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2e livre des Machabées
 

introduction



Le second livre des Machabées n’est pas la suite du premier : c’est une œuvre complète en soi et indépendante, quoique racontant en partie les mêmes événements. Elle se divise en deux parties très distinctes, de nature diverse et d’inégale longueur, mais tendant l’une et l’autre au même but. La première, du chapitre 1 au chapitre 2, verset 19, est un simple recueil de documents ; elle contient deux lettres adressées : 1° par les habitants de Jérusalem aux Juifs d’Egypte, pour les inviter à la fête des Tabernacles, chapitre 1, versets 1 à 10a ; 2° par le sanhédrin à Aristobule, précepteur de Ptolémée VI, et aux Juifs d’Egypte pour leur annoncer la mort d’Antiochus III le Grand et quelques autres événements importants ; elle se termine par une invitation à participer à la fête des Tabernacles, du chapitre 1, verset 10b au chapitre 2, verset 19.

2° La seconde partie est l’histoire proprement dite. Après une préface, chapitre 2, versets 20 à 33, dans laquelle il indique qu’il va résumer les cinq livres de Jason de Cyrène, l’auteur raconte en deux sections, voir chapitre 2, verset 23 : 1° les événements de l’histoire juive qui se sont accomplis sous le règne d’Antiochus Epiphane et en particulier ses persécutions, du chapitre 3 au chapitre 10, verset 9 ; 2° les événements qui se rapportent au règne d’Antiochus Eupator, du chapitre 10, verset 10 au chapitre 15. Chacune des deux sections se termine par la mention de l’institution d’une fête, chapitre 10, verset 6 et chapitre 15, versets 36 et 37. ? Ce livre embrasse une p?riode de quinze ans, de 175 à 161 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire de la dernière année ou à peu près de Séleucus IV, mort en 175, à la mort de Nicanor en 161.

Il a été écrit en grec, comme l’atteste saint Jérôme. A part quelques hébraïsmes que l’on rencontre chez tous les écrivains juifs qui ont rédigé leurs ouvrages en grec, le style est pur et, pour le fond, semblable à celui des écrivains profanes du dernier siècle avant Jésus-Christ. La phrase est arrondie, coulante et riche en locutions véritablement grecques.

Des réflexions dont l’auteur parsème son récit, il résulte qu’il n’écrit pas seulement pour raconter, mais aussi pour instruire et édifier. Les deux lettres qu’il rapporte en commençant, dans sa première partie, n’ont pas uniquement pour but de donner une première vue d’ensemble sur les événements qu’il rapportera ensuite plus au long, mais aussi d’exciter les Juifs à la célébration des fêtes religieuses et à l’assistance aux sacrifices offerts en l’honneur de Dieu dans le temple. Faire ressortir la sainteté de la maison du Seigneur est une des choses qu’il a le plus à cœur et comme le but principal de son œuvre ; il exalte le temple par toutes sortes d’épithètes ; il montre les étrangers lui rendant honneur ; il raconte tous les traits qui peuvent en rehausser la gloire et l’éclat ; les deux fêtes instituées par Judas Machabée, en mémoire de la purification du temple et de la victoire sur Nicanor qui avait insulté la maison de Dieu, sont comme le pivot de son récit, car chacune de ses deux parties se termine par la mention de ces jours commémoratifs ; il conclut même son ouvrage, après avoir parlé de la dernière, sans nous faire connaître la fin de Judas. A une époque où les Juifs étaient dispersés partout, il était d’une extrême importance, pour la conservation de leur religion, qu’ils n’oubliassent point la sainteté du temple, qu’ils n’en érigeassent point à l’étranger et qu’ils contractassent l’habitude du pèlerinage à Jérusalem.

L’auteur était un Juif helléniste, qui avait vécu ou vivait à Jérusalem, mais il est d’ailleurs complètement inconnu.
 
 

2e livre des Machabées




Lettre des Juifs de Judée à ceux d’Egypte, pour leur recommander de célébrer la fête de la nouvelle dédicace du temple.

Autre lettre pour les exhorter à célébrer avec eux la fête de la nouvelle dédicace du temple et celle du recouvrement du feu sacré.

Les Juifs qui sont dans Jérusalem et dans le pays de Judée, aux Juifs leurs frères qui sont en Egypte, salut et heureuse paix. 2Que Dieu vous comble de biens, et qu’il se souvienne de l’alliance qu’il a faite avec Abraham, et Jacob, (qu’il se souvienne de, note) ses fidèles serviteurs ; 3qu’il vous donne à tous du (un) cœur, afin que vous le serviez (l’adoriez), et que vous accomplissiez sa volonté de grand cœur et de plein gré ! (.) 4Qu’il ouvre votre cœur à sa loi et à ses préceptes, et qu’il établisse (vous donne) la paix ; 5qu’il exauce vos prières, qu’il se réconcilie avec vous, et qu’il ne vous abandonne pas au temps mauvais ! (.) 6Et maintenant nous sommes ici, priant pour vous. 7Sous le règne de Démétrius, l’an cent soixante-neuf, nous Juifs, nous vous avons écrit dans la tribulation et l’accablement qui nous sont survenus pendant ces années, depuis que Jason s’est retiré de la terre sainte et du royaume. 8Ils ont brûlé la porte du temple, et ils ont répandu le sang innocent ; et nous avons prié le Seigneur, et nous avons été exaucés ; nous avons offert le sacrifice et la fleur de farine, nous avons allumé les lampes et exposé les pains. 9Célébrez donc maintenant la fête des tabernacles (de la scénopégie) au mois de Casleu. 10L’an cent quatre-vingt-huit. Le peuple qui est à Jérusalem et dans la Judée, le Sénat et Judas, à Aristobole, maître (précepteur) du roi Ptolémée, de la race des prêtres sacrés, et aux Juifs qui sont en Egypte, salut et santé (prospérité). 11Délivrés par Dieu de grands périls, nous lui rendons de magnifiques actions de grâces, pour avoir pu combattre contre un tel roi. 12Car c’est lui qui a fait sortir de Perse ceux qui ont combattu contre nous et la ville sainte. 13Car lorsqu’il était en Perse en qualité de chef, avec une immense armée, il périt dans le temple de Nanée, trompé par les conseils des prêtres de Nanée. 14En effet, (Car) Antiochus vint en ce lieu avec ses amis, comme pour habiter avec elle (pour épouser la déesse) et pour recevoir de grandes sommes d’argent à titre de dot. 15Et les prêtres de Nanée, lui ayant montré cet argent, et lui-même étant entré avec un petit nombre des siens dans l’intérieur du temple, ils fermèrent le temple 16après qu’Antiochus y eut pénétré ; ensuite, ouvrant une porte secrète du temple et jetant des pierres, ils frappèrent le chef et ceux qui étaient avec lui, et ils les coupèrent en morceaux (déchirèrent membre par membre) ; puis, leur ayant tranché la tête, ils les jetèrent dehors. 17Que Dieu soit béni en toutes choses, lui qui a livré les impies ! 18Devant donc célébrer le vingt-cinquième jour du mois de Casleu, la purification du temple, nous avons jugé nécessaire de vous en avertir, afin que vous célébriez vous aussi la fête des tabernacles (le jour de la scénopégie), et la fête (le jour) du feu qui fut donné lorsque Néhémie, après avoir rebâti le temple et l’autel, offrit les sacrifices. 19Car lorsque nos pères furent emmenés en Perse, ceux d’entre les prêtres qui craignaient Dieu prirent le feu qui était sur l’autel, le cachèrent secrètement dans une vallée, où il y avait un puits profond et sec, et ils l’y préservèrent, de sorte que ce lieu est demeuré inconnu à tous. 20Or après que beaucoup d’années se furent écoulées, et qu’il plut à Dieu de faire envoyer Néhémie (en Judée) par le roi de Perse, il envoya les petits-fils de ces prêtres qui avaient caché le feu, pour le chercher ; et comme ils nous l’ont raconté, ils ne trouvèrent pas le feu, mais une eau épaisse. 21Il (Le prêtre Néhémie) leur ordonna de puiser et de lui en apporter ; et le prêtre Néhémie (il) ordonna d’arroser avec cette eau les sacrifices qui avaient été apportés, le bois et ce qu’on avait mis dessus. 22Lorsque cela eut été fait, et que le temps arriva où le soleil, qui était auparavant caché dans un nuage, se mit à luire, il s’alluma un grand feu, de sorte que tous furent dans l’admiration. 23Cependant tous les prêtres étaient en prière, tandis que (jusqu’à ce que) le sacrifice était (fût) commencé ; Jonathas commençant, et les autres répondant. 24Et Néhémie priait en ces termes : Seigneur Dieu, créateur de toutes choses, terrible et fort, juste et miséricordieux, qui êtes seul un bon roi, 25seul excellent, seul juste, tout-puissant et éternel, qui délivrez Israël de tout mal, qui avez choisi nos pères et les avez sanctifiés, 26recevez le sacrifice pour tout votre peuple d’Israël, gardez votre héritage (portion, note) et sanctifiez-le. 27Rassemblez ceux des nôtres qui sont dispersés, délivrez ceux qui sont esclaves des gentils, et regardez ceux qui sont méprisés et détestés, afin que les nations sachent que vous êtes notre Dieu. 28Affligez ceux qui nous oppriment et qui nous outragent avec orgueil ; 29établissez votre peuple dans votre lieu saint, selon que Moïse l’a dit. 30Cependant les prêtres chantaient des hymnes, jusqu’à ce que le sacrifice fût consumé. 31Et après que le sacrifice eut été consumé, Néhémie ordonna que l’on répandît ce qui restait de l’eau sur des (les) grandes pierres. 32Dès qu’on l’eut fait, il s’y alluma une flamme ; mais elle fut consumée par la lumière qui brilla de l’autel. 33Lorsque la chose fut connue, on rapporta au roi de Perse qu’au lieu où les prêtres qui avaient été déportés avaient caché le feu, on avait trouvé une eau dont Néhémie et ceux qui étaient avec lui avaient purifié les sacrifices. 34Le roi, après avoir considéré la chose et l’avoir soigneusement examinée, bâtit là un temple, pour certifier ce qui était arrivé. 35Et, l’ayant vérifié, il donna aux prêtres de grands biens et des présents de divers genres, qu’il leur distribuait de sa propre main. 36Néhémie appela ce lieu Nephthar, c’est-à-dire, purification ; mais il est nommé par plusieurs Néphi.

Suite de la lettre précédente, où se trouvent diverses particularités arrivées au temps de la transmigration des Juifs à Babylone.

Préface où l’auteur de ce livre expose son dessein.

On trouve dans les écrits du prophète Jérémie, qu’il ordonna à ceux qui émigraient de prendre le feu (sacré), comme il a été dit, et comme il le commanda aux émigrés. 2Et il leur donna la loi, pour les empêcher d’oublier les préceptes du Seigneur, et de tomber dans l’égarement d’esprit en voyant les idoles d’or et d’argent, et leurs ornements. 3Et, disant encore d’autres choses semblables, il les exhortait à ne pas éloigner leur cœur de la loi. 4Il était aussi marqué dans le même écrit comment le prophète ordonna, d’après une réponse qu’il avait reçue de Dieu, qu’on emportât avec lui le tabernacle et l’arche, jusqu’à ce qu’il fût arrivé à la montagne sur laquelle Moïse était monté et avait vu l’héritage de Dieu. 5Etant arrivé là, Jérémie trouva une caverne, et il y porta le tabernacle, l’arche et l’autel de l’encensement (des parfums) ; puis il obstrua l’entrée. 6Or quelques-uns de ceux qui l’avaient suivi s’approchèrent ensemble, pour remarquer ce lieu, et ils ne purent le trouver. 7Lorsque Jérémie l’apprit, les blâmant, il dit que ce lieu demeurerait inconnu, jusqu’à ce que Dieu eût rassemblé son peuple dispersé et qu’il lui eût fait miséricorde (soit propice) ; 8et qu’alors le Seigneur montrerait ces choses, et que la majesté du Seigneur apparaîtrait, et qu’il y aurait une nuée, comme elle avait apparu à Moïse, et comme elle fut manifestée lorsque Salomon demanda que le temple fût sanctifié pour le grand Dieu. 9Car il faisait éclater sa sagesse d’une manière magnifique, et, comme un homme rempli de sagesse, il offrit le sacrifice de la dédicace et de la consommation du temple. 10De même que Moïse pria le Seigneur, et que le feu descendit du ciel et consuma l’holocauste ; de même Salomon pria aussi, et le feu descendit du ciel et consuma l’holocauste. 11Et Moïse dit : Parce que la victime qui était offerte pour le péché n’a pas été mangée, elle a été consumée (par le feu). 12Et semblablement Salomon célébra pendant huit jours la dédicace (du temple). 13Ces mêmes choses se trouvaient aussi dans les écrits et dans les mémoires de Néhémie, et la manière dont il forma une bibliothèque et rassembla de divers pays les livres des prophètes et ceux de David, et les lettres des rois, et ce qui concernait les dons (faits au temple). 14Semblablement, Judas a aussi recueilli tout ce qui s’était perdu pendant la guerre qui nous est survenue, et ces écrits sont chez nous. 15Si donc vous les désirez, envoyez-nous des personnes qui vous les porte(ro)nt. 16Ainsi donc, sur le point de célébrer la purification, nous vous avons écrit, et vous ferez (donc) bien de célébrer ces jours. 17Quant à Dieu, qui a délivré son peuple, qui a rendu à tous l’héritage et le royaume, le sacerdoce et le sanctuaire (lieu saint), 18selon qu’il l’avait promis dans la loi, nous espérons qu’il aura bientôt pitié de nous, et qu’il nous rassemblera dans le lieu saint, de tous les pays qui sont sous le ciel. 19Car il nous a délivrés de grands périls, et il a purifié le (saint) lieu. 20En ce qui concerne Judas Machabée et ses frères, la purification du grand temple et la dédicace de l’autel, 21comme aussi les combats qui ont été livrés sous Antiochus l’Illustre (le Noble, note) et sous son fils Eupator, 22et les apparitions qu’ont reçues du ciel ceux qui ont combattu vaillamment pour les Juifs, de sorte que, malgré leur petit nombre, ils se sont rendus maître de tout le pays, ont mis en fuite une (la) multitude (des) barbare(s), 23ont recouvré le temple le plus célèbre (fameux) qui soit dans tout l’univers, ont délivré la ville et rétabli les lois qui avaient été abolies, le Seigneur leur ayant été propice en toute bienveillance (leur accordant toute tranquillité), 24nous avons tâché d’abréger en un seul volume ce qui a été écrit en cinq livres par Jason de Cyrène (le Cyrénéen, note). 25Car, considérant la multitude des livres, et la difficulté qui existe pour ceux qui veulent apprendre les récits de l’histoire, à cause de la multitude des choses, 26nous avons fait en sorte que celui-ci soit une jouissance de l’esprit pour ceux qui voudront (bien le) lire, que les hommes studieux puissent le confier plus facilement à leur mémoire, et que tous les lecteurs y trouvent de l’utilité. 27Quant à nous-mêmes, qui avons entrepris ce travail d’abréviation, nous ne nous sommes pas imposé une tâche facile, mais un travail qui demande beaucoup de veilles et de sueurs. 28Comme ceux qui préparent un festin et qui cherchent à satisfaire le goût des autres, pour l’avantage d’un grand nombre, nous entreprenons volontiers ce travail ; 29nous reposant de la vérité de chaque chose sur les auteurs, et nous appliquant nous-mêmes seulement à abréger, selon la forme voulue (donnée par les auteurs). 30Car de même que l’architecte d’une nouvelle maison doit prendre soin de toute la construction, et comme celui qui est chargé de la peindre doit rechercher ce qui est propre à l’embellir, ainsi doit-on juger de nous. 31En effet, recueillir les matériaux, arranger le style, et rechercher avec soin chaque circonstance particulière, c’est le rôle de l’auteur d’une histoire ; 32mais on doit accorder à celui qui fait un abrégé de s’appliquer à la brièveté de la diction et d’éviter les longs discours. 33Nous commencerons donc ici notre narration ; en fait de préface, que ce que nous avons dit suffise ; car il serait insensé d’être diffus avant de commencer une histoire, et d’être succinct dans l’histoire même.

Bonheur des Juifs sous le pontificat d’Onias III.

Simon, préfet du temple, fait savoir à Séleucus, roi de Syrie, qu’il y a de grands trésors dans le temple.

Héliodore est envoyé pour les enlever.

Dieu le châtie par la main des anges.

