Bible Catholique Vigouroux
Introduction sur les Lettres de Saint Paul
Saint Paul, selon l’expression de Bossuet, a été le plus zélé des Apôtres et le plus illustre des prédicateurs. Non content de prêcher l’Evangile de vive voix, il l’a prêché par ses écrits à ses contemporains et il nous le prêche encore dans ses Epîtres immortelles qui ont fait l’admiration de tous les siècles et qui seront à jamais la consolation, l’instruction et l’édification de l’Eglise. Il a bien réalisé la parole qu’avait dite de lui le divin maître : « C’est un vase d’élection, pour porter mon nom devant les Gentils, les rois et les enfants d’Israël. »
Paul, appelé d’abord Saul, était né à Tarse en Cilicie (voir Actes des Apôtres, note 9.30), d’une famille juive, de la tribu de Benjamin, vers le commencement de l’ère chrétienne. Son père était pharisien. Envoyé encore jeune à Jérusalem, Saul y reçut les leçons de Gamaliel (voir Actes des Apôtres, note 5.34). Quand le christianisme commença à se propager, il se fit remarquer entre tous par sa haine et son animosité contre les disciples de Jésus-Christ. Pendant le martyre de saint Etienne, il gardait les vêtements de ceux qui le lapidaient. Quelques temps après cet événement, il se fit charger par les princes des prêtres d’aller poursuivre les Juifs convertis dans les villes étrangères. Mais le Sauveur l’attendait sur le chemin de Damas, et de persécuteur, il le fit apôtre (an 35). Saul avait alors environ 35 ans.
Lorsque la Providence l’eut suffisamment préparé à l’œuvre de la conversion des Gentils, à laquelle elle l’avait particulièrement appelé, saint Paul commença ses courses et ses missions à travers l’empire romain. C’était vers l’an 45.
« On peut distinguer, dit M. Bacuez, trois voyages apostoliques de saint Paul, ayant pour point de départ, non Jérusalem, capitale de la Judée, mais Antioche, la métropole de l’Orient, dont la population mélangée et trafiquante était en rapport avec toutes les nations du monde et où les disciples du Sauveur portaient déjà le nom de chrétiens.
Le premier se fit avant le concile de Jérusalem, de 45 à 47 ou 48. Parti avec saint Barnabé, après avoir reçu le caractère épiscopal et avoir appris dans un ravissement, des secrets merveilleux, l’Apôtre commence par évangéliser l’île de Chypre, puis il revient sur le continent, prêche à Perge, en Pamphilie, à Antioche de Pisidie, à Icone, à Lystre, à Derbe de Lycaonie ; et enfin, après une nouvelle visite à Lystre, Icone, Antioche de Pisidie, il rentre à Antioche.
Le second voyage eut lieu peu après le concile, et dura environ trois ans, de 51 à 53 environ. Il a plus d’importance encore que le premier. Saint Paul, se séparant, dès le début, de Barnabé, qui retourne en Chypre, sa patrie, s’avance avec Silas vers le nord de l’Asie Mineure. Il parcourt la Phrygie, et jette les premières semences de la foi en Galatie. Ensuite, sur un avis qu’il reçoit du ciel, il passe en Europe. Il fonde les églises de Philippes, de Thessalonique et de Bérée dans la Macédoine ; puis, en Grèce, celle d’Athènes, et celle de Corinthe, où il séjourne dix-huit mois chez Aquila, et d’où il écrit ses deux Lettres aux Thessaloniciens. Enfin il regagne Antioche par Ephèse, Césarée, Jérusalem.
Le dernier voyage est le plus long. Il eut lieu de 55 à 58 environ. Après avoir visité les Eglises de Galatie et de Phrygie, saint Paul fait à Ephèse et aux environs un séjour d’environ trois ans. Une sédition le forçant de quitter Ephèse, il en laisse le soin à Timothée, et part pour la Macédoine. De là il revient à Troade, passe en Grèce, retourne à Corinthe où il demeure trois mois ; puis, revenant par la Macédoine, il s’embarque pour Philippes, passe à Troade, à Asson, à Milet. Quelques jours après, il est à Césarée, chez le diacre Philippe. Enfin il arrive à Jérusalem, où il tombe au pouvoir de ses ennemis, et après deux ans de captivité il se voit forcé d’appeler au tribunal de César. Dans le cours de ce dernier voyage il avait écrit quatre Epîtres nouvelles, deux aux Corinthiens, la première d’Ephèse, la seconde de Philippes ; puis l’Epître aux Galates et celles aux Romains, de Corinthe. »
« Il court ainsi, dit Bossuet, il court par toute la terre, portant partout la croix de Jésus ; toujours menacé, toujours poursuivi avec une fureur implacable ; sans repos durant trente années, il passe d’un travail à un autre, et trouve partout de nouveaux périls ; des naufrages dans ses voyages de mer, des embûches dans ceux de terre ; de la haine parmi les Gentils, de la rage parmi les Juifs ; des calomniateurs dans tous les tribunaux, des supplices dans toutes les villes ; dans l’Eglise même et dans sa maison des faux frères qui le trahissent, tantôt lapidé et laissé pour mort, tantôt battu outrageusement et presque déchiré par le peuple ; il meurt tous les jours pour le Fils de Dieu, quotidie morior ; et il marque l’ordre de ses voyages par les traces de sang qu’il répand et par les peuples qu’il convertit. »
Saint Paul fut emprisonné vers l’an 58. Arrêté à Jérusalem, conduit ensuite à Césarée, il fit, dans cette dernière ville, appel à César et fut conduit à Rome, où il comparut peut-être devant Burrhus et Sénèque, les ministres de Néron, de qui dépendait son sort. On croit qu’il recouvra sa liberté en 62, mais depuis son arrivée à Rome nous n’avons plus sur sa vie et ses actes les renseignements détaillés et authentiques que nous avait fournis jusque là saint Luc.
« Après les derniers récits des Actes, récits qui vont jusqu’en 58, 60 ou 63, suivant les systèmes, tout ce qu’on sait de certain, c’est qu’il travailla avec succès à la propagation de l’Evangile dans la capitale de l’empire, sans cesser de veiller sur les églises d’Asie ; qu’il écrivit du lieu de sa captivité au moins quatre Epîtres : aux Ephésiens, aux Colossiens, à Philémon, aux Philippiens. Ceux qui n’admettent qu’une captivité le font mourir en 64, sous la persécution de Néron ; mais le sentiment le plus commun est qu’il fut martyrisé avec saint Pierre, en l’an 67. Quant aux autres faits qui remplirent les dernières années de sa vie, ils ne sont pas connus avec certitude. Néanmoins on s’accorde généralement à penser qu’après avoir comparu devant Néron et avoir été absous à son tribunal, saint Paul reprit ses courses apostoliques, qu’il se rendit en Espagne, suivant son ancien projet, en passant par les Gaules ; qu’il revint en Orient, s’arrêta à Colosses, à Troas, à Milet, dans l’île de Crète, en Macédoine, à Corinthe, à Nicopolis ; puis qu’étant rentré à Rome, vers 66, il fut arrêté de nouveau avec saint Pierre et soumis à une dure captivité, enfin condamné à mort et décapité sur la route d’Ostie. D’autres pensent qu’il se rendit d’abord en Orient, en passant par l’île de Crète, qu’il visita Jérusalem, Colosses, puis qu’après plusieurs voyages dans la Macédoine, dans la Grèce et à Ephèse, il arriva en Espagne en passant par Rome où il revint pour terminer sa vie. » (L. BACUEZ.)
En mourant, saint Paul laissait en héritage à l’Eglise ses quatorze Epîtres. Neuf d’entre elles sont adressées à des Eglises (en supposant que celle aux Hébreux a été écrite pour l’Eglise de Jérusalem), une à une province (la Galatie), quatre à des particuliers. Elles ont toutes été écrites en grec, à l’exception peut-être de l’Epître aux Hébreux dans sa première rédaction. Leur date précise n’est pas toujours facile à déterminer avec certitude. En voici le tableau chronologique, d’après M. Bacuez :
Six Epîtres écrites dans l’espace de six ans, pendant son IIe et IIIe voyage apostolique :
1re aux Thessaloniciens (5 chapitres), 2e voyage, en 52, de Corinthe.
2e aux Thessaloniciens (3 chapitres), en 52, de Corinthe.
1re aux Corinthiens (16 chapitres), 3e voyage, en 56, d’Ephèse.
2e aux Corinthiens (12 chapitres), en 57, de Philippes.
Aux Galates (6 chapitres), en 57, de Corinthe.
Aux Romains (16 chapitres), en 58, de Corinthe.
Quatre Epîtres écrites sur la fin de sa première captivité :
Aux Philippiens (4 chapitres), en 62, de Rome.
Aux Ephésiens (6 chapitres), en 62, de Rome.
Aux Colossiens (4 chapitres), en 62, de Rome.
A Philémon (1 chapitre), en 62, de Rome.
Trois entre les deux captivités :
Aux Hébreux, (13 chapitres), l’an 63, de l’Italie.
A Tite (3 chapitres), l’an 64, de la Macédoine.
1re à Timothée (6 chapitres), l’an 64, de la Macédoine.
Une pendant sa dernière captivité :
2e à Timothée (4 chapitres), l’an 66, de Rome.
Les douze dernières sous Néron, de 56 à 66.
« Le grand prédicateur de Jésus-Christ, dit saint Cyrille de Jérusalem, c’est saint Paul. L’Esprit-Saint a permis que les autres Apôtres n’écrivissent qu’un petit nombre d’Epîtres ; mais pour saint Paul, il a voulu qu’il en écrivît quatorze. Pourquoi cela ? Parce que saint Paul a commencé par persécuter le Christianisme et que rien ne prouve mieux la vérité d’une doctrine que le suffrage de ses persécuteurs. »
Les lettres de l’Apôtre des gentils n’ont rien d’analogue dans aucune langue, ni pour le fond ni pour la forme. La doctrine en est merveilleuse et divine ; la dialectique, irrésistible.
« Saint Paul a des moyens pour persuader que la Grèce n’enseigne pas et que Rome n’a pas appris. Une puissance surnaturelle, qui se plaît de relever ce que les superbes méprisent, s’est répandue et mêlée dans l’auguste simplicité de ses paroles. De là vient que nous admirons dans ses admirables Epîtres une certaine vertu plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements, qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. » (BOSSUET.)
Pour exposer les grandes vérités chrétiennes, saint Paul se façonne à lui-même son langage. Il a créé la langue chrétienne, il a fait exprimer à des mots païens les vérités nouvelles que Jésus-Christ avait apportées au monde. « La sagesse du grand Paul, dit Grégoire de Nysse, se sert des mots à son gré, il les assujettit à sa volonté et adapte leur signification aux besoins de sa pensée, quoique l’usage leur ait attribué un autre sens et en ait fait l’expression de conception différentes. »
La nouveauté de son langage produit une certaine obscurité, mais plus encore son exposition. Les idées se pressent en foule sous sa plume ; elles s’accumulent, s’entassent et s’emmêlent. De là un certain désordre, de longues parenthèses, des retours en arrière, des phrases inachevées, des constructions compliquées, etc. Ce n’est pas la marche savante et méthodique des classiques de l’antiquité, mais si ce sont là des défauts au point de vue littéraire, comme ils sont largement compensés par des qualités d’ordre supérieur ! Quelle vie, quel mouvement, quels élans et surtout quelles pensées divines dans ces Epîtres !
« N’attendez donc pas de l’Apôtre, dit Bossuet, ni qu’il vienne flatter les oreilles par des cadences harmonieuses, ni qu’il veuille charmer les esprits par de vaines curiosités. Saint Paul rejette tous les artifices de la rhétorique. Son discours, bien loin de couler avec cette douceur agréable, avec cette égalité tempérée que nous admirons dans les orateurs, paraît inégal et sans suite à ceux qui ne l’ont pas assez pénétré ; et les délicats de la terre, qui ont, disent-ils, les oreilles fines, sont offensés de la dureté de son style irrégulier. Mais n’en rougissons pas. Le discours de l’Apôtre est simple, mais ses pensées sont toutes divines. S’il ignore la rhétorique, s’il méprise la philosophie, Jésus-Christ lui tient lieu de tout, et son nom qu’il a toujours à la bouche, ses mystères qu’il traite si divinement, rendront sa simplicité toute puissante. Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs ; et malgré la résistance du monde, il y établira plus d’Eglises que Platon n’y a gagné de disciples, par cette éloquence qu’on a crue divine. Il prêchera Jésus dans Athènes, et le plus savant des sénateurs passera de l’Aréopage en l’école de ce barbare. Il poussera encore plus loin ses conquêtes ; il abattra aux pieds du Sauveur la majesté des faisceaux romains en la personne d’un proconsul, et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite. Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul, adressée à ses citoyens, que tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. »
« Saint Paul est le théologien du Nouveau Testament et le dernier degré de la profondeur dans les choses divines. Venu après Jésus-Christ, quand la révélation de tous les mystères était consommée, homme de science avant d’être l’homme de Dieu, il a porté dans les abîmes de l’incarnation et de la rédemption une lumière si énergique, qu’elle éblouit d’abord, et une intrépidité de foi dont l’expression abrupte cause une sorte de vertige à l’entendement qui n’y est pas préparé. Saint Paul a une langue à lui, une sorte de grec tout trempé d’hébraïsme, des tours brusques, hardis, brefs, quelque chose qui semblerait un mépris de la clarté du style, parce qu’une clarté supérieure inonde sa pensée et lui paraît suffire à se faire voir elle-même. Insouciant de l’éloquence comme de la lumière, il rebute d’abord l’âme qui vient à ses pieds ; mais quand on a la clef de son langage, et qu’une fois, à force de le relire, on s’est élevé peu à peu à l’entendre, on tombe dans l’enivrement de l’admiration. Tous les coups de sa foudre ébranlent et saisissent ; il n’y a plus rien au-dessus de lui, pas même David, le poète de Jéhovah, pas même saint Jean, l’aigle de Dieu ; s’il n’a pas la lyre du premier ni le coup d’aile du second, il a sous lui l’Océan tout entier de la vérité et ce calme des flots qui se taisent. David a vu Jésus-Christ du haut de la montagne de Sion, saint Jean a reposé sur sa poitrine dans un banquet ; pour saint Paul, c’est à cheval, le corps en sueur, l’œil enflammé, le cœur tout rempli des haines de la persécution, qu’il a vu le Sauveur du monde, et que renversé à terre sous l’éperon de sa grâce, il lui a dit cette parole de paix : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? » (LACORDAIRE.)
