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Introduction au livre des PSAUMES

On ignore par quel nom les anciens Hébreux désignaient la collection des Psaumes. Aujourd’hui on lui donne, dans la Bible hébraïque, le titre de Thehillîm, louanges. Les Septante intitulèrent leur traduction des Thehillîm, « Psal-moi, » d’où notre mot de Psaumes. Psallein, dans les auteurs grecs, signifie toucher un instrument à cordes, et psalmos, le poème ou l’air qui est ainsi joué avec ou sans accompagnement de la voix.

Le nombre des Psaumes, selon le témoignage constant de tous les anciens auteurs, est de cent cinquante. Il existe d’ailleurs, dans le classement, quelques différences qui proviennent de ce que les divisions n’étaient pas primitivement marquées dans les manuscrits. La version grecque, reproduite par notre Vulgate, joint ensemble les Psaumes 9 et 10, 114 et 115 de l’hébreu ; elle partage le Psaume 117 dont elle fait les Psaumes 114 et 115. Ces variations, qui ne portent que sur la coupure, pour ainsi dire, des poèmes, sont du reste sans importance sérieuse ; elles n’atteignent pas le fond des choses.

La tradition juive, constatée par le texte même de l’Ecriture et par la tradition des Pères, partageait les Psaumes, comme le Pentateuque, en cinq livres. La fin des quatre premiers est indiquée, dans le texte, par une doxologie placée à Psaumes, 40, 14 ; 71, 19 ; 88, 53 et 105, 48. Les versets que nous venons d’indiquer n’ont, (pour) la plupart, aucune liaison avec les Psaumes auxquels ils sont attachées ; ils marquent simplement la fin d’un recueil.

L’Eglise reçut certainement le Psautier des mains des Juifs, non seulement comme une partie de la Bible, mais aussi comme un livre liturgique, dont la synagogue se servait régulièrement dans les assemblées religieuses. Tout le monde en admet l’authenticité, entendue dans ce sens.

Tous les Psaumes, à l’exception de trente-quatre en hébreu (vingt dans la Vulgate), ont un titre qui nous fait connaître soit leur auteur, soit leur nature et la manière dont ils devaient être chantés, soit la circonstance historique dans laquelle ils ont été composés, soit toutes ces choses à la fois. Ce titre n’est pas toujours absolument semblable dans le texte hébreu et dans les Septante ou la Vulgate.

L’autorité des inscriptions placées en tête des Psaumes n’est pas acceptée par tous les critiques. L’absence de titre dans plusieurs psaumes est au moins une présomption en faveur de la valeur des titres qu’on lit en tête des autres, car il faut qu’on ait eu des motifs sérieux d’en donner aux uns, sans en donner à tous.

Quelques Pères ont attribués tous les Psaumes à David, mais le style, le contenu et les titres mêmes de ces chants sacrés nous apprennent qu’ils sont d’auteurs et d’époques diverses, comme le reconnaît expressément le Talmud.

David est le principal et le plus grand poète lyrique d’Israël. Ses chants se distinguent par la douceur, la tendresse, la grâce et la profondeur du sentiment. Sa note est ordinairement plaintive : plusieurs de ses chants commencent par une sombre peinture de sa désolation et de ses souffrances, mais ils se terminent par d’admirables élans de confiance en Dieu. Son amour pour Dieu et pour le tabernacle où il réside éclate en transports qui s’élèvent parfois jusqu’au sublime, comme dans le Psaume 17. Il a composé la moitié des Psaumes que nous possédons et il mérite bien le nom de Psalmiste qui lui est donné par excellence.

Les titres des Psaumes en attribuent douze à Asaph. Quelques-uns d’entre eux sont d’excellents poèmes didactiques. Asaph était un des principaux musiciens de David. Tous les Psaumes qui portent son nom ne sont pas de lui, mais de l’un de ses descendants ou bien d’un autre Psalmiste qui s’appelait comme lui.

Onze des plus beaux psaumes sont attribués aux enfants de Coré. L’auteur n’est pas désigné individuellement, excepté dans le Psaume 87, œuvre d’Héman l’Ezrahite.

Le Psaume 88 a pour auteur Ethan l’Ezrahite, un des chantres de David, comme Héman.

Divers autres auteurs ont également composé des Psaumes.

Le plus ancien des Psaumes, le 89e, est de Moïse ; les plus récents sont du temps d’Esdras. La plupart, ayant David pour auteur, datent du XIe siècle avant notre ère. Quelques-uns de ceux qui portent le nom d’Asaph et des enfants de Coré, à plus forte raison les anonymes, sont d’époque incertaine. La plus grande partie des Psaumes graduels, du 119 au 133, sont postérieurs à la captivité. Les Psaumes 146 à 150 ont été probablement composés pour la fête de la restauration des murs de Jérusalem, du temps de Néhémie. Rien ne prouve qu’aucun de nos Psaumes ait été composé après cette date et qu’il en existe du temps des Machabées.

Le premier des cinq livres des Psaumes, qui est exclusivement davidique, a été probablement formé par le saint roi lui-même. Le second, en partie davidique, en partie lévitique, a été compilé, d’après plusieurs critiques, du temps d’Ezéchias. Nous ne pouvons dire à quelle époque ont été faites les collections des chants renfermés dans les livres III et IV, mais c’est certainement avant Esdras. C’est Esdras lui-même qui a vraisemblablement recueilli les Psaumes réunis dans le livre V.

Le sujet ordinaire des Psaumes est Dieu et l’homme en face de Dieu : Dieu dans sa grandeur, sa bonté, sa miséricorde, ses bienfaits, sa justice ; l’homme dans sa faiblesse, sa petitesse, sa misère, ses infidélités et le besoin qu’il a du secours de son Créateur.

Le premier mouvement du Psalmiste le porte toujours vers Dieu. Non seulement Dieu occupe la plus large place dans ces chants ; mais sur cent cinquante qui composent la collection, il n’y en a que dix-sept où il ne soit pas nommé dès le premier verset. L’union habituelle et la plus intime avec Dieu, tel est le caractère le plus saillant des Psaumes.

Après Dieu, c’est de l’homme surtout qu’il est question dans la poésie lyrique des Hébreux, non pas de l’individu en particulier, mais de l’homme en général. David ne parle pas seulement en son nom ; il parle au nom de l’humanité entière, et lorsque l’univers chrétien chante les vers du poète hébreu, comme exprimant ses propres sentiments et ses propres pensées, il ne fait que s’approprier ce qui a été fait pour lui. Quoique l’auteur ait souvent composés ses cantiques à l’occasion d’événements particuliers, il n’en a pas moins franchi les bornes étroites de l’horizon de la Palestine : jusque dans les Psaumes les plus personnels, il a parlé au nom de tous. Quand il célèbre sa victoire sur Goliath, voir Psaume 143, il ne dit point à Dieu :

Que suis-je, ô Seigneur, pour que tu penses à moi ?


Mais s’élevant bien au-dessus de sa personnalité, il s’écrie :


Ô Seigneur ! qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,

Le fils de l’homme, pour que tu t’occupes de lui ?

L’homme, qui est semblable à un souffle,

Dont les jours sont comme l’ombre qui passe.

Versets 3 et 4.


Cette largeur de conception et de vues est d’autant plus frappante, que la langue dont il se sert plus rebelle aux généralisations. Les idées générales et abstraites semblent ne pas exister pour la langue hébraïque, mais le génie du Psalmiste sait lui donner ce qui lui semble ; il oppose sans cesse dans ses chants la petitesse et la misère de l’homme à la grandeur et à la perfection de Dieu :

Quand je regarde ton ciel, l’œuvre de tes doigts,

La lune et les étoiles que tu as faites,

Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui,

Le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui ?

Psaumes, 8, 4-5.


Ces admirables vers, que nous lions dans le Psaume 8, l’un des poèmes les plus achevés et les plus parfaits qui existent dans aucune littérature ancienne ou moderne, nous les retrouvons sous une autre forme dans plusieurs autres passages de nos chants sacrés, où la créature est mise également en contraste avec son Créateur.

Mais le Psalmiste ne se contente pas de parler ainsi de l’homme en général, il étend plus loin ses généralisations. Quand il demande à Dieu de juger et de punir ses ennemis, sa pensée, d’un vol hardi, enveloppe dans sa prière tous les peuples qui font la guerre au Seigneur. Il veut se venger des Philistins, et il réclame de Dieu l’abaissement, non pas seulement des habitants de Geth, mais de tous les Gentils :

Echapperont-ils [au châtiment] de leurs crimes ?

Dans ta colère, ô Dieu, terrasse les Gentils.

Psaumes, 55, 8.


Dans les chants de David, le juste et le pécheur, le bon et le méchant, le grand et le petit, le riche et le pauvre deviennent ainsi des caractères généraux, et c’est de la sorte qu’il développe et agrandit le champ de la poésie gnomique qui devait prendre un si grand élan sous son fils Salomon.

Un autre caractère des Psaumes, très important à noter, c’est que l’homme qui est placé en face de Dieu dans ces chants sacrés est très souvent le Dieu-Homme, le Messie, représentant de l’Humanité auprès de son Père ; leur auteur parle presque toujours au nom de Jésus-Christ, ou au moins en termes qu’on peut lui appliquer. Dieu, en faisant du Psalmiste l’interprète des sentiments de l’humanité, l’a fait par là même l’interprète des sentiments de son Fils, qui est le second Adam, l’homme par excellence ; c’est ainsi que le cri de David s’est trouvé tout à fois le cri par excellence du Messie et de la nature humaine.

« Celui qui sait combien il y a de flots dans la mer et combien de larmes dans l’œil de l’homme ; celui qui voit les soupirs du cœur quand ils ne sont pas encore, et qui les entend encore, quand ils ne sont plus ; celui-là seul pourrait dire combien de pieux mouvements, combien de vibrations célestes a produit et produira dans les âmes le retentissement de ces merveilleux accords, de ces cantiques prédestinés, lus, médités, chantés à toutes les heures du jour et de la nuit, sur tous les points de la vallée des larmes. Ces psaumes de David sont comme une harpe mystique suspendue aux murs de la vraie Sion. Sous le souffle de l’esprit de Dieu, elle rend des gémissements infinis, qui, roulant d’écho en écho, d’âme en âme, réveillant dans chacune d’elles un son qui s’unit au chant sacré, se répandent, se prolongent et s’élèvent comme l’universelle voix du repentir. » (Mgr GERBET.)

« [David] est le premier des poètes du sentiment, dit Lamartine ; c’est le roi des lyriques. Jamais la fibre humaine n’a résonné d’accords si intimes, si pénétrants et si graves ! jamais la pensée du poète ne s’est adressée si haut et n’a crié si juste ! jamais l’âme de l’homme ne s’est répandue devant l’homme et devant Dieu en expressions et en sentiments si tendres, si sympathiques et si déchirants ! Tous les gémissements les plus secrets du cœur humain ont trouvé leurs voix et leurs notes sur les lèvres et sur la harpe de cet homme ! et si l’on remonte à l’époque reculée où de tels chants retentissaient sur la terre ; si l’on pense qu’alors la poésie lyrique des nations les plus cultivées ne chantait que le vin, l’amour, le sang, et les victoires des Muses et des coursiers dans les jeux de l’Elide, on est saisi d’un profond étonnement aux accents mystiques du roi-prophète, qui parle au Dieu créateur comme un ami à son ami, qui comprend et loue ses merveilles, qui admire ses justices, qui implore ses miséricordes, et semble un écho anticipé de la poésie évangélique, répétant les douces paroles du Christ avant de les avoir entendues. [Personne ne peut] refuser au poète-roi une inspiration qui ne fut donnée à aucun autre homme ! Lisez de l’Horace ou de Pindare après un psaume ! Pour moi, je ne le peux plus ! »

« David est le prince de la prière et le théologien de l’Ancien Testament, dit Lacordaire. C’est avec ses Psaumes que prie l’Eglise universelle, et elle trouve dans cette prière, outre la tendresse du cœur et la magnificence de la poésie, les enseignements d’une foi qui a tout su du Dieu de la création, et tout prévu du Dieu de la rédemption. Le Psautier était le manuel de la piété de nos pères ; on le voyait sur la table du pauvre comme sur le prie-Dieu des rois. Il est encore aujourd’hui, dans la main du prêtre, le trésor où il puise les aspirations qui le conduisent à l’autel, l’arche qui l’accompagne aux périls du monde, comme au désert de la méditation.

Nul autre que David n’a mieux prié ; nul autre, préparé par plus de malheurs et plus de gloire, par plus de vicissitudes et plus de paix, n’a mieux chanté la foi de tous les âges, et mieux pleuré les fautes de tous les hommes. Il est le père de l’harmonie surnaturelle, le musicien de l’éternité dans les tristesses du temps, et sa voix se prête à qui la veut pour gémir, pour invoquer, pour intercéder, pour louer, pour adorer… Empruntez cette voix dont l’Eglise a fait la sienne, et qui, depuis trois mille ans, porte aux anges les soupirs et la joie des saints… Il n’y a pas dans la vie de l’homme un péril, une joie, une amertume, un abattement, une ardeur, pas un nuage et pas un soleil qui ne soient en David, et que sa harpe n’émeuve pour en faire un don de Dieu et un souffle d’immortalité (Sur le caractère de la poésie hébraïque, voir la note 19 à la fin du volume (appendices)). »

Les Psaumes

Observations préliminaires


Ces observations ont pour but de nous faire éviter, dans les notes explicatives du texte sacré, une foule de redites qui, sans elles, seraient absolument inévitables, et qui ne pourraient manquer de fatiguer le lecteur.

1° Quand le Psalmiste lance des malédictions et des imprécations contre ses ennemis, quand il demande à Dieu de les punir et de les faire périr avec toute leur postérité, il n’est nullement animé de l’esprit de vengeance ; car : 1° S’il eût été, comme on le suppose un homme haineux, emporté et vindicatif, aurait-il épargne Saül, qui machinait sa perte ? aurait-il vengé et pleuré amèrement sa mort ? aurait-il vengé aussi celle d’Isboseth, et recherché dans tout Israël quelqu'un de la famille de ce prince, son ennemi déclaré, pour le combler de bienfaits ? Aurait-il pardonné si généreusement à Séméi, qui l’avait outragé de la manière la plus atroce ? Ainsi on a toute raison de penser que ces imprécations ne procédaient pas d’un sentiment de vengeance, mais d’un grand zèle pour la gloire de Dieu que ses ennemis outrageaient. Fallût-il une nouvelle preuve de notre assertion, nous la trouverions dans ces deux passages des Psaumes mêmes : « Est-ce que je ne haïssais pas, Seigneur, ceux qui vous haïssent, et à la vue de vos ennemis, ne séchais-je point de douleur ? je les haïssais d’une haine entière (voir Psaumes, 138, 21-22)… Si j’ai rendu le mal à ceux qui m’en avaient fait, que je tombe sans défense devant mes ennemis, je l’ai mérité. Que l’ennemi poursuive mon âme, qu’il l’atteigne, qu’il me foule vivant contre terre et qu’il ensevelisse ma gloire dans la poussière. » (Voir Psaumes, 7, 5-6.)

2° Saint Chrysostome et saint Augustin, suivis de plusieurs interprètes, pensent que ces imprécations ne sont pas réelles, mais qu’elles n’expriment que de simples prophéties énoncées dans la forme imprécatoire. Il est certain que quelques-unes au moins peuvent très bien s’expliquer de cette manière. Un cœur si bon, une âme aussi généreuse, ne peut avoir formé ces désirs de vengeance ; c’est une prédiction que lui suggère l’Esprit-Saint dont il est animé ; le même Dieu qui l’associera un jour à son jugement veut bien avancer à son égard l’exercice de ce pouvoir, en le chargeant d’annoncer de sa part les arrêts de sa justice contre les méchants.

3° Plusieurs de ces imprécations ne sont que conditionnelles, et ne renferment le souhait d’un mal qu’autant que le coupable ne se corrigera pas, mais qu’il persévérera dans son iniquité.

4° Les maux que paraît souhaiter le Psalmiste n’ont pas pour objet la ruine personnelle du pécheur, mais se rapportent quelquefois à sa propre correction : « Remplissez leurs faces d’ignominie, et ils chercheront votre nom, Seigneur. » (voir Psaumes, 82, 17.) D’autres fois ils se rapportent au bien général de la religion et de la société. Le prophète, brûlant de zèle pour la gloire de Dieu, craignait que si la prospérité et les persécutions des méchants persévéraient, les justes ne fussent découragés, l’honneur de Dieu ne fût compromis et la religion ne souffrît un notable dommage ; ce qui paraîtra évident à quiconque jettera un simple coup d’œil sur les prophéties de Malachie. Le Psalmiste demande donc à Dieu que par sa puissance il veuille bien réprimer les efforts des méchants. Or, c’est ce que demande l’Eglise chrétienne elle-même, quand elle prie contre ses persécuteurs et quand elle ordonne des prières contre les ennemis de l’Etat. Il faut encore bien remarquer que les ennemis de David ne s’attaquaient pas à lui personnellement, mais à Dieu qui l’avait établi dans sa théocratie, et dont il était le vice-gérant, et à tout le peuple hébreu dont il était le chef. Ainsi, sans faire attention à ses injures particulières, dont il était disposé à pardonner, il considérait dans ses persécutions l’homme de Dieu, dont il tenait la place, et le bien de l’Etat dont il était le roi. Ainsi, ce n’était pas le sentiment d’une vengeance particulière, mais par le zèle de la gloire de Dieu qu’il désirait l’humiliation et l’extermination de ses ennemis.

5° Le prophète ne parle pas en son nom propre, mais au nom de Dieu qui l’inspire et dont il est l’organe. Or répugne-t-il aux attributs de Dieu qu’il souhaite de tirer vengeance de tout homme qui refuse opiniâtrement de se soumettre à sa volonté ? Ce désir n’est-il pas lié avec l’amour de l’ordre et de la justice dont il ne saurait se départir ? Mais, si ces sentiments peuvent se supposer en Dieu, pourquoi paraîtraient-ils choquants dans celui qui n’est que son interprète, qui ne fait que déclarer au dehors ce qu’il lui révèle au-dedans ? N’oublions pas que les saints prophètes eurent aussi les sentiments de Dieu même. Plus ils sont remplis de son amour, plus ils haïssent et détestent tous les crimes qui attaquent sa sainteté infinie ; et Dieu leur découvrant par sa lumière divine l’endurcissement et l’impénitence des méchants, et la résolution infiniment juste où il est de les punir, ils entrent dans les sentiments de sa justice vengeresse, ils les approuvent et désirent la punition des coupables, mais ils désirent comme Dieu lui-même, c’est-à-dire sans passion, sans mouvement de haine, sans emportement de colère, par le seul amour de l’ordre et de la justice éternelle.

6° Enfin, il faut se rappeler que ces imprécations sont exprimés dans un style poétique, style beaucoup plus véhément et plus hyperbolique chez les Orientaux qu’il ne l’est parmi nous, dont l’imagination infiniment plus froide et plus calme ne se permet pas toutes ces exagérations.

II. L’Ecriture, comme l’a remarqué saint Augustin, a une langue particulière, et ceux qui n’en ont as appris les règles, ne pouvant l’entendre qu’avec beaucoup de peine, se trouvent embarrassés quand ils veulent l’expliquer : Scriptura nostra quomodo loquitur, sic intelligenda est : habet linguam suam ; quicumque hanc linguam nescit, turbatur (Tract. X in Joan., c. II). En effet, les écrivains sacrés étant originairement hébreux ou hellénistes, c’est-à-dire Grecs hébraïsants, nous ont transmis les Livres saints avec toutes les locutions et toutes les expressions propres à la langue hébraïque. D’un autre côté, ceux qui les ont traduits de l’hébreu en grec, ou du grec en latin, n’ont presque rien changé à ces idiotismes. De là ces hébraïsmes et ces hellénismes sans nombre, qui arrêtent presque à chaque pas le lecteur étranger à la connaissance de la langue sainte. La Vulgate latine surtout, qui est assez ordinairement imite avec fidélité la concision du texte original, devient souvent par là même inintelligible, principalement dans le livre des Psaumes. Aussi est-ce pour faire mieux comprendre le sens de cette version à ceux de nos lecteurs qui n’ont aucune connaissance de la langue hébraïque, que nous signalons ici les hébraïsmes principaux, les mêmes que saint Augustin regardait comme si nécessaires pour bien entendre l’Ecriture, qu’il exhortait tous ceux qui l’étudiaient, à les apprendre et à se les rendre familiers (De Doct. Christ., lib. III). Par ce moyen d’ailleurs, nous serons dispensés de les expliquer dans les nombreux passages où ils se rencontrent. Or parmi ces idiotismes de la langue sacrée, les uns regardent plus particulièrement les noms, soit substantifs, soit adjectifs, soit pronoms, les autres les verbes, d’autres enfin les particules, c’est-à-dire l’adverbe, la préposition, la conjonction et l’interjection.

1° Les Hébreux, n’ayant point dans leur langue de genre neutre, le remplacent le plus ordinairement par le féminin. Or l’auteur de la Vulgate se conforme quelquefois à cet hébraïsme. ― Les noms abstraits se mettent très souvent pour les concrets. ― La répétition d’un même substantif au même cas, avec ou sans la conjonction et, indique ordinairement ou l’universalité, ou un grand nombre, une multitude, ou une différence, une diversité dans l’espèce, ou enfin la vivacité du sentiment de celui qui parle. L’ensemble du discours fait distinguer facilement, dans chaque phrase, quel est celui de ces divers sens qui lui est propre. Mais, quand le substantif répété est mis la seconde fois au génitif, il tient lieu de superlatif, comme on va le voir un peu plus bas. ― Les adjectifs sont souvent remplacés par un substantif précédé d’une préposition. ― Les adjectifs qui indiquent une possession, une manière d’être, une habitude, et qui dans nos langues modernes sont pour la plupart dérivés du substantif dont ils indiquent la possession, se trouvent quelquefois remplacés par les mots fils, homme (filius, vir). ― Le positif se met souvent pour le comparatif ; mais alors ce positif est suivi de la particule quàm. ― Le comparatif s’exprime en hébreu par le positif suivi de la particule min, qui signifie plus que (præ) ; mais comme cette particule signifie aussi de (ab, ex), la Vulgate la rend quelquefois dans ce dernier sens, lors même qu’il s’agit d’un comparatif. ― Le superlatif s’exprime ou par les particules beaucoup, excessivement, extrêmement, ajoutées à l’adjectif, ou par un substantif répété et mis, la seconde fois, au génitif, ou enfin par le mot Dieu qu’on joint au substantif ; mais dans ce dernier cas, c’est le superlatif porté à sa plus haute puissance et qui doit se rendre en français par le plus, le plus possible. ― Quant aux nombres, le singulier se met souvent pour le pluriel. ― Les cas se mettent également l’un pour l’autre, sana égard pour la concordance latine. ― Le nominatif se met souvent d’une manière absolue, c’est-à-dire comme détaché de la proposition, quoique son usage propre soit d’en caractériser le sujet. Cet hébraïsme n’est point un pur pléonasme, comme plusieurs l’ont prétendu ; il a pour but d’attirer l’attention principalement sur l’idée exprimée par le nominatif absolu, d’en faire l’objet dominant de la pensée de l’écrivain sacré. Le génitif marque assez souvent ou la fin qu’on se propose, ou l’effet qui est produit, ou le sujet dans lequel ou bien auquel on attribue quelque chose ou enfin la ressemblance. Le datif se met quelquefois pour la préposition contre (adversus, contra), et quelquefois aussi pour de, touchant, au sujet de (de). ― L’accusatif se prend souvent d’une manière adverbiale ; souvent aussi il est remplacé par la préposition dans (in) avec l’ablatif, genre d’hébraïsme qui a pour but de donner l’idée renfermée dans le verbe plus de force et d’énergie. Le vocatif et l’ablatif n’offrant que des idiotismes faciles à comprendre, nous les passons sous silence. ― Tout pronom exprimé, quoiqu’il soit implicitement renfermé dans le verbe, doit être autant que possible rendu dans une traduction, parce qu’il donne au discours une force et une énergie qui disparaîtrait entièrement si on n’en tenait pas compte. Le pronom possessif, qui a le plus ordinairement une signification active, se prend fréquemment dans le sens passif.

2° Lorsqu’un verbe actif, au lie de régir l’accusatif, se joint à son complément par l’intermédiaire d’une préposition, il donne à l’action qu’il exprime une nouvelle force et plus d’énergie. ― Plusieurs verbes qui indiquent une chose comme positive, ne signifient réellement que dire, déclarer, publier cette chose. Quand deux verbes de même temps ou de même mode sont joints ensemble par la conjonction et, le second exprime quelquefois le complément du premier et représente l’infinitif. D’autres fois le premier tient lieu d’un adverbe, ce qui arrive principalement quand ce premier verbe est ajouter (addere, adjicere) ou d’autres qui ont une signification analogue. Quand un même verbe est répété plusieurs fois ou qu’il est joint à un nom ayant le même sens que lui, l’action qu’il exprime devient plus forte et plus énergique, et le nom lui-même répond alors à l’idée de tout à fait, entièrement, absolument, etc. Le parfait s’emploie assez souvent pour le présent dans les choses qui ont coutume de se faire, c’est-à-dire dans les propositions générales dont la vérité ne dépend d’aucune circonstance de temps ; pour le futur, soit dans les prédictions et les promesses prophétiques, où les choses prédites et promises sont envisagées par l’écrivain sacré comme déjà accomplies, ou bien se passant sous ses yeux, soit quand il se trouve dans une proposition dépendante d’une première. ― Le futur s’emploie comme le prétérit pour le présent dans les propositions générales dont la vérité est indépendante de toute circonstance de temps ; pour l’imparfait, et lorsque le verbe renferme implicitement les idées de devoir et de coutume. ― Quand un verbe se trouve construit avec un complément qui ne lui convient pas, ce genre de construction indique qu’un autre verbe auquel appartient le complément est sous-entendu et que celui qui est exprimé réunit la signification de ce verbe sous-entendu et la sienne propre. La nature de la proposition, aussi bien que la construction elle-même, suggèrent facilement à l’esprit la signification du verbe sous-entendu.

3° Les particules avant que, jusqu’à, jusqu’à ce que, ne signifient pas toujours que l’action du verbe qui les précède, finit, se termine au moment où commence celle du verbe qui les suit. La négative non jointe à tout (omnis), signifie pas un, aucun (nullus). La préposition de (ab, ex) a quelquefois le sens de plus que, en comparaison de (plusquàm, præ). Voir ce que nous en avons dit au 1°, au sujet du comparatif.

Les Psaumes



Ce Psaume contient comme un précis de toute la doctrine du psautier et un abrégé de toute la morale.

Le Psalmiste y représente que le bonheur de l’homme en cette vie consiste à s’éloigner des maximes et des mœurs des impies, et à s’attacher constamment à la loi de Dieu.


1Heureux l’homme qui n’a point marché dans le conseil des impies, qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs, et qui ne s’est point assis dans la chaire de pestilence ; 2mais qui a ses affections dans la loi du Seigneur, et qui médite cette loi jour et nuit. 3Il sera comme un arbre planté près d’un cours d’eau, et qui donne(ra) son fruit en son temps, et son feuillage ne tombera pas ; et tout ce qu’il fera réussira (prospérera). 4Il n’en est pas ainsi des impies, (non) il n’en est pas ainsi ; (mais) ils sont comme la poussière que le vent disperse de dessus la surface du sol (de la terre). 5C’est pourquoi les impies ne ressusciteront point dans le jugement, ni les pécheurs dans l’assemblée des justes. 6Car le Seigneur connaît la voie des justes, et le chemin des impies périra.


En vain les rois et les peuples de la terre s’opposent à l’établissement du règne de Jésus-Christ.

David les exhorte à se soumettre à lui.


2Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains desseins ? 2Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont assemblés contre le Seigneur et contre son Christ. 3Rompons leurs liens (ont-ils dit), et jetons loin de nous leur joug. 4Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux, et le Seigneur se moquera d’eux. 5Alors il leur parlera dans sa colère, et il les épouvantera dans sa fureur (il les confondra). 6Pour moi, j’ai été établi roi par lui sur Sion, sa montagne sainte, afin d’annoncer son décret (ses préceptes). 7Le Seigneur m’a dit : Tu es (Vous êtes) mon Fils ; je t’ai (c’est moi qui vous ai) engendré aujourd’hui. 8Demande(z)-moi et je te (vous) donnerai les nations pour ton (votre) héritage, et pour ton (votre) domaine les extrémités de la terre. 9Tu (Vous) les gouverneras(rez) avec une verge de fer, et tu (vous) les briseras(rez) comme le vase du potier. 10Et maintenant, ô rois, comprenez ; instruisez-vous, juges de la terre. 11Servez le Seigneur avec crainte, et réjouissez-vous en lui avec tremblement. 12Attachez-vous à la doctrine, de peur que (quelque jour) le Seigneur ne s’irrite, et que vous ne périssiez hors de la voie droite (de la justice). 13Lorsque bientôt (en un instant) s’enflammera sa colère, heureux tous ceux qui ont confiance en lui.


David se soutient contre la crainte qu’on veut lui donner de ses ennemis, par le souvenir des secours qu’il a reçus de Dieu, et par l’espérance qu’il a d’en recevoir de nouveaux de sa bonté.


3Psaume de David lorsqu’il fuyait devant Absalom son fils. 2Seigneur, pourquoi ceux qui me persécutent se sont-ils multipliés ? Une multitude s’élève contre moi. 3Beaucoup disent à mon âme : Il n’y a pas de salut pour elle dans son Dieu. 4Mais vous, Seigneur, vous êtes mon protecteur (soutien) et ma gloire, et vous relevez (élevez) ma tête. 5De ma voix j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exaucé du haut de sa montagne sainte. 6(Pour moi,) Je me suis endormi, et j’ai été assoupi ; et je me suis levé, parce que le Seigneur a été mon soutien (m’a pris sous sa protection). 7Je ne craindrai point les milliers d’hommes du peuple qui m’environnent. Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu. 8Car vous avez frappé tous ceux qui s’opposaient à moi sans raison ; vous avez brisé les dents des pécheurs. 9Le salut vient du Seigneur ; et c’est vous qui bénissez votre peuple.


David, plein de reconnaissance de ce que Dieu a écouté sa prière, l’invoque de nouveau.

Il exhorte ses ennemis à ne pas mettre leur confiance dans les biens de ce monde, mais à ne chercher, comme lui, leur repos qu’en Dieu seul.


4Pour la fin, parmi les cantiques, psaume de David. 2Lorsque je l’ai invoqué, le Dieu de ma justice m’a exaucé ; vous m’avez mis au large dans la tribulation. Ayez pitié de moi, et exaucez ma prière. 3Enfants des hommes, jusqu’à quand aurez-vous le cœur appesanti ? Pourquoi aimez-vous la vanité, et cherchez-vous le mensonge ? 4Sachez donc que le Seigneur a (merveilleusement) glorifié son saint. Le Seigneur m’exaucera quand j’aurai crié vers lui. 5Irritez-vous, mais ne péchez point. (Et) Ce que vous dites contre moi au fond de vos cœurs, répétez-le avec componction sur vos couches. 6Offrez un sacrifice de justice, et espérez au Seigneur. Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur (les biens qu’on nous promet) ? 7La lumière de votre visage est (a été) gravée sur nous, Seigneur ; vous avez mis la joie dans mon cœur. 8Ils se sont multipliés par (Ils ont eu en) l’abondance (le fruit) de leur froment, de leur vin et de leur huile. 9Et moi je dormirai et me reposerai en paix ; 10parce que vous, Seigneur, m’avez affermi dans une espérance singulière.


Belle prière du psalmiste.

Il y représente ce que les méchants doivent craindre de la justice de Dieu, et ce que les justes doivent attendre de sa bonté.


5Pour la fin, pour celle qui obtient l’héritage, psaume de David. 2Seigneur, prêtez l’oreille à mes paroles, comprenez (entendez) mon cri. 3Soyez attentif à la voix de ma prière, mon roi et mon Dieu. 4Car c’est vous que je prierai, Seigneur ; dès le matin vous exaucerez (entendrez) ma voix. 5Dès le matin je me tiendrai devant vous, et je verrai que vous n’êtes pas un Dieu qui aime (veut) l’iniquité. 6Le méchant n’habitera pas auprès de vous, et les injustes ne subsisteront point devant vos yeux. 7Vous haïssez tous ceux qui commettent l’iniquité ; vous perdrez tous ceux qui profèrent le mensonge. Le Seigneur aura en abomination l’homme sanguinaire et trompeur ; 8mais moi, grâce à l’abondance (la multitude) de votre (vos) miséricorde(s), j’entrerai dans votre maison ; j’adorerai dans (en approchant de) votre saint temple, pénétré de votre crainte. 9Seigneur, conduisez-moi dans votre justice ; à cause de mes ennemis, rendez droite (dirigez) ma voie en votre présence. 10Car la vérité n’est point dans leur bouche ; leur cœur est vain. 11Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se sont servis de leurs langues pour tromper : jugez-les, ô Dieu ! Qu’ils échouent dans leurs desseins ; repoussez-les selon la multitude de leurs impiétés, parce qu’ils vous ont irrité, Seigneur. 12Mais que tous ceux qui espèrent en vous se réjouissent ; ils seront éternellement dans l’allégresse, et vous habiterez en eux. Et tous ceux qui aiment votre nom se glorifieront en vous, 13parce que vous bénirez le juste. Seigneur, vous nous avez entourés de votre amour (bonne volonté) comme d’un bouclier.


David, pénétré de douleur de ses péchés et accablé des maux qui en étaient la peine, implore la miséricorde de Dieu.

Il est si sûr d’être exaucé, qu’il reproche à ses ennemis d’avoir en vain espéré sa perte.


6Pour la fin, parmi les cantiques, psaume de David, pour l’octave. 2Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur, et ne me châtiez pas dans votre colère. 3Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force ; guérissez-moi, Seigneur, car mes os sont ébranlés. 4Et mon âme est toute troublée ; mais vous, Seigneur, jusqu’à quand... ? 5Revenez, Seigneur, et délivrez mon âme : sauvez-moi à cause de votre miséricorde. 6Car il n’y a personne qui se souvienne de vous dans la mort ; et qui donc vous louera dans le séjour des morts (l’enfer) ? 7Je suis épuisé à force de gémir ; je laverai toutes les nuits mon lit de mes pleurs ; j’arroserai ma couche de mes larmes. 8Mon œil a été troublé par la fureur (l’indignation) ; j’ai vieilli au milieu de tous mes ennemis. 9Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’iniquité, car le Seigneur a exaucé la voix de mes larmes (mon pleur). 10Le Seigneur a exaucé ma supplication ; le Seigneur a agréé ma prière. 11Que tous mes ennemis rougissent et soient saisis d’une vive épouvante (trouble) ; qu’ils reculent promptement, et qu’ils soient bientôt confondus (rougissent).


David, persécuté par Saül, invoque le secours du Seigneur.

Il prend à témoin de son innocence, et il prédit que le mal que son ennemi veut lui faire retombera sur lui.


7Psaume de David, qu’il chanta au Seigneur à cause des paroles de Chus, fils de Jémini. 2Seigneur mon Dieu, j’ai espéré en vous ; sauvez-moi de tous ceux qui me persécutent, et délivrez-moi ; 3de peur qu’il ne ravisse mon âme comme un lion, s’il n’y a personne pour me délivrer et me sauver. 4Seigneur mon Dieu, si j’ai fait cela, s’il y a de l’iniquité dans mes mains, 5si j’ai rendu le mal à ceux qui m’en avaient fait, que je succombe, justement et dénué de tout, devant mes ennemis. 6Que l’ennemi poursuive mon âme et s’en rende maître ; qu’il foule à terre ma vie, et qu’il traîne (ensevelisse) ma gloire dans la poussière. 7Levez-vous, Seigneur, dans votre colère, et soyez exalté (paraissez dans votre grandeur) au milieu de mes ennemis. Levez-vous, Seigneur mon Dieu, suivant le précepte que vous avez établi ; 8et l’assemblée des peuples vous environnera. A cause d’elle remontez (retournez) en haut. 9Le Seigneur juge les peuples. Jugez-moi, Seigneur, selon ma justice, et selon l’innocence qui est en moi. 10La malice des pécheurs prendra fin, et vous conduirez le juste, ô Dieu, qui sondez les cœurs et les reins. 11Mon légitime secours me viendra du Seigneur, qui sauve ceux qui ont le cœur droit. 12Dieu est un juge équitable, fort et patient ; est-ce qu’il s’irrite tous les jours ? 13Si vous ne vous convertissez, il brandira (fera vibrer) son glaive ; il a déjà tendu son arc, et le tient tout prêt. 14Et il y a préparé des instruments de mort ; il a rendu ses flèches brûlantes (préparé ses flèches contre les ardents persécuteurs). 15Voici que l’ennemi a mis au monde l’injustice ; il a conçu la douleur, et a enfanté l’iniquité. 16Il a ouvert une fosse (un abîme), et l’a creusée ; et il est tombé dans cette fosse qu’il avait faite. 17La douleur qu’il a causée (voulait me causer) reviendra sur sa tête, et son iniquité retombera sur son front. 18Je rendrai gloire au Seigneur selon sa justice, et je chanterai le nom du Seigneur (Dieu) très haut.


Le psalmiste admire la grandeur de Dieu peinte dans ses ouvrages, et l’excès de sa bonté dans le soin qu’il prend de l’homme et dans la puissance qu’il lui a donnée sur toutes les créatures.

Ce psaume regarde particulièrement Jésus-Christ.


8Pour la fin, pour les pressoirs, psaume de David. 2Seigneur, notre Maître (Seigneur), que votre nom est admirable dans toute la terre ! Car (Puisque) votre magnificence est élevée au-dessus des cieux. 3De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle vous avez tiré une louange parfaite contre vos adversaires, pour détruire l’ennemi, et celui qui veut se venger (son vengeur). 4Quand je considère (Je considérerai) vos cieux, qui sont l’ouvrage de vos doigts, la lune et les étoiles que vous avez créées (affermies), 5je m’écrie : Qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous souveniez de lui ? ou le fils de l’homme, pour que vous le visitiez ? 6Vous ne l’avez mis qu’un peu au-dessous des anges ; vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, 7et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains. 8Vous avez mis toutes choses sous ses pieds, toutes les brebis, et tous les bœufs, et même les animaux des champs, 9les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer, qui parcourent les sentiers de l’océan. 10Seigneur, notre Maître (Seigneur), que votre nom est admirable dans toute la terre !


David loue le Seigneur de l’avoir rendu victorieux de ses ennemis.

Il assure que Dieu protégera de même tous ceux qui auront recours à lui.


9Pour la fin, pour les secrets (mystères) du fils, psaume de David. 2Je vous louerai, Seigneur, de tout mon cœur ; je raconterai toutes vos merveilles. 3En vous je me réjouirai, et me livrerai à l’allégresse ; je chanterai votre nom, ô Très-Haut ; 4parce que (quand) vous avez (aurez) fait retourner mon ennemi en arrière. Ils vont être épuisés (seront sans force), et ils périront devant votre face. 5Car vous m’avez rendu justice, et vous avez soutenu ma cause ; vous vous êtes assis sur votre trône, vous qui jugez selon le droit (la justice). 6Vous avez châtié les nations, et l’impie a péri ; vous avez effacé leur nom à jamais, et pour les siècles des siècles. 7Les glaives (armes) de l’ennemi ont perdu leur force pour toujours, et vous avez détruit leurs villes. Leur mémoire a péri avec fracas ; 8mais (et) le Seigneur demeure éternellement. Il a préparé son trône pour le jugement ; 9et il jugera lui-même l’univers (le globe de la terre) avec équité ; il jugera les peuples avec justice. 10Le Seigneur est devenu le refuge du pauvre, et son secours au temps du besoin et de l’affliction. 11Qu’ils espèrent (donc) en vous, ceux qui connaissent votre nom ; car vous n’avez pas abandonné ceux qui vous cherchent, Seigneur. 12Chantez au Seigneur qui habite dans Sion : annoncez parmi les nations ses desseins ; 13car celui qui recherche le (demande compte du) sang (versé) s’est souvenu de ses serviteurs ; il n’a pas oublié le cri des pauvres. 14Ayez pitié de moi, Seigneur ; voyez l’humiliation (l’abaissement) où mes ennemis m’ont réduit, 15vous qui me retirez des portes de la mort, pour que j’annonce toutes vos louanges aux portes de la fille de Sion. 16Je serai transporté de joie à cause du salut que vous m’aurez procuré. Les nations se sont enfoncées dans la fosse (le gouffre) qu’elles avaient faite. Leur pied a été pris dans le piège (même lacet) qu’elles avaient caché. 17On reconnaîtra le Seigneur qui rend justice ; le pécheur a été pris dans les œuvres de ses mains. 18Que les pécheurs soient précipités dans l’enfer, et toutes les nations qui oublient Dieu. 19Car le pauvre ne sera pas en oubli pour toujours ; la patience des pauvres ne périra pas à jamais (sera pas toujours vaine). 20Levez-vous, Seigneur ; que l’homme ne triomphe pas ; que les nations soient jugées devant votre face. 21Seigneur, imposez-leur un maître (législateur), afin que les peuples sachent qu’ils sont hommes.


Psaume 10 suivant l’hébreu.


10Pourquoi, Seigneur, vous êtes-vous retiré au loin, et dédaignez-vous de me regarder au temps du besoin et de l’affliction ? 2Tandis que l’impie s’enorgueillit, le pauvre est consumé. Ils sont pris dans les desseins qu’ils méditent. 3Car le pécheur se glorifie des (est loué dans les) désirs de son âme, et le méchant est félicité (béni). 4Le pécheur a irrité le Seigneur ; à cause (il ne se mettra pas en peine) de la grandeur de sa colère, il ne se soucie de rien. 5Dieu n’est point devant ses yeux ; ses voies sont souillées en tout temps. Vos jugements sont ôtés de devant sa face ; il dominera sur tous ses ennemis. 6Car il a dit en son cœur : Je ne serai point ébranlé ( ;) de génération en génération, je suis (serai) à l’abri du mal. 7Sa bouche est pleine de malédiction, d’amertume et de tromperie ; sous sa langue sont la peine (le travail) et la douleur. 8Il est assis en embuscade avec les riches dans des lieux cachés, afin de tuer l’innocent. 9Ses yeux guettent le pauvre ; il dresse des embûches en secret, comme un lion dans son repaire (sa caverne). Il se tient en embuscade pour enlever le pauvre, pour enlever le pauvre en l’attirant (tandis qu’il l’attire). 10Il le terrassera (renversera) dans son filet ; il se baissera, et il tombera lorsqu’il se sera rendu maître des pauvres. 11Car il a dit en son cœur : Dieu a oublié ; il a détourné son visage, pour ne jamais voir. 12Levez-vous, Seigneur Dieu ; que votre main s’élève : n’oubliez pas les pauvres. 13Pourquoi l’impie a-t-il irrité Dieu ? C’est qu’il a dit en son cœur : Il ne s’en souciera pas (n’en recherchera pas la vengeance). 14Vous le voyez ; car vous considérez la peine (le travail) et la douleur, pour les livrer entre vos mains. C’est à vous qu’a été laissé le soin du pauvre ; vous serez le protecteur de l’orphelin. 15Brisez le bras du pécheur et du méchant ; on cherchera son péché, et on ne le trouvera pas. 16Le Seigneur régnera éternellement et dans les siècles des siècles ; et vous, nations, vous disparaîtrez de sa (serez exterminées de la) terre. 17Le Seigneur a exaucé le désir des pauvres ; votre oreille a entendu la prière (préparation) de leur cœur, 18pour rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé (au faible), afin que l’homme n’entreprenne plus de s’élever sur la terre.


(Hébreu : 11).

David se fortifie contre la crainte qu’on voulait lui donner de ses ennemis, par la vue de la justice de Dieu, et de son attention à punir les impies et à protéger les innocents.


10Pour la fin, psaume de David. 2Je me confie au Seigneur ; comment dites-vous à mon âme : Emigre sur la montagne comme un passereau ? 3Car voici que les pécheurs ont tendu leur (un) arc ; ils ont préparé leurs flèches dans leur (un) carquois, pour tirer dans l’ombre (les ténèbres) contre ceux qui ont le cœur droit. 4Car ce que vous aviez établi, ils l’ont détruit ; mais le juste, qu’a-t-il fait ? 5Le Seigneur est dans son saint temple ; le Seigneur a son trône dans le ciel. Ses yeux regardent le pauvre ; ses paupières examinent (interrogent) les enfants des hommes. 6Le Seigneur examine le juste et l’impie ; or (mais) celui qui aime l’iniquité hait son âme. 7Il fera pleuvoir des pièges sur les pécheurs ; le feu, et le soufre, et le vent des tempêtes, sont la part de leur calice. 8Car le Seigneur est juste, et il aime la justice ; son visage contemple (a vu) l’équité.


(Hébreu : 12).

David représente à Dieu qu’il n’y a plus de bonne foi parmi les hommes, et il le prie de le sauver des artifices et des calomnies de ses ennemis.


11Pour la fin, pour l’octave, psaume de David. 2Sauvez-moi, Seigneur, car il n’y a plus de saint, car les vérités ont été diminuées par les enfants (fils) des hommes. 3Chacun ne dit à son prochain que des choses vaines ; leurs lèvres sont trompeuses, et ils parlent avec un cœur double (et un cœur, note). 4Que le Seigneur (Dieu) détruise toutes les lèvres trompeuses, et la langue qui se vante avec jactance (profère des discours superbes). 5Ils ont dit : Nous ferons de grandes choses par (éclater la puissance de) notre langue ; nos lèvres ne dépendent que de nous. Qui est notre maître ? 6A cause de la misère des malheureux et du gémissement des pauvres, je me lèverai maintenant, dit le Seigneur. Je procurerai leur salut ; j’agirai en cela avec une entière puissance (liberté). 7Les paroles du Seigneur sont des paroles pures : c’est un argent éprouvé au feu, purifié dans la terre, et raffiné (jusqu’à) sept fois. 8C’est vous, Seigneur, qui nous garderez (sauverez), et qui nous préserverez à jamais de cette génération. 9Les impies vont et viennent à l’entour. Selon la profondeur de votre sagesse (vos desseins), vous avez multiplié les enfants des hommes.


(Hébreu : 13).

David prie le Seigneur de ne pas le laisser tomber dans la mort que son ennemi veut lui donner, et il fait cette prière avec une ferveur et une confiance qui peuvent servir de modèle à tous ceux qui veulent recourir à Dieu.


12Pour la fin, psaume de David. (Jusques à quand, Seigneur, m’oublierez-vous sans cesse ?) Jusques à quand détournerez-vous de moi votre face ? 2Jusques à quand remplirai-je mon âme de projets, et mon cœur chaque (pendant le) jour de chagrin (tourment) ? 3Jusques à quand mon ennemi sera-t-il élevé au-dessus de moi ? 4Regardez, et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. Eclairez mes yeux, afin que je ne m’endorme jamais dans la mort ; 5de peur que mon ennemi me dise : J’ai eu l’avantage contre lui. Ceux qui me persécutent seront dans l’allégresse si je suis ébranlé ; 6mais (moi) j’ai espéré en votre miséricorde. Mon cœur sera transporté de joie à cause de votre salut. Je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens, et je célébrerai le nom du Seigneur Très-Haut.


(Hébreu : 14).

David décrit d’une manière très vive la corruption générale des hommes.

Il prédit la délivrance du peuple de Dieu et la joie dont elle sera suivie.


13Pour la fin, psaume de David. L’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu. Ils se sont corrompus, et sont devenus abominables dans leurs tendances. Il n’y en a point qui fasse le bien, il n’y en a pas (même) un seul. 2Le Seigneur a regardé du haut du ciel sur les enfants des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent (ait de l’intelligence) ou qui cherche Dieu. 3Tous se sont détournés, ils sont tous devenus inutiles. Il n’y en a point qui fasse le bien, il n’y en a pas un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se servent de leurs langues pour tromper ; le venin des aspics est sous leurs lèvres. Leur bouche est remplie de malédiction et d’amertume ; leurs pieds sont agiles pour répandre le sang. L’affliction (La désolation) et le malheur sont dans leurs voies, et ils n’ont pas connu la voie de la paix ; la crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. 4Ne comprendront-ils pas, tous ces hommes qui commettent l’iniquité, qui dévorent mon peuple comme un morceau de pain ? 5Ils n’ont pas invoqué le Seigneur ; ils ont tremblé de frayeur là où il n’y avait rien à craindre. 6Car le Seigneur est avec la race (génération) des justes ; vous vous êtes moqué (avez confondu) du dessein du pauvre, parce que le Seigneur est son espérance. 7Qui procurera (fera sortir) de Sion le salut d’Israël ? Quand le Seigneur aura mis fin à la captivité de son peuple, Jacob sera dans l’allégresse, et Israël dans la joie.


(Hébreu : 15).

David représente la sainteté que doivent avoir ceux qui aspirent à demeurer dans les tabernacles éternels de la Jérusalem céleste.


14Psaume de David. Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle ? ou qui (se) reposera sur votre montagne sainte ? 2Celui qui vit sans tache, et qui pratique la justice ; 3qui dit la vérité dans son cœur ; qui n’a point usé de tromperie dans ses paroles ; qui n’a pas fait de mal à son prochain, et qui n’a point accueilli de calomnie (d’injure) contre ses frères. 4Le méchant est compté pour rien à ses yeux ; mais il honore (glorifie) ceux qui craignent le Seigneur. Il fait serment à son prochain et ne le trompe pas ; 5il ne donne point son argent à usure, et ne reçoit pas de présents contre l’innocent. Celui qui se conduit ainsi ne sera jamais ébranlé.


(Hébreu : 16).

David implore le secours de Dieu parmi les nations étrangères où il se trouvait.

Il déclarer qu’il ne veut prendre aucune part à leurs sacrifices et à leur idolâtrie, et qu’il met tout son bonheur dans le culte du Seigneur.

Il rend grâces à Dieu pour la protection qu’il lui a accordée, il espère tout de sa bonté.

Enfin il prédit la résurrection du Sauveur.


15Inscription du titre, de David (lui-même). Conservez-moi, Seigneur, car j’ai espéré en vous. 2J’ai dit au Seigneur : Vous êtes mon Dieu, et vous n’avez nul besoin de mes biens. 3Il a fait éclater toutes mes dispositions bienveillantes envers les saints qui sont sur sa terre. 4Leurs infirmités se sont multipliées, et ensuite ils ont couru avec vitesse (accéléré leur course). Je ne les réunirai point dans des assemblées de sang (offrir des victimes sanglantes), et je ne me souviendrai plus de leurs noms pour les prononcer. 5Le Seigneur est la part de mon héritage et de ma coupe (mon calice) ; c’est vous, Seigneur, qui me rendrez mon héritage. 6Le cordeau est tombé pour moi en des lieux magnifiques (excellents), car mon héritage est excellent (pour moi). 7Je bénirai le Seigneur qui m’a donné l’intelligence ; de plus, jusque dans la nuit même mes reins m’y ont excité (m’ont repris). 8Je prenais soin d’avoir (voyais) toujours le Seigneur devant mes yeux ; car il est à ma droite, pour que je ne sois pas ébranlé. 9C’est pourquoi mon cœur s’est réjoui, et ma langue a tressailli d’allégresse ; de plus, ma chair même se reposera dans l’espérance. 10Car vous n’abandonnerez pas mon âme dans l’enfer, et vous ne souffrirez pas que votre saint voie la corruption. 11Vous m’avez fait connaître les voies de la vie ; vous me comblerez de joie par votre visage : il y a des délices sans fin à votre droite.


(Hébreu : 17).

Le psalmiste implore le secours de Dieu contre ses ennemis.

Il représente à Dieu sa propre innocence, et décrit la malice et la violence de ceux qui le persécutent.


16Prière de David. Exaucez, Seigneur, ma justice ; soyez attentif à ma supplication. Prêtez l’oreille à ma prière, qui ne part point de lèvres trompeuses. 2Que mon jugement procède de votre visage ; que vos yeux regardent l’équité. 3Vous avez éprouvé mon cœur, et vous l’avez visité durant la nuit ; vous m’avez éprouvé (en me faisant passer) par le feu, et l’iniquité ne s’est point trouvée en moi. 4Afin que ma bouche ne célèbre point les œuvres des hommes, j’ai eu soin, à cause des paroles de vos lèvres, de marcher par des voies rudes. 5Affermissez mes pas dans vos sentiers, afin que mes pieds ne soient point ébranlés. 6J’ai crié, mon Dieu, parce que vous m’avez exaucé : inclinez vers moi votre oreille, et exaucez mes paroles. 7Faites éclater vos miséricordes, vous qui sauvez ceux qui espèrent en vous. 8Contre ceux qui résistent à votre droite, défendez-moi comme la prunelle de l’œil. Protégez-moi à l’ombre de (sous) vos ailes, 9contre les impies qui m’affligent. Mes ennemis ont environné mon âme ; 10ils ont fermé leurs entrailles ; leur bouche a parlé avec orgueil. 11Après m’avoir repoussé, maintenant ils m’assaillent ; ils fixent leurs yeux sur moi pour me renverser à terre (ils ont résolu d’incliner leurs yeux vers la terre). 12Ils m’ont saisi comme un lion prêt à ravir sa proie, et comme un lionceau qui habite dans les fourrés (des lieux cachés). 13Levez-vous, Seigneur ; prévenez-le, et faites-le tomber ; délivrez mon âme de l’impie, et arrachez votre glaive 14aux ennemis de votre main. Seigneur, séparez-les dès leur vie même du petit nombre de vos fidèles qui sont sur la terre ; leur ventre est rempli de vos trésors. Ils sont rassasiés d’enfants, et ils laissent le reste de leurs biens à leurs petits enfants. 15Pour moi, c’est par la justice que je serai admis en votre présence ; je serai rassasié lorsque (m’) apparaîtra votre gloire.


(Hébreu : 18).

Cantique d’actions de grâces de David, ou description des périls auxquels il a été exposé, des victoires qu’il a remportées, et des grâces qu’il a reçues du Seigneur.


17Pour la fin, de David, serviteur du Seigneur, qui adressa au (à la gloire du) Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur le délivra de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül ; et il dit : 2Je vous aimerai, Seigneur, vous qui êtes ma force. 3Le Seigneur est mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur. Mon Dieu est mon secours, et j’espérerai en lui. Il est mon protecteur, et la corne de mon salut, et mon défenseur. 4J’invoquerai le Seigneur en le louant, et je serai délivré de mes ennemis. 5Les douleurs de la mort m’ont environné, et les torrents de l’iniquité m’ont rempli de trouble. 16Les douleurs de l’enfer m’ont entouré, les filets de la mort m’ont saisi (prévenu). 7Dans mon affliction j’ai invoqué le Seigneur, et j’ai crié vers mon Dieu. Et de son saint temple il a entendu ma voix ; et mon cri a pénétré en sa présence jusqu’à ses oreilles. 8La terre a été ébranlée (émue) et a tremblé ; les fondements des montagnes ont été secoués et agités, parce qu’il s’est irrité contre elles (eux). 9La fumée a monté à cause de sa colère, et le (un) feu (ardent) s’est allumé par ses regards ; des charbons en ont été embrasés. 10Il a abaissé les cieux, et est descendu ; un nuage obscur était sous ses pieds. 11Et il est monté sur les chérubins, et il s’est envolé ; il a volé sur les ailes des vents. 12Et il a fait des ténèbres le lieu de sa retraite ; sa tente était tout autour de lui, l’eau (une) ténébreuse des (est dans les) nuées de l’air. 13Devant l’éclat de sa présence, les nuées se sont élancées (dissipées) ; (il en est sorti) de la grêle et des charbons de feu. 14Et le Seigneur a tonné du haut du ciel, et le Très-Haut a fait entendre sa voix ; (il est tombé) de la grêle et des charbons de feu. 15Et il a tiré ses flèches, et il les a dispersés ; il a multiplié les éclairs, et il les a mis en déroute (troublés). 16Alors les sources des eaux ont paru, et les fondements de la erre ont été mis à nu à votre menace, Seigneur, et par le souffle (impétueux) de votre colère. 17Il a tendu (a envoyé) d’en haut (sa main et) il m’a pris, et il m’a tiré de l’inondation des (d’un gouffre d’) eaux. 18Il m’a arraché à mes très puissant ennemis, et à ceux qui me haïssaient, car ils étaient (devenus) plus forts que moi. 19Ils m’ont attaqué les premiers (prévenu) au jour de mon affliction, et le Seigneur s’est fait mon protecteur. 20Il m’a retiré et mis au large ; il m’a sauvé parce qu’il m’aimait. 21Et le Seigneur me rendra (rétribuera) selon ma justice ; il me récompensera selon la pureté de mes mains. 22Car j’ai gardé les voies du Seigneur, et (je) n’ai rien fait d’impie qui m’éloignât de mon Dieu. 23Car (Puisque) tous ses jugements sont présents devant moi, et je n’ai point rejeté ses préceptes (justices) loin de moi. 24Et je serai sans tache envers lui, et je me garderai de mon iniquité. 25Et le Seigneur me rendra (rétribuera) selon ma justice, et selon la pureté de mes mains qui est présente à ses yeux. 26Avec celui qui est saint vous serez saint, et avec l’homme qui est innocent vous serez innocent. 27Avec celui qui est pur (excellent) vous serez pur (excellent), et avec le pervers vous agirez avec détours (selon sa perversité). 28Car (Parce que c’est) vous sauverez le peuple qui est humble, et vous humilierez les yeux des superbes. 29Car c’est vous, Seigneur, qui allumez ma lampe ; mon Dieu, éclairez mes ténèbres. 30Car par vous je serai arraché à la tentation, et par mon Dieu je franchirai le (un) mur. 31La voie de mon Dieu est pure ; les paroles du Seigneur sont éprouvées au feu ; il est le protecteur de tous ceux qui espèrent en lui. 32Car qui est Dieu, si ce n’est le Seigneur ? et qui est Dieu, si ce n’est notre Dieu ? 33Le Dieu qui m’a ceint de force, et qui a rendu ma voie immaculée ; 34qui a fait mes pieds agiles comme ceux des cerfs, et m’a établi sur les hauts lieux ; 35qui enseigne à mes mains le combat, et c’est vous qui avez fait de (rendu) mes bras comme un arc d’airain ; 36et vous m’avez donné votre protection pour me sauver (de votre salut), et votre droite m’a soutenu ; et vos leçons m’ont corrigé jusqu’à la fin, et ces leçons continuent (votre discipline continuera) de m’instruire. 37Vous avez élargi la voie sous mes pas, et mes pieds ne se sont point affaiblis. 38Je poursuivrai mes ennemis, et je les atteindrai ; et je ne m’en retournerai pas qu’ils ne soient anéantis. 39Je les briserai, et ils ne pourront se tenir debout ; ils tomberont sous mes pieds. 40Car vous m’avez ceint de force pour la guerre, et vous avez abattu sous moi ceux qui s’élevaient contre moi. 41Et vous avez fait tourner le dos à (m’avez livré) mes ennemis devant moi (par derrière), et vous avez exterminé ceux qui me haïssaient. 42Ils ont crié, et il n’y avait personne pour les sauver ; ils ont appelé le Seigneur, et il ne les a pas exaucés. 43Et je les briserai comme la poussière que le vent emporte ; je les écraserai comme la boue des rues. 44Vous me délivrerez des dissensions (contradictions) du peuple ; vous m’établirez chef des nations. 45Un peuple que je ne connaissais pas m’a été assujetti ; (en écoutant de ses oreilles) il m’a obéi (au premier ordre). 46Les fils de l’étranger m’ont menti ; les fils de l’étranger sont en défaillance, et ils sont sortis en chancelant de leurs sentiers. 47(Vive) le Seigneur (vit !), et béni soit mon Dieu ! et que le Dieu de mon salut soit exalté ! 48O Dieu, qui prenez soin de me venger, et qui me soumettez les peuples ; vous qui me délivrez de mes ennemis furieux. 49Et vous m’élèverez au-dessus de ceux qui se dressent contre moi ; vous m’arracherez des mains de l’homme inique. 50C’est pourquoi je vous louerai, Seigneur, parmi les nations, et je chanterai un cantique (psaume) à la gloire de votre nom ; 51à la gloire d’un Dieu qui procure de merveilleuses délivrances à (qui exalte les victoires de) son roi, et qui fait miséricorde à David son oint (christ), et à sa postérité jusqu’à la fin des siècles.


(Hébreu : 19).

David admire la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu manifestées aux hommes par ses ouvrages exposés à leurs yeux, par la loi donnée aux Juifs et par le Rédempteur envoyé au monde.


18Pour la fin, psaume de David. 2Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie les œuvres de ses mains. 3Le jour proclame ce message au jour, et la nuit en donne connaissance à la nuit. 4Ce ne sont point des paroles, ce n’est pas un langage dont la voix ne soit pas entendue. 5Leur bruit s’est répandu dans toute la terre, et leurs accents jusqu’aux extrémités du monde (confins du globe de la terre). 6Il a établi sa tente dans le soleil, qui est lui-même semblable à un époux sortant de sa chambre nuptiale. Il s’est élancé comme un géant pour fournir (parcourir) sa carrière. 7Il sort de l’extrémité du ciel, et sa course va jusqu’à l’autre extrémité, et il n’y a personne qui se dérobe à sa chaleur. 8La loi du Seigneur est sans tache, elle restaure les âmes ; le témoignage du Seigneur est fidèle, il donne la sagesse aux (plus) petits. 9Les justices du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs ; le précepte du Seigneur est lumineux, il éclaire les yeux. 10La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste à jamais ; les jugements du Seigneur sont vrais, ils se justifient par eux-mêmes. 11Ils sont plus désirables que l’or et que beaucoup de pierres précieuses ; ils sont plus doux que le miel, et qu’un rayon (plein) de miel. 12Aussi votre serviteur les observe ; à les garder, on (il) trouve une grande récompense. 13Qui connaît (comprend) ses fautes ? Purifiez-moi de celles qui sont cachées en moi, 14et préservez votre serviteur de la corruption des étrangers. S’ils ne me dominent point, alors je serai sans tache, et purifié d’un très grand péché. 15Et alors les paroles de ma bouche pourront vous plaire, et la méditation de mon cœur sera toujours en votre présence. Seigneur, vous êtes mon secours et mon rédempteur.


(Hébreu : 20).

Prière que David met dans la bouche de son peuple pour demander à Dieu l’heureux succès de ses armes.


19Pour la fin, psaume de David. 2Que le Seigneur vous exauce au jour de l’affliction (la tribulation) ; que le nom du Dieu de Jacob vous protège. 3Qu’il vous envoie du secours de son sanctuaire, et que de Sion il vous défende. 4Qu’il se souvienne de tous vos sacrifices, et que votre holocauste lui soit agréable. 5Qu’il vous donne ce que votre cœur désire, et qu’il accomplisse tous vos desseins. 6Nous nous réjouirons de votre salut, et nous nous glorifierons au nom de notre Dieu. 7Que le Seigneur exauce toutes vos demandes. J’ai reconnu maintenant que le Seigneur a sauvé son oint (Christ). Il l’exaucera du ciel, sa sainte demeure ; sa droite toute-puissante produira le salut (de sa droite est puissant). 8Ceux-là se confient dans leurs chars, et ceux-ci dans leurs chevaux ; mais nous, nous invoquerons le nom du Seigneur notre Dieu. 9Eux ils ont été comme liés (pris dans des lacs), et ils sont tombés ; mais nous, nous nous sommes relevés, et nous restons debout. 10Seigneur, sauvez le roi, et exaucez-nous au jour où nous vous invoquerons.


(Hébreu : 21).

Ce psaume est une suite du précédent.

Dans celui-là David demandait à Dieu la victoire sur ses ennemis.

Dans celui-ci il le remercie de la lui avoir accordée.

Il convient parfaitement à Jésus-Christ triomphant du démon et demandant la même grâce pour ses membres.


20Pour la fin, psaume de David. 2Seigneur, le roi se réjouira dans votre force, et il tressaillira d’une (de la plus) vive allégresse, parce que vous l’aurez sauvé. 3Vous lui avez accordé le désir de son cœur, et vous ne l’avez point frustré de la demande (du vœu) de ses lèvres. 4Car vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions ; vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses. 5Il vous a demandé la vie, et vous lui avez accordé des jours qui dureront dans les siècles des siècles. 6Sa gloire est grande, grâce à votre salut ; vous le couvrirez de gloire et d’un honneur immense (de beauté). 7Car vous ferez de lui une source (un objet) de bénédictions perpétuelles ; vous le comblerez de joie en lui montrant votre visage. 8Car le roi espère au Seigneur, et la miséricorde du Très-Haut le rendra inébranlable. 9Que votre main atteigne tous vos ennemis ; que votre droite trouve tous ceux qui vous haïssent. 10Vous en ferez comme une fournaise ardente, au temps où vous montrerez votre visage (irrité) ; le Seigneur dans sa colère les remplira de trouble, et le feu les dévorera. 11Vous exterminerez leur (son) fruit de dessus la terre, et leur race (sa semence) d’entre les enfants (fils) des hommes. 12Car ils ont fait (voulu faire) tomber des maux sur vous ; ils ont formé des desseins qu’ils n’ont pu exécuter. 13Car vous leur ferez tourner le dos ; (quant à ceux que vous laisserez survivre) vous préparerez leur visage à recevoir les traits qui vous restent. 14Levez-vous, Seigneur, dans votre force ; nous chanterons et nous célébrerons vos actions d’éclat (merveilles de votre puissance).


(Hébreu : 22).

Tout ce qui est dit dans ce psaume convient si parfaitement à Jésus-Christ, qu’il paraît moins une prophétie qu’une histoire de ses humiliations, de ses souffrances et de la gloire dont elles ont été suivies.

Le divin Sauveur en prononça les dernières paroles lorsqu’il était sur la croix.


21Pour la fin, pour le secours du matin, psaume de David. 2O Dieu, mon Dieu, regardez-moi ; pourquoi m’avez-vous abandonné ? La voix de mes péchés éloigne de moi le salut. 3Mon Dieu, je crierai pendant le jour, et vous ne m’exaucerez pas ; et pendant la nuit, et l’on ne me l’imputera point à folie. 4Mais vous, vous habitez dans le (un) sanctuaire ; vous qui êtes la louange d’Israël. 5Nos pères ont espéré en vous ; ils ont espéré, et vous les avez délivrés. 6Ils ont crié vers vous, et ils ont été sauvés ; ils ont espéré en vous, et ils n’ont point été confondus. 7Mais moi, je suis un ver, et non un homme ; l’opprobre des hommes, et le rebut (l’abjection) du peuple. 8Tous ceux qui m’ont vu se sont moqués de moi ; de leurs lèvres ils ont proféré l’outrage (ils m’ont parlé du bout des lèvres, note), et ils ont branlé la tête. 9Il a espéré au Seigneur, qu’il le délivre ; qu’il le sauve, puisqu’il l’aime. 10Oui, c’est vous qui m’avez tiré du ventre de ma mère ; vous êtes mon espérance depuis le temps où je suçais ses mamelles. 11Au sortir de son sein, j’ai été jeté sur vos genoux (vous) ; depuis que j’ai quitté (j’étais dans) ses entrailles, c’est vous qui êtes mon Dieu. 12Ne vous retirez pas de moi, car la tentation (tribulation) est proche, et il n’y a personne qui me secoure. 13Des jeunes taureaux nombreux m’ont environné ; des taureaux gras m’ont assiégé. 14Ils ont ouvert leur bouche (gueule) sur moi, comme un lion ravisseur et rugissant. 15Je me suis répandu comme (de) l’eau, et tous mes os se sont disloqués. Mon cœur est devenu comme de la cire fondue au milieu de mes entrailles. 16Ma force s’est desséchée comme un tesson (têt), et ma langue s’est attachée à mon palais ; et vous m’avez conduit à la poussière du tombeau (de la mort). 17Car des chiens nombreux m’ont environné ; une bande de scélérats m’a assiégé. Ils ont percé mes mains et mes pieds, 18ils ont compté tous mes os. Ils m’ont (eux-mêmes) considéré et contemplé. 19Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma tunique (robe). 20Mais vous, Seigneur, n’éloignez pas de moi votre secours ; prenez soin de ma défense. 21Délivrez, ô Dieu, mon âme du glaive, et mon unique du pouvoir (de la main) du chien. 22Sauvez-moi de la gueule du lion, et sauvez ma faiblesse des cornes des licornes. 23J’annoncerai votre nom à mes frères ; je vous louerai au milieu de l’assemblée. 24Vous qui craignez le Seigneur, louez-le ; toute la race de Jacob, glorifiez-le. 25Que toute la race d’Israël le craigne, parce qu’il n’a pas méprisé ni dédaigné la supplication du pauvre, et qu’il n’a point détourné de moi son visage ; mais qu’il m’a exaucé lorsque je criais vers lui. 26Je vous adresserai ma louange dans une grande assemblée ; j’acquitterai mes vœux en présence de ceux qui le craignent. 27Les pauvres mangeront et seront rassasiés, et ceux qui cherchent le Seigneur le loueront ; leurs cœurs vivront dans les siècles des siècles. 28Toutes les extrémités de la terre se souviendront du Seigneur et se convertiront à lui ; et toutes les familles des nations l’adoreront en sa présence ; 29car le règne appartient au Seigneur, et il dominera sur les nations. 30Tous les riches de la terre ont mangé et adoré ; tous ceux qui descendent dans la terre se prosterneront (tomberont) devant lui. 31Et mon âme vivra pour lui, et ma race (postérité) le servira. 32La postérité (génération) qui doit venir sera annoncée au Seigneur, et les cieux annonceront sa justice au peuple qui doit naître, et que le Seigneur a fait.


(Hébreu : 23).

David exprime dans ce psaume les sentiments d’une âme que Dieu conduit lui-même et qu’il nourrit de sa grâce, de sa parole et de ses instructions.


22Psaume de David. C’est le Seigneur qui me conduit, et rien ne pourra me manquer. 2Il m’a établi dans un lieu de pâturages. Il m’a amené (élevé) près d’une eau fortifiante, 3Il a fait revenir mon âme. Il m’a conduit par les sentiers de la justice, à cause de son nom. 4Aussi, quand même je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, car vous êtes avec moi. Votre houlette (verge) et votre bâton m’ont consolé. 5Vous avez préparé devant moi une table contre ceux qui me persécutent. Vous avez oint ma tête d’huile, et que mon calice enivrant est admirable (magnifique) ! 6Et votre miséricorde me suivra tous les jours de ma vie, 7pour que j’habite dans la maison du Seigneur durant de longs jours.


(Hébreu : 24).

David nous représente dans ce psaume l’entrée triomphante de Jésus-Christ dans le ciel, et la sainteté que doivent avoir sur la terre tous ceux qui désirent demeurer avec lui.


23Pour le premier (jour) de la semaine, psaume de David. Au Seigneur est la terre et tout ce qu’elle renferme, le (globe du) monde et tous ceux qui l’habitent. 2Car c’est lui qui l’a fondé sur les (au-dessus des) mers, et qui l’a établi sur les fleuves. 3Qui montera sur la montagne du Seigneur ? ou qui se tiendra dans son lieu saint ? 4Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, qui n’a pas livré son âme à la vanité (n’a pas reçu en vain son âme, note), ni fait à son prochain un serment trompeur. 5Celui-là recevra la bénédiction du Seigneur, et la miséricorde de Dieu, son sauveur (salut). 6Telle est la race (génération) de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. 7Levez vos portes, ô princes, et élevez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire entrera. 8Qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats. 9Levez vos portes, ô princes, et élevez-vous, portes éternelles, et le roi de gloire entrera. 10Quel est ce roi de gloire ? Le Seigneur des armées est lui-même ce roi de gloire.


(Hébreu : 25).

David montre ici les sentiments de confiance, d’humilité et de pénitence avec lesquels on doit recourir à Dieu dans toutes les adversités.


24Pour la fin, psaume de David. Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme ; 2mon Dieu, je mets ma confiance en vous ; que je n’aie pas à rougir. 3Et que mes ennemis ne se moquent point de moi ; car tous ceux qui espèrent en vous (avec constance) ne seront pas confondus. 4Qu’ils soient confondus, tous ceux qui commettent l’iniquité sans raison (gratuitement). Seigneur, montrez-moi vos voies, et enseignez-moi vos sentiers. 5Conduisez-moi dans votre vérité, et instruisez-moi, car vous êtes (le Dieu) mon Sauveur, et j’ai espéré (avec constance) en vous tout le jour. 6Souvenez-vous de vos bontés, Seigneur, et de vos miséricordes qui datent des siècles passés (temps les plus anciens). 7Ne vous souvenez pas des fautes de ma jeunesse, ni de mes ignorances. Souvenez-vous de moi selon votre miséricorde, à cause de votre bonté, Seigneur. 8Le Seigneur est doux et droit ; c’est pour cela qu’il montrera aux pécheurs leur voie (la loi à suivre dans la voie). 9Il conduira dans la justice ceux qui sont dociles ; il enseignera ses voies à ceux qui sont doux. 10Toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité, pour ceux qui recherchent son testament et ses préceptes (son témoignage). 11A cause de votre nom, Seigneur, vous me pardonnerez mon péché ; car il est grand. 12Quel est l’homme qui craint le Seigneur ? Il (Dieu) lui fixe une loi dans la voie qu’il a choisie. 13Son âme se reposera parmi les biens, et sa race aura la terre en héritage. 14Le Seigneur est le ferme appui de ceux qui le craignent, et il leur manifestera son alliance (testament). 15Mes yeux sont constamment tournés (élevés) vers le Seigneur ; car c’est lui qui retirera mes pieds du filet (qu’on m’aura tendu). 16Regardez-moi, et ayez pitié de moi ; car je suis délaissé et pauvre. 17Les tribulations de mon cœur se sont multipliées ; tirez-moi de mes angoisses (nécessités pressantes). 18Voyez mon humiliation et ma peine, et remettez-moi tous mes péchés (fautes). 19Voyez combien mes ennemis se sont multipliés, et de quelle haine injuste ils me haïssent. 20Gardez mon âme, et délivrez-moi ; que je n’ai pas à rougir pour avoir espéré en vous. 21Les hommes innocents et droits se sont attachés à moi, parce que j’ai eu confiance en vous (je vous ai attendu avec constance). 22O Dieu, délivrez Israël de toutes ses tribulations.


(Hébreu : 26).

David prend Dieu à témoin de son innocence, et le conjure de ne pas le perdre avec les impies.

25Pour la fin, psaume de David. Jugez-moi, Seigneur, parce que j’ai marché dans mon innocence ; et comme j’espère au Seigneur, je ne serai point affaibli. 2Eprouvez-moi, Seigneur, et sondez-moi ; passez au feu (brûlez) mes reins et mon cœur. 3Car votre miséricorde est devant mes yeux, et je me suis complu dans votre vérité. 4Je ne me suis point assis dans l’assemblée de la vanité, et je n’entrerai pas avec les artisans d’iniquité. 5Je hais l’assemblée des méchants, et je ne m’assoirai point avec les (des) impies. 6Je laverai mes mains parmi les (des) innocents ; et je me tiendrai autour de votre autel, Seigneur, 7pour entendre la voix de vos louanges, et pour raconter toutes vos merveilles. 8Seigneur, j’ai aimé la beauté de votre maison, et le lieu où habite votre gloire. 9Ne perdez pas, ô Dieu, mon âme avec les (des) impies, ni ma vie avec les (des) hommes de sang ; 10qui ont l’iniquité dans les mains, et dont la droite est remplie de présents. 11Pour moi j’ai marché dans mon innocence ; délivrez-moi (rachetez-moi) et ayez pitié de moi. 12Mon pied s’est tenu (est demeuré ferme) dans le droit chemin ; je vous bénirai, Seigneur, dans les assemblées.


(Hébreu : 27).

David nous apprend dans ce psaume que ceux qui ont mis, comme lui, toute leur espérance dans le Seigneur et tout leur bonheur à demeurer dans maison, n’ont rien à craindre de la part des hommes, qui ne sauraient leur ravir les biens du ciel, seuls dignes de leurs désirs.


26Psaume de David, avant qu’il fût oint. Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; qui craindrai-je ? Le Seigneur est le défenseur de ma vie ; devant qui tremblerai-je ? 2Lorsque les méchants s’approchent de (malfaiteurs s’apprêtent à fondre sur) moi pour dévorer ma chair, ces ennemis qui me persécutent ont été eux-mêmes affaiblis et sont tombés. 3Qu’une armée campe (des camps s’établissent) contre moi, mon cœur ne craindra pas. Que le combat s’engage contre moi, c’est alors même que j’espérerai. 4Il est une chose que j’ai demandée au Seigneur, et je la rechercherai uniquement ; c’est d’habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour contempler les délices du Seigneur et visiter son temple. 5Car il m’a caché dans son tabernacle ; au jour de l’affliction (des malheurs) il m’a protégé dans le secret de son tabernacle. 6Il m’a élevé sur la pierre (un rocher), et maintenant il a élevé ma tête au-dessus de mes ennemis. J’ai entouré (tourné autour de son) l’autel et j’ai immolé dans son tabernacle une victime (hostie) avec des cris de joie ; je chanterai et je dirai une hymne (un psaume) au Seigneur. 7Exaucez, Seigneur, ma voix, qui a crié vers vous ; ayez pitié de moi, et exaucez-moi. 8Mon cœur vous a dit : (,) Mes yeux vous ont cherché ; (:) votre visage, Seigneur, je le chercherai. 9Ne détournez pas de moi votre face ; ne vous retirez pas de votre serviteur, dans votre colère. Soyez mon aide ; ne m’abandonnez pas, et ne me méprisez pas, ô Dieu mon Sauveur. 10Car mon père et ma mère m’ont abandonné ; mais le Seigneur m’a recueilli. 11Seigneur, enseignez-moi (une loi à suivre dans) votre voie, et conduisez-moi dans le droit sentier à cause de mes ennemis. 12Ne me livrez pas à la merci (aux âmes) de ceux qui me persécutent (m’affligent) ; des témoins iniques se sont élevés contre moi, et l’iniquité a menti contre elle-même. 13Je crois que je verrai les biens du Seigneur dans la terre des vivants. 14Attends le Seigneur, agis avec courage ; que ton cœur soit ferme, et espère au Seigneur.


(Hébreu : 28).

Le Psalmiste implore le secours de Dieu contre ses ennemis ; il le loue par avance de la protection qu’il lui doit donner, et que sa foi lui rend présente.

Les Pères rapportent ce psaume à Jésus-Christ qui, dans sa passion, adresse ses prières à Dieu, son Père.


27(Psaume de David lui-même. note) Je crierai vers vous, Seigneur ; mon Dieu, ne gardez pas le silence à mon égard, de peur que, si vous ne me répondez pas, je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse. 2Exaucez, Seigneur, la voix de ma supplication, quand je vous prie, quand je lève mes mains vers votre saint temple. 3Ne m’entraînez pas avec les (des) pécheurs ; et ne me perdez pas avec ceux qui commettent l’iniquité ; qui parlent de paix avec leur prochain, et qui ont la méchanceté dans leurs cœurs. 4Rendez-leur selon leurs œuvres, et selon la malignité de leurs desseins (la méchanceté de leurs inventions). Traitez-les selon les œuvres de leurs mains ; donnez-leur le salaire qu’ils méritent. 5Car ils n’ont pas compris les (appliqué leur esprit aux) œuvres du Seigneur et les œuvres de ses mains ; vous les détruirez, et ne les rétablirez pas. 6Béni soit le Seigneur, car il a exaucé la voix de ma supplication. 7Le Seigneur est mon aide et mon protecteur ; mon cœur a espéré en lui, et j’ai été secouru. Et ma chair a refleuri ; aussi le louerai-je de tout mon cœur (âme). 8Le Seigneur est la force de son peuple, et le protecteur qui ménage les délivrances à son oint (Christ). 9Sauvez votre peuple, Seigneur, et bénissez votre héritage ; conduisez-les, et exaltez-les à jamais.


(Hébreu : 29).

Le Psalmiste convie tous les justes à venir louer Dieu dans son temple.

Il représente les effets merveilleux de la voix du Seigneur qui éclate dans son tonnerre ; mais qui selon les Pères de l’Eglise fait sentir plus heureusement sa force dans la conversion des âmes par la prédication de l’Evangile.


28(Psaume de David.) Pour la fin (consommation) de la fête des tabernacles. Offrez au Seigneur, enfants de Dieu, offrez au Seigneur les (des) petits des béliers. 2Offrez au Seigneur la gloire et l’honneur ; offrez au Seigneur la gloire due à son nom ; adorez le Seigneur dans son saint parvis. 3La voix du Seigneur est au-dessus des (a retenti sur les) eaux ; le Dieu de majesté a tonné ; le Seigneur est au-dessus (s’est fait entendre sur) des grandes eaux (abondantes). 4La voix du Seigneur est puissante ; la voix du Seigneur est majestueuse. 5La voix du Seigneur brise les (des) cèdres, et le Seigneur brisera les cèdres du Liban. 6Il les mettra en pièces comme un jeune taureau du Liban, et le bien-aimé est (sera) comme le (un) petit de(s) licorne(s). 7La voix du Seigneur fait jaillir des (fend une) flamme(s) de feu. 8La voix du Seigneur ébranle le désert, et le Seigneur fera tressaillir (agitera) le désert de Cadès. 9La voix du Seigneur prépare les (des) cerfs, et découvre(ira) les (des) lieux sombres (et épais) ; et dans son temple, tous publieront sa gloire ( : Gloire !). 10Le Seigneur fait persister (habiter) le déluge (sur la terre), et le Seigneur (roi) siège (siégera) en roi à jamais. 11Le Seigneur donnera (de) la force à son peuple ; le Seigneur bénira son peuple dans la paix.


(Hébreu : 30).

On peut voir dans les interprètes les opinions diverses sur le motif et l’occasion de la composition de ce psaume.

Quant à nous ; il nous semble qu’on peut le considérer comme un cantique d’actions de grâces que David rend à Dieu pour la santé qu’il lui redonnée par un effet de sa divine bonté.

Dans le sens spirituel, il convient parfaitement à Jésus-Christ ressuscité et à toutes les âmes qui ont été guéries des faiblesses où leur orgueil les avait fait tomber.


Psaume pour servir de cantique.


29Pour (A) la dédicace de la maison de David. 2Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous m’avez relevé, et que vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mon sujet. 3Seigneur mon Dieu, j’ai crié vers vous, et vous m’avez guéri. 4Seigneur, vous avez retiré mon âme du séjour des morts (de l’enfer) ; vous m’avez sauvé (en me séparant) du milieu de ceux qui descendent dans la fosse. 5Chantez (des hymnes) au Seigneur, vous qui êtes ses saints, et célébrez sa sainte mémoire (la mémoire de sa sainteté, note). 6Car le châtiment provient de son indignation, et la vie de sa bienveillance (de sa bonne volonté). Les pleurs se répandent le soir, et le matin viendra la joie. 7Pour moi j’ai dit dans ma prospérité : Je ne serai jamais ébranlé. 8Seigneur, c’est par votre volonté que vous m’avez affermi dans ma gloire (mon état florissant). Vous avez détourné de moi votre visage, et j’ai été tout troublé (je suis tombé dans le trouble). 9Je crierai vers vous, Seigneur, et j’implorerai mon Dieu. 10Quelle utilité retirerez-vous de ma mort (mon sang), lorsque je descendrai dans la pourriture (corruption) ? Est-ce que la poussière chantera vos louanges ? ou publiera-t-elle votre vérité ? 11Le Seigneur a entendu, et il a eu pitié de moi ; le Seigneur s’est fait mon protecteur. 12Vous avez changé mes lamentations en allégresse ; vous avez déchiré mon sac, et vous m’avez environné de joie, 13afin que mon âme (ma gloire) vous chante, et que je ne ressente plus la douleur (ne sois plus tourmenté). Seigneur mon Dieu, je vous louerai éternellement.


(Hébreu : 31).

C’est une prière pleine de ferveur, de confiance et d’humilité que le Psalmiste adresse à Dieu pour implorer sons secours.

Jésus-Christ, en s’en servant sur la croix, nous a montré que les souffrances de David étaient la figure des siennes.


30Pour la fin, psaume de David, pour l’extase. 2J’ai espéré en vous, Seigneur ; que je ne sois jamais confondu ; dans votre justice délivrez-moi. 3Inclinez vers moi votre oreille ; hâtez-vous de me délivrer (de mes maux). Soyez-moi un Dieu protecteur et une maison de refuge, afin que vous me sauviez. 4Car vous êtes ma force et mon refuge, et à cause de votre nom, vous me conduirez et me nourrirez. 5Vous me tirerez de ce piège qu’ils ont caché contre moi, car vous êtes mon protecteur. 6Je remets mon âme (esprit) entre vos mains ; vous m’avez racheté, Seigneur, Dieu de vérité. 7Vous haïssez ceux qui s’attachent sans aucun fruit à des choses vaines. Pour moi, j’ai mis mon espérance dans le Seigneur. 8Je tressaillirai de joie et d’allégresse dans votre miséricorde. Car vous avez regardé mon état humilié ; vous avez sauvé mon âme des angoisses (de ses nécessités pressantes). 9Et vous ne m’avez pas livré aux mains de l’ennemi ; vous avez mis mes pieds au large (dans un lieu spacieux). 10Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis très affligé ; mon œil, mon âme et mes entrailles sont troublés par la colère. 11Car ma vie se consume (a défailli) dans la douleur, et mes années dans les gémissements. Ma force s’est affaiblie par la pauvreté, et mes os sont ébranlés. 12Plus que (A cause de) tous mes ennemis, je suis devenu un objet (de très grand) (d’)opprobre, (surtout) à mes voisins, et l’effroi de ceux qui me connaissent. Ceux qui me voyaient dehors fuyaient loin de moi. 13J’ai été oublié des cœurs, comme un mort. J’ai été comme un vase brisé (une chose perdue) ; 14car j’ai entendu les propos injurieux de ceux qui demeurent alentour. Quand ils se réunissaient ensemble contre moi, ils ont tenu conseil pour m’ôter la vie (perdre mon âme). 15Mais j’ai espéré en vous, Seigneur. J’ai dit : Vous êtes mon Dieu ; 16mes destinées sont entre vos mains. Arrachez-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. 17Faites luire votre visage sur votre serviteur ; sauvez-moi par votre miséricorde. 18Seigneur, que je ne sois pas confondu, car je vous ai invoqué. Que les impies rougissent, et qu’ils soient conduits dans l’enfer ; 19que les lèvres trompeuses deviennent muettes, elles qui profèrent l’iniquité contre le juste, avec orgueil et insolence (mépris). 20Qu’elle est grande, Seigneur, l’abondance de votre douceur, que vous avez mise en réserve (secret) pour ceux qui vous craignent ! Vous l’exercez envers ceux qui espèrent en vous, à la vue des enfants des hommes. 21Vous les cacherez dans le secret de votre face, à l’abri du tumulte (de la persécution) des hommes. Vous les protégerez dans votre tabernacle contre les langues qui les attaquent. 22Béni soit le Seigneur, car il a signalé envers moi sa miséricorde dans une ville fortifiée. 23Pour moi j’ai dit dans le transport de mon esprit : J’ai été rejeté de devant vos yeux. C’est pour cela que vous avez exaucé la voix de ma prière, lorsque je criais vers vous. 24Aimez le Seigneur, vous tous ses saints ; car le Seigneur recherchera la vérité, et il châtiera (rendra) largement ceux qui se livrent à l’orgueil (selon leur mérite). 25Agissez avec courage, et que votre cœur s’affermisse, vous tous qui espérez au Seigneur.


(Hébreu : 32).

David relève le bonheur de ceux dont les péchés sont effacés.

Il décrit sa résistance et son retour à Dieu, et il apprend aux pécheurs à éviter par une prompte conversion les châtiments dont ils sont menacés.


31De David (lui-même), instruction (intelligence) : (Bien)Heureux ceux dont les iniquités ont été remises, et dont les péchés sont (ont été) couverts. 2(Bien)Heureux l’homme à qui le Seigneur n’a pas imputé de péché, et dont l’esprit est exempt de fraude. 3Parce que je me suis tu, mes os ont vieilli, tandis que je criais tout le jour. 4Car jour et nuit votre main s’est appesantie sur moi ; je me suis retourné dans ma douleur, pendant que (une) l’épine s’enfonçait (dans mon cœur). 5Je vous ai fait connaître mon péché, et je n’ai (ne vous ai) pas caché mon injustice. J’ai dit : Je confesserai au Seigneur contre moi-même mon injustice ; et vous m’avez remis l’impiété de mon péché. 6C’est pour cela que tout homme saint vous priera au temps favorable. Et quand les grandes eaux fondront comme un déluge, elles n’approcheront pas de lui. 7Vous êtes mon refuge dans la tribulation qui m’a entouré ; vous qui êtes ma joie (mon exultation), délivrez-moi de ceux qui m’environnent. 8Je te donnerai l’intelligence, et je t’enseignerai la voie par où tu dois marcher ; j’arrêterai mes yeux sur toi. 9Ne soyez pas comme le cheval et le mulet, qui n’ont pas d’intelligence. Resserre leur bouche avec le mors et le frein, quand ils (ceux qui) ne (veulent point) s’approcher(ent) de toi. 10Le pécheur sera exposé à des peines nombreuses (châtiments) ; mais celui qui espère au Seigneur sera environné de miséricorde. 11Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, et soyez dans l’allégresse ; et glorifiez-vous (en lui,) vous tous qui avez le cœur droit.


(Hébreu : 33).

Le Psalmiste exhorte les justes à louer Dieu, à le craindre et à mettre en lui toute leur confiance.


32Psaume de David : Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur ; c’est aux hommes droits que sied la (sa) louange. 2Célébrez le Seigneur avec la harpe ; chantez sa gloire sur la lyre (du psaltérion) à dix cordes. 3Chantez-lui un cantique nouveau ; (par un heureux concert) louez-le avec art par vos instruments (le psaltérion) et vos acclamations. 4Car la parole du Seigneur est droite, et dans toutes ses œuvres éclate sa fidélité. 25Il aime la miséricorde et la justice ; la terre est remplie de la miséricorde du Seigneur. 6Les cieux ont été affermis par la parole du Seigneur, et toute leur armée (vertu) par le souffle de sa bouche. 7Il rassemble les eaux de la mer comme dans une outre ; il renferme les océans (abîmes comme) dans ses trésors. 8Que toute la terre craigne le Seigneur ; et (aussi) que tous ceux qui habitent l’univers tremblent devant lui. 9Car il a dit, et tout a été fait ; il a commandé, et tout a été créé. 10Le Seigneur dissipe les desseins (conseils) des nations ; il renverse (réprouve aussi) les pensées des peuples, et il renverse (réprouve) les conseils des princes. 11Mais le conseil du Seigneur demeure éternellement, et les pensées de son cœur subsistent de race en race (toutes les générations). 12(Bien)Heureuse la nation qui a le Seigneur pour son Dieu ; (bien)heureux le peuple qu’il a choisi pour son héritage. 13Le Seigneur a regardé du haut du ciel ; il a vu tous les enfants des hommes. 14De la demeure qu’il s’est préparée il a jeté les yeux sur tous ceux qui habitent la terre ; 15lui qui a formé le cœur de chacun d’eux, et qui connaît toutes leurs œuvres. 16Ce n’est point dans sa grande puissance qu’un roi trouve le salut, et le (un) géant ne se sauvera point par (la grandeur de) sa force extraordinaire. 17Le cheval trompe celui qui attend de lui son salut ; et sa force, quelque grande qu’elle soit, ne le sauvera pas. 18Voici ! les yeux du Seigneur sont sur ceux qui le craignent, et sur ceux qui espèrent en sa miséricorde : 19pour délivrer leurs âmes de la mort, et les nourrir dans la famine. 20Notre âme attend le Seigneur ; car il est notre secours et notre protecteur. 21Car c’est en lui que notre cœur se réjouira, et c’est en son saint nom que nous avons espéré. 22Faites paraître votre miséricorde sur nous, Seigneur, selon l’espérance que nous avons eue en vous.


