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Bible Catholique Vigouroux

2e livre de Samuel, 2e Livre des Rois



David apprend la fuite d’Israël et la mort de Saül et de Jonathas.

Il fait mourir celui qui se vantait d’avoir tué Saül.

Plainte de David sur la mort de Saül et de Jonathas.


1(Or) Après la mort de Saül, David, qui avait battu les Amalécites, était revenu à Sicéleg, et y avait passé deux jours. 2Le troisième jour il parut un homme qui venait du camp de Saül ; ses habits étaient déchirés, et sa tête couverte de poussière. S’étant approché de David, il le salua en se prosternant jusqu’à terre. 3Et David lui dit : D’où viens-tu ? Et il répondit : Je me suis enfui du camp d’Israël. 4David ajouta : Qu’est-il arrivé ? dis-le-moi. Il lui répondit : Le peuple a fui du champ de bataille, et un grand nombre sont tombés et ont péri, et Saül même et Jonathas son fils ont été tués. 5David dit au jeune homme qui lui apportait cette nouvelle : Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathas sont morts ? 6(Et) Ce jeune homme lui répondit : J’étais venu par hasard sur la montagne de Gelboé, et Saül s’appuyait sur sa lance. Et comme des chars et des cavaliers s’approchaient, 7il m’aperçut en se retournant, et m’appela. Je lui ai répondu : Me voici. 8Et il me dit : Qui es-tu ? Et je lui répondis : Je suis Amalécite. 9Et il me dit : Appuie-toi (Jette-toi) sur moi, et tue-moi ; car je suis dans l’angoisse, quoique toute ma vie (âme) soit encore en moi. 10M’étant donc approché (jetant donc) de lui, je le tuai ; car je savais bien qu’il ne survivrait pas à cette ruine. Et j’enlevai le diadème qui était sur sa tête, et le bracelet qu’il avait au bras ; et je les ai apportés ici à vous, mon seigneur. 11Alors (Mais) David saisit ses vêtements et les déchira, et tous ceux qui étaient auprès de lui l’imitèrent. 12Et ils se frappèrent la poitrine et pleurèrent, et ils jeûnèrent jusqu’au soir, à cause de Saül et de Jonathas son fils, et du peuple du Seigneur et de la maison d’Israël, qui avaient péri par l’épée. 13Et David dit au jeune homme qui lui avait apporté cette nouvelle : D’où es-tu ? Il lui répondit : Je suis fils d’un étranger Amalécite. 14Et David lui dit : Comment n’as-tu pas craint de porter la main sur le christ du Seigneur et de le tuer ? 15Et David, appelant un de ses hommes, lui dit : (Approche-toi) Jette-toi sur lui et tue-le. Aussitôt il le frappa, et il mourut. 16Et David ajouta : Que ton sang retombe sur ta tête ; car ta bouche a déposé contre toi, en disant : C’est moi qui ai tué le christ du Seigneur. 17Or David fit cette élégie sur la mort de Saül et de Jonathas son fils, 18et il ordonna d’enseigner (ce chant de) l’arc aux enfants de Juda, ainsi qu’il est écrit au Livre des Justes. Et il dit : Considère, (ô) Israël, ceux qui sont morts sur tes coteaux, percés de coups. 19L’élite (Les illustres ô) d’Israël a (ont) été tuée sur tes montagnes. Comment les vaillants (forts) sont-ils tombés ? 20Ne l’annoncez point dans Geth ; ne le publiez pas dans les places publiques (carrefours) d’Ascalon, de peur que les filles des Philistins ne s’en réjouissent (ne se livrent à joie), (et) que les filles des incirconcis n’en tressaillent d’allégresse. 21Montagnes de Gelboé, que la rosée et la pluie ne tombent (jamais) sur vous. Qu’il n’y ait point (sur vous) de champs à prémices ; parce que c’est là qu’a été jeté le (un) bouclier des héros (de forts), et le bouclier de Saül, comme s’il n’eût point été sacré de l’huile (sainte). 22La flèche de Jonathas n’est jamais retournée en arrière, sans avoir du sang de ceux qui ont été tués, et de la graisse des forts, et le glaive de Saül n’est pas revenu en vain. (verset oublié) 23Saül et Jonathas, aimables et gracieux (beaux) pendant leur vie, n’ont pas été séparés (dans leur mort même). Ils étaient plus agiles (rapides) que les aigles, et plus forts que les lions. 24Filles d’Israël, pleurez sur Saül, qui vous revêtait d’écarlate avec (au milieu des) délices, et qui vous donnait des ornements d’or pour vous parer. 25Comment les (des) forts sont-ils tombés dans le combat ? Comment Jonathas a-t-il été tué sur vos montagnes ? 26Je suis dans la douleur (pleure) à cause de toi, Jonathas mon frère, si beau, digne d’être aimé d’un amour plus grand que celui (qu’on a pour les) (des) femmes. Je t’aimais comme une mère aime son fils unique. 27Comment les (des) forts sont-ils tombés ? Comment les armes de guerre ont-elles péri ?


David est sacré roi de Juda, et Isboseth, fils de Saül, est établi roi d’Israël.

Combat entre l’armée de David et celle d’Isboseth.

David est victorieux.


2(Et) Après cela David consulta le Seigneur, et lui dit : Irai-je dans quelqu’une des villes de Juda ? Le Seigneur lui dit : Va. David lui demanda : Où irai-je ? Le Seigneur lui répondit : A Hébron. 2David y alla donc avec ses deux femmes, Achinoam de Jezraël, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Carmel. 3(Mais) David y mena aussi les gens qui étaient avec lui ; chacun vint avec sa famille, et ils demeurèrent dans les villes d’Hébron. 4Alors les hommes de la tribu de Juda vinrent à Hébron, et y oignirent David, afin qu’il régnât sur la maison de Juda. En même temps, on rapporta à David que les habitants de Jabès-Galaad avaient enseveli Saül. 5Et il leur envoya (donc) des messagers, et il leur fit dire : Soyez bénis du Seigneur, vous qui avez usé de cette humanité envers Saül votre seigneur, et qui l’avez enseveli. 6Le Seigneur vous le rendra bientôt, selon sa miséricorde et sa vérité ; et moi aussi je vous récompenserai (rendrai grâces) de cette action que vous avez faite. 7Ne vous laissez point abattre, et soyez des hommes de cœur ; car, bien que Saül votre roi soit mort, néanmoins la maison de Juda m’a sacré pour être son roi. 8Cependant Abner, fils de Ner, général de l’armée de Saül, prit Isboseth, fils de Saül, et l’ayant fait mener dans tout le camp, 9l’établit roi sur Galaad, sur Gessuri, sur Jezraël, sur Ephraïm, sur Benjamin et sur tout Israël. 10Isboseth, fils de Saül, avait quarante ans lorsqu’il commença à régner sur Israël, et il régna deux ans. La maison de Juda suivait seule David. 11Et David demeura à Hébron sept ans et demi, n’étant roi que de la tribu de Juda. 12Alors Abner, fils de Ner, sortit de son camp, et vint à Gabaon avec les gens d’Isboseth, fils de Saül. 13Joab, fils de Sarvia, marcha contre lui avec les troupes de David, et ils se rencontrèrent près de (la piscine de) Gabaon. Les armées, s’étant approchées, s’arrêtèrent l’une devant l’autre : l’une était d’un côté de la piscine, et l’autre de l’autre. 14Alors Abner dit à Joab : Que quelques jeunes gens s’avancent, et qu’ils s’exercent devant nous. Joab répondit : Qu’ils s’avancent. 15Aussitôt douze hommes de Benjamin du côté d’Isboseth, fils de Saül, se levèrent, et se présentèrent ; il en vint aussi douze du côté de David. 16Et chacun d’eux ayant pris par la tête celui qui se présenta devant lui, ils se passèrent tous l’épée au travers du corps, et tombèrent morts tous ensemble ; et ce lieu s’appela le Champ des vaillants (forts) à Gabaon. 17Il se donna aussitôt un rude combat ; et Abner fut défait avec ceux d’Israël par les troupes de David. 18Or les trois fils de Sarvia, Joab, Abisaï et Asaël étaient là. Asaël était extrêmement agile à la course, comme les chevreuils qui sont dans les bois. 19Il s’attacha donc à poursuivre Abner, sans se détourner ni à droite ni à gauche, et sans le quitter jamais. 20Abner, regardant derrière lui, lui dit : Es-tu Asaël ? (Et) Il lui répondit : Je le suis. 21Abner lui dit : Va à droite ou à gauche, et attaque quelqu’un de ces jeunes gens, et prends ses dépouilles. Mais Asaël ne voulut point cesser de le poursuivre. 22Abner parla donc encore à Asaël, et lui dit : Retire-toi, ne me suis pas davantage, de peur que je ne sois obligé de te percer de ma lance ; et qu’après cela je ne puisse plus paraître devant Joab, ton frère. 23Mais Asaël méprisa ce qu’il lui disait, et il ne voulut pas se détourner. Abner, ayant retourné sa lance, le frappa dans l’aine et le transperça ; et il mourut sur place. Et tous ceux qui passaient par ce lieu où Asaël était tombé mort s’arrêtaient. 24Or tandis que Joab et Abisaï poursuivaient Abner qui s’enfuyait, le soleil se coucha, et ils arrivèrent à la colline de l’aqueduc, qui est vis-à-vis de la vallée, au chemin du désert de Gabaon. 25Et les fils (enfants) de Benjamin se rallièrent auprès d’Abner ; et, ayant formé une troupe serrée, ils s’arrêtèrent sur le sommet d’une hauteur. 26Alors Abner cria à Joab : Est-ce que ton glaive sévira jusqu’au carnage ? Ignores-tu que le désespoir est dangereux ? N’est-il pas temps enfin de dire au peuple qu’il cesse de poursuivre ses frères ? 27Joab lui répondit : Vive le Seigneur (vit !), si tu eusses (avais) parlé, le peuple se serait retiré dès le matin, et il eût cessé de poursuivre ses frères. 28Joab sonna donc de la trompette, et toute l’armée s’arrêta, et cessa de poursuivre Israël et de le combattre. 29(Or) Abner avec ses gens marchèrent par la campagne toute cette nuit ; ils passèrent le Jourdain, et après avoir traversé tout Béthoron, ils arrivèrent au camp. 30Joab, ayant cessé de poursuivre Abner, et étant revenu, assembla toute l’armée ; et on ne trouva de morts, du côté de David, que dix-neuf hommes, sans compter Asaël. 31Mais les gens de David frappèrent parmi Benjamin et ceux qui étaient avec Abner, trois cent soixante hommes, qui moururent. 32Et ils emportèrent le corps d’Asaël ; et on le mit dans le sépulcre de son père à Bethléem. Et Joab, ayant marché toute la nuit avec les hommes qui étaient avec lui, arriva à Hébron au point du jour.


Longue guerre entre la maison de David et celle de Saül.

Abner quitte le parti d’Isboseth pour prendre celui de David.

Il est tué en trahison par Joab ; David pleure sa mort.


3Il se fit donc une longue guerre entre la maison de Saül et la maison de David ; David s’avançant toujours et se fortifiant de plus en plus, et la maison de Saül, au contraire, s’affaiblissant de jour en jour. 2Et il naquit à David des fils à Hébron. L’aîné fut Amnon, qu’il eut d’Achinoam, de Jezraël. 3Le second, Chéléab, qu’il eut d’Abigaïl, veuve de Nabal, de Carmel. Le troisième, Absalom, qu’il eut de Maacha, fille de Tholmaï, roi de Gessur. 4Le quatrième, Adonias, fils d’Haggith. Le cinquième, Saphathia, fils d’Abital. 5Le sixième, Jéthraam, d’Egla, femme de David. David eut ces enfants à Hébron. 6La maison de Saül était donc en guerre avec la maison de David, et Abner, fils de Ner, était le chef de la maison de Saül. 7Or Saül avait eu une concubine nommée Respha, fille d’Aïa. Et Isboseth dit à Abner : 8Pourquoi t’es-tu approché de la concubine de mon père ? Abner, vivement irrité de ce reproche, lui répondit : Suis-je aujourd’hui une tête de chien, après ce que j’ai fait contre Juda ? J’ai rendu toute sorte de services (fait miséricorde) à la maison de Saül ton père, à ses frères et à ses proches, et je ne t’ai point livré entre les mains de David. Et après cela tu viens aujourd’hui chercher des prétextes de m’accuser à propos d’une femme ? 9Que Dieu traite (fasse ceci à) Abner avec toute sa sévérité, si je ne procure à David ce que le Seigneur a juré en sa faveur, 10en faisant que le royaume soit transféré de la maison de Saül en la sienne, et que le trône de David soit élevé sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu’à Bersabée. 11Et Isboseth n’osa rien lui répondre, parce qu’il le craignait. 12Abner envoya donc des messagers à David pour lui dire de sa part : A qui appartient tout ce pays ? Fais alliance avec moi, et je prendrai ton parti, et je ferai que tout Israël se réunisse à toi. 13David lui répondit : Je le veux (Très) bien, je ferai alliance avec toi ; mais je te demande une chose : Tu ne me verras point que tu ne m’aies envoyé auparavant Michol, fille de Saül ; après cela tu viendras et tu me verras. 14David envoya ensuite des messagers à Isboseth, fils de Saül, et lui fit dire : Rends-moi Michol, ma femme, que j’ai épousée pour cent prépuces de Philistins. 15Isboseth l’envoya donc chercher, et l’enleva à son mari, Phaltiel, fils de Laïs. 16Son mari la suivait en pleurant jusqu’à Bahurim. Et Abner lui dit : Va, retourne-t’en ; et il s’en retourna. 17Après cela Abner parla aux anciens d’Israël, et leur dit : Il y a déjà longtemps que (Tant hier qu’avant-hier) vous souhaitiez d’avoir David pour roi. 18Faites-le donc maintenant ; puisque le Seigneur a parlé à David, et dit de lui : C’est par la main de David mon serviteur que je sauverai mon peuple Israël de la main des Philistins, et de tous ses ennemis. 19Abner parla aussi à Benjamin ; et il alla à Hébron, pour dire à David tout ce (qui avait paru bon à) qu’Israël et tous ceux de la tribu de Benjamin avaient résolu. 20Il y arriva accompagné de vingt hommes. David lui fit un festin, et à ceux qui étaient venus avec lui. 21Alors Abner dit à David : Je vais assembler tout Israël, afin qu’il reconnaisse mon seigneur et mon roi, et je ferai alliance avec vous, afin que vous régniez sur tous, comme vous le désirez. Après que David eut congédié Abner, et que celui-ci s’en fut allé en paix, 22les gens de David arrivèrent aussitôt avec Joab, revenant de tailler en pièces des brigands, et en apportant un (très) grand butin. (Mais) Abner n’était plus à Hébron avec David, parce qu’il avait déjà pris congé de lui, et s’en était retourné, 23lorsque Joab arriva avec toute son armée. On fit donc ce rapport à Joab : Abner, fils de Ner, est venu auprès du roi, qui l’a congédié, et il s’en est allé en paix. 24Et Joab alla trouver le roi, et lui dit : Qu’avez-vous fait ? Voici qu’Abner est venu auprès de vous ; pourquoi l’avez-vous renvoyé, et l’avez-vous laissé aller ? 25Ignorez-vous quel est Abner, fils de Ner, et qu’il n’est venu ici que pour vous tromper, pour reconnaître toutes vos démarches, et pour savoir tout ce que vous faites ? 26Et (C’est pourquoi) Joab, après avoir quitté David, envoya des courriers après Abner, et le fit revenir de la citerne de Sira, sans que David le sût. 27Et lorsqu’il fut de retour à Hébron, Joab le tira à l’écart au milieu de la porte pour lui parler traîtreusement, et il le frappa dans l’aine et le tua, pour venger la mort de son frère Asaël. 28Or David ayant appris ce qui s’était passé, s’écria : Je suis innocent à jamais devant le Seigneur, moi et mon royaume, du sang d’Abner, fils de Ner. 29(Mais) Que son sang retombe sur Joab et sur la maison de son père ; et qu’il y ait à jamais dans la maison de Joab des gens qui souffrent d’un flux honteux (ayant la gonorrhée), ou de la lèpre, qui tiennent le fuseau, qui tombent sous l’épée, et qui manquent de pain. 30(Ainsi) Joab et Abisaï, son frère, tuèrent donc Abner, parce qu’il avait tué Asaël, leur frère, à Gabaon, dans le combat. 31Alors David dit à Joab, et à tout le peuple qui était avec lui : Déchirez vos vêtements, couvrez-vous de sacs, et pleurez aux funérailles d’Abner. Et le roi David marchait derrière le cercueil. 32Après qu’Abner eut été enseveli à Hébron, le roi éleva la voix et pleura sur son tombeau, et tout le peuple pleura aussi. 33Et le roi, témoignant son deuil et pleurant, dit ces paroles : Abner n’est point mort comme les lâches ont coutume de mourir. 34Tes mains n’ont pas été liées, et tes pieds n’ont pas été chargés de fers ; mais tu es mort comme les hommes de cœur, qui tombent devant les enfants d’iniquité. Tout le peuple, à ces mots, redoubla ses larmes. 35Et tous étant revenus pour manger avec David, tandis qu’il était encore grand jour, David jura et dit : Que Dieu me traite avec toute sa sévérité (me fasse ceci, et qu’il ajoute cela), si je prends une bouchée de pain ou quoi que ce soit, avant le coucher du soleil. 36Tout le peuple entendit ces paroles, et tout ce que le roi avait fait lui plut. 37Et le peuple et tout Israël furent persuadés ce jour-là, que le roi n’avait eu aucune part à l’assassinat d’Abner, fils de Ner. 38Le roi dit aussi à ses serviteurs : Ignorez-vous que c’est un prince et un grand homme qui est mort aujourd’hui dans Israël ? 39Pour moi je ne suis roi que par l’onction, et encore peu affermi ; et ces gens, les fils de Sarvia, sont trop violents pour moi. Que le Seigneur traite selon sa malice celui qui fait le mal.


Baana et Réchab, serviteurs d’Isboseth, apportent à David la tête de ce prince, et David les fait mourir.


4Lorsqu’Isboseth, fils de Saül, apprit qu’Abner avait été tué à Hébron, il perdit courage : et tout Israël fut troublé. 2Isboseth avait à son service deux chefs de voleurs, dont l’un s’appelait Baana, et l’autre Réchab, tous deux fils de Remmon de Béroth, de la tribu de Benjamin ; car Béroth avait été autrefois rattachée à Benjamin ; 3mais les habitants de cette ville s’enfuirent à Géthaïm, où ils sont demeurés comme étrangers jusqu’à présent. 4Or Jonathas, fils de Saül, avait un fils, qui était perclus des deux pieds. Car il n’avait que cinq ans, lorsque (quand) arriva de Jezraël la nouvelle de la mort de Saül et de Jonathas. Sa nourrice le prit et s’enfuit ; et comme elle fuyait avec précipitation, l’enfant tomba, et devint boiteux. Il s’appelait Miphiboseth. 5Réchab et Baana, fils de Remmon de Béroth, entrèrent donc dans la maison d’Isboseth, tandis qu’il dormait sur son lit, vers midi, durant la plus grande chaleur du jour. La femme qui gardait la porte de la maison s’était endormie en nettoyant du blé. 6Ils vinrent donc secrètement dans la maison, en prenant des épis de blé, et ils frappèrent Isboseth dans l’aine, et s’enfuirent. 7Car, lorsqu’ils entrèrent dans la maison, il dormait sur son lit dans sa chambre ; ils le frappèrent et le tuèrent ; ils prirent sa tête, puis ayant marché toute la nuit par le chemin du désert, 8ils l’apportèrent à David dans Hébron, et lui dirent : Voici la tête d’Isboseth, fils de Saül, votre ennemi, qui cherchait à vous ôter la vie ; et le Seigneur venge aujourd’hui mon seigneur le roi de Saül et de sa race. 9(Mais) David répondit à Réchab et à Baana, son frère, fils de Remmon de Béroth : Vive le Seigneur (vit !), qui délivre mon âme de toute angoisse ! 10Si j’ai fait arrêter et tuer à Siceleg celui qui vint me dire que Saül était mort, croyant m’apporter une bonne nouvelle, et qui en attendait une grande récompense ; 11combien plus, maintenant que des méchants (hommes impies) ont tué un homme innocent dans sa maison, sur son lit, vengerai-je son sang sur vous qui l’avez répandu de vos mains, et vous exterminerai-je de dessus la terre ! 12David ordonna donc à ses gens de les tuer, et ils les tuèrent ; et, leur ayant coupé les mains et les pieds, ils les pendirent près de la piscine d’Hébron ; ils prirent aussi la tête d’Isboseth, et l’ensevelirent dans le sépulcre d’Abner à Hébron.


