des hommes pour combattre ceux qui étaient dans la citadelle, jusqu’à ce qu’on eût purifié les lieux saints. 42Et il choisit des prêtres sans tache, pleins d’amour pour (ayant le zèle de) la loi de Dieu ; 43et ils purifièrent les lieux saints, et ils emportèrent les pierres profanes (de condamnation, note) dans un lieu impur. 44Et il pensa à ce qu’il ferait de l’autel des holocaustes, qui avait été profané. 45Et ils prirent le bon conseil de le détruire, de peur qu’il ne leur fût un opprobre, parce que les nations l’avaient souillé ; ils le démolirent donc, 46et ils en mirent les pierres sur la montagne du temple, dans un lieu convenable, jusqu’à ce qu’il vint un prophète qui donnât une décision à leur sujet. 47Puis ils prirent des pierres entières, conformément à la loi, et ils bâtirent un autel neuf (nouveau), semblable à celui qui existait auparavant. 48Ils rebâtirent aussi le sanctuaire et ce qui était au dedans du temple, et ils sanctifièrent le temple et le parvis. 49Ils firent de nouveaux vases sacrés, et ils apportèrent dans le temple le chandelier, l’autel des parfums et la table. 50Ils mirent de l’encens sur l’autel, allumèrent les lampes qui étaient sur le chandelier et qui éclairaient dans le temple. 51Ils placèrent les (des) pains sur la table, suspendirent les voiles, et achevèrent tous les travaux qu’ils avaient entrepris. 52Avant l’aurore ils se levèrent, le vingt-cinquième jour du neuvième mois, nommé mois de Casleu, la cent quarante-huitième année, 53et ils offrirent le sacrifice, selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu’ils avaient préparé. 54Au même temps et au même jour où il avait été souillé par les nations, il fut dédié de nouveau, au son des cantiques et des harpes, des psaltérions (lyres) et des cymbales. 55Tout le peuple se prosterna le visage contre terre ; ils adorèrent et bénirent dans le ciel celui qui les avait fait réussir. 56Ils firent la dédicace de l’autel pendant huit jours, et ils offrirent des holocaustes avec joie, et un sacrifice d’action(s) de grâce(s) et de louange(s). 57Ils ornèrent le devant du temple avec des couronnes d’or et des écussons (de petits boucliers), ils renouvelèrent les entrées du temple et les chambres, (et) ils y mirent des portes. 58Il y eut une très grande joie parmi le peuple, et l’opprobre des nations fut éloigné (banni). 59Alors Judas, avec ses frères et toute l’assemblée d’Israël, ordonna que le jour de la dédicace de l’autel serait célébré en son temps, d’année en année, pendant huit jours, à partir du vingt-cinquième jour du mois de Casleu, avec joie et allégresse. 60En ce même temps ils fortifièrent la montagne de Sion et bâtirent tout autour de hautes murailles et de fortes tours, de peur que les nations ne vinssent et ne la profanassent, comme elles avaient fait auparavant. 61Il y plaça un détachement pour la garder, et il la fortifia pour protéger Bethsura, afin que le peuple eût une forteresse en face de l’Idumée.


Guerres de Judas contre les Iduméens et contre les Ammonites.

Expéditions de Simon dans la Galilée, et de Judas dans le pays de Galaad.

Joseph et Azarias, laissés en Judée, s’avancent témérairement contre Gorgias, et sont vaincus.

Judas, revenu en Judée, marche contre les Iduméens et les Philistins.


5Lorsque les nations d’alentour eurent appris que l’autel et le sanctuaire avaient été rebâtis comme auparavant, il arriva qu’elles furent très irritées ; 2et elles résolurent d’exterminer ceux de la race de Jacob qui étaient parmi eux, et commencèrent à tuer quelques-uns du peuple et à poursuivre les autres. 3Et Judas faisait la guerre aux fils d’Esaü dans l’Idumée et à ceux qui étaient dans (l’)Acrabathane, parce qu’ils tenaient les Israélites comme investis, et il les frappa d’une grande plaie. 4Il se souvint aussi de la malice des enfants de Béan, qui étaient un piège et un scandale pour le peuple, lui dressant des embûches dans le chemin. 5Il les bloqua dans des tours, et il les y investit ; et il les anathématisa, et brûla leurs tours avec tous ceux qui étaient dedans. 6Il passa de là chez les fils d’Ammon, et il y trouva une forte troupe, et un peuple nombreux, et Timothée, leur chef ; 7il leur livra beaucoup de combats, et il les défit et les tailla en pièces. 8Et il prit aussi la ville de Gazer et ses filles ; et il revint en Judée. 9Les nations qui étaient en Galaad s’assemblèrent contre les Israélites qui étaient sur leur territoire, pour les exterminer ; mais ils s’enfuirent dans la forteresse de Dathéman, 10et ils envoyèrent des lettres à Judas et à ses frères, leur disant : Les nations se sont assemblées contre nous de tous côtés, pour nous exterminer ; 11elles se préparent à venir pour s’emparer de la forteresse où nous nous sommes réfugiés, et Timothée est le chef de leur armée. 12Viens donc maintenant, et délivre-nous de leurs mains, car une multitude des nôtres est (déjà) tombée. 13Tous nos frères qui étaient dans la région de Tubin ont été tués ; ils ont emmené en captivité leurs femmes, leurs enfants et leurs dépouilles, et ils ont tué là près de mille hommes. 14On lisait encore leurs lettres, et voici que d’autres messagers vinrent de Galilée, ayant leurs tuniques déchirées, et portant des nouvelles semblables ; 15ils disaient que ceux de Ptolémaïs, de Tyr et de Sidon, s’étaient assemblés contre eux ; et toute la Galilée est remplie d’étrangers pour nous perdre (entièrement). 16Lorsque Judas et le peuple eurent entendu ces discours, une grande assemblée se réunit, afin de délibérer sur ce qu’ils feraient pour leurs frères, qui étaient dans la tribulation et qui étaient (vivement) attaqués par ces hommes (leurs ennemis). 17Alors Judas dit à Simon, son frère : Choisis-toi des hommes, et va, et délivre tes frères en Galilée ; moi et mon frère Jonathas, nous irons dans le pays de Galaad. 18Il laissa Joseph, fils de Zacharie, et Azarias, chefs du peuple, avec le reste de l’armée dans la Judée, pour la garder 19et il leur donna cet ordre : Gouvernez ce peuple, et n’engagez pas le combat contre les nations, jusqu’à ce que nous soyons revenus. 20On donna à Simon trois mille hommes pour aller en Galilée, et à Judas huit mille pour aller en Galaad. 21Simon alla donc dans la Galilée, et livra de nombreux combats aux nations, qui furent écrasées (défaites) devant lui, et il les poursuivit jusqu’à la porte 22de Ptolémaïs ; et près de trois mille d’entre les nations tombèrent, et il s’empara de leurs dépouilles. 23Puis il prit avec lui ceux (les Juifs) qui étaient en Galilée et dans Arbates, avec leurs femmes et leurs enfants, et tout ce qui leur appartenait, et il les amena en Judée avec une grande joie. 24Cependant Judas Machabée et Jonathas, son frère, franchirent le Jourdain, et marchèrent durant trois jours dans le désert. 25Et les Nabuthéens vinrent à leur rencontre, et les reçurent dans un esprit de paix. Ils leur racontèrent tout ce qui était arrivé à leurs frères dans le pays de Galaad, 26et comment beaucoup d’entre eux avaient été enfermés dans Barasa, dans Bosor, dans Alimes, dans Casphor, Mageth et Carnaïm, qui étaient toutes des villes fortes (fortifiées) et grandes. 27(Ils ajoutèrent :) On les tenait (tient) aussi renfermés dans les autres villes de Galaad, et on avait (leurs ennemis ont) résolu de faire marcher le lendemain leur armée contre ces villes, de les prendre et de les perdre (tous) en un même jour. 28Alors Judas prit aussitôt avec son armée le chemin qui mène au désert de Bosor, et il s’empara de la ville : il tua tous les mâles par le tranchant de l’épée, enleva tout leur butin, et brûla la ville. 29Ils sortirent de là pendant la nuit, et allèrent jusqu’à la forteresse. 30Au point du jour, comme ils levaient les yeux, voici qu’ils virent une troupe innombrable d’hommes qui portaient des échelles et des machines, pour s’emparer de la forteresse et prendre les Juifs (se rendre maître de ses défenseurs). 31Judas vit donc que l’attaque avait commencé, et (que) le cri de guerre montait jusqu’au ciel comme le son de (et ils firent retentir) la(es) trompette(s), et un grand cri s’élevait de la ville. 32Et il dit à son armée : Combattez aujourd’hui pour vos frères. 33Et il marcha en trois corps derrière les ennemis ; et ils firent retentir les trompettes, et poussèrent des cris dans leur prière. 34Le camp de Timothée reconnut que c’était Machabée, et ils s’enfuirent devant lui ; les Juifs les frappèrent d’une grande plaie, et près de huit mille hommes d’entre eux tombèrent ce jour-là. 35Judas alla ensuite à Maspha ; il l’attaqua et la prit ; il en tua tous les mâles, s’empara de ses dépouilles et la brûla. 36De là il s’avança, et prit Casbon, Mageth, Bosor et les autres villes de Galaad. 37Après cela, Timothée assembla une autre armée et campa en face de Raphon, au-delà du torrent. 38Juda envoya reconnaître cette armée, et on lui fit un rapport, en disant : Toutes les nations qui nous environnent se sont réunies auprès de lui, formant une armée tout à fait (très) nombreuse ; 39ils ont aussi fait venir les Arabes à leur secours, et ils sont campés au-delà du torrent, prêts à venir (vous) t’attaquer. Judas marcha alors à leur rencontre. 40Et Timothée dit aux chefs de son armée : Lorsque Judas se sera approché du torrent avec son armée, s’il passe vers nous le premier, nous ne pourrons pas lui résister, car il aura tout l’avantage sur nous ; 41mais s’il craint de passer, et s’il campe au-delà du fleuve, passons à eux, et nous aurons l’avantage sur lui. 42Lorsque Judas se fut approché du torrent d’eau, il plaça les scribes du peuple près du torrent, et il leur donna cet ordre : Ne laissez aucun homme en arrière ; mais que tous viennent au combat. 43Puis il passa l’eau le premier, et tout le peuple après lui. Et toutes les nations furent battues en leur présence, et elles jetèrent leurs armes et s’enfuirent dans le temple qui était à Carnaïm. 44Il prit la ville et brûla le temple, avec tous ceux qui étaient dedans ; et Carnaïm fut écrasée et elle ne put tenir devant Judas. 45Alors Judas rassembla tous les Israélites qui étaient dans le pays de Galaad, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, avec leurs femmes, et leurs enfants, et une très grande armée, pour les emmener dans le pays de Juda. 46Ils vinrent jusqu’à Ephron ; or cette ville était grande, située à l’entrée du pays, et très fort(ifié)e ; et on ne pouvait se détourner d’elle ni à droite ni à gauche, mais le chemin passait au milieu d’elle. 47Ceux qui étaient dans la ville s’enfermèrent et obstruèrent les portes avec des pierres. Judas leur envoya porter des paroles de paix, 48en ces termes : Trouvez bon que nous passions par votre pays pour aller dans le nôtre, et personne ne vous nuira ; nous ne passerons qu’à pied (ferons que passer). Mais ils ne voulurent pas leur ouvrir. 49Alors Judas fit publier dans le camp que chacun attaquât la ville dans l’endroit où il était. 50Les hommes vaillants s’avancèrent donc (attaquèrent) ; et il donna l’assaut à cette ville pendant tout le jour et toute la nuit, et la ville fut livrée entre ses mains. 51Ils firent périr tous les mâles par le tranchant de l’épée ; il la détruisit jusqu’aux fondements, en prit le butin, et traversa toute la ville sur les cadavres. 52Ils franchirent ensuite le Jourdain dans la grande plaine qui est en face de Bethsan. 53Et Judas était à l’arrière-garde, la ralliant, et il encourageait le peuple tout le long du chemin, jusqu’à ce qu’ils furent arrivés au pays de Juda. 54Ils montèrent sur la montagne de Sion avec joie et allégresse, et ils offrirent des holocaustes, parce qu’aucun d’eux n’avait péri, jusqu’à ce qu’ils furent (fussent) revenus en paix. 55Pendant le(s) jour(s) où Judas, avec Jonathas, était au pays de Galaad, et Simon, son frère, dans la Galilée, devant Ptolémaïs, 56Joseph, fils de Zacharie, et Azarias, chef du détachement (prince de l’armée), apprirent leurs succès et les combats qu’ils avaient livrés ; 57et ils dirent : Faisons-nous aussi un nom, et allons combattre contre les nations qui nous environnent. 58Il donna donc des ordres à ceux qui composaient son armée, et ils marchèrent sur Jamnia. 59Gorgias sortit de la ville avec ses hommes, et alla au-devant d’eux pour les combattre. 60Et Joseph et Azarias furent mis en fuite jusqu’à la frontière de la Judée ; et près de deux mille hommes du peuple d’Israël tombèrent ce jour-là, et la déroute fut grande parmi le peuple, 61parce qu’ils n’avaient pas écouté Judas et ses frères, s’imaginant qu’ils agiraient vaillamment (signaleraient leur courage). 62Mais ils n’étaient pas de la race de ces hommes par qui le salut a été opéré en Israël. 63Or les hommes de Judas furent en (très) grand honneur devant tout Israël, et devant toutes les nations où l’on entendit leur nom. 64Et on se réunissait auprès d’eux avec des acclamations de joie. 65Judas sortit ensuite avec ses frères, et ils attaquèrent les enfants d’Esaü dans le pays qui est au midi ; il prit Chébron et ses filles, et brûla tout autour par le feu ses murs et ses tours. 66Puis il décampa pour aller au pays des étrangers, et il parcourait la Samarie. 67En ce jour-là des prêtres périrent à la guerre, en voulant signaler leur courage et en allant au combat sans avoir reçu d’ordre (réflexion). 68Judas se détourna ensuite sur (pour aller vers) Azot, au pays des étrangers ; il renversa leurs autels et brûla par le feu les statues de leurs dieux (taillées au ciseau) ; il prit le butin des villes, et revint dans le pays de Juda.


Mort d’Antiochus Epiphane ; son fils Eupator lui succède.

Eupator vient en Judée avec une puissante armée.

Prise de Bethsur.

Les Juifs sont assiégés dans le temple.

Paix entre Eupator et les Juifs.


6Cependant le roi Antiochus parcourait les hautes provinces, et il apprit que la ville d’Elymaïs, en Perse, était très célèbre, riche en argent et en or, 2et qu’elle avait un temple très riche, où étaient les voiles d’or, les cuirasses et les boucliers qu’y avait laissés Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, qui régna le premier en Grèce. 3Il vint, et il cherchait à prendre la ville et à la piller ; mais il ne le put, car son dessein fut connu de ceux qui étaient dans la ville, 4et ils se levèrent pour le combat ; il s’enfuit de là, et se retira avec une grande tristesse, et revint en Babylonie. 5Et on vint lui annoncer en Perse que son armée qui était dans le pays de Juda avait été mise en fuite ; 6que Lysias avait marché à la tête d’une forte armée, et avait été mis en fuite par les Juifs ; et que ceux-ci avaient acquis de la force par les armes et les troupes, et les dépouilles nombreuses qu’ils avaient prises dans le (de son) camp ; 7qu’ils avaient renversé l’abomination qu’il avait dressée sur l’autel qui était à Jérusalem, et qu’ils avaient environné le sanctuaire (lieu saint) de hautes murailles, comme auparavant, ainsi que Bethsura, sa (leur) ville. 8Il arriva, lorsque le roi eut appris ces nouvelles, qu’il en fut saisi d’étonnement (épouvanté) et très troublé ; il se mit au lit et tomba dans la langueur par suite de la tristesse, parce que les choses n’avaient pas eu lieu comme il l’avait pensé. 9Il demeura là pendant des jours nombreux, parce qu’une grande tristesse se renouvelait en lui, et il crut qu’il allait mourir. 10Il appela tous ses amis, et leur dit : Le sommeil s’est éloigné de mes yeux, je suis abattu, et mon cœur a défailli de chagrin ; 11et j’ai dit en mon cœur : Dans quelle affliction suis-je tombé, et dans quels flots de tristesse suis-je maintenant, moi qui étais heureux et aimé dans ma puissance ! 12Maintenant je me souviens des maux que j’ai faits à Jérusalem, dont j’ai emporté toutes les dépouilles d’or et d’argent qui y étaient, et j’ai envoyé sans motif enlever (détruire) les habitants de la Judée. 13Je reconnais donc que c’est pour cela que ces maux m’ont atteint ; et voici que je meurs d’une (grande) tristesse (et) dans une terre étrangère. 14Alors il appela Philippe, l’un de ses amis, et il l’établit sur tout son royaume ; 15et il lui donna son diadème, et son manteau, et son anneau, afin qu’il amenât son fils Antiochus, qu’il prît soin de son éducation et le fît régner. 16Et le roi Antiochus mourut là, en l’année cent quarante-neuf. 17Lysias apprit que le roi était mort, et il établit roi en sa place Antiochus, son fils, qu’il avait nourri tout jeune, et il lui donna le nom d’Eupator. 18Or ceux qui étaient dans la citadelle avaient enfermé Israël tout autour du sanctuaire (des saints lieux), et ils cherchaient sans cesse à leur faire du mal et à fortifier les nations. 19Judas résolut de les perdre (entièrement), et il convoqua tout le peuple pour les assiéger. 20Ils se réunirent tous ensemble, et ils les assiégèrent en la cent cinquantième année, et ils firent des balistes et des (d’autres) machines. 21Alors quelques uns des assiégés sortirent, et quelques impies d’Israël se joignirent à eux ; 22et ils allèrent auprès du roi, et dirent : Jusques à quand diffères-tu (différerez-vous) à nous faire justice et à venger nos frères ? 23Nous nous sommes engagés à servir ton (votre) père, à marcher selon ses ordres et à obéir à ses édits ; 24et les fils de notre peuple, à cause de cela, nous ont pris en aversion, et ceux d’entre nous qu’ils ont trouvés ont été mis à mort, et nos héritages ont été pillés. 25Et ce n’est pas seulement sur nous qu’ils ont étendu la main, mais encore sur toutes nos frontières ; 26et voici qu’aujourd’hui ils se sont approchés de la citadelle de Jérusalem pour s’en emparer, et ils ont fortifié le fort de Bethsura ; 27et si tu (vous) ne les préviens (prévenez) très promptement, ils feront pire que cela, et tu (vous) ne pourras (pourrez) plus les assujettir. 28Le roi s’irrita lorsqu’il eut entendu cela ; et il convoqua tous ses amis, et les chefs de son armée, et ceux qui commandaient les cavaliers ; 29des troupes de mercenaires vinrent aussi vers lui des royaumes étrangers et des îles maritimes. 30Son armée était composée de cent mille hommes de pied, de vingt mille cavaliers et de trente-deux éléphants dressés au combat. 31Ils vinrent par l’Idumée, et assiégèrent Bethsura ; ils combattirent pendant des jours nombreux, et firent des machines ; mais les Juifs sortirent, et les brûlèrent, et combattirent virilement (avec un grand courage). 32Alors Judas s’éloigna de la citadelle, et marcha avec son armée vers Bethzachara, vis-à-vis du camp du roi. 33Et le roi se leva avant le jour, et lança impétueusement ses troupes sur le chemin de Bethzachara ; les armées se préparèrent au combat et sonnèrent des trompettes. 34Ils montrèrent aux éléphants du jus (sang, note) de raisin et des mûres, afin de les animer au combat ; 35ils partagèrent les bêtes par légions, et mille hommes, munis de cottes de mailles et de casques d’airain, accompagnèrent chaque éléphant, et cinq cents chevaux (cavaliers) d’élite furent répartis auprès de chaque bête. 36Ceux-ci précédaient la bête partout où elle était ; ils allaient partout où elle allait, et ils ne s’éloignaient pas d’elle. 37Il y avait aussi sur chaque bête de fortes tours de bois protectrices, et sur celles-ci étaient des machines, et sur chacune trente-deux hommes vaillants, qui combattaient d’en haut, et un Indien qui conduisait la bête. 38Il rangea le reste de la cavalerie de çà et de là, en deux divisions, pour exciter l’armée par le son des trompettes, et pour animer son infanterie serrée en bataillons. 39Lorsque le soleil brilla sur les boucliers d’or et d’airain, les montagnes en resplendirent, et elles resplendirent comme des lampes ardentes. 40Une partie de l’armée du roi s’avança sur les hautes montagnes, et l’autre dans la plaine (les lieux bas) ; et ils marchaient avec précaution et avec ordre. 41Et tous les habitants du pays étaient épouvantés (émus) par les cris de cette multitude, et par la marche de la foule, et par le fracas des armes ; car l’armée était (très) grande et (très) forte. 42Et Judas s’approcha avec son armée pour le combat, et six cents hommes de l’armée du roi tombèrent. 43Alors Eléazar, fils de Saura, vit une des bêtes cuirassée d’une armure royale ; elle était plus grande que les autres bêtes, et il lui sembla que le roi était dessus ; 44et il se sacrifia (dévoua) pour délivrer son peuple et pour s’acquérir un nom immortel. 45Il courut hardiment à elle au milieu de la légion, tuant à droite et à gauche, et de tous côtés ils (les ennemis) tombaient devant lui. 46Et il alla sous les pieds de l’éléphant, se mit sous lui, et le tua ; l’éléphant tomba par terre sur lui, et Eléazar mourut là. 47Mais les Juifs, voyant la force du roi et l’impétuosité de son armée, se retirèrent (en s’éloignant d’eux). 48Or l’armée du roi monta contre eux vers Jérusalem, et l’armée du roi pénétra (s’avança) en Judée et près de la montagne de Sion. 49Il (Et le roi) fit la paix avec ceux qui étaient dans Bethsura ; et ils sortirent de la ville, parce que ceux qui y étaient enfermés n’avaient plus de vivres, car c’était le(s) sabbat(s) de la terre. 50Ainsi le roi prit Bethsura, et il y établit une garnison pour la garder. 51Il campa ensuite auprès du lieu saint, pendant des jours nombreux ; et il dressa des balistes et des machines (béliers), et des (falariques et des) instruments pour lancer (du feu,) des pierres et des dards, et des arbalètes (scorpions) pour lancer des flèches, et des frondes. 52Les Juifs (assiégés) firent aussi des machines contre leurs machines, et ils combattirent pendant des jours nombreux. 53Mais il n’y avait pas de vivres dans la ville, parce que c’était la septième année, et que ceux d’entre les nations qui étaient demeurés dans la Judée avaient consumé les restes de ce qu’on avait mis en réserve. 54Il ne demeura donc que peu d’hommes dans (pour défendre) les lieux saints, parce que la famine les avait atteints, et ils se dispersèrent chacun dans son pays. 55Cependant Lysias apprit que Philippe, qui avait été choisi par le roi Antiochus, lorsqu’il vivait encore, pour élever Antiochus son fils et pour le faire régner 56était revenu de Perse et de Médie, avec l’armée qui l’y avait accompagné, et qu’il cherchait à prendre le gouvernement des affaires du royaume. 57Il se hâta donc d’aller dire au roi et aux chefs de l’armée : Nous nous consumons tous les jours ; nous avons (très) peu de vivres, la place que nous assiégeons est bien fortifiée, et il nous incombe de mettre ordre au royaume. 58Donnons donc maintenant la main (droite) à ces hommes, et faisons la paix avec eux et avec toute leur nation ; 59et permettons-leur de vivre selon leurs lois comme auparavant : car c’est à cause de leurs lois, que nous avons méprisées, qu’ils se sont irrités et qu’ils ont fait tout cela. 60Cette proposition plut au roi et aux chefs (princes de l’armée) ; et il envoya vers eux traiter de la paix, et ils (les Juifs) l’acceptèrent ; 61et le roi et les chefs (princes de l’armée) la jurèrent, et ils se retirèrent (les Juifs sortirent) de la forteresse. 62Alors le roi entra sur la montagne de Sion, et vit les fortifications de ce lieu ; et il viola aussitôt le serment qu’il avait fait, et (car) il ordonna de détruire le mur tout autour. 63Il partit (ensuite) en grande hâte, et retourna à Antioche ; et il trouva que Philippe s’était rendu maître de la ville ; et il combattit contre lui, et reprit la ville.


Démétrius, fils de Séleucus, vient en Syrie, et fait mourir Antiochus Eupator et Lysias.

Il envoie en Judée Bacchide pour établir grand prêtre l’impie Alcime.

Bacchide cherche en vain de surprendre Judas ; il se retire.

Nicanor est envoyé contre Judas ; il est tué et son armée entièrement défaite.