(Hébreu : 34).

David rend grâces à Dieu du salut qu’il lui a procuré.

Il exhorte tous les hommes à vivre dans la justice et à mettre leur confiance dans le Seigneur.


33De David, lorsqu’il changea son visage devant Achimélech, qui le renvoya, et qu’il s’en alla. 2Je bénirai le Seigneur en tout temps ; toujours sa louange sera dans ma bouche. 3Mon âme mettra sa gloire dans le Seigneur. Que ceux qui sont doux (m’) entendent et se réjouissent. 4Célébrez le Seigneur avec moi, et exaltons tous ensemble (pareillement) son nom. 5J’ai (re)cherché le Seigneur, et il m’a exaucé ; et il m’a (re)tiré de toutes mes tribulations. 6Approchez-vous de lui, et vous serez éclairés ; et vos visages ne seront pas couverts de confusion. 7Ce pauvre a crié, et le Seigneur l’a exaucé ; et il l’a sauvé de toutes ses tribulations. 8(Un) L’ange du Seigneur environnera ceux qui le craignent, et il les délivrera. 9Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux. Heureux est l’homme qui espère en lui. 10Craignez le Seigneur, vous tous ses saints, car il n’y a pas d’indigence pour ceux qui le craignent. 11Les (Des) riches ont été dans le besoin, et ont eu faim ; mais ceux qui cherchent le Seigneur ne seront privés d’aucun bien. 12Venez, mes fils (enfants), écoutez-moi ; je vous enseignerai la crainte du Seigneur. 13Quel est l’homme qui désire la (une) vie (heureuse), et qui aime à voir d’heureux jours ? 14Préserve ta langue du mal, et que tes lèvres ne profèrent pas la tromperie. 15Détourne-toi du mal, et fais le bien ; (re)cherche la paix et poursuis-la. 16Les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles sont ouvertes à leurs prières. 17Mais le visage du Seigneur est sur ceux qui font le mal, pour exterminer leur mémoire de dessus la terre. 18Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés ; et il les a délivrés de toutes leurs tribulations. 19Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur affligé, et il sauvera les humbles d’esprit. 20Les tribulations des justes sont nombreuses, et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines. 21Le Seigneur préserve tous leurs os ; il n’y en aura pas un seul de brisé. 22La mort des pécheurs est affreuse, et ceux qui haïssent le juste sont (seront traités comme) coupables. 23Le Seigneur rachètera les âmes de ses serviteurs, et tous ceux qui mettent leur espérance en lui ne seront point frustrés (sera traité comme coupable).


(Hébreu : 35).

David rend grâces à Dieu du salut qu’il lui a procuré.

Il exhorte tous les hommes à vivre dans la justice et à mettre leur confiance dans le Seigneur.


34De David (lui-même). Jugez, Seigneur, ceux qui me font du mal (des iniquités) ; combattez ceux qui me combattent. 2Prenez vos (des) armes et votre (un) bouclier, et levez-vous pour me secourir. 3Tirez votre épée (à deux tranchants) et barrez le passage à ceux qui me persécutent ; dites à mon âme : Je suis ton salut. 4Qu’ils soient couverts de honte et de confusion, ceux qui en veulent à ma vie (cherchent mon âme, note). Qu’ils reculent et soient confondus, ceux qui méditent le mal contre moi. 5Qu’ils deviennent comme la poussière emportée par le vent, et que l’ange (qu’un) du Seigneur les serre de près. 6Que leur chemin soit (très) ténébreux et glissant, et que l’ange (qu’un) du Seigneur les poursuive. 7Car sans raison ils ont caché un piège pour me perdre ; ils ont sans motif outragé mon âme. 8Qu’un piège dont il ne se doute pas tombe sur lui ; que le rets qu’il a caché le saisisse, et qu’il tombe dans son propre filet. 9Mais mon âme se réjouira (exultera) dans le Seigneur, et mettra ses délices (se réjouira) dans son Sauveur (du salut qu’il lui aura procuré). 10Tous mes os diront : Seigneur, qui vous est semblable, à vous, qui arrachez le pauvre des mains de ceux qui sont plus forts que lui ; l’indigent et le pauvre à ceux qui le dépouillent ? 11Des témoins iniques se sont élevés ; ils m’ont interrogé sur ce que j’ignorais. 12Ils n’ont rendu le mal pour le bien ; c’était (ils ont causé) la stérilité pour mon âme. 13Mais moi, quand ils me tourmentaient, je me revêtais d’un cilice. J’humiliais mon âme par le jeûne, et ma prière retournait dans mon sein. 14J’avais pour (chacun d’) eux la même compassion que pour un proche ou un frère ; je me courbais (étais humilié) comme (un homme) dans le deuil et la tristesse. 15Et ils se sont réjouis, et se sont assemblés contre moi ; les malheurs se sont réunis sur moi, sans que j’en connusse la raison. 16Ils ont été dispersés ; mais, sans componction, ils m’ont de nouveau mis à l’épreuve ; ils m’ont accablé d’insultes ; ils ont grincé des dents contre moi. 17Seigneur, quand regarderez-vous ? Sauvez mon âme de leur malignité ; arrachez mon unique à ces lions. 18Je vous célébrerai dans une grande assemblée ; je vous louerai au milieu d’un peuple nombreux. 19Qu’ils ne se réjouissent point à mon sujet, ceux qui m’attaquent injustement, qui me haïssent sans raison et qui clignent des (les) yeux. 20Car (à la vérité) ils me disaient des paroles de paix ; mais, parlant dans le pays avec colère, ils méditaient des tromperies. 21Et ils ont ouvert au grand large leur bouche contre moi, et ils ont dit : Courage, courage (Triomphe ! triomphe ) ! nos yeux ont vu (sa ruine). 22Vous (l’) avez vu, Seigneur ; ne restez pas en silence ; Seigneur, ne vous éloignez pas de moi. 23Levez-vous et prenez soin de mon droit (procédez à mon jugement) ; mon Dieu et mon Seigneur, défendez ma cause. 24Jugez-moi selon votre justice, Seigneur mon Dieu, et qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet. 25Qu’ils ne disent pas dans leur cœurs : Courage, courage (Triomphe ! triomphe ) ! réjouissons-nous (pour notre âme). Qu’ils ne disent pas (non plus) : Nous l’avons dévoré. 26Qu’ils rougissent et soient confondus (tremblent de frayeur), ceux qui se félicitent (réjouissent) de mes maux. Qu’ils soient couverts de confusion et de honte (frayeur), ceux qui parlent avec orgueil contre moi. 27Qu’il soient dans l’allégresse et la joie, ceux qui veulent ma justification ; et qu’ils disent sans cesse : Gloire au Seigneur, ceux qui désirent la paix de son serviteur. 28Et ma langue célébrera (s’exercer à chanter) votre justice, et votre louange tout le jour.


(Hébreu : 36).

David représente dans ce psaume la malice du pécheur, la bonté de Dieu qui le souffre avec patience, et le bonheur dont il comblera les justes.


35Pour la fin, de David, (au) serviteur du Seigneur (, par David lui-même). 2L’injuste (impie) a dit en lui-même qu’il voulait pécher ; la crainte de Dieu n’est point devant ses yeux. 3Car il a agi avec tromperie en sa présence, afin que son iniquité se trouvât digne de haine. 4Les paroles de sa bouche sont iniquité et tromperie ; il n’a point voulu devenir intelligent pour faire le bien. 5Il a médité l’iniquité sur sa couche ; il s’est arrêté sur toute voie mauvaise, et il n’a pas eu de haine pour la malice. 6Seigneur, votre miséricorde est dans le ciel, et votre vérité s’élève jusqu’aux nues. 7Votre justice est comme les montagnes de Dieu ; vos jugements sont un profond abîme. Vous sauverez, Seigneur, les hommes et les bêtes (animaux). 8Comme (Puisque) vous avez multiplié votre miséricorde, ô Dieu ! (.) Mais les enfants des hommes espéreront, à couvert sous vos ailes. 9Ils seront enivrés de l’abondance de votre maison, et vous les ferez boire au torrent de vos délices. 10Car en vous est la (un) source de la vie, et dans votre lumière nous verrons la lumière. 11Etendez votre miséricorde sur ceux qui vous connaissent, et votre justice sur ceux qui ont le cœur droit. 12Que le pied du superbe ne vienne point jusqu’à moi, et que la (qu’une) main du pécheur ne m’ébranle pas. 13C’est là que sont tombés ceux qui commettent l’iniquité ; ils ont été chassés, et ils n’ont pu se tenir debout.


(Hébreu : 37).

David fortifie les fidèles contre le scandale que leur cause la prospérité des méchants.

Il montre la vanité de la grandeur des impies et la solidité du bonheur des justes.


36Psaume de David. Ne porte pas envie aux (rivalise pas avec les) méchants, et ne sois pas jaloux de (zélé pour) ceux qui commettent l’iniquité ; 2car ils se dessécheront aussi vite que l’herbe (le foin), et, comme les tiges des plantes (herbes légumineuses), ils se faneront (tomberont) promptement. 3Espère au Seigneur, et fais le bien ; alors tu habiteras la terre, et tu te nourriras de ses richesses. 4Mets tes délices dans le Seigneur, et il t’accordera ce que ton cœur demande. 5Découvre au Seigneur ta voie, et espère en lui, et lui-même il agira. 6Et il fera éclater ta justice comme la (une) lumière, et ton droit comme le soleil à son (les splendeurs du) midi. 7Sois soumis au Seigneur, et prie-le. Ne porte pas envie à (rivalise pas avec) celui qui réussit dans sa voie, à (avec) l’homme qui commet des injustices. 8Laisse (Renonce à) la colère, et abandonne (laisse) la fureur ; n’aie pas d’envie, ce serait mal faire (ne rivalise pas avec les méchants pour faire le mal). 9Car les méchants seront exterminés ; mais ceux qui attendent patiemment le Seigneur auront la terre en héritage. 10Encore un peu de temps, et le pécheur ne sera plus ; et tu chercheras sa place, et tu ne la trouveras pas. 11Mais les doux posséderont la terre, et ils se délecteront dans l’abondance de la paix. 12Le pécheur observera le juste, et il grincera des dents contre lui. 13Mais le Seigneur se rira de lui, parce qu’il voit que son jour viendra. 14Les pécheurs ont tiré le glaive, ils ont tendu leur arc, pour renverser le (un) pauvre et l’indigent (un), pour égorger (tuer) ceux qui ont le cœur droit. 15Que leur glaive perce leur propre cœur, et que leur arc soit brisé. 16Mieux vaut le peu du juste que les grandes richesses des pécheurs ; 17car les bras des pécheurs (impies) seront brisés, mais le Seigneur affermit les justes. 18Le Seigneur connaît les jours des hommes sans tache, et leur héritage sera éternel. 19Ils ne seront pas confondus au temps du malheur, et aux jours de famine ils seront rassasiés, 20parce que les pécheurs périront. Mais les ennemis du Seigneur n’auront pas plus tôt été honorés et élevés, qu’ils tomberont et s’évanouiront (entièrement) comme la fumée. 21Le pécheur empruntera et ne payera point ; mais le juste est compatissant et il donne(ra). 22Car ceux qui bénissent Dieu (le Seigneur) posséderont la terre ; mais ceux qui le maudissent périront (sans ressource). 23Les pas de l’homme seront dirigés par le Seigneur, et il prendra plaisir à (favorisera) sa voie. 24Lorsqu’il tombera, il ne se brisera pas, car le Seigneur le soutient de sa main (met sa main sous lui). 25J’ai été jeune, et j’ai vieilli ; mais je n’ai pas vu le juste abandonné, ni sa race mendiant du pain. 26Tout le jour il est compatissant et il prête, et sa race sera en bénédiction. 27Détourne-toi du mal et fais le bien, et possède (tu auras) une demeure éternelle. 28Car le Seigneur aime l’équité (la justice), et il n’abandonnera pas ses saints ; ils seront gardés éternellement. Les méchants (injustes) seront punis, et la race des impies périra. 29Mais les justes posséderont la terre, et ils y habiteront à jamais. 30La bouche du juste méditera (s’exercera à célébrer) la sagesse, et sa langue proférera l’équité (la justice). 31La loi de (son) Dieu est dans son cœur, et on ne le renversera point. 32Le pécheur observe le juste, et il cherche à le mettre à mort. 33Mais le Seigneur ne l’abandonnera point entre ses mains, et ne le condamnera pas lorsqu’il sera jugé. 34Attends le Seigneur et garde sa voie ; et il t’élèvera (exaltera), pour que tu possèdes la terre en héritage. Quand les pécheurs périront, tu (le) verras. 35J’ai vu l’impie grandement exalté, et élevé comme les cèdres du Liban. 36Et j’ai passé, et (déjà) il n’était plus ; et je l’ai cherché, mais on n’a pu trouver sa place. 37Garde l’innocence, et n’aie en vue que l’équité, car des biens resteront (une postérité est réservée) à l’homme pacifique. 38Mais les injustes périront tous ensemble ; ce que les (la postérité des) impies auront laissé disparaîtra. 39Mais le salut des justes vient du Seigneur, et il est leur protecteur au temps de la tribulation. 40Le Seigneur les assistera, et les délivrera ; il les arrachera des mains des pécheurs, et il les sauvera, parce qu’ils ont espéré en lui.


(Hébreu : 38).

David représente à Dieu l’extrême misère où ses péchés l’ont plongé.

Il implore sa miséricorde avec une parfaite confiance et une profonde humilité.


37Psaume de David, pour faire (en) souvenir, pour le sabbat. 2Seigneur, ne me reprenez dans votre fureur, et ne me punissez (châtiez) pas dans votre colère. 3Car j’ai été percé de vos flèches, et vous avez appesanti sur moi votre main. 4Il n’est rien resté de sain dans ma chair à la vue de votre colère ; il n’y a plus de paix dans mes os à la vue de mes péchés. 5Car mes iniquités se sont élevées au-dessus de ma tête, et comme un lourd fardeau elles se sont appesanties sur moi. 6Mes plaies ont été remplies de corruption et de pourriture, par l’effet de ma folie. 7Je suis devenu misérable (malheureux), et continuellement tout (entièrement) courbé ; je marchais triste tout le jour. 8Car mes reins ont été remplis d’illusions, et il n’y a rien de sain dans ma chair. 9J’ai été affligé et humilié outre mesure, et le gémissement de mon cœur m’arrachait des rugissements. 10Seigneur, tout mon désir est devant vous, et mon gémissement ne vous est point caché. 11Mon cœur est troublé, ma force m’a quitté, et la lumière même de mes yeux n’est plus avec moi. 12Mes amis et mes proches se sont avancés jusqu’à moi, et se sont arrêtés. Ceux qui étaient près de moi se sont arrêtés à distance. 13Et ceux qui en voulaient à ma vie (mon âme) usaient de violence (envers moi). Ceux qui cherchaient à me faire du mal ont proféré des mensonges (choses vaines), et tout le jour ils méditaient la tromperie. 14Mais moi, comme si j’eusse été sourd, je n’entendais pas ; et comme si j’eusse été muet, je n’ouvrais pas la bouche. 15Je suis (donc) devenu comme un homme qui n’entend pas, et qui n’a pas de répliques dans sa bouche. 16Car c’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; vous m’exaucerez, Seigneur mon Dieu. 17Car j’ai dit : Que mes ennemis ne se réjouissent pas (jamais) à mon sujet, eux qui, ayant vu mes pieds ébranlés, ont parlé insolemment (avec orgueil) de moi. 18Car je suis préparé aux châtiments, et ma douleur est toujours devant mes yeux. 19Car je proclamerai mon iniquité, et je serai toujours occupé de la pensée de mon péché. 20Cependant mes ennemis vivent, et sont devenus plus puissants que (se sont fortifiés contre) moi, et ceux qui me haïssent injustement se sont multipliés. 21Ceux qui rendent le mal pour le bien me décriaient (déchiraient), parce que je m’attachais au bien. 22Ne m’abandonnez pas, Seigneur mon Dieu ; ne vous éloignez pas de moi. 23Hâtez-vous de (Songez à) me secourir, Seigneur, Dieu de mon salut.


(Hébreu : 39).

David apprend à tous les hommes, par son exemple, à veiller sur leur langue, à ne pas s’attacher aux biens de cette vie qui dure si peu, à recevoir avec patience tous les maux qui leur viennent de la part de Dieu.


38Pour la fin, à Idithun lui-même, cantique de David. 2J’ai dit : je veillerai sur mes voies, pour ne point pécher par ma langue. J’ai mis une garde à ma bouche, pendant que le pécheur s’élevait devant moi. 3Je me suis tu, et je me suis humilié, et je me suis abstenu de dire même de bonnes choses ; et ma douleur a été renouvelée. 4Mon cœur s’est échauffé au-dedans de moi, et tandis que je méditais, un feu s’est embrasé. 5La parole est venue sur ma langue : Faites-moi connaître ma fin, Seigneur, et quel est le nombre de mes jours, afin que je sache combien peu il m’en reste (ce qui me manque). 6 Voici que vous avez soumis mes jours à une mesure bornée, et mon être est comme un néant devant vous. Oui, tout homme vivant n’est qu’entière vanité (universelle). 7Oui, l’homme passe comme un fantôme (une ombre), et c’est en vain qu’il se tourmente. Il amasse des trésors, et il ignore pour qui il les aura entassés. 8Et maintenant quelle est mon attente ? N’est-ce pas le Seigneur ? (Oui, mon Dieu) Tous mes biens sont en vous. 9Délivrez-moi de toutes mes iniquités. Vous m’avez rendu (un objet d’) l’opprobre de l’insensé. 10Je me suis tu, et je n’ai pas ouvert la bouche, parce que c’est vous qui l’avez fait. 11Détournez de moi vos coups. 12Sous la puissance de votre main, j’ai défailli, quand vous m’avez repris. Vous avez puni l’homme (un) à cause de son iniquité. Et vous avez fait dessécher son âme comme l’araignée. Oui, c’est en vain que tout homme s’inquiète. 13Exaucez, Seigneur, ma prière et ma supplication ; soyez attentif à mes larmes. Ne gardez pas le silence, car je suis auprès de vous un étranger et un voyageur, comme tous mes pères. 14Accordez-moi quelque relâche, afin que je sois rafraîchi (reprenne des forces) avant de partir et de disparaître.


(Hébreu : 40).

Le Psalmiste rend grâces à Dieu des secours qu’il lui a donnés.

Il lui en demande de nouveaux, et il espère les recevoir de sa bonté.

Une partie de cette belle prière ne trouve son application parfaite que dans le Messie comme saint Paul nous l’apprend dans Hébreux, 10, 5-8, et comme nous le montre d’ailleurs une simple lecture attentive du psaume lui-même.


39Pour la fin, psaume de David lui-même. 2(Attendant) J’ai attendu (, et encore attendu) le Seigneur, et il a fait attention à moi. 3Il a exaucé mes prières, et il m’a (re)tiré de l’abîme (d’un lac) de misère et de la boue profonde. Et il a placé mes pieds sur la pierre, et il a conduit mes pas. 4Et il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, un hymne à (en l’honneur de) notre Dieu. Beaucoup le verront, et craindront, et espéreront dans le Seigneur. 5(Bien)Heureux l’homme qui a mis son espérance dans le nom du Seigneur, et qui n’a point arrêté son regard sur des vanités et des folies mensongères. 6Vous avez fait, Seigneur mon Dieu, un grand nombre d’œuvres admirables, et il n’y a personne qui vous soit semblable dans vos pensées. J’ai voulu les annoncer et en parler, mais leur multitude est (elles ont été multipliées) sans nombre. 7Vous n’avez voulu ni sacrifice ni oblation, mais vous m’avez façonné des (parfaitement disposé les) oreilles. Vous n’avez pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché ; 8alors j’ai dit : Voici que je viens. En tête de son (d’un) livre il est écrit de moi 9que je dois faire votre volonté. Mon Dieu, je l’ai voulu, et votre loi est au fond de mon cœur. 10J’ai publié votre justice dans une grande assemblée : je ne fermerai pas mes lèvres, Seigneur, vous le savez. 11Je n’ai pas caché votre justice dans mon cœur ; j’ai proclamé votre vérité et votre salut. Je n’ai point caché votre miséricorde et votre vérité devant l’assemblée nombreuse. 12Pour vous, Seigneur, n’éloignez pas de moi vos miséricordes (bontés) ; votre bonté (miséricorde) et votre vérité m’ont toujours soutenu. 13Car des maux sans nombre m’environnent ; mes iniquités m’ont saisi, et je n’ai pu les voir toutes (en soutenir la vue). Elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a manqué. 14Qu’il vous plaise, Seigneur, de me délivrer ; Seigneur, regardez vers moi pour me secourir. 15Qu’ils soient confondus et couverts de honte, ceux qui cherchent ma vie (mon âme) pour me l’ôter. Qu’ils reculent en arrière et soient dans la confusion, ceux qui me veulent du mal. 16Qu’ils soient à l’instant couverts de honte, ceux qui me disent (par insulte) : Va ! va (Triomphe ! triomphe) ! 17Mais que tous ceux qui vous cherchent tressaillent en vous d’allégresse et de joie, et que ceux qui aiment votre salut disent sans cesse : Que le Seigneur soit glorifié ! 18Pour moi, je suis pauvre et indigent (mendiant) ; mais le Seigneur prend soin de moi. Vous êtes mon aide et mon protecteur. Mon Dieu, ne tardez pas.


(Hébreu : 41).

David représente le bonheur de celui qui a soin des pauvres.

Il décrit les bontés divines à son égard et les perfidies de ses ennemis.

Il marque clairement la trahison de Judas, et montre par là que ce psaume regarde Jésus-Christ.


40Pour la fin, psaume de David (lui-même). 2(Bien)Heureux celui qui a l’intelligence de (porte ses soins sur) l’indigent et du (le) pauvre : le Seigneur le délivrera au jour mauvais. 3Que le Seigneur le conserve, et le fasse vivre, et qu’il le rende heureux sur la terre, et qu’il ne le livre pas au désir (à l’âme) de ses ennemis. 4Que le Seigneur lui porte secours sur son lit de douleur. Vous avez retourné toute sa couche dans sa maladie (son infirmité). 5J’ai dit : Seigneur, ayez pitié de moi ; guérissez mon âme, car j’ai péché contre vous. 6Mes ennemis ont dit du mal contre moi : Quand mourra-t-il, et quand périra son nom ? 7Si l’un d’eux entrait pour me voir, il me tenait de vains discours ; son cœur amassait (de) l’iniquité en lui-même. Il sortait dehors, et parlait. 8(De même). Tous mes ennemis ensemble chuchotaient contre moi ; ils tramaient des maux (de mauvais desseins) contre moi. 9Ils se sont arrêtés contre moi à une parole inique : Est-ce que celui qui dort ne pourra jamais se lever ? 10Même l’homme de mon intimité (ma paix), en qui je me suis confié, et qui mangeait mon pain, a fait éclater sa trahison contre moi. 11Mais vous, Seigneur, ayez compassion de moi, et ressuscitez-moi ; et je leur rendrai ce qu’ils méritent. 12J’ai connu quel a été votre amour pour moi, en ce que mon ennemi ne se réjouira point à mon sujet. 13Vous m’avez accueilli à cause de mon innocence, et vous m’avez affermi pour toujours en votre présence. 14Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Ainsi soit-il.


(Hébreu : 42).

David, éloigné de la maison de Dieu par les persécutions de ses ennemis, se console dans son exil, et par le souvenir des miséricordes du Seigneur, et par l’espérance de revoir un jour le lieu de sa demeure.


41Pour la fin, instruction des (instruction aux) fils de Coré. 2Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire vers vous, (ô) mon Dieu. 3Mon âme a soif du Dieu fort et vivant. Quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? 4Mes larmes ont été ma nourriture le jour et la nuit, pendant qu’on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ? 5Je me suis souvenu de ces choses, et j’ai répandu (en moi, note) mon âme (au-dedans de moi-même) ; car je passerai dans le lieu du tabernacle admirable jusqu’à la maison de Dieu, parmi les chants d’allégresse et de louange, pareils au bruit d’un (de celui qui assiste à un) festin. 6Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui le salut de mon visage 7et mon Dieu. Mon âme a été toute troublée en moi-même ; c’est pourquoi je me souviendrai de vous, du pays du Jourdain, de l’Hermon, et de la (sur une) petite montagne. 8L’abîme (Un) appelle l’abîme (un autre), au bruit (à la voix) de vos cataractes. Toutes vos vagues amoncelées (Tout ce que vous envoyez d’en haut) et vos flots ont passé sur moi. 9Pendant le jour le Seigneur a envoyé (commandé à) sa miséricorde de m’environner), et la nuit son (un) cantique (à sa louange a été dans ma bouche). Au dedans de moi est une prière pour le Dieu de ma vie. 10Je dirai à Dieu : Vous êtes mon défenseur ; pourquoi m’avez-vous oublié ? et pourquoi faut-il que je marche attristé, tandis que l’ennemi m’afflige ? 11Pendant que mes os sont brisés, mes ennemis qui me persécutent m’accablent par leurs reproches, me disant tous les jours : Où est son (ton) Dieu ? 12Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui le salut de mon visage et mon Dieu.


(Hébreu : 43).

Dans le psaume précédent, David demande au Seigneur la grâce de revoir son tabernacle.

Dans celui-ci, il le remercie d’en avoir approché.

Il s’excite à espérer en Dieu et à le louer.


42Psaume de David. Jugez-moi, ô Dieu, et séparez ma cause de celle d’une nation qui n’est pas sainte ; délivrez-moi de (d’un) l’homme méchant et trompeur. 2Car vous êtes ma force, ô Dieu ; pourquoi m’avez-vous repoussé (, et pourquoi dois-je marcher attristé, pendant que l’ennemi m’afflige) ? 3Envoyez votre lumière et votre vérité : elles me conduiront (m’ont conduit) et m’amèneront (m’ont amené) à votre montagne sainte et à vos tabernacles. 4Et j’entrerai à l’autel de Dieu, au Dieu qui réjouit ma jeunesse. Je vous louerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu. 5Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, le salut de mon visage et mon Dieu.


(Hébreu : 44).

Le Psalmiste expose d’abord les grandes merveilles que Dieu fit autrefois en faveur de son peuple ; il se plaint ensuite des maux où il est réduit.

Il espère une meilleure condition et demande instamment sa délivrance.


43Pour la fin, des (aux) fils de Coré, pour l’instruction (l’intelligence). 2O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles ; nos pères nous ont annoncé l’œuvre que vous avez faite en leurs jours, et aux jours anciens. 3Votre main a exterminé les nations, et vous les avez établis (nos pères) à leur place ; vous avez affligé les (des) peuples, et vous les avez chassés. 4Car ce n’est point par leur glaive qu’ils ont conquis ce pays, et ce n’est pas leur bras qui les a sauvés, mais c’est votre droite et votre bras, et la lumière de votre visage, parce que vous les aimiez (vous vous êtes complu en eux). 5Vous êtes mon roi et mon Dieu, vous qui ordonnez (décrétez) le salut de Jacob. 6Par vous nous renverserons (dissiperons) nos ennemis (par la force), et en votre nom nous mépriserons ceux qui se lèvent contre nous. 7Car ce n’est pas dans mon arc que je me confierai, et ce n’est pas mon glaive qui me sauvera. 8Mais c’est vous qui nous avez sauvés de ceux qui nous affligeaient, et qui avez confondu ceux qui nous haïssaient. 9En Dieu nous nous glorifierons tout le jour, et nous célébrerons à jamais votre nom. 10Mais maintenant vous nous avez repoussés et couverts de honte, et vous ne sortez plus (pas), ô Dieu, avec nos armées. 11Vous nous avez fait tourner le dos à nos ennemis, et ceux qui nous haïssaient nous mettaient au pillage (arrachaient nos dépouilles). 12Vous nous avez livrés comme des brebis de boucherie (que l’on mange), et vous nous avez dispersés parmi les nations. 13Vous avez vendu votre peuple à vil prix (pour rien), et il n’y a pas eu foule dans l’achat qui s’en est fait. 14Vous nous avez rendus (un sujet d’) l’opprobre de (à) nos voisins, et un objet d’insulte et de moquerie pour ceux qui nous entourent. 15Vous nous avez rendus la fable des nations ; les peuples branlent la tête à notre sujet. 16Tout le jour ma honte est devant mes yeux, et la confusion de mon visage me couvre tout entier, 17à la voix de celui qui m’outrage et m’injurie, à la vue (face) de (mon) l’ennemi et du persécuteur. 18Tous ces maux sont venus sur nous ; et pourtant nous ne vous avons pas oublié, et nous n’avons pas agi avec iniquité contre votre alliance. 19Et notre cœur ne s’est point retiré en arrière ; et vous avez détourné nos pas de votre voie. 20Car vous nous avez humiliés dans un lieu d’affliction, et l’ombre de la mort nous a recouverts. 21Si nous avons oublié le nom de notre Dieu, et si nous avons étendu nos mains vers un Dieu étranger, 22Dieu n’en redemandera-t-il pas compte ? Car il connaît (, lui,) les secrets du cœur. Car c’est à cause de vous que nous sommes tous les jours livrés à la mort, et qu’on nous regarde comme des brebis de boucherie (tuerie). 23Levez-vous ; pourquoi dormez-vous, Seigneur ? Levez-vous, et ne nous repoussez pas à jamais. 24Pourquoi détournez-vous votre visage ? (Pourquoi) oubliez-vous notre misère et notre tribulation ? 25Car notre âme est humiliée dans la poussière, et notre sein (ventre) est comme collé à la terre. 26Levez-vous, Seigneur ; secourez-nous, et rachetez-nous à cause de votre nom.


(Hébreu : 45).

Ce psaume est comme l’épithalame du mariage de Jésus-Christ et de l’Eglise.

Le Psalmiste chante leurs louanges et relève leur bonheur.


44Pour la fin, pour ceux qui seront changés, instruction des (aux) fils de Coré (, pour l’intelligence), cantique pour le Bien-aimé. 2De mon cœur a jailli une excellente (bonne) parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi. Ma langue est comme le roseau du scribe (une plume d’écrivain) qui écrit rapidement. 3Vous surpassez en beauté les enfants des hommes ; la grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a béni à jamais. 4Ceignez-vous de votre glaive sur votre hanche (cuisse), ô (roi) très puissant. 5Avec votre gloire et votre majesté (beauté), avancez, marchez victorieusement, et régnez, pour la vérité, la douceur et la justice ; et votre droite vous conduira merveilleusement. 6Vos flèches sont aiguës ; les (des) peuples tomberont sous vous ; elles perceront (pénétreront) le cœur des ennemis du roi. 7Votre trône, ô Dieu, est (sera) éternel ; le sceptre de votre règne est un sceptre d’équité. 8Vous avez aimé la justice, et haï l’iniquité ; c’est pourquoi, ô (que) Dieu, votre Dieu vous a oint d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que tous vos compagnons (ceux qui participent à l’onction avec vous). 9La myrrhe, l’aloès et la casse (cannelle) s’exhalent de vos vêtements, des palais (de vos maisons) d’ivoire ; de là vous réjouissent (dont vous ont fait présent) 10(des) les filles de(s) rois dans votre gloire (pour vous honorer). La reine se tient (s’est tenue) à votre droite, en vêtements tissus d’or, couverte de broderies (vêtements variés). 11Ecoutez, ma fille, voyez, et prêtez l’oreille, ( : et) oubliez votre peuple et la maison de votre père. 12Et le roi sera épris de votre (sa (ta ?)) beauté ; car il est le Seigneur votre Dieu, et on l’adorera. 13Et les filles de Tyr, (viendront) avec des présents, (vous offriront leurs humbles prières, ainsi que) tous les riches d’entre le peuple (imploreront votre visage). 14Toute la gloire de la fille du roi est au-dedans, quand elle est ornée de franges d’or, 15couverte de broderies (d’ornements variés). Des vierges seront amenées au roi après elle ; ses compagnes (plus proches) vous seront présentées. 16Elles seront présentées au milieu de la joie (exultation) et de l’allégresse ; on les conduira au temple du roi. 17A la place de vos pères, des fils vous sont nés ; vous les établirez princes sur toute la terre. 18Ils se souviendront de votre nom de génération en génération. C’est pourquoi les peuples vous loueront éternellement, et dans les siècles des siècles.


(Hébreu : 46).

Le Psalmiste loue Dieu des avantages qu’il a fait remporter à son peuple.

Il représente ensuite le bonheur qu’il a d’être sous sa sainte protection.


45Pour la fin, des fils de Coré, sur les mystères, psaume. 2Dieu est notre refuge et notre force ; notre secours dans les tribulations qui nous ont enveloppés de toutes parts (assaillis très violemment). 3C’est pourquoi nous ne craindrons point quand la terre sera ébranlée (bouleversée), et que les (des) montagnes seront transportées au cœur de la mer. 4Ses eaux (Leurs flots) ont fait un grand bruit (mugi), et ont été agitées ; les montagnes ont été ébranlées par sa (la) puissance (de Dieu). 5Un fleuve réjouit la cité de Dieu par ses flots abondants ; le Très-Haut (y) a sanctifié son tabernacle. 6Dieu est au milieu d’elle (de cette cité), elle ne sera pas ébranlée ; Dieu la protégera le matin dès l’aurore. 7Les (Des) nations ont été troublées, et les (des) royaumes se sont affaissés (ont chancelé) ; il a fait entendre sa voix, la terre a été ébranlée. 8Le Seigneur des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob est notre défenseur. 9Venez, et voyez les œuvres du Seigneur, les (vrais) prodiges qu’il a opérés sur la terre, 10en faisant cesser la guerre jusqu’à l’extrémité du monde (de la terre). Il brisera l’arc, (et) mettra les armes en pièces, et il brûlera les boucliers par le feu. 11Arrêtez, et considérez que c’est moi qui suis Dieu. Je serai exalté parmi les nations, et je serai exalté sur (par toute) la terre. 12Le Seigneur des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob est notre défenseur.


(Hébreu : 47).

Ce psaume convient à Jésus-Christ montant au ciel et régnant dans son Eglise.

Le Psalmiste exhorte toutes les nations à le louer à la vue de sa grandeur et de sa puissance.


46Pour la fin, des (pour les) fils de Coré, psaume. 2Nations, frappez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse. 3Car le Seigneur est très haut et terrible, (c’est un grand) Roi suprême sur toute la terre. 4Il nous a assujetti les (des) peuples, et a mis les (des) nations sous nos pieds. 5Il nous a choisis pour son héritage ; la beauté de Jacob qu’il a aimée. 6Dieu est monté au milieu des cris de joie, et le Seigneur au son de la trompette. 7Chantez à notre Dieu, chantez ; chantez à notre roi, chantez. 8Car Dieu est le roi de toute la terre ; chantez avec sagesse. 9Dieu régnera sur les nations ; Dieu est assis sur son saint trône. 10Les (Des) princes des peuples se sont unis au Dieu d’Abraham ; car les dieux puissants de la terre ont été extraordinairement élevés.


(Hébreu : 48).

Le sujet principal de ce psaume est l’Eglise figurée par Jérusalem.

Le Psalmiste y décrit la vanité des efforts que ses ennemis ont faits contre elle, et le bonheur qu’elle a d’être toujours la demeure de Dieu.


47Psaume, (du) cantique des fils de Coré, pour le second jour de la semaine. 2Le Seigneur est grand et (très) digne de (toute) louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne. 3C’est pour l’allégresse de toute la terre qu’a été fondé le mont Sion, le (du) côté de l’aquilon, (est) la cité du grand Roi. 4Dieu se fera connaître dans ses maisons, lorsqu’il les défendra. 5Car voici que les rois de la terre se sont ligués et se sont avancés ensemble. 6Eux-mêmes, en la voyant, ont été dans la stupeur, troublés et vivement émus ; 7un tremblement les a saisis. Il y a eu là des douleurs comme celles de la femme qui enfante. 8(Ainsi) Par un vent impétueux vous briserez les vaisseaux de Tharsis. 9Ce que nous avions entendu dire, nous l’avons vu dans la cité du Seigneur des armées, dans la cité de notre Dieu. Dieu l’a établie à jamais. 10Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple. 11Comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre. Votre droite est pleine de justice. 12Que le mont Sion se réjouisse, et que les filles de Juda soient dans l’allégresse, à cause de vos jugements, Seigneur. 13Faites le tour de Sion, et environnez-la ; racontez ces merveilles (toutes ces choses) (du haut) de ses tours. 14Appliquez-vous à considérer sa force, et faites le dénombrement de ses maisons, pour en faire le récit à la (une autre) génération future. 15Car c’est là notre Dieu, notre Dieu pour l’éternité et les siècles des siècles ; il régnera sur nous à jamais.


(Hébreu : 49).

Le Psalmiste prouve l’inutilité des richesses, en montrant qu’elles ne peuvent ni conserver la vie à celui qui les possède, ni les donner à un autre.

Il fait voir ensuite que la mort est inévitable, qu’elle rend tous les hommes égaux, et que les méchants se rendent semblables aux bêtes.


48Pour la fin, des (aux) fils de Coré, psaume. 2Ecoutez tous ceci, ô peuples ; prêtez l’oreille, vous (tous) qui habitez l’univers ; 3et vous, enfants de la terre et fils des hommes, (ensemble et de concert,) le riche aussi bien que le pauvre. 4Ma bouche proférera la sagesse, et de la méditation de mon cœur sortira la prudence. 5J’inclinerai mon oreille à la (une) parabole ; je révélerai au son de la harpe (sur le psaltérion) ce que j’ai à proposer. 6Pourquoi craindrais-je au jour mauvais ? L’iniquité de ceux qui me talonnent m’environnera (Je craindrai si l’iniquité de ma voix m’environne). 7Ils (Qu’ils craignent, ceux qui) se confient dans leur force, et (ils) se glorifient dans l’abondance de leurs richesses. 8Le (Un) frère ne rachète point (son frère), un homme (étranger le) rachètera-t-il ? Il ne pourra pas donner à Dieu de quoi l’apaiser (pour lui-même), 9ni un prix capable de racheter son âme. Il sera (travaillera) éternellement dans la peine ; 10et il vivra encore jusqu’à la fin. 11Il ne verra pas la mort, lorsqu’il (aura vu) verra les sages mourir. Ensemble l’insensé et le fou périront ; et ils abandonneront leurs richesses à des étrangers ; 12et leurs sépulcres seront à jamais leurs demeures. Leurs demeures (tabernacles) subsisteront de génération en génération ; ils ont (quoiqu’ils aient) donné leurs noms à leurs domaines. 13Et l’homme, quoique élevé (lorsqu’il était) en honneur, n’a pas compris. Il a été comparé aux bêtes (animaux) sans raison, et il leur est devenu semblable. 14Telle est leur voie, qui leur est une occasion de chute ; et néanmoins (dans la suite) ils se complaisent(ront) dans leurs discours. 15Ils ont été mis dans l’enfer comme un troupeau de brebis ; la mort les dévorera. Et, au matin, les justes auront l’empire sur eux ; et leur appui sera détruit dans l’enfer, après (qu’ils auront été dépouillés de) leur gloire. 16Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance (main) de l’enfer, lorsqu’il m’aura pris auprès de lui (sous sa protection). 17Ne crains (craignez) pas, quand un homme sera devenu riche, et quand la gloire de sa maison se sera agrandie ; 18car, lorsqu’il sera mort, il n’emportera pas tout (tous ses biens), et sa gloire ne descendra point avec lui. 19Car, pendant sa vie, son âme sera bénie ; il te (vous) louera quand tu (vous) lui auras(ez) fait du bien. 20Il entrera jusqu’auprès des générations de ses pères ; et durant toute l’éternité il ne verra pas la lumière. 21L’homme, quoique élevé (lorsqu’il était) en honneur, n’a point compris ; il a été comparé aux bêtes (animaux) sans raison, et il leur est devenu semblable.


(Hébreu : 50).

Le souverain juge devant son tribunal tout son peuple, ses prêtres et ses juges.

Il leur reproche leur vaine confiance dans leurs sacrifices, leur hypocrisie, leur injustice, leur liaison avec les méchants ; il les menace de sa colère et de ses plus terribles châtiments.

La plupart des interprètes voient dans ce psaume le jugement dernier ou général, le second avènement du Fils de Dieu, qui est en effet, assez bien marqué aux versets 1 à 4, et au 22e.


49Psaume d’Asaph. Le Dieu des dieux, le Seigneur a parlé, et il a appelé la terre du lever du soleil au couchant (jusqu’à son coucher). 2De Sion apparaît l’éclat de sa beauté (splendeur). 3Dieu viendra visiblement ; lui, notre Dieu, et il ne se taira point (gardera pas le silence). Le (Un) feu s’enflammera (s’allumera) en sa présence, et une tempête violente l’environnera. 4Il appellera d’en haut le ciel et la terre, pour faire le discernement de (juger) son peuple. 5Rassemblez devant lui des saints, qui scellent son alliance par des sacrifices. 6Et les cieux annonceront sa justice, car c’est Dieu (lui-même) qui est juge. 7Ecoute, mon peuple, et je parlerai ; Israël, et je te rendrai témoignage (prendrai à témoin). C’est moi qui suis Dieu, ton Dieu. 8Ce n’est pas pour tes sacrifices que je te reprendrai, car tes holocaustes sont toujours devant moi. 9Je ne prendrai pas les (des) veaux de ta maison, ni les (des) boucs de tes troupeaux ; 10car toutes les bêtes des forêts sont à moi, ainsi que les animaux des (qui paissent sur les) montagnes, et les bœufs. 11Je connais tous les oiseaux (volatiles) du ciel, et la beauté des champs est en ma présence (mon pouvoir). 12Si j’ai faim, je ne te le dirai pas ; car l’univers (le globe de la terre) est à moi, avec tout ce qu’il renferme. 13Est-ce que je mangerai (de) la chair des taureaux ? ou boirai-je le (du) sang des boucs ? 14Immole à Dieu un sacrifice de louange, et rends tes vœux au Très-Haut. 15Puis invoque-moi au jour de la tribulation ; je te délivrerai, et tu me glorifieras (m’honoreras). 16Mais Dieu a dit au pécheur : Pourquoi énumères-tu mes lois (racontes-tu mes justices), et pourquoi as-tu constamment mon alliance à la bouche ? 17Toi qui hais la discipline, et qui as rejeté derrière toi mes (ma) parole(s). 18Si tu voyais un voleur, tu courais avec lui, et tu mettais ta part avec les adultères. 19Ta bouche a été remplie de malice, et ta langue ourdissait la fraude. 20Tu t’asseyais pour parler contre ton frère, et tu tendais des pièges (une pierre d’achoppement) contre le fils de ta mère. 21Voilà ce que tu as fait, et je me suis tu. Tu as cru d’une manière impie (homme inique,) que je te serais semblable. Je te reprendrai (sévèrement), et je mettrai tout sous tes yeux. 22Comprenez ces choses, vous qui oubliez Dieu ; de peur qu’il ne déchire (qu’un jour il ne vous enlève), sans que personne puisse (vous) délivrer. 23Le sacrifice de louange est celui qui m’honorera, et là est la voie par laquelle je montrerai à l’homme le salut de Dieu.


(Hébreu : 51).

Ce psaume contient la prière ardente d’une âme affligée et pénitente.

Le titre annonce clairement que ce sont les sentiments dans lesquels David entra lorsque le prophète Nathan lui eut reproché son crime avec Bethsabée, femme d’Urie.

Le 2e Livre des Rois, d’où le titre est tiré, ajoute que le prophète reprocha en même temps à David le meurtre d’Urie (voir 2 Rois, chapitre 12).


50Pour la fin, psaume de David, 2lorsque le prophète Nathan vint le trouver après qu’il eut été (péché) avec Bethsabée. 3Ayez pitié de moi, ô Dieu, selon votre grande miséricorde ; et selon la multitude de vos bontés, effacez mon iniquité. 4Lavez-moi de plus en (encore) plus de mon iniquité, et purifiez-moi de mon péché. 5Car (moi aussi) je connais mon iniquité, et mon péché est toujours devant moi. 6J’ai péché contre vous seul, et j’ai fait ce qui est mal à vos yeux, (je fais cet aveu,) afin que vous soyez trouvé juste dans vos paroles, et victorieux lorsqu’on vous jugera. 7Car j’ai été conçu dans (des) l’iniquité(s), et ma mère m’a conçu dans le (des) péché(s). 8Car vous avez aimé la vérité ; vous m’avez révélé les secrets et les mystères de votre sagesse. 9Vous m’arroserez (aspergerez) avec l’hysope, et je serai purifié ; vous me laverez, et je deviendrai plus blanc que la neige. 10Vous me ferez entendre une parole de joie et de bonheur (d’allégresse), et mes os (, qui sont brisés et) humiliés, tressailliront d’allégresse. 11Détournez votre face de mes péchés, et effacez toutes mes iniquités. 12O Dieu, créez en moi un cœur pur, et renouvelez un esprit droit dans mon sein. 13Ne me rejetez pas de devant votre face, et ne retirez pas de moi votre esprit saint. 14Rendez-moi la joie de votre salut, et affermissez-moi par un esprit généreux (votre esprit souverain). 15J’enseignerai vos voies aux méchants, et les impies se convertiront à vous. 16Délivrez-moi du sang que j’ai versé (d’un sang versé), ô Dieu, Dieu de mon salut, et ma langue célébrera avec joie votre justice. 17Seigneur, vous ouvrirez mes lèvres, et ma bouche publiera vos louanges. 18Car si vous aviez désiré un sacrifice, je vous l’aurais offert (certainement) ; mais vous ne prenez pas plaisir aux holocaustes. 19Le sacrifice digne de Dieu, c’est un esprit brisé (de douleur) ; vous ne mépriserez pas, ô Dieu, un cœur contrit et humilié. 20Seigneur, traitez favorablement (bénignement) Sion dans votre bonté, afin que les murs de Jérusalem soient bâtis. 21Alors vous agréerez un sacrifice de justice, les (des) oblations et les (des) holocaustes ; alors on offrira de jeunes taureaux (des veaux) sur votre autel.


(Hébreu : 52).

Tout en reprochant à Doëg, l’Iduméen, d’avoir irrité Saül contre David, et d’avoir été cause de la mort des prêtres du Seigneur qui étaient à Nobé (voir 1 Rois, 22, verset 9 et suivants), le Psalmiste représente la malignité des médisants, les châtiments qui leur sont préparés, la vanité de la confiance qu’ils ont en leurs richesses, et le bonheur des justes qui mettent, comme lui, toute leur espérance en Dieu.


51Pour la fin, instruction de (intelligence à) David, 2lorsque Doëg l’Iduméen vint annoncer (cette nouvelle) à Saül : (que) David est (était) venu dans la maison d’Achimélech. 3Pourquoi te glorifies-tu dans le mal, toi qui est vaillant pour commettre (puissant en) l’iniquité ? 4Tout le jour ta langue a médité l’injustice ; comme un rasoir affilé tu pratiques la tromperie (as trompé). 5Tu as plus aimé la malice que la bonté, l’iniquité plus que les paroles de justice. 6Tu as aimé toutes les paroles de ruine (perdition), ô langue trompeuse. 7C’est pourquoi Dieu te détruira pour toujours ; il t’arrachera et te fera sortir de ta tente (ton tabernacle), et il enlèvera ta racine de la terre des vivants. 8Les justes le verront, et craindront ; et ils se riront de lui, en disant : 9Voilà l’homme (un) qui n’a point pris Dieu pour son protecteur, mais qui s’est confié dans la multitude de ses richesses, et qui s’est prévalu de sa vanité. 10Mais moi, je suis comme un olivier fertile dans la maison de Dieu. J’espère en la miséricorde de Dieu éternellement et à jamais. 11Je vous louerai sans fin, parce que vous avez fait cela ; et j’attendrai votre nom, parce qu’il est bon, en présence de vos saints.


(Hébreu : 53).

Le Psalmiste déplore la corruption générale des hommes.

Il décrit la confusion où tombent ceux qui persécutent le peuple du Seigneur, et il prédit la délivrance de ce peuple et la joie dont elle sera suivie.


52Pour la fin, sur Maéleth, instruction de (intelligence à) David. L’insensé a dit dans son cœur : Il n’y a point de Dieu. 2Ils se sont corrompus et sont devenus abominables dans leurs iniquités : il n’y en a point qui fasse le bien. 3Dieu a regardé du haut du ciel sur les enfants (fils) des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent et (ou) qui cherche Dieu. 4Tous se sont détournés, ils sont tous devenus inutiles ; il n’y en a point qui fasse le bien, il n’y en a pas (même) un seul. 5Ne comprendront-ils pas, tous ces hommes qui commettent l’iniquité, qui dévorent mon peuple comme un morceau de pain ? 6Ils n’ont pas invoqué Dieu ; ils ont tremblé de frayeur là où il n’y avait rien à craindre. Car Dieu a brisé les os de ceux qui cherchent à plaire (plaisent) aux hommes ; ils ont été confondus, parce que Dieu les a méprisés. 7Qui procurera (fera sortir) de Sion le salut d’Israël ? Quand Dieu aura mis fin à la captivité de son peuple, Jacob sera dans l’allégresse et Israël dans la joie.


(Hébreu : 54).

David, pressé par ses ennemis, invoque le secours du Seigneur avec un cœur plein de confiance en sa bonté.


53Pour la fin, parmi les cantiques, instruction de (intelligence à) David, 2lorsque les habitants de Ziph vinrent dire à Saül : David n’est-il pas caché parmi nous ? 3O Dieu, sauvez-moi par votre nom, et rendez-moi justice (jugez-moi) par votre puissance. 4O Dieu, exaucez ma prière ; prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche. 5Car des étrangers se sont élevés contre moi, et des hommes (ennemis) puissants ont cherché à m’ôter la vie (mon âme) ; et ils n’ont point placé Dieu devant leurs yeux. 6Mais voici que Dieu vient à mon aide, et que le Seigneur est le protecteur de ma vie (soutien de mon âme). 7Faites retomber les maux sur mes ennemis, et exterminez-les dans votre vérité (fidélité dans les promesses). 8Je vous offrirai volontairement des (un) sacrifice(s) ; et je célébrerai votre nom, Seigneur, parce qu’il est bon. 9Car vous m’avez délivré de toute affliction (tribulation), et mon œil a regardé mes ennemis avec assurance (mépris).


(Hébreu : 55).

David, exposé à un grand danger, demande les ailes de la colombe pour se sauver.

Il décrit la fourberie de ses ennemis.

Il met toute sa confiance dans le Seigneur, et prédit la perte de ceux qui le persécutent.

Les Pères font l’application de ce psaume à Jésus-Christ, trahi par Judas et livré aux Romains par les Juifs, à l’Eglise chrétienne, persécutée au dehors par les païens et trahie par les hérétiques.


54Pour la fin, parmi les cantiques, instruction de (intelligence à) David. 2Exaucez, ô Dieu, ma prière, et ne méprisez pas ma supplication. 3Ecoutez-moi, et exaucez-moi. J’ai été rempli de tristesse dans mon épreuve (ma méditation), et le trouble m’a saisi 4à la voix de l’ennemi, et devant l’oppression du pécheur. Car ils m’ont accusé de crimes, et dans leur colère ils m’ont affligé (tourmenté). 5Mon cœur s’est troublé au-dedans de moi, et les terreurs (la frayeur) de la mort sont tombées sur moi. 6La crainte et le tremblement m’ont saisi, et les (des) ténèbres m’ont enveloppé. 7Et j’ai dit : Qui me donnera des ailes comme à la colombe, pour que je puisse m’envoler et me reposer ? 8Voici que je me suis éloigné en fuyant, et j’ai demeuré au désert. 9J’attendais là celui qui m’a sauvé de l’abattement de l’esprit et de la (d’une) tempête. 10Perdez-les (Précipitez-les), Seigneur, divisez leurs langues ; car j’ai vu l’iniquité et la contradiction (discorde) dans la ville. 11Jour et nuit l’iniquité fait le tour de ses murs ; au milieu d’elle sont le travail 12et l’injustice. L’usure et la tromperie ne quittent point ses places publiques. 13Car, si mon ennemi m’avait maudit, je l’aurais supporté (certainement). Et si celui qui me haïssait avait parlé de moi avec insolence, peut-être me serais-je caché de lui. 14Mais toi, qui ne faisais qu’un avec moi, mon conseiller et mon ami ; 15toi qui avec moi partageais les doux mets de ma table : nous marchions avec tant d’union dans la maison de Dieu (du Seigneur) ! 16Que la mort fonde sur eux, et qu’ils descendent tout vivants dans l’enfer. Car l’iniquité est dans leurs demeures, en eux-mêmes. 17Mais moi j’ai crié vers Dieu, et le Seigneur me sauvera. 18Le soir, le matin et à midi, je raconterai et j’annoncerai mes misères (ses miséricordes), et il exaucera ma voix. 19Il délivrera en paix mon âme de ceux qui s’approchent (pour me perdre) ; car ils étaient en grand nombre contre (avec) moi. 20Dieu m’exaucera, et il les humiliera, lui qui est avant tous les siècles. Car il n’y a point de changement en eux, et ils ne craignent pas Dieu. 21Il a étendu sa main pour leur rendre ce qu’ils méritaient. Ils ont souillé son alliance ; 22ils ont été dissipés par la colère de son visage, et son cœur s’est approché (contre eux). Ses discours sont plus doux que l’huile ; mais ils sont en même temps comme des flèches (javelots). 23Jette ton souci sur le (Déposez vos soins dans le sein du) Seigneur, et lui-même il te (vous) nourrira ; il ne laissera pas le juste dans une éternelle agitation. 24Mais vous, ô Dieu, vous les conduirez jusque dans l’abîme de la mort (un puits de destruction). Les hommes sanguinaires et trompeurs n’arriveront point à la moitié de leurs jours ; mais moi, j’espérerai en vous, Seigneur.


(Hébreu : 56).

David expose à Dieu les maux qu’il souffre de la part de ses ennemis.

Il espère dans le secours du Seigneur, et lui rend grâces de l’avoir exaucé et délivré.


Pour la fin.


55Pour le peuple qui a été éloigné des saints (ou des chose saintes), de David, (pour une) inscription du (de) titre, lorsque les Philistins (Allophyles (étrangers)) l’eurent arrêté à Geth. 2Ayez pitié de moi, ô Dieu, car l’homme (un) m’a foulé aux pieds ; m’attaquant tout le jour, il m’a tourmenté. 3Mes ennemis m’ont foulé aux pieds tout le jour ; car il y en a beaucoup qui me font la guerre. 4(Dès) La hauteur du jour me donnera de la crainte (je viendrai) ; mais j’espérerai en vous. 5Je louerai en Dieu les paroles qu’il m’a fait entendre ; j’espère en Dieu ; je ne craindrai point ce que la chair peut me faire. 6Tout le jour ils avaient mes paroles en exécration ; toutes leurs pensées tendaient à me faire du mal. 7Ils s’assembleront (habiteront près de moi) et se cacheront ; ils observeront mes démarches. De même qu’ils en ont voulu à ma vie (mon âme pour la perdre), 8vous ne les sauverez nullement ; dans votre colère vous briserez les (des) peuples. O Dieu, 9je vous ai exposé toute ma vie ; vous avez mis mes larmes devant vous, selon votre promesse. 10Alors mes ennemis devront retourner en arrière. En quelque jour que je vous (aie) invoque(é), je connais (j’ai connu) que vous êtes mon Dieu. 11Je louerai en Dieu la (une) parole (qu’il m’a donnée) ; je louerai dans le Seigneur sa promesse (un discours). J’espère (ai espéré) en Dieu ; je ne craindrai point ce que l’homme (un) peut me faire. 12Je connais (vous dois), ô Dieu, les vœux que je vous ai faits, et les louanges, dont j’ai à m’acquitter envers vous. 13Car vous avez délivré mon âme de la mort, et mes pieds de (à) la chute, afin que je me rende agréable devant Dieu à la lumière des vivants.


(Hébreu : 57).

David implore le Seigneur au fort de son affliction.

Il lui rend grâces de l’avoir délivré, et il lui promet de publier ses louanges parmi les nations.


Pour la fin.


56N’exterminez pas (Ne perdez pas entièrement) ; de David, inscription du (de) titre, lorsqu’il s’enfuit de devant Saül dans une (la) caverne. 2Ayez pitié de moi, ô Dieu, ayez pitié de moi, car mon âme a confiance en vous. Et j’espérerai à l’ombre de vos ailes, jusqu’à ce que l’iniquité ait passé. 3Je crierai vers le Dieu très haut, le Dieu qui m’a fait du bien. 4Il a envoyé du ciel (son secours,) et il m’a délivré ; il a couvert d’opprobre ceux qui me foulaient aux pieds. Dieu a envoyé sa miséricorde et sa vérité, 5et il a arraché mon âme du milieu des petits des lions ; j’ai dormi plein de trouble. Les enfants (fils) des hommes ont pour dents des armes et des flèches, et leur langue est un glaive acéré. 6Soyez exalté au-dessus des cieux, ô Dieu, et que votre gloire brille par toute la terre. 7Ils ont préparé un filet pour mes pieds, et ils ont courbé mon âme. Ils ont creusé une fosse devant moi, et ils y sont eux-mêmes tombés. 8Mon cœur est préparé, ô Dieu, mon cœur est préparé ; je chanterai, et je psalmodierai. 9Lève-toi, ma gloire ; lève-toi, mon luth (psaltérion) et ma (toi) harpe ; je me lèverai dès l’aurore. 10Je vous célébrerai, Seigneur, au milieu des peuples, et je vous chanterai (dirai un psaume en votre honneur) parmi les nations ; 11car votre miséricorde s’est élevée jusqu’aux cieux, et votre vérité jusqu’aux nues. 12Soyez exalté, ô Dieu, au-dessus des cieux, et que votre gloire brille (éclate) par toute la terre.


(Hébreu : 58).

David s’élève contre les mauvais conseillers qui irritaient Saül contre lui.

Prières et prédictions contre eux.

Ils périront, et tout le monde connaîtra la justice et la providence du Seigneur.


Pour la fin.


57N’exterminez pas (Ne perdez pas entièrement) ; de David, inscription du (de) titre. 2Parlez-vous vraiment selon la justice ? Jugez avec droiture, fils des hommes. 3Mais (Car) dans votre cœur vous formez des desseins (opérez) d’iniquité ; dans le pays vos mains ourdissent des injustices (avec art). 4Les pécheurs sont pervertis (se sont égarés) dès le sein maternel, ils se sont égarés dès leur naissance ; ils ont dit des choses fausses. 5Leur fureur est semblable à celle du serpent, et de l’aspic sourd, qui ferme ses oreilles, 6et qui n’entend (n’écoutera) pas la voix des enchanteurs, et du magicien qui use d’adresse pour le charmer. 7Dieu brisera leurs dents dans leur bouche ; le Seigneur mettra en pièces les mâchoires (molaires) des lions. 8Ils seront réduits à rien, comme une eau qui s’écoule ; il a tendu son arc jusqu’à ce qu’ils devinssent impuissants. 9Comme la cire qui coule, ils seront enlevés ; le feu est tombé d’en haut sur eux, et ils n’ont plus vu le soleil. 10Avant qu’ils connaissent (sentent) que leurs épines sont devenues un buisson, il les engloutit comme tout vivants dans sa colère. 11Le juste se réjouira en voyant la vengeance ; il lavera ses mains dans le sang du pécheur. 12Et les (l’) homme(s) diront(a) : Oui, il y a une récompense pour le juste ; oui, il y a un Dieu qui les juge sur la terre.


(Hébreu : 59).

David représente à Dieu l’injustice et la violence de ses persécuteurs.

Il en prédit le châtiment et il annonce les louanges qu’il rendra au Seigneur pour les secours qu’il espère recevoir de sa bonté.

On remarque aisément dans ce psaume des prophéties très claires de la vocation des Gentils, de la dispersion et de la réprobation des Juifs, et enfin, de leur retour à l’Eglise chrétienne.


Pour la fin.


58N’exterminez pas (Ne perdez pas entièrement) ; de David, pour l’inscription du (de) titre, quand Saül envoya garder sa maison pour le tuer (voir 1 Rois, 19, 11). 2Sauvez-moi des mains de mes ennemis, ô mon Dieu, et délivrez-moi de ceux qui se lèvent (s’insurgent) contre moi. 3Délivrez-moi de ceux qui commettent l’iniquité, et sauvez-moi des hommes de sang. 4Car voici qu’ils se sont rendus maîtres de ma vie (ont pris mon âme) ; des hommes puissants se sont précipités sur moi. 5Il n’y a eu ni faute ni péché de ma part, Seigneur ; j’ai couru et j’ai conduit mes pas sans injustice (iniquité). 6Levez-vous au-devant de moi, et voyez(. Et vous), Seigneur, Dieu des armées, Seigneur (Dieu) d’Israël, appliquez-vous à visiter toutes les nations ; n’ayez pas pitié de tous ceux qui commettent l’iniquité. 7Ils reviendront le soir, et ils seront affamés comme des chiens, et ils feront le tour de la ville. 8Voici qu’ils parleront de leur bouche, et un glaive sera sur leurs lèvres ; car (en disant :) qui est-ce qui a (nous a) entendu(s) ? 9Et vous, Seigneur, vous vous rirez d’eux ; vous réduirez à néant toutes les nations. 10C’est en vous que je conserverai ma force ; car, ô Dieu, vous êtes mon défenseur (soutien). 11La miséricorde de mon Dieu me préviendra. 12Dieu me fera regarder par-dessus (me montrera le sort de) mes ennemis. Ne les tuez pas, de peur qu’on n’oublie, mon peuple (que mon peuple n’oublie son châtiment). Dispersez-les par votre puissance, et renversez-les, Seigneur, vous qui êtes mon protecteur, 13à cause du crime de leur bouche, des paroles de leurs lèvres ; et qu’ils soient pris dans leur orgueil. Et l’on publiera (publiquement) leurs malédictions et leurs mensonges, 14au jour de la (à leur) consommation, dans la colère de la (leur) consommation ; et ils ne seront plus. Et ils sauront que Dieu règnera sur Jacob et jusqu’aux extrémités de la terre. 15Ils reviendront le soir, et ils seront affamés comme des chiens, et ils feront le tour de la ville. 16Ils se disperseront pour manger ; mais, s’ils ne sont point rassasiés, ils murmureront. 17Mais moi, je chanterai votre puissance, et le matin je célébrerai avec (des transports de) joie votre miséricorde. Car vous vous êtes fait mon protecteur (soutien) et mon refuge au jour de ma tribulation. 18O mon défenseur (aide), je vous célébrerai, parce que vous êtes le (mon) Dieu qui me protégez, (mon soutien ;) mon Dieu, ma miséricorde.


(Hébreu : 60).

David se plaint à Dieu de ce qu’il a livré son peuple à ses ennemis.

Il espère qu’après l’avoir ainsi châtié, il voudra bien de nouveau le protéger.


Pour la fin.


59Pour ceux qui seront changés, inscription du (de) titre, instruction de David (lui-même pour la doctrine), 2lorsqu’il brûla la Mésopotamie de Syrie et Sobal, et que Joab revint et frappa l’Idumée dans la vallée des Salines, tuant douze mille hommes. 3O Dieu, vous nous avez repoussés et vous nous avez détruits ; vous vous êtes irrité, et (ensuite) vous avez eu pitié de nous. 4Vous avez ébranlé la terre, et vous l’avez troublée (bouleversée). Guérissez ses brisures, car elle est (a été) ébranlée. 5Vous avez fait voir à votre peuple des choses dures (châtiments rigoureux) ; vous nous avez abreuvés d’un vin de douleur (componction). 6Vous avez donné à ceux qui vous craignent un signal, afin qu’ils fuient de devant l’arc. Pour que vos bien-aimés soient délivrés, 7sauvez-nous (-moi) par votre droite, et exaucez-moi. 8Dieu a parlé dans son sanctuaire : Je me réjouirai, et je partagerai Sichem, et je mesurerai la vallée des Tentes (tabernacles). 9(A moi est) Galaad est à moi, et à moi Manassé ; et Ephraïm est la force de ma tête. Juda est mon roi. 10Moab est comme le vase de mon espérance. J’étendrai ma chaussure (mes pas) sur l’Idumée ; les (des) étrangers me sont assujettis (devenus amis). 11Qui me conduira à la (dans une) ville fortifiée ? Qui me conduira jusqu’en Idumée ? 12N’est-ce (sera-ce) pas vous, ô Dieu, qui nous avez repoussés ? et ne sortirez-vous pas, ô Dieu, à la tête de nos armées ? 13Donnez-nous du secours contre (pour nous tirer de) la tribulation, car la protection de l’homme est vaine. 14Avec (En) Dieu nous ferons des actes de courage, et lui-même réduira à néant ceux qui nous persécutent.


(Hébreu : 61).

David invoque le secours du Seigneur avec cette ferme confiance que lui inspire la puissante protection dont il l’a toujours honoré.


Pour la fin.


60Sur (Dans) les cantiques (hymnes), de David. 2Exaucez, ô Dieu, ma supplication ; soyez attentif à ma prière. 3Des extrémités de la terre j’ai crié vers vous, lorsque mon cœur était dans l’angoisse ; vous m’avez élevé sur la (une) pierre. Vous m’avez conduit, 4parce que vous êtes devenu mon espérance, une tour solide contre (forte face à) l’ennemi. 5J’habiterai à jamais dans vos (votre) tabernacle(s durant des siècles) ; je trouverai un abri à l’ombre de vos ailes. 6Car vous, mon Dieu, vous avez exaucé ma prière ; vous avez donné un héritage à ceux qui craignent votre nom. 7Vous ajouterez des jours aux jours du roi ; vous étendrez ses (lui donnerez des) années de génération en génération. 8Il demeure(ra) éternellement en présence de Dieu. Qui scrutera sa (la) miséricorde et sa (la) vérité (de Dieu) ? 9Ainsi je chanterai un cantique à (la gloire de) votre nom dans les siècles des siècles, pour m’acquitter chaque jour de mes vœux.


(Hébreu : 62).

David s’excite lui-même, et tous ceux qui suivent son parti, à mettre toute sa confiance en Dieu, et à se soumettre entièrement à lui.


Pour la fin.


61Pour Idithun, psaume de David. 2Mon âme ne sera-t-elle pas soumise à Dieu ? car c’est de lui(-même) que vient mon salut. 3Car c’est lui qui est mon Dieu et mon sauveur ; il est mon protecteur (soutien), je ne serai plus ébranlé. 4Jusques à quand vous jetterez-vous sur un homme ? Vous le tuez (Chercherez-vous) tous ensemble (à le détruire), comme (vous feriez à) une muraille qui penche, et une masure (mur sec) tout ébranlé(e). (qui s’écroule ?) 5Cependant (Car) ils ont entrepris de me dépouiller de ma dignité ; j’ai couru altéré ; de leur bouche ils (me) bénissaient, et dans leur cœur ils (me) maudissaient. 6Cependant sois soumise à Dieu, mon âme, car c’est de lui que vient ma patience. 7Car c’est lui qui est mon Dieu et mon sauveur ; il est mon protecteur, et je ne fuirai (n’émigrerai) point. 8En Dieu est mon salut et ma gloire ; il est le Dieu qui me secourt, et mon espérance est en Dieu. 9Espérez en lui, vous tous qui composez le (l’assemblée de son) peuple ; répandez devant lui vos cœurs ; Dieu est notre défenseur (aide) à jamais. 10Mais les fils des hommes sont vains ; les fils des hommes sont des menteurs (faux) dans leurs balances, afin de tromper ensemble pour des choses vaines (par vanité). 11Ne mettez pas votre espérance dans l’iniquité, et ne désirez point les rapines. Si les richesses affluent, n’y attachez pas (gardez-vous bien d’y attacher) votre cœur. 12Dieu a parlé une fois ; j’ai entendu ces deux choses : la puissance est à Dieu, 13et à vous, Seigneur, la miséricorde ; car vous rendrez à chacun selon ses œuvres.


(Hébreu : 63).

David représente vivement dans ce psaume la soif ardente qu’il avait pour Dieu, le désir de revoir son tabernacle, et la confiance en sa puissante protection.


62Psaume de David, lorsqu’il était dans le désert d’Idumée (voir 1 Rois, 22, 5). 2O Dieu, mon Dieu, je veille aspirant à vous dès l’aurore. Mon âme a soif de vous. Et combien ma chair aussi est altérée de vous (en combien de manières ma chair est pour vous) ! 3Dans cette (une) terre déserte, et sans chemin, et sans eau, c’est ainsi que je me suis présenté devant vous (comme) dans le sanctuaire, pour contempler votre puissance (vertu) et votre gloire. 4Car votre miséricorde est meilleure que toutes les vies (la vie) ; mes lèvres vous loueront. 5Ainsi je vous bénirai toute ma vie, et je lèverai mes mains en votre nom. 6Que mon âme soit comme rassasiée et engraissée, et ma bouche vous louera avec des lèvres d’allégresse (d’exultation). 7Si je me souviens de vous sur ma couche, dès le matin je méditerai (les matins) sur vous. 8Car vous avez été mon défenseur (aide), et je me réjouirai à l’ombre de vos ailes. 9Mon âme s’est attachée à votre suite, et votre droite m’a soutenu. 10Quant à eux, c’est en vain qu’ils ont cherché à m’ôter la vie (mon âme). Ils entreront dans les profondeurs (parties inférieures) de la terre ; 11ils seront livrés au pouvoir (aux mains) du glaive ; ils deviendront la proie des renards. 12Mais le roi se réjouira en Dieu ; (on félicitera) tous ceux qui jurent par lui se féliciteront, car la bouche de ceux qui profèrent (proféraient) l’iniquité a été fermée.


(Hébreu : 64).

David invoque le secours de Dieu contre ses ennemis.

Il le remercie de la protection qu’il lui a donnée.

Il lui représente la malice de ses persécuteurs, et il prédit que leurs calomnies retomberont sur eux.


63Pour la fin, psaume de David. 2Exaucez, ô Dieu, ma prière lorsque je vous implore ; délivrez mon âme de la crainte de (d’un) l’ennemi. 3Vous m’avez protégé contre l’assemblée des méchants, contre la multitude de ceux qui commettent l’iniquité. 4Car ils ont aiguisé leurs langues comme un glaive, et ils ont tendu leur arc, chose amère, 5pour percer de flèches l’innocent dans l’obscurité (les ténèbres). 6Ils le perceront (les lanceront) soudain(ement), et ils n’éprouveront aucune crainte ; ils se sont affermis dans leur résolution (discours) pervers(e). Ils se sont concertés pour cacher des pièges ; ils ont dit : Qui les verra ? 7Ils ont inventé (cherché avec soin) des crimes (contre moi) ; ils se sont épuisés dans une profonde recherche. L’homme pénétrera au fond de son cœur, 8et (mais) Dieu sera exalté. Les blessures qu’ils font sont comme celles des flèches des petits enfants, 9et leurs langues ont perdu leur force en se tournant contre eux-mêmes. Tous ceux qui les voyaient ont été remplis de trouble, 10et tout homme a été saisi de frayeur. Et ils ont annoncé les œuvres de Dieu, et ils ont compris ses actes. 11Le juste se réjouira dans le Seigneur, et espérera en lui ; et tous ceux qui ont le cœur droit se féliciteront (seront loués).


(Hébreu : 65).

Le Psalmiste prie Dieu de ramener son peuple captif dans la terre dont il a été enlevé.

Il décrit la fertilité de cette terre, et il prédit les biens dont il comblera son peuple lorsqu’il y sera retourné.


Pour la fin, psaume de David.


64Cantique de Jérémie et d’Ezéchiel, pour le peuple de la captivité, lorsqu’il commençait à partir (sortir). 2L’hymne (de louange) vous est du, ô Dieu, dans Sion, et on vous rendra des vœux dans Jérusalem. 3Exaucez ma prière ; à vous viendra toute chair. 4Les (Des) paroles des méchants (d’hommes iniques) ont prévalu sur nous, mais vous nous pardonnerez nos impiétés (iniquités). 5(Bien)Heureux celui que vous avez choisi et pris avec vous (à votre service) ; il habitera dans vos parvis. Nous serons remplis de biens de votre maison ; votre temple est saint, 6il est admirable en équité (par l’équité qui y règne). Exaucez-nous, ô Dieu, notre sauveur (salut), espérance de tous les confins de la terre et des lointains rivages de la mer. 7Vous affermissez les montagnes par votre force, vous qui êtes ceint (armé) de puissance, 8qui troublez les profondeurs de la mer, et qui faites retentir le bruit de ses flots. Les nations seront troublées, 9et ceux qui habitent les extrémités de la terre seront effrayés par vos prodiges (miracles) ; vous réjouirez les contrées de l’orient et de l’occident (le matin naissant et le soir). 10Vous avez visité la terre, et vous l’avez enivrée (de vos pluies) ; vous l’avez comblée de richesses. Le fleuve de Dieu a été rempli d’eaux ; vous avez préparé la nourriture de votre peuple (des hommes) ; car c’est ainsi que vous préparez la terre. 11Enivrez (d’eau) ses ruisseaux, multipliez ses germes (productions) ; sous ses ondées elle se réjouira, donnant ses fruits. 12Vous bénirez la couronne de l’année (, objet) de votre bonté, et vos champs seront remplis d’abondantes récoltes. 13Les gracieux pâturages (lieux riants) du désert seront engraissés, et les collines seront ceintes d’allégresse (exultation). 14Les béliers des brebis se revêtiront (ont été revêtus d’une riche toison), et les vallées seront pleines de blé (froment) ; tout chantera et fera entendre (elles crieront et diront) des hymnes.


(Hébreu : 66).

Le Psalmiste invite tous les peuples de la terre à louer Dieu à la vue des merveilles de sa puissance.

Il promet de s’acquitter des vœux qu’il lui a faits, et de purifier son cœur de toute attache au péché.


Pour la fin.


65Cantique, (d’un) psaume de (la) résurrection. Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre (tout) entière ; 2chantez un hymne à (dites un psaume à l’honneur de) son nom ; rendez glorieuse (gloire) sa louange. 3Dites à Dieu : Que vos œuvres sont terribles (redoutables), Seigneur ! A cause (la vue) de la grandeur de votre puissance, vos ennemis vous adressent des hommages menteurs (mentiront). 4Que (toute) la terre vous adore et chante en votre honneur, qu’elle dise un hymne à (psaume à la gloire de) votre nom. 5Venez et voyez les œuvres de Dieu ; il est terrible dans ses desseins sur les enfants des hommes. 6Il a changé la mer en une terre sèche (aride) ; ils ont passé (passeront dans) le fleuve à pied (sec), c’est là que nous nous réjouirons (en lui). 7Il règne à jamais par sa puissance, ses yeux contemplent les nations ; que ceux-là qui l’irritent ne s’élèvent point en eux-mêmes. 8Nations, bénissez notre Dieu, et faites entendre les accents (la voix) de sa louange. 9C’est lui qui a conservé la vie à mon âme, et qui n’a point permis que mes pieds soient ébranlés. 10Car vous nous avez éprouvés, ô Dieu ; vous nous avez fait passer (épurés) par le feu, comme on y fait passer (épure) l’argent. 11Vous nous avez fait tomber dans le piège ; vous avez chargé nos épaules de tribulations ; 12vous avez mis (imposé) des hommes sur nos têtes. Nous avons passé par le feu et par l’eau ; et vous nous en avez tirés pour nous mettre en un lieu de rafraîchissement. 13J’entrerai dans votre maison avec des holocaustes ; je m’acquitterai envers vous de mes vœux 14que mes lèvres ont proférés, et que ma bouche a prononcés pendant ma tribulation. 15Je vous offrirai de gras holocaustes, avec la fumée des béliers ; je vous offrirai des bœufs avec des boucs. 16Venez, entendez, vous tous qui craignez Dieu, et je vous raconterai tout ce (les grandes choses) qu’il a fait(es) à (pour) mon âme. 17Ma bouche a crié vers lui, et ma langue l’a exalté. 18Si j’avais vu (j’ai regardé) l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé (m’exaucera pas). 19C’est pourquoi Dieu m’a exaucé, et a été attentif à la voix de ma supplication. 20Béni soit Dieu, qui n’a pas rejeté ma prière, ni éloigné de moi sa miséricorde. (!)


(Hébreu : 67).

David prie Dieu de répandre toutes ses miséricordes et sa lumière sur son peuple, et de remplir de joie toutes les nations en envoyant le Sauveur, qu’il doit leur donner.


Pour la fin.


66Parmi (Dans) les hymnes, psaume, (d’un) cantique de David. 2Que Dieu ait pitié de nous, et nous bénisse ; qu’il fasse briller son visage sur nous, et qu’il ait pitié de nous. 3Afin que nous connaissions votre voie sur la terre, et votre salut parmi toutes les nations. 4Que les peuples vous glorifient, ô Dieu ; que tous les peuples vous glorifient ! (.) 5Que les nations soient dans la joie et l’allégresse, parce que vous jugez les peuples dans l’équité, et que vous dirigez les nations sur la terre. 6Que les peuples vous glorifient, ô Dieu ; que tous les peuples vous glorifient ! 7La terre a donné son fruit. Que Dieu, notre Dieu, nous bénisse !(,) 8Que Dieu nous bénisse, et que tous les confins de la terre le craignent ! (redoutent.)


(Hébreu : 68).

Le Psalmiste demande au Seigneur qu’il paraisse devant son peuple, et qu’il dissipe ses ennemis par sa présence.

Il décrit la pompe de sa marche et les merveilles qu’il opéra dans le désert.

Il excite tout le peuple à louer ce souverain Seigneur.

Ce psaume, comme en conviennent tous les commentateurs, est le plus difficile à entendre : de là le grand nombre des interprétations diverses.

Pour nous, il nous semble que c’est un cantique de triomphe, composé par David dans la cérémonie du transport de l’Arche Sainte de Cariathiarim à Jérusalem ou de la maison d’Obédédom dans le tabernacle dressé à Sion.

La plupart des Pères grecs et latins l’appliquent, dans le sens spirituel, à la venue, à la Résurrection, à l’Ascension de Jésus-Christ, à la prédication des Apôtres et à la conversion des Gentils ; saint Paul lui-même en a rapporté un passage à l’Ascension du Sauveur, comme on le verra dans les notes.


Pour la fin.


67Psaume, (d’un) cantique de David lui-même. 2Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dissipés : et que ceux qui le haïssent fuient devant sa face. 3Comme la fumée disparaît, qu’ils disparaissent ; comme la cire se fond devant le feu, qu’ainsi périssent les pécheurs devant la face de Dieu. 4Mais que les justes soient comme dans un (fassent des) festin(s), et qu’ils tressaillent en la présence de Dieu, et qu’ils soient dans des transports de joie. 5Chantez à Dieu, célébrez son nom par un cantique ; frayez le chemin à celui qui monte vers (sur) le couchant. Le Seigneur est son nom. Tressaillez de joie en sa présence. On tremblera (Les pécheur seront troublés) devant lui. 6Il est le père des orphelins et le juge des veuves. Dieu est dans son lieu saint. 7C’est le Dieu qui fait habiter dans une même (sa) maison ceux qui ont un même esprit ; qui délivre les captifs par sa puissance, aussi bien que ceux qui l’irritent, qui habitent dans les (des) sépulcres. 8O Dieu, quand vous marchiez à la tête de votre peuple, quand vous traversiez le désert, 9la terre fut ébranlée, les cieux (eux-mêmes) se fondirent (en eaux) devant le Dieu du Sinaï, devant le Dieu d’Israël. 10Vous avez mis en réserve une pluie toute volontaire, ô Dieu, pour votre héritage ; et lorsqu’il a été affaibli, vous l’avez réconforté. 11Vos animaux y habiteront : Vous avez dans votre bonté, ô Dieu, préparé de la (une) nourriture pour le pauvre. 12Le Seigneur donne ses ordres (donnera la parole) à ses messagers (ceux qui annonceront la bonne nouvelle) avec une grande puissance. 13Le roi des armées est (sera soumis) au pouvoir du bien-aimé, du bien-aimé ; et celle qui est l’ornement (ce sera à la beauté) de la maison (de) partage(r) les dépouilles. 14Quand (Si) vous dormez au milieu de vos héritages, les ailes de la colombe sont argentées (vous serez comme des ailes argentées d’une colombe), et (dont) l’extrémité de son dos a le pâle éclat de l’or. 15Lorsque le Très-Haut (roi du ciel) disperse les (des) rois dans le pays, tout est blanchi (sur elle, ils deviendront blancs) par les (la) neige(s) (qui est) sur (le) Selmon. 16La montagne de Dieu est une grasse montagne. C’est une montagne massive (fertile), une grasse montagne. 17Pourquoi regardez-vous avec admiration (envie) les (des) montagnes massives (fertiles) ? Il est une montagne où il a plu à Dieu d’habiter ; et le Seigneur y habitera à jamais. 18Le char de Dieu est environné de plus de dix mille ; ce sont des milliers d’Anges (de saints) qui se réjouissent ; le Seigneur est au milieu d’eux dans son sanctuaire, comme au Sinaï. 19Vous êtes monté en haut ; vous avez emmené des captifs ; vous avez reçu des présents parmi les hommes, et même de ceux (car vous avez pris ceux) qui ne croient pas que le Seigneur Dieu habite avec nous (au milieu de son peuple). 20Que le Seigneur soit béni chaque jour ! Le Dieu qui nous a si souvent sauvés rendra notre voie prospère (il nous fera un chemin prospère, le Dieu de nos victoires). 21Notre Dieu est le Dieu qui a la vertu de sauver ; (et) au Seigneur, au Seigneur appartiennent les issues de la mort. 22Mais Dieu brisera la (les) tête(s) de ses ennemis, le front superbe (sommet chevelu) de ceux qui marchent dans leurs iniquités (iniquités). 23Le Seigneur a dit : Je les (r)amènerai de Basan, et je les (r)amènerai du (pro)fond de la mer ; 24afin que ton pied trempe dans le sang, et que la langue de tes chiens ait aussi sa part des (le soit du sang de tes) ennemis. 25Ils ont vu votre entrée (vos marches), ô Dieu, l’entrée (les marches) de mon Dieu, de mon roi, qui réside dans le sanctuaire. 26En avant marchaient les princes, associés aux chanteurs, au milieu des jeunes filles qui jouaient du tambourin. 27Bénissez le Seigneur Dieu dans les (des) assemblées, vous qui sortez des sources d’Israël. 28Là est (était) Benjamin, le plus jeune, en de saints transports (dans l’extase de son esprit) ; là sont les princes de Juda, leurs chefs ; les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. 29O Dieu, commandez à votre puissance ; affermissez, ô Dieu, ce que vous avez fait parmi nous. 30Dans (Du milieu de) votre temple de Jérusalem, les (du) rois vous offriront des présents. 31Réprimez les bêtes (sauvages) des (du) roseau(x), la troupe des (assemblée de) taureaux et les troupeaux des (au milieu des vaches du) peuple(s), pour chasser ceux qui ont été éprouvés comme (par) l’argent. Dissipez les (des) nations qui veulent la guerre. 32Des ambassadeurs viendront de l’Egypte ; l’Ethiopie s’empressera de tendre (la première) ses mains vers Dieu. 33Royaumes de la terre, chantez (à) Dieu ; célébrez le Seigneur, célébrez (jouez du psaltérion en l’honneur de) Dieu, 34qui s’élève au plus haut des cieux (est monté sur le ciel du ciel), vers l’Orient. Voici qu’il va donner à sa voix un puissant éclat (une voix de puissance). 35Rendez gloire à Dieu au sujet d’Israël. Sa magnificence et sa force (puissance) paraissent dans les nuées. 36Dieu est admirable dans ses saints ; le Dieu d’Israël donnera lui-même à son peuple la puissance et la force. Dieu soit béni !


(Hébreu : 69).

David implore de Dieu le secours contre ses ennemis qui l’opprimaient injustement.

Il prend Dieu à témoin de son innocence ; il l’intéresse à le secourir, par intérêt pour sa propre gloire.

Il prédit le malheur de ses persécuteurs, le retour de son peuple, le rétablissement de Jérusalem et des villes de Juda.

Les Pères et les commentateurs reconnaissent unanimement que ce psaume regarde le Messie.

Les preuves en sont trop claires, pour que nous ayons à les faire remarquer dans les notes.


68Pour la fin, pour ceux qui seront changés, Psaume de David. 2Sauvez-moi, ô Dieu, car les (des) eaux sont entrées jusqu’à (dans) mon âme. 3Je suis enfoncé dans une boue profonde, où il n’y a pas de consistance. Je suis descendu au fond de la mer, et la (une) tempête m’a submergé. 4Je me suis fatigué à crier, ma gorge en a été enrouée ; mes yeux se sont épuisés, tandis que j’attends (j’espère en) mon Dieu. 5Ils sont devenus plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause. Ils sont devenus forts, mes ennemis qui me persécutent injustement ; j’ai dû payer ce que je n’avais pas pris. 6O Dieu, vous connaissez ma folie, et mes péchés ne vous sont point cachés. 7Que ceux qui espèrent en vous ne rougissent pas à cause de moi, Seigneur, Seigneur des armées. Qu’ils ne soient pas confondus à mon sujet, ceux qui vous cherchent, (ô) Dieu d’Israël. 8Car c’est à cause de vous que j’ai souffert l’opprobre, et que la confusion a couvert mon visage. 9Je suis devenu un étranger pour mes frères, et un inconnu pour les fils de ma mère. 10Car le zèle de votre maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui vous insultaient sont tombés sur moi. 11J’ai affligé (couvert) mon âme par (dans) le jeûne, et l’on m’en a fait un sujet d’opprobre. 12J’ai pris pour vêtement un cilice, et je suis devenu leur fable (pour eux un proverbe). 13Ceux qui étaient assis à la porte (de la ville) parlaient contre moi, et ceux qui buvaient du vin me raillaient par leurs chansons. 14Mais (Pour) moi je vous adresse, Seigneur, ma prière. Voici le temps favorable (de votre bienveillance), ô Dieu. Selon la grandeur de votre miséricorde exaucez-moi, selon la vérité de (vos promesses de) (votre) salut. 15Retirez-moi de la boue, afin que je n’y (demeure pas) enfonce(é) pas ; délivrez-moi de ceux qui me haïssent et (du fond) des eaux profondes. 16Que les flots en fureur ne me submergent point ; que l’abîme ne m’engloutisse pas, et que le (qu’un) puits ne (re)ferme pas sa bouche sur moi. 17Exaucez-moi, Seigneur, car votre miséricorde est toute suave ; regardez- moi selon l’abondance de vos bontés. 18Et ne détournez pas votre visage de votre serviteur ; parce que je suis dans l’angoisse (tourmenté), exaucez-moi promptement. 19Soyez attentif sur mon âme, et délivrez-la à cause de mes ennemis. 20Vous connaissez mon opprobre, et ma confusion, et ma honte (retenue). 21Tous ceux qui me persécutent sont devant vous ; mon cœur s’attend à (a attendu) l’insulte et (à) la misère. Et j’ai attendu (avec constance) que quelqu’un s’attristât avec moi, mais nul ne l’a fait ; et que quelqu’un me consolât, mais je n’ai trouvé personne. 22Et ils m’ont donné du fiel pour nourriture, et dans ma soif ils m’ont abreuvé de vinaigre. 23Que leur table soit devant eux comme un filet, un juste châtiment et une pierre de scandale (d’achoppement). 24Que leurs yeux soient obscurcis, pour qu’ils cessent de voir, et courbez à jamais leur dos. 25Déversez sur eux votre colère, et que la fureur de votre courroux les saisisse. 26Que leur demeure devienne déserte, et qu’il n’y ait personne qui habite dans leurs tentes (tabernacles). 27Parce qu’ils ont persécuté celui que vous avez frappé, et qu’ils ont ajouté à la douleur de mes blessures. 28Ajoutez l’iniquité à leur iniquité, et qu’ils n’entrent pas dans votre justice. 29Qu’ils soient effacés du livre des vivants, et qu’ils ne soient point inscrits avec les justes. 30Pour moi, je suis pauvre et dans la douleur ; votre salut (secours), ô Dieu, m’a relevé (soutenu). 31Je louerai le nom de Dieu par des (un) cantique(s), et je le glorifierai par des (ma) louange(s) ; 32et ce sera plus agréable à Dieu que le jeune veau, à qui poussent les (ses) cornes et les (ses) ongles. 33Que les pauvres le voient et se réjouissent. Cherchez Dieu, et votre âme vivra ; 34car le Seigneur a exaucé les pauvres, et il n’a pas méprisé ses captifs (ceux qui sont dans les liens). 35Que les cieux et la terre le louent ; la mer, et tout ce qui s’y meut. 36Car Dieu sauvera Sion, et les villes de Juda seront (re)bâties. Ils (Ses citoyens) y habiteront, et ils l’acquerront en héritage. 37Et la race de ses serviteurs (de Dieu) la possédera, et ceux qui aiment son nom y habiteront.


(Hébreu : 70).

David demande à Dieu une prompte assistance contre la malice et les insultes de ses ennemis.


Pour la fin, psaume de David.


69En souvenir de ce que Dieu (le Seigneur) l’avait sauvé. 2O Dieu, venez (songez à venir) à mon aide ; Seigneur, hâtez-vous de me secourir. 3Qu’ils soient confondus et couverts de honte, ceux qui cherchent à m’ôter la vie (mon âme). 4Qu’ils reculent en arrière et soient dans la confusion, ceux qui me veulent du mal. Qu’ils reculent aussitôt, rougissant de honte, ceux qui me disent : Va ! va (Triomphe, triomphe) ! 5Mais que tous ceux qui vous cherchent tressaillent d’allégresse et de joie ; et que ceux qui aiment votre salut disent sans cesse : Que le Seigneur soit glorifié ! 6Pour moi, je suis pauvre et indigent ; ô Dieu, aidez-moi. Vous êtes mon aide et mon libérateur. Seigneur, ne tardez pas.


(Hébreu : 71).

Le Psalmiste implore le secours de Dieu avec confiance.

Il promet de publier ses merveilles et d’en faire passer la mémoire jusqu’aux races futures.

La plupart des anciens et des modernes rapportent ce psaume, quant au sans littéral, à David, chassé de Jérusalem par son fils Absalom, et abandonné par plusieurs de ceux qui avaient toujours passé pour ses amis.