David est sacré roi sur tout Israël.

Il prend Jérusalem.

Hiram, roi de Tyr, lui envoie des messagers.

Victoires de David sur les Philistins.


5Alors toutes les tribus l’Israël vinrent trouver David à Hébron, et lui dirent : Nous sommes vos (votre) os et votre chair. 2Autrefois déjà (Mais hier et avant-hier), lorsque Saül était notre roi, vous meniez Israël au combat et vous l’en rameniez ; et c’est à vous que le Seigneur a dit : Tu seras le pasteur de mon peuple Israël, et tu en seras le chef. 3Les anciens d’Israël vinrent aussi trouver David à Hébron. David y fit alliance avec eux devant le Seigneur ; et ils le sacrèrent roi sur Israël. 4David avait trente ans lorsqu’il commença à régner, et il régna quarante ans. 5Il régna sept ans et demi à Hébron sur Juda ; et trente-trois ans à Jérusalem sur Juda et tout Israël. 6Alors le roi, accompagné de tous ceux qui étaient avec lui, marcha vers Jérusalem contre les Jébuséens qui y habitaient. Les assiégés disaient à David : Vous n’entrerez point ici que vous n’en ayez chassé les aveugles et les boiteux ; comme pour lui dire qu’il n’y entrerait jamais. 7Néanmoins David prit la forteresse de Sion, qui est appelée aujourd’hui la ville de David. 8Car David avait alors proposé une récompense pour celui qui battrait les Jébuséens, qui pourrait gagner le haut de la forteresse, et qui chasserait les aveugles et les boiteux ennemis (, haïssant l’âme) de David. C’est pourquoi l’on dit en proverbe : Les (Un) aveugle(s) et les (un) boiteux n’entreront pas dans le temple. 9Et David s’établit dans la forteresse, et il l’appela la ville (Cité) de David ; il la fit entourer de murs, depuis Mello, et en-dedans. 10Et David allait toujours croissant de plus en plus ; et le Seigneur Dieu des armées était avec lui. 11Hiram, roi de Tyr, envoya aussi des ambassadeurs à David, avec du bois de cèdre, des charpentiers, et des tailleurs de pierres pour les murs ; et ils bâtirent la (une) maison de (à) David. 12Et David reconnut que le Seigneur l’avait confirmé roi sur Israël, et qu’il l’avait élevé au gouvernement de son peuple. 13Il prit donc encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu’il y fut venu d’Hébron ; et il en eut d’autres fils et d’autres filles. 14Voici le nom des fils qu’il eut à Jérusalem : Samua, Sobab, Nathan, Salomon, 15Jébahar, Elisua, Népheg, 16Japhia, Elisama, Elioda et Eliphaleth. 17Or les Philistins, ayant appris que David avait été sacré roi sur Israël, s’assemblèrent tous pour lui faire la guerre. David le sut, et descendit dans la forteresse. 18Les Philistins vinrent se répandre dans la vallée de Raphaïm. 19Et David consulta le Seigneur, et lui dit : Marcherai-je contre les Philistins, et les livrerez-vous entre mes mains ? Le Seigneur lui dit : Va ; car je les livrerai assurément entre tes mains (les livrant, je mettrai les Philistins en ta main). 20David vint donc à Baal-Pharasim, où il défit les Philistins ; et il dit : Le Seigneur a dispersé mes ennemis (de) devant moi, comme les eaux qui se dispersent. C’est pour cette raison que ce lieu fut appelé Baal-Pharasim. 21Les Philistins laissèrent là leurs idoles (images taillées au ciseau), que David et ses gens emportèrent. 22(Et) Les Philistins revinrent encore une autre fois, et ils se répandirent dans la vallée de Raphaïm. 23David consulta le Seigneur, et lui dit : Irai-je contre les Philistins, et les livrerez-vous entre mes mains ? Le Seigneur lui répondit : Ne va pas droit à eux ; mais tourne derrière leur camp, jusqu’à ce que tu sois venu vis-à-vis des poiriers. 24Et lorsque tu entendras au sommet des poiriers comme le bruit de quelqu’un qui marche, tu commenceras à combattre ; parce que le Seigneur marchera alors devant toi pour combattre l’armée des Philistins. 25David fit donc ce que le Seigneur lui avait commandé ; et il battit et poursuivit les Philistins depuis Gabaa jusqu’à Gézer.


David va prendre l’arche à Cariathiarim.

Oza est frappé de mort pour l’avoir touchée.

David la laisse dans la maison d’Obédédom, puis la transfère à Jérusalem.

Il est raillé par Michol.


6David assembla encore toute l’élite d’Israël, au nombre de trente mille hommes ; 2et s’en alla, accompagné de tous ceux de la tribu de Juda qui se trouvèrent avec lui, pour amener l’arche de Dieu, sur laquelle est invoqué le nom du Seigneur des armées, qui est assis au-dessus d’elle sur les chérubins. 3Ils mirent l’arche de Dieu sur un char neuf, et l’emmenèrent de la maison d’Abinadab, habitant de Gabaa. (Or) Oza et Ahio, fils d’Abinadab, conduisaient le char neuf. 4Et lorsqu’ils eurent sorti l’arche de la maison d’Abinadab qui la gardait à Gabaa, Ahio marchait devant elle. 5Cependant David et tout Israël jouaient devant le Seigneur de toutes sortes d’instruments de musique : de la harpe, de la lyre, du tambourin, des sistres et des cymbales. 6Mais lorsqu’on fut arrivé près de l’aire de Nachon, Oza porta la main sur l’arche de Dieu, et la retint, parce que les bœufs regimbaient, et l’avaient fait pencher. 7Alors la colère du Seigneur s’alluma contre Oza, et il le frappa de mort à cause de sa témérité ; et Oza tomba mort sur la place devant l’arche de Dieu. 8(Or) David fut affligé de ce que le Seigneur avait frappé Oza ; et ce lieu fut appelé : la Plaie (Châtiment) d’Oza, nom qu’il garde encore aujourd’hui. 9Alors David eut une grande crainte du Seigneur (ce jour-là), et il dit : Comment l’arche du Seigneur viendra-t-elle chez moi ? 10Et il ne voulut pas que l’on amenât l’arche du Seigneur chez lui, dans la cité de David ; mais il la fit entrer dans la maison d’Obédédom le Géthéen. 11(Et) L’arche du Seigneur demeura donc trois mois dans la maison d’Obédédom le Géthéen, et le Seigneur le bénit avec toute sa maison. 12On vint dire ensuite au roi David que le Seigneur avait béni Obédédom et tout ce qui lui appartenait, à cause de l’arche de Dieu. David s’en alla donc à la maison d’Obédédom, et il amena l’arche de Dieu dans la ville de David avec une grande joie. Et il y avait auprès de David sept chœurs, et un veau pour servir de victime. 13Et lorsque ceux qui portaient l’arche avaient fait six pas, il immolait un bœuf et un bélier. 14Et David, revêtu d’un éphod de lin, dansait devant le Seigneur de toute sa force ; 15et accompagné de toute la maison d’Israël, il conduisait l’arche de l’alliance (du testament) du Seigneur, avec des cris de joie, et au son des trompettes. 16Et lorsque l’arche du Seigneur fut entrée dans la ville de David, Michol, fille de Saül, regardant par une fenêtre, vit le roi David qui dansait et qui sautait (sautillait) devant le Seigneur ; et elle le méprisa dans son cœur. 17Les lévites firent donc entrer l’arche du Seigneur dans la tente (tabernacle) que David avait fait dresser, et ils la mirent au milieu, à la place qui lui avait été destinée ; et David offrit des holocaustes et des sacrifices d’action de grâces devant l’arche du Seigneur. 18Lorsqu’il eut achevé d’offrir les holocaustes et les sacrifices d’action de grâces, il bénit le peuple au nom du Seigneur des armées. 19Et il donna à toute cette multitude d’Israélites, tant hommes que femmes, à chacun une tourte (galette) de pain, un morceau (de viande) de bœuf rôti, et de la (fleur de) farine frite dans l’huile, et chacun s’en retourna chez soi. 20David revint aussi chez lui pour bénir sa maison. Et Michol, fille de Saül, étant venue au-devant de David, lui dit : Que le roi d’Israël a eu de gloire aujourd’hui, en se découvrant devant les servantes de ses sujets, et paraissant nu comme ferait un de ses, note) bouffon(s) ! 21(Et) David répondit à Michol : (Oui,) devant le Seigneur qui m’a choisi plutôt que ton père et que toute sa maison, et qui m’a ordonné d’être chef de son peuple dans Israël, 22je danserai, et je paraîtrai plus vil encore que je n’ai paru ; je serai petit à mes yeux, et par là j’aurai plus de gloire devant les servantes dont tu parles. 23C’est pour cette raison que Michol, fille de Saül, n’eut point d’enfants jusqu’à sa mort.


David se propose de bâtir un temple au Seigneur.

Nathan lui déclare que cet honneur sera réservé à son fils.

Promesses en faveur de David.

David remercie le Seigneur des biens dont il l’a comblé, et le conjure d’accomplir ses promesses.


7Or, lorsque le roi se fut établi dans sa maison, et que le Seigneur lui eut donné la paix de tous côtés avec tous ses ennemis, 2il dit au prophète Nathan : Ne vois-tu pas que je demeure dans une maison de cèdre, et que l’arche de Dieu habite sous des peaux ? 3Et Nathan dit au roi : Allez, faites tout ce que vous avez dans le cœur, parce que le Seigneur est avec vous. 4Mais, la nuit suivante, le Seigneur parla à Nathan, et lui dit : 5Parle à mon serviteur David, et dis-lui : Voici ce que dit le Seigneur : Me bâtiras-tu une maison afin que j’y habite ? 6Car depuis que j’ai (re)tiré de l’Egypte les enfants d’Israël jusqu’à ce jour, je n’ai eu aucune maison, mais j’ai toujours été sous un tabernacle et sous une tente. 7Dans tous les lieux où j’ai passé avec tous les enfants d’Israël, quand j’ai donné ordre à quelqu’une des tribus de conduire mon peuple, lui ai-je dit : Pourquoi ne m’avez-vous pas bâti une maison de cèdre ? 8(Et) Maintenant, tu diras donc ceci à mon serviteur David : Voici ce que dit le Seigneur des armées : Je t’ai tiré des pâturages lorsque tu suivais les troupeaux, afin que tu fusses le chef de mon peuple Israël. 9J’ai été avec toi partout où tu as été ; j’ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et j’ai rendu ton nom illustre comme est celui des grands de la terre. 10Je mettrai mon peuple Israël dans un lieu stable ; je l’y affermirai, et il y demeurera sans être jamais troublé ; et les enfants d’iniquité n’entreprendront plus de l’affliger comme ils ont fait auparavant, 11depuis le temps où j’ai établi des juges sur mon peuple Israël ; et je vous donnerai la paix avec tous vos ennemis. De plus, le Seigneur te promet qu’il te fera lui-même une maison. 12Et lorsque tes jours seront accomplis, et que tu te seras endormi avec tes pères, je mettrai sur ton trône après toi ton fils qui sortira de toi, et j’affermirai son règne. 13C’est lui qui bâtira une maison à mon nom ; et j’établirai à jamais le trône de son royaume. 14Je serai son père, et il sera mon fils ; et s’il commet quelque chose d’injuste, je le châtierai avec la verge des hommes et par les coups dont on punit les enfants des hommes. 15Mais je ne retirerai pas ma miséricorde de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai rejeté de devant ma face. 16Ta maison sera stable ; tu verras ton royaume subsister éternellement (devant ta face), et ton trône s’affermira pour (à) jamais. 17Nathan parla donc à David, et lui rapporta tout ce que Dieu lui avait dit, et tout ce qu’il lui avait fait voir. 18Alors le roi David, étant entré auprès de l’arche, s’assit devant le Seigneur et dit : Qui suis-je, Seigneur Dieu, et quelle est ma maison, pour que vous m’ayez fait venir jusqu’à ce point ? 19Mais cela même a paru peu de chose à vos yeux, Seigneur Dieu, si vous n’assuriez encore votre serviteur de l’établissement de sa maison pour les siècles à venir ; car c’est là la loi des enfants d’Adam, Seigneur Dieu. 20Après cela que peut vous dire David pour vous exprimer sa reconnaissance (parler) ? Car vous connaissez votre serviteur, Seigneur Dieu. 21C’est selon votre parole et votre cœur que vous avez fait toutes ces merveilles ; et vous les avez même fait connaître à votre serviteur. 22Vous êtes apparu grand, Seigneur Dieu, par toutes les choses que nous avons entendues de nos oreilles ; car personne ne vous est semblable, et hors de vous il n’y a pas de Dieu. 23Y a-t-il sur la terre une nation comme votre peuple Israël, que Dieu est allé lui-même racheter pour en faire son peuple, pour se faire un nom célèbre et pour accomplir en sa faveur des prodiges si terribles, (à la face de votre peuple) afin de le tirer de la servitude d’Egypte, et afin de punir la terre, son peuple et son dieu ! 24Car vous avez choisi Israël pour être éternellement votre peuple ; et vous êtes devenu leur Dieu, Seigneur Dieu. 25Maintenant donc, Seigneur Dieu, accomplissez à jamais la parole que vous avez prononcée sur votre serviteur et sur sa maison, et exécutez ce que vous avez dit ; 26afin que votre nom soit éternellement glorifié, et que l’on dise : Le Seigneur des armées est le Dieu d’Israël. Et la maison de votre serviteur David demeurera stable devant le Seigneur. 27(Parce que) Vous avez révélé à votre serviteur, ô Seigneur des armées, ô Dieu d’Israël, que vous vouliez lui établir sa maison ; c’est pour cela que votre serviteur a trouvé son cœur, pour vous adresser cette prière. 28(Maintenant donc) Seigneur Dieu, vous (qui) êtes Dieu, vos paroles seront véritables ; et c’est vous qui avez fait à votre serviteur ces grandes promesses. 29Commencez donc, et bénissez la maison de votre serviteur, afin qu’elle subsiste éternellement devant vous ; parce que c’est vous, Seigneur Dieu, qui avez parlé, et qui répandez à jamais votre bénédiction sur la maison de votre serviteur.


Victoires de David sur divers peuples.

Thoü, roi d’Emath, lui envoie son fils pour le féliciter.

Dénombrement des principaux officiers de David.


8Après cela David battit les Philistins, les humilia, et reçut de leurs mains le prix du tribut (ôta le frein du tribut de la main des Philistins). 2Il défit aussi les Moabites, et il les mesura au cordeau après les avoir étendus à terre ; et il en mesura deux cordeaux, dont il destina l’un à la mort, et l’autre à la vie. Et Moab fut assujetti à David et lui paya le tribut. 3David défit aussi Adarézer, fils de Rohob, roi de Soba, lorsqu’il allait pour étendre sa domination jusque sur l’Euphrate. 4(Et) David lui prit dix-sept cents chevaux et vingt mille hommes de pied ; il coupa les nerfs des jambes à tous les chevaux des chars, et ne réserva que cent chars. 5Les Syriens de Damas vinrent au secours d’Adarézer, roi de Soba ; et David en tua vingt-deux mille. 6Il mit des garnisons dans la Syrie de Damas ; la Syrie lui fut assujettie, et lui paya le tribut ; et le Seigneur conserva David dans toutes les guerres qu’il entreprit (lieux où il alla). 7Et David prit les armes d’or des serviteurs d’Adarézer, et les porta à Jérusalem. 8Il enleva aussi une prodigieuse quantité d’airain des villes de Beté et de Béroth, qui appartenaient à Adarézer. 9(Or) Thoü, roi d’Emath, ayant appris que David avait défait toutes les troupes d’Adarézer, 10envoya Joram, son fils, le complimenter et lui rendre grâces de ce qu’il avait vaincu Adarézer, et avait taillé son armée en pièces. Car Thoü était ennemi d’Adarézer. Joram apporta avec lui des vases d’or, d’argent et d’airain, 11que le roi David consacra au Seigneur, avec ce qu’il lui avait déjà consacré d’argent et d’or pris sur toutes les nations qu’il s’était assujetties : 12sur la Syrie, sur Moab, sur les Ammonites, sur les Philistins, sur Amalec, avec les dépouilles d’Adarézer, fils de Rohob et roi de Soba. 13David s’acquit aussi un grand nom dans la vallée des Salines, où il tailla en pièces dix-huit mille hommes, lorsqu’il revenait après avoir pris la Syrie. 14Il mit des officiers (gardes) et des garnisons (une garnison) dans l’Idumée, et toute l’Idumée lui fut assujettie. Le Seigneur le conserva dans toutes les guerres qu’il entreprit (lieux où il alla). 15David régna donc sur tout Israël ; et dans les jugements qu’il rendait il faisait justice à tout son peuple. 16(Mais) Joab, fils de Sarvia, était général de ses armées, et Josaphat, fils d’Ahilud, avait la charge des archives (tenait les registres). 17Sadoc, fils d’Achitob, et Achimélech, fils d’Abiathar, étaient (grands) prêtres ; Saraïas était secrétaire. 18Banaïas, fils de Joïada, commandait les Céréthiens et les Phéléthiens, et les enfants de David étaient prêtres.


David fait venir auprès de lui Miphiboseth, fils de Jonathas.


9David dit alors : N’est-il pas resté quelqu’un de la maison de Saül, à qui je puisse faire du bien à cause de Jonathas ? 2Or il y avait un serviteur de la maison de Saül, qui s’appelait Siba. Et le roi l’ayant fait venir, lui dit : Es-tu Siba ? Il lui répondit : Je le suis, pour vous obéir. 3Le roi lui dit : Est-il resté quelqu’un de la maison de Saül, que je puisse combler de grâces (use envers lui de la miséricorde de Dieu) ? Siba dit au roi : Il reste encore un fils de Jonathas, qui est perclus des pieds. 4Où est-il ? dit David. Il est, dit Siba, à Lodabar, dans la maison de Machir, fils d’Ammiel. 5Le roi David l’envoya donc chercher à Lodabar, dans la maison de Machir, fils d’Ammiel. 6Et (Mais) lorsque Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, fut venu devant David, il se prosterna le visage contre terre. David lui dit : Miphiboseth ? Il lui répondit : Me voici, pour vous obéir. 7David lui dit : Ne crains point, car je veux te faire du bien (ferai entièrement miséricorde), à cause de Jonathas, ton père. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton aïeul, et tu mangeras toujours (du pain) à ma table. 8Miphiboseth, se prosternant devant lui, lui dit : Qui suis-je, moi votre serviteur, pour avoir mérité que vous regardiez un chien mort tel que je suis ? 9Le roi fit donc venir Siba, serviteur de Saül, et lui dit : J’ai donné au fils de ton maître tout ce qui était à Saül, et toute sa maison. 10Fais donc valoir (Laboure donc) ses terres pour lui, toi et tes fils et tes serviteurs, afin que le fils de ton maître ait de quoi subsister ; mais Miphiboseth, fils de ton maître, mangera toujours (du pain) à ma table. Or Siba avait quinze fils et vingt serviteurs. 11Et il dit au roi : Monseigneur le roi, votre serviteur fera comme vous lui avez commandé. Et Miphiboseth mangera à ma table comme l’un des enfants (fils) du roi. 12Or Miphiboseth avait un fils encore enfant, appelé Micha. Et toute la famille de Siba servait Miphiboseth. 13Or Miphiboseth demeurait à Jérusalem, parce qu’il mangeait toujours à la table du roi ; et il était boiteux des deux jambes.


Le roi des Ammonites outrage les messagers de David.

Défaite des Ammonites et des Syriens.