Lorsque la cité sainte était habitée au milieu d’une paix parfaite, et que les lois étaient encore très bien observées à cause de la piété du grand prêtre Onias et des cœurs qui haïssaient le mal, 2il arrivait que les rois eux-mêmes et les princes regardaient ce lieu comme digne d’un très (du plus) grand honneur, et qu’ils ornaient le temple de (très) riches présents ; 3à tel point que Séleucus, roi d’Asie, fournissait de son revenu toutes les dépenses qui concernaient le ministère des sacrifices. 4Mais Simon, de la tribu de Benjamin, qui avait été établi intendant du temple, s’efforçait, malgré la résistance que lui opposait le prince des prêtres, de tramer quelque chose d’injuste (inique) dans la ville. 5Mais, ne pouvant pas vaincre Onias, il alla trouver Apollonius, fils de Tharsée, qui commandait en ce temps-là dans la Cœlésyrie et dans la Phénicie ; 6et il lui annonça que le trésor de Jérusalem était rempli de sommes énormes, que la richesse publique était immense, qu’elle n’était pas réservée pour la dépense des sacrifices, et qu’il était possible de faire tout tomber entre les mains du roi. 7Lorsque Apollonius eut rapporté au roi ce qu’on lui avait dit touchant cet argent, celui-ci fit venir Héliodore, qui était préposé à ses affaires, et l’envoya avec ordre de faire transporter (ledit) l’argent. 8Aussitôt Héliodore se mit en route, en apparence (comme) pour visiter les villes de Cœlésyrie et de Phénicie, mais en réalité pour exécuter l’intention du roi. 9Mais, lorsqu’il fut arrivé à Jérusalem, et qu’il eut été reçu avec amabilité dans la ville par le grand prêtre, il fit part de l’information donnée au sujet de l’argent, et déclara le motif de sa présence ; puis, il demanda si tel était l’état des choses. 10Alors le grand prêtre lui représenta que cet argent était en dépôt, que c’était la subsistance des veuves et des orphelins ; 11qu’une partie des sommes dont l’impie Simon avait parlé appartenaient à Hircan, fils de (-, note) Tobie, homme (très) éminent ; que le tout consistait en quatre cents talents d’argent et en deux cents talents d’or ; 12qu’au reste il était absolument impossible de tromper ceux qui avaient eu confiance dans un lieu et dans un temple qui était honoré dans le monde entier, pour sa majesté (vénération) et sa sainteté. 13Mais lui, sur les ordres qu’il avait reçus du roi, disait qu’il fallait à tout prix que ces sommes fussent portées au roi. 14(Ainsi) Au jour marqué, Héliodore entra dans le temple pour exécuter cette entreprise. Cependant une vive émotion (agitation considérable) régnait dans toute la ville. 15Les prêtres se prosternèrent devant l’autel avec leurs vêtements sacerdotaux, et ils invoquaient dans le ciel celui qui a fait la loi relative aux dépôts, afin qu’il les conservât intacts à ceux qui les avaient déposés. 16Mais quiconque regardait le visage du grand prêtre était blessé jusqu’au cœur ; car sa physionomie et le changement de son teint déclaraient la douleur intérieure de son âme. 17Car une certaine tristesse était répandue autour de lui, et le frisson (l’horreur) de son corps manifestait à ceux qui le regardaient la douleur de son cœur. 18Plusieurs accouraient aussi en troupes des maisons, conjurant Dieu par des prières publiques, parce que ce (le) lieu (saint) allait être exposé au mépris. 19Les femmes, la poitrine ceinte de cilices, allaient en foule par les rues ; les jeunes filles mêmes, qui demeuraient renfermées, couraient les unes vers Onias, les autres vers les murailles, et quelques-unes regardaient par les fenêtres ; 20toutes priaient (avec instance), en étendant leurs mains vers le ciel : 21car l’attente de cette multitude confuse et du grand prêtre accablé d’affliction était digne de pitié. 22Ils invoquaient le Dieu tout-puissant, afin que les sommes qu’on leur avait confiées fussent très intégralement conservées à ceux qui les avaient déposées ; 23et (mais) Héliodore exécutait dans le même lieu le dessein qu’il avait résolu, étant présent avec ses gardes auprès du trésor. 24Mais l’esprit du Dieu tout-puissant se manifesta avec une telle évidence, que tous ceux qui avaient osé obéir à Héliodore, renversés par la force (vertu) de Dieu, furent frappés d’impuissance et d’effroi. 25Car il leur apparut un cheval, monté par un cavalier terrible, et orné de housses magnifiques ; et il frappa avec impétuosité (froissa) Héliodore de ses sabots de devant, et celui qui le montait semblait avoir des armes d’or. 26Deux autres jeunes hommes apparurent aussi, pleins de vigueur, brillants de gloire et richement vêtus, qui, se tenant auprès de lui, le fouettaient des deux côtés, et le frappaient sans relâche de coups multipliés. 27Héliodore tomba tout à coup à terre, et on l’emporta enveloppé de profondes ténèbres, et on le chassa (du temple) après l’avoir mis sur une chaise à porteurs. 28Ainsi celui qui était entré dans le trésor avec un grand nombre de courriers et de gardes, était emporté sans que personne lui portât secours, la force de Dieu s’étant fait connaître manifestement. 29Et lui était étendu sans voix, par la force divine, privé de toute espérance et de salut (guérison). 30Mais les autres (les Juifs) bénissaient le Seigneur, parce qu’il glorifiait son lieu saint ; et le temple, qui peu auparavant était plein de frayeur et de tumulte, fut rempli d’allégresse et de joie, le Seigneur tout-puissant y ayant apparu. 31Alors quelques-uns des amis d’Héliodore prièrent Onias en toute hâte d’invoquer le Très-Haut, afin qu’il donnât la vie à celui qui était réduit à la dernière extrémité (son dernier souffle, note). 32Le souverain prêtre, considérant que le roi soupçonnerait peut-être les Juifs d’avoir commis quelque attentat contre Héliodore, offrit pour la guérison de cet homme une victime salutaire. 33Et tandis que le grand prêtre priait, les mêmes jeunes hommes, couverts des mêmes vêtements, se tenant près d’Héliodore, lui dirent : Rends grâces au prêtre Onias ; car c’est à cause de lui que le Seigneur t’a donné la vie. 34Et toi, flagellé (châtié) par Dieu, annonce à tous les merveilles de Dieu et sa puissance. Après avoir dit cela, ils disparurent. 35(Or) Héliodore, ayant offert une victime à Dieu et fait de grandes promesses à celui qui lui avait accordé de vivre, rendit aussi grâces à Onias, rejoignit son armée et retourna auprès du roi. 36Et il rendait témoignage à tous des œuvres du grand Dieu, qu’il avait vues de ses yeux. 37Et le roi ayant demandé à Héliodore qui lui paraissait propre à être envoyé encore à Jérusalem, il dit : 38Si tu as (vous avez) quelque ennemi ou quelqu’un qui ait formé des desseins contre ton (votre) royaume, envoie-le (envoyez-le) là-bas, et tu (vous) le reverras(ez) flagellé, si toutefois il en échappe, parce qu’il y a vraiment dans ce lieu quelque vertu divine. 39Car celui qui a sa demeure dans les cieux est lui-même présent en ce lieu, il en est le protecteur, et il frappe et fait périr ceux qui y viennent pour faire du mal. 40Voilà donc ce qui se passa au sujet d’Héliodore et de la préservation du trésor.

Calomnies de Simon.

Jason obtient à prix d’argent la souveraine sacrificature.

Il commet toutes sortes d’impiétés.

Antiochus est reçu à Jérusalem ; Ménélaüs supplante Jason.

Il est accusé devant Antiochus et laisse à sa place Lysimaque.

Onias reprend Ménélaüs, et est tué par Andronique.

Antiochus venge la mort d’Onias.

Lysimaque est tué par le peuple.

Ménélaüs rachète sa vie par une somme d’argent.

Mais Simon, délateur, comme il a été dit, du trésor et de la patrie, parlait mal d’Onias, comme si c’eût été lui qui avait poussé Héliodore à faire ces choses, et comme s’il avait été la cause de ces maux ; 2et il osait accuser d’être un traître envers le royaume le protecteur de la ville, le défenseur de sa nation et le zélateur de la loi de Dieu. 3Mais comme cette inimitié allait si loin, qu’il se commettait même des meurtres par quelques amis de Simon, 4Onias, considérant le danger de ces querelles, et l’emportement d’Apollonius, qui, en tant que gouverneur de la Cœlésyrie et de la Phénicie, excitait la malice de Simon, alla trouver le roi, 5non pour accuser ses concitoyens, mais se proposant en lui-même l’intérêt commun de tout le peuple. 6Car il voyait que, sans l’intervention royale, il était impossible de pacifier les choses, et que Simon ne se désisterait pas de sa folie. 7Mais, après la mort de Séleucus, lorsque Antiochus, surnommé l’Illustre (le Noble), fut monté sur le trône, Jason, frère d’Onias, tâchait d’usurper le souverain sacerdoce : 8étant venu trouver le roi, il lui promit trois cent soixante talents d’argent et quatre-vingts talents tirés d’autres revenus ; 9il lui en promettait de plus cent cinquante autres, si on lui donnait le pouvoir de se faire un gymnase et une éphébie, et d’inscrire les habitants de Jérusalem comme citoyens d’Antioche. 10Lorsque le roi y eut consenti, et qu’il eut obtenu le premier rang, il commença aussitôt à faire passer ses concitoyens aux coutumes des gentils. 11Et ayant aboli ce que, pour un motif de clémence, les rois avaient accordé aux Juifs par l’entremise de Jean, père d’Eupolémus, qui avait été envoyé en ambassade chez les Romains, pour traiter d’amitié et d’alliance, et renversant les droits légitimes des citoyens, il établit des institutions impies. 12Car il osa bâtir un gymnase sous la citadelle même, et exposer les plus nobles des jeunes gens (les jeunes hommes les meilleurs) dans des lieux infâmes. 13Or cela n’était pas un commencement, mais un développement et un progrès de la vie païenne et étrangère, causés par la scélératesse détestable et inouïe de l’impie Jason, usurpateur du sacerdoce ; 14à tel point que les prêtres, ne s’attachant même plus aux fonctions de l’autel, mais méprisant le temple et négligeant les sacrifices, couraient prendre part à la palestre, et à ses récompenses injustes, et aux exercices du disque (palet, note). 15Et, ne faisant aucun cas de ce qui était en honneur dans leur pays, ils regardaient comme excellentes les distinctions à la manière grecque (gloires des Grecs). 16Il y avait pour cela entre eux une dangereuse émulation ; ils enviaient les institutions de ceux qui avaient été leurs ennemis et leurs meurtriers, et ils désiraient leur être en tout semblables. 17Car on n’agit pas impunément d’une manière impie contre les lois divines ; la suite de cette histoire le démontrera (clairement). 18Tandis que l’on célébrait les jeux quinquennaux de Tyr, en présence du roi, 19l’impie (le criminel) Jason envoya de Jérusalem des hommes pervers, qui portaient trois cents didrachmes d’argent pour un (le) sacrifice à (d’) Hercule ; et ceux qui les apportaient demandèrent qu’elles ne furent pas employées à ces (des) sacrifices, parce que cela ne devait pas être, mais qu’on s’en servît pour d’autres dépenses. 20Ainsi, elles furent offertes pour le sacrifice d’Hercule par celui qui les avait envoyées ; mais, à cause de ceux qui les apportèrent, on les employa à la construction de navires à trois rangs de rames (trirèmes, note). 21Cependant Apollonius, fils de Mnesthée, ayant été envoyé en Egypte à cause des premiers ministres (grands de la cour) du roi Ptolémée Philométor, Antiochus apprit qu’on l’avait rendu étranger aux affaires du royaume ; alors, songeant à ses propres intérêts, il partit de là, vint à Joppé, et ensuite à Jérusalem. 22Magnifiquement reçu par Jason et par la ville, il fit son entrée à la lumière des flambeaux et parmi les acclamations, et de là il conduisit son armée en Phénicie. 23Après un intervalle de trois ans, Jason envoya Ménélaüs, frère de ce Simon dont il a été parlé plus haut, pour porter de l’argent au roi et pour transmettre sa (ses) réponse(s) sur des affaires importantes. 24Mais lui, ayant acquis la bienveillance du roi en relevant la grandeur de sa puissance, fit retomber sur lui-même le souverain sacerdoce, en offrant (donnant) trois cents talents d’argent de plus que Jason. 25Et après avoir reçu les ordres du roi, il revint, n’ayant rien qui fût digne du sacerdoce, mais apportant les instincts (le cœur) d’un cruel tyran et la colère (rage) d’une bête farouche. 26Ainsi Jason, qui avait surpris son propre frère, fut trompé lui-même, et, ayant été expulsé, il se réfugia au pays des Ammonites. 27Ménélaüs obtint donc le souverain pouvoir ; mais il n’envoya pas au roi l’argent promis, quoique Sostrate, qui commandait la citadelle, le pressât d’en faire le payement, 28car il avait l’intendance des tributs ; c’est pourquoi ils furent mandés tous deux auprès du roi. 29Ménélaüs fut déposé du pontificat, et Lysimaque, son frère, lui succéda ; et Sostrate fut nommé gouverneur des Chypriens (Cypriotes, note). 30Pendant que ces choses se passaient, il arriva que les habitants de Tharse et de Mallo excitèrent une sédition, parce qu’ils avaient été donnés en présent à Antiochide, concubine du roi. 31C’est pourquoi le roi se hâta d’y venir pour les apaiser, ayant laissé comme son lieutenant Andronicus (Andronique), un de ses compagnons (grands de sa cour). 32Mais Ménélaüs, persuadé que cette occasion lui était favorable, déroba du temple quelques vases d’or, et en donna une partie à Andronicus (Andronique), et vendit les autres à Tyr et dans les villes voisines. 33Lorsque Onias l’eut appris avec certitude, il le lui reprocha, se tenant (toutefois) dans un lieu sûr à Antioche, près de Daphné. 34C’est pourquoi Ménélaüs alla trouver Andronicus (Andronique) et le pria de tuer Onias. Andronicus (Andronique) étant venu auprès d’Onias, et lui ayant donné la main avec serment (quoiqu’il le tînt pour suspect), lui persuada de sortir de son asile, et le tua aussitôt, sans craindre (n’ayant aucun respect pour) la justice. 35Pour ce motif, non seulement les Juifs, mais encore les autres nations s’indignaient et supportaient avec peine la mort injuste d’un si grand homme. 36Aussi le roi étant revenu (du pays) de (la) Cilicie, les Juifs allèrent le trouver à Antioche, ainsi que les Grecs, se plaignant du meurtre (de la mort) inique d’Onias. 37Antiochus fut attristé dans son cœur à cause d’Onias, et, touché de compassion, il répandit des larmes, se souvenant de la modération (sobriété) du défunt et de sa modestie ; 38puis, vivement irrité, il ordonna qu’on dépouillât Andronicus (Andronique) de la pourpre, qu’on le menât à travers toute la ville, et que ce sacrilège fût privé de la vie au même lieu où il avait commis cette impiété contre Onias, le Seigneur lui rendant la punition qu’il avait méritée. 39Or, Lysimaque ayant commis de nombreux sacrilèges dans le temple, par le conseil de Ménélaüs, et le bruit s’en étant répandu, la foule se rassembla contre Lysimaque, lorsque beaucoup d’or avait déjà été emporté. 40Comme les foules se soulevaient et que les esprits étaient remplis de colère, Lysimaque arma environ trois mille hommes et commença à user de violence (mille mains iniques armées), ayant pour chef un certain tyran, également avancé en âge et en malice. 41Mais lorsqu’ils comprirent que cette tentative venait de Lysimaque, ils saisirent, les uns des pierres, les autres de gros bâtons, et quelques-uns jetèrent de la cendre contre Lysimaque. 42Et beaucoup de ses gens furent blessés et quelques-uns furent tués, et tous furent mis en fuite ; ce sacrilège fut aussi tué lui-même près du trésor. 43On commença donc à instruire un procès contre Ménélaüs, au sujet de ces choses. 44Et le roi étant venu à Tyr, trois hommes, envoyés par les anciens, lui portèrent cette affaire. 45Et comme Ménélaüs se voyait battu, il promit à Ptolémée de lui donner beaucoup d’argent, pour qu’il persuadât le roi (en sa faveur). 46Ptolémée alla donc auprès du roi, le conduisit dans un vestibule comme pour se rafraîchir, et le fit changer de résolution ; 47et il déclara Ménélaüs innocent, quoiqu’il fût coupable de tous les crimes, et il condamna à mort des (les) malheureux qui auraient été jugés innocents, même s’ils avaient plaidé leur cause chez les Scythes. 48Ainsi ceux qui avaient soutenu la cause de la ville, et du peuple, et des vases sacrés, subirent aussitôt un châtiment injuste. 49C’est pourquoi les Tyriens eux-mêmes, indignés, se montrèrent très généreux dans la sépulture qu’ils leur rendirent. 50Cependant Ménélaüs se maintenait dans l’autorité, à cause de l’avarice de ceux qui étaient au pouvoir, et il croissait en malice, tendant des pièges à ses concitoyens.

Antiochus se prépare à marcher contre l’Egypte.

Prodiges effrayants qui paraissent dans l’air au-dessus de Jérusalem.

Expédition de Jason contre Jérusalem ; sa fuite et sa fin malheureuse.

Antiochus marche contre Jérusalem ; violences qu’il y exerce.

Il y envoie Apollonius, qui exerce de nouvelles cruautés.

Judas Machabée se retire dans le désert.

En ce même temps, Antiochus préparait une seconde expédition contre l’Egypte. 2Or il arriva que l’on vit dans toute la ville de Jérusalem, pendant quarante jours, des cavaliers qui couraient dans les airs, couverts de manteaux d’or et armés de lances, comme des cohortes, 3et des escadrons de cavaliers qui couraient les uns contre les autres, des combats qui avaient lieu de main à main, des boucliers agités, une multitude d’hommes munis de casques et d’épées nues, des dards lancés, des armes d’or étincelantes et des cuirasses de toutes sortes. 4C’est pourquoi tous priaient pour que ces prodiges tournassent à leur avantage. 5Mais comme le (un) faux bruit se répandit qu’Antiochus était mort, Jason ayant pris au moins mille hommes avec lui, attaqua tout à coup la ville ; et, quoique les citoyens fussent accourus aux murailles, il se rendit enfin maître de la ville, et Ménélaüs s’enfuit dans la citadelle. 6Cependant Jason n’épargnait pas ses concitoyens dans le carnage, et il ne considérait pas que la victoire gagnée contre des proches est un très grand malheur, et il croyait remporter un trophée de ses ennemis et non de ses concitoyens. 7Néanmoins il ne put pas s’emparer du pouvoir ; mais il reçut la confusion comme fruit de sa perfidie, et il se retira de nouveau, comme fugitif, au pays des Ammonites. 7Enfin, pour sa perte, poursuivi (il fut enfermé dans une prison) par Arétas, roi (tyran) des Arabes, (et s’étant échappé,) fuyant de ville en ville, haï de tous comme un violateur des lois, comme un homme exécrable, comme un ennemi de sa patrie et de ses concitoyens, il fut chassé en Egypte ; 9et lui, qui avait banni tant de personnes de leur pays, périt sur la terre étrangère, étant allé à Lacédémone, comme pour y trouver un refuge à cause de sa parenté ; 10et celui qui avait fait jeter les corps d’un grand nombre sans sépulture fut jeté lui-même sans être ni pleuré ni enseveli, n’ayant en partage ni une sépulture étrangère, ni le tombeau de ses pères. 11Ces choses s’étant passées ainsi, le roi soupçonna que les Juifs abandonneraient (son) l’alliance ; c’est pourquoi il partit d’Egypte plein de fureur, et il prit la ville par les armes. 12Il ordonna aux soldats de tuer, et de ne pas épargner ceux qu’ils rencontreraient, et de monter (même) dans les maisons pour égorger. 13Il y eut donc des carnages de jeunes hommes et de vieillards, des massacres de femmes et d’enfants, des meurtres de jeunes filles et de (tout) petits enfants. 14Pendant trois jours, quatre-vingt mille furent tués, quarante mille faits captifs, et il n’y en eut pas moins de vendus. 15Mais cela même ne suffit pas (à Antiochus) ; il osa aussi entrer dans le temple le plus saint de toute la terre, conduit par Ménélaüs, qui fut traître aux lois et à la patrie ; 16et prenant avec ses mains criminelles les vases sacrés, que les autres rois et les villes avaient placés en ce lieu pour en être l’ornement et la gloire, il les maniait indignement et les profanait. 17Ainsi Antiochus, ayant perdu l’esprit, ne considérait pas que Dieu était irrité pour peu de temps contre les habitants de la ville, à cause de leurs péchés, et que c’était pour cela que la profanation s’était approchée de ce lieu ; 18autrement, s’ils n’avaient pas été coupables de péchés nombreux, à l’exemple d’Héliodore, qui fut envoyé par le roi Séleucus pour piller le trésor, dès son arrivée lui aussi aurait été fouetté, et empêché d’exécuter son acte audacieux. 19Toutefois ce n’est pas à cause du lieu que Dieu a choisi la nation ; mais c’est à cause de la nation qu’il a choisi le lieu. 20C’est pourquoi le lieu aussi a eu sa part des maux du peuple, mais plus tard il sera associé à ses biens ; et après avoir été abandonné à cause de la colère du Dieu tout-puissant, il sera de nouveau élevé à une souveraine gloire, lorsque le grand Seigneur se réconciliera avec son peuple. 21Antiochus ayant donc emporté du temple dix-huit cents talents, s’en retourna promptement à Antioche, pensant, dans son orgueil, qu’il pouvait (pourrait) naviguer sur la terre et transformer la mer en chemin, tant son cœur était exalté. 22Mais il laissa aussi des officiers pour affliger la nation : à Jérusalem, Philippe, Phrygien de race, plus cruel de sentiments que celui qui l’avait établi ; 23et au (à) Garizim, Andronicus (Andronique) et Ménélaüs, plus acharnés que les autres contre leurs concitoyens, 24Et étant rempli de haine contre les Juifs, il leur envoya le détestable prince Apollonius, avec une armée de vingt-deux mille hommes, lui ordonnant de tuer tous ceux qui seraient dans la force de l’âge, et de vendre les femmes et les jeunes hommes. 25Lorsqu’il fut venu à Jérusalem, feignant de vouloir la paix, il se tint en repos jusqu’au saint jour du sabbat ; puis tandis que les Juifs le célébraient, il commanda à ses gens de prendre les armes. 26Il égorgea tous ceux qui étaient allés à la cérémonie, et, parcourant la ville avec ses soldats, il massacra une grande multitude. 27Cependant Judas Machabée, qui était le (lui) dixième, s’était retiré en un lieu désert, où il vivait avec les siens sur les montagnes parmi les bêtes sauvages ; et ils demeuraient là, se nourrissant d’herbe, afin de ne pas prendre part à la souillure (contagion).

Antiochus force les Juifs d’abandonner les lois de Dieu pour embrasser le culte des idoles.

Cruautés exercées contre les Juifs fidèles à la loi du Seigneur.

Dessein de Dieu en permettant ces maux.

Martyre du saint vieillard Eléazar.

