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Lettre de saint Paul aux Philippiens

introduction





Philippes est la première ville d’Europe où saint Paul ait prêché la foi. C’était une place de moyenne importance, mais à laquelle le père d’Alexandre avait donné son nom et qu’Auguste éleva au rang de colonie romaine après la victoire qu’il avait remportée sous ses murs. L’Apôtre s’y rendit en venant de Troade, au début de sa seconde mission, l’an 57. Il s’y arrêta pour célébrer la Pâque, dans son dernier voyage à Jérusalem, en 58. A l’exemple de Lydie, qui se montra si généreux à son égard dès le moment de sa conversion, les fidèles de cette Eglise lui témoignèrent leur reconnaissance en lui envoyant des secours, d’abord à Thessalonique et à Corinthe, puis à Rome, dans sa première captivité. C’est de cette dernière ville, et par l’intermédiaire d’Epaphrodite, leur évêque, qui lui avait apporté leur offrande, que saint Paul leur adressait cette Lettre.

On n’y trouve ni exposition doctrinale proprement dite, ni discussion polémique, ni enchaînement d’idées bien marquées. C’est une simple Lettre, assez courte, une effusion de cœur, une communication spontanée et toute paternelle, pleine de détails intimes, d’encouragements, de bons conseils, d’exhortations et d’actions de grâces. En la lisant, on sent quelle est la tendresse de saint Paul pour ses enfants en Jésus-Christ, et combien leur foi, leurs vertus, leurs progrès dans la sainteté lui sont chers. Quand il parle de leur affection pour lui, son âme déborde de consolation et de tendresse. Il espère recouvrer bientôt sa liberté ; mais en attendant, il n’a pas lieu de se plaindre de son état : Dieu fait servir au progrès de l’Evangile sa captivité même. Quoiqu’il n’ait pas pris en commençant son titre d’Apôtre, il ne néglige pas de profiter de cette occasion pour affermir ses disciples dans la foi en Notre-Seigneur et les animer à la ferveur et l’on peut remarquer que ses exhortations ne sont mêlées d’aucun reproche. L’Eglise de Philippes est sa joie et sa couronne. Il ne paraît pas que la zizanie s’y mêlât au bon grain. L’Epître a bien quelques mots à l’adresse des judaïsants, mais rien ne prouve leur présence à Philippes. Aussi voyons-nous dans les Actes que les Juifs y étaient peu nombreux. Ils n’y avaient pas même de synagogues, et l’Evangile ne dut pas faire beaucoup de conquêtes dans leurs rangs.

On n’a jamais contesté l’authenticité de cette Epître. Elle est nommée dans le Canon de Muratori et citée par les Pères les plus anciens, saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien, etc. Saint Polycarpe en fait une mention expresse dans sa Lettre à l’Eglise de Philippes. Elle offre au lecteur moins de difficultés que de sujets d’édification. On la divise en deux sections : 1° Félicitations et actions de grâces, chapitre 1 ; 2° Avis et exhortations, du chapitre 2 au chapitre 4.

Epître de saint Paul aux Philippiens



Affection de saint Paul pour les Philippiens.

Les liens de saint Paul fortifient les fidèles.

Vérité prêchée par esprit d’envie.

Confiance de saint Paul.

Il est partagé entre Dieu et ses frères.

Grande grâce de souffrir pour Jésus-Christ.


1Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, ainsi qu’aux évêques et aux diacres. 2Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ. 3Je rends grâces à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous, 4ne cessant pas, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie 5au sujet de la part que vous avez prise à l’Évangile du Christ depuis le premier jour jusqu’à maintenant ; 6ayant la confiance que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la perfectionnera jusqu’au jour du Christ Jésus. 7Et il est juste que j’aie ce sentiment de vous tous, parce que je vous ai dans mon cœur, vous qui, soit dans mes liens, soit dans la défense et l’affermissement de l’Évangile, participez tous à ma joie. 8Car Dieu m’est témoin combien je vous chéris (soupire après vous) tous dans les entrailles de Jésus-Christ. 9Et ce que je demande, c’est que votre charité abonde de plus en plus en connaissance (science) et en toute intelligence, 10pour apprécier ce qui est meilleur, afin que vous soyez purs et irrépréhensibles pour le (jusqu’au) jour du Christ, 11étant remplis du fruit de justice par Jésus-Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. 2Je veux que vous sachiez, mes frères, que ce qui m’est arrivé a plutôt contribué au progrès de l’Évangile, 13en sorte qu’il est reconnu, dans tout le prétoire et partout ailleurs, que je suis dans les fers pour le Christ, 14et que plusieurs des frères, rassurés dans le Seigneur par mes chaînes, ont redoublé d’assurance pour annoncer sans crainte la parole de Dieu. 15Quelques-uns, il est vrai, prêchent le Christ par un esprit d’envie et de dispute, mais d’autres le font avec des dispositions bienveillantes : 16les uns le font par affection (charité), sachant que j’ai été établi pour la défense de l’Évangile ; 17les autres annoncent le Christ par esprit de parti (contention), avec une intention qui n’est pas pure (et non sincèrement), avec la pensée de me susciter de l’affliction dans mes liens. 18Qu’importe ? Pourvu que, de quelque manière que ce soit, le Christ soit annoncé, soit par occasion, soit sincèrement (par un vrai zèle), je m’en réjouis et m’en réjouirai encore. 19Car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à votre intercession (par vos prières) et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ, 20selon l’attente et l’espérance où je suis que je ne serai confondu en rien ; mais que, parlant avec toute assurance, je verrai, maintenant comme toujours, le Christ glorifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. 21Car, pour moi, la vie c’est le Christ, et la mort m’est un gain. 22Mais si vivre dans la chair est utile pour mon œuvre (j’ai le fruit de mon travail ; et ainsi), j’ignore ce que je dois choisir. 23Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir d’être dégagé des liens du corps, et d’être avec le Christ : ce qui est de beaucoup le meilleur (pour moi) ; 24cependant il est nécessaire à cause de vous que je demeure dans la chair. 25Et, dans cette persuasion, je sais que je resterai et que je demeurerai avec vous tous, pour votre avancement et pour la joie de votre foi, 26afin que votre action de grâces (félicitation) abonde en Jésus-Christ à mon sujet, par mon retour auprès de vous. 27Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile du Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je demeure absent, j’entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant tous d’une même âme pour la foi de l’Évangile, 28sans vous laisser effrayer en rien par les adversaires ; ce qui est pour eux un signe de ruine (cause de perdition), mais pour vous un signe de salut (cause de ), et cela de la part de Dieu, 29car il vous a fait, à vous, la grâce, non seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui, 30en soutenant le même combat où vous m’avez vu, et où vous apprenez que je suis encore.


Union.

Humilité.

Abaissement et gloire de Jésus-Christ.

Opérer le salut avec crainte et tremblement.

Zèle de saint Paul.

Vertu de Timothée.

Louange d’Epaphrodite.