7En la cent cinquante-unième année, Démétrius, fils de Séleucus, sortit de la ville de Rome, monta avec un petit nombre d’hommes dans une ville maritime, et y régna. 2Et il arriva, lorsqu’il fut entré dans la maison du royaume de ses pères, que l’armée se saisit d’Antiochus et de Lysias, pour les lui conduire (amener à Démétrius). 3Lorsque la chose fut connue de lui, il dit : Ne me faites pas voir leur visage. 4L’armée les tua, et Démétrius s’assit sur le trône de son royaume. 5Alors des hommes iniques et impies d’Israël vinrent le trouver, avec Alcime, leur chef, qui voulait être grand-prêtre ; 6et ils accusèrent le peuple auprès du roi, en disant : Judas et ses frères ont fait périr tous tes (vos) amis, et il nous a chassés de notre pays. 7Envoie(yez) donc maintenant un homme en qui tu aies (vous avez) confiance, afin qu’il aille et qu’il voie toute la ruine qu’il (que Judas) a amenée sur nous et sur les provinces du roi, et qu’il punisse tous ses amis et leurs auxiliaires (ses partisans). 8Et le roi choisit parmi ses amis Bacchidès, qui commandait au-delà du (grand) fleuve(, grand) dans le royaume, et fidèle au roi. (Et) Il l’envoya 9pour voir la ruine qu’avait opérée Judas ; puis il établit grand-prêtre (dans le sacerdoce) l’impie Alcime, et lui ordonna de tirer vengeance des enfants d’Israël. 10Ils se levèrent, et vinrent avec une grande armée dans le pays de Juda, et ils envoyèrent des messagers vers Judas et vers ses frères, avec des paroles de paix, pour les tromper. 11Mais ils ne firent pas attention à leurs discours, voyant qu’ils étaient venus avec une grande armée. 12Cependant un groupe de scribes se réunit auprès d’Alcime et de Bacchidès, pour chercher ce qui était (demander des choses) juste(s). 13Au premier rang se trouvaient les Assidéens, qui faisaient partie des enfants d’Israël ; et ils leur demandaient la paix. 14Car ils disaient : C’est un prêtre de la race d’Aaron qui est venu (à nous) ; il ne nous trompera pas. 15Il (Et Alcime) leur proféra des paroles de paix, et leur dit avec serment : Nous ne vous ferons pas de mal, non plus qu’à vos amis. 16(Et) Ils le crurent ; mais il fit saisir soixante d’entre eux, et il les fit mourir en un même jour, selon la parole qui est écrite : 17Les chairs de vos saints et leur sang, ils les ont répandus autour de Jérusalem, et il n’y avait personne pour les ensevelir. 18La crainte et la frayeur (l’épouvante) s’emparèrent de tout le peuple, et ils disaient : Il n’y a ni vérité ni justice parmi eux ; car ils ont violé la parole donnée et le serment qu’ils avaient fait. 19Bacchidès partit alors de Jérusalem, et alla camper près de Bethzécha ; et il envoya saisir un grand nombre de ceux qui avaient quitté son parti, et égorgea quelques-uns du peuple, puis il les jeta dans un grand puits. 20Il confia le pays à Alcime, et il lui laissa des troupes pour le soutenir ; puis Bacchidès revint auprès du roi. 21Cependant Alcime agissait beaucoup en faveur de son pontificat suprême ; 22et tous ceux qui troublaient leur (son) peuple s’assemblèrent auprès de lui, se rendirent maîtres du pays de Juda, et causèrent de grands maux dans Israël. 23Judas vit tous les maux qu’Alcime et ceux qui étaient avec lui avaient faits aux enfants d’Israël, (étaient ?) beaucoup plus (grands) que (ceux que) les nations (leur avaient faits) ; 24et il parcourut tout le territoire de la Judée, et tira vengeance des déserteurs ; et ils cessèrent dès lors de faire des incursions dans le pays. 25Mais Alcime vit que Judas et ceux qui étaient avec lui étaient les plus forts, et reconnut qu’il ne pouvait leur résister, et il retourna auprès du roi et les accusa de crimes nombreux. 26Alors le roi envoya Nicanor, l’un de ses princes les plus nobles (illustres), qui était très hostile à Israël, et lui commanda de perdre ce peuple. 27Nicanor vint donc à Jérusalem avec une grande armée, et il députa vers Judas et ses frères, avec des paroles de paix pour les tromper, 28disant : Qu’il n’y ait pas de combat entre vous et moi. Je viendrai avec un petit nombre d’hommes, pour voir vos visages en paix. 29Il vint auprès de Judas, et ils se saluèrent l’un l’autre pacifiquement ; mais (et) les ennemis étaient prêts à se saisir de Judas. 30(Mais) Judas apprit qu’il était venu à lui pour le surprendre ; et ayant eu peur de lui, il ne voulut pas le voir davantage. 31Nicanor sut que son dessein avait été découvert, et il marcha au combat contre Judas, près de Capharsalama. 32Et près de cinq mille hommes de l’armée de Nicanor tombèrent, et le reste s’enfuit dans la cité de David. 33Après cela Nicanor monta sur la montagne de Sion, et quelques-uns des prêtres sortirent pour le saluer avec un esprit de paix, et pour lui montrer les holocaustes qui étaient offerts pour le roi. 34Mais il les méprisa, en les raillant ; il profana le temple (il les traita comme des hommes profanes), et parla avec orgueil ; 35et il jura avec colère, en disant : Si Judas n’est pas livré entre mes mains avec son armée, aussitôt que je serai revenu victorieux, je brûlerai cette maison. Et il s’en alla plein de colère. 36Alors les prêtres entrèrent, et se tinrent en face de l’autel et du temple, et ils dirent en pleurant : 37Seigneur, (c’est) vous (qui) avez choisi cette maison afin que votre nom y fût invoqué, et qu’elle fût une maison de prière et de supplication pour votre peuple. 38Tirez vengeance de cet homme et de son armée, et qu’ils tombent sous le glaive. Souvenez-vous de leurs blasphèmes, et ne leur permettez pas de subsister (longtemps). 39Nicanor sortit de Jérusalem et vint camper près de Béthoron, et l’armée de Syrie vint à sa rencontre. 40Judas campa à Adarsa avec trois mille hommes ; et Judas pria, en disant : 41Ceux qui avaient été envoyés par le roi Sennachérib vous blasphémèrent, Seigneur, et un ange vint et leur tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes. 42Ecrasez de même aujourd’hui cette armée en notre présence, afin que les autres sachent que Nicanor a mal parlé de votre sanctuaire (vos lieux saints) ; et jugez-le selon sa malice. 43Les armées engagèrent le combat le treizième jour du mois d’Adar ; et les troupes de Nicanor furent défaites, et il tomba lui-même le premier dans le combat. 44Lorsque son armée vit que Nicanor était tombé, ils jetèrent leurs armes et s’enfuirent ; 45et les Juifs les poursuivirent durant une journée de chemin, depuis Adazer jusqu’à l’entrée de Gazara ; et ils sonnèrent des trompettes derrière eux pour donner des signaux (comme marque de leur victoire). 46Et des hommes sortirent de tous les villages de Judée qui étaient aux environs, et les chargèrent avec vigueur ; et ils se tournèrent de nouveau contre eux, et tous tombèrent sous le glaive, et il n’en échappa pas un seul d’entre eux. 47Ils prirent leurs dépouilles comme butin, et ils coupèrent la tête de Nicanor, et sa main droite, qu’il avait étendue insolemment (contre le temple) ; ils les apportèrent, et les suspendirent en face (à la vue) de Jérusalem. 48Le peuple se réjouit beaucoup, et ils passèrent ce jour dans une grande joie. 49On (Et il) ordonna que ce jour serait célébré tous les ans, le treizième jour du mois d’Adar. 50Et le pays de Juda demeura en repos pendant un petit nombre de jours.


Judas Machabée, ayant connu les Romains par la renommée, envoie des messagers à Rome pour faire alliance avec eux.

Formule et conditions de cette alliance.


8Judas apprit alors le nom des Romains, et il sut qu’ils étaient puissants en forces (très puissants, note), qu’ils acquiesçaient à tout ce qu’on leur demandait, qu’ils avaient fait amitié avec tous ceux qui s’étaient approchés d’eux, et qu’ils étaient puissants en forces (très puissants). 2On (Les Juifs) appri(ren)t aussi leurs combats et les grandes actions qu’ils avaient accomplies dans la Galatie, et comment ils s’en étaient rendus maîtres et l’avaient rendue tributaire ; 3et tout ce qu’ils avaient fait dans le pays d’Espagne, et qu’ils avaient réduit en leur puissance les mines d’or et d’argent qui s’y trouvait, et avaient conquis toute la contrée par leur sagesse (conseil) et leur patience ; 4qu’ils s’étaient assujetti des régions très éloignées d’eux, et des rois qui avaient marché contre eux des extrémités de la terre, et qu’ils les avaient frappés d’une grande plaie, et que les autres leur payaient (un) tribut tous les ans ; 5qu’ils avaient vaincu à la guerre Philippe, et Persée, roi des Cétéens, et les autres qui avaient pris les armes contre eux, et qu’ils les avaient soumis ; 6qu’Antiochus le Grand, roi d’Asie, qui les avait attaqués avec cent vingt éléphants, de la cavalerie, des chars et une très grande armée, avait été écrasé (défait) par eux ; 7qu’ils l’avaient pris vif et l’avaient obligé, lui et ceux qui régneraient après lui, de payer un grand tribut, et de donner des otages et ce dont ils étaient convenus, 8et le pays des Indiens, des Mèdes et des Lydiens, les plus belles de leurs provinces, et qu’ils les avaient données au roi Eumène, après les avoir reçues ; 9que ceux de la Grèce avaient voulu marcher contre eux pour les perdre, mais que ce projet leur fut connu, 10et qu’ils avaient envoyé contre eux un seul de leurs chefs, qu’ils avaient combattu contre eux et avaient tué un grand nombre, qu’ils avaient emmené leurs femmes et leurs enfants captifs, qu’ils les avaient pillés, et avaient assujetti leur pays, et détruit leurs murailles, et qu’ils les avaient réduits en servitude, comme ils sont encore aujourd’hui ; 11qu’ils avaient ruiné et soumis à leur empire les autres royaumes, et les îles qui leur avaient autrefois résisté ; 12mais qu’ils conservaient les alliances faites avec leurs amis, et avec ceux qui s’étaient donnés à eux ; qu’ils avaient conquis des royaumes voisins et éloignés, parce que tous ceux qui entendaient leur nom les redoutaient ; 13que ceux qu’ils voulaient faire (secourir pour) régner régnaient, et qu’ils dépossédaient du royaume ceux qu’ils voulaient, et qu’ils étaient élevés très haut ; 14et que malgré tout cela, nul d’entre eux ne portait le diadème et ne se revêtait de la pourpre, pour paraître plus grand par là ; 15et qu’ils avaient établi un sénat parmi eux, et qu’ils consultaient tous les jours les trois cent vingt sénateurs, qui tenaient toujours conseil sur les affaires de la multitude, afin d’agir dignement ; 16et qu’il confiaient chaque année leur magistrature à un seul homme, pour dominer sur tout leur territoire ; et que tous obéissaient à un seul, sans qu’il y eût d’envie ni de jalousie parmi eux. 17Judas choisit Eupolémus, fils de Jean, fils de Jacob, et Jason, fils d’Eléazar ; et il les envoya à Rome pour contracter amitié et alliance avec eux, 18et pour qu’ils les délivrassent du joug des Grecs, car ils (les Juifs) voyaient qu’ils réduisaient en servitude le royaume d’Israël. 19Ils partirent pour Rome, par un très long chemin ; et ils entrèrent au Sénat, et dirent : 20Judas Machabée, et ses frères, et le peuple des Juifs, nous ont envoyés vers vous pour faire avec vous alliance et paix, et pour que vous nous inscriviez parmi vos alliés et vos amis. 21Cette proposition leur plut. 22Et voici le rescrit qu’ils gravèrent sur des tables d’airain, et qu’ils envoyèrent à Jérusalem, pour qu’il demeurât chez eux comme un monument de paix et d’alliance : 23Que les Romains et la nation des Juifs soient comblés de biens à jamais sur mer et sur terre, et que l’épée et l’ennemi s’éloignent d’eux ! 24S’il survient une guerre aux Romains d’abord ou à (quelqu’un de) tous leurs alliés, dans toute leur domination, 25la nation des Juifs leur portera secours de plein cœur, selon que le temps le permettra ; 26et ils (les Romains) ne donneront et ne fourniront aux combattants ni blé, ni armes, ni argent, ni vaisseaux, ainsi qu’il a plu aux Romains ; et ils observeront leurs ordres, sans rien recevoir d’eux. 27Et de même, s’il survient d’abord une guerre au peuple juif, les Romains les aideront de tout cœur, selon que le temps le leur permettra ; 28et les Juifs ne fourniront aux troupes auxiliaires ni blé, ni armes, ni argent, ni vaisseaux, car c’est ainsi qu’il a plu aux Romains ; et ils observeront leurs ordres sincèrement. 29C’est là l’accord que les Romains font avec les Juifs. 30Que si par la suite les uns ou les autres veulent enlever ou ajouter quelque chose à ces détails, ils le feront de concert ; et tout ce qu’ils ajouteront ou enlèveront, sera ratifié. 31Et quant aux maux que le roi Démétrius a faits aux Juifs, nous lui avons écrit en ces termes : Pourquoi as-tu (avez-vous) fait peser ton (votre) joug sur nos amis et nos alliés, les Juifs ? 32Si donc ils s’adressent à nous de nouveau, nous leur ferons justice contre toi (vous), et nous combattrons contre toi (vous) sur mer et sur terre.


Bacchide et Alcime reviennent en Judée.

Judas est tué dans le combat.

Jonathas son frère lui succède.

Bacchide le poursuit.

Jean, frère de Jonathas, est tué.

Jonathas traverse le Jourdain à la vue de l’ennemi.

Alcime meurt frappé de Dieu.

Bacchide se retire ; il revient et est défait par Jonathas.

Paix entre Jonathas et Bacchide.


9Cependant, lorsque Démétrius eut appris que Nicanor et son armée étaient tombés dans le combat, il résolut d’envoyer de nouveau Bacchidès et Alcime en Judée, et l’aile droite (de ses troupes) avec eux. 2Ils allèrent par la route qui mène à Galgala, et campèrent à Mazalot, qui est en Arbelles ; ils la prirent, et tuèrent un grand nombre (d’âmes, note) d’hommes. 3Au premier mois de la cent cinquante-deuxième année, ils firent approcher leur armée de Jérusalem ; 4et vingt-deux mille hommes (de pieds) se levèrent et allèrent à Bérée, avec deux mille cavaliers. 5Or Judas avait établi son camp à Laïsa, et trois mille hommes d’élite étaient avec lui. 6Et ils virent la multitude de l’armée, qui était immense, et ils furent saisis de frayeur ; et beaucoup se retirèrent du camp, et il ne resta d’eux que huit cents hommes. 7Judas vit que son armée s’était dissipée, et que la guerre le pressait ; et il eut le cœur brisé, parce qu’il n’avait pas le temps de les rassembler, et il fut découragé. 8Et il dit à ceux qui étaient restés : Levons-nous, et marchons à nos ennemis, pour les combattre, si nous le pouvons. 9Mais ils l’en détournaient, en disant : Nous ne le pourrons pas ; mais sauvons maintenant nos vies (âmes), et retournons à nos frères, et alors nous combattrons contre les ennemis ; car nous sommes peu nombreux. 10Et Judas dit : Dieu nous garde d’agir ainsi, et de fuir devant eux ! Si notre temps est arrivé, mourons courageusement pour nos frères, et ne portons pas atteinte (n’attirons pas de reproche) à notre gloire. 11L’armée ennemie sortit de son camp et se plaça devant eux, et les cavaliers furent divisés en deux corps : les frondeurs et les archers marchaient à la tête de l’armée, et au premier rang de la bataille étaient tous les (plus) vaillants. 12Bacchidès était à l’aile droite ; et les bataillons s’approchèrent des deux côtés, et ils sonnaient de la trompette. 13Ceux qui étaient du côté de Judas poussèrent aussi des cris, et la terre fut ébranlée (émue) par le bruit des armées, et le combat fut engagé depuis le matin jusqu’au soir. 14Judas vit que la partie la plus forte de l’armée de Bacchidès était à droite, et tous les vaillants de cœur se groupèrent auprès de lui ; 15et l’aile droite fut écrasée (rompue) par eux, et il les poursuivit jusqu’à la montagne d’Azot. 16Ceux qui étaient à l’aile gauche virent que l’aile droite avait été écrasée, et ils suivirent par derrière Judas et ceux qui étaient avec lui. 17Le combat devint très vif ; et beaucoup tombèrent frappés parmi ceux-ci et parmi ceux-là. 18Judas aussi tomba, et les autres s’enfuirent. 19Jonathas et Simon emportèrent Judas, leur frère, et ils l’ensevelirent dans le sépulcre de leurs pères dans la ville de Modin. 20Tout le peuple d’Israël fit un grand deuil sur lui, et on le pleura pendant des jours nombreux ; 21et on disait : Comment est tombé le héros (vaillant) qui sauvait le peuple d’Israël ? 22Les autres récits des guerres de Judas et des actions d’éclat qu’il a faites, et de sa grandeur, n’ont pas été écrits, car ils étaient trop nombreux. 23Il arriva, après la mort de Judas, que les méchants (hommes iniques) parurent sur tout le territoire d’Israël, et tous ceux qui commettaient l’iniquité se levèrent. 24En ces jours-là, il survint une très grande famine, et toute la contrée se livra à Bacchidès avec eux. 25Bacchidès choisit des hommes impies, et les établit maîtres du pays ; 26et ils recherchaient très soigneusement les amis de Judas, et les amenaient à Bacchidès, qui se vengeait d’eux et les insultait. 27Et il y eut une grande tribulation dans Israël, telle qu’on n’en avait pas vue depuis le jour où il n’avait point paru de prophète dans Israël. 28Alors tous les amis de Judas s’assemblèrent et dirent à Jonathas : 29Depuis que ton (votre) frère Judas est mort, il n’y a pas d’homme semblable à lui pour marcher contre nos ennemis, Bacchidès et ceux qui sont ennemis de notre nation. 30C’est pourquoi nous (vous) t’avons choisi aujourd’hui, pour être à sa place notre prince et notre chef, afin de diriger notre guerre. 31Jonathas reçut en ce temps-là le commandement, et il se leva à la place de Judas son frère. 32Bacchidès l’apprit, et il cherchait à le tuer. 33Mais Jonathas, et Simon son frère, et tous ceux qui étaient avec lui, le surent, et ils s’enfuirent dans le désert de Thécué, et s’arrêtèrent près des eaux du lac d’Asphar. 34Bacchidès le sut, et le jour du sabbat il vint lui-même avec toute son armée, au-delà du Jourdain. 35Alors Jonathas envoya son frère, chef du peuple, et il demanda aux Nabuthéens, ses amis, de pouvoir laisser chez eux ses bagages, (leur prêter leur équipage de guerre) qui étai(en)t considérable(s). 36Mais les fils de Jambri sortirent de Madaba, se saisirent de Jean et de tout ce qu’il avait, et s’en allèrent avec eux. 37Après cela, on annonça à Jonathas et à Simon son frère que les fils de Jambri faisaient de grandes noces, et qu’ils amenaient de Madaba, en grande pompe, la fiancée, fille d’un des premiers princes de Chanaan. 38Ils se souvinrent du sang de Jean, leur frère, et ils montèrent et se cachèrent dans un lieu secret de la montagne. 39Puis ils levèrent les yeux, et ils regardèrent ; et voici du tumulte et un appareil magnifique ; l’époux s’avançait au-devant d’eux avec ses amis et ses frères, au son des tambours et des instruments de musique, avec beaucoup d’armes. 40Alors ils s’élancèrent sur eux de leur embuscade et les tuèrent, et beaucoup tombèrent frappés, et le reste s’enfuit sur les montagnes ; et ils emportèrent toutes leurs dépouilles. 41Les noces furent donc changées en deuil, et la voix des instruments de musique en lamentation. 42Ils vengèrent ainsi le sang de leur frère, et ils revinrent sur la rive du Jourdain. 43Bacchidès l’apprit, et il vint le jour du sabbat sur le bord du Jourdain, avec une grande armée. 44Et Jonathas dit aux siens : Levons-nous et combattons contre nos ennemis, car il n’en est pas aujourd’hui comme hier et avant-hier ; 45car voici, la guerre est devant nous, et l’eau du Jourdain, et les rivages, et les marais, et le bois sont de çà et de là, et il n’y a pas moyen d’échapper. 46Maintenant donc, criez vers le ciel, afin que vous soyez délivrés de la main de vos ennemis. Alors la bataille s’engagea. 47Et Jonathas étendit la main pour frapper Bacchidès ; mais celui-ci (l’évita en) se retira(nt) en arrière ; 48et Jonathas et ceux qui étaient avec lui se jetèrent dans le Jourdain, et ils le passèrent à la nage devant eux. 49Mille hommes du côté de Bacchidès tombèrent ce jour-là, et les autres retournèrent à Jérusalem. 50Ils bâtirent des villes fort(ifié)es dans la Judée, et fortifièrent par de hautes murailles, des portes et des verrous, les citadelles qui étaient à Jéricho, à Ammaüs, à Béthoron, à Béthel, à Thamnatha, à Phara et à Thopo ; 51puis il y mit des garnisons, pour exercer des inimitiés contre Israël. 52Il fortifia aussi la ville de Bethsura, et Gazara, et la citadelle ; et il y mit des troupes et des provisions de vivres. 53Il prit pour otages les fils des princes du pays, et il les tint prisonniers dans la citadelle de Jérusalem. 54En la cent cinquante-troisième année, au second mois, Alcime ordonna de détruire les murs de l’intérieur de la maison sainte, et (de détruire) les ouvrages des prophètes (; et) il commença à (les) détruire. 55En ce temps-là, Alcime fut frappé (de Dieu), et ses projets furent empêchés ; sa bouche fut fermée, il fut perclus de (par une) paralysie, et il ne put plus proférer une parole, ni donner d’ordre au sujet de sa maison. 56Alcime mourut en ce temps-là, avec de grandes tortures. 57Bacchidès vit qu’Alcime était mort, et il revint auprès du roi ; et le pays (la terre de Judée) demeura en repos pendant deux ans. 58Alors tous les méchants (hommes iniques) formèrent ce dessein, en disant : Voici, Jonathas et ceux qui sont avec lui vivent en paix et en assurance (avec confiance) ; faisons donc maintenant venir Bacchidès, et il les saisira tous en une seule nuit. 59Ils allèrent, et ils lui donnèrent ce conseil. 60Et il se leva pour venir avec une grande armée, et il envoya en secret des lettres à ses alliés qui étaient en Judée, afin qu’ils se saisissent de Jonathas et de ceux qui étaient avec lui ; mais ils ne le purent, parce que leur projet fut connu de ceux-ci. 61Et il se saisit de cinquante des hommes du pays qui étaient les chefs du complot, et il les fit mourir. 62Jonathas se retira, avec Simon et ceux qui étaient avec lui, à Bethbessé, qui est au désert ; il en répara les ruines, et la fortifia. 63Bacchidès le sut ; et il rassembla toute son armée, et fit avertir ceux qui étaient en Judée, 64puis il vint et campa au-dessus de Bethbessé ; et il l’assiégea pendant des jours nombreux, et dressa des machines. 65Mais Jonathas laissa dans la ville Simon son frère, sortit dans la campagne, s’avança en nombre (et marcha avec nombre de gens), 66et frappa Odarès, et ses frères, et les fils de Phaséron dans leurs tentes ; et il commença à tailler en pièces (ses ennemis) et à croître en puissance. 67Cependant (Mais) Simon et ceux qui étaient avec lui sortirent de la ville, et brûlèrent les machines ; 68puis ils attaquèrent Bacchidès et il fut écrasé (défait) par eux ; et ils l’affligèrent grandement, parce que son dessein et son entreprise étaient sans effet. 69Alors, irrité contre les hommes iniques qui lui avaient conseillé de venir dans leur pays, il en tua un grand nombre, et il résolut de s’en retourner dans son pays avec le reste de son armée. 70Jonathas le sut, et lui envoya des ambassadeurs pour faire la paix avec lui et lui rendre les prisonniers. 71Bacchidès les reçut favorablement, et agit d’après ses paroles, et jura qu’il ne lui ferait aucun mal tous les jours de sa vie. 72Il lui rendit les prisonniers qu’il avait pris auparavant dans le pays de Juda ; puis il s’en retourna dans son pays, et il cessa de revenir sur ce territoire. 73Ainsi le glaive s’éloigna d’Israël ; et Jonathas habita à Machmas, et il commença à juger le peuple ; et il extermina les impies d’Israël.


Compétition entre Démétrius Ier et Alexandre Ier Balas.

Celui-ci épouse la fille de Ptolémée Philométor.

Il fait venir Jonathas à Ptolémaïde, et l’élève en gloire.

Démétrius Nicator envoie Apollonius contre les Juifs.

Jonathas défait Apollonius.