Mais, peu de temps après, le roi envoya un certain vieillard d’Antioche, pour forcer les Juifs à abandonner les lois de Dieu et de leur pays, 2et aussi pour profaner le temple qui était à Jérusalem, et pour l’appeler temple de Jupiter Olympien, et pour appeler celui de Garizim temple de Jupiter l’hospitalier, comme l’étaient ceux qui habitaient en ce lieu. 3(Aussi) L’invasion des maux fut très mauvaise et dure pour tous ; 4et (car) le temple était rempli des dissolutions et des festins (orgies) des Gentils, qui se livraient à l’impudicité avec des courtisanes, et des femmes entraient d’elles-mêmes dans les édifices (le lieu) sacré(s), y introduisant des choses qui étaient défendues. 5L’autel aussi était plein de choses illicites, qui étaient prohibées par les lois. 6On n’observait pas les sabbats, et on ne gardait pas les fêtes solennelles du pays, et nul n’avouait simplement qu’il était Juif. 7Ils étaient menés avec une amère (cruelle) nécessité aux sacrifices, le jour de la naissance du roi ; et lorsqu’on célébrait le mystère de Bacchus, on les contraignait d’aller par les rues couronnés de lierre, en l’honneur de Bacchus. 8Un édit suggéré par les Ptolémées fut publié dans les villes des Gentils les plus rapprochées, pour les presser d’agir, eux aussi, de la même manière contre les Juifs, afin qu’ils sacrifiassent, 9et de tuer ceux qui ne voudraient point passer aux coutumes des gentils. On ne voyait donc que misère. 10Car deux femmes, accusées d’avoir circoncis leurs fils (enfants), furent menées publiquement par toute la ville, ayant leurs enfants pendus à leurs mamelles, puis précipitées du haut des murs. 11(Mais) D’autres, qui s’étaient assemblées dans des cavernes voisines, et qui y célébraient secrètement le jour du sabbat, furent dénoncés à Philippe, et ils furent consumés dans les flammes, parce qu’ils n’osèrent point, par religion et par obéissance (au sabbat), se défendre de leur propre main. 12Je conjure (donc) ceux qui liront ce livre de ne pas se scandaliser de tant de maux (malheurs), mais de considérer que ce qui est arrivé a eu lieu non pour la ruine, mais pour le châtiment de notre nation (race). 13Car ne pas laisser les pécheurs vivre longtemps selon leurs désirs, mais employer aussitôt la correction, est une marque de grande bienveillance. 14En effet, si le Seigneur attend avec patience à l’égard des autres nations, pour les punir dans la plénitude de leurs péchés lorsque le jour du jugement sera venu, 15il n’agit pas de même envers nous, de manière à se venger finalement de nous lorsque nos péchés sont montés à leur comble. 16C’est pourquoi il ne retire jamais de nous sa miséricorde ; mais, châtiant son peuple par l’adversité, il ne l’abandonne pas. 17Que ces choses soient dites par nous en peu de mots pour l’instruction des lecteurs ; maintenant il faut revenir à la narration. 18(Ainsi) Eléazar, l’un des premiers des scribes, homme avancé en âge et beau de visage, fut pressé de manger de la chair de pourceau, la bouche ouverte par force. 19Mais lui, préférant une mort pleine de gloire à une vie criminelle, marchait volontairement au supplice. 20Considérant ce qu’il lui faudrait souffrir, et endurant avec patience, il résolut de ne rien faire d’illicite par amour pour la vie. 21(Or) Ceux qui étaient présents, touchés d’une compassion coupable, à cause de l’ancienne amitié qu’ils avaient pour lui, le prirent à part, et le priaient de faire apporter les viandes dont il lui était permis de manger, pour feindre d’avoir mangé des viandes du sacrifice, comme le roi l’avait ordonné, 22afin que par cet acte, il fût sauvé de la mort ; ils usaient donc de cette humanité à son égard, à cause de leur ancienne amitié pour lui. 23Mais lui, il commença à considérer la haute dignité (ce qui était digne) de son âge et de sa vieillesse, les cheveux blancs qui accompagnaient sa noblesse naturelle, et les actes de sa vie sans tache depuis son enfance, et, selon les ordonnances de la loi sainte établie par Dieu, il répondit aussitôt en disant qu’il voulait être envoyé dans le séjour des morts (l’enfer, note). 24Car il n’est pas digne de notre âge, dit-il, d’user d’une fiction qui serait cause que beaucoup de jeunes gens, s’imaginant qu’Eléazar, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, aurait passé à la manière de vivre des païens (étrangers), 25seraient eux-mêmes trompés par cette feinte, dont j’aurais usé pour un petit reste de cette vie corruptible, et j’attirerais par là la honte et l’exécration sur ma vieillesse. 26Car, alors même que j’échapperais présentement aux supplices des hommes, je ne pourrais néanmoins fuir la main du Tout-Puissant, ni pendant ma vie ni après ma (ni étant vivant, ni étant) mort. 27C’est pourquoi, en quittant courageusement la vie, je paraîtrai digne de la (ma) vieillesse ; 28et je laisserai aux jeunes gens (hommes) un exemple de fermeté, si je souffre avec joie et avec constance une mort honorable pour nos lois très vénérables (importantes) et très saintes. Ayant proféré ces paroles, il fut aussitôt traîné au supplice. 29Ceux qui le conduisaient, et qui peu auparavant s’étaient montrés plus doux, passèrent à la colère, à cause des paroles qu’il avait dites, et qu’ils croyaient avoir été proférées par orgueil. 30Lorsqu’il fut sur le point de mourir sous les coups, il soupira (gémit) et dit : Seigneur, qui avez la sainte science, vous savez clairement qu’ayant pu me délivrer de la mort, je supporte dans mon corps de rudes (cruelles) douleurs ; mais dans mon âme je les souffre avec joie pour votre crainte. 31C’est ainsi qu’il quitta la vie, et laissant non seulement aux jeunes gens, mais aussi à toute la nation, le souvenir de sa mort, comme un exemple de vertu et de fermeté (courage).

Martyre des sept frères Machabées et de leur mère.

Or il arriva que l’on prit aussi sept frères avec leur mère, et que le roi voulut les contraindre à manger, contre la défense de la loi (divine), de la chair de pourceau (porc), en les tourmentant avec des fouets et des lanières de taureau (nerfs de bœuf). 2Mais l’un d’eux, qui état l’aîné, parla ainsi : Que cherches-tu (demandez-vous) et que veux-tu (voulez-vous) apprendre de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de violer les lois de Dieu et de nos pères (la patrie). 7(C’est pourquoi) Le roi, irrité, ordonna de chauffer des poêles et des chaudières d’airain ; et dès qu’elles furent chauffées, 7il ordonna qu’on coupât la langue à celui qui avait parlé le premier, qu’on lui arrachât la peau de la tête, et qu’on lui coupât les extrémités des mains et des pieds, à la vue de ses frères et de sa mère. 5Après qu’il l’eut fait ainsi tout mutiler, il ordonna qu’on l’approchât du feu et qu’on le fît rôtir dans la poêle pendant qu’il respirait encore ; tandis qu’il y était longtemps tourmenté, les autres avec leur mère s’encourageaient mutuellement à mourir pleins de courage, 6en disant : Le seigneur Dieu verra la vérité, et il sera consolé en nous, selon que Moïse l’a déclaré dans son cantique par ces paroles : Il sera consolé dans ses serviteurs. 7Le premier étant donc mort de la sorte, ils amenèrent le second pour l’outrager ; et lui ayant arraché la peau de la tête avec les cheveux, ils lui demandaient s’il voulait manger, plutôt que d’être torturé dans tout son corps, membre par membre. 8Mais il répondit dans la langue de ses pères (sa patrie) : Je n’en ferai rien. C’est pourquoi, lui aussi, il souffrit en second lieu les mêmes tourments que le premier ; 9et près de rendre l’esprit, il parla ainsi : Toi, ô (A la vérité, vous) le plus scélérat des hommes, tu (vous) nous perds(ez) pour la vie présente ; mais le Roi du monde nous ressuscitera pour la vie éternelle, nous qui serons morts pour ses lois. 10Après celui-ci on outragea le troisième ; on lui demanda sa langue, qu’il présenta aussitôt, et il tendit courageusement ses mains, 11et il dit avec confiance : J’ai reçu ces membres du ciel ; mais je les méprise maintenant à cause des lois de Dieu, parce que j’espère qu’il me les rendra un jour ; 12de sorte que le roi et ceux qui l’accompagnaient admirèrent le courage de ce jeune homme, qui considérait comme rien les tourments. 13Celui-ci étant mort de la sorte, ils tourmentèrent le quatrième, le torturant de la même manière. 14Et comme déjà il était près de la mort, il dit : Il est avantageux (vaut mieux) que ceux qui sont livrés à la mort par les hommes puissent attendre de Dieu (l’espoir) qu’il les ressuscitera ; car pour toi (vous) il n’y aura pas de résurrection pour la vie. 15Ayant fait approcher le cinquième, ils le tourmentaient. Mais lui, regardant le roi, dit : 16Comme tu (vous) exerces(z) le pouvoir parmi les hommes, quoique tu sois (vous soyez) mortel, tu (vous) fai(te)s ce que tu veux (vous voulez) ; mais ne (vous) t’imagine pas que notre nation soit abandonnée de Dieu. 17Attends(ez) seulement un peu, et tu (vous) verras(ez) la grandeur de sa puissance et comment il te (vous) tourmentera, toi (vous) et ta (votre) race (lignée). 18Après celui-ci ils amenèrent le sixième ; et comme il commençait à mourir, il dit : Ne (vous) t’abuse(z) pas vainement ; car nous souffrons ceci à cause de nous-mêmes, ayant péché contre notre Dieu, et ce qui nous arrive est digne d’admiration. 19Mais toi (vous), ne (vous) t’imagine(z) pas que tu (vous) demeureras(ez) impuni, après avoir entrepris de combattre contre Dieu. 20Cependant la mère extraordinairement (infiniment) admirable et digne du souvenir des bons, qui, voyant périr ses sept fils en un même jour, le supportait avec courage, à cause de l’espérance qu’elle avait en Dieu, 21exhortait fortement chacun d’eux dans la langue de ses pères (sa patrie), remplie de sagesse ; et, alliant un mâle courage avec la tendresse d’une femme, 22elle leur dit : Je ne sais comment vous êtes apparus dans mon sein ; car ce n’est pas moi qui vous ai donné l’esprit, l’âme et la vie, et ce n’est pas moi qui ai joint les membres de chacun de vous ; 23mais (bien) le créateur du monde, qui a réglé la naissance de l’homme, et qui a déterminé l’origine de toutes choses, vous rendra de nouveau l’esprit et la vie dans sa miséricorde, parce que vous vous méprisez maintenant vous-mêmes à cause de ses lois. 24Or Antiochus crut qu’on le méprisait, et, la voix de ses reproches n’étant pas écoutée (dédaignant en même temps le langage de celle qui lui adressait des reproches), comme le plus jeune restait encore, non seulement il l’exhortait par ses paroles, mais il lui affirmait avec serment qu’il le rendrait riche et heureux, et que, s’il abandonnait les lois de ses pères (sa patrie), il le ferait son ami et lui donnerait les choses nécessaires. 25Mais comme le jeune homme ne consentait nullement à cela, le roi appela la mère, et il la pressait de s’employer à sauver le jeune homme. 26Après donc qu’il l’eut exhortée par beaucoup de paroles, elle promit de persuader (qu’elle conseillerait) son fils. 27C’est pourquoi, s’étant penchée vers lui, se moquant de ce cruel tyran, elle dit dans la langue de ses pères (sa patrie) : Mon fils, aie pitié de moi, qui t’ai porté neuf mois dans mon sein, qui t’ai donné mon lait pendant trois ans et qui t’ai nourri, et qui t’ai élevé jusqu’à cet âge. 28Je te conjure, mon fils, de regarder le ciel et la terre, et toutes les choses qu’ils contiennent, et de comprendre que Dieu les a faites de rien, ainsi que la race des hommes ; 29de la sorte, il arrivera que tu ne craindras pas ce bourreau ; mais devenant le digne compagnon (des souffrances) de tes frères, accepte la mort, afin que je te reçoive avec tes frères dans cette miséricorde que nous attendons. 30Comme elle parlait encore, le jeune homme dit : Qu’attendez-vous de moi ? Je n’obéis point au commandement du roi, mais au précepte de la loi qui nous a été donnée par Moïse. 31Quant à toi (vous), qui t’es fait (êtes devenu) l’auteur de tous les maux pour les Hébreux, tu (vous) n’éviteras(ez) pas la main de Dieu. 32Car, pour nous, c’est à cause de nos péchés que nous souffrons ces choses, 33et si le Seigneur notre Dieu s’est un peu irrité contre nous pour nous châtier et nous corriger, il se réconciliera de nouveau avec ses serviteurs. 34Mais toi (vous), ô scélérat et le plus abominable de tous les hommes, ne (vous) t’élève (élevez) pas inutilement par de vaines espérances, en (vous) t’enflammant de fureur contre ses serviteurs ; 35car tu (vous) n’as (avez) pas encore échappé au jugement de (du) Dieu tout-puissant et qui voit tout(es choses). 36Quant à mes frères, après avoir supporté une (légère) douleur passagère, ils sont entrés maintenant dans l’alliance de la vie éternelle ; mais toi (vous), tu (vous) subiras(ez), au jugement de Dieu, les justes châtiments de ton (votre) orgueil. 37Pour moi, comme mes frères (eux-mêmes), je livre mon corps et mon âme pour les lois de mes pères (la patrie), en conjurant Dieu de se rendre bientôt favorable à notre nation, pour que tu (vous) confesses(iez), dans les tourments et sous les coups, qu’il est le seul Dieu. 38Mais en moi et en mes frères s’arrêtera la colère du Tout-Puissant, qui est tombée justement sur toute notre race. 39Alors le roi, embrasé (enflammé) de colère, sévit plus cruellement encore sur celui-ci que sur tous les autres, ne pouvant souffrir qu’on se moquât de lui. 40Il mourut donc à son tour dans son innocence (sans s’être souillé), et confiant parfaitement dans le Seigneur. 41En dernier lieu, après ses fils, la mère souffrit aussi la mort. 42Mais nous avons assez parlé des sacrifices et des cruautés excessives.

Judas Machabée fortifie son parti et attaque les ennemis.

Nicanor et Gorgias sont envoyés contre lui.

Il exhorte les siens à combattre avec courage.

Il met en fuite l’armée ennemie.

Il continue de rapporter de grands avantages.

Nicanor s’enfuit à Antioche.

Cependant Judas Machabée et ceux qui étaient avec lui entraient secrètement dans les villages, et rassemblant leurs parents et leurs amis, et prenant avec eux ceux qui étaient demeurés fermes dans le judaïsme, ils attirèrent à eux six mille hommes. 2Et ils invoquaient le Seigneur, afin qu’il regardât (favorablement) son peuple que tout le monde foulait aux pieds, qu’il eût compassion de son temple qui était profané par les impies ; 3qu’il eût pitié aussi des ruines de la ville, qui allait être bientôt détruite, et qu’il écoutât la voix du sang qui criait vers lui ; 4qu’il se souvînt aussi des meurtres si injustes des (petits) enfants innocents, et des blasphèmes proférés contre son nom, et qu’il conçut de l’indignation contre ces excès (crimes). 5Or Machabée, ayant assemblé une multitude, devenait formidable aux nations, car la colère du Seigneur se changea en miséricorde. 6Et tombant à l’improviste sur les villages et sur les villes, il les brûlait ; occupant les lieux les plus avantageux, il infligeait aux ennemies de nombreuses défaites (faisait un grand carnage des ennemis). 7C’est (Mais c’était) surtout pendant les nuits qu’il faisait ces sortes d’expéditions, et le bruit de sa valeur se répandait de toutes parts. 8Alors Philippe voyant que cet homme grandissait peu à peu, et que ses entreprises réussissaient presque toujours, écrivit à Ptolémée, qui commandait dans la Cœlésyrie et dans la Phénicie, d’apporter du secours aux affaires du roi. 9Ptolémée lui envoya promptement Nicanor, fils de Patrocle, l’un des plus grands de la cour, à qui il ne donna pas moins de vingt mille hommes armés, de diverses nations, afin qu’il exterminât toute la race des Juifs ; et il lui adjoignit Gorgias, grand capitaine (homme belliqueux) et très expérimenté dans les choses de la guerre. 10Nicanor résolut de fournir au roi, par la vente des captifs juifs, le tribut de deux mille talents qui devait être payé aux Romains ; 11et il envoya aussitôt vers les villes maritimes, pour inviter à acheter des esclaves juifs, promettant de donner quatre-vingt-dix esclaves pour un talent, sans penser à la vengeance qui devait l’atteindre de la part du Tout-Puissant. 12(Mais) Dès que Judas eut appris l’arrivée de Nicanor, il en avertit les Juifs qui étaient avec lui. 13Quelques-uns d’entre eux, effrayés et n’ayant pas confiance en la justice de Dieu, prirent la fuite ; 14les autres vendaient ce qui leur était resté, et en même temps ils conjuraient le Seigneur de les délivrer de l’impie Nicanor, qui, avant même de s’être approché d’eux, les avait vendus, 15et s’il ne le faisait pas pour eux, qu’il le fît du moins à cause de l’alliance conclue avec leurs pères, et parce que son nom saint et magnifique (glorieux) avait été invoqué sur eux. 16(Or) Machabée, ayant rassemblé les sept mille hommes qui étaient avec lui, les conjurait de ne pas se réconcilier avec leurs ennemis et de ne pas craindre cette multitude d’adversaires qui venaient injustement contre eux, mais de (les) combattre avec courage, 17ayant devant les yeux la profanation indigne dont ils avaient déshonoré le lieu saint, et aussi les insultes et les outrages faits à la ville, et encore la violation des institutions des anciens. 18Car pour eux, dit-il, ils se confient dans leurs armes et dans leur audace ; mais nous, nous mettons notre confiance dans le Seigneur tout-puissant, qui peut détruire par un clin d’œil (d’un signe) et ceux qui s’avancent contre nous, et le monde entier. 19Il les fit souvenir aussi des secours de Dieu qui avaient été donnés à leurs pères, et des cent quatre-vingt cinq mille hommes qui avaient péri au temps de Sennachérib ; 20et de la bataille qu’ils avaient livrée aux Galates en Babylonie, dans laquelle, lorsqu’on en vint aux mains, les Macédoniens, leurs alliés, ayant chancelé, eux seuls, au nombre de six mille en tout, avaient tué cent vingt mille hommes, à cause du secours qu’ils avaient reçu du ciel ; et ils avaient obtenu pour cela de grandes faveurs. 21Ces paroles les remplirent de courage, et ils furent près à mourir pour leurs lois et leur patrie. 22Alors il établit ses frères, Simon, Joseph et Jonathas, chefs de chaque division, chacun d’eux ayant sous lui quinze cents hommes. 23Puis, après que le livre saint leur eût été lu par Esdras, et que l’assurance du secours de Dieu leur eût été donnée, le général lui-même, (il se plaça lui-même comme chef) au premier rang, (et) engagea le combat avec Nicanor. 24Et le Tout-Puissant s’étant fait leur auxiliaire, ils tuèrent plus de neuf mille hommes, et ils contraignirent la plus grande partie de l’armée de Nicanor, affaiblie par les blessures, de prendre la fuite. 25Ils prirent aussi l’argent de ceux qui étaient venus pour les acheter, et ils les poursuivirent au loin (en tous lieux) ; 26mais ils revinrent, pressés par l’heure, car c’était la veille du sabbat ; ce qui fut cause qu’ils ne continuèrent pas de les poursuivre. 27Ayant ensuite ramassé leurs armes et leurs dépouilles, ils célébrèrent le sabbat, bénissant le Seigneur, qui les avait délivrés en ce jour-là, et qui avait répandu sur eux les premières gouttes de sa miséricorde. 28Après le sabbat, ils firent part des dépouilles aux infirmes, aux orphelins et aux veuves ; et ils retinrent le reste pour eux et pour les leurs. 29Après cela, tous ensemble ils firent une prière, conjurant le Seigneur miséricordieux de se réconcilier tout à fait avec ses serviteurs. 30Ils tuèrent aussi plus de vingt mille hommes de ceux qui combattaient contre eux avec Timothée et Bacchidés ; ils s’emparèrent de forteresses aux murs élevés, et partagèrent, par portions égales, un grand butin entre les malades (infirmes), les orphelins, les veuves et aussi les vieillards. 31Et après avoir ramassé les armes avec soin, ils les placèrent toutes en des lieux convenables ; puis ils portèrent le reste des dépouilles à Jérusalem. 32Ils tuèrent aussi Philarque, homme pervers (criminel), qui était avec Timothée, et qui avait fait beaucoup de mal (maux) aux Juifs. 33Tandis qu’ils fêtaient cette victoire à Jérusalem, ils brûlèrent celui qui avait mis le feu aux portes sacrées, à savoir Callisthène, qui s’était réfugié dans une maison, lui rendant le juste salaire de ses impiétés. 34Mais le très infâme Nicanor, qui avait amené mille marchands pour leur vendre les Juifs, 35humilié, grâce au secours du Seigneur, par ceux qu’il avait regardés comme des gens de néant, s’enfuit par la Méditerranée, après s’être dépouillé de ses vêtements de gloire, et il arriva seul à Antioche, ayant trouvé le comble du malheur dans la perte de son armée. 36Et celui qui avait promis de payer le tribut aux Romains au moyen des captifs pris à Jérusalem publiait maintenant que les Juifs avaient Dieu pour protecteur, et qu’ils étaient invulnérables grâce à lui, parce qu’ils observaient les lois établies par lui.