Lettre de saint Paul aux Romains
Introduction
Quand saint Paul écrivit cette Epître, il était pour la troisième fois à Corinthe et logeait chez un chrétien nommé Caius, qu’il avait baptisé de sa main. Après trois mois passés dans cette ville ou aux environs, il allait partir pour Jérusalem, afin d’y porter la collecte qu’il avait faite parmi ses disciples de Corinthe et dans les autres églises d’Europe. C’était l’an 58, probablement. La fête de la Pentecôte approchait. Tandis que Néron, empereur depuis quatre ans, mais à peine arrivé à sa vingtième année, commençait à se signaler par sa fureur pour les jeux du Cirque et par ses courses nocturnes, jointes à l’enlèvement de Poppée et à l’exil d’Othon, l’Apôtre, après avoir évangélisé une bonne partie de l’Asie Mineure et de la Grèce, se disposait à passer en Occident et à porter la foi dans les contrées les plus reculées de l’empire. Avant de quitter Cenchrée, il achève sa Lettre, et l’envoie aux chrétiens de Rome, par une veuve, nomme Phébée, qu’il désigne comme diaconesse de l’Eglise de Corinthe. Ainsi cette Epître le devance de trois ans dans la capitale du monde.
L’authenticité de l’Epître aux Romains est incontestable, et, si l’on excepte les deux derniers chapitres, universellement reconnue, même par les rationalistes les plus outrés.
Une colonie de Juifs était établie à Rome depuis près d’un siècle. Auguste l’avait traitée avec bienveillance. Non content de lui assurer le libre exercice de son culte, il lui avait attribuée une portion considérable de la région transtibérine. Elle était déjà considérable, à cette époque, puisque huit mille Juifs de Rome se joignirent aux députés de la Palestine pour réclamer auprès de ce prince contre le testament d’Hérode. Or, nous apprenons de saint Luc qu’un certain nombre de Juifs et de prosélytes, étant venus de Rome à Jérusalem l’année de la mort du Sauveur, avaient assisté au miracle de la Pentecôte et entendu le premier discours de saint Pierre. Il y a lieu de croire que plusieurs se convertirent et emportèrent avec eux, dans la capitale de l’empire, les premières semences de la foi. Des Juifs de la synagogue des Affranchis, qui étaient nés en cette ville ou aux environs, et des Gentils de la cohorte italique, rappelés en Italie après l’élévation d’Hérode Agrippa sur le trône de Judée, se joignirent probablement à ces premiers fidèles. Enfin, nous savons que saint Pierre, obligé par sa charge de se porter à la tête de l’Eglise, vint lui-même à Rome organiser cette chrétienté naissante, comme il avait organisé celle d’Antioche, et qu’assez longtemps avant la ruine de Jérusalem, dès le commencement du règne de Claude, il établit son siège dans la capitale du monde. Si la date n’est pas absolument sûre, le fait de cet établissement est incontestable : les preuves remontent jusqu’aux Apôtres.
Bannis un moment de Rome, comme les Juifs avec lesquels on les confondait, les chrétiens ne tardèrent pas à y rentrer. En l’an 58, au moment où saint Paul leur écrivait, ils formaient déjà une Eglise considérable et bien organisée, dont la foi était connue du monde entier. Ils étaient Gentils d’origine pour la plupart : c’est par là qu’ils se recommandaient particulièrement au zèle de saint Paul. En l’an 64, une trentaine d’années après la mort du Sauveur, ils s’étaient multipliés au point de fournir à Néron une multitude énorme de victimes. Des enseignements que l’Apôtre leur adresse, on est fondé à conclure qu’ils étaient fixés sur les principaux points de la doctrine chrétienne, et qu’on les avait instruits avec soin, non seulement de l’économie générale de la religion, mais encore des vérités les plus relevées du christianisme, des rapports de la loi nouvelle avec la loi mosaïque, des prophéties, des sens spirituels, des figures de l’Ancien Testament, etc.
Saint Paul n’avait pas fondé cette Eglise, non plus que celle de Colosses ; mais il y avait des amis et des disciples qui sollicitaient son zèle et désiraient ses avis. Ce fut là pourtant son moindre motif pour lui écrire ; le principal fut l’importance de la conversion de Rome pour le progrès de la foi parmi les Gentils, dont il était l’Apôtre. Il n’ignorait pas que Rome était au jugement du monde entier, la ville par excellence, que tous les peuples avaient les yeux sur elle, qu’elle exerçait sur tout l’empire une fascination et une autorité irrésistibles. Il savait qu’elle était en relation continuelle avec les provinces, et que toutes les nations avaient des représentants dans son sein, de même qu’elle comptait des citoyens dans toutes les contrées connues. Prêcher l’Evangile dans cette ville, c’était remplir de la manière la plus étendue et la plus fructueuse le ministère particulier dont il était chargé, celui de faire connaître aux Gentils le Fils de Dieu et le mystère du salut.
A ce motif, très suffisant par lui-même, on peut en joindre d’autres, au moins fort vraisemblables. ― 1° L’absence prolongée de saint Pierre. On sait que le prince des Apôtres s’absenta plusieurs fois de son Eglise, sans qu’il en abandonnât jamais le gouvernement. Le décret de Claude qui bannit de Rome la population juive, le concile de Jérusalem, tenu de 50 à 52, les besoins des églises d’Orient dont il fut l’Apôtre, durent l’en tenir assez longtemps éloigné. ― 2° Le désir que saint Paul devait avoir de disposer les chrétiens de Rome à profiter de son passage et à recevoir ses instructions lorsqu’il viendrait parmi eux, pour préparer sa mission en Espagne. ― 3° L’avantage qu’il pouvait espérer de sa Lettre, pour la paix de l’Eglise et pour le succès de son ministère dans toutes les provinces. Quoi de plus propre, en effet, à dissiper les préventions des judaïsants et à rendre manifeste l’union qui régnait dans le collège apostolique, que de faire publiquement à Rome ce qu’il avait déjà fait à Antioche, de joindre sa parole à celle de saint Pierre, et d’adresser à l’Eglise même du prince des Apôtres le développement et les preuves de son évangile, de sa thèse principale, de celle qui soulevait le plus d’opposition parmi ses compatriotes, et qui avait le plus d’importance pour l’avenir du christianisme, savoir : que la grâce et le salut étaient offerts à tous, aux Gentils comme aux Juifs, à la seule condition de croire en Jésus-Christ et d’embrasser sa loi ? ― 4° Les lumières que Dieu lui donnait sur l’avenir de l’Eglise de Rome, destinée à être le centre et le foyer du christianisme, mais menacée des plus terribles persécutions, et appelée à acheter, par trois siècles de martyre, sa domination si glorieuse et si féconde sur toutes les autres Eglises.
Quoi qu’il en soit, saint Paul avait depuis longtemps le désir, non de s’établir à Rome, mais de prêcher l’Evangile aux Romains, et il ne paraît pas qu’il ait jamais poursuivi avec autant d’ardeur aucun autre dessein. On sait par les Actes comment Dieu lui donna de le réaliser.
Cette Epître ne suppose-t-elle pas qu’il y avait à Rome, entre les convertis du judaïsme et ceux de la Gentilité, une contestation sur leur mérite relatif ? ― Saint Augustin l’a pensé, et beaucoup d’interprètes après lui. Ils ont cru que les Juifs et les Gentils convertis se disputaient la palme du mérite, que les uns et les autres prétendaient avoir les meilleurs titres à la grâce de l’Evangile et à l’amitié de Dieu, que les premiers se prévalaient de leur fidélité à pratiquer la loi de Moïse, et les seconds des lumières de leurs philosophes et des vertus de leurs sages. Mais c’est une simple hypothèse, suggérée par certains versets, non un fait établi par des témoignages historiques. En outre, cette supposition ne s’accorde pas très bien avec les éloges que saint Paul donne à l’Eglise de Rome, et avec l’édification qu’elle répandait dès lors dans tout l’univers ; et l’on n’a pas besoin d’y recourir pour expliquer les considérations de l’Apôtre sur l’abus que les Gentils faisaient de leur raison, sur l’impuissance de la loi à justifier les âmes, et sur la gratuité absolue de la foi. Saint Paul connaissait la disposition de ses compatriotes à se préférer du reste des hommes. Il savait quel était l’orgueil des Grecs et des Romains. N’était-ce pas assez pour qu’il prît soin de porter les uns et les autres à s’humilier devant Dieu, à reconnaître leur indignité, à confesser que leur conversion était un pur effet de sa miséricorde ? Tel est, ce nous semble, le véritable point de vue. Saint Paul se propose moins de réprimer une contestation survenue à Rome entre deux partis rivaux, que d’en étouffer les germes, en inspirant aux uns et aux autres une profonde reconnaissance envers Dieu pour le don de la foi, en apprenant aux Juifs, comme aux Gentils, en quoi consiste la grâce de la justification, quelle en est l’origine, quels en sont les conditions, les caractères, les effets et en leur faisant sentir l’impuissance où ils sont, soit d’y suppléer par la raison, soit de la mériter par leurs œuvres.
L’Epître aux Romains a, de tous temps, effrayé les interprètes. Les difficultés qu’elle présente ont rapport à la grâce, dont l’Apôtre est le grand prédicateur, et aux questions qu’elle soulève, du péché originel, de la concupiscence, de la justification, de la prédestination et de la réprobation. Tous les hérétiques qui ont nié ou blessé plus ou moins la liberté humaine, depuis Valentin le gnostique jusqu’à Luther et Jansénius, ont allégué quelques passages de cette Epître et de celle aux Galates. Mais, en condamnant leurs erreurs, l’Eglise a éclairci la matière et fixé le sens de beaucoup de textes. Si l’on tient compte de ses définitions et qu’on ait soin de choisir de bons commentaires, on verra que l’Apôtre est loin d’être incompréhensible, et que ce n’est pas sans fruit qu’on étudie ses écrits.
Il y a lieu de croire que l’Epître aux Romains n’a pas été faite tout d’un jet, en quelques heures, comme l’Epître aux Galates. Bien qu’elle ne soit pas limée sous le rapport littéraire, la doctrine qu’elle contient paraît avoir été méditée à loisir. L’importance du sujet, l’abondance et l’enchaînement des idées, la concision du style, le grand le grand nombre et le choix des citations, la subtilité des raisonnements, l’absence des répétitions ne permettent pas de penser qu’elle ait été écrite précipitamment. Il est probable que saint Paul y a résumé les instructions qu’il avait coutume de donner dans les Eglises dont il était le fondateur. Sauf le prologue et la conclusion, l’Epître ressemble à un traité plutôt qu’à une lettre. Ce qu’on lit à la fin, qu’elle a été écrite de la main de Tertius, n’est pas une preuve qu’elle ait été dictée. Saint Paul l’avait sans doute rédigée avant de la donner à transcrire.
L’Epître aux Romains se divise en deux sections. La première, qui est la principale, est dogmatique ou théorique, va du chapitre 1, verset 17 au chapitre 11. Dans cette partie, l’Apôtre, voulant exposer la doctrine de l’Eglise sur la justification, établit la nécessité de la foi chrétienne ou du christianisme, pour arriver au salut ; et il fait sentir cette nécessité, en montrant l’impuissance de la nature et l’insuffisance de la loi mosaïque pour mener une vie sainte et mériter le ciel. Sa thèse est donc assez complexe. Il établit la gratuité de la justification sur ce fondement, qu’elle n’est le fruit ni du mérite naturel ni des œuvres légales, qu’elle a pour condition essentielle et unique la foi, une vraie foi, en Jésus-Christ, et il montre que la nécessité et la valeur de cette foi sont les mêmes pour tous les hommes. ― La seconde section est pratique ou morale, du chapitre 12 au chapitre 16. C’est une suite de préceptes et de conseils généraux et particuliers, de nature à confirmer les chrétiens dans la foi et à les porter à la perfection. La vie du juste, dont il trace l’esquisse et dont il dit que la foi chrétienne est le principe, contraste avec celle des païens et des Juifs, dont il a fait le tableau dans ses premiers chapitres. (L. BACUEZ.)
Epître de saint Paul aux Romains
Saint Paul établit et caractérise son apostolat.
Il témoigne aux Romains son zèle pour eux.
Ingratitude et impiété des philosophes.
Dieu visible dans l’ordre du monde.
Impiété punie par la dépravation des mœurs.
1Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé Apôtre, mis à part pour l’Evangile de Dieu, 2que Dieu avait promis auparavant par ses prophètes dans les saintes Ecritures 3touchant son Fils, qui lui est né de la race de David, selon la chair ; 4qui a été prédestiné comme Fils de Dieu avec puissance, selon l’esprit de sainteté (sanctification), par sa résurrection d’entre les morts ; Jésus-Christ notre Seigneur ; 5par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, pour faire obéir à la foi toutes les nations en son nom ; 6au rang desquelles vous êtes aussi, ayant été appelés par Jésus-Christ : 7à tous ceux qui sont à Rome, bien-aimés de Dieu, appelés saints. Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu, notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ ! 8En premier lieu, je rends grâces à mon Dieu par Jésus-Christ pour vous tous, de ce que votre foi est renommée (annoncée) dans le monde entier. 9Car le Dieu que je sers en mon esprit dans l’Evangile de son Fils m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous 10dans (toutes) mes prières, demandant continuellement que je puisse avoir enfin, par sa volonté, quelque voie favorable pour aller vers vous. 11Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque grâce spirituelle, afin de vous affermir ; 12c’est-à-dire afin que, chez vous, nous recevions une consolation mutuelle par la foi qui nous est commune, à vous et à moi. 13Aussi je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que je me suis souvent proposé d’aller chez vous (j’en ai été empêché jusqu’à présent), pour obtenir aussi quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations. 14Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux savants (sages) et aux ignorants (simples). 15Ainsi, autant qu’il dépend de moi, j’ai à cœur de vous annoncer l’Evangile, à vous aussi qui êtes à Rome. 16En effet, je ne rougis pas de l’Evangile ; car il est une force (la force) de Dieu, pour le salut de tout croyant, premièrement du Juif, puis du Grec. 17Car la justice de Dieu y est révélée par la foi et pour la foi, ainsi qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi. 18En effet, la colère de Dieu se révèle (éclatant) du haut du ciel contre toute l’impiété et l’injustice de ces hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l’injustice ; 19car ce que l’on connaît sur Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. 20En effet, ses perfections invisibles sont devenues visibles depuis la création du monde, (par la connaissance que ses œuvres en donnent ?) ; de même sa puissance éternelle et sa divinité : de sorte qu’ils sont inexcusables, 21parce qu’ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu, et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur insensé a été obscurci. 2Ainsi, en disant qu’ils étaient sages, ils sont devenus fous, 23et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant l’homme corruptible, et les oiseaux, et les quadrupèdes, et les reptiles. 24C’est pourquoi Dieu les a livrés aux désirs de leur(s) cœur(s), à l’impureté, en sorte qu’ils ont déshonoré eux-mêmes leurs propres corps : 25eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni dans tous les siècles. Amen. 26C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses ; car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre la nature. 27De même aussi les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont embrasés dans leurs désirs les uns pour les autres, les hommes commettant l’infamie avec les hommes, et recevant en eux-mêmes le salaire dû à leur égarement. 28Et comme ils n’ont pas montré qu’ils avaient la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un sens réprouvé, de sorte qu’ils ont fait des choses qui ne conviennent pas : 29remplis de toute iniquité, de malice, de fornication, d’avarice, de méchanceté ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; délateurs, 30médisants, haïs de Dieu, insolents (violents), orgueilleux, hautains, inventeurs du mal, désobéissants à leurs parents, 31inintelligents, dissolus, sans affection, sans loyauté, sans miséricorde. 32Ayant connu la justice de Dieu, ils n’ont pas compris que ceux qui font de telles choses sont dignes de mort, et non seulement ceux qui les font, mais encore ceux qui approuvent ceux qui les font.
Juifs faisant eux-mêmes ce qu’ils condamnent.
Patience de Dieu redoutable aux impénitents.
Ce sont ceux qui gardent la loi qui sont justifiés.
Juifs, maîtres des autres, ne s’instruisent pas eux-mêmes.
Quel est le Juif et la circoncision véritable.
2C’est pourquoi tu es inexcusable, ô homme, qui que tu sois, qui juges les autres ; car en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque tu fais les choses mêmes que tu juges. 2Car nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui se conduisent ainsi est conforme à la vérité. 3Penses-tu (donc), ô homme, qui juges ceux qui font de telles choses, et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu ? 4Est-ce que tu méprises les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité ? Ignores-tu que la bonté de Dieu t’invite à la pénitence ? 5Cependant, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, 6qui rendra à chacun selon ses œuvres : 7à ceux qui, par la persévérance dans les bonnes œuvres, cherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité, la vie éternelle ; 8mais à ceux qui ont l’esprit de dispute, et qui ne se rendent pas à la vérité, mais qui suivent l’iniquité, la colère et l’indignation. 9Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait (le) mal : sur le Juif d’abord, puis sur le Grec. 10Mais gloire et honneur et paix sur quiconque fait le bien : sur le Juif d’abord, puis sur le Grec. 11Car Dieu ne fait pas acception de(s) personnes. 12Et ainsi tous ceux qui auront péché sans avoir la loi, périront sans la loi ; et tous ceux qui auront péché, ayant la loi, seront jugés par la loi. 13[Car ce ne sont pas ceux qui entendent la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont ceux qui accomplissent (les observateurs de) la loi qui seront justifiés. 14Lors donc que les païens (gentils), qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, tout en n’ayant pas la loi, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de loi : 15Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées les accusant, ou même les défendant tour à tour.] 16(on le verra) Au jour où, selon mon Evangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. 17Mais toi, qui portes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, qui te glorifies en Dieu, 18qui connais sa volonté, et qui, instruit par la loi, sais discerner ce qui est (le) plus utile, 19tu te flattes d’être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, 20le docteur des ignorants, le maître des enfants, d’avoir dans la loi la règle de la science et de la vérité. 21Toi donc, qui instruis les autres, tu ne t’instruis pas toi-même ; tu prêches qu’on ne doit pas voler, et tu voles ; 22tu dis de ne pas commettre d’adultères, et tu commets l’adultère ; tu as en abomination les idoles, et tu fais des sacrilèges ; 23tu te glorifies dans la loi, et tu déshonores Dieu par la transgression de la loi. 24Car le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations, ainsi qu’il est écrit. 25(A la vérité,) La circoncision est utile, sans doute, si tu accomplis la loi ; mais si tu transgresses la loi, avec ta circoncision tu deviens incirconcis. 26Si donc l’incirconcis observe les ordonnances de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas tenue pour circoncision ? 27Et (bien plus) l’incirconcis de nature, qui accomplit la loi, ne te jugera-t-il pas, toi qui, avec la lettre de la loi et la circoncision, es un violateur de la loi ? 28Car le Juif, ce n’est pas celui qui l’est au dehors ; et la circoncision n’est pas celle qui paraît au dehors, dans la chair : 29mais le Juif est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision est celle du cœur, qui a lieu selon l’esprit, et non selon la lettre ; de ce Juif la louange ne vient pas des hommes, mais de Dieu.
Avantage des Juifs sur les gentils.
L’infidélité de l’homme ne détruit pas la fidélité de Dieu.
Juifs et gentils, tous dans le péché.
C’est la foi et non la loi qui justifie.
Dieu est le Dieu des Juifs et des gentils.
3Quelle est donc la prérogative du Juif ? ou quelle est l’utilité de la circoncision ? 2Elles sont grandes de toutes manières ; et premièrement en ce que les oracles de Dieu ont été confiés aux Juifs. 3Qu’importe, en effet, si quelques-uns d’entre eux n’ont pas cru ? Leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? Non, certes (sans doute). 4Dieu est véridique, et tout homme est menteur, selon ce qu’il est écrit : Afin que vous soyez reconnu fidèle dans vos paroles, et que vous triomphiez lorsqu’on vous juge. 5Mais si notre iniquité met en relief la justice de Dieu, que dirons-nous ? Dieu n’est-il pas injuste en laissant agir sa colère ? 6(Je parle à la manière des hommes.) Non, certes (pas du tout) ; autrement, comment Dieu jugerait-il ce monde ? 7Car si, par mon mensonge (infidélité), la vérité de Dieu a éclaté davantage pour sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur ? 8Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu’il en arrive du bien (comme quelques-uns, qui nous calomnient, nous accusent de dire) ? Leur condamnation est juste. 9Quoi donc ? L’emportons-nous sur eux ? Nullement ; car nous avons déjà prouvé que les Juifs et les Grecs sont tous sous l’empire du péché ; 10selon qu’il est écrit : Il n’y a pas un seul juste. 11Nul n’est intelligent (ne comprend), personne ne cherche Dieu. 12Ils se sont tous égarés, ils sont tous devenus inutiles ; il n’y en a pas qui fasse le bien, il n’y en a pas un seul. 13Leur gosier est un sépulcre ouvert ; ils se sont servis de leurs langues pour tromper ; un venin d’aspic est sous leurs lèvres. 14Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume. 15Leurs pieds sont agiles pour répandre le sang. 16La désolation et le malheur sont sur leurs voies, 17et ils ne connaissent pas le chemin de la paix. 18La crainte de Dieu n’est pas devant les (leurs) yeux. 19Or nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde devienne soumis à Dieu ; 20car nulle chair ne sera justifiée devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. 21Mais maintenant, sans la loi, a été manifestée la justice de Dieu, à laquelle la loi et les prophètes rendent témoignage. 22Or la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ est pour tous ceux et sur tous ceux qui croient en lui. Car il n’y a pas de distinction, 23parce que tous ont péché, et ont besoin de la gloire de Dieu, 24étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ. 25C’est lui que Dieu avait destiné à être une victime de propitiation, par la foi en son sang, pour manifester sa justice par le pardon des péchés passés, 26que Dieu a supportés (avec tant de patience) ; pour manifester, dis-je, sa justice dans le temps présent, montrant qu’il est juste, et qu’il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ. 27Où est donc le sujet de te glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? celle des œuvres ? Non ; mais par la loi de la foi. 28Car nous estimons (reconnaissons) que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. 29Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? ne l’est-il pas aussi des païens (gentils) ? Oui, il l’est aussi des païens (gentils). 30Car il n’y a qu’un seul Dieu, qui justifie les circoncis par la foi, et les incirconcis par la foi. 31Détruisons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! au contraire, nous établissons la loi.
Abraham justifié non par ses œuvres, mais par la foi en Dieu.
Abraham justifié par la foi avant la circoncision, est le père des croyants circoncis ou incirconcis.
C’est par la foi et non par la loi qu’on est héritier d’Abraham.
Fermeté de la foi d’Abraham.
Ses imitateurs justifiés comme lui.
4Quel avantage dirons-nous donc qu’Abraham, notre père, a obtenu selon la chair ? 2Car si Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu. 3En effet, que dit l’Ecriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. 4Or à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une dette. 5Et à celui qui ne fait pas d’œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice, selon le décret de la grâce de Dieu. 6C’est ainsi que David parle du bonheur de l’homme agréable à Dieu, à qui la justice est imputée sans les œuvres : 7Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts. 8Heureux l’homme à qui Dieu (le Seigneur) n’a pas imputé de péché. 9Or ce bonheur (cette béatitude) est-il seulement pour les circoncis, ou est-il aussi pour les incirconcis ? Car nous disons que la foi d’Abraham lui fut imputée à justice. 10Comment (Quand) donc lui a-t-elle été imputée ? Est-ce après sa circoncision, ou lorsqu’il était incirconcis ? Ce n’est pas après la circoncision, mais lorsqu’il était incirconcis. 11Et il reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi, lorsqu’il était encore incirconcis ; afin d’être le père de tous ceux qui croient n’étant pas circoncis, pour que leur foi leur soit aussi imputée à justice ; 12et d’être le père des circoncis, qui non seulement ont reçu la circoncision, mais encore qui suivent les traces de la foi que notre père Abraham eut lorsqu’il était encore incirconcis. 13En effet, ce n’est pas par la loi qu’a été faite à Abraham, ou à sa postérité, la promesse d’avoir le monde pour héritage ; mais c’est par la justice de la foi. 14Car si les héritiers le sont par la loi, la foi est rendue vaine, la promesse est abolie. 15En effet, la loi produit la colère, puisque, là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas de transgression (prévarication). 16C’est donc par la foi que vient l’héritage (la promesse), afin qu’elle soit gratuite et assurée à toute la postérité d’Abraham, non seulement à celle qui a reçu la loi, mais encore à celle qui a la foi d’Abraham, notre père à tous. 17(selon qu’il est écrit : Je t’ai établi le père de nations nombreuses) ; il l’est devant Dieu, auquel il a cru, qui rend la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont pas, comme celles qui sont. 18Ayant espéré contre l’espérance (même), il a cru qu’il deviendrait le père de nations nombreuses, selon qu’il lui avait été dit : Telle sera ta postérité. 19Il ne s’affaiblit pas dans sa foi, et il ne considéra pas que son corps était usé, puisqu’il avait déjà près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants. 20Il n’hésita pas, par défiance, au sujet de la promesse, rendant gloire à Dieu, 21très pleinement persuadé qu’il est puissant pour faire tout ce qu’il a promis. 22C’est pourquoi cela lui a été imputé à justice. 23Mais ce n’est pas pour lui seul qu’il est écrit que cela a été imputé à justice ; 24c’est aussi pour nous, à qui cela sera imputé de même ; pour nous qui croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus-Christ Notre Seigneur, 25lequel a été livré pour nos péchés, et qui est ressuscité pour notre justification.
Avantages de la justification.
L’amour de Dieu envers nous, fondement de notre confiance.
De même que le péché et la mort sont entrés dans le monde par un seul homme, de même aussi la grâce et la vie se sont répandues sur un grand nombre par un seul.