10Or il arriva que, quelque temps après, le roi des Ammonites vint à mourir, et Hanon, son fils, régna à sa place. 2Alors David dit : Je veux témoigner de l’affection envers Hanon, fils de Naas, comme son père m’en a témoigné. Il lui envoya donc des ambassadeurs pour le consoler de la mort de son père. Et lorsqu’ils furent arrivés sur les terres des Ammonites, 3les princes du pays dirent à Hanon leur maître : Croyez-vous que ce soit pour honorer votre père, que David vous a envoyé des consolateurs ? N’est-ce pas pour reconnaître et explorer la ville, et pour la détruire un jour que David envoie ses serviteurs auprès de vous ? 4Hanon fit donc prendre les serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe, et leur fit couper la moitié de leurs habits, jusqu’au haut des cuisses, et les renvoya. 5David, l’ayant appris, envoya des messagers au-devant d’eux, car ils étaient couverts de confusion (très honteusement confus), et leur donna cet ordre : Demeurez à Jéricho jusqu’à ce que votre barbe ait repoussé, et revenez ensuite. 6Or les Ammonites, voyant qu’ils avaient offensé David, envoyèrent vers les Syriens de Rohob et les Syriens de Soba, et ils enrôlèrent à leur solde vingt mille hommes de pied. Ils prirent aussi mille hommes du roi de Maacha, et douze mille d’Istob. 7Quand David en eut été averti, il envoya contre eux Joab avec toutes ses troupes. 8Les Ammonites s’avancèrent alors, et rangèrent leur armée en bataille à l’entrée (même) de la porte de la ville ; (mais) les Syriens de Soba et de Rohob, d’Istob et de Maacha étaient à part dans la plaine. 9Joab, voyant donc les ennemis préparés à le combattre de front et par derrière, fit un choix parmi toutes les meilleures troupes d’Israël, et marcha en bataille contre les Syriens. 10Il donna le reste de l’armée à Abisaï, son frère, qui s’avança contre les Ammonites. 11Et Joab dit à Abisaï : Si les Syriens ont l’avantage sur moi, tu viendras à mon secours ; et si les Ammonites en ont sur toi, je viendrai aussi te secourir. 12Agis en homme de cœur, et combattons pour notre peuple et pour la cité de notre Dieu ; et le Seigneur ordonnera de tout comme il lui plaira. 13Joab attaqua donc les Syriens avec les troupes qu’il commandait, et aussitôt les Syriens s’enfuirent devant lui. 14Les Ammonites (enfants d’Ammon) voyant la fuite des Syriens, s’enfuirent aussi eux-mêmes devant Abisaï, et se retirèrent dans la ville. Et Joab, après avoir battu les Ammonites, s’en retourna, et revint à Jérusalem. 15Or les Syriens, voyant qu’ils avaient été défaits par Israël, s’assemblèrent tous. 16Adarézer envoya chercher les Syriens qui étaient au-delà du fleuve, et amena leurs troupes, que Sobach, général de l’armée d’Adarézer, commandait. 17On l’annonça à David, qui assembla toutes les troupes d’Israël, passa le Jourdain, et vint à Hélam. Les Syriens marchèrent contre David, et lui livrèrent bataille. 18Mais ils s’enfuirent dès qu’ils furent en présence d’Israël, et David tailla en pièces sept cents (hommes qui étaient sur les) chariots de leurs troupes, et quarante mille chevaux, et il frappa Sobach, général de l’armée, qui mourut sur-le-champ. 19Tous les rois qui étaient venus au secours d’Adarézer, se voyant vaincus par les Israélites, furent saisis de frayeurs, et s’enfuirent devant eux avec cinquante-huit mille hommes. Ils firent ensuite la paix avec les Israélites, et leur furent assujettis. Depuis ce temps les Syriens n’osèrent plus prêter secours aux fils d’Ammon.


David tombe en adultère avec Bethsabée, femme d’Urie.

Il donne ordre à Joab d’exposer Urie au danger.

Après la mort d’Urie, Bethsabée épouse David.


11L’année suivante, au temps où les rois ont coutume d’aller à la guerre, David envoya Joab avec ses officiers et toutes les troupes d’Israël, qui ravagèrent le pays des Ammonites, et assiégèrent Rabba. Mais David demeura à Jérusalem. 2Pendant que ces choses se passaient, il arriva que David se leva de dessus son lit dans l’après-midi, et tandis qu’il se promenait sur la terrasse de son palais, il vit une femme vis-à-vis de lui, qui se baignait sur la terrasse de sa maison ; et cette femme était très belle. 3Le roi envoya donc savoir qui elle était. On vint lui dire que c’était Bethsabée, fille d’Eliam, femme d’Urie l’Héthéen. 4David, ayant envoyé des messagers, la fit venir ; et quand elle fut venue vers lui, il dormit avec elle, et aussitôt elle se purifia de son impureté, 5et retourna chez elle, ayant conçu. Et elle envoya dire à David : J’ai conçu. 6Et David envoya dire à Joab : Envoie-moi Urie l’Héthéen. Joab le lui envoya. 7Et quand il fut venu, David lui demanda en quel état était Joab et le peuple, et ce qui se passait à la guerre. 8Et David dit à Urie : Va-t’en chez toi et lave-toi les pieds. Urie sortit du palais, et le roi lui envoya des mets de sa table. 9Il passa la nuit suivante devant la porte du palais du roi avec les autres officiers (serviteurs de son seigneur), et il n’alla pas dans sa maison. 10David, en ayant été averti, dit à Urie : D’où vient que, revenant de voyage, tu n’es pas allé chez toi ? 11Urie répondit à David : L’arche de Dieu, Israël et Juda demeurent sous des tentes ; et Joab, mon seigneur, et les serviteurs de mon seigneur couchent à terre ; et moi cependant j’irais en ma maison manger et boire, et dormir avec ma femme ? Je jure par la vie et par le salut de mon roi que je ne le ferai jamais. 12David dit donc à Urie : Demeure ici aujourd’hui encore, et je te renverrai demain. Urie demeura donc à Jérusalem ce jour-là, et jusqu’au lendemain. 13Et David le fit venir pour manger et pour boire à sa table et il l’enivra. Mais, étant sorti le soir, Urie dormit dan son lit avec les officiers du roi (serviteurs de son seigneur) ; et il n’alla pas chez lui. 14Le lendemain matin, David envoya une lettre à Joab, par Urie même. 15Il lui mandait dans cette lettre : Mets Urie à la tête de tes gens, là où le combat sera le plus rude ; et fais en sorte qu’il soit abandonné, et qu’il y périsse. 16Joab, continuant donc le siège de la ville, mit Urie en face du lieu où il savait qu’étaient les meilleures troupes ennemies. 17Les assiégés, ayant fait une sortie, chargèrent Joab, et tuèrent quelques-uns des soldats de David, parmi lesquels périt Urie l’Héthéen. 18Aussitôt Joab envoya un courrier à David, pour l’instruire de tout ce qui s’était passé dans le combat ; 19et il donna cet ordre au messager : Lorsque tu auras achevé de dire au roi tout ce qui s’est fait à l’attaque de la ville, 20si tu vois qu’il se fâche, et qu’il dise : Pourquoi êtes-vous allés combattre si près des murs ? Ignorez-vous combien on lance de traits de dessus un rempart ? 21Qui a tué Abimélech, fils de Jérobaal ? N’est-ce pas une femme qui a jeté sur lui du haut de la muraille un morceau d’une meule et qui l’a tué à Thébès ? Pourquoi vous êtes-vous approchés si près des murs ? tu lui diras : Urie l’Héthéen, votre serviteur, a aussi été tué. 22Le courrier partit donc, et vint dire à David ce que Joab lui avait commandé. 23Et il lui parla en ces termes : Les assiégés ont eu de l’avantage sur nous ; ils sont sortis hors de la ville pour nous charger, et nous les avons poursuivis avec vigueur jusqu’à la porte de la ville. 24Mais les archers ont lancé leurs traits contre nous du haut des murailles. Quelques-uns de vos serviteurs y ont été tués ; et Urie l’Héthéen votre serviteur est mort parmi les autres. 25David répondit au courrier : Tu diras ceci à Joab : Que cela ne t’étonne (abatte) point ; car les chances de la guerre sont variées, et tantôt l’un, tantôt l’autre périt par l’épée. Relève le courage de tes soldats, et anime-les contre la ville, afin que tu puisses la détruire. 26Or la femme d’Urie apprit que son mari était mort, et elle le pleura. 27Et après que le temps du deuil fut passé, David la fit venir dans sa maison, et l’épousa. Et elle lui enfanta un fils. Et cette action qu’avait faite David déplut au Seigneur.


Nathan reprend David de son péché.

Ce prince le confesse et en obtient le pardon.

Mort du fils qui était le fruit de son crime.

Naissance de Salomon.

Prise de Rabbath.

Rigueurs exercées contre les Ammonites


12Le Seigneur envoya donc Nathan vers David. Et Nathan, étant venu le trouver, lui dit : Il y avait deux hommes dans une ville ; l’un riche, et l’autre pauvre. 2Le riche avait un (très) grand nombre de brebis et de bœufs ; 3mais le pauvre n’avait rien du tout qu’une petite brebis, qu’il avait achetée et nourrie, qui avait grandi parmi ses enfants, en mangeant de son pain, buvant de sa coupe, et dormant dans (sur) son sein ; et elle était pour lui comme une fille. 4(Mais) Un étranger étant venu voir le riche, celui-ci ne voulut pas toucher à ses brebis ni à ses bœufs pour lui faire un festin ; mais il prit la brebis de ce pauvre homme, et la donna à son hôte. 5(Or) David entra dans une grande indignation contre cet homme, et il dit à Nathan : Vive le Seigneur (vit) ! celui qui a fait cette action est digne (un fils) de mort. 6Il rendra la brebis au quadruple, pour avoir agi de la sorte, et pour n’avoir pas épargné ce pauvre. 7Alors Nathan dit à David : Cet homme, c’est vous-même. Voici ce que dit le Seigneur Dieu d’Israël : Je t’ai sacré roi sur Israël, et t’ai délivré de la main de Saül. 8J’ai mis entre tes mains la maison et les femmes de ton seigneur, et je t’ai rendu (aussi) maître de toute la maison d’Israël et de Juda. Que si cela paraît peu de chose, je suis prêt à faire (de) beaucoup plus (grandes) encore. 9Pourquoi donc as-tu méprisé ma parole, jusqu’à commettre le mal devant mes yeux ? Tu as frappé du glaive Urie l’Héthéen ; tu lui as enlevé sa femme, et l’as prise pour toi, et tu l’as tué par l’épée des enfants d’Ammon. 10C’est pourquoi l’épée ne sortira jamais de ta maison ; parce que tu m’as méprisé, et que tu as pris pour toi la femme d’Urie l’Héthéen. 11Voici donc ce que dit le Seigneur : Je vais te susciter des maux qui naîtront de ta propre maison. Je prendrai tes femmes sous tes yeux, et je les donnerai à celui qui t’est le plus proche, et il dormira avec elles aux yeux de ce soleil. 12Car toi, tu as fait cette action en secret ; mais moi, je la ferai à la vue de tout Israël, et à la vue du soleil. 13Alors David dit à Nathan : J’ai péché contre le Seigneur. Et Nathan lui répondit : Le Seigneur aussi a transféré votre péché, et vous ne mourrez point. 14Néanmoins, parce que vous avez été cause que les ennemis du Seigneur ont blasphémé contre lui, le fils qui vous est né mourra. 15Nathan retourna ensuite à sa maison. Et le Seigneur frappa l’enfant que la femme d’Urie avait eu de David, et son état (il) fut désespéré. 16Et David pria le Seigneur pour l’enfant ; il jeûna, et, s’étant retiré, il demeura couché à terre. 17(Mais) Les anciens de la maison vinrent le trouver, et insistèrent pour le faire lever de terre ; mais il refusa, et il ne mangea point avec eux. 18(Or) Le septième jour l’enfant mourut, et les serviteurs de David n’osaient lui dire qu’il était mort ; car ils s’entredisaient : Lorsque l’enfant vivait encore, et que nous lui parlions, il ne voulait pas nous écouter ; combien s’affligera-t-il davantage encore, si nous lui disons qu’il est mort ? 19David voyant que ses officiers (serviteurs) parlaient tout bas entre eux, comprit que l’enfant était mort ; et il leur dit : L’enfant est-il mort ? Et ils répondirent : Il est mort. 20Aussitôt il se leva de terre, se lava, s’oignit, changea de vêtements, entra dans la maison du Seigneur, et l’adora. Il revint ensuite dans sa maison, demanda qu’on lui servît à manger, et il prit de la nourriture. 21Alors ses officiers (serviteurs) lui dirent : D’où vient cette conduite ? Vous jeûniez et vous pleuriez pour l’enfant lorsqu’il vivait encore ; et après qu’il est mort, vous vous êtes levé et vous avez mangé. 22David leur répondit : J’ai jeûné et j’ai pleuré pour l’enfant tant qu’il a vécu, parce que je disais : Qui sait si le Seigneur ne me le donnera point, et s’il ne lui sauvera pas la vie ? 23Mais maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Est-ce que je puis encore le faire revivre ? C’est moi plutôt qui irai à lui ; et il ne reviendra jamais à moi. 24David ensuite consola sa femme Bethsabée ; il dormit avec elle, et elle eut un fils, qu’il appela Salomon. Et le Seigneur aima cet enfant. 25Et ayant envoyé le prophète Nathan, il donna à l’enfant le nom d’Aimable au Seigneur, parce que le Seigneur l’aimait. 26Joab luttait donc contre Rabbath-Ammon, et, étant sur le point de prendre cette (il attaquait vivement la) ville royale, 27il envoya des courriers à David, avec ordre de lui dire : J’ai lutté contre Rabbath, et la ville des eaux va être prise. 28Rassemblez donc maintenant le reste du peuple, et venez assiéger la ville, et prenez-la, de peur que, si c’est moi qui la détruis, on ne m’attribue l’honneur de cette victoire. 29David assembla donc tout le peuple, et marcha contre Rabbath ; et après quelques combats il la prit. 30Il ôta de dessus la tête du roi des Ammonites sa couronne, qui pesait un talent d’or et était enrichie de pierres très précieuses ; et elle fut placée sur la tête de David. Il remporta aussi de la ville un fort grand butin. 31Et ayant fait sortir les habitants, il les coupa avec des scies, fit passer sur eux des traîneaux bardés de fer, les tailla en pièces avec des couteaux, et les jeta dans des fours à (le moule des) briques. C’est ainsi qu’il traita toutes les villes des Ammonites. David revint ensuite à Jérusalem avec toute son armée.


Amnon, fils de David, commet un inceste avec Thamar, sœur d’Absalom.

Son amour se change en haine contre elle.

Absalom fait tuer Amnon, et se sauve chez Tholomaï, roi de Gessur.


13Après cela, Amnon, fils de David, conçut une passion violente pour la sœur d’Absalom, autre fils de David, qui était très belle, et qui s’appelait Thamar ; 2et la passion qu’il avait pour elle devint si excessive, que cet amour le rendit malade, parce que, comme elle était vierge, il paraissait difficile à Amnon de rien faire avec elle contre l’honnêteté. 3Or Amnon avait un ami fort prudent, qui s’appelait Jonadab, fils de Semmaa, frère de David. 4Jonadab dit donc à Amnon : D’où vient, fils du roi, que tu maigrisses ainsi de jour en jour ? Pourquoi ne m’en dis-tu pas la cause ? Amnon lui répondit : J’aime Thamar, sœur de mon frère Absalom. 5Jonadab lui dit : Couche-toi sur ton lit, et fais semblant d’être malade ; et lorsque ton père viendra te voir, dis-lui : Que ma sœur Thamar vienne, je vous prie, pour m’apprêter à manger, et qu’elle me prépare quelque chose que je reçoive de sa main. 6Amnon se mit donc au lit, et commença à faire le malade. Et lorsque le roi fut venu le voir, Amnon lui dit : Que ma sœur Thamar vienne, je vous prie, et qu’elle fasse devant moi deux petits gâteaux (bouillons), afin que je prenne à manger de sa main. 7David envoya donc chez Thamar, et lui fit dire : Allez à la maison de votre frère Amnon, et préparez-lui à manger. 8Thamar vint donc chez son frère Amnon, qui était couché. Elle prit de la farine, la pétrit et la délaya, et fit cuire deux gâteaux (bouillons) devant lui. 9Et prenant ce qu’elle avait fait cuire, elle le versa, et le lui présenta. Mais Amnon n’en voulut pas manger, et il dit : Qu’on fasse sortir tout le monde. Lorsque tout le monde fut sorti, 10Amnon dit à Thamar : Porte ce mets dans mon cabinet (ma chambre), afin que je le reçoive de ta main. Thamar prit donc les petits gâteaux (bouillons) qu’elle avait faits, et les porta à Amnon, son frère, dans le cabinet (la chambre). 11Et après qu’elle les lui eut présentés, Amnon se saisit d’elle, et lui dit : Viens, ma sœur, couche avec moi. 12Elle lui répondit : Non, mon frère, ne me fais pas violence, cela n’est pas permis dans Israël ; ne faites pas cette folie. 13Car je ne pourrai supporter mon opprobre, et tu passeras dans Israël pour un insensé. Mais demande-moi plutôt au roi en mariage, et il ne refusera pas de me donner à toi. 14Mais Amnon ne voulut point se rendre à ses prières ; et, étant plus fort qu’elle, il lui fit violence, et abusa d’elle. 15Aussitôt il conçut pour elle une étrange aversion (très grande haine), de sorte que la haine qu’il lui portait était encore plus excessive que la passion qu’il avait eue pour elle auparavant. Il lui dit donc : Lève-toi, et va-t’en. 16Thamar lui répondit : L’outrage (Le mal) que tu me fais maintenant est encore plus grand que celui que tu viens de me faire. Amnon ne voulut point l’écouter ; 17mais, ayant appelé le jeune homme qui le servait, il lui dit : Mets-la dehors, et ferme la porte derrière elle. 18Or Thamar était vêtue d’une robe qui traînait en bas, car les filles du roi qui étaient encore vierges avaient coutume de s’habiller ainsi. Le serviteur d’Amnon la mit donc hors de la chambre, et ferma la porte derrière elle. 19Alors Thamar ayant mis de la cendre sur sa tête, et déchiré sa robe, s’en alla en jetant de grands cris, et tenant sa tête couverte de ses deux mains. 20(Or) Absalom, son frère, lui dit : Est-ce que ton frère Amnon a abusé de toi ? Maintenant, ma sœur, tais-toi, car c’est ton frère ; et n’afflige pas ton cœur pour cela. Thamar demeura donc dans la maison d’Absalom, son frère, désolée. 21Lorsque le roi David apprit ce qui s’était passé, il s’en affligea fort ; mais (et) il ne voulut point attrister Amnon, son fils, car il l’aimait beaucoup, parce qu’il était son aîné. 22(Or) Absalom ne parla en aucune sorte de tout cela à Amnon ; mais il conçut contre lui une grande haine de ce qu’il avait outragé (violé) sa sœur Thamar. 23(Mais) Deux ans après, il arriva qu’Absalom fit tondre ses brebis à Baalhasor, qui est près d’Ephraïm ; et il invita tous les fils du roi. 24Et il vint trouver le roi, et lui dit : Votre serviteur fait tondre ses brebis ; je supplie le roi de venir avec ses princes chez son serviteur. 25(Et) Le roi dit à Absalom : Non, mon fils, ne nous invite pas tous à venir, de crainte que nous ne te soyons à charge. Et Absalom le pressa, mais David refusa d’y aller, et il le bénit. 26Alors Absalom lui dit : Si vous ne voulez pas venir, je vous supplie au moins que mon frère Amnon vienne avec nous. Le roi lui répondit : Il n’est point nécessaire qu’il y aille. 27Néanmoins Absalom le pressa tellement, qu’il laissa aller avec lui Amnon et tous ses frères. Or Absalom avait fait préparer un festin de roi. 28Et il avait donné cet ordre à ses serviteurs : Remarquez lorsqu’Amnon commencera à être troublé par le vin, et que je vous dirai : Frappez-le, et tuez-le. Ne craignez point, car c’est moi qui vous commande. Soyez résolus, et agissez en hommes de cœur. 29Les serviteurs d’Absalom exécutèrent donc à l’égard d’Amnon le commandement de leur maître ; et aussitôt tous les fils du roi, se levant de table, montèrent chacun sur sa mule, et s’enfuirent. 30(Et) Comme ils étaient encore en chemin, le bruit parvint jusqu’à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi, sans qu’il en restât un seul. 31Le roi se leva aussitôt, déchira ses vêtements, et se coucha par terre ; et tous ses officiers (serviteurs) qui se tenaient près de lui déchirèrent leurs vêtements. 32Alors Jonadab, fils de Semmaa, frère de David, prenant la parole, dit : Que le roi, mon seigneur, ne suppose pas que tous les fils du roi ont été tués. Amnon seul est mort, parce qu’Absalom avait résolu de le perdre, depuis le jour qu’il avait fait violence à sa sœur Thamar. 33Que le roi, mon seigneur, ne se mette donc pas cela dans l’esprit ; et qu’il ne croie pas que tous ses fils aient été tués, car Amnon seul est mort. 34Cependant Absalom s’enfuit. Et celui qui était en sentinelle, levant les yeux, vit une grande troupe qui venait par un chemin détourné à côté de la montagne. 35Et Jonadab dit au roi : Voilà les fils du roi qui viennent ; ce qu’avait dit votre serviteur se confirme. 36Comme il achevait ces mots, on vit paraître les fils du roi. Et lorsqu’ils furent arrivés, ils élevèrent la voix et pleurèrent. Et le roi et tous ses serviteurs fondirent aussi en larmes (pleurèrent d’un très grand pleur). 37Absalom, ayant donc pris la fuite, se retira chez Tholomaï, fils d’Ammiud, roi de Gessur. Et David pleurait son fils (Amnon) tous les jours. 38Absalom demeura trois ans à Gessur, où il était venu se réfugier. 39Et le roi David cessa de le poursuivre, parce qu’il s’était enfin consolé de la mort d’Amnon.