Antiochus revient de Perse.

Il apprend la défaite de ses généraux par les Juifs.

Il jure la perte de ce peuple.

Dieu le frappe et le force de confesser sa propre faiblesse.

Vaine protestation d’Antiochus.

Lettre qu’il écrit aux Juifs.

Il meurt misérablement.

Philippe transporte son corps.

En ce même temps, Antiochus revenait honteusement de Perse. 2Car il était entré dans la ville appelée Persépolis, et il avait tenté de piller le temple et d’opprimer la ville ; mais tout le peuple ayant couru aux armes, il fut mis en fuite avec les siens ; et ainsi il arriva qu’Antiochus, après cette fuite, s’en revenait honteusement. 3Lorsqu’il fut arrivé près d’Ecbatane, il apprit ce qui était arrivé à Nicanor et à Timothée. 4Transporté de colère, il s’imaginait qu’il pourrait retourner contre les Juifs l’outrage de ceux qui l’avaient mis en fuite ; c’est pourquoi il ordonna de conduire rapidement son char et de voyager sans délai, poursuivi par la vengeance céleste ; parce qu’il avait dit avec orgueil qu’il irait à Jérusalem et qu’il ferait d’elle le tombeau (commun) des Juifs. 5Mais le Seigneur Dieu d’Israël, qui voit toutes choses, le frappa d’une plaie incurable et invisible. Car à peine eut-il achevé cette parole, qu’il fut saisi d’une cruelle douleur d’entrailles et d’affreuses tortures intérieures (dans les intestins) ; 6et c’était assez juste, puisqu’il avait déchiré lui-même les entrailles des autres par de nombreux et de(s) nouveaux tourments, et qu’il n’avait nullement depuis renoncé à sa malice (méchanceté). 7Rempli au contraire d’orgueil, respirant (du) feu (et flamme) contre les Juifs dans ses pensées, il ordonna d’accélérer le voyage (qu’on précipitât sa marche) ; mais il arriva que, dans sa course impétueuse, il tomba de son char, et de graves lésions de son corps, il eut les membres tout meurtris. 8Ainsi celui qui, rempli d’un orgueil surhumain, croyait pouvoir commander même aux flots de la mer et poser dans une balance les hauteurs des montagnes, humilié maintenant jusqu’à terre, était porté dans une litière, attestant la puissance de Dieu, qui se manifestait en lui ; 9car il sortait des quantités de vers du corps de cet impie, et, tandis qu’il vivait dans les douleurs, ses chairs tombaient en lambeaux, avec une odeur et une puanteur qui (son odeur infecte, note) incommodai(en)t l’armée. 10Et celui qui, peu auparavant, s’imaginait qu’il pourrait atteindre les astres du ciel, ne pouvait plus être porté par personne, à cause de son infection intolérable. 11Il commença donc à revenir de ce grand orgueil à la connaissance de lui-même, averti par le coup dont Dieu l’avait frappé, et ses douleurs s’accroissant à chaque instant. 12Et comme il ne pouvait plus lui-même supporter sa puanteur, il parla ainsi : Il est juste d’être soumis à Dieu, et lorsqu’on est mortel, de ne pas s’égaler à Dieu. 13Or ce scélérat (criminel) priait le Seigneur, de qui il ne devait pas obtenir miséricorde ; 14et la ville vers laquelle il venait en toute hâte, pour la raser jusqu’à terre pour en faire un sépulcre de cadavres entassés, il souhaite maintenant de la rendre libre ; 15et les Juifs qu’il n’avait pas même jugés dignes de la sépulture, et de qui il avait dit qu’il les livrerait en proie aux oiseaux et aux bêtes sauvages, et qu’il exterminerait jusqu’aux petits enfants, il promet maintenant de les égaler aux Athéniens. 16Il promet aussi d’orner de dons précieux le saint temple qu’il avait pillé auparavant, et d’augmenter le nombre des vases sacrés, et de fournir de ses revenus les dépenses nécessaires pour les sacrifices ; 17et même de se faire Juif, et de parcourir tous les lieux de la terre pour publier la puissance de Dieu. 18Mais comme ses douleurs ne cessaient point, parce que le juste jugement de Dieu était tombé sur lui, désespéré, il écrivit aux Juifs une lettre en forme de supplication, qui contenait ce qui suit : 19Aux Juifs, excellents citoyens, le roi et le prince Antiochus souhaite le salut (une très longue vie), la santé, et le bonheur. 20Si vous êtes en bonne santé, ainsi que vos enfants, et si tout vous réussit à souhait, nous en rendons de grandes (actions de) grâces à Dieu. 21Et moi, je suis malade, mais je me souviens de vous avec bonté ; à mon retour des régions de la Perse, saisi par une maladie grave, j’ai cru nécessaire de prendre soin des intérêts communs, 22non que je désespère de moi-même, mais j’ai une grande espérance que je guérirai de ma maladie. 23Considérant donc que mon père lui-même, dans les temps où il conduisait son armée dans les provinces supérieures, désigna celui qui devait régner après lui, 24afin que, s’il arrivait quelque malheur, ou qu’on publiât quelque fâcheuse nouvelle, ceux qui étaient dans les provinces, sachant à qui l’autorité était laissée, ne fussent pas troublés ; 25considérant en outre que tous les princes des environs et nos voisins observent les temps et attendent les événements, j’ai désigné pour roi mon fils Antiochus, lui que j’ai souvent recommandé à beaucoup d’entre vous, dans mes voyages à travers les royaumes supérieurs ; et je lui ai écrit ce qui suit. 26Je vous prie donc et je vous demande de vous souvenir des bienfaits reçus en général et en particulier, et de garder chacun la fidélité envers moi et mon fils. 27Car j’ai confiance qu’il se conduira avec modération et avec douceur, qu’il suivra mes conseils, et qu’il sera affable à votre égard. 28Ainsi donc, ce meurtrier et ce blasphémateur, frappé d’une plaie horrible, et traité comme il avait lui-même traité les autres, finit sa vie sur les montagnes, loin de son pays, par une mort misérable. 29Philippe, son frère de lait, fit transporter son cadavre, et, craignant le fils d’Antiochus, il s’en alla en Egypte auprès de Ptolémée Philométor.

Purification du temple par Judas Machabée.

Lysias régent du royaume de Syrie sous Antiochus Eupator.

Mort de Ptolémée Macron.

Courses de Gorgias sur les Juifs.

Victoires de Judas sur les Iduméens.

Défaite de Timothée.

Prise de Gazara.

Cependant Machabée et ceux qui étaient avec lui reprirent, grâce à la protection du Seigneur, le temple et la ville. 2Ils détruisirent les autels que les étrangers avaient dressés sur les places publiques, ainsi que les sanctuaires (temples des idoles) ; 3et, après avoir purifié le temple, ils érigèrent un autre autel ; et, ayant tiré des étincelles de(s) pierres à feu, ils offrirent des sacrifices après deux ans (après), et ils mirent l’encens, les lampes et les pains de proposition. 4Cela fait, ils demandaient au Seigneur, prosternés à terre, de ne plus tomber dans de tels maux ; mais, s’ils péchaient jamais, d’être châtiés plus doucement par lui, et de n’être plus livrés à des barbares et à des blasphémateurs. 5Or il arriva que la purification du temple eut lieu le même jour où il avait été profané par les étrangers, le vingt-cinq du mois de Casleu. 6Ils célébrèrent cette fête avec joie pendant huit jours, comme celle des tabernacles, se souvenant que, peu de temps auparavant, ils avaient passé la fête solennelle des tabernacles sur les montagnes et dans les cavernes, à la manière des bêtes sauvages. 7C’est pourquoi ils portaient des branches couvertes de feuillage (thyrses, note), des rameaux verts et des palmes, en l’honneur de celui qui leur avait procuré la faveur de purifier son temple. 8Et ils enjoignirent, par une déclaration et une ordonnance générale, à toute la nation des Juifs, de célébrer tous les ans ces jours de fête. 9Telle fut donc la fin de la vie d’Antiochus, qui fut appelé le Noble. 10Nous raconterons maintenant les actions d’Eupator, fils de l’impie Antiochus, en exposant brièvement (abrégeant) les maux arrivés pendant ses (les) guerres. 11Lorsqu’il prit possession du pouvoir, il établit sur les affaires du royaume un certain Lysias, chef (prince) de l’armée de Phénicie et de Syrie. 12Car Ptolémée, surnommé Macer (le Maigre), résolut d’être tout à fait juste envers les Juifs, surtout à cause de l’injustice qu’on leur avait faite, et d’agir avec eux dans un esprit de paix. 13Mais, à cause de cela, il fut accusé auprès d’Eupator par ses amis, et comme il s’entendait souvent appeler traître, parce qu’il avait abandonné la Chypre, que Philométor lui avait confiée, et qu’après être passé dans le parti d’Antiochus le Noble, il s’était aussi éloigné de lui, il finit sa vie par le poison. 14Or Gorgias, qui commandait en ces lieux, ayant pris des troupes étrangères, combattait souvent contre les Juifs. 15Mais les Juifs, qui occupaient des forteresses avantageuses, recevaient ceux qui avaient été chassés de Jérusalem, et cherchaient à faire la guerre. 16Cependant ceux qui étaient avec Machabée, ayant conjuré par leurs prières le Seigneur de venir à leur secours, attaquèrent avec vigueur les forteresses des Iduméens ; 17et, après de vigoureux efforts, ils s’emparèrent de ces places, mirent à mort (massacrèrent) ceux qu’ils rencontrèrent, et tous ensemble n’égorgèrent pas moins de vingt mille hommes. 18Et comme quelques-uns s’étaient réfugiés dans deux tours très fortifiées, où ils avaient tout ce qui était nécessaire pour se défendre, 19Machabée laissa pour les forcer Simon, Joseph et Zachée, et les hommes assez nombreux qui étaient avec eux, et il partit lui-même pour des expéditions qui pressaient davantage. 20Mais ceux qui étaient avec Simon, poussés par la cupidité, furent gagnés à prix d’argent par quelques-uns de ceux qui étaient dans les tours, et, ayant reçu soixante-dix mille didrachmes, ils en laissèrent échapper quelques-uns. 21Mais lorsqu’on eut rapporté à Machabée ce qui avait eu lieu, il assembla les princes du peuple, et accusa ces hommes d’avoir vendu leurs frères pour de l’argent, en laissant échapper leurs ennemis. 22Il fit donc mourir ceux qui étaient devenus des traîtres, et il s’empara aussitôt des deux tours. 23Et, tout cédant heureusement à ses armes et à ses efforts, il tua dans ces deux forteresses plus de vingt mille hommes. 24Mais Timothée, qui avait auparavant été vaincu par les Juifs, ayant levé une armée de troupes étrangères et assemblé de la cavalerie d’Asie, s’avança comme pour s’emparer de la Judée par les armes. 25Or, comme il approchait, Machabée et ceux qui étaient avec lui conjuraient le Seigneur, la tête couverte de terre et les reins ceints de cilices, 26prosternés au pied de l’autel, de leur être propice et d’être l’ennemi de leurs ennemis et l’adversaire de leurs adversaires, comme dit la loi. 27Ainsi, après la prière, ayant pris les armes, et s’étant avancés assez loin de la ville, ils s’arrêtèrent lorsqu’ils furent près des ennemis. 28Dès que le soleil commença à paraître, les deux armées engagèrent le combat, les uns ayant, outre leur valeur, le Seigneur même pour garant de la victoire et du succès, les autres n’ayant que leur courage pour guide dans la lutte. 29Mais, au plus fort du combat, cinq hommes apparurent du ciel aux ennemis, sur des chevaux ornés de freins d’or, servant de guides aux Juifs. 30Deux d’entre eux, ayant Machabée au milieu d’eux, le couvraient de leurs armes, et le conservaient sain et sauf ; mais ils lançaient des traits et la foudre contre les ennemis, qui tombaient frappés d’aveuglement et mis en désordre (confondus par la cécité, et remplis de trouble, ils tombaient morts). 31Il y en eut vingt mille cinq cents de tués, et six cents cavaliers. 32Quant à Timothée, il s’enfuit à Gazara, place forte où commandait Chaeréas. 33Machabée et ceux qui étaient avec lui, pleins de joie, assiégèrent cette forteresse pendant quatre jours. 34Ceux qui étaient dedans, se confiant dans la force de la place, les maudissaient sans mesure et proféraient des paroles abominables (impies). 35Mais, à l’aube du cinquième jour, vingt jeunes hommes de ceux qui étaient avec Machabée, irrités par ces blasphèmes, s’approchèrent courageusement de la muraille, et y montèrent avec une ardeur intrépide ; 36et d’autres, y étant montés de même, commencèrent à mettre le feu aux tours et aux portes, et à brûler vifs ces blasphémateurs (ceux mêmes qui les maudissaient). 37Pendant deux jours entiers ils pillèrent la place, et ayant trouvé Timothée qui se cachait dans un certain lieu, ils le mirent à mort ; ils tuèrent aussi son frère Chaeréas et Apollophanès. 38Cela fait, ils bénissaient par des hymnes et des cantiques le Seigneur, qui avait fait de grandes choses en Israël, et qui leur avait donné la victoire.

Lysias vient en Judée avec une armée nombreuse.

Les Juifs invoquent le Seigneur et remportent la victoire.

Lysias leur demanda la paix ; Judas l’accorde.

Lettre de Lysias aux Juifs.

Lettre d’Antiochus Eupator à Lysias et aux Juifs.

Lettre des Romains aux Juifs.

Mais peu de temps après, Lysias, gouverneur du roi et son parent, préposé aux affaires du royaume, supportant avec peine ce qui était arrivé, 2assembla quatre-vingt mille hommes et toute la (sa) cavalerie, et marcha contre les Juifs, s’imaginant qu’il ferait de la ville, après l’avoir prise, une résidence pour les Gentils (nations) ; 3qu’il (en) tirerait de l’argent (du temple), comme des autres sanctuaires (temples) des païens (nations), et qu’il vendrait tous les ans le(s) sacerdoce(s) ; 4ne songeant nullement à la puissance de Dieu, mais emporté par l’orgueil, il se confiait dans la multitude de ses fantassins, dans ses milliers de cavaliers et dans ses quatre-vingts éléphants. 5Etant entré donc en Judée et s’étant approché de Bethsura, qui était dans un lieu étroit, à la distance de cinq stades de Jérusalem, il attaqua cette forteresse. 6Lorsque Machabée et ceux qui étaient avec lui apprirent que les forteresses étaient attaquées, ils priaient le Seigneur avec pleurs et avec larmes, et tout le peuple en même temps qu’eux, d’envoyer un bon ange pour le salut d’Israël. 7Et Machabée, prenant lui-même le premier les armes, exhorta les autres à s’exposer comme lui au péril et à porter secours à leurs frères. 8Et comme ils s’avançaient ensemble avec un courage assuré, au sortir de Jérusalem un cavalier parut, qui marchait devant eux, ayant un vêtement blanc et des armes d’or, et brandissant (agitant) une lance. 9Alors ils bénirent tous ensemble le Seigneur miséricordieux, et ils s’animèrent de (d’un grand) courage, prêts à attaquer (passer au travers) non seulement les (aux) hommes, mais même les (au travers des) bêtes les plus farouches et des murailles de fer. 10Ils marchaient donc avec entrain, ayant du ciel un protecteur et le Seigneur qui répandait sur eux sa miséricorde (qui avait pitié d’eux). 11Comme des lions, se jetant impétueusement sur leurs ennemis, ils leur tuèrent onze mille fantassins et seize cents cavaliers ; 12ils mirent tous les autres en fuite et plusieurs d’entre eux s’échappèrent blessés et sans armes ; Lysias lui-même n’échappa que par une fuite honteuse. 13Comme il ne manquait pas de sens, considérant en lui-même la perte qu’il avait faite (de ses troupes), et comprenant que les Hébreux étaient invincibles, parce qu’ils s’appuyaient sur le secours du Dieu tout-puissant, il envoya auprès d’eux, 14et il leur promit de consentir à tout ce qui serait juste, et de persuader au roi de devenir leur ami. 15Machabée se rendit aux prières de Lysias, se proposant en toutes choses ce qui était utile ; et tout ce que Machabée écrivit à Lysias en faveur des Juifs, le roi l’accorda. 16Car la lettre que Lysias écrivit aux Juifs était conçue en ces termes : Lysias au peuple des Juifs, salut. 17Jean et Abésalom, qui avaient été envoyés par vous, m’ont remis vos lettres et m’ont demandé d’accomplir les choses qu’elles contenaient. 18Tout ce qui pouvait être représenté au roi, je le lui ai exposé, et il a accordé ce que les circonstances permettaient. 19Si donc vous conservez la fidélité dans les affaires, je tâcherai encore à l’avenir d’être pour vous une cause de biens (de vous être utile). 20Quant aux autres choses, j’ai chargé en détail et verbalement ceux que vous m’avez envoyés, et ceux que je vous envoie, d’en conférer avec vous (de chacune en particulier). 21Portez-vous bien. L’an cent quarante-huit, le vingt-quatrième jour du mois de dioscore (Dioscorus, note). 22La lettre du roi contenait ce qui suit : Le roi Antiochus à Lysias son frère, salut. 23Le roi notre père ayant été transféré parmi les dieux, et notre désir étant que ceux qui sont dans notre royaume vivent en paix et s’appliquent avec soin à leurs affaires, 24nous avons appris que les Juifs n’ont pas consenti à passer aux coutumes des Grecs, comme le souhaitait mon père, mais qu’ils veulent conserver leur manière de vivre, et que, pour ce motif, ils nous demandent qu’il leur soit permis de garder leurs lois. 25C’est pourquoi, voulant que ce peuple aussi soit en paix, nous avons arrêté et ordonné que leur temple leur sera rendu, afin qu’ils vivent selon la coutume de leurs ancêtres. 26Tu feras donc bien d’envoyer vers eux et de faire alliance avec eux, afin qu’ayant connu notre volonté, ils reprennent courage, et qu’ils s’appliquent à ce qui regarde leurs intérêts particuliers. 27La lettre du roi aux Juifs était comme il suit : Le roi Antiochus au sénat des Juifs et aux autres Juifs, salut. 28Si vous vous portez bien, vous êtes en l’état que nous souhaitons ; nous nous portons bien aussi nous-mêmes. 29Ménélaüs est venu à nous, disant que vous désirez descendre chez ceux des vôtres qui sont auprès de nous. 30A ceux donc qui partiront jusqu’au trentième jour du mois de xanthique (Xanthicus, note), nous donnons un sauf-conduit pour leur sécurité (la main droite en signe d’assurance), 31afin que les Juifs usent de leurs mets et de leurs lois comme auparavant, sans qu’aucun d’eux subisse la moindre peine pour les choses qui ont été faites par ignorance. 32D’ailleurs, nous avons aussi envoyé Ménélaüs, afin qu’il en confère avec vous. 33Portez-vous bien. En l’année cent quarante-huit, le quinzième jour du mois de xanthique (Xanthicus). 34Les Romains envoyèrent aussi une lettre conçue en ces termes : Quintus Memmius et titues (Titus) Manilius, légats des Romains, au peuple des Juifs, salut. 35Ce que Lysias, parent du roi, vous a accordé, nous vous l’accordons aussi nous-mêmes. 36Quant à ce qu’il a cru devoir être rapporté au roi, envoyez au plus tôt quelqu’un, après en avoir (très) soigneusement délibéré entre vous, afin que nous en décidions selon qu’il vous convient ; car nous allons partir pour Antioche. 37C’est pourquoi hâtez-vous de nous récrire, afin que nous sachions, nous aussi, quelle est votre intention (désir). 38Portez-vous bien. En l’année cent quarante-huit, le quinzième jour du mois de xanthique (Xanthicus).