5Etant donc justifiés par la foi, ayons (nous avons) la paix avec Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2à qui nous devons aussi d’avoir accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes (nous sommes établis), et de nous glorifier dans l’espérance de la gloire des enfants de Dieu. 3Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même dans les afflictions (tribulations), sachant que l’affliction (tribulation) produit la patience ; 4la patience l’épreuve, et l’épreuve l’espérance ; 5 (or l’espérance ne confond pas,) parce que l’amour (la charité) de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint, qui nous a été donné. 6Car pourquoi, lorsque nous étions encore faibles (infirmes), le Christ est-il mort, au temps marqué, pour les impies ? 7Car à peine quelqu’un mourrait-il pour un juste ; peut-être, néanmoins, quelqu’un se résoudrait-il à mourir pour un homme de bien. 8Mais Dieu fait éclater (témoigne) son amour pour nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, (au temps marqué) 9le Christ est mort pour nous. A plus forte raison donc, maintenant que nous avons été justifiés dans son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. 10En effet, si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. 11Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. 12C’est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans ce monde, et par le péché la mort, ainsi la mort a passé dans tous les hommes, par celui en qui tous ont péché. 13Car jusqu’à la loi le péché était dans le monde ; mais le péché n’était pas imputé, puisque la loi n’existait pas. 14Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, qui est la figure de celui qui devait venir. 15Mais il n’en est pas du don comme du péché : car si, par le péché d’un seul, beaucoup sont morts, à plus forte raison la grâce et le don de Dieu se sont-ils répandus abondamment sur un grand nombre par la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ. 16Et il n’en est pas du don comme du péché unique (venu par un seul) ; car le jugement est devenu condamnation pour un seul péché (vient d’un seul), tandis que la grâce est devenue (de la) justification après (délivre de) des fautes nombreuses. 17Si donc, par la faute d’un seul, la mort a régné par ce seul homme, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce, et du don, et de la justice, régneront-ils dans la vie par un seul, Jésus-Christ. 18Ainsi donc, de même que par la faute d’un seul, la condamnation atteint tous les hommes, de même, par la justice d’un seul, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. 19Car, comme beaucoup sont devenus pécheurs par la désobéissance d’un seul homme, de même beaucoup seront rendus justes par l’obéissance d’un seul. 20Or la loi est survenue pour que la faute abondât ; mais là où la faute a abondé, la grâce a surabondé, 21afin que, comme le péché a régné pour la mort, de même la grâce régnât aussi par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Le baptisé mort au péché ne doit plus vivre que pour Dieu.
Nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce.
On doit se donner tout à Dieu, comme on s’est livré au péché.
Fruit du péché et de la justice.
6Que dirons-nous ? Demeurerons-nous dans le péché pour que la grâce abonde ? 2Loin de là ! Car nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore en lui ? 3Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? 4Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir, afin que, comme le Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle. 5Car si nous avons été faits une même plante avec lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable ; 6sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit détruit, et que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché. 7Car celui qui est mort est justifié du péché. 8Or, si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec le Christ, 9sachant que le Christ ressuscité d’entre les morts ne meurt plus, que la mort n’aura plus d’empire sur lui. 10Car en tant qu’il est mort pour le péché, il est mort une fois pour toutes ; mais en tant qu’il vit, il vit pour Dieu. 11Vous donc aussi, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour (à) Dieu en Jésus-Christ Notre Seigneur. 12Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel, en sorte que vous obéissiez à ses convoitises. 13Et n’abandonnez pas vos membres au péché comme des armes d’iniquité ; mais donnez-vous à Dieu comme devenus vivants, de morts que vous étiez, et donnez à Dieu vos membres comme des armes (instruments) de justice. 14Car le péché n’aura pas d’empire sur vous, puisque vous n’êtes plus sous la loi, mais sous la grâce. 15Quoi donc ! Pécherons-nous parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de là ! 16Ne savez-vous pas que lorsque vous vous faites les esclaves de quelqu’un pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour y trouver la mort, soit de l’obéissance pour y trouver la justice ? 17Mais grâces soient rendues à Dieu de ce qu’après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi (du fond) de cœur au modèle de doctrine sur lequel vous avez été formés. 18Ainsi, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. Car de même que vous avez livré vos membres au service de l’impureté et de l’iniquité, pour commettre l’iniquité, livrez-les de même maintenant au service de la justice, pour votre sanctification. 20Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21Quel fruit avez-vous donc tiré alors des choses dont vous rougissez maintenant ? Car leur fin, c’est la mort. 22Mais maintenant, affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification, et pour fin la vie éternelle. 23Car la solde du péché, c’est la mort ; mais la grâce de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ Notre Seigneur.
Nous sommes morts à la loi par Jésus-Christ pour servir Dieu selon l’esprit.
La loi est sainte par elle-même, mais la concupiscence en prend occasion de s’irriter davantage.
Le juste ne fait pas ce qu’il veut.
La loi de la chair combat en lui contre la loi de l’esprit.
Il n’a de secours à attendre que de la grâce.
7Ignorez-vous, mes frères (car je parle à des personnes (ceux) qui connaissent la loi), que la loi a de l’autorité sur l’homme aussi longtemps (que pendant le temps) qu’il vit ? 2Ainsi une femme mariée est liée par la loi à son mari, tant qu’il est vivant ; mais si son mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. 3Si donc, du vivant de son mari, elle se donne à un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si son mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est pas adultère si elle se donne à un autre homme. 4C’est pourquoi, mes frères, vous aussi vous êtes morts à la loi par le corps du Christ, afin d’appartenir à un autre qui est ressuscité des morts, afin que nous produisions des fruits pour Dieu. 5Car lorsque nous étions dans la chair, les passions coupables, excitées par la loi, agissaient dans nos membres, et leur faisaient produire des fruits pour la mort. 6Mais maintenant nous avons été dégagés de la loi de mort dans laquelle nous étions retenus ; de sorte que nous servons dans la nouveauté de l’esprit, et non dans la vétusté de la lettre. 7Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Loin de là ! Mais je n’ai connu le péché que par la loi ; car je n’aurais pas connu la concupiscence, si la loi n’eût dit : Tu ne convoiteras pas. 8Mais le péché, ayant saisi l’occasion, a produit en moi par le commandement toutes sortes de convoitises (toute concupiscence) ; car, sans la loi, le péché était mort. 9Et moi, je vivais autrefois sans loi ; mais quand le commandement est venu, le péché a repris la vie, 10et moi, je suis mort ; et il s’est trouvé que le commandement, qui devait me donner la vie, m’a donné la mort. 11Car le péché, ayant pris occasion du commandement, m’a séduit, et par lui m’a fait mourir. 12Ainsi la loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. 13Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi la mort ? Loin de là ! Mais le péché, pour se manifester comme péché, m’a causé la mort par une chose bonne, afin que, par le commandement, le péché devînt une source extrêmement abondante de péchés. 14Car nous savons que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu (comme esclave) au péché. 15Car je ne sais pas ce que je fais ; le bien que je veux, je ne le fais pas ; mais le mal que je hais, je le fais. 16Or, si je fais ce que je ne veux pas, je consens à la loi, reconnaissant qu’elle est bonne. 17Ainsi ce n’est plus moi qui fais cela, mais c’est le péché qui habite en moi. 18Car je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire, dans ma chair : en effet, vouloir est à ma portée ; mais accomplir ce qui est bon, je ne le puis. 19Car je ne fais pas le bien que je veux ; mais je fais le mal que je ne veux pas. 20Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais ; mais c’est le péché qui habite en moi. 21Lorsque je veux faire le bien, je trouve donc cette loi : le mal réside en moi. 22Car je me complais dans la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; 23mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon esprit, et qui me rend captif sous la loi du péché qui est dans mes membres. 24Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de (cette) mort ? 25La grâce de Dieu, par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi donc, moi-même je suis soumis par l’esprit à la loi de Dieu ; mais par la chair, à la loi du péché.
Il n’y a pas de condamnation pour ceux qui se conduisent, non selon la chair, mais selon l’esprit.
Ils sont enfants de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ.
Délivrance attendue par eux et par toutes les créatures.
Le Saint-Esprit prie lui-même en nous.
Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ.
8Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne marchent pas selon la chair. 2En effet, la loi de l’esprit de vie en (qui est) Jésus-Christ m’a délivré de la loi du péché et de la mort. 3Car, chose impossible à la loi parce qu’elle était affaiblie par la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné à cause du péché le péché dans la chair, 4afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’esprit. 5Car ceux qui sont selon la chair goûtent les choses de la chair ; mais ceux qui sont selon l’esprit goûtent les (ont le sentiment des) choses de l’esprit. 6Or la prudence de la chair c’est la mort, tandis que la prudence de l’esprit c’est la vie et la paix. 7Car la sagesse de la chair est ennemie de Dieu, parce qu’elle n’est pas soumise à la loi de Dieu, et elle ne peut pas l’être. 8Ceux donc qui sont dans la chair ne peuvent pas plaire à Dieu. 9Pour vous, vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’esprit ; si toutefois l’Esprit de Dieu habite en vous. Car si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. 10Mais si le Christ est en vous, (quoique) le corps, il est vrai, est mort à cause du péché ; (mais) l’esprit est vivant à cause de la justice (justification). 11Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous. 12Ainsi, mes frères, nous ne sommes pas redevables à la chair, pour vivre selon la chair. 13Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’esprit vous faites mourir les œuvres de la chair, vous vivrez. 14Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu. 15Aussi vous n’avez pas reçu l’esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu l’esprit de l’adoption des enfants, par lequel nous crions : Abba ! Père ! 16L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. 18Car j’estime que les souffrances du temps présent n’ont pas de proportion avec la gloire à venir qui sera manifestée en nous. 19Aussi la créature attend-elle d’une vive attente la manifestation des enfants de Dieu. 20Car la créature a été assujettie à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l’(y) a assujettie avec espérance ; 21en effet, la créature aussi sera elle-même délivrée de cet asservissement à la corruption, pour participer à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. 22Car nous savons que toute créature gémit et est dans le travail de l’enfantement jusqu’à cette heure. 23Et non seulement elle(s), mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous gémissons en nous-mêmes, attendant l’adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps. 24Car c’est en espérance que nous sommes (avons été) sauvés. Or l’espérance que l’on voit n’est plus de l’espérance ; car ce qu’on voit, peut-on l’espérer ? 25Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec patience. 26De même aussi l’Esprit vient en aide à notre faiblesse : car nous ne savons pas ce que nous devons demander dans nos prières ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements ineffables (inénarrables, note). 27Et celui qui scrute les cœurs connaît les désirs de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède pour les saints. 28Or nous savons que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés (à être) saints selon son décret. 29Car ceux qu’il a connus par sa prescience, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l’image de son Fils, afin qu’il fut lui-même le premier-né entre des frères nombreux. 30Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. 31Que dirons-nous donc après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32Lui qui n’a (même) pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? 33Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie. 34Qui les condamnera ? C’est le Christ Jésus qui est mort pour eux ; bien plus, qui est ressuscité, qui est à la droite de Dieu, et qui intercède pour nous. 35Qui donc nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou la persécution, ou le glaive ? 36(Selon qu’il est écrit : A cause de vous, nous sommes mis à mort tout le jour ; on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.) 37Mais en tout cela nous demeurons victorieux, par celui qui nous a aimés. 38Car je suis certain que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni la violence, 39ni ce qu’il y a de plus élevé, ni ce qu’il y a de plus profond, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, manifesté dans le Christ Jésus Notre Seigneur.
Zèle de saint Paul pour les Juifs.
Prérogatives de ce peuple.
Leur chute ne rend pas les promesses de Dieu vaines et sans effet.
Dieu choisit par miséricorde et abandonne par justice ceux qu’il veut.
Gentils appelés, Juifs rejetés.
9Je dis la vérité devant (dans) le Christ ; je ne mens pas, ma conscience me rendant (ce) témoignage par l’Esprit-Saint. 2J’éprouve une grande tristesse, et il y a une douleur continuelle dans mon cœur. 3Car je voudrais (ardemment) être anathème, séparé du Christ pour mes frères, qui sont mes proches selon la chair, 4qui sont Israélites, à qui appartiennent l’adoption des enfants, et la gloire, et l’alliance, la loi, et le culte, et les promesses ; 5de qui les patriarches sont les pères, et desquels est issu selon la chair le Christ, qui est au-dessus de tout, Dieu béni dans tous les siècles. Amen. 6Ce n’est pas que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israélites ; 7et ceux qui sont de la race d’Abraham ne sont pas tous ses enfants ; mais (Dieu lui dit) : C’est d’Isaac que sortira la race (ta postérité) (qui portera ton nom). 8C’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu ; mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. 9Voici, en effet, les termes de la promesse : Vers ce même temps, je viendrai, et Sara aura un fils. 10Et non seulement elle, mais aussi Rébecca, qui conçut en même temps deux fils d’Isaac, notre père. 11Car avant qu’ils fussent nés ou qu’ils eussent fait ni aucun bien ni aucun mal (afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection), 12non pas à cause de leurs œuvres, mais à cause de l’appel de Dieu, il lui fut dit : L’aîné sera assujetti au plus jeune, 13selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü. 14Que dirons-nous donc ? Est-ce qu’il y a en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! 15Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai pitié de qui j’ai pitié. 16Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17Car l’Ecriture dit au pharaon : C’est pour cela même que je t’ai suscité, pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit annoncé dans toute la terre. 18Il fait donc miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. 19Tu me diras : pourquoi se plaint-il encore ? car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? 20O homme, qui es-tu, pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dit-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? 21Le potier n’a-t-il pas le pouvoir de faire de la même masse d’argile un vase pour un usage honorable, et un autre pour un usage vil ? 22Que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère, et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience (extrême) les vases de colère prêts pour la perdition, 23afin de manifester les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde, qu’il a préparés pour sa gloire ? 24Ainsi nous a-t-il appelés non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les païens (gentils), 25comme il dit dans Osée : J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple ; et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée, et objet de miséricorde celle qui n’avait pas obtenu miséricorde. 26Et il arrivera que dans le lieu où il leur avait été dit : Vous n’êtes pas mon peuple, là même ils seront appelés les enfants du Dieu vivant. 27Isaïe, de son côté, s’écrie au sujet d’Israël : Quand le nombre des enfants d’Israël serait comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé. 28Car le Seigneur accomplira complètement et promptement il l’accomplira promptement sur la terre. 29Et comme Isaïe avait dit auparavant : Si le Seigneur des armées (Sabaoth) ne nous avait laissé une postérité (rejeton), nous serions devenus comme Sodome, et nous aurions été semblables à Gomorrhe. 30Que dirons-nous donc ? Que les païens (gentils), qui ne cherchaient pas la justice, ont embrassé la justice, mais la justice qui vient de la foi ; 31et qu’Israël, en cherchant la loi de la justice, n’est pas parvenu à la loi de la justice. 32Pourquoi ? Parce qu’ils l’ont cherchée, non par la foi, mais comme par les œuvres ; car ils se sont heurtés contre la pierre d’achoppement, 33selon qu’il est écrit : Voici, je mets dans Sion une pierre d’achoppement et une pierre de scandale ; et tous ceux qui croiront en lui ne seront pas confondus.