2Si donc il y a quelque consolation dans le Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union (communion) d’esprit, s’il y a quelque tendresse et quelque compassion (des entrailles de commisération), 2rendez ma joie parfaite, en ayant les mêmes pensées, un même amour, une même âme, les mêmes sentiments, 3ne faisant (rien) par esprit de parti (contention) ni par vaine gloire, mais vous regardant par humilité comme supérieurs les uns aux autres (les autres au-dessus de soi) ; 4ne considérant pas chacun ses propres intérêts, mais ceux des autres. 5Ayez en vous le même sentiment (les sentiments) dont était animé Jésus-Christ, 6lui qui, existant en forme de Dieu, n’a pas cru que ce fût pour lui une usurpation d’être égal à Dieu ; 7mais il s’est anéanti lui-même, en prenant la forme d’un esclave, en devenant semblable aux hommes, et en se montrant sous l’apparence d’un homme. 8Il s’est humilié lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. 9C’est pourquoi Dieu l’a exalté, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, 10afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, 11et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. 12Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours été obéissants, ayez soin, non seulement en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, d’opérer votre salut avec crainte et tremblement. 13Car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir (sa bonne volonté). 14Faites toutes choses sans murmures et sans hésitations, 15afin que vous soyez irrépréhensibles et (comme) des enfants de Dieu sincères et sans tache au milieu d’une nation dépravée et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des astres dans le monde ; 16portant la parole de vie, en sorte que je puisse me glorifier, au jour du Christ, de n’avoir pas couru en vain, ni travaillé en vain. 17Mais, dussé-je servir de libation pour le sacrifice et l’offrande de votre foi, je m’en réjouis, et je vous (m’) en félicite (avec vous) tous. 18Vous aussi, réjouissez-vous, et félicitez-(vous avec) moi. 19J’espère dans le Seigneur Jésus, vous envoyer bientôt Timothée, afin que, moi aussi, je sois encouragé (consolé), en apprenant ce qui vous concerne. 20Car je n’ai personne qui partage comme lui mes sentiments, ni qui témoigne du zèle (s’inquiète autant) pour vous avec une affection plus sincère. 21Car tous cherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ. 22Vous savez qu’il a été mis à l’épreuve, et qu’il s’est mis avec moi au service de l’Evangile, comme un fils avec son père. 23J’espère donc vous l’envoyer, aussitôt que je verrai quelle tournure prendront mes affaires (que j’ai pourvu à ce qui me regarde). 24J’ai confiance dans le Seigneur que moi-même j’irai aussi bientôt chez vous. 25Cependant, j’ai estimé nécessaire de vous envoyer Epaphrodite, mon frère, mon collaborateur, et mon compagnon de combat, député par vous pour subvenir (votre apôtre et mon aide dans) à mes besoins. 26Car il désirait vivement vous voir tous ; et il était en peine parce que vous aviez appris qu’il a été malade. 27En effet, il a été malade jusqu’à la mort, mais Dieu a eu pitié de lui ; et non seulement de lui, mais aussi de moi, pour que je n’eusse pas tristesse sur tristesse. 28J’ai donc mis plus d’empressement à l’envoyer, afin qu’en le voyant vous ayez de la joie, et que moi-même je sois sans tristesse (affliction). 29Accueillez-le donc avec une joie entière dans le Seigneur, et ayez en honneur de pareils hommes ; 30car, pour l’œuvre du Christ, il s’est approché de la mort, exposant sa vie (son âme) pour suppléer aux services que vous ne pouviez vous-mêmes me rendre.


Chrétien vrai circoncis.

Justice de la loi et de la foi.

Participation aux souffrances de Jésus-Christ.

Saint Paul ne se croit pas arrivé à la perfection, mais il y tend.

Faux apôtres ennemis de la croix.

Chrétiens citoyens du ciel.


3Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Vous écrire les mêmes choses ne m’est pas pénible, et cela est avantageux (nécessaire) pour vous. 2Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis (de la mutilation, note). 3Car c’est nous qui sommes les vrais circoncis (la circoncision), nous qui servons Dieu en esprit, et qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair. 4Ce n’est pas que je ne puisse aussi mettre ma confiance dans la chair. Si un autre croit pouvoir se confier dans la chair, je le puis bien davantage, moi, 5circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, né Hébreu et d’Hébreux (de pères hébreux) ; pour ce qui est de la loi, pharisien ; 6pour ce qui est du zèle, persécuteur de l’Eglise ; pour ce qui est de la justice de la loi, ayant été irréprochable. 7Mais les choses qui avaient été pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause du Christ. 8Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à toutes choses, les regardant comme des ordures, afin de gagner le Christ, 9et d’être trouvé en lui, ayant, non pas ma justice, celle qui vient de la loi, mais celle qui vient de la foi au Christ Jésus, la justice qui vient de Dieu moyennant la foi, 10afin de le connaître, lui et la vertu de sa résurrection, et la participation à ses souffrances, en devenant conforme à sa mort. 11Pour parvenir, si je le puis, à la résurrection d’entre les morts. 12Ce n’est pas que j’aie déjà reçu le prix, ou que je sois déjà parfait ; mais je le poursuis pour tâcher de le saisir, puisque j’ai été saisi moi-même par le Christ Jésus. 13(Non) Mes frères, je ne pense pas l’avoir atteint. Mais (je fais une chose), oubliant ce qui est en arrière, et me portant vers ce qui est en avant, 14je cours vers le but, vers le prix auquel Dieu nous a appelés d’en haut dans le Christ Jésus. 15Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce sentiment ; et si en quelque point vous pensez autrement, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. 16Seulement, au point où nous sommes parvenus, ayons les mêmes sentiments et demeurons dans la même règle. 17Mes frères, soyez mes imitateurs, et regardez ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. 18Car il y en a beaucoup, dont je vous ai souvent parlé, et dont je vous parle encore maintenant avec larmes, qui marchent en ennemis de la croix du Christ. 19Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui est leur honte, et leurs pensées sont pour la terre. 20Quant à nous, notre vie est dans le ciel, d’où nous attendons comme sauveur Notre Seigneur Jésus-Christ, 21qui transformera notre corps d’humiliation, en le rendant semblable à son corps glorieux, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses.


Saint Paul exhorte les Philippiens à demeurer fermes dans le Seigneur.

Il leur recommande ses coopérateurs.

Il leur souhaite la paix.

Il loue leur libéralité, et leur souhaite la récompense.

Salutations.


4C’est pourquoi, mes frères très aimés et très désirés, qui êtes ma joie (gloire) et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés. 2Je prie Evodie, et je conjure Syntyche, d’avoir les mêmes sentiments dans le Seigneur. 3Et toi aussi, mon fidèle collègue, je te prie de les assister, elles qui ont travaillé avec moi pour l’Evangile, avec Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont dans le livre de vie. 4Réjouissez-vous dans le Seigneur, en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous. 5Que votre modestie soit connue de tous les hommes ; le Seigneur est proche. 6Ne vous inquiétez de rien ; mais, en toute chose, faites connaître vos demandes à Dieu par la prière et la supplication, accompagnées d’actions de grâces ; 7et que la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence (pensée), garde vos cœurs et vos esprits dans le Christ Jésus ! 8Au reste, frères, tout ce qui est vrai, tout ce qui est pudique, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est aimable, tout ce qui est de bonne réputation, ce qui est vertueux, ce qui est louable dans le règlement des mœurs, que ce soit l’objet de vos pensées. 9Ce que vous avez appris, et reçu, et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le, et le Dieu de paix sera avec vous. 10Je me suis grandement réjoui dans le Seigneur de ce qu’enfin vos sentiments pour moi ont de nouveau fleuri ; vous les aviez toujours, mais l’occasion vous manquait. 11Ce n’est pas en vue de mes besoins que je dis cela ; car j’ai appris à me contenter (à être satisfait) de l’état où je me trouve. 12Je sais être dans l’humiliation, je sais aussi vivre dans l’abondance ; j’ai été instruit par tout et en tout, à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à souffrir l’indigence. 13Je puis tout en celui qui me fortifie. 14Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma tribulation. 15Vous savez aussi, vous Philippiens, qu’au commencement de la prédication de l’Evangile, lorsque je quittai la Macédoine, nulle autre Eglise, si ce n’est la vôtre, ne se mit en rapport avec moi pour donner et pour recevoir, 16car, à Thessalonique, par deux fois, vous m’avez envoyé de quoi pourvoir à mes besoins. 17Ce n’est pas que je recherche les dons ; mais je recherche un fruit abondant pour votre compte. 18J’ai tout reçu, et je suis dans l’abondance ; je suis comblé, ayant reçu d’Epaphrodite ce que vous avez envoyé, parfum de suavité (oblation de suave odeur), sacrifice que Dieu accepte et qui lui est agréable. 19Que mon Dieu pourvoie à tous vos besoins selon ses richesses, avec (en) gloire, dans le Christ Jésus. 20A notre Dieu et Père, gloire dans les siècles des siècles. Amen. 21Saluez tous les saints dans le Christ Jésus. 22Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, et principalement ceux qui sont de la maison de César. 23Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! Amen.