10En la cent soixantième année, Alexandre, fils d’Antiochus, surnommé le Noble, monta et occupa (prit) Ptolémaïs ; on l’y reçut, et il régna là. 2Le roi Démétrius l’apprit, et rassembla une très nombreuse armée, et marcha au-devant de lui pour le combattre. 3(Et) Démétrius envoya à Jonathas une lettre avec des paroles de paix, lui promettant de l’agrandir. 4Car il di(sai)t : Hâtons-nous de faire la paix avec lui, avant qu’il la fasse avec Alexandre contre nous. 5Car il se souviendra de tous les maux que nous lui avons faits, à lui, à son frère et à sa nation. 6Il lui donna donc le pouvoir de rassembler une armée, et de fabriquer des armes, et d’être son allié ; et il ordonna qu’on lui remît les otages qui étaient dans la citadelle. 7Jonathas vint à Jérusalem, et lut les lettres devant tout le peuple et devant ceux qui étaient dans la citadelle. 8Et ils furent saisis d’une grande crainte, lorsqu’ils apprirent que le roi lui avait donné le pouvoir de rassembler une armée. 9Les otages furent remis à Jonathas, et il les rendit à leurs parents. 10Jonathas habita à Jérusalem, et il commença à bâtir et à renouveler la ville. 11Il commanda à ceux qui faisaient les travaux de construire des murs, et d’entourer la montagne de Sion de pierres carrées pour la fortifier ; et ils firent ainsi. 12Alors les étrangers qui étaient dans les forteresses que Bacchidès avait bâties s’enfuirent ; 13et chacun d’eux quitta le lieu où il était, et s’en alla dans son pays. 14Il resta seulement dans Bethsura quelques-uns de ceux qui avaient abandonné la loi et les préceptes de Dieu, car cette ville leur servait de retraite (refuge). 15Le roi Alexandre apprit les promesses que Démétrius avait faites à Jonathas ; on lui raconta aussi les combats et les actes de courage qu’il avait accomplis avec ses frères ; et les peines qu’ils avaient endurées. 16Et il dit : Est-ce que nous trouverons un homme semblable ? faisons maintenant de lui notre ami et notre allié. 17Il écrivit une lettre, et il la lui envoya, conçue en ces termes : 18Le roi Alexandre, à son frère Jonathas, salut. 19Nous avons entendu dire à ton (votre) sujet que tu (vous êt)es un homme puissant en force (très puissant), et que tu (vous êt)es apte à (digne d’) être notre ami ; 20c’est pourquoi nous (vous) t’établissons aujourd’hui grand-prêtre de ta (votre) nation, et (nous voulons que) tu (vous) t’appelleras (soyez appelé) l’ami du roi (il lui envoya en même temps la (une robe de) pourpre et une couronne d’or), et nous souhaitons que tu (vous) ressentes(iez) comme nous ce qui nous intéresse, et que tu (vous) nous conserves(iez) ton (votre) amitié. 21(Et) Jonathas, en l’année cent soixante, se revêtit de la robe sainte, le septième mois, en la fête solennelle des Tabernacles (scénopégie, note) ; et il rassembla une armée, et fit faire beaucoup d’armes. 22Démétrius apprit ces choses, et il en fut vivement attristé, et il dit : 23Comment avons-nous fait, qu’Alexandre nous ait prévenus, et qu’il ait gagné l’amitié des Juifs pour se fortifier ? 24Je leur écrirai, moi aussi, des paroles de supplication, leur offrant des dignités et des présents, afin qu’ils soient avec moi pour me secourir. 25Il leur écrivit donc en ces termes : Le roi Démétrius, à la nation des Juifs, salut. 26Nous avons appris que vous avez gardé l’alliance faite avec nous, que vous êtes demeurés dans notre amitié, et que vous ne vous êtes point unis à nos ennemis, et nous nous en sommes réjouis. 27Persévérez donc maintenant encore à nous conserver la fidélité, et nous vous rendrons en bienfaits (récompenserons pour) ce que vous avez fait pour nous ; 28et nous vous remettrons beaucoup de charges (vos redevances), et nous vous ferons des présents. 29Et dès à présent je (vous) remets à vous et à tous les Juifs les tributs, et je vous dispense des impôts de sel, et je vous remets les couronnes et la troisième partie de la semence, 30et je vous abandonne à partir d’aujourd’hui et pour l’avenir la moitié des fruits des arbres, choses qui faisaient partie de mes droits, ne voulant plus qu’on les prélève sur le pays de Juda, ni sur les trois villes de la Samarie et de la Galilée qui lui ont été ajoutées, à partir d’aujourd’hui et dans tous les temps ; 31je veux aussi que Jérusalem soit sainte et libre avec son territoire, et que les dîmes et les tributs lui appartiennent. 32Je renonce aussi à la possession de la citadelle qui est à Jérusalem, et je la donne au grand prêtre, afin qu’il y établisse, pour la garder, les hommes qu’il aura choisis. 33Et je laisse libres, sans rançon, tous ceux des Juifs qui ont été emmenés captifs du pays de Juda, dans tout mon royaume, et je les affranchis tous des tributs, même sur (des charges dues pour) leurs bestiaux. 34Et que tous les jours solennels, les sabbats, les nouvelles lunes (néoménies), les fêtes de prescription, les trois jours avant une fête solennelle, et les trois jours après une fête solennelle, soient tous des jours d’immunité et de franchise pour tous les Juifs qui sont dans mon royaume ; 35et que personne n’ait le pouvoir de rien faire et de susciter des affaires contre quelqu’un d’entre eux, en quelque cause que ce soit. 36De plus on enrôlera des Juifs dans l’armée du roi, jusqu’au nombre de trente mille hommes, et ils seront entretenus comme doivent l’être toutes les armées du roi, et on en choisira d’entre eux qui seront dans les forteresses du grand roi ; 37et on en établira quelques-uns sur les affaires du royaume qui sont traitées en confiance (demandent une grande fidélité), et des chefs seront pris parmi eux, et ils vivront selon leurs lois, comme le roi l’a ordonné pour le pays de Juda. 38Et les trois villes de la province de Samarie, qui ont été annexées à la Judée, seront assimilées à la Judée, afin qu’elles ne dépendent que d’un seul, et qu’elles n’obéissent pas à une autre puissance que celle du grand prêtre. 39Je donne aussi Ptolémaïde et son territoire en don au sanctuaire de Jérusalem, pour (fourniront) les dépenses nécessaires au sanctuaire (pour les choses saintes). 40Et je donne chaque année quinze mille sicles d’argent, sur les revenus du roi, qui m’appartiennent ; 41tout ce qui reste et que n’ont pas payé ceux qui étaient préposés aux affaires pendant les années précédentes, ils le donneront pour les travaux du temple (de la maison du Seigneur). 42Et en outre, les cinq mille sicles d’argent qui se prenaient chaque année sur les revenus du sanctuaire (les lieux saints), appartiendront aussi aux prêtres qui font les fonctions du ministère. 43Et tous ceux qui, étant redevables au roi en quelque affaire que ce soit, se réfugieront dans le temple de Jérusalem et dans tout son territoire, seront exonérés, et ils auront la libre jouissance de tout ce qu’ils ont dans mon royaume. 44Les dépenses pour bâtir et restaurer les bâtiments du sanctuaire (des lieux saints) seront prélevées sur les revenus du roi ; 45pour construire les murs de Jérusalem et les fortifier tout autour, on prendra aussi sur les revenus du roi ; de même pour élever des murailles en Judée. 46Lorsque Jonathas et le peuple entendirent ces paroles, ils ne les crurent pas et ne les reçurent pas, car ils se souvinrent des grands maux qu’il (que Démétrius) avait faits en Israël, et de quelle manière il les avait accablés. 47Mais ils se complurent dans Alexandre, parce qu’il leur avait tenu le premier des paroles de paix ; et ils lui portèrent secours tous les jours. 48Le roi Alexandre rassembla une grande armée, et marcha contre Démétrius. 49Les deux rois engagèrent le combat, et l’armée de Démétrius s’enfuit ; Alexandre le poursuivit, et fondit sur eux. 50Et le combat fut très rude, jusqu’à ce que le soleil fût couché ; et Démétrius fut tué en ce jour-là. 51Alexandre envoya des ambassadeurs à Ptolémée, roi d’Egypte, et lui fit parler en ces termes : 52Comme je suis rentré dans mon royaume, que je suis assis sur le trône de mes pères, que j’ai recouvré mon empire, battu Démétrius et pris possession de notre pays, 53et que je lui ai livré bataille, et qu’il a été défait par nous avec son armée, et que nous nous sommes assis sur le siège de son royaume, 54faisons maintenant amitié l’un avec l’autre ; donne(z)-moi ta (votre) fille pour épouse, et je serai ton (votre) gendre, et je te (vous) ferai, ainsi qu’à elle, des présents dignes de toi (vous). 55Le roi Ptolémée répondit, en disant : Heureux le jour où tu (vous êt)es rentré dans le pays de tes (vos) pères, et où tu t’es (vous vous êtes) assis sur le trône de leur royaume ! (.) 56Et maintenant je ferai ce que tu as (vous avez) écrit ; mais viens (venez) au-devant de moi à Ptolémaïs, afin que nous nous voyions mutuellement, et que je te (vous) donne ma fille comme tu (vous) l’as (avez) dit. 57Ptolémée sortit donc d’Egypte avec sa fille Cléopâtre, et vint à Ptolémaïs, en l’année cent soixante-deux. 58Le roi Alexandre vint à sa rencontre, et Ptolémée lui donna Cléopâtre, sa fille, et il célébra les noces à Ptolémaïs, à la manière des rois, avec une grande magnificence. 59Le roi Alexandre écrivit aussi à Jonathas, afin qu’il vint au-devant de lui. 60Il alla avec magnificence à Ptolémaïs, et il y rencontra les deux rois ; il leur donna beaucoup d’argent et d’or, et des présents, et il trouva grâce devant eux. 61Alors quelques hommes pervers d’Israël s’assemblèrent contre lui, des hommes impies (pestes publiques), qui l’accusèrent ; mais le roi ne les écouta pas. 62Et il ordonna qu’on dépouillât Jonathas de ses vêtements et qu’on le revêtît de pourpre ; ce qui fut fait. Et le roi le fit asseoir près de lui ; 63et il dit à ses princes : Allez avec lui au lieu de la ville, et publiez que personne ne porte aucune plainte contre lui, et que personne ne lui fasse de peine pour quelque cause que ce soit. 64Et il arriva que lorsque ceux qui portaient plainte contre lui virent sa gloire qu’on publiait, et la pourpre dont il était revêtu, ils s’enfuirent tous. 65Le roi l’éleva en grand honneur, l’inscrivit parmi ses principaux amis, et l’établit chef et participant au gouvernement (l’associa à sa domination). 66Et Jonathas revint à Jérusalem en paix et avec joie. 67En la cent soixante-cinquième année, Démétrius, fils de Démétrius, vint de Crète au pays de ses pères. 68Le roi Alexandre l’apprit et en fut très attristé, et il retourna à Antioche. 69Le roi Démétrius institua général Apollonius, qui gouvernait la Cœlésyrie, et il rassembla une grande armée ; et il vint à Jamnia, et envoya dire à Jonathas, le grand prêtre, 70ces paroles : (Toi) Seul tu nous résistes, et je suis devenu un sujet de risée et d’opprobre, parce que tu exerces le (un) pouvoir contre nous dans les montagnes. 71Maintenant donc, si tu te confies dans tes forces, descends à nous dans la plaine, et mesurons-nous-y ensemble ; car avec moi est la valeur de la guerre (force des combats). 72Interroge et apprends qui je suis, et quels sont ceux qui combattent avec moi ; eux aussi disent que votre pied ne pourrait tenir ferme devant notre face, car deux fois tes pères ont été mis en fuite dans leur pays ; 73et maintenant comment pourras-tu résister à la (ma) cavalerie et à une si grande armée, dans une plaine où il n’y a ni pierre, ni rocher, ni aucun lieu pour fuir ? 74Lorsque Jonathas eut entendu les paroles d’Apollonius, il fut ému dans son cœur ; et il choisit dix mille hommes, et sortit de Jérusalem, et Simon son frère vint à son secours ; 75et ils campèrent près de Joppé, et on lui ferma la ville, parce qu’une garnison d’Apollonius était à Joppé, et il l’assiégea. 76(Mais) Ceux qui étaient dans la ville, épouvantés, lui ouvrirent ; et Jonathas se rendit maître de Joppé. 77Apollonius l’apprit, et s’approcha avec trois mille cavaliers et une grande armée. 78Il marcha vers Azot, comme pour aller plus loin, et tout à coup il se jeta dans la plaine, parce qu’il avait une multitude de cavaliers et qu’il avait confiance en eux. Jonathas le suivit vers Azot, et ils engagèrent la bataille. 79Apollonius avait laissé (laissa) secrètement dans son camp mille cavaliers derrière eux. 80Jonathas apprit qu’il y avait derrière lui une embuscade. Ils (et les ennemis) entourèrent son camp, et lancèrent des traits contre le (son) peuple, depuis le matin jusqu’au soir. 81Mais le peuple demeura ferme, comme Jonathas l’avait ordonné ; et leurs chevaux (des ennemis) se fatiguèrent. 82Alors Simon fit avancer son armée et attaqua l’infanterie, car les cavaliers étaient fatigués ; et ils furent écrasés (défaits) par lui, et s’enfuirent. 83Et ceux qui se dispersèrent à travers la plaine s’enfuirent à Azot et entrèrent dans le temple de Dagon (Bethdagon, note), leur idole, pour s’y mettre en sûreté. 84Mais Jonathas brûla Azot et les villes qui étaient alentour, et il prit leurs dépouilles, et il brûla par le feu le temple de Dagon, avec tous ceux qui s’y étaient réfugiés. 85Et ceux qui tombèrent par l’épée, avec ceux qui furent brûlés, étaient environ huit mille hommes. 86Jonathas leva de là son camp et marcha contre Ascalon ; et ceux de la ville sortirent au-devant de lui (et le reçurent) avec une grande magnificence. 87Jonathas revint ensuite à Jérusalem avec les siens, qui avaient (portant) de nombreuses dépouilles. 88Et il arriva que lorsque le roi Alexandre apprit ces choses, il accorda encore à Jonathas de plus grands honneurs. 89Et il lui envoya une agrafe d’or, comme c’est la coutume d’en donner aux parents des rois ; il lui donna de plus Accaron et tout son territoire, pour qu’il la possédât en propre.


Ptolémée Philométor usurpe le royaume d’Alexandre Balas.

Alexandre se sauve ; on lui tranche la tête.

Ptolémée meurt.

Démétrius Nicator monte sur le trône, comble d’honneurs Jonathas, accorde plusieurs privilèges aux Juifs.

Entreprise de Tryphon.

Soulèvement à Antioche.

Les Juifs sauvent Démétrius.

Ingratitude de ce prince.

Antiochus Théus est mis sur le trône et recherche l’amitié de Jonathas.

Guerre de Jonathas contre les troupes de Démétrius.


11Le roi d’Egypte assembla une armée, semblable au sable qui est sur le rivage de la mer, et un grand nombre de vaisseaux ; et il cherchait à s’emparer du royaume d’Alexandre par surprise et à l’ajouter à son royaume. 2Il marcha contre la Syrie avec des paroles de paix ; et on lui ouvrait les villes, et on venait au-devant de lui, car le roi Alexandre avait ordonné d’aller à sa rencontre, parce qu’il était son beau-père. 3Mais lorsque Ptolémée était entré dans une ville, il mettait une garnison de ses soldats dans chaque ville. 4Lorsqu’il se fut approché d’Azot, on lui montra le temple de Dagon, qui avait été brûlé par le feu, et Azot, avec ce qui en dépend, tout en ruines, des cadavres épars, et les tombeaux de ceux qui avaient été tués dans la guerre, construits (qu’on avait faits) le long du chemin. 5Et ils racontèrent au roi que c’était Jonathas qui avait fait cela, voulant ainsi le (lui) rendre odieux ; mais le roi garda le silence. 6Jonathas vint au-devant du roi à Joppé avec magnificence ; ils se saluèrent mutuellement, et dormirent en ce lieu. 7Et Jonathas alla avec le roi jusqu’au fleuve qu’on nomme Eleuthère, puis il revint à Jérusalem. 8Le roi Ptolémée se rendit ainsi maître des villes jusqu’à Séleucie la maritime (près de la mer), et il méditait de mauvais desseins contre Alexandre. 9Il envoya des ambassadeurs à Démétrius, pour lui dire : Viens, faisons alliance ensemble ; et je te donnerai ma fille qu’Alexandre a épousée, et tu régneras dans le royaume de ton père ; 10car je me repens de lui avoir donné ma fille, parce qu’il a cherché à me tuer. 11Il l’accusait parce qu’il convoitait son royaume. 12Il lui enleva sa fille, et il la donna à Démétrius, et s’éloigna tout à fait d’Alexandre ; et son inimitié devint manifeste. 13Ptolémée entra ensuite dans Antioche et se mit sur la tête deux diadèmes, celui d’Egypte et celui d’Asie. 14Le roi Alexandre était en Cilicie dans ce temps-là, parce que ceux qui étaient dans ces régions s’étaient révoltés. 15Alexandre apprit ces choses, et il s’avança pour le combattre ; le roi Ptolémée mit aussi son armée en mouvement, et vint au-devant de lui avec des troupes puissantes, et le mit en fuite. 16Alexandre s’enfuit en Arabie, pour y trouver quelque protection ; et (mais) le roi Ptolémée fut élevé en gloire (triompha). 17Mais (Et) Zadiel, l’Arabe, fit couper la tête d’Alexandre, et l’envoya à Ptolémée. 18Le roi Ptolémée mourut trois jours après, et ceux qui étaient dans les forteresses furent tués par ceux qui étaient dans le camp. 19Et Démétrius régna en la cent soixante-septième année. 20En ces jours-là, Jonathas rassembla ceux qui étaient dans la Judée, pour attaquer la citadelle de Jérusalem ; et ils dressèrent contre elle de nombreuses machines de guerre. 21Mais quelques hommes iniques, qui haïssaient leur nation, allèrent trouver le roi Démétrius, et lui rapportèrent que Jonathas assiégeait la citadelle. 22Lorsqu’il l’eut appris, il fut irrité ; et il vint aussitôt à Ptolémaïs, et il écrivit à Jonathas de ne point assiéger la citadelle, mais de le rejoindre promptement pour conférer avec lui. 23Dès que Jonathas l’eut appris, il ordonna de continuer le siège ; et il choisit quelques-uns des anciens d’Israël et des prêtres, et il s’exposa (s’abandonna) au péril. 24Il prit de l’or, et de l’argent, et des vêtements, et beaucoup d’autres présents, et se rendit auprès du roi à Ptolémaïs ; et il trouva grâce devant lui. 25Quelques hommes iniques de sa nation lancèrent des plaintes contre lui. 26Mais le roi le traita comme l’avaient traité ses prédécesseurs, et il l’éleva en présence de tous ses amis ; 27il le confirma dans la souveraine sacrificature (principauté du sacerdoce) et dans tous les honneurs qu’il avait eus auparavant, et le fit le premier de ses amis. 28Jonathas lui demanda de donner l’immunité à la Judée, aux trois toparchies, à la Samarie et à son territoire ; et il lui promit trois cents talents. 29Le roi y consentit ; et il écrivit à Jonathas touchant tout cela, des lettres conçues en ces termes : 30Le roi Démétrius, à son frère Jonathas et à la nation des Juifs, salut. 31Nous vous avons envoyé une copie de la lettre que nous avons écrite à Lasthénès, notre père (parent), relativement à vous, afin que vous en fussiez informés. 32Le roi Démétrius, à Lasthénès, son père (parent), salut. 33Nous avons résolu de faire du bien à la nation des Juifs, qui sont nos amis et qui nous conservent la fidélité qu’ils nous doivent, à cause de la bonne volonté qu’ils ont envers nous. 34Nous avons donc ordonné que tout le territoire de la Judée et les trois villes, (Aphéréma, note) Lyda et Ramatha, qui ont été annexées de la Samarie à la Judée, et toutes leurs dépendances, soient mis en réserve pour tous les prêtres de (ceux qui sacrifient à) Jérusalem, au lieu de ce que le roi recevait d’eux (comme impôts) auparavant chaque année, et des fruits de la terre et des arbres. 35Nous leur remettons aussi dès à présent les autres choses qui nous appartenaient, les dîmes et les tributs, et de même les impôts des salines et les couronnes qui nous étaient apportées. 36Nous leur donnons toutes ces choses ; et rien de tout cela (ces concessions) ne sera annulé, dès à présent et à jamais. 37Maintenant donc ayez soin de faire une copie de ces choses, et qu’elle soit donnée à Jonathas, et qu’elle soit placée sur la montagne sainte, en un lieu où elle soit vue de tous (bien connu). 38Le roi Démétrius, voyant que la terre se taisait en sa présence et que rien ne lui résistait, congédia toute son armée, chacun dans son pays, excepté l’armée étrangère, qu’il avait levée dans les îles des nations ; et toutes les armées de ses pères devinrent ses (lui étaient) ennemis. 39Or (un certain) Tryphon avait été auparavant du parti d’Alexandre ; et voyant que toute l’armée murmurait contre Démétrius, il alla trouver Emalchuel, l’Arabe, qui élevait Antiochus, fils d’Alexandre ; 40et il le pressait de le lui livrer, pour qu’il régnât à la place de son père ; et il lui rapporta tout ce qu’avait fait Démétrius et la haine de ses armées contre lui ; et il demeura là des jours nombreux. 41Alors (Cependant) Jonathas envoya vers le roi Démétrius, pour le prier de chasser ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem et dans les forteresses, parce qu’ils attaquaient Israël. 42Et Démétrius envoya dire à Jonathas : Non seulement je ferai ces choses pour toi (vous) et pour ta (votre) nation, mais je vous élèverai en gloire, toi (vous) et ta (votre) nation, lorsque le temps me le permettra. 43Tu feras (Vous ferez) donc bien maintenant d’envoyer des hommes à mon secours, parce que toute mon armée m’a abandonné. 44Alors Jonathas lui envoya à Antioche trois mille hommes (très) vaillants ; ils vinrent auprès du roi, et le roi eut une grande joie de leur arrivée. 45Ceux qui étaient de la ville s’assemblèrent au nombre de cent vingt mille hommes, et ils voulaient tuer le roi. 46Et le roi s’enfuit dans le palais ; et ceux de la ville s’emparèrent des rues de la ville et commencèrent à combattre. 47Le roi appela les Juifs à son secours, et ils s’assemblèrent tous ensemble auprès de lui, et ils se répandirent dans la ville, 48et ils tuèrent en ce jour-là cent mille hommes ; ils mirent aussi le feu à la ville, s’emparèrent ce jour-là d’un grand butin, et délivrèrent le roi. 49Ceux de la ville virent que les Juifs s’étaient rendus maîtres de la ville, comme ils le voulaient, et ils furent découragés ; et ils crièrent au roi, en lui faisant cette prière : 50Donne(z)-nous la main (droite), et que les Juifs cessent de nous attaquer, ainsi que la ville. 51Et ils jetèrent leurs armes, et firent la paix. Les Juifs furent glorifiés en présence du roi et en présence de tous ceux qui étaient dans son royaume ; ils devinrent célèbres dans le royaume, et ils revinrent à Jérusalem chargés (portant beaucoup) de dépouilles. 52Le roi Démétrius s’assit sur le trône de son royaume, et la terre se tut en sa présence. 53Mais il mentit à tout ce qu’il avait dit : il s’éloigna de Jonathas, et il ne lui rendit pas selon les bienfaits qu’il en avait reçus ; mais il l’affligea (même) beaucoup. 54Après cela Tryphon revint, et avec lui Antiochus, jeune enfant, qui régna et se mit le diadème sur la tête. 55Toutes les troupes (armées) que Démétrius avait congédiées s’assemblèrent auprès de lui (d’Antiochus), et elles combattirent contre Démétrius ; et il s’enfuit et tourna le dos. 56Tryphon se saisit alors des éléphants (bêtes), et se rendit maître d’Antioche. 57Le jeune Antiochus écrivit ensuite à Jonathas, en ces termes : Je te (vous) confirme dans le sacerdoce, et je (vous) t’établis sur les quatre villes, afin que tu sois (vous soyez) des amis du roi. 58Il lui envoya des vases d’or pour son service, et lui donna le pouvoir de boire dans l’or, d’être vêtu de pourpre et de porter une agrafe d’or ; 59et il établit Simon, son frère, gouverneur depuis les limites de Tyr jusqu’aux frontières d’Egypte. 60Alors Jonathas sortit et parcourut les villes d’au-delà du fleuve, et toute l’armée de Syrie se rassembla à son secours ; il vint à Ascalon, et ceux de la ville allèrent au-devant de lui, pour lui faire honneur. 61Il alla de là à Gaza, et ceux qui étaient à Gaza s’enfermèrent ; il l’assiégea, et il brûla et pilla ce qui était autour de la ville. 62Alors les habitants de Gaza implorèrent Jonathas, et il leur donna la main droite ; il prit leurs fils pour otages, et les envoya à Jérusalem, et il parcourut le pays jusqu’à Damas. 63Alors Jonathas apprit que les généraux (princes de la milice) de Démétrius l’attaquaient (prévariquaient) avec une armée nombreuse, à Cadès, qui est en Galilée, voulant l’écarter des affaires du royaume ; 64et il marcha au-devant d’eux, et laissa son frère Simon dans la province. 65Simon mit le siège devant Bethsura, et il l’attaqua pendant des jours nombreux et tint les habitants investis. 66Alors ils lui demandèrent à faire la paix (de recevoir sa main droite), et il le leur accorda ; il les fit sortir hors de la ville, la prit et y mit une garnison. 67Jonathas et son armée vinrent près de l’eau de Génésar, et avant le jour ils pénétrèrent dans la plaine d’Asor. 68Et voici que l’armée des étrangers s’avançait dans la plaine et lui dressait des embûches sur les montagnes ; mais il marcha droit à eux. 69Alors l’embuscade sortit de sa cachette, et engagea le combat. 70Et tous ceux qui étaient du parti de Jonathas s’enfuirent, et il n’en demeura pas un seul, sinon Mathathias, fils d’Absalom, et Judas, fils de Calphi, chef de la milice de l’armée. 71Alors Jonathas déchira ses vêtements, se mit de la terre sur la tête, et pria. 72Puis Jonathas retourna contre eux au combat, et les mit en fuite après les avoir battus. 73Ceux de son parti qui avaient fui virent cela et revinrent auprès de lui, et ils poursuivirent tous ensemble les ennemis (fuyards) jusqu’à leur camp à Cadès, et ils (par)vinrent jusque-là. 74Il tomba en ce jour-là trois mille hommes des étrangers ; et Jonathas retourna à Jérusalem.


Jonathas renouvelle l’alliance avec les Romains et avec les Lacédémoniens.

Il met en fuite l’armée de Démétrius.

Il tourne ses armes contre les Arabes et les Syriens.

Simon étend ses conquêtes jusqu’à Joppé.

Jonathas est pris à Ptolémaïde par Tryphon.