Zèle sans science des Juifs.
Ils s’efforcent d’établir leur propre justice, et rejettent celle qui vient de Dieu par la foi.
Il faut que la bouche confesse ce que le cœur croit.
Prédicateurs envoyés.
Election des gentils.
Incrédulité des Juifs.
10(Assurément,) Mes frères, le désir de mon cœur et la supplication que j’adresse à Dieu ont pour objet leur salut. 2Car je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais non selon la science ; 3car, ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir la leur, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. 4En effet, la fin de la loi, c’est le Christ, pour la justification de tous ceux qui croient. 5Aussi Moïse a-t-il écrit, touchant la justice qui vient de la loi, que quiconque la pratiquera y trouvera la vie. 6Mais quant à la justice qui vient de la foi, il en parle ainsi : Ne dis pas en ton cœur : Qui montera au ciel ? c’est-à-dire, pour en faire descendre le Christ ; 7ou qui descendra dans l’abîme ? c’est-à-dire, pour rappeler le Christ d’entre les morts. 8Mais que dit l’Ecriture ? Près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur ; c’est-à-dire la parole de la foi, que nous prêchons ; 9car si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. 10Car c’est en croyant du cœur que l’on est justifié (on croit de cœur pour la justice), et c’est en confessant de la bouche qu’on est sauvé. 11En effet, l’Ecriture dit : Quiconque croit en lui ne sera pas confondu. 12Car il n’y a pas de distinction entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, riche pour tous ceux qui l’invoquent. 13Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. 14Mais comment invoqueront-ils celui auquel ils n’ont pas cru ? ou comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a pas de prédicateur ? 15Et comment les prédicateurs prêcheront-ils, s’ils ne sont pas envoyés ? ainsi qu’il est écrit : Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent la bonne nouvelle ! 16Mais tous n’obéissent pas à la bonne nouvelle. Aussi Isaïe dit-il : Seigneur, qui a cru à notre prédication ? 17La foi donc vient de ce qu’on a entendu, et l’on entend grâce à la parole du Christ. 18Mais je dis : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? Certes, leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde. 19Mais je dis encore : Est-ce qu’Israël n’a rien connu ? Moïse le premier a dit : Je vous rendrai jaloux d’un peuple qui n’en est pas un, et je provoquerai votre colère contre une nation insensée. 20Mais Isaïe s’enhardit jusqu’à dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas ; je me suis manifesté ouvertement à ceux qui ne me demandaient pas. 21Mais à Israël il dit : Tout le jour j’ai tendu mes mains à un (ce) peuple incrédule et qui contredit.
Dieu s’est réservé un reste d’Israël, tandis que l’autre reste est demeuré dans l’endurcissement.
Juifs rejetés à cause de leur incrédulité.
Gentils entrés en leur place par miséricorde.
Rappel futur des Juifs.
Profondeur des jugements de Dieu.
11Je dis donc : Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ? Loin de là ! Car moi aussi je suis Israélite, de la race d’Abraham, de la tribu de Benjamin. 2Dieu n’a pas rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance. Ne savez-vous pas ce que dit l’Ecriture au sujet d’Elie ? comment il interpelle Dieu contre Israël ? 3Seigneur, ils ont tué vos prophètes, ils ont renversé vos autels ; et moi je suis demeuré seul, et ils cherchent à m’ôter la vie. 4Mais que lui dit la divine réponse ? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal. 5De même donc en ce temps aussi, selon l’élection de la grâce un reste a été sauvé. 6Mais si c’est par grâce, ce n’est donc pas par les œuvres ; autrement la grâce ne serait plus la grâce. 7Que dirons-nous donc ? Ce que cherchait Israël, il ne l’a pas trouvé ; mais les élus l’ont trouvé, et les autres ont été aveuglés ; 8selon qu’il est écrit : Dieu leur a donné un esprit d’assoupissement, des yeux pour ne pas voir, et des oreilles pour ne pas entendre ; (cela jusqu’à ce jour). 9Et David dit : Que leur table devienne pour eux un filet, un piège, une occasion de chute (scandale) et un châtiment (rétribution). 10Que leurs yeux soient obscurcis pour ne pas voir, et tenez toujours le(ur) dos courbé. 11Je dis donc : Ne se sont-ils heurtés que pour tomber ? Loin de là ! Mais par leur faute, le salut est venu aux païens (gentils), de manière à exciter leur émulation. 12Si leur faute a été la richesse du monde, et leur diminution la richesse des païens, combien plus en sera-t-il de leur plénitude ! (?) 13Car je vous le dis, à vous, païens (gentils) : Tant que je serai l’apôtre des gentils, j’honorerai mon ministère, 14dans l’espoir de provoquer l’émulation de ceux de ma chair, et d’en sauver quelques-uns. 15Car si leur perte a été la réconciliation du monde, que sera leur admission, sinon une résurrection (d’entre les morts) ? 16Si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. 17Si quelques-unes des branches (rameaux) ont été brisées, et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été enté parmi elles, et mis en participation avec la racine et la sève de l’olivier, 18ne te glorifie pas aux dépens des branches (rameaux). Si tu te glorifies, sache que ce n’est pas toi qui portes la racine, mais que la racine te porte. 19Mais, diras-tu, les branches (rameaux) ont été brisées, afin que je fusse enté. 20Bien, c’est à cause de leur incrédulité qu’elles ont été brisées ; et toi, tu subsistes par la foi. Ne t’enorgueillis pas, mais crains. 21Car si Dieu n’a pas épargné les branches (rameaux) naturelles, il ne t’épargnera peut-être pas non plus. 22Vois donc la bonté et la sévérité de Dieu : Sa sévérité envers ceux qui sont tombés ; envers toi la bonté de Dieu, si tu demeures ferme dans cette bonté ; autrement tu seras retranché, toi aussi. 23Eux de même, s’ils ne persistent pas dans l’incrédulité, ils seront entés ; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. 24En effet, si tu as été coupé sur un olivier sauvage de sa nature, et enté, contre ta nature, sur l’olivier franc, à combien plus forte raison ceux qui sont les branches (rameaux) naturelles seront-ils entés sur leur propre olivier ? 25Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère (afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux) : c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’aveuglement, jusqu’à ce que la plénitude des païens (gentils) soit entrée, 26et qu’ainsi tout Israël soit sauvé, selon qu’il est écrit : De Sion viendra un libérateur, et il éloignera l’impiété de Jacob ; 27et c’est là l’alliance que je ferai avec eux, lorsque j’enlèverai leurs péchés. 28Il est vrai qu’en ce qui concerne l’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous ; mais, en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. 29Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel. 30De même donc qu’autrefois vous-mêmes vous n’avez pas cru à Dieu, et que vous avez maintenant obtenu miséricorde à cause de leur incrédulité ; 31eux de même n’ont pas cru maintenant, à cause de la miséricorde dont vous avez été l’objet, afin qu’eux aussi ils obtiennent miséricorde. 32Car Dieu a tout enfermé dans l’incrédulité, afin de faire miséricorde à tous. 33O profondeur des richesses de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables ! 34Car qui a connu la pensée du Seigneur ? ou qui a été son conseiller ? 35Ou qui lui a donné le premier, et recevra de lui en retour ? 36Car c’est de lui, et par lui, et en lui que sont toutes choses ; à lui la gloire dans tous les siècles. Amen.
Préceptes de morale.
Nos corps hostie vivante.
Renouvellement de l’esprit.
Nous sommes tous un même corps, dont chaque membre a ses fonctions propres qu’il doit remplir.
Principaux devoirs de la vie chrétienne.
12Je vous conjure donc, mes frères, par la miséricorde de Dieu, d’offrir vos corps comme une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ; ce sera votre culte raisonnable. 2Ne vous conformez pas à ce siècle ; mais transformez-vous par le renouvellement de votre esprit, afin que vous reconnaissiez quelle est la volonté de Dieu, volonté qui est bonne, agréable et parfaite. 3Car je dis par la grâce qui m’a été donnée, à tous ceux qui sont parmi vous, de n’avoir pas d’eux-mêmes une meilleure opinion qu’ils ne doivent (sages qu’il ne le faut), mais d’avoir des sentiments modestes, selon la mesure de la foi que Dieu a départie à chacun. 4Car, comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, 5ainsi, quoique nombreux, nous sommes un seul corps dans le Christ, étant tous en particulier les membres les uns des autres. 6Nous avons toutefois des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée : soit le don de prophétie, selon l’analogie de la foi ; 7soit le ministère, pour s’exercer au ministère ; soit l’enseignement, pour celui qui enseigne ; 8l’exhortation, pour celui qui exhorte ; la simplicité, pour celui qui distribue (l’aumône) ; la sollicitude, pour celui qui préside ; la joie, pour celui qui exerce la miséricorde. 9Que la charité soit sans déguisement ; ayez le mal en horreur, attachez-vous fortement au bien. 10Aimez-vous mutuellement d’une affection fraternelle ; prévenez-vous par des égards réciproques. 11Ayez du zèle, (et non de la paresse) ; soyez fervents d’esprit, servez le Seigneur. 12Soyez joyeux dans l’espérance, patients dans l’affliction, persévérants dans la prière. 13Prenez part aux nécessités des saints, exercez l’hospitalité avec empressement. 14Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, et ne maudissez pas. 15Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. 16Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres ; n’aspirez pas à ce qui est élevé, mais accommodez-vous à ce qui est plus humble. Ne soyez pas sages à vos propres yeux. 17Ne rendez à personne le mal pour le mal ; ayez soin de faire le bien, non seulement devant Dieu, mais aussi devant tous les hommes. 18S’il est possible, autant que cela dépend de vous, ayez la paix avec tous les hommes. 19Ne vous vengez pas vous-mêmes, mes bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : A moi la vengeance ; c’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur. 20Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire. Car, en agissant ainsi, tu amasseras des charbons de feu sur sa tête. 21Ne te laisse pas vaincre par le mal ; mais travaille à vaincre le mal par le bien.
Obéir aux puissances comme étant établies de Dieu.
Payer le tribut des princes ; rendre à chacun ce qui lui est dû.
Amour du prochain, abrégé de la foi.
Sortir de l’assoupissement : quitter les œuvres des ténèbres ; se revêtir de Jésus-Christ.
13Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures : car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. 2C’est pourquoi celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordre établi par Dieu ; et ceux qui résistent attirent la condamnation sur eux-mêmes. 3Car les princes ne sont pas à craindre pour les bonnes actions, mais pour les mauvaises. Veux-tu ne pas craindre les autorités ? fais le bien, et tu recevras d’elles des éloges. 4Car le prince est le ministre de Dieu, pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée. En effet, il est le ministre de Dieu pour le venger, en montrant sa colère à celui qui fait le mal. 5Il est donc nécessaire de vous soumettre, non seulement par crainte de la colère, mais aussi par conscience. 6C’est aussi pour cela que vous payez les impôts (le tribut) ; car les princes sont les ministres de Dieu, le servant en cela même. 7Rendez donc à tous ce qui leur est dû : le tribut à qui vous devez le tribut, l’impôt à qui vous devez l’impôt, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur. 8Ne soyez les débiteurs de personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime le prochain a accompli la loi. 9En effet, ces commandements : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne déroberas pas, tu ne porteras pas de faux témoignage, tu ne convoiteras pas, et s’il y a quelque autre commandement, tout se résume dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 10L’amour du prochain ne fait pas de mal. L’amour est donc l’accomplissement de la loi. 11(Faites cela,) sachant le temps où nous sommes, car il est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil ; maintenant, en effet, le salut est plus proche de nous que lorsque nous avons reçu (embrassé) la foi. 12La nuit est (déjà fort) avancée, le jour approche. Rejetons donc les œuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière. 13Comme en plein jour, marchons avec honnêteté, non pas dans les excès de table et dans l’ivrognerie, non pas dans les impudicités et les dissolutions, non pas dans les querelles et dans l’envie ; 14mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne vous préoccupez pas de la chair pour satisfaire ses désirs.
Ceux qui sont forts dans la foi doivent supporter les faibles ; et les faibles ne doivent pas condamner les forts.
Ne pas se condamner les uns les autres.
Eviter le scandale.
S’entr’édifier en toutes choses.
Dieu est le juge de tous.
14Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans contester les opinions. 2Car l’un croit pouvoir manger de tout ; l’autre, qui est faible, ne mange que des légumes. 3Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas ; et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange : car Dieu l’a pris à son service. 4Qui es-tu, toi qui juges le serviteur d’autrui ? S’il demeure ferme, ou s’il tombe, cela regarde son maître ; mais il demeurera ferme, car Dieu est puissant pour l’affermir. 5De même, l’un met de la différence entre les jours, l’autre considère tous les jours comme égaux. Que chacun abonde en son sens. 6Celui qui distingue les jours, les distingue pour le Seigneur ; celui qui mange, le fait pour le Seigneur, car il rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange pas, le fait pour le Seigneur, et il rend grâces à Dieu. 7Car aucun de nous ne vit pour lui-même, et aucun ne meurt pour lui-même. 8Mais, soit que nous vivions, c’est pour le Seigneur que nous vivons ; soit que nous mourions, c’est pour le Seigneur que nous mourons. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. 9Car c’est pour cela que le Christ est mort et qu’il est ressuscité, afin de dominer sur les morts et sur les vivants. 10Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? et toi, (ou) pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal du Christ. 11Car il est écrit : Aussi vrai que je vis, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue rendra gloire à (confessera) Dieu. 12Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même. 13Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais jugez plutôt que vous ne devez pas placer devant votre frère une pierre d’achoppement ou de scandale. 14Je sais et je suis persuadé dans le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi-même, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui l’estime impure. 15Mais si pour un aliment tu attristes ton frère, dès lors tu ne te conduis plus selon la charité. Ne va pas, par ta nourriture, perdre celui pour qui le Christ est mort. 16Que le bien dont nous jouissons ne soit donc pas une occasion de blasphème ! 17Car le royaume de Dieu ne consiste pas dans le manger et dans le boire, mais dans la justice, la paix et la joie que donne l’Esprit-Saint ; 18et celui qui sert le Christ de cette manière plaît à Dieu et est approuvé des hommes. 19Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix, et observons les uns envers les autres ce qui peut édifier. 20Ne va pas, pour un aliment, détruire l’œuvre de Dieu. A la vérité toutes choses sont pures ; mais un homme fait le mal, lorsqu’en mangeant il est une pierre d’achoppement. 21Il est bien (bon) de ne pas manger de viande, et ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui choque, scandalise, ou affaiblit ton frère. 22As-tu la foi ? Garde-la en toi-même devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve ! 23Mais celui qui a des doutes (fait une distinction) et qui mange est condamné, parce qu’il n’agit pas selon la foi (n’est pas de bonne foi). Or tout ce qui ne se fait pas selon la foi est péché.
Condescendance et charité mutuelles.
Jésus promis aux Juifs, et annoncé par grâce aux gentils.
Saint Paul apôtre des gentils.
Il promet aux Romains d’aller les voir, leur demande le secours de leurs prières et leur souhaite la paix.
15Nous devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les faiblesses des infirmes, et ne pas nous complaire en nous-mêmes. 2Que chacun de vous plaise à (ait de la complaisance pour) son prochain en ce qui est bien, pour l’édification ; 3car le Christ ne s’est pas complu en lui-même, mais, ainsi qu’il est écrit : Les outrages de ceux qui t’outragent (outrageaient) sont retombés sur moi. 4Car tout ce qui est écrit a été écrit pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance. 5Que le Dieu de patience et de consolation vous donne (donc) d’être unis de sentiment les uns avec les autres, selon Jésus-Christ, 6afin que, d’un même cœur et d’une même bouche, vous honoriez Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ. 7C’est pourquoi accueillez-vous (soutenez-vous) les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis (soutenus) pour la gloire de Dieu. 8Car je déclare que le Christ Jésus a été le serviteur des circoncis (ministre de la circoncision), pour montrer (justifier) la véracité de Dieu, pour confirmer les promesses faites à nos pères ; 9et afin que les païens (nations) glorifient Dieu de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : C’est pour cela, Seigneur, que je vous louerai (confesserai) parmi les nations, et que je chanterai à la gloire de votre nom. 10Il est dit encore : Réjouissez-vous, nations, avec son peuple. 11Et encore : Louez le Seigneur, vous, toutes les nations ; célébrez-le, vous, tous les peuples. 12Isaïe dit aussi : Il paraîtra, le rejeton (la racine) de Jessé, celui qui s’élèvera pour régner sur les nations ; les nations espéreront en lui. 13Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de paix dans la foi, afin que vous abondiez dans l’espérance et dans la force (vertu) de l’Esprit-Saint. 14Pour moi, mes frères, je suis certain, en ce qui vous concerne, que vous êtes pleins de charité, remplis de toute science, et qu’ainsi vous pouvez vous avertir les uns les autres. 15Cependant je vous ai écrit, mes frères, avec quelque hardiesse (certains égards), comme pour raviver vos souvenirs, selon la grâce que Dieu m’a donnée, 16pour être le ministre du Christ Jésus parmi les païens (nations), exerçant la sacrificature (sainteté) de l’Evangile de Dieu, afin que l’oblation des païens (gentils) lui soit agréable (acceptée), étant sanctifiée par l’Esprit-Saint. 17J’ai donc sujet de me glorifier dans le Christ Jésus, auprès de Dieu. 18Car je n’oserais parler de choses que le Christ n’aurait pas faites par moi pour amener les païens (gentils) à l’obéissance, par la parole et par les œuvres, 19par la puissance (vertu) des miracles et des prodiges, par la puissance de l’Esprit-Saint ; de sorte que, depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu’à l’Illyrie, j’ai annoncé partout l’Evangile du Christ. 20Mais j’ai eu soin de prêcher cet Evangile dans les lieux où le Christ n’avait pas encore été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui ; mais, comme il est écrit : 21Ceux à qui il n’avait pas été annoncé verront ; et ceux qui n’avaient pas entendu parler de lui comprendront. 22C’est ce qui m’a souvent empêché d’aller vers vous, et je ne n’ai pas pu jusqu’à présent. 23Mais maintenant n’ayant plus rien à faire dans ces contrées, et éprouvant depuis plusieurs années le désir d’aller vers vous, 24lorsque je partirai pour l’Espagne, j’espère vous voir en passant, et y être conduit par vous, après avoir d’abord un peu joui de vous. 25Mais maintenant je vais à Jérusalem pour servir les saints. 26Car la Macédoine et l’Achaïe ont trouvé bon de faire une collecte pour les pauvres d’entre les saints qui sont à Jérusalem. 27Cela leur a plu, et, en effet, elles leur sont redevables. Car si les païens (gentils) ont participé à leurs biens spirituels, ils doivent aussi leur faire part de leurs biens temporels. 28Lors donc que j’aurai achevé cette affaire, et que je leur aurai remis ce fruit des collectes, je partirai pour l’Espagne, en passant par chez vous. 29Or je sais qu’en venant à vous, je viendrai avec une abondante bénédiction de l’Evangile du Christ. 30Je vous conjure donc, frères, par Notre Seigneur Jésus-Christ, et par la charité du Saint-Esprit, de m’aider par les prières que vous ferez à Dieu pour moi, 31afin que je sois délivré des incrédules qui sont en Judée, et que l’offrande que je suis honoré de porter à Jérusalem soit bien reçue des saints, 32en sorte que j’arrive chez vous avec joie, si c’est la volonté de Dieu, et que je me repose avec vous. 33Que le Dieu de paix soit avec vous tous ! Amen.
Saint Paul recommande Phœbé, diaconesse.
Il salue diverses personnes de Rome.
Il exhorte les Romains à éviter les discussions.
Il les salue de la part de plusieurs personnes.
Il leur souhaite la grâce de Jésus-Christ.
16Je vous recommande Phœbé, notre sœur, diaconesse de l’église de Cenchrée, 2afin que vous la receviez dans le Seigneur d’une manière digne des saints, et que vous l’assistiez dans toutes les choses où elle pourrait avoir besoin de vous ; car elle en a elle-même assisté beaucoup, et moi en particulier. 3Saluez Prisque et Aquila, mes collaborateurs en Jésus-Christ, 4qui, pour me sauver la vie, ont exposé leur tête, et à qui je ne suis pas seul à rendre grâces, mais aussi toutes les Eglises des païens (gentils). 5Saluez aussi l’Eglise qui est dans leur maison. Saluez Epénète, qui m’est cher et qui a été les prémices de l’Asie dans le Christ. 6Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous. 7Saluez Andronique et Junie, mes parents et mes compagnons de captivité, qui sont illustres parmi les apôtres, et qui même ont été au Christ avant moi. 8Saluez Ampliat, qui m’est très cher dans le Seigneur. 9Saluez Urbain, notre collaborateur dans le Christ Jésus, et Stachys, qui m’est cher. 10Saluez Apelle, qui est fidèle dans le Christ. 11Saluez ceux de la maison d’Aristobule. Saluez Hérodion, mon parent. Saluez ceux de la maison de Narcisse qui sont au Seigneur. 12Saluez Triphæne et Triphose, qui travaillent pour le Seigneur. Saluez la très chère Perside, qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur. 13Saluez Rufus, l’élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. 14Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermas, Patrobe, Hermès, et les frères qui sont avec eux. 15Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympiade, et tous les saints qui sont avec eux. 16Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Eglises du Christ vous saluent. 17Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et à vous éloigner d’eux. 18Car ces hommes-là ne servent pas le Christ Notre Seigneur, mais leur ventre ; et par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. 19En effet, votre obéissance s’est fait connaître en tout lieu. Je me réjouis donc à votre sujet ; mais je désire que vous soyez sages pour le bien, et simples en ce qui concerne le mal. 20Que le Dieu de paix écrase bientôt Satan sous vos pieds ! Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ! 21Timothée, mon collaborateur, vous salue ; comme aussi Lucius, Jason et Sosipater, mes parents. 22Je vous salue dans le Seigneur, moi Tertius, qui ait écrit cette lettre. 23Caïus, mon hôte, et toute l’Eglise vous saluent. Eraste, trésorier de la ville, vous salue, ainsi que notre frère Quartus. 24Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous (tous). Amen. 25A celui qui est puissant pour vous affermir dans mon Evangile et dans la prédication de Jésus-Christ, conformément à la révélation du mystère caché durant de longs siècles 26(mais manifesté maintenant par les écrits des prophètes, selon l’ordre du Dieu éternel, pour qu’on obéisse à la foi), et connu de toutes les nations, 27à Dieu, seul sage, honneur et gloire par Jésus-Christ dans les siècles des siècles. Amen.
Notes
1.1 Voir Actes des Apôtres, 13, 2.
1.4 Comme homme, Jésus-Christ était prédestiné pour être le Fils de Dieu. Or, trois choses prouvent qu’il est réellement le Fils de Dieu : les miracles qu’il a opérés, la communication qu’il a faite du Saint-Esprit pour la sanctification des hommes, enfin sa résurrection.
1.7 Appelées saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
1.9 Je fais mémoire de vous. Cette locution, qui est celle du texte sacré lui-même, n’exprime pas un simple souvenir ordinaire, comme on l’entend communément, mais bien l’idée de commémoration, telle que l’Eglise l’a consacrée dans la liturgie.
1.14 Aux barbares. Par barbares on entendait ceux qui parmi les païens ne parlaient pas le grec.
1.17 Voir Habacuc, 2, 4 ; Galates, 3, 11 ; Hébreux, 10, 38. ― La justice de Dieu, etc. C’est l’Evangile, en effet, qui nous fait connaître que la justice que Dieu nous a communiquée, et qui nous rend justes et saints, vient de la foi, et se perfectionne par la foi.
1.21 Voir Ephésiens, 4, 17.
1.23 Voir Psaumes, 105, 20 ; Jérémie, 11, 10. ― Une image, etc. Les idoles païennes représentaient des hommes et des animaux.
1.24 Voir Romains, 1, 27 ; 6, 19 ; Ephésiens, 4, 19.
1.26 Dieu les a livrés, etc. ; c’est-à-dire que, les ayant abandonnés à leur propre malice, il les a laissés tomber dans ces péchés honteux en punition de leur orgueil.
2.1 Voir Matthieu, 7, 2.
2.4 Voir Sagesse, 11, 24 ; 12, 2 ; 2 Pierre, 3, 9.
2.6 Voir Matthieu, 16, 27.
2.11 Voir Deutéronome, 10, 17 ; 2 Paralipomènes, 19, 7 ; Job, 34, 19 ; Sagesse, 6, 8 ; Ecclésiastique, 35, 15 ; Actes des Apôtres, 10, 34 ; Galates, 2, 6 ; Colossiens, 3, 25.
2.12 Sans la loi sainte, sans la loi de Moïse.
2.13 Voir Matthieu, 7, 21 ; Jacques, 1, 22.
2.14 Font naturellement ; c’est-à-dire sans la connaissance de la loi mosaïque, et par la seule direction de la loi naturelle. ― Les auteurs païens ont parlé expressément de la loi naturelle. Dans l’Antigone de Sophocle, cette héroïne qui a rendu à son frère les devoirs de la sépulture malgré les ordres du roi, répond à celui-ci qui lui demande si elle connaissait sa défense : « Je la connaissais. Mais une telle loi, ce n’est ni Jupiter ni la justice qui l’ont promulguée. Les décrets d’un homme ne peuvent prévaloir contre les lois non écrites, œuvre immuable des dieux. Celles-là ne sont ni d’aujourd’hui ni d’hier ; elles existent de tous les temps. » Le même poète parle aussi dans l’Œdipe roi, « de ces lois émanées des cieux, dont l’Olympe est le père et que jamais on ne saura abolir. »
2.16 Au jour, etc. Ce verset paraît faire suite au douzième, et les trois précédents semblent n’être qu’une parenthèse. C’est pour cela que nous les avons enfermés dans des crochets. ― Mon Evangile, c’est-à-dire l’Evangile que je prêche. ― D’après d’autres, l’Evangile selon saint Luc, le compagnon de saint Paul, que saint Paul considérait comme son Evangile.
2.24 Voir Isaïe, 52, 5 ; Ezéchiel, 36, 20.
2.27 Avec la lettre de la loi mosaïque.
3.2 Voir Romains, 9, 4.
3.3 Voir 2 Timothée, 2, 13.
3.4 Voir Jean, 3, 33 ; Psaumes, 115, 11.
3.9 Voir Galates, 3, 22.
3.10 Voir Psaumes, 13, 3 ; 52, 4. ― Il n’y a pas d’homme juste en vertu de la loi naturelle ou de la loi écrite, mais seulement par la foi et par la grâce.