70Psaume de David, des fils de Jonadab, et des premiers captifs. C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; que je ne sois pas à jamais confondu. 2Dans votre justice, délivrez-moi et secourez-moi (arrachez-moi à la persécution). Inclinez vers moi votre oreille, et sauvez-moi. 3Soyez-moi un Dieu protecteur et un asile fortifié, afin de me sauver ; car vous êtes ma force (mon ferme appui) et mon refuge. 4Mon Dieu, tirez-moi de la main du (d’un) pécheur, et de la main de celui qui agit contre la loi, et du pervers ; 5car vous êtes mon attente, Seigneur ; Seigneur, vous êtes mon espérance depuis ma jeunesse. 6Sur vous je me suis appuyé dès ma naissance ; dès le sein de ma mère vous êtes mon protecteur. Vous serez (avez) toujours (été) le sujet de mes chants. 7Je suis devenu pour beaucoup comme un prodige ; et vous, vous êtes un puissant secours. 8Que ma bouche soit remplie de louanges, pour que je chante votre gloire, et chaque (tout le) jour votre grandeur. 9Ne me rejetez pas au temps de la vieillesse ; lorsque ma force se sera épuisée, ne m’abandonnez pas. 10Car mes ennemis ont parlé contre (de) moi, et ceux qui épiaient ma vie (mon âme) ont tenu conseil ensemble, 11disant : Dieu l’a abandonné ; poursuivez-le et saisissez-le ; il n’y a personne pour le délivrer. 12O Dieu, ne vous éloignez pas de moi ; mon Dieu, voyez à me secourir. 13Qu’ils soient confondus et réduits à néant (qu’ils périssent), ceux qui en veulent à ma vie (disent du mal de mon âme) ; qu’ils soient couverts de confusion et de honte, ceux qui (me) cherchent mon mal (des maux). 14Mais moi, j’espérerai toujours, et j’ajouterai à toutes vos louanges. 15Ma bouche publiera votre justice, et tout le jour votre assistance salutaire. Ne connaissant pas la science humaine (une science vaine), 16je contemplerai les œuvres puissantes du Seigneur ; Seigneur, je me rappellerai votre justice, la vôtre seule. 17O Dieu, vous m’avez instruit dès ma jeunesse, et je publierai vos merveilles que j’ai éprouvées (opérées) jusqu’à présent (ce jour). 18Et jusqu’à la (dans ma) vieillesse et aux cheveux blancs (ma décrépitude), ô Dieu, ne m’abandonnez pas, jusqu’à ce que j’aie annoncé la force de votre bras à toutes les générations à venir ; votre puissance 19et votre justice qui atteint, ô Dieu, jusqu’aux cieux. Dans les grandes choses que vous avez faites, ô Dieu, qui est semblable à vous ? 20Que de tribulations nombreuses et cruelles vous m’avez fait éprouver (montré) ! Et vous retournant (revenant), vous m’avez rendu la vie, et vous m’avez retiré des abîmes de la terre. 21Vous avez fait éclater (multiplié) votre magnificence, et, vous retournant (revenant), vous m’avez consolé. 22Car je célébrerai encore, ô Dieu, votre vérité au son des instruments ; je vous chanterai sur la harpe, ô Saint d’Israël. 23L’allégresse sera sur mes lèvres lorsque je vous chanterai, et dans (ainsi que) mon âme, que vous avez rachetée. 24Et ma langue annoncera (s’exercera) tout le jour (à chanter) votre justice, lorsque ceux qui (me) cherchent mon mal (des maux) seront couverts de confusion et de honte.


(Hébreu : 72).

David prie le Seigneur de combler de ses lumières et des grâces Salomon, qui venait de monter sur le trône.

Il prédit la grandeur et la félicité de son règne, et sous la figure du règne de Salomon, il décrit celui de Jésus-Christ.


71Psaume sur (pour) Salomon. 2O Dieu, donnez au roi votre jugement, et au fils du roi votre justice ; pour qu’il juge votre peuple avec justice, et vos pauvres selon l’équité. 3Que les montagnes reçoivent la paix pour le peuple, et les collines la justice ! 4Il jugera les pauvres du peuple, et sauvera les enfants (fils) des pauvres, et humiliera le calomniateur. 5Et il durera autant que (subsistera devant) le soleil et (que) la lune, de génération en génération. 6Il descendra comme la pluie sur une toison, et comme les eaux qui tombent goutte à goutte sur la terre. 7En ses jours apparaîtra la justice et l’abondance (une) de (la) paix, jusqu’à ce que la lune soit détruite (disparaisse entièrement). 8Et il dominera de la (d’une) mer à la (jusqu’à une autre) mer, et depuis le (un) fleuve jusqu’aux extrémités de la terre. 9Devant lui se prosterneront les Ethiopiens, et ses ennemis lécheront la terre (la poussière). 10Les rois de Tharsis et les îles lui offriront des présents ; les rois d’Arabie et de Saba (lui) apporteront des dons ; 11et tous les rois de la terre l’adoreront, toutes les nations lui seront assujetties. 12Car il délivrera le pauvre des mains du puissant, et l’indigent qui n’avait personne pour l’assister. 13Il aura compassion du pauvre et de l’indigent, et il sauvera les âmes des pauvres. 14Il affranchira leurs âmes de l’usure et de l’iniquité, et leur nom sera en honneur devant lui. 15Et il vivra, et on lui donnera de l’or d’Arabie ; on l’adorera sans cesse, tout le jour on le bénira. 16Et le blé (froment) sera sur la terre au sommet des montagnes ; son fruit s’élèvera plus haut que le Liban, et on (les habitants de la cité) fleurira(ont) dans la cité comme l’herbe des champs. 17Que son nom soit béni dans tous les siècles : Son nom durera autant que le soleil (; avant le soleil subsiste son nom). Et toutes les tribus de la terre seront bénies en lui ; toutes les nations (de la terre) le glorifieront. 18Béni soit le Seigneur, Dieu d’Israël, qui opère seul des merveilles. 19Et béni soit éternellement le nom de sa majesté, et que toute la terre soit remplie de sa majesté. Ainsi soit-il, ainsi soit-il. 20Ici finissent les louanges de David, fils de Jessé.


(Hébreu : 73).

Le Psalmiste fortifie les justes contre le scandale que leur cause la prospérité des méchants, en montrant l’inconstance et le revers de cette prospérité.


72Psaume d’Asaph. Que Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur droit ! 2Mes pieds ont été presque ébranlés, mes pas presque renversés (déviés), 3parce que j’ai porté envie aux méchants, en voyant la paix des pécheurs. 4Car la (leur) mort paraît les oublier, et leurs blessures ne durent pas. 5Ils n’ont point de part au labeur des mortels, et ils ne sont pas frappés comme les autres hommes. 6Aussi l’orgueil les a-t-il saisis ; ils sont couverts de leur iniquité et de leur impiété. 7L’iniquité sort comme de leur graisse ; ils se sont abandonnés aux passions de leur cœur. 8Leurs pensées et leurs paroles n’ont été que malice ; ils ont proféré hautement l’iniquité. 9Ils ont ouvert leur bouche contre le ciel, et leur langue a parcouru la terre. 10C’est pourquoi mon peuple se tourne de ce côté, et on (les impies) trouve(ront) en eux des jours pleins. 11Et ils ont dit : Comment Dieu le sait-il ? et le Très-Haut en a-t-il connaissance ? 12Voyez ces pécheurs qui abondent en tout en ce monde : ils ont acquis de nouvelles richesses. 13Et j’ai dit : C’est (donc) en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains parmi les innocents, 14puisque j’ai été affligé tout le jour, et châtié dès le matin. 15Si j’avais dit : Je parlerai en ce sens, j’aurais condamné la race de vos enfants. 16Je songeais à pénétrer ce secret (mystère) ; la difficulté fut grande (un pénible travail se trouve) devant moi, 17jusqu’à ce que je fusse entré dans le sanctuaire de Dieu, et que j’eusse compris ce que sera leur fin (dernière). 18En vérité, (à cause de leurs tromperies) ce sont des pièges (maux) que vous avez placés devant eux ; vous les avez renversés au moment même où (tandis qu’) ils s’élevaient. 19Comment sont-ils tombés dans la désolation ? Ils ont disparu soudain ; ils ont péri à cause de leur iniquité. 20Comme le (un) songe de ceux qui s’éveillent, Seigneur, vous réduirez au néant dans votre cité leur image. 21Parce que mon cœur s’est enflammé, et que mes reins ont été altérés (bouleversés), 22j’ai été réduit au néant, et plongé dans l’ignorance (et je n’ai pas su pourquoi). 23Je suis devenu devant vous comme une bête de somme (un animal stupide), et cependant je suis toujours avec vous. 24Vous avez (sou)tenu ma main droite, et vous m’avez conduit selon votre volonté, et vous m’avez reçu avec gloire. 25Car qu’y a-t-il pour moi dans le ciel ? et qu’ai-je désiré (hors) de vous sur la terre ? 26Ma chair et mon cœur ont défailli, ô Dieu, qui êtes le Dieu de mon cœur, et mon partage pour l’éternité. 27Car voici que ceux qui s’éloignent de vous périront ; vous avez résolu de perdre tous ceux qui se prostituent en s’éloignant de vous. 28Pour moi, c’est mon bonheur (bien) de m’attacher à Dieu, de mettre mon espérance dans le Seigneur Dieu ; afin de publier toutes vos louanges aux portes de la fille (ville) de Sion.


(Hébreu : 74).

Plainte et prière à Dieu au sujet de son peuple qui a été livré à ses ennemis, et du temple brûlé et souillé par ces mêmes ennemis.

Le Psalmiste fait le récit des anciennes merveilles opérées par le Seigneur en faveur de son peuple ; il termine en demandant à Dieu de se souvenir de l’orgueil de ses ennemis et de les humilier.


73Instruction (Intelligence) d’Asaph. Pourquoi, ô Dieu, nous avez-vous rejetés pour toujours ? pourquoi votre fureur s’est-elle allumée contre les brebis de votre pâturage ? 2Souvenez-vous de votre famille (assemblée), que vous avez possédé dès le commencement. Vous avez racheté le sceptre de votre héritage : c’est le mont Sion, où vous avez habité. 3Levez vos mains (à jamais) contre leur insolence (orgueil) (sans bornes). Que de forfaits l’ennemi a commis dans le (votre) sanctuaire ! 4Ceux qui vous haïssent ont fait leur gloire de vous insulter (ont signalé leur orgueil) au milieu de votre solennité. Ils ont placé leurs étendards comme étendards (en grand nombre), 5et ils n’ont pas plus respecté le sommet que les issues (compris ce qu’ils faisaient). Comme dans une forêt d’arbres, à coups de hache (cognée), 6ils ont brisé les portes à l’envi. Avec la hache (à double tranchant) et la cognée ils (l’) ont (tout) renversé. 7Ils ont mis le feu à votre sanctuaire ; ils ont renversé et profané (sur terre) le tabernacle de votre nom. 8Ils ont dit dans leur cœur, eux et toute leur bande : Faisons cesser dans le pays tous les jours de fête consacrés à Dieu. 9Nous ne voyons plus nos étendards (signes) ; il n’y a plus de prophète, et on ne nous connaîtra plus. 10Jusques à quand, ô Dieu, l’ennemi insultera-t-il ? L’adversaire (Notre) outragera-t-il sans fin votre nom ? 11Pourquoi retirez-vous sans cesse (pour toujours) votre main et votre droite de votre sein ? 12Cependant Dieu est notre roi depuis des siècles ; il a opéré notre (le) salut au milieu de la terre. 13C’est vous qui avez affermi la mer par votre puissance, qui avez brisé les têtes des dragons dans les eaux. 14C’est vous qui avez écrasé les têtes (la tête) du dragon, qui l’avez donné en nourriture aux peuples d’Ethiopie. 15C’est vous qui avez fait jaillir (de la pierre) des fontaines et des torrents, qui avez desséché les fleuves intarissables (d’Ethan). 16A vous est le jour, et à vous est la nuit ; c’est vous qui avez créé (formé) l’aurore et le soleil. 17C’est vous qui avez établi toutes les limites de la terre, vous qui avez formé (créé) l’été et le printemps. 18Souvenez-vous-en : l’ennemi a outragé le Seigneur, et un peuple insensé a irrité votre nom. 19Ne livrez pas aux bêtes (féroces) les (des) âmes qui vous louent, et n’oubliez pas pour toujours les âmes de vos pauvres. 20Ayez égard à (Jetez les yeux sur) votre alliance, car les lieux sombres du pays sont remplis (parce ceux qui sont avilis sur la terre ont été comblés) de repaires d’iniquité. 21Que l’humble (celui qui est dans l’humiliation) ne s’en retourne pas couvert de confusion ; le pauvre et l’indigent loueront votre nom. 22Levez-vous, ô Dieu, jugez votre cause ; souvenez-vous des outrages qui vous viennent tout le jour de l’insensé. 23N’oubliez pas les clameurs de vos ennemis. L’orgueil de ceux qui vous haïssent monte toujours.


(Hébreu : 75).

Le Psalmiste exhorte les méchants à se corriger et à s’humilier devant Dieu.

Il prédit l’élévation et la gloire des justes.


74Pour la fin. Ne détruis (corrompez) pas. Psaume (d’un) cantique d’Asaph. 2Nous vous louerons, ô Dieu, nous (vous) louerons, et nous invoquerons votre nom ; nous raconterons vos merveilles. 3Au temps que j’aurai fixé (Lorsque j’aurai pris mon temps), je ferai parfaite justice (c’est moi qui jugerai les justices). 4La terre s’est dissoute, avec tous ceux qui l’habitent. Moi j’ai affermi ses colonnes. 5J’ai dit aux méchants : Ne commettez plus l’iniquité ; et aux pécheurs : N’élevez plus un front superbe (pas votre corne). 6Ne levez plus si haut la tête (pas en haut votre corne) ; cessez de proférer des blasphèmes (ne dites pas) contre Dieu (d’iniquité). 7Car ce n’est ni de l’orient, ni de l’occident, ni des montagnes désertes, que vous viendra le (des) secours, 8parce que c’est Dieu qui est juge. Il humilie celui-ci, et il élève (exalte) celui-là ; 9car il y a dans la main du Seigneur une coupe (un calice) de vin pur, plein(e) d’aromates (d’un mélange). Il en verse (l’a penché) de côté et d’autre, et pourtant la lie n’en est pas encore épuisée ; tous les pécheurs de la terre en boiront. 10Pour moi, j’annoncerai ces choses à jamais ; je chanterai (à la gloire du) (le) Dieu de Jacob. 11Et je briserai toutes les cornes des pécheurs, et les cornes du juste se redresseront.


(Hébreu : 76).

Plusieurs rapportent ce psaume à la défaite de l’armée de Sennachérib par un ange.

Selon cette hypothèse, le Psalmiste loue Dieu de la protection que Dieu a montrée à son peuple dans cette occasion.


75Pour la fin, parmi (dans) les louanges, psaume d’Asaph, cantique sur les (à l’occasion des) Assyriens. 2Dieu s’est fait connaître (est connu) en Judée ; son nom est grand dans Israël. 3Il a fixé son séjour (lieu) dans la ville de paix, et sa demeure dans Sion. 4C’est là qu’il a brisé toute la force (la puissance) des arcs, le bouclier, le glaive et la guerre. 5Vous projetez (avez fait briller) un merveilleux éclat (une lumière d’une manière admirable) du haut des montagnes éternelles ; 6tous ceux dont le cœur était rempli de folie (insensé) ont été consternés. Ils ont dormi leur sommeil, et tous ces (les) hommes de richesses n’ont rien trouvé dans leurs mains. 7A votre menace (réprimande), ô Dieu de Jacob, se sont endormis ceux qui étaient montés sur des chevaux. 8Vous êtes terrible, et qui pourra vous résister au moment de (où éclatera) votre colère ? 9Du (haut du) ciel, vous avez fait entendre la sentence ; la terre a tremblé et s’est tue, 10lorsque Dieu s’est levé pour rendre justice, afin de sauver tous ceux qui sont doux sur la terre. 11Aussi la pensée de l’homme vous louera, et le souvenir qui lui restera vous fera fête (il célébrera un jour de fête en votre honneur). 12Faites des vœux (au Seigneur votre Dieu), et acquittez-les au Seigneur votre Dieu, vous tous qui des alentours apportez des présents à ce Dieu terrible, 13qui ôte la vie (le souffle vital) aux princes, qui est terrible aux rois de la terre.


(Hébreu : 77).

Le Psalmiste affligé se console par le souvenir des merveilles que Dieu a opérées en faveur de son peuple.

Elles lui font tout espérer de sa puissance et de sa bonté.


76Pour la fin, à (pour) Idithun, psaume d’Asaph. 2J’ai élevé ma voix, et j’ai crié vers le Seigneur ; j’ai élevé ma voix vers Dieu, et il m’a entendu. 3Au jour de ma tribulation, j’ai cherché Dieu ; la nuit, j’ai tendu mes mains vers lui, et je n’ai pas été déçu. Mon âme a refusé toute consolation ; 4je me suis souvenu de Dieu, et j’en ai été ravi (de joie) ; je me suis troublé (exercé à méditer), et mon esprit a défailli. 5Mes yeux ont devancé les veilles de la nuit ; j’ai été dans le trouble, et je ne pouvais parler. 6Je pensais aux jours anciens, et j’avais dans l’esprit les années éternelles. 7Et je méditais la nuit dans mon cœur, et je réfléchissais (m’exerçais à prier), et je tourmentais (sondais) mon esprit. 8Dieu nous rejettera-t-il pour toujours ? ou ne pourra-t-il plus nous être (de nouveau) favorable ? 9Nous privera-t-il à jamais de sa miséricorde, de génération en génération ? 10Dieu oubliera-t-il d’avoir pitié ? et, (ou) dans sa colère, arrêtera-t-il (contiendra-t-il) ses miséricordes ? 11Et j’ai dit : Maintenant je commence. Ce changement vient (est l’œuvre) de la droite du Très-Haut. 12Je me suis souvenu des œuvres du Seigneur ; car je me souviendrai de vos merveilles d’autrefois (depuis le commencement). 13Et je méditerai sur toutes vos œuvres, et je réfléchirai sur vos desseins. 14O Dieu, votre voie est sainte. Quel Dieu est grand comme notre Dieu ? 15Vous êtes le Dieu qui opérez des merveilles. Vous avez fait connaître parmi les peuples votre puissance. 16Vous avez racheté par votre bras votre peuple, les fils de Jacob et de Joseph. 17Les eaux vous ont vu, ô Dieu ; les eaux vous ont vu, et elles ont eu peur, et les abîmes ont été troublés. 18Redoublement du fracas des eaux ; les nuées ont fait retentir leur voix. (Car) Vos flèches aussi ont été lancées (traversaient les airs) ; 19(la) voix de votre tonnerre tout autour (a éclaté sur la roue). Vos éclairs ont illuminé le monde ; la terre a été émue et a tremblé. 20(Dans) La mer fut votre chemin, les grandes eaux furent vos sentiers, et vos traces ne seront point connues. 21Vous avez conduit votre peuple comme des brebis, par la main de Moïse et d’Aaron.


(Hébreu : 78).

Le Psalmiste fait le récit des effets de la bonté de Dieu envers son peuple depuis la sortie d’Egypte jusqu’au règne de David.

Dieu choisit la tribu de Juda préférablement à celle d’Ephraïm.

Les Pères prennent ce psaume dans le sens moral, pour une instruction de Jésus-Christ à son Eglise ou de Dieu le Père à la synagogue.


77Instruction (Intelligence) d’Asaph. Mon peuple, écoutez ma loi ; prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche. 2Je vais ouvrir la (ma) bouche pour parler en paraboles ; je dirai ce qui s’est fait (des choses cachées) dès le commencement ; 3ce que (combien de grandes choses) nous avons entendu et appris, et ce que nos pères nous ont raconté. 4Ils ne l’ont point caché (Elles n’ont pas été cachées) à leurs enfants, ni à leur postérité. Ils ont publié les louanges du Seigneur, les actes de sa puissance, et les merveilles qu’il a accomplies. 5Il a fait une ordonnance (suscité un témoignage) dans Jacob, et établi une loi dans Israël ; c’est ce qu’ (combien de grandes choses) il a commandé à nos pères de faire connaître à leurs enfants, 6afin que la (une autre) génération suivante l’apprît ; les enfants (fils) qui naîtront, et s’élèveront après eux, le raconteront aussi à leurs enfants (fils), 7pour qu’ils mettent en Dieu leur espérance, qu’ils n’oublient pas les œuvres de Dieu, et qu’ils recherchent ses commandements ; 8de peur qu’ils ne deviennent, comme leurs pères, une race mauvaise (génération perverse) et exaspérant(e) (Dieu) ; une race (génération) qui n’a pas gardé son cœur droit, et dont l’esprit n’est pas resté fidèle à (ne s’est point confié en) Dieu. 9Les fils d’Ephraïm, habiles à tendre l’arc et à en tirer, ont tourné le dos au jour du combat. 10Ils n’ont point gardé l’alliance faite avec Dieu, et n’ont pas voulu marcher dans sa loi. 11Ils ont oublié ses bienfaits, et les merveilles qu’il leur a(vait) manifestées. 12Devant leurs pères il a fait des merveilles dans la terre d’Egypte, dans la plaine de Tanis. 13Il divisa la mer et les fit passer, et il tint les eaux immobiles (fixa les eaux) comme dans une outre. 14Il les conduisit le jour avec la (au moyen d’une) nuée, et toute la nuit avec un feu brillant. 15Il fendit le rocher (une pierre) dans le désert, et il les abreuva, comme s’il y avait eu là des abîmes d’eaux (un abîme abondant). 16Il fit sortir l’eau du rocher (de la pierre), et la fit couler comme des fleuves. 17Et ils continuèrent de pécher encore contre lui, et ils excitèrent la colère du Très-Haut dans ce (un) lieu aride. 18Et ils tentèrent Dieu dans leurs cœurs, en lui demandant des viandes selon leur convoitise (nourriture pour leurs âmes). 19Et ils parlèrent mal de Dieu, et ils dirent : Dieu pourra-t-il bien préparer une table dans le désert ? 20Sans doute (parce qu’) il a frappé la (une) pierre, et les eaux ont coulé, et des torrents ont inondé la terre. Pourra-t-il aussi donner du pain, ou préparer une table à son peuple ? 21Lorsque le Seigneur eut entendu, il attendit ; et un feu s’alluma contre Jacob, et la (sa) colère monta contre Israël ; 22parce qu’ils n’avaient pas eu foi en Dieu, et qu’ils n’avaient pas espéré en son secours (salut). 23Et il commanda aux nuées d’en haut, et il ouvrit les portes du ciel. 24Et il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir (manger), et il leur donna un (du) pain du ciel. 25L’homme mangea le pain des anges ; il leur envoya des vivres en abondance. 26Il fit tourner (disparaître) dans le ciel le vent du midi, et il envoya par sa puissance le vent d’Afrique. 27Et il fit pleuvoir sur eux des viandes comme la poussière, et les (des) oiseaux (ailés) comme le sable de la mer. 28Ils tombèrent au milieu de leur camp, autour de leurs tentes (tabernacles). 29Et ils mangèrent, et furent rassasiés à l’excès, et il (Dieu) leur accorda ce qu’ils désiraient : 30ils ne furent point frustrés de (dans) leur désir. Les viandes étaient encore dans leur bouche, 31lorsque la colère de Dieu s’éleva contre eux. Et il tua les plus robustes (gras) d’entre eux, et il fit tomber (rejeta) l’élite d’Israël. 32Après tout cela (milieu de tous ces prodiges) ils péchèrent encore, et ils n’eurent pas foi en ses merveilles. 33Alors leurs jours passèrent comme un souffle (se terminèrent vainement), et leurs années précipitèrent leur cours. 34Lorsqu’il les faisait mourir, ils le cherchaient, et ils se retournaient, et ils se hâtaient de revenir (venaient) à lui. 35(Et) Ils se souvenaient que Dieu était leur défenseur, et que le Dieu très haut était leur sauveur (rédempteur). 36Mais ils ne l’aimaient que de bouche, et de leur langue ils lui mentaient. 37Car leur cœur n’était pas droit avec lui, et ils ne furent pas (trouvés) fidèles à son alliance. 38Mais il est miséricordieux ; il pardonnait (pardonnera) leurs péchés, et ne les anéantissait (perdra) pas (entièrement). Et très souvent il détourna son courroux, et n’alluma point toute sa colère. 39Il se souvint qu’ils n’étaient que chair, un souffle qui passe et ne revient plus. 40Combien de fois ils l’irritèrent dans le désert, et excitèrent son courroux dans la plaine aride ! (?) 41Et ils recommençaient à tenter Dieu, et à irriter (ils ont aigri) le saint d’Israël. 42Ils ne se souvinrent point de ce que sa main avait fait au jour où il les délivra des mains de (d’un) l’oppresseur, 43lorsqu’il (comment il) fit éclater ses signes (miracles) en Egypte, et ses prodiges dans la plaine de Tanis. 44Il changea en sang leurs fleuves et leurs eaux (pluies), afin qu’ils n’en pussent boire. 45Il envoya contre eux des (une multitude de) mouches qui les dévorèrent, et des grenouilles qui les détruisirent (les ravagea). 46Il livra leurs récoltes à la rouille, et leurs travaux aux sauterelles. 47Il fit périr leurs vignes par la grêle, et leurs mûriers par le givre (la gelée). 48Il livra leur bétail (leurs bêtes) à la grêle, et leurs possessions au feu. 49Il lança contre eux la fureur de sa colère (la colère de son indignation :), l’indignation, et le courroux, et les (la) tribulation(s), (les fléaux) envoyés par des anges de malheur (mauvais). 50Il ouvrit un large chemin à (fit une voie au sentier de, note) sa colère ; il n’épargna pas leur vie (la mort à leurs âmes), et il enveloppa leurs troupeaux (bêtes) dans une mort commune. 51Il frappa tous les premiers-nés dans la terre d’Egypte, et les prémices de toute leur peine dans les tentes (tabernacles) de Cham. 52Et il enleva son peuple comme des brebis, et il les conduisit comme un troupeau dans le désert, 53et il les mena (fit sortir) pleins d’espérance et leur ôta toute crainte, et la mer engloutit (couvrit) leurs ennemis. 54Et il les amena sur la montagne de sa sainteté (sanctification), sur la montagne que sa droite avait acquise. Et il chassa les nations devant eux, et il leur distribua au sort la terre promise, après l’avoir partagée avec le cordeau (une terre avec un cordeau de partage) ; 55et il fit habiter dans leurs tentes (tabernacles) les tribus d’Israël. 56Mais ils tentèrent et irritèrent (aigrirent) le Dieu très haut, et ils ne gardèrent point ses préceptes (témoignages). 57(Et) Ils se détournèrent (de lui), et n’observèrent point l’alliance ; comme leurs pères, ils devinrent un arc mauvais (qui porte à faux). 58Ils irritèrent sa colère sur leurs collines, et ils provoquèrent sa jalousie par leurs idoles (images taillées au ciseau). 58Dieu entendit, et il méprisa Israël, et il le réduisit à la dernière humiliation (entièrement au néant Israël). 60Et il rejeta le tabernacle de Silo, son tabernacle où il avait habité parmi les hommes. 61Et il livra (l’arche,) leur force à la captivité, et leur gloire (beauté) aux mains de l’ennemi. 62Et il livra son peuple au glaive, et il méprisa son héritage. 63Le feu dévora leurs jeunes hommes, et leurs vierges ne furent point pleurées. 64Leurs prêtres tombèrent par le glaive, et on ne versa pas de larmes sur leurs veuves. 65Et (Mais) le Seigneur se réveilla comme un homme endormi, et comme un héros surexcité par le (qui a été ivre de) vin. 66Il frappa ses ennemis par derrière, et les couvrit d’une honte éternelle. 67Et il rejeta le tabernacle de Joseph, et ne choisit point la tribu d’Ephraïm. 68Mais il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu’il a aimée. 69Et il bâtit son sanctuaire pareil à la (une corne de) licorne(s), dans la terre qu’il a affermie (fondée) pour toujours. 70Il a choisi (choisit) David son serviteur, et l’a tiré (le tira) du milieu des troupeaux de brebis ; il l’a pris de derrière les brebis mères (le prit à la suite de celles qui étaient pleines), 71pour qu’il fût le pasteur de son serviteur Jacob, et d’Israël son héritage. 72Et il (David) les fit paître dans l’innocence de son cœur, et les conduisit avec des mains intelligentes (habiles).


(Hébreu : 79).

Le Psalmiste se plaint de la cruauté des ennemis de Dieu qui ont ruiné la ville et le temple de Jérusalem, et adresse des prières au Seigneur pour le peuple en captivité.


78Psaume d’Asaph. O Dieu, les (des) nations sont venues dans votre héritage ; elles ont souillé votre saint temple ; elles ont fait de Jérusalem une cabane à garder les fruits. 2Elles ont exposé les cadavres de vos serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, les chairs de vos saints aux bêtes de la terre. 3Elles ont répandu leur sang comme l’eau autour de Jérusalem, et il n’y avait personne pour les ensevelir. 4Nous sommes devenus un sujet d’opprobre pour nos voisins, la risée et la moquerie (le jouet) de ceux qui nous environnent. 5Jusques à quand, Seigneur, serez-vous irrité pour toujours ? jusques à quand votre fureur (zèle) s’allumera-t-elle (il) comme un feu ? 6Répandez votre colère sur les (des) nations qui ne vous connaissent pas, et sur les (des) royaumes qui n’invoquent point votre nom ; 7car ils ont dévoré Jacob, et désolé sa demeure. 8Ne vous souvenez plus (pas) de nos anciennes iniquités ; que vos miséricordes viennent en hâte au-devant de nous, car nous sommes réduits à la dernière misère. 9Aidez-nous, ô Dieu, notre sauveur, et pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous, et pardonnez-nous nos péchés, à cause de votre nom. 10De peur qu’on (que par hasard on) ne dise parmi les nations : Où est leur Dieu ? Faites éclater parmi les nations, sous nos yeux, la vengeance pour le sang de vos serviteurs qui a été répandu. 11Que le gémissement des captifs pénètre jusqu’à vous. Selon la puissance (grandeur) de votre bras, gardez les enfants de ceux qu’on a fait mourir. 12Et faites retomber dans le sein de nos voisins sept fois l’opprobre qu’ils vous ont fait (ont prétendu vous couvrir), Seigneur. 13Mais (Pour) nous, votre peuple et les brebis de votre pâturage, nous vous louerons à jamais ; nous publierons vos louanges de génération en génération.


(Hébreu : 80).

Ce psaume contient une prière des captifs pour leur liberté, une comparaison du peuple juif à une vigne que Dieu a livrée aux ennemis, et une supplication de la regarder avec compassion, et d’envoyer l’homme de sa droite, c’est-à-dire le Messie.


79Pour la fin, pour ceux qui seront changés, témoignage d’Asaph, psaume. 2Vous qui conduisez Israël, prêtez l’oreille ; vous qui menez Joseph comme une brebis. Vous qui êtes assis sur les Chérubins, manifestez-vous 3devant Ephraïm, Benjamin et Manassé. Excitez votre puissance, et venez pour (afin de) nous sauver. 4O Dieu, rétablissez-nous (convertissez-nous) ; montrez votre visage, et nous serons sauvés. 5Seigneur, Dieu des armées, jusques à quand serez-vous irrité contre (au sujet de) la prière de votre serviteur ? 6Jusques à quand nous nourrirez-vous d’un pain de larmes, et nous abreuverez-vous de pleurs à pleine (dans une) mesure ? 7Vous avez fait de nous un sujet de dispute (objet de contradiction) pour nos voisins, et nos ennemis se sont moqués de nous (ont insultés). 8Dieu des armées, rétablissez-nous (convertissez-nous) ; montrez-nous votre visage, et nous serons sauvés. 9Vous avez transporté votre (une) vigne de l’Egypte ; vous avez chassé les (des) nations, et vous l’avez plantée. 10Vous avez été un guide devant elle dans le chemin ; vous avez planté ses racines, et elle a rempli la terre. 11Son ombre a couvert les montagnes, et ses rameaux les cèdres de Dieu. 12Elle a étendu ses branches jusqu’à la mer, et ses rejetons (rameaux) jusqu’au fleuve. 13Pourquoi avez-vous détruit sa (son mur de) clôture, de sorte que tous ceux qui passent dans le chemin la pillent (vendangent) ? 14Le (Un) sanglier de la forêt l’a (entièrement) ravagée, et la bête sauvage l’a dévorée (broutée). 15Dieu des armées, retournez-vous (revenez) ; regardez du haut du ciel, et voyez, et visitez cette vigne, 16et protégez (faites-la prospérer) celle que votre droite a plantée, et (portez vos regards sur) le fils de l’homme que vous avez établi (fermement) pour vous. 17Elle a été brûlée par le feu, et arrachée (déchaussée) ; devant votre visage menaçant l’on va périr (par la réprimande de votre visage ils périront). 18Etendez votre main sur l’homme de votre droite, et sur le fils de l’homme que vous avez établi (fermement) pour vous. 19Et nous ne nous éloignerons plus de vous ; vous nous rendrez la vie, et nous invoquerons votre nom. 20Seigneur, Dieu des armées, rétablissez-nous (convertissez-nous), et montrez-nous votre visage, et nous serons sauvés.


(Hébreu : 81).

Le Psalmiste invite le peuple à célébrer avec joie la fête des trompettes.

Il rapporte l’origine et la cause de l’établissement de cette solennité, et expose l’ingratitude des Israélites et les promesses du Seigneur.


Pour la fin.


80Pour les pressoirs, psaume d’Asaph (lui-même). 2Tressaillez d’allégresse en Dieu notre protecteur ; chantez avec transport en l’honneur du (vers le) Dieu de Jacob. 3Entonnez le cantique (un psaume), et faites résonner le (un) tambour(in), le (un) psaltérion harmonieux, avec la (une) harpe. 4Sonnez de la trompette à la néoménie, au jour insigne de votre solennité. 5Car c’est un précepte pour (dans) Israël, et une ordonnance (en l’honneur) du Dieu de Jacob. 6Il en fit un statut (l’établit comme un monument) pour Joseph, lorsqu’il sort(a)it de la terre d’Egypte ; (et qu’) il entendit une langue qu’il ne connaissait pas. 7Il a déchargé ses épaules des fardeaux ; (et) ses mains portèrent (qui servaient à porter) la corbeille. 8Dans la tribulation tu m’as invoqué, et je t’ai délivré. Je t’ai exaucé du sein (fond) de la tempête ; je t’ai éprouvé auprès des eaux (de l’eau) de contradiction. 9Ecoute, mon peuple, et je t’avertirai (prendrai à témoin). Israël, si tu m’écoutes, 10il n’y aura pas chez toi de dieu nouveau, et tu n’adoreras pas de dieu étranger. 11Car je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir de la terre d’Egypte. Elargis ta (la) bouche, et je la remplirai. 12Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix, et Israël ne m’a point obéi (prêté attention). 13Et je les ai abandonnés aux désirs de leur cœur ; ils marcheront au gré de leurs conseils (inventions). 14Si mon peuple m’avait écouté, si Israël avait marché dans mes voies, 15(en un moment) j’aurais (pu facilement) humilier(é) leurs (ses) ennemis, et j’aurais appesanti (lancé) ma main sur leurs oppresseurs. 16Les ennemis du Seigneur lui ont menti, et le(ur) temps (de leur misère) durera sans fin. 17Et cependant il les a nourris de la fleur (moelle) du froment, et il les a rassasiés du miel sorti du rocher (d’une pierre).


(Hébreu : 82).

Le Psalmiste exhorte les juges de la terre à exercer la justice sans acception des personnes et dans la crainte du jugement du Seigneur.


81Psaume d’Asaph. Dieu s’est tenu dans l’assemblée des dieux, et (mais) au milieu d’eux il juge les (des) dieux. 2Jusques à quand jugerez-vous injustement, et aurez-vous égard à (acception de) la personne des pécheurs ? 3Faites droit à l’indigent et à l’orphelin (pupille) ; rendez justice au petit (à l’humble) et au pauvre. 4Arrachez le pauvre, et délivrez l’indigent des mains du pécheur. 5Ils n’ont ni savoir ni intelligence ; ils marchent dans les ténèbres ; tous les fondements de la terre seront ébranlés. 6(Moi) J’ai dit : Vous êtes des dieux ; vous êtes tous fils du Très-Haut. 7Cependant vous mourrez comme des hommes, et vous tomberez comme un prince quelconque (l’un des princes). 8Levez-vous, ô Dieu, jugez la terre ; car vous devez avoir (hériterez parmi) toutes les nations pour héritage.


(Hébreu : 83).

Le Psalmiste implore le secours de Dieu contre une multitude d’ennemis qui s’étaient élevés contre son peuple.

Il prédit le trouble dont ils seront saisis, et la confusion dont ils seront couverts.


82Cantique (du) psaume d’Asaph. 2O Dieu, qui sera semblable à vous ? Ne vous taisez pas, ô Dieu, et ne vous reposez pas (soyez pas retenu). 3Car voici que vos ennemis (se sont assemblés en tumulte,) font un grand bruit, et ceux qui vous haïssent ont levé la tête. 4Ils ont formé un dessein plein de malice contre votre peuple, et ils ont conspiré contre vos saints. 5Ils ont dit : Venez et exterminons-les (du milieu des nations) (entièrement), et qu’on ne se souvienne plus jamais du nom d’Israël. 6(Parce qu’) Ils ont comploté d’un même cœur, et ensemble ils ont fait alliance contre vous : 7les tentes (tabernacles) des Iduméens et les Ismaélites ; Moab et les Agaréniens ; 8Gébal, et Ammon, et Amalec ; les (des) étrangers avec les habitants de Tyr. 9Assur aussi est venu avec eux, et s’est fait l’auxiliaire des (ils ont prêté secours aux) fils de Lot. 10Traitez-les comme Madian et Sisara, comme Jabin au torrent de Cisson. 11Ils ont été détruits (périrent entièrement) à Endor, ils sont devenus comme le fumier de la terre. 12Traitez leurs princes comme Oreb, et Zeb, et Zébée, et Salama ; tous leurs princes 13qui avaient dit : Emparons-nous du sanctuaire de Dieu comme de notre héritage. 14Mon Dieu, rendez-les semblables à une roue, et à la paille emportée par le vent. 15Comme le (un) feu qui brûle la (entièrement une) forêt, et comme la (une) flamme qui consume (brûlant entièrement) les (des) montagnes, 16ainsi vous les poursuivrez par votre tempête, et vous les épouvanterez (troublerez) dans votre colère. 17Couvrez leurs visages de confusion (d’ignominie), et ils chercheront votre nom, (ô) Seigneur. 18Qu’ils rougissent et soient dans le trouble à jamais ; qu’ils soient confondus et qu’ils périssent. 19Et qu’ils connaissent que votre nom est le Seigneur, et que vous êtes seul (êtes) le Très-Haut dans toute la terre.


(Hébreu : 84).

Le Psalmiste soupire après le tabernacle du Seigneur dont il se trouve éloigné par la persécution de ses ennemis, et il peint le bonheur de ceux qui passent leur vie dans ses parvis.

Il apprend ainsi aux chrétiens à désirer avec ardeur les tabernacles du ciel.


Pour la fin.


83Pour les pressoirs, psaume des (aux) fils de Coré (psaume). 2Que vos tabernacles sont aimables, Seigneur des armées ! 3Mon âme soupire (désire avec ardeur) et languit après les parvis du Seigneur. Mon cœur et ma chair tressaillent d’amour (ont exulté) pour le Dieu vivant. 4Car le (un) passereau se trouve une maison, et la (une) tourterelle un nid pour y placer ses petits. Vos autels, Seigneur des armées, mon roi et mon Dieu ! (.) 5(Bien)Heureux ceux qui habitent dans votre maison, Seigneur ; ils vous loueront dans les siècles des siècles. 6(Bien)Heureux l’homme qui attend de vous son secours (dont le secours vient de vous) ; en son cœur il a disposé des ascensions (degrés pour s’élever), 7dans la vallée de(s) larmes, jusqu’au lieu qu’il a déterminé. 8Car le (divin) législateur donnera sa bénédiction ; ils iront de vertu en vertu, et ils verront le Dieu des dieux dans Sion. 9Seigneur, Dieu des armées, exaucez ma prière ; prêtez l’oreille, (ô) Dieu de Jacob. 10Vous qui êtes notre protecteur, regardez, (ô Dieu,) et jetez les yeux sur le visage de votre Christ. 11Car un seul jour passé dans vos tabernacles vaut mieux que mille (dans d’autres). J’ai choisi d’être des derniers (abject) dans la maison de mon Dieu, plutôt que d’habiter dans les tentes (tabernacles) des pécheurs. 12Car Dieu aime la miséricorde et la vérité ; le Seigneur donnera la grâce et la gloire. 13Il ne privera pas de ses biens ceux qui marchent dans l’innocence. Seigneur des armées, (bien)heureux l’homme qui espère en vous.


(Hébreu : 85).

Le Psalmiste loue Dieu d’avoir délivré son peuple de la captivité, et il le prie de l’établir dans une paix solide, et une parfaite tranquillité.

Il y a dans ce psaume plusieurs passages qui peuvent s’appliquer au peuple chrétien racheté du péché et de la mort par Jésus-Christ.


84Pour la fin, psaume des (aux) fils de Coré (psaume). 2Vous avez béni, Seigneur, votre terre ; vous avez délivré (détourné) Jacob de la captivité. 3Vous avez remis l’iniquité de votre peuple ; vous avez couvert tous leurs péchés. 4Vous avez adouci toute votre colère, vous êtes revenu de l’ardeur (vous avez détourné votre peuple de la colère) de votre indignation. 5Rétablissez-nous (Convertissez-nous), ô Dieu, notre sauveur, et détournez de nous votre colère. 6Serez-vous éternellement irrité contre nous ? ou étendrez-vous votre colère de génération en génération ? 7O Dieu, (revenez à nous,) vous nous donnerez de nouveau la vie, et votre peuple se réjouira en vous. 8Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, et accordez-nous votre salut. 9J’écouterai ce que dira au-dedans de moi le Seigneur Dieu ; car il annoncera la paix pour son peuple et pour ses saints, et pour ceux qui rentrent au fond de (tournent vers) leur cœur. 10Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, et (afin que) la gloire habite(ra) dans notre terre. 11La miséricorde et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont donné le (un) baiser. 12La vérité a germé de la terre, et la justice a regardé du haut du ciel. 13Car le Seigneur donnera sa faveur (accordera sa bonté), et notre terre donnera son fruit. 14La justice marchera devant lui, et il imprimera ses pas sur le chemin.


(Hébreu : 86).

Ce psaume contient la prière d’un juste affligé ; il montre de plus que Dieu seul est vraiment grand et qu’il fait des prodiges et que toutes les nations reconnaîtront sa grandeur.


85Prière de David : (lui-même.) Penchez, Seigneur, votre oreille, et exaucez-moi, car je suis indigent et pauvre. 2Gardez mon âme, car je suis saint ; sauvez, mon Dieu, votre serviteur qui espère en vous. 3Ayez pitié de moi, Seigneur, car j’ai crié vers vous tout le jour ; 4réjouissez l’âme de votre serviteur, car j’ai élevé mon âme vers vous, Seigneur. 5Car vous êtes, Seigneur, suave (bienveillant) et doux, et plein de miséricorde pour tous ceux qui vous invoquent. 6Prêtez l’oreille, Seigneur, à ma prière, et soyez attentif à la voix de ma supplication. 7Au jour de ma tribulation j’ai crié vers vous, parce que vous m’avez exaucé. 8Seigneur, parmi les dieux nul ne vous est semblable, et rien n’est comparable à vos œuvres. 9Toutes les nations que vous avez créées viendront, et se prosterneront devant vous, Seigneur, et elles rendront gloire à votre nom. 10Car vous êtes grand, et vous faites des prodiges (merveilles) ; vous seul êtes (seul) Dieu. 11Conduisez-moi, Seigneur, dans votre voie, et faites que j’entre (je marche) dans votre vérité ; que mon cœur mette sa joie à craindre (se réjouisse, afin qu’il craigne) votre nom. 12Je vous louerai, Seigneur mon Dieu, de tout mon cœur, et je glorifierai éternellement votre nom ; 13car votre miséricorde est grande envers moi, et vous avez retiré mon âme de l’enfer le plus profond. 14O Dieu, les méchants (des hommes iniques) se sont élevés contre moi, et une troupe (assemblée) d’hommes puissants en a voulu à ma vie (a cherché mon âme), sans qu’ils vous aient eu présent devant leurs yeux. 15Mais vous, Seigneur (, le) Dieu, (vous êtes) compatissant et clément, patient, plein de miséricorde, et fidèle. 16Regardez-moi, et ayez pitié de moi ; donnez (votre force à) votre serviteur, et sauvez le fils de votre servante. 17Opérez (pour moi) un signe en ma faveur (favorable), afin que ceux qui me haïssent le voient et soient confondus ; car c’est vous, Seigneur, qui m’avez aidé et consolé.


(Hébreu : 87).

Le Psalmiste, en relevant la gloire de Jérusalem sous le nom de Cité de Dieu, décrit celle de l’Eglise de Jésus-Christ, où tous les peuples du monde se sont rassemblés dans une même foi.


86Des (Aux) fils de Coré, psaume (de) cantique. Ses fondements sont sur les saintes montagnes. 2Le Seigneur aime les portes de Sion plus que toutes (tous) les tentes (tabernacles) de Jacob. 3On a dit de toi des choses glorieuses, ô cité de Dieu. 4Je me souviendrai de Rahab et de Babylone, qui me connaissent. Voici que les (des) étrangers, et Tyr, et le (un) peuple d’Ethiopie sont là, eux aussi (ont été là). 5Ne dira-t-on pas à Sion : Un grand nombre d’hommes sont nés (un homme et un homme est né) en elle, et le Très-Haut lui-même l’a fondée ? 6Le Seigneur notera (le racontera) dans la description (les écritures) des peuples et des princes ceux qui auront été en (furent dans) elle. 7Ils sont tous dans la joie, ceux qui habitent en toi.


(Hébreu : 88).

Le Psalmiste représente à Dieu qu’il est dans l’affliction, abandonné de ses amis et de ses proches, mais, en exposant ses souffrances, il peint Jésus-Christ dans sa Passion et dans l’abandonnement où ses Apôtres devaient le laisser.

Ce psaume a beaucoup de rapport(s) avec le 21e.

Quelques anciens, suivis de plusieurs modernes, l’ont entendu de la captivité de Babylone ; d’autres, de David persécuté par Absalom ; d’autres, enfin, de Jérémie jeté dans un cachot et abandonné des siens.


Cantique de Psaume.


87Des fils de Coré, pour la fin, sur Mahéleth, pour répondre, instruction (intelligence) d’Eman l’Ezrahite. 2Seigneur, Dieu de mon salut, devant vous, (le jour et) la nuit, j’ai crié. 3Que ma prière pénètre jusqu’à vous ; prêtez l’oreille à ma supplication. 4Car mon âme est remplie de maux, et ma vie s’approche du séjour des morts (de l’enfer). 5On me compte parmi ceux qui descendent dans la (une) fosse ; je suis devenu comme un homme dénué de tout secours, 6abandonné parmi les (libre entre des) morts ; comme les (des) blessés (mortellement) qui dorment dans les sépulcres, dont vous ne vous souvenez plus, et qui ont été repoussés de votre main. 7Ils m’ont mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux et à (dans) l’ombre de la mort. 8Votre fureur s’est appesantie sur moi, et vous avez fait passer sur moi tous vos flots. 9Vous avez éloigné de moi ceux qui me connaissaient ; ils ont fait de moi l’objet de leur abomination. J’ai été livré, et sans pouvoir sortir ; 10mes yeux se sont affaiblis par l’affliction. J’ai crié vers vous, Seigneur, tout le jour ; j’ai étendu vers vous mes mains. 11Ferez-vous des miracles pour les morts ? ou les (des) médecins les ressusciteront-ils, afin qu’ils vous louent ? 12Quelqu’un racontera-t-il dans le sépulcre votre miséricorde, et votre vérité dans le tombeau (lieu de la destruction) ? 13Vos merveilles seront-elles connues dans les ténèbres, et votre justice dans la terre de l’oubli ? 14Et moi, Seigneur, je crie (j’ai crié) vers vous, et (dès) le matin ma prière va au-devant de vous. 15Pourquoi, Seigneur, rejetez-vous ma prière, et détournez-vous de moi votre visage ? 16Je suis pauvre (, moi,) et dans les travaux depuis ma jeunesse ; et, après avoir été exalté, j’ai été humilié et troublé. 17(Les flots de) Votre colère a (ont) passé sur moi, et vos terreurs m’ont épouvanté (troublé). 18Elles m’ont environné comme l’eau tout le jour ; elles m’ont environné toutes ensemble. 19Vous avez éloigné de moi mes (un) ami(s) et mes (un) proche(s), et ceux qui me connaissaient, à cause de ma misère.


(Hébreu : 89).

Le Psalmiste représente la miséricorde de Dieu envers la maison de David, et les promesses qu’il lui avait faites ; il exalte sa vérité et sa fidélité à exécuter ses paroles ; mais il se plaint ensuite de ce que, malgré tant de promesses et de bontés, le royaume de Juda ait été renversé et la famille royale désolée ; enfin, il conjure le Seigneur de se souvenir de ses promesses, et de les exécuter.

La plupart des Pères rapportent ce psaume à la génération et au règne de Jésus-Christ.


88Instruction (Intelligence) d’Ethan l’Ezrahite. 2Je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur ; de génération en génération ma bouche annoncera votre vérité. 3Car vous avez dit : La miséricorde s’élèvera comme un édifice éternel (fondée éternellement) dans les cieux ; votre vérité y sera solidement établie. 4J’ai contracté une alliance avec mes élus ; j’ai fait ce serment (juré) à David, mon serviteur : 5Je conserverai éternellement ta race, et j’affermirai (fonderai) ton trône pour toutes les générations. 6Les cieux publieront vos merveilles, Seigneur, et votre vérité dans l’assemblée des saints. 7Car qui, dans les cieux (nues), sera égal au Seigneur ? et qui sera semblable à Dieu parmi les fils de Dieu ? 8(Le) Dieu, qui est glorifié dans l’assemblée des saints, est plus grand et plus redoutable que tous ceux qui l’environnent. 9Seigneur, Dieu des armées, qui est semblable à vous ? Vous êtes puissant, Seigneur, et votre (la) vérité vous environne (est autour de vous). 10Vous dominez sur la puissance de la mer, et vous apaisez le mouvement de ses flots. 11Vous avez humilié l’orgueilleux (un superbe), comme un blessé (mortellement) ; vous avez, par la force de votre bras, dispersé vos ennemis. 12A vous sont les cieux, et à vous la terre ; c’est vous qui avez fondé l’univers (le globe de la terre) et tout ce qu’il contient ; 13vous avez créé l’aquilon et la mer. Le Thabor et l’Hermon tressaille(ero)nt d’allégresse à votre nom ; 14votre bras est armé de puissance (puissant). Que votre main s’affermisse, et que votre droite s’élève (soit exaltée). 15La justice et l’équité (le jugement) sont l’appui de votre trône. La miséricorde et la vérité marcheront devant votre face. 16(Bien)Heureux le peuple qui connaît les acclamations joyeuses (sait se réjouir en vous). Seigneur, ils marcheront à la lumière de votre visage ; 17ils se réjouiront tout le jour en votre nom, et ils seront élevés (exaltés) par votre justice. 18Car vous êtes la gloire de leur force (puissance), et c’est sur votre bonté que s’élèvera notre puissance (bienveillance que notre corne sera exaltée). 19Car c’est le Seigneur qui nous soutient (nous a pris sous sa protection) ; c’est le saint d’Israël, notre roi. 20Alors vous avez parlé dans une vision à vos saints, et vous avez dit : J’ai prêté mon secours à un homme puissant, et j’ai élevé (exalté) celui que j’ai choisi du milieu de mon peuple. 21J’ai trouvé David, mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte. 22Car ma main l’assistera, et mon bras le fortifiera. 23L’ennemi (Un) n’aura jamais l’avantage sur (ne pourra rien contre) lui, et le (un) fils d’iniquité ne pourra lui nuire. 24Et je taillerai ses ennemis en pièces devant lui, et je mettrai en fuite ceux qui le haïssent. 25Ma vérité et ma miséricorde seront avec lui, et par mon nom s’élèvera sa puissance (sera exaltée sa corne). 26Et j’étendrai sa main sur la mer, et sa droite sur les fleuves. 27Il m’invoquera : Vous êtes mon père, mon Dieu, et l’auteur (le garant) de mon salut. 28Et moi, je ferai de lui le (mon) premier-né, le (et) plus élevé des (que les) rois de la terre. 29Je lui conserverai éternellement ma miséricorde, et mon alliance avec lui sera inviolable (fidèle). 30Et je ferai subsister sa race durant tous les siècles, et son trône autant que les cieux (comme les jours du ciel). 31Que (Mais) si ses enfants (fils) abandonnent ma loi, et s’ils ne marchent point dans mes préceptes (jugements) ; 32s’ils violent mes (justes) ordonnances, et ne gardent point mes commandements, 33je visiterai avec la verge leurs iniquités, et leurs péchés par des coups (fléaux) ; 34mais je ne lui retirerai pas ma miséricorde, et je ne trahirai pas ma vérité. 35Et je ne violerai pas mon alliance, et je ne rendrai pas vaines les paroles sorties de mes lèvres (ma bouche). 36Je l’ai une fois juré par ma sainteté, et (que) je ne mentirai point à David : 37Sa race demeurera éternellement. 38Et son trône sera comme le soleil en ma présence, et comme la (pleine) lune qui subsistera à jamais, et (comme) le témoin qui est au ciel est fidèle. 39Et pourtant vous avez rejeté et méprisé ; vous avez repoussé votre oint (Christ). 40Vous avez détruit l’alliance faite avec votre serviteur ; vous avez profané en le jetant à terre son diadème sacré (sur la terre son sanctuaire). 41Vous avez abattu toutes ses clôtures (haies) ; vous avez rempli de frayeur ses forteresses. 42Tous ceux qui passaient par le chemin l’ont pillé, et il est devenu l’opprobre de ses voisins. 43Vous avez élevé la droite de ses oppresseurs ; vous avez réjoui tous ses ennemis. 44Vous avez enlevé toute force à (détourné l’aide de) son glaive, et vous ne l’avez pas secouru dans la guerre. 45Vous l’avez dépouillé de son éclat, et vous avez brisé son trône contre la terre. 46Vous avez abrégé les jours de son règne ; vous l’avez couvert d’ignominie. 47Jusques à quand, Seigneur, vous détournerez-vous à jamais (détournerez-vous entièrement votre face) ? Jusques à quand votre colère s’embrasera-t-elle comme le (un) feu ? 48Rappelez-vous ce qu’est ma vie (mon être) ; car est-ce pour le néant (en vain) que vous avez créé tous les enfants (fils) des hommes ? 49Quel est l’homme qui pourra vivre sans voir la mort, et qui arrachera son âme à la puissance (de la main) de l’enfer ? 50Où sont, Seigneur, vos anciennes miséricordes, que vous avez jurées à David au nom de votre vérité ? 51Souvenez-vous, Seigneur, de l’opprobre de vos serviteurs ; je l’ai tenu caché (j’ai gardé) dans mon sein ; il venait de nations nombreuses. 52Souvenez-vous au reproche de (ce que) vos ennemis (ont reproché), Seigneur, du reproche qu’ils ont fait au sujet de votre changement à l’égard de votre oint (Christ). 53Béni soit le Seigneur à jamais. Ainsi soit-il, ainsi soit-il.


(Hébreu : 90).

Le Psalmiste décrit la grandeur de Dieu et la faiblesse de l’homme, dont la vie, déjà très courte, est encore abrégée par ses iniquités.

Il prie le Seigneur de visiter et de consoler le peuple d’Israël.


89Prière de Moïse, (l’)homme de Dieu. Seigneur, vous avez été (êtes devenu) pour nous un refuge, de génération en génération. 2Avant que les montagnes eussent été faites, ou que la terre et le monde (l’univers) eussent été formés, vous êtes Dieu de toute éternité, et dans tous les siècles (d’un siècle jusqu’à un autre siècle). 3Ne réduisez (détournez) pas l’homme à l’abaissement (vers l’abjection), vous qui avez dit : Revenez, enfants (vers moi, fils) des hommes. 4Car mille ans sont à vos yeux comme le jour d’hier qui n’est plus, et comme une veille de la nuit ; 5on les compte pour rien ; tel est le cas que l’on fait de leurs années. 6Comme l’herbe, il passe en un matin ; le matin elle fleurit, et elle passe ; le soir elle tombe, se durcit et se dessèche. 7Car nous sommes consumés (avons défailli) par votre colère, et nous avons été troublés par votre fureur. 8Vous avez mis nos iniquités en votre présence, et notre vie à la lumière de votre visage. 9C’est pourquoi tous nos jours se sont évanouis, et nous avons été consumés (avons défailli) par votre colère. Nos années se passent en de vains soucis, comme pour (s’exercent comme) l’araignée. 10Les jours de nos années sont en tout (elles-mêmes) de soixante-dix ans ; pour les plus forts (robustes), de quatre-vingts ans. Le surplus n’est que peine et que douleur ; car alors survient la faiblesse (votre mansuétude), et nous sommes affligés (emportés). 11Qui connaît la puissance de votre colère, et qui (, à cause de la colère qu’il a de vous,) comprend combien votre colère est redoutable ? 12Apprenez-nous à reconnaître (Faites ainsi connaître) votre droite, et instruisez notre cœur dans la sagesse. 13Revenez, Seigneur ; jusques à quand nous rejetterez-vous ? Laissez-vous fléchir en faveur de vos serviteurs. 14Nous avons été comblés, dès le matin, de votre miséricorde ; nous avons tressailli d’allégresse et de bonheur tous les jours de notre vie (dans les délices). 15Nous nous sommes réjouis à proportion des jours où vous nous avez humiliés, et des années où nous avons vu le malheur. 16Jetez un regard sur vos serviteurs et sur vos œuvres, et guidez leurs enfants (fils). 17Que la lumière (splendeur) du Seigneur notre Dieu brille sur nous ; dirigez (d’en haut) les ouvrages (œuvres) de nos mains ; oui, dirigez l’œuvre de nos mains.


(Hébreu : 91).

Le Psalmiste représente le bonheur de ceux qui sont sous la protection de Dieu, et qui mettent en lui leur confiance.


90Cantique de louange (Louange de cantique) de David. Celui qui habite sous l’assistance du Très-Haut demeurera sous la protection du Dieu du ciel. 2Il dira au Seigneur : Vous êtes mon défenseur et mon refuge. Il est mon Dieu ; j’espérerai en lui. 3Car c’est lui qui m’a délivré du piège du chasseur, et de la parole âpre et piquante (meurtrière). 4Il te mettra à l’ombre sous ses épaules, et sous ses ailes tu seras plein d’espoir (espéreras). 5Sa vérité t’environnera comme un (de son) bouclier ; tu ne craindras pas les frayeurs de la nuit, 6ni la (d’une) flèche qui vole pendant le jour, ni les maux (d’une affaire) qui s’avance(nt) dans les ténèbres, ni les (de l’) attaque(s) du (d’un) démon de midi. 7Mille tomberont à ton côté, et dix mille à ta droite ; mais la mort (nul) n’approchera pas de toi. 8Et même tu contempleras de tes yeux, et tu verras le châtiment (la punition méritée) des pécheurs. 9Car tu as dit : Vous êtes, Seigneur, mon espérance. Tu as fait du (choisi le) Très-Haut (pour) ton refuge. 10Le mal ne viendra pas jusqu’à toi, et les fléaux ne s’approcheront pas de ta tente (ton tabernacle). 11Car il a commandé pour toi à ses anges de te garder dans toutes tes voies. 12Ils te porteront dans leurs mains, de peur que tu heurtes le pied contre la pierre. 13Tu marcheras sur l’aspic et sur le basilic, et tu fouleras aux pieds le lion et le dragon. 14Parce qu’il a espéré en moi, je le délivrerai ; je le protégerai, parce qu’il a connu mon nom. 15Il criera vers moi, et je l’exaucerai ; je suis (serai) avec lui dans la tribulation ; je le sauverai et je le glorifierai. 16Je le comblerai (d’une longue suite) de jours, et je lui ferai voir mon salut.


(Hébreu : 92).

Le Psalmiste loue le Seigneur à la vue de ses ouvrages.

Il représente le bonheur des justes et le malheur des pécheurs.


Psaume de cantique.


91Pour le (Au) jour du sabbat. 2Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut ; 3pour annoncer le matin votre miséricorde, et votre vérité durant la nuit, 4sur l’instrument (le psaltérion) à dix cordes, joint au chant, et (aces un cantique) sur la harpe. 5Car vous m’avez réjoui, Seigneur, par vos œuvres, et je tressaille d’allégresse au sujet des ouvrages de vos mains. 6Que vos œuvres sont magnifiques, Seigneur ! que vos pensées sont profondes et impénétrables (infiniment profondes) ! 7L’homme (Un) stupide ne les connaîtra pas, et l’insensé (un fou) ne les comprendra pas. 8Lorsque les pécheurs auront germé comme l’herbe, et que tous ceux qui commettent l’iniquité se seront manifestés, (ce sera) pour périr à jamais. (,) 9(Mais) Vous, (ô) Seigneur, vous êtes éternellement le Très-Haut. 10Car voici, Seigneur, que vos ennemis, voici que vos ennemis vont périr, et tous ceux qui commettent l’iniquité seront dispersés. 11Et ma corne s’élèvera comme celle de la licorne, et ma vieillesse se renouvellera (sera comblée) par votre abondante miséricorde. 12Et mon œil a regardé mes ennemis (d’en haut) avec mépris, et mon oreille entendra (avec complaisance) les cris d’angoisse (la ruine) des méchants qui s’élèvent contre moi. 13Le juste fleurira comme le (un) palmier, et il se multipliera comme le (un) cèdre du Liban. 14Plantés dans la maison du Seigneur, ils fleuriront dans les parvis de la maison de notre Dieu. 15Ils se multiplieront de nouveau dans une vieillesse comblée de biens, et ils seront remplis de vigueur (montreront une patience persévérante), 16pour publier que le Seigneur notre Dieu est juste (droit), et qu’il n’y a point d’iniquité en lui.


(Hébreu : 93).

Le Psalmiste relève la grandeur et la puissance de Dieu.

Il déclare que la sainteté doit être le principal ornement de sa maison.

Les Pères et la plupart des rabbins croient que ce psaume regarde le temps du Messie ; mais les premiers l’expliquent comme étant déjà accompli dans la personne de Jésus-Christ et dans son règne, et les derniers le considèrent comme une prophétie du Messie à venir.


Louange de cantique à David lui-même, au jour avant le sabbat, quand la terre fut fondée.


92Le Seigneur a régné (établi son règne), et a été revêtu de gloire (force) ; le Seigneur a été revêtu et (il) s’est ceint (de force). Car il a affermi le globe de la terre, qui ne sera point ébranlé. 2Votre trône, ô Dieu, est (établi) établi depuis longtemps ; vous êtes de toute éternité. 3Les fleuves, Seigneur, ont élevé, les fleuves ont élevé leur voix. Les fleuves ont élevé leurs flots, 4plus retentissants que la voix (à cause du mugissement) des grandes eaux. Les soulèvements de la mer sont admirables ; (plus) admirable est le Seigneur dans les (hauteurs des) cieux. 5Vos témoignages sont tout à fait (infiniment) dignes de créance. La sainteté convient à votre maison, Seigneur, dans toute la (longue) durée des jours.


(Hébreu : 94).

Le Psalmiste représente Dieu connaissant les crimes des méchants, et les punissant avec sévérité.


Psaume à David lui-même, au quatrième du sabbat.


93Le Seigneur est le Dieu des vengeances ; le Dieu des vengeances a agi avec (une entière) liberté. 2Levez-vous, ô Dieu, qui jugez la terre ; rendez aux superbes ce qui leur est dû. 3Jusqu’à quand, Seigneur, les pécheurs, jusqu’à quand les pécheurs se glorifieront-ils ? 4Jusqu’à quand tous ceux qui commettent des injustices se répandront-ils en des discours insolents, et proféreront-ils l’iniquité ? 5Ils ont humilié votre peuple, Seigneur ; ils ont opprimé (ravagé) votre héritage. 6Ils ont mis à mort (massacré) la veuve et l’étranger, et ils ont tué les (l’) orphelin(s). 7Et ils ont dit : Le Seigneur ne le verra pas, et le Dieu de Jacob n’en saura rien. 8Comprenez, vous qui êtes stupides parmi le peuple ; insensés, apprenez enfin la sagesse. 9Celui qui a planté (fait) l’oreille n’entendrait-il pas ? ou celui qui a formé l’œil ne verrait-il pas ? 10Celui qui reprend les nations ne vous convaincra-t-il pas de péché, lui qui enseigne la science à l’homme ? 11Le Seigneur connaît les pensées des hommes ; il sait qu’elles sont vaines. 12(Bien)Heureux l’homme que vous avez vous-même instruit, Seigneur, et à qui vous avez enseigné votre loi, 13pour lui adoucir (que vous lui accordiez quelque douceur) les jours mauvais, jusqu’à ce qu’on ait creusé une fosse pour le pécheur. 14Car le Seigneur ne rejettera pas son peuple, et il n’abandonnera pas son héritage ; 15jusqu’à ce que la justice fasse éclater son (se convertisse en) jugement, et que tous ceux qui ont le cœur droit se tiennent auprès d’elle. 16Qui se lèvera pour moi contre les (des) méchants ? ou qui se tiendra auprès de moi contre ceux qui commettent l’iniquité ? 17Si Dieu (le Seigneur) ne m’eût assisté, il s’en serait peu fallu que mon âme n’habitât (dans) le séjour des morts (l’enfer). 18Si je disais : Mon pied a été ébranlé, votre miséricorde, Seigneur, me soutenait (venait en aide). 19Selon la multitude des douleurs de mon cœur, vos consolations ont rempli de joie mon âme. 20Le trône (Un tribunal d’) de l’iniquité vous est-il attaché, à vous qui rendez vos (faites d’un précepte un travail) commandements pénible(s) ? 21Les méchants tendront des pièges à l’âme du juste, et condamneront le (un) sang innocent. 22Mais le Seigneur s’est fait mon refuge, et mon Dieu l’appui (l’aide) de mon espérance. 23Et il fera retomber sur eux leur iniquité, et il les perdra (entièrement) par leur propre malice ; le Seigneur notre Dieu les perdra (entièrement).


(Hébreu : 95).

Le Psalmiste exhorte son peuple à louer Dieu, et à lui obéir dans la vue de sa grandeur et de sa patience, de sa bonté et de sa justice.


Louange de cantique à David lui-même.


94Venez, réjouissons-nous devant le Seigneur ; poussons des cris de joie vers Dieu, notre Sauveur (salut). 2Allons au-devant de lui avec des louanges, et chantons des cantiques à sa gloire (dans des psaumes poussons des cris d’allégresse vers lui). 3Car le Seigneur est le grand Dieu, et le grand roi au-dessus de tous les dieux. 4Dans sa main sont tous les confins de la terre, et les sommets des montagnes lui appartiennent. 5A lui est la mer, et c’est lui(-même) qui l’a faite, et ses mains ont formé le continent. 6Venez, adorons et prosternons-nous, et pleurons devant le Seigneur qui nous a faits ; 7car il est (lui-même) le Seigneur notre Dieu, et (que) nous, nous sommes le peuple de son pâturage, et les brebis de sa main. 8Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, gardez-vous d’endurcir vos cœurs, 9comme lorsqu’ils excitèrent ma colère, au jour de la tentation dans le désert, où vos pères m’ont tenté (me tentèrent), m’ont mis (me mirent) à l’épreuve, et ont vu (virent) mes œuvres. 10Pendant quarante ans je fus irrité contre cette génération ; et je dis : Leur cœur ne cesse de s’égarer. 11Et ils n’ont point connu mes voies ; de sorte que j’ai juré dans ma colère : Ils n’entreront point dans mon repos.


(Hébreu : 96).

Ce psaume contient des louanges et des actions de grâces pour les bienfaits de Dieu, et une invitation aux peuples gentils de venir adorer cette souveraine majesté, et de se soumettre à son empire.

Les Pères l’ont expliqué de la venue du Messie et de l’établissement de l’Eglise chrétienne.


Cantique à David lui-même.


95Lorsqu’on bâtissait la maison après la captivité. Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; chantez au Seigneur, (habitants de) toute la terre. 2Chantez au Seigneur, et bénissez son nom, annoncez de jour en jour son salut. 3Annoncez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi (au milieu de) tous les peuples. 4Car le Seigneur est grand et infiniment louable ; il est plus redoutable que tous les dieux. 5Car tous les dieux des nations sont des démons ; mais le Seigneur a fait les cieux. 6La louange et la splendeur (beauté) sont devant lui ; la sainteté et la magnificence dans son sanctuaire (lieu de sa sanctification, note). 7Offrez au Seigneur, familles des nations, offrez au Seigneur la gloire et l’honneur ; 8offrez au Seigneur la gloire due à son nom. Prenez des victimes et entrez dans ses parvis ; 9adorez le Seigneur dans son saint tabernacle (parvis). Que toute la terre tremble devant sa face. 10Dites parmi les nations que le Seigneur a établi son règne. Car il a affermi toute (le globe de toute) la terre, qui ne sera point ébranlée ; il jugera les peuples selon l’équité. 11Que les cieux se réjouissent, et que la terre tressaille d’allégresse ; que la mer s’agite avec ce qu’elle renferme (et sa plénitude). 12Les champs seront dans la joie avec tout ce qu’ils contiennent. Alors tous les arbres des forêts tressailliront 13en présence du Seigneur, car il vient ; il vient pour juger la terre. Il jugera toute (le globe de) la terre avec équité et les peuples selon sa vérité.


(Hébreu : 97).

Ce Psaume représente le règne du Seigneur, la confusion des méchants et la joie des justes.

Les uns croient qu’il fut composé par David, lorsqu’après la mort de Saül il se vit paisiblement établi dans son pays, et en possession du royaume que le Seigneur lui avait promis.

D’autres pensent qu’il contient les actions de grâces des Juifs, délivrés de la captivité de Babylone, et la description de la vengeance exercée par le Seigneur contre les Babyloniens.

Les Pères l’expliquent du premier et du second avènement de Jésus-Christ, de son règne dans l’Eglise et de la vocation des Gentils.


96De (A) David, quand sa terre lui fut rendue. Le Seigneur est roi (a établi son règne) : que la terre tressaille de joie, que toutes les îles se réjouissent. 2La (Une) nuée et (une) l’obscurité sont autour de lui ; la justice et l’équité sont le soutien (la base) de son trône. 3Le (Un) feu marche(ra) devant lui, et embrase(ra tout) autour de lui ses ennemis. 4Ses éclairs ont brillé sur le monde (illuminé le globe de la terre) ; la terre a vu, et a tremblé. 5Les montagnes se sont fondues comme la cire à la face du Seigneur ; à la face du Seigneur, toute la terre (s’est fondue). 6Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. 7Qu’ils soient confondus tous ceux qui adorent les (des) images sculptées (taillées au ciseau), et qui se glorifient dans leurs idoles (simulacres). Adorez-le, vous tous ses anges. 8Sion a entendu et s’est réjouie, et les filles de Juda ont tressailli de joie, à cause de vos jugements, Seigneur. 9Car vous êtes le Seigneur Très-Haut sur toute la terre ; vous êtes infiniment élevé au-dessus de tous les dieux. 10Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal ; le Seigneur garde les âmes de ses saints ; il les délivrera de la main du pécheur. 11La (Une) lumière s’est levée pour le juste, et la (une) joie pour ceux qui ont le cœur droit. 12Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur, et célébrez la mémoire de sa sainteté (sanctification).


(Hébreu : 98).

Le Psalmiste invite toutes les créatures à s’unir à lui pour louer Dieu des merveilles qu’il avait faites en faveur de son peuple et du salut qu’il lui avait procuré.

Les Juifs expliquent ce psaume de l’avènement du Messie qu’ils attendent ; les Pères et les interprètes chrétiens, du premier ou du second avènement de Jésus-Christ ou de tous les deux.


97Psaume (à) de David (lui-même). Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car il a opéré des merveilles. Sa droite et son saint bras l’ont fait triompher (sauvé lui-même). 2Le Seigneur a fait connaître son salut ; il a révélé sa justice aux yeux des nations. 3Il s’est souvenu de sa miséricorde et de sa fidélité envers la maison d’Israël. Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu. 4Acclamez Dieu, (ô) terre entière ; chantez, et tressaillez de joie, et jouez des instruments (du psaltérion). 5Jouez sur la (une) harpe au Seigneur ; sur la (une) harpe, et en chantant des hymnes (y mêlant un chant de psaume) ; 6avec les (sur des) trompettes de métal (battues au marteau), et avec la (au son d’une) trompette de corne. Poussez des cris de joie en présence du (roi, le) Seigneur votre roi. 7Que la mer se soulève avec ce qu’elle renferme ; le globe de la terre, et ceux qui l’habitent. 8Les fleuves battront des mains ; en même temps les montagnes tressailliront de joie 9à la présence du Seigneur, parce qu’il vient juger la terre. Il jugera toute (le globe de) la terre avec (selon la) justice, et les peuples avec équité.


(Hébreu : 99).

Le Psalmiste exhorte tous les peuples de la terre à rendre à Dieu la gloire qui lui est due, à craindre sa justice, à garder sa loi et à invoquer en tout temps sa miséricorde.

Les Pères expliquent ce psaume du règne et de la venue de Jésus-Christ ; les Juifs l’entendent de leur Messie.


98Psaume de (à) David (lui-même). Le Seigneur règne (a établi son règne) : que les peuples s’irritent (frémissent de colère). Il est assis sur les chérubins : que la terre soit ébranlée. 2Le Seigneur est grand dans Sion, et il est élevé au-dessus de tous les peuples. 3Qu’on (ils) rende(nt) gloire à votre grand nom, car il est terrible et saint, 4et (que) l’honneur du (d’un) roi est d’aimer la justice. Vous avez marqué les directions à suivre ; vous avez exercé la justice et le jugement dans Jacob. 5Exaltez le Seigneur notre Dieu, et adorez l’escabeau de ses pieds, car il est saint. 6Moïse et Aaron étaient parmi ses prêtres, et Samuel parmi ceux qui invoquent son nom. Ils invoquaient le Seigneur, et il les exauçait ; 7il leur parlait dans la (du milieu d’une) colonne de nuée. Ils gardaient ses ordonnances (témoignages), et le précepte qu’il leur avait donné. 8Seigneur notre Dieu, vous les exauciez ; ô Dieu, vous leur avez été propice, et vous punissiez toutes leurs fautes (mais en vous vengeant de toutes leurs inventions). 9Exaltez le Seigneur notre Dieu, et adorez-le sur sa montagne sainte, car le Seigneur notre Dieu est saint.


(Hébreu : 100).

Le Psalmiste exhorte tous les peuples à venir louer Dieu dans son temple et à publier sa douceur, sa miséricorde et sa vérité.


99Psaume pour la (de) louange (ou d’actions de grâces). 2Acclamez Dieu, toute la terre ; servez le Seigneur avec joie. Entrez en sa présence avec allégresse (exultation). 3Sachez que c’est le Seigneur qui est Dieu ; c’est lui(-même) qui nous a faits, et non pas nous-mêmes. Nous sommes (Vous) son peuple, et les brebis de son pâturage. (,) 4Franchissez (entrez par) ses portes avec des louanges, ses parvis en chantant des hymnes ; célébrez-le (publiez ses louanges). Louez son nom, 5car le Seigneur est suave (bienveillant) ; sa miséricorde est éternelle, et sa vérité demeure de génération en génération.


(Hébreu : 101).

Le Psalmiste, en représentant à Dieu l’innocence avec laquelle il a gouverné son peuple, apprend à tous les princes la conduite qu’ils doivent tenir dans la conduite de leurs Etats, dans le choix de leur ministres et dans l’usage de leur puissance.


100Psaume à David (ou de David lui-même). Je chanterai, Seigneur, devant vous votre miséricorde et votre justice. Je les chanterai au son des instruments (sur le psaltérion), 2et je m’appliquerai à connaître la (comprendre une) voie sans tache. Quand viendrez-vous à moi ? (.) Je marchais dans l’innocence de mon cœur, au milieu de ma maison. 3Je ne plaçais devant mes yeux rien d’injuste ; je haïssais ceux qui commettaient la prévarication. J’éloignais de moi 4le cœur corrompu ; le méchant s’écartait de moi, et je ne le connaissais pas. 5Celui qui médisait en secret de son prochain, je le poursuivais. Celui dont l’œil est superbe et le cœur insatiable, je ne mangeais pas avec lui. 6Mes yeux se tournaient vers les hommes fidèles de la terre, pour les faire asseoir près de moi ; celui qui marchait dans une voie innocente était mon serviteur. 7Celui qui agit avec orgueil n’habitera point dans ma maison. Celui qui profère des choses injustes n’a pu se rendre agréable à (dirigé sa voie devant) mes yeux. 8Je mettais à mort dès le matin tous les pécheurs de la terre, afin d’extirper (exterminer) de la ville du Seigneur (cité de Dieu) tous ceux qui commettent l’iniquité.


(Hébreu : 102).

Ce psaume est un des sept de la pénitence.

Le Psalmiste y implore le secours de Dieu avec les sentiments de la plus vive componction et de la plus profonde humilité.

Quelques Pères y voient une prière de Jésus-Christ à son Père, prière dans laquelle il lui recommande son Eglise.


101Prière (Oraison) du pauvre. Lorsqu’il sera (est) dans l’affliction (l’anxiété), et qu’il (quand il) répand(ra) sa supplication en présence du Seigneur. 2Seigneur, exaucez ma prière, et que mon cri aille jusqu’à vous. 3Ne détournez pas de moi votre visage ; en quelque jour que je sois affligé (dans la tribulation), inclinez vers moi votre oreille. En quelque jour que je vous invoque, exaucez-moi promptement. 4Car mes jours se sont évanouis comme la fumée, et mes os se sont desséchés comme le bois du foyer (une broutille). 5J’ai été frappé comme (une) l’herbe, et mon cœur s’est desséché (flétri), parce que j’ai oublié de manger mon pain. 6A force de pousser des (la voix de mes) gémissements, mes os se sont attachés à ma peau. 7Je suis devenu semblable au pélican du désert ; je suis devenu comme le hibou des maisons (dans sa demeure). 8J’ai veillé, et je suis devenu comme le passereau qui se tient seul sur le toit. 9Tout le jour mes ennemis me faisaient des reproches (m’outrageaient), et ceux qui me louaient (auparavant) conspiraient avec serment (faisaient des imprécations) contre moi. 10Parce que je mangeais (de) la cendre comme du pain, et que je mêlais mon breuvage avec mes larmes (pleurs) ; 11à cause (l’aspect) de votre colère et de votre indignation, car après m’avoir élevé vous m’avez écrasé (brisé). 12Mes jours se sont évanouis comme l’ombre, et je me suis desséché comme l’herbe. 13Mais vous, Seigneur, vous subsistez éternellement, et la mémoire de votre nom s’étend de race en race. 14Vous vous lèverez, et vous aurez pitié de Sion, car il est (le temps est venu, le) temps d’avoir pitié d’elle, et le temps est venu. 15Car ses pierres sont aimées de vos serviteurs, et (la vue de) sa terre les attendrit. 16Et les nations craindront (révéreront) votre nom, Seigneur, et tous les rois de la terre votre gloire, 17parce que le Seigneur a bâti Sion, et qu’il sera vu dans sa gloire. 18Il a regardé la prière des humbles, et il n’a point méprisé leur prière (demande). 19Que ces choses soient écrites pour la génération future, et le peuple qui sera créé (naîtra) louera le Seigneur 20parce qu’il a regardé du haut de son lieu saint. Le Seigneur a regardé du ciel sur la terre, 21pour entendre les gémissements des captifs (détenus dans les fers), pour délivrer les fils de ceux qui avaient été tués, 22afin qu’ils annoncent dans Sion le nom du Seigneur, et sa louange dans Jérusalem, 23lorsque les (des) peuples et les (des) rois s’assembleront pour servir (conjointement) le Seigneur. 24Il lui (a) dit dans (le temps de) sa force : Faites-moi connaître le petit nombre de mes jours. 25Ne me rappelez pas au milieu de mes jours ; vos années durent d’âge en âge. 26Dès le (Au) commencement, Seigneur, vous avez fondé la terre, et les cieux sont l’œuvre de vos mains. 27Ils périront, mais vous, vous demeurez (toujours), et ils vieilliront tous comme un vêtement. Vous les changerez comme un manteau (un habit dont on se couvre), et ils seront changés ; 28mais vous, vous êtes toujours le même, et vos années ne passeront point. 29Les fils de vos serviteurs auront une demeure permanente, et leur postérité sera stable (dirigée) à jamais.


(Hébreu : 103).

Le Psalmiste s’invite lui-même à louer le Seigneur de ses bienfaits.

Il convie tous les anges et toutes les œuvres de Dieu à le bénir avec lui.


102De David lui-même. Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est au-dedans de moi bénisse son saint nom. 2Mon âme, bénis le Seigneur, et n’oublie jamais tous ses bienfaits. 3C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, et qui guérit toutes tes maladies. 4C’est lui qui rachète ta vie de la mort, qui te couronne de miséricorde et de grâces (bontés). 5C’est lui qui remplit tes désirs en te comblant de biens ; ta jeunesse sera renouvelée comme celle de l’aigle. 6Le Seigneur fait miséricorde, et il rend justice à tous ceux qui souffrent la violence (une injustice). 7Il a fait connaître ses voies à Moïse, (et) ses volontés aux enfants d’Israël. 8Le Seigneur est compatissant et miséricordieux, patient (lent à punir) et très (bien) miséricordieux. 9Il ne s’irritera pas perpétuellement, et ne menacera pas sans fin. 10Il ne nous a pas traités selon nos péchés, et il ne nous a pas punis (rétribués) selon nos iniquités. 11Car autant le ciel est élevé (selon la hauteur des cieux) au-dessus de la terre, autant il a affermi (corroboré) sa miséricorde sur ceux qui le craignent. 12Autant l’orient est éloigné du couchant (de l’occident), autant il a éloigné de nous nos iniquités. 13Comme un père a compassion de ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent. 14Car il sait (lui-même) de quoi nous sommes formés ; il s’est souvenu que nous ne sommes que poussière. 15Les jours de l’homme passent comme l’herbe ; il fleurit(ra) comme la fleur des champs. 16Qu’un souffle passe sur lui (elle), et il (elle) n’est (ne sera) plus, et le lieu qu’il (elle) occupait (on ?) ne le reconnaît plus. 17Mais la miséricorde du Seigneur s’étend de l’éternité à l’éternité sur ceux qui le craignent. Et sa justice se répand sur les enfants des enfants (fils des fils) 18de ceux qui gardent son alliance, et qui se souviennent de ses préceptes (commandements), pour les accomplir. 19Le Seigneur a préparé son trône dans le ciel, et tout sera assujetti à son empire. 20Bénissez le Seigneur, vous tous, ses anges, qui êtes puissants et forts (puissants en force) ; qui exécutez sa parole, pour obéir à la voix de ses ordres. 21Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses armées (célestes) ; vous, ses ministres, qui faites sa volonté. 22Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination. Mon âme, bénis le Seigneur.


(Hébreu : 104).

Le Psalmiste loue le Seigneur à la vue de sa grandeur, de sa sagesse et de sa puissance qui éclate dans ses ouvrages.


103De David (lui-même). Mon âme, bénis le Seigneur. Seigneur mon Dieu, vous avez fait paraître magnifiquement votre grandeur. Vous vous êtes revêtu de majesté et de splendeur (avez revêtu la louange et l’honneur), 2enveloppé de lumière comme d’un vêtement. Vous étendez le ciel comme une tente ; 3vous couvrez d’eaux les parties supérieures ; vous montez sur les nuées, et vous marchez sur les ailes des vents ; 4vous faites de vos anges des vents (rapides), et de vos ministres un feu brûlant. 5Vous avez fondé la terre sur sa base (solide), elle ne sera jamais renversée. 6L’abîme l’enveloppe comme un vêtement ; les (des) eaux s’élève(ro)nt au-dessus des montagnes. 7Mais devant votre menace (réprimande) elles fuiront ; la voix de votre tonnerre les épouvantera. 8Les (Des) montagnes s’élèvent, et les (des) vallées descendent au lieu que vous leur avez fixé. 9Vous leur avez prescrit des bornes qu’elles ne passeront point, et elles ne reviendront pas couvrir la terre. 10Vous faites jaillir les (des) sources (fontaines) dans les vallées ; les eaux s’écoule(ro)nt entre les montagnes. 11Toutes les bêtes des champs s’y abreuve(ro)nt ; les ânes sauvages soupire(ro)nt après elles dans leur soif. 12Au-dessus d’elles habite(ro)nt les oiseaux du ciel ; ils f(er)ont entendre leurs voix du milieu des rochers. 13Vous arrosez les montagnes des eaux qui tombent d’en haut (avec les eaux supérieures du ciel) ; la terre sera rassasiée du fruit de vos œuvres. 14Vous faites croître l’herbe (du foin) pour les bêtes, et les plantes (de l’herbe) pour l’usage de l’homme. Vous faites sortir le pain de la terre, 15et le vin qui réjouit le cœur de l’homme. Vous lui donnez l’huile, pour qu’elle répande la joie sur son visage ; et le pain, pour qu’il fortifie son cœur. 16Les arbres de la campagne se rassasient, aussi bien que les cèdres du Liban, qu’il a plantés. 17C’est là que les oiseaux font leurs nids. La demeure (nid) du héron domine les autres (est le premier de tous). 18Les hautes montagnes sont (servent de retraite) pour les cerfs, et les rochers pour les hérissons. 19Il a fait la lune pour marquer les temps ; le soleil connaît l’heure de son coucher. 20Vous avez répandu les ténèbres, et la nuit est venue ; c’est alors (durant la nuit) que toutes les bêtes de la forêt se mettent en mouvement. 21Les petits des lions rugisse(ro)nt après leur proie, et demande(a)nt à Dieu leur nourriture. 22Le soleil se lève (s’est levé), et ils se rassemblent (sont rassemblés), et vont se coucher dans leurs tanières. 23L’homme sort pour son ouvrage et pour son travail jusqu’au soir. 24Que vos œuvres sont grandes (magnifiques), Seigneur ! Vous avez fait toutes choses avec sagesse ; la terre est toute remplie de vos biens. 25Voici la vaste mer, aux bras immenses (et spacieuse des deux côtés) : là sont les reptiles sans nombre, les (des) animaux grands et petits. 26C’est là que passent les navires, ce monstre (dragon) que vous avez formé pour s’y jouer. 27Tous attendent de vous que vous leur donniez leur nourriture en son (au) temps (voulu). 28Lorsque vous la leur donnez, ils la recueille(ro)nt ; lorsque vous ouvrez votre main, ils s(er)ont tous remplis de vos biens. 29Mais si vous détournez votre visage, ils seront troublés ; vous leur retirerez le souffle, et ils tomberont en défaillance (périront) et retourneront dans leur poussière. 30Vous enverrez votre souffle (esprit), et ils seront créés, et vous renouvellerez la face de la terre. 31Que la gloire du Seigneur soit célébrée à jamais ; le Seigneur se réjouira dans ses œuvres. 32Il (Lui qui) regarde la terre et la fait trembler ; il touche les montagnes et elles fument. 33Je chanterai le Seigneur toute ma vie ; je célébrerai (jouerai du psaltérion en l’honneur de) mon Dieu tant que je serai. 34Puissent mes paroles lui être agréables ; pour moi je me délecterai (mettrai mes délices) dans le Seigneur. 35Que les pécheurs et les impies (hommes iniques) disparaissent de la terre, en sorte qu’ils ne soient plus. Mon âme, bénis le Seigneur. (Alleluia).


(Hébreu : 105).

Ce psaume contient des actions de grâces pour tous les bienfaits du Seigneur envers son peuple, et le récit de ses bienfaits depuis la vocation d’Abraham jusqu’à l’entrée des Hébreux dans la Terre Promise.


Alleluia.


104Célébrez (Louez) le Seigneur et invoquez son nom ; annoncez ses œuvres parmi les nations. 2Chantez et jouez des instruments (du psaltérion) en son honneur ; racontez toutes ses merveilles. 3Glorifiez-vous dans son saint nom ; que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur se réjouisse. 4Cherchez le Seigneur, et soyez remplis de force, cherchez sans cesse son visage. 5Souvenez-vous des merveilles qu’il a accomplies, de ses prodiges et des jugements (sortis) de sa bouche ; 6ô vous, race (postérité) d’Abraham, son serviteur ; vous, enfants de Jacob, ses élus. 7C’est lui qui est le Seigneur notre Dieu ; ses jugements s’exercent dans toute la terre. 8Il s’est souvenu pour toujours de son alliance, de la parole qu’il a prononcée pour mille générations ; 9de ce qu’il a promis à Abraham, et de son serment à Isaac ; 10et il en a fait une loi pour Jacob, et une alliance éternelle pour Israël, 11en disant : Je te donnerai la terre de Chanaan, pour la part (cordeau) de ton (votre) héritage. 12Et ils étaient alors en petit nombre, (très peu nombreux,) et étrangers dans le pays. 13Et ils voyageaient de nation en nation, et d’un royaume à un autre peuple. 14Il ne permit point qu’aucun homme leur fît du mal, et il réprimanda (châtia même) des rois à cause d’eux. 15Gardez-vous de toucher à mes oints, et ne maltraitez pas mes prophètes. 16Et il appela la famine sur la terre, et il brisa toute la force que procure le (tout soutien de) pain. 17Il envoya devant eux un homme ; Joseph (qui) fut vendu comme esclave. 18On l’humilia en enchaînant ses pieds ; le (un) fer transperça son âme, 19jusqu’à ce que sa parole fût accomplie. La parole du Seigneur l’enflamma. 20Le roi envoya et le délia ; le prince des peuples le renvoya libre. 21Il l’établit le maître de sa maison, et le prince de tout ce qu’il possédait, 22afin qu’il instruisît ses princes comme lui-même, et qu’il apprît la sagesse à ses vieillards. 23Et Israël entra en Egypte, et Jacob séjourna (comme étranger) dans la terre de Cham. 24Et Dieu (y) multiplia extraordinairement son peuple, et le rendit plus puissant que ses ennemis. 25Il changea leur cœur, de sorte qu’ils haïrent son peuple, et qu’ils usèrent de perfidie (employèrent la fraude) envers ses serviteurs. 26Il envoya Moïse son serviteur, et Aaron qu’il avait (aussi) choisi. 27Il mit en eux sa puissance, pour accomplir (leur donna l’ordre) des signes et des prodiges dans la terre de Cham. 28Il envoya les (des) ténèbres, et fit l’obscurité ; et ils ne résistèrent point à ses ordres (rétracta pas ses paroles). 29Il changea leurs eaux en sang, et fit périr leurs poissons. 30Leur terre produisit des grenouilles (qui pénétrèrent) jusque dans les chambres des rois eux-mêmes. 31Il parla, et les (des myriades de) mouches et les (des) moucherons envahirent tout leur territoire. 32Il leur donna pour pluies de la grêle, et (envoya) un feu qui brûlait tout dans leur pays. 33Et il frappa leurs vignes et leurs figuiers, et il brisa tous les arbres de leurs contrées. 34Il parla, et la sauterelle arriva, des sauterelles (la chenille qui était) sans nombre ; 35et elles mangèrent toute l’herbe de leur terre, et elles dévorèrent tous les fruits de leur pays. 36Et il frappa tous les premiers-nés de leur contrée, (et) les prémices de tout leur travail. 37Et il fit sortir les Hébreux avec de l’argent et de l’or, et il n’y avait pas de (un seul) malade(s) dans leurs tribus. 38L’Egypte fut réjouie de leur départ, car la frayeur qu’elle avait d’eux l’avait saisie. 39Il étendit une nuée pour les mettre à couvert, et un feu pour les éclairer pendant la nuit. 40Ils demandèrent, et les cailles arrivèrent (la caille vint), et il les rassasia du pain du ciel. 41Il fendit la pierre (un rocher), et les (des) eaux jaillirent ; des fleuves se répandirent dans le désert (lieu sec). 42Car il se souvint de sa sainte parole, qu’il avait donnée à Abraham son serviteur. 43Et il fit sortir son peuple avec allégresse, et ses élus avec des transports de joie. 44Il leur donna les pays des nations, et ils possédèrent les travaux des peuples, 45afin qu’ils gardassent ses préceptes, et qu’ils recherchassent sa loi.


(Hébreu : 106).

Le Psalmiste fait voir la patience avec laquelle Dieu a souffert les infidélités de son peuple et les divers châtiments dont il s’est servi pour les ramener à lui.


Alleluia.