Joab obtient de David le retour d’Absalom, et celui-ci revient à Jérusalem.

Joab obtient encore qu’il paraisse en présence de David.


14(Mais) Joab, fils de Sarvia, ayant reconnu que le cœur du roi se rapprochait d’Absalom, 2fit venir de Thécua une femme habile, et il lui dit : Fais semblant d’être dans l’affliction ; prends un vêtement de deuil, et ne te parfume point, afin que tu paraisses comme une femme qui pleure un mort depuis longtemps. 3Ensuite tu te présenteras au roi, et tu lui tiendras tels et tels discours. Et Joab lui mit dans la bouche les paroles qu’elle devait dire. 4Cette femme de Thécua s’étant donc présentée au roi, se jeta à terre devant lui, se prosterna, et lui dit : O roi, sauvez-moi. (!) 5Le roi lui dit : Que demandes-tu (as-tu) ? Elle lui répondit : Hélas ! je suis une femme veuve ; car mon mari est mort. 6(Or) Votre servante avait deux fils, et ils se sont querellés dans les champs, où il n’y avait personne qui pût les séparer ; et l’un d’eux a frappé l’autre, et l’a tué. 7Et maintenant tous les parents se soulèvent contre votre servante, et disent : Donne-nous celui qui a tué son frère, afin que nous le fassions périr pour la vie de son frère qu’il a tué, et que nous détruisions l’héritier. Ainsi ils veulent éteindre l’étincelle qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant sur la terre. 8Le roi dit à cette femme : Retourne chez toi ; je donnerai des ordres à ton sujet. 9Elle lui répondit : Seigneur roi, s’il y a en ceci de l’injustice, qu’elle retombe sur moi et sur la maison de mon père ; mais que le roi et son trône soit innocent. 10Et le roi dit : Si quelqu’un parle contre toi, amène-le-moi, et sois sûre qu’il ne te troublera plus. 11Elle dit encore : Je vous conjure par le Seigneur votre Dieu d’empêcher que les parents ne s’élèvent l’un après l’autre, pour venger par la mort de mon fils le sang de celui qui a été tué. Le roi lui répondit : Vive le Seigneur (vit) ! il ne tombera pas à terre un seul cheveu de la tête de ton fils. 12Et la femme ajouta : Permettez à votre servante de dire encore un mot. Parle, dit le roi. 13La femme lui dit : Pourquoi pensez-vous de la sorte à l’égard du peuple de Dieu, et pourquoi le roi a-t-il prononcé cette parole, de manière à pécher en ne rappelant pas son fils qu’il a banni ? 14Nous mourons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme des eaux qui ne reviennent plus ; et Dieu ne veut pas qu’une âme périsse, mais il diffère l’exécution de son arrêt, de peur que celui qui a été rejeté ne se perde entièrement. 15C’est pourquoi je suis venue dire cette parole à mon seigneur le roi devant le peuple, et votre servante a dit : Je parlerai au roi, pour voir si le roi exaucera en quelque manière la prière de sa servante. 16Le roi a déjà écouté sa servante, pour la délivrer elle et son fils de la main de tous ceux qui voulaient les exterminer de l’héritage du Seigneur. 17Permettez donc à votre servante de parler encore, afin que ce que le roi mon seigneur a ordonné, s’exécute comme un sacrifice promis à Dieu. Car le roi mon seigneur est comme un ange de Dieu, qui n’est touché ni des bénédictions ni des malédictions. C’est pourquoi le Seigneur votre Dieu est avec vous. 18Alors le roi dit à cette femme : Je te demande une chose ; avoue-moi la vérité (ne me cache point la chose que je te demande). La femme lui répondit : Parlez, mon seigneur le roi. 19Et le roi dit : La main de Joab n’est-elle pas en tout cela ? La femme répondit : Mon seigneur le roi, je vous jure par votre vie, que Dieu conserve, que rien n’est plus véritable que ce que vous dites ; car c’est votre serviteur Joab qui m’a donné cet ordre, et qui a mis dans la bouche de votre servante tout ce que je viens de dire. 20C’est lui qui m’a commandé de vous parler ainsi en parabole. Mais vous, monseigneur le roi, vous êtes sage comme l’est un ange de Dieu, et vous pénétrez tout ce qui se fait sur la terre. 21Le roi dit donc à Joab : Je t’accorde la grâce que tu me demandes ; va, et fais revenir mon fils Absalom. 22Alors Joab, tombant le visage contre terre, se prosterna, bénit le roi, et lui dit : Monseigneur le roi, votre serviteur reconnaît aujourd’hui qu’il a trouvé grâce devant vous ; car vous avez accompli sa parole. 23Joab partit donc, et s’en alla à Gessur, d’où il amena Absalom à Jérusalem. 24Mais le roi dit : Qu’il retourne dans sa maison, mais il ne me verra point. Absalom revint donc dans sa maison, et il ne vit point le roi. 25Or il n’y avait pas d’homme dans tout Israël qui fût si bien fait ni si beau qu’Absalom ; depuis la plante des pieds jusqu’à la tête il n’y avait pas en lui le moindre défaut. 26Lorsqu’il se rasait la tête, ce qu’il faisait une fois tous les ans, parce que sa chevelure lui pesait, le poids de ses cheveux était de deux cents sicles, selon le poids ordinaire. 27Il avait trois fils, et une fille appelée Thamar, qui était très belle (d’une élégante beauté). 28Absalom demeura deux ans à Jérusalem, sans voir le roi. 29Ensuite il manda Joab pour l’envoyer vers David. Mais Joab ne voulut pas venir chez lui. Après qu’il l’eut mandé une seconde fois, Joab ayant encore refusé de venir, 30il dit à ses serviteurs : Vous savez que Joab a un champ (une moisson) d’orge qui est auprès du mien (de mon champ) ; allez donc, et mettez-y le feu. Ses gens brûlèrent donc l’orge de Joab (la moisson). Les serviteurs de Joab vinrent alors trouver leur maître, après avoir déchiré leurs vêtements, et ils lui dirent : Les serviteurs d’Absalom ont brûlé une partie de votre champ. 31Joab alla donc trouver Absalom dans sa maison, et lui dit : Pourquoi tes gens (serviteurs) ont-ils mis le feu à ma moisson ? 32Absalom répondit à Joab : Je t’ai fait prier de venir me voir, afin de t’envoyer vers le roi pour lui dire de ma part : Pourquoi suis-je revenu de Gessur ? Il vaudrait mieux que j’y fusse encore. Je demande donc la grâce de voir le roi ; que s’il se souvient encore de ma faute, qu’il me fasse mourir. 33Joab étant allé trouver le roi, lui rapporta toutes ces choses. Absalom fut alors appelé ; il se présenta devant le roi, et se prosterna jusqu’à terre devant lui, et le roi le baisa.


Absalom se fait proclamer roi à Hébron.

David s’enfuit de Jérusalem.

Ethaï Géthéen s’attache à lui.

David renvoie l’arche à Jérusalem avec les grands prêtres.

Il y renvoie aussi Chusaï pour détruire les conseils d’Achitophel.


15(Ainsi) Après cela, Absalom se fit faire des chars, prit avec lui des cavaliers, et cinquante hommes qui marchaient devant lui. 2Et, se levant dès le matin, il se tenait à l’entrée du palais ; il appelait tous ceux qui avaient des affaires, et qui venaient demander justice au roi. Et il disait à chacun d’eux : D’où (De quelle ville) es-tu ? Et on lui répondait : Votre serviteur est de telle tribu d’Israël. 3Et Absalom disait : Ton affaire me paraît bien juste ; mais il n’y a personne qui ait ordre du roi de t’écouter. Et il ajoutait : 4Qui m’établira juge sur le pays, afin que tous ceux qui ont des affaires viennent à moi, et que je les juge selon la justice ? 5Et lorsque quelqu’un venait le saluer, il lui tendait la main, le prenait et le baisait. 6Il traitait ainsi ceux qui venaient de toutes les villes d’Israël demander justice au roi, et il s’insinuait dans l’affection du peuple. 7Quarante ans après, Absalom dit au roi David : Permettez-moi d’aller à Hébron, pour y accomplir les vœux que j’ai faits au Seigneur. 8Car lorsque j’étais à Gessur, en Syrie, j’ai fait ce vœu à Dieu : Si le Seigneur me ramène à Jérusalem, je lui offrirai un sacrifice. 9Le roi David lui dit : Va en paix. Et il partit, et s’en alla à Hébron. 10En même temps (Mais) Absalom envoya des espions dans toutes les tribus d’Israël avec cet ordre : Aussitôt que vous entendrez sonner la trompette, publiez qu’Absalom règne dans Hébron. 11Or Absalom emmena avec lui de Jérusalem deux cents hommes, qui le suivirent simplement (d’un cœur simple), sans savoir en aucune sorte le dessein de ce voyage. 12Absalom fit aussi venir de Gilo Achitophel, conseiller de David, qui était originaire de la même ville. Et tandis qu’on offrait des victimes, il se forma une puissante conspiration, et la foule du peuple qui accourait pour suivre Absalom croissait de plus en plus. 13Un courrier vint aussitôt à David, et lui dit : Tout Israël suit Absalom de tout son cœur. 14David dit à ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem : Levez-vous, fuyons ; car il n’y aura pas de salut pour nous devant Absalom. Hâtons-nous de sortir, de peur qu’il ne nous prévienne, qu’il ne précipite sur nous la ruine, et qu’il ne fasse passer la ville au fil de l’épée. 15Les serviteurs (officiers) du roi lui dirent : Nous exécuterons de grand cœur tout ce que notre seigneur le roi nous commandera. 16Le roi sortit donc à pied avec toute sa maison ; et il laissa dix femmes de ses concubines (du second rang) pour garder le palais. 17Etant donc sorti à pied avec tout Israël, il s’arrêta lorsqu’il était déjà loin de sa maison. 18(Et) Tous ses serviteurs marchaient auprès de lui ; les légions des Céréthiens et des Phéléthiens, et les six cents fantassins de la ville de Geth qui avaient suivi David, et qui étaient très vaillants, marchaient tous devant lui. 19Alors le roi dit à Ethaï le Géthéen : Pourquoi viens-tu avec nous ? Retourne, et va (demeure) avec le nouveau roi ; parce que tu es étranger, et que tu es sorti de ton pays. 20Tu n’es que d’(depuis) hier à Jérusalem, et tu en sortirais aujourd’hui à cause de moi ? Pour moi j’irai où je dois aller ; mais toi, retourne, et emmène tes hommes avec toi, et le Seigneur usera envers toi de bonté et de fidélité, parce que tu m’as témoigné toi-même de la bonté et de la fidélité. 21Ethaï lui répondit : Vive le Seigneur (vit), et vive le roi mon maître (vit) ; en quelque état que vous soyez, monseigneur le roi, votre serviteur y sera, soit à la mort, soit à la vie. 22David lui répondit : Viens et passe. Ainsi Ethaï le Géthéen passa avec tous les hommes qui le suivaient, et tout le reste du peuple. 23Et tous pleuraient à haute voix, et tout le peuple passait. Le roi passa aussi le torrent de Cédron, et tout le peuple allait le long du chemin qui regarde vers le désert. 24En même temps, le prêtre Sadoc vint, accompagné de tous les Lévites qui portaient l’arche de l’alliance de Dieu ; et ils la déposèrent. Et Abiathar monta jusqu’à ce que tout le peuple qui sortait de la ville fût passé. 25Alors le roi dit à Sadoc : Reporte à la ville l’arche de Dieu. Si je trouve grâce aux yeux du Seigneur, il me ramènera, et il me fera revoir son arche et son tabernacle. 26Mais s’il me dit : Tu ne m’agrées point, je suis tout prêt ; qu’il fasse de moi ce qu’il lui plaira. 27Le roi dit encore au prêtre Sadoc : O voyant, retourne en paix à la ville avec tes deux fils : Achimaas, ton fils, et Jonathas, fils d’Abiathar. 28Je vais me cacher dans les plaines du désert, jusqu’à ce qu’il m’arrive des nouvelles de votre part. 29Sadoc et Abiathar reportèrent donc l’arche de Dieu à Jérusalem, et ils y demeurèrent. 30Cependant David montait la colline des Oliviers, et pleurait en montant. Il allait nu-pieds et la tête couverte ; et tout le peuple qui était avec lui montait la tête couverte et en pleurant. 31Or on annonça à David qu’Achitophel aussi était dans la conjuration d’Absalom ; et il dit à Dieu : Seigneur, renversez (rendez insensés), je vous prie, les conseils d’Achitophel. 32Et comme David arrivait au sommet de la montagne où il devait adorer le Seigneur, Chusaï d’Arach vint au-devant de lui, ayant ses vêtements déchirés, et la tête couverte de terre. 33David lui dit : Si tu viens avec moi, tu me seras à charge ; 34mais si tu retournes à la ville, et si tu dis à Absalom : Je suis ton serviteur, ô roi, je te servirai comme j’ai servi ton père, tu dissiperas le conseil d’Achitophel. 35(Or) Tu as avec toi les prêtres Sadoc et Abiathar, auxquels tu diras tout ce que tu auras appris chez le roi. 36Ils ont leurs deux fils, Achimaas, fils de Sadoc, et Jonathas, fils d’Abiathar ; tu m’enverras dire par eux tout ce que tu auras appris. 37Chusaï, ami de David, retourna donc à Jérusalem ; et Absalom y entrait en même temps.


Siba, serviteur de Miphiboseth, calomnie son maître auprès de David.

Séméi outrage David.

Absalom entre dans Jérusalem.

Chusaï se présente devant lui.

Absalom abuse des femmes de son père.


16Après que David eut un peu dépassé le haut de la montagne, Siba, serviteur de Miphiboseth, vint au-devant de lui avec deux ânes chargés de deux cents pains, de cent paquets (grappes) de raisins secs, de cent gâteaux (panerées) de figues, et d’une outre de vin. 2(Et) Le roi lui dit : Que veux-tu faire de (dire) cela ? Siba lui répondit : Les ânes sont pour les officiers (serviteurs) du roi ; les pains et les figues pour donner à ceux qui vous suivent ; et le vin, afin que si quelqu’un se trouve faible dans le désert, il en puisse boire. 3Le roi lui dit : Où est le fils de ton maître ? Il est demeuré, dit Siba, à Jérusalem, en disant : La maison d’Israël me rendra aujourd’hui le royaume de mon père. 4Le roi dit à Siba : Je te donne tout ce qui était à Miphiboseth. Siba lui répondit : Ce que je souhaite, monseigneur le roi, c’est de trouver grâce devant vous. 5Le roi David vint donc jusqu’à Bahurim, et il en sortit un homme de la maison de Saül, appelé Séméi, fils de Géra, qui, s’avançant et marchant, maudissait David, 6et il lui jetait des pierres ainsi qu’à tous ses gens. Cependant tout le peuple et tous les hommes de guerre marchaient à droite et à gauche à côté du roi. 7Et il maudissait le roi en ces termes : Sors, sors, homme de sang, homme de Bélial. 8Le Seigneur a fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, parce que tu as usurpé le royaume, pour te mettre à sa place. Et maintenant le Seigneur fait passer le royaume aux mains d’Absalom, ton fils ; et tu te vois accablé des maux que tu as faits, parce que tu es un homme de sang. 9Alors Abisaï, fils de Sarvia, dit au roi : Faut-il que ce chien mort maudisse le roi mon seigneur ? Je m’en vais lui couper la tête. 10Le roi dit à Abisaï : Qu’y a-t-il de commun entre vous et moi, fils de Sarvia ? Laissez-le maudire ; car le Seigneur lui a ordonné de maudire David, et qui osera lui demander pourquoi il l’a fait ? 11Le roi dit encore à Abisaï, et à tous ses serviteurs : Vous voyez que mon fils, qui est sorti de mon sein, cherche à m’ôter la vie : combien plus un fils de Jémini. Laissez-le maudire, selon l’ordre qu’il en a reçu du Seigneur. 12Et peut-être que le Seigneur regardera mon affliction, et qu’il me fera du bien pour ces malédictions que je reçois aujourd’hui. 13David continuait donc son chemin, accompagné de ses gens, et Séméi, qui le suivait, marchant vis-à-vis de lui sur le haut de la montagne, le maudissait, lui jetait des pierres, et faisait voler la poussière. 14Le roi arriva enfin, et avec lui tout le peuple qui l’accompagnait, fort fatigués, et ils prirent là un peu de repos. 15Cependant Absalom entra dans Jérusalem, suivi de tout son peuple, et accompagné d’Achitophel. 16Chusaï d’Arach, ami de David, vint à lui, et lui dit : Salut, roi ! salut, roi ! 17Absalom lui répondit : Est-ce là ta reconnaissance pour ton ami ? Pourquoi n’es-tu pas allé avec ton ami ? 18Non, dit Chusaï, car je serai à celui qui a été élu par le Seigneur, par tout ce peuple, et par tout Israël, et je demeurerai avec lui. 19Et de plus, qui est celui que je viens servir ? N’est-ce pas le fils du roi ? Je vous obéirai comme j’ai obéi à votre père. 20Absalom dit alors à Achitophel : Consultez ensemble pour voir ce que nous avons à faire. 21Achitophel dit à Absalom : Entrez auprès des concubines de votre père, qu’il a laissées pour garder son palais ; afin que, lorsque tout Israël saura que vous avez déshonoré votre père, ils s’attachent plus fortement à votre parti. 22On fit donc dresser une tente pour Absalom sur la terrasse du palais du roi ; et il entra, devant tout Israël, auprès des concubines de son père. 23Or les conseils que donnait alors Achitophel étaient regardés comme des oracles de Dieu même ; et on les considérait toujours ainsi, soit lorsqu’il était avec David, soit lorsqu’il était avec Absalom.


Achitophel conseille de poursuivre David ; Chusaï détruit ce conseil, et fait avertir David, qui passe le Jourdain.

Achitophel se pend.

Absalom poursuit David.

David reçoit des rafraîchissements.