Les Juifs sont persécutés par les gouverneurs des pays voisins de la Judée.

Expédition de Judas contre les habitants de Joppé, et contre ceux de Jamnia.

Il marche contre Timothée, au-delà du Jourdain.

Il défait l’armée de Timothée.

Il revient à Scythopolis.

Il marche contre Gorgias, et le met en fuite.

Oblation pour les Juifs qui avaient été tués au combat.

Ce traité ayant été conclu, Lysias s’en retourna vers le roi, et les Juifs se livraient aux travaux des champs. 2Mais ceux qui étaient demeurés dans le pays, Timothée et Apollonius, fils de Gennæus, et de plus Jérôme, Démophon et Nicanor, gouverneur de Chypre, ne les laissaient point vivre en paix ni en repos. 3Cependant les habitants de Joppé commirent le crime que voici. Ils prièrent les Juifs avec lesquels ils habitaient de monter, avec leurs femmes et leurs enfants, sur des barques qu’ils avaient préparées, comme s’il n’y avait aucune inimitié entre eux. 4Conformément à l’édit arrêté d’une commune voix par la ville, ceux-ci y consentirent, n’ayant aucun soupçon à cause de la paix (qui était entre eux) ; mais lorsqu’ils se furent avancés en pleine mer, ils n’en noyèrent pas moins de deux cents. 5Lorsque Judas eut appris qu’on avait commis cette cruauté contre les gens de sa nation, il donna des ordres à ceux qui étaient avec lui, et après avoir invoqué Dieu, le juste juge, 6il marcha contre les meurtriers de ses frères ; il brûla leur port pendant la nuit, mit le feu aux embarcations, et fit périr par l’épée ceux qui s’étaient échappés des flammes. 7Après avoir fait cela, il partait dans le dessein de revenir et d’exterminer tous les habitants de Joppé. 8Mais, ayant appris que ceux de Jamnia voulaient agir de la même manière envers les Juifs qui demeuraient avec eux, 9il surprit aussi les habitants de Jamnia pendant la nuit, et brûla leur port avec leurs vaisseaux, de sorte que la lumière du feu s’aperçut à Jérusalem, à la distance de deux cent quarante stades. 10Lorsqu’ils furent partis de là, ayant déjà franchi neuf stades et marchant contre Timothée, ils furent attaqués par les (des) Arabes, qui avaient cinq mille fantassins et cinq cents cavaliers 11et après un rude combat, qui se termina heureusement, grâce au secours de Dieu, les Arabes survivants, (se voyant) vaincus, demandèrent à Judas de leur tendre (donner) la main (droite), promettant de donner des pâturages et de procurer d’autres avantages (de lui être utiles en tout le reste). 12Judas, croyant qu’ils seraient vraiment utiles en beaucoup de choses, leur promit la paix ; et après lui avoir serré la main (ayant reçu sa main droite), ils s’en retournèrent dans leurs tentes. 13Il attaqua aussi une place forte, nommée Casphin, défendue par des ponts et entourée de remparts, où habitait un mélange de diverses nations. 14Or ceux qui étaient à l’intérieur, se confiant en la force des remparts et dans l’abondance des provisions, se montraient insouciants, accablaient Judas d’injures, blasphémaient et proféraient des paroles détestables (impies). 15Mais Machabée ayant invoqué le grand prince du monde, qui au temps de Josué renversa Jéricho sans béliers et sans machines, s’élança avec furie sur les remparts ; 16et ayant pris la ville par la volonté du Seigneur, il y fit un carnage indicible, de sorte que l’étang voisin, qui avait deux stades de large, semblait couler (rouler) du sang des morts. 17De là ils franchirent sept cent cinquante stades et vinrent à Characa, vers les Juifs qui étaient appelés Tubianéens ; 18et ils ne purent prendre Timothée en ces lieux-là, car n’ayant rien pu y faire, il s’en était retourné après avoir laissé en un certain lieu une garnison très forte. 19Mais Dosithée et Sosipater, qui commandaient avec Machabée, tuèrent dix mille des hommes que Timothée avait laissés dans cette place. 20Cependant Machabée, ayant mis en ordre autour de lui six mille hommes et les ayant disposés par cohortes, marcha contre Timothée, qui avait avec lui cent vingt mille fantassins et deux mille cinq cents cavaliers. 21Lorsque Timothée eut appris l’arrivée de Judas, il envoya les femmes, les enfants et le reste du bagage dans une place (forte) nommée Carnion ; car elle était imprenable, et d’accès difficile, à cause des défilés de la région (qui l’environnaient). 22Mais dès que la première cohorte de Judas eut paru, les ennemis furent frappés de terreur, par la présence de Dieu, qui voit tout ; et ils furent mis en fuite les uns par les autres, de sorte qu’ils étaient plutôt renversés par les leurs et qu’ils périssaient par les coups de leurs propres épées. 23Judas les poursuivit avec vigueur, punissant ces profanes, et il tua trente mille des leurs. 24Quant à Timothée, il tomba entre les mains (bandes) de Dosithée et de Sosipater, et il les conjura avec de grandes instances de le relâcher vivant, parce qu’il avait en son pouvoir les parents et les frères de beaucoup de Juifs, dont l’espérance serait trompée par sa mort. 25Et après qu’il se fut engagé à les leur rendre, suivant l’accord fait entre eux, ils le laissèrent aller sans lui faire aucun mal, en vue de sauver leurs frères. 26Judas retourna ensuite à (marcha contre) Carnion, où il tua vingt-cinq mille hommes. 27Après leur fuite et leur carnage, il fit marcher son armée vers Ephron, ville forte, où habitait une grande multitude de divers peuples ; et de vaillants jeunes gens, debout devant les remparts, les défendaient vigoureusement ; et il y avait à l’intérieur de nombreuses machines et une provision de dards (d’armes de jet). 28Mais après avoir invoqué le Tout-Puissant, qui brise par sa puissance les forces des ennemis, les Juifs prirent la ville, et tuèrent vingt-cinq mille hommes de ceux qui étaient dedans. 29De là ils allèrent à la ville des Scythes, qui était éloignée de six cents stades de Jérusalem. 30Mais comme les Juifs qui étaient chez les Scythopolitains attestaient que ceux-ci les traitaient avec bienveillance, et qu’ils avaient usé de modération à leur égard (même) aux temps même de leur malheur, 31Judas et les siens les remercièrent (leur rendirent grâces), et après les avoir exhortés à continuer d’être bienveillants à l’avenir envers leur race, ils vinrent à Jérusalem lorsque la fête (jour solennel) des semaines était proche. 32Après la Pentecôte ils marchèrent contre Gorgias, gouverneur de l’Idumée. 33Celui-ci (Or Judas) sortit avec trois mille fantassins et quatre cents cavaliers. 34Et lorsqu’ils en furent venus aux mains, il arriva qu’un petit nombre de Juifs tombèrent. 35Un certain Dosithée, cavalier de Bacénor, homme vaillant, se saisit de Gorgias ; et comme il voulait le prendre vif, un des cavaliers de Thrace se précipita sur lui et lui coupa l’épaule, et ainsi Gorgias s’enfuit à Marésa. 36Mais ceux qui étaient avec Esdrin combattant depuis longtemps et se trouvant fatigués, Judas conjura le Seigneur de se faire leur protecteur (aide) et leur chef dans le combat ; 37il commença dans la langue de ses pères (sa patrie) et entonna des hymnes comme cri de guerre, et il mit en fuite les soldats de Gorgias. 38Judas, ayant alors rassemblé son armée, vint dans la ville d’Odollam, et lorsque le septième jour fut arrivé, ils se purifièrent selon la coutume et célébrèrent le sabbat dans ce même lieu. 39Le jour suivant, Judas vint avec les siens pour emporter les corps de ceux qui étaient tombés, et pour les ensevelir avec leurs parents dans les sépulcres de leurs pères. 40Or ils trouvèrent sous les tuniques de ceux qui avaient été tués des choses consacrés (offrandes faites) aux idoles qui étaient à Jamnia, et que la loi interdit aux Juifs ; il parut donc évident à tous que c’est pour ce motif qu’ils étaient tombés. 41Aussi bénirent-ils tous le juste jugement du Seigneur, qui avait rendu manifestes ces choses secrètes ; 42et, se mettant en prières, ils demandèrent que la faute qui avait été commise fût livrée à l’oubli. Mais le très vaillant Judas exhortait le peuple à se conserver sans péché, en voyant devant leurs yeux ce qui était arrivé à cause des péchés de ceux qui avaient été tués. 43Et, après avoir fait une collecte, il envoya douze mille drachmes d’argent à Jérusalem, afin qu’un sacrifice fût offert pour les péchés des morts, ayant de bonnes et de religieuses pensées touchant la résurrection 44(car s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient été tués ressusciteraient, il eût regardé comme une chose vaine et superflue de prier pour les morts) ; 45et il considérait qu’une (très) grande miséricorde (grâce) était réservée à ceux qui étaient morts avec piété. 46C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés.

Antiochus Eupator marche contre les Juifs avec une puissante armée.

Il fait mourir Ménélaüs.

Judas jette le trouble dans le camp des ennemis.

Siège de Bethsura.

Paix entre Eupator et les Juifs.

La cent quarante-neuvième année, Judas apprit qu’Antiochus Eupator marchait avec une armée nombreuse contre la Judée, 2accompagné de Lysias, régent et premier ministre (préposé aux affaires) du royaume, et qu’il avait avec lui cent dix mille fantassins et cinq mille cavaliers, vint-deux éléphants et trois cents chars armés de faux. 3Ménélaüs se joignit à eux ; et avec une grande dissimulation (fourberie) il faisait des prières à Antiochus, non pour le salut de sa patrie, mais dans l’espoir d’obtenir la souveraine autorité. 4Mais le Roi des rois suscita le cœur (courroux) d’Antiochus contre ce pécheur, et Lysias lui ayant insinué que c’était lui qui était la cause de tous les maux, il ordonna, ainsi que c’est la coutume chez eux, qu’on l’arrêtât et qu’on le fît mourir dans le même lieu. 5Or il y avait en cet endroit une tour de cinquante coudées, qui était entourée de toutes parts d’un monceau de cendres, et du haut de laquelle on voyait un précipice. 6Il ordonna que ce sacrilège fût précipité de là dans la cendre, tous le poussant à la mort. 7C’est ainsi que mourut ce prévaricateur de la loi, et que Ménélaüs ne fut pas mis en terre ; 8et cela en toute justice : car comme il avait commis beaucoup de crimes envers l’autel de Dieu, dont le feu et la cendre étaient saints, il fut lui-même condamné à mourir dans la cendre. 9Cependant le roi s’avançait transporté de fureur, pour se montrer pire que son père à l’égard des Juifs. 10Judas, l’ayant appris, commanda au peuple d’invoquer jour et nuit le Seigneur, afin qu’il les assistât alors, comme il avait toujours fait, 11(car ils craignaient d’être privés de leur loi, de leur patrie et du saint temple) ; et afin qu’il ne permît pas que le peuple, qui commençait seulement à respirer un peu, fût assujetti de nouveau aux nations blasphématrices. 12Tous firent donc cela ensemble, et implorèrent la miséricorde du Seigneur par leurs larmes et par leur jeûnes, se tenant prosternés durant trois jours ; alors Judas les exhorta à se tenir prêts. 13Et lui, il résolut avec les anciens de marcher contre le roi, avant qu’il eût fait entrer son armée dans la Judée et qu’il se fût rendu maître de la ville, et d’abandonner au jugement du Seigneur l’issue de l’entreprise. 14Remettant donc toutes choses au pouvoir de Dieu, créateur du monde, et ayant exhorté les siens à combattre vaillamment et jusqu’à la mort, pour les lois, le temple, la ville, la patrie et les citoyens, il fit camper son armée près de Modin. 15Et après avoir donné aux siens pour mot d’ordre la victoire de Dieu, et choisi les plus braves d’entre les jeunes gens, il attaqua pendant la nuit le quartier du roi, et tua dans son camp quatre mille hommes, et le plus grand des éléphants avec ceux qu’il portait ; 16et ayant rempli le camp des ennemis d’un grand effroi et de trouble, ils s’en retournèrent après cet heureux succès. 17Cela eut lieu à la pointe du jour, le Seigneur assistant Judas de sa protection. 18Mais le roi, ayant fait cet essai de l’audace des Juifs, tâchait de surmonter par stratagème la difficulté des lieux. 19Il vint donc mettre le siège devant Bethsura, qui était une place forte des Juifs ; mais il fut repoussé, renversé, (et) affaibli. 20Cependant Judas envoyait aux assiégés les choses nécessaires. 21Mais un certain Rhodocus, de l’armée des Juifs, révéla les secrets aux ennemis ; il fut recherché, arrêté et enfermé. 22Le roi parlementa de nouveau avec ceux qui étaient dans Bethsura, leur donna la main, la reçut d’eux et s’en alla. 23Il combattit contre Judas, et fut vaincu. Mais ayant appris que Philippe, qui avait été laissé à la tête des affaires, s’était révolté à Antioche, il en fut consterné ; il supplia les Juifs, se soumit à eux, et jura tout ce qui parut juste ; et après cette réconciliation il offrit un sacrifice, honora le temple et y offrit des dons. 24Il embrassa Machabée, et le fit chef et prince depuis Ptolémaïs jusqu’aux Gerréniens. 25Mais, lorsqu’il fut venu à Ptolémaïs, les habitants supportèrent avec peine le traité d’amitié, s’indignant par crainte que leur propre alliance (avec le roi) ne fût rompue. 26Alors Lysias monta sur le tribunal, exposa les raisons (du traité) et apaisa le peuple ; puis il retourna à Antioche. Et c’est ainsi qu’eurent lieu le départ et le retour du roi.

Démétrius, fils de Séleucus, vient se remettre en possession du royaume de Syrie.

Alcime l’irrite contre Judas.

Il envoie Nicanor contre les Juifs.

Nicanor fait la paix avec Judas.

Alcime la trouble.

Démétrius ordonne à Nicanor de lui envoyer Judas lié et garrotté.

Judas se retire.

Nicanor blasphème contre le temple.

On accuse auprès de lui Razias ; mort glorieuse de ce vieillard.

Mais, trois ans après, Judas et ceux qui étaient avec lui apprirent que Démétrius, fils de Séleucus, s’était avancé avec une puissante armée et des vaisseaux, par le port de Tripoli, vers des positions avantageuses, 2et qu’il s’était rendu maître du pays, contre (malgré) Antiochus et son chef (le chef de son armée) Lysias. 3Or un certain Alcime, qui avait été grand prêtre, et qui s’était volontairement souillé au temps du mélange des Juifs avec les païens, considérant qu’il n’y avait plus de salut pour lui, ni d’accès à l’autel, 4vint trouver le roi Démétrius, en la cent cinquantième année, et lui offrit une couronne (d’or) et une palme d’or, avec des rameaux qui semblaient appartenir au temple ; et ce jour-là il garda le silence. 5Mais ayant trouvé une occasion favorable à sa folie (son dessein extravagant), appelé au conseil par Démétrius, et interrogé sur quels fondements et sur quels conseils les Juifs s’appuyaient, 6il répondit : Ceux des Juifs qu’on nomme Assidéens, dont Judas Machabée est le chef, entretiennent la guerre, excitent les séditions et ne souffrent pas que le royaume soit en paix. 7Car moi-même, dépouillé de la gloire de mes pères, je veux dire du souverain sacerdoce, je suis venu ici, 8premièrement, pour garder fidélité aux intérêts du roi ; en second lieu, pour procurer aussi l’avantage de mes concitoyens ; car, par la perversité de ces hommes, notre nation n’est pas peu tourmentée. 9Je (vous) t’en prie donc, ô roi, après avoir pris connaissance de toutes ces choses, viens (venez) au secours du pays et de la nation, selon ta (votre) bonté (humanité) connue de tous ; 10car, tant que Judas vivra, il est impossible que la paix soit dans les affaires. 11Après qu’il eut ainsi parlé, tous les autres amis du roi, qui étaient hostiles à Judas, excitèrent Démétrius. 12Celui-ci envoya aussitôt en Judée, comme général, Nicanor, qui commandait les éléphants, 13lui ordonnant de s’emparer de Judas lui-même, de disperser ceux qui étaient avec lui, et d’établir Alcime souverain prêtre du très grand temple. 14Alors les païens (gentils) qui s’étaient enfuis de la Judée, loin de Judas, se joignirent par troupes à Nicanor, regardant les misères et les défaites des Juifs comme la prospérité de leurs propres affaires. 15Les Juifs, ayant donc appris l’arrivée de Nicanor et l’union des nations, se couvrirent de terre et prièrent celui qui s’était choisi un peuple, et qui protège son héritage par des miracles manifestes, de le conserver éternellement. 16Sur l’ordre de leur chef, ils partirent aussitôt de là, et se réunirent près du village (au château) de Dessau. 17Simon, frère de Judas, avait engagé le combat avec Nicanor ; mais il avait été effrayé par l’arrivée soudaine des ennemis. 18Cependant Nicanor, apprenant la valeur des compagnons de Judas et la grandeur du courage qu’ils avaient dans les combats pour leur patrie, craignait d’amener une décision par le sang (de tenter un combat sanglant, note). 19C’est pourquoi il envoya Posidonius, Théodotius et Matthias, pour tendre (donner) la main (droite) et pour la recevoir (la sienne). 20La délibération sur ce point ayant duré longtemps, et le chef ayant exposé lui-même la chose à l’armée, tous furent d’avis d’accepter l’accord. 21C’est pourquoi ils fixèrent un jour pour en conférer entre eux en secret, et des sièges furent apportés et placés pour chacun. 22Cependant Judas ordonna que des hommes armés se tinssent dans des lieux avantageux, de peur que les ennemis n’entreprissent soudain quelque chose d’hostile ; puis ils eurent une conférence pacifique. 23Nicanor demeura ensuite à Jérusalem, et il n’y fit rien de mal, et il congédia les foules qui s’étaient rassemblées par troupeaux. 24Il aimait toujours Judas d’un amour sincère, et il était sympathique à sa personne. 25Il l’engagea (même) à se marier et à engendrer des enfants. Judas célébra ses noces, et jouit du repos ; et ils vivaient en commun. 26Mais Alcime, voyant leur affection réciproque et leur accord, vint auprès de Démétrius, et lui dit que Nicanor favorisait les intérêts des ennemis et qu’il lui avait destiné pour successeur Judas, l’adversaire du royaume. 27Alors le roi, exaspéré et irrité par les calomnies détestables de cet homme, écrivit à Nicanor, lui disant qu’il trouvait mauvais (supportait avec peine) ce traité d’amitié, et qu’il lui ordonnait d’envoyer au plus tôt à Antioche Machabée enchaîné. 28Ayant reçu cette nouvelle, Nicanor en fut consterné, et il éprouvait une grande peine de violer l’accord qu’ils avaient fait, car Judas ne l’avait offensé en rien. 29Mais, parce qu’il ne pouvait résister au roi, il cherchait une occasion favorable pour exécuter l’ordre. 30Cependant Machabée, voyant que Nicanor le traitait plus durement, et que, lorsqu’ils s’abordaient, il se montrait plus fier que de coutume, comprit que cette dureté n’avait pas une bonne cause ; il réunit quelques-uns des siens, et se déroba à Nicanor. 31Lorsque celui-ci sut que Judas avait pris courageusement les devants, il vint au très grand et très saint temple ; et tandis que les prêtres offraient les victimes ordinaires, il ordonna qu’on lui livrât Machabée. 32Comme ils disaient avec serment qu’ils ne savaient pas où était celui qu’il cherchait, il étendit la main vers le temple, 33et jura, en disant : Si vous ne me livrez pas Judas enchaîné, je raserai jusqu’au sol ce temple de Dieu, et je renverserai l’autel, et je consacrerai ce temple au dieu (père) Bacchus. 34Après avoir parlé ainsi, il s’en alla. Or les prêtres, étendant leurs mains vers le ciel, invoquaient celui qui avait toujours été le protecteur de leur nation, en disant : 35Seigneur de toutes choses, qui n’avez besoin de rien, vous avez voulu que le temple de votre demeure fût parmi nous ; 36et maintenant, ô Saint des saints, Seigneur de toutes choses, conservez à jamais sans tache cette maison qui a été naguère purifiée. 37On accusa alors auprès de Nicanor un des anciens de Jérusalem, Razias, homme qui aimait la cité, qui était en grande réputation, et que, à cause de sa bienveillance (son affection), on appelait le père des Juifs. 38Durant le long temps de la séparation d’avec les païens, il s’était maintenu fermement dans le judaïsme, prêt à livrer son corps et sa vie pour y persévérer. 39Or Nicanor, voulant manifester la haine qu’il avait contre les Juifs, envoya cinq cents soldats pour le prendre ; 40car il croyait que, s’il séduisait cet homme (s’il le réduisait), il porterait aux Juifs un grand coup (tort). 41Mais, tandis que ces troupes s’efforçaient d’envahir sa maison, d’en briser la porte et d’y mettre le feu, comme il était sur le point d’être saisi, il se frappa de son épée, 42aimant mieux mourir noblement que d’être assujetti aux pécheurs, et de souffrir des outrages indignes de sa naissance. 43Mais comme, dans sa précipitation, il ne s’était pas donné un coup assuré, et comme les troupes s’élançaient par les portes, il courut hardiment vers la muraille, et se précipita lui-même courageusement sur les soldats (la foule) ; 44ceux-ci s’étant promptement écartés pour n’être pas accablés de sa chute, il tomba la tête la première. 45Et comme il respirait encore, enflammé de courage, il se releva ; et quoique son sang coulât à grands flots et qu’il fût couvert de blessures très graves, il traversa la foule en courant ; 46et se tenant sur une pierre escarpée, ayant déjà perdu tout son sang, il saisit ses entrailles et les jeta de ses deux mains sur les troupes, invoquant le Dominateur de la vie et de l’âme, afin qu’il les lui rendît un jour ; et c’est ainsi qu’il perdit la vie.

