Bible Catholique Vigouroux
Lettres de saint Paul aux Thessaloniciens (1 et 2)
Lettres de saint Paul à Timothée (1 et 2)
Lettre de saint Paul à Tite
Lettre de saint Paul à Philémon
Introduction
Thessalonique était devenue la capitale de la Macédoine et le port le plus commerçant de la Méditerranée : elle avait dans l’Empire la qualité de ville libre. Saint Paul s’y rendit, dans sa seconde mission, à sa sortie de Philippes. Il y trouva une synagogue, où il prêcha durant trois semaines et jeta les fondements d’une petite chrétienté. Mais bientôt, chassé par les intrigues des Juifs, il se retira à Bérée, puis à Athènes, et de là à Corinthe. C’est de cette dernière ville qu’il adressa à l’Eglise naissante de Thessalonique, vers l’an 52, à peu d’intervalle l’une de l’autre, deux Epîtres, les premières que nous ayons de lui. Elles sont d’une authenticité incontestable et toujours reconnue, très simples et très claire, sauf deux difficultés d’exégèse qu’on ne peut attribuer à un autre qu’à l’Apôtre. La première de ces Epîtres ne contient guère que des encouragements, chapitre 1, un tableau de sa conduite et de ses dispositions, chapitres 2 et 3, avec quelques instructions morales, chapitres 4 et 5. L’autre, plus courte encore, a pour objet de suppléer à la visite que saint Paul voulait d’abord faire aux Thessaloniciens et de rectifier cette idée, dont plusieurs étaient préoccupés, que la fin du monde était proche. (L. BACUEZ.)
1re Epître de saint Paul aux Thessaloniciens
Saint Paul salue les Thessaloniciens ; il rend grâces pour eux, et prêche parmi eux avec un grand succès.
Ils ont servi de modèle aux peuples voisins, chez qui leur foi est devenue célèbre.
1Paul, Silvain et Timothée, à l’Eglise des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père, et dans le Seigneur Jésus-Christ. 2Que la grâce et la paix vous soient données ! Nous rendons constamment grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous sans cesse dans nos prières, 3nous rappelant devant Dieu, notre Père, l’œuvre de votre foi, les travaux de votre charité, et la fermeté de votre espérance en Notre-Seigneur Jésus-Christ. 4Nous savons, frères chéris de Dieu, que vous avez été élus (quelle a été votre élection), 5car notre Evangile ne vous a pas été prêché seulement en paroles, mais aussi avec puissance (des miracles), avec l’Esprit-Saint et une pleine conviction (grande plénitude de ses dons) ; vous savez, en effet, ce que nous avons été parmi vous, à cause de vous (pour votre bien). 6Et vous-mêmes vous êtes devenus nos imitateurs, et ceux du Seigneur, recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l’Esprit-Saint ; 7de sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. 8Car (par vous) la parole du Seigneur a retenti de chez vous (s’est répandue) non seulement dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais la foi que vous avez en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de sorte que nous n’avons pas besoin d’en parler ; 9car ce sont eux-mêmes qui racontent, (à notre sujet,) quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, 10et pour attendre du ciel son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous a délivrés de la colère à venir.
Pureté, désintéressement, sollicitude de saint Paul dans la prédication de l’Evangile.
Fidélité des Thessaloniciens.
Jugement terrible sur les Juifs.
Affection de saint Paul pour les Thessaloniciens.
2Car vous savez vous-mêmes, frères, que notre arrivée chez vous n’a pas été vaine ; 2mais ayant souffert auparavant et ayant été accablés d’outrages à Philippes, comme vous le savez, nous eûmes confiance en notre Dieu, pour vous prêcher l’Evangile de Dieu parmi bien des combats (avec beaucoup de sollicitude). 3Car (En effet) notre prédication n’est basée ni sur l’erreur, ni sur des motifs impurs, ni sur la fraude ; 4mais, selon que Dieu nous a jugés dignes de nous confier l’Evangile, ainsi nous parlons, non pour plaire aux hommes, mais à Dieu, qui sonde nos cœurs. 5Car nous ne sommes jamais venus avec des paroles de flatterie, vous le savez, ni avec des prétextes inspirés par l’avarice, Dieu en est témoin ; 6nous n’avons pas recherché non plus la gloire qui vient des hommes, ni (soit auprès) de vous, ni (soit auprès) des autres. 7Bien que nous eussions pu nous imposer à vous comme apôtres du Christ, cependant nous sommes devenus comme de petits enfants au milieu de vous, comme une nourrice qui a soin de ses enfants. 8Ainsi, dans notre affection pour vous, nous souhaitions ardemment de vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, tant vous nous étiez devenus chers. 9Car vous vous rappelez, frères, notre travail et notre fatigue ; c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous, que nous avons prêché l’Evangile de Dieu parmi vous. 10Vous êtes témoins, et Dieu l’est aussi, que nous nous sommes conduits saintement, justement et d’une manière irréprochable envers vous qui avez embrassé la foi ; 11et vous savez aussi comme nous avons agi envers chacun de vous, (traitant, note) comme un père envers ses enfants, 12vous exhortant, vous consolant, et vous conjurant de marcher d’une manière digne de Dieu, qui vous a appelés à son royaume et à sa gloire. 13C’est pourquoi nous aussi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce que, recevant la parole de Dieu prêchée par nous, vous l’avez reçue, non comme une parole des hommes, mais ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, lequel agit en vous, qui avez cru. 14Car, frères, vous êtes devenus les imitateurs des Eglises de Dieu, qui, en Judée, sont (unies) à Jésus-Christ, puisque vous avez souffert, vous aussi, de la part de vos concitoyens, les mêmes choses qu’elles ont souffertes aussi de la part des Juifs, 15qui ont tué même le Seigneur Jésus, et les prophètes, et qui nous ont persécutés à notre tour ; qui ne plaisent pas à Dieu, et qui sont les ennemis de tous les hommes ; 16nous empêchant de parler aux gentils (nations) pour qu’ils (elles) soient sauvés, afin de combler en tout temps la mesure de leurs péchés ; car la colère de Dieu est arrivée sur eux définitivement. 17Pour nous, mes frères, ayant été séparés de vous pour un peu de temps, de corps, non de cœur, nous n’avons fait que plus d’efforts (mis le plus grand empressement) pour vous revoir face à face, le désirant ardemment. 18En effet, nous avons voulu venir auprès de vous ; moi du moins, Paul, une et (ou) deux fois ; mais Satan nous en a empêchés. 19Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous qui l’êtes devant Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour son avènement ? 20Oui, c’est vous qui êtes notre gloire et notre joie.
Timothée envoyé aux Thessaloniciens pour les fortifier dans leurs tribulations.
Témoignage avantageux qu’il rend de leur foi et de leur charité.
Saint Paul désire aller les voir.
Il leur souhaite l’accroissement dans le bien.
3C’est pourquoi, n’y tenant plus, j’aimai (nous aimions) mieux rester à Athènes, seul(s) ; 2et j’envoyai (nous envoyâmes) Timothée, notre frère et le ministre de Dieu dans l’Evangile du Christ, pour vous fortifier et vous exhorter relativement à votre foi, 3afin que personne ne fût ébranlé dans les (ces) tribulations présentes : car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela. 4Aussi, quand (lors même que) nous étions chez (près de) vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir des tribulations, comme cela est arrivé en effet, ainsi que vous le savez. 5C’est pour cela que, n’y tenant plus, je l’envoyai pour m’informer de votre foi, de peur que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne devînt inutile. 6Mais Timothée, étant revenu naguère de chez vous auprès de nous, nous a donné des nouvelles de votre foi et de votre charité, et du bon souvenir que vous avez toujours de nous, désirant nous voir, comme nous faisons aussi à votre égard (le désirons nous-mêmes) : 7c’est pourquoi nous avons été consolés à votre sujet, mes frères, à cause de votre foi, malgré toutes nos angoisses et toutes nos tribulations ; 8car maintenant nous vivons, si vous demeurez fermes dans le Seigneur. 9Aussi quelles actions de grâces pouvons-nous rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie que nous ressentons à cause de vous devant notre Dieu ? 10Nuit et jour nous prions très instamment, afin de vous revoir en personne, et de compléter ce qui manque encore à votre foi. 11Que Dieu lui-même, notre Père, et Notre-Seigneur Jésus-Christ dirigent notre chemin vers vous ! (.) 12Et vous-mêmes, puisse le Seigneur vous faire croître et abonder dans la charité les uns envers les autres et envers tous, comme nous en sommes nous-mêmes remplis pour vous. 13afin que vos cœurs soient affermis et rendus irréprochables dans la sainteté devant Dieu et notre Père, lors de l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ avec tous les (ses) saints. Amen.
Fuir la fornication ; garder la chasteté conjugale ; s’entr’aimer tous ; se consoler de la mort de ses frères par l’espérance de la résurrection.
Ordre dans lequel se fera la résurrection.
4Au reste, frères, nous vous demandons (prions) et vous conjurons dans le Seigneur Jésus, qu’ayant appris de nous comment vous devez marcher et plaire à Dieu, vous marchiez ainsi, de manière à progresser de plus en plus. 2En effet, vous savez quels préceptes je (nous) vous ai (avons) donnés de la part du Seigneur Jésus. 3Car la volonté de Dieu est que vous soyez saints ; que vous vous absteniez de la fornication ; 4que chacun de vous sache posséder (le vase de, enlever, note) son corps dans la sainteté et l’honnêteté, 5et non en suivant les convoitises de la passion, comme les païens (gentils eux-mêmes), qui ne connaissent pas Dieu ; 6et que personne à cet égard ne trompe son frère, et ne lui fasse tort, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous l’avons déjà dit et attesté. 7Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification. 8Celui donc qui méprise ces règles, ne méprise pas un homme, mais Dieu, qui a aussi mis (nous a même donné) son Esprit-Saint en nous. 9Quant à la charité fraternelle, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive, car vous-mêmes vous avez appris de Dieu à vous aimer les uns les autres. 10Aussi bien, vous le faites envers tous les frères dans la Macédoine entière. Mais je vous exhorte, frères, à le faire de plus en plus, 11et à vous appliquer à vivre tranquilles, et à vous occuper de vos affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons ordonné, de sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n’ayez besoin (à ne désirer rien) de personne. 12Mais nous ne voulons pas, mes frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous attristiez pas, comme les autres qui n’ont pas d’espérance. 13Car si nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, croyons aussi que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en lui. 14Car voici ce que nous vous déclarons, d’après la parole du Seigneur : nous les vivants, qui sommes réservés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. 15Car le Seigneur lui-même, au signal donné, à la voix d’un (de l’) archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui seront morts dans le Christ ressusciteront d’abord. 16Ensuite nous, les vivants, qui auront été laissés, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, pour aller à la rencontre du Seigneur dans les airs ; et ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur. 17Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles.
Jour du Seigneur incertain.
Surprise des méchants.
Enfants du jour et de la nuit.
Armes spirituelles.
Honneur des pasteurs.
Support des faibles.
Joie et prières continuelles.
Règles de conduite à l’égard des opérations surnaturelles.
Salutations.