105Célébrez (Louez) le Seigneur, parce qu’il est bon et que sa miséricorde est éternelle. 2Qui racontera les œuvres de puissance du Seigneur ? Qui fera entendre toutes ses louanges ? 3(Bien)Heureux ceux qui gardent l’équité, et qui pratiquent la justice en tout temps. 4Souvenez-vous de nous, Seigneur, dans votre bienveillance pour votre peuple ; visitez-nous par votre salut (pour nous sauver) : 5afin que nous voyions le bonheur (avec joie les biens) de vos élus, que nous nous réjouissions de la joie de votre peuple, et que vous soyez loué avec votre héritage. 6Nous avons péché avec nos pères, nous avons agi injustement, nous avons commis l’iniquité. 7Nos pères n’ont pas compris vos merveilles en Egypte ; ils ne se sont pas souvenus de la multitude (grandeur) de vos (votre) miséricorde(s). Et ils vous ont irrité lorsqu’ils montèrent vers la mer, la mer Rouge. 8Mais Dieu les sauva à cause de son nom, afin de faire connaître sa puissance. 9Il menaça (réprimanda) la mer Rouge, et elle se dessécha ; il les fit marcher au milieu des abîmes, comme dans le désert. 10Et il les sauva des mains de ceux qui les haïssaient, et il les délivra (racheta) des mains de (d’un) l’ennemi. 11Et l’eau engloutit leurs oppresseurs, il n’en resta pas un seul. 12Alors ils crurent à ses paroles, et ils firent retentir (chantèrent) sa louange. 13Mais bientôt ils oublièrent ses œuvres, et ils n’attendirent pas l’accomplissement de ses desseins. 14Ils se livrèrent à la convoitise (conçurent un désir violent) dans le désert, et tentèrent Dieu dans la contrée (un lieu) sans eau. 15Il leur accorda leur demande, et envoya de quoi se rassasier (le rassasiement de leurs âmes). 16Et ils irritèrent Moïse dans le camp, et Aaron, le saint du Seigneur. 17La terre s’(entr)ouvrit et engloutit Dathan, et couvrit la troupe d’Abiron. 18Un feu s’alluma contre leur bande (au milieu de leur assemblée) ; la (une) flamme consuma les méchants (entièrement ces pécheurs). 19Et ils firent un veau à Horeb, et adorèrent une image sculptée (taillée au ciseau). 20Et ils échangèrent leur gloire contre la figure d’un veau qui broute (de) l’herbe. 21Ils oublièrent le Dieu qui les avait sauvés, qui avait fait de grandes choses en Egypte, 22des prodiges (choses merveilleuses) dans la terre de Cham, des choses terribles dans la mer Rouge. 23Et il parlait de les exterminer, si Moïse, son élu, ne se fût tenu sur la brèche, devant lui, pour détourner sa colère, et empêcher qu’il ne les exterminât. 24Et ils n’eurent que du mépris pour sa terre si désirable. Ils ne crurent point à sa parole. 25Ils murmurèrent dans leurs tentes (tabernacles), et n’écoutèrent point la voix du Seigneur. 26Et il leva sa main sur eux, pour les exterminer (terrasser) dans le désert, 27pour rejeter leur race parmi les nations, et les disperser en divers pays. 28Ils se consacrèrent à Béelphegor, et mangèrent des sacrifices offerts à des dieux sans vie des sacrifices des morts). 29Et ils irritèrent le Seigneur par leurs œuvres criminelles, et la ruine s’accumula parmi eux. 30(Mais) Phinées se leva et apaisa le Seigneur, et le fléau (désastre) cessa. 31Et ce (zèle) lui a été imputé à justice, de génération en génération à jamais. 32Ils irritèrent (encore) le Seigneur aux eaux de contradiction, et Moïse fut affligé (puni) à cause d’eux, 33car ils aigrirent son esprit, et il fit paraître de la défiance dans ses paroles. 34(Et) Ils n’exterminèrent pas les peuples que le Seigneur leur avait marqués ; 35mais ils se mêlèrent aux nations, et ils apprirent leurs œuvres. 36Et ils adorèrent leurs idoles sculptées (images taillées au ciseau), qui leur devinrent une occasion de chute (scandale). 37Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. 38Ils répandirent le (un) sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifièrent aux idoles (images taillées au ciseau) de Chanaan. Et la terre fut infectée de meurtres (sang), 39et elle fut souillée par leurs œuvres, et ils se prostituèrent à leurs passions (forniquèrent avec leurs inventions). 40Et (Aussi) le Seigneur entra dans une violente colère contre son peuple, et il eut en abomination son héritage. 41Et il les livra aux mains des nations, et ceux qui les haïssaient les assujettirent. 42Leurs ennemis les tourmentèrent, et ils furent humiliés sous (tous) leurs mains. 43Souvent Dieu les délivra ; mais ils l’irritèrent par l’impiété de leurs desseins (leurs sentiments), et ils furent humiliés par (à cause de) leurs iniquités (mêmes). 44Et il les vit dans leur détresse, et il écouta leur prière. 45Il se souvint de son alliance, et se repentit selon la grandeur de sa miséricorde, 46et il fit d’eux l’objet de ses miséricordes, à la vue de tous ceux qui les avaient asservis. 47Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu des nations, afin que nous célébrions votre saint nom, et que nous mettions notre gloire à vous louer. 48Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, dans les siècles des siècles. Et tout le peuple dira : Ainsi soit-il, ainsi soit-il.


(Hébreu : 107).

Ce psaume contient des actions de grâces à Dieu, de ce qu’il a délivré les hommes de différents dangers, tel que l’égarement dans un désir stérile, une prison, une maladie dangereuse, une tempête sur mer.

Tout cela convient assez aux Juifs, qui, après la captivité de Babylone, durent naturellement remercier Dieu de les avoir délivrés de ces malheurs.


Alleluia.


106Célébrez (Louez) le Seigneur, parce qu’il est bon et parce que sa miséricorde est éternelle. 2Qu’ils le disent ceux qui ont été rachetés par le Seigneur, ceux qu’il a rachetés de la main (d’un) de l’ennemi et rassemblés de tous les (en les retirant des) pays, 3de l’orient et du couchant, du nord et de la mer. 4Ils ont erré dans le désert, dans les lieux arides (un lieu sans eau), sans trouver (de voie vers) une ville où ils pourraient habiter (habitée). 5Souffrant de la faim et de la soif, leur âme était tombée en défaillance. 6Ils crièrent au Seigneur dans leurs tribulations, et il les tira de leurs nécessités (pressantes), 7et il les conduisit dans le droit chemin (une voie droite), pour les faire arriver à une ville qu’ils pussent habiter. 8Qu’ils célèbrent (elles louent) le Seigneur pour sa (ses) miséricorde(s), et (pour) ses merveilles en faveur des enfants (fils) des hommes, 9car il a rassasié l’âme épuisée (vide), et il a rempli de biens l’âme affamée. 10Ils étaient assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, captifs, dans l’indigence et dans les fers, 11parce qu’ils s’étaient révoltés contre les ordres (paroles) de Dieu, et avaient méprisé (irritèrent) le conseil du Très-Haut. 12Leur cœur fut humilié par les travaux ; ils furent épuisés, et il n’y avait personne qui les secourût. 13Ils crièrent au Seigneur dans leur tribulation, et il les tira de leurs nécessités (pressantes), 14et il les fit sortir des ténèbres et de l’ombre de la mort, et il rompit leurs liens. 15 Qu’ils célèbrent (elles louent) le Seigneur pour sa (ses) miséricorde(s), et (pour) ses merveilles en faveur des enfants (fils) des hommes ; 16car il a brisé les (des) portes d’airain, et rompu les (des) verrous de fer. 17Il les a retirés (recueillis en les tirant) de la voie de leur iniquité ; car ils avaient été humiliés à cause de leurs injustices. 18Leur âme avait en (eu) horreur toute nourriture, et (aussi) ils étaient près des portes de la mort. 19Et ils crièrent au Seigneur dans leur tribulation, et il les tira de leurs nécessités (pressantes). 20Il envoya sa parole, et il les guérit, et les arracha à la mort (leur destruction). 21 Qu’ils célèbrent (elles louent) le Seigneur pour sa (ses) miséricorde(s), et (pour) ses merveilles en faveur des enfants (fils) des hommes. 22Qu’ils lui offrent (sacrifient) un sacrifice de louange, et qu’ils publient ses œuvres avec allégresse (dans l’exultation). 23Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, et qui travaillent (font la manœuvre) sur les vastes (grandes) eaux, 24ceux-là (même) ont vu les œuvres du Seigneur, et ses merveilles au milieu (profond) de l’abîme. 25Il (a) dit, et le souffle de la tempête se leva (s’est levé), et les flots de la mer furent soulevés (sont soulevés). 26Ils montent jusqu’au(x) ciel (cieux), et descendent jusqu’aux abîmes ; leur âme défaillait parmi leurs maux. 27Ils étaient troublés et agités comme un homme ivre, et toute leur sagesse était anéantie (absorbée). 28Et ils crièrent au Seigneur dans leur tribulation, et il les tira de leurs nécessités (pressantes). 29Il changea la tempête en un vent léger, et les flots de la mer s’apaisèrent (se sont tenus en silence). 30Ils se réjouirent de les voir apaisés, et Dieu les conduisit au port où ils voulaient arriver. 31 Qu’ils célèbrent (elles louent) le Seigneur pour sa (ses) miséricorde(s), et (pour) ses merveilles en faveur des enfants (fils) des hommes. 23Qu’ils l’exaltent dans l’assemblée du peuple, et qu’ils le louent dans le conseil des vieillards (chaire des anciens). 33Il a changé les fleuves en désert, et les sources d’eaux en un sol desséché (aride), 34et la (une) terre fertile en plaine (un champ) de sel, à cause de la malice de ses habitants. 35Il a changé les (un) désert(s) en nappes d’eaux, et la terre aride en eaux courantes. 36Et il y a établi les affamés, et ils y ont bâti une ville pour y habiter ; 37ils ont semé des champs et planté des vignes, et recueilli des fruits abondants (du fruit). 38Il les a bénis, et ils se sont multipliés extrêmement ; il n’a pas laissé amoindrir leurs troupeaux. 39Puis ils ont été réduits à un petit nombre, et accablés par l’affliction de leurs maux et la douleur. 40Le mépris a été répandu sur le(ur)s princes, et il les a fait errer hors de la voie et en des lieux sans chemin. 41Et il a secouru le pauvre dans (en le délivrant de) son indigence et multiplié les (ses) familles comme des troupeaux. 42Les justes le verront et se réjouiront, et l’iniquité devra fermer la (sa) bouche. 43Qui est sage pour prendre garde à ces choses, et pour comprendre les miséricordes du Seigneur ?


(Hébreu : 108).

Le Psalmiste s’excite lui-même à louer le Seigneur ; il le conjure de délivrer son peuple de l’oppression ; il se promet de rentrer bientôt dans les limites de ses anciennes possessions.

Les Pères expliquent ce psaume de la venue ou de la Rédemption de Jésus-Christ, et de la vocation des Gentils.


107Cantique (de) psaume, de David (lui-même). 2Mon cœur est préparé (prêt), ô Dieu, mon cœur est préparé (prêt) ; je chanterai et je psalmodierai dans (je jouerai du psaltérion au milieu de) ma gloire. 3Lève-toi, ma gloire ; levez-vous, mon luth (psaltérion) et ma harpe ; je me lèverai dès l’aurore. 4Je vous célébrerai, Seigneur, au milieu des peuples, et je vous chanterai (dirai un psaume en votre honneur) parmi les nations ; 5car votre miséricorde s’est élevée plus haut que les cieux, et votre vérité jusqu’aux nues. 6Soyez exalté, ô Dieu, au-dessus des cieux, et que votre gloire brille (éclate) sur toute la terre ; 7pour que vos bien-aimés soient délivrés, sauvez-moi par votre droite et exaucez-moi. 8Dieu a parlé dans son sanctuaire : Je me réjouirai (tressaillirai d’allégresse), et je partagerai Sichem, et je mesurerai la vallée des tentes (tabernacles). 9Galaad est à moi, et à moi Manassé, et Ephraïm est le soutien de ma tête. Juda est mon roi ; 10Moab est (comme) le vase de mon espérance. J’étendrai ma chaussure sur l’Idumée ; les (des) étrangers (me) sont devenus (mes) amis. 11Qui me conduira à la (dans une) ville fortifiée ? qui me conduira jusqu’en Idumée ? 12N’est-ce (Ne sera-ce) pas vous, ô Dieu, qui nous avez repoussés ? et ne sortirez-vous pas, ô Dieu, à la tête de nos armées ? 13Donnez-nous du secours contre (pour nous tirer de) la tribulation, car la protection (le salut) de l’homme est vain(e). 14Avec (En) Dieu nous ferons des actes de courage (preuve de valeur), et lui-même réduira à néant nos ennemis.


(Hébreu : 109).

Le Psalmiste implore le secours du Seigneur contre ses ennemis, qui l’outragent de mille manières.

Les Pères ont regardé ce psaume comme une prophétie du malheur qui devait arriver au traître Juda et aux Juifs meurtriers de Jésus-Christ, dont les souffrances sont aussi parfaitement représentées dans la personne de David.


108Pour la fin, psaume de David. 2O Dieu, ne (vous) taisez pas (sur) ma louange, car la bouche du pécheur et la bouche de l’homme fourbe (d’un trompeur) sont ouvertes contre moi. 3Ils ont parlé contre moi avec une langue perfide (trompeuse), ils m’ont (comme) assiégé par leurs discours haineux, et ils m’ont fait la guerre sans sujet (gratuitement). 4Au lieu de m’aimer, ils me calomniaient ; mais moi, je demeurais en prière. 5Ils m’ont rendu le mal (des maux) pour le (des) bien(s), et (de) la haine pour mon amour. 6Livrez-le au pouvoir du pécheur, et que le démon (diable) se tienne à sa droite. 7Lorsqu’on le jugera, qu’il sorte condamné, et que sa prière même soit imputée à péché. 8Que ses jours soient abrégés, et qu’un autre reçoive sa charge (son épiscopat). 9Que ses enfants (fils) deviennent orphelins, et que sa femme devienne veuve. 10Que ses enfants errent vagabonds (fils ballottés soient transférés d’un autre dans un autre) et qu’ils mendient, et qu’ils soient chassés de leurs demeures (habitations). 11Que (Qu’un) l’usurier recherche et enlève (scrute) tout son bien, et que les étrangers ravissent le fruit de ses travaux. 12Que personne ne l’assiste, et que nul n’ait compassion de ses orphelins. 13Que tous ses enfants périssent, et que son nom soit effacé au cours d’une seule génération. 14Que l’iniquité de ses pères revive dans le souvenir du Seigneur, et que le péché de sa mère ne soit point effacé. 15Qu’ils soient toujours présents devant le Seigneur, et que leur mémoire disparaisse (entièrement) de dessus la terre ; 16parce qu’il ne s’est point souvenu de faire miséricorde, 17qu’il a poursuivi l’homme pauvre et indigent, et l’homme au cœur brisé, pour le faire mourir. 18Il a aimé la malédiction, et elle tombera sur lui ; il n’a pas voulu de la bénédiction, et elle sera éloignée de lui. Et il s’est revêtu de la malédiction comme d’un vêtement ; elle a pénétré comme l’eau au-dedans de lui, et comme l’huile dans ses os. 19Qu’elle lui soit comme le vêtement qui le couvre, et comme la ceinture dont il est toujours ceint. 20C’est ainsi que le Seigneur punira (Telle est, auprès du Seigneur, l’œuvre de) ceux qui me calomnient, et qui profèrent le mal contre mon âme. 21Et vous, Seigneur, Seigneur, prenez ma défense à cause de votre nom, parce que votre miséricorde est pleine de douceur (douce). Délivrez-moi, 22car je suis pauvre et indigent, et mon cœur est tout troublé au-dedans de moi. 23Je disparais comme l’ombre à son déclin, et je suis secoué (chassé) comme les sauterelles. 24Mes genoux se sont affaiblis par le jeûne, et ma chair est toute changée, parce qu’elle est privée d’huile. 25Je suis devenu pour eux un sujet d’opprobre ; ils m’ont vu, et ils ont branlé (secoué) la tête. 26Secourez-moi, Seigneur mon Dieu ; sauvez-moi selon votre miséricorde. 27Et qu’ils sachent que c’est votre main, et que c’est vous, Seigneur, qui faites ces choses. 28Ils (me) maudiront, mais vous, vous (me) bénirez. Que ceux qui se lèvent contre moi soient confondus, tandis que votre serviteur se réjouira (sera dans l’allégresse). 29Que ceux qui me calomnient soient couverts de honte, et qu’ils soient revêtus de leur confusion comme d’un manteau (double). 30Ma bouche célébrera le Seigneur de toute sa force, et je le louerai (chanterai ses louanges) au milieu d’une grande assemblée (multitude), 31parce qu’il s’est tenu à la droite du pauvre, pour sauver mon âme de ceux qui la persécutent.


(Hébreu : 110).

L’histoire ne présente aucun prince à qui on puisse faire l’application littérale de ce psaume ; mais il convient parfaitement à Jésus-Christ, car on y voit exactement retracés sa génération éternelle, son sacerdoce, selon l’ordre de Melchisédech, ses souffrances, son règne sur toutes les nations, etc.


109Psaume de David. Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds. 2Le Seigneur fera sortir de Sion le sceptre de votre puissance ; dominez au milieu de vos ennemis. 3Avec vous sera l’empire souverain (est le principe) au jour de votre puissance, parmi les splendeurs des saints. Je vous ai engendré de mon sein avant l’aurore (que lucifer existât). 4Le Seigneur a juré, et il ne s’en repentira point : Vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. 5Le Seigneur est à votre droite ; il a brisé les (des) rois au jour de sa colère. 6Il jugera les nations ; (qu’) il remplira (tout) de ruines ; il écrasera sur la terre les têtes d’un grand nombre. 7Il boira (de l’eau) du torrent dans le chemin ; c’est pourquoi il relèvera la tête.


(Hébreu : 111).

Le Psalmiste loue Dieu des merveilles qu’il a faites en faveur de son ancien peuple.

La plupart des Pères regardent ce psaume comme une action de grâces de Jésus-Christ et de l’Eglise chrétienne, pour les faveurs que Dieu a faites à ses saints, et en particulier pour l’établissement de l’Eucharistie et pour la conversion des Gentils.


Alleluia.


110Seigneur, je vous célébrerai (louerai) de tout mon cœur dans la réunion et dans l’assemblée des justes. 2Les œuvres du Seigneur sont grandes, proportionnées (parfaitement conformées) à toutes ses volontés. 3Son œuvre est splendeur (louange) et magnificence, et sa justice demeure dans tous les siècles. 4Le Seigneur a institué un mémorial de ses merveilles, lui qui est miséricordieux et compatissant ; 5il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. Il se souviendra éternellement de son alliance. 6Il fera connaître à son peuple la puissance de ses œuvres, 7en leur donnant l’héritage des nations. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice. 8Tous ses préceptes (commandements) sont immuables, affermis pour les siècles des siècles, fondés sur la vérité et l’équité. 9Il a envoyé la délivrance (rédemption) à son peuple ; il a établi pour toujours son alliance. Son nom est saint et terrible. 10La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. La vraie (bonne) intelligence est en tous ceux qui agissent selon cette crainte. Sa louange subsiste dans les siècles des siècles.


(Hébreu : 102).

Le Psalmiste décrit le bonheur de celui qui craint le Seigneur et qui est fidèle à observer sa loi.


Alleluia du retour d’Aggée et de Zacharie.


111(Bien)Heureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui met (il mettra) ses délices dans ses commandements. 2Sa race (postérité) sera puissante sur la terre ; la postérité (génération) des justes sera bénie. 3La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles. 4Une lumière s’est levée dans les ténèbres pour les hommes droits ; il (le Seigneur) est miséricordieux, et compatissant, et juste. 5Heureux (Agréable est) l’homme qui compatit et qui prête, qui règle (il règlera) ses discours avec jugement, 6car il ne sera jamais ébranlé. 7Le souvenir du juste sera éternel ; il ne craindra pas d’entendre rien d’affligeant (mal parler de lui). Son cœur est disposé à espérer au Seigneur. 8Son cœur est affermi ; il ne sera point ébranlé, jusqu’à ce qu’il contemple ses ennemis avec mépris (qu’il méprise ses ennemis). 9Il (a) répand(u) ses largesses, il (a) donne(é) aux pauvres. Sa justice demeure dans tous les siècles. Sa puissance (corne) sera élevée (exaltée) dans la gloire. 10Le pécheur le verra et s’irritera ; il grincera des dents et séchera de dépit ; le désir des pécheurs périra.


(Hébreu : 113).

Le Psalmiste exhorte les serviteurs du Seigneur à le louer pour sa grandeur, sa puissance et sa bonté.


Alleluia.


112Louez le Seigneur, vous ses serviteurs (enfants), louez le nom du Seigneur. 2Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et dans tous les siècles. 3Du lever du soleil à son couchant, le nom du Seigneur est digne de louange. 4Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, et sa gloire est au-dessus des cieux. 5Qui est semblable au Seigneur notre Dieu, qui habite dans les hauteurs (lieux les plus élevés), 6et qui regarde ce qui est humble (les choses basse) au ciel et sur la terre ? 7Il tire l’indigent de la poussière, et relève le pauvre du fumier, 8pour le placer avec les (des) princes, avec les princes de son peuple. 9Il fait habiter celle qui était stérile dans la (une) maison, comme une mère joyeuse au milieu de ses (où il lui donne la joie d’être mère de plusieurs) enfants.


(Hébreu : 114).

Le Psalmiste représente les merveilles que le Seigneur opéra à la sortie d’Egypte, au passage de la mer Rouge et du Jourdain, fait ressortir la vanité des idoles, et rapporte la bénédiction du Seigneur sur Israël.


Alleluia.


113Lorsque Israël sortit d’Egypte, et la maison de Jacob du milieu d’un peuple barbare, 2Dieu consacra Juda à son service (La Judée devint sa sanctification), et établit son empire dans Israël (son empire). 3La mer le vit et s’enfuit ; le Jourdain retourna en arrière. 4Les montagnes bondirent comme des béliers, et les collines comme des agneaux (de brebis). 5Qu’as-tu, ô mer, pour t’enfuir ? Et toi, Jourdain, pour retourner en arrière ? 6Pourquoi, montagnes, avez-vous bondi comme des béliers ? et vous, collines, comme des agneaux (de brebis) ? 7La terre a été ébranlée devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob, 8qui a changé la pierre en des torrents d’eaux, et la roche en fontaines abondantes (d’eaux).


113Que ce ne soit pas à nous, Seigneur, que ce ne soit pas à nous ; que ce soit à votre nom que vous donniez la gloire, 2pour faire éclater (à cause de) votre miséricorde et votre vérité ; de peur que les nations ne disent : Où est leur Dieu ? 3Notre Dieu est dans le ciel ; tout ce qu’il a voulu, il l’a fait. 4Les idoles (simulacres) des nations sont de l’argent et de l’or, et l’ouvrage de(s) mains des hommes. 5Elles (Ils) ont une bouche, et ne parle(ro)nt point ; elles (ils) ont des yeux, et ne voient point (verront pas). 6Elles (Ils) ont des oreilles, et n’entende(ro)nt pas ; elles (ils) ont des narines, et ne sentent (sentiront) pas. 7Elles (Ils) ont des mains, et ne touche(ro)nt pas ; elles (ils) ont des pieds, et ne marche(ro)nt pas ; avec leur gorge (gosier), elles (ils) ne peuvent crier (crieront pas). 8Que ceux qui les font leur deviennent semblables, avec tous ceux qui mettent en elles leur confiance. 9La maison d’Israël a espéré au Seigneur ; il est leur secours (aide) et leur protecteur. 10La maison d’Aaron a espéré au Seigneur ; il est leur secours (aide) et leur protecteur. 11Ceux qui craignent le Seigneur ont mis en lui leur espérance ; il est leur secours (aide) et leur protecteur. 12Le Seigneur s’est souvenu de nous, et il nous a bénis. Il a béni la maison d’Israël ; il a béni la maison d’Aaron. 13Il a béni tous ceux qui craignent le Seigneur, les (plus) petits et (avec) les (plus) grands. 14Que le Seigneur vous comble (accorde) de nouveaux biens, (à) vous et (à) vos enfants. 15Soyez bénis du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. 16Le ciel des cieux (du ciel) est au Seigneur, mais il a donné la terre aux enfants (fils) des hommes. 17Les morts ne vous loueront point, Seigneur, ni tous ceux qui descendent dans l’enfer. 18Mais nous qui vivons, nous bénissons le Seigneur, dès maintenant et dans tous les siècles.


(Hébreu : 116).

Le Psalmiste délivré par le secours du Seigneur de la mort dont il était menacé, lui témoigne sa gratitude, son amour et sa confiance.


Alleluia.


114J’aime (ai aimé) le Seigneur, parce qu’il exaucera la voix de ma prière. 2Parce qu’il a incliné vers moi son oreille, je l’invoquerai tous les jours de ma vie. 3Les douleurs de la mort m’ont environné, et les périls de l’enfer m’ont surpris (atteint). J’ai trouvé l’affliction et la douleur, 4et j’ai invoqué le nom du Seigneur : O Seigneur, délivrez mon âme. 5Le Seigneur est miséricordieux et juste, et notre Dieu est compatissant (a pitié). 6Le Seigneur garde les petits ; j’ai été humilié et il m’a délivré. 7Rentre, ô mon âme, dans ton repos, car le Seigneur t’a comblée de biens. 8Car il a délivré (arraché) mon âme de la mort, mes yeux des larmes, mes pieds de la chute. 9Je plairai au Seigneur dans la terre des vivants.


(Hébreu : 116).

Le Psalmiste, au milieu des maux dont il est accablé, se soutient par sa foi et par sa confiance dans les promesses du Seigneur.


Alleluia.


115J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; mais j’ai été dans une profonde humiliation (humilié jusqu’à l’excès). 11J’ai dit dans mon abattement extrême (transport) : Tout homme est menteur. 12Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a faits ? 13Je prendrai le calice du salut, et j’invoquerai le nom du Seigneur. 14Je rendrai mes vœux au Seigneur devant tout son peuple. 15La mort de ses saints est précieuse aux yeux du Seigneur. 16O Seigneur, (parce que) je suis votre serviteur ; je suis votre serviteur, et le fils de votre servante. Vous avez rompu mes liens ; 17je vous sacrifierai une hostie de louanges, et j’invoquerai le nom du Seigneur. 18Je rendrai mes vœux au Seigneur en présence de tout son peuple, 19dans les parvis de la maison du Seigneur, au milieu de toi, Jérusalem.


(Hébreu : 117).

Le Psalmiste invite toutes les nations à louer le Seigneur de sa miséricorde et de sa fidélité à exécuter ses promesses.


Alleluia.


116Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, louez-le tous. 2Car sa miséricorde a été affermie sur nous, et la vérité du Seigneur demeure éternellement.



(Hébreu : 118).

Le Psalmiste exhorte à louer le Seigneur à cause de sa grande miséricorde.

Il décrit les dangers auxquels il a été exposé, et marque la manière dont il en est sorti.


Alleluia.


117Célébrez (Louez) le Seigneur, parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde est éternelle. 2Qu’Israël (Que la maison d’Aaron (?)) dise maintenant qu’il est bon, et que sa miséricorde est éternelle. 3Que la maison d’Aaron dise maintenant que sa miséricorde est éternelle. 4Que ceux qui craignent le Seigneur disent maintenant que sa miséricorde est éternelle. 5Du sein de la tribulation j’ai invoqué le Seigneur, et le Seigneur m’a exaucé et mis (en me mettant) au large. 6Le Seigneur est mon secours (aide) ; je ne craindrai pas ce que (qu’un) l’homme pourra me faire. 7Le Seigneur est mon secours (aide), et (moi) je mépriserai mes ennemis. 8Il vaut mieux se confier au Seigneur que de se confier dans (un) l’homme. 9Il vaut mieux espérer au Seigneur, plutôt que d’espérer dans les (des) princes. 10Toutes les nations m’ont entouré, et (c’est) au nom du Seigneur (que) je me suis vengé d’elles. 11Elles m’ont environné et assiégé (Environnant, elles m’ont environné, note), et (c’est) au nom du Seigneur (que) je me suis vengé d’elles. 12Elles m’ont environné comme (des abeilles, et elles se sont embrasées) comme un feu d’épines ; et (c’est) au nom du Seigneur (que) je me suis vengé d’elles. 13J’ai été poussé, heurté (Violemment heurté, j’ai été ébranlé) et prêt à tomber, et (mais) le Seigneur m’a soutenu. 14Le Seigneur est ma force et ma gloire, et il s’est fait (est devenu) mon salut. 15Le cri de l’allégresse et de la délivrance (a) retenti(t) dans les tentes (tabernacles) des justes. 16La droite du Seigneur a fait éclater sa puissance, la droite du Seigneur m’a exalté ; la droite du Seigneur a fait éclater sa puissance. 17Je ne mourrai point, mais je vivrai, et je raconterai les œuvres du Seigneur. 18Le Seigneur m’a rudement (Me châtiant, il m’a) châtié, mais il ne m’a pas livré à la mort. 19Ouvrez-moi les portes de la justice, afin que j’y entre et que je célèbre le Seigneur. 20C’est là la porte du Seigneur, et les justes entreront par elle. 21Je vous rendrai grâces (louerai) de ce que vous m’avez exaucé, et que vous vous êtes fait mon salut. 22La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre angulaire (un sommet d’angle). 23C’est le Seigneur qui a fait cela, et c’est une chose merveilleuse (admirable) à nos yeux. 24Voici le jour que le Seigneur a fait ; passons-le dans l’allégresse (réjouissons-nous) et dans la joie (tressaillons d’allégresse en ce jour). 25O Seigneur, sauvez-moi ; ô Seigneur, faites-nous (-moi bien) prospérer. 26Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Nous vous bénissons (avons béni) de la maison du Seigneur. 27Le Seigneur est Dieu, et il a fait briller sur nous sa lumière. Rendez ce jour solennel en couvrant tout de feuillage, jusqu’à la corne du l’autel. 28Vous êtes mon Dieu, et je vous célébrerai ; vous êtes mon Dieu, et je vous exalterai. Je vous célébrerai (louerai) parce que vous m’avez exaucé, et que vous vous êtes fait mon salut. 29Louez le Seigneur, parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde est éternelle.


(Hébreu : 119).

L’auteur emploie tout ce long psaume à témoigner par différentes expressions, son amour pour la loi de Dieu et son aversion pour le péché.


Alleluia.


118ALEPH : 1(Bien)Heureux ceux qui sont immaculés dans la voie, qui marchent dans la loi du (le) Seigneur. 2(Bien)Heureux ceux qui étudient ses ordonnances (témoignages), et qui le cherchent de tout leur cœur. 3Car ceux qui commettent l’iniquité ne marchent pas (n’ont pas marché) dans ses voies. 4Vous avez ordonné que vos commandements soient très exactement gardés. 5Puissent mes voies être dirigées de telle sorte, que je garde vos ordonnances (pour garder vos justifications) ! 6(Alors) Je ne serai point confondu, lorsque j’aurai sous les yeux tous vos préceptes (commandements). 7Je vous louerai dans la droiture de mon cœur, de ce que j’ai appris les préceptes (jugements) de votre justice. 8Je garderai vos ordonnances ; (justifications :) ne m’abandonnez pas entièrement.


BETH : 9Comment le (un) jeune homme corrigera-t-il sa voie ? En accomplissant (gardant) vos paroles. 10Je vous ai cherché de tout mon cœur ; ne me rejetez pas de (la voie de) vos préceptes (commandements). 11J’ai caché vos paroles dans mon cœur, pour ne pas pécher contre vous. 12Vous êtes béni, Seigneur ; enseignez-moi vos commandements (justifications). 13J’ai prononcé de mes lèvres tous les préceptes (jugements) de votre bouche. 14Je me suis complu dans la voie de vos ordres (témoignages), autant que dans toutes les richesses. 15Je m’exercerai dans vos commandements, et je considérerai vos voies. 16Je méditerai sur vos ordonnances ; (justifications,) je n’oublierai point vos paroles.


GHIMEL : 17Bénissez (Donnez son salaire à) votre serviteur ; faites-moi vivre (rendez-moi la vie), et je garderai vos paroles. 18Dévoilez mes yeux, et je considérerai les merveilles de votre loi. 19(Moi) Je suis étranger sur la terre ; ne me cachez pas (point) vos commandements. 20Mon âme a désiré en tout temps vos ordonnances (justifications) avec une grande ardeur. 21Vous avez menacé les (réprimandé des) superbes ; (maudits) ceux qui se détournent de vos préceptes (commandements) sont maudits. 22Eloignez (Otez) de moi l’opprobre et le mépris, car j’ai recherché vos commandements (témoignages). 23Car les (des) princes se sont assis et ont parlé contre moi ; mais votre serviteur méditait sur vos lois (justices). 24Car vos préceptes (témoignages) sont (le sujet de) ma méditation, et vos ordonnances (justifications) me servent de conseil.


DALETH : 25Mon âme est prosternée contre (s’est collée à la) terre ; rendez-moi la vie (vivifiez-moi) selon votre parole. 26Je vous ai exposé (dénoncé) mes voies, et vous m’avez exaucé ; enseignez-moi vos préceptes (justifications). 27Instruisez-moi de la voie de vos ordonnances (commandements), et je m’exercerai dans vos merveilles. 28Mon âme s’est assoupie d’ennui ; fortifiez-moi par vos paroles. 29Eloignez de moi la voie de l’iniquité, et faites-moi miséricorde selon (en vertu de) votre loi. 30J’ai choisi la voie de la vérité ; je n’ai point oublié vos jugements. 31Seigneur, je me suis attaché à vos préceptes (témoignages) ; ne permettez pas que je sois confondu (ne me confondez point). 32J’ai couru dans la voie de vos commandements, lorsque vous avez dilaté mon cœur.


HE : 33Imposez-moi pour (une) loi, Seigneur, la voie de vos ordonnances (justifications), et je la rechercherai sans cesse. 34Donnez-moi l’intelligence, et j’étudierai votre loi, et je la garderai de tout mon cœur. 35Conduisez-moi dans le sentier de vos commandements, car j’y ai mis mon affection (c’est ce que j’ai voulu). 36Faites pencher mon cœur vers vos préceptes (témoignages), et non vers l’avarice. 37Détournez mes yeux, pour qu’ils ne voient pas la vanité ; faites-moi vivre dans votre voie (vos sentiers). 38Etablissez fortement votre parole dans votre serviteur par votre crainte. 39Eloignez de moi (Détruisez mon) l’opprobre que j’appréhende, car vos jugements sont pleins de douceur. 40J’ai beaucoup désiré vos commandements, faites-moi vivre (vivifiez-moi) dans votre justice.


VAV : 41Que votre miséricorde vienne sur moi, Seigneur, et votre assistance salutaire (salut), selon votre parole. 42Et je pourrai répondre à ceux qui m’insultent que j’espère en vos promesses. 43Et n’ôtez pas entièrement de ma bouche la parole de la vérité, car j’espère (ai beaucoup espéré) en vos jugements. 44Et je garderai toujours votre loi, dans les siècles et dans les siècles des siècles. 45Je marchais au large, car j’ai cherché vos commandements. 46Je parlais de vos préceptes (témoignages) devant les (des) rois, et je n’en avais pas de confusion (n’étais pas confondu). 47Et je méditais sur vos commandements, car je les aime (que j’ai toujours aimés). 48J’ai levé mes mains vers vos commandements que j’aime (j’ai toujours aimés), et je m’exerçais dans vos ordonnances (justifications).


ZAIN : 49Souvenez-vous de la parole que vous avez dite à votre serviteur ; par elle vous m’avez donné de l’espérance. 50C’est ce qui m’a consolé dans mon humiliation, parce que votre parole m’a donné la vie. 51Les (Des) superbes agissaient constamment avec injustice (une extrême iniquité) ; mais je ne me suis point détourné de votre loi. 52Seigneur, je me suis souvenu de vos jugements antiques (qui sont dès avant les siècles), et j’ai été consolé. 53Je suis tombé en défaillance, à cause des pécheurs qui abandonnent votre loi. 54Vos préceptes (justifications) sont le sujet de mes cantiques (chants) dans le lieu de mon exil (pèlerinage). 55La nuit je me suis souvenu de votre nom, Seigneur, et j’ai gardé votre loi. 56Cela m’est arrivé, parce que j’ai recherché vos préceptes (justifications).


HETH : 57 Vous êtes mon partage, Seigneur (, je l’ai dit) ; j’ai résolu (c’est) de garder votre loi. 58J’ai imploré votre face de tout mon cœur ; ayez pitié de moi selon votre parole. 59J’ai réfléchi (songé) à mes voies, et j’ai tourné mes pas vers vos préceptes (témoignages). 60Je suis prêt, sans que rien puisse me troubler (et je ne suis pas troublé), à (en sorte que je) garder(ai) vos commandements. 61Les filets des pécheurs m’ont enveloppé, mais je n’ai pas oublié votre loi. 62Au milieu de la nuit je me levais pour vous louer sur les jugements de votre justice (justification). 63Je suis l’associé de tous ceux qui vous craignent, et qui gardent vos commandements. 64La terre, Seigneur, est pleine de votre miséricorde ; enseignez-moi vos ordonnances (justifications).


TETH : 65Seigneur, vous avez usé de bonté envers votre serviteur, selon votre parole. 66Enseignez-moi la bonté, la discipline et la science, parce que j’ai cru à vos commandements. 67Avant d’être humilié, j’ai péché ; c’est pour cela que j’ai gardé votre parole. 68Vous êtes bon, (vous,) et dans votre bonté enseignez-moi vos préceptes (justifications). 69L’iniquité des superbes s’est multipliée contre moi ; et (mais) moi, j’étudie de tout mon cœur vos commandements. 70Leur cœur s’est épaissi (coagulé) comme le (du) lait ; mais moi, je me suis appliqué à méditer votre loi. 71Il m’est bon que vous m’ayez humilié, afin que j’apprenne vos préceptes (justifications). 72Mieux vaut pour moi la loi sortie de votre bouche, que des millions (milliers) d’or et d’argent.


JOD : 73Vos mains m’ont fait et m’ont formé ; donnez-moi l’intelligence, afin que j’apprenne vos commandements. 74Ceux qui vous craignent me verront et se réjouiront, parce que j’ai mis mon espérance dans vos paroles. 75J’ai reconnu, Seigneur, que vos jugements sont équitables (équité), et que vous m’avez humilié selon (dans) votre justice (vérité). 76Que (Qu’elle se montre) votre miséricorde soit (afin qu’elle soit) ma consolation, selon la parole que vous avez donnée à votre serviteur. 77Que vos compassions (bontés) viennent sur moi, afin que je vive ; car votre loi est ma méditation. 78Que les superbes soient confondus, pour m’avoir maltraité injustement ; mais (pour) moi, je m’exercerai dans vos commandements. 79Que ceux qui vous craignent se tournent vers moi, et ceux qui connaissent vos préceptes (témoignages). 80Que mon cœur soit pur envers vos lois (sans tache dans vos justifications), afin que je ne sois pas confondu.


CAPH : 81Mon âme languit (a défailli) dans l’attente de votre salut, et j’espère fermement (j’ai beaucoup espéré) en votre parole. 82Mes yeux languissent (ont défailli) après votre parole, vous disant : Quand me consolerez-vous ? 83Car je suis devenu comme une outre exposée à la gelée ; je n’ai point oublié vos ordonnances (justifications). 84Quel est le nombre des jours de votre serviteur ? Quand ferez-vous justice de ceux qui me persécutent ? 85Les méchants (Des hommes iniques) m’ont entretenu de choses vaines (raconté des choses fabuleuses) ; mais ce n’était (n’est) pas comme votre loi. 86Tous vos commandements sont (la) vérité (même). Ils m’ont persécuté injustement ; secourez-moi. 87Peu s’en est fallu qu’ils ne m’anéantissent dans le pays (sur la terre) ; mais je n’ai pas abandonné vos commandements. 88Faites-moi vivre (Rendez-moi la vie) selon votre miséricorde, et je garderai les témoignages de votre bouche.


LAMED : 89Votre parole, Seigneur, subsiste éternellement dans le ciel. 90Votre vérité se transmet de génération en génération ; vous avez affermi (formé) la terre, et elle demeure (stable). 91Le jour subsiste par votre ordre, car toutes choses vous obéissent (sont assujetties). 92Si je n’avais fait ma méditation de votre loi, j’aurais peut-être péri dans mon humiliation. 93Je n’oublierai jamais vos préceptes (justifications), car c’est par eux (elles-mêmes) que vous m’avez donné (rendu) la vie. 93Je suis à vous (C’est à vous que j’appartiens) ; sauvez-moi, parce que j’ai recherché vos préceptes (justifications). 95Les (Des) pécheurs m’ont attendu pour me perdre ; mais j’ai compris vos enseignements (témoignages). 96J’ai vu la fin de toute perfection ; votre loi (commandement) a une étendue infinie.


MEM : 97Que j’aime (Comme j’ai toujours aimé) votre loi, Seigneur (! Elle est) tout le jour (elle est) le sujet de ma méditation. 98Vous m’avez rendu plus sage (prudent) que mes ennemis par vos commandements, car ils sont perpétuellement avec moi. 99J’ai eu plus d’intelligence que tous ceux qui m’instruisaient, car vos témoignages sont ma méditation. 100J’ai été plus intelligent que les vieillards, parce que j’ai recherché vos commandements. 101J’ai détourné mes pieds de toute voie mauvaise, afin de garder vos (votre) parole(s). 102Je ne me suis point écarté de vos jugements, parce que c’est vous qui m’avez prescrit une loi. 103Que vos paroles sont douces à mon palais (ma gorge) ! Elles le sont plus que le miel ne l’est à ma bouche. 104Vos préceptes (commandements) m’ont donné l’intelligence ; c’est pourquoi je hais toute voie d’iniquité.


NUN : 105Votre parole est une lampe devant mes pas (yeux), et une lumière sur mon (dans mes) sentier(s). 106J’ai juré et résolu de garder les jugements de votre justice. 107J’ai été profondément (extrêmement) humilié, Seigneur ; faites-moi vivre (rendez-moi la vie) selon votre parole. 108Agréez, Seigneur, l’offrande (les hommages) volontaire(s) de ma bouche, et enseignez-moi vos jugements. 109Mon âme est toujours entre mes mains, et je n’ai pas oublié votre loi. 110Les (Des) pécheurs m’ont tendu un piège, et je ne me suis point écarté de vos commandements. 111J’ai acquis vos enseignements (témoignages) comme un éternel héritage, car ils sont l’allégresse de mon cœur. 112J’ai porté mon cœur à pratiquer toujours vos lois (justifications), à cause de la récompense.


SAMECH : 113J’ai haï les hommes injustes, et j’ai aimé votre loi. 114Vous êtes mon défenseur (aide) (et mon soutien), et j’ai mis toute mon espérance en votre parole. 115Eloignez-vous de moi, méchants, et j’étudierai les commandements de mon Dieu. 116Soutenez-moi selon votre parole, et je vivrai ; ne permettez pas que je sois confondu dans mon attente. 118Aidez-moi, et je serai sauvé, et je méditerai sans cesse vos lois (justifications). 118Vous méprisez tous ceux qui s’éloignent de vos jugements, car leur pensée est injuste. 119J’ai regardé comme des prévaricateurs tous les pécheurs de la terre ; c’est pourquoi j’ai aimé vos témoignages. 120Transpercez ma chair par votre crainte ; je redoute (j’ai craint à la vue de) vos jugements.


AIN : 121J’ai accompli le droit et la (fait jugement et) justice ; ne me livrez pas à ceux qui me calomnient. 122Prenez votre serviteur sous votre garde pour son bien ; que les superbes cessent de me calomnier. 123Mes yeux languissent (ont défailli) dans l’attente de votre salut, et après les promesses (dans l’attente de la parole) de votre justice. 124Traitez votre serviteur selon votre miséricorde, et enseignez-moi vos préceptes (justifications). 125Je suis votre serviteur (, moi) ; donnez-moi l’intelligence, afin que je connaisse vos témoignages. 126Il est temps que vous agissiez, Seigneur ; ils ont renversé (dissipé) votre loi. 127C’est pourquoi j’ai aimé vos commandements (votre loi) plus que l’or et la topaze. 128C’est pourquoi je me suis conformé à tous vos commandements ; j’ai haï toute voie injuste.


PHE : 129Vos témoignages sont admirables ; aussi mon âme les étudie (avec soin). 130L’explication (La manifestation) de vos paroles éclaire et donne l’intelligence aux petits. 131J’ai ouvert la bouche, et j’ai attiré l’air, parce que je désirais vos commandements. 132Regardez-moi, et ayez pitié de moi ; c’est justice envers (selon votre équité à l’égard de) ceux qui aiment votre nom. 133Conduisez mes pas selon votre parole, et que nulle injustice ne domine sur moi. 134Délivrez-moi des calomnies des hommes, afin que je garde vos commandements (justifications). 135Faites luire (la lumière de) votre visage sur votre serviteur, et enseignez-moi vos préceptes (justifications). 136Mes yeux ont répandu des ruisseaux de larmes, parce qu’on n’observe pas votre loi.


TSADE : 137Vous êtes juste, Seigneur, et votre jugement est droit. 138Les lois que vous avez prescrites sont remplies de justice et de votre vérité (Vous avez établi la justice, vos témoignages et votre vérité très solidement). 139Mon zèle m’a fait sécher (de douleur), parce que mes ennemis ont oublié vos paroles. 140Votre parole est tout enflammée (a été très éprouvée par le feu), et votre serviteur l’aime uniquement (l’a aimé). 141Je suis jeune et méprisé, mais je n’ai point oublié vos ordonnances (justifications). 142Votre justice est la justice éternelle, et votre loi est la vérité (même). 143La tribulation et l’angoisse m’ont saisi ; vos commandements sont ma méditation. 144Vos préceptes sont éternellement justes ; donnez-moi l’intelligence, et je vivrai.


COPH : 145J’ai crié de tout mon cœur ; exaucez-moi, Seigneur ; je rechercherai vos ordres (justifications). 146J’ai crié vers vous ; sauvez-moi, afin que je garde vos commandements. 147J’ai devancé l’aurore (Je me suis hâté de bonne heure), et j’ai crié vers vous, parce que j’ai beaucoup espéré en vos promesses (paroles). 148Mes yeux ont devancé l’aurore, se tournant vers vous (dès le point du jour), afin de méditer vos paroles. 149Ecoutez ma voix, Seigneur, selon votre miséricorde, et faites-moi vivre (donnez-moi la vie) selon votre justice (jugement). 150Mes persécuteurs se sont approchés de l’iniquité, et ils se sont éloignés de votre loi. 151Vous êtes proche, Seigneur, et toutes vos voies sont (la) vérité (même). 152J’ai reconnu dès le commencement que vous avez établi à jamais vos témoignages.


RES : 153Voyez mon humiliation, et délivrez-moi, car je n’ai point oublié votre loi. 154Jugez ma cause (mon jugement), et rachetez-moi ; rendez-moi la vie selon (à cause de) votre parole. 155Le salut est loin des pécheurs, parce qu’ils n’ont pas recherché vos lois (justifications). 156Vos miséricordes sont nombreuses, Seigneur ; rendez-moi la vie selon votre jugement. 157Ceux qui me persécutent et qui m’affligent sont nombreux ; mais je ne me suis pas détourné de vos témoignages. 158J’ai vu les prévaricateurs, et je séchais de douleur (j’ai séché), parce qu’ils n’ont point gardé vos paroles. 159Voyez, Seigneur, combien (que) j’ai aimé vos préceptes ; rendez-moi la vie par votre miséricorde. 160La vérité est le principe de vos paroles ; tous les jugements de votre justice sont éternels.


SIN : 161Les (Des) princes m’ont persécuté sans raison, et mon cœur (n’)a été effrayé (que) de vos paroles. 162Je mets ma joie dans vos ordres (paroles), comme celui qui a trouvé de riches (grandes) dépouilles. 163J’ai haï l’iniquité, et je l’ai eue en horreur (abomination) ; mais j’ai aimé votre loi. 164Sept fois le jour j’ai dit votre (je vous ai adressé une) louange, au sujet des jugements de votre justice. 165Il y a une grande paix (abondante) pour ceux qui aiment votre loi, et rien n’est pour eux une occasion de chute (scandale). 166J’attendais votre salut, Seigneur, et j’ai aimé vos commandements. 167Mon âme a gardé vos témoignages, et les a aimés ardemment. 168J’ai observé vos commandements et vos témoignages, car toutes mes voies sont devant vous.


TAU : 169Que ma prière (supplication) s’approche jusqu’à vous, Seigneur ; donnez-moi l’intelligence selon votre parole. 170Que ma demande pénètre en votre présence ; délivrez-moi selon votre promesse (parole). 171Mes lèvres feront retentir un hymne (à votre gloire), lorsque vous m’aurez enseigné vos préceptes (justifications). 172Ma langue publiera votre parole, car tous vos commandements sont équitables (équité). 173Que votre main s’étende pour me sauver, car j’ai choisi vos commandements. 174J’ai désiré votre salut, Seigneur, et votre loi est ma méditation. 175Mon âme vivra et vous louera, et vos jugements seront mon secours (me viendront en aide). 176J’ai erré comme une brebis qui s’est perdue ; cherchez votre serviteur, car je n’ai point oublié vos commandements.


(Hébreu : 120).

Le Psalmiste, plein de reconnaissance des secours qu’il a reçus du Seigneur, le prie de le délivrer de la langue et des mains de ses ennemis.


119Cantique des degrés. (Lorsque que j’étais) Dans ma (la) tribulation j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exaucé. 2Seigneur, délivrez mon âme des lèvres injustes (iniques) et de la (d’une) langue trompeuse. 3Que te sera-t-il donné, et (ou) quel fruit te reviendra-t-il pour ta langue trompeuse ? 4Les flèches aiguës du puissant (d’un archer vigoureux), avec des charbons dévorants (destructeurs). 5Hélas ! mon exil (dans une terre étrangère) s’est prolongé. J’ai demeuré avec les habitants de Cédar ; 6mon âme a été longtemps exilée (dans une terre étrangère). 7Avec ceux qui haïssaient la paix, j’étais pacifique ; quand je leur parlais, ils m’attaquaient sans sujet.


(Hébreu : 121).

Le Psalmiste, abandonné des hommes, met toute sa confiance dans le Seigneur.

Ce psaume est en forme de dialogue.


Cantique des degrés.


120J’ai élevé mes yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours. 2Mon secours vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. 3Qu’il ne permette pas que ton pied chancelle (soit ébranlé), et que celui qui te garde ne s’endorme point. 4Non (Vois), il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël. 5Le Seigneur te garde, le Seigneur te protège, se tenant à ta droite. 6Pendant le jour le soleil ne te brûlera pas, ni la lune pendant la nuit. 7Le Seigneur te garde de tout mal ; que le Seigneur garde ton âme. 8Que le Seigneur garde ton entrée et ta sortie, dès maintenant et à jamais.


(Hébreu : 122).

L’auteur exprime dans ce psaume la joie que ressentirent les Juifs captifs à Babylone, lorsqu’il leur fut permis de retourner à Jérusalem.


121Cantique des degrés. Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. 2Nos pieds se sont arrêtés à tes portes (se tenaient dans tes parvis), ô Jérusalem. 3Jérusalem, qui est bâtie comme une ville, dont toutes les parties se tiennent ensemble. 4Car c’est là que montaient (sont montées) les tribus, les tribus du Seigneur, selon le précepte donné à (le témoignage d’) Israël, pour célébrer (y louer) le nom du Seigneur. 5Là ont été établis les trônes de la justice (des tribunaux pour le jugement), les (des) trônes de (pour) la maison de David. 6Demandez des grâces de paix pour Jérusalem, et que ceux qui t’aiment, ô cité sainte, soient dans l’abondance. 7Que la paix soit dans tes forteresses (ta force), et l’abondance dans tes tours. 8A cause de mes frères et de mes proches, j’ai demandé pour toi la paix (je parlais paix à ton sujet). 9A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, j’ai cherché (des biens) pour toi le bonheur.


(Hébreu : 123).

Ce psaume contient une prière, qu’Origène, saint Jean Chrysostome, Théodore d’Héraclée, Théodoret, Bède, etc., mettent dans la bouche des captifs accablés sous le joug des Babyloniens.


Cantique des degrés.


122J’ai (é)levé mes yeux vers vous, ô Dieu, qui habitez dans les cieux. 2(Voyez,) Comme les yeux des serviteurs (esclaves) sont fixés sur les mains de leurs maîtres, et comme les yeux de la (d’une) servante sont fixés sur les mains de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont tournés vers le Seigneur notre Dieu, jusqu’à ce qu’il ait pitié de nous. 3Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous, car nous sommes rassasiés de mépris (avons été entièrement remplis de dédain) ; 4car notre âme n’est que trop rassasiée d’être (en a été entièrement remplie : nous sommes) un (sujet d’)opprobre pour les riches (ceux qui sont dans l’abondance), et de mépris pour les superbes.


(Hébreu : 124).

Ce psaume contient les actions de grâces des captifs délivrés de leurs ennemis, ils reconnaissent que, sans une protection particulière de Dieu, ils étaient perdus sans ressource.


123Cantique des degrés. Si le Seigneur n’avait été avec (au milieu de) nous, qu’Israël maintenant le dise, 2si le Seigneur n’avait été avec (au milieu de) nous, lorsque les hommes s’élevaient contre nous, 3ils auraient pu nous dévorer tout vivants ; lorsque leur fureur s’est irritée (irritait) contre nous, 4les eaux auraient pu nous engloutir. 5Notre âme a traversé le (un) torrent ; mais notre âme aurait pu pénétrer dans une eau infranchissable (sans fond). 6Béni soit le Seigneur, qui ne nous a point donnés en proie à leurs dents. 7Notre âme s’est échappée, comme un passereau, du filet des chasseurs ; le filet a été brisé, et nous avons été délivrés. 8Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.


(Hébreu : 125).

Le Psalmiste représente le bonheur de ceux qui se confient en Dieu.

Il ne laissera pas longtemps les justes sous la verge des pécheurs.


124Cantique des degrés. Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion. Il ne sera jamais ébranlé, celui qui habite 2dans Jérusalem. Des montagnes sont autour d’elle ; et le Seigneur est autour de son peuple, dès maintenant et à jamais. 3Car le Seigneur ne laissera pas (toujours) la verge des pécheurs sur l’héritage des justes, de peur que les justes n’étendent leurs mains vers l’iniquité. 4Faites du bien aux bons, Seigneur, et à ceux dont le cœur est droit. 5Quant à ceux qui se détournent en des voies tortueuses, le Seigneur les emmènera avec ceux qui commettent l’iniquité. Que la paix soit sur Israël !


(Hébreu : 126).

Les Juifs revenus de la captivité de Babylone louent le Seigneur, et le prient de faire revenir leurs frères qui sont encore dans le lieu d’exil.


125Cantique des degrés. Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, nous fûmes tout à fait (comme des, note) consolés. 2Alors notre bouche fut remplie de chants de joie, et notre langue de cris d’allégresse (d’exultation). Alors on disait (dira) parmi les nations : Le Seigneur a fait de grandes choses pour (agi magnifiquement pour) eux. 3Le Seigneur a fait pour nous de grandes choses (magnifiquement agi pour nous) ; nous en avons été remplis de joie. 4Ramenez, Seigneur, nos captifs, comme un torrent dans le pays du midi (le torrent au midi, note). 5Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans l’allégresse (l’exultation). 6Ils allaient et venaient (Allant, ils allaient, note) en pleurant, tandis qu’ils jetaient leurs semences. Mais ils reviendront avec allégresse (exultation), chargés de leurs gerbes.


(Hébreu : 127).

Le Psalmiste exhorte les Juifs qui avaient entrepris de rebâtir la ville de Jérusalem et le temple du Seigneur, à n’attendre que de lui le succès de cette entreprise.


126Cantique des degrés(,) de Salomon. Si le Seigneur ne bâtit la (une) maison, c’est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde la (une) cité, c’est en vain que veille celui qui la garde. 2C’est en vain que vous vous levez avant le jour. Levez-vous après vous être reposés, vous qui mangez le pain de la douleur, car c’est Dieu qui donne(ra) le sommeil à ses bien-aimés. 3C’est un héritage du Seigneur que des enfants (fils) ; le fruit des entrailles est une récompense. 4Comme les flèches dans la main d’un homme vaillant (archer vigoureux), ainsi sont les fils des hommes opprimés (exilés). 5(Bien)Heureux l’homme qui en (par eux) a rempli son désir. Il ne sera point confondu lorsqu’il parlera à ses ennemis à la porte de la ville.


(Hébreu : 128).

Le Psalmiste représente le bonheur de ceux qui craignent le Seigneur et qui marchent dans ses voies.


127Cantique des degrés. (Bien)Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur, et qui marchent dans ses voies. 2Parce que tu te nourriras des travaux de tes mains, tu es (bien) heureux et tu prospéreras. 3Ta femme sera comme une vigne féconde dans l’intérieur de ta maison. Tes enfants seront autour de ta table comme de jeunes plants d’olivier. 4C’est ainsi que sera béni l’homme qui craint le Seigneur. 5Que le Seigneur te bénisse de Sion, et puisses-tu voir la prospérité (les biens) de Jérusalem tous les jours de ta vie ! 6Et puisses-tu voir les enfants (fils) de tes enfants (fils), et la paix en Israël !


(Hébreu : 129).

Le Psalmiste exhorte les enfants d’Israël à louer le Seigneur de la protection qu’il leur a accordée.


128Cantique des degrés. Ils m’ont souvent attaqué depuis ma jeunesse, qu’Israël le dise maintenant ; 2ils m’ont souvent attaqué depuis ma jeunesse, mais ils n’ont pas prévalu (rien pu) contre moi. 3Les pécheurs ont travaillé sur mon dos ; ils m’ont fait sentir longtemps leur injustice (prolongé leur iniquité). 4Le Seigneur est juste, il tranchera (a abattu) la tête des pécheurs. 5Qu’ils soient confondus et qu’ils reculent en arrière, tous ceux qui haïssent Sion. 6Qu’ils deviennent comme l’herbe des toits, qui se sèche avant qu’on l’arrache ; 7le moissonneur n’en remplit pas sa main, et celui qui ramasse les gerbes n’en remplit pas son sein. 8Et les passants n’ont point dit : Que la bénédiction du Seigneur soit sur nous (vous). Nous vous bénissons au nom du Seigneur.


(Hébreu : 130).

Dans ce psaume, qui est un des sept pénitentiaux, l’auteur, du fond de l’abîme où ses péchés l’ont plongé, envisage la miséricorde du Sauveur et espère en sa bonté.


129Cantique des degrés. Du fond des (Des profondeurs de l’) abîme(s) je crie vers vous, Seigneur ; 2Seigneur, exaucez ma voix. Que vos oreilles soient (deviennent) attentives à la voix de ma supplication. 3Si vous examinez nos (observez les) iniquités, Seigneur, Seigneur, qui subsistera devant vous (résistera à votre jugement) ? 4Mais auprès de (en) vous est la miséricorde (propitiation), et à cause de votre loi j’ai espéré en vous (je vous ai attendu avec patience, Seigneur). Mon âme s’est soutenue par sa parole ; 5mon âme a espéré au (dans le) Seigneur. 6Depuis la veille du matin jusqu’à la nuit, qu’Israël espère au (dans le) Seigneur ; 7car auprès du (dans le) Seigneur est la miséricorde, et on trouve en lui une rédemption abondante. 8Il rachètera lui-même Israël de toutes ses iniquités.


(Hébreu : 131).

Le Psalmiste prend le Seigneur à témoin que son cœur a été très éloigné des sentiments d’orgueil et d’ambition que ses ennemis lui supposaient injustement.


130Cantique des degrés(,) de David. Seigneur, mon cœur ne s’est pas enorgueilli (exalté), et mes yeux ne se sont point élevés. Je n’ai pas non plus recherché de grandes choses (marché dans les grandeurs), ni ce qui est placé (dans les choses merveilleuses) au-dessus de moi. 2Si je n’avais pas d’humbles sentiments, et si au contraire j’ai élevé (exalté) mon âme, que mon âme soit traitée comme l’enfant que sa mère a sevré. 3Qu’Israël espère au (dans le) Seigneur, dès maintenant et dans tous les siècles.


(Hébreu : 132).

Le Psalmiste prie le Seigneur de se souvenir de David, et d’accomplir en sa considération les promesses qu’il lui a faites.


131Cantique des degrés. Souvenez-vous, Seigneur, de David et de toute sa douceur. 2Souvenez-vous qu’il (Comme il a) fait ce serment (juré) au Seigneur, ce vœu au Dieu de Jacob : 3Je n’entrerai pas (Si j’entre) dans ma maison, je ne monterai pas (si je monte) sur ma couche, 4je n’accorderai pas de (si j’accorde du) sommeil à mes yeux, ni (et l’) d’assoupissement à mes paupières, 5ni de (et le) repos à mes tempes, jusqu’à ce que je trouve un lieu pour le Seigneur, un tabernacle pour le Dieu de Jacob. 6Nous avons entendu dire que l’arche (qu’il) était à Ephrata ; nous l’avons trouvé(e) dans les champs de la forêt. 7Nous entrerons dans son tabernacle ; nous (l’) adorerons au lieu où il a posé (se sont arrêtés) ses pieds. 8Levez-vous, Seigneur, pour entrer dans votre repos, vous et l’arche de votre sainteté (sanctification). 9Que vos prêtres soient revêtus de justice, et que vos saints tressaillent de joie. 10En considération de David votre serviteur, ne repoussez (détournez) pas la face de votre Christ. 11Le Seigneur a fait à David un serment véridique (Dieu a juré la vérité à David, note), et il ne le trompera point (l’éludera pas) : J’établirai sur ton trône le (un fils du) fruit de ton sein. 12Si tes fils gardent mon alliance et les préceptes (mes témoignages) que je leur enseignerai, (et si leurs fils gardent aussi) à tout jamais (aussi) leurs enfants seront assis sur ton trône. 13Car (Puisque) le Seigneur a choisi Sion ; il l’a choisie pour sa demeure. 14C’est là pour toujours le lieu de mon repos ; j’y habiterai, car je l’ai choisie. 15Je donnerai à sa (Bénissant, je bénirai la, note) veuve une bénédiction abondante ; je rassasierai de pain ses pauvres. 16Je revêtirai ses prêtres de (du) salut, et ses saints seront ravis de joie (exulteront d’exultation). 17Là je ferai paraître la puissance (produirai la corne) de David ; j’ai préparé une lampe pour mon Christ. 18Je couvrirai ses ennemis de confusion ; mais ma sainteté (sanctification) fleurira sur lui.


(Hébreu : 133).

Bonheur des Juifs rassemblés à Jérusalem après la captivité.


132Cantique des degrés(,) de David. Ah ! (Voyez) qu’il est bon et agréable pour des frères d’habiter ensemble ! 2C’est comme le (un) parfum répandu sur la (une) tête, qui descend sur la (une) barbe, la barbe d’Aaron ; qui descend sur le bord de son vêtement. 3C’est comme la rosée de (d’) l’Hermon, qui descend sur la montagne de Sion. Car (Puisque) c’est là que le Seigneur a envoyé sa (établi la) bénédiction et la vie à jamais.


(Hébreu : 134).

Le Psalmiste exhorte les prêtres et les Lévites à louer le Seigneur et à l’invoquer pour son peuple.


133Cantique des degrés. Maintenant (donc) bénissez le Seigneur, vous tous, (les) serviteurs du Seigneur, qui demeurez dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. 2Pendant les nuits (é)levez vos mains vers le sanctuaire (les choses saintes), et bénissez le Seigneur. 3Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre.


(Hébreu : 135).

Le Psalmiste exhorte les ministres du Seigneur à le louer des bontés qu’il a eues pour Jacob, et des faveurs dont il a comblé sa postérité.


134Alleluia. Louez le nom du Seigneur ; louez le Seigneur, vous ses serviteurs, 2qui demeurez dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. 3Louez le Seigneur, car le Seigneur est bon ; chantez à la gloire de son nom, car il est doux. 4Car le Seigneur s’est choisi Jacob, et Israël pour sa possession. 5Pour (Car) moi, j’ai (re)connu que le Seigneur est grand, et que notre Dieu est au-dessus de tous les dieux. 6Tout ce qu’il a voulu, le Seigneur l’a fait, au ciel et sur la terre, dans la mer et dans tous les abîmes. 7Il fait venir les nuées de l’extrémité de la terre ; il change les foudres (a changé des éclairs) en pluie. Il fait sortir (C’est lui qui tire) les vents de ses trésors. 8Il (C’est lui qui) a frappé les premiers-nés de l’Egypte, depuis l’homme jusqu’à la bête. 9Et il a envoyé ses (des) signes et ses (des) prodiges au milieu de toi, ô Egypte, contre (le) Pharaon et contre tous ses serviteurs. 10Il (C’est lui qui) a frappé des nations nombreuses, et (il) a tué des rois puissants : 11Séhon, roi des Amorrhéens, et Og, roi de Basan, et tous les royaumes de Chanaan. 12Et il a donné leur terre en héritage, en héritage à Israël son peuple. 13Seigneur, votre nom subsistera éternellement ; Seigneur, votre souvenir s’étendra de génération en génération. 14Car le Seigneur jugera son peuple, et il aura pitié de (sera imploré par) ses serviteurs. 15Les idoles (simulacres) des nations sont de l’argent et de l’or, et l’ouvrage des mains des hommes. 16Elles (Ils) ont une bouche, et ne parle(ro)nt pas ; elles (ils) ont des yeux, et elles ne voient point (ils ne parleront pas). 17Elles (Ils) ont des oreilles, et elles n’entendent (ils n’entendront) pas ; car il n’y a point de souffle dans leur bouche. 18Que ceux qui les font leur deviennent semblables, et tous ceux aussi qui se confient en elles. 19Maison d’Israël, bénissez le Seigneur ; maison d’Aaron, bénissez le Seigneur. 20Maison de Lévi, bénissez le Seigneur ; vous qui craignez le Seigneur, bénissez le Seigneur. 21Que le Seigneur soit béni (du haut) de Sion, lui qui habite à (dans) Jérusalem.


(Hébreu : 136).

Le Psalmiste exalte la miséricorde du Seigneur par le récit des principales merveilles qu’il a opérées en faveur du peuple d’Israël.


135Alleluia. Célébrez (Glorifiez) le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 2Célébrez (Glorifiez) le Dieu des dieux, car sa miséricorde est éternelle. 3Célébrez (Glorifiez) le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle. 4C’est lui qui fait seul de grand(e)s prodiges (merveilles), car sa miséricorde est éternelle. 5Il a fait les cieux avec intelligence, car sa miséricorde est éternelle. 6Il a affermi la terre sur les eaux, car sa miséricorde est éternelle. 7Il a fait les (de) grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle : 8le soleil pour présider au jour, car sa miséricorde est éternelle ; 9la lune et les étoiles, pour présider à la nuit, car sa miséricorde est éternelle. 10Il a frappé l’Egypte avec ses premiers-nés, car sa miséricorde est éternelle. 11Il a fait sortir Israël du milieu d’eux, car sa miséricorde est éternelle ; 12avec une main puissante et un bras élevé (étendu), car sa miséricorde est éternelle. 13Il a divisé en deux la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 14Il a fait passer Israël par le milieu (au milieu d’elle), car sa miséricorde est éternelle. 15Il a renversé (le) Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 16Il a conduit son peuple à travers le désert, car sa miséricorde est éternelle. 17Il a frappé les (de) grands rois, car sa miséricorde est éternelle. 18Il a fait mourir les (des) rois puissants, car sa miséricorde est éternelle : 19Séhon, roi des Amorrhéens, car sa miséricorde est éternelle ; 20et Og, roi de Basan, car sa miséricorde est éternelle. 21Et il a donné leur terre en héritage, car sa miséricorde est éternelle, 22en héritage à Israël son serviteur, car sa miséricorde est éternelle. 23(Parce qu’) Il s’est souvenu de nous dans notre humiliation, car sa miséricorde est éternelle ; 24et il nous a délivrés (rachetés) de nos ennemis, car sa miséricorde est éternelle. 25Il donne la nourriture à toute chair, car sa miséricorde est éternelle. 26Célébrez (Glorifiez) le Dieu du ciel, car sa miséricorde est éternelle. Célébrez (Glorifiez) le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle.


(Hébreu : 137).

Le Psalmiste représente les Juifs captifs à Babylone comme n’ayant d’autre joie et d’autre consolation que celles que leur donnent le souvenir de Jérusalem et l’espérance d’y retourner.


136Psaume de David, par (à) Jérémie. Au bord des fleuves de Babylone nous nous sommes assis, et nous avons pleuré, en nous souvenant de Sion. 2Aux saules qui étaient là nous avons suspendu nos instruments. 3Car ceux qui nous avaient emmenés captifs nous demandaient de chanter des cantiques (les paroles de nos chants) ; ceux qui nous avaient enlevés disaient : Chantez-nous quelqu’un des hymnes (un hymne des cantiques) de Sion. 4Comment chanterons-nous le (un) cantique du Seigneur dans une terre étrangère ? 5Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma main droite soit mise en oubli. 6Que ma langue s’attache à mon palais (gosier), si je ne me souviens point de toi, si je ne place pas Jérusalem au premier rang (principe) de mes joies. 7Souvenez-vous, Seigneur, des enfants d’Edom, qui, au jour de (la ruine de) Jérusalem, disaient : Exterminez, exterminez (Réduisez à néant, réduisez à néant en elle) jusqu’à ses fondements. 8Malheur à toi, (Malheureuse) fille de Babylone ! Heureux celui qui te rendra le mal (la rétribution) que tu nous as fait. 9(Bien)Heureux celui qui saisira tes petits enfants, et les brisera contre la pierre.


(Hébreu : 138).

Le Psalmiste loue le Seigneur de ce qu’il l’a exaucé, et il invite tous les rois de la terre et à l’en louer avec lui.


137De (A) David (ou de David lui-même). Je vous célébrerai (glorifierai), Seigneur, de tout mon cœur, parce que vous avez écouté les paroles de ma bouche. Je vous chanterai des hymnes en présence des anges ; 2j’adorerai dans (en me tournant vers) votre saint temple, et je célébrerai (glorifierai) votre nom, à cause de votre miséricorde et de votre vérité, car vous avez glorifié (élevé) votre saint nom au-dessus de tout. 3En quelque jour que je vous invoque, exaucez-moi ; vous augmenterez la force de (en) mon âme. 4Que tous les rois de la terre vous célèbrent (glorifient), Seigneur, parce qu’ils ont entendu toutes les paroles de votre bouche. 5Et qu’ils chantent (dans) les voies du Seigneur, car la gloire du Seigneur est grande. 6Car le Seigneur est (très) élevé, et il regarde les choses basses, et (c’est) de loin (qu’) il connaît les choses hautes. 7Si je marche au milieu de la tribulation, vous me rendrez (donnerez) la vie ; vous avez étendu votre main contre la fureur de mes ennemis, et votre droite m’a sauvé. 8Le Seigneur me vengera (rétribuera pour moi). Seigneur, votre miséricorde est éternelle ; ne méprisez pas les œuvres de vos mains.


(Hébreu : 139).

David implore le secours de Dieu contre ses ennemis, et il prédit que le mal qu’ils lui veulent faire retombera sur eux.


138Pour la fin, psaume de David. Seigneur, vous m’avez sondé (éprouvé) et vous me connaissez (m’avez connu) ; 2vous savez quand je m’assieds et quand je me lève (mon coucher et mon lever). 3Vous avez discerné (compris) de loin mes pensées ; vous avez remarqué mon (observé mes) sentier(s) et mes démarches (le cours de ma vie), 4et vous avez prévu toutes mes voies ; et avant même qu’une parole soit sur ma langue, vous la savez (car il n’y a point de parole sur ma langue). 5Voici, Seigneur, que vous connaissez toutes choses, les nouvelles et les anciennes. C’est vous qui m’avez formé, et vous avez mis votre main sur moi. 6Votre science merveilleuse est au-dessus de (est devenue admirable pour) moi ; elle me surpasse (est affermie), et je ne saurais l’atteindre. 7Où irai-je pour me dérober à votre esprit, et où m’enfuirai-je de devant votre face ? 8Si je monte au ciel, vous y êtes ; si je descends dans l’enfer, vous y êtes présent. 9Si je prends des (mes) ailes dès l’aurore, et que j’aille habiter aux extrémités de la mer, 10c’est (là encore) votre main qui m’y conduira, et votre droite me saisira. 11Et j’ai dit : Peut-être que les ténèbres me couvriront ; mais la nuit (même) devient ma (est une) lumière dans mes délices (plaisirs). 12Car les ténèbres n’ont pas d’obscurité pour vous ; la nuit brille comme le jour, et ses ténèbres sont comme la lumière du jour. 13Car vous avez formé (qui êtes en possession de) mes reins ; vous m’avez reçu dès le sein de ma mère. 14Je vous louerai de ce que (glorifierai parce que vous avez montré) votre grandeur (a éclaté) d’une manière étonnante ; vos œuvres sont admirables, et mon âme en est toute pénétrée (le reconnaît parfaitement). 15Mes os ne vous sont point cachés, à vous qui les avez faits dans le secret ; non plus que ma substance, formée comme au fond (dans les parties inférieures) de la terre. 16Vos yeux m’ont vu lorsque j’étais (ont vu mon corps) encore informe, et tous les hommes s(er)ont écrits dans votre livre. Vous déterminez leurs jours avant qu’aucun d’eux n’existe (il se formera des jours dans lesquels il n’y aura personne). 17O Dieu, que vos amis sont singulièrement honorés à mes yeux (extrêmement honorables) ! Leur empire s’est extraordinairement affermi. 18Si j’entreprends de les (Je les) compter(ai), leur nombre surpasse celui du sable de la mer. Et quand je m’éveille, je suis encore avec vous. 19O Dieu, si vous tuez les pécheurs, hommes de sang, éloignez-vous de moi ; 20vous qui dites dans votre pensée : C’est en vain, Seigneur, que les justes (qu’ils) posséderont vos villes. 21Seigneur, n’ai-je pas haï ceux qui vous haïssaient ? et n’ai-je pas séché d’horreur à cause de vos ennemis ? 22Je les haïssais d’une haine parfaite, et ils sont devenus mes ennemis. 23O Dieu, éprouvez-moi, et connaissez (comprenez) mon cœur ; interrogez-moi, et connaissez mes sentiers. 24Voyez si la (une) voie de l’iniquité se trouve en moi, et conduisez-moi dans la voie éternelle.


(Hébreu : 140).

David implore le secours de Dieu contre ses ennemis, et il prédit que le mal qu’ils lui veulent faire retombera sur eux.

La plupart des Pères rapportent ce psaume à Jésus-Christ et aux fidèles exposés à la persécution des méchants.


139Pour la fin, psaume de David. 2Délivrez-moi (Arrachez-moi) Seigneur, de l’homme méchant ; délivrez-moi (Arrachez-moi) de l’homme injuste (inique). 3Ils méditent l’iniquité dans leur cœur ; tous les jours ils entreprennent des combats. 4Ils ont aiguisé leur langue comme celle du serpent ; le venin des (d’un) aspic(s) est sous leurs lèvres. 5Seigneur, préservez-moi de la main du (d’un) pécheur, et délivrez-moi (arrachez-moi) des hommes injustes, qui (ne) pensent (qu’) à me renverser. 6Les (Des) superbes m’ont dressé (devant moi) des pièges en secret, et ils ont tendu des filets pour me prendre (et ils ont tendu des cordes en lacs) ; près (le long) du chemin ils ont mis de quoi me faire tomber (une pierre d’achoppement devant moi). 7J’ai dit au Seigneur : Vous êtes mon Dieu ; exaucez, Seigneur, la voix de ma supplication. 8Seigneur, Seigneur, qui êtes la force de mon salut, vous avez mis ma tête à couvert (avez couvert ma tête de votre ombre) au jour du combat. 9Seigneur, ne me livrez pas au pécheur contre mon désir ; ils ont formé des desseins contre moi ; ne m’abandonnez pas, de peur qu’ils ne s’en glorifient (triomphent). 10Sur la tête de ceux qui m’environnent retombera l’iniquité de leurs lèvres (La tête de leur circuit, le travail de leurs lèvres les couvrira eux-mêmes). 11Des charbons (ardents) tomberont sur eux ; vous les précipiterez dans le feu ; ils ne pourront subsister dans leurs misères. 12L’homme qui se laisse emporter par sa langue (Un homme à la langue méchante) ne prospérera point sur la terre ; les maux accableront l’homme injuste, de manière à le perdre (à la mort). 13Je sais que le Seigneur fera justice à l’indigent, et qu’il vengera les pauvres. 14Mais les justes célébreront (glorifieront) votre nom, et les hommes droits habiteront devant votre visage (vivront devant vous).


(Hébreu : 141).

Le Psalmiste prie Dieu d’exaucer sa prière, de le garder de l’impatience, de le préserver de l’amitié et de la compagnie des mécréants.

Il se plaint des persécutions qu’il souffre.


140Psaume de David. Seigneur, j’ai crié vers vous, exaucez-moi ; écoutez ma prière (voix), lorsque je crierai vers vous. 2Que ma prière s’élève devant vous comme l’encens (un encens en votre présence) ; que l’élévation de mes mains (vous) soit comme le sacrifice du soir. 3Mettez, Seigneur, une garde à ma bouche, et une porte de défense à (autour de) mes lèvres. 4Ne laissez pas mon cœur se livrer à des paroles de malice, pour chercher des excuses au péché (à mes péchés), comme les (avec des) hommes qui commettent l’iniquité ; et je n’aurai aucune part à leurs délices (à ce qu’ils recherchent le plus). 5(Que) le juste me reprenne (reprendra) et me corrige(ra) avec charité (dans sa bonté) ; mais l’huile du (d’un) pécheur ne parfumera point ma tête, car j’opposerai encore ma prière à tout ce qui flatte leur cupidité (contre les choses dans lesquelles ils se plaisent). 6Leurs juges ont été précipités le long du rocher (attachés à une pierre). Ils écouteront enfin mes paroles, car elles sont puissantes. 7De même que la motte de terre est renversée sur le sol (Comme une terre compacte, rompue par le soc, se répand sur la terre), nos os ont été dispersés auprès du sépulcre (de l’enfer). 8Mais (Parce que vous), Seigneur, Seigneur, mes yeux s’élèvent vers vous ; j’ai espéré en vous, ne m’ôtez pas la vie (mon âme). 9Gardez-moi du piège qu’ils m’ont dressé, et des embûches (pierres d’achoppement) de ceux qui commettent l’iniquité. 10Les pécheurs tomberont dans le (son) filet ; pour moi, je suis seul, jusqu’à ce que je passe.


(Hébreu : 142).

David, dans la caverne d’Engaddi, prie le Seigneur de le délivrer du danger pressant où l’exposent la malice et la fureur de ses ennemis.


141Instruction de David, lorsqu’il était dans la caverne, prière. 2De ma voix j’ai crié vers le Seigneur ; de ma voix j’ai supplié le Seigneur. 3Je répands ma prière en sa présence, et j’expose devant lui ma tribulation. 4Quand mon espoir est défaillant en (esprit se retire de) moi, vous connaissez mes voies, Seigneur. Dans la (cette) voie où je marchais ils m’ont tendu un piège en secret. 5Je considérais à ma droite, et je regardais, et il n’y avait personne qui me connût. Tout moyen de m’enfuir m’est ôté, et nul ne cherche à sauver ma vie (qui s’enquière de mon âme). 6J’ai crié vers vous, Seigneur ; j’ai dit : Vous êtes mon espérance, et mon partage dans la terre des vivants. 7Soyez attentif à ma prière, car je suis extrêmement humilié. Délivrez-moi de ceux qui me persécutent, parce qu’ils sont devenus plus forts que moi. 8Tirez mon âme de cette (la) prison, afin que je célèbre (pour qu’elle glorifie) votre nom. Les (Des) justes sont dans l’attente (m’attendent), jusqu’à ce que vous me rendiez justice.


(Hébreu : 143).

Ce psaume est un de ceux de la pénitence.

David, chassé de Jérusalem par Absalom, implore le Seigneur ; il le conjure de lui faire connaître ses voies, et prédit la perte de ses ennemis.

Les Pères en font l’application à Jésus-Christ persécuté par les Juifs et trahi par Judas dont Absalom est la figure.


142Psaume de David, lorsque son fils Absalon le poursuivait. Seigneur, exaucez ma prière ; prêtez l’oreille à ma (mon instante) supplication selon votre vérité ; exaucez-moi selon votre justice. 2Et n’entrez pas en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne sera trouvé juste devant vous. 3Car l’ennemi a poursuivi mon âme ; il a humilié ma vie jusqu’à terre. Il m’a placé dans les (des) lieux obscurs, comme ceux qui sont morts depuis longtemps (d’un siècle). 4Mon esprit s’est replié sur moi dans son angoisse (a été dans l’anxiété sur mon sort) ; mon cœur a été troublé au-dedans de moi. 5Je me suis souvenu des jours anciens ; j’ai médité sur toutes vos œuvres ; j’ai médité sur les ouvrages de vos mains. 6J’ai étendu mes mains vers vous ; mon âme est devant vous comme une terre sans eau. 7Hâtez-vous, Seigneur, de m’exaucer ; mon esprit est tombé en défaillance. Ne détournez pas de moi votre visage, de peur que je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse. 8Faites-moi sentir (entendre) dès le matin (la voix de) votre miséricorde, parce que j’ai espéré en vous. Faites-moi connaître la voie où je dois marcher, parce que j’ai élevé mon âme vers vous. 9Délivrez-moi de (Arrachez-moi à) mes ennemis, Seigneur, je me (suis) réfugie(é) auprès de vous. 10Enseignez-moi à faire votre volonté, parce que vous êtes mon Dieu. Votre bon esprit me conduira dans une terre droite (et unie). 11Seigneur, à cause de votre nom vous me ferez vivre (rendrez la vie) dans votre justice (équité). Vous ferez sortir mon âme de la tribulation, 12et, dans votre miséricorde, vous détruirez mes ennemis. et (Et) vous perdrez tous ceux qui persécutent mon âme, car je suis votre serviteur.


(Hébreu : 144).

David remercie Dieu des avantages qu’il lui a fait remporter sur ses ennemis.

Il le conjure de le délivrer de leurs mains.


143Psaume de David, contre (.Contre) Goliath. Béni soit le Seigneur mon Dieu, qui enseigne à mes mains le combat, et à mes doigts la guerre. 2Il est ma miséricorde et mon refuge, mon défenseur et mon libérateur. Il est mon protecteur, et (aussi) c’est en lui que j’espère (j’ai espéré) ; c’est lui qui assujettit mon peuple sous moi. 3Seigneur, qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous soyez fait connaître à lui ? ou le fils de l’homme, pour que vous preniez garde à lui (en teniez compte) ? 4L’homme est devenu semblable au néant (ressemble à la vanité) ; ses jours passent comme (une) l’ombre. 5Seigneur, abaissez vos cieux et descendez ; touchez les montagnes, et elles seront fumantes. 6Faites briller vos éclairs, et vous les disperserez ; lancez vos flèches, et vous les mettrez en déroute (jetterez dans le trouble). 7Etendez (Envoyez) votre main d’en haut, délivrez-moi, et sauvez-moi des grandes eaux, de la main des fils des (de l’) étranger(s), 8dont la bouche a proféré la vanité, et dont la droite est une droite d’iniquité. 9O Dieu, je vous chanterai un cantique nouveau ; je vous célébrerai sur la lyre (jouerai du psaltérion) à dix cordes (pour vous). 10O vous qui procurez le salut aux (des) rois, qui avez sauvé (racheté) David, votre serviteur, du (d’un) glaive meurtrier. 11Délivrez-moi et retirez-moi d’entre les (arrachez-moi à la) main(s) des fils des (de l’) étranger(s), dont la bouche a proféré la vanité, et dont la droite est une droite d’iniquité. 12Leurs fils sont comme de nouvelles plantes dans leur jeunesse. Leurs filles sont parées et ornées à la manière d’un temple. 13Leurs greniers sont remplis, et débordent de l’un dans l’autre. Leurs brebis sont fécondes et innombrables quand elles vont aux pâturages (à leur sortie des étables). 14Leurs génisses (vaches) sont grasses. Il n’y a pas de brèche ni d’ouverture dans leurs murailles (à leur mur de clôture), et jamais un cri sur leurs places publiques (ni d’entrées, ni de clameur dans leurs rues). 15Ils ont (On a) proclamé (bien)heureux le peuple qui jouit de ces biens ; (mais plutôt bien)heureux le peuple qui a le Seigneur pour son Dieu.


(Hébreu : 145).

Le Psalmiste relève la bonté et la grandeur du Seigneur.

Il invite toutes les créatures à se joindre à lui pour bénir son saint nom.


144Louange de (à) David (ou de David lui-même). Je vous exalterai, ô (mon) Dieu mon roi, et je bénirai votre nom à jamais et dans les siècles des siècles. 2Chaque jour je vous bénirai, et je louerai votre nom à jamais, et dans les siècles des siècles. 3Le Seigneur est grand et très digne de louange (infiniment louable), et sa grandeur n’a pas de bornes. 4Chaque (Toutes les) génération(s) louera(ont) vos œuvres et publiera(ont) votre puissance. 5On parlera de (Elles publieront) la magnificence glorieuse de votre sainteté, et on (elles) racontera(ont) vos merveilles. 6On (Et elles) dira(ont) quelle est la puissance (vertu) de vos œuvres terribles (prodiges), et on (elles) racontera(ont) votre grandeur. 7On (Elles) proclamera(ont) le souvenir de votre immense bonté, et on se réjouira de (elles tressailliront de joie à cause de) votre justice. 8Le Seigneur est clément (compatissant) et miséricordieux, patient et tout à fait miséricordieux. 9Le Seigneur est bon (doux) envers tous, et ses miséricordes (commisérations) s’étendent sur toutes ses œuvres. 10Que toutes vos œuvres vous célèbrent (glorifient), Seigneur, et que vos saints vous bénissent. 11Ils diront la gloire de votre règne, et ils parleront de (publieront) votre puissance ; 12afin de faire connaître aux enfants (fils) des hommes votre puissance, et la glorieuse magnificence de votre règne. 3Votre règne est un règne de tous les siècles, et votre empire s’étend de génération en génération. Le Seigneur est fidèle dans toutes ses paroles, et saint dans toutes ses œuvres. 14Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent (sont près de tomber), et il relève tous ceux qui sont brisés (ont été renversés). 15Les yeux de tous, Seigneur, attendent tournés vers vous, et vous leur donnez (à tous) leur nourriture en son temps. 16Vous ouvrez votre main, et vous comblez de bénédictions tout ce qui a vie (animal). 17Le Seigneur est juste dans toutes ses voies, et saint dans toutes ses œuvres. 8Le Seigneur est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent avec sincérité (dans la vérité). 19Il fera la volonté de ceux qui (le) craignent ; il exaucera leur(s) prières (supplication), et il les sauvera. 20Le Seigneur garde tous ceux qui l’aiment, et (mais) il perdra (entièrement) tous les pécheurs. 21Ma bouche publiera la (les) louange(s) du Seigneur. Et que toute chair bénisse son saint nom à jamais, et dans les siècles des siècles.


(Hébreu : 146).

Le Psalmiste représente le bonheur de ceux qui mettent toute leur espérance dans le Seigneur.


145Alleluia, d’Aggée et de Zacharie. 2O mon âme, loue le Seigneur. Je louerai le Seigneur pendant ma vie ; je chanterai (jouerai du psaltérion en l’honneur de) mon Dieu tant que je serai. Ne mettez pas votre confiance dans les princes, 3ni dans les enfants (fils) des hommes, qui ne peuvent sauver (dans lesquels il n’y a pas de salut). 4Leur âme se retirera (Son esprit sortira de son corps), et il(s) retourneront(a) à leur poussière (dans sa terre) ; en ce jour toutes leurs pensées périront. 5(Bien)Heureux celui dont le Dieu de Jacob est le protecteur (porte-secours), et dont l’espérance est dans le Seigneur son Dieu, 6qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent (existe en eux). 7Il garde à jamais la vérité (de ses promesses), il fait justice aux opprimés (à ceux qui souffrent injure), il donne la nourriture à ceux qui ont faim. Le Seigneur délivre les captifs ; 8le Seigneur éclaire les aveugles. Le Seigneur relève ceux qui sont brisés (ont été renversés) ; le Seigneur aime les justes. 9Le Seigneur protège les étrangers ; il soutient l’orphelin et la veuve, et il détruira (entièrement) les voies des pécheurs. 10Le Seigneur règnera à jamais ; ton Dieu, (ô) Sion, régnera de génération en génération.


(Hébreu : 147).

Le Psalmiste relève la bonté, la sagesse et la puissance de Dieu, qui éclatent dans toutes ses œuvres, et dans le soin qu’il prend de ses créatures.


146Alleluia. Louez le Seigneur, car il est bon de le (lui) chanter (un psaume) ; que la louange soit agréable à notre Dieu et digne de lui. 2C’est le Seigneur qui bâtit Jérusalem, et qui doit rassembler (rassemblera) les dispersés d’Israël. 3Il guérit ceux dont le cœur est brisé, et il bande leurs plaies ; 4il compte la multitude des étoiles, et il leur donne des noms à toutes. 5Notre Seigneur est grand, et sa puissance est grande, et sa sagesse n’a point de bornes. 6Le Seigneur protège ceux qui sont doux ; mais il abaisse les pécheurs jusqu’à terre. 7Chantez au Seigneur une action de grâces (louange) ; célébrez notre Dieu sur la harpe. 8C’est lui qui couvre le ciel de nuages, et qui prépare la pluie pour la terre ; qui fait croître l’herbe (du foin) sur les montagnes, et les plantes (des herbes) pour l’usage des hommes ; 9qui donne leur nourriture aux bêtes, et aux petits des corbeaux qui crient vers lui (l’invoquent). 10Ce n’est pas dans la force du cheval qu’il se complaît(ra), et il ne met(tra) pas son plaisir dans les jambes de l’homme. 11Le Seigneur met son plaisir en ceux qui le craignent, et en ceux qui espèrent en sa miséricorde.


Le Psalmiste exhorte Jérusalem à louer le Seigneur de son rétablissement et de tous les biens dont il l’a comblée.


Alleluia.


147Jérusalem, loue le Seigneur ; loue ton Dieu, ô Sion. 13Car il a consolidé les verrous (serrures) de tes portes ; il a béni tes fils au milieu de toi. 14Il a établi la paix sur tes frontières, et il te rassasie de la fleur du (moelle de) froment. 15Il envoie ses ordres (sa parole) à la terre, et sa parole court avec vitesse. 16Il fait tomber la neige comme de la laine ; il répand la gelée blanche (brouillard) comme de la cendre. 17Il lance (envoie) sa glace par morceaux (comme des petits morceaux de pain) ; qui peut résister devant son froid ? 18Il envoie (enverra) sa parole et il fond (fera fondre) ces glaces ; son vent souffle(ra), et les eaux coulent(ront). 19Il annonce sa parole à Jacob, ses jugements (justices) et ses préceptes (jugements) à Israël. 20Il n’a pas agi de même pour toutes les nations, et il ne leur a pas manifesté ses préceptes (jugements). (Alleluia.)


Le Psalmiste invite toutes les créatures à louer le Seigneur.