Nicanor veut attaquer les Juifs.

Il blasphème contre le Seigneur.

Judas exhorte les siens ; il leur rapporte une vision qu’il a eue.

Il défait l’armée de Nicanor.

Nicanor est trouvé tué sur le champ de bataille ; sa tête et sa main sont suspendues à la vue de tous.

Actions de grâces rendues et fête instituée en l’honneur de cette victoire.

Or Nicanor, ayant appris que Judas était sur les terres de la Samarie, résolut de l’attaquer de toute sa force le jour du sabbat. 2Et comme les Juifs qui le suivaient par nécessité disaient : N’agis(sez) pas si fièrement ni d’un manière si barbare, mais rends(ez) honneur au jour de la sanctification, et révère (révérez) celui qui voit toutes choses ; 3ce malheureux demanda s’il y avait dans le ciel un maître (puissant), qui eût commandé de célébrer le jour du sabbat. 4Eux lui ayant répondu : Il est un Seigneur vivant (C’est le Seigneur vivant lui-même) et puissant dans le ciel, qui a ordonné de célébrer le septième jour, 5il dit : Moi aussi je suis puissant sur la terre, et j’ordonne de prendre les armes et d’accomplir les affaires du roi. Néanmoins il ne parvint pas à exécuter son dessein. 6Nicanor, parvenu au comble de l’orgueil, avait pensé à ériger un trophée à toutes ses victoires sur Judas (trophée commun de Judas, et de ceux qui étaient avec lui) ; 7mais Machabée espérait toujours avec une entière confiance que Dieu lui enverrait du secours. 8Et il exhortait les siens à ne pas craindre l’approche des nations, mais à se souvenir des assistances qu’ils avaient reçues du ciel, et à espérer, maintenant encore, que le Tout-Puissant leur procurerait la victoire. 9Leur ayant donné des instructions tirées de la loi et des prophètes, et leur ayant rappelé les combats qu’ils avaient soutenus auparavant, il les rendit plus assurés. 10Après avoir relevé ainsi leur courage, il leur représenta en même temps la perfidie des nations et leur violation des serments. 11Il arma donc chacun d’eux, non à l’aide de boucliers et de dards, mais au moyen de paroles et d’exhortations excellentes, leur rapportant un songe digne de foi, par lequel il les réjouit tous. 12Or voici quelle était cette vision : Onias, qui avait été grand prêtre, homme bon et doux, d’un aspect vénérable, modéré dans ses mœurs, agréable dans ses discours, et qui dès son enfance s’était exercé dans les vertus, étendait les mains et priait pour tout le peuple juif ; 13ensuite avait paru un autre homme, distingué par son âge et par sa gloire, et environné d’une grande majesté ; 14et Onias, prenant la parole, avait dit : Celui-ci est l’ami de ses frères et du peuple d’Israël ; c’est lui qui prie (beaucoup) pour le peuple et pour toute la ville sainte ; c’est Jérémie, le prophète de Dieu ; 15et Jérémie avait étendu la main droite, et avait donné à Judas une épée d’or, en disant : 16Prends ce saint glaive comme un présent de Dieu, avec lequel tu renverseras les ennemis de mon peuple Israël. 17Etant donc excités par ces excellentes paroles de Judas, qui étaient capables de relever l’enthousiasme et d’animer le courage des jeunes gens, ils résolurent de se défendre et de combattre vigoureusement, afin que la valeur décidât des affaires, parce que la ville sainte et le temple étaient en péril. 18Car ils se mettaient moins en peine pour leurs femmes et leurs enfants, pour leurs frères et leurs parents ; mais leur plus grande et leur première crainte était pour la sainteté du temple. 19Et ceux qui étaient dans la ville n’éprouvaient pas une moindre sollicitude (inquiétude) au sujet de ceux qui devaient combattre. 20Et comme tous attendaient une prochaine décision et que les ennemis étaient en présence, l’armée rangée en bataille, les bêtes et les cavaliers placés en un lieu convenable, 21Machabée, considérant la multitude qui approchait, l’appareil des armes diverses et la férocité des animaux, étendit les mains vers le ciel, et invoqua le Seigneur qui fait des prodiges, qui donne la victoire non selon la puissance des armes, mais comme il lui plaît, à ceux qui en sont dignes. 22Dans son invocation, il parla ainsi : Vous, Seigneur, qui avez envoyé votre ange sous Ezéchias, roi de Juda, et qui avez tué cent quatre-vingt-cinq mille hommes de l’armée de Sennachérib ; 23maintenant aussi, dominateur des cieux, envoyez votre bon ange devant nous, avec la terreur et l’effroi de la puissance de votre bras, 24afin que ceux qui s’avancent, en blasphémant, contre votre saint peuple, soient frappés de crainte. Et c’est ainsi qu’il pria. 25Cependant Nicanor, et ceux qui étaient avec lui, s’approchaient au son des trompettes et des chants (cantiques). 26Mais Judas, et ceux qui étaient avec lui, ayant invoqué Dieu, engagèrent la lutte en priant. 27Ainsi, combattant de la main et priant le Seigneur dans leurs cœurs, ils ne tuèrent pas moins de trente-cinq mille hommes, comblés de joie (grandement charmés) par la présence de Dieu. 28Le combat étant fini, tandis qu’ils s’en retournaient avec joie, ils reconnurent (surent) que Nicanor était tombé, couvert de ses armes. 29Ils poussèrent alors des cris, et il y eut un moment d’émotion, et ils bénissaient le Seigneur tout-puissant dans la langue de leurs pères (leur patrie). 30Judas, qui était toujours prêt de corps et d’esprit à mourir pour ses concitoyens, ordonna de couper la tête de Nicanor, et sa main avec l’épaule, et de les porter à Jérusalem. 31Lorsqu’il y fut arrivé, il fit assembler ses concitoyens et les prêtres auprès de l’autel, et il appela aussi ceux qui étaient dans la citadelle ; 32et leur ayant montré la tête de Nicanor et la main criminelle qu’il avait étendue contre la maison sainte du Dieu tout-puissant, en se glorifiant avec insolence, 33il ordonna aussi de couper la langue de l’impie Nicanor en petits morceaux, et de la donner à manger aux oiseaux, et de suspendre devant le temple la main de cet insensé. 34Tous bénirent donc le Seigneur du ciel, en disant : Béni soit celui qui a conservé sa demeure sans souillure ! 35Il suspendit aussi la tête de Nicanor au sommet de la citadelle, afin qu’elle fût un signe évident et manifeste du secours de Dieu. 36C’est pourquoi tous décidèrent d’un commun consentement que ce jour ne passerait point sans solennité 37et qu’on le célébrerait le treizième jour du mois (d’) Adar, qui est appelé, dans la langue syriaque, la veille du jour de Mardochée. 38Les choses s’étant donc ainsi passées au sujet de Nicanor, et depuis ce temps la ville ayant été possédée par les Hébreux, moi aussi je finirai par là mon récit. 39Et s’il est bien, et tel que l’histoire le demande, c’est ce que je souhaite moi-même ; si au contraire il est moins digne du sujet, c’est à moi qu’on doit l’attribuer (le pardonner). 40Car, comme il est nuisible (désagréable) de boire toujours du vin ou toujours de l’eau, et qu’il est délicieux (agréable) d’en user successivement ; de même, un discours ne plairait pas aux lecteurs, s’il était toujours parfait (uniforme). Je terminerai donc ici.
 
 

Notes

1.2 De ses serviteurs fidèles étant au génitif (servorum suorum fidelium), représente nécessairement le complément du verbe qu’il se souvienne (meminerit) ; voilà pourquoi dans notre traduction nous avons répété ce verbe.

1.7 L’année cent soixante-neuvième du règne de Grecs, la cent quarante-deuxième avant Jésus-Christ. ? Démétrius II Nicator. Voir 1 Machabées, 10, 67. ? Jason. Voir plus loin, 2 Machabées, 4, 7.

1.8 Ils brûlèrent, etc. Voir 1 Machabées, 1, verset 39 et suivants ; 6, verset 49 et suivants. ? Nous offrîmes, etc. Comparer à 1 Machabées, 4, verset 56 et suivants.

1.9-10 La date qui est donnée au commencement du verset 10, l’an 188 de l’ère des Séleucides, est celle de la lettre contenue dans les versets 1 à 9 et non celle de la lettre, qui commence dans le verset 10, aux mots : Le peuple, etc. Cette seconde lettre ne porte pas de date.

1.9 La scénopégie, voir 1 Machabées, 10, 21. Comparer à 2 Machabées, 10, verset 6 et suivants. ? Casleu. Voir 1 Machabées, 1, 57.

1.10 L’année cent quatre-vingt-huitième ; la cent vingt-troisième avant Jésus-Christ. ? Judas, eu égard au temps, ne saurait être Judas Machabées, mais ce pourrait être Judas l’Essénien, prophète célèbre dont parle Josèphe (Antiq., livre XIII, chapitre XIX). ? Salut (salutem), etc. Voir 1 Machabées, 10, 18. ? Aristobule, précepteur du roi Ptolémée VI Philométor (181-246 inversé ?), est le philosophe péripatéticien de ce nom qui dédia à Ptolémée VI son exposition allégorique du Pentateuque.

1.11 Contre un tel roi : Antiochus Sidètes, selon la plupart des interprètes, ou Antiochus Epiphane suivant quelques-uns. ? Ou plutôt Antiochus III le Grand (222-187) qui, d’après le récit des auteurs profanes, périt massacré par les habitants d’une ville de Perse dont il voulait piller le temple. Les Romains, après l’avoir complètement battu à Magnésie, lui avaient imposé un lourd tribut qu’il était hors d’état de payer. Voir 1 Machabées, 8, 6-7.

1.12 De Perse. Les Juifs, du temps de l’auteur de ce livre, comprenaient sous le nom de Perse, tout le pays situé au-delà de l’Euphrate. ? Le mot de Perse ne se lit pas dans le texte grec ; il se trouve seulement au verset 13.

1.13 Nanée, déesse des Perses, la Diane des Grecs.

1.14 Avec ses amis. Voir 1 Machabées, 2, 18.

1.18 Devant donc, etc. Voir le verset 9. ? Le jour du feu, etc., c’est-à-dire, la fête de la découverte du feu sacré au temps de Néhémie.

1.19 En Perse, c’est-à-dire, en Chaldée. Voir le verset 12. ? D’après une tradition, le puits profond serait le puits appelé aujourd’hui Bir Eyoub, ou puis de Job, à l’endroit où la vallée d’Hinnom se joint avec la vallée du Cédron.

1.20 Il plut (placuit) est précédé de et ; mais cette particule est ici purement pléonastique ; elle ne sert qu’à marquer l’apodose. Bien qu’elle ne puisse s’exprimer en français, elle a le sens de alors, dans ce cas, ce cas supposé.? Néhémie fut envoyé par le roi de Perse Artaxerxès Longuemain. Voir l’Introduction au second livre d’Esdras.

1.23 Jonathas (Jonathan), grand prêtre du temps de Néhémie, voir 2 Esdras, 12, 11.

1.26 Votre portion, votre héritage, votre peuple Israël.

1.29 Voir 2 Machabées, 2, 18. ? Comme a dit Moïse. Voir Deutéronome, 30, verset 3 et suivants.

1.32 Il s’y alluma, sur les pierres arrosées d’eau (voir verset 31).

1.34 Au lieu de fît bâtir en ce même lieu un temple, le grec porte : il rendit ce lieu saint, sacré, inviolable.

1.36 Néphi est probablement une corruption de Nephthar ; le grec lit Nephtaeï. Le mot Nephthar paraît être lui-même une corruption de Nechphar, dérivé du verbe hébreu câphar, dont on trouve (voir Deutéronome, 21, 8), la forme niccaphêr, pour nithcaphêr, qui signifie il a été expié.

2.1 Dans les écrits, etc. Ces écrits étaient encore entre les mains des Juifs, lorsqu’ils écrivirent cette lettre ; mais on ne les trouve plus depuis fort longtemps dans les écrits qui nous restent de Jérémie.

2.4 Sur laquelle Moïse, etc. Voir Deutéronome, 34, 1.

2.7 Ce lieu. Le mot quod, qui précède dans la Vulgate, est un pur hébraïsme. Comparer à quoniam dans 1 Machabées, 14, 28.

2.8 Comme lorsque Salomon, etc. Voir 3 Rois, 8, 11 ; 2 Paralipomènes, 6, 14. ? Il les manifestait, c’est-à-dire, le Seigneur manifestait ces choses (hæc), les choses mentionnées au commencement du verset.

2.9 De la consommation du temple. Le temple ne fut pour ainsi dire complètement achevé, que lorsqu’il fut dédié, parce qu’alors seulement Dieu put y être honoré selon tous les rites.

2.10 Moïse priait, etc. Voir Lévitique, 9, 24. ? Salomon pria, etc. Voir 2 Paralipomènes, 7, 1.

2.11 Moïse dit, etc. Voir Lévitique, 10, 16-17.

2.13 Dans les mémoires de Néhémie, aujourd’hui perdus.

2.14 Pareillement, comme l’avait fait Néhémie.

2.16 La purification ; c’est la fête dont il est parlé à 2 Machabées, 1, 18.

2.17 Le lieu saint ; littéralement, la sanctification. Comparer à 1 Machabées, 1, 23.

2.18 Voir Deutéronome, 30, vv. 3, 5 ; 2 Machabées, 1, 29.

2.19 Ici finit la lettre des Juifs.

2.20 Depuis ce verset jusqu’à la fin du chapitre, préface de l’auteur de ce livre. Ajoutons qu’ici commence une phrase qui ne se termine qu’au verset 24.

2.21 Le Noble. Voir 1 Machabées, 10, 1.? Sur Antiochus IV Epiphane, voir 1 Machabées, 1, verset 11 et suivants. ? Sur Antiochus V Eupator, voir 1 Machabées, 3, 32.

2.22 Les apparitions. C’est le vrai sens du mot illuminationibus, expliqué par le correspondant du texte grec. Comparer d’ailleurs les chapitres suivants, 2 Machabées, 3, 25-26 ; 5, vv. 2, 5.

2.23 Le temple, la cité de Jérusalem.

2.24 Jason le Cyrénéen. Sa personne et sa vie nous sont inconnues. On peut seulement admettre avec vraisemblance qu’étant de Cyrène, ville d’Afrique où les Juifs étaient nombreux et parlaient grec, il avait lui-même écrit en grec. ? Sur Cyrène, voir Actes des Apôtres, 2, 10.

2.28 L’auteur semble faire allusion à la coutume reçue chez les anciens, de choisir dans les festins quelqu’un d’entre eux pour avoir son de préparer tout ce qui était nécessaire pour le festin et de faire ensuite que chacun des conviés fut content.

3.1 Onias. Voir 1 Machabées, 12, 7.

3.3 D’Asie. Voir 1 Machabées, note 8.6. ? Séleucus est Séleucus IV Philopator, fils et successeur d’Antiochus III le Grand (187-175). Sous les premiers Ptolémées, la Palestine avait appartenu à l’Egypte. Elle était tombée en la possession d’Antiochus III le Grand, quand ce prince eut remporté en 198 une grande victoire à Panéas. En mariant sa fille Cléopâtre au jeune Ptolémée V Epiphane (?), roi d’Egypte, il lui avait bien donné comme dot les provinces conquises de la Cœlésyrie, de la Phénicie et de la Palestine, mais en fait, il ne s’en était pas dessaisi, de sorte que son fils Séleucus IV hérita de la Palestine, comme de toute la Syrie. Le règne de Séleucus IV fut peu brillant. Accablé sous le poids des impôts que les Romains avaient imposés à son père (voir 1 Machabées, 8, 7), sa grande préoccupation fut de se procurer l’argent nécessaire pour satisfaire ses impitoyables vainqueurs. De là sa tentative pour faire piller le temple de Jérusalem par héliodore. Il périt assassiné par ce même Héliodore en 175.

3.4 Intendant du temple pour les affaires du dehors, ou purement temporelles, puisqu’appartenant à la tribu de Benjamin, il n’était ni prêtre ni lévite. ? Le d?saccord qui s’éleva entre Simon et Onias devait provenir de difficultés concernant les achats pour le temple. Onias III alla plus tard se plaindre au roi de Syrie de la conduite de Simon, voir 2 Machabées, 4, 1-6 ; mais l’auteur sacré ne nous apprend pas quel fut le résultat de cette démarche. Le grand prêtre usurpateur Ménélaüs, dont il est parlé plus loin, voir 2 Machabées, 4, 23, était frère d’un Simon, sans doute le même que celui dont il est question ici.

3.5 Apollonius, fils de Tharsée…, gouverneur de la Cœlésyrie et de la Phénicie, doit être différent du collecteur d’impôts mentionné plus loin, voir 2 Machabées, 5, 24 ; 1 Machabées, 1, 30). C’est probablement l’Apollonius dont parle Polybe comme d’un homme ayant une grande situation à la cour de Séleucus et dont le fils, qui portait le même nom, était gouverneur de la Cœlésyrie, celui dont parle 1 Machabées, 10, 69.