Notes


1.1 A tous les saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.

1.3 En plein souvenir ; c’est-à-dire avec un souvenir incessant, ne vous oubliant pas un seul instant.

1.5 A l’Evangile du Christ ; c’est-à-dire à la foi et à la doctrine évangélique, aussi bien qu’aux peines et aux tribulations que j’ai éprouvées dans la prédication de l’Evangile.

1.6 La bonne œuvre, « l’œuvre de votre conversion et de votre sanctification. ― La perfectionnera : vous donnera par sa grâce d’y persévérer jusqu’à la fin de votre vie, ou jusqu’au retour glorieux du Christ, que l’on croyait plus ou moins prochain. » (CRAMPON)

1.13 Les Pères grecs et la plupart des commentateurs entendent ici par prétoire, le palais de l’empereur, qui était alors Néron. Il est certain qu’on donnait ce nom à l’hôtel des gouverneurs des provinces, où l’empereur lui-même logeait dans ses voyages. On a donc pu le donner aussi au palais où il demeurait étant à Rome.

1.22 L’Apôtre veut dire que bien que mourir pour Jésus-Christ soit un gain pour lui, en le mettant tout de suite en possession du ciel, il doute néanmoins de ce qu’il choisirait, parce qu’en demeurant plus longtemps dans la chair, c’est-à-dire dans son corps, il pourrait encore être utile au salut de ses frères.

1.23 D’être dissous, délié des liens du corps.

1.27 Voir Ephésiens, 4, 1 ; Colossiens, 1, 10 ; 1 Thessaloniciens, 2, 12. Pour que la foi de l’Evangile se propage parmi ceux qui lui sont étrangers.

1.30 Et que maintenant vous entendez de moi ; c’est-à-dire et dans lequel vous entendez dire que je suis encore maintenant engagé.

2.6 La forme de Dieu, c’est l’être, la nature de Dieu.

2.8 Voir Hébreux, 2, 9.

2.10 Voir Isaïe, 45, 24 ; Romains, 14, 11.

2.12 Opérez votre salut, etc. ; c’est-à-dire défiez-vous de vous-mêmes, et attendez tout secours du ciel, de la protection divine.

2.14-15 Murmures contre Dieu, à cause de la sévérité de ses commandements, des épreuves auxquelles il laissait en butte les premiers chrétiens, etc.

2.14 Voir 1 Pierre, 4, 9.

2.19 Voir Actes des Apôtres, 16, 1.

2.21 Voir 1 Corinthiens, 13, 5.

2.25 Epaphrodite était un Philippien que ses compatriotes avaient envoyé à Rome pour y porter des aumônes à saint Paul prisonnier. Là il avait été très malade. Après sa guérison, il fut chargé par l’Apôtre de porter à Philippes la présente Epître.

2.30 Livrant son âme. On a pu remarquer déjà plusieurs fois que dans l’Ecriture l’âme se prend souvent aussi pour la vie, la personne. Comparer à Matthieu, 10, 39.

3.2 Des chiens. Jésus-Christ traitait les gentils de chiens, à cause de la corruption de leurs mœurs (voir Matthieu, 15, 26) ; saint Paul appelle ainsi les faux apôtres, soit à cause de l’impudence et de l’acharnement avec lequel ils déchiraient par leurs médisances les vrais apôtres de Jésus-Christ, soit parce qu’après avoir quitté le judaïsme pour devenir chrétiens, ils y revenaient, en quelque sorte, en voulant conserver la circoncision et les autres pratiques de la loi, imitant en cela les chiens, qui reviennent à ce qu’ils ont vomi, comme il est dit à Proverbes, 26, 11. ― De la mutilation, ou du retranchement ; terme de mépris par lequel l’Apôtre désigne les mêmes Juifs qui soutenaient la nécessité de la circoncision.