148Alleluia. Louez le Seigneur du haut des cieux ; louez-le dans les hauteurs (lieux les plus élevés). 2Louez-le tous, vous ses anges ; louez-le, (vous) toutes ses puissances. 3Louez-le, soleil et lune ; louez-le (vous) toutes, étoiles (de la nuit) et lumière (du jour). 4Louez-le, cieux des cieux, et que toutes les eaux qui sont au-dessus des cieux 5louent le nom du Seigneur. Car il a parlé, et ces (les) choses ont été faites ; il a commandé, et elles ont été créées. 6Il les a établies à jamais dans les siècles des siècles ; il leur a prescrit (donné) une loi qui ne sera pas violée (détruite). 7Louez le Seigneur de dessus (, habitants de) la terre : dragons, et vous tous, abîmes, 8feu, grêle, neige, glace, vents des tempêtes, qui exécutez (accomplissez) sa parole ; 9montagnes avec (et vous) toutes (les) collines, arbres à fruit et tous les (vous tous) cèdres, 10bêtes sauvages et tous les (vous tous) troupeaux, serpents et oiseaux ailés. 11Que les rois (Rois) de la terre et tous les (vous tous) peuples, (que les) princes et tous les (vous tous) juges de la terre, 12que les jeunes gens hommes) et les jeunes filles (vierges), les vieillards et les enfants (ceux qui sont plus jeunes) louent le nom du Seigneur, 13parce qu’il n’y a que lui dont le nom est élevé (a été exalté). 14Sa louange est au-dessus du ciel et de la terre ; il a élevé la puissance (exalté la corne) de son peuple. Qu’il soit loué (Qu’un hymne soit chanté) par tous ses saints, par les enfants (fils) d’Israël, (par) le peuple qui s’approche de lui. Alleluia.


Le Psalmiste exhorte les Israélites à louer le Seigneur qui doit les combler de gloire et de bonheur, humilier leurs ennemis et les mettre sous leurs pieds.


149Alleluia. Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; que sa louange retentisse dans l’assemblée des saints. 2Qu’Israël se réjouisse en celui qui l’a créé, et que les enfants de Sion tressaillent de joie (d’allégresse) en leur roi. 3Qu’ils louent son nom avec des danses (en chœurs) ; qu’ils le célèbrent avec (sur) le tambour et la harpe (sur le psaltérion). 4Car le Seigneur se complaît dans son peuple, et il exaltera ceux qui sont doux et les sauvera. 5Les saints tressailliront (d’allégresse) dans la gloire ; ils se réjouiront sur leurs couches (lits). 6Les louanges de Dieu seront dans leur bouche, et des glaives à deux tranchants dans leurs mains, 7pour exercer la vengeance parmi les nations, le châtiment parmi les peuples ; 8pour lier leurs rois avec des entraves (chaînes), et leurs princes avec des (chaînes de) fer(s), 9et pour exécuter contre eux l’arrêt qui est écrit. Telle est la gloire réservée à tous ses saints. Alleluia.


Le Psalmiste invite à louer le Seigneur sur divers instruments, à cause de sa grandeur et de sa puissance infinie.


150Alleluia. Louez le Seigneur dans son sanctuaire ; louez-le dans le firmament de sa puissance. 2Louez-le pour ses actes éclatants ; louez-le selon l’immensité (la multitude) de sa (ses) grandeur(s). 3Louez-le au son de la trompette ; louez-le sur le luth (psaltérion) et (sur) la harpe. 4Louez-le avec (sur) le tambour(in) et en chœur ; louez-le avec (sur) les instruments à cordes et avec (sur) l’orgue. 5Louez-le avec des (sur les) cymbales retentissantes ; louez-le avec des (sur les) cymbales d’allégresse. 6Que tout ce qui respire (esprit) loue le Seigneur. Alleluia.

Notes


1.1 Ce premier psaume n’a de titre, ni dans l’hébreu, ni dans les Septante ; mais les Pères grecs et latins, de même que les rabbins, l’attribuent communément à David. Il paraît cependant que le nom de David se lisait dans quelques anciens exemplaires des Septante, puisqu’il se trouve dans l’édition d’Alcala et dans celle des Alde. ― Le psaume 1 sert d’introduction générale à toute la collection des chants inspirés.

1.1-3 Bonheur du juste, qui évite le mal et observe la loi, c’est-à-dire pratique le bien.

1.1 ; 1.5 ; 1.6 Dans le style des Hébreux les impies sont ce que nous appelons les méchants en général ; de là vient que chez eux les justes et les impies sont ceux que nous nommons les bons et les méchants.

1.2 Voir Josué, 1, 8.

1.3 Voir Jérémie, 17, 8.

1.4-6 Malheur du pécheur.

1.6 David ne dit pas qu’il n’y a point de résurrection pour les méchants, comme l’ont prétendu quelques incrédules ; il dit simplement qu’ils ne ressusciteront pas pour être admis dans l’assemblée des justes ; il faut faire violence au texte pour lui donner un autre sens. ― Au jugement dernier. C’est ainsi que l’ont entendu la plupart des docteurs juifs après le paraphraste chaldéen. D’ailleurs, comme l’a justement remarqué le savant Aben-Ezra, la présence de l’article déterminatif enlève toute espèce de doute à cet égard.

2.1 Voir Actes des Apôtres, 4, 25. ― Cette brusque interrogation : Pourquoi, indique que les complots des rois de la terre sont sans raison et seront sans succès. A quoi bon ?

2.1-3 Les Gentils veulent en vain se révolter contre Dieu.

2.1-13 Ce Psaume n’a, comme le premier, aucun titre dans l’hébreu, dans la Vulgate et dans la plupart des exemplaires des Septante ; quelques-uns seulement, soit grecs, soit latins, portent en tête : Psaume de David, inscription dont la vérité se trouve confirmée par le témoignage formel des Apôtres mêmes. D’un autre côté, les Apôtres dans le Nouveau Testament, les anciens Pères grecs et latins, les anciens rabbins, les interprètes chrétiens, tous s’accordent à dire que ce psaume se rapporte au Messie. ― Ce Psaume est très souvent cité dans le Nouveau Testament. Les Actes des Apôtres, 4, 25, indiquent l’accomplissement des versets 1 et 2 dans la coalition des Juifs et des Gentils contre Jésus-Christ. Hébreux, 1, 5 et 5, 5, cite le 7e verset de ce psaume comme preuve de la génération éternelle du Verbe. Voir Actes des Apôtres, 13, 33 et Romains, 1, 4. Le nom de Messie ou Christ et celui de Fils de Dieu, voir Jean, 1, 49 et Matthieu, 26, 63, qui étaient les noms par lesquels on désignait ordinairement chez les Juifs, du temps de Notre-Seigneur, le grand roi qu’ils attendaient, viennent de ce psaume et de Daniel, 9, 25. L’Apocalypse, 19, 15 ; 12, 5 ; 2, 5, nous montre Jésus-Christ gouvernant les nations avec une verge de fer.

2.2-3 Ces deux vers expriment le résultat des délibérations des rois conjurés.

2.4 Celui qui habite dans les cieux est opposé aux rois de la terre, verset 2 ; à leur agitation, à leur tumulte, est opposée sa sérénité ; ils se remuent, ils se démènent ; lui sourit, comme pourrait faire un homme qui verrait des fourmis se révolter contre lui.

2.4-6 Dieu se rit des vains efforts de ses ennemis.

2.6 Ses préceptes, ou bien son décret, par lequel il m’a établi roi.

2.7 Voir Hébreux, 5, 5. ― Je vous ai engendré. Cela peut s’entendre ou de la génération éternelle du Verbe (voir Hébreux, 1, 5), ou de sa naissance temporelle ; mais particulièrement de sa Résurrection, par laquelle il est devenu le premier-né d’entre les morts (voir Actes des Apôtres, 13, 32-33 ; Colossiens, 1, 18 ; Apocalypse, 1, 5).

2.7-9 Discours du Messie ; il déclare que Dieu l’a engendré de toute éternité et qu’il lui a donné en héritage toutes les nations de la terre.

2.8 Je vous donnerai, etc. C’est dans le Messie seul qu’ont été accomplies ces magnifiques promesses.

2.9 Voir Apocalypse, 2, 27. ― Ce texte est appliqué plusieurs fois à Jésus-Christ, et Jésus-Christ se l’applique à lui-même. Voir Apocalypse, 2, 26-28 ; 12, 5 ; 19, 15.

2.10-13 Conclusion du Psalmiste : il faut obéir au roi-Messie.

2.12 La doctrine de Jésus-Christ, sa loi.

2.13 « Il est facile de sentir le mérite de la marche lyrique de ce Psaume. Entrant hardiment en matière par une question, il déroule en peu de mots le tableau du bruit des réunions dans lesquelles les rois forment leurs vains projets. Un regard tombé du haut du ciel, un sourire du roi de ce ciel, anéantissent leurs combinaisons ; car, dans les vues du poète, ce terrible sourire devient le tonnerre tout puissant, il comprend ce langage, il s’en fait l’interprète. Ce langage est concis et majestueux comme doit l’être celui du roi du ciel ; mais le roi sur la terre donne des ordres plus détaillés, il donne même de avis, des conseils ; cependant le répit qu’il donne à ses ennemis pour les suivre est court, et l’ode se termine par une sentence sur les fidèles. Chaque trait de ce tableau est juste et sa gradation est admirable. » (HERDER.)

3.1 Lorsqu’il fuyait, etc. Cette fuite de David est racontée dans 2 Rois, 15, verset 14 et suivants.

3.2-3 Multitude des ennemis de David.

3.3 A mon âme. Ce qui suit exigerait : De mon âme, au lieu de : A mon âme. Il est certain que la particule hébraïque que les Septante ont rendue par le datif, son sens ordinaire, signifie quelquefois de, au sujet de, quand elle est jointe aux verbes dire, ordonner, etc.

3.4-5 David n’est pas effrayé du nombre de ses ennemis, parce qu’il compte sur le secours de Dieu.

3.5 Sa montagne sainte ; c’est-à-dire Sion. Comparer à Psaumes, 2, 7.

3.6-7a (c’est-à-dire première moitié du verset 7). Le Psalmiste se lève, il se couche, ce qui veut dire qu’il vit en paix, et tranquille, parce que Dieu est son protecteur.

3.7b-9 Prière à Dieu, pour qu’il délivre David de tous ses ennemis et qu’il bénisse son peuple.

4.1 Pour la fin, etc. L’explication des titres de ce genre qui se lisent dans les psaumes exigeant des développements d’une certaine étendue, nous renvoyons le lecteur aux interprètes qui en traitent dans leurs commentaires. ― Le texte hébreu porte : « Au chef de chœur, sur les neginôth, c’est-à-dire avec accompagnement d’instruments à corde. » Pour l’explication des titres des Psaumes, voir la note 20 à la fin du volume (appendices).

4.2 Le Dieu de ma justice ; c’est-à-dire le Dieu auteur et défenseur de ma justice. ― Pour bien suivre la pensée du Psalmiste, il faut mettre les verbes au présent et non au passé. Dans ce verset 2, David demande à Dieu de l’exaucer dans son angoisse, au moment où tous l’abandonnent pour suivre Absalom.

4.3-4 Le Psalmiste s’adresse à ses calomniateurs : qu’ils cessent leurs outrages, car Dieu va exaucer sa prière.

4.4 Son saint. David avait été sanctifié de Dieu par l’onction sainte qu’il avait reçue à son sacre.

4.5 Voir Ephésiens, 4, 26. ― Irritez-vous, etc., ou bien, selon le texte hébreu : Frémissez, tremblez ; ce qui donne un sens mieux suivi.

4.5-6a Que ses ennemis rentrent en eux-mêmes et qu’ils se confient en Dieu, au lieu de se laisser aller à la présomption.

4.6 Qui nous montrera ? c’est-à-dire qui nous donnera ? Qui nous récompensera pour le sacrifice que nous faisons en suivant un roi détrôné et malheureux, en nous exposant par là même à la merci de nos ennemis, et en manquant des choses les plus nécessaires ? David répond à ceux qui font cette question que Dieu les a favorisés de sa divine lumière, qu’il leur a accordé une joie intérieure et le témoignage d’une bonne conscience.

4.6b-8 Parmi ceux qui ont suivi David, beaucoup disent : Qui nous fera retrouver la paix et le bonheur ? ― Dieu, répond-il, en faisant briller sur nous son visage, c’est-à-dire en nous accordant sa faveur.

4.7-8 On lit en hébreu : Tu as mis plus de joie dans mon cœur, qu’au temps de la moisson et de la vendange.

4.9-10 Tranquillité et paix de David, à cause de sa confiance sans bornes en Dieu.

5.1 Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur, » el-han-nekhîlôth (probablement indication d’un instrument de musique, la flûte.) Sujet : Prière du matin, avant d’aller à la maison de Dieu.

5.2-5a David invoque Dieu dès le matin et demande à être exaucé.

5.4 Dès le matin vous entendrez ma voix. Les hébreux priaient trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Il est dit du prophète Daniel qu’il était fidèle observateur de cette sainte pratique. Voir Daniel, 6, vv. 10, 12.

5.5b-7 David fonde sa prière et sa confiance sur la sainteté de Dieu.

5.7 Homme de sang ; littéralement Homme de sangs (vir sanguinum) ; c’est-à-dire meurtrier. Les hébreux employaient le mot sang au pluriel principalement lorsqu’il s’agissait du sang versé, répandu par le meurtre.

5.8 J’adorerai en approchant de votre saint temple ; littéralement J’adorerai vers votre, etc.

5.8-11a Le Psalmiste invoque Dieu avec confiance contre ses ennemis, parce qu’ils sont méchants.

5.9 Dans votre justice ; dans la voie de votre justice.

5.11 Voir Psaumes, 13, 3 ; Romains, 3, 13. ― C’est un sépulcre ouvert que leur gosier, parce qu’avec les mensonges qu’ils profèrent, ils préparent à tout instant la mort et la ruine.

5.11b-13 Que Dieu punisse les méchants, et les justes se réjouiront.

6.1 Le mot traduit pour la fin signifie toujours dans les titres des Psaumes que le poème sacré est adressé au chef de chœur. L’hébreu porte : « Au chef de chœur sur les neginôth, schemînith. » Neginôth veut dire avec accompagnement d’instruments à cordes. Schemînith, à l’octave, avec des voix de basse. Pour l’explication de tous ces termes techniques, voir la note 20 à la fin du volume (appendices). ― Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes pénitentiaux. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. Il faut cependant remarquer que, quoiqu’il puisse très bien être mis dans la bouche d’un pécheur repentant, il n’a pas été composé par un pécheur, mais par un infortuné, sous le poids de l’oppression. Il ne renferme aucune allusion à des péchés commis.

6.2-4 Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui.

6.4 Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ?

6.5-8 Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David.

6.6 Nul dans la mort, etc. Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. C’est à tort que quelques interprètes catholiques traduisent le mot infernus ou enfer de la Vulgate par tombeau, le mot hébreu correspondant scheôl n’a nullement cette signification ; les hébraïsants même rationalistes en conviennent. Il y a d’ailleurs un autre mot en hébreu pour signifier tombeau, sépulcre.

6.9 Voir Matthieu, 7, 23 ; 25, 41 ; Luc, 13, 27.

6.9-11 Chant de triomphe : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis.

7.1 Voir 2 Rois, chapitres 16 et 17. ― Le texte hébreu porte : « Schiggayôn (terme inconnu, qui semble correspondre à peu près à dithyrambe et désigner un poème dans lequel le poète, entraîné par son enthousiasme, met peu de liaison dans ses idées et point d’uniformité dans son rythme, cantio erratica, comme on l’a appelé), de David, qu’il chanta au Seigneur à cause des paroles de Chusi le Benjamite. » Chusi est le même nom qu’Ethiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés partisans de Saül, un de ces rapporteurs qui, comme Doëg et les Ziphéens, calomniaient David fugitif auprès de Saül et excitaient la colère du roi contre lui. Quoique les livres historiques ne mentionnent point Chusi, les détails donnés dans 1 Rois, chapitres 24 à 26, éclaircissent très bien plusieurs passages de ce psaume.

7.2-3 Invocation à Dieu pour qu’il arrache David à ses ennemis.

7.3 ; 7.6 Mon âme ; c’est-à-dire moi. Nous avons déjà remarqué plus d’une fois qu’en hébreu, comme en arabe, le mot âme était souvent synonyme de personne, individu.

7.4-6 Protestation, sous forme d’imprécation contre lui-même, que le Psalmiste n’a pas fait ce que Chusi lui impute.

7.6 Qu’il foule ma vie, etc. ; qu’il me foule tout vivant. ― Qu’il ensevelisse ; c’est le sens du grec et de l’hébreu, qui portent à la lettre : Qu’il fasse habiter.

7.7 Selon le précepte, etc. Selon le commandement que vous avez fait vous-mêmes de protéger et de secourir les innocents opprimés.

7.7-11 Invocation à Dieu pour qu’il rende justice à l’innocent et qu’il mette fin à l’iniquité.

7.8 Et l’assemblée des peuples qui désirent ardemment que vous me rendiez justice, vous environnera pour entendre le jugement que vous porterez en ma faveur, et vous en rendre gloire. ― Retournez en haut sur votre tribunal, d’où il semble que vous êtes descendu pour me laisser en proie à mes ennemis.

7.10 Voir 1 Paralipomènes, 28, 9 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12.

7.12-14 Dieu est juste et il punit le pécheur ; il est impossible d’échapper à ses flèches, c’est-à-dire à ses jugements.

7.15 Voir Job, 15, 35 ; Isaïe, 59, 4.

7.15-18 Le pécheur reçoit le traitement qu’il avait mérité ; il tombe dans la fosse qu’il avait creusée. Que Dieu soit loué !

7.16 Dans ce verset, David fait allusion à un ancien stratagème usité à la chasse et à la guerre, de creuser des fosses, qu’on couvrait ensuite de branches et d’un peu de terre, afin que les hommes ou les bêtes y tombassent.

8.1 En hébreu : « Au chef de chœur. Sur le gitthîth, cithare de Geth). » ― Hymne au créateur des astres et de l’homme. « Ce petit poème, sans aucune prétention à quelque artifice de forme, n’a besoin d’aucun commentaire. Il est sublime par sa simplicité même. La grandeur de Dieu révélée par l’univers, œuvre de ses mains, révélée au besoin par la bouche de ses plus faibles créatures, dont la voix est toujours assez puissante pour imposer silence à celle de l’impiété, est mise en regard de la petitesse de l’homme. Et pourtant l’homme est le roi de la création ; ses prérogatives sont telles qu’il est comme Dieu au milieu de son entourage visible. Il n’y a pas d’être sur la terre dont il ne se sente le maître, avec les moyens qui lui sont octroyés. » (Ed. REUSS.) C’est le premier psaume du recueil où le poète ne parle pas en son nom seul, mais au nom de tous : notre Seigneur. Il est plusieurs fois cité dans le Nouveau Testament et appliqué au Messie, l’homme-Dieu, l’homme par excellence. Voir Hébreux, 2, 6-8 ; 1 Corinthiens, 15, 26 ; Ephésiens, 1, 22 ; Matthieu, 21, 16.

8.2a Refrain du psaume : Que Dieu est grand dans la création.

8.2b-3 Grandeur de Dieu attestée même par les enfants et même par ses ennemis.

8.3 Vengeur, c’est-à-dire défenseur (defensorem), comme disaient autrefois quelques exemplaires. D’ailleurs, comme on le sait, dans la basse latinité, on a dit defensor pour ultor.

8.4-5 Grandeur de Dieu dans la création du ciel, des étoiles et de l’homme.

8.5 Qu’est-ce qu’un homme, etc. Voir Hébreux, note 2.6.

8.6 Voir Hébreux, 2, 7. ― Vous l’avez abaissé, etc. Saint Paul nous apprend que ce texte regarde principalement Jésus-Christ, homme-Dieu, qui, après avoir été rendu inférieur aux anges dans son Incarnation, a été couronné de gloire et d’honneur à sa Résurrection.

8.6-9 Bonté de Dieu envers l’homme auquel il a soumis les êtres créés.

8.8 Voir Genèse, 1, 28 ; 1 Corinthiens, 15, 26.

8.10 Répétition du refrain initial. ― « Il y a dans le livre des Psaumes, des chants où la notion de l’immensité de Dieu, de l’insignifiance de l’homme devant sa toute-puissance et de la grande place qu’elle lui assigne néanmoins dans la création, s’exprime sous une forme si belle, si simple, si élevée, qu’elle est restée classique. Rien de plus naturel que ce psaume 8, qui ressemble au chant d’un pâtre contemplant pendant la nuit les splendeurs d’un ciel d’Orient… Ou tout nous trompe, ou voilà un jet admirablement pur du sentiment religieux le plus authentique. C’est dans des pièces de ce genre que le monothéisme juif révèle son immense supériorité sur les meilleurs épanchements des religions de la nature. Cet accent d’humilité devant Dieu tout à la fois et de fierté vis-à-vis de tout ce qui n’est pas l’homme ; cette admiration émue, mais contenue, de la nature visible, cette joie de vivre en maître, sur la terre, par délégation divine, tout dans ce petit poème, respire la religion virile et sainte. » (A. REVILLE.)

9.1 En hébreu : « Au chef de chœur, sur l’air de Mouth labbên (mort du fils ?). » ― Hymne d’actions de grâces à Dieu qui a fait triompher son peuple de ses ennemis. Le Targum y voit un cantique à l’occasion de la victoire sur Goliath. Ce psaume est alphabétique, et le commencement de chaque vers est indiqué par la répétition de la même lettre de l’alphabet ; l’aleph, versets 2 et 3 ; le beth, versets 4 et 5 ; le zaïn, versets 12 et 13 ; le kheth, versets 14 à 16a ; le teth, versets 16b à 17 ; le yod, versets 18 et 19 ; le qoph, versets 20 et 21, quatre fois chacun ; le ghimel, verset 6, et le hé, verset 7, deux fois ; le vav, versets 8b à 11, huit fois. La lettre daleth manque. Du yod, le poète passe au qoph et termine son chant.

9.2-5 Louange à Dieu (versets 2 et 3), parce qu’il a accordé la victoire à David (versets 4 et 5).

9.6-7 Description de la fuite des ennemis de Dieu.

9.7 Les armes ; littéralement les épées à deux tranchants (frameæ).

9.8-9 Grandeur et justice de Dieu vainqueur.

9.10-11 Dieu est le refuge de tous les opprimés et de tous ceux qui se confient en lui.

9.12-13 Exhortation à remercier Dieu quoi a vengé son peuple.

9.13 D’eux. Ce mot se rapporte à ceux qui vous cherchent, Seigneur, du verset 10.

9.14-16 Prière que David avait faite à Dieu pour être délivré de ses ennemis.

9.15 La fille de Sion, signifie le peuple ou la ville de Sion.

9.16 Dans votre salut ; c’est-à-dire à cause du salut que vous m’avez procuré. Dans le même lacet, etc. Voir Psaumes, 7, 16.

9.16b-17 Fruit de cette prière : les nations ont été prises dans les pièges qu’elles avaient tendus.

9.18 Que les pécheurs, etc. David exprime ici une prophétie plutôt qu’un souhait. Voir début des Observations préliminaires, 2°. ― Dans l’enfer, dans le scheôl ou séjour des morts, porte le texte original, mais c’est évidemment pour y être punis des péchés commis, de sorte que dans ce passage, comme dans plusieurs autres, le mot scheôl désigne réellement l’enfer.

9.18-19 Coup d’œil sur l’avenir : punition du méchant, délivrance de l’opprimé.

9.20 Que l’homme ne se glorifie point dans la malice par son impunité.

10hébreu 1-2 Pourquoi, etc. Ce verset exprime une simple question adressée à Dieu dans l’excès de l’affliction, mais non un vrai murmure. Jésus-Christ en a adressé une semblable à son Père, du haut de sa croix. ― Les Septante et notre Vulgate font de ce Psaume, qui a de très grandes analogies avec le précédent, la suite du Psaume 9 ; l’hébreu en fait au contraire le Psaume 10, et c’est ici que commence la diversité dans la numérotation des Psaumes entre l’hébreu et la Vulgate. Nos éditions, tout en unissant ce chant aux précédents, recommencent cependant la division par versets comme dans l’hébreu. (garder cette dernière phrase ?) ― Appel à Dieu qui se tient loin, pendant que le pauvre est pris dans les pièges des méchants.

10h.2 Le pauvre est persécuté avec ardeur ; littéralement est brûlé. Voir Psaumes, 7, 14. ― Ils sont pris ; c’est-à-dire les impies ; le singulier précédant impie est ici un nom collectif.

10h.3-5 L’impie s’applaudit de ses succès ; il triomphe pendant que le jugement est loin.

10h.4 Sa colère ; c’est-à-dire la colère du Seigneur.

10h.6-7 L’impie croit à la durée de son bonheur.

10h.7 Voir Psaumes, 13, 3 ; Romains, 3, 14.

10h.8-9 L’impie tend des embûches à l’innocent et au pauvre.

10h.9 Le second prendre est à l’infinitif (rapere) dans la Vulgate, par hébraïsme, pour ut rapiat.

10h.10-11 Le malheureux tombe dans les pièges de l’impie et celui-ci croit que Dieu ne songe pas à le punir.

10h.12-13 Appel à Dieu pour qu’il n’oublie pas le pauvre et ne tolère pas les blasphèmes du méchant.

10h.14 Rien n’est plus facile à Dieu que de secourir l’affligé.

10h15-16 Que Dieu châtie le pécheur et les Gentils disparaîtront.

10h.17-18 La prière du Psalmiste est exaucée.

10.1 Hébreu : « Au chef de chœur. » David refuse de s’enfuir malgré le danger qui menace sa vie, parce qu’il met en Dieu toute sa confiance.

10.2 Quomodo dicitis animæ meæ, pour de anima mea, c’est-à-dire de moi. Le traducteur latin a gardé le datif qu’il trouvait en grec.

10.2-4 Discours des amis pusillanimes de David qui lui conseillent de fuir le danger qui le menace.

10.5 Voir Habacuc, 2, 20.

10.5-8 Celui dont la conscience est en paix est à l’abri de la peur ; il se confie en Dieu qui punira le pécheur dans sa justice.

10.7 Il fera pleuvoir, etc. C’est une expression métaphorique pour marquer une vengeance terrible de la part de Dieu. ― Calice se prend souvent dans l’Ecriture pour le sort ; ainsi la part de leur calice veut dire ici : leur part échue par le sort.

10.8 Son visage, etc. Il a regardé favorablement l’homme en qui règne l’équité.

11.1 Hébreu : « Au chef de chœur. Sur le schemînith » (voir Psaume 6). Prière de David pour obtenir de Dieu qu’il le protège au milieu des méchants qui l’entourent.

11.2-3 Appel de David à Dieu, au milieu des trompeurs dont il est environné.

11.3 Un cœur et un cœur ; un cœur double, plein de duplicité.

11.4-5 Que Dieu détruise les trompeurs qui se vantent de pouvoir tout par leur langue.

11.6 Réponse de Dieu qui promet de sauver les affligés.

11.7 Voir Proverbes, 30, 5. ― Purifié dans la terre ; c’est-à-dire dans le creuset de terre. ― Le Psalmiste reprend les paroles du Seigneur dont il fait l’éloge.

11.8-9 Nouvel appel à Dieu pour qu’il conserve les siens au milieu des méchants.

12.1 Pour toujours. Il faut nécessairement suppléer devant ces mots : sera-ce, ou bien les traduire par entièrement, absolument ; sens dont ils sont susceptibles en hébreu.

12.1-3 Plainte à Dieu qui abandonne le Psalmiste.

12.4-5 Prière pour implorer le secours divin.

12.6 Votre salut ; c’est-à-dire le salut dont vous êtes l’auteur, le salut qui vient de vous. ― Espoir que la prière du Psalmiste sera exaucée.

13.1 L’impie nie Dieu et ses actes sont abominables.

13.2-3 Du haut du ciel, Dieu regarde qui le cherche et il ne voit partout que corruption.

13.3 La longueur de ce verset provient de ce que : Leur gosier et ce qui suit n’est pas dans le texte original.

13.4 David parle ici au nom de Dieu. Est-ce qu’ils ne connaîtront point, etc. Ce verbe n’a pas plus de complément dans l’hébreu et dans le grec que dans la Vulgate ; mais on suppose tout naturellement que ce complément est ma justice, ou tout autre mot semblable sous-entendu.

13.4-6 Annonce du châtiment réservé aux coupables.

13.6 Est-ce avec ta (la ?) génération des justes (littéralement la génération juste) ; c’est-à-dire protège, favorise la génération des justes. ― Vous avez confondu ; c’est-à-dire déconcerté, humilié.

13.7 Dieu avait choisi la montagne de Sion pour sa demeure. Le psalmiste semble prédire le retour de Juda et d’Israël et la réunion des tribus avec celle de Juda dont les prophètes ont si souvent parlé, et qui s’exécuta réellement après le retour de la captivité. Les Pères de l’Eglise ont expliqué ce passage de la rédemption du genre humain, accomplie par Jésus-Christ, sorti de Sion. Or c’est cette délivrance admirable qui a comblé Jacob et Israël d’allégresse. Elle a répandu la joie également parmi les gentils et parmi les juifs qui se sont convertis.

14.2 Qui marche sans tache ; hébraïsme, pour : qui se conduit d’une manière irréprochable. Comparer à Genèse, 5, vv. 22, 24 ; 6, 9.

14.5 Contre l’innocent ; c’est-à-dire au détriment de l’innocent. C’est une allusion à un juge équitable, qui n’accepte point de présents pour condamner un innocent, mais qui, selon l’expression d’Isaïe, secoue ses mains de toute sorte de présents : Manus suas excutit ab omni munere (voir Isaïe, 33, 15).

15.1 Par ; c’est le vrai sens de l’hébreu et des Septante. ― Hébreu : « Mikthâm. » Voir l’explication de ce mot à la note 20 à la fin du volume. ― Il faut se confier en Dieu, notre plus sûr asile dans tous nos périls. Cette prière a été composée par David pendant son séjour à Sicéleg, voir 1 Rois, chapitre 30, ou au moins pendant qu’il était chez les Philistins. ― Parmi les commentateurs catholiques, les uns regardent ce psaume comme messianique dans le sens littéral, les autres dans le sens figuré. Plusieurs traits de ce psaume sont certainement messianiques. Saint Pierre, voir Actes des Apôtres, 2, vv. 25, 31, dans son discours de la Pentecôte, se sert des versets 8 et 10 comme d’une prophétie de David, annonçant la résurrection de Jésus-Christ. Saint Paul, voir Actes des Apôtres, 13, 35-37, dans son discours à Antioche de Pisidie, dit aussi que le verset 10b a été accompli par la résurrection de Notre-Seigneur.

15.1-3 David demande à Dieu de le garder lui-même, parce que, en dehors du Seigneur, il n’y a aucun bien pour lui ni pour les saints.

15.4 Les saints, les serviteurs de Dieu, dont il est parlé au verset précédent, ont été accablés de maux et de persécutions, mais cela n’a fait qu’augmenter leur sainte ardeur. Comparer à Actes des Apôtres, 5, 41.

15.4-5 Ceux qui s’éloignent du Seigneur sont malheureux ; il ne faut donc pas s’unir aux méchants, mais prendre Dieu pour son partage.

15.5 La part… de mon calice ; c’est-à-dire ma part échue par le sort. Comparer à Psaumes, 10, 7 (Hébreu : 11, 7).

15.6 Un lot ; littéralement des cordes. Les Hébreux, aussi bien que les Egyptiens, se servaient de cordes pour mesurer les terres. Comparer à Deutéronome, 32, 9 ; Josué, 17, 5 ; 2 Rois, 8, 2 ; Esther, 13, 17, etc.

15.6-8 Celui qui a Dieu pour partage a le plus excellent héritage et il doit en remercier le Seigneur.

15.7 Dans l’Ecriture le mot reins se prend pour l’esprit et les affections les plus intimes.

15.8 Voir Actes des Apôtres, 2, 25. ― Je voyais, etc. L’apôtre saint Pierre nous apprend que David avait en vue Jésus-Christ, par ces paroles (voir Actes des Apôtres, 2 , verset 25 et suivants). D’un autre côté, les Pères de l’Eglise lui en font aussi l’application, en disant que le Sauveur, dans tous les moments de sa vie et de sa Passion, n’a jamais perdu de vue Dieu son Père. Le reste de ce verset et les versets suivants s’appliquent à Jésus-Christ. Voir encore Actes des Apôtres, 13, 35.

15.9-11 Joie du Psalmiste à cause des bienfaits qu’il a reçus et il recevra de Dieu.

15.10 Voir Actes des Apôtres, 2, 31 ; 13, 35. ― L’enfer, c’est-à-dire les limbes. ― Voie la corruption ; hébraïsme pour éprouve la corruption.

16.1 Prière de David au moment de la persécution, probablement pendant que, du temps de la persécution de Saül, il se cachait dans le désert de Maon.

16.1-2 Appel à la justice de Dieu pour qu’il fasse triompher la cause du Psalmiste.

16.2 De vous ; littéralement et par hébraïsme de votre visage. Comparer à Esther, 1, 19, où on trouve une locution semblable.

16.3 La nuit dans le style biblique signifie comme ici le malheur, l’infortune, les tribulations, etc.

16.3-4 Protestation d’innocence du Psalmiste.

16.4 Ne parle pas même. Comparer à Ephésiens, 5, 3. ― Des œuvres des hommes, mauvaises, perverses, comme elles sont pour la plupart. ― Des paroles de vos lèvres ; c’est-à-dire dire de vos préceptes, de vos commandements.

16.5-9a Prière à Dieu.

16.8 « A qui des hommes, ô mon Dieu, oserais-je parler de la sorte, dit Rollin, et à qui pourrais-je dire que je lui suis précieux comme la prunelle de ses yeux ? Mais c’est vous-même qui m’inspirez et me commandez cette confiance. Rien n’est plus faible et plus délicat que la prunelle : en cela elle est mon image. Qu’elle le soit aussi, ô mon Dieu, dans tout le reste, et multipliez les secours à mon égard comme vous avez multiplié les précautions par rapport à elle, en l’environnant de paupières et de défenses Custodi me ut pupillam oculi. »

16.9b-12 Tableau représentant les ennemis du Psalmiste prêts à le dévorer.

16.11 D’incliner leurs yeux vers la terre ; pour observer les traces de mes pas et me dresser des pièges. C’est l’explication qui nous a paru la plus conforme au contexte.

16.13 Le singulier le (eum) représente le mot impie qui suit immédiatement. L’ordre naturel de la phrase est : prévenez l’impie, renversez-le, arrachez-lui, etc. Ce genre d’hyperbate n’est pas rare parmi les écrivains sacrés, surtout lorsqu’ils sont, comme David l’est ici, dominés par un sentiment vif et animé. ― Epée (framea). Voir Psaumes, 9, 7.

16.13-15 Prière à Dieu.

16.14 Aux ennemis de votre main ; ce sont les mêmes que ceux qui résistent à votre droite, du verset 8. ― Ces biens cachés du Seigneur, dont parle ici David, sont les biens de la terre que Dieu a créés, et qu’il tient comme cachés dans un trésor pour les répandre chaque année sur la terre. ― Ils sont rassasiés d’enfants ; c’est-à-dire que le grand nombre d’enfants qu’ils ont comble leurs désirs.

17.1 Ce psaume se trouve encore dans le second livre des Rois (chapitre 22) avec quelques différences, qui viennent sans doute des copistes, mais qui n’altèrent nullement le fond et la substance du texte sacré. ― Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16). ― C’est le plus long de tous les psaumes appartenant à la catégorie des hymnes ou chants en l’honneur de Dieu. Il se divise en deux parties très distinctes, du verset 2 au verset 31 et du verset 32 au verset 51 ; les louanges à Dieu recommencent avec le verset 32.

17.2-4 David aime Dieu parce qu’il est sa force et le délivre de ses ennemis.

17.3 Voir Hébreux, 2, 13. ― La corne de mon salut ; c’est-à-dire mon puissant Sauveur. Chez les hébreux la corne était un symbole de la force et de la puissance.

17.5-7 Tableau des maux dont le Psalmiste a été délivré après avoir invoqué Dieu.

17.6 Les douleurs de l’enfer, ou, selon l’hébreu, et selon la Vulgate elle-même, voir 2 Rois, 22, 6, les liens de l’enfer. Saint Pierre, dans Actes des Apôtres, 2, 24, fait à Jésus-Christ ressuscité l’application de ces paroles.

17.8-16 Tableau de la puissance de Dieu descendant pour secourir David.

17.10 Il a incliné les cieux et il est descendu. « Le poète trace en trois mots la plus imposante image que jamais l’imagination ait conçue. » (LA HARPE.)

17.12 Autour de lui est sa tente. D’autres considèrent que l’expression sa tente (tabernaculum ejus), comme un second complément de il a fait (posuit) en le supposant à l’accusatif ; mais le nominatif suivant tenebrosa aqua nous a paru décisif en faveur de notre traduction. Il faut pourtant reconnaître que le texte hébreu semble favoriser l’autre construction.

17.13 Il en est sorti. Ces mots ou autres semblables sont absolument nécessaires pour rendre intelligible la pensée de l’écrivain sacré ; car sans cela, dans les trois textes hébreu, grec et latin, les mots de la grêle et des charbons de feu ne sauraient être grammaticalement que des sujets du verbe précédent se sont dissipées (transierunt).

17.14 Il est tombé. Ce mots, que nous avons ajoutés au texte, donnant lieu à une observation tout à fait semblable à celle que nous avons faite dans la note précédente, on peut consulter cette note. Nous ajouterons seulement que les mots grêle et charbons de feu ne se lisent ni dans le texte grec, ni dans saint Augustin, ni dans les Pères grecs, ni dans les anciens Psautiers latins, mais qu’ils se trouvent dans l’hébreu.

17.15 Les ; c’est-à-dire mes ennemis.

17.17 Il a envoyé d’en haut (Misit de summo). On suppose généralement que le complément sous-entendu de ce verbe est sa main (manum suam). L’expression et il m’a pris (accepit me), qui suit immédiatement, favorise cette interprétation, outre que la locution envoyer, lancer, et si l’on veut, étendre la main, sa main est très usitée parmi les écrivains sacrés.

17.17-20 Tableau de la délivrance de David.

17.20 Parce qu’il m’aimait ; littéralement selon le grec et la Vulgate, parce qu’il m’a voulu (quoniam voluit me) ; selon l’hébreu, parce qu’il s’est complu en moi.

17.21-24 La délivrance de David est la récompense de sa piété.

17.23 Ses justices ; c’est-à-dire, selon l’hébreu, ses commandements, ses préceptes, ses lois, pleins de justice.

17.24 Mon iniquité ; le fond d’iniquité, qui est en moi, ou mon penchant à l’iniquité.

17.25-28 Dieu traite l’homme selon ses mérites.

17.26-27 Avec un saint, vous serez saint, etc. « Dieu est bon, c’est-à-dire miséricordieux envers ceux qui sont bons, et mauvais, c’est-à-dire sévère envers ceux qui sont mauvais, punissant les uns et faisant miséricorde aux autres. » (Saint FRANÇOIS DE SALES.).

17.27 Voir, pour l’explication de ce verset, 2 Rois, 22, 27.

17.29 Qui faites luire ma lampe, le flambeau qui éclaire la maison ou la tente, image de la vie heureuse et prospère. Dieu lui-même est la source de ce bonheur.

17.29-31 Le Seigneur est la force de David.

17.31 Mon Dieu, sa voie, etc. Voir, sur le genre et le but de cette construction, début des Observations préliminaires, 1°, le nominatif, etc.

17.32-35 Le Seigneur est le seul Dieu et nous lui devons tout.

17.34 Voir 2 Rois, 22, 34.

17.35 Voir 2 Rois, 22, 35.

17.36 La protection de votre salut ; c’est-à-dire votre protection pour me sauver. ― Votre discipline ; votre loi.

17.36-43 Dieu est la force de David et le fait triompher de tous ses ennemis.

17.37 Mes pieds, littéralement mes vestiges, les vestiges de mes pieds.

17.41 Et vous m’avez livré, etc. ; c’est-à-dire je les ai pris lorsqu’ils fuyaient, dans leur fuite.

17.43 Comme de la poussière à la face du vent. Quand le vent est fort et que la terre est brûlée par la chaleur, comme cela arrive si souvent en Orient, son souffle détache des grains de terre, les emporte et les pulvérise en les roulant, de même que la boue desséchée dans les rues.

17.44 Vous me délivrerez, etc. Jusqu’ici David a parlé de lui-même à la lettre et selon le sens historique, et de Jésus-Christ, suivant le sens spirituel et figuré. Ce qui suit regarde plus directement le Sauveur du monde, quoiqu’il convienne aussi à David d’une manière moins parfaite.

17.44-46 Dieu a élevé David à la royauté et l’a couvert de gloire.

17.45 Que je ne connaissais pas ; qui n’était pas de ma nation, qui n’était pas Hébreu.

17.46 Ils ont vieilli ; dans leur perversité. ― Ils ont chancelé ; littéralement ils ont boité. ― En sortant. Cette expression ou toute autre semblable est nécessairement sous-entendue. Voir sur cette sorte de construction, fin des Observations préliminaires, 2°. ― Ce verset marque le triomphe de David sur les peuples étrangers.

17.47 Le Seigneur vit ! acclamation qui équivaut à vive le Seigneur !

17.47-51 Remerciements à Dieu pour ses bienfaits.

17.48 Des vengeances ; c’est-à-dire des moyens de vengeance.

17.49 Voir 2 Rois, 22, 49.

17.50 Voir Romains, 15, 9. ― Votre nom. Voir 2 Rois, 22, 50.

17.51 Les victoires. Voir 2 Rois, 22, 51.

18.1 Gloire de Dieu, qui se manifeste 1° par l’éclat de ses œuvres dans la nature et 2° par la beauté de sa loi dans l’ordre moral. « Kant se souvenait-il de ce psaume lorsqu’il disait : Il y a deux choses qui excitent en moi une continuelle admiration : le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la loi morale dans mon cœur ? » (DE LA JUGIE.) Plusieurs traits de ce psaume s’appliquent à la prédication des Apôtres, dans le sens spirituel, voir Psaumes, 18, 5 et Romains, 10, 18.

18.2 Les cieux. Fondés sur le témoignage de saint Paul (voir Romains, 10, 18), les Pères de l’Eglise entendent ici sous le nom de cieux, les Apôtres et les ministres de l’Evangile. Depuis le lever du soleil, les cieux publient la gloire de celui dont le firmament avait annoncé les œuvres avant que le soleil parût. Depuis que Jésus-Christ est venu, les Apôtres et les ministres de l’Evangile publient la gloire de celui dont les patriarches et les prophètes avaient annoncé les œuvres avant que Jésus-Christ parût.

18.2-3 Les cieux racontent la gloire de Dieu.

18.4 Ce ne sont point, etc. D’autres traduisent : Il n’y a point de langue ni de langage par qui leurs voix ne soient entendues ; mais ni l’hébreu, ni les Septante, ni la Vulgate, n’autorisent ce sens ; à moins qu’on ne le considère comme un simple commentaire du texte.

18.4-6a Le son de la parole des cieux n’est pas articulé, mais elle ne s’en fait pas moins entendre jusqu’aux extrémités de la terre, là où Dieu a établi la tente du soleil.

18.5 Voir Romains, 10, 18.

18.6 Voir Luc, 24, 46.

18.6b-7 Le soleil lui-même s’élance d’un bout du monde à l’autre et rien n’échappe à son ardeur.

18.8-11 Quant à la loi de Dieu, elle est parfaite, réjouissant le cœur, lumineuse, durable, vraie, précieuse.

18.9 Les justices ; selon l’hébreu, les commandements, les préceptes. Ces divers mots désignent la loi mosaïque.

18.12 Les garde. Le mot les (ea) se rapporte à jugements (judicia) du verset 10.

18.12-15 Retour du Psalmiste sur lui-même.

18.13 Qui sont cachées, les fautes oubliées ou dont on n’a même pas eu connaissance.

18.14 Des étrangers, au peuple hébreu, des Gentils. Selon d’autres : Des fautes d’autrui ; c’est-à-dire des fautes auxquelles on coopère, soit en les commandant, soit en les conseillant, soit en y consentant, etc. A la vérité les Septante et la Vulgate, qui sont amphibologiques, peuvent se prêter à ce sens, mais il n’en est pas de même du texte hébreu.

19.2-5 Prière à Dieu pour qu’il accorde sa protection au roi en temps de guerre.

19.3 Du lieu saint ; littéralement du saint ; c’est-à-dire, comme on l’entend généralement, du sanctuaire. ― Le saint est le mont Sion, parce que c’est là que résidait l’arche du temps de David.

19.4 Agréable ; littéralement gras. Plus les victimes étaient grasses, et plus on les croyait agréables à Dieu.

19.6 Votre salut ; du salut que vous recevrez ; c’est-à-dire de l’heureux succès de vos armes. Nous l’avons déjà remarqué, les Hébreux employaient le mot salut pour exprimer la victoire. Voir sur la signification du pronom votre, milieu des Observations préliminaires, 1°.

19.6-7 On célébrera avec joie la victoire ; que Dieu daigne l’accorder.

19.7 Son sanctuaire. Comparer au verset 2. ― Est puissant ; littéralement dans les puissances. En hébreu, comme en arabe, les adjectifs sont souvent remplacés par un substantif précédé d’une préposition. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

19.8-9 Ceux qui se confient dans leurs chevaux seront renversés, tandis que le peuple de Dieu est inébranlable.

19.10 Conclusion et prière finale.

20.2 Votre salut ; le salut que vous lui avez procuré. Comparer à Psaumes, 19, 6.

20.2-3 Le roi se réjouit de sa victoire.

20.3 Le vœu de ses lèvres ; le désir ardent exprimé par ses lèvres.

20.4 Les bénédictions les plus douces ; littéralement et par hébraïsme, des bénédictions de douceurs.

20.4-7 Dieu a couronné le roi de gloire, il l’a comblé de jours, de joie et de bénédictions.

20.8-13 Parce que le roi a mis en Dieu sa confiance, Dieu exterminera tous ses ennemis.

20.10 Vous les rendrez, etc. ; c’est-à-dire, lorsque vous montrerez votre visage enflammé, ils seront embrasés et brûlés comme une fournaise ardente. Des prophètes emploient quelquefois l’expression embrasé comme une fournaise, pour dire être dans la consternation, dans la douleur, être saisi de frayeur, être exténué de la faim. Voir Isaïe, 13, 8 ; Lamentations de Jérémie, 5, 10. ― Au temps de votre visage, lorsque vous vous manifesterez, dès que vous apparaîtrez comme un roi qui se montre à ses sujets à la tête de son armée.

20.11 Fruit et semence sont pris ici métaphoriquement pour enfants et postérité.

20.13 Quant à ceux, etc. C’est, ce nous semble, le vrai sens de la Vulgate et de la version grecque ; l’une et l’autre portent à la lettre : Dans vos restes vous préparerez leur visage. Mais le mot hébreu rendu par restes signifie aussi cordes d’arc. De plus, au lieu de leur visage, le texte original lit : contre leur visage ; d’où il suit que le véritable sens de ce passage est : Vous ajusterez aux cordes de votre arc (vos flèches que vous lancerez) contre leurs visages. Le mot flèche, qui est évidemment sous-entendu ici, se trouve exprimé dans une phrase parallèle, voir Psaumes, 10, 2 (Hébreu : 11, 2).

20.14 Reconnaissance à Dieu pour ses bienfaits.

21.1 Hébreu : « Au chef de chœur. Sur [l’air de] ‘ayyéleth asch-schakhar, ou la biche de l’aurore. » Psaume prophétique, annonçant les souffrances du Messie. Il est comme un miracle permanent, tant la Passion y est prédite d’une manière claire : Ut non tam prophetia quam historia videatur, dit Cassiodore. On ne peut trouver dans tout l’Ancien Testament un seul personnage à qui il s’applique. Les premiers mots ont été prononcés par Notre-Seigneur sur la croix, voir Matthieu, 27, 46 ; Marc, 15, 34. ― Le Sitio, que le Sauveur fit entendre à ses derniers moments, avait pour but d’accomplir la prophétie du verset 16, voir Jean, 19, 28. Tous les autres traits annoncés ont été également accomplis en la personne de Jésus-Christ. Non seulement le premier verset est tout à la fois parole des Psaumes et parole d’Evangile, mais aussi les blasphèmes et les branlements de tête, verset 8, voir Matthieu, 27, 39 ; l’insulte pour avoir placé mal à propos en Dieu sa confiance, verset 9, voir Matthieu, 27, 43 ; le partage des vêtements et le tirage au sort de la robe, verset 19, voir Jean, 19, verset 23 et suivants. Impossible de mieux peindre que les versets 15 à 18 les tortures de la crucifixion : distension des membres du corps nu, douleurs des mains et des pieds, soif brûlante. Voir aussi, Hébreux, 2, verset 11 et suivants ; Matthieu, 28, 10 ; Jean, 20, 17 et Psaumes, 21, 23. Aussi l’Eglise, au IVe concile général de Constantinople, coll. 4, a-t-elle condamné Théodore de Mopsueste, qui entendait ce psaume dans un sens purement historique, non prophétique.

21.2 Voir Matthieu, 27, 46 ; Marc, 15, 34. ― Les paroles de mes péchés, etc. ; le cri de mes péchés s’oppose à mon salut et à ma délivrance. Ces paroles conviennent assez à David, poursuivi par Absalom, son fils. Il reconnaissait que tous les malheurs dont sa famille avait été affligée, et ce qu’il éprouvait lui-même, n’étaient que la juste peine de son adultère et de son homicide. Si on applique ces mêmes paroles à Jésus-Christ, les mots mes péchés ne sauraient s’entendre de ses propres péchés, puisqu’il n’en commit jamais, et qu’il n’en pouvait commettre, mais des péchés des hommes dont il s’était chargé pour les expier. « Il a fait nos péchés ses péchés, dit saint Augustin, afin de faire sa justice notre justice (Delicta nostra, sua delicta fecit, ut justitiam suam nostram justitiam faceret). » Voir Jean, 1, 29 ; 2 Corinthiens, 5, 21 ; Galates, 3, 13 ; 1 Pierre, 2, 22.

21.2-12 Plaintes du messie délaissé de son Père sur la croix et abandonné de tous.

21.8 Voir Matthieu, 27, 39 ; Marc, 15, 29. ― Ils ont parlé du bout des lèvres ; c’est-à-dire ils ont murmuré.

21.9 Voir Matthieu, 27, 43.

21.11 C’est sur vous, etc. Allusion à l’ancienne coutume de mettre les enfants au sortir du sein de leur mère sur les genoux de leur père. Voir Genèse, 30, 3 ; Job, 3, 12. Cet usage existait aussi chez les Grecs ; Homère en rapporte des exemples dans l’Iliade et l’Odyssée.

21.13-22 Description des tourments de la Passion.

21.16 Comme un têt ; il n’y a rien de plus sec qu’un morceau de poterie que ni l’eau ni l’humidité ne peuvent pénétrer. ― La poussière de la mort, les corps morts se décomposent et sont réduits en poussière.

21.17 Ils ont percé mes mains et mes pieds. Il faut renoncer à toutes les lois de la critique et de l’herméneutique, pour traduire avec les Juifs, comme un lion, mes mains et mes pieds, et avec les hébraïsants rationalistes, ils ont lié, ou souillé mes mains et mes pieds.

21.19 Voir Matthieu, 27, 35 ; Jean, 19, 23-24.

21.21 Unique ; qualificatif du mot âme, exprimé dans la phrase, mais qui la désigne en tant que seule, isolée, abandonnée.

21.22 Des cornes des licornes, du reêm ou bœuf sauvage (décrit dans Job, 39, 9-12), comme le porte le texte original. La Vulgate a traduit le mot reêm, tantôt par licorne, tantôt par rhinocéros, mais reêm signifie toujours le buffle ou bœuf sauvage.

21.23 Voir Hébreux, 2, 12.

21.23-32 Gloire de la résurrection. Reconnaissance du Messie envers son Père ; il le louera dans l’Eglise et le fera louer par elle dans toute la terre jusqu’à la fin des temps.

21.30 Les riches ; les opulents ; littéralement les gras (pingues).

21.32 La génération qui doit venir sera annoncée au Seigneur ; c’est-à-dire, comme on l’explique ordinairement, sera déclarée appartenir au Seigneur. Selon l’hébreu : Il sera raconté touchant le Seigneur à la génération future ; c’est-à-dire le Seigneur sera annoncé, publié dans les siècles futurs.

22.1 Voir Isaïe, 40, 11 ; Jérémie, 23, 4 ; Ezéchiel, 34, vv. 11, 23 ; 1 Pierre, 2, 25 ; 5, 4. ― « C’est une ode qui, pour la beauté du sentiment, n’a d’égale dans aucune littérature. Depuis trois mille ans ou plus, ce psaume a profondément remué des milliers de cœurs, il a réjoui des demeures abandonnées et malheureuses, il a fait entendre des paroles d’espérances et de joie, au milieu des larmes, à l’âme solitaire et sans secours dont l’unique refuge est dans le ciel. Ces douze vers ont inspiré au-delà de tout calcul la résignation dans la souffrance, la force dans la faiblesse ; ils ont empêché de s’éteindre la flamme vacillante du sentiment religieux dans des cœurs près de se laisser aller au désespoir. » (J. TAYLOR.)

22.2 Le Seigneur me conduit. La traduction littérale de l’hébreu est : Le Seigneur est mon berger.

22.2-5 Dieu le bon pasteur.

22.2-7 Hymne à Dieu, le bon pasteur. Le Psalmiste exprime le bonheur et la paix de celui qui vit sous la garde de Dieu, sous l’image d’un troupeau conduit par un berger fidèle.

22.4 Il a fait revenir mon âme ; il m’a ramené au bercail. Le mot âme se met continuellement en hébreu et en arabe pour personne, individu.

22.5 La verge et la houlette des pasteurs sont la consolation des troupeaux, puisqu’elles les défendent contre les bêtes féroces ou contre les voleurs.

22.6 De la figure d’un pasteur qui conduisait et protégeait son troupeau, David passe à celle d’un hôte ou d’un ami, qui accorde sa protection à son ami contre ses persécuteurs, et qui lui dresse une table, lui prépare un festin pour le refaire de ses fatigues et le nourrir dans sa défaillance. Cette table, ce festin figuraient, selon les Pères, le sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ, que nous recevons dans l’Eglise, à la table sainte, et les divines Ecritures, qui sont le soutien et la nourriture de nos âmes. ― Vous avez oint ma tête d’huile, c’est-à-dire de parfums, parce que souvent on se parfumait la tête, quand on prenait part à un festin.

23.1 Voir Psaumes, 49, 12 ; 1 Corinthiens, 10, 26. ― Du monde ; littéralement des terres.

23.1a-2 Le chœur proclame que tout ce qui existe appartient au Dieu créateur.

23.1-10 Les Septante et la Vulgate ajoutent pour le premier jour de la semaine, comme si ce Psaume était destiné à célébrer la création et le jour où elle a commencé. Composé pour la translation de l’arche sur le mont Sion, voir 2 Rois, 6, 17, ou bien après une campagne victorieuse où l’arche avait été portée, quand elle fut reconduite sur le mont Sion, ce psaume devint comme le chant de l’entrée du Messie dans le temple, voir Malachie, 3, 1. Les Pères l’ont appliqué à l’Ascension ; l’Eglise à l’entrée de Notre-Seigneur à Jérusalem, le dimanche des Rameaux. ― On peut supposer avec vraisemblance qu’il était chanté partie par le chœur et parti par des soli. ― Ire partie. Pendant la montée, en se rendant au mont Sion, au bas de la montagne, versets 1 à 6 ; ― IIe partie. Devant la porte de la citadelle de Sion, versets 7 à 10. « Tout le monde fait partie de la procession. Les lévites et les chantres, partagés en divers groupes, sont placés à la tête. Après l’introduction au Psaume, dans les deux premiers versets, quand la procession commence à monter sur la montagne sainte, [une voix] pose la question : Qui montera sur la montagne du Seigneur ? etc. La réponse est faite par [une autre voix] avec la plus grande dignité : Celui qui a les mains pures et un cœur pur, etc. Quand la procession approche des portes [de Sion], le chœur, avec tous ses instruments, s’unit pour pousser ce cri : Levez vos têtes, ô portes, etc. Un [solo] intervient et demande comme à demi-voix : Qui est le roi de gloire ? [Après une seconde demande], au moment où l’arche est introduite dans le Tabernacle, la réponse est faite par le chœur tout entier : Le Seigneur, fort, etc. ― Je saisis l’occasion de cet exemple d’autant plus volontiers qu’il sert à faire voir combien la grâce et la magnificence des poèmes sacrés, comme d’ailleurs de tous les poèmes, dépend en partie de la connaissance des circonstances particulières dans lesquelles ils furent composés. » (BLAIR.)

23.3 Une voix demande qui est digne de se présenter devant Dieu sur le mont Sion.

23.4 Qui n’a pas reçu en vain son âme ; saint Jérôme, saint Augustin, Théodoret, Cassiodore, etc., expliquant ce passage, disent que celui-là a reçu son âme en vain qui la souille par le péché, qui ne fait pas de bonnes œuvres, et qui met son affection en des choses vaines, périssables, méprisables. ― Une autre voix répond que le juste est digne de monter sur la montagne sainte.

23.5-6 C’est le chœur qui reprend la parole.

23.6 Telle est la génération, la race ; c’est-à-dire tels sont ceux.

23.7 Les Pères de l’Eglise ont tous vu dans ce verset une prophétie de l’Ascension de Jésus-Christ. ― On est arrivé devant la porte de Sion et le chœur chante : Elevez vos portes. Les portes des villes, surmontées de tours, étaient souvent fixées dans des rainures, de sorte qu’on levait les portes en les tirant en haut pour les ouvrir et qu’on les baissait, en les faisant descendre et glisser dans les rainures, pour les fermer. ― Portes éternelles, vieilles et solides.

23.8-9 Une voix demande de l’intérieur de Sion : Quel est ce roi de gloire ? et c’est le chœur qui lui répond et répète : Elevez vos portes.

23.10 Le Seigneur des armées ; littéralement des vertus (virtutum). La Vulgate porte ailleurs (voir Jérémie, 11, 20 ; Romains, 9, 29 ; Jacques, 5, 14) : Le Seigneur Sabaoth. Or, ce dernier mot, qui est hébreu et que l’on traduit ordinairement par armée, signifie primitivement ce que le ciel et la terre renferment. Comparer à Genèse, 2, 1. ― La même voix redemande de l’intérieur : Quel est ce roi de gloire ? et le chœur répond de nouveau : Le Seigneur des armées. ― « Tout le monde sentira, dit Herder, et qu’il y a dans ce psaume des changements de voix et il est tout aussi facile de voir qu’il en a également dans la marche des idées si riches en action. Le début qui proclame [le Seigneur] propriétaire de la terre tout entière, est magnifique, mais comme il doit habiter la petite montagne de Sion, on commence par élargir cette terre devant lui. La manière dont le chant passe à cette petite montagne est également très belle. Sion devient sacrée, parce que [Dieu] va l’habiter ; elle sera sacrée dans le sans politique comme dans le sens moral, car ainsi que rien d’impur ne peut être offert en sacrifice à Dieu, de même aucun adorateur impur ne pourra s’approcher de la montagne. ― Toujours plein d’action, le psaume solennel poursuit sa route. Une foule est là devant la porte ; elle frappe, elle demande à voir le monarque, et ce monarque, c’est [Dieu] lui-même ! Il siège sur l’arche de sa loi, lui qui, jadis, remporta tant de victoires, ce roi glorieux, si riche en force. C’est ainsi que le proclame la réponse du chœur, c’est ainsi que sur cette montagne [de Sion] nouvellement conquise, il habitera près de la demeure d’un roi héroïque [de David, le vainqueur de Jérusalem]. Pour donner au chant de la rondeur et de la majesté, on passe sous silence tous les détails du cérémonial.

24.1 Prière pour la rémission des péchés et le secours dans l’affliction. C’est le second des Psaumes alphabétiques. Il renferme à peu près autant de distiques qu’il y a de lettres dans l’alphabet hébreu. Chacun de ces distiques est assez facile à comprendre, mais, comme en général dans les poèmes de ce genre, il n’y a pas une suite rigoureuse dans les idées.

24.3 Qui vous attendent ; c’est-à-dire qui espèrent en vous, qui mettent leur espérance en vous.

24.5 Je vous ai attendu avec constance. Voir le verset 3.

24.7 Des fautes de ma jeunesse, que la légèreté de l’âge semble rendre plus excusables, mais qui sont néanmoins coupables. ― Mes ignorances désigne probablement les péchés d’un âge plus avancé. Le mot hébreu signifie prévarications.

24.8 La loi à suivre, etc. ; la conduite qu’ils devront tenir dans la voie qu’il leur indiquera.

24.9 La justice ; littéralement le jugement. Le mot hébreu a les deux significations.

24.10 Son testament et ses témoignages ; c’est-à-dire son alliance et ses préceptes. Lorsque le Seigneur fit alliance avec son peuple, il les prit à témoin eux-mêmes, ainsi que le ciel et la terre, contre les transgresseurs ; il les conjura, par tout ce qui pouvait les toucher, d’être fidèles à ses préceptes ; il leur annonça des peines, leur fit des menaces, en leur donnant des gages de ses promesses. C’est ce qui a fait donner aux lois de Dieu le nom de témoignages, d’attestations : Testimonia, testificationes.

24.12 Dieu a établi, etc. Dieu lui a indiqué la conduite qu’il doit tenir, etc. L’hébreu et le grec portent le futur au lieu du parfait.

24.13 Son âme, etc. Comparer à Psaumes, 68, 36-37, où on lit une promesse semblable.

24.19 Voir Jean, 15, 25.

24.20 Gardez mon âme, afin qu’elle ne pèche point ; ou Gardez ma vie, ou moi, ma personne. Il est certain qu’en hébreu le mot âme a ces différentes significations.

24.21 Je vous ai attendu avec constance. Voir le verset 3.

25.1 David innocent, éloigné de Sion, demande à Dieu de pouvoir le louer dans sa maison sainte. Composé probablement pendant la révolte d’Absalom. Voir 2 Rois, 15, 6-25. David regrette de ne pouvoir plus louer Dieu dans son Tabernacle : c’est là le sentiment principal de ce psaume.

25.2 Brûlez, etc. ; passez par le feu mes reins et mon cœur, comme on y passe les métaux pour les épurer ; vous n’y trouverez rien de faux. Ou bien, comme les reins et le cœur marquent les affections et les pensées : Exposez-moi au feu des afflictions, et purifiez-moi des souillures et des affections terrestres.

25.5 Je hais, etc. Je fuis les mauvaises compagnies.

25.10 Remplie de présents, qu’ils ont reçus pour prix et récompense de leur injustice et de leur violence, ou qu’ils destinent aux juges pour les corrompre.

25.11 Rachetez-moi ; c’est-à-dire délivrez-moi des injustices de mes ennemis.

25.12 Dans les assemblées, quand le peuple se réunira devant le tabernacle, je vous bénirai, je chanterai vos louanges.

26.1 Avant qu’il fût oint. Ces mots sont ajoutés par la Vulgate qui nous apprend ainsi que ce psaume fut composé avant qu’Israël se fût encore soumis à David. ― Qui craindrai-je, David est sans peur, parce que Dieu le protège.

26.1-6 Chant de la confiance triomphante.

26.2 Quand ses ennemis l’ont attaqué, ils sont tombés.

26.3 Aussi est-il plein de confiance, serait-il attaqué par une armée entière.

26.4 Son temple ne désigne pas ici le temple proprement dit, qui ne fut bâti que par Salomon, mais l’arche, la maison du Seigneur, la demeure où Dieu habite. David désire y habiter tous les jours de sa vie, c’est-à-dire vivre toujours près de l’arche, qu’il fit transporter dans son palais.

26.4-6 David ne demande qu’une chose, c’est de demeurer auprès de l’arche.

26.5 Selon la lettre, on peut entendre cela des secours que David avait reçus du Seigneur, particulièrement lorsqu’il se réfugia à Nobé auprès du grand-prêtre Achimélech. Voir 1 Rois, 21, verset 1 et suivants.

26.6 Il m’a élevé, etc. Dans le style biblique, élever sur un rocher, signifie : mettre hors de la portée des traits et de l’attaque des ennemis. Dieu prend souvent le nom de Rocher d’Israël.

26.7-12 Que Dieu écoute donc la prière du Psalmiste et ne le livre pas à ses ennemis.

26.7-14 Chant de la confiance suppliante.

26.10 Mon père et ma mère, etc. Si ces paroles s’entendent de David, elles peuvent se rapporter aux premières années de sa vie, où il était presque oublié dans sa famille, étant le plus jeune d’entre ses frères. Voir 1 Rois, 16, verset 5 et suivants.

26.12 Aux âmes ; hébraïsme, pour aux personnes, à ceux.

26.13 Par la terre des vivants, la plupart des interprètes entendent ici, comme en plusieurs autres passages de l’Ecriture, la terre d’Israël, patrie de David ; mais les Pères de l’Eglise expliquent cette expression dans un sens plus relevé, de l’éternité bienheureuse où les saints vivent une vie immuable et exempte d’inquiétudes, de dangers et de besoins.

26.13-14 David ne met sa confiance qu’en Dieu mais elle ne lui fera pas défaut.

26.14 Attends, etc. David, dans ce verset, se parle à lui-même. ― Attends avec constance. Voir Psaumes, 24, 3.

27 Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Prière à Dieu pour invoquer son secours, probablement pendant la persécution d’Absalom.

27.1 La fosse ; c’est le sens littéral de l’hébreu ; c’est aussi celui du grec et de la Vulgate. Or la fosse signifie ici le tombeau.

27.2 Votre temple saint, l’arche où Dieu réside.

27.3 Le mal ; c’est-à-dire la perversité. Les Septante et la Vulgate mettent le pluriel, qui, dans le langage biblique, donne plus de force et plus d’énergie, en sorte que d’après ces deux versions, le vrai sens est un grand mal, un mal considérable.

27.4 Leurs inventions ; c’est-à-dire selon l’hébreu, leurs œuvres.

27.5 Conformément au texte hébreu et à celui des Septante, nous supposons sous-entendue devant opera Domini de la Vulgate, la particule in ou dans, à, laquelle est exprimée dans le membre parallèle de phrase suivant : in opera Domini. Or, dans cette hypothèse, le sens du verbe latin intellexerunt n’est pas seulement ont compris, mais comme en hébreu et en grec, s’appliquer à, appliquer son esprit à, s’étudier à.

27.7 Ma chair a refleuri ; a pris une nouvelle vigueur. ― De toute mon âme ; littéralement De ma volonté (ex voluntate mea), c’est-à-dire librement, spontanément. Le terme du texte hébreu léb ou cœur se prend souvent dans le même sens.

27.8 Le protecteur et le sauveur de son Christ ; à la lettre : Le protecteur des saluts (protector salvationum), etc. Comparer, pour le sens de cette fin du verset, à 2 Rois, 22, 51.

27.9 Votre héritage, ou propriété, possession ; c’est un explicatif de votre peuple qui précède immédiatement. Voir Deutéronome, 9, 29.

28.1 Apportez, etc. Comparer à Psaumes, 95, 7-9.

28.1-11 Tableau de la grandeur de Dieu manifestée dans l’orage, au moment de la translation de l’arche. ― Ce psaume est un des plus beaux poèmes descriptifs de toute la collection. A l’aide de quelques traits bien choisis, David dépeint d’une manière parfaite tout ce qu’il y a à la fois de magnifique et de terrible dans les éléments déchaînés. Dans le texte original, l’harmonie imitative du style fait entendre en quelque sorte les roulements prolongés du tonnerre, dans cette voix du Seigneur ou la foudre, sept fois répétée. ― Dans cette description, il y a deux scènes qui forment entre elles un admirable contraste, l’une sur la terre, l’autre dans le ciel. L’orage éclate avec fureur au nord de la Palestine, sur le Liban. Les cèdres qui font sa gloire volent en éclats, et leurs débris bondissent sur les flancs de la montagne comme un jeune taureau. La montagne elle-même tremble, ébranlée dans ses fondements. La tempête travers la terre d’Israël en lançant ses éclairs. Elle atteint au sud le désert de Cadès, où les biches mettent bas d’épouvante. L’homme a fui l’ouragan. Il ne paraît pas dans ce tableau ; il a été rendu muet par la terreur. Et, pendant que le monde est ainsi ébranlé et vacillant, que fait Dieu ? Il est assis en paix sur son trône. Que Dieu fortifie donc son peuple ! ― Le tableau est encadré dans une exhortation à honorer Dieu et une invocation au Seigneur pour qu’il donne la paix à Israël.

28.2 Avant la construction du temple, le parvis du Seigneur était une espèce de cour, au-devant du tabernacle ; ce parvis était environné de colonnes d’espace en espace et de rideaux tendus d’une colonne à l’autre. Comparer à Exode, 27, 9-18. ― Voir Nombres, 3, vv. 26, 37 ; 4, vv. 26, 32, etc.

28.3 La voix du Seigneur ; c’est-à-dire le tonnerre. Dans une infinité d’endroits de l’Ecriture, cette expression a le même sens. ― Sur des eaux abondantes ; celles de la mer ou les nuages, que Moïse nomme ailleurs (voir Genèse, 1, 7) les eaux supérieures au firmament. Le Psalmiste semble vouloir désigner ici, d’une manière allégorique, les peuples nombreux et les armées puissantes que les Israélites ont eu à combattre. Comparer à Psaumes, 143, 7.

28.4 Pleine de force, pleine de magnificence ; littéralement dans ou avec la force, la magnificence ; hébraïsme, pour forte, magnifique.

28.5 Brise. Ce verbe, dans les Septante et la Vulgate, semble avoir pour sujet le mot Seigneur, avec lequel il concorde grammaticalement (Domini confringentis) ; mais il est réellement et logiquement attribut de voix (vox), qui représente le nominatif. Toutes les grammaires hébraïques donnent l’explication de cette construction hébraïque, qu’on retrouve d’ailleurs dans les versets suivants 7 et 8. ― Les cèdres du Liban, c’est-à-dire l’arbre le plus majestueux et le plus fort.

28.6 Et le bien-aimé, etc. C’est la seule traduction dont soit susceptible la Vulgate expliquée par la version grecque. Or, le bien-aimé est un nom symbolique qui s’applique au peuple d’Israël (voir Deutéronome, 32, 15) ; de sorte que le sens est : Le peuple d’Israël, semblable au rhinocéros, renversera tout ce qui voudra lui faire résistance. ― Au lieu de bien-aimé, le texte hébreu porte Sirion, un des noms du mont Hermon, prolongement méridional de l’Anti-Liban qui fait face au Liban et se termine à Césarée de Palestine, là où se trouve une des trois sources du Jourdain. Le sens de l’original est celui-ci : Dieu met les cèdres en pièces comme un jeune taureau, il fait trembler le Liban et l’Hermon sous les coups de son tonnerre comme le petit du bœuf sauvage (au lieu de licorne). Voir Psaumes, note 21.22.

28.7 Fend, etc. ; locution poétique pour dire que le tonnerre chasse des nues la foudre et les éclairs, et les partage en divers traits ou en plusieurs flammes qui se dispersent dans les airs. ― La flamme du feu est l’éclair.

28.8 Le désert de Cadès ; célèbre dans l’Ecriture. Voir Genèse, 20, 1 ; Nombres, 13, 27, etc. ― Voir Nombres, note 20.1.

28.9 Prépare ; fait avorter. ― Les cerfs ; c’est-à-dire les biches. En hébreu, les noms d’animaux sont généralement épicéniques, c’est-à-dire communs au mâle et à la femelle. ― Elle découvrira, etc. Le tonnerre, en renversant les arbres ou en les dépouillant de leurs feuilles, découvre les bois les plus épais et les forêts les plus noires.

28.11 En paix. Le mot paix signifie le plus ordinairement dans l’Ecriture prospérité parfaite.

29.1 Psaume de David, quand il fit la dédicace de sa maison, peut-être après la révolte d’Absalom et à la suite d’une maladie.

29.2-4 Délivrance du Psalmiste.

29.4 Vous avez retiré, etc. ; c’est-à-dire vous n’avez pas permis que mon âme tombât dans l’enfer. ― La fosse. Voir Psaumes, 27, 1. ― C’est-à-dire, vous m’avez rappelé des portes de la mort, sauvé d’une maladie grave.

29.5 La mémoire de sa sainteté ; hébraïsme, pour sa mémoire sainte.

29.5-6a Invitation à louer Dieu.

29.6 Ce verset est diversement expliqué. Notre interprétation nous a paru la plus simple et la plus naturelle ; elle revient à celle-ci : Il nous fait ressentir les effets de sa colère dans son indignation, et il nous comble de grâces dans sa faveur. Il ne faut pas l’oublier, le mot colère (ira) se prend dans l’Ecriture pour l’effet de la colère ou châtiment, punition, et celui de volonté pour bienveillance.

29.6b-8 Histoire de la maladie ; confiance du malade en Dieu.

29.9-10 Prière faite pour obtenir la guérison.

29.10 Voir Psaumes, note 113bis.17.

29.11-13 Cette prière a été exaucée.

29.12 Mon sac. Voir 2 Rois, 3, 31. ― Vous avez déchiré mon sac, qui est le signe du deuil et de la tristesse, et vous m’avez rendu la vie, la santé et la joie.

29.13 Ma gloire, mon âme, moi-même, comme dans Psaumes, 7, 6 ; 15, 9.

30.1 David persécuté s’abandonne entre les mains de Dieu. ― Probablement du temps de la persécution de Saül. ― Les Septante et la Vulgate ajoutent au titre les mots pour l’extase, se rapportant aux mots dans le transport de mon esprit du verset 23, et sans doute aussi à 1 Rois, 23, 26.

30.2-19 Prière pour demander la délivrance et la fin de la persécution.

30.4 Vous me nourrirez ; c’est-à-dire vous prendrez soin de moi.

30.6 Voir Luc, 23, 46. ― Vous m’avez racheté ; vous m’avez déjà délivré plusieurs fois.

30.7 Des choses vaines ; littéralement des vanités. C’est ainsi que l’Ecriture appelle les idoles.

30.8 Mon âme ; c’est-à-dire moi. Nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, chez les Hébreux comme chez les Arabes, l’âme se prend souvent pour la personne elle-même, et souvent aussi pour la vie, l’existence, comme au verset 14 de ce même chapitre.

30.13 Comme une chose perdue ; abandonnée, oubliée. Le mot hébreu keli, que la Vulgate a rendu d’après les Septante par vase (vas), se prend pour toute sorte de choses. La traduction vase brisé est absolument fausse, au moins quant au mot brisé, puisqu’il n’est autorisé ni par le texte, ni par les versions grecque et latine, qui portent expressément perdu.

30.14 Prendre mon âme ; c’est-à-dire m’ôter la vie. Voir le verset 8.

30.19 Mépris ; c’est le sens de l’hébreu et des Septante, et c’est ainsi que lisent saint Augustin et les anciens psautiers ; mais la Vulgate porte abus (abusione).

30.20-25 Ces derniers versets considèrent comme déjà obtenu le secours demandé dans les versets précédents.

30.21 Dans le secret de votre face, celui qui est devant l’arche de Dieu est protégé dans cet asile secret, où il est devant Dieu, contre tous ses persécuteurs.

30.22 Dans une ville fortifiée ; peut-être Céila, que David avait sauvée des Philistins et d’où Dieu le fit sortir, afin qu’il ne fût pas livré à Saül (voir 1 Rois, 23, verset 5 et suivants) ; ou bien Siceleg, qui fut cédée à David par Achis, roi de Geth, pour qu’il y fît sa demeure, lorsqu’il était poursuivi par Saül (voir 1 Rois, 27, verset 6 et suivants).

30.23 Dans le transport de mon esprit, dans mon effroi, dans mon angoisse.

31 Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Intelligence, en hébreu, maskîl, c’est-à-dire poème didactique. ― C’est le second des sept psaumes de la pénitence. Il fut composé par David quand ses péchés lui eurent été remis. Le pardon qu’il réclame dans le Psaume 50 est obtenu dans celui-ci.

31.1 Voir Romains, 4, 7. ― Couverts ; c’est-à-dire qui ne paraissent plus, parce qu’ils n’existent plus, ayant été détruits par la justice et l’innocence obtenues par la foi. Saint Paul rappelle ce verset et le suivant dans Romains, 4, 7-8.

31.1-2 Bonheur de l’homme dont les péchés sont pardonnés.

31.2 N’a pas imputé ; c’est-à-dire a pardonné.

31.3 Je me suis tu, en ne confessant pas mon péché. ― Je criais tout le jour, en publiant mes mérites. Cette explication de saint Augustin, qui est très simple et très naturelle, fait disparaître la contradiction apparente des deux membres de ce verset. Ainsi, c’est par ce dangereux silence et par ce cri présomptueux que David s’est attiré le malheur dont il parle.

31.3-4 Etat moral du pécheur avant d’avoir obtenu le pardon.

31.4 Une épine ; c’est-à-dire un remords de conscience.

31.5 Voir Isaïe, 65, 24. ― Résolution que prend le pécheur de mettre fin à ses remords en confessant ses fautes.

31.6 A cause de cette impiété, que le Seigneur lui a remise ; ou à cause du pardon de son impiété. Tel est le vrai sens littéral de la Vulgate (pro ea) et des Septante ; l’hébreu à cause de cela revient au même. ― Tout saint ; c’est-à-dire tout Israélite. Tous les Israélites, en effet, étaient appelés saints (voir Exode, 19, 6), comme les chrétiens l’ont été depuis (voir Actes des Apôtres, 9, vv. 13, 32 ; Romains, 1, 7). ― Le temps favorable est, selon saint Jérôme, Théodoret, etc., la vie présente pendant laquelle nous pouvons faire pénitence, et nous relever de nos fautes, d’après le prophète Isaïe, 55, 6, et l’auteur de l’Ecclésiaste, 9, 10. ― Le déluge, l’inondation des grandes eaux, signifient ordinairement, dans le style de l’Ecriture, des calamités, des guerres, des malheurs subits et imprévus.

31.9 Ne s’approchent pas de toi ; ne t’obéissent pas.

31.9-11 Exhortation à ne pas résister à la grâce, afin de participer à l’allégresse des justes.

32 Hymne au Seigneur, créateur de l’univers et protecteur de son peuple. Sans titre dans l’hébreu. ― Ce psaume a été composé à l’occasion de la délivrance d’Israël d’un joug étranger, opérée sans combat, par la Providence divine.

32.2 Sur la harpe, hébreu : kinnor, psaltérion, nébel.

32.3 Au milieu des acclamations. C’est le vrai sens du grec et de la Vulgate.

32.4 Sont conformes, etc. ; littéralement sont dans ou avec la fidélité (in fide) ; or, le terme hébreu, fidèlement représenté par le latin fides, veut dire en effet, fidélité dans les promesses, accomplissement exact de ce qu’on a promis.

32.9 Voir Judith, 16, 17.

32.11 Dans toutes les générations ; littéralement dans une génération et une génération. Voir, sur ce genre de répétition, et sur l’accusatif generationem de la Vulgate, au lieu de l’ablatif qu’il faudrait régulièrement, le milieu des Observations préliminaires, 1°.

32.14 De la demeure qu’il s’est préparée, sur le mont Sion.

33.1 Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Lorsqu’il changea, etc. Comparer à 1 Rois, chapitre 21. ― Psaume didactique : chant alphabétique d’action de grâces et éloge du juste ; bonheur qu’on goûte au service de Dieu. ― C’est un psaume alphabétique, composé de 22 distiques, selon le nombre des lettres de l’alphabet hébreu : seulement la lettre vav y manque et la lettre phé y est répétée deux fois, voir les versets 17 et 23.

33.6 Et vous serez éclairés ; littéralement Et soyez éclairés ; pur hébraïsme, dont la traduction littérale formerait un faux sens.

33.10 Vous tous ses saints. Voir Psaumes, 31, 6.

33.11 Voir Luc, 1, 53.

33.13 Voir 1 Pierre, 3, 10. ― Vie heureuse. Le seul mot vie signifiait souvent chez les Hébreux une existence heureuse, prospère. Le contexte prouve évidemment que c’est en ce sens qu’on doit le prendre ici.

33.16 Voir Ecclésiastique, 15, 20 ; Hébreux, 4, 13.

33.17 Le visage irrité, enflammé du Seigneur, ou simplement la colère du Seigneur, car en hébreu la face, le visage se mettent souvent pour la colère.

33.21 Pas une seul (des os des justes) ne sera brisé. Cette parole a eu son accomplissement littéral en la personne de Jésus-Christ, le juste par excellence, comme le dit Jean, 19, vv. 33, 36.

34.1 Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16).

34.4 Voir Psaumes, 39, 15. ― Cherchent mon âme ; hébraïsme, pour cherchent à m’ôter la vie.

34.6 Très ténébreuse ; littéralement ténèbres. Les Hébreux remplaçaient souvent par le substantif l’adjectif, qui devait être au superlatif.

34.8 Lui ; hébraïsme, pour à chacun d’eux.

34.12 La stérilité à mon âme. Le mot stérilité est à l’accusatif (sterilitatem) dans la Vulgate comme régime direct de ils rendaient ; et si nous avons ajouté, dans la traduction, ils ont causé, c’est à cause des exigences de notre langue. ― Au lieu de stérilité, l’hébreu et le grec portent le manque, la privation d’enfants ; d’où le sens de la phrase entière est probablement : Ils m’ont causé une douleur semblable à celle d’une mère qui a perdu ses enfants.

34.13 Mon âme ; c’est-à-dire moi. On a déjà vu que chez les Hébreux le mot âme s’employait souvent pour personne, individu. ― Ma prière revenait souvent dans mon sein. C’est une coutume assez répandue chez les Orientaux, en particulier chez les Arabes, que, quand ils veulent prier très modestement, ils se courbent de manière que leur tête descend jusqu’aux genoux et que, par conséquent, leur bouche se trouve vis-à-vis de leur poitrine.

34.16 Ils m’ont chargé d’insulte littéralement ils m’ont insulté par insulte. Dans le style biblique, l’addition d’un terme à un autre terme de même signification se fait pour donner plus de force et d’énergie à l’expression.

34.17 Mon unique. Voir Psaumes, 21, 21.

34.19 Voir Jean, 15, 25. ― L’expression cligner les yeux ou l’œil (annuere oculis ou oculo) se prend ordinairement en mauvaise part dans l’Ecriture. Comparer à Proverbes, 6, 13 ; 10, 10 ; Ecclésiastique, 27, 25.

34.20 Parlant à la terre ; c’est-à-dire portant leurs regards vers la terre, baissant les yeux en parlant, pour mieux déguiser leurs vrais sentiments ; ce qui s’accorde très bien avec le mot ils clignent les yeux du verset précédent.

34.27 Qui veulent ma justice ; qui désirent que ma justice soit reconnue ; que Dieu me rende justice en me vengeant de mes ennemis.

34.28 S’exercera ; c’est le sens de l’hébreu et du grec ; et c’est aussi évidemment celui de la traduction meditabitur de la Vulgate.

35.1 Par. Voir Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Dans le texte hébreu : « Au chef de chœur. Du serviteur de Jéhovah, de David. »

35.2-5 Portrait de l’impie.

35.3 Voir Psaumes, 13, 3.

35.6-10 Le Psalmiste exalte la bonté de Dieu.

35.7 Montagnes de Dieu ; hébraïsme pour montagnes les plus élevées.

35.11 Etendez… votre justice à ceux qui ont le cœur droit ; en punissant leurs ennemis qui les maltraitent injustement.

35.11-13 Prière pour obtenir la grâce d’être fidèle au service du Seigneur et d’éviter ainsi le malheur du méchant.

35.12 Un pied de superbe, d’orgueilleux ; littéralement d’orgueil (superbiæ). Nous rappellerons que les Hébreux mettaient souvent un substantif au lieu d’un adjectif.

35.13 Là ; c’est-à-dire dans l’orgueil, dont il est parlé au verset précédent. L’orgueil a été de tout temps une pierre d’achoppement pour les pécheurs, selon la remarque de saint Augustin et de saint Jérôme. C’est par orgueil que les mauvais anges sont tombés et ont été chassés du ciel ; c’est par l’orgueil que nos premiers parents ont péché et ont été bannis du paradis terrestre ; c’est par l’orgueil enfin que la plupart des méchants s’écartent tous les jours de la voie du salut.

36.1 Par. Voir Psaumes 15 (Hébreu : 16). ― Psaume alphabétique. Tertullien appelle ce psaume : « Miroir de la Providence » et saint Isidore de Séville : « Remède contre l’impatience. »

36.3 Et tu habiteras la terre ; littéralement Et habite ; hébraïsme. Voir Psaumes, 33, 6. Cette promesse d’habiter la terre est souvent répétée dans ce psaume ; et c’est ce qui a déterminé D. Calmet à dire que ces promesses regardaient le peuple juif captif à Babylone, pour qui rien n’était alors plus consolant que l’espérance de retourner dans la terre de ses pères. Mais dans le sens figuré, les Pères de l’Eglise l’expliquent du séjour des bienheureux au ciel. Comparer à Psaumes, 26, 13.

36.11 Voir Matthieu, 5, 4.

36.13 Son jour dernier, le jour de sa mort, où il lui rendra selon ses œuvres.

36.18 Connaît les jours ; c’est-à-dire connaît la vie, la conduite et l’approuve. ― Sans tache ; irréprochables, justes.

36.20 S’évanouiront entièrement ; littéralement s’évanouissant, s’évanouiront, hébraïsme, que nous avons déjà fait remarquer.

36.28 Les saints ; ses serviteurs, son peuple.

36.30 Voir Proverbes, 31, 26. ― S’exercera, etc. Voir Psaumes, 34, 28.

36.31 Voir Isaïe, 51, 7.

36.34 Tu le verras ; c’est-à-dire tu verras la vérité de ce que je viens de te dire.

36.37-38 Postérité ; littéralement restes (reliquiæ), mot qui, en hébreu, signifie souvent, en effet, ceux qu’un homme laisse après lui.

37.1 Prière d’un pécheur pour obtenir le pardon de ses fautes. C’est le troisième des sept psaumes de la pénitence. David y demande le pardon de ses péchés et la délivrance de ses ennemis, ce qui indique qu’il a été composé dans la dernière partie de sa vie, pendant ou après la révolte d’Absalom.

37.2 Voir Psaumes, 6, 2.

37.2-9 Mal que le péché fait à l’âme : il la couvre de plaies hideuses.

37.4 Il n’y a rien, etc. ; je suis même pour mon corps dans le plus triste état. ― En présence ; littéralement à la face ; hébraïsme pour à cause.

37.8 Mes reins, etc. Les Pères et la plupart des interprètes expliquent ces paroles de mouvements déréglés que David éprouvait, et qu’il regardait comme une suite et une punition de son péché. Les Hébreux aussi bien que les Grecs plaçaient dans les reins le siège des passions voluptueuses.

37.10-15 Suite du tableau du mal que fait le péché.

37.13 Ceux qui cherchent mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.

37.16-23 Le Psalmiste, ne pouvant se guérir lui-même, appelle Dieu à son secours.

37.18 Prêt à des châtiments ; c’est-à-dire prêt à souffrir des châtiments.

38.1 Idithun ; maître de chœur, selon le titre hébreu, est probablement le même qu’Idithun de 1 Paralipomènes, 16, 41 et 2 Paralipomènes, 5, 12, et qui est nommé Ethan dans 1 Paralipomènes, 6, 44. ― Composé probablement après la révolte d’Absalom. Tout ce psaume est empreint d’un sentiment profond du néant de la vie.

38.2 Une garde, un frein à ma bouche, pour l’empêcher de parler.

38.2-4 David, attristé par l’adversité et aspirant en vain au repos, se laisse accabler par la tristesse.

38.3 Des bonnes choses ; des choses favorables, qui auraient pu prouver la justice de ma cause contre les attaques de mes ennemis.

38.5 J’ai dit par ma langue, etc. Mon cœur, échauffé par le feu qui s’y était embrasé (voir verset 4), m’a fait rompre mon silence ; c’est pourquoi j’ai dit de vive voix, etc. ― Ce qui me manque, pour que j’arrive au dernier de ces jours ; ce qui me reste encore de jours à vivre.

38.6 Mesurables ; c’est-à-dire faciles à mesurer, restreints, peu nombreux. ― Tout homme vivant, etc. ; tout homme qui vit sur la terre, de quelque condition, de quelque âge, de quelque état qu’il soit, n’a jamais d’existence solide, sur laquelle il puisse entièrement compter.

38.9-14 La confiance reprend le dessus ; David prie, il demande le pardon de ses péchés et la cessation de la colère divine, à cause du néant de l’homme et de la brièveté de la vie.

38.10 C’est vous qui l’avez fait : c’est vous qui avez permis, en punition de mes péchés, que je devinsse l’opprobre de l’insensé.

38.13 Prêtez l’oreille à mes larmes ; c’est-à-dire voyez, regardez, etc. Les Hébreux mettaient assez souvent l’un pour l’autre les verbes qui expriment une action des sens.

38.13b Parce que je suis, etc. Voir 1 Paralipomènes, 29, 15.

38.14 Et que je ne sois plus ; littéralement et je ne serai plus ; ce qui est un pur hébraïsme.

39.1 Par. Voir le titre du Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Psaume prophétique : saint Paul, voir Hébreux, 10, 5-10, place dans la bouche de Notre-Seigneur venant dans le monde les versets 7 à 9. David le composa peut-être dans les derniers temps de la persécution de Saül. Ce psaume est construit très irrégulièrement, et il a plutôt le caractère d’une simple prière que celui d’un poème lyrique.

39.2 Attendant, j’ai attendu ; c’est-à-dire j’ai attendu avec la plus grande anxiété. En hébreu, comme en bien d’autres langues, cette sorte de répétition donne de l’intensité à l’idée exprimée par le verbe.

39.2-4 Chant d’actions de grâces envers Dieu qui a retiré David du bourbier, c’est-à-dire du danger.

39.5-6 Heureux l’homme qui se confie en Dieu, dont les merveilles sont sans nombre !

39.6 Et dans vos pensées, etc. Personne n’a des pensées aussi profondes et aussi élevées que les vôtres. Or, le mot pensées comprend aussi les desseins et les jugements. ― J’ai annoncé, etc. ; c’est-à-dire, suivant l’explication de Symmaque et de saint Jérôme, lorsque j’ai voulu annoncer ces pensées et en parler, elles se sont trouvées en trop grand nombre pour pouvoir être racontées. ― Elles ont été multipliées (vos pensées) ; le verbe en latin est au masculin : multiplicati, parce que l’auteur de la Vulgate l’a fait concorder, non pas avec le latin cogitationes, qui est du féminin, mais avec le grec dialogismoï, qui est du masculin, et dont cogitationes est la traduction. Ce genre d’anomalie se trouve encore dans le livre de la Sagesse, 1, 7, où le neutre hoc quod concorde, non avec le latin spiritus, qui est du masculin, mais avec le grec pneuma, qui signifie aussi esprit, mais qui est du genre neutre.

39.7 Voir Hébreux, 10, 5. ― Vous m’avez parfaitement disposé les oreilles. Le texte hébreu porte : Vous m’avez percé les oreilles ; ce qui, selon bien des interprètes, serait une allusion à la coutume des anciens hébreux chez lesquels on perçait une oreille à un esclave qui ne voulait pas quitter son maître à l’année sabbatique (voir Exode, 21, 5-6 ; Deutéronome, 15, 17). Ce percement de l’oreille était un signe symbolique d’acquiescement et d’obéissance. On peut remarquer que la leçon de la Vulgate n’est pas opposée à celle du texte primitif, bien qu’elle ne soit pas aussi explicite. Les éditions des Septante, la plupart des Pères grecs ou latins et saint Paul lui-même, appliquant ce texte à Jésus-Christ (voir Hébreux, 10, 5), porte : Vous m’avez préparé, adapté un corps ; ce qui caractérise plus expressément le sacrifice de Jésus-Christ.

39.7-9 Comment remercier Dieu de ses bienfaits ? Par des sacrifices ? Non, par l’obéissance.