3.7 Chargé de ses affaires (super negotia ejus), c’est-à-dire, surintendant de ses finances. ? On a trouvé en 1877 et 1879 dans l’île de Délos deux inscriptions grecques qui se rapportent à Héliodore. Elles nous font connaître que son père s’appelait Eschyle et qu’il était originaire d’Antioche. L’une d’elles lui donne le même titre que le livre des Machabées, lequel correspond à trésorier du roi. Héliodore assassina peu après son maître Séleucus IV Philopator (175).

3.11 Talents. Voir 1 Machabées, 11, 28. ? Hircan-Tobie ou fils de Tobie est, selon les uns, un fils de Tobie et d’une sœur du grand prêtre Onias III ; selon d’autres, c’est seulement un petit-fils de Tobie, dont le père s’appelait Joseph et le même que cet Hircan dont Josèphe raconte l’histoire et qui joua à cette époque un rôle politique important.

3.16 Sa face et sa couleur ; pour la couleur de sa face ; figure grammaticale dont la Bible fournit plusieurs exemples.

3.17 Cet, pronom représenté par l’article déterminatif qui se lit dans le texte grec, et qui dans le style biblique se met pour le pronom démonstratif et possessif.

3.19 Les vierges, etc. Dans l’orient, les filles ne paraissent presque jamais au dehors de la maison. C’est pour cela que les Hébreux et les Arabes les désignent par des termes qui signifient cachées, séparées.

3.29 De toute espérance et de guérison ; pour de toute espérance de guérison. Comparer au verset 16.

3.31 A son dernier moment ; littéralement, à son suprême souffle.

3.32 Cet. Voir sur ce mot, le verset 17.

3.39 Son. Voir sur ce pronom possessif, le verset 17.

4.3 Simon. Voir plus haut, 2 Machabées, 3, 4.

4.4 Apollonius. Voir plus haut, 2 Machabées, 3, 5.

4.6 Sa folie, c’est-à-dire, ses folles entreprises.

4.7 Le Noble. Voir 1 Machabées, 10, 1. ? Séleucus IV Philopator. Voir plus haut, 2 Machabées, 3, 3. ? Antiochus IV le Noble ou Epiphane, frère et successeur de Séleucus IV (175-164). Voir 1 Machabées, 1, verset 11 et suivants. ? Jason est la forme grécisée du nom hébreu Josué ou Jésus. Ce fut lui-même, dit Josèphe, qui modifia ainsi son nom. Il voulait manifester ainsi son penchant pour les Grecs et leurs coutumes. Il acheta le souverain pontificat d’Antiochus Epiphane et en fit dépouiller son propre frère Onias III. Pendant trois ans, vers 174-171, il travailla à rendre Jérusalem païenne. Les intrigues de Ménélaüs, qui offrit une plus grosse somme d’argent au roi de Syrie, lui firent perdre sa dignité usurpée. Il essaya, mais sans succès, de la recouvrer, et après avoir erré en Arabie et en Egypte, il alla mourir à Lacédémone.

4.8 Talents. Voir 1 Machabées, 11, 28.

4.9 ; 4.12 Le gymnase dont nous avons déjà parlé (voir 1 Machabées, 1, 15) était pour les hommes faits, tandis que l’éphébie était destiné aux exercices des adolescents, comme l’exprime le mot grec éphébie lui-même.

4.11 Et abolissant, etc. Voir 1 Machabées, 8, 17. ? Jean, père d’Eupolème. Voir 1 Machabées, 8, 17.

4.13 Non prêtre ; Jason est ainsi désigné parce qu’il avait usurpé le titre de grand prêtre.

4.14 Injuste, parce que les prêtres ne pouvaient y participer sans crime. ? La palestre, l’endroit consacré aux exercices grecs de la gymnastique et ces exercices eux-mêmes. ? Palet, petit disque en métal poli et lourd qu’on lançait au loin.

4.15 Les gloires des Grecs, les titres et les dignités grecques, les luttes dans les jeux publics et les récompenses qui étaient discernées aux vainqueurs des jeux.

4.17 La circonstance suivante ; la suite de cette histoire.

4.18 Les fêtes quinquennales, probablement une sorte d’imitation des jeux olympiques de la Grèce.

4.19 La didrachme ou double drachme valait environ quatre-vingts centimes. ? Hercule ?tait la divinité titulaire de Tyr. ? La divinité phénicienne s’appelait proprement Melkart ou le roi de la cité, et c’était un dieu solaire. Les Grecs l’identifièrent avec leur Héraklès ou Hercule.

4.20 Navires trirèmes, vaisseaux de guerre à trois rangs de rames.

4.21 Apollonius, fils de Mnesthée, différent de celui dont il est parlé à 2 Machabées, 3, vv. 5, 7, est peut-être celui qu’Antiochus IV Epiphane avait mis à la tête de l’ambassade qu’il envoya à Rome. Plusieurs croient que c’est aussi le général que ce même prince envoya contre Judas Machabées et qui périt dans la bataille racontée à 1 Machabées, 3, 10. ? Ptolémée VI Philométor (181-146). ? A cause des grands de la cour. Le mot grec correspondant est obscur. Plusieurs exégètes le traduisent aujourd’hui par premier règne ou inauguration du règne de Ptolémée VI, laquelle eut lieu lorsque ce prince atteignit sa quatorzième année, en 173. Depuis 181 jusqu’à cette date, il avait été sous la tutelle de sa mère Cléopâtre et puis, après la mort de la reine, sous celle d’Eulæus et de Lénæus. Ptolémée VI régna deux fois. Antiochus Epiphane attaque plusieurs fois l’Egypte, de 171 à 168. Dans une de ces campagnes, en 171, Philométor tomba entre les mains du roi de Syrie et les Egyptiens placèrent son frère Ptolémée VII Physcon sur le trône. Les deux frères régnèrent simultanément pendant six ans, de 170 à 164. Au bout de ce temps, ne pouvant plus s’entendre, Philométor garda pour lui l’Egypte et Chypre, et Physcon eut la Cyrène et la Libye, grâce à l’intervention de Rome. Philométor régna ainsi de nouveau seul jusqu’à sa mort en 146. Voici le sens de la fin du verset 21. Ptolémée VI voulait recouvrer les provinces de Palestine et de Phénicie et de Cœlésyrie qui avait été enlevées par les Séleucides à l’Egypte et qui avaient été promises comme dot à Cléopâtre sa mère, mais ne lui avaient pas été rendues, voir plus haut, 2 Machabées, 3, 3. Philométor fit donc des préparatifs pour reprendre ces provinces de vive force. Antiochus Epiphane envoya Apollonius en Egypte pour parer le coup, mais trouvant que son ambassadeur ne prenait pas à cœur les affaires de son royaume, se rendit à Jaffa pour mettre la ville en état de résister aux attaques des Egyptiens, et c’est de là qu’il se rendit à Jérusalem.

4.23 Dont il a été parlé. Voir 1 Machabées, 3, 4. ? Ménélaüs, frère de Simon, était par conséquent de la tribu de Benjamin et ne pouvait aspirer légitimement au sacerdoce, n’étant pas descendant d’Aaron. Il acheta néanmoins le souverain pontificat, en surenchérissant sur Jason, vers l’an 170. Il n’était pas moins partisan que Jason des idées et des coutumes grecques. Cependant, comme il ne payait pas à Antiochus Epiphane les sommes qu’il lui avait promises, il fut chassé du pontificat et son frère Lysimaque tint sa place. Il ne cessa point pour cela ses intrigues. Il déroba des vases d’or du temple et en offrit une partie à Andronique, officier d’Antiochus IV. Onias III ayant reproché ses crimes à Ménélaüs, celui-ci, pour se venger, le fit périr par la main d’Andronique. Les Juifs ayant accusé plus tard Ménélaüs auprès du roi lui-même des crimes qu’il ne cessait de commettre, ne purent obtenir justice et ses accusateurs furent condamnés à mort, grâce à sa perfidie. Il aida Antiochus Epiphane à piller le temple de Jérusalem, voir 2 Machabées, 5, 15. La suite de son histoire est inconnue. Nous savons seulement qu’il expia enfin ses crimes et périt étouffé dans la cendre, voir 2 Machabées, 13, 3-8.

4.26 Avait surpris ; littéralement, avait fait captif ; selon le grec, avait trompé, fraudé.? Ammanites ; c’est-à-dire, Ammonites. La Vulgate porte ici ainsi que le grec Ammanites ; mais dans 3 Rois, 14, 21, où elle porte Ammanite, l’hébreu et le grec lui-même lisent Ammonite.

4.27 La citadelle des Grecs à Jérusalem. Comparer à 1 Machabées, 1, 35. ? Sostrate, en vertu de ses fonctions, avait certainement des soldats syriens sous ses ordres. Comme il était chargé du recouvrement des tributs, voir le verset 28, c’est lui qui devait naturellement réclamer de Ménélaüs l’accomplissement de ses promesses.

4.29 Les Cypriotes, les habitants de Cypre ou Chypre. ? Lysimaque, frère de Ménélaüs, tint la place de son frère éloigné de Jérusalem et ne se montra pas moins pervers que lui. Il expia ses crimes par sa mort, voir le verset 41.

4.30 Tarse, capitale de la Cilicie. ? Mallo, ou Mallus, ville de la même province, sur le fleuve Pyramus. ? Antiochide avait reçu les revenus des deux villes de Tarse et de Mallo. Les rois d’Orient avaient coutume de donner aux reines pour leur entretien des villes ou même des provinces dont elles percevaient les revenus. Les habitants de Tarse et de Mallo se révoltent, soit parce qu’ils sont indignés d’être donnés à une femme illégitime, soit parce qu’ils craignent d’être trop pressurés par elle.

4.31 Andronique gouverne à Antioche, en l’absence d’Epiphane. Nous ne savons sur ce personnage que ce qui est raconté dans ce chapitre.

4.32 Ménélaüs, etc. ; il n’était plus à Jérusalem ; mais il y avait Lysimaque son vice-gérant, qui par ses ordres enleva des vases d’or du temple (voir verset 39).

4.33 Antioche, sur l’Oronte, capitale du royaume de Syrie. ? Daphné, ainsi appelée à cause de ses bois de lauriers, était pour les habitants d’Antioche un lieu de plaisance.

4.40 Tyran, nom propre selon plusieurs interprètes. Les Actes des Apôtres (voir Actes des Apôtres, 19, 9) parlent aussi d’un personnage de ce nom.

4.45 Ptolémée. Voir 1 Machabées, 3, 38.

4.47 Les Scythes étaient considérés par les anciens comme les plus barbares des hommes.

5.1 Dans le même temps, c’est-à-dire, lorsque le jeune roi Ptolémée Philométor était monté sur le trône d’Egypte. Voir 2 Machabées, 4, 21. ? Voir aussi, 1 Machabées, 1, 17.

5.5 Jason. Voir plus haut, 2 Machabées, 4, 7.

5.7 Ammanites. Voir 2 Machabées, 4, 26.

5.8 Arétas, tyran ou roi des Arabes Nabatéens, qui s’étaient emparés de l’Idumée et dont la capitale était Pétra. On connait quatre Arétas, roi des Nabatéens. Celui-ci est Arétas Ier (169 avant Jésus-Christ). Celui que nomme saint Paul, voir 2 Corinthiens, 11, 32, est Arétas IV Ænéas Philodème.

5.9 A cause de la parenté que les Lacédémoniens prétendaient avoir des Juifs, se croyant issus d’Abraham aussi bien qu’eux. Comparer à 1 Machabées, 12, 21.

5.14 Enchaînés (vincti) ; c’est-à-dire, faits captifs ou prisonniers. ? Vendus comme esclaves.

5.16 Lieu. Ce mot désigne le temple ici et aux versets 17, 19 et 20.

5.18 Voir 2 Machabées, 3, vv. 25, 27. ? Lui aussi, Antiochus. ? Repoussé, etc., empêché d’exécuter son entreprise audacieuse.

5.21 Talents. Voir 1 Machabées, 11, 28.

5.22 Philippe, Phrygien. Voir 1 Machabées, 6, 14.

5.23 A Garizim, montagne de la Samarie, vis-à-vis du mont Hébal. Sichem est bâtie dans la vallée qui sépare les deux montagnes. Les Samaritains, après la captivité, élevèrent sur le mont Garizim un temple qu’ils opposèrent à celui de Jérusalem. Voir Jean, note 4.20. ? Andronique, différent de celui dont l’histoire est racontée, voir 2 Machabées, 4, 31, et d’ailleurs inconnu.

5.24 Apollonius. Voir plus haut, 2 Machabées, 3, 5 et 1 Machabées, 1, 30.

5.26 Comme spectateurs des exercices militaires.

5.27 Le dixième, c’est-à-dire avec neuf autres personnes. L’auteur termine ici son récit par la mention de la retraite de Judas Machabée dans le désert de Juda, pour préparer le récit de ses exploits, qu’il commencera au chapitre 8.

6.1 D’Antioche ; selon le grec, d’Athènes.? Si ce vieillard, dont le nom n’est pas donné, était Athénien d’origine, comme le suppose le texte grec, il est clair qu’il s’était mis au service d’Epiphane.

6.2 Hospitalier, ou étranger. ? Comme étaient, etc. Les Samaritains qui habitaient au pied du Garizim étaient des étrangers qu’on y avait transportés, pour remplacer les naturels du pays, emmenés en captivité. ? Le Jupiter Olympien était le Jupiter habitant le mont Olympe, le maître du ciel et le maître des dieux. Donner le nom de ce dieu au temple de Jérusalem, c’était profaner le lieu saint en le consacrant au culte d’une fausse divinité. ? Jupiter hospitalier était Jupiter considéré comme le défenseur des droits de l’hospitalité, le protecteur des hôtes et des étrangers. ? Sur Garizim, voir 2 Machabées, 5, 23.

6.7 Le jour de la naissance du roi était fêté dans tout l’Orient. Le grec ajoute que cette fête se célébrait tous les mois et il est certain en effet que les rois d’alors ne se contentaient pas de faire célébrer leur anniversaire au mois de leur naissance, mais à chaque mois de l’année. ? Le lierre était consacré à Bacchus et l’on célébrait sa fête en se ceignant de couronnes faites avec le feuillage de cette plante.

6.8 Qu’elles ; littéralement, qu’ils, au masculin, parce que le mot cités est pris ici, non pour les lieux, mais pour les habitants de ces lieux. ? Des Ptolémées. Quelques manuscrits grecs portent Ptolémée, au singulier, et cette lecture est plus vraisemblable. Il s’agit de Ptolémée, fils de Dorymine, l’ennemi des Juifs, voir 2 Machabées, 4, 45 ; 1 Machabées, 3, 38. ? Les cités des Gentils voisines, où il y avait des Juifs, en Phénicie, etc.

6.11 Les cavernes sont nombreuses dans les environs de J2rusalem. ? A Philippe. Voir plus haut, 2 Machabées, 5, 22.

6.15 Nos péchés, etc., c’est-à-dire, dès que nos péchés seront etc. Plusieurs donnent à ce verset un sens opposé, en se fondant sur le grec ; mais nous croyons que ce texte dit au fond la même chose que la Vulgate.

6.18 Eléazar avait 90 ans, voir le verset 24 ; il était scribe savant dans la science de la loi mosaïque.

6.23 L’enfer (infernum). Comme nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, les Hébreux entendaient par ce mot, non le sépulcre, le tombeau, mais le lieu souterrain où étaient réunies les âmes après la mort.

6.24 Des étrangers, c’est-à-dire des païens.

6.25 Par cette feinte et par, etc. ; c’est-à-dire, par cette feinte dont j’aurais usé pour conserver un petit reste de cette vie corruptible.

7.1 Sept frères ; ils sont généralement appelés Machabées ; mais on ne s’accorde pas sur l’origine de cette dénomination. Quant à leur martyre, l’opinion commune est qu’ils le souffrirent à Antioche.

7.3 Qu’on fit chauffer ; littéralement, qu’on allumât au-dessous.

7.5 Qu’il eut été mutile ; littéralement, qu’il fut fait inutile.

7.6 Voir Deutéronome, 32, 43. ? Les paroles ; littéralement, la protestation, l’assurance. ? Dans ses serviteurs, etc. Ce texte du Deutéronome (voir Deutéronome, 32, 36), est cité selon la version des Septante.

7.8 La langue de sa patrie ; l’araméen, que l’on parlait alors en Palestine.

7.9 Son dernier moment ; littéralement, son dernier souffle. Comparer à 2 Machabées, 3, 31.

7.16 Mortel ; littéralement, sujet à la corruption (corruptibilis).

7.24 Dédaignant, etc. ; selon le grec : soupçonnant un langage insultant. Il paraît qu’Antiochus ne comprenait pas la langue (comparer au verset 8) que cette mère parlait à ses enfants ; mais les voyant si fermes, il se douta qu’elle les encourageait, et rendait ainsi inutiles, et ses menaces, et ses supplices. ? Pour ami. Sur le sens de ce titre, voir 1 Machabées, 2, 18.

7.29 Dans cette miséricorde, etc. Voir le verset 23.

7.30 Qu’attendez-vous de moi ? littéralement, quel (quem) attendez-vous ? comment me croyez-vous disposé ?

7.36 Dans l’alliance, etc. ; c’est-à-dire, dans la jouissance de la vie éternelle promise par l’alliance que Dieu a faite avec leurs pères.

7.42 Les sacrifices profanes. ? Les excessives cruautés d’Antiochus.

8.1 Villages. C’est le sens du mot castella de la Vulgate, expliqué par le texte grec.

8.8 Philippe. Voir 1 Machabées, 6, 14. ? Ptolémée. Voir 1 Machabées, 3, 38.

8.9 Nicanor, Gorgias, voir 1 Machabées, 3, 38. ? Son ami, voir 1 Machabées, 2, 18.

8.10 Antiochus le Grand, père d’Antiochus d’Epiphane, ayant été vaincu par les Romains, dut payer quinze mille talents pour les frais de la guerre ; les deux mille talents que devait alors Antiochus Epiphane, étaient le reste de cette somme. Or ce sont ces deux mille talents que Nicanor se flatta de fournir au roi, pour lui faire sa cour. ? Talents. Voir 1 Machabées, 11, 28.

8.15 De les délivrer, sinon à cause, etc.

8.16 Sept mille ; selon le grec, six mille, ce qui s’accorde avec le verset 22.

8.19 Voir 4 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique, 48, 24 ; Isaïe, 37, 36 ; 1 Machabées, 7, 41.

8.20 De la bataille. On ignore le temps et l’occasion de cette bataille. On sait seulement que sous le règne d’Antiochus le grand, les Galates étaient très puissants en Asie, et que les Juifs, depuis Alexandre le grand, servaient ordinairement dans les armées des rois de Syrie. ? Les Macédoniens, c’est-à-dire, les troupes grecques et syriennes auxquelles on avait confié la garde de la Babylonie, en y joignant un corps de Juifs. ? Six mille ; selon le grec, quatre mille. Voir le verset 16.

8.22 De l’un et de l’autre corps. Le grec pas plus que la Vulgate n’est susceptible d’aucun autre sens. Ce qui suppose que l’armée était divisée en deux corps ou régiments divisés eux-mêmes en quatre compagnies, dont une était commandée par Judas (voir cependant le verset suivant), et les autres par ses frères. Or, chacune de ces compagnies se composent de quinze cent hommes, on a le nombre de six mille, marqué au verset 16 du texte grec. ? Joseph ne se trouvant pas ailleurs au nombre des frères de Juda, les uns croient que c’est Jean (voir 1 Machabées, 2, 2), les autres prétendent que ce Joseph était simplement parent ou beau-frère de Judas.