5Quant aux temps et aux moments, mes frères, vous n’avez pas besoin que nous vous en écrivions ; 2car vous savez fort bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. 3En effet, lorsqu’ils diront : Paix et sûreté, alors une ruine soudaine les surprendra, comme font les douleurs de l’enfantement pour une femme enceinte, et ils n’échapperont pas. 4Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur ; 5car vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour ; nous ne sommes pas enfants de la nuit, ni des ténèbres. 6Ne dormons donc pas comme les autres ; mais veillons, et soyons sobres. 7Car ceux qui dorment, dorment pendant la nuit ; et ceux qui s’enivrent, s’enivrent pendant la nuit. 8Mais nous, qui sommes du jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de la charité, et ayant pour casque l’espérance du salut ; 9car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à acquérir le salut par Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions (ensemble) avec lui. 11C’est pourquoi consolez-vous mutuellement, et édifiez-vous les uns les autres, comme vous le faites d’ailleurs. 12Nous vous prions, mes frères, d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous gouvernent dans le Seigneur, et qui vous avertissent (instruisent) ; 13ayez pour eux une grande affection (charité plus abondante), à cause de leur œuvre ; vivez en (conservez la) paix avec eux. 14Nous vous en prions, frères, reprenez ceux qui sont dans le désordre (les turbulents), consolez ceux qui sont abattus, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. 15Prenez garde que personne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, et entre vous, et envers tous. 16Soyez toujours dans la joie. 17Priez sans cesse. 18Rendez grâces en toutes choses ; car c’est là ce que Dieu veut de vous tous en Jésus-Christ. 19N’éteignez pas l’Esprit. 20Ne méprisez pas les prophéties ; 21mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. 22Abstenez-vous de toute espèce (apparence) de mal. 23Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même en toute manière, afin que tout votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés irréprochables lors de l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 24Celui qui vous a appelés est fidèle ; (aussi) c’est lui qui fera cela. 25Frères, priez pour nous. 26Saluez tous les frères par un saint baiser. 27Je vous conjure par le Seigneur de faire en sorte que cette lettre soit lue à tous les saints frères. 28Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. Amen.
Notes
1.1 Silvain ou Silas. Voir Actes des Apôtres, 15, 22. ― Paul : il n’ajoute pas apôtre, comme dans les épîtres précédentes ; à cette époque, ce titre ne lui avait pas encore été contesté par les chrétiens judaïsants. ― Silvain et Timothée se trouvaient alors avec Paul à Corinthe, et avaient été ses auxiliaires à Thessalonique.
1.2 Faisant sans cesse mémoire de vous. Voir, pour le vrai sens de cette locution, Romains, 1, 9.
1.5 Avec des miracles ; littéralement, en vertu, avec vertu. Nous avons déjà fait remarquer que le mot vertu, dans le Nouveau Testament, signifiait souvent le pouvoir de faire des miracles, l’opération des miracles.
1.7 Dans la Macédoine et dans l’Achaïe. Voir Actes des Apôtres, 16, 9 et 18, 12.
2.2 Voir Actes des Apôtres, 16, 19 (22 ?). ― Dans Philippes. Voir Actes des Apôtres, 16, 12.
2.9 Voir Actes des Apôtres, 20, 34 ; 1 Corinthiens, 4, 12 ; 2 Thessaloniciens, 3, 8.
2.11 Traitant. Ce mot, qui ne se trouve pas exprimé dans le texte, représente le verbe nous avons conjuré, du verset suivant, verbe qui régit chacun de vous.
3.1 A Athènes. Voir Actes des Apôtres, 17, 15.
3.2 Voir Actes des Apôtres, 16, 1.
3.9 Toute la joie dont nous nous réjouissons ; c’est-à-dire la joie complète dont nous sommes comblés. Ce genre de répétition, qui se retrouve généralement dans toutes les langues, a pour but de donner de l’énergie au discours.
3.12 Que le Seigneur vous multiplie, en augmentant votre nombre par la conversion des infidèles.
3.13 Pour fortifier, etc. ; c’est-à-dire pour fortifier en sainteté vos cœurs qui sont déjà irréprochables.
4.3 Voir Romains, 12, 2 ; Ephésiens, 5, 17.
4.4 Son corps ; littéralement, son vase. Comparer à 2 Corinthiens, 4, 7 ; ou, selon d’autres, sa femme, parce que les écrivains juifs donnent cette signification au mot hébreu keli, qui correspond en effet à vase. Comparer à 1 Pierre, 3, 7.
4.6 En cela. Le Grec porte, en effet, dans l’affaire, la chose dont il est question ; c’est-à-dire l’adultère, ou un autre genre d’impudicité plus horrible encore.
4.9 Voir Jean, 13, 34 ; 15, vv. 12, 17 ; 1 Jean, 2, 10 ; 4, 12.
4.10 Dans toute la Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9.
4.11 Ceux qui sont dehors. Voir 1 Corinthiens, 5, 12.
4.12 Ceux qui dorment ; qui sont morts. Voir 1 Corinthiens, 7, 39.
4.13 Dieu amènera. Devant ces mots sont sous-entendus ceux-ci : Croyons aussi que ; genre d’ellipse très fréquent dans les raisonnements de l’Apôtre.
4.14 Voir 1 Corinthiens, 15, 23 (?). ― L’Apôtre se propose ici comme exemple de ce qui arrivera à ceux qui existeront lors du jugement général. C’est donc comme s’il disait aux Thessaloniciens : Supposons que le jugement arrive de notre temps, ni vous ni moi ne précéderons ceux qui sont morts depuis longtemps ; tous les hommes ressusciteront ensemble, et nous qui vivons et que nous supposons être réservés en vie jusqu’à ce jour, nous serons changés dans un moment, et nous deviendrons comme ceux qui sont morts depuis plusieurs siècles (voir 1 Corinthiens, 15, 52).
4.16 Qui vivons, qui sommes restés. Voir le verset 14. ― Saint Paul ne parle pas de la mort, mais cependant, ceux mêmes qui seront vivants au moment où Jésus-Christ viendra faire le jugement général mourront pour ressusciter aussitôt après.
5.2 Voir 2 Pierre, 3, 10 ; Apocalypse, 3, 3 ; 16, 15.
5.4 Les ténèbres désignent l’état malheureux de l’humanité coupable, en dehors de la grâce et de la vérité évangélique.
5.5 Nous, chrétiens, nous n’appartenons pas à la nuit, etc.
5.8 Voir Isaïe, 59, 17 ; Ephésiens, 6, vv. 14, 17.
5.15 Voir Proverbes, 17, 13 ; 20, 22 ; Romains, 12, 17 ; 1 Pierre, 3, 9.
5.17 Voir Ecclésiastique, 18, 22 ; Luc, 18, 1 ; Colossiens, 4, 2.
5.19 N’éteignez pas l’Esprit de Dieu, en mettant obstacle à son opération en vous, et en empêchant ceux qu’il a enrichis de ses dons de s’en servir pour l’utilité de l’Eglise.
5.22 Abstenez-vous, rejetez tout ce qui est mauvais. ― De toute apparence de mal : de l’apparence même du mal, de peur de scandaliser les faibles.
5.23 Par tous les moyens, ou en toute manière, ou en toutes choses, en tout ce qui vous arrivera ou enfin entièrement. Le grec porte absolument tous, en rapportant cet adjectif au pronom vous. ― L’esprit ou l’entendement, et l’âme ou la volonté, désignent les deux principales facultés de l’âme. « L’esprit et l’âme, dans saint Paul, ne désignent pas deux substances distinctes. L’esprit, c’est la partie supérieure de l’âme, siège de la raison et de la liberté, et aussi de la vie divine de la grâce ; l’âme, c’est la partie inférieure, principe de la vie physique, siège des phénomènes sensibles. » (CRAMPON, 1885)
5.24 Voir 1 Corinthiens, 1, 9. ― Il fera que vous soyez conservés irrépréhensibles.
5.26 La lettre est donc adressée aux chefs de la communauté, aux prêtres.
2e Epître de saint Paul aux Thessaloniciens
Saint Paul salue les Thessaloniciens.
Il rend grâces à Dieu de leur foi et de leur constance dans les maux.
Il annonce les vengeances qui seront exercées sur les méchants, et la gloire dont les justes seront comblés à l’avènement de Jésus-Christ.
1Paul, Silvain, et Timothée, à l’Eglise de Thessalonique, qui est en Dieu notre Père, et en Jésus-Christ le (Notre) Seigneur. 2Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. 3Nous devons sans cesse rendre (de dignes actions de) grâces à Dieu à votre sujet, frères, (comme cela est juste,) parce que votre foi augmente de plus en plus, et que la charité de chacun de vous envers les autres va en croissant (devient abondante) ; 4de sorte que nous-mêmes nous nous glorifions de vous dans les Eglises de Dieu, à cause de votre constance (patience) et de votre fidélité dans toutes les persécutions et les tribulations que vous endurez. 5Elles sont une preuve du juste jugement de Dieu, et elles servent à vous rendre dignes du royaume de Dieu, pour lequel aussi vous souffrez. 6Car il est juste pour Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent ; 7et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous lors de la révélation du Seigneur Jésus, qui viendra du ciel, avec les anges de sa puissance, 8au milieu d’une flamme de feu, pour tirer vengeance de ceux qui ne connaissent pas Dieu, et qui n’obéissent pas à l’Evangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 9Ils subiront la peine d’une ruine éternelle, loin (à la vue) de la face du Seigneur et de la gloire de sa puissance, 10lorsqu’il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints, et pour se faire admirer dans tous ceux qui auront cru, puisque vous avez cru au témoignage que nous avons rendu devant vous. 11C’est pourquoi aussi nous prions sans cesse pour vous, afin que votre (notre) Dieu vous rende dignes de sa vocation, et qu’il accomplisse avec puissance tous les desseins de sa bonté, et l’œuvre de la foi ; 12pour que le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit glorifié en vous, et que vous le soyez en lui, par la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ.
Apostasie qui précèdera l’avènement de Jésus-Christ.
Mystère d’iniquité jusqu’à l’avènement de l’Antechrist.
Caractère de cet homme de péché, qui doit être exterminé par l’avènement de Jésus-Christ.
Saint Paul rend grâces de la foi des Thessaloniciens, et les exhorte à garder les traditions qu’il leur a laissées.
2Nous vous conjurons, mes frères, par l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par notre réunion avec lui, 2de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et que vous ne soyez pas épouvantés, soit par quelque prophétie, soit par quelque parole ou quelque lettre qu’on prétendrait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était proche. 3Que personne ne vous séduise en aucune manière ; car il faut que l’apostasie arrive auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme de péché, le fils de la perdition, 4l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se faisant lui-même passer pour Dieu. 5Ne vous souvenez-vous pas que je vous ai dit ces choses, lorsque j’étais encore auprès de vous ? 6Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. 7Car le mystère d’iniquité est actif déjà ; seulement il faut que celui qui le retient encore soit mis de côté (que celui qui tient maintenant, tienne jusqu’à ce qu’il disparaisse). 8Et alors se manifestera cet impie, que le Seigneur Jésus tuera par le souffle de sa bouche, et qu’il détruira par l’éclat de son avènement. 9L’avènement de cet impie aura lieu selon la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs, 10et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. C’est pourquoi Dieu leur enverra une puissance d’égarement (opération d’erreur, note), pour qu’ils croient au mensonge, 11afin que tous ceux qui n’auront pas cru à la vérité, mais qui auront consenti à l’iniquité, soient condamnés. 12Mais nous, frères bien-aimés de Dieu, nous devons rendre à Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, de ce que Dieu vous a élus comme des prémices, pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit et par la foi en (de) la vérité ; 13ce à quoi il vous a appelés par notre Evangile, pour vous faire acquérir la gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ. 14Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et conservez les traditions que vous avez apprises soit par notre parole, soit par notre lettre. 15Que Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, 16consolent (raniment) vos cœurs, et vous affermissent en toute bonne œuvre, et en toute bonne parole !
Saint Paul demande aux Thessaloniciens le secours de leurs prières.
Il les avertit de se retirer de ceux qui vivent d’une manière déréglée.
Il leur recommande le travail.
Il leur souhaite la paix.
Salutations.
3Au reste, mes frères, priez pour nous, afin que la parole de Dieu ait un libre cours et soit glorifiée, comme elle l’est chez vous (aussi parmi vous, note), 2et afin que nous soyons délivrés des hommes importuns et méchants ; car tous n’ont pas la foi. 3Mais Dieu est fidèle, et il vous affermira, et vous préservera du mal. 4Nous avons à votre égard cette confiance dans le Seigneur, que vous faites et que vous ferez ce que nous vous prescrivons. 5Que le Seigneur dirige (donc) vos cœurs dans l’amour de Dieu et dans la patience du Christ. 6Nous vous ordonnons, frères, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit d’une manière déréglée, et non selon l’instruction qu’on a (la tradition qu’ils ont) reçue de nous. 7Car vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, puisque nous n’avons pas mené parmi vous une conduite irrégulière ; 8et nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne, mais nous avons travaillé nuit et jour avec peine et avec fatigue, pour n’être à charge à aucun de vous. 9Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit (pouvoir) ; mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. 10Car lorsque nous étions chez vous, nous vous déclarions que si quelqu’un ne veut pas travailler, il ne doit pas non plus manger. 11Nous apprenons cependant que quelques-uns parmi vous se conduisent d’une manière déréglée, ne travaillant pas, mais s’occupant de choses vaines. 12Or nous ordonnons à ces personnes-là, et nous les conjurons par le Seigneur Jésus-Christ, de manger un pain qui soit le leur, en travaillant paisiblement. 13Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. 14Et si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous ordonnons par cette lettre, notez-le, et n’ayez pas de commerce avec lui, afin qu’il en ait de la confusion. 15Ne le regardez cependant pas comme un ennemi, mais reprenez-le comme un frère. 16Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps et en tout lieu. Que le Seigneur soit avec vous tous. 17Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. C’est là mon signe (seing) dans toutes mes lettres ; j’écris ainsi. 18Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous ! Amen.
Notes
1.1 Silvain, le Silas des Actes. Voir Actes des Apôtres, 15, 22.
1.7 Les anges de sa puissance ; c’est-à-dire les anges qui sont les ministres de sa puissance.
1.10 Touchant ce jour, ou bien en vue, dans l’attente de ce jour. Ce sont les seules interprétations compatibles avec les Bibles latines autorisées. D’autres, conformément au texte grec, traduisent avec une parenthèse : Et admiré dans tous ceux qui auront cru (puisque vous avez cru à notre témoignage) à ce jour ; ce qui enlève toute difficulté grammaticale.
1.11 Tous les desseins de sa bonté, ou, en vertu d’une figure de grammaire dont nous avons déjà vu beaucoup d’exemples : Toute sa bonté, sa bienveillante volonté.
2.2 Par quelque esprit prétendu divin ou prophétique, par révélation qu’on prétendrait faussement avoir reçue de l’Esprit-Saint. ― « Le jour du Seigneur signifie souvent dans l’Ecriture la fin du monde, le jugement universel, où le Seigneur se montrera avec sa grandeur, sa puissance et sa justice souveraines ; mais les auteurs sacrés désignent aussi quelquefois par ce terme les grands événements dans lesquels la majesté divine se manifeste d’une manière frappante, et qui sont comme des images de la catastrophe finale. Saint Paul avertit les fidèles de Thessalonique de ne pas se laisser troubler par ceux qui annoncent que ce jour est proche, en alléguant à cet égard certaines révélations qu’ils prétendent tenir directement du ciel ou qu’ils attribuent à l’Apôtre, sinon au Sauveur lui-même. Loin de confirmer ces prédictions, saint Paul enseigne qu’on ne doit pas s’attendre à voir sitôt l’accomplissement des divins oracles. Il assure qu’il doit se produire auparavant de grands événements, « la séparation », c’est-à-dire suivant l’explication la plus commune, l’apostasie des peuples chrétiens qui se sépareront de l’Eglise, et l’apparition du « fils de perdition », de l’homme de péché, de cet ennemi du vrai Dieu, qui se fera rendre à lui-même les honneurs divins. Ce qui portait l’Apôtre à donner cet avis à ses disciples, ce n’était pas seulement le désir de leur épargner une inquiétude sans fondement, c’était surtout la prévision du péril auquel leur foi serait exposée par les déceptions qui résulteraient de semblables illusions. C’est la même raison qui a porté l’Eglise à défendre sous peine d’excommunication d’annoncer pour une époque déterminée la venue de l’Antechrist ou le jour du jugement. » (L. BACUEZ.)
2.3 Voir Ephésiens, 5, 6. ― Cette apostasie est la révolte de toutes les nations contre l’Eglise catholique, révolte qui a commencé, et qui deviendra plus générale dans les jours de l’Antechrist, à la fin des temps.
2.4 Dans le temple de Jérusalem que quelques-uns croient qu’il rebâtira, ou dans les Eglises chrétiennes qu’il consacrera à son culte, comme Mahomet a fait des églises d’Orient.
2.7 Le mystère d’iniquité, etc. Seulement, que celui qui tient la foi, qui possède la foi, la tienne, s’y tienne fortement attaché, la conserve jusqu’à la mort de l’Antechrist ; ou bien : Seulement, que celui qui retient l’Antechrist (voir verset 6), le retienne jusqu’à ce qu’il meure (ou jusqu’à ce que l’apostasie ait disparu du milieu de l’Eglise) ; car le texte grec est comme la Vulgate, susceptible de ces deux interprétations. D’autres proposent ce sens : « La puissance du mal est déjà en activité, mais avec moins d’éclat ; il faut que celui qui le retient, qui l’empêche de se développer en toute liberté, ait disparu, pour que l’Antechrist vienne (…) L’enseignement oral de Paul avait rendu ce passage aussi clair pour les Thessaloniciens qu’il est resté obscur pour nous. Des centaines d’interprétations ont été proposées. » (CRAMPON, 1885)
2.8 Voir Isaïe, 11, 4.
2.10 Une opération d’erreur. Dieu permettra qu’ils soient réduits et trompés par des prodiges mensongers, en punition de ce qu’ils n’ont pas entretenu l’amour de vérité.
2.14 L’Apôtre donne ici la même autorité à ce qu’il a enseigné, soit de vive voix, soit par écrit. C’est pour cela que l’Eglise reçoit avec le même respect les vérités renfermées dans les Ecritures, et celles qui sont venue des Apôtres jusqu’à nous par le canal de la tradition.
3.1 Voir Ephésiens, 6, 19 ; Colossiens, 4, 3. ― Comme aussi parmi vous ; c’est-à-dire qu’elle se répande, etc., aussi parmi vous ou bien, comme elle l’est parmi vous.
3.2 Car la foi n’est pas à tous, n’est pas commune à tous ; bien que Dieu accorde à tous les moyens de croire, tous n’en profitent pas.
3.3 Du malin esprit ; c’est-à-dire du démon.
3.6 Tous nos frères qui se conduisent ; littéralement : Tout frère qui se conduit. Le mot tout est un véritable collectif ; c’est pour cela qu’on lit au pluriel immédiatement après : Ils ont reçue.
3.8 Voir Actes des Apôtres, 20, 34 ; 1 Corinthiens, 4, 12 ; 1 Thessaloniciens, 2, 9. ― Saint Paul gagnait sa vie en fabriquant des tentes. Voir Actes des Apôtres, 18, 3.
3.13 Voir Galates, 6, 9.
Les épîtres pastorales
On désigne sous ce titre trois Epîtres de saint Paul à ses disciples de prédilection. Deux sont adressées à Timothée et une à Tite. On les nomme pastorales, parce qu’elles traitent de sujets relatifs au saint ministère, en particulier du choix, des devoirs et des vertus des pasteurs.
Timothée avait suivi saint Paul dans une grande partie de ses voyages, et reçu de lui diverses missions, en Macédoine, en Grèce, à Philippes, à Thessalonique, à Corinthe. Il lui était aussi attaché qu’un fils peut l’être à son père ; néanmoins, l’Apôtre l’avait placé à la tête de l’Eglise d’Ephèse, pour se conformer à une révélation du ciel. Quant à Tite, il l’avait aussi élevé à l’épiscopat, après plusieurs missions, et l’avait chargé spécialement d’achever son œuvre dans l’île de Crète, en y organisant le ministère ecclésiastique.
La date de la seconde Epître à Timothée ne paraît pas douteuse. On la rapporte aux derniers temps de la vie de l’Apôtre. L’Epître elle-même nous apprend qu’il est à Rome, prisonnier pour la foi, qu’il a passé récemment à Troas, à Milet et à Corinthe, qu’il n’a plus à ses côtés qu’un seul disciple, saint Luc, et qu’il s’attend à une mort prochaine.
Pour les deux autres Epîtres, il ne paraît pas possible d’en fixer la date d’une manière précise. Néanmoins on a lieu de croire qu’elles sont à peu près de la même époque et qu’elles ont été écrites peu de temps avant la dernière captivité de l’Apôtre. Ce qui le fait penser, c’est l’analogie frappante et toute exceptionnelle qu’elles ont avec la seconde à Timothée, pour le fond comme pour la forme. Non seulement l’auteur y traite des mêmes sujets, mais il est placé au même point de vue, il a les mêmes préoccupations, il voit l’Eglise dans le même état. Mêmes périls pour la foi ; même goût des nouveautés dans les fidèles ; mêmes défauts dans la prédication ; les avis et les recommandations sont presque identiques. C’est aussi le même style, plus pur, plus coulant et moins chargé d’hébraïsmes qu’à l’ordinaire : ce sont les mêmes locutions et souvent les mêmes termes, qu’on lit dans chacune de ces Epîtres, et qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Aucune d’elles ne ressemble à un traité dogmatique ou polémique. Ce sont des Lettres proprement dites, des communications affectueuses, des instructions toutes pratiques, telles que l’âge de l’Apôtre, sa dignité et ses relations avec ses disciples le mettaient en position de leur en adresser. Convaincu qu’ils ne demandent qu’à connaître ses sentiments pour entrer dans leurs vues, il leur écrit au courant de la plume, sans se préoccuper d’ordre ni de méthode. Les préceptes, les exhortations, les maximes, les pressentiments, les détails intimes arrivent pêle-mêle et se pressent sur le papier comme dans son esprit. Aussi serait-il difficile d’en faire un résumé ou une analyse proprement dite.
Ajoutons que diverses informations, fournies par ces Lettres mêmes, ne permettent guère de leur fixer une place dans la partie de la vie de saint Paul que les Actes nous retracent. Ainsi, dans la première à Timothée, on voit que, lorsqu’il écrivit, l’Apôtre venait de quitter Ephèse pour se rendre en Macédoine, qu’il avait laissé à son disciple le soin de cette Eglise et qu’il espérait l’y rejoindre bientôt. Or, ceci n’a pu avoir lieu au moment où les Actes nous montrent saint Paul quittant Ephèse pour passer en Europe ; car alors Timothée le devançait en Macédoine et l’Apôtre n’avait pas l’intention de revenir à Ephèse. A ce moment d’ailleurs, saint Paul ne fait encore que prédire l’apparition des faux Docteurs dont il expose et combat les principes dans les deux Lettres à Timothée. De même quand il écrit à Tite : il vient de passer dans l’île de Crète, où il l’a laissé. Il ne saurait être ici question de son passage en Crète avec le vaisseau qui l’emmenait captif à Rome : comment eût-il pu dire qu’il se proposait de passer l’hiver à Nicopolis ? On ne voit donc pas où placer cette Epître, sinon dans l’intervalle de ses deux captivités, intervalle dont nous ignorons le détail, mais qui n’a pas été imaginé pour soutenir l’authenticité de ces écrits et durant lequel nous sommes fondés à croire qu’il parcourut de nouveau l’Orient, après avoir évangélisé l’Espagne.
Quelques auteurs objectent le jeune âge de Timothée, à l’époque où fut écrite la première Epître, saint Paul lui recommandant de faire respecter sa jeunesse. Mais il faut tenir compte de l’âge avancé de l’Apôtre, qui se qualifie de vieillard et qui avait au moins une soixante d’années, de l’habitude où il était de parler à Timothée comme à son disciple, et de la pratique commune au premier siècle de n’appliquer aux fonctions pastorales que les hommes qui touchaient à la vieillesse. (L. BACUEZ.)
1re Epître de saint Paul à Timothée
INTRODUCTION
Dans cette Epître, le dessein de saint Paul est d’avertir l’évêque d’Ephèse des principaux devoirs attachés à sa charge, et de l’animer à les bien remplir, chapitre 3, verset 15. Dans ce but, il indique brièvement à Timothée les obligations les plus graves de l’épiscopat. Il lui dit : ― 1° Comment il doit instruire son peuple et combattre les mauvaises doctrines, chapitre 1, versets 1 à 20. ― 2° Avec quel soin il doit s’acquitter de la prière publique et des exercices du culte divin, chapitre 2, versets 1 à 15. ― 3° Comment il doit choisir ses coopérateur, chapitre 3, versets 1 à 16. ― 4° Quel zèle il doit avoir pour se sanctifier lui-même, chapitre 4, et pour maintenir la discipline dans son Eglise, chapitres 5 et 6. A ces instructions, qui conviennent à tous les pasteurs, se mêlent des exhortations et des avis personnels, avec certains détails sur la vie de l’Apôtre. (L. BACUEZ.)
1re Epître de saint Paul à Timothée
Saint Paul salue Timothée.
Questions non édifiantes.
Charité, fin des commandements.
Sainteté et usage de la loi.
Paul donné pour exemple de la miséricorde de Dieu.
Vie épiscopale.
Milice sainte.
1Paul, apôtre de Jésus-Christ par ordre de Dieu notre sauveur, et de Jésus-Christ notre espérance, 2à Timothée, mon cher fils dans la foi. Grâce, miséricorde et paix, de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus Notre Seigneur. 3Je t’ai recommandé, en partant pour la Macédoine, de demeurer à Ephèse, afin d’enjoindre à certaines personnes de ne pas enseigner une autre doctrine, 4et de ne pas s’appliquer à des fables et à des généalogies sans fin, qui favorisent bien plus les disputes que l’édifice de Dieu, lequel est basé sur la foi. 5Car la fin du commandement, c’est la charité venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère ; 6choses loin desquelles certaines personnes s’étant égarées, se sont tournées vers de vains discours, 7voulant être docteurs de la loi, et ne comprenant ni ce qu’elles disent, ni ce qu’elles affirment. 8Or, nous savons que la loi est bonne, si l’on en use selon l’esprit de la loi (légitimement), 9en reconnaissant que la loi n’a pas été établie pour le juste, mais pour les méchants (injustes) et les rebelles, pour les impies et les pécheurs, pour les scélérats et les profanes, pour les meurtriers de leur père et de leur mère, pour les homicides, 10les fornicateurs, les infâmes (abominables), les voleurs d’hommes, les menteurs (et les parjures), et s’il y a quelque autre chose qui s’oppose à la saine doctrine, 11laquelle est conforme à l’Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, dont la dispensation m’a été confiée. 12Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, au Christ Jésus Notre-Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le (son) ministère, 13moi qui auparavant étais un blasphémateur, un persécuteur et un oppresseur injurieux (outrageux) ; mais j’ai obtenu miséricorde de Dieu, parce que j’ai agi par ignorance, dans l’incrédulité. 14Et (même) la grâce de Notre-Seigneur a été surabondante, en me remplissant de la foi et de la charité qui est en Jésus-Christ. 15C’est une parole (vérité) certaine et absolument digne d’être acceptée, que le Christ Jésus est venu en ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. 16Mais j’ai précisément obtenu miséricorde, afin que le Christ Jésus fît voir en moi le premier toute sa patience, pour que je servisse d’exemple à ceux qui croiront en lui, pour posséder la vie éternelle. 17Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, honneur et gloire dans les siècles des siècles ! Amen. 18Voilà la recommandation que je t’adresse, mon fils Timothée, conformément aux prophéties faites autrefois à ton sujet, afin que tu combattes, aidé par elles (en les accomplissant), le bon combat, 19conservant la foi et une bonne conscience ; quelques-uns, la rejetant au loin, ont fait naufrage par rapport à la foi. 20De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, pour qu’ils apprennent à ne plus blasphémer.
Prier et rendre grâces pour tous.
Volonté de Dieu à l’égard du salut.
Médiation et rédemption de Jésus-Christ.
Paul, apôtre des gentils.
Conditions de la prière.
Modestie et soumission recommandées aux femmes.
2Je demande donc avant toutes choses que l’on fasse des supplications, des prières, des intercessions et des actions de grâces pour tous les hommes, 2pour les rois, et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté (chasteté). 3Car cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, 4qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité. 5Car il y a un seul Dieu, et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus-Christ (le Christ Jésus homme), 6qui s’est donné lui-même pour la rédemption de tous : c’est là un témoignage rendu en son temps, 7et pour lequel j’ai été prédicateur et apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas), docteur des Gentils (nations) dans la foi et la vérité. 8Je veux que les hommes prient en tout lieu, levant des mains pures, sans colère et sans contestations. 9De même je veux que les femmes prient vêtues d’une manière décente, qu’elles se parent avec pudeur et réserve, et non de tresses ou d’or, ou de perles, ou d’habits somptueux, 10mais de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de piété. 11Que la femme reçoive l’instruction en silence, avec une entière soumission. 12Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. 13Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite. 14Et Adam n’a pas été séduit ; mais la femme, ayant été séduite, est tombée dans la transgression (prévarication). 15Cependant elle sera sauvée par la maternité, si elle persévère dans la foi, et la charité, et la sainteté, unies à la réserve.
Qualité des évêques et des prêtres, des diacres et des diaconesses.
L’Eglise est la maison de Dieu, la colonne et la base de la vérité.
Grandeur du mystère de Jésus-Christ.
3Cette parole (vérité) est certaine : si quelqu’un désire l’épiscopat, il désire une œuvre excellente (bonne). 2Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, prudent, grave, chaste, hospitalier, capable d’instruire ; 3qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais modéré, éloigné des querelles, désintéressé ; (mais surtout) 4qu’il gouverne bien sa propre maison, qu’il maintienne ses fils dans la soumission et dans une parfaite honnêteté (chasteté). 5Car si quelqu’un ne sait pas gouverner sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? 6Qu’il ne soit pas un néophyte, de peur qu’enflé d’orgueil, il ne tombe dans la même condamnation que le diable. 7Il faut encore qu’il ait un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans le piège du diable. 8De même, que les diacres soient chastes (pudiques), qu’ils ne soient pas doubles en paroles, ni adonnés à boire beaucoup de vin, qu’ils ne cherchent pas de gain honteux (sordide), 9qu’ils gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. 10Qu’ils soient, eux aussi, éprouvés d’abord, puis admis au ministère, s’ils sont sans aucun reproche. 11Que les femmes de même soient chastes (pudiques), exemptes de médisance, sobres, fidèles en toutes choses. 12Que les diacres soient mariés à une seule femme, qu’ils gouvernent bien leurs enfants et leurs propres maisons. 13Car ceux qui auront bien remplis leur ministère s’acquerront un rang honorable et une grande assurance dans la foi qui est en Jésus-Christ. 14Je t’écris ces choses, tout en espérant d’aller bientôt vers toi, 15afin que, si je tardais, tu saches comment tu dois te conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité. 16Et sans contredit il est grand le mystère de la piété, qui a été manifesté dans la chair, a été légitimé par l’Esprit, a été vu des (dévoilé aux) anges, a été prêché aux nations, a été cru dans le monde, a été élevé (reçu) dans la gloire.
Hérésies annoncées.
Timothée exhorté à se nourrir de la bonne doctrine, à fuir l’erreur, à s’exercer à la piété, à se rendre le modèle des fidèles, à lire et à enseigner, à ne pas négliger la grâce de son ordination.
4Mais l’Esprit dit expressément que, dans les temps qui viendront (derniers temps), quelques-uns abandonneront la foi, s’attachant à des esprits d’erreur et à des doctrines de démons, 2par suite de l’hypocrisie d’hommes proférant le mensonge et dont la conscience porte la marque de l’infamie (cautérisée), 3qui interdisent le mariage et ordonnent (ordonnant, note) de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour que les fidèles et ceux qui ont reconnu la vérité en usent avec action de grâces, 4Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter de ce qui se prend avec action de grâces, 5parce que c’est sanctifié par la parole de Dieu et la prière. 6En exposant ces choses aux frères, tu seras un bon ministre du Christ Jésus, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as suivie avec soin. 7Quant aux fables insensées et aux radotages (des vieilles femmes), évite-les, et exerce-toi à la piété. 8Car l’exercice corporel est utile à peu de chose ; mais la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de la vie future. 9C’est là une parole (vérité) certaine, et tout à fait digne d’être reçue. 10Car c’est pour cela que nous supportons les fatigues et les outrages (nous sommes maudits), parce que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des fidèles. 11Commande ces choses et enseigne-les. 12Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois un (le) modèle des fidèles dans les paroles, dans la conduite, dans la charité, dans la foi, dans la chasteté. 13Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation et à l’enseignement. 14Ne néglige pas la grâce qui est en toi, qui t’a été donnée, suivant une révélation prophétique, lorsque les prêtres t’imposèrent les mains. 15Médite ces choses, sois tout en elles, afin que ton progrès soit manifeste à tous. 16Veille sur toi-même et sur l’enseignement ; persévère dans ces choses : car, en faisant cela, tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent.
Règles de conduite à l’égard des personnes âgées ou jeunes.
Veuves qui méritent d’être assistées.
Veuves qui méritent d’être employées pour le service de l’Eglise.
Récompense des prêtres.
Accusation des prêtres ; leur ordination.
5Ne reprends pas (durement) le vieillard, mais exhorte-le comme un père ; les jeunes gens, comme des frères ; 2les femmes âgées, comme des mères ; les jeunes, comme des sœurs, en toute chasteté. 3Honore les veuves qui sont vraiment veuves. 4Si une veuve a des fils ou des petits-fils, qu’elle (leur) apprenne avant tout à gouverner sa (leur) maison et à rendre la pareille à ses (leurs) parents ; car cela est agréable à Dieu. 5Mais que celle qui est vraiment veuve et délaissée, espère en Dieu, et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières. 6Car celle qui vit dans les délices est morte, quoique vivante. 7Rappelle-leur également cela, pour qu’elles soient irréprochables. 8Si quelqu’un n’a pas soin des siens et surtout de ceux de sa maison, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. 9Qu’une veuve, pour être admise, n’ait pas moins de soixante ans, qu’elle ait été la femme d’un seul mari, 10qu’on rende témoignage de ses bonnes œuvres : si elle a élevé des enfants, exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les affligés, si elle s’est appliquée à toutes sortes de bonnes œuvres. 11Quant aux jeunes veuves, ne les admets pas ; car, lorsque la mollesse de leur vie les a éloignées du Christ, elles veulent se remarier, 12s’attirant (ainsi) la condamnation, parce qu’elles ont violé leur première foi. 13Mais de plus, étant oisives, elles apprennent à courir les maisons ; et non seulement elles sont oisives, mais encore bavardes et curieuses, parlant de choses dont on ne doit pas parler. 14Je veux donc que les jeunes veuves se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles gouvernent leur ménage, et qu’elles ne donnent à aucun (notre) adversaire occasion de médire de nous. 15Car déjà quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan. 16Si quelque fidèle a des veuves dans sa famille, qu’il les assiste, et que l’Eglise n’en soit pas chargée, afin qu’elle puisse suffire à celles qui sont vraiment veuves. 17Que les prêtres qui gouvernent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui se donnent de la peine pour la prédication et l’enseignement. 18Car l’Ecriture dit : Tu ne lieras pas la bouche au bœuf qui foule le grain ; et : Un ouvrier est digne de son salaire. 19Ne reçois pas d’accusation contre un prêtre, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. 20Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte. 21Je t’adjure (te conjure) devant Dieu, devant le Christ Jésus et les anges élus, d’observer ces choses sans prévention (préjugé), et de ne rien faire par esprit de parti. 22N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d’autrui. Toi-même, conserve-toi chaste. 23Ne continue pas à ne boire que de l’eau, mais use d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes maladies. 24Il y a des hommes dont les péchés sont manifestes et devancent le jugement ; il y en a d’autres qui ne se découvrent qu’après. 25De même les bonnes œuvres sont manifestes ; et celles qui ne le sont pas encore ne peuvent pas rester cachées.
Devoirs des serviteurs.
Faux docteurs.
Pauvreté contente.
Pièges des richesses.
Vertus d’un homme de Dieu.
Avènement de Jésus-Christ.
Avis pour les riches.
Dépôt de la foi.
6Que tous les esclaves qui sont sous le joug estiment leurs maîtres dignes de toute sorte d’honneur, afin que le nom du Seigneur et la doctrine ne soient pas blasphémés. 2Et que ceux qui ont des maîtres croyants ne les méprisent pas, parce qu’ils sont leurs frères ; mais qu’ils les servent encore mieux, parce que ceux dont ils reçoivent les bienfaits sont croyants et aimés de Dieu. Enseigne ces choses et recommande-les. 3Si quelqu’un enseigne autrement, et n’acquiesce pas aux saines paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ, et à la doctrine qui est selon la piété, 4c’est un orgueilleux, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie (les jalousies), les querelles, les médisances (diffamations), les mauvais soupçons, 5les vaines discussions d’hommes qui ont l’esprit corrompu et qui sont privés de la vérité, qui considèrent la piété comme une source de gain. 6C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement. 7Car nous n’avons rien apporté en ce monde, et il n’est pas douteux que nous n’en pouvons rien emporter. 8Si nous avons donc les aliments et de quoi nous couvrir, nous devons être satisfaits. 9Car ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans le piège du diable, et en de nombreux désirs inutiles et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. 10Car l’amour de l’argent est une (la) racine de tous les maux ; et quelques uns, en étant possédés, se sont égarés de la foi, et se sont embarrassés en des peines nombreuses. 11Mais toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. 12Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait ta belle profession (glorieusement confessé la foi) en présence de nombreux témoins. 13Je t’ordonne devant Dieu, qui donne la vie à toutes choses, et devant le Christ Jésus, qui a fait devant Ponce Pilate une si belle confession (témoignage à sa divine prédication), 14de garder le commandement sans tache et sans reproche, jusqu’à l’avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, 15que manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, 16qui seul possède l’immortalité et qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu et ne peut voir, à qui est l’honneur et l’empire éternel. Amen. 17Ordonne aux riches de ce siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans les richesses incertaines, mais dans le Dieu vivant, qui nous fournit abondamment toutes choses pour en jouir ; 18de faire du bien, de devenir riches en bonnes œuvres, de donner de bon cœur, de faire part de leurs biens, 19de se faire un trésor placé sur un fondement solide pour l’avenir, afin de saisir la véritable vie. 20O Timothée, garde le dépôt, en évitant les profanes nouveautés de paroles, et les contradictions d’une science qui porte faussement ce nom ; 21quelques-uns, pour en avoir fait profession, se sont égarés de la foi. Que la grâce soit avec toi ! Amen.
Notes
1.1 Voir Actes des Apôtres, 16, 1.
1.3 Une autre doctrine : une doctrine différente de la nôtre. ― Pour la Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9. ― A Ephèse. Voir Actes des Apôtres, 18, 19.
1.4 Voir 1 Timothée, 4, 7 ; 2 Timothée, 2, 23 ; Tite, 3, 9. ― Fables consistant en des généalogies d’être intermédiaire imaginés entre Dieu et le monde, déjà connus de Philon sous le nom de puissances divines, et appelés Eons par les gnostiques du IIe siècle.
1.8 Voir Romains, 7, 12.
1.9 La loi, en tant qu’elle menace, intimide et punit, n’est pas établie pour le juste ; c’est-à-dire qu’elle ne le regarde pas, mais qu’elle regarde seulement le pécheur ; parce que le juste, lui obéissant sans violence, sans contrainte, et l’accomplissant même avec plaisir et avec amour, n’est nullement sujet aux peines dont elle menace ceux qui la violent.
1.10 Les voleurs d’hommes ; ceux qui enlevaient les hommes et les vendaient comme esclaves, crime que la loi mosaïque punissait de mort. Voir Exode, 21, 16.
1.13 Dans l’incrédulité ; c’est-à-dire privé des lumières de la foi.
1.15 Voir Matthieu, 9, 13 ; Marc, 2, 17.
1.20 Hyménée et Alexandre avaient été excommuniés par saint Paul. Il est de nouveau question d’Hyménée, voir 2 Timothée, 2, 17. Quant à Alexandre, il doit être différent de celui qui est mentionné à 2 Timothée, 4, 14, car ce dernier est qualifié d’ouvrier en airain.
2.5 Bien que Jésus-Christ soit l’unique médiateur de la rédemption, on peut recourir aux prières et à l’intercession des fidèles sur la terre, et des anges et des saints dans le ciel, pour obtenir miséricorde, grâce et salut par Jésus-Christ, comme saint Paul lui-même demande le secours des prières des fidèles, sans faire aucune injure à la médiation de Jésus-Christ.
2.6 Comme un témoignage ; c’est-à-dire rendant ainsi témoignage à la vérité (voir verset 5). ― En son temps, par lui-même, par sa mort ; ou bien, dans le temps qui lui avait été marqué par son Père.
2.9 Voir 1 Pierre, 3, 3.
2.10 Qui dont profession de piété par de bonnes œuvres ; c’est le seul sens conforme au texte autorisé de la Vulgate.
2.12 Voir 1 Corinthiens, 14, 34.
2.13 Voir Genèse, 1, 27.
2.14 Voir Genèse, 3, 6. ― « Paul raisonne d’après Genèse, 3, 11-13, où il est dit expressément d’Eve, non d’Adam, qu’elle a été séduite (littéralement trompée) par le serpent. La femme étant plus facile à tromper doit donc être soumise à l’homme, qui a plus de clairvoyance et de jugement. » (CRAMPON)
3.2 Voir Tite, 1, 7. ― Ceux qui prétendent que l’Apôtre défend seulement à un évêque d’avoir plusieurs femmes ne pensent pas que cette défense serait sans objet, puisque, de son temps, la polygamie était interdite même aux simples fidèles. D’ailleurs, si cette prétention était fondée, il faudrait dire aussi que saint Paul a permis aux veuves qui n’étaient pas au service de l’Eglise d’avoir plusieurs maris (voir 1 Timothée, 5, 9) ; assertion aussi fausse que révoltante. « Une veuve, pour être établie diaconesse, doit avoir été « l’épouse d’un seul homme ». On a toujours regardé les secondes noces comme une marque d’incontinence. » (CRAMPON)
3.6 Néophyte ; c’est-à-dire nouvellement baptisé.
3.7 Ceux qui sont dehors. Voir 1 Corinthiens, 5, 12.
3.11 Les femmes, les diaconesses (voir Romains, 16, 1).
3.12 N’aient épousé qu’une seule femme. Voir le verset 2.
4.1 Voir 2 Timothée, 3, 1-2 ; 2 Pierre, 3, 3 ; Jude, 1, 18.
4.3 Ordonnant. Cette expression est évidemment sous-entendue. On remarque une ellipse semblable, voir 1 Corinthiens, 14, 34, et on en trouve des exemples dans les écrivains profanes. ― Saint Paul parle ici de certains anciens hérétiques tels que les encratites, les ébionites, les manichéens, etc., qui soutenaient que le mariage était interdit comme chose impure, tandis qu’ils se permettaient eux-mêmes la communauté des femmes et toutes les horreurs qu’elle entraîne à sa suite ; et qui de plus défendaient l’usage de la viande, prétendait qu’elle venait du principe du mal.
4.7 Voir 1 Timothée, 1, 4 ; 2 Timothée, 2, 23 ; Tite, 3, 9.
4.13 Applique-toi à la lecture des Saintes Ecritures.
4.14 D’une prophétie ; c’est-à-dire d’une révélation prophétique. ― Des prêtres ; littéralement du presbytère ; assemblée des prêtres, ou plutôt des évêques, qui concourent à l’ordination dont saint Paul fut lui-même le principal ministre (voir 2 Timothée, 1, 6).
5.9 Qu’elle n’ait eu qu’un mari. Comparer à 1 Timothée, 3, 2.
5.10 Si elle a lavé, etc. Le lavement des pieds a toujours été considéré dans l’antiquité comme faisant partie de l’hospitalité.
5.12 Leur première foi ; le vœu par lequel elles s’étaient engagées en Jésus-Christ.
5.14 Notre adversaire ; ou plus littéralement l’adversaire. C’est le démon, comme semble l’indiquer le verset suivant. Comparer à 1 Pierre, 5, 8. D’autres, prenant le mot adversaire pour un nom collectif, traduisent : Nos adversaires ; c’est-à-dire les ennemis de notre foi, de notre religion, les hérétiques et les païens.
5.17 A la parole ; c’est-à-dire à la prédication.
5.18 Voir Deutéronome, 25, 4 ; 1 Corinthiens, 9, 9 ; Matthieu, 10, 10 ; Luc, 10, 7.
5.19 Devant, etc. ; sur la déposition, etc.
5.24 L’Apôtre veut dire qu’il est certains hommes dont les péchés sont déjà connus, avant l’examen qu’on pourrait en faire et le jugement qu’on pourrait en porter, tandis qu’il y en a d’autres dont les fautes ne se découvrent que par suite de cet examen.
6.7 Voir Job, 1, 21 ; Ecclésiaste, 5, 14.
6.8 Voir Proverbes, 27, 26.
6.12 Combats le bon combat ; c’est-à-dire soutiens vaillamment le bon combat ; genre de répétition qui a pour but de donner de la force et de l’énergie au discours.
6.13 Voir Matthieu, 27, 2 (11 ?) ; Jean, 18, vv. 33, 37. ― Qui a rendu, etc. ; plus littéralement : Qui a fait de sa divine prédication un témoignage ; c’est-à-dire qui a confirmé par son témoignage sa divine prédication. ― Ponce Pilate. Voir Matthieu, note 27.2.
6.15 Voir Apocalypse, 17, 14 ; 19, 16.
6.16 Voir Jean, 1, 18 ; 1 Jean, 4, 12.
6.17 Voir Luc, 12, 15.
2e Epître de saint Paul à Timothée
INTRODUCTION
La seconde Epître à Timothée est plus personnelle et plus intime encore que la première. C’est comme le testament de l’Apôtre, sa dernière communication avec son disciple. Aux avis et aux exhortations, il mêle des prophéties sur l’avenir de l’Eglise, et quelques détails relatifs à sa personne. La disposition des chapitres répond assez bien à celle des idées : ― 1° Saint Paul exhorte Timothée à mettre en pratique la grâce du sacerdoce. ― 2° Il dit de quelle manière il convient d’instruire les fidèles. ― 3° Il signale à son disciple les hérésies qu’on aura bientôt à combattre. ― 4° Enfin il conclut ses exhortations et ses avis. La tendresse et l’émotion que respire cet écrit rappellent le discours de la dernière Cène, et font sentir la prévision que l’Apôtre a de sa mort prochaine, chapitre 4, versets 6 à 8. (L. BACUEZ.)
2e Epître de saint Paul à Timothée
Saint Paul salue Timothée, lui témoigne son affection, l’exhorte à ranimer en lui la grâce de son ordination, et à ne pas rougir du Seigneur.
Plusieurs l’abandonnent.
Il rend témoignage à Onésiphore.
1Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de (la) vie qui est dans le Christ Jésus, 2à Timothée, son fils bien-aimé. Que la grâce, la miséricorde, la paix te soient données de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus Notre Seigneur. 3Je rends grâces à Dieu, que je sers, comme mes ancêtres, avec une conscience pure, lorsque je me souviens continuellement de toi dans mes prières nuit et jour, 4désirant te voir, me rappelant tes larmes, afin d’être rempli de joie ; 5gardant le souvenir de cette foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïde, et dans ta mère Eunice, et qui, j’en suis sûr, est aussi en toi. 6C’est pourquoi je t’avertis de rallumer la grâce de Dieu, que tu as reçue par l’imposition de mes mains. 7Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse (modération). 8Ne rougis donc pas du témoignage à rendre à Notre Seigneur, ni de moi, son prisonnier ; mais souffre avec moi pour l’Evangile, selon la force (puissance) de Dieu, 9qui nous a sauvés, et nous a appelés par sa vocation sainte, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps éternels (commencement des siècles). 10Et maintenant elle a été manifestée par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort, et mis en lumière la vie et l’immortalité par l’Evangile, 11pour lequel j’ai été établi prédicateur, apôtre et docteur (maître) des nations. 12C’est pour cette raison que je souffre ces choses ; mais je n’en ai pas honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis certain qu’il est assez puissant pour garder mon dépôt jusqu’à ce jour. 13Prends pour règle les saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et la charité (amour) qui est en Jésus-Christ. 14Garde le bon (précieux) dépôt, par l’Esprit-Saint qui habite en nous. 15Tu sais que tous ceux qui sont en Asie se sont éloignés de moi (m’ont abandonné) ; entre autres Phigelle et Hermogène. 16Que le Seigneur fasse miséricorde à la maison d’Onésiphore, parce qu’il m’a souvent soulagé, et qu’il n’a pas rougi de ma chaîne ; 17au contraire, lorsqu’il fut arrivé à Rome, il m’a cherché avec empressement, et m’a trouvé. 18Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde devant le Seigneur (lui) en ce jour-là ; combien de services il m’a rendus à Ephèse, tu le sais mieux que personne.
Dépôt de doctrine.
Vie laborieuse des ministres de l’Evangile.
Souffrir avec Jésus-Christ pour régner avec lui.
Vaines disputes.
Doctrine contagieuse.
Solide fondement de Dieu.
Vases d’honneur et d’ignominie.
Fuir les contestations.
2Toi donc, mon fils, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus, 2et ce que tu as appris de moi devant de nombreux témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables d’en instruire d’autres à leur tour. 3Sache souffrir comme un bon soldat du Christ Jésus. 4Quiconque est enrôlé au service de Dieu ne s’embarrasse pas dans les affaires séculières, s’il veut (afin de) plaire à celui qui l’a enrôlé. 5De même, celui qui combat dans la lice (l’arène) n’est pas couronné s’il n’a pas combattu selon les règles. 6Il faut que le laboureur travaille d’abord, pour recueillir des fruits (doit avoir la première part des fruits). 7Comprends (bien) ce que je dis ; car le Seigneur te donnera l’intelligence en toutes choses. 8Souviens-toi que le Seigneur Jésus-Christ, de la race de David, est ressuscité d’entre les morts, selon mon Evangile, 9pour lequel je souffre, jusqu’à porter les chaînes comme un malfaiteur ; mais la parole de Dieu n’est pas enchaînée. 10C’est pourquoi je supporte tout pour les élus, afin qu’ils obtiennent aussi eux-mêmes le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire du ciel. 11Cette parole (vérité) est certaine ; car si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; 12si nous souffrons avec lui, nous règnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; 13si nous sommes infidèles (ne croyons pas), il demeure fidèle ; il ne peut pas se renier lui-même. 14Donne ces avertissements, prenant le Seigneur à témoin. Evite les disputes de mots ; car cela n’est utile à rien, si ce n’est à la ruine de ceux qui écoutent. 15Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a pas à rougir, qui dispense avec droiture la parole de la vérité. 16Evite les discours profanes et vains ; car ils font faire beaucoup de progrès dans l’impiété, 17et leur parole gagne comme la gangrène. De ce nombre est (sont) Hyménée et Philète, 18qui sont déchus de la vérité, en disant que la résurrection est déjà faite, et qui ont renversé (subverti) la foi de quelques-uns. 19Mais le solide fondement de Dieu reste debout, muni de ce sceau : Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui : et encore : Que quiconque prononce le nom du Seigneur s’éloigne de l’iniquité. 20Dans une grande maison il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; et les uns sont des vases d’honneur, les autres pour un usage vil (d’ignominie). 21Si quelqu’un donc se garde pur en se séparant de ces hommes, il sera un vase d’honneur, sanctifié et utile au Seigneur, préparé pour toute bonne œuvre. 22Fuis les passions de la jeunesse ; mais recherche la justice, la foi, l’espérance, la charité, et la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. 23Quant aux questions folles et sans sagesse (qui n’apprennent rien), évite-les, sachant qu’elles engendrent des querelles. 24Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur ait des querelles ; mais il doit être doux envers tous, capable d’instruire, patient, 25reprenant avec modestie ceux qui résistent à la vérité, dans l’espérance que Dieu leur donnera le repentir (l’esprit de pénitence), pour connaître la vérité, 26et que revenus à leur bon sens, ils sortiront des filets du diable qui les tient captifs pour en faire ce qu’il veut.
Faux docteurs annoncés et caractérisés.
Il faut les fuir, leur progrès aura des bornes.
Saint Paul exhorte Timothée à suivre son exemple, à souffrir la persécution, à conserver le dépôt de la foi, à s’instruire par l’Ecriture.
3Or, sache ceci, que dans les derniers jours il viendra des temps périlleux. 2Les hommes seront épris d’eux-mêmes, cupides, hautains, orgueilleux, médisants, n’obéissant pas à leurs parents, ingrats, impies, 3sans affection, ennemis de la paix (implacables), calomniateurs, intempérants (dissolus), durs, sans bonté, 4traîtres, insolents, enflés d’orgueil, plus amateurs de la volupté que de Dieu, 5ayant l’apparence de la piété, mais en reniant la réalité. Evite ces hommes-là : 6car il y en a parmi eux qui se glissent dans les maisons, et qui traînent captives des (jeunes) femmes chargées de péchés et poussées par toute sorte de passions (désirs), 7apprenant toujours, et n’arrivant jamais à la connaissance de la vérité. 8De même que Jannès et Mambrès résistèrent à Moïse, de même ceux-ci résistent à la vérité : hommes corrompus dans l’esprit, pervertis dans (qui n’ont pas été éprouvés par) la foi. 9Mais ils n’iront pas plus avant ; car leur folie sera manifeste à tous, comme le fut celle de ces hommes. 10Mais toi, tu as suivi mon enseignement, ma conduite, ma résolution, ma foi, ma douceur, ma charité, ma patience, 11mes persécutions, mes souffrances : celles qui me sont arrivées à Antioche, à Icone et à Lystre ; tu sais quelles persécutions j’ai endurées, et le Seigneur m’a délivré de toutes. 12Aussi, tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus subiront la persécution. 13Mais les hommes méchants et les séducteurs iront en empirant, s’égarant et égarant les autres. 14Pour toi, demeure ferme dans les choses que tu as apprises et qui t’ont été confiées, sachant de qui tu les as apprises, 15et que depuis ton enfance tu connais les saintes lettres, qui peuvent t’instruire pour le salut, par la foi qui est en Jésus-Christ. 16Toute l’Ecriture divinement inspirée est utile pour enseigner, pour reprendre, pour corriger, pour instruire dans la justice ; 17afin que l’homme de Dieu soit parfait, propre à toute sorte de bien.
Devoirs d’un évêque.
Faux docteurs annoncés.
Saint Paul prédit sa mort prochaine.
Il prie Timothée de venir le trouver, et l’instruit de son état présent.
Salutations.
4Je t’adjure (t’en conjure), devant Dieu et Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, par son avènement et par son règne, 2prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, supplie, menace, en toute patience et toujours en instruisant. 3Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais ils amasseront autour d’eux des docteurs selon leurs désirs ; et éprouvant aux oreilles une vive démangeaison, 4ils détourneront l’ouïe de la vérité, et ils la tourneront vers des fables. 5Mais toi, sois vigilant, travaille constamment, fais l’œuvre d’un évangéliste, acquitte-toi pleinement de ton ministère ; sois sobre. 6Car pour moi, je vais être immolé, et le temps de ma dissolution approche. 7J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. 8Reste la couronne de justice qui m’est réservée, que le Seigneur, le juste juge, me rendra en ce jour-là ; et non seulement à moi, mais aussi à ceux qui aiment son avènement. Hâte-toi de venir bientôt auprès de moi. 9Car Démas m’a abandonné, par amour pour le siècle, et il est allé à Thessalonique ; 10Crescent, en Galatie ; Tite, en Dalmatie. 11Luc est seul avec moi. Prends Marc, et amène-le avec toi ; car il m’est utile pour le ministère. 12J’ai envoyé Tychique à Ephèse. 13Apporte, quand tu viendras, le manteau que j’ai laissé à Troade chez Carpus, et les livres, et surtout les parchemins. 14Alexandre, l’ouvrier en cuivre, m’a fait souffrir beaucoup de maux : le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. 15Garde-toi aussi de lui, car il s’est fortement opposé à nos paroles. 16Lors de ma première défense, nul ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné. Que cela ne leur soit pas imputé. 17Mais le Seigneur m’a assisté et m’a fortifié, afin que la prédication fût accomplie par moi et que tous les païens (nations) l’entendissent ; et (ainsi) j’ai été délivré de la gueule du lion. 18Le Seigneur m’a délivré de toute action mauvaise, et il me sauvera en m’admettant dans son royaume céleste : à lui la gloire dans les siècles des siècles. Amen. 19Salue Prisque et Aquila, et la famille d’Onésiphore. 20Eraste est demeuré à Corinthe. J’ai laissé Trophime malade à Milet. 21Hâte-toi de venir avant l’hiver. Eubule, Pudens, Lin, Claudie et tous les frères te saluent. 22Que le Seigneur Jésus-Christ soit avec ton esprit. La grâce soit avec vous. Amen.
Notes
1.1 Selon la promesse de vie ; c’est-à-dire pour annoncer aux hommes la promesse de la vie éternelle, qui s’obtient par Jésus-Christ.
1.3 Avec une conscience pure. Lorsque saint Paul persécutait l’Eglise avant sa conversion, il ne le faisait que par ignorance et par un zèle mal entendu pour la vérité et la justice. Voir 1 Timothée, 1, 13.
1.5 Loïde était peut-être la mère d’Eunice. Nous savons par Actes des Apôtres, 16, 1, qu’Eunice était une Juive fidèle.
1.7 Voir Romains, 8, 15.
1.8 Du témoignage de Notre Seigneur ; c’est-à-dire qui doit être rendu à Notre-Seigneur, en le confessant hautement, en prêchant hardiment l’Evangile. ― Selon la puissance de Dieu ; selon la force, la puissance que tu recevras de Dieu. ― Moi son captif. Saint Paul écrit étant prisonnier à Rome et c’est Jésus-Christ, c’est sa cause, qui l’a mis et le tient dans les chaînes.
1.9 Voir Tite, 3, 5.
1.10 La mort, du corps et de l’âme, fruit du péché.
1.11 Voir 1 Timothée, 2, 7.
1.12 Ce jour. Saint Paul désigne ainsi le jugement, où chacun recevra selon ses œuvres.
1.15 Ceux qui sont en Asie. Dans l’Asie proconsulaire. Voir Actes des Apôtres, 16, 6. ― Phigelle et Hermogène. On ne sait sur eux que ce qui est dit ici.
1.16 Voir 2 Timothée, 4, 19. ― Onésiphore était un bon chrétien d’Ephèse. Le langage de saint Paul semble supposer qu’Onésiphore était déjà mort.
1.18 En ce jour. Voir le verset 12. ― A Ephèse. Voir Actes des Apôtres, 18, 19.
2.8 Mon Evangile ; c’est-à-dire l’Evangile que je prêche.
2.12 Voir Matthieu, 10, 33 ; Marc, 8, 38.
2.13 Voir Romains, 3, 3. ― Il nous reniera si nous sommes infidèles envers lui, non par l’effet d’une infidélité de sa part, mais parce qu’il demeure lui-même fidèle à ses menaces et à ses châtiments.
2.17 Et leur discours ; le discours de ceux dont les entretiens sont profanes et vains. ― De ce nombre sont, etc. Comparer à 1 Timothée, 1, 20. ― Philète n’est pas nommé dans la première Epître à Timothée. C’était probablement un Juif comme Hyménée.
2.18 Les gnostiques n’admettaient pas d’autre résurrection que la résurrection spirituelle de l’âme, passant de l’erreur à la vérité.
2.23 Voir 1 Timothée, 1, 4 ; 4, 7 ; Tite, 3, 9.
3.1 Voir 1 Timothée, 4, 1 ; 2 Pierre, 3, 3 ; Jude, 1, 18.
3.7 Apprennent toujours : ironie ; ces femmes s’attachaient aux faux docteurs sous prétexte d’apprendre la religion.
3.8 Jannès et Mambrès. Ces noms ne se trouvent pas dans l’Ecriture ; ils ont été conservés par la tradition. D’après une tradition juive, ce sont les deux enchanteurs qui appuyèrent de leurs prestiges la résistance du Pharaon à Moïse (voir Exode, chapitre 7).
3.11 A Antioche de Pisidie. Voir Actes des Apôtres, 13, 14. ― A Icone. Voir Actes des Apôtres, 13, 51. ― A Lystre. Voir Actes des Apôtres, 14, 6.
3.16 Voir 2 Pierre, 1, 20.
4.2 En toute patience et doctrine ; c’est-à-dire sans jamais perdre patience et cesser d’instruire.
4.6 On a déjà fait, etc. Chez les païens, les libations sur la victime se faisaient avant l’immolation. Or saint Paul devant mourir de la main des païens, a pu faire allusion à cet usage. Mais comme chez les Hébreux les libations ne se pratiquaient que sur la victime déjà immolée, les Pères grecs et la plupart des commentateurs expliquent ainsi ce passage : J’ai été immolé, on a déjà fait les libations sur moi ; il ne me reste que d’être consumé par le feu.
4.7 J’ai combattu, etc. Voir 1 Timothée, 6, 12.
4.8 En ce jour ; c’est-à-dire au grand jour du jugement, comme le contexte le montre assez clairement. Comparer d’ailleurs à 1 Timothée, 1, vv. 12, 18.
4.9 Démas, voir Colossiens, 4, 14. ― A Thessalonique. Voir Actes des Apôtres, 17, 1.
4.10 Crescent, personnage inconnu. ― En Galatie. Voir Actes des Apôtres, 18, 23. ― Tite. Voir 2 Corinthiens, 2, 13. ― En Dalmatie, partie de l’Illyrie, sur la côte orientale de l’Adriatique.
4.11 Voir Colossiens, 4, 14. ― Luc l’évangéliste. ― Marc, voir Actes des Apôtres, 12, 12.
4.12 Tychique. Voir Actes des Apôtres, 20, 4. ― A Ephèse, voir Actes des Apôtres, 18, 19.
4.13 Les livres dont parle ici saint Paul sont probablement les saintes Ecritures traduites en grec, et les parchemins, les rouleaux qui contenaient le texte hébreu écrit sur du parchemin, comme on en voir encore aujourd’hui chez les Juifs. ― A Troade ou Troas. Voir Actes des Apôtres, 16, 8. ― Carpus n’est mentionné que dans ce passage. ― Le manteau, penula, était une sorte de manteau long, sans manches, avec une simple ouverture pour la tête.
4.14 Alexandre. Voir 1 Timothée, 1, 20.
4.19 Prisque ou Priscille et Aquila. Voir Actes des Apôtres, 18, 2. ― La famille d’Onésiphore. Voir 2 Timothée, 1, 16.
4.20 Eraste. Voir Actes des Apôtres, 19, 22. ― Trophime. Voir Actes des Apôtres, 20, 4. ― A Corinthe. Voir Actes des Apôtres, 18, 1. ― A Milet. Voir Actes des Apôtres, 20, 15.
4.21 Eubule, Pudens, Claudie. On ne connaît sur eux rien de certain. On suppose que Claudie était la femme de Pudens et Pudens, d’après plusieurs savants, était un sénateur romain, le père de sainte Praxède et de sainte Pudentienne, vierges et martyres. ― Lin devint pape et fut le successeur de saint Pierre sur le siège de Rome.
Epître de saint Paul à Tite
INTRODUCTION
Tite avait été placé par saint Paul à la tête de l’Eglise de Crète. L’Epître qui lui est adressée rappelle la première à Timothée, non seulement par sa forme et son style, simple, naturel, plein d’onction, mais encore par les idées qu’elle exprime et par les termes dans lesquels elle est conçue. ― Les avis qu’elle contient se rapportent aussi à trois points : le choix des ministres, la défense de la foi, l’instruction des fidèles. ― Les doctrines qu’elle réprouve sont celles des judaïsants. Mais le péril paraît moins grand en Crète qu’à Ephèse. (L. BACUEZ.)
Epître de saint Paul à Tite
Saint Paul salue Tite.
Devoirs des prêtres et des évêques.
Saint Paul exhorte Tite à reprendre les faux docteurs.
Tout est pur pour ceux qui sont purs.
On renonce à Dieu en vivant mal
1Paul, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ, pour (selon) la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, 2pour l’espérance de la vie éternelle que le Dieu qui ne ment pas a promise dès les temps anciens (avant tous les siècles) ; 3il a manifesté en son temps sa parole par la prédication, qui m’a été confiée selon l’ordre de Dieu notre Sauveur, 4 à Tite, mon (son) fils bien-aimé dans la foi qui nous est commune. Que la grâce et la paix te soient données par Dieu le Père et le Christ Jésus notre Sauveur. 5Je t’ai laissé en Crète, afin que tu organises ce qui reste à régler, et que tu établisses des prêtres dans chaque ville, comme je te l’ai ordonné : 6si quelqu’un est irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient pas accusés de débauche, ni insoumis (, choisis-le). 7Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme étant l’intendant de Dieu ; pas (nullement) orgueilleux, ni colère, ni adonné au vin, ni prompt à frapper, ni porté à un gain honteux, 8mais hospitalier, affable, sobre, juste, saint, tempérant, 9fortement attaché à la parole authentique (aux vérités de la foi), telle qu’elle a été enseignée, afin qu’il soit capable d’exhorter selon la saine doctrine, et de confondre ceux qui la contredisent. 10Car il y en a beaucoup, surtout parmi ceux de la circoncision (les circoncis, note), qui sont insoumis, vains parleurs, et séducteurs des âmes, 11auxquels il faut fermer la bouche, car ils bouleversent (causent la subversion) des maisons entières, enseignant ce qu’il ne faut pas, en vue d’un gain honteux. 12Un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. 13Ce témoignage est vrai. C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils soient sains dans la foi, 14et qu’ils ne s’appliquent pas à des fables judaïques, et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité. 15Tout est pur pour ceux qui sont purs ; pour ceux qui sont souillés et infidèles rien n’est pur, mais leur raison et leur conscience sont souillées. 16Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables et rebelles, et incapables de toute bonne œuvre.
Avis que Tite doit donner aux vieillards et aux jeunes gens de l’un et l’autre sexe.
Conduite qu’il doit garder lui-même.
Avis qu’il doit donner aux serviteurs.
Abrégé de tout le christianisme renfermé dans l’économie des deux avènements de Jésus-Christ.
2Pour toi, enseigne ce qui convient (est conforme) à la saine doctrine : 2aux vieillards à être sobres, pudiques, sages, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience ; 3pareillement, aux femmes âgées, à avoir une sainte modestie dans leur tenue, à n’être pas médisantes, pas adonnées aux excès du vin, à bien instruire, 4pour enseigner la sagesse aux jeunes femmes, leur apprenant à aimer leurs maris, à chérir leurs enfants, 5à être sages (prudentes), chastes, sobres, appliquées au soin de leur maison, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas décriée (blasphémée). 6Exhorte pareillement les jeunes hommes à être sobres. 7En toutes choses montre-toi toi-même un modèle de bonnes œuvres, dans la doctrine, dans l’intégrité, dans la gravité ; 8que la (ta) parole soit saine, irrépréhensible, afin que l’ (notre) adversaire soit confondu, n’ayant aucun mal à dire de vous. 9Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en tout, à ne pas les contredire, 10à ne rien dérober, mais à montrer en toutes choses une parfaite fidélité, afin de faire honneur en tout à la doctrine de Dieu notre Sauveur. 11Car la grâce de Dieu notre Sauveur s’est manifestée à tous les hommes ; 12nous enseignant à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines (désirs du siècle), pour que nous vivions sobrement, et justement, et pieusement dans ce siècle, 13attendant la bienheureuse espérance et l’avènement de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, 14qui s’est livré lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire de nous un peuple purifié, agréable, et zélé pour les bonnes œuvres. 15Dis ces choses, et exhorte et reprends avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise.
Soumission aux princes.
Effusion de la grâce de Jésus-Christ.
D’où Jésus-Christ nous a tirés ; à quoi il nous destine.
S’appliquer aux bonnes œuvres.
Fuir les disputes.
Eviter les hérétiques.
Saint Paul prie Tite de venir le trouver.