12Jonathas vit que le temps lui était favorable, et il choisit des hommes qu’il envoya à Rome, pour affermir et renouveler l’amitié avec les Romains. 2Il envoya aussi aux Spartiates, et en d’autres lieux, des lettres dont la forme était la même. 3Ils (Ses messagers) allèrent à Rome, et entrèrent au Sénat, et dirent : Jonathas, (le) grand prêtre, et la nation des Juifs, nous ont envoyés pour que nous renouvelions l’amitié et l’alliance, selon qu’elle a été faite auparavant. 4Et les Romains leur donnèrent des lettres pour leurs officiers (gouverneurs) dans chaque région, afin qu’ils les fissent conduire en paix dans le pays de Juda. 5Voici la copie des lettres que Jonathas écri(vi)t aux Spartiates : 6Jonathas, grand prêtre, les anciens de la nation, les prêtres et le reste du peuple juif, aux Spartiates, leurs frères, salut. 7Il y a longtemps que des lettres ont été envoyées à Onias, le grand prêtre, par Arius, qui régnait chez vous, car vous êtes nos frères, comme le montre la copie qui est jointe ici (l’écrit mis sous vos yeux). 8Et Onias accueillit avec honneur l’homme qui avait été envoyé, et il reçut les lettres, où il était parlé d’alliance et d’amitié. 9Et nous, quoique nous n’eussions pas besoin de ces choses, ayant pour consolation les saints livres qui sont entre nos mains, 10nous avons mieux aimé envoyer vers vous, pour renouveler la fraternité et l’amitié, de peur que nous ne vous devenions étrangers ; car il s’est écoulé beaucoup de temps depuis que vous avez envoyé vers nous. 11Nous donc, sans cesse en tout temps, aux jours solennels et aux autres jours où cela est nécessaire, nous nous souvenons de vous dans les sacrifices que nous offrons, et dans nos cérémonies, selon qu’il est du devoir et de la bienséance de se souvenir de ses frères. 12(C’est pourquoi) Nous nous réjouissons donc de votre gloire. 13Mais pour nous, beaucoup de tribulations et beaucoup de combats nous ont entourés, et les rois qui sont autour de nous nous ont attaqués. 14Cependant nous n’avons voulu être à charge ni à vous, ni à nos autres alliés et amis, dans ces combats ; 15car nous avons reçu du secours du ciel, et nous avons été délivrés, (nous,) et nos ennemis ont été humiliés. 16C’est pourquoi nous avons choisi Numénius, fils d’Antiochus, et Antipator, fils de Jason, et nous les avons envoyés vers les Romains, pour renouveler avec eux l’amitié et l’alliance antérieure ; 17nous leur avons aussi ordonné d’aller auprès de vous, de vous saluer, et de vous porter nos lettres relatives au renouvellement de notre fraternité. 18Et maintenant, vous ferez bien de nous répondre au sujet de ces choses. 19Voici la copie de la (des) lettre(s) qu’Arius avait envoyée(s) à Onias : 20Arius, roi des Spartiates, (au) grand prêtre Onias, salut. 21Il a été trouvé, dans un écrit qui concerne les Spartiates et les Juifs, qu’ils sont frères et qu’ils sont de la race d’Abraham. 22Et maintenant, depuis que nous avons connu ces choses, vous faites bien de nous écrire au sujet de votre prospérité (si vous jouissez de paix). 23Mais nous aussi nous vous avons répondu. Nos bestiaux et nos biens sont à vous, et les vôtres sont à nous : nous avons donc ordonné que cela vous soit déclaré. 24Cependant Jonathas apprit que les généraux (princes de la milice) de Démétrius étaient revenus avec une armée beaucoup plus grande qu’auparavant, pour combattre contre lui ; 25et il sortit de Jérusalem, et alla au-devant d’eux dans le pays d’Amathis, car il ne leur donna pas (avait pas donné) le temps d’entrer sur ses terres. 26Et il envoya des espions dans leur camp, et, de retour, ils rapportèrent qu’ils avaient résolu de le surprendre pendant la nuit. 27Après donc que le soleil fut couché, Jonathas ordonna aux siens de veiller, et de se tenir toute la nuit sous les armes, prêts à combattre ; et il mit des gardes (tout) autour du camp. 28Les ennemis apprirent que Jonathas était prêt avec les siens pour le combat, et ils craignirent et furent saisis d’effroi dans leurs cœurs ; ils allumèrent des feux dans leur camp (et se retirèrent). 29 Mais Jonathas et ceux qui étaient avec lui ne s’en aperçurent pas jusqu’au matin, car ils voyaient les feux allumés. 30Jonathas les poursuivit ; mais il ne les atteignit pas, car ils avaient passé le fleuve Eleuthère. 31Jonathas marcha de là vers les Arabes qui sont appelés Zabadéens ; il les frappa ; et prit leurs dépouilles. 32Puis il partit et vint à Damas, et il parcourait toute cette contrée. 33Cependant Simon était sorti et était venu jusqu’à Ascalon et aux forteresses voisines ; il marcha de là vers Joppé et s’en empara ; 34car il avait appris qu’on voulait livrer la place (forteresse) à ceux du parti de Démétrius ; et il y mit une garnison pour la garder. 35Jonathas revint, et assembla les anciens du peuple, et il résolut avec eux de bâtir des forteresses dans la Judée, 36de bâtir aussi des murs dans Jérusalem, et d’élever un mur d’une grande hauteur entre la citadelle et la ville, pour la séparer de la ville, afin qu’elle fût isolée, et qu’on ne pût ni y acheter ni y vendre. 37Ils s’assemblèrent donc pour bâtir la ville ; et le mur qui était au-dessus du torrent, du côté du soleil levant, tomba, et Jonathas le rétablit ; il s’appelait Caphététha. 38Simon bâtit aussi Adiada dans la Sephéla ; il la fortifia, et y mit des portes et des serrures. 39Mais comme Tryphon avait résolu de régner en Asie, de prendre le diadème et d’étendre la main sur le roi Antiochus, 40craignant que Jonathas ne l’en empêchât et ne combattît contre lui, il cherchait à se saisir de lui et à le tuer. Se levant donc, il alla à Bethsan. 41Jonathas sortit au-devant de lui pour le combattre avec quarante mille hommes choisis, et vint à Bethsan. 42Lorsque Tryphon vit que Jonathas était venu avec une armée nombreuse pour étendre la main sur lui, il eut peur, 43et il le reçut avec honneur, le recommanda à tous ses amis, lui fit des présents, et ordonna à son armée de lui obéir comme à lui-même. 44Et il dit à Jonathas : Pourquoi as-tu (avez-vous) fatigué tout ce peuple, puisque nous n’avons pas de guerre ensemble ? 45Renvoie-les (Renvoyez-les) donc maintenant dans leurs maisons ; mais choisis(sez)-en quelques-uns pour être avec toi (vous), et viens (venez) avec moi à Ptolémaïs, et je te (vous) la livrerai, ainsi que les autres forteresses, et l’armée, et tous ceux qui sont préposés aux affaires, puis je m’en retournerai ; car c’est pour cela que je suis venu. 46Jonathas le crut, et fit comme il avait dit : il renvoya les troupes, et elles s’en retournèrent dans le pays de Juda. 47Il retint cependant avec lui trois mille hommes, dont il renvoya deux mille en Galilée, et mille vinrent avec lui. 48Mais dès que Jonathas fut entré dans Ptolémaïs, les habitants de la ville fermèrent les portes et le prirent ; et ils tuèrent par le glaive tous ceux qui étaient entrés avec lui. 49(Et) Tryphon envoya une armée et des cavaliers en Galilée, et dans la grande plaine, pour tuer tous les compagnons de Jonathas. 50Mais ceux-ci, ayant su que Jonathas avait été pris, et qu’il avait péri avec tous ceux qui étaient avec lui, s’encouragèrent les uns les autres ; et sortirent prêts à combattre. 51Ceux qui les avaient poursuivis, voyant qu’ils se battaient pour (sauver) leur vie (à tout prix), s’en retournèrent ; 52ainsi ils revinrent tous en paix dans le pays de Juda. On pleura beaucoup Jonathas et ceux qui étaient avec lui, et Israël en fit un grand deuil. 53Alors toutes les nations qui étaient autour d’eux cherchèrent à les écraser (détruire) ; car elles disaient : 54Ils n’ont ni chef ni auxiliaire ; attaquons-les donc maintenant, et effaçons leur mémoire parmi les hommes.


Simon succède à Jonathas.

Il s’oppose aux entreprises de Tryphon.

Mort de Jonathas.

Simon bâtit un sépulcre pour son père et ses frères.

Tryphon tue le jeune Antiochus, et règne à sa place.

Simon recherche l’amitié de Démétrius Nicanor, et obtient l’affranchissement de son pays.

Il assiège et prend Gaza.

La citadelle de Jérusalem lui est rendue.

Il met Jean Hyrcan son fils à la tête de l’armée.


13Cependant Simon apprit que Tryphon avait rassemblé une armée nombreuse, pour venir dans le pays de Juda et le ravager. 2Voyant que le peuple était dans la crainte et dans l’effroi (la crainte), il monta à Jérusalem, et assembla le peuple ; 3et il les exhorta, en disant : Vous savez quels grands combats nous avons livrés, moi, et mes frères, et toute la maison de mon père, pour les lois et pour le sanctuaire, et quelles angoisses nous avons vues (éprouvées) ; 4c’est à cause de cela que tous mes frères ont péri pour Israël, et je suis demeuré seul. 5Et maintenant, à Dieu ne plaise que je veuille épargner ma vie (mon âme), dans tout ce temps de tribulation ! car je ne suis pas meilleur que mes frères. 6Je vengerai donc ma nation et le sanctuaire (les saints lieux), nos enfants aussi et nos femmes, car toutes les nations se sont assemblées pour nous écraser, à cause de leur haine. 7L’esprit du peuple fut enflammé dès qu’il eut entendu ces paroles ; 8et ils répondirent à haute voix, en disant : Tu (Vous êt)es notre chef à la place de Judas et de Jonathas, ton (votre) frère ; 9livre (combattez) notre combat, et tout ce que tu (vous) nous diras(ez) nous le ferons. 10Alors rassemblant tous les hommes de guerre, il se hâta de rebâtir tous les murs de Jérusalem, et la fortifia tout autour. 11Puis il envoya Jonathas, fils d’Absalom, à Joppé, et avec lui une nouvelle armée ; et après qu’il en eut chassé tous ceux qui étaient dedans, il y demeura lui-même. 12Cependant Tryphon partit de Ptolémaïs avec une armée nombreuse, pour venir dans le pays de Juda ; et Jonathas était avec lui comme prisonnier. 13Simon s’établit à Addus, en face de la plaine. 14Dès que Tryphon eut appris que Simon s’était levé à la place de son frère Jonathas et se disposait à lui livrer bataille, il lui envoya des messagers, 15pour lui dire : C’est à cause de l’argent que ton (votre) frère Jonathas devait au roi, à cause des affaires dont il a eu la conduite, que nous l’avons détenu. 16Et maintenant envoie (envoyez) cent talents d’argent et ses deux fils comme otage, afin que, mis en liberté, il ne s’enfuie pas loin de nous, et nous le renverrons. 17Simon reconnut qu’il lui parlait ainsi pour le tromper ; il ordonna néanmoins de lui livrer l’argent et les enfants, de peur d’attirer sur lui une grande haine, de la part du peuple d’Israël, qui dirait (aurait dit) : 18Parce qu’on n’a pas envoyé l’argent et les enfants, c’est pour cela qu’il (que Jonathas) a péri. 19Il envoya donc les enfants et les cent talents ; et Tryphon manqua à sa parole, et ne renvoya pas Jonathas. 20Après cela, Tryphon vint dans le pays pour le ravager, et ils tournèrent par le chemin qui conduit à Ador ; mais Simon et son armée les suivaient par tous les lieux où ils allaient. 21Alors ceux qui étaient dans la citadelle envoyèrent des messagers à Tryphon, pour qu’il se hâtât de venir par le désert, et qu’il leur envoyât des vivres. 22Tryphon tint toute la cavalerie prête pour venir cette nuit même ; mais il y avait une grande quantité de neige, et il n’alla pas au pays de Galaad. 23Et lorsqu’il fut proche de Bascaman, il tua là Jonathas et ses fils. 24Ensuite Tryphon se retourna, et s’en alla dans son pays. 25Alors Simon envoya recueillir les ossements de son frère Jonathas, et il les ensevelit à Modin, la ville de ses pères. 26Tout Israël fit un grand deuil à son sujet, et ils le pleurèrent pendant des jours nombreux. 27Simon éleva sur le sépulcre de son père et de ses frères un édifice qu’on voyait de loin, dont les pierres étaient polies par devant et par derrière. 28Et il dressa sept pyramides, l’une en face de l’autre, pour son père, sa mère, et ses quatre frères ; 29et il plaça autour d’elles de grandes colonnes, et sur les colonnes, des armes, pour servir de monument éternel ; et auprès des armes, des navires sculptés, pour être vus par tous ceux qui naviguaient sur la mer. 30C’est là le sépulcre qu’il fit à Modin, et que l’on voit encore. 31Or Tryphon, étant en voyage avec le jeune roi Antiochus, le tua par trahison (ruse). 32Et il régna à sa place, et se mit sur la tête le diadème d’Asie ; et il fit de grands maux dans le pays. 33Cependant Simon rebâtit les forteresses de la Judée, les munissant de hautes tours, de grandes murailles, de portes et de serrures ; et il plaça des vivres dans les forteresses. 34Simon choisit aussi des hommes et les envoya auprès du roi Démétrius, afin qu’il accordât des franchises à (qu’il accordât l’affranchissement de) la Judée, car tous les actes de Tryphon avaient été accomplis avec violence (de brigandage). 35Le roi Démétrius répondit à cette demande, et lui écrivit la lettre suivante : 36Le roi Démétrius, à Simon, (le) grand prêtre et ami des rois, et aux anciens, et à la nation des Juifs, salut. 37Nous avons reçu la couronne d’or et la palme (le bahem, note) que vous nous avez envoyées ; et nous sommes disposés à faire avec vous une paix parfaite (durable), et d’écrire aux intendants du roi qu’ils vous fassent les remises que nous avons accordées. 38Car tout ce que nous avons ordonné en votre faveur demeurera ferme ; les forteresses que vous avez bâties seront à vous. 39Nous faisons aussi remise des fautes (d’ignorance) et des délits (manquements) commis jusqu’à aujourd’hui, et de la couronne que vous deviez ; et s’il y avait quelque autre chose d’imposée dans Jérusalem, qu’elle ne soit plus imposée désormais. 40Et si quelques-uns d’entre vous sont propres à être enrôlés dans nos troupes, qu’ils soient enrôlés, et que la paix soit entre nous. 41En l’année cent soixante-dixième, le joug des nations fut enlevé de dessus Israël. 42Et le peuple d’Israël commença à écrire sur les tables et les registres publics : (dans) La (la) première année, sous Simon, souverain prêtre, grand chef et prince des Juifs. 43En ces jours-là, Simon marcha sur Gaza, l’investit avec son armée, fit des machines, s’approcha de la ville, attaqua une tour et s’en empara. 44Ceux qui étaient dans une de ces machines firent irruption dans la ville, et il y eut un grand tumulte dans la ville. 45Et ceux qui étaient dans la ville montèrent sur les murailles avec leurs femmes et leurs enfants, ayant leurs tuniques déchirées, et ils crièrent à haute voix, demandant à Simon qu’il leur donne la paix (la main droite), 46et disant : Ne nous traite(z) pas selon notre malice, mais selon tes (vos) miséricordes. 47Simon, apaisé, cessa de les combattre ; il les chassa cependant de la ville, et il purifia les maisons où il y avait eu des idoles : et ensuite il y fit son entrée au chant des hymnes, en bénissant le Seigneur ; 48et après qu’il en eut enlevé toute impureté, il y établit des hommes qui pratiquaient la loi ; il la fortifia et y établit sa demeure. 49Or ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem étaient empêchés de sortir et d’entrer dans le pays, et d’acheter, et de vendre, et ils eurent très faim, et beaucoup d’entre eux moururent par la famine. 50Alors ils crièrent vers Simon de leur donner la main (droite), et il la leur donna ; puis il les chassa de là, et purifia la citadelle de toute souillure. 51Ils (Et les Juifs) y entrèrent ensuite le vingt-troisième jour du second mois, l’an cent soixante et onze, avec des chants de louange, des branches de palmiers, des harpes (lyres), des cymbales et des lyres (nables), des hymnes et des cantiques, parce qu’un grand ennemi avait été exterminé d’Israël. 52Et il ordonna que tous les ans ces jours seraient célébrés avec réjouissance. 53Il fortifia aussi la montagne du temple, qui était près de la citadelle, et il y habita, ainsi que ceux qui étaient avec lui. 54Ensuite Simon vit que Jean, son fils, était un vaillant homme de guerre, et il l’établit chef de toutes les troupes (armées) ; et il habita à Gazara.


Guerre de Démétrius contre les Parthes ; il est fait prisonnier.

Bonheur du gouvernement de Simon.

Les Romains et les Spartiates renouvellent l’alliance avec lui.

Les Juifs lui confirment par un acte solennel la souveraine autorité.


14En la cent soixante-douzième année, le roi Démétrius assembla son armée, et s’en alla en Médie pour y chercher du secours, afin d’attaquer Tryphon. 2Et Arsacès, roi de Perse et de Médie, apprit que Démétrius était entré sur ses frontières, et envoya l’un de ses princes pour le prendre vif et le lui amener. 3Et celui-ci alla et défit l’armée de Démétrius, le prit et le mena à Arsacès, qui le mit en prison. 4Tout le pays de Juda demeura en paix tous les jours de Simon ; il chercha le bien de sa nation, et sa puissance et sa gloire furent agréables aux Juifs durant tous ses jours. 5Outre toutes ses actions glorieuses, il prit Joppé pour servir de port, et il en fit une entrée pour aller aux îles de la mer. 6Il étendit les limites de sa nation, et se rendit maître du pays. 7Il (r)assembla de nombreux prisonniers ; il s’empara de Gazara, de Bethsura et de la citadelle, et il en enleva les impuretés ; et il n’y avait personne qui lui résistât. 8Chacun cultivait sa terre en paix ; le pays de Juda donnait ses fruits, et les arbres des champs leur fruit. 9Tous les vieillards étaient assis dans les places publiques et s’entretenaient des biens du pays ; les jeunes gens se revêtaient de gloire et d’habits de guerre. 10Il distribuait des vivres aux villes, et il en faisait des places fortes, de sorte que son nom devint célèbre jusqu’aux extrémités de la terre. 11Il établit la paix dans le pays et Israël se réjouit d’une grande joie. 12Chacun était assis sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y avait personne qui les effrayât. 13Ceux qui les attaquaient disparurent du pays ; les rois furent écrasés en ces jours-là. 14Il fortifia tous les pauvres (humbles) de son peuple ; il rechercha la loi, et il extermina tous les injustes et les méchants. 15Il glorifia le sanctuaire (les saints lieux), et il multiplia les vases saints. 16Or on apprit à Rome, et jusque chez les Spartiates, que Jonathas était mort, et ils en furent très affligés. 17Mais lorsqu’ils apprirent que Simon, son frère, avait été fait grand prêtre à sa place, et qu’il était maître de tout le pays et de ses villes, 18ils lui écrivirent sur des tables d’airain, pour renouveler l’amitié et l’alliance qu’ils avaient fait avec Judas et Jonathas, ses frères. 19Et elles (les lettres) furent lues à Jérusalem en présence de l’assemblée. Et voici la copie des lettres que les Spartiates envoyèrent : 20Les princes et les villes des Spartiates, à Simon, grand prêtre, aux anciens, aux prêtres, et au reste du peuple des Juifs, leurs frères, salut. 21Les ambassadeurs qui ont été envoyés à notre peuple nous ont informés de votre gloire, de votre honneur et de votre joie ; et nous nous sommes réjouis de (à) leur arrivée. 22Et nous avons écrit ce qui a été dit par eux dans les assemblées du peuple, en ces termes : Numénius, fils d’Antiochus, et Antipater, fils de Jason, délégués des Juifs, sont venus auprès de nous, pour renouveler avec nous l’ancienne amitié. 23Et il a plu au peuple de recevoir ces hommes avec honneur, et de placer une copie de leurs paroles dans les registres spéciaux du peuple, afin qu’elles soient un mémorial pour le peuple de Sparte. Et nous en avons écrit une copie à Simon, grand prêtre. 24Après cela, Simon envoya à Rome Numénius, avec un grand bouclier d’or, du poids de mille mines, pour contracter alliance avec eux. Or, lorsque le peuple romain eut entendu ces paroles, 25il dit : Quelles actions de grâces rendrons-nous à Simon et à ses fils ? 26Car il a rétabli ses frères, et il a exterminé d’Israël ses ennemis. Ils lui confirmèrent son indépendance, et ils écrivirent cela sur des tables d’airain, qu’ils placèrent sur des colonnes sur la montagne de Sion. 27Voici la copie de cet écrit : Le dix-huitième jour du mois d’Elul, l’an cent soixante-douze, la troisième année sous Simon, grand prêtre, à Asaramel, 28dans une grande assemblée des prêtres et du peuple, des princes de la nation et des anciens du pays, cette déclaration a été faite : Comme beaucoup de combats ont été livrés dans notre pays, 29(mais) Simon, fils de Mathathias, des fils de Jarib, et ses frères, se sont livrés au péril et ont résisté aux ennemis de leur nation, pour soutenir leur sanctuaire (saints lieux) et leur loi, et ils ont glorifié leur nation par une grande gloire. 30Jonathas a rassemblé sa nation, et il est devenu leur grand prêtre, et il a été réuni à son peuple. 31Leurs ennemis ont voulu (les) fouler aux pieds et écraser leur pays, et étendre les mains sur leur sanctuaire (leurs saints lieux). 32Alors Simon a résisté ; il a combattu pour son peuple, il a distribué beaucoup d’argent, il a armé les hommes vaillants de sa nation, et leur a donné une solde ; 33il a fortifié les villes de Judée, et Bethsura, qui était sur les frontières de la Judée, où les armes des ennemis avaient été auparavant, et il y a mis une garnison de soldats juifs. 34Il a fortifié Joppé, située sur la mer, et Gazara, qui est sur les frontières d’Azot, où les ennemis demeuraient auparavant ; il y a mis des Juifs, et les a pourvus de tout ce qui convenait pour leur défense. 35Le peuple a vu la conduite de Simon, et la gloire qu’il songeait à acquérir pour sa nation ; et ils l’ont établi leur chef et prince des prêtres, parce qu’il avait fait toutes ces choses, qu’il avait conservé la (à cause de sa) justice et (de) la fidélité (qui avait conservé) envers sa nation, et qu’il avait cherché par tous les moyens à exalter son peuple. 36Et, durant ses jours, les affaires prospérèrent entre ses mains, de sorte que les nations furent bannies du pays, ainsi que ceux qui étaient dans la ville (cité) de David, à Jérusalem, dans la citadelle, d’où ils sortaient et profanaient tout aux environs du sanctuaire (des saints lieux), et faisaient une grande plaie à sa pureté. 37Il y établit des Juifs pour la sécurité de la contrée et de la ville, et il releva les murs de Jérusalem. 38Le roi Démétrius l’a confirmé dans le souverain sacerdoce ; 39en même temps il l’a déclaré son ami, et l’a glorifié d’une grande gloire. 40Car il avait appris que les Romains avaient appelé les Juifs leurs amis, leurs alliés et leurs frères, et qu’ils avaient reçu avec honneur les ambassadeurs de Simon, 41et que les Juifs et leurs prêtres avaient consenti à ce qu’il fût leur chef et leur souverain (grand) prêtre pour toujours, jusqu’à ce qu’il se levât un prophète fidèle, 42et à ce qu’il fût leur chef, qu’il prît soin des choses saintes (saints lieux), qu’il établît des intendants sur leurs ouvrages, sur la contrée, sur les armes et sur les garnisons, 43qu’il prît soin des choses saintes (saints lieux) ; que tous lui obéissent, que tous les actes (publics) fussent écrits en son nom dans le pays, et qu’il fût vêtu de pourpre et d’or ; 44qu’il ne fût permis à personne du peuple et des prêtres de violer aucune de ces choses, ni de contredire à ce qu’il aurait ordonné, ni de convoquer une assemblée sans lui dans la contrée, ni de se vêtir de pourpre et de porter une agrafe d’or ; 45et quiconque agirait contre ces ordonnances, ou en violerait quelque chose, serait coupable. 46Et il plut à tout le peuple d’établir Simon dans cette autorité, et d’agir selon ces paroles. 47Simon accepta, et il lui plut d’exercer le souverain sacerdoce (les fonctions de grand prêtre), et d’être chef et prince de la nation des Juifs et des prêtres, et de commander à tous. 48Il fut ordonné que ce document (cette déclaration) serait écrit(e) sur des tables d’airain et placé(e) dans la galerie du sanctuaire, dans un lieu exposé à la vue (bien connu) ; 49et qu’on en mettrait une copie dans le trésor, pour servir à Simon et à ses enfants (fils).


Offres avantageuses d’Antiochus Sidètes à Simon.

Tryphon, abandonné de ses troupes, est assiégé dans Dora.

Les Romains écrivent en faveur des Juifs aux rois et aux peuples leurs voisins.

Antiochus se brouille avec Simon.

Tryphon se sauve de Dora.

Antiochus le poursuit, après avoir donné ordre à Cendébée de marcher contre les Juifs avec une puissante armée.