39.8 En tête d’un livre. C’est ainsi qu’on lit dans la Vulgate et les Septante ; l’hébreu porte dans un rouleau de livre ; sens que quelques-uns donnent aussi à la traduction des Septante. D’autres, se fondant principalement sur ce que Jésus-Christ dit dans Luc, 24, vv. 25-27, 44 et dans Jean, 5, 39 ; 7, 38, expliquent le mot tête de la Vulgate et des Septante par somme, totalité des Ecritures. Le Sauveur dit formellement, en effet, dans Jean, 5, 39 : « Scrutez les Ecritures…, car ce sont elles qui rendent témoignage de moi » et dans Luc, 24, 44 : « Il fallait que fût accompli tout ce qui est écrit de moi dans le livre de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. »

39.9 Votre loi étant à l’accusatif dans le grec et dans le latin, est nécessairement un complément du verbe j’accomplirais (facerem), aussi bien que votre volonté (voluntatem tuam), qui précède. ― Qui est ne présente nullement une addition arbitraire ; c’est une expression qui se sous-entend dans les auteurs sacrés. Ainsi, la traduction ordinaire, qui fait des mots votre volonté le sujet d’une phrase nominale, forme un vrai contresens.

39.10-18 Le Psalmiste a manifesté à tous les bontés du Seigneur (versets 10 et 11), mais il a besoin de nouvelles grâces, (verset 2) et il demande : 1° le pardon de ses péchés (verset 13), 2° le triomphe sur ses ennemis (versets 14 à 16) et 3° la joie et le salut pour lui et pour les justes (versets 17 et 18).

39.11 Votre vérité ; c’est-à-dire votre fidélité à exécuter vos promesses. ― Votre salut ; le salut que vous accordez, qui vient de vous. ― A un conseil nombreux (a consilio multo) ; les Septante lisent rassemblement, réunion, qui a la même signification que conseil ; et l’hébreu assemblée, comme au verset 10.

39.14 Voir Psaumes, 69, 2.

39.15 Ceux qui cherchent mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.

40.1 Psaume prophétique, composé pendant la révolte d’Absalom. Le faux ami du verset 10 est Achitophel, voir 2 Rois, 16, 23, figure de Judas Iscariote, voir Jean, 13, 18 ; 17, 12 ; Actes des Apôtres, 1, 16.

40.2-4 Heureux celui qui est compatissant ! Dieu ne l’abandonne pas.

40.3 A l’âme de ses ennemis ; c’est-à-dire à la fureur de ses ennemis. Le mot âme, qui se lit aussi dans le texte hébreu, signifie, en effet, fureur, colère, en un mot, toutes les mauvaises passions, aussi bien que les bons sentiments, comme étant le siège des unes et des autres. Au lieu de : A l’âme, les Septante portent aux mains.

40.5-13 Les ennemis de David souhaitent sa mort ; ses amis mêmes le trahissent (versets 5 à 10) ; prière à Dieu pour qu’il le sauve (versets 11 à 13).

40.6 M’ont dit ; pour ont dit de moi. Voir Psaumes, 3, 2 ?.

40.9 Ce verset, très obscur, est diversement interprété. Pour nous, le sens le plus simple et le plus naturel est que David ayant eu connaissance du projet inique de ses ennemis, qui était d’en finir entièrement avec lui en le faisant mourir, rapporte leurs propres paroles, qui expriment nettement, en effet, le motif, de leur projet homicide. ― Dormir dans le langage de l’Ecriture signifie souvent être mort.

40.10 Voir Actes des Apôtres, 1, 16. ― L’homme de ma paix ; avec qui j’étais en paix, mon ami. ― Qui mangeait mes pains ; hébraïsme, pour qui mangeait avec moi, à ma table.

40.14 Ce verset a une doxologie, qui ne fait pas partie du psaume, mais indique la fin du premier livre de la collection des Psaumes.

41.1 Aux fils de Coré ; c’est-à-dire psaume donné aux fils de Coré pour être chanté par eux dans le temple, ou bien, psaume composé par les descendants de Coré, menés en captivité à Babylone. Il y a un certain nombre de psaumes sous leur nom dans la suite. ― Les psaumes 41 et 42 n’en font qu’un, l’un des plus beaux de la collection.

41.2-5 L’exilé soupire après la maison de Dieu comme le cerf altéré après une source d’eau vive.

41.5 J’ai répandu en moi mon âme ; j’ai comme rendu l’âme, je suis tombé en défaillance par l’excès de ma douleur. ― Parce que je passerai, etc. Avant ces mots, il y a évidemment une ellipse, dont le sens doit être : Mais j’ai repris mes forces, dès que j’ai pensé que je passerai, etc. ― Des cris de joie ; littéralement du bruit, du son, en latin soni au génitif, comme un des compléments grammaticaux de voce qui précède. Les Septante portent aussi le génitif ; les anciens psautiers latins et saint Augustin ont lu également soni. Ce qui autorise à croire que le mot sonus de la Vulgate est lui-même au génitif ; car il ne faut pas oublier que les Latins ont employé sonus à la quatrième déclinaison. ― Qui assiste à un festin. On faisait, dans les solennités religieuses, des festins ; la loi même en recommandait quelques-uns. Voir Deutéronome, 12, vv. 5-7, 11, 12, 18 ; 16, 11, etc.

41.6 Refrain.

41.6 ; 41.12 Le salut de mon visage ; c’est-à-dire de ma personne, mon salut. Le mot hébreu, traduit dans les Septante et dans la Vulgate par visage, signifie aussi personne, individu.

41.7 Les monts Hermon. On dit dans la Vulgate Hermoniim, mot hébreu, dont la forme grammaticale représente un pluriel masculin, qui signifie à la lettre, les Hermon ; c’est-à-dire les montagnes d’Hermon. ― Une petite montagne. On ne sait pas quelle est cette petite montagne. ― Cette description locale montre que celui des enfants de Coré qui a composé ce psaume était alors exilé au-delà du Jourdain ; elle peut convenir à un des compagnons d’exil de David, fuyant devant Absalom à l’est du fleuve. ― La terre du Jourdain désigne les bords du Jourdain et plus précisément le pays à l’est du Jourdain (Celui qui écrit ce petit poème n’était donc pas exilé à Babylone). David s’était réfugié avec sa suite à Mahanaïm (les camps), voir 2 Rois, 17, 24. De là, on aperçoit la chaîne de l’Hermon. ― Une petite montagne, en hébreu Misar. C’est probablement le nom propre de la montagne, mais il est impossible aujourd’hui de l’identifier.

41.7-11 Plainte à Dieu.

41.8 A la voix ; au bruit. ― De vos cataractes ; des cataractes du ciel, que vous ouvrez pour faire tomber sur nous un déluge de maux, comme vous les ouvrîtes pour inonder la terre comme au temps de Noé (Voir Genèse, 8, 11). Dans le style de l’Ecriture, les grandes eaux signifient ordinairement de grandes calamités. ― Tout ce que vous envoyez d’en haut ; littéralement Toutes vos choses élevées (omnia excelsa tua) ; ce sont les pluies, les tempêtes, les foudres.

41.9 Pendant le jour, etc. Cette phrase était inachevée dans l’hébreu et le grec, aussi bien que dans la Vulgate, nous avons cru devoir la compléter par les propres paroles du Psalmiste (voir Psaumes, 31, 10). ― Et la nuit, son cantique. Ces mots qui terminent le verset dans la Vulgate, sont suivis, dans l’hébreu et dans les Septante, de avec moi, dans moi. Quant à notre addition complémentaire a été dans ma bouche, elle est empruntée du Psaume 39, 4. ― Dieu de ma vie ; c’est-à-dire protecteur de ma vie. Voir Psaumes, 26, 1.

41.12 Refrain.

42.1-4 Prière pour que Dieu délivre le Psalmiste de ses ennemis et lui fasse voir la demeure du Seigneur.

42.1-5 Le psaume 42 est récité tous les jours au pied de l’autel par le prêtre qui va offrir le saint sacrifice. Par les hésitations qu’il exprime, avec ses alternatives de trouble et de confiance, il est admirablement propre à exterminer les sentiments qui remplissent le cœur du ministre de Dieu à ce moment solennel.

42.3 Votre vérité ; l’exécution fidèle de vos promesses.

42.5 Le salut de mon visage. Voir Psaumes, 41, 6. ― Refrain.

43.1 Aux fils de Coré. Voir le titre du Psaume 41 (Hébreu : 42). ― Ce psaume paraît avoir été composé pendant la guerre contre les Syriens et les Ammonites, voir 2 Rois, 8, 13 ; 3 Rois, 11, 15.

43.2 L’œuvre, etc. ; c’est-à-dire les prodiges opérés en Egypte, à la mer Rouge et dans le désert.

43.2-9 1° Dieu, vous nous avez aidés dans la personne de nos pères (versets 2 à 4) ; 2° vous devez nous aider nous-mêmes (versets 5 à 9).

43.3 Des nations ; entre autres, les Chananéens, qui, chassés de leur pays, ont été remplacés par les Hébreux.

43.4 Ce n’est point par leur glaive que les hébreux ont conquis la terre de Chanaan, etc. Voir, en effet, Josué, 2, 9 ; 24, 12.

43.5 Les victoires ; littéralement les saluts, les délivrances, mot qui, en hébreu, se prend pour les victoires remportées par un secours extraordinaire de Dieu.

43.10 Armées ; littéralement vertus. Voir Psaumes, 23, 10.

43.10-26 1° Quoique Dieu doive aider son peuple, il ne l’a point secouru (versets 10 à 17) ; 2° quoique aucune faute ne le rendre indigne de sa protection (versets 18 à 22) ; 3° qu’il vienne donc le sauver (versets 23 à 26).

43.13 Vous avez vendu, etc. Vous vous êtes défaits de nous, comme de vils et d’inutiles esclaves, à la première mise, sans attendre qu’on enchérit.

43.19 Et vous avez détourné, etc. La plupart des interprètes, entre autres Symmaque et saint Jérôme, répètent dans cette seconde partie du verset la négative qui est dans la première ; de sorte que le sens est : Vous n’avez pas permis que nous suivions des sentiers opposés à la voie que vous nous aviez tracée. Il est certain que ce genre d’ellipse n’est pas rare dans les écrivains sacrés.

43.22 Voir Romains, 8, 36. ― Puisque à cause de vous, etc. Saint Paul, dans Romains, 8, 36, fait l’application de ce passage aux persécutions auxquelles les premiers chrétiens étaient en butte.

44.1 Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. Sur (l’air) des lis ou (sur un instrument en forme de lis). Des enfants de Coré. Poème didactique ; (chant) d’amour. » ― Ce psaume est appliqué par beaucoup de commentateurs au mariage de Salomon avec la fille du pharaon. On peut le regarder plus justement comme un chant purement prophétique, qui, comme le Cantique des cantiques, célèbre l’union de Notre-Seigneur avec son Eglise. Il est certainement messianique. Voir Hébreux, 1, 8-9 ; Psaumes, 44, 7 ; Isaïe, 9, 6-7 ; Psaumes, 44, vv. 5, 12. Le Targumiste paraphrase ainsi le verset 3 : « Ta beauté, ô roi Messie, est supérieure à celle des enfants des hommes. »

44.2-3 Exorde : enthousiasme du prophète produit par l’excellence du sujet qui l’inspire : la beauté du roi Messie.

44.3 La grâce est répandue, etc. Saint Luc dit dans son Evangile (voir Luc, 4, 22) que tous admiraient les paroles de grâce qui sortaient de la bouche de Jésus-Christ. ― C’est pourquoi le Seigneur vous a béni, etc. Jésus-Christ dans son humanité a été comblé de bénédictions et de grâces ; et la première qu’il a reçue, qui est celle de sa prédestination à la gloire d’être uni hypostatiquement à la divinité, il l’a reçue gratuitement, c’est-à-dire indépendamment de tout mérite de sa part et par la pure faveur de Dieu ; mais il a reçu les autres grâces, et la gloire infinie dont il jouit dans le ciel, en considération de ses mérites personnels, et pour récompense de ses humiliations, de son obéissance, de sa passion et de sa mort.

44.4-5 Le roi Messie, prodige de beauté, est aussi un héros, un prodige de force. Le Psalmiste le dépeint comme l’ayant sous les yeux.

44.6-8 Ce héros est Dieu, un dominateur divin.

44.7 Saint Paul (voir Hébreux, 1, 8) applique ce verset à Jésus-Christ, à qui, seul, en effet, il est applicable.

44.8 Qui participent, etc. ; c’est-à-dire les autres rois. L’onction que Jésus-Christ a reçu est bien supérieure à celle de tous les rois ordinaires, puisque c’est Dieu qui l’a oint de l’Esprit Saint et de sa vertu, selon le témoignage de l’apôtre saint Pierre (voir Actes des Apôtres, 10, 38) et celui du Sauveur lui-même qui s’est appliqué (voir Luc, 4, 18), ces paroles du prophète Isaïe : « L’esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pourquoi il m’a consacré par son onction (voir Isaïe, 61, 1). »

44.9 Maison d’ivoire. Ce sont, selon les uns, de petites coffres d’ivoire, faits en forme de maisons, et dans lesquels on conservait les habits avec des odeurs et des herbes odoriférantes ; selon les autres, des palais incrustés ou couverts d’ivoire, comme porte le chaldéen, et comme était apparemment celui d’Achab, roi d’Israël, lequel est nommé dans l’Ecriture (voir 3 Rois, 22, 39) maison d’ivoire. L’Hébreu lit, en effet, palais d’ivoire ; les Septante, bareis, mot d’origine égyptienne, et propre à la Palestine pour exprimer des tours ou des maisons bâties en forme de tours et fermées de tous côtés. ― Dont vous avez fait présent ; littéralement dont vous ont délecté, etc., s’accorde mieux avec la première interprétation de maison d’ivoire. ― « La myrrhe est la résine du Bal-samodendron myrrha, qui croît principalement en Arabie et en Abyssinie ; elle ne sert dans la parfumerie moderne qu’à la composition des dentifrices. » (E. RIMMEL.) ― L’aloès. Il ne faut pas confondre l’aloès employé en médecine avec celui dont parle la Bible. Ce dernier est l’Aloexy-lum agallochum, arbuste fort abondant dans tout l’Orient, et dont le bois très aromatique forme le principal ingrédient des bâtons odorants que les Chinois et les Indiens brûlent dans leurs temples. » (ID.)

44.9-10 Après avoir dépeint le Messie, époux de l’Eglise, le Psalmiste nous dépeint l’Eglise, épouse du Messie : elle est brillante de l’or d’Ophir, etc.

44.11-13 Discours à la reine, afin qu’elle se donne tout entière au Messie.

44.13 Votre visage. Voir Psaumes, 41, 6. ― Tyr, capitale de la Phénicie, célèbre par son commerce et ses richesses.

44.14-16 Description de la beauté de la reine ou de l’Eglise.

44.16 Le temple du roi ; c’est-à-dire son palais.

44.17 Au verset 11, les amies de l’épouse l’ont exhortée à oublier son peuple et son père ; ici elles lui disent que pour un père et une mère qu’elle quittait, elle se verrait bientôt mère de fils qui seraient des princes régnant sur toute la terre. ― Vous sont nés. Ainsi portent les Septante et la Vulgate ; mais l’hébreu met le futur, ce qui est plus conforme au contexte.

44.17-18 Propagation et gloire de l’Eglise.

44.18 Dans toute la suite ; littéralement Dans toute génération et génération. Voir sur ce genre de répétition et sur l’accusatif generationem de la Vulgate au lieu de l’ablatif, la fin des Observations préliminaires, 1°.

45.1 Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. Des enfants de Coré. ’Al ‘alamôth (avec voix de soprano, d’après un grand nombre). » Ce psaume a été probablement composé à l’occasion de la guerre des Moabites, des Ammonites et des Iduméens, du temps de Josaphat, voir 2 Paralipomènes, 20, 2-4. Dieu est notre secours, au milieu des tempêtes et des dangers.

45.3 Mers ; pluriel qui se trouve dans l’hébreu et les Septante, et que la Vulgate elle-même suppose, quoiqu’elle mette le singulier (maris), puisqu’elle porte au verset suivant leurs flots au lieu de ses flots.

45.4 La puissance de Dieu ; littéralement Sa puissance. Si ce pronom sa est amphibologique dans la Vulgate, qui, au verset précédent, met le mot mer au singulier, il ne l’est nullement dans l’hébreu et le grec, où il ne peut se rapporter qu’à Dieu, exprimé au 1er vers.

45.5 Le cours d’un fleuve abondant. Le Psalmiste fait probablement allusion à la fontaine de Siloé. L’historient Josèphe, qui en parle souvent, dit entre autres choses (De Bello Jud., l. V, c. XXVI), que lorsque Nabuchodonosor assiégea Jérusalem, les eaux de cette fontaine augmentèrent considérablement ; et que la même chose arriva pendant que Tite fit le siège de cette ville ; de telle sorte que durant le siège elle en fournissait à l’armée romaine et qu’il en restait encore pour arroser les jardins, tandis qu’auparavant on en pouvait avoir à peine, même avec de l’argent. ― La cité de Dieu ; Jérusalem. ― Y a sanctifié ; c’est-à-dire érigé et consacré.

45.5-7 Jérusalem est inébranlable, parce que Dieu la protège.

45.8 Refrain.

45.9-11 Dieu détruit tous les ennemis de Jérusalem.

45.12 Refrain.

46.1 Plusieurs critiques voient dans ce psaume un chant de triomphe, entonné après une victoire, au moment où l’on ramène l’arche sur le mont Sion ; la tradition chrétienne l’applique généralement à l’Ascension de Notre-Seigneur.

46.2-5 Acclamation à Dieu (versets 2 et 3), parce qu’il donne les peuples à Jacob (versets 4 et 5).

46.5 Il a choisi en nous, etc. ; c’est-à-dire il nous a choisis parmi toutes les nations pour être son peuple. ― La beauté ou la gloire de Jacob, désigne dans plus d’un endroit de l’Ecriture le temple du Seigneur. Ainsi, cette seconde partie du verset veut dire : Le Seigneur a choisi aussi pour sa demeure le temple, dont Jacob, c’est-à-dire le peuple d’Israël, a droit de se glorifier ; et il l’a aimé, puisqu’il l’a préféré à toutes les autres demeures.

46.6 Voir 2 Rois, 6, 15. ― Dans la première partie de ce verset, les Pères reconnaissent l’Ascension de Jésus-Christ. Quant à la seconde, elle est applicable à son dernier avènement, selon ce que dit saint Paul, que Jésus-Christ descendra du ciel au son de la trompette de Dieu (voir 1 Thessaloniciens, 4, 15).

46.6-10 Dieu s’élève. Qu’on chante sa gloire (versets 6 et 7), parce qu’il est le roi de toute la terre (versets 8 et 10).

46.10 Les dieux puissants de la terre, les princes de ce monde. Le texte hébreu porte : A Dieu (appartiennent) les puissants de la terre ; il (Dieu) est extraordinairement élevé.

47.1 Chant de victoire à l’occasion de la délivrance de Jérusalem. Composé probablement à l’occasion de la délivrance de Jérusalem, assiégée par Phacée, roi d’Israël, et Rasin, roi de Syrie, voir Isaïe, 7, 1 ; 4 Rois, 16, 4.

47.2 La cité de notre Dieu, Jérusalem. ― Sa montagne sainte, Sion.

47.2-3 Gloire au Seigneur, à cause de la beauté de sa cité sainte !

47.3 Le texte hébreu doit se traduire : « La montagne de Sion est belle par son élévation ; elle est la joie de toute la terre. » ― Du côté de l’aquilon, c’est-à-dire sur le mont Moria, au nord-est du mont Sion, est la cité du grand roi ; c’est là que fût bâti le temple du vrai Dieu.

47.4 Quand il prendra la défense ; ‘est-à-dire la défense de Sion, nommée dans le verset précédent.

47.4-8 Tableau de la défaite de l’armée ennemie, dispersée soudain comme une flotte par la tempête.

47.7 Là ; en présence de Sion.

47.8 Les vaisseaux de Tharsis ; expression qui signifie des vaisseaux de long cours en général, de fort grands vaisseaux.

47.9 Ce que nous avions appris, etc. Nous avons vu par expérience la vérité de ce que nos pères nous avaient dit tant de fois, que le temple du Seigneur subsisterait toujours, et qu’il le rendrait inébranlable et imprenable par la vertu de sa présence. ― Le Seigneur des armées. Voir Psaumes, 23, 10.

47.9-10 Comparaison des événements récents avec les miracles anciens.

47.11-12 Action de grâces.

47.12 Les filles de Juda, peuvent désigner les villes de Juda ; parce que les Hébreux avaient coutume d’appeler filles du pays les villes dépendant de la capitale.

47.13 Environnez Sion, etc. ; suivant l’hébreu : Faites le tour de Sion, et visitez-la de toutes parts ; comptez ses tours. C’est une apostrophe par laquelle le Psalmiste dit au peuple assemblée pour la solennité de la dédicace du temple : Comparez l’état présent de Sion à celui des temps antérieurs. Faites le tour du temple, etc.

47.13-15 Description de la force de Jérusalem dont Dieu est le vrai Dieu.

48.1 Ce psaume commence par une sorte de préambule versets 2 à 5, et comprend deux strophes égales, versets 6 à 12 et 14 à 20, terminées chacune par un refrain, versets 13 et 21. ― C’est un de ceux qui contiennent des passages explicites sur la croyance à une autre vie. Il rappelle les Proverbes, surtout dans son introduction.

48.3 Vous tous. Devant ces mots, est sous-entendu Ecoutez ces choses, du verset précédent. ― Fils de la terre, etc. ; c’est-à-dire nés dans une basse ou noble condition.

48.5 Voir Psaumes, 77, 2 ; Matthieu, 13, 35. ― J’inclinerai, etc. Je serai attentif à ce que l’Esprit divin me suggérera, et je ferai connaître, au son du psaltérion, le sujet de mon chant, lequel m’aura été inspiré.

48.6 Je craindrai, nous a paru le complément le plus simple et le plus naturel de l’ellipse qui se trouve dans l’hébreu et les Septante, aussi bien que dans la Vulgate. ― L’iniquité de ma voie ; littéralement de mon talon ; c’est-à-dire de mes pas, de ma marche ; au figuré, de ma conduite. Ainsi, le sens est : Je n’aurai à craindre que si je marche dans une mauvaise voie.

48.7 Qu’ils craignent. Voir la note précédente.

48.9-11 Ces versets, en partie si obscurs et par là même si diversement interprétés, s’expliqueraient assez bien, ce semble, si on supposait simplement une interrogation dans le texte, de cette manière : L’homme, pendant sa vie, sera toujours livré au travail et à la peine ; mais vivra-t-il éternellement ? Ne verra-t-il pas la mort pour lui-même, quand il verra les sages mourir ?

48.12 Pour toujours (in æternum) ; c’est-à-dire jusqu’à la fin du monde. ― Tabernacles ; demeures, habitations. ― Chaque génération ; littéralement génération et génération. Voir milieu des Observations préliminaires. ― Quoiqu’ils aient donné, etc. ; pour se rendre célèbres, immortels.

48.14 Leurs discours ; littéralement leur bouche. Par un genre de métonymie très usité en hébreu, le mot bouche signifie aussi parole, discours, qui sort de la bouche.

48.15 Les paîtra ; sera leur pasteur. C’est le sens de l’hébreu et des Septante ; il est d’ailleurs très conforme au contexte. ― Dès le matin ; sans délai, promptement. ― Après leur gloire ; après qu’ils auront été dépouillés de leur gloire.

49.1 Psaume d’Asaph ou par Asaph ; c’est-à-dire composé par Asaph, ou par quelqu’un de ses descendants, selon les uns ; ou bien, selon les autres, donné à Asaph, chef d’une bande de musiciens, pour être chanté dans le temple. Il y a douze psaumes sous le nom d’Asaph. ― Le Dieu des dieux ; c’est-à-dire le Dieu des juges de la terre, le souverain juge. Dans l’Ecriture, on donne le nom de dieux aux juges, aux magistrats. ― Discours de Dieu sur le culte qu’il faut lui rendre. ― Psaume didactique, d’une grande clarté, destiné à inculquer l’inutilité d’un culte purement extérieur.

49.1-6 Description de la théophanie ou de l’apparition de Dieu qui va parler.

49.3 Dieu viendra, etc. Comparer à 2 Pierre, 3, 10-12. ― Un feu, l’éclair.

49.5 Ses saints ; c’est-à-dire ou les Israélites en général, qui comme nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, sont nommés dans l’Ecriture les saints du Seigneur, ou, selon Théodoret, Moïse, Aaron, Eléazar et tous ceux qui, après eux, ont exercé le saint ministère dans le temple. ― Qui exécutent son alliance sur les sacrifices ; c’est-à-dire qui sont chargés d’exécuter l’alliance ou la loi divine, en ce qui concerne les sacrifices ; ce qui rentre dans l’explication de Théodoret, aussi bien que dans le texte hébreu où nous lisons : Qui ont fait alliance avec moi touchant les sacrifices.

49.7-15 Discours de Dieu aux Juifs fidèles : ce qu’il désire d’eux, ce ne sont point des boucs et des taureaux, mais un sacrifice de louange, c’est-à-dire l’adoration du cœur.

49.9 Je ne prendrai pas ; je n’ai pas besoin de prendre.

49.11 La beauté des champs ; c’est, suivant Théodoret, les différentes sortes de fruits de la terre.

49.16 Pourquoi, etc. Le verset 17 montre que ce que Dieu reproche au pécheur, c’est d’avoir toujours la loi divine à la bouche et de ne pas y conformer sa conduite.

49.16-23 Discours aux Juifs pécheurs : qu’ils n’espèrent point pouvoir pécher à leur gré et obtenir le pardon de leurs fautes par l’oblation de victimes : Dieu ne pardonne qu’à ceux qui se repentent et se corrigent.

49.18 Tu mettais ta part ; tu partageais avec eux ; tu vivais avec eux en ami et en frère.

49.21 Je te poserai, etc. ; je t’exposerai à tes propres yeux, afin que tu te voies bien tel que tu es.

49.23 Je lui montrerai ; hébraïsme, pour je lui ferai éprouver, goûter. Le salut de Dieu ; le salut que Dieu accorde, qui vient de Dieu. ― « Jamais nulle ode grecque ou latine, dit Fénelon, n’a pu atteindre à la hauteur des Psaumes. Par exemple, celui qui commence ainsi : Le Dieu des Dieux, le Seigneur a parlé, et il a appelé la terre, surpasse toute imagination humaine. »

50.1-2 Ce psaume est le plus beau de touts les actes de contrition. Jamais pécheur n’a senti plus vivement et exprimé plus fortement le besoin d’obtenir la rémission de ses péchés. Il renferme quatre strophes. Chacune d’elles commence par une invocation à Dieu, unique dispensateur de la grâce. La 1re strophe (versets 3 à 6) contient la confession du crime, la 2e (versets 7 à 10) demande que la souillure soit lavée, la 3e (versets 11 à 15) que l’âme soit renouvelée et créée, la 4e (versets 16 à 19) promet la reconnaissance et un sacrifice de louanges. Il y a peu de pages de la Bible qui renferment autant de vérités dogmatiques en si peu de lignes. Le péché souille l’âme, c’est une offense directe faite à Dieu. Seul, Dieu, l’unique dispensateur de la grâce, peut l’effacer. L’hysope, plante dont la tige servait d’aspersoir, n’est mentionnée qu’à ce titre poétique. Le pardon est obtenu seulement par la contrition. « La volupté avait séduit David, mais il en attaque le principe par le remède que Dieu a spécialement préparé pour ce désordre. Il devient le type de la mortification, il mange un pain qui est pour lui comme de la cendre… L’orgueil l’avait subjugué, mais il brise son joug par l’aveu de son crime. Et quel aveu ! Ce n’est pas une confession particulière, c’est une confession à tout son peuple, aux générations futures, à tous les lieux, à tous les siècles. Il ne la murmure pas à voix basse, il ne la parle pas, il la chante pour la faire retentir plus loin dans la mémoire des hommes. Quelle admirable énergie de langage ! quelle puissance et quelle vérité de sentiments !… Comme sa voix, après avoir rugi les gémissements de son cœur, soupire une douleur plus calme ; puis se relève, se dilate !… Ce sublime testament de pénitence, il l’avait légué à toutes les âmes qui passent sur cette terre, aux pécheurs repentants pour leur inspirer la confiance, aux criminels endurcis pour les attendrir, aux justes pour les édifier. Les âmes ont répondu à son appel. » (Mgr GERBET.) ― Le psaume 50 est le quatrième des psaumes pénitentiaux.

50.4 Encore plus ; le sens de l’hébreu est un grand nombre de fois, beaucoup.

50.6 Voir Romains, 3, 4. ― J’ai péché contre vous seul. Plusieurs l’expliquent ainsi : Vous êtes le seul témoin de mon crime ; ce qui n’est pas exact. Nathan, à la vérité, dit à David : Tu as agi secrètement ; mais il ajoute : Cependant, parce que tu as fait blasphémer les ennemis du Seigneur, etc. (Voir 2 Rois, 12, vv. 12, 14). Or, ces dernières paroles du prophète prouvent clairement que non seulement les Israélites étaient informés du crime de David, mais que les étrangers eux-mêmes en avait eu connaissance. Il veut mieux dire avec les Pères de l’Eglise et beaucoup de commentateurs que David, en qualité de roi, ne reconnaissait aucune autorité supérieure à la sienne, et qu’ainsi il n’était responsable qu’à Dieu seul de sa conduite.

50.7 Iniquités, péchés ; l’hébreu porte le singulier iniquité, péché ; c’est-à-dire le péché originel.

50.9 Voir Lévitique, chapitre 14, Nombres, chapitre 19. ― Avec de l’hysope. Voir Exode, note 12.23

50.10 Humiliés ; brisés par la douleur.

50.14 La joie de votre salut ; la joie que procure le salut qui vient de vous. C’est comme si David disait : Rendez-moi la joie en me sauvant. ― Votre esprit souverain. C’est aussi le sens des Septante ; l’hébreu dit esprit spontané, généreux.

50.16 D’un sang versé ; littéralement de sangs. Voir Psaumes, 5, 7.

50.20-21 Ces deux derniers versets ont été ajoutés après coup, peut-être du temps d’Esdras. Ils sont placés, non plus dans la bouche de David, mais dans celle du peuple.

51.1 Intelligence à David ; ou, selon d’autres, de David ; c’est-à-dire psaume didactique composé par David.

51.4 Comme un rasoir, etc. Tu as trompé par ta langue, comme fait un rasoir aiguisé, qui, au lieu de retrancher simplement les poils superflus de la barbe, coupe la chair et fait des plaies profondes.

51.6 Perdition ; littéralement précipitation, chute ; l’hébreu dit absorption, engloutissement ; les Septante, l’action de jeter dans la mer.

51.7 Tabernacle. Les anciens Hébreux appelaient leur demeure tabernacle ou tente. ― Ta racine ; c’est-à-dire tes enfants ; afin que ta famille soit entièrement et à jamais éteinte. Le pronom ta, qui manque dans la Vulgate, se trouve dans l’hébreu et les Septante.

51.11 De ce que vous avez fait relativement à moi et à Doëg. La Vulgate, comme l’hébreu et le grec, porte simplement : Parce que vous avez fait. Le verbe faire se met quelquefois, surtout dans les psaumes, d’une manière absolue et sans complément ou régime. C’est le contexte qui détermine le sens dans lequel on doit le prendre. ― Votre nom. Le nom de Dieu se prend souvent dans l’Ecriture pour Dieu lui-même ou pour son secours, son appui, sa protection. ― Bon ; favorable, bienfaisant. ― En présence de vos saints ; c’est-à-dire pour vos fidèles serviteurs. Voir, pour le mot saint, Psaumes, 31, 6.

52.1 Voir Psaumes, 13, 1. ― Ce Psaume a quelques légères différences près, n’est que le 13e, avec lequel on peut le comparer. ― Intelligence à David. Voir le titre du Psaume 51 (Hébreu : 52). ― L’insensé se met souvent dans la Bible pour l’impie.

52.3 Voir Psaumes, 13, 2.

52.4 Voir Romains, 3, 12.

52.5 Est-ce qu’ils ne connaîtront point, etc. Voir Psaumes, 13, 4.

52.6 Dieu a dispersé les os ; a détruit, anéanti les forces. Qui plaisent ; qui cherchent à plaire.

52.7 Qui fera sortir de Sion, etc. Voir Psaumes, 13, 7.

53.1 Intelligence de David. Voir le titre du Psaume 51 (Hébreu : 52). ― Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. Avec accompagnement d’instruments cordes (Neginôth). Poème didactique (Maskîl). »

53.2 Ce fait avec tout ce qui s’y rattache est raconté dans 1 Rois, 23, verset 19 et suivants ; 26, verset 1 et suivants.

53.3 Votre nom. Voir, pour la vraie signification de ces mots, Psaumes, 51, 11. ― Jugez-moi ; etc. Usez de votre puissance pour juger entre Saül et moi ; et punissez les Ziphéens, qui, le plus injustement du monde, m’ont trahi et découvert à mon adversaire. Remarquons, en passant, que le verbe hébreu, qui signifie primitivement juger, exprime aussi quelquefois les effets du jugement, punir, châtier.

53.3-5 Plaintes du Psalmiste.

53.5 Des étrangers. Quoique de la tribu de Juda, comme David lui-même, les Ziphéens méritaient le titre d’étrangers ou ennemis, selon l’ancien langage biblique, à cause de leur infidélité envers lui. Cette explication n’est pas opposée à celle des interprètes qui prétendent qu’il y avait beaucoup d’étrangers à la nation israélite, dans l’armée de Saül. ― Ont cherché mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.

53.6-9 Confiance dans la protection divine.

53.7 Tournez les maux, etc. Ce ne sont ici ni des imprécations, ni des invectives, mais bien une sorte de prophétie de ce qui doit arriver aux méchants, ou des arrêts prononcés contre eux par l’esprit de Dieu même. Voir au milieu des Observation préliminaires, ce que nous avons dit sur ces sortes d’expressions répandues dans les psaumes.

54.1 On lit dans l’hébreu : « Au chef de chœur. Avec accompagnement d’instruments à cordes (Neginôth). Psaume didactique (Maskîl). » ― Ce psaume est, comme le Psaume 40, du temps de la révolte d’Absalom. L’ami qui l’a trahi est Achitophel, figure de Judas Iscariote.

54.7 D’une colombe. Le mot columbæ de la Vulgate est au génitif, comme le prouve le texte des Septante ; et par conséquent la traduction, comme à la colombe, est fondée sur une fausse analyse.

54.8 Dans le désert. Lorsque David fuyait devant son fils Absalom, révolté contre lui, il se retira dans le désert au-delà du Jourdain. Voir 2 Rois, chapitre 15 et suivants.

54.10 Précipitez-les, etc. Voir milieu des Observations préliminaires, 1° ; et comparer à 2 Rois, 15, verset 31 et suivants. ― La cité ; peut-être la ville d’Hébron, où la révolte d’Absalom commença ; peut-être encore Jérusalem, où David n’ignorait pas qu’Absalom avait un très grand nombre de partisans.

54.14 Mon guide, mon conseiller. Il s’agit d’Achitophel.

54.15 Avec un parfait accord. Dans l’original : avec la multitude qui allait à la maison du Seigneur. David veut dire qu’Achitophel était comme un autre lui-même, dont il ne séparait jamais, ni à table, ni dans les actes de culte qu’il rendait à Dieu.

54.16 Vienne la mort, etc. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

54.18 Le soir, etc. Le jour chez les Hébreux commençait le soir ; et ils priaient trois fois le jour ; règle qu’observait exactement le prophète Daniel, même pendant la captivité. Voir Daniel, 6, 10.

54.19 Il rachètera, etc. ; phrase elliptique, ou comme on dit en termes de grammaire hébraïque, construction prégnante dont le sens complet est : En me donnant la paix, il me délivrera de ceux qui s’approchaient dans des vues hostiles. ― Avec moi ; contre moi. Dans le style de l’Ecriture, la particule avec signifie souvent en opposition, contre.

54.22 Ses discours. Ce sont, selon les uns, les discours de Dieu, nommé au verset 20, et selon les autres, les paroles flatteuses qu’Absalom adressait tous les matins à la porte du palais, aux Israélites, pour gagner leurs cœurs, et se frayer un chemin à la royauté.

54.23 Voir Matthieu, 6, 25 ; Luc, 12, 22 ; 1 Pierre, 5, 7.

54.24 Un puits de destruction ; c’est le tombeau. ― De sang ; littéralement de sangs. Voir Psaumes, 5, 7.

55.1 Par David. Voir le Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Ce fait avec tout ce qui s’y rattache est raconté dans 1 Rois, chapitre 21 et suivants. ― Le titre en hébreu signifie : « Au chef de chœur, [sur l’air de] la colombe muette (ou des térébinthes) du lointain (?) (premières paroles d’un chant connu). De David. Mikthâm. Quand les Philistins (les Allophyles le tenaient dans Geth. »

55.2 Un homme ; selon les uns, Saül ; selon les autres, Achis, roi de Geth, chez qui David s’était réfugié, pour se soustraire aux persécutions de Saül ; mais par qui il fut chassé comme épileptique, parce qu’il avait contrefait l’insensé, dès qu’il eut su qu’on l’avait dénoncé à ce prince comme étant le plus grand ennemi des Philistins. Voir 1 Rois, chapitre 21.

55.4 Dès la hauteur du jour ; c’est-à-dire en plein jour, lorsque mes ennemis pourront me découvrir et m’attaquer plus facilement. C’est l’explication la plus simple et la plus naturelle.

55.5 Mes discours, comme portent les Septante et la Vulgate, signifient les discours qui m’ont été adressés, que Dieu m’a fait entendre. Le texte hébreu lit sa parole. Saint Jérôme et saint Augustin expliquent cette expression par : Les promesses touchant ma délivrance. ― La chair ; littéralement une chair ; c’est-à-dire selon le style de l’Ecriture, un mortel, un homme. Comparer aux versets 2 et 11. ― Ce verset forme un refrain.

55.7 Près de moi. C’est le vrai sens des Septante et de la Vulgate : ils se posteront, ils se tiendront ; ce qui suit autorise parfaitement cette interprétation. ― Mes pas ; littéralement mon talon. Voir Psaumes, 48, 6.

55.8 Vous briserez des peuples. Le mot peuples n’étant affecté de l’article déterminatif, ni dans l’hébreu, dans le grec, ne saurait être légitimement rapporté aux ennemis particuliers de David. La phrase exprime une sentence générale.

55.9 Le sens de ce verset paraît être : Je vous ai exposé tous mes maux ; vous avez vu mes larmes, et vous en avez été touché, comme vous me l’aviez promis.

55.11 En Dieu, etc. ; c’est-à-dire une parole que Dieu me fera entendre, un discours qu’il m’adressera selon l’objet de mes louanges. Ceci est une espèce de refrain. Comparer au verset 5.

55.12 Je vous dois ; littéralement, selon l’hébreu sur moi sont ; c’est-à-dire sont à ma charge ; c’est aussi le vrai sens de la traduction en moi sont du grec et de la Vulgate.

55.13 La lumière des vivants ; c’est-à-dire cette vie. Plusieurs Pères l’entendent de Jésus-Christ, la lumière du monde ; d’autres, du bonheur du ciel, opposé aux ténèbres de cette vie.

56.1 Dans la caverne ou d’Odollam (voir 1 Rois, 22, 1), ou d’Engaddi (voir 1 Rois, 24, 1-4). ― En hébreu : « Au chef de chœur. [Sur l’air de] ‘al thaschkheth (ne perds pas). De David. Mikthâm. »

56.2 L’iniquité ; c’est-à-dire les efforts et les tentatives des hommes iniques contre moi.

56.4 Il a envoyé du ciel ; sa main ou son secours. Comparer à Psaumes, 17, 17. ― Sa vérité ; c’est-à-dire la fidélité dans ses promesses.

56.6 Elevez-vous, etc. Ceci, selon la remarque des Pères, s’explique très bien de l’Ascension de Jésus-Christ. ― Ce verset forme le refrain.

56.7 Ils ont courbé mon âme ; c’est-à-dire ils l’ont fait fléchir sous le poids des maux qu’ils lui ont causés.

56.9 Ma gloire signifie probablement mon âme ; selon d’autres, mes instruments ; suivant saint Athanase, mon esprit de prophétie.

56.12 Refrain final.

57.1 En hébreu : « Au chef de chœur. [Sur l’air de] ‘al thasckheth (ne perd pas). De David. Mikthâm. » ― Composé probablement pendant la révolte d’Absalom. ― Le langage est vif, les images fortes et relativement plus multipliées que dans aucun autre psaume, quelquefois à peine indiquées, d’où une certaine obscurité.

57.2-3 Apostrophe aux juges qui violent la justice.

57.4-6 Tableau des méchants qui sont incorrigibles.

57.5-6 D’un aspic sourd, etc. Le Psalmiste veut dire simplement que les enchantements ne font pas plus d’effet sur l’aspic que s’il était réellement sans oreilles ou qu’il les bouchât. Il est incontestable par toute l’antiquité que les magiciens possédaient l’art d’enchanter les serpents, et par ce moyen de les empêcher de piquer. C’est pourquoi lorsque l’Ecriture veut parler de serpents redoutables, elle les appelle des serpents qui ne se laissent point enchanter, ou qui sont sourds à la voix des enchanteurs. Comparer à Ecclésiaste, 10, 11 ; Jérémie, 8, 17.

57.7 Les molaires des lions, selon la Vulgate et les Septante ; mais il est plus probable qu’il faut l’entendre des dents canines ; d’abord, dans les lions et les autres carnivores, ce ne sont point les dents molaires qui sont le plus à craindre ; en second lieu, la paraphrase chaldaïque, la version syriaque et une des versions arabes portent dents de devant. ― Les termes molaires et lions, n’étant point déterminés par l’article, dans le texte hébreu, comme ils le sont dans la version grecque, la phrase exprime une sentence générale. Comparer à Psaumes, 55, 7.

57.7-12 Prière à Dieu pour qu’il anéantisse les méchants comme des bêtes malfaisantes (versets 7 à 10) et pour que le juste triomphe de leur ruine (versets 11 et 12).

57.10 Avant que vos épines sentent le buisson ; hébraïsme, pour avant que vos épines parviennent à l’état de buisson ; c’est-à-dire d’arbrisseau ; avant qu’elles aient atteint leur développement ; ce qui signifie, que Dieu fera disparaître en peut de temps les ennemis de David.

57.11 Le juste, etc. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

58.1 Titre hébreu : « Au chef de chœur. [Sur l’air de] ‘al thaschkheth (ne perds pas). Mikthâm. » Saül, avant de donner l’ordre de garder la maison de David et de le tuer le matin, cherchait à s’en débarrasser secrètement. Les valets de la cour, race vénale et malveillante pour le vainqueur de Goliath, étaient prêts à seconder les desseins du roi. David avait remarqué dans Gabaa une certaine agitation, le va-et-vient qui en était résulté le soir, quand ces scélérats parcouraient la ville pour le rencontrer et le frapper. De là les angoisses de David, la répétition de la description des versets 7 et 15, sa joie quand arrive le matin et sa reconnaissance envers Dieu. Le psaume est composé avec beaucoup d’art. Il renferme deux parties, des versets 2 à 10 et 11 à 18. La 1re partie peint le trouble et l’inquiétude de David, la 2e ses angoisses calmées, sa colère et ses espérances.

58.3 De sang ; littéralement de sangs. Voir Psaumes, 5, 7.

58.4 Mon âme ; c’est-à-dire moi. Voir Psaumes, 7, 2.

58.7 Refrain. ― Ils reviendront vers le soir, et ils seront affamés comme des chiens et ils tourneront autour de la ville. Tous ces traits sont topiques et très caractéristiques. « Dans toutes les villes de la Palestine et de la Syrie, on rencontre les chiens par bandes, par petits groupes, en famille. Ce sont des chiens-loups, au poil jaune, au museau de renard, à l’air rusé, mais faux et méchant. Le jour ils sont muets, étendus, au repos et dorment dans les rues [qui leur servent de domiciles, car ils n’ont point de maîtres]. Mais après le coucher du soleil, ils s’éveillent [affamés] et se mettent en campagne. Alors ce sont, toute la nuit, des jappements, des hurlements épouvantables, des cris sauvages de rage, de fureur ; ils parcourent les rues, se jettent sur tout ce qui peut être pour eux un aliment, et se disputent avec férocité les moindres détritus. » (E. GUIBOUT, Jérusalem, 1 889, p. 188).

58.8 Ils parleront dans leur bouche ; ils murmureront. ― En disant : c’est le vrai sens de la particule hébraïque, rendue dans la Vulgate par puisque (quoniam).

58.10 Pour vous ; c’est-à-dire pour vous louer, pour vous célébrer. ― Refrain terminant la première partie du psaume.

58.11 Sa miséricorde ; est pour votre miséricorde. Après une interpellation, les hébreux employaient assez souvent la troisième personne au lieu de la seconde.

58.12 Ce verset est très diversement expliqué ; nous avons choisi l’interprétation qui nous a paru la plus conforme au contexte. Ainsi, le Psalmiste veut dire : Ne les frappez point d’une mort prompte ; mais faites-leur porter longtemps le poids de votre colère, afin que mon peuple n’oublie jamais les effets de votre vengeance, et qu’il apprenne à vous craindre et à mettre en vous son espérance.

58.13 A cause. La plupart des commentateurs supposent que cette particule exprimée d’ailleurs dans le chaldéen est sous-entendue dans les Septante et dans la Vulgate, et qu’elle régit les mots crime et discours, qui sont à l’accusatif dans ces deux dernières versions ; mais quelques-uns font dépendre l’accusatif du verbe précédent : sentiment qui peut être fondé.

58.14 A leur consommation ; c’est-à-dire au jour de leur ruine. ― A la colère de leur consommation ; au jour de la colère divine qui les consumera.

58.15 Refrain. Voir verset 7.

58.16 Ils murmureront ; littéralement et ils murmureront. Le mot et indique ici uniquement le commencement de l’apodose ; s’il devait se rendre en français, ce serait par alors, dans ce sens, cela supposé.

58.18 Même refrain qu’au verset 10.

59.1 Par. Voir le Psaume 15 (Hébreu : 16).

59.1-2 Titre hébreu : « Au chef de chœur. Sur [l’air de] schouschan ‘êdouth (le lis du témoignage). Mikthâm. De David. Pour être enseigné (comme l’élégie sur la mort de Saül et de Jonathas, voir 2 Rois, 1, 18). » Les paroles : Lorsqu’il brûla, etc., indiquent d’une manière générale l’époque de la composition du psaume. Il fut fait avant la victoire de la vallée des Salines, à un moment où la Palestine du sud était maltraitée par les Iduméens à qui le roi n’avait pas de troupes suffisantes à opposer. ― Psaumes, 107, 7-14, est la reproduction de Psaumes, 59, 7-15.

59.2 Les faits historiques mentionnés dans ce titre, et qu’on lit en grande partie dans 2 Rois, 8, 13 ; 10, vv. 16, 19 ; 3 Rois, 11, 15-16 ; 1 Paralipomènes, 18, 12 ; 19, 19, offrent plusieurs difficultés ; on peut les voir exposées et expliquées dans les commentateurs.

59.3-7 Plaintes et prière d’Israël opprimé par les Iduméens.

59.5 Vous avez montré. Voir Psaumes, 49, 23. ― Du vin de componction ; c’est-à-dire du vin de douleur qui nous a fait ressentir de vifs remords de vous avoir offensé.

59.6 Un signal, pour se sauver et pour se mettre à couvert des flèches de leurs ennemis. Le Psalmiste semble faire allusion à ce qui se pratiquait en temps de guerre chez les Hébreux. On dressait sur les montagnes des espèces de mâts ; et en cas d’alarme et d’irruption des ennemis, on élevait un signal au haut de ce bois, afin que le peuple pût se sauver dans les montagnes et dans les autres lieux de sûreté. Comparer à Isaïe, 5, 26 ; 11, 12 ; 18, 3 ; 30, 17 ; 33, 23.

59.8 Dans son sanctuaire ; selon d’autres dans son saint ou par son saint ; c’est-à-dire David lui-même ou Jésus-Christ. ― Je partagerai, etc. Partager et mesurer un terrain, signifient s’en rendre maître. Sichem. Voir Genèse, note 12.6.

59.8-10 Discours de Dieu annonçant la défaite de tous les ennemis de son peuple.

59.9 Galaad, désigne le pays situé au-delà du Jourdain. ― Manassé et Ephraïm sont mis pour toutes les autres tribus qui furent si longtemps séparées de Juda. ― Ephraïm est la force de ma tête ; en ce qu’elle me fournit l’élite de mes troupes, les capitaines les plus vaillants et les plus expérimentés. ― Juda est mon roi. La tribu de Juda domine partout.

59.10 Moab, etc. Quelquefois, dit D. Calmet, on jetait les sorts au fond d’un vase plein d’eau. Le sort qui venait le dernier était le meilleur. Moab est le bon lot qui m’est venu, et qui a été tiré du fond du vase. Selon d’autres interprètes, le Psalmiste qualifie ainsi Moab, parce que c’était une province fertile et abondante. Le texte hébreu porte : Moab est le vase où je me lave ; ce qui marque l’assujettissement et l’avilissement des Moabites. Mais les Septante et Symmaque ont lu comme la Vulgate. ― Mes pas ; littéralement ma chaussure. ― Des étrangers ; c’est-à-dire les Philistins qui avaient émigré dans la Palestine, et dont le pays est expressément nommé ici dans le texte hébreu. ― Moab, désigne le pays à l’est de la mer Morte, habité par les descendants de Loth. ― L’Idumée, au sud de la Palestine, était très forte, à cause de ses montagnes.

59.11 Une ville fortifiée ; Bosra, ville forte de l’Idumée, selon la plupart, et dont il est parlé, voir Isaïe, 63, 1. ― La ville fortifiée est plutôt Pétra, la capitale de l’Idumée. Voir 4 Rois, note 14.7.

59.11-14 Prière pour obtenir la victoire contre les Iduméens.

59.13 Pour nous tirer. Ces mots sont évidemment sous-entendus ; l’expression de la tribulation, qui, d’ailleurs, ne saurait dépendre de donnez-nous du secours, en est le complément. Voir ce que nous avons dit sur ce genre de construction à la fin des Observations préliminaires.

60.1 Prière de David éloigné de Jérusalem pendant la révolte d’Absalom. Titre hébreu : « Au chef de chœur. Avec accompagnement d’instruments à corde (Neginôth). De David. » ― Composé par David fugitif, pendant la révolte d’Absalom à Mahanaïm (Vulgate : Castra, voir 2 Rois, 17, 24, ou en quelque autre endroit du pays de Galaad.

60.2-4 Prière de David fugitif pour que Dieu le soutienne et le conduise.

60.3 Une pierre ; un rocher haut et inaccessible.

60.4 Une tour forte ; littéralement et par hébraïsme, une tour de force. En hébreu, en effet, un adjectif est souvent remplacé par un substantif mis au génitif.

60.5-6 Dieu est la force de David ; il désire habiter toujours près du Tabernacle, près de celui qui lui a donné son héritage.

60.7 D’une génération et d’une génération, hébraïsme, pour plusieurs, un grand nombre de générations. Suivant la paraphrase chaldaïque et les anciens rabbins, les expressions du texte ne peuvent être exactement vérifiées que dans la personne du Messie.

60.7-9 Que Dieu donne de longs jours au roi, qu’il le garde, et il le remerciera par ses chants.

60.8 Recherchera, sondera, approfondira.

61.1 Idithun. Voir le titre du Psaume 38. ― Composé pendant la révolte d’Absalom.

61.2 Est-ce que mon âme, etc. David, sentant s’élever dans son cœur des sentiments de vengeance contre ses ennemis, cherche à les réprimer par ces paroles.

61.2-3 Acte de confiance de Dieu.

61.4 Chercherez-vous à détruire ? littéralement et par hébraïsme, tuez-vous, détruisez-vous ?A une muraille et à un mur, son au datif dans la Vulgate et dans les Septante, sans doute pour in parietem, in maceriam, comme complément du verbe irruitis précédent, dont le premier régime est in hominem. Il y a dans la Bible plus d’un exemple de ce genre de construction.

61.4-5 Projets des ennemis de David contre sa personne.

61.6-8 Nouvel acte de confiance en Dieu.

61.9-11 Discours au peuple pour qu’il mette son espoir en Dieu, évite le mal et fasse le bien.

61.10 Faux dans leurs balances ; c’est-à-dire se servent de faux poids ; ce qui peut s’entendre des jugements faux et trompeurs que l’on porte, des injustices diverses que l’on commet, des préjugés injustes que l’on conçoit contre son prochain. Comparer à Proverbes, 11, 1 ; 20, 10.

61.12-13 Dieu mettra ordre à tout : il a la puissance et la justice et il rendra à chacun selon ses œuvres. ― Dieu a parlé une fois à son peuple, en lui donnant la loi sur le mont Sinaï ; mais il lui découvrit alors deux grandes vérités que David avait bien retenues ; savoir que Dieu est également puissant et miséricordieux, et qu’il rend à chacun selon ses œuvres. Comparer à Exode, 20, 5-6.

61.13 Voir Matthieu, 16, 27 ; Romains, 2, 6 ; 1 Corinthiens, 3, 8 ; Galates, 6, 5.

62.1 Prière de David dans le désert de Juda, pendant la persécution de Saül. Les éditions ordinaires des Septante et la Vulgate portent Idumée au lieu de Juda, mais c’est cette dernière leçon, qu’on lit dans plusieurs manuscrits et dans Euthymius, qui est la vraie. ― Ce psaume est une prière que David adresse à Dieu le matin, et c’est pour ce motif que l’Eglise le fait réciter à Laudes, qu’on chante le matin. Il a déjà été employé par la primitive Eglise comme prière du matin. ― Obligé de se réfugier dans un désert aride pour échapper à la colère de son ennemi, le Psalmiste réclame pour lui la protection de Dieu, et pour ceux qui le persécutent le châtiment qui leur est dû.

62.2 La lumière du jour, ou l’aurore, comme porte le texte hébreu. ― Mon âme, etc. Tout mon être, mon âme aussi bien que mon corps, ne soupire qu’après vous, ne respire que vous, est entièrement à vous.

62.3 Dans la terre déserte, etc., où je me trouve exilé, je vous adore et je vous prie comme si j’étais à Jérusalem dans votre sanctuaire, devant l’arche et le tabernacle.

62.4 La vie ; littéralement et par hébraïsme les vies.

62.5 Je lèverai mes mains vers le ciel ; c’est-à-dire je prierai. Dans leurs prières, les Hébreux étendaient ordinairement les mains et les tenaient élevées vers le ciel.

62.6 D’une graisse abondante ; littéralement d’une graisse et d’une graisse.

62.11 Sous le nom de renards (vulpium), la Vulgate désigne ici les chacals, qui abondent dans la Palestine et qui déterrent les cadavres et les dévorent. Comparer à Juges, 15, 4.

62.12 Qui jugeront par lui. L’usage de jurer par la vie du roi était très commun parmi les Hébreux. Voir, entre autres passages de l’Ecriture qui le prouvent, 1 Rois, 1, 26 ; 20, 3 ; 2 Rois, 15, 21. ― Plusieurs critiques, à cause de ce mot de roi, prétendent que ce psaume ne peut pas être du temps de la persécution de Saül, mais de l’époque et de la révolte d’Absalom, etc. Il n’est cependant nullement impossible que David, qui avait été sacré par Samuel, prît dès lors le titre de roi, et que ceux qui le suivaient lui donnaient ce titre et jurassent par lui.

63.1 Composé probablement du temps de la persécution de Saül, contre les courtisans qui entouraient ce prince et nuisaient à David par leurs calomnies et leurs rapports venimeux.

63.2-6 Que Dieu garde David contre les traits des calomniateurs !

63.4 Chose amère (ce sont les propres termes des Septante et de la Vulgate) ; c’est-à-dire chose funeste, pernicieuse ; le mot hébreu signifie aussi parole ; c’est le même que les Septante et la Vulgate ont rendu par discours au verset 6.

63.6b-7 Tableau des coups et des intrigues des calomniateurs !

63.7 Ils ont cherché, etc. Pour couvrir leur injustice d’un prétexte d’équité, ils ont voulu me faire passer pour un homme criminel, mais leurs accusations sont tombées d’elles-mêmes. ― L’homme méchant descendra dans la profondeur de son cœur, pour y chercher les moyens de perdre le juste.

63.8-11 Châtiment que Dieu réserve aux calomniateurs.

64 Cantique. Ce mot et les suivants jusqu’à la fin du titre ne se lisent ni dans l’hébreu, ni dans le chaldéen, ni dans le syriaque. On ne lisait pas non plus dans les anciens exemplaires des Septante, qui étaient dans les Héxaples d’Origène ; ils offrent, en effet, des difficultés, touchant lesquelles on peut voir les commentateurs.

64.1 De Jérémie et d’Ezéchiel. Cette addition faite par la Vulgate signifie sans doute que Jérémie et Ezéchiel firent chanter ce psaume de David à leurs frères. Ce psaume est un chant de victoire, mais il est impossible de déterminer exactement à quelle occasion il fut composé. ― Il est remarquable par son mouvement lyrique et par la vivacité des couleurs ; quoique quelques-unes de ses tournures soient hardies, il est généralement clair.

64.2-6a Gloire à Dieu ! Heureux celui visite son temple !

64.6 De toute les extrémités, etc. ; c’est-à-dire de toutes les nations jusqu’aux extrémités les plus lointaines de la terre et de la mer.

64.6b-9 Puissance de Dieu.

64.9 Le matin naissant ; littéralement et poétiquement les sorties du matin, lorsque le matin sort.

64.10 Vous l’avez enivrée ; c’est-à-dire arrosée de pluies abondantes. ― Le fleuve de Dieu, ou le fleuve par excellence, le Jourdain, selon les uns ; ou les grands fleuves en général, selon les autres ; le singulier, dans le style biblique, se mettant souvent pour le pluriel. ― Des hommes ; littéralement d’eux (illorum), c’est-à-dire des habitants de la terre, nommés au verset précédent. ― La préparation de la terre ; littéralement sa préparation (præparatio ejus) ; or, le pronom représente certainement ici le mot terre, exprimé au verset précédent. Le sens de cette dernière phrase est donc : Car c’est ainsi que vous préparez la terre pour la nourriture de ses habitants.

64.10-14 Dieu féconde la terre et nous nourrit.

64.11 Dans les pluies, etc. Le sens est que la terre se réjouira de se voir arrosée par des pluies bienfaisantes qui lui feront produire des fruits en abondance.

64.14 Les béliers des brebis ; c’est-à-dire les béliers qui marchent à la tête des brebis, comme chef des troupeaux. ― Elles ; ce pronom se rapporte à collines du verset précédent, aussi bien qu’au mot vallées.

65.1 Le Psalmiste remercie Dieu d’une délivrance nationale dans la première partie, versets 1 à 12, et d’une délivrance personnelle dans la seconde, versets 13 à 20, mais on ne sait à quels faits particuliers il fait allusion.

65.1-4 Que tous les peuples de la terre louent Dieu de ses œuvres merveilleuses.

65.2 Dites ; ce pluriel se rapporte à terre, du verset précédent, laquelle est un nom collectif, qui se prend pour ses habitants.

65.3 Vous mentiront ; en se soumettant extérieurement à vous, mais cette soumission sera feinte et trompeuse.

65.5-7 Tableau des merveilles que Dieu a opérées.

65.6 Ils passeront, etc. ; allusion au passage de la mer Rouge par les Israélites, sous la conduite de Moïse.

65.8-12 Gloire à Dieu, parce qu’après avoir éprouvé son peuple, il le laisse respirer.

65.10 Vous nous avez épurés par le feu. Comparer à Deutéronome, 4, 20 et Daniel, 3, 21.

65.13-15 Le verset 13 commence la seconde partie, qui est personnelle. Le Psalmiste exécutera le vœu qu’il a fait pendant qu’il était dans l’angoisse.

65.15 La fumée des béliers ; c’est-à-dire de la fumée des chairs brûlées des béliers.

65.16-20 Récit fait au peuple du bienfait reçu et de la reconnaissance du Psalmiste.

65.18 Si j’ai regardé, etc. ; s’il y a dans mon cœur quelque mauvais dessein, de l’hypocrisie, etc.

66.1 Hymne d’action de grâces après la récolte. Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur avec neginôth. » La Vulgate ajoute, « de David. »

66.2 Qu’il fasse briller, etc. Cette expression se trouve souvent employée dans l’Ecriture pour marquer les regards favorables et la bienveillance en général.

66.2-3 Que Dieu nous bénisse et que toute la terre connaisse ses voies !

66.3 Votre salut, etc. ; le salut que vous procurez à toutes les nations.

66.4 Refrain.

66.5-6 Que tous les peuples se réjouissent parce que Dieu est juste.

66.6 Refrain.

66.7 La terre a donné son fruit. Après une grande sécheresse et une affreuse stérilité, vous avez donné la fécondité à nos champs. Dans le sens spirituel, ce fruit est Jésus-Christ et la terre la sainte Vierge.

66.7-8 La terre a porté ses fruits : Que Dieu nous bénisse !

67.1 Ce psaume, le plus difficile à comprendre de toute la collection, a été composé à l’occasion d’une guerre de David, peut-être la guerre contre les Syriens et les Ammonites, voir 2 Rois, chapitres 10 à 12 ; 1 Paralipomènes, chapitre 19 à 20, 3 ; 2 Rois, 8, 3-14 ; 1 Paralipomènes, 18, 3-13. Le verset 2 par lequel s’ouvre le psaume, est la reproduction des paroles de Moïse, voir Nombres, 10, 35, et indique que l’arche avait été portée à l’armée, ce qui eut lieu dans la guerre contre les Syriens et les Ammonites, voir 2 Rois, 11, 11. David chante sa victoire. Le psaume se divise en deux parties et en neuf strophes. La 1re partie qui sert d’introduction, versets 2 à 19, est un tableau du passé ; la 2e, versets 20 à 36, chante le triomphe présent et remercie Dieu du succès qu’il a donné à son peuple.

67.2 Que Dieu se lève. Comparer à Nombres, 10, 35. ― Et que ses ennemis ; c’est-à-dire les Philistins et les autres peuples ennemis du Dieu des Hébreux.

67.2-4 Quand Dieu, c’est-à-dire l’arche de Dieu, se lève, ses ennemis se dissipent comme la fumée, les méchants périssent.

67.4 Mais que les justes, etc. Comparer à 1 Paralipomènes, chapitres 15 et 16.

67.5 Faites un chemin. C’est une apostrophe aux habitants des lieux où devait passer l’Arche sainte. ― Sur le couchant ; c’est-à-dire sur le mont de Sion vers le couchant.

67.5-7 Chantez en l’honneur de Dieu, préparez-lui le chemin quand il passe (dans son arche), dans son lieu saint, car il est le père de l’orphelin et le défenseur de la veuve, le libérateur du captif ; il laisse seulement les rebelles dans le tombeau ou dans le désert aride, comme porte l’hébreu.

67.5 Ceux qui sont d’un même esprit (unius moris) ; le peuple israélite. ― Qui fait sortir, etc. ; qui a délivré nos pères de l’esclavage de l’Egypte par sa force toute-puissante. ― Ceux qui l’irritent, etc. On explique, dans le sens spirituel, cette fin du verset, des Gentils que Jésus-Christ a délivrés de la mort du péché et du tombeau de l’ignorance où ils étaient ensevelis, quoiqu’ils l’offensassent continuellement.

67.8 Le Psalmiste commence à décrire les merveilles que le Seigneur opéra dans le désert après la sortie d’Egypte. Débora dans son cantique (voir Juges, 5, 4-5) et Habacuc dans sa prophétie (3, vv. 6, 10) font une description semblable de la pompe du Seigneur marchant dans le désert et descendant à Sinaï.

67.8-11 Les versets 6 et 7 rappellent l’Exode et ce que Dieu a fait pour son peuple dans le désert ; les versets 8 à 11 continuent à parler des merveilles de cette époque ; ils rappellent la promulgation de la loi sur le Sinaï et l’occupation de la Terre Promise. ― Vos animaux désignent Israël considéré comme un troupeau dont Dieu est le pasteur.

67.10 Une pluie volontaire ; une pluie de faveur. Cette pluie est, selon les uns, une pluie réelle, qui rafraîchit les hébreux dans l’accablement et la lassitude où ils étaient réduits, et, selon les autres, la manne dont ils furent nourris dans le désert. Les Pères expliquent cette pluie, dans le sens spirituel, de la doctrine évangélique, et dans le sens littéral de la manne.

67.12 Le Seigneur donnera, etc. Comparer à Matthieu, 10, 19-20 ; Luc, 21, 15. ― Avec une grande force ; littéralement vertu (virtute). Le terme hébreu traduit dans la Vulgate par virtus, signifiant armée, multitude, bien des interprètes traduisent cette fin de verset : En grand nombre. Comparer au verset suivant.

67.12-15 Le texte original peut se traduire ainsi :

Adonaï (le Seigneur) donne le signal ;

Les messagères de la victoire sont une armée nombreuse.

Les rois des armées s’enfuient, s’enfuient,

Et la maîtresse de la maison ramasse le butin.

Puis, quand vous vous reposez [en paix] au milieu des abreuvoirs,

[Vous êtes comme] les ailes de la colombe aux reflets d’argent,

Au plumage étincelant d’or.

Quand le Tout-Puissant dissipe les rois,

La neige blanchit le Selmon.

Le sens des quatre premiers vers est suffisamment clair ; celui des cinq derniers paraît d’une obscurité impénétrable. La strophe entière peint la conquête de la Terre Promise. Dieu donne le signal du combat et la victoire est gagnée ; de nombreuses jeunes filles chantent le triomphe, voir Exode, 15, 20 ; Juges, 11, 34. Les rois qui s’enfuient sont les ennemis du peuple de Dieu vaincus ; leurs dépouilles sont rapportées à la maison et données aux femmes, voir Juges, 5, 30. Alors les Israélites peuvent vivre en paix au milieu de leurs troupeaux ; ils sont enrichis et parés des riches bijoux conquis ; les ennemis s’enfuient du côté de Selmon et le font briller comme s’il était couvert de neige.

67.13 Le roi des armées ; le roi le plus puissants des rois nos ennemis ; littéralement des vertus (virtutum). Voir Psaumes, 23, 10. ― Au bien-aimé, au bien-aimé ; cette répétition donne une nouvelle force à l’expression, qui représente déjà par elle-même un superlatif. Cette expression peut s’appliquer au peuple d’Israël, qui assujettit les rois puissant du pays de Chanaan, mais elle convient bien mieux à Jésus-Christ, le bien-aimé du Père, l’objet de toutes ses complaisances (voir Matthieu, 3, 17). ― La beauté de la maison ; c’est-à-dire la femme, qui, selon la coutume de l’Orient, demeure presque toujours renfermée dans sa maison. ― De partager les dépouilles. Le Psalmiste fait allusion à Débora et à Jahel, femme d’Haber le Cinéen (voir Juges, chapitre 4 ; 5, 19-20). C’était, en effet, l’ancien usage de la guerre de partager les dépouilles des vaincus.

67.14 Dans son Comment. Littéral sur ce verset, D. Calmet dit : « Les interprètes se tourmentent inutilement ici, pour donner un sens distinct à ce texte, qui est d’une obscurité presque impénétrable. » Cependant le savant auteur essaie de donner une explication tout en avouant qu’il ne sera « peut-être pas plus heureux qu’ils ne l’ont été. » Quant à nous, nous chercherons simplement à éclaircir par quelques mots notre traduction, reproduction littérale de la Vulgate et des Septante. Voici donc comment nous entendons ce verset : Quand, dans la terre promise, vous posséderez les lots ou héritages qui vous seront échus par le sort, vous deviendrez riches et opulents, vous brillerez par l’argent et l’or comme les colombes dont le plumage reflète l’argent et l’or.

67.15 Sur elle (super eam) ; sur la terre exprimée au verset 9, ou mieux, peut-être, sur l’héritage, (hæreditas) du verset 10, lequel est féminin en latin. ― Ils deviendront blancs par la neige abondante du mont Selmon, sous laquelle ils seront ensevelis ; selon d’autres : Les lieux deviendront blancs comme la neige, par les ossements des cadavres qui les couvriront. C’est ainsi qu’on lit dans Virgile (Enéid., V, 865) : Des rochers blancs d’ossements ; et (XII, 36) : Les champs sont blancs par les ossements ; et dans Ovide (Fast., l. I) : La terre est blanche d’ossements humains. La première interprétation nous semble plus simple et plus naturelle.

67.16 Fertile ; littéralement coagulée, caillée (coagulatus).

67.16-19 Traduction du texte original :

Montagnes de Dieu, montagnes de Basan !

Montagnes aux cimes élevées, montagnes de Basan !

Pourquoi êtes-vous jalouses, hautes cimes,

De la montagne que Dieu a choisie pour y habiter ?

Jéhovah y habitera à jamais.

Le char de Dieu, des milliers,

Une multitude innombrable,

Dieu lui-même, le Sinaï [viennent] dans ce sanctuaire.

Tu montes sur le sommet [de Sion], tu amènes tes prisonniers,

Tu reçois les présents des hommes, des ennemis eux-mêmes.

Et tu y demeures, Jéhovah, Dieu !

Cette strophe nous représente Dieu choisissant le mont Sion pour sa demeure. David met en présence les hautes montagnes de Basan (la Vulgate a pris ce nom pour un substantif commun et le traduit par gras), et les collines de Jérusalem. C’est-à-dire le mont Sion. Par une figure hardie, il suppose les montagnes de Basan jalouses de Sion. Dieu descend sur ce dernier, avec son innombrable cour, et là il reçoit l’hommage de tous.

67.18 A Sinaï ; c’est-à-dire comme autrefois sur le mont Sinaï.

67.19 Vous êtes, etc. Monter, s’élever en haut, se dit souvent en parlant de Dieu, lorsqu’il fait éclater sa gloire, qu’il s’élève en quelque sorte au-dessus de la terre, pour manifester sa puissance et sa majesté. Voir Psaumes, 46, 6 ; 56, vv. 6, 12 ; 107, 6 ; 112, 4. ― Vous avez pris, assujetti, emmené ; une captivité ; un grand nombre de captifs. ― Ceux qui ne croyaient pas ; est régi par le verbe vous avez pris, qui précède. Saint Paul, dans Ephésiens, 4, 8, applique ce verset à l’Ascension de Jésus-Christ.

67.20 Victoires ; littéralement saluts, délivrances. Voir, sur ce mot, Psaumes, 43, 5.

67.20-36 IIe partie : Tableau du présent : Après avoir rappelé tout ce que Dieu a fait pour son peuple et pour Jérusalem où il vient demeurer, David loue le Seigneur de la victoire qu’il vient de lui faire remporter.

67.20-24 Tableau de la victoire. Une partie de la guerre avait eu pour théâtre le pays de Basan.

67.23 Basan. Voir Nombres, note 21.33.

67.25-28 Tableau du triomphe au retour de l’armée victorieuse.

67.28 Dans l’extase de son esprit, dans la surprise, dans l’abattement. Le sens de l’hébreu est : Benjamin, le jeune ou le petit, domine, est à la tête de ses frères, parce que c’est de cette tribu qu’est sorti Saül, le premier roi. Puis viennent les princes de Juda, etc.

67.29-31 Prière pour que Dieu continue à protéger Jérusalem.

67.31 Les bêtes du roseau ; c’est-à-dire les bêtes sauvages. ― Assemblée de taureaux (congregatio taurorum). Il faudrait régulièrement l’accusatif (congregationem) ; mais, comme nous l’avons déjà fait observer au milieu des Observations préliminaires, 1°, la Vulgate met ces cas l’un pour l’autre, sans égard pour la concordance latine. Cette même anomalie se trouve dans la version grecque. ― Au milieu, etc. ; c’est-à-dire des troupeaux de vaches. ― Ces divers animaux désignent les ennemis d’Israël : les Philistins, les Chananéens, les Egyptiens. ― Qui ont été éprouvés par l’argent ; c’est-à-dire comme l’argent ; ce qui s’applique aux Israélites. ― Les bêtes du roseau symbolisent l’Egypte où les roseaux abondent.

67.32-36 Invitation à tous les peuples de la terre à louer le vrai Dieu.

67.34 Le ciel du ciel ; hébraïsme, pour tous les cieux. ― Vers l’orient. Jésus-Christ s’éleva au ciel de la montagne des Oliviers, qui est à l’orient de Jérusalem. ― Une voix de puissance ; hébraïsme, pour une voix très puissante.

67.35 Au sujet d’Israël ; pour les prodiges qu’il a opérés en faveur d’Israël.

67.36 Dans ses saints. Le texte original doit se traduire : dans ses sanctuaires, dans les lieux sanctifiés par le séjour et la présence de l’arche, le Sinaï, Silo, le mont Sion.

68.1 Prophétie des souffrances de Notre-Seigneur dans sa Passion. Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. Sur les schoschannîm. » Voir ce mot dans la note 20 à la fin du volume. Ce psaume a été composé peut-être pendant la persécution de Saül, mais il se rapporte si exclusivement et si parfaitement à Jésus-Christ, à part peut-être un petit nombre de traits accessoires, qu’il est impossible de trouver dans la vie de David aucune circonstance à laquelle il s’applique pleinement ; il prédit les souffrances de Notre-Seigneur dans sa passion et est le pendant en même temps que le complément du Psaume 21 ; aussi est-il, avec ce dernier, celui qui est le plus fréquemment cité dans le Nouveau Testament : ― 1° Les ennemis du Sauveur le haïssent sans cause, voir Jean, 15, 25 et Psaumes, 68, 5 (et aussi Psaumes, 24, 19). ― 2° Jésus est dévoré du zèle de la maison de Dieu, voir Psaumes, 68, 10a et Jean, 2, 17. ― 3° Il supporte volontairement les opprobres, voir Psaumes, 68, 10b et Romains, 15, 3. ― 4° La malédiction de Psaumes, 68, 26a, s’accomplit dans la personne de Judas Iscariote, voir Actes des Apôtres, 1, 20. ― 5° La réprobation d’Israël est indiquée, voir Psaumes, 68, 23-24 ; Romains, 11, 9. ― 6° Le vinaigre donné à Jésus-Christ sur la croix est prophétisé, voir Psaumes, 68, 22 ; Jean, 19, 28 ; Matthieu, 27, 48. Aussi tous les Pères sont-ils unanimes à voir dans ce psaume une prophétie littérale de la passion et de la résurrection de Notre-Seigneur. ― Il se divise en trois parties : 1° souffrances du Messie, versets 2 à 19 ; ― 2° causées par ses ennemis qui doivent en être punis, versets 20 à 29 ; ― 3° tandis que lui sera sauvé et que les Gentils convertis le loueront avec lui, versets 30 à 37. ― La suite des pensées est celle-ci : ― Ire partie. 1° Le Messie souffre, versets 2 à 5 ; ― 2° pour Dieu, versets 6 à 13 ; ― 3° par conséquent Dieu doit le sauver, versets 14 à 19. ― IIe partie. Puisque c’est par la malice de ses ennemis qu’il souffre, versets 20 à 22 ; Dieu doit les châtier, versets 23 à 29. ― IIIe partie. Mais lui, Dieu le sauvera et il l’en remerciera, versets 30 à 32. La conversion des Gentils sera sa récompense et ils loueront Dieu avec lui, versets 33 à 37.

68.2 Des eaux, etc. Les eaux, l’inondation, aussi bien que la tempête marquent, dans le style de l’Ecriture, de grandes calamités.

68.4 Une boue profonde ; littéralement de profondeur, d’abîme (limo profundi). ― Dans la profondeur. Le mot latin altitudinem de la Vulgate signifie également hauteur, élévation ; mais il ne saurait avoir ici ce sens ; le texte hébreu et la version grecque ne laissent aucun doute à cet égard.

68.5 Ce que je n’avais pas pris, etc. C’est une espèce de proverbe.

68.6 Folie signifie ici, comme dans une foule d’autres endroits de la Bible, erreur, égarement, faute.

68.7 Des armées ; littéralement des vertus. Voir Psaumes, 23, 10.

68.10 Voir Jean, 2, 17 ; Romains, 15, 3.

68.11 J’ai couvert, etc. Il y a probablement ici une ellipse ; et le sens de la phrase est : J’ai couvert mon âme d’un cilice pendant mon jeûne ; c’est-à-dire je me suis revêtu d’un cilice. Nous avons déjà fait observer plus d’une fois qu’en hébreu, comme en arabe, le mot âme s’employait souvent pour personne, individu. Quant à l’ellipse du mot cilice, elle paraîtra toute naturelle si on rapproche ces paroles de Psaumes, 34, 13 : « Et moi, pendant qu’ils me tourmentaient, j’étais revêtu d’un cilice. J’humiliais mon âme par le jeûne ; » et si l’on considère qu’on revêtait le cilice dans la pénitence aussi bien que dans le deuil et dans une extrême pauvreté. Enfin, le verset 12 suivant semble ne laisser aucun doute à cet égard. Les Septante portent à la lettre : J’ai courbé dans le jeûne mon âme ; et l’hébreu : J’ai pleuré dans le jeûne mon âme. Si l’on traduisait le verbe operui de la Vulgate par j’ai accablé, écrasé, sens qu’il a incontestablement dans les auteurs latins, on entrerait dans l’idée des traducteurs grecs : mais nous préférons notre interprétation, d’autant mieux que les Septante de l’édition de Complute, et la plupart des exemplaires grecs et latins, portent expressément : J’ai couvert.

68.12 Un proverbe de mépris, un sujet de raillerie. ― Un cilice, un sac, vêtement étroit, marque de deuil et de tristesse.

68.13 Anciennement les lieux d’assemblées et les places publiques étaient à la porte des villes.

68.14 La vérité de votre salut. Voir, pour le sens de cette expression, Psaumes, 39, 11.

68.15 Du fond des eaux ; c’est-à-dire de l’enfer. Comparer à Job, 26, 5.

68.16 Qu’une tempête d’eau. Comparer au verset 1.

68.22 Voir Matthieu, 27, 48.

68.23 Voir Romains, 11, 9. ― Que leur table, etc. Voir, sur le vrai sans de cette imprécation et toutes les autres contenues dans ce psaumes la fin des Observations préliminaires.

68.24 Tenez leur dos, etc. ; c’est-à-dire qu’ils soient accablés des fardeaux.

68.26 Voir Actes des Apôtres, 1, 20. ― Que leur habitation, etc. La ruine de Jérusalem a été l’accomplissement de cette prophétie.

68.28 Mettez iniquité ; c’est-à-dire selon le style des écrivains sacrés, laissez les mettre, etc. ― Dans votre justice ; dans les voies de votre justice, de vos bonnes grâces.

68.32 Qu’un jeune veau ; que le sacrifice d’un jeune veau.

68.36 Cette prophétie s’explique littéralement du rétablissement de la Judée après la captivité de Babylone. Or, ce rétablissement était une figure de l’établissement de l’Eglise.

69.1 Pour le Psaume 69, voir le Psaume 39, dont il est un fragment (voir Psaumes, 39, 14-18).

69.3 Qui cherchent mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.

69.5 Votre salut ; c’est-à-dire, le salut que vous accordez, qui vient de vous.

70.1 Sans titre en hébreu. Le titre de la Vulgate signifie probablement que ce psaume était souvent chanté par les Réchabites (voir Jérémie, chapitre 35) et par les premiers captifs. ― Cet appel à la protection divine était alors tout à fait de circonstance. ― Ce chant contient beaucoup de réminiscences d’autres psaumes. (recopier note de la page 307, édition 1 919)

70.5 Parce que c’est que vous qui êtes ma patience. C’est-à-dire que c’est de vous que vient ma patience. Comparer Psaumes, 56, 6.

70.6 Sur vous j’ai été appuyé, etc. Voir, sur le sens de ce passage, Psaumes, 21, 11.

70.10 Ont parlé de moi ; littéralement Ont dit à moi, m’ont dit (dixerunt mihi). Nous avons déjà fait observer que la particule hébraïque, rendue dans les Septante et la Vulgate par le datif outre son sens ordinaire, signifiait quelquefois de, au sujet de, quand elle est jointe aux verbes dire, ordonner, etc. ; ce qui est incontestablement vrai dans ce passage-ci. Ajoutons que le verbe ont dit se trouvant séparé de son complément, Dieu l’a délaissé (verset 11), par plusieurs propositions, les exigences de notre langue nous ont obligé de substituer le neutre parler à l’actif dire. Quant à la traduction contre moi, nous la regardons comme fausse. ― Qui observaient mon âme ; c’est-à-dire qui m’épiaient pour me perdre.

70.15 Votre salut ; le salut qui me vient de vous. ― Science vaine ; ou fausse sagesse, astuce, dont était rempli Achitophel, conseiller de David, qui se jeta dans le parti d’Absalom.

70.16 J’entrerai, etc. ; c’est-à-dire je me renfermerai dans la considération de la puissance infinie du Seigneur.

70.18 Votre bras ; la force de votre bras.

70.18-19 Votre puissance et votre justice qui s’élèvent jusqu’aux cieux. Comparer à Psaumes, 35, 6 ; 56, 11. Le mot altissima de la Vulgate (littéralement lieux très élevés), que nous avons rendu par cieux, est la traduction d’un terme hébreu qui signifie hauteur, élévation, ce qui est élevé, et en particulier, le ciel.

70.20 Vous m’avez montré ; hébraïsme, pour vous m’avez fait sentir, éprouver.

70.22 Des instruments de psaume ; c’est-à-dire des instruments sur lesquels on chantait les psaumes.

70.24 S’exercera ; littéralement méditera (meditabitur). Voir Psaumes, 34, 28.

71.1 S’applique particulièrement au Messie : « O Dieu, dit le Targum, donne ta justice au roi Messie. »

71.2 Dans l’équité ; littéralement dans le jugement. Le terme hébreu, rendu dans la Vulgate par judicium signifie aussi jugement, juste, justice, équité.

71.2-4 Que Dieu accorde au roi la vertu de justice.

71.3 Que les montagnes et les collines, pour tout le pays. Que la paix et la justice règnent dans toute la Terre Sainte.

71.5 Dans toutes les générations ; littéralement dans une génération et une génération. Voir, sur ce genre de répétition et sur l’accusatif generationem de la Vulgate, au lieu du génitif, le milieu des Observations préliminaires, 1°.

71.8-11 Que Dieu accorde au roi la domination sur ses ennemis.

71.10 Tharsis, Tartessus, en Espagne, où les Phéniciens allaient chercher l’or et l’argent. ― Les îles, l’île de Chypre et les îles de la Méditerranée, et par extension l’Europe. ― Saba était un royaume d’Arabie, particulièrement célèbre par ses parfums.

71.12-15 Que Dieu accorde au roi la compassion pour les malheureux.

71.15 Et on adorera, etc. Plusieurs interprètes traduisent : Et on l’adorera ; comme si les mots de la Vulgate ide ipso étaient synonymes de ipsum. Si l’on prend ici le verbe adorer, pour l’action simple de s’incliner, de se prosterner, sens qu’ils a souvent dans l’Ecriture, on peut l’appliquer à Salomon ; mais si on l’entend de l’adoration proprement dite, c’est-à-dire du culte souverain qu’on ne doit rendre qu’à la divinité, il ne peut convenir ici qu’à Jésus-Christ. Les Septante lisent : On priera à cause de lui, à son sujet ou pour lui. ― Arabie, pays qui s’étend au sud-est de la Palestine jusqu’à la mer Rouge.

71.16 Il y aura du froment. C’est le sens de l’hébreu, et celui que réclame le contexte. La Vulgate, d’après le grec, porte appui, soutien (firmamentum) ; traduction qui ne s’éloigne pas du texte primitif, puisque chez les Hébreux le froment était appelé la force, l’appui (firmamentum, robur) ou le bâton du pain (baculus panis). Voir, en effet, Isaïe, 2, 1 ; Ezéchiel, 4, vv. 9, 16 ; 14, 13 ; Psaumes, 104, 16.

71.16-17 Que Dieu accorde au roi l’abondance des récoltes et la gloire.

71.18-19 Les versets 18 et 19 sont une doxologie indépendant du psaume, pour marquer la fin du 2e livre des Psaumes, qu’indique plus explicitement encore le verset 20.

71.20 Sont finies, etc. ; c’est-à-dire que c’est le dernier psaume que David composa avant sa mort. Personne ne sait d’une manière certaine pourquoi ont été mises ici ces paroles, qui seraient plus naturellement placées à la fin du psautier. On peut voir dans les commentateurs ce qui a été dit à ce sujet.

72.1 Justification de la Providence, qui permet que les justes souffrent et que les méchants prospèrent. ― Le sujet de ce psaume est analogue à celui du Psaume 36. « Prêt à confesser quelques doutes qui s’étaient élevés jadis dons son âme, le [psalmiste]… se croit obligé de les condamner d’avance en débutant par une élan d’amour ; il s’écrie : Que notre Dieu est bon pour tous les hommes qui ont le cœur droit ! Après ce beau mouvement, il pourra avouer sans peine d’anciennes inquiétudes : J’étais scandalisé et je sentais presque ma foi s’ébranler, lorsque je contemplais la tranquillité des méchants… C’est ce qu’on appelle… des tentations ; et il se hâte de nous dire que la vérité ne tarda pas à leur imposer silence. Mais je l’ai compris enfin, ce mystère, lorsque je suis entré dans le sanctuaire du Seigneur ; lorsque j’ai vu la fin qu’il a préparée aux coupables… Ayant ainsi abjuré tous les sophismes de l’esprit, il ne sait plus qu’aimer. Il s’écrie : Que puis-je désirer dans le ciel ! Que puis-je aimer sur la terre, excepté vous seul ! Ma chair et mon sang se consument d’amour. » (DE MAISTRE.) ― Ce psaume se divise en deux parties, des versets 1 à 14 et 15 à 28. ― Ire partie : Le bonheur du méchant, versets 1 à 14. ― Versets 1 et 2 : Malgré la bonté de Dieu pour Israël, mes pieds ont chancelé, j’ai failli tomber. ― Versets 3 à 6 : Parce que j’ai porté envie au bonheur du méchant ; ― tableau de ce bonheur : versets 7 à 12 ; ― découragement que ce bonheur cause au juste, versets 13 et 14. ― IIe partie : Explication du bonheur des méchants et consolation des jutes, versets 15 à 28. ― Versets 15 à 18 : L’explication du bonheur des méchants dans leur destinée finale. ― Versets 19 à 23a : Ils périssent inopinément ; quand la vue de leur prospérité nous aigrit, c’est parce que nous sommes comme la brute sans intelligence. Versets 23b à 26 : Le juste doit donc se tenir toujours uni à Dieu et n’avoir point d’autre partage. ― Versets 27 et 28 : Car s’écarter de lui, c’est périr ; vivre avec lui, c’est le bonheur. ― D’Asaph. Voir le titre du Psaume 49 (Hébreu : 50). ― A Israël. Quelques exemplaires des Septante lisent au génitif, d’Israël ; mais la plupart portent ; conformément à l’hébreu, à Israël.

72.3 Paix. Par ce mot, les Hébreux désignaient souvent une vie tranquille et prospère.

72.9 Ils ont posé, etc. ils ont attaqué Dieu dans le ciel par leurs blasphèmes, et les hommes sur la terre par leurs médisances et leurs calomnies.

72.10 Mon peuple ; c’est-à-dire le peuple de Dieu. ― En reviendra là ; à cette plainte. ― Des jours pleins ; c’est-à-dire une vie longue et heureuse.

72.11 Comment Dieu, etc. Comparer à Job, 22, 13 ; Psaume, 9, 11 (Hébreu : 10, 11).

72.17 Leurs ; c’est-à-dire des pécheurs, qui sont nommés aux versets 3 et 12.

72.18 A cause, etc. C’est la traduction qui paraît la mieux fondée, surtout si l’on considère que plusieurs exemplaires des Septante et la plupart des anciens psautiers portent expressément leurs et maux ; et quelle se lie mieux au contexte.

72.21-24 Nous avons adopté, pour ces versets, la ponctuation suivie par Martini dans sa traduction italienne (vérifier), comme étant la seule qui permette la véritable explication de ce passage.

72.24 Avec gloire ; en me comblant de gloire.

72.27 En s’éloignant. Cette expression est véritablement sous-entendue. Voir fin des Observations préliminaires, 2°.

72.28 Vos louanges ; c’est le vrai sens du latin prædicationes, qui est, en effet, remplacé par laudationes à Psaumes, 9, 15. ― La fille de Sion : signifie le peuple ou la ville de Sion. ― « Que ce psaume est beau ! dit Herder. Le poète commence par une sentence, résultat des nombreuses observations qui font sa conclusion. Passant avec rapidité et d’une manière inaperçue à des situations pénibles, il dépeint comment il s’est trompé ; et lorsqu’il a fait arriver ce tableau à son apogée, il en détourne son chant. Introduit enfin dans le conseil [de la Providence], il reconnaît que son premier jugement était [faux]. Des vœux nouveaux, mais toujours en harmonie avec ses hésitations, le rattachent à Dieu et l’élèvent au plus haut degré des sentiments chaleureux. [Le sentiment d’une ferme confiance en Dieu] termine le tout. Ce psaume didactique est aussi remarquable par son contenu que par son arrangement. Asaph voit d’abord le bonheur des méchants, puis il reconnaît que ce bonheur disparaît comme une ombre, tandis que celui des bons est inébranlable. »

73.1 Intelligence d’Asaph ou psaume didactique composé par Asaph. Comparer au titre du Psaume 49 (Hébreu : 50). ― Ce psaume est rapporté par un grand nombre de critiques contemporains à l’époque des Machabées, voir 1 Machabées, 4, vv. 38, 46 ; 9, 27 ; 14, 41 ; 2 Machabées, 1, 8b ; 8, vv. 1-4, 33 ; Psaumes, 73, vv. 3, 4b, 7, 8b, 9b. Mais comme le Psaume 78, il peut avoir été composé après la prise de Jérusalem et la ruine du temple de Salomon par Nabuchodonosor, voir 4 Rois, chapitre 24 ; 2 Paralipomènes, chapitre 36 ; Jérémie, chapitre 52.

73.1-8 Prière à Dieu pour qu’il n’abandonne pas toujours Jérusalem et son sanctuaire dévastés.

73.2 Votre assemblée ; c’est-à-dire votre peuple. ― La verge de votre héritage ; c’est-à-dire simplement votre héritage. Plusieurs savants interprètes prétendent que les Hébreux se servaient de verges ou perches, aussi bien que de cordes, pour mesurer leurs terres.

73.4 Leurs étendards en grand nombre ; littéralement leurs signes ou étendards, signes (signa eorum, signa). Nous avons déjà fait observer que la répétition d’un substantif au même cas indiquait souvent un grand nombre, une multitude ; la traduction ordinaire nous a paru défectueuse.

73.4-9 Peinture des dévastations commises dans le temple par les ennemis des Juifs qui sont les ennemis de Dieu (versets 4 à 6) ; ils ont fait cesser tout culte et il n’ya plus de miracles, plus de prophètes pour consoler Israël (versets 7 à 9).

73.5 Ce qu’ils faisaient, ou la sainteté du lieu. Il est évident que le verbe comprendre (cognoverunt) exige un complément semblable. ― Comme à la sortie ; c’est-à-dire comme aux portes, aussi bien que sur les portes. Les Chaldéens, après avoir pris la ville de Jérusalem, placèrent leurs étendards sur les portes comme des trophées de leurs victoires ; ils en firent autant sur les portes du temple. Pendant les quelques jours de pillage de la ville et du temple, et avant que Nabuzardan y eût fait mettre le feu, les soldats commirent les insolences, les profanations et les brutalités qui leurs sont reprochées ici. Voir 4 Rois, 25, verset 1 et suivants ; Jérémie, 52, verset 12 et suivants.

73.6 Ses portes. Le pronom ejus, amphibologique dans la Vulgate, étant au féminin dans les Septante, ne peut se rapporter qu’au mot Jérusalem sous-entendu. ― Ils l’ont renversée (dejecerunt eam) ; même observation à faire.