3.5 Voir Actes des Apôtres, 23, 6. ― Hébreu de pères hébreux ; c’est-à-dire de pères non hellénistes, ou qui ne s’étaient pas mêlés avec les Grecs, avaient conservé la langue même de leurs pères. Comparer à Actes des Apôtres, 6, 1.

3.10 La vertu, la puissance de sa Résurrection par rapport aux fidèles : elle leur donne la certitude de leur réconciliation avec Dieu, et le gage de leur propre résurrection. ― La communion, etc. Souffrir pour Jésus-Christ, c’est boire à son calice, participer à ses souffrances, et mériter d’avoir part à sa résurrection glorieuse.

3.12 Le but, etc., littéralement : Ce en quoi, pour quoi j’ai été pris, saisi. L’Apôtre fait allusion à ce qui lui est arrivé sur le chemin de Damas. Voir Actes des Apôtres, 9, verset 2 et suivants.

3.15 Ce sentiment, ceux que je viens d’exprimer en parlant de moi-même, savoir que nous n’avons pas encore atteint la perfection et que nous devons toujours y tendre. ― Dieu vous éclairera : quel ménagement pour ses lecteurs !

3.18 Voir Romains, 16, 17. ― Il y en a beaucoup…, non plus les docteurs judaïsants du verset 2, mais des chrétiens qui menaient une vie molle et efféminée.

3.20 Notre vie est dans les cieux ; nous vivons déjà dans les cieux en esprit, par nos sentiments et notre espérance.

3.21 Comparer avec Romains, 8, 19-23.

4.1 Et très désirés ; c’est-à-dire après qui je soupire très ardemment. Comparer à Philippiens, 1, 8.

4.2 Evodie, Syntyche. C’étaient ou deux diaconesses ou deux femmes de haut rang que saint Paul exhorte à la concorde. On ignore en quoi consistaient leurs divisions.

4.3 Mon fidèle compagnon. Compagnon et en grec syzyge, qu’il faudrait prendre d’après plusieurs pour un nom propre. En tout cas, on ignore qui il est. ― Avec Clément. Origène et saint Jérôme nous apprennent que ce Clément est celui qui devint le pape saint Clément. On croit qu’il naquit à Rome, vers l’an 30 de notre ère, et qu’il fut le second successeur, d’autres disent le successeur immédiat de saint Pierre sur le siège de Rome. Pendant son pontificat, il écrivit une lettre célèbre aux Corinthiens. Il souffrit le martyre sous l’empereur Trajan.

4.4 Réjouissez-vous, était la formule ordinaire de salut chez les Grecs.

4.10 Vous étiez occupés ; tenus occupés au point de ne pouvoir me donner des preuves de ces sentiments ; c’est-à-dire vous en étiez empêchés. Autrement, selon le texte grec : Vous n’avez pas eu la commodité, l’occasion favorable.

4.15 A titre de compensation, littéralement : En raison du donné et du reçu ; c’est-à-dire aucune Eglise, la vôtre exceptée, ne m’a donné de ses biens temporels pour les biens spirituels qu’elle avait reçus de moi. ― De la Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9.

4.16 A Thessalonique. Voir Actes des Apôtres, 17, 1.

4.18 Voir Romains, 12, 1. ― Epaphrodite. Voir Philippiens, 2, 25.

4.21-22 Tous les saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.

4.22 De César ; c’est-à-dire de Néron, dans la cour duquel l’Apôtre avait fait des conversions. De la maison de César. Il s’agit de chrétiens au service de l’empereur, mais on ignore qui ils étaient.

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