17Achitophel dit donc à Absalom : Je vais prendre douze mille hommes d’élite, et j’irai poursuivre David cette nuit même ; 2et fondant sur lui maintenant qu’il est las et hors de défense, je le battrai. Et lorsque tout le peuple qui est avec lui aura pris la fuite, je frapperai le roi abandonné. 3(Et) Je ramènerai tout ce peuple comme si ce n’était qu’un seul homme ; car vous ne cherchez qu’une personne, et après cela tout sera en paix. 4Cet avis plut à Absalom, et à tous les anciens d’Israël. 5Absalom dit cependant : Faites venir Chusaï d’Arach, afin que nous entendions aussi son avis. 6Chusaï étant venu devant Absalom, Absalom lui dit : Voici le conseil qu’Achitophel nous a donné : devons-nous le suivre ? Que nous conseilles-tu ? 7Chusaï répondit à Absalom : Le conseil qu’a donné Achitophel ne me paraît pas bon cette fois. 8Et il ajouta : Vous savez que votre père et les hommes qui sont avec lui sont très vaillants, et qu’ils ont le cœur outré comme une ourse qui est en furie dans un bois, parce qu’on lui a ravi ses petits. Votre père, qui connaît parfaitement la guerre, ne demeurera point avec ses gens. 9Il est peut-être maintenant caché dans une caverne, ou dans quelque autre lieu qu’il aura choisi. Si quelqu’un de vos hommes est tué d’abord, on publiera aussitôt partout que le parti d’Absalom a été battu. 10En même temps les plus hardis de ceux qui vous suivent, et qui ont des cœurs de lion, seront saisis d’effroi ; car tout le peuple d’Israël sait que votre père et tous ceux qui sont avec lui sont (très) vaillants. 11Voici donc, ce me semble, le meilleur (un bon) conseil à suivre : Faites assembler tout Israël, depuis Dan jusqu’à Bersabée, comme le sable de la mer qui est innombrable, et vous serez au milieu d’eux. 12Et en quelque lieu qu’il puisse être, nous irons nous jeter sur lui ; nous l’accablerons par notre nombre, comme quand la rosée tombe sur la terre ; et nous ne laisserons pas un seul de tous ceux qui sont avec lui. 13Que s’il se retire dans quelque ville, tout Israël en environnera les murailles de cordes, et nous l’entraînerons dans le torrent, sans qu’il en reste seulement une petite pierre. 14Alors Absalom, et tous les principaux d’Israël dirent : L’avis (Le conseil) de Chusaï d’Arach est meilleur que celui d’Achitophel. Mais ce fut par la volonté du Seigneur que le conseil d’Achitophel, qui était le plus utile, fut ainsi détruit, afin que le Seigneur fît tomber Absalom dans le malheur. 15Alors Chusaï dit aux prêtres Sadoc et Abiathar : Voici l’avis qu’Achitophel a donné à Absalom et aux anciens d’Israël ; et voici celui que j’ai donné. 16Faites donc porter promptement à David cette nouvelle : Ne demeurez pas cette nuit dans les plaines du désert ; mais passez au plus tôt le Jourdain, de peur qu’il ne périsse lui et tous ses gens. 17Or Jonathas et Achimaas étaient près de la fontaine de Rogel, n’osant se montrer ni entrer dans la ville ; et une (la) servante alla les avertir de tout cela. Ils partirent donc pour en porter la nouvelle au roi David. 18Il arriva néanmoins qu’un jeune homme les vit, et en avertit Absalom ; mais ils entrèrent aussitôt chez un homme de Bahurim, qui avait un puits à l’entrée de sa maison ; et ils descendirent dans le puits. 19Et la femme (de cet homme) étendit une couverture sur la bouche du puits, comme si elle eût fait sécher des grains pilés (de l’orge mondé) ; ainsi la chose demeura cachée. 20Les serviteurs d’Absalom étant venus dans cette maison, dirent à la femme : Où sont Achimaas et Jonathas ? Elle leur répondit : Ils ont pris un peu d’eau, et ont passé bien vite. Ainsi ceux qui les cherchaient, ne les ayant point trouvés, revinrent à Jérusalem. 21Après qu’ils furent partis, Achimaas et Jonathas sortirent du puits, continuèrent leur chemin, et vinrent dire à David : Levez-vous, et passez le fleuve (au plus tôt), parce qu’Achitophel a donné tel conseil contre vous. 22David se leva donc avec tous ses gens, et passa le Jourdain avant la pointe du jour, sans qu’il en demeurât un seul au-delà du fleuve. 23Or (Mais) Achitophel, voyant qu’on n’avait pas suivi le conseil qu’il avait donné, fit seller son âne et s’en alla à la maison qu’il avait dans sa ville de Gilo ; et ayant disposé de toutes ses affaires, il se pendit, et fut enseveli dans le sépulcre de son père. 24David vint ensuite au camp, et Absalom, suivi de tout Israël, passa aussi le Jourdain. 25Absalom fit général de son armée, au lieu de Joab, Amasa, fils d’un homme de Jezraël, nommé Jétra, qui avait épousé Abigaïl, fille de Naas, et sœur de Sarvia, mère de Joab. 26Or Israël campa avec Absalom dans le pays de Galaad. 27David étant venu au camp, Sobi, fils de Naas, de Rabbath, ville des Ammonites, Machir, fils d’Ammihel, de Lodabar, (et) Berzellaï, de Rogelim en Galaad, 28lui offrirent des lits, des tapis, des vases de terre, du blé, de l’orge, de la farine, du blé séché au feu (grains rôtis), des fèves, des lentilles et des pois frits (grillés), 29du miel, du beurre, des brebis et des veaux gras. Ils apportèrent tout cela à David, et à ceux qui le suivaient ; car ils soupçonnèrent que le peuple, après avoir traversé le désert, était abattu de faim, de soif et de lassitude.


Victoire de l’armée de David contre Absalom, qui, en s’enfuyant, demeure suspendu à un arbre.

Joab le perce.

David pleure sa mort.


18(Ainsi) David, ayant fait la revue de son armée, établit des tribuns et des centeniers (centurions). 2(Et) Il donna le tiers de ses troupes à commander à Joab, le tiers à Abisaï, fils de Sarvia et frère de Joab, et le tiers à Ethaï, de Geth. Le roi dit ensuite au peuple : Je veux aller au combat avec vous. 3Mais le peuple répondit : Vous ne viendrez pas ; car alors même que les ennemis nous auraient fait fuir, ils ne croiraient pas avoir fait grand chose ; et quand ils auraient taillé en pièces la moitié d’entre nous, ils n’en seraient pas plus satisfaits, parce que vous êtes considéré, vous seul, comme dix mille hommes. Il vaut donc mieux que vous restiez dans la ville, afin que vous soyez en état de nous secourir. 4Le roi leur dit : Je ferai ce que vous voudrez (qui vous semble bon). Il se tint donc à la porte (de la ville), pendant que toute l’armée sortait par groupes de cent hommes et de mille hommes. 5En même temps il donna cet ordre à Joab, à Abisaï et à Ethaï : Conservez-moi mon fils Absalom. Et tout le peuple entendit le roi, quand il recommandait Absalom à tous ses généraux. 6L’armée marcha donc en bataille contre Israël, et le combat fut livré dans la forêt d’Ephraïm. 7L’armée d’Israël fut taillée en pièces par celle de David, et la défaite fut grande : vingt mille hommes périrent. 8(Or) Le combat s’étendit dans toute la contrée, et il y en eut beaucoup plus qui périrent dans la forêt, qu’il n’y en eut qui moururent par l’épée en ce jour-là. 9Or (Mais) il arriva qu’Absalom, monté sur son mulet, se trouva en face des gens de David. Le mulet pénétra sous un chêne grand et touffu, et la tête d’Absalom s’embarrassa dans les branches du chêne ; et, son mulet passant outre, il demeura suspendu entre le ciel et la terre. 10Un soldat le vit en cet état, et vint dire à Joab : J’ai vu Absalom suspendu à un chêne. 11Joab dit à celui qui lui avait apporté cette nouvelle : Si tu l’as vu, pourquoi ne l’as-tu pas abattu à terre en le perçant ? Et je t’aurais donné dix sicles d’argent et un baudrier. 12Il répondit à Joab : Quand même vous pèseriez mille pièces d’argent entre mes mains, je ne porterais pas pour cela la main sur le fils du roi ; car nous avons tous entendu l’ordre que le roi vous a donné, à vous, à Abisaï, et à Ethaï, lorsqu’il vous a dit : Conservez-moi mon fils Absalom. 13Et si je m’étais hasardé à faire au péril de ma vie une action si hardie, elle n’aurait pu être cachée au roi, et vous seriez vous-même contre moi. 14Joab lui dit : Je ne m’en rapporterai pas à toi ; mais je l’attaquerai moi-même en ta présence. Il prit donc en sa main trois dards, dont il perça le cœur d’Absalom. Et comme il palpitait encore, toujours suspendu au chêne, 15dix jeunes écuyers de Joab accoururent, le percèrent de coups (le frappant), et l’achevèrent. 16Aussitôt (Or) Joab fit sonner la retraite, et, voulant épargner le peuple (la multitude), il empêcha ses gens de poursuivre davantage Israël qui fuyait. 17On emporta Absalom, et on le jeta dans une (la) grande fosse qui était dans le bois, et sur cette fosse on éleva un (très) grand monceau de pierres. Or tout Israël s’enfuit dans ses tentes (tabernacle). 18Absalom, lorsqu’il vivait encore, s’était fait dresser une colonne dans la vallée du roi. Je n’ai point de fils, disait-il, et ce sera là un monument qui fera vivre mon nom. Il donna donc son nom à cette colonne, et on l’appelle encore aujourd’hui : La main d’Absalom. 19Or Achimaas, fils de Sadoc, dit à Joab : Je vais courir vers le roi, et lui dire que Dieu lui a fait justice, et l’a vengé de ses ennemis. 20Joab lui dit : Tu ne porteras pas les nouvelles aujourd’hui, mais une autre fois ; je ne veux pas que ce soit toi aujourd’hui, parce que le fils du roi est mort. 21Joab dit donc à Chusi : Va, toi, et annonce au roi ce que tu as vu. Chusi se prosterna devant Joab, et se mit à courir. 22Achimaas, fils de Sadoc, dit encore à Joab : Mais si je courais encore après Chusi ? Mon fils, dit Joab, pourquoi veux-tu courir ? Tu seras le porteur d’une nouvelle fâcheuse. 23Achimaas répliqua : Mais enfin si je courais ? Cours (donc), lui dit Joab. Ainsi Achimaas, courant par un chemin plus court, dépassa Chusi. 24Cependant David était assis entre les deux portes de la ville ; et la sentinelle qui était sur la muraille au haut de la porte, levant les yeux, vit un homme qui courait tout seul, 25et il en avertit le roi en criant. Le roi lui dit : S’il est seul, il porte une bonne nouvelle. Lorsque ce messager s’avançait à grande hâte et était déjà proche, 26la sentinelle en vit un second qui courait (seul) aussi ; et criant d’en haut, elle dit : Je vois courir encore un autre homme, qui est seul. Le roi lui dit : Il porte aussi une bonne nouvelle. 27La sentinelle ajouta : A voir courir le premier, il me semble que c’est Achimaas, fils de Sadoc. Le roi lui dit : C’est un homme de bien, et il nous apporte de bonnes nouvelles. 28Achimaas, criant de loin, dit au roi : Salut, ô roi ! Et se prosternant jusqu’à terre devant lui, il ajouta : Béni soit le Seigneur votre Dieu, qui a livré entre vos mains ceux qui avaient levé leurs mains contre le roi mon seigneur ! 29Le roi lui dit : Mon fils Absalom est-il en vie ? Achimaas lui répondit : Lorsque Joab votre serviteur m’a envoyé vers vous, j’ai vu s’élever un grand tumulte ; c’est tout ce que je sais. 30Passe, lui dit le roi, et tiens-toi là (attends ici). Lorsqu’il fut passé, et qu’il se tenait de côté, 31Chusi parut, et il dit en arrivant : Mon seigneur le roi, je vous apporte une bonne nouvelle ; car le Seigneur a jugé aujourd’hui en votre faveur, et vous a délivré de la main de tous ceux qui s’étaient soulevés contre vous. 32(Et) Le roi dit à Chusi : Mon fils Absalom est-il en vie ? Chusi lui répondit : Que les ennemis de mon roi, et tous ceux qui se soulèvent contre lui pour le perdre soient traités comme ce jeune homme (prince) l’a été. 33Alors le roi, saisi de douleur, monta à la chambre qui était au-dessus de la porte, et se mit à pleurer. Et il disait en marchant : Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils ! qui m’accordera de mourir à ta place, mon fils Absalom ! Absalom, mon fils !


David continue de pleurer Absalom.

Joab l’oblige de se montrer à son peuple.

La tribu de Juda le ramène à Jérusalem.

Il pardonne à Séméi.

Il reçoit Miphiboseth.

Berzellaï lui laisse son fils.

Murmure d’Israël contre Juda.


19(Or) On avertit alors Joab que le roi pleurait et se lamentait sur son fils ; 2et ce jour-là la victoire fut changée en deuil pour toute l’armée, parce que tout le peuple sut que le roi était affligé de la mort d’Absalom. 3Les troupes entrèrent (le peuple entra) ce jour-là dans la ville sans oser presque se montrer, comme une armée défaite, et qui aurait fui le combat. 4Le roi cependant, ayant la tête couverte, criait à haute voix : Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils ! 5Joab entra donc au lieu où était le roi, et lui dit : Vous avez aujourd’hui couvert de confusion tous les serviteurs qui ont sauvé votre vie (âme), et la vie de vos fils et de vos filles, la vie (l’âme) de vos femmes et de vos concubines. 6Vous aimez ceux qui vous haïssent, et vous haïssez ceux qui vous aiment. Vous avez fait voir aujourd’hui que vous ne vous mettez en peine ni de vos officiers ni de vos soldats (serviteurs) ; et je vois bien (en vérité) que si Absalom vivait, et que nous eussions tous été tués, vous seriez satisfait. 7Venez donc maintenant vous montrer à vos serviteurs ; faites-leur plaisir en leur parlant ; car je vous jure par le Seigneur que si vous ne le faites, vous n’aurez pas cette nuit un seul homme auprès de vous, et vous vous trouverez dans un plus grand péril que vous n’avez jamais été depuis votre jeunesse jusqu’à ce jour. 8Le roi alla donc s’asseoir à la porte de la ville ; et le peuple ayant été averti qu’il était là, tout le monde vint se présenter devant lui. Cependant Israël s’était enfui dans ses tentes (tabernacles). 9Or tout le peuple dans toutes les tribus s’entredisait à l’envi : Le roi nous a délivrés de nos ennemis ; il nous a sauvés de la main des Philistins ; et il a dû fuir hors du pays à cause d’Absalom. 10D’autre part, Absalom que nous avions sacré pour roi est mort dans le combat : qu’attendez-vous donc, et pourquoi ne ramenez-vous point le roi ? 11Or le roi David envoya dire aux grands prêtres Sadoc et Abiathar : Parlez aux anciens de Juda, et dites-leur : Pourquoi êtes-vous les derniers à ramener le roi en sa maison ? (Car ce que disait tout Israël était parvenu jusqu’au roi (en sa maison).) 12Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair ; pourquoi êtes-vous les derniers à ramener le roi ? 13Dites aussi à Amasa : N’es-tu pas mes os et ma chair ? Que Dieu me traite avec toute sa sévérité (me fasse ceci, et qu’il ajoute cela, note), si je ne te fais pas pour toujours général de mon armée à la place de Joab. 14Il gagna ainsi le cœur de tous les hommes de Juda, qui lui envoyèrent dire : Revenez avec tous vos serviteurs. 15Le roi revint donc, et s’avança jusqu’au Jourdain ; et tout Juda vint au-devant de lui jusqu’à Galgala, pour lui faire passer le fleuve. 16Or Séméi de Bahurim, fils de Géra, de la tribu de Benjamin, vint en grande hâte avec ceux de Juda au-devant du roi David, 17suivi de mille hommes de Benjamin. Siba, serviteur de la maison de Saül, vint aussi avec ses quinze fils et vingt serviteurs. Se précipitant dans le Jourdain en face du roi, 18ils le traversèrent à gué pour faire passer toute la maison du roi, et pour agir selon ses ordres. Lorsque le roi eut passé le Jourdain, Séméi, fils de Géra, se prosternant devant lui, 19lui dit : Ne me traitez pas, mon seigneur, selon mon iniquité ; oubliez les injures que vous avez reçues de votre serviteur le jour où vous sortiez de Jérusalem ; et que votre cœur, mon seigneur le roi, n’en conserve pas de ressentiment. 20Car je reconnais le crime que j’ai commis : c’est pourquoi je suis venu aujourd’hui le premier de toute la maison de Joseph au-devant de mon seigneur le roi. 21Abisaï, fils de Sarvia, dit alors : Ces paroles suffiront-elles pour sauver la vie à Séméi, lui qui a maudit l’oint du Seigneur ? 22Mais David répondit à Abisaï : Qu’y a-t-il entre vous et moi, enfants de Sarvia ? Pourquoi me devenez-vous aujourd’hui des tentateurs (ennemis) ? Est-ce ici un jour à faire mourir un Israélite ? Et puis-je ignorer que je devi(e)ns aujourd’hui roi d’Israël ? 23Alors il dit à Séméi : Tu ne mourras point ; et il le lui jura. 24Miphiboseth, fils de Saül, vint aussi au-devant du roi. Depuis le jour où David était sorti de Jérusalem jusqu’à celui-ci où il revenait en paix, il n’avait ni lavé ses pieds, ni fait (rasé) sa barbe, ni pris aucun soin de ses vêtements. 25Lorsqu’il vint au-devant du roi à Jérusalem, le roi lui dit : Miphiboseth, pourquoi n’es-tu pas venu avec moi ? 26Miphiboseth lui répondit : Monseigneur le roi, mon serviteur n’a pas voulu m’obéir (m’a méprisé) ; car, étant boiteux, je lui avais dit de préparer un âne à votre serviteur pour vous suivre. 27Et au lieu de le faire, il est allé m’accuser devant mon seigneur. Mais pour vous, monseigneur le roi, vous êtes comme un ange de Dieu ; faites tout ce qu’il vous plaira. 28Car, tandis que vous pouviez traiter toute la maison de mon père comme digne de mort, vous m’avez donné place à votre table. De quoi donc me pourrais-je plaindre avec quelque justice, et quel sujet aurais-je de vous importuner encore ? 29Le roi lui répondit : Pourquoi tant de paroles ! Ce que j’ai ordonné subsistera. Toi et Siba partage(re)z le bien. 30Miphiboseth répondit au roi : Qu’il prenne même (le) tout, puisque monseigneur le roi est revenu heureusement dans sa maison. 31Berzellaï, de Galaad, descendit de Rogelim, et accompagna aussi le roi jusqu’au Jourdain ; et il était prêt à le conduire encore au-delà du fleuve. 32C’était un homme très âgé, qui avait quatre-vingts ans. Il avait fourni des vivres au roi lorsqu’il était au camp ; car il était extrêmement riche. 33Le roi lui dit donc : Viens avec moi, afin que tu vives en repos auprès de moi à Jérusalem. 34Berzellaï dit au roi : Combien d’années ai-je encore à vivre, pour que j’aille avec le roi à Jérusalem ? 35J’ai aujourd’hui quatre-vingts ans ; mes sens ont-ils assez de vigueur pour discerner le doux d’avec l’amer ? Puis-je trouver quelque plaisir à boire et à manger, ou à entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Pourquoi votre serviteur serait-il à charge à monseigneur le roi ? 36Je vous suivrai encore un peu après avoir passé le Jourdain ; mais je n’ai point mérité la faveur que vous voulez me faire. 37Permettez-moi donc de m’en retourner, afin que je meure dans ma ville, et que je sois enseveli auprès de mon père et de ma mère. Mais, monseigneur le roi, voici Chamaam, votre serviteur, que vous pouvez emmener avec vous, pour lui faire du bien comme il vous plaira. 38Le roi dit à Berzellaï : Que Chamaam passe avec moi ; je ferai pour lui tout ce que tu voudras (qu’il te plaira), et je t’accorderai tout ce que tu me demanderas. 39Le roi passa ensuite le Jourdain avec tout le peuple ; il baisa Berzellaï, et le bénit, et Berzellaï retourna dans sa maison. 40Le roi passa donc à Galgala, et Chamaam avec lui. Lorsque le roi passa le Jourdain, il fut accompagné de toute la tribu de Juda, et il ne s’y trouva que la moitié des autres tribus. 41Tous ceux d’Israël s’adressèrent donc en foule au roi, et lui dirent : Pourquoi nos frères de Juda nous ont-ils enlevé le roi, et lui ont-ils fait passer le Jourdain avec sa maison et toute sa suite ? 42Tous ceux de Juda leur répondirent : C’est que le roi nous touche de plus près ; quel sujet avez-vous de vous fâcher ? Avons-nous vécu aux dépens du roi, ou nous a-t-on fait quelques présents ? 43Ceux (Et un homme) d’Israël leur répondirent : Le roi nous considère comme étant dix fois plus que vous ; et ainsi David nous appartient plus qu’à vous. Pourquoi nous avez-vous fait cette injure, et pourquoi n’avons-nous pas été avertis les premiers pour ramener notre roi ? Mais ceux de Juda répondirent un peu (plus) durement à ceux d’Israël.


Séba excite un nouveau soulèvement contre David.

Joab prend ombrage de la confiance que David témoigne à Amasa, et le tue.

Il va assiéger Abéla, où Séba s’était retiré.

Séba est mis à mort.