15Alors le roi Antiochus, fils de Démétrius, envoya des îles de la mer des lettres à Simon, (grand) prêtre et prince de la nation des Juifs, et à toute la nation ; 2et voici quel était leur contenu : Le roi Antiochus à Simon, grand prêtre, et à la nation des Juifs, salut. 3Parce que des pervers se sont emparés du royaume de nos pères, je veux le revendiquer (recouvrer) et le rétablir comme il était auparavant ; c’est pourquoi j’ai levé une nombreuse armée d’élite et construit des vaisseaux de guerre. 4Je veux entrer dans la contrée, pour me venger de ceux qui ont ravagé (corrompu) notre pays, et qui ont désolé des villes nombreuses dans mon royaume. 5Je te (vous) remets donc maintenant tous les tributs que tous les rois mes prédécesseurs (vous) t’ont remis, et je te (vous) confirme dans toutes les autres immunités qu’ils (vous) t’ont accordées ; 6je te (vous) permets de faire battre (la) monnaie à ton coin dans ton (votre) pays ; 7j’ordonne (mais je veux) que Jérusalem soit une ville sainte et libre, et que toutes les armes qui ont été fabriquées, et les forteresses que tu as (vous avez) construites et que tu (vous) occupes(z), demeurent en ta (votre) possession. 8Toutes les redevances envers le roi, et tout ce qui appartiendra au roi, te (vous) sont remis depuis ce temps et pour toujours. 9Et lorsque nous aurons reconquis notre royaume, nous te (vous) glorifierons d’une grande gloire, toi (vous), et ta (votre) nation, et le temple, de sorte que votre gloire sera (soit) manifestée dans toute la terre. 10En la cent soixante-quatorzième année, Antiochus entra dans le pays de ses pères, et toutes les armées se réunirent auprès de lui, de sorte que (très) peu d’hommes demeurèrent avec Tryphon. 11Le roi Antiochus le poursuivit, et il vint à Dora en fuyant le long de la mer ; 12car il savait que les malheurs étaient accumulés sur lui, (et que) l’armée l’ayant (l’avait) abandonné. 13Antiochus vint camper au-dessus de Dora avec cent vingt mille hommes de guerre et huit mille cavaliers ; 14et il investit la ville, et les vaisseaux s’approchèrent du côté de la mer ; ils pressaient la ville par terre et par mer, et ils ne permettaient à personne d’entrer ou de sortir. 15Cependant Numénius et ceux qui étaient avec lui revinrent de Rome, ayant des lettres écrites aux rois et aux contrées, qui contenaient ce qui suit : 16Lucius, consul des Romains, au roi Ptolémée, salut. 17Les ambassadeurs des Juifs, nos amis, sont venus vers nous, pour renouveler l’amitié et l’alliance antérieure, envoyés par Simon, prince des prêtres, et par le peuple des Juifs. 18Ils ont aussi apporté un bouclier d’or de mille mines. 19Il nous a donc plu d’écrire aux rois et aux contrées, pour qu’ils ne leur fassent aucun mal, qu’ils n’attaquent ni eux, ni leurs villes, ni leur pays, et qu’ils ne portent pas secours à ceux qui combattent contre eux. 20Or il nous a paru bon de recevoir d’eux le bouclier. 21Si donc quelques pervers de leurs pays se sont réfugiés chez vous, livrez-les à Simon ; prince des prêtres, afin qu’il se venge d’eux selon sa loi. 22Les mêmes choses furent écrites au roi Démétrius, à Attale, à Ariarathès, à Arsacès, 23et dans toutes les contrées : à Lampsaque, aux Spartiates, à Délos, à Mynde, à Sicyone, en Carie, à Samos, en Pamphylie, en Lycie, à Alicarnasse, à Coos, à Side, à Aradon, à Rhodes, à Phasélis, à Gortyne, à Gnide, en Chypre et à Cyrène. 24Et ils en écrivirent une copie pour Simon, prince des prêtres, et pour le peuple des Juifs. 25Le roi Antiochus mit une seconde fois le siège devant Dora, la serrant toujours de plus près et construisant des machines ; et il y enferma Tryphon, pour l’empêcher de sortir. 26Alors Simon envoya à son secours deux mille hommes d’élite, avec de l’argent et de l’or, et des vases précieux ; 27mais il ne voulut pas les recevoir, et il rompit tout ce qu’il avait conclu avec lui auparavant, et se sépara de lui. 28Il lui envoya ensuite Athénobius, un de ses amis, pour traiter avec lui et lui dire : Vous occupez Joppé, Gazara et la citadelle de Jérusalem, qui sont des villes de mon royaume. 29Vous en avez désolé les environs, vous avez fait un grand ravage dans le pays, et vous vous êtes emparés de nombreuses localités dans mon royaume. 30Maintenant donc rendez les villes que vous avez occupées, et les tributs de localités où vous avez dominé hors des frontières de la Judée ; 31sinon, donnez pour les (ces) villes cinq cents talents d’argent, et pour les dégâts que vous avez faits et pour les tributs des villes, cinq cents autres talents ; autrement, nous viendrons, et nous vous attaquerons. 32Athénobius, l’ami du roi, vint donc à Jérusalem, et il vit la gloire de Simon, l’or et l’argent qui brillaient chez lui, et sa magnificence extraordinaire (son riche mobilier), et il en fut étonné ; et il lui rapporta les paroles du roi. 33Simon lui répondit en ces termes : Nous n’avons pas pris le pays d’un autre, et nous ne retenons pas le bien d’autrui, mais l’héritage de nos pères, qui a été possédé injustement par nos ennemis pendant quelque temps. 34Trouvant le temps favorable, nous revendiquons (recouvrons) l’héritage de nos pères. 35Quant à ce que tu réclames touchant Joppé et Gazara, c’étaient elles-mêmes qui causaient de grands maux parmi le peuple et dans notre contrée ; cependant nous donnerons cent talents pour elles. Athénobius ne lui répondit pas un mot. 36Mais il revint irrité auprès du roi, et il lui rapporta ces paroles, et la gloire de Simon, et tout ce qu’il avait vu ; et le roi entra dans une grande colère. 37Cependant Tryphon s’enfuit sur un vaisseau à Orthosias. 38Et le roi établit Cendébée chef du littoral, et lui donna une armée de fantassins et de cavaliers. 39Et il lui ordonna de faire avancer ses troupes contre la Judée, et il lui ordonna de bâtir Gédor, de fermer les portes de la ville, et de réduire le peuple par les armes. Cependant le roi poursuivait Tryphon. 40Cendébée arriva à Jamnia, et commença à irriter le peuple, à ravager la Judée, à faire le peuple prisonnier et à le tuer, et à fortifier Gédor. 41Et il mit là des cavaliers et des fantassins, afin que, faisant des sorties, ils parcourussent les routes de la Judée, selon que le roi le lui avait commandé.


Guerre de Cendébée contre les Juifs.

Il est mis en fuite par les fils de Simon.

Simon est tué par Ptolémée, son gendre.

Jean Hyrcan succède à Simon son père.


16Jean monta de Gazara et annonça à Simon, son père, tout ce que Cendébée avait fait contre leur peuple. 2Et Simon appela ses deux fils aînés, Judas et Jean, et leur dit : Moi, et mes frères, et la maison de mon père, nous avons combattu contre les ennemis d’Israël, depuis notre jeunesse jusqu’à ce jour, et nos mains ont quelquefois réussi à délivrer Israël. 3Et maintenant je suis vieux ; mais prenez ma place et celle de mes frères, et allez combattre pour notre nation ; et que le secours du ciel soit avec vous. 4Il choisit dans la contrée vingt mille hommes de guerre et des cavaliers ; puis ils marchèrent contre Cendébée, et passèrent la nuit à Modin. 5Ils se levèrent le matin, et allèrent dans la plaine ; et voici qu’une armée nombreuse de fantassins et de cavaliers vint au-devant d’eux, et un torrent (fleuve rapide, note) était entre eux. 6Il se plaça en face d’eux avec ses troupes, lui et son peuple ; et voyant que le peuple craignait de passer le torrent, il passa le premier ; ses hommes le virent, et passèrent après lui. 7Il divisa le peuple, et plaça les cavaliers au milieu des fantassins ; (or) la cavalerie des ennemis était tout à fait nombreuse. 8Ils firent retentir les trompettes sacrées, et Cendébée fut mis en fuite avec ses troupes ; beaucoup d’entre eux tombèrent frappés, et le reste s’enfuit dans la forteresse. 9Judas, frère de Jean, fut alors blessé ; mais Jean les poursuivit jusqu’à ce qu’il arrivât à Cédron, que Cendébée avait bâtie. 10Ils s’enfuirent jusqu’aux tours qui étaient dans les champs d’Azot, et il les brûla par le feu, et deux mille hommes d’entre eux tombèrent ; et Jean retourna en paix dans la Judée. 11Or Ptolémée, fils d’Abobus, avait été établi gouverneur de (chef dans) la plaine de Jéricho, et il avait beaucoup d’argent et d’or ; 12car il était (le) gendre du grand prêtre. 13Son cœur s’enorgueillit, et il voulait se rendre maître de la contrée (du pays) ; et il méditait une trahison contre Simon et ses fils, pour se défaire d’eux (les détruire). 14Or Simon, qui parcourait les villes situées dans le pays de la Judée, et qui était plein de sollicitude pour elles, descendit à Jéricho, lui et Mathathias, son fils, et Judas, l’an cent soixante-dix-sept, le onzième mois, qui est celui de Sabath. 15Le fils d’Abobus les reçut avec un dessein perfide (tromperie) dans une petite forteresse appelée Doch, qu’il avait bâtie, et il leur fit un grand festin, et il tint là des hommes cachés. 16Et lorsque Simon et ses fils furent enivrés (eurent fait bonne chère), Ptolémée se leva avec les siens, et ils prirent leurs armes, entrèrent dans la salle du festin et le tuèrent, ainsi que ses deux fils et quelques-uns de ses serviteurs. 17Il commit une grande perfidie (trahison) dans Israël, et rendit le mal pour le bien. 18Ptolémée écrivit cela au roi et lui manda de lui envoyer une armée pour le secourir, et de lui livrer la contrée et ses villes, et le tribut. 19Il envoya d’autres affidés à Gazara, pour tuer Jean ; et il envoya des lettres aux tribuns, pour qu’ils vinssent à lui et qu’il leur donnât de l’argent, et de l’or, et des présents. 20Il en envoya d’autres pour occuper (se rendre maître de) Jérusalem et (de) la montagne du temple. 21Mais un homme, les ayant prévenus, annonça à Jean, à Gazara, que son père et ses frères avaient péri, et qu’il (que Ptolémée) a(vait) envoyé des gens pour te (le) tuer aussi. 22Dès qu’il l’apprit, il fut extrêmement effrayé et il se saisit de ceux qui étaient venus pour le perdre, et il les mit à mort ; car il reconnut qu’ils cherchaient à le perdre. 23Le reste des œuvres de Jean, et de ses guerres, et des grands exploits qu’il accomplit avec vaillance (de ses bonnes qualités par lesquelles il se conduisait vaillamment), et de la construction des murailles (de Jérusalem) qu’il bâtit, et de ses entreprises, 24voici, ces choses sont écrites au livre des annales de son sacerdoce, depuis le temps où il fut établi prince des prêtres après son père.

Notes


1.1-9 Règne d’Alexandre le Grand et partage de son royaume après sa mort. ― Alexandre III, surnommée le Grand, né en 356, mort en 323 avant Jésus-Christ, fils de Philippe II, roi de Macédoine (360-336), succéda à son père en 336. ― Qui régna le premier dans la Grèce. Alexandre n’eut pas le titre de roi de Grèce, mais il en eut effectivement le premier la puissance. ― Darius III Codoman, dernier roi des Perses (336-331). Alexandre ayant passé l’Hellespont avec son armée, en 334, battit les Perses en juin de la même année, sur les bords du Granique, et Darius en personne, d’abord en novembre 333, à Issus, et enfin en octobre 331 près d’Arbèles. Darius fugitif périt assassiné et tout son empire tomba ainsi entre les mains d’Alexandre.

1.1 Céthim. C’est ainsi que les Hébreux nommaient la Macédoine. Voir plus bas, 1 Machabées, 8, 5 ; et Genèse, 10, 4 ; Isaïe, 1, 12 (?).

1.2 Tua les rois de la terre, Bessus, meurtrier de Darius, qui avait pris le nom d’Artaxerxès et le titre de roi. Alexandre peut être considéré aussi comme ayant fait périr Darius, celui-ci ayant été assassiné à la suite de sa défaite.

1.3 Jusqu’aux confins de la terre, c’est-à-dire, jusqu’aux Indes ; les anciens ne connaissaient rien au-delà.

1.4 Son cœur s’éleva. Il voulut se faire adorer comme un dieu et fit périr le philosophe Callisthène qui refusa de lui rendre un culte.

1.8 Régna douze ans et huit mois, de 336 à 323. Pris de la fièvre dans la nuit du dernier jour de mai au 1er juin, il mourut le soir du 11 juin.

1.9 Ses serviteurs, ses généraux, possédèrent un royaume, Antigone, en Asie, Ptolémée en Egypte, Séleucus à Babylone, puis à Antioche, Lysimaque en Thrace, Cassandre en Macédoine.

1.11-67 Maux produits en Judée par les Juifs infidèles sous le règne d’Antiochus IV Epiphane, fils d’Antiochus III le Grand (222-187) et frère de Séleucus (187-175).

1.11 L’Illustre ; en Grec Epiphane. ― Du roi Antiochus le Grand. ― La cent trente-septième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante quatorzième avant Jésus-Christ. ― Du règne des Grecs ou des l’ère des Séleucides. Cette ère date de la victoire que Séleucus Ier Nicator, fondateur de la dynastie des Séleucides, remporta près du Tigre, sur Nicanor, général d’Antigone, pendant l’été de l’an 313 à 311 avant Jésus-Christ ; elle commence à l’automne 312, d’après le calcul des Syriens, et au printemps de la même année, d’après le calcul des Juifs. L’an 137 de l’ère des Séleucides correspond, d’après cette double manière de compter, à l’an 174 ou à l’an 175. ― A la conclusion de la paix qu’Antiochus III avait été obligé de faire avec les Romains après la bataille de Magnésie (189), voir plus loin, 1 Machabées, 8, 6, le roi de Syrie dut livrer à ses vainqueurs vingt otages parmi lesquels était son fils. En 174, Antiochus Epiphane fut remplacé à Rome par le fils de son frère Séleucus IV Philopator. Pendant qu’Antiochus retournait en Syrie, Séleucus fut assassiné par un de ses courtisans, Héliodore, qui essaya de s’emparer du trône. Antiochus Epiphane, avec l’aide des gens de Pergame, l’empêcha de réaliser ses desseins ambitieux et il fut reconnu lui-même comme roi par les Romains.

1.12 Des fils iniques, dont le principal était Jason. Voir 2 Machabées, 4, 9 (7 ?).

1.14 Du roi ; Antiochus Epiphane.

1.15 Gymnase ; lieu principalement destiné aux exercices du corps, où l’on s’exerçait tout nu à lutter, à sauter, etc., et où l’on célébrait des jeux en l’honneur des divinités. Comparer à 2 Machabées, 4, 9.

1.17 Et le royaume, etc.; c’est-à-dire, une fois établi dans son royaume, il forma le dessein de régner en Egypte. ― Il entreprit de régner dans la terre d’Egypte. Antiochus Epiphane fit plusieurs campagnes en Egypte. Celle dont il est question ici est la seconde, comme nous l’apprend 2 Machabées, 5, 1.

1.19 Ptolémée VI Philométor (180-146), roi d’Egypte, d’après l’opinion la plus commune, ou Ptolémée VII Physcon, son frère (170-117), qui régna une première fois pendant que Philométor était dans les mains d’Antiochus. Pour l’explication plus détaillée des événements auxquels il est fait ici allusion, voir 2 Machabées, 3, 3 ; 4, 21.

1.21 La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répondait à la cent soixante-huitième avant Jésus-Christ.

1.23 Lieu saint ; littéralement, sanctification, mot qui ordinairement dans ce livre signifie le temple. ― Le chandelier qui éclairait ; littéralement, le chandelier de la lumière ; probablement le chandelier à sept branches (voir Zacharie, 4, 2). ― Les couronnes. Voir plus bas, 1 Machabées, 4, 57.

1.30 Années de jours ; hébraïsme pour années pleines, entières. ― Le roi, etc. Voir 2 Machabées, 5, verset 24 et suivants. ― Un chef des tributs, Apollonius, chargé de lever les impôts, qui fit plus tard une campagne contre les Juifs et y perdit la vie. Voir plus loin, 1 Machabées, 3, 10-11.

1.35 La cité de David ; c’est-à-dire la citadelle.

1.41 Voir Tobie, 2, 6 ; Amos, 8, 10.

1.43 Sa loi, sa religion.

1.46 Livres ; dans le grec, petits livres, qu’on entend généralement de lettres, d’autant que le terme hébreu correspondant signifie écrit, lettre et livre.

1.51 Les ordonnances, ainsi que les commandements, la loi et les préceptes de Dieu sont nommés justifications, parce qu’en les observant nous sommes justifiés, et nous croissons en justice et en sainteté.

1.57 Au quinzième jour. Dans toute la suite de ce livre et du suivant, on lit que ce fut le vingt-cinquième jour qu’eut lieu la profanation du temple ; ce qui peut faire supposer que le mot quinzième est ici une faute de copiste, ou qu’en vertu d’un hébraïsme dont la Bible fourni de nombreux exemples, le verbe (?) au lieu d’indiquer une chose comme positive, ne signifie réellement que dire, déclarer, publier. Ainsi le vrai sens serait ici, que dès le quinzième du mois de Casleu, le roi déclara, publia, etc., que l’idole serait dressée ; ce qui fut exécuté le vingt-cinquième. ― Casleu était le neuvième mois de l’année sacrée, le troisième de l’année civile. Voir Aggée, 2, 11. ― La cent quarante-cinquième année du règne des Grecs, et la cent soixante-sixième avant Jésus-Christ. ― L’abominable idole ; le simulacre de Jupiter Olympien. Comparer à 2 Machabées, 6, 2.

1.61 Qui se trouvait, etc. Il paraît par 2 Machabées, 6, 7, qu’on célébrait chaque mois la fête de la naissance du roi, et qu’on obligeait tous ceux qui habitaient les différentes villes à participer aux sacrifices qu’on y offrait pour la santé du prince.

1.63 Les femmes… étaient massacrées. Voir 2 Machabées, 6, 10.

1.64 Leurs maisons ; les maisons où ils les trouvaient.

1.67 Une grande colère, c’est-à-dire, les effets de la colère de Dieu contre les prévaricateurs.

2.1-70 Histoire de Mathathias, père des Machabées. Simon, le grand-père de Mathathias, est désigné dans Josèphe par l’appellation de l’Asmonéen, d’où le surnom d’Asmonéen qu’on donne aussi à la famille des Machabées.

2.1 Joarib, ou Joiarib ; sa famille était une des vingt-quatre familles sacerdotales (voir 1 Paralipomènes, 24, 7). ― Modin, au nord-ouest de Jérusalem, non loin de la mer ; c’est un bourg selon saint Jérôme, dans son commentaire sur Isaïe (XXV) ; mais dans ce même chapitre 2, versets 15, 17, 23, 27, 28, où il est question de ce lieu, il y est constamment désigné sous le nom de ville, tant dans le texte grec que dans la Vulgate.

2.4 Judas… Machabée. Voir plus loin, 1 Machabées, 3, 1.

2.9 Comme des captifs (captiva) ; c’est-à-dire, dans une terre étrangère.

2.11 Magnificence, ou bien ornement, parure, gloire ; car le terme grec a ces diverses significations. Dans la Vulgate, on lit ordre, arrangement (compositio), qui paraît moins bien convenir ici.

2.15 Là ; à la montagne de Modin. Voir le verset 1.

2.17 Répondant, c’est-à-dire, élevant la voix, prenant la parole ; car telle est la signification primitive du verbe hébreu rendu dans le grec et le latin par répondant, et la seule qui convienne dans ce passage.

2.18 Parmi les amis du roi. Ami du roi était un titre officiel donné aux personnes qui avaient la confiance du roi et en particulier aux grands dignitaires de la cour, qui remplissaient les grandes fonctions militaires et administratives. Parmi les amis du roi, on distinguait les principaux ou premiers, titre supérieur à celui de simple ami, voir 1 Machabées, 10, 65 ; 11, 27 ; 2 Machabées, 8, 9.

2.21 Les ordonnances de Dieu sont appelées justices, parce qu’elles sont toutes fondées sur la justice, et qu’elles ne contiennent rien qui ne soit parfaitement conforme à l’équité la plus rigoureuse.

2.26 Voir Nombres, 25, 13. ― Salomi, nommé Salu dans Nombres, 25, 14.

2.29 Dans le désert de Juda, sur la rive occidentale de la mer Morte, désert d’une grande aridité, excepté là où sont des sources, qui entretiennent autour d’elles une riche végétation.

2.32 ; 2.34 ; 2.38 Sabbats ; ce pluriel constamment employé dans le texte grec lui-même indique que la guerre devait se faire, et qu’elle se fit réellement pendant plusieurs sabbats.

2.38 Mille âmes d’homme ; hébraïsme, pour mille personnes.

2.40 L’un dit à l’autre ; littéralement et par hébraïsme, un homme dit à son prochain. ― Nos âmes ; nos vies ou nos personnes. ― Pour notre loi (justificationibus nostris). Voir 1 Machabées¸1, 51.

2.42 Assidéens, en hébreu justes, pieux, saints, paraît désigner ici ceux qui s’étaient consacrés plus particulièrement au service du Seigneur, tels que furent les Réchabites et les Esséniens. ― Très brave ; littéralement et par hébraïsme, brave par les forces.

2.48 Ils se retirèrent ; c’est-à-dire, ils délivrèrent la loi de l’asservissement des nations et des rois, et ne permirent pas à l’impie Antiochus d’abuser de son pouvoir. ― Force, ou puissance ; littéralement et par hébraïsme, corne.

2.52 Voir Genèse, 22, 2 (12 ?).

2.53 Voir Genèse, 41, 40.

2.54 Voir Nombres, 25, 13 ; Ecclésiastique, 45, 28.

2.55 Voir Josué, 1, 2.

2.56 Voir Nombres, 14, 6 ; Josué, 14, 14.

2.57 Voir 2 Rois, 2, 4.

2.58 Voir 4 Rois, 2, 11.

2.59 Voir Daniel, 3, 50.

2.60 Voir Daniel, 6, 22.

2.66 Très brave. Voir le verset 42.

2.67 Vous vengerez entièrement ; littéralement, vous vengerez la vengeance. Voir sur cet hébraïsme, le 2° à la fin des Observations prélimnaires des Psaumes.

2.68 Rendez rétribution aux nations ; littéralement : Rétribuez rétribution aux nations, c’est-à-dire, donnez aux nations avec une exactitude rigoureuse ce qu’elles ont mérité ; même hébraïsme qu’au verset 67.

2.70 La cent quarante-sixième année du règne des Grecs (voir 1 Machabées, 1, 11) ; elle répond à la cent soixante-cinquième avant Jésus-Christ.

3.1 Machabée. Ce surnom glorieux, qui devint celui de la famille de Mathathias, signifie probablement marteau, parce que Judas fut comme un marteau qui écrasa les ennemis de son peuple.

3.3 ; 3.15 Le camp, c’est-à-dire, toute l’armée.

3.6 Le salut ; c’est lui qui procura le salut du peuple.

3.10 Apollonius. C’est probablement celui qui avait été chargé de lever les tributs, voir plus haut, 1 Machabées, 1, 30. La guerre ouverte n’avait pas éclaté pendant la vie de Mathathias. Elle commence maintenant pour ne cesser que par l’affranchissement final du peuple juif.

3.13 Nous ne savons sur Séron, général d’Antiochus Epiphane, que ce que nous en raconte le texte, versets 13 à 24.

3.15 Des impies, c’est-à-dire des Juifs qui avaient apostasié.

3.16 De lui, de Séron. Voir le verset 13. ― Béthoron, ville d’Ephraïm, à l’entrée des défilés qui conduisent dans la Séphéla ou plaine des Philistins.

3.21 Nos âmes, nos vies ou nos personnes.

3.24 Judas poursuivit l’armée syrienne de Béthoron-le-Haut, sur la hauteur, à l’entrée du passage, à la descente qui conduit à Béthoron-le-Bas, à la sortie du passage qui débouche dans la plaine des Philistins.

3.30 Comme une première, etc., c’est-à-dire, comme il avait eu une première, etc.

3.31 En Perse se prend ici dans un sens large, pour désigner la province du royaume de Syrie qui s’étendait au-delà de l’Euphrate et comprenait la Médie, outre la Perse. Voir plus loin, 1 Machabées, 6, 56.

3.32 Lysias commanda les armées du roi de Syrie sous Antiochus IV Epiphane et sous Antiochus V Eupator. Chargé de gouverner le royaume et de soumettre la Judée pendant qu’Antiochus IV allait au-delà de l’Euphrate, il envoya d’abord contre Judas Machabée une première armée sous le commandement de Ptolémée, de Nicanor et de Gorgias (166-165), puis, celle-ci ayant été battue, une seconde qu’il commanda lui-même l’année suivante, mais qui fut également défaite. Lysias, de retour à Antioche, s’occupait préparer de nouveaux armements, quand il y apprit la mort d’Antiochus Epiphane. D’après les dernières volontés de ce prince, la régence devait être confiée à un personnage appelé Philippe (voir 1 Machabée, 6, 14), pendant la minorité d’Antiochus V Eupator ; mais Lysias, sans respecter ces ordres, s’empara du pouvoir au nom du jeune roi, dont il se fit un instrument et, en 163-162, il entreprit une nouvelle campagne contre la Judée. Elle lui fut d’abord favorable. Judas Machabée à Bethzachara et Jérusalem, assiégée. La situation des Juifs devenait fort critique, lorsque les nouvelles de Syrie obligèrent Lysias à suspendre la guerre et à faire la paix avec Judas pour retourner précipitamment à Antioche. Philippe voulut en vain arracher le pouvoir à son antagoniste. Lysias réussit à triompher de son rival. Cependant peu après Démétrius Ier devenait roi de Syrie et faisait périr Lysias et son pupille Antiochus V (162 avant Jésus-Christ).

3.33 Antiochus, son fils, connu sous le nom d’Antiochus V Eupator.

3.37 La cent quarante-septième année du règne des Grecs (voir 1 Machabées, 1, 11) ; elle répond à l’an 164 avant Jésus-Christ. ― Antioche, sur l’Oronte, au pied d’une montagne dans une plaine très fertile, capitale du royaume de Syrie sous les Séleucides. ― Les provinces supérieures, la Perse et la Médie.