3.11 Qui comprenne les choses saintes, qui ait du goût et du sentiment pour le bien ; reproche que Jésus-Christ adressait à saint Pierre lui-même. Voir Matthieu, 16, 23.
3.13 Voir Psaumes, 5, 11 ; 139, 4 ; Jacques, 3, 8.
3.14 Voir Psaumes, 10, 7.
3.15 Voir Isaïe, 59, 7 ; Proverbes, 1, 16.
3.18 Voir Psaumes, 35, 2.
3.20 Voir Galates, 2, 16. ― Nulle chair. L’Ecriture emploie souvent le mot chair pour désigner l’homme. ― Par les œuvres de la loi, purement extérieures et dépouillées de ce qui peut les rendre agréables à Dieu, la foi et la charité.
3.24 Gratuitement, « parce que tes mérites n’ont pas précédé, mais que les bienfaits de Dieu t’ont prévenu. » dit saint Augustin.
3.28 La foi qui justifie l’homme n’est pas une assurance présomptueuse d’être justifié, mais une ferme et vive croyance de tout ce que Dieu a révélé ou promis ; une foi agissant par la charité en Jésus-Christ ; enfin une foi accompagnée d’espérance, d’amour, de repentir et de l’usage des sacrements. ― Sans les œuvres. Comparer au verset 20 (?).
4.2 Abraham ne pouvait être justifié par ses propres forces, sans la grâce de Dieu et la foi au Messie. Des œuvres purement naturelles pouvaient le faire louer des hommes, mais n’avaient pas la valeur nécessaire pour le rendre juste aux yeux de Dieu.
4.3 Voir Genèse, 15, 6 ; Galates, 3, 6 ; Jacques, 2, 23.
4.7 Voir Psaumes, 31, 1-2 ; 50, 11. ― Couverts ; c’est-à-dire qui ne paraissaient plus, parce qu’ils n’existent plus, ayant été détruits par la justice et l’innocence obtenues par la foi.
4.8 A qui le Seigneur n’a pas imputé de péché ; c’est-à-dire à qui il a pardonné ses péchés.
4.11 Voir Genèse, 17, 10-11.
4.13 Voir Galates, 3, 18 ; Hébreux, 11, 9.
4.14 Ceux qui ont reçu la loi de Moïse ; c’est-à-dire les Juifs.
4.15 La loi, si elle n’est pas accompagnée de la foi et de la grâce, produit la colère divine par occasion, puisqu’elle est une occasion de plusieurs transgressions qui provoquent la colère de Dieu.
4.16 Assurée, certaine, puisqu’elle dépend, non de l’accomplissement de la Loi (qu’aucun Juif n’a observée parfaitement, voir le chapitre 2), mais de la grâce et de la pure bonté de Dieu, qui peut ainsi faire arriver la bénédiction promise et aux juifs transgresseurs de la loi et aux gentils idolâtres.
4.17-18 Abraham espéra contre l’espérance même, parce qu’il eut foi en des promesses dans lesquelles il ne devait avoir aucune espérance, à supposer qu’il ne se confiât qu’aux lumières naturelles.
4.17 Voir Genèse, 17, 4.
4.18 Voir Genèse, 15, 5.
4.19 Sara avait 90 ans, quand elle devint mère d’Isaac.
4.24 Voir 1 Pierre, 1, 21.
5.2 Voir Ephésiens, 2, 18.
5.3 Voir Jacques, 1, 3.
5.6 Voir Hébreux, 9, 14 ; 1 Pierre, 3, 18.
5.9 De la colère ; c’est-à-dire de la colère divine.
5.13 Le péché n’était pas imputé comme transgression d’une loi positive qui n’existait pas encore ; la conscience et la loi naturelle servaient à distinguer le mal, mais d’une manière plus confuse que depuis la promulgation de la loi.
5.17 « Avant Jésus-Christ, la mort introduite par le péché, régnait comme un tyran sur l’humanité, son esclave. Par la grâce de Jésus-Christ, l’esclave est devenue souveraine à son tour (voir 1 Corinthiens, 4, 8 ; 2 Timothée, 2, 12) ; avec lui et par lui les fidèles ont vaincu la mort et reçu le germe d’une nouvelle et éternelle vie. » (CRAMPON)
5.20 La loi n’avait pas été donnée dans le but de faire abonder le péché ; mais elle produisait cet effet par la méchanceté des hommes, qui prenaient occasion de la défense même du péché pour pécher davantage.
5.21 Pour la mort, pour la vie éternelle ; c’est-à-dire pour donner la mort, pour donner la vie éternelle.
6.4 Voir Galates, 3, 27 ; Colossiens, 2, 12 ; Ephésiens, 4, 23 ; Hébreux, 12, 1 ; 1 Pierre, 2, 1 ; 4, 2. ― Pour mourir au péché. ― Une nouveauté de vie ; c’est-à-dire une vie nouvelle.
6.6 Le corps du péché. C’est la concupiscence qui nous vient d’Adam. Or c’est principalement par les sens et par les passions dont le corps est le ministre et l’organe, que cette concupiscence exerce son empire.
6.14 Voir, pour le sens de ce verset, Romains, 7, 15.
6.16 Voir Jean, 8, 34 ; 2 Pierre, 2, 19. ― Pour la mort, pour la justice ; c’est-à-dire pour y trouver la mort, la justice.
7.2 Voir 1 Corinthiens, 7, 39.
7.3 Elle sera appelée adultère ; c’est-à-dire : Elle sera adultère. Nous avons déjà fait remarquer plusieurs fois que les Hébreux disaient être appelé pour être.
7.5 Lorsque nous étions dans la chair ; c’est-à-dire sous la loi charnelle.
7.6 Dans la nouveauté de l’esprit ; dans un esprit nouveau, dans des sentiments et des inclinations inspirés par l’Esprit-Saint.
7.7 Voir Exode, 20, 17 ; Deutéronome, 5, 21. ― Avant la loi mosaïque, on n’ignorait pas le péché, mais on n’y attachait pas la même importance ; on n’en sentait que très imparfaitement la gravité ; parce que d’un côté le mauvais penchant d’une nature corrompue aveuglait les esprits, et que de l’autre on manquait de cette règle extérieure, de cette censure visible, qui reprochait au pécheur le plus étourdi par la passion, ses dérèglements.
7.12 Voir 1 Timothée, 1, 8.
7.13 Pour paraître péché ; c’est-à-dire pour montrer toute sa corruption.
7.15-17 Saint Paul semble contredire ici ce qu’il a avancé plus haut (voir Romains, 6, 14), que le péché ne dominera plus ; mais cette contradiction n’est qu’apparente. En effet, le grand apôtre reconnaît deux captivités auxquelles nous pouvons être assujettis : celle des sens, qui étant accoutumés à trouver leur satisfaction dans l’assouvissement des besoins, contractent l’habitude de préférer le plaisir au devoir ; celle de la volonté, qui ne regarde comme bon et préférable que ce que les sens lui présentent comme plus doux. La grâce de Notre-Seigneur nous délivre de cette seconde captivité, qui est la seule réelle ; et c’est ce que saint Paul veut dire par ses paroles : Le péché ne vous dominera plus… vous êtes sous la grâce. Cette même grâce du Sauveur nous laisse au contraire sujets à la première, qui n’est pas un mal, mais une fragilité ; et c’est ce que signifient ces mots : Ce n’est plus moi qui fais cela, mais le péché qui habite en moi (voir verset 17).
7.22 L’homme intérieur, signifie l’intelligence et la raison éclairées par la grâce, et fortifiées par l’Esprit-Saint.
7.24 Du corps de cette mort ; du corps qui est la cause de cette mort dont je viens de vous parler (voir verset 10 et suivants). Comparer à Actes des Apôtres, 5, 20 ; 13, 26.
8.5 ; 8.8 Ceux qui sont selon la chair… dans la chair ; les hommes charnels qui se laissent emporter aux mouvements déréglés de la chair.
8.15 Voir 2 Timothée, 1, 7 ; Galates, 4, 6. ― Abba, Père. Voir Marc, 14, 36.
8.16 Par le mouvement intérieur de l’amour divin et la paix de la conscience qu’éprouvent les enfants de Dieu, ils ont, en effet, une sorte de témoignage de la faveur divine, par laquelle ils sont raffermis dans l’espérance de leur justification et de leur salut, mais qui ne leur donne cependant pas une assurance absolue ; car cette assurance ne s’obtient pas ordinairement en cette vie, où il nous est ordonné de travailler à notre salut avec crainte et tremblement, et à nous tenir sans cesse sur nos gardes, parce que celui qui se croit ferme est plus près de tomber.
8.18 Ne sont pas dignes (non sunt condignæ) ; sont sans proportion avec la gloire future ; cachée maintenant dans le Ciel (voir Colossiens, 3, 3-4 ; 1 Pierre, 1, 4). Elle sera révélée lorsque le royaume messianique sera inauguré dans toute sa splendeur par l’avènement de Jésus-Christ et la résurrection des morts.
8.19-23 La créature attend ; littéralement : L’attente attend. Ce genre de répétition a pour but de donner de la force au discours. ― La créature ou la création ; la nature physique elle-même blessée par le péché, humiliée par la condamnation d’Adam. « Mais elle est toujours soumise à l’homme, même vain et dépravé. Lasse d’être asservie à la faute, elle aspire à glorifier Dieu par le moyen de l’homme glorifié. » (P. TINTORI) « La créature attend cette glorification (la rédemption de notre corps, verset 23). Déjà, dans l’Ancien Testament, les prophètes font entendre que lorsque sera venu le règne [complet] du Messie, vainqueur du péché, toute la nature sera en même temps ennoblie et glorifiée (voir Isaïe, 11, 6-9 ; 65, 17-25 ; 66, 22). Cette idée encore obscure devient dans les rabbins postérieurs un dogme entièrement fixé. Comparer à Apocalypse, chapitre 21 et 2 Pierre, 3, verset 10 et suivants. » (CRAMPON, 1885)
8.23 Voir Luc, 21, 28.
8.26 L’Esprit-Saint ne prie pas et ne gémit pas en sa personne, mais il produit en nous la prière et les gémissements, il nous fait parler dans la prière. Or les gémissements qu’il nous fait produire sont nommés inénarrables, ou à cause de leur vivacité et de leur ardeur, ou à cause de leur objet qui est surnaturel, ou, enfin, parce qu’ils nous sont intérieurs.
8.27 Pour les saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
8.36 Voir Psaumes, 43, 22.
9.3 Voir Actes des Apôtres, 9, 2 ; 1 Corinthiens, 15, 9. ― Bossuet remarque avec raison que l’Apôtre ne porte pas ses vœux vers l’état des damnés, quant aux peines, et quant au péché qui en est la cause, mais qu’il se borne à souhaiter d’être privé de la gloire dont Dieu couronne les élus. D’ailleurs ce souhait n’est pas absolu, puisque, outre qu’il procède d’une condition impossible, saint Paul désire partout posséder Dieu. Ainsi on peut ne voir dans ces paroles qu’une hyperbole dictée par un zèle qu’on admire, mais qui ne doit pas être poussé à la rigueur.
9.7 Voir Genèse, 21, 12. ― Littéralement : En Isaac sera appelée ta postérité, pour En Isaac sera ta postérité. Comparer à Romains, 7, 3.
9.8 Voir Galates, 4, 28.
9.9 Voir Genèse, 18, 10.
9.10 Voir Genèse, 25, 24. ― Qui eut deux fils Jacob et Esaü.
9.13 Voir Genèse, 25, 23 ; Malachie, 1, 2. ― Dans l’Ecriture, le mot haïr signifie souvent aimer moins. Ainsi l’Apôtre veut dire que Jacob a été préféré à Esaü, mais il veut montrer en même temps contre les Juifs, que par cette préférence donnée au plus jeune sur l’aîné, Dieu n’est lié envers aucune nation particulière dans la distribution de ses grâces. Car comme, en effet, il ne voit aucun mérite antérieur à sa grâce, mais qu’il trouve tout enveloppé dans le péché, dans la même masse de condamnation, il n’y a personne qu’il ne puisse justement laisser dans cette masse ; de sorte que quiconque en est délivré, l’est par sa miséricorde, et quiconque y est laissé, l’est avec justice. Comme lorsque, de deux hommes également criminels, un roi veut bien, par pure grâce, pardonner à l’un, tandis qu’il laisse la justice suivre son cours à l’égard de l’autre.
9.15 Voir Exode, 33, 19.
9.17 Voir Exode, 9, 16.
9.18 Dieu endurcit le cœur, non pas en lui inspirant le mal, mais en ne lui accordant pas la grâce, qui est purement gratuite de sa part.
9.20 Voir Sagesse, 15, 7 ; Isaïe, 45, 9 ; Jérémie, 18, 6.
9.21 Si la comparaison du potier et de l’argile n’est pas juste sous tous les rapports, puisque l’argile ne concourt pas à la forme qu’on lui donne, tandis que l’homme concourt à la sainteté que Dieu lui communique, elle l’est au moins sous ceux pour lesquels l’Apôtre en fait usage ici.
9.22 Que si Dieu, etc. Le raisonnement qui commence ici, et qui se poursuit à travers diverses phrases incidentes, l’Apôtre le conclut au verset 30.
9.25 Voir Osée, 2, 24 ; 1 Pierre, 2, 10.
9.26 Autre citation d’Osée (voir Osée, 1, 10), parlant encore des dix tribus. La vocation des gentils entre donc dans le plan divin de la rédemption ; il en est de même de l’incrédulité d’une partie des Juifs, et par suite de leur exclusion du salut messianique (voir versets 27 et 28).