20En même temps il se trouva là un homme de Bélial, nommé Séba, fils de Bochri, de la tribu de Benjamin (homme de Jémini) ; et il sonna de la trompette, en disant : Nous n’avons point de part avec David, et nous n’attendons rien du fils d’Isaï ; Israël, retourne chacun dans tes tentes (tabernacles). 2Ainsi tout Israël se sépara de David, et suivit Séba, fils de Bochri. Mais ceux de Juda adhérèrent à leur roi, et l’accompagnèrent depuis le Jourdain jusqu’à Jérusalem. 3Lorsque le roi fut venu dans son palais à Jérusalem, il prit les dix concubines qu’il avait laissées pour le garder, et les renferma dans une maison, où il pourvoyait à leur entretien ; mais il ne s’approcha plus d’elles, et elles demeurèrent enfermées, vivant comme veuves jusqu’au jour de leur mort. 4Le roi dit alors à Amasa : Convoque-moi dans trois jours tous les hommes de Juda, et trouve-toi présent avec eux. 5Amasa partit (aussitôt) pour convoquer Juda ; mais il tarda au-delà du temps que le roi lui avait marqué. 6David dit donc à Abisaï : Séba, fils de Bochri, nous fera maintenant plus de mal qu’Absalom. Prends donc ce que j’ai de troupes, et poursuis-le de peur qu’il ne s’empare des places fortes, et qu’il ne nous échappe. 7Il partit donc de Jérusalem avec les hommes de Joab, les Céréthiens et les Phéléthiens, et tous les vaillants hommes afin de poursuivre Séba, fils de Bochri. 8Lorsqu’ils furent près de la grande pierre qui est à Gabaon, ils rencontrèrent Amasa, qui venait trouver le roi. Joab était revêtu d’une tunique étroite qui lui était juste sur le corps, et par-dessus il avait son épée pendue au côté, dans un fourreau fait de telle sorte, qu’on pouvait la tirer et en frapper en un moment (par un léger mouvement). 9Joab dit donc à Amasa : Salut, mon frère ; et il prit de sa main droite le menton d’Amasa (comme) pour le baiser. 10Et comme Amasa ne prenait pas garde à l’épée qu’avait Joab, Joab l’en frappa dans le côté ; les entrailles lui sortirent du corps, et, sans qu’il fût besoin d’un second coup, il tomba mort. Or Joab et Abisaï son frère continuèrent à poursuivre Séba, fils de Bochri. 11Cependant quelques-uns des gens de Joab, s’étant arrêtés près du cadavre d’Amasa, disaient : Voilà celui qui voulait être général de David à la place de Joab. 12Or Amasa, tout couvert de sang, était étendu au milieu du chemin. Mais quelqu’un voyant que tout le peuple s’arrêtait pour le voir, le tira hors du chemin dans un champ, et le couvrit d’un manteau, afin que ceux qui passaient ne s’arrêtassent plus à cause de lui. 13Lors donc qu’on l’eut ôté du chemin, tout le monde marcha derrière Joab, et poursuivit Séba, fils de Bochri. 14Or Séba était venu, à travers toutes les tribus d’Israël, à Abéla et (à) Beth-Maacha ; et tous les hommes choisis d’Israël s’étaient ralliés auprès de lui. 15Joab et ses hommes vinrent donc l’assiéger à Abéla et à Beth-Maacha ; ils élevèrent des terrasses autour de la ville, et ils l’investirent ; et tous les gens de Joab travaillaient à saper la muraille. 16Alors une femme de la ville, qui était (très) sage, s’écria : Ecoutez, écoutez ; dites à Joab qu’il s’approche, et que je veux lui parler. 17Joab s’étant approché, elle lui dit : Es-tu Joab ? Il lui répondit : Je le suis. Ecoute, lui dit-elle, les paroles de ta servante. Il lui répondit : Je t’écoute. 18Elle ajouta : Autrefois on disait en proverbe : Que ceux qui demandent conseil, le demandent à Abéla ; et ils terminaient ainsi leurs affaires. 19N’est-ce pas moi qui dis la vérité dans Israël ? Et cependant vous voulez ruiner cette ville, et détruire une mère en Israël ? Pourquoi renversez-vous l’héritage du Seigneur ? 20Joab lui répondit : A Dieu ne plaise ! je ne viens point pour ruiner ni pour détruire. 21Ce n’est point là mon intention ; mais je cherche Séba, fils de Bochri, de la montagne d’Ephraïm, qui s’est soulevé contre le roi David. Rendez (Livrez)-nous seulement cet homme, et nous nous retirerons. Cette femme dit à Joab : On te jettera sa tête par dessus la muraille. 22Elle alla ensuite trouver tout le peuple ; et elle leur parla (si) sagement, qu’ (et) ils prirent la tête de Séba, fils de Bochri, et la jetèrent à Joab. Il sonna de la trompette, et s’éloigna de la ville, et chacun s’en retourna chez soi, et Joab revint trouver le roi à Jérusalem. 23Joab était donc général de toute l’armée d’Israël. Banaïas, fils de Joïada, commandait les Céréthiens et les Phéléthiens. 24Aduram était surintendant des tribus. Josaphat, fils d’Ahilud, avait la garde des requêtes. 25Siva était secrétaire ; Sadoc et Abiathar (grands) prêtres ; 26et Ira, de Jaïr, était prêtre de David.


Famine de trois ans dans Israël.

David livre aux Gabaonites sept personnes de la famille de Saül.

Piété de Respha envers le corps de ces princes.

David les fait ensevelir.

Guerre contre les Philistins.


21Du temps de David, il y eut aussi une famine qui dura trois ans. Alors David consulta l’oracle du Seigneur, et le Seigneur lui répondit : Cette famine est arrivée à cause de Saül et de sa maison de sang, parce qu’il a tué les Gabaonites. 2David fit donc venir les Gabaonites et leur dit (or les Gabaonites n’étaient point des enfants d’Israël, mais un reste des Amorrhéens ; les Israélites leur avaient juré qu’ils ne les feraient pas mourir ; cependant Saül avait voulu les frapper par (un faux) zèle pour les fils d’Israël et de Juda), 3David leur dit donc : Que ferai-je pour réparer l’injure que vous avez reçue, afin que vous bénissiez l’héritage du Seigneur ? 4Les Gabaonites répondirent : Nous ne voulons ni or ni argent ; nous demandons justice contre Saül et contre sa maison ; à part cela, nous ne voulons la mort d’aucun Israélite. Que voulez-vous donc, dit David, que je fasse pour vous ? 5Ils lui répondirent : Nous devons tellement exterminer la race de celui qui nous a tourmentés et opprimés injustement, qu’il n’en reste pas un seul dans toutes les terres d’Israël. 6Qu’on nous donne sept de ses enfants, afin que nous les mettions en croix devant le (crucifiions au Seigneur) Seigneur à Gabaa, d’où était Saül, qui fut autrefois l’élu du Seigneur. Le roi leur dit : Je vous les donnerai. 7Il épargna Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, à cause de l’alliance que Jonathas et lui s’étaient jurée au nom du Seigneur. 8Mais il prit les deux fils de Respha, fille d’Aïa, Armoni et Miphiboseth, qu’elle avait eus de Saül ; et (les) cinq fils que Michol, fille de Saül, avait eus d’Hadriel, fils d’Hadriel, fils de Berzellaï, qui était de Molath ; 9et il les mit entre les mains des Gabaonites, qui les crucifièrent sur une montagne devant le Seigneur. Et ces sept hommes moururent ensemble aux premiers jours de la moisson, lorsqu’on commençait à couper les orges. 10(Or) Respha, fille d’Aïa, prenant un cilice, l’étendit sur une pierre, et demeura là depuis le commencement de la moisson jusqu’à ce que l’eau du ciel tombât sur eux ; et elle empêcha les oiseaux pendant le jour, et les bêtes pendant la nuit de déchirer leurs corps. 11Cette action de Respha, fille d’Aïa, concubine de Saül, fut rapportée à David. 12Alors David alla prendre les os de Saül et de Jonathas son fils, à Jabès en Galaad, dont les habitants les avaient enlevés (furtivement) de la place de Bethsan, où les Philistins les avaient suspendus après que Saül eut été tué à Gelboé. 13David transporta donc de là les os de Saül et de Jonathas son fils. On reçut aussi les os de ceux qui avaient été crucifiés à Gabaon, 14et on les ensevelit avec ceux de Saül et de Jonathas son fils (sur un côté) dans le sépulcre de Cis, père de Saül, à Séla, sur le territoire de Benjamin. Et l’on fit tout ce que le roi avait ordonné. Et après cela Dieu redevint propice au pays. 15Les Philistins firent encore la guerre à Israël. David marcha contre eux avec son armée, et leur livra bataille. Or David était fatigué ; 16et Jesbibénob, de la race d’Arapha, qui avait une lance dont le fer pesait trois cents sicles (onces, note), et une épée qui n’avait point encore servi, était prêt de le tuer ; 17mais Abisaï, fils de Sarvia, vint au-devant de David et tua le Philistin. Alors les gens de David lui dirent avec serment : Vous ne sortirez plus avec nous pour combattre, de peur que vous n’éteigniez la lampe d’Israël. 18Il y eut une seconde guerre à Gob contre les Philistins, où Sobochaï de Husathi tua Saph, issu d’Arapha, de la race des géants. 19Il y eut aussi une troisième guerre à Gob contre les Philistins, en laquelle Elhanan (Adéodatus), fils de Jaaré (Saltus), (surnommé Orgim) de Bethléhem, tua Goliath de Geth, qui avait une lance dont la hampe était comme le grand bois dont se servent les tisserands. 20Il se fit une quatrième guerre à Geth, où il se trouva un homme de haute taille qui avait six doigts aux pieds et aux mains, c’est-à-dire vingt-quatre doigts, et qui était de la race d’Arapha. 21Il vint outrager insolemment Israël ; mais Jonathan, fils de Samaa, frère de David, le tua. 22Ces quatre hommes étaient de Geth, de la race d’Arapha, et ils furent tués par David, ou par ses gens.


Cantique de David pour remercier Dieu de l’avoir délivré de tous ses ennemis.


22(Or) David adressa au Seigneur les paroles de ce cantique, quand le Seigneur l’eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. 2Et il dit : Le Seigneur est mon rocher, ma force et mon sauveur. 3C’est mon Dieu fort, j’espérerai en lui ; il est mon bouclier et mon salut ; il m’élève en haut, il est mon refuge. Mon Sauveur, vous me délivrerez de l’iniquité. 4J’invoquerai le Seigneur digne de (toute) louange(s), et je serai délivré de mes ennemis. 5Les douleurs (brisements) de la mort m’ont entouré ; les torrents de Bélial m’ont épouvanté. 6Les liens de l’enfer m’ont environné, les filets (lacs) de la mort m’ont enveloppé. 7Dans ma tribulation j’invoquerai le Seigneur, et je crierai vers mon Dieu ; et de son temple il entendra ma voix, et mes cris viendront à ses oreilles. 8La terre s’est émue, et a tremblé, les fondements des montagnes ont été agités et ébranlés, parce que le Seigneur était irrité contre eux. 9La (Une) fumée est montée de ses narines, un feu dévorant est sorti de sa bouche, et des charbons en ont été embrasés (allumés). 10Il a abaissé les cieux, et il est descendu ; une épaisse nuée était sous ses pieds. 11Il est monté sur les (des) chérubins et a pris son vol ; il a volé sur les ailes des vents. 12Il s’est caché dans les ténèbres qui l’environnaient ; il a fait distiller les eaux des nuées du ciel. 13L’éclat (La lumière) qui brille devant lui a allumé des charbons de feu. 14Le Seigneur a tonné (tonnera) du ciel, le Très-Haut a fait retentir (élèvera) sa voix. 15Il a lancé des flèches, et il a dispersé mes ennemis (les a dissipés) ; ses foudres (la foudre), et il les a consumés. 16(Alors) La mer s’est ouverte jusqu’aux abîmes, et les fondements du monde ont été découverts, à cause des menaces du Seigneur, et du souffle des tempêtes (du vent) de sa colère. 17Il a étendu sa main des hauteurs du ciel (a envoyé d’en haut) ; il m’a saisi, et m’a retiré du milieu des eaux. 18Il m’a délivré d’un (de mon) ennemi très puissant, et de ceux qui me haïssaient ; car ils étaient plus forts que moi. 19Il m’a prévenu au jour de mon affliction, et le Seigneur a été mon (ferme) appui. 20Il m’a mis au large ; il m’a délivré, parce que je lui ai plu. 21Le Seigneur me rendra selon ma justice, et il me traitera selon la pureté de mes mains. 22Car j’ai gardé les voies du Seigneur, et je n’ai pas été impie envers (en m’éloignant de) mon Dieu. 23Toutes ses ordonnances (jugements) ont été devant moi, et je ne me suis pas détourné de ses préceptes. 24Je serai parfait avec lui ; je me tiendrai sur mes gardes contre mon iniquité. 25Et le Seigneur me rendra selon ma justice, et selon que mes mains seront pures devant ses yeux. 26Vous serez saint avec les saints, et parfait avec les forts. 27Vous serez pur (excellent) avec les purs (hommes excellents), et vous paraîtrez méchant avec les méchants. 28Vous sauverez le pauvre peuple, et de vos regards vous humilierez les superbes. 29Seigneur, vous êtes ma lampe, c’est vous, Seigneur, qui éclairez mes ténèbres. 30Par (Car avec) vous je cours tout prêt à combattre ; avec mon Dieu je franchis la muraille. 31La voie de Dieu est irrépréhensible (sans tache) ; la parole du Seigneur est éprouvée par le feu ; il est le bouclier de tous ceux qui espèrent en lui. 32Qui est Dieu si ce n’est le Seigneur ? qui est fort si ce n’est notre Dieu ? 33C’est lui qui m’a revêtu de force, qui a aplani la voie parfaite où je marche ; 34qui a rendu mes pieds aussi agiles que ceux des cerfs, et qui m’a placé sur mes lieux élevés ; 35qui instruit mes mains à combattre, et qui rend mes bras (fermes) comme un arc d’airain. 36Vous m’avez donné le bouclier de votre protection (salut), et votre bonté m’a grandi (multiplié). 37Vous avez élargi le chemin sous mes pas (agrandirez mes pas sous moi), et mes pieds (talons) n’ont point chancelé (ne chancelleront point). 38Je poursuivrai mes ennemis, et je les détruirai ; (et) je ne reviendrai pas sans les avoir anéantis. 39Je les anéantirai, et je les briserai, sans qu’ils puissent se relever ; ils tomberont sous mes pieds. 40Vous m’avez revêtu de force pour le combat ; vous avez fait plier sous moi ceux qui me résistaient. 41Vous avez fait tourner le dos à mes ennemis (m’avez livré mes ennemis par derrière), à ceux qui me haïssaient et je les exterminerai. 42Ils crieront, et personne ne les sauvera ; ils crieront au Seigneur, et il ne les écoutera point. 43Je les broierai (dissiperai) comme la poussière de la terre ; je les écraserai, et je les foulerai comme la boue des rues. 44Vous me délivrerez des contradictions de mon peuple ; vous me conserverez pour être le chef des nations ; un peuple que j’ignore me sera asservi. 45Des enfants étrangers me résisteront ; mais ils m’obéiront en entendant ma voix. 46Les (Des) enfants étrangers se fondront comme la cire, et ils trembleront de peur (seront resserrés) dans leurs retraites cachées (défilés). 47Vive le Seigneur, et que mon Dieu soit béni ; que le Dieu fort, le Dieu qui me sauve soit (sera) glorifié. 48C’est vous, mon Dieu, qui me vengez, et qui abattez les peuples sous moi ; 49qui me délivrez de mes ennemis, qui m’élevez au-dessus de ceux qui me résistent ; vous me sauverez de l’homme injuste. 50C’est pourquoi je vous louerai, Seigneur, parmi les nations, et je chanterai en l’honneur de votre nom ; 51vous qui accordez de grandes délivrances à votre (exalte les victoires de son) roi, qui faites miséricorde à David votre oint (christ), et à sa race à tout jamais.


Dernières paroles de David.

Noms des plus vaillants hommes de son armée.


23Voici les dernières paroles de David. Paroles de David fils d’Isaï, paroles de l’homme établi pour être l’oint (le christ) du Dieu de Jacob, le chantre célèbre d’Israël. 2L’Esprit du Seigneur s’est fait entendre par moi ; sa parole a été sur ma langue. 3Le Dieu d’Israël m’a parlé ; le Fort d’Israël m’a dit : Que celui qui est le dominateur des hommes soit juste, et (qu’)il règne(ra) dans la crainte de Dieu. 4Il sera comme la lumière de l’aurore, lorsque le soleil, se levant au matin, brille sans aucun nuage, et comme l’herbe qui germe de la terre, (arrosée) par les pluies. 5Ma maison sans doute n’était pas telle devant Dieu qu’il dût faire avec moi une alliance éternelle, ferme et entièrement inébranlable. C’est tout mon salut et tout mon désir, et il n’y a rien en elle qui ne doive germer. 6Mais les prévaricateurs seront arrachés comme des épines auxquelles on ne touche point avec la main ; 7mais on s’arme pour cela du fer et du bois d’une lance, et on les consume avec le feu pour les réduire à néant. 8Voici le nom des héros (braves) de David : (Jesbaam l’Hachamonite) fut le premier d’entre les trois les plus signalés. Il s’assit dans la chaire comme très sage, et il tua huit cents hommes en une seule fois. 9(Après lui) Eléazar l’Ahohite, fils de Dodo (son oncle paternel), était l’un des trois héros (braves) qui se trouvèrent avec David lorsqu’on insulta les Philistins, et qu’ils s’assemblèrent en un certain lieu pour combattre. 10Les Israélites ayant fui, il tint bon, et battit les Philistins, jusqu’à ce que sa main se lassât de tuer, et qu’il (elle) demeurât attaché(e) à son épée. Le Seigneur opéra en ce jour une grande délivrance ; et ceux qui avaient fui retournèrent pour prendre les dépouilles des morts. 11Après lui il y eut Semma, fils d’Agé, d’Arari. Les Philistins s’étant assemblés près d’une station (un poste) où il y avait un champ plein de lentilles, et ayant fait fuir le peuple devant eux, 12il demeura ferme au milieu du champ, le défendit et frappa les Philistins ; et Dieu opéra une grande délivrance (victoire). 13(Et) Auparavant les trois qui étaient les premiers entre les trente étaient venus trouver David dans la caverne d’Odollam ; c’était au temps de la moisson, et les Philistins étaient campés dans la Vallée des Géants. 14David était alors dans la forteresse, et les (l’armée des) Philistins avaient alors un poste à Bethléhem. 15Et David eut un désir (donc fit un souhait), et il s’écria : Oh ! si quelqu’un me donnait à boire de l’eau de la citerne qui est à Bethléhem, auprès de la porte ! 16Les trois héros (braves) s’élancèrent donc à travers le camp des Philistins, et allèrent puiser de l’eau dans la citerne de Bethléhem qui est auprès de la porte, et l’apportèrent à David. Mais David n’en voulut point boire, et il l’offrit (en libation) au Seigneur, 17en disant : Dieu me garde de faire cela ! Boirais-je le sang de ces hommes (et ce) qu’ils sont allés chercher au péril de leur vie (âme) ? Ainsi il ne voulut point boire de cette eau. Voilà ce que firent ces trois héros. 18Abisaï, frère de Joab, et fils de Sarvia, était le premier entre trois. C’est lui qui leva sa lance contre trois cents hommes et les tua. Il s’était acquis un grand nom parmi les trois seconds. 19C’était le plus estimé d’entre eux, et il en était le chef ; mais il n’égalait pas néanmoins les trois premiers. 20Banaïas de Cabséel, fils de Joïada, qui fut un homme très vaillant, fit aussi de très grandes actions ; il tua les deux lions de Moab ; et lorsque la terre était couverte de neige, il descendit dans une citerne où il tua un lion. 21C’est lui (aussi) qui tua un (l’) Egyptien d’une grandeur extraordinaire (digne d’être en spectacle). L’Egyptien vint la lance à la main, et Banaïas la lui arracha, (n’ayant qu’une baguette seulement), et le tua de sa propre lance. 22Voilà ce que fit Banaïas, fils de Joïada. 23Il était illustre entre les trois qui étaient les plus estimés des trente ; mais il n’égalait pas les trois premiers. David le nomma son conseiller secret (intime). 24Entre les trente étaient Asaël, frère de Joab ; Eléhanan de Bethléhem, fils de l’oncle paternel d’Asaël ; 25Semma de Harodi ; Elica de Harodi ; 26Hélès de Phalti ; Hira de Thécua, fils d’Accès ; 27Abiézer d’Anathoth ; Mobonnaï de Husati ; 28Selmon d’Ahod ; Maharaï de Nétophath ; 29Héled, fils de Baana, qui était aussi de Nétophath ; Ithaï, fils de Ribaï, de Gabaath dans la tribu de Benjamin ; 30Banaïa de Pharathon ; Heddaï du torrent de Gaas ; 31Abialbon d’Arbath ; Azmaveth de Béromi ; 32Eliaba de Salaboni ; Jonathan des enfants de Jassen (les fils de Jassen, Jonathan) ; 33Semma d’Orori ; Ahiam d’Aror, fils de Sarar. 34Eliphélet, fils d’Aasbaï, qui était fils de Machati ; Eliam de Gélon, fils d’Achitophel ; 35Hesraï de (du) Carmel ; Pharaï d’Arbi ; 36Igaal (de Soba,) fils de Nathan (de Soba) ; Bonni de Gadi ; 37Sélec d’Ammoni ; Naharaï de Béroth, écuyer de Joab, fils de Sarvia. 38Ira de Jéthri ; Gareb, qui était aussi de Jéthri ; 39Urie l’Héthéen. Trente-sept en tout.


David fait faire le dénombrement du peuple.

Il est en est repris par le prophète (Gad ?).

Peste que Dieu envoie dans Israël.


24(Et) La colère du Seigneur s’alluma encore contre Israël ; et il excita David à donner cet ordre : Va et dénombre Israël et Juda. 2Le roi dit donc à Joab, général de son armée : Va dans toutes les tribus d’Israël, depuis Dan jusqu’à Bersabée ; et faites le recensement du peuple, afin que j’en connaisse le nombre. 3Joab répondit au roi : Que le Seigneur votre Dieu multiplie votre peuple, et le fasse croître au centuple de ce qu’il est, aux yeux du roi mon seigneur ; mais que prétend faire mon seigneur par cet ordre ? 4Néanmoins la volonté du roi l’emporta sur les remontrances (paroles) de Joab et des chefs de l’armée. Joab partit donc avec eux d’auprès du roi, pour faire le dénombrement du peuple d’Israël. 5Après avoir passé le Jourdain, ils vinrent à Aroër, à droite de la ville qui est dans la vallée de Gad, 6puis à Jazer ; ils allèrent de là à Galaad, et au bas pays d’Hodsi. Ils vinrent à (dans les forêts de) Dan la Sylvestre ; puis, ayant tourné du côté de Sidon, 7ils passèrent près des murailles de Tyr, traversèrent tout le pays des Hévéens et des Chananéens, et vinrent à Bersabée, au sud de Juda. 8Enfin, après avoir parcouru toutes les terres d’Israël, ils rentrèrent à Jérusalem après neuf mois et vingt jours. 9Joab donna au roi le chiffre du dénombrement du peuple, et il se trouva en Israël huit cent mille hommes vaillants (forts) et propres à faire la guerre, et cinq cent mille dans Juda. 10Après ce dénombrement du peuple, David sentit battre son cœur (fut pris de remords) ; et il dit au Seigneur : J’ai commis un grand péché dans cette action ; mais je vous prie, Seigneur, de détourner l’iniquité de votre serviteur ; car j’ai fait une très grande folie. 11(C’est pourquoi) Le lendemain matin, lorsque David se fut levé, le Seigneur adressa sa parole à Gad, prophète et voyant de David, et lui dit : 12Va dire à David : Voici ce que dit le Seigneur : Je te donne le choix entre trois fléaux ; choisis celui dont tu voudras que je te frappe. 13Gad vint donc auprès de David et lui dit : Ou votre pays sera affligé de la famine pendant sept ans ; ou vous fuirez durant trois mois devant vos ennemis qui vous poursuivront ; ou la peste sera dans vos Etats (votre terre) pendant trois jours. Délibérez donc maintenant, et voyez ce que vous voulez que je réponde à celui qui m’a envoyé. 14David répondit à Gad : Je suis dans une (très) grande angoisse ; mais il vaut mieux que je tombe entre les mains du Seigneur, puisqu’il est plein de miséricorde, que dans les mains des hommes. 15Le Seigneur envoya donc la peste dans Israël, depuis le matin de ce jour-là jusqu’au temps arrêté ; et depuis Dan jusqu’à Bersabée, il mourut du peuple soixante-dix mille personnes. 16Et comme l’ange du Seigneur étendait déjà sa main sur Jérusalem pour la ravager, Dieu eut compassion de tant de maux, et il dit à l’ange exterminateur : C’est assez ; retiens ta main. L’ange du Seigneur était alors près de l’aire d’Aréuna le Jébuséen. 17Et David, voyant l’ange qui frappait le peuple, dit au Seigneur : C’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis le coupable (ai agi iniquement) ; ceux-ci, qui ne sont que des brebis, qu’ont-ils fait ? Que votre main, je vous prie, se tourne contre moi et contre la maison de mon père. 18Alors Gad vint dire à David : Montez, et dressez un autel au Seigneur dans l’aire d’Aréuna le Jébuséen. 19David monta suivant l’ordre que Gad lui donnait de la part de Dieu. 20Aréuna, levant les yeux, aperçut le roi et ses officiers qui venaient à lui. 21Il sortit donc, et se prosterna devant le roi la face contre terre ; et il lui dit : Pourquoi mon seigneur le roi vient-il trouver son serviteur ? David lui répondit : C’est pour acheter ton aire, et y dresser un autel au Seigneur, afin qu’il fasse cesser cette peste qui tue tant de peuple. 22Aréuna dit à David : Le roi mon seigneur peut prendre tout ce qu’il lui plaira pour l’offrir à Dieu. Voilà les bœufs pour l’holocauste, le char et les jougs serviront de bois. 23Le roi Aréuna (Le roi en trop ?, erreur de copiste ?) donna tout au roi, et il ajouta : Que le Seigneur votre Dieu agrée votre vœu. 24Le roi lui répondit : Je ne puis recevoir ce que vous m’offrez, mais je l’achèterai de vous, et je n’offrirai point des holocaustes gratuits au Seigneur mon Dieu. David acheta donc l’aire et les bœufs pour cinquante sicles d’argent. 25Et il dressa là au Seigneur un autel sur lequel il offrit des holocaustes et des hosties pacifiques. Alors le Seigneur fut réconcilié avec le pays, et la plaie se retira d’Israël.

Notes


1.4 Qu’est-ce qui a été fait ? Que s’est-il passé ? Qu’est-il arrivé ? littéralement : Quelle chose ; car le terme hébreu que la Vulgate a rendu ici par parole, signifie aussi chose, affaire.

1.6 Saül était appuyé, etc. L’Amalécite dit ce qu’il veut pour s’attribuer le prétendu mérite d’avoir tué l’ennemi de David ; car, comme on l’a vu au chapitre précédent, Saül s’était jeté sur son glaive pour se tuer lui-même.

1.10 Les hommes, surtout ceux qui étaient élevés en dignité, portaient des bracelets de même que les femmes. On sait que les Romains en donnaient aussi bien que des couronnes d’or à ceux qui s’étaient distingués par leur valeur dans les combats.

1.11 Déchirer ses vêtements était une marque de deuil commune aux anciens peuples.

1.14 Voir Psaumes, 104, 15.

1.18 L’arc. Il nous paraît très simple et très naturel de considérer ce mot, qui a fort embarrassé les commentateurs, comme le titre de la complainte ou élégie de David, parce que l’auteur y fait surtout l’éloge de l’arc de Saül et de celui de Jonathas. Les écrivains profanes en ont souvent usé ainsi dans leurs compositions. ― Tes hauts lieux, les lieux élevés.

1.20 Geth, l’une des cinq villes principales des Philistins, au pied des montagnes de Juda. ― Ascalon, dans la plaine de la Séphéla, sur la Méditerranée, ville forte des Philistins.

1.21 Comme s’il n’avait pas été, etc. Quelques interprètes rapportent ces paroles au bouclier de Saül ; mais la plupart les appliquent à Saül lui-même, qui avait été oint ou sacré avec l’huile sainte. ― Gelboé. Voir 1 Rois, 18, 4.

1.22 Sans avoir du sang. C’est la seule traduction admissible ; car, outre que le contexte l’exige, ce passage est un de ceux dans lesquels la Vulgate, à l’exemple de la Version grecque, donne aux particules hébraïques leur sens le plus ordinaire, bien qu’elles y aient leur signification moins usitée.

1.27 L’élégie de David sur la mort de Saül et de Jonathas portait le nom de chant de l’arc. Elle est composée avec beaucoup d’art. Il y a dans l’original deux vers d’introduction et deux de conclusion ; les derniers mots du verset 19 sont les mêmes que les premiers du verset 27. Les vers du verset 27 sont plus courts, comme terminant le poème. ― L’élégie elle-même renferme cinq strophes très distinctes par le sens. La première et la seconde, la quatrième et la cinquième, sont de quatre vers ; la troisième formant le milieu, a six vers et est ainsi de tous points la plus longue. ― Introduction, versets 18 et 19 : Thème de l’élégie. ― 1re strophe, verset 20 : La douleur ne doit pas éclater, afin de ne pas réjouir les ennemis. ― 2e strophe, verset 21 : Malédiction contre Gelboé, où les héros sont tombés. ― 3e strophe, versets 22 et 23 : Eloge commun de Jonathas et de Saül. Les deux parties de cette strophe médiale sont symétriques. ― 4e strophe, verset 24 : Eloge particulier de Saül ; les filles d’Israël doivent le pleurer. ― Répétition du refrain, verset 25. ― 5e strophe, versets 25 et 26 : Eloge particulier de Jonathas, son ami. ― Conclusion et refrain, verset 27. ― On peut comparer, au point de vue littéraire, le poème de David à l’ode XX du Ier livre d’Horace, et à l’élégie de Malherbe à Duperrier sur la mort de sa fille.

2.1 A Hébron. Voir Genèse, note 13.18.

2.2 Abigaïl. Voir 1 Rois, chapitre 25.

2.3 Dans les villes d’Hébron ; c’est-à-dire dans la ville d’Hébron et dans les villages qui en dépendaient.

2.4 Voir 1 Machabées, 2, 57. ― Jabès-Galaad. Voir Juges, 21, 8.

2.6 Cette action ; littéralement : cette parole. Voir 2 Rois, 1, 4.

2.7 Fils de courage ; hébraïsme, pour courageux.

2.9 Sur Galaad, sur Gessuri ; voir l’Introduction au Livre de Josué, partie B. ― Sur Jezraël, ville d’Issachar, aujourd’hui Zerin, dans une forte position, à l’extrémité de la vallée formée par le Naba-Djaloud entre le petit Hermon et les montagnes de Gelboé. Elle commande toute la plaine d’Esdrelon.

2.10 Il régna deux ans ; en paix. Cette restriction est d’autant plus nécessaire qu’Isboseth régna tant que David résida à Hébron, c’est-à-dire sept ans et demi (voir verset 11). Elle se trouve d’ailleurs expliquée, par le verset 1er du chapitre 3, où on lit qu’il y eut une longue guerre entre la maison de Saül et celle de David. On peut ajouter que les cinq dernières années d’Isboseth furent plutôt les années d’Abner que les siennes ; car ce général ne lui laissa que le nom de roi.

2.12 A Gabaon. Voir 3 Rois, note 3.4.

2.29 Béthoron, ville d’Ephraïm, sur la route qui conduisait au pays des Philistins.

3.2 Voir 1 Paralipomènes, 3, 1.

3.3 Gessur. Voir l’introduction au livre de Josué, fin de la partie B.

3.7-8 La femme du second rang, que les auteurs latins désignent par le mot concubine, était une femme très légitime et avait les droits d’épouse, quoiqu’à certains égards elle fût inférieure à la maîtresse de la maison. C’est pour cela qu’Isboseth reproche à Abner de l’avoir épousée. Il n’était pas permis, en effet, à un simple particulier d’épouser la veuve d’un roi ; et en le faisant, on attentait à la royauté, on se déclarait concurrent du roi régnant. Cet usage existait non seulement chez les Hébreux, mais aussi chez d’autres peuples.

3.9 Que Dieu fasse, etc. Voir Ruth, 1, 17.

3.10 Dan et Bersabée sont les deux extrémités de la Palestine. ― Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.

3.12 A qui est la terre ? A qui appartient tout ce pays, sinon à toi ? ― Ma main sera avec toi. Voir 1 Rois, 22, 17.

3.14 Voir 1 Rois, 18, 27.

3.16 Bahurim, localité de Benjamin, sur le chemin de Jérusalem à Jéricho, près du mont des Oliviers.

3.17 Tant hier qu’avant-hier ; hébraïsme, pour : depuis un certain temps, depuis assez longtemps.

3.23 La nouvelle de l’entrevue de David et d’Abner (voir versets 20 et 21).

3.26 La citerne de Sira était, d’après Josèphe, à vingt stades d’Hébron, au nord.

3.27 Voir 3 Rois, 2, 5.

3.29 Tenant le fuseau ; comme les femmes ; c’est-à-dire mou, efféminé, ou comme l’eunuque que l’on occupe à filer et à faire de la toile.

3.30 A Gabaon. Voir 3 Rois, 3, 4.

3.31 Ceignez-vous de sacs de deuil. Ce sac de deuil, que l’on portait aussi dans la pénitence et dans une extrême pauvreté, était une espèce de cilice ou de haire, de couleur noire ou brune, et faite de poils de chameau ou de chèvre.

3.34 Des fils d’iniquité ; hébraïsme, pour iniques, méchants.

3.35 Que Dieu me fasse, etc. Voir Ruth, 1, 17.

3.39 Quoique ; c’est le sens qu’a ici, comme en plusieurs endroits de l’Ecriture, la particule et.

4.1 Ses mains perdirent leurs forces ; il perdit courage.

4.2 Béroth, ancienne ville des Gabaonites, au nord de Jérusalem.

4.3 Géthaïm, inconnue.

4.4 De Jezraël. Voir 2 Rois, 4, 4.

4.8 Cherchait votre âme. Voir 1 Rois, 20, 1.

4.10 Voir 2 Rois, 1, 14.

5.1 Voir 1 Paralipomènes, 11, 1.

5.3 Fit alliance avec eux. David s’engagea à conduire le peuple suivant les lois de Dieu (voir Deutéronome, 17, 14 et versets suivants) ; et les anciens, au nom de tout le peuple, lui jurèrent obéissance. ― Devant le Seigneur ; probablement devant l’arche du Seigneur, qu’on fit venir, ou devant un autel qu’on érigea, en y faisant les cérémonies et les sacrifices accoutumés : on voit, en effet, plus tard un autel érigé à Hébron, où Absalom vint de Jérusalem pour sacrifier (voir 2 Rois, 15, 7-12.)

5.6 Les Jébuséens étaient encore maîtres de la citadelle sur la montagne de Sion. ― A moins que vous n’enleviez, etc. on peut supposer avec quelque probabilité que les Jébuséens placèrent sur les murs les aveugles et les boiteux de la ville pour faire insulte aux Hébreux, et pour leur montrer qu’on les craignait si peu, qu’on ne voulait leur opposer que de semblables soldats.

5.7 Qui est appelée aujourd’hui. ― La Cité de David, Jérusalem. Jérusalem devint ainsi la capitale du royaume. Voir à la fin du volume la note 15 sur Jérusalem.

5.8 Dans le temple. Hébreu : dans la maison.

5.9 Mello était la vallée qui séparait la basse ville de la citadelle.

5.11 Voir 1 Paralipomènes, 14, 1.

5.13 Voir 1 Paralipomènes, 3, 1-2. ― Des femmes du second et du premier rang. Voir 2 Rois, 3, 7.

5.18 Voir 1 Paralipomènes, 14, 9.

5.19 Je mettrai. Comme nous l’avons déjà remarqué, le verbe hébreu rendu par donner dans la Vulgate, signifie proprement poser, mettre dans la main.

5.20 Voir Isaïe, 28, 21. ― Baal-Pharasim ; ou possesseur de dispersion ; hébraïsme, pour, lieu de dispersions. Là, en effet, les Philistins furent si bien dispersés, mis en déroute, qu’ils laissèrent même leurs dieux. ― Baal-Pharasim était dans la tribu de Juda et dans la vallée de Raphaïm, au sud-ouest de Jérusalem.

5.25 Gaba, Djeba. Voir 1 Rois, 11, 5. ― Gézer, Gazer. Voir 3 Rois, 9, 16.

6.2 Voir 1 Paralipomènes, 13, 5.

6.3-4 Gabaa à Cariathiarim. Voir 1 Rois, 7, 1.

6.4 Voir 1 Rois, 7, 1.

6.8 Voir 1 Paralipomènes, 13, 11.

6.12 Voir 1 Paralipomènes, 15, 25. ― Un veau pour victime ; littéralement : une victime de veau.

6.13 Voir 1 Paralipomènes, 15, 26.

6.14 Il était ceint d’un éphod de lin. Sur l’éphod, voir Exode, note 25.7.

6.20 Il s’est dépouillé de ses vêtements de dessus ; il avait gardé sa tunique, sur laquelle était attaché l’éphod. ― Un de ses bouffons. La Vulgate elle-même indique assez clairement ce sens ; mais le texte hébreu le détermine positivement par l’article qui se met souvent pour le pronom possessif.

7.2 Voir 1 Paralipomènes, 17, 1. ― Au milieu des peaux. Les tentes se faisaient anciennement avec des peaux de bêtes, et en particulier le tabernacle ou la tente qui couvrait l’arche du Seigneur était en partie de peaux.

7.8 Voir 1 Rois, 16, 11 ; Psaumes, 77, 70.

7.10 Je te planterai ; c’est-à-dire je t’établirai.

7.11 Il te fera une maison ; hébraïsme, pour : il t’accordera une nombreuse famille.

7.12 Voir 3 Rois, 8, 19.

7.13 Voir 3 Rois, 5, 5. ― J’établirai, etc. Les dernières paroles de cette promesse prises à la lettre ne peuvent s’appliquer qu’au Messie, dont le règne est un règne éternel, tandis que la postérité de Salomon finit avec Sédécias. Comparer à Daniel, 2, 44 ; Luc, 1, 32-33.

7.14 Voir 1 Paralipomènes, 22, 10. ― Je serai son père et lui sera mon fils, ne peut s’appliquer qu’à Jésus-Christ, le fils de David par excellence. Comparer à Psaumes, 2, 7 ; Hébreux, 1, 5. ― Je le châtierai, non dans la sévérité de ma justice, mais humainement, par des châtiments que les hommes emploient quand ils veulent seulement corriger les coupables.

7.15 Voir Psaumes, 88, vv. 4, 37.

7.16 Voir Hébreux, 1, 8.

7.18 Et il s’assit ; ou bien : se tint, demeura un certain temps ; car la Vulgate est susceptible de ces deux sens aussi bien que le texte hébreu.

7.19 Mais cela même, etc. Ce serait peu de chose à vos yeux que d’avoir fait de moi un roi puissant, si vous ne promettiez encore à ma postérité un empire éternel. ― La loi d’Adam, de l’homme. Adam n’est pas ici un nom propre.

7.20 Car vous connaissez. Le terme hébreu signifie aussi aimer, faire de quelqu’un un objet de prédilection. Il semble que ce sens se lie mieux avec ce qui précède.

8.1 Voir 1 Paralipomènes, 18, 1.

8.2 Moab ; c’est-à-dire les Moabites. ― Les mesura, etc. Après avoir rassemblé les captifs en un lieu, et les avoir fait coucher par terre, il les partagea en deux parties, dont l’une devait être mise à mort, et l’autre conserver la vie. D’après le droit de la guerre de ces temps, David pouvait les tuer tous, ou les transporter dans des pays étrangers.

8.3 Soba. Partie de la Syrie, voisine d’Emath et de Damas. ― L’Euphrate. Voir Genèse, 15, 18.

8.5 La Syrie de Damas, le royaume de Syrie qui avait pour capitale Damas.

8.8 Beté porte le nom de Thébath dans le passage parallèle de 1 Paralipomènes, 18, 8. C’était une ville de l’Aram-Soba, entre Alep et Palmyre. ― Béroth, confondue souvent à tort avec Beyrouth, était aussi une ville de l’Aram-Soba, peut-être le Bercitàn actuel, dans la Cœlésyrie.

8.9 Emath ou Hamath, ville et pays habité par les Amathéens, tribu chananéenne ou héthéenne. La ville était bâtie sur l’Oronte. Sous les Séleucides, elle porta le nom d’Epiphanie de Syrie. Aujourd’hui Hamath.

8.13 La vallée des Salines est très probablement la plaine au sud de la mer Morte, appelée aujourd’hui le Ghor. Les Iduméens avaient sans doute profité du moment où les Israélites faisaient la guerre contre la Syrie pour envahir leur pays.

8.18 Les Céréthiens et les Phéléthiens, probablement des soldats mercenaires de la tribu céréthienne (voir 1 Rois, 30, 14) et du pays des Philistins. ― Prêtres signifie ici, comme dans 3 Rois, 4, 5, amis ou conseillers du roi.

9.1 Et David dit en lui-même, se dit en lui-même. ― Penses-tu n’est pas dans l’hébreu, où on lit simplement : N’est-il pas, etc.

9.3 De la miséricorde de Dieu. Voir 1 Rois, 20, 14.

9.4 Lodabar, ville du pays de Galaad.

10.2 Voir 1 Paralipomènes, 19, 2.

10.5 A Jéricho. Voir Josué, note 6.1.

10.6 Rohob. Voir Juges, 18, 28. ― Soba. Voir 2 Rois, 8, 3. ― Maacha ou Machati. Voir l’Introduction au livre de Josué, fin de la partie B. ― Istob, pays inconnu, mentionné seulement ici.