8.23 Le livre saint, c’est-à-dire, un ou plusieurs passages ; peut-être Deutéronome, 20, verset 2 et suivants. Comparer à 1 Machabées, 3, 56. ? Esdras ; le grec porte Eléazar, mis à l’accusatif, comme quatrième complément du verbe il établit (constituit) du verset précédent, et il présente Judas en lui-même comme ayant lu dans le livre saint. ? Le secours, etc. ; leur ayant donné pour signal un mot d’ordre du guet : Le secours de Dieu. Comparer à 2 Machabées, 13, 15. ? Esdras ou Eléazar était sans doute un prêtre attaché à l’armée.

8.26 Avant, etc. ; la veille du sabbat, qui commençait au coucher du soleil.

8.29 Enfin (in finem) ; ou bien par hébraïsme, entièrement, pour toujours.

8.30 Timothée. Voir 1 Machabées, 5, 6. ? Bacchide est consid?ré communément comme le même que celui dont il est parlé à 1 Machabées, 7, 8.

8.32 Philarque, connu seulement par ce passage.

8.33 Callisthène, partisan de Nicanor.

8.35 Par le milieu des terres, par le chemin le plus direct et le plus court.

9.1 De Perse. Voir 1 Machabées, 3, 31.

9.2 Voir 1 Machabées, 6, 1. ? Persépolis, une des capitales de la Perse, au nord de l’Araxe, dans une plaine fertile ; elle fut appelée Istakhar sous les Sassassides. Brûlée, mais non détruite par Alexandre le Grand, elle demeura longtemps encore une ville importante, mais finit par tomber tout à fait en ruines. On y voit encore de nombreux monuments des rois perses.

9.3 Ecbatane, ville capitale de la Médie. ? Sur Ecbatane, voir Tobie, 3, 7.

9.4 Le tombeau ; littéralement, l’amas, le monceau de cadavres.

9.5 Voir 2 Paralipomènes, 16, 9 (?).

9.6 Très justement. C’est le vrai sens des mots satis juste, expliqués par le grec et même par l’hébreu. Comparer à 1 Machabées, 7, 21.

9.8 Les hauteurs des montagnes ; hébraïsme, pour, les montagnes très élevées.

9.9 Son odeur infecte ; littéralement, son odeur et infection ; figure grammaticale, dont la Bible fournit un certain nombre d’exemples. ? Du corps de cet impie des vers sortaient. Hérode Agrippa Ier mourut d’une maladie semblable, très probablement l’helminthiasis, maladie qui produit des vers dans les entrailles, des abcès, des ulcères remplis de vers qui répandent une infection insupportable.

9.11 La plaie divine ; la plaie dont Dieu l’avait frappé.

9.13 De qui, etc. ; parce que sa prière était l’effet de l’excès de son mal, mais nullement de la conversion de son cœur. ? Les rendre égaux ou semblables aux Athéniens, leur accorder l’indépendance et l’autonomie.

9.20 A Dieu est exprimé dans le grec.

9.23 Les hautes provinces, les provinces d’au-delà de l’Euphrate. ? Mon père, Antiochus III le Grand. Il avait péri en essayant de piller un temple en Elymaïde, comme venait de le faire Antiochus IV Epiphane à Persépolis. Voir plus haut, 2 Machabées, 1, 11. ? Désigna celui qui devait recevoir la domination, son fils aîné, Séleucus IV Philopator, frère d’Antiochus Epiphane. Séleucus succéda en effet à son père sans aucune contestation.

9.25 Les royaumes supérieurs sont les contrées d’au-delà de l’Euphrate (voir verset 23). ? Antiochus V Eupator. Voir 1 Machabées, 3, 32.

9.27 Il sera, etc. ; littéralement, il vous sera commun.

9.29 Voir sur ce verset, 1 Machabées, 6, 14-17.

10.5 Casleu. Voir 1 Machabées, 1, 57.

10.7 Thyrses signifie proprement des bâtons couverts de branches de lierre ou de vigne, que portaient Bacchus et les bacchantes ; mais il se prend aussi quelquefois pour des simples rameaux de verdure. ? Son lieu, c’est-à-dire, son temple.

10.9 Le Noble. Voir 1 Machabées, 10, 1. ? Ainsi, etc. Voir 1 Machabées, 6, 1-16 et 2 Machabées, 1, 13-17.

10.10 Antiochus V Eupator. Voir 1 Machabées, 3, 32.

10.11 Lysias. Voir 1 Machabées, 3, 32.

10.12 Maigre (macer) ; dans le grec, long, haut de taille. ? Ptolémée. Voir 1 Machabées, 3, 38.

10.14 Gorgias. Voir plus haut, 1 Machabées, 3, 38.

10.19 Joseph. Voir plus haut, 2 Machabées, 8, 22. ? Zachée est tout à fait inconnu.

10.20 Didrachmes. Voir 2 Machabées, 4, 19.

10.24 Timothée, dont il a été parlé plus haut, voir 2 Machabées, 8, 30.

10.26 Au pied ou à la base de l’autel (ad altaris crepidinem) ; selon le grec : à la base de l’autel du parfum ; c’est-à-dire, entre l’autel des holocaustes et le vestibule du temple. C’est l’endroit où, selon le prophète Joël (voir Joël, 2, 17), les prêtres se prosternaient pour prier dans les calamités publiques. ? Comme dit la loi (voir Exode, 23, 22-23).

10.29 Eclatants ou brillants, étant au nominatif (decori) dans la Vulgate, se rapporte aux cinq hommes (viri quinque) ; mais le grec le rapporte plus naturellement, ce semble, aux chevaux. Peut-être que le decori de la Vulgate est un simple faute de copiste, et qu’il faudrait lire decoris.

10.32 Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34. ? Chéréas, frère de Timothée (voir verset 37).

10.37 Apollophanès est un personnage inconnu.

11.1 Lysias. Voir 1 Machabées, 3, 32.

11.3 Il en tirerait, etc., soit en vendant les charges et les dignités de ce temple, soit en exigeant de l’argent de ceux qui y venaient offrir des victimes.

11.5 Etant entré, etc. Cette guerre est différente de celle qui est mentionnée à 1 Machabées, 6, verset 28 et suivants. ? Stades, ou selon la version alexandrine Schènes. Or le schène variait selon les lieux, mais le moindre valait trente stades ; ce qui s’accorde mieux avec Eusèbe et saint Jérôme qui mettent en effet la ville de Bethsura à vingt milles de Jérusalem.

11.14 Il persuaderait au roi de devenir leur ami. Le roi Antiochus V Eupator n’étant qu’un enfant, Lysias pouvait lui faire faire tout ce qu’il voulait.

11.16 ; 11.22 ; 11.27 ; 11.34 Salut (salutem). Voir 1 Machabées, 10, 18.

11.17 Ecrits (scripta), c’est-à-dire, lettres.

11.19 Je m’efforcerai ; littéralement, et je, etc. Voir sur ce et, Osée, 11, 1.

11.20 Ceux-ci, ceux qui sont ici présents, vos envoyés.

11.21 ; 11.33 ; 11.38 L’année cent quarante-huitième du règne des Grecs, la cent soixante-troisième avant Jésus-Christ. ? Dioscorus ou Dioscore, moins connu parmi les Grecs ; le texte grec lit Dios corinthiou, c’est-à-dire Jupiter de Corinthe qui n’est pas plus connu ; de là les diverses opinions des savants.

11.22 Son frère ; titre honorifique. Voir 1 Machabées, 10, 18. ? Le roi Antiochus V Eupator.

11.23 Notre père Antiochus IV Epiphane.

11.25 Voulant que cette nation soit aussi en paix. Lysias, qui fait parler et agir le roi enfant, avait tout intérêt à faire la paix avec les Juifs, afin de pouvoir combattre Philippe qu’Antiochus Epiphane avait désigné en mourant comme tuteur de son fils, ce que Lysias ne voulait pas accepter, étant bien décidé à garder lui-même une tutelle qui le rendrait maître du royaume de Syrie. Voir 1 Machabées, 3, 32 ; 6, 14.

11.29 Ménélaüs passait encore pour grand prêtre des Juifs, ayant été établi par Antiochus Epiphane (voir 2 Machabées, 4, verset 23 et suivants), quoiqu’il ne fût pas reçu dans Jérusalem et qu’il n’exerçât point les fonctions du sacerdoce dans le temple. Pendant son absence, les Juifs avaient déféré la dignité de grand prêtre à Judas.

11.30 ; 11.33 ; 11.38 Xanthicus ou Xanthique. Ce mois des Macédoniens répond au mois d’avril.

11.34 Quintius Memmius et Titus Manilius. Ces noms sont écrits très différemment dans les textes et les manuscrits et l’on ne sait pas au juste quels sont ces personnages.

12.2 Timothée, le même qui est nommé à 1 Machabées, 5, 11, et ci-après, verset 10, et dans la suite du chapitre. ? Jérôme et Démophon sont inconnus d’ailleurs. ? Apollonius, fils de Gennéus, est différent des deux autres personnages de ce nom qui étaient l’un, fils de Tharsée, voir 2 Machabées, 3, vv. 5, 7, l’autre, fils de Mnesthée, voir 2 Machabées, 4, 21. Il est aussi probablement différent d’Apollonius, gouverneur de Cœlésyrie, sous Démétrius, voir 1 Machabées, 10, 69, parce qu’à l’époque dont il s’agit ici, cet Apollonius était à Rome avec Démétrius Ier. Apollonius, fils de Gennéus, était vraisemblablement le père du gouverneur de la Cœlésyrie. Voir 1 Machabées, 10, 69. ? Nicanor, gouverneur de Chypre, doit être différent de Nicanor, fils de Patrocle, voir 2 Machabées, 8, 9, préposé aux éléphants, voir 2 Machabées, 14, 12, et dont il est longuement question à 1 Machabées, 7, 26-47 et 2 Machabées, du chapitre 14, verset 12 au chapitre 15.

12.4 Eux-mêmes, les Juifs. ? Ayant acquiescé à ce décret qui ratifiait la proposition faite aux Juifs (voir verset 3) de monter sur des barques.

12.8 Jamnia. Voir 1 Machabées, 4, 15.

12.9 Deux cent quarante stades ; environ dix lieues (44 km).

12.10 Avec lui, Judas (voir verset 5). ? Des Arabes, Bédouins nomades, habitant entre l’Egypte et la Palestine et faisant souvent des incursions dans le pays des Philistins.

12.11 De leur donner la main droite. Voir 1 Machabées, 11, 50.

12.13 Casphin, peut-être la même ville que Casbon (voir 1 Machabées, 5, 36). ? Casphin ?tait environnée de ponts, c’est-à-dire, d’après un des sens du mot grec, de larges murs en terre.

12.15 Jésu, c’est-à-dire Josué. ? Voir Josué, 6, 1-20.

12.17 Tubianéens qui habitaient le pays de Tubin ou de Tob. Voir 1 Machabées, 5, 13. ? Characa, d’après les uns, Kir, ville de Moab, sur l’ouadi Kérek, mais, d’après d’autres, comme Kir n’était pas dans le pays de Tob, simple camp retranché, situé entre l’Ammonitide et la Syrie.

12.19 Dosithée et Sosipater, lieutenants sous les ordres de Judas Machabée.

12.21 Carnion, la même ville que Carnaïm (voir 1 Machabées, 5, vv. 26, 43).

12.24 Parce qu’il avait, etc. Timothée veut dire qu’ayant fiats prisonniers un grand nombre de pères et de frères des Juifs, ils seraient par sa mort trompés dans leur espérance de recouvrer la liberté.

12.27 Ephron. Voir 1 Machabées, 5, 46.

12.29 La cité des Scythes ou Scythopolis, la même que Bethsan. Voir 1 Machabées, 5, 52.

12.31 Le jour solennel des semaines, la Pentecôte, ainsi nommée, parce que, d’après les termes mêmes de la loi, elle se célébrait sept semaines complètes après Pâques (voir Lévitique, 23, 15-16).

12.32 Gorgias. Voir 1 Machabées, 3, 38.

12.35 Marésa, ville de la tribu de Juda. ? Dosithée d’entre les Bacénores, différent du Dosithée des versets 19 et 24.

12.37 La langue de sa patrie, l’araméen. Voir 2 Machabées, 7, 8.

12.38 Odollam, dans la partie méridionale de Juda.

12.40 Ils trouvèrent, etc. Il est probable que ces choses trouvées avaient été enlevées lors de l’expédition contre Jamnia (voir verset 8 et suivants). ? Que la loi, etc. Voir Deutéronome, 7, 25-26.

12.43 La drachme valait environ quarante centimes. ? Afin qu’un sacrifice, etc. Cette fin du verset et les versets suivants prouvent incontestablement la résurrection des morts et l’existence du purgatoire. C’est pour cela que Luther a rangé les livres des Machabées parmi les apocryphes ; mais l’authenticité et la divinité de ces livres sont prouvées par des arguments aussi solides que l’autorité de tous les autres livres de la bible. Quant aux versets 43, 46 en particulier, nous croyons devoir dire, après D. Calmet : " On ne s’arrête point à réfuter l’imagination de Munster, qui a soupçonné ce passage d’avoir été ajouté en cet endroit ; tous les exemplaires grecs, latins et syriaques, tant imprimés, que manuscrits, le portent uniformément, comme la Vulgate, et les anciens Pères l’ont cité et connu, sans aucune variété, ni aucun doute. "

13.1 L’année cent quarante-neuvième du règne des Grecs, la cent soixante-deuxième avant Jésus-Christ. ? Pour cette campagne, voir 1 Machabées, 6, 28-62.

13.3 Ménélaüs. Voir 2 Machabées, 4, 23.

13.4 Dans le même lieu, ou, selon le grec, comme c’est la coutume de ce lieu-là.

13.5 De cendres chaudes. Les Perses, pour qui le feu était un élément sacré, auraient cru le profaner un y jetant les condamnés à la peine capitale ; c’est pourquoi ils les précipitaient dans la cendre chaude.

13.7 Ne fût pas, etc., c’est-à-dire, qu’il fût privé des honneurs de la sépulture.

13.11 Car, etc., est une réflexion que l’auteur fait à part et qui se détache du récit principal ; c’est pour cela que nous avons cru devoir la renfermer dans des parenthèses.

13.14 Modin. Voir 1 Machabées, 2, 1.

13.15 La victoire de Dieu, etc. Voir 2 Machabées, 8, 23. ? Le plus grand des éléphants. Indication sommaire de l’exploit d’Eléazar raconte à 1 Machabées, 6, 43-46.

13.19 Bethsura. Voir 1 Machabées, 4, 61.

13.22 Donna sa main droite. Voir 1 Machabées, 11, 50.

13.23 Il engagea le combat ; auparavant. Comparer à 1 Machabées, 6, verset 43 et suivants. ? Philippe, qui était resté à la tête des affaires. Antiochus IV Epiphane lui avait confié le pouvoir en mourant. Voir 1 Machabées, 6, 55.

13.24 Les Gerréniens habitaient le pays où était l’ancienne Gérara (voir Genèse, 20, 1), le même que Gerrus, frontière d’Egypte. ? Ptolémaïde. Voir 1 Machabées, 5, 15.

14.1 Démétrius Ier, fils de Séleucus IV Philopator. Voir 1 Machabées, 7, 1-4. ? Tripoli, ville phénicienne et port de mer, au nord de Sidon, entre Byblos et Aradus au pied de la partie la plus haute de la chaîne du Liban, appelée Tripoli ou les trois villes, parce qu’elle se composait de trois colonies distinctes de Sidon, de Tyr et d’Aradus, place de commerce encore aujourd’hui assez importante. ? Dans les lieux avantageux, probablement Séleucie. Voir 1 Machabées, 11, 8. De là, il était facile de se rendre à Antioche, capitale de la Syrie.

14.3 Alcime, etc. Voir le verset 7 et 1 Machabées, 7, vv. 5, 9, 14.

14.4 La cent cinquantième année du règne des Grecs, la cent soixante et unième avant Jésus-Christ.

14.6 Assidéens. Voir 1 Machabées, 2, 42.

14.10 Dans l’Etat ; littéralement, dans les affaires.

14.11 Tous ; littéralement, et tous. Voir sur ce et, purement pléonastique, Osée, 11, 1.

14.12 Nicanor, probablement le même que celui qui est mentionné à 2 Machabées, 8, verset 9 et suivants et 1 Machabées, 3, 38 ; 7, 26.

14.16 Château ou village, car le mot castellum a ces deux sens dans la Bible. ? Dessau ; on en ignore la situation.

14.18 De tenter, etc. ; littéralement, de faire le jugement par du sang. Nicanor, craignant que la retraite des Juifs ne fût un stratagème pour le faire tomber dans une embuscade, voulait surtout éviter une grande bataille.

14.19 Qu’ils donnassent, etc. Voir 1 Machabées, 11, 50.

14.21 Ils, les armées des deux chefs. ? Des sièges, etc. C’était un honneur réservé seulement aux personnes de la première distinction.

14.28 Convenues entre Machabée et lui.

14.30 Un petit nombre ; selon le grec et le syriaque, non un petit nombre.

14.31 L’homme, Judas Machabée.

14.44 Qui, etc. ; selon le grec : Qui s’étant promptement retirés, un espace ayant été fait. La foule qui était au pied du mur, voyant Razias se précipiter, s’empressa tout naturellement de s’écarter, pour ne pas être écrasée par sa chute. ? Il tomba sur le milieu de la tête (venit per mediam cervicem) ; le grec porte : Il tomba sur le milieu du ventre, ou sur le milieu de l’espace vide ; car le terme grec kénéôn signifie également ventre, flanc et lieu vide d’édifices. ? Razias se donna la mort sans raison suffisante et l’on ne peut excuser sa conduite que par la droiture de ses intentions ou par une inspiration divine particulière. Il n’agit point par désespoir, mais avec foi, demandant à Dieu de lui rendre un jour le corps qu’il abandonne. " Sa conduite fut plus admirable que sage, dit saint Augustin, et l’Ecriture a raconté sa mort telle qu’elle eut lieu, sans la louer comme si elle eût été l’accomplissement d’un devoir. "

15.1 Voir 1 Machabées, 7, 26.

15.2 De sanctification, de consécration, de sainteté ; c’est-à-dire, saint, consacré.

15.6 Et de ceux, etc. C’est le sens du grec, le mot commun (commune) de la Vulgate semble d’ailleurs le supposer. ? Elever un trophée signifie élever un monument de victoire composé de dépouilles de l’ennemi, ou simplement, par figure, remporter un triomphe sur les ennemis.

15.12 Onias III, si souvent loué dans l’Ecriture. Comparer à 2 Machabées, 4, 34.

15.14 Prenant la parole. Le verbe hébreu que les Septante et la Vulgate ont constamment traduit par répondre, signifie souvent, comme ici, élever la voix, prendre la parole. ? Jérémie. Voir l’Introduction à ce prophète.

15.17 Jeunes hommes, soldats appelés ainsi chez les Hébreux.

15.20 Les bêtes, les éléphants, qui, comme on l’a déjà vu, sont quelquefois désignés par ce terme général dans les Machabées.

15.22 Voir 2 Machabées, 8, 19.

15.29 La langue de leur patrie, l’araméen. Voir 2 Machabées, 7, 8.

15.34 Son lieu, c’est-à-dire, son temple.

15.37 Adar. Voir 1 Machabées, 7, 43. ? La veille de la fête des Sorts (Phurim), en laquelle on célébrait la délivrance procurée aux Juifs par Mardochée (voir Esther¸ chapitre 9).

15.40 Boire toujours, etc. En Orient on boit aujourd’hui l’eau après le vin pour en tempérer la chaleur. Les anciens orientaux mêlaient toujours le vin avec l’eau. Le texte grec est conforme à cette coutume. ? Uniforme ; on voit clairement que c’est le sens du latin exactus, et qu’il s’agit uniquement du style.
 
 

Les Bibles Protestantes ont 9 livres en moins, (Tobie, Judith, Machabées (livre 1 et 2), Sagesse, Ecclésiastique (aussi appelé Siracide), Baruch, 4 chapitres du livre d'Esther, 2 chapitres dans le livre de Daniel).

Il faut que l'accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux fidèles du Christ
Concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum, N°22.

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