3.38 Ptolémée, fils de Dorymine, surnommé Macron, avait été gouverneur de Chypre sous Ptolémée Philométor. Il avait livré cette île à Antiochus Epiphane, qui avait fait de lui son favori et l’avait nommé gouverneur de la basse Syrie et de la Phénicie. Il fut disgracié sous Antiochus V Eupator et s’empoisonna. Son père Dorymine est peut-être un Etolien de ce nom qui avait combattu contre Antiochus le Grand, quand celui-ci attaqua la Cœlésyrie. ― Nicanor était fils de Patrocle, un des plus ardents ennemis des Juifs ; il périt dans un combat contre Judas Machabée. ― Gorgias fut le général syrien sur lequel Judas Machabée remporta sa première grande victoire.

3.40 Près d’Emmaüs, aujourd’hui Amouas, à l’extrémité de la plaine de la Séphéla, au pied des premières montagnes de Juda, à peu près à moitié chemin entre Jaffa et Jérusalem. Cette ville fortifiée par Bacchide, voir 1 Machabées, 9, 50, fut plus tard brûlée par Quintilius Varus et rebâtie par l’empereur Héliogabale sous le nom de Nicopolis. On y voit à peine aujourd’hui quelques misérables huttes.

3.41 Entendirent leur nom ; apprirent leur arrivée. ― Et ils prirent, etc. Voir 2 Machabées, 8, verset 10 et suivants. ― Le commerce des esclaves était une des parties principales du commerce des Phéniciens et des Philistins. Ces derniers sont très probablement désignés ici sous le nom d’étrangers. Nicanor avait fait venir ces marchands d’esclaves des bords de la mer afin de pouvoir payer avec l’argent qu’ils lui donneraient, en échange des esclaves, le tribut que le roi de Syrie était tenu de payer aux Romains.

3.42 Ils surent, etc. Cette traduction nous a paru se rapprocher le plus possible du texte qui se refuse d’ailleurs à toute analyse grammaticale, tant dans les Septante que dans la Vulgate.

3.43 Chacun à son prochain ; hébraïsme pour l’un à l’autre.

3.46 Maspha, avant que le temple fut bâti, était un lieu de prières (voir 1 Rois, 7, vv. 5, 9) ; et sous Judas Machabée, le temple se trouvant souillé et profané par les nations, c’est à Maspha que les Juifs se rendaient, pour y faire comme ils pouvaient les exercices de leur religion. ― Maspha, la Neby-Samouil d’aujourd’hui, sur hauteur d’où la vue domine Jérusalem, la mer Méditerranée et les montagnes à l’est du Jourdain, à cinq milles romains de Jérusalem, près de Rama.

3.48 Ils étendirent les livres. Les livres alors étaient en forme de rouleaux. ― Dans lesquels les Gentils, etc. Les gentils cherchaient d’ordinaire dans les Livres sacrés des prétextes pour autoriser leurs fables et toutes leurs cérémonies sacrilèges. Les Juifs s’indignent de cette profanation, et conjurent le Seigneur de ne point la souffrir plus longtemps.

3.49 Les ornements sacerdotaux qu’ils avaient sauvés du temple, lorsqu’Antiochus, et ensuite Apollonius, le profanèrent. ― Les Nazaréens, après avoir accompli le temps de leurs vœux, devaient offrir des hosties dans le temple (voir Nombres, 6, versets 1 et suivants) ; mais dans l’état où se trouvaient les Juifs, ils ne pouvaient que se présenter aux prêtres, et prier le Seigneur de les mettre à même d’exercer plus parfaitement son culte, en leur rendant l’usage du temple. Or c’est la prière qu’ils lui font en commun dans les versets suivants.

3.54 Ils firent retentir, etc. La loi ordonnait aux prêtres de sonner des trompettes avant le combat (voir Nombres, 10, 8-9).

3.55 Des tribuns commandant à mille hommes ; des centurions, à cent ; des pentacontarques, à cinquante et des décurions à dix.

3.56 Selon la loi. Voir Deutéronome, 20, verset 5 et suivants ; Juges, 7, 3.

3.58 Ceignez-vous. Voir sur cette expression, Habacuc, 3, 16.

4.1 Gorgias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.

4.2 Ceux qui, etc., littéralement, et par hébraïsme, les fils qui, etc.

4.6 De boucliers et de glaives ; le texte grec et quelques exemplaires latins ajoutent : Comme ils les auraient voulus. On comprend en effet difficilement que les Juifs qui avaient déjà gagné deux batailles, qui avaient profité des dépouilles et des armes des troupes d’Apollonius et de Séron, fussent alors absolument sans boucliers et sans glaives ; et n’est-il pas dit expressément un peu plus bas (voir verset 15) qu’ils percèrent par le glaive tous les soldats de Nicanor qui ne purent se sauver par la fuite ?

4.9 Voir Exode, 14, 9.

4.15 Gézéron ; probablement la même ville que Gézer (voir 2 Rois, 5, 25 ?) ou Gazer, dans la tribu d’Ephraïm (voir Josué, 16, 3 ; 21, 21). ― Idumée ; petite contrée au midi de Juda. Azot, Jamnia ; villes des Philistins dont la première était à huit lieues et la seconde à vingt-deux au sud d’Emmaüs. ― Trois mille hommes furent tués sur place, sans compter ceux qui le furent dans la fuite, et qu’on peut évaluer à plus de six mille, puisque l’auteur du 2e livre des Machabées (voir 2 Machabées, 8, 24) porte le nombre général des morts à plus de neuf mille.

4.22 Dans le pays des étrangers, des Philistins.

4.23 La pourpre marine se faisait avec le sang du poisson nommé purpura, et elle était plus estimée que celle qui se tirait de certaines herbes. ― La pourpre marine était de couleur écarlate ; l’hyacinthe était une espèce de pourpre tirant sur le violet.

4.24 Parce qu’il est bon, etc. ; reprise ou refrain d’un cantique d’actions de grâces, et particulièrement du Psaume 135.

4.29 Béthoron. Voir 1 Machabées, 3, 16.

4.30 Voir 1 Rois, 17, 50 ; 14, 13.

4.35 Lysias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32. ― Antioche. Voir 1 Machabées, 3, 37.

4.36 Purifier ; c’est-à-dire, faire disparaître les objets profanes, comme l’autel des idoles, etc. ― Renouveler ; c’est-à-dire, consacrer, destiner de nouveau au culte du Seigneur par la prière, les sacrifices, etc.

4.38 Les chambres (pastophoria) ; ce mot comprend les magasins et les habitations des prêtres dans les parvis du temple.

4.41 Afin de combattre contre ceux, etc. ; ou plutôt, afin de leur résister, dans le cas où ils voudraient empêcher Judas et les siens de purifier le temple.

4.43 Les pierres de contamination, les pierres qui avaient été souillées en servant à l’autel sacrilège, dressé sur l’autel des holocaustes (voir 1 Machabées, 1, 57).

4.46 La montagne de la maison, la montagne où le temple était bâti.

4.47 Selon la loi. Voir Exode, 20, 25.

4.48 De la maison, c’est-à-dire du temple.

4.51 Des pains de proposition (voir Exode, 25, 30). ― Les voiles étaient à l’entrée du saint et du sanctuaire.

4.52 Casleu. Voir 1 Machabées, 1, 57. ― La cent quarante-huitième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante-troisième année avant Jésus-Christ.

4.55 Bénirent en élevant leur voix jusqu’au ciel.

4.57 Ils ornèrent, etc., ils rétablirent autant qu’ils le purent la façade du temple, et ils y remirent des ornements pareils à ceux qu’Antiochus en avait enlevés. ― Les couronnes et les petits boucliers étaient des monuments des victoires des Hébreux, et des marques de leur reconnaissance envers le Dieu des armées. ― Les chambres. Voir le verset 38.

4.59 La dédicace de l’autel ; fête connue dans l’Evangile sous le d’Encænia (voir Jean, 10, 22). ― A des temps fixés ; littéralement, en ses temps (in temporibus suis).

4.61 Bethsura ; ville entre Jérusalem et Hébron, sur les frontières de l’Idumée. ― Bethsura, ville de la tribu de Juda, aujourd’hui Kherbet Beit-Sour, est située sur une colline isolée de trois côtés par de petites vallées et des rochers à pic. Le quatrième côté est adhérent au reste de la colline. Les rochers sont percés de grottes sépulcrales. Du côté du nord, contre la paroi du rocher, il y a un beau puits dont l’eau bonne à boire alimentait la ville actuellement ruinée. ― Bethsura domine la route conduisant à Hébron qui se trouve à environ une heure et demie de marche plus au sud. Hébron, à cette époque, appartenait aux Iduméens. Les Syriens paraissent être venus plusieurs fois attaquer la Judée en contournant le sud de la mer Morte et en arrivant par conséquent en Juda par l’Idumée. De là l’importance de Bethsura. C’était la première place forte du domaine de la Judée qui pouvait arrêter les Syriens dans leur marche.

5.3 Acrabathane ; lieu situé vers l’extrémité méridionale de la mer Morte, frontière de l’Idumée. C’est probablement le défilé qui est nommé ailleurs la Montée du Scorpion. Comparer à Nombres, 34, 4 ; Josué, 15, 3, etc.

5.4 Les fils de Béan sont inconnus d’ailleurs. Il y avait près de la mer Morte une ville nommée Béon (voir Nombres, 32, 3) ; c’est peut-être la même que Béan.

5.5 L’anathème ; c’est-à-dire, l’extermination entière.

5.6 Les fils d’Ammon habitaient au nord-est de la mer Morte, entre l’Arnon et le Jabok. Ils avaient pour capitale Rabbath-Ammon, sur le cours supérieur du Jabok. ― Timothée, qui porte un nom grec, ne devait pas être Ammonite, mais le général syrien de ce nom (voir 2 Machabées, 10, 24).

5.8 Ses filles ; c’est-à-dire, suivant le style de l’Ecriture, les villes ou les villages qui en dépendaient. ― Gazer, ville de la tribu de Gad, qui, à l’époque des rois, était tombée au pouvoir des Moabites et appartenait maintenant aux Ammonites. C’est probablement l’es-Ssir actuel, à la source de l’ouadi de ce nom, à l’ouest de Rabbath-Ammon ou Philadelphie et au nord d’Hésébon.

5.9 Datheman, forteresse d’ailleurs inconnue ; le grec lit Dathema, que quelques-uns confondent avec Rethma (voir Nombres, 33, 18). Il est certain qu’en hébreu les lettres d et r ont la plus grande ressemblance.

5.11 Timothée, selon plusieurs interprètes, n’est pas celui du verset 6, lequel fut tué avec son frère Chéréas à Gazara l’année précédente (voir 2 Machabées, 10, 37).

5.13 Tubin, probablement la terre de Tob, au-delà du Jourdain, dans le pays de Galaad (voir Juges, 11, vv. 3, 5).

5.15 Ptolémaïde, l’Accho du livre des Juges, port de la Méditerranéen, à l’embouchure du Bélus, près du mont Carmel, appelée plus tard Saint-Jean d’Acre. Elle avait pris d’un des Ptolémées d’Egypte son nom grec de Ptolémaïde. ― La Galilée, partie septentrionale de la Palestine, où les étrangers, c’est-à-dire les païens, étaient mêlés aux Juifs.

5.18 Joseph et Azarias ne nous sont pas autrement connus.

5.23 Arbates, que quelques-uns croient être pris de l’hébreu Araboth ou mieux Haraboth, lieux stériles, incultes, plaines, pourrait cependant signifier une ville, ou une petite contrée de la Galilée, puisque Abialbon, un des vaillants guerriers de David, est qualifié d’Arbathite, c’est-à-dire, natif d’Arbates (voir 2 Rois, 23, 31).

5.25 Les Nabuthéens ; le grec porte ici Nabatéens, et 1 Machabées, 9, 35, Naccatéens. On les fait descendre de Nabaïoth, fils aîné d’Ismaël (voir Genèse, 25, 13) ; mais il faut avouer que cette filiation ne repose sur aucun témoignage des écrivains sacrés.

5.26 Les villes ici mentionnées étaient situées dans le pays de Galaad, mais elles sont en partie inconnues. ― Bosor. Voir Deutéronome, 4, 43. ― Barasa est probablement Bosra, une des villes les plus importantes du Hauran. ― Carnaïm, Astaroth-Carnaïm, à l’est de la mer Morte, aujourd’hui Tell Aschtere, entre Noua et Mezareib. ― Casphor, appelée Casbon, verset 26, la même probablement que Casphin (voir 2 Machabées, 12, 13), est identifiée par plusieurs avec le Khastin actuel, à l’est du lac de Tibériade.

5.29 La forteresse de Datheman. Voir le verset 9.

5.35 Maspha désigne ici une ville du pays de Galaad dont la situation précise n’est pas connue. ― Casbon est Casphor. Voir le verset 26.

5.37 Après cela ; littéralement, après ces paroles (post hæc verba). Nous avons déjà remarqué plus d’une fois qu’en hébreu, le mot parole signifie aussi chose, fait, événement. ― Du torrent de Jéboc ou Jaboc sur la frontière des Ammonites (voir Deutéronome, 3, 16 ; Josué, 12, 2). ― Raphon, ville de la Décapole, qui n’était pas éloignée d’Astaroth-Carnaïm. ― Au-delà du torrent, probablement l’Hiéromax ou Mandhour, qui grossit considérablement au moment de la fonte des neiges.

5.38 Disant ; littéralement disant que (dicens quia) ; ce que, en vertu d’un hébraïsme, est ici purement pléonastique, car il signifie proprement disant.

5.40 Il sera très puissant ; littéralement et par hébraïsme : Pouvant, il pourra.

5.42 Les scribes du peuples, ou officiers qui tenaient les rôles, levaient les troupes, les congédiaient, et étaient chargés de ce qui regardait les approvisionnements de l’armée.

5.46 Ephron était située dans un étroit défilé à l’est du Jourdain. Son site n’a pas été retrouvé.

5.48 Nous ne ferons, etc. ; littéralement, seulement par les pieds nous passerons. ― Leur, c’est-à-dire, à Judas et aux siens.

5.52 La grande plaine, ou le grand champ d’Esdrélon, appelée aussi la vallée de Jezrahel. ― Bethsan, la Scythopolis des Grecs, était située au-dessous du lieu où le Jourdain sort du lac de Génésareth.

5.58 Jamnia dans le pays des Philistins. Voir plus haut, 1 Machabées, 4, 15.

5.59 D’eux ; des Israélites.Gorgias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.

5.65 Il frappa. C’est Judas qui est le sujet de ce verbe et de tous les suivants qui sont au singulier. ― Chébron, probablement la même qu’Hébron, ville célèbre dans la partie méridionale de Juda. Les deux noms en effet ont dû avoir en hébreu la même lettre initiale dont la prononciation pouvait être différente, par rapport aux circonstances de temps et de lieux. On dit encore aujourd’hui Chette et Neth, pour désigner la huitième lettre de l’alphabet hébreu.

5.66 La Samarie. L’ancienne Italique et Josèphe lisent Marisa, au lieu de Samaria. Comme il est peu vraisemblable que Judas Machabée soit allé passer au nord de la Samarie, en partant d’Hébron au sud pour revenir ensuite dan le pays des Philistins, la leçon Marisa paraît préférable. C’était une ville de Juda, dans le voisinage de Beit-Djibrin.

5.67 Voulant, etc. Nous avons cru devoir traduire littéralement d’après le grec, parce que la Vulgate, quoique rendant fidèlement ce texte, ne saurait s’accommoder aux exigences de notre langue.

5.68 Pour aller ; mots sous-entendus en vertu d’un hébraïsme usité dans la Bible. Voir le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.Vers Azot, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Accaron. ― Dans la terre des étrangers, c’est-à-dire des Philistins.

6.1 Elymaïde ; était appelé aussi Persépolis. Voir 2 Machabées, 9, 2. ― Ou plutôt, il faut traduire, comme le portent les meilleurs manuscrits grecs : Il y a en Elymaïde, province qui fait partie du royaume de Perse, une ville, etc. Cette ville n’est pas nommée ici ; l’auteur sacré n’indique que la région dans laquelle elle se trouve.

6.2 Alexandre. Voir plus haut, 1 Machabées, 1, 1-9.

6.3 La chose (sermo). Voir 1 Machabées, 5, 37.

6.7 Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.

6.10 Ses amis. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 18.

6.14 Philippe, frère de lait d’Antiochus Epiphane, voir 2 Machabées, 9, 29, est vraisemblablement le Phrygien, dont les Juifs avaient eu beaucoup à se plaindre, voir 2 Machabées, 5, 22. Antiochus Epiphane le chargea de gouverner le royaume après sa mort, pendant la minorité d’Antiochus V, mais il fut chassé d’Antioche par Lysias qui gouvernait au nom d’Antiochus V Eupator. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32. Philippe fut obligé de se réfugier en Egypte, voir 2 Machabées, 9, 29.

6.16 L’année cent quarante-neuvième du règne des Grecs : elle répond à l’année cent soixante-deuxième avant Jésus-Christ. ― Dans une terre étrangère. Antiochus Epiphane mourut à Tabès, en Perse.

6.17 Lysias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32. ― Antiochus V Eupator, fils d’Antiochus Epiphane, avait neuf ans, d’après Appien, à la mort de son père (quatorze, d’après Eusèbe). Pendant les deux ans qu’il régna nominalement, il ne fut qu’un instrument entre les mains de Lysias (164-162). Il périt par l’ordre de son cousin Démétrius Ier qui se rendit maître du royaume.

6.28 Le roi Antiochus V. Malgré sa jeunesse, les ambassadeurs parlent devant lui, ou bien, selon un usage commun, ce que fait Lysias lui est attribué. ― Ses amis, ses conseillers, voir 1 Machabées, 2, 18.

6.32 Bethzachara, lieu entre Jérusalem et Bethsura. ― A quatre heures de distance au sud-ouest de Jérusalem.

6.34 Les éléphants aiment beaucoup le vin et les liqueurs enivrantes. Pour les irriter, on leur montre seulement, au lieu de leur faire boire, le sang de raisin et de mûre, c’est-à-dire du vin rouge, et une liqueur spiritueuse faite avec des mûres de mûrier.

6.37 On croit avec raison que ces éléphants étaient de l’Inde, et par conséquent beaucoup plus gros et plus forts que ceux d’Afrique. Les faits rapportés par Pline et par plusieurs autres auteurs prouvent que l’Ecriture n’exagère nullement dance qu’elle dit ici de ces animaux. ― Un éléphant ne pouvait porter trente-deux hommes, ce qui est matériellement impossible, mais au plus quatre ou cinq combattants. Il y a ici une fausse traduction ou une altération de chiffres. Le texte hébreu original avait probablement deux ou trois hommes, d’où l’on a tiré trente-deux par une fausse combinaison de chiffres.

6.38 Le reste de la cavalerie, etc. Chez les anciens, la cavalerie servait à couvrir les flancs des troupes de pied.

6.43 Eléazar, fils de Saura. On doit lire ici comme à 1 Machabées, 2, 5, Eléazar, qui était surnommé Abaron, un des frères de Judas Machabée. La signification de ce surnom est inconnue, Eléazar, voyant cet éléphant couvert de caparaçons royaux, crut qu’il portait le roi et se dévoua pour le faire périr, dans l’espoir que la mort du roi, privant l’armée et Lysias de son chef nominal, en entraînerait la défaite, mais, dit Josèphe, le roi n’était pas sur cet éléphant et peut-être même n’assistait-il pas au combat à cause de sa jeunesse et parce que Lysias tenait à ménager sa vie, dont son pouvoir dépendait.

6.46 Sous lui, sous son ventre, qui est l’endroit où l’éléphant a la peau la moins dure.

6.48 Et l’armée du roi s’avança. C’est un autre corps de troupes, une autre partie de l’armée.

6.49 Les sabbats de la terre, l’année sabbatique, durant laquelle on laissait la terre en repos, sans la travailler, sans qu’il fût permis de semer et de récolter.

6.51 Saint ; littéralement, de sanctifications. Voir 1 Machabées, 1, 23. ― Des balistes, machines de guerre pour lancer des pierres. ― Béliers, autres machines de guerre avec lesquelles on battait les murs d’une ville. ― Des falariques, flèches incendiaires. ― Des scorpions, petites machines pour lancer des flèches, qui pouvaient être manœuvrées par un seul soldat.

6.53 La septième année. Voir le verset 49.

6.54 En son lieu, en sa maison, chez soi.

6.55 Lysias et Philippe. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 32 et 6, 14.

6.58 Donnons, etc. La plupart des Orientaux n’avaient pas des marques plus assurées de leurs promesses, que de donner la main droite.

6.59 Qu’ils vivront, etc. ; littéralement, et par hébraïsme, qu’ils marcheront dans, etc.

7.1-4 Démétrius Ier Soter, fils de Séleucus IV Philopator. Ce dernier était le fils aîné d’Antiochus III le Grand. Démétrius aurait dû succéder naturellement à son père, mais à la mort de celui-ci, il était retenu comme otage à Rome, et son oncle Antiochus IV Epiphane en profita pour s’emparer du trône. A la mort de son oncle, Démétrius essaya de faire reconnaître ses droits par le sénat romain. Ce fut en vain. Rome trouvait sans doute plus avantageux pour elle que le trône de Syrie fut occupé par un enfant, Antiochus V Eupator. Démétrius avait alors 22 ans, et paraissait déjà sans doute à craindre. Il parvint cependant à s’échapper de Rome et à se rendre en Syrie sur un vaisseau carthaginois. Il débarqua à Tripoli, rassembla des troupes, gagna celles de son compétiteur, fit périr son cousin Antiochus V avec Lysias et devint ainsi seul possesseur du royaume. Nous allons voir comment il traita les Juifs.

7.1 L’année cent cinquante et unième du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixantième avant Jésus-Christ.

7.5 Alcime était prêtre de la race d’Aaron (voir verset 14). ― Qui voulait être confirmé dans la dignité de grand prêtre qu’il avait injustement obtenue sous Antiochus Eupator.

7.8 Bacchide, envoyé par Démétrius en Judée avec le semi-païen Alcime, avait été gouverneur des provinces syriennes à l’est de l’Euphrate. C’était un des plus habiles généraux de l’armée de Syrie. Il réussit dans sa première mission. Nicanor ayant été battu et tué l’année suivante, Bacchide fut envoyé avec une grande armée contre les Juifs. Il défit Judas Machabée qui périt dans le combat. Plus tard, en 757, il revint en Palestine pour combattre Jonathas, mais il fut obligé de faire la paix avec lui.

7.9 Dans le sacerdoce, c’est-à-dire dans la souveraine sacrificature. Comparer à la note précédente.

7.12 Scribes. Voir sur ce mot, 1 Machabées, 5, 42.

7.13 Les Assidéens. Comparer à 1 Machabées, 2, 42.

7.17 Voir Psaumes, 68, 1-3 (?).

7.19 Bethzécha ; selon le grec, Bêzeth ; probablement la ville nommée dans Juges, 7, 25 (?). Bacchide reprenait ainsi le chemin de la Syrie.

7.21 Beaucoup, extrêmement ; c’est le vrai sens du latin satis, par lequel la Vulgate rend quelquefois le terme hébreu, très fort, excessivement, etc. ― Pour la principauté, etc. Comparer au verset 5.

7.26 Voir 2 Machabées, 15, 1. ― Nicanor. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.

7.30 Il fut connu ; littéralement, la parole fut connue. Voir 1 Machabées, 6, 3.

7.31 Capharsalama, lieu inconnu, qui devait être près de Jérusalem, puisque Judas s’y retira après le premier combat contre Nicanor.

7.32 La cité de David ; la citadelle de Jérusalem.

7.33 Après cela ; littéralement, après ces paroles. Voir 1 Machabées, 6, 3.

7.39 Courut, etc. c’est-à-dire, vint se joindre à lui. Béthoron. Voir 1 Machabées, 3, 16.

7.40 Adarsa, selon le grec Adasa ; apparemment la même qu’Adazer (voir verset 45), ville de la tribu d’Ephraïm. ― Adarsa était à quarante stades de Béthoron.

7.41 Voir 4 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique, 48, 24 ; Isaïe, 37, 36 ; 2 Machabées, 8, 19.

7.43 ; 7.49 Adar, le douzième mois de l’année sacrée, et le sixième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de février selon les rabbins ; mais c’est plus probablement à celle de mars.

7.45 Adazer. Voir le verset 40. ― Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.

7.46 Les chargeaient, etc. ; littéralement, les jetaient au vent, les faisaient sauter en l’air avec leurs cornes ; métaphore empruntée des taureaux.

7.47 Les suspendirent. Comparer à 2 Machabées, 15, vv. 33, 35.

8.1 Judas apprit, etc. ; littéralement, Judas apprit le nom des Romains, qu’ils étaient, etc. ; genre de construction hébraïque, dont la Bible fournit de nombreux exemples. ― Très puissants ; littéralement, et par hébraïsme, puissants en forces.

8.2 Les Juifs ; est évidemment le sujet sous-entendu du verbe pluriel apprirent (audierunt). ― La Galatie se prenant aussi en grec pour la Gaule, les uns expliquent ceci d’une partie de la Galatie qui était soumise aux Romains, et les autres, des Gaulois de la Narbonnaise, qui étaient alors tributaires des Romains. Il est certain que l’an 189 avant Jésus-Christ, les Romains, sous la conduite du consul Manlius Vulso, vainquirent les Galates, peuples de l’Asie Mineure, dans deux combats.

8.3 D’Espagne. Les Phéniciens avaient longtemps tiré d’Espagne des métaux précieux. Les Romains tenaient aussi particulièrement à la possession de ce pays à cause de ses mines. Il fut une des causes principales de la seconde guerre punique, et abandonné formellement aux Romains par les Carthaginois après la bataille de Zama en 201.

8.4 Les rois qui étaient venus contre eux des extrémités de la terre, les rois qui régnaient en Espagne et aussi les généraux carthaginois, à qui les anciens donnaient souvent le titre de roi.