10.8 De la porte de Médaba, petite ville du voisinage. Voir 1 Paralipomènes, 19, 7.

10.12 La cité de notre Dieu ; Jérusalem, nouvelle capitale du royaume de Juda.

10.14 Dans la ville de Médaba. Comparer au verset 8.

10.16 Au-delà du fleuve de l’Euphrate.

10.17 Hélam, ville inconnue.

11.1 Voir 1 Paralipomènes, 20, 1. ― Rabba, Rabbath Ammon, sur le Nahr-Amman, au nord d’Hésébon, sur la route de Bosra, capitale des Ammonites.

11.4 Voir Lévitique, 15, 18.

11.8 Comme on ne portait ni bas ni souliers, mais simplement des sandales, et que quelquefois même on allait nus pieds, la sueur et la poussière rendaient nécessaire l’usage de se laver les pieds. C’était d’ailleurs un soulagement qu’on prenait volontiers au retour d’un voyage.

11.15 Au premier rang dans la bataille ; littéralement : en face de la guerre.

11.18 Les événements. Nous avons déjà remarqué que le terme hébreu traduit ici dans la Vulgate par parole, signifie aussi chose, affaire, événement, etc. Comparer au verset 27.

11.21 Voir Juges, chapitre 9.

12.5 C’est un fils de mort. Voir 1 Rois, 20, 31.

12.6 Voir Exode, 22, 1.

12.11 Voir 2 Rois, 16, 22.

12.13 Voir Ecclésiastique, 47, 13. ― A transféré, éloigné, c’est-à-dire pardonné.

12.14 Mourra de mort ; hébraïsme, pour : mourra infailliblement, sans rémission ;

12.20 Se lava, s’oignit, etc. C’était l’usage à la fin du deuil. David n’avait pas contracté d’impureté légale, parce qu’il n’était pas entré dans la chambre du mort, et qu’il n’avait pas assisté aux funérailles ; par conséquent il pouvait se rendre au tabernacle du Seigneur sans une purification proprement dite. ― Du pain ; hébraïsme, pour nourriture en général, aliments. ― Dans la maison du Seigneur, le Tabernacle.

12.21 Qu’est-ce que vous avez fait ? Voir 2 Rois, 11, 15.

12.26 Voir 1 Paralipomènes, 20, 1. ― Rabbath-Ammon. Voir Deutéronome, 3, 11 et 2 Rois, 11, 1.

12.27 La ville des eaux, la partie basse de Rabbath-Ammon qui était sur le bord du Nahr-Amman.

12.30 Pesant, etc. ; littéralement : talent d’or par le poids. Le mot talent est un appositif de diadème et par conséquent représente l’accusatif, comme complément du verbe ôta. Ce genre de construction n’est pas rare dans la Vulgate. Il est probable qu’il s’agit ici, non du talent hébraïque, mais du syriaque, qui avait cours à Rabbath, ou Rabba, capitale des Ammonites, et qui pesait tout au plus le quart du premier. On sait généralement d’ailleurs que chez les anciens le poids du talent était différent selon les divers pays où l’on s’en servait. Ainsi ce diadème qui fut mis sur la tête de David pendant la cérémonie de son sacre pouvait ne peser que 22 livres ; ce qui, certes, ne surpassait les forces de ce prince. Les savants ont fait d’autres hypothèses plus ou moins probables pour expliquer cette difficulté. ― L’une de ces hypothèses les plus vraisemblables, c’est que le diadème n’avait pas le poids matériel d’un talent, mais avait une valeur d’un talent, étant orné de pierres précieuses (environ 130 000 francs (en 1 900 ?)), le mot qui est traduit par poids dans la Vulgate signifiant aussi valeur.

12.31 Dans le moule des briques ; c’est-à-dire, selon la plupart des interprètes, dans des fours à briques.

13.9 Elle le versa dans un vase, ou un plat.

13.13 Il ne me refusera pas à toi ; construction elliptique, pour : Il ne me refusera pas de me donner à toi en mariage.

13.19 Comme nous l’avons déjà fait observer, on déchirait ses vêtements en signe de deuil et de douleur.

13.23 Baalhasor, ville de la tribu d’Ephraïm. ― Près d’Ephraïm, ville inconnue.

13.32 Il avait été mis dans la bouche Absalom ; c’est-à-dire probablement, qu’Absalom avait proféré le serment, ou avait donné l’ordre de détruire Amnon. L’hébreu est susceptible de ces deux sens ; le chaldéen porte dans le cœur d’Absalom.

13.37 Gessur. Voir L’introduction au livre de Josué, milieu de la partie B.

14.11 Les proches du sans, étaient les plus proches parents, qui, selon la loi, étaient les vengeurs obligés du sang versé.

14.13 Contre le peuple de Dieu. Le peuple aimait Absalom, et le regardait comme héritier naturel du trône. ― Et pourquoi le roi, etc. ; ce qui signifie : Pourquoi le roi m’a-t-il parlé de manière à tomber en faute, puisque d’un côté, il m’accorde la grâce de mon fils, meurtrier de son frère, et que de l’autre, il refuse à son peuple le retour d’Absalom, qui n’est pas plus coupable que mon fils ?

14.14 Voir Ezéchiel, 18, 32 ; 33, 11.

14.16 Le roi a écouté, pour délivrer sa servante ; hyperbate, pour : Le roi a écouté sa servante pour la délivrer.

14.17 S’accomplisse comme un sacrifice promis à Dieu ; ou bien : devienne comme un sacrifice agréable à Dieu. ― Qu’il ne s’émeut, etc. ; qui ne se laisse ébranler ni par les éloges, ni par le blâme des hommes.

14.26 Deux cents sicles ; probablement babyloniens ; ce qui ferait trente ou trente et une onces. ― Le poids public ; l’hébreu porte : Le poids du roi, qui ne différait pas du premier avant la captivité de Babylone, selon de très savants critiques.

15.2 De la porte du palais. ― D’une tribu ; c’est-à-dire d’une telle tribu, qu’il désignait par son nom.

15.6 A tout Israël ; à tous ceux d’Israël qui venaient pour demander la justice au roi.

15.7 A Hébron. Voir Genèse, note 13.18.

15.12 Gilo, dans les montagnes de Juda, au sud d’Hébron.

15.18 Des Céréthiens et des Phéléthiens. Voir 2 Rois, 8, 18. ― Geth, l’une des cinq principales villes des Philistins.

15.22 Passe le torrent de Cédron.

15.23 Le torrent de Cédron, à l’est et au sud de Jérusalem ; il est presque toujours à sec, même en hiver, et ne coule un peu qu’au moment des pluies. ― Vers le désert, la partie septentrionale du désert de Juda où passe la route qui conduit de Jérusalem à Jéricho.

15.27 Voyant. Ce mot servait anciennement à désigner les prophètes ; il convenait aussi au grand-prêtre, qui consultait le Seigneur et rendait des oracles en son nom.

15.28 Dans les plaines du désert, près du Jourdain.

15.30 La montagne des Oliviers, à l’est de Jérusalem.

15.31 Insensés ; c’est-à-dire nuls, inutiles.

15.32 Le sommet de la montagne des Oliviers.

16.3 Voir 2 Rois, 19, 27.

16.5 Voir 3 Rois, 2, 8. ― Bahurim, peut-être l’actuel Almit, où il y a beaucoup de citernes taillées dans le roc, avec des ouvertures très étroites. Voir 2 Rois, 17, 18.

16.7 Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.

16.8 Tes propres maux ; c’est-à-dire les maux que tu fais aux autres.

16.11 Cherche mon âme. Voir 1 Rois, 20, 1. ― Un fils de Jémini ; un Benjamite ; un homme de la tribu de Saül.

16.21 Leurs mains se fortifient avec vous ; hébraïsme, pour : ils s’attachent si fortement à votre parti.

16.22 Voir 2 Rois, 12, 11.

17.2 Désolé ; c’est-à-dire abandonné, seul, comme porte l’hébreu.

17.8 Il ne restera point dans la plaine sans défense, mais il cherchera quelque endroit où il sera en sûreté et pourra se défendre.

17.11 Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.

17.12 Comme la rosée, etc. Construction elliptique, pour : Comme la rosée qui tombe sur la terre, la couvre.

17.16 Au-delà ; sur l’autre rive du Jourdain.

17.17 La servante, probablement de Sadoc ou d’Abiathar, laquelle vint à la fontaine sous prétexte de puiser de l’eau ou de laver du linge. ― Car ils ne pouvaient, etc. ; c’est-à-dire il leur était défendu de se montrer et d’entrer dans la ville. ― La fontaine de Rogel, aujourd’hui Puits de Job, au sud-ouest de Jérusalem.

17.18 Un puits. C’était une citerne, alors sans eau, et dont l’embouchure était à fleur de terre. ― Voir 2 Rois, 16, 5.

17.25 Avait été avec Abigaïl. D’autres traduisent, avait épousé Abigaïl ; mais ni la Vulgate, ni l’hébreu ne le disent. ― Naas est le même qu’Isaï, que portent ici quelques exemplaires de la version grecque. D’ailleurs la généalogie de Naas qui figure ici est celle qu’on donne à Isaï, dans 1 Paralipomènes, 2, vv. 13, 15-16.

17.27 Rabbath-Ammon. Voir Deutéronome, 3, 11. ― Lodabar, ville du pays de Galaad. ― Rogelim, ville du pays de Galaad.

18.6 Dans la forêt d’Ephraïm, à l’est du Jourdain, selon les uns, à l’ouest, selon les autres.

18.8 Sur la face de toute la terre ; c’est-à-dire dans tout le pays.

18.9 Le chêne, etc. Ce chêne était distingué de tous les autres arbres, c’est pour cela que l’écrivain sacré l’a fait précéder de l’article.

18.11-12 Le sicle d’argent avait chez les Hébreux le même poids que le sicle d’or, environ 14 grammes 177. Quant à la valeur comme monnaie, le sicle d’argent pur représentait environ 1 francs 60 et le sicle d’or pur, environ 23 francs 20 (en 1 900 ?).

18.14 Non pas, etc. Construction elliptique, pour il n’en sera pas comme, etc. Comparer à Matthieu, 26, 39.

18.18 Dans la Vallée du roi, probablement la Vallée de Cédron. On y voit encore aujourd’hui un monument qu’on appelle le tombeau d’Absalom. Il date seulement de l’époque grecque. Néanmoins il peut se trouver à l’endroit où Absalom avait fait élever son monument, qui devait être un cippe en pierre.

18.24 Entre les deux portes ; c’est-à-dire entre la porte intérieure qui regardait la ville, et la porte extérieure qui regardait la campagne.

18.25 S’il est seul, etc. ; car s’ils étaient vaincus, ils reviendraient en nombre.

18.29 La paix ; c’est-à-dire la santé, ou la vie. Nous avons déjà remarqué que par le mot paix, les Hébreux entendaient souvent toute sorte de prospérités.

18.33 Voir 2 Rois, 19, 4.

19.4 Couvrit sa tête ; comment cela se pratiquait dans le deuil.

19.5 Par épouses, il faut entendre ici les femmes du premier rang, et par femmes, celles du second.

19.8 Israël ; c’est-à-dire les Israélites qui avaient suivi Absalom.

19.13 Que Dieu me fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17.

19.16 Voir 3 Rois, 2, 8. ― Séméi, le même qui avait maudit David. Voir 2 Rois, 16, 5-8. ― Fils de Jémini ; Benjamite, de la tribu de Benjamin. ― De Bahurim. Voir 2 Rois, 16, 5.

19.20 La maison de Joseph se prend, tantôt pour toute la maison d’Israël, tantôt pour la maison d’Israël, distinguée de la maison de Juda. C’est dans ce dernier sens qu’elle se prend ici.

19.26 M’a méprisé ; c’est-à-dire a méprisé mes ordres.

19.27 Voir 2 Rois, 16, 3.

19.29 Il est probable que David a cru voir quelque chose de suspect dans la conduite de Miphiboseth ; voilà pourquoi il ne lui rend que la moitié de ses biens, et laisse l’autre moitié à Siba, qui paraissait être très affectionné et au roi et à son gouvernement.

19.31 Rogelim, ville du pays de Galaad.

19.32 Voir 2 Rois, 17, 28 ; 3 Rois, 2, 7.

19.36 Ce changement, de vie, de situation ; ou, selon l’hébreu, cette rétribution, cette récompense.

19.42 M’est plus proche. David était en effet de la tribu de Juda.

19.43 Nous sommes, etc. ; puisque nous sommes dix tribus contre une, celle de Juda. ― Littéralement : Je suis, etc. Le singulier qui existe dans les verbes et les pronoms de ce verset, aussi bien dans le texte original que dans la Vulgate, ne saurait être reproduit en français, sans fausser évidemment le sens.

20.1 Homme de Jémini ; signifie probablement homme de la ville de Jémini et non point de la tribu de Benjamin ; ce qui, dans l’hébreu comme dans la Vulgate, s’exprime par fils de Jémini, ainsi qu’on l’a déjà vu dans un certain nombre de passages. ― Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.

20.7 Les Céréthiens et les Phéléthiens. Voir 2 Rois, 8, 18.

20.8 A Gabaon. Voir 3 Rois, note 3.4.

20.9 Voir 3 Rois, 2, 5. ― Et de sa main droite, etc. Telle était la coutume des Orientaux.

20.14 Abéla, ville de Nephtali. ― Beth-Maacha, ville proche d’Abéla et même probablement jointe à elle.

20.18 Et c’est ainsi, etc. On arrivait à son but, on terminait facilement ses affaires, quand on s’en rapportait aux habitants de cette ville, célèbre par sa sagesse. C’est l’explication qui, au milieu de bien d’autres, nous a paru la plus simple et la plus naturelle.

20.23 Voir 2 Rois, 8, 16.

20.16 Prêtre, conseiller intime de David.

21.2 Voir Josué, 9, 25. ― Leur avaient fait serment de leur conserver la vie.

21.6 Gabaa de Saül ; c’est-à-dire Gabaa, résidence de Saül. Saül, en effet, y avait résidé avant et après son élévation au trône. ― Voir 1 Rois, 11, 4.

21.7 Voir 1 Rois, 18, 3.

21.8 Les cinq fils de Michol, etc. Le mot Michol paraît être une faute de copiste ; car on lit plus haut (voir 1 Rois, 18, 19) que ce fut Mérob, sœur de Michol, qui épousa Hadriel, le Molathite, que Michol eut pour mari Phalti, fils de Laïs (voir 1 Rois, 25, 44), et qu’elle mourut sans enfants (voir 2 Rois, 6, 23). Les Juifs et la plupart des commentateurs chrétiens croient, d’après la version chaldaïque, que ce fut Mérob qui enfanta ces cinq fils à Hadriel, et que Michol les lui éleva.

21.9 Sur la montagne voisine de Gabaa. ― Devant le Seigneur, probablement en présence de l’autel qui était sur cette montagne. ― Dans les premiers jours de la moisson… de l’orge, au mois d’avril.

21.10 Son cilice, vêtement en étoffe grossière et en forme de sac. ― Jusqu’à ce que l’eau du ciel tombât sur eux, en octobre.

21.12 Voir 1 Rois, 31, 12. ― Jabès-Galaad. Voir Juges, 21, 8.

21.16 Voir 1 Rois, 17, 7. ― De la race d’Arapha, des Raphaïm ou géants. ― Trois cent onces, hébreu : trois cents sicles ou environ 40 kilogrammes.

21.18 Voir 1 Paralipomènes, 20, 4. ― Gob, Geth ou Gazer. ― De Husati ou Hosa, ville de la tribu de Juda.

21.19 Adéodatus, Dieudonné est la traduction de l’hébreu Elkhanan. Saltus, nom propre traduit : en hébreu Jaïr.

21.20 Geth, une des cinq grandes villes des Philistins.

21.22 Etaient nés d’Arapha ; c’est-à-dire qu’ils étaient de la race d’Arapha.

22.2 Voir Psaumes, 17, 3.

22.4 Voir Psaumes, 17, 4.

22.5 Bélial ; c’est-à-dire le démon, prince de fer. Voir 2 Corinthiens, 6, 15.

22.6 Les liens de l’enfer, en hébreu scheôl. Voir sur le scheôl, Genèse, note 37.35.

22.11 Sur des ailes de vent. Cette expression peint admirablement bien la promptitude avec laquelle Dieu vint délivrer David de la main de ses ennemis.

22.16 Les abîmes, le fond. C’est ainsi que l’on traduit généralement, d’après l’hébreu, le mot effusiones, qui signifie plutôt écoulements, débordements.

22.27 Excellent ; vertueux, juste, et selon l’hébreu pur. ― Avec un pervers, etc., c’est-à-dire, d’après l’hébreu, que vous poursuivrez dans les sentiers détournés celui qui s’y engagera.

22.33 Ma voie parfaite, pour : la voie parfaite dans laquelle je marche.

22.35 Voir Psaumes, 143, 1.

22.36 M’a multiplié, pour faire face à tous mes ennemis qui sont si nombreux.

22.49 Voir Psaumes, 17, 49.

22.50 Voir Romains, 15, 9. ― Le nom de Dieu se prend souvent pour Dieu lui-même. Ainsi, c’est ce mot qui est le sujet des verbes exalte, fait miséricorde, du verset suivant.

22.51 Les victoires ; littéralement : les saluts, les délivrances, mot qui en hébreu se prend pour les victoires remportées par un secours extraordinaire de Dieu.

23.3 Le dominateur des hommes ; selon d’autres : Un dominateur ; mais le sens revient au même ; ce dominateur est le Messie, dont l’un des principaux caractères est d’être rempli de la crainte de Dieu. Voir Isaïe, 11, 3.

23.4 Ce verset est diversement interprété, nous avons adopté le sens qui nous a paru le plus conforme à la Vulgate expliquée dans ce que l latin a d’amphibologique d’après le texte orignal.

23.8 Voir 1 Paralipomènes, 11, 10. ― voir pages 164-165 du tome 2, DFT a omis en grande partie la note.

23.13 Odollam. Voir 1 Rois, 22, 1. ― Dans la Vallée des Géants, dans la vallée des Raphaïm. Voir 2 Rois, 5, 20.

23.14 La forteresse ; la caverne mentionnée dans le verset précédent.

23.20 Les uns prennent ici le mot lion dans son sens propre ; les autres prétendent qu’il désigne des guerriers.

23.27 D’Anathoth, ville sacerdotale de Benjamin, au nord-est de Jérusalem.

23.29 Gabaath des enfants de Benjamin ; c’est-à-dire de la tribu de Benjamin.

24.1 Voir 1 Paralipomènes, 21, 1. ― Et il excita. Comme nous l’avons déjà remarqué, l’Ecriture dit souvent que Dieu fait ce qu’il permet seulement. D’ailleurs le dénombrement d’Israël n’étant point par lui-même un mal, Dieu a pu y exciter David, sans participer à la malice du démon, qui y porta ce prince, ni aux mauvaises dispositions par lesquelles il déplut à Dieu en l’exécutant. Dans l’endroit parallèle de 1 Paralipomènes, 21, 1), on lit : Satan au lieu de Seigneur.

24.2 Dénombrez. Ce pluriel est mis ici, parce que Joab ne devait pas faire seul le dénombrement. ― Depuis Dan jusqu’à Bersabée. Voir Juges, note 20.1.

24.5 Aroër de Gad est différente d’Aroër sur l’Arnon ; elle était à l’est de Rabbath-Ammon.

24.6 Jazer. Voir Nombres, 21, 32. ― Dans la terre inférieure d’Hodsi. Il faut corriger les noms propres qui ont été défigurés par les copistes et lire : à Cadès (ville) des Héthéens, dans la Cœlésyrie. ― Dan, au nord de la Palestine, à l’une des sources du Jourdain. Sidon, sur la Méditerranée, en Phénicie, au nord de Tyr.

24.7 Tyr, capitale de la Phénicie, sur la Méditerranée.

24.14 Voir 1 Paralipomènes, 21, 13 ; Daniel, 13, 23.

24.16 Près de l’aire d’Aréuna, sur le mont Moriah. La colline sur laquelle fut bâti le Temple n’est nommé Moriah que dans 2 Paralipomènes, 3, 1, mais ce nom est passé dans l’usage courant, surtout à cause de la tradition qui identifie cette colline avec le nom Moriah où Abraham voulut offrir Isaac en sacrifice, voir Genèse, 22, 2.

24.22 Pour servir de bois ; pour faire le bûcher.

24.24 Pas du tout, etc. Construction elliptique. Voir 2 Rois, 18, 14. ― Cinquante sicles d’argent. Voir 2 Rois, note 18.11-12.

24.25 A la terre ; c’est-à-dire au pays d’Israël.

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