73.7 Voir 4 Rois, 25, 9. ― Ils ont souillé sur la terre ; c’est-à-dire en le renversant par terre.

73.9 Nos signes ; les prodiges qui nous ont été promis dans la loi et dont une partie a été opérée en faveur de nos pères. ― Il n’y a point de prophète. C’est la plainte des Juifs captifs à Babylone, dans leur désespoir ; plainte au fond exagérée, puisque Daniel était à Babylone. Il est vrai qu’il y prophétisa peu, et que ses principales prophéties lui furent révélées à Suse (voir Daniel, chapitres 7 à 11). Quant aux signes ou prodiges, s’ils ne virent pas à Babylone ces grands coups d’éclat, comme on en avait vu anciennement en Egypte et dans le désert, ils furent cependant témoins de la délivrance miraculeuse de Daniel et de ses compagnons, de la fournaise ardente (voir Daniel, 3, verset 20 et suivants) ; et de celle de Daniel, de la fosse aux lions (voir Daniel, 14, verset 30 et suivants) ; de la justification miraculeuse de la chaste Suzanne (voir Daniel, 13, verset 45 et suivants) ; de la métamorphose de Nabuchodonosor (voir Daniel, 4, verset 13 et suivants) ; enfin des derniers moments de Balthasar, roi des Chaldéens (voir Daniel, 5, verset 22 et suivants).

73.10-11 Jusqu’à quand durera cet abandon du Seigneur ?

73.12 Voir Luc, 1, 68. ― Mais Dieu, etc. Les Pères l’entendent ordinairement de la rédemption du genre humain, opérée par Jésus-Christ, notre Dieu et notre roi, au milieu de la Judée.

73.12-14 Ce n’est pas la puissance qui manque à Dieu ; il a séparé la mer de la terre ferme, il brise la tête du crocodile.

73.13 Les têtes des dragons, les grands animaux qui habitent les eaux du Nil et figurent le peuple et l’armée d’Egypte.

73.14 La tête du dragon, de Léviathan, le crocodile, emblème du roi d’Egypte. ― Le roi d’Egypte est devenu la proie de l’Ethiopie.

73.15 Jaillir de la pierre. Comparer à Exode, 17, 6 ; Nombres, 20, verset 8 et suivants. ― Ethan, signifie, suivant les anciens hébraïsants, force ou antiquité, et, suivant les modernes, flux, écoulement perpétuel. Les Septante et la Vulgate en ont fait un nom propre de lieu. Il est certain qu’Ethan ou Etham, (car on lit l’un et l’autre) était un lieu où les Israélites firent leur troisième station après leur sortie d’Egypte, et qui était situé à l’extrémité du désert. Voir Exode, 13, 20 ; Nombres, 33, 6.

73.15-17 Dieu est le créateur des rivières, du jour, des astres, des saisons.

73.17 Toutes les limites ; c’est-à-dire toute l’étendue.

73.18-23 Que Dieu ne laisse donc plus insulter son nom ! qu’il ait pitié de son peuple, avec qui il a fait alliance ! (versets 18 à 20) ; versets 21 à 23 : répétition de la même pensée en d’autres termes.

73.20 Ces hommes avilis sur la terre, dont parle le Psalmiste, sont probablement les Chaldéens ou les Iduméens et les Samaritains. ― Ont été comblés ; etc. ; c’est-à-dire se sont emparés injustement des maisons des Hébreux pendant leur captivité.

74.1 D’Asaph ou par Asaph. Voir le titre du Psaume 49 (Hébreu : 50). ― Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. [Sur l’air] ‘al thaschkhêth : ne corrompez pas. » ― Théodoret avait trouvé dans quelques manuscrits des Septante l’addition suivante dans le titre : Contre l’Assyrien. On peut en effet rapporter ce psaume au temps d’Ezéchias et y voir un chant prophétique annonçant que Juda sera délivré de l’invasion de Sennachérib, voir 4 Rois, chapitre 19 ; 2 Paralipomènes, chapitre 32 ; Isaïe, chapitre 37.

74.2 Refrain.

74.3 Je jugerai les justices ; hébraïsme, pour avec la plus grande justice.

74.3-4 Discours de Dieu : Il rend la justice, quand le moment est venu ; il soutient la terre, quand elle semble ébranlée dans ses fondements.

74.5-9a Le Psalmiste déclare en conséquence au méchant qu’il ne lèvera plus la tête (versets 5 et 6) ; parce que ce n’est pas un monarque de l’orient ou de l’occident, c’est-à-dire un monarque terrestre, qui gouverne, c’est Dieu (versets 7 à 9a).

74.5 ; 74.6 ; 74.11 Voir, pour le mot corne, Psaumes, 17, 3.

74.9 Un calice, etc. Le calice, dans le style des prophètes, marque ordinairement la vengeance et la colère. Les Septante, la Vulgate, les versions syriaque et arabe, semblent reconnaître ici deux calices ; aussi plusieurs interprètes expliquent-ils ainsi ce passage : L’un de ces calices est plein d’un vin pur, net, sans lie : l’autre l’est d’un vin épais, trouble et avec sa lie. Dieu mêle l’un avec l’autre, et tempère le vin pur par un mélange de vin amer et trouble, suivant la nature des fautes des coupables. ― Et il l’a penché ; pour faire boire.

74.9b-11 Dieu tient à la main une coupe remplie de breuvage amer, et il la fera boire au méchant jusqu’à la lie ; et Israël glorifiera son Dieu et célébrera la ruine de l’impie.

75.1 Ce psaume se rattache étroitement au précédent : Le Psaume 74 nous annonçait la délivrance de Juda, menacé par Sennachérib ; le Psaume 75 nous la montre accomplie et en remercie le Seigneur.

75.2-4 Dieu a fait proclamer la grandeur de son nom en Juda, en brisant les armes de guerre des ennemis.

75.3 Dans la paix ; c’est-à-dire dans Jérusalem, dont l’ancien nom était Salem, en hébreu Schâlêm (voir Genèse, 14, 18), qui exprime l’idée de paix. ― Son lieu ; sa demeure.

75.4 , etc. ; c’est-à-dire dans la Judée.

75.5 Une lumière. La lumière de Dieu marque ici, comme dans bien d’autres endroits de l’Ecriture, le secours, la faveur, la puissance divine. ― Eternelles ; épithète que les écrivains sacrés donnent assez souvent aux montagnes à cause de leur antiquité.

75.5-7 La gloire de Dieu brille éclatante ; il a terrassé soldats et cavaliers.

75.6 Ils ont dormi, etc. La manière prompte et miraculeuse dont l’armée de Sennachérib fut exterminée soutient très bien cette idée de sommeil.

75.8-10 Qu’il est terrible, le Seigneur ! A peine s’est-il levé pour juger, que la terre est tranquille.

75.10 Les hommes doux de la terre ; ce sont les Israélites qui ne cherchaient qu’à vivre en paix, lorsque Sennachérib vint les attaquer. Ezéchias avait même acheté la paix, moyennant une très forte somme d’argent, après que l’ennemi eut commencé à exercer des hostilités. Voir 4 Rois, 18, 13-16.

75.11 Dans sa pensée ; littéralement : La pensée de l’homme vous louera ; et les restes de pensée vous feront un jour de fête.

75.11-13 Remercions Dieu qui me fin à l’orgueil des rois.

75.12-13 Comparer à 2 Paralipomènes, 33, 21-23.

76.1 Idithun. Voir le titre du Psaume, 38 (Hébreu : 39). ― D’Asaph. Voir le titre du Psaume 49 (Hébreu : 50). ― Il est impossible de déterminer en quelle circonstance ce psaume fut composé. On peut supposer cependant que c’est vers l’époque de la ruine du royaume des dix tribus. ― « Les deux premières strophes forment l’exorde et expriment un sentiment de tristesse et d’angoisse au sujet des malheurs présents de la nation (versets 2 à 7). Les trois strophes suivantes (versets 8 à 16) cherchent la consolation et le secours auprès de Dieu, qui a été jadis le libérateur d’Israël. Enfin une brillante description du passage de la mer Rouge (versets 17 à 21), rattachée à cette idée d’une consolation à puiser dans l’histoire, termine le poème. » (Ed. REUSS.)

76.3 Mon âme a refusé, etc. Au milieu de ma captivité, accablé de douleur, je n’ai pu trouver aucune consolation hors de Dieu.

76.8 Ne sera-t-il pas de nouveau, etc. ; littéralement et par hébraïsme : N’ajoutera-t-il pas d’être, etc. Voir fin des Observations préliminaires, 2°.

76.11 Et j’ai dit ; après avoir ainsi déchargé mon cœur devant Dieu. ― Je commence à espérer.

76.13 Je m’exercerai dans vos desseins ; c’est-à-dire à réfléchir sur, etc. ― Vos desseins ; littéralement vos inventions ; l’hébreu porte : vos actions, vos œuvres.

76.14 Votre voie est sainte ; littéralement est dans la sainteté. Nous avons déjà fait remarquer qu’un hébreu les adjectifs sont souvent remplacés par un substantif précédé d’une préposition.

76.18 Vos flèches. Les flèches de Dieu signifient assez ordinairement, dans l’Ecriture, les foudres et les éclairs.

76.19 La roue ou les roues ; c’est-à-dire les chariots ; car la partie est prise ici pour le tout. Il s’agit ici des chariots des Egyptiens, lesquels furent brisés dans la mer Rouge.

76.20 Dans la mer, etc. ; c’est-à-dire vous avez marché dans les eaux de la mer, à la tête de votre peuple, comme sur la terre ferme ; et ensuite vous avez refermé cette mer, sans qu’on ait pu découvrir les traces de votre passage.

76.21 Voir Exode, 14, 29.

77.1 Ma loi ; c’est-à-dire ma doctrine, mes instructions ; car le terme hébreu correspondant est un dérivé du verbe enseigner, instruire.

77.1-12 Résumé de l’histoire du peuple de Dieu, pour servir d’enseignement à Israël et l’exciter à la fidélité au Seigneur.

77.2 Des choses cachées, etc. C’est le sens de l’hébreu et des Septante et celui que Jésus-Christ a donné lui-même (voir Matthieu, 13, 35). Or ces choses cachées, etc., sont les mystères de l’Evangile, la connaissance des vérités du salut, qui n’ont été révélées que depuis la venue de Jésus-Christ, comme le dit saint Paul (voir Romains, 16, 25-26 ; 1 Corinthiens, 2, 7 ; Colossiens, 1, 6-27).

77.3 Combien de grandes choses, etc. ; c’est un des compléments du verbe précédent je dirai.

77.5 Témoignage, le mot hébreu rendu dans les Septante et la Vulgate par témoignage signifie précepte, ordonnance, décret, loi ; c’est probablement ce dernier sens qu’il a ici. ― Combien de grandes choses, etc. Voir Psaumes, note précédente.

77.9 On ignore à quel fait le Psalmiste fait allusion.

77.11 Qu’il leur a montrées ; qu’il a opérées devant eux.

77.12 Des merveilles, les plaies d’Egypte. ― Dans la plaine de Tanis. Tanis, située dans le Delta, était au moment de l’exode la résidence du pharaon. Voir Nombres, note 13.23.

77.13 Voir Exode, 14, 22. ― La mer Rouge. Voir pour les allusions de ce verset et des versets suivants les passages de l’Exode et des Nombres auxquels renvoient les références.

77.15 Voir Exode, 17, 6 ; Psaumes, 104, 41. ― Comme un abîme abondant ; c’est-à-dire comme s’il y avait eu en ce lieu de grands amas d’eaux potables ; expression hyperbolique pour marquer la quantité des eaux qui sortirent du rocher. Comparer à 1 Corinthiens, 10, 4.

77.17 Mais ils péchèrent de nouveau ; littéralement et par hébraïsme : Ils ajoutèrent à pécher. Voir fin des Observations préliminaires, 2°.

77.18 Ils tentèrent Dieu dans leurs cœurs ; en ce qu’au lieu de s’adresser à lui, ils se livrèrent aux murmures. ― Pour leurs âmes ; pour leurs personnes, pour eux.

77.20 Pain ; c’est-à-dire nourriture en général.

77.21 Voir Nombres, 11, 1. ― Et différa l’accomplissement de sa promesse, de les faire entrer dans la terre promise.

77.24 Voir Exode, 16, 4 ; Nombres, 11, 7.

77.25 Voir Jean, 6, 31 ; 1 Corinthiens, 10, 3.

77.26 Voir Nombres, 11, 31.

77.30 Voir Nombres, 11, 33.

77.31 Rejeta littéralement empêcha d’entrer dans la terre promise, selon l’hébreu, il abattit, il fit tomber.

77.38 Souvent il détourna ; littéralement et par hébraïsme : Il abonda pour détourner. Comparer à Psaumes, note 77.17.

77.39 Un souffle, le vent. La vie est comme un souffle, une ombre.

77.41 Et de nouveau ils tentèrent ; littéralement : Et ils retournèrent, et ils tentèrent ; même hébraïsme qu’au verset précédent.

77.44 Voir Exode, 7, 20. ― Leurs fleuves ; c’est-à-dire les fleuves des Egyptiens.

77.45 Voir Exode, 8, vv. 6, 24. ― Une multitude de mouches. Voir Psaumes, note 104.31.

77.46 Voir Exode, 10, 15.

77.47 Voir Exode, 9, 25. ― Leurs mûriers, leurs sycomores à figues, l’un des arbres les plus précieux du pays. Voir Luc, 19, 4.

77.48 Au feu du ciel ; l’hébreu dit à la foudre.

77.50 Il fit, etc. ; c’est-à-dire il ouvrit un chemin large et spacieux ; il donna un libre essor à sa colère. ― A leurs âmes ; à leurs personnes, à eux-mêmes. Comparer au verset 18. ― Il les renferma dans la mort ; il les livra à la mort. ― La montagne de sa sanctification ; c’est-à-dire de sa consécration, qu’il s’était consacrée par la destination qu’il en avait faite, dès le commencement, et qui était d’établir le siège de sa religion. Il est certain que le mot hébreu signifie non seulement sainteté, mais encore chose sainte, consacrée, sanctuaire, temple. ― Avec un cordeau. Voir Psaumes, 15, 6.

77.51 Voir Exode, 12, 29.

77.53 Voir Exode, 14, 27.

77.54 Voir Josué, 13, 7.

77.56 Ses témoignages ; c’est-à-dire ses préceptes, ses ordonnances. Voir le verset 5.

77.58 Leurs images, etc. ; leurs idoles.

77.60 Voir 1 Rois, 4, 4 ; Jérémie, 7, 12. ― Silo. Voir Josué, note 18.1.

77.61 Beauté ; c’est-à-dire gloire. La force et la gloire des Israélites était l’arche d’alliance. Voir 1 Rois, 4, 21-22 ; 2 Paralipomènes, 6, 41 ; Psaumes, 131, 8.

77.69 Le sanctuaire dans la terre de Juda était unique comme la corne d’une licorne est unique sur le front de cet animal. D’un autre côté, la corne, en général, est le symbole de la gloire, de la force, de l’empire et de l’élévation : toutes choses qui conviennent parfaitement au temple de Jérusalem. ― De licornes. Voir Psaumes, 21, 22.

77.72 Avec ses mains habiles ; littéralement avec les intelligences de ses mains. Le Psalmiste, dans les trois derniers versets, relève la droiture, la prudence et la sagesse de David, mort depuis quelques temps, pour convaincre de plus en plus Ephraïm de son ingratitude, d’avoir abandonné la maison de ce prince si juste, si sage, si religieux, et si manifestement choisi de Dieu.

78 Ce psaume est de la même époque que le Psaume 73 et se rapporte à la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor.

78.1 Une cabane à garder des fruits. En Palestine, il y a dans les champs et il y avait surtout autrefois des cabanes ou des constructions grossières en pierre pour servir de lieu de garde contre les voleurs. Ces tours de garde étaient le plus souvent inhabitées et presque toujours en mauvais état.

78.1-4 Tableau lamentable de Jérusalem dévastée.

78.2 Vos saints ; ce sont les Israélites fidèles, religieux, nommés dans le même verset vos serviteurs, c’est-à-dire les serviteurs de Dieu.

78.5 Entièrement ; littéralement, dans les Septante et la Vulgate, pour la fin (in finem), et dans l’hébreu, entièrement, tout à fait ; expression qui est ici probablement synonyme de sans interruption, sans cesse.

78.5-7 Que Dieu ait piété de son peuple honni et méprisé et qu’il châtie ses ennemis.

78.6 Voir Jérémie, 10, 25.

78.7 Son lieu ; c’est-à-dire sa demeure.

78.8 Voir Isaïe, 64, 9.

78.8-10 Que Dieu pardonne ses péchés à son peuple et manifeste par sa vengeance sa divinité aux païens.

78.11 Selon la grandeur ; par la force, la puissance.

78.11-13 Que Dieu ait pitié d’Israël ! qu’il rende à leurs voisins le septuple du mal qu’ils ont fait à ses serviteurs, et ceux-ci le glorifieront.

78.12 Le septuple, des maux qu’ils nous ont faits. ― L’opprobre ; c’est un second complément direct du verbe rendez. ― Dans leur sein, parce que c’est là que les Orientaux ont coutume de placer les objets qu’ils portent.

78.13 Dans toutes les générations ; littéralement et par hébraïsme : Dans une génération et une génération. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

79.1 Le titre hébreu porte : « Au chef de chœur. ‘El Schoschannîm. ‘Êdouth. Maskîl. « Voir l’explication de ces mots dans la note 20 à la fin du volume. Les Septante ajoutent : « sur l’Assyrien.) ― Le royaume d’Israël (ou d’Ephraïm, descendant de Joseph), demande dans un magnifique langage la protection de Dieu contre les Assyriens qui l’oppriment.

79.2 Israël et Joseph marquent ici toute les tribus, tout le peuple d’Israël ; mais le Psalmiste ne rappelle probablement que ces deux noms, parce qu’ils étaient principalement chéris de Dieu. ― Qui êtes assis sur les Chérubins, placés au-dessus de l’arche d’alliance.

79.2-4 Que le berger d’Israël secoure Ephraïm et Manassé !

79.4 Refrain.

79.5 Au sujet de la prière (super orationem) ; c’est-à-dire sans vouloir écouter la prière.

79.5-8 Israël est abreuvé de pleurs et ses ennemis se moquent de lui.

79.6 Dans une mesure ; avec abondance, abondamment.

79.8 Refrain, qui ne diffère de celui du verset 4 que par l’addition du mot des armées à Dieu.

79.9-12 Dieu avait transplanté Israël comme un cep de vigne dans les montagnes d’Ephraïm où il avait prospéré.

79.11 Cédès de Dieu ; hébraïsme, pour cèdres extrêmement hauts.

79.12 La mer Méditerranée, à l’occident. ― Jusqu’au fleuve, l’Euphrate, à l’orient.

79.13-16 Pourquoi Dieu laisse-t-il ravager sa plantation ?

79.14 Un sanglier. Le sanglier est assez commun en Palestine et y fait quelquefois beaucoup de dégâts. Il figure ici l’Iduméen, d’après les commentateurs Juifs, et la bête sauvage figure l’Arabe nomade. Ce qui est certain, c’est que ce sont là des emblèmes des ennemis du peuple de Dieu.

79.16 Sur le fils de l’homme, ne peut être qu’un complément du verbe regardez (respice), exprimé au verset précédent. ― Le fils de l’homme ; c’est Jésus-Christ, qui s’est comparé dans l’Evangile à une vigne (voir Jean, 15, vv. 1, 4-5).

79.17 Par la réprimande de votre visage ; par votre regard sévère et menaçant. ― Ils périront ; les ennemis, selon les uns, les Israélites, selon les autres.

79.17-20 Puisse Dieu protéger encore Israël ! à l’avenir il lui sera fidèle et invoquera son nom.

79.20 Refrain, comme aux versets 4 et 8, avec l’addition du mot Seigneur.

80.1 Titre en hébreu : « Au chef de chœur. Sur le gittith. » Voir sur le gittith, la note 20 à la fin du volume. ― Ce psaume a pour objet de célébrer la fête de Pâques, et c’est pour ce motif qu’il parle de la sortie d’Egypte. ― le Psalmiste rappelle à celui qui observera fidèlement les commandements de Dieu quelle est la récompense qui lui est destinée. Les versets 2 à 5 exhortent à célébrer Pâques avec allégresse. Dans les versets 6 à 17, c’est Dieu qui parle. (Les verbes des versets 6 et 7 sont à la première personne en hébreu.) Il demande à son peuple la fidélité, en lui rappelant comment il a puni dans le désert ceux qui lui ont été rebelles et en assurant qu’il accordera tous les biens à ceux qui écouteront sa voix.

80.4 Néoménie, nouvelle lune. ― Au jour insigne de votre solennité, la fête de Pâques. D’après quelques commentateurs, la fête des Tabernacles.

80.5 Une ordonnance ; statut, loi ; c’est le sens qu’a ici, comme en bien d’autres endroits, le terme hébreu rendu dans les Septante et la Vulgate par jugement. ― En l’honneur de Dieu ; littéralement au Dieu (Deo) ; ce datif qui se trouve également en grec, et même en hébreu, ne permet pas d’autre traduction.

80.6 Voir Genèse, 41, 29. ― Joseph est mis ici pour tout Israël (comparer à Psaumes, 79, 2), parce que la fête des tabernacles fut instituée en mémoire du voyage des hébreux au sortir de l’Egypte, où Joseph avait été comme leur second père et leur nourricier. ― Il entendit, etc. Selon la plupart des Pères et des interprètes, le Psalmiste veut dire que les Israélites, après leur sortie de l’Egypte, entendirent la voix du Seigneur qui leur parlait du haut du Sinaï par l’entremise de Moïse, et qui leur donna une loi et leur communiqua des vérités jusqu’alors inconnues pour eux.

80.8 Voir Exode, 17, 5. ― Du fond de la tempête (in abscondito tempestatis) ; c’est-à-dire lorsqu’en Egypte, je t’ai mis à couvert des foudres, de la grêle, des tempêtes, des bruits effroyables, dont j’ai épouvanté les Egyptiens, ou bien, lorsque je descendis sur le Sinaï au milieu des tonnerres et des éclairs, et que tu me prias de ne pas te parler toi-même, mais de te faire connaitre mes ordres par Moïse.

80.10 Voir Exode, 20, 3.

80.13 Voir Actes des Apôtres, 14, 15. ― Dans des voies, etc. (in adinventionibus suis) le grec dit habitudes, goûts, caprices, et l’hébreu conseils, desseins.

80.14 Voir Baruch, 3, 13.

80.15 En un moment ou aisément. La Vulgate ajoute peut-être (forsitan). Ce mot ne se lit pas dans le texte hébreu, et il répond dans les Septante à une particule grecque qui n’exprime nullement le doute.

80.16 Les ennemis du Seigneur sont ici les Israélites infidèles à leur Dieu et qui lui ont manqué de parole. ― Leur temps ; c’est-à-dire le temps de leur châtiment, de leurs peines.

81.1 Dieux ; c’est le nom qu’on donne assez souvent aux juges, aux magistrats, dans l’Ecriture, parce qu’ils rendent la justice au nom et à la place de Dieu. Comparer à Exode, 21, 6 ; 22, vv. 8, 28.

81.1-8 Le Psalmiste invoque le secours de Dieu contre des juges iniques, voir Psaume 58. Notre-Seigneur a cité ce psaume, voir Jean, 10, 34-36. On en place assez généralement la composition au temps de Josaphat, vers 890 avant Jésus-Christ. ― Le langage est plein de force et d’énergie. ― Deux discours de Dieu forment le fond du poème ; dans le premier (versets 1 à 5), il intime aux juges l’ordre d’être justes ; dans le deuxième (versets 6 à 8), il les menace de ses châtiments.

81.2 Et ferez-vous acception, etc. Voir, pour cette locution, Job, 13, 8-10.

81.4 Voir Proverbes, 24, 11.

81.5 Après avoir repris les juges de leur mauvaise foi et de leur injustice, le Psalmiste les accuse d’ignorance.

81.6 Voir Jean, 10, 34. ― Vous êtes des dieux. Jésus-Christ applique ce passage à tous les hommes (voir Jean, 10, 34), comment ayant tous été créés à l’image de Dieu ; mais il n’y a de fils de Dieu proprement dit que Jésus-Christ, qui, pour cela même, est appelé le Fils unique de Dieu (voir Jean, 1, vv. 14, 18 ; 3, 16).

81.7 Comme l’un des princes ; c’est-à-dire Lucifer, le prince des anges rebelles.

81.8 Levez-vous, etc. C’est une prière dans laquelle le Psalmiste demande la venue du Messie, qui devait avoir les nations en héritage. Comparer à Psaumes, 2, 8.

82.1 Les Iduméens, les Arabes, les Moabites et les autres peuples voisins se sont unis pour attaquer ensemble le royaume de Juda. C’est probablement la ligue dont il est parlé à 2 Paralipomènes, 20, 1, du temps de Josaphat, vers 895 avant Jésus-Christ. Le psalmiste demande à Dieu de défendre son peuple contre tous ces ennemis. ― La suite des pensées est facile à saisir. Il faut remarquer seulement que dans les deux premiers vers de l’original, le parallélisme est synonymique, et qu’au lieu de : Dieu, qui sera semblable à vous ? il porte :


Ne vous taisez point, ne reste pas inactif, ô Dieu.

O Dieu, ne gardez point le silence !


82.2 Ne vous taisez pas, etc. ; ne demeurez pas en repos ; ne retenez pas votre juste courroux contre vos ennemis.

82.7 Les Iduméens, les Ismaélites et les autres peuples nommés dans le verset suivant, n’habitaient pour la plupart que dans les tabernacles ou tentes, et n’avaient pas de demeures fixes. ― Les Ismaélites sont les Arabes, particulièrement nomades. ― Les Agaréniens habitaient à l’est du pays de Galaad.

82.7-9 Enumération des peuples et des tribus confédérés contre Israël.

82.8 Des étrangers ; c’est-à-dire les Philistins. Voir sur ce mot Psaumes, 59, 10. ― Gébal serait ici, d’après quelques-uns, la ville et le port de la Phénicie, appelés par les Grecs Byblos, au nord de Tyr et de Beyrouth ; mais on ne peut guère douter que Gébal désigne ici le pays montagneux qui s’étend de la mer Morte jusqu’à Pétra, capitale de l’Idumée. Ce pays est encore aujourd’hui appelé Djébal, mot qui signifie montagne. Ses habitants se seraient unis aux Ammonites, qui habitaient à l’est de la mer Morte ; aux Amalécites, tribu nomade de la péninsule du Sinaï voisine de l’Idumée, etc., contre le royaume de Juda, voir le verset 1. ― Les Philistins et les Tyriens ne sont pas nommés, non plus que quelques autres mentionnés par le Psalmiste, dans 2 Paralipomènes, chapitre 20, mais l’énumération est ici plus complète. Il est probable d’ailleurs que les Tyriens n’ont pas combattu directement le royaume de Juda, mais ont seulement soutenu les confédérés.

82.9 Assur ; les Assyriens. La plupart des faits indiqués dans les versets suivants sont racontés dans Juges, chapitres 4 à 8. ― Aux fils de Loth, les Moabites et les Ammonites.

82.10 Voir Juges, 7, 22 ; 4, 15 ; 4, 24.

82.11 Pour la terre ou à la terre, comme portent l’hébreu et les Septante, ce qui ôte l’amphibologie du mot terræ de la Vulgate. Ainsi, selon nous, le vrai sens est que leurs cadavres, dont la terre fut couverte, devinrent pour elle comme un fumier, qui l’engraissa. Cependant on traduit généralement par : Ils furent abandonnés sans sépulture comme du fumier sur la terre, ou bien par : Ils furent foulés comme du fumier sous les pieds des vainqueurs.

82.12 Voir Juges, 7, 25 ; 8, 21.

82.13 Le sanctuaire de Dieu, la Terre Sainte.

82.14 Comme une roue ; c’est-à-dire sans consistance, sans fixité, mais dans une agitation et dans un bouleversement continuels.

83.1 Le titre hébreu porte : « Au chef de musique. Sur le gitthîth. » Voir l’explication de gitthîth (pour les pressoirs) dans la note 20 à la fin du volume (appendices). ― Ce psaume fait le pendant des Psaumes 42 et 43. Il a été composé peut-être par quelqu’un de ceux qui avaient accompagné David dans sa fuite, à l’époque de la révolte d’Absalom. L’auteur manifeste le plus vif amour pour la maison de Dieu, et exprime ce sentiment d’une manière touchante. ― Aux fils de Coré. Voir le titre du Psaume 41 (Hébreu : 42).

83.2-5 Sentiments du psalmiste à l’égard de la maison de Dieu.

83.4 Vos autels. Après ces mots, qui forment un sujet sans attribut, il faut probablement sous-entendre, sont le lieu où je désirerais faire ma demeure. ― « Quelquefois, dit le comte de Maistre dans les Soirées de Saint-Pétersbourg, le sentiment l’oppresse [le Psalmiste]. Un verbe qui s’avançait pour exprimer la pensée du prophète s’arrête sur ses lèvres et retombe sur son cœur ; mais la piété le comprend lorsqu’il s’écrie : Tes autels, ô Dieu des esprits !… »

83.5 Dans les siècles des siècles ; hébraïsme, pour dans tous les siècles.

83.6-9 Heureux l’homme droit. Il peut visiter Dieu dans Sion. Prière pour le roi (pour David qui a été obligé de s’enfuir devant Absalom).

83.6-7 Ces deux versets, que la Vulgate a traduits très fidèlement sur les Septante, sont aussi obscurs dans le texte hébreu que dans ces deux versions. Voici l’explication qui nous a paru la plus simple et la plus naturelle : Bienheureux l’homme qui attend son secours de vous, ô mon Dieu, et qui, dans cette vallée de larmes, lieu, où il s’était placé lui-même par son péché, a résolu en son cœur les moyens de s’élever jusqu’à vous (ascensiones in corde suo disposuit).

83.7 La vallée de larmes est généralement regardée aujourd’hui comme une vallée qui portait le nom de Bâkâ ou des larmes (de baume), vallée où croissait le baumier.

83.8 Le législateur donnera sa bénédiction. Le texte original doit se traduire : La pluie d’automne, une pluie abondante et salutaire, donnera la bénédiction, rendra fertile la Vallée de larmes. ― Ils iront, les serviteurs de Dieu. ― Il sera vu. En hébreu : le serviteur de Dieu se présentera au Seigneur sur la montagne de Sion.

83.10 Votre Christ ; c’est-à-dire le Messie, selon les uns. David, ou Zorobabel, ou le peuple juif, suivant les autres.

83.10-13 Bonheur qu’on goûte à demeurer auprès de Dieu, parce qu’il est la source de la grâce et de la gloire.

84.1 Ce psaume paraît avoir été composé après le retour de la captivité. Voir Aggée, 1, 9-11 ; 2, 16-20. ― Le Psalmiste demande à Dieu de se montrer comme autrefois miséricordieux envers son peuple et de le rétablir dans son état de prospérité.

84.2-4 Rappel de la miséricorde que Dieu a témoignée autrefois à son peuple.

84.5-8 Prière pour que Dieu redevienne miséricordieux envers son peuple.

84.8 Montrez-nous. Voir Psaumes, 70, 20. ― Votre salut ; votre assistance salutaire, votre secours ou bien votre Christ, notre Sauveur.

84.9 Il parlera paix ; c’est-à-dire il annoncera la paix. ― Pour son peuple en général. ― Pour ses saints. Voir Psaumes, 78, 2. ― Qui se tournent vers leur cœur ; qui entrent en eux-mêmes, ou qui tournent leur cœur vers Dieu, comme portent les Septante.

84.9-11 Espoir que cette demande sera exaucée.

84.10 Assurément ; c’est le sens qu’exige le contexte, et c’est aussi celui du mot hébreu rendu dans les Septante et la Vulgate par mais cependant.

84.11 On peut voir dans les interprètes la belle et juste application qui a été faite à Jésus-Christ et à son Eglise, de ce qui est dit dans ce verset et dans les suivants.

84.12-14 Tableau de la prospérité future que le Psalmiste vient d’obtenir.

84.14 Il mettra ; c’est-à-dire il suivra la justice comme son avant-coureur.

85.1 David, dans l’adversité, peut-être pendant la révolte d’Absalom, demande à Dieu de le secourir. Plusieurs commentateurs pensent cependant que cette prière n’a été composée que du temps d’Ezéchias et de Zorobabel, et que le nom de David, dans le titre, signifie simplement que l’auteur a écrit ce psaume à l’aide de fragments qu’il a empruntés à David. ― Le nom d’Adonaï se lit sept fois dans l’original, probablement avec intention. ― Voici la suite des idées : Appel à Dieu ; versets 5 à 7 : parce qu’il est miséricordieux et que celui qui l’invoque est dans la détresse ; ― Versets 8 à 10 : parce qu’il est grand et qu’il opère des merveilles. ― Versets 11 à 13. Demande de la lumière et de la grâce divines. ― Versets 14 à 17. Invocation contre les ennemis du serviteur de Dieu.

85.2 Gardez mon âme ; hébraïsme, pour gardez-moi ; c’est-à-dire conservez-moi la vie. ― Je suis saint ; ou, selon l’hébreu, pieux, voué à votre culte ; suivant d’autres, innocent des crimes qu’on m’impute.

85.5 Voir Joël, 2, 13.

85.8 Il n’est rien, etc. ; littéralement il n’est pas selon vos œuvres ; ce qui signifie évidemment, il n’est pas d’œuvre semblable ou comparable à vos œuvres.

85.13 Vous avez arraché, etc. Dans les Livres saints et surtout dans les Psaumes et dans les Prophètes, ces expressions sont souvent employées pour désigner la délivrance d’un grand danger. Dans un sens plus élevé, elles s’appliquent à Jésus-Christ descendu aux enfers et ressuscité d’entre les morts.

85.14 A cherché mon âme. Voir Psaumes, 34, 4.

85.15 Véridique ; en parlant de Dieu, signifie le plus ordinairement fidèle à tenir ses promesses.

85.16 Le fils, etc. Le fils d’une servante, né dans la maison, était esclave à perpétuité chez son maître.

85.17 Faites, etc. ; opérez en ma faveur un prodige éclatant, afin que nos ennemis ne croient pas que vous m’avez entièrement abandonné. Littéralement : Faites avec ou envers moi un signe pour bon ; construction purement hébraïque.

86.1 Aux fils de Coré. Voir le titre du Psaume 41 (Hébreu : 42). ― Ses (dans l’hébreu et les Septante de lui) se rapporte selon les uns à Sion, exprimé dans le verset suivant, selon les autres, à Seigneur, qui se lit dans le même verset ; selon d’autres, à Jérusalem, mot sous-entendu ; enfin suivant quelques-uns, à temple, également sous-entendu. La seconde explication, les fondements du Seigneur, c’est-à-dire posés par le Seigneur, ou, comme dit l’hébreu, la fondation du Seigneur, faite par le Seigneur, paraît la mieux établie. Comparer en effet, au verset 3. ― Les montagnes saintes sont principalement Sion et Moria, sur lesquelles fut bâti le temple de Jérusalem. ― Les portes de Sion, par une figure très usitée dans le style biblique, sont mises pour toute la ville de Sion. ― « La montagne de Sion, ce siège de l’empire à jamais florissant de ce grand roi (David) ne pouvait manquer de passer avec lui à la postérité. Quoique cette montagne fût petite et aride, elle n’en devait pas moins devenir la tête des nations, le point de départ d’où découleraient tous les fleuves vivifiants, c’est-à-dire la loi et l’enseignement qui assurent la félicité des peuples. Cet honneur lui était prédestiné, parce que son roi devait donner à la terre la paix et la joie, et y répandre la lumière et la prospérité. ― Elle est fondée sur des montagnes saintes, etc. Qu’elle est belle, la lyrique couronne de louanges dont le poète pare la ville royale ! Qu’on se souvienne de tous les chants où Jérusalem est représentée comme la ville de Dieu et d’un royaume éternel, comme la tête de tous les peuples de la terre, et l’on se fera une idée des riches développements que les prophètes donnent à ces images. » (HERDER.)

86.1-7 Eusèbe dit avec raison que ce psaume est très obscur. Plusieurs critiques pensent qu’il fut composé à la suite de la ruine de l’armée de Sennachérib. Voir Psaume 45 ; 47 et 75. ― L’auteur y annonce la conversion des Gentils. ― En voici la traduction sur l’hébreu où il est plus clair :


Elle est fondée sur les saintes montagnes (où est le temple) !

Le Seigneur aime les portes de Sion

Plus que toutes les tentes de Jacob.

On dit sur toi des choses glorieuses, cité de Dieu :

« Je compterai l’Egypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent.

Voici les Philistins (des étrangers), Tyr avec l’Ethiopie :

Ils sont nés là (à Jérusalem). »

Et l’on dit à Sion :

Une multitude d’hommes y est née.

C’est le Très-Haut qui l’a fondée.

Le Seigneur compte et inscrit les peuples :

Ils sont nés là.

Et chantres et musiciens [s’écrient] :

« Tu es la source de toutes (nos joies). »


86.4 Rahab ; ce mot hébreu, qui signifie proprement orgueil, fierté, désigne très probablement et poétiquement l’Egypte, ici aussi bien que dans Psaumes, 88, 11 et Isaïe, 25, 11 ; 51, 9 ; passages où la Vulgate elle-même a rendu le même terme hébreu par orgueil, superbe. ― Des étrangers ; c’est-à-dire les Philistins. Voir sur ce mot, Psaumes, 59, 10.

86.5 Est-ce qu’on ne dira pas ; littéralement ne dira-t-il pas ; ce qui revient au même ; car, dans les phrases semblables, le mot quelqu’un, ou le participe du verbe, formant le sujet, se sous-entend très souvent ; en sorte que le sens rigoureusement grammatical est : Est-ce que quelqu’un, ou un disant ne dira pas ? L’hébreu porte : Il sera dit ; ce qui est encore la même chose. Quant aux Septante, où on lit aujourd’hui : Une mère Sion dira, saint Jérôme, dans son Commentaire sur ce passage, soutient que les anciens exemplaires portaient, comme il traduit lui-même Numquid Sion dicet ?De Sion. C’est ce qu’exigent évidemment les mots suivants, dans elle. Ainsi, la traduction, à Sion, est un contresens. A la vérité, la particule hébraïque, mise devant Sion, marque ordinairement le datif, mais elle signifie aussi quelquefois de, au sujet de, quand elle est jointe aux verbes dire, ordonner, et qu’elle n’est pas suivie d’un verbe à la seconde personne, comme nous avons déjà eu l’occasion de le faire observer. ― Un homme et un homme ; c’est-à-dire un grand nombre, une multitude d’hommes.

86.6 Le Seigneur le racontera ; c’est le Seigneur qui dira quels sont les hommes nés dans Sion. Ce verset est une réponse à la question faite dans le précédent. ― Dans des écritures de peuples, etc. ; c’est-à-dire dans des rôles, des listes ou des dénombrements. Les Septante lisent dans écriture de peuples, et l’hébreu, en inscrivant des peuples.

86.7 Ceux qui habitaient en toi ; littéralement l’habitation en toi ; c’est un hébraïsme en vertu duquel le substantif se met très souvent au lieu de l’adjectif. ― L’Eglise applique ce psaume à la très Sainte Vierge. M. Olier, dans ses mémoires inédits, donne un bel exemple des applications que l’on peut faire des chants sacrés aux offices liturgiques, par la manière dont il commente le Fundamenta ejus, entendu de la Mère de Dieu ; « Les fondements, ou autrement les premiers sentiments et les prémices de la vie de la très Sainte Vierge sont élevés par-dessus les plus hautes montagnes de l’Eglise, c’est-à-dire par-dessus les âmes les plus parfaites et les plus éminentes de l’Eglise…, d’où vient que Dieu aime plus ces entrées, ou autrement ces portes, que les tabernacles de Jacob. Les entrées de la très Sainte Vierge sont deux, l’une cachée et inconnue, qui est sa sainte Conception ; l’autre est plus évidente, et c’est sa Nativité… Gloriosa dicta sunt de te, civitas Dei. O Sainte Vierge, vraie demeure de Dieu…, on ne peut exprimer la gloire et la grandeur de votre âme… Memor ero Rahab et Babylonis scientium me. Ecce alienigenæ et Tyrus et populus Aethiopium, hi fuerunt illic. A ce moment de ma Conception et de ma naissance, j’offrais toute l’Eglise à Dieu ; je présentais avec moi toute l’étendue des nations qui devaient servir à son honneur et à sa gloire. Et sa bonté a exaucé mes vœux et mon offrande… Numquid Sion dicet : Homo et homo natus est in ea, et ipse fundavit eam Altissimus ? A voir cette magnificence et sainteté de l’âme de Marie, est-il pas bien aisé de voir que Dieu l’a préparée pour naître d’elle son Fils unique Jésus-Christ, qui est le Fils de l’homme, et avec lui aussi toute l’étendue de son Eglise ? Homo et homo natus est in ea… Dieu remplira le cœur de tous les hommes d’honneurs et de ressentiments pour sa personne… C’est une joie commune et universelle de tous les fidèles chrétiens. » Oraison sur la Nativité de la Sainte Vierge, 8 septembre 1 641.

87.1 Intelligence à Eman l’Ezrahite, ou, selon d’autres, d’Eman ; c’est-à-dire psaume didactique, composé par Eman. On connaît Eman ou Héman, un des principaux maîtres de la musique du temple, et chef des chantres, de la famille de Coré, du temps de David. ― Le titre porte : « Au maître de musique. Pour une makhaleth. Pour répondre (c’est-à-dire, vraisemblablement pour être chanté alternativement par deux chœurs). Maskîl. D’Héman l’Ezrahite. » Héman l’Ezrahite était probablement de la race de Coré. ― Prière d’une tristesse touchante, adressée à Dieu pour obtenir du soulagement dans l’affliction, peut-être la guérison de la lèpre, verset 9. Elle rappelle les discours de Job. ― Le sens du psaume est clair.

87.4 Ma vie, etc. ; c’est-à-dire j’ai couru grand risque de mourir.

87.5 Fosse signifie ici tombeau.

87.7 Ils m’ont mis, etc. Toutes ces expressions désignent le tombeau, et, dans un sens figuré, la servitude, l’esclavage.

87.9 J’ai été livré ; l’hébreu porte enfermé. ― Je ne sortais pas, je ne pouvais pas sortir.

87.11-13 Les morts, avant la venue de Jésus-Christ, ne glorifiaient point Dieu, parce que les mérites du Rédempteur n’avaient pas encore ouvert aux justes les portes du ciel.

88.1 Intelligence à Ethan l’Ezrahite. Comparer au titre du psaume précédent et à 3 Rois, 4, 31. ― La date de ce psaume est incertaine. On l’a rapporté à l’poque de la révolte d’Absalom, au temps de l’invasion de Sennachérib et aux règnes de Joakim, de Jéchonias ou de Sédécias. On peut le placer avec plus vraisemblance au moment de l’invasion de Sésac, pharaon d’Egypte, sous Roboam, voir 3 Rois, chapitre 14 ; 2 Paralipomènes, chapitre 12. ― La poésie est élevée, vive, colorée. ― Trois parties bien distinctes : 1° versets 2 à 19 : le Psalmiste célèbre les bienfaits de Dieu envers la maison de David pour exciter sa confiance en lui ; 2°, versets 20 à 38, il rappelle les promesses divines à la famille royale, afin de préparer la prière finale ; 3° versets 39 à 52, il fait un tableau saisissant de l’état de désolation dans lequel est le royaume et implore le salut. ― Le verset 53 est la doxologie qui termine le livre 3e de la collection des Psaumes.

88.2 ; 88.5 Toutes les générations, littéralement et par hébraïsme, génération et génération.

88.3 Sera affermie ; solidement établie ; littéralement sera préparée. L’hébreu a les deux significations ; mais c’est évidemment la première qui convient ici et au verset 5 ; elle est exigée par le parallélisme, qui fait loi pour l’explication des livres prophétiques de la Bible.

88.3 ; 88.6 Votre vérité ; c’est-à-dire votre fidélité à tenir vos promesses.

88.4 Voir 2 Rois, 7, 12.

88.7 Les fils de Dieu, dans le style de l’Ecriture, se dit ordinairement des anges, surtout lorsqu’on parle des cieux.

88.11 Un superbe. Voir Psaumes, 86, 4.

88.12 Voir Genèse, 1, 1.

88.13 Le Thabor. Voir Juges, 4, 6. ― L’Hermon, chaîne de montagnes, au nord de la Palestine.

88.14 Puissant ; littéralement et par hébraïsme, avec puissance. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

88.15 La base ; littéralement la préparation. Comparer au verset 2.

88.18 Corne ; c’est-à-dire force. Voir Psaumes, 17, 3.

88.19 Sous sa protection. Ces mots, qui ne se lisent ni dans la Vulgate, ni dans les Septante, sont indiqués suffisamment par le texte hébreu, qui porte à la lettre : Parce que Jéhova est notre bouclier, et le saint d’Israël, notre roi. Or, en hébreu bouclier se prend très souvent pour Dieu protecteur, protection divine. ― Quant aux mots le saint d’Israël (c’est-à-dire Dieu), notre roi ; ils forment un second sujet grammatical du verbe il a pris. Toute autre analyse serait évidemment contraire à la Vulgate, aux Septante et à la version latine qui se trouve dans les œuvres de saint Jérôme, car le savant Père y dit expressément : « C’est du Seigneur et du saint d’Israël que vient notre protection : Qui a Domino est protectio nostra et a sancto Israel rege nostro. »

88.20 Alors ; c’est-à-dire au temps de la promesse mentionnée aux versets 3 et 4, promesse sur laquelle le Psalmiste revient après une longue digression, et qu’il présente avec plus de détail. ― A vos saints prophètes, Samuel, Nathan et Gad.

88.21 Voir 1 Rois, 16, vv. 1, 12 ; Actes des Apôtres, 13, 22. ― J’ai trouvé, etc. Voir 1 Rois, 16, 11-13.

88.25 Corne ; c’est-à-dire force. Voir Psaumes, 17, 3.

88.28 Premier-né signifie ici, comme en plusieurs autres passages de l’Ecriture, un fils bien-aimé, préféré par le père à ses autres enfants ou distingué par quelque glorieuse prérogative. Comparer à Exode, 4, 22 ; Ecclésiastique, 36, 14.

88.29 Et mon alliance, etc. ; j’observerai fidèlement l’alliance que j’ai faite avec lui.

88.30 Et j’établirai… son trône, de manière qu’il dure autant que le ciel. Ces paroles ne conviennent qu’au règne de Jésus-Christ.

88.35 Je ne profanerai point, par une violation.

88.36 Une fois pour toutes ; c’est-à-dire irrévocablement. ― Par ma sainteté ; par mon saint nom.

88.38 Et son trône, etc. Voir 2 Rois, 7, 16. ― Et comme le témoin fidèle dans le ciel. Ce témoin fidèle est probablement l’arc-en-ciel, qui est un signe de l’alliance de Dieu avec les hommes. Comparer à Genèse, 9, 9-16.

88.39 Plusieurs expliquent ce verset de Sédécias, dernier roi de Juda, conduit en captivité, et mort à Babylone ; mais d’autres l’entendent du Messie, qui devait délivrer la nation juive.

88.40 Vous avez profané, etc. Comparer à Psaumes, 73, 7.

88.44 Vous avez détourné l’aide de son glaive ; c’est-à-dire vous avez rendu ses armes impuissantes et inutiles.

88.48 Les fils des hommes ; hébraïsme, pour les hommes.

88.49 Ne verra pas ; hébraïsme, pour n’éprouvera pas.

88.50 Voir 2 Rois, 7, 11.

88.52 Le changement de votre Christ ; le changement de vos dispositions envers votre Christ, en ne lui accordant point le règne éternel que vous lui aviez promis.

89.1 Prière, etc. Voir pour ce titre les interprètes.

89.1-17 Ce psaume, le plus ancien de la collection, a dû être chanté par le peuple d’Israël depuis l’Exode et ainsi conservé de mémoire. Plusieurs des traits qu’il contient rappellent la manière de Moïse. Voir Deutéronome, chapitres 32 et 33. C’est à cause de son antiquité qu’il est placé en tête du 4e livre. ― Il fut composé sans doute à la suite de la condamnation porté contre les Israélites par le Seigneur qui, pour les punir de leurs continuelles révoltes, leur annonça que tous ceux qui avaient atteint l’âge de 20 ans, au moment de la sortie d’Egypte, périraient dans le désert.

89.1-6 Contraste entre la brièveté de la vie de l’homme et l’éternité de Dieu.

89.2 Avant que, etc. Le Psalmiste fait ressortir ici l’éternité et l’immutabilité de Dieu, pour l’opposer à la faiblesse et à la brièveté de la vie humaine dont il va parler.

89.3 Ne détournez pas, etc. ; c’est-à-dire ne permettez pas qu’un homme se tourne, etc. ― L’Ecriture dit souvent que Dieu fait ce qu’il permet seulement. ― Fils des hommes ; hébraïsme, pour hommes.

89.4 Veille nocturne ; littéralement veille dans la nuit. Nous avons eu déjà occasion de remarquer qu’en hébreu les adjectifs sont souvent remplacés par un substantif précédé d’une préposition. Or l’expression veille nocturne désigne ici un espace de temps très court, puisque les Hébreux divisaient la nuit en trois veilles.

89.5 Leurs années ; c’est-à-dire les années des fils des hommes, nommés au verset 3.

89.6 Que le matin, etc. C’est le sens exact de la Vulgate et des Septante. Les traducteurs rendent généralement les verbes de ce verset par le présent ou le futur de l’indicatif ; le texte hébreu est susceptible de ces deux temps ; mais, selon nous, le contexte favorise plutôt le premier ; car le Psalmiste, voulant montrer la brièveté et la fragilité de la vie humaine, doit tout naturellement invoquer, en preuve, un fait existant, et dont l’expérience a été déjà faite.

89.7-11 Ce sont les péchés de l’homme (d’Israël rebelle dans le désert), qui abrègent ses jours en attirant la colère de Dieu sur lui.

89.9 Nos années, etc. nos années sont semblables à l’araignée qui travaille et s’épuise à faire une toile si fragile, que le moindre attouchement peut la détruire. ― S’exercent. Comparer à Psaumes, 34, 28.

89.10 Voir Ecclésiastique, 17, 8. ― En elles-mêmes ; ordinairement ; si aucune maladie ou tout autre accident extraordinaire ne vient en abréger le cours. ― Mais survient, etc. ; c’est-à-dire notre vie ne va pas ordinairement au-delà de quatre-vingts ans, parce que votre douce miséricorde vient, en nous enlevant de ce monde, nous délivrer des infirmités et des autres misères, qui, dans un âge plus avancé, font de la vie une mort continuelle.

89.12 Ce verset commence, pour le sens, à Faites, etc. ― Enumérer est la conclusion de la phrase du verset précédent.

89.12-17 Prière à Dieu, pour qu’il ait pitié de ses serviteurs et leur accorde ses grâces.

89.13 Jusqu’à quand ? … Voir Psaumes, 6, 4.

89.14-15 On pourrait traduire ces deux versets conformément à l’hébreu, de cette manière : Remplissez-nous de votre miséricorde dès le matin (c’est-à-dire au plus tôt, sans tarder), et nous tressaillirons, etc., et nous passerons, etc., et nous nous réjouirons.

89.15 Nous avons vu. Voir Psaumes, 88, 49.

90.1-16 Il y a dans ce psaume un changement de personnes, plus fréquent que dans aucun autre. Or ce changement s’expliquerait sans peine, si, avec J.-D. Michaelis, on supposait deux chœurs chantant alternativement : l’un les versets 1 et 2, puis le premier hémistiche du verset 9, et les vers suivants, jusqu’au verset 14, où Dieu lui-même intervient et parle jusqu’à la fin. ― A David ; selon d’autre, de David, par David. ― 1re voix, verset 1 ; 2e voix, verset 2 ; 1re voix, versets 3 à 8 ; 2e voix, verset 9a ; 1re voix, versets 9b à 13 ; discours de Dieu, versets 14 à 16. Composé probablement au temps de la peste, par laquelle Dieu punit le dénombrement d’Israël fait par David, voir 2 Rois, 24, 15-17 ; Psaumes, 90, vv. 3, 6-7. ― Ce beau psaume se distingue par l’élévation de la pensée, la vivacité des sentiments, l’ardeur de la foi, la simplicité de la confiance, la vivacité des couleurs et la limpidité du langage.

90.2 L’hébreu porte : je dis, et non pas : il dira.

90.3 D’un filet, etc. ; c’est-à-dire dire des pièges des méchants et de leurs calomnies. ― D’une parole meurtrière, en hébreu : de la peste qui ravage.

90.4 Dans ce verset et les suivants, la parole est adressée au personnage qui parle en son nom dans les précédents. ― Il te mettra, etc. Il te couvrira, en quelque sorte, de son corps, comme les soldats du premier rang dans une armée couvrent ceux qui sont derrière eux, et il te mettra à couvert sous ses ailes, comme une poule qui couvre ses petits, pour les conserver, lorsqu’elle les croit exposés à quelque danger.

90.5 Sa vérité ; c’est-à-dire sa fidélité à garder ses promesses. ― Terreur nocturne ; c’est tout ce qui peut effrayer pendant la nuit, comme les spectres, les voleurs, les assassins, etc. Le lit de Salomon était gardé par soixante braves des plus vaillants d’Israël à cause des craintes de la nuit (voir Cantique des Cantiques, 3, 7-8).

90.6 D’une flèche, etc. Cette flèche volante signifie probablement une sorte de maladie contagieuse. Les Arabes et les Turcs donnent à la peste le nom de flèche de Dieu, de trait du Tout-Puissant, qu’il est impossible de décliner. ― D’une affaire, etc. ; d’un complot tramé secrètement, dans l’ombre. ― D’un démon du midi. Les orientaux se représentent la peste sous l’image d’un mauvais esprit, qui exerce ses ravages, non seulement pendant la nuit, mais encore à l’heure du midi, à laquelle, dans ces pays chauds, tout le monde fait la méridienne. Or on suppose que c’est pendant ce temps de silence et de repos, que le démon, auteur de la peste, fait ses ravages. Nous retrouvons ces mêmes idées chez les anciens Grecs et Latins. Plusieurs auteurs prétendent qu’elles avaient prévalu aussi chez les Juifs ; ce qui a donné lieu à cette expression des Septante et de la Vulgate. A la vérité, le texte hébreu ne parle que de peste et de contagion ; mais la Paraphrase chaldaïque, Aquila, Symmaque et la version syriaque, font une mention expresse de démons du midi.

90.7 Mille ennemis. N’approchera de toi ; c’est-à-dire ne te touchera, ne te blessera ; tu seras en sûreté au milieu de tes plus cruels ennemis.

90.11 Voir Matthieu, 4, 6 ; Luc, 4, 10.

90.13 Ainsi protégé de Dieu, les bêtes les plus féroces et les plus dangereuses ne sauraient te nuire ; au contraire, tu les écraserais sans peine. ― Au lieu de l’aspic, l’hébreu porte un des noms du lion. ― Le basilic, un serpent très venimeux.

90.16 Je lui montrerai, etc. Voir Psaumes, 70, 20.

91.1 Ce psaume est encore chanté aujourd’hui par les Juifs au jour du sabbat. ― C’est une sorte de théodicée abrégée dans laquelle le Psalmiste résume nos devoirs de louange et de reconnaissance envers Dieu et sa Providence. ― Le nom de Jéhovah (le Seigneur) est répété sept fois dans cet hymne, en l’honneur sans doute des sept jours de la création. ― Voici la suite des pensées : 1re strophe, versets 2 à 4 : Il faut louer Dieu ; ― 2e strophe, versets 5 à 7 : à cause de la grandeur de ses œuvres et de la profondeur de ses desseins ; ― 3e strophe, versets 8 à 10 ; parce qu’il triomphe de tous ses ennemis ; ― 4e et 5e strophes, versets 11 à 16 : et qu’il comble le juste de ses bénédictions.

91.4 Votre vérité ; c’est-à-dire votre fidélité à tenir vos promesses.

91.8 Dans les siècles des siècles ; hébraïsme, pour dans tous les siècles. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

91.11 Ma corne. Voir Psaumes, 17, 3. ― D’une licorne. Voir Psaumes, 21, 22.

91.12 D’en haut ; avec mépris. Avec complaisance ; expression adverbiale, nullement arbitraire et superflue, mais exigée par la construction du verbe actif entendra, qui, dans la Vulgate, aussi bien que dans les Septante et le texte hébreu, se trouve joint à son complément par l’intermédiaire de la préposition dans (in malignantibus), au lieu de l’être immédiatement par le nom mis à l’accusatif.

92 A David lui-même. Voir le titre du Psaume 51 (Hébreu : 52).

92.1 Il s’est ceint ; c’est-à-dire il s’est préparé pour une grande œuvre. ― « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Quel homme, ayant à parler de si grandes choses, eût commencé comme Moïse ? demande Rollin. Quelle majesté et en même temps quelle simplicité !… La sagesse éternelle, qui s’est jouée en faisant le monde, en fait le récit sans s’émouvoir. Les prophètes, dont le but est de nous faire admirer les merveilles de la création, en parlent d’un ton bien différent : Le Seigneur prend possession de son empire ; il s’est revêtu de gloire. Le Seigneur s’est revêtu de sa force, il s’est armé de son pouvoir. Le saint roi, transporté en esprit à la première origine du monde, dépeint en termes magnifiques comment Dieu, qui jusque-là était demeuré inconnu, invisible et caché dans le secret impénétrable de son être, s’est tout d’un coup manifesté par une foule de merveilles incompréhensibles. Le Seigneur, dit-il, sort enfin de sa solitude. Il ne veut plus être seul heureux, seul juste, seul saint. Il veut régner par sa bonté et par ses largesses. Mais de quelle gloire ce Roi immortel est-il revêtu ? Quelles richesses vient-il étaler à nos yeux ? De quelles sources partent tant de lumières et tant de beautés ? Où étaient cachés ces trésors et cette riche pompe qui sortent du sein des ténèbres ? Quelle est la majesté même du Créateur, si celle qui l’environne imprime un tel respect ? Que doit-il être, puisque ses ouvrages sont si magnifiques ? »

92.1-5 Sans titre en hébreu. La Vulgate porte : « Cantique de louange de David, pour la veille du sabbat, quand la terre fut fondée, » c’est-à-dire destiné à être chanté le vendredi au sacrifice du matin, au jour de la création de l’homme. ― Ce psaume, composé probablement par David après une victoire, fut appliqué plus tard au service liturgique. Il est court, mais plein de force, de majesté et d’élan lyrique.

92.4 Dans les cieux ; littéralement dans les lieux élevés.

92.5 Le sens de ce verset, c’est que la plus belle œuvre de Dieu, c’est sa loi. Voir Psaume 18.

93 A David ; ou de David, par David. Au quatrième du sabbat ; c’est-à-dire au quatrième jour de la semaine. ― Sans titre en hébreu. Vulgate : « Psaume de David pour le quatrième jour après le sabbat », c’est-à-dire le mercredi, où la synagogue le récite encore aujourd’hui. Composé peut-être pendant la révolte d’Absalom.

93.1 Le Seigneur est le Dieu des vengeances. Comparer à Deutéronome, 32, 35 ; Romains, 12, 19.

93.1-3 Invocation contre les méchants.

93.2 Levez-vous ; montez sur votre tribunal.

93.4-7 Tableau de la tyrannie des méchants.

93.8-11 Discours aux méchants. Dieu connaît leurs desseins et les fera échouer.

93.9 Qui a fait ou établi ; littéralement dans l’hébreu, le grec et la Vulgate, qui a planté.

93.12-15 Le peuple sera défendu par son Dieu.

93.15 Se convertisse en jugement ; c’est-à-dire rende ses arrêts. ― Et qu’auprès d’elle, etc. Le premier qui de la Vulgate, qui ne se trouve d’ailleurs ni dans le grec, ni dans l’hébreu, échappe à toute analyse grammaticale. Les Septante portent à la terre : Et soient attachés à elle, tous les droits par le cœur, etc. ; ce qui revient parfaitement à notre traduction.

93.16-19 Au milieu des adversités, le Psalmiste a été soutenu par la grâce et par sa confiance en Dieu.

93.19 Selon la multitude, etc. Saint Paul exprime la même pensée dans 1 Corinthiens, 10, 13 ; 2 Corinthiens, 1, 5 ; 4, 17 ; 7, 4.

93.20 Le sens de ce verset paraît être : Ainsi, y a-t-il en vous, ô mon Dieu, la moindre injustice, lorsque vous faites des commandements dont l’observation est pénible, comme par exemple, de souffrir avec patience les persécutions de nos ennemis ? La réponse à cette question se trouve, comme on le voit, au verset précédent.

93.20-23 Dieu fera retomber sur les méchants leur iniquité.

94 A David ; ou de David, par David. ― C’est un hymne liturgique, composé peut-être pour être chanté le jour du sabbat. Le sens est très clair. ― Voici la suite des pensées : ― Versets 1 et 2 : Exhortation à louer Dieu ; ― Versets 3 et 4 : parce qu’il est le créateur de la terre ; ― Versets 5 et 6 : de la mer (Le verset 6 est comme un refrain et la répétition du verset 1) ; ― Versets 7 et 8a : et de l’homme ; nous sommes son troupeau, si nous écoutons sa voix. ― Versets 8b à 11 : Discours de Dieu exhortant son peuple à l’obéissance, en rappelant comment il a puni dans le désert les Israélites rebelles.

94.2 Présence ; littéralement face, mot qui, en hébreu, se met souvent pour personne. D’où le sens est : Hâtons-nous, sans nous laisser prévenir, de nous présenter devant lui pour célébrer ses louanges.

94.8 Voir Hébreux, 3, 7 ; 4, 7.

94.9 Dans l’irritation ; c’est-à-dire dans le lieu de l’irritation, Raphidim, où les Israélites murmurèrent, du temps de Moïse, parce qu’ils manquaient d’eau (voir Exode, 17, verset 1 et suivants) ; ou bien, selon d’autres, l’endroit du désert de Pharan, où ils se révoltèrent, quand on leur annonça ce qu’étaient les Chananéens et le pays de Chanaan (voir Nombres, 14, verset 2 et suivants) ; ou bien encore Cadès, où le manque d’eau excita une nouvelle sédition parmi eux (voir Nombres, 21, verset 1 et suivants). Voir sur ce verset et les suivants Hébreux, 3, 7-19 ; 4, 1-11.

94.10 Voir Nombres, 14, 34.

94.11 Voir Hébreux, 4, 3. ― S’ils entreront ; pour ils n’entreront pas. Dans les formules de serment, les Hébreux employaient la particule si, quand ils juraient qu’ils ne feraient pas une chose, et ils y ajoutaient la négation, lorsqu’ils juraient qu’ils la feraient. Cette manière de s’exprimer vient de ce qu’ils omettaient, par euphémisme, l’imprécation qui suit les jurements ; par exemple : Je veux qu’il m’arrive tel mal, tel malheur, si, etc. ― Dans mon repos ; c’est-à-dire dans le pays, où je devais leur donner la paix et le repos, la terre promise.

95 A David ; ou de David, par David. ― Ce psaume se retrouve avec des variantes, voir 1 Paralipomènes, 16, 8-36, et l’auteur sacré, nous apprend qu’il fut chanté pour la fête de la translation de l’arche, du temps de David. Il était naturel, par conséquent, qu’on le chantât de nouveau lors de la reconstruction du second temple, de 534 à 515 avant Jésus-Christ.

95.1 La maison ; c’est-à-dire le temple.

95.1-6 Exhortation à louer Dieu (versets 1 à 3), à cause de sa grandeur et de sa puissance (versets 4 à 6).

95.5 Tous les dieux des nations sont des démons, des choses vaines, dit le texte hébreu. Les démons, en faisant adorer les idoles, qui étaient des choses vaines, se faisaient adorer eux-mêmes. Voir 1 Corinthiens, 10, 20.

95.6 Sont en sa présence ; c’est-à-dire lui appartiennent. ― Sa sanctification (sanctificatione) ; c’est-à-dire son sanctuaire, son temple ; proprement le lieu qu’il s’est consacré. Comparer à Psaumes, 77, 54.

95.7 Familles. C’est le sens de l’hébreu et des Septante ; la Vulgate porte patriæ, c’est-à-dire pays, régions, contrées.

95.7-13 Il faut offrir à Dieu, ses présents et son adoration (versets 7 à 9), et proclamer devant tous les peuples sa royauté, qui est reconnue par toutes les créatures (versets 10 à 13).

95.11 La mer et sa plénitude ; pour toute la plénitude de la mer, la mer tout entière ; figure grammaticale, dont la Bible fournit un certain nombre d’exemples.

95.13 Selon sa vérité ; c’est-à-dire selon les règles infaillibles de sa vérité, ou selon sa fidélité à remplir ses promesses.

96 A David, etc., ou de David, par David, lorsqu’il fut rétabli dans son pays. ― Ces mots indiquent sans doute l’époque où David fut reconnu roi par toutes les tribus.

96.1 Iles. Le mot hébreu, traduit dans les Septante et la Vulgate par île, signifie proprement région lointaine, contrée très éloignée ; sens qui convient parfaitement à ce passage.

96.1-6 Tableau de la puissance de Dieu dans la nature.

96.2 Base ; appui, soutien ; c’est le sens du terme hébreu que les Septante ont rendu ici par redressement, amélioration, et ailleurs par préparation, disposition. Comparer à Psaumes, 88, vv. 2, 14.

96.7 Voir Exode, 20, 4 ; Lévitique, 26, 1 ; Deutéronome, 5, 8 ; Hébreux, 1, 6. ― Adorez-le, vous tous ses anges. Saint Paul, dans Hébreux, 1, 6, cite ces paroles, en parlant du Verbe de Dieu fait homme.

96.7-9 Puissance de Dieu sur les idoles ; joie qu’elle cause à Sion.

96.10-12 Exhortation à servir Dieu.

96.12 Sa sanctification (sanctificatonis ejus) ; c’est-à-dire son sanctuaire, son temple. Voir Psaumes, 77, 57 ; 95, 6.

97 Ce psaume a beaucoup de ressemblances avec le 95e, c’est le même sujet et la même forme, mais avec des couleurs propres et une étendue moindre. ― La version syriaque dit qu’il traite « de la délivrance du peuple de la servitude d’Egypte. » ― Ce psaume, comme les deux précédents, prédit les merveilles que doit opérer le Messie en venant sur la terre. ― Le commencement et la fin sont à peu près les mêmes que dans le Psaume 95. ― Les versets 4 à 6 invitent tous les peuples à louer Dieu au son des instruments de musique.

97.1 L’ont sauvé lui-même ; littéralement et par hébraïsme l’ont sauvé à lui-même (comparer à Isaïe, 59, 16 ; 63, 5) ; comparaison prise d’un guerrier qui a combattu, vaincu, terrasse, tué de sa propre main son ennemi, et qui ne doit sa victoire qu’à lui-même. Ce passage s’explique parfaitement de Jésus-Christ, qui, en ressuscitant, a vaincu l’enfer, le péché et la mort par sa propre vertu.

97.3 Voir Isaïe, 52, 10 ; Luc, 3, 6. ― Sa vérité ; c’est-à-dire sa fidélité à tenir ses promesses.

97.6 Sur des trompettes, etc. Ce sont probablement des trompettes semblables à celle que Moïse fit faire dans le désert (voir Nombres, 10, verset 2 et suivants).

98 Composé probablement pour la cérémonie de la translation de l’arche à Jérusalem. C’est le 3e des psaumes qui commencent par Dominus regnavit. Le 1er, le 92, chante la gloire de Dieu ; le 2e, le 96, les bénédictions qu’il répand sur la terre, et le 3e, le 98, les faveurs qu’il accorde à ceux qui le prient.

98.1 Que des peuples frémissent de colère, hébreu : qu’ils tremblent devant la puissance de Dieu. ― Il est assis sur des chérubins, les chérubins de l’arche d’alliance, qui est comme le trône de Dieu.

98.1-5 La royauté de Dieu fait trembler les Gentils et la terre elle-même ; il faut le louer, parce qu’il est grand et saint (versets 1 à 3), et (versets 4 et 5) parce qu’il gouverne Israël avec équité.

98.4 Aime ; c’est-à-dire veut, exige. ― Jugement signifie, de même qu’en hébreu, ce qui est juste, légitime, conforme au droit. ― Des voies droites ; des lois et des préceptes conformes à la droiture.

98.5 Refrain.

98.6-8 Dieu a exaucé les saints des premiers temps (versets 6 et 7) ; il faut l’adorer à leur exemple, sur Sion, la montagne sainte (verset 8).

98.7 C’est du milieu, etc. Cela ne doit s’entendre que de Moïse et d’Aaron, auxquels Dieu manifestait ordinairement sa présence par une nuée qui paraissait sur la tente où était gardée l’arche d’alliance. ― Les témoignages ; les ordonnances, les décrets.

98.8 Mais en vous vengeant ; lors même que vous les punissiez. ― Inventions ; c’est-à-dire, comme porte le texte hébreu, actions ; mot qui se prend toujours en mauvaise part, dans l’Ecriture, quand il s’agit des actions, des œuvres des hommes.

98.9 Refrain, comme au verset 5, sauf quelques légères modifications.

99.1 Composé sans doute par un pieux Lévite, après la captivité, à l’époque de la dédicace du second temple.

99.2-3 Invitation à louer Dieu avec joie dans son temple, parce qu’il est notre créateur et que nous sommes son troupeau.

99.4 Ses portes ; c’est-à-dire les portes de son tabernacle, de son temple.

99.4-5 Il faut entrer dans les sacrés parvis en le louant et en le remerciant, parce qu’il est bon et que sa miséricorde est sans bornes.

99.5 Jusqu’à toutes les générations ; littéralement jusqu’à une génération et une génération. Voir, sur ce genre de répétition, milieu des Observations préliminaires, 1°.

100.1 La justice ; littéralement le jugement. Voir Psaumes, 98, 4.

100.1-8 Devoirs d’un roi exprimés sous forme de promesses. ― Psaume composé probablement au moment où le saint roi conçut le projet de transporter l’arche de la maison d’Obédédom à Jérusalem, voir 2 Rois, 6, verset 11 et suivants. ― Ce psaume est simplement composé de distiques.

100.2 Je m’appliquerai, etc. En vertu d’un hébraïsme, le verbe je comprendrai (intelligam) prend la signification de je m’appliquerai à comprendre, parce qu’au lieu de gouverner l’accusatif, comme il le devrait, en sa qualité de verbe actif, il se joint à son complément voie par l’intermédiaire de la préposition dans (in). Ainsi le sens est : Je m’appliquerai à vivre dans la pureté et dans l’innocence. ― Quand vous viendrez vers moi, pour m’éclairer et m’aider de votre grâce.

100.6 Mes yeux, etc. ; c’est-à-dire je mettais tous mes soins à n’avoir auprès de moi pour officiers et pour ministres que des hommes d’une fidélité et d’une intégrité reconnues.

100.7 N’a pas dirigé, etc. ; n’a pas cherché à être agréable à mes yeux.

100.8 Dès le matin. Les rois rendaient la justice dès le matin. Voir Jérémie, 21, 12.

101.1-29 Ce pauvre n’est pas un individu, c’est le peuple d’Israël, affligé, probablement en captivité. ― Voici la suite des idées : versets 2 et 3 : Invocation à Dieu, versets 4 à 12 : pour qu’il ait pitié de l’affliction de son peuple ; tableau de cette affliction. ― Versets 13 à 23 : Raisons qu’à Dieu de le secourir. ― Versets 24 à 29 : Contraste entre l’éternité de Dieu et la brièveté de la vie de l’homme, motif pour obtenir la prolongation de nos jours. ― Ce psaume est le 5e des Psaumes de la pénitence.

101.6 A la voix de mon gémissement ; c’est-à-dire à cause de mon gémissement, à force de gémir. ― Peau ; littéralement chair, mot qui ne convient nullement ici ; car il n’y a rien d’étonnant à ce que les os tiennent à la chair. D’un autre côté, le terme arabe correspondant à l’hébreu s’emploie pour exprimer peau, épiderme, cuir, pellicule, écorce. Ainsi, le Psalmiste veut dire que, dans son extrême affliction, sa chair s’est tellement consumée, que ses os n’ont pu adhérer qu’à sa peau.

101.7 Par ces comparassions et les suivantes, le Psalmiste veut dépeindre la tristesse. ― Le pélican, se nourrissant de poissons, vit au bord de la mer ou des fleuves, loin de la demeure des hommes. ― Le hibou dans sa demeure, en hébreu le hibou des ruines, qui habite les ruines. Ces deux oiseaux étaient dans la loi mosaïque des animaux impurs. Voir Lévitique, 11, 17-18.

101.13 Toutes les générations. Voir Psaumes, 88, 2.

101.15 Parce que ses pierres, etc. Les ruines de Sion ont été agréables aux serviteurs de Dieu, Zorobabel, Esdras et Néhémie. Les Juifs, dit Bossuet, aimaient jusqu’aux ruines de leur patrie et du temple et en chérissaient la poussière, où ils venaient offrir leurs dons.

101.16 Et les nations, etc. C’est dans l’Eglise de Jésus-Christ que ces paroles ont eu leur parfait accomplissement.

101.23 Lorsque des peuples, etc. C’est après la venue de Jésus-Christ que ces prophéties ont été accomplies. Comparer au verset 15. ― Le Psalmiste demande dans ces versets que tous les peuples chantent la gloire de son Dieu : « Il est exaucé, dit le comte de Maistre, après avoir appelé cette prière ; parce qu’il n’a chanté que l’Eternel, ses chants participent de l’éternité ; les accents enflammés confiés aux cordes de sa lyre divine retentissent encore, après trente siècles, dans toutes les parties de l’univers. La synagogue conserva les Psaumes ; l’Eglise se hâta de les adopter ; la poésie de toutes les nations chrétiennes s’en est emparée, et depuis plus de trois siècles le soleil ne cesse d’éclairer quelques temples dont les voûtes retentissent de ces hymnes sacrées. On les chante à Rome, à Genève, à Madrid, à Londres, à Québec, à Quito, à Moscou, à Pékin, à Botany-Bay ; on les murmure au Japon. »

101.24 Il a dit. C’est ici le vrai sens du verbe hébreu que la Vulgate a rendu, d’après les Septante, par il a répondu (respondit). Quant au sujet de ce verbe, c’et probablement le pauvre (pauper) mentionné dans le titre du psaume. ― Lui ; c’est-à-dire au Seigneur, nommé au verset précédent. ― Dans le temps de sa force ; littéralement dans la voie de sa force ; lorsqu’il était dans la vigueur, à la fleur de l’âge.

101.27-28 Saint Paul, dans Hébreux, 1, 10-12, applique les paroles de ces trois versets au Fils de Dieu.

101.29 Sera dirigée ; selon l’hébreu, sera fermement établie.

102.1-22 « Ce psaume, l’un des plus beaux de David, est le cantique des miséricordes du Seigneur. Elles n’ont jamais été célébrées d’un ton plus sublime, et jamais le sublime n’a été plus touchant. » (LA HARPE.) ― La suite des pensées est la suivante : ― Versets 1 à 5 : Exhortation à louer et remercier Dieu à cause des bienfaits personnels que nous en avons reçus ; ― Versets 6 à 9 : à cause du soin qu’il prend des opprimés comme il l’a fait pour les Hébreux au temps de Moïse ; ― Versets 10 à 14 : à cause du pardon qu’il accorde aux pécheurs ; ― Versets 15 à 18 : à cause de sa bonté qui s’étend d’âge en âge et n’est pas passagère comme notre vie. ― Versets 19 à 22 : Que le ciel et la terre louent donc le Seigneur !

102.5 Ta jeunesse, etc. L’aigle, comme les autres animaux, rajeunit, en quittant tous les ans ses plumes pendant la mue, et en reprenant ensuite de nouvelles. Et si le Psalmiste a choisi l’aigle, pour en faire l’objet de sa comparaison, c’est, sans doute, à cause de sa force, de sa grandeur et de sa vivacité, qui en font le roi des oiseaux.

102.8 Voir Exode, 34, 6 ; Nombres, 14, 18.

102.11 Selon la hauteur, etc. ; c’est-à-dire autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant Dieu, etc.

102.15 Ses jours, etc. Comparer à Psaumes, 89, 6 ; Job, 14, 2.

102.16 On ne reconnaîtra, etc. ; littéralement et par hébraïsme il ne reconnaîtra. Dans le style hébraïque, en effet, la troisième personne, singulière de la voix active tient lieu de la forme impersonnelle. ― Son lieu ; c’est-à-dire le lieu qu’elle occupait.

102.22 Dans ce verset, nous avons cru devoir nous conformer à la ponctuation du texte hébreu et des Septante, parce qu’elle présente un sens plus conforme au contexte que celle de la Vulgate.

103 Ce psaume contient, des œuvres du Créateur, une magnifique description qui rappelle le premier chapitre de la Genèse, et une exhortation à louer l’auteur de ces merveilles. ― « Qu’il nous soit permis d’indiquer dans les hymnes que [renferme] le livre des Psaumes, une de celles que nous regardons comme les modèles parfaits de ces sortes de composition : c’est le Psaume 103, que l’on pourrait appeler l’hymne de la création. Qu’on le lise : qu’on lise ensuite tout ce qui a été écrit de plus estimé sur cette matière si souvent traitée, en prose et en vers, depuis Hésiode jusqu’à Ovide, depuis Cicéron et Pline jusqu’à Buffon, et nous ne craignons pas qu’on puisse ensuite en citer qui soit du ton et de la hauteur de ce psaume. » (GATIEN ARNOULT.) ― « Les tableaux répandus dans la Bible, dit Châteaubriand, peuvent servir à prouver doublement que la poésie descriptive est née, parmi nous, du Christianisme. Job, les Prophètes, l’Ecclésiaste, et surtout les Psaumes, sont remplis de descriptions magnifiques. Le psaume Benedic. anima mea, est un chef-d’œuvre dans ce genre… Horace et Pindare sont restés bien loin de cette poésie. » ― « On peut dire, écrit Alexandre de Humboldt, que le 103e psaume est à lui seul une esquisse du monde. » Le Seigneur, revêtu de lumière, a étendu le ciel comme un tapis. Il a fondé la terre sur sa propre solidité, en sorte qu’elle ne vacillât pas dans toute la durée des siècles. Les eaux coulent du haut des montagnes dans les vallons, aux lieux qui leur ont été assignées, afin que jamais elles ne passent les bornes prescrites, mais qu’elles abreuvent tous les animaux des champs. Les oiseaux du ciel chantent sous le feuillage. Les arbres de l’Eternel, les cèdres que Dieu lui-même a plantés, se dressent pleins de sève. Les oiseaux y font leur nid, et l’autour bâtit son habitation sur les sapins. » Dans le même psaume est décrite la mer « où s’agite la vie d’êtres sans nombre. Là passent les vaisseaux et se meuvent les monstres que tu as créés, ô Dieu, pour qu’ils s’y jouent librement. » L’ensemencement des champs, la culture de la vigne qui réjouit le cœur de l’homme, celle de l’olivier, y ont aussi trouvé place. Les corps célestes complètent ce tableau de la nature. « Le Seigneur a créé la lune pour mesurer le temps, et le soleil connaît le terme de sa course. Il fait nuit : les animaux se répandent sur la terre, les lionceaux rugissent après leur proie et demandent leur nourriture à Dieu. Le soleil paraît : ils se rassemblent et se réfugient dans leurs cavernes, tandis que l’homme se rend à son travail et fait sa journée jusqu’au soir. » On est surpris, dans un poème lyrique aussi court, de voir le monde entier, la terre et le ciel, peints en si grands traits : à la vie confuse des éléments est opposée l’existence calme et laborieuse de l’homme, depuis le lever du soleil jusqu’au moment où le soir met fin à ses travaux. Ce contraste, ces vues générales sur l’action réciproque des phénomènes, ce retour à la puissance invisible et présente qui peut rajeunir la terre ou la réduire en poudre, tout est empreint d’un caractère sublime. »

103.1 Louange ; c’est ici le vrai sens du mot confessionem de la Vulgate, ainsi que du texte correspondant des Septante : l’hébreu porte majesté.

103.1-4 Eloge de l’œuvre du premier et du second jours de la création.

103.2 Couvert de lumière. Voir 1 Timothée, 6, 16. Tente ; littéralement peau. Chez les Hébreux, la tente ne se composait, dans l’origine, que de peaux de bêtes que l’on étendait sur des perches fortement fixées en terre, pour que la tente pût résister à la violence du vent.

103.3 Sa partie ; c’est-à-dire la partie du ciel, exprimée dans le verset précédent. Le Psalmiste fait allusion à ce qui est dit dans Genèse, 1, 7.

103.4 Voir Hébreux, 1, 7. ― Qui faites, etc. ; qui donnez à vos anges la rapidité des vents et à vos ministres l’ardeur des flammes.

103.5-9 Formation de la terre.

103.6 L’abîme, la mer. Description de l’état de la terre avant que les eaux et l’aride ou la terre ferme fussent séparées.

103.10-14a Production des sources, des animaux et des plantes.

103.11 L’onagre, demeurant les déserts les plus reculés, et par conséquent plus exposé à souffrir la soif qu’aucun autre animal moins sauvage.

103.13 Avec les eaux supérieures du ciel ; littéralement avec ses eaux supérieures ; or le pronom ses (suis) se rapporte à ciel, qui est exprimé au verset précédent. Comparer au verset 3.

103.14b-18 Les trois principales productions nourricières (céréales, vin et huile) ; les pluies qui fécondent la terre et les animaux qui habitent les montagnes.

103.14 De l’herbe (herbam), l’hébreu signifie légume, plante nourrissante.

103.15 Avec l’huile. Les anciens croyaient que les onctions d’huile faites sur le corps étaient presque aussi nécessaires que la nourriture.

103.17 Le nid ; littéralement la maison. ― Et le premier de tous. Le héron niche plus tôt que tous les autres oiseaux ; et il fait son nid sur les plus hauts arbres. ― L’hébreu porte au lieu de : le nid du héron est le premier de tous, « les cyprès sont la maison (ou la demeure) de la cigogne. »

103.19 Il a fait la lune, etc. Ce sont, en effet, les différentes phases de la lune qui ont fourni aux premiers hommes l’occasion de déterminer les mois et les années. Comparer à Ecclésiastique, 43, 6.

103.19-23 Les astres.

103.24-26 Les habitants des mers.

10.3.25 Des deux côtés ; c’est-à-dire par sa longueur et sa largeur. Le terme hébreu que la Vulgate a rendu par mains (manibus) signifie aussi côtés ; et comme il est ici au duel, il ne peut avoir d’autre sens que celui que nous lui avons donné dans notre traduction. ― Reptiles ; c’est-à-dire poissons. Comparer à Genèse, 1, 20.

103.26 Ce dragon, en hébreu, Léviathan, mot qui désigne ordinairement ordinairement le crocodile, mais qui signifie ici un grand cétacé.

103.27-30 Dieu donne la nourriture et la vie.

103.31-35 Gloire à Dieu pour toutes ses merveilles.

103.32 Qui touche les montagnes, etc. Comparer à Exode, 19, 18.

103.33 Voir Psaumes, 145, 2.

103.35 Bénis, mon âme, le Seigneur. Ces paroles sont la répétition du refrain initial, verset 1.

104.1 Voir 1 Paralipomènes, 16, 8 ; Isaïe, 12, 4. ― Ce psaume, composé par David, fut chanté à la fête de la translation de l’arche à Jérusalem, voir 1 Paralipomènes, 16, 7. Ce chapitre des Paralipomènes reproduit les quinze premiers versets, voir 1 Paralipomènes, 16, 8-22 ; il les fait suivre sans interruption, de Psaumes, 96, 1 et 106, 47-48. Le Psaume 104 résume l’histoire d’Israël et fait ressortir la Providence de Dieu sur son peuple. Voir Psaumes 77 et 105. ― La versification est régulière, mais ce psaume est sans grande élévation poétique.

104.4 Et soyez fortifiés ; hébraïsme, pour et vous serez fortifiés.

104.5 Prodiges et jugements sont des compléments du verbe souvenez-vous, quoiqu’ils ne soient pas au génitif, comme ils y sont dans le passage parallèle (voir 1 Paralipomènes, 16, 12), parce que, comme nous l’avons déjà fait observer, dans la Vulgate, les cas se mettent l’un pour l’autre, sans égard pour la concordance latine. La même anomalie se trouve ici dans les Septante. ― Les jugements de sa bouche ; c’est-à-dire exécutés par ses ordres, ou prédits auparavant. Comparer à Genèse, 15, 14 ; Exode, 3, 20.

104.6 Ses serviteurs ; c’est-à-dire les serviteurs du Seigneur. Ainsi portent les Septante, en entendant par serviteurs les descendants d’Abraham; l’hébreu lit son serviteur, en faisant de ce mot un qualificatif d’Abraham. Dans le passage parallèle (voir 1 Paralipomènes, 16, 13), les Septante mettent ses enfants (les enfants du Seigneur), mais l’hébreu met son serviteur. ― Ses élus ; c’est-à-dire les élus du Seigneur, selon l’hébreu et les Septante, ici et dans l’endroit parallèle des Paralipomènes. Quant à la Vulgate, elle est partout amphibologique, les mots servi et electii pouvant être au génitif singulier aussi bien qu’au nominatif vocatif pluriel.

104.9 Voir Genèse, 22, 16. ― Pour l’explication des allusions historiques contenues dans ce psaume, voir les passages auxquels renvoient les notes indiquant les références du texte sacré.

104.11 Pour cordeau, etc. Voir Psaumes, 77, 54.

104.15 Voir 2 Rois, 1, 14 ; 1 Paralipomènes, 16, 22.

104.16 Il brisa, etc. Briser le soutien ou le bâton du pain, signifiait chez les Hébreux ôter tout moyen de subsistance. Voir sur cette locution, Lévitique, 26, 26.

104.17 Voir Genèse, 37, 36.

104.18 Voir Genèse, 39, 20. ― Un fer, etc. Comparer à Luc, 2, 35. ― Vint ; s’accomplît. ― Sa parole, la prédiction qu’il avait faite à l’échanson et au panetier de Pharaon (voir Genèse, 40, 22-23). Cette prédiction, en faisant connaître Joseph pour vrai prophète, fut la cause de sa mise en liberté et de son élévation.

104.19 La parole du Seigneur s’enflamma ; il reçut alors l’esprit de prophète. La parole de Dieu est souvent comparée dans l’Ecriture à un feu ardent.

104.20 Voir Genèse, 41, 14.

104.22 Ses princes, ses vieillards ; c’est-à-dire les princes et les anciens ou sages de sa cour, ses conseillers.

104.23 Voir Genèse, 46, 6. ― La terre de Cham ; c’est l’Egypte, ainsi nommée, parce que Cham, fils de Noé, y demeura, et que Mesraïm, second fils de Cham, la peupla. ― Un des noms donnés par les anciens Egyptiens à leur pays est Chemi.

104.24 Voir Exode, 1, 7 ; Actes des Apôtres, 7, 17.

104.25 Il changea, etc. Voir, pour le vrai sens de ce verset, Exode, 4, 21.

104.26 Voir Exode, 3, 10 ; 4, 29.

104.27 Voir Exode, 7, 10. ― L’ordre. Le terme hébreu rendu dans la Vulgate par paroles, et dans les Septante par discours, signifie souvent commandement, ordre. ― Signes ; c’est-à-dire miracles. Le grec répète le pronom ses devant le mot prodiges. La terre de Cham. Voir le verset 23.

104.28 Voir Exode, 10, 21. ― Et il ne rétracta pas ; littéralement il n’irrita pas, il n’aigrit pas. Le sens le plus simple et le plus naturel de cette seconde partie du verset, tel qu’il se lit dans la Vulgate, est, selon nous, que Dieu accomplit exactement tout ce qu’il avait dit à Moïse au sujet de ses plaies dont il devait frapper Pharaon et l’Egypte.

104.29 Voir Exode, 7, 20.

104.30 Voir Exode, 8, 6.

104.31 Voir Exode, 8, vv. 16, 24. ― Il vint des myriades de mouches et de moucherons. Parmi ces insectes, il faut ranger surtout les moustiques. Ceux-là seuls qui ont habité l’Orient, l’Egypte et la Palestine peuvent se faire une idée de cette plaie. Un médecin en fait la description suivante : « Le moustique est un animal bien petit, mais bien rusé et bien avide de votre sang… Il bourdonne et vous pique ; il vous enfonce son aiguillon, et s’il y a plusieurs moustiques à la fois qui vous perforent, vous êtes en feu et votre corps est criblé de milliers de boutons, sièges brûlants de démangeaisons intolérables… Les moustiques sont des insectes plus dangereux et plus répandus qu’on ne le croit généralement. Le chancelier du consul général de France à Jérusalem, qui avait résidé à Zanzibar, nous a dit qu’une des régions de cette côte torride est absolument inhabitable par le fait des moustiques ; les ouvriers, pour travailler, sont obligés d’avoir tout le corps enduit d’une épaisse couche de mortier, qu’ils doivent renouveler plusieurs fois par jour ; quant aux chevaux, ânes et mulets, ils endurent de telles souffrances, qu’ils en perdent l’appétit et le sommeil ; ils ne peuvent ni manger ni dormir, ils maigrissent et meurent de consomption, au bout d’un mois de séjour sur cette côte inhospitalière. » E. GUIBOUT, Jérusalem, Le Caire, Damas, 1 889, p. 186.

104.34 Voir Exode, 10, 12.

104.34-35 Qui était sans nombre… Elle mangea. Ces verbes, qui, étant au singulier, ne concordent grammaticalement qu’avec le dernier substantif chenille, ont cependant aussi pour sujet le nom précédent sauterelle. Ce genre de construction n’est pas étranger au style de la Bible.

104.36 Voir Exode, 12, 29.

104.37 Il les fit sortir. Le pronom les tient la place du mot Hébreux ou Israélites, désignés aux versets 24 et 25 sous le nom de son peuple. ― Avec de l’or et de l’argent. Comparer à Exode, 11, 2 ; 12, 35-36.

104.39 Voir Exode, 13, 21 ; Psaumes, 77, 14 ; 1 Corinthiens, 10, 1.

104.40 Voir Exode, 16, 13.

104.41 Voir Nombres, 20, 11.

104.42 Voir Genèse, 17, 7.

105.1 Voir Judith, 13, 21.

105.1-48 Abrégé de l’histoire du peuple de Dieu dans le désert du Sinaï. ― Ce psaume commence la série de ceux qui portent en tête le mot alleluia en hébreu. Dans la Vulgate, on lit déjà ce mot (allelou-yah, louez Yah ou Jéhovah), voir Psaumes, 104, 1, où il est bien placé, puisque ce dernier psaume est aussi consacré à louer Dieu et que le Psaume 105 ne fait que reprendre une partie du résumé historique, exposé dans le précédent, pour développer les faits qui s’étaient passés à l’époque de l’Exode et pendant le séjour de quarante ans dans le désert. Le ton, du reste, n’est pas le même dans les deux chants : c’est celui de la pénitence, voir Psaume 105 ; celui de l’hymne, voir Psaume 104 ; comme c’est celui d’un simple poème didactique, voir Psaume, 77. ― Ce psaume est du temps de la captivité, voir verset 47, ce qui nous explique pourquoi il demande pardon à Dieu ; le premier Confitemini, voit Psaume 104, est de l’époque qui l’a précédée, et le troisième, voir Psaume 106, de celle qui a suivi. La loi du parallélisme est observée dans le Psaume 105, mais on n’y voit pas de trace d’une division symétrique par strophes. On peut grouper les pensées de la manière suivante : introduction, exhortation à louer Dieu, versets 1 à 3 ; prière, versets 4 à 6 ; fiats historiques, versets 7 à 12 ; 13 à 23 ; 24 à 33 ; 34 à 42 ; 43 à 46 ; 47. Le verset 48 est la doxologie qui marque la fin du 4e livre de Psaumes. ― Pour jamais est, etc. ; c’est-à-dire éternelle est sa miséricorde.