9.27 Voir Isaïe, 10, 22.
9.28 Cette parole ; cette prophétie d’Isaïe. ― L’abrégera ; c’est-à-dire il réglera le temps de son accomplissement ; il l’accomplira promptement.
9.29 Voir Isaïe, 1, 9. ― Sabaoth, mot hébreu, que l’on traduit ordinairement par armées ; mais dont le sens primitif est : ce que le ciel et la terre renferment. Comparer à Genèse, 2, 1.
9.30 Saint Paul reprend ici le raisonnement qu’il a commencé au verset 22.
9.33 Voir 1 Pierre, 2, 7. ― Ecrit : l’Apôtre fond ensemble deux versets d’Isaïe (voir Isaïe, 8, 14 et 28, 16) qui, dans le sens littéral, se rapportent à Yahweh et à la théocratie de l’ancienne Alliance, et, dans le sens typique, au Messie. Comparer à 1 Corinthiens, 1, 23 ; Matthieu, 11, 6. ― En lui ; c’est-à-dire en celui qui est représenté par la pierre d’achoppement et de scandale.
10.5 Voir Lévitique, 18, 5 ; Ezéchiel, 20, 11.
10.6 Voir Deutéronome, 30, 12.
10.8 Voir Deutéronome, 30, 14.
10.9 Confesser que Jésus-Christ est le Seigneur et invoquer son nom, ce n’est pas seulement professer la foi en la personne de Jésus-Christ, mais cela implique de plus une croyance de toute la doctrine, et la soumission à sa loi, sans quoi l’invocation de son nom ne nous sauverait pas.
10.10 Pour la justice ; c’est-à-dire pour obtenir la justice, pour être justifié. ― Pour le salut ; c’est-à-dire pour obtenir le salut.
10.11 Voir Isaïe, 28, 16.
10.13 Voir Joël, 2, 32 ; Actes des Apôtres, 2, 21.
10.15 Voir Isaïe, 52, 7 ; Nahum, 1, 15.
10.16 Voir Isaïe, 53, 1 ; Jean, 12, 38.
10.17 Par la parole du Christ ; c’est-à-dire par la prédication de la parole du Christ.
10.18 Voir Psaumes, 18, 5.
10.19 Voir Deutéronome, 32, 21.
10.20 Voir Isaïe, 65, 1.
10.21 Voir Isaïe, 65, 2.
11.3 Voir 3 Rois, 19, 10. ― Ils recherchent mon âme ; ma vie pour me l’ôter.
11.4 Voir 3 Rois, 19, 18. ― Devant Baal. Baal était le dieu suprême des Phéniciens.
11.8 Voir Isaïe, 6, 9 ; Matthieu, 13, 14 ; Jean, 12, 40 ; Actes des Apôtres, 28, 26. ― Torpeur ; c’est le sens qu’a ici, comme en plusieurs autres endroits, le mot componction de la Vulgate.
11.9 Voir Psaumes, 68, 23. ― Et rétribution de leurs œuvres ; c’est-à-dire par un juste châtiment. Ces paroles et les suivantes n’expriment pas un désir de vengeance, mais une prédiction du châtiment qui devait frapper les Juifs qui, au lieu de reconnaître le Messie, l’ont mis à mort.
11.10 Que leur dos soit toujours courbé contre terre ; c’est-à-dire qu’ils restent attachés à l’amour des choses terrestres, et à la recherche des biens périssables.
11.15 La conversion des Juifs apportera de profondes transformations dans le monde et l’Eglise ; une régénération, une joie et un bonheur immense, comme celui du passage de la mort à la vie.
11.22 Dans cette bonté ; c’est-à-dire dans l’état où t’a mis cette bonté divine.
11.26 Voir Isaïe, 59, 20.
11.28 Ils sont ennemis de Dieu. Mais un caractère de sainteté est inhérent à ce peuple.
11.32 Dieu a permis que tous, Juifs et gentils, devinssent incrédules, afin que devenant tous l’objet de sa miséricorde aucun ne pût s’attribuer à lui-même le mérite de sa justification et de son salut. Le texte porte tous parce que le genre neutre donne à l’idée une plus grande extension. Ainsi il s’agit ici de tous les hommes sans exception aucune.
11.34 Voir Sagesse, 9, 13 ; Isaïe, 40, 13 ; 1 Corinthiens, 2, 16.
12.1 Voir Philippiens, 4, 18.
12.2 Voir Ephésiens, 5, 17 ; 1 Thessaloniciens, 4, 3.
12.3 Voir 1 Corinthiens, 12, 11 ; Ephésiens, 4, 7.
12.6 Selon, etc. ; c’est-à-dire en ne disant rien que de conforme à la loi.
12.9 Voir Amos, 5, 15.
12.10 Voir Ephésiens, 4, 3 ; 1 Pierre, 2, 17.
12.13 Voir Hébreux, 13, 2 ; 1 Pierre, 4, 9. ― Des saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
12.14 Bénissez : le chrétien voit dans la persécution un bienfait de Dieu destiné à le purifier et à le conduire à sa fin.
12.16 Les mêmes sentiments : que l’union et la bonne intelligence règnent entre vous (voir Romains, 15, 5). Pour cela, soyez humbles.
12.17 Voir 2 Corinthiens, 8, 21.
12.18 Voir Hébreux, 12, 14. ― Autant qu’il dépend de vous, sans sacrifier les droits de votre conscience.
12.19 Voir Ecclésiastique, 28, 1-3 ; Matthieu, 5, 39 ; Deutéronome, 32, 35 ; Hébreux, 10, 30.
12.20 Tu amasseras des charbons ardents de feu sur sa tête ; emprunt fait au livre des Proverbes (voir Proverbes, 25, 21-22), image d’une vive et cruelle douleur. Les Pères grecs l’entendent des charbons de colère ; de manière que si on fait du bien aux ennemis, on est irréprochable, et ils sont eux-mêmes la seule cause de leur punition. Mais saint Jérôme, saint Augustin, etc., l’entendent des charbons d’amour et de charité, qui font qu’un ennemi a honte de sa propre malice, et qu’il cherche à se réconcilier. Sens : Tu lui prépareras, par ta générosité et ta grandeur d’âme, la confusion et bientôt le repentir ; il n’aura plus de repos qu’il n’ait réparé ses torts envers toi.
13.1 Voir Sagesse, 6, 4 ; 1 Pierre, 2, 13.
13.7 Voir Matthieu, 22, 21.
13.9 Voir Exode, 20, 14 ; Deutéronome, 5, 18 ; Lévitique, 19, 18 ; Matthieu, 22, 39 ; Marc, 12, 31 ; Galates, 5, 14 ; Jacques, 2, 8.
13.12 La nuit marque souvent dans l’Ecriture les temps d’ignorance, et le jour, le temps de l’Evangile.
13.13 Voir Luc, 21, 34. ― Ce fut à la lecture des versets 13 et 14 qu’Augustin, préparé par les prédications de saint Ambroise, et sous le coup d’une grâce puissante, rompit enfin ses chaînes et se convertit (Confessions, VIII, XII).
13.14 Voir Galates, 5, 16 ; 1 Pierre, 2, 11.
14.2 Quelques chrétiens faibles d’entre les Juifs convertis n’osaient pas manger des viandes déclarées impures par la loi ; les chrétiens, moins faibles, en mangeaient sans scrupule, ce qui occasionnait des contestations entre eux. Saint Paul, pour les mettre d’accord, exhorte les premiers à ne pas condamner les derniers, qui usent de leur liberté chrétienne, et il engage ces derniers à ne pas mépriser ou scandaliser leurs frères faibles, soit en les portant à manger de ce que, en conscience, ils ne croient pas pouvoir manger, soit en les offensant au point de les exposer au danger d’une apostasie.
14.4 Voir Jacques, 4, 13.
14.10 Voir 2 Corinthiens, 5, 10.
14.11 Voir Isaïe, 45, 24 ; Philippiens, 2, 10. ― Je vis, moi ; formule de serment qui veut dire : J’en jure par la vie qui est en moi essentiellement, et nécessairement, par ma vie éternelle.
14.13 Ou de scandale. Comparer à Romains, 9, 33.
14.15 Voir 1 Corinthiens, 8, 11.
14.20 Voir Tite, 1, 15.
14.21 Voir 1 Corinthiens, 8, 13.
14.23 Il n’est pas de bonne foi ; il agit contre sa persuasion, contre sa conscience. Il est évident, par le contexte, que tel est le vrai sens de ce passage, et qu’il ne s’agit nullement ici de la foi qui nous fait chrétiens.
15.3 Voir Psaumes, 68, 10.
15.5 Voir 1 Corinthiens, 1, 10.
15.8 Le Christ Jésus a été le ministre, etc. ; c’est-à-dire il a été le dispensateur et le ministre de l’Evangile à l’égard des Juifs circoncis.
15.9 Voir 2 Rois, 22, 50 ; Psaumes, 17, 50.
15.11 Voir Psaumes, 116, 1.
15.12 Voir Isaïe, 11, 10.
15.16 Dans l’Esprit-Saint : dans les sacrifices, avant d’égorger et d’offrir la victime, on la préparait par des purifications extérieures afin de la rendre agréable à Dieu : ainsi les gentils, nés dans l’impureté du paganisme, sont purifiés en entrant dans l’Eglise par l’Esprit-Saint qu’ils reçoivent avec le baptême.
15.19 Jusqu’à l’Illyrie. L’Illyrie est le pays situé entre l’Italie, la Germanie, la Macédoine et la Thrace, entre le Danube à l’est et la mer Adriatique à l’ouest. C’était une province romaine. Saint Paul la nomma comme le point extrême où il avait à cette époque porté l’Evangile.
15.21 Voir Isaïe, 52, 15.
15.24 Pour l’Espagne. D’après un grand nombre de témoignages anciens, saint Paul alla en effet prêcher la foi en Espagne, après sa première captivité à Rome, ce que de nombreux critiques modernes refusent d’admettre.
15.25 Pour servir les saints ; c’est-à-dire pour porter aux chrétiens pauvres les aumônes que j’ai recueillies. ― Pour le mot saints, voir Actes des Apôtres, 9, 13.
15.26 La Macédoine et l’Achaïe. Voir Actes des Apôtres, 16, 9 et 18, 12.
15.27 Voir 1 Corinthiens, 9, 11.
16.1 Phœbé, dont le nom signifie la brillante, la lune, était diaconesse. ― Cenchrée, un des ports de Corinthe, du côté de l’Asie, sur le golfe Saronique. Plusieurs ont pensé que Phœbé, qui allait certainement à Rome d’après ce passage, fut chargée par saint Paul de porter son Epître aux chrétiens de cette ville.
16.3 Voir Actes des Apôtres, 18, vv. 2, 26. ― Prisque ou Priscille, qui n’est que le diminutif de Prisque et Aquila. Voir Actes des Apôtres, 18, 2. On voit par ce passage qu’Aquila et Priscille étaient retournés à Rome.
16.5 Epénète, le premier converti de la province proconsulaire d’Asie. D’après la tradition, il devint le premier évêque de Carthage.
16.6 Marie, chrétienne probablement d’origine juive.
16.7 Andronique et Junie, de la même tribu que saint Paul, peut-être même ses cousins. Junie, d’après un certain nombre de critiques, est une abréviation de Junilius ou Juninianus et par conséquent un nom d’homme. On ignore en quelles circonstances Andronique et Junie avaient été prisonniers avec saint Paul.
16.8-9 Ampliat, Urbain, Stachys sont inconnus. La tradition fait de Stachys un des soixante-douze disciples.
16.10 Apelle, d’après la tradition, devint évêque de Smyrne ou d’Héraclée.
16.11-12 Aristobule, Hérodion, Narcisse, Triphæne, Triphose, Perside, inconnus.
16.13 Qui est aussi la mienne ; que je regarde comme la mienne, à cause du respect que j’ai pour elle, et de l’amour qu’elle a pour moi. ― Rufus, probablement un des fils de Simon le Cyrénéen. Voir Marc, 15, 21.
16.14 Asyncrite, Phlégion, Patrobe, Hermès, inconnus. ― Hermas, d’après quelques-uns, serait l’auteur de l’écrit célèbre intitulé le Pasteur, mais on croit généralement le Pasteur moins ancien.
16.15 Philologue et Julie. D’après la tradition, Julie était la femme de Philologue, d’après les autres, c’est un nom d’homme (Julias). ― Nérée, Olympiade, inconnus.
16.21 Voir Actes des Apôtres, 16, 1. ― Timothée. Voir l’Introduction aux Epîtres à Timothée. ― Lucius est peut-être Lucius de Cyrène, l’un des docteurs de l’Eglise d’Antioche. Voir Actes des Apôtres, 13, 1. ― Jason. Voir Actes des Apôtres, 17, 5. ― Sosipatre. Voir Actes des Apôtres, 17, 10 et 20, 4.
16.22 Tertius était probablement un chrétien de Corinthe qui servit de secrétaire à saint Paul, en écrivant sous sa dictée.
16.23 Caïus était un chrétien de Corinthe, le seul, avec Crispus que saint Paul eût baptisé dans cette ville (voir 1 Corinthiens, 1, 14). ― Eraste. Ce nom se lit aussi à Actes des Apôtres, 19, 22 et 2 Timothée, 4, 20, mais nous ignorons s’il désigne la même personne. ― Quartus, autre chrétien de Corinthe, portant un nom romain, comme Tertius.
16.25 Mon Evangile, etc. ; c’est-à-dire l’Evangile que j’annonce, et la doctrine de Jésus-Christ.
16.27 A lui, littéralement : A qui ; mais le pronom relatif a évidemment ici, comme en plusieurs autres endroits de l’Ecriture, le sens du pronom personnel.