8.5 Céthéens ou Macédoniens. Comparer à 1 Machabées, 1, 1. ― Philippe III, roi de Macédoine, fils de Démétrius II (221-179) fut complètement battu, après une guerre de plusieurs années à Cynocéphale en 197 et obligé de signer une paix humiliante. ― Persée, son fils naturel et son successeur, dernier roi de Macédoine (179-168) fut battu en 168 à Pydna, par Paul-Emile, et conduit en triomphe à Rome, où il mourut en prison vingt ans après. ― Tous les autres, qui avaient fourni des troupes à Persée, les Epirotes, les Thessaliens, les Thraces, les Illyriens.

8.6 D’Asie. Ce nom désigne dans l’Ecriture tout ou partie de l’Asie Mineure. ― Antiochus III le Grand portait le titre de roi d’Asie comme souverain de la Syrie et d’une grande partie de l’Asie Mineure. Après plusieurs combats, il fut complètement défait par les Romains à la bataille de Magnésie (189) et il dut céder à ses vainqueurs, qui les donnèrent à Eumène II, roi de Pergame, ses possessions à l’ouest du Taurus, la Mysie, la Lydie et la Phrygie.

8.7 Un grand tribut, quinze mille talents eubéens (ou plus de quatre-vingt trois millions). Cinq cent talents devaient être payés à la conclusion des négociations ; deux mille cinq cents à la ratification de la paix, et les douze mille restants pendant les douze années suivantes, mais les paiements ne furent pas faits régulièrement, de sorte qu’Antiochus Epiphane avait encore à payer les arrérages en 173, au rapport de Tite-Live. ― Qu’il donnerait des otages. Antiochus Epiphane fut un des ces otages. Voir plus haut, 1 Machabées, 8, 7. ( ?)

8.8 Comme du temps de Judas Machabée les Romains n’avaient porté leurs armes ni dans les Indes, ni dans la Médie, quelques interprètes pensent qu’on doit lire Ioniens, au lieu d’Indiens, et Mysiens, au lieu de Mèdes ; mais il faut remarquer que, pour la vérité de l’histoire, il suffit que les Juifs l’eussent ainsi entendu dire. ― Eumène II, roi de Pergame (197-159), fils et successeur d’Attale Ier, avait hérité de son père la faveur et l’alliance des Romains. Ceux-ci le récompensèrent des services qu’il leur avait rendus et de la part qu’il avait prise à la victoire de Magnésie, en commandant son contingent de troupes en personne, par le don de plusieurs provinces enlevées à Antiochus le Grand. Voir le verset 6.

8.9-10 Ce qui est dit des événements de Grèce est vague, sans doute parce que la renommée n’avait rien faire connaître de bien précis en Palestine sur ce qui s’était passé en Grèce. L’auteur sacré rapporte simplement les bruits qui étaient arrivés aux oreilles de Judas Machabée. Ils contiennent une allusion à l’alliance que les Etoliens avaient cherché à nouer avec Antiochus III le Grand.

8.9 La chose ; littéralement, la parole. Comparer à 1 Machabées, 6, 3.

8.11 Le reste des royaumes et les îles, la Sicile, la Sardaigne et les îles grecques de l’Archipel.

8.12-16 Il y a ici plusieurs bruits qui ne sont vrais que grosso modo, mais c’étaient les bruits qui couraient en Palestine. Ainsi le sénat ne s’assemblait pas tous les jours, mais seulement aux calendes, aux nones, aux ides et aux fêtes. Depuis Tarquin l’ancien jusqu’en 123 avant Jésus-Christ, il ne compta que 300 membres. Pour avoir le chiffre de 320, il faut y ajouter les dix tribuns, les quatre édiles, les deux questeurs, les deux prêteurs et les deux consuls. ― Il n’y avait pas qu’un seul consul, mais les traités d’alliance portaient le nom du président du sénat (avec celui de l’ambassadeur).

8.17 Eupolémus, fils de Jean. Ce Jean avait obtenu des rois de Syrie de grands avantages pour les Juifs, voir 2 Machabées, 4, 11. Il était de race sacerdotale. ― Jason, fils d’Eléazar, était probablement aussi de race sacerdotale, mais on ne connaît de lui que ce qui en est dit ici. Voir plus loin, 1 Machabées, 12, 16.

8.18 Les Juifs virent (viderunt). Comparer au verset 2. Du joug des Grecs, des rois de Syrie, qui étaient d’origine grecque.

8.19 Ils firent, etc. ; littéralement, ils allèrent à Rome, voie très grande.

9.1 Démétrius Ier Soter. ― Nicanor, voir 1 Machabées, 7, vv. 26, 43. ― De nouveau Bacchide et Alcime. Voir 1 Machabées, 7, vv. 5, 8. ― L’aile droite, expression obscure. Plusieurs commentateurs pensent qu’elle désigne la partie principale de l’armée syrienne.

9.2 Galgala, probablement la Galilée. ― Masaloth, peut-être la même que Masal, ville de la tribu d’Aser (voir Josué, 21, 30 ; 1 Paralipomènes, 6, 74). ― Arbelles, peut-être mis ici pour Araboth, ou plaines. Comparer à 1 Machabées, 5, 23.Ames, c’est-à-dire, personnes, est ici purement pléonastique, son complément hommes ayant la même signification. ― Sur Arbelles, voir Osée, 10, 14.

9.3 Au premier mois de l’année sacrée, qui était le septième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune de mars, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle d’avril. ― L’année cent cinquante-deuxième du règne des Grecs ; elle répond à la cent-cinquante-neuvième avant Jésus-Christ.

9.4 Bérée, peut-être la même que Béroth, ville de la tribu de Benjamin (voir Josué, 18, 25).

9.5 Laïsa, site inconnu. Ce nom est diversement écrit dans les versions et les manuscrits. Cette localité devait être située en tout cas à l’ouest ou au sud de Jérusalem.

9.9 Nos âmes, c’est-à-dire, nos personnes ou nos vies.

9.12 Légion (legio), chez les Anciens, Romains signifiait un corps de gens de guerre, composé d’infanterie et de cavalerie. Le texte grec porte phalange, terme de milice macédonienne, qui désignait un bataillon de troupes serrées d’infanterie.

9.15 Azot, ville des Philistins.

9.22 Toutes les autres guerres de Judas ; littéralement, toutes les autres paroles (voir 1 Machabées, 6, 3) des guerres de Judas ; le grec porte : Les restes des discours et des guerres de Judas.

9.27 Depuis le jour, etc., c’est-à-dire, depuis la mort des prophètes Aggée, Zacharie et Malachie, qui parurent quelques temps après la captivité de Babylone.

9.28 Jonathas se distingua par sa vaillance dans les combats et plus encore par son habileté politique. Il sut si bien mettre à profit les divisions intestines de la Syrie qu’il réussit à affranchir la Judée.

9.33 Thécua, ville près de Jérusalem, dans la tribu de Juda. ― Le lac d’Asphar est probablement le lac Asphaltite, nommé par les Hébreux la mer de Sodome, et par les Grecs, Asphaltite, à cause de l’asphalte ou bitume qu’on en tire. ― Le désert de Thécua, qui tire son nom de la ville ainsi appelée, commence à deux heures environ au sud-est de Bethléhem et s’étend jusqu’à la mer Morte. Il n’y a guère que des pâturages pour les troupeaux. Sur la ville de Thécua(é), voir Amos, 1, 1.

9.35 Les Nabuthéens ; voir 1 Machabées, 5, 25. ― De leur prêter, ou bien de prendre sous leur garde, comme portent le grec, le syriaque, l’historien Josèphe et même quelques exemplaires latins, qui lisent en effet, commendarent illis.

9.36 Ma(é)daba, ville célèbre dans la terre de Moab (voir Isaïe, 15, 2).Jean était un des fils de Mathathias. Comparer plus haut à 1 Machabées, 2, 2.

9.37 Cela ; littéralement, ces paroles. Voir 1 Machabées, 6, 3.

9.44 Hier et avant-hier ; hébraïsme pour auparavant.

9.46 Voir 2 Paralipomènes, 20, 3.

9.50 Ammaüs, vraisemblablement Emmaüs. ― Thamnata, ville de la tribu de Dan. ― Phara, selon le grec Pharatoni, dans la tribu d’Ephraïm (voir Juges, 12, 15). ― Thopo, peut-être la même que Taphua, dans la même tribu. ― Béthoron, voir 1 Machabées, 3, 16. ― Sur Emmaüs, voir 1 Machabées, 3, 40.

9.52 Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61. ― Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.

9.54 La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-huitième avant Jésus-Christ. ― Au second mois de l’année sacrée, qui était le huitième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune d’avril, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de mai. ― Les murs, etc. Il y avait dans l’intérieur du temple plusieurs murs : celui qui séparait le saint d’avec le sanctuaire ; celui qui séparait le parvis des prêtres d’avec le parvis du peuple, enfin celui qui séparait les gentils d’avec les Juifs. ― Les ouvrages des prophètes. C’était en effet les prophètes Aggée et Zacharie, qui avaient contribué, par leurs exhortations, à la construction du temple après la captivité.

9.62 Bethbessen ; le grec lit Baïthbasi, l’historien Josèphe, Bethalaga ; vraisemblablement la même ville que Beth-Hagla, dans le désert de Jéricho (voir Josué, 15, 6).

9.66 Odaren et ses frères et les fils de Phaséron, tribus d’Arabes nomades dans les environs de Bethbessen.

9.72 Dans son pays, à Antioche. ― Ses confins (fines ejus), les confins de Juda, la Judée.

9.73 Machmas, sur les limites des tribus d’Ephraïm et de Benjamin (voir 1 Rois, 13, 2), Jonathas fit d’abord la sa résidence, parce qu’alors les troupes de Démétrius occupaient encore la citadelle de Jérusalem. ― Juger, c’est-à-dire, gouverner avec une pleine autorité.

10.1 L’année cent soixantième du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-et-unième avant Jésus-Christ. ― Le noble (nobilis) ou l’Illustre ; c’est-à-dire Antiochus Epiphane. ― Alexandre Ier Balas, qui passait pour fils d’Antiochus Epiphane, fut opposé à Démétrius Ier comme prétendant au trône de Syrie par Attale II, roi de Pergame. A l’instigation d’Attale II, Héraclide, ancien trésorier d’Antiochus Epiphane, le présenta avec Laodicée, qu’on disait fille de ce dernier roi, au sénat romain, afin de les faire reconnaître comme héritiers d’Antiochus Epiphane et leur assurer le secours de la république pour faire valoir leurs droits à la couronne des Séleucides. Les Romains, qui trouvaient sans doute Démétrius Ier trop puissant, adhérèrent à ce projet. Attale II procura une armée à Alexandre, avec l’aide du roi Ptolémée VI Philométor d’Egypte et d’Ariarathe V, roi de Cappadoce, qui avaient à se plaindre de Démétrius. Alexandre s’empara ainsi de Ptolémaïde. Sur Ptolémaïde, voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.

10.2 Démétrius, pour résister à Alexandre balas, est obligé de faire la paix avec Jonathas. Celui-ci était assez puissant, pour faire pencher la balance en faveur de l’un des deux antagonistes. Alexandre chercha à le gagner à son tour ; il le nomma grand prêtre et lui envoya un manteau de pourpre et une couronne d’or, versets 15 à 21. Démétrius Ier enchérit alors sur Alexandre, versets 22 à 45. Jonathas se défia de ses offres et se prononça pour Alexandre, qui bientôt après battit Démétrius dans un combat où périt ce dernier, versets 46 à 50.

10.14 Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.

10.18 La coutume entre les souverains de s’appeler frères est très ancienne (voir 3 Rois, 9, 13 ; 20, 33). D’ailleurs ce même nom se donnait alors assez souvent aux gouverneurs des provinces (voir 2 Machabées, 11, 22). ― Salut est à l’accusatif (salutem) comme complément d’un verbe, tel que donne ou souhaite, sous-entendu.

10.19 Très puissant. Comparer à 1 Machabées, 8, 1.

10.20 L’usage de la pourpre et de la couronne d’or était réservé aux rois, et à ceux à qui ils voulaient bien s’accorder. ― Ami du roi. Voir 1 Machabées, 2, 18.

10.21 Au septième mois. Voir Aggée, 2, 2. ― L’année cent soixantième. Voir le verset 1. ― La scénopégie ; c’est-à-dire la fête des tabernacles. ― Jonathas se revêtit de la robe sainte, insigne du souverain pontificat. Le pontificat était vacant depuis sept ans par la mort de l’impie Alcime, voir 1 Machabées, 9, 56, qu’Antiochus V Eupator avait imposé aux Juifs comme grand prêtre, voir 1 Machabées, 7, vv. 5, 21. Depuis le meurtre d’Onias III et la fuite de son fils en Egypte, il n’y avait plus de successeur légitime du grand prêtre Jésus, dans la famille duquel avaient été pris les souverains pontifes depuis la captivité. Jonathas, étant de race sacerdotale, pouvait recevoir cette dignité.

10.25 Salut (salutem). Voir le verset 18.

10.29 Je vous remets, etc. Les Juifs devaient payer l’usage du sel, quoique les salines qui étaient autour de la mer Morte leur en fournissaient en abondance (voir 1 Machabées, 11, 35 ?) ; ils devaient aussi donner au roi des couronnes tous les ans (voir 1 Machabées, 13, 39). ― Les couronnes étaient en or. C’étaient primitivement des dons volontaires qui avaient été faits aux rois par des princes ou des villes, mais souvent ils avaient été rendus obligatoires et constituaient un véritable tribut équivalent à une somme d’or déterminée.

10.30 Les trois cités ; le grec lit nome, ou canton ; l’historien Josèphe, toparchie, ou gouvernement d’une contrée, d’une province. Or les principales villes de ces trois cantons réunis étaient Lyda, Ramatha et Aphéréma. Comparer à 1 Machabées, 11, 34. ― Dans aucun temps (in totum tempus). Comme nous l’avons déjà remarqué, en hébreu, le tout joint à une négation signifie nul, pas un seul.

10.33 Tous les Juifs ; littéralement, et par hébraïsme, toute âme, c’est-à-dire, toute personne de Juifs. ― Et même, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils soient tous affranchis, même des corvées et des charges publiques, pour lesquelles on les obligeait de fournir leurs animaux de service.

10.34 Les jours ordonnés (dies decreti) ou privilégiés, comme la fête de Judith, celle des Sorts, de la dédicace du temple, etc. ― Les jours solennels sont les fêtes de Pâques, de la Pentecôte et des Tabernacles. ― Les néoménies, premier jour du mois.

10.35 Pour aucun motif (in omni causa). Voir le verset 30.

10.36 Que dans l’armée, etc. Chez les Grecs, l’état militaire était le plus honorable, parce que c’était celui des citoyens libres.

10.37 Qu’ils marchent, etc. ; hébraïsme, pour, qu’ils suivent, qu’ils se conforment, etc.

10.38 Les trois cités, etc. Voir le verset 30.

10.39 Fourniront ou bien seront, est sous-entendu. On sait en effet que le verbe substantif être, se sous-entend continuellement dans le style biblique. D’ailleurs le nominatif Ptolemaida ne laisse aucun doute ici. Nous ne croyons donc pas que le relatif que (quas) de la Vulgate soit une faute. A la vérité, le texte grec ne porte pas ce pronom, mais il met à l’accusatif Ptolémaïde, comme complément direct du verbe j’ai donné. Ptolémaïde était occupée alors par Alexandre (voir verset 1) ; la promettre aux Juifs, c’était les engager puissamment à aider Démétrius à s’en rendre maîtres.

10.40 Quinze mille sicles. Voir Ezéchiel, 45, 12.

10.46 Voir 1 Machabées, 7, 11.

10.49 Sur eux (super eos), sur Démétrius et ses soldats.

10.50 Démétrius Ier, après avoir vaillamment combattu, tomba dans un marais et c’est là qu’il périt, couvert de blessures. Il avait régné une douzaine d’année (162-150).

10.51 Ptolémée Philométor. ― Ptolémée VI Philométor (180-145) avait épousé sa sœur Cléopâtre et il en avait eu une fille, appelée aussi Cléopâtre, voir verset 57, qu’Alexandre demanda en mariage, dans le but sans doute de fortifier sa domination en Syrie. Ptolémée VI avait favorisé dès le commencement les prétentions d’Alexandre, voir plus haut, 1 Machabées, note 10.1 ; il devait donc être très disposé à consentir à ce mariage, qui entrait probablement dans ses plans, car il devait espérer pouvoir ainsi acquérir de l’influence en Syrie et recouvrer un jour les provinces de Cœlésyrie et de Phénicie que l’Egypte avait perdues depuis le règne d’Antiochus III le Grand. La suite de l’histoire dévoile ses vues intéressées et ambitieuses.

10.56 Venez… à Ptolémaïde. Alexandre était sans doute à Antioche.

10.57 Cléopâtre, que l’on a justement appelée « femme funeste aux Séleucides, » devenue l’épouse d’Alexandre Balas en 150, ne resta que quatre ans avec lui. Les succès d’Alexandre l’ayant rendu indolent et inactif, son beau-père Ptolémée VI abandonna sa cause et se ligua contre lui avec Démétrius II Nicator, voir verset 67, auquel il donna, en 146, comme épouse sa fille Cléopâtre, enlevée à Alexandre. Elle eut de son nouveau mari deux fils, Séleucus V et Antiochus VIII Grypus. Démétrius II ayant été fait prisonnier par les Parthes, Cléopâtre donna sa main au frère du roi vaincu, Antiochus VII Sidète, qui occupa le trône pendant la captivité de Démétrius II. Celui-ci ayant recouvré sa liberté et sa couronne, la reine se retira à Ptolémaïde. En 125, Démétrius, obligé de fuir devant Alexandre II Zébina, alla à Ptolémaïde réclamer du secours auprès de son ancienne épouse. Elle le repoussa et on l’accusa même de l’avoir fait assassiner à Tyr. Elle fit périr aussi son propre fils Séleucus V, mais son autre fils, Antiochus VIII Grypus, mit fin à tous ses crimes en la contraignent à boire le poison que cette mère dénaturée avait préparé pour lui.

10.65 Parmi ses principaux amis. Il avait déjà reçu le titre d’ami, voir verset 20 ; maintenant il reçoit le titre supérieur d’ami principal. Voir 1 Machabées, 2, 18.

10.67 Démétrius II Nicator, fils de Démétrius Ier Soter, vint de Crète, en 148, afin de reconquérir le royaume de son père. C’était l’aîné des deux fils de Démétrius Ier. Celui-ci, au commencement de sa guerre avec Alexandre Ier Balas, avait envoyé ses deux fils avec de grands trésors, à l’un de ses amis à Cnide en Carie, afin de les soustraire aux dangers de la guerre. Ayant appris que le nouveau roi de Syrie vivait dans la mollesse, le jeune Démétrius débarqua en Cilicie avec une armée levée par le Crétois Lasthène. Alexandre avait fait probablement de Ptolémaïde sa résidence ordinaire depuis son mariage avec Cléopâtre. Effrayé à la nouvelle de l’arrivée de son compétiteur, il se rendit à Antioche, laissant Apollonius comme gouverneur de la Cœlésyrie. Démétrius II avait gagné Ptolémée VI Philométor. Avec son aide, il défit sur la rivière Œnoparos, dans la plaine d’Antioche, Alexandre Balas, qui fut contraint de s’enfuir en Arabie, où il périt assassiné, voir 1 Machabées, 11, 16-17. Démétrius II fut ainsi reconnu de tous roi de Syrie. Il ne se montra pas d’abord hostile aux juifs, voir 1 Machabées, 11, 20 (26 ?). Aussi une sédition ayant éclaté contre lui à Antioche, les Juifs le défendirent contre les séditieux. Mais comme il ne tint pas les promesses qu’il leur avait faites, ils passèrent du côté de ses ennemis, ainsi que les anciens soldats syriens qu’il avait licenciés. Un général d’Alexandre Balas, peu après le triomphe de Démétrius II, avait fait proclamer roi un fils mineur d’Alexandre, Antiochus VI Dionysos, voir 1 Machabées, 11, 39. Tryphon battit Démétrius et se rendit maître d’Antioche. La guerre continua entre eux plusieurs années, jusqu’à ce que Démétrius II fut fait prisonnier dans une campagne contre le roi parthe Mithridate Ier Arsace, voir 1 Machabées, 14, 1. Il ne recouvra sa liberté qu’au bout de dix ans. Pendant ce temps, son frère Antiochus VII Sidètes avait occupé le trône et renversé Tryphon. Antiochus VII périt dans une guerre contre les Parthes et Démétrius II remonta sur le trône. Alexandre II Zébina le lui disputa et le vainquit à Damas. Démétrius II alla demander en vain du secours à Ptolémaïde à sa femme Cléopâtre. Il fut peu après assassiné à Tyr en 125.

10.69 Apollonius, probablement fils de l’Apollonius dont parle le second livre des Machabées, 3, vv. 5, 7, avait été l’ami et le confident de Démétrius Ier pendant que celui-ci était retenu comme otage à Rome. C’est ce qui explique pourquoi il abandonna si facilement le parti d’Alexandre Balas, en faveur du fils de son ancien ami, et obtint aussitôt la confiance de Démétrius II. ― La Cœlésyrie proprement dite désignait la longue et large vallée comprise entre le Liban et l’Antiliban, mais le gouvernement de la Cœlésyrie comprenait aussi la Phénicie et la Palestine jusqu’à Raphia.

10.72 Que par deux fois, etc. Cela se rapporte peut-être à la défaite de Joseph et d’Azarias (voir 1 Machabées, 5, 60), et au combat où Judas fut tué (voir 1 Machabées, 9, vv. 6, 18).

10.75-76 La garnison syrienne fit fermer les portes de la ville à l’armée de Jonathas, mais les habitants les lui ouvrirent, malgré la garnison. Joppé ou Jaffa est à quatre heures et demie de marche de Jamnia où était Apollonius.

10.78 Vers Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.

10.82 La légion (legionem) dans le grec, phalange. Voir 1 Machabées, 9, 12.

10.83 Et ceux qui ; le grec porte, et la cavalerie, ce qui a fait penser que les copistes ont mis dans la Vulgate et qui, pour et equi, et les chevaux, les cavaliers.

10.84 Bethdagon, c’est-à-dire, maison ou temple de Dagon, comme la Vulgate elle-même l’explique au verset suivant. Or Dagon était une idole des Philistins, laquelle a donné son nom à plusieurs villes.

10.86 A Ascalon, dans la plaine de la Séphéla, au nord de Gaza, sur la Méditerranée ; position très forte.

10.88 Ces choses (sermones istos). Voir 1 Machabées, 5, 37.

10.89 L’agrafe d’or était une grande marque de distinction parmi les Grecs, les Perses, les Macédoniens et les Romains ; elle servait à rattacher l’épaule la partie de devant à celle de derrière, de l’habit de dessus. ― Les parents des rois (cognati regum). Les rois appelaient par distinction et par honneur, parents, des personnes revêtues de la première dignité, mais qui souvent ne tenaient nullement à eux ni par le sang ni par les alliances. Ils traitaient de même leurs simples amis. ― Accaron, l’une des principales villes du pays des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au sud-ouest de la Palestine.

11.1 Le roi d’Egypte, Ptolémée Philométor.

11.7 Eleuthère. Les uns mettent ce fleuve entre Tyr et Sidon, les autres avec beaucoup plus de probabilité au-delà du Liban, au nord de cette montagne.

11.8 Séleucie près de la mer, ainsi surnommée, pour la distinguer des huit autres villes de ce nom bâties ou restaurées par Séleucus Ier Nicator. Elle était située à quarante stades, ou sept à huit kilomètres au nord de l’embouchure de l’Oronte, à vingt-deux kilomètres environ d’Antioche. On l’appelait aussi Piéria, parce qu’elle s’élevait au pied du mont Piérius.

11.9 Ma fille Cléopâtre. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 57.

11.13 D’Asie. Voir plus haut, 1 Machabées, 8, 6.

11.14 En ces lieux, dans les provinces de Syrie. ― En Cilicie. Nous avons vu, voir 1 Machabées, 10, 67, que c’est là qu’avait débarqué Démétrius II, pour disputer la couronne à Alexandre Balas.

11.16 En Arabie, qui s’étend à l’est et au sud de la Palestine, jusqu’à la mer Rouge.

11.17-18 Alexandre Balas s’était enfui avec cinquante des siens, parmi lesquels, au rapport de Diodore de Sicile, étaient deux de ses officiers, qui achetèrent par sa mort les bonnes grâces de Démétrius II. Le fils d’Alexandre, le jeune Antiochus était déjà en Arabie. Voir 1 Machabées, 11, 39. Les officiers qui déterminèrent Zabdiel à faire périr Alexandre, portèrent sans doute eux-mêmes sa tête à Ptolémée, qui détestait son ancien gendre. Ptolémée, d’après les récits des auteurs profanes, avait été grièvement blessé à la tête dans le combat. Il mourut de sa blessure trois jours après. Les soldats que Ptolémée avait placés dans les forteresses des places fortes furent alors massacrés par ceux qui habitaient ces places.

11.19 Démétrius, délivré de ses compétiteurs, resta maître du trône en 146 ou 145 avant Jésus-Christ.

11.22 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.

11.26 Ses amis. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 18.

11.27 Le premier de ses amis. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 18.

11.28 Aux trois toparchies. Voir verset 34 et 1 Machabées, 10, 30. ― Trois cents talents. L’écrivain sacré ne dit pas si c’étaient des talents d’argent ou d’or. Chez les Hébreux, le talent d’argent valait environ 4414 francs, 50 centimes, et le talent d’or, environ 6366 francs (en 1900).

11.30 Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.

11.31 Lasthène, Crétois qui contribua à mettre Démétrius sur le trône de ses pères, en lui fournissant les troupes avec lesquelles il passa en Cilicie et de là en Syrie. Comparer à 1 Machabées, 10, 67. ― Notre parent, c’est-à-dire notre ami. Voir 1 Machabées, 10, 89.