Salutations.
3Avertis-les d’être soumis aux princes et aux magistrats, d’obéir au commandement, d’être prêts à toute bonne œuvre, 2de ne médire (diffamer) de personne, de fuir les contestations, d’être modérés, de montrer la plus grande douceur envers tous les hommes. 3Car nous aussi nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute sorte de convoitises (désirs) et de voluptés, vivant dans la méchanceté et l’envie, dignes de haine, nous haïssant les uns les autres. 4Mais lorsque la bonté de Dieu, notre Sauveur, et son amour pour les hommes ont paru, 5il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais en vertu de sa miséricorde, par le bain de la régénération et du renouvellement de l’Esprit-Saint, 6qu’il a répandu sur nous abondamment par Jésus-Christ notre Sauveur, 7afin que, justifiés par sa grâce, nous devinssions héritiers, conformément à l’espérance de la vie éternelle. 8C’est une parole digne de foi (vérité certaine), et je désire (veux) que tu affermisses fortement ces choses, afin que ceux qui croient en Dieu s’appliquent à faire de bonnes œuvres. Ce sont là des choses bonnes et utiles aux hommes. 9Quant aux discussions insensées, aux généalogies, aux querelles et aux disputes relatives à la loi, évite-les, car elles sont vaines et inutiles. 10Écarte celui qui est hérétique, après un(e) premier(ère) et un(e) second avertissement (admonition), 11sachant qu’un homme de cette espèce est perverti, et qu’il pèche, condamné par son propre jugement. 12Lorsque je t’aurai envoyé Artémas ou Tychique, hâte-toi de venir près de moi à Nicopolis ; car c’est là que j’ai résolu de passer l’hiver. 13Pourvois avec soin au voyage de Zénas, le légiste (docteur de la loi), et d’Apollo, afin que rien ne leur manque. 14Que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres, lorsque la nécessité le demande, afin qu’ils ne soient pas sans produire de fruits. 15Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce de Dieu soit avec vous tous. Amen.
Notes
1.1 Selon la foi des élus ; c’est-à-dire pour annoncer la foi des fidèles chrétiens. Voir une locution semblable à 2 Timothée, 1, 1.
1.5 En Crète. Voir Actes des Apôtres, 27, 7.
1.6 Voir 1 Timothée, 3, 2.
1.9 A la doctrine véritable qu’on lui a enseignée.
1.10 Parmi les circoncis : les chrétiens sortis du judaïsme.
1.12 Les païens donnaient le titre de prophète à leurs poètes. Saint Paul parle ici d’Epiménide. ― Epiménide était né en Crète, à Cnosse ou Gortyne. Platon l’appelle un homme divin. On dit qu’il fut prêtre, poète et devin, qu’il visita Athènes vers 596 avant notre ère et qu’il mourut bientôt après, âgé de plus de 150 ans. Callimaque répéta le vers d’Epiménide dans son hymne à Jupiter et les anciens assurent que les Crétois ne méritaient que trop le reproche leur avait fait leur compatriote Epiménide.
1.15 Voir Romains, 14, 20. ― Saint Paul ne veut pas dire que toutes les œuvres des chrétiens sont pures ou bonnes, et toutes celles des infidèles, impures ou mauvaises ; mais il condamne la doctrine de plusieurs judaïsants, qui prétendaient, les uns, que certains aliments étaient impurs de leur nature ; les autres, qu’il y avait des viandes que les chrétiens ne devaient pas manger, non pas qu’elles fussent impures en elles-mêmes, mais parce qu’elles l’étaient devenues depuis la loi mosaïque, qui les défendait.
2.8 Notre adversaire. Comparer à 1 Timothée, 5, 14.
2.9 Voir Ephésiens, 6, 5 ; Colossiens, 3, 22 ; 1 Pierre, 2, 18. ― Exhorte. Ce mot est évidemment sous-entendu ; il se trouve exprimé au verset 6.
2.11 Voir Tite, 3, 4.
3.1 Avertis-les ; c’est-à-dire les fidèles.
3.4 Voir Tite, 2, 11. ― L’humanité ; c’est-à-dire l’amour, la charité pour les hommes.
3.5 Voir 2 Timothée, 1, 9.
3.9 Voir 1 Timothée, 1, 4 ; 4, 7 ; 2 Timothée, 2, 23.
3.12 Artémas est inconnu. ― Tychique. Voir Actes des Apôtres, 20, 4. ― A Nicopolis. Il y avait trois Nicopolis, une première en Cilicie, une seconde en Thrace, sur le Nestus et une troisième en Epire ; il est difficile de décider quelle est celle dont il est question ici, mais les probabilités sont en faveur de la dernière, qui était la plus importante des trois. Elle avait été bâtie par Auguste, après la bataille d’Actium.
3.13 Zénas, Juif converti. ― Apollo. Voir 1 Corinthiens, 1, 12.
Epître de saint Paul à Philémon
INTRODUCTION
Philémon était un homme de qualité de la ville de Colosses, que l’Apôtre, ou son disciple Epaphras, avait gagné au christianisme. Un de ses esclaves, Onésime, ayant pris la fuite, la providence le conduisit à Rome ; et l’Apôtre, l’ayant aussi converti, ne voulut ni le garder auprès de lui sans le consentement de son maître, ni le renvoyer à Colosses, sans recommander à Philémon ce frère repentant, et lui assurer un bon accueil. En la personne de cet esclave, saint Paul plaide la cause de tous ceux qui se trouvaient dans la même condition, c’est-à-dire de l’immensité majorité du genre humain.
Suivant toute apparence, l’Apôtre écrivit cette Lettre en même temps que les Epîtres aux Ephésiens et aux Colossiens. Il y fait mention, comme dans l’Epître aux Colossiens, d’Epaphras, de Timothée, d’Aristarque, de Marc, de Démas et de Luc. Peut-être est-ce par intérêt pour Onésime qu’il fait aux Colossiens de si vives recommandations en faveur des esclaves.
L’Epître à Philémon est la plus courte de toutes celles de l’Apôtre. Après une salutation où il remplace son titre d’apôtre par celui de captif de Jésus-Christ, vient comme exorde et sous forme d’actions de grâce, l’éloge de Philémon, versets 4 à 7. Ensuite il énonce son sujet, sans réticence, mais en s’appuyant sur des raisons qui doivent lui faire espérer un heureux succès, versets 8 à 16. Il finit en se substituant à Onésime, comme le Sauveur s’est substitué aux pécheurs, et en priant Philémon de l’agréer pour son débiteur. Tout cela est dit avec l’onction, la dignité, la simplicité qui caractérisent le chrétien et qu’inspire la charité du Sauveur. Rien de plus affectueux, de plus touchant, de plus propre à faire impression sur un fidèle. Rien aussi de plus insinuant. « Peu de pages, dit M. Renan, ont un accent de sincérité aussi prononcé. Paul seul, autant qu’il semble, a pu écrire ce petit chef d’œuvre. » Nous ajouterons avec saint Jérôme : Un billet d’un Apôtre pouvait seul avoir cette fortune d’être conservé, admiré, pris pour règle de conduite par toute la terre jusqu’à la fin des temps. (L. BACUEZ.)
Epître de saint Paul à Philémon
Saint Paul exhorte Philémon à recevoir Onésime, son esclave, qui, s’étant enfui de chez lui, était venu trouver l’Apôtre à Rome, et y avait reçu le baptême.
1Paul, prisonnier du Christ Jésus, et le frère Timothée, au bien-aimé Philémon, notre collaborateur, 2et à Appia, notre sœur très chère, et à Archippe, notre compagnon d’armes, et à l’Eglise qui est dans la (ta) maison. 3Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ. 4Je rends grâce à mon Dieu, faisant sans cesse mention de toi dans mes prières, 5parce que j’apprends quelle est (ta charité) et ta foi pour le Seigneur Jésus et (ta charité) envers tous les saints. 6Je demande que ta libéralité, qui provient de la foi, devienne manifeste, se faisant connaître par toute sorte de bonnes œuvres qui se pratiquent chez vous dans le Christ Jésus. 7Car j’ai ressenti une grande joie et une grande consolation au sujet de ta charité, parce que les cœurs des saints ont été soulagés par toi, frère. 8C’est pourquoi, bien qu’ayant en Jésus-Christ une entière liberté de t’ordonner ce qui convient, 9c’est de préférence au nom de la charité que je t’adresse une prière, tel que je suis, moi, Paul, vieillard, et de plus maintenant prisonnier de Jésus-Christ. 10Je te prie pour mon fils, que j’ai engendré dans les chaînes, pour Onésime, 11qui t’a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile et à moi, et à toi, 2et que je te renvoie. Accueille-le comme mon propre cœur (mes entrailles). 13Je voulais le retenir auprès de moi, pour qu’il me servît à ta place dans les chaînes que je porte pour l’Evangile ; 14mais je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne fût pas forcé, mais spontané (volontaire). 15Car peut-être n’a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l’éternité, 16non plus désormais comme un esclave, mais comme (celui qui d’esclave est devenu) un frère bien-aimé, pour moi en particulier, à plus forte raison pour toi, soit dans la chair, soit dans le Seigneur. 17Si donc tu me regardes comme uni à toi, accueille-le comme moi-même ; 18et s’il t’a fait quelque tort, ou s’il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. 19Moi, Paul, je t’écris de ma propre main : je te le rendrai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même à moi. 20Oui, frère, que je reçoive de toi cette joie dans le Seigneur ; tranquillise mon cœur dans le Seigneur. 21C’est en comptant sur ton obéissance que je t’écris, sachant que tu feras encore plus que je ne dis. 22En même temps, prépare-moi un logement ; car j’espère vous être rendu, grâce à vos prières. 23Epaphras, mon compagnon de captivité dans le Christ Jésus, te salue, 24ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs. 25Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.
Notes
1.1 Philémon était le maître d’un esclave nommé Onésime, lequel, s’étant enfui de sa maison, se réfugia près de saint Paul. L’Apôtre le convertit, le réconcilia avec Philémon, et en un fit un apôtre.
1.2 Appia était très probablement, comme l’a supposé saint Jean Chrysostome, la femme de Philémon. ― Archippe devait être leur fils. ― A l’Eglise qui est dans ta maison. La maison de Philémon servait d’église ou de lieu de réunion pour les fidèles.
1.4 Faisant sans cesse mémoire de toi. Voir, pour le vrai sens de cette expression, Romains, 1, 9.
1.5 Pour tous les saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
1.6 Ta participation à la foi. Comparer à Philippiens, 1, 5. D’autres traduisent : La libéralité qui naît de ta foi, qui est un effet de ta foi ; sens dont la Vulgate, en effet, est susceptible aussi bien que le texte grec. Ce verset difficile est diversement expliqué.
1.13 Les liens de l’Evangile ; c’est-à-dire les liens dont je suis chargé pour l’Evangile.
1.16 Selon la chair, sous le rapport social, étant ton esclave ; selon le Seigneur, en sa qualité de chrétien.
1.18 Rien que par sa fuite, Onésime avait causé un grave préjudice à son maître ; peut-être avait-il aussi commis quelque vol.
1.20 Oui, mon frère. D’après l’édition autorisée de la Vulgate, ces mots se rattachent aux précédents, et confirment ce que l’Apôtre vient de dire.
1.23 Epaphras. Voir Colossiens, 1, 7.
1.24 Marc, voir Actes des Apôtres, 12, 12. ― Aristarque. Voir Actes des Apôtres, 19, 29. ― Démas. Voir Colossiens, 4, 14. ― Luc l’évangéliste.