105.2 Voir Ecclésiastique, 43, 35.

105.5 Avec joie. Ces mots ou autres semblables sont nécessaires pour rendre fidèlement le sens le la locution hébraïque, voir dans les biens, au lieu de voir les biens. Comparer ce que nous avons dit, sur ce genre de construction, fin des Observations préliminaires, 2°.

105.6 Voir Judith, 7, 19.

105.9 Voir Exode, 14, 21. ― Voir pour les faits indiqués dans ce verset et les suivants les passages auxquels renvoient les références du texte sacré.

105.11 Voir Exode, 14, 27.

105.12 Alors ils crurent, etc. Voir Exode, 14, 31 ; 15, verset 1 et suivants.

105.13 Bientôt ils oublièrent ; littéralement et par hébraïsme, bientôt ils firent, et ils oublièrent.

105.14 Voir Exode, 17, 2. ― Ils conçurent un désir violent ; littéralement dans la Vulgate, l’hébreu et les Septante, ils désirèrent un désir. Une des manières de donner, en hébreu, plus d’énergie à un verbe, c’est d’y joindre un substantif de même signification.

105.15 Voir Nombres, 11, 31.

105.16 Ils irritèrent. Voir Nombres, chapitre 16. ― Le saint du Seigneur ; son sacrificateur, son grand-prêtre.

105.17 Voir Nombres, 16, 32.

105.19 Voir Exode, 32, 4.

105.22 Dans la terre de Cham. Voir Psaumes, 104, 23.

105.23 Voir Exode, 32, 10. ― Avant Si Moïse, il faut, pour compléter le sens, ajouter les mots sous-entendus : Et il l’aurait fait ; genre d’ellipse qui n’est pas rare dans l’Ecriture.

105.26 Voir Nombres, 14, 32.

105.28 Béelphégor, dieu au culte impur.

105.29 Leurs inventions ; selon l’hébreu, leurs œuvres. ― La ruine ; c’est-à-dire la mort.

105.30 Voir Nombres, 25, 7.

105.32 Voir Nombres, 20, 10.

105.38 De sang ; littéralement de sangs. Voir Psaumes, 5, 7. ― Ils forniquèrent avec leurs inventions ; ils adorèrent des idoles qui étaient leur propre ouvrage. L’Ecriture désigne ordinairement l’idolâtrie sous le nom de fornication.

105.45 Voir Deutéronome, 30, 1. ― Il se repentit ; expression purement métaphorique employée par les écrivains sacrés, afin de s’accommoder et de se proportionner à la faiblesse de notre intelligence.

105.46 Il les livra, etc. ; il fut d’une grande miséricorde à leur égard ; ou bien, selon d’autres, il les abandonna à la miséricorde de ceux qui les avaient menés en captivité, il leur fit trouver grâce aux yeux de ceux qui, etc.

105.47 Et délivrez-nous. Ces mots se trouvent dans le passage parallèle, voir 1 Paralipomènes, 16, 35 ; et le complément des nations, qui suit immédiatement, le suppose sous-entendu. Voir ce qui est dit sur ce genre de construction à la fin des Observations préliminaires, 2°.

106.1-43 Le Psalmiste, après une exhortation à louer Dieu, versets 1 à 3, a peint en six tableaux, d’une grande beauté, la manière dont Dieu punit le pécheur et le ramène à lui. 1° Dieu nourrit ceux qui ont faim, versets 4 à 9 ; 2° il délivre les captifs, versets 10 à 16 ; 3° il guérit les malades, versets 17 à 22 ; 4° il sauve les naufragés, versets 23 à 32 ; 5° il nourrit tous les hommes, versets 33 à 38 ; 6° il protège les faibles, versets 39 à 42. Le verset 43 forme la conclusion. Double refrain, dont l’un est inspiré dans le corps même de la strophe, versets 6, 13, 19, 28, et versets 8, 15, 21 et 31. ― Ce psaume est un cantique d’actions de grâces, probablement composé pour la célébration de la fête des Tabernacles, après le retour de la captivité, voir 1 Esdras, 3, 4-5. Pour jamais, etc. Voir Psaumes, 105, 1.

106.3 De la mer, du midi, de l’Océan ou de la mer Rouge, qui est au midi de la Palestine.

106.7 Habitable ; c’est-à-dire pour y habiter ; littéralement et par hébraïsme, d’habitation.

106.10 Ceux qui étaient assis (sedentes), et enchaînés (vinclos), étant à l’accusatif dans les Septante aussi bien que dans la Vulgate, ne peuvent être que des compléments de il a rassasié (satiavit) du verset précédent.

106.11 Ils aigrirent, etc. ; ils aigrirent Dieu, en violant ses préceptes et provoquèrent la colère du Très-Haut, en méprisant son conseil, sa volonté.

106.23 Ceux qui descendent sur la mer. Idiotisme hébreu : la mer est plus basse que le rivage et l’on y descend, mais on est sur la mer, parce que le vaisseau flotte à sa surface. ― La manœuvre. Plusieurs traduisent : négoce, commerce, parce que c’était le but de la navigation des Phéniciens.

106.32 Dans la chaire, etc. ; dans le lieu où siègent les juges et les magistrats qui étaient tous des anciens, c’est-à-dire des vieillards.

106.36 Habitable. Voir le verset 7.

106.37 Et elles ont fait, etc. ; littéralement et elles ont fait du fruit de naissance.

106.40 Leurs ; se lit dans les Septante, mais l’hébreu porte simplement comme la Vulgate, des princes.

106.42 Voir Job, 22, 19.

107.1 A quelques différences près, les six premiers versets de ce psaume se trouvent dans le 56e, et les autres dans le 59e. ― Il se compose de deux parties. La première moitié, versets 2 à 6, est la reproduction de Psaumes, 56, 8-12, et la seconde, versets 7 à 14, la reproduction de Psaumes, 59, 7-14. Voir ces deux psaumes.

107.3 Ma gloire. Voir Psaumes, 56, 9.

107.4 Je dirai un psaume en votre honneur. C’est certainement le sens du latin psallam tibi, puisque dans l’endroit parallèle, (voir Psaumes, 56, 10), on lit : Psalmum dicam.

107.8 Dans son sanctuaire. ― Je partagerai. Voir Psaumes, 59, 8.

107.9 GalaadManassé et Ephraïm. ― Ephraïm est l’appui de ma tête. Voir Psaumes, 59, 9.

107.10 Moab. ― Mes pas. Des étrangers. Voir Psaumes, 59, 10.

107.11 Une ville fortifiée. Voir Psaumes, 59, 11.

107.13 Pour nous tirer. Voir Psaumes, 59, 13.

108.1 Ce psaume, comme le 68e, demande à Dieu de châtier sévèrement les ennemis de David, ou de Jésus-Christ dont David est la figure. Celui contre qui s’élève ici le Psalmiste est sans doute Doëg, la figure de Judas Iscariote, voir Actes des Apôtres, 1, 20 ; Jean, 17, 12. ― Dans les versets 2 à 5 et 26 à 31, l’auteur parle de ses ennemis au pluriel, dans les autres au singulier, parce qu’il appelle les vengeances de Dieu contre tous les ennemis de son peuple, en même temps que contre son ennemi personnel. ― Versets 2 à 5 : Mal qu’ont fait au Psalmiste les méchants, en retour de ses bienfaits. ― Versets 6 à 10 : Que Dieu donc accable le traître de maux dans sa famille ; ― versets 11 à 15 : dans sa fortune, sa postérité et sa mémoire ; ― Versets 16 à 20 : à cause de ses iniquités. ― Versets 21 à 25 : Que le Seigneur au contraire ait pitié du Psalmiste affligé et malade ; ― Versets 26 à 31 : qu’il le délivre de ses ennemis, et il recevra ses remerciements.

108.6 Sur lui. Ce singulier que le Psalmiste emploie dans ce verset et dans les suivants, jusqu’au 19e inclusivement, signifie chacun d’eux, c’est-à-dire chacun de ses ennemis, qu’il met dans tout le reste du psaume au pluriel. Ce changement de nombre, dans des récits semblables, n’est pas sans exemple chez les écrivains sacrés. Cependant, selon d’habiles interprètes, David désigne spécialement par ce singulier le principal de ses adversaires, que les uns prétendent être Doëg, l’Iduméen, qui était à la cour de Saül (voir 1 Rois, 21, 7), et les autres, Achitophel, le Gilonite, und es conseillers de David, lequel prit part à la conjuration d’Absalom (voir 2 Rois, 15, vv. 12, 31). ― Quant aux malédictions et aux imprécations qui suivent, voir la fin des Observations préliminaires.

108.7 Que sa prière même, etc. ; c’est-à-dire que sa défense même, et les prières qu’il pourra adresser à ses juges, ne servent qu’à les irriter davantage contre lui, et ne le rendent que plus coupable à leurs yeux, parce qu’elles manqueront des qualités qui pourraient les rendre efficaces et méritoires.

108.8 Qu’un autre reçoive son épiscopat. Saint Pierre cite ces paroles dans Actes des Apôtres, 1, 20, et les applique à Judas Iscariote. Le mot grec épiscopat, conservé ici, signifie, comme le mot hébreu original, surveillance, charge, fonction. Doëg, dont parle le Psalmiste, était chargé de la garde des troupeaux de Saül. Il est la figure de Judas, qui trahit son maître, comme Doëg trahit David.

108.20 Telle est, etc. ; telle sera auprès du Seigneur la récompense de ceux qui etc.

108.23 Chassé, littéralement agité, secoué.

108.24 A été changée ; desséchée ; c’est-à-dire j’ai beaucoup maigri. ― Qui m’a manqué. Ces mots sont évidemment sous-entendus ; le contexte le démontre. D’un autre côté, la particule hébraïque, traduite dans les Septante et dans la Vulgate par à cause, signifie entre autres choses, faute de, à défaut de. Comme nous l’avons déjà remarqué les anciens croyaient que les onctions d’huile faites sur le corps étaient presque aussi nécessaires que la nourriture.

108.27 Cela (eam). Les Hébreux, n’ayant pas le genre neutre, et le remplaçant par le féminin, mettent aussi quelquefois le féminin pour le neutre.

109 Notre-Seigneur s’est appliqué expressément ce psaume, voir Matthieu, 22, 41-46 ; Marc, 12, 35-37 ; Luc, 20, 41-44. ― Le verset 1 annonce que Jésus-Christ sera élevé à la droite du Père, après sa victoire décisive sur ses ennemis, voir Actes des Apôtres, 2, verset 34 et suivants ; 1 Corinthiens, 15, 25 ; Hébreux, 1, 13 ; 10, 13. Le verset 4 prophétise l’abrogation du sacrifice d’Aaron, et son remplacement par le sacerdoce de Jésus-Christ, selon l’ordre de Melchisédech, voir Hébreux, 5, 6 ; 7, vv. 17, 21. Le sens des autres versets, qui ne sont pas cités dans le Nouveau Testament, n’est pas moins certain. Le verset 2 prédit que le règne du Messie, qui commencera à Jérusalem, s’étendra de là sur toute la terre. Le verset 3 nous le montre, quoique d’une manière obscure, engendré du sein de Dieu. Les versets 5 et 6 nous le représentent triomphant, du haut du ciel, de ses ennemis. Enfin, le verset 7 nous fait entrevoir les souffrances par lesquelles il s’est acquis sa gloire. ― Les versets 1 et 2, contiennent un oracle de Dieu qui fournit le thème développé dans le reste du psaume. Le Seigneur promet au Messie la puissance et la domination universelle. Dans les versets 3 et 4, le Psalmiste lui rappelle son origine et les promesses que le Seigneur lui a faites. Dans les versets 5 à 7, il dépeint le Messie terrassant ses ennemis, après avoir conquis sont royaume en buvant de l’eau du torrent, c’est-à-dire par ses souffrances.

109.1 Mon Seigneur. David n’a pu donner ce titre à aucun simple mortel, parce qu’il n’en reconnaissait aucun au-dessus de lui. Ce n’est donc qu’au Messie, c’est-à-dire l’Homme Dieu qu’il le donne ; Jésus-Christ l’a prouvé aux Juifs de son temps, et saint Paul fait aussi au Sauveur l’application de ce passage du Psalmiste. Voir Matthieu, 22, 42-45 ; 1 Corinthiens, 15, 25 ; Hébreux, 1, 13 ; 10, 13. ― Asseyez-vous, etc. Comme Dieu, le Sauveur a toujours été à la droite de son Père ; comme homme, il n’a commencé à y être qu’après son Ascension. Comme homme, Dieu lui dit de s’asseoir à sa place, comme Dieu et Fils de Dieu, égal au Père, il prend place à sa droite : Audit quasi homo, sed quasi Filius, dit saint Ambroise. C’est la coutume en Orient que les monarques fassent asseoir à leur droite ceux à qui ils confient le gouvernement de leur empire. ― Jusqu’à ce que. Voir, sur le vrai sens de cette expression, Matthieu, 1, 25. ― L’escabeau de vos pieds. Les vainqueurs en Orient, pour humilier les vaincus, les foulaient sous leurs pieds et s’en servaient comme d’un escabeau, ainsi qu’on le voit sur des bas-reliefs assyriens.

109.2 Sion désigne souvent, dans les prophètes, Jérusalem dont l’enceinte renfermait trois montagnes ou coteaux, Sion, Acra et Moria. ― La verge (virgam) est, selon plusieurs Pères, le sceptre de Jésus-Christ, c’est-à-dire sa croix, selon d’autres, la parole de son Evangile, qui assujettit les nations à la foi ; ou bien, suivant d’autres, la sévérité de son jugement, qui brisera les méchants avec une verge de fer (voir Psaumes, 2, 9). L’empire du Sauveur a commencé dans Sion, ou Jérusalem (voir Isaïe, 2, 3 ; Michée, 4, 2 ; Luc, 24, 47).

109.3 Principe ; c’est-à-dire, suivant la plupart des Pères, domination, empire, principauté. ― Au jour de votre puissance ; c’est-à-dire de toute éternité, puisque la génération et le règne de Jésus-Christ, comme Dieu, sont éternels. Cependant saint Chrysostome, Théodoret, saint Augustin et saint Athanase entendent par cette expression le jour du jugement, auquel Jésus-Christ exercera son empire, sa sévérité et sa justice, en paraissant au milieu de ses anges et de ses saints (in splendoribus sanctorum). ― Ce passage est très difficile. Le texte hébreu actuel est aussi très obscur, surtout pour les 3e et 4e versets. On peut le traduire ainsi :


Ton peuple [t’offre] spontanément [ses dons] au jour de ta puissance

Dans la magnificence du lieu saint ;

Du sein de l’aurore

[Coule] la rosée de ta jeunesse.


109.4 Voir Jean, 12, 34 ; Hébreux, 5, 6 ; 7, 17. ― « Le passage dans lequel le roi célébré ici nous est représenté en même temps comme prêtre, fournit une des preuves les plus fortes du caractère messianique de ce psaume. » (KOENIG.) (oubli d’une note ?)Le Seigneur a juré et il ne s’en repentira point. « Il n’y aura point de changement à cette promesse. » (BOSSUET.) ― Vous êtes prêtres pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech. « Vous n’avez ni commencement ni fin : ce n’est point un sacerdoce qui vienne de vos ancêtres, ni qui doive passer à vos descendants. Votre sacerdoce ne passe point en d’autres mains : il y aura sous vous des sacrificateurs et des prêtres ; mais qui seront vos vicaires et non point vos successeurs. » (BOSSUET.)

110 Ce psaume et les deux suivants dans l’hébreu, les huit suivants dans la Vulgate, commencent par Alleluia. Le Psaume 110 et le Psaume 111 se font pendant pour le fond et pour la forme. L’un et l’autre sont alphabétiques, et composés de 22 vers, commençant chacun par une lettre de l’alphabet hébreu dans l’original. Le premier loue Dieu des bienfaits qu’il a accordés à Israël, à diverses époques de son histoire ; le second proclame le bonheur de celui qui craint Dieu, c’est-à-dire, est fidèle à pratiquer ses commandements ; tous deux affirment la justice divine, qui a toujours le dernier mot. La poésie des psaumes 110 et 111 ressemble à celle de plusieurs parties des Proverbes.

110.1 En conseil des justes ; c’est-à-dire leur société particulière. ― En assemblée ; dans des réunions publiques.

110.2 Parfaitement conformes, etc. ; littéralement recherchées (exquisita) par le Seigneur pour toutes ses volontés.

110.3 Louange et magnificence ; hébraïsme, pour louable et magnifique ; comme au verset 7, vérité et justice pour vraies et justes.

110.5 Une nourriture ; la manne donnée aux Israélites dans le désert ; mais dans le sens spirituel, le Verbe fait chair, l’Eucharistie, la parole de Dieu.

110.9 La rédemption faite par Moïse en faveur des anciens Hébreux, et celle de Cyrus en faveur (?) Rédemption de Jésus-Christ en faveur de tout le genre humain.

110.10 Voir Proverbes, 1, 7 ; 9, 10 ; Ecclésiastique, 1, 16.

111 Saint Chrysostome regarde ce psaume comme une suite du précédent ; il est certain qu’il a été composé dans le même goût et sur le même dessein. ― Voir le Psaume 110. ― Ce psaume sans titre en hébreu, porte dans la Vulgate celui de Retour d’Aggée et de Zacharie, ce qui signifie sans doute qu’il fut chanté après le retour de la captivité, du temps des prophètes Aggée et Zacharie, et par leur conseil.

111.1 Il mettra, etc. ; il recherchera avant tout d’accomplir ses commandements.

111.3 Voir Malachie, 1, 11.

111.8 Jusqu’à ce que. Voir, sur le vrai sens de cette expression, Matthieu, 1, 25.

112 Ce psaume qui a, pour le fond, des analogies avec le cantique d’Anne, voir 1 Rois, chapitre 2, et avec le Magnificat, est un hymne de louange à Dieu. ― Il commence le Hallel que les Juifs récitent aux trois grandes fêtes de l’année, à la fête de la Dédicace aux Néoménies. Les autres Psaumes du Hallel sont du 113 au 117 et le 125 (reformuler les articles devant les chiffres), lequel est appelé spécialement le grand Hallel. ― Le Psaume 112 et très régulier, il renferme trois strophes, versets 1 à 3 ; 4 à 6 ; 7 à 9 ; et est très facile à comprendre. La 1re strophe est une invitation à louer Dieu ; la 2e exalte la grandeur du Très-Haut ; la 3e, établissant un contraste entre cette élévation et la bonté divine, loue le Seigneur de ce qu’il s’abaisse jusqu’aux petits et aux faibles pour les soutenir et les consoler.

112.1 Enfants (pueri) ; c’est aussi le sens des Septante ; mais l’hébreu, le chaldéen, le syriaque et les anciens interprètes grecs, Aquila, Symmaque, Théodotion, lisent serviteurs ; et c’est aussi serviteurs que portent la Vulgate et les Septante dans un endroit parallèle, voir Psaumes, 134, 1.

113.1 Voir Exode, 13, 3.

113.1-18 Psaume historique. Il résume en quelques traits, avec des images fortes et hardies, les miracles opérés par le Seigneur pour délivrer son peuple de l’armée du Pharaon, qui le poursuivait à la sortie d’Egypte. Les Egyptiens y sont appelés un peuple barbare, dans le sens primitif du mot, ancien indien barbaras, analogue à balbus, celui qui bégaie, c’est-à-dire, ici, celui qui parle une langue étrangère, qu’on ne comprend pas. ― La Harpe dit, au sujet de ce psaume : « Si ce n’est pas là de la poésie lyrique et du premier ordre, il n’y en eut jamais ; et si je voulais donner un modèle de la manière dont l’ode doit procéder dans les grands sujets, je n’en choisirais pas un autre : il n’y en a pas de plus accompli. Le début est un exposé simple, rapide et imposant. Le poète raconte des merveilles inouïes comme il raconterait des faits ordinaires : pas un accent de surprise ni d’admiration, comme n’y aurait pas manqué tout autre poète. Le Psalmiste ne veut pas parler lui-même de l’idée qu’il faut y avoir des merveilles qu’il trace. Il veut que ce soit toute la nature qui rende témoignage au Maître auquel elle obéit. Il l’interroge donc tout de suite, et de quel ton ! Mer, pourquoi as-tu fui ? Jourdain, etc. Je cherche quelque chose de comparable à cette brusque et frappante apostrophe, et je ne trouve rien qui s’en approche. Il interpelle la mer, le fleuve, les montagnes, les collines, et avec quelle sublime brièveté ! Et dans l’instant vous entendez la mer, le fleuve, les montagnes, les collines qui répondent ensemble : Eh ! ne voyez-vous pas que la terre s’est émue à la face du Seigneur ? Et comment ne serait-elle pas émue à la face de Celui qui change la pierre en fontaine et la roche en source d’eau vive ? Car ce sont là les liaisons supprimées dans cette poésie rapide. Le poète aurait pu aussi mettre en récit ce miracle, comme il a fait des autres ; mais il préfère de le mettre dans la bouche des êtres inanimés ; est-ce là un art vulgaire ? »

113.2 Sa sanctification ; sa consécration ; c’est-à-dire que Juda est devenu le peuple consacré au Seigneur, la nation sainte, comme il est dit expressément dans Exode, 19, 6. ― Son empire ; le peuple de sa domination, dont il voulait bien être le roi.

113bis.1 Ce psaume, qui est le 115e selon l’hébreu, quoiqu’il ait une numérotation particulière, pour les versets, dans notre Vulgate, ne compte que pour un avec le précédent, non seulement dans les Septante, nos éditions latines et la liturgie, mais aussi dans les versions syriaque, éthiopienne et arabe. Le beau sentiment qu’exprime le : Non pas à nous, Seigneur, etc. à la suite des merveilles de la sortie d’Egypte, semble en effet, relier ce psaume au précédent : le chantre sacré, comme ébloui et accablé à la vue de tant de miracles, et tout pénétré du sentiment de l’infirmité de l’homme, pouvait s’écrier naturellement : Non pas à nous. Mas la différence de sujet et de rythme paraît donner raison au partage du psaume In exitu, dans la Bible hébraïque. ― C’est une prière d’Israël adressée à Dieu pour obtenir son secours dans une guerre contre les ennemis idolâtres. On le chantait peut-être solennellement au moment de marcher contre l’ennemi.

113b.1-3 Que Dieu glorifie son nom en accordant la victoire aux siens contre les idolâtres.

113b.4 Voir Psaumes, 134, 15.

113b.4-8 Les dieux des païens ne sont rien.

113b.5 Voir Sagesse 15, 15.

113b.7 Avec leur gosier ; c’est-à-dire quoiqu’ils aient un gosier.

113b.9-11 Que les guerriers d’Israël soient donc pleins de confiance, car c’est le vrai Dieu qui est leur soutien. Comme cette dernière idée est celle que le Psalmiste veut inculquer le plus profondément dans le cœur des soldats, elle est répétée trois fois dans cette strophe, à la 3e personne. Les versets 14 et 15, sont à la 2e personne ; ce changement provient, sans doute, de ce que le refrain était chanté par le chœur de ceux qui ne partaient point pour la guerre, tandis que les guerriers chantaient eux-mêmes le reste du psaume, d’où l’emploi de la 1re personne : versets 1, 3, 12, 18.

113b.12-18 Promesse que Dieu bénira son peuple, versets 12 à 14.

113b.15-18 Même pensée exprimée en d’autres termes : Dieu conservera à Israël la terre qu’il lui a donnée, et les Israélites le loueront, avant de descendre dans la tombe.

113b.16 Le ciel du ciel ; hébraïsme, pour le ciel le plus élevé. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

113b.17 Voir Baruch, 2, 17. ― Ni aucun ; littéralement ni tous. En hébreu les mots tout, tous, toutes, toutes, joint à une négation, signifient aucun, nul, aucune, nulle. ― Ce ne sont point les morts qui vous loueront. Les damnés ne louent point Dieu. Les justes mêmes, dans les limbes, avant la venue du Messie, ne pouvaient glorifier Dieu comme les saints qui jouissent de la béatitude céleste dans le ciel.

114.1 Les deux psaumes 114 et 115 n’en forment qu’un seul en hébreu. La Vulgate ne les compte aussi que pour un dans la numérotation des versets. Quoiqu’on puisse très bien les couper en deux, ils paraissent cependant étroitement unis et forment quatre strophes, versets 1 à 4 ; 5 à 9 ; 10 à 14 ; 15 à 19, lesquelles se correspondent exactement. Les deux premières racontent à quel péril de mort a échappé le Psalmiste ; les deux dernières remercient Dieu de cette délivrance.

114.2 Pendant (in) est précédé de et ; mais cette particule, qui se trouve aussi dans l’hébreu et les Septante, est ici purement pléonastique, ou ne sert qu’à marquer l’apodose ; c’est-à-dire une proposition qui est subordonnée à la précédente. Bien qu’elle ne puisse s’exprimer ici en français, elle a le sens de alors, dans ce cas, cela supposé.

114.3 Les douleurs de la mort, etc. Comparer à Psaumes, 17, 5-6.

114.9 Dans la région des vivants ; parmi les vivants, dans ce monde ; mais les Pères l’entendent dans le sens spirituel de la félicité du ciel qui est la vraie région des vivants, dont tous les habitants sont pour toujours agréables au Seigneur, sans craindre de déchoir jamais de cet état si heureux.

115 Ce psaume, dans les Bibles hébraïques, est la continuation du précédent ; voilà pourquoi, même dans les éditions latines, les versets commencent par le 10e.

115.10 J’ai cru, etc. Saint Paul (voir 2 Corinthiens, 4, 13) cite ce passage pour montrer que ceux qui ont le don de la foi la publient hardiment et sans aucune crainte de la part des hommes.

115.11 Voir Romains, 3, 4. ― Dans mon transport ; expression qui se trouve déjà à Psaumes, 30, 23.

115.13 Le calice du salut ; allusion au vin que l’on répandait sur les victimes d’actions de grâce, selon la loi mosaïque (voir Exode, 29, 40 ; Nombres, 15, 5 ; 28, vv. 7, 14), ou, suivant les Pères, au calice de la Passion de Jésus-Christ. ― Le calice du salut, figure du calice eucharistique, désigne la coupe qu’on offrait à Dieu pour le remercier de ses bienfaits, et qu’on buvait ensuite. La troisième des quatre coupes que buvaient les Juifs, dans la célébration de la fête de Pâques, était appelée la coupe de bénédiction ou d’actions de grâces. Voir 1 Corinthiens, 10, 16 ; Matthieu, 26, 27 ; Luc, 22, 17 ; Jérémie, 16, 7 ; 2 Rois, 3, 35 ; Proverbes, 31, 6.

115.15 Ce verset rappelle la mort dont le Psalmiste a parlé, voir Psaume, 114, et à laquelle il a échappé. En disant que la mort du juste est précieuse aux yeux de Dieu, il affirme par la même l’existence de l’autre vie.

115.16 Le fils de votre servante. Voir Psaumes, 85, 16.

115.19 Dans le parvis. Les simples fidèles ne pouvaient pénétrer que les parvis de la maison du Seigneur, et c’est là qu’ils offraient à Dieu leurs offrandes et ce qu’ils lui avaient voué.

116.1 Voir Romains, 15, 11. ― Nations, etc. Saint Paul voit dans ce psaume la vocation des gentils au christianisme (voir Romains, 15, 11). C’est aussi dans ce sens que les Pères et la plupart des interprètes l’expliquent.

116.2 Voir Jean, 12, 34.

117 Ce psaume dont la forme même, ― la quadruple invitation des versets 1 à 4, le refrain répété après chaque verset : du 1 au 4, etc., ― indique qu’il avait été composé pour une cérémonie publique, fut probablement chanté à la Dédicace du second temple, voir 1 Esdras, 6, 15-16. On n’y distingue pas de strophes régulières, mais il se divise en divers groupes, destinés à être chantés à des moments différents. Au commencement de la cérémonie, quand la procession se met en marche, elle loue la bonté de Dieu, versets 1 à 4 ; pendant la marche, elle rappelle comment Dieu a délivré Israël de la captivité, et elle l’en remercie, versets 5 à 18 ; à l’entrée du temple, elle demande que les portes du temple lui soient ouvertes, pour y glorifier Dieu, verset 19. ― Ceux qui reçoivent la procession répondent que c’est la porte de Dieu, et que les justes seuls y entrent, verset 20 ; ils remercient Dieu de l’érection du nouveau temple, et de la joie qu’il leur donne en cette fête, versets 21 à 23 ; ils accueillent enfin ceux qui arrivent et ceux qui attendaient, répètent les deux premiers vers qui résument tout le psaume.

117.1 ; 117.29 Pour jamais, etc. Voir Psaumes, 105, 1.

117.5 En mettant au large. Voir fin des Observations préliminaires, 2°.

117.7 Voir Hébreux, 13, 6.

117.10 D’elles ; littéralement d’eux, c’est-à-dire des habitants des nations.

117.11 Environnant, etc., hébraïsme, pour elles m’ont environné de toutes parts. Comparer à Psaumes, 39, 1.

117.14 Voir Exode, 15, 2.

117.14 ; 117.21 ; 117.28 Il est devenu mon salut ; littéralement et par hébraïsme, il est devenu pour moi en salut.

117.18 Me châtiant, il m’a châtié ; pour il m’a châtié sévèrement. Comparer à Psaumes, 39, 1.

117.22 Voir Isaïe, 28, 16 ; Actes des Apôtres, 4, 11 ; Romains, 9, 33. ― La pierre, etc. C’est une figure de Jésus-Christ, qui, rejeté par les Juifs, mis à mort par la malice de ses ennemis, est cependant devenu la pierre angulaire de l’édifice de l’Eglise, le lien des deux peuples, juif et gentil, réunis dans la religion et dans la foi chrétienne. C’est en ce sens que Jésus-Christ lui-même et les apôtres ont expliqué ce passage. Comparer à Matthieu, 21, 42 ; Luc, 20, 17 ; Ephésiens, 2, 20 ; 1 Pierre, 2, 6-7.

117.27 Feuillages touffus. A la fête des Tabernacles, les Juifs faisaient des tentes de branches de verdure dans les parvis du temple, dans toute l’étendue de la montagne sainte, dans les cours de la ville. ― La corne ; l’hébreu et les Septante lisent les cornes. Il y avait quatre cornes à l’autel des holocaustes. Voir Exode, 27, 2 ; 29, 12.

118.1 Ce psaume est acrostiche ou alphabétique, mais de telle sorte que chacune des vingt-deux lettres dont se compose l’alphabet hébreu comprend huit versets. Selon saint Ambroise, le Psalmiste a suivi l’ordre alphabétique, comme pour nous faire comprendre que ce psaume est l’alphabet des chrétiens, et que nous y trouvons les éléments et les principes de tous nos devoirs. La loi de Dieu se trouve exprimée dans tous les versets (excepté le 122e), mais sous plusieurs noms différents, noms qui en montrent les qualités et l’excellence. Et bien que ces noms ne signifient pas tous étymologiquement la même chose, on ne laisse pas de les prendre pour synonyme dans ce psaume. Or, pour éviter dans les Notes explicatives une foule de redites, nous donnerons ici l’explication de ces divers noms. Ainsi la loi, lex, terme générique qui comprend tout ce que Dieu a ordonné par lui-même, par ses législateurs et ses prophètes, et qu’on explique principalement de la loi écrite, donnée ou la conduite qu’il doit tenir, en suivant les lois de Dieu ; ― 2° Témoignage (testimonium), soit parce que sa loi est quelquefois accompagnée de certains rites, qui servent de monument ou de témoignage à quelque événement mémorable, comme la Pâque, qui est un témoignage de la sortie d’Egypte, soit parce que, suivant saint Hilaire et Théodoret, Dieu, en donnant ses lois à son peuple, attesta le ciel et la terre ; ― 3° Commandement (mandatum), ou bien encore, précepte, ordonnance, statut, décret ; parce que la loi contient des ordres, où Dieu se donne comme maître et comme monarque absolu, et des prescriptions qui regardent particulièrement le culte et l’amour de Dieu et du prochain ; ― 4° Parole (verbum, eloquium), parce que les promesses, les menaces, les instructions et les ordres de Dieu, dont il est parlé si souvent dans la loi, s’expriment par des paroles ; ― 5° Jugement (judicium), parce que dans les lois divines se trouvent des jugements rendus, des sentences prononcées, et les effets de ces jugements et de ces sentences, lesquels sont, d’un côté, l’acquittement des justes, et de l’autre, la punition des méchants ; ― 6° Justice (justitia), parce que dans toutes les lois du Seigneur règne l’équité la plus parfaite, équité qui paraît surtout dans la conduite qu’il tient envers les hommes, en rendant à chacun selon ses œuvres ; ― 7° Justification (justificatio), parce que c’est l’observation de la loi qui nous justifie et nous fait croître en justice et en sainteté ; ― 8° Enfin la loi divine est nommée vérité (veritas), soit parce qu’elle ne contient rien de faux, soit parce que les promesses et les menaces qu’elle fait doivent être fidèlement accomplies.

La pensée principale développée dans ce psaume est que notre devoir capital consiste dans l’observation de la loi de Dieu. L’Eglise le fait réciter tous les jours à ses prêtres, dans les petites heures du Bréviaire, pour leur rappeler que leur vie entière ne doit être que l’accomplissement de la volonté de Dieu.

On a reproché à ce psaume de manquer de plan et de logique, d’être rempli de répétitions oiseuses et monotones, etc. Voici ce qu’on peut répondre à ces objections : « Le verset 9 nous montre que l’auteur est « un jeune homme, » ce qui est confirmé par les versets 99 et 100 [et 141]. Ce jeune homme se trouve dans un état qui est clairement décrit : il est traité avec mépris, maltraité, persécuté par les ennemis de la parole de Dieu, puisque la défection l’entoure, par un gouvernement hostile à la vraie religion, versets 23, 46 et 161 ; il est dans les fers, versets 61 et 83 ; il attend la mort, verset 109 ; il reconnaît dans ses souffrances une humiliation salutaire qui lui vient de Dieu : la parole de Dieu est donc sa consolation, sa sagesse ; il attend le secours divin et l’implore ; ― le psaume tout entier est une prière pour obtenir la persévérance au milieu d’une société impie et dégénérée, la consolation au milieu d’une affliction profonde, augmentée par l’infidélité de ceux qui l’environnent ; c’est une prière pour obtenir le salut : elle devient de plus en plus pressante et fait entendre, dans la strophe caph, le quand me consolerez-vous ? verset 82. ― Lorsqu’on s’est bien pénétré de ce caractère du psaume, il est impossible de ne pas apercevoir le développement de la pensée. Après avoir loué la parole de Dieu (strophe aleph) et proclamé combien grande est sa vertu, puisqu’elle rend pieux le jeune homme qui l’étudie avec soin (beth), le poète demande, au milieu des ennemis railleurs qui le persécutent, la grâce de l’illumination (ghimel), de la fermeté (daleth), de la persévérance (hé), et de la force de confesser sa foi avec force et avec joie (vau) ; la parole de Dieu est l’objet de son affection (zaïn) ; il se range parmi ceux qui craignent Dieu (kheth), il reconnaît que son humiliation est salutaire (teth), mais il a besoin de consolation (yod), et il demande en soupirant : Quand serai-je délivré (caph) ? Sans la parole puissante, ferme, éternelle de Dieu qui le soutient, il perdrait courage (lamed) ; elle lui donne la sagesse et la prudence (mem) ; il lui a juré fidélité et il garde son serment, malgré la persécution (nun) ; il abhorre et méprise les apostats (samech). Il est opprimé, mais Dieu ne le laissera pas périr (‘aïn), il ne permettra pas que les efforts des impies, qui lui arrachent des larmes, l’emportent (phé) sur lui, qui est petit (encore jeune) et méprisé, mais que consume le zèle contre ceux qui oublient Dieu (tsadé). Puisse le Seigneur entendre les cris par lesquels il l’appelle, et le jour et la nuit (qof), le consoler bientôt par sa miséricordieuse bonté (resch), lui qui, persécuté par les princes, s’attache fermement à Dieu (schin), et enfin le sauver, lui, pauvre brebis errante et en grand danger (thau) ! ― Toutes les pensées principales des diverses strophes ne sont pas épuisées par cette analyse,… mais elle montre du moins que ce psaume ne manque point de suite et de mouvement dans la pensée, qu’il n’est point un simple poème abstrait, mais que, fondé sur des événements particuliers, il est l’expression d’une situation personnelle, d’où est sorti, comme un fruit de la piété (de l’auteur), c’est éloge intarissable de la loi de Dieu… Il est possible que la composition d’un psaume aussi long, qui manifeste dans sa forme artificielle, depuis le commencement jusqu’à la fin, la tranquillité d’âme d’un confesseur de la foi, soit l’œuvre d’un prisonnier qui abrégeait les heures de sa captivité en exprimant ainsi, en strophes alphabétiques ses plaintes et ses espérances. » (F. DELITZSCH.)

« Il nous paraît, dit M. Le Hir, que l’on pourrait tirer de la seule lecture ou exposition de ce psaume une preuve frappante de la divinité d’une religion qui inspire de tels sentiments d’amour, d’amour tendre, vif et désintéressé pour la loi de Dieu. Le Psalmiste va jusqu’à verser des larmes et à se consumer de douleur et d’indignation, par zèle pour cette loi qu’il voit transgressée, méprisée par les méchants. L’homme cherche en vain de tels sentiments en lui-même, il faut que la grâce les y forme. Aussi ne trouve-t-on rien d’analogue dans toutes les littératures ni dans toutes les philosophies profanes. »

118.10 Ne me repoussez, etc. ; c’est-à-dire ne permettez pas que je m’éloigne, etc.

118.50 Ce qui (hæc). Nous avons déjà fait remarquer que les Hébreux n’ayant pas dans leur langue le genre neutre, le remplaçaient par le féminin, et que les Septante aussi bien que la Vulgate se conformaient souvent à cet idiotisme.

118.56 Cela (hæc). Voir note précédente.

118.66 La discipline ; c’est-à-dire la prudence, la sagesse, par laquelle je puisse éviter le mal et m’attacher au bien.

118.105 C’est une lampe, etc. ; votre parole, c’est-à-dire votre loi, est un flambeau qui éclaire mes pas et une lumière qui éclaire la voie où je dois marcher. Comparer à Proverbes, 6, 23 ; 2 Pierre, 1, 19.

118.106 Les jugements de votre justice ; hébraïsme, pour vos jugements qui sont justes. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

118.108 Les hommages ou les louanges, ou les vœux, que ma bouche prononce.

118.109 Mon âme, etc. ; c’est-à-dire je suis dans un danger continuel de perdre la vie. On trouve des expressions semblables et employées dans le même sens, voir Juges, 12, 3 ; 1 Rois, 19, 5 ; 28, 21 ; Esther, 14, 4 ; Job, 13, 14.

118.121 J’ai fait, etc. ; dans les jugements que j’ai rendus, j’ai pratiqué la justice, l’équité.

118.123 La parole de votre justice. Comparer au verset 106.

118.127 De la topaze. L’hébreu porte : de l’or épuré.

118.132 Selon votre équité ; littéralement jugement (judicium), qui se prend souvent dans le style biblique pour justice.

118.135 Faites briller. Comparer à Psaumes, 66, 2.

118.136 Des cours d’eaux, pour des torrents, des ruisseaux de larmes.

118.140 A été très éprouvée par le feu ; comme un métal qu’on a épuré dans le creuset ; elle est donc pure, sincère, véritable. Comparer à Psaumes, 11, 7.

118.142 Est justice éternellement ; c’est-à-dire une justice immuable, qui ne se démentira jamais.

118.144 Sont équité éternellement. Voir note précédente.

118.154 Mon jugement ; c’est-à-dire ma cause.

119 Ce psaume et les 14 suivants sont nommés Cantiques des degrés ou des montées, Psaumes graduel, sans qu’on ait jamais su, d’une manière certaine, ce qui a pu donner lieu à cette dénomination. On peut voir dans les interprètes les diverses explications qui ont été données de ce titre. ― Voir la note 20 à la fin du volume (appendices) au mot ma’alôth. ― L’auteur vit dans un temps de trouble, peut-être du temps d’Esdras, après la captivité ; il est entouré d’ennemis, comme une brebis au milieu des loups, et il implore le secours de Dieu.

119.1-2 Invocation à Dieu contre les fourbes.

119.3 Que te sera-t-il donné, etc. Le Psalmiste s’adresse à quelqu’un de ses calomniateurs en particulier ou bien à tous, en employant le nombre singulier, ce qui a lieu assez souvent dans le style biblique.

119.3-4 Apostrophe aux fourbes, qui ne retireront aucun profit de leur tromperie.

119.4 D’un vigoureux ; du puissant ; selon les Septante, c’est-à-dire de Dieu, ou selon l’hébreu, d’un fort, vigoureux, robuste archer. ― Des charbons destructeurs (desolatoriis) ; l’hébreu porte des charbons de genévriers, ou plutôt de genêts, qui croissent dans les déserts de l’Arabie. Le grec lit les charbons du désert, c’est-à-dire provenant de végétaux du désert. Remarquons que le terme hébreu, que la Vulgate traduit ici par desolatoriis, est le même que celui qu’elle a rendu par genièvre, ou genévrier dans 3 Rois, 19, 4-5 ; Job, 30, 4.

119.5 Cédar, région qui tire son nom de Cédar, fils d’Ismaël (voir Genèse, 25, 13), et qui fut connu depuis sous le nom de pays des Sarrasins.

119.5-7 Plainte du Psalmiste sur son sort.

120.1 Voir 2 Paralipomènes, 20, 17. ― Ce psaume est écrit avec simplicité, élégance ; il respire une grande sérénité d’âme. Les pensées du poète sont exclusivement tournées vers les choses saintes. Il est en route pour Jérusalem, où il est sûr de trouver le protecteur qui le garde de tout mal.

120.5 Il est sur ta main droite ; il la couvre, la met à l’abri ; c’est-à-dire il t’assure la victoire. Comme on se sert surtout de la main droite pour combattre, si Dieu la protège dans le combat, on est sûr du succès.

120.6 Ni la lune pendant la nuit. Les Orientaux ont toujours attribué le froid de la nuit à la lune, comme ils ont donné le nom de brûlure à l’effet du froid sur les corps, aussi bien qu’à celui de la chaleur, parce que le froid et la chaleur dessèchent également les plantes et les font mourir, fanent les feuilles et les fleurs, et laissent sur les corps vivants à peu près les mêmes marques et les mêmes impressions. Les auteurs grecs et latins ont aussi attribué au froid la vertu de brûler comme au chaud.

120.8 Entrée et sortie ; ces mots, comme nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, signifiaient ordinairement chez les Hébreux l’ensemble de la conduite, toutes les actions de la vie.

121.1 L’hébreu, le chaldéen, le syriaque et plusieurs autres interprètes ont lu le nom de David en tête de ce psaume, il n’en est pas de même des Septante, de la Vulgate et des Pères. ― Composé peut-être pendant la révolte d’Absalom. ― Ce psaume suppose très clairement l’existence des pèlerinages à Jérusalem, versets 4 à 6, comme règle.

121.1-3 Joie au départ pour Jérusalem ; arrivée à la ville bien bâtie.

121.2 Nos pieds, etc. Avant la captivité nous avons demeuré dans, etc.

121.3 Dont les parties, etc. ; littéralement dont la participation est pour une même chose. Or le terme hébreu rendu dans les Septante et la Vulgate par le mot participation signifie jonction, liaison, union. Ainsi le sens de cette dernière partie du verset est que Jérusalem, dont les pierres et les édifices furent dispersés ou détruits pendant longtemps, ont été de nouveau rétablis et rassemblés, de manière à constituer une ville bien habitée et bien peuplée. Comparer à Jérémie, 31, 23-24. ― Quant à l’expression de lui (jus), qui forme un pléonasme, après dont (pléonasme qui se trouve aussi dans les Septante), elle est inutile en grec et en latin, mais elle est nécessaire en hébreu où le pronom appelé relatif sert simplement à exprimer la relation qui est entre une proposition conjonctive et le nom qui est qualifié par cette proposition, sans toutefois remplir, comme dans plusieurs autres langues, la fonction de sujet ou de complément dans la proposition conjonctive elle-même. On voit par là un nouvel exemple de la fidélité avec laquelle la Vulgate reproduit le texte original.

121.4 Les tribus, les tribus du Seigneur ; c’est-à-dire toutes les tribus du Seigneur. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

121.4-5 Les tribus d’Israël vont là en pèlerinage, selon la prescription (témoignage) faite à Israël, pour y louer le Seigneur et y être jugés par la maison de David.

121.5 Des tribunaux, des trônes. La Vulgate, le grec et l’hébreu n’ont employé qu’un seul terme, mais ce terme a, entre autres significations, celles de tribunaux et de trônes, qui conviennent, d’ailleurs parfaitement ici.

121.6-9 Vœux pour la félicité de Jérusalem.

121.7 Force. Le terme hébreu rendu ici dans les Septante et la Vulgate par force, puissance (virtute), est traduit ailleurs dans les mêmes versions par forteresse ou rempart, fortification avancée, avant-mur, armée, troupes, sens qu’il a aussi en divers endroits, et que le contexte lui-même autorise certainement dans ce verset.

121.8 Ce verset et le suivant contiennent la réponse des Israélites que l’on a exhortés, dans les précédents, à donner des bénédictions à Jérusalem. ― Mes frères et mes proches ; qui me sont unis par la religion et qui demeurent dans ton enceinte. ― Je parlais, etc. ; c’est-à-dire je te souhaitais la paix.

121.9 A cause de la maison, etc. ; en considération du temple du Seigneur et de l’arche d’alliance que tu as le bonheur de posséder. ― J’ai cherché à te procurer toutes sortes de biens. ― La Jérusalem terrestre est la figure de la Jérusalem céleste, aussi les sentiments exprimés dans ce psaume conviennent-ils parfaitement au chrétien qui aspire au ciel. « Je me suis réjoui, etc. verset 1. Il est donc vrai que nous irons à la maison du Seigneur… Que les enfants du siècle se livrent à la fureur de leurs passions. Pour nous, enfants de lumières, hommes de désirs, nous demeurerons immobiles sur le seuil de la porte du Temple de Jérusalem ; nous n’aurons de conversation et de commerce que dans le ciel ; notre cœur sera tout entier là où est notre véritable trésor… Car là sont montées les tribus, les tribus du Seigneur. Que leur sort est désirable ! Nous sommes au vestibule, et ils ont pénétré jusqu’au Saint des Saints ; nous craignons et ils sont dans l’assurance ; nous combattons et ils triomphent ; nous souffrons et ils sont enivrés d’un torrent de voluptés ; nous croyons et ils voient ; nous espérons et ils possèdent ; nous gémissons et ils louent ; nous prions et ils louent. Pour y louer le nom du Seigneur. Voilà la seule ambition qui nous soit permise. Tout ce qui n’est pas la céleste Jérusalem est indigne de nous ; ne souhaitons, ne demandons que les biens et la paix qu’elle renferme. Demandez ce qui importe à la paix de Jérusalem. Ne songeons qu’au ciel, ne cherchons que le ciel, n’amassons que pour le ciel ; ne vivons que dans le ciel. A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, j’ai cherché des biens pour toi. » (L’abbé POULLE.)

122.1 Le pieux Israélite lève ses yeux avec confiance vers Dieu 1° pour connaître sa volonté, versets 1 et 2 ; 2° pour recevoir sa grâce au moment de l’affliction versets 3 et 4.

123.1 Ce beau psaume peint les efforts qu’ont fait les ennemis du peuple de Dieu pour le dévorer, mais Dieu les a arrachés à leur rage. Cette même pensée est exprimée sous des images diverses : des flots qui menaçaient de les engloutir, des rets qu’on leur tendait pour les prendre. ― Les aramaïsmes du texte original indiquent que la composition est relativement récente. Elle est faite avec un art raffiné.

123.5 Sans fond ; sans fondement, selon les Septante ; la Vulgate porte intolerabilem, qui ne supporte pas, qui n’offre pas d’appui, de soutien, sur laquelle on ne peut fixer le pied ; ce qui revient au sens donné par les Septante.

123.6 A leurs dents ; aux dents des hommes, nommés au verset 2.

124 Composé sans doute pendant la captivité, verset 3. ― Ce psaume développe la pensée que Dieu protège ceux qui lui demeurent fidèles au milieu des épreuves de la captivité.

124.1-2 Qui se confie en Dieu est inébranlable comme Jérusalem sur ses montagnes. Les montagnes, dans l’Ecriture, sont l’image de la sécurité, parce que c’est là que les Hébreux se mettaient à l’abri de leurs ennemis.

124.2 Voir la note 15 sur Jérusalem en fin de volume (appendices).

124.3 La verge des pécheurs ; c’est leur domination, leurs injustes violences. ― Afin que les justes ne succombent pas à la violence de la tentation ; qu’ils ne se laissent pas aller au découragement et au désespoir, et qu’ils n’imitent point les pécheurs auxquels ils seraient assujettis. ― La pensée exprimée dans ce verset est que la captivité prendra fin.

124.4-5 Que Dieu traite le bon avec bonté ; le méchant, qu’il le punisse, et qu’il donne sa paix à Israël.

124.5 Les voies tortueuses ; c’est le sens de l’hébreu et du grec ; la Vulgate porte obligationes, mot que quelques-uns pensent être une faute de copiste, et avoir été mis pour obliquationes, obliquités. D’autres croient que l’auteur de la Vulgate a réellement traduit par obligationes, mais en prenant ce mot dans le sens d’entortillement, ce qui revient à l’expression de l’hébreu et du grec. ― Les amènera, etc. ; c’est-à-dire permettra qu’ils se joignent à ceux qui, etc.

125 Les versets 1 à 3 s’occupent du passé, les versets 4 à 6, de l’avenir. Dans le passé, le Psalmiste rappelle la joie du retour de la captivité ; des difficultés sont survenues depuis ; les peuples qui entourent Juda lui suscitent toutes sortes d’obstacles pour entraver la reconstruction du temple ; tous les captifs ne sont pas revenus, mais que personne ne se laisse abattre : on sème dans les larmes, on récoltera dans l’allégresse.

125.1 Comme des consolés ; comme des gens qui passent d’une grande affliction à la consolation la plus vive en apprenant une nouvelle heureuse et inattendue.

125.4 Le torrent du midi. Le mot torrent étant précédé de l’article déterminatif dans les Septante, il est question ici non d’un torrent en général, mais d’un torrent particulier et connu. Or, c’est probablement le Nil, fleuve de l’Egypte, qui était au midi de la Palestine. Ainsi le sens du verset serait : Faites revenir, Seigneur, nos captifs, comme vous faites revenir le Nil pour arroser et fertiliser le pays, après qu’il l’a laissé dans la sécheresse pendant l’été. Cette interprétation, il est vrai, demanderait torrent à l’accusatif (torrentem) ; mais, comme nous l’avons déjà remarqué plus d’une fois, dans le style biblique, les cas se mettent l’un pour l’autre, sans égard pour la concordance latine. A la vérité, le texte hébreu porte : Comme des torrents dans le midi ; mais c’est toujours la même idée ; car ce que nous venons de dire du Nil en particulier est applicable aux divers torrents du sud de la Judée, de l’Idumée et de l’Arabie Pétrée.

125.6 Allant, ils allaient. Le participe du verbe, placé devant le verbe, correspond à un idiotisme hébraïque qui a pour objet de donner plus de force à l’expression ; c’est une forme intensive.

126 De Salomon. ― Le nom de Salomon manque dans la plupart des exemplaires des Septante, et Théodoret observe que le 1er verset semble indiquer qu’il s’agit non du premier temple, mais du second, dont la construction fut entravée par les peuples voisins, voir verset 2, et fort difficile à cause du petit nombre de Juifs qui étaient revenus de captivité avec Zorobabel, voir verset 4. Il faut remarquer d’ailleurs que ce psaume imite les écrits de Salomon. ― Voici le développement des pensées contenues dans ce psaume. ― Verset 1 : Tous nos efforts sont vains, sans le secours de Dieu ; ― Verset 2 : Vain le lever matinal, vaine la veille prolongée, sans travail, tandis que à celui qu’il aime, pendant qu’il dort, Dieu donne son pain. ― Versets 3 à 5 : Comme bénédiction spéciale de la Providence, le Psalmiste énumère les enfants : ils sont la force de la famille, comme des flèches dans un carquois, les défenseurs naturels des parents devenus infirmes.

126.1-3 Voir, pour le sens général de ces 3 versets, 2 Esdras, chapitres 4 à 6.

126.3 Voici l’héritage, etc. ; c’est-à-dire que les bien-aimés (verset 2) recevront du Seigneur pour héritage des fils, et pour récompense, le fruit des entrailles, expression synonyme d’enfants.

126.4 Exilés ; littéralement secoués, ébranlés ; et par extension, bannis, chassés de leur pays.

126.5 Qui par eux ; par leur nombre ; c’est-à-dire qui aura eu autant de fils qu’il en désirait. ― Lorsqu’il parlera ; s’il lui survient une dispute, un procès, une querelle contre quelqu’un de ses concitoyens. ― A la porte de la ville ; c’était là que, chez les Hébreux, se trouvaient des tribunaux et que se rendait la justice.

127.1 Le Psalmiste chante le bonheur du juste dans sa famille, et termine par des souhaits en faveur de Jérusalem. ― Heureux qui garde la loi, il jouira du fruit de ses mains (versets 1 et 2), et aura une nombreuse famille (verset 3). Ainsi il sera béni et verra Jérusalem prospère (versets 4 à 6).

127.3 Dans les coins (in lateribus) ; l’hébreu dit dans l’intérieur.

127.5 De Sion. Sion était considérée comme la demeure particulière de Dieu, à cause du tabernacle qui s’y trouvait. ― Que tu voies. Le verbe hébreu, que les Septante et la Vulgate ont rendu par voir, signifie aussi éprouver, goûter, jouir de ; c’est certainement le sens qu’il a ici.

128.1 Souvent, etc. Les uns appliquent les paroles de ce verset et des suivants à David, persécuté dès sa jeunesse, et toujours supérieur à ses ennemis ; les autres aux Juifs, qui ayant essuyé pendant un long temps tout ce que la malice et l’envie de leurs ennemis purent inventer contre eux, se trouvèrent enfin tranquilles dans Jérusalem après la captivité, virent le temple du Seigneur rétabli et les murs de la ville réparés.

128.1-8 Deux strophes : Versets 1 à 4 : Dieu a mis fin aux malheurs d’Israël. ― Versets 5 à 8 : Puisse ce triomphe être durable !

128.3 Sur mon dos, etc. L’hébreu porte : Sur mon dos, des laboureurs ont labouré ; ils y ont tracé de longs sillons ; ce qui était, sans doute, une manière de parler proverbiale, pour dire, ils m’ont battu de verges et m’ont fait de profondes blessures.

128.6 L’herbe des toits, etc. Les toits de Palestine étaient en plateforme, et l’herbe y croissait souvent ; mais comme le pays était très chaud et que cette herbe manquait de nourriture, elle se flétrissait et se desséchait bientôt.

128.7 Ni son sein. Les Orientaux mettent dans leur sein les petits objets qu’ils ramassent.

129.1 Des profondeurs de l’abîme ; c’est-à-dire de mon malheur, de ma misère, de mon infortune ; ou selon saint Chrysostome, Théodoret et quelques auteurs grecs, au fond de mon cœur.

129.1-8 Ce psaume, le 6e des pénitentiaux, est, dans les prières de l’Eglise, le gémissement des âmes du purgatoire. C’est une invocation touchante du pécheur qui demande à Dieu de le traiter avec miséricorde. « Ce chant extraordinaire, que chacun de nous a répété sur sa propre douleur, [fut] d’abord l’explosion d’un déchirement individuel, explosion d’un pathétique tellement expressif que, n’ayant ni auparavant ni depuis rien entendu de comparable, l’Eglise en a fait la lamentation liturgique des adieux suprêmes. » (E. OLLIVIER.) ― Quatre strophes : Versets 1 et 2 : Appel à la miséricorde de Dieu ; ― Versets 3 à 4a : parce que, s’il traite tout le monde avec une justice rigoureuse, personne ne pourra le soutenir. ― Versets 4b à 6 : Motif de confiance : Le Psalmiste espère, ― Versets 7 et 8 : parce que Dieu est plein de miséricorde.

129.4 A Cause de votre loi, à cause des promesses de votre loi. Voir Lévitique, chapitre 26 ; Deutéronome, chapitre 28.

129.6 La veille du matin ; c’est-à-dire l’espace de temps compris entre le chant du coq et le lever du soleil. Comparer à Exode, 14, 24.

130.1 Ce psaume rend bien les sentiments de David, toujours parfaitement soumis à la volonté de Dieu dans toutes les circonstance de sa vie. ― Trois strophes : Verset 1 : Le Psalmiste n’aspire pas à ce qui est au-dessus de lui. ― Verset 2 : Il a fait taire son âme, comme un enfant sevré. ― Versets 2 et 3 : Qu’Israël espère en Dieu.

130.2 Si je n’avais, etc. C’était la formule ordinaire des vœux ou serments des Hébreux. Voir Psaumes, 94, 11. ― Que comme l’enfant, etc. ; c’est l’imprécation jointe au vœu, et dont le sens est : Je veux que Dieu me traite comme un enfant qui, lorsqu’on le sèvre, gémit entre les bas de sa mère. Voir, sur les formules de serments, Psaumes, 94, 11.

131.1 Ce psaume demande la protection divine pour la famille de David et annonce le règne du Messie. Il fut probablement composé par Salomon pour la Dédicace du temple, voir 2 Paralipomènes, 6, 41. ― Les versets 1 à 10, rappellent à Dieu ce que David a fait pour lui : Projet de lui élever un temple (versets 1 à 5) ; transport de l’arche à Jérusalem (versets 6 à 10), ― et lui demandent d’en récompenser sa postérité. Les versets 11 à 18, reproduisent les promesses que Dieu avait faites à David.

131.3 Voir 2 Rois, 7, 2.

131.3-5 Ces trois premiers versets expriment l’objet du vœu ou serment du Psalmiste, mais l’imprécation qui suit le jurement est sous-entendue. Voir Psaumes, 94, 11. Comparer à 2 Rois, 7, 2 ; 2 Paralipomènes, 6, 4.

131.6 Nous avons appris, etc. Ces paroles et celles des deux versets suivants sont attribuées par les uns à David et par les autres au peuple juif captif. ― Qu’il : c’est-à-dire le tabernacle (tabernaculum) du verset précédent ; la Vulgate et les Septante disent elle (eam). Voir, sur cette anomalie, Psaumes, 118, 50. ― Ephrata désigne probablement ici la tribu d’Ephraïm, dans laquelle était située Silo, ville qui possédait l’arche et le tabernacle. Or, il est certain que l’arche demeura dans cette tribu depuis Josué jusqu’à Samuel, et que de là elle fut transportée à Cariathiarim, où elle demeura jusqu’au commencement du règne de David sur tout Israël. Comparer à Psaumes, 77, vv. 60, 67. ― Les champs de la forêt ; le mot hébreu Cariathiarim signifie, en effet, ville des bois. ― Le texte original porte :


Nous entendîmes dire qu’elle [l’arche] était à Ephrata,

Et nous la trouvâmes dans les champs de Yahar.


Yahar signifie forêt et a été traduit par sylva dans la Vulgate. C’était un endroit près de Cariathiarim. Cariathiarim était une ville de Juda, sur la route de Jérusalem à Jaffa, dans les montagnes.

131.8 L’arche de votre sanctification. Voir Psaumes, 77, 54 ; 95, 6. ― Levez-vous, Seigneur. Comparer à 2 Paralipomènes, 6, 41.

131.10 De votre christ ; c’est-à-dire de votre oint. Salomon fut oint ou sacré roi par le prêtre Sadoc (voir 3 Rois, 1, 39).

131.11 Dieu a juré, etc. Ces promesses se rapportent selon la lettre, à Salomon ; mais dans un sens plus élevé, elles conviennent parfaitement à Jésus-Christ, descendu de David selon la chair, et roi éternel, non seulement des tribus d’Israël, mais de toutes les nations de la terre. Comparer à 2 Rois, 7, 12 ; Luc, 1, 55 ; Actes des Apôtres, 2, 30.

113.15 Bénissant je bénirai ; hébraïsme, pour je multiplierai les bénédictions.

131.17 Voir Malachie, 3, 1 ; Luc, 1, 69. ― La corne (cornu) ; c’est-à-dire la force, la puissance. ― Une lampe ; un fils, un successeur glorieux, illustre. Les auteurs sacrés emploient souvent cette figure ; on la trouve même quelquefois dans les écrivains profanes.

131.18 Mais sur lui, etc. ; je me le consacrerai d’une manière éclatante, splendide.

132.1 Le Psalmiste chante l’union fraternelle des Israélites, quand ils se réunissent pour les grandes cérémonies religieuses. Le grand-prêtre, fils d’Aaron, qui leur apparaît alors, avec ses ornements éclatants et tout couvert de parfums, les ravit d’admiration ; la rosée qui tombe sur l’Hermon les charme ; non moins admirable, non moins charmante, est la réunion des frères.

132.2 Un parfum, une tête, une barbe. Ces mots n’étant pas précédés de l’article déterminatif dans le grec, version sur laquelle a été traduite notre Vulgate, et donnant d’ailleurs un meilleur sens, nous avons dû y conformer notre traduction.

132.3 Et celle ; mot évidemment sous-entendus ; car le Psalmiste ne pouvait nullement ignorer que la rosée qui descendait du mont Hermon, situé au-delà du Jourdain, ne pouvait tomber sur la montagne de Sion, située en deçà de ce fleuve, et à plus de cinquante lieues d’Hermon. D’ailleurs ce genre d’ellipse n’est pas rare dans les écrivains sacrés. ― « Cet hymne national, destiné à être chanté pendant les réjouissances publiques, ainsi que le prouvent les deux derniers versets, s’arrondit avec une grâce parfaite, dit Herder. De l’image de l’huile précieuse qui coule de la tête du grand prêtre sur toute sa personne, le poète passe à celle de la rosée qui descend de la plus haute des montagnes, puis il s’arrête sur le tableau de la prospérité de Sion. N’est-ce pas là la véritable marche de l’ode ? Le grand prêtre Aaron lui-même n’est-il pas l’image d’un frère gracieux et paisible, que son frère oint de tout l’éclat d’Israël avec la bienveillance de Dieu ? »

133 Ce psaume est le dernier des psaumes graduels. Il se compose de deux courtes strophes : Versets 1 à 2 ; 3. ― La 1re est une invitation, faite pendant la nuit, à louer le Seigneur. ― La seconde est la réponse à cette invitation.

133.1 Qui demeurez. Dans le texte original : qui vous tenez pour servir dans la maison de Dieu, qui remplissez les fonctions des prêtres ou des lévites.

133.2 Vers les choses saintes (in sancta) ; ce qui peut s’entendre de l’arche et du propitiatoire ou bien du sanctuaire. ― Durant les nuits. En hébreu, ces mots sont la fin de la phrase précédente.

133.3 Que le Seigneur te bénisse. C’est suivant les uns, une apostrophe des prêtres et des Lévites au peuple qui s’en retourne après la dédicace du temple, et, selon les autres, une continuation de l’exhortation faite, dans les versets précédents, aux prêtres et aux Lévites de bénir le Seigneur ; ce qui est plus vraisemblable, parce que dans l’exhortation il n’est nullement fait mention de bénir le peuple, ou de prier pour lui. Quant au singulier te, il ne saurait être un obstacle ; car, comme nous l’avons déjà fait remarquer plusieurs fois, cet énallage de nombre n’est pas rare dans le style biblique.

134.1 Voici la suite des pensées exprimées dans ce psaume : ― Versets 1 à 4 : Exhortation à louer Dieu ; ― Versets 5 à 7 : parce qu’il est le Maître de la nature ; ― Versets 8 à 12 : qu’il a délivré son peuple de la servitude d’Egypte, et lui a donné la terre de Chanaan ; ― Versets 13 et 14 : qu’il est plein de gloire, et sauve son peuple ; ― Versets 15 à 18 : tandis que les dieux des païens ne sont rien. ― Versets 19 à 21 : Que tout Israël loue donc le Seigneur.

134.2 Qui demeurez dans la maison du Seigneur. Voir Psaumes, 133, 1.

134.7 Voir Jérémie, 10, 13.

134.8 Voir Exode, 12, 29.

134.10 Voir Josué, 12, vv. 1, 7.

134.11 Voir Nombres, 21, vv. 24, 35. ― Basan. Voir Nombres, 21, 33.

134.13 Toutes les générations ; littéralement et par hébraïsme, génération et génération. Voir milieu des Observations préliminaires, 1°.

134.15 Voir Psaumes, 113, 4.

134.16 Voir Sagesse, 15, 15.

134.17 De souffle ; de vie.

135.1 1° Le Psalmiste exhorte le peuple à louer Dieu, versets 1 à 3 ; ― 2° à cause des merveilles qu’il a opérées pendant les six jours de la création, versets 4 à 9 ; ― 3° de la délivrance d’Israël de l’Egypte, versets 10 à 15 ; ― 4° du don de la Terre Promise, versets 16 à 22 ; ― 5° des dons qu’il accorde à chacun, versets 23 à 26. ― Ce psaume a cela de particulier, que le refrain est intercalé entre chaque vers (26 fois) : parce qu’éternelle est sa miséricorde. ― Une solo chantait, sans doute, chaque vers, et le chœur reprenait aussitôt le refrain, qui était comme le répons de nos litanies.

135.2-3 Dieu des dieux ; Seigneur des seigneurs ; par ces expressions, le Psalmiste a voulu dire que Dieu est supérieur à toute puissance, de quelque nature qu’elle soit, dans le ciel, sur la terre ou même dans les enfers. Quant au mot dieux en particulier, on le donne assez souvent aux juges, aux magistrats. Voir Psaumes, 81, 1.

135.5 Voir Genèse, 1, 1.

135.10 Voir Exode, 12, 29. ― Leurs premiers-nés ; au lieu de ses premiers. Le mot leurs est au pluriel, parce qu’Egypte, nom auquel il se rapporte, ne doit pas s’entendre ici de la terre, du sol, mais des habitants.

135.11 Voir Exode, 13, 17. ― D’eux ; des Egyptiens. Comparer au verset précédent.

135.13 A divisé en deux ; littéralement a divisé en divisions. Comparer à Exode, 14, 21-22.

135.15 Voir Exode, 14, 28.

135.18 Voir Nombres, 21, 24.

135.20 Voir Nombres, 21, 33. ― Basan. Voir Nombres, note 21.33.

135.21 Voir Josué, 13, 7.

135.24 Il nous a rachetés, etc. ; il nous a délivrés des injustices de nos ennemis.

136 A Jérémie ; ou de Jérémie, pour Jérémie. Cette inscription n’est pas dans l’hébreu, ni dans le chaldéen. ― Ce titre est difficile à expliquer ; il est formellement rejeté par Théodoret.

136.1 Sur les fleuves de Babylone. Babylone était arrosée par l’Euphrate et par de nombreux et grands canaux qui portaient le nom de nahar, en babylonien comme en hébreu, et c’est ce mot qui est traduit par fleuves.

136.1-9 Ce psaume, l’un des plus beaux et des plus touchants, nous représente les Juifs captifs à Babylone, ne pouvant goûter aucune joie loin de leur patrie. Le patriotisme et la religion ne peuvent pas s’élever plus haut. « La poésie touchante de ce psaume, son sentiment si profond, si vrai, si mélancolique et si naturel, est passé dans l’âme des masses et l’a rendu populaire. Il répond à toutes les notes plaintives du cœur humain, à toutes les amertumes et à tous les regrets, à toutes les aspirations et à tous les mécomptes, à toutes les douleurs, à tous les gémissements… des espérances déçues pour les individus comme pour les nations. » (F. CLAUDE.) ― Voici la suite des pensées : Versets 1 et 2 : Les Juifs captifs à Babylone ont suspendu leurs lyres aux saules pleureurs des bords de l’Euphrate, et ils versent des larmes au souvenir de Sion. ― Verset 3 : Chantez-nous un cantique de Sion, leur disent leurs maîtres. ― Versets 4 à 6 : Comment chanter les louanges du Seigneur sur la terre étrangère ? Plutôt m’oublier moi-même qu’oublier Jérusalem ! ― Verset 7 : Prière à Dieu contre l’Idumée, qui, à l’époque de la ruine de Jérusalem, s’était rangée parmi les ennemis de la Judée. ― Versets 8 et 9 : Souhaits contre Babylone, qui a opprimé Juda.

136.2 Aux saules. Le saule est si abondant sur les rives de l’Euphrate qu’on appelle cet arbre salix babylonica.

136.5 « Combien cette apostrophe à Jérusalem rend-elle tendre et touchant le discours de ce Juif exilé ! Il croit la voir, l’entretenir, lui protester avec serment qu’il consent à perdre la voix et l’usage de la langue, aussi bien que de ses instruments, plutôt que de l’oublier en prenant part aux fausses joies de Babylone. » (ROLLIN.)

136.7 Les fils d’Edom ; c’est-à-dire les Iduméens qui, s’étant joints aux soldats de l’armée de Nabuchodonosor, les animèrent contre les Juifs, leurs propres frères, et les aidèrent à détruire Jérusalem jusqu’aux fondements. Comparer à Jérémie, 12, 6 ; 25, 14 ; chapitre 49 ; Lamentations de Jérémie ; 4, vv. 12, 21 ; Ezéchiel, 25, 12 ; Abdias. ― Au jour de Jérusalem, au jour où elle fut châtiée et vaincue.

136.8 Fille de Babylone ; hébraïsme pour habitants de Babylone.

136.9 Bienheureux, etc. Cette prophétie se trouve aussi dans Isaïe, 13, 16.

137.1 David remercie Dieu de la promesse qu’il lui a faite de faire sortir le Messie de sa race, et de rendre son trône éternel, voir 2 Rois, chapitre 7, 1 Paralipomènes, chapitre 17. ― Versets 1 à 3 : Le Psalmiste remercie Dieu de la promesse qu’il lui a faite. ― Versets 4 à 6 : Tous les rois glorifieront Dieu, quand ils la verront se réaliser. ― Versets 7 à 8 : Pour lui sa confiance envers le Seigneur est sans bornes.

137.2 En me touchant, sous entendu. Voir fin des Observations préliminaires, 2°.― Au lieu de super omne nomen sanctum tuum, l’hébreu porte super omne nomen, verbum tuum ce qui est plus explicite. Ce verbum, c’est la promesse de la perpétuité de la race de David dans la personne du Messie.

137.5 Dans les voies du Seigneur ; c’est-à-dire le long des chemins qui mènent au temple, selon les uns ; ou bien, selon les autres ; Chantez les actions, la conduite du Seigneur.

137.6 Le Seigneur, etc. ; c’est-à-dire quoique le Seigneur soit très élevé, il voit également les choses les plus grandes et les plus petites, les plus hautes et les plus basses. Ni leur éloignement ni leur petitesse ne peuvent les dérober à sa vue.

137.8 Rétribuera pour moi ; prendra ma défense contre mes ennemis.

138.1 Seigneur, vous m’avez éprouvé, etc. Dans tout ce psaume, l’auteur s’attache à montrer que le Seigneur l’a éprouvé, examiné, pénétré et connu parfaitement dans son être, ses pensées, ses sentiments, ses actions, en un mot, tout ce qui le concerne.

138.1-24 Ce beau psaume est un des plus riches en enseignements théologiques sur la nature de Dieu. Dans une première partie, versets 1 à 12, David dépeint la science infinie et l’immensité divine, à qui rien ne peut échapper ; dans la seconde, versets 13 à 18, il loue le Seigneur qui donne la vie à l’homme, et à qui même les phases primitives de notre existence ne sont pas cachées, non plus que notre destinée future, tandis que nous, nous ne savons rien de toutes ces choses ; enfin, dans une troisième, versets 19 à 24, il s’élève contre les ennemis du Créateur, et demande à être lui-même éprouvé et purifié. Dieu connaît tout, il connaît donc aussi la différence qui existe entre David, son serviteur fidèle, et le méchant.

138.2 Mon coucher ; littéralement mon reposer, mon repos de la nuit. C’est le vrai sens du sessionem de la Vulgate, expliqué par le texte original ; car le thème hébreu correspondant signifie non seulement s’asseoir, s’établir, mais aussi prendre du repos, se reposer ; et à Psaumes, 131, 3, il a incontestablement le sens de se reposer la nuit ; sens que le contexte exige d’ailleurs ici. ― Mon coucher et mon lever signifie toutes mes actions.

138.6 Votre science, etc., pour moi, c’est-à-dire à mes yeux ; ou bien : La connaissance que vous avez de moi est admirable ; ou bien encore : Votre science s’est élevée admirablement au-dessus de moi.

138.8 Voir Amos, 9, 2.

138.12 Comme sont, etc. Vous y voyez la nuit comme le jour.

138.13 C’est vous, etc. (Tu possedisti) ; Septante, vous avez acquis ; ce qui est un des sens de l’hébreu, qui signifie aussi faire, former ; signification que nous croyons être la véritable dans ce passage-ci. Reins, mot par lequel les Hébreux désignaient aussi ce qu’il y a de plus intime dans l’homme, le fond de l’âme. ― Vous m’avez reçu, etc. Voir Psaumes, 21, 11.

138.15 Mes os ; littéralement mon os ; c’est-à-dire chacun de mes os. Ici, comme en bien d’autres endroits de l’Ecriture, la partie se met pour le tout. ― Dans le secret ; littéralement dans le caché ; dans le sein de ma mère. ― Les parties inférieures de la terre désignent le tombeau ou même l’enfer, c’est-à-dire les limbes. Comparer à Ephésiens, 4, 9.

138.16 Encore informe, à l’état d’embryon. ― Il se formera, etc. ; viendront des jours où il n’existera plus personne.

138.18 Je les compterai, etc. ; hébraïsme, pour si je le compte, je les trouverai etc. ― Je me suis réveillé, etc. ; quand je me réveille, je suis aussitôt occupé de vous, je pense à vous.

138.19 De sang ; littéralement de sangs. Voir Psaumes, 5, 7.

138.20 Parce que vous dites en vous-mêmes au Seigneur : C’est en vain que vous donnerez vos cités aux Israélites, nous saurons bien les en chasser malgré vous.

139.1 Psaume composé pendant la persécution d’Absalom, et analogue aux Psaumes 57 et 63 ; la conclusion de tous les trois est semblable. ― Versets 2 à 6 : Que Dieu garde le Psalmiste du méchant ; ― Versets 7 à 9 : parce qu’il met sa confiance en Dieu (prière qu’il lui adresse). ― Versets 10 et 11 : Que l’iniquité des impies retombe sur eux. ― Versets 12 à 14 : Oui, le pécheur périra, le juste triomphera et bénira le Seigneur.

139.4 Voir Psaumes, 5, 11 ; Romains, 3, 13.

139.8 Vous avez, etc. On explique ordinairement ce verset de David, vainqueur de Goliath ; mais on peut aussi l’entendre de la protection que le roi prophète avait reçue de Dieu dans ses différentes persécutions.

139.10 La tête de leur circuit. Ces paroles, qui se lisent dans les Septante aussi bien que dans la Vulgate, s’expliquent très bien par l’hébreu, qui porte : La tête ou le chef de ceux qui m’environnent, qui me persécutent ; c’est-à-dire Doëg ou Saül lui-même. ― Le travail de leurs lèvres ; c’est-à-dire leurs calomnies contre moi. ― Les couvrira ; les accablera en tournant contre eux-mêmes.

139.14 Avec vous ; littéralement avec votre visage. Voir Psaumes, 41, 6.

140.1 Ce psaume est difficile à expliquer. Il paraît avoir été composé après la mort de Saül, quand David, en l’apprenant, fait tuer celui qui lui en apporte la nouvelle, et lorsqu’il est lui-même environné de dangers. ― Versets 1 et 2 : Invocation à Dieu. ― Versets 3 et 4 : Prière pour obtenir la grâce d’éviter le péché. ― Versets 5 à 7 : Il accepte comme un bien les coups dont le frappent les méchants, mais il demande néanmoins à en être délivré. ― Versets 8 à 10 : Prière à Dieu pour obtenir d’être délivré de ses ennemis. Ce psaume était usité dans la primitive église comme prière du soir, de même que le Psaume 62 servait de prière du matin.

140.2 L’élévation de vos mains. Voir Psaumes, 62, 5.

140.4 N’inclines pas mon cœur ; c’est-à-dire ne permettez pas que mon cœur se laisse aller. ― A ce qu’ils recherchent le plus ; littéralement aux choses de leurs choix (cum electi eorum) ; selon l’hébreu, à leurs mets délicats, suaves, exquis.

140.5 Un juste, etc. J’aime mieux les réprimandes sévères d’un juste que les paroles douces et flatteuses d’un méchant. Comparer à Proverbes, 27, 6. ― J’opposerai, etc. ; littéralement ma prière contre les choses dans lesquelles ils plaisent (oratio mea in beneplacitis eorum). Plusieurs interprètes disent avec raison que la préposition in, aussi bien que la particule hébraïque qu’elle représente, signifie ici, comme en bien d’autres endroits, en opposition à, contre. ― Les choses dans lesquelles, etc., c’est-à-dire leurs mauvais desseins, leurs complots perfides, leurs actions criminelles.

140.6 Attachés à une pierre ; à un rocher. ― Leurs juges. Le mot juge se prend souvent dans la Bible pour prince, chef ; d’autant plus que, chez les Hébreux, l’autorité souveraine fut pendant très longtemps entre les mains des Juges. Dans ce verset, David semble faire allusion à l’histoire racontée à 1 Rois, 24, verset 3 et suivants. Dans cette hypothèse, leurs juges signifierait Saül, ses principaux officiers et les chefs de son armée.

140.7 Terre compacte ; c’est-à-dire motte, glèbe ; littéralement et par hébraïsme, compacité de terre.

140.10 Son filet ; le filet de Dieu.

141.1 Composé par David, pendant qu’il était caché pour fuir Saül, dans la caverne d’Odollam ou dans celle d’Engaddi, plus probablement dans la première, voir 1 Rois, chapitres 22 et 24. ― Versets 2 à 4 : David recourt à Dieu au milieu des pièges qu’on lui tend. ― Versets 5 à 6 : En lui seul est son espoir. ― Versets 7 et 8 : Qu’il daigne donc l’exaucer et le délivrer.

141.2 Voir Psaumes, 27, 6.

141.4 Pendant que mon esprit, etc. ; pendant que je suis près de mourir.

141.5 ; 141.8 Mon âme, ma personne, moi.

142.1 Quand Absalom, etc. Cette histoire est racontée dans 2 Rois, chapitre 17. ― Votre vérité, votre fidélité à remplir vos promesses.

142.1-12 Ce psaume développe les pensées suivantes : Versets 1 et 2 : Que Dieu écoute ma prière ; ― Versets 3 et 4 : parce que mon ennemi me poursuit. ― Versets 5 et 6 : Les bontés passées du Seigneur m’inspirent confiance. ― Versets 7 à 8a : Qu’il se hâte de me secourir, car je me meurs ; ― Versets 8b à 10a : Qu’il m’apprenne le chemin que je dois suivre pour échapper à mon ennemi ; ― Versets 10b à 12 : qu’il me sauve et anéantisse mes ennemis. C’est le 7e et dernier psaume de la pénitence.

142.2 Nul homme (non omnis) ; en hébreu le mot tout joint à une négation signifie pas un, nul.

142.3 Ce verset se rattache au premier, parce que le second forme comme une parenthèse. ― Jusqu’à terre ; c’est-à-dire profondément ; ou bien, en me forçant de chercher un refuge dans les autres (?) de la terre.

142.6 J’ai étendu, etc. ; c’est-à-dire je vous ai prié. Voir Psaumes, 62, 5. ― Mon âme est, etc. ; je suis pour vous ce qu’est une terre aride pour la pluie qu’elle attend ; je suis dans une vive attente de votre secours.

142.7 La fosse. Voir Psaumes, 27, 1.

143.1 Voir 1 Rois, chapitre 17. ― Ce psaume est de forme irrégulière et renferme plusieurs passages qui se lisent déjà, voir Psaumes 17 ; 8 (?) ; 37 ; 62 ; 101 ; 103 ; 33 (?). Les versets 12 à 14, sont d’un rythme différent dans l’original et ne se lient pas à ce qui précède. ― En voici l’analyse : Versets 1 et 2 : Actions de grâces à Dieu pour la victoire. ― Versets 3 et 4 : Qu’il est juste de remercier Dieu, lui si grand, qui s’occupe de nous, si petits ! ― Versets 5 à 8 : Que Dieu continue sa protection au vainqueur ; ― Versets 9 à 11 : et David le louera. Oui, qu’il le sauve ! ― Versets 12 à 15 : Souhaits de bonheur et de paix pour le peuple élu.

143.4 Voir Job, 8, 9 ; 14, 2.

143.5 Elles fumeront. Comparer à Exode, 19, 18 ; Psaumes, 103, 32.

143.7 Les grandes eaux figurent les grandes catastrophes, les grandes calamités.

143.14 Leurs rues ou leurs places publiques ; car platea et le mot hébreu dont il est la traduction ont ces deux significations.

144.1 O mon Dieu, roi ; c’est-à-dire qui êtes roi ; selon l’hébreu, mon Dieu, le roi ; suivant les Septante, mon Dieu, mon roi.

144.1-21 Ce psaume est alphabétique ; il se compose dans le texte orignal de 21 distiques (au lieu de 22, comme les autres psaumes alphabétiques du même genre, voir Psaume 24, etc., parce que la lettre nun est omise). Les deux vers qui manquent dans l’hébreu sont conservés dans la Vulgate, voir versets 13c-d ; mais ils sont semblables, deux mots exceptés, au verset 17. Une partie des prières du Benedicite, avant le repas, est tirée de ce psaume, verset 15 et 16. La primitive Eglise appliquait à la sainte Eucharistie les paroles du verset 15 : Les yeux de tous en vous espèrent, etc.

144.4 ; 144.13 Toutes les générations ; littéralement génération et génération. Voir Psaumes, 32, 11.

144.19 Il fera la volonté, etc. On l’a vu dans Moïse, dans Josué et dans une multitude d’autres saints, au désir desquels Dieu, en effet, obéit, pour ainsi dire, en leur donnant le pouvoir de faire des miracles.

145.1 Ce psaume et les suivants, jusqu’à la fin du psautier, commencent par alleluia. Ils sont tous consacrés à louer Dieu. La Vulgate donne pour titre à celui-ci : « D’Aggée et de Zacharie, » soit que ces prophètes en soient les auteurs, soit qu’ils aient introduit l’usage de le chanter dans le second temple. ― Trois strophes : Versets 1 à 4 : il faut louer Dieu et ne pas compter sur les hommes. ― Versets 5 à 7a : Heureux qui observe la loi du Seigneur ! ― Versets 7b à 10 : Dieu, le protecteur des justes, le protègera.

145.2 Voir Psaumes, 144, 2.

145.3 Les fils des hommes ; c’est-à-dire les autres hommes, les hommes qui ne sont pas princes. ― Dans lesquels, etc. Les princes, pas plus que les simples mortels, ne peuvent ni se sauver eux-mêmes, ni sauver les autres de la mort et de mille dangers qui les environnent.

145.4 Il retournera ; l’homme ou le prince, et non l’esprit ; le latin et le grec sont amphibologiques ; mais cette amphibologie n’existe pas dans l’hébreu, où le verbe retournera est au masculin, tandis que sortira est au féminin, parce que dans cette langue esprit est au féminin. ― Sa terre ; la terre d’où il est sorti. Quant au singulier son, sa, il retournera ; ils sont mis pour chacun d’eux, de chacun d’eux, énallage de nombre assez commun dans les récits bibliques de ce genre.

145.6 Voir Actes des Apôtres, 14, 14 ; Apocalypse, 14, 7.

146.1 Parce qu’ile st bon ; etc. ; littéralement parce que bon est un psaume à chanter en son honneur.

146.1-11 Actions de grâces à Dieu pour le rétablissement des murs de Jérusalem. ― Ce psaume et les suivants, jusqu’au Psaume 150, sont de Néhémie ou au moins de son époque. Ils ont tous pour sujet la restauration de Jérusalem. Le Psaume 146 (avec le 147, qui n’en est qu’une partie) remercie Dieu du rétablissement des murs et des portes de la capitale de la Judée ; le Psaume 148, du rétablissement de la nationalité juive, et le Psaume 149, des triomphes remportées par les Juifs sur les peuples voisins. ― Nous avons ici trois séries de pensées, versets 1 à 6 ; 7 à 11 ; 12 à 20 (en y comprenant le Psaume 147), commençant chacune par une exhortation à louer Dieu, voir Psaumes, 146, vv. 1, 17 et 147, 12, et exposant toutes les grandeurs de Dieu révélées doublement dans la nature et dans la protection spéciale accordée à Israël. Dans la première partie, le Psalmiste loue particulièrement Dieu d’avoir réédifié Jérusalem et créé les astres ; dans la deuxième, d’être la Providence des animaux ; dans la troisième, d’avoir rebâti les murs et les portes de Jérusalem, de lui donner l’abondance et surtout de lui avoir donné sa loi.

146.2 Bâtissant, etc. Le Seigneur a réellement rebâti Jérusalem en faisant révoquer l’ordre qui défendait aux Juifs de la rebâtir. ― Les dispersions d’Israël ; hébraïsme, pour Israël dispersé.

146.5 De borne ; littéralement de nombre ; ce qui revient au même sens ; à savoir que sa sagesse est infinie.

146.6 Jusqu’à terre ; c’est-à-dire profondément.

146.10 Ce n’est pas, etc. ce n’est ni la force du cheval, ni la vitesse des jambes d’un homme qui attirent la miséricorde du Seigneur et qui sauvent du danger. Comparer à Psaumes, 32, 16-17.

147 Dans l’hébreu ce psaume est joint au précédent ; voilà pourquoi on n’y lit point le mot Alleluia, comme dans les Septante et la Vulgate.

147.12-20 Ce psaume, qui est uni au précédent, dans la Bible hébraïque, ne fait qu’un en effet avec lui. Voir la troisième partie du Psaume 146. ― La numérotation des versets, dans la Vulgate, commence par le verset 12, comme en hébreu.

147.14 Qui a établi, etc. ; littéralement qui a établi tes confins paix ; hébraïsme qui donne beaucoup d’énergie à la pensée ; le véritable sens est : Qui a établi tes confins dans la paix la plus complète. ― De moelle de forment, du meilleur froment.

147.16 De la laine ; c’est-à-dire des flocons de laine. Brouillard (nebulam) ; ou plutôt gelée blanche, selon le mot hébreu, que la Vulgate elle-même a traduit par gelée (gelu) dans Job, 38, 29, et par gelée blanche (pruina) dans Exode, 16, 14.

147.17 Petits morceaux de pain (buccellas) ; c’est aussi le sens du grec et de l’hébreu. ― A la face, etc. c’est-à-dire qui pourra soutenir la rigueur de son froid, s’il veut lui donner une grande intensité.

147.18 Il les fera, etc. Le pronom les, qui est au pluriel neutre dans la Vulgate (ea), se rapporte aux mots neige, brouillards, glace, exprimés dans les versets précédents.

147.20 Leur (eis) se rapporte à nation, nom collectif.

148.1 Le Psalmiste, heureux à la vue de la nationalité juive rétablie, s’adresse à toutes les créatures pour qu’elles en remercient Dieu avec lui. C’est la même pensée qui se manifeste dans le cantique des trois enfants dans la fournaise, et dans l’hymne au soleil de saint François d’Assise. Il y a dans cette manière d’envisager la nature non seulement beaucoup de poésie, mais aussi quelque chose d’élevé et de touchant qui transfigure l’univers, en nous montrant le créateur, d’une façon en quelque sorte sensible, dans toutes ses œuvres. Ce ne sont pas les créatures inanimées qui parlent, mais c’est l’homme qui leur prête sa voix, et de cette manière rend grâces au Seigneur pour les œuvres dont il lui a donné l’usage ou la jouissance. Tous les êtres louent d’ailleurs à leur manière celui qui les a faits, en observant les lois qu’il leur a imposées et en concourant ainsi à l’accomplissement de ses desseins. ― Le psaume descend graduellement du ciel à la terre pour s’arrêter à l’homme et se terminer par une exhortation générale, versets 13 et 14.

148.4 Voir Daniel, 3, 59-60.

148.7 Dracones, en hébreu, les grands poissons de la mer. ― Abîmes de la mer.

148.8 Feu, éclair et foudre.

148.10 Serpents ; sous ce nom, on entend généralement tous les reptiles, les vermisseaux et même les poissons. Comparer à Genèse, 1, 20 ; Psaumes, 103, 25. ― Sa louange, etc. ; c’est-à-dire qu’il mérite plus de louanges qu’on ne lui en rend dans le ciel et sur la terre ; ou bien, selon d’autres, qu’il reçoit les louanges de toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre.

148.14 La corne ; c’est-à-dire la puissance. Comparer à Psaumes, 17, 3. ― Ses saints ; les israélites, qui sont souvent appelés dans l’Ecriture du nom de saints. ― Qui l’approche. Voir Deutéronome, 4, 7.

149.1 Le Psalmiste chante les victoires du peuple juif, revenu de la captivité, sur les tribus voisines qui leur avaient suscité toute sorte d’obstacles pour empêcher la reconstruction du temple. ― Les cinq premiers versets invitent à louer Dieu de ses bontés, et les quatre derniers proclament que ces louanges lui sont dues, parce qu’il a tiré vengeance des peuples ennemis d’Israël.

149.4 Il exaltera et sauvera ; littéralement il exaltera pour le salut.

149.5 Sur leurs lits ; dans les douceurs du repos ; ou bien dans leurs demeures.

149.8 Pour mettre, etc. ; littéralement pour lier leurs rois dans des entraves, et leurs nobles dans des menottes de fer. ― Les bas-reliefs assyriens représentent les rois vaincus attachés avec des chaînes aux pieds et aux mains.

149.9 Le jugement prescrit ; la vengeance déterminé dans l’ordre de Dieu et prédite dans les prophètes. ― Cette gloire ; c’est-à-dire les avantages mentionnés dans les versets précédents, comme la gloire, le repos, la paix, la victoire, la supériorité sur les ennemis.

150.1 Dans son sanctuaire ; littéralement, selon les Septante et la Vulgate, dans ses saints lieux ; ce qu’on traduit ordinairement par sanctuaire ; le mot hébreu correspondant signifie, entre autres choses, sainteté, lieu saint, sanctuaire, temple. D’un autre côté, le ciel est appelé quelquefois le lieu saint de Dieu. Comparer à Psaumes, 19, 7 ; 103, vv. 2, 12. ― Le firmament de sa puissance ; c’est-à-dire le firmament, où il fait surtout éclater sa puissance. Or, le firmament est synonyme de ciel, puisqu’on lit dans Genèse, 1, 8 : « Dieu nomma le firmament, ciel. »

150.1-6 Le dernier des psaumes n’est qu’une magnifique doxologie dans laquelle le Psalmiste invite triez fois, en comprenant dans ce nombre l’alleluia initial et final, à louer Dieu dans le temple, ― Verset 1 : à cause de sa grandeur, ― Verset 2 : avec toute sorte d’instruments de musique, versets 3 à 5 (?). La synagogue compte, d’après Exode, 34, 6-7, treize attributs de Dieu. Kimchi dit que les treize louanges du Psaume 150 correspondent à ces treize attributs.

150.6 Le psautier tout entier se termine par ce trait admirable qui le résume si bien : « Que tout être qui respire loue le Seigneur ! Alleluia ! » ― Esprit ; ce qui a vie, ce qui respire.

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