11.34 Les trois cités. La Vulgate ne porte que Lyda et Ramatha ; mais les Septante ajoutent Aphéréma. Voir 1 Machabées, 10, 30. ― Seront destinées, etc. Comparer à 1 Machabées, 10, vv. 30, 38, 42.

11.35 Les places des salines (areas salinarum) ; selon le grec, les lacs ou les étangs du sel. Comparer pour ce verset à 1 Machabées, 10, 29.

11.36 Aucun temps (omne tempus). Voir 1 Machabées, 10, 30.

11.37 Sur la montagne sainte, le mont Moria où était le temple, en un lieu bien connu, où elle fût très visible. L’ordonnance avait probablement été gravée sur une tablette d’airain, comme à 1 Machabées, 8, 22.

11.38 Des îles des nations, des îles de la Méditerranée. La plupart de ses soldats étrangers étaient Crétois, mais il y en avait aussi de Rhodes, de Chypre et des îles de l’Archipel. ― Toutes les troupes de ses pères, Séleucus IV Philopator et Démétrius Ier, ou ses prédécesseurs en général.

11.39 Un certain Tryphon. Son vrai nom était Diodote ; il était connu sous le surnom de Tryphon ou le Dissolu. Né à Casiana, place forte des environs d’Apamée en Syrie, et élevé à Apamée, il devint un des officiers d’Alexandre Balas. Rempli d’ambition, il résolut de mettre à profit le mécontentement des anciens soldats contre Démétrius II pour jouer un grand rôle. Il alla chercher le fils d’Alexandre, celui dont il devait faire Antiochus VI Dionysos, en Arabie où il était élevé. Le gardien de l’enfant, Emachuel (peut-être le fils de Zabdiel, voir verset 17), refusa longtemps de le donner à Tryphon, sans doute parce qu’il avait pénétré les secrets desseins de cet ambitieux. C’est pendant que Tryphon était en Arabie qu’éclata à Antioche contre Démétrius II la révolte que le ce roi parvint à réprimer grâce à la fidélité des Juifs, verset 41 à 53. Tryphon parvint enfin à son but. Il emmena avec lui le jeune Antiochus, et il le fit proclamer roi (145). Toutes les troupes qu’avait licenciées Démétrius II se groupèrent autour d’Antiochus VI et battirent leur ancien roi, qui fut réduit à s’enfuir. Tryphon prit ainsi possession d’Antioche. Jonathas se déclara aussi pour lui, mais Tryphon ne tint pas dans la suite les promesses qu’il lui avait faites et le fit même périr traîtreusement, voir 1 Machabées, 12, verset 39 et suivants ; 13, verset 12 et suivants. Il fit aussi assassiner son pupille Antiochus VI, alors âgé de dix ans, après un règne nominal de trois ans et demi environ, et s’empara de sa couronne (142). Il continua à être en guerre avec Démétrius II. Quand celui-ci fut tombé entre les mains des Parthes, son successeur, Antiochus VII Sidètes, en 139-138, continua à combattre Tryphon. Il le poursuivit à Dora en Phénicie, à Ptolémaïde, à Orthosiade et enfin à Apamée où il l’assiégea et où Tryphon trouva la mort, en 138.

11.50 Donner la main droite était un signe de réconciliation et de paix.

11.54 Tryphon revint d’Arabie, où il était allé chercher Antiochus VI Dionysos. Voir le verset 39.

11.56 Les bêtes (bestias), c’est-à-dire les éléphants.

11.57 Les quatre cités. Aux trois dont nous avons parlé plus haut (voir 1 Machabées, 10, 30), quelques-uns ajoutent comme quatrième Acco ou Ptolémaïde.

11.58 Des vases d’or, etc. Le roi et ceux à qui il donnait la permission pouvaient seuls se servir de vaisselle d’or. ― Une agrafe d’or. Voir 1 Machabées, 10, 89.

11.59 Depuis les limites de Tyr jusqu’aux confins d’Egypte, toute la côte maritime depuis l’Echelle de Tyr, haute montagne située d’après Josèphe a cent stades au nord de Ptolémaïde, jusqu’au l’ouadi el-Arisch ou ruisseau d’Egypte près de Rhinocolure.

11.60 Du fleuve, c’est-à-dire du Jourdain. ― Ascalon, voir plus haut, 1 Machabées, 10, 86.

11.62 Il leur donna la main droite. Voir le verset 50.

11.63 Cadès en Galilée, appelée ailleurs Cédès, dans la tribu de Nephtali, place fortifiée, non loin de Safed. L’armée syrienne rassemblée à Cadès avait pour mission de renverser Jonathas.

11.65 Bethsura. Au bas de la colline sur laquelle était bâtie Bethsur ou Bethsura, il y a l’abondante fontaine appelée aujourd’hui de saint Philippe, sur la route d’Hébron. Cette fontaine permettait aux Juifs de tenir indéfiniment Bethsura investie, sans avoir à souffrir de la soif, tandis que les assiégés ne devaient guère avoir d’eau sur la hauteur.

11.67 L’eau de Génésar, le lac de Génésareth. ― Ils se levèrent (vigilaverunt), ou ils arrivèrent avec diligence. ― La plaine d’Azor, la plaine située à l’ouest du lac Mérom qui était dominé par la ville d’Azor, située sur une éminence.

11.72 Ils combattirent (pugnaverunt), ou bien, ils firent de la résistance ; les Septante lisent : Il leur fit tourner le dos, et ils fuirent.

11.73 Ils vinrent, etc., ils n’allèrent pas plus loin.

12.1 Jonathas dut envoyer cette ambassade à Rome vers 143 ou 142, peu après la prise de Carthage et de Corinthe.

12.2 Numénius et Antipater, envoyés à Rome, voir verset 16, passèrent à leur retour de Rome par Sparte.

12.6 ; 12.20 Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.

12.7 Onias. On distingue quatre grands prêtres de ce nom. Onias Ier, fils de Jaddus, qui était grand prêtre à l’époque d’Alexandre le Grand. Il fut contemporain de Ptolémée Ier Lagus et de Séleucus Ier Nicator ; il exerça ses fonctions de 323 à 300 avant Jésus-Christ. ― Onias II, fils de Simon II, était pontife du temps de Séleucus IV Philopator (187-175). ― Onias III était grand prêtre sous le règne d’Antiochus IV Epiphane (175-164) et il fut forcé d’abandonner le souverain sacerdoce à son frère Jason, voir 2 Machabées, du chapitre 3 au chapitre 5. ― Son fils Onias IV éleva en Egypte le temple de Léontopolis. Les commentateurs ont vu dans l’Onias dont il est question ici, les uns le premier, d’autres le second et d’autres le troisième, mais il ne peut être question que d’Onias Ier, parce qu’il est le seul contemporain d’Arius, roi de Sparte. Il y a eu deux rois de ce nom. Arius Ier régna de 309 à 265 avant notre ère. C’est celui dont parle la lettre de Jonathas. Arius II, petit-fils du Ier, mourut à l’âge de huit ans en 257.

12.11 Dans les observances ; le grec porte, dans nos prières, ce qui a fait penser qu’on lisait primitivement dans la Vulgate in obsecrationibus, au lieu de in observationibus. D’autant que les Juifs priaient et offraient des sacrifices pour les princes leurs alliés, et pour ceux auxquels ils étaient soumis (voir 1 Machabées, 7, 33 ; Baruch, 1, 10-11).

12.16 Numénius et Antipater nous sont inconnus ; mais le Jason, dont celui-ci est le fils, doit être celui qui avait été envoyé à Rome par Judas Machabées, voir 1 Machabées, 8, 17.

12.22 Vous faites bien. Le mot de la Vulgate benefacitis semble avoir été mis pour benefacietis (vous ferez bien), plus conforme au contexte, et confirmé par la leçon du grec.

12.25 La région d’Amath ; littéralement, la région d’Amathite. Plusieurs entendent qu’Amath est la même qu’Emath (en hébreu Hamath), ville située sur les frontières septentrionales de la Palestine.

12.28 Ils allumèrent des feux dans leur camp, pour faire croire aux Juifs qu’ils étaient toujours là.

12.30 Le fleuve Eleuthère. Voir 1 Machabées, 11, 7.

12.31 Zabadéens. On ne connaît pas d’Arabes de ce nom ; c’est pourquoi la plupart des commentateurs lisent avec l’historien Josèphe Nabathéens, en supposant que les Nabathéens ou Nabuthéens (voir plus haut, 1 Machabées, 5, 25), qui étaient amis des Juifs, étaient devenus leurs ennemis en se déclarant pour Démétrius.

12.33 Ascalon. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 86.

12.37 Le torrent de Cédron, à l’orient de Jérusalem. ― Caphététha était vraisemblablement le nom de la partie du mur de Jérusalem qui était tombée dans le Cédron, parce que les fondements étaient trop faibles.

12.38 Adiada, ville à l’occident de Jérusalem. ― Séphéla, plaine au couchant des montagnes de Juda. ― Sur la Séphéla, voir Juges, note 15.5.

12.39 Sur l’Asie, voir plus haut, 1 Machabées, 8, 6. ― Sur l’usurpation de Tryphon, voir 1 Machabées, 11, 39.

12.40-41 Bethsan. Voir 1 Machabées, 5, 52.

12.44 Ce ; pronom qui se lit dans le grec, et que le contexte réclame.

12.45 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.

12.49 La grande plaine. Voir 1 Machabées, 5, 52.

12.50 Lorsqu’ils eurent appris, etc. On crut d’abord que Tryphon avait fait mourir Jonathas ; mais on sut le contraire dans la suite (voir 1 Machabées, 13, vv. 12, 15).

12.51 Qu’il s’agissait, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils feraient payer leur vie bien cher, littéralement, que pour l’âme ou la vie, à eux est la chose.

13.3 Les saints lieux, c’est-à-dire le temple.

13.5 Mon âme, ma personne ou ma vie.

13.12 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 15.

13.13 Addus paraît être la même ville qu’Adiada (voir 1 Machabées, 12, 38). ― La plaine de Séphéla (voir 1 Machabées, 12, 38). ― Addus devait être dans le voisinage de Lydda.

13.16 Cent talents d’argent. Voir 1 Machabées, 11, 28.

13.18 Lui, c’est-à-dire à Tryphon.

13.20 Ador, probablement la ville appelée Adora dans l’historien Josèphe, Aduram dans 2 Paralipomènes, 11, 9. ― Ador était à l’ouest de l’Hébron.

13.21 Ceux (la garnison syrienne) qui étaient dans la citadelle d’Acra, à Jérusalem. ― Par le désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte.

13.22 Il ne vint pas en Galaad. Le texte grec dit au contraire, ce qui est plus facile à comprendre, qu’il vint en Galaad. La neige qui tomba inopinément, ce qui n’est pas très rare à Jérusalem et sur les hauteurs, en janvier et février, quoiqu’elle ne dure pas longtemps, empêcha Tryphon d’aller ravitailler la garnison de Jérusalem et lui fit rebrousser chemin du côté du pays de Galaad.

13.23 Bascaman, localité inconnue, dans le pays de Galaad.

13.25 A Modin. Voir plus haut, 1 Machabées, 2, 1.

13.28 Simon dressa sans doute la septième pyramide pour lui-même.

13.29 Il posa, etc. Simon était alors gouverneur de toutes les côtes maritimes, depuis Tyr jusqu’aux frontières de l’Egypte (comparer à 1 Machabées, 11, 59).

13.31 Tryphon… tua Antiochus par ruse. Tite-Live rapporte qu’il fit tuer cet enfant de dix ans par les médecins, sous prétexte de lui faire une opération chirurgicale (142).

13.32 D’Asie. Voir plus haut, 1 Machabées, 8, 6.

13.23 Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.

13.37 Le bahem ; ce mot de la Vulgate qui peut être l’accusatif de bahis ou bahes est inconnu d’ailleurs. Le grec lit baïnen, que l’on entend assez généralement d’une palme ou d’une branche de palmier. Comparer à 2 Machabées, 14, 4 ( ?). On suppose que cette palme ou cette branche de palmier était d’or comme la couronne.

13.41 L’année cent soixante-dixième du règne des Grecs, la cent quarante-et-unième avant Jésus-Christ.

13.43 Gaza, ville des Philistins.

13.45 ; 13.50 Sur donner la main droite, voir 1 Machabées, 11, 50.

13.47 Gaza, nommée au verset 43, et représentée ici par le pronom elle (eam).

13.51 Du second mois. Voir 1 Machabées, 9, 54. ― L’année cent soixante et onzième du règne des Grecs, et la cent quarantième avant Jésus-Christ.

13.54 Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34. ― Jean, surnommé Hyrcan. Voir plus loin, 1 Machabées, 16, 1.

14.1 ; 14.27 L’année cent soixante-douzième du règne des Grecs, et la cent trente-neuvième avant Jésus-Christ. ― Démétrius II Nicator. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 67. Il s’en alla en Médie pour en tirer des troupes afin de combattre son compétiteur Tryphon.

14.2 Arsacès ; nom commun aux rois de Perse ; il s’agit ici de Mithridate Ier. ― Mithridate Ier était le sixième roi des Parthes portant le nom d’Arsacès. La Perse et la Médie désignent le royaume parthe, parce qu’elles en étaient les deux provinces principales. Mithridate Ier possédait tous les pays à l’est de l’Euphrate jusqu’à l’Inde.

14.3 Mithridate Ier donna plus tard sa fille Rodogune en mariage à Démétrius II et lui rendit enfin la liberté. Voir plus haut, 1 Machabées, 10, 67.

14.4 Toute la terre de Juda fut en repos. La captivité de Démétrius II a été racontée pour expliquer comment la Judée est laissée en repos.

14.5 Les îles de la mer. Les Hébreux appelaient ainsi même tous les pays maritimes et qui n’étaient pas du contient de la Palestine.

14.7 Gazara. Voir le verset 34. ― Les souillures des idoles. ― Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.

14.9 Des biens de la terre (de bonis terræ), probablement, de ce qui concernait le bien de la nation. ― De gloire, c’est-à-dire de vêtements magnifiques. ― D’habits de guerre pris sur les ennemis.

14.22 Numénius, Antipater. Voir plus haut, 1 Machabées, 12, 16.

14.24 Mille mines. Voir Ezéchiel, 45, 12. ― Romain ; ce mot ne se trouve ni dans le texte grec ni dans la version syriaque. Les interprètes conviennent d’ailleurs qu’il s’agit ici du peuple juif, puisque dans les versets suivants, ce sont les Juifs mêmes qui parlent, et que la réponse du peuple romain se trouve plus bas, voir 1 Machabées, 15, 16. ― On avait coutume d’envoyer ainsi à Rome des objets précieux pour le renouvellement des alliances ou pour obtenir quelque faveur. Antiochus Epiphane avait envoyé des vases d’or de 500 livres, pour renouveler son alliance avec le peuple romain ; Démétrius Ier et Tryphon, pour se faire reconnaître comme rois, envoyèrent, le premier une couronne d’or de vingt-cinq livres et le second une statue d’or de la Victoire, du même poids.

14.27 Elul, sixième mois de l’année sacrée, et douzième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune d’août, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de septembre. ― La troisième année du pontificat de Simon. ― Asaramel ; le grec porte Saramel, qui paraît être le nom du lieu où se tint l’assemblée mentionnée au verset suivant. La situation d’Asaramel est inconnue.

14.28 Fréquemment. Le mot quoniam, qui précède dans la Vulgate, est un pur hébraïsme : il n’a pour but ici que d’introduire dans le discours direct ; il répond aux mots à savoir, c’est-à-dire.

14.29 Jarib, nommé Joarib, voir 1 Machabées, 2, 1.

14.30 Il a été réuni, etc., c’est-à-dire il est mort.

14.34 Gazara, la même que Gazer, selon Eusèbe et saint Jérôme ; mais comme ces Pères mettent Gazer dans la tribu d’Ephraïm à trois milles de Nicopolis, la Gazara dont ils parlent ne saurait être celle-ci, qui était située sur les confins d’Azot, et par conséquent assez éloignée des frontières d’Ephraïm. ― Joppé, Jaffa, port de mer sur la Méditerranée. ― Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.

14.35 Dans le grec comme dans la Vulgate, les mots justice et fidélité sont à l’accusatif comme complément de avait fait ; construction qu’on ne saurait conserver dans notre langue.

14.36 Et faisaient, etc., en troublant le culte qu’on y rendait au vrai Dieu.

14.43 Qu’il fut revêtu, etc. Voir 1 Machabées, 10, 20.

14.44 Une agrafe d’or. Voir 1 Machabées, 10, 89.

14.47 D’être à la tête de tous (prœesset omnibus) ou d’avoir le commandement de toutes choses ; le texte est amphibologique dans la Vulgate.

14.48 En un lieu bien connu. Voir 1 Machabées, 11, 37.

15.1 Antiochus, surnommé plus tard Sidètes, était dans l’île de Rhodes, lorsqu’il apprit la captivité de son frère Démétrius, et ce fut de là qu’il écrivit à Simon. ― Le roi Antiochus VII Sidètes, ainsi surnommé de la ville de Sida, en Pamphylie, où il avait été élevé, fils de Démétrius Ier et frère de Démétrius II, fut roi de Syrie pendant les dix ans que dura la captivité de son frère chez les Parthes, voir plus haut 1 Machabées, 10, 67. Il continua la guerre contre Tryphon, le battit et l’assiégea à Dora, sur le bord de la mer, en Phénicie. Tryphon réussit à s’échapper et à se sauver à Ptolémaïde, puis à Orthosiade et enfin à Apamée, place forte sur l’Oronte. Antiochus VII l’y poursuivit et c’est là que Tryphon perdit la vie, voir plus haut, 1 Machabées, 11, 39. Antiochus VII se trouva ainsi seul maître de la Syrie. Pendant le siège de Dora, Simon, qui en avait reçu beaucoup de privilège, lui avait offert des secours, mais le Séleucide, n’étant plus bien disposé en sa faveur, les avait refusés avec hauteur et avait réclamé à Simon plusieurs villes et même la citadelle de Jérusalem, ce qui fut naturellement refusé. Antiochus VII envoya alors, pendant qu’il poursuivait Tryphon, son général Cendébée contre la Judée. Celui-ci fut battu par les fils de Simon. Le roi lui-même fit plus tard en personne une campagne contre Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon. Jérusalem soutint un long siège, qui se termina par une paix assez onéreuse pour les Juifs en 133. En 129, le belliqueux Sidètes entreprit une guerre contre les Parthes. Il y perdit la vie, on ne sait au juste en quelle année (128, 127 ou 126).

15.2 ; 15.16 Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.

15.3 A la vérité, dans la Vulgate est précédé de quoniam. Voir sur ce mot, 1 Machabées, 14, 28. ― Des hommes, etc. ; ces usurpateurs étaient Alexandre Balas, Antiochus Théus, son fils, et particulièrement Tryphon.

15.6 C’est donc de Simon Machabée que datent les plus anciens sicles hébreux, nom des monnaies hébraïques. Voir la note 25 à la fin du volume.

15.9 Antiochus VII traite ainsi Simon et les Juifs, parce qu’il a besoin de se ménager des amis et des secours contre Tryphon. Celui-ci, après a captivité de Démétrius II, laquelle était si favorable à son ambition, continuait à combattre contre les généraux du roi prisonnier, contre Dionysios en Mésopotamie, Sarpédon et Palamède en Syrie et Æschion à Séleucie sur la mer. Cette ville était en la possession de la reine Cléopâtre, successivement femme d’Alexandre Balas et de Démétrius II (voir plus haut, 1 Machabées, 10, 57). La crainte qu’inspirait Tryphon était si grande qu’Antiochus VII n’eut pas d’abord le succès qu’il avait espéré en quittant l’île de Rhodes : aucune ville ne voulut le recevoir et il était réduit à vivre errant et fugitif, lorsque Cléopâtre, craignant que le parti de Tryphon ne l’emportât à Séleucie, se résolut, pour conserver son titre de reine, à offrir au frère de son mari de l’épouser et assit ainsi sa fortune. Tryphon fut alors abandonné et le nouveau roi put en triompher.

15.11 ; 15.13 ; 15.25 Dora, ville maritime de la Palestine, au midi du mont Carmel. ― Le long de la mer, littéralement, par la maritime (per maritimam), sous-entendu, rive (ripa) ou côte (ora).

15.15 Numénius avait été envoyé à Rome par Simon, pour renouveler l’alliance avec les Romains (voir 1 Machabées, 14, 24).

15.16 Lucius Calpurnius Pison, selon plusieurs interprètes. ― Lucius Calpurnius Pison fut consul avec M. Popillius Lœnas, l’an de Rome 615, c’est-à-dire l’an 139 avant Jésus-Christ. Le second consul, Lœnas, n’est pas nommé dans cette lettre, parce qu’il était alors en Espagne. ― Au roi Ptolémée VII Physcon, qui, après la mort de son frère Ptolémée VI Philométor (voir plus haut, 1 Machabées, 11, 18), régna encore 29 ans.

15.18 Mille mines. Voir Ezéchiel, 45, 12.

15.22 Ces mêmes, etc. Cette lettre fut adressée à Démétrius, dot les Romains ignoraient la captivité chez les Parthes, et qui la lui écrivirent, parce qu’ils n’avaient reconnu ni Tryphon ni Antiochus Sidètes. ― Attale II surnommé Philadelphe. ― Ariarathès VI surnommé Philopator. ― Arsacès ou Mithridate Ier. Comparer à 1 Machabées, 14, 2. ― Ariarathès VI (ou plutôt V) Philopator régna en Cappadoce de 162 à 130 avant notre ère. ― Attale II Philadelphe régna jusqu’en 138.

15.23 Lampsaque, ville célèbre dans la Mysie sur l’Hellespont. ― Délos, île célèbre de la mer Egée. Myndos, ville de Carie. ― Sicyone, ville très ancienne dans l’Achaïe. ― Carie, province maritime de l’Asie Mineure. ― Samos, île près des côtes de l’Asie Mineure. ― Pamphylie ; il y a plusieurs villes de ce nom ; celle-ci est probablement celle de Cilicie, au-delà du mont Taurus, et qui a donné son nom à une petite province. ― Lycie ; elle est voisine de la Pamphylie. ― Halicarnasse, ville de Carie, très célèbre dans l’antiquité. ― Coo, île et ville célèbre de la Carie. ― Side ou Sidem, ville de Pamphylie. ― Aradon ou Arade, île près des côtes de Syrie. ― Rhodes, ville et île célèbre par son colosse. ― Phasélis ou Phasélides, ville maritime sur les confins de la Lycie et de la Pamphylie. ― Gortyne, ville fameuse dans l’île de Crète. ― Gnide, île voisine de Rhodes. ― Chypre, île très connue. ― Cyrène, province d’Egypte.

15.27 Antiochus VII, sûr maintenant du succès contre Tryphon, change de conduite et, contrairement à tout ce qu’il avait écrit, versets 2 à 9, il se montre très exigeant envers les Juifs.

15.28 Athénobius, l’un de ses amis. Sur ce titre, voir 1 Machabées, 2, 18.

15.31 Cinq cent talents d’argent. Voir 1 Machabées, 11, 28.

15.35 Elles-mêmes ; littéralement, et par hébraïsme, eux-mêmes (ipsi), au masculin, parce que les villes dont il s’agit ici sont mises pour leurs habitants.

15.37 Orthosiade, ville de la Phénicie, vis-à-vis de l’île d’Arade (voir verset 23).

15.38 On ne sait de Cendébée que ce qui est raconté ici et dans le chapitre suivant.

15.39-40 Gédor, ville de la Palestine, que l’on place aux environs de Jamnia et d’Azot (voir 1 Machabées, 4, 15 et Josué, 15, 58).

15.39 Le roi Antiochus VII poursuivait Tryphon d’Orthosiade jusqu’à Apamée, où Tryphon avait été élevé et où il trouva la mort, voir plus haut, 1 Machabées, 11, 39.

16.1 ; 16.19 ; 16.21 Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.

16.1 Jean, surnommé Hyrcan, qui devait succéder à son père Simon comme prince et grand prêtre des Juifs (135-105), était probablement le frère cadet de Juda, voir le verset 2, mais le plus brave et le plus habile des fils de Simon.

16.3 De mes frères ; le grec porte, de mon frère, probablement Jonathas, qui avait été tué dans le temps qu’ils gouvernaient ensemble.

16.5 Un fleuve rapide, un gros torrent d’hiver.

16.8 La forteresse de Gédor, qu’il avait fait fortifier, selon l’ordre d’Antiochus (voir 1 Machabées, 15, 39-40).

16.9 Cédron ne peut être autre que Gédor. Comparer à 1 Machabées, 15, 39.

16.10 Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.

16.11 Ptolémée, fils d’Adobi, ne nous est connu que par le récit de ce chapitre. Son nom grec semble indiquer des tendances hellénisantes dans sa famille.

16.14 L’année cent soixante dix-septième du règne des Grecs, et la cent trente-quatrième avant Jésus-Christ. ― Sabath, en hébreu Schebat, onzième mois de l’année sacrée et cinquième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de janvier, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de février.

16.15 Doch ; l’historien Josèphe l’appelle Dagon, et la place au-dessus de Jéricho.

16.16 Eut fait bonne chère. Dans le langage des Hébreux et des Hellénistes, le mot rendu dans la Vulgate par inebriari, signifie aussi boire autant que la soif et la nécessité le demandent, ou simplement faire bonne chère ; sens que les interprètes lui donnent généralement ici.

16.21 Le tuer ; littéralement, te tuer. Cette sorte de changement subit de personne qui n’est pas rare dans le style biblique, a pour but de donner de la force à l’idée qu’on exprime.

16.23 Forcé par les exigences de notre langue de nous écarter de la littéralité dans ce verset, nous croyons cependant l’avoir fait aussi peu que possible.

16.24 Le livre des jours, les annales.

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