LA BIBLE DE ROME
TOME N°2
Tables des Matières
Préface de l’éditeur p. 3.
2d livre des Chroniques : introduction p. 7, texte sacré p. 11 ; Notes p. 45.
Esdras : introduction p. 51, texte sacré p. 53, Notes p. 62.
Néhémie : introduction p. 67, texte sacré p. 69, Notes p. 83.
Tobie : introduction p. 89, texte sacré p. 93, Notes p. 102.
Judith : introduction p. 107, texte sacré p. 111, Notes p. 124.
Esther : introduction p. 129, texte sacré p. 133 , Notes p. 144.
1er livre des Maccabées : introduction p. 149, texte sacré p. 159, Notes p. 190.
2d livre des Maccabées : introduction p. 149, texte sacré p. 213, Notes p. 236.
Introduction aux Livres Sapientiaux p. 247.
Job : introduction p. 253, texte sacré p. 257, Notes p. 281.
Psaumes : introduction p. 311, texte sacré p. 321.
Psaumes commentés verset par verset p. 383.
Proverbes : introduction p. 507, texte sacré p. 511, Notes p. 532.
Préface de l’éditeur
La Bible de Rome est composée de cinq éléments :
1) la traduction de l'abbé Augustin Crampon (1826-1894), révisée en 2023. Initialement publiée, il y a un siècle, en 1923 : La Sainte Bible Traduction D’Après les Textes Originaux par L’Abbé A. Crampon Chanoine D’Amiens. Édition révisée par des Pères de la Cie de Jésus avec la collaboration de Professeurs de S. Sulpice. Paris – Tournai – Rome : Société de S. Jean l’Évangéliste Desclée et Cie Édit. Pont. 1923. Imprimatur : Tournai, 1er septembre 1928. V. Cantineau, vicaire général.
2) les introductions de l’abbé Louis-Claude Fillion (1843-1927), prêtre de la Compagnie de Saint Sulpice, professeur d’Écriture Sainte et d'Hébreux à l'Institut Catholique de Paris, membre de la Commission Biblique Pontificale, initialement publiées dans : La Sainte Bible, texte latin et traduction française, commentée d'après la Vulgate et les textes originaux à l'usage des séminaires et du clergé. Paris : Letouzey et Ané, 8 volumes, 3ème édition, 1899-1904. Imprimatur pour l’Ancien Testament : Lyon, 20 février 1888, Joseph, archevêque de Lyon ; Imprimatur pour le Nouveau Testament : Paris, 11 mai 1901, François, cardinal RICHARD, archevêque de Paris.
3) Deux mille pages de commentaires verset par verset des quatre Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) par le même abbé Louis-Claude Fillion ; initialement publiées dans : La Sainte Bible, texte de la vulgate, traduction française en regard avec commentaires théologiques, moraux, philologiques, historiques, etc., rédigés d'après les meilleurs travaux anciens et contemporains et atlas géographique et archéologique. Paris : P. Lethielleux, Libraire-Éditeur, 40 volumes, 1871-1889. Imprimatur du commentaire de l’Évangile selon S. Matthieu : Lyon, 11 juin 1878, cardinal Louis-Marie Caverot, archevêque de Lyon. Imprimatur du commentaire de l’Évangile selon S. Marc : Paris, 3 juillet 1879, cardinal Joseph-Hippolyte Guibert, archevêque de Paris. Imprimatur du commentaire de l’Évangile selon S. Luc : Paris, 1er janvier 1882, cardinal Joseph-Hippolyte Guibert, archevêque de Paris. Imprimatur du commentaire de l’Évangile selon S. Jean : Paris, 11 novembre 1886, François, cardinal RICHARD, archevêque de Paris.
4) un commentaire verset par verset des Psaumes par l’abbé Joseph-Franz von Allioli (1793-1873), initialement publié dans : Nouveau Commentaire Littéral, Critique et Théologique avec rapport aux Textes Primitifs sur tous les Livres des Divines Écritures. Traduction de l’allemand en français par l’abbé Louis-Philibert Gimarey (1808-1861), Paris : Louis Vivès, 10 volumes, 1853-1854. Imprimatur : La Rochelle, 24 février 1854, Clément, évêque de La Rochelle et de Saintes.
5) Les notes explicatives de l’abbé Fulcran Vigouroux annotateur (1837-1915) sur les 68 autres livres de la Bible : initialement publiées dans : La Sainte Bible. Paris : R. Roger et F. Chernoviz, 5 volumes, 1917. Imprimatur : Paris, 19 septembre 1916, H. Odelin, v. g. De nombreuses notes explicatives des abbés Louis Bacuez et A. Crampon figurent dans le tome 8.
Les introductions, notes et commentaires ont été modifiés et actualisés par Alexis Maillard.
Une Bible très lisible, même pour les notes explicatives
La Bible de Rome est éditée en police Calibri, choisie pour sa grande lisibilité ; les caractères sont de taille 12, y compris pour les notes, en vue d’une lecture plus confortable. Nous nous démarquons ainsi des autres Bibles et de leurs notes difficilement lisibles car imprimées en trop petits caractères.
Faire cesser l’abus consistant à traduire les lettres sacrées : « YHWH » par Yahweh, Yahvè ou Jéhovah
Une des qualités de La Bible de Rome est sa conformité avec la demande du Saint Siège aux Conférences des évêques, présentée le 29 juin 2008, par le cardinal Francis ARINZE, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements (cf. Notitiae de juin 2008 et le journal français La Croix du 9 avril 2013) de faire cesser l’abus consistant à traduire le tétragramme sacré, YHWH, le nom de Dieu (cf. Exode 3, 13-14), par « Yahweh », « Yahwè », « Jahweh », « Jahwè », « Jave », « Jehovah ». En effet, la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements a fait remarquer que « Quand il s'agit du saint nom de Dieu lui-même, les traducteurs doivent faire preuve, au plus haut point, de fidélité et de respect. En particulier, comme le dit le n°41 de l'Instruction Liturgiam authenticam, « en se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans la [Bible] Septante, le nom de Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le tétragramme, et traduit en latin par le vocable “Dominus”, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de la même signification » » (…) « Dans la traduction grecque de l'Ancien Testament, appelée « Septante », qui date des derniers siècles précédant l'ère chrétienne, on avait pris l'habitude de rendre le tétragramme hébreu par le mot grec Kyrios, qui signifie « Seigneur ». Puisque le texte de la Septante constitua la Bible des premières générations chrétiennes de langue grecque, et que c'est aussi en grec qu'on écrivit tous les livres du Nouveau Testament, ces chrétiens des origines n'ont jamais prononcé le tétragramme divin. Il en fut de même, d'une manière semblable, pour les chrétiens de langue latine, dont les premiers écrits datent de la fin du IIe siècle, comme l'attestent, tout d'abord, la Vetus latina, puis la Vulgate de saint Jérôme : dans ces traductions, le tétragramme était aussi habituellement substitué par le mot latin « Dominus », qui correspond soit à l'hébreu Adonaï, soit au grec Kyrios. Ce que l'on vient d'affirmer vaut aussi pour la récente Nova Vulgata, que l'Église [catholique] utilise dans la liturgie. » (…) « le tétragramme sacré n'a jamais été prononcé dans le contexte chrétien, ni traduit dans aucune des langues dans lesquelles on a traduit la Bible. » (…) « Pour établir les traductions liturgiques des textes où sont présents, l'un après l'autre, soit le mot hébreu Adonay, soit le tétragramme YHWH, on doit traduire Adonay par « Seigneur », et le tétragramme par la forme « Dieu », comme dans la traduction grecque de la Septante, et latine de la Vulgate. ».
Ainsi dans La Bible de Rome, pour nous conformer à la demande du Saint Siège, nous avons remplacé : « Yahweh » par « le Seigneur » ; « Yahweh Dieu » par « le Seigneur Dieu » ; « Yahweh Sabaoth » par « le Seigneur des armées ».
Dieu a-t-il divisé la Bible en chapitres et en versets ?
La division des livres de la Bible en chapitres et en versets est une invention postérieure à la première mise par écrit des 73 livres inspirés par Dieu qui constituent la Bible.
La division en chapitres a été inventée par Monseigneur Étienne Langton, archevêque de Canterbury et grand chancelier de l’Université de Paris vers l’année 1226.
La division en versets a été inventée par le père Santes Pagnino (+1541), juif devenu catholique, religieux dominicain : né à Lucques (en Italie), Santes Pagnino consacra 25 années de sa vie à la traduction en italien de la Bible, qu’il publia en 1527. Il fut donc le premier à diviser le texte biblique en versets numérotés.
Inventions reprises par l’imprimeur catholique Robert Estienne, puis par tous les imprimeurs, y compris protestants.
Ce n’est donc pas Dieu qui a décidé de mettre la séparation entre le chapitre 1 et le chapitre 2 ou la séparation entre le chapitre 2 et le chapitre 3, etc... Il ne faut donc pas donner trop d’importance à ces divisions. Elles ne viennent pas de Dieu, bien qu’elles contribuent souvent à une meilleure lecture et connaissance du texte sacré inspiré par Dieu.
Il ne faut pas non plus sacraliser les numéros de versets comme si c’était Dieu qui avait donné tel numéro à tel verset en fixant ainsi le début et la fin du verset ou de la phrase : ce n’est pas le cas : le découpage n’est pas couvert par l’inspiration divine des Saintes Écritures, c’est un choix humain.
Ces divisions en chapitres et en versets sont une bonne chose mais elles ne font pas partie des plus anciens manuscrits de la Sainte Bible. Dans lesquels le texte est en majuscules, les mots y sont collés les uns aux autres, sans aucune ponctuation ; celle-ci est proposée par les éditeurs et imprimeurs mais elle ne vient pas non plus de Dieu. Il ne faut donc pas sacraliser ces éléments utiles mais non essentiels au texte divin. Ces divisions en chapitres et versets sont donc d’origine catholique : Mgr Langton, le père Pagnino et Robert Estienne.
Une Bible à 2 €
Nous voulons imprimer la Bible, avec des introductions et des notes abrégées, pour un prix public de 2 €. Si vous voulez nous aider dans cette entreprise, contactez-nous avec : sitejesusmarie@gmail.com ou par le site internet JesusMarie.com ou par nos réseaux sociaux officiels aux noms de JesusMarie.com ou Bible de Rome.
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2d Livre des Chroniques
(2d Paralipomènes dans la Bible Vulgate)
Introduction aux deux livres des Chroniques
1° Leur unité.— Comme les livres de Samuel (1 et 2) et les livres des Rois (1 et 2), les livres des Chroniques ne formaient à l'origine qu'un seul et même écrit : nous en avons pour garants les auteurs du Talmud (Baba bathra, f.14), l'historien Josèphe (C. Apion., 1, 8), Manéthon (Ap. Euseb., Hist. Eccles., 4, 26), Origène (Ibid., 6, 25), saint Jérôme (Praef. Ad Domin. Et Rogat. : « Il faut d’abord savoir que pour les Hébreux, les livres des Chroniques sont un seul et même livre, qu’il a été divisé par nous à cause de sa longueur. »), tous les manuscrits de la Bible écrits en hébreux. La division, qui est toute factice, n'est nullement exigée parle sujet : ce sont encore les Septante [Bible des juifs, écrite en langue grecque 250 à 200 avant Jésus] qui l'ont introduite (Παραλειπομένων πρώτη, δευτέρα. Le partage n'a pas été mal fait sous le rapport logique - entre les règnes de David et de Salomon.
2° Leur nom. — Dans la Bible écrite en langue hébreux notre double écrit est appelé Dibré hayyâmim, ou « Verba dierum », ainsi que traduit fort bien saint Jérôme (Loc. Cit.), c'est-à-dire, « Acta diurna », titre qui désigne, d'une manière générale, un journal politique analogue à ceux qui étaient régulièrement tenus dans certaines cours d'Orient. Comp. Esther 2, 23 ; 6, 1 ; 10, 2. Toutefois il faut le prendre ici dans un sens large, car les Chroniques ne contiennent pas des annales suivies et complètes. Saint Jérôme avait d'abord adopté cette appellation hébraïque, se contentant de lui substituer le nom équivalent de « Chronique » (« Verba dierum, quod significantius Chronicon totius divinae historiae possumus appellare. » Prolog. Galeat.) : de là les mots Liber chronicorum, Chronica, qu'on trouve dans plusieurs éditions anciennes de la Vulgate [la Bible écrite en latin], et aussi dans la plupart des traductions protestantes de la Bible. Mais le titre de Παραλειπομένα, ou Chroniques, placé en tête du livre par les traducteurs qui vivaient dans à Alexandrie (en Égypte), a prévalu de très bonne heure. Il est pourtant moins exact, car il signifie littéralement : « les choses omises » ; il tendrait par conséquent à faire regarder l'œuvre entière comme un simple supplément, destiné à combler les lacunes des livres des Rois (cette opinion semble avoir été assez générale chez les anciens écrivains ecclésiastiques. «Paralipomenon veut dire en grec ce que nous, nous appelons omis ou laissé.» S. Isid. De Séville, Origin., 6, 1. Cf. Théodoret, Praef. In libr. Reg., etc), et nous verrons bientôt qu'il faut chercher plus que cela dans les Dibré hayyâmim.
3° Le sujet et le but. — Le livre des Chroniques s'ouvre par une rapide esquisse de l'histoire du peuple de Dieu depuis Adam jusqu'à David, sous la forme de tables généalogiques (1 Chr. 1-9). Après avoir raconté la mort de Saül par manière de transition (1 Chr. 10), l'auteur expose avec assez d'ampleur les événements du règne de David (1 Chr. 11-29), puis il décrit plus ou moins longuement, selon que le demandait son plan, les règnes de Salomon, de Roboam, et de tous les rois de Juda jusqu'à Sédécias (2 Chr. 1-36, 1-21); il conclut brusquement, par une citation abrégée de l'édit qui mit fin à la captivité babylonienne (2 Chr. 36, 22-23). Rien du royaume schismatique d'Israël, au moins directement.
On voit, par ce sommaire, que les Chroniques occupent une situation unique dans l'Ancien Testament, puisque, dans l'ensemble, ils ne présentent pas un récit nouveau, mais qu'ils se contentent de reproduire une partie notable de l'histoire des Juifs, telle que l'avaient déjà relatée les deux livres de Samuel et les deux livres des Rois. Souvent il y a, de part et d'autre, répétition presque pure et simple des mêmes faits, avec des différences seulement verbales : Liste des passages communs aux livres des Chroniques et de Samuel et des Rois :[1 Chr. 10, 1-19 = 1 Sam. 31 = 2 Chr. 1-6, 11-14 = 1 Rois 15, 17-24], [1 Chr. 11, 1-9 = 2 Sam. 5, 1-3, 6-10 = 2 Chr. 18, 2-34 = 1 Rois 22, 2-35 ], [1 Chr. 11, 10-47 = 2 Sam. 23, 8-39 = 2 Chr. 20, 31-21, 1 = 1 Rois 22, 41-51 ], [1 Chr. 13, 1-14 = 2 Sam. 6, 1-11 = 2 Chr. 21, 5-10, 20 = 2 Rois 8, 17-24 ], [1 Chr. 14, 1-17 = 2 Sam. 5, 11-25 = 2 Chr. 22, 1-9 = 2 Rois 8, 25-29; 9, 16-28 ], [1 Chr. 15, 16 =2 Sam. 6, 12-23], [1 Chr. 17-18 =2 Sam. 7-8 = 2 Chr. 22, 10-23, 21 = 2 Rois 11 ], [1 Chr. 19 =2 Sam. 10 = 2 Chr. 24, 1-14, 23, 27 =2 Rois 12, 1-22 ], [1 Chr. 20, 1-3 = 2 Sam. 11, 1; 12, 26-31 = 2 Chr. 25, 1-4, 17-28 =2 Rois 14, 1-14, 17-20 ], [1 Chr. 20, 4-8 =2 Sam. 21, 18-22 = 2 Chr. 26, 1-4, 21-23 = 2 Rois 14, 21-22; 15, 2-7], [2 Chr. 1, 2-13 = 1 Rois 3, 4-15 = 2 Chr. 27, 1-3, 7-9 = 2 Rois 15, 33-38 ], [2 Chr. 1, 14-17 = 1 Rois 10, 26-29 = 2 Chr. 28, 1-4, 26-27 = 2 Rois 16, 2-4, 19-20 ], [2 Chr. 2 = 1 Rois 5, 15-32 = 2 Chr. 29, 1-2 = 2 Rois 18, 2-3 ], [2 Chr. 3, 1-5 = 1 Rois 6, 1-7 = 2 Chr. 32, 1-21 = 2 Rois 18, 13-19, 37 ], [2 Chr. 5, 2-7, 10 = 1 Rois 8 = 2 Chr. 32, 24-25, 32-33 = 2 Rois 20, 1-2, 20-21 ], [2 Chr. 7, 11-22 = 1 Rois 9, 1-9], [2 Chr. 8 = 1 Rois 9, 10-28 = 2 Chr. 33, 1-10, 2-25 = 2 Rois 21, 1-9, 18-24 ], [2 Chr. 9, 1-28 = 1 Rois 10, 1-29], [2 Chr. 9, 29-31 = 1 Rois 11, 41-43 = 2 Chr. 34, 1-2, 8-32 = 2 Rois 22, 1-23, 3], [2 Chr. 10, 1-11 = 1 Rois 12, 1-24 = 2 Chr. 35, 1, 18-24, 26-27; 36, 1-4 = 2 Rois 23, 21-23, 28-34], [2 Chr. 12, 2-3, 9-16 =
1 Rois 14, 21-31], [2 Chr. 13, 1-2, 22-23 = 1 Rois 15, 1-2, 6-8 = 2 Chr. 36, 5-6, 8-12 = 2 Rois 23, 36-37; 24, 8-19], [2 Chr. 14, 1-2; 15, 16-19 = 1 Rois 15, 11-16 ]
Toutefois les divergences ne sont pas moins considérables que les ressemblances, car souvent aussi les Chroniques omettent certains incidents, en abrègent ou en ajoutent d'autres, prouvant par là qu'ils ne forment pas seulement un écrit supplémentaire, destiné à compléter les narrations plus anciennes, mais qu'ils sont en réalité une œuvre entièrement personnelle et indépendante, composée dans un but spécial, qu'il est facile de découvrir.
Ce but, c'est de grouper, en les condensant, les principaux événements de l'histoire de la maison royale de David, afin de les présenter à Israël, au moment où l'exil de Babylone s'achevait, comme une précieuse instruction, comme un miroir révélateur où serait indiquée d'avance la conduite religieuse et morale de la nation théocratique, si éprouvée pour ses anciens péchés. Tout se ramène aisément à cette fin, qui n'est autre, on le voit, que de tracer le portrait idéal des Israélites régénérés, pour les aider à mener dans toute sa perfection, malgré les difficultés de l'heure présente, la vie sainte que Dieu leur avait prescrite et qui attirerait sur eux ses plus paternelles bénédictions.
De là les généalogies du début, pour leur montrer leur vraie place, si glorieuse, dans l'histoire du monde (autres listes généalogiques fréquentes dans le cours du récit. Cf. 1 Chr. 11, 26-47 ; 12, 1-14 ; 14, 4-7 ; 15, 5-11, 17-24 ; 24, 7, 18, etc.). De là, les nombreux détails relatifs à la construction et à l'ornementation du temple, à l'organisation du culte, au service des Lévites ; car la religion était pour Israël le foyer de sa vie (on a dit à juste titre que le récit est ecclésiastique dans les livres des Chroniques, politique dans les livres de Samuel et des Rois). De là, l'histoire du royaume schismatique des dix tribus passée sous silence, ce royaume ayant pris dès l'origine une attitude antithéocratique. De là, la part du lion faite à la biographie de David, le roi modèle, et de plusieurs autres bons rois, tels que Josaphat, Ézéchias et Josias. De là, enfin, les réflexions fréquentes par lesquelles l'historien souligne en quelque sorte les événements, pour en tirer des conclusions sous le rapport moral et pour montrer la main du Seigneur partout visible, en vue soit de châtier les crimes soit de récompenser les actes de vertu (voyez, par exemple, 1 Chr. 10, 13 ; 11, 9 ; 12, 2 ; 13, 18 ; 14, 11-12 ; 16, 7 ; 17, 3, 5 ; 18, 31 ; 20, 30 ; 21, 10 ; 22, 7 ; 24, 18, 24 ; 25, 20 ; 26, 5, 7, 20 ; 27, 6, etc). Ce but établit très bien l'unité entre les différentes parties de l'ouvrage, reliant ensemble les généalogies et les récits.
4° La division. — Les deux livres, envisagés collectivement, se divisent en deux parties d'étendue très inégale : 1° les tables généalogiques, 1 Chr. 1-9 ; 2° l'histoire de David, de Salomon, et des rois de Juda jusqu'à la captivité de Babylone, 1 Chr. 10-2 Chr. 36. La seconde partie comprend trois sections : le règne de David, 1 Chr. 10-29 ; le règne de Salomon, 2 Chr. 1-9 ; les rois de Juda depuis Roboam jusqu'à Sédécias, 2 Chr. 10-36.
Si l'on considère à part chacun des deux livres, on peut admettre les divisions suivantes :
Premier livre des Chroniques. — Deux parties : 1° les listes généalogiques, 1, 1-9, 44 ; 2° l'histoire du roi David, 10, 1-29, 30 (deux sections : les principaux événements du règne de David, 10, 1-21, 30 ; la fin du règne, 22, 1-29, 30).
Second livre des Chroniques. — Deux parties aussi : 1° Histoire du règne de Salomon, 1, 1-9, 31 (trois sections : le Seigneur bénit le jeune monarque au début de son règne, 1, 1-17 ; construction et dédicace du temple, 2, 1-7, 22 ; principaux événements politiques du règne de Salomon, 8, 1;9, 31) ; 2° Histoire des rois de Juda depuis le schisme des dix tribus jusqu'à la captivité de Babylone, 10, 1-36, 23 (sept sections : règne de Roboam, 10, 1·12, 16 ; règnes d'Abias et d'Asa, 13, 1-16, 14 ; règne de Josaphat, 17,1-20, 37 ; règnes de Joram, d'Ochozias et de Joas, 21, 1-24 , 27 ; règnes d'Amasias, d'Ozias, de Joatham et d'Achaz, 25, 1-28, 27 ; règne d'Ézéchias, 29, 1-32, 33 ; les derniers rois de Juda, 33, 1-36, 23).
5° La date de composition et l'auteur. — Les Chroniques ne furent certainement pas composés avant la fin de l'exil babylonien. En effet, 1° ils se terminent par une citation abrégée de l'édit de Cyrus, qui mit fin à la captivité des Juifs (2 Chr. 36, 22-23) ; 2° ils donnent, au moins jusqu'à la troisième génération, la généalogie des descendants du saint et célèbre Zorobabel, qui ramena les premiers colons juifs sur le sol sacré dès la cessation de l'exil (1 Chr. 3,19-24) ; 3° les dariques, mentionnées 1 Chr. 29, 7, comme monnaie courante, n'ont existé que sous la domination persane, par conséquent sous le règne de Cyrus ; 4° le style est tout à fait semblable à celui des livres d'Esdras, de Néhémie et d'Esther, postérieurs à l'exil. La composition ne saurait donc remonter au-delà de l'année 536 avant J.·C., et elle eut même lieu probablement un peu plus tard (vers le milieu du 5ème siècle) ; non toutefois aux dates tardives admises par l'école rationaliste (la fin de la domination persane, l'ère des Séleucides, le règne d'Alexandre le Grand).
La tradition juive désigne unanimement Esdras comme l'auteur du livre des Chroniques, et la plupart des exégètes croyants, soit dans l'antiquité, soit de nos jours, ont adopté ce sentiment. Une comparaison établie entre le livre que nous étudions et les pages qui nous restent d'Esdras confirme le témoignage traditionnel, car elle démontre de part et d'autre un même esprit (notamment, le même goût pour les généalogies, pour tout ce qui tient au culte et à la tribu de Lévi.), une même méthode de composition, un trésor identique de locutions employées avec une signification qui est propre aux deux écrits. (la plus célèbre est kammišpât , pour signifier : « selon la loi de Moïse »).
6° Les sources des Chroniques. — Il faut distinguer. Pour les généalogies placées en avant du récit ou qui lui sont entremêlées, l'auteur a employé comme sources : 1° les livres historiques composés avant le sien ; 2° des documents spéciaux, qui n'avaient pas été utilisés par les écrivains sacrés, car plusieurs de ses listes sont entièrement nouvelles (cf. 1 Chr. 2, 18-24, 25-41, 42-45 ; 3, 17-24 ; 6 ; 7, 1-3, 6-12, 14-19, 20-29, 30-39 ; 8, 1-32, 33-39 ; 9, 35-44).
Pour le reste de l'ouvrage, ou pour l'histoire proprement dite, il a soin de signaler fréquemment les écrits auxquels il a puisé davantage. 1° Le « Livre des rois d'Israël et de Juda » (cf. 2 Chr. 16, 11 ; 25, 26 ; 27, 7 ; 28, 26 ; 35, 27 ; 36, 8), appelé parfois « Livre des rois de Juda et d'Israël », ou, par abréviation, « Annales des rois d'Israël » (2 Chr. 33, 18-19) compilation probable des deux documents si souvent cités dans les premier et deuxième livres des Rois sous ces titres : « Livre des annales des rois de Juda, Livre des annales des rois d'Israël ». 2° Divers ouvrages historiques, composés presque tous par des prophètes et relatant l'histoire de tel ou tel règne distinct. Ce sont les fastes du roi David (1 Chr. 27, 24) ; les actes du Voyant Samuel, les actes du prophète Nathan, les actes de Gad le Voyant (1 Chr. 29, 29) ; le livre d'Ahias le Silonite, la vision du Voyant Addo (2 Chr. 9, 29) ; les actes du prophète Séméias, le livre du Voyant Addo sur les généalogies (2 Chr. 12, 15) ; le commentaire du prophète Addo (2 Chr. 13 , 22) ; les actes de Jéhu, fils d'Hanan (1 Chr. 20, 34) ; le commentaire du livre des Rois (2 Chr. 24, 27) ; les actes d'Isaïe sur Ozias (2 Chr. 26, 22) ; la vision d'Isaïe (2 Chr. 32, 32) ; les actes d'Hozaï (2 Chr. 33, 19). Nous ne saurions décrire au juste la nature et l'étendue de ces différentes compositions ; on voit du moins qu'elles étaient contemporaines des faits qu'elles racontaient et qu'elles provenaient des hommes les plus autorisés. Leur emploi démontre les consciencieuses recherches de l'auteur des Chroniques. 3° Sans doute aussi, les livres canoniques de Samuel et des Rois, bien qu'ils ne soient cités nulle part.
7° Valeur historique des Chroniques ; leur importance. - Malgré les garanties sérieuses que nous offre ce livre, sa véracité a été l'objet d'attaques injustes et violentes. Ce serait un écrit de tendance, qui colore l'histoire et dénature les faits ; bien plus, qui est en contradiction avec lui-même ou avec les autres livres historiques de la Bible.
Il y a, il est vrai, un certain nombre d'erreurs dans les chiffres ou les noms propres qui ne manquent pas de créer quelque embarras au commentateur. Toutefois elles ne sont pas le fait de l'auteur, mais des copistes ; et si elles abondent plus qu'ailleurs dans les Chroniques, cela tient à leur matière même, puisqu'ils contiennent tant de noms propres ou de chiffres, et que rien ne prête davantage aux fautes de transcription.
L'importance de nos deux livres ne saurait être mieux décrite que par les paroles suivantes de saint Jérôme (Epist. Ad Paulin) : « Le livre des Chroniques est un instrument d’une importance telle que si quelqu’un, veut sans lui, s’arroger la connaissance des Saintes Écritures, il se moque de lui-même. Par chacun de ses mots et par ses associations de mots, le livre touche aux histoires racontées dans les livres des Rois [Rois 1 et 2 de la Bible Vulgate = Samuel 1 et 2. Et Rois 3 et 4 = Rois 1 et 2 de nos Bibles françaises actuelles. La manière de désigner les 4 livres des Rois a changé, chez les catholiques, à partir du XXème siècle] et explique un grand nombre des questions de l’Evangile. » Donc, tout ensemble, importance historique en ce qui concerne les Israélites, et importance dogmatique en ce qui regarde le Messie, promis solennellement à David et figuré par plusieurs de ses nobles ancêtres.
8° Les auteurs à consulter sont peu nombreux, car les Chroniques ont été moins étudiés que les autres parties de la Bible. Pour l'explication détaillée, les Quaestiones de Théodoret, et les œuvres de Sérarius, Cornelius a Lapide (Corneille de la Pierre).
2d Livre des Chroniques
(2d Paralipomènes dans la Bible Vulgate)
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
2 Chroniques 1. 1 Salomon, fils de David, s'affermit dans sa royauté, le Seigneur, son Dieu, était avec lui et il l'éleva à un très haut degré. 2 Salomon donna des ordres à tout Israël, aux chefs de milliers et de centaines, aux juges et à tous les princes de tout Israël, aux chefs de familles, 3 et Salomon se rendit avec toute l'assemblée au lieu sacré qui était à Gabaon. Là se trouvait la tente de la rencontre de Dieu, que Moïse, serviteur du Seigneur, avait faite dans le désert, 4 quant à l'arche de Dieu, David l'avait transportée de Cariathiarim à la place qu'il lui avait préparée, car il avait dressé pour elle une tente à Jérusalem. 5 L'autel de bronze qu'avait fait Béséléel, fils d'Uri, fils de Hur, se trouvait aussi là, devant le tabernacle du Seigneur. Salomon et l'assemblée cherchèrent le Seigneur. 6 Là, sur l'autel de bronze qui était devant le Seigneur, près de la tente de réunion, Salomon offrit mille holocaustes. 7 La nuit suivante, Dieu apparut à Salomon et lui dit : "Demande ce que tu veux que je te donne." 8 Salomon répondit à Dieu : "Vous avez montré une grande bienveillance envers David, mon père et vous m'avez fait régner à sa place. 9 Maintenant, Seigneur Dieu, que s'accomplisse votre parole que vous avez dite à David, mon père, puisque vous m'avez fait régner sur un peuple nombreux comme la poussière de la terre. 10 Accordez-moi donc la sagesse et l'intelligence, afin que je sache me conduire devant votre peuple. Car qui pourrait juger votre peuple, ce peuple si grand ?" 11 Dieu dit à Salomon : "Parce que c'est là ce qui est dans ton cœur et que tu n'as pas demandé ni des richesses, ni des biens, ni de la gloire, ni la mort de tes ennemis et que même tu n'as pas demandé de longs jours et que tu as demandé pour toi la sagesse et l'intelligence pour juger mon peuple sur lequel je t'ai fait régner, 12 la sagesse et l'intelligence te sont données. Je te donnerai en outre des richesses, des biens et de la gloire, comme n'en a eu aucun roi avant toi et comme n'en aura aucun après toi." 13 Du lieu sacré de Gabaon, de devant la tente de la rencontre, Salomon revint à Jérusalem et il régna sur Israël. 14 Salomon rassembla des chars et des cavaliers, il avait quatorze cents chars et douze mille cavaliers, qu'il plaça dans les villes où étaient déposés les chars et près du roi à Jérusalem. 15 Le roi fit que l'argent et l'or étaient à Jérusalem aussi communs que les pierres et il fit que les cèdres étaient aussi nombreux que les sycomores qui croissent dans la plaine. 16 C'était de l’Égypte que provenaient les chevaux de Salomon, une caravane de marchands du roi allait les prendre par troupes à un prix convenu, 17 on faisait monter et sortir d'Égypte un char pour six cents sicles d'argent et un cheval pour cent cinquante sicles. Ils en faisaient aussi sortir de la même manière, par eux-mêmes, pour tous les rois des Hittites et pour les rois de Syrie. 18 Salomon résolut de bâtir une maison au nom du Seigneur et une maison royale pour lui.
2 Chroniques 2. 1 Salomon compta soixante-dix mille hommes pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille pour tailler les pierres dans la montagne et trois mille six cents pour les surveiller. 2 Salomon envoya dire à Hiram, roi de Tyr : "Comme tu as fait pour David, mon père, à qui tu as envoyé des cèdres afin qu'il se bâtît une maison pour y habiter, fais de même pour moi. 3 Voici que j'élève une maison au nom du Seigneur, mon Dieu, pour la lui consacrer, pour brûler devant lui le parfum odoriférant, pour présenter continuellement les pains de proposition et pour offrir les holocaustes du matin et du soir, des sabbats, des nouvelles lunes et des fêtes du Seigneur, notre Dieu, selon qu'il est prescrit à Israël pour jamais. 4 La maison que je vais bâtir doit être grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. 5 Mais qui est capable de lui bâtir une maison, puisque le ciel et le ciel des cieux ne peuvent le contenir ? Et qui suis-je pour lui bâtir une maison, si ce n'est pour faire brûler des parfums devant lui ? 6 Et maintenant, envoie-moi un homme habile à travailler l'or et l'argent, le bronze et le fer, la pourpre rouge, le cramoisi et la pourpre violette et connaissant l'art de la gravure, pour qu'il travaille avec les hommes habiles qui sont auprès de moi en Juda et à Jérusalem et que David, mon père, a préparés. 7 Envoie-moi aussi du Liban des bois de cèdre, de cyprès et de santal, car je sais que tes serviteurs savent couper les bois du Liban. Mes serviteurs seront avec tes serviteurs, 8 pour me préparer du bois en abondance, car la maison que je vais bâtir sera grande et magnifique. 9 Et voici qu'aux bûcherons qui couperont les bois, à tes serviteurs, je donnerai, pour leur nourriture, vingt mille cors de froment, vingt mille cors d'orge, vingt mille baths de vin et vingt mille baths d'huile." 10 Hiram, roi de Tyr, répondit dans une lettre qu'il envoya à Salomon : "C'est parce que le Seigneur aime son peuple qu'il t'a établi roi sur eux." 11 Et Hiram dit : "Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël, qui a fait le ciel et la terre, de ce qu'il a donné au roi David un fils sage, prudent et intelligent, qui va bâtir une maison au Seigneur et une maison royale pour lui. 12 Et maintenant, je t'envoie un homme habile et intelligent, maître Hiram, 13 fils d'une femme d'entre les filles de Dan et d'un père Tyrien, habile à travailler l'or et l'argent, le bronze et le fer, les pierres et les bois, la pourpre rouge, la pourpre violette, le cramoisi, le lin fin, à faire toute espèce de gravures et à élaborer tout plan qui lui sera proposé, de concert avec tes hommes habiles et avec les hommes habiles de mon seigneur David, ton père. 14 Et maintenant, que mon seigneur envoie à ses serviteurs le froment, l'orge, l'huile et le vin dont il a parlé. 15 Et nous, nous couperons des bois du Liban, autant que tu en auras besoin et nous te les expédierons par mer en radeaux jusqu'à Joppé et toi, tu les feras monter à Jérusalem. 16 Salomon compta tous les étrangers qui étaient dans le pays d'Israël, d'après le dénombrement qu'avait fait David, son père. On en trouva cent cinquante-trois mille six cents. 17 Et il en prit soixante-dix mille pour les fardeaux, quatre-vingt mille pour tailler les pierres dans la montagne et trois mille six cents comme surveillants pour faire travailler le peuple.
2 Chroniques 3. 1 Salomon commença à bâtir la maison du Seigneur à Jérusalem, sur le mont Moria, qui avait été indiqué à David, son père, au lieu qu'avait préparé David, sur l'aire d'Ornan le Jébuséen. 2 Il commença à bâtir le deuxième jour du deuxième mois, en la quatrième année de son règne. 3 Voici les fondements que posa Salomon pour bâtir la maison de Dieu. La longueur, en coudées de l'ancienne mesure, était de soixante coudées et la largeur de vingt coudées. 4 Le portique qui était sur le devant de la longueur, répondant à la largeur de la maison, avait vingt coudées de longueur et cent vingt coudées de hauteur, Salomon le couvrit d'or pur à l'intérieur. 5 Il revêtit la grande maison de bois de cyprès, il la revêtit d'or pur et y fit sculpter des palmes et des chaînettes. 6 Il revêtit la maison de pierres précieuses pour la décorer et l'or était de Parvaïm. 7 Il revêtit d'or la maison, les poutres, les seuils, les murs et les portes et il fit sculpter des chérubins sur les murs. 8 Il fit la maison du Saint des saints, sa longueur, répondant à la largeur de la maison, était de vingt coudées et sa largeur de vingt coudées. Il la revêtit d'or pur, pour une valeur de six cents talents, 9 et le poids de l'or pour les clous était de cinquante sicles. Il revêtit aussi d'or les chambres hautes. 10 Il fit dans la maison du Saint des saints deux chérubins, œuvre de sculpture et on les revêtit d'or. 11 Les ailes des chérubins avaient ensemble vingt coudées de longueur. Une aile du premier, longue de cinq coudées, touchait au mur de la maison et l'autre aile, longue de cinq coudées, touchait à l'aile de l'autre chérubin. 12 Une aile du second chérubin, longue de cinq coudées, touchait au mur de la maison et l'autre aile, longue de cinq coudées, rejoignait l'aile de l'autre chérubin. 13 Les ailes de ces chérubins, déployées, avaient vingt coudées. Ils étaient debout sur leurs pieds, la face tournée vers la maison. 14 Salomon fit un voile de pourpre violette, de pourpre rouge, de cramoisi et de fin lin et il y broda des chérubins. 15 Il fit devant la maison deux colonnes de trente-cinq coudées de hauteur et le chapiteau qui était sur leur sommet avait cinq coudées. 16 Il fit des chaînettes, comme dans le sanctuaire et les mit au haut des colonnes et il fit cent grenades qu'il mit dans les chaînettes. 17 Il dressa les colonnes sur le devant du temple, l'une à droite, l'autre à gauche, il nomma celle de droite Jachin et celle de gauche Booz.
2 Chroniques 4. 1 Salomon fit un autel de bronze, sa longueur était de vingt coudées, sa largeur de vingt coudées et sa hauteur de dix coudées. 2 Il fit la mer de bronze fondu. Elle avait dix coudées d'un bord à l'autre, elle était entièrement ronde, sa hauteur était de cinq coudées et un cordon de trente coudées mesurait sa circonférence. 3 Des figures de bœufs l'entouraient au-dessous du bord, dix par coudée, faisant tout le tour de la mer, sur deux rangs, les bœufs étaient fondus avec elle en une seule pièce. 4 Elle était posée sur douze bœufs, dont trois regardaient le nord, trois regardaient l'occident, trois regardaient le midi et trois regardaient l'orient, la mer était sur eux et toute la partie postérieure de leur corps était cachée en dedans. 5 Son épaisseur était d'un palme et son bord était semblable au bord d'une coupe, à une fleur de lis. Elle pouvait contenir trois mille baths. 6 Il fit dix bassins et en plaça cinq à droite et cinq à gauche pour qu'on s'y lave, on y nettoyait ce qui devait être offert en holocauste. La mer était destinée aux purifications des prêtres. 7 Il fit les dix chandeliers d'or, selon les prescriptions faites à leur égard et il les plaça dans le Temple, cinq à droite et cinq à gauche. 8 Il fit dix tables et il les mit dans le Temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit cent coupes d'or. 9 Il fit le parvis des prêtres et la grande cour, avec les portes pour la cour, il couvrit leurs battants de bronze. 10 Il plaça la mer du côté droit, à l'est, vers le sud. 11 Hiram fit les pots, les pelles et les coupes. C'est ainsi qu'Hiram acheva l'ouvrage qu'il fit pour le roi Salomon dans la maison de Dieu : 12 les deux colonnes, les bourrelets et les chapiteaux qui sont sur le sommet des colonnes, les deux treillis pour couvrir les deux bourrelets des chapiteaux qui sont sur le sommet des colonnes, 13 les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades par treillis, pour couvrir les deux bourrelets des chapiteaux qui sont sur les colonnes. 14 Il fit les bases, il fit les bassins sur les bases, 15 la mer et les douze bœufs au-dessous, 16 les pots, les pelles et les fourchettes. Maître Hiram fit tous ces ustensiles pour le roi Salomon, pour la maison du Seigneur, ils étaient de bronze poli. 17 Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain, dans un sol argileux, entre Sochot et Saréda. 18 Salomon fit tous ces ustensiles en très grande quantité, car le poids du bronze ne fut pas vérifié. 19 Salomon fit encore tous les autres ustensiles pour la maison de Dieu : l'autel d'or, les tables sur lesquelles on mettait les pains de proposition, 20 les chandeliers avec leurs lampes d'or pur, pour que, selon la loi, on les allume devant le sanctuaire, 21 les fleurs, les lampes et les pincettes d'or, d'un or très pur, 22 les couteaux, les coupes, les tasses et les encensoirs d'or pur, ainsi que les battants d'or pour la porte intérieure de la maison à l'entrée du Saint des saints et pour la porte de la maison à l'entrée du temple.
2 Chroniques 5. 1 Ainsi fut achevé tout l'ouvrage que Salomon fit dans la maison du Seigneur. Et Salomon apporta ce que David, son père, avait consacré, ainsi que l'argent, l'or et tous les vases et il les déposa dans les trésors de la maison de Dieu. 2 Alors Salomon assembla à Jérusalem les anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des enfants d'Israël, pour transporter de la cité de David, c'est-à-dire de Sion, l'arche de l'alliance du Seigneur. 3 Tous les hommes d'Israël se réunirent auprès du roi pour la fête, qui eut lieu le septième mois. 4 Lorsque tous les anciens d'Israël furent arrivés, les fils de Lévi portèrent l'arche. 5 Ils transportèrent l'arche, ainsi que la tente de la rencontre et tous les ustensiles sacrés qui étaient dans la tente, ce furent les prêtres Lévites qui les transportèrent. 6 Le roi Salomon et toute l'assemblée d'Israël convoquée auprès de lui, se tenaient devant l'arche. Ils immolèrent des brebis et des bœufs qui ne pouvaient être ni comptés ni nombrés à cause de leur multitude. 7 Les prêtres portèrent l'arche de l'alliance du Seigneur à sa place, dans le sanctuaire de la maison, dans le Saint des saints, sous les ailes des Chérubins, 8 et les Chérubins étendaient leurs ailes sur la place de l'arche et les Chérubins couvraient l'arche et ses barres par-dessus. 9 Les barres avaient une longueur telle que leurs extrémités se voyaient à distance de l'arche devant le sanctuaire, mais on ne les voyait pas du dehors. L'arche a été là jusqu'à ce jour. 10 Il n'y avait dans l'arche que les deux tables que Moïse y avait placées à Horeb, lorsque le Seigneur fit alliance avec les enfants d'Israël à leur sortie d'Égypte. 11 Au moment où les prêtres sortirent du Saint, car tous les prêtres présents s'étaient sanctifiés sans observer l'ordre des classes 12 et tous les Lévites qui étaient chantres, Asaph, Héman, Idithun, leurs fils et leurs frères, revêtus de fin lin, se tenaient à l'orient de l'autel avec des cymbales, des cithares et des harpes, ayant auprès d'eux cent vingt prêtres qui sonnaient des trompettes 13 et aussitôt que ceux qui sonnaient des trompettes et ceux qui chantaient, unis dans un même accord pour célébrer et louer le Seigneur, firent retentir le son des trompettes, des cymbales et des autres instruments de musique et célébrèrent le Seigneur, en disant : "Car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais." en ce moment la maison, la maison du Seigneur, fut remplie d'une nuée. 14 Les prêtres ne purent pas y rester pour faire le service, à cause de la nuée, car la gloire du Seigneur remplissait la maison de Dieu.
2 Chroniques 6. 1 Alors Salomon dit : "le Seigneur veut habiter dans l'obscurité. 2 Et moi j'ai bâti une maison qui sera votre demeure et un lieu pour que vous y résidiez à jamais." 3 Puis le roi tourna son visage et bénit toute l'assemblée d'Israël et toute l'assemblée d'Israël était debout. 4 Et il dit : "Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël, qui a parlé par sa bouche à David, mon père et qui a accompli par ses mains ce qu'il avait déclaré, en disant : 5 Depuis le jour où j'ai fait sortir du pays d'Égypte mon peuple, je n'ai pas choisi de ville, parmi toutes les tribus d'Israël, pour qu'on y bâtisse une maison où réside mon nom et je n'ai pas choisi d'homme pour qu'il fût chef de mon peuple d'Israël, 6 mais j'ai choisi Jérusalem pour que mon nom y réside et j'ai choisi David pour qu'il règne sur mon peuple d'Israël. 7 David, mon père, avait l'intention de bâtir une maison au nom du Seigneur, Dieu d'Israël, 8 mais le Seigneur dit à David, mon père : Puisque tu as l'intention de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d'avoir eu cette intention. 9 Seulement ce ne sera pas toi qui bâtiras la maison, ce sera ton fils, sorti de tes entrailles, qui bâtira la maison à mon nom. 10 Le Seigneur a accompli la parole qu'il avait prononcée : je me suis élevé à la place de David, mon père et je me suis assis sur le trône d'Israël, comme le Seigneur l'avait dit et j'ai bâti la maison du Seigneur, Dieu d'Israël. 11 Et j'y ai placé l'arche où se trouve l'alliance du Seigneur, alliance qu'il a faite avec les enfants d'Israël." 12 Salomon se plaça devant l'autel du Seigneur, en face de toute l'assemblée d'Israël et il étendit ses mains. 13 Car Salomon avait fait une tribune de bronze et l'avait dressée au milieu du parvis, sa longueur était de cinq coudées, sa largeur de cinq coudées et sa hauteur de trois coudées. Il y monta et, s'étant mis à genoux en face de toute l'assemblée d'Israël, il étendit ses mains vers le ciel 14 et dit : "le Seigneur, Dieu d'Israël, il n'y a pas de Dieu semblable à vous dans les cieux et sur la terre, à vous, qui gardez l'alliance et la miséricorde envers vos serviteurs qui marchent de tout leur cœur en votre présence, 15 comme vous avez gardé à votre serviteur David, mon père, ce que vous lui avez dit, ce que vous avez déclaré de votre bouche, vous l'avez accompli par votre main, comme on le voit en ce jour. 16 Maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, observez, en faveur de votre serviteur David, mon père, ce que vous lui avez dit, en ces termes : "Il ne te manquera jamais devant moi un descendant qui siège sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils prennent garde à leur voie, en marchant dans ma loi comme tu as marché devant moi. 17 Et maintenant, le Seigneur, Dieu d'Israël, qu'elle s'accomplisse la parole que vous avez dite à votre serviteur David. 18 Mais est-il donc vrai que Dieu habite avec l'homme sur la terre ? Voici que le ciel et le ciel des cieux ne peuvent vous contenir : combien moins cette maison que j'ai bâtie ? 19 Cependant, le Seigneur, mon Dieu, soyez attentif à la prière de votre serviteur et à sa supplication, en écoutant le cri joyeux et la prière que votre serviteur prononce devant vous, 20 en tenant vos yeux ouverts jour et nuit sur cette maison, sur le lieu dont vous avec dit que vous mettriez là votre nom, en écoutant la prière que votre serviteur fait en ce lieu. 21 Écoutez les supplications de votre serviteur et de votre peuple d'Israël, lorsqu'ils prieront en ce lieu. Écoutez du lieu de votre demeure, du ciel, écoutez et pardonnez. 22 Si quelqu'un pèche contre son prochain et qu'on lui fasse prêter un serment, s'il vient jurer devant votre autel, dans cette maison, 23 écoutez-le du ciel, agissez et jugez vos serviteurs, condamnant le coupable et faisant retomber sa conduite sur sa tête, déclarant juste l'innocent et lui rendant selon son innocence. 24 Quand votre peuple d'Israël sera battu devant l'ennemi, parce qu'il aura péché contre vous, s'ils reviennent et rendent gloire à votre nom, s'ils vous adressent des prières et des supplications dans cette maison, 25 écoutez-les du ciel, pardonnez le péché de votre peuple d'Israël et ramenez-les dans le pays que vous leur avez donné, à eux et à leurs pères. 26 Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie, parce qu'ils auront péché contre vous, s'ils prient dans ce lieu et rendent gloire à votre nom et s'ils se détournent de leurs péchés, parce que vous les aurez affligés, 27 écoutez-les du ciel, pardonnez les péchés de vos serviteurs et de votre peuple d'Israël, en leur enseignant la bonne voie dans laquelle ils doivent marcher et faites tomber la pluie sur la terre que vous avez donnée pour héritage à votre peuple. 28 Quand la famine sera dans le pays, quand il y aura la peste, quand il y aura la rouille, la nielle, la sauterelle, le criquet, quand l'ennemi assiégera votre peuple dans le pays, dans ses portes, quand il y aura fléau et maladie quelconques, 29 si un homme, si tout votre peuple d'Israël fait entendre des prières et des supplications et que chacun, reconnaissant sa plaie et sa douleur, étende ses mains vers cette maison, 30 écoutez-le du ciel, du lieu de votre demeure et pardonnez, rendez à chacun selon toutes ses voies, vous qui connaissez son cœur, car seul vous connaissez les cœurs des enfants des hommes, 31 afin qu'ils vous craignent en marchant dans vos voies, tous les jours qu'ils vivront sur la face du pays que vous avez donné à leurs pères. 32 Quant à l'étranger, qui n'est pas de votre peuple d'Israël, mais qui viendra d'un pays lointain à cause de votre grand nom, de votre main forte et de votre bras étendu, quand il viendra prier dans cette maison, 33 écoutez-le du ciel, du lieu de votre demeure et agissez selon tout ce que vous demandera l'étranger, afin que tous les peuples de la terre connaissent votre nom, pour vous craindre, comme votre peuple d'Israël et qu'ils sachent que votre nom est appelé sur cette maison que j'ai bâtie. 34 Quand votre peuple sortira pour combattre son ennemi, en suivant la voie dans laquelle vous les aurez envoyés, s'ils vous adressent des prières, le visage tourné vers cette ville que vous avez choisie et vers la maison que j'ai bâtie à votre nom, 35 écoutez du ciel leur prière et leur supplication et rendez-leur justice. 36 Quand ils pécheront contre vous car il n'y a pas d'homme qui ne pèche, et quand, irrité contre eux, vous les livrerez à l'ennemi et que leur vainqueur les emmènera captifs dans un pays lointain ou rapproché, 37 s'ils rentrent en eux-mêmes dans le pays où ils seront captifs, s'ils reviennent à vous et vous adressent des supplications dans le pays de leur captivité, en disant : Nous avons péché, nous avons fait l'iniquité, nous avons commis le crime, 38 s'ils reviennent à vous de tout leur cœur et de toute leur âme, dans le pays de leur captivité où on les aura emmenés captifs, s'ils vous adressent des prières le visage tourné vers le pays que vous avez donné à leurs pères, vers la ville que vous avez choisie et vers la maison que j'ai bâtie à votre nom, 39 écoutez du ciel, du lieu de votre demeure, leur prière et leur supplication et faites-leur droit et pardonnez à votre peuple ses transgressions contre vous. 40 Maintenant, ô mon Dieu, que vos yeux soient ouverts et vos oreilles attentives à la prière faite en ce lieu. 41 Maintenant, Seigneur Dieu, levez-vous, venez à votre lieu de repos, vous et l'arche de votre force. Que vos prêtres, Seigneur Dieu, soient revêtus de salut et que vos saints jouissent du bonheur. 42 Seigneur Dieu, ne repoussez pas la face de votre oint, souvenez-vous des grâces accordées à David, votre serviteur."
2 Chroniques 7. 1 Lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste et les victimes et la gloire du Seigneur remplit la maison. 2 Les prêtres ne pouvaient entrer dans la maison du Seigneur, car la gloire du Seigneur remplissait sa maison. 3 Tous les enfants d'Israël virent descendre le feu et la gloire du Seigneur sur la maison et, tombant le visage contre terre sur le pavé, ils se prosternèrent et louèrent le Seigneur, en disant : "Car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais." 4 Le roi et tout le peuple offrirent des sacrifices devant le Seigneur. 5 Le roi Salomon immola, pour le sacrifice, vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis. C'est ainsi que le roi et tout le peuple firent la dédicace de la maison de Dieu. 6 Les prêtres se tenaient à leurs postes et les lévites aussi avec les instruments de musique du Seigneur que le roi David avait faits pour louer le Seigneur, "car sa miséricorde dure à jamais" lorsqu'il célébra le Seigneur par leur ministère. Les prêtres sonnaient des trompettes vis-à-vis d'eux et tout Israël était debout. 7 Salomon consacra le milieu du parvis qui est devant la maison du Seigneur, car il offrit là les holocaustes et les graisses des sacrifices pacifiques, parce que l'autel de bronze qu'il avait fait ne pouvait contenir l'holocauste, l'oblation et les graisses. 8 Salomon célébra la fête en ce temps-là pendant sept jours et tout Israël avec lui, très grande multitude venue depuis l'entrée d'Émath jusqu'au torrent d'Égypte. 9 Le huitième jour, ils tinrent l'assemblée de clôture car ils avaient fait la dédicace de l'autel pendant sept jours et la fête pendant sept jours. 10 Et le vingt troisième jour du septième mois, Salomon renvoya dans ses tentes le peuple joyeux et le cœur content pour le bien que le Seigneur avait fait à David, à Salomon et à Israël, son peuple. 11 Salomon acheva la maison du Seigneur et la maison du roi et il mena à bien tout ce qui lui était venu à l'esprit de faire dans la maison du Seigneur et dans la maison du roi. 12 Et le Seigneur lui apparut pendant la nuit et lui dit : "J'ai exaucé ta prière et j'ai choisi ce lieu comme la maison où l'on m'offrira des sacrifices. 13 Quand je fermerai le ciel et qu'il n'y aura pas de pluie, quand j'ordonnerai aux sauterelles de dévorer le pays, ou quand j'enverrai la peste dans mon peuple, 14 si mon peuple, sur lequel est invoqué mon nom, s'humilie, prie et cherche ma face et s'il se détourne de ses mauvaises voies, je l'écouterai du ciel, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays. 15 Maintenant, mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives à la prière faite en ce lieu. 16 Maintenant je choisis et je sanctifie cette maison, pour que mon nom y réside à jamais et là seront à jamais mes yeux et mon cœur. 17 Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, mettant en pratique tout ce que je t'ai prescrit et si tu observes mes lois et mes ordonnances, 18 j'affermirai le trône de ta royauté, selon l'alliance que j'ai conclue avec David, ton père, en disant : il ne te manquera jamais un descendant qui règne en Israël. 19 Mais si vous vous détournez, si vous abandonnez mes lois et mes commandements que j'ai mis devant vous et si vous allez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, 20 je les arracherai de mon pays que je leur ai donné, cette maison que j'ai consacrée à mon nom, je la rejetterai de devant ma face et j'en ferai un sujet de sarcasme et de raillerie parmi tous les peuples. 21 Cette maison qui était si haut placée sera un sujet de stupeur pour quiconque passera près d'elle et il dira : Pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison ? 22 Et l'on répondra : Parce qu'ils ont abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères, qui les a fait sortir du pays d'Égypte et que, s'attachant à d'autres dieux, ils se sont prosternés devant eux et les ont servis, voilà pourquoi il a fait venir sur eux tous ces maux."
2 Chroniques 8. 1 Au bout de vingt ans, quand Salomon eut bâti la maison du Seigneur et sa propre maison, 2 il reconstruisit les villes que lui avait données Hiram et y établit des enfants d'Israël. 3 Salomon marcha contre Émath-Soba et s'en empara. 4 Il bâtit Thadmor dans le désert et toutes les villes servant d’entrepôts qu'il bâtit dans le pays d'Émath. 5 Il bâtit Béthoron la haute et Béthoron la basse, villes fortes, ayant des murs, des portes et des barres, 6 Baalath et toutes les villes servant d’entrepôts qui appartenaient à Salomon, toutes les villes pour les chars, les villes pour la cavalerie et tout ce qu'il plut à Salomon de bâtir à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays soumis à sa domination. 7 Tout le peuple, qui était resté des Hittites, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, ne faisant pas partie d'Israël, 8 savoir, leurs descendants, qui étaient restés après eux dans le pays et que n'avaient pas détruits les enfants d'Israël, Salomon les leva comme gens de corvée, ce qu'ils ont été jusqu'à ce jour. 9 Mais Salomon ne fit esclave pour ses travaux aucun des enfants d'Israël, car ils étaient des hommes de guerre, les chefs de ses officiers, les commandants de ses chars et de sa cavalerie. 10 Les chefs des inspecteurs du roi Salomon étaient au nombre de deux cent cinquante, chargés de commander au peuple. 11 Salomon fit monter la fille de Pharaon de la cité de David dans la maison qu'il lui avait bâtie, car il dit : "Ma femme n'habitera pas dans la maison de David, roi d'Israël, parce que ces lieux sont saints, dans lesquels est entrée l'arche de Dieu." 12 Alors Salomon offrit au Seigneur des holocaustes sur l'autel du Seigneur, qu'il avait construit devant le portique, 13 offrant chaque jour ce qui était prescrit par Moïse, ainsi qu'aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux fêtes, trois fois l'année, à la fête des azymes, à la fête des semaines et à la fête des tabernacles. 14 Il établit, selon que l'avait réglé David, son père, les classes des prêtres dans leur service, les lévites dans leurs fonctions pour célébrer le Seigneur et faire le service devant les prêtres selon l'ordre de chaque jour et les portiers selon leurs classes, pour chaque porte, car ainsi l'avait ordonné David, homme de Dieu. 15 On ne s'écarta pas des prescriptions du roi au sujet des prêtres et des lévites, quel qu'en fût l'objet et spécialement en ce qui concernait les trésors. 16 Ainsi fut préparée toute l'œuvre de Salomon, jusqu'au jour de la fondation de la maison du Seigneur et jusqu'à son achèvement. La maison du Seigneur fut achevée. 17 Salomon partit alors pour Asiongaber et pour Ailath, sur les bords de la mer, dans le pays d'Édom. 18 Et Hiram lui envoya par ses serviteurs des bateaux et des serviteurs connaissant la mer. Ils allèrent avec les serviteurs de Salomon à Ophir et ils y prirent quatre cent cinquante talents d'or, qu'ils apportèrent au roi Salomon.
2 Chroniques 9. 1 La reine de Saba, ayant appris la renommée de Salomon, vint pour éprouver Salomon par des énigmes, à Jérusalem, avec un équipage très considérable et des chameaux portant des aromates, de l'or en grande quantité et des pierres précieuses. Elle se rendit auprès de Salomon et elle lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. 2 Salomon répondit à toutes ses questions et il n'y eut rien qui restât caché au roi, sans qu'il pût répondre. 3 Quand la reine de Saba eut vu la sagesse de Salomon et la maison qu'il avait bâtie 4 et les mets de sa table et les appartements de ses serviteurs et les chambres et les vêtements de ses domestiques et ses échansons et leurs vêtements et l'escalier par où il montait dans la maison du Seigneur, elle fut hors d'elle-même, 5 et elle dit au roi : "C'était donc vrai ce que j'ai appris dans mon pays de ce qui te concerne et de ta sagesse. 6 Je n'en croyais pas le récit avant d'être venue et d'avoir vu de mes yeux et voici qu'on ne m'avait pas dit la moitié de la grandeur de ta sagesse. Tu surpasses ce que la renommée m'avait fait connaître. 7 Heureux tes gens, heureux tes serviteurs, qui sont continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse. 8 Béni soit le Seigneur, ton Dieu, qui s'est complu en toi et t'a placé sur son trône comme roi pour le Seigneur, ton Dieu. C'est parce que ton Dieu aime Israël, pour le faire subsister à jamais, qu'il t'a établi roi sur lui, pour que tu fasses droit et justice." 9 Elle donna au roi cent vingt talents d'or, une très grande quantité d'aromates et des pierres précieuses. Il n'y eut plus autant d'aromates tels que ceux que la reine de Saba donna au roi Salomon. 10 Les serviteurs de Hiram et les serviteurs de Salomon, qui apportaient de l'or d'Ophir, amenèrent aussi du bois de santal et des pierres précieuses. 11 Le roi fit avec le bois de santal des balustrades pour la maison du Seigneur et pour la maison du roi et des harpes et des lyres pour les chantres. On n'avait pas vu auparavant de bois semblable dans le pays de Juda. 12 Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, plus qu'elle n'avait apporté au roi. Puis elle s'en retourna et alla dans son pays, elle et ses serviteurs. 13 Le poids de l'or qui arrivait à Salomon en une année était de six cent soixante-six talents d'or, 14 outre ce que les marchands et les négociants lui apportaient, tous les rois d'Arabie et les gouverneurs du pays apportaient de l'or et de l'argent à Salomon. 15 Le roi Salomon fit deux cents grands boucliers d'or battu, employant six cents sicles d'or battu pour chaque bouclier, 16 et trois cents petits boucliers d'or battu, employant trois cents sicles d'or pour chaque bouclier et le roi les mit dans la maison de la forêt du Liban. 17 Le roi fit un grand trône d'ivoire et le revêtit d'or pur. 18 Ce trône avait six degrés et un marchepied d'or, fixés au trône, il y avait des bras de chaque côté du siège, deux lions se tenaient près des bras, 19 et douze lions se tenaient là sur les six degrés, six de chaque côté. Il ne s'est fait rien de pareil dans aucun royaume. 20 Tous les vases à boire du roi Salomon étaient d'or et toute la vaisselle de la maison de la forêt du Liban était d'or fin. Rien n'était d'argent, on n'en faisait nul cas du temps de Salomon. 21 Car le roi avait des bateaux qui allaient à Tarsis, naviguant avec les serviteurs de Hiram, une fois tous les trois ans, les bateaux de Tharsis arrivaient, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. 22 Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par les richesses et par la sagesse. 23 Tous les rois de la terre cherchaient à voir Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur, 24 et chacun apportait son présent, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des aromates, des chevaux et des mulets, chaque année. 25 Salomon avait quatre mille stalles pour les chevaux destinés à ses chars et douze mille cavaliers, qu'il plaça dans les villes où étaient déposés ses chars et près du roi à Jérusalem. 26 Il dominait sur tous les rois, depuis le Fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Égypte. 27 Le roi fit que l'argent était à Jérusalem aussi commun que les pierres et il fit que les cèdres étaient aussi nombreux que les sycomores qui croissent dans la plaine. 28 On faisait venir des chevaux pour Salomon de l'Égypte et de tous les pays. 29 Le reste des actes de Salomon, les premiers et les derniers, cela n'est-il pas écrit dans les Paroles de Nathan le prophète, dans la Prophétie d'Ahias de Silo et dans les Visions d'Addo le voyant au sujet de Jéroboam, fils de Nabat ? 30 Salomon régna quarante ans à Jérusalem sur tout Israël. 31 Et Salomon se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la ville de David, son père et Roboam, son fils, devint roi à sa place.
2 Chroniques 10. 1 Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. 2 Jéroboam, fils de Nabat, ayant appris ce qui se passait, il était encore en Égypte, où il s'était enfui loin du roi Salomon, revint d'Égypte, 3 et on l'envoya chercher. Alors Jéroboam et tout Israël vinrent et parlèrent à Roboam en ces termes : 4 "Ton père a rendu notre joug dur, maintenant, allège la dure servitude que nous a imposée ton père et le joug pesant qu'il a mis sur nous et nous te servirons." 5 Il leur dit : "Revenez vers moi dans trois jours." Et le peuple s'en alla. 6 Le roi Roboam consulta les vieillards qui s'étaient tenus auprès de Salomon, son père, pendant sa vie, en disant : "Que me conseillez-vous de répondre à ce peuple ?" 7 Ils lui parlèrent en disant : "Si tu es bon envers ce peuple, si tu les reçois avec faveur et si tu leur adresses des paroles bienveillantes, ils seront pour toujours tes serviteurs." 8 Mais Roboam laissa le conseil que lui donnaient les vieillards et il consulta les jeunes gens qui avaient grandi avec lui et qui se tenaient devant lui. 9 Il leur dit : "Que me conseillez-vous de répondre à ce peuple qui me tient ce langage : Allège le joug que nous a imposé ton père ?" 10 Les jeunes gens qui avaient grandi avec lui lui répondirent en disant : "Tu parleras ainsi à ce peuple qui t'a tenu ce langage : Ton père a rendu notre joug pesant, toi, allège-le-nous. Tu leur parleras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. 11 Eh bien, mon père vous a chargés d'un joug pesant et moi je rendrai votre joug plus pesant encore, mon père vous a châtiés avec des fouets et moi je vous châtierai avec des scorpions." 12 Jéroboam et tout le peuple vinrent auprès de Roboam le troisième jour, selon que le roi avait dit : "Revenez vers moi dans trois jours." 13 Le roi leur répondit durement. Laissant le conseil des vieillards, 14 le roi Roboam leur parla selon le conseil des jeunes gens, en ces termes : "Mon père a rendu votre joug pesant et moi je vous le rendrai plus pesant encore, mon père vous a châtiés avec des fouets et moi je vous châtierai avec des scorpions." 15 Le roi n'écouta donc pas le peuple, car tel était le procédé de Dieu pour accomplir la parole que le Seigneur avait dite par Ahias de Silo à Jéroboam, fils de Nabat. 16 Lorsque tout Israël vit que le roi ne l'écoutait pas, le peuple répondit au roi en ces termes : "Quelle part avons-nous avec David ? Nous n'avons pas d'héritage avec le fils d'Isaï. Chacun à ses tentes, Israël. Quant à toi, pourvois à ta maison, David." Et tout Israël s'en alla dans ses tentes. 17 Ce fut seulement sur les enfants d'Israël qui habitaient les villes de Juda que régna Roboam. 18 Alors le roi Roboam envoya Aduram, qui était préposé aux impôts, mais Aduram fut lapidé par tout Israël et il mourut. Et le roi Roboam se hâta de monter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. 19 C'est ainsi qu'Israël se détacha de la maison de David jusqu'à ce jour.
2 Chroniques 11. 1 De retour à Jérusalem, Roboam rassembla la maison de Juda et de Benjamin, cent quatre-vingt mille guerriers d'élite, pour qu'ils combattissent contre Israël, afin de ramener le royaume à Roboam. 2 Mais la parole du Seigneur fut adressée à Sémaïas, homme de Dieu, en ces termes : 3 "Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda et à tout Israël en Juda et en Benjamin, en disant : 4 Ainsi dit le Seigneur : Ne montez pas et ne faites pas la guerre à vos frères. Retournez chacun dans votre maison, car c'est par moi que cette chose est arrivée." Ils écoutèrent les paroles du Seigneur et ils s'en retournèrent, sans marcher contre Jéroboam. 5 Roboam résida à Jérusalem et il bâtit des villes fortes en Juda. 6 Il bâtit Bethléem Étam, Thécué, 7 Bethsur, Socho, Odollam, 8 Geth, Marésa, Ziph, 9 Aduram, Lachis, Azéca, 10 Saraa, Aïalon et Hébron, villes fortes situées en Juda et en Benjamin. 11 Il mit les forteresses en état de défense et il y plaça des commandants, ainsi que des magasins de vivres, d'huile et de vin. 12 Il mit dans chaque ville des boucliers et des lances et il les rendit très fortes. Juda et Benjamin étaient à lui. 13 Les prêtres et les lévites qui se trouvaient dans tout Israël vinrent de tous leurs territoires se présenter à Roboam, 14 car les fils de Lévi abandonnèrent leurs pâturages et leurs propriétés et allèrent en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam avec ses fils les excluait des fonctions sacerdotales en l'honneur du Seigneur, 15 et qu'il avait établi des prêtres pour les lieux sacrés, pour les boucs et pour les veaux qu'il avait faits. 16 A leur suite, ceux de toutes les tribus d'Israël qui appliquaient leur cœur à chercher le Seigneur, le Dieu d'Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier au Seigneur, le Dieu de leurs pères. 17 Ils donnèrent ainsi de la force au royaume de Juda et affermirent Roboam, fils de Salomon, pendant trois ans, car ils marchèrent pendant trois ans dans la voie de David et de Salomon. 18 Roboam prit pour femme Mahalath, fille de Jérimoth, fils de David et d'Abihaïl fille d'Éliab, fils d'Isaï. 19 Elle lui enfanta des fils : Jéhus, Somoria et Zom. 20 Après elle, il prit Maacha, fille d'Absalom, qui lui enfanta Abia Éthaï, Ziza et Salomith. 21 Roboam aimait Maacha, fille d'Absalom, plus que toutes ses femmes et ses concubines, car il eut dix-huit femmes et soixante concubines et il engendra vingt-huit fils et soixante filles. 22 Roboam donna le premier rang à Abia, fils de Maacha, pour qu'il fût chef parmi ses frères, car il voulait le faire roi. 23 Il dispersa habilement tous ses fils dans toutes les contrées de Juda et de Benjamin, dans toutes les villes fortes, il leur fournit des vivres en abondance et demanda pour eux une multitude de femmes.
2 Chroniques 12. 1 Lorsque Roboam eut affermi son royaume et acquis de la force, il abandonna la loi du Seigneur et tout Israël avec lui. 2 La cinquième année du règne de Roboam, Sésac, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem parce qu'ils avaient péché contre le Seigneur, 3 avec mille deux cents chars et soixante mille cavaliers et l'on ne pouvait compter le peuple qui vint d'Égypte avec lui : Libyens, Sukkiens et Éthiopiens. 4 Il prit les villes fortes qui appartenaient à Juda et arriva jusqu'à Jérusalem. 5 Sémaïas le prophète vint auprès de Roboam et des chefs de Juda qui s'étaient réunis dans Jérusalem à l'approche de Sésac et il leur dit : "Ainsi dit le Seigneur : Vous m'avez abandonné, moi aussi, je vous abandonne entre les mains de Sésac." 6 Les chefs d'Israël et le roi s'humilièrent et dirent : "le Seigneur est juste." 7 Quand le Seigneur vit qu'ils s'humiliaient, la parole du Seigneur fut adressée à Sémaïas en ces termes : "Ils se sont humiliés, je ne les détruirai pas, dans un peu de temps je leur donnerai la délivrance et ma colère ne se répandra pas sur Jérusalem par la main de Sésac. 8 Mais ils lui seront assujettis, afin qu'ils sachent ce que c'est que me servir ou servir les royaumes des pays." 9 Sésac, roi d'Égypte, monta contre Jérusalem, il prit les trésors de la maison du Seigneur et les trésors de la maison du roi : il prit tout. Il prit les boucliers d'or que Salomon avait faits. 10 A leur place, le roi Roboam fit des boucliers de bronze et il les remit aux mains des chefs des courriers qui gardaient l'entrée de la maison du roi. 11 Chaque fois que le roi allait à la maison du Seigneur, les coureurs venaient et les portaient et ils les rapportaient ensuite dans la chambre des courriers. 12 Comme Roboam s'était humilié, la colère du Seigneur se détourna de lui, de sorte qu'il ne fut pas détruit entièrement et il y eut encore des choses bonnes en Juda. 13 Le roi Roboam s'affermit dans Jérusalem et régna. Il avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi et il régna dix-sept ans à Jérusalem, ville que le Seigneur avait choisie parmi toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom. Sa mère s'appelait Naama, l'Ammonite. 14 Il fit le mal, parce qu'il n'appliqua pas son cœur à chercher le Seigneur. 15 Les actes de Roboam, les premiers et les derniers, ne sont-ils pas écrits dans les Paroles de Séméïas le prophète et dans celles d'Addo le voyant concernant les généalogies ? Il y eut toujours des guerres entre Roboam et Jéroboam. 16 Roboam se coucha avec ses pères et il fut enterré dans la ville de David. Abia, son fils, régna à sa place.
2 Chroniques 13. 1 La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abia devint roi de Juda 2 et il régna trois ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Michaïa, fille d'Uriel de Gabaa. Il y eut guerre entre Abia et Jéroboam. 3 Abia engagea les hostilités avec une armée de vaillants guerriers, quatre cent mille hommes d'élite et Jéroboam se rangea en bataille contre lui avec huit cent mille hommes d'élite, vaillants guerriers. 4 Du haut du mont Séméron, qui est dans la montagne d'Éphraïm, Abia se leva et dit : "Écoutez-moi, Jéroboam et tout Israël. 5 Ne devez-vous pas savoir que le Seigneur, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours à David la royauté sur Israël, à lui et à ses fils, par une alliance inviolable ? 6 Et Jéroboam, fils de Nabat, serviteur de Salomon, fils de David, s'est levé et s'est révolté contre son maître. 7 Des gens de rien, des fils de Bélial, se sont rassemblés auprès de lui et l'on emporté sur Roboam, fils de Salomon. Roboam était encore un jeune homme, d'un cœur timide et il ne put leur résister. 8 Et maintenant, vous pensez prévaloir devant le royaume du Seigneur, qui est entre les mains des fils de David et vous êtes une multitude nombreuse et avec vous sont les veaux d'or que Jéroboam vous a faits pour dieux. 9 N'avez-vous pas rejeté les prêtres du Seigneur, les fils d'Aaron et les lévites et ne vous êtes-vous pas fait des prêtres, comme les peuples des pays ? Quiconque est venu avec un jeune taureau et sept béliers, pour se faire consacrer, est devenu prêtre de ce qui n'est pas Dieu. 10 Pour nous, le Seigneur est notre Dieu et nous ne l'avons pas abandonné, les prêtres au service du Seigneur sont fils d'Aaron et les lévites sont à leur ministère. 11 Chaque matin et chaque soir ils font fumer des holocaustes au Seigneur, ainsi que le parfum odoriférant, ils mettent les pains de proposition sur la table pure et allument chaque soir le chandelier d'or avec ses lampes, car nous observons l'ordonnance du Seigneur, notre Dieu et vous, vous l'avez abandonné. 12 Voici que Dieu et ses prêtres sont avec nous, à notre tête, ainsi que les trompettes sonores, pour les faire retentir contre vous. Enfants d'Israël, ne faites pas la guerre au Seigneur, le Dieu de vos pères, car vous n'auriez aucun succès." 13 Jéroboam fit faire un mouvement tournant aux guerriers placés en embuscade pour qu'ils vinssent sur les arrières de l'ennemi, en sorte que ses troupes étaient en face de Juda et l'embuscade par derrière. 14 Ceux de Juda se retournèrent et voici qu'ils étaient attaqués en avant et en arrière. Ils crièrent vers le Seigneur et les prêtres sonnèrent des trompettes. 15 Les hommes de Juda poussèrent un cri de guerre et, pendant que les hommes de Juda poussaient le cri de guerre, Dieu frappa Jéroboam et tout Israël devant Abia et Juda. 16 Les enfants d'Israël s'enfuirent devant Juda et Dieu les livra entre ses mains. 17 Abia et son peuple en firent un grand carnage et cinq cent mille hommes d'élite tombèrent morts parmi Israël. 18 Les enfants d'Israël furent humiliés en ce temps-là et les enfants de Juda se fortifièrent, parce qu'ils s'étaient appuyés sur le Seigneur, le Dieu de leurs pères. 19 Abia poursuivit Jéroboam et lui prit des villes : Béthel et les villes de sa dépendance, Jésana et les villes de sa dépendance, Éphron et les villes de sa dépendance. 20 Jéroboam ne recouvra pas de force du temps d'Abia, le Seigneur le frappa et il mourut. 21 Mais Abia devint puissant, il prit quatorze femmes et engendra vingt-deux fils et seize filles. 22 Le reste des actes d'Abia, ses gestes et ses paroles, sont écrits dans les Mémoires du prophète Addo. 23 Abia se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la ville de David. Asa, son fils, régna à sa place, de son temps, le pays se reposa pendant dix ans.
2 Chroniques 14. 1 Asa fit ce qui est bien et droit aux yeux du Seigneur, son Dieu. Il fit disparaître les autels de l'étranger et les lieux sacrés, 2 il brisa les stèles et coupa les aschérahs. 3 Il ordonna à Juda de rechercher le Seigneur, le Dieu de ses pères et d'accomplir la loi et le précepte. 4 Il fit disparaître de toutes les villes de Juda les lieux sacrés et les statues et le royaume fut en repos devant lui. 5 Il bâtit des villes fortes en Juda, car le pays était en repos et il n'y eut pas de guerre contre lui pendant ces années-là, parce que le Seigneur lui donna du repos. 6 Il dit à Juda : "Bâtissons ces villes, entourons-les de murs, de tours, de portes et de serrures, le pays est encore ouvert devant nous, car nous avons recherché le Seigneur, notre Dieu, nous l'avons recherché et il nous a donné du repos de tous côtés." Ils bâtirent donc et réussirent. 7 Asa avait une armée de trois cent mille hommes de Juda, portant le bouclier et la lance et de deux cent quatre-vingt mille de Benjamin, portant le bouclier et tirant de l'arc, tous vaillants guerriers. 8 Zara, l'éthiopien, sortit contre eux avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars et il s'avança jusqu'à Marésa. 9 Asa sortit contre lui et ils se rangèrent en bataille dans la vallée de Séphata, près de Marésa. 10 Asa cria vers le Seigneur, son Dieu et dit : "Seigneur, vous pouvez secourir celui qui est faible aussi facilement que celui qui est fort, secourez-nous, Seigneur, notre Dieu. Car c'est sur vous que nous nous appuyons et c'est en votre nom que nous sommes venus contre cette multitude. Seigneur, vous êtes notre Dieu : qu'un homme ne l'emporte pas contre vous." 11 Le Seigneur frappa les éthiopiens devant Asa et devant Juda et les éthiopiens prirent la fuite. 12 Asa et le peuple qui était avec lui les poursuivirent jusqu'à Gérare et il tomba un si grand nombre d'éthiopiens, qu'il n'y eut plus pour eux espoir de rétablissement, car ils furent brisés devant le Seigneur et devant son camp. Asa et son peuple firent un très grand butin, 13 ils frappèrent toutes les villes autour de Gérare, car la terreur du Seigneur était sur elles, ils pillèrent toutes les villes car il s'y trouvait un grand butin. 14 Ils frappèrent aussi les tentes des troupeaux et ils capturèrent un grand nombre de brebis et des chameaux et ils s'en revinrent à Jérusalem.
2 Chroniques 15. 1 L'Esprit de Dieu vint sur Azarias, fils d'Oded, 2 qui alla au-devant d'Asa et lui dit : "écoutez-moi, Asa et tout Juda et tout Benjamin. Le Seigneur est avec vous quand vous êtes avec lui, si vous le cherchez, il se laissera trouver par vous, mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera. 3 Pendant longtemps Israël a été sans vrai Dieu, sans prêtre qui enseignât, sans loi, 4 mais, dans sa détresse, il s'est retourné vers le Seigneur, son Dieu, ils l'ont cherché et s'est laissé trouver par eux. 5 Dans ces temps-là, pas de sécurité pour ceux qui allaient et venaient, car de grandes confusions pesaient sur tous les habitants des pays. 6 On se heurtait, peuple contre peuple, ville contre ville, parce que Dieu les agitait par toutes sortes de tribulations. 7 Vous donc, montrez-vous forts et que vos mains ne faiblissent pas, car il y aura récompense pour vos œuvres." 8 En entendant ces paroles, la prophétie d'Oded, le prophète, Asa prit courage, il fit disparaître les abominations de tout le pays de Juda et de Benjamin et des villes qu'il avait prises dans la montagne d'Éphraïm et restaura l'autel du Seigneur qui était devant le portique du Seigneur. 9 Il rassembla tout Juda et Benjamin et ceux d'Éphraïm, de Manassé et de Siméon qui étaient venus séjourner parmi eux, car un grand nombre de gens d'Israël avaient passé de son côté, en voyant que le Seigneur, son Dieu, était avec lui. 10 Ils s'assemblèrent à Jérusalem le troisième mois de la quinzième année du règne d'Asa. 11 Ce jour-là, ils immolèrent au Seigneur, sur le butin qu'ils avaient amené, sept cents bœufs et sept mille brebis. 12 Ils prirent l'engagement solennel de chercher le Seigneur, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme, 13 et quiconque ne rechercherait pas le Seigneur, le Dieu d'Israël, serait mis à mort, le petit comme le grand, l'homme comme la femme. 14 Ils firent un serment au Seigneur à haute voix, avec des cris d'allégresse, au son des trompettes et des cors, 15 tout Juda fut dans la joie de ce serment, car ils avaient juré de tout leur cœur, car c'est de leur pleine volonté qu'ils avaient cherché le Seigneur et il s'était laissé trouver par eux et le Seigneur leur donna la paix sur toutes leurs frontières. 16 Le roi Asa ôta même à Maacha, sa mère, la dignité de reine-mère, parce qu'elle avait fait une idole abominable pour Astarté. Asa abattit son idole abominable et, l'ayant réduite en poudre, il la brûla au torrent de Cédron. 17 Mais les lieux sacrés ne disparurent pas d'Israël, quoique le cœur d'Asa fut parfait pendant toute sa vie. 18 Il déposa dans la maison de Dieu les choses consacrées par son père et les choses consacrées par lui-même, de l'argent, de l'or et des vases. 19 Il n'y eut pas de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa.
2 Chroniques 16. 1 La trente-sixième année du règne d'Asa, Baasa, roi d'Israël, monta contre Juda et il bâtit Rama, pour empêcher les gens d'Asa, roi de Juda, de sortir et d'entrer. 2 Asa tira de l'argent et de l'or des trésors de la maison du Seigneur et de la maison du roi et il envoya des messagers à Ben-Hadad, roi de Syrie, qui habitait à Damas, pour dire : 3 "Qu'il y ait une alliance entre moi et toi, comme il y en avait une entre mon père et ton père. Je t'envoie de l'argent et de l'or. Va, romps ton alliance avec Baasa, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi." 4 Ben-Hadad écouta le roi Asa, il envoya les chefs de son armée contre les villes d'Israël et ils battirent Ahion, Dan, Abel-Maïm et toutes les villes avec entrepôts de Nephthali. 5 Baasa, l'ayant appris, cessa de bâtir Rama et interrompit ses travaux. 6 Le roi Asa prit tout Juda et ils emportèrent les pierres et le bois avec lesquels Baasa construisait Rama et il bâtit avec elles Gabaa et Maspha. 7 En ce temps-là, Hanani le voyant vint auprès d'Asa, roi de Juda et lui dit : "Parce que tu t'es appuyé sur le roi de Syrie et que tu ne t'es pas appuyé sur le Seigneur, ton Dieu, à cause de cela, l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. 8 Les Éthiopiens et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec des chars et des cavaliers très nombreux ? Et cependant, parce que tu t'étais appuyé sur le Seigneur, il les a livrés entre tes mains. 9 Car les yeux du Seigneur parcourent toute la terre pour soutenir ceux dont le cœur est parfaitement à lui. Tu as donc agi en insensé dans cette affaire, car désormais tu auras des guerres." 10 Asa fut irrité contre le voyant et il le fit mettre en prison, car il était en colère contre lui à cause de ses paroles. Dans le même temps, Asa opprima quelques-uns du peuple. 11 Et voici que les actes d'Asa, les premiers et les derniers, sont écrits dans le livre des rois de Juda et d'Israël. 12 Dans la trente-neuvième année de son règne, Asa eut les pieds malades au point d'éprouver de grandes souffrances, mais, même pendant sa maladie, il ne chercha pas le Seigneur, mais les médecins. 13 Asa se coucha avec ses pères et il mourut la quarante-unième année de son règne. 14 On l'enterra dans son tombeau qu'il s'était creusé dans la ville de David, on le coucha sur un lit qu'on avait rempli de parfums et d'aromates préparés selon l'art du parfumeur et l'on en brûla une quantité très considérable.
2 Chroniques 17. 1 Josaphat, fils d'Asa, régna à sa place. Il se fortifia contre Israël : 2 il mit des troupes dans toutes les villes fortes de Juda et il mit des garnisons dans le pays de Juda et dans les villes d'Éphraïm dont Asa, son père, s'était emparé. 3 Le Seigneur fut avec Josaphat, parce qu'il marcha dans les premières voies de David, son père et qu'il ne rechercha pas les Baals, 4 mais il rechercha le Dieu de son père et suivit ses commandements, sans imiter les actions d'Israël. 5 Le Seigneur affermit le royaume entre ses mains, tout Juda apportait des présents à Josaphat et il eut en abondance des richesses et de la gloire. 6 Son courage grandit dans les voies du Seigneur et il fit encore disparaître de Juda les lieux sacrés et les aschéras. 7 La troisième année de son règne, il envoya ses chefs, Ben-Haïl, Obdias, Zacharias, Nathanaël et Michéas, enseigner dans les villes de Juda, 8 et avec eux les lévites Séméïas, Nathanias, Zabadias, Asaël, Sémiramoth, Jonathan, Adonias, Thobias, Thobadonias et, avec ces lévites, les prêtres Élisama et Joram. 9 Ils enseignèrent dans Juda, ayant avec eux le livre de la loi du Seigneur, ils parcoururent toutes les villes de Juda et ils enseignèrent parmi le peuple. 10 La terreur du Seigneur s'empara de tous les royaumes des pays qui environnaient Juda et ils ne firent pas la guerre à Josaphat. 11 Des philistins apportèrent à Josaphat des présents et un tribut en argent, les Arabes aussi lui amenèrent du bétail, sept mille sept cents béliers et sept mille sept cents boucs. 12 Josaphat était en voie de s'élever au plus haut degré de grandeur. Il bâtit en Juda des forteresses et des villes pour servir d’entrepôts, 13 et il avait beaucoup de provisions dans les villes de Juda et des guerriers, hommes vaillants, dans Jérusalem. 14 Voici leur dénombrement, selon leurs familles. De Juda, chefs de milliers : Adna, le chef et avec lui, trois cent mille vaillants guerriers, 15 à ses côtés, Johanan, le chef et avec lui, deux cent quatre-vingt mille hommes, 16 et à ses côtés, Amasias, fils de Zéchri, qui s'était volontairement consacré au Seigneur et avec lui, deux cent mille vaillants guerriers. 17 De Benjamin : Éliada, homme vaillant et avec lui, deux cent mille hommes armés de l'arc et du bouclier, 18 et à ses côtés, Jozabad et avec lui, cent quatre-vingt mille hommes armés pour la guerre. 19 Tels sont ceux qui étaient au service du roi, outre ceux que le roi avait placés dans les villes fortes, dans tout le territoire de Juda.
2 Chroniques 18. 1 Josaphat avait en abondance des richesses et de la gloire et il s'allia par mariage avec Achab. 2 Au bout de quelques années, il descendit auprès d'Achab à Samarie et Achab tua pour lui et pour le peuple qui était avec lui des brebis et des bœufs en grand nombre et il l'engagea à monter à Ramoth-en-Galaad. 3 Achab, roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de Juda : "Viendras-tu avec moi à Ramoth-en-Galaad ?" Josaphat lui répondit : "Il en sera de moi comme de toi, de mon peuple comme de ton peuple, nous irons l'attaquer avec toi." 4 Josaphat dit au roi d'Israël : "Consulte maintenant, je te prie, la parole du Seigneur." 5 Le roi d'Israël convoqua les prophètes, au nombre de quatre cents et leur dit : "Irons-nous attaquer Ramoth-en-Galaad, ou m'en abstiendrai-je ?" Ils répondirent : "Monte et Dieu la livrera entre les mains du roi." 6 Mais Josaphat dit : "N'y a-t-il plus ici aucun prophète du Seigneur, par qui nous puissions l'interroger ?" 7 Le roi d'Israël répondit à Josaphat : "Il y a encore un homme par qui l'on pourrait consulter le Seigneur, mais je le hais, car il ne prophétise sur moi rien de bon, mais toujours du mal : c'est Michée, fils de Jemla." Et Josaphat dit : "Que le roi ne parle plus ainsi." 8 Alors le roi d'Israël, appelant un eunuque, lui dit : "Fais- venir de suite Michée, fils de Jemla." 9 Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, revêtus de leurs habits royaux, ils étaient assis dans la place, à l'entrée de la porte de Samarie et tous les prophètes prophétisaient devant eux. 10 Sédécias, fils de Canaana, s'était fait des cornes de fer et il dit : "Ainsi dit le Seigneur : Avec ces cornes tu frapperas les Syriens jusqu'à les exterminer." 11 Et tous les prophètes prophétisaient de même, en disant : "Monte à Ramoth-en-Galaad et sois vainqueur, car le Seigneur la livrera entre les mains du roi." 12 Le messager qui était allé appeler Michée lui parla en ces termes : "Voici que les paroles des prophètes sont unanimes pour annoncer du bien au roi, que ta parole soit donc conforme à celle de chacun d'eux : annonce du bien." Michée répondit : 13 "le Seigneur est vivant. Ce que mon Dieu dira, je l'annoncerai." 14 Lorsqu'il fut arrivé près du roi, le roi lui dit : "Michée, irons-nous attaquer Ramoth-en-Galaad, ou m'en abstiendrai-je ?" Il répondit : "Montez et soyez vainqueurs car ils sont livrés entre vos mains." 15 Et le roi lui dit : "Jusqu'à combien de fois t'adjurerai-je de ne me dire que la vérité au nom du Seigneur ?" 16 Michée répondit : "Je vois tout Israël dispersé sur les montagnes, comme les brebis qui m'ont pas de berger et le Seigneur dit : Ces gens n'ont pas de maître: qu'ils retournent en paix, chacun dans sa maison." 17 Le roi d'Israël dit à Josaphat : "Ne te l'ai-je pas dit ? Il ne prophétise sur moi rien de bon, mais seulement du mal." 18 Michée dit : "Écoutez donc la parole du Seigneur. J'ai vu le Seigneur assis sur son trône et toute l'armée du ciel se tenait à sa droite et à sa gauche. 19 Et le Seigneur dit : "Qui trompera Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte à Ramoth-en-Galaad et qu'il y périsse ? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre. 20 Alors l'esprit vint se tenir devant le Seigneur et dit : Moi, je le tromperai. Le Seigneur lui dit : Comment ? 21 Il répondit : Je sortirai et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Le Seigneur lui dit : Tu le tromperas et tu en viendras à bout, sors et fais ainsi. 22 Voici donc que le Seigneur a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes qui sont là. Et le Seigneur a prononcé du mal sur toi." 23 Mais Sédécias, fils de Canaana, s'étant approché, frappa Michée sur la joue et dit : "Par quel chemin l'esprit du Seigneur est-il sorti de moi pour te parler ?" 24 Michée répondit : "Voici que tu le verras en ce jour-là où tu iras de chambre en chambre pour te cacher." 25 Le roi d'Israël dit : "Prenez Michée et amenez-le à Amon, gouverneur de la ville et à Joas, fils du roi. 26 Vous leur direz : Ainsi dit le roi : Mettez cet homme en prison et nourrissez-le du pain d'affliction et de l'eau d'affliction, jusqu'à ce que je revienne en paix." 27 Et Michée dit : "Si vraiment tu reviens en paix, le Seigneur n'a pas parlé par moi." Il ajouta : "Entendez, vous tous, peuples." 28 Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, montèrent à Ramoth-en-Galaad. 29 Le roi d'Israël dit à Josaphat : "Je veux me déguiser pour aller au combat, mais toi, revêts-toi de tes habits." Et le roi d'Israël se déguisa et ils allèrent au combat. 30 Le roi de Syrie avait donné un ordre aux chefs de ses chars, en ces termes : "Vous n'attaquerez ni petit ni grand, mais seulement le roi d'Israël." 31 Quand les chefs des chars virent Josaphat, ils dirent : " C'est le roi d'Israël et ils l'entourèrent pour l'attaquer. Josaphat poussa un cri et le Seigneur le secourut et Dieu attira d'auprès de lui les Syriens. 32 Quand les chefs des chars virent que ce n'était pas le roi d'Israël, ils se détournèrent de lui. 33 Alors un homme tira de son arc au hasard et atteignit le roi d'Israël entre les jointures et la cuirasse. Le roi dit à celui qui conduisait le char : "Tourne et fais-moi sortir du camp, car je suis blessé." 34 Le combat devient violent ce jour-là. Le roi d'Israël était tenu debout sur son char en face des Syriens, jusqu'au soir, où il mourut vers le coucher du soleil.
2 Chroniques 19. 1 Josaphat, roi de Juda, revint en paix dans sa maison à Jérusalem. 2 Jéhu, fils de Hanani, le voyant, sortit au-devant de lui et il dit au roi Josaphat : "Doit-on secourir le méchant et aimes-tu ceux qui haïssent le Seigneur ? A cause de cela, est venue sur toi la colère, de par le Seigneur. 3 Pourtant, il s'est trouvé quelque bien en toi, car tu as fait disparaître du pays les aschérahs et tu as appliqué ton cœur à chercher Dieu." 4 Josaphat résida à Jérusalem et de nouveau il visita le peuple depuis Bersabée jusqu'à la montagne d'Éphraïm et il les ramena au Seigneur, le Dieu de leurs pères. 5 Il établit des juges dans le pays, dans toutes les villes fortes de Juda, pour chaque ville. 6 Et il dit aux juges : "Prenez garde à ce que vous ferez, car ce n'est pas pour les hommes que vous rendrez la justice, mais c'est pour le Seigneur, il sera avec vous quand vous rendrez la justice. 7 Et moi maintenant, que la crainte du Seigneur soit sur vous, veillez sur vos actes, car il n'y a avec le Seigneur, notre Dieu, ni iniquité, ni favoritisme entre les personnes, ni acceptation des présents." 8 A Jérusalem aussi, quand ils revinrent dans cette ville, Josaphat établit, pour les jugements du Seigneur et pour les contestations, des lévites, des prêtres et des chefs de maisons d'Israël. 9 Et il leur donna des ordres en ces termes : "Vous agirez ainsi en craignant le Seigneur, dans la fidélité et l'intégrité du cœur. 10 Dans toute cause qui viendra devant vous de la part de vos frères établis dans leurs villes, quand il s'agira de distinguer entre meurtre et meurtre, entre loi, commandement, précepte ou ordonnance, vous les éclairerez, afin qu'ils ne se rendent pas coupables envers le Seigneur et que sa colère ne vienne pas sur vous et sur vos frères. Vous agirez ainsi et vous ne serez pas coupables. 11 Et voici que vous aurez à votre tête Amarias, le grand prêtre, pour toutes les affaires du Seigneur et Zabadias, fils d'Ismaël, le prince de la maison de Juda, pour toutes les affaires du roi et vous aurez devant vous les lévites comme officiers. Courage et à l'œuvre et que le Seigneur soit avec vous."
2 Chroniques 20. 1 Après cela, les fils de Moab et les fils d'Ammon et avec eux des Ammonites, vinrent contre Josaphat pour lui faire la guerre. 2 Des messagers vinrent en informer Josaphat en disant : "Une multitude nombreuse marche contre toi d'au-delà de la mer Morte, de la Syrie et voici qu'ils sont à Asason-Thamar, qui est Engaddi". 3 Effrayé, Josaphat se détermina à recourir au Seigneur et il publia un jeûne pour tout Juda. 4 Juda s'assembla pour invoquer le Seigneur, même l'on vint de toutes les villes de Juda pour invoquer le Seigneur. 5 Josaphat se tint au milieu de l'assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison du Seigneur, devant le nouveau parvis, 6 et il dit : "Seigneur, Dieu de nos pères, n'êtes-vous pas Dieu dans le ciel et ne dominez-vous pas sur tous les royaumes des nations et n'avez-vous pas en main la force et la puissance, sans que l'on puisse vous résister ? 7 N'est-ce pas vous, ô notre Dieu, qui avez chassé les habitants de ce pays devant votre peuple d'Israël et qui l'avez donné pour toujours à la postérité d'Abraham, votre ami. 8 Ils y ont habité et ils y ont bâti pour vous un sanctuaire à votre nom, en disant : 9 S'il nous survient une calamité, l'épée du jugement, la peste ou la famine, nous nous tiendrons devant cette maison et devant toi, car ton nom est sur cette maison, nous crierons vers vous du milieu de notre angoisse et vous écouterez et vous sauverez. 10 Maintenant, voici les fils d'Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séïr, chez lesquels vous n'avez pas permis à Israël d'entrer quand il venait du pays d'Égypte, mais dont il s'est détourné sans les détruire, 11 les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de votre héritage, dont vous nous avez donné la possession. 12 O notre Dieu, ne rendrez-vous pas un jugement contre eux ? Car nous sommes sans force devant cette nombreuse multitude qui s'avance contre nous et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont tournés vers vous." 13 Et tout Juda se tenait debout devant le Seigneur, avec leurs petits-enfants, leurs femmes et leurs fils. 14 Alors, au milieu de l'assemblée, l'esprit du Seigneur fut sur Jahaziel, fils de Zacharias, fils de Banaïas, fils de Jéhiel, fils de Mathanias, lévite, d'entre les fils d'Asaph. 15 Et Jahaziel dit : "Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem et toi, roi Josaphat. Ainsi vous dit le Seigneur : Ne craignez pas et ne vous effrayez pas devant cette nombreuse multitude, car ce n'est pas vous que concerne la guerre, mais Dieu. 16 Demain descendez contre eux, voici qu'ils monteront par la colline de Sis et vous les trouverez à l'extrémité de la vallée, en face du désert de Jéruel. 17 Vous n'aurez pas à combattre en cette affaire : présentez-vous, tenez-vous là et vous verrez la délivrance que le Seigneur vous accordera, ô Juda et Jérusalem. Ne craignez pas et ne vous effrayez pas, demain, sortez à leur rencontre et le Seigneur sera avec vous." 18 Josaphat s'inclina le visage contre terre et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant le Seigneur pour adorer le Seigneur. 19 Les lévites d'entre les fils de Caath et d'entre les fils de Coré, se levèrent pour célébrer le Seigneur, le Dieu d'Israël, d'une voix forte et élevée. 20 Le lendemain, s'étant levés de bon matin, ils se mirent en marche vers le désert de Thécué. Comme ils partaient, Josaphat se tint debout et dit : "Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem. Confiez-vous dans le Seigneur, votre Dieu et vous serez inébranlables, confiez-vous en ses prophètes et vous aurez du succès." 21 Ensuite, après avoir délibéré avec le peuple, il établit des chantres qui devaient, revêtus d'ornements sacrés et marchant devant l'armée, célébrer le Seigneur, en disant : "Louez le Seigneur car sa miséricorde demeure à jamais." 22 Au moment où l'on commençait les chants et les louanges, le Seigneur dressa des pièges contre les fils d'Ammon et de Moab et contre ceux de la montagne de Séïr, qui étaient venus vers Juda et ils furent battus. 23 Les fils d'Ammon et de Moab se tinrent contre les habitants de la montagne de Séïr pour les massacrer et les exterminer et, quand ils en eurent fini avec les habitants de Séïr, ils s'aidèrent les uns les autres à se détruire. 24 Lorsque Juda fut arrivé sur le poste de guet du désert, ils se tournèrent vers la multitude et ne virent que des cadavres étendus par terre, sans que personne eût échappé. 25 Josaphat et son peuple allèrent piller leurs dépouilles et ils y trouvèrent d'abondantes richesses, des cadavres et des objets précieux et ils en enlevèrent pour eux jusqu'à ne pouvoir les porter, ils mirent trois jours à piller le butin, car il était considérable. 26 Le quatrième jour, ils s'assemblèrent dans la vallée de Beraca, car ils y bénirent le Seigneur et c'est pourquoi ils appelèrent ce lieu vallée de Beraca, qui est son nom jusqu'à ce jour. 27 Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, ayant Josaphat à leur tête, se mirent joyeusement en route pour retourner à Jérusalem, car le Seigneur les avait remplis de joie en les délivrant de leurs ennemis. 28 Ils entrèrent à Jérusalem au son des cithares, des harpes et des trompettes, vers la maison du Seigneur. 29 La terreur du Seigneur s'empara de tous les royaumes des pays, lorsqu'ils apprirent que le Seigneur avait combattu contre les ennemis d'Israël. 30 Et le royaume de Josaphat fut tranquille et son Dieu lui donna du repos de tous côtés. 31 Josaphat devint roi de Juda. Il avait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Azuba, fille de Selahi. 32 Il marcha dans la voie d'Asa, son père et ne s'en détourna pas, faisant ce qui est droit aux yeux du Seigneur. 33 Seulement les lieux sacrés ne disparurent pas et le peuple n'avait pas encore fermement attaché son cœur au Dieu de ses pères. 34 Le reste des actes de Josaphat, les premiers et les derniers, voici qu'ils sont écrits dans les Paroles de Jéhu, fils de Hanani, lesquelles sont insérées dans le livre des rois d'Israël. 35 Après cela, Josaphat, roi de Juda, s'associa avec Ochosias, roi d'Israël, dont la conduite était criminelle. 36 Il s'associa avec lui pour construire des bateaux destinés à aller à Tharsis et ils construisirent les bateaux à Asiongaber. 37 Alors Éliézer, fils de Dodau, de Marésa, prophétisa contre Josaphat, en disant : "Parce que tu t'es associé avec Ochozias, le Seigneur a détruit ton œuvre." Et les bateaux furent brisés et ils ne purent aller à Tharsis.
2 Chroniques 21. 1 Josaphat se coucha avec ses pères et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David, Joram, son fils, régna à sa place. 2 Joram avait des frères, fils de Josaphat : Azarias, Jahiel, Zacharias, Azarias, Michaël et Saphatias, ils étaient tous fils de Josaphat, roi de Juda. 3 Leur père leur avait donné des présents considérables en or et en argent et en objets de prix, avec des villes fortes en Juda, mais il laissa le royaume à Joram, parce qu'il était le premier-né. 4 Joram s'établit sur le royaume de son père et, lorsqu'il se fut affermi, il fit mourir par l'épée tous ses frères et aussi quelques-uns des chefs d'Israël. 5 Joram avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna huit ans à Jérusalem. 6 Il marcha dans la voie des rois d'Israël, comme avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab et il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur. 7 Mais le Seigneur ne voulut pas détruire la maison de David, à cause de l'alliance qu'il avait contractée avec David et parce qu'il lui avait dit qu'il lui donnerait toujours une lampe, à lui et à ses fils. 8 De son temps, Édom se révolta contre la domination de Juda et se donna un roi. 9 Joram se mit en marche avec ses chefs et tous ses chars, s'étant levé de nuit, il battit les Édomites qui l'entouraient et les chefs des chars. 10 Édom s'affranchit de la domination de Juda, jusqu'à ce jour. Lobna s'affranchit aussi dans le même temps de sa domination, parce qu'il avait abandonné le Seigneur, le Dieu de ses pères. 11 Joram fit même des lieux sacrés dans les montagnes de Juda, il poussa à la prostitution les habitants de Jérusalem et il séduisit Juda. 12 Il lui vint un écrit de la part du prophète Élie, disant : "Ainsi dit le Seigneur, le Dieu de David, ton père : Parce que tu n'as pas marché dans les voies de Josaphat, ton père et dans les voies d'Asa, roi de Juda, 13 mais que tu as marché dans la voie des rois d'Israël, parce que tu as poussé à la prostitution Juda et les habitants de Jérusalem, comme la maison d'Achab poussait Israël à la prostitution et parce que tu as fait mourir tes frères, meilleurs que toi, la maison même de ton père : 14 voici que le Seigneur frappera d'une grande plaie ton peuple, tes fils, tes femmes et tout ce qui t'appartient, 15 et toi, tu seras frappé de graves maladies, d'une maladie d'entrailles, telle que tes entrailles sortiront par la violence du mal, pendant de nombreux jours". 16 Et le Seigneur excita contre Joram l'esprit des Philistins et des Arabes voisins des Éthiopiens. 17 Étant montés en Juda, ils s'y répandirent, pillèrent toutes les richesses qui se trouvaient dans la maison du roi et emmenèrent aussi ses fils et ses femmes, de sorte qu'il ne lui resta plus d'autre fils que Joachaz, le plus jeune de ses fils. 18 Après tout cela, le Seigneur le frappa dans ses entrailles d'une maladie sans remède. 19 Les jours s'écoulant, sur la fin de la seconde année, les entrailles de Joram sortirent par la violence de son mal. Il mourut dans de grandes souffrances et son peuple ne brûla pas de parfums en son honneur, comme il en avait brûlé pour ses pères. 20 Joram avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna huit ans à Jérusalem. Il s'en alla sans être regretté et on l'enterra dans la ville de David, mais non dans les tombeaux des rois.
2 Chroniques 22. 1 A la place de Joram, les habitants de Jérusalem firent roi Ochozias, son plus jeune fils, car la troupe qui était venue dans le camp avec les Arabes avait tué tous les plus âgés. C'est ainsi que régna Ochozias, fils de Joram, roi de Juda. 2 Il avait quarante-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, fille d'Amri. 3 Lui aussi marcha dans les voies de la maison d'Achab car sa mère était sa conseillère pour le faire pécher. 4 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme ceux de la maison d'Achab, car après la mort de son père, ils furent ses conseillers pour sa perte. 5 Ce fut aussi sur leur conseil qu'il se mit en marche et alla avec Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, combattre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth-en-Galaad. Les Syriens blessèrent Joram. 6 Joram s'en retourna pour se faire guérir à Jezrahel des blessures que les Syriens lui avaient faites à Rama, lorsqu'il se battait contre Hazaël, roi de Syrie. Azarias, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour voir Joram, fils d'Achab, à Jezrahel, parce qu'il était malade. 7 Par la volonté de Dieu, ce fut la perte d'Ochozias, que de se rendre auprès de Joram. Lorsqu'il fut arrivé, il sortit avec Joram pour aller vers Jéhu, fils de Namsi, que le Seigneur avait oint pour exterminer la maison d'Achab. 8 Et comme Jehu faisait justice de la maison d'Achab, il trouva les chefs de Juda et les fils des frères d'Ochozias, qui étaient au service d'Ochozias et il les tua. 9 Il chercha Ochozias et on le saisit dans Samarie, où il s'était caché, on l'amena à Jéhu et on le fit mourir. Puis ils lui donnèrent la sépulture, car ils disaient : "C'est le fils de Josaphat, qui chercha le Seigneur de tout son cœur." Et il n'y eut personne de la maison d'Ochozias qui fût en état de régner. 10 Athalie, mère d'Ochozias, voyant que son fils était mort, se leva et fit périr toute la race royale de la maison de Juda. 11 Mais Josabeth, fille du roi, prit Joas, fils d'Ochosias et l'enleva du milieu des fils du roi, que l'on massacrait et elle le mit avec sa nourrice dans la chambre des lits. Josabeth, fille du roi Joram, femme du prêtre Joïada et sœur d'Ochosias, le déroba ainsi aux regards d'Athalie, qui ne le fit pas mourir. 12 Il resta six ans avec eux, caché dans la maison de Dieu et ce fut Athalie qui régna sur le pays.
2 Chroniques 23. 1 La septième année, Joïada, s'étant affermi, prit avec lui comme alliés les centurions Azarias, fils de Jéroham, Ismaël, fils de Johanan, Azarias, fils d'Obed, Maasias, fils d'Adaïas et Élisaphat, fils de Zechri. 2 Ils parcoururent Juda et, ayant rassemblé les lévites de toutes les villes de Juda et les chefs de famille d'Israël, ils vinrent à Jérusalem. 3 Toute l'assemblée fit alliance avec le roi dans la maison de Dieu. Joïada leur dit : "Voici que le fils du roi va régner, comme le Seigneur l'a déclaré à l'égard des fils de David. 4 Voici ce que vous ferez : Le tiers d'entre vous qui entre en service le jour du sabbat, prêtres et lévites, servira comme gardiens des portes, 5 un tiers servira à la maison du roi et un tiers servira à la porte de Jésod, tout le peuple sera dans les parvis de la maison du Seigneur. 6 Que personne n'entre dans la maison du Seigneur, excepté les prêtres et les lévites de service : eux peuvent y entrer, car ils sont saints et tout le peuple doit garder l'observance du Seigneur. 7 Les lévites entoureront le roi de toutes parts, chacun les armes à la main et, si quelqu'un entre dans la maison, qu'on le mette à mort et vous serez près du roi quand il entrera et quand il sortira." 8 Les lévites et tout Juda agirent selon tout ce qu'avait ordonné le prêtre Joïada. Ils prirent chacun leurs gens, ceux qui entraient en service et ceux qui sortaient de service le jour du sabbat, car le prêtre Joïada n'avait exempté aucune des divisions. 9 Le prêtre Joïada remit aux centurions les lances et les boucliers, grands et petits, qui avaient appartenu au roi David et qui se trouvaient dans la maison de Dieu. 10 Il fit placer tout le peuple, chacun son arme à la main, depuis le côté droit de la maison jusqu'au côté gauche de la maison, près de l'autel et près de la maison, de manière à entourer le roi. 11 On fit avancer le fils du roi, on mit sur lui le diadème et le témoignage et on l'établit roi. Et Joïada et ses fils l'oignirent et ils dirent : "Vive le roi." 12 Lorsqu'Athalie entendit le bruit du peuple, courant et acclamant le roi, elle vint vers le peuple, à la maison du Seigneur. 13 Elle regarda et voici que le roi se tenait sur son estrade à l'entrée, près du roi étaient les chefs et les trompettes et tout le peuple du pays était dans la joie, on sonnait des trompettes et les chantres avec les instruments de musique donnaient des instructions pour les hymnes de louange. Athalie déchira ses vêtements et dit : "Conspiration ! Conspiration !" 14 Alors le prêtre Joïada fit sortir les centurions, qui étaient à la tête de l'armée et leur dit : "Faites-la sortir entre les rangs et que quiconque la suivra soit mis à mort par l'épée." Car le prêtre avait dit : "Ne la mettez pas à mort dans la maison du Seigneur." 15 On lui fit place des deux côtés et elle se rendit à l'entrée de la porte des chevaux, vers la maison du roi et c'est là qu'ils la mirent à mort. 16 Joïada conclut entre lui, tout le peuple et le roi une alliance par laquelle ils devaient être le peuple du Seigneur. 17 Et tout le peuple entra dans la maison de Baal et ils la démolirent, ils brisèrent ses autels et ses images et ils tuèrent devant les autels Mathan, prêtre de Baal. 18 Joïada mit des gardiens dans la maison du Seigneur, sous l'autorité des prêtres et des lévites, que David avait distribués dans la maison du Seigneur pour qu'ils offrissent des holocaustes au Seigneur, comme il est écrit dans la loi de Moïse, au milieu des réjouissances et des chants, d'après les ordonnances de David. 19 Il établit les portiers aux portes de la maison du Seigneur, afin qu'il n'y entrât aucune personne souillée en quelque manière. 20 Il prit les centurions, les hommes considérés, ceux qui avaient autorité sur le peuple et tout le peuple du pays et il fit descendre le roi de la maison du Seigneur. Ils entrèrent dans la maison du roi par la porte supérieure et ils firent asseoir le roi sur le trône de la royauté. 21 Tout le peuple du pays se réjouit et la ville fut tranquille, on fit mourir Athalie par l'épée.
2 Chroniques 24. 1 Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi et il régna quarante ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Sébia, de Bersabée. 2 Joas fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur pendant toute la vie du prêtre Joïada. 3 Joïada prit deux femmes pour Joas, qui engendra des fils et des filles. 4 Après cela, Joas eut à cœur de restaurer la maison du Seigneur. 5 Il assembla les prêtres et les lévites et leur dit : "Allez dans les villes de Juda et vous recueillerez parmi tout Israël de l'argent, chaque année, pour réparer la maison de votre Dieu et faites cela avec hâte." Mais les lévites ne se hâtèrent pas. 6 Le roi appela Joïada, le grand prêtre et lui dit : "Pourquoi n'as-tu pas veillé sur les lévites pour qu'ils apportent de Juda et de Jérusalem la taxe imposée à Israël par Moïse, serviteur du Seigneur et par l'assemblée, pour la tente du témoignage ? 7 Car l'impie Athalie et ses fils ont ravagé la maison de Dieu et ils ont fait servir pour les Baals toutes les choses consacrées à la maison du Seigneur." 8 Alors le roi ordonna qu'on fît un coffre et qu'on le plaçât à la porte de la maison du Seigneur, en dehors. 9 Et l'on publia dans Juda et dans Jérusalem que chacun eût à apporter au Seigneur la taxe imposée dans le désert à Israël par Moïse, serviteur du Seigneur. 10 Tous les chefs et tout le peuple en eurent de la joie et ils apportèrent et jetèrent dans le coffre tout ce qu'ils devaient payer. 11 Le temps venu de livrer le coffre aux inspecteurs du roi par l'intermédiaire des lévites, lorsque ceux-ci voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent dans le coffre, le secrétaire du roi et le commissaire du grand prêtre venaient vider le coffre, ils le prenaient et le remettaient à sa place. Ainsi faisaient-ils chaque fois et ils recueillaient de l'argent en abondance. 12 Le roi et Joïada le donnaient à ceux qui faisaient exécuter l'ouvrage de la maison du Seigneur et ceux-ci engageaient des tailleurs de pierres et des charpentiers pour restaurer la maison du Seigneur, ainsi que des artisans en fer et en bronze pour consolider la maison du Seigneur. 13 Les ouvriers travaillèrent et la restauration progressa en leurs mains, ils rétablirent la maison de Dieu en son état ancien et l'affermirent. 14 Quand ils eurent fini, ils apportèrent devant le roi et devant Joïada l'argent qui restait et l'on en fit des ustensiles pour la maison du Seigneur, des ustensiles pour le service et pour les holocaustes, des coupes et d'autres ustensiles d'or et d'argent. Et l'on offrit continuellement des holocaustes dans la maison du Seigneur pendant toute la vie de Joïada. 15 Joïada devint vieux et rassasié de jours et il mourut, il avait cent trente ans quand il mourut. 16 On l'enterra dans la ville de David avec les rois, parce qu'il avait fait du bien en Israël et à l'égard de Dieu et de sa maison. 17 Après la mort de Joïada, les chefs de Juda vinrent se prosterner devant le roi, alors le roi les écouta. 18 Et, abandonnant la maison du Seigneur, le Dieu de leurs pères, ils honorèrent les aschérahs et les idoles. La colère du Seigneur vint sur Juda et sur Jérusalem, à cause de cette prévarication. 19 Pour les faire revenir vers lui, le Seigneur envoya parmi eux des prophètes qui rendirent témoignage contre eux, mais ils ne les écoutèrent pas. 20 L'esprit de Dieu revêtit Zacharie, fils du prêtre Joïada, qui se présenta devant le peuple et lui dit : "Ainsi dit Dieu : Pourquoi transgressez-vous les commandements du Seigneur, cela ne vous réussira pas ? Parce que vous avez abandonné le Seigneur, il vous abandonne à son tour." 21 Et ils conspirèrent contre lui et ils le lapidèrent par ordre du roi, dans le parvis de la maison du Seigneur. 22 Joas ne se souvint pas de l'affection qu'avait eue pour lui Joïada, père de Zacharie et il fit périr son fils. Zacharie dit en mourant : "Que le Seigneur voie et fasse justice." 23 Au retour de l'année, l'armée des Syriens monta contre Joas et vint en Juda et à Jérusalem. Ils tuèrent parmi le peuple tous les chefs du peuple et ils envoyèrent tout leur butin au roi de Damas. 24 L'armée des Syriens était venue avec un petit nombre d'hommes et le Seigneur livra entre leurs mains une armée considérable, parce qu'ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Les Syriens exécutèrent le jugement contre Joas. 25 Lorsqu'ils se furent éloignés de lui, l'ayant laissé couvert de nombreuses blessures, ses serviteurs conspirèrent contre lui, à cause du sang des fils du prêtre Joïada, ils le tuèrent sur son lit et il mourut. On l'enterra dans la ville de David, mais on ne l'enterra pas dans les tombeaux des rois. 26 Voici ceux qui conspirèrent contre lui : Zabad, fils de Semmaath, femme Ammonite et Jozabad, fils de Samarith, femme Moabite. 27 Ce qui concerne ses fils, le grand nombre de prophéties dirigées contre lui et la restauration de la maison de Dieu, voici que cela est écrit dans les Mémoires sur le livre des Rois. Amasias, son fils, régna à sa place.
2 Chroniques 25. 1 Amasias devint roi à l'âge de vingt-cinq ans et il régna neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Joadan, de Jérusalem. 2 Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, mais non d'un cœur parfait. 3 Lorsque la royauté fut affermie sur lui, il mit à mort ses serviteurs qui avaient tué le roi, son père, 4 mais il ne fit pas mourir leurs fils, selon ce qui est écrit dans la Loi, dans le livre de Moïse, où le Seigneur donne ce commandement : "Les pères ne mourront pas pour les enfants et les enfants ne mourront pas pour les pères, mais chacun mourra pour ses péchés." 5 Amasias rassembla les hommes de Juda et les organisa d'après les familles, les chefs de milliers et les chefs de centaines, pour tout Juda et Benjamin, il en fit le recensement depuis l'âge de vingt ans et au-dessus et il trouva trois cent mille hommes d'élite, en état d'aller à la guerre et de manier la lance et le bouclier. 6 Il prit encore à sa solde, parmi ceux d'Israël, cent mille vaillants guerriers pour cent talents d'argent. 7 Un homme de Dieu vint auprès de lui, en disant : "O roi, qu'une armée d'Israël ne marche pas avec toi, car le Seigneur n'est pas avec Israël, avec tous les fils d'Éphraïm. 8 Mais pars seul, agis, sois vaillant dans le combat et Dieu ne te laissera pas tomber devant l'ennemi, car Dieu a le pouvoir de secourir et de faire tomber." 9 Amasias dit à l'homme de Dieu : "Mais que faire à l'égard des cent talents que j'ai donnés à la troupe d'Israël ?"L'homme de Dieu répondit : "le Seigneur peut te donner beaucoup plus que cela." 10 Amasias sépara la troupe qui lui était venue d'Éphraïm, pour qu'elle allât dans son pays. Mais la colère de ces gens s'alluma contre Juda et ils s'en allèrent dans leurs pays enflammés de colère. 11 Amasias, rempli de courage, conduisit son peuple, il s'en alla dans la vallée du Sel et battit dix mille hommes des fils de Séir. 12 Les fils de Juda en firent captifs dix mille vivants et les menèrent au sommet d'un rocher, ils les précipitèrent du sommet du rocher et tous furent broyés. 13 Cependant, les gens de la troupe qu'Amasias avait renvoyés pour qu'ils n'allassent pas à la guerre avec lui, se jetèrent sur les villages de Juda, depuis Samarie jusqu'à Béthoron, y tuèrent trois mille hommes et enlevèrent de nombreuses dépouilles. 14 Après qu'Amasias fut revenu de battre les Édomites, il apporta les dieux des fils de Séir et, les ayant établis pour ses dieux, il se prosterna devant eux et leur offrit des parfums. 15 La colère du Seigneur s'enflamma contre Amasias et il envoya vers lui un prophète, qui lui dit : "Pourquoi as-tu honoré les dieux de ce peuple, qui n'ont pu délivrer leur peuple de ta main ?" 16 Comme il lui parlait, Amasias lui dit : "Est-ce que nous t'avons fait conseiller du roi ? Retire-toi. Pourquoi te frapperait-on ?" Le prophète se retira et dit : "Je sais que Dieu a résolu de te détruire, parce que tu as fait cela et que tu n'as pas écouté mon conseil." 17 Après avoir pris avis, Amasias, roi de Juda, envoya dire à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël : "Viens et voyons-nous en face." Et Joas, roi d'Israël, envoya répondre à Amasias, roi de Juda : 18 "L'épine qui est au Liban envoya dire au cèdre qui est au Liban : Donne ta fille pour femme à mon fils. Et les bêtes sauvages qui sont au Liban passèrent et foulèrent l'épine. 19 Tu te dis : Voici que tu as battu les Édomites et ton cœur te porte à te glorifier. Maintenant, reste chez toi. Pourquoi t'engager dans le malheur, pour tomber, toi et Juda avec toi ?" 20 Mais Amasias ne l'écouta pas car ce fut d'après la volonté de Dieu qu'il fit cette guerre, afin de livrer les hommes de Juda entre les mains de l'ennemi, parce qu'ils avaient honoré les dieux d'Édom. 21 Et Joas, roi d'Israël, monta et ils se virent en face, lui et Amasias, roi de Juda, à Bethsamès, qui est à Juda. 22 Juda fut battu devant Israël et chacun s'enfuit dans sa tente. 23 Et Joas, roi d'Israël, prit à Bethsamès Amasias, roi de Juda, fils de Joas, fils de Joachaz. Il l'emmena à Jérusalem et il fit une brèche de quatre cents coudées dans la muraille de Jérusalem, depuis la porte d'Éphraïm jusqu'à la porte de l'angle. 24 Il prit tout l'or et l'argent et tous les ustensiles qui se trouvaient dans la maison de Dieu, chez Obédédom et les trésors de la maison du roi, il prit aussi des otages et retourna à Samarie. 25 Amasias, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. 26 Le reste des actes, d'Amasias, les premiers et les derniers, cela n'est-il pas écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël ? 27 Après qu'Amasias se fut détourné du Seigneur, on ourdit contre lui une conspiration à Jérusalem et il s'enfuit à Lachis, mais on envoya après lui des hommes à Lachis et on l'y mit à mort. 28 On le transporta sur des chevaux et on l'enterra avec ses pères dans la ville de Juda.
2 Chroniques 26. 1 Tout le peuple de Juda prit Ozias, qui était âgé de seize ans et on l'établit roi à la place de son père, Amasias. 2 Ozias rebâtit Élath et la ramena à Juda, après que le roi fut couché avec ses pères. 3 Ozias avait seize ans lorsqu'il devint roi et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Sa mère se nommait Jéchélia, de Jérusalem. 4 Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, selon tout ce qu'avait fait Amasias, son père. 5 Il fut disposé à honorer Dieu pendant la vie de Zacharie, qui lui apprenait à craindre Dieu et dans le temps qu'il honorait le Seigneur, Dieu le fit prospérer. 6 Il partit en guerre contre les Philistins, il renversa le mur de Geth, le mur de Jabnia et le mur d'Azot et construisit des villes dans le territoire d'Azot et parmi les Philistins. 7 Dieu l'aida contre les Philistins, contre les Arabes qui habitaient à Gur-Baal et contre les Maonites. 8 Les Ammonites faisaient des présents à Ozias et sa renommée parvint jusqu'à l'entrée de l'Égypte, car il devint très puissant. 9 Ozias bâtit des tours à Jérusalem sur la porte de l'angle, sur la porte de la vallée et sur l'angle et il les fortifia. 10 Il bâtit des tours dans le désert et il creusa beaucoup de citernes, parce qu'il avait là de nombreux troupeaux, ainsi que dans la Séphéla et sur les plateaux et des laboureurs et des vignerons dans les montagnes et au Carmel, car il aimait l'agriculture. 11 Ozias avait une armée de guerriers qui allaient au combat par troupes, comptées d'après leur dénombrement par le secrétaire Jéhiel et le commissaire Maasias, sous les ordres de Hananias, l'un des chefs du roi. 12 Le nombre total des chefs de maisons, vaillants guerriers, était de deux mille six cents. 13 Ils commandaient à une armée de trois cent sept mille cinq cents hommes, qui faisaient la guerre avec une grande puissance, pour soutenir le roi contre l'ennemi. 14 Ozias leur procura, à toute cette armée, des boucliers, des lances, des casques, des cuirasses, des arcs et des frondes pour lancer des pierres. 15 Il fit construire à Jérusalem des machines inventées par un ingénieur et destinées à être placées sur les tours et sur les angles des murs, pour lancer des flèches et de grosses pierres. Sa renommée s'étendait jusqu'au loin, car il fut merveilleusement aidé, jusque-là qu'il devint puissant. 16 Mais lorsqu'il fut devenu puissant, son cœur s'éleva jusqu'à la ruine. Péchant contre le Seigneur, son Dieu, il entra dans le temple du Seigneur pour brûler des parfums sur l'autel des parfums. 17 Le prêtre Azarias entra après lui, avec quatre-vingts prêtres du Seigneur, hommes courageux, 18 ils s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent : "Ce n'est pas à toi, Ozias, d'offrir des parfums au Seigneur, mais aux prêtres, fils d'Aaron, qui ont été consacrés pour brûler des parfums. Sors du sanctuaire, car tu as péché et cela ne tournera pas à ton honneur devant le Seigneur Dieu." 19 Ozias, qui tenait un encensoir à la main pour offrir des parfums, fut saisi de colère et, comme il s'irritait contre les prêtres, la lèpre se leva sur son front, en présence des prêtres, dans la maison du Seigneur, devant l'autel des parfums. 20 Le grand prêtre Azarias et tous les prêtres s'étant tournés vers lui, voici qu'il avait la lèpre au front. Ils le mirent précipitamment dehors et lui-même se hâta de sortir, parce que le Seigneur l'avait frappé. 21 Le roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort et il demeura dans une maison écartée, comme lépreux, car il fut exclu de la maison du Seigneur. Joatham, son fils, était à la tête de la maison du roi, jugeant le peuple du pays. 22 Le reste des actes d'Ozias, les premiers et les derniers, Isaïe, fils d'Amos, le prophète les a écrits. 23 Ozias se coucha avec ses pères dans le champ de la sépulture des rois, car on disait : "Il est lépreux." Joatham, son fils, régna à sa place.
2 Chroniques 27. 1 Joatham avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Jérusa, fille de Sadoc. 2 Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, selon tout ce qu'avait fait Ozias, son père, seulement il n'entra pas dans le temple du Seigneur, mais le peuple se corrompait encore. 3 Joatham bâtit la porte supérieure de la maison du Seigneur et fit beaucoup de constructions sur le mur d'Ophel. 4 Il bâtit des villes dans la montagne de Juda, il bâtit des forts et des tours dans les bois. 5 Il fit la guerre au roi des fils d'Ammon et il l'emporta sur eux. Les fils d'Ammon lui donnèrent cette année-là cent talents d'argent, dix mille cors de froment et dix mille d'orge et les fils d'Ammon lui en apportèrent autant la seconde et la troisième année. 6 Joatham augmenta sa puissance, parce qu'il avait affermi ses voies devant le Seigneur, son Dieu. 7 Le reste des actes de Joatham, toutes ses guerres et tout ce qu'il a fait, voici que cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. 8 Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. 9 Joatham se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la ville de David. Achaz, son fils, régna à sa place.
2 Chroniques 28. 1 Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui est droit aux yeux du Seigneur, comme avait fait David, son père. 2 Il marcha dans les voies des rois d'Israël et même il fit des images en fonte pour les Baals. 3 Il brûla des parfums dans la vallée de Ben-Hinnom et il fit passer ses fils par le feu, selon les abominations des nations que le Seigneur avait chassées devant les enfants d'Israël. 4 Il offrait des sacrifices et des parfums aux lieux sacrés, sur les collines et sous tout arbre vert. 5 Le Seigneur, son Dieu, le livra entre les mains du roi de Syrie, les Syriens le battirent et lui firent un grand nombre de prisonniers, qu'ils emmenèrent à Damas. Il fut aussi livré entre les mains du roi d'Israël, qui le frappa d'une grande défaite. 6 Phacée, fils de Romélias, tua en Juda dans un seul jour cent vingt mille hommes, tous vaillants, parce qu'ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères. 7 Zéchri, guerrier d'Éphraïm, tua Maasias, fils du roi et Ezrica, chef de la maison royale et Elcana, le second après le roi. 8 Les enfants d'Israël firent parmi leurs frères deux cent mille prisonniers, femmes, fils et filles et ils leur prirent un butin considérable et ils emmenèrent le butin à Samarie. 9 Il y avait là un prophète du Seigneur, nommé Oded. Sortant au-devant de l'armée qui revenait à Samarie, il leur dit : "Voici que, dans sa colère contre, Juda, le Seigneur, le Dieu de vos pères, les a livrés entre vos mains et vous les avez tués avec une fureur qui a atteint jusqu'au ciel. 10 Et maintenant, vous songez à soumettre les enfants de Juda et de Jérusalem pour qu'ils soient vos serviteurs et vos servantes. Mais vous, n'avez-vous pas aussi des offenses à l'égard du Seigneur, votre Dieu ? 11 Et maintenant, écoutez-moi et renvoyez ces captifs que vous avez faits parmi vos frères, car l'ardeur de la colère du Seigneur est sur vous." 12 Quelques-uns d'entre les chefs des enfants d'Éphraïm, Azarias, fils de Johanan, Barachias, fils de Mosollamoth, Ézéchias, fils de Sellum et Amasa, fils d'Adali, s'élevèrent contre ceux qui revenaient de l'armée, 13 et leur dirent : "Vous ne ferez pas entrer ici les captifs, car c'est pour nous charger d'une faute envers le Seigneur que vous songez à ajouter à nos péchés et à nos fautes, car grande est notre faute et l'ardeur de la colère du Seigneur est sur Israël." 14 Les soldats abandonnèrent les captifs et le butin devant les chefs et devant toute l'assemblée. 15 Et les hommes qui ont été mentionnés par leurs noms se levèrent et, ayant pris les captifs, ils revêtirent avec le butin tous ceux qui étaient nus, leur donnant des habits et des chaussures, puis ils les firent manger et boire et les oignirent et, transportant sur des ânes tous ceux qui défaillaient, ils les menèrent à Jéricho, la ville des palmiers, auprès de leurs frères. Et eux retournèrent à Samarie. 16 En ce temps-là, le roi Achaz envoya demander aux rois d'Assyrie de le secourir. 17 Car les Édomites étaient encore venus, ils avaient battu Juda et emmené des captifs. 18 Les Philistins s'étaient répandus dans les villes de la Séphéla et du Négeb de Juda, ils avaient pris Bethsamès, Aïalon, Gadéroth, Socho et les villes de sa dépendance, Thamna et les villes de sa dépendance, Gamzo et les villes de sa dépendance et s'y étaient établis. 19 Car le Seigneur humiliait Juda, à cause d'Achaz, roi d'Israël, qui favorisait le dérèglement dans Juda et commis des fautes contre le Seigneur. 20 Thelgath-Phalnasar, roi d'Assyrie, vint contre lui, le traita avec rigueur et ne le fortifia pas. 21 Car Achaz avait dépouillé la maison du Seigneur, la maison du roi et des chefs et fait des présents au roi d'Assyrie : ce qui ne lui fut d'aucun secours. 22 Pendant qu'il était dans la détresse, il continuait à offenser le Seigneur, lui, le roi Achaz. 23 Il sacrifia aux dieux de Damas, qui le frappaient et il dit : " Puisque les dieux des rois de Syrie leur viennent en aide, je leur offrirai des sacrifices et ils me secourront." Mais ils furent une cause de chute pour lui et pour tout Israël. 24 Achaz rassembla les ustensiles de la maison de Dieu et mit en pièces les ustensiles de la maison de Dieu et, ayant fermé les portes de la maison du Seigneur, il se fit des autels à tous les angles de Jérusalem. 25 Il établit des lieux sacrés dans chacune des villes de Juda pour offrir des parfums à d'autres dieux. Il irrita ainsi le Seigneur, le Dieu de ses pères. 26 Le reste de ses actes et toutes ses voies, les premières et les dernières, voici que cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. 27 Achaz se coucha avec ses pères et on l'enterra dans la ville, dans Jérusalem, car on ne l'introduisit pas dans les tombeaux des rois d'Israël. Ézéchias, son fils, régna à sa place.
2 Chroniques 29. 1 Ézéchias devint roi à l'âge de vingt-cinq ans et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abia, fille de Zacharias. 2 Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, selon tout ce qu'avait fait David, son père. 3 La première année de son règne, le premier mois, il ouvrit les portes de la maison du Seigneur et il les répara. 4 Il fit venir les prêtres et les lévites et, les ayant réunis sur la place orientale, 5 il leur dit : "Écoutez-moi, lévites. Sanctifiez-vous maintenant, sanctifiez la maison du Seigneur, le Dieu de vos pères et faites sortir du sanctuaire ce qui est impur. 6 Car nos pères ont péché, ils ont fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur, notre Dieu, ils l'ont abandonné, ils ont détourné leur visage de la demeure du Seigneur et lui ont tourné le dos. 7 Ils ont même fermé les portes du portique et éteint les lampes et ils n'ont pas fait brûler de parfums ni offert d'holocaustes dans le sanctuaire au Dieu d'Israël. 8 Et la colère du Seigneur a été sur Juda et Jérusalem et il en a fait un objet de terreur, de stupeur et de moquerie, comme vous le voyez de vos yeux, 9 et voici qu'à cause de cela, nos pères sont tombés par l'épée et nos fils, nos filles et nos femmes sont en captivité. 10 Maintenant, j'ai l'intention de faire alliance avec le Seigneur, le Dieu d'Israël, pour que l'ardeur de sa colère se détourne de nous. 11 Maintenant, mes enfants, ne soyez plus négligents, car c'est vous que le Seigneur a choisis pour vous tenir devant lui à son service, pour être ses serviteurs et pour lui offrir des parfums." 12 Alors les lévites se levèrent : Mahath, fils d'Amasaï, Joël, fils d'Azarias, des fils des Caathites, des fils de Mérari, Cis fils d'Abdi, Azarias, fils de Jalaléel, des Gersonites, Joah, fils de Zemma, Éden, fils de Joah, 13 des fils d'Élisaphan, Samri et Jahiel, des fils d'Asaph, Zacharias et Mathanias, 14 des fils d'Héman, Jahiel et Seméï et des fils d'Idithun, Séméïas et Oziel. 15 Ils réunirent leurs frères et, après s'être sanctifiés, ils vinrent, selon l'ordre du roi, d'après les paroles du Seigneur, pour purifier la maison du Seigneur. 16 Les prêtres entrèrent dans l'intérieur de la maison du Seigneur pour la purifier, ils firent sortir dans le parvis de la maison du Seigneur toutes les impuretés qu'ils trouvèrent dans le temple du Seigneur et de là les lévites les prirent pour les emporter dehors à la vallée de Cédron. 17 Ils commencèrent à purifier le premier jour du premier mois, le huitième jour du mois, ils entrèrent dans le portique du Seigneur et ils mirent huit jours à purifier la maison du Seigneur, le seizième jour du premier mois, ils avaient achevé. 18 Ils se rendirent ensuite chez le roi Ézéchias et dirent : "Nous avons purifié toute la maison du Seigneur, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles et la table de proposition et tous ses ustensiles. 19 Et tous les ustensiles que le roi Achaz avait profanés pendant son règne, lors de ses transgressions, nous les avons remis en état et purifiés, ils sont devant l'autel du Seigneur." 20 Le roi Ézéchias, s'étant levé de bon matin, assembla les chefs de la ville et monta à la maison du Seigneur. 21 Ils présentèrent sept taureaux, sept béliers, sept agneaux et sept boucs, en sacrifice pour le péché, pour le royaume, pour le sanctuaire et pour Juda. Le roi dit aux prêtres, fils d'Aaron, de les offrir sur l'autel du Seigneur. 22 Ils immolèrent les bœufs et les prêtres recueillirent le sang, qu'ils répandirent sur l'autel, ils immolèrent les béliers et répandirent le sang sur l'autel, ils immolèrent les agneaux et répandirent le sang sur l'autel. 23 Puis ils firent approcher les boucs pour le péché devant le roi et l'assemblée et tous posèrent la main sur eux. 24 Les prêtres les égorgèrent et avec leur sang ils firent l'expiation à l'autel, faisant l'expiation pour tout Israël, car c'était pour tout Israël que le roi avait ordonné l'holocauste et le sacrifice pour le péché. 25 Il fit placer les lévites dans la maison du Seigneur avec des cymbales, des cithares et des harpes, selon l'ordre de David, de Gad, le voyant du roi et de Nathan le prophète, car cet ordre venait du Seigneur, par l’intermédiaire de ses prophètes. 26 Les lévites prirent place avec les instruments de David et les prêtres avec les trompettes. 27 Et Ézéchias dit d'offrir l'holocauste, sur l'autel. Au moment où commença l'holocauste, commencèrent aussi le chant du Seigneur et le son des trompettes, accompagnés avec les instruments de David, roi d'Israël. 28 Toute l'assemblée se prosterna, on chanta le cantique et l'on sonna des trompettes, le tout jusqu'à ce que l'holocauste fût achevé. 29 Quand l'holocauste fut achevé, le roi et tous ceux qui étaient avec lui fléchirent le genou et adorèrent. 30 Le roi Ézéchias et les chefs dirent aux lévites de célébrer le Seigneur avec les paroles de David et d'Asaph le voyant et ils célébrèrent avec joie et, s'inclinant, ils adorèrent. 31 Alors Ézéchias prit la parole et dit : "Maintenant, vous vous êtes consacrés de nouveau au Seigneur, approchez-vous, présentez des sacrifices et des actions de grâce dans la maison du Seigneur." Et l'assemblée présenta des sacrifices et des actions de grâces et tous ceux dont le cœur était généreux offrirent des holocaustes. 32 Le nombre des holocaustes qu'offrit l'assemblée fut de soixante-dix bœufs, cent béliers et deux cents agneaux : tout cela pour un holocauste au Seigneur. 33 On consacra en outre six cents bœufs et trois mille brebis. 34 Mais les prêtres, étant en petit nombre, ne purent dépouiller tous les holocaustes, leurs frères, les lévites, les aidèrent jusqu'à ce que l'ouvrage fût fini et jusqu'à ce que les autres prêtres se fussent sanctifiés, car les lévites avaient mis plus de sincérité de cœur que les prêtres à se sanctifier. 35 Il y avait d'ailleurs beaucoup d'holocaustes, outre les graisses des sacrifices pacifiques et les libations pour les holocaustes. Ainsi fut rétabli le service de la maison du Seigneur. 36 Ézéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait préparé pour le peuple, car la chose s'était faite subitement.
2 Chroniques 30. 1 Ézéchias envoya des messagers dans tout Israël et Juda et il écrivit des lettres à Éphraïm et à Manassé, les invitant à venir à la maison du Seigneur à Jérusalem, pour célébrer la Pâque en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël. 2 Le roi, ses chefs et toute l'assemblée de Jérusalem, avaient tenu conseil, afin que la Pâque fût célébrée au second mois, 3 car on n'avait pu la faire en son temps, parce que les prêtres ne s'étaient pas sanctifiés en assez grand nombre et que le peuple ne s'était pas rassemblé à Jérusalem. 4 La chose parut juste aux yeux du roi et de toute l'assemblée. 5 Ils décidèrent de faire passer une proclamation dans tout Israël, depuis Bersabée jusqu'à Dan, pour que l'on vint à Jérusalem célébrer la Pâque en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël, car ils ne l'avaient plus célébrée en grand nombre, selon qu'il est écrit. 6 Les coursiers allèrent avec les lettres du roi et de ses chefs dans tout Israël et Juda, pour dire d'après l'ordre du roi : "Enfants d'Israël, revenez au Seigneur, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël et il reviendra à ceux qui restent, à ceux d'entre vous qui ont échappé à la main des rois d'Assyrie. 7 Ne soyez pas comme vos pères et comme vos frères, qui ont péché contre le Seigneur, le Dieu de leurs pères et qu'il a livrés à la désolation, comme vous le voyez. 8 Ne raidissez donc pas votre nuque, comme l'ont fait vos pères, donnez la main au Seigneur, venez à son sanctuaire, qu'il a sanctifié pour toujours et servez le Seigneur, votre Dieu, afin que le feu de sa colère se détourne de vous. 9 Car si vous revenez au Seigneur, vos frères et vos fils trouveront miséricorde auprès de ceux qui les ont emmenés captifs et il ne détournera pas son visage de vous, si vous revenez à lui." 10 Les coursiers passèrent ainsi de ville en ville dans le pays d'Éphraïm et de Manassé et jusqu'à Zabulon, mais on se riait d'eux et on se moquait d'eux. 11 Quelques hommes seulement d'Aser, de Manassé et de Zabulon s'humilièrent et vinrent à Jérusalem. 12 Dans Juda aussi, la main de Dieu s'étendit pour leur donner un même cœur et leur faire exécuter l'ordre du roi et des chefs, selon la parole du Seigneur. 13 Un peuple nombreux se réunit à Jérusalem pour célébrer la fête des Azymes au second mois : ce fut une immense assemblée. 14 S'étant levés, ils firent disparaître les autels qui étaient à Jérusalem, ils firent aussi disparaître tous les autels des parfums et ils les jetèrent dans la vallée du Cédron. 15 Ils immolèrent ensuite la Pâque, le quatorzième jour du second mois. Les prêtres et les lévites, pris de confusion, se sanctifièrent et offrirent des holocaustes dans la maison du Seigneur. 16 Ils occupaient leur place ordinaire, selon leur règlement, selon la loi de Moïse, l'homme de Dieu et les prêtres répandaient le sang qu'ils recevaient de la main des lévites. 17 Comme il y avait dans l'assemblée une foule de gens qui ne s'étaient pas sanctifiés, les lévites étaient chargés d'immoler les victimes pascales pour tous ceux qui n'étaient pas purs, afin de les consacrer au Seigneur. 18 Car une grande partie du peuple, une foule de ceux d'Éphraïm, de Manassé, d'Issachar et de Zabulon ne s'étaient pas purifiés et ils mangèrent la Pâque sans se conformer à ce qui est écrit. Mais Ézéchias pria pour eux, en disant : "Que le Seigneur, qui est bon, pardonne 19 à tous ceux qui ont appliqué leur cœur à chercher Dieu, le Seigneur, le Dieu de leurs pères, quoiqu'ils n'aient pas la pureté requise au sanctuaire." 20 Le Seigneur exauça Ézéchias et pardonna au peuple. 21 Et les enfants d'Israël qui se trouvèrent à Jérusalem célébrèrent la fête des Azymes pendant sept jours avec une grande joie et chaque jour les lévites et les prêtres louaient le Seigneur avec les instruments puissants, en l'honneur du Seigneur. 22 Ézéchias parla au cœur de tous les lévites, qui montraient une grande intelligence pour le service du Seigneur. Ils mangèrent les victimes de la fête pendant sept jours, offrant des sacrifices pacifiques et louant le Seigneur, le Dieu de leurs pères. 23 Toute l'assemblée fut d'avis de célébrer sept autres jours et ils célébrèrent sept autres jours joyeusement, 24 car Ézéchias, roi de Juda, avait donné à l'assemblée mille taureaux et sept mille brebis et les chefs lui avaient donné mille taureaux et dix mille brebis et des prêtres en grand nombre s'étaient sanctifiés. 25 Toute l'assemblée de Juda, les prêtres et les lévites, toute l'assemblée venue d'Israël et les étrangers venus du pays d'Israël ou établis en Juda se livrèrent à la joie. 26 Il y eut à Jérusalem de grandes réjouissances, au point que depuis le temps de Salomon, fils de David, roi d'Israël, rien de semblable n'avait eu lieu dans Jérusalem. 27 Les prêtres lévitiques se levèrent et bénirent le peuple et leur voix fut entendue, leur prière arriva jusqu'à la sainte demeure du Seigneur, jusqu'au ciel.
2 Chroniques 31. 1 Lorsque tout cela fut terminé, tous ceux d'Israël qui se trouvaient là partirent pour les villes de Juda et ils brisèrent les stèles, coupèrent les aschérahs et renversèrent les lieux sacrés et les autels dans tout Juda et Benjamin et dans Éphraïm et Manassé, jusqu'à complète destruction. Puis tous les enfants d'Israël retournèrent dans leurs villes, chacun dans son domaine. 2 Ézéchias établit les divisions des prêtres et des lévites d'après leurs classes, chacun des prêtres et des lévites selon ses fonctions, pour les holocaustes et les sacrifices pacifiques, pour le service du culte, pour les chants et les louanges, aux portes du camp du Seigneur. 3 Il fournit aussi de ses biens la portion du roi pour les holocaustes, pour les holocaustes du matin et du soir et pour les holocaustes des sabbats, des nouvelles lunes et des fêtes, comme il est écrit dans la loi du Seigneur. 4 Et il dit au peuple qui habitait Jérusalem de donner la portion des prêtres et des lévites, afin qu'ils s'attachassent fortement à la loi du Seigneur. 5 Lorsque cet ordre fut répandu, les enfants d'Israël offrirent en abondance les prémices du blé, du vin nouveau, de l'huile, du miel et de tous les produits des champs, ils apportèrent aussi en abondance la dîme de tout. 6 Les enfants d'Israël et de Juda qui demeuraient dans les villes de Juda donnèrent, eux aussi, la dîme des bœufs et des brebis et la dîme des choses saintes qui étaient consacrées au Seigneur, leur Dieu et l'on en fit plusieurs tas. 7 On commença à former les tas au troisième mois et on les acheva au septième mois. 8 Ézéchias et les chefs vinrent et, ayant vu les tas, ils bénirent le Seigneur et son peuple d'Israël. 9 Et Ézéchias interrogea les prêtres et les lévites au sujet de ces tas. 10 Le grand prêtre Azarias, de la maison de Sadoc, lui répondit : "Depuis qu'on a commencé d'apporter les dons prélevés dans la maison du Seigneur, nous avons mangé, nous nous sommes rassasiés et nous en avons laissé beaucoup, car le Seigneur a béni son peuple et le reste est cette grande quantité." 11 Ézéchias dit de préparer des chambres dans la maison du Seigneur et on les prépara. 12 On y apporta fidèlement les dons prélevés, la dîme et les choses consacrées. Le lévite Chonénias en eut l'intendance et Sémei, son frère, venait en second. 13 Jahiel, Azarias, Nahath, Asaël, Jérimoth, Jozabad, Éliel, Jesmachias, Mahath et Banaïas étaient surveillants sous l'autorité de Chonénias et de son frère Séméi, d'après la disposition du roi Ézéchias et d'Azarias, chef de la maison de Dieu. 14 Le lévite Coré, fils de Jemma, qui était portier à l'orient, était préposé aux dons volontaires faits à Dieu, pour distribuer ce qui était prélevé pour le Seigneur et les choses très saintes. 15 A sa disposition se tenaient fidèlement, dans les villes des prêtres, Éden, Benjamin, Jésué, Séméias, Amarias et Sèchénias, pour faire les distributions à leurs frères, grands et petits, selon leurs classes : 16 excepté aux mâles enregistrés, de trois ans et au-dessus, à tous ceux qui entraient dans la maison du Seigneur, selon le besoin de chaque jour, pour faire leur service selon leurs fonctions et leurs classes. 17 Le registre des prêtres était dressé d'après leurs maisons paternelles et les lévites étaient inscrits à partir de vingt ans et au-dessus, selon leurs fonctions et leurs classes. 18 Le registre comprenait tous leurs enfants, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, toute l'assemblée, car dans leur fidélité ils s'occupaient saintement des saintes offrandes. 19 Et pour les fils d'Aaron, les prêtres qui demeuraient dans le territoire de la banlieue de leurs villes, il y avait dans chaque ville des hommes désignés par leurs noms pour distribuer les portions à tout mâle parmi les prêtres et à tous les lévites inscrits. 20 Voilà ce que fit Ézéchias dans tout Juda, il fit ce qui est bon, ce qui est droit et ce qui est vrai devant le Seigneur, son Dieu. 21 Dans toute œuvre qu'il entreprit pour le service de la maison de Dieu, pour la loi et les commandements, en recherchant son Dieu, il agit de tout son cœur et il prospéra.
2 Chroniques 32. 1 Après ces choses et ces actes de fidélité, Sennachérib, roi d'Asssyrie, se mit en marche et, étant entré en Juda, il campa contre les villes fortes, dans le dessein de s'en emparer. 2 Quand Ézéchias vit que Sennachérib était venu et qu'il se tournait contre Jérusalem pour l'attaquer, 3 il tint conseil avec ses chefs et ses hommes vaillants, afin de couvrir les eaux des sources qui étaient hors de la ville et ils lui prêtèrent secours. 4 Un peuple nombreux se rassembla et ils couvrirent toutes les sources et le ruisseau qui coulait au milieu du pays, en disant : "Pourquoi les rois d'Assyrie, en venant ici, trouveraient-ils des eaux abondantes ?" 5 Ezéchias prit courage, il rebâtit toute la muraille qui était en ruine et restaura les tours, il bâtit l'autre mur en dehors, fortifia Mello dans la cité de David, il fit fabriquer une quantité d'armes et de boucliers. 6 Il donna des chefs militaires au peuple et, les ayant réunis près de lui sur la place de la porte de la ville, il leur parla au cœur, en disant : 7 "Soyez forts et courageux, ne craignez pas et ne vous effrayez pas devant le roi d'Assyrie et devant toute la multitude qui est avec lui, car il y a plus avec nous qu'avec lui. 8 Avec lui est un bras de chair et avec nous est le Seigneur, notre Dieu, pour nous aider et mener nos combats." Le peuple eut confiance dans les paroles d'Ézéchias, roi de Juda. 9 Après cela, Sennachérib, roi d'Assyrie, envoya ses serviteurs à Jérusalem, il était devant Lachis avec toutes ses forces royales, vers Ézéchias, roi de Juda et vers tous ceux de Juda qui étaient à Jérusalem, pour leur dire : 10 "Ainsi dit Sennachérib, roi d'Assyrie : En quoi vous confiez-vous, pour que vous restiez assiégés à Jérusalem dans la détresse ? 11 Ézéchias ne vous trompe-t-il pas pour vous livrer à la mort par la famine et par la soif, quand il dit : le Seigneur notre Dieu nous sauvera de la main du roi d'Assyrie ? 12 N'est-ce pas lui, Ézéchias, qui a fait disparaître les lieux sacrés et les autels du Seigneur, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant un seul autel et vous y offrirez des parfums ? 13 Ne savez-vous pas ce que nous avons fait, mes pères et moi, à tous les peuples des pays ? Les dieux des peuples des pays ont-ils pu vraiment sauver leur pays de ma main ? 14 Quel est, parmi tous les dieux de ces nations que mes pères ont exterminées, celui qui a pu délivrer son peuple de ma main, pour que votre dieu puisse vous délivrer de ma main ? 15 Et maintenant, qu'Ézéchias ne vous séduise pas et ne vous trompe pas ainsi. Ne vous fiez pas à lui. Car aucun dieu d'aucune nation ni d'aucun royaume n'a pu délivrer son peuple de ma main et de la main de mes pères : combien moins votre dieu vous délivrera-t-il de ma main." 16 Les serviteurs de Sennachérib parlèrent encore contre le Seigneur Dieu et contre Ézéchias, son serviteur. 17 Il écrivit aussi une lettre pour insulter le Seigneur, le Dieu d'Israël et pour parler contre lui, il s'exprimait en ces termes : "De même que les dieux des nations des pays n'ont pu délivrer leur peuple de ma main, de même le dieu d'Ézéchias ne délivrera pas son peuple de ma main." 18 Et ses serviteurs crièrent à haute voix, en langue judaïque, au peuple de Jérusalem qui était sur la muraille, pour l'effrayer et l'épouvanter, afin de pouvoir ainsi s'emparer de la ville. 19 Ils parlaient du Dieu de Jérusalem comme des dieux des peuples de la terre, ouvrages de mains d'homme. 20 A cause de cela, le roi Ézéchias et le prophète Isaïe, fils d'Amos, se mirent à prier et ils crièrent vers le ciel. 21 Et le Seigneur envoya un ange qui extermina tous les vaillants guerriers, les princes et les chefs dans le camp du roi d'Assyrie. Le roi s'en retourna couvert de honte dans son pays. Lorsqu'il fut entré dans la maison de son dieu, quelques-uns de ceux qui étaient sortis de ses entrailles le firent tomber par l'épée. 22 Et le Seigneur sauva Ézéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sennachérib, roi d'Assyrie et de la main de tous ses ennemis et il les guida de tous côtés. 23 Beaucoup de gens apportèrent à Jérusalem des offrandes au Seigneur et de riches présents à Ézéchias, roi de Juda, qui fut élevé depuis lors aux yeux de toutes les nations. 24 En ce temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Il pria le Seigneur et le Seigneur lui parla et lui accorda un prodige. 25 Mais Ézéchias ne répondît pas au bienfait qu'il avait reçu, car son cœur s'éleva et la colère du Seigneur fut sur lui, ainsi que sur Juda et Jérusalem. 26 Et Ézéchias s'humilia à cause de l'orgueil de son cœur, lui et les habitants de Jérusalem et la colère du Seigneur ne vint pas sur eux pendant la vie d'Ézéchias. 27 Ézéchias eut beaucoup de richesses et de gloire. Il amassa des trésors d'argent, d'or, de pierres précieuses, d'aromates, de boucliers et de toutes sortes d'objets désirables. 28 Il se fit des entrepôts pour les produits en blé, en vin et en huile, des étables pour toute espèce de bétail et il eut des troupeaux pour les étables. 29 Il se bâtit des villes et il eut de nombreux troupeaux de bœufs et de brebis, car Dieu lui donna des biens considérables. 30 Ce fut lui aussi, Ézéchias, qui couvrit l'issue supérieure des eaux du Gihon et les dirigea en bas vers l'occident de la cité de David. Ézéchias réussit dans toutes ses entreprises. 31 Et Dieu ne l'abandonna aux messagers que les chefs de Babylone envoyèrent auprès de lui pour s'informer du prodige qui avait eu lieu dans le pays, que pour l'éprouver, afin de connaître tout ce qu'il y avait dans son cœur. 32 Le reste des actes d'Ézéchias et ses œuvres pieuses, voici que cela est écrit dans la Vision du prophète Isaïe, fils d'Amos et dans le livre des rois de Juda et d'Israël. 33 Ézéchias se coucha avec ses pères et on l'enterra dans le lieu le plus élevé des tombeaux des fils de David et tout Juda et les habitants de Jérusalem lui rendirent des honneurs à sa mort. Et Manassé, son fils, régna à sa place.
2 Chroniques 33. 1 Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. 2 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, imitant les abominations des nations que le Seigneur avait chassées devant les enfants d'Israël. 3 Il rebâtit les lieux sacrés qu'Ézéchias, son père, avait renversés, il éleva des autels aux Baals, il fit des aschérahs et il se prosterna devant toute l'armée du ciel et la servit. 4 Il bâtit des autels dans la maison du Seigneur, de laquelle le Seigneur avait dit : "C'est dans Jérusalem que sera mon nom à perpétuité." 5 Il bâtit des autels à toute l'armée du ciel dans les deux parvis de la maison du Seigneur. 6 Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée de Ben-Ennom, il pratiquait les augures, la divination et la magie, il institua des nécromanciens et des sorciers. 7 Il mit l'image de l'idole qu'il avait faite dans la maison de Dieu, dont Dieu avait dit à David et à Salomon, son fils : "C'est dans cette maison et c'est dans Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que je veux placer mon nom à perpétuité. 8 Je ne ferai plus sortir le pied d'Israël de dessus la terre que j'ai destinée à vos pères, pourvu seulement qu'ils aient soin de mettre en pratique tout ce que je leur ai commandé, selon toute la loi, les préceptes et les ordonnances prescrites par l’intermédiaire de Moïse." 9 Manassé égara Juda et les habitants de Jérusalem, au point qu'ils firent plus de mal que les nations que le Seigneur avait détruites devant les enfants d'Israël. 10 Le Seigneur parla à Manassé et à son peuple, mais ils n’y firent pas attention. 11 Alors le Seigneur fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie, ils prirent Manassé avec des anneaux et, l'ayant lié d'une double chaîne de bronze, ils le menèrent à Babylone. 12 Lorsqu'il fut dans l'angoisse, il implora le Seigneur, son Dieu et il s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères. 13 Il le pria et le Seigneur, se laissant fléchir, écouta sa supplication et le ramena à Jérusalem dans sa royauté. Et Manassé reconnut que le Seigneur est Dieu. 14 Après cela, il bâtit un mur extérieur à la cité de David, à l'occident, vers Gihon dans la vallée, jusqu'à l'entrée de la porte des poissons, de manière à entourer Ophel et il l'éleva à une grande hauteur. Il mit aussi des chefs militaires dans toutes les villes fortes, en Juda. 15 Il fit disparaître de la maison du Seigneur les dieux étrangers et l'idole, ainsi que tous les autels qu'il avait bâtis sur la montagne de la maison du Seigneur et à Jérusalem et il les jeta hors de la ville. 16 Il rebâtit l'autel du Seigneur et y offrit des sacrifices de paix et d'actions de grâces et il dit à Juda de servir le Seigneur, le Dieu d'Israël. 17 Le peuple sacrifiait bien encore sur les lieux sacrés, mais seulement au Seigneur, son Dieu. 18 Le reste des actes de Manassé, sa prière à son Dieu et les paroles des voyants qui lui parlèrent au nom du Seigneur, le Dieu d'Israël, voici que cela se trouve dans les actes des rois d'Israël. 19 Sa prière et la manière dont il fut exaucé, ses péchés et ses infidélités, les places où il bâtit les lieux sacrés et dressa des aschérahs et des images avant de s'être humilié, voici que cela est écrit dans les Paroles de Hozaï. 20 Manassé se coucha avec ses pères et on l'enterra dans sa maison. Amon, son fils, régna à sa place. 21 Amon avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi et il régna deux ans à Jérusalem. 22 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme avait fait Manassé, son père, Amon sacrifia à toutes les images qu'avait faites Manassé, son père et il les servit, 23 et il ne s'humilia pas devant le Seigneur, comme s'était humilié Manassé, son père, car lui, Amon, multiplia le péché. 24 Ses serviteurs conspirèrent contre lui et le mirent à mort dans sa maison. 25 Mais le peuple du pays frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amon et le peuple du pays établit roi à sa place Josias, son fils.
2 Chroniques 34. 1 Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trente et un an à Jérusalem. 2 Il fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur et il marcha dans les voies de David, son père et il ne s'en détourna ni à droite ni à gauche. 3 La huitième année de son règne, lorsqu'il était encore un adolescent, il commença à rechercher le Dieu de David, son père et, la douzième année, il commença à purifier Juda et Jérusalem des lieux sacrés, des aschérahs, des images sculptées et des images fondues. 4 On renversa devant lui les autels des Baals et il abattit les statues consacrées au soleil qui étaient placées dessus, il brisa les aschérahs, les images taillées et les images fondues et, les ayant réduites en poussière, il répandit cette poussière sur les tombeaux de ceux qui leur avaient offert des sacrifices, 5 et il brûla les ossements des prêtres sur leurs autels. Et il purifia Juda et Jérusalem. 6 Dans les villes de Manassé, d'Éphraïm, de Siméon et jusqu'en Nephthali, au milieu de leurs ruines, 7 il renversa les autels, brisa et réduisit en poussière les aschérahs et les images sculptées et abattit toutes les statues consacrées au soleil dans tout le pays d'Israël. Puis il retourna à Jérusalem. 8 La dix-huitième année de son règne, après qu'il eut purifié le pays et la maison de Dieu, il envoya Saphan, fils d'Aslia, Maasias, commandant de la ville et Joha, fils de Joachaz, l'archiviste, pour réparer la maison du Seigneur, son Dieu. 9 Ils se rendirent auprès d'Helcias, le grand prêtre et ils livrèrent l'argent qui avait été apporté dans la maison de Dieu et que les lévites gardiens de la porte avaient recueilli de Manassé et d'Éphraïm et de tout le reste d'Israël et de tout Juda et Benjamin et des habitants de Jérusalem. 10 Ils remirent cet argent entre les mains de ceux qui faisaient exécuter l'ouvrage, qui étaient établis surveillants dans la maison du Seigneur et ceux-ci le donnèrent aux ouvriers qui travaillaient à la maison du Seigneur pour réparer et consolider la maison. 11 Et ils le donnèrent aux charpentiers et aux maçons et ils l'employèrent à acheter des pierres de taille et du bois pour la charpente et pour mettre des poutres aux bâtiments qu'avaient détruits les rois de Juda. 12 Ces hommes travaillaient fidèlement à leur tâche. Ils avaient pour surveillants Jahath et Abdias, lévites d'entre les fils de Mérari, Zacharias et Mosollam, d'entre les fils des Caathites, qui les dirigeaient, ainsi que d'autres lévites qui tous s'entendaient aux instruments de musique. 13 Ceux-ci surveillaient aussi les manœuvres et dirigeaient tous les ouvriers pour chaque travail. Il y avait encore des lévites secrétaires, commissaires et portiers. 14 Au moment où l'on retirait l'argent qui avait été apporté dans la maison du Seigneur, le prêtre Helcias trouva le livre de la loi du Seigneur, donnée par l’intermédiaire de Moïse. 15 Alors Helcias, prenant la parole, dit à Saphan, le secrétaire : "J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison du Seigneur" et Helcias donna le livre à Saphan. 16 Saphan porta le livre au roi et il rendit aussi compte au roi, en disant : "Tout ce qui a été confié à tes serviteurs, ils l'ont fait : 17 ils ont vidé l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur et l'ont remis entre les mains de ceux qui sont établis surveillants et entre les mains de ceux qui font exécuter l'ouvrage." 18 Saphan, le secrétaire, fit encore au roi cette communication : "Le prêtre Helcias m'a donné un livre." Et Saphan lut dans ce livre devant le roi. 19 Lorsque le roi eut entendu les paroles de la loi, il déchira ses vêtements 20 et il donna cet ordre à Helcias, à Ahicam, fils de Saphan, à Abdon, fils de Micha, à Saphan, le secrétaire et à Asaa, serviteur du roi : 21 "Allez consulter le Seigneur pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles du livre qu'on a trouvé, car grande est la colère du Seigneur qui s'est répandue sur nous, parce que nos pères n'ont pas observé la parole du Seigneur, en agissant selon tout ce qui est écrit dans ce livre." 22 Helcias et ceux que le roi avait désignés se rendirent auprès de la prophétesse Holda, femme de Sellum, fils de Thecuath, fils de Hasra, gardien des vêtements, elle habitait à Jérusalem, dans le second quartier. Lorsqu'ils lui eurent parlé selon leur mission, 23 elle leur dit : "Ainsi dit le Seigneur, Dieu d'Israël : Dites à l'homme qui vous a envoyés vers moi : 24 Ainsi dit le Seigneur : Voici que je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions écrites dans le livre qu'on a lu devant le roi de Juda. 25 Parce qu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont offert des parfums à d'autres dieux, de manière à m'irriter par tous les ouvrages de leurs mains, ma colère s'est répandue sur ce lieu et elle ne s'éteindra pas. 26 Et vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter le Seigneur : Ainsi dit le Seigneur, Dieu d'Israël : Quant aux paroles que tu as entendues, 27 parce que ton cœur s'est repenti et que tu t'es humilié devant Dieu en entendant ces paroles contre ce lieu et contre ses habitant, parce que, en t'humiliant devant moi, tu as déchiré tes vêtements et pleuré devant moi, moi aussi je t'ai entendu, oracle du Seigneur. 28 Voici que je te recueillerai auprès de tes pères, tu seras recueilli en paix dans ta tombe et tes yeux ne verront pas tous les malheurs que je ferai venir sur ce lieu et sur ses habitants." Ils rapportèrent au roi cette réponse. 29 Le roi envoya rassembler tous les anciens de Juda et de Jérusalem. 30 Et le roi monta à la maison du Seigneur avec tous les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, les prêtres, les lévites et tout le peuple, depuis le plus grand jusqu'au plus petit et il lut devant eux toutes les paroles du livre de l'alliance qu'on avait trouvé dans la maison du Seigneur. 31 Le roi, se tenant sur son estrade, conclut l'alliance devant le Seigneur, s'engageant à suivre le Seigneur et à observer ses préceptes, ses ordonnances et ses lois de tout son cœur et de toute son âme, en mettant en pratique les paroles de l'alliance qui sont écrites dans ce livre. 32 Et il fit acquiescer à l'alliance tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem et en Benjamin et les habitants de Jérusalem agirent selon l'alliance de Dieu, du Dieu de leurs pères. 33 Josias fit disparaître toutes les abominations de tous les pays appartenant aux enfants d'Israël et il obligea tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir le Seigneur, leur Dieu. Tant qu'il vécut, ils ne se détournèrent pas du Seigneur, le Dieu de leurs pères.
2 Chroniques 35. 1 Josias célébra à Jérusalem la Pâque en l'honneur du Seigneur et on immola la Pâque le quatorzième jour du premier mois. 2 Il établit les prêtres dans leurs fonctions et il les encouragea à faire le service dans la maison du Seigneur. 3 Il dit aux lévites qui enseignaient tout Israël et qui étaient consacrés au Seigneur : "Placez l'arche sainte dans la maison qu'a bâtie Salomon, fils de David, roi d'Israël, vous n'avez plus à la porter sur l'épaule. Servez maintenant le Seigneur, votre Dieu et son peuple d'Israël. 4 Tenez-vous prêts, selon vos familles, dans vos classes, selon le règlement de David, roi d'Israël et selon le dispositif de Salomon, son fils. 5 Tenez-vous dans le sanctuaire, selon les divisions des familles de vos frères, les fils du peuple, pour chaque division une classe de la famille des lévites. 6 Immolez la Pâque, sanctifiez-vous et préparez-la pour vos frères, pour qu'on se conforme à la parole du Seigneur, qu'il a dite par l’intermédiaire de Moïse." 7 Josias donna aux gens du peuple du petit bétail, agneaux et chevreaux, au nombre de trente mille, le tout en vue de la Pâque, pour tous ceux qui se trouvaient là et trois mille bœufs, le tout pris sur les biens du roi. 8 Ses chefs firent spontanément un présent au peuple, aux prêtres et aux lévites : Helcias, Zacharias et Jahiel, princes de la maison de Dieu, donnèrent aux prêtres pour la Pâque deux mille six cents agneaux et trois cents bœufs, 9 Chonénias, Séméïas et Nathanaël, ses frères, Hasabias, Jéhiel et Jozabad, princes des lévites, donnèrent aux lévites pour la Pâque cinq mille agneaux et cinq cents bœufs. 10 Ainsi le service fut organisé : les prêtres se tinrent à leurs postes, ainsi que les lévites, selon leurs divisions, conformément à l'ordre du roi. 11 Les lévites immolèrent la Pâque et les prêtres répandaient le sang qu'ils recevaient de leur main, tandis que les lévites dépouillaient les victimes. 12 Ils mirent à part les morceaux destinés à l'holocauste, pour les donner aux divisions des familles des gens du peuple, afin qu'ils les offrissent au Seigneur, comme il est écrit dans le livre de Moïse et de même pour les bœufs. 13 Ils firent rôtir au feu la Pâque, selon le règlement et ils firent cuire les saintes offrandes dans des pots, des chaudrons et des poêles et ils s'empressèrent de les distribuer à tous les gens du peuple. 14 Ensuite ils préparèrent la Pâque pour eux et pour les prêtres, car les prêtres, fils d'Aaron, furent occupés, jusqu'à la nuit, à offrir l'holocauste et les graisses : c'est pourquoi les lévites la préparèrent pour eux et pour les prêtres, fils d'Aaron. 15 Les chantres, fils d'Asaph, étaient à leur place, selon l'ordre de David, d'Asaph, d'Héman et d'Idithun, le voyant du roi et les portiers étaient à chaque porte, ils n'avaient pas à se détourner de leur office, car leurs frères, les lévites, préparaient pour eux la Pâque. 16 Ainsi fut organisé tout le service du Seigneur, en ce jour-là, pour célébrer la Pâque et offrir des holocaustes sur l'autel du Seigneur, conformément à l'ordre du roi Josias. 17 Les enfants d'Israël qui se trouvaient là célébrèrent la Pâque en ce temps et la fête des Azymes pendant sept jours. 18 Aucune Pâque pareille à celle-ci n'avait été célébrée en Israël depuis les jours de Samuel le prophète et aucun des rois d'Israël n'avait fait une Pâque pareille à celle que célébrèrent Josias, les prêtres et les lévites, tout Juda et tout Israël qui se trouvaient là et les habitants de Jérusalem. 19 Ce fut la dix-huitième année du règne de Josias que cette Pâque fut célébrée. 20 Après tout cela, lorsque Josias eut réparé la maison du Seigneur, Néchao, roi d'Égypte, monta pour combattre à Charcamis, sur l'Euphrate et Josias sortit à sa rencontre. 21 Et Néchao lui envoya des messagers pour dire : "Que me veux-tu, roi de Juda ? Ce n'est pas contre toi que je viens aujourd'hui, mais c'est contre une maison avec laquelle je suis en guerre et Dieu m'a dit de me hâter. Cesse de t'opposer à Dieu, qui est avec moi et qu'il ne te fasse pas mourir." 22 Mais Josias ne se détourna pas de lui et se déguisa pour l'attaquer, il n'écouta pas les paroles de Néchao, qui venaient de la bouche de Dieu, il s'avança pour combattre dans la plaine de Mageddo. 23 Les archers tirèrent sur le roi Josias et le roi dit à ses serviteurs : "Transportez-moi, car je suis gravement blessé." 24 Ses serviteurs le transportèrent du char et le placèrent dans l'autre char qui était à lui et l'emmenèrent à Jérusalem. Il mourut et fut enterré dans les tombeaux de ses pères. Tout Juda et Jérusalem pleurèrent Josias. 25 Jérémie composa une lamentation sur Josias, tous les chanteurs et toutes les chanteuses ont parlé de Josias dans leurs lamentations, jusqu'à ce jour, on en a fait une coutume en Israël. Et voici que ces chants sont écrits dans les Lamentations. 26 Le reste des actes de Josias et ses œuvres pieuses conformes à ce qui est écrit dans la loi du Seigneur, 27 ses actes, les premiers et les derniers, voici que cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda.
2 Chroniques 36. 1 Le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias et le fit roi à la place de son père, à Jérusalem. 2 Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois à Jérusalem. 3 Le roi d'Égypte le destitua à Jérusalem et imposa au pays une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. 4 Et il établit roi sur Juda et sur Jérusalem Éliacim, frère de Joachaz et il changea son nom en celui de Joakim. Néchao prit son frère Joachaz et l'emmena en Égypte. 5 Joakim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, son Dieu. 6 Nabuchodonosor, roi de Babylone, monta contre lui et le lia avec une double chaîne de bronze, pour le conduire à Babylone. 7 Nabuchodonosor emporta à Babylone des ustensiles de la maison du Seigneur et il les mit dans son temple à Babylone. 8 Le reste des actes de Joakim, les abominations qu'il commit et ce qui se trouvait en lui, voici que cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Joachin, son fils, régna à sa place. 9 Joachin avait huit ans lorsqu'il devint roi et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur. 10 Au retour de l'année, le roi Nabuchodonosor le fit emmener à Babylone, avec les ustensiles précieux de la maison du Seigneur et il établit roi sur Juda et sur Jérusalem Sédécias, frère de Joachin. 11 Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi et il régna onze ans à Jérusalem. 12 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, son Dieu et il ne s'humilia pas devant Jérémie, le prophète, qui lui parlait de la part du Seigneur. 13 Il se révolta même contre le roi Nabuchodonosor, qui l'avait fait jurer par Dieu, il raidit son cou et endurcit son cœur, pour ne pas revenir au Seigneur, le Dieu d'Israël. 14 Tous les chefs des prêtres et le peuple multiplièrent aussi les transgressions, selon toutes les abominations des nations et ils profanèrent la maison du Seigneur, qu'il avait sanctifiée à Jérusalem. 15 Le Seigneur, le Dieu de leurs pères, leur avait envoyé des avertissements par l’intermédiaire de ses messagers, de bonne heure et à plusieurs reprises, car il avait compassion de son peuple et de sa propre demeure. 16 Mais ils se moquèrent des envoyés de Dieu, ils méprisèrent ses paroles et se raillèrent de ses prophètes, jusqu'à ce que la colère de Dieu s'élevât contre son peuple et qu'il n'y eût plus de remède. 17 Alors le Seigneur fit monter contre eux le roi des Chaldéens, qui tua par l'épée leurs jeunes gens dans la maison de leur sanctuaire et n'épargna ni le jeune homme, ni la vierge, ni le vieillard, ni l'homme aux cheveux blancs, le Seigneur livra tout entre ses mains. 18 Nabuchodonosor emporta à Babylone tous les ustensiles de la maison de Dieu, grands et petits, les trésors de la maison du Seigneur et les trésors du roi et de ses chefs. 19 Ils brûlèrent la maison de Dieu, ils démolirent les murailles de Jérusalem, ils livrèrent au feu tous ses palais et tous ses objets précieux furent livrés à la destruction. 20 Nabuchodonosor emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l'épée et ils furent ses esclaves, à lui et à ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse. 21 Ainsi s'accomplit la parole du Seigneur, qu'il avait dite par la bouche de Jérémie : Jusqu'à ce que le pays ait joui de ses sabbats, car il se reposa tout le temps de sa dévastation, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix années. 22 La première année de Cyrus, roi de Perse, pour accomplir la parole du Seigneur, qu'il avait dite par la bouche de Jérémie, le Seigneur excita l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette proclamation dans tout son royaume : 23 "Ainsi dit Cyrus, roi de Perse : le Seigneur, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre et il m'a dit de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple ? Que le Seigneur, son Dieu, soit avec lui et qu'il monte."
Notes sur le
2ème livre des Chroniques
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1.1 Voir 1 Rois 3, 1.
1.3 Gabaon. Voir 1 Rois 3.4.
1.4 Voir 2 Samuel 6, 17 ; 1 Chroniques 16, 1. ― De Cariathiarim. Voir 1 Chroniques 13, 5.
1.5 Voir Exode 38, 1. ― Là ; c’est-à-dire Gabaon.
1.10 Voir Sagesse, 9, 10.
1.14 Voir 1 Rois 10, 26.
1.15 Les sycomores à figues. Voir Luc 19, 4.
1.17 Hittites. Voir 1 Rois 10, 29.
2.3 Voir 1 Rois 5, 2.
2.9 Cors. Voir, pour ce mot, 1 Rois 4, 22.
2.15 Joppé, aujourd’hui Jaffa, port sur la Méditerranée, à une douzaine d’heures de marche de Jérusalem.
3.1 Voir 1 Rois 6, 1 ; 2 Samuel 24, 25 ; 1 Chroniques 21, 26. ― La montagne de Moria, à l’est de Jérusalem, dans laquelle elle fut depuis enclavée, au-dessus du versant occidental du torrent de Cédron.
3.2 Au second mois. Voir 1 Rois 6, 22.
3.3 La première ou l’ancienne mesure était celle dont on se servait du temps de Moïse et de Salomon, c’est-à-dire avant la captivité de Babylone ; elle avait un palme de plus que la coudée de Babylone. ― La coudée ordinaire avait 525 millimètres de longueur.
3.5 La grande maison, c’est-à-dire le Saint.
3.8 Le talent pesait 43 kilogrammes et demi.
3.9 Le sicle pesait 14 grammes 20.
3.10 Le mot maison signifie ici par hébraïsme le lieu, l’espace intérieur, le dedans.
3.13 La maison ; c’est-à-dire le Saint et le parvis.
3.14 Voir Matthieu 27, 51.
3.15 Voir Jérémie, 52, 20.
3.17 Sur Jachin et Booz, voir 1 Rois 7, 21.
4.2 Voir 1 Rois 7, 23.
4.5 Un palme, 8 centimètres.
4.17 Sol argileux. Voir 1 Rois 7, 46.
5.1 Voir 1 Rois 7, 51.
5.2 Voir 1 Rois 8, 1.
5.3 Septième mois, partie de septembre et partie d’octobre.
5.11 S’étaient sanctifiés ; c’est-à-dire purifiés. L’ordre établi par David (voir 1 Chroniques chapitre 24 et suivants), n’avait pas encore été exécuté ; et c’est pourquoi beaucoup de prêtres n’étaient pas encore purifiés, et n’avaient pu par là même entrer dans l’exercice de leurs fonctions.
6.1 Voir 1 Rois 8, 12.
6.6 Pour que mon nom. Voir 1 Rois 11, 36.
6.14 Voir 2 Maccabées 2, 8.
6.22 Il s’agit probablement d’un homme qui, étant accusé d’avoir offensé son prochain, vient au temple prêter serment contre son accusateur, qu’il est innocent, et se souhaiter la malédiction dans le cas où il serait coupable.
6.28 Voir 2 Chroniques 20, 9.
6.36 Voir 1 Rois 8, 46 ; Ecclésiastique 7, 21 ; 1 Jean 1, 8.
6.41 Voir Psaume (Vulgate) 131, 8. ― Revêtus de salut ; c’est-à-dire comblés de vos grâces et de votre protection.
6.42 Votre oint, le roi que vous avez choisi, et qui vous a été consacré par l’onction sainte.
7.1 Voir 2 Maccabées 2, 8.
7.5 Voir 1 Rois 8, 63.
7.8 Après la fête de la dédicace du temple qui dura sept jours, Salomon célébra la solennité des tabernacles qui tombait à ce même temps. ― Depuis l’entrée d’Emath jusqu’au torrent d’Égypte. L’entrée d’Emath marque la frontière septentrionale du royaume de Salomon, et le torrent d’Égypte, la frontière méridionale.
7.11 Voir 1 Rois 9, 1.
7.18 Voir 2 Samuel 2, 4.
8.1 Voir 1 Rois 9, 10.
8.3 Emath-Soba est, d’après l’opinion la plus commune, la ville d’Emath (voir 2 Samuel 8, 9), désignant ici le royaume dont cette ville était la capitale.
8.5 Les deux Béthoron, placées à l’entrée des défilés qui conduisaient dans le pays des Philistins et en Égypte, étaient pour cette raison très importantes.
8.6 Baalath, ville de la tribu de Dan.
8.11 Voir 1 Rois 3, 1.
8.17 A Asiongaber et à Ailath, ports sur la mer Rouge, à l’extrémité septentrionale du golfe Elanitique.
8.18 Ophir, probablement Abhira, dans l’Inde, à l’embouchure de l’Indus.
9.1 Voir 1 Rois 10, 1 ; Matthieu 12, 42 ; Luc 11, 31. ― Saba. Voir 1 Rois 10, 1.
9.4 Elle était ravie.
9.13 Six cent soixante-six talents d’or Voir 1 Rois 10, 14.
9.14 Arabie, le pays qui s’étend à l’est et au sud de la Palestine jusqu’à la mer Rouge.
9.16 On employait trois cents sicles d’or pour couvrir un seul bouclier.
9.21 Des bateaux qui allaient à Tharsis. Voir 1 Rois 10, 22.
9.27 Des sycomores à figues. Voir Luc 19, 4.
10.1 Voir 1 Rois 12, 1. ― Sichem, au centre de la Palestine. Voir Genèse 12, 6.
10.6 Qui s’étaient tenus, etc. ; qui avaient été du conseil de son père.
10.11 Avec des scorpions. Voir 1 Rois 12, 11.
10.15 Voir 1 Rois 11, 29.
10.16 Quelle part avons-nous, etc. Voir 1 Rois 12, 16.
10.18 Aduram. Voir 1 Rois 4, 6.
11.1 Voir 1 Rois 12, 21.
11.3 En Juda et en Benjamin ; c’est-à-dire dans les tribus de Juda et de Benjamin.
11.6 Bethléem. Voir Ruth, 1.1.
11.7 Bethsur, ville de Juda, sur une éminence, auprès de la Fontaine de Saint-Philippe, dominant la route qui mène à Hébron. Elle joua un grand rôle dans les guerres des Maccabées.
11.9 Aduram, ville de Juda, à l’ouest d’Hébron.
12.2 Sésac, fondateur de la XXIIe dynastie égyptienne. Voir 1 Rois 14, 25.
12.9 Les boucliers d’or que Salomon avaient faits avec l’or que sa flotte lui avait rapporté d’Ophir. Voir 1 Rois 10, 16-17.
12.13 Voir 1 Rois 14, 21.
13.1 Voir 1 Rois 15, 2.
13.3 Voir 1 Rois 15, 7.
13.4 Du mont Séméron, probablement la montagne sur laquelle était bâtie Samaraïm (voir Josué, 18, 22), dans le voisinage de Béthel.
13.6 Voir 1 Rois 11, 26.
13.7 Fils de Bélial. Voir 2 Corinthiens 6, 15.
13.9 Voir 1 Rois 12, 31. ― Avec un jeune taureau, etc. ; c’est-à-dire par l’immolation d’un jeune taureau pris dans un troupeau de bœufs.
13.17 Cinq cent mille des hommes d’élites. Le nombre doit avoir été grossi par les transcripteurs du texte.
13.19 Béthel, au nord de Jérusalem. Jésana et Ephron étaient dans le voisinage, vers la limite des royaumes de Juda et d’Israël.
14.1 Voir 1 Rois 15, 8.
14.6-7 Bâtir, comme on l’a déjà remarqué, signifie souvent, dans la Bible, rebâtir, faire des agrandissements, des embellissements.
14.8 Zara, l’Ethiopien, est, d’après plusieurs égyptologues, Osorkon Ier, pharaon de la XXIIe dynastie égyptienne, qui succéda à Sésac, le vainqueur de Roboam. ― Marésa se trouait entre Hébron et Azot.
14.9 Séphata, dans le territoire de la tribu de Juda.
15.3 Les uns entendent ce qui est dit dans ce verset, du royaume d’Israël, c’est-à-dire des tribus qui avaient dès lors substitué au culte du vrai Dieu un culte superstitieux et idolâtrique.
15.5 Par l’expression allaient et venaient, les Hébreux entendaient toutes les actions et toutes les situations de la vie.
15.8 Il renouvela, répara l’autel du Seigneur, l’autel des holocaustes qui avait été érigé une soixante d’années auparavant et avait sans doute besoin de réparations.
15.16 Un simulacre de Priape sous la forme d’un pieu d’Aschéra ou d’Astarté. ― Cédron, vallée à l’est et au sud-est de Jérusalem.
16.4 Abel-Maïm est appelé ailleurs simplement Abéla, voir 2 Samuel 20, 14. Toutes les villes mentionnées ici sont au nord de la Palestine, et ce sont les premières que rencontra l’armée de Ben-Hadad en envahissant Israël du côté de Dan.
16.7 Hanani est probablement le père de Jéhu, qui annonça à Baasa la chute de sa maison, voir 1 Rois 14, 1.
16.8 Voir 2 Chroniques 14, 9.
16.10 Le voyant, le prophète Hanani.
16.14 Comparer à Proverbes 7, 17.
17.3 Les premières voies, etc. ; c’est-à-dire la conduite irréprochable que David avait tenue avant de commettre les péchés dont il se rendit ensuite coupable ; car, quoiqu’il les ait expiés par une sincère pénitence, c’est néanmoins ce qui donne lieu de distinguer particulièrement ses premières voies. ― Les Baals. Voir Juges, 2, 11.
17.9 Le livre de la loi du Seigneur, le Pentateuque, qui contient la loi donnée par Dieu à Moïse.
18.1 Voir 2 Rois 8, 18 ; 2 Chroniques 21, 6.
18.2 A Samarie. Voir 1 Rois 16, 24. ― Ramoth-en-Galaad. Voir Deutéronome 4, 43.
18.9 Près de la porte de Samarie. Voir 1 Rois 22, 10.
18.24 De chambre en chambre. Voir 1 Rois 20, 30.
19.4 Il visita son peuple en parcourant le pays. ― Depuis Bersabée. Voir Genèse 21, 14.
19.7 Voir Deutéronome, 10, 17 ; Sagesse, 6, 8 ; Ecclésiastique 35, 15 ; Actes des Apôtres, 10, 34 ; Romains 2, 11 ; Galates, 2, 6 ; Ephésiens, 6, 9 ; Colossiens, 3, 25 ; 1 Pierre 1, 17.
19.8 Pour le jugement du Seigneur et pour les contestations, c’est-à-dire tant pour les causes religieuses qui concernaient les lois de Dieu et son culte que pour les causes purement civiles, de quelque nature qu’elles fussent.
20.1 Des Ammonites. Comme les Ammonites étaient les mêmes que les enfants d’Ammon, il s’agit peut-être ici des Iduméens, qui, n’ayant osé déclarer la guerre à Josaphat, dont ils étaient tributaires, prirent le nom d’Ammonites pour satisfaire leur haine contre les Hébreux. Ce qui donne quelque probabilité à cette explication, c’est qu’aux versets 10, 22 et 23 de ce même chapitre on voit les habitants de Séïr, c’est-à-dire les Iduméens mêlés aux enfants d’Ammon et de Moab. Il est plus croyable qu’Ammonites est une fausse lecture pour Maonites, habitants d’une partie de l’Idumée.
20.2 De la Syrie ; c’est-à-dire des contrées des Moabites et des Ammonites, lesquelles sont aussi appelées Syrie dans le sens large de ce mot. ― Asason-Thamar, qui est Engaddi, dans le désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte.
20.10 Voir Deutéronome, 2, 1. ― Les habitants de la montagne de Séïr. Voir verset 23. ― La montagne de Séïr est le pays d’Édom ou Idumée.
20.16 Sis, aujourd’hui probablement Chasasah, est un passage qui conduit d’Engaddi sur les plateaux élevés du désert de Juda. ― Le désert de Jéruel s’étend entre le désert de Thécué et la mer Morte.
20.20 Le désert de Thécué tirait son nom de la ville de Thécué, dans le désert de Juda, au sud de Jérusalem et de Bethléem.
20.21 Voir Psaume (Vulgate) 135, 1. ― Les chantres étaient divisés en vingt-quatre bandes ou classes.
20.26 Ils appelèrent… jusqu’au présent jour. Voir 1 Rois 9, 13. ― Vallée de bénédiction, en hébreux Beraca, dans le désert de Thécué, non loin d’Engaddi.
20.35 Voir 1 Rois 22, 45.
20.36 Asiongaber, port de la mer Rouge, à l’extrémité septentrionale du golfe Elanitique. ― Sur Tharsis, voir 1 Rois 10, 22.
21.1 Voir 1 Rois 22, 51.
21.7 Une lampe ; une postérité, brillant comme une lampe, c’est-à-dire illustre.
21.8 Édom ; se prend ici pour l’Idumée et le peuple Iduméen.
21.10 Lobna, ville forte de la tribu de Juda.
21.16 Des Arabes voisins des Ethiopiens, c’est-à-dire qui habitent le sud de l’Arabie.
21.19 Et son peuple, etc. Comparer à 2 Chroniques 16, 14.
22.1 Voir 2 Rois 7, 25.
22.2 Quarante-deux. On lit, dans 2 Rois 8, 26 : Vingt-deux ; ce qui est la vraie leçon.
22.5 Ramoth-en-Galaad. Voir Deutéronome, 4, 43.
22.6 Jezrahël. Voir 1 Rois 21, 1.
22.10 Voir 2 Rois 11, 1.
22.12 Avec eux ; avec Joïada, le pontife, et les prêtres.
23.1 Voir 2 Rois 11, 4. ― Les centurions, ceux qui commandaient à cent hommes.
23.2 D’Israël ; c’est-à-dire de Juda. L’auteur des Chroniques qui écrivait dans un temps où le royaume d’Israël était détruit et dispersé, et où Juda et ceux qui s’y étaient joints représentaient tout Israël et toute la race de Jacob, emploie en effet quelquefois Israël pour Juda, attendu que de son temps il ne pouvait pas y avoir d’équivoque.
23.6 C’est-à-dire qu’il veille dans les parvis du temple à ce que personne du parti d’Athalie ne vienne pour tuer Joas.
23.8 Ils prirent, etc. ; c’est-à-dire qu’ils prirent à la fois les hommes qui à leur tour entraient en semaine et ceux qui en sortaient. ― Les lévites servaient par semaine, d’après les règlements faits par David, voir 1 Chroniques chapitres 24 à 26.
24.1 Voir 2 Rois 11, 21 ; 12, 1. ― De Bersabée. Voir Genèse 21, 14.
24.7 Les Baals. Voir Juges 2, 11.
24.9 Voir Exode 30, 12.
24.16 En Israël ; c’est-à-dire à Juda ; car il n’y avait aucune relation avec les Israélites, livrés alors à l’idolâtrie. Voir 2 Chroniques 23, 2. ― Sa maison ; la maison de David, à laquelle Joïada fit, en effet, du bien, en mettant Joas sur le trône.
24.18 Les aschérahs. Des bois sacrés, en hébreu des Ascherim, symboles idolâtriques.
24.22 Voir Matthieu 23, 35.
24.23 Voir 2 Rois 12, 17.
25.1 Voir 2 Rois 14, 2.
25.4 Voir Deutéronome, 24, 16 ; 2 Rois 14, 6 ; Ézéchiel 18, 20.
25.7 Un homme de Dieu ; un prophète. ― Avec tous les fil d’Éphraïm ; ce qui signifie aucun des enfants d’Éphraïm. Or sous le nom d’enfants d’Éphraïm l’écrivain sacré comprend les dix tribus d’Israël, entre lesquelles la tribu d’Éphraïm tenait le premier rang.
25.11 Dans la vallée du Sel. Voir 2 Samuel 8, 13.
25.13 Béthoron. Voir 2 Chroniques 8, 5.
25.21 Bethsamès, ville frontière de la tribu de Juda, non loin d’Accaron.
25.27 Lachis, ville de la tribu de Juda.
26.1 Voir 2 Rois 14, 21.
26.2 Élath, à l’extrémité septentrionale du golfe élanitique.
26.5 Zacharie ; c’était probablement le fils de celui qui fut lapidé sous Joas, (voir 2 Chroniques 24, 20-21).
26.6 Geth, ville des Philistins, au pied des montagnes de Juda. ― Jabnia, dans la Séphéla, à l’ouest d’Accaron. ― Azot, au sud de Jabnie et au nord d’Ascalon.
26.7 Gur-Baal, localité inconnue.
26.9 La porte de l’angle, probablement la porte nord-ouest. ― La porte de la vallée, sans doute la porte de l’ouest, correspondant à la direction de la porte actuelle de Jaffa.
26.10 Ces tours servaient de retraite aux pasteurs et à leurs troupeaux dans les irruptions des Arabes et des voleurs. ― Le Carmel dont il s’agit ici n’est pas le Carmel, situé sur la Méditerranée près du Cison, dans le royaume d’Israël, mais celui qui se trouvait dans le pays de Juda. ― Dans le désert de Juda. ― Dans la campagne dans la plaine des Philistins, la Séphéla.
26.18 Voir Exode 30, verset 7 et suivants.
26.21 Voir 2 Rois 15, 5.
27.1 Voir 2 Rois 15, 33.
27.3 Ophel, le versant méridional de la colline sur laquelle était construit le Temple.
27.5 Dix mille cors. Voir 1 Rois 4, 22.
28.1 Voir 2 Rois 16, 2.
28.3 Dans la vallée de Ben-Hinnom ou de la Géhenne au sud de Jérusalem.
28.15 Se levèrent ; hébraïsme, pour se préparèrent, se disposèrent. ― Jéricho, à l’est de Jérusalem, dans la plaine et non loin du Jourdain.
28.18 De la plaine de la Séphéla. Voir Juges, 15.5.
28.20 Thelgath-Phalnasar, roi d’Assyrie. Voir 2 Rois 16, 7.
28.23 Achaz dans son aveuglement s’imagina que les dieux de Damas étaient cause de ses premiers malheurs.
29.1 Voir 2 Rois 18, 2.
29.16 Dans la vallée de Cédron, à l’est et au sud-est de Jérusalem.
29.18 La table de proposition. Voir Nombres, 4, 7.
29.26 Les instruments de David, c’est-à-dire que David avait fait faire.
29.34 La peau des holocaustes ; ellipse pour la peau des victimes destinées aux holocaustes.
29.36 Ezéchias et le peuple se réjouirent de ce que le Seigneur avait si promptement rétabli son culte, et disposé les esprits de manière à les faire passer tout d’un coup de l’adoration des idoles à celle du vrai Dieu.
30.1 A Éphraïm et à Manassé, c’est-à-dire aux habitants du royaume d’Israël qui n’avaient pas été emmenés en captivité par le roi d’Assyrie.
30.5 De Bersabée jusqu’à Dan. Voir Juges 20, 1.
30.27 La formule de bénédiction se trouve à Nombres 6, 24. Il ne paraît pas par ce passage que les Lévites eussent le droit de bénir le peuple. Si on les confond ici avec les prêtres qui bénissaient, c’est, sans doute, parce qu’ils priaient avec eux, ou bien parce qu’ils joignaient à la voix des prêtres leurs acclamations ou le son de leurs instruments.
31.1 Ils coupèrent les aschérahs, les symboles de la déesse Astarté.
32.1 Voir Ecclésiastique 48, 20 ; Isaïe 36, 1. ― Sennachérib, roi d’Assyrie. Voir 2 Rois 18, 13.
32.4 C’est-à-dire que si le roi des Assyriens viennent, ils ne trouvent pas, etc. ― Ils couvrirent toutes les sources. Voir plus bas, verset 30.
32.5 Il rebâtit, il bâtit, Voir 1 Rois 12, 25. ― Mello, voir 2 Samuel 5, 9.
32.9 Lachis, ville de la tribu de Juda, sur la route d’Hébron à Gaza. Sennachérib s’était fait représenter dans un bas-relief de son palais de Ninive recevant les tribus de Lachis, après la prise de cette place.
32.21 Voir Tobie 1, 21.
32.24 Voir 2 Rois 20, 1 ; Isaïe 38, 1. ― Voir, sur la maladie et la guérison miraculeuse d’Ezéchias, 2 Rois chapitre 20.
32.31 Du prodige, etc. Voir 2 Rois 20, 8-11.
33.1 Voir 2 Rois 21, 1.
33.3 Baals. Voir Juges 2, 11. ― Voir 2 Rois 20, 8-11.
33.4 Voir 2 Samuel 7, 10. ― Le nom de Dieu se prend souvent pour la majesté divine, Dieu lui-même.
33.6 Dans la vallée de Ben-Ennom, appelée aussi Géennom, Ghé-ben-Hinnomon, vallée des fils d’Hennom, située au sud-ouest et au sud de Jérusalem, laquelle, par sa profondeur et son escarpement, rend la ville imprenable de ce côté. Elle sépare le mont Sion du mont du Mauvais Conseil.
33.7 Voir 1 Rois 8, 18.
33.11 Les chefs de l’armée du roi d’Assyrie, le roi de Ninive Assurbanipal, fils d’Asaraddon et petit-fils de Sennachérib. Il monta sur le trône en 668 avant Jésus-Christ, et mourut vers l’an 626. Il fit conduite Manassé à Babylone, parce qu’il en était aussi roi et y avait réprimé la révolte d’un de ses frères qu’il en avait établi gouverneur.
33.14 Gihon, au sud-est de Jérusalem. ― La porte des Poissons était à l’extrémité orientale du mur méridional de la ville.
34.1 Voir 2 Rois 22, 1.
34.7 Tout ce qui avait rapport au culte des idoles.
34.14 Comparer à 2 Rois 22, 8.
34.22 Dans le second quartier. Voir 2 Rois 22, 14.
34.28 Voir 2 Rois 23, 1.
34.31 L’estrade que Salomon avait fait mettre dans le Temple. Voir 2 Chroniques 6, 13.
35.1 Voir 2 Rois 23, 21.
35.20 Néchao. Voir 2 Rois 23, 29. ― Charcamis, sur la rive occidentale de l’Euphrate. Elle avait été la capitale des Hittites ; tombée au pouvoir des Assyriens, elle était demeurée l’entrepôt général du commerce entre l’Asie occidentale et l’Assyrie.
35.22 Voir Zacharie 12, 11. ― Dans le champ de Mageddo, dans la plaine d’Esdrelon, près de la ville de Mageddo.
35.25 Les lamentions sur Josias sont différentes de celles qu’on lit aujourd’hui à la fin des prophéties, et dans lesquelles il n’y a rien qui se rapporte directement à Josias. Ainsi les lamentations dont il s’agit ici ne sont pas parvenues jusqu’à nous.
36.1 Voir 2 Rois 23, 30.
36.3 Le roi d’Égypte, Néchao.
36.4 Voir Matthieu 1, 11. ― Voir, sur les noms Eliacim et Joakim, 2 Rois 22, 34.
36.6 Nabuchodonosor. Voir 2 Rois 24, 1.
36.9 Huit ans. On lit à 2 Rois 24, 8 dix-huit ; c’est aussi ce que portent ici le manuscrit grec Alexandrin et les version syriaque et arabe. Si on veut conserver la leçon huit, on peut dire que Joachin avait huit ans quand il commença à régner avec son père, mais qu’il en avait dix-huit lorsqu’il commença à régner seul.
36.10 Voir 2 Rois 24, 17 ; Jérémie 37, 1.
36.18 Voir 2 Rois 25, 14-15.
36.22 Voir Esdras, 1, 1 ; 6, 3 ; Jérémie, 25, 12 ; 29, 10. ― Ce verset et le suivant sont les mêmes que ceux qui se trouvent à la tête du premier livre d’Esdras, où l’on voit la suite de cet édit. ― Cyrus, roi de Perse, vers 560 avant Jésus-Christ, s’empara de Babylone en 538 et périt, d’après Hérodote, dans une bataille en 529
Esdras
Introduction au livre d’Esdras
1° Relations du livre d’Esdras avec celui de Néhémie. - Les anciens écrivains juifs, entre autres les auteurs du Talmud (Baba bathra, f. 14, 2) et Josèphe (C. Apion, 1, 8), puis, à leur suite, les écrivains ecclésiastiques des premiers siècles (Cf Méliton, ap. Euseb., Hist. Eccl., 4, 26 ; saint Jérôme, Prol. galeat., 27), envisageaient ces deux écrits comme formant ensemble un seul et même ouvrage. De là les titres qu’ils portent encore dans les éditions des Septante et de la Vulgate : ˝Εσδρας πρώτος, ou Liber primus Esdrae, et ˝Εσδρας δεύτερος, ou Liber Nehemiae, qui et Esdrae secundas dicitur. En réalité, ils se relient intimement l’un à l’autre par le sujet traité. Néanmoins on les regarde communément aujourd’hui comme deux livres bien distincts ; et à bon droit, car leur style, malgré certaines analogies frappantes, accuse deux auteurs différents, et les premières lignes du second (Néhémie 1, 1) attestent plus clairement encore cette diversité d’origine, sans parler de la tradition, dont nous allons citer le jugement.
2° L’auteur et la date de composition du livre d’Esdras. — ce nom même exprime, d’après le témoignage unanime de l'antiquité juive et chrétienne, l'auteur n’est autre qu’Esdras (en hébreu, 'Ezra'), ce prêtre si saint, ce savant docteur de la loi. Esdras est l’auteur de ce livre, dirons-nous avec le Talmud (Baba bathra, 1. c.) et tous ceux des Pères qui se sont occupés de cette question.
Tout en adoptant ce sentiment pour une portion très considérable du livre, plusieurs critiques modernes, ont objecté l’emploi alternatif des pronoms de la première et de la troisième personne dans la seconde partie de ce petit volume (7, 1-11, l'auteur parle à la première personne ; 7, 27-9, 15, à la troisième ; il emploie encore la troisième au chap. 10), concluant de là que les derniers chapitres ne pouvaient être d’Esdras, comme les précédents. Objection futile, car d’autres exemples démontrent que ce passage d’une personne à l’autre avait lieu non seulement dans les narrations bibliques (témoins Isaïe 7, 3, et 8, 1 ; Jérémie, 20, 1-6 et 7 ; 28, 1, 2 et 5 ; Daniel 1-7, 1, et 7, 2-9, 27 ; 10, 1, et 10, 2 et ss., etc.), mais aussi chez les historiens classiques (témoin Thucydide). D’ailleurs, alors même que les pronoms changent, le style demeure constamment le même dans les pages dont on attaque ainsi à tort l'authenticité.
Esdras écrivit probablement son livre peu de temps après la grave affaire des mariages mixtes, par laquelle il le termine si brusquement ; c’est-à-dire, comme l'indiquera plus explicitement le commentaire, en 459 avant J.-C. Il paraît certain, du moins, que la composition est antérieure à l'arrivée de Néhémie à Jérusalem (Pendant la vingtième année d'Artaxercès Longue-Main, qui équivaut à l'an 445 de notre ère), circonstance importante qu’Esdras n’aurait pas passée sous silence si elle avait précédé les faits qu’il raconte.
3° La véracité, les sources. — Le livre d’Esdras, qui ne contient aucun récit miraculeux capable d’effaroucher les rationalistes, et qui, d’autre part, relate des épisodes d’une réalité historique trop bien garantie pour qu’on puisse les révoquer en doute, a eu la bonne fortune, - extrêmement rare pour un écrit biblique, - de voir sa véracité admise à peu près sans conteste.
Pour les derniers chapitres (7-10), l’auteur n’eut qu’à consulter ses souvenirs personnels ; pour les premiers (1-6), qui relatent des événements plus anciens que lui, il lui fut facile de puiser dans les documents spéciaux, soit juifs (par exemple, pour les listes qu'il cite 1, 9-11, et 2, 2-69), soit persans (pour l'édit de Cyrus, 1, 2-4, la lettre de Réum, 4, 9 et ss., etc.), indépendamment de l'attestation des témoins encore survivants.
4° Sujet, but et division du livre d'Esdras. — Le sujet, c’est la très simple histoire du retour et de l’établissement en Judée, d’abord sous la conduite de Zorobabel, puis sous celle d’Esdras lui-même, d’un certain nombre de Juifs jusque-là captifs en Chaldée. Deux faits principaux sont mis en relief ; la reconstruction du temple, accompagnée de très grandes difficultés (chap. 1, 3-5, 7), et l'affaire des mariages mixtes (ch. 9-10). Comme les autres historiens sacrés, Esdras ne se propose nullement d’être complet. Il choisit, parmi les événements, ceux qui cadrent et s’harmonisent le mieux avec son plan, et il glisse rapidement sur le reste, ou l’omet entièrement. Il commence là où s’était arrêté l’auteur des Chroniques (voyez 2 Chro. 36, 20-23), dont il continue ainsi les annales (c'est pour ce motif que saint Hilaire intitule assez ingénieusement notre livre : les Sermons d’Esdras. Voyez l'introduction aux Chroniques, 2°).
Son dessein est de raconter brièvement les premiers essais de reconstitution du peuple théocratique, depuis l'édit de Cyrus, qui mit fin officiellement à la captivité de Babylone, jusqu’à la huitième année d’Artaxercés Longue-Main : cela, en vue d’encourager les descendants des premiers colons à poursuivre, à achever l’œuvre si péniblement inaugurée ; en vue aussi de leur montrer qu’ils pouvaient compter à leur tourba sur le secours de Dieu, s’ils obéissaient fidèlement à la loi.
Deux parties. 1° 1, 1-6, 22 : retour en Judée, sous la conduite de Zorobabel, d’une première caravane de Juifs exilés, et reconstruction du temple. 2° 7, 1-10, 44 : Esdras conduit en Palestine une seconde caravane d’exilés et continue l'œuvre commencée. La première partie embrasse une période de vingt ans : depuis l’édit de Cyrus jusqu’à la sixième année de Darius (536 à 516 avant J.- C.). La seconde ne comprend qu’un intervalle de douze mois : d’avril 459 au mois d’avril suivant. Les deux parties sont donc séparées par un hiatus de cinquante-sept années, sur lesquelles le récit demeure entièrement muet.
5° Caractère du livre d’Esdras. - C’est, sous le rapport du fond et de la tendance, un caractère qui rappelle beaucoup celui des Chroniques. Comme les Chroniques, Esdras cite volontiers des listes de noms, des généalogies. Comme les Chroniques, il insiste fréquemment sur le rôle de la Providence dans les affaires humaines, et surtout dans les affaires du peuple juif (cf. 5, 5 ; 7, 9,28 ; 8, 22-23, 31 ; 9, 7, 9, 14 ; 10, 14, etc,). Comme les Chroniques, il manifeste le plus vif intérêt pour les choses de la religion (reconstruction du temple, rétablissement du culte, importance attribuée aux lévites, célébration des fêtes, soin des vases sacrés ; cf. 1, 7-11 ; 3,4 ; 6, 18-19, 22 ; 7, 19 ; 8, 24-30, 33-34, etc.).
Au point de vue de la forme, grande ressemblance avec la prophétie de Daniel, et mélange analogue d’hébreu et d’araméen. La plus grande partie du livre a été écrite en hébreu (1, 1-4, 7 ; 6, 19-22 ; 7, 1-11 ; 7, 27-10, 44) ; le reste (c’est-à-dire certains documents officiels, 4, 8-22 ; 5, 6-17 ; 6, 6-12 ; 7, 12-26, et le récit de la construction du temple, 4, 13-6, 18) est en araméen. Çà et là nous rencontrerons des expressions d’origine persane ; ce qui n’aura pas lieu de nous surprendre, puisque les Juifs avaient alors de fréquents rapports avec la Perse. Le ton du livre, dans son ensemble, est le ton digne et uniforme de l’histoire.
Rien de directement messianique et pourtant tout conduit au Messie et prépare sa venue, puisque c’est son peuple qui se reforme, purifié par l'épreuve, et son temple que l’on rebâtit.
6° Ouvrages à consulter. - C. Sanchez, Commentarius in libros Ruth, Esdrae, Nehemiae, Lyon, 1628 et les commentaires de Cornelius a Lapide (Corneille de la Pierre).
Livre d’Esdras
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Esdras 1. 1 La première année de Cyrus, roi de Perse, pour accomplir la parole du Seigneur, qu'il avait dite par la bouche de Jérémie, le Seigneur excita l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette proclamation dans tout son royaume : 2 "Ainsi dit Cyrus, roi de Perse : le Seigneur, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre et il m'a dit de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. 3 Qui d'entre vous est de son peuple ? Que son Dieu soit avec lui et qu'il monte à Jérusalem, qui est en Juda et bâtisse la maison du Seigneur, Dieu d'Israël. C'est le Dieu qui est à Jérusalem. 4 Qu'à tous ceux qui restent de Juda, en tous les séjours où ils demeurent, les gens de ce séjour viennent en aide par de l'argent, de l'or, des effets et du bétail, avec des dons volontaires, pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem." 5 Les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, tous ceux dont Dieu excita l'esprit, se levèrent pour aller bâtir la maison du Seigneur, qui est à Jérusalem. 6 Tous leurs voisins les aidèrent avec des objets d'argent, de l'or, des effets, du bétail et des choses précieuses, sans compter toutes les offrandes volontaires. 7 Le roi Cyrus enleva les ustensiles de la maison du Seigneur, que Nabuchodonosor avait enlevés de Jérusalem et placés dans la maison de son dieu. 8 Cyrus, roi de Perse, les confia aux mains de Mithridate, le trésorier, qui les transmit en les comptant à Sassabasar, le prince de Juda. 9 En voici le nombre : trente bassins d'or, mille bassins d'argent, vingt-neuf couteaux, 10 trente coupes d'or, quatre cent dix coupes d'argent de second ordre et mille autres ustensiles. 11 Tous les objets d'or et d'argent étaient au nombre de cinq mille quatre cents. Sassabasar emporta le tout, lorsque les exilés furent ramenés de Babylone à Jérusalem.
Esdras 2. 1 Voici les gens de la province qui revinrent de l'exil, ceux que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait emmenés captifs à Babylone et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville, 2 qui revinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Saraïas, Rahélaïas, Mardochée, Belsan, Mesphar, Béguaï, Réhum, Baana : Nombre des hommes du peuple d'Israël : 3 les fils de Pharos, deux mille cent soixante-douze, 4 les fils de Saphatias, trois cent soixante-douze, 5 les fils d'Aréa, sept cent soixante-quinze, 6 les fils de Phahath-Moab, des fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent douze, 7 les fils d'Elam, mille deux cent cinquante-quatre, 8 les fils de Zéthua, neuf cent quarante-cinq, 9 les fils de Zachaï, sept cent soixante, 10 les fils de Bani, six cent quarante-deux, 11 les fils de Bébaï, six cent vingt-trois, 12 les fils d'Azgad, mille deux cent vingt-deux, 13 les fils d'Adonicam, six cent soixante-six, 14 les fils de Béguaï, deux mille cinquante-six, 15 les fils d'Adin, quatre cent cinquante-quatre, 16 les fils d'Ater, de la famille d'Ezéchias, quatre-vingt-dix-huit, 17 les fils de Bésaï, trois cent vingt-trois, 18 les fils de Jora, cent douze, 19 les fils de Hasum, deux cent vingt-trois, 20 les fils de Gebbar, quatre-vingt-quinze, 21 les fils de Bethléem, cent vingt-trois, 22 les gens de Nétopha, cinquante-six, 23 les gens d'Anathoth, cent vingt-huit, 24 les fils d'Azmaveth, quarante-deux, 25 les fils de Cariathiarim, de Céphira et de Béroth, sept cent quarante-trois, 26 les fils de Rama et de Gabaa, six cent vingt et un, 27 les gens de Machmas, cent vingt-deux, 28 les gens de Béthel et de Haï, deux cent vingt-trois, 29 les fils de Nébo, cinquante-deux, 30 les fils de Megbis, cent cinquante-six, 31 les fils de l'autre Elam, mille deux cent cinquante-quatre, 32 les fils de Harim, trois cent vingt, 33 les fils de Lod, de Hadid et d'Ono, sept cent vingt-cinq, 34 les fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq, 35 les fils de Sénaa, trois mille six cent trente. 36 Prêtres : les fils de Iadaïas, de la maison de Josué, neuf cent soixante-treize, 37 les fils d'Emmer, mille cinquante-deux, 38 les fils de Phashur, mille deux cent quarante-sept, 39 les fils de Harim, mille dix-sept. 40 Lévites : les fils de Josué et de Cedmiel, des fils d'Oduïas, soixante-quatorze. 41 Chantres : les fils d'Asaph, cent vingt-huit. 42 Fils des portiers : les fils de Sellum, les fils d'Ater, les fils de Telmon, les fils d'Accub, les fils de Hatita, les fils de Sobaï, en tout cent trente-neuf. 43 Nathinéens : les fils de Siha, les fils de Hasupha, les fils de Tabbaoth, 44 les fils de Céros, les fils de Siaa, les fils de Phadon, 45 les fils de Lébana, les fils de Hagaba, les fils d'Accub, 46 les fils de Hagab, les fils de Selmaï, les fils de Hanan, 47 les fils de Gaddel, les fils de Gaher, les fils du Raaïa, 48 les fils de Rasin, les fils de Nécoda, les fils de Gazam, 49 les fils d'Aza, les fils de Phaséa, les fils de Besée, 50 les fils d'Azéna, les fils de Munim, les fils de Néphusim, 51 les fils de Bacbuc, les fils de Hacupha, les fils de Harhur, 52 les fils de Besluth, les fils de Mahida, les fils de Harsa, 53 les fils de Bercos, les fils de Sisara, les fils de Théma, 54 les fils de Nasia, les fils de Hatipha. 55 Fils des serviteurs de Salomon : les fils de Sotaï, les fils de Sophéret, les fils de Pharuda, 56 les fils de Jala, les fils de Dercon, les fils de Geddel, 57 les fils de Saphatia, les fils de Hatil, les fils de Phochéreth-Asebaïm, les fils d'Ami. 58 Total des Nathinéens et des fils des serviteurs de Salomon : trois cent quatre-vingt-douze. 59 Voici ceux qui partirent de Thel-Méla, Thel-Harsa, Chérub, Addon, Emmer et qui ne purent pas faire connaître leur maison paternelle et leur race, pour montrer qu'ils étaient d'Israël : 60 les fils de Dalaïas, les fils de Tobie, les fils de Nécoda, six cent cinquante-deux. 61 Et parmi les fils des prêtres : les fils de Hobia, les fils d'Accos, les fils de Berzellaï, qui avait pris pour femme une des filles de Berzellaï, le Galaadite et fut appelé de leur nom. 62 Ils cherchèrent leur titre attestant leurs généalogies, mais on ne le trouva pas, ils furent déclarés impurs et exclus du sacerdoce, 63 et le gouverneur leur interdit de manger des choses très saintes, jusqu'à ce qu'un prêtre se levât pour consulter Dieu par l'Urim et le Thummim. 64 L'assemblée tout entière était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes, 65 sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, qui étaient au nombre de sept mille trois cent trente-sept, parmi eux se trouvaient deux cents chanteurs et chanteuses. 66 Ils avaient sept cent trente-six chevaux, deux cent quarante-cinq mulets, 67 quatre cent trente-cinq chameaux et six mille sept cent vingt ânes. 68 Plusieurs des chefs de famille, en arrivant à la maison du Seigneur, qui est à Jérusalem, firent des offrandes volontaires pour la maison de Dieu, afin qu'on la relevât à sa place. 69 Ils donnèrent au trésor de l'œuvre, selon leurs moyens, soixante et un mille dariques d'or, cinq mille mines d'argent et cent tuniques sacerdotales. 70 C'est ainsi que les prêtres et les lévites, des gens du peuple, les chantres, les portiers et les Nathinéens s'établirent dans leurs villes et tout Israël habita dans ses villes.
Esdras 3. 1 Le septième mois étant arrivé et les enfants d'Israël étant établis dans les villes, le peuple s'assembla comme un seul homme à Jérusalem. 2 Josué, fils de Josédec, avec ses frères, les prêtres et Zorobabel, fils de Salathiel, avec ses frères, se levèrent et bâtirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, l'homme de Dieu. 3 Ils établirent l'autel sur ses anciens fondements, car ils étaient dans la terreur devant les peuples du pays et ils y offrirent des holocaustes au Seigneur, les holocaustes du matin et du soir. 4 Ils célébrèrent la fête des Tabernacles, comme il est écrit et ils offrirent jour par jour les holocaustes, selon le nombre prescrit par la loi pour chaque jour. 5 Après cela, ils offrirent l'holocauste perpétuel, les holocaustes des néoménies et de toutes les fêtes consacrées au Seigneur et ceux de quiconque faisait une offrande volontaire au Seigneur. 6 Dès le premier jour du septième mois, ils avaient commencé à offrir des holocaustes au Seigneur, mais les fondements du temple du Seigneur n'étaient pas encore posés. 7 On donna de l'argent aux tailleurs de pierres et aux charpentiers, on donna aussi des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens, pour qu'ils amenassent par mer jusqu'à Joppé des bois de cèdre du Liban, suivant l'autorisation qu'on avait eue de Cyrus, roi de Perse. 8 La seconde année de leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, le second mois, Zorobabel, fils de Salathiel et Josué, fils de Josédec, avec le reste de leurs frères, les prêtres et les lévites et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, se mirent à l'œuvre et établirent les lévites de vingt ans et au-dessus pour diriger les travaux de la maison du Seigneur. 9 Josué, avec ses fils et ses frères, Cedmiel, avec ses fils, fils de Juda, se disposèrent unanimement à diriger ceux qui travaillaient à l'œuvre, dans la maison du Dieu, de même les fils de Hénadad, avec leurs fils et leurs frères, c'étaient tous des lévites. 10 Lorsque les ouvriers posèrent les fondements du temple du Seigneur, on fit assister les prêtres en costume, avec les trompettes et les lévites, fils d'Asaph, avec les cymbales, pour célébrer le Seigneur, d'après les ordonnances de David, roi d'Israël. 11 Ils se mirent à célébrer et à louer le Seigneur "Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël subsiste à jamais." Et tout le peuple poussait de grands cris de joie pour célébrer le Seigneur, parce qu'on posait les fondements de la maison du Seigneur. 12 Beaucoup de prêtres et de lévites et de chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison, pleuraient à haute voix, pendant qu'on posait sous leurs yeux les fondements de cette maison et beaucoup poussaient des cris de joie et d'allégresse. 13 Et le peuple ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie d'avec celui des gémissements du peuple, car le peuple poussait de grands cris, dont le son s'entendait au loin.
Esdras 4. 1 Lorsque les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les fils de la captivité bâtissaient un temple au Seigneur, le Dieu d'Israël, 2 ils vinrent auprès de Zorobabel et des chefs de famille et leur dirent : "Laissez-nous bâtir avec vous, car, comme vous, nous honorons votre Dieu et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d'Asarhaddon, roi d'Assyrie, qui nous a fait monter ici." 3 Mais Zorobabel, Josué et les autres chefs des familles d'Israël leur répondirent : "Il ne convient pas que vous et nous, nous bâtissions ensemble la maison de notre Dieu, mais nous la bâtirons nous seuls au Seigneur, le Dieu d'Israël, comme nous l'a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse." 4 Alors le peuple du pays se mit à décourager le peuple de Juda, l'intimidant dans son travail. 5 Il acheta contre lui des conseillers pour faire échouer son entreprise. Il en fut ainsi pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse. 6 Et sous le règne d'Assuérus, au commencement de son règne, ils écrivirent une lettre d'accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. 7 Et du temps d'Artaxerxès, Bésélam, Mithridate, Tabéel et le reste de leurs compagnons écrivirent à Artaxerxès, roi de Perse, le texte de la lettre fut écrit en caractère araméen et traduit en araméen. 8 Réhum, gouverneur et Samsaï, secrétaire, écrivirent à Artaxerxès, au sujet de Jérusalem, une lettre ainsi conçue : 9 "Alors Réhum, gouverneur, Samsaï, secrétaire et le reste de leurs compagnons, ceux de Din, d'Apharsathach, de Terphal, d'Apharsa, d'Erchua, de Babylone, de Suse, de Déha, d'Elam, 10 et le reste des peuples que le grand et illustre Asnaphar a transportés et établis dans la ville de Samarie et autres lieux d'au-delà du fleuve etc." 11 Voici la copie de la lettre qu'ils envoyèrent au roi Artaxerxès : "Tes serviteurs, les gens d'au-delà du fleuve etc. 12 "Que le roi sache que les Juifs qui sont montés de chez toi parmi nous sont venus à Jérusalem, ils rebâtissent la ville rebelle et méchante, en relèvent les murs et en restaurent les fondements. 13 Que le roi sache donc que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont relevés, ils ne paieront ni impôt, ni tribut, ni droit de passage, ce qui causera un dommage aux rois. 14 Or, comme nous mangeons le sel du palais et qu'il ne nous paraît pas convenable de voir mépriser le roi, nous envoyons au roi des informations à ce sujet. 15 Qu'on fasse des recherches dans le livre des annales de tes pères et tu trouveras dans le livre des annales et tu sauras que cette ville est une ville rebelle, causant des dommages aux rois et aux provinces et qu'on s'y livre à la révolte depuis les temps anciens. C'est pour cela que cette ville a été détruite. 16 Nous faisons savoir au roi que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont relevés, par cela même tu ne posséderas plus rien au-delà du fleuve." 17 Le roi envoya cette réponse à Réhum, gouverneur, à Samsaï, secrétaire et au reste de leurs compagnons, demeurant à Samarie et aux autres lieux d'au-delà du fleuve : "Salut etc. 18 " La lettre que vous nous avez envoyée a été lue distinctement devant moi. 19 J'ai donné un ordre et on a fait des recherches et l'on a trouvé que, dès les temps anciens, cette ville s'est soulevée contre les rois et qu'on s'y est livré à la sédition et à la révolte. 20 Il y eut à Jérusalem des rois puissants, maîtres de tout le pays d'au-delà du fleuve et on leur payait impôt, tribut et droit de passage. 21 En conséquence, donnez ordre de faire cesser les travaux de ces gens, afin que cette ville ne se rebâtisse pas, jusqu'à ce que je donne un ordre à ce sujet. 22 Gardez-vous de mettre en cela de la négligence, de peur que le mal n'augmente au détriment des rois." 23 Alors, dès que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant Réhum, Samsaï, secrétaire et leurs compagnons, ils se rendirent avec hâte à Jérusalem vers les Juifs et ils leur firent cesser le travail par violence et par force. 24 Alors s'arrêta l'ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem et il fut interrompu jusqu'à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse.
Esdras 5. 1 Les prophètes Aggée, le prophète et Zacharie, fils d'Addo prophétisèrent aux Juifs qui étaient en Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu d'Israël, qui était sur eux. 2 Alors Zorobabel, fils de Salathiel et Josué, fils de Josédec, se levèrent et recommencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem et avec eux étaient les prophètes de Dieu qui les assistaient. 3 Dans le même temps, Thathanaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, Stharbuzanaï et leurs compagnons vinrent les trouver et leur parlèrent ainsi : "Qui vous a donné l'autorisation de bâtir cette maison et de relever ces murs ?" 4 Alors nous leur parlâmes en leur disant les noms des hommes qui construisaient cet édifice. 5 Mais l'œil de leur Dieu était sur les anciens des Juifs et on ne leur fit pas cesser les travaux jusqu'à ce que le rapport fût parvenu à Darius et que revint une lettre à ce sujet. 6 Copie de la lettre qu'envoyèrent au roi Darius Thathanaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, Stharbuzanaï et leurs compagnons d'Arphasach, demeurant au-delà du fleuve. 7 Ils lui envoyèrent un rapport et voici ce qui y était écrit : "Au roi Darius, salut parfait. 8 Que le roi sache que nous sommes allés dans la province de Juda, à la maison du grand Dieu. Elle se construit en pierres énormes et le bois se pose dans les murs, ce travail est poussé avec diligence et prospère sous leurs mains. 9 Alors nous avons interrogé ces anciens et nous leur avons ainsi parlé : "Qui vous a donné l'autorisation de bâtir cette maison et de relever ces murs ?" 10 Nous leur avons aussi demandé leurs noms pour te les faire connaître, afin de mettre par écrit les noms des hommes qui sont à leur tête. 11 Voici la réponse qu'ils nous ont faite : "Nous sommes les serviteurs du Dieu du ciel et de la terre et nous rebâtissons la maison qui a été construite jadis, il y a bien des années et qu'avait bâtie et achevée un grand roi d'Israël. 12 Mais, après que nos pères eurent irrité le Dieu du ciel, il les livra entre les mains de Nabuchodonosor, roi de Babylone, le Chaldéen, qui détruisit cette maison et emmena le peuple captif à Babylone. 13 Toutefois, la première année de Cyrus, roi de Babylone, le roi Cyrus rendit un décret permettant de rebâtir cette maison de Dieu. 14 Et même le roi Cyrus retira du temple de Babylone les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Nabuchodonosor avait enlevés du temple qui était à Jérusalem et transportés dans le temple de Babylone, ils furent remis au nommé Sassabasar, qu'il établit gouverneur. 15 Et il lui dit : Prends ces ustensiles, va les déposer dans le temple qui est à Jérusalem et que la maison de Dieu soit rebâtie sur son emplacement. 16 Alors ce Sassabasar est venu et il a posé les fondements de la maison de Dieu qui est à Jérusalem, depuis lors jusqu'à présent, elle se construit et elle n'est pas achevée." 17 Maintenant, si le roi le trouve bon, que l'on fasse des recherches dans la maison des trésors du roi, là à Babylone, pour savoir s'il existe un décret rendu par le roi Cyrus, permettant de bâtir cette maison de Dieu à Jérusalem. Puis, que le roi nous transmette sa volonté à cet égard."
Esdras 6. 1 Alors le roi Darius rendit un décret et l'on fit des recherches dans la maison des archives, où étaient déposés les trésors, à Babylone. 2 Et l'on trouva à Ecbatane, la forteresse qui est en la province de Médie, un rouleau sur lequel était écrit le document suivant : 3 "La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre : que la maison de Dieu qui est à Jérusalem, que cette maison soit rebâtie pour être un lieu où l'on offre des sacrifices et que les fondations soient solidement posées. Sa hauteur sera de soixante coudées et sa largeur de soixante coudées. 4 Il y aura trois rangées de pierre de taille et une rangée de bois, la dépense sera payée par la maison du roi. 5 En outre, on rendra les ustensiles d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Nabuchodonosor avait enlevés du temple qui est à Jérusalem et ils seront transportés au temple qui est à Jérusalem, à la place où ils étaient et tu les déposeras dans la maison de Dieu." 6 "Maintenant, Thathanaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, Stharbuzanaï et vos compagnons d'Apharsach, qui êtes au-delà du fleuve, tenez-vous éloignés de là, 7 et laissez continuer les travaux de cette maison de Dieu, que le gouverneur des Juifs et les anciens des Juifs rebâtissent cette maison de Dieu sur son ancien emplacement. 8 Voici l'ordre que je donne touchant ce que vous devez faire avec ces anciens des Juifs pour rebâtir cette maison de Dieu : sur les biens du roi, provenant des impôts d'au-delà du fleuve, la dépense sera exactement payée à ces hommes, afin qu'il n'y ait pas d'interruption. 9 Ce qui sera nécessaire pour les holocaustes du Dieu du ciel, jeunes taureaux, béliers et agneaux, froment, sel, vin et huile, selon l'ordonnance des prêtres qui sont à Jérusalem, leur sera donné jour par jour, sans faute, 10 afin qu'ils offrent des sacrifices d'agréable odeur au Dieu du ciel et qu'ils prient pour la vie du roi et de ses fils. 11 Je donne aussi cet ordre : Si quelqu'un change cette parole, qu'on arrache de sa maison une poutre, qu'il y soit suspendu et attaché et qu'à cause de cela l'on fasse de sa maison un tas d'immondices. 12 Que le Dieu qui fait résider là son nom renverse tout roi et tout peuple qui étendraient la main pour changer ce décret et détruire cette maison de Dieu qui est à Jérusalem. Moi, Darius, j'ai donné cet ordre : qu'il soit ponctuellement exécuté." 13 Alors Thathanaï, gouverneur d'au-delà du fleuve, Stharbuzanaï et leurs compagnons se conformèrent ponctuellement à l'ordre que le roi Darius leur avait envoyé. 14 Et les anciens d'Israël se mirent à bâtir et firent des progrès, soutenus par les prophéties d'Aggée, le prophète et de Zacharie, fils d'Addo. Ils bâtirent et achevèrent, d'après l'ordre du Dieu d'Israël et d'après l'ordre de Cyrus, de Darius et d'Artaxerxès, roi de Perse. 15 On acheva cette maison le troisième jour du mois d'Adar, dans la sixième année du règne du roi Darius. 16 Les enfants d'Israël, les prêtres et les lévites et le reste des fils de la captivité, firent avec joie la dédicace de cette maison de Dieu. 17 Ils offrirent, pour la dédicace de cette maison de Dieu, cent taureaux, deux cents béliers, quatre cents agneaux et, comme victimes pour le péché, en faveur de tout Israël, douze boucs, d'après le nombre des tribus d'Israël. 18 Ils établirent les prêtres selon leurs divisions et les lévites selon leurs classes pour le service du Dieu qui est à Jérusalem, comme il est écrit dans le livre de Moïse. 19 Les fils de la captivité célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois. 20 Car les prêtres et les lévites sans exception s'étaient purifiés, tous étaient purs et ils immolèrent la Pâque pour tous les fils de la captivité, pour leurs frères les prêtres et pour eux-mêmes. 21 Les enfants d'Israël revenus de la captivité mangèrent la Pâque, ainsi que tous ceux qui s'étaient séparés de l'impureté des nations du pays pour se joindre à eux afin de chercher le Seigneur, le Dieu d'Israël. 22 Ils célébrèrent avec joie pendant sept jours la fête des Azymes car le Seigneur les avait réjouis en tournant vers eux le cœur du roi d'Assyrie, pour soutenir leurs mains dans l'œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d'Israël.
Esdras 7. 1 Après ces événements, sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, Esdras, fils de Saraïas, fils d'Azarias, fils d'Helcias, 2 fils de Sellum, fils de Sadoc, fils d'Achitob, 3 fils d'Amarias, fils d'Azarias, fils de Maraïoth, 4 fils de Zarahias, fils d'Ozi, fils de Bocci, 5 fils d'Abisué, fils de Phinées, fils d'Éléazar, fils d'Aaron, le grand prêtre, 6 cet Esdras monta de Babylone : c'était un scribe versé dans la loi de Moïse, qu'a donnée le Seigneur, le Dieu d'Israël. Comme la main du Seigneur, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il avait demandé. 7 Plusieurs des enfants d'Israël, des prêtres et des lévites, des chantres, des portiers et des Nathinéens montèrent aussi à Jérusalem, la septième année du roi Artaxerxès. 8 Esdras arriva à Jérusalem le cinquième mois de la septième année du roi. 9 C'est le premier jour du premier mois qu'il commença à monter de Babylone et c'est le premier jour du cinquième mois qu'il arriva à Jérusalem, la main bienfaisante de son Dieu étant sur lui. 10 Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier la loi du Seigneur, à la mettre en pratique et à enseigner en Israël les préceptes et les ordonnances. 11 Voici la copie de la lettre que le roi Artaxerxès donna à Esdras, le prêtre et le scribe, scribe instruit des paroles de la loi du Seigneur et de ses préceptes, concernant Israël : 12 "Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, prêtre et scribe versé dans la loi du Dieu du ciel etc. 13 J'ai donné ordre pour que tous ceux du peuple d'Israël, de ses prêtres et de ses lévites, résidant dans mon royaume, qui désirent aller à Jérusalem, y aillent avec toi. 14 Car tu es envoyé par le roi et ses sept conseillers pour inspecter Juda et Jérusalem d'après la loi de ton Dieu, laquelle est dans ta main, 15 et pour porter l'argent et l'or que le roi et ses conseillers ont spontanément offerts au Dieu d'Israël, dont la demeure est à Jérusalem, 16 ainsi que tout l'or et l'argent que tu trouveras dans toute la province de Babylone, avec les dons volontaires du peuple et des prêtres, librement offerts pour la maison de leur Dieu à Jérusalem. 17 C'est pourquoi tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux et ce qui est nécessaire pour les oblations et les libations qui les accompagnent et tu les offriras sur l'autel de la maison de votre Dieu, qui est à Jérusalem. 18 Vous ferez, avec le reste de l'argent et de l'or, ce qui vous paraîtra bon, à toi et à tes frères, en vous conformant à la volonté de votre Dieu. 19 Dépose devant le Dieu de Jérusalem les ustensiles qui te sont donnés pour le service de la maison de ton Dieu. 20 Et le reste de ce qui est nécessaire à la maison de ton Dieu et que tu auras à fournir, tu le fourniras après l'avoir reçu de la maison des trésors du roi. 21 Et moi, le roi Artaxerxès, je donne ordre à tous les trésoriers d'au-delà du fleuve que tout ce qu'Esdras, prêtre et scribe, versé dans la loi du Dieu du ciel, vous demandera, soit exactement exécuté : 22 jusqu'à cent talents d'argent, cent cors de froment, cent baths de vin, cent baths d'huile et du sel à discrétion. 23 Que tout ce qui est ordonné par le Dieu du ciel soit ponctuellement accompli pour la maison du Dieu du ciel, afin que sa colère ne vienne pas sur le royaume du roi et de ses fils. 24 Nous vous faisons savoir aussi qu'en ce qui concerne tous les prêtres, lévites, chantres, portiers, Nathinéens et serviteurs quelconques de cette maison de Dieu, il n'est pas permis de lever sur eux ni impôt, ni tribut, ni droit de passage. 25 Et toi, Esdras, selon la sagesse de ton Dieu, qui est dans ta main, établis des juges et des magistrats qui rendent la justice à tout le peuple d'au-delà du fleuve, à tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu et enseigne-les à ceux qui ne les connaissent pas. 26 Quiconque n'exécutera pas la loi de ton Dieu et la loi du roi, qu'il soit fait de lui exacte justice, soit par la mort, soit par le bannissement, soit par une amende, soit par la prison." 27 Béni soit le Seigneur, le Dieu de nos pères, qui a mis ainsi au cœur du roi de glorifier la maison du Seigneur qui est à Jérusalem, 28 et qui a tourné sur moi la bienveillance du roi, de ses conseillers et de tous les plus puissants officiers du roi. Et je pris courage parce que la main du Seigneur mon Dieu était sur moi et je rassemblai les chefs d'Israël, afin qu'ils partissent avec moi.
Esdras 8. 1 Voici les chefs de famille avec leur généalogie, de ceux qui montèrent avec moi de Babylone, sous le règne du roi Artaxerxès. 2 Des fils de Phinées, Gersom, des fils d'Ithamar, Daniel, des fils de David, Hattus, 3 qui descendait de Séchénias, des fils de Pharos, Zacharie et avec lui cent cinquante hommes inscrits dans le registre de famille. 4 Des fils de Phahath-Moab, Elioénaï, fils de Zaréhias et avec lui deux cents hommes, 5 des fils de Séchénias, fils d'Ézéchiel et avec lui trois cents hommes, 6 des fils d'Adan, Abed, fils de Jonathan et avec lui cinquante hommes, 7 des fils d'Elam, Isaïe, fils d'Athalias et avec lui soixante-dix hommes, 8 des fils de Saphatias, Zébédias, fils de Michaël et avec lui quatre-vingts hommes, 9 des fils de Joab, Obédias, fils de Jéhiel et avec lui deux cent dix-huit hommes, 10 des fils de Selomith, fils de Joséphias et avec lui cent soixante hommes, 11 des fils de Bébaï, Zacharie, fils de Bébaï et avec lui vingt-huit hommes, 12 des fils d'Azgad, Johanan, fils d'Eccétan et avec lui cent dix hommes, 13 des fils d'Adonicam, les derniers, dont voici les noms : Éliphélet, Jéhiel et Samaïas et avec eux soixante hommes, 14 des fils de Béguaï, Uthaï et Zachur et avec eux soixante-dix hommes. 15 Je les rassemblai près de la rivière qui coule vers Ahava et nous campâmes là trois jours. Ayant porté mon attention sur le peuple et sur les prêtres, je ne trouvai là aucun des fils de Lévi. 16 Alors je fis appeler les chefs Éliézer, Ariel, Séméïas, Elnathan, Jarib, un autre Elnathan, Nathan, Zacharie et Mosollam, ainsi que les docteurs Joïarib et Elnathan. 17 Je les envoyai vers le chef Eddo, à l'endroit appelé Chasphia et je mis dans leur bouche les paroles qu'ils devaient dire à Eddo et à ses frères les Nathinéens qui étaient à l'endroit appelé Chasphia, afin qu'ils nous amenassent des ministres pour la maison de notre Dieu. 18 Et comme la main bienfaisante de notre Dieu était sur nous, ils nous amenèrent un homme intelligent, d'entre les fils de Moholi, fils de Lévi, fils d'Israël, savoir Sarabias et avec lui ses fils et ses frères au nombre de dix-huit, 19 Hasabias et avec lui Isaïe, d'entre les fils de Mérari, 20 ses frères et leurs fils au nombre de vingt et d'entre les Nathinéens, que David et les chefs avaient donnés pour le service des lévites, deux cent vingt Nathinéens, tous nominativement désignés. 21 Je publiai là, près de la rivière d'Ahava, un jeûne pour nous affliger devant notre Dieu, afin d'implorer de lui un heureux voyage pour nous, pour nos enfants et pour tout ce qui nous appartenait. 22 Car j'aurais eu honte de demander au roi une escorte et des cavaliers pour nous secourir contre l'ennemi pendant la route, parce que nous avions dit au roi : "La main de notre Dieu est pour leur bien sur tous ceux qui le cherchent, mais sa force et sa colère sont sur tous ceux qui l'abandonnent." 23 Et à cause de cela nous jeûnâmes et nous invoquâmes notre Dieu et il nous exauça. 24 Je choisis douze chefs des prêtres, Sarabias et Hasabias et dix de leurs frères. 25 Je pesai devant eux l'argent, l'or et les ustensiles, offrande qu'avaient prélevée pour la maison de notre Dieu le roi, ses conseillers et ses chefs et tous ceux d'Israël qui se trouvaient là, 26 et je pesai, en les remettant entre leurs mains, six cent cinquante talents d'argent, des ustensiles d'argent de la valeur de cent talents, cent talents d'or, 27 vingt coupes d'or de la valeur de mille dariques et deux vases d'un bel airain brillant, aussi précieux que l'or. 28 Et je leur dis : "Vous êtes saints devant le Seigneur et ces ustensiles sont saints, cet argent et cet or sont une offrande volontaire au Seigneur, Dieu de vos pères. 29 Soyez vigilants à les garder, jusqu'à ce que vous les pesiez devant les chefs des prêtres et des lévites et devant les chefs de famille d'Israël, à Jérusalem, dans les chambres de la maison du Seigneur." 30 Et les prêtres et les lévites reçurent au poids l'argent, l'or et les ustensiles, pour les porter à Jérusalem dans la maison de notre Dieu. 31 Nous partîmes de la rivière d'Ahava le douzième jour du premier mois, pour nous rendre à Jérusalem. La main de notre Dieu fut sur nous et nous sauva des mains de l'ennemi et des embûches pendant la route. 32 Arrivés à Jérusalem, nous nous y reposâmes trois jours. 33 Le quatrième jour, l'argent, l'or et les ustensiles furent pesés, dans la maison de notre Dieu, entre les mains de Mérimuth, fils d'Urie, le prêtre, il y avait avec lui Éléazar, fils de Phinées et avec eux les lévites Jozabad, fils de Josué et Noadias, fils de Bennui. 34 Le tout fut livré selon le nombre et selon le poids et le poids total fut mis par écrit en ce temps-là. 35 Ceux qui revenaient de l'exil, les fils de la captivité, offrirent en holocauste au Dieu d'Israël douze taureaux pour tout Israël, quatre-vingt-seize béliers, soixante-dix-sept agneaux, douze boucs pour le péché, le tout en holocauste au Seigneur. 36 Ils transmirent les ordres du roi aux satrapes du roi et aux gouverneurs d'au-delà du fleuve et ceux-ci soutinrent le peuple et la maison de Dieu.
Esdras 9. 1 Quand ces choses furent achevées, les chefs s'approchèrent de moi, en disant : "Le peuple d'Israël, les prêtres et les lévites ne se sont pas séparés des peuples de ces pays, ils imitent leurs abominations, celles des Chananéens, des Héthéens, des Phérézéens, des Jébuséens, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amorrhéens. 2 Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils et la race sainte s'est alliée avec les peuples de ces pays et la main des chefs et des magistrats a été la première dans cette transgression." 3 Lorsque j'appris cette affaire, je déchirai mes vêtements et mon manteau, je m'arrachai les cheveux de la tête et la barbe et je m'assis consterné. 4 Auprès de moi se réunirent tous ceux qui tremblaient à cause des paroles du Dieu d'Israël, à cause de la transgression des fils de la captivité et moi, je restai assis, consterné, jusqu'à l'oblation du soir. 5 Puis, au moment de l'oblation du soir, je me levai de mon affliction, avec mes vêtements et mon manteau déchirés et, tombant à genoux, les mains étendues vers le Seigneur, mon Dieu, 6 je dis : "Mon Dieu, je suis trop chargé de honte et de confusion pour lever ma face vers vous, mon Dieu, car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes et notre faute est montée jusqu'au ciel. 7 Depuis les jours de nos pères jusqu'à ce jour, nous avons été grandement coupables et c'est à cause de nos iniquités que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos prêtres, aux mains des rois des pays, à l'épée, à la captivité, au pillage et à la honte, comme nous le sommes encore aujourd'hui. 8 Et maintenant, le Seigneur, notre Dieu, nous a un moment témoigné sa miséricorde, en nous laissant un reste et en nous accordant un abri dans son lieu saint, afin que notre Dieu éclaire nos yeux et nous rende un peu de vie au milieu de notre servitude. 9 Car nous sommes esclaves, mais notre Dieu ne nous a pas abandonnés dans notre servitude. Il a dirigé sur nous la bienveillance des rois de Perse, pour nous rendre la vie, afin que nous bâtissions la maison de notre Dieu et que nous relevions ses ruines et pour nous donner une demeure close en Juda et à Jérusalem. 10 Maintenant, ô notre Dieu, que dirons-nous après cela ? Car nous avons abandonné vos commandements 11 que vous nous aviez prescrits par vos serviteurs les prophètes, en disant : Le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession est un pays d'impureté, souillé par les impuretés des peuples de ces contrées, par les abominations dont ils l'ont rempli d'un bout à l'autre avec leurs impuretés. 12 Et maintenant, ne donnez pas vos filles à leurs fils et ne prenez pas leurs filles pour vos fils et n'ayez jamais souci de leur prospérité ni de leur bien-être, afin que vous deveniez forts, que vous mangiez les bons produits de ce pays et que vous le transmettiez pour toujours en héritage à vos enfants. 13 Après tout ce qui nous est arrivé à cause de nos mauvaises actions et de nos grandes fautes, quoique vous nous ayez épargnés, ô notre Dieu, plus que ne le méritaient nos iniquités et que vous nous ayez laissé un reste tel que celui-ci, 14 pourrions-nous violer de nouveau vos commandements et nous allier avec ces peuples si abominables ? Ne vous irriteriez-vous pas contre nous jusqu'à nous détruire, sans laisser ni reste ni rescapés ? 15 Le Seigneur, Dieu d'Israël, vous êtes juste, car nous ne sommes aujourd'hui qu'un reste de rescapés, nous voici devant vous avec notre faute, car nous ne pouvons, à cause d'elle, subsister devant votre face."
Esdras 10. 1 Pendant qu'Esdras, pleurant et prosterné devant la maison de Dieu, faisait cette prière et cette confession, il s'était réuni auprès de lui une assemblée très nombreuse d'Israélites, hommes, femmes et enfants, car le peuple versait beaucoup de larmes. 2 Alors Séchénias, fils de Jéhiel, d'entre les fils d'Elam, prit la parole et dit à Esdras : "Nous avons péché contre notre Dieu en établissant chez nous des femmes étrangères, appartenant à la population du pays. Et maintenant, il reste à cet égard à Israël une espérance. 3 Concluons maintenant une alliance avec notre Dieu, en vue de renvoyer toutes les femmes et les enfants issus d'elles, selon le conseil de mon seigneur et de ceux qui craignent devant les commandements de notre Dieu. Et qu'il soit fait selon la Loi. 4 Lève-toi, car c'est à toi de prendre en main cette affaire. Nous serons avec toi. Courage et à l'œuvre." 5 Esdras se leva et il fit jurer aux chefs des prêtres, des lévites et de tout Israël, de faire comme il venait d'être dit et ils le jurèrent. 6 Puis, s'étant retiré de devant la maison de Dieu, Esdras alla dans la chambre de Johanan, fils d' Éliasib, quand il y fut entré, il ne mangea pas de pain et ne but pas d'eau, parce qu'il était dans le deuil à cause du péché des fils de la captivité. 7 On fit passer une proclamation dans Juda et à Jérusalem, pour que tous les fils de la captivité se réunissent à Jérusalem, 8 et, d'après l'avis des chefs et des anciens, quiconque n'y serait pas arrivé dans trois jours, aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même exclu de l'assemblée des fils de la captivité. 9 Tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans les trois jours, c'était le vingtième jour du neuvième mois. Tout le peuple se tenait sur la place de la maison de Dieu, tremblant à cause de la circonstance et parce qu'il pleuvait. 10 Esdras, le prêtre, se leva et leur dit : "Vous avez péché en établissant chez vous des femmes étrangères, ajoutant ainsi à la faute d'Israël. 11 Et maintenant, confessez votre faute au Seigneur, le Dieu de vos pères et faites sa volonté, séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères." 12 Toute l'assemblée répondit, en disant d'une voix forte : "A nous d'agir comme tu l'as dit. 13 Mais le peuple est nombreux et c'est le temps des pluies et il n'est pas possible de rester dehors, d'ailleurs, ce n'est pas l'affaire d'un jour ou deux, car nous avons commis un grave péché en cette matière. 14 Que nos chefs restent donc pour toute l'assemblée et que tous ceux qui, dans nos villes, ont établi chez eux des femmes étrangères, viennent aux jours qui leur seront fixés, avec les anciens de chaque ville et ses juges, jusqu'à ce qu'on ait détourné de nous le feu de la colère de notre Dieu au sujet de cette affaire." 15 Il n'y eut que Jonathan, fils d'Azahel et Jaasias, fils de Thécuah, pour combattre cet avis et Mosollam et Sebéthaï, le lévite, les appuyèrent. 16 Mais les fils de la captivité firent comme il avait été dit. Esdras, le prêtre et des hommes, chefs de familles selon leurs maisons, tous désignés par leurs noms, se mirent à part et siégèrent le premier jour du dixième mois pour examiner l'affaire. 17 Ils en eurent fini le premier jour du premier mois avec tous les hommes qui avaient établi chez eux des femmes étrangères. 18 Parmi les fils des prêtres, il s'en trouva qui avaient établi chez eux des femmes étrangères, savoir : des fils de Josué, fils de Josédec et de ses frères : Maasias, Éliézer, Jarib et Godolias, 19 ils donnèrent parole de renvoyer leurs femmes et, se déclarant coupables, d'offrir un bélier pour l'expiation de leur faute. 20 Des fils d'Emmer : Hanani et Zébédias. 21 Des fils de Harim : Maasias, Élie, Séméïas, Jéhiel et Ozias. 22 Des fils de Phashur : Élioénaï, Maasias, Ismaël, Nathanaël, Jozabed et Élasa. 23 Parmi les lévites : Jozabed, Séméï, Célaïas, le même que Célita, Phataïas, Juda et Éliézer. 24 Parmi les chantres : Éliasib. Parmi les portiers : Selum, Télem et Uri. 25 Parmi ceux d'Israël : Des fils de Pharos : Réméïas, Jézias, Melchias, Miamin, Éliézer, Melchias et Banaïas, 26 des fils d' Élam : Mathanias, Zacharie, Jéhiel, Abdi, Jérimoth et Élie, 27 des fils de Zéthua : Élioénaï, Éliasib, Mathanias, Jérimoth, Zabad et Aziza, 28 des fils de Bébaï : Johanan, Ananie, Zabbaï, Athalaï, 29 des fils de Bani : Mosollam, Melluch, Adaïas, Jasub, Saal et Ramoth, 30 des fils de Phahath-Moab : Edna, Chalal, Banaïas, Maasias, Mathanias, Béséléel, Bennui et Manassé 31 des fils de Harim : Éliézer, Jesias, Melchias, Séméïas, Siméon, 32 Benjamin, Melluch, Samarias, 33 des fils de Hasom : Mathanaï, Mathatha, Zabad, Éliphélet, Jermaï, Manassé, Séméï, 34 des fils de Bani : Maaddi, Amram, Uel, 35 Banaïas, Badaïas, Chéliaü, 36 Vanias, Merimuth, Éliasib, 37 Mathanias, Mathanai, Jasi, 38 Bani, Bennui, Séméï, 39 Salmias, Nathan, Adaïas, 40 Mechnédébaï, Sisaï, Sarai, 41 Ezrel, Sélémiaü, Sémérias, 42 Sellum, Amarias, Joseph, 43 des fils de Nébo : Jéhiel, Mathathias, Zabad, Zabina, Jeddu, Joël et Banaïas. 44 Tous ces hommes avaient pris des femmes étrangères et plusieurs d'entre eux en avaient eu des enfants.
Notes sur le livre d’Esdras
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1.1 Voir Jérémie, 25, 12 ; 29, 10. ― Cyrus. Voir 2 Chroniques 36, 22.
1.4 Cyrus permet à tout Juif qui veut retourner à Jérusalem de recevoir de ceux de l’endroit qu’il habite tous les secours qu’il en pourra tirer pour le rétablissement du temple. Il n’était pas permis de faire des collectes d’argent, ni d’en emporter dans des provinces éloignées sans la permission du prince. ― Les gens de ce séjour ; qui demeurent dans le même lieu que lui.
1.8 Sassabasar. On croit communément que c’est le nom chaldéen de Zorobabel, qui ramena les captifs de Babylone en Judée.
1.10 De second ordre ; de qualité inférieure ; ou d’une autre sorte, ou enfin, d’après le grec, le syriaque et l’arabe, doubles ; c’est-à-dire d’une grandeur double de celles des coupes d’or.
1.11 Au lieu de 5 400 vases, on n’en trouve que 2 499 aux versets précédents ; c’est, sans doute, que l’écrivain sacré n’a énuméré que les principaux.
2.1 Voir Néhémie 7, 6. ― De la province ; c’est-à-dire de la Judée, réduite en province de l’empire d’Assyrie (voir Esdras 5, 8) ; selon d’autres, de la province de Babylone ; c’est-à-dire les Juifs nés à Babylone.
2.2 Ce Néhémie est probablement différent de l’auteur du second livre de Néhémie.
2.3 Dans tout ce chapitre, quand le nom de fils est joint à un nom d’homme, comme depuis ce verset jusqu’au 20e inclusivement, il signifie les descendants, et lorsqu’il est joint à un nom de ville, comme depuis le verset 21e jusqu’au 35e inclusivement, il désigne les habitants de cette ville. Néanmoins certains pensent que Phahath-Moab soit un nom de lieu.
2.31 De l’autre Élam. Il est parlé d’un premier Élam au verset 7.
2.43 Les Nathinéens. Voir 1 Chroniques 9, 2.
2.59 Thel-Harsa, etc., sont les noms de lieux, selon la plupart des commentateurs, et des noms d’hommes, suivants quelques-uns.
2.63 Voir Néhémie 7, 65. ― Des choses très saintes, c’est-à-dire de ce qui était consacré et réservé aux prêtres ; littéralement du Saint des saints ; locution qui est une des formules du superlatif en hébreu. Dans le passage parallèle de Néhémie 7, 65, on lit au pluriel, des choses très saintes.
2.64 Le total de 42 360 se retrouve aussi dans Néhémie 7, 26 ; mais les sommes partielles des versets précédents étant réunies ne donnent que le nombre 29 818. Cette différence vient très probablement de ce que sur les 42 360 personnes prêtes à retourner en Judée d’après la permission de Cyrus, il s’en trouva beaucoup qui ne furent pas comprises dans le dénombrement, parce qu’elles ne purent produire des preuves authentiques de leur généalogie.
2.68 A sa place ; dans le lieu où elle était autrefois.
3.7 Les Juifs fournissent du blé, du vin et de l’huile aux Sidoniens et aux Tyriens, comme avait fait Salomon pour le même motif, voir 1 Rois 5, verset 20 et suivants ; 2 Chroniques 2, verset 7 et suivants, c’est-à-dire pour qu’ils portent les bois de cèdre du Liban, qui étaient exploités par les Phéniciens, au moyen des navires qu’ils avaient en grand nombre, tandis que les Juifs n’en avaient pas , jusqu’à Joppé, aujourd’hui Jaffa, le port le plus rapproché de Jérusalem.
4.2 Asarhaddon est Asaraddon, roi de Ninive, fils et successeur de Sennachérib. Il régna de l’an 681 avant Jésus-Christ jusqu’à l’an 668. Il avait envoyé des captifs dans la Samarie.
4.5 Pendant toute la vie de Cyrus, c’est-à-dire le temps que régna encore Cyrus ou environ 5 ans, jusqu’au règne de Darius Ier, fils d’Hystaspe, en tout environ quatorze ans.
4.6 Assuérus, Xerxès Ier, fils et successeur de Darius Ier, régna de 485 à 465 avant Jésus-Christ. Il épousa Esther.
4.7 Artaxerxès Ier, surnommé Longuemain, fils et successeur de Xerxès Ier, régna de 465 à 424 avant Jésus-Christ.
4.9 Dinéens, probablement les anciens habitants de la ville de Din, au nord de la Susiane. ― Apharsathachéens, les Parétakènes d’Hérodote, I, 101, sur les confins de la Perse et de la Médie. ― Therphaléens, les Tapoures de Ptolémée, VI, 2, 6, qui habitaient à l’est de l’Élymaïde. ― Apharséens, habitants de Harfati, c’est-à-dire de la Susiane. ― Erchuéens, les gens d’Érech, voir Genèse 10, 10, aujourd’hui Warka, dans la Chaldée, sur la rive occidentale du bas Euphrate. ― Babyloniens, le gens transportés de Babylone, l’antique capitale de la Chaldée, sur l’Euphrate, où les Juifs avaient été captifs. ― Susanéchéens, les habitants de la ville de Suse, capitale de la Susiane, sur la rivière Ulaï ou Choaspe. ― Diévéens, dans la leçon primitive de l’hébreu, les Déens, c’est-à-dire Dæens des Grecs (Hérodote, I, 125), tribu de montagnards qui habitaient le nord de la Perse. ― Élamites, habitants du pays d’Élam, au nord du golfe Persique.
4.10 Samarie donne ici son nom à tout le pays dont elle était la capitale. Sur la ville elle-même, voir 1 Rois, note 16.24. ― Asénaphar est ou une altération du nom d’Asaraddon (verset 2), ou un général de ce roi, ou Assurbanipal.
4.11 Au-delà du fleuve de l’Euphrate.
4.14 Le sel se prend ici pour nourriture en général, et même, selon beaucoup d’exégètes, pour entretien, salaire, parce qu’alors, non seulement la paye des ouvriers, des soldats et les gages des serviteurs, mais aussi les honoraires des officiers de la cour, se payaient en partie avec du sel.
4.16 Si Jérusalem est relevée de ses ruines et fortifiée, le roi de Perse perdra toutes ses possessions à l’ouest de l’Euphrate, parce que les habitants de Jérusalem sont des séditieux, toujours prêts à se révolter et à souffler le feu de la révolte, et lorsque leur ville sera fortifiée, ils pourront tenir tête au roi des Perses.
4.23 Avec un bras fort ; c’est-à-dire par la violence et la force, littéralement par hébraïsme et chaldaïsme, avec un bras et force.
4.24 Ce verset devrait commencer le chapitre suivant, parce qu’il se rapporte à ce qui suit et non à ce qui précède. La lettre qui vient d’être rapportée et qui fut adressée à Artaxerxès Ier (465 à 424) est postérieure aux événements dont parle le verset 24 et le chapitre 5, qui nous reportent à la seconde année de Darius Ier, fils Hystaspe, c’est-à-dire à l’an 522, puisque ce prince régna de 523 à 485 avant Jésus-Christ. La lettre des Samaritains a été insérée dans le chapitre 4 pour montrer dans un tableau d’ensemble toutes les difficultés que les ennemis du peuple de Dieu lui avaient suscitées ; au verset 24, l’historien revient en arrière pour reprendre le fil des événements. La lettre parle des murailles et des fortifications de Jérusalem ; le chapitre 5 s’occupe de la reconstruction du temple.
5.1 Aggée, le prophète et Zacharie, fils d’Addo. Ce sont les auteurs sacrés de ce nom, qui occupent le dixième et le onzième rang dans la collection des écris des petits prophètes.
5.3 Thathanaï était le gouverneur perse des possessions du grand roi à l’ouest du fleuve de l’Euphrate. ― Stharbuzanaï était probablement son secrétaire, en tout cas le principal des officiers qui l’avaient accompagné.
5.5 Les officiers persans consentirent à ce que le travail fût continué en attendant la décision de Darius.
5.6 Arphasachéens, sans doute les Apharsathachéens mentionnés plus haut, voir Esdras 4, 9.
5.7 La parole, etc. ; la lettre qu’ils lui avaient envoyée était écrite en ces termes.
5.13 La première année de Cyrus, roi de Babylone. Il s’agit de la première année du règne de Cyrus en Babylonie, non en Perse, vers 536 avant Jésus-Christ.
5.15 En son lieu. Voir Esdras 2, 68.
5.17 Dans la bibliothèque du roi. Les bibliothèques remontaient à la plus haute antiquité dans la Babylonie et la Chaldée, et on a retrouvé ces dernières années une partie des livres qu’elles renfermaient.
6.2 Il se trouva à Ecbatane. Le document cherché ne fut pas trouvé à Babylone, mais on y apprit sans doute qu’il avait été transporté à Ecbatane où on le retrouva en effet. Ecbatane, située en Médie dans le voisinage de la ville actuelle d’Hamadan, fut la résidence d’été des rois perses et parthes. Le château devait être la partie de la ville qui renfermait le palais royal et était par conséquent la mieux fortifiée. Ecbatane avait été bâtie par Déjocès, roi des Mèdes, et elle fut rebâtie et agrandie par Arphaxad ou Phraorte, qui succéda à Déjocès et régna de 690 à 655 avant Jésus-Christ.
6.3 Soixante coudées, environ trente mètres. La longueur de l’édifice n’est pas indiquée.
6.9 Qu’on leur donne, est certainement sous-entendu, puisque les mots veaux, agneaux, etc., sont à l’accusatif dans la Vulgate.
6.14 Artaxerxès Ier n’ayant régné qu’après Darius et le temple ayant été achevé la 6e année de Darius, en 516, le nom d’Artaxerxès a du être mis ici par Esdras à cause de l’édit que ce dernier roi publia en faveur du temple de Jérusalem et qui est mentionné plus loin, voir Esdras 7, 12-26. Voir en particulier les versets 15 à 17, 19 et 20.
6.15 Le mois d’Adar commençait à la nouvelle lune de février. ― Adar était le douzième mois de l’année hébraïque, et la sixième année du règne de Darius correspond à l’an 516 avant Jésus-Christ.
6.18 En leurs classes. Voir 1 Chroniques 23, 6. ― Comme il est écrit, etc. Voir Nombres, 3, 6 ; 8, 9-15.
6.22 La solennité des azymes, la fête de Pâques. ― Du roi d’Assur, de Darius, roi de Perse, qui est appelé roi d’Assyrie, parce qu’il était maître de ce pays, dont le nom était si connu en Israël. Il désigne ici la Babylonie, parce que du temps de la domination perse, la Babylonie, qui formait une des provinces les plus importantes du royaume du grand roi, s’appelait Assyrie, ainsi que nous l’apprennent Xénophon et d’autres auteurs grecs.
7.1 Artaxerxès Ier Longuemain (465-424 avant Jésus-Christ).
7.6 Il était scribe. Esdras est le premier qui porte ce titre, dont le sens est : savant dans la science de la loi mosaïque ou dans l’explication des Écritures, comme l’explique plus bas le verset 12.
7.6 ; 7.9 La main ; c’est-à-dire la protection visible.
7.7 La septième année, en 459 avant Jésus-Christ.
7.10 Les préceptes et les ordonnances. C’est ainsi que l’on traduit généralement ; mais le texte hébreu porte au singulier et sans l’article déterminatif, précepte et ordonnance.
7.14 De la part ; littéralement de la face, ou bien, selon le chaldéen qui est ici le texte hébreu, de devant. ― De ses sept conseillers. Le roi de Perse avait sept conseillers ou ministres qui étaient les plus grands dignitaires de l’État.
7.21 Au-delà du fleuve de l’Euphrate.
7.22 Voir, pour cors et bats, 1 Rois, 7, 26 ; 24, 22.
7.25 En ta main ; en ta possession, que tu possèdes.
8.2 et suivants Les fils, c’est-à-dire les descendants.
8.3 L’auteur remarque que ce Séchénias était de la race de Pharos, pour le distinguer d’un autre Séchénias dont il est parlé au verset 5.
8.4 Phahath-Moab. Voir Esdras 2, 6.
8.15 Ahava est inconnu. C’était probablement un canal dérivé de l’Euphrate, dans les environs de Babylone. C’est là que se forma la caravane, pour se mettre en route vers la Palestine.
8.17 Chasphia, localité inconnue, mais qui était certainement dans le voisinage de Babylone. ― Les Nathinéens étaient ceux que David et les chefs d’Israël avaient voués au service du Temple et des Lévites, pour y remplir les bas offices.
8.20 Étaient appelés par leurs noms ; dans l’hébreu, marqués, tracés par noms, nominativement ; probablement dans une liste qu’Eddo (verset 17), dressa et envoya à Esdras.
8.22 Favorable ; littéralement et par hébraïsme en bonté, avec bonté, c’est-à-dire bonne. Comparer à Esdras 7, 9 ; 8, 18 ; Esdras, 2, vv. 8, 18.
8.27 Drachmes. le texte hébreu porte dariques, monnaie perse qui tirait son nom de Darius.
8.36 Qui étaient auprès ; littéralement de la présence.
9.1 Leurs abominations, les actes de culte idolâtrique.
9.4 Au sacrifice du soir, au moment où l’on offrait le soir un sacrifice dans le temple.
9.8 Afin qu’un reste, etc. La plupart des Juifs étaient demeurés captifs et dispersés. Ceux qui étaient revenus de Babylone ne formaient encore qu’un très petit nombre ; c’était comme une poignée de gens réchappés d’un naufrage général. ― Un pieu ; c’est-à-dire une demeure fixe et durable. ― Un peu de vie plus heureuse ; car bien que les Juifs ne fussent pas en captivité, ils étaient encore à quelques égards en servitude, puisqu’ils continuaient à vivre sous la dépendance de leurs maîtres.
9.9 Une haie ; un enclos, pour un abri sûr. ― Devant le roi de Perse. le texte hébreu porte les rois de Perse, au pluriel, parce qu’il ne s’agit pas seulement d’Artaxerxès, mais aussi de Cyrus et de Darius, qui non seulement avaient autorisé la reconstruction du Temple, mais y avaient contribué par leur dons.
9.12 Voir Deutéronome, 7, 3.
9.14 Afin que nous, etc. ; littéralement afin que nous ne revinssions pas et que nous ne rendissions pas ; hébraïsme pour, afin que nous ne rendissions pas de nouveau.
10.6 L’expression manger du pain et boire de l’eau veut dire en hébreu simplement manger et boire, prendre de la nourriture.
10.7 Une voix ; c’est-à-dire une annonce, un avis.
10.9 Le neuvième mois, nommé Casleu, commençait à la nouvelle lune de novembre. ― La saison rendait les pluies plus incommodes ; peut-être aussi que ces pluies étaient très abondantes et orageuses, les Juifs les regardaient comme une marque de la colère divine. ― Les pluies sont souvent considérables à cette époque de l’année à Jérusalem et tombent quelquefois à torrents.
10.16 Le dixième mois, appelé Têbêth, commençait à la nouvelle lune de décembre.
10.44 Qui avaient enfanté des fils, c’est-à-dire qu’on renvoya même les femmes étrangères qui avaient des enfants, quoique cette circonstance eût pu fournir à leurs époux un prétexte pour les garder.
Néhémie
Introduction
1° Le nom et l’auteur· du livre. - Nous avons expliqué plus haut (voyez la page 239) les mots qui et Esdrae secundus dicitur, ajoutés dans la Vulgate au titre principal, Liber Nehemiae, par manière de sous-litre.
Ce titre principal, que saint Jérôme paraît avoir été le premier à employer (Epist. Ad Paulinam) indique tout à la fois l’auteur et le héros du livre. ll n'y a pas à douter, en effet, que Néhémie (en hébreu : Néhémiah) n’ait lui-même composé les pages de la Bible qui portent son nom. La première ligne le marque clairement: Verba Nehemiae, filii Helchiae (Neh. 1, 1). La dernière ligne, Memento mei, Deus meus, in bonum (13, 31), qui reproduit une pieuse aspiration souvent insérée dans le récit (cf. 5, 19; 6, 14; 13, 14, 22, 29, 31), l'exprime très clairement aussi, et on l’a justement regardée « comme la signature de l’auteur ». Et un grand nombre des détails contenus entre ces deux lignes, présentés sous la forme d’autobiographie et, pour ainsi dire, de mémoires, fournissent une démonstration identique. Aussi admet-on universellement que Néhémie est l’auteur des sept premiers chapitres , et au moins d’une portion considérable des trois derniers (11-13). Quant aux doutes qui ont été formulés, surtout à propos des chapitres 8, 9 et 10, ils ne sont pas appuyés sur des bases bien sérieuses. Nous n’hésitons pas à revendiquer en faveur de Néhémie la composition du livre entier. 1° Le style et le genre de l'écrivain sont les mêmes dans toutes les parties de l’écrit. 2° L’emploi successif des pronoms de la première et de la troisième personne n’a pas plus de portée ici qu’au livre d’Esdras. 3° Si, aux chapitres 8-10, Esdras joue le rôle principal, tandis que Néhémie passe au second rang, ce fait s’explique de lui-même : n’était-il pas dans l’ordre que le laïque, quel que fût son titre officiel, s‘effaçât devant le prêtre? Il est vrai que la liste sacerdotale insérée au chapitre 12, vers. 1 et ss., va pour quelques noms (vers. 10-11, 22-23) (voyez le commentaire) au delà de l'époque où vivait Néhémie; mais les meilleurs exégètes admettent que ces versets ont été ajoutés plus tard à la liste par une main étrangère. 5° Les critiques qui n’admettent pas la composition intégrale du livre par Néhémie ne peuvent tomber d’accord pour désigner les passages qui ne seraient pas de lui, d’après leur hypothèse.
2° Sujet traité, but, division. - Cet écrit se compose de divers récits, qui décrivent la manière dont Néhémie contribua, pour sa part, au rétablissement de la théocratie après la captivité de Babylone, et comment il acheva l’œuvre si heureusement inaugurée par Zorobabel et continuée par Esdras. Zorobabel avait rétabli le culte et reconstruit le temple; Esdras avait inculqué de toutes ses forces la pratique fidèle de la loi mosaïque : l’œuvre de Néhémie consista sur tout à relever les murs de Jérusalem et à renouveler l’alliance d’Israël avec son Dieu. Son livre est ainsi très étroitement lié à celui d’Esdras (voyez la page 239), s’ouvrant là où celui-ci finissait, après un intervalle de seulement treize ans, et racontant comme lui les principaux épisodes de la reconstitution du peuple juif à Jérusalem et en Palestine, après l’exil. La période embrassée par l’écrivain sacré n’est que d’environ douze ans : depuis la vingtième jusqu’à la trente-deuxième année d‘Artaxercès Longue-Main (Comp. 1,1), c’est-à-dire de 445 à 433 avant J.-C. Récits isolés, avons-nous dit plus haut : car, ici non plus, l’histoire n’est rien moins que complète. Néhémie, comme ses devanciers, ne relate que les faits qui vont droit à son but savoir : les principaux événements de la première année, avec quelques traits plus récents. Ce but, c’est aussi de montrer l'accomplissement des promesses de Dieu, par la restauration de Jérusalem et du culte sacré.
Trois sections principales : l° le premier voyage de Néhémie à Jérusalem, et la reconstruction des murs de la ville (1, 1-7, 3);· 2° quelques réformes religieuses et politiques, afin d’assurer, sous toutes les formes, la prospérité du peuple (7 , 4-12, 42); 3¤ second voyage de Néhémie à Jérusalem, et nouvelles mesures pour consolider les réformes antérieures (12, 43-13, 31).
3° Le caractère du livre de Néhémie est généralement le même que celui du livre d’Esdras soit pour le fond soit pour le style. Le récit est intéressant, pittoresque, et jette une vive lumière sur l’état de Jérusalem et du peuple Juif à cette époque, comme aussi sur la race samaritaine et l'administration des provinces persanes. Partout une admirable candeur, qui est une garantie vivante de la véracité du narrateur. Tout est écrit en hébreu, avec un certain nombre d’expressions et de tournures propres à Néhémie (les ouvrages à consulter sont les mêmes que pour le livre d'Esdras).
Livre de Néhémie
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Néhémie 1. 1 Paroles de Néhémie, fils de Helchias. Au mois de Casleu, la vingtième année, comme j'étais à Suse, dans le château, 2 arriva Hanani, l'un de mes frères, avec des hommes de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs délivrés, qui avaient échappé à la captivité et au sujet de Jérusalem. 3 Ils me répondirent : "Les rescapés, ceux qui ont échappé à la captivité, là-bas dans la province, sont dans une grande misère et dans l'opprobre, les murailles de Jérusalem sont démolies et ses portes consumées par le feu." 4 Lorsque j'entendis ces choses, je m'assis et je pleurai et je fus plusieurs jours dans le deuil. Je jeûnais et je priais devant le Dieu du ciel, 5 en disant : "Ah Seigneur, Dieu du ciel, Dieu grand et redoutable, vous qui gardez l'alliance et la miséricorde à l'égard de ceux qui vous aiment et qui observent vos commandements, 6 que votre oreille soit attentive et que vos yeux soient ouverts, pour que vous entendiez la prière de votre serviteur, celle que je vous adresse maintenant, nuit et jour, pour vos serviteurs, les enfants d'Israël, en confessant les péchés des enfants d'Israël, ceux que nous avons commis contre vous, car moi et la maison de mon père, nous avons péché. 7 Nous avons très mal agi envers vous, nous n'avons pas observé les commandements, les lois et les ordonnances que vous avez prescrits à Moïse, votre serviteur. 8 Souvenez-vous de la parole que vous avez ordonné à Moïse, votre serviteur, de prononcer, en disant : Si vous transgressez mes préceptes, je vous disperserai parmi les peuples, 9 mais si vous revenez à moi et si vous observez mes commandements et les mettez en pratique, alors même que vos exilés seraient à l'extrémité du ciel, de là je les rassemblerai et je les ramènerai dans le lieu que j'ai choisi pour y faire habiter mon nom. 10 Ils sont vos serviteurs et votre peuple, que vous avez rachetés par votre grande puissance et par votre main forte. 11 Ah Seigneur, que votre oreille soit attentive à la prière de votre serviteur et à la prière de vos serviteurs qui se plaisent à craindre votre nom. Daignez aujourd'hui donner le succès à votre serviteur et faites-lui trouver grâce devant cet homme." J'étais alors échanson du roi.
Néhémie 2. 1 Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxés, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l'offris au roi et je tâchai de n'être pas triste en sa présence. 2 Le roi me dit : "Pourquoi ton visage est-il triste, puisque tu n'es pas malade ? Ce ne peut être qu'une tristesse de cœur." Je fus très effrayé 3 et je répondis au roi : "Que le roi vive éternellement. Comment mon visage ne serait-il pas triste, lorsque la ville où sont les tombeaux de mes pères est dévastée et que ses portes sont consumées par le feu ?" 4 Et le roi me dit : "Que veux-tu demander ?" Je priai le Dieu du ciel, 5 et je répondis au roi : "Si le roi le trouve bon et si ton serviteur t'est agréable, je demande que tu m'envoies en Juda, vers la ville des tombeaux de mes pères, pour que je la rebâtisse." 6 Et le roi me dit, la reine étant assise près de lui : "Jusqu'à quand durera ton voyage et quand reviendras-tu ?" Il plut au roi de m'envoyer et je lui fixai un temps. 7 Puis je dis au roi : "Si le roi le trouve bon, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs d'au-delà du fleuve, afin qu'ils me laissent passer jusqu'à ce que j'arrive en Juda, 8 et une lettre pour Asaph, garde de la forêt qui appartient au roi, afin qu'il me fournisse du bois pour mettre des poutres aux portes de la forteresse qui est proche du temple, pour la muraille de la ville et pour la maison où je me retirerai." Et le roi me donna ces lettres, car la main favorable de mon Dieu était sur moi. 9 Je me rendis donc auprès des gouverneurs d'au-delà du fleuve et je leur remis les lettres du roi, or le roi avait envoyé avec moi des chefs militaires et des cavaliers. 10 Quand Sanaballat, le Horonite et Tobie, le serviteur ammonite, furent au courant, il leur parut très mauvais qu'un homme vint pour procurer le bien des enfants d'Israël. 11 J'arrivai à Jérusalem et, après y avoir passé trois jours, 12 je me levai pendant la nuit, avec un petit nombre d'hommes. Je ne communiquai à personne ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Je n'avais avec moi d'autre bête de somme que ma propre monture. 13 Je sortis de nuit par la porte de la Vallée, me dirigeant vers la source du Dragon et la porte du Fumier et je considérai les murailles démolies de Jérusalem et ses portes consumées par le feu. 14 Je continuai vers la porte de la Source et l'étang du Roi et il n'y avait pas de place pour que la monture pût passer sous moi. 15 Je montai de nuit dans le ravin et je considérai la muraille, puis je revins par la porte de la Vallée et je rentrai. 16 Les magistrats ignoraient où j'étais allé et ce que je voulais faire. Jusqu'à ce moment je n'avais fait part de rien aux Juifs, ni aux prêtres, ni aux grands, ni aux magistrats, ni au reste du peuple qui devait s'occuper des travaux. 17 Je leur dis alors : "Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes, Jérusalem est dévastée et ses portes sont consumées par le feu. Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem et nous ne serons plus un sujet d'opprobre." 18 Et je leur racontai comment la main favorable de mon Dieu avait été sur moi et aussi quelles paroles le roi m'avaient adressées. Ils répondirent : "Levons-nous et bâtissons." Et ils mirent avec courage la main à cette bonne œuvre. 19 Quand Sanaballat, le Horonite, Tobie, le serviteur ammonite et Gosem, l'Arabe, l'eurent appris, ils se moquèrent de nous et nous méprisèrent. Ils disaient : "Que faites-vous là ? Vous révoltez-vous contre le roi ?" 20 Je leur fis réponse et leur dis : "Le Dieu du ciel nous donnera le succès. Nous, ses serviteurs, nous allons nous mettre à rebâtir, quant à vous, vous n'avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem."
Néhémie 3. 1 Éliasib, le grand prêtre et ses frères les prêtres se mirent à bâtir la porte des Brebis, ils la consacrèrent et en posèrent les battants, ils réparèrent la muraille et la consacrèrent jusqu'à la tour de Méa et jusqu'à la tour de Hananéel. 2 A côté bâtissaient les hommes de Jéricho et à côté bâtissait Zachur, fils d'Amri. 3 Les fils d'Asnaa bâtirent la porte des Poissons, ils y mirent des poutres et en posèrent les battants, les verrous et les barres, 4 et à côté, réparait Marimuth, fils d'Urie, fils d'Accus et à côté réparait Mosollam, fils de Barachie, fils de Mésézébel et à côté réparait Sadoc, fils de Baana, 5 et à côté réparaient les Thécuites mais leurs chefs n'apportèrent pas leur concours à la besogne de leur Seigneur. 6 Joïada, fils de Phaséa et Mosollam, fils de Besodias, réparèrent la Vieille Porte, ils y mirent des poutres et en posèrent les battants, les verrous et les barres. 7 Et à côté réparaient Meltias le Gabaonite, Jadon le Méronathite et les hommes de Gabaon et de Maspha, près du tribunal du gouverneur d'au-delà du fleuve, 8 et à côté réparait Éziel, fils d'Araïas, chef des orfèvres et à côté réparait Ananie, de la corporation des parfumeurs. Ils laissèrent Jérusalem jusqu'à la muraille large. 9 A côté d'eux réparait Raphaïas, fils de Hur, chef de la moitié du district de Jérusalem. 10 A côté réparait, vis-à-vis de sa maison, Jédaïas, fils de Haromaph et à côté réparait Hattus, fils de Hasebonias. 11 Melchias, fils de Herem et Hasub, fils de Phahath-Moab, réparèrent une autre partie de la muraille et la tour des Fourneaux. 12 A côté réparait, avec ses filles, Sellum, fils d'Alohès, chef de l'autre moitié du district de Jérusalem. 13 Hanun et les habitants de Zanoé réparèrent la porte de la Vallée, ils la bâtirent et en posèrent les battants, les verrous et les barres, ils firent en outre mille coudées de mur jusqu'à la porte du Fumier. 14 Melchias, fils de Réchab, chef du district de Bethacharam, répara la porte du Fumier, il la bâtit et en posa les battants, les verrous et les barres. 15 Sellun, fils de Cholhoza, chef du district de Maspha, répara la porte de la Source, il la bâtit, la couvrit et en posa les battants, les verrous et les barres, il fit en outre les murs de l'étang de Siloé, près du jardin du Roi, jusqu'aux degrés qui descendent de la cité de David. 16 Après lui, Néhémie, fils d'Azboc, chef de la moitié du district de Bethsur, répara jusque vis-à-vis des tombeaux de David, jusqu'au réservoir qui avait été construit et jusqu'à la maison des Héros. 17 Après lui réparaient les lévites, sous la conduite de Réhum, fils de Benni, à côté de lui réparait, pour son district, Hasébias, chef de la moitié du district de Céïla. 18 Après lui réparaient leurs frères, sous la conduite de Bavaï, fils de Énadad, chef de l'autre moitié du district de Céïla. 19 A côté, Azer, fils de Josué, chef de Maspha, répara une autre portion de la muraille, vis-à-vis de la montée de l'arsenal, à l'angle. 20 Après lui, Baruch, fils de Zachaï, réparait avec ardeur une autre portion, depuis l'angle jusqu'à la porte de la maison d'Éliasib, le grand prêtre. 21 Après lui, Mérimuth, fils d'Urie, fils de Haccus, réparait une autre portion, depuis la porte de la maison d'Éliasib, jusqu'à l'extrémité de la maison d'Éliasib. 22 Après lui réparaient les prêtres, les hommes de la plaine du Jourdain. 23 Après eux Benjamin et Hasub réparaient vis-à-vis de leur maison. Après eux, Azarias, fils de Maasias, fils d'Ananie, réparait à côté de sa maison. 24 Après lui, Bennui, fils de Hénadad réparait une autre portion, depuis la maison d'Azarias jusqu'à l'angle et jusqu'au tournant. 25 Phalel, fils d'Ozi, réparait vis-à-vis de l'angle et de la haute tour qui fait saillie en avant de la maison du roi, près de la cour de la prison. Après lui réparait Phadaïas, fils de Pharos. 26 Les Nathinéens demeuraient sur Ophel, jusque vis-à-vis de la porte de l'Eau, à l'orient et de la tour en saillie. 27 Après lui, les Thécuites réparèrent une autre portion, vis-à-vis de la grande tour en saillie, jusqu'au mur d'Ophel. 28 Au-dessus de la porte des Chevaux, réparaient les prêtres, chacun devant sa maison. 29 Après lui, Sadoc, fils d'Emmer, réparait devant sa maison, après lui, réparait Sémaïas, fils de Séchénias, gardien de la porte orientale du temple. 30 Après lui, Hananias, fils de Sélémias et Hanun, le sixième fils de Séleph, réparaient une autre portion de la muraille. Après lui, réparait Mosollam, fils de Barachie, devant sa demeure. 31 Après lui, réparait Melchias, de la corporation des orfèvres, jusqu'à l'habitation des Nathinéens et des marchands, devant la porte de Miphcad, et jusqu'à la chambre haute du tournant. 32 Et, entre la chambre haute du tournant et la porte des Brebis, réparaient les orfèvres et les marchands. 33 Lorsque Sanaballat apprit que nous rebâtissons la muraille, il se mit en colère et fut très irrité. Il se moqua des juifs. 34 Il parla devant ses frères et devant les troupes de Samarie et dit : "Qu'entreprennent les Juifs impuissants ? Les laissera-t-on faire ? Offriront-ils des sacrifices ? Achèveront-ils en un jour ? Feront-ils revivre les pierres ensevelies sous des monceaux de poussière et consumées par le feu ?" 35 Et Tobie, l'Ammonite, qui était à côté de lui, dit : "Qu'ils bâtissent seulement. Si un renard s'élance, il renversera leur muraille de pierre." 36 Écoutez, ô notre Dieu, car nous sommes méprisés. Faites retomber leurs insultes sur leur tête et livrez-les comme une proie dans un pays d'exil. 37 Ne pardonnez pas leur iniquité et que leur péché ne soit pas effacé de devant votre face, car ils ont fait scandale devant ceux qui bâtissent. 38 Nous rebâtîmes la muraille et l'enceinte fut rétablie toute entière jusqu'à moitié de sa hauteur car le peuple prit cœur à ce travail.
Néhémie 4. 1 Quand Sanaballat, Tobie, les Arabes, les Ammonites et les Azotiens, apprirent que la réparation des murs avançait et que les brèches commençaient à se fermer, ils furent très irrités. 2 Ils se liguèrent tous ensemble pour venir attaquer Jérusalem et y causer du trouble. 3 Nous priâmes notre Dieu et nous établîmes une garde contre eux, jour et nuit, pour nous protéger contre eux. 4 Mais Juda disait : "Les forces manquent aux porteurs de fardeaux et il y a quantité de décombres, nous ne pourrons pas bâtir la muraille." 5 Et nos ennemis disaient : "Ils ne sauront rien, ils ne verront rien, jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux, nous les massacrerons et nous ferons cesser l'ouvrage." 6 Or, quand venaient les Juifs qui habitaient près d'eux, ils nous avertirent dix fois de tous les lieux d'où nos adversaires revenaient contre nous. 7 Alors je plaçai aux endroits les plus bas, derrière la muraille, en des endroits découverts, je plaçai le peuple par familles, tous avec leurs épées, leurs lances et leurs arcs. 8 Ayant regardé, je me levai et je dis aux grands, aux magistrats et au reste du peuple : "Ne craignez pas devant eux. Souvenez-vous du Seigneur, grand et redoutable et combattez pour vos frères, pour vos fils et vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons" 9 Quand nos ennemis apprirent que nous étions avertis et que Dieu avait anéanti leur projet nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son ouvrage. 10 Mais à partir de ce jour, la moitié de mes gens travaillait à l'œuvre et l'autre moitié tenait des lances, des boucliers, des arcs et des cuirasses et les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. 11 Parmi ceux qui bâtissaient la muraille, les uns, ceux qui portaient les fardeaux et s'en chargeaient, travaillaient d'une main à l'œuvre, pendant que l'autre tenait une arme, 12 les autres, ceux qui bâtissaient, avaient chacun leur épée ceinte autour de la taille, pendant qu'ils bâtissaient, celui qui sonnait de la trompette se tenait près de moi. 13 Et je dis aux grands, aux magistrats et au reste du peuple : "L'ouvrage est considérable et sur une vaste étendue, nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres. 14 De quelque endroit que vous entendiez le son de la trompette, rassemblez-vous auprès de nous, notre Dieu combattra pour nous." 15 Et nous travaillions à l'œuvre, la moitié d'entre nous tenant des lances depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. 16 Dans ce même temps, je dis encore au peuple : "Que chacun, avec son serviteur, passe la nuit dans Jérusalem, pour nous servir de garde pendant la nuit et travailler pendant le jour. " 17 Mais ni moi, ni mes frères, ni mes gens, ni les hommes de garde qui me suivaient, ne quittions nos vêtements, chacun ne les ôtait que pour l'ablution.
Néhémie 5. 1 Et il s'éleva une grande plainte des gens du peuple et de leurs femmes contre leurs frères les Juifs. 2 Il y en avait qui disaient : "Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux, recevons du blé, afin que nous mangions et que nous vivions." 3 Il y en avait qui disaient : "Nous engageons nos champs, nos vignes et nos maisons pour recevoir du blé durant la famine." 4 Il y en avait qui disaient : "Nous avons, pour payer le tribut du roi, emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes. 5 Et maintenant, notre chair est comme la chair de nos frères, nos enfants sont comme leurs enfants et voici que nous soumettons à la servitude nos fils et nos filles et il y a de nos filles qui sont déjà servantes et nous n'y pouvons rien, car nos champs et nos vignes sont à d'autres." 6 Je fus très irrité lorsque j'entendis leurs plaintes et ces paroles. 7 Et, après avoir réfléchi en moi-même, j'adressai des réprimandes aux grands et aux magistrats et je leur dis : "Vous prêtez donc à intérêt, chacun à votre frère." Et, ayant réuni à cause d'eux une grande assemblée, 8 je leur dis : "Nous avons racheté selon notre pouvoir nos frères les Juifs qui étaient vendus aux nations et vous vendriez vous-mêmes vos frères et c'est à nous qu'ils seraient vendus." Ils se turent, ne trouvant rien à répondre. 9 J'ajoutai : "Ce n'est pas une bonne action que vous faites-là. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour éviter l'insulte des nations, nos ennemies ? 10 Moi aussi, mes frères et mes serviteurs, nous leur avons prêté de l'argent et du blé. Faisons l'abandon de cette dette. 11 Rendez-leur donc aujourd'hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons et le centième de l'argent, du vin nouveau et de l'huile que vous avez exigé d'eux comme intérêt." 12 Ils répondirent : "Nous le rendrons et nous ne leur demanderons plus rien, nous ferons ce que tu dis." J'appelai alors les prêtres et je leur fis jurer qu'ils agiraient selon cette parole. 13 Et je secouai mon manteau, en disant : "Que Dieu secoue ainsi hors de sa maison et de ses biens tout homme qui n'aura pas tenu cette parole et qu'ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide." Toute l'assemblée dit : "Amen" et loua le Seigneur et le peuple agit selon cette parole. 14 Depuis le jour où le roi me chargea d'être leur gouverneur dans le pays de Juda, savoir depuis la vingtième année jusqu'à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi ni mes frères n'avons mangé le pain du gouverneur. 15 Les anciens gouverneurs qui m'avaient précédé accablaient le peuple et recevaient de lui du pain et du vin, outre quarante sicles d'argent, leurs serviteurs mêmes opprimaient le peuple, mais moi, je n'ai pas agi de la sorte, par crainte de Dieu. 16 Et même, je me suis appliqué à l'œuvre de cette muraille, nous n'avons acheté aucun champ et tous mes gens étaient là rassemblés pour l'œuvre. 17 J'avais à ma table cent cinquante hommes, Juifs et magistrats, outre ceux qui venaient à nous des nations d'alentour. 18 Voici ce qu'on préparait pour chaque jour : un bœuf, six moutons choisis, de la volaille étaient préparés à mes frais et, tous les dix jours, tout le vin nécessaire, en abondance. Malgré cela, je n'ai pas réclamé le pain du gouverneur, parce que les travaux pesaient lourdement sur ce peuple. 19 Souvenez-vous en ma faveur, ô mon Dieu, de tout ce que j'ai fait pour ce peuple.
Néhémie 6. 1 Lorsqu'il fut connu de Sanaballat, de Tobie, de Gosem l'Arabe et du reste de nos ennemis que j'avais rebâti la muraille et qu'il n'y restait plus de brèche jusqu'à cette date toutefois je n'avais pas mis les battants aux portes, 2 Sanaballat et Gosem m'envoyèrent dire : "Viens et ayons ensemble une entrevue dans les villages, dans la vallée d'Ono." Ils avaient le dessein de me faire du mal. 3 Je leur envoyai des messagers pour leur dire : "J'exécute un grand travail et je ne puis descendre. Pourquoi le travail serait-il interrompu, parce que je le quitterais pour descendre vers vous ?" 4 Ils m'adressèrent quatre fois la même proposition et je leur fis la même réponse. 5 Sanaballat m'envoya de la même manière une cinquième fois son serviteur, qui tenait à la main une lettre ouverte. 6 Il y était écrit : "Le bruit se répand parmi les nations et Gosem affirme que toi et les Juifs, vous avez dessein de vous révolter et que c'est pour cela que tu rebâtis la muraille et, d'après ces rapports, tu veux devenir leur roi. 7 Et même tu as établi des prophètes pour faire à ton propos cette proclamation dans Jérusalem : Il y a un roi en Juda. Maintenant, on va informer le roi de cette affaire. Viens donc et consultons-nous ensemble." 8 Et je lui envoyai dire : "Rien n'est arrivé de pareil à ces choses que tu dis, c'est de ton cœur que tu les inventes." 9 Car tous voulaient nous effrayer, se disant : "Leurs mains affaiblies se détacheront de l'œuvre et elle ne s'accomplira pas." Maintenant, ô mon Dieu, donne force à mes mains. 10 Je me rendis chez Sémaïas, fils de Dalaïas, fils de Métabéel. Il s'était enfermé et il dit : "Allons ensemble dans la maison de Dieu, dans l'intérieur du temple et fermons les portes du temple, car on vient pour te tuer, c'est pendant la nuit qu'on viendra pour te tuer." 11 Je répondis : "Un homme comme moi prendre la fuite...Et comment un homme comme moi pénétrerait-il dans le temple et demeurerait-il en vie ? Je n'entrerai pas." 12 Et je fis attention et voici que ce n'était pas Dieu qui l'envoyait, il avait prononcé sur moi une prophétie parce que Tobie et Sanaballat l'avaient acheté. 13 On l'avait acheté pour que j'aie peur, que j'agisse selon ses avis et que je pèche et cela leur eut été un prétexte pour me faire un mauvais renom et me couvrir d'opprobre. 14 Souvenez-vous, ô mon Dieu, de Tobie et de Sanaballat selon ces méfaits. Et aussi de Noadias le prophète et des autres prophètes qui cherchaient à m'effrayer. 15 La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d'Élul, en cinquante-deux jours. 16 Lorsque tous nos ennemis l'apprirent, toutes les nations qui étaient autour de nous furent dans la crainte, elles éprouvèrent un grand découragement et reconnurent que c'était par le secours de notre Dieu que cette œuvre s'était accomplie. 17 Dans ce temps-là aussi, des grands de Juda multipliaient leurs lettres à l'adresse de Tobie et celles de Tobie leur parvenaient. 18 Car beaucoup de grands en Juda lui étaient liés par serment, parce qu'il était gendre de Séchénias, fils d'Aréa et que son fils Johanan avait pris pour femme la fille de Mosollam, fils de Barachie. 19 Ils disaient même ses bonnes qualités devant moi et ils lui rapportaient mes paroles. Tobie envoyait des lettres pour m'effrayer.
Néhémie 7. 1 Lorsque la muraille fut rebâtie et que j'eus posé les battants des portes, les portiers, les chantres et les lévites furent chargés de la surveillance. 2 Je donnai autorité sur Jérusalem à Hanani, mon frère et à Ananie, commandant de la citadelle, car c'était un homme fidèle et craignant Dieu plus que beaucoup d'autres. 3 Et je leur dis : "Que les portes de Jérusalem ne soient pas ouvertes avant que soit venue la chaleur du soleil, le soir, pendant que les gardes seront encore à leur poste, on fermera les portes et on mettra les barres et, pendant la nuit, on établira des gardes pris parmi les habitants de Jérusalem, chacun à son poste et chacun devant sa maison. 4 Or la ville était spacieuse et grande, mais il n'y avait que peu d'habitants au milieu d'elle et toutes les maisons n'étaient pas rebâties. 5 Mon Dieu me mit au cœur d'assembler les grands, les magistrats et le peuple, pour en faire le dénombrement. Je trouvai un registre généalogique de ceux qui étaient montés les premiers et j'y vis écrit ce qui suit : 6 Voici les gens de la province qui revinrent de l'exil, ceux que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait emmenés captifs et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville, 7 qui revinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Azarias, Raamias, Nahamani, Mardochée, Belsan, Mespharath, Bégoaî, Nahum, Baana : Nombre des hommes du peuple d'Israël : 8 les fils de Pharsos, deux mille cent soixante-douze, 9 les fils de Saphatias, trois cent soixante-douze, 10 les fils d'Aréa, six cent cinquante-deux, 11 les fils de Phahath-Moab, des fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent dix-huit, 12 les fils d'Élam, mille deux cent cinquante-quatre, 13 les fils de Zethua, huit cent quarante-cinq, 14 les fils de Zachaï, sept cent soixante, 15 les fils de Bannui, six cent quarante-huit, 16 les fils de Bébaï, six cent vingt-huit, 17 les fils d'Azgad, deux mille trois cent vingt-deux, 18 les fils d'Adonicam, six cent soixante-sept, 19 les fils de Béguaï, deux mille soixante-sept, 20 les fils d'Adin, six cent cinquante-cinq, 21 les fils d'Ater, fils d'Ezéchias, quatre-vingt-dix-huit, 22 les fils de Hasem, trois cent vingt-huit, 23 les fils de Bésaï, trois cent vingt-quatre, 24 les fils de Hareph, cent douze, 25 les fils de Gabaon, quatre-vingt-quinze, 26 les gens de Bethléem et de Nétopha, cent quatre-vingt-huit, 27 les gens d'Anathoth, cent vingt-huit, 28 les gens de Beth-Azmoth, quarante-deux, 29 les gens de Cariathiarim, de Céphira et de Béroth : sept cent quarante-trois, 30 les gens de Rama et de Géba, six cent vingt et un, 31 les gens de Machmas, cent vingt-deux, 32 les gens de Béthel et de Haï, cent vingt-trois, 33 les gens de l'autre Nébo, cinquante-deux, 34 les fils de l'autre Élam, mille deux cent cinquante-quatre, 35 les fils de Harem, trois cent vingt, 36 les fils de Jéricho, trois cent quarante-cinq, 37 les fils de Lod, de Hadid et d'Ono, sept cent vingt et un, 38 les fils de Sénaa, trois mille neuf cent trente. 39 Prêtres : les fils d'Idaïas, de la maison de Josué, neuf cent soixante-treize, 40 les fils d'Emmer, mille cinquante-deux, 41 les fils de Phashur, mille deux cent quarante-sept, 42 les fils d'Arem, mille dix-sept. 43 Lévites : les fils de Josué et de Cedmiel, des fils d'Oduïas, soixante-quatorze. 44 Chantres : les fils d'Asaph : cent quarante-huit. 45 Portiers : les fils de Sellum, les fils d'Ater, les fils de Telmon, les fils d'Accub, les fils de Hatita, les fils de Sobaï, cent trente-huit. 46 Nathinéens : les fils de Soha, les fils de Hasupha, les fils de Tebbaoth, 47 les fils de Céros, les fils de Siaa, les fils de Phadon, 48 les fils de Lébana, les fils de Hagaba, les fils de Selmaï, 49 les fils de Hanan, les fils de Géddel, les fils de Gaher, 50 les fils de Raaïas, les fils de Rasin, les fils de Nécoda 51 les fils de Gézem, les fils d'Aza, les fils de Phaséa, 52 les fils de Bésée, les fils de Munim, les fils de Néphusim, 53 les fils de Bacbuc, les fils de Hacupha, les fils de Harhur, 54 les fils de Besloth, les fils de Mahida, les fils de Harsa, 55 les fils de Bercos, les fils de Sisara, les fils de Théma, 56 les fils de Nasia, les fils de Hatipha. 57 Fils des serviteurs de Salomon : les fils de Sothaï, les fils de Sophéreth, les fils de Pharida, 58 les fils de Jahala, les fils de Darcon, les fils de Jeddel, 59 les fils de Saphatias, les fils de Hatil, les fils de Phochéreth-Asebaïm, les fils d'Amon. 60 Total des Nathinéens et des fils des serviteurs de Salomon : trois cent quatre-vingt-douze. 61 Voici ceux qui partirent de Thel-Mêla, Thel-Harsa, Chérub, Addon et Emmer et qui ne purent pas faire connaître leur maison paternelle et leur race, pour montrer qu'ils étaient d'Israël : 62 les fils de Dalaïas, les fils de Tobie, les fils de Nécoda, six cent quarante-deux. 63 Et parmi les prêtres : les fils de Habia, les fils d'Accos, les fils de Berzellaï, qui avait pris pour femme une des filles de Berzellaï, le Galaadite et fut appelé de leur nom. 64 Ils cherchèrent leur titre attestant leurs généalogies, mais on ne le trouva pas. Ils furent déclarés impurs et exclus du sacerdoce, 65 et le gouverneur leur interdit de manger des choses très saintes, jusqu'à ce que le prêtre se levât pour consulter Dieu par l'Urim et le Thummim. 66 L'assemblée tout entière était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes, 67 sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, qui étaient au nombre de sept mille trois cent trente-sept, parmi eux se trouvaient deux cent quarante-cinq chanteurs et chanteuses. 68 Ils avaient sept cent trente-six chevaux, deux cent quarante-cinq mulets, 69 quatre cent trente-cinq chameaux et six mille sept cent vingt ânes. 70 Plusieurs des chefs de famille firent des dons pour l'œuvre. Le gouverneur donna au trésor mille dariques d'or, cinquante coupes, cinq cent trente tuniques sacerdotales. 71 Plusieurs des chefs de famille donnèrent au trésor de l'œuvre vingt mille dariques d'or et deux mille deux cents mines d'argent. 72 Ce que le reste du peuple donna fut de vingt mille dariques d'or, deux mille mines d'argent et soixante-sept tuniques sacerdotales. 73 C'est ainsi que les prêtres et les lévites, les chantres, les portiers, des gens du peuple, les Nathinéens et tout Israël s'établirent dans leurs villes.
Néhémie 8. 1 Le septième mois étant arrivé et les enfants d'Israël étant établis dans leurs villes, tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte de l'Eau. Et ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur a prescrite à Israël. 2 Et le prêtre Esdras apporta la loi devant l'assemblée, les hommes et les femmes et tous ceux qui étaient assez intelligents pour l'entendre : c'était le premier jour du septième mois. 3 Il lut dans le livre, depuis le matin jusqu'au milieu du jour, sur la place qui est devant la porte de l'Eau, en présence des hommes et des femmes et de ceux qui étaient assez intelligents pour l'entendre, tout le peuple prêtait l'oreille à la lecture du livre de la loi. 4 Esdras le scribe se tenait sur une estrade de bois, dressée pour la circonstance et à côté de lui se tenaient, à sa droite, Mathatias, Séméïas, Anias, Urie, Helcias et Maasias et à sa gauche, Phadaïas, Misaël, Melchias, Hasum, Hasbadana, Zacharie et Mosollam. 5 Esdras ouvrit le livre à la vue de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le peuple et, lorsqu'il l'eut ouvert, tout le peuple se tint debout. 6 Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu et tout le peuple répondit en levant les mains : "Amen. Amen." Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre. 7 Et Josué, Bani, Sérébias, Jamin, Accub, Sépthaï, Odias, Maasias, Célita, Azarias, Jozabed, Hanan, Phalaïas et les lévites instruisaient le peuple de la loi et chacun restait à sa place. 8 Ils lisaient distinctement dans le livre, dans la loi de Dieu et ils en donnaient le sens et l'on comprenait ce qui était lu. 9 Et Néhémie, le gouverneur, Esdras, le prêtre et le scribe et les lévites qui instruisaient le peuple, dirent à tout le peuple : "Ce jour est saint pour le Seigneur, votre Dieu, ne soyez pas dans le deuil et dans les larmes." Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. 10 Et Néhémie leur dit : "Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces et envoyez des portions à celui qui n'a rien de préparé, car ce jour est saint pour notre Seigneur, ne vous affligez pas, car la joie dans le Seigneur est votre force." 11 Les lévites calmaient tout le peuple, en disant : "Taisez-vous, car ce jour est saint, ne vous affligez pas." 12 Et tout le peuple s'en alla pour manger et boire, envoyer des portions et se livrer à de grandes réjouissances. Car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait fait connaître. 13 Le second jour, les chefs de famille de tout le peuple, les prêtres et les lévites s'assemblèrent auprès d'Esdras le scribe, afin de s'instruire plus complètement des paroles de la loi. 14 Et ils trouvèrent écrit dans la loi que le Seigneur avait prescrite par l'organe de Moïse, que les enfants d'Israël devaient habiter sous des tentes pendant la fête du septième mois, 15 et qu'ils devaient faire entendre et publier une proclamation dans toutes leurs villes et à Jérusalem, en disant : "Allez à la montagne et rapportez des rameaux d'olivier, des rameaux d'olivier sauvage, des rameaux de myrte, des rameaux de palmier et des rameaux d'arbres touffus pour faire des tentes, selon qu'il est écrit." 16 Alors le peuple y alla et ils rapportèrent des rameaux et ils se firent des tentes chacun sur son toit, dans leurs cours, dans les parvis de la maison de Dieu, sur la place de la porte de l'Eau et sur la place de la porte d'Éphraïm. 17 Toute l'assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité fit des tentes et habita sous les tentes. Depuis les jours de Josué, fils de Nun, jusqu'à ce jour, les enfants d'Israël n'avaient rien fait de pareil. Et il y eut de très grandes réjouissances. 18 On lut dans le livre de la loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu'au dernier. On célébra la fête pendant sept jours et le huitième jour il y eut une assemblée solennelle, selon le rite prescrit.
Néhémie 9. 1 Le vingt-quatrième jour du même mois, les enfants d'Israël s'assemblèrent pour un jeûne, revêtus de sacs, avec de la poussière sur la tête. 2 Ceux qui étaient de la race d'Israël, s'étant séparés de tous les fils de l'étranger, se tinrent debout et confessèrent leurs péchés et les iniquités de leurs pères. 3 Lorsqu'ils se furent levés à leur place, ils lurent dans le livre de la loi du Seigneur, leur Dieu, pendant un quart de la journée et, pendant un autre quart, ils confessèrent leurs péchés et adorèrent le Seigneur, leur Dieu. 4 Josué, Bani, Cedmiel, Sabanias, Bonni, Sarébias, Bani et Chanani, étant montés sur l'estrade des lévites, crièrent à haute voix vers le Seigneur, leur Dieu. 5 Et les lévites Josué, Cedmiel, Bani, Hasebnias, Sérébias, Odaïas, Sébnias et Phathahias dirent : "Levez-vous, bénissez le Seigneur, votre Dieu, d'éternité en éternité. Que l'on bénisse votre nom glorieux, qui est élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange. 6 C'est vous seul, Seigneur, vous, qui avez fait le ciel, le ciel des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qu'elle porte, la mer et tout ce qu'elle renferme, c'est vous qui donnez la vie à toutes ces choses et l'armée du ciel vous adore. 7 C'est vous, Seigneur, Dieu, qui avez choisi Abram, qui l'avez fait sortir d'Ur de Chaldée et qui lui avez donné le nom d'Abraham. 8 Vous avez trouvé son cœur fidèle devant vous et vous avez conclu avec lui l'alliance pour donner à sa postérité le pays des Chananéens, des Héthéens, des Amorhéens, des Phérézéens, des Jébuséens et des Gergeséens et vous avez tenu votre parole, car vous êtes juste." 9 "Vous avez vu l'affliction de nos pères en Égypte et vous avez entendu leurs cris près de la Mer rouge. 10 Vous avez opéré des signes et des prodiges contre Pharaon, contre tous ses serviteurs et contre tout le peuple de son pays, parce que vous saviez qu'ils avaient agi avec arrogance à l'égard de nos pères et vous vous êtes fait un nom, comme on le voit encore aujourd'hui. 11 Vous avez fendu la mer devant eux et ils ont passé à sec au milieu de la mer, mais vous avez précipité dans les abîmes, comme une pierre dans les grandes eaux, ceux qui les poursuivaient. 12 Vous les avez guidés le jour par une colonne de nuée et la nuit par une colonne de feu, pour éclairer devant eux la voie qu'ils devaient suivre. 13 Vous êtes descendu sur la montagne du Sinaï, vous avez parlé avec eux du haut du ciel et vous leur avez donné des ordonnances justes, des lois de vérité, des préceptes et des commandements excellents. 14 Vous leur avez fait connaître votre saint sabbat et vous leur avez prescrit par l'organe de Moïse, votre serviteur, des commandements, des préceptes et une loi. 15 Vous leur avez donné du ciel le pain pour leur faim et vous avez fait sortir du rocher l'eau pour leur soif. Et vous leur avez dit d'entrer en possession du pays que vous aviez juré de leur donner." 16 "Mais nos pères, eux, se livrèrent à l'orgueil, raidirent leur cou et n'écoutèrent pas vos commandements. 17 Ils refusèrent d'écouter et ils ne se souvinrent pas de vos merveilles, que vous aviez faites en leur faveur. Ils raidirent leur cou et, dans leur opiniâtreté, ils se donnèrent un chef pour retourner à leur servitude. Mais vous êtes un Dieu prêt au pardon, clément et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté et vous ne les avez pas abandonnés. 18 Même lorsqu'ils se firent un veau en fonte et dirent : Voici ton Dieu qui t'a fait sortir d’Égypte et qu'ils se livrèrent contre vous à de grands blasphèmes, 19 selon votre grande miséricorde, vous ne les avez pas abandonnés dans le désert et la colonne de nuée ne s'écarta pas d'auprès d'eux, les guidant le jour dans leur chemin, ni la colonne de feu, les éclairant la nuit dans la route qu'ils devaient suivre. 20 Vous leur avez donné votre bon esprit pour les rendre prudents, vous n'avez pas refusé votre manne à leur bouche et vous leur avez fourni de l'eau pour leur soif. 21 Pendant quarante ans vous avez pourvu à leur entretien dans le désert et ils ne manquèrent de rien, leurs vêtements ne s'usèrent pas et leurs pieds ne s'enflèrent pas." 22 "Vous leur avez livré des royaumes et des peuples, dont vous partageâtes entre eux les territoires et ils possédèrent le pays de Séhon, le pays du roi d'Hésébon et le pays d'Og, roi de Basan. 23 Vous avez multiplié leurs fils comme les étoiles du ciel et vous les avez amenés dans le pays dont vous aviez dit à leurs pères qu'ils y entreraient pour en prendre possession. 24 Et leurs fils vinrent prendre possession du pays et vous avez humilié devant eux les habitants du pays, les Chananéens et vous les avez livrés entre leurs mains, ainsi que les rois et les peuples du pays, pour qu'ils les traitassent à leur gré. 25 Ils s'emparèrent de villes fortifiées et de terres fertiles, ils possédèrent des maisons remplies de toutes sortes de biens, des citernes creusées, des vignes, des oliviers et des arbres fruitiers en abondance. Ils mangèrent, ils se rassasièrent, ils s'engraissèrent et vécurent dans les délices par votre grande bonté." 26 "Néanmoins ils furent rebelles et se révoltèrent contre vous. Ils jetèrent votre loi derrière leur dos, ils tuèrent vos prophètes qui rendaient témoignage contre eux, pour les ramener vers vous et ils se livrèrent envers vous à de grands blasphèmes. 27 Alors vous les abandonnâtes entre les mains de leurs oppresseurs, qui les opprimèrent. Mais, au temps de leur oppression, ils crièrent vers vous et vous, vous les entendîtes du haut du ciel et, dans votre grande miséricorde, vous leur donnâtes des sauveurs qui les sauvèrent de la main de leurs oppresseurs. 28 Quand ils eurent du repos, ils firent de nouveau le mal devant vous et vous les abandonnâtes entre les mains de leurs ennemis, qui dominèrent sur eux. Mais ils crièrent encore vers vous et vous, vous les entendîtes du haut du ciel et, dans votre grande miséricorde, vous les délivrâtes plusieurs fois. 29 Vous rendîtes témoignage contre eux, pour les ramener à votre loi et eux, persévérant dans l'orgueil, n'écoutèrent pas vos commandements, ils transgressèrent vos ordonnances, bien que celui qui les met en pratique trouve en elles la vie, ils présentèrent une épaule rebelle, ils raidirent leur cou et ils n'écoutèrent pas. 30 Vous usâtes de patience envers eux pendant de nombreuses années, vous rendîtes témoignage contre eux par votre esprit, par l'organe de vos prophètes et ils n'écoutèrent pas. Alors vous les livrâtes entre les mains des peuples des pays. 31 Mais, dans votre grande miséricorde, vous ne les avez pas anéantis et vous ne les avez pas délaissés, car vous êtes un Dieu clément et miséricordieux." 32 "Et maintenant, ô notre Dieu, Dieu grand, puissant et redoutable, vous qui maintenez l'alliance et la miséricorde, ne regardez pas comme peu de chose toutes les souffrances qui nous ont atteints, nous, nos rois, nos chefs, nos prêtres, nos prophètes, nos pères et tout votre peuple, depuis le temps des rois d'Assyrie jusqu'à ce jour. 33 Vous avez été juste dans tout ce qui nous est arrivé, car vous avez agi avec fidélité, mais nous, nous avons fait le mal. 34 Nos rois, nos chefs, nos prêtres et nos pères n'ont pas mis en pratique votre loi et ils n'ont été attentifs ni à vos commandements ni aux témoignages que vous rendiez contre eux. 35 Dans leur royaume, au milieu des nombreux bienfaits que vous leur accordiez, dans le pays vaste et fertile que vous leur aviez livré, ils ne vous ont pas servi et ils ne se sont pas détournés de leurs œuvres mauvaises. 36 Et voici qu'aujourd'hui nous sommes esclaves. Voici que nous sommes esclaves sur la terre que vous avez donnée à nos pères pour en manger les fruits et jouir de ses biens. 37 Elle multiplie ses produits pour les rois que vous avez établis sur nous, à cause de nos péchés. Ils disposent à leur gré de nos corps et de notre bétail et nous sommes dans une grande détresse."
Néhémie 10. 1 En conséquence de tout cela, nous contractâmes un engagement sacré que nous mîmes par écrit et nos chefs, nos lévites et nos prêtres y apposèrent leur sceau. 2 Voici ceux qui apposèrent leur sceau : Néhémie, le gouverneur, fils de Helchias. 3 Sédécias, Saraïas, Azarias, Jérémie, 4 Phashur, Amarias, Melchias, 5 Hattus, Sébénias, Melluch, 6 Harem, Mérimuth, Abdias, 7 Daniel, Genthon, Baruch, 8 Mosollam, Abias, Miamin, 9 Maazias, Belgaï, Séméïas, prêtres. 10 Lévites : Josué, fils d'Azanias, Bennui des fils de Hénadad, Cedmiel 11 et leurs frères, Sébénias, Odaïas, Célita, Phalaïas, Hanan, 12 Micha, Rohob, Hasébias, 13 Zachur, Sérébias, Sabanias, 14 Odaïas, Bani, Baninu. 15 Chefs du peuple : Pharos, Phahath-Moab, Elam, Zéthu, Bani, 16 Bonni, Azgad, Bébaï, 17 Adonias, Bégoai, Adin, 18 Ater, Ezéchias, Azur, 19 Odaïas, Hasum, Besaï, 20 Hareph, Anathoth, Nébaï, 21 Megphias, Mosollam, Hazir, 22 Mésizabel, Sadoc, Jeddua, 23 Pheltias, Hanan, Anaïas, 24 Osée, Ananie, Hassub, 25 Alohès, Phaléa, Sobec, 26 Réhum, Hasebna, Maasias, 27 Echias, Hanan, Anan, 28 Melluch, Harim, Baana. 29 Le reste du peuple, les prêtres, les lévites, les portiers, les chantres, les Nathinéens et tous ceux qui s'étaient séparés des peuples des pays pour suivre la loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, tous ceux qui étaient capables de connaissance et d'intelligence, 30 s'attachèrent à leurs frères, leurs nobles, promirent avec imprécation et serment de marcher dans la loi de Dieu, qui avait été donnée par l'organe de Moïse, serviteur de Dieu, d'observer et de mettre en pratique tous les commandements du Seigneur, notre Dieu, ses ordonnances et ses lois. 31 Nous promîmes, en particulier, que nous ne donnerions pas nos filles aux peuples du pays et que nous ne prendrions pas leurs filles pour nos fils 32 que, si les peuples du pays apportaient à vendre, le jour du sabbat, des marchandises ou denrées quelconques, nous ne leur achèterions rien le jour du sabbat et les jours de fête, que nous laisserions reposer la terre la septième année et que nous n'exigerions le paiement d'aucune dette. 33 Nous nous imposâmes l'obligation de payer un tiers de sicle chaque année pour le service de la maison de Dieu, 34 pour les pains de proposition, pour l'oblation perpétuelle, pour l'holocauste perpétuel, pour les sacrifices des sabbats, des néoménies, pour les fêtes, pour les choses consacrées, pour les sacrifices pour le péché, afin de faire expiation en faveur d'Israël et pour tout ce qui se fait dans la maison de notre Dieu. 35 Nous tirâmes au sort, prêtres, lévites et peuple, au sujet de l'offrande du bois, afin qu'on l'apportât à la maison de notre Dieu, chacune de nos familles à son tour, à des époques déterminées, d'année en année, pour qu'on le brûle sur l'autel du Seigneur, notre Dieu, comme il est écrit dans la loi. 36 Nous prîmes l'engagement d'apporter chaque année à la maison du Seigneur les prémices de notre sol et les prémices de tous les fruits de tous les arbres, 37 d'amener à la maison de notre Dieu, aux prêtres qui font le service dans la maison de notre Dieu, les premiers-nés de nos fils et de notre bétail, comme il est écrit dans la loi et les premiers-nés de nos bœufs et de nos brebis. 38 De même, que nous apporterions aux prêtres, dans les chambres de la maison de notre Dieu, les prémices de notre pâte et nos offrandes prélevées, ainsi que des fruits de tous les arbres, du vin nouveau et de l'huile et que nous livrerions la dîme de notre sol aux lévites. Et les lévites eux-mêmes lèveront la dîme dans toutes les villes voisines de nos cultures. 39 Le prêtre, fils d'Aaron, sera avec les lévites quand les lévites lèveront la dîme et les lévites apporteront la dîme de la dîme à la maison de notre Dieu, dans les chambres de la maison du trésor. 40 Car les enfants d'Israël et les fils de Lévi apporteront dans les chambres l'offrande du blé, du vin nouveau et de l'huile, là sont les ustensiles du sanctuaire et se tiennent les prêtres qui font le service, les portiers et les chantres. Ainsi nous ne négligerons pas la maison de notre Dieu.
Néhémie 11. 1 Les chefs du peuple s'établirent à Jérusalem. Le reste du peuple tira au sort, pour qu'un sur dix vînt habiter Jérusalem, la ville sainte, les neuf autres parties restant dans les autres villes. 2 Le peuple bénit tous ceux qui se décidèrent d'eux-mêmes à résider à Jérusalem. 3 Voici les chefs de famille de la province qui s'établirent à Jérusalem. Dans les villes de Juda, chacun s'établit dans sa propriété, dans sa ville : Israël, les prêtres et les lévites, les Nathinéens et les fils des serviteurs de Salomon : 4 A Jérusalem s'établirent des fils de Juda et des fils de Benjamin. Des fils de Juda : Athaïas, fils d'Aziam, fils de Zacharie, fils d'Amarias, fils de Saphatias, fils de Malaléel, des fils de Pharès, 5 et Maasias, fils de Baruch, fils de Cholhoza, fils de Hazias, fils d'Adaïas, fils de Joïarib, fils de Zacharie, fils de Séla. 6 Total des fils de Pharès qui s'établirent à Jérusalem : quatre cent soixante-huit hommes vaillants. 7 Voici les fils de Benjamin : Sellum, fils de Mosollam, fils de Joëd, fils de Phadaïas, fils de Colaïas, fils de Maasias, fils d'Ethéel, fils d'Isaïe, 8 et après lui Gebbaï-Sellaï : neuf cent vingt-huit. 9 Joël, fils de Zéchri, était leur chef et Juda, fils de Sénua, était le second chef de la ville. 10 Des prêtres : Idaïas, fils de Joïarib, Jachin, 11 Saraïas, fils de Helcias, fils de Mosollam, fils de Sadoc, fils de Méraïoth, fils d'Achitob, prince de la maison de Dieu, 12 et leurs frères qui faisaient le travail dans la maison : huit cent vingt-deux, Adaïas, fils de Jéroham, fils de Phéléias, fils d'Amsi, fils de Zacharie, fils de Phashur, fils de Melchias, 13 et ses frères, chefs de famille : deux cent quarante-deux et Amassaï, fils d'Azréel, fils d'Ahazi, fils de Mosollamoth, fils d'Emmer, 14 et leurs frères, hommes vaillants : cent vingt-huit. Zabdiel, fils de Hagdolim, était leur chef. 15 Des lévites : Séméïas, fils de Hasub, fils d'Azaricam, fils de Hasabias, fils de Boni, 16 Sabathaï et Jozabed, chargés des affaires extérieures de la maison de Dieu, du nombre des chefs des lévites, 17 Mathanias, fils de Micha, fils de Zébédéi, fils d'Asaph, le chef qui entonnait le chant de louange à la prière, Becbécias, le second parmi ses frères et Abda, fils de Samua, fils de Galal, fils d'Idithun. 18 Total des lévites dans la ville sainte : deux cent quatre-vingt-quatre. 19 Et les portiers : Accub, Telmon et leurs frères, gardiens des portes : cent soixante-douze. 20 Le reste d'Israël, les prêtres, les lévites, étaient dans toutes les autres villes de Juda, chacun dans sa propriété. 21 Les Nathinéens, s'établirent dans le quartier d'Ophel, Siha et Gaspha étaient préposés aux Nathinéens. 22 Le chef des lévites à Jérusalem était Azzi, fils de Bani, fils de Hasabias, fils de Mathanias, fils de Micha, d'entre les fils d'Asaph, les chantres chargés du service de la maison de Dieu. 23 Car il y avait une ordonnance du roi à leur sujet et un salaire déterminé était accordé aux chantres pour chaque jour. 24 Phathahias, fils de Mésézébel, d'entre les fils de Zara, fils de Juda, était commissaire du roi pour toutes les affaires du peuple. 25 Quant aux villages et à leurs territoires, des fils de Juda s'établirent : à Cariath-Arbé et dans les villes de sa dépendance, à Dibon et dans les villes de sa dépendance, à Cabséel et dans ses villages, 26 à Jésué, à Molada, à Beth-Phalet, 27 à Hasersual, à Bersabée et dans les villes de sa dépendance, 28 à Siceleg, à Mochona et dans les villes de sa dépendance, 29 à En-Remmon, à Saraa, à Jérimuth, 30 à Zanoé, à Odollam et dans leurs villages, à Lachis et dans son territoire, à Azéca et dans les villes de sa dépendance. Ils s'établirent depuis Bersabée jusqu'à la vallée d'Ennom. 31 Des fils de Benjamin s'établirent depuis Geba, à Machmas, à Haï, à Béthel et dans les villes de sa dépendance, 32 à Anathoth, à Nob, à Anania, 33 à Asor, à Rama, à Géthaïm, 34 à Hadid, à Séboïm, à Néballat, 35 à Lod et à Ono, dans la Vallée des Ouvriers. 36 Il y eut, parmi les lévites, des classes appartenant à Juda qui se joignirent à Benjamin.
Néhémie
12.
1
Voici les prêtres et
les lévites qui revinrent avec Zorobabel, fils de Salathiel et avec
Josué : Saraïas, Jérémie, Esdras, 2
Amarias, Melluch,
Hattus, 3
Sechénias, Réhum,
Mérimuth, 4
Addo, Genthon, Abias,
5
Miamin, Maadias,
Belga, 6
Seméïas, Joïarib,
Idaïas,
7
Sellum, Amoc,
Helcias, Idaïas. Ce furent là les chefs des prêtres et de leurs
frères au temps de Josué. 8
Lévites :
Josué, Bennui, Cedmiel, Sarébias, Juda, Mathanias, qui était
préposé, avec ses frères, au chant des louanges, 9
Becbécias et Hanni,
leurs frères, formaient dans le service le chœur opposé. 10
Josué engendra
Joakim, Joakim engendra Éliasib, Éliasib engendra Joïada, 11
Joïada engendra
Jonathan et Jonathan engendra Jeddoa. 12
Voici quels étaient,
au temps de Joakim, les prêtres, chefs de famille : pour
Saraïas, Maraïas, pour Jérémie, Ananie, 13
pour Esdras,
Mosollam, pour Amarias, Johanan, 14
pour Milicho,
Jonathan, pour Sébénias, Joseph, 15
pour Haram, Edna,
pour Maraïoth, Helci, 16
pour Addo, Zacharie,
pour Genthon, Mosollam, 17
pour Abias, Zéchri,
pour Miamin et Moadias, Phelti, 18
pour Belga, Sammua,
pour Séméias, Jonathan, 19
pour Joïarib,
Mathanaï, pour Jodaïas, Azzi, 20
pour Sellaï, Célaï,
pour Amoc, Héber, 21
pour Helcias,
Hasébias, pour Idaïas, Nathanaël. 22
Au temps d'Éliasib,
de Joiada, de Johanan et de Jeddoa, les lévites, chefs de famille
et les prêtres furent inscrits, sous le règne de Darius, le Perse.
23
Les fils de Lévi,
chefs de famille, furent inscrits dans le livre des Chroniques,
jusqu'au temps de Johanan, fils d'Éliasib. 24
Chefs des lévites :
Hasébias, Sérébias et Josué, fils de Cedmiel, chargés, avec
leurs frères en face d'eux, de célébrer et de louer Dieu, selon
l'ordre de David, homme de Dieu, un groupe alternant avec l'autre
groupe. 25
Mathanias, Becbécias,
Abdias, Mosollam, Telmon et Accub, portiers, faisaient la garde au
seuil des portes. 26
Ils vivaient au temps
de Joakim, fils de Josué, fils de Josédec et au temps de Néhémie,
le gouverneur et d'Esdras, le prêtre et le scribe. 27
Lors de la dédicace
des murailles de Jérusalem, on convoqua les lévites de tous les
lieux qu'ils habitaient, pour les faire venir à Jérusalem, afin de
célébrer la dédicace avec joie, avec des louanges et des chants,
au son des cymbales, des cithares et des harpes. 28
Les fils des chantres
se rassemblèrent de la campagne environnant Jérusalem, des
villages des Nétophatiens, 29
de Beth-Galgal et du
territoire de Géba et d'Azmaveth, car les chantres s'étaient bâti
des villages aux alentours de Jérusalem. 30
Les prêtres et les
lévites, après s'être purifiés, purifièrent le peuple, les
portes et la muraille. 31
Je fis monter sur la
muraille les princes de Juda et je formai deux grands chœurs de
procession. Le premier chœur se mit en marche vers le côté droit,
sur la muraille, vers la porte du Fumier. 32
Derrière eux
marchaient Osaïas et la moitié des princes de Juda, 33
Azarias, Esdras,
Mosollam, 34
Juda, Benjamin,
Séméïas et Jérémie, 35
des fils de prêtres
avec des trompettes, Zacharie, fils de Jonathan, fils de Séméïas,
fils de Mathanias, fils de Michée, fils de Zéchur, fils d'Asaph,
36
et ses frères,
Séméïas, Azaréel, Malalaï, Galalaï, Maaï, Nathanaël, Juda et
Hanani, avec les instruments de musique de David, homme de Dieu.
Esdras, le scribe, était devant eux. 37
A la porte de la
Source, ils montèrent vis-à-vis d'eux les degrés de la cité de
David, par la montée de la muraille, au-dessus de la maison de
David, jusqu'à la porte de l'Eau, vers l'orient. 38
Le second chœur se
mit en marche du côté opposé, j'étais derrière lui, avec
l'autre moitié du peuple, sur la muraille. D'au-dessus de la tour
des Fourneaux, on alla jusqu'à la muraille large, 39
puis, d'au-dessus de
la porte d'Éphraïm, de la Vieille porte, de la porte des Poissons,
de la tour de Hananéel et de la tour de Méa, jusqu'à la porte des
Brebis et l'on s'arrêta à la porte de la Prison. 40
Les deux chœurs
s'arrêtèrent dans la maison de Dieu, ainsi que moi et la moitié
des magistrats qui étaient avec moi, 41
et les prêtres
Éliacim, Maasias, Miamin, Michée, Élioénaï, Zacharie, Ananie,
avec des trompettes 42
et Maasias, Séméïas,
Éléazar, Azzi, Johanan, Melchias, Élam et Ézer. Et les chantres
se firent entendre, avec Jezraïas, leur chef. 43
Ils offrirent ce
jour-là de grands sacrifices et se livrèrent aux réjouissances,
car Dieu leur avait donné un grand sujet de joie. Les femmes et les
enfants se réjouirent aussi et les cris de joie de Jérusalem
furent entendus au loin. 44
En ce temps-là, on
établit des hommes préposés aux chambres qui servaient de
magasins pour les offrandes prélevées, les prémices et les dîmes
et on les chargea d'y recueillir, du territoire des villes, les
portions assignées par la loi aux prêtres et aux lévites, car
Juda se réjouissait de voir à leur poste les prêtres et les
lévites, 45
observant le service
de leur Dieu et le service des purifications et de même, les
chantres et les portiers, selon l'ordonnance de David et de Salomon,
son fils. 46
Car autrefois, dans
les jours de David et d'Asaph, le chef des chantres, il y avait des
chants de louange et d'actions de grâces en l'honneur de Dieu. 47
Tout Israël, dans
les jours de Zorobabel et de Néhémie, donnait jour par jour les
portions des chantres et des portiers, on donnait aux lévites les
saintes offrandes et les lévites en donnaient leur part aux fils
d'Aaron.
Néhémie 13. 1 En ce temps-là, on lut aux oreilles du peuple dans le livre de Moïse et l'on y trouva écrit que l'Ammonite et le Moabite ne devaient jamais entrer dans l'assemblée de Dieu, 2 parce qu'ils n'étaient pas venus au-devant des enfants d'Israël avec du pain et de l'eau et parce qu'ils avaient payé contre eux Balaam pour qu'il les maudit, mais notre Dieu avait changé la malédiction en bénédiction. 3 Lorsqu'on eut entendu cette loi, on sépara d'Israël tous les étrangers. 4 Avant cela, le prêtre Éliasib, qui avait l'intendance des chambres de la maison de notre Dieu et qui était allié de Tobie, 5 avait disposé pour ce dernier une grande chambre où l'on mettait auparavant les offrandes, l'encens, les ustensiles, la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile, la taxe des lévites, des chantres et des portiers et ce qui était prélevé pour les prêtres. 6 Quand tout cela eut lieu, je n'étais pas à Jérusalem, car, la trente deuxième année d'Artaxerxès, roi de Babylone, j'étais retourné près du roi. Au bout de quelque temps, j'obtins du roi la permission 7 de revenir à Jérusalem et je m'aperçus du mal qu'avait fait Éliasib, en faveur de Tobie, en arrangeant une chambre pour lui dans les parvis de la maison de Dieu. 8 J'en éprouvai une grande douleur et je jetai hors de la chambre tous les meubles de la demeure de Tobie. 9 Puis j'ordonnai qu'on purifiât les chambres et j'y replaçai les ustensiles de la maison de Dieu, les offrandes et l'encens. 10 J'appris aussi que les portions des lévites n'avaient pas été livrées et que les lévites et les chantres chargés du service s'étaient enfuis chacun dans ses terres. 11 J'adressai des réprimandes aux magistrats et je dis : "Pourquoi la maison de Dieu est-elle abandonnée ?" Et je rassemblai les lévites et les chantres et je les remis à leur poste. 12 Alors tout Juda apporta dans les magasins la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile. 13 Je confiai l'intendance des magasins à Sélémias, le prêtre, à Sadoc, le scribe et à Phadaïas, l'un des lévites et je leur adjoignis Hanan, fils de Zachur, fils de Mathanias, parce qu'ils étaient reconnus fidèles. C'était à eux de faire les distributions à leurs frères. 14 Souvenez-vous de moi, ô mon Dieu, à cause de cela et n'effacez pas de votre mémoire les actes de piété que j'ai faits pour la maison de Dieu et pour son service. 15 En ce temps-là, je vis en Juda des hommes qui foulaient au pressoir pendant le sabbat, qui rentraient des gerbes, chargeaient sur des ânes même du vin, des raisins, des figues et toutes sortes de fardeaux et qui les amenaient à Jérusalem le jour du sabbat et je leur donnai un avertissement lorsqu'ils vendaient leurs denrées. 16 De même les Tyriens demeurant à Jérusalem, apportaient du poisson et toutes sortes de marchandises et les vendaient le jour du sabbat, aux fils de Juda et dans Jérusalem. 17 J'adressai des réprimandes aux grands de Juda et je leur dis : "Quelle est cette mauvaise action que vous faites, en profanant le jour du sabbat ? 18 N'est-ce pas ainsi qu'ont agi vos pères et n'est-ce pas à cause de cela que notre Dieu a fait venir tous ces malheurs sur nous et sur cette ville ? Et vous, vous augmentez encore sa colère contre Israël en profanant le sabbat." 19 Ensuite, dès qu'il fit sombre aux entrées de Jérusalem, avant le sabbat, j'ordonnai de fermer les portes et j'ordonnai qu'on ne les ouvrît qu'après le sabbat. De plus, je plaçai aux portes quelques-uns de mes gens afin qu'aucun fardeau n'entrât le jour du sabbat. 20 Alors les marchands et les vendeurs de toutes sortes de denrées passèrent la nuit une fois ou deux hors de Jérusalem. 21 Je les avertis et je leur dis : "Pourquoi passez-vous la nuit devant la muraille ? Si vous le faites encore, je mettrai la main sur vous." Depuis ce temps-là, ils ne vinrent plus pendant le sabbat. 22 Et j'ordonnai aux lévites de se purifier et de venir garder les portes pour sanctifier le jour du sabbat. Souvenez-vous encore de moi, ô mon Dieu, à cause de cela et épargnez-moi selon votre grande miséricorde 23 En ce même temps, je vis aussi des Juifs qui avaient établi chez eux des femmes azotiennes, ammonites, moabites. 24 La moitié de leurs fils parlaient l'azotien sans pouvoir parler judéen et de même pour la langue de tel et tel autre peuple. 25 Je leur adressai des réprimandes et je les maudis, j'en frappai plusieurs, je leur arrachai les cheveux et je les adjurai au nom de Dieu, en disant : "Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils et vous ne prendrez pas de leurs filles pour vos fils ou pour vous. 26 N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël ? Il n'y avait pas de roi semblable à lui parmi la multitude des nations, il était aimé de son Dieu et Dieu l’avait établi roi sur tout Israël, mais les femmes étrangères l'entraînèrent, lui aussi, dans le péché. 27 Fallait-il donc apprendre à votre sujet que vous commettez ce grand crime et que vous péchez contre notre Dieu, en établissant chez vous des femmes étrangères ?" 28 Un des fils de Joïada, fils d'Éliasib, le grand prêtre, était gendre de Sanaballat le Horonite, je le chassai loin de moi. 29 Souvenez-vous d'eux, ô mon Dieu, à propos de cette profanation du sacerdoce et des obligations sacrées des prêtres et des lévites. 30 Je les purifiai de tout ce qui était étranger et je remis en vigueur les règlements concernent les prêtres et les lévites, chacun dans son ministère, 31 et ce qui concernait l'offrande du bois à des époques déterminées, ainsi que les prémices. Souvenez-vous-en en ma faveur, ô mon Dieu, pour mon bien.
Notes sur le livre de Néhémie
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1.1 Casleu. Voir 1 Esdras, 10, 9. ― En l’année vingtième du règne d’Artaxerxès Longuemain, l’an 450 avant Jésus-Christ. ― Suse, capitale de Susiane, sur le fleuve Ulaï.
1.3 Le mur de Jérusalem est tombé. Nous ne savons rien des quatorze années qui suivirent l’arrivée d’Esdras avant l’arrivée de Néhémie en Palestine. Ce verset suppose ou que dans cet intervalle les ennemis des Juifs avaient renversé les murs de Jérusalem et brûlé ses portes, au moins en partie reconstruites, ou bien, comme l’ont dit beaucoup de commentateurs, que Néhémie croyait que la capitale de la Judée avait été complètement relevée de ses ruines depuis le retour de la captivité, et qu’il apprend avec douleur qu’elle est encore dans l’état où l’avait mise l’armée de Nabuchodonosor.
1.5 Voir Daniel 9, 4.
1.9 Le nom de Dieu est pris ici, comme quelquefois ailleurs, pour la majesté, l’essence divine, Dieu lui-même.
1.11 L’échanson du roi. Voir 1 Esdras, 2, 63. ― Néhémie fait connaître les fonctions qu’il remplissait auprès d’Artaxerxès pour expliquer comment il ne pouvait quitter Suse sans l’autorisation royale.
2.1 Au mois de Nisan, mars-avril, en la vingtième année, en 450 avant Jésus-Christ. Comme ce qui est raconté au chapitre Ier s’était passé au mois de Casleu (novembre-décembre) de la même vingtième année, il en résulte que Néhémie ne fait pas commencer l’année au mois de Nisan, selon l’ancienne coutume hébraïque, mais en automne, selon un usage répandu en Orient.
2.6 La reine ne mangeait pas publiquement avec le roi, mais elle mangeait avec lui en particulier, comme nous le voyons dans le livre d’Esther et comme nous l’attestent les monuments anciens. ― Je lui marquai le temps, douze ans, ainsi qu’il résulte de ce qui est dit plus loin, voir 2 Esdras, 5, 14 ; 13, 6.
2.8 De la forêt du roi, dans le texte hébreu ; du paradis, c’est-à-dire du parc royal. Divers commentateurs ont soupçonné que ce parc royal était les jardins d’Étham, arrosés par les étangs appelés Étangs de Salomon, au sud de Jérusalem. ― Les portes de la tour de la maison. Ces mots sont obscurs. Il s’agit ou des portes du parvis du Temple, ou des portes de la forteresse qui était au nord du Temple et fut connue du temps des Maccabées, qui la reconstruisirent, sous le nom de Bâris ; ce nom rappelle celui de Birâh qu’on lit ici dans l’original et qui est traduit Bâris, dans le grec.
2.10 Sanaballat était sans doute le chef de la Samarie. Il est appelé l’Horonite, parce qu’il était originaire d’Horonaïm, ville moabite, ou plutôt de l’une des deux Bethoron, la haute ou la basse, qui faisaient partie de la tribu d’Éphraïm. ― Tobie est désigné comme le serviteur Ammanite, soit parce qu’il était d’origine ammonite, soit parce qu’il avait été esclave chez les Ammonites.
2.13 La porte de la vallée, qui conduisait à la vallée de Benhinnom, devait être à l’ouest de la ville de Jérusalem, à peu près à l’endroit où est aujourd’hui la porte de Jaffa. ― Devant la fontaine du dragon. Cette fontaine n’est mentionnée sous ce nom que dans ce passage. C’est probablement la fontaine appelée aujourd’hui le Bir-Eyub, à qui l’on avait donné le nom de fontaine du Dragon, au temps d’Esdras, à cause de quelque grand serpent qu’on avait trouvé sans doute dans son voisinage. ― La porte du fumier ou Porte Sterquiline était au sud de Jérusalem. Elle existe encore sous ce nom, mais à une autre place, et conduit à la vallée d’Hinnom. On y voit aussi beaucoup de fumier dans les environs.
2.14 A la porte de la fontaine. C’était probablement une porte située au sud du mont Sion qui menait à la Fontaine et à l’étang de Siloé. ― L’aqueduc du roi est sans doute l’aqueduc souterrain creusé dans le roc vif, qui conduit l’eau de la Fontaine de la Vierge à la Fontaine et à l’étang de Siloé ou l’aqueduc dit inférieur. ― Il n’y avait pas d’endroit… Le chemin était obstrué par les ruines et les décombres accumulés.
2.15 Par le torrent du Cédron.
3.1 La porte du troupeau est la porte actuelle de Saint-Etienne ou du moins elle était dans le voisinage de cette dernière, au nord-est de la ville, au nord du Temple. C’est par là qu’on amenait au Temple les victimes qu’on devait y immoler et aujourd’hui encore les Bédouins introduisent souvent par cette porte les brebis qu’ils vont vendre dans la ville. ― La tour de cent coudées, en hébreu la tour Hamméah, dont le nom signifie cent. Elle devait être située entre la porte du troupeau et l’angle nord-ouest de la ville. ― La tour Hananéel était placée entre l’angle nord-est et l’angle nord-ouest du mur de Jérusalem.
3.2 Les hommes de Jéricho… Ce verset et les suivants énumèrent les noms ou le lieu d’origine de ceux qui contribuèrent à la réédification des murailles de la ville, en commençant par les habitants de Jéricho.
3.3 La porte des Poissons tirait vraisemblablement son nom du voisinage du marché aux poissons, où les Tyriens vendaient du poisson de mer, comme il est dit plus loin, voir 2 Esdras, 13, 16. Cette porte est aussi mentionnée, voir 2 Esdras, 12, 38 ; 2 Chroniques, 33, 14 ; Sophonie, 1, 10. Sa position n’est pas connue avec certitude, mais on peut supposer qu’elle était au nord de la ville.
3.5 Ne soumirent pas, etc. ; c’est-à-dire ne voulurent pas se soumettre, s’abaisser jusqu’à travailler.
3.6 La porte ancienne, à l’angle nord-est.
3.7 Pour le chef ; hébraïsme pour le trône, ou le siège, le tribunal du gouverneur.
3.8 Et ils laissèrent, etc. ; ils ne bâtirent pas la partie de Jérusalem qui s’étendait jusqu’au mur, etc., parce qu’elle n’avait pas été détruite.
3.15 Les murs de la piscine de Siloé. Sur la piscine de Siloé, voir Jean note 9.7.
3.16 Bethsur. Voir 2 Chroniques, 11, 7. ― La piscine qui a été construite avec un grand travail et jusqu’à la maison des forts. Les noms propres, celui de la piscine qui s’appelait Asouiah, et celui de Beth-Gibborim.
3.22 Hommes ; hébraïsme, pour habitants.
3.26 Ophel. Voir 2 Chroniques, 27, 3. ― La porte des eaux, à l’est de Jérusalem.
3.28 Depuis la porte des chevaux, à l’est du côté du Temple.
3.30 Sa trésorerie ; c’est-à-dire le logement qu’il occupait comme trésorier. ― La porte des Juges. Les Septante ont traduit la porte Maphekad. Ce n’était pas une porte de la ville, mais du temple. ― La chambre de l’angle était la salle haute d’une tour située probablement à l’angle sud-est, à l’endroit où se terminant le mur d’Ophel.
3.31 A la porte du troupeau. C’est là qu’on avait commencé à bâtir, comme le dit le premier verset du chapitre. Le mur était donc ainsi complet autour de la ville.
4.10 De celui qui porte ; de ceux qui portent la terre et les pierres.
4.23 Pour se laver, par un motif de propreté, ou de soumission à la loi, qui imposait des purifications en certaines circonstances.
5.1 Contre leurs frères, les Juifs, qui, étant riches, ne leur donnaient aucun secours.
5.11 Donnez-le pour eux. En dédommagement des usures que vous exigez d’eux, payez pour eux le centième d’argent, etc., qu’ils doivent payer au roi, comme tribut.
5.13 Mon vêtement. Le terme hébreu aussi bien que le mot latin de la Vulgate signifie proprement sein, poitrine, et par extension la partie du vêtement qui les couvre.
5.14 Depuis l’an vingt jusqu’à l’an trente-deux du roi Artaxerxès, de 450 à 438 avant Jésus-Christ.
6.2 Dans la campagne d’Ono, dans la tribu de Benjamin, au nord de Jérusalem.
6.9 Je fortifiai, etc., c’est-à-dire, je me suis appliqué au travail avec encore plus de courage et plus d’ardeur.
6.10 Sémaia, était de la race sacerdotale (voir 1 Chroniques, 24, 18) ; mais un faux prophète, vendu à Sanaballat et aux Samaritains (voir verset 12).
6.11 Semblable à moi ; un chef du peuple comme moi. ― Et quel homme, étant laïque, comme moi, pourrait entrer dans le temple, sans être puni de mort pour sa témérité ? Ceux qui prétendent que Néhémias était prêtre entendent ainsi ce passage : Quel homme dans ma position chercherait à se réfugier dans le temple pour sauver sa vie ?
6.14 En considérant, etc. ; littéralement : Eu égard à Tobie et à Sanaballat, selon leurs œuvres telles.
6.15 Élul commençait à la nouvelle lune d’août.
7.1 Voir Ecclésiastique 49, 15.
7.5 D’assembler ; littéralement et par hébraïsme, et j’assemblai.
7.6 Voir 1 Esdras, 2, 1. ― Les fils de la province, etc. Voir 1 Esdras, 2, 1.
7.8 Voir, pour ce verset et les suivants, 1 Esdras, 2, 3.
7.33 D’un autre Nébo ; c’est-à-dire différente de l’autre ville de Nébo mentionnée dans Nombres, 32, 3 ; Isaïe 15, 2, etc.
7.61 Thelharsa, etc. Voir 1 Esdras, 2, 59.
7.64 Leur écrit, leur inscription.
7.65 Sur Athersatha, et de choses très saintes. Voir 1 Esdras, 2, 63.
8.1 Le septième mois commençait à la nouvelle lune de septembre. ― La porte des eaux, à l’est de Jérusalem.
8.9 Athersatha. Voir 1 Esdras, 2, 63.
9.1 Dans le jeûne, etc., c’est-à-dire jeûnant, revêtus de cilices, et ayant de la poussière sur la tête.
9.2 De tout fils étranger ; hébraïsme, pour de tout étranger.
9.3 Ils confessaient. C’est le vrai sens de la Vulgate aussi bien que de l’hébreu. Seulement l’expression leurs péchés est sous-entendue ici, tandis qu’elle est exprimée dans le verset précédent.
9.5 Depuis l’éternité, etc. ; de siècle en siècle, toujours. ― Le nom de votre gloire ; hébraïsme, pour votre nom glorieux.
9.7 Voir Genèse 11, 31. ― Du feu. Selon une tradition des Juifs, les Chaldéens voulurent faire brûler Abraham. Saint Jérôme semble avoir rejeté d’abord cette tradition comme fabuleuse, mais il l’a adoptée plus tard. Cependant on entend communément ici par le feu des Chaldéens, la ville Ur ou Our qui en hébreu signifie en effet feu, flamme. ― Le nom d’Abraham. Voir Genèse 17, 5.
9.10 Des signes et des merveilles sur Pharaon par les plaies d’Égypte, racontées dans l’Exode, et par tous les miracles qui accompagnèrent la sortie d’Égypte et le séjour dans le désert du Sinaï.
9.14 Vous leur avez montré, etc. Vous leur avez enseigné que le sabbat était consacré à honorer votre saint nom.
9.16-17 Inflexible ; qui se refuse à supporter le joug ; image tirée d’un animal indomptable.
9.18 Un veau jeté en fonte, le veau d’or.
9.22 Hésébon. Voir Nombres, 21, 25. ― Basan. Voir Nombres, 21, 33.
9.27 Des sauveurs, les juges d’Israël, qui affranchirent le peuple de l’oppression.
9.32 Depuis les jours du roi d’Assur, Théglathphalasar et ses successeurs qui emmenèrent les Israélites en captivité.
9.33 Vous avez accompli la vérité, en réalisant vos promesses.
9.35 La grande bonté, etc. D’autres traduisent conformément à l’hébreu : Les biens abondants, ou l’abondance des biens.
9.37 Ils dominent sur nos corps par les corvées qu’ils exigent de nous.
10.1 Athersatha. Voir 1 Esdras, 2, 63.
10.31 Un jour sanctifié ; consacré à quelque fête religieuse. ― Nous abandonnerons, etc. ; c’est-à-dire pendant chaque septième année nous ne cultiverons pas la terre, nous ne sèmerons pas, etc. Voir Lévitique, 25, verset 4 et suivants. ― Nous abandonnerons, etc. ; c’est-à-dire nous n’exigerons d’aucune main, qu’elle paye ce qui nous sera dû. Comparer à Deutéronome, 15, 2.
10.33 Les choses sanctifiées ; probablement l’huile, l’encens, etc. ; selon d’autres, ce sont les sacrifices pacifiques, ou bien les autres fêtes. ― Pour le péché. Le sacrifice expiatoire du péché.
10.34 Pour l’offrande des bois nécessaires aux sacrifices dans le temple. Avant la captivité, les Gabaonites ou Nathinéens étaient chargés de procurer le bois pour les besoins du culte, mais maintenant ils n’étaient plus assez nombreux et les Juifs furent obligés de le fournir à tour de rôle.
10.35 Nous promîmes et nous jurâmes. Ces deux verbes, exprimés au verset 29, sont sous-entendus ici. Ils ne sauraient dépendre de nous jetâmes le sort (voir verset 34), parce que l’offrande des prémices dont il s’agit ici était expressément ordonnée par la loi.
10.38 Et le prêtre, etc. ; c’est-à-dire qu’il y aura toujours un prêtre chargé d’inspecter les dîmes que les Lévites recevront, afin d’en prendre la dixième partie pour les prêtres, selon ce qui est prescrit par Moïse (voir Nombres, 18, 26-27). ― Par le lieu où on garde le trésor, lieu que souvent on appelle simplement trésor, on entend des espèces de greniers ou de magasins dans lesquels on rassemblait toutes les choses saintes et toutes celles qui étaient consacrées au service du temple.
11.5 Du Silonite. L’article déterminatif qui se trouve dans le texte hébreu ne permet pas une autre traduction. Il s’agissait sans doute d’un homme de Silo, assez connu d’ailleurs pour que l’écrivain sacré n’eût pas besoin de le désigner par son nom propre.
11.13 Les princes des pères ; c’est-à-dire les princes des familles.
11.21 Dans Ophel. Voir 2 Esdras, 4, 26.
11.25 Comme nous l’avons déjà remarqué, les filles d’une ville sont ordinairement les bourgs, les villages qui en dépendent.
11.33 Asor, près de Jérusalem, au nord.
11.35 La vallée des Ouvriers. Voir 1 Chroniques, note 4.14.
11.36 Des Lévites, etc. Un certain nombre de Lévites avaient leurs possessions dans les tribus de Juda et de Benjamin.
12.22 Darius, le Perse, Darius II, surnommé Nothus, qui régna de l’an 424 à l’an 404 avant Jésus-Christ.
12.30 Se purifièrent, etc., selon les prescriptions de la loi. Voir Nombres, 8, 6-7.
12.31 Vers la porte du fumier, au sud de Jérusalem.
12.35 Ses frères ; c’est-à-dire les frères de Zacharie. ― A la porte de la fontaine, au sud-est de Jérusalem.
12.38 La porte d’Éphraïm, au nord de Jérusalem. ― La porte ancienne, à l’angle au nord-est. ― La porte des poissons, au nord. ― La porte du troupeau, au nord-est. ― La porte de la prison, à l’est.
12.46 Sanctifier signifie proprement en hébreu séparer un objet de l’usage commun et profane pour l’employer à un usage sacré et divin. Mais, en employant l’hypallage, l’écrivain sacré attribue ici à la personne un sens qui appartient à la chose. Ainsi, au lieu de dire que le peuple d’Israël sanctifia les dîmes pour les Lévites, il dit qu’il sanctifia les Lévites. D’où il suit que le sens de ce passage est que le peuple d’Israël donna aux Lévites ce qui leur était dû des choses saintes d’après la loi (voir Nombres, chapitre 18), et que les Lévites à leur tour donnèrent aux prêtres une partie de ce qu’ils recevaient, toujours d’après la loi mosaïque.
13.1 Voir Deutéronome, 23, 3.
13.4 Avant ; c’est le sens de super, expliqué par l’hébreu.
13.5 Il lui fit, littéralement il se fit. L’hébreu peut signifier l’un et l’autre ; mais par les versets 7 et 8, on voit que c’est Éliasib qui fit à Tobie un trésor.
13.6 Au bout d’un certain temps, littéralement à la fin de jours. L’absence de l’article déterminatif dans le texte hébreu ne permet aucune tradition opposée à la nôtre. ― Je priai le roi, de me permettre de retourner à Jérusalem.
13.9 Les trésors. Voir, sur ce mot, 2 Esdras, 10, 38.
13.14 Mes miséricordes, c’est-à-dire mes actes de bonté, mes bonnes œuvres.
13.15 Toutes les œuvres énumérées ici sont interdites le jour du sabbat.
13.19 Au jour du sabbat. Selon l’hébreu et les Septante : avant le sabbat ; c’est-à-dire le soir qui précédait le sabbat.
13.24 La langue d’Azot ; la langue de leurs mères, dialecte de l’hébreu. ― La langue juive ; le pur juif. ― La langue d’Azot devait être la langue des Philistins, c’est-à-dire une langue aryenne pour le fond, puisque les Philistins étaient de race aryenne, et par conséquent très différente des langues hébraïques et araméenne, au moins à l’origine. Par la suite des temps, elle avait dû adopter beaucoup de mots sémitiques.
13.26 Voir 1 Rois, 3, 1 ; 11, vv. 1, 4.
Tobie
Introduction
1° Le nom, le sujet, la division. — Le nom est celui des deux héros du livre, qui en furent vraisemblablement aussi les auteurs (voyez plus bas, p.334, au 3°.). Le titre varie néanmoins légèrement dans les différentes versions. En grec: Βίβλος λόγων Τοβίτ (ou Τοβείτ), parfois simplement Τοβίτ. Dans la Peschito syriaque : Liber rerum Tobit. Dans les traductions latines: Liber Tobiae, ou Tobias, ou Tobit et Tobias (sur cette différence de noms, voyez 1, 1 et le commentaire), ou, ce qu’il y a de meilleur peut-être, Liber utriusque Tobiae.
Le sujet, charmant et populaire, est bien connu : c’est l’histoire des deux Tobie et des merveilleuses bontés du Seigneur à leur égard. Le père, si saint, si éprouvé, si patient, si récompensé; le fils, bien saint aussi, qui sert d’instrument à Dieu pour faire cesser les malheurs soit de son père, soit de sa cousine Sara, et qui est lui-même étonnamment béni. Tout se résume en ces quelques mots.
La division peut être différemment présentée. Par exemple, « six sections formant autant de tableaux : 1° Vertus et épreuves de Tobie, 1, 1-3, 6; 2° Vertus et épreuves de Sara, 3, 7-23; 3° Voyage du jeune Tobie en Médie, 3, 24-6, 9; 4° Son mariage avec Sara, 6, 10-9, 12; 5° Son retour à Ninive, 10, 1-11, 21; 6° Conclusion: manifestation de l'ange Raphaël, dernières années de Tobie, 12, 1-14, 17 (Manuel biblique, t. 2, n. 527). » Nous avons adopté le partage suivant : deux parties, dont la première, 1, 1-3, 25, sert d’introduction au reste du livre, en décrivant, dès l'abord, les épreuves si cruelles de Tobie et de Sara; la seconde, 4, 1-14, 17, raconte la façon toute providentielle dont Dieu mit fin à ces épreuves par l’intermédiaire du jeune Tobie. Pour les subdivisions de ces deux parties, nous , admettons les sections ou tableaux qui viennent d’être indiqués. Il est certain que ce petit livre « forme un tout parfaitement coordonné, et disposé avec un art admirable (Man. Bibl., 1. c.) ».
2° Le but du livre de Tobie et son utilité. — On peut distinguer le but principal et le but secondaire. La fin principale du livre est évidemment de démontrer que Dieu met parfois les justes, dans le creuset de l’épreuve, mais qu’il transforme ensuite leurs maux en toute sorte d’avantages, même temporels, quand ils ont fait preuve de constance et de fidélité. Sous ce rapport, le livre de Tobie ne diffère de celui de Job que par la forme (Comp. 2, 12 et ss. « Le livre de Tobie nous offre un tableau intime des vertus, des souffrances et des joies de l'exil de Tobie. Ce n'est pas le froid récit d'évènements fortuitement rapprochés mais le tableau plein de simplicité et de grandeur des épreuves d'un homme juste et miséricordieux. Tobie est un second Job. » Haneberg, Histoire de la révélation biblique, t.2, p. 92 de la traduction française). De part et d’autre, c’est une justification de la Providence divine; « mais, dans Job, le problème du mal est discuté théoriquement, ici il est résolu, pour ainsi dire, en action, par les incidents de la vie vulgaire (Man. Bibl., t. 2, n. 534). »
Le but secondaire est de fournir « un parfait modèle de la vie domestique ». A ce titre notre livre a été justement appelé « le manuel des époux ». En effet, « l'exemple du jeune Tobie montre comment doivent se contracter et se célébrer les unions agréables à Dieu. L’humanité, l’amour paternel, la piété filiale, la douceur et la probité des deux Tobie sont le développement de la pensée fondamentale... Ainsi, ce livre devient le livre élémentaire des parents qui veulent fonder une famille agréable à Dieu, et marcher courageusement au-devant des épreuves de la vie (Haneberg, l. c.). »
Il abonde donc en nombreux enseignements moraux, qui ne le rendent pas moins utile qu’intéressant. Au point de vue historique, il nous fournit de très précieux détails sur la vie de famille chez les Hébreux et sur la situation des Israélites déportés en Assyrie. Son importance n’est pas moindre pour le dogme, puisqu’il développe notablement ce que nous avions appris jusque-là dans l’Ancien Testament sur l'existence et le rôle des anges, bons ou mauvais, et en particulier sur les anges gardiens. Il ouvre enfin, dans le beau cantique du chap. 13, de grandioses perspectives messianiques.
3° L'auteur et l'époque. — Dans le texte grec et la plupart des autres anciennes versions Tobie l’ancien est mis directement en scène et parle à la première personne aux premières pages du livre (1, 2b-3, 6) (« Moi, Tobie, je marchais tous les jours de ma vie dans les voies de la vérité et de la justice, et je faisais de nombreuses aumônes à mes frères, » etc.). De plus, dans ce même texte grec, il est dit formellement, 12, 20, que l’ange Raphaël, avant de remonter au ciel engagea les deux Tobie à écrire le récit des merveilles dont ils avaient été l’objet: γράψατε πάντα τά συντελεσθέντα είς βιβλίον (« Écrivez dans un livre tout ce qui s'est accompli « . La Vulgate dit narrate, au lieu de γράψατε). Or il est tout naturel de supposer que cette recommandation fut religieusement exécutée; les éditions grecques l'insinuent même, en ajoutant, 13, 1 , que « Tobie écrivit une prière de louange », c’est-à-dire son beau cantique, ce qui implique qu’il joignit au chant d’action de grâces la narration des faits qui l'avaient occasionné (l'absence de ces détails dans la Vulgate n'enlève rien de leur importance à ces renseignements, car notre version latine abrège souvent, comme il sera dit plus bas.). Les exégètes catholiques anciens et modernes, s’appuyant sur ces données, ont admis pour la plupart que les deux Tobie sont les auteurs, en même temps que les héros, du livre qui porte leur nom, et ce sentiment n’a rien que de très vraisemblable, d’autant mieux qu’à tout instant de minutieux détails révèlent le témoin oculaire. A coup sûr, il faut faire exception pour les deux derniers versets 14 16-17 qui racontent la mort du jeune Tobie et qui furent ajoutés par quelqu’un de ses enfants.
L’époque de la composition du livre se trouve déterminée par là même; il remonte aux premiers temps de la déportation des Israélites du Nord en Assyrie, puisque Tobie paraît avoir vécu sous le règne de Salmanasar (voyez 1, 2, et le commentaire), vers la fin du 8ème siècle avant J.-C.
4° Caractère historique du livre. —- On le nie hautement dans le camp rationaliste, en réalité à cause des miracles qu’il raconte en si grand nombre. La plupart des commentateurs protestants adoptent cette même opinion, quoique en alléguant d’autres motifs, et ne voient dans le livre de Tobie qu'une fiction, qu’un pieux roman.
L’objection tirée des miracles ne prouve absolument rien. Les autres seraient plus sérieuses si elles étaient fondées; mais elles ne sont qu’apparentes et futiles: · qu'il suffise de les indiquer ici, car la réfutation sera plus claire et mieux à sa place dans le commentaire.
Le livre de Tobie contiendrait des erreurs géographiques. Ainsi la ville de Rages ne fut bâtie, d’après Strabon (Geogr., 11, 12, 6), que par Séleucus Nicator; elle ne peut donc avoir existé au temps de Salmanasar. De plus cette même ville est donnée, 3, 7, comme la résidence de Sara, tandis que, plus loin (9, 6), Azarias est envoyé du lieu qu’habitait Sara à Ragès (voyez la note de 3, 7).
Le livre de Tobie contiendrait des erreurs historiques. 1° D’après 1, 18, Sennachérib serait fils de Salmanasar; ce qui est faux, puisqu’il était fils de Sargon (voyez la note de ce passage). 2° Il est affirmé, 1, 2, que Tobie, qui appartenait à la tribu de Nephthali, fut déporté par Salmanasar, tandis que, d’après 2 Rois 15, 29, c’est Théglathphalasar qui emmena cette tribu en captivité (voyez la note de 1, 2).
Le livre de Tobie contiendrait des erreurs dogmatiques, dans ses assertions relatives soit à l’ange Raphaël, soit au démon Asmodée. Mais, quand on examine de prés les choses sans idée préconçue, l’on voit que ces assertions sont en parfaite conformité avec les autres passages de la Bible où il est question des bons et des mauvais anges, et que, si elles ajoutent quelques traits nouveaux, cela a lieu d’après le développement progressif de la révélation d’un livre à l’autre de l’Ancien Testament.
Le livre de Tobie contiendrait des détails, contraires à la saine morale, notamment le « mensonge » de l’ange ,(5, 18), des dires exagérés sur l’aumône (4, ll.), etc.
Preuves bien faibles, auxquelles nous opposons les détails généalogiques (voyez 1, 1 et 2, 22 dans le texte grec), historiques (Cf. 1, 2, 5, 18, 24; 13, 11; 14, 6), géographiques, chronologiques, par lesquels le livre de Tobie se présente lui-même à nous comme une réalité vécue, comme une série d’événements objectifs, comme l’opposé de la fiction et de l’allégorie.
5° La canonicité du livre de Tobie a été définie successivement par les conciles de Trente (Sess. 4) et du Vatican (Sess. 3, cap. 2), et elle s’appuie sur une tradition irrécusable. Ce petit volume manque, il est vrai, dans la Bible hébraïque, et c’est pourquoi on le range parmi les écrits deutérocanoniques (voyez le tome 1, p. 13, et le Man. Bibl., t.1, n. 30); mais il était admis quand même par les Juifs, puisqu’on le trouve dans la traduction des Septante, et que les rabbins le citent volontiers (surtout dans le Midraš Beréšit) .'Du reste, c’est des mains des Juifs que l’Église chrétienne l’a reçu, et l’on ne comprend pas que les protestants le rejettent comme apocryphe, dès lors que de nombreux Pères le mentionnent ouvertement comme un livre inspiré, faisant partie intégrante de la Bible (voyez le Man. Bibl., t. 1, nn. 31-33). Nous pouvons tirer un argument semblable des fresques des catacombes, qui reproduisent presque en entier l'histoire de Tobie. « Ces représentations, si souvent répétées dans la primitive Église alors que rien ne se faisait en ce genre, soit dans les cimetières, soit dans les basiliques, sans l’autorité des pasteurs, prouvent jusqu’à l'évidence que le livre de Tobie fut dès les premiers temps placé dans le canon des Livres saints (Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 2è édition, p. 761).»
6° Texte primitif et traductions. — Saint Jérôme, dans sa Praefatio in Tobiam, a écrit ces mots : livre écrit en araméen ; d'où l’on a conclu parfois que le livre de Tobie avait été écrit primitivement en araméen. Mais le saint docteur voulait dire seulement qu’il avait fait sa traduction sur un texte araméen. Aujourd’hui, l’on admet communément, et il est à peu près certain que la langue originale fut l'hébreu (l'opinion d'après laquelle le livre de Tobie aurait été composé en grec mérite à peine d'être mentionnée).
Ce texte primitif est depuis longtemps perdu (les deux textes hébreux que l'on possède sont des traductions, dont la plus ancienne paraît dater du 5ème siècle après J.C.), et les différentes versions anciennes qui en existent diffèrent tellement les unes des autres, qu’il est assez souvent impossible à la critique de reconstituer la leçon originale. Les traducteurs ont agi avec beaucoup de liberté : tel détail contenu dans la version grecque est omis par la Vulgate, ou réciproquement; le même nom propre revêt les formes les plus multiples, etc. Mais hâtons-nous de dire que ces variantes n’atteignent que la surface, et nullement le fond du livre, qui est partout identiquement le même.
Parmi ces traductions, signalons la syriaque, l’italique, l'arménienne, la chaldéenne, mais surtout la grecque des Septante (il en existe trois recensions principales, qui correspondent à d'anciens manuscrits : le Codex Vaticanus, le Sinaiticus et l'Alexandrinus. Voyez le Man. Bibl. , t.2, n. 523), et celle de saint Jérôme, que la Vulgate nous a transmise. Quoique cette dernière semble avoir fréquemment abrégé et résumé le texte hébreu, c’est elle peut-être qui s'en rapproche le plus, et on la regarde comme excellente à tous les points de vue.
7° Ouvrages à consulter. - N. Serarius, In libros Tobiam, Judith, Esther, Machabaeos, Mayence, 1599; F. Justinianus, Tobias explanationibus historicis et documentis moralibus illustratus, Rome, 1620; G. Sanctius, In libros Ruth, Esdrae, Nehemiae, Tobiae, etc., Lyon, 1628; l’abbé Gillet, Tobie, Judith et Esther, Paris, 1879. Pour les questions d'introduction, voyez Cornely, Historica et critica Introductio in utriusque Testamenti libros sacros, t. 2, pp. 370 et suiv.
Livre de Tobie
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Tobie 1. 1 Tobie, de la tribu et d'une ville de Nephthali, qui est dans la Galilée supérieure, au-dessus de Naasson, derrière le chemin qui va au couchant, ayant à gauche la ville de Séphet, 2 fut emmené captif au temps de Salmanasar, roi des Assyriens, et, dans sa captivité même, il n'abandonna pas le chemin de la vérité. 3 Tous les jours, il distribuait à ses frères, ceux de sa nation, captifs comme lui, tout ce dont il pouvait disposer. 4 Et alors même qu'il était le plus jeune de ceux de la tribu de Nephthali, il n'y avait rien de juvénile en sa conduite. 5 Aussi, tandis que tout le monde allait adorer les veaux d'or que Jéroboam, roi d'Israël, avait faits, lui seul fuyait la compagnie de tous, 6 et il se rendait à Jérusalem, au temple du Seigneur où il adorait le Seigneur, Dieu d'Israël, offrant fidèlement les prémices et les dîmes de ses biens. 7 Tous les trois ans, il distribuait aux prosélytes et aux étrangers toute sa dîme. 8 Il observait ces choses et d'autres semblables, selon la loi de Dieu, dès son jeune âge. 9 Parvenu à l'âge d'homme, il épousa une femme de sa tribu, nommée Anne, et il en eut un fils auquel il donna son nom 10 et qu'il instruisit dès l'enfance à craindre Dieu et à s'abstenir de tout péché. 11 Lorsqu'il fut arrivé comme captif, avec sa femme et son fils, en la ville de Ninive, où était toute sa tribu 12 bien que tous les autres mangeassent des mets des païens, il garda son âme pure, et jamais il ne se souilla par leurs viandes. 13 Et parce qu'il se souvenait fidèlement du Seigneur, Dieu lui concilia la faveur du roi Salmanasar, 14 qui lui donna pouvoir d'aller partout où il voudrait, avec liberté de faire ce qu'il lui plairait. 15 Il allait donc visiter tous ceux qui étaient captifs et leur donnait des conseils salutaires. 16 Étant une fois allé à Ragès, ville des Mèdes, avec dix talents, provenant des largesses dont le roi l'avait enrichi, 17 il vit, parmi le grand nombre de ses compatriotes, un homme de sa tribu, nommé Gabélus, qui était dans le besoin, et il lui donna contre un reçu cette somme d'argent. 18 Longtemps après, le roi Salmanasar étant mort, Sennachérib, son fils, régna à sa place. Comme ce prince avait une grande haine contre les enfants d'Israël, 19 Tobie allait visiter chaque jour tous ceux de sa parenté, il les consolait et distribuait de ses biens à chacun, selon son pouvoir, 20 il donnait à manger à ceux qui avaient faim, procurait des vêtements à ceux qui étaient nus et mettait un grand zèle à donner la sépulture à ceux qui étaient morts ou qui avaient été tués. 21 Lorsque le roi Sennachérib, revenu de Judée en fugitif, après la défaite dont Dieu l'avait frappé pour ses blasphèmes, faisait mettre à mort, dans sa fureur, un grand nombre des enfants d'Israël, Tobie enterrait les cadavres. 22 La nouvelle en ayant été apportée au roi, il ordonna de le mettre à mort et lui ôta tous ses biens. 23 Mais Tobie prit la fuite avec son fils et sa femme, et, dépouillé de tout, il réussit à se cacher, parce qu'il avait beaucoup d'amis. 24 Quarante-cinq jours après, le roi fut tué par ses propres fils. 25 Alors Tobie revint dans sa maison, et tous ses biens lui furent rendus.
Tobie 2. 1 Après cela, une fête du Seigneur étant venue, et un grand repas ayant été préparé dans la maison de Tobie, 2 il dit à son fils : "Va et amène quelques hommes de notre tribu, craignant Dieu, afin qu'ils mangent avec nous." 3 Son fils partit, à son retour, il lui annonça qu'un des enfants d'Israël, qu'on avait assassiné, gisait dans la rue. A l'instant, Tobie se leva de table et, laissant là le repas sans avoir rien mangé, arriva au cadavre, 4 le prit et le rapporta secrètement à sa maison, afin de l'inhumer avec précaution après le coucher du soleil. 5 Lorsqu'il l'eut caché, il prit son repas avec larmes et tremblement, 6 au souvenir de cette parole que le Seigneur avait dite par le prophète Amos : "Vos jours de fêtes seront changés en gémissements et en deuil." 7 Puis, quand le soleil fut couché, il sortit et mit le corps en terre. 8 Tous ses voisins le blâmaient en disant : "On a déjà ordonné de te faire mourir pour ce sujet, et à peine as-tu échappé à cet arrêt de mort, que tu recommences à donner aux morts la sépulture." 9 Mais Tobie, craignant plus Dieu que le roi, enlevait les corps de ceux qui avaient été tués, les cachait dans sa maison et les inhumait pendant la nuit. 10 Un jour qu'il s'était fatigué à donner la sépulture aux morts, étant rentré à sa maison, il se jeta au pied de la muraille et s'endormit. 11 Pendant qu'il dormait, il tomba d'un nid d'hirondelles de la fiente chaude sur ses yeux et il devint aveugle. 12 Dieu permit que cette épreuve lui arrivât, afin que sa patience, comme celle du saint homme Job, fût donnée en exemple à la postérité. 13 Car, ayant toujours craint Dieu dès son enfance et observé ses commandements, il ne s'attrista pas contre Dieu de ce que le malheur de la cécité l'avait atteint. 14 Mais il resta inébranlable dans la crainte de Dieu, lui rendant grâces tous les jours de sa vie. 15 De même que les chefs de tribu insultaient au bienheureux Job, ainsi les parents et les amis de Tobie raillaient sa conduite, en disant : 16 "Qu'est devenue ton espérance, pour laquelle tu faisais des aumônes et donnais la sépulture aux morts ?" 17 Tobie les reprenait en disant : "Ne parlez pas ainsi, 18 car nous sommes enfants des saints, et nous attendons cette vie que Dieu doit donner à ceux qui ne lui retirent jamais leur fidélité." 19 Anne, sa femme, allait tous les jours tisser de la toile et, par le travail de ses mains, elle rapportait, pour leur entretien, ce qu'elle pouvait gagner. 20 Il arriva ainsi qu'ayant reçu un chevreau, elle l'apporta à la maison. 21 Son mari, ayant entendu le bêlement du chevreau dit : "Voyez si ce chevreau n'aurait pas été dérobé, et rendez-le à son maître, car il ne nous est pas permis de rien manger qui provienne d'un vol, ni même d'y toucher." 22 Alors sa femme répondit avec colère : "Il est manifeste que ton espérance est devenue vaine, voilà ce que t'ont rapporté tes aumônes." 23 C'est par ces discours et d'autres semblables qu'elle l'injuriait.
Tobie 3. 1 Alors Tobie, ayant poussé un soupir, commença à prier avec larmes, 2 en disant : "Vous êtes juste, Seigneur, justes sont tous vos jugements, et toutes vos voies sont miséricorde, vérité et justice. 3 Et maintenant, Seigneur, souvenez-vous de moi, ne tirez pas vengeance de mes péchés, et ne rappelez pas en votre mémoire mes offenses, ou celles de mes ancêtres. 4 Car nous n'avons pas obéi à vos préceptes, c'est pourquoi nous avons été livrés au pillage, à la captivité, à la mort, à la risée et à l'opprobre parmi toutes les nations au sein desquelles vous nous avez dispersés. 5 Et maintenant, Seigneur, vos châtiments sont grands, parce que nous n'avons pas agi selon vos préceptes et que nous n'avons pas marché sincèrement devant vous. 6 Et maintenant, Seigneur, traitez-moi selon votre volonté, et commandez que mon esprit soit reçu en paix, car il est meilleur pour moi de mourir que de vivre." 7 Il arriva en ce même jour, à Ecbatane, ville des Mèdes, que Sara, fille de Raguel, entendit, elle aussi, les injures d'une des servantes de son père. 8 Car elle avait été successivement donnée en mariage à sept maris, et un démon, nommé Asmodée, les avait fait mourir aussitôt qu'ils étaient venus auprès d'elle. 9 Comme elle reprenait donc cette servante pour quelque faute, celle-ci lui répondit en disant : "Que jamais nous ne voyions sur la terre ni fils ni fille de toi, meurtrière de tes maris. 10 Veux-tu donc me donner aussi la mort, comme tu as déjà fait mourir sept maris ?" A cette parole, Sara monta dans la chambre haute de sa maison et y resta trois jours et trois nuits, sans boire ni manger. 11 Mais, persévérant dans la prière, elle suppliait Dieu avec larmes de la délivrer de cet opprobre. 12 Le troisième jour, elle acheva sa prière et bénit le Seigneur, 13 en disant : "Béni soit votre nom, ô Dieu de nos pères, qui, lors même que vous êtes irrité, faites miséricorde, et qui, au temps de la tribulation, pardonnez les péchés à ceux qui vous invoquent. 14 Vers vous, Seigneur, je tourne mon visage, vers vous j'élève mes yeux. 15 Je vous demande, Seigneur, de me délivrer des liens de cet opprobre, sinon, de me retirer de cette terre. 16 Vous savez, Seigneur, que je n'ai jamais désiré un mari, et que j'ai conservé mon âme pure de toute concupiscence. 17 Jamais je n'ai fréquenté les jeux légers et n'ai eu de relations avec les hommes de conduite légère. 18 C'est dans votre crainte, et non pour suivre ma passion, que j'ai consenti à prendre un mari. 19 Ou bien je n'étais pas digne d'eux, ou bien peut-être n'étaient-ils pas dignes de moi, car il se pourrait que vous m'ayez conservée pour un autre époux. 20 Il n'est pas au pouvoir de l'homme de pénétrer vos desseins. 21 Mais quiconque vous honore tient pour assuré que sa vie, si elle a été dans l'épreuve, sera couronnée, que s'il a été dans la tribulation, il sera délivré, et que si le châtiment est venu sur lui, il pourra obtenir votre miséricorde. 22 Car vous ne prenez pas plaisir à notre perte, mais après la tempête vous ramenez le calme, et après les pleurs et les larmes vous répandez la joie. 23 Que votre nom, Dieu d'Israël, soit béni dans tous les siècles." 24 Ces deux supplications furent exaucées en même temps devant la gloire du Dieu souverain 25 et le saint ange du Seigneur, Raphaël, fut envoyé pour guérir Tobie et Sara, dont les prières avaient été prononcées en même temps en présence du Seigneur.
Tobie 4. 1 Tobie croyant que sa prière était exaucée et qu'il allait mourir, appela auprès de lui Tobie, son fils, 2 et lui dit : "Écoute, mon fils, les paroles de ma bouche et pose-les comme un solide fondement dans ton cœur. 3 Lorsque Dieu aura reçu mon âme, mets mon corps en terre. Tu honoreras ta mère tous les jours de sa vie, 4 car tu dois te souvenir de ce qu'elle a souffert et des grands dangers qu'elle a courus à cause de toi, lorsqu'elle te portait dans son sein. 5 Et quand elle-même aura aussi achevé le temps de sa vie, tu lui donneras la sépulture auprès de moi. 6 Tous les jours de ta vie aie Dieu présent à ta pensée, et garde-toi de consentir jamais au péché et de transgresser les préceptes du Seigneur, ton Dieu. 7 Fais l'aumône de ton bien, et ne détourne pas ton visage d'aucun pauvre, car il arrivera ainsi que le visage de Dieu ne se détournera pas de toi. 8 De la manière que tu le pourras, sois miséricordieux. 9 Si tu as beaucoup de bien, donne largement, si tu en as peu, aie soin de partager même ce peu de bon cœur. 10 Tu t'amasseras ainsi un grand trésor pour le jour du besoin. 11 Car l'aumône délivre de tout péché et de la mort, et elle ne laissera pas l'âme descendre dans les ténèbres. 12 L'aumône sera, pour tous ceux qui l'auront faite, un grand sujet de confiance devant le Dieu souverain. 13 Garde-toi, mon fils, de tout péché sexuel, et qu'en dehors de ton épouse ta conscience ne te reproche jamais une action criminelle. 14 Ne laisse jamais l'orgueil dominer dans ton cœur ou dans tes paroles, car c'est par lui que tous les maux ont pris commencement. 15 Quand un homme aura fait pour toi un travail, paye-lui aussitôt son salaire, et que le salaire du mercenaire ne reste pas un instant chez toi. 16 Ce que tu serais fâché qu'on te fît, aie soin de ne le faire jamais à un autre. 17 Mange ton pain avec ceux qui ont faim et avec les indigents, et couvre de tes vêtements ceux qui sont nus. 18 Fais servir ton pain et ton vin à célébrer la sépulture des justes, mais ne le mange ni ne le bois avec les pécheurs. 19 Cherche toujours conseil auprès d'un homme sage. 20 Bénis Dieu en tout temps, demande-lui qu'il dirige tes voies, et que tous tes desseins réussissent par lui. 21 Je t'informe, aussi, mon fils, que, lorsque tu étais encore petit enfant, j'ai donné dix talents d'argent à Gabélus de Ragès, ville des Mèdes, et que j'ai son reçu entre les mains. 22 C'est pourquoi hâtes-toi d'aller le trouver et de récupérer cette somme d'argent, et tu lui rendras son obligation. 23 N'aie pas de crainte, mon fils. Il est vrai que nous menons une vie pauvre, mais nous aurons beaucoup de biens si nous craignons Dieu, si nous évitons tout péché et faisons de bonnes œuvres.
Tobie 5. 1 Alors Tobie répondit à son père, en disant : "Tout ce que tu m'as ordonné, je le ferai mon père. 2 Mais je ne sais comment je pourrai retirer cet argent. Cet homme ne me connaît pas et il m'est également inconnu, quel signe lui donnerai-je ? Je ne sais pas même le chemin qui conduit en ce pays-là." 3 Son père lui répondit en disant : "J'ai son écrit entre les mains, aussitôt que tu le lui auras montré, il te remboursera. 4 Mais va maintenant chercher un homme fidèle qui aille avec toi, moyennant salaire, afin que tu rentres en possession de cet argent, pendant que je vis encore." 5 Tobie, étant sorti, trouva un beau jeune homme, debout et ceint, comme disposé à se mettre en route. 6 Ignorant que ce fût un ange de Dieu, il le salua et lui dit : "D'où es-tu, bon jeune homme ?" 7 L'ange répondit : "Je suis un des enfants d'Israël." Et Tobie lui dit : "Connais-tu la route qui conduit au pays des Mèdes ?" 8 Il lui répondit : "Je la connais, j'ai souvent parcouru tous ces chemins et j'ai logé chez Gabélus, notre frère, qui demeure à Ragès, ville des Mèdes, laquelle est située dans les montagnes d'Ecbatane." 9 Tobie lui dit : "Attends-moi, je te prie, jusqu'à ce que j'aie annoncé cela à mon père." 10 Alors Tobie étant rentré raconta tout à son père. Sur quoi le père émerveillé demanda qu'on fît entrer le jeune homme. 11 Celui-ci entra et salua, en disant : "Que la joie soit toujours avec toi" 12 "Quelle joie puis-je avoir, répondit Tobie, moi qui suis assis dans les ténèbres et qui ne vois pas la lumière du ciel ?" 13 Le jeune homme lui dit : "Aie bon courage. Il est facile à Dieu de te guérir." 14 Ensuite Tobie lui dit : "Pourrais-tu bien conduire mon fils chez Gabélus, à Ragès, ville des Mèdes ? A ton retour, je te donnerai ton salaire." 15 "Je le conduirai, répondit l'ange et je le ramènerai auprès de toi." 16 Tobie lui dit : "Dis-moi, je t'en prie, de quelle famille et de quelle tribu es-tu ?" 17 L'ange Raphaël lui répondit : "Est-ce la famille du guide que tu cherches, ou le guide lui-même, qui doit accompagner ton fils ? 18 Mais pour ne pas te rendre inquiet, je suis Azarias, fils du grand Ananie." 19 "Tu es d'une noble race, lui dit Tobie. Mais ne te fâche pas, je te prie, de ce que j'ai désiré connaître ta famille." 20 Et l'ange lui dit : "Je conduirai ton fils sain et sauf et je te le ramènerai sain et sauf." 21 Tobie ajouta : "Fais un heureux voyage. Que Dieu soit sur votre chemin et que son ange vous accompagne." 22 Quand on eut préparé tout ce qu'ils devaient emporter en voyage, Tobie dit adieu à son père et à sa mère, et il se mit en route avec l'ange. 23 Lorsqu'ils furent partis, la mère se mit à pleurer, en disant : "Tu nous as ôté le bâton de notre vieillesse et tu l'as éloigné de nous. 24 Plût à Dieu que cet argent pour lequel tu l'as envoyé, n'eût jamais existé 25 car notre pauvreté nous suffisait et c'était pour nous une richesse que de voir notre fils." 26 Tobie lui répondit : "Ne pleure pas, notre fils arrivera sain et sauf et il reviendra vers nous sain et sauf et tes yeux le reverront. 27 Car je crois qu'un bon ange de Dieu l'accompagne et qu'il dispose heureusement tout ce qui lui arrive, en sorte qu'il reviendra vers nous avec joie." 28 A cette parole, sa mère cessa de pleurer et elle se tut.
Tobie 6. 1 Tobie partit, suivi du chien et il fit sa première halte près du fleuve du Tigre. 2 Comme il descendait sur la rive pour se laver les pieds, voici qu'un énorme poisson s'élança pour le dévorer. 3 Effrayé, Tobie poussa un grand cri, en disant : "Seigneur, il se jette sur moi." 4 L'ange lui dit : "Prends-le par les ouïes et tire-le à toi." Ce qu'ayant fait, il le tira sur la terre sèche et le poisson se débattit à ses pieds. 5 L'ange lui dit : "Vide ce poisson, et conserves-en le cœur, le fiel et le foie, car ils sont employés comme d'utiles remèdes." 6 Il obéit, puis il fit rôtir une partie de la chair, qu'ils emportèrent avec eux pour la route, ils salèrent le reste, qui devait leur suffire jusqu'à ce qu'ils arrivassent à Ragès, ville des Mèdes. 7 Et Tobie interrogea l'ange, en disant : "Je te prie, Azarias mon frère, de me dire quelle vertu curative possèdent les parties de ce poisson que tu m'as commandé de garder." 8 L'ange lui répondit : "Si tu poses sur des charbons une petite partie du cœur, la fumée qui s'en exhale chasse toute espèce de démons, soit d'un homme, soit d'une femme, en sorte qu'ils ne peuvent plus s'en approcher. 9 Et le fiel sert à oindre les yeux couverts d'une taie et il les guérit." 10 Tobie lui dit : "Où veux-tu que nous prenions du repos ?" 11 L'ange lui répondit : "Il y a ici un homme appelé Raguel, de ta tribu et de ta famille, il a une fille nommée Sara, mais, en dehors d'elle, il n'a aucun autre enfant, fils ou fille. 12 Tout son bien doit te revenir, et il faut que tu la prennes pour épouse. 13 Demande-la donc à son père, et il te la donnera pour femme." 14 Alors Tobie répondit : "J'ai ouï dire qu'elle avait déjà épousé sept maris et qu'ils sont tous morts et l'on m'a dit encore qu'un démon les avait tués. 15 Je crains donc que le même chose ne m'arrive à moi-même, et que, étant fils unique de mes parents, je ne fasse descendre avec tristesse leur vieillesse dans le tombeau." 16 Et l'ange Raphaël lui dit : "Écoute-moi, et je t'apprendrai qui sont ceux sur lesquels le démon a du pouvoir. 17 Ce sont ceux qui entrent dans le mariage en bannissant Dieu de leur cœur et de leur pensée, pour se livrer à leur passion, comme le cheval et le mulet qui n'ont pas de raison : sur ceux-là le démon a pouvoir. 18 Mais toi, lorsque tu l'auras épousée, étant entré dans la chambre, vis avec elle en continence pendant trois jours, et ne songe à autre chose qu'à prier Dieu avec elle. 19 La première nuit, livre au feu le foie du poisson, et le démon s'enfuira. 20 La seconde nuit, tu seras admis dans la société des saints patriarches. 21 La troisième nuit, tu recevras la bénédiction promise à leur postérité, afin qu'il naisse de vous des enfants pleins de vigueur. 22 La troisième nuit passée, tu prendras la jeune fille dans la crainte du Seigneur, guidé bien plus par le désir d'avoir des enfants que par la passion, afin que tu obtiennes dans tes enfants la bénédiction promise à la race d'Abraham."
Tobie 7. 1 Ils entrèrent chez Raguel, qui les reçut avec joie. 2 A la vue de Tobie, Raguel dit à Anne, sa femme : "Comme ce jeune homme ressemble à mon cousin." 3 Ayant ainsi parlé, il dit aux voyageurs : "D'où êtes-vous, jeunes gens, nos frères ?" Ils répondirent : "Nous sommes de la tribu de Nephthali, du nombre des captifs de Ninive." 4 Raguel leur dit : "Connaissez-vous Tobie, mon frère ?" "Nous le connaissons", répondirent-ils. 5 Et comme Raguel disait beaucoup de bien de Tobie, l'ange lui dit : "Tobie, dont tu nous parles, est le père de ce jeune homme." 6 Aussitôt Raguel courut à lui et l'embrassa avec larmes, pleurant à son cou. 7 "Sois béni, mon fils, dit-il, car tu es fils d'un homme de bien, du meilleur des hommes" 8 Et Anne, sa femme, et Sara, leur fille, versaient des larmes. 9 Après qu'ils se furent ainsi parlés, Raguel fit tuer un bélier et préparer un festin, et, comme il les engageait à s'asseoir pour le repas, 10 Tobie dit : "Je ne mangerai ni ne boirai ici aujourd'hui, que tu ne m'aies d'abord accordé ma demande, et que tu ne me promettes de me donner Sara, ta fille." 11 En entendant ces mots, Raguel fut saisi de frayeur, sachant ce qui était arrivé aux sept maris qui s'étaient approchés d'elle, et il commença à craindre que pareil malheur n'arrivât encore à celui-ci. Comme il était dans cette incertitude et ne donnait aucune réponse à la demande de Tobie, 12 l'ange lui dit : "N'appréhende pas de donner ta fille à ce jeune homme, car c'est à lui, qui craint Dieu, qu'elle doit appartenir comme épouse, voilà pourquoi aucun autre n'a pu la posséder." 13 Alors Raguel dit : "Je ne doute pas que Dieu n'ait admis en sa présence mes prières et mes larmes. 14 Et je crois qu'il vous a fait venir vers moi, afin que ma fille épousât son parent, selon la loi de Moïse. N'aie donc plus de doute que je te la donne." 15 Et prenant la main droite de sa fille, il la mit dans la main droite de Tobie, en disant : "Que le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob soit avec vous, que lui-même vous unisse et qu'il répande sur vous sa pleine bénédiction." 16 Puis ayant pris du papier, ils rédigèrent l'acte du mariage. 17 Après quoi, ils prirent part au festin, en bénissant Dieu. 18 Raguel appela Anne, sa femme, et lui ordonna de préparer une autre chambre. 19 Elle y conduisit Sara, sa fille, qui se mit à pleurer. 20 Et elle lui dit : "Aie bon courage, ma fille. Que le Seigneur du ciel te donne la joie à la place du chagrin que tu as éprouvé."
Tobie 8. 1 Le repas achevé, ils conduisirent le jeune homme auprès de Sara. 2 Tobie, se ressouvenant des paroles de l'ange, tira de son sac une partie du foie et la posa sur des charbons ardents. 3 Alors l'ange Raphaël saisit le démon et l'enchaîna dans le désert de la Haute-Égypte. 4 Et Tobie exhorta la jeune fille, en lui disant : "Sara, lève-toi, et prions Dieu aujourd'hui, demain et après-demain, durant ces trois nuits nous serons unis à Dieu, et, après la troisième nuit, nous vivrons dans notre mariage. 5 Car nous sommes enfants des saints, et nous ne pouvons pas nous unir comme les nations qui ne connaissent pas Dieu." 6 S'étant donc levés ensemble, tous deux prièrent instamment Dieu de leur accorder la santé. 7 Tobie dit : "Seigneur, Dieu de nos pères, que le ciel et la terre, que la mer, les fontaines et les fleuves, avec toutes vos créatures qu'ils renferment, vous bénissent. 8 Vous avez fait Adam du limon de la terre, et vous lui avez donné Eve pour compagne. 9 Et maintenant, Seigneur, vous savez que ce n'est pas pour satisfaire ma passion que je prends ma sœur pour épouse, mais dans le seul désir de laisser des enfants qui bénissent votre nom dans tous les siècles." 10 Sara dit aussi : "Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous, et puissions-nous tous deux ensemble arriver à la vieillesse dans une parfaite santé." 11 A l'heure du chant du coq, Raguel commanda qu'on fît venir ses serviteurs, et ils s'en allèrent avec lui pour creuser une fosse. 12 Car il disait : "Il pourrait bien lui être arrivé la même chose qu'aux sept autres maris qui sont allés auprès d'elle." 13 Lorsqu'ils eurent préparé la fosse, Raguel revint vers sa femme et lui dit : 14 "Envoie une de tes servantes pour voir s'il est mort afin que je le mette en terre avant qu'il fasse jour." 15 Anne envoya une de ses servantes. Celle-ci étant entrée dans la chambre, les trouva sains et saufs, pareillement endormis. 16 Étant retournée, elle annonça cette bonne nouvelle et Raguel et Anne, sa femme, bénirent le Seigneur, 17 en disant : "Nous vous bénissons Seigneur, Dieu d'Israël, car le malheur que nous redoutions n'est pas arrivé. 18 Vous avez usé envers nous de miséricorde, et vous avez éloigné de nous l'ennemi qui nous persécutait. 19 Vous avez eu pitié de deux enfants uniques. Faites, Seigneur, qu'ils vous bénissent de plus en plus, et qu'ils vous offrent un sacrifice de louange pour leur préservation, afin que toutes les nations reconnaissent que vous seul êtes Dieu sur toute la terre." 20 Aussitôt Raguel commanda à ses serviteurs de combler avant le jour la fosse qu'ils avaient faite. 21 Et il dit à sa femme d'apprêter un festin et de disposer toutes les choses nécessaires à des voyageurs pour leur entretien. 22 Il fit aussi tuer deux vaches grasses et quatre béliers, pour préparer un repas à tous ses voisins et à tous ses amis. 23 Et Raguel conjura Tobie de rester chez lui pendant deux semaines. 24 Raguel donna à Tobie, la moitié de tout ce qu'il possédait, et il rédigea un écrit afin que la moitié qui restait devînt la propriété de Tobie, après leur mort.
Tobie 9. 1 Alors Tobie appela auprès de lui l'ange, qu'il croyait un homme et lui dit : "Azarias, mon frère, je te prie d'écouter mes paroles. 2 Quand je me donnerais à toi comme esclave, je ne reconnaîtrais pas encore assez tous tes soins. 3 Néanmoins je t'adresse encore cette prière : Prends avec toi des bêtes de somme et des serviteurs et va trouver Gabélus, à Ragès, ville des Mèdes, tu lui rendras son écrit, tu recevras de lui l'argent et tu le prieras de venir à mes noces. 4 Car tu sais toi-même que mon père compte les jours, et que, si je tarde un jour de plus, son âme sera dans la tristesse. 5 Tu vois aussi de quelle manière Raguel m'a conjuré de rester ici, et que je ne puis résister à ses instances." 6 Alors Raphaël, prenant quatre des serviteurs de Raguel et deux chameaux, se rendit à Ragès, ville des Mèdes. Ayant trouvé Gabélus, il lui rendit son billet et en reçut tout l'argent, 7 et, après lui avoir raconté tout ce qui était arrivé à Tobie, fils de Tobie, il le fit venir avec lui aux noces. 8 Lorsque Gabélus entra dans la maison de Raguel, il trouva Tobie à table, celui-ci se leva aussitôt, ils s’embrassèrent mutuellement, et Gabélus pleura et bénit Dieu 9 en disant : "Que le Dieu d'Israël te bénisse, car tu es le fils d'un homme excellent, juste et craignant Dieu, et faisant beaucoup d'aumônes. 10 Que la bénédiction se répande aussi sur ta femme et sur vos parents. 11 Puissiez-vous voir vos fils et les fils de vos fils, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération. Que votre postérité soit bénie du Dieu d'Israël, qui règne dans les siècles des siècles." 12 Tous ayant dit : Amen. Ils se mirent à table, et c'est dans la crainte de Dieu qu'ils firent le festin des noces.
Tobie 10. 1 Pendant que Tobie différait son départ à cause de ses noces, son père Tobie était rempli d'inquiétude : "D'où vient, se disait-il, le retard de mon fils ? Quelle raison peut le retenir dans ce pays ? 2 Gabélus serait-il mort, et n'y aurait-il plus personne pour lui rendre cet argent ?" 3 Il commença donc à s'attrister beaucoup, lui et Anne, sa femme, et ils se mirent ensemble à pleurer de ce que leur fils n'était pas revenu près d'eux au jour marqué. 4 Sa mère surtout répandait des larmes intarissables : " Hélas, hélas, mon fils, disait-elle, pourquoi t'avons-nous envoyé si loin, toi qui étais la lumière de nos yeux, le bâton de notre vieillesse, la consolation de notre vie et l'espérance de notre postérité ? 5 Nous qui avions tout en toi seul, nous n'aurions pas dû t'éloigner de nous." 6 Tobie lui disait : "Cesse tes plaintes et ne te trouble pas, notre fils se porte bien et l'homme avec qui nous l'avons fait partir est très fidèle." 7 Mais rien ne pouvait la consoler, sortant chaque jour de sa maison, elle regardait de tous côtés, et allait sur tous les chemins par lesquels il y avait espoir qu'il reviendrait, afin, s'il était possible, de l'apercevoir de loin. 8 Cependant Raguel disait à son gendre : "Reste ici, et j'enverrai des nouvelles de ta santé à Tobie, ton père." 9 Tobie lui répondit : "Je sais que mon père et ma mère comptent les jours et que leur esprit se tourmente au-dedans d'eux." 10 Après avoir fait encore de grandes instances à Tobie, sans que celui-ci voulût rien entendre à ses raisons, Raguel lui remit Sara avec la moitié de tout ce qu'il possédait, en serviteurs et en servantes, en troupeaux, en chameaux, en vaches, en argent, dont il avait beaucoup, et il le laissa partir, plein de santé et de joie, 11 en disant : "Que le saint ange du Seigneur soit en votre chemin, qu'il vous conduise jusque chez vous sains et saufs, puissiez-vous trouver toute chose prospère chez vos parents, et puissent mes yeux voir vos enfants avant que je meure." 12 Et le père et la mère, prenant leur fille, l'embrassèrent et la laissèrent aller, 13 après lui avoir recommandé d'honorer ses beaux-parents, d'aimer son mari, de bien conduire sa famille, de gouverner sa maison et de se conserver elle-même sans reproche.
Tobie 11. 1 Comme ils s'en retournaient, ils arrivèrent le onzième jour à Charan, ville située à moitié chemin vers Ninive. 2 Et l'ange dit : "Tobie, mon frère, tu sais en quel état tu as laissé ton père. 3 Si donc tu le trouves bon, prenons les devants, et que tes serviteurs suivent à petites journées, avec ta femme et tes troupeaux." 4 Tobie ayant approuvé ce dessein, Raphaël lui dit : "Prends avec toi du fiel du poisson, car tu en auras besoin." Tobie prit de ce fiel, et ils partirent. 5 Anne cependant allait tous les jours s'asseoir près du chemin, au sommet d'une hauteur dégagée, d'où elle pouvait découvrir de loin. 6 Et comme elle épiait de là l'arrivée de son fils, elle l'aperçut dans le lointain qui revenait et, l'ayant reconnu, elle courut l'annoncer à son mari, en disant : "Voici ton fils qui arrive." 7 En même temps, Raphaël dit à Tobie : "Lorsque tu seras entré dans ta maison, adore aussitôt le Seigneur, ton Dieu, et rends-lui grâces, puis, t'approchant de ton père, tu l’embrasseras, 8 et tu étendras tout de suite sur ses yeux de ce fiel de poisson que tu portes avec toi, car sache que ses yeux s'ouvriront à l'instant, et que ton père verra la lumière du ciel, et que ta vue le comblera de joie." 9 Alors le chien qui les avait accompagnés dans le voyage courut devant eux, comme pour apporter la nouvelle, caressant de la queue et tout joyeux. 10 Et le père aveugle se leva et se mit à courir, et, comme il heurtait des pieds, il donna la main à un serviteur pour aller au-devant de son fils. 11 Le prenant dans ses bras, il l’embrassa, ce que fit aussi sa femme, et tous deux versaient des larmes de joie. 12 Après qu'ils eurent adoré Dieu et lui eurent rendu grâces, ils s'assirent. 13 Aussitôt Tobie, prenant du fiel du poisson, l'étendit sur les yeux de son père. 14 Au bout d'une demi-heure environ d'attente, une taie blanche, comme la pellicule d'un œuf, commença à sortir de ses yeux. 15 Tobie la saisit, et l'arracha des yeux de son père, et à l'instant celui-ci recouvra la vue. 16 Et ils rendaient gloire à Dieu, lui et sa femme et tous ceux qui le connaissaient. 17 Tobie disait : "Je vous bénis, Seigneur, Dieu d'Israël, parce que vous m'avez châtié et que vous m'avez guéri, et voici que je vois mon fils Tobie" 18 Sept jours après arriva aussi Sara, la femme de son fils, avec tous ses serviteurs en bonne santé, avec les troupeaux et les chameaux, et tout l'argent de son mariage et celui qu'avait rendu Gabélus. 19 Et Tobie raconta à ses parents tous les bienfaits dont Dieu l'avait comblé par l'homme qui l'avait conduit. 20 Achior et Nabath, parents de Tobie, vinrent le trouver, pleins de joie, et le félicitèrent de tous les biens que Dieu lui avait faits. 21 Et pendant sept jours, mangeant ensemble, ils se livrèrent à de grandes réjouissances.
Tobie 12. 1 Alors Tobie appela auprès de lui son fils et lui dit : "Que donnerons-nous à ce saint homme qui t'a accompagné dans ton voyage ?" 2 Tobie répondit à son père : "Mon père, quelle récompense pouvons-nous lui offrir ? Y a-t-il quelque chose qui soit en rapport avec ses services ? 3 Il m'a conduit et ramené sain et sauf, il a été lui-même recevoir l'argent de Gabélus, il m'a fait avoir une femme, dont il a éloigné le démon, et il a rempli de joie ses parents, il m'a sauvé moi-même du poisson qui allait me dévorer, il t'a fait voir la lumière du ciel et par lui nous avons été comblés de toutes sortes de biens. Que pouvons-nous lui donner qui égale ce qu'il a fait pour nous ? 4 Mais je te prie, mon père, de lui demander s'il ne daignerait pas accepter la moitié de tout le bien que nous avons apporté." 5 L'ayant donc appelé, Tobie et son fils le prirent à part et le prièrent de vouloir bien accepter la moitié de tout ce qu'ils avaient rapporté. 6 Alors l'ange, seul avec eux, leur dit : "Bénissez le Dieu du ciel et rendez-lui gloire devant tout être qui a vie, parce qu'il a exercé envers vous sa miséricorde. 7 Il est bon de tenir caché le secret du roi, mais il est honorable de révéler et de publier les œuvres de Dieu. 8 La prière est bonne avec le jeûne, et l'aumône vaut mieux que l'or et les trésors. 9 Car l'aumône délivre de la mort, et c'est elle qui efface les péchés, et qui fait trouver la miséricorde et la vie éternelle. 10 Mais ceux qui commettent le péché et l'iniquité sont leurs propres ennemis. 11 Je vais donc vous découvrir la vérité et je ne veux rien vous cacher. 12 Lorsque tu priais avec larmes et que tu donnais la sépulture aux morts, lorsque, quittant ton repas, tu cachais les morts dans ta maison pendant le jour et que tu les mettais en terre pendant la nuit, je présentais ta prière au Seigneur. 13 Et parce que tu étais agréable à Dieu, il a fallu que la tentation t'éprouvât. 14 Maintenant, le Seigneur m'a envoyé pour te guérir et pour délivrer du démon Sara, la femme de ton fils. 15 Je suis l'ange Raphaël, un des sept qui nous tenons en présence du Seigneur." 16 En entendant ces paroles, ils furent hors d'eux-mêmes, et, tout tremblant, ils tombèrent la face contre terre. 17 Et l'ange leur dit : "Que la paix soit avec vous. N’ayez pas peur. 18 Car, lorsque j'étais avec vous, j'y étais par la volonté de Dieu, bénissez-le donc et chantez ses louanges. 19 Il vous a paru que je mangeais et buvais avec vous, mais je me nourrissais d'un aliment invisible et d'une boisson que l'œil de l'homme ne peut atteindre. 20 Il est donc temps que je retourne vers celui qui m'a envoyé, mais vous, bénissez Dieu et publiez toutes ses merveilles." 21 Après avoir ainsi parlé, il fut dérobé à leurs regards, et ils ne purent plus le voir. 22 Alors, s'étant prosternés pendant trois heures le visage contre terre, ils bénirent Dieu, et, s'étant levés, ils racontèrent toutes ses merveilles.
Tobie 13. 1 Le vieux Tobie, ouvrant la bouche, bénit le Seigneur en disant : "Vous êtes grand, Seigneur, dans l'éternité et votre règne s'étend à tous les siècles. 2 Car vous châtiez et vous sauvez, vous conduisez au tombeau et vous en ramenez et il n'est personne qui puisse échapper à votre main. 3 Célébrez le Seigneur, enfants d'Israël, et louez-le devant les nations. 4 Car il vous a dispersés parmi les nations qui l'ignorent, afin que vous racontiez ses merveilles et que vous leur fassiez connaître qu'il n'y a pas d'autre Dieu tout-puissant que lui seul. 5 Il nous a châtiés à cause de nos iniquités, et il nous sauvera à cause de sa miséricorde. 6 Considérez comment il a agi envers nous, et bénissez-le avec crainte et tremblement, et glorifiez par vos œuvres le Roi des siècles. 7 Pour moi, je veux le bénir dans ce pays où je suis captif, parce qu'il a fait éclater sa gloire sur une nation criminelle. 8 Convertissez-vous donc, pécheurs, et pratiquez la justice devant Dieu, dans la confiance qu'il vous fera miséricorde. 9 Pour moi, je me réjouirai en lui de toute mon âme. 10 Bénissez le Seigneur, vous tous qui êtes le peuple choisi, célébrez des jours de joie et chantez ses louanges. 11 Jérusalem, cité de Dieu, le Seigneur t'a châtiée à cause des œuvres de tes mains. 12 Glorifie le Seigneur par tes bonnes œuvres, et bénis le Dieu des siècles, afin qu'il rebâtisse en toi son sanctuaire, qu'il rappelle à toi tous les captifs et que tu te réjouisses dans tous les siècles des siècles. 13 Tu brilleras d'une éclatante lumière, et tous les pays de la terre se prosterneront devant toi. 14 Les nations viendront à toi des contrées lointaines, apportant des présents, elles adoreront dans tes murs le Seigneur, et considéreront ta terre comme un sanctuaire, 15 car elles invoqueront le grand Nom au milieu de toi. 16 Seront maudits ceux qui te mépriseront, condamnés ceux qui te blasphémeront, bénis ceux qui t'édifieront. 17 Et toi, tu te réjouiras dans tes enfants, parce qu'ils seront tous bénis et se rassembleront auprès du Seigneur. 18 Heureux tous ceux qui t'aiment et qui se réjouissent de ta paix. 19 Mon âme, bénis le Seigneur, parce qu'il a délivré Jérusalem, sa ville, de toutes ses tribulations, lui, le Seigneur, notre Dieu. 20 Heureux serai-je, s'il reste des rejetons de ma race pour voir la splendeur de Jérusalem. 21 Les portes de Jérusalem seront bâties de saphirs et d'émeraudes, et toute l'enceinte de ses murailles de pierres précieuses. 22 Des pierres d'une blancheur immaculée formeront le pavé de ses places, et l'on chantera dans ses rues : Alléluia. 23 Béni soit le Seigneur qui a donné cette gloire à Jérusalem, et qu'il règne sur elle aux siècles des siècles. Amen."
Tobie 14. 1 Ainsi finirent les paroles de Tobie. Après qu'il eut recouvré la vue, Tobie vécut encore quarante-deux ans, et il vit les enfants de ses petits-enfants. 2 Il vécut en tout cent deux ans, et il fut inhumé honorablement à Ninive. 3 Car il avait cinquante-six ans lorsqu'il perdit la vue, et il la recouvra à soixante. 4 Tout le reste de sa vie se passa dans la joie, et plus il faisait de progrès dans la crainte de Dieu, plus il goûtait de paix. 5 A l'heure de sa mort, il appela auprès de lui Tobie, son fils, et les sept jeunes fils de ce dernier, ses petits-fils, et il leur dit : 6 "La ruine de Ninive est proche, car la parole de Dieu doit avoir son accomplissement, et nos frères qui y sont dispersés loin du pays d'Israël y retourneront. 7 Tout le pays d'Israël, après avoir été désert, sera repeuplé, et la maison de Dieu, après avoir été brûlée, sera rebâtie, et tous ceux qui craignent Dieu y reviendront. 8 Les nations abandonneront leurs idoles, elles viendront à Jérusalem et y habiteront, 9 et tous les rois de la terre s'y réjouiront en adorant le Roi d'Israël. 10 "Écoutez donc, mes enfants, votre père, servez le Seigneur dans la vérité, et efforcez-vous de faire ce qui lui est agréable. 11 Recommandez à vos enfants de pratiquer la justice et de faire des aumônes, de se souvenir de Dieu et de le bénir en tout temps dans la vérité et de toute leur force. 12 "Écoutez-moi donc maintenant, mes enfants, et ne demeurez pas dans cette ville, mais le jour même où vous aurez inhumé votre mère auprès de moi dans un même tombeau, mettez-vous en route pour sortir d'ici, 13 car je vois que l'iniquité de Ninive amènera sa ruine." 14 Après la mort de sa mère, le jeune Tobie sortit de Ninive avec sa femme, ses enfants et les enfants de ses enfants, et il retourna chez ses beaux-parents. 15 Il les trouva bien portants dans une heureuse vieillesse, il eut soin d'eux et il leur ferma les yeux, il recueillit tout l'héritage de la maison de Raguel, et il vit les enfants de ses enfants jusqu'à la cinquième génération. 16 Après qu'il eut vécu quatre-vingt-dix-neuf ans dans la crainte du Seigneur, ses enfants l'inhumèrent avec joie. 17 Tous ceux de sa parenté et tous ses descendants persévérèrent dans une bonne vie et une sainte conduite, en sorte qu'ils furent aimés de Dieu et des hommes, et de tous ceux qui habitaient le pays.
Notes sur le livre de Tobie
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1.1 Première section : « Vertus et épreuves de Tobie, du chapitre 1 au chapitre 3, verset 6. ― Tobie signifie en hébreu « Dieu est bon. » ― De la ville de Nephthali. Il faut entendre d’une ville de la tribu de Nephthali, parce qu’il n’y avait pas de ville qui portât ce nom. D’après plusieurs modernes, Tobie pouvait être originaire de Cadès de Nephthali, ainsi surnommée pour la distinguer de Cadès d’Issachar. ― Naasson est inconnue. ― Séphet, d’après l’opinion commune, est la ville encore aujourd’hui importante de Safed, où il y a une nombreuse colonie juive, dans un climat très sain, à cause de sa situation qui est la plus élevée de la Galilée, à 845 mètres d’altitude.
1.2 Voir 2 Rois, 17, 3 ; 18, 9. ― Dans les jours de Salmanasar, roi des Assyriens, qui régna de 727 à 723 ou 722 avant Jésus-Christ.
1.5 Voir 1 Rois, 12, 28.
1.11 Où il se trouva. Ces mots nous paraissent nécessaires pour le vrai sens du texte. D’abord la construction même de la phrase semble s’opposer à ce qu’on rattache l’expression avec toute sa tribu aux mots avec sa femme et son fils. En second lieu, il est certain que la tribu de Nephthali, à laquelle appartenait Tobie, avait été déjà auparavant transportée en Assyrie par Théglathphalasar, qui en était le roi. Voir 2 Rois, 15, 29. ― Avec toute sa tribu, peut mieux s’entendre avec tout ce qui restait de sa tribu en Palestine, car Téglathphalasar n’avait pas déporté absolument tous les Nephthalites. ― Ninive, capitale de l’Assyrie, sur le Tigre.
1.12 Des aliments des païens ; c’est-à-dire des viandes défendues par la Loi aux Juifs (voir Lévitique, chapitre 11).
1.16 De ce dont, etc. ; des appointements attachés à son emploi. ― Ragès, aujourd’hui Reï, s’élevait non loin de l’emplacement actuel de Téhéran. On y voit encore des restes de fortifications antiques. Elle est mentionnée comme une ville très ancienne dans le Zend Avesta et son nom se lit dans les inscriptions cunéiformes de Darius, fils d’Hystaspe. Séleucus Nicator la rebâtit et lui donna le nom d’Europos. Les Mongols la détruisirent presque complètement en 1 220.
1.18 Sennachérib, roi de Ninive, régna de l’an 705 à l’an 681 avant Jésus-Christ. Il n’était pas fils de Salmanasar, mais de Sargon. Ce nom de Salmanasar a été altéré par les copistes, comme le prouve le texte grec, qui porte Enémessaros.
1.21 Voir Ecclésiastique 48, 24 ; 2 Maccabées 8, 19. ― La plaie, etc. ; la destruction miraculeuse de son armée. Voir 2 Rois, 19, 35-36.
1.24 Voir 2 Rois, 19, 37 ; 2 Chroniques, 32, 21 ; Isaïe 37, 38. ― Après quarante-cinq jours. Les différents textes de Tobie donnent un nombre de jours différents. Ces jours ne s’appliquent pas d’ailleurs au temps qui s’écoula depuis le retour de Sennachérib dans ses états, après la destruction de son armée en Palestine, mais au temps qui s’écoula depuis la spoliation de Tobie.
2.1 Repas ; proprement le premier de la journée.
2.3 De son lit de table. Les anciens Hébreux se mettaient à table couchés sur des lits. Cependant cet usage n’était pas universel parmi eux.
2.6 Voir Amos, 8, 10 ; 1 Maccabées 1, 41.
2.9 Voir Tobie, 1, 21.
2.10 La muraille de sa maison. Tobie, n’ayant pu se purifier de l’impureté légale qu’il avait contractée en touchant les morts, demeura hors de sa maison.
2.11 Un nid d’hirondelles. Ces oiseaux étaient des hirondelles, d’après la traduction de saint Jérôme, des passereaux d’après l’ancienne Italique et les textes grecs, qui ne parlent pas non plus de nid. La cécité ne fut pas instantanée, d’après les versions grecques ; mais les excréments qui étaient chauds, en tombant sur les yeux, ouverts, ajoutent le Codex Vaticanus et autres, produisirent dans les yeux une inflammation et une taie, laquelle, par la maladresse des médecins, dégénéra en perte complète de la vue. Saint Jérôme a résumé tous les détails fournis par les autres textes en deux mots : il devint aveugle.
2.22 Voir Job 2, 9.
3.2 Justice ; littéralement jugement, arrêt juste.
3.4 Voir Deutéronome, 28, 15.
3.7 Ragès ; le grec lit Ecbatane. D’un autre côté on voit dans la Vulgate (voir Tobie, 9, vv. 3, 6) que Tobie, étant arrivé chez Raguel, envoie Raphaël à Ragès vers Gabélus. Pour faire disparaître cette espèce de contradiction de la Vulgate, on dit qu’il y avait deux villes du nom de Ragès. On pourrait dire encore que Raguel et sa fille habitaient Ragès, quand les sept maris furent tués par le démon ; mais qu’après ce fâcheux événement, ils changèrent d’habitation ; ils avaient en effet plus d’une raison de s’éloigner d’un lieu qui leur rappelait de si tristes souvenirs. ― La leçon du grec est préférable. Raguel habitait Ecbatane. Ecbatane, aujourd’hui Hamadan, était la capitale de la Médie. Fondée par Déjocès et entourée de sept murailles, de hauteur et de couleurs différentes, elle servit de résidence d’été aux rois Achéménides et plus tard aux rois Parthes. Située au milieu de hautes montagnes, le climat en est très froid. Son altitude est de près de 1800 mètres. ― Au verset 7 commence la deuxième partie de cette histoire qui, jusqu’au verset 23, nous fait connaître les vertus et les épreuves de Sara, fille de Raguel.
3.8 Asmodée paraît être le démon de la luxure. D’après les uns, il vient du perse asmûden, « tenter », d’après les autres de l’hébreu schâmad, « perdre. »
3.10 La chambre haute, l’endroit principal de la maison.
3.24 Ici commence la troisième section de Tobie, du chapitre 3, verset 24, au chapitre 6, verset 9, laquelle raconte le voyage du jeune Tobie en Médie.
3.25 Raphaël, « Dieu guérit », prend une forme humaine pour conduire, sous le nom d’Azarias, le jeune Tobie.
4.3 Voir Exode 20, 12 ; Ecclésiastique 7, 29.
4.4 A cause de toi, lorsque tu étais dans son sein.
4.7 Voir Proverbes 3, 9 ; Ecclésiastique 4, 1 ; 14, 13 ; Luc 14, 13.
4.8 Voir Ecclésiastique 35, 12.
4.11 Voir Ecclésiastique 29, 15. ― Parce que l’aumône, etc. L’aumône faite avec de bonnes intentions nous mérite une augmentation de la grâce divine, et nous amène ainsi à la conversion et à la pénitence, qui nous délivre en effet de tout péché et nous sauve de la mort éternelle.
4.13 Voir 1 Thessaloniciens, 4, 3. ― De connaître le crime ; c’est-à-dire de commettre l’adultère.
4.14 Voir Genèse 3, 5.
4.15 Voir Lévitique, 19, 13 ; Deutéronome, 24, 14.
4.16 Voir Matthieu 7, 12 ; Luc 6, 31.
4.17 Voir Luc 14, 13.
4.18 Cette coutume de mettre la nourriture sur les tombeaux, pratiquée chez les Hébreux, et même parmi les chrétiens pendant plusieurs siècles, était une aumône que l’on faisait aux vivants, afin de les engager à prier pour les morts.
4.21 Voir Tobie, 1, 17.
4.23 Voir Romains 8, 17.
5.2 Quelle marque, etc. ; pour me faire connaître à lui.
5.5 Quand les orientaux se mettent en route, ils retroussent leurs longs vêtements avec une ceinture.
5.7 L’ange, ayant pris la forme d’Azarias (voir verset 18), et par conséquent le représentant, et tenant sa place, a pu sans blesser la vérité se qualifier d’enfant d’Israël. C’est ainsi qu’un autre ange disait à Jacob : Je suis le Dieu de Béthel, parce qu’il représentait le Seigneur et parlait en son nom (voir Genèse 31, 13).
5.18 Azarias veut dire Dieu aide, et Ananias, Dieu est propice, miséricordieux. L’ange pouvait d’autant mieux prendre ces deux noms, qu’ils conviennent parfaitement à la mission divine qu’il remplissait vis-à-vis de Tobie.
5.23 Voir Tobie, 10, 4.
5.25 Notre pauvreté, etc. Le peu que nous avons nous suffisait, et nous aurions dû regarder comme une richesse le bonheur de voir notre fils avec nous.
6.1 Le soir de la première journée du voyage, Tobie et son conducteur s’arrêtèrent sur les bords du Tigre, soit le fleuve célèbre de ce nom, qui traversait l’ancienne Ninive, ce qui impliquerait que l’Israélite demeurait sur la rive droite, soit le grand ou le petit Zab, affluents du Tigre, à l’est, à qui on donnait aussi ce nom.
6.2 Un poisson énorme. C’était probablement un brochet. On le rencontre dans le Tigre ; sa chair est excellente ; il est assez gros pour servir plusieurs jours de nourriture à des voyageurs, voir Tobie, 6, 6 ; il a des nageoires et des écailles et remplit ainsi les conditions prescrites par la loi pour que les Juifs puissent en manger, voir Lévitique, 11, 9-10 ; il a des ouïes, comme le suppose le texte.
6.6 A Ragès. Voir Tobie, 3, 7.
6.8-9 L’ange ordonna à Tobie de saisir le poisson par les ouïes, et, quand ils en eurent mangé, il lui recommanda de garder une partie du cœur, pour chasser le démon, et le fiel, pour guérir la taie des yeux. Les exégètes catholiques sont divisées sur la question de savoir s’il s’agit ici de propriétés naturelles ou surnaturelles de ces organes. Il s’agit plus vraisemblablement ici de propriétés miraculeuses que Dieu leur confère, afin que son ange puisse conserver jusqu’à la fin l’incognito et remplir néanmoins la mission secourable qui lui a été confiée.
6.9 Il les guérit. Devant ces mots, il y a évidemment sous-entendu si on les oint avec ce fiel. Les ellipses de ce genre sont très communes dans le style de l’Écriture.
6.10 Quatrième section. Mariage du jeune Tobie avec Sara, du chapitre 6, verset 10, au chapitre 9.
6.12 Voir Nombres, 27, 8 ; 36, 8.
6.15 Dans les enfers / schéol. Voir, sur le vrai sens de cette expression, Genèse 37, 35.
6.20-22 Dans la seconde et la troisième nuit, que vous passerez de même dans la continence et la prière, tu participeras à l’esprit, à la vertu des saints patriarches, et à la bénédiction qui consiste en une postérité nombreuse d’enfants de la race d’Abraham.
7.14 Voir Nombres, 36, 6. ― Selon la loi de Moïse, qui prescrivait que lorsqu’il n’y avait que des filles dans une famille, elles se mariassent dans leur propre tribu.
7.16 Du papier, ou un livre, comme porte le grec.
7.19 Celle-ci pleura. La suite prouve que c’est en effet Sara qui pleura. Remarquons de plus que, dans les écrivains sacrés comme dans les auteurs arabes, le complément d’un verbe sert très souvent de sujet au verbe suivant, quand ce dernier n’en a aucun autre d’exprimé.
8.3 L’ange Raphaël, usant de la puissance que Dieu lui avait donnée, enleva à Asmodée tout pouvoir de nuire. ― Dans le désert de la haute Égypte, dans la Thébaïde.
8.4 Nous sommes, etc. Nous devons nous unir à Dieu par la prière.
8.8 Voir Genèse 2, 7.
8.11 Coqs. Le mot de la Vulgate signifie proprement les petits des animaux. ― Pour creuser un tombeau, afin d’enterrer immédiatement Tobie qu’on supposait mort, parce qu’on n’avait pas coutume de conserver les cadavres.
8.19 Qu’ils vous offrent un sacrifice, non pas un sacrifice proprement dit, qu’on ne pouvait offrir hors de la Palestine, mais un sacrifice de louange ou d’actions de grâces, comme dans Psaume 49, 23.
8.24 Après leur mort ; c’est-à-dire la mort de Raguel et de sa femme.
9.2 Je ne serais pas, etc. ; ma personne et mes services d’esclave ne seraient pas un prix tout à fait digne des services que tu m’as rendus, c’est-à-dire : je ne pourrais reconnaître dignement, etc.
9.3 A Ragès. Voir Tobie, 1, 16.
9.8 A table ; littéralement couché. Voir Tobie, 2, 3.
9.10 Que l’on dise, etc. Que l’on prononce les bénédictions sur ta femme, etc. ; c’est-à-dire que l’on proclame heureux ta femme et tes parents.
10.1 Disant en lui-même, se disant en lui-même. Comparer à 2 Rois, 9, 1. ― Les chapitres 10 et 11 forment la cinquième section et racontent le retour de Tobie à Ninive.
10.4 Voir Tobie, 5, 23.
11.1 Charan ne désigne pas ici la ville de ce nom située en Mésopotamie, mais une autre ville à l’est de Ninive et d’ailleurs inconnue, située peut-être sur la frontière de la Médie et de l’Assyrie.
11.2 Tobie n’avait pu quitter sa jeune femme et prendre les devants, tant qu’on était en Médie, probablement parce que ce pays, mal soumis aux Assyriens, était mal disposé à l’égard de gens qui se rendaient à Ninive. Il avait donc fallu que l’ange Raphaël et Tobie restassent avec Sara pour la protéger, elle et ses biens. Arrivés sur le sol assyrien, ils pouvaient sans inconvénient hâter leur marche, en la laissant suivre à petites journées.
11.15 Tobie : le fils, selon la Vulgate ; le grec ne détermine ni le père, ni le fils.
12.1 Sixième section et conclusion de l’histoire, du chapitre 12 au chapitre 14 ; manifestation de l’ange Raphaël et dernières années de Tobie.
12.9 De la mort ; éternelle. Voir Tobie, 4, 11.
12.11 Une chose ; littéralement une parole. Comme nous l’avons déjà remarqué, dans l’Écriture le mot parole se prend très souvent dans le sens de chose, fait, événement.
12.12 Ton repas. Voir Tobie, 2, 1.
12.15 Raphaël ; mot hébreu qui signifie Dieu a guéri.
13.1 et suivants Ce cantique est en même temps une véritable prophétie, dans laquelle Tobie annonce la délivrance des Israélites et le rétablissement de Jérusalem, ou plutôt l’établissement de l’Église et la conversion future du peuple juif.
13.2 Voir Deutéronome, 32, 39 ; 1 Rois, 2, 6 ; Sagesse, 16, 13. ― Aux enfers. Voir, sur le sens de cette expression, Genèse 37, 35.
13.9 Moi et mon âme ; c’est-à-dire tout mon être.
13.11 Jérusalem ne fut détruite que plus de 70 ans après la mort de Tobie, qui, comme prophète, emploie le prétérit pour le futur.
13.12 Son tabernacle ; c’est-à-dire son temple.
13.14 Voir Isaïe 60, 5. ― Pour sainte ; littéralement et par hébraïsme pour sanctification, sainteté.
13.15 Le grand nom ; c’est-à-dire le grand Dieu. Voir 2 Esdras, 1, 9.
13.21 Voir Apocalypse, 21, 19.
14.5 Ses petits-fils ; littéralement fils de lui ; c’est-à-dire du jeune Tobie.
14.6 Voir 1 Esdras, 3, 8. ― Dans peu arrivera la ruine de Ninive. Elle eut lieu en 606. La capitale de l’Assyrie fut prise et dévastée par Nabopolassar, roi de Babylone, père de Nabuchodonosor, et par Cyaxare Ier, roi des Mèdes.
Judith
Introduction
1° Le sujet, la division. - Comme le faisait remarquer saint Jean Chrysostome, trois femmes célèbres de la Bible, Ruth, Judith et Esther, ont donné leur nom aux trois livres dont elles sont les glorieuses héroïnes. Le nom de Judith (en hébreu, Yehudît; en grec, ’Ioυδίθ) est le féminin de Juda; il avait été autrefois porté par l’une des femmes d’Ésaü. Cf. Gen. 26, 34. Il convient à merveille pour résumer l'intéressant petit livre qui raconte le remarquable exploit par lequel ce qui restait alors du peuple juif fut sauvé, pour un temps, de la servitude assyrienne.
Un roi d’Assyrie, enorgueilli par la conquête de la Médie, entreprend de soumettre à sa domination toute l’Asie occidentale. Son général en chef, Holoferne, conquiert, en effet, une partie de l’Asie Mineure et la Syrie entière; puis il se prépare à envahir la Palestine par le nord. Alors le grand prêtre Éliachim, animé d’un religieux patriotisme, organise promptement la défense du pays, sans oublier la pénitence et la prière, par lesquelles les Juifs espéraient toucher le cœur du Seigneur et s’attirer sa protection. Le conquérant victorieux est arrêté dans sa marche par la résistance de la ville de Béthulie; il la cerne de toutes parts, pour l’empêcher de se ravitailler et de recevoir des secours. Les habitants, réduits à la dernière extrémité, prennent la douloureuse résolution de se rendre à merci; mais Judith se rend au camp des Assyriens, et en revient bientôt, apportant comme trophée la tête sanglante d’Holoferne. L'armée ennemie, attaquée soudain par les Juifs, est écrasée, dispersée, et le peuple de Dieu triomphe. Tel est le sujet dans ses grandes lignes.
Deux parties: la première, qui sert d’introduction et de préparation (1,1-6, 21), raconte les événements qui précédèrent et amenèrent le siège de Béthulie; la seconde, qui est la principale (7, 1-16, 31), expose en détail la délivrance de Béthulie et de toute la Palestine par le courageux exploit de Judith.
2° L’auteur et l'époque de la composition. — On ne sait absolument rien de positif, et l’on en est réduit aux conjectures relativement à l'auteur du livre de Judith. Ces conjectures n’ont pas manqué dans le cours des siècles, et l’on a tour à tour attribué la composition de cette dramatique histoire à Judith elle-même, au grand prêtre Éliachim, à l’Ammonite Achior, qui joue un rôle important dans ces pages, et à vingt autres, dont il est inutile de citer les noms, puisque ce sont là de pures théories sans fondement solide. Cependant on pourrait dire, d’une manière générale, que l’auteur était un Juif qui habitait la Palestine, car il en connaît à fond le territoire et les localités.
Mêmes divergences entre les critiques lorsqu’il s'agit de déterminer simplement l’époque de la composition : on a désigné presque toutes les périodes possibles entre le 6è siècle avant J .-C. et l’an 117 de notre ère. Ce sont les rationalistes, on le conçoit, qui abaissent la date le plus possible, afin d’enlever au livre toute autorité. Mais ici nous avons quelques points de repère assez précieux, dont nos meilleurs exégètes et assyriologues catholiques ont tiré un excellent parti. Tout d'abord, nous lisons dans la Vulgate, tout à fait à la fin du livre (16, 3l), que les Juifs instituèrent une fête annuelle en l’honneur de l’exploit de Judith et de la délivrance de Béthulie; or cette fête n’existait plus après l’exil de Babylone, d’où il suit que notre écrit est antérieur à la ruine de Jérusalem. Mais voici un autre fait qui nous permet de préciser davantage encore. Aucun roi juif n’est mentionné dans le récit, et, à l'heure du péril national, c’est le grand prêtre qui prend en mains la défense du pays : d’où l’on a conclu à bon droit, d’une part, que le royaume d’Israël n’existait plus ; d'autre part, que celui de Juda devait être alors sans chef; ce qui arriva précisément, comme le docte Bellarmin l’avait déjà supposé de la façon la plus heureuse, lorsque Manassé eut été déporté à Babylone pour un temps assez considérable (cf. 2 Chroniques 34, 11). Cette époque, nous le dirons bientôt avec une netteté plus grande encore (Voyez la page 379, au 4°), cadre parfaitement avec les données historiques du livre et avec le contrôle que ces données reçoivent des monuments assyriens. Ajoutons enfin que l'histoire de Judith dut être écrite assez peu de temps après les faits dont elle se compose, peu de temps du moins après la mort de l'illustre héroïne (La mort de Judith est en effet racontée à la fin du petit volume, 16, 25 et ss.); c’est ce qui ressort de la fraîcheur, de la netteté, et de la précision de la plupart des détails.
3° le texte hébreu et les principales versions. — Nous allons nous retrouver ici en face de difficultés semblables à celles que nous avons rencontrées sur ce même point à propos du livre de Tobie (Voyez la page 336 de ce volume). Pour notre livre aussi, le texte hébreu a depuis longtemps disparu; on ne saurait même dire avec certitude quel en était l’idiome. Pour notre livre aussi, les traductions qui nous ont été conservées s’écartent notablement les unes des autres : non pour le fond, qui est partout le même, mais pour la forme et les traits secondaires du tableau.
Saint Jérôme (Proef. In libr. Judith) regardait le chaldéen comme la langue primitive: opinion qui a été adoptée par un certain nombre d’exégètes. D’autres se décident en faveur de l'hébreu, peut-être avec plus de vraisemblance. ll est du moins certain que le livre ne fut pas écrit en grec, ainsi qu’on l’a quelquefois prétendu, tant le texte grec abonde en tournures et en expressions qui accusent ouvertement un original sémitique.
Les principales versions sont: 1° celle des Septante, qui est la plus ancienne de toutes, et dont il existe plusieurs recensions assez différentes les unes des autres (Moins divergentes cependant que les textes grecs du livre de Tobie (voyez la p. 336, n. 3). Saint Jérôme les signale avec vigueur); 2° et 3° l’Itala et la traduction syriaque, faites toutes deux sur le texte des Septante; 4° la Vulgate. Cette dernière présente des particularités importantes, qui sont dues surtout à la méthode spéciale que suivit saint Jérôme pour traduire le livre de Judith. Prenant pour base le texte chaldéen, il fit ce travail, raconte-t-il lui-même (Proef. In libr. Judith), d’une manière rapide et large, en un moment de grande presse. « En raison des nombreuses occupations qui prenaient tout mon temps, je n'ai consacré à ce livre qu'une courte veillée, traduisant plutôt du sens au sens que du mot au mot. J'ai éliminé une variante très vicieuse de plusieurs codex.. Je n'ai rendu en latin que ce que j'ai pu trouvé d'intelligible dans les mots chaldéens » Nous ignorons ce qu'était au juste ce texte chaldéen; du moins le procédé du saint docteur suffit pour expliquer certaines omissions (Comp. 1, 13-16;2, 5-6, etc., dans la traduction grecque. Quant aux additions ou autres variantes d'une certaine importance (comp. 1, 3 et ss.; 3, 9; 4, 8-15; 5, 11-20; 6, 13-15 et ss.; 7, 2 et ss.; 9, 6 et ss.; 10, 12 et ss.; 15, 11; 16, 25) elles proviennent, bien entendu, du document que saint Jérôme avait sous les yeux) de la Vulgate. En comparant notre version officielle avec l’Itala, on voit en outre que saint Jérôme s’est souvent laissé influencer par l'antique traduction latine, dont il conserve en maint endroit les expressions. Malgré ces imperfections, « il faut considérer la Vulgate, en somme, comme la restitution la plus fidèle du texte original, lors même que le texte grec, en certains endroits, serait plus exact (Welte, Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, t. 12, p.403). »
Dans ces différentes traductions du livre de Judith, ce qui ne surprend pas moins que les suppressions, additions et transpositions, et qui déconcerte beaucoup plus l’interprète, c’est l'étonnante divergence qui existe pour la transcription des noms propres; car il en résulte parfois de vraies énigmes historiques et géographiques, qu’il n’a pas été toujours aisé de deviner. Par exemple : 1, 6, Jadason dans la Vulgate, ‘Γδάσπης dans le grec, ’Ulaï (le fleuve Εύλαίος des Grecs) dans le syriaque; 1, 8, Cedar dans la Vulgate, Γαλαάδ dans le grec; 1, 9, terra Jesse dans la Vulgate, γή Γεσέμ (la terre de Gessen) dans le grec; 11, 13, Tharsis (c.-à-d. Tarse en Cilicie) dans la Vulgate, ‘Ρασσίς dans le grec; 2, 14, Mambre dans la Vulgate, ’Аξρώνα dans le grec ordinaire, (2, 24), Χεξρών dans le Codex sinaiticus, etc. (en pareil cas, la tendance du copiste était de remplacer un nom qu'il ne connaissait point par un nom plus connu).
4° La canonicité et le caractère historique du livre; — Quoique deutérocanonique comme celui de Tobie, puisqu’il manque également dans la Bible hébraïque (Voyez le tome 1, p.12 et 13), le livre de Judith a été regardé de tout temps par l'Église chrétienne comme une portion intégrante de la Bible. Déjà, saint Clément Romain (1 Cor. 55) le cite parmi les écrits inspirés, et tous les anciens Pères font de même. Saint Jérôme dit formellement que le premier concile de Nicée « le comptait au nombre des saintes Écritures ». Du reste, sa présence dans la version des Septante, et l'existence de deux midrašim hébreux, qui racontent les mêmes faits d’une manière indépendante, démontrent que les Juifs soit d’Alexandrie, soit de Palestine, lui reconnaissaient aussi une véritable autorité.
Il ne s’est pas élevé le moindre doute, pendant les quinze premiers siècles de l’ère chrétienne, sur le caractère historique du livre de Judith. C’est à la suite de Luther que l’on a commencé à ne voir dans toute cette histoire qu’une simple « fiction religieuse..., qui symbolise la victoire du peuple juif sur tous ses ennemis (Paroles de Luther, dans sa préface du livre de Judith) »; et tel est aujourd’hui le sentiment unanime des exégètes protestants et rationalistes (quelques-uns, cependant, consentent à reconnaître çà et là des traits vraiment historiques), auquel se sont imprudemment rangés quelques écrivains catholiques. Mais ce sentiment ne repose sur aucune base solide, et nous pouvons lui opposer les preuves extrinsèques et intrinsèques les plus convaincantes. 1° La tradition chrétienne n’est pas moins unanime sur ce point que sur celui de la canonicité. Voici en quels termes elle a été résumée par un auteur contemporain: « Celle que saint Clément Romain nomme bienheureuse, que l’auteur des Constitutions apostoliques appelle très sage; Clément d’Alexandrie, parfaite entre les femmes; Origène, magnifique et la plus noble de toutes les femmes; celle que Tertullien place au nombre des saintes, que saint Ambroise proclame admirable; saint Augustin, glorieuse; saint Fulgence, une sainte et illustre veuve; saint Chrysostome, très sainte : cette femme n’a certainement pas été regardée comme nulle (et sans réalité historique) par d’aussi grands personnages (Nickes, de libro Judithae, p. 11) .» 2° Cette tradition chrétienne, nous venons de le dire, s’appuie sur la tradition juive et la continue; or cette dernière n'a pu se former d’après des événements supposés, ou d’après un « roman historique ». Ajoutons que « les anciennes prières juives pour le premier et le second sabbat de la fête de la Dédicace contiennent un résumé du livre de Judith; ce qui prouve que les lsraélites croyaient à la réalité des faits qui y étaient racontés, car ils n’auraient pu remercier Dieu d’une délivrance imaginaire (Man. Bibl., t. 2, n. 537. Comp. Judith, 16, 31) ». 3° Le fond même du livre, si on l’envisage soit dans son ensemble, soit dans les détails, nous garantit que l’écrivain sacré a voulu raconter des faits strictement vrais et objectifs. Notez en particulier les données généalogiques (8, 1), géographiques (1, 6-8; 2, 12-17; 3, 1, 14; 4, 3, 5, etc.), chronologiques (2, 1; 8, 4; 16, 28, etc.), historiques (1, 3-10, etc.), dont la narration est parsemée : elles sont toutes saisissantes de vérité. 4° On allègue, il est vrai, des objections multiples contre la véracité des faits contenus dans le livre de Judith. Nous les signalerons et les réfuterons une à une brièvement dans le commentaire, et l’on verra qu'elles ne présentent rien de grave (Voyez Cornely, Historica et critica introductio in historicos Vet. Testamenti libros, t. 2, pars 1, p.401-412). D’autre part, comme d’éminents assyriologues l'ont récemment démontré, les documents ninivites justifient admirablement le récit sacré dans ses grandes lignes et pour une foule de traits secondaires, à tel point que l’on a pu dire: « Une seule chose manque aux annales cunéiformes, le nom d’Holoferne (Vigouroux, Bible et découvertes, t. 4, p. 303). » Nous profiterons aussi de ces précieuses découvertes pour l’explication; leur caractère apologétique est manifeste.
5° Le but et l'utilité du livre de Judith. — Le but paraît contenu tout entier dans cette réflexion du chef ammonite Achior à Holoferne, 5, 24-25: « Maintenant donc, mon seigneur,·prenez des informations; si les Juifs sont coupables de quelque iniquité en présence de leur Dieu, attaquons-les, car leur Dieu vous les livrera, et ils seront assujettis au joug de votre puissance; mais s’il n'existe pas d’offense de ce peuple envers son Dieu, nous ne pourrons leur résister, car leur Dieu les défendra, et nous serons en opprobre à toute la terre. » L’historien a donc voulu démontrer à ses coreligionnaires, par cet épisode remarquable de leur histoire, qu’ils n’avaient rien à craindre aussi longtemps qu’ils demeureraient la nation fidèle de Dieu. C’est la pensée exprimée en termes si lyriques au psaume 45.
Quant à l’utilité de ce beau récit, on peut l'envisager à un triple point de vue. Sous le rapport historique elle est tout évidente, puisque nous avons ici un supplément important à l’histoire juive. Sous le rapport moral, quoi de plus édifiant que les vertus de Judith, si souvent relevées par les Pères, notamment sa foi, son esprit de prière et sa chasteté? Enfin, sous le rapport symbolique, la vaillante héroïne a été regardée comme un type de Marie, la Reine immaculée, Mère de Dieu, à laquelle l’Église applique les beaux textes 13 , 23, et 15, 10.
6° Auteurs à consulter : Didacus de Celada, Judith illustris perpetuo commentario litterali et morali, Lyon, 1637; les commentaires de Serarius, de Cornelius a Lapide, de Calmet; Montfaucon, la Vérité de l'histoire de Judith, Paris, 1690; J. de la Neuville, le Livre de Judith avec des réflexions morales, Paris, 1728; Gillet, Tobie, Judith et Esther, Paris, 1879; F. Robiou, Deux questions de chronologie et d’histoire éclaircies par les annales d’Assurbanipal, Paris, 1875; A. Delattre, le Livre de Judith, étude critique et historique, Paris, 1884; Palmieri, De veritate historica libri Judith, Golpen, 1886. Voyez aussi F. Vigouroux, la Bible et les découvertes modernes, t. 4, pp. 275-305 de la 5° édition.
Livre de Judith
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Judith 1. 1 Arphaxad, roi des Mèdes, après avoir soumis à son empire beaucoup de nations, bâtit de pierres de taille équarries une ville très forte, qu'il appela Écbatane. 2 Il l'entoura de murailles hautes de soixante-dix coudées, sur trente coudées de largeur et il y construisit des tours hautes de cent coudées, 3 de forme carrée, chaque côté ayant vingt pieds de largeur et il fit les portes en proportion de la hauteur des tours. 4 Il se glorifiait comme étant invincible par la puissance de son armée et par la multitude de ses chars. 5 Or, la douzième année de son règne, Nabuchodonosor, roi des Assyriens, qui régnait à Ninive, la grande ville, fit la guerre à Arphaxad et le vainquit 6 dans la grande plaine appelée Ragau, avec l'aide de ceux qui habitent près de l'Euphrate, du Tigre et du Jadason, dans la plaine d'Érioch, le roi des Eliciens. 7 Alors fut agrandie la domination de Nabuchodonosor et son cœur s'éleva et il envoya des messagers à tous ceux qui habitaient en Cilicie, à Damas et sur le mont Liban, 8 aux peuples du Carmel, de Cédar, aux habitants de la Galilée, dans la grande plaine d'Esdrelon, 9 à tous ceux qui étaient dans la Samarie, au-delà du fleuve du Jourdain, jusqu'à Jérusalem et dans tout le pays de Gessen jusqu'aux frontières de l'Ethiopie, 10 à tous ces peuples, Nabuchodonosor, roi d'Assyrie, envoya des messagers. 11 Et tous, d'un commun accord, refusèrent, ils les renvoyèrent sans présents et n'eurent pour eux que du mépris. 12 Alors le roi Nabuchodonosor entra en fureur contre tous ces pays et jura par son trône et par son royaume de tirer vengeance de toutes ces contrées.
Judith 2. 1 La treizième année du roi Nabuchodonosor, le vingt-deuxième jour du premier mois, il fut décidé dans la maison de Nabuchodonosor, roi d'Assyrie, qu'il se vengerait. 2 Et il convoqua tous les anciens, tous ses chefs et ses guerriers et il tint avec eux un conseil secret. 3 Il leur dit que son dessein était de soumettre toute la terre à son empire. 4 Ce discours ayant été approuvé de tous, le roi Nabuchodonosor fit venir Holoferne, général en chef de son armée, 5 et il lui dit : "Mets-toi en marche contre tous les royaumes d'Occident et principalement contre ceux qui ont méprisé mon ordre. 6 Ton œil n'épargnera aucun royaume et tu me soumettras toutes les villes fortes. 7 Alors Holoferne, ayant appelé les chefs et les officiers de l'armée des Assyriens, enrôla des hommes pour l'expédition, selon l'ordre du roi, au nombre de cent vingt mille fantassins et douze mille archers à cheval. 8 Il fit précéder son armée d'une multitude innombrable de chameaux, avec des provisions en abondance pour ses soldats et d'innombrables troupeaux de bœufs et de moutons. 9 Il fit préparer sur son passage du blé de toute la Syrie. 10 Il prit de la maison du roi des sommes immenses d'or et d'argent. 11 Et il se mit en marche, lui et toute l'armée, avec les chariots, les cavaliers et les archers, qui couvraient la face de la terre, comme des sauterelles. 12 Ayant franchi la frontière de l'Assyrie, il arriva aux grandes montagnes d'Angé, qui sont au nord de la Cilicie et il pénétra dans toutes leurs forteresses et s'empara de tous les retranchements. 13 Il emporta d'assaut la célèbre ville de Mélitène et pilla tous les habitants de Tarse, ainsi que les enfants d'Ismaël qui étaient en face du désert et au sud du pays de Cellon. 14 Passant l'Euphrate, il alla en Mésopotamie et força toutes les places fortes de la contrée, depuis le torrent de Chaboras jusqu'à la mer. 15 Ensuite il s'empara de tous les pays limitrophes de l'Euphrate depuis la Cilicie jusqu'au territoire de Japheth, qui s'étend vers le sud. 16 Il emmena captifs tous les fils de Madian, pilla toutes leurs richesses et fit périr par le glaive tous ceux qui lui résistèrent. 17 Il descendit ensuite dans les campagnes de Damas, au temps de la moisson, brûla toutes les récoltes et fit couper tous les arbres et toutes les vignes. 18 Et la terreur de ses armes s'empara de tous les habitants de la terre.
Judith 3. 1 Alors les rois et les princes de toutes les villes et de tous les pays, savoir de la Syrie Mésopotamienne, de la Syrie de Soba, de la Libye et de la Cilicie envoyèrent leurs ambassadeurs, qui se rendirent auprès d'Holoferne et lui dirent : 2 "Apaise ta colère contre nous, il vaut mieux, avec la vie sauve, servir Nabuchodonosor, le grand roi et nous soumettre à toi, que de mourir, après avoir souffert, en périssant, les maux de la servitude. 3 Toutes nos villes, tout ce que nous possédons, toutes nos montagnes, nos collines, nos champs, nos troupeaux de bœufs, de brebis, de chèvres, de chevaux, de chameaux, tous nos biens et nos familles sont devant toi. 4 Que tout ce que nous avons soit sous ta dépendance. 5 Nous et nos enfants, nous sommes tes serviteurs. 6 Viens à nous comme un maître pacifique et fais usage de nos services comme il te plaira." 7 Holoferne descendit alors des montagnes avec ses cavaliers, en grande force et il se rendit maître de toutes les villes et de tous les habitants du pays. 8 Il prit de toutes les villes, pour en faire des auxiliaires, des hommes vaillants et choisis pour la guerre. 9 Or, telle était la frayeur qui pesait sur ces provinces, que les habitants de toutes les villes, les magistrats et les plus honorables personnages, comme les gens du peuple, sortaient à son approche au-devant de lui 10 et le recevaient avec des couronnes et des flambeaux, en dansant au son des tambours et des flûtes. 11 Néanmoins, même par cette conduite, ils ne purent pas adoucir la férocité de son cœur. 12 Il détruisit leurs villes et coupa leurs bois sacrés. 13 Car Nabuchodonosor lui avait ordonné d'exterminer tous les dieux de la terre, afin que lui-même fût seul appelé Dieu par toutes les nations que la puissance d'Holoferne pourrait soumettre. 14 Après avoir parcouru la Syrie et Soba, toute l'Apamée et toute la Mésopotamie, il arriva chez les Iduméens dans le pays de Gabaa, 15 et, ayant pris leurs villes, il s'arrêta là trente jours, pendant lesquels il fit rassembler toutes les troupes de son armée.
Judith 4. 1 Les enfants d'Israël qui habitaient dans le pays de Juda, ayant appris ces choses, furent saisis de crainte à l'approche d'Holoferne. 2 Ils éprouvèrent un sentiment d'effroi et d'horreur à la pensée qu'il pourrait traiter Jérusalem et le temple du Seigneur comme il avait traité les autres villes et leurs temples. 3 Ils envoyèrent des messagers dans toute la Samarie et aux environs jusqu'à Jéricho et ils occupèrent d'avance tous les sommets des montagnes. 4 Ils entourèrent leurs bourgs de murailles et firent des provisions de blé pour se préparer à soutenir la lutte. 5 Le grand prêtre Éliacim écrivit aussi à tous ceux qui demeuraient en face d'Esdrelon, vis-à-vis de la grande plaine qui est près de Dothaïn et à tous ceux sur le territoire desquels étaient les passages, 6 leur recommandant d'occuper les versants des montagnes par où l'on pouvait aller à Jérusalem et de garder les défilés qui pouvaient offrir un chemin entre les montagnes. 7 Les enfants d'Israël exécutèrent les ordres d'Éliacim, prêtre du Seigneur. 8 Et tout le peuple invoqua le Seigneur avec grande instance et ils humilièrent leurs âmes dans le jeûne et la prière, eux et leurs femmes. 9 Les prêtres se revêtirent de cilices et les enfants se prosternèrent devant le temple du Seigneur et l'on couvrit d'un cilice l'autel du Seigneur. 10 Et d'un cœur unanime ils crièrent vers le Seigneur, Dieu d'Israël, afin qu'il ne permît pas que leurs enfants devinssent la proie d'un vainqueur et leurs femmes un butin à partager, que leurs villes fussent livrées à la destruction et leur sanctuaire profané et qu'eux-mêmes fussent un objet d'opprobre parmi les nations. 11 Alors Éliacim, le grand prêtre du Seigneur, parcourut tout le pays d'Israël et il s'adressa au peuple, 12 en disant : "Sachez que le Seigneur exaucera vos supplications, si vous persévérez dans le jeûne et la prière en sa présence. 13 Souvenez-vous de Moïse, serviteur du Seigneur : Amalec se confiait dans sa force et dans sa puissance, dans son armée, dans ses boucliers, dans ses chars et dans ses cavaliers, Moïse le vainquit, non en combattant avec le fer, mais en adressant à Dieu de saintes prières. 14 Il en sera ainsi de tous les ennemis d'Israël, si vous persévérez dans l'œuvre que vous avez commencée." 15 A la suite de cette exhortation, ils supplièrent le Seigneur, demeurant en sa présence : 16 en sorte que ceux mêmes qui offraient des holocaustes, les offraient au Seigneur étant revêtus de cilices et ayant de la cendre sur leurs têtes. 17 Et tous priaient Dieu de tout leur cœur, afin qu'il visitât son peuple d'Israël.
Judith 5. 1 On annonça à Holoferne, chef de l'armée des Assyriens, que les enfants d'Israël se préparaient à la résistance et qu'ils avaient fermé les passages des montagnes. 2 Transporté de fureur et brûlant de colère, il appela tous les princes de Moab et les chefs d'Ammon, 3 et il leur dit : "Dites-moi quel est ce peuple qui occupe les montagnes, quelles sont leurs villes, quelle en est la force et l'importance, quelle est leur puissance militaire, quel est leur nombre et quel chef les commande. 4 Pourquoi sont-ils les seuls, parmi tous les peuples de l'Occident, qui nous ont méprisés et ne sont pas sortis au-devant de nous pour nous recevoir en paix ?" 5 Alors Achior, chef de tous les fils d'Ammon, lui répondit : "Si tu daignes m'écouter, mon seigneur, je dirai devant toi la vérité sur ce peuple qui habite dans les montagnes et aucune parole fausse ne sortira de ma bouche. 6 Ce peuple est de la race des Chaldéens. 7 Il vint habiter d'abord en Mésopotamie, parce qu'ils ne voulaient pas suivre les dieux de leurs pères, qui étaient dans le pays des Chaldéens. 8 Ayant donc abandonné les rites de leurs ancêtres, qui rendaient honneur à une multitude de dieux, 9 ils adorèrent le seul Dieu du ciel, qui leur avait ordonné de sortir de leur pays et d'aller demeurer en Canaan. La famine ayant envahi toute la terre, ils descendirent en Égypte et là ils se multiplièrent de telle sorte pendant quatre cents ans, qu'ils devinrent une multitude innombrable. 10 Traités durement par le roi d'Égypte et forcés de bâtir ses villes avec du mortier et de la brique, ils invoquèrent le Seigneur, leur Dieu, qui frappa de différentes plaies tout le pays d'Égypte. 11 Les Égyptiens les chassèrent de chez eux et la plaie cessa de les frapper, mais ils voulurent les prendre de nouveau et en faire encore une fois leurs esclaves. 12 Alors les Israélites s'enfuirent et Dieu ouvrit devant eux la mer, en sorte que les eaux devinrent solides comme une muraille de chaque côté et qu'ils purent passer en marchant à pied sec au fond de la mer. 13 L'innombrable armée des Égyptiens les y ayant poursuivis, elle fut ensevelie sous les eaux, au point qu'il n'en resta pas un seul qui pût transmettre à la postérité le récit de cet événement. 14 Lorsque les Israélites furent sortis de la mer Rouge, ils occupèrent les déserts du mont Sinaï, dans lesquels aucun homme ne put jamais habiter, ni aucun fils d'homme fixer son séjour. 15 Là les fontaines amères se changèrent en eaux douces pour les désaltérer et durant quarante ans ils reçurent du ciel leur nourriture. 16 Partout où ils s'avancèrent sans arc et sans flèche, sans bouclier et sans épée, leur Dieu combattit pour eux et remporta la victoire. 17 Et nul n'a jamais triomphé de ce peuple, si ce n'est quand il s'est éloigné du service du Seigneur, son Dieu. 18 Mais toutes les fois qu'ils ont adoré un autre Dieu que lui, ils ont été livrés au pillage, à l'épée et à l'opprobre. 19 Et toutes les fois qu'ils se sont repentis d'avoir abandonné le service de leur Dieu, le Dieu du ciel leur a donné la force de résister à leurs ennemis. 20 Enfin ils ont vaincu les rois des Chananéens, des Jébuséens, des Phérézéens, des Héthéens, des Hévéens, des Amorrhéens et tous les puissants d'Hésebon et ils ont pris possession de leurs terres et de leurs villes. 21 Tant qu'ils ne péchèrent pas en présence de leur Dieu, le bonheur fut avec eux, car leur Dieu hait l'iniquité. 22 En effet, avant ces dernières années même, s'étant éloignés de la voie où Dieu leur avait commandé de marcher, ils furent taillés en pièces dans les combats par plusieurs nations et beaucoup d'entre eux ont été emmenés captifs dans une terre étrangère. 23 Mais depuis peu, étant revenus au Seigneur, leur Dieu, ils se sont réunis après cette dispersion, ils ont occupé toutes ces montagnes et ils possèdent de nouveau Jérusalem, où est leur sanctuaire. 24 Maintenant donc, mon seigneur, prends des informations : s'ils sont coupables de quelque iniquité devant leur Dieu, montons contre eux, car leur Dieu te les livrera certainement et ils seront assujettis au joug de ta puissance. 25 Mais si ce peuple n'a pas offensé son Dieu, nous ne pourrons pas tenir devant eux, car leur Dieu les défendra et nous deviendrons un objet de moquerie pour toute la terre." 26 Lorsqu'Achior eut cessé de parler, tous les grands d'Holoferne, en proie à la colère, songeaient à le tuer, se disant les uns aux autres : 27 "Quel est cet homme qui ose dire que les enfants d'Israël peuvent résister au roi Nabuchodonosor et à ses armées, eux, des gens sans armes, sans force, étrangers à l'art de la guerre ? 28 Afin donc de faire voir à Achior qu'il nous trompe, gravissons ces montagnes et lorsque les plus forts d'entre eux seront entre nos mains, nous le passerons avec eux au fil de l'épée : 29 afin que toutes les nations sachent que Nabuchodonosor est le Dieu de la terre et qu'il n'y en a pas d'autre que lui."
Judith 6. 1 Lorsqu'ils eurent cessé de parler, Holoferne, transporté de fureur, dit à Achior : 2 "Puisque, t'érigeant en prophète, tu nous annonces que le peuple d'Israël sera défendu par son Dieu, je veux te montrer qu'il n'y a pas de Dieu que Nabuchodonosor. 3 Lorsque nous les aurons tous frappés comme un seul homme, tu périras toi-même par l'épée des Assyriens et tout Israël sera anéanti avec toi. 4 Tu connaîtras ainsi que Nabuchodonosor est le maître de toute la terre. Et alors l'épée de mes soldats traversera tes flancs, tu tomberas percé parmi les blessés d'Israël et tu ne respireras plus, jusqu'à ce que tu sois exterminé avec eux. 5 Si tu crois que ta prophétie soit véritable, que ton visage cesse d'être abattu et que la pâleur qui le couvre s'éloigne de toi, si tu t'imagines que mes paroles ne puissent s'accomplir. 6 Mais pour que tu saches bien que tu périras avec eux, dès ce moment tu seras associé à ce peuple, afin que, lorsque mon épée leur fera subir le châtiment qu'ils méritent, tu tombes avec eux sous ma vengeance." 7 Alors Holoferne donna ordre à ses serviteurs de saisir Achior, de le conduire vers Béthulie et de le livrer aux mains des enfants d'Israël. 8 Les serviteurs d'Holoferne, s'étant saisis de lui, traversèrent la plaine, mais lorsqu'ils furent près de la montagne, les frondeurs sortirent contre eux. 9 Les Assyriens se détournèrent en côtoyant la montagne, lièrent Achior à un arbre par les mains et les pieds et, l'ayant laissé là, ils revinrent vers leur maître. 10 Alors les enfants d'Israël, descendant de Béthulie, vinrent à lui et, l'ayant délié, ils le conduisirent à Béhtulie, puis ils l'amenèrent au milieu du peuple et lui demandèrent pourquoi les Assyriens l'avaient abandonné ainsi garrotté. 11 En ces jours-là, Ozias, fils de Micha, de la tribu de Siméon et Charmi, nommé aussi Gothoniel, étaient les chefs qui commandaient dans la ville. 12 Achior raconta donc, au milieu des anciens et en présence de tout le peuple, tout ce qu'il avait répondu aux questions d'Holoferne, comment les gens d'Holoferne avaient voulu le tuer à cause de ce qu'il avait dit, 13 et comment Holoferne lui-même avait ordonné, dans sa colère, qu'on le livrât pour cela entre les mains des Israélites, afin qu'après sa victoire sur les enfants d'Israël, il fit aussi mourir Achior par divers supplices, parce qu'il avait dit que le Dieu du ciel était leur défenseur. 14 Achior ayant achevé son récit, tout le peuple se prosterna le visage contre terre, adorant le Seigneur et, mêlant leurs gémissements et leurs larmes, ils répandirent d'un même cœur leurs prières devant le Seigneur, 15 en disant : "Seigneur, Dieu du ciel et de la terre, voyez leur orgueil et considérez notre abaissement, tournez vos regards sur la face de vos saints et montrez que vous n'abandonnez pas ceux qui mettent en vous leur confiance et que vous abaissez ceux qui présument d'eux-mêmes et s'enorgueillissent de leur puissance." 16 Lorsque le peuple eut cessé de pleurer et qu'il eut passé tout le jour en prières, ils consolèrent Achior, 17 en disant : "Le Dieu de nos pères, dont tu as proclamé la puissance, t'accordera en retour de voir plutôt leur ruine. 18 Et lorsque le Seigneur, notre Dieu, aura donné cette délivrance à ses serviteurs, que Dieu soit encore avec toi au milieu de nous, afin que, selon qu'il te plaira, tu vives avec nous, toi et tous les tiens." 19 Quand l'assemblée se fut séparée, Ozias reçut Achior dans sa maison et lui offrit un grand festin. 20 Il y invita les anciens et, le jeûne étant passé, ils mangèrent ensemble. 21 Puis tout le peuple se rassembla de nouveau et ils prièrent toute la nuit dans le lieu où ils étaient réunis, implorant le secours du Dieu d'Israël.
Judith 7. 1 Le lendemain, Holoferne donna l'ordre à ses troupes de monter contre Béthulie. 2 Son armée était forte de cent vingt mille hommes de pied et de vingt-deux mille cavaliers, sans compter les hommes propres à la guerre qu'il avait faits prisonniers et les jeunes gens qu'il avait amenés des provinces et des villes. 3 Tous ensemble se préparèrent au combat contre les enfants d'Israël et, marchant le long de la montagne jusqu'au sommet qui regarde Dothaïn, ils campèrent depuis le lieu appelé Belma, jusqu'à Chelmon, qui est vis-à-vis d'Esdrelon. 4 Quand les enfants d'Israël aperçurent cette multitude, ils se prosternèrent contre terre et, se couvrant la tête de cendres, ils prièrent tous ensemble le Dieu d'Israël de faire éclater sa miséricorde sur son peuple. 5 Puis, ayant pris leurs armes de guerre, ils occupèrent les lieux où de petits sentiers permettaient de passer entre les montagnes et ils y faisaient la garde jour et nuit. 6 En parcourant les environs, Holoferne découvrit une fontaine en dehors de la ville, du côté du midi, laquelle y conduisait ses eaux par un aqueduc et il fit couper cet aqueduc. 7 Cependant il y avait, non loin des murs, d'autres sources où les assiégés venaient puiser à la dérobée un peu d'eau, plutôt, ce semble, pour soulager leur soif que pour l'apaiser. 8 Mais les fils d'Ammon et de Moab vinrent trouver Holoferne, en disant : "Les enfants d'Israël n'ont confiance ni dans leurs lances ni dans leurs flèches, mais ces montagnes les défendent et ces collines suspendues sur des précipices font leur force. 9 Afin donc que vous puissiez triompher d'eux sans livrer bataille, placez près des sources des gardes qui les empêchent d'y puiser de l'eau, vous les ferez périr ainsi sans coup férir, ou bien, épuisés par la soif, ils rendront leur ville, qu'ils regardent comme imprenable parce qu'elle est placée sur les montagnes." 10 Le conseil plut à Holoferne et à ses officiers et il fit mettre un poste de cent hommes autour de chaque fontaine. 11 Cette garde ayant été faite pendant vingt jours, toutes les citernes et les réservoirs d'eau furent à sec pour tous les habitants de Béthulie, de sorte qu'il ne restait pas dans la ville de quoi rassasier leur soif même un seul jour, car on distribuait chaque jour au peuple l'eau par mesure. 12 Alors tous les hommes et les femmes, les jeunes gens et les enfants se rassemblèrent auprès d'Ozias et d'une commune voix 13 tous lui dirent : "Que Dieu soit juge entre toi et nous, car tu as agi pour notre malheur en refusant de faire des propositions de paix aux Assyriens et c'est pour cela que Dieu nous a livrés entre leurs mains. 14 C'est pourquoi il n'y a personne qui vienne à notre secours, alors que la soif et une grande misère nous font tomber en défaillance sous leurs regards. 15 Maintenant donc, assemble tous ceux qui sont dans la ville, afin que nous nous rendions tous volontairement aux gens d'Holoferne. 16 Car il vaut mieux pour nous avoir la vie sauve et bénir Dieu dans la captivité, que de mourir et d'être en opprobre à tous les hommes, après avoir vu nos femmes et nos enfants périr sous nos yeux. 17 Prenant aujourd'hui à témoin le ciel et la terre et le Dieu de nos pères, qui nous châtie selon nos péchés, nous te conjurons de livrer incessamment la ville entre les mains des soldats d'Holoferne, afin que nous trouvions une prompte mort par le tranchant du glaive, au lieu d'une mort lente dans les ardeurs de la soif." 18 Lorsqu'ils eurent ainsi parlé, il se fit des lamentations et de grands cris dans toute l'assemblée et tous d'une voix, pendant de nombreuses heures, ils crièrent vers Dieu, en disant : 19 "Nous avons péché avec nos pères, nous avons été infidèles, nous avons commis l'iniquité. 20 Vous, qui êtes miséricordieux, ayez pitié de nous, ou bien tirez vengeance de nos crimes en nous châtiant vous-même et ne livrez pas ceux qui vous glorifient à un peuple qui ne vous connaît pas, 21 afin qu'on ne dise pas parmi les nations : Où est leur Dieu ?" 22 Après s'être fatigués à force de crier et de pleurer, ils se turent. 23 Alors Ozias se leva, baigné de larmes et dit : "Ayez bon courage, mes frères et attendons pendant cinq jours la miséricorde du Seigneur. 24 Car peut-être mettra-t-il fin à sa colère et donnera-t-il gloire à son nom. 25 Ces cinq jours passés, si le secours n'est pas venu, nous ferons ce que vous nous avez proposé."
Judith 8. 1 Ces paroles furent rapportées à Judith, une veuve, fille de Mérari, fils d'Idox, fils de Joseph, fils d'Ozias, fils d'Élaï, fils de Jamnor, fils de Gédéon, fils de Raphaïm, fils d'Achitob, fils de Melchias, fils d'Énan, fils de Nathanias, fils de Salathiel, fils de Siméon, fils d'Israël. 2 Son mari, appelé Manassès, était mort au temps de la moisson de l'orge. 3 Comme il surveillait les moissonneurs, qui liaient les gerbes dans les champs, l'ardeur du soleil le frappa à la tête et il mourut dans Béthulie, sa ville et il y fut inhumé avec ses pères. 4 Il y avait déjà trois ans et six mois que Judith était restée veuve. 5 Elle s'était construit sur le toit de sa maison une chambre retirée, où elle demeurait enfermée avec ses servantes. 6 Les reins couverts d'un cilice, elle jeûnait tous les jours de sa vie, excepté les jours de sabbat et de nouvelle lune et les fêtes de la maison d'Israël. 7 Elle était très belle de figure et son mari lui avait laissé de grandes richesses, de nombreux serviteurs et des domaines remplis de troupeaux de bœufs et de brebis. 8 Elle était en grande estime auprès de tous, parce qu'elle craignait beaucoup le Seigneur et il n'y avait personne qui dit d'elle une parole de blâme. 9 Ayant donc appris qu'Ozias avait promis de livrer la ville passé le cinquième jour, elle envoya vers les anciens du peuple Chabri et Charmi. 10 Ils se rendirent auprès d'elle et elle leur dit : "Comment Ozias a-t-il pu dire qu'il livrerait la ville aux Assyriens, si dans cinq jours, il ne vous arrive pas de secours ? 11 Et qui êtes-vous, pour mettre ainsi le Seigneur à l'épreuve ? 12 Ce n'est pas là une parole qui attire la miséricorde, mais plutôt qui excite la colère et allume la fureur. 13 Vous avez fixé au Seigneur un terme dans lequel il doit exercer sa miséricorde et vous lui avez marqué un jour selon votre bon plaisir. 14 Mais parce que le Seigneur est patient, faisons pénitence de cette faute et implorons son pardon en versant des larmes. 15 Car Dieu ne menace pas à la manière de l'homme et il ne s'enflamme pas de colère comme un fils d'homme. 16 Humilions donc nos âmes devant lui et mettons en nous un esprit d'humilité, comme il convient à ses serviteurs. 17 Prions le Seigneur avec larmes de nous faire sentir, en la manière qu'il lui plaira, les effets de sa miséricorde, afin que, comme l'orgueil de nos ennemis a jeté le trouble dans notre cœur, ainsi notre humilité nous devienne un sujet de gloire. 18 Car nous n'avons pas imité les péchés de nos pères qui ont abandonné leur Dieu et adoré des dieux étrangers. 19 C'est à cause de ce crime qu'ils ont été livrés au glaive, au pillage et à la moquerie de leurs ennemis, mais nous, nous ne connaissons pas d'autres Dieu que lui. 20 Attendons humblement sa consolation et il vengera notre sang sur nos ennemis qui nous affligent, il humiliera toutes les nations qui s'élèvent contre nous et il les couvrira de confusion, lui, le Seigneur notre Dieu. 21 Et maintenant, mes frères, puisque vous êtes les anciens du peuple de Dieu et que leur vie dépend de vous, relevez leurs cœurs par vos paroles, pour qu'ils se souviennent que nos pères ont été éprouvés afin que l'on connût s'ils servaient véritablement leur Dieu. 22 Ils doivent se rappeler comment Abraham, notre père, a été tenté et comment, éprouvé par beaucoup de tribulations, il est devenu l'ami de Dieu. 23 De même Isaac, de même Jacob, de même Moïse et tous ceux qui ont plu à Dieu, ont passé par beaucoup d'afflictions en demeurant fidèles. 24 Mais ceux qui n'ont pas accepté ces épreuves avec la crainte du Seigneur et qui ont donné cours à leur impatience et à d'injurieux murmures contre le Seigneur, 25 ceux-là, l'exterminateur les a frappés de mort et les serpents les ont fait périr. 26 Ne nous laissons donc pas aller à l'impatience à cause des maux que nous souffrons. 27 Mais estimons que ces tourments, moindres que nos péchés, sont les bâtons dont le Seigneur nous châtie, comme ses serviteurs, pour nous amender et croyons que ce n'est pas pour notre perte qu'ils nous ont été envoyés." 28 Ozias et les anciens lui répondirent : "Tout ce que tu as dit est vrai et il n'y a rien à reprendre dans tes paroles. 29 Maintenant donc, prie Dieu pour nous, car tu es une femme sainte et craignant Dieu." 30 Et Judith leur dit : "Comme vous reconnaissez que ce que j'ai pu dire est de Dieu, 31 éprouvez si ce que j'ai résolu de faire est aussi de lui et priez que Dieu me donne la force de réaliser mon dessein. 32 Vous vous tiendrez cette nuit à la porte et je sortirai, avec ma compagne et priez afin que dans cinq jours, comme vous l'avez dit, le Seigneur regarde son peuple d'Israël. 33 Mais je ne veux pas que vous cherchiez à savoir ce que j'entreprends, jusqu'à ce que je revienne vous en donner des nouvelles, qu'on ne fasse pas autre chose que de prier pour moi le Seigneur notre Dieu." 34 Ozias, le prince de Juda, lui dit : "Va en paix et que le Seigneur soit avec toi pour tirer vengeance de nos ennemis." Et l'ayant quittée, ils s'en allèrent.
Judith 9. 1 Lorsqu'ils furent partis, Judith entra dans son oratoire et, revêtue d'un cilice, la tête couverte de cendre, elle se prosterna devant le Seigneur et l'invoqua, en disant : 2 "Seigneur, Dieu de mon père Siméon, qui lui avez donné l'épée pour se venger des étrangers qui, entraînés par la passion, avaient violé une vierge et lui avaient fait outrage pour sa confusion, 3 vous qui avez livré leurs femmes aux ravisseurs, leurs filles à l'esclavage et toutes leurs dépouilles en partage à vos serviteurs brûlants de zèle pour votre cause, assistez-moi, je vous en prie, Seigneur, mon Dieu, secourez une veuve. 4 C'est vous qui avez opéré les merveilles des temps anciens et qui avez formé le dessein de celles qui ont suivi et elles se sont accomplies parce que vous l'avez voulu. 5 Toutes vos voies sont tracées d'avance et vous avez disposé vos jugements par votre prévision. 6 Regardez en ce moment le camp des Assyriens, comme vous avez daigné autrefois regarder celui des Égyptiens, lorsqu'ils poursuivaient les armes à la main vos serviteurs, se confiant dans leurs chars, dans leurs cavaliers et dans la multitude de leurs combattants. 7 Mais vous avez regardé leur camp et les ténèbres leur ont ôté leur force. 8 L'abîme a retenu leurs pieds et les eaux les ont engloutis. 9 Qu'il en soit de même, Seigneur, de ceux-ci, qui se confient dans leur multitude, dans leurs chars, dans leurs javelots, dans leurs boucliers et dans leurs flèches et qui sont fiers de leurs lances. 10 Ils ne savent pas que c'est vous qui êtes notre Dieu, vous qui dès le commencement terrassiez les armées et dont le nom est Seigneur. 11 Levez votre bras, comme aux siècles passés, brisez leur puissance par votre puissance, que leur force tombe devant votre colère, eux qui se promettent de violer votre sanctuaire, de profaner le tabernacle de votre nom et d'abattre de leur épée les cornes de votre autel. 12 Faites, Seigneur, que l'orgueil de cet homme soit abattu par sa propre épée. 13 Qu'il se prenne aux lacs de son regard sur moi et frappez-le par les douces paroles de mes lèvres. 14 Mettez dans mon cœur assez de fermeté pour le mépriser, assez de force pour le perdre. 15 Ce sera pour votre nom une gloire mémorable qu'il soit abattu par la main d'une femme. 16 Car votre puissance, Seigneur, n'est pas dans le grand nombre et votre volonté ne dépend pas de la force des chevaux et dès le commencement les superbes ne vous ont pas plu, mais vous avez toujours eu pour agréable la prière des hommes humbles et doux. 17 Dieu du ciel, Créateur des eaux et Seigneur de toute la création, exaucez-moi, malheureuse, qui vous supplie et qui mets ma confiance en votre miséricorde. 18 Souvenez-vous, Seigneur, de votre alliance, donnez la parole à ma bouche, la force au dessein qui est dans mon cœur, afin que votre maison conserve la sainteté dont vous l'avez revêtue 19 et que toutes les nations reconnaissent que vous êtes Dieu et qu'il n'y en a pas d'autre que vous."
Judith 10. 1 Lorsqu'elle eut achevé sa prière au Seigneur, Judith se leva du lieu où elle était prosternée contre terre devant le Seigneur. 2 Elle appela sa servante et, étant descendue dans sa maison, elle ôta son cilice et se dépouilla des vêtements de son veuvage. 3 Elle se lava le corps, s'oignit de la myrrhe la plus fine, disposa sa chevelure, mit le turban sur sa tête, revêtit ses vêtements de fête, attacha des sandales à ses pieds, prit ses bracelets, son collier, ses pendants d'oreilles et ses anneaux, en un mot, se para de tous ses ornements. 4 Le Seigneur releva encore son éclat, parce que tout cet ajustement avait son principe, non dans la volupté, mais dans la vertu, c'est pourquoi le Seigneur augmenta sa beauté de telle sorte qu'elle brillât aux yeux de tous d'un éclat incomparable. 5 Puis elle fit porter à sa servante une outre de vin, un vase d'huile, de la farine grillée, des fruits secs, du pain et du fromage et elle partit. 6 Arrivée, elle et sa servante, à la porte de la ville, elle trouva Ozias et les anciens qui l'attendaient. 7 En la voyant, ils furent ravis d'admiration pour sa beauté. 8 Cependant ils ne lui adressèrent aucune question et la laissèrent passer, en disant : "Que le Dieu de nos pères te donne sa grâce, qu'il affermisse par sa puissance tous les desseins qui sont dans ton cœur, afin que Jérusalem soit glorifiée à cause de toi et que ton nom figure parmi ceux des saints et des justes." 9 Ceux qui étaient présents répondirent tous d'une seule voix : "Amen. Amen." 10 Et Judith franchit les portes, elle et sa servante, en priant le Seigneur. 11 Comme elle descendait la montagne, au lever du jour, les postes avancés des Assyriens la rencontrèrent et l'arrêtèrent, en disant : "D'où viens-tu et où vas-tu ?" 12 Elle répondit : "Je suis une fille des Hébreux et je me suis enfuie du milieu d'eux, ayant reconnu qu'ils vous seront livrés en proie, parce qu'ils vous ont méprisés et qu'ils n'ont pas voulu se rendre à vous volontairement, pour trouver grâce devant vous. 13 C'est pourquoi j'ai dit en moi-même : Je me présenterai devant le prince Holoferne, pour lui découvrir leurs secrets et lui indiquer un accès par où il pourra les prendre sans perdre un seul homme de son armée." 14 Lorsque ces hommes eurent entendu ses paroles, ils considérèrent son visage et la surprise était dans leurs yeux, tant ils admiraient sa grande beauté : 15 "Tu as sauvé ta vie, lui dirent-ils, en prenant cette résolution de descendre vers notre seigneur. 16 Tu peux être assurée que, lorsque tu paraîtras devant lui, il te traitera bien et que tu seras très agréable à son cœur." Puis, l'ayant conduite à la tente d'Holoferne, ils l'annoncèrent. 17 Dès qu'elle fut entrée en sa présence, Holoferne fut aussitôt pris par les yeux. 18 Ses officiers lui dirent : "Qui donc pourrait mépriser le peuple des Hébreux qui a de si belles femmes ? Ne méritent-elles pas bien que, pour les posséder, nous lui fassions la guerre ?" 19 Judith vit Holoferne assis sous son pavillon, dont le tissu de pourpre et d'or était orné d'émeraudes et de pierres précieuses. 20 Ayant arrêté les yeux sur son visage, elle l'adora en se prosternant jusqu'à terre. Aussitôt, sur l'ordre de leur maître, les serviteurs d'Holoferne la relevèrent.
Judith 11. 1 Alors Holoferne lui dit : "Rassure-toi et bannis la crainte de ton cœur, car je n'ai jamais fait de mal à quiconque a voulu servir le roi Nabuchodonosor. 2 Si ton peuple ne m'avait pas méprisé, je n'aurais pas levé ma lance contre lui. 3 Maintenant, dis-moi pourquoi tu t'es éloignée d'eux et tu as pris le parti de venir vers nous ?" 4 Judith lui répondit : "Accueille les paroles de ta servante, car si tu suis les paroles de ta servante, le Seigneur réalisera pleinement ses desseins sur toi, 5 aussi vrai que Nabuchodonosor, le roi de la terre, est vivant et que sa puissance est vivante, cette puissance dont tu es dépositaire pour le châtiment de tous ceux qui sont égarés, car non seulement les hommes sont amenés par toi à le servir, mais les animaux mêmes des champs lui obéissent. 6 En effet, la sagesse de ton esprit est célèbre dans toutes les nations, tout le monde sait que dans tout son royaume tu es le seul bon et puissant et ton gouvernement est vanté dans toutes les provinces. 7 On sait aussi ce qu'a dit Achior et on n'ignore pas de quelle manière tu as ordonné de le traiter. 8 Car il est certain que notre Dieu est tellement offensé par les péchés de son peuple, qu'il lui a fait annoncer par ses prophètes qu'il allait le livrer à ses ennemis à cause de ses infidélités. 9 Et parce que les enfants d'Israël savent qu'ils ont offensé leur Dieu, ils tremblent de frayeur devant toi. 10 En outre, la famine les presse et, les réservoirs d'eau étant desséchés, ils sont déjà à compter parmi les morts. 11 Ils ont même pris la résolution de tuer leur bétail et d'en boire le sang. 12 Il n'est pas jusqu'aux choses consacrées au Seigneur, leur Dieu, auxquelles Dieu leur a défendu de toucher, le blé, le vin et l'huile des dîmes et des prémices, qu'ils n'aient résolu de faire servir à leur usage, osant se nourrir de choses qu'il ne leur est pas même permis de toucher de leurs mains. Puisqu'ils agissent ainsi, il est certain qu'ils seront livrés à la ruine. 13 Voilà ce que je sais, moi, ta servante et j'ai fui loin d'eux et le Seigneur m'a envoyée t'en informer. 14 Car moi, ta servante, je sers Dieu, maintenant même que je suis auprès de toi et ta servante sortira du camp pour aller prier Dieu. 15 Et il me fera connaître quand il doit les châtier pour leur péché et je viendrai te l'annoncer. Je te conduirai alors à travers la Judée jusqu'à Jérusalem et tu trouveras tout le peuple d'Israël comme des brebis qui n'ont plus de pasteur et il n'y aura pas même un chien qui aboie contre toi. 16 C'est la prescience de Dieu qui m'a révélé ces choses, 17 et comme il est irrité contre eux, j'ai reçu mission de te les annoncer." 18 Tout ce discours plut à Holoferne et à ses serviteurs. Ils admiraient la sagesse de Judith et se disaient les uns aux autres : 19 "Il n'existe pas sur la terre de femme qui soit semblable à celle-ci pour la prestance, pour la beauté et pour la sagesse de ses discours." Holoferne lui dit : 20 "Dieu a bien fait de t'envoyer devant ce peuple, pour nous le livrer entre les mains. 21 Comme ta proposition est bonne, si ton Dieu fait cela pour moi, il sera aussi mon Dieu et toi, tu seras grande dans la maison de Nabuchodonosor et ton nom deviendra célèbre dans toute la terre."
Judith 12. 1 Alors Holoferne ordonna qu'on fît entrer Judith sous la tente où étaient déposés ses trésors, afin qu'elle y demeurât et il régla ce qu'on devait lui donner de sa table. 2 Judith lui répondit : "Je ne puis manger maintenant des choses que tu commandes qu'on me donne, de peur de me rendre coupable d'un péché, je mangerai de ce que j'ai apporté pour moi." 3 Holoferne lui dit : "Quand les vivres que tu as apportés seront épuisés, que ferons-nous pour toi ?" 4 "Seigneur, répondit Judith, je jure par ta vie que ta servante n'aura pas consommé toutes ces provisions, avant que Dieu ait réalisé par ma main le dessein que j'ai formé." Et ses serviteurs l'introduisirent dans la tente qu'il avait désignée. 5 En y entrant, elle demanda qu'on lui accordât la faculté de sortir, la nuit et avant le jour, pour aller prier et invoquer le Seigneur. 6 Et Holoferne ordonna à ses serviteurs de la laisser sortir et entrer à son gré, pendant trois jours pour adorer son Dieu. 7 Elle sortait donc chaque nuit dans la vallée de Béthulie et elle se lavait dans une fontaine. 8 Lorsqu'elle était remontée, elle priait le Seigneur, Dieu d'Israël, de diriger sa voie pour la délivrance de son peuple. 9 Puis, rentrant dans sa tente, elle y demeurait pure jusqu'à ce qu'elle prît sa nourriture vers le soir. 10 Le quatrième jour, Holoferne donna un festin à ses serviteurs et il dit à Vagao, son eunuque : "Va et persuade à cette Juive de consentir de bon cœur à habiter avec moi. 11 Ce serait une honte pour un homme, chez les Assyriens, qu'une femme se moquât de lui et le quittât sans avoir cédé à ses désirs." 12 Alors Vagao entra chez Judith et lui dit : "Que la bonne fille ne craigne pas de venir auprès de mon seigneur, pour être honorée en sa présence, pour manger avec lui et boire du vin avec joie." 13 "Qui suis-je, répondit Judith, pour résister à mon seigneur ? 14 Tout ce qui est bon et excellent à ses yeux, je le ferai et tout ce qu'il préfère sera pour moi le meilleur, tous les jours de ma vie." 15 Et elle se leva et, s'étant parée de ses ornements, elle entra et se présenta devant Holoferne. 16 Le cœur d'Holoferne fut agité, parce qu'il brûlait de désir pour elle. Holoferne lui dit : 17 "Bois donc et mange avec joie, car tu as trouvé grâce devant moi." 18 Judith répondit : "Je boirai, seigneur, car mon âme est plus honorée en ce jour qu'elle ne l'a été tous les jours de ma vie." 19 Et prenant ce que sa servante lui avait préparé, elle mangea et but devant lui. 20 Holoferne fut transporté de joie à cause d'elle et il but du vin à l'excès, plus qu'il n'en avait jamais bu dans sa vie.
Judith 13. 1 Quand le soir fut venu, les serviteurs d'Holoferne se hâtèrent de regagner leurs tentes et Vagao, ayant fermé les portes de la chambre, s'en alla. 2 Tous étaient appesantis par le vin, 3 et Judith restait seule dans la chambre. 4 Holoferne était étendu sur son lit, plongé dans l'assoupissement d'une complète ivresse. 5 Judith avait dit à sa servante de se tenir dehors devant la chambre et de faire le guet. 6 Debout devant le lit, Judith pria quelque temps avec larmes, remuant les lèvres en silence : 7 "Seigneur, Dieu d'Israël, disait-elle, fortifiez-moi et jetez en ce moment un regard favorable sur l'œuvre de mes mains, afin que, selon votre promesse, vous releviez votre ville de Jérusalem et que j'achève ce que j'ai cru possible par votre assistance." 8 Ayant dit ces paroles, elle s'approcha de la colonne qui était à la tête du lit d'Holoferne, détacha son épée qui y était suspendue et, 9 l'ayant tirée du fourreau, elle saisit les cheveux d'Holoferne, en disant : "Seigneur Dieu, fortifiez-moi à cette heure." 10 Et de deux coups sur la nuque, elle lui trancha la tête. Puis elle détacha le rideau des colonnes et roula par terre le corps décapité, 11 et, sortant sans retard, elle donna la tête d'Holoferne à sa servante, en lui ordonnant de la mettre dans son sac. 12 Elles partirent ensuite toutes deux, selon leur coutume, comme pour aller prier et, après avoir traversé le camp et contourné la vallée, elles arrivèrent à la porte de la ville. 13 Judith cria de loin aux gardiens des murailles : "Ouvrez la porte, car Dieu est avec nous et il a signalé sa puissance en faveur d'Israël." 14 Ayant entendu ses paroles, les gardes appelèrent les anciens de la ville. 15 Aussitôt tous les habitants accoururent vers elle, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, car ils commençaient à désespérer de son retour. 16 Allumant des flambeaux, ils se rassemblèrent tous autour d'elle. Judith, montant sur un lieu élevé, commanda qu'on fit silence, lorsque tous se furent tus, 17 elle leur dit : "Louez le Seigneur, notre Dieu, qui n'a pas abandonné ceux qui espéraient en lui. 18 Par moi, sa servante, il a accompli ses promesses de miséricorde en faveur de la maison d'Israël et il a tué cette nuit par ma main l'ennemi de son peuple." 19 Alors, tirant du sac la tête d'Holoferne, elle la leur montra en disant : "Voici la tête d'Holoferne, chef de l'armée des Assyriens et voici le rideau sous lequel il était couché dans son ivresse, lorsque le Seigneur notre Dieu l'a frappé par la main d'une femme. 20 Aussi vrai que le Seigneur est vivant, son ange m'a gardée à mon départ, durant mon séjour au milieu d'eux et à mon retour et le Seigneur n'a pas permis que sa servante fût souillée, mais il m'a rendue à vous sans aucune tache de péché, toute joyeuse de sa victoire, de ma conservation et de votre délivrance. 21 Vous tous, chantez ses louanges, car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais." 22 Tous, adorant le Seigneur, lui dirent : "Le Seigneur t'a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis." 23 Ozias, le prince du peuple d'Israël, lui dit : "Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. 24 Béni soit le Seigneur, créateur du ciel et de la terre, qui a conduit ta main pour trancher la tête au plus grand de nos ennemis. 25 Il a rendu aujourd'hui ton nom si glorieux, que ta louange ne disparaîtra pas de la bouche des hommes, qui se souviendront éternellement de la puissance du Seigneur, car, en leur faveur, tu n'as pas épargné ta vie en voyant les souffrances et la détresse de ta race, mais tu nous as sauvés de la ruine en marchant dans la droiture en présence de notre Dieu." 26 Et tout le peuple répondit : "Amen. Amen." 27 Ensuite on fit venir Achior et Judith lui dit : "Le Dieu d'Israël, à qui tu as rendu ce témoignage qu'il tire vengeance de ses ennemis, a tranché lui-même cette nuit, par ma main, la tête du chef de tous les infidèles. 28 Et pour te convaincre qu'il en est ainsi, voici la tête d'Holoferne qui, dans l'insolence de son orgueil, méprisait le Dieu d'Israël et t'a menacé de mort, en disant : lorsque le peuple d'Israël sera vaincu, je te ferai passer au fil de l'épée." 29 A la vue de la tête d'Holoferne, Achior frissonna d'horreur, il tomba le visage contre terre et s'évanouit. 30 Lorsqu'il eut repris ses sens et fut revenu à lui, il se prosterna aux pieds de Judith et lui dit : 31 "Sois proclamée bénie de ton Dieu dans toutes les tentes de Jacob. Parmi tous les peuples qui entendront ton nom, le Dieu d'Israël sera glorifié à cause de toi."
Judith 14. 1 Alors Judith dit à tout le peuple : "Écoutez-moi, mes frères, suspendez cette tête au haut de nos murailles. 2 Et, quand le soleil sera levé, que chacun prenne ses armes, puis sortez avec impétuosité, non pour descendre seulement dans la vallée, mais comme pour faire une attaque générale. 3 Il faudra bien alors que les avant-postes s'enfuient vers leur général, afin de le réveiller pour le combat. 4 Et lorsque leurs chefs auront couru à la tente d'Holoferne et qu'ils le trouveront décapité, baigné dans son sang, l'épouvante s'emparera d'eux. 5 Et lorsque vous les verrez fuir, mettez-vous hardiment à leur poursuite, car le Seigneur les écrasera sous vos yeux." 6 Alors Achior, voyant la puissance qu'exerçait le Dieu d'Israël, abandonna le culte des nations, il crut en Dieu, se circoncit et fut incorporé au peuple d'Israël, ainsi que tous ses descendants, jusqu'au temps présent. 7 Dès que le jour parut, les habitants de Béthulie suspendirent aux murailles la tête d'Holoferne et, chaque homme ayant pris ses armes, ils sortirent de la ville avec un grand tumulte et de grands cris. 8 Les avant-postes s'en étant aperçus coururent à la tente d'Holoferne. 9 Ceux qui étaient dans la tente vinrent et firent du bruit à la porte de la chambre à coucher pour l'éveiller, augmentant à dessein le tumulte, afin qu'Holoferne fût tiré de son sommeil par tout ce bruit, sans qu'un des siens eût besoin de le réveiller. 10 Car personne n'osait, ni en frappant, ni en entrant, ouvrir la porte de la chambre à coucher du plus grand des Assyriens. 11 Mais ses généraux, ses commandants et tous les officiers de l'armée du roi des Assyriens étant venus, dirent aux chambellans : 12 "Entrez et éveillez-le, car ces rats sont sortis de leurs trous et ont osé nous provoquer au combat." 13 Alors, Vagao, étant entré dans la chambre, s'arrêta devant le rideau et il frappa des mains, car il s'imaginait que son maître dormait avec Judith. 14 Mais quand, prêtant l'oreille, il n'entendit aucun des mouvements d'un homme qui eût été couché là, il s'approcha du rideau et, l'ayant levé, il aperçut le cadavre d'Holoferne étendu par terre, sans tête et baigné dans son sang. Aussitôt il jeta un grand cri, en pleurant et déchira ses vêtements. 15 Et, étant entré dans la tente de Judith, il ne la trouva pas. Il sortit en toute hâte vers le peuple, 16 et dit : "Une seule femme juive a mis la confusion dans la maison du roi Nabuchodonosor, voici qu'Holoferne est étendu par terre et sa tête n'est plus avec son corps." 17 En entendant ces paroles, tous les princes de l'armée des Assyriens déchirèrent leurs vêtements, une crainte et une frayeur extrêmes s'emparèrent d'eux, leurs esprits furent bouleversés, 18 et une clameur indicible retentit au milieu de leur camp.
Judith 15. 1 Lorsque toute l'armée eut appris qu'Holoferne avait eu la tête tranchée, ils perdirent tout sens et toute prudence et, n'écoutant que la peur et l'effroi, ils cherchèrent leur salut dans la fuite. 2 Sans se dire un mot les uns aux autres, la tête basse et laissant là tout, pressés d'échapper aux Hébreux qu'ils entendaient venir sur eux les armes à la main, ils s'enfuirent à travers champs et par les sentiers des montagnes. 3 Les enfants d'Israël, les voyant fuir, se mirent à leur poursuite, ils descendirent en sonnant de la trompette et en poussant de grands cris derrière eux. 4 Et comme les Assyriens fuyaient dispersés et en toute hâte, les enfants d'Israël, qui les poursuivaient réunis en un seul corps, taillaient en pièces tous ceux qu'ils pouvaient atteindre. 5 En même temps Ozias envoya des messages dans toutes les villes et dans toutes les campagnes d'Israël. 6 Ainsi chaque village et chaque ville, ayant fait prendre les armes à l'élite de leurs jeunes gens, les envoyèrent après les Assyriens et ils les poursuivirent à la pointe de l'épée jusqu'à leur extrême frontière. 7 Ceux qui étaient restés à Béthulie entrèrent dans le camp des Assyriens, emportèrent le butin que les Assyriens avaient abandonné dans leur fuite et en revinrent tout chargés. 8 D'autre part, ceux qui, après la victoire, retournèrent à Béthulie, amenèrent avec eux tout ce qui avait appartenu aux Assyriens, des bestiaux sans nombre, des animaux de trait et tout leur bagage, en sorte que, tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'enrichirent de leurs dépouilles. 9 Joakim, le grand prêtre, vint de Jérusalem à Béthulie, avec tous ses anciens, pour voir Judith. 10 Lorsqu'elle sortit pour aller au-devant de lui, tous la bénirent d'une seule voix, en disant : "Tu es la gloire de Jérusalem, tu es la joie d'Israël, tu es l'honneur de notre peuple 11 car tu as montré une âme virile et ton cœur a été plein de vaillance. Parce que tu as aimé la chasteté et que, après avoir perdu ton mari, tu n'as pas voulu en connaître un autre, la main du Seigneur t'a revêtue de force et tu seras bénie éternellement." 12 Tout le peuple répondit : "Amen. Amen." 13 Trente jours suffirent à peine au peuple d'Israël pour recueillir les dépouilles des Assyriens. 14 Tout ce qu'on reconnut avoir appartenu à Holoferne, l'or et l'argent, les vêtements, les pierres précieuses et tous les objets divers, on le donna à Judith et tout cela lui fut abandonné par le peuple. 15 Et tout le peuple se réjouit, avec les femmes, les jeunes filles et les jeunes gens, au son des harpes et des cithares.
Judith 16. 1 Alors Judith chanta ce cantique au Seigneur, en disant : 2 "Célébrez le Seigneur au son des tambourins, chantez le Seigneur avec les cymbales, modulez en son honneur un cantique nouveau, exaltez et acclamez son nom. 3 Le Seigneur met fin aux guerres, le Seigneur est son nom. 4 Il a dressé son camp au milieu de son peuple, pour nous délivrer des mains de tous nos ennemis. 5 Assur est venu des montagnes, du côté de l'Aquilon, avec les myriades de ses guerriers, leur multitude arrêtait les torrents et leurs chevaux couvraient les vallées. 6 Il se promettait de ravager par le feu mon territoire, d'immoler par l'épée mes jeunes gens, de faire de mes enfants un butin, de mes vierges des captives. 7 Mais le Seigneur tout-puissant l'a couvert d'ignominie, il l'a livré aux mains d'une femme et elle en a triomphé. 8 Leur héros n'est pas tombé sous les coups des jeunes gens, les fils des braves ne l'ont pas frappé, les géants à haute stature ne se sont pas mesurés avec lui. C'est Judith, la fille de Mérari, qui l'a renversé par la beauté de son visage. 9 Elle s'est dépouillée des vêtements de son veuvage, elle s'est parée de ses vêtements de fête, pour le triomphe des enfants d'Israël, 10 elle a fait couler sur son visage une huile parfumée, elle a disposé sous le turban les boucles de sa chevelure. Elle a revêtu une robe neuve pour le séduire. 11 L'éclat de sa sandale a ébloui ses yeux, sa beauté a rendu son âme captive et elle lui a tranché la tête avec l'épée. 12 Les Perses ont frémi de sa vaillance, les Mèdes de son audace, 13 le camp des Assyriens a retenti de hurlements, quand se sont montrés les miens, exténués et desséchés par la soif. 14 Des fils de jeunes femmes les ont transpercés et les ont tués comme des enfants qui s'enfuient : ils ont péri dans le combat, devant la face du Seigneur mon Dieu. 15 Chantons un cantique au Seigneur, chantons au Seigneur un cantique nouveau : 16 Maître souverain, Seigneur, vous êtes grand et magnifique dans votre puissance et nul ne peut vous surpasser. 17 Que toutes vos créatures vous servent, parce que vous avez parlé et tout a été fait, vous avez envoyé votre esprit et tout a été créé et nul ne peut résister à votre voix. 18 Les montagnes, ainsi que les eaux, sont agitées sur leurs bases, les pierres se fondent comme la cire, devant votre face, 19 mais ceux qui vous craignent sont grands devant vous en toutes choses. 20 Malheur à la nation qui s'élève contre mon peuple car le Seigneur, le Tout-Puissant, se vengera d'elle, il la visitera au jour du jugement, 21 il livrera leur chair au feu et aux vers, afin qu'ils brûlent et qu'ils éprouvent ce supplice éternellement." 22 Après cette victoire, tout le peuple se rendit à Jérusalem pour adorer le Seigneur et, aussitôt qu'ils furent purifiés, ils offrirent tous les holocaustes et acquittèrent leurs vœux et leurs promesses. 23 Judith offrit toutes les armes d'Holoferne, que le peuple lui avait données et le rideau qu'elle avait elle-même enlevé du lit, en anathème d'oubli. 24 Tout le peuple était dans l'allégresse en face du sanctuaire et la joie de cette victoire fut célébrée avec Judith pendant trois mois. 25 Ces jours de fête étant passés, chacun retourna dans sa maison, Judith fut honorée dans Béthulie et elle jouit d'un grand renom dans tout le pays d'Israël. 26 Joignant au courage la chasteté, elle ne connut pas d'homme le reste de sa vie, depuis la mort de Manassès, son mari. 27 Les jours de fête, elle paraissait magnifiquement parée. 28 Après avoir demeuré cent cinq ans dans la maison de son mari et donné la liberté à sa servante, elle mourut et fut inhumée à Béthulie avec son mari, 29 et tout le peuple la pleura pendant sept jours. 30 Dans tout le cours de sa vie et après sa mort, il n'y eut personne, pendant de longues années, qui troubla la paix d'Israël. 31 Le jour de fête institué en souvenir de cette victoire est compté par les Hébreux au nombre des saints jours et il est célébré par les Juifs depuis ce temps-là jusqu'à aujourd'hui.
Notes sur le livre de Judith
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Le livre de Judith est encore un de ceux que les Juifs et les protestants rangent à tort parmi les apocryphes.
1.1 Donc. Cette particule, qui manque d’ailleurs dans le grec, supposant quelque chose qui précède, on croit avec assez de probabilité que cette histoire est tirée des anciennes annales des Hébreux. ― Ecbatane. Voir 1 Esdras, note 6.2. ― Sur Arphaxad, voir l’Introduction. ― Bâtit ; c’est-à-dire rebâtit, fit des agrandissements, des embellissements à Ecbatane, que Déjocès son père avait bâtie.
1.2 L’édition donnée à Rome en 1861 par le P. C. Vercellone porte : Soixante-dix coudées de hauteur, et trente coudées de largeur ; leçon qui, à tous égards, doit être préférée.
1.3 S’étendait en carré, c’est-à-dire que les tours étaient carrées.
1.5 Nabuchodonosor, roi de Ninive, est vraisemblablement Assurbanipal. Aucun roi d’Assyrie n’a porté le nom de Nabuchodonosor (c’est-à-dire, que le dieu Nébo protège la couronne), parce que le dieu Nébo n’était pas adoré dans ce pays, mais seulement en Babylonie. Cependant, comme Assurbanipal régnait sur ce dernier pays de même que sur le premier, on peut admettre qu’il avait adopté, comme roi de Babylone, un nom qui rendait hommage au dieu de la contrée. Assurbanipal raconte, dans ses inscriptions, qu’il a vaincu les Mèdes. Après cette victoire, il voulut rétablir son pouvoir sur l’Asie occidentale qui s’était révoltée, depuis la Lydie, où régnait Gygès, jusqu’à Memphis, en Égypte, où régnait Psammétique, fils de Néchao.
1.8 Cédar. Voir Psaume 119, 5.
1.10 A tous ces peuples. Quelques-uns de ces peuples lui étaient déjà assujettis ; mais il voulait se faire rendre par tous les honneurs divins.
1.11 Les mains vides : sans apporter les présents, signe de leur soumission à Nabuchodonosor.
2.6 Ton œil n’épargnera, etc., hébraïsme, pour, tu frapperas à yeux clos ; c’est-à-dire sans considération, ni distinction aucune.
2.12 Montagnes d’Angé, Argée des auteurs grecs, pic principal des montagnes du centre de la Cappadoce.
2.13 Mélothi, Mélitène, ville de Cappadoce. ― Tharse, Tarse, ville de Cilicie. Voir Actes des Apôtres, note 9.30.
3.2 Que si en mourant, etc. ; c’est-à-dire que si nous mourions après avoir souffert les maux attachés à la servitude.
3.10 Par choses saintes on entend communément le sanctuaire.
4.12 Si vous persévérez toujours ; littéralement et par hébraïsme, si persévérant vous persévérez.
4.13 Voir Exode 17, 12. ― Amalec. Voir Exode note 17.8.
5.3 Le roi ; c’est-à-dire le chef ; c’est en effet le sens qu’ont souvent en grec et en hébreu.
5.7 Voir Genèse 11, 31.
5.9 Voir Genèse 12, 1 ; 46, 6. ― Les Israélites demeurèrent seulement deux cents et quelques années en Égypte ; mais on pourrait trouver ces quatre cents en y comprenant le séjour qu’ils firent dans la terre de Canaan depuis qu’Abraham s’y fut retiré.
5.11 Voir Exode 12, 33.
5.12 Voir Exode 14, 29.
5.14 Voir Jérémie, 2, 6.
5.21 Les biens, etc., étaient avec eux ; ils avaient du bonheur, ils étaient heureux.
5.22 Avant ces dernières, etc. Les dix tribus avaient été peu de temps auparavant emmenées par Salmanasar captives en Assyrie, et Manassé n’avait dû être conduit que depuis peu à Babylone (voir 2 Rois, 17, vv. 3, 6 ; 2 Chroniques, 33, 11).
5.23 Leurs choses saintes. Voir Judith, 4, 10.
6.3 Périra entièrement ; littéralement et par hébraïsme périra par la perte.
6.11 Vers Béthulie. Maison de la montée.
6.14 Voir Judith, 5, 6-25.
6.17 Ce sera plutôt toi, etc. Par ces paroles les Israélites font allusion à celles tout opposées qu’avait dites Holopherne (voir versets 3 à 6).
6.21 Le lieu de l’assemblée, c’est-à-dire la prière. Les Juifs des villes éloignées de Jérusalem avaient des lieux où ils se réunissaient pour prier ensemble.
7.2 Outre les hommes armés ; littéralement Outre les préparations ou les armements des hommes ; car, dans le langage de l’Écriture, ces deux mots se confondent quand il s’agit de guerres, de batailles. ― Que la captivité avait atteints ; qui avaient été faits captifs par Holoferne.
7.7 Pour se rafraîchir, etc. ; c’est-à-dire pour soulager leur soif, plutôt que pour l’étancher ; car le peu d’eau qu’ils pouvaient prendre ne suffisait pas pour les désaltérer.
7.13 Voir Exode 5, 21.
7.19 Voir Psaume 105, 6.
7.23 Ozias était sans doute persuadé que le peuple pourrait souffrir la soif pendant cinq jours, et il espérait en même temps que dans cet intervalle le grand prêtre lui enverrait quelque secours pour se défendre.
7.24 Donnera-t-il, etc., c’est-à-dire glorifiera-t-il son nom, fera-t-il éclater la gloire de son nom ?
8.1 Il arriva que Judith apprit ; littéralement que Judith ayant appris ; ce qui laisse la phrase suspendue et inachevée. Le grec dit simplement : Et Judith apprit. ― Au lieu de Ruben, le grec et le syriaque lisent Israël. Ruben, en effet, était fils d’Israël ou Jacob. De plus, Judith nomme expressément comme patriarche de sa tribu ce Siméon qui était fils de Jacob (voir Judith, 9, 2). Enfin on ne lit le nom de Siméon parmi les fils de Ruben, dans aucune des diverses listes généalogiques des patriarches.
8.3 La grande chaleur vint sur sa tête ; il fut frappé d’insolation, accident commun en Palestine.
8.5 Une chambre secrète, en grec, une tente. Elle avait disposé sur la terrasse de sa maison, qui en formait le toit, une espèce de tente, où elle vivait retirée.
8.6 Les néoménies, les jours de la nouvelle lune, qui marquaient le commencement d’un mois.
8.7 Par famille nombreuse on entend généralement un grand nombre de domestiques.
8.10 Quelle est, etc. Autrement : Quel est le motif pour lequel.
8.12 Une parole ; ou bien une chose.
8.21 Leur âme ; hébraïsme, pour leur vie.
8.22 Voir Genèse 22, 1.
8.24 Qui ont témoigné, etc. Voir Nombres, 11, 1 ; 14, 2 ; 20, 2-6.
8.25 Voir 1 Corinthiens, 10, 9.
8.26 Ne nous vengeons pas par impatience ; ne nous irritons pas.
8.32 Avec ma servante, en latin abra mea. Il ne s’agit pas d’une servante ordinaire, mais d’une femme de confiance, sans doute celle de ses servantes qui était placée à la tête de toutes les autres.
9.2 Voir Genèse 34, 26. ― Judith loue ici le zèle que Siméon avait mis à venger la gloire de Dieu et l’outrage fait par les Sichémites à sa sœur ; mais nullement la manière inhumaine dont il avait exercé cette vengeance. Voir Genèse 34, 30 ; 49, 5-7.
9.3 Qui ont brûlé, etc., littéralement et par hébraïsme, qui ont zélé le zèle, ou ont été zélé de zèle.
9.6 Voir Exode 14, 9.
9.7 Les fatiguèrent. Au passage de la mer Rouge, les Égyptiens furent dans l’inquiétude ; ils ne pouvaient pas avancer à cause des ténèbres qui les enveloppaient. Voir Exode 14, vv. 19, 24.
9.10 Vous rompez ; vous faites cesser, vous arrêtez.
9.11 Vos choses saintes. Voir Judith, 4, 10. ― La corne de votre autel. Il y avait aux quatre coins de l’autel des holocaustes quatre éminences en formes de cornes.
9.13 Par mes paroles gracieuses ; littéralement par les lèvres de ma grâce. Comparer (Psaume 44, 3) à l’expression la grâce est répandue sur vos lèvres. Ici, comme souvent ailleurs, saint Jérôme a donné à un mot latin, dérivé du grec, le sens qu’il a dans cette dernière langue. ― Judith se proposait d’user de sa beauté pour perdre Holoferne, mais son but unique était de sauver son peuple en faisant périr le chef de l’armée ennemie. C’est son intention qui fait le mérite de son action. Elle exposait sa propre vie pour le salut d’Israël. Elle avait d’ailleurs le droit de faire périr Holoferne, soit par ruse, soit par violence, puisque le général assyrien faisait la guerre aux habitants de Béthulie.
9.15 Voir Juges, 4, 21 ; 5, 26.
10.3 Une mitre, coiffure haute. ― De petits ornements de la main droite, des bracelets. ― Des lis, un collier ou autre ornement avec des fleurs en forme de lis.
10.12 et suivants Sans approuver les mensonges que fait Judith, on peut dire avec saint Thomas d’Aquin que, par une erreur invincible, elle se figura qu’ils étaient permis, à cause des circonstances où elle se trouvait. On peut dire ici de même du reste de sa conduite.
10.15 Vous avez, etc. ; hébraïsme pour, vous avez sauvé votre vie.
10.19 Dans un pavillon, sans doute une moustiquaire, très ornée comme il convenait au général d’une grande armée. La moustiquaire est un tissu qui empêche les moustiques, très nombreux en Orient, de pénétrer et préserve ainsi de leurs piqûres et de leur sifflement. Ce pavillon est traduit plus loin, voir Judith, 13, 10, par rideau.
10.20 Elle s’inclina, etc. ; comme c’était l’usage, quand on se présentait devant les grands.
11.4 Achèvera, etc. ; vous donnera un succès complet.
11.7 Voir Judith, 5, 5.
11.10 Le manque d’eau ; littéralement la sécheresse de l’eau ; ellipse pour, la sécheresse produite par le manque d’eau.
11.12 Les choses saintes, etc. Les choses consacrées au Seigneur, telles que les prémices du blé, etc.
11.19 Pour le sens des paroles ; c’est-à-dire pour la sagesse qu’il y a dans ses paroles.
12.2 Que le scandale, etc. ; que je donne du scandale, en faisant usage de viandes impures. Comparer à Tobie, 1, 12.
12.7 Chez les Juifs, comme chez plusieurs autres peuples de l’Orient, on se lavait avant la prière.
12.10 Qu’elle consente, etc. Judith aurait pu épouser Holoferne sans violer la loi.
12.18 Plus qu’en tous mes jours ; ellipse pour, plus qu’elle ne l’a dit en, etc.
13.9 Il faut bien remarquer que, chez les peuples de l’antiquité, le meurtre d’un ennemi fut toujours licite. Ainsi Judith, du consentement des chefs de Béthulie, ayant sur elle la délivrance de cette ville, a pu légitimement donner la mort à l’injuste agresseur de sa patrie.
13.10 Rideau. Le rideau servait de moustiquaire. Voir Judith, 10, 19.
13.18 Dieu a promis en effet qu’il protégerait les Israélites contre leurs ennemis, tant qu’ils le serviraient fidèlement et qu’ils observeraient sa loi. Voir Lévitique, 26, vv. 3, 7-8.
13.20 Le Seigneur lui-même vit ! Formule de serment, qui équivaut à : Je jure par le Seigneur lui-même que.
13.21 Voir Psaume 105, 1 ; 106, 1.
13.25 Pour l’amour desquels. Selon quelques exégètes, parce que. ― Votre âme ; hébraïsme pour votre vie.
14.10 Du général ; littéralement De la puissance ; ellipse pour, du chef de la puissance, c’est-à-dire du chef de l’armée. Comparer au verset 17.
14.13 Devant le rideau, probablement une tenture qui isolait la partie de la tente où était le lit.
14.14 Prêtant l’oreille ; littéralement par le sens des oreilles.
14.17 De l’armée ; littéralement de la puissance. Comparer au verset 10.
15.9 Ses prêtres ; ou bien les anciens du peuples. Le grec porte : Le sénat ou les anciens des enfants d’Israël qui habitaient dans Jérusalem.
15.15 Tous les peuples ; c’est-à-dire toute la multitude des hommes.
16.3 Rompt les guerres. Voir Judith, 9, 10.
16.5 Sa multitude forte ; littéralement et par hébraïsme la multitude de sa force.
16.8 Des fils de Titan… des géants. Ces mots traduisent probablement les mots Raphaïm et Enacim qui devaient se trouver dans le texte hébreu.
16.12 Les Perses… et les Mèdes faisaient partie sans doute comme auxiliaires de l’armée d’Holoferne.
16.16 Adonaï signifie en hébreu, maître, seigneur.
16.17 Voir Genèse 2, 1 ; Psaume 32, 9.
16.23 En anathème d’oubli ; c’est-à-dire, selon les uns, comme un monument consacré à Dieu, et qui devait empêcher à jamais les Israélites d’oublier la victoire signalée que le Seigneur venait de leur accorder ; ou bien, selon les autres, un monument consacré à Dieu, et destiné à leur faire oublier les maux passés.
16.24 Des choses saintes. Voir Judith, 4, 10.
Esther
Introduction au livre d’Esther
1° Le nom, le sujet et la division du livre. — Comme pour les livres de Ruth et de Judith, le nom est celui de l’héroïne elle-même. Les Juifs disent : Megillat ’Ester, le rouleau d‘Esther (voyez le 3° de cette Introduction, p.434), ou simplement ’Ester (parfois aussi, Megillat tout court, le rouleau par excellence).
Grand drame qui se passe en Perse, surtout dans la ville de Suse, sous le règne d’Assuérus. Les mystérieux desseins de la Providence confèrent le titre de reine à la pieuse Juive Esther, élevée par son proche parent, Mardochée. Celui-ci s’attire la haine d’Aman, le premier ministre, qui, pour se venger, obtient du roi un édit de mort contre tous les Israélites domiciliés dans l’empire perse. Mais Esther est assez puissante pour faire révoquer ce décret terrible : Aman, ses fils, et tous les ennemis des Juifs, sont mis à mort; Mardochée devient premier ministre, et le peuple de Dieu, merveilleusement sauvé, célèbre ses actions de grâces.
Trois parties principales : 1° les Juifs dans un péril extrême, 1, 1-5, 14; 2° les Juifs sauvés par Esther et Mardochée, 6, 1-10, 3; 3° appendices deutérocanoniques, qui complètent les deux premières parties, 10, 4-16, 24.
2° La date des faits, l'auteur. la date de la composition. — Pour préciser exactement la date des faits racontés dans le livre d’Esther, il suffit de savoir quel est ce roi de Perse, Assuérus, sous le règne duquel tout s’est passé. Pendant longtemps, les meilleurs exégètes ont été en désaccord sur ce point important; mais, « un des premiers résultats de la lecture des inscriptions perses fut l'identification d’Assuérus à Xerxès...; cette conquête de la science ne fait plus l’ombre d’un doute (Appert, l.c., p.7. Tout le long du livre, les Septante emploient le nom d'Artaxercès, que nous trouverons, dans notre version latine, aux appendices deutérocanoniques (cf 11, 2 et ss.); mais il est identique à celui de Xercès) ». Assuérus est donc « Xercès Ier, fils de Darius Ier, fils d’Hystaspe. La forme hébraïque ’Ahašvéroš correspond à la forme perse Kchayarcha, en la faisant précéder de l’aleph prosthétique. Ce qui est dit de l’étendue de l’empire perse (1, 1, et 10, 1), des usages de la cour et de l’humeur capricieuse d’Assuérus convient parfaitement à Xercès. Les auteurs grecs et latins, en citant d’autres traits de son caractère, nous le présentent sous le même jour que l’écrivain hébreu : sensuel, vindicatif, cruel, extravagant. Le Lydien Pythius lui donne de grosses sommes pour la guerre contre la Grèce, traite très bien son armée, et lui demande seulement de garder l'aîné de ses cinq fils, qui servaient dans ses troupes : Xercès fait aussitôt couper le jeune homme en morceaux et passer ses soldats au milieu de ses débris sanglants (Hérod., 7, 37-39; Sénèque, de Ira, 7, 17). Parce qu’une tempête a emporté le pont de bateaux construit sur l’Hellespont pour le passage de ses bataillons, ce même roi condamne à mort le constructeur, et ordonne de fouetter la mer et de la charger de chaînes (Hérod., 7, 31). A la bataille des Thermopyles, il fait placer au premier rang, si on en croit Diodore de Sicile, les soldats mèdes, afin de les faire tous tuer. Après son échec en Grèce, il oublie ses désastres en se plongeant dans toutes sortes de débauches (Hérod., 9, 108 et ss.). Tel était Xercès, tel était Assuérus (Man. Bibl., t. 2, n. 552, 1°). » Or Xercès Ier régna de 485 à 464 avant J .-C.; en outre, comme le livre d’Esther s’ouvre à la troisième année d‘Assuérus pour s’achever à la treizième (cf. 1, 3; 3, 7; 10, 1 et ss.), la date des événements est ainsi limitée aux années 482-472 avant J.-C.
Au sujet de l’auteur, il existe différentes hypothèses, mais pas de tradition proprement dite qui s’impose. Saint Augustin et d’autres attribuent la composition du livre à Esdras; le Talmud, aux « hommes de la Grande Synagogue »; Clément d’Alexandrie et divers auteurs après lui, à Mardochée en personne. Sans être certaine, cette dernière conjecture est la plus plausible des trois; du moins, elle ne présente rien d’impossible (les passages 10, 20 et 32, tels qu'on les lit dans la Vulgate, semblent attribuer la composition du livre entier à Mardochée; mais, d'après l'hébreu, ils peuvent bien ne désigner que la lettre du premier ministre aux gouverneurs des provinces, et les annales des rois perses et mèdes). Si quelques traits de la fin paraissent un peu plus récents, notamment 9, 22-10, 1, rien n’empêche qu'ils n’aient été ajoutés par une autre main.
Le lieu et l’époque de la composition sont plus faciles à fixer avec certitude. L’auteur cite des documents qu’il n’a pu consulter que dans les archives persanes (cf. 9, 32; 10, 2; 13, 1-7; 16, 1-24); il est vraisemblable qu’il aura écrit à Suse même. Un nombre considérable de détails ne peuvent guère provenir que d'un témoin oculaire (cf. 1, 6;8, 10, 14-15, etc.); en tout cas, la fraîcheur et la précision du récit font penser à un contemporain d’Esther. Le style indique à peu près la même époque que celle des Chroniques, d‘Esdras et de Néhémie.
3° But et caractère du livre d’Esther. — Le but n’est pas seulement, comme l'affirment quelques auteurs contemporains, de raconter l’origine de la fête de Purim ou des Sorts, instituée en souvenir de la délivrance des Juifs (cf. 9, 20-32; 16, 22-24). Il est, au fond, le même qu’au livre de Judith (voyez la page 380), et consiste à donner une nouvelle preuve éclatante du soin avec lequel Dieu veillait sur son peuple, pour écarter de lui tout péril, et le préserver en vue du Messie promis. Voyez 10, 12-13; 11, 9 et ss.; 13, 15 et ss.; 14, 5 et ss.
Les Juifs ont attaché de tout temps « une importance particulière à cet opuscule, le seul ouvrage complet, avec le Pentateuque, qui se lise obligatoirement au temple; le seul qui, avec le Pentateuque, ait conservé sa forme antique de rouleau (Lazare Wogue, Histoire de la Bible et de l'exégèse biblique jusqu'à nos jours; Paris, 1881, p. 70-71). » Aussi le Talmud contient-il cette assertion : « Les Prophètes et les Hagiographes pourront être anéantis; mais le Pentateuque ne périra point; pareillement, le volume d'Esther est impérissable (Traité Megilloth, 1, 7). » Il respire un ardent et courageux patriotisme.
La forme est claire et simple, pittoresque et vivante; les tableaux dramatiques se présentent presque à toutes les pages; les portraits des quatre principaux personnages (Esther, Mardochée, Assuérus, Aman) sont d’une vérité saisissante. Les mots d’origine persane sont relativement fréquents; de même les expressions hébraïques de date plus récente et les aramaïsmes : ce qui s’explique par le lieu et l’époque de la composition.
4° Le caractère historique et la canonicité du livre. — On s’est plu, de nos jours, à attaquer la véracité de certains détails, que l’on a affecté de regarder comme invraisemblables. Ces détails, relatifs surtout au roi Assuérus, s’expliquent sans peine par ce que l’histoire nous révèle des mœurs et de la nature de ce prince despotique (voyez le 2°, page 434, et le commentaire, passim.). Bien plus, des traits nombreux du livre sont en parfaite conformité avec les usages persans, tels qu’ils nous sont connus par les auteurs classiques (notamment par Hérodote, qui sera souvent cité dans les notes exégétiques). La fête des Sorts, célébrée de tout temps dans Israël depuis le règne de Xercès 1er (cf. 2 Mach. 15, 37; Josèphe, Ant., 11, 6, 13), atteste la croyance de la nation théocratique à la vérité des faits sur lesquels cette solennité était fondée.
Sous le rapport de la canonicité, il faut distinguer deux parties dans le livre d’Esther : les deux premiers tiers, 1, 1-10, 3, existent seuls dans la Bible hébraïque; le reste, 10, 4-16, 24, en est absent. La première partie est donc protocanonique, comme l’on dit ; la seconde, deutérocanonique (voyez le tome 1, p. 12 et 13, et le Man. Bibl., t. 1, n. 35), c’est-à-dire égale à l’autre au point de vue de l'inspiration, mais reçue plus tard dans le canon sacré. Cette seconde partie se compose de sept fragments distincts, qui sont entremêlés au récit dans la traduction des Septante, mais que saint Jérôme a groupés ensemble dans la Vulgate, et placés à la fin du livre : 1° prologue, qui contient le songe de Mardochée (Vulg.,.11,2-12, 6; dans les Septante, avant 1, 1); 2° l’édit d’Assuérus contre les Juifs (Vulg., 13, 1-7; Septante, à la suite de 3, 13); 3° le message pressant de Mardochée à Esther pour l’inviter à se présenter devant Assuérus (Vulg., 15, 1-3; Septante, après 4, 8); 4° les prières de Mardochée et d’Esther (Vulg.,13, 8-14, 19; Septante, après 4, 17); 5° la description de la visite d’Esther au roi (Vulg., 15, 4-19; Septante, à la suite de 5, 1-2) ; 6° le décret d'Assuérus en faveur des Juifs (Vulg., 16, 1-24; Septante, après 8, 13); 7° épilogue, qui donne l'interprétation du songe de Mardochée (Vulg., 10 , 4-11, 1; Septante, après 10, 3).
Il est certain que ces fragments firent primitivement partie du texte du livre. Il existe plusieurs anciens midrašim (commentaires) juifs qui les contiennent; l'historien Josèphe les a connus (cf. Ant., 11, 6, 1 et ss.); la paraphrase chaldaïque les renferme, aussi bien que les Septante; les traducteurs alexandrins, dans les dernières lignes du livre (Vulg., 11, 1(voyez le commentaire)), affirment clairement qu’ils les ont reçus de Jérusalem environ deux siècles avant l'ère chrétienne : que faut-il de plus, en fait de témoignages, pour une démonstration solide? Les preuves intrinsèques viennent aussi corroborer l'argument extrinsèque et attester que, sans ces passages, le livre d’Esther serait ·mutilé, incomplet. On a remarqué depuis longtemps que la partie protocanonique ne contient pas une seule fois le nom de Dieu, qu’il n’y est question ni du choix spécial que le Seigneur avait fait des Juifs pour qu’ils fussent sa nation sainte, ni de leur histoire antérieure, tandis que ces détails, qui caractérisent si bien tous les écrits inspirés, abondent dans les fragments deutérocanoniques. Qu’on remette ces derniers à leur place, ce fait bizarre et anormal disparaît; ils complètent admirablement le livre, et lui donnent sa vraie couleur théocratique. Ils en devaient donc faire partie intégrante à l’origine; mais il est probable, comme le supposait Aben-Esra, que le petit volume d’Esther fut traduit aussitôt en persan, pour être annexé aux annales de l’empire; or évidemment, cette rédaction officielle, purement historique, omit tout ce qui eût été en opposition avec la religion de la plupart des sujets de l'empire: étant la plus répandue, elle a pris place de préférence à l‘autre dans la Bible hébraïque. Notons encore que, le plus souvent, le style des morceaux deutérocanoniques annonce visiblement un original hébreu; si les deux édits (cf. 13, 1-7; 16, 1-24) ont un cachet grec assez accentué, cela tient ou au genre plus large qu’y a adopté le traducteur, ou mieux encore à ce qu’il les aura reproduits tels qu’ils furent publiés dans les provinces persanes de langue grecque.
Dans la Bible hébraïque, le livre d’Esther n’occupe point la même place que dans les Septante et la Vulgate; il est rangé, avec les quatre autres megillot, parmi les hagiographes, entre Job et Daniel (voyez le tome 1, p. 13).
5° Ouvrages à consulter : les commentaires de Serarius, Calmet, Cornelius a Lapide; J. Oppert, Commentaire historique et philologique du livre d'Esther, d’après la lecture des inscriptions perses, Paris, 1864 ; Gillet, Tobie, Judith et Esdras, Paris, 1879.
Livre d’Esther
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Esther 1. [Lire 11.2-12.6 : le Prologue.] 1 C'était au temps d'Assuérus, de cet Assuérus qui régna, depuis l'Inde jusqu'à l’Éthiopie, sur cent vingt-sept provinces, 2 au temps où le Roi Assuérus était assis sur son trône royal à Suse, la capitale. 3 La troisième année de son règne, il fit un festin à tous ses princes et à tous ses ministres. Les chefs de l'armée des Perses et des Mèdes, les grands et les gouverneurs des provinces furent réunis en sa présence, 4 c'est alors qu'il déploya devant eux la riche splendeur de son royaume et l'éclatante magnificence de sa grandeur, pendant un grand nombre de jours, pendant cent quatre-vingts jours. 5 Lorsque ces jours furent écoulés, le roi fit pour tout le peuple qui se trouvait à Suse, la capitale, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, un festin de sept jours, dans la cour du jardin de la maison royale. 6 Des tentures blanches, vertes et bleues étaient attachées par des cordons de byssus et de pourpre à des anneaux d'argent et à des colonnes de marbre, des lits d'or et d'argent étaient posés sur un pavé de porphyre, de marbre blanc, de nacre et de marbre noir. 7 On servait à boire dans des vases d'or de différentes formes et le vin royal était offert en abondance, grâce à la libéralité du roi. 8 Suivant le décret, chacun buvait sans que personne lui fît violence, car le roi avait ordonné à tous les officiers de sa maison de se conformer à la volonté de chacun des convives. 9 La reine Vasthi fit aussi un festin pour les femmes, dans la maison royale du roi Assuérus. 10 Le septième jour, comme le vin avait mis la joie au cœur du roi, il ordonna à Maüman, Bazatha, Harbona, Bagatha, Abgatha, Zéthar et Charchas, les sept eunuques qui servaient devant le roi Assuérus, 11 d'amener en sa présence la reine Vasthi, couronnée du diadème royal, pour montrer sa beauté aux peuples et aux grands, car elle était belle de figure. 12 Mais la reine Vasthi refusa de se rendre au commandement du roi, qu'elle avait reçu par l'intermédiaire des eunuques et le roi fut très irrité et sa colère s'enflamma. 13 Alors le roi s'adressa aux sages qui avaient la connaissance des temps car ainsi se traitaient les affaires du roi, devant tous ceux qui étaient experts dans la loi et le droit 14 et les plus près de lui étaient Charséna, Séthar, Admatha, Tharsis, Marès, Marsana et Mamuchan, les sept princes de Perse et de Médie, qui voyaient le visage du roi et qui occupaient le premier rang dans le royaume. 15 "Quelle loi, dit-il, doit-on appliquer à la reine Vasthi, pour n'avoir pas exécuté l'ordre du roi Assuérus, qu'il lui a donné par l'intermédiaire des eunuques ?" 16 Mamuchan répondit devant le roi et les princes : "Ce n'est pas seulement à l'égard du roi que la reine Vasthi a mal agi, mais aussi envers tous les princes et tous les peuples qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus. 17 Car l'action de la reine viendra à la connaissance de toutes les femmes et les portera à mépriser leurs maris, elles diront : le roi Assuérus avait ordonné qu'on amenât en sa présence la reine Vasthi et elle n'y est pas allée. 18 Et dès aujourd'hui, les princesses de Perse et de Médie, qui auront appris l'action de la reine, la citeront à tous les princes du roi et il en résultera beaucoup de mépris et de colère. 19 Si le roi le trouve bon, qu'on publie de sa part et qu'on inscrive parmi les lois des Perses et des Mèdes, pour n'être pas enfreinte, une ordonnance royale portant que la reine Vasthi ne paraîtra plus devant le roi Assuérus et que le roi donnera sa dignité de reine à une autre qui soit meilleure qu'elle. 20 Et quand l'édit du roi sera connu dans tout son royaume, qui est vaste, toutes les femmes rendront honneur à leurs maris, depuis le plus grand jusqu'au plus petit." 21 Le conseil plut au roi et aux princes et le roi agit selon le discours de Mamuchan. 22 Il envoya des lettres à toutes les provinces du royaume, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue, elles portaient que tout mari devait être le maître dans sa maison et qu'il parlerait le langage de son peuple.
Esther 2. 1 Après ces choses, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se rappela Vasthi, ce qu'elle avait fait et la décision qui avait été prise à son sujet. 2 Alors les serviteurs du roi, qui étaient en fonctions près de lui, dirent : "Qu'on cherche pour le roi des jeunes filles, vierges et belles de figure, 3 que le roi établisse dans toutes les provinces de son royaume des officiers chargés de rassembler toutes les jeunes filles, vierges et belles de figure, à Suse, la capitale, dans la maison des femmes, sous la surveillance d'Égée, eunuque du roi et gardien des femmes, qui pourvoira à leur toilette, 4 et que la jeune fille qui plaira au roi devienne reine à la place de Vasthi." Le roi approuva cet avis et il fit ainsi. 5 Il y avait à Suse, la capitale, un Juif nommé Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméï, fils de Cis, de la race de Benjamin, 6 qui avait été emmené de Jérusalem parmi les captifs déportés avec Jéchonias, roi de Juda, par Nabuchodonosor, roi de Babylone. 7 Il élevait Édissa, qui est Esther, fille de son oncle, car elle n'avait ni père ni mère. La jeune fille était belle de forme et d'un gracieux visage, à la mort de son père et de sa mère, Mardochée l'avait adoptée pour fille. 8 Lorsqu'on eut publié l'ordre du roi et son édit et que de nombreuses jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, sous la surveillance d'Égée, Esther fut prise aussi et amenée dans la maison du roi, sous la surveillance d'Égée, gardien des femmes. 9 La jeune fille lui plut et gagna sa faveur, il s'empressa de lui fournir les choses nécessaires à sa toilette et à sa subsistance, de lui donner sept jeunes filles choisies dans la maison du roi et il la fit passer avec elles dans le meilleur appartement de la maison des femmes. 10 Esther ne fit connaître ni son peuple ni sa naissance, car Mardochée lui avait défendu d'en parler. 11 Chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment se portait Esther et comment on la traitait. 12 Et quand arrivait pour chaque jeune fille le tour d'aller vers le Roi Assuérus, après avoir passé douze mois à accomplir ce qui était prescrit aux femmes, et voici ce que comportait le temps de leur purification : pendant six mois, elles se purifiaient avec de l'huile de myrrhe et pendant six mois avec des aromates et des parfums en usage parmi les femmes, 13 et que la jeune fille allait vers le roi, on lui permettait de prendre avec elle ce qu'elle voulait, pour aller de la maison des femmes dans la maison du roi. 14 Elle s'y rendait le soir et le lendemain matin elle passait dans la seconde maison des femmes, sous la surveillance de Susagaz, eunuque du roi et gardien des concubines. Elle ne retournait plus vers le roi, à moins que le roi ne la désirât et qu'elle ne fût appelée nommément. 15 Lorsque son tour d'aller vers le roi fut arrivé, Esther, fille d'Abihaïl, oncle de Mardochée qui l'avait adoptée pour fille, ne demanda pas autre chose que ce que désigna Égée, eunuque du roi et gardien des femmes, mais Esther plut aux yeux de tous ceux qui la virent. 16 Esther fut conduite auprès du roi Assuérus, dans sa maison royale, le dixième mois, qui est le mois de Tébeth, la septième année de son règne. 17 Le roi aima Esther plus que toutes les femmes et elle obtint grâce et faveur auprès de lui plus que toutes les jeunes filles. Il mit le diadème royal sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi. 18 Le roi donna un grand festin à tous ses princes et à ses serviteurs, le festin d'Esther, il accorda du repos aux provinces et fit des largesses avec une munificence royale. 19 La seconde fois qu'on rassembla des jeunes filles, Mardochée était assis à la porte du roi. 20 Esther n'avait fait connaître ni sa naissance ni son peuple, selon que Mardochée le lui avait ordonné et Esther suivait les ordres de Mardochée, comme lorsqu'elle était élevée par lui. 21 En ces jours-là, comme Mardochée était assis à la porte du roi, Bagathan et Tharès, deux eunuques du roi, gardes du palais, poussés par la colère, voulurent porter la main sur le roi Assuérus. 22 Mardochée eut connaissance du complot et il en informa la reine Esther, qui le redit au roi de la part de Mardochée. 23 Le fait ayant été examiné et trouvé exact, les deux eunuques furent pendus à un bois et cela fut écrit dans le livre des Chroniques en présence du roi.
Esther 3. 1 Après ces choses, le roi Assuérus éleva en dignité Aman, fils d'Amadatha, du pays d'Agag, il l'éleva et plaça son siège au-dessus de tous les chefs qui étaient auprès de lui. 2 Tous les serviteurs du roi, qui se tenaient à sa porte, fléchissaient le genou et se prosternaient devant Aman, car ainsi l'avait ordonné le roi à son sujet. Mais Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas. 3 Les serviteurs du roi, qui se tenaient à sa porte, dirent à Mardochée : "Pourquoi transgresses-tu l'ordre du roi ?" 4 Comme ils le lui répétaient chaque jour et qu'il ne les écoutait pas, ils en informèrent Aman, pour voir si Mardochée persévérerait dans sa résolution, car il leur avait dit qu'il était Juif. 5 Aman vit que Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui et Aman fut rempli de fureur. 6 Mais il dédaigna de porter la main sur Mardochée seul, car on lui avait appris de quel peuple était Mardochée et Aman voulut détruire le peuple de Mardochée, tous les Juifs qui se trouvaient dans tout le royaume d'Assuérus. 7 Le premier mois, qui est le mois de Nisan, la douzième année du roi Assuérus, on jeta le PUR, c'est-à-dire le sort, devant Aman, pour chaque jour et pour chaque mois, jusqu'au douzième mois, qui est le mois d'Adar. 8 Alors Aman dit au roi Assuérus : "Il y a dans toutes les provinces de ton royaume un peuple dispersé et vivant à part parmi les autres peuples, ayant des lois différentes de celles de tous les autres peuples et n'observant pas les lois du roi. Il n'est pas de l'intérêt du roi de le laisser en repos. 9 Si le roi le trouve bon, qu'on écrive l'ordre de les faire périr et je pèserai dix mille talents d'argent entre les mains des fonctionnaires, pour qu'on les porte au trésor du roi." 10 Le roi ôta son anneau de son doigt et le remit à Aman, fils d'Amadatha, du pays d'Agag, ennemi des Juifs, 11 et le roi dit à Aman : "L'argent t'est donné et ce peuple aussi, pour que tu en fasses ce qui te paraîtra bon." 12 Les secrétaires du roi furent appelés le treizième jour du premier mois et l'on écrivit, conformément à tous les ordres d'Aman, aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province et aux chefs de chaque peuple, à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue. Ce fut au nom du roi Assuérus que l'on écrivit et on scella l'édit avec l'anneau royal. 13 Des lettres furent envoyées par les courriers dans toutes les provinces du roi, pour qu'on détruisit, qu'on égorgeât et qu'on fît périr tous les Juifs, jeunes et vieux, petits-enfants et femmes, en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d'Adar et qu'on pillât leurs biens. [Voir 13.1-7 : le texte de l'édit.] 14 Une copie de l'édit, qui devait être publié comme loi dans chaque province, fut adressée ouverte à tous les peuples, afin qu'ils fussent prêts pour ce jour-là. 15 Les courriers partirent en toute hâte, d'après l'ordre du roi. L'édit fut aussi publié dans Suse la capitale et, tandis que le roi et Aman étaient assis à boire, l'agitation régnait dans la ville de Suse.
Esther 4. 1 Mardochée, ayant appris tout ce qui se passait, déchira ses vêtements, se revêtit d'un sac et se couvrit la tête de cendre, puis il alla au milieu de la ville en poussant avec force des gémissements amers. 2 Et il se rendit jusque devant la porte du roi, car nulle personne revêtue d'un sac n'avait le droit de franchir la porte du roi. 3 Dans chaque province, partout où arrivaient l'ordre du roi et son édit, il y eut un grand deuil parmi les Juifs, ils jeûnaient, pleuraient et se lamentaient et le sac et la cendre servaient de couche à beaucoup d'entre eux. 4 Les servantes d'Esther et ses eunuques vinrent lui apporter cette nouvelle et la reine fut très effrayée. Elle envoya des vêtements à Mardochée pour s'en revêtir, afin qu'il ôtât son sac, mais il ne les accepta pas. 5 Alors Esther, ayant appelé Athach, l'un des eunuques que le roi avait placés auprès d'elle, le chargea d'aller demander à Mardochée ce que c'était et d'où venait son deuil. 6 Athach se rendit auprès de Mardochée, qui se tenait sur la place de la ville, devant la porte du roi, 7 et Mardochée lui fit connaître tout ce qui lui était arrivé et la somme d'argent qu'Aman avait promis de peser pour le trésor du roi en retour du massacre des Juifs. 8 Il lui remit aussi une copie de l'édit publié dans Suse en vue de leur extermination, afin qu'il le montrât à Esther, lui apprît tout et lui commandât de se rendre chez le roi afin de le supplier et de lui demander grâce pour son peuple. [Voir 15.1-3 : l'exhortation de Mardochée à Esther.] 9 Athach vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée. 10 Esther donna l'ordre à Athach d'aller dire à Mardochée : 11 "Tous les serviteurs du roi et le peuple de ses provinces savent que si quelqu'un, homme ou femme, pénètre chez le roi, dans la cour intérieure, sans avoir été appelé, l'unique loi qu'on lui applique porte peine de mort, à moins que le roi, lui tendant son sceptre d'or, ne lui donne la vie. Et moi, je n'ai pas été appelée à aller auprès du roi depuis trente jours." 12 Quand les paroles d'Esther eurent été rapportées à Mardochée, 13 celui-ci lui fit répondre : "Ne t'imagine pas en toi-même que tu échapperas seule d'entre tous les Juifs, parce que tu es dans la maison du roi. 14 Car, si tu te tais maintenant, il surgira d'ailleurs un secours et une délivrance pour les Juifs et toi et la maison de ton père, vous périrez. Et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la dignité royale ?" 15 Esther fit répondre à Mardochée : 16 "Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j'entrerai chez le roi, malgré la loi et si je dois mourir, je mourrai." 17 Mardochée s'en alla et il fit tout ce qu'Esther lui avait ordonné. [Voir 13.8-18 & 14.1-19 : la prière de Mardochée et d’Esther.]
Esther 5. 1 Le troisième jour, Esther revêtit ses vêtements royaux et se tint dans la cour intérieure de la maison du roi, devant l'appartement du roi. Le roi était assis sur son trône royal dans l'appartement royal, en face de l'entrée du palais. [Voir 15.4-19 : un autre récit de la venue d'Esther auprès d'Assuérus.] 2 Lorsque le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux et le roi tendit à Esther le sceptre d'or qu'il tenait à la main. Esther, s'approchant, toucha le bout du sceptre. 3 Et le roi lui dit : "Qu'as-tu, reine Esther et que demandes-tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, elle te serait donnée." 4 Esther dit : "Si le roi le trouve bon, que le roi vienne aujourd'hui avec Aman au festin que je lui ai préparé." 5 Le roi dit : "Qu'on appelle de suite Aman, pour faire ce qu'a dit Esther." Le roi se rendit avec Aman au festin qu'Esther avait préparé. 6 Au festin du vin, le roi dit à Esther : "Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Que désires-tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l'obtiendras." 7 Esther répondit et dit : "Voici ma demande et mon désir : 8 si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi et s'il plaît au roi d'accorder ma demande et d'accomplir mon désir, que le roi vienne avec Aman au festin que je leur préparerai et demain je ferai au roi la réponse qu'il demande." 9 Aman sortit ce jour-là content et le cœur joyeux. Mais lorsqu'il vit, à la porte du roi, Mardochée qui ne se levait ni ne bougeait devant lui, il fut rempli de colère contre Mardochée. 10 Aman se contint néanmoins et s'en alla chez lui. Puis, ayant envoyé chercher ses amis et Zarès, sa femme, 11 Aman leur parla de la magnificence de ses richesses, du grand nombre de ses fils et du haut rang que le roi lui avait conféré, en l'élevant au-dessus de ses princes et de ses serviteurs. 12 "Je suis même le seul, ajouta-t-il, que la reine Esther ait admis avec le roi au festin qu'elle a préparé et je suis encore invité pour demain chez elle avec le roi. 13 Mais tout cela ne peut me suffire, aussi longtemps que je verrai Mardochée, le Juif, assis à la porte du roi." 14 Zarès, sa femme et tous ses amis lui dirent : "Qu'on prépare un bois haut de cinquante coudées et demain matin demande au roi qu'on y pende Mardochée et tu iras joyeux au festin avec le roi." Cet avis plut à Aman et il fit préparer le bois.
Esther 6. 1 Cette nuit-là, le roi, ne pouvant trouver le sommeil, se fit apporter le livre des annales, les Chroniques. On en fit lecture devant le roi, 2 et l'on trouva le récit de la révélation que Mardochée avait faite au sujet de Bagathan et de Tharès, les deux eunuques du roi, gardes du palais, qui avaient voulu porter la main sur le roi Assuérus. 3 Le roi dit : "Quelle marque d'honneur et quelle dignité a-t-on données à Mardochée pour cela ?" "Il n'en a reçu aucune", répondirent les serviteurs du roi qui étaient en fonction près de lui. 4 Et le roi dit : "Qui est dans la cour ?" Or Aman était venu dans la cour extérieure de la maison du roi, pour demander au roi de faire pendre Mardochée au bois qu'il avait préparé pour lui. 5 Les serviteurs du roi lui répondirent : "C'est Aman qui se tient dans la cour." Et le roi dit : "Qu'il entre" 6 Aman étant entré, le roi lui dit : "Que faut-il faire pour l'homme que le roi veut honorer ?" Aman se dit en lui-même : "Quel autre le roi voudrait-il honorer de préférence à moi ?" 7 Et Aman dit au roi : "Pour l'homme que le roi veut honorer, 8 il faut prendre un vêtement royal dont le roi s'est revêtu et un cheval que le roi a monté et sur la tête duquel est posée une couronne royale, 9 remettre ce vêtement et ce cheval à l'un des principaux chefs du roi, puis revêtir l'homme que le roi veut honorer, le promener à cheval à travers la place de la ville et crier devant lui : C'est ainsi qu'il est fait à l'homme que le roi veut honorer." 10 Le roi dit à Aman : "Prends sans tarder le vêtement et le cheval, ainsi que tu l'as dit et fais ainsi pour Mardochée, le Juif, qui est assis à la porte du roi, ne néglige rien de tout ce que tu as indiqué." 11 Aman prit le vêtement et le cheval, il revêtit Mardochée et le promena à cheval à travers la place de la ville, en criant devant lui : "C'est ainsi que l'on fait à l'homme que le roi veut honorer." 12 Mardochée retourna à la porte du roi et Aman se hâta de se rendre chez lui, désolé et la tête voilée. 13 Aman raconta à Zarès, sa femme et à tous ses amis tout ce qui lui était arrivé. Ses sages et sa femme Zarès lui dirent : "Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est de la race des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu succomberas certainement devant lui." 14 Comme ils lui parlaient encore, les eunuques du roi arrivèrent et emmenèrent en hâte Aman au festin qu'Esther avait préparé.
Esther 7. 1 Le roi et Aman allèrent au festin d'Esther. 2 Ce second jour, le roi dit encore à Esther, lorsqu'on fut au festin du vin : "Quelle est ta demande, reine Esther ? Elle te sera accordée. Quel est ton désir ? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l'obtiendras." 3 La reine Esther répondit : "Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi et si le roi le trouve bon, accorde-moi la vie : voilà ma demande, accorde-la à mon peuple : voilà mon désir. 4 Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, pour être détruits, égorgés, anéantis. Encore si nous étions vendus pour devenir esclaves et servantes, je me tairais, mais maintenant, l'oppresseur ne peut compenser le dommage fait au roi." 5 Le roi Assuérus prenant la parole, dit à la reine Esther : "Qui est-il et où est-il celui que son cœur pousse à agir ainsi ?" 6 Esther répondit : "L'oppresseur, l'ennemi, c'est Aman, ce méchant." Aman fut saisi d'effroi en présence du roi et de la reine. 7 Le roi, dans sa colère, se leva et quitta le festin du vin pour aller dans le jardin du palais et Aman resta pour demander grâce de la vie à la reine Esther, car il voyait bien que, du côté du roi, sa perte était assurée. 8 Lorsque le roi revint du jardin du palais dans la salle du festin du vin, il vit Aman qui s'était prosterné sur le lit sur lequel était Esther et le roi dit : " Quoi, ferait-il violence à la reine chez moi, dans le palais ?" Cette parole était à peine sortie de la bouche du roi qu'on voila le visage d'Aman. 9 Harbona, l'un des eunuques, dit devant le roi : "Voici que le bois préparé par Aman pour Mardochée, qui a parlé pour le bien du roi, est dressé dans la maison d'Aman, à une hauteur de cinquante coudées." Le roi dit : "Qu'on y pende Aman." 10 Et l'on pendit Aman au bois qu'il avait préparé pour Mardochée. Et la colère du roi s'apaisa.
Esther 8. 1 Ce même jour, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d'Aman, l'ennemi des Juifs et Mardochée se présenta devant le roi, car Esther avait fait connaître ce qu'il était pour elle. 2 Le roi ôta son anneau, qu'il avait repris à Aman et le donna à Mardochée et Esther établit Mardochée sur la maison d'Aman. 3 Ensuite Esther parla de nouveau en présence du roi, se jetant à ses pieds, elle le supplia avec larmes d'écarter les effets de la méchanceté d'Aman, du pays d'Agag et des projets qu'il avait formés contre les Juifs. 4 Le roi tendit le sceptre d'or à Esther, qui se releva et se tint debout devant le roi. 5 "Si le roi le trouve bon, dit-elle et si j'ai trouvé grâce devant lui, si la chose paraît convenable au roi et si je suis agréable à ses yeux, qu'on écrive pour révoquer les lettres conçues par Aman, fils d'Amadatha, du pays d'Agag et écrites par lui dans le but de faire périr les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi. 6 Car comment pourrais-je voir le malheur qui atteindrait mon peuple et comment pourrais-je voir l'extermination de ma race ?" 7 Le roi Assuérus dit à la reine Esther et au Juif Mardochée : "Voici que j'ai donné à Esther la maison d'Aman et il a été pendu au bois pour avoir étendu la main contre les Juifs. 8 Vous, écrivez en faveur des Juifs comme il vous plaira, au nom du roi et scellez avec l'anneau du roi, car une lettre écrite au nom du roi et scellée avec l'anneau royal ne peut être révoquée." 9 Les secrétaires du roi furent alors appelés, le vingt-troisième jour du troisième mois, qui est le mois de Sivan et l'on écrivit, conformément à tout ce qu'ordonna Mardochée, aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux chefs des provinces, des cent vingt-sept provinces situées de l'Inde à l'Ethiopie, à chaque province selon son écriture, à chaque peuple selon sa langue et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue. 10 On écrivit au nom du roi Assuérus et l'on scella avec l'anneau royal. On expédia les lettres par l'intermédiaire de courriers à cheval, montés sur des coursiers de l'État, provenant des haras du roi. 11 Par ces lettres, le roi permettait aux Juifs, en quelque ville qu'ils fussent, de se rassembler et de défendre leur vie, de détruire, de tuer et de faire périr, avec leurs petits enfants et leurs femmes, les troupes de chaque peuple et de chaque province qui les attaqueraient et de livrer leurs biens au pillage, 12 et cela en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième jour du douzième mois, qui est le mois d'Adar. [Voir 16.1-24, le texte de l'édit :] 13 Une copie de l'édit, qui devait être publié comme loi dans chaque province, fut adressée ouverte à tous les peuples, afin que les Juifs fussent prêts ce jour-là à se venger de leurs ennemis. 14 Aussitôt les courriers, montés sur des coursiers de l'État, partirent en toute hâte, d'après l'ordre du roi. L'édit fut aussi publié dans Suse, la capitale. 15 Mardochée sortit de chez le roi avec un vêtement royal bleu et blanc, une grande couronne d'or et un manteau de byssus et de pourpre et la ville de Suse témoignait sa joie par des cris d'allégresse. 16 Il n'y avait pour les Juifs que bonheur et joie, jubilation et gloire. 17 Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivaient l'ordre du roi et son édit, il y eut pour les Juifs de la joie et de l'allégresse, des festins et des fêtes. Et beaucoup de gens d'entre les peuples du pays se firent Juifs, car la crainte des Juifs les avait saisis.
Esther 9. 1 Au douzième mois, qui est le mois d'Adar, le treizième jour du mois, où devaient s'exécuter l'ordre et l'édit du roi, jour où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis. 2 Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour frapper ceux qui cherchaient leur perte et personne ne put leur résister, car la crainte qu'ils inspiraient s'était répandue chez tous les peuples. 3 Tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi soutinrent les Juifs, car la crainte de Mardochée pesait sur eux. 4 Car Mardochée était puissant dans la maison du roi et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, car cet homme, Mardochée, allait toujours grandissant. 5 Les Juifs frappèrent donc à coup d'épée tous leurs ennemis, ce fut un massacre et une destruction, ils traitèrent comme il leur plut ceux qui leur étaient hostiles. 6 Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, 7 et ils massacrèrent Pharsandatha, Delphon, Esphatha, 8 Phoratha, Adalia, Aridatha, 9 Phermestha, Arisaï, Aridaï et Jézatha, 10 les dix fils d'Aman, fils d'Amadatha, l'ennemi des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. 11 Le jour même, le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale, parvint à la connaissance du roi. 12 Et le roi dit à la reine Esther : "Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, cinq cents hommes et les dix fils d'Aman, que n'auront-ils pas fait dans le reste des provinces du roi ? Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Quel est ton désir ? Il sera accompli." 13 Esther répondit : "Si le roi le trouve bon, qu'il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d'agir encore demain selon le décret d'aujourd'hui et que l'on pende au bois des dix fils d'Aman." 14 Le roi ordonna de faire ainsi et l'édit fut publié dans Suse. On pendit les dix fils d'Aman 15 et les Juifs qui se trouvaient à Suse, s'étant rassemblés de nouveau le quatorzième jour du mois d'Adar, tuèrent dans Suse trois cents hommes. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. 16 Les autres Juifs qui étaient dans les provinces du roi se rassemblèrent pour défendre leur vie et obtenir que leurs ennemis les laissassent en repos, ils tuèrent soixante-quinze mille de ceux qui leur étaient hostiles. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. 17 Ces choses arrivèrent le treizième jour du mois d'Adar. Les Juifs se reposèrent le quatorzième et ils en firent un jour de festin et de joie. 18 Les Juifs qui se trouvaient à Suse, s'étant rassemblés le treizième et le quatorzième jour, se reposèrent le quinzième et ils en firent un jour de festin et de joie. 19 C'est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes sans murailles, font du quatorzième jour du mois d'Adar un jour de joie, de festin et de fête, où l'on s'envoie des portions les uns aux autres. 20 Mardochée écrivit ces choses et il envoya des lettres à tous les Juifs qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus, à ceux qui étaient près comme à ceux qui étaient loin, 21 pour leur enjoindre de célébrer chaque année les quatorzième et quinzième jours du mois d'Adar, 22 comme étant les jours où ils avaient obtenu d'être laissés en repos par leurs ennemis et le mois où avaient été changés leur tristesse en joie et leur deuil en jour de fête, on devait donc faire de ces jours des jours de festin et de joie, où l'on s'envoie des portions les uns aux autres et où l'on distribue des dons aux indigents. 23 Les Juifs adoptèrent pour usage, ce qu'ils avaient déjà commencé à faire et ce que Mardochée leur écrivit. 24 Car Aman, fils d'Amadatha, du pays d'Agag, ennemi de tous les Juifs, avait formé contre les Juifs le projet de les perdre et il avait jeté le PUR, c'est-à-dire le sort, afin de les exterminer et des détruire. 25 Mais Esther s'étant présentée devant le roi, celui-ci ordonna par écrit de faire retomber sur la tête d'Aman le méchant projet qu'il avait formé contre les Juifs et on le pendit au bois avec ses fils. 26 C'est pourquoi on appela ces jours PURIM, du nom de PUR. Ainsi, d'après tout le contenu de cette lettre, d'après ce qu'ils en avaient eux-mêmes vu et ce qui leur était arrivé, 27 les Juifs établirent et adoptèrent pour eux, pour leurs descendants et pour tous ceux qui s'attacheraient à eux, la coutume irrévocable de célébrer chaque année ces deux jours, selon le rite prescrit et au temps fixé. 28 Ces jours devaient être rappelés et célébrés, de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville et ces jours des PURIM ne devaient jamais être abolis au milieu des Juifs, ni le souvenir s'en effacer dans leur postérité. 29 La reine Esther, fille d'Abihaïl et le Juif Mardochée écrivirent une seconde fois, de la manière la plus pressante, pour confirmer cette lettre sur les PURIM. 30 On envoya des lettres à tous les Juifs, dans les cent vingt-sept provinces du royaume d'Assuérus : des paroles de paix et de fidélité, 31 et la recommandation de maintenir ces jours des PURIM au temps fixé, comme le Juif Mardochée et la reine Esther les avaient établis pour eux et comme ils les avaient établis pour eux-mêmes et pour leurs descendants, avec les jeûnes et leurs lamentations. 32 Ainsi l'ordre d'Esther établit ces observances des PURIM et cela fut écrit dans le livre.
Esther 10. 1 Le roi Assuérus établit un tribut sur le continent et les îles de la mer. 2 Tous les faits concernant sa puissance et ses exploits et les détails sur la grandeur à laquelle le roi éleva Mardochée, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Médie et de Perse ? 3 Car le Juif Mardochée était le premier ministre du roi Assuérus, considéré en même temps parmi les Juifs, aimé de la multitude de ses frères, recherchant le bien de son peuple et parlant pour le bonheur de toute sa race. [Ici finit le texte hébreu. La suite provient de la Bible juive écrite en grecque : la Septante. 10.4-13 : Mardochée reconnait la réalisation du songe dont Dieu l'avait favorisé :] 4 Alors Mardochée dit : "C'est Dieu qui a fait toutes ces choses. 5 Je me souviens en effet du songe que j'ai eu à ce sujet, aucun trait de la vision n'est resté sans accomplissement : 6 la petite source qui devint un fleuve et la lumière qui se fit et le soleil et la masse d'eau. Le fleuve, c'est Esther, que le roi a prise pour femme et qu'il a faite reine. 7 Les deux dragons, c'est moi et Aman. 8 Les nations sont ceux qui s'étaient réunis pour détruire le nom des Juifs, 9 et mon peuple, c'est Israël qui a crié vers Dieu et qui a été sauvé. Ainsi le Seigneur a sauvé son peuple et il nous a délivrés de tous ces maux, Dieu a fait des miracles et de grands prodiges, comme il n'est est pas arrivé parmi les nations. 10 A cet effet, il a préparé deux sorts : un pour le peuple de Dieu et un pour toutes les nations. 11 Et ces deux sorts sont venus à l'heure, au temps et au jour du jugement, marqués devant Dieu pour toutes les nations. 12 Et Dieu s'est souvenu de son peuple et il a rendu justice à son héritage. 13 Et ces jours du mois d'Adar, le quatorzième et le quinzième de ce mois, seront célébrés par eux en assemblée, avec joie et allégresse devant Dieu, durant les générations, à perpétuité, dans Israël, son peuple."
Esther 11. [Apostille de la version juive écrite en grecque :] 1 La quatrième année du règne de Ptolémée et de Cléopâtre, Dosithée, qui se disait prêtre et de la race de Lévi, ainsi que Ptolémée, son fils, apportèrent cette lettre des Phrouraï, qu'ils dirent être authentique et avoir été traduite par Lysimaque, fils de Ptolémée, résidant à Jérusalem. [Prologue : 11.2-12.6] 2 La seconde année du règne d'Assuérus, le grand roi, le premier jour du mois de Nisan, Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Cis, de la tribu de Benjamin, eut un songe. 3 C'était un Juif qui demeurait dans la ville de Suse, homme illustre et attaché à la cour du roi. 4 Il était du nombre des captifs que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait transporté de Jérusalem avec Jéchonias, roi de Juda. 5 Voici quel fut son songe : Soudain on entendit des voix, un grand bruit et des tonnerres, la terre trembla et fut bouleversée. 6 Puis soudain deux grands dragons s'avancèrent, tous deux prêts à combattre. 7 Ils firent entendre un grand cri et, à leur voix, toutes les nations se préparèrent à la lutte, pour combattre le peuple des justes. 8 Puis soudain, ce fut un jour de ténèbres et d'obscurité, il y eut angoisse, détresse, tribulation et grande épouvante sur la terre. 9 Le peuple entier des justes, craignant pour lui tous les maux, était dans le trouble et se préparait à périr. 10 Ils crièrent vers Dieu et, à leurs cris, il y eut comme une petite source d'où sortit un grand fleuve, une masse d'eau. 11 La lumière et le soleil brillèrent, ceux qui étaient dans l'humiliation furent élevés et ils dévorèrent ceux qui étaient dans les honneurs. 12 S'étant réveillé après avoir vu ce songe et ce que Dieu avait résolu de faire, Mardochée le retint gravé dans son esprit et, jusqu'à la nuit, il fit tous ses efforts pour le comprendre.
Esther 12. 1 Puis Mardochée demeura à la cour avec Bagathan et Tharès, les deux eunuques du roi, gardiens de la porte du palais. 2 Ayant connu leurs pensées et pénétré leurs desseins, il découvrit qu'ils s'étaient proposés de porter la main sur le roi Assuérus et il en donna avis au roi. 3 Celui-ci fit mettre à la question les deux eunuques et, sur leur aveu, les envoya au supplice. 4 Le roi fit écrire dans les Chroniques ce qui s'était passé et Mardochée en consigna aussi par écrit le souvenir. 5 Et le roi ordonna qu'il exercerait un office dans le palais et il lui donna des présents pour sa dénonciation. 6 Mais Aman, fils d'Amadatha, l'Agagite, était en grand honneur auprès du roi et il chercha à perdre Mardochée et son peuple à cause des deux eunuques du roi.
Esther 13. [Édit d'Assuérus pour exterminer les Juifs :] 1 Voici la copie de cette lettre : "Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces, de l'Inde à l'Éthiopie, lesquels sont soumis à ses ordres, mande ce qui suit : 2 "Quoique je commande à un très grand nombre de nations et que j'aie soumis tout l'univers, je veux, non pas abuser de ma puissance pour m'enorgueillir, mais, par un gouvernement toujours clément et doux, assurer continuellement à mes sujets une vie sans trouble et, procurant à mon royaume le calme et la sécurité jusqu'à ses extrêmes frontières, faire refleurir la paix chère à tous les mortels. 3 Ayant donc demandé à mes conseillers de quelle manière mes intentions pouvaient être réalisées, l'un d'eux, nommé Aman, qui excelle parmi nous en sagesse, qui est connu pour son dévouement inaltérable et sa fidélité constante et qui occupe la seconde place dans le royaume, 4 m'a fait connaître qu'il y a un peuple mal intentionné, mêlé à toutes les tribus qui sont sur la terre, en opposition avec tous les peuples au nom de ses lois, méprisant continuellement les commandements des rois, de façon à empêcher la parfaite harmonie de l'empire que nous dirigeons. 5 Ayant donc appris que ce seul peuple, en contradiction perpétuelle avec tout le genre humain, s'en séparant par le caractère étrange de ses lois et mal affectionné à nos intérêts, commet les derniers excès et empêche ainsi la prospérité du royaume, 6 nous avons ordonné que ceux qui vous sont désignés dans les lettres d'Aman, lequel est à la tête des affaires et honoré comme notre second père, soient tous, avec femmes et enfants, radicalement exterminés par le glaive de leurs ennemis, sans aucune miséricorde ni clémence, le quatorzième jour du douzième mois, le mois d'Adar, de la présente année, 7 afin que ces hommes, autrefois et maintenant encore hostiles, descendant le même jour, par mort violente, aux enfers, rendent pour les temps à venir à nos affaires une prospérité et une paix parfaites". [Prières d'Esther et de Mardochée :] 8 Et Mardochée pria le Seigneur, se souvenant de toutes ses œuvres. 9 Il dit : "Seigneur, Seigneur, Roi tout-puissant, toutes choses sont soumises à votre pouvoir et il n'est personne qui puisse vous faire obstacle, si vous avez résolu de sauver Israël. 10 C'est vous qui avez fait le ciel et la terre et toutes les merveilles qui sont sous le ciel. 11 Vous êtes le Seigneur de toutes choses et nul ne peut vous résister, à vous le Seigneur. 12 Vous connaissez toutes choses et vous savez que ce n'est ni par insolence, ni par orgueil, ni par quelque désir de gloire que j'ai agi en ne me prosternant pas devant le superbe Aman, 13 car volontiers, pour le salut d'Israël, je serais prêt à baiser les traces mêmes de ses pas. 14 Mais je l'ai fait pour ne pas mettre l'honneur d'un homme au-dessus de l'honneur dû à mon Dieu et jamais je ne me prosternerai devant un autre que vous, mon Seigneur et ce n'est pas par orgueil que j'agirai de la sorte. 15 Maintenant donc, Seigneur mon Dieu et mon Roi, Dieu d'Abraham, ayez pitié de votre peuple, parce que nos ennemis jettent les yeux sur nous pour nous perdre et veulent détruire votre antique héritage. 16 Ne méprisez pas votre lot, que vous avez racheté pour vous de la terre d'Égypte. Exaucez ma prière. 17 Soyez favorable à votre part d'héritage et changez notre deuil en joie, afin que, conservant la vie, nous célébrions votre nom, Seigneur et ne fermez pas la bouche de ceux qui vous louent." 18 Tout Israël cria aussi vers le Seigneur de toutes ses forces, car ils avaient la mort devant les yeux.
Esther 14. 1 La reine Esther aussi, se sentant placée en un extrême péril de mort, eut recours au Seigneur. 2 Quittant ses vêtements splendides, elle prit des habits d'angoisse et de deuil, à la place de ses parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière, affligea durement son corps et, s'arrachant les cheveux, elle en remplissait tous les lieux où elle avait coutume de se livrer à la joie. 3 Et elle adressa cette prière au Seigneur, Dieu d'Israël : "Mon Seigneur, qui êtes seul notre Roi, assistez-moi dans mon délaissement, moi qui n'ai, pas d'autre secours que vous 4 car le danger qui me menace, je le touche déjà de mes mains. 5 J'ai appris dès mon bas âge, au sein de ma tribu paternelle, que vous, Seigneur, avez pris Israël de préférence à toutes les nations et nos pères de préférence à tous leurs ancêtres, pour votre héritage éternel et que vous avez accompli en leur faveur toutes vos promesses. 6 Et maintenant, nous avons péché en votre présence et vous nous avez livrés aux mains de nos ennemis, 7 parce que nous avons rendu hommage à leurs dieux. Vous êtes juste, Seigneur. 8 Et maintenant, il ne leur suffit plus de faire peser sur nous une amère servitude, mais ils ont mis leurs mains dans les mains de leurs idoles, 9 pour faire serment d'abolir les décrets de votre bouche, d'anéantir votre héritage, de fermer la bouche de ceux qui vous louent et d'éteindre la gloire de votre temple et de votre autel, 10 afin que s'ouvre la bouche des nations, pour louer la puissance des idoles et célébrer à jamais un roi de chair. 11 Ne livrez pas, Seigneur, votre sceptre à ceux qui ne sont rien, afin qu'ils ne se rient pas de notre ruine, mais faites retomber sur eux leur dessein et faites un exemple de celui qui le premier s'est déchaîné contre nous. 12 Souvenez-vous de nous, Seigneur, faites-vous connaître dans ce temps de notre affliction et donnez-moi du courage, Roi des Dieux et Dominateur de toute puissance. 13 Mettez de sages paroles sur mes lèvres en présence du lion et faites passer son cœur à la haine de notre ennemi, afin qu'il périsse, lui et tous ceux qui ont les mêmes sentiments. 14 Mais nous, délivrez-nous par votre main et assistez-moi, moi qui suis seule et n'ai que vous, Seigneur. Vous connaissez toutes choses, 15 et vous savez que je hais la splendeur des méchants, que j'ai horreur du lit des incirconcis et de tout étranger. 16 Vous savez la contrainte que je subis, vous savez que j'ai en horreur l'insigne de mon élévation, qui est posé sur ma tête aux jours où je dois me laisser voir, je l'ai en horreur comme un linge souillé et je ne le porte pas aux jours que je puis passer dans la retraite. 17 Votre servante n'a jamais mangé à la table d'Aman, ni fait grand cas des festins du roi, ni bu le vin des libations. 18 Jamais, depuis le jour où j'ai été amenée ici jusqu'à maintenant, votre servante n'a goûté la joie, si ce n'est en vous, Seigneur Dieu, Dieu d'Abraham. 19 O Dieu, qui l'emportez sur tous en puissance, exaucez la prière de ceux qui n'ont aucun autre espoir, délivrez-nous des mains des méchants et tirez-moi de mon angoisse."
Esther
15. 1
Il fit mander à
Esther d'entrer chez le roi, afin de lui adresser une supplication
pour son peuple et sa patrie. 2
"Rappelle-toi,
lui dit-il, les jours de ton abaissement et comment tu as été
nourrie de ma main car Aman, le premier après le roi, a parlé
contre nous pour notre perte. 3
Mais toi, invoque le
Seigneur et parle pour nous au roi, sauve-nous de la mort."
[Esther
chez le roi :] 4
Le troisième jour,
ayant fini sa prière, Esther quitta ses habits de pénitence et
revêtit les ornements de sa dignité. 5
Dans tout l'éclat de
sa parure, après avoir invoqué Dieu, l'arbitre et le sauveur de
tous, elle prit avec elle les deux suivantes d'usage. 6
Elle s'appuyait sur
l'une comme pouvant à peine soutenir son corps délicat, 7
l'autre suivait,
relevant la longue robe de sa maîtresse. 8
Celle-ci, tout
empourprée du puissant éclat de sa beauté, avait le visage joyeux
et l'air aimable, mais la crainte lui serrait le cœur. 9
Ayant donc franchi
toutes les portes, elle se présenta devant le roi. Assuérus était
assis sur son trône royal, revêtu de tous les insignes de sa
majesté, tout brillant d'or et de pierres précieuses, son aspect
était terrible. 10
Lorsqu'il eut relevé
sa tête rayonnante de gloire et lancé un regard étincelant de
colère, la reine tomba en défaillance, changeant de couleur et
s'inclinant sur l'épaule de la servante qui marchait devant elle.
11
Alors Dieu changea la
colère du roi en douceur, inquiet, il s'élança de son trône et
soutint Esther dans ses bras, jusqu'à ce qu'elle eût repris ses
sens, calmant sa frayeur par des paroles amicales : 12
"Qu'as-tu donc,
Esther ? lui disait-il, je suis ton frère, aie confiance, 13
tu ne mourras pas,
car notre ordonnance est pour le commun de nos sujets. 14
Approche." 15 Et
levant le sceptre d'or, il le lui posa sur le cou et lui donna un
baiser, en disant : "Parle-moi." 16
Elle répondit :
"Je vous ai vu, seigneur, comme un ange de Dieu et mon cœur a
été troublé par la crainte de votre majesté, 17
car vous êtes digne
d'admiration, seigneur et votre visage est plein d'amabilité."
18
Comme elle parlait,
elle s'affaissa de nouveau, prête à s'évanouir. 19
Le roi était
consterné et tous ses serviteurs cherchaient à ranimer la reine.
Esther
16. 1
Ce qui suit est la copie de cette
lettre : "Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux
chefs des cent vingt-sept provinces, de l'Inde à l'Ethiopie et à
ceux qui ont à cœur nos intérêts, salut. 2
"Plusieurs, après avoir été
comblés de distinctions par la grande bonté des princes leurs
bienfaiteurs, deviennent arrogants. 3
Non seulement ils prennent à tâche
d'opprimer nos sujets, mais, incapables de porter le poids des
honneurs, ils ourdissent des trames contre leurs bienfaiteurs. 4
Ce n'est pas assez pour eux de bannir la
reconnaissance du milieu des hommes, enflés par le fastueux éclat
d'une fortune inaccoutumée, ils vont jusqu'à se persuader qu'ils
pourront échapper à la justice vengeresse de Dieu, qui toujours
voit toutes choses. 5
Maintes et maintes fois, le langage
artificieux des hommes que l'amitié des princes avait chargés
d'administrer les affaires, a engagé dans d'irrémédiables maux
ceux qui étaient à la tête des empires, en les rendant complices
de l'effusion du sang innocent, 6
les fallacieux mensonges de la malice
trompant ainsi la bienveillante simplicité des gouvernants. 7
Et ce n'est pas seulement dans les
anciennes histoires comme nous venons de le rappeler, que
vous pourrez voir des actes impies dus à l'influence pestilentielle
de ceux qui exercent indignement le pouvoir, vous le pourrez mieux
encore en examinant ce qui se passe auprès de vous. 8
Il nous faut donc pourvoir à l'avenir,
afin d'assurer, en faveur de tous les hommes, la tranquillité et la
paix du royaume, 9
opérant les changements nécessaires et
jugeant avec prudence les choses qui se présentent à nous, afin
d'y faire face avec une constante équité. 10
"Vous savez, en effet, comment
Aman, fils d'Amadatha, un Macédonien, vraiment étranger à la race
des Perses et fort éloigné de notre mansuétude, ayant été
recueilli par notre hospitalité, 11
éprouva les effets de la bienveillance
que nous portons à tous les peuples, jusqu'à être appelé notre
père et à voir tout le monde se prosterner devant lui, comme
possédant la dignité la plus proche du trône royal. 12
Mais incapable de porter dignement une
si haute fortune, il s'étudia à nous priver de la royauté et de
la vie. 13
Par toutes sortes d'artifices et de
mensonges, il s'efforça de perdre et Mardochée, qui nous a sauvé
et toujours utilement servi et Esther, la compagne irréprochable de
notre royauté, avec leur peuple tout entier. 14
De cette manière il espérait nous
surprendre dans l'isolement et livrer l'empire des Perses aux
Macédoniens. 15
Mais ces Juifs, voués à la mort par le
plus scélérat des hommes, nous avons reconnu qu'ils n'étaient
coupables d'aucune faute, mais qu'ils obéissent à des lois très
justes, 16
et qu'ils sont les enfants du Dieu très
haut, très grand et éternellement vivant, lequel, pour nous comme
pour nos ancêtres, conserve ce royaume dans l'état le plus
florissant. 17
"C'est pourquoi, vous ferez bien de
ne pas tenir compte des lettres envoyées par Aman, fils d'Amadatha,
18
attendu que l'auteur de ces crimes a été
pendu au bois, avec toute sa maison, devant les portes de Suse,
Dieu, Maître souverain de toutes choses, lui ayant infligé sans
retard le châtiment mérité. 19
Affichant la copie de la présente
lettre publiquement en tout lieu, permettez aux Juifs de suivre
leurs lois en toute liberté, 20
et prêtez-leur assistance, afin qu'ils
puissent repousser l'attaque de ceux qui, durant les jours
d'oppression, se sont élevés contre eux et cela, le treizième
jour du douzième mois, appelé Adar, en un même jour. 21
Car Dieu, le Maître de toutes choses, a
changé, pour la race choisie, ce jour de malheur en un jour
d'allégresse. 22
Vous donc, célébrez aussi ce grand
jour avec toutes sortes de réjouissances, comme une de vos fêtes
solennelles, afin qu'il soit, maintenant et dans l'avenir, 23
pour nous et pour tous ceux qui sont
affectionnés aux Perses, un gage de salut et au contraire un
souvenir de ruine pour ceux qui complotent contre nous. 24
"Toute ville et généralement
toute contrée qui n'aura pas suivi ces prescriptions, sera dévastée
avec fureur par le fer et le feu, de telle sorte qu'elle soit à
jamais, non seulement inaccessible aux hommes, mais encore abhorrée
des bêtes sauvages et des oiseaux. "Que des copies de ce
décret soient exposées aux yeux dans toute l'étendue de l'empire
et qu'ainsi tous les Juifs soient prêts, pour le jour susdit, à
combattre leurs ennemis."
Notes sur le livre d’Esther
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1.1 Assuérus. Xerxès Ier. Voir l’Introduction.
1.2 Suse, capitale de la Susiane, sur l’Eulæus, une des résidences des rois de Perse.
1.4 Le roi voulut que pendant cent quatre-vingt jours, son palais fût ouvert à tous les seigneurs de son vaste empire qui venaient le complimenter sur son avènement au trône et que pendant ce temps ils y fussent magnifiquement traités à mesure qu’ils arrivaient.
1.5 Remarquons bien que le texte ne dit pas que tous les habitants de Suse se trouvèrent en même temps réunis dans le vestibule du jardin. On peut donc légitimement supposer que le peuple fut distribué en sept bandes différentes dont chacune avait son jour, pour éviter la confusion, et qu’on partagea ensuite les convives de chaque bande en plusieurs repas, dans le même jour.
1.6 Un pavé d’émeraude et de marbre de Paros en mosaïque. De Paros est un mot ajouté par la Vulgate.
1.8 Que chacun prît ce qu’il voudrait. Assuérus voulut bien en cette circonstance déroger à la coutume des Perses en vertu de laquelle les convives devaient boire autant que le roi du festin l’ordonnait.
1.9 Vasthi. Voir l’Introduction.
1.12 Vasthi refusa ; fondée sur la loi qui ne permettait pas aux femmes en dignité de se montrer dans les festins.
1.14 Qui voyaient, etc. ; qui avaient l’honneur de voir le roi, ou qui étaient toujours près de lui. Comparer à 1 Esdras, 7, 14.
1.15 Quelle sentence, etc., est le complément direct de : Il demanda, qui se trouve au verset 13.
1.19 De vous ; littéralement et par hébraïsme de votre face.
1.20 Toutes les provinces de votre empire ; littéralement et par hypallage, tout l’empire de vos provinces.
2.5 Voir Esther, 11, 2. ― Mardochée, à l’époque où commence notre histoire, était déjà très âgé, selon plusieurs exégètes, qui entendent les versets 5 et 6 en ce sens qu’il avait été transporté de Jérusalem du temps de Jéchonias, c’est-à-dire en 599 ; il aurait eu ainsi alors plus de 120 ans. Mais il est plus naturel de rapporter le verset 6, lequel avait été transféré, à Cis, son arrière grand-père. Son nom de Mardochée, qui est babylonien et non palestinien, semble indiquer qu’il était né en Babylonie.
2.6 Voir 2 Rois, 24, 15 ; Judith, 11, 4.
2.7 Esther. Sur le nom d’Esther, voir l’Introduction.
2.9 Ses portions ; c’est-à-dire tout ce qui concernait sa nourriture, sa table, ou bien, selon d’autres exégètes, tout ce qu’il était convenable de lui donner selon son rang.
2.16 Le dixième mois commençait à la nouvelle lune de septembre.
2.17 Et la fit régner. On objecte que suivant Hérodote, après la mort du mage Smerdis, il fut arrêté solennellement que le roi ne pourrait prendre de femme que dans la maison des sept prétendants au trône. On objecte encore qu’il n’est nullement probable qu’Assuérus ait voulu choisir pour reine une femme juive. Mais d’abord est-il bien sûr que l’obligation de n’épouser qu’une femme appartenant à la maison des sept prétendants ne regardait pas uniquement le successeur de Smerdis ? Il n’est pas plus sûr que, lors même que la convention eut été générale et sans restriction, les princes qui vinrent après lui la crurent obligatoire pour eux et consentirent à s’y soumettre. Enfin on sait que les souverains d’Asie, entièrement plongés dans la volupté, ne consultaient que leurs passions et que, par conséquent, ils ne pouvaient être qu’indifférents sur leur famille et leur religion. Cette considération explique encore comme Assuérus a pu épouser une Juive, d’autant plus qu’Esther cherchait elle-même à cacher son extraction, ainsi que le lui avait prescrit Mardochée, son oncle (voir verset 20).
3.1 Aman. Quelques temps après l’élévation d’Esther à la dignité de reine et le service rendu au roi par Mardochée, Assuérus choisit pour premier ministre un Mède nommé Aman, originaire de la province d’Agag. « On a longtemps cru que Haman, fils d’Hamadâtha, dont le nom a reçu une si triste célébrité, était Amalékite, car l’un des rois d’Amalec s’appelait Agag. Et puisque déjà dans l’antiquité les noms d’Ésaü, d’Amalec, étaient pris comme les désignations des païens d’Europe, les Septante traduisent l’hébreu Agagi par Μαχεδῶν, le Macédonien. Néanmoins, le nom de Haman, ainsi que celui de son père, trahit une origine médo-perse. Nous savons maintenant, par les inscriptions de Khorsabad, que le pays d’Agag composait réellement une partie de la Médie. Or, voilà donc une nouvelle circonstance qui montre, jusque dans ses moindres détails, la valeur historique du livre d’Esther. » (OPPERT.) ― On voit par là que l’objection faite contre Esther, 16, 10, et tirée de ce que, dans ce passage, Aman est qualifié de Macédonien, est sans valeur. Ce passage ne contredit pas, comme on le prétendait, Esther, 3, vv. 1, 10 ; 8, 3 ; 9, vv. 6, 24. Le mot de Macédonien, dans le chapitre 16, vient de ce que les traducteurs grecs, d’après lesquels a été faite la version de ce chapitre 16, ont rendu à tort, ici comme à Esther, 9, 23 (24), le mot Agagite par Macédonien.
3.2 Le seul Mardochée ne fléchissait pas le genou, sans doute parce qu’il considérait cette prostration comme un acte d’idolâtrie. Les Spartiates refusèrent de rendre à Xerxès un hommage semblable.
3.7 Le mois de Nisan commençait à la nouvelle lune de mars, et le mois d’Adar, à la nouvelle lune de février. ― Phur ; mot persan qui a été adopté par les Hébreux. Comparer à Esther, 9, 24. ― On tirait douze sorts, pour les douze mois de l’année.
3.9 Je pèserai ; c’est-à-dire je donnerai le poids, je payerai. ― Dix mille talents. Si c’étaient les talents d’argent des Hébreux, ils feraient environ 44 145 000 francs (en 1900, 1 franc de 1900 vaudrait environ 2,37 € en 2022) ; mais s’il s’agissait des talents babyloniens, les dix mille donneraient tout au plus 21 000 000 de francs (en 1900). Quoi qu’il en soit, Aman espérait recueillir de la confiscation des Juifs mis à mort la somme qu’il promettait.
3.10 L’anneau. Il lui donnait ainsi tout pouvoir.
3.13 Le treizième jour du douzième mois. Onze mois devaient donc s’écouler entre la date du décret et son exécution. On a trouvé ce délai invraisemblable, mais l’explication nous en est fournie par le texte lui-même. Les Perses consultaient le sort dans les affaires graves ; le sort, en cette circonstance, ayant indiqué le douzième mois, appelé Adar, il était nécessaire d’attendre cette date. ― Aman fait porter l’ordre par des courriers dans tout le royaume. Ces courriers avaient été institués par Cyrus.
4.4 Les jeunes filles ; les filles attachées au service.
4.11 Le vestibule, etc. ; c’est-à-dire le vestibule qui précédait immédiatement la chambre où était le roi.
4.13 Plutôt que tous les autres Juifs ; c’est-à-dire à l’exclusion de tous les autres Juifs, si tous les Juifs périssent.
4.16 Trois jours et trois nuits. Cela doit s’entendre d’une partie de deux nuits et d’un jour entier ; puisqu’Esther mangea avec le roi, avant même que le troisième jour fût passé (voir Esther, 5, 1). Comparer à Matthieu 12, 40. ― A la mort et au péril ; hébraïsme, pour au péril de la mort.
5.4 Le vestibule, etc. Voir Esther, 4, 11.
5.14 Une croix. Le texte hébreu porte la croix, avec l’article déterminatif, parce que le mot croix est virtuellement renfermé dans le terme générique potence qui précède.
6.8 Que le roi monte ; littéralement, qui est de la selle du roi.
7.1 Boire, signifie ici, comme souvent ailleurs, prendre un repas, faire un festin.
7.8 On couvrit, etc. Comme c’était une coutume assez générale dans l’antiquité de couvrir la tête de ceux qu’on menait ou qu’on destinait au supplice, bien des exégètes pensent que le visage d’Aman, ainsi couvert, était un signe du châtiment qui lui était réservé mais d’autres prétendent qu’on voila le visage d’Aman, parce qu’ayant offensé et irrité le roi, il s’était rendu indigne de le voir.
8.3 Agagite, du pays d’Agag. Voir, Esther, note 3.1.
8.9 Le troisième mois, Siban ou Sivan, commençait à la nouvelle lune de mai. ― A une province et à une province, hébraïsme, pour à chaque province.
8.11 De défendre, etc. ; littéralement et par hébraïsme, de se tenir debout pour leurs âmes.
8.12 Du douzième mois, Adar. Voir Esther, 3, 7.
9.6 L’Agagite. Voir Esther, 8, 3.
9.13 Esther pouvait avoir un motif suffisant de faire cette demande : elle pouvait croire en effet que soixante-quinze mille personnes devaient être sacrifiées à la conservation de trois ou quatre millions de Juifs répandus dans tout l’empire, et que cette mesure était nécessaire à la sûreté de son peuple, qui s’était trouvé à la veille d’une extinction totale, et qui pouvait encore y être exposé.
9.16 Défendirent leur vie. Voir Esther, 8, 11. ― Soixante-quinze mille de tués. Ce nombre n’a rien d’incroyable, réparti sur l’étendue de l’empire perse. Mithridate, roi de Pont, fit massacrer, en un seul jour, dans son royaume, 80 000 Romains. On a reproché aux Juifs de s’être laissé entraîner en cette circonstance par la cruauté et la vengeance ; on a, en particulier, blâmé Esther d’avoir demandé pour eux, à son époux, la permission de continuer à Suse le massacre, pendant un autre jour, voir Esther, 9, 13. Mais on oublie que les coreligionnaires de Mardochée, dans la capitale comme ailleurs, ne faisaient que se défendre : la reine sollicite l’autorisation de faire le lendemain ce qui a été fait le même jour, voir Esther, 9, 13 ; c’est-à-dire de défendre leur vie, voir Esther, 8, 11 ; sa prière suppose que les habitants de Suse voulaient le lendemain renouveler leurs attaques contre ceux qu’ils haïssaient, non seulement sans doute à cause de leur nationalité, mais aussi à cause de leur religion.
9.24 ; 9.26 Phur. Voir Esther, 3, 7. ― Phurim ; pluriel hébreu de Phur. ― Dans le rouleau, etc. Les lettres et les livres qui sont souvent exprimés en hébreu par le même mot, s’écrivaient sur des feuilles de papyrus, de parchemin, etc. On les roulait aussi autour d’un bâton (de là le mot rouleau ou volume), et quand elles étaient ainsi roulées, on les arrêtait avec un petit cordon ; ce qui faisait qu’on pouvait facilement y apposer un sceau.
9.26 Ces jours ont été appelés Phurim, c’est-à-dire la fête des Phurim. La fête des Phurim est encore célébrée dans les synagogues. Le 13 adar, veille de la fête, est un jour de jeûne. Le soir de ce jour, la fête commence, et le livre d’Esther est lu en entier. Le lecteur prononce très rapidement le passage Esther, 9, 7-9, dans lequel on trouve les noms d’Aman et des ses fils, et, autant que possible, sans reprendre haleine, pour signifier qu’ils furent pendus tous à la fois. Pendant ce temps les assistants font du bruit. Cette lecture est répétée de la même manière le matin du 14 adar. La soirée se passe dans de grandes réjouissances. ― Les manuscrits hébreux reproduisent les versets 7 à 9 du chapitre 9 sous forme de trois colonnes perpendiculaires, comme pour représenter les dix fils d’Aman, pendus à trois cordes parallèles, au nombre de 3, 3 et 4.
9.27 Cet écrit ; la lettre de Mardochée. ― Et qui demandent, etc. ; c’est-à-dire, que ces jours de fête devront se renouveler tous les ans, sans jamais y manquer, à l’époque fixée, qui est le quatorze et le quinze du mois d’Adar.
9.30 Dans le langage ordinaire de l’Écriture, les mots paix et vérité signifient, l’un toute sorte de prospérité, et l’autre, la fidélité à s’acquitter de ses promesses.
9.31 Les cris vers le Seigneur ; c’est-à-dire les prières faites à haute voix. La fête des sorts se célèbre encore aujourd’hui chez les Juifs avec la plus grande solennité.
10.3 La paix. Voir, sur ce mot, Esther, 9, 30.
11.1 Ce commencement ; c’est-à-dire depuis le verset 2 de ce chapitre 11 jusqu’au chapitre 12, verset 6. ― Ce verset forme le titre du livre d’Esther dans la version grecque, où il est placé en tête. Le Ptolémée mentionné ici est Ptolémée VI Philométor qui régna de 181 à 146 avant Jésus-Christ. C’est sous le règne de ce prince qu’on porta en Égypte la traduction grecque du livre d’Esther, mais le livre lui-même existait en hébreu depuis longtemps.
11.2 Artaxerxès très grand. Le nom d’Artaxerxès qui se lit ici et dans tous les Appendices, vient des Septante ; il est certain qu’il répond là, comme dans les chapitres précédents, à Xerxès. La version grecque a traduit à tort Akhaschvérosch par Artaxerxès, dans tout le cours de ce livre, et comme cette partie de notre traduction latine est faite sur les Septante, elle porte le nom d’Artaxerxès au lieu de celui d’Assuérus que nous lisons dans les chapitres précédents traduits directement par saint Jérôme sur l’original hébreu.
11.4 Voir 2 Rois, 24, 15 ; Esther, 2, 6.
12.1 Voir Esther, 2, 21 ; 6, 2.
12.3 Qu’ils eurent été mis… à la question ; ou simplement qu’on eut fait, qu’on eut instruit leur procès.
12.5 En lui donnant des présents. Il est dit plus haut (voir Esther, 6, 3) que Mardochée ne reçut pas de récompense. Le roi, sans aucun doute, donna l’ordre de récompenser dignement le service que Mardochée lui avait rendu ; mais il est très vraisemblable qu’Aman, qui en voulait à Mardochée, parce qu’il avait dévoilé la conspiration des deux eunuques, fit en sorte que la bonne volonté du roi fût en effet. D’autres disent que les présents faits à Mardochée furent si peu de chose, que les historiens ne crurent pas devoir en faire mention dans les annales du roi.
13.7 Et allant, etc. Ces paroles se trouvent dans la Vulgate, voir Esther, 4, 17.
13.16 Votre portion ; le peuple hébreu que vous avez choisi pour être spécialement votre peuple.
13.17 A votre lot, etc. Même figure qu’au verset précédent. ― Votre partage ; littéralement votre corde. Comme nous l’avons déjà remarqué, on se servait de cordes pour la division et le partage des terres.
14.4 Est en mes mains ; c’est-à-dire imminent.
14.5 Voir Deutéronome, 4, vv. 20, 34 ; 32, 9.
14.11 Votre sceptre, votre pouvoir, ou votre peuple. Le peuple d’Israël, en effet, est quelquefois désigné sous ce nom. ― Ceux qui ne sont pas, c’est-à-dire qui ne sont rien ; les méchants, ou plus probablement les idoles, qui sont appelées ailleurs vanités, choses vaines.
14.12 Des dieux ; c’est-à-dire des rois, des grands de la terre.
14.17 Du vin des libations offertes aux faux dieux.
15.4 De sa parure ; qui était en ce moment une parure de deuil. Comparer à Esther, 14, 2. ― De sa gloire ; de sa dignité, c’est-à-dire de ses habits de reine.
15.13 Cette loi ; la loi qui défendait de paraître devant le roi sans avoir été appelé. Voir Esther, 4, 11.
16.6 En vertu d’une hypallage dont on déjà vu plusieurs exemples, l’écrivain sacré attribue aux oreilles des princes ce qui appartient aux princes eux-mêmes.
16.10 On dit ici qu’Aman était de Macédonien d’origine, ce qui n’est pas en contradiction avec ce qui est dit à Esther, 3, 1, qu’il était de la race d’Agag, roi des Amalécites, parce que le mot Macédonien est un terme générique, employé, comme on le voit en plusieurs endroits des Maccabées, pour signifier un étranger. D’ailleurs il peut très bien se faire qu’un homme de la postérité d’Agag se soit établi en Macédoine, et qu’Aman soit descendu de lui, et né dans cette contrée. ― Voir Esther, 3, 1.
16.14 Aux Macédoniens. Voir Esther, 3, 1.
16.24 Qu’elle devienne inaccessible, etc. Les prophètes emploient souvent cette expression pour marquer une destruction totale, et qui ne laisse aucun espoir de rétablissement. ― Comme un exemple, etc. Pour être un exemple du châtiment réservé à ceux qui désobéissent aux rois et méprisent leurs commandements.
Les Livres des Maccabées (1 et 2)
Introduction aux deux livres des Maccabées
1° État du peuple juif au commencement de l'époque des Maccabées. - « Les quatre siècles qui s'écoulèrent depuis Néhémie jusqu'à la naissance de Notre-Seigneur ne nous sont pas connus par une histoire suivie. Nous ne possédons, sur toute cette période, que les deux livres des Maccabées, qui nous ont conservé la mémoire des luttes soutenues par les Juifs fidèles contre l'impiété. Si cette époque n'est point la plus prospère de l'histoire des enfants de Jacob, elle est du moins une des plus glorieuses; car la meilleure partie des Juifs, convertie par la captivité de Babylone, est maintenant irrévocablement attachée au service de Dieu.
« Les animosités de leurs voisins les avaient longtemps empêchés de rebâtir Jérusalem (Esdr. 4, 6-23; Neh. 1, 3 et 2, 3) ; quand ils·eurent reconstruit les murs de la ville, avec beaucoup de peine (Neh. 2, 10-20; 3-4), leurs ennemis ne furent pas désarmés, mais continuèrent de leur susciter toute sorte de contradictions (Neh. 6). De plus, le joug des Perses et les charges qu'ils leur imposaient étaient lourds à porter (Esdr. 7, 24; Neh. 5, 2-4; 9, 36-37). Tant de maux affaiblirent la foi et attiédirent la piété d'un certain nombre (Neh. 13, 10, 15; Agg. 1, 4; Mal. 1, 6-2, 8); cependant, ce qu'il y avait de plus sain dans la nation resta inébranlable, et s'adonna à l'étude et à la pratique de la loi avec un zèle infatigable. Les prêtres et les scribes furent, à cette époque, les défenseurs du mosaïsme. Avec Malachie finit le prophétisme de l'Ancien Testament (cf. 1 Mach. 11, 27); les scribes succèdent aux prophètes, non pour recevoir la révélation de l'avenir, mais pour conserver les écrits inspirés, les commenter, et les prêcher. La plupart des scribes, surtout dans les commencements, furent sans doute des prêtres et des lévites, comme l'était Esdras, le premier et le plus illustre de tous (Esdr. 7, 11. Cf. Mal. 2, 7; Agg. 2, 12). Cette circonstance ne contribua pas peu à augmenter l'influence du sacerdoce; il devint le champion de la religion et de la vérité, en attendant qu'i1 revêtît, en la personne des Maccabées, la souveraine puissance; il défendit sa patrie et sa foi contre l'invasion des princes grecs et des idées grecques, comme les prophètes les avaient défendues contre l'invasion des monarques assyriens, chaldéens ou égyptiens, et contre le polythéisme sémitique ou chananéen.
« Après la mort d'Alexandre (323), la Palestine, se trouvant placée entre les royaumes rivaux de Syrie et d'Égypte, formés des débris de l'empire de ce grand conquérant, appartint tantôt aux Séleucides, tantôt aux Ptolémées; mais elle eut à souffrir également des uns et des autres. Elle se trouva alors pour la première fois en contact avec l'hellénisme, et ce contact, dans les villes et en particulier à Jérusalem, fut pernicieux à plusieurs. Parmi les classes élevées surtout, il s'en trouva qui se laissèrent séduire, non par ce qu'il y avait de grand et d'élevé dans la civilisation grecque, mais par ce qu'elle avait de mauvais et de favorable aux passions. L'influence nouvelle se fit sentir jusque parmi les scribes; l'un d'eux, le premier qui ait porté un nom grec, Antigone de Socho, étudia la sagesse païenne, et deux de ses disciples furent les fondateurs de la secte sadducéenne, quoiqu'il restât lui-même orthodoxe. Les juifs de la dispersion, à Alexandrie, à Antioche, en Asie Mineure et dans les villes des bords de la Méditerranée, ressentirent bien plus encore les atteintes de l'esprit hellénique, et, par contrecoup, nuisirent ainsi à leurs frères de Palestine, avec qui ils entretenaient toujours quelques rapports.
« C'est à Alexandrie, où les descendants d'Abraham étaient en grand nombre, que se forma, sous les premiers Ptolémées, cette forme particulière de judaïsme que l'on a appelée l'hellénisme, et qui consiste dans une sorte de syncrétisme, dont le but est de mettre d'accord la révélation divine avec la philosophie grecque. En se rendant en grand nombre à Jérusalem pour la célébration des fêtes religieuses, les enfants de Jacob, qui habitaient la capitale de l'Égypte, apportaient avec eux en Judée les idées nouvelles, cette commixtio dont parle l'auteur du second livre des Maccabées, 14, 3.
« Il devait résulter de là nécessairement des divisions et des partis au sein de la communauté mosaïque. C'est ce qui ne tarda pas à arriver. Les uns restèrent strictement fidèles aux vieilles traditions; on les appela les Assidéens, hasîdîm, Άσιδαῖοι, Assidaei, les pieux (1 Mach. 2, 42 (Vulg), et 7, 13; 2 Mach. 14, 6). Les autres, les hellénisants, penchèrent fortement vers les innovations étrangères, et ils reçurent le nom flétrissant d'impies et de pécheurs, iniqui, peccatores (1 Mach. 1, 12, 36 (grec, 34); 2, 44; 6, 21; 7, 5, 9; 9, 23, 58, 69, etc.). Les deux partis ne devaient pas être moins divisés en politique qu'en religion. Les Assidéens étaient les patriotes; les hellénisants étaient les soutiens des Séleucides ou des Ptolémées. A un moment donné, le parti étranger menaça d'étouffer le parti national et de faire triompher le paganisme sur les ruines de la vraie religion. C'est alors que Dieu suscita les Maccabées, qui sauvèrent la religion avec la patrie (Man. Bibl., t. 2, n. 559). »
2° Le nom des Maccabées. - L'on n'est pas d'accord sur son étymologie, et par conséquent sur sa signification. D'après un certain nombre d'exégètes, qui prennent pour base l'orthographe adoptée par le Talmud, Makâbi, ses quatre consonnes hébraiques (בוכבי, MKBI – la lettre iod est une consonne en hébreu - ) seraient les premières lettres des mots Mi kamôka bâ'Elîm Iehôvah, empruntés au livre de l'Exode (Ex. 15, 11. Vulgate : « Quis similis tui in fortibus, Domine ? »), et inscrits, ajoutent quelques auteurs, sur l'étendard des Maccabées. Mais c'est là une pure hypothèse, contredite par le fait qu'à cette époque les abréviations de ce genre n'étaient pas encore en usage. Il faut donc rejeter, pour le même motif, les sentiments d'après lesquels le nom Machabée serait une contraction, formée, d'une manière analogue à la précédente, des mots Mattatiah kohen ben Iohaman, « Mathathias, prêtre, fils de Jean » (en outre, dans ce cas, c'est à Mathatias lui-même, et non à son fils Judas, que le surnom aurait été appliqué tout d'abord. Cf. 1 Mach. 2, 4, 66; 5, 24, etc), ou de Milhâmôt koah bi-Iûdah, « Guerres violentes dans Juda. »
Selon l'opinion la plus commune et de beaucoup la plus vraisemblable, le mot Machabée dérive directement du substantif hébreu maqqâb ( en araméen, maqqâbâ'), « marteau » (cf. 1 Rois 6, 7; Is. 44, 12, etc., dans le texte primitif), et les Juifs donnèrent à Judas ce glorieux surnom de « Malleator », à cause de la bravoure héroïque qu'il déploya pour défendre l'indépendance de son peuple. C'est donc là un nom tout à fait identique à celui de Charles Martel (« Mon fils Judas, qui es appelé Maqqâbi à cause de ton courage », fait dire à Mathathias mourant l'écrivain juif Joseph, fils de Gorion, Hist. Jud., 3, 9).
La forme Μαχχαβαῖος, employée par les Septante, semble provenir de maqqâbâ' ; celle de notre version latine, Machabaeus, se rattache plutôt à Makâbi.
Ce nom, après avoir d'abord servi à désigner particulièrement Judas, fut ensuite appliqué soit aux divers membres de sa famille (les Maccabées, Simon Machabée, etc.), soit, d'une manière encore plus générale, à ceux des Juifs qui subirent courageusement le martyre durant la persécution d'Antiochus Épiphane (tout spécialement aux sept frères « Maccabées », cf. 2 Mach. 7, 1 et ss.), soit enfin aux livres qui racontent l'histoire de cette période si admirable de l'histoire juive.
Le vrai nom patronymique de l'illustre et vaillante famille des Maccabées était, comme nous l'apprend l'historien Josèphe (Ant., 14, 16, 4 : ἡ Ἀσαμωναίων γενεά), celui d'Asmonéens, et il remontait, d'après le même auteur, au grand-père, ou, selon d'autres, à l'arrière-grand-père de Mathathias (Ant., 12, 8, 1 : Ματταθίας, υίὸς 'Ιωάννου, τοῦ Σνμεῶνος, τοῦ Ἀσαμωναίου).
3° Le contenu et la division des deux livres des Maccabées. — Le premier de ces livres raconte la lutte courageuse que les Juifs soutinrent contre plusieurs rois de Syrie, pour la défense de leur liberté religieuse et de leur indépendance politique, sous la conduite de Mathathias et de ses trois fils, Judas Machabée, Jonathas et Simon. Après une courte introduction (1, 1-10), dans laquelle il dit un mot des conquêtes d'Alexandre le Grand et du partage de son vaste empire, l'écrivain sacré passe tout à coup au règne d'Antiochus Épiphane. Il place tour à tour sous les yeux du lecteur les attentats criminels et sacrilèges de ce prince contre le temple, la ville sainte, la Judée, tout le peuple juif, et le début de l'insurrection d'Israël contre l'odieux tyran (1, 11-2, 70). Il donne ensuite la narration détaillée des combats, des victoires, des actes administratifs de Judas Machabée (3, 1-9, 22), de Jonathas (9, 23-12, 54) et de Simon (13, 1- 16, 17). Il conclut en mentionnant brièvement que Jean Hyrcan succéda à son père Simon (16, 18-24). En tout quatre sections : 1° Occasion du soulèvement des Juifs contre la dynastie des Séleucides (1, 1 -2, 70); 2° Les exploits de Judas Machabée (3, 1-9, 22) (c'est, de toutes façons, la partie principale du livre); 3° Le gouvernement de Jonathas (9, 23-12, 54); 4° Le gouvernement de Simon (13, 1-16, 24).
Le second livre n'est nullement la continuation du premier; mais il revient sur une partie considérable des faits contenus dans celui-ci, pour les relater à nouveau, d'une manière tout à fait indépendante. Il remonte un peu plus haut, puisqu'il commence son récit à la fin du règne de Séleucus IV, prédécesseur d'Antiochus Épiphane, et il va beaucoup moins loin, s'arrêtant à la délivrance de Jérusalem par Judas Machabée, la seconde année de Démétrius Ier Soter, deuxième successeur d'Épiphane. Toutefois, s'il couvre un terrain chronologique moins étendu, il donne au récit de certains événements des développements beaucoup plus longs, et il a de nombreux détails ou épisodes qui lui appartiennent entièrement en propre (voyez en particulier les chap. 4, 5, 6, 7, 10, 12, etc). Il débute par deux lettres que les Juifs de Palestine avaient adressées à leurs coreligionnaires d'Égypte, pour les inviter à célébrer la fête instituée en souvenir de la purification du temple (sur leur authenticité, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 576). C'est la première partie, qui est « un simple recueil de documents » (1, 1-2, 19). La seconde (2, 20-15, 40), très différente de la précédente sous le rapport du fond et de la forme, renferme un long résumé des cinq livres que Jason de Cyrène avait composés sur l'histoire des Maccabées, depuis la tentative sacrilège d'Héliodore contre le temple, sous le règne de Séleucus IV, jusqu'à la mort de Nicanor, général de Démétrius Ier. On peut la subdiviser en deux sections :1° Histoire de la Judée depuis la fin du règne de Séleucus Philopator jusqu'à la mort d'Antiochus Épiphane (2, 20-10, 9); 2° Histoire de la Judée sous le règne d'Antiochus V Eupator et au début de celui de Démétrius Ier Soter (10,10-15, 40). Chacune de ces deux sections se termine par le récit de l'institution d'une nouvelle solennité religieuse. Cf. 10, 1-8, et 15, 36-37.
La persécution d'Antiochus Épiphane ayant commencé l'an 175 avant J.-C. et Jean Hyrcan ayant succédé en 135 à son père, Simon Machabée, le premier livre raconte l'histoire d'environ quarante années (la petite introduction 1 Mach. 1, 1-9, résume cent cinquante-quatre ans, de 331 à 175). Le second livre ne correspond qu'à une période de quinze ans (176 à 161 avant J.-C,).
4° Les auteurs et l'époque de la composition. - 1. Il nous faut répéter le mot de saint Isidore de Séville (Etymol., 6, 2): « On ignore entièrement par quels auteurs ont été écrits les livres des Maccabées. » Ils étaient Juifs, évidemment, et très dévoués à leur peuple; mais c'est là tout ce que l'on peut dire de certain. On a attribué sans raison suffisante la composition du premier livre à Jean Hyrcan, ou à l'un des fils de Mathathias, ou à la grande Synagogue. La remarquable précision de ses données topographiques rend moralement sûre l'opinion d'après laquelle celui qui l'a écrit vivait en Palestine, et non pas en Égypte, comme le veulent quelques critiques. Rien n'indique qu'il ait pris une part directe aux événements qu'il raconte si bien.
L'auteur du second livre, qui était vraisemblablement aussi domicilié en Palestine, nous dit lui-même (2 Mach. 2, 24. Voyez le commentaire) qu'il ne fut qu'un abréviateur de l'ouvrage composé en cinq livres par Jason de Cyrène; mais nous ignorons malheureusement aussi quel était ce Jason. Il vivait, ce semble, à l'époque de Judas Machabée, son héros, et il était originaire de la Cyrénaïque; mais c'est sans autre motif que la ressemblance des noms qu'on l'a parfois identifié à Jason, fils d'Éléazar, que Judas envoya à Rome comme ambassadeur, avec Eupolémos (Cf. 1 Mach. 8, 17).
2. Le premier livre. nous fournit trois données précieuses pour déterminer, au moins en gros, l'époque où il fut composé. 1° Au chap. 8, la manière dont il parle des Romains et de leur conduite généreuse envers leurs alliés, par contraste avec la tyrannie des Séleucides, prouve que Pompée ne s'était pas encore emparé de Jérusalem (68 avant J .-C,). 2° 13, 30, il affirme que le monument funéraire construit à Modin par Simon se voyait encore de son temps. Cela suppose qu'il écrivit quelques années après le gouvernement de ce glorieux frère de Judas (Simon gouverna les Juifs de 143 à 135 avant J.-C.). 3° Le résumé du gouvernement de Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon, qui termine le livre (16, 23-24), est conçu de telle sorte, qu'il paraît supposer que ce prince était encore vivant au moment de la composition. L'opinion la plus probable est donc que l'œuvre fut publiée antérieurement à sa mort (106 avant J.-C.), et même assez longtemps avant cette date. On ne trouve, dans tout le récit, aucune allusion, quelque petite soit-elle, qui puisse se rapporter à des événements postérieurs à Jean Hyrcan.
La première des deux lettres qui servent d'introduction au second livre est datée de l'an 188 de l'ère des Séleucides (124 avant J.-C.) (cf. 2 Mach. 1, 10a). L'ouvrage, sous sa forme actuelle, n'a donc point paru antérieurement à cette époque. La seconde lettre ne porte pas de date précise; mais elle suppose que Judas Machabée vivait encore lorsqu'elle fut écrite (cf. 2 Mach. 1, 10b. Voyez le commentaire. Judas mourut l'an 161). Si, comme nous le croyons plus probable, elle raconte la mort d'Antiochus Épiphane (163 avant J.-C.) elle remonte vraisemblablement à l'année 162. C'est vers ce même temps que Jason dut composer son travail, puisqu'il signale, lui aussi, la mort d'Antiochus IV, et que le dernier des faits racontés par lui est antérieur à celle de Judas Machabée. Quant à l'œuvre de l'abréviateur, elle peut fort bien dater de la même époque que la première lettre, c'est-à-dire du règne de Jean Hyrcan. Divers critiques, il est vrai, la datent seulement du milieu du premier siècle avant notre ère, mais sans raisons suffisantes, croyons-nous.
5° Les sources et la véracité des livres des Maccabées. — 1. L'auteur du premier livre ne nous dit pas formellement quelles furent ses sources; mais nous savons qu'outre ses souvenirs personnels et les récits des témoins oculaires qu'il put consulter, il en eut de très sérieuses à sa disposition. La remarque par laquelle il conclut sa narration, 1 Mach. 16, 23-24, et qui démontre de la façon la plus claire l'existence de documents officiels pour l'époque de Jean Hyrcan, suppose qu'on en avait rédigé et conservé de semblables sous les gouvernements précédents. De plus, 9, 22, il fait remarquer à ses lecteurs qu'il avait été impossible de noter par écrit tous les exploits guerriers de Judas Machabée, à cause de leur grand nombre; mais cette réflexion même nous donne à entendre qu'on en avait noté au moins quelques-uns : fait très expressément confirmé par 2 Mach. 2, l4. Enfin, l'auteur nous a communiqué tout au long une quantité relativement considérable de papiers d'État, qui datent de la période historique qu'il décrit. Cf. 8, 23-32; 10, 18-20, 25-45; 11, 30-37; 12, 6-23; 13, 36-40; 14, 20-23, 27-45; 15, 2-9, 16-21. ll en cite d'autres encore, en les abrégeant. Cf. 10, 3 et ss.; 15, 22-23. Il est donc certain qu'il put consulter, soit dans les archives publiques, soit ailleurs, des sources excellentes et très sûres. Quelques critiques rationalistes ont nié, il est vrai, l'authenticité des documents que nous venons de signaler; « mais ils ne peuvent donner aucune preuve de leur négation. Les moyens de contrôler l'exactitude de quelques-unes de ces pièces nous font défaut; pour celles qui émanent des rois de Syrie, elles portent des marques incontestables d'authenticité » (Man. Bibl., t.2, n. 563, 5°. « On n'a pas démontré la non-authenticité d'une seule d'entre elles », dit un interprète protestant (Keil)).
Tout cela est une très forte garantie de la véracité parfaite de notre auteur, comme l'admettent, tout en rejetant l'inspiration et la canonicité de son livre, la plupart des critiques protestants qui se sont occupés de lui (« L'importance de cet ouvrage pour la connaissance de l'histoire juive au 2ème siècle avant J.-C. peut à peine être surpassée » . « Notre livre est, sous le rapport historique, d'une valeur inappréciable ». « La valeur de ce livre est incalculable ». Etc). Non seulement sa candeur et sa simplicité sont manifestes à tout instant; mais, ce qui vaut mieux encore comme preuve, il existe une coïncidence remarquable entre sa narration et les récits des historiens grecs et romains qui ont écrit sur la même période (notamment ceux de Polybe, d'Appien, de Diodore de Sicile, de Tite-Live, de Justin, que nous aurons souvent à citer dans le commentaire). « Nulle part il ne contredit aucune assertion de ces écrivains, si ce n'est lorsqu'ils sont en désaccord les uns avec les autres. » Les monnaies des rois de Syrie contemporains des Maccabées attestent aussi l'exactitude de sa chronologie.
On lui reproche cependant d’être tombé dans quelques erreurs de détail, surtout en ce qui concerne les peuples étrangers: par exemple, « quand il dit qu'Alexandre, fils de Philippe de Macédoine, avait divisé son royaume, avant sa mort, entre ses généraux (1, 7); quand il représente les Romains comme acquiesçant à toutes les requêtes qu'on leur adresse, etc. (8, l-16); quand il nous montre dans les Spartiates des frères des Hébreux (12, 6) (Man. Bibl., t. 2, n. 563). » On l'accuse aussi, lorsqu'il cite le nombre des soldats qui composaient les armées belligérantes, d'avoir augmenté celui des ennemis et diminué celui des Juifs. Nous répondrons aux objections de la première série en expliquant les passages qu'elles concernent directement (Voyez aussi F.Vigouroux, les Livres saints et la critique rationaliste, t. 4, p. 132-151 de la 2è édition ; Kaulen, Einleitung in die h. Schrift, nn. 283 et 286 de la 1ère édition; Cornely, introd. Specialis, t. 2, pars 2, p. 459-460. « Le P. Froehlich, S. J., ayant publié à Vienne, en 1744, ses Annales compendiarii rerum et rerum Syriae nummis veteribus illustrati, dans lesquelles il soutenait la véracité des deux livres des Maccabées, fut attaqué par E.-F. Wernsdorff, Prolusio de fontibus historiae Syriae in libris Machabeorum, Leipzig, 1746. Le P. Froehlich répliqua par son De fontibus historiae Syriae in libris Machabaeorum prolusio in examen vocata, Vienne, 1746. Le frère de l'auteur, Gth. Vernsdorff, essaya de répondre au savant jésuite par sa Commentatio historico-critica de fide librorum Machabaeorum, Breslau, 1747. Le P. Khell, S. J., réfuta, sous le voile de l'anonyme, cette nouvelle attaque dans Auctoritas utriusque libri Machabaeorum canonico-historica asserta, et Froehlichiani annales Syriae, defensi adversus Commentationem historico-critiacam G. Wernsdorffli, Vienne, 1749. Ce dernier ouvrage demeura sans réponse ». Man. Bibl., t. 2, n. 563, note 1). Quant aux chiffres , il est possible qu'ils aient été altérés çà et là par les copistes, ou exagérés dans un sens ou dans l'autre par la rumeur populaire; mais nos adversaires seraient bien embarrassés s'il leur fallait démontrer que c'est l'auteur lui-même qui est en défaut, et le plus souvent l'exagération n'existe que dans leur propre esprit (cette réflexion s'applique également au second livre, dont, en outre, les chiffres ne sont pas toujours identiques à ceux du premier).
2. Comme nous l'avons dit plus haut, l'auteur du second livre des Maccabées indique nettement ses sources, et il a même pris la peine de décrire d'une manière assez complète (cf. 2 Mach. 2, 20 et ss.) la principale, le récit de Jason, qu'il se proposait de vulgariser en l'abrégeant. Mais, ce récit s'étant perdu de très bonne heure, il nous est impossible de savoir au juste en quoi a consisté le travail de l' « epitomator ». Les narrations sont en général très développées; aussi a t-on conjecturé qu'à part de rares passages, qui sont réellement condensés (2 Mach. 13, 22-26 en est un exemple frappant), l'abréviation a plutôt consisté à supprimer des parties plus ou moins considérables de l'œuvre primitive qu'à resserrer le fond ou la forme pour en diminuer l'étendue.
Quelques critiques ont prétendu que l'abréviateur cesse de prendre Jason pour guide dans les quatre derniers chapitres (2 Mach. 12-15), et qu'il suit alors un autre document. Ils appuient leur opinion sur le fait que, dans sa petite préface (cf. 2 Mach. 2, 20), il semble limiter le récit de Jason aux règnes d'Antiochus Épiphane et d'Antiochus Eupator, tandis que les chapitres 12-15 sont consacrés aux événements du règne de Démétrius Ier. Mais cette conclusion n'est nullement fondée; car, d'une part, si l' « epitomator » ne nomme que les rois Antiochus IV et Antiochus V dans sa préface, c'est parce qu'ils jouent un rôle plus important dans la narration; d'autre part, en annonçant (2, 20) que les exploits de Judas Machabée et de ses frères formaient l'objet des cinq livres de Jason, il montre suffisamment que le règne de Démétrius n'en était pas exclu.
Autant les exégètes protestants et rationalistes font l'éloge du premier livre des Maccabées sous le rapport de la crédibilité, autant ils se défient du second livre dont ils attaquent tout du long la véracité. Ils lui reprochent de « nombreuses erreurs historiques », « des préjugés et des idées préconçues, qui le rendent en certains points indigne de confiance », « de la prédilection pour le merveilleux », de fréquentes contradictions avec les récits du premier livre. Ici encore nous renvoyons au commentaire pour la réfutation détaillée des principales objections (voyez aussi Kaulen, l.c., p. 243-244; Cornely, l.c., p. 462-472; F.Vigouroux, les Livres saints et la critique rationaliste, p. 151-177 de la seconde édition). Qu'il suffise de répondre actuellement d'une manière générale: 1° que les préjugés existent, mais qu'on les trouve beaucoup moins dans notre auteur que dans ses adversaires, très souvent injustes; 2° que les faits « merveilleux » nous sont présentés sciemment comme des manifestations de la puissance divine en faveur des Juifs (cf. 2 Mach. 2, 19 et ss.; 3, 25 et ss.; 5, 2; 11, 8; 15, 12, etc.), et que l'on ne voit pas pourquoi le Seigneur n'aurait point fait alors de grands prodiges, comme à d'autres époques critiques de l'histoire juive, afin de sauver son peuple; 3° que, pour attaquer sérieusement la véracité du livre, il faut démontrer ou que l'abréviateur a condensé d'une manière infidèle les récits de Jason, ou que celui-ci lui-même ne mérite aucune confiance : deux démonstrations pareillement impossibles; 4° que, pour crier plus facilement à la contradiction entre les deux livres des Maccabées, on a multiplié les passages prétendus parallèles, et qu'on a ainsi opposé l'une à l'autre des narrations qui n'ont rien de commun entre elles, ou qui exposent des épisodes différents d'un même fait (cela est vrai surtout des expéditions de Judas Machabée contre les Syriens et contre les petits peuples païens voisins de la Palestine. Cf. 1 Mach. 3-7 et 2 Mach. 8-16. Le P. Patrizi a magistralement traité cette question dans son bel ouvrage De consensu utriusque libri Machabaeorum, Rome, 1856.).
6° Langues dans lesquelles ont été composés les livres des Maccabées. — 1. Le premier livre a été certainement écrit en hébreu; mais le texte primitif s'est perdu de très bonne heure, et nous ne le connaissons que par l'intermédiaire de la traduction grecque insérée dans la Bible des Septante. Saint Jérome affirme (Prologus galeatus : « Machabaeorum primum librum hebraicum reperi. ») avoir vu de ses propres yeux le texte hébreu. Suivant Origéne (cf. Eusèbe, Hist. Eccl., 6, 25, 2), le livre aurait été intitulé en hébreu: Σαρβὴθ σαρβανέελ ce qui équivaut vraisemblablement à : Šarbat šar bené 'El, « Histoire du prince des fils de Dieu » (c.-a-d. : Histoire de Judas, chef des Juifs) (d'autres lisent : Šarbît šaré bené 'El, Sceptre des princes des fils de Dieu; c.-à-d., Gouvernement des Maccabées.)
Le témoignage des deux Pères les plus familiarisés avec la langue et la littérature hébraïques est à lui seul décisif. Il est d'ailleurs si visiblement confirmé par le texte grec lui-même, qu'aucun doute n'existe et ne saurait exister sur ce point. « A travers la traduction en grec alexandrin, semblable à celui des Septante, perce la phrase sémitique; les expressions sont helléniques, la construction et la manière de parler sont hébraïques (Man. Bibl., t. 2, n. 565). » Tantôt nous rencontrons des hébraïsmes particulièrement durs, qui ne peuvent s'expliquer que par le fait d'une version fidèle, mais servile (Nous ne pouvons signaler ici que quelques exemples ; le commentaire en indiquera d'autres. Le livre s'ouvre 1, 1 par la formule tout hébraïque χαί ἐγένετο, vayyehi, « Et factum est »; cf. Jud. 1, 1; Ruth, 1, 1, etc. 1, 4 (Vulg., 5), ἐγένοντο αύτῶ είς φόρον (c'est l'hébreu hayyâh lâmâs). 1, 15 (Vulg. 16) ἐπράθησαν τοῦ ποιῆσαι τὸ πονηρόν (comp. l'hébreu de 1 Rois 21, 20 : hitmakkerkâ la'ašôt hârâh). 1, 16 (Vulg. 17), ἐτοιμάσθη ἡ βασιλεία (hébr. : vattikôn kammalkût). 1, 38, διάβολος πονηρός (hébr. : sâtân ra'). 2, 19, οίχος τῆς βασιλείας (hébr.: beit hammalâkâh). 5, 40, δυνάμενος δυνήσεται πρὸς ήμᾶς (hébr.: yâkol jûkal lânû). Etc.); tantôt ce sont des fautes de traduction, qui supposent évidemment un original hébreu (Par exemple : 1, 44 (Vulg. , 46), le mot βιϐλία, livres, employé dans le sens de ἐπιςτολή, lettre, comme l'hébreu sefârîm; 2, 8, έγένετο ὁ ναὸς αὐτῆς ὡς ἀνἠρ ἄδοξος, au lieu de ὡς ἀνδρὸς ἀδόξον (le traducteur n'a pas compris que les mots vayyehi beitah kesil nibzeh sont une ellipse pour vayyehi beitah kebeit kesîl... 4, 19, la traduction ἔτι πληροῦντος ( au lieu de λαλοῦντος) suppose qu'on a confondu mâlal, parler, avec mâlâ', remplir. Etc.). Cette traduction doit être très ancienne; il est probable qu'elle fut entreprise peu de temps après l'apparition de l'écrit original.
Le second livre des Maccabées a été composé primitivement en grec. Saint Jérôme n'est pas moins catégorique à ce sujet qu'à propos du premier livre : « Secundus (liber Mach.) graecus est » (Prol. Galeat.). Et il ajoute aussitôt la preuve intrinsèque à celle du témoignage: « Quod ex ipsa quoque phrasi probari potest. » En effet, il suffit de parcourir quelques lignes pour se rendre compte que l'auteur principal, Jason de Cyrène (le grec était la langue parlée dans cette ville) et son abréviateur savaient très bien le grec. « A part quelques hébraïsmes (par exemple, ἀδελφοί pour compatriotes, σπέρμα pour proles, etc. Voir aussi 14, 24; 8, 15, 27, etc. Ces idiotismes sont encore plus dans la manière de concevoir les choses que dans les mots. ») que l'on rencontre chez tous les écrivains juifs qui ont rédigé leurs ouvrages en grec le style est pur, et pour le fond semblable à celui des écrivains profanes du dernier siècle avant J .-C. La phrase est arrondie, coulante et riche en locutions véritablement grecques » (Καλὸν χαί ἀγαθόν, 15, 12, etc. Cf. 4, 37, 40; 6, 12; 15, 39, etc. Ce livre contient aussi des mots et des locutions rares. Il aime à rapprocher des mots de même nature (ἄγειν ἀγῶνα, 4, 18; cf. 22; 12, 22; 15, 37), à faire des antithèses de mots (εὐμένειαν..., δυσμένειαν, 6, 29; cf. 5, 6, etc.). » Man. bibl., t. 2, n° 573, 1°). Cela est vrai aussi des deux lettres placées en tête du livre (2 Mach. 1, 1-10a; 1, 10b-2, 19. Elles hébraïsent à peine, et il est remarquable que Jérusalem n'y est pas désignée par son nom hébreu ʹΙερουσαλὴμ, comme dans la traduction grecque du premier livre, mais par la forme grécisée ʹΙεροσόλυμα (cf. 2 Mach. 1, 1-10), tout aussi bien que dans la partie historique (cf. 2 Mach. 3, 6, 9; 4, 9, etc)). Du reste quoique écrites par des Juifs de Jérusalem, elles durent être composées en grec; autrement elles n'auraient pas été comprises des destinataires, les Juifs d'Égypte, qui avaient cessé de parler et de lire l'hébreu.
« La version latine de notre Vulgate n'a pas été faite par saint Jérôme; c'est celle de l'ancienne Italique. Elle traduit en général très fidèlement le texte grec, mais non sans un certain nombre de changements d'additions ou d'omissions, presque tous d'ailleurs sans importance » (Man. Bibl., t. 2; n. 567, 2°).
7° Le style et le genre des deux livres. — 1. Le style du premier livre des Maccabées est généralement simple, sobre, sans ornements, assez concis et rappelle celui des anciens écrits historiques de l'Ancien Testament. L'auteur évite de se mettre personnellement en scène. Il demeure d'ordinaire très calme, et mélange fort peu ses réflexions et ses impressions aux récits, laissant les faits parler eux-mêmes. Çà et là cependant il s'anime et devient éloquent, à l'occasion soit des grands malheurs, soit des grands triomphes d'Israël; dans ce cas, il devient véritablement poète et nous donne des descriptions imagées, rythmées, munies de ce qu'on nomme, dans la poésie hébraïque, le parallélisme des membres (voyez le tome 3, p. 483-486). Comp. 1, 26-29; 38-42; 3, 3-9, 35 et ss.; 4, 38-40; 14, 4-5, 8-15. Par moments, ce sont ses personnages eux-mêmes qui composent d'admirables élégies ou prières, qu'il aime à citer en propres termes. Cf. 2, 7-13, 49-60; 3, 18-21, 50-53; 4, 8-11, 30-33; 7, 41-42, etc.
La diction du second livre est généralement plus chaude, mais aussi plus artificielle, et sent parfois la rhétorique. A part quelques passages assez rares (voyez la page 632, 2), elle ne vise nullement à la brièveté. L'auteur ajoute à tout instant à sa narration des réflexions subjectives, qui lui sont suggérées par les circonstances bonnes ou mauvaises, tristes ou joyeuses, des événements. On dirait qu'il aime les longs mots, les phrases à effet. L'abréviateur n'est peut-être pas sans affectation dans les deux passages qui sont certainement de lui : 2 Mach. 2, 20-32, et 15, 38-39. Mais cette chaleur et ce côté plus personnel de l'œuvre la rendent très attrayante, le lecteur se mettant aussitôt à partager, s'il n'a pas d' « idées préconçues », les sentiments du narrateur.
2. Le ton religieux qui règne dans les deux écrits est aussi très intéressant à signaler, car il nous aide à mieux comprendre le genre et la manière de leurs auteurs. L'Israélite qui a composé le premier livre était certainement un homme d'une ardente piété, dévoué à la loi et au culte sacré, rempli d'horreur pour les infamies d'Antiochus Épiphane et des Syriens, croyant de toute son âme à une Providence qui dirige les moindres événements humains; on sent, à travers ses pages, « un courant souterrain très profond de sentiments théocratiques. » Et pourtant il évite, en tant qu'écrivain, de manifester ces sentiments. Il ne mentionne aucun miracle proprement dit et ne moralise presque jamais. Bien plus, « on a remarqué que le nom de Dieu manque presque complètement dans le premier livre des Maccabées, quoiqu'il y soit très souvent parlé du Seigneur... Le mot Dieu, correspondant à 'El ou 'Élohîm, ne se lit qu'une fois dans le texte grec, 3, 10; encore manque-t-il, à cet endroit,... dans tous les bons manuscrits. Le mot Seigneur, par lequel les Septante ont rendu dans leur version le tétragramme divin JE SUIS, se lit trois fois (4, 24, et 7, 37, 41) dans les éditions ordinaires, mais n'est jamais non plus dans les meilleurs manuscrits (« La Vulgate a assez souvent Deus et Dominus. Nous y lisons Deus caeli (3, 18), Deus (3, 53, etc), Dominus (3, 22; 4, 10, etc.), quoique ces noms ne soient pas dans le grec. »). Cependant, si le mot est absent, l'idée ne l'est pas... Ou bien Dieu est désigné sous le nom de Ciel, ou bien il est parlé de lui simplement, soit à la troisième personne, soit à la seconde (« Cf. 1 Mach. 3, 18, 19, 22, 50-53, 60; 4, 10, 24, 30, 40, 55; 5, 33; 7, 37, 41; 12, 15; 16, 3 »)... La raison de cette particularité nous échappe » (Man. Bibl., t. 2, n. 564. « Le livre d'Esther ne contient pas non plus le nom de Dieu dans sa partie protocanonique. »).
Quelle différence sous ce rapport, lorsqu'on passe du premier livre des Maccabées au second! Autant le premier narrateur est réservé en fait de choses religieuses, autant le second aime à communiquer sur ce point ses impressions les plus intimes. Il écrit très souvent les mots Dieu et Seigneur (d'après le texte grec dit « reçu », θέος soixante-quatre fois, χὐριος quarante-huit fois). « Le côté religieux de l'histoire est placé continuellement devant l'esprit du lecteur, à qui l'on apprend, à chaque page, que l'impiété et le blasphème reçoivent de Dieu un châtiment sévère, que la prière est exaucée, que Dieu combat ouvertement en faveur de ses saints et qu'il les délivre, que, s'il permet qu'ils soient affligés, c'est dans l'intention de les purifier, et que, eussent-ils à souffrir ce qui peut arriver de pire à l'homme dans cette vie, ils seront récompensés à la résurrection. » On a remarqué aussi l'enthousiasme avec lequel il mentionne à tout moment le temple et les choses du culte. Il en fait, pour ainsi dire, « le centre de toute sa narration. »
Ces diverses particularités des deux auteurs tiennent surtout à la différence de leur but, de leur tempérament intellectuel et de leur formation littéraire. Le premier a voulu simplement raconter l'histoire des Maccabées; le second s'est proposé en outre un but homilétique, et c'est pour cela qu'il adresse, directement ou indirectement, des exhortations morales perpétuelles à ses lecteurs. Le premier a pris pour guides les anciens historiens d'Israël; le second a subi très visiblement l'influence des écrivains et des rhéteurs grecs de son temps.
8° La question de canonicité. - Les deux livres des Maccabées manquent dans la Bible hébraïque, et c'est pour cela qu'on les range parmi les écrits nommés deutérocanoniques (voyez le tome 1, page 13); mais l'Église les a toujours regardés comme faisant partie du catalogue des livres inspirés. Les témoignages des écrivains ecclésiastiques sur ce point ne sont pas moins anciens que nombreux. L'Épître aux Hébreux, 11, 35, fait une allusion très évidente à 2 Mach. 6, 19 et 22a (ces mots de saint Paul : ἄλλοι δἑ ἐτυμπανίσθησαν οὐ προσδεξἄμενοι τὴν ἀπολύτρωσιν, sont un écho manifeste de ce que l'histoire des Maccabées raconte du saint vieillard Éléazar : Ὁ δὲ τὸν μετʹεὐχλείας θάνατον... ἀναδεξἀμενος, ... ἐπὶ τὸ τὐμπανον προσῆγε..., ἵνα... ἀπολυθῆ τοῦ θανάτου). Au 1er siècle, Hermas (Pastor, Mand. 1, 1) semble emprunter un court passage à 2 Mach. 5, 28. A partir du 2ème siècle, les citations abondent en Orient et en Occident. Clément d'Alexandrie (Strom., 1, 21), Origène (De princip., 2, 1, etc.), saint Ephrem (In Dan. 8 et 12), Tertullien (Adv. Jud., 4), saint Cyprien (Exhort. ad mart., 5), saint Hippolyte (De Antichr., 49), et plus tard saint Athanase (In Ps. 78), saint Cyrille d'Alexandrie (In Joel., 1, 4), saint Ambroise (De Jacob et vita beata, 2, 10 et ss.), saint Jérôme (In Is. 23, 2; in Gal. 3, 14), saint Jean Chrysostome, etc., les conciles d'Hippone, de Carthage et de Trulle, les catalogues de saint Innocent I et de saint Gélase, placent, comme l'ont fait à leur suite les conciles de Trente (Sess. 4) et du Vatican (Sess. 3, cap. 2), les deux livres des Maccabées dans le canon biblique (sur l'épithète d'apocryphes appliquée à nos deux livres par saint Jérôme dans son Prologus galeatus, et, à sa suite, par un certain nombre d'exégètes du moyen âge, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 34. Ces mêmes auteurs les traitent d'ailleurs absolument comme les autres écrits inspirés, et en tirent des conclusions dogmatiques). Nous n'avons donc qu'à répéter la parole de saint Augustin (De Civit. Dei, 18, 36): « Machabaeorum libros... Ecclesia pro canonicis habet. » D'ailleurs, l'Itala ne les contenait-elle pas, peut-être dès le 1er siècle? Ce n'est qu'au 16ème siècle que les protestants les ont éliminés du canon biblique, sous prétexte que les Juifs ne les avaient pas admis. Mais leur présence dans la Bible des Septante démontre que les Juifs d'Alexandrie les regardaient comme canoniques et inspirés, et, même en Palestine, l'historien Josèphe estimait tellement le premier livre des Maccabées, qu'il l'a en grande partie inséré dans sa narration.
9° La chronologie suivie dans les deux livres des Maccabées est celle de l'ère des Séleucides, qui s'ouvrit le 1er octobre 312 avant J.-C. (comp. 1 Mach. 1, 11 : ἐν ἕτει... Ἐλλήνων. Voyez H.Waddington, les Ères employées en Syrie, dans les Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1865, p. 35-42, et surtout Patrizi, De consensu utriusque libri Mach., p. 15-44). Mais, tandis que l'auteur du premier livre place le commencement des années au printemps, au mois de nisan, selon la coutume juive, Jason ou son abréviateur le met au mois de tišri, en automne; ce qui produit entre eux quelques divergences. Comparez 1 Mach. 7, 1, et 2 Mach. 14, 4; 1 Mach. 6, 16, et 2 Mach. 11, 21, 33; 1 Mach.6, 20, et 2 Mach. 13, 1. Dans ces passages, le premier livre rattache aux années 149, 150 et 151 de l'ère des Séleucides des événements qui, d'après le second, n'auraient eu lieu qu'en 148, 149 et 150. La contradiction n'est qu'apparente, d'après le principe qui vient d'être indiqué (voyez Patrizi, l.c., p. 27-44).
Nos deux auteurs suivent habituellement l'ordre chronologique; néanmoins ils l'abandonnent parfois, le second surtout, pour grouper les faits d'après l'ordre logique. C'est ainsi que, 1 Mach. 5, les campagnes de Judas Machabée contre les petits peuples païens voisins de la Judée sont réunies comme si elles avaient eu lieu sans interruption, tandis que nous voyons, d'après 2 Mach. 10 et 12, qu'il y eut quelque intervalle entre plusieurs d'entre elles. De même, l'auteur du second livre attribue à la mort d'Antiochus Épiphane (cf. 2 Mach. 9, 1 et ss.), à la première expédition du général syrien Lysias et à d'autres faits encore, une place qu'ils n'eurent pas en réalité. C'est donc à tort qu'on a opposé, ici encore, les deux récits l'un à l'autre, comme s'ils se contredisaient (cf. 2 Mach. 10, 10 et ss. Voyez la note qui précède ce passage).
10° Les principaux commentateurs catholiques des livres des Maccabées sont: N. Serarius (In sacros divinorum Bibliorum libros Tobiae..., Machabaeorum commentarius, Mayence, 1599), Sanchez (In libros Ruth, Esdrae..., Machabaeorum commentarius, Lyon, 1628), Cornelius a Lapide et Calmet. Voir aussi l'ouvrage si remarquable du P. Patrizi, qui a été plusieurs fois cité dans cette introduction; F. de Saulcy, Histoire des Maccabées, Paris, 1880.
1er livre des Maccabées
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1 Maccabées 1. 1 Lorsqu'Alexandre, fils de Philippe, Macédonien, sorti du pays de Céthim, eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes et fut devenu roi à sa place, après avoir régné d'abord sur la Grèce, 2 il fit de nombreuses guerres, prit beaucoup de forteresses et mit à mort des rois de la terre. 3 Il poussa jusqu'aux extrémités de la terre et s'empara du butin d'une multitude de nations et la terre se tut devant lui. 4 Son cœur s'éleva et s'enfla d'orgueil, il rassembla une armée très forte 5 et soumit des contrées, des nations et des souverains et ils devinrent ses tributaires. 6 Après cela, il tomba sur son lit et connut qu'il allait mourir. 7 Il appela auprès de lui ses officiers d'un rang supérieur, les compagnons de sa jeunesse et il partagea entre eux son empire pendant qu'il vivait encore. 8 Alexandre régna douze ans et il mourut. 9 Ses officiers prirent possession du pouvoir, chacun dans son lieu. 10 Tous ceignirent le diadème après sa mort et leurs fils après eux, durant de longues années et ils multiplièrent les maux sur la terre. 11 De ces rois sortit une racine d'iniquité, Antiochus Épiphane, fils du roi Antiochus, qui avait été à Rome comme otage et il devint roi en la cent trente-septième année du royaume des Grecs. 12 En ces jours-là, il sortit d'Israël des enfants infidèles qui en entraînaient beaucoup d'autres en disant : "Allons et unissons-nous aux nations qui sont autour de nous, car, depuis que nous nous tenons séparés d'elles, il nous est arrivé beaucoup de malheurs." 13 Et ce discours parut bon à leurs yeux. 14 Quelques-uns du peuple s'empressèrent d'aller trouver le roi et il leur donna l'autorisation de suivre les coutumes des nations. 15 Ils construisirent donc à Jérusalem un gymnase, selon les usages des nations. 16 Ils firent disparaître les marques de leur circoncision et ainsi, se séparant de l'alliance sainte, ils s'associèrent aux nations et se vendirent pour faire le péché. 17 Quand son pouvoir lui parut bien affermi, Antiochus songea à régner sur l'Égypte, afin d'être souverain des deux royaumes. 18 Il entra en Égypte avec une puissante armée, avec des chars, des éléphants et des cavaliers et un grand nombre de bateaux. 19 Il attaqua Ptolémée, roi d'Égypte, mais Ptolémée eut peur devant lui et prit la fuite et une multitude d'hommes tombèrent frappés à mort. 20 Les Syriens prirent les villes fortes du pays d'Égypte et Antiochus enleva le butin de toute l'Égypte. 21 Après avoir battu l’Égypte l'an cent quarante-trois, Antiochus revint sur ses pas et marcha contre Israël. 22 Étant monté à Jérusalem avec une armée puissante, 23 il entra avec une audace insolente dans le sanctuaire et en enleva l'autel d'or, le chandelier de la lumière avec tous ses ustensiles, la table des pains de proposition, les coupes, tasses et écuelles d'or, le rideau, les couronnes et les ornements d'or sur la façade du temple et il détacha partout le placage. 24 Il prit aussi l'or et l'argent et les vases précieux, ainsi que les trésors cachés qu'il put trouver. Emportant le tout, il entra dans son pays, 25 après avoir massacré beaucoup de gens et proféré des paroles insolentes. 26 Il y eut un grand deuil parmi les Israélites, dans tous les lieux où ils résidaient. 27 Les chefs et les anciens poussèrent des gémissements, les jeunes filles et les jeunes gens perdirent leur vigueur et la beauté des femmes s'altéra. 28 Le nouvel époux fit entendre des lamentations, assise dans la chambre nuptiale, la jeune épouse versa des larmes. 29 La terre trembla pour ses habitants et toute la famille de Jacob était couverte de confusion. 30 Deux ans après, le roi envoya dans les villes de Juda un commissaire des contributions. Celui-ci arriva à Jérusalem avec beaucoup de troupes 31 et il adressa par ruse des paroles amicales aux habitants, qui l'accueillirent sans défiance, 32 puis, tout à coup, il se jeta sur la ville, la frappa d'une grande plaie et tua beaucoup d'Israélites. 33 Il pilla la ville, y mit le feu, abattit les maisons et démolit les murs d'enceinte. 34 Il emmena en captivité les femmes et les enfants et s'empara du bétail. 35 Ensuite les Syriens entourèrent la cité de David d'une grande et forte muraille, avec de puissantes tours : ce fut leur citadelle. 36 Ils y mirent une race perverse, des gens sans foi ni loi et s'y fortifièrent. 37 Ils y entassèrent des armes et des provisions et, rassemblant le butin de Jérusalem, ils les y déposèrent, ils devinrent ainsi un grand danger pour la ville. 38 Cette citadelle fut comme une embûche dressée contre le sanctuaire et un adversaire redoutable pour Israël pendant tout ce temps, 39 Ils répandirent aussi le sang innocent autour du temple et souillèrent le sanctuaire. 40 A cause d'eux, les habitants s'enfuirent de Jérusalem, qui devint un séjour d'étrangers. La ville devint étrangère à ceux qui y étaient nés, ses propres enfants l'avaient abandonnée. 41 Son sanctuaire resta désolé comme un désert, ses fêtes se changèrent en jours de deuil, ses sabbats en opprobre et ce qui avait été son honneur devint une cause d'outrage. 42 A l'égal de sa gloire s'est multipliée son humiliation et sa grandeur s'est changée en deuil. 43 Le roi Antiochus publia un édit dans tout son royaume, pour que tous ne fissent plus qu'un seul peuple et que chacun abandonnât sa loi particulière. 44 Toutes les nations se conformèrent à l'ordre du roi. 45 Beaucoup d'Israélites consentirent aussi à suivre son culte, ils sacrifièrent aux idoles et profanèrent le sabbat. 46 Le roi envoya des lettres par des messagers à Jérusalem et aux autres villes de Juda, leur ordonnant de suivre les coutumes des étrangers au pays, 47 de faire cesser dans le temple les holocaustes, les sacrifices et les libations, 48 de profaner les sabbats et les fêtes, 49 de souiller le sanctuaire et les saints, 50 de construire des autels, des bois sacrés et des temples d'idoles et d'offrir en sacrifice des porcs et d'autres animaux impurs, 51 de laisser leurs enfants mâles incirconcis, de se souiller eux-mêmes par toutes sortes d'impuretés et de profanations, de manière à leur faire oublier la loi et à en changer toutes les prescriptions. 52 Et quiconque n'obéirait pas aux ordres du roi Antiochus serait puni de mort. 53 Telles sont les lettres qu'il publia dans tout son royaume et il établit des surveillants sur tout le peuple, 54 il commanda aussi aux villes de Juda d'offrir des sacrifices dans chaque ville. 55 Beaucoup de Juifs, tous ceux qui abandonnaient la loi, se rallièrent aux Syriens ils pratiquèrent le mal dans le pays, 56 et réduisirent les Israélites fidèles à se réfugier dans des cachettes, dans toutes sortes de retraites. 57 Le quinzième jour du mois de Casleu, l'an cent quarante-cinq, ils construisirent l'abomination de la désolation sur l'autel des holocaustes. Ils construisirent aussi des autels dans les villes de Juda à l'entour. 58 Ils brûlaient de l'encens aux portes des maisons et sur les places. 59 S'ils trouvaient quelque part les livres de la loi, ils les brûlaient après les avoir déchirés. 60 Celui chez qui un livre de l'alliance était trouvé et quiconque montrait de l'attachement à la loi, était mis à mort en vertu de l'édit du roi. 61 C'est avec cette violence qu'ils traitaient Israël, exécutant dans les villes, un jour de chaque mois, ceux qui étaient surpris en contravention. 62 Le vingt-cinq du mois, ils offraient un sacrifice sur l'autel qui avait été construit sur l'autel des holocaustes. 63 On mettait aussi à mort, selon l'édit, les femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants, 64 en suspendant les enfants à leur cou, on pillait leurs maisons et l'on tuait ceux qui avaient pratiqué l'opération. 65 Cependant beaucoup d'Israélites résistèrent courageusement et prirent la ferme résolution de ne rien manger d'impur. Ils préférèrent mourir plutôt que de se souiller par la nourriture 66 et de profaner la sainte alliance et ils moururent. 67 C'était un très grand courroux qui se déchargeait sur Israël.
1 Maccabées 2. 1 En ces jours-là parut Mathathias, fils de Jean, fils de Siméon, prêtre d'entre les fils de Joarib de Jérusalem, qui habitait Modin. 2 Il avait cinq fils : Jean, surnommé Gaddis, 3 Simon, appelé Thasi, 4 Judas, surnommé Machabée, 5 Éléazar, surnommé Abaron et Jonathas, surnommé Apphus. 6 Voyant les outrages qui se commettaient en Juda et en Jérusalem, 7 Mathathias dit : "Hélas, pourquoi suis-je né pour voir la ruine de mon peuple et la ruine de la ville sainte et rester là oisif pendant qu'elle est livrée aux mains des ennemis 8 et que son sanctuaire est au pouvoir des étrangers ? Son temple est devenu comme la demeure d'un homme infâme, 9 les objets précieux qui faisaient sa gloire, on les a emportés comme un butin, ses petits-enfants ont été massacrés dans ses rues, l'épée de l'ennemi a abattu ses jeunes hommes. 10 Quel peuple n'a pas hérité de son royaume et n'a pas eu sa part de son butin ? 11 On lui a enlevé toute sa parure, de libre, elle est devenue esclave. 12 Tout ce que nous avions de saint, de beau et de glorieux est ravagé, profané par les nations. 13 Pourquoi donc vivrions-nous encore ?" 14 Alors Mathathias et ses fils déchirèrent leurs vêtements, se couvrirent de sacs et menèrent grand deuil. 15 Les officiers du roi chargés de contraindre à l'apostasie vinrent à Modin pour organiser des sacrifices. 16 Un grand nombre d'Israélites se joignirent à eux, Mathathias et ses fils se réunirent aussi de leur côté. 17 Les envoyés d'Antiochus, s'adressant à Mathathias, lui dirent : "Tu es le premier dans cette ville, le plus grand par la considération et l'influence et entouré de fils et de frères. 18 Approche donc le premier et exécute le commandement du roi, comme ont fait toutes les nations, les hommes de Juda et ceux qui sont restés dans Jérusalem et tu seras, toi et les tiens, parmi les amis du roi, toi et tes fils, vous aurez des ornements d'or et d'argent et des présents nombreux." 19 Mathathias répondit et dit à haute voix : "Quand toutes les nations qui font partie du royaume d'Antiochus lui obéiraient, chacune abandonnant le culte de ses pères et se soumettraient volontiers à ses ordres, 20 moi, mes fils et mes frères, nous suivrons l'alliance de nos pères. 21 Que Dieu nous garde d'abandonner la loi et ses préceptes. 22 Nous n'obéirons pas aux ordres du roi pour nous écarter de notre culte, soit à droite soit à gauche." 23 Dès qu'il eut achevé ce discours, un Juif s'avança aux yeux de tous pour sacrifier, selon l'ordre du roi, sur l'autel élevé à Modin. 24 A cette vue, Mathathias fut indigné et frémit jusqu’au fond de lui-même, il laissa monter sa colère selon la loi et, se précipitant, il tua cet homme sur l'autel. 25 Il tua en même temps l'officier du roi qui forçait à sacrifier et renversa l'autel. 26 C'est ainsi qu'il fut transporté de zèle pour la loi, à l'exemple de Phinées, qui tua Zambri, fils de Salum. 27 Alors Mathathias parcourut la ville en criant à haute voix : "Quiconque a le zèle de la loi et maintient l'alliance, qu'il sorte de la ville et me suive." 28 Et il s'enfuit, lui et ses fils, dans la montagne, abandonnant tout ce qu'ils possédaient dans la ville. 29 Un grand nombre de Juifs qui cherchaient la justice et la loi, descendirent alors dans le désert, 30 pour y demeurer, eux, leurs enfants et leurs femmes, ainsi que leurs bestiaux, parce que les maux qui les accablaient étaient à leur comble. 31 On annonça aux officiers du roi et aux troupes qui étaient à Jérusalem, dans la cité de David, que des hommes qui avaient transgressé l'ordre du roi étaient descendus au désert, dans des retraites cachées. 32 Aussitôt un grand nombre de soldats se mirent à leur poursuite. Lorsqu'ils les eurent atteints, ils campèrent vis-à-vis d'eux et se disposèrent à les attaquer le jour du sabbat. 33 Ils leur dirent : "C'est assez d'avoir résisté jusqu'ici. Sortez et exécutez l'ordre du roi et vous vivrez." 34 Les Juifs répondirent : "Nous ne sortirons pas et nous n'obéirons pas à l'ordre du roi, ce serait violer le jour du sabbat." 35 Aussitôt les Syriens engagèrent contre eux le combat. 36 Ils ne leur répondirent pas, ne leur jetèrent pas une seule pierre et ne bouchèrent pas leur retraite. 37 "Mourons tous, disaient-ils, dans la simplicité de notre cœur. Le ciel et la terre sont témoins pour nous que vous nous faites mourir injustement." 38 Les soldats les ayant donc attaqués le jour du sabbat, ils moururent, eux, leurs femmes et leurs enfants, ainsi que leurs troupeaux, ils étaient environ mille hommes. 39 Mathathias et ses amis apprirent ce massacre et ils en éprouvèrent une très grande douleur. 40 Et ils se dirent entre eux : "Si nous faisons tous comme ont fait nos frères et que nous ne combattions pas contre les nations pour nos vies et pour nos institutions, ils nous auront bientôt exterminés de la terre." 41 Ils prirent donc en ce jour-là cette résolution : "Qui que ce soit qui vienne en guerre contre nous le jour du sabbat, combattons contre lui et ne nous laissons pas tuer comme ont fait nos frères dans leurs retraites." 42 Alors se joignit à eux une troupe d'Assidéens, formée d'hommes vaillants d'Israël, de tous ceux dont le cœur était attaché à la loi. 43 Tous ceux qui cherchaient à échapper aux maux présents vinrent aussi à eux et accrurent leur force. 44 Ayant ainsi formé une armée, ils frappèrent d'abord les prévaricateurs dans leur colère et les impies dans leur indignation, le reste chercha le salut dans la fuite auprès des nations. 45 Mathathias parcourut le pays avec ses fils, ils détruisirent les autels, 46 circoncirent par force tous les enfants incirconcis qu'ils trouvèrent dans la terre d'Israël, 47 et poursuivirent ceux qu'enflait l'orgueil. L'entreprise réussit sous leur conduite, 48 ils soutinrent la cause de la loi contre la puissance des païens et contre la puissance des rois et ils ne courbèrent pas le front devant le pécheur. 49 Lorsque les jours de Mathathias touchèrent à leur fin, il dit à ses fils : "Maintenant règne l'orgueil et sévit le châtiment, c'est un temps de ruine et d'ardente colère. 50 Maintenant donc, ô mes fils, déployez votre zèle pour la loi et donnez vos vies pour l'alliance de nos pères. 51 Souvenez-vous des œuvres que nos pères ont accomplies de leur temps et vous recevrez une gloire et un nom immortel. 52 Abraham n'a-t-il pas été trouvé fidèle dans l'épreuve et sa foi ne lui fut-elle pas compté comme justice ? 53 Joseph, dans le temps de son affliction, a gardé les commandements et il est devenu seigneur de l'Égypte. 54 Phinées, notre père, parce qu'il brûla de zèle pour la cause de Dieu, reçut l'assurance d'un sacerdoce saint. 55 Jésus, pour avoir accompli la parole, est devenu juge en Israël. 56 Caleb, pour avoir rendu témoignage dans l'assemblée, reçut une portion du pays. 57 David, par sa piété, obtint un trône royal pour tous les siècles. 58 Élie, parce qu'il brûla de zèle pour la loi, a été enlevé au ciel. 59 Ananias, Azarias et Misaël, ayant eu confiance, ont été sauvés des flammes. 60 Daniel, par son innocence, fut délivré de la gueule des lions. 61 Ainsi considérez, dans tous les âges, que tous ceux qui espèrent en Lui ne succombent pas. 62 Ne craignez pas les menaces d'un homme pécheur, car sa gloire va à la corruption et aux vers. 63 Il s'élève aujourd'hui et demain on ne le trouvera plus, parce qu'il sera retourné dans sa poussière et que ses pensées se seront évanouies. 64 Vous donc, mes fils, soyez forts et vaillants à défendre la loi, car par elle vous serez glorifiés. 65 Voici Simon, votre frère, je sais qu'il est homme de conseil, écoutez-le toujours, il sera pour vous un père. 66 Que Judas Machabée, vaillant héros depuis sa jeunesse, soit le chef de votre armée et dirige la guerre contre les peuples. 67 Vous vous adjoindrez tous les observateurs de la loi et vous vengerez votre peuple. 68 Rendez aux nations ce qu'elles ont fait à Israël et observez les commandements de la loi." 69 Et après qu'il les eut bénis, il fut réuni à ses pères. 70 Il mourut l'an cent quarante-six, ses fils l'ensevelirent dans le tombeau de leurs pères à Modin et Israël le pleura dans un grand deuil.
1 Maccabées 3. 1 Judas, son fils, surnommé Machabée, se leva après lui. 2 Il avait pour auxiliaires tous ses frères et tous ceux qui s'étaient joints à son père et ensemble ils combattirent joyeusement les combats d'Israël. 3 Il étendit au loin la gloire de son peuple, il revêtit la cuirasse comme un héros, il ceignit ses armes de guerre et engagea des batailles, protégeant de son épée le camp d'Israël. 4 Il était dans l'action pareil au lion, comme le lionceau qui rugit sur sa proie. 5 Il poursuivit les impies, fouillant leurs retraites et livra aux flammes ceux qui troublaient son peuple. 6 Les impies reculèrent effrayés devant lui, tous les ouvriers d'iniquité furent dans l'épouvante et sa main conduisit heureusement la délivrance de son peuple. 7 Par ses exploits il causa de l'amertume à plusieurs rois et de la joie à Jacob et sa mémoire est à jamais bénie. 8 Il parcourut les villes de Juda et en extermina les impies et il détourna d'Israël la colère. 9 Son nom devint célèbre jusqu'aux extrémités de la terre et il recueillit ceux qui allaient périr. 10 Apollonius rassembla des troupes païennes, une grande armée tirée de la Samarie, pour combattre Israël. 11 Dès que Judas en fut informé, il marcha contre lui, le défit et le tua. Un grand nombre d'ennemis périrent et le reste s'enfuit. 12 Les Juifs s'emparèrent de leur butin et Judas prit l'épée d'Apollonius et il s'en servit toujours depuis dans les combats. 13 Séron, chef de l'armée des Syriens, ayant appris que Judas avait rassemblé beaucoup de monde, une troupe de Juifs fidèles marchant avec lui aux combats, 14 il dit : "Je me ferai un nom et j'aurai de la gloire dans le royaume, je combattrai Judas et ceux qui sont avec lui, qui méprisent les ordres du roi." 15 Il fit donc une seconde expédition, avec lui monta une puissante armée d'impies, pour l'aider et tirer vengeance des enfants d'Israël. 16 Lorsqu'ils furent proches de la montée de Béthoron, Judas marcha à leur rencontre avec une petite troupe. 17 Ses hommes voyant l'armée qui s'avançait contre eux, dirent à Judas : "Comment pourrons-nous, si peu nombreux, combattre contre une si puissante multitude, surtout épuisés que nous sommes par le jeûne d'aujourd'hui ?" 18 Judas répondit : "C'est chose facile qu'une multitude soit enfermée dans les mains d'un petit nombre, pour le Dieu du ciel il n'y a pas de différence à sauver par un grand nombre ou par un petit nombre. 19 Car la victoire à la guerre n'est pas dans la multitude des combattants, c'est du ciel que vient la force. 20 Ils s'avancent contre nous, remplis d'orgueil et d'impiété, pour nous perdre, nous, nos femmes et nos enfants et pour nous piller. 21 Mais nous, nous combattons pour notre vie et pour notre loi. 22 Dieu les brisera devant nous, vous donc, ne les craignez pas." 23 Dès qu'il eut fini de parler, il se jeta subitement sur eux : Séron fut battu et vit écraser son armée sous ses yeux. 24 Judas le poursuivit sur la descente de Béthoron jusqu'à la plaine, huit cents hommes de leurs troupes furent tués et le reste s'enfuit au pays des Philistins. 25 Alors commença à se répandre la crainte de Judas et de ses frères et la terreur parmi les nations d'alentour. 26 Son nom arriva jusqu'au roi et tous les peuples parlaient des combats de Judas. 27 Quand le roi Antiochus eut appris ces nouvelles, il fut transporté de colère, il donna des ordres et rassembla toutes les troupes de son royaume, une armée très puissante. 28 Il ouvrit son trésor et donna à ses troupes une année de solde et il commanda qu'elles fussent prêtes à tout. 29 Alors il s'aperçut que l'argent manquait dans ses caisses et les tributs de la province rapportaient peu, à cause des troubles et des maux qu'il avait déchaînés dans le pays, en voulant abolir les lois qui étaient en usage dès les jours anciens. 30 Il craignit de ne pas avoir, comme il était arrivé plusieurs fois, de quoi fournir aux dépenses et aux libéralités qu'il prodiguait auparavant à profusion et plus largement que tous les rois qui l'avaient précédé. 31 Dans cet embarras extrême, il résolut d'aller en Perse pour lever les tributs de ces provinces et recueillir beaucoup d'argent. 32 Il laissa donc Lysias, personnage considérable et de la famille royale, à la tête des affaires du royaume, depuis le fleuve de l'Euphrate jusqu'aux frontières de l'Égypte, 33 et pour prendre soin de son fils Antiochus jusqu'à son retour. 34 Il lui confia la moitié de ses troupes et les éléphants et lui donna des ordres pour l'exécution de tous ses desseins et spécialement au sujet de tous les habitants de la Judée et de Jérusalem. 35 Lysias devait envoyer contre eux une armée pour briser et anéantir la puissance d'Israël et le reste de Jérusalem et effacer de ce lieu leur souvenir, 36 et pour établir dans tout leur pays des fils d'étrangers, auxquels il distribuerait leurs terres par la voie du sort. 37 Puis, ayant pris avec lui l'autre moitié de ses troupes, le roi partit d'Antioche, sa capitale, en l'an cent quarante-sept, passa le fleuve de l'Euphrate et traversa le haut pays. 38 Lysias choisit Ptolémée, fils de Dorymène, Nicanor et Gorgias, habiles capitaines et amis du roi, 39 et il envoya avec eux quarante mille hommes de pied et sept mille cavaliers, pour envahir le pays de Juda et le ruiner selon l'ordre du roi. 40 Ils se mirent en marche avec toutes leurs troupes et, étant entrés en Judée, ils campèrent près d'Emmaüs, dans la plaine. 41 Quand les marchands du pays apprirent leur arrivée, ils prirent avec eux beaucoup d'argent et d'or, ainsi que des entraves et vinrent au camp des Syriens pour acheter comme esclaves les enfants d'Israël. A cette armée se joignirent les troupes de Syrie et celles du pays des Philistins. 42 Judas et ses frères, voyant que la situation avait empiré et que les armées ennemies campaient à leurs frontières, ayant eu aussi connaissance de l'ordre qu'avait donné le roi de détruire et d'exterminer leur peuple, 43 se dirent les uns aux autres : "Relevons les ruines de notre peuple et combattons pour notre peuple et notre sanctuaire." 44 L'assemblée se réunit donc pour être prête au combat et pour prier et implorer pitié et miséricorde. 45 Or Jérusalem était sans habitants, comme un désert, aucun de ses enfants n'y entrait ou n'en sortait, le sanctuaire était foulé aux pieds et les fils de l'étranger occupaient la forteresse, elle était la demeure des nations. La joie avait disparu de Jacob, la flûte et la harpe étaient muettes. 46 S'étant donc rassemblés, ils vinrent à Maspha, vis-à-vis de Jérusalem, parce qu'il y avait autrefois à Maspha un lieu de prière pour Israël. 47 Ils jeûnèrent ce jour-là, se couvrirent de sacs, jetèrent de la cendre sur leur tête et déchirèrent leurs vêtements. 48 Ils étendirent le livre de la loi, que les nations recherchaient pour y peindre les images de leurs idoles. 49 Ils apportèrent les vêtements sacerdotaux, les prémices et les dîmes et firent venir des Nazaréens qui avaient accompli le temps de leur vœu, 50 et ils crièrent à haute voix vers le ciel, disant : "Que ferons-nous pour ces hommes et où les conduirons-nous ? 51 Votre sanctuaire a été foulé aux pieds et profané et vos prêtres sont dans le deuil et l'humiliation. 52 Et voici que les nations se sont assemblées contre nous pour nous anéantir. Vous connaissez leurs desseins contre nous. 53 Comment pourrons-nous tenir devant elles, si vous ne nous assistez pas ?" 54 Et ils sonnèrent de la trompette et poussèrent de grands cris. 55 Ensuite Judas établit des chefs du peuple : chefs de mille hommes, de cent, de cinquante et de dix. 56 Et il dit à ceux qui venaient de bâtir une maison, de prendre femme, de planter une vigne et à ceux qui avaient peur, de s'en retourner chacun dans sa demeure, selon la loi. 57 Puis l'armée se mit en marche et alla camper au sud d'Emmaüs. 58 Là Judas leur dit : "Ceignez-vous et soyez des braves et tenez-vous prêts pour demain matin à combattre contre ces nations assemblées pour nous perdre, nous et notre sanctuaire. 59 Car mieux vaut pour nous mourir les armes à la main que de voir les maux de notre peuple et notre sanctuaire profané. 60 Quelle que soit la volonté du ciel, qu'elle s'accomplisse."
1 Maccabées 4. 1 Gorgias prit avec lui cinq mille hommes et mille cavaliers d'élite et ils se mirent en marche pendant la nuit, 2 pour s'approcher du camp des Juifs et les frapper à l'improviste, les hommes de la forteresse de Sion leur servaient de guides. 3 Judas, l'ayant appris, se leva, lui et les vaillants, pour frapper l'armée du roi qui était à Emmaüs, 4 pendant que les troupes étaient encore dispersées hors du camp. 5 Gorgias arriva pendant la nuit au camp de Judas, mais il ne trouva personne, alors il se mit à leur recherche dans les montagnes, car il disait : "Ils fuient devant nous." 6 Dès que vint le jour, Judas apparut dans la plaine, avec trois mille hommes, seulement ils n'avaient, ni pour se couvrir ni pour frapper, les armes qu'ils auraient désirées. 7 A la vue du camp fortifié des nations, des soldats couverts de cuirasses et des cavaliers qui faisaient patrouille autour d'eux, tous exercés au combat, 8 Judas dit aux hommes qui étaient avec lui : "Ne craignez pas leur multitude et ne redoutez pas leur attaque. 9 Rappelez-vous comment nos pères ont été sauvés dans la mer Rouge, lorsque Pharaon les poursuivait avec une puissante armée. 10 Crions maintenant vers le ciel, dans l'espoir qu'il daignera avoir pitié de nous, se souvenir de son alliance avec nos pères et détruire aujourd'hui cette armée devant nos yeux. 11 Et toutes les nations sauront qu'il y a quelqu'un qui délivre et sauve Israël." 12 Alors les étrangers levèrent les yeux et les aperçurent marchant contre eux, 13 et ils sortirent du camp pour livrer bataille, en même temps ceux qui étaient avec Judas sonnèrent de la trompette. 14 On en vint aux mains et les nations furent abattues et s'enfuirent dans la plaine. 15 Les derniers rangs tombèrent tous par l'épée et les Juifs les poursuivirent jusqu'à Gazara et jusque dans les plaines de Judée, d'Azot et de Jamnia et ils leur tuèrent près de trois mille hommes. 16 Alors Judas, avec son armée, revint sur ses pas et cessa de les poursuivre, 17 disant au peuple : "Ne soyez pas avides de butin, car un combat nous attend. 18 Gorgias et ses troupes sont près de nous dans la montagne, mais tenez ferme en ce moment contre nos ennemis, battez-les et vous pourrez ensuite prendre sans crainte leur butin." 19 Judas parlait encore, lorsqu'une division de Gorgias se montra sortant de la montagne. 20 Ils virent que les leurs étaient en fuite et que les Juifs avaient mis le feu au camp, car la fumée qu'on apercevait manifestait ce qui s'était passé. 21 A cette vue, ils eurent une grande peur et comme ils apercevaient en même temps l'armée de Judas rangée dans la plaine, prête à livrer bataille, 22 ils s'enfuirent tous dans le pays des Philistins. 23 Judas revint pour piller le camp, ils emportèrent beaucoup d'or et d'argent, ainsi que des étoffes de pourpre violette et de pourpre écarlate et de grandes richesses. 24 A leur retour, ils chantaient des cantiques, faisant monter vers le ciel des louanges au Seigneur : "Car il est bon, car sa miséricorde subsiste à jamais." 25 Une grande délivrance fut donnée à Israël en ce jour-là. 26 Ceux des étrangers qui avaient échappé vinrent annoncer à Lysias tout ce qui était arrivé. 27 En apprenant cette nouvelle, il fut attristé et abattu, parce que ses desseins contre Israël avaient échoué et que les ordres du roi n'étaient pas exécutés. 28 L'année suivante, Lysias rassembla une armée de soixante mille fantassins d'élite et de cinq mille cavaliers, afin de venir à bout des Juifs. 29 Ils s'avancèrent vers la Judée et établirent leur camp près de Béthoron. Judas marcha contre eux à la tête de dix mille hommes. 30 A la vue de cette armée redoutable, il pria en disant : "Vous êtes béni, ô libérateur d'Israël, qui avez brisé la force du géant par la main de votre serviteur David et livré le camp des Philistins entre les mains de Jonathas, fils de Saül et de son écuyer. 31 Enfermez cette armée dans les mains de votre peuple d'Israël et qu'ils soient confondus avec leurs fantassins et leurs cavaliers. 32 Inspirez-leur la terreur, abattez leur audace présomptueuse et qu'ils soient ébranlés par leur défaite. 33 Faites-les tomber par l'épée de ceux qui vous aiment et que tous ceux qui connaissent votre nom vous adressent des hymnes de louange." 34 Ils engagèrent le combat et cinq mille hommes de l'armée de Lysias tombèrent devant les Juifs. 35 Voyant la déroute de son armée et l'intrépidité des soldats de Judas, qui se montraient disposés à vivre ou à mourir honorablement, Lysias retourna à Antioche et recruta des étrangers, il se promettait, après avoir augmenté son armée, de revenir en Judée. 36 Alors Judas et ses frères dirent : "Voilà nos ennemis défaits, montons maintenant purifier le temple et le reconsacrer." 37 Toute l'armée se rassembla et ils montèrent au mont Sion. 38 En voyant le sanctuaire désert, l'autel profané, les portes brûlées, des arbrisseaux croissant dans le parvis comme dans un bois ou sur les montagnes et les chambres détruites, 39 ils déchirèrent leurs vêtements, se lamentèrent en grand deuil, répandirent de la cendre sur leur tête, 40 se prosternèrent le visage contre terre et, pendant que les trompettes sonnaient en fanfare, poussèrent des cris vers le ciel. 41 Alors Judas détacha un corps de troupes pour combattre les Syriens qui étaient dans la citadelle, jusqu'à ce que les lieux saints fussent purifiés. 42 Puis il choisit des prêtres sans défauts, attachés à la loi de Dieu, 43 et ils purifièrent le sanctuaire et transportèrent dans un lieu impur les pierres souillées. 44 On délibéra sur ce qu'on devait faire à l'autel des holocaustes qui avait été profané, 45 et l'heureuse pensée leur vint de le détruire, de peur qu'il ne fût pour eux un opprobre après que les païens l'avaient souillé. Ils démolirent l'autel, 46 et en déposèrent les pierres sur la montagne du temple, dans un lieu convenable, en attendant la venue d'un prophète qui donnerait une décision à leur sujet. 47 Et ils prirent des pierres brutes, selon la loi et construisirent un autel nouveau sur le modèle de l'ancien. 48 Ils rebâtirent le sanctuaire, ainsi que l'intérieur du temple et ils sanctifièrent les parvis. 49 Ils confectionnèrent de nouveaux ustensiles sacrés, replacèrent dans le temple le chandelier, l'autel des parfums et la table. 50 Ils firent fumer l'encens sur l'autel, allumèrent les lampes du chandelier et elles éclairaient dans le temple. 51 Ils placèrent des pains sur la table et suspendirent les voiles. Après avoir achevé tous les ouvrages qu'ils avaient faits, 52 ils se levèrent de grand matin, le vingt-cinquième jour du neuvième mois c'est le mois nommé Casleu de l'an cent quarante-huit, 53 et ils offrirent un sacrifice, selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu'ils avaient construit. 54 Dans le même mois et le même jour qu'il avait été profané par les nations, l'autel fut consacré de nouveau, au chant des psaumes, au son des harpes, des lyres et des cymbales. 55 Tout le peuple tomba sur son visage et adora et, levant les yeux vers le ciel, il bénissait Celui qui lui avait donné prospérité. 56 Ils célébrèrent la dédicace de l'autel pendant huit jours et ils offrirent des holocaustes avec joie et des sacrifices d'actions de grâces et de louanges. 57 Ils ornèrent la façade du temple de couronnes et d'écussons et réparèrent les entrées du temple et les chambres et leur mirent des portes. 58 Il y eut parmi le peuple une très grande joie et l'opprobre infligé par les nations fut ôté. 59 Judas, d'accord avec ses frères et toute l'assemblée d'Israël, établit que les jours de la dédicace de l'autel seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, à partir du vingt-cinq Casleu, avec joie et allégresse. 60 En ce même temps, ils construisirent sur le mont Sion une enceinte de hautes murailles et de fortes tours, afin que les nations ne vinssent plus, comme elles l'avaient fait auparavant, fouler aux pieds les saints lieux. 61 Et Judas y mit un détachement pour en avoir la garde et pour sa défense. On fortifia Bethsur, afin que le peuple eût une forteresse en face de l'Idumée.
1 Maccabées 5. 1 Lorsque les nations d'alentour eurent appris que l'autel avait été reconstruit et le sanctuaire rétabli comme il était auparavant, elles furent très irritées. 2 Elles résolurent d'exterminer les descendants de Jacob qui vivaient parmi elles et elles commencèrent à en massacrer plusieurs et à les poursuivre. 3 Judas fit la guerre aux fils d'Ésaü dans l'Idumée, au pays d'Acrabathane, parce qu'ils attaquaient les enfants d'Israël, il leur infligea une grande défaite, les humilia et prit leur butin. 4 Il se souvint aussi de la méchanceté des fils de Béan, qui étaient pour le peuple un piège et un danger, par les embûches qu'ils lui dressaient dans les chemins. 5 Il les bloqua dans leurs tours, les assiégea, les voua à l'anathème et brûla leurs tours avec tous ceux qui étaient dedans. 6 Puis il passa chez les Ammonites et il trouva là une forte armée et un peuple nombreux, qui avait pour chef Timothée. 7 Il leur livra de nombreux combats et ils furent écrasés devant lui et il les tailla en pièces. 8 Il prit Jazer et les villes de sa dépendance et revint en Judée. 9 Les nations qui sont en Galaad se réunirent contre les Israélites qui habitaient sur leur territoire, afin de les exterminer et ceux-ci se réfugièrent dans la forteresse de Dathéman. 10 Ils envoyèrent des lettres à Judas et à ses frères, en disant : "Les nations qui nous entourent se sont rassemblées contre nous pour nous faire périr. 11 Elles se préparent à venir et à s'emparer de la forteresse dans laquelle nous nous sommes réfugiés et Timothée est le chef de leur armée. 12 Viens donc maintenant nous délivrer de leurs mains, car déjà un grand nombre des nôtres sont tombés. 13 Tous nos frères qui étaient dans le pays de Tob ont été mis à mort, nos ennemis ont emmené en captivité leurs femmes et leurs enfants et pris leurs biens, ils ont tué là près de mille hommes." 14 On était encore à lire leurs lettres, lorsqu'arrivèrent de la Galilée d'autres messagers, les vêtements déchirés, apportant cette nouvelle : 15 « Les gens de Ptolémaïs, de Tyr, de Sidon et de toute la Galilée des étrangers, se sont rassemblés pour nous faire périr. » 16 Lorsque Judas et le peuple eurent entendu ces discours, il se tint une grande assemblée pour examiner ce qu'ils devaient faire pour leurs frères qui étaient dans la tribulation et attaqués par ces ennemis. 17 Judas dit à Simon son frère : "Choisis-toi des hommes et va délivrer tes frères qui sont en Galilée, mon frère Jonathas et moi, nous irons en Galaad." 18 Il laissa en Judée Joseph, fils de Zacharie et Azarias, chefs du peuple, avec le reste de l'armée pour faire la garde 19 et il leur donna cet ordre : "Gouvernez ce peuple, mais n'engagez pas de combat avec les nations jusqu'à notre retour." 20 On assigna à Simon trois mille hommes pour aller en Galilée et huit mille à Judas pour aller en Galaad. 21 Simon se rendit en Galilée et livra aux nations de nombreux combats et les nations furent écrasées devant lui et il les poursuivit jusqu'à la porte 22 de Ptolémaïs. Près de trois mille hommes périrent d'entre les nations et il enleva leur butin. 23 Il recueillit les Juifs qui étaient en Galilée et dans Arbates, avec leurs femmes, leurs enfants et tout ce qui leur appartenait et il les emmena en Judée avec une grande joie. 24 De leur côté Judas Machabée et Jonathas, son frère, franchirent le Jourdain et s'avancèrent à trois jours de marche dans le désert. 25 Ils rencontrèrent les Nabatéens, qui les reçurent avec amitié et leur racontèrent tout ce qui était arrivé à leurs frères en Galaad : 26 "Un grand nombre d'entre eux, leur dirent-ils, sont tenus enfermés à Bossora et à Bosor, dans Alimes, Casphor, Maced et Carnaïm, villes qui sont toutes fortifiées et grandes, 27 il y en a aussi d'enfermés dans les autres villes de Galaad. Et leurs ennemis se préparent à attaquer dès demain ces forteresses, à s'en emparer et à les faire périr tous en un seul jour." 28 Judas, changeant de direction, prit avec son armée une route vers l'intérieur du désert et parut tout à coup devant Bosor, il s'empara de la ville, passa au fil de l'épée toute la population mâle, prit toutes leur butin et livra la ville aux flammes. 29 Il partit de là pendant la nuit et marcha jusqu'à la forteresse de Dathéman. 30 Le matin venu, ils levèrent les yeux et aperçurent une multitude innombrable portant des échelles et des machines pour s'emparer de la forteresse et combattant les Juifs. 31 Voyant que le combat était engagé et que le cri des habitants montait jusqu'au ciel avec le son des trompettes et de grandes clameurs, Judas 32 dit aux hommes de son armée : "Battez-vous aujourd'hui pour vos frères." 33 Et il s'avança en trois corps sur les arrières de l'ennemi, puis ils firent retentir les trompettes et prièrent avec de grands cris. 34 Dès que l'armée de Timothée eut reconnu que c'était Machabée, ils s'enfuirent devant lui et il leur infligea une sanglante défaite, près de huit mille hommes d'entre eux périrent dans cette journée. 35 De là, Judas se détourna vers Maspha, l'ayant attaquée, il s'en empara, tua toute la population mâle, prit leur butin et livra la ville aux flammes. 36 S'avançant plus loin, il s'empara de Casphon, de Maced, de Bosor et des autres villes de la Galaaditide. 37 Après ces événements, Timothée rassembla une autre armée et alla camper vis-à-vis de Raphon, au-delà du torrent. 38 Judas envoya reconnaître cette armée et on lui fit ce rapport : "Toutes les nations qui nous entourent se sont réunies aux troupes de Timothée et forment une armée très nombreuse. 39 Ils ont soudoyé des Arabes comme auxiliaires et ont placé leur camp au-delà du torrent, prêts à te livrer bataille." Et Judas s'avança à leur rencontre. 40 Timothée dit aux chefs de son armée : "Quand Judas avec ses troupes s'approchera du cours d'eau, s'il passe vers nous le premier, vous ne pourrez lui résister, il l'emportera sur nous. 41 Mais s'il craint de passer et établit son camp au-delà du fleuve, passons vers lui et nous prévaudrons contre lui." 42 Judas, étant arrivé au cours d'eau, fit arrêter sur le bord les scribes de l'armée et leur donna cet ordre : "Ne laissez personne faire halte, mais que tous viennent à la bataille." 43 Et, marchant à l'ennemi, il passa l'eau le premier, suivi de tout le peuple. Tous les païens furent écrasés devant lui, ils jetèrent toutes leurs armes et s'enfuirent dans le temple qui est à Carnaïm. 44 Les Juifs s'emparèrent de la ville, brûlèrent le temple avec tous ceux qui s'y trouvaient et Carnaïm fut abaissée et les ennemis ne purent plus tenir devant Judas. 45 Alors Judas rassembla tous les Israélites qui étaient en Galaad, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, avec leurs femmes, leurs enfants et leurs biens, immense multitude, pour les amener dans le pays de Juda. 46 Ils arrivèrent à Éphron, grande ville commandant l'entrée du pays et très fortifiée, on ne pouvait s'en détourner ni à droite ni à gauche, mais il fallait la traverser. 47 Les habitants s'y enfermèrent et en obstruèrent les portes avec des pierres. Judas leur envoya adresser des paroles de paix : 48 "Que nous puissions traverser votre territoire pour aller dans notre pays, personne ne vous causera de dommage, nous ne demandons qu'à passer seulement." Mais ils ne voulurent pas lui ouvrir. 49 Alors Judas fit publier dans son armée que chacun prit position où il était. 50 Les hommes de l'armée prirent donc leurs positions, puis il donna l'assaut à la ville tout le jour et toute la nuit et la ville fut livrée entre ses mains. 51 Il passa tous les mâles au fil de l'épée, détruisit la ville de fond en comble, en enleva le butin et la traversa sur les cadavres. 52 Puis, franchissant le Jourdain, les Juifs arrivèrent dans la grande plaine qui est vis-à-vis de Bethsan. 53 Judas se tenait à l'arrière garde, ralliant les traînards et exhortant le peuple sur tout le chemin, jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés dans le pays de Juda. 54 Et ils montèrent sur le mont Sion avec joie et allégresse et ils offrirent des holocaustes, parce qu'ils étaient heureusement revenus, sans perdre aucun des leurs. 55 Pendant que Judas était, avec Jonathas, dans le pays de Galaad et que Simon, son frère, était en Galilée devant Ptolémaïs, 56 Joseph, fils de Zacharie et Azarias, chefs de l'armée, apprirent les actions d'éclat qu'ils avaient faites et les combats qu'ils avaient livrés, 57 et ils se dirent : "Faisons-nous un nom, nous aussi et allons combattre contre les nations qui sont autour de nous." 58 Ils donnèrent donc leurs ordres aux hommes de leur armée et ils marchèrent contre Jamnia. 59 Gorgias sortit de la ville avec ses hommes et s'avança à leur rencontre pour les combattre. 60 Joseph et Azarias furent battus et poursuivis jusqu'à la frontière de Judée, il périt ce jour-là deux mille hommes du peuple d'Israël. Cette grande défaite arriva au peuple d'Israël 61 parce qu'ils n'avaient pas écouté Judas et ses frères, s'imaginant faire preuve de vaillance. 62 Mais ils n'étaient pas de la race de ces hommes aux mains desquels était livré le salut d'Israël. 63 Le vaillant Judas et ses frères eurent une grande gloire devant tout Israël et toutes les nations où leur nom était prononcé. 64 On se rassemblait autour d'eux pour les féliciter. 65 Ensuite Judas se mit en marche avec ses frères pour combattre les fils d'Ésaü dans le pays du midi, il s'empara d'Hébron et des villes de sa dépendance, détruisit ses fortifications et brûla les tours de son enceinte. 66 Ayant levé son camp, il alla dans le pays des Philistins et traversa Marésa. 67 En ce jour périrent dans le combat plusieurs prêtres qui voulaient faire preuve de bravoure, en prenant part imprudemment à la lutte. 68 Puis Judas se dirigea sur Azot, territoire des Philistins, il démolit leurs autels, brûla les images taillées de leurs dieux et, après avoir pillé les villes, revint dans le pays de Juda.
1 Maccabées 6. 1 Cependant, le roi Antiochus parcourait les hautes provinces. Ayant appris qu'il y avait en Perse, dans l'Élymaïde, une ville célèbre par ses richesses en argent et en or, 2 avec un temple très riche renfermant des armures d'or, des cuirasses et d'autres armes qu'y avait laissées Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, qui régna le premier sur les Grecs, 3 il s'y rendit et il cherchait à prendre la ville et à la piller, mais il n'y réussit pas, parce que les habitants de la ville eurent connaissance de son dessein. 4 Ils se levèrent pour le combattre et il prit la fuite et se retira avec une grande tristesse, pour retourner à Babylone. 5 Alors vint en Perse un messager qui lui annonça la défaite des troupes qui étaient entrées dans le pays de Juda : 6 Lysias, s'étant avancé avec une armée très forte, avait dû fuir devant les Juifs et ceux-ci avaient accru leur puissance en armes, en soldats et en butin enlevés aux armées vaincues, 7 ils avaient détruit l'abomination élevée par lui sur l'autel qui était à Jérusalem, ils avaient entouré le temple de hautes murailles, comme il était auparavant et fait de même à Bethsur, une de ses villes. 8 En apprenant ces nouvelles, le roi fut frappé de terreur, un grand trouble le saisit, il se jeta sur son lit et tomba malade de tristesse, parce que ses désirs ne s'étaient pas réalisés. 9 Il demeura là pendant plusieurs jours, retombant sans cesse dans sa profonde mélancolie. Lorsqu'il se crut sur le point de mourir, 10 il appela ses amis et leur dit : "Le sommeil s'est retiré de mes yeux et le chagrin fait défaillir mon cœur. 11 Je me dis : A quel degré d'affliction suis-je arrivé et dans quel profond abîme suis-je maintenant. Moi qui étais bon et aimé dans mon empire. 12 Mais maintenant, je me souviens des maux que j'ai faits dans Jérusalem, j'ai emporté tous les ustensiles d'or et d'argent qui s'y trouvaient et j'ai envoyé une armée pour exterminer tous les habitants de la Judée sans motif. 13 Je reconnais donc que c'est à cause de cela que ces maux m'ont atteint et voici que je meurs dans une grande affliction sur une terre étrangère." 14 Alors il appela Philippe, un de ses amis et l'établit sur tout son royaume. 15 Il lui donna son diadème, sa robe et le sceau royal, le chargeant d'instruire son fils Antiochus et de l'élever pour la royauté. 16 Et le roi Antiochus mourut en ce lieu, l'an cent quarante-neuf. 17 Lorsque Lysias eut appris la mort du roi, il établit pour régner à sa place son fils Antiochus, qu'il avait nourri depuis son enfance et il lui donna le nom d'Eupator. 18 La garnison de la citadelle tenait Israël enfermé autour du sanctuaire, elle cherchait sans cesse à le molester et elle était un appui pour les nations. 19 Judas résolut de la détruire et rassembla tout le peuple pour l'assiéger. 20 Ils se réunirent tous, en firent le siège l'an cent cinquante et construisirent contre elle des tours à balistes et des machines. 21 Mais quelques-uns des assiégés s'échappèrent et plusieurs Israélites impies se joignirent à eux. 22 Ils allèrent trouver le roi et lui dirent : "Jusqu'à quand tarderas-tu à nous rendre justice et à venger nos frères ? 23 Nous nous sommes mis volontiers au service de ton père, faisant ce qu'il nous disait et exécutant ses ordres. 24 A cause de cela les fils de notre peuple sont devenus nos ennemis, tous ceux d'entre nous qui sont tombés entre leurs mains ont été massacrés et ils ont mis au pillage nos héritages. 25 Ce n'est pas seulement sur nous qu'ils ont étendu la main, mais sur tous les pays limitrophes. 26 Vois, ils sont campés en ce moment devant la citadelle de Jérusalem pour s'en emparer et ils ont fortifié le temple et Bethsur. 27 Si tu ne te hâtes pas de les prévenir, ils en feront encore plus et tu ne pourras plus les arrêter." 28 Le roi, les ayant entendus, fut pris de colère, il convoqua tous ses amis, les chefs de son armée et ceux qui commandaient la cavalerie. 29 Il lui vint aussi des troupes mercenaires d'autres royaumes et des îles de la mer. 30 Son armée comptait cent mille fantassins, vingt mille cavaliers et trente-deux éléphants dressés à la guerre. 31 Ils s'avancèrent par l'Idumée et établirent leur camp devant Bethsur, ils combattirent longtemps et construisirent des machines, mais les Juifs firent une sortie et les brûlèrent, déployant une grande vaillance. 32 Alors Judas quitta la citadelle et alla camper à Beth-Zacharia, vis-à-vis du camp du roi. 33 Le roi se leva de grand matin et fit prendre brusquement à son armée le chemin de Beth-Zacharia et les troupes se disposèrent pour l'attaque et sonnèrent de la trompette. 34 Ils mirent sous les yeux des éléphants du jus de raisin et de mûre, pour les exciter au combat. 35 Ils distribuèrent ces animaux entre les phalanges, chaque éléphant était accompagné de mille hommes revêtus de cuirasses en mailles de fer, avec un casque de bronze sur la tête et cinq cents cavaliers d'élite étaient rangés auprès de lui. 36 Ces derniers, d'avance, étaient partout où était la bête, là où elle allait, ils y allaient et ils ne la quittaient jamais. 37 Sur chacun des éléphants s'élevait, pour sa défense, une solide tour de bois attachée autour de lui par des sangles et chaque animal portait trente-deux hommes de l'armée, combattant sur les tours, en plus de son cornac. 38 Ils placèrent le reste de la cavalerie sur les deux flancs de l'armée, afin d'inquiéter l'ennemi et de protéger les phalanges. 39 Lorsque les rayons du soleil tombèrent sur les boucliers d'or et de bronze, les montagnes resplendirent de leur éclat et brillèrent comme des lampes de feu. 40 Une partie de l'armée du roi se déploya sur les hautes montagnes et l'autre partie dans les vallées et ils s'avançaient d'un pas assuré et en bon ordre. 41 Tous étaient épouvantés des cris de cette multitude, du bruit de leur marche et du fracas de leurs armes. C'était en effet une armée extrêmement nombreuse et puissante. 42 Judas s'avança avec son armée pour livrer bataille et six cents hommes de l'armée du roi tombèrent. 43 Éléazar, surnommé Abaron, aperçut un des éléphants couverts des harnais royaux et dépassant tous les autres en hauteur. S'imaginant que le roi était dessus, 44 il se dévoua pour délivrer son peuple et s'acquérir un nom immortel. 45 Il courut hardiment vers lui à travers la phalange, tuant à droite et à gauche et devant lui les ennemis s'écartaient de part et d'autre. 46 Alors il se glissa sous l'éléphant, lui enfonça son épée et le tua, l'éléphant tomba par terre sur lui et Éléazar mourut là. 47 Les Juifs, voyant les forces du royaume et l'impétuosité des troupes, se retirèrent devant elles. 48 En même temps ceux de l'armée du roi montèrent vers Jérusalem à la rencontre des Juifs et le roi établit son camp contre la Judée et contre le mont Sion. 49 Il fit la paix avec ceux qui étaient à Bethsur et ceux-ci sortirent de la ville, parce qu'il n'y avait pas eu de vivres à renfermer pour eux dans la place, car c'était l'année du repos de la terre. 50 Le roi s'empara ainsi de Bethsur et il y laissa une garnison pour la garder. 51 Il établit son camp devant le lieu saint pendant beaucoup de jours et il y dressa des tours à balistes, des machines de guerre, des catapultes pour lancer des traits enflammés et des pierres, des scorpions pour lancer des flèches et des frondes. 52 Les assiégés construisirent aussi des machines pour les opposer à celles des assiégeants et prolongèrent longtemps la résistance. 53 Mais il n'y avait pas de vivres dans les entrepôts, parce que c'était la septième année et que les Israélites qui s'étaient réfugiés en Judée devant les nations avaient consommé le reste de ce qu'on avait mis en réserve. 54 Il ne resta dans le lieu saint qu'un petit nombre de Juifs, car la faim se faisait de plus en plus sentir, les autres se dispersèrent chacun chez soi. 55 Cependant Philippe, que le roi Antiochus encore vivant avait désigné pour élever Antiochus son fils et en faire un roi, 56 était revenu de Perse et de Médie et avec lui les troupes qui avaient accompagné le roi et il cherchait à prendre en main les affaires du royaume. 57 A cette nouvelle, Lysias n'eut rien de plus pressé que de se retirer, il dit au roi, aux chefs de l'armée et aux troupes : "Nous nous amoindrissons ici de jour en jour, nous n'avons que peu de vivres et le lieu que nous assiégeons est bien fortifié et nous avons à nous occuper des affaires de l'État. 58 Maintenant donc, tendons la main à ces hommes et faisons la paix avec eux et avec toute leur nation. 59 Reconnaissons-leur le droit de vivre selon leurs lois, comme auparavant, car c'est à cause de ces lois, que nous avons voulu abolir, qu'ils se sont irrités et ont fait tout cela." 60 Ce discours plut au roi et aux chefs et il envoya vers eux pour traiter de la paix et ils l'acceptèrent. 61 Le roi et les chefs confirmèrent le traité par serment, là-dessus, les assiégés sortirent de la forteresse. 62 Mais le roi ayant pénétré dans l'enceinte du mont Sion et en ayant vu les fortifications, il viola le serment qu'il avait prêté et donna l'ordre de détruire les murailles tout autour. 63 Puis il partit en grande hâte et retourna à Antioche, où il trouva Philippe maître de la ville, il combattit contre lui et se rendit maître de la ville.
1 Maccabées 7. 1 L'an cent cinquante et un, Démétrius, fils de Séleucus, s'échappa de la ville de Rome et aborda, avec un petit nombre de gens, dans une ville maritime où il prit le titre de roi. 2 Dès qu'il eut fait son entrée dans le royaume de ses pères, l'armée se saisit d'Antiochus et de Lysias pour les lui amener. 3 Lorsqu'il en fut averti, il dit : "Ne me faites pas voir leur visage." 4 Alors l'armée les tua et Démétrius s'assit sur le trône de son royaume. 5 Alors tous les hommes iniques et impies d'Israël vinrent le trouver, conduits par Alcime, qui voulait être grand prêtre. 6 Ils accusèrent le peuple auprès du roi en disant : "Judas et ses frères ont fait périr tous tes amis et nous ont expulsés de notre terre. 7 Envoie donc maintenant un homme en qui tu aies confiance, pour qu'il aille constater toute la ruine qu'ils ont faite parmi nous et dans les provinces du roi et qu'il punisse les coupables avec tous ceux qui leur viennent en aide." 8 Le roi choisit parmi ses amis Bacchidès, gouverneur du pays situé au-delà du fleuve, homme très considérable dans le royaume et fidèle au roi, 9 et il l'envoya avec l'impie Alcime, auquel il assura la souveraine sacrificature et lui ordonna de tirer vengeance des enfants d'Israël. 10 S'étant mis en route, ils vinrent avec une grande armée dans le pays de Juda et ils envoyèrent des messagers porter à Judas et à ses frères des paroles de paix, pour les tromper. 11 Mais ceux-ci, voyant qu'ils étaient venus avec une grande armée, n'écoutèrent pas leur discours. 12 Cependant une troupe de scribes se rendit auprès d'Alcime et de Bacchidès pour chercher le droit, 13 et ceux qui tenaient le premier rang parmi les enfants d'Israël, les Assidéens, leur demandèrent la paix, 14 car ils disaient : "Un prêtre de la race d'Aaron est venu avec l'armée, il ne saurait nous maltraiter." 15 Il leur fit entendre des paroles de paix et leur fit ce serment : "Nous ne voulons vous faire aucun mal, ni à vous, ni à vos amis." 16 Ils le crurent, mais lui fit saisir soixante d'entre eux et les fit massacrer le même jour, selon la parole de l'Écriture : 17 "Ils ont dispersé la chair et répandu le sang de tes saints autour de Jérusalem et il n'y a personne pour les ensevelir." 18 Alors la crainte et la terreur s'emparèrent de tout le peuple : "Il n'y a plus, disait-on, ni vérité ni justice parmi eux, car ils ont violé leur engagement et le serment qu'ils avaient fait." 19 Bacchidès partit de Jérusalem et alla camper à Bézeth, là il envoya saisir un grand nombre de ceux qui avaient déserté son parti, avec quelques-uns du peuple et les ayant tués, il jeta leurs cadavres dans la grande citerne. 20 Après avoir confié le pays à Alcime, en lui laissant des troupes pour le défendre, Bacchidès s'en retourna auprès du roi. 21 Alcime s'efforça de se mettre en possession du pontificat. 22 Tous ceux qui troublaient leur peuple s'assemblèrent autour de lui, se rendirent maîtres du pays de Juda et causèrent une grande affliction en Israël. 23 Voyant tous les maux que faisaient aux enfants d'Israël Alcime et ses partisans, plus funestes que les païens eux-mêmes, 24 Judas parcourut en tous sens le territoire de la Judée, châtiant les apostats et les empêchant de se répandre dans les campagnes. 25 Lorsque Alcime vit que Judas et ses compagnons étaient devenus puissants, reconnaissant qu'il ne pouvait tenir contre eux, il retourna auprès du roi et les accusa des plus grands méfaits. 26 Le roi envoya Nicanor, un de ses plus illustres généraux, rempli de haine et d'animosité contre Israël, avec ordre d'exterminer le peuple. 27 Arrivé à Jérusalem avec une forte armée, Nicanor fit adresser à Judas et à ses frères des paroles de paix, pour les tromper : 28 "Qu'il n'y ait pas, disait-il, de guerre entre vous et moi, je veux aller avec un petit nombre d'hommes voir vos visages en amitié." 29 Il vint donc vers Judas et ils se saluèrent mutuellement avec des démonstrations amicales, mais les ennemis étaient prêts à se saisir de Judas. 30 Informé que Nicanor était venu le trouver dans un but perfide, Judas effrayé se retira et refusa de le voir davantage. 31 Nicanor reconnut alors que son projet était découvert et il en vint immédiatement aux armes contre Judas près de Capharsalama. 32 Environ cinq mille hommes de l'armée de Nicanor furent tués, le reste s'enfuit dans la ville de David. 33 Après ces événements, Nicanor étant monté au mont Sion, quelques-uns des prêtres sortirent du lieu saint, accompagnés de plusieurs anciens du peuple, pour le saluer amicalement et lui montrer les holocaustes qui étaient offerts pour le roi. 34 Mais lui, les raillant et les traitant avec mépris, les souilla et prononça des paroles insolentes 35 et il fit ce serment avec colère : "Si Judas et son armée ne sont pas livrés sur le champ entre mes mains, dès que je serai revenu en paix, je brûlerai cet édifice." Et il sortit tout en colère. 36 Alors les prêtres rentrèrent et, se tenant devant l'autel et le sanctuaire, ils dirent en pleurant : 37 "C'est vous, Seigneur, qui avez choisi cette maison pour y mettre votre nom, afin qu'elle fût pour votre peuple une maison de prière et de supplication. 38 Tirez vengeance de cet homme et de son armée et qu'ils tombent par l'épée. Souvenez-vous de leurs blasphèmes et ne permettez pas qu'ils demeurent." 39 Nicanor, quittant Jérusalem, alla camper près de Béthoron et un corps de Syriens vint au-devant de lui. 40 Judas, de son côté, campa près d'Adasa avec trois mille hommes et il pria en disant : 41 "Ceux qui avaient été envoyés par le roi des Assyriens vous ayant blasphémé, Seigneur, votre ange vint et leur tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes. 42 Exterminez de même en ce jour cette armée en notre présence, afin que tous les autres reconnaissent qu'il a tenu un langage impie sur votre sanctuaire et jugez-le selon sa méchanceté." 43 Les armées en vinrent aux mains le treizième jour du mois d'Adar et les troupes de Nicanor furent taillées en pièces, lui-même tomba le premier dans le combat. 44 Les troupes, voyant que Nicanor était tombé, jetèrent leurs armes et prirent la fuite. 45 Les Juifs les poursuivirent une journée de chemin, depuis Adasa jusqu'aux environs de Gazara, sonnant derrière eux les trompettes en fanfare. 46 De tous les villages de Judée aux alentours sortirent des gens qui enveloppèrent les Syriens : ceux-ci alors se retournaient les uns sur les autres et tous tombèrent par l'épée, sans qu'aucun d'eux échappât, pas même un seul. 47 Ils prirent le butin des vaincus, ainsi que leur butin et ayant coupé la tête de Nicanor et sa main droite, qu'il avait insolemment étendue, ils les apportèrent et les suspendirent en vue de Jérusalem. 48 Le peuple fut rempli de joie et ils célébrèrent ce jour comme un jour de grande allégresse. 49 On décida que ce jour serait célébré chaque année, le treize du mois d'Adar. 50 Et le pays de Juda fut tranquille pendant un peu de temps.
1 Maccabées 8. 1 Or, Judas entendit parler des Romains : ils sont, lui dit-on, puissants dans les combats, ils montrent de la bienveillance à tous ceux qui s'attachent à leur cause et font amitié avec quiconque vient à eux et ils sont puissants dans les combats. 2 On lui raconta leurs guerres et les exploits accomplis par eux chez les Galates, qu'ils avaient soumis et rendus tributaires, 3 tout ce qu'ils avaient fait dans le pays d'Espagne, pour s'emparer des mines d'or et d'argent qui s'y trouvent et comment ils avaient soumis tout ce pays par leur prudence et leur patience : 4 ce pays était très éloigné d'eux. Il en avait été de même des rois qui étaient venus les attaquer des extrémités de la terre, ils les avaient battus et frappés d'une grande plaie et les autres leur paient un tribut annuel. 5 Ils avaient vaincu à la guerre Philippe et Persée, roi des Céthéens et ceux qui avaient pris les armes contre eux et ils les avaient soumis. 6 Antiochus le Grand, roi de l'Asie, qui s'était avancé contre eux pour les combattre avec cent vingt éléphants, de la cavalerie, des chariots et une très puissante armée, avait été aussi battu par eux, 7 ils l'avaient pris vivant et lui avaient imposé l'engagement de leur payer, lui et ses successeurs, un tribut considérable, de livrer des otages et de céder une partie de son royaume, 8 savoir le pays de l'Inde, la Médie et la Lydie et des portions de ses plus belles provinces et, après les avoir reçues de lui, ils les avaient cédées au roi Eumène. 9 Ceux de la Grèce ayant formé le dessein d'aller les détruire, les Romains l'avaient appris 10 et avaient envoyé contre eux un seul général, ils leur avaient fait la guerre, en avaient tué un grand nombre, emmené en captivité leurs femmes et leurs enfants, pillé leurs biens, soumis leur pays, détruit leurs forteresses et réduit les habitants en servitude jusqu'à ce jour. 11 Tous les autres royaumes et les îles qui leur avaient résisté, ils les avaient détruits et assujettis. 12 Mais à leurs amis et à ceux qui mettent en eux leur confiance, ils gardent amitié, ils se sont rendus maîtres des royaumes voisins et éloignés et tous ceux qui entendent leur nom les redoutent. 13 Tous ceux à qui ils veulent prêter secours et conférer la royauté règnent et ils ôtent le pouvoir à qui il leur plaît, c'est une nation très puissante. 14 Malgré tout cela nul d'entre eux ne ceint le diadème, nul ne se vêtit de pourpre pour se grandir ainsi. 15 Ils se sont formé un sénat, où délibèrent chaque jour trois cent vingt membres s'occupant constamment des intérêts du peuple, pour le rendre prospère. 16 Ils confient chaque année le pouvoir à un seul homme pour commander dans tout leur pays, tous obéissent à ce seul homme et il n'y a parmi eux ni envie, ni jalousie. 17 Judas choisit Eupolème, fils de Jean, fils d'Accos et Jason, fils d'Éléazar et il les envoya à Rome pour faire avec eux amitié et alliance, 18 et pour qu'ils les délivrassent du joug, car ils voyaient que le royaume des Grecs réduisait Israël en servitude. 19 Ils se rendirent donc à Rome et le voyage fut très long et, étant entrés dans le sénat, il prirent la parole en ces termes : 20 "Judas Machabée, ses frères et le peuple juif nous ont envoyés vers vous pour conclure avec vous un traité d'alliance et de paix et pour que nous soyons inscrits au nombre de vos alliés et de vos amis." 21 Cette requête fut accueillie favorablement, 22 et voici la copie du traité que les Romains gravèrent sur des tables de bronze et envoyèrent à Jérusalem, pour y demeurer comme un monument de paix et d'alliance : 23 "Prospérité aux Romains et à la nation juive sur mer et sur terre, à jamais. Loin d'eux l'épée et l'ennemi. 24 S'il survient une guerre aux Romains d'abord, ou à l'un de leurs alliés dans toute l'étendue de leur empire, 25 la nation juive leur prêtera secours, selon que les circonstances le permettront, de tout cœur, 26 ils ne donneront aux combattants et ne fourniront ni blé, ni armes, ni argent, ni bateaux. Telle est la volonté des Romains et les Juifs observeront leurs engagements sans rien recevoir. 27 De même, s'il survient une guerre à la nation juive d'abord, les Romains combattront avec eux de toute leur âme, selon que les circonstances le leur permettront, 28 sans qu'il soit fourni aux troupes auxiliaires ni blé, ni armes, ni argent, ni bateaux. Telle est la volonté de Rome et ils observeront leurs engagements sans tromperie. 29 Telles sont les clauses du traité des Romains avec le peuple juif. 30 Que si, dans la suite, les uns et les autres veulent y ajouter ou en retrancher, ils le feront à leur gré et ce qui aura été ajouté ou retranché sera obligatoire." 31 "Au sujet des maux que le roi Démétrius leur a faits, nous lui avons écrit en ces termes : "Pourquoi fais-tu peser le joug sur les Juifs, qui sont nos amis et nos alliés ? 32 Si donc ils t'accusent encore auprès de nous, nous soutiendrons leurs droits et nous te combattrons sur mer et sur terre."
1 Maccabées 9. 1 Ayant appris que Nicanor et son armée étaient tombés dans le combat, Démétrius envoya encore une fois Bacchidès et Alcime en Judée, avec l'aile droite de son armée. 2 Ils prirent la route qui mène à Galgala et dressèrent leur camp à Masaloth, qui est dans le territoire d'Arbèles, ils s'emparèrent de cette ville et tuèrent un grand nombre d'habitants. 3 Le premier mois de l'an cent cinquante-deux, ils rangèrent leurs troupes devant Jérusalem. 4 Puis ils levèrent le camp et allèrent à Bérée avec vingt mille hommes et deux mille cavaliers. 5 Judas avait établi son camp à Éléasa, ayant avec lui trois mille guerriers d'élite. 6 A la vue du grand nombre d'ennemis, ils furent remplis de frayeur et beaucoup s'enfuirent secrètement du camp, il n'en resta que huit cents. 7 Judas vit que son armée s'était dérobée et que cependant la bataille était imminente, alors son cœur fut brisé, parce que le temps lui manquait pour rassembler les siens et il se sentit défaillir. 8 Cependant il dit à ceux qui lui restaient : "Allons, marchons contre nos adversaires, si toutefois nous pouvons lutter contre eux." 9 Mais eux l'en détournaient en disant : "Nous ne le pouvons pas, sauvons maintenant notre vie et retournons auprès de nos frères, ensuite nous reviendrons combattre nos ennemis, mais nous sommes trop peu. " 10 Judas leur dit : " Loin de moi d'agir ainsi, de prendre la fuite devant eux. Si notre heure est venue, mourons bravement pour nos frères et ne laissons pas une tâche à notre gloire." 11 L'armée syrienne sortit du camp, s'avançant à leur rencontre, les cavaliers étaient partagés en deux corps, les frondeurs et les archers marchaient en tête, les plus vaillants au premier rang. 12 Bacchidès était à l'aide droite et la phalange s'avançait des deux côtés, au son de la trompette. 13 Ceux du côté de Judas sonnèrent aussi de la trompette et la terre était ébranlée du bruit des deux armées. Le combat s'engagea et dura du matin jusqu'au soir. 14 Judas, voyant que Bacchidès et ses meilleures troupes étaient à l'aile droite, rassembla autour de lui tous les hommes les plus ardents, 15 battit l'aile droite des Syriens et la poursuivit jusqu'à la montagne d'Azot. 16 Mais ceux qui étaient à l'aile gauche, s'apercevant que l'aile droite était battue, firent volte-face et suivirent par derrière Judas et les siens, 17 la lutte devint acharnée et il y eut de part et d'autre un grand nombre de morts. 18 Judas tomba aussi et ses compagnons prirent la fuite. 19 Jonathas et Simon emportèrent Judas, leur frère et ils l'ensevelirent dans le tombeau de leurs pères, à Modin. 20 Là tout Israël le pleura et fit entendre sur lui de grandes lamentations, on mena le deuil pendant plusieurs jours, 21 et l'on disait : "Comment est-il tombé le héros, celui qui sauvait Israël." 22 Le reste de l'histoire de Judas, ses autres guerres, les autres exploits qu'il accomplit et ses titres de gloire n'ont pas été écrits, car ils sont très nombreux. 23 Après la mort de Judas, les impies se montrèrent dans tout le territoire d'Israël et tous ceux qui commettent l'iniquité levèrent la tête. 24 En ces jours-là, survint une très grande famine et le pays se rallia à eux. 25 Bacchidès choisit les hommes impies et les établit pour administrer le pays. 26 Ils recherchaient les amis de Judas et, quand ils en avaient trouvé, ils les amenaient à Bacchidès, qui les punissait et les tournait en dérision. 27 Et Israël fut affligé d'une grande tribulation, telle qu'il n'y en avait pas eu de pareille depuis le jour où il ne parut plus de prophète en Israël. 28 Alors tous les amis de Judas s'assemblèrent et dirent à Jonathas : 29 "Depuis que ton frère Judas est mort, il ne se trouve plus d'homme semblable à lui pour marcher contre nos ennemis, Bacchidés et tous ceux qui haïssent notre nation. 30 Nous te choisissons donc aujourd'hui pour être notre chef à sa place et pour nous commander dans nos combats." 31 Jonathas reçut donc en ce temps-là le commandement et il se leva à la place de Judas, son frère. 32 Dès que Bacchidés eut appris l'élection de Jonathas, il chercha à le faire périr. 33 Informés de ce dessein, Jonathas, son frère Simon et tous ceux qui étaient avec lui s'enfuirent au désert de Thécué et ils s'établirent près des eaux de la citerne Asphar. 34 Bacchidés en eut connaissance le jour du sabbat et il se rendit lui-même avec toute son armée au-delà du Jourdain. 35 Jonathas envoya son frère Jean, comme chef du peuple, chez les Nabatéens, ses amis, les priant de leur permettre de déposer chez eux ses bagages, qui étaient considérables. 36 Mais les fils de Jambri, étant sortis de Madaba, se saisirent de Jean et de tous ses bagages et s'en allèrent avec tout ce butin. 37 Quelque temps après, on vint annoncer à Jonathas et à son frère Simon que les fils de Jambri célébraient une noce solennelle et qu'ils amenaient de Nadabat en grande pompe la fiancée, fille d'un des puissants princes de Canaan. 38 Alors, se souvenant de leur frère Jean, ils montèrent et se cachèrent à l'abri de la montagne. 39 Levant les yeux, ils observaient et voici qu'un grand bruit se fit entendre et que parut un nombreux convoi, l'époux, accompagné de ses frères et de ses amis, s'avançait à leur rencontre, avec des tambourins, des instruments de musique et un attirail considérable. 40 A cette vue, les compagnons de Jonathas se levèrent de leur embuscade et se précipitèrent sur eux pour les massacrer, un grand nombre tombèrent sous leurs coups, le reste s'enfuit dans les montagnes et les Juifs s'emparèrent de leur butin. 41 Ainsi les noces se changèrent en deuil et les sons joyeux de leur musique en lamentation. 42 Après avoir ainsi vengé le meurtre de leur frère, Jonathas et Simon se retirèrent vers les marais du Jourdain. 43 Bacchidès en fut instruit et il vint le jour du sabbat jusqu'aux berges du Jourdain, avec une puissante armée. 44 Alors Jonathas dit à ses compagnons : "Levons-nous maintenant et combattons pour notre vie. Car il n'en est pas aujourd'hui comme hier et avant-hier. 45 Voici l'ennemi en armes devant nous et derrière nous et de tous côtés l'eau du Jourdain, un marais et un bois, nul moyen d'échapper. 46 Maintenant donc criez vers le ciel, afin que vous soyez sauvés de la main de vos ennemis." Le combat s'engagea. 47 Jonathas étendit la main pour frapper Bacchidés, mais celui-ci, pour l'éviter, se rejeta en arrière. 48 Alors Jonathas sauta dans le Jourdain, avec ses compagnons, ils le passèrent à la nage et les Syriens ne le passèrent pas pour les poursuivre. 49 Il périt ce jour-là mille hommes du côté de Bacchidés. Celui-ci retourna à Jérusalem, 50 et bâtit des villes fortes dans la Judée, la forteresse près de Jéricho, Emmaüs, Béthoron, Béthel, Thamnatha, Phara et Téphon, avec de hautes murailles, des portes et des verrous, 51 et il y mit des garnisons pour exercer les hostilités contre Israël. 52 Il fortifia la ville de Bethsur, Gazara et la citadelle et il y mit des troupes et des dépôts de vivres. 53 Il prit pour otages les fils des principaux du pays et les retint prisonniers dans la citadelle de Jérusalem. 54 L'an cent cinquante-trois, au deuxième mois, Alcime commanda d'abattre les murs du parvis intérieur du sanctuaire, détruisant ainsi l'œuvre des prophètes et il commença à les démolir. 55 En ce temps-là, Alcime fut frappé de Dieu et ses entreprises furent arrêtées, sa bouche se ferma, atteint de paralysie, il ne put plus prononcer une seule parole, ni donner aucun ordre au sujet des affaires de sa maison. 56 Et Alcime mourut en ce temps-là dans de grandes tortures. 57 Voyant qu'Alcime était mort, Bacchidès s'en retourna auprès du roi et le pays de Juda fut en paix pendant deux ans. 58 Alors tous les Juifs infidèles tinrent conseil, en disant : "Voici que Jonathas et ses compagnons vivent en paix et sécurité, faisons donc venir Bacchidès et il les prendra tous en une nuit." 59 Et ils allèrent s'entendre avec lui. 60 Bacchidès se mit en marche à la tête d'une grande armée et il envoya secrètement des lettres à tous ses partisans qui étaient en Judée, pour qu'ils se saisissent de Jonathas et de ses compagnons, mais ils n'y réussirent pas, parce que ces derniers eurent connaissance de leur projet. 61 Et parmi les hommes du pays, chefs du complot, ils en prirent cinquante et les firent périr. 62 Puis Jonathas, avec Simon et ceux qui étaient avec eux, se rendit à Bethbasi dans le désert et il en répara les ruines et la fortifia. 63 Bacchidès l'apprit, rassembla toutes ses troupes et fit appel à ses partisans de Judée. 64 Il vint et établit son camp près de Bethbasi, il assiégea cette ville pendant beaucoup de jours et construisit des machines. 65 Mais Jonathas, laissant dans la ville son frère Simon, sortit dans la campagne et revint avec une petite troupe. 66 Il battit Odoarrès, ainsi que ses frères et les fils de Phaséron dans leurs tentes et il commença à attaquer les assiégeants et à marcher contre eux avec des forces. 67 Simon, de son côté, fit une sortie avec ses compagnons et brûla les machines de guerre. 68 Tous deux combattirent contre Bacchidès, le mirent en déroute et le jetèrent dans une profonde affliction de ce que son dessein et son expédition étaient complètement manqués. 69 Outré de colère contre les hommes impies qui lui avaient conseillé de venir dans le pays, il en fit périr un grand nombre et prit la résolution de retourner dans son pays. 70 Jonathas le sut et il lui envoya des messagers pour traiter avec lui de la paix et obtenir qu'on leur rendît les prisonniers. 71 Bacchidès les accueillit et accepta leurs propositions, il s'engagea par serment envers Jonathas à ne lui faire aucun mal, tant qu'il vivrait. 72 Il lui rendit les prisonniers qu'il avait faits auparavant dans le pays de Juda et, s'en étant allé dans son pays, il ne revint plus sur le territoire des Juifs. 73 L'épée se reposa dans Israël et Jonathas fixa sa demeure à Machmas et il commença à juger le peuple et il fit disparaître les impies du milieu d'Israël.
1 Maccabées 10. 1 L'an cent soixante, Alexandre, fils d'Antiochus et surnommé Épiphane, se mit en marche et s'empara de Ptolémaïs, les habitants le reçurent et il fut roi. 2 Le roi Démétrius, l'ayant appris, rassembla une très forte armée et s'avança contre lui pour le combattre. 3 En même temps Démétrius envoyait à Jonathas une lettre avec des paroles de paix, lui promettant de l'élever en dignité. 4 "Hâtons-nous, disait-il, de faire la paix avec lui, avant qu'il la fasse avec Alexandre contre nous. 5 Car il se souviendra de tout le mal que nous lui avons fait, à lui, à son frère et à tout son peuple." 6 Il l'autorisait à lever des troupes, à fabriquer des armes et à se dire son allié et il ordonnait qu'on lui remit les otages détenus dans la citadelle. 7 Aussitôt Jonathas se rendit à Jérusalem et lut la lettre devant tout le peuple et devant ceux qui étaient dans la citadelle. 8 Ils furent saisis d'une grande crainte, en apprenant que le roi donnait à Jonathas le pouvoir de former une armée. 9 Ceux de la citadelle livrèrent les otages à Jonathas, qui les rendit à leurs parents. 10 Jonathas s'établit à Jérusalem et commença à rebâtir et à renouveler la ville. 11 Il commanda aux ouvriers de reconstruire les murailles et d'entourer le mont Sion de pierres carrées pour le fortifier. Ces ordres furent exécutés. 12 Alors les étrangers qui étaient dans les forteresses que Bacchidès avait bâties s'enfuirent, 13 et chacun d'eux, quittant sa demeure, s'en retourna dans son pays. 14 Quelques-uns seulement de ceux qui avaient abandonné la loi et les commandements restèrent dans Bethsur, qui devint leur refuge. 15 Cependant le roi Alexandre apprit les offres que Démétrius avait faites à Jonathas, on lui raconta aussi les combats que celui-ci avait livrés, les exploits qu'il avait accomplis, lui et ses frères, ainsi que les maux qu'ils avaient endurés. 16 Et il dit : "Trouverions-nous jamais un homme pareil ? Faisons-nous-en donc un ami et un allié." 17 Il écrivit une lettre et la lui envoya, ainsi conçue : 18 "Le roi Alexandre à son frère Jonathas : salut. 19 Nous avons appris sur toi que tu es un homme puissant et que tu es disposé à être notre ami. 20 C'est pourquoi nous te constituons aujourd'hui grand prêtre de la nation et te donnons le titre d'ami du roi, il lui envoyait en même temps une robe de pourpre et une couronne d'or prends intérêt à nos affaires et garde-nous ton amitié." 21 Jonathas revêtit les ornements sacrés le septième mois de l'an cent soixante, en la fête des Tabernacles et il leva une armée et fabriqua beaucoup d'armes. 22 En apprenant ces choses, Démétrius ressentit une grande affliction : 23 "Qu'avons-nous fait, dit-il, qu'Alexandre nous ait prévenus en obtenant l'amitié des Juifs pour affermir sa puissance ? 24 Moi aussi je veux leur adresser des paroles persuasives, leur offrir une haute situation et des présents, afin qu'ils soient mes alliés." 25 Il leur envoya donc une lettre ainsi conçue : "Le roi Démétrius à la nation juive : salut. 26 Vous avez gardé fidèlement l'alliance faite avec nous, persévérant dans notre amitié et ne vous unissant pas à nos ennemis, nous l'avons appris et nous nous en sommes réjouis. 27 Et maintenant, continuez de nous garder fidélité et nous récompenserons par des bienfaits ce que vous faites pour nous. 28 Nous vous accorderons beaucoup d'exemptions et de faveurs. 29 Dès à présent je vous décharge et je fais remise à tous les Juifs des tributs, des droits sur le sel et des couronnes. Ce qui me revient pour le tiers du produit du sol 30 et pour la moitié du produit des arbres fruitiers, je vous en fais aujourd'hui la remise et je n'exigerai plus rien désormais et en aucun temps, du pays de Juda, ni des trois cantons qui lui sont réunis de la Samarie et de la Galilée. 31 Je veux que Jérusalem soit une ville sainte et exempte, ainsi que son territoire, ses dîmes et ses tributs. 32 Je renonce aussi à mon autorité sur la citadelle qui est à Jérusalem et je la donne au grand prêtre afin qu'il y établisse, pour la garder, les hommes qu'il aura choisis. 33 Tous les Juifs qui ont été emmenés captifs du pays de Judas dans toute l'étendue de mon royaume, je les renvoie libres sans rançon, je veux que tous leur fassent aussi remise des tributs, même pour leurs animaux. 34 Que toutes les solennités, les sabbats, les néoménies, les jours fixés et les trois jours qui précédent ou qui suivent une fête solennelle, soient tous des jours d'immunité et de franchise pour tous les Juifs qui habitent dans mon royaume. 35 En ces jours-là, nul n'aura le droit de poursuivre l'un d'entre eux, ou de lui intenter une action pour quelque affaire que ce soit. 36 On enrôlera dans l'armée du roi jusqu'à trente mille juifs et on leur donnera la même solde qui est allouée à toutes les troupes du roi. Un certain nombre d'entre eux seront placés dans les grandes forteresses du roi, 37 et plusieurs seront admis aux emplois de confiance du royaume, de plus, ces troupes auront à leur tête des chefs pris dans leurs rangs et elles vivront selon leurs lois, comme le roi l'a ordonné pour le pays de Juda. 38 Les trois cantons de la Samarie annexés à la Judée lui seront incorporés et comptés comme ne faisant qu'un avec elle, de telle sorte qu'ils n'obéissent à nulle autre autorité que celle du grand prêtre. 39 Je donne Ptolémaïs et son territoire au sanctuaire de Jérusalem, pour les dépenses nécessaires au culte. 40 Et moi je donne chaque année quinze mille sicles d'argent, qui seront pris sur le fisc royal dans les localités convenables. 41 Et tout le surplus, que les employés du fisc n'auront pas payé comme dans les années antérieures, ils le solderont à l'avenir pour le service du temple. 42 En outre, des cinq mille sicles d'argent que les officiers soustrayaient chaque année aux besoins du sanctuaire, en les prélevant sur ses revenus, il sera fait remise, parce qu'ils appartiennent aux prêtres qui font le service. 43 Quiconque sera réfugié dans le sanctuaire de Jérusalem et dans toute son enceinte, étant redevable des impôts royaux ou de toute autre dette, sera libre, avec tous les biens qu'il possède dans mon royaume. 44 Les dépenses pour la construction et la restauration du sanctuaire seront aussi prélevées sur les revenus du roi. 45 En outre, pour reconstruire les murailles de Jérusalem et pour en fortifier l'enceinte, les dépenses seront encore prélevées sur les revenus du roi et il en sera de même pour relever les murailles des villes de la Judée." 46 Lorsque Jonathas et le peuple entendirent ces paroles, ils n'y crurent pas et refusèrent de les accepter, parce qu'ils se souvenaient des grands maux que Démétrius avait faits à Israël et des calamités qu'il leur avait causées. 47 Ils se décidèrent donc en faveur d'Alexandre, dont les propositions pacifiques obtinrent la préférence à leurs yeux et ils furent constamment ses alliés. 48 Le roi Alexandre rassembla une grande armée et s'avança contre Démétrius. 49 Les deux rois ayant engagé la bataille, l'armée de Démétrius prit la fuite et Alexandre la poursuivit, il l'emporta sur eux 50 et combattit très vaillamment jusqu'au coucher du soleil et Démétrius fut tué ce jour-là. 51 Alexandre envoya à Ptolémée, roi d'Égypte, des ambassadeurs chargés de lui dire : 52 "Je suis rentré dans mon royaume et je suis assis sur le trône de mes pères, j'ai reconquis le gouvernement par ma victoire sur Démétrius et j'ai pris possession de notre pays. 53 Je lui ai livré bataille et il a été défait par moi, lui et son armée et je suis monté sur le siège de sa royauté. 54 Maintenant, faisons amitié ensemble, donne-moi ta fille en mariage, je serai ton gendre et je te donnerai, ainsi qu'à elle, des présents dignes de toi." 55 Le roi Ptolémée répondit en ces termes : "Heureux le jour où tu es rentré dans le pays de tes pères et où tu t'es assis sur le trône de leur royauté. 56 Maintenant, je ferai pour toi ce que tu as écrit, mais viens au-devant de moi à Ptolémaïs, afin que nous nous voyions ensemble et je te ferai mon gendre, comme tu en as exprimé le désir." 57 Ptolémée partit d'Égypte, lui et sa fille Cléopâtre et se rendit à Ptolémaïs, en l'an cent soixante-deux. 58 Le roi Alexandre vint au-devant de lui et celui-ci lui donna sa fille Cléopâtre et il célébra les noces à Ptolémaïs avec une grande magnificence, selon la coutume des rois. 59 Le roi Alexandre écrivit aussi à Jonathas, l'invitant à se rencontrer avec lui. 60 Jonathas se rendit en grande pompe à Ptolémaïs, où il se rencontra avec les deux rois, il leur offrit, ainsi qu'à leurs courtisans, de l'argent, de l'or et beaucoup de présents et il se concilia leur faveur. 61 Alors s'unirent contre lui des hommes pervers d'Israël, des impies, pour l'accuser, mais le roi ne les écouta pas. 62 Le roi ordonna même qu'on ôtât à Jonathas ses vêtements et qu'on le revêtit de pourpre. Cet ordre ayant été exécuté, le roi le fit asseoir auprès de lui, 63 et il dit aux grands de sa cour : "Sortez avec lui au milieu de la ville et publiez que personne n'élève de plainte contre lui pour quoi que ce soit et que nul ne le moleste sous aucun prétexte." 64 Quand ses accusateurs virent qu'on lui rendait ces honneurs publics et qu'il était revêtu de la pourpre, tous s'enfuirent. 65 Ajoutant encore à ces honneurs, le roi l'inscrivit au nombre de ses premiers amis et le fit général et gouverneur de province. 66 Et Jonathas revint à Jérusalem en paix et joyeux. 67 L'an cent soixante-cinq, Démétrius, fils de Démétrius, vint de Crète dans le pays de ses pères. 68 A cette nouvelle, le roi Alexandre ressentit une grande douleur et il retourna à Antioche. 69 Démétrius prit pour général Apollonius, gouverneur de la Cœlé-Syrie et celui-ci rassembla une grande armée et vint camper près de Jamnia. Là, il envoya dire à Jonathas, le grand prêtre : 70 "Toi, tout seul, tu t'élèves contre nous et moi je suis devenu un objet de dérision et d'opprobre à cause de toi. Comment oses-tu, toi, jouer l'indépendant vis-à-vis de nous, dans tes montagnes ? 71 Maintenant donc, si tu as confiance dans tes forces, descends vers nous dans la plaine et là mesurons-nous ensemble, car j'ai pour moi les puissantes villes de la côte. 72 Informe-toi et apprends qui je suis et quels sont les autres qui me prêtent leur concours. Ils affirment que votre pied ne peut tenir devant nous, puisque deux fois tes pères ont été mis en fuite dans leur pays. 73 Et maintenant, tu ne pourras soutenir le choc de la cavalerie et d'une armée si nombreuse, dans une plaine où il n'y a ni pierre, ni rocher, ni un lieu où l'on puisse se réfugier." 74 Quand Jonathas eut entendu les paroles d'Apollonius, il ressentit une vive indignation, il fit choix de dix mille hommes et partit de Jérusalem et son frère Simon vint le rejoindre pour le soutenir. 75 Ils allèrent camper près de Joppé, la ville leur ferma ses portes, car elle était occupée par une garnison d'Apollonius, aussi en commencèrent-ils le siège. 76 Les habitants effrayés ouvrirent les portes et Jonathas fut maître de Joppé. 77 Dès qu'il en fut informé, Apollonius mit en ordre de bataille trois mille cavaliers et une armée nombreuse, 78 et se dirigea du côté d'Azot, comme pour se retirer et en même temps il s'avançait vers la plaine, parce qu'il avait un grand nombre de cavaliers en qui il avait confiance. Jonathas le suivit du côté d'Azot et les deux armées en vinrent aux mains. 79 Apollonius avait laissé derrière lui mille cavaliers dans un poste caché, 80 mais Jonathas eut avis qu'il y avait une embuscade dressée derrière lui. Les cavaliers entourèrent sa troupe et lancèrent des traits contre ses hommes depuis le matin jusqu'au soir. 81 Et ses hommes tinrent bon, ainsi que l'avait recommandé Jonathas, tandis que les chevaux des cavaliers se fatiguèrent. 82 Alors Simon fit avancer sa troupe et attaqua la phalange, car la cavalerie était sans force, les Syriens furent battus par lui et prirent la fuite. 83 La cavalerie se débanda dans la plaine et les fuyards gagnèrent Azot, où ils entrèrent dans Beth-Dagon, leur temple d'idole, pour y trouver un asile. 84 Jonathas brûla Azot et les villes d'alentour, après les avoir pillées et il livra au feu le temple de Dagon avec ceux qui s'y étaient réfugiés. 85 Le nombre de ceux qui périrent par l'épée ou qui furent consumés par le feu fut d'environ huit mille. 86 Et, partant de là, Jonathas vint camper près d'Ascalon, dont les habitants vinrent au-devant de lui, lui rendant de grands honneurs. 87 Puis Jonathas retourna à Jérusalem avec ses gens, ayant un riche butin. 88 Lorsque le roi Alexandre apprit ces événements, il accorda de nouveaux honneurs à Jonathas. 89 Il lui envoya une agrafe d'or, comme il est d'usage d'en gratifier les parents des rois et il lui donna en propriété Accaron et son territoire.
1 Maccabées 11. 1 Le roi d'Égypte rassembla une armée innombrable comme le sable qui est sur le bord de la mer et de nombreux bateaux et il cherchait à se rendre maître du royaume d'Alexandre par ruse et à l'annexer à son royaume. 2 Il s'avança donc vers la Syrie avec des paroles de paix, les habitants des villes les ouvraient devant lui et accouraient à sa rencontre, car le roi Alexandre avait ordonné d'aller au-devant de lui, parce qu'il était son beau-père. 3 Mais, dès que Ptolémée était entré dans une ville, il y laissait de ses troupes pour la garder. 4 Lorsqu'il approcha d'Azot, les habitants lui montrèrent le temple de Dagon brûlé, la ville elle-même et ses alentours en ruines, les cadavres épars et les restes de ceux qui avaient été brûlés dans la guerre, car ils en avaient fait des monceaux sur la route. 5 Et ils racontèrent au roi ce qu'avait fait Jonathas, afin de le rendre odieux, mais le roi se tut. 6 Jonathas se rendit auprès du roi à Joppé pour lui rendre hommage, ils se saluèrent mutuellement et passèrent là la nuit. 7 Jonathas accompagna le roi jusqu'au fleuve nommé Éleuthère, puis il retourna à Jérusalem. 8 Le roi Ptolémée se rendit ainsi maître des villes maritimes jusqu'à Séleucie sur la mer et il méditait de mauvais desseins contre Alexandre. 9 Il envoya des ambassadeurs au roi Démétrius, pour lui dire : "Viens, faisons alliance ensemble et je te donnerai ma fille qu'Alexandre a épousée et tu régneras dans le royaume de ton père. 10 Je me repens de lui avoir donné ma fille, car il a cherché à m'assassiner." 11 Il le rabaissait ainsi parce qu'il avait envie de son royaume. 12 Ayant enlevé sa fille, il la donna à Démétrius, dès lors il rompit avec Alexandre et leur hostilité devint publique. 13 Ptolémée fit son entrée à Antioche, prit le diadème d'Asie, mettant ainsi sur sa tête deux couronnes, celle d'Égypte et celle d'Asie. 14 En ce temps-là, Alexandre était en Cilicie, parce que les habitants de cette contrée s'étaient révoltés. 15 Dès qu'il apprit la trahison de son beau-père, Alexandre s'avança contre lui pour le combattre, le roi Ptolémée déploya son armée, marcha à sa rencontre avec de grandes forces et le mit en fuite. 16 Alexandre s'enfuit en Arabie pour y chercher un asile et le roi Ptolémée triompha. 17 L'Arabe Zabdiel trancha la tête à Alexandre et l'envoya à Ptolémée. 18 Le roi Ptolémée mourut trois jours après et les Égyptiens qui étaient dans les forteresses furent tués par leurs habitants. 19 Et Démétrius devint roi, l'an cent soixante-sept. 20 En ces jours-là, Jonathas rassembla ceux qui étaient en Judée afin de s'emparer de la citadelle de Jérusalem et il dressa contre elle beaucoup de machines de guerre. 21 Alors quelques hommes impies, qui haïssaient leur nation, allèrent trouver le roi Démétrius et lui rapportèrent que Jonathas assiégeait la citadelle. 22 A ce récit, Démétrius fut irrité, dès qu'il l'eut entendu, il se hâta d'accourir à Ptolémaïs et il écrivit à Jonathas de cesser le siège de la citadelle et de venir immédiatement le trouver à Ptolémaïs, pour conférer avec lui. 23 Lorsque Jonathas eut reçu cette lettre, il ordonna de continuer le siège et, ayant choisi pour l'accompagner quelques anciens d'Israël et plusieurs prêtres, il s'exposa au danger. 24 Ayant pris avec lui de l'or, de l'argent, des vêtements et beaucoup d'autres présents, il se rendit auprès du roi à Ptolémaïs et reçut de lui un accueil favorable. 25 Quelques hommes pervers de la nation portèrent contre lui des plaintes. 26 Mais le roi fit pour lui ce qu'avaient fait ses prédécesseurs : il le combla d'honneurs, en présence de tous ses amis, 27 lui confirma le souverain pontificat et toutes les distinctions qu'il avait précédemment et le fit inscrire au nombre de ses premiers amis. 28 Jonathas demanda au roi d'affranchir de tout tribut la Judée et les trois toparchies de la Samarie et il lui promit en retour trois cents talents. 29 Le roi y consentit et il écrivit sur tout cela à Jonathas une lettre ainsi conçue : 30 "Le roi Démétrius à son frère Jonathas et à la nation des Juifs : Salut. 31 Nous vous adressons une copie de la lettre que nous avons écrite à votre sujet à Lasthénès, notre cousin, afin que vous la connaissiez : 32 "Le roi Démétrius à Lasthénès, son père : Salut. 33 Nous avons résolu de faire du bien à la nation des Juifs, qui sont nos amis et observent ce qui est juste envers nous, à cause des bons sentiments qu'ils nous ont témoignés. 34 Nous leur confirmons et le territoire de la Judée et les trois cantons détachés de la Samarie pour être réunis à la Judée, savoir Éphraïm, Lydda et Ramathaïm avec toutes leurs dépendances, en faveur de tous ceux qui vont sacrifier à Jérusalem nous faisons cette concession, au lieu des redevances qu'auparavant le roi recevait d'eux chaque année sur les productions du sol et les fruits des arbres. 35 Et tous les autres droits qui nous appartiennent, à dater de ce jour, soit sur les dîmes et les tributs qui nous appartiennent, soit sur les marais salants et les couronnes qui nous étaient dues, 36 nous leur en faisons encore remise complète. Il ne sera dérogé désormais et en aucun temps à aucune de ces faveurs. 37 Maintenant donc, prenez soin de faire une copie de ce décret et qu'elle soit donnée à Jonathas et déposée sur la montagne sainte dans un lieu apparent." 38 Le roi Démétrius, voyant que le pays était en paix devant lui et qu'il n'avait plus à vaincre aucune résistance, renvoya toute son armée, chacun dans ses foyers, à l'exception des troupes étrangères qu'il avait recrutées dans les îles des nations et ainsi toutes les armées de ses pères devinrent ses ennemies. 39 Tryphon, qui avait été auparavant un des partisans d'Alexandre, voyant que toute l'armée murmurait contre Démétrius, alla trouver l'Arabe Émalchuel, qui élevait Antiochus, jeune fils d'Alexandre. 40 Il le pressa de le lui livrer, afin de le faire régner à la place de son père, il lui raconta tout ce que Démétrius avait fait et la haine de ses troupes contre lui et il demeura là un grand nombre de jours. 41 Jonathas envoya demander au roi Démétrius de retirer les troupes qui étaient dans la citadelle de Jérusalem et dans les autres forteresses de la Judée, parce qu'elles faisaient la guerre à Israël. 42 Démétrius fit répondre à Jonathas : "Je ne ferai pas seulement cela pour toi et pour ta nation, mais je veux te combler d'honneurs, toi et ta nation, aussitôt que les circonstances le permettront. 43 Maintenant donc, tu feras bien d'envoyer des hommes à mon secours, car toute mon armée a fait défection." 44 Jonathas lui envoya à Antioche trois mille hommes des plus vaillants, ils se rendirent auprès du roi, qui se réjouit de leur arrivée. 45 Les habitants de la ville se rassemblèrent dans l'intérieur même de la ville, au nombre de cent vingt mille, voulant tuer le roi. 46 Le roi s'étant réfugié dans le palais, les habitants occupèrent les rues de la ville et commencèrent à combattre. 47 Alors le roi appela les Juifs à son secours, tous ensemble se réunirent autour de lui, puis se répandirent à travers la ville, ils y tuèrent ce jour-là environ cent mille hommes, 48 ils brûlèrent la ville, firent en ce jour-là un butin considérable et délivrèrent le roi. 49 Voyant que les Juifs tenaient la ville à leur discrétion, les habitants perdirent courage et firent entendre au roi des cris suppliants : 50 "Accorde-nous la paix et que les Juifs cessent de combattre contre nous et contre la ville." 51 En même temps, ils jetèrent leurs armes et firent la paix. Les Juifs acquirent beaucoup de gloire devant le roi et devant tous ceux qui étaient dans son royaume et ils retournèrent à Jérusalem avec un riche butin. 52 Le roi Démétrius put s'asseoir sur le trône de son royaume et le pays fut en paix devant lui. 53 Mais il renia toutes les promesses qu'il avait faites, il s'éloigna de Jonathas et ne réalisa pas les intentions bienveillantes qu'il lui avait témoignées et il l'affligea beaucoup. 54 Après cela, Tryphon revint, amenant avec lui Antiochus, un jeune enfant et il le proclama roi et lui mit le diadème. 55 Autour de lui se rassemblèrent toutes les troupes que Démétrius avait licenciées, elles combattirent contre ce dernier, qui prit la fuite et fut défait. 56 Tryphon s'empara des éléphants et occupa Antioche. 57 Alors le jeune Antiochus écrivit à Jonathas une lettre ainsi conçue : "Je te confirme dans le sacerdoce et je t'établis sur les quatre territoires et te donne le rang d'ami du roi." 58 Il lui envoyait en même temps des vases d'or et un service de table, avec l'autorisation de boire dans une coupe d'or, de se vêtir de pourpre et de porter une agrafe d'or. 59 Et il établit Simon, son frère, gouverneur du pays qui s'étend de l'Échelle de Tyr à la frontière d'Égypte. 60 Alors Jonathas sortit et se mit à parcourir le pays au-delà du fleuve ainsi que les villes et autour de lui se rassemblèrent, pour combattre avec lui, toutes les troupes de Syrie. Il vint donc à Ascalon, dont les habitants vinrent au-devant de lui, lui rendant de grands honneurs. 61 De là, il passa à Gaza. Les habitants lui ayant fermé leurs portes, il assiégea la ville, en brûla les alentours et les pilla. 62 Alors ceux de Gaza implorèrent Jonathas et il leur accorda la paix, mais il prit pour otages les fils de leurs chefs et les envoya à Jérusalem. Il parcourut ainsi la contrée jusqu'à Damas. 63 Jonathas apprit alors que les généraux de Démétrius se trouvaient à Cadès en Galilée, à la tête d'une armée nombreuse, avec l'intention de le détourner de son entreprise. 64 Il marcha contre eux, après avoir laissé son frère Simon dans le pays. 65 Simon s'avança vers Bethsur, l'assiégea pendant beaucoup de jours et la cerna. 66 Les assiégés lui ayant demandé la paix, il la leur accorda, les fit sortir de la ville, en prit possession et y mit une garnison. 67 Jonathas et son armée campèrent près des eaux de Génésar et le lendemain, dès l'aurore, ils pénétrèrent dans la plaine d'Asor. 68 Et voici que des troupes étrangères s'avançaient au-devant de lui dans la plaine, après avoir détaché contre lui une embuscade dans les montagnes et elles marchèrent droit à sa rencontre. 69 Tout à coup les hommes de l'embuscade sortirent de leur cachette et engagèrent le combat et les gens de Jonathas prirent tous la fuite. 70 Personne ne resta, à l'exception de Mathathias, fils d'Absalom et de Judas, fils de Calphi, généraux des troupes. 71 Alors Jonathas déchira ses vêtements, mit de la poussière sur sa tête et pria, 72 puis il retourna contre eux au combat, les fit reculer et les mit en fuite. 73 A cette vue, ceux des siens qui s'enfuyaient revinrent auprès de lui et tous ensemble ils poursuivirent l'ennemi jusqu'à Cades, où était son camp et eux-mêmes campèrent en cet endroit. 74 Il périt ce jour-là trois mille hommes de troupes étrangères et Jonathas retourna à Jérusalem.
1 Maccabées 12. 1 Jonathas, voyant que les circonstances étaient favorables, choisit des hommes et les envoya à Rome pour confirmer et renouveler l'amitié des Juifs avec les Romains. 2 Il envoya aussi aux Spartiates et en d'autres lieux des lettres dans le même sens. 3 Ils se rendirent donc à Rome, entrèrent dans le sénat et dirent : "Jonathas, grand prêtre et la nation des Juifs nous ont envoyés pour renouveler l'amitié et l'alliance avec eux, telles qu'elles existaient auparavant." 4 Et le sénat leur remit une lettre pour les autorités romaines de chaque lieu, recommandant de leur procurer un heureux retour dans le pays de Juda. 5 Voici la copie de la lettre que Jonathas écrivit aux Spartiates : 6 "Jonathas, grand prêtre, le sénat de la nation, les prêtres et le reste du peuple juif, aux Spartiates leurs frères : salut. 7 Déjà, dans les temps passés, une lettre a été envoyée à Onias, grand prêtre, de la part d'Aréius qui régnait sur vous, attestant que vous êtes nos frères, comme en fait foi la copie ci-dessous. 8 Onias accueillit avec honneur l'homme qui était envoyé et reçut la lettre ou il était clairement parlé d'alliance et d'amitié. 9 Nous donc, quoique nous n'eussions pas besoin de ces choses, ayant pour consolation les saints Livres qui sont entre nos mains, 10 nous avons essayé d'envoyer vers vous pour renouveler la fraternité et l'amitié qui nous unissent à vous, afin que nous ne vous devenions pas étrangers, car de nombreuses années se sont écoulées depuis que vous avez envoyé vers nous. 11 Nous donc, en tout temps, nous nous souvenons constamment de vous et dans nos solennités et aux autres jours sacrés, dans les sacrifices que nous offrons et dans nos prières, comme il est juste et convenable de se souvenir de ses frères. 12 Nous nous réjouissons de votre prospérité. 13 Mais nous, de nombreuses calamités et des guerres incessantes nous assiègent, les rois qui nous entourent nous font la guerre. 14 Nous n'avons pas voulu, à l'occasion de ces guerres, être à charge, soit à vous, soit à nos autres alliés et amis. 15 Car nous avons le secours du ciel pour nous venir en aide et nous avons été délivrés et nos ennemis ont été humiliés. 16 C'est pourquoi nous avons choisi Numénius, fils d'Antiochus et Antipater, fils de Jason et nous les avons envoyés vers les Romains pour renouveler avec eux l'amitié et l'alliance ancienne. 17 Nous leur avons donc mandé d'aller aussi vers vous, de vous saluer et de vous apporter notre lettre concernant le renouvellement de notre fraternité. 18 Et maintenant vous ferez bien en nous répondant à ce sujet." 19 Voici la copie de la lettre qu'on avait envoyée à Onias : 20 "Aréius, roi des Spartiates, au grand prêtre Onias : salut. 21 Il a été trouvé dans un écrit sur les Spartiates et les Juifs que ces deux peuples sont frères et qu'ils sont de la race d'Abraham. 22 Maintenant que nous savons cela, vous ferez bien de nous écrire au sujet de votre prospérité. 23 Nous aussi, à notre tour, nous vous écrirons. Vos troupeaux et vos biens sont à nous et les nôtres sont à vous. Les porteurs de cette lettre ont ordre de vous faire des déclarations en ce sens." 24 Ayant été informé que les généraux de Démétrius étaient revenus pour l'attaquer avec une armée plus considérable qu'auparavant, 25 Jonathas partit de Jérusalem et marcha à leur rencontre jusqu'au pays d'Émath, car il ne leur laissa pas le temps d'envahir son pays. 26 Il envoya des espions dans leur camp et, à leur retour, ils lui rapportèrent que les Syriens avaient résolu de le surprendre pendant la nuit. 27 Lorsque le soleil fut couché, Jonathas commanda aux siens de veiller et de se tenir en armes toute la nuit, prêts à combattre et il détacha des sentinelles avancées tout autour du camp. 28 Mais les ennemis, ayant appris que Jonathas et les siens se tenaient prêts à combattre, furent saisis de crainte, ils tremblèrent dans leur cœur, ils allumèrent des feux dans leur camp et s'enfuirent. 29 Jonathas et les siens ne s'aperçurent de leur retraite que le matin, car ils voyaient des feux allumés. 30 Alors Jonathas se mit à leur poursuite, mais il ne les rejoignit pas, car ils avaient traversé le fleuve Éleuthère. 31 Alors Jonathas se tourna vers les Arabes appelés Zabadéens, il les battit et s'empara de leurs butins. 32 De là il alla à Damas et parcourut toute la contrée. 33 Simon, de son côté, s'étant mis en marche, s'avança jusqu'à Ascalon et jusqu'aux forteresses voisines, puis il se tourna vers Joppé et l'occupa, 34 parce qu'il avait appris que la population avait le dessein de livrer la forteresse à Démétrius et il y mit une garnison pour garder la ville. 35 A son retour à Jérusalem, Jonathas convoqua les anciens du peuple et résolut avec eux de construire des forteresses en Judée, 36 d'exhausser les murailles de Jérusalem et de bâtir un mur élevé entre la citadelle et la ville, afin de séparer l'une de l'autre, de manière que la citadelle fût isolée et qu'on n'y pût ni vendre ni acheter. 37 Des ouvriers étant rassemblés pour construire la ville, on se mit au mur qui s'élevait au-dessus du torrent de Cédron, vers l'orient et l'on répara la partie appelée Caphénatha. 38 Simon, de son côté, bâtit Hadida dans la Séphéla et il y mit des portes et des verrous. 39 Cependant Tryphon aspirait à devenir roi d'Asie, à ceindre le diadème et à mettre la main sur le roi Antiochus. 40 Craignant que Jonathas ne le laissât pas faire et ne combattit contre lui, il cherchait le moyen de se saisir de sa personne et de le mettre à mort. S'étant donc mis en route, il vint à Bethsan. 41 Jonathas s'avança à sa rencontre, avec quarante mille hommes, guerriers d'élite et il marcha sur Bethsan. 42 Voyant que Jonathas était venu avec une armée nombreuse, Tryphon craignit de mettre la main sur lui. 43 Il le reçut avec honneur, le recommanda à tous ses amis, lui offrit des présents et ordonna à ses troupes de lui obéir comme à lui-même. 44 Et il dit à Jonathas : "Pourquoi as-tu fatigué tout ce peuple, puisqu'il n'y a pas de guerre entre nous ? 45 Renvoie-les donc dans leurs maisons, mais choisis-en quelques-uns pour t'accompagner et viens avec moi à Ptolémaïs, je te livrerai cette ville, ainsi que les autres forteresses, les autres troupes et tous les officiers royaux, puis je retournerai à Antioche, car c'est pour cela que je suis venu." 46 Jonathas le crut et fit comme il avait dit, il renvoya son armée, qui s'en retourna en Judée. 47 Il garda avec lui trois mille hommes, dont il détacha deux mille en Galilée et mille seulement l'accompagnèrent. 48 Mais dès que Jonathas fut entré à Ptolémaïs, les habitants fermèrent les portes de la ville, se saisirent de lui et tuèrent par l'épée tous ceux qui étaient entrés avec lui. 49 En même temps Tryphon envoya une armée et des cavaliers en Galilée et dans la grande plaine, pour massacrer tous les hommes de Jonathas. 50 Mais ceux-ci, ayant entendu dire que Jonathas avait été pris et mis à mort avec tous ceux qui l'accompagnaient, s'encouragèrent mutuellement et se mirent en marche, les rangs serrés, prêts à combattre. 51 Ceux qui les poursuivaient, voyant qu'ils étaient résolus à défendre leur vie, revinrent sur leurs pas, 52 et eux rentrèrent tous sans être inquiétés dans le pays de Juda. Ils pleurèrent Jonathas et ses compagnons et une grande crainte s'empara d'eux et tout Israël mena grand deuil. 53 Alors toutes les nations d'alentour cherchèrent à les perdre, car elles disaient : 54 "Ils n'ont plus ni chef ni secours de personne, attaquons-les donc maintenant et faisons disparaître leur mémoire d'entre les hommes."
1 Maccabées 13. 1 Simon apprit que Tryphon assemblait une armée considérable pour envahir le pays de Juda et le dévaster. 2 Voyant que le peuple était dans la crainte et l'épouvante, il monta à Jérusalem et convoqua le peuple. 3 Il les exhorta en disant : "Vous savez tout ce que mes frères et moi et toute la maison de mon père avons fait pour défendre nos lois et notre religion, les combats que nous avons soutenus et les souffrances que nous avons endurées. 4 C'est pour cela que tous mes frères sont morts pour Israël et je suis resté seul. 5 Et maintenant, à Dieu ne plaise que j'épargne ma vie en aucun temps de tribulation, car je ne vaux pas mieux que mes frères. 6 Mais je veux être le vengeur de mon peuple, du sanctuaire, de nos femmes et de nos enfants, car toutes les nations se sont unies pour nous détruire par haine." 7 L'esprit du peuple fut enflammé en entendant ces paroles, 8 ils répondirent en poussant des acclamations : "Tu es notre chef, à la place de Judas et de Jonathas, ton frère. 9 Conduis-nous aux combats et nous ferons tout ce que tu nous diras." 10 Alors Simon rassembla tous les hommes de guerre, il hâta l'achèvement des murailles de Jérusalem et fortifia cette ville tout autour. 11 En même temps, il envoya à Joppé, avec des forces considérables, Jonathan fils d'Absalom, lequel, en ayant expulsé les habitants, demeura dans cette ville. 12 Tryphon partit de Ptolémaïs avec une nombreuse armée, pour envahir le pays de Juda, emmenant avec lui Jonathas enchaîné. 13 Simon établit son camp à Hadida, en face de la plaine. 14 Lorsque Tryphon sut que Simon avait pris le commandement à la place de Jonathas son frère et qu'il se disposait à le combattre, il lui envoya des messagers pour lui dire : 15 "C'est pour l'argent que ton frère Jonathas doit au trésor royal, à raison des fonctions qu'il remplissait, que nous le retenons prisonnier. 16 Envoie donc cent talents d'argent et deux de ses fils en otage, afin que, une fois libre, il ne se tourne pas contre nous et nous lui rendrons la liberté." 17 Simon comprit que les messagers lui parlaient ainsi pour le tromper, néanmoins il envoya l'argent et les deux jeunes enfants, pour ne pas attirer sur lui une grande haine de la part du peuple d'Israël, qui aurait pu dire : 18 "C'est parce que Simon n'a pas envoyé l'argent et les enfants, que Jonathas a péri." 19 Il envoya donc les enfants et les cent talents d'argent, mais Tryphon ne tint pas sa parole et il ne relâcha pas Jonathas. 20 Ensuite Tryphon s'avança pour fouler le pays et le dévaster, faisant un détour, il prit le chemin d'Adora, mais Simon et son armée s'attachaient à lui partout où il allait. 21 Ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem envoyèrent des messagers à Tryphon, le priant de venir en hâte par le désert et de leur amener des vivres. 22 Tryphon disposa toute sa cavalerie pour arriver cette nuit-là, mais il tomba une neige très abondante et il ne put arriver à Jérusalem à cause de la neige, il partit et alla en Galaad. 23 Lorsqu'il fut proche de Bascama, il tua Jonathas et celui-ci fut enterré en cet endroit. 24 De là Tryphon retourna dans son pays. 25 Simon envoya recueillir les restes de son frère Jonathas et il les ensevelit à Modin, la ville de ses pères. 26 Tout Israël mena sur lui un grand deuil et ils le pleurèrent un grand nombre de jours. 27 Sur le tombeau de son père et de ses frères, Simon fit construire un mausolée, assez élevé pour être vu de loin, en pierres polies par devant et par derrière. 28 Et il fit dresser au-dessus sept pyramides, se faisant face l'une à l'autre, pour son père, pour sa mère et pour ses quatre frères. 29 Il y fit exécuter des ornements, les entourant de hautes colonnes surmontées d’armures, en souvenir éternel et, à côté des armures, il plaça des navires sculptés pour être vus de tous ceux qui naviguent sur la mer. 30 Tel est le tombeau que Simon fit ériger à Modin et qui subsiste jusqu'à ce jour. 31 Tryphon, usant aussi de ruse à l'égard du jeune roi Antiochus, le tua. 32 Il régna à sa place et ceignit le diadème des rois d'Asie et causa de grands maux dans le pays. 33 Simon rebâtit les forteresses de la Judée, les garnissant de hautes tours, de murailles élevées, de portes et de verrous et il y mit des provisions de vivres. 34 Simon choisit des hommes et les envoya vers le roi Démétrius pour qu'il accordât rémission à la Judée, car tous les actes de Tryphon n'étaient que brigandage. 35 Le roi Démétrius lui fit répondre en conformité avec ces paroles et lui écrivit cette lettre : 36 "Le roi Démétrius à Simon, grand prêtre et ami des rois, aux anciens et à la nation des Juifs : salut. 37 Nous avons reçu la couronne d'or et la palme que vous avez envoyées et nous sommes disposés à faire avec vous une paix complète et à écrire aux intendants royaux de vous faire différentes remises. 38 Tout ce que nous avons statué à votre égard est stable, que les forteresses que vous avez bâties soient à vous. 39 Nous vous faisons remise de tous les oublis et de toutes les offenses jusqu'à ce jour, ainsi que de la couronne que vous deviez et, s'il était levé quelque autre tribut à Jérusalem, qu'il ne soit plus levé. 40 Si quelques-uns d'entre vous sont disposés à s'enrôler dans nos gardes du corps, qu'ils s'y enrôlent et que la paix règne entre nous." 41 En l'an cent soixante-dix, le joug des nations fut ôté d'Israël. 42 Et le peuple d'Israël commença à écrire sur les actes et les contrats : "En la première année de Simon, grand prêtre éminent, général et gouverneur des Juifs." 43 En ces jours-là, Simon marcha sur Gaza, qu'il fit investir par ses troupes, il construisit des tours roulantes et les fit donner contre la ville, il fit ainsi une brèche à une des tours et s'en rendit maître. 44 Ceux qui étaient dans la tour sautèrent dans la ville, ce qui y causa un grand émoi. 45 Les habitants, avec leurs femmes et leurs enfants, montèrent sur les murailles, les vêtements déchirés, poussant de grands cris et demandant à Simon de faire la paix avec eux : 46 "Ne nous traite pas, disaient-ils, selon notre méchanceté, mais selon ta miséricorde." 47 Simon se laissa fléchir par eux et ne les combattit plus, mais il bannit les habitants de la ville, purifia les maisons où il y avait des idoles et fit son entrée au chant des hymnes de louanges et d'actions de grâces. 48 Après avoir ôté de la ville toute impureté, il y établit des hommes observateurs de la loi, puis il la fortifia et s'y construisit une habitation. 49 Cependant ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem, ne pouvant ni sortir ni aller dans le pays, ni acheter, ni vendre, souffraient beaucoup de la famine et un grand nombre moururent de faim. 50 Ils demandèrent à grands cris à Simon de faire la paix avec eux, ce qu'il leur accorda, mais il les chassa de là et purifia la citadelle de toute souillure. 51 Il y fit son entrée le vingt-troisième jour du second mois de l'an cent soixante et onze, avec des chants de louange, des rameaux de palmiers, des cithares, des cymbales, des harpes, des hymnes et des cantiques, parce qu'un grand ennemi d'Israël était brisé. 52 Il ordonna qu'on célébrât chaque année ce jour d'allégresse, 53 il fortifia la montagne du temple, située à côté de la citadelle et il demeura là, lui et les siens. 54 Puis Simon voyant que son fils Jean se montrait homme de courage, lui donna le commandement de toutes les troupes, avec Gazara pour résidence.
1 Maccabées 14. 1 L'an cent soixante-douze, le roi Démétrius assembla ses armées et s'en alla en Médie, pour y recruter des troupes auxiliaires, afin de combatte Tryphon. 2 Arsace, roi de Perse et de Médie, ayant appris que Démétrius était entré sur son territoire, envoya un de ses généraux pour le prendre vivant. 3 Celui-ci se mit en marche et, ayant battu l'armée de Démétrius, il s'empara de sa personne et l'amena à Arsace, qui le mit en prison. 4 Le pays de Juda fut en paix durant tous les jours de Simon. Il s'appliqua à procurer la prospérité de son peuple et son autorité et sa gloire plurent au peuple durant tous ces jours. 5 Sans parler de ses autres titres de gloire, il prit Joppé pour en faire un port qui le mit en relation avec les îles de la mer. 6 Il recula les frontières de sa nation et fut maître du pays. 7 Il recueillit un grand nombre de prisonniers, il s'empara de Gazara, de Bethsur et de la citadelle, dont il ôta toutes les souillures et il n'y avait personne qui pût lui résister. 8 Chacun cultivait en paix sa terre, le sol donnait ses produits et les arbres des champs leurs fruits. 9 Les vieillards, assis sur les places publiques, s'entretenaient tous de la prospérité du pays et les jeunes gens revêtaient comme un ornement les habits de guerre. 10 Simon distribuait des approvisionnements aux villes et les pourvoyait de toutes les choses nécessaires à la défense : au point que son nom glorieux était célèbre jusqu'aux extrémités de la terre. 11 Il rétablit la paix dans son pays et Israël se réjouit d'une grande joie. 12 Chacun était assis sous sa vigne et son figuier et personne ne leur inspirait de crainte. 13 Il n'y avait plus d'adversaire pour les attaquer dans le pays, les rois ennemis furent vaincus en ces jours-là. 14 Il fut le soutien de tous les malheureux de son peuple, il se montra zélé pour la loi et fit disparaître tous les impies et les méchants. 15 Il glorifia le sanctuaire et multiplia les ustensiles sacrés. 16 Quand la nouvelle de la mort de Jonathas arriva à Rome et jusqu'à Sparte, ils en furent très affligés. 17 Mais lorsqu'ils surent que Simon, son frère, était grand prêtre à sa place et maître de tout le pays, ainsi que de toutes les villes qui s'y trouvent, 18 ils lui écrivirent sur des tables de bronze pour renouveler avec lui l'alliance et l'amitié qu'ils avaient faites avec Judas et avec Jonathas, ses frères. 19 Les lettres furent lues en présence de toute l'assemblée à Jérusalem et voici la copie de celle que les Spartiates envoyèrent : 20 "Les chefs des Spartiates et la cité à Simon, grand prêtre, aux anciens, aux prêtres et au reste du peuple des Juifs, leurs frères : salut. 21 Les ambassadeurs qui ont été envoyés à notre peuple nous ont entretenus de la gloire et de l'honneur dont vous jouissez et nous nous sommes réjouis de leur arrivée. 22 Et nous avons inscrit parmi les décisions du peuple ce qui a été dit par eux, savoir : Numénius, fils d'Antiochus et Antipater, fils de Jason, ambassadeurs des Juifs, sont venus vers nous pour renouveler amitié avec nous. 23 Et il a plu au peuple de recevoir ces hommes avec honneur et de déposer la copie de leurs discours aux archives publiques, pour que le peuple de Sparte en conserve la mémoire et nous en avons fait écrire cette copie pour Simon le grand prêtre." 24 Après cela, Simon envoya à Rome Numénius, avec un grand bouclier d'or du poids de mille mines, pour assurer l'alliance avec eux. 25 Quand le peuple eut appris ces choses, il dit : "Quel témoignage de reconnaissance donnerons-nous à Simon et à ses fils ? 26 Car il a montré une fermeté inébranlable, lui, ses frères et la maison de son père, ils ont combattu et repoussé les ennemis d'Israël et lui ont assuré la liberté." Ils gravèrent ces choses sur des tables de bronze, qu'ils suspendirent à une colonne sur le mont Sion. 27 En voici la copie : « Le dix-huitième jour du mois d'Élul, l'an cent soixante-douze, la troisième année de Simon, grand prêtre, dans Saramel, 28 en la grande assemblée des prêtres et du peuple, des princes de la nation et des anciens du pays, il a été publié ceci : « Dans les nombreux combats dont notre pays a été le théâtre, 29 Simon fils de Mathathias, d'entre les descendants de Jarib et ses frères, se sont exposés au danger et ont résisté aux ennemis de leur nation, afin que leur sanctuaire restât debout, ainsi que la loi et ils ont acquis à leur nation une grande gloire. 30 Jonathas rassembla sa nation et devint leur grand prêtre, puis il fut réuni à son peuple. 31 Leurs ennemis voulurent fouler leur pays et le dévaster et étendre la main sur leur sanctuaire. 32 Alors Simon se leva et combattit pour sa nation, il dépensa beaucoup de ses biens propres, fournit des armes aux hommes vaillants de sa nation et leur donna une solde, 33 il fortifia les villes de Judée, ainsi que Bethsur, située à la frontière, où se trouvaient auparavant les armes des ennemis et il y mit une garnison de troupes juives. 34 Il fortifia Joppé, située sur la mer et Gazara sur la frontière d'Azot, habitée autrefois par les ennemis et il y établit des Juifs et les approvisionna de toutes les choses nécessaires à leur relèvement. 35 Le peuple vit la conduite de Simon et la gloire qu'il se proposait de donner à sa nation et ils le constituèrent leur chef et leur grand prêtre, à cause de tous ces services qu'il leur avait rendus et de la justice et de la fidélité qu'il garda envers sa nation et parce qu'il travailla de toute manière à élever son peuple. 36 « Pendant qu'il vécut, tout prospéra entre ses mains, au point qu'il chassa les nations du pays qu'elles occupaient, ainsi que ceux qui étaient dans la cité de David à Jérusalem, lesquels s'étaient construit une citadelle d'où ils faisaient des sorties, souillant les alentours du sanctuaire et profanant grandement sa sainteté. 37 Il y établit des guerriers Juifs et la fortifia pour assurer la défense du pays et de la ville et il exhaussa les murailles de Jérusalem. 38 Le roi Démétrius lui assura en conséquence la souveraine sacrificature, 39 il le déclara son ami et lui accorda les plus grands honneurs. 40 Car il avait appris que les Romains appelaient les Juifs amis et alliés et frères et qu'ils avaient reçu honorablement les envoyés de Simon. 41 « Les Juifs et les prêtres ont donc trouvé bon que Simon soit prince et grand prêtre pour toujours, jusqu'à ce que paraisse un prophète digne de foi, 42 qu'il commande leurs armées, qu'il ait le soin des choses saintes, qu'il établisse les officiers pour les services publics, pour administrer le pays, veiller sur les armements et défendre les forteresses, 43 qu'il ait le soin des choses saintes, qu'il soit obéi de tous, que tous les actes publics dans le pays soient écrits en son nom et qu'il soit revêtu de pourpre et d'or. 44 Il ne sera permis à personne du peuple ou d'entre les prêtres de rejeter aucun de ces points, de contredire aucun ordre donné par lui, de convoquer sans sa permission aucune assemblée dans le pays, de porter robe de pourpre ou agrafe d'or. 45 Quiconque agira contrairement à ce décret ou en violera quelque article, encourra un châtiment. 46 "Il a paru bon au peuple d'investir Simon du pouvoir d'agir selon ce décret. 47 Simon accepta, il voulut bien remplir les fonctions de grand prêtre, de chef des armées et de gouverneur des Juifs et des prêtres et exercer le commandement suprême." 48 On décida de graver ce document sur des tables de bronze et de les placer en évidence dans la galerie du temple, 49 et d'en déposer une copie dans la chambre du trésor, pour servir à Simon et à ses fils.
1 Maccabées 15. 1 Le roi Antiochus, fils de Démétrius, envoya des îles de la mer une lettre à Simon, grand prêtre et gouverneur des Juifs et à toute la nation, 2 elle était ainsi conçue : "Le roi Antiochus, à Simon, grand prêtre et gouverneur et à la nation des Juifs : salut. 3 Puisque des misérables se sont emparés du royaume de nos pères, que je veux le revendiquer afin de le rétablir tel qu'il était auparavant et que j'ai rassemblé des troupes nombreuses et équipé beaucoup de bateaux de guerre, 4 ayant l'intention de débarquer dans le pays, pour tirer vengeance de ceux qui ont ruiné notre pays et qui ont dévasté un grand nombre de villes de ce royaume, 5 je te confirme toutes les remises de tributs que t'ont accordées les rois mes prédécesseurs et toutes les autres remises qu'ils t'ont concédées. 6 Je te permets de frapper monnaie à ton empreinte pour ton pays. 7 Que Jérusalem et le temple soient libres, que toutes les armes que tu as fabriquées et les forteresses que tu as bâties et que tu occupes te demeurent. 8 Que toute chose due ou à devoir au trésor royal te soit remise dès à présent et pour toujours. 9 Lorsque nous serons rentrés en possession de notre royaume, nous t'honorerons magnifiquement, toi, ta nation et le sanctuaire, de telle sorte que votre gloire brillera dans tout l'univers." 10 L'an cent soixante-quatorze, Antiochus se mit en marche vers le pays de ses pères et toutes les troupes vinrent se ranger auprès de lui, de sorte que peu d'hommes demeurèrent à Tryphon. 11 Le roi Antiochus se mit à sa poursuite et Tryphon vint en fuyant à Dora, sur la mer. 12 Car il voyait que des maux s'amassaient sur lui et que son armée l'abandonnait. 13 Antiochus vint camper devant Dora avec cent vingt mille combattants et huit mille cavaliers. 14 Il investit la ville et, comme des navires s'approchèrent du côté de la mer, il la pressa et par terre et par mer, ne laissant personne y entrer ou en sortir. 15 Cependant arrivèrent de la ville de Rome, Numénius et ceux qui l'avaient accompagné, avec des lettres adressées aux rois et aux pays, en voici la teneur : 16 « Lucius, consul des Romains au roi Ptolémée : salut. 17 Les ambassadeurs des Juifs se sont rendus auprès de nous comme nos amis et nos alliés, pour renouveler l'ancienne amitié et alliance, ayant été envoyés par le grand prêtre Simon et par le peuple juif. 18 Ils ont apporté un bouclier d'or de mille mines. 19 C'est pourquoi il nous a semblé bon d'écrire aux rois et aux pays de ne pas leur causer de dommage, de n'attaquer ni eux, ni leurs villes, ni leur pays et de ne pas prêter assistance à ceux qui leur feraient la guerre. 20 Il nous a semblé bon de recevoir d'eux le bouclier. 21 Si donc des hommes pervers se sont enfuis de leur pays dans le vôtre, livrez-les au grand prêtre Simon pour qu'il les châtie selon leur loi. » 22 La même lettre fut adressée au roi Démétrius, à Attale, à Ariarathe et à Arsace, 23 ainsi qu'à tous les pays : à Lampsaque, aux Spartiates, à Délos, à Mynde, à Sicyone, à la Carie, à Samos, à la Pamphylie, à la Lycie, à Halicarnasse, à Rhodes, à Phasélis, à Cos, à Side, à Aradus, à Gortyne, à Cnide, à Chypre et à Cyrène. 24 Ils firent une copie de cette lettre pour Simon, le grand prêtre. 25 Le roi Antiochus attaqua Dora le second jour, faisant approcher ses troupes toujours de plus en plus près et construisant des machines et il enferma Tryphon, de manière qu'on ne pouvait ni entrer ni sortir. 26 Alors Simon lui envoya un secours de deux mille hommes d'élite, ainsi que de l'argent, de l'or et un matériel considérable. 27 Le roi ne voulut pas les recevoir, mais il révoqua tous les engagements antérieurs qu'il avait pris vis-à-vis de Simon et le traita comme un étranger. 28 Il lui envoya Athénobius, un de ses amis, pour communiquer avec lui et lui dire : "Vous occupez Joppé, Gazara et la citadelle de Jérusalem, qui sont des villes de mon royaume. 29 Vous avez dévasté leurs environs, faisant un grand ravage dans le pays et vous vous êtes rendus maîtres de beaucoup de lieux qui font partie de mes états. 30 Maintenant donc, livrez-nous les villes dont vous vous êtes emparés et les tributs des localités dont vous vous êtes rendus maîtres, en dehors du territoire de la Judée. 31 Sinon, donnez à la place cinq cents talents d'argent et, pour les dévastations que vous avez commises et pour les tributs dus par ces villes, cinq cents autres talents : faute de quoi nous irons vous faire la guerre." 32 Athénobius, ami du roi, étant arrivé à Jérusalem, vit la magnificence de Simon, un buffet couvert de vases d'or et d'argent et la grande pompe dont il était entouré, il en fut stupéfait et il répéta les paroles du roi. 33 Simon lui répondit : "Ce n'est pas une terre étrangère que nous avons prise, ni des biens d'autrui dont nous nous sommes emparés, mais c'est l'héritage de nos pères, qui avait été pendant quelque temps injustement possédé par nos ennemis. 34 Pour nous, trouvant l'occasion favorable, nous revendiquons l'héritage de nos pères. 35 Quant à Joppé et à Gazara que tu réclames, ces deux villes faisaient beaucoup de mal à notre peuple et dans notre pays, nous donnerons pour elles cent talents." Athénobius ne lui répondit pas un mot, 36 mais il s'en retourna irrité vers le roi et lui rapporta la réponse de Simon, la magnificence de sa cour et tout ce qu'il avait vu, ce qui jeta le roi dans une grande colère. 37 Or, Tryphon s'enfuit sur un navire à Orthosias. 38 Le roi nomma Cendébée commandant du littoral et lui donna une armée de fantassins et de cavaliers. 39 Et il lui ordonna d'établir son camp en face de la Judée, de fortifier Gédor, d'en assurer les portes et de guerroyer contre le peuple. Le roi cependant poursuivait Tryphon. 40 Cendébée, s'étant rendu à Jamnia, commença à irriter le peuple, à envahir la Judée, à faire des prisonniers et à massacrer. Il fortifia Gédor 41 et il y mit des cavaliers et des troupes de pied, pour faire des sorties et infester les chemins de la Judée, comme le roi le lui avait commandé.
1 Maccabées 16. 1 Jean monta de Gazara et vint annoncer à son père ce que faisait Cendébée. 2 Simon appela ses deux fils aînés, Judas et Jean et leur dit : "Mes frères et moi et la maison de mon père, avons combattu les ennemis d'Israël depuis notre jeunesse jusqu'à ce jour et nous avons souvent réussi par nos mains à sauver Israël. 3 Maintenant je suis devenu vieux et vous, par la grâce divine, vous avez assez d'années, prenez ma place et celle de mon frère, allez combattre pour notre nation et que le secours du ciel soit avec vous." 4 Puis il choisit dans le pays vingt mille combattants et des cavaliers, qui se mirent en marche contre Cendébée, ils campèrent la nuit à Modin. 5 S'étant levés le matin, ils s'avancèrent vers la plaine et voici qu'une nombreuse armée de fantassins et de cavaliers vint à leur rencontre, le lit d'un torrent les séparait. 6 Jean avec ses hommes établit son camp en face d'eux. S'apercevant que ses troupes tremblaient de traverser le torrent, il le franchit le premier, ce qu'ayant vu, ses guerriers le passèrent après lui. 7 Il partagea son armée en deux corps, rangeant les cavaliers entre les fantassins, or la cavalerie des ennemis était fort nombreuse. 8 Ils firent retentir les trompettes et Cendébée fut mis en fuite avec son armée, beaucoup tombèrent frappés à mort et le reste chercha un refuge dans la forteresse. 9 Alors Judas, frère de Jean, fut blessé, mais Jean poursuivit les fuyards jusqu'à ce qu'il arrivât à Gédor, que Cendébée avait fortifié. 10 Les vaincus s'enfuirent jusqu'aux tours qui sont dans les champs d'Azot et il livra la ville au feu. Deux mille d'entre eux périrent et Jean retourna en paix dans la Judée. 11 Ptolémée, fils d'Abobus, avait été établi gouverneur militaire de la plaine de Jéricho, il possédait beaucoup d'or et d'argent, 12 car il était gendre du grand prêtre. 13 Son cœur s'enorgueillit, il aspira à se rendre maître du pays et il méditait des desseins perfides contre Simon et ses fils, pour les perdre. 14 Or Simon, qui inspectait les villes de Judée, s'occupant avec sollicitude de leur bien-être, descendit à Jéricho, lui, Mathathias son fils et Judas, l'an cent soixante-dix-sept, au onzième mois, c'est le mois de Sabat. 15 Le fils d'Abobus les reçut par ruse dans une petite forteresse, nommée Doch, qu'il avait fait construire, il leur prépara un grand festin et y tint des hommes cachés. 16 Lorsque Simon fut ivre, ainsi que ses fils, Ptolémée se leva avec ses hommes et, saisissant leurs armes, ils se précipitèrent sur Simon, dans la salle du festin et le massacrèrent avec ses deux fils et quelques serviteurs. 17 Il commit ainsi une grande trahison et rendit le mal pour le bien. 18 Aussitôt Ptolémée écrivit au roi pour l'informer de l'événement et lui demander d'envoyer des troupes à son aide, afin qu'il lui livrât le pays et les villes des Juifs. 19 Il dépêcha d'autres émissaires à Gazara pour tuer Jean et expédia des lettres aux généraux, les convoquant près de lui, pour leur donner de l'argent, de l'or et des présents. 20 Il en envoya d'autres encore pour occuper Jérusalem et la montagne du temple. 21 Mais un messager, ayant pris les devants, vint annoncer à Jean, dans Gazara, le meurtre de son père et de ses frères et il ajouta : "Il a aussi envoyé des assassins pour te tuer". 22 A cette nouvelle, Jean fut tout bouleversé, il se saisit des hommes qui venaient pour le tuer et il les fit mourir, car il reconnut qu'ils avaient l'intention de le tuer. 23 Le reste de l'histoire de Jean, de ses guerres, des exploits qu'il accomplit, des murailles qu'il fit construire et de toutes ses actions, 24 voici que tout cela est écrit dans les Annales de sa souveraine sacrificature, à partir du jour où il devint grand prêtre après son père.
Notes sur le 1er livre des Maccabées
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1.1-9 Règne d’Alexandre le Grand et partage de son royaume après sa mort. ― Alexandre III, surnommée le Grand, né en 356, mort en 323 avant Jésus-Christ, fils de Philippe II, roi de Macédoine (360-336), succéda à son père en 336. ― Qui régna le premier dans la Grèce. Alexandre n’eut pas le titre de roi de Grèce, mais il en eut effectivement le premier la puissance. ― Darius III Codoman, dernier roi des Perses (336-331). Alexandre ayant passé l’Hellespont avec son armée, en 334, battit les Perses en juin de la même année, sur les bords du Granique, et Darius en personne, d’abord en novembre 333, à Issus, et enfin en octobre 331 près d’Arbèles. Darius fugitif périt assassiné et tout son empire tomba ainsi entre les mains d’Alexandre.
1.1 Céthim. C’est ainsi que les Hébreux nommaient la Macédoine. Voir plus bas, 1 Maccabées 8, 5 ; et Genèse 10, 4 ; Isaïe 23, 1.
1.2 Tua les rois de la terre, Bessus, meurtrier de Darius, qui avait pris le nom d’Artaxerxès et le titre de roi. Alexandre peut être considéré aussi comme ayant fait périr Darius, celui-ci ayant été assassiné à la suite de sa défaite.
1.3 Jusqu’aux confins de la terre, c’est-à-dire, jusqu’aux Indes ; les anciens ne connaissaient rien au-delà.
1.4 Son cœur s’éleva. Il voulut se faire adorer comme un dieu et fit périr le philosophe Callisthène qui refusa de lui rendre un culte.
1.8 Régna douze ans et huit mois, de 336 à 323. Pris de la fièvre dans la nuit du dernier jour de mai au 1er juin, il mourut le soir du 11 juin.
1.9 Ses serviteurs, ses généraux, possédèrent un royaume, Antigone, en Asie, Ptolémée en Égypte, Séleucus à Babylone, puis à Antioche, Lysimaque en Thrace, Cassandre en Macédoine.
1.11-67 Maux produits en Judée par les Juifs infidèles sous le règne d’Antiochus IV Épiphane, fils d’Antiochus III le Grand (222-187) et frère de Séleucus (187-175).
1.11 L’Illustre ; en Grec Épiphane. ― Du roi Antiochus le Grand. ― La cent trente-septième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante quatorzième avant Jésus-Christ. ― Du règne des Grecs ou des l’ère des Séleucides. Cette ère date de la victoire que Séleucus Ier Nicator, fondateur de la dynastie des Séleucides, remporta près du Tigre, sur Nicanor, général d’Antigone, pendant l’été de l’an 313 à 311 avant Jésus-Christ ; elle commence à l’automne 312, d’après le calcul des Syriens, et au printemps de la même année, d’après le calcul des Juifs. L’an 137 de l’ère des Séleucides correspond, d’après cette double manière de compter, à l’an 174 ou à l’an 175. ― A la conclusion de la paix qu’Antiochus III avait été obligé de faire avec les Romains après la bataille de Magnésie (189), voir plus loin, 1 Maccabées 8, 7, le roi de Syrie dut livrer à ses vainqueurs vingt otages parmi lesquels était son fils. En 174, Antiochus Épiphane fut remplacé à Rome par le fils de son frère Séleucus IV Philopator. Pendant qu’Antiochus retournait en Syrie, Séleucus fut assassiné par un de ses courtisans, Héliodore, qui essaya de s’emparer du trône. Antiochus Épiphane, avec l’aide des gens de Pergame, l’empêcha de réaliser ses desseins ambitieux et il fut reconnu lui-même comme roi par les Romains.
1.12 Des fils iniques, dont le principal était Jason. Voir 2 Maccabées 4, 7.
1.14 Du roi ; Antiochus Épiphane.
1.15 Gymnase ; lieu principalement destiné aux exercices du corps, où l’on s’exerçait tout nu à lutter, à sauter, etc., et où l’on célébrait des jeux en l’honneur des divinités. Comparer à 2 Maccabées 4, 9.
1.17 Et le royaume, etc.; c’est-à-dire, une fois établi dans son royaume, il forma le dessein de régner en Égypte. ― Il entreprit de régner dans la terre d’Égypte. Antiochus Épiphane fit plusieurs campagnes en Égypte. Celle dont il est question ici est la seconde, comme nous l’apprend 2 Maccabées 5, 1.
1.19 Ptolémée VI Philométor (180-146), roi d’Égypte, d’après l’opinion la plus commune, ou Ptolémée VII Physcon, son frère (170-117), qui régna une première fois pendant que Philométor était dans les mains d’Antiochus. Pour l’explication plus détaillée des événements auxquels il est fait ici allusion, voir 2 Maccabées 3, 3 ; 4, 21.
1.21 La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répondait à la cent soixante-huitième avant Jésus-Christ.
1.23 Lieu saint ; littéralement, sanctification, mot qui ordinairement dans ce livre signifie le temple. ― Le chandelier qui éclairait ; littéralement, le chandelier de la lumière ; probablement le chandelier à sept branches (voir Zacharie, 4, 2). ― Les couronnes. Voir plus bas, 1 Maccabées 4, 57.
1.30 Années de jours ; hébraïsme pour années pleines, entières. ― Le roi, etc. Voir 2 Maccabées 5, verset 24 et suivants. ― Un chef des tributs, Apollonius, chargé de lever les impôts, qui fit plus tard une campagne contre les Juifs et y perdit la vie. Voir plus loin, 1 Maccabées 3, 10-11.
1.35 La cité de David ; c’est-à-dire la citadelle.
1.41 Voir Tobie, 2, 6 ; Amos, 8, 10.
1.43 Sa loi, sa religion.
1.46 Livres ; dans le grec, petits livres, qu’on entend généralement de lettres, d’autant que le terme hébreu correspondant signifie écrit, lettre et livre.
1.51 Les ordonnances, ainsi que les commandements, la loi et les préceptes de Dieu sont nommés justifications, parce qu’en les observant nous sommes justifiés, et nous croissons en justice et en sainteté.
1.57 Au quinzième jour. Dans toute la suite de ce livre et du suivant, on lit que ce fut le vingt-cinquième jour qu’eut lieu la profanation du temple ; ce qui peut faire supposer que le mot quinzième est ici une faute de copiste, ou qu’en vertu d’un hébraïsme dont la Bible fourni de nombreux exemples, le verbe au lieu d’indiquer une chose comme positive, ne signifie réellement que dire, déclarer, publier. Ainsi le vrai sens serait ici, que dès le quinzième du mois de Casleu, le roi déclara, publia, etc., que l’idole serait dressée ; ce qui fut exécuté le vingt-cinquième. ― Casleu était le neuvième mois de l’année sacrée, le troisième de l’année civile. Voir Aggée, 2, 11. ― La cent quarante-cinquième année du règne des Grecs, et la cent soixante-sixième avant Jésus-Christ. ― L’abominable idole ; le simulacre de Jupiter Olympien. Comparer à 2 Maccabées 6, 2.
1.61 Qui se trouvait, etc. Il paraît par 2 Maccabées 6, 7, qu’on célébrait chaque mois la fête de la naissance du roi, et qu’on obligeait tous ceux qui habitaient les différentes villes à participer aux sacrifices qu’on y offrait pour la santé du prince.
1.63 Les femmes… étaient massacrées. Voir 2 Maccabées 6, 10.
1.64 Leurs maisons ; les maisons où ils les trouvaient.
1.67 Une grande colère, c’est-à-dire, les effets de la colère de Dieu contre les prévaricateurs.
2.1-70 Histoire de Mathathias, père des Maccabées. Simon, le grand-père de Mathathias, est désigné dans Josèphe par l’appellation de l’Asmonéen, d’où le surnom d’Asmonéen qu’on donne aussi à la famille des Maccabées.
2.1 Joarib, ou Joiarib ; sa famille était une des vingt-quatre familles sacerdotales (voir 1 Chroniques, 24, 7). ― Modin, au nord-ouest de Jérusalem, non loin de la mer ; c’est un bourg selon saint Jérôme, dans son commentaire sur Isaïe (XXX) ; mais dans ce même chapitre 2, versets 15, 17, 23, 27, 28, où il est question de ce lieu, il y est constamment désigné sous le nom de ville, tant dans le texte grec que dans la Vulgate.
2.4 Judas… Machabée. Voir plus loin, 1 Maccabées 3, 1.
2.9 Comme des captifs ; c’est-à-dire, dans une terre étrangère.
2.11 Magnificence, ou bien ornement, parure, gloire ; car le terme grec a ces diverses significations.
2.15 Là ; à la montagne de Modin. Voir le verset 1.
2.17 Répondant, c’est-à-dire, élevant la voix, prenant la parole ; car telle est la signification primitive du verbe hébreu rendu dans le grec et le latin par répondant, et la seule qui convienne dans ce passage.
2.18 Parmi les amis du roi. Ami du roi était un titre officiel donné aux personnes qui avaient la confiance du roi et en particulier aux grands dignitaires de la cour, qui remplissaient les grandes fonctions militaires et administratives. Parmi les amis du roi, on distinguait les principaux ou premiers, titre supérieur à celui de simple ami, voir 1 Maccabées 10, 65 ; 11, 27 ; 2 Maccabées 8, 9.
2.21 Les ordonnances de Dieu sont appelées justices, parce qu’elles sont toutes fondées sur la justice, et qu’elles ne contiennent rien qui ne soit parfaitement conforme à l’équité la plus rigoureuse.
2.26 Voir Nombres, 25, 13. ― Salomi, nommé Salu dans Nombres, 25, 14.
2.29 Dans le désert de Juda, sur la rive occidentale de la mer Morte, désert d’une grande aridité, excepté là où sont des sources, qui entretiennent autour d’elles une riche végétation.
2.32 ; 2.34 ; 2.38 Sabbats ; ce pluriel constamment employé dans le texte grec lui-même indique que la guerre devait se faire, et qu’elle se fit réellement pendant plusieurs sabbats.
2.38 Mille âmes d’homme ; hébraïsme, pour mille personnes.
2.40 L’un dit à l’autre ; littéralement et par hébraïsme, un homme dit à son prochain. ― Nos âmes ; nos vies ou nos personnes. ― Pour notre loi voir 1 Maccabées¸1, 51.
2.42 Assidéens, en hébreu justes, pieux, saints, paraît désigner ici ceux qui s’étaient consacrés plus particulièrement au service du Seigneur, tels que furent les Réchabites et les Esséniens. ― Très brave ; littéralement et par hébraïsme, brave par les forces.
2.48 Ils se retirèrent ; c’est-à-dire, ils délivrèrent la loi de l’asservissement des nations et des rois, et ne permirent pas à l’impie Antiochus d’abuser de son pouvoir. ― Force, ou puissance ; littéralement et par hébraïsme, corne.
2.52 Voir Genèse 22, 2.
2.53 Voir Genèse 41, 40.
2.54 Nombres 25, 13 Ecclésiastique 45, 28.
2.55 Voir Josué, 1, 2.
2.56 Voir Nombres, 14, 6 ; Josué, 14, 14.
2.57 Voir 2 Rois, 2, 4.
2.58 Voir 2 Rois, 2, 11.
2.59 Voir Daniel 3, 50.
2.60 Voir Daniel 6, 22.
2.66 Très brave. Voir le verset 42.
2.67 Vous vengerez entièrement ; littéralement, vous vengerez la vengeance. Voir sur cet hébraïsme, le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.
2.68 Rendez rétribution aux nations ; littéralement : Rétribuez rétribution aux nations, c’est-à-dire, donnez aux nations avec une exactitude rigoureuse ce qu’elles ont mérité ; même hébraïsme qu’au verset 67.
2.70 La cent quarante-sixième année du règne des Grecs (voir 1 Maccabées 1, 11) ; elle répond à la cent soixante-cinquième avant Jésus-Christ.
3.1 Machabée. Ce surnom glorieux, qui devint celui de la famille de Mathathias, signifie probablement marteau, parce que Judas fut comme un marteau qui écrasa les ennemis de son peuple.
3.3 ; 3.15 Le camp, c’est-à-dire, toute l’armée.
3.6 Le salut ; c’est lui qui procura le salut du peuple.
3.10 Apollonius. C’est probablement celui qui avait été chargé de lever les tributs, voir plus haut, 1 Maccabées 1, 30. La guerre ouverte n’avait pas éclaté pendant la vie de Mathathias. Elle commence maintenant pour ne cesser que par l’affranchissement final du peuple juif.
3.13 Nous ne savons sur Séron, général d’Antiochus Épiphane, que ce que nous en raconte le texte, versets 13 à 24.
3.15 Des impies, c’est-à-dire des Juifs qui avaient apostasié.
3.16 De lui, de Séron. Voir le verset 13. ― Béthoron, ville d’Éphraïm, à l’entrée des défilés qui conduisent dans la Séphéla ou plaine des Philistins.
3.21 Nos âmes, nos vies ou nos personnes.
3.24 Judas poursuivit l’armée syrienne de Béthoron-le-Haut, sur la hauteur, à l’entrée du passage, à la descente qui conduit à Béthoron-le-Bas, à la sortie du passage qui débouche dans la plaine des Philistins.
3.30 Comme une première, etc., c’est-à-dire, comme il avait eu une première, etc.
3.31 En Perse se prend ici dans un sens large, pour désigner la province du royaume de Syrie qui s’étendait au-delà de l’Euphrate et comprenait la Médie, outre la Perse. Voir plus loin, 1 Maccabées 6, 56.
3.32 Lysias commanda les armées du roi de Syrie sous Antiochus IV Épiphane et sous Antiochus V Eupator. Chargé de gouverner le royaume et de soumettre la Judée pendant qu’Antiochus IV allait au-delà de l’Euphrate, il envoya d’abord contre Judas Machabée une première armée sous le commandement de Ptolémée, de Nicanor et de Gorgias (166-165), puis, celle-ci ayant été battue, une seconde qu’il commanda lui-même l’année suivante, mais qui fut également défaite. Lysias, de retour à Antioche, s’occupait à préparer de nouveaux armements, quand il y apprit la mort d’Antiochus Épiphane. D’après les dernières volontés de ce prince, la régence devait être confiée à un personnage appelé Philippe (voir 1 Machabée, 6, 14), pendant la minorité d’Antiochus V Eupator ; mais Lysias, sans respecter ces ordres, s’empara du pouvoir au nom du jeune roi, dont il se fit un instrument et, en 163-162, il entreprit une nouvelle campagne contre la Judée. Elle lui fut d’abord favorable. Judas Machabée à Bethzachara et Jérusalem, assiégée. La situation des Juifs devenait fort critique, lorsque les nouvelles de Syrie obligèrent Lysias à suspendre la guerre et à faire la paix avec Judas pour retourner précipitamment à Antioche. Philippe voulut en vain arracher le pouvoir à son antagoniste. Lysias réussit à triompher de son rival. Cependant peu après Démétrius Ier devenait roi de Syrie et faisait périr Lysias et son pupille Antiochus V (162 avant Jésus-Christ).
3.33 Antiochus, son fils, connu sous le nom d’Antiochus V Eupator.
3.37 La cent quarante-septième année du règne des Grecs (voir 1 Maccabées 1, 11) ; elle répond à l’an 164 avant Jésus-Christ. ― Antioche, sur l’Oronte, au pied d’une montagne dans une plaine très fertile, capitale du royaume de Syrie sous les Séleucides. ― Les provinces supérieures, la Perse et la Médie.
3.38 Ptolémée, fils de Dorymine, surnommé Macron, avait été gouverneur de Chypre sous Ptolémée Philométor. Il avait livré cette île à Antiochus Épiphane, qui avait fait de lui son favori et l’avait nommé gouverneur de la basse Syrie et de la Phénicie. Il fut disgracié sous Antiochus V Eupator et s’empoisonna. Son père Dorymine est peut-être un Étolien de ce nom qui avait combattu contre Antiochus le Grand, quand celui-ci attaqua la Cœlésyrie. ― Nicanor était fils de Patrocle, un des plus ardents ennemis des Juifs ; il périt dans un combat contre Judas Machabée. ― Gorgias fut le général syrien sur lequel Judas Machabée remporta sa première grande victoire.
3.40 Près d’Emmaüs, aujourd’hui Amouas, à l’extrémité de la plaine de la Séphéla, au pied des premières montagnes de Juda, à peu près à moitié chemin entre Jaffa et Jérusalem. Cette ville fortifiée par Bacchide, voir 1 Maccabées 9, 50, fut plus tard brûlée par Quintilius Varus et rebâtie par l’empereur Héliogabale sous le nom de Nicopolis.
3.41 Entendirent leur nom ; apprirent leur arrivée. ― Et ils prirent, etc. Voir 2 Maccabées 8, verset 10 et suivants. ― Le commerce des esclaves était une des parties principales du commerce des Phéniciens et des Philistins. Ces derniers sont très probablement désignés ici sous le nom d’étrangers. Nicanor avait fait venir ces marchands d’esclaves des bords de la mer afin de pouvoir payer avec l’argent qu’ils lui donneraient, en échange des esclaves, le tribut que le roi de Syrie était tenu de payer aux Romains.
3.43 Chacun à son prochain ; hébraïsme pour l’un à l’autre.
3.46 Maspha, avant que le temple fut bâti, était un lieu de prières (voir 1 Rois, 7, vv. 5, 9) ; et sous Judas Machabée, le temple se trouvant souillé et profané par les nations, c’est à Maspha que les Juifs se rendaient, pour y faire comme ils pouvaient les exercices de leur religion. ― Maspha, la Neby-Samouil d’aujourd’hui, sur hauteur d’où la vue domine Jérusalem, la mer Méditerranée et les montagnes à l’est du Jourdain, à cinq milles romains de Jérusalem, près de Rama.
3.48 Ils étendirent les livres. Les livres alors étaient en forme de rouleaux. ― Dans lesquels les païens, etc. Les païens cherchaient d’ordinaire dans les Livres sacrés des prétextes pour autoriser leurs fables et toutes leurs cérémonies sacrilèges. Les Juifs s’indignent de cette profanation, et conjurent le Seigneur de ne pas la souffrir plus longtemps.
3.49 Les ornements sacerdotaux qu’ils avaient sauvés du temple, lorsqu’Antiochus, et ensuite Apollonius, le profanèrent. ― Les Nazaréens, après avoir accompli le temps de leurs vœux, devaient offrir des hosties dans le temple (voir Nombres, 6, versets 1 et suivants) ; mais dans l’état où se trouvaient les Juifs, ils ne pouvaient que se présenter aux prêtres, et prier le Seigneur de les mettre à même d’exercer plus parfaitement son culte, en leur rendant l’usage du temple. Or c’est la prière qu’ils lui font en commun dans les versets suivants.
3.54 Ils firent retentir, etc. La loi ordonnait aux prêtres de sonner des trompettes avant le combat (voir Nombres, 10, 8-9).
3.55 Des tribuns commandant à mille hommes ; des centurions, à cent ; des pentacontarques, à cinquante et des décurions à dix.
3.56 Selon la loi. Voir Deutéronome, 20, verset 5 et suivants ; Juges, 7, 3.
3.58 Ceignez-vous. Voir sur cette expression, Habacuc, 3, 16.
4.1 Gorgias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 38.
4.2 Ceux qui, etc., littéralement, et par hébraïsme, les fils qui, etc.
4.6 De boucliers et de glaives ; le texte grec et quelques exemplaires latins ajoutent : Comme ils les auraient voulus. On comprend en effet difficilement que les Juifs qui avaient déjà gagné deux batailles, qui avaient profité des dépouilles et des armes des troupes d’Apollonius et de Séron, fussent alors absolument sans boucliers et sans glaives ; et n’est-il pas dit expressément un peu plus bas (voir verset 15) qu’ils percèrent par le glaive tous les soldats de Nicanor qui ne purent se sauver par la fuite ?
4.9 Voir Exode 14, 9.
4.15 Gézéron ; probablement la même ville que Gézer (voir 2 Rois, 5, 25) ou Gazer, dans la tribu d’Éphraïm (voir Josué, 16, 3 ; 21, 21). ― Idumée ; petite contrée au midi de Juda. ― Azot, Jamnia ; villes des Philistins dont la première était à huit lieues et la seconde à vingt-deux au sud d’Emmaüs. ― Trois mille hommes furent tués sur place, sans compter ceux qui le furent dans la fuite, et qu’on peut évaluer à plus de six mille, puisque l’auteur du 2e livre des Maccabées (voir 2 Maccabées 8, 24) porte le nombre général des morts à plus de neuf mille.
4.22 Dans le pays des étrangers, des Philistins.
4.23 La pourpre marine se faisait avec le sang du poisson nommé purpura, et elle était plus estimée que celle qui se tirait de certaines herbes. ― La pourpre marine était de couleur écarlate ; l’hyacinthe était une espèce de pourpre tirant sur le violet.
4.24 Parce qu’il est bon, etc. ; reprise ou refrain d’un cantique d’actions de grâces, et particulièrement du Psaume 135.
4.29 Béthoron. Voir 1 Maccabées 3, 16.
4.30 Voir 1 Samuel 17, 50 ; 14, 13.
4.35 Lysias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32. ― Antioche. Voir 1 Maccabées 3, 37.
4.36 Purifier ; c’est-à-dire, faire disparaître les objets profanes, comme l’autel des idoles, etc. ― Renouveler ; c’est-à-dire, consacrer, destiner de nouveau au culte du Seigneur par la prière, les sacrifices, etc.
4.38 Les chambres ce mot comprend les magasins et les habitations des prêtres dans les parvis du temple.
4.41 Afin de combattre contre ceux, etc. ; ou plutôt, afin de leur résister, dans le cas où ils voudraient empêcher Judas et les siens de purifier le temple.
4.43 Les pierres de contamination, les pierres qui avaient été souillées en servant à l’autel sacrilège, dressé sur l’autel des holocaustes (voir 1 Maccabées 1, 57).
4.46 La montagne de la maison, la montagne où le temple était bâti.
4.47 Selon la loi. Voir Exode 20, 25.
4.48 De la maison, c’est-à-dire du temple.
4.51 Des pains de proposition (voir Exode 25, 30). ― Les voiles étaient à l’entrée du saint et du sanctuaire.
4.52 Casleu. Voir 1 Maccabées 1, 57. ― La cent quarante-huitième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante-troisième avant Jésus-Christ.
4.55 Bénirent en élevant leur voix jusqu’au ciel.
4.57 Ils ornèrent, etc., ils rétablirent autant qu’ils le purent la façade du temple, et ils y remirent des ornements pareils à ceux qu’Antiochus en avait enlevés. ― Les couronnes et les petits boucliers étaient des monuments des victoires des Hébreux, et des marques de leur reconnaissance envers le Dieu des armées. ― Les chambres. Voir le verset 38.
4.59 La dédicace de l’autel ; fête connue dans l’Évangile sous le nom d’Encænia (voir Jean 10, 22). ― A des temps fixés ; littéralement, en ses temps.
4.61 Bethsura ; ville entre Jérusalem et Hébron, sur les frontières de l’Idumée. ― Bethsura, ville de la tribu de Juda, aujourd’hui Kherbet Beit-Sour, est située sur une colline isolée de trois côtés par de petites vallées et des rochers à pic. Le quatrième côté est adhérent au reste de la colline. Les rochers sont percés de grottes sépulcrales. Du côté du nord, contre la paroi du rocher, il y a un beau puits dont l’eau bonne à boire alimentait la ville actuellement ruinée. ― Bethsura domine la route conduisant à Hébron qui se trouve à environ une heure et demie de marche plus au sud. Hébron, à cette époque, appartenait aux Iduméens. Les Syriens paraissent être venus plusieurs fois attaquer la Judée en contournant le sud de la mer Morte et en arrivant par conséquent en Juda par l’Idumée. De là l’importance de Bethsura. C’était la première place forte du domaine de la Judée qui pouvait arrêter les Syriens dans leur marche.
5.3 Acrabathane ; lieu situé vers l’extrémité méridionale de la mer Morte, frontière de l’Idumée. C’est probablement le défilé qui est nommé ailleurs la Montée du Scorpion. Comparer à Nombres, 34, 4 ; Josué, 15, 3, etc.
5.4 Les fils de Béan sont inconnus d’ailleurs. Il y avait près de la mer Morte une ville nommée Béon (voir Nombres, 32, 3) ; c’est peut-être la même que Béan.
5.5 L’anathème ; c’est-à-dire, l’extermination entière.
5.6 Les fils d’Ammon habitaient au nord-est de la mer Morte, entre l’Arnon et le Jabok. Ils avaient pour capitale Rabbath-Ammon, sur le cours supérieur du Jabok. ― Timothée, qui porte un nom grec, ne devait pas être Ammonite, mais le général syrien de ce nom (voir 2 Maccabées 10, 24).
5.8 Ses filles ; c’est-à-dire, suivant le style de l’Écriture, les villes ou les villages qui en dépendaient. ― Gazer, ville de la tribu de Gad, qui, à l’époque des rois, était tombée au pouvoir des Moabites et appartenait maintenant aux Ammonites. C’est probablement l’es-Ssir actuel, à la source de l’ouadi de ce nom, à l’ouest de Rabbath-Ammon ou Philadelphie et au nord d’Hésébon.
5.9 Datheman, forteresse d’ailleurs inconnue ; le grec lit Dathema, que quelques-uns confondent avec Rethma (voir Nombres, 33, 18). Il est certain qu’en hébreu les lettres d et r ont la plus grande ressemblance.
5.11 Timothée, selon plusieurs exégètes, n’est pas celui du verset 6, lequel fut tué avec son frère Chéréas à Gazara l’année précédente (voir 2 Maccabées 10, 37).
5.13 Tubin, probablement la terre de Tob, au-delà du Jourdain, dans le pays de Galaad (voir Juges, 11, vv. 3, 5).
5.15 Ptolémaïde, l’Accho du livre des Juges, port de la Méditerranée, à l’embouchure du Bélus, près du mont Carmel, appelée plus tard Saint-Jean-d’Acre. Elle avait pris d’un des Ptolémées d’Égypte son nom grec de Ptolémaïde. ― La Galilée, partie septentrionale de la Palestine, où les étrangers, c’est-à-dire les païens, étaient mêlés aux Juifs.
5.18 Joseph et Azarias ne nous sont pas autrement connus.
5.23 Arbates, que quelques-uns croient être pris de l’hébreu Araboth ou mieux Haraboth, lieux stériles, incultes, plaines, pourrait cependant signifier une ville, ou une petite contrée de la Galilée, puisque Abialbon, un des vaillants guerriers de David, est qualifié d’Arbathite, c’est-à-dire, natif d’Arbates (voir 2 Rois, 23, 31).
5.25 Les Nabuthéens ; le grec porte ici Nabatéens, et 1 Maccabées 9, 35, Naccatéens. On les fait descendre de Nabaïoth, fils aîné d’Ismaël (voir Genèse 25, 13) ; mais cette filiation ne repose sur aucun témoignage des écrivains sacrés.
5.26 Les villes ici mentionnées étaient situées dans le pays de Galaad, mais elles sont en partie inconnues. ― Bosor. Voir Deutéronome, 4, 43. ― Barasa est probablement Bosra, une des villes les plus importantes du Hauran. ― Carnaïm, Astaroth-Carnaïm, à l’est de la mer Morte, aujourd’hui Tell Aschtere, entre Noua et Mezareib. ― Casphor, appelée Casbon, verset 26, la même probablement que Casphin (voir 2 Maccabées 12, 13), est identifiée par plusieurs avec le Khastin actuel, à l’est du lac de Tibériade.
5.29 La forteresse de Datheman. Voir le v. 9.
5.35 Maspha désigne ici une ville du pays de Galaad dont la situation précise n’est pas connue. ― Casbon est Casphor. Voir le verset 26.
5.37 Après cela ; littéralement, après ces paroles. Nous avons déjà remarqué plus d’une fois qu’en hébreu, le mot parole signifie aussi chose, fait, événement. ― Du torrent de Jéboc ou Jaboc sur la frontière des Ammonites (voir Deutéronome, 3, 16 ; Josué, 12, 2). ― Raphon, ville de la Décapole, qui n’était pas éloignée d’Astaroth-Carnaïm. ― Au-delà du torrent, probablement l’Hiéromax ou Mandhour, qui grossit considérablement au moment de la fonte des neiges.
5.38 Disant ; littéralement disant que ; ce que, en vertu d’un hébraïsme, est ici purement pléonastique, car il signifie proprement disant.
5.40 Il sera très puissant ; littéralement et par hébraïsme : Pouvant, il pourra.
5.42 Les scribes du peuples, ou officiers qui tenaient les rôles, levaient les troupes, les congédiaient, et étaient chargés de ce qui regardait les approvisionnements de l’armée.
5.46 Ephron était située dans un étroit défilé à l’est du Jourdain. Son site n’a pas été retrouvé.
5.48 Nous ne ferons, etc. ; littéralement, seulement par les pieds nous passerons. ― Leur, c’est-à-dire, à Judas et aux siens.
5.52 La grande plaine, ou le grand champ d’Esdrélon, appelée aussi la vallée de Jezrahel. ― Bethsan, la Scythopolis des Grecs, était située au-dessous du lieu où le Jourdain sort du lac de Génésareth.
5.58 Jamnia dans le pays des Philistins. Voir plus haut, 1 Maccabées 4, 15.
5.59 D’eux ; des Israélites. ― Gorgias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 38.
5.65 Il frappa. C’est Judas qui est le sujet de ce verbe et de tous les suivants qui sont au singulier. ― Chébron, probablement la même qu’Hébron, ville célèbre dans la partie méridionale de Juda. Les deux noms en effet ont dû avoir en hébreu la même lettre initiale dont la prononciation pouvait être différente, par rapport aux circonstances de temps et de lieux. On dit encore aujourd’hui Chette et Neth, pour désigner la huitième lettre de l’alphabet hébreu.
5.66 La Samarie. L’ancienne Italique et Josèphe lisent Marisa, au lieu de Samaria. Comme il est peu vraisemblable que Judas Machabée soit allé passer au nord de la Samarie, en partant d’Hébron au sud pour revenir ensuite dan le pays des Philistins, la leçon Marisa paraît préférable. C’était une ville de Juda, dans le voisinage de Beit-Djibrin.
5.68 Pour aller ; mots sous-entendus en vertu d’un hébraïsme usité dans la Bible. ― Vers Azot, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Accaron. ― Dans la terre des étrangers, c’est-à-dire des Philistins.
6.1 Elymaïde ; était appelé aussi Persépolis. Voir 2 Maccabées 9, 2. ― Ou plutôt, il faut traduire, comme le portent les meilleurs manuscrits grecs : Il y a en Elymaïde, province qui fait partie du royaume de Perse, une ville, etc. Cette ville n’est pas nommée ici ; l’auteur sacré n’indique que la région dans laquelle elle se trouve.
6.2 Alexandre. Voir plus haut, 1 Maccabées 1, 1-9.
6.3 La chose (sermo). Voir 1 Maccabées 5, 37.
6.7 Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61.
6.10 Ses amis. Voir plus haut, 1 Maccabées 2, 18.
6.14 Philippe, frère de lait d’Antiochus Épiphane, voir 2 Maccabées 9, 29, est vraisemblablement le Phrygien, dont les Juifs avaient eu beaucoup à se plaindre, voir 2 Maccabées 5, 22. Antiochus Épiphane le chargea de gouverner le royaume après sa mort, pendant la minorité d’Antiochus V, mais il fut chassé d’Antioche par Lysias qui gouvernait au nom d’Antiochus V Eupator. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32. Philippe fut obligé de se réfugier en Égypte, voir 2 Maccabées 9, 29.
6.16 L’année cent quarante-neuvième du règne des Grecs : elle répond à l’année cent soixante-deuxième avant Jésus-Christ. ― Dans une terre étrangère. Antiochus Épiphane mourut à Tabès, en Perse.
6.17 Lysias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32. ― Antiochus V Eupator, fils d’Antiochus Épiphane, avait neuf ans, d’après Appien, à la mort de son père (quatorze, d’après Eusèbe). Pendant les deux ans qu’il régna nominalement, il ne fut qu’un instrument entre les mains de Lysias (164-162). Il périt par l’ordre de son cousin Démétrius Ier qui se rendit maître du royaume.
6.28 Le roi Antiochus V. Malgré sa jeunesse, les ambassadeurs parlent devant lui, ou bien, selon un usage commun, ce que fait Lysias lui est attribué. ― Ses amis, ses conseillers, voir 1 Maccabées 2, 18.
6.32 Bethzachara, lieu entre Jérusalem et Bethsura. ― A quatre heures de distance au sud-ouest de Jérusalem.
6.34 Les éléphants aiment beaucoup le vin et les liqueurs enivrantes. Pour les irriter, on leur montre seulement, au lieu de leur faire boire, le sang de raisin et de mûre, c’est-à-dire du vin rouge, et une liqueur spiritueuse faite avec des mûres de mûrier.
6.37 On croit avec raison que ces éléphants étaient de l’Inde, et par conséquent beaucoup plus gros et plus forts que ceux d’Afrique. Les faits rapportés par Pline et par plusieurs autres auteurs prouvent que l’Écriture n’exagère nullement dans ce qu’elle dit ici de ces animaux. ― Un éléphant ne pouvait porter trente-deux hommes, ce qui est matériellement impossible, mais au plus quatre ou cinq combattants. Il y a ici une fausse traduction ou une altération de chiffres. Le texte hébreu original avait probablement deux ou trois hommes, d’où l’on a tiré trente-deux par une fausse combinaison de chiffres.
6.38 Le reste de la cavalerie, etc. Chez les anciens, la cavalerie servait à couvrir les flancs des troupes de pied.
6.43 Éléazar, fils de Saura. On doit lire ici comme à 1 Maccabées 2, 5, Éléazar, qui était surnommé Abaron, un des frères de Judas Machabée. La signification de ce surnom est inconnue, Éléazar, voyant cet éléphant couvert de caparaçons royaux, crut qu’il portait le roi et se dévoua pour le faire périr, dans l’espoir que la mort du roi, privant l’armée et Lysias de son chef nominal, en entraînerait la défaite, mais, dit Josèphe, le roi n’était pas sur cet éléphant et peut-être même n’assistait-il pas au combat à cause de sa jeunesse et parce que Lysias tenait à ménager sa vie, dont son pouvoir dépendait.
6.46 Sous lui, sous son ventre, qui est l’endroit où l’éléphant a la peau la moins dure.
6.48 Et l’armée du roi s’avança. C’est un autre corps de troupes, une autre partie de l’armée.
6.49 Les sabbats de la terre, l’année sabbatique, durant laquelle on laissait la terre en repos, sans la travailler, sans qu’il fût permis de semer et de récolter.
6.51 Saint ; littéralement, de sanctifications. Voir 1 Maccabées 1, 23. ― Des balistes, machines de guerre pour lancer des pierres. ― Béliers, autres machines de guerre avec lesquelles on battait les murs d’une ville. ― Des falariques, flèches incendiaires. ― Des scorpions, petites machines pour lancer des flèches, qui pouvaient être manœuvrées par un seul soldat.
6.53 La septième année. Voir le verset 49.
6.54 En son lieu, en sa maison, chez soi.
6.55 Lysias et Philippe. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32 et 6, 14.
6.58 Donnons, etc. La plupart des Orientaux n’avaient pas des marques plus assurées de leurs promesses, que de donner la main droite.
6.59 Qu’ils vivront, etc. ; littéralement, et par hébraïsme, qu’ils marcheront dans, etc.
7.1-4 Démétrius Ier Soter, fils de Séleucus IV Philopator. Ce dernier était le fils aîné d’Antiochus III le Grand. Démétrius aurait dû succéder naturellement à son père, mais à la mort de celui-ci, il était retenu comme otage à Rome, et son oncle Antiochus IV Épiphane en profita pour s’emparer du trône. A la mort de son oncle, Démétrius essaya de faire reconnaître ses droits par le sénat romain. Ce fut en vain. Rome trouvait sans doute plus avantageux pour elle que le trône de Syrie fut occupé par un enfant, Antiochus V Eupator. Démétrius avait alors 22 ans, et paraissait déjà sans doute à craindre. Il parvint cependant à s’échapper de Rome et à se rendre en Syrie sur un vaisseau carthaginois. Il débarqua à Tripoli, rassembla des troupes, gagna celles de son compétiteur, fit périr son cousin Antiochus V avec Lysias et devint ainsi seul possesseur du royaume. Nous allons voir comment il traita les Juifs.
7.1 L’année cent cinquante et unième du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixantième avant Jésus-Christ.
7.5 Alcime était prêtre de la race d’Aaron (voir verset 14). ― Qui voulait être confirmé dans la dignité de grand prêtre qu’il avait injustement obtenue sous Antiochus Eupator.
7.8 Bacchide, envoyé par Démétrius en Judée avec le semi-païen Alcime, avait été gouverneur des provinces syriennes à l’est de l’Euphrate. C’était un des plus habiles généraux de l’armée de Syrie. Il réussit dans sa première mission. Nicanor ayant été battu et tué l’année suivante, Bacchide fut envoyé avec une grande armée contre les Juifs. Il défit Judas Machabée qui périt dans le combat. Plus tard, en 757, il revint en Palestine pour combattre Jonathas, mais il fut obligé de faire la paix avec lui.
7.9 Dans le sacerdoce, c’est-à-dire dans la souveraine sacrificature. Comparer à la note précédente.
7.12 Scribes. Voir sur ce mot, 1 Maccabées 5, 42.
7.13 Les Assidéens. Comparer à 1 Maccabées 2, 42.
7.17 Voir Psaume 78, 1-3.
7.19 Bethzécha ; selon le grec, Bêzeth ; probablement la ville nommée à Juges, 7, 23. Bacchide reprenait ainsi le chemin de la Syrie.
7.21 Beaucoup, extrêmement ; c’est le vrai sens du latin satis, par lequel la Vulgate rend quelquefois le terme hébreu, très fort, excessivement, etc. ― Pour la principauté, etc. Comparer au verset 5.
7.26 Voir 2 Maccabées 15, 1. ― Nicanor. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 38.
7.30 Il fut connu ; littéralement, la parole fut connue. Voir 1 Maccabées 6, 3.
7.31 Capharsalama, lieu inconnu, qui devait être près de Jérusalem, puisque Judas s’y retira après le premier combat contre Nicanor.
7.32 La cité de David ; la citadelle de Jérusalem.
7.33 Après cela ; littéralement, après ces paroles. Voir 1 Maccabées 6, 3.
7.39 Courut, etc. c’est-à-dire, vint se joindre à lui. ― Béthoron. Voir 1 Maccabées 3, 16.
7.40 Adarsa, selon le grec Adasa ; apparemment la même qu’Adazer (voir verset 45), ville de la tribu d’Éphraïm. ― Adarsa était à quarante stades de Béthoron.
7.41 Voir 2 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique 48, 24 ; Isaïe 37, 36 ; 2 Maccabées 8, 19.
7.43 ; 7.49 Adar, le douzième mois de l’année sacrée, et le sixième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de février selon les rabbins ; mais c’est plus probablement à celle de mars.
7.45 Adazer. Voir le verset 40. ― Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34.
7.46 Les chargeaient, etc. ; littéralement, les jetaient au vent, les faisaient sauter en l’air avec leurs cornes ; métaphore empruntée des taureaux.
7.47 Les suspendirent. Comparer à 2 Maccabées 15, vv. 33, 35.
8.1 Judas apprit, etc. ; littéralement, Judas apprit le nom des Romains, qu’ils étaient, etc. ; genre de construction hébraïque, dont la Bible fournit de nombreux exemples. ― Très puissants ; littéralement, et par hébraïsme, puissants en forces.
8.2 Les Juifs ; est évidemment le sujet sous-entendu du verbe pluriel apprirent. ― La Galatie se prenant aussi en grec pour la Gaule, les uns expliquent ceci d’une partie de la Galatie qui était soumise aux Romains, et les autres, des Gaulois de la Narbonnaise, qui étaient alors tributaires des Romains. Il est certain que l’an 189 avant Jésus-Christ, les Romains, sous la conduite du consul Manlius Vulso, vainquirent les Galates, peuples de l’Asie Mineure, dans deux combats.
8.3 D’Espagne. Les Phéniciens avaient longtemps tiré d’Espagne des métaux précieux. Les Romains tenaient aussi particulièrement à la possession de ce pays à cause de ses mines. Il fut une des causes principales de la seconde guerre punique, et abandonné formellement aux Romains par les Carthaginois après la bataille de Zama en 201.
8.4 Les rois qui étaient venus contre eux des extrémités de la terre, les rois qui régnaient en Espagne et aussi les généraux carthaginois, à qui les anciens donnaient souvent le titre de roi.
8.5 Céthéens ou Macédoniens. Comparer à 1 Maccabées 1, 1. ― Philippe III, roi de Macédoine, fils de Démétrius II (221-179) fut complètement battu, après une guerre de plusieurs années à Cynocéphale en 197 et obligé de signer une paix humiliante. ― Persée, son fils naturel et son successeur, dernier roi de Macédoine (179-168) fut battu en 168 à Pydna, par Paul-Emile, et conduit en triomphe à Rome, où il mourut en prison vingt ans après. ― Tous les autres, qui avaient fourni des troupes à Persée, les Épirotes, les Thessaliens, les Thraces, les Illyriens.
8.6 D’Asie. Ce nom désigne dans l’Écriture tout ou partie de l’Asie Mineure. ― Antiochus III le Grand portait le titre de roi d’Asie comme souverain de la Syrie et d’une grande partie de l’Asie Mineure. Après plusieurs combats, il fut complètement défait par les Romains à la bataille de Magnésie (189) et il dut céder à ses vainqueurs, qui les donnèrent à Eumène II, roi de Pergame, ses possessions à l’ouest du Taurus, la Mysie, la Lydie et la Phrygie.
8.7 Un grand tribut, quinze mille talents eubéens (ou plus de quatre-vingt trois millions 1900). Cinq cent talents devaient être payés à la conclusion des négociations ; deux mille cinq cents à la ratification de la paix, et les douze mille restants pendant les douze années suivantes, mais les paiements ne furent pas faits régulièrement, de sorte qu’Antiochus Épiphane avait encore à payer les arrérages en 173, au rapport de Tite-Live. ― Qu’il donnerait des otages. Antiochus Épiphane fut un des ces otages. Voir plus haut, 1 Maccabées 1, 11.
8.8 Comme du temps de Judas Machabée les Romains n’avaient porté leurs armes ni dans les Indes, ni dans la Médie, quelques exégètes pensent qu’on doit lire Ioniens, au lieu d’Indiens, et Mysiens, au lieu de Mèdes ; mais il faut remarquer que, pour la vérité de l’histoire, il suffit que les Juifs l’eussent ainsi entendu dire. ― Eumène II, roi de Pergame (197-159), fils et successeur d’Attale Ier, avait hérité de son père la faveur et l’alliance des Romains. Ceux-ci le récompensèrent des services qu’il leur avait rendus et de la part qu’il avait prise à la victoire de Magnésie, en commandant son contingent de troupes en personne, par le don de plusieurs provinces enlevées à Antiochus le Grand. Voir le v. 6.
8.9-10 Ce qui est dit des événements de Grèce est vague, sans doute parce que la renommée n’avait rien fait connaître de bien précis en Palestine sur ce qui s’était passé en Grèce. L’auteur sacré rapporte simplement les bruits qui étaient arrivés aux oreilles de Judas Machabée. Ils contiennent une allusion à l’alliance que les Étoliens avaient cherché à nouer avec Antiochus III le Grand.
8.9 La chose ; littéralement, la parole. Comparer à 1 Maccabées 6, 3.
8.11 Le reste des royaumes et les îles, la Sicile, la Sardaigne et les îles grecques de l’Archipel.
8.12-16 Il y a ici plusieurs bruits qui ne sont vrais que grosso modo, mais c’étaient les bruits qui couraient en Palestine. Ainsi le sénat ne s’assemblait pas tous les jours, mais seulement aux calendes, aux nones, aux ides et aux fêtes. Depuis Tarquin l’ancien jusqu’en 123 avant Jésus-Christ, il ne compta que 300 membres. Pour avoir le chiffre de 320, il faut y ajouter les dix tribuns, les quatre édiles, les deux questeurs, les deux prêteurs et les deux consuls. ― Il n’y avait pas qu’un seul consul, mais les traités d’alliance portaient le nom du président du sénat (avec celui de l’ambassadeur).
8.17 Eupolémus, fils de Jean. Ce Jean avait obtenu des rois de Syrie de grands avantages pour les Juifs, voir 2 Maccabées 4, 11. Il était de race sacerdotale. ― Jason, fils d’Éléazar, était probablement aussi de race sacerdotale, mais on ne connaît de lui que ce qui en est dit ici. Voir plus loin, 1 Maccabées 12, 16.
8.18 Les Juifs virent. Comparer au verset 2. ― Du joug des Grecs, des rois de Syrie, qui étaient d’origine grecque.
8.19 Ils firent, etc. ; littéralement, ils allèrent à Rome, voie très grande.
9.1 Démétrius Ier Soter. ― Nicanor, voir 1 Maccabées 7, vv. 26, 43. ― De nouveau Bacchide et Alcime. Voir 1 Maccabées 7, vv. 5, 8. ― L’aile droite, expression obscure. Plusieurs commentateurs pensent qu’elle désigne la partie principale de l’armée syrienne.
9.2 Galgala, probablement la Galilée. ― Masaloth, peut-être la même que Masal, ville de la tribu d’Aser (voir Josué, 21, 30 ; 1 Chroniques, 6, 74). ― Arbelles, peut-être mis ici pour Araboth, ou plaines. Comparer à 1 Maccabées 5, 23. ― Ames, c’est-à-dire, personnes, est ici purement pléonastique, son complément hommes ayant la même signification. ― Sur Arbelles, voir Osée, 10, 14.
9.3 Au premier mois de l’année sacrée, qui était le septième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune de mars, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle d’avril. ― L’année cent cinquante-deuxième du règne des Grecs ; elle répond à la cent-cinquante-neuvième avant Jésus-Christ.
9.4 Bérée, peut-être la même que Béroth, ville de la tribu de Benjamin (voir Josué, 18, 25).
9.5 Laïsa, site inconnu. Ce nom est diversement écrit dans les versions et les manuscrits. Cette localité devait être située en tout cas à l’ouest ou au sud de Jérusalem.
9.9 Nos âmes, c’est-à-dire, nos personnes ou nos vies.
9.12 Légion, chez les Anciens, Romains signifiait un corps de gens de guerre, composé d’infanterie et de cavalerie. Le texte grec porte phalange, terme de milice macédonienne, qui désignait un bataillon de troupes serrées d’infanterie.
9.15 Azot, ville des Philistins.
9.22 Toutes les autres guerres de Judas ; littéralement, toutes les autres paroles (voir 1 Maccabées 6, 3) des guerres de Judas ; le grec porte : Les restes des discours et des guerres de Judas.
9.27 Depuis le jour, etc., c’est-à-dire, depuis la mort des prophètes Aggée, Zacharie et Malachie, qui parurent quelques temps après la captivité de Babylone.
9.28 Jonathas se distingua par sa vaillance dans les combats et plus encore par son habileté politique. Il sut si bien mettre à profit les divisions intestines de la Syrie qu’il réussit à affranchir la Judée.
9.33 Thécua, ville près de Jérusalem, dans la tribu de Juda. ― Le lac d’Asphar est probablement le lac Asphaltite, nommé par les Hébreux la mer de Sodome, et par les Grecs, Asphaltite, à cause de l’asphalte ou bitume qu’on en tire. ― Le désert de Thécua, qui tire son nom de la ville ainsi appelée, commence à deux heures environ au sud-est de Bethléhem et s’étend jusqu’à la mer Morte. Il n’y a guère que des pâturages pour les troupeaux. Sur la ville de Thécua(é), voir Amos, 1, 1.
9.35 Les Nabuthéens ; voir 1 Maccabées 5, 25. ― De leur prêter, ou bien de prendre sous leur garde, comme portent le grec, le syriaque, l’historien Josèphe et même quelques exemplaires latins, qui lisent en effet, commendarent illis.
9.36 Ma(é)daba, ville célèbre dans la terre de Moab (voir Isaïe 15, 2). ― Jean était un des fils de Mathathias. Comparer plus haut à 1 Maccabées 2, 2.
9.37 Cela ; littéralement, ces paroles. Voir 1 Maccabées 6, 3.
9.44 Hier et avant-hier ; hébraïsme pour auparavant.
9.46 Voir 2 Chroniques, 20, 3.
9.50 Ammaüs, vraisemblablement Emmaüs. ― Thamnata, ville de la tribu de Dan. ― Phara, selon le grec Pharatoni, dans la tribu d’Éphraïm (voir Juges, 12, 15). ― Thopo, peut-être la même que Taphua, dans la même tribu. ― Béthoron, voir 1 Maccabées 3, 16. ― Sur Emmaüs, voir 1 Maccabées 3, 40.
9.52 Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61. ― Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34.
9.54 La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-huitième avant Jésus-Christ. ― Au second mois de l’année sacrée, qui était le huitième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune d’avril, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de mai. ― Les murs, etc. Il y avait dans l’intérieur du temple plusieurs murs : celui qui séparait le saint d’avec le sanctuaire ; celui qui séparait le parvis des prêtres d’avec le parvis du peuple, enfin celui qui séparait les païens d’avec les Juifs. ― Les ouvrages des prophètes. C’était en effet les prophètes Aggée et Zacharie, qui avaient contribué, par leurs exhortations, à la construction du temple après la captivité.
9.62 Bethbessen ; le grec lit Baïthbasi, l’historien Josèphe, Bethalaga ; vraisemblablement la même ville que Beth-Hagla, dans le désert de Jéricho (voir Josué, 15, 6).
9.66 Odaren et ses frères et les fils de Phaséron, tribus d’Arabes nomades dans les environs de Bethbessen.
9.72 Dans son pays, à Antioche. ― Ses confins (fines ejus), les confins de Juda, la Judée.
9.73 Machmas, sur les limites des tribus d’Éphraïm et de Benjamin (voir 1 Rois, 13, 2), Jonathas fit d’abord là sa résidence, parce qu’alors les troupes de Démétrius occupaient encore la citadelle de Jérusalem. ― Juger, c’est-à-dire, gouverner avec une pleine autorité.
10.1 L’année cent soixantième du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-et-unième avant Jésus-Christ. ― Le noble ou l’Illustre ; c’est-à-dire Antiochus Épiphane. ― Alexandre Ier Balas, qui passait pour fils d’Antiochus Épiphane, fut opposé à Démétrius Ier comme prétendant au trône de Syrie par Attale II, roi de Pergame. A l’instigation d’Attale II, Héraclide, ancien trésorier d’Antiochus Épiphane, le présenta avec Laodicée, qu’on disait fille de ce dernier roi, au sénat romain, afin de les faire reconnaître comme héritiers d’Antiochus Épiphane et leur assurer le secours de la république pour faire valoir leurs droits à la couronne des Séleucides. Les Romains, qui trouvaient sans doute Démétrius Ier trop puissant, adhérèrent à ce projet. Attale II procura une armée à Alexandre, avec l’aide du roi Ptolémée VI Philométor d’Égypte et d’Ariarathe V, roi de Cappadoce, qui avaient à se plaindre de Démétrius. Alexandre s’empara ainsi de Ptolémaïde. Sur Ptolémaïde, voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.
10.2 Démétrius, pour résister à Alexandre balas, est obligé de faire la paix avec Jonathas. Celui-ci était assez puissant, pour faire pencher la balance en faveur de l’un des deux antagonistes. Alexandre chercha à le gagner à son tour ; il le nomma grand prêtre et lui envoya un manteau de pourpre et une couronne d’or, versets 15 à 21. Démétrius Ier enchérit alors sur Alexandre, versets 22 à 45. Jonathas se défia de ses offres et se prononça pour Alexandre, qui bientôt après battit Démétrius dans un combat où périt ce dernier, versets 46 à 50.
10.14 Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61.
10.18 La coutume entre les souverains de s’appeler frères est très ancienne (voir 1 Rois, 9, 13 ; 20, 33). D’ailleurs ce même nom se donnait alors assez souvent aux gouverneurs des provinces (voir 2 Maccabées 11, 22). ― Salut est à l’accusatif comme complément d’un verbe, tel que donne ou souhaite, sous-entendu.
10.19 Très puissant. Comparer à 1 Maccabées 8, 1.
10.20 L’usage de la pourpre et de la couronne d’or était réservé aux rois, et à ceux à qui ils voulaient bien l’accorder. ― Ami du roi. Voir 1 Maccabées 2, 18.
10.21 Au septième mois. Voir Aggée, 2, 2. ― L’année cent soixantième. Voir le verset 1. ― La scénopégie ; c’est-à-dire la fête des tabernacles. ― Jonathas se revêtit de la robe sainte, insigne du souverain pontificat. Le pontificat était vacant depuis sept ans par la mort de l’impie Alcime, voir 1 Maccabées 9, 56, qu’Antiochus V Eupator avait imposé aux Juifs comme grand prêtre, voir 1 Maccabées 7, vv. 5, 21. Depuis le meurtre d’Onias III et la fuite de son fils en Égypte, il n’y avait plus de successeur légitime du grand prêtre Jésus, dans la famille duquel avaient été pris les souverains pontifes depuis la captivité. Jonathas, étant de race sacerdotale, pouvait recevoir cette dignité.
10.25 Salut. Voir le verset 18.
10.29 Je vous remets, etc. Les Juifs devaient payer l’usage du sel, quoique les salines qui étaient autour de la mer Morte leur en fournissaient en abondance (voir 1 Maccabées 11, 35) ; ils devaient aussi donner au roi des couronnes tous les ans (voir 1 Maccabées 13, 39). ― Les couronnes étaient en or. C’étaient primitivement des dons volontaires qui avaient été faits aux rois par des princes ou des villes, mais souvent ils avaient été rendus obligatoires et constituaient un véritable tribut équivalent à une somme d’or déterminée.
10.30 Les trois cités ; le grec lit nome, ou canton ; l’historien Josèphe, toparchie, ou gouvernement d’une contrée, d’une province. Or les principales villes de ces trois cantons réunis étaient Lyda, Ramatha et Aphéréma. Comparer à 1 Maccabées 11, 34. ― Dans aucun temps. Comme nous l’avons déjà remarqué, en hébreu, le tout joint à une négation signifie nul, pas un seul.
10.33 Tous les Juifs ; littéralement, et par hébraïsme, toute âme, c’est-à-dire, toute personne de Juifs. ― Et même, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils soient tous affranchis, même des corvées et des charges publiques, pour lesquelles on les obligeait de fournir leurs animaux de service.
10.34 Les jours ordonnés ou privilégiés, comme la fête de Judith, celle des Sorts, de la dédicace du temple, etc. ― Les jours solennels sont les fêtes de Pâques, de la Pentecôte et des Tabernacles. ― Les néoménies, premier jour du mois.
10.35 Pour aucun motif. Voir le verset 30.
10.36 Que dans l’armée, etc. Chez les Grecs, l’état militaire était le plus honorable, parce que c’était celui des citoyens libres.
10.37 Qu’ils marchent, etc. ; hébraïsme, pour, qu’ils suivent, qu’ils se conforment, etc.
10.38 Les trois cités, etc. Voir le verset 30.
10.39 Fourniront ou bien seront, est sous-entendu. On sait en effet que le verbe substantif être, se sous-entend continuellement dans le style biblique. D’ailleurs le nominatif Ptolemaida ne laisse aucun doute ici. Nous ne croyons donc pas que le relatif que de la Vulgate soit une faute. A la vérité, le texte grec ne porte pas ce pronom, mais il met à l’accusatif Ptolémaïde, comme complément direct du verbe j’ai donné. Ptolémaïde était occupée alors par Alexandre (voir verset 1) ; la promettre aux Juifs, c’était les engager puissamment à aider Démétrius à s’en rendre maîtres.
10.40 Quinze mille sicles. Voir Ézéchiel, 45, 12.
10.46 Voir 1 Maccabées 7, 11.
10.49 Sur eux, sur Démétrius et ses soldats.
10.50 Démétrius Ier, après avoir vaillamment combattu, tomba dans un marais et c’est là qu’il périt, couvert de blessures. Il avait régné une douzaine d’année (162-150).
10.51 Ptolémée Philométor. ― Ptolémée VI Philométor (180-145) avait épousé sa sœur Cléopâtre et il en avait eu une fille, appelée aussi Cléopâtre, voir verset 57, qu’Alexandre demanda en mariage, dans le but sans doute de fortifier sa domination en Syrie. Ptolémée VI avait favorisé dès le commencement les prétentions d’Alexandre, voir plus haut, 1 Maccabées note 10.1 ; il devait donc être très disposé à consentir à ce mariage, qui entrait probablement dans ses plans, car il devait espérer pouvoir ainsi acquérir de l’influence en Syrie et recouvrer un jour les provinces de Cœlésyrie et de Phénicie que l’Égypte avait perdues depuis le règne d’Antiochus III le Grand. La suite de l’histoire dévoile ses vues intéressées et ambitieuses.
10.56 Venez… à Ptolémaïde. Alexandre était sans doute à Antioche.
10.57 Cléopâtre, que l’on a justement appelée « femme funeste aux Séleucides, » devenue l’épouse d’Alexandre Balas en 150, ne resta que quatre ans avec lui. Les succès d’Alexandre l’ayant rendu indolent et inactif, son beau-père Ptolémée VI abandonna sa cause et se ligua contre lui avec Démétrius II Nicator, voir verset 67, auquel il donna, en 146, comme épouse sa fille Cléopâtre, enlevée à Alexandre. Elle eut de son nouveau mari deux fils, Séleucus V et Antiochus VIII Grypus. Démétrius II ayant été fait prisonnier par les Parthes, Cléopâtre donna sa main au frère du roi vaincu, Antiochus VII Sidètes, qui occupa le trône pendant la captivité de Démétrius II. Celui-ci ayant recouvré sa liberté et sa couronne, la reine se retira à Ptolémaïde. En 125, Démétrius, obligé de fuir devant Alexandre II Zébina, alla à Ptolémaïde réclamer du secours auprès de son ancienne épouse. Elle le repoussa et on l’accusa même de l’avoir fait assassiner à Tyr. Elle fit périr aussi son propre fils Séleucus V, mais son autre fils, Antiochus VIII Grypus, mit fin à tous ses crimes en la contraignent à boire le poison que cette mère dénaturée avait préparé pour lui.
10.65 Parmi ses principaux amis. Il avait déjà reçu le titre d’ami, voir verset 20 ; maintenant il reçoit le titre supérieur d’ami principal. Voir 1 Maccabées 2, 18.
10.67 Démétrius II Nicator, fils de Démétrius Ier Soter, vint de Crète, en 148, afin de reconquérir le royaume de son père. C’était l’aîné des deux fils de Démétrius Ier. Celui-ci, au commencement de sa guerre avec Alexandre Ier Balas, avait envoyé ses deux fils avec de grands trésors, à l’un de ses amis à Cnide en Carie, afin de les soustraire aux dangers de la guerre. Ayant appris que le nouveau roi de Syrie vivait dans la mollesse, le jeune Démétrius débarqua en Cilicie avec une armée levée par le Crétois Lasthène. Alexandre avait fait probablement de Ptolémaïde sa résidence ordinaire depuis son mariage avec Cléopâtre. Effrayé à la nouvelle de l’arrivée de son compétiteur, il se rendit à Antioche, laissant Apollonius comme gouverneur de la Cœlésyrie. Démétrius II avait gagné Ptolémée VI Philométor. Avec son aide, il défit sur la rivière Œnoparos, dans la plaine d’Antioche, Alexandre Balas, qui fut contraint de s’enfuir en Arabie, où il périt assassiné, voir 1 Maccabées 11, 16-17. Démétrius II fut ainsi reconnu de tous roi de Syrie. Il ne se montra pas d’abord hostile aux Juifs, voir 1 Maccabées 11, 26. Aussi une sédition ayant éclaté contre lui à Antioche, les Juifs le défendirent contre les séditieux. Mais comme il ne tint pas les promesses qu’il leur avait faites, ils passèrent du côté de ses ennemis, ainsi que les anciens soldats syriens qu’il avait licenciés. Un général d’Alexandre Balas, peu après le triomphe de Démétrius II, avait fait proclamer roi un fils mineur d’Alexandre, Antiochus VI Dionysos, voir 1 Maccabées 11, 39. Tryphon battit Démétrius et se rendit maître d’Antioche. La guerre continua entre eux plusieurs années, jusqu’à ce que Démétrius II fut fait prisonnier dans une campagne contre le roi parthe Mithridate Ier Arsace, voir 1 Maccabées 14, 1. Il ne recouvra sa liberté qu’au bout de dix ans. Pendant ce temps, son frère Antiochus VII Sidètes avait occupé le trône et renversé Tryphon. Antiochus VII périt dans une guerre contre les Parthes et Démétrius II remonta sur le trône. Alexandre II Zébina le lui disputa et le vainquit à Damas. Démétrius II alla demander en vain du secours à Ptolémaïde à sa femme Cléopâtre. Il fut peu après assassiné à Tyr en 125.
10.69 Apollonius, probablement fils de l’Apollonius dont parle le second livre des Maccabées (voir 2 Maccabées 3, vv. 5, 7), avait été l’ami et le confident de Démétrius Ier pendant que celui-ci était retenu comme otage à Rome. C’est ce qui explique pourquoi il abandonna si facilement le parti d’Alexandre Balas, en faveur du fils de son ancien ami, et obtint aussitôt la confiance de Démétrius II. ― La Cœlésyrie proprement dite désignait la longue et large vallée comprise entre le Liban et l’Antiliban, mais le gouvernement de la Cœlésyrie comprenait aussi la Phénicie et la Palestine jusqu’à Raphia.
10.72 Que par deux fois, etc. Cela se rapporte peut-être à la défaite de Joseph et d’Azarias (voir 1 Maccabées 5, 60), et au combat où Judas fut tué (voir 1 Maccabées 9, vv. 6, 18).
10.75-76 La garnison syrienne fit fermer les portes de la ville à l’armée de Jonathas, mais les habitants les lui ouvrirent, malgré la garnison. Joppé ou Jaffa est à quatre heures et demie de marche de Jamnia où était Apollonius.
10.78 Vers Azot. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 68.
10.82 La légion dans le grec, phalange. Voir 1 Maccabées 9, 12.
10.83 Et ceux qui ; le grec porte, et la cavalerie, ce qui a fait penser que les copistes ont mis dans la Vulgate et qui, pour et equi, et les chevaux, les cavaliers.
10.84 Bethdagon, c’est-à-dire, maison ou temple de Dagon, comme la Vulgate elle-même l’explique au verset suivant. Or Dagon était une idole des Philistins, laquelle a donné son nom à plusieurs villes.
10.86 A Ascalon, dans la plaine de la Séphéla, au nord de Gaza, sur la Méditerranée ; position très forte.
10.88 Ces choses. Voir 1 Maccabées 5, 37.
10.89 L’agrafe d’or était une grande marque de distinction parmi les Grecs, les Perses, les Macédoniens et les Romains ; elle servait à rattacher l’épaule la partie de devant à celle de derrière, de l’habit de dessus. ― Les parents des rois. Les rois appelaient par distinction et par honneur, parents, des personnes revêtues de la première dignité, mais qui souvent ne tenaient nullement à eux ni par le sang ni par les alliances. Ils traitaient de même leurs simples amis. ― Accaron, l’une des principales villes du pays des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au sud-ouest de la Palestine.
11.1 Le roi d’Égypte, Ptolémée Philométor.
11.7 Éleuthère. Les uns mettent ce fleuve entre Tyr et Sidon, les autres avec beaucoup plus de probabilité au-delà du Liban, au nord de cette montagne.
11.8 Séleucie près de la mer, ainsi surnommée, pour la distinguer des huit autres villes de ce nom bâties ou restaurées par Séleucus Ier Nicator. Elle était située à quarante stades, ou sept à huit kilomètres au nord de l’embouchure de l’Oronte, à vingt-deux kilomètres environ d’Antioche. On l’appelait aussi Piéria, parce qu’elle s’élevait au pied du mont Piérius.
11.9 Ma fille Cléopâtre. Voir plus haut, 1 Maccabées 10, 57.
11.13 D’Asie. Voir plus haut, 1 Maccabées 8, 6.
11.14 En ces lieux, dans les provinces de Syrie. ― En Cilicie. Nous avons vu, voir 1 Maccabées 10, 67, que c’est là qu’avait débarqué Démétrius II, pour disputer la couronne à Alexandre Balas.
11.16 En Arabie, qui s’étend à l’est et au sud de la Palestine, jusqu’à la mer Rouge.
11.17-18 Alexandre Balas s’était enfui avec cinquante des siens, parmi lesquels, au rapport de Diodore de Sicile, étaient deux de ses officiers, qui achetèrent par sa mort les bonnes grâces de Démétrius II. Le fils d’Alexandre, le jeune Antiochus était déjà en Arabie. Voir 1 Maccabées 11, 39. Les officiers qui déterminèrent Zabdiel à faire périr Alexandre, portèrent sans doute eux-mêmes sa tête à Ptolémée, qui détestait son ancien gendre. Ptolémée, d’après les récits des auteurs profanes, avait été grièvement blessé à la tête dans le combat. Il mourut de sa blessure trois jours après. Les soldats que Ptolémée avait placés dans les forteresses des places fortes furent alors massacrés par ceux qui habitaient ces places.
11.19 Démétrius, délivré de ses compétiteurs, resta maître du trône en 146 ou 145 avant Jésus-Christ.
11.22 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.
11.26 Ses amis. Voir plus haut, 1 Maccabées 2, 18.
11.27 Le premier de ses amis. Voir plus haut, 1 Maccabées 2, 18.
11.28 Aux trois toparchies. Voir verset 34 et 1 Maccabées 10, 30. ― Trois cents talents. L’écrivain sacré ne dit pas si c’étaient des talents d’argent ou d’or.
11.30 Salut. Voir 1 Maccabées 10, 18.
11.31 Lasthène, Crétois qui contribua à mettre Démétrius sur le trône de ses pères, en lui fournissant les troupes avec lesquelles il passa en Cilicie et de là en Syrie. Comparer à 1 Maccabées 10, 67. ― Notre parent, c’est-à-dire notre ami. Voir 1 Maccabées 10, 89.
11.34 Les trois cités. La Vulgate ne porte que Lyda et Ramatha ; mais les Septante ajoutent Aphéréma. Voir 1 Maccabées 10, 30. ― Seront destinées, etc. Comparer à 1 Maccabées 10, vv. 30, 38, 42.
11.35 Compar. pour ce verset à 1 Mac. 10, 29.
11.36 Aucun temps. Voir 1 Maccabées 10, 30.
11.37 Sur la montagne sainte, le mont Moria où était le temple, en un lieu bien connu, où elle fût très visible. L’ordonnance avait probablement été gravée sur une tablette d’airain, comme à 1 Maccabées 8, 22.
11.38 Des îles des nations, des îles de la Méditerranée. La plupart de ses soldats étrangers étaient Crétois, mais il y en avait aussi de Rhodes, de Chypre et des îles de l’Archipel. ― Toutes les troupes de ses pères, Séleucus IV Philopator et Démétrius Ier, ou ses prédécesseurs en général.
11.39 Un certain Tryphon. Son vrai nom était Diodote ; il était connu sous le surnom de Tryphon ou le Dissolu. Né à Casiana, place forte des environs d’Apamée en Syrie, et élevé à Apamée, il devint un des officiers d’Alexandre Balas. Rempli d’ambition, il résolut de mettre à profit le mécontentement des anciens soldats contre Démétrius II pour jouer un grand rôle. Il alla chercher le fils d’Alexandre, celui dont il devait faire Antiochus VI Dionysos, en Arabie où il était élevé. Le gardien de l’enfant, Émachuel (peut-être le fils de Zabdiel, voir verset 17), refusa longtemps de le donner à Tryphon, sans doute parce qu’il avait pénétré les secrets desseins de cet ambitieux. C’est pendant que Tryphon était en Arabie qu’éclata à Antioche contre Démétrius II la révolte que le ce roi parvint à réprimer grâce à la fidélité des Juifs, versets 41 à 53. Tryphon parvint enfin à son but. Il emmena avec lui le jeune Antiochus, et il le fit proclamer roi (145). Toutes les troupes qu’avait licenciées Démétrius II se groupèrent autour d’Antiochus VI et battirent leur ancien roi, qui fut réduit à s’enfuir. Tryphon prit ainsi possession d’Antioche. Jonathas se déclara aussi pour lui, mais Tryphon ne tint pas dans la suite les promesses qu’il lui avait faites et le fit même périr traîtreusement, voir 1 Maccabées 12, verset 39 et suivants ; 13, verset 12 et suivants. Il fit aussi assassiner son pupille Antiochus VI, alors âgé de dix ans, après un règne nominal de trois ans et demi environ, et s’empara de sa couronne (142). Il continua à être en guerre avec Démétrius II. Quand celui-ci fut tombé entre les mains des Parthes, son successeur, Antiochus VII Sidètes, en 139-138, continua à combattre Tryphon. Il le poursuivit à Dora en Phénicie, à Ptolémaïde, à Orthosiade et enfin à Apamée où il l’assiégea et où Tryphon trouva la mort, en 138.
11.50 Donner la main droite était un signe de réconciliation et de paix.
11.54 Tryphon revint d’Arabie, où il était allé chercher Antiochus VI Dionysos. Voir le v. 39.
11.56 Les bêtes, c’est-à-dire les éléphants.
11.57 Les quatre cités. Aux trois dont nous avons parlé plus haut (voir 1 Maccabées 10, 30), quelques-uns ajoutent comme quatrième Acco ou Ptolémaïde.
11.58 Des vases d’or, etc. Le roi et ceux à qui il donnait la permission pouvaient seuls se servir de vaisselle d’or. ― Une agrafe d’or. Voir 1 Maccabées 10, 89.
11.59 Depuis les limites de Tyr jusqu’aux confins d’Égypte, toute la côte maritime depuis l’Échelle de Tyr, haute montagne située d’après Josèphe a cent stades au nord de Ptolémaïde, jusqu’à l’ouadi el-Arisch ou ruisseau d’Égypte près de Rhinocolure.
11.60 Du fleuve, c’est-à-dire du Jourdain. ― Ascalon, voir plus haut, 1 Maccabées 10, 86.
11.62 Il leur donna la main droite. Voir le verset 50.
11.63 Cadès en Galilée, appelée ailleurs Cédès, dans la tribu de Nephtali, place fortifiée, non loin de Safed. L’armée syrienne rassemblée à Cadès avait pour mission de renverser Jonathas.
11.65 Bethsura. Au bas de la colline sur laquelle était bâtie Bethsur ou Bethsura, il y a l’abondante fontaine appelée aujourd’hui de saint Philippe, sur la route d’Hébron. Cette fontaine permettait aux Juifs de tenir indéfiniment Bethsura investie, sans avoir à souffrir de la soif, tandis que les assiégés ne devaient guère avoir d’eau sur la hauteur.
11.67 L’eau de Génésar, le lac de Génésareth. ― Ils se levèrent, ou ils arrivèrent avec diligence. ― La plaine d’Azor, la plaine située à l’ouest du lac Mérom qui était dominé par la ville d’Azor, située sur une éminence.
11.72 Ils combattirent, ou bien, ils firent de la résistance ; les Septante lisent : Il leur fit tourner le dos, et ils fuirent.
11.73 Ils vinrent, etc., ils n’allèrent pas plus loin.
12.1 Jonathas dut envoyer cette ambassade à Rome vers 143 ou 142, peu après la prise de Carthage et de Corinthe.
12.2 Numénius et Antipater, envoyés à Rome, voir v. 16, passèrent à leur retour de Rome par Sparte.
12.6 ; 12.20 Salut. Voir 1 Maccabées 10, 18.
12.7 Onias. On distingue quatre grands prêtres de ce nom. Onias Ier, fils de Jaddus, qui était grand prêtre à l’époque d’Alexandre le Grand. Il fut contemporain de Ptolémée Ier Lagus et de Séleucus Ier Nicator ; il exerça ses fonctions de 323 à 300 avant Jésus-Christ. ― Onias II, fils de Simon II, était pontife du temps de Séleucus IV Philopator (187-175). ― Onias III était grand prêtre sous le règne d’Antiochus IV Épiphane (175-164) et il fut forcé d’abandonner le souverain sacerdoce à son frère Jason, voir 2 Maccabées du chapitre 3 au chapitre 5. ― Son fils Onias IV éleva en Égypte le temple de Léontopolis. Les commentateurs ont vu dans l’Onias dont il est question ici, les uns le premier, d’autres le second et d’autres le troisième, mais il ne peut être question que d’Onias Ier, parce qu’il est le seul contemporain d’Arius, roi de Sparte. Il y a eu deux rois de ce nom. Arius Ier régna de 309 à 265 avant notre ère. C’est celui dont parle la lettre de Jonathas. Arius II, petit-fils du Ier, mourut à l’âge de huit ans en 257.
12.11 Les Juifs priaient et offraient des sacrifices pour les princes leurs alliés, et pour ceux auxquels ils étaient soumis (voir 1 Maccabées 7, 33 ; Baruch, 1, 10-11).
12.16 Numénius et Antipater nous sont inconnus ; mais le Jason, dont celui-ci est fils, doit être celui qui avait été envoyé à Rome par Judas Maccabées voir 1 Maccabées 8, 17.
12.25 La région d’Amath ; littéralement, la région d’Amathite. Plusieurs entendent qu’Amath est la même qu’Emath (en hébreu Hamath), ville située sur les frontières septentrionales de la Palestine.
12.28 Ils allumèrent des feux dans leur camp, pour faire croire aux Juifs qu’ils étaient toujours là.
12.30 Le fleuve Eleuthère. Voir 1 Mac. 11, 7.
12.31 Zabadéens. On ne connaît pas d’Arabes de ce nom ; c’est pourquoi la plupart des commentateurs lisent avec l’historien Josèphe Nabathéens, en supposant que les Nabathéens ou Nabuthéens (voir plus haut, 1 Maccabées 5, 25), qui étaient amis des Juifs, étaient devenus leurs ennemis en se déclarant pour Démétrius.
12.33 Ascalon. Voir plus haut, 1 Mac. 10, 86.
12.37 Le torrent de Cédron, à l’orient de Jérusalem. ― Caphététha était vraisemblablement le nom de la partie du mur de Jérusalem qui était tombée dans le Cédron, parce que les fondements étaient trop faibles.
12.38 Adiada, ville à l’occident de Jérusalem. ― Séphéla, plaine au couchant des montagnes de Juda. ― Sur la Séphéla, voir Juges, note 15.5.
12.39 Sur l’Asie, voir plus haut, 1 Maccabées 8, 6. ― Sur l’usurpation de Tryphon, voir 1 Maccabées 11, 39.
12.40-41 Bethsan. Voir 1 Maccabées 5, 52.
12.45 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.
12.49 La grande plaine. Voir 1 Mac. 5, 52.
12.50 Lorsqu’ils eurent appris, etc. On crut d’abord que Tryphon avait fait mourir Jonathas ; mais on sut le contraire dans la suite (voir 1 Maccabées 13, vv. 12, 15).
12.51 Qu’il s’agissait, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils feraient payer leur vie bien cher, littéralement, que pour l’âme ou la vie, à eux est la chose.
13.3 Les saints lieux, c’est-à-dire le temple.
13.5 Mon âme, ma personne ou ma vie.
13.12 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.
13.13 Addus paraît être la même ville qu’Adiada (voir 1 Maccabées 12, 38). ― La plaine de Séphéla (voir 1 Maccabées 12, 38). ― Addus devait être dans le voisinage de Lydda.
13.16 Cent talents d’argent. Voir 1 Maccabées 11, 28.
13.18 Lui, c’est-à-dire à Tryphon.
13.20 Ador, probablement la ville appelée Adora dans l’historien Josèphe, Aduram dans 2 Chroniques, 11, 9. ― Ador était à l’ouest de l’Hébron.
13.21 Ceux (la garnison syrienne) qui étaient dans la citadelle d’Acra, à Jérusalem. ― Par le désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte.
13.22 La neige qui tomba inopinément, ce qui n’est pas très rare à Jérusalem et sur les hauteurs, en janvier et février, quoiqu’elle ne dure pas longtemps, empêcha Tryphon d’aller ravitailler la garnison de Jérusalem et lui fit rebrousser chemin du côté du pays de Galaad.
13.23 Bascaman, localité inconnue, dans le pays de Galaad.
13.25 A Modin. Voir plus haut, 1 Mac. 2, 1.
13.28 Simon dressa sans doute la septième pyramide pour lui-même.
13.29 Il posa, etc. Simon était alors gouverneur de toutes les côtes maritimes, depuis Tyr jusqu’aux frontières de l’Égypte (comparer à 1 Maccabées 11, 59).
13.31 Tryphon… tua Antiochus par ruse. Tite-Live rapporte qu’il fit tuer cet enfant de dix ans par les médecins, sous prétexte de lui faire une opération chirurgicale (142).
13.32 D’Asie. Voir plus haut, 1 Mac. 8, 6.
13.23 Salut (salutem). Voir 1 Mac. 10, 18.
13.37 Le grec lit baïnen, que l’on entend assez généralement d’une palme ou d’une branche de palmier. Comparer à 2 Maccabées 14, 4. On suppose que cette palme ou cette branche de palmier était d’or comme la couronne.
13.41 L’année cent soixante-dixième du règne des Grecs, la cent quarante-et-unième avant Jésus-Christ.
13.43 Gaza, ville des Philistins.
13.45 ; 13.50 Sur donner la main droite, voir 1 Maccabées 11, 50.
13.47 Gaza, nommée au verset 43, et représentée ici par le pronom elle.
13.51 Du second mois. Voir 1 Maccabées 9, 54. ― L’année cent soixante et onzième du règne des Grecs, et la cent quarantième avant Jésus-Christ.
13.54 Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34. ― Jean, surnommé Hyrcan. Voir plus loin, 1 Maccabées 16, 1.
14.1 ; 14.27 L’année cent soixante-douzième du règne des Grecs, et la cent trente-neuvième avant Jésus-Christ. ― Démétrius II Nicator. Voir plus haut, 1 Maccabées 10, 67. Il s’en alla en Médie pour en tirer des troupes afin de combattre son compétiteur Tryphon.
14.2 Arsacès ; nom commun aux rois de Perse ; il s’agit ici de Mithridate Ier. ― Mithridate Ier était le sixième roi des Parthes portant le nom d’Arsacès. ― La Perse et la Médie désignent le royaume parthe, parce qu’elles en étaient les deux provinces principales. Mithridate Ier possédait tous les pays à l’est de l’Euphrate jusqu’à l’Inde.
14.3 Mithridate Ier donna plus tard sa fille Rodogune en mariage à Démétrius II et lui rendit enfin la liberté. Voir plus haut, 1 Maccabées 10, 67.
14.4 Toute la terre de Juda fut en repos. La captivité de Démétrius II a été racontée pour expliquer comment la Judée est laissée en repos.
14.5 Les îles de la mer. Les Hébreux appelaient ainsi même tous les pays maritimes et qui n’étaient pas du contient de la Palestine.
14.7 Gazara. Voir le verset 34. ― Les souillures des idoles. ― Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61.
14.9 Des biens de la terre, probablement, de ce qui concernait le bien de la nation. ― De gloire, c’est-à-dire de vêtements magnifiques. ― D’habits de guerre pris sur les ennemis.
14.22 Numénius, Antipater. Voir plus haut, 1 Maccabées 12, 16.
14.24 Mille mines. Voir Ézéchiel, 45, 12. ― On avait coutume d’envoyer ainsi à Rome des objets précieux pour le renouvellement des alliances ou pour obtenir quelque faveur. Antiochus Épiphane avait envoyé des vases d’or de 500 livres, pour renouveler son alliance avec le peuple romain ; Démétrius Ier et Tryphon, pour se faire reconnaître comme rois, envoyèrent, le premier une couronne d’or de vingt-cinq livres et le second une statue d’or de la Victoire, du même poids.
14.27 Élul, sixième mois de l’année sacrée, et douzième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune d’août, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de septembre. ― La troisième année du pontificat de Simon. ― Asaramel ; le grec porte Saramel, qui paraît être le nom du lieu où se tint l’assemblée mentionnée au verset suivant. La situation d’Asaramel est inconnue.
14.29 Jarib, nommé Joarib, voir 1 Mac. 2, 1.
14.30 Il a été réuni, etc., c’est-à-dire il est mort.
14.34 Gazara, la même que Gazer, selon Eusèbe et saint Jérôme ; mais comme ces Pères mettent Gazer dans la tribu d’Éphraïm à trois milles de Nicopolis, la Gazara dont ils parlent ne saurait être celle-ci, qui était située sur les confins d’Azot, et par conséquent assez éloignée des frontières d’Éphraïm. ― Joppé, Jaffa, port de mer sur la Méditerranée. ― Azot. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 68.
14.35 Dans le grec comme dans la Vulgate, les mots justice et fidélité sont à l’accusatif comme complément de avait fait ; construction qu’on ne saurait conserver dans notre langue.
14.36 Et faisaient, etc., en troublant le culte qu’on y rendait au vrai Dieu.
14.43 Qu’il fut revêtu, etc. Voir 1 Maccabées 10, 20.
14.44 Une agrafe d’or. Voir 1 Maccabées 10, 89.
14.47 D’être à la tête de tous ou d’avoir le commandement de toutes choses.
14.48 En un lieu bien connu. Voir 1 Maccabées 11, 37.
15.1 Antiochus, surnommé plus tard Sidètes, était dans l’île de Rhodes, lorsqu’il apprit la captivité de son frère Démétrius, et ce fut de là qu’il écrivit à Simon. ― Le roi Antiochus VII Sidètes, ainsi surnommé de la ville de Sida, en Pamphylie, où il avait été élevé, fils de Démétrius Ier et frère de Démétrius II, fut roi de Syrie pendant les dix ans que dura la captivité de son frère chez les Parthes, voir plus haut 1 Maccabées 10, 67. Il continua la guerre contre Tryphon, le battit et l’assiégea à Dora, sur le bord de la mer, en Phénicie. Tryphon réussit à s’échapper et à se sauver à Ptolémaïde, puis à Orthosiade et enfin à Apamée, place forte sur l’Oronte. Antiochus VII l’y poursuivit et c’est là que Tryphon perdit la vie, voir plus haut, 1 Maccabées 11, 39. Antiochus VII se trouva ainsi seul maître de la Syrie. Pendant le siège de Dora, Simon, qui en avait reçu beaucoup de privilège, lui avait offert des secours, mais le Séleucide, n’étant plus bien disposé en sa faveur, les avait refusés avec hauteur et avait réclamé à Simon plusieurs villes et même la citadelle de Jérusalem, ce qui fut naturellement refusé. Antiochus VII envoya alors, pendant qu’il poursuivait Tryphon, son général Cendébée contre la Judée. Celui-ci fut battu par les fils de Simon. Le roi lui-même fit plus tard en personne une campagne contre Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon. Jérusalem soutint un long siège, qui se termina par une paix assez onéreuse pour les Juifs en 133. En 129, le belliqueux Sidètes entreprit une guerre contre les Parthes. Il y perdit la vie, on ne sait au juste en quelle année (128, 127 ou 126).
15.2 ; 15.16 Salut. Voir 1 Maccabées 10, 18.
15.3 Des hommes, etc. ; ces usurpateurs étaient Alexandre Balas, Antiochus Théus, son fils, et particulièrement Tryphon.
15.6 C’est donc de Simon Machabée que datent les plus anciens sicles hébreux, nom des monnaies hébraïques.
15.9 Antiochus VII traite ainsi Simon et les Juifs, parce qu’il a besoin de se ménager des amis et des secours contre Tryphon. Celui-ci, après la captivité de Démétrius II, laquelle était si favorable à son ambition, continuait à combattre contre les généraux du roi prisonnier, contre Dionysios en Mésopotamie, Sarpédon et Palamède en Syrie et Æschion à Séleucie sur la mer. Cette ville était en la possession de la reine Cléopâtre, successivement femme d’Alexandre Balas et de Démétrius II (voir plus haut, 1 Maccabées 10, 57). La crainte qu’inspirait Tryphon était si grande qu’Antiochus VII n’eut pas d’abord le succès qu’il avait espéré en quittant l’île de Rhodes : aucune ville ne voulut le recevoir et il était réduit à vivre errant et fugitif, lorsque Cléopâtre, craignant que le parti de Tryphon ne l’emportât à Séleucie, se résolut, pour conserver son titre de reine, à offrir au frère de son mari de l’épouser et assit ainsi sa fortune. Tryphon fut alors abandonné et le nouveau roi put en triompher.
15.11 ; 15.13 ; 15.25 Dora, ville maritime de la Palestine, au midi du mont Carmel. ― Le long de la mer, littéralement, par la maritime, sous-entendu, rive ou côte.
15.15 Numénius avait été envoyé à Rome par Simon, pour renouveler l’alliance avec les Romains (voir 1 Maccabées 14, 24).
15.16 Lucius Calpurnius Pison, selon plusieurs exégètes. ― Lucius Calpurnius Pison fut consul avec M. Popillius Lœnas, l’an de Rome 615, c’est-à-dire l’an 139 avant Jésus-Christ. Le second consul, Lœnas, n’est pas nommé dans cette lettre, parce qu’il était alors en Espagne. ― Au roi Ptolémée VII Physcon, qui, après la mort de son frère Ptolémée VI Philométor (voir plus haut, 1 Maccabées 11, 18), régna encore 29 ans.
15.18 Mille mines. Voir Ézéchiel, 45, 12.
15.22 Ces mêmes, etc. Cette lettre fut adressée à Démétrius, dont les Romains ignoraient la captivité chez les Parthes, et qui la lui écrivirent, parce qu’ils n’avaient reconnu ni Tryphon ni Antiochus Sidètes. ― Attale II surnommé Philadelphe. ― Ariarathès VI surnommé Philopator. ― Arsacès ou Mithridate Ier. Comparer à 1 Maccabées 14, 2. ― Ariarathès VI (ou plutôt V) Philopator régna en Cappadoce de 162 à 130 avant notre ère. ― Attale II Philadelphe régna jusqu’en 138.
15.23 Lampsaque, ville célèbre dans la Mysie sur l’Hellespont. ― Délos, île célèbre de la mer Egée. ― Myndos, ville de Carie. ― Sicyone, ville très ancienne dans l’Achaïe. ― Carie, province maritime de l’Asie Mineure. ― Samos, île près des côtes de l’Asie Mineure. ― Pamphylie ; il y a plusieurs villes de ce nom ; celle-ci est probablement celle de Cilicie, au-delà du mont Taurus, et qui a donné son nom à une petite province. ― Lycie ; elle est voisine de la Pamphylie. ― Halicarnasse, ville de Carie, très célèbre dans l’antiquité. ― Coo, île et ville célèbre de la Carie. ― Side ou Sidem, ville de Pamphylie. ― Aradon ou Arade, île près des côtes de Syrie. ― Rhodes, ville et île célèbre par son colosse. ― Phasélis ou Phasélides, ville maritime sur les confins de la Lycie et de la Pamphylie. ― Gortyne, ville fameuse dans l’île de Crète. ― Gnide, île voisine de Rhodes. ― Chypre, île très connue. ― Cyrène, province d’Égypte.
15.27 Antiochus VII, sûr maintenant du succès contre Tryphon, change de conduite et, contrairement à tout ce qu’il avait écrit, versets 2 à 9, il se montre très exigeant envers les Juifs.
15.28 Athénobius, l’un de ses amis. Sur ce titre, voir 1 Maccabées 2, 18.
15.31 Cinq cent talents d’argent. Voir 1 Maccabées 11, 28.
15.35 Elles-mêmes ; littéralement, et par hébraïsme, eux-mêmes, au masculin, parce que les villes dont il s’agit ici sont mises pour leurs habitants.
15.37 Orthosiade, ville de la Phénicie, vis-à-vis de l’île d’Arade (voir verset 23).
15.38 On ne sait de Cendébée que ce qui est raconté ici et dans le chapitre suivant.
15.39-40 Gédor, ville de la Palestine, que l’on place aux environs de Jamnia et d’Azot (voir 1 Maccabées 4, 15 et Josué, 15, 58).
15.39 Le roi Antiochus VII poursuivait Tryphon d’Orthosiade jusqu’à Apamée, où Tryphon avait été élevé et où il trouva la mort, voir plus haut, 1 Maccabées 11, 39.
16.1 ; 16.19 ; 16.21 Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34.
16.1 Jean, surnommé Hyrcan, qui devait succéder à son père Simon comme prince et grand prêtre des Juifs (135-105), était probablement le frère cadet de Judas, voir le verset 2, mais le plus brave et le plus habile des fils de Simon.
16.3 De mes frères ; le grec porte, de mon frère, probablement Jonathas, qui avait été tué dans le temps qu’ils gouvernaient ensemble.
16.5 Un fleuve rapide, un gros torrent d’hiver.
16.8 La forteresse de Gédor, qu’il avait fait fortifier, selon l’ordre d’Antiochus (voir 1 Maccabées 15, 39-40).
16.9 Cédron ne peut être autre que Gédor. Comparer à 1 Maccabées 15, 39.
16.10 Azot. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 68.
16.11 Ptolémée, fils d’Adobi, ne nous est connu que par le récit de ce chapitre. Son nom grec semble indiquer des tendances hellénisantes dans sa famille.
16.14 L’année cent soixante dix-septième du règne des Grecs, et la cent trente-quatrième avant Jésus-Christ. ― Sabath, en hébreu Schebat, onzième mois de l’année sacrée et cinquième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de janvier, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de février.
16.15 Doch ; l’historien Josèphe l’appelle Dagon, et la place au-dessus de Jéricho.
16.16 Eut fait bonne chère. Dans le langage des Hébreux et des Hellénistes, le mot signifie aussi boire autant que la soif et la nécessité le demandent, ou simplement faire bonne chère ; sens que les exégètes lui donnent généralement ici.
16.21 Le tuer ; littéralement, te tuer. Cette sorte de changement subit de personne qui n’est pas rare dans le style biblique, a pour but de donner de la force à l’idée qu’on exprime.
16.24 Le livre des jours, les annales.
2d livre des Maccabées
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2 Maccabées 1. 1 A leurs frères, aux Juifs qui sont en Égypte : salut. Les Juifs, leurs frères, qui sont à Jérusalem et dans le pays de Juda souhaitent une heureuse paix. 2 Que Dieu vous fasse du bien et qu'il se souvienne de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, ses fidèles serviteurs 3 Qu'il vous donne à tous un cœur pour l'adorer et accomplir ses volontés de grand cœur et de bon gré. 4 Qu'il ouvre votre cœur à sa loi et à ses préceptes et qu'il y fasse la paix. 5 Qu'il exauce vos prières et se réconcilie avec vous et qu'il ne vous délaisse pas au temps du malheur. 6 Et maintenant, nous sommes ici priant pour vous. 7 Sous le règne de Démétrius, en l'an cent soixante-neuf, nous, les Juifs, vous avions écrit, alors que nous étions dans la plus extrême détresse, survenue pendant ces années, depuis que Jason et ses partisans eurent trahi la cause de la terre sainte et du royaume. 8 On avait brûlé la porte du temple et répandu le sang innocent. Alors nous avons prié le Seigneur et nous avons été exaucés, nous avons offert le sacrifice et la fleur de farine, nous avons allumé les lampes et exposé les pains. 9 Maintenant nous vous écrivons encore pour que vous célébriez les jours de la fête des Tabernacles du mois de Casleu. 10 En l'année cent quatre-vingt-huit. Ceux de Jérusalem et de la Judée, le Sénat et Judas, à Aristobule, conseiller du roi Ptolémée, de la famille des prêtres consacrés et aux Juifs qui sont en Égypte : salut et prospérité. 11 Sauvés par Dieu de grands périls, nous lui rendons de grandes actions de grâces, nous qui sommes prêts à combattre contre le roi. 12 Car Dieu même a rejeté ceux qui s'étaient rangés en bataille contre la ville sainte. 13 En effet, le chef ennemi s'étant rendu en Perse à la tête d'une armée qui paraissait invincible, ils furent frappés dans le sanctuaire de Nanée, grâce à la ruse des prêtres de Nanée. 14 Antiochus vint en ce lieu avec ses amis sous prétexte d'épouser la déesse, dans le but de s'emparer des trésors à titre de dot. 15 Les prêtres de Nanée les exposèrent et lui-même entra avec un petit nombre de ses gens dans l'enceinte sacrée. 16 Dès qu'Antiochus fut entré, ils fermèrent le temple et, ayant ouvert la porte secrète du plafond, ils lancèrent des pierres, assommèrent le chef et ceux qui étaient avec lui, les coupèrent en morceaux et jetèrent leurs têtes à ceux qui étaient dehors. 17 Que notre Dieu soit béni en toutes choses, lui qui a livré à la mort les impies 18 Devant donc célébrer au vingt-cinquième jour du mois de Casleu la purification du temple, nous avons cru nécessaire de vous en informer, afin que vous aussi, vous célébriez les jours de la fête des Tabernacles et celui du feu qui s'alluma lorsque Néhémie, après avoir reconstruit le temple et l'autel, offrit des sacrifices. 19 Car, lorsque nos pères furent emmenés en Perse, les prêtres pieux de ce temps-là, ayant pris du feu de l'autel, le cachèrent en secret dans le creux d'un puits desséché et ils l'y mirent si bien en sûreté, que ce lieu demeura ignoré de tous. 20 Après beaucoup d'années écoulées, lorsque tel fut le bon plaisir de Dieu, Néhémie, renvoyé en Judée par le roi de Perse, fit rechercher le feu par les descendants des prêtres qui l'avaient caché, mais, comme ils nous racontèrent qu'ils n'avaient pas trouvé de feu, mais un liquide épais, 21 il leur dit d'en puiser et de lui en apporter, puis, quand on eut mis sur l'autel les choses nécessaires au sacrifice, Néhémie ordonna aux prêtres d'asperger de cette eau le bois et ce qui était dessus. 22 Cet ordre ayant été exécuté et le moment étant venu où le soleil, jusque-là couvert de nuages, resplendit, un grand brasier s'alluma, en sorte que tous furent dans l'admiration. 23 Pendant que se consumaient les victimes, les prêtres firent une prière et avec eux tous les assistants, ce fut Jonathan qui commença et les autres unirent leurs voix à la sienne, 24 ainsi que Néhémie. Cette prière était ainsi conçue : "Seigneur, Seigneur, Dieu, créateur de toutes choses, terrible et fort, juste et compatissant, qui êtes seul roi et bon, 25 seul libéral et seul juste, tout-puissant et éternel, qui délivrez Israël de tout mal, qui avez fait de nos pères vos élus et les avez sanctifiés, 26 recevez ce sacrifice pour tout votre peuple d'Israël, gardez votre héritage et sanctifiez-le. 27 Rassemblez ceux d'entre nous qui sont dispersés, délivrez ceux qui sont esclaves parmi les nations, jetez un regard favorable sur ceux qui sont méprisés et en abomination, afin que les nations sachent que vous êtes notre Dieu. 28 Châtiez ceux qui nous oppriment et qui nous outragent avec insolence. 29 Implantez votre peuple dans votre lieu saint, comme l'a dit Moïse." 30 En outre, les prêtres chantaient les hymnes. 31 Quand le sacrifice fut consommé, Néhémie fit répandre le reste de l'eau sur de grandes pierres. 32 Cela fait, une flamme s'y alluma et le liquide, ayant reçu les rayons lumineux qui partaient de l'autel, fut consumé. 33 Le bruit de cet événement s'étant répandu, on informa le roi des Perses que, à l'endroit où les prêtres emmenés captifs avaient caché le feu sacré, l'eau avait été trouvée et que Néhémie et ses gens avaient sanctifié par elle les sacrifices. 34 Alors le roi fit clôturer ce lieu et le rendit sacré, certifiant ainsi l'événement. 35 Et à ceux qui étaient l'objet de sa bienveillance, il distribuait des présents nombreux et variés. 36 Or, les compagnons de Néhémie appelèrent ce lieu NEPHTHAR, c'est-à-dire purification, mais la plupart le nomment NEPHTHAÏ.
2
Maccabées 2. 1
On trouve dans les
archives publiques que le prophète Jérémie ordonna à ceux qu'on
déportait, de prendre le feu sacré, ainsi qu'il a été dit et
comment le prophète fit des recommandations aux déportés, 2
en leur remettant un
exemplaire de la loi, afin qu'ils n'oubliassent pas les préceptes
du Seigneur et qu'ils ne s'égarassent pas dans leurs pensées en
voyant des idoles d'or et d'argent et les ornements dont elles
étaient revêtues. 3
Entre autres discours
de ce genre qu'il leur tint, il les exhorta à n'éloigner jamais la
loi de leur cœur. 4
On lisait dans les
mêmes écrits comment le prophète, sur un ordre reçu de Dieu, fit
transporter avec lui le tabernacle et l'arche et qu'il se rendit
ainsi à la montagne que gravit Moïse et d'où il contempla
l'héritage de Dieu. 5
Arrivé là, Jérémie
trouva une habitation en forme de grotte et il y déposa le
tabernacle et l'arche, ainsi que l'autel des parfums et en boucha
l'entrée. 6 Quelques-uns
de ses compagnons étant venus ensuite pour marquer le chemin par
des signes, ils ne purent le trouver. 7
Jérémie le sut et
il les blâma : "Ce lieu, leur dit-il, doit rester caché
jusqu'à ce que Dieu ait rassemblé son peuple et lui ait fait
miséricorde. 8
Alors le Seigneur
révélera ces objets sacrés, la gloire du Seigneur apparaîtra,
ainsi que la nuée, comme elle apparut au temps de Moïse et lorsque
Salomon fit une prière pour que le temple fût glorieusement
sanctifié." 9
Il était encore
raconté dans ces écrits que ce roi, possédant la sagesse, offrît
le sacrifice de la dédicace et de l'achèvement du sanctuaire. 10
Et comme Moïse pria
le Seigneur et qu'un feu tomba du ciel et consuma le sacrifice,
ainsi Salomon pria et le feu descendit et consuma les holocaustes.
11
Moïse dit :
"Parce que la victime pour le péché n'a pas été mangée,
elle a été consumée." 12
Et Salomon célébra
pareillement les huit jours de la dédicace. 13
Ces mêmes choses se
trouvent donc racontées dans les archives et dans les mémoires de
Néhémie, on y voit encore comment Néhémie fonda une bibliothèque
et y recueillit les livres concernant les rois et les prophètes,
ceux de David et les lettres des rois de Perse au sujet de leurs
présents. 14
De même Judas a
recueilli tous les livres qui avaient été dispersés pendant la
guerre que nous avons eu à soutenir et ils sont entre nos mains. 15
Si donc vous avez
besoin d'en avoir des exemplaires, envoyez-nous des messagers qui
vous les porteront. 16
C'est pourquoi, comme
nous allons célébrer la fête de la purification, nous vous
adressons cette lettre, vous ferez donc bien de solenniser ces jours
avec nous. 17
Dieu, qui a délivré
tout son peuple et a rendu à tous l'héritage, le royaume, le
sacerdoce et la sanctification, 18
comme il l'a annoncé
par la loi, aura bientôt, nous l'espérons, pitié de nous et nous
rassemblera, de toutes les régions qui sont sous le ciel, dans le
saint lieu, 19
car il nous a
arrachés à de grands maux et il a purifié le temple. 20
L'histoire de Judas
Machabée et de ses frères, la purification du temple magnifique et
la dédicace de l'autel, 21
comme aussi les
combats livrés, contre Antiochus Épiphane et son fils Eupator, 22
les interventions
éclatantes du ciel en faveur de ceux qui ont glorieusement combattu
pour la défense du judaïsme, de telle sorte que, malgré leur
petit nombre, ils ont reconquis tout le pays et mis en fuite une
multitude de barbares, 23
recouvré le
sanctuaire célèbre dans tout l'univers, délivré la ville et
rétabli les lois qu'on tentait d'abolir, le Seigneur les ayant
favorisés de toute sa bienveillance : 24
tous ces faits
exposés par Jason de Cyrène en cinq livres, nous allons essayer de
les résumer en un seul. 25
Considérant la masse
de chiffres qu'ils renferment et la difficulté qui existe pour ceux
qui veulent suivre dans les détails les récits de l'histoire, par
suite de l'abondance de la matière, 26
nous nous sommes
appliqués à rendre la tache agréable à ceux qui se contentent
d'une simple lecture, facile à ceux qui ont à cœur de confier les
faits à leur mémoire et profitable à tous indistinctement. 27
Pour nous, qui avons
entrepris ce travail d'abréviation, ce n'est pas une chose aisée,
mais un labeur exigeant des sueurs et des veilles, 28
labeur non moins
difficile que celui de l'ordonnateur d'un festin, qui cherche à
procurer l'avantage des autres. Cependant, pour mériter la
reconnaissance de plusieurs, nous prendrons sur nous avec plaisir
cette lourde tâche, 29
laissant à l'auteur
le soin de traiter exactement chaque chose, pour nous efforcer de
suivre les règles du résumé. 30
Or, de même que
l'architecte d'une maison nouvelle doit embrasser dans sa pensée
tout l'ensemble de la construction, tandis que celui qui se charge
de la décorer et d'y peindre des figures doit se préoccuper de ce
qui regarde l'ornementation, ainsi, je pense, en est-il pour nous.
31 Approfondir
le sujet, rendre compte de toutes choses, se donner de la peine pour
les moindres détails, voilà le devoir de celui qui compose une
histoire,
32
mais à celui dont
tout le dessein est d'en rédiger un abrégé, il faut accorder de
ne poursuivre que la brièveté dans les récits, sans s'attacher à
une exposition complète des faits. 33
Commençons donc ici
notre relation, sans rien ajouter à ce qui vient d'être dit, ce
serait folie que de se montrer prolixe avant de raconter l'histoire
et concis dans l'histoire elle-même.
2 Maccabées 3. 1 Pendant que les habitants de la ville sainte jouissaient d'une paix entière et que les lois étaient encore exactement observées, grâce à la piété du grand prêtre Onias et à sa haine du mal, 2 il arrivait que les rois eux-mêmes honoraient le saint lieu et ornaient le temple de dons magnifiques, 3 au point que Séleucus, roi d'Asie, fournissait de son revenu toute la dépense nécessaire au service des sacrifices. 4 Mais un certain Simon de la tribu de Benjamin, constitué administrateur du temple, entra en lutte avec le grand prêtre au sujet de l'intendance du marché de la ville. 5 Comme il ne pouvait l'emporter sur Onias, il alla trouver Apollonius, fils de Thrasée, le gouverneur militaire, à cette époque, de la Cœlé-Syrie et de la Phénicie. 6 Il lui rapporta que le trésor sacré de Jérusalem était rempli de sommes énormes, d'une quantité incalculable de richesses, nullement en rapport avec la dépense nécessaire pour les sacrifices et qu'il était possible de faire passer tout ce trésor entre les mains du roi. 7 Dans un entretien avec le roi, Apollonius lui donna avis des richesses qu'on lui avait signalées et celui-ci choisit Héliodore, qui était préposé aux affaires de l'État et l'envoya avec ordre d'exécuter l'enlèvement des susdites richesses. 8 Héliodore se mit aussitôt en route, sous le prétexte d'inspecter les villes de Cœlé-Syrie et de Phénicie mais en réalité pour exécuter le dessein du roi. 9 Arrivé à Jérusalem, Héliodore fut reçu amicalement par le grand prêtre de la ville, puis il raconta ce qu'on lui avait appris et exposa le but de sa présence, en demandant si vraiment les choses étaient ainsi. 10 Alors le grand prêtre lui représenta que le trésor renfermait les dépôts des veuves et des orphelins, 11 qu'une partie de l'argent appartenait à Hircan, fils de Tobie, homme très considérable, que la situation n'était pas ce que disait le calomniateur impie, Simon, mais que toutes ces richesses se réduisaient à quatre cents talents d'argent et deux cents talents d'or, 12 que d'ailleurs il était tout à fait impossible de dépouiller ceux qui s'étaient confiés à la sainteté de ce lieu, à la majesté inviolable d'un temple vénéré dans tout l'univers. 13 Mais lui, en vertu des ordres qu'il avait reçus du roi, soutenait absolument que cet argent devait être porté dans le trésor royal. 14 Ayant donc fixé un jour, il allait entrer pour inspecter ces richesses avant d'en disposer, ce qui causa dans la ville entière une grande perturbation. 15 Les prêtres se prosternèrent devant l'autel, revêtus de leurs habits sacerdotaux et, se tournant vers le ciel, ils priaient Celui qui avait fait la loi sur les dépôts de conserver ces biens intacts à ceux qui les avaient déposés. 16 En voyant le visage du grand Prêtre, on se sentait blessé jusqu'au plus intime de l'âme, car sa figure et l'altération de son teint attestaient l'agonie de son âme. 17 La consternation peinte dans toute sa personne et le frisson de son corps révélaient à tous les regards l'affliction de son cœur. 18 Les habitants se précipitaient par troupes hors de leurs maisons et priaient tous ensemble pour que le saint lieu ne fût pas livré à l'opprobre. 19 Les femmes, la poitrine couverte de sacs, remplissaient les rues, celles des jeunes filles qui étaient renfermées, couraient les unes aux portes, les autres vers les murailles, quelques-unes regardaient par les fenêtres, 20 toutes, les mains étendues vers le ciel, faisaient entendre des supplications. 21 L'abattement de cette foule confuse et l'attente pleine d'angoisse du grand prêtre excitaient la pitié. 22 Pendant que les Juifs suppliaient le Seigneur Tout-Puissant de garder intacts, en toute sûreté, les dépôts à ceux qui les avaient confiés, 23 Héliodore exécutait son dessein. Déjà il était là avec ses gardes près du trésor, 24 lorsque le Seigneur des esprits, le Dominateur de toute puissance, fit une grande manifestation, de sorte que tous ceux qui avaient osé venir là, atteints par la force de Dieu, furent frappés d'impuissance et d'épouvante. 25 A leurs yeux apparut un cheval monté par un cavalier terrible et richement caparaçonné, s'élançant avec impétuosité, il agita sur Héliodore ses pieds de devant, le cavalier paraissait avoir une armure d'or. 26 En même temps, lui apparurent deux autres jeunes hommes, pleins de force, brillants d'un vif éclat et vêtus d'habits magnifiques, s'étant placés l'un d'un côté, l'autre de l'autre, ils le flagellaient sans relâche, lui portant une multitude de coups. 27 Héliodore tomba subitement par terre, environné de profondes ténèbres, on le ramassa, pour le mettre dans une litière, 28 et cet homme qui venait d'entrer dans la chambre du susdit trésor avec une escorte nombreuse et toute sa garde, on l'emporta incapable de s'aider lui-même et ayant visiblement éprouvé la puissance de Dieu. 29 Pendant qu'il était là, sous le coup de la force divine, étendu muet, privé de toute espérance et de tout secours, 30 les Juifs bénissaient le Seigneur qui avait glorifié son saint lieu et le temple, qui était un instant auparavant plein d'épouvante et de trouble, fut, grâce à la manifestation du Seigneur tout-puissant, rempli de joie et d'allégresse. 31 Aussitôt quelques-uns des compagnons d'Héliodore demandèrent à Onias de prier le Très-Haut et d'accorder la vie à celui qui gisait n'ayant plus qu'un souffle. 32 Et le grand prêtre, dans la crainte que le roi ne s'imaginât qu'un attentat avait été commis par les Juifs contre Héliodore, offrit pour la vie de cet homme un sacrifice. 33 Pendant que le grand prêtre offrait le sacrifice expiatoire, les mêmes jeunes hommes apparurent de nouveau à Héliodore, revêtus des mêmes habits et, se tenant debout, lui dirent : "Rends de grandes actions de grâces au grand prêtre Onias, car c'est à cause de lui que le Seigneur te donne la vie sauve. 34 Pour toi, ainsi châtié par lui, annonce à tous la grande puissance de Dieu." Ayant dit ces mots, ils disparurent. 35 Héliodore offrit au Seigneur un sacrifice et fit de grands vœux à Celui qui lui avait accordé la vie, puis, ayant assuré Onias de son amitié, il retourna avec ses troupes vers le roi. 36 Et il rendait témoignage à tous des œuvres du grand Dieu qu'il avait vues de ses yeux. 37 Le roi ayant demandé à Héliodore quel homme lui paraissait propre à être envoyé de nouveau à Jérusalem, celui-ci lui répondit : 38 "Si tu as quelque ennemi ou un adversaire de ton gouvernement, envoie-le là-bas et il te reviendra déchiré de coups, si toutefois il en réchappe, car il y a vraiment en ce lieu une force divine. 39 Celui qui a sa demeure dans le ciel veille sur ce lieu et le protège, ceux qui y viennent avec de mauvais desseins, il les frappe et les fait périr." 40 C'est ainsi que se passèrent les choses concernant Héliodore et la conservation du trésor sacré.
2 Maccabées 4. 1 Le dit Simon, ce délateur du trésor et de sa patrie, parlait mal d'Onias : c'est lui, disait-il, qui avait excité Héliodore et qui était l'auteur de tout le mal. 2 Le bienfaiteur de la ville, le défenseur de ses concitoyens et l'observateur fidèle des lois, il osait le faire passer pour un adversaire de l'État. 3 Cette haine alla si loin que des meurtres furent commis par l'un des partisans de Simon. 4 Alors Onias, considérant le danger de ces divisions et les emportements d'Apollonius, le gouverneur militaire de la Cœlé-Syrie et de la Phénicie, qui encourageait la méchanceté de Simon, alla trouver le roi, 5 non pour accuser ses concitoyens, mais ayant en vue l'intérêt général et particulier de tout son peuple. 6 Car il voyait bien que, sans l'intervention du roi, il était impossible de pacifier la situation et que Simon ne renoncerait pas à ses criminelles entreprises. 7 Mais, après la mort de Séleucus, Antiochus surnommé Épiphane lui ayant succédé, Jason, frère d'Onias, entreprit d'usurper le souverain pontificat. 8 Dans un entretien avec le roi, il lui promit trois cent soixante talents d'argent et quatre-vingts talents pris sur d'autres revenus. 9 Il promettait en outre de s'engager par écrit pour cent cinquante autres talents, si on lui accordait d'établir, de sa propre autorité et selon ses vues, un gymnase avec une école d’éphèbes et d'inscrire les habitants de Jérusalem comme citoyens d'Antioche. 10 Le roi consentit à tout. Dès que Jason eut obtenu le pouvoir, il se mit à introduire les mœurs grecques parmi ses concitoyens. 11 Il abolit les franchises que les rois, par humanité, avaient accordées aux Juifs grâce à l'entreprise de Jean, père d'Eupolème, lequel fut envoyé en ambassade pour conclure un traité d'alliance et d'amitié avec les Romains et, détruisant les institutions légitimes, il établit des coutumes contraires à la loi. 12 Il se fit un plaisir de fonder un gymnase au pied même de l'Acropole et il élevait les enfants les plus nobles en les mettant aux exercices du gymnase. 13 L'hellénisme grandit alors à un tel point et l'on vit un tel entraînement vers les coutumes étrangères, par suite de l'excessive perversité de Jason, homme impie et nullement grand prêtre, 14 que les prêtres ne montraient plus aucun zèle pour le service de l'autel et que, méprisant le temple et négligeant les sacrifices, ils s'empressaient de prendre part, dans la palestre, aux exercices proscrits par la loi, dès que l'appel à lancer le disque s'était fait entendre. 15 Ne faisant aucun cas des fonctions honorifiques de leur pays, ils tenaient en haute estime les distinctions des Grecs. 16 C'est pourquoi de graves calamités les atteignirent et dans ceux-là même dont ils imitaient le genre de vie et auxquels ils voulaient ressembler en tout, ils trouvèrent des ennemis et des oppresseurs. 17 Car on ne viole pas impunément les lois divines, mais c'est ce que démontrera la suite des événements. 18 Pendant qu'on célébrait à Tyr les jeux quinquennaux, auxquels le roi assistait, 19 le criminel Jason envoya de Jérusalem des spectateurs, qui étaient citoyens d'Antioche, porteurs de trois cents drachmes d'argent pour le sacrifice d'Hercule, mais ceux-là même qui les portaient demandèrent que cet argent fût employé, non à des sacrifices, ce qui ne convenait pas, mais à couvrir d'autres dépenses. 20 Ainsi les trois cents drachmes étaient bien destinées par celui qui les envoyait au sacrifice en l'honneur d'Hercule, mais elles servirent, selon le désir de ceux qui les apportaient, à la construction de navires. 21 Apollonius, fils de Ménesthée, ayant été envoyé en Égypte, à l'occasion de l'intronisation du roi Ptolémée Philométor, Antiochus apprit que ce roi était mal disposé à son égard et, voulant se mettre en sûreté vis-à-vis de lui, il se rendit à Joppé, puis à Jérusalem. 22 Reçu magnifiquement par Jason et par toute la ville, il fit son entrée à la lumière des flambeaux et au milieu des acclamations, puis il conduisit pareillement son armée en Phénicie. 23 Trois ans s'étant écoulés, Jason envoya Ménélas, frère de Simon mentionné plus haut, pour porter l'argent au roi et acquitter les droits d'enregistrement d'affaires importantes. 24 Mais Ménélas se recommanda au roi, lui rendit honneur avec les dehors d'un homme haut placé et se fit adjuger à lui-même le souverain pontificat, en offrant trois cents talents d'argent de plus que n'avait fait Jason. 25 Ayant reçu du roi ses lettres d'investiture, il revint à Jérusalem, n'ayant rien qui fût digne du sacerdoce et n'apportant que les instincts d'un tyran cruel et la fureur d'une bête sauvage. 26 Ainsi Jason, qui avait trompé son propre frère, trompé à son tour par un autre, dut gagner en fugitif le pays des Ammonites. 27 Quant à Ménélas, il obtint le pouvoir, mais, comme il ne s'exécutait pas relativement à la somme promise au roi, malgré les réclamations de Sostrate, commandant de l'Acropole, 28 qui avait dans ses attributions la perception des impôts, tous deux furent mandés auprès du roi. 29 Ménélas laissa pour le remplacer comme grand prêtre son frère Lysimaque et Sostrate laissa comme remplaçant Cratès, gouverneur de Chypre. 30 Sur ces entrefaites, il arriva que les habitants de Tarse et de Mallas se révoltèrent, parce que ces deux villes avaient été données en présent à Antiochide, concubine du roi. 31 Le roi partit donc en hâte pour apaiser la sédition, ayant laissé comme son lieutenant Andronique, un des grands dignitaires. 32 Ménélas, jugeant les circonstances favorables, enleva du temple quelques vases d'or et les donna à Andronique et il réussit à en vendre d'autres à Tyr et aux villes voisines. 33 Lorsque Onias eut connu d'une manière certaine ce nouveau crime de Ménélas, il lui en adressa des reproches, après s'être retiré dans un lieu d'asile, à Daphné, près d'Antioche. 34 C'est pourquoi Ménélas, prenant à part Andronique, le pressait de mettre à mort Onias. Andronique vint donc trouver Onias et, usant de ruse, il lui présenta la main droite avec serment, puis, quoique suspect, il le décida à sortir de son asile et le mit aussitôt à mort, sans égard pour la justice. 35 Aussi, non seulement les Juifs, mais beaucoup d'entre les autres nations furent indignés et affligés du meurtre injuste de cet homme. 36 Et lorsque le roi fut revenu de Cilicie, les Juifs d'Antioche, ainsi que des Grecs également ennemis de la violence, vinrent le trouver au sujet du meurtre inique d'Onias. 37 Antiochus fut contristé jusqu'au fond de l'âme et, touché de compassion pour Onias, il versa des larmes au souvenir de la modération et de la conduite si sage du défunt. 38 Rouge de colère, il fit enlever sur le champ la pourpre à Andronique, déchira ses vêtements et, l'ayant fait mener par toute la ville, il dégrada ce scélérat au lieu même où il avait exécuté son attentat impie sur Onias, le Seigneur le frappant ainsi d'un juste châtiment. 39 Or, un grand nombre de vols sacrilèges, ayant été commis dans la ville par Lysimaque, d'accord avec Ménélas et le bruit s'en étant répandu, le peuple s'ameuta contre Lysimaque, lorsque déjà beaucoup de vases d'or avaient été dispersés. 40 Voyant la multitude soulevée et les esprits enflammés de colère, Lysimaque arma environ trois mille hommes et se mit à exercer des actes de violence, sous le commandement d'un certain Tyran, homme avancé en âge et non moins en perversité. 41 Mais lorsqu'ils connurent l'attaque de Lysimaque, les uns saisissant des pierres, d'autres de gros bâtons, quelques-uns ramassant de la cendre qui se trouvait là, lançaient tumultueusement le tout sur les partisans de Lysimaque. 42 C'est ainsi qu'ils blessèrent un grand nombre de ses gens, en tuèrent plusieurs, mirent tous les autres en fuite et massacrèrent le sacrilège lui-même auprès du trésor du temple. 43 Puis on commença sur ces faits une instruction contre Ménélas. 44 Lorsque le roi vint à Tyr, les trois hommes envoyés par les Anciens lui exposèrent la justice de leur cause. 45 Se voyant convaincu, Ménélas promit à Ptolémée, fils de Dorymène, une grosse somme d'argent pour qu'il lui rendît le roi favorable. 46 Ptolémée, ayant donc emmené le roi sous le péristyle, comme pour prendre le frais, le fit changer de résolution. 47 Le roi déclara Ménélas innocent des accusations portées contre lui, quoiqu'il fût coupable de tous les crimes et il condamna à mort des malheureux qui, s'ils avaient plaidé leur cause même devant des Scythes, eussent été renvoyés innocents, 48 et des hommes qui avaient pris la défense de la ville, du peuple et des objets sacrés, subirent sans délai cette peine injuste. 49 Les Tyriens eux-mêmes en furent indignés et ils firent aux victimes de magnifiques funérailles. 50 Quant à Ménélas, grâce à la cupidité des puissants, il se maintint dans sa dignité, grandissant en malice et cruel fléau de ses concitoyens.
2 Maccabées 5. 1 Vers ce temps-là, Antiochus organisa sa seconde expédition en Égypte. 2 Or il arriva que, dans toute la ville, pendant près de quarante jours, apparurent, courant dans les airs, des cavaliers ayant des vêtements d'or et armés de lances à la manière des cohortes, 3 ainsi que des escadrons de chevaux rangés en ordre de bataille, des attaques et des charges de part et d'autre, des agitations de boucliers et une multitude de piques, des épées tirées du fourreau, des traits lancés, un vif éclat d'armures d'or et de cuirasses de toutes sortes. 4 C'est pourquoi tous priaient pour que ces apparitions leur fussent favorables. 5 Un faux bruit de la mort d'Antiochus s'étant répandu, Jason ne prit pas moins d'un millier d'hommes et vint attaquer la ville à l'improviste. Les citoyens coururent aux murailles, mais la ville finit par être prise et Ménélas se réfugia dans la citadelle. 6 Jason se livra sans pitié au massacre de ses propres concitoyens, ne réfléchissant pas qu'une journée gagnée sur des compatriotes est la journée la plus tristement perdue, mais s'imaginant remporter des trophées sur des ennemis et non sur des gens de la même nation. 7 D'une part, il ne réussit pas à s'emparer du pouvoir et, de l'autre, ses intrigues aboutirent pour lui à la confusion, il dut regagner en fugitif le pays des Ammonites. 8 Comme terme de sa vie criminelle, on le vit serré de près chez Arétas, roi des Arabes, fuyant de ville en ville, poursuivi par tous, détesté comme transgresseur des lois, exécré comme le bourreau de sa patrie et de ses concitoyens, ignominieusement chassé jusqu'en Égypte. 9 Lui qui avait banni tant de personnes de leur patrie, il périt sur la terre étrangère, après s'être rendu à Lacédémone dans l'espoir d'y trouver un refuge, en considération de la commune origine. 10 Lui qui avait jeté tant d'hommes sur le sol sans sépulture, nul ne le pleura et ne lui rendit aucun des derniers devoirs, il ne fut pas enseveli dans le tombeau de ses pères. 11 Ces événements étant arrivés à la connaissance du roi, il crut que la Judée faisait défection. Il partit donc d'Égypte, furieux comme une bête féroce et s'empara de la ville à main armée. 12 Il ordonna aux soldats de tuer sans pitié ceux qui tomberaient entre leurs mains et d'égorger ceux qui monteraient sur les toits des maisons. 13 Ainsi furent tués des jeunes gens et des vieillards, ainsi périrent des hommes faits, des femmes et des enfants, ainsi furent égorgés des jeunes filles et des nourrissons. 14 Le nombre des victimes pendant ces trois jours, fut de quatre-vingt mille, dont quarante mille furent massacrés et autant furent vendus comme esclaves. 15 Non content de ces atrocités, il osa pénétrer dans le temple le plus saint de toute la terre, ayant pour guide Ménélas, traître envers les lois et envers sa patrie. 16 Et prenant de ses mains souillées les objets sacrés et arrachant les offrandes déposées par les autres rois pour rehausser la gloire et la dignité de ce lieu, il les remettait à des mains profanes. 17 Antiochus s'enflait d'orgueil dans son esprit, ne considérant pas que le Seigneur était irrité pour peu de temps à cause des péchés des habitants de la ville et que c'était pour cela qu'il détournait ses regards de ce lieu. 18 Autrement, s'ils n'avaient pas été coupables d'un grand nombre de péchés, lui aussi, comme Héliodore, envoyé par le roi Séleucus pour inspecter le trésor, il aurait été, dès son arrivée, flagellé et réprimé dans son audace. 19 Mais Dieu n'a pas choisi le peuple à cause de ce lieu, il a choisi ce lieu à cause du peuple. 20 C'est pourquoi ce lieu a participé aux malheurs du peuple, comme il a été ensuite associé aux bienfaits du Seigneur, délaissé dans la colère du Tout-Puissant, il a été de nouveau, quand le souverain Seigneur s'est réconcilié avec son peuple, rétabli en toute sa gloire. 21 Antiochus, ayant donc enlevé au temple dix-huit cents talents, s'en retourna en hâte à Antioche, s'imaginant dans son orgueil, à cause de l'enivrement de son cœur, pouvoir rendre navigable la terre ferme et viable la mer. 22 Mais il laissa des préposés pour tourmenter le peuple : à Jérusalem, Philippe, originaire de Phrygie, plus cruel encore que celui qui l'avait établi, 23 à Garizim, Andronique et, outre ceux-ci, Ménélas qui, avec plus de méchanceté que les autres, s'élevait insolemment au-dessus de ses concitoyens 24 et nourrissait des sentiments de haine contre les patriotes Juifs. De plus, Antiochus envoya l'infâme Apollonius à la tête d'une armée de vingt-deux mille hommes, avec ordre de mettre à mort tous les hommes dans la force de l'âge et de vendre les femmes et les enfants. 25 Arrivé à Jérusalem, Apollonius, simulant des intentions pacifiques, se tint tranquille jusqu'au saint jour du sabbat et, lorsqu'il vit les Juifs en train de le célébrer, il fit prendre les armes à ses troupes. 26 Et tous ceux qui étaient sortis pour le spectacle, il les fit massacrer et, parcourant la ville avec ses soldats, il mit à mort une multitude de personnes. 27 Or, Judas Machabée, lui dixième, se retira dans le désert, vivant à la manière des bêtes fauves sur les montagnes, avec ses compagnons, ne mangeant jamais que des herbes, pour ne pas se souiller.
2 Maccabées 6. 1 Peu de temps après, le roi envoya un vieillard d'Athènes pour contraindre les Juifs à abandonner le culte de leurs pères et les empêcher de vivre selon les lois de Dieu, 2 et pour profaner le temple de Jérusalem et le dédier à Jupiter Olympien et celui de Garizim à Jupiter Hospitalier, conformément au caractère des habitants du lieu. 3 L'invasion de ces maux fut, même pour la masse du peuple, bien pénible et difficile à supporter, 4 car le temple était rempli d'orgies et de débauches par des païens dissolus et des courtisanes, des hommes ayant commerce avec des femmes dans les saints parvis et y apportant des choses défendues. 5 L'autel lui-même était couvert de victimes impures que la loi interdisait. 6 Il n'était plus possible de célébrer les sabbats ni les fêtes des pères, ni simplement de confesser que l'on était Juif. 7 Une amère nécessité amenait les Juifs aux sacrifices qui se faisaient chaque mois le jour de la naissance du roi, aux fêtes des Bacchanales, on les contraignait de se promener, par les rues, couronnés de lierre en l'honneur de Bacchus. 8 Un édit fut rendu, à l'instigation de Ptolémée, pour que, dans les villes grecques du voisinage, on prît les mêmes mesures contre les Juifs et que l'on fît des sacrifices, 9 avec ordre de mettre à mort ceux qui refuseraient d'adopter les coutumes grecques. On avait donc partout sous les yeux des scènes de désolation. 10 Ainsi deux femmes, pour avoir circoncis leurs enfants, furent amenées, on suspendit leurs enfants à leurs seins, on les traîna publiquement par la ville et on les précipita du haut des remparts. 11 D'autres s'étant rendus ensemble dans des cavernes voisines pour célébrer en secret le jour du sabbat, furent dénoncés à Philippe et on les brûla tous sans qu'ils osassent se défendre, par respect pour la sainteté du jour. 12 Je supplie ceux entre les mains de qui ce livre tombera de ne pas se laisser déconcerter à cause de ces calamités et de croire que ces persécutions ont eu lieu, non pour la ruine, mais pour la punition de notre race. 13 Quand Dieu ne laisse pas longtemps les pécheurs impunis, mais qu'il fait tomber sur eux un prompt châtiment, c'est une marque de grande bonté. 14 En effet, le souverain Maître, pour punir les autres nations, attend avec patience qu'elles aient comblé la mesure des iniquités, ce n'est pas ainsi qu'il a jugé à propos d'en agir avec nous, 15 afin de n'avoir pas à exercer sur nous sa vengeance, quand nos péchés auraient atteint leur pleine mesure. 16 Aussi ne retire-t-il jamais de nous sa miséricorde, en le châtiant par l'adversité, il n'abandonne pas son peuple. 17 Qu'il nous suffise d'avoir rappelé cette vérité, après ce peu de mots, il faut revenir à notre récit. 18 Éléazar, un des premiers docteurs de la loi, homme déjà avancé en âge et du plus noble extérieur, était contraint, la bouche violemment ouverte, de manger de la chair de porc. 19 Mais lui, préférant une mort glorieuse à une vie criminelle, marchait volontairement au supplice, 20 ayant craché cette viande, comme doivent y marcher ceux qui ont le courage de rejeter ce qu'il n'est pas permis de manger par amour de la vie. 21 Les préposés à ce sacrifice impie, le connaissant depuis longtemps, prirent Éléazar à part et l'engagèrent à faire apporter des viandes dont il était permis de faire usage et préparées par lui et à feindre de manger des chairs de la victime, comme le roi l'avait ordonné, 22 afin que, cela fait, il fût préservé de la mort et profitât de cette humanité due à sa vieille amitié pour eux. 23 Mais lui, faisant de sages réflexions, dignes de son âge, de la haute considération que lui donnait sa vieillesse et les nobles cheveux blancs qui s'y ajoutaient, de la vie très belle qu'il avait menée depuis l'enfance et surtout de la législation sainte établie par Dieu même, il répondit en conséquence, disant qu'on l'envoyât sans tarder au séjour des morts. 24 "A notre âge, en effet, il ne convient pas de feindre, de peur que beaucoup de jeunes gens ne soupçonnent Éléazar d'avoir, à quatre-vingt-dix ans, embrassé des mœurs étrangères. 25 Eux-mêmes, alors, à cause de ma dissimulation et pour un reste de vie périssable, seraient égarés par moi et j'attirerais sur ma vieillesse la honte et l'opprobre. 26 Et quand j'échapperais pour le présent au châtiment des hommes, je n'éviterais pas, vivant ou mort, les mains du Tout-Puissant. 27 C'est pourquoi, si maintenant je quitte cette vie avec courage, du moins je me montrerai digne de ma vieillesse 28 et je laisserai aux jeunes gens le noble exemple d'une mort volontaire et généreuse pour les vénérables et saintes lois." Ayant ainsi parlé, il marcha droit vers l'instrument du supplice. 29 Ceux qui l'y conduisaient changèrent en dureté la bienveillance qu'ils lui avaient montrée un moment auparavant, regardant comme insensées les paroles qu'il venait de prononcer. 30 Lorsqu'il fut près de mourir sous les coups, il poussa un soupir et dit : "Le Seigneur qui a la science sainte voit que, pouvant échapper à la mort, j'endure sous les bâtons des douleurs cruelles selon la chair, mais qu'en mon âme je les souffre avec joie, par respect pour lui." 31 C'est ainsi qu'il quitta la vie, faisant de sa mort, non seulement pour la jeunesse, mais pour tout le peuple, un exemple de courage et un mémorial de vertu.
2 Maccabées 7. 1 Il arriva aussi qu'on prit sept frères avec leur mère et que le roi voulut les contraindre, en les déchirant à coups de fouets et de nerfs de bœuf, à manger de la chair de porc, interdite par la loi. 2 L'un d'eux, prenant la parole au nom de tous, dit : "Que demandes-tu et que veux-tu apprendre de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser la loi de nos pères." 3 Le roi, outré de colère, commanda de mettre sur le feu des poêles et des chaudières. Aussitôt qu'elles furent brûlantes, 4 il commanda de couper la langue à celui qui avait parlé au nom de tous, puis de lui enlever la peau de la tête et de lui trancher les extrémités, sous les yeux de ses autres frères et de leur mère. 5 Lorsqu'on l'eut ainsi complètement mutilé, il ordonna qu'on l'approchât du feu, respirant encore et qu'on le fît rôtir dans la poêle. Pendant que la vapeur de la poêle se répandait au loin, ses frères et leur mère s'exhortaient mutuellement à mourir avec courage : 6 "Le Seigneur Dieu voit, disaient-ils et il a vraiment compassion de nous, selon que Moïse l'a annoncé, dans le cantique qui proteste en face contre Israël, en disant : Il aura pitié de ses serviteurs." 7 Le premier étant mort de cette manière, on amena le second pour le supplice et après lui avoir arraché la peau de la tête avec les cheveux, on lui demanda s'il voulait manger du porc avant d'être torturé dans tous les membres de son corps. 8 Il répondit dans la langue de ses pères : "Non." C'est pourquoi il subit à son tour les mêmes tourments que le premier. 9 Au moment de rendre le dernier soupir, il dit : "Scélérat que tu es, tu nous ôtes la vie présente, mais le Roi de l'univers nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui mourons pour être fidèles à ses lois." 10 Après lui, on tortura le troisième. A la demande du bourreau, il présenta aussitôt sa langue et tendit intrépidement ses mains 11 et il dit avec un noble courage : "Je tiens ces membres du Ciel, mais à cause de ses lois je les méprise et c'est de Lui que j'espère les retrouver un jour." 12 Le roi lui-même et ceux qui l'accompagnaient furent frappés du courage de ce jeune homme, qui comptait pour rien les tortures. 13 Lui mort, on fit subir au quatrième les mêmes tourments. 14 Sur le point d'expirer, il dit : "Heureux ceux qui meurent de la main des hommes, avec l'espérance qu'ils tiennent de Dieu d'être ressuscités par lui. Pour toi, ta résurrection ne sera pas pour la vie." 15 On amena ensuite le cinquième et on le tortura. Mais lui, fixant les yeux sur le roi, 16 dit : "Tu as, quoique mortel, pouvoir parmi les hommes et tu fais ce que tu veux. Mais ne crois pas que notre race soit abandonnée de Dieu. 17 Pour toi, attends et tu verras sa grande puissance, comme il te tourmentera toi et ta race." 18 Après lui, on amena le sixième. Près de mourir, il dit : "Ne te fais pas de vaine illusion, c'est nous-mêmes qui nous sommes attiré ces maux, en péchant contre notre Dieu, aussi nous est-il arrivé d'étranges calamités. 19 Mais toi, ne t'imagines pas que tu seras impuni, après avoir osé combattre contre Dieu." 20 La mère, admirable au-dessus de toute expression et digne d'une illustre mémoire, voyant mourir ses sept fils dans l'espace d'un seul jour, le supporta généreusement, soutenue par son espérance dans le Seigneur. 21 Elle exhortait chacun d'eux en la langue de ses pères et, remplie des plus nobles sentiments, elle raffermissait par un courage viril sa tendresse de femme. 22 Elle leur disait : "Je ne sais comment vous avez apparu dans mes entrailles, ce n'est pas moi qui vous ai donné l'esprit et la vie, ce n'est pas moi qui ai assemblé les éléments qui composent votre corps. 23 C'est pourquoi le Créateur du monde, qui a formé l'homme à sa naissance et qui préside à l'origine de toutes choses, vous rendra dans sa miséricorde et l'esprit et la vie, parce que maintenant vous vous méprisez vous-mêmes pour l'amour de sa loi." 24 Antiochus se crut insulté et soupçonna un outrage dans ces paroles. Comme le plus jeune était encore en vie, non seulement il lui adressa des exhortations, mais il lui promit avec serment de le rendre riche et heureux, s'il abandonnait les lois de ses pères, d'en faire son ami et de lui confier de hauts emplois. 25 Le jeune homme ne prêtant à ces offres aucune attention, le roi appela la mère et l'engagea à donner à l'adolescent des conseils de salut. 26 Lorsqu'il l'eut longtemps exhortée, elle accepta de persuader son fils. 27 S'étant donc penchée vers lui et raillant le tyran cruel, elle parla ainsi dans la langue de ses pères : "Mon fils, aie pitié de moi, qui t'ai porté neuf mois dans mon sein, qui t'ai allaité trois ans, qui t'ai entretenu, nourri et élevé jusqu'à l'âge où tu es. 28 Je t'en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre, vois tout ce qu'ils contiennent et sache que Dieu les a créés de rien et que la race des hommes est arrivée ainsi à l'existence. 29 Ne crains pas ce bourreau, mais sois digne de tes frères et accepte la mort, afin que je te retrouve, avec tes frères, au temps de la miséricorde." 30 Comme elle parlait encore, le jeune homme dit : "Qu'attendez-vous ? Je n'obéis pas aux ordres du roi, j'obéis aux prescriptions de la loi qui a été donnée par Moïse à nos pères. 31 Et toi, l'auteur de tous les maux déchaînés sur les Hébreux, tu n'éviteras pas le bras de Dieu. 32 Car c'est à cause de nos péchés que nous souffrons, 33 et si, pour nous châtier et nous corriger, notre Seigneur, qui est vivant, nous a montré un moment sa colère, il se réconciliera avec ses serviteurs. 34 Mais toi, ô impie et le plus scélérat de tous les hommes, ne t'enorgueillis pas follement, te livrant à de vaines espérances, quand tu lèves la main contre les serviteurs de Dieu, 35 car tu n'as pas encore échappé au jugement du Dieu tout-puissant qui surveille toutes choses. 36 Nos frères, après avoir enduré une souffrance passagère, sont tombés à cause de l'alliance de Dieu pour une vie éternelle, mais toi, par le jugement de Dieu, tu porteras le juste châtiment de ton orgueil. 37 Quant à moi, ainsi que mes frères, je livre mon corps et ma vie pour les lois de mes pères, suppliant Dieu d'être bientôt propice envers son peuple et de t'amener, par les tourments et la souffrance, à confesser qu'il est le seul Dieu, 38 et puisse, en moi et en mes frères, s'arrêter la colère du Tout-Puissant, justement déchaînée sur toute notre race." 39 Le roi, transporté de fureur, sévit contre celui-ci plus cruellement encore que contre les autres, ne pouvant supporter qu'on se moquât de lui. 40 Ainsi mourut ce jeune homme, pur de toute idolâtrie et se confiant entièrement au Seigneur. 41 Enfin la mère mourut la dernière, après ses enfants. 42 Mais en voilà assez au sujet des sacrifices et des excessives cruautés d'Antiochus.
2 Maccabées 8. 1 Cependant Judas Machabée et ses compagnons, s'introduisant secrètement dans les villages, appelaient autour d'eux leurs parents et, s'adjoignant ceux qui étaient restés fidèles au judaïsme, ils rassemblèrent ainsi une troupe d'environ six mille hommes. 2 Ils conjuraient le Seigneur de regarder son peuple que tout le monde foulait aux pieds, d'avoir aussi pitié de son temple profané par les impies, 3 d'avoir compassion de la ville dévastée qui allait se trouver au niveau du sol et d'écouter la voix du sang qui criait vers lui, 4 de se souvenir du meurtre criminel des petits enfants innocents et des outrages faits à son nom et de montrer sa haine contre les méchants. 5 Une fois à la tête d'une troupe nombreuse, Machabée devint invincible aux nations, car la colère du Seigneur s'était changée en miséricorde. 6 Tombant à l'improviste sur les villes et les villages, il les brûlait, occupant les positions les plus favorables, il infligeait des défaites à de nombreux ennemis. 7 C'est surtout la nuit qu'il choisissait pour favoriser le succès de ces sortes d'expéditions. Le bruit de sa valeur se répandit en tous lieux. 8 Philippe ne fut pas longtemps à voir quels progrès faisait cet homme et les succès de plus en plus fréquents qu'il remportait, il écrivit donc à Ptolémée, chef militaire de la Cœlé-Syrie et de la Phénicie, de venir en aide aux affaires du roi. 9 Ptolémée s'étant mis à l'œuvre sans tarder, fit partir Nicanor, fils de Patrocle, un des principaux favoris du roi, à la tête d'au moins vingt mille hommes de diverses nations, pour qu'il exterminât la race entière des Juifs, il lui adjoignit Gorgias, général fort expérimenté dans les choses de la guerre. 10 Nicanor comptait bien procurer au roi, sur la vente des captifs pris en Judée, le tribut de deux mille talents dû aux Romains. 11 Il s'empressa d'envoyer aux villes maritimes l'invitation à venir acheter des esclaves Juifs, promettant de leur en donner quatre-vingt-dix pour un talent : il ne songeait pas à la vengeance du Tout-Puissant qui allait tomber sur lui. 12 Dès que Judas eut appris la marche de Nicanor, il informa ses compagnons de l'approche de l'armée. 13 Alors les uns, frappés de crainte et manquant de foi en la justice de Dieu, prirent la fuite et passèrent en d'autres lieux, 14 les autres vendirent tout ce qui leur restait et, en même temps, ils priaient le Seigneur de les délivrer de l'impie Nicanor, qui les avait vendus avant même que la bataille fût engagée : 15 sinon à cause d'eux, du moins en considération des alliances faites avec leurs pères et parce que son nom saint et auguste avait été nommé sur eux. 16 Machabée ayant réuni ceux qui étaient restés avec lui, au nombre de six mille hommes, les exhorta à ne pas craindre les ennemis et à ne pas se troubler devant la multitude des nations qui marchaient injustement contre eux, mais à combattre vaillamment, 17 ayant devant les yeux l'indigne profanation accomplie par elles contre le lieu saint, l'outrage de la ville ravagée, ainsi que la ruine des institutions des ancêtres. 18 "Eux, dit-il, se confient dans leurs armes et des charges audacieuses, nous, c'est en Dieu, maître de toutes choses, qui peut d'un signe renverser ceux qui viennent nous attaquer et l'univers même, que nous mettons notre confiance." 19 Il énuméra aussi devant eux les exemples antiques de la protection de Dieu et comment, sous Sennachérib, les cent quatre-vingt mille hommes avaient péri, 20 et comment, dans la bataille livrée aux Galates en Babylonie, ceux qui prenaient part à l'action étant en tout huit mille, avec quatre mille Macédoniens et ceux-ci étant dans une situation critique, les huit mille avaient détruit cent vingt mille ennemis, grâce au secours qui leur était venu du ciel et avaient remporté un grand profit. 21 Après les avoir, par ces souvenirs, remplis de confiance et disposés à mourir pour les lois et pour la patrie, il divisa son armée en quatre corps. 22 A la tête de chaque corps, il mit ses frères Simon, Joseph et Jonathas, leur donnant à chacun quinze cents hommes. 23 En outre, il ordonna à Éléazar de faire la lecture du Livre saint, puis, ayant donné pour mot d'ordre : « Secours de Dieu », Judas prit le commandement du premier corps et attaqua Nicanor. 24 Le Tout-Puissant leur étant venu en aide, ils tuèrent plus de neuf mille ennemis, blessèrent et mutilèrent la plus grande partie des soldats de Nicanor et les mirent tous en fuite. 25 Ils prirent aussi l'argent de ceux qui étaient venus pour les acheter. Ayant poursuivi assez loin les fuyards, 26 ils revinrent sur leurs pas, arrêtés par le temps, car c'était la veille du sabbat, c'est pourquoi ils ne continuèrent pas leur poursuite. 27 Ayant donc ramassé les armes des ennemis et recueilli leur butin, ils célébrèrent le sabbat, bénissant mille fois et louant le Seigneur qui les avait délivrés pour ce jour, ayant résolu de leur montrer un commencement de miséricorde. 28 Après le sabbat, ils distribuèrent une part du butin à ceux qui avaient souffert de la persécution, aux veuves et aux orphelins, eux-mêmes et leurs enfants se partagèrent le reste. 29 Cela fait, ils se mirent à prier tous ensemble, conjurant le Seigneur miséricordieux de se réconcilier entièrement avec ses serviteurs. 30 Ils tuèrent aussi plus de vingt mille hommes des troupes qui combattaient sous les ordres de Timothée et de Bacchidès et s'emparèrent vaillamment de hautes forteresses. Ils divisèrent leur immense butin, en faisant deux parts égales, l'une pour eux-mêmes, l'autre pour les persécutés, les orphelins et les veuves, ainsi que pour les vieillards. 31 Ils recueillirent les armes et les déposèrent toutes avec soin en des lieux convenables et transportèrent à Jérusalem le reste du butin. 32 Ils mirent à mort Phylarque, qui accompagnait Timothée, c'était un homme très pervers, qui avait fait beaucoup de mal aux Juifs. 33 Pendant qu'ils fêtaient leur victoire dans leur capitale, Callisthène et quelques autres, qui avaient livré aux flammes les saintes portes du temple, s'étant réfugiés dans une petite maison, ils les y brûlèrent et leur rendirent ainsi le juste salaire de leurs profanations. 34 Le triple scélérat Nicanor, qui avait fait venir les mille marchands pour leur vendre les Juifs, 35 humilié, grâce au secours du Seigneur, par ceux qu'il croyait plus faibles que lui, se dépouilla de ses vêtements d'honneur et, prenant à travers champs comme un fuyard, sans escorte, il rentra seul à Antioche, au désespoir d'avoir perdu son armée. 36 Et lui qui avait promis de parfaire le tribut aux Romains avec le prix des captifs de Jérusalem, il publiait maintenant que les Juifs avaient Dieu pour défenseur et qu'ainsi ils étaient invulnérables, parce qu'ils obéissaient aux lois qu'il leur avait prescrites.
2 Maccabées 9. 1 Vers ce temps-là, Antiochus était honteusement revenu des contrées de la Perse. 2 Car, étant entré dans la ville nommée Persépolis, il avait tenté de piller le temple et d'opprimer la ville, c'est pourquoi la multitude soulevée eut recours à la force des armes et il arriva qu'Antiochus, mis en fuite par les habitants du pays, fit une retraite humiliante. 3 Comme il était dans la région d'Écbatane, il apprit ce qui était arrivé à Nicanor et à l'armée de Timothée. 4 Transporté de fureur, il pensait à venger sur les Juifs l'injure de ceux qui l'avaient forcé de fuir, il commanda donc au conducteur de pousser son char sans s'arrêter, pour hâter le voyage. La vengeance du ciel le poursuivait, car il avait dit dans son orgueil : "Aussitôt arrivé à Jérusalem, je ferais de cette ville le tombeau des Juifs." 5 Mais le Seigneur, Dieu d'Israël, qui voit toutes choses, le frappa d'une plaie incurable et horrible à voir. A peine eut-il proféré cette parole, qu'il fut saisi par une extrême douleur d'entrailles, avec de cruelles tortures à l'intérieur. 6 C'était justice, puisqu'il avait déchiré les entrailles des autres par des tourments nombreux et inouïs. Mais il ne rabattait rien de son arrogance, 7 toujours rempli d'orgueil, il exhalait contre les Juifs le feu de sa colère et ordonnait de hâter la marche, quand soudain il tomba du char qui roulait avec fracas et sa chute fut si violente que tous les membres de son corps en furent meurtris. 8 Lui qui tout à l'heure croyait commander aux flots de la mer, dans sa prétention surhumaine, lui qui s'imaginait peser dans la balance la hauteur des montagnes, ayant été précipité par terre, il était porté dans une litière, rendant manifeste aux yeux de tous la puissance de Dieu. 9 Du corps de l'impie sortaient des essaims de vers, lui vivant, ses chairs se détachaient par lambeaux avec d'atroces douleurs et l'odeur de pourriture qui s'en exhalait incommodait toute l'armée, 10 et celui qui naguère semblait toucher aux astres du ciel, personne maintenant ne pouvait le porter, à cause de cette intolérable puanteur. 11 Alors, profondément blessé, il commença à revenir de ce grand orgueil et à se connaître lui-même, sous le fouet divin qui redoublait à chaque moment ses douleurs, 12 et comme lui-même ne pouvait supporter son infection, il dit : "Il est juste de se soumettre à Dieu et, simple mortel, ne pas s'égaler insolemment à la divinité." 13 Mais ce scélérat priait le Souverain Maître qui ne devait plus avoir pitié de lui, 14 promettant de déclarer libre la ville sainte, vers laquelle il se hâtait pour l'égaler au sol et en faire le tombeau de ses habitants, 15 de rendre semblables aux Athéniens tous les Juifs, qu'il ne jugeait pas dignes de la sépulture, les destinant, eux et leurs enfants, à servir de pâture aux oiseaux de proie et aux bêtes féroces, 16 d'orner des plus belles offrandes le temple saint qu'il avait jadis dépouillé, de lui rendre et au-delà tous ses ustensiles sacrés et de subvenir de ses propres revenus aux frais des sacrifices, 17 et en outre de devenir lui-même Juif et de parcourir tous les lieux habités en y proclamant la puissance de Dieu. 18 Mais ses souffrances ne se calmèrent pas, car le juste jugement de Dieu était venu sur lui, c'est alors que, voyant son état désespéré, il écrivit aux Juifs la lettre ci-dessous transcrite, ayant la forme d'une supplication et conçue en ces termes : 19 "Aux Juifs, ses excellents citoyens, le roi et général Antiochus : Salut, santé et bonheur parfaits 20 Si vous vous portez bien, ainsi que vos enfants, si vos affaires vont selon vos désirs, j'en rends à Dieu les plus grandes gloires, mettant mon espoir dans le ciel. 21 Pour moi, je suis étendu sur un lit, sans force, me rappelant avec amour les marques d'honneur et de bienveillance que j'ai reçues de vous." A mon retour des contrées de la Perse, étant tombé dans une maladie cruelle, j'ai jugé nécessaire de m'occuper du bien-être de tous. 22 Ce n'est pas que je désespère de moi, j'ai au contraire une grande confiance de guérir de cette maladie. 23 Mais considérant que mon père, quand il porta ses armes dans les hautes provinces, désigna son futur successeur, 24 afin que, en cas d'un malheur inattendu ou de bruits fâcheux, ceux du royaume, sachant à qui les affaires étaient remises, ne fussent pas troublés, 25 songeant en outre que les monarques limitrophes et des princes voisins de mes États épient les circonstances et attendent ce qui arrivera, j'ai désigné pour roi mon fils Antiochus que, plus d'une fois, lorsque j'ai parcouru mes provinces supérieures, j'ai confié à la plupart d'entre vous en vous le recommandant et je lui ai écrit la lettre transcrite ci-dessous. 26 Je vous demande donc et vous prie de vous souvenir de mes bienfaits, tant généraux que particuliers et de conserver chacun la bienveillance que vous avez pour moi et pour mon fils. 27 Car je suis persuadé que, plein de douceur et d'humanité, il réalisera mes intentions et se montrera condescendant à votre égard." 28 Ainsi ce meurtrier, ce blasphémateur en proie à d'horribles souffrances, comme il en avait fait endurer aux autres, mourut sur la terre étrangère, dans les montagnes, d'une mort misérable. 29 Philippe, son compagnon d'enfance, faisait transporter son corps, mais craignant le jeune Antiochus, il se retira en Égypte, auprès de Ptolémée Philométor.
2 Maccabées 10. 1 Cependant Machabée et ses compagnons reprirent, avec l'aide du Seigneur, le temple et la ville. 2 Ils détruisirent les autels que les étrangers avaient dressés sur la place publique, ainsi que les bois sacrés. 3 Puis, après avoir purifié le temple, ils élevèrent un autre autel et, ayant tiré du feu des cailloux, ils prirent de ce feu et, après un intervalle de deux ans, ils offrirent un sacrifice, firent de nouveau fumer l'encens, allumèrent les lampes et mirent sur la table les pains de proposition. 4 Cela fait, prosternés par terre, ils prièrent le Seigneur de ne plus faire tomber sur eux de tels maux, demandant, s'ils péchaient encore, d'être châtiés par lui comme il convient, mais de ne plus être livrés à des nations impies et barbares. 5 Le temple avait été profané par les étrangers le vingt-cinquième jour du mois de casleu et il se rencontra qu'il fut purifié à pareil jour. 6 Et ils firent pendant huit jours une fête à la manière de celle des tabernacles, se souvenant que peu de temps auparavant, ils avaient passé la fête des tabernacles dans les montagnes, dans des cavernes, comme des bêtes sauvages. 7 C'est pourquoi, portant des thyrses, des rameaux verts et des palmes, ils chantèrent des hymnes à la gloire de celui qui les avait heureusement amenés à purifier son temple. 8 Et ils prescrivirent par un édit public et un décret que toute la nation juive solenniserait chaque année ces mêmes jours. 9 Telles furent donc les circonstances de la mort d'Antiochus, surnommé Épiphane, 10 nous allons exposer maintenant ce qui concerne Antiochus Eupator, fils de cet impie, en relatant brièvement les maux causés par les guerres. 11 A son avènement au trône, il mit à la tête des affaires un certain Lysias, nommé aussi commandant en chef de l'armée de Cœlé-Syrie et de Phénicie. 12 Car Ptolémée, surnommé Macron, avait été le premier à observer la justice envers les Juifs, à cause des violences qu'ils avaient subies et s'était efforcé de les gouverner pacifiquement. 13 Mais pour cela même il fut accusé par des amis du roi devant Eupator et, comme en toute occasion il s'entendait appeler traître, pour avoir abandonné Chypre que lui avait confiée Philométor et pour avoir passé du côté d'Antiochus Épiphane, n'ayant plus qu'une dignité sans honneur, il perdit courage et se donna la mort par le poison. 14 Or Gorgias, devenu chef militaire de ces provinces, levait des troupes étrangères et saisissait toutes les occasions de faire la guerre aux Juifs. 15 En même temps que lui, les Iduméens, maîtres de bonnes forteresses, molestaient les Juifs, ils accueillaient ceux qui étaient chassés de Jérusalem et tentaient d'entretenir la guerre. 16 Machabée et ses compagnons, après avoir prié et demandé à Dieu de leur venir en aide, firent irruption contre les places fortes occupes par les Iduméens. 17 Les ayant attaquées avec vigueur, ils s'en rendirent maîtres et refoulèrent tous ceux qui combattaient sur les remparts, ils égorgèrent quiconque tombait entre leurs mains, le nombre des tués ne fut pas inférieur à vingt mille. 18 Neuf mille hommes au moins s'étaient réfugiés dans deux tours très fortes, ayant avec eux tout ce qu'il faut pour soutenir un siège. 19 Machabée laissa pour les réduire Simon et Joseph, ainsi que Zachée et ses compagnons, en nombre suffisant et s'en alla de sa personne où il y avait urgences. 20 Mais les gens de Simon, avides de richesses, se laissèrent gagner à prix d'argent par quelques-uns de ceux qui étaient dans les tours et, ayant reçu soixante-dix mille drachmes, ils en laissèrent échapper un certain nombre. 21 Lorsqu'on eut appris à Machabée ce qui s'était passé, il réunit les princes du peuple et accusa ces hommes d'avoir vendu leurs frères à prix d'argent, en laissant échapper des ennemis armés contre eux. 22 Puis il fit mettre à mort ces traîtres et s'empara aussitôt des deux tours. 23 Et, conduisant à bien toutes ses entreprises militaires, il tua dans ces deux forteresses plus de vingt mille hommes. 24 Mais Timothée, qui précédemment avait été défait par les Juifs, ayant rassemblé une multitude de troupes étrangères et tiré de l'Asie une cavalerie nombreuse, s'avançait pour conquérir la Judée par les armes. 25 A son approche, Machabée et ses compagnons se mirent à prier Dieu, semant la poussière sur leurs têtes et ceignant leurs reins de sacs. 26 Prosternés au pied de l'autel, ils demandèrent au Seigneur de leur être propice, d'être l'ennemi de leurs ennemis et l'adversaire de leurs adversaires, comme la loi le promet. 27 Leur prière achevée, ils prirent les armes, sortirent de la ville jusqu'à une assez longue distance et, quand ils furent près de l'ennemi ils s'arrêtèrent. 28 Aux premières lueurs du jour, des deux côtés on engagea la bataille, les uns ayant pour gage du succès et de la victoire, outre leur vaillance, leur recours au Seigneur, les autres ne prenant pour guide dans le combat que leur emportement. 29 Au fort du combat, apparurent du ciel aux ennemis, sur des chevaux aux freins d'or, cinq hommes resplendissants, qui se mirent à la tête des Juifs. 30 Deux d'entre eux ayant pris Machabée au milieu d'eux, ils le gardaient invulnérable, en le couvrant de leurs armures, ils lançaient en même temps des traits et la foudre contre les ennemis qui, frappés d'aveuglement et remplis d'épouvante, tombaient en désordre. 31 Vingt mille cinq cents fantassins et six cents cavaliers périrent ainsi. 32 Timothée s'enfuit dans une place très forte, appelée Gazara, où commandait Chéréas. 33 Machabée et ses compagnons, remplis d'une joyeuse ardeur, l'assiégèrent pendant quatre jours. 34 Confiants dans la force de la place, les assiégés ne cessaient de blasphémer et de proférer des paroles impies. 35 Comme le cinquième jour commençait à poindre, vingt jeunes hommes de la troupe de Machabée, dont ces blasphèmes avaient enflammé la colère, s'élancèrent bravement sur la muraille et, avec un courage de lions, massacrèrent tout ce qu'ils trouvèrent devant eux. 36 D'autres montèrent également et attaquèrent les assiégés du côté opposé, ils mirent le feu aux tours et allumèrent des bûchers sur lesquels ils brûlèrent vifs les blasphémateurs, d'autres brisèrent les portes et ouvrirent un passage au reste de l'armée, qui s'empara de la ville. 37 Ayant trouvé Timothée caché dans une citerne, ils le mirent à mort, ainsi que son frère Chéréas et Apollophane. 38 Ces exploits accomplis, ils bénirent, par des hymnes et des chants de louanges, le Seigneur qui avait fait de grandes choses pour Israël et leur avait donné la victoire.
2 Maccabées 11. 1 Très peu de temps après, Lysias, tuteur et parent du roi et régent du royaume, supportant avec peine ce qui venait d'arriver, 2 rassembla environ quatre-vingt mille hommes et toute sa cavalerie et se mit en marche contre les Juifs, comptant bien peupler de Grecs la ville sainte, 3 assujettir le temple à un tribut, comme tous les autres sanctuaires des nations et vendre chaque année la dignité de grand prêtre, 4 ne considérant nullement en cela la puissance de Dieu, mais fier outre mesure de ses myriades de fantassins, de ses milliers de cavaliers et de ses quatre-vingts éléphants. 5 Étant donc entré en Judée, il s'approcha de Bethsur, place de difficile accès, à environ cinq stades de Jérusalem et la pressa vivement. 6 Lorsque Machabée et ses compagnons apprirent que Lysias assiégeait les forteresses, ils prièrent le Seigneur avec des gémissements et des larmes et tout le peuple avec eux, d'envoyer un bon ange pour la délivrance d'Israël. 7 Machabée le premier prit les armes et il exhorta les autres à s'exposer avec lui au péril pour secourir leurs frères. 8 Tous se mirent en marche avec une généreuse ardeur et, comme ils étaient encore en vue de Jérusalem, un cavalier vêtu de blanc apparut à leur tête, agitant une armure d'or. 9 Alors tous ensemble bénirent le Dieu miséricordieux et ils furent fortifiés dans leurs cœurs, prêts à combattre non seulement des hommes, mais les bêtes les plus farouches et à percer des murailles de fer. 10 Ils s'avancèrent en ordre de bataille, ayant un auxiliaire venu du ciel et le Seigneur ayant compassion d'eux. 11 S'étant jetés comme des lions sur les ennemis, ils couchèrent par terre onze mille fantassins et seize cents cavaliers, 12 et mirent les autres en fuite. La plupart d'entre eux échappèrent blessés et sans armes, Lysias lui-même ne sauva sa vie que par une fuite honteuse. 13 Mais comme il ne manquait pas de sens, il réfléchit sur sa défaite et, comprenant que les Hébreux étaient invincibles, puisque le Dieu tout-puissant combattait avec eux, il leur envoya 14 proposer la réconciliation sous toutes conditions équitables, s'offrant en conséquence à persuader au roi la nécessité de devenir leur ami. 15 Machabée consentit à tout ce que proposait Lysias, n'ayant en vue que l'intérêt public, car toutes les conditions que Machabée transmit par écrit à Lysias au sujet des Juifs, le roi les consentit. 16 La lettre que Lysias écrivit aux Juifs était conçue en ces termes : "Lysias au peuple Juif : salut. 17 Jean et Absalom, que vous m'avez envoyés, m'ayant remis l'acte signé de vous, m'ont demandé d'en accomplir les clauses. 18 Tout ce qui devait être soumis au roi, je le lui ai fait connaître et il a accordé ce qui était admissible. 19 Si donc vous persévérez dans votre bon vouloir vis-à-vis du gouvernement, je m'efforcerai aussi désormais de contribuer à votre bonheur. 20 Quant à certains détails, j'ai donné des explications à vos envoyés et aux miens pour en conférer avec vous. 21 Portez-vous bien. L'an cent quarante-huit, le vingt-quatre du mois de Dioscorinthe." 22 La lettre du roi était ainsi conçue : "Le roi Antiochus à son frère Lysias : salut. 23 Notre père ayant été transféré parmi les dieux, nous, voulant que ceux de notre royaume se livrent sans trouble au soin de leurs affaires 24 et ayant appris que les Juifs ne consentent pas, comme le voulait notre père, à adopter les mœurs grecques, mais qu'ils préfèrent leurs coutumes particulières et demandent, en conséquence, qu'il leur soit permis de vivre selon leurs lois, 25 désirant donc que cette nation ne soit pas non plus troublée, nous ordonnons que le temple leur soit rendu et qu'ils puissent vivre selon les coutumes de leurs ancêtres. 26 Tu feras donc bien d'envoyer vers eux et de leur tendre la main, afin que, connaissant nos intentions, ils aient confiance et se livrent joyeusement au soin de leurs propres affaires." 27 La lettre du roi à la nation juive était ainsi conçue : "Le roi Antiochus au sénat des Juifs et aux autres Juifs : salut. 28 Si vous vous portez bien, cela répond à nos vœux et nous-mêmes nous sommes en bonne santé. 29 Ménélas nous a fait connaître votre désir de revenir et d'être à vos propres affaires. 30 Ceux donc qui se mettront en marche jusqu'au trentième jour du mois de Xantique, jouiront de la paix et de la sécurité. 31 Que les Juifs usent de leurs aliments et suivent leurs lois comme auparavant, sans que nul d'entre eux soit aucunement inquiété pour les fautes commises par ignorance. 32 J'ai envoyé Ménélas, qui vous donnera de pacifiques assurances. 33 Portez-vous bien. L'an cent quarante-huit, le quinze du mois de Xantique." 34 Les Romains adressèrent aussi aux Juifs une lettre ainsi conçue : "Quintus Memmius et Titus Manlius, légats des Romains, au peuple Juif : salut. 35 Les choses que Lysias, parent du roi, vous a accordées, nous vous les accordons aussi. 36 Quant à celles qu'il a jugé devoir soumettre au roi, envoyez-nous quelqu'un sans délai, après les avoir bien examinées, afin que nous les exposions au roi, comme il convient de le faire pour vous, car nous nous rendons à Antioche. 37 Hâtez-vous donc, faites partir vos députés, afin que nous sachions, nous aussi, quelles sont vos intentions. 38 Portez-vous bien. L'an cent quarante-huit, le quinze de Xantique."
2 Maccabées 12. 1 Ce traité conclu, Lysias s'en retourna auprès du roi et les Juifs se mirent à cultiver leurs champs. 2 Or les généraux de la contrée, Timothée et Apollonius, fils de Gennée, ainsi que Hiéronyme et Démophon, auxquels il faut ajouter Nicanor, gouverneur de Chypre, ne les laissaient pas tranquilles ni vivre en paix. 3 Cependant les habitants de Joppé commirent un crime abominable. Ils invitèrent les Juifs qui demeuraient parmi eux à monter avec leurs femmes et leurs enfants sur des barques préparées par eux, comme s'ils n'avaient contre eux aucune inimitié, 4 mais agissaient en vertu d'une décision prise en commun par la ville. Les Juifs acceptèrent, comme des gens qui désirent la paix et n'ont aucune défiance. Mais lorsqu'ils furent au large, on les coula à fond, au nombre de plus de deux cents au moins. 5 Dès que Judas eut appris la cruauté commise contre des hommes de sa nation, il donna des ordres à ses compagnons et, après avoir invoqué Dieu, 6 le juste juge, il marcha contre les meurtriers de ses frères, mit le feu pendant la nuit aux constructions du port, brûla les navires et passa au fil de l'épée ceux qui y avaient cherché un refuge. 7 Comme la place était fermée, il s'en alla, mais avec le dessein de revenir et de détruire toute la cité des Joppites. 8 Ayant appris que ceux de Jamnia se proposaient aussi de traiter de la même manière les Juifs domiciliés chez eux, 9 Judas attaqua de même pendant la nuit les habitants de Jamnia et brûla le port avec les bateaux, en sorte que la lueur de l'incendie fut aperçue jusqu'à Jérusalem, éloignée de deux cent quarante stades. 10 Comme ils s'étaient éloignés de là de neuf stades, marchant contre Timothée, des Arabes tombèrent sur Judas, au nombre d'au moins cinq mille hommes de pied et de cinq cents cavaliers. 11 Le combat fut acharné, mais, avec l'aide de Dieu, Judas et ses compagnons l'emportèrent, vaincus, les nomades demandèrent à Judas de leur tendre la main droite, promettant de lui donner du bétail et de lui être utiles en d'autres choses. 12 Judas, persuadé qu'ils pouvaient en effet lui rendre beaucoup de services, consentit à leur accorder la paix et, après qu'on se fut donné la main, ils se retirèrent sous leurs tentes. 13 Judas attaqua ensuite une ville forte, entourée de remparts et habitée par des hommes de diverses nations : elle s'appelait Caspin. 14 Les assiégés, confiants dans la force de leurs murailles et bien pourvus de vivres, se montrèrent grossiers, insultant Judas et ses compagnons et proférant même des blasphèmes et des paroles impies. 15 Judas et les siens, après avoir invoqué le souverain Maître du monde qui, au temps de Josué, renversa les murs de Jéricho sans béliers ni machines, se précipitèrent sur les murailles comme des lions furieux. 16 Ayant pris la ville par la volonté du Seigneur, ils y firent un immense carnage, au point que l'étang voisin, large de deux stades, semblait rempli du sang qui y avait coulé. 17 De là, par une marche de sept cent cinquante stades, ils atteignirent le Charax, où demeurent les Juifs qui sont appelés Tubiens. 18 Ils ne rencontrèrent pas Timothée en ces lieux-là, comme il n'avait rien pu y faire, il s'en était allé, après avoir laissé en un certain endroit une garnison très forte. 19 Mais deux des généraux de Machabée, Dosithée et Sosipater, allèrent attaquer cette forteresse et tuèrent ceux que Timothée y avait laissés, au nombre de plus de dix mille hommes. 20 De son côté, Machabée ayant rangé son armée par cohortes, leur donna le commandement de ces corps et s'avança contre Timothée, qui avait avec lui cent vingt mille fantassins et deux mille cinq cents cavaliers. 21 Informé de l'approche de Judas, Timothée fit diriger les femmes, les enfants et leur avoir vers le lieu nommé Carnion, car c'était un endroit inexpugnable et d'accès difficile, à cause des passes étroites de toute la contrée. 22 Dès que la première cohorte de Judas parut, l'épouvante s'empara des ennemis, car la puissance de Celui qui voit tout se manifestait à eux d'une manière effrayante et ils prirent la fuite les uns d'un côté, les autres de l'autre, de telle sorte qu'ils se faisaient de mutuelles blessures et se transperçaient de leurs propres épées. 23 Judas les poursuivit avec acharnement, frappant tous ces hommes criminels et il en fit périr jusqu'à trente mille. 24 Timothée, étant tombé lui-même entre les mains des soldats de Dosithée et de Sosipater, les conjura avec beaucoup d'astuce de le laisser partir sain et sauf, affirmant qu'il tenait en son pouvoir les parents et les frères de beaucoup d'entre eux et, que s'il mourrait, ils ne seraient pas épargnés. 25 Il les assura par de longs discours qu'il était résolu à renvoyer ces hommes sans leur faire aucun mal, si bien que les Juifs le relâchèrent pour sauver leurs frères. 26 Cependant Judas marcha sur Carnion et le sanctuaire d'Atargatis, où il tua vingt-cinq mille hommes. 27 Après avoir mis en déroute et exterminé ces ennemis, Judas conduisit son armée contre Éphron, ville forte où habitait une multitude de diverses nations, de robustes jeunes gens rangés devant les murailles, les défendaient vaillamment et la ville même était pourvue d'une quantité de machines et de projectiles en réserves. 28 Mais les Juifs, ayant invoqué le Tout-Puissant, Celui qui brise par sa puissance les forces de l'ennemi, se rendirent maîtres de la ville et couchèrent par terre vingt-cinq mille des hommes qui l'occupaient. 29 Partis de là, ils marchèrent contre la ville des Scythes, à six cents stades de Jérusalem. 30 Mais les Juifs qui y résidaient ayant témoigné qu'ils avaient été traités avec bienveillance par les habitants et que, dans les temps malheureux, ils en avaient reçu de bons offices, 31 Judas et les siens remercièrent les Scythopolitains et les exhortèrent à continuer dans la suite leur bienveillance envers ceux de leur race. Après quoi, ils rentrèrent à Jérusalem, au moment où allait commencer la fête des Semaines. 32 Après la Pentecôte, ils marchèrent contre Gorgias, qui commandait dans l'Idumée. 33 Celui-ci sortit, ayant avec lui trois mille fantassins et quatre cents cavaliers. 34 On en vint aux mains et il arriva qu'un petit nombre de Juifs tombèrent. 35 Un certain Dosithée, cavalier du corps de Bacénor, homme vaillant, se saisit de Gorgias et, le tirant par sa chlamyde, il l'entraînait vigoureusement, désirant prendre vivant cet homme maudit, mais un des cavaliers Thraces se jetant sur Dosithée, lui trancha l'épaule et Gorgias put s'enfuir à Marésa. 36 Cependant les hommes d'Esdrin combattaient depuis longtemps et se trouvaient épuisés de fatigue, alors Judas supplia le Seigneur de se montrer leur auxiliaire et leur chef dans le combat. 37 Puis entonnant à haute voix, dans la langue de ses pères, le cri de guerre avec les hymnes, il tomba à l'improviste sur les hommes de Gorgias et les mit en déroute. 38 Ensuite Judas, ayant rallié son armée, la conduisit à la ville d'Odollam et, le septième jour de la semaine étant arrivé, ils se purifièrent selon la coutume et célébrèrent le sabbat en ce lieu. 39 Le jour suivant, Judas vint avec les siens, selon qu'il était nécessaire, relever les corps de ceux qui avaient été tués, pour les inhumer avec leurs proches dans les tombeaux de leurs pères. 40 Ils trouvèrent, sous les tuniques de chacun des morts, des objets consacrés, provenant des idoles de Jamnia et que la loi interdit aux Juifs, il fut donc évident pour tous que cela avait été la cause de leur mort. 41 Tous bénirent donc le Seigneur, juste juge qui rend manifestes les choses cachées. 42 Puis ils se mirent en prières, demandant que le péché commis fût entièrement pardonné et le valeureux Judas exhorta le peuple à se garder pur de péché, ayant sous les yeux les conséquences du péché de ceux qui étaient tombés. 43 Puis, ayant fait une collecte où il recueillit la somme de deux mille drachmes, il l'envoya à Jérusalem pour être employée à un sacrifice expiatoire. Belle et noble action, inspirée par la pensée de la résurrection 44 Car, s'il n'avait pas cru que les soldats tués dans la bataille dussent ressusciter, c'eût été chose inutile et vaine de prier pour des morts. 45 Il considérait en outre qu'une très belle récompense est réservée à ceux qui s'endorment dans la piété, 46 et c'est là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leurs péchés.
2 Maccabées 13. 1 L'an cent quarante-neuf, Judas et ses compagnons apprirent qu'Antiochus Eupator marchait contre la Judée avec des troupes nombreuses 2 et que Lysias, son tuteur et son ministre, l'accompagnait, chacun d'eux à la tête d'une armée grecque de cent dix mille fantassins, cinq mille trois cents cavaliers, vingt-deux éléphants et trois cents chars armés de faux. 3 Ménélas aussi se joignit à eux et, avec une grande fourberie, il excitait Antiochus, non pour le salut de sa patrie, mais espérant être rétabli dans sa dignité. 4 Cependant le Roi des rois éveilla contre ce scélérat la colère d'Antiochus et Lysias ayant démontré au roi que Ménélas était la cause de tous les maux, Antiochus ordonna de le conduire à Bérée et de l'y mettre à mort selon la coutume du lieu. 5 Or il y avait à Bérée une tour de cinquante coudées, remplie de cendres et couronnée d'une machine tournante qui de tous côtés fait glisser dans la cendre. 6 C'est là que le peuple de Bérée précipite, pour le faire périr, l'homme coupable de vol sacrilège, ou encore celui qui a commis certains autres grands crimes. 7 Ainsi mourut Ménélas, ce violateur de la loi et c'est très justement qu'il ne fut pas déposé dans la terre. 8 Car il avait maintes fois péché contre l'autel, dont le feu et la cendre étaient purs et c'est dans la cendre qu'il trouva la mort. 9 Le roi s'avançait donc, l'esprit tout rempli de pensées barbares, disposé à traiter les Juifs plus cruellement que n'avait fait son père. 10 Dès que Judas le sut, il ordonna au peuple d'invoquer nuit et jour le Seigneur, pour que cette fois encore, il vînt au secours de ceux 11 qui allaient être privés de la loi, de leur patrie et du saint temple et qu'il ne permît pas que ce peuple qui commençait seulement à respirer, tombât sous la puissance des nations impies. 12 Lorsque tous eurent ainsi prié ensemble et imploré le Seigneur miséricordieux avec larmes et avec jeûnes, se tenant continuellement à genoux pendant trois jours, Judas leur adressa une exhortation et leur commanda de se tenir prêts. 13 Puis, s'étant entretenu à part avec les anciens, il résolut de ne pas attendre que le roi eût fait entrer son armée en Judée et se fût rendu maître de Jérusalem, mais de se mettre immédiatement en marche et de tout terminer avec l'aide du Seigneur. 14 Abandonnant donc au Créateur du monde le sort des armes, il exhorta ses compagnons à combattre bravement jusqu'à la mort pour les lois, pour le temple, pour la ville sainte, pour la patrie et les institutions et il conduisit son armée aux environs de Modin. 15 Après avoir donné aux siens ce mot d'ordre : "Victoire par Dieu" il choisit les plus braves parmi les jeunes guerriers et attaqua pendant la nuit la tente du roi, il tua dans le camp quatre mille hommes, en y ajoutant le plus grand des éléphants, avec la troupe qu'il portait dans une tour. 16 Enfin ils remplirent le camp d'épouvante et de confusion et se retirèrent avec un plein succès. 17 Quand le jour commença à poindre, tout était achevé, grâce à la protection dont le Seigneur couvrait Judas. 18 Après avoir ainsi éprouvé l'audace des Juifs, le roi essaya de s'emparer des places par ruse. 19 Il marcha contre Bethsur, forte citadelle des Juifs, mais il était repoussé, il subissait des échecs, il avait le dessous. 20 Or Judas fit passer aux assiégés ce qui leur était nécessaire. 21 Cependant Rhodocus, de l'armée des Juifs, dévoilait à l'ennemi les secrets, on fit une enquête, on le surprit et on le mit en prison. 22 Pour la seconde fois le roi parlementa avec les assiégés, leur tendit la main, prit la leur, se retira, 23 attaqua les guerriers de Judas et fut battu. Mais ayant appris que Philippe, laissé par Épiphane à la tête des affaires, s'était révolté à Antioche, il en fut consterné, il donna aux Juifs de bonnes paroles, se soumit et jura toutes conditions équitables, il se réconcilia et offrit un sacrifice, il honora le temple, traita humainement le saint lieu, 24 et fit bon accueil à Machabée, il le laissa comme gouverneur militaire depuis Ptolémaïs jusqu'aux Gerrhéniens. 25 Mais lorsque le roi vint à Ptolémaïs, les habitants témoignèrent leur mécontentement au sujet du traité, dont ils s'indignaient et ne voulaient pas exécuter les conditions. 26 Lysias monta sur le tribunal, défendit les conventions autant que possible, persuada, disposa favorablement les esprits et partit pour Antioche. Ce fut ainsi qu'eurent lieu l'attaque et la retraite du roi.
2 Maccabées 14. 1 Trois ans s'étant écoulés. Judas et ses compagnons apprirent que Démétrius, fils de Séleucus, ayant fait voile du port de Tripoli avec une armée nombreuse et une flotte, 2 s'était rendu maître du pays et avait mis à mort Antiochus et son tuteur Lysias. 3 Un certain Alcime, précédemment devenu grand prêtre, mais qui s'était volontairement souillé dans les temps de confusion, comprenant qu'il ne lui restait plus aucun espoir de salut ni d'accès à l'autel saint, 4 vint trouver le roi Démétrius en l'an cent cinquante, lui offrant une couronne d'or avec une palme et de plus quelques rameaux d'olivier, tels qu'il est d'usage d'en offrir au temple et, ce jour-là, il ne fit rien de plus. 5 Mais il trouva une occasion favorable à sa perversité, quand Démétrius, l'ayant appelé dans son conseil, l'interrogea sur les dispositions et les desseins des Juifs. 6 Il répondit : "Les Juifs que l'on nomme Assidéens, dont Judas Machabée est le chef, fomentent la guerre et les séditions et ne souffrent pas que le royaume soit en paix. 7 Voilà pourquoi, ayant été exclu de mes honneurs héréditaires, je veux dire du souverain pontificat, je suis venu ici, 8 d'abord avec le désir sincère de soutenir les intérêts du roi, ensuite dans le but de procurer aussi le bien-être de mes concitoyens, car la témérité de ces hommes cause à toute notre nation les plus grands maux. 9 Toi donc, ô roi, quand tu auras pris connaissance de toutes ces choses, pourvois au salut de notre pays et de notre nation opprimée, selon cette bonté qui te rend affable envers tous. 10 Car, tant que Judas sera en vie, il sera impossible de ramener la paix dans l'État." 11 Dès qu'il eut parlé de la sorte, les autres amis du roi qui détestaient Judas, enflammèrent encore davantage Démétrius. 12 Il appela aussitôt Nicanor, qui avait commandé l'escadron des éléphants, le nomma général de l'année de Judée et le fit partir, 13 avec ordre écrit de faire périr Judas, de disperser ses compagnons et d'installer Alcime grand prêtre du temple auguste. 14 Les païens, qui s'étaient enfuis de la Judée devant Judas, se rassemblèrent par troupes autour de Nicanor, pensant bien que l'infortune et le malheur des Juifs tourneraient à leur propre avantage. 15 Quand les Juifs apprirent la marche de Nicanor et l'attaque des nations, ils se couvrirent de poussière et ils prièrent Celui qui avait établi son peuple à jamais et avait sans cesse protégé son héritage par des signes manifestes. 16 Sur l'ordre de leur chef, ils partirent sur-le-champ et en vinrent aux mains avec l'ennemi, au bourg de Dessau. 17 Simon, frère de Judas, avait engagé le combat contre Nicanor, mais, déconcerté par l'apparition subite de l'ennemi, il subit un léger échec. 18 Toutefois Nicanor, apprenant quelle était la valeur de Judas et de ses compagnons et avec quelle intrépidité ils se battaient pour leur patrie, craignit de s'en remettre au jugement par le sang. 19 Il envoya donc Posidonius, Théodote et Mattathias pour tendre la main aux Juifs et recevoir la leur. 20 Après avoir longtemps examiné ces propositions, le général les communiqua à l'armée et, quand il fut évident que tous étaient du même avis, on consentit à traiter. 21 On fixa un jour où les deux chefs se réuniraient seul à seul, Judas s'y présenta et des sièges d'honneur furent placés auprès d'eux. 22 Cependant Judas avait aposté des hommes armés dans des positions avantageuses, dans la crainte de quelque perfidie soudaine de la part de l'ennemi. Ils eurent un entretien convenable. 23 Nicanor passa quelque temps à Jérusalem, sans rien y faire d'injuste et il congédia les foules qui s'étaient rassemblées par troupeaux. 24 Il avait avec Judas les relations les plus amicales, éprouvant pour lui une inclination de cœur. 25 Il l'engagea à se marier et à avoir des enfants, Judas se maria, vécut heureusement et jouit de la vie. 26 Alcime, voyant l'amitié qui régnait entre eux, prit une copie du traité conclu et se rendit auprès de Démétrius, il lui dit que Nicanor avait des desseins contraires aux intérêts de l'État, puisqu'il avait désigné pour le remplacer, Judas, un ennemi du royaume. 27 Le roi en fut hors de lui, excité par les calomnies de ce scélérat, il écrivit à Nicanor qu'il avait un grand déplaisir des conventions conclues et qu'il lui ordonnait de lui envoyer sans délai à Antioche Machabée, chargé de chaînes. 28 Au reçu de cette lettre, Nicanor fut consterné, il lui en coûtait beaucoup d'avoir à violer des conventions arrêtées, sans que Judas eût rien fait d'injuste. 29 Mais, comme il ne lui était pas permis de résister au roi, il cherchait une occasion favorable pour exécuter son ordre par quelque stratagème. 30 Machabée, de son côté, remarquant que Nicanor se montrait plus réservé à son égard et que leurs relations ordinaires étaient moins amicales, comprit que cette froideur n'annonçait rien de bon, il rassembla un grand nombre des siens et se déroba à Nicanor. 31 Quand Nicanor vit qu'il avait été surpris par l'énergique résolution de Judas, il se rendit au temple auguste et saint, pendant que les prêtres offraient les sacrifices accoutumés et leur ordonna de lui livrer cet homme. 32 Comme ils assuraient avec serment qu'ils ignoraient où était l'homme qu'il cherchait, Nicanor leva la main vers le temple 33 et jura, en disant : "Si vous ne me livrez Judas enchaîné, je raserai au niveau du sol ce sanctuaire de Dieu, je détruirai l'autel et j'élèverai ici un temple magnifique à Bacchus." 34 Ayant ainsi parlé, il se retira. De leur côté, les prêtres, levant les mains vers le ciel, invoquèrent Celui qui de tout temps a combattu pour notre peuple, en disant : 35 "Vous, Seigneur, qui n'avez besoin de rien, il vous a plu que le temple où vous habitez soit au milieu de nous. 36 Maintenant donc, Seigneur, saint de toute sainteté, préservez à jamais de toute souillure cette demeure récemment purifiée." 37 Or un certain Razis, un des anciens de Jérusalem, fut dénoncé à Nicanor, c'était un homme aimant ses concitoyens, de très bonne renommée et appelé le père des Juifs, à cause de sa bienfaisance. 38 Car dans les temps antérieurs, où il fallait éviter tout commerce avec les païens, il s'était attiré une accusation de judaïsme et, avec une invincible constance, il avait exposé, pour le judaïsme, son corps et sa vie. 39 Nicanor, voulant donner une preuve de son hostilité contre les Juifs, envoya plus de cinq cents soldats pour le prendre, 40 car il ne doutait pas que son arrestation ne fût un grand coup porté aux Juifs. 41 Cette troupe était sur le point de s'emparer de la tour et de forcer l'entrée, déjà l'ordre était donné d'y mettre le feu et de brûler les portes. Mais, au moment où il allait être pris, Razis se jeta sur son épée, 42 aimant mieux mourir noblement que de tomber entre des mains criminelles et de subir des outrages indignes de sa propre noblesse. 43 Mais, comme, dans sa précipitation, il ne s'était pas frappé au bon endroit, voyant la foule se ruer par les portes, il courut avec courage en haut de la muraille et se précipita bravement sur la foule. 44 Tous reculèrent aussitôt et il se forma un espace vide au milieu duquel il tomba. 45 Respirant encore et l'âme enflammée, il se releva, tout ruisselant de sang et malgré d'horribles blessures, il traversa la foule en courant et, debout sur une roche qui se dressait là, 46 ayant déjà perdu tout son sang, il s'arracha les entrailles, les jeta de ses deux mains sur la foule et pria le Maître de la vie et de l'âme de les lui rendre un jour, ce fut ainsi qu'il mourut.
2 Maccabées 15. 1 Cependant Nicanor apprit que Judas et ses compagnons étaient postés du côté de la Samarie et il résolut de les attaquer en toute sûreté le jour du sabbat. 2 Les Juifs qui le suivaient par contrainte, lui dirent : "Ne les massacre pas d'une manière si féroce et si barbare, mais rends gloire au jour qui a été honoré et sanctifié par Celui qui gouverne tout." 3 Alors ce triple scélérat demanda s'il y avait au ciel un souverain qui eût ordonné de célébrer le jour du sabbat. 4 Ils lui répondirent : "C'est le Seigneur, Dieu vivant, lui le souverain Maître au ciel, qui a ordonné de solenniser le septième jour". 5 "Et moi aussi, reprit l'autre, je suis souverain sur la terre et je commande qu'on prenne les armes et qu'on fasse le service du roi." Pourtant il ne réussit pas à réaliser son mauvais dessein. 6 Pendant que Nicanor, dans son orgueilleuse sécurité, songeait à dresser un trophée commun de Judas et de ses compagnons, 7 Machabée ne cessait d'avoir confiance, avec pleine espérance, qu'il obtiendrait assistance de la part du Seigneur. 8 Il exhortait les siens à ne pas craindre l'attaque des nations, mais, se souvenant des secours que le Ciel leur avait accordés dans le passé, à compter que le Tout-Puissant leur donnerait encore en ce moment aide et victoire. 9 Il les encouragea en citant la loi et les prophètes et leur rappela en outre les combats qu'ils avaient soutenus et leur inspira ainsi une grande ardeur. 10 Après avoir relevé leur courage, il leur donna ses ordres, leur représentant en même temps la perfidie des nations et leur violation des serments. 11 Quand il eut armé chacun d'eux, non pas tant de la sécurité que donnent les boucliers et les lances, mais de la confiance qu'inspirent les bonnes paroles, il leur raconta en outre un songe digne de foi, une vision réelle, qui les réjouit tous. 12 Voici ce qu'il avait vu : Le grand prêtre Onias, cet homme de bien, d'un abord modeste et de mœurs douces, distingué dans son langage et adonné dès l'enfance à toutes les pratiques de la vertu, il l'avait vu, les mains étendues, priant pour toute la nation des Juifs. 13 Ensuite lui était apparu, de la même manière, un homme distingué par son grand âge et son air de dignité, d'un aspect admirable et entouré de la plus imposante majesté. 14 Onias, prenant la parole, lui avait dit : "Celui-ci est l'ami de ses frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour la ville sainte, Jérémie, le prophète de Dieu." 15 Puis Jérémie, étendant la main droite, avait donné à Judas une épée d'or et, en la lui remettant, il avait dit : 16 "Prends cette sainte épée, c'est un don de Dieu, avec elle tu briseras tes ennemis." 17 Animés par ces nobles paroles de Judas, bien capables d'exciter à la vaillance et de fortifier les âmes des jeunes gens, ils résolurent de ne pas se retrancher dans un camp, mais de se jeter hardiment sur l'ennemi et, dans un combat acharné, de décider l'affaire, puisque la ville, la religion et le temple étaient en péril. 18 Car, dans cette lutte, ils songeaient moins à leurs femmes, à leurs enfants, à leurs frères et à leurs proches : leur plus grande crainte et la première, était pour le temple saint. 19 L'angoisse des citoyens restés dans la ville n'était pas moindre, inquiets qu'ils étaient sur l'issue du combat qui allait se livrer dehors. 20 Pendant que tous attendaient le prochain dénouement, que déjà les ennemis se rassemblaient, en ordre de bataille, que les éléphants étaient disposés à la place convenable et les cavaliers sur les ailes, 21 Machabée, voyant cette immense multitude, la variété de leur armement, l'aspect farouche des éléphants, habilement disposés, leva les mains au ciel et invoqua le Seigneur qui fait des prodiges, car il savait que la victoire ne vient pas de la force des armes, mais que c'est Dieu qui en décide et l'accorde à ceux qui en sont dignes. 22 Voici quelle fut sa prière : "Vous, souverain Maître, qui avez envoyé votre ange, sous Ézéchias, roi de Juda et qui avez exterminé cent quatre-vingt-cinq mille hommes du camp de Sennachérib, 23 maintenant encore, ô Souverain des cieux, envoyez votre bon ange devant nous, pour qu'il répande la crainte et l'effroi. 24 Que par la grandeur de votre bras soient frappés ceux qui sont venus, le blasphème à la bouche, contre votre peuple saint" Telles furent ses paroles. 25 Cependant Nicanor et son armée s'avançaient au son des trompettes et des chants de guerre. 26 Judas et les siens engagèrent le combat en invoquant et en priant. 27 Combattant de leurs bras et priant Dieu dans leurs cœurs, ils couchèrent par terre au moins trente-cinq mille hommes et ils se réjouirent grandement du secours manifeste de Dieu. 28 L'affaire terminée, pendant qu'ils s’en retournaient joyeusement, ils reconnurent que Nicanor était tombé, revêtu de son armure. 29 Alors, au milieu des clameurs et de la confusion, ils bénirent le Maître souverain dans la langue de leurs pères. 30 Et celui qui s'était consacré tout entier, corps et âme, à la défense de ses concitoyens, qui avait conservé pour ses compatriotes l'affection de sa jeunesse, Judas ordonna de couper la tête de Nicanor et sa main avec son bras et de les porter à Jérusalem. 31 Il s'y rendit lui-même, convoqua ses compatriotes et les prêtres et, s'étant placé devant l'autel, il envoya chercher ceux de la citadelle, 32 et il leur montra la tête du criminel Nicanor et la main que ce blasphémateur avait étendue avec tant d'insolence contre la demeure sainte du Tout-Puissant. 33 Puis, ayant coupé la langue de l'impie Nicanor, il voulut qu'on la donnât par morceaux en pâture aux oiseaux et qu'on suspendit en face du temple le prix remporté par sa folie. 34 Tous firent monter vers le ciel des bénédictions au Seigneur glorieux, en disant : "Béni soit Celui qui a gardé sa demeure sans souillure" 35 Judas attacha la tête de Nicanor à la citadelle, comme un signe manifeste et visible à tous du secours du Seigneur. 36 D'un commun accord on rendit un édit public ordonnant de ne pas laisser passer ce jour sans solennité, 37 mais de célébrer le treizième jour du douzième mois, appelé Adar en syriaque, la veille du jour dit de Mardochée. 38 Ainsi se passèrent les choses concernant Nicanor et, comme à partir de ce temps, la ville demeura en possession des Hébreux, moi aussi je finirai là mon récit. 39 Si la disposition des faits en est heureuse et bien conçue, c'est aussi ce que j'ai voulu, si elle est imparfaite et médiocre, c'est tout ce que j'ai pu faire. 40 Car de même qu'il ne vaut rien de boire seulement du vin ou seulement de l'eau, tandis que le vin mêlé à l'eau est bon et produit une agréable jouissance, de même c'est l'art de disposer le récit qui charme les oreilles de ceux qui lisent l'histoire. C'est donc ici que je termine.
Notes sur le 2d livre des Maccabées
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1.7 L’année cent soixante-neuvième du règne de Grecs, la cent quarante-deuxième avant Jésus-Christ. ― Démétrius II Nicator. Voir 1 Machabées 10, 67. ― Jason. Voir plus loin, 2 Machabées 4, 7.
1.8 Ils brûlèrent, etc. Voir 1 Machabées 1, verset 39 et suivants ; 6, verset 49 et suivants. ― Nous offrîmes, etc. Comparer à 1 Machabées 4, verset 56 et suivants.
1.9-10 La date qui est donnée au commencement du verset 10, l’an 188 de l’ère des Séleucides, est celle de la lettre contenue dans les versets 1 à 9 et non celle de la lettre, qui commence dans le verset 10, aux mots : Le peuple, etc. Cette seconde lettre ne porte pas de date.
1.9 La scénopégie, voir 1 Machabées 10, 21. Comparer à 2 Machabées 10, verset 6 et suivants. ― Casleu. Voir 1 Machabées 1, 57.
1.10 L’année cent quatre-vingt-huitième ; la cent vingt-troisième avant Jésus-Christ. ― Judas, eu égard au temps, ne saurait être Judas Machabées, mais ce pourrait être Judas l’Essénien, prophète célèbre dont parle Josèphe (Antiq., livre XIII, chapitre XIX). ― Salut, etc. Voir 1 Machabées 10, 18. ― Aristobule, précepteur du roi Ptolémée VI Philométor (181-146), est le philosophe péripatéticien de ce nom qui dédia à Ptolémée VI son exposition allégorique du Pentateuque.
1.11 Contre un tel roi : Antiochus Sidètes, selon la plupart des exégètes, ou Antiochus Épiphane suivant quelques-uns. ― Ou plutôt Antiochus III le Grand (222-187) qui, d’après le récit des auteurs profanes, périt massacré par les habitants d’une ville de Perse dont il voulait piller le temple. Les Romains, après l’avoir complètement battu à Magnésie, lui avaient imposé un lourd tribut qu’il était hors d’état de payer. Voir 1 Machabées 8, 6-7.
1.13 Nanée, déesse des Perses, la Diane des Grecs.
1.14 Avec ses amis. Voir 1 Machabées 2, 18.
1.18 Devant donc, etc. Voir le verset 9. ― Le jour du feu, etc., c’est-à-dire, la fête de la découverte du feu sacré au temps de Néhémie.
1.19 En Perse, c’est-à-dire, en Chaldée. Voir le verset 12. ― D’après une tradition, le puits profond serait le puits appelé aujourd’hui Bir Eyoub, ou puits de Job, à l’endroit où la vallée d’Hinnom se joint avec la vallée du Cédron.
1.20 Il plut est précédé de et ; mais cette particule est ici purement pléonastique ; elle ne sert qu’à marquer l’apodose. Bien qu’elle ne puisse s’exprimer en français, elle a le sens de alors, dans ce cas, cela supposé. ― Néhémie fut envoyé par le roi de Perse Artaxerxès Longuemain. Voir l’Introduction au second livre d’Esdras.
1.23 Jonathas, grand prêtre du temps de Néhémie, voir 2 Esdras, 12, 11.
1.26 Votre portion, votre héritage, votre peuple Israël.
1.29 Voir 2 Machabées 2, 18. ― Comme a dit Moïse. Voir Deutéronome, 30, verset 3 et suivants.
1.32 Il s’y alluma, sur les pierres arrosées d’eau (voir verset 31).
1.34 Au lieu de fît bâtir en ce même lieu un temple, le grec porte : il rendit ce lieu saint, sacré, inviolable.
1.36 Néphi est probablement une corruption de Nephthar ; le grec lit Nephtaeï. Le mot Nephthar paraît être lui-même une corruption de Nechphar, dérivé du verbe hébreu câphar, dont on trouve (voir Deutéronome, 21, 8), la forme niccaphêr, pour nithcaphêr, qui signifie il a été expié.
2.1 Dans les écrits, etc. Ces écrits étaient encore entre les mains des Juifs, lorsqu’ils écrivirent cette lettre ; mais on ne les trouve plus depuis fort longtemps dans les écrits qui nous restent de Jérémie.
2.4 Sur laquelle Moïse, etc. Voir Deut. 34, 1.
2.8 Comme lorsque Salomon, etc. Voir 1 Rois, 8, 11 ; 2 Chroniques, 6, 14. ― Il les manifestait, c’est-à-dire, le Seigneur manifestait ces choses, les choses mentionnées au commencement du verset.
2.9 De la consommation du temple. Le temple ne fut pour ainsi dire complètement achevé, que lorsqu’il fut dédié, parce qu’alors seulement Dieu put y être honoré selon tous les rites.
2.10 Moïse priait, etc. Voir Lévitique, 9, 24. ― Salomon pria, etc. Voir 2 Chroniques, 7, 1.
2.11 Moïse dit, etc. Voir Lévitique, 10, 16-17.
2.13 Dans les mémoires de Néhémie, aujourd’hui perdus.
2.14 Pareillement, comme l’avait fait Néhémie.
2.16 La purification ; c’est la fête dont il est parlé à 2 Machabées 1, 18.
2.17 Le lieu saint ; littéralement, la sanctification. Comparer à 1 Machabées 1, 23.
2.18 Voir Deutéronome, 30, vv. 3, 5 ; 2 Machabées 1, 29.
2.19 Ici finit la lettre des Juifs.
2.20 Depuis ce verset jusqu’à la fin du chapitre, préface de l’auteur de ce livre. Ajoutons qu’ici commence une phrase qui ne se termine qu’au verset 24.
2.21 Le Noble. Voir 1 Machabées 10, 1. ― Sur Antiochus IV Épiphane, voir 1 Machabées 1, verset 11 et suivants. ― Sur Antiochus V Eupator, voir 1 Machabées 3, 32.
2.22 Comparer les chapitres suivants, 2 Machabées 3, 25-26 ; 5, vv. 2, 5.
2.23 Le temple, la cité de Jérusalem.
2.24 Jason le Cyrénéen. Sa personne et sa vie nous sont inconnues. On peut seulement admettre avec vraisemblance qu’étant de Cyrène, ville d’Afrique où les Juifs étaient nombreux et parlaient grec, il avait lui-même écrit en grec. ― Sur Cyrène, voir Actes des Apôtres, 2, 10.
2.28 L’auteur semble faire allusion à la coutume reçue chez les anciens, de choisir dans les festins quelqu’un d’entre eux pour avoir son de préparer tout ce qui était nécessaire pour le festin et de faire ensuite que chacun des conviés fut content.
3.1 Onias. Voir 1 Machabées 12, 7.
3.3 D’Asie. Voir 1 Machabées note 8.6. ― Séleucus est Séleucus IV Philopator, fils et successeur d’Antiochus III le Grand (187-175). Sous les premiers Ptolémées, la Palestine avait appartenu à l’Égypte. Elle était tombée en la possession d’Antiochus III le Grand, quand ce prince eut remporté en 198 une grande victoire à Panéas. En mariant sa fille Cléopâtre au jeune Ptolémée V Épiphane, roi d’Égypte, il lui avait bien donné comme dot les provinces conquises de la Cœlésyrie, de la Phénicie et de la Palestine, mais en fait, il ne s’en était pas dessaisi, de sorte que son fils Séleucus IV hérita de la Palestine, comme de toute la Syrie. Le règne de Séleucus IV fut peu brillant. Accablé sous le poids des impôts que les Romains avaient imposés à son père (voir 1 Machabées 8, 7), sa grande préoccupation fut de se procurer l’argent nécessaire pour satisfaire ses impitoyables vainqueurs. De là sa tentative pour faire piller le temple de Jérusalem par Héliodore. Il périt assassiné par ce même Héliodore en 175.
3.4 Intendant du temple pour les affaires du dehors, ou purement temporelles, puisqu’appartenant à la tribu de Benjamin, il n’était ni prêtre ni lévite. ― Le désaccord qui s’éleva entre Simon et Onias devait provenir de difficultés concernant les achats pour le temple. Onias III alla plus tard se plaindre au roi de Syrie de la conduite de Simon, voir 2 Machabées 4, 1-6 ; mais l’auteur sacré ne nous apprend pas quel fut le résultat de cette démarche. Le grand prêtre usurpateur Ménélaüs, dont il est parlé plus loin, voir 2 Machabées 4, 23, était frère d’un Simon, sans doute le même que celui dont il est question ici.
3.5 Apollonius, fils de Tharsée…, gouverneur de la Cœlésyrie et de la Phénicie, doit être différent du collecteur d’impôts mentionné plus loin, voir 2 Machabées 5, 24 (voir 1 Machabées 1, 30). C’est probablement l’Apollonius dont parle Polybe comme d’un homme ayant une grande situation à la cour de Séleucus et dont le fils, qui portait le même nom, était gouverneur de la Cœlésyrie, celui dont parle 1 Machabées 10, 69.
3.7 Chargé de ses affaires, c’est-à-dire, surintendant de ses finances. ― On a trouvé en 1877 et 1879 dans l’île de Délos deux inscriptions grecques qui se rapportent à Héliodore. Elles nous font connaître que son père s’appelait Eschyle et qu’il était originaire d’Antioche. L’une d’elles lui donne le même titre que le livre des Machabées, lequel correspond à trésorier du roi. Héliodore assassina peu après son maître Séleucus IV Philopator (175).
3.11 Talents. Voir 1 Machabées 11, 28. ― Hircan-Tobie ou fils de Tobie est, selon les uns, un fils de Tobie et d’une sœur du grand prêtre Onias III ; selon d’autres, c’est seulement un petit-fils de Tobie, dont le père s’appelait Joseph et le même que cet Hircan dont Josèphe raconte l’histoire et qui joua à cette époque un rôle politique important.
3.16 son visage et sa couleur ; pour la couleur de son visage ; figure grammaticale dont la Bible fournit plusieurs exemples.
3.17 Cet, pronom représenté par l’article déterminatif qui se lit dans le texte grec, et qui dans le style biblique se met pour le pronom démonstratif et possessif.
3.19 Les vierges, etc. Dans l’orient, les filles ne paraissent presque jamais au dehors de la maison. C’est pour cela que les Hébreux et les Arabes les désignent par des termes qui signifient cachées, séparées.
3.29 De toute espérance et de guérison ; pour de toute espérance de guérison. Comparer au verset 16.
3.31 A son dernier moment ; littéralement, à son suprême souffle.
3.32 Cet. Voir sur ce mot, le verset 17.
3.39 Son. Voir sur ce pronom possessif, le verset 17.
4.3 Simon. Voir plus haut, 2 Machabées 3, 4.
4.4 Apollonius. Voir plus haut, 2 Mac. 3, 5.
4.6 Sa folie, c’est-à-dire, ses folles entreprises.
4.7 Le Noble. Voir 1 Machabées 10, 1. ― Séleucus IV Philopator. Voir plus haut, 2 Machabées 3, 3. ― Antiochus IV le Noble ou Épiphane, frère et successeur de Séleucus IV (175-164). Voir 1 Machabées 1, verset 11 et suivants. ― Jason est la forme grécisée du nom hébreu Josué ou Jésus. Ce fut lui-même, dit Josèphe, qui modifia ainsi son nom. Il voulait manifester ainsi son penchant pour les Grecs et leurs coutumes. Il acheta le souverain pontificat d’Antiochus Épiphane et en fit dépouiller son propre frère Onias III. Pendant trois ans, vers 174-171, il travailla à rendre Jérusalem païenne. Les intrigues de Ménélaüs, qui offrit une plus grosse somme d’argent au roi de Syrie, lui firent perdre sa dignité usurpée. Il essaya, mais sans succès, de la recouvrer, et après avoir erré en Arabie et en Égypte, il alla mourir à Lacédémone.
4.8 Talents. Voir 1 Machabées 11, 28.
4.9 ; 4.12 Le gymnase dont nous avons déjà parlé (voir 1 Machabées 1, 15) était pour les hommes faits, tandis que l’éphébie était destiné aux exercices des adolescents, comme l’exprime le mot grec éphébie lui-même.
4.11 Et abolissant, etc. Voir 1 Machabées 8, 17. ― Jean, père d’Eupolème. Voir 1 Machabées 8, 17.
4.13 Non prêtre ; Jason est ainsi désigné parce qu’il avait usurpé le titre de grand prêtre.
4.14 Injuste, parce que les prêtres ne pouvaient y participer sans crime. ― La palestre, l’endroit consacré aux exercices grecs de la gymnastique et ces exercices eux-mêmes. ― Palet, petit disque en métal poli et lourd qu’on lançait au loin.
4.15 Les gloires des Grecs, les titres et les dignités grecques, les luttes dans les jeux publics et les récompenses qui étaient discernées aux vainqueurs des jeux.
4.17 La circonstance suivante ; la suite de cette histoire.
4.18 Les fêtes quinquennales, probablement une sorte d’imitation des jeux olympiques de la Grèce.
4.19 La didrachme ou double drachme valait environ quatre-vingts centimes des anciens francs ayant cours en 1900 ― Hercule était la divinité titulaire de Tyr. ― La divinité phénicienne s’appelait proprement Melkart ou le roi de la cité, et c’était un dieu solaire. Les Grecs l’identifièrent avec leur Héraklès ou Hercule.
4.20 Navires trirèmes, vaisseaux de guerre à trois rangs de rames.
4.21 Apollonius, fils de Mnesthée, différent de celui dont il est parlé à 2 Machabées 3, vv. 5, 7, est peut-être celui qu’Antiochus IV Épiphane avait mis à la tête de l’ambassade qu’il envoya à Rome. Plusieurs croient que c’est aussi le général que ce même prince envoya contre Judas Machabées et qui périt dans la bataille racontée à 1 Machabées 3, 10. ― Ptolémée VI Philométor (181-146). ― A cause des grands de la cour. Le mot grec correspondant est obscur. Plusieurs exégètes le traduisent aujourd’hui par premier règne ou inauguration du règne de Ptolémée VI, laquelle eut lieu lorsque ce prince atteignit sa quatorzième année, en 173. Depuis 181 jusqu’à cette date, il avait été sous la tutelle de sa mère Cléopâtre et puis, après la mort de la reine, sous celle d’Eulæus et de Lénæus. Ptolémée VI régna deux fois. Antiochus Épiphane attaque plusieurs fois l’Égypte, de 171 à 168. Dans une de ces campagnes, en 171, Philométor tomba entre les mains du roi de Syrie et les Égyptiens placèrent son frère Ptolémée VII Physcon sur le trône. Les deux frères régnèrent simultanément pendant six ans, de 170 à 164. Au bout de ce temps, ne pouvant plus s’entendre, Philométor garda pour lui l’Égypte et Chypre, et Physcon eut la Cyrène et la Libye, grâce à l’intervention de Rome. Philométor régna ainsi de nouveau seul jusqu’à sa mort en 146. Voici le sens de la fin du verset 21. Ptolémée VI voulait recouvrer les provinces de Palestine et de Phénicie et de Cœlésyrie qui avait été enlevées par les Séleucides à l’Égypte et qui avaient été promises comme dot à Cléopâtre sa mère, mais ne lui avaient pas été rendues, voir plus haut, 2 Machabées 3, 3. Philométor fit donc ses préparatifs pour reprendre ces provinces de vive force. Antiochus Épiphane envoya Apollonius en Égypte pour parer le coup, mais trouvant que son ambassadeur ne prenait pas à cœur les affaires de son royaume, se rendit à Jaffa pour mettre la ville en état de résister aux attaques des Égyptiens, et c’est de là qu’il se rendit à Jérusalem.
4.23 Dont il a été parlé. Voir 1 Machabées 3, 4. ― Ménélaüs, frère de Simon, était par conséquent de la tribu de Benjamin et ne pouvait aspirer légitimement au sacerdoce, n’étant pas descendant d’Aaron. Il acheta néanmoins le souverain pontificat, en surenchérissant sur Jason, vers l’an 170. Il n’était pas moins partisan que Jason des idées et des coutumes grecques. Cependant, comme il ne payait pas à Antiochus Épiphane les sommes qu’il lui avait promises, il fut chassé du pontificat et son frère Lysimaque tint sa place. Il ne cessa pas pour cela ses intrigues. Il déroba des vases d’or du temple et en offrit une partie à Andronique, officier d’Antiochus IV. Onias III ayant reproché ses crimes à Ménélaüs, celui-ci, pour se venger, le fit périr par la main d’Andronique. Les Juifs ayant accusé plus tard Ménélaüs auprès du roi lui-même des crimes qu’il ne cessait de commettre, ne purent obtenir justice et ses accusateurs furent condamnés à mort, grâce à sa perfidie. Il aida Antiochus Épiphane à piller le temple de Jérusalem, voir 2 Machabées 5, 15. La suite de son histoire est inconnue. Nous savons seulement qu’il expia enfin ses crimes et périt étouffé dans la cendre, voir 2 Machabées 13, 3-8.
4.26 avait trompé, fraudé. ― Ammanites ; c’est-à-dire, Ammonites. La Vulgate porte ici ainsi que le grec Ammanites ; mais dans 1 Rois, 14, 21, où elle porte Ammanite, l’hébreu et le grec lui-même lisent Ammonite.
4.27 La citadelle des Grecs à Jérusalem. Comparer à 1 Machabées 1, 35. ― Sostrate, en vertu de ses fonctions, avait certainement des soldats syriens sous ses ordres. Comme il était chargé du recouvrement des tributs, voir le verset 28, c’est lui qui devait naturellement réclamer de Ménélaüs l’accomplissement de ses promesses.
4.29 Les Cypriotes, les habitants de Cypre ou Chypre. ― Lysimaque, frère de Ménélaüs, tint la place de son frère éloigné de Jérusalem et ne se montra pas moins pervers que lui. Il expia ses crimes par sa mort, voir le verset 41.
4.30 Tarse, capitale de la Cilicie. ― Mallo, ou Mallus, ville de la même province, sur le fleuve Pyramus. ― Antiochide avait reçu les revenus des deux villes de Tarse et de Mallo. Les rois d’Orient avaient coutume de donner aux reines pour leur entretien des villes ou même des provinces dont elles percevaient les revenus. Les habitants de Tarse et de Mallo se révoltent, soit parce qu’ils sont indignés d’être donnés à une femme illégitime, soit parce qu’ils craignent d’être trop pressurés par elle.
4.31 Andronique gouverne à Antioche, en l’absence d’Épiphane. Nous ne savons sur ce personnage que ce qui est raconté dans ce chapitre.
4.32 Ménélaüs, etc. ; il n’était plus à Jérusalem ; mais il y avait Lysimaque son vice-gérant, qui par ses ordres enleva des vases d’or du temple (voir verset 39).
4.33 Antioche, sur l’Oronte, capitale du royaume de Syrie. ― Daphné, ainsi appelée à cause de ses bois de lauriers, était pour les habitants d’Antioche un lieu de plaisance.
4.40 Tyran, nom propre selon plusieurs exégètes. Les Actes des Apôtres (voir Actes des Apôtres, 19, 9) parlent aussi d’un personnage de ce nom.
4.45 Ptolémée. Voir 1 Machabées 3, 38.
4.47 Les Scythes étaient considérés par les anciens comme les plus barbares des hommes.
5.1 Dans le même temps, c’est-à-dire, lorsque le jeune roi Ptolémée Philométor était monté sur le trône d’Égypte. Voir 2 Machabées 4, 21. ― Voir aussi, 1 Machabées 1, 17.
5.5 Jason. Voir plus haut, 2 Machabées 4, 7.
5.7 Ammanites. Voir 2 Machabées 4, 26.
5.8 Arétas, tyran ou roi des Arabes Nabatéens, qui s’étaient emparés de l’Idumée et dont la capitale était Pétra. On connait quatre Arétas, roi des Nabatéens. Celui-ci est Arétas Ier (169 avant Jésus-Christ). Celui que nomme saint Paul, voir 2 Corinthiens, 11, 32, est Arétas IV Ænéas Philodème.
5.9 A cause de la parenté que les Lacédémoniens prétendaient avoir des Juifs, se croyant issus d’Abraham aussi bien qu’eux. Comparer à 1 Machabées 12, 21.
5.14 Enchaînés ; c’est-à-dire, faits captifs ou prisonniers. ― Vendus comme esclaves.
5.16 Lieu. Ce mot désigne le temple ici et aux versets 17, 19 et 20.
5.18 Voir 2 Machabées 3, vv. 25, 27. ― Lui aussi, Antiochus. ― Repoussé, etc., empêché d’exécuter son entreprise audacieuse.
5.21 Talents. Voir 1 Machabées 11, 28.
5.22 Philippe, Phrygien. Voir 1 Mac. 6, 14.
5.23 A Garizim, montagne de la Samarie, vis-à-vis du mont Hébal. Sichem est bâtie dans la vallée qui sépare les deux montagnes. Les Samaritains, après la captivité, élevèrent sur le mont Garizim un temple qu’ils opposèrent à celui de Jérusalem. Voir Jean, note 4.20. ― Andronique, différent de celui dont l’histoire est racontée, voir 2 Machabées 4, 31, et d’ailleurs inconnu.
5.24 Apollonius. Voir plus haut, 2 Machabées 3, 5 et 1 Machabées 1, 30.
5.26 Comme spectateurs des exercices militaires.
5.27 Le dixième, c’est-à-dire avec neuf autres personnes. L’auteur termine ici son récit par la mention de la retraite de Judas Machabée dans le désert de Juda, pour préparer le récit de ses exploits, qu’il commencera au chap. 8.
6.1 D’Antioche ; selon le grec, d’Athènes. ― Si ce vieillard, dont le nom n’est pas donné, était Athénien d’origine, comme le suppose le texte grec, il est clair qu’il s’était mis au service d’Épiphane.
6.2 Hospitalier, ou étranger. ― Comme étaient, etc. Les Samaritains qui habitaient au pied du Garizim étaient des étrangers qu’on y avait transportés, pour remplacer les naturels du pays, emmenés en captivité. ― Le Jupiter Olympien était le Jupiter habitant le mont Olympe, le maître du ciel et le maître des dieux. Donner le nom de ce dieu au temple de Jérusalem, c’était profaner le lieu saint en le consacrant au culte d’une fausse divinité. ― Jupiter hospitalier était Jupiter considéré comme le défenseur des droits de l’hospitalité, le protecteur des hôtes et des étrangers. ― Sur Garizim, voir 2 Mac. 5, 23.
6.7 Le jour de la naissance du roi était fêté dans tout l’Orient. Le grec ajoute que cette fête se célébrait tous les mois et il est certain en effet que les rois d’alors ne se contentaient pas de faire célébrer leur anniversaire au mois de leur naissance, mais à chaque mois de l’année. ― Le lierre était consacré à Bacchus et l’on célébrait sa fête en se ceignant de couronnes faites avec le feuillage de cette plante.
6.8 Qu’elles ; littéralement, qu’ils, au masculin, parce que le mot cités est pris ici, non pour les lieux, mais pour les habitants de ces lieux. ― Des Ptolémées. Quelques manuscrits grecs portent Ptolémée, au singulier, et cette lecture est plus vraisemblable. Il s’agit de Ptolémée, fils de Dorymine, l’ennemi des Juifs, voir 2 Machabées 4, 45 ; 1 Machabées 3, 38. ― Les cités des païens voisines, où il y avait des Juifs, en Phénicie, etc.
6.11 Les cavernes sont nombreuses dans les environs de Jérusalem. ― A Philippe. Voir plus haut, 2 Machabées 5, 22.
6.15 Nos péchés, etc., c’est-à-dire, dès que nos péchés seront etc. Plusieurs donnent à ce verset un sens opposé, en se fondant sur le grec ; mais nous croyons que ce texte dit au fond la même chose que la Vulgate.
6.18 Éléazar avait 90 ans, voir le verset 24 ; il était scribe savant dans la science de la loi mosaïque.
6.23 Le shéol. Comme nous l’avons déjà remarqué plusieurs fois, les Hébreux entendaient par ce mot, non le sépulcre, le tombeau, mais le lieu souterrain où étaient réunies les âmes après la mort.
6.24 Des étrangers, c’est-à-dire des païens.
6.25 Par cette feinte et par, etc. ; c’est-à-dire, par cette feinte dont j’aurais usé pour conserver un petit reste de cette vie corruptible.
7.1 Sept frères ; ils sont généralement appelés Machabées ; mais on ne s’accorde pas sur l’origine de cette dénomination. Quant à leur martyre, l’opinion commune est qu’ils le souffrirent à Antioche.
7.3 Qu’on fit chauffer ; littéralement, qu’on allumât au-dessous.
7.5 Qu’il eut été mutilé ; littéralement, qu’il fut fait inutile.
7.6 Voir Deutéronome, 32, 43. ― Les paroles ; littéralement, la protestation, l’assurance. ― Dans ses serviteurs, etc. Ce texte du Deutéronome (voir Deutéronome, 32, 36), est cité selon la version des Septante.
7.8 La langue de sa patrie ; l’araméen, que l’on parlait alors en Palestine.
7.9 Son dernier moment ; littéralement, son dernier souffle. Comparer à 2 Mac. 3, 31.
7.16 Mortel ; littéralement, sujet à la corruption.
7.24 Dédaignant, etc. ; selon le grec : soupçonnant un langage insultant. Il paraît qu’Antiochus ne comprenait pas la langue (comparer au verset 8) que cette mère parlait à ses enfants ; mais les voyant si fermes, il se douta qu’elle les encourageait, et rendait ainsi inutiles, et ses menaces, et ses supplices. ― Pour ami. Sur le sens de ce titre, voir 1 Machabées 2, 18.
7.29 Dans cette miséricorde, etc. Voir le verset 23.
7.30 Qu’attendez-vous de moi ? littéralement, quel attendez-vous ? comment me croyez-vous disposé ?
7.36 Dans l’alliance, etc. ; c’est-à-dire, dans la jouissance de la vie éternelle promise par l’alliance que Dieu a faite avec leurs pères.
7.42 Les sacrifices profanes. ― Les excessives cruautés d’Antiochus.
8.8 Philippe. Voir 1 Machabées 6, 14. ― Ptolémée. Voir 1 Machabées 3, 38.
8.9 Nicanor, Gorgias, voir 1 Machabées 3, 38. ― Son ami, voir 1 Machabées 2, 18.
8.10 Antiochus le Grand, père d’Antiochus d’Épiphane, ayant été vaincu par les Romains, dut payer quinze mille talents pour les frais de la guerre ; les deux mille talents que devait alors Antiochus Épiphane, étaient le reste de cette somme. Or ce sont ces deux mille talents que Nicanor se flatta de fournir au roi, pour lui faire sa cour. ― Talents. Voir 1 Machabées 11, 28.
8.15 De les délivrer, sinon à cause, etc.
8.16 Sept mille ; selon le grec, six mille, ce qui s’accorde avec le verset 22.
8.19 Voir 2 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique 48, 24 ; Isaïe 37, 36 ; 1 Machabées 7, 41.
8.20 De la bataille. On ignore le temps et l’occasion de cette bataille. On sait seulement que sous le règne d’Antiochus le Grand, les Galates étaient très puissants en Asie, et que les Juifs, depuis Alexandre le Grand, servaient ordinairement dans les armées des rois de Syrie. ― Les Macédoniens, c’est-à-dire, les troupes grecques et syriennes auxquelles on avait confié la garde de la Babylonie, en y joignant un corps de Juifs. ― Six mille ; selon le grec, quatre mille. Voir le verset 16.
8.22 De l’un et de l’autre corps. Le grec pas plus que la Vulgate n’est susceptible d’aucun autre sens. Ce qui suppose que l’armée était divisée en deux corps ou régiments divisés eux-mêmes en quatre compagnies, dont une était commandée par Judas (voir cependant le verset suivant), et les autres par ses frères. Or, chacune de ces compagnies se composent de quinze cent hommes, on a le nombre de six mille, marqué au verset 16 du texte grec. ― Joseph ne se trouvant pas ailleurs au nombre des frères de Juda, les uns croient que c’est Jean (voir 1 Machabées 2, 2), les autres prétendent que ce Joseph était simplement parent ou beau-frère de Judas.
8.23 Le livre saint, c’est-à-dire, un ou plusieurs passages ; peut-être Deutéronome, 20, verset 2 et suivants. Comparer à 1 Machabées 3, 56. ― Esdras ; le grec porte Éléazar, mis à l’accusatif, comme quatrième complément du verbe il établit du verset précédent, et il présente Judas en lui-même comme ayant lu dans le livre saint. ― Le secours, etc. ; leur ayant donné pour signal ou mot d’ordre du guet : Le secours de Dieu. Comparer à 2 Machabées 13, 15. ― Esdras ou Éléazar était sans doute un prêtre attaché à l’armée.
8.26 Avant, etc. ; la veille du sabbat, qui commençait au coucher du soleil.
8.29 Enfin ; ou bien par hébraïsme, entièrement, pour toujours.
8.30 Timothée. Voir 1 Machabées 5, 6. ― Bacchide est considéré communément comme le même que celui dont il est parlé à 1 Machabées 7, 8.
8.32 Philarque, connu seulement par ce passage.
8.33 Callisthène, partisan de Nicanor.
8.35 Par le milieu des terres, par le chemin le plus direct et le plus court.
9.1 De Perse. Voir 1 Machabées 3, 31.
9.2 Voir 1 Machabées 6, 1. ― Persépolis, une des capitales de la Perse, au nord de l’Araxe, dans une plaine fertile ; elle fut appelée Istakhar sous les Sassassides. Brûlée, mais non détruite par Alexandre le Grand, elle demeura longtemps encore une ville importante, mais finit par tomber tout à fait en ruines. On y voit encore de nombreux monuments des rois perses.
9.3 Ecbatane, ville capitale de la Médie. ― Sur Ecbatane, voir Tobie, 3, 7.
9.4 Le tombeau ; littéralement, l’amas, le monceau de cadavres.
9.5 Voir 2 Chroniques, 16, 9.
9.6 Très justement. Comparer à 1 Mac. 7, 21.
9.8 Les hauteurs des montagnes ; hébraïsme, pour, les montagnes très élevées.
9.9 Son odeur infecte ; littéralement, son odeur et infection ; figure grammaticale, dont la Bible fournit un certain nombre d’exemples. ― Du corps de cet impie des vers sortaient. Hérode Agrippa Ier mourut d’une maladie semblable, très probablement l’helminthiasis, maladie qui produit des vers dans les entrailles, des abcès, des ulcères remplis de vers qui répandent une infection insupportable.
9.11 La plaie divine ; la plaie dont Dieu l’avait frappé.
9.13 De qui, etc. ; parce que sa prière était l’effet de l’excès de son mal, mais nullement de la conversion de son cœur. ― Les rendre égaux ou semblables aux Athéniens, leur accorder l’indépendance et l’autonomie.
9.20 A Dieu est exprimé dans le grec.
9.23 Les hautes provinces, les provinces d’au-delà de l’Euphrate. ― Mon père, Antiochus III le Grand. Il avait péri en essayant de piller un temple en Élymaïde, comme venait de le faire Antiochus IV Épiphane à Persépolis. Voir plus haut, 2 Machabées 1, 11. ― Désigna celui qui devait recevoir la domination, son fils aîné, Séleucus IV Philopator, frère d’Antiochus Épiphane. Séleucus succéda en effet à son père sans aucune contestation.
9.25 Les royaumes supérieurs sont les contrées d’au-delà de l’Euphrate (voir verset 23). ― Antiochus V Eupator. Voir 1 Machabées 3, 32.
9.27 Il sera, etc. ; littéralement, il vous sera commun.
9.29 Voir sur ce verset, 1 Machabées 6, 14-17.
10.5 Casleu. Voir 1 Machabées 1, 57.
10.7 Thyrses signifie proprement des bâtons couverts de branches de lierre ou de vigne, que portaient Bacchus et les bacchantes ; mais il se prend aussi quelquefois pour des simples rameaux de verdure. ― Son lieu, c’est-à-dire, son temple.
10.9 Le Noble. Voir 1 Machabées 10, 1. ― Ainsi, etc. Voir 1 Machabées 6, 1-16 et 2 Machabées 1, 13-17.
10.10 Antiochus V Eupator. Voir 1 Mac. 3, 32.
10.11 Lysias. Voir 1 Machabées 3, 32.
10.12 Maigre (macer) ; dans le grec, long, haut de taille. ― Ptolémée. Voir 1 Machabées 3, 38.
10.14 Gorgias. Voir plus haut, 1 Machabées 3, 38.
10.19 Joseph. Voir plus haut, 2 Machabées 8, 22. ― Zachée est tout à fait inconnu.
10.20 Didrachmes. Voir 2 Machabées 4, 19.
10.24 Timothée, dont il a été parlé plus haut, voir 2 Machabées 8, 30.
10.26 Au pied ou à la base de l’autel ; selon le grec : à la base de l’autel du parfum ; c’est-à-dire, entre l’autel des holocaustes et le vestibule du temple. C’est l’endroit où, selon le prophète Joël (voir Joël 2, 17), les prêtres se prosternaient pour prier dans les calamités publiques. ― Comme dit la loi (voir Exode 23, 22-23).
10.29 Éclatants ou brillants, se rapporte aux cinq hommes ; mais le grec le rapporte plus naturellement, ce semble, aux chevaux. Peut-être que le decori de la Vulgate est un simple faute de copiste, et qu’il faudrait lire decoris.
10.32 Gazara. Voir 1 Machabées 14, 34. ― Chéréas, frère de Timothée (voir verset 37).
10.37 Apollophanès est un personnage inconnu.
11.1 Lysias. Voir 1 Machabées 3, 32.
11.3 Il en tirerait, etc., soit en vendant les charges et les dignités de ce temple, soit en exigeant de l’argent de ceux qui y venaient offrir des victimes.
11.5 Étant entré, etc. Cette guerre est différente de celle qui est mentionnée à 1 Machabées 6, verset 28 et suivants. ― Stades, ou selon la version alexandrine Schènes. Or le schène variait selon les lieux, mais le moindre valait trente stades ; ce qui s’accorde mieux avec Eusèbe et saint Jérôme qui mettent en effet la ville de Bethsura à vingt milles de Jérusalem.
11.14 Il persuaderait au roi de devenir leur ami. Le roi Antiochus V Eupator n’étant qu’un enfant, Lysias pouvait lui faire faire tout ce qu’il voulait.
11.16 ; 11.22 ; 11.27 ; 11.34 Salut. Voir 1 Machabées 10, 18.
11.17 Ecrits, c’est-à-dire, lettres.
11.19 Je m’efforcerai ; littéralement, et je, etc. Voir sur ce et, Osée, 11, 1.
11.20 Ceux-ci, ceux qui sont ici présents, vos envoyés.
11.21 ; 11.33 ; 11.38 L’année cent quarante-huitième du règne des Grecs, la cent soixante-troisième avant Jésus-Christ. ― Dioscorus ou Dioscore, moins connu parmi les Grecs ; le texte grec lit Dios corinthiou, c’est-à-dire Jupiter de Corinthe qui n’est pas plus connu ; de là les diverses opinions des savants.
11.22 Son frère ; titre honorifique. Voir 1 Machabées 10, 18. ― Le roi Antiochus V Eupator.
11.23 Notre père Antiochus IV Épiphane.
11.25 Voulant que cette nation soit aussi en paix. Lysias, qui fait parler et agir le roi enfant, avait tout intérêt à faire la paix avec les Juifs, afin de pouvoir combattre Philippe qu’Antiochus Épiphane avait désigné en mourant comme tuteur de son fils, ce que Lysias ne voulait pas accepter, étant bien décidé à garder lui-même une tutelle qui le rendrait maître du royaume de Syrie. Voir 1 Machabées 3, 32 ; 6, 14.
11.29 Ménélaüs passait encore pour grand prêtre des Juifs, ayant été établi par Antiochus Épiphane (voir 2 Machabées 4, verset 23 et suivants), quoiqu’il ne fût pas reçu dans Jérusalem et qu’il n’exerçât pas les fonctions du sacerdoce dans le temple. Pendant son absence, les Juifs avaient déféré la dignité de grand prêtre à Judas.
11.30 ; 11.33 ; 11.38 Xanthicus ou Xanthique. Ce mois des Macédoniens répond au mois d’avril.
11.34 Quintius Memmius et Titus Manilius. Ces noms sont écrits très différemment dans les textes et les manuscrits et l’on ne sait pas au juste quels sont ces personnages.
12.2 Timothée, le même qui est nommé à 1 Machabées 5, 11, et ci-après, verset 10, et dans la suite du chapitre. ― Jérôme et Démophon sont inconnus d’ailleurs. ― Apollonius, fils de Gennéus, est différent des deux autres personnages de ce nom qui étaient l’un, fils de Tharsée, voir 2 Machabées 3, vv. 5, 7, l’autre, fils de Mnesthée, voir 2 Machabées 4, 21. Il est aussi probablement différent d’Apollonius, gouverneur de Cœlésyrie, sous Démétrius, voir 1 Machabées 10, 69, parce qu’à l’époque dont il s’agit ici, cet Apollonius était à Rome avec Démétrius Ier. Apollonius, fils de Gennéus, était vraisemblablement le père du gouverneur de la Cœlésyrie. Voir 1 Machabées 10, 69. ― Nicanor, gouverneur de Chypre, doit être différent de Nicanor, fils de Patrocle, voir 2 Machabées 8, 9, préposé aux éléphants, voir 2 Machabées 14, 12, et dont il est longuement question à 1 Machabées 7, 26-47 et 2 Machabées du chapitre 14, verset 12 au chapitre 15.
12.4 Eux-mêmes, les Juifs. ― Ayant acquiescé à ce décret qui ratifiait la proposition faite aux Juifs (voir verset 3) de monter sur des barques.
12.8 Jamnia. Voir 1 Machabées 4, 15.
12.9 Deux cent quarante stades ; environ dix lieues (44 km).
12.10 Avec lui, Judas (voir verset 5). ― Des Arabes, Bédouins nomades, habitant entre l’Égypte et la Palestine et faisant souvent des incursions dans le pays des Philistins.
12.11 De leur donner la main droite. Voir 1 Machabées 11, 50.
12.13 Casphin, peut-être la même ville que Casbon (voir 1 Machabées 5, 36). ― Casphin était environnée de ponts, c’est-à-dire, d’après un des sens du mot grec, de larges murs en terre.
12.15 Jésu, c’est-à-dire Josué. ― Voir Josué, 6, 1-20.
12.17 Tubianéens qui habitaient le pays de Tubin ou de Tob. Voir 1 Machabées 5, 13. ― Characa, d’après les uns, Kir, ville de Moab, sur l’ouadi Kérek, mais, d’après d’autres, comme Kir n’était pas dans le pays de Tob, simple camp retranché, situé entre l’Ammonitide et la Syrie.
12.19 Dosithée et Sosipater, lieutenants sous les ordres de Judas Machabée.
12.21 Carnion, la même ville que Carnaïm (voir 1 Machabées 5, vv. 26, 43).
12.24 Parce qu’il avait, etc. Timothée veut dire qu’ayant faits prisonniers un grand nombre de pères et de frères des Juifs, ils seraient par sa mort trompés dans leur espérance de recouvrer la liberté.
12.27 Ephron. Voir 1 Machabées 5, 46.
12.29 La cité des Scythes ou Scythopolis, la même que Bethsan. Voir 1 Machabées 5, 52.
12.31 Le jour solennel des semaines, la Pentecôte, ainsi nommée, parce que, d’après les termes mêmes de la loi, elle se célébrait sept semaines complètes après Pâques (voir Lévitique, 23, 15-16).
12.32 Gorgias. Voir 1 Machabées 3, 38.
12.35 Marésa, ville de la tribu de Juda. ― Dosithée d’entre les Bacénores, différent du Dosithée des versets 19 et 24.
12.37 La langue de sa patrie, l’araméen. Voir 2 Machabées 7, 8.
12.38 Odollam, dans la partie méridionale de Juda.
12.40 Ils trouvèrent, etc. Il est probable que ces choses trouvées avaient été enlevées lors de l’expédition contre Jamnia (voir verset 8 et suivants). ― Que la loi, etc. Voir Deutéronome, 7, 25-26.
12.43 La drachme valait environ quarante centimes des anciens francs ayant cours en 1900. ― Afin qu’un sacrifice, etc. Cette fin du verset et les versets suivants prouvent incontestablement la résurrection des morts et l’existence du purgatoire. C’est pour cela que Luther a rangé les livres des Machabées parmi les apocryphes ; mais l’authenticité et la divinité de ces livres sont prouvées par des arguments aussi solides que l’autorité de tous les autres livres de la bible. Quant aux versets 43, 46 en particulier, nous croyons devoir dire, après Dom Calmet : « On ne s’arrête pas à réfuter l’imagination de Munster, qui a soupçonné ce passage d’avoir été ajouté en cet endroit ; tous les exemplaires grecs, latins et syriaques, tant imprimés, que manuscrits, le portent uniformément, comme la Vulgate, et les anciens Pères l’ont cité et connu, sans aucune variété, ni aucun doute. »
13.1 L’année cent quarante-neuvième du règne des Grecs, la cent soixante-deuxième avant Jésus-Christ. ― Pour cette campagne, voir 1 Machabées 6, 28-62.
13.3 Ménélaüs. Voir 2 Machabées 4, 23.
13.4 Dans le même lieu, ou, selon le grec, comme c’est la coutume de ce lieu-là.
13.5 De cendres chaudes. Les Perses, pour qui le feu était un élément sacré, auraient cru le profaner un y jetant les condamnés à la peine capitale ; c’est pourquoi ils les précipitaient dans la cendre chaude.
13.7 Ne fût pas, etc., c’est-à-dire, qu’il fût privé des honneurs de la sépulture.
13.11 Car, etc., est une réflexion que l’auteur fait à part et qui se détache du récit principal ; c’est pour cela que nous avons cru devoir la renfermer dans des parenthèses.
13.14 Modin. Voir 1 Machabées 2, 1.
13.15 La victoire de Dieu, etc. Voir 2 Machabées 8, 23. ― Le plus grand des éléphants. Indication sommaire de l’exploit d’Éléazar raconte à 1 Machabées 6, 43-46.
13.19 Bethsura. Voir 1 Machabées 4, 61.
13.22 Donna sa main droite. Voir 1 Machabées 11, 50.
13.23 Il engagea le combat ; auparavant. Comparer à 1 Machabées 6, verset 43 et suivants. ― Philippe, qui était resté à la tête des affaires. Antiochus IV Épiphane lui avait confié le pouvoir en mourant. Voir 1 Machabées 6, 55.
13.24 Les Gerréniens habitaient le pays où était l’ancienne Gérara (voir Genèse 20, 1), le même que Gerrus, frontière d’Égypte. ― Ptolémaïde. Voir 1 Machabées 5, 15.
14.1 Démétrius Ier, fils de Séleucus IV Philopator. Voir 1 Machabées 7, 1-4. ― Tripoli, ville phénicienne et port de mer, au nord de Sidon, entre Byblos et Aradus au pied de la partie la plus haute de la chaîne du Liban, appelée Tripoli ou les trois villes, parce qu’elle se composait de trois colonies distinctes de Sidon, de Tyr et d’Aradus, place de commerce encore aujourd’hui assez importante. ― Dans les lieux avantageux, probablement Séleucie. Voir 1 Machabées 11, 8. De là, il était facile de se rendre à Antioche, capitale de la Syrie.
14.3 Alcime, etc. Voir le verset 7 et 1 Machabées 7, vv. 5, 9, 14.
14.4 La cent cinquantième année du règne des Grecs, la cent soixante et unième avant Jésus-Christ.
14.6 Assidéens. Voir 1 Machabées 2, 42.
14.10 Dans l’État ; littéralement, dans les affaires.
14.11 Tous ; littéralement, et tous. Voir sur ce et, purement pléonastique, Osée, 11, 1.
14.12 Nicanor, probablement le même que celui qui est mentionné à 2 Machabées 8, verset 9 et suivants et 1 Mac. 3, 38 ; 7, 26.
14.16 Dessau ; on en ignore la situation.
14.18 De tenter, etc. ; littéralement, de faire le jugement par du sang. Nicanor, craignant que la retraite des Juifs ne fût un stratagème pour le faire tomber dans une embuscade, voulait surtout éviter une grande bataille.
14.19 Qu’ils donnassent, etc. Voir 1 Machabées 11, 50.
14.21 Ils, les armées des deux chefs. ― Des sièges, etc. C’était un honneur réservé seulement aux personnes de la première distinction.
14.28 Convenues entre Machabée et lui.
14.31 L’homme, Judas Machabée.
14.44 Qui, etc. ; selon le grec : Qui s’étant promptement retirés, un espace ayant été fait. La foule qui était au pied du mur, voyant Razias se précipiter, s’empressa tout naturellement de s’écarter, pour ne pas être écrasée par sa chute. ― Il tomba sur le milieu de la tête ; le grec porte : Il tomba sur le milieu du ventre, ou sur le milieu de l’espace vide ; car le terme grec kénéôn signifie également ventre, flanc et lieu vide d’édifices. ― Razias se donna la mort sans raison suffisante et l’on ne peut excuser sa conduite que par la droiture de ses intentions ou par une inspiration divine particulière. Il n’agit pas par désespoir, mais avec foi, demandant à Dieu de lui rendre un jour le corps qu’il abandonne. « Sa conduite fut plus admirable que sage, dit saint Augustin, et l’Écriture a raconté sa mort telle qu’elle eut lieu, sans la louer comme si elle eût été l’accomplissement d’un devoir. »
15.1 Voir 1 Machabées 7, 26.
15.2 De sanctification, de consécration, de sainteté ; c’est-à-dire, saint, consacré.
15.6 Et de ceux, etc. C’est le sens du grec, le mot commun de la Vulgate semble d’ailleurs le supposer. ― Élever un trophée signifie élever un monument de victoire composé de dépouilles de l’ennemi, ou simplement, par figure, remporter un triomphe sur les ennemis.
15.12 Onias III, si souvent loué dans l’Écriture. Comparer à 2 Machabées 4, 34.
15.14 Prenant la parole. Le verbe hébreu que les Septante et la Vulgate ont constamment traduit par répondre, signifie souvent, comme ici, élever la voix, prendre la parole. ― Jérémie. Voir l’Introduction à ce prophète.
15.17 Jeunes hommes, soldats appelés ainsi chez les Hébreux.
15.20 Les bêtes, les éléphants, qui, comme on l’a déjà vu, sont quelquefois désignés par ce terme général dans les Machabées.
15.22 Voir 2 Machabées 8, 19.
15.29 La langue de leur patrie, l’araméen. Voir 2 Machabées 7, 8.
15.34 Son lieu, c’est-à-dire, son temple.
15.37 Adar. Voir 1 Machabées 7, 43. ― La veille de la fête des Sorts (Phurim), en laquelle on célébrait la délivrance procurée aux Juifs par Mardochée (voir Esther, chapitre 9).
15.40 En Orient on boit aujourd’hui l’eau après le vin pour en tempérer la chaleur. Les anciens orientaux mêlaient toujours le vin avec l’eau. Le texte grec est conforme à cette coutume.
Introduction aux Livres Sapientiaux
1° Leurs noms et leur nombre. - Nous abordons ici le second groupe des livres de l’Ancien Testament (voyez le tome 1, p. 12-13). Il comprend les écrits auxquels on donne, d’après l’élément qui y prédomine, les noms de poétiques, de didactiques, de sapientiaux ou de moraux. La première de ces épithètes est aujourd’hui la plus communément usitée; elle s'applique surtout à la forme extérieure. Les autres visent le sujet traité, et les anciens auteurs les employaient de préférence (Saint Jean Chrysostome, dans sa Synopsis S. Script., distingue trois parties dans l'Ancien Testament: τò ίστοριχόν, τò πρoφητιχόν, τò συμβουλευτιχόν. Cette dernière, celle qui « conseille », équivaut aux livres sapientiaux); elles expriment très bien le but et le caractère général de cette partie de la Bible, dans laquelle l'enseignement moral reçoit une si large part, et où les règles de la vraie sagesse, d’une vie sainte et selon le cœur de Dieu, sont si fréquemment inculquées. Dans la Bible hébraïque, les livres poétiques ou sapientiaux sont rangés dans la catégorie des Ketubim ou Hagiographes, avec plusieurs autres écrits inspirés (voyez le tome 1, p.13).
Parmi les quarante-six livres qui forment l’Ancien Testament, huit seulement sont poétiques dans le sens strict de cette expression : 1° Job, 2° les Psaumes, 3° les Proverbes, 4° l’Ecclésiaste, 5° le Cantique des cantiques, 6° la Sagesse, 7° l'Ecclésiastique; 8° les Thrènes ou Lamentations de Jérémie. Dans les Septante et la Vulgate, les Lamentations ont été rattachées à la Prophétie de Jérémie. La Sagesse et l'Ecclésiastique, qui manquent dans le canon des Juifs, sont des écrits deutérocanoniques.
2° Caractère poétique de la Bible considérée dans son ensemble. - Si l'on prend le mot poésie dans un sens large, il est certain que la Bible entière est un vaste et magnifique poème, et que les beautés poétiques s’y rencontrent presque à chaque page. A tout instant, même dans les livres historiques, et beaucoup plus encore dans les écrits des prophètes, on admire, sous le simple vêtement de la prose, des morceaux qui, tantôt par la force et l'élévation des sentiments, tantôt par leurs images frappantes, magnifiques, s’élèvent jusqu’aux sphères de la poésie. William Jones, célèbre par ses travaux sur la poésie asiatique (Poeseos asiaticae commentarii, Oxford, 1774), pouvait dire en toute vérité : « J’ai lu avec beaucoup d’attention les saintes Écritures, et je pense que ce volume, indépendamment de sa céleste origine, contient plus d’éloquence,... plus de morale, plus de richesses poétiques, en un mot, plus de beautés de tous les genres, qu‘on n’en pourrait recueillir de tous les autres livres ensemble, dans quelque siècle et dans quelque langue qu’ils aient été composés (cité par Sicard, Leçons sur la poésie sacrée des Hébreux, traduites … en français du latin du Dr Lowth, t. 1, p. 10 de la 2è édition). » Un souffle poétique plane donc sur toute la Bible.
Mais ce n’est pas dire assez, car très souvent on trouve, mêlés à la prose, des passages qui sont poétiques dans le sens strict. La liste complète en serait longue; voici du moins les principaux : Gen. 1, 26; 4, 23-24; 5, 29; 9, 25-27; 14, 19; 24, 60; 27, 28-29, 39-40; 49, 1-27; Ex. 15, 1-21; Num. 6, 24-26; 10, 35; 21, 14-15, 17-18, 27-30; 23, 7 et ss.; Deut. 32, 1 et ss.; 33, 1 et ss.; Jos. 10, 12; Jud. 5, 1 et ss.; 14, 14, 18; 15, 16; l Reg. 2, 1-10; 18, 7; 2 Samuel 1, 18-27; 3, 33-34; 22, 1-51 ; 23, 1-7; 1 Rois 12, 16; 1 Chroniques 16, 8-36; Tob. 13, 1-23; Judith, 16, 2-21; Is. 5, 1-2; 12, 1-6; 14, 4-23; 25, 1-5, 9; 26, 1-19; 27, 2-5; 38, 10-20; Dan. 3, 52-90; Jon. 2, 3-10; Hab. 3, 1 et ss. Et combien d’autres pages des prophètes nous aurions pu citer.
3° Quelques traits généraux de la poésie biblique. — Supérieure à toutes les autres par son but, qui est un but de sanctification, et par son origine, qui est toute divine, la poésie de la Bible n’est pas inférieure, sous le rapport de la beauté esthétique, à ce que les littératures humaines ont produit de plus parfait. Les meilleurs maîtres, fussent-ils rationalistes, n’hésitent pas à le reconnaître : « elle est unique en son genre, et supérieure à toutes les autres à bien des points de vue » (Ewald). On vante en particulier sa simplicité et sa lucidité, « qu’on ne trouve que difficilement ailleurs; » ses grâces si naturelles, quoique sublimes et exquises ; son « indépendance merveilleuse à l’égard des attraits de la forme », alors même qu’elle est le plus éclatante; son admirable plénitude qui coule « à pleins bords » (voyez Lowth, De sacra poesi Hebraeorum, Oxford, 1753; Herder, Histoire de la poésie des Hébreux, traduite par Mme de Carlowitz, Paris, 1845; Mgr Plantier, Études littéraires sur les poètes bibliques, Paris, 1842).
Quoique si relevée, et provenant d'un seul et même peuple, la poésie des Hébreux se fait en outre remarquer par son caractère universel, qui convient à la nouvelle Alliance comme à l’ancienne, aux nations de l'Occident comme à celles de l’Orient, à toutes les parties et à tous les âges de l'humanité. Elle est catholique comme le livre qui la renferme. A ce point de vue, il y a une distance incommensurable entre elle et les poésies des Indes, de l’Égypte, de l’Assyrie, des Arabes, etc., qui sont tout à fait particulières, et pour ainsi dire étroites, par leur genre.
Autre trait important à signaler : la poésie de la Bible est exclusivement religieuse et sacrée. Dans sa naissance même, indépendamment de l’inspiration divine, elle est toujours un fruit de la religion: ce ne sont pas les événements historiques, les faits militaires, les vues grandioses de la nature qui lui ont directement donné le jour, mais les impressions religieuses; aussi les révélations divines et les vérités morales y occupent-elles la principale place; tout le reste y est ramené à la religion. Les Hébreux possédèrent cependant une poésie profane, comme le démontrent divers textes des prophètes (voyez Is. 23, 16; 24, 9; Am. 6, 5; 8, 10); mais on s’accorde à reconnaître qu'elle ne dut pas parvenir à un grand développement, soit parce qu’il n’en est resté aucun fragment, soit parce que, dans Israël, « la formation intellectuelle et la formation littéraire ne s’accomplirent qu'en union avec la vie religieuse. »
Un autre caractère général de la poésie hébraïque consiste dans cet ensemble de traits, communs à toutes les littératures, qu’on résume sous le nom d’expression poétique. C’est un langage plus orné, plus éclatant, plus distingué que celui de la simple prose; par conséquent, des mots plus choisis et plus sonores, des constructions et des combinaisons extraordinaires, surtout l’emploi fréquent des figures et des comparaisons. « Les poètes orientaux ne diffèrent, sous ce rapport, de nos poètes occidentaux que par une plus grande hardiesse, une profusion plus abondante de métaphores, des hyperboles plus fortes, un coloris plus riche, dont la vivacité égale celle de leur soleil (Man. Biblique, t.2, n.588). »
A cause de l'unité de sa nature, qui ne lui a permis de chanter que Dieu et les choses de Dieu, la poésie biblique n'a jamais eu des allures aussi variées, aussi multiples, que la poésie profane chez les autres peuples. Elle se ramène à deux genres seulement : le genre šir (c.-à-d. : cantique), ou lyrique, et le genre mašal (littéralement : proverbe), ou didactique. Dans la catégorie du šir rentrent tous les psaumes, le Cantique des cantiques et les Lamentations (et aussi la plupart des morceaux poétiques disséminés à travers la Bible, et signalés plus haut). Au genre mašal appartiennent les discours du livre de Job, malgré l’élan lyrique qui les soulève habituellement, les Proverbes, l’Ecclésiaste, la Sagesse et l’Ecclésiastique.
4° Le rythme dans la poésie des Hébreux, et spécialement le parallélisme, qui forme son caractère distinctif. — Pas de poésie sans rythme, c’est-à-dire sans un mouvement mesuré, cadencé, des mots et des phrases, qui corresponde à la cadence des sentiments de l’âme, et en l'absence duquel il n’y aurait ni harmonie ni beauté. Mais le rythme peut revêtir bien des formes, et c’est ici que va se manifester la différence de la poésie biblique avec les autres poésies. Rien de bien extraordinaire en ce qui concerne le rythme des mots, ou cadence produite par le mélange des syllabes brèves et longues, accentuées et non accentuées : néanmoins l'existence d’une troisième classe de syllabes en hébreu, les très brèves, communique à la poésie sacrée une souplesse et un charme remarquables, dont Moïse, David et Isaïe ont tiré de très beaux effets (il n'entre pas dans notre plan de discuter la quæstio vexata : Jusqu'à quel point le vers hébreu était-il soumis à une mesure prosodique, à un mètre proprement dit ? Voyez quelques indications instructives dans le Manuel biblique, t.2, nn. 597-599, et dans Cornely, Historica et critica introductio in utriusque Testamenti libros sacros, t.2, pars 2, p. 14-20. Nous croyons, avec le P. Cornely, qu'il règne beaucoup d'arbitraire dans les systèmes les plus récents, et qu'aucune solution ne paraît mûre. Pour la discussion même du problème, comparez Le Hir, Le livre de Job, Paris, p. 188-215; Bickell, Metrices biblicae regulae exemplis illustratae, Insprück, 1879, et Carmina Veteris Testamenti metrica, Insprück, 1882; Gietmann, De re metrica Hebraeorum, Fribourg-en -Brisgau, 1880).
Ce qui caractérise réellement la poésie biblique et lui donne son cachet propre et distinctif, c'est ce qu'on nomme le parallélisme des membres. Il consiste, comme son nom l'indique, en plusieurs propositions ou membres de phrase, qui se juxtaposent les uns aux autres comme le font en géométrie les lignes parallèles, et qui expriment une seule et même pensée (c'est l'Anglais Lowth qui a inventé ce nom de parallelismus membrorum ; c'est lui aussi qui a découvert et le plus complètement exposé la loi du parallélisme dans son célèbre ouvrage De sacra poesi Hebraeorum, déjà cité plus haut). Car le poète hébreu ne renferme pas dans une proposition unique le sentiment qui s'échappe de son esprit ému; il le partage entre deux ou plusieurs membres de phrase qui se complètent mutuellement, et qui expriment l'idée dans tout son ampleur. Par exemple, Gen. 4, 23, d'après l'hébreu : Ada et Sella, écoutez ma voix; femmes de Lamech, écoutez ma parole. Je tue un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure. Ou bien, au premier cantique de Moïse, Ex. 15, 6 et 8 : Ta droite, Dieu, a signalé sa force ; ta droite, Dieu, a écrasé l’ennemi... Au souffle de ta colère les eaux se sont amoncelées,les courants se sont dressés comme une muraille, les flots se sont durcis au milieu de la mer. Dans ces exemples, nous avons à trois reprises le parallélisme à deux membres, et une fois le parallélisme à trois membres. L’emploi du parallélisme à deux membres est de beaucoup le plus fréquent : de là le nom de kappul, «redoublement» par lequel le désignaient d’anciens rabbins; mais les tristiques, et même les tétrastiques, ne sont pas une rareté dans la Bible. En voici quelques exemples : Heureux l'homme qui ne marche pas dans le conseil des impies, et qui ne s’arrête pas dans la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas dans la chaire des moqueurs. Ps. 1, 1. Que l'ennemi me poursuive et m’attaque, qu'il foule ma vie à terre, et qu’il fasse descendre ma gloire dans la poussière. Ps. 7, 6. Je l’ai aimée (la sagesse) et recherchée dès ma jeunesse, et j’ai cherché à la prendre pour mon épouse, et j’ai été épris de sa beauté. Sap. 8, 2. Tu ne craindras pas les frayeurs nocturnes, ni la flèche qui vole durant le jour, ni les choses qui marchent dans les ténèbres, ni les attaques du démon en plein midi. Ps. 90, 5-6..
On a dit assez justement du parallélisme qu’il est comme la rime des pensées et des sentiments; on l’a comparé, à, bon droit aussi, à des coups d’aile réitérés, au mouvement cadencé du balancier qui va et vient. Pour en rompre la monotonie, les poètes hébreux lui avaient donné différentes formes, que les modernes ont groupées sous quatre chefs divers : le parallélisme de synonymie, le parallélisme de synthèse, le parallélisme d’antithèse, et le parallélisme simplement rythmique.
Le parallélisme est synonymique, lorsque les divers membres de phrase expriment une pensée identique, les mots seuls variant plus ou moins. Cf. Ps. 1, 1 ; 2, 1 , 2, 4, 5; 3, 2; 8, 4, et cent passages analogues. La symétrie des propositions est quelquefois complète; d’ordinaire des nuances sont introduites à dessein; presque toujours il y a une certaine gradation dans l’idée. C'est un écho répercuté. Cieux, prêtez l’oreille, car je vais parler. Terre, écoute les paroles de ma bouche. Que ma doctrine se répande comme la pluie, que ma parole coule comme la rosée ; comme une ondée sur la verdure, comme une averse sur le gazon. Deut. 32, 1-2. Seigneur, ne me punis pas dans ta colère, et ne me châtie pas dans ta fureur. Ps.6,1. La voix du Seigneur brise les cèdres, le Seigneur brise les cèdres du Liban...Le Seigneur donne la force à son peuple, le Seigneur bénit son peuple dans la paix. Ps. 28, 5-11.
Tandis que le parallélisme de synonymie est plus fréquent dans les psaumes, celui d’antithèse est plus communément employé aux livres des Proverbes et de l’Ecclésiastique, car, par sa forme même, il convient très bien à l'énoncé des préceptes moraux : il consiste, comme son nom l'indique, en ce qu’un des membres de phrase est en opposition de sentiments ou de langage avec l’autre membre. Cf. Ps. 19, 8-9 ; Prov. 11, 1, 3, 4, etc. Un fils sage fait la joie de son père, et un fils insensé, le chagrin de sa mère... La haine excite les querelles, mais l’amour excuse toutes les fautes...La langue du juste est un argent choisi, le cœur des méchants est peu de chose. Prov. 10, 1, 12, 20. Le parallélisme est synthétique, quand la pensée qui est exprimée dans un membre est continuée, complétée, démontrée, éclaircie de différentes façons dans l’autre membre; il consiste donc seulement dans une similitude de construction, et non dans la ressemblance ou l'opposition des expressions et des pensées. Cf. Ps. 18, 8-10; Prov. 30, 17, etc. De ma voix je crie au Seigneur, et il m’exauce de sa montagne sainte. Je me couche, et je m’endors, et je me réveille, car le Seigneur est mon soutien. Ps. 3, 5-6. J'enseignerai tes voies aux pécheurs, et les impies reviendront à toi. Ps. 50, 15. On rencontre enfin des vers où l’idée est exprimée par une phrase simple, qui peut cependant se diviser en deux membres sous le rapport du rythme, quoique pas au point de vue du sujet : c’est alors le parallélisme rythmique. Seigneur, je vous louerai de tout mon cœur dans la réunion et dans l'assemblée des justes. Les œuvres du Seigneur sont grandes, exquises selon toutes ses volontés. Ps. 110, 1-2. Je suis l’homme qui ai éprouvé la misère par la verge de sa colère. Il m’a poussé et conduit dans les ténèbres et non à la lumière. Lamentations 3, 1-2.
Le mélange de ces différentes espèces de parallélisme produit des effets remarquables, dont les poètes sacrés ont su admirablement profiter (sur les développements multiples du parallélisme chez les Hébreux, et sur les procédés auxquels on avait recours pour l'orner et l'agrémenter, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 594.
Habituellement, les membres de phrase sont à peu près de même longueur. Çà et là, cependant, une proposition très courte succède tout à coup à une autre de moyenne étendue, pour produire plus d’effet. Qui fera pur d’impur ? Pas un. Job 14, 4, d’après l'hébreu. L'insensé a dit dans son cœur : Dieu n’est pas. Ses œuvres sont corrompues, abominables ; nul n’agit bien. Ps. 13, 1-2. Il arrive aussi que des vers relativement longs sont coupés par une harmonieuse césure :La loi du Seigneur est parfaite, récréant l’âme;le précepte du Seigneur est fidèle, instruisant le simple les ordres du Seigneur sont justes, réjouissant le cœur. le décret du Seigneur est pur, éclairant les yeux. Ps. 18, 8-10.
Terminons ces rapides détails sur la poésie hébraïque par ce qui regarde les strophes. C’est le partage et l'enchaînement symétrique des groupes de pensées, par conséquent des groupes de vers. De même que le rythme des mots règle le flux et le reflux des syllabes, et que le rythme des vers règle la coupe, l’allure variée des membres de phrase, de même le rythme des strophes règle la liaison ou la séparation harmonieuse des vers d’après les lois de la pensée. Quelquefois les strophes des poèmes bibliques sont clairement indiquées par un refrain. C’est le cas aux Ps. 41 et 42, où les lignes suivantes sont répétées quatre fois, à intervalles à peu près égaux : Pourquoi t’affliges-tu, mon âme, et pourquoi te troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore; il est le salut de ma face et mon Dieu (Cf. Ps. 39, 6 12; 45, 8, 12; 56, 6, 12; Is. 9, 12, 17, 21, et 10, 4, etc)
Ailleurs, un début identique marque le commencement des strophes (par exemple, au Px. 62 (hébr.), où chaque strophe s'ouvre par la particule 'ak (vers. 2, 6, 10); ou bien l’expression un peu obscure sélah (voyez le commentaire du Ps. 3, vers. 3), omise dans la Vulgate, en indique la fin. Mais, le plus souvent, c’est le sens seul qui les détermine, et s’il le fait de temps en temps avec beaucoup de clarté, comme aux psaumes 1, 2, etc., d’ordinaire il règne quelque incertitude pour le partage des stances. Elles sont d’ailleurs loin d’être toujours composées d’un même nombre de vers (le commentaire les marquera autant qu'il sera possible. Nous noterons à l'occasion les poèmes dits alphabétiques, dont les différents vers ou les strophes sont marqués par la suite des lettres de l'alphabet).
La rime, qui joue un si grand rôle dans les poésies des langues occidentales, se rencontre à plusieurs reprises dans les poèmes bibliques, et l'hébreu, par sa nature même, offre sous ce rapport des facilités étonnantes (la littérature juive du moyen âge et des siècles plus récents le démontre amplement); mais elle n’est qu’une très rare exception (quelques-uns des exemples les plus frappants sont : Gen. 4, 23; Jud. 14, 18, et 16, 23-24; 1 Samuel 18, 7; Ps. 6, 2; 8, 5; Prov. 31, 17; Cant. 3, 11).
Job
Introduction au livre de Job
1° Le sujet et la division du livre. —- Le nom du premier des écrits didactiques et poétiques de l’Ancien Testament, d’après l’ordre suivi par la Vulgate, est, comme pour plusieurs des livres historiques, celui même du héros principal. Job, pieux et riche personnage du pays de Hus, jusqu’alors comblé de toutes les consolations humaines, est accablé soudain des maux les plus affreux qu’on puisse endurer ici-bas, Dieu le permettant pour l’éprouver. Il supporte d’abord son infortune avec une admirable patience, jusqu’à ce qu’une visite de ses trois amis, Éliphaz, Baldad et Sophar, occasionne entre eux et lui une vive discussion sur la cause de ses malheurs : ils prétendent, eux, qu’il a dû se les attirer par ses fautes, et ils l'engagent à faire pénitence pour obtenir que Dieu lui fasse miséricorde; il proteste au contraire avec énergie qu’il est innocent, mais il lui échappe, dans la chaleur du débat, quelques paroles inconsidérées sur Dieu. A bout d’arguments, les trois amis se taisent, et Job affirme plus vigoureusement que jamais son innocence, lorsque se présente un nouveau personnage, Éliu, qui, envisageant le problème à un point de vue plus exact, montre que Dieu est juste, alors même qu’il frappe des hommes qui n’ont pas conscience de l’avoir gravement offensé. Le Seigneur lui-même intervient, et tranche indirectement la question par une description magnifique de sa toute-puissance et des mystères insondables de sa sagesse. Job déplore humblement la témérité avec laquelle il s’est permis de parler de la conduite de Dieu à son égard, et il obtient non seulement son pardon, mais la récompense de sa patience.
Le livre se divise de lui-même et très naturellement en trois parties, marquées de la façon la plus nette par la forme extérieure, comme le faisait observer Saint Jérôme (Praefat. In libr. Job) : prosa incipit, versu labitur, pedestri sermone finitur. Il y a le prologue, écrit en prose, 1, 1-2, 13, qui raconte brièvement la vie antérieure de Job et l'histoire de ses malheurs; puis vient le corps du livre, 3, 1-42, 6, écrit en vers, et exposant tout au long la discussion du problème signalé plus haut; il y a enfin le rapide épilogue, 42, 7-16, écrit en prose comme le prologue, et où nous prenons congé du héros après l’avoir vu heureux comme aux premiers jours.
Le poème proprement dit se subdivise à son tour en trois parties : 1° l’ardent débat de Job avec ses trois amis sur l'origine de ses souffrances, 3,1-31, 40 (quatre sections : la première phase du débat, chap. 3-14; la seconde phase, chap. 15-21; la troisième phase, chap. 22-26; un monologue triomphant de Job, chap. 27-31); 2° l'intervention et les discours d’Éliu, 32, 1-37, 24; 3° l'intervention divine, 38, 1-42, 6.
2° Unité et beauté du plan; l’intégrité de toutes les parties du livre. — L’analyse qui précède suffit, malgré sa brièveté, pour montrer, dans le livre de Job, l'existence d'un plan et d’un enchaînement parfaits. Par le prologue, le lecteur est d’abord orienté sur la situation générale des choses; il est surtout initié aux décrets divins relativement à Job, et au but que se propose le Seigneur en permettant les malheurs du saint homme. Grâce à ces données préliminaires, il a dans la main, pour parcourir le labyrinthe des trente-neuf chapitres qui suivent, un fil conducteur qui n’est pas inutile; il n’a pas à résoudre péniblement le problème, puisqu’il en possède déjà la solution et qu’il n’aura qu’à contrôler les opérations successives. La discussion commence entre Job et ses amis, et ils ne tardent pas à arriver au nœud de la question, et ce nœud va se serrant et se compliquant de plus en plus sous l’effet de leurs discours passionnés: les interlocuteurs doivent se séparer sans avoir pu se mettre d’accord. Éliu, sortant du groupe des auditeurs qui avaient assisté au débat, apporte son contingent de lumière; il donne à la question une direction nouvelle, qui prépare et fait entrevoir le dénouement, mais qui est encore bien loin de le fournir. C’est à ce moment même, tandis que les hommes sont à bout d’efforts et de connaissances, que le Seigneur apparaît, non toutefois pour donner en termes directs la solution tant cherchée, mais pour décrire ses attributs divins, tout incommensurables, qui dépassent l'intelligence et les jugements des hommes. L’épilogue achève de fournir le dénouement complet.
Tout se suit donc et s’enchaîne admirablement à travers chacune des pages du livre de Job, et tout y avance d’une manière très régulière, quoique à pas lents. On voit par là qu’il n’est pas possible de supprimer une seule des parties dont se compose cet admirable écrit, sans rendre aussitôt les autres très obscures ou incompréhensibles, sans rompre cette unité si harmonieuse et briser les anneaux de la chaîne. De soi-disant critiques, rationalistes ou protestants, n’ont pas craint cependant de rayer d’un trait de plume des passages considérables: tantôt le prologue et l’épilogue, de façon à ne laisser qu’un torse incomplet (le prologue est visiblement supposé dans le corps du poème; cf. 8,4; 29, 5, 18, etc. De même l'épilogue; cf. 13, 10; 16, 21; 22, 30) ; tantôt les pages 27,11‑28, 28, que l’on prétend être incompatibles avec les discours antérieurs de Job sur la justice rétributive du Seigneur, comme si la pensée du saint homme était condamnée à n’avancer jamais ; tantôt, et plus particulièrement, les discours d’Éliu, sous prétexte que leur genre diffère de tout le reste (différence réelle, mais attribuable au caractère même de ce nouvel interlocuteur) (voyez la note de 32, 1); tantôt la dernière partie des discours de Dieu, 40,10-41, 25 (les descriptions de l'hippopotame et du crocodile), quoique, de l‘avis d’autres rationalistes, le style « soit celui des meilleurs endroits du poème » , et ne manifeste rien moins qu’une interpolation. Vraiment, a-t-on dit à bon droit, il faut avoir perdu le goût de la beauté esthétique pour avancer de pareilles théories. Et nous pourrions citer les preuves extrinsèques, c’est-à-dire les témoignages multiples de la tradition, qui démontrent que le livre de Job nous a été transmis tel qu’il a été composé, sans changement essentiel.
3° Le but du livre de Job. - L'idée principale et dominante de ce sublime poème n’est pas moins consolante qu’importante. C‘est le grand et douloureux problème qui occupe et qui trouble si souvent le cœur de l’homme, même parmi les clartés du Nouveau Testament : l’origine de la souffrance ici-bas, la cause des misères multiples qui atteignent le genre humain, et, plus spécialement, la cause des souffrances du juste (voyez les psaumes 36 et 72, qui traitent également ce thème). Ce mystérieux problème ne se déroule pas d’une façon abstraite, sous forme de dissertation philosophique; il est discuté à propos d’un cas très concret, ce qui lui communique beaucoup plus de vie, d'intérêt, de clarté. On recherche donc, au fond, les principes qui dirigent le Seigneur dans sa conduite envers les hommes soumis au feu de l'épreuve, et l’on arrive, comme conclusion, à une complète justification de sa Providence. Les trois amis de Job n’ont qu’une théorie étroite relativement à la distribution des biens et des maux en ce monde : pour eux, la souffrance est toujours et uniquement le résultat du péché. Éliu soupçonne qu’elle peut avoir un caractère pédagogique et être infligée aux justes eux-mêmes; le prologue et l'épilogue la montrent clairement, dans le cas spécial de Job, comme une épreuve destinée à sanctifier davantage un homme déjà très vertueux. La conclusion est donc qu’il faut adorer et se taire, la dernière raison de nos souffrances n’étant autre que la sagesse infaillible de Dieu.
A côté de ce but dogmatique, il y a aussi le but moral, qui consiste à fournir, dans la patience de Job, un exemple perpétuel de courage aux âmes éprouvées. C’est ce qu’exprime parfaitement saint Jacques (5, 10-11) : « Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous dirons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorde, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. » Sous ce rapport, Job a eu le grand honneur d’être regardé comme le type et la figure de Jésus-Christ, l’auguste et innocente victime, qui a tant souffert sans se plaindre (Cf. saint Grégoire le Grand, Moralium libri, préface, 6, 14. Sur le célèbre passage messianique du chap. 19, vers. 21 et ss., voyez le commentaire).
4° Caractère historique du livre.- Depuis longtemps on a prétendu que le poème de Job est une fiction pure et simple, inventée de toutes pièces, le héros lui-même n’ayant jamais existé; ce serait donc « d’un bout à l’autre un poème purement allégorique, un roman religieux et philosophique ». Selon d’autres, ce serait « un poème mixte, c’est-à-dire une œuvre d‘imagination brodée sur un fond historique ». Il est aisé de démontrer que toute la série des faits racontés correspond vraiment à une réalité objective.
Job est un personnage historique très réel. Rien de plus évident à la manière dont plusieurs écrivains sacrés parlent de lui; Ézéchiel surtout, qui le rapproche d’autres hommes célèbres, Noé et Daniel, dont l’existence ne fait pas l’ombre d’un doute (ez. 14, 14, 20; cf. Tob. 2, 12, 15; Jac. 5, 11). Les traditions juive et chrétienne l’affirment très expressément aussi; et l’on y trouve à peine çà et là une voix discordante : par exemple, chez les Juifs, ce docteur qui prétendait que « Job n’a pas existé et n’a pas été créé (par Dieu), mais n’est qu’une parabole » (Talmud, traité Bab bathra, fol. 15, a), et, chez les chrétiens, l’audacieux Théodore de Mopsueste, qui fut condamné par le v° concile général, pour avoir soutenu une erreur semblable (l'Église latine célèbre la fête de Job le 10 mai; l'Église grecque, le 6 mai). Le ton du livre nous conduit à la même conclusion, car partout « le lecteur éprouve irrésistiblement l’impression que les faits sont réels ». Si l’on objecte la perfection de la forme, et l'invraisemblance que des discours admirables jusque dans leurs moindres détails aient pu être improvisés sur place, nous répondrons à la suite de M. Le Hir : « On peut croire avec le plus grand nombre des exégètes que Job et ses amis n’ont prononcé que le fond des discours qu‘on leur met à la bouche, et que la diction appartient à l'auteur sacré, sans être autorisé pour cela à ne voir dans tout l‘ouvrage qu’une fiction poétique (Le livre de Job, p. 232-233). »
Il est dit très formellement, dès le début du prologue, que Job était originaire du pays de Hus (1, 1; voyez le commentaire); par conséquent, il ne faisait pas partie du peuple hébreu. A quelle époque vivait-il? Très vraisemblablement sous l'ère nommée patriarcale, antérieure à Moïse et à la sortie d'Égypte. C'est ce qu’indiquent avec beaucoup de clarté les principaux traits du livre et ses principales omissions. Le caractère général de Job et de son temps dénote des mœurs très antiques. Sa longévité (Job vécut au moins 180 ans d'après 42, 16; 240 ans d'après les Septante) nous fait remonter aussi bien haut dans l’histoire. De même sa religion, car il pratique un monothéisme parfait (cf. 34, 26-27, etc.) or, depuis les temps mosaïques, le culte de l’unique vrai Dieu semble avoir été la part exclusive des Hébreux. Job exerce dans sa famille les fonctions de prêtre (cf. 1, 5), à la manière des patriarches. De plus, le livre, qui contient plus d’une allusion aux premiers événements de l’histoire du monde (la création, la chute, les géants et leurs crimes, le déluge), n‘en fait aucune à la législation du Sinaï et à la nation théocratique. D’autre part, Job est plus récent qu’Abraham et qu’Ésaü, puisque deux de ses amis en descendaient. Mais on ne peut pas préciser davantage.
5° L’auteur et l'époque de la composition. — Pour ce qui regarde ce double point, les plus savants auteurs en sont réduits à mentionner des séries plus ou moins longues de conjectures, et à avouer ensuite qu’ « il est impossible de dire au juste par qui et à quel temps le livre de Job a été rédigé » (Man. Bibl., t. 2, n. 610). Telle était déjà la conclusion de saint Grégoire le Grand : « Qui haec scripserit, valde supervacue quaesitur. » (L. c., c. 1) La composition a été attribuée tour à tour à Job lui-même, à l’un de ses amis, à Éliu, à Moïse ou à quelqu’un de ses contemporains, à Salomon ou à son époque, à Isaïe, à Daniel et à bien d’autres. On voit qu’aucune tradition ne s’est formée à ce sujet. Quant au style, on s’en est servi pour appuyer toute sorte d’opinions. Il est parfait, et révèle un maître, un génie: voilà pourquoi on l’a cru digne de Moïse et de Salomon; mais, tantôt il contient des expressions très anciennes, employées seulement dans le Pentateuque (notamment la monnaie appelée qesîtah ; voyez la note de Gen. 33, 19), et tantôt il en présente d’autres qui paraissent relativement récentes. Il est certain que la composition remonte plus haut que Jérémie, puisque ce prophète a fait divers emprunts au poème (Cf. Jer. 12, 1 et Job 21, 7; Jer. 17, 1 et Job 19, 23; Jer. 20, 14-18, et Job 3, 3-10; Jer. 20, 17 et Job 3, 11; etc). Aujourd’hui l’on admet plus communément que ce magnifique poème appartient à l’époque de Salomon, l’âge d’or de la littérature sacrée.
6° La forme poétique du livre de Job; ses beautés littéraires. — Les Hébreux n’ayant jamais eu de drame ni d’épopée (voyez l'introduction aux livres poétiques, p. 483 de ce volume), c’est d’une manière inexacte que l’on a essayé parfois de ranger le livre de Job dans l’un ou l’autre de ces grands genres classiques. Le drame, auquel on l’a le plus souvent rattaché, « demande une action extérieure; il n’y a qu’une lutte intérieure dans le livre de Job. » Ce poème, quoique clairement didactique par son but, est avant tout lyrique par sa forme, son élan, ses mouvements. Le parallélisme est presque partout à deux membres d’une longueur à peu près uniforme.
Les beautés sont de premier ordre et vantées universellement. « Poème si parfait dans son plan, et si grandiose dans son exécution. Un des plus grands chefs-d’œuvre littéraires du monde entier. Art admirable dans l'ensemble comme dans les détails. Style majestueux, sonore, lapidaire. Portraits des divers personnages gravés comme par un artiste, en traits vigoureux et délicats. La narration historique est claire et rapide; elle offre la simplicité et la grâce des lettres antiques; les dialogues abondent en sorties véhémentes, en images vivantes, en soudains contrastes entre la lutte passionnée et la contemplation calme, profonde et grave des vérités spirituelles. L’intérêt va grandissant jusqu’à la fin. ll n’y a pas de poésie que l’on puisse comparer au livre de Job. ». Voilà le résumé concis des appréciations portées sur le livre de Job par les poètes, les critiques et les commentateurs.
7° Les difficultés d'interprétation et leurs causes. — Les pages de cet incomparable poème comptent sans contredit, presque dans toute leur étendue, parmi les plus difficiles de toute la Bible. Saint Jérôme dit que c’est « un livre figuré, glissant; une anguille ou une murène » qui s’échappe à l’instant même où l’on croit la mieux saisir. En effet, nulle part on ne trouve un style si relevé, des expressions si rares, des images aussi hardies, des réticences plus fréquentes. Et si cela est vrai du texte hébreu, on doit l'affirmer davantage encore des versions, et surtout de celle des Septante, qui a maltraité dune manière étonnante le livre de Job. La Vulgate n’est pas sans défaut, comme l’avoue saint Jérôme avec candeur; néanmoins on s’accorde à reconnaître que « c’est un travail excellent pour son époque », que « le traducteur n’y a épargné ni temps, ni peine, ni argent, procédant avec indépendance et avec goût ». Elle est supérieure à toutes les traductions anciennes.
8° Ouvrages à consulter. — Peu d’écrits bibliques ont été autant étudiés et commentés que celui qui porte le nom de Job; mais il n’entre dans notre plan de citer que les meilleurs travaux publiés par des exégètes catholiques. Ce sont: Moralium libri, sive Expositio in librum B. Job, de saint Grégoire le Grand, « étude gigantesque, qui laisse à peine passer sans le toucher un point de dogme ou de morale; » le commentaire de saint Thomas d’Aquin, Venise, 1505 [traduit en français par les éditions Sainte-Madeleine, cf. barroux.org, 35€] ; Commentariorum in librum Job libri tredecim, de Jean de Pineda, Madrid, 1597 à 1601; le commentaire de Sanctius (Sanchez), Lyon, 1625; Job elucidatus, de B. Cordier, Anvers, 1646; F. Vavassor, Jobus brevi commentario et metaphrasi poetica illustratus, Paris, 1638; les commentaires de Tirin, de Menochius et de Calmet ; Lesêtre, le Livre de Job, Paris, 1886; surtout Commentarius in librum Job, du P. J. Knabenbauer, Paris, 1886.
Livre de Job
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Job 1. 1 Il y avait dans le pays de Hus un homme nommé Job, cet homme était intègre, droit, craignant Dieu et éloigné du mal. 2 Il lui naquit sept fils et trois filles. 3 Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cent ânesses et un très grand nombre de serviteurs et cet homme était le plus grand de tous les fils de l'Orient. 4 Ses fils avaient coutume d'aller les uns chez les autres et de se donner un festin, chacun à leur tour et ils envoyaient inviter leurs trois sœurs à venir manger et boire avec eux. 5 Et, quand le cercle des festins était fini, Job envoyait chercher ses fils et les purifiait, puis il se levait de bon matin et offrait un holocauste pour chacun d'eux, car il se disait : « Peut-être mes fils ont-ils péché et offensé Dieu dans leur cœur. » Et Job faisait ainsi chaque fois. 6 Il arriva un jour que, les fils de Dieu étant venus se présenter devant le Seigneur, Satan vint aussi au milieu d'eux. 7 Et le Seigneur dit à Satan : « D'où viens-tu ? » Satan répondit au Seigneur et dit : « De parcourir le monde et de m'y promener. » 8 Le Seigneur dit à Satan : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a pas d'homme comme lui sur la terre, intègre, droit, craignant Dieu et éloigné du mal. » 9 Satan répondit au Seigneur : « Est-ce gratuitement que Job craint Dieu ? 10 Ne l'as-tu pas entouré comme d'une clôture, lui, sa maison et tout ce qui lui appartient ? Tu as béni l'œuvre de ses mains et ses troupeaux couvrent le pays. 11 Mais étends la main, touche à tout ce qui lui appartient et on verra s'il ne te maudit pas en face. » 12 Le Seigneur dit à Satan : « Voici, tout ce qui lui appartient est en ton pouvoir, seulement ne porte pas la main sur lui. » Et Satan se retira de devant la face du Seigneur. 13 Or un jour que ses fils et ses filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, 14 un messager vint dire à Job : « Les bœufs étaient à labourer et les ânesses paissaient autour d'eux, 15 tout à coup les Sabéens sont survenus et les ont enlevés. Ils ont passé les serviteurs au fil de l'épée et je me suis échappé seul pour te l'annoncer. » 16 Il parlait encore, lorsqu'un autre arriva et dit : « Le feu de Dieu est tombé du ciel, il a embrasé les brebis et les serviteurs et les a dévorés et je me suis échappé seul pour te l'annoncer. » 17 Il parlait encore, lorsqu'un autre arriva et dit : « Les Chaldéens, partagés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux et les ont enlevés. Ils ont passé les serviteurs au fil de l'épée et je me suis échappé seul pour te l'annoncer. 18 Il parlait encore, lorsqu'un autre arriva et dit : « Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin chez leur frère aîné, 19 et voilà qu'un grand vent s'est élevé de l'autre côté du désert et a saisi les quatre coins de la maison, elle s'est écroulée sur les jeunes gens et ils sont morts et je me suis échappé seul pour te l'annoncer. » 20 Alors Job se leva, il déchira son manteau et se rasa la tête, puis, se jetant par terre, il adora 21 et dit : « Nu je suis sorti du sein de ma mère et nu j'y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, que le nom du Seigneur soit béni. » 22 En tout cela, Job ne pécha pas et ne dit rien d'insensé contre Dieu.
Job 2. 1 Il arriva un jour que, les fils de Dieu étant venus se présenter devant le Seigneur, Satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant le Seigneur. 2 Et le Seigneur dit à Satan : « D'où viens-tu ? » Satan répondit au Seigneur et dit : « De parcourir le monde et de m'y promener. » 3 Le Seigneur dit à Satan : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a pas d'homme comme lui sur la terre, intègre, droit, craignant Dieu et éloigné du mal. Il persévère toujours dans son intégrité, quoique tu m'aies provoqué à le perdre sans raison. » 4 Satan répondit au Seigneur et dit : « Peau pour peau L'homme donne ce qu'il possède pour conserver sa vie. 5 Mais étends ta main, touche ses os et sa chair et on verra s'il ne te maudit pas en face. » 6 Le Seigneur dit à Satan : « Voici que je le livre entre tes mains, seulement épargne sa vie » 7 Et Satan se retira de devant la face du Seigneur. Et il frappa Job d'une lèpre maligne depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. 8 Et Job prit un tesson pour gratter ses plaies et il s'assit sur la cendre. 9 Et sa femme lui dit : « Tu persévères encore dans ton intégrité. Maudis Dieu et meurs. » 10 Il lui dit : « Tu parles comme une femme insensée. Nous recevons de Dieu le bien et nous n'en recevrions pas aussi le mal ? » En tout cela, Job ne pécha pas par ses lèvres. 11 Trois amis de Job, Éliphaz de Théman, Baldad de Suhé et Sophar de Naama, apprirent tous les malheurs qui étaient venus sur lui, ils partirent chacun de leur pays et se concertèrent pour venir le plaindre et le consoler. 12 Ayant de loin levé les yeux, ils ne le reconnurent pas et ils élevèrent la voix et pleurèrent, ils déchirèrent chacun leur manteau et jetèrent de la poussière vers le ciel au-dessus de leurs têtes. 13 Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans qu'aucun d'eux lui dit une parole, parce qu'ils voyaient combien sa douleur était excessive.
Job 3. 1 Alors Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. 2 Job prit la parole et dit : 3 Périsse le jour où je suis né et la nuit qui a dit : « Un homme est conçu » 4 Ce jour, qu'il se change en ténèbres, que Dieu d'en haut n'en ait pas souci, que la lumière ne brille pas sur lui. 5 Que les ténèbres et l'ombre de la mort le revendiquent, qu'un nuage épais le couvre, que l'éclipse de sa lumière jette l'épouvante. 6 Cette nuit, que les ténèbres en fassent leur proie, qu'elle ne compte pas dans les jours de l'année, qu'elle n'entre pas dans le compte des mois. 7 Que cette nuit soit un désert stérile, qu'on n'y entende pas de cri d'allégresse. 8 Que ceux-là la maudissent, qui maudissent les jours, qui savent évoquer Léviathan. 9 Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent, qu'elle attende la lumière, sans qu'elle vienne et qu'elle ne voie pas les paupières de l'aurore, 10 parce qu'elle ne m'a pas fermé les portes du sein et n'a pas dérobé la souffrance à mes regards. 11 Que ne suis-je mort dès le ventre de ma mère, au sortir de ses entrailles que n'ai-je expiré. 12 Pourquoi ai-je trouvé deux genoux pour me recevoir et pourquoi seins à téter ? 13 Maintenant je serais couché et en paix, je dormirais et je me reposerais 14 avec les rois et les grands de la terre, qui se sont bâti des mausolées, 15 avec les princes qui avaient de l'or et remplissaient d'argent leur demeures. 16 Ou bien, comme l'avorton ignoré, je n'existerais pas, comme ces enfants qui n'ont pas vu la lumière. 17 Là les méchants n'exercent plus leurs violences, là se repose l'homme épuisé de forces, 18 les captifs y sont tous en paix, ils n'entendent plus la voix de maître de corvées. 19 Là se trouvent le petit et le grand, l'esclave affranchi de son maître. 20 Pourquoi donner la lumière aux malheureux et la vie à ceux dont l'âme est remplie d'amertume, 21 qui espèrent la mort et la mort ne vient pas, qui la cherchent plus ardemment que les trésors, 22 qui sont heureux, qui tressaillent d'aise et se réjouissent quand ils ont trouvé le tombeau, 23 à l'homme dont la route est cachée et que Dieu enferme de toutes parts ? 24 Mes soupirs sont comme mon pain et mes gémissements se répandent comme l'eau. 25 Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive, ce que je redoute fond sur moi. 26 Plus de tranquillité, plus de paix, plus de repos et le trouble m'a saisi.
Job 4. 1 Alors Éliphaz de Théman prit la parole et dit : 2 Si nous risquons un mot, peut-être en seras-tu affligé, mais qui pourrait retenir ses paroles ? 3 Voilà que tu en as instruit plusieurs, que tu as fortifié les mains défaillantes, 4 que tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient, que tu as raffermi les genoux vacillants 5 Et maintenant que le malheur vient à toi, tu faiblis, maintenant qu'il t'atteint, tu perds courage. 6 Ta crainte de Dieu n'était-elle pas ton espoir ? Ta confiance n'était-elle pas dans la pureté de ta vie ? 7 Cherche dans ton souvenir : quel est l'innocent qui a péri ? En quel lieu du monde les justes ont-ils été exterminés ? 8 Pour moi, je l'ai vu, ceux qui labourent l'iniquité et qui sèment l'injustice, en moissonnent les fruits. 9 Au souffle de Dieu ils périssent, ils sont consumés par le vent de sa colère. 10 Le rugissement du lion et sa voix tonnante sont étouffés et les dents du jeune lion sont brisées, 11 le lion périt faute de proie et les petits de la lionne se dispersent. 12 Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi et mon oreille en a saisi le léger murmure. 13 Dans le vague des visions de la nuit, à l'heure où un sommeil profond pèse sur les mortels, 14 une frayeur et un tremblement me saisirent et agitèrent tous mes os. 15 Un esprit passait devant moi. Les poils de ma chair se hérissèrent. 16 Il se dressa, je ne reconnus pas son visage, comme un spectre sous mes yeux. Un grand silence, puis j'entendis une voix : 17 L'homme sera-t-il juste vis-à-vis de Dieu ? Un mortel sera-t-il pur en face de son Créateur ? 18 Voici qu'il ne se fie pas à ses serviteurs et qu'il découvre des fautes dans ses anges : 19 combien plus en ceux qui habitent des maisons de boue, qui ont leurs fondements dans la poussière, qui seront réduits en poudre, comme par la teigne. 20 Du matin au soir ils sont exterminés et sans que nul y prenne garde, ils périssent pour jamais. 21 La corde de leur tente est coupée, ils meurent avant d'avoir connu la sagesse.
Job 5. 1 Appelle donc. Y aura-t-il quelqu'un qui te réponde ? Vers lequel des saints te tourneras-tu ? 2 La colère tue l'insensé et l'emportement fait mourir le fou. 3 J'ai vu l'insensé étendre ses racines et soudain j'ai maudit sa demeure. 4 Plus de salut pour ses fils, on les écrase à la porte et personne ne les défend. 5 L'homme affamé dévore sa moisson, il franchit la haie d'épines et l'emporte, l'homme altéré engloutit ses richesses. 6 Car le malheur ne sort pas de la poussière et la souffrance ne germe pas du sol, 7 de telle sorte que l'homme naisse pour la peine, comme les fils de la foudre pour élever leur vol. 8 A ta place, je me tournerais vers Dieu, c'est vers lui que je dirigerais ma prière. 9 Il fait des choses grandes, qu'on ne peut sonder, des prodiges qu'on ne saurait compter. 10 Il verse la pluie sur la terre, il envoie les eaux sur les campagnes, 11 il exalte ceux qui sont abaissés et les affligés retrouvent le bonheur. 12 Il déjoue les projets des perfides et leurs mains ne peuvent réaliser leurs complots. 13 Il prend les habiles dans leur propre ruse et renverse les conseils des hommes astucieux. 14 Durant le jour, ils rencontrent les ténèbres, en plein midi, ils tâtonnent comme dans la nuit. 15 Dieu sauve le faible du glaive de leur langue et de la main du puissant. 16 Alors l'espérance revient au malheureux et l'iniquité ferme la bouche. 17 Heureux l'homme que Dieu châtie. Ne méprise donc pas la correction du Tout-Puissant. 18 Car il fait la blessure et il la panse, il frappe et sa main guérit. 19 Six fois il te délivrera de l'angoisse et, à la septième, le mal ne t'atteindra pas. 20 Dans la famine, il te sauvera de la mort, dans le combat, des coups de l'épée. 21 Tu seras à l'abri du fouet de la langue, tu seras sans crainte quand viendra la dévastation. 22 Tu te riras de la dévastation et de la famine, tu ne redouteras pas les bêtes de la terre 23 car tu auras une alliance avec les pierres des champs et les bêtes de la terre seront en paix avec toi. 24 Tu verras le bonheur régner sous ta tente, tu visiteras tes pâturages et rien n'y manquera. 25 Tu verras ta postérité s'accroître et tes rejetons se multiplier comme l'herbe des champs. 26 Tu entreras mûr dans le tombeau, comme une gerbe qu'on enlève en son temps. 27 Voilà ce que nous avons observé : c'est la vérité. Écoute-le et fais-en ton profit.
Job 6. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Oh S'il était possible de peser mon affliction et de mettre toutes ensemble mes calamités dans la balance 3 Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer : voilà pourquoi mes paroles vont jusqu'à la folie. 4 Car les flèches du Tout-Puissant me transpercent et mon âme en boit le venin, les terreurs de Dieu sont rangées en bataille contre moi. 5 Est-ce que l'onagre rugit auprès de l'herbe tendre ? Est-ce que le bœuf mugit devant sa pâture ? 6 Comment se nourrir d'un mets fade et sans sel, ou bien trouver du goût au jus d'une herbe insipide ? 7 Ce que mon âme se refuse à toucher, c'est là mon pain, tout couvert de souillures. 8 Qui me donnera que mon vœu s'accomplisse et que Dieu réalise mon attente 9 Que Dieu daigne me briser, qu'il laisse aller sa main et qu'il tranche mes jours 10 Et qu'il me reste du moins cette consolation, que j'en tressaille dans les maux dont il m'accable : de n'avoir jamais transgressé les commandements du Saint 11 Quelle est ma force, pour que j'attende ? Quelle est la durée de mes jours, pour que j'aie patience ? 12 Ma force est-elle la force des pierres et ma chair est-elle de bronze ? 13 Ne suis-je pas dénué de tout secours et tout espoir de salut ne m'est-il pas enlevé ? 14 Le malheureux a droit à la pitié de son ami, eût-il même abandonné la crainte du Tout-Puissant. 15 Mes frères ont été perfides comme le torrent, comme l'eau des torrents qui s'écoulent. 16 Les glaçons en troublent le cours, la neige disparaît dans leurs flots. 17 Au temps de la sécheresse, ils s'évanouissent, aux premières chaleurs, leur lit est desséché. 18 Dans des sentiers divers leurs eaux se perdent, elles s'évaporent dans les airs et ils tarissent. 19 Les caravanes de Théma comptaient sur eux, les voyageurs de Saba espéraient en eux, 20 ils sont frustrés dans leur attente, arrivés sur leurs bords, ils restent confondus. 21 Ainsi vous me manquez à cette heure, à la vue de l'infortune, vous fuyez épouvantés. 22 Vous ai-je dit : « Donnez-moi quelque chose, faites-moi part de vos biens, 23 délivrez-moi de la main de l'ennemi, arrachez-moi de la main des brigands ? » 24 Instruisez-moi et je vous écouterai en silence, faites-moi voir en quoi j'ai failli. 25 Qu'elles ont de force les paroles équitables. Mais sur quoi tombe votre blâme ? 26 Voulez-vous donc censurer des mots ? Les discours échappés au désespoir sont la proie du vent. 27 Ah, vous jetez le filet sur un orphelin, vous creusez un piège à votre ami. 28 Maintenant, daignez vous retourner vers moi et vous verrez si je vous mens en face. 29 Revenez, ne soyez pas injustes, revenez et mon innocence apparaîtra. 30 Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue, ou bien mon palais ne sait-il pas discerner le mal ?
Job 7. 1 La vie de l'homme sur la terre est un temps de service et ses jours sont comme ceux du mercenaire. 2 Comme l'esclave soupire après l'ombre, comme l'ouvrier attend son salaire, 3 ainsi j'ai eu en partage des mois de douleur, pour mon lot, des nuits de souffrance. 4 Si je me couche, je dis : « Quand me lèverai-je ? Quand finira la nuit ? » Et je suis rassasié d'angoisses jusqu'au jour. 5 Ma chair se couvre de vers et d'une croûte terreuse, ma peau se gerce et coule. 6 Mes jours passent plus rapides que la navette du tisserand, ils s'évanouissent : plus d'espérance. 7 O Dieu, souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle. Mes yeux ne reverront pas le bonheur. 8 L'œil qui me regarde ne m'apercevra plus, ton œil me cherchera et je ne serai plus. 9 Le nuage se dissipe et passe, ainsi celui qui descend au schéol ne remontera plus, 10 il ne retournera plus dans sa maison, le lieu qu'il habitait ne le reconnaîtra plus. 11 C'est pourquoi je ne retiendrai pas ma langue, je parlerai dans l'angoisse de mon esprit, j'exhalerai mes plaintes dans l'amertume de mon âme. 12 Suis-je la mer ou un monstre marin, pour que tu poses une barrière autour de moi ? 13 Quand je dis : « Mon lit me soulagera, ma couche calmera mes soupirs, » 14 alors tu m'effraies par des songes, tu m'épouvantes par des visions. 15 Ah, mon âme préfère la mort violente, mes os appellent le trépas. 16 Je suis en proie à la dissolution, la vie m'échappe pour jamais, laisse-moi, car mes jours ne sont qu'un souffle. 17 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant d'estime, que tu daignes t'occuper de lui, 18 que tu le visites chaque matin et qu'à chaque instant tu l'éprouves ? 19 Quand cesseras-ru d'avoir le regard sur moi ? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive ? 20 Si j'ai péché, que puis-je te faire, ô Gardien des hommes ? Pourquoi me mettre en butte à tes traits et me rendre à charge à moi-même ? 21 Que ne pardonnes-tu mon offense ? Que n'oublies-tu mon iniquité ? Car bientôt je dormirai dans la poussière, tu me chercheras et je ne serai plus.
Job 8, 1 Alors Baldad de Suhé prit la parole et dit : 2 Jusques à quand tiendras-tu ces discours et tes paroles seront-elles comme un souffle de tempête ? 3 Est-ce que Dieu fait fléchir le droit, ou bien le Tout-Puissant renverse-t-il la justice ? 4 Si tes fils ont péché contre lui, il les a livrés aux mains de leur iniquité. 5 Pour toi, si tu as recours à Dieu, si tu implores le Tout-Puissant, 6 si tu es droit et pur, alors il veillera sur toi, il rendra le bonheur à la demeure de ta justice, 7 ton premier état semblera peu de chose, tant le second sera florissant. 8 Interroge les générations passées, sois attentif à l'expérience des pères : 9 car nous sommes d'hier et nous ne savons rien, nos jours sur la terre passent comme l'ombre, 10 ne vont-ils pas t'enseigner, te parler et de leur cœur tirer des sentences : 11 « Le papyrus croît-il en dehors des marais ? Le jonc s'élève-t-il sans eau ? 12 Encore tendre, sans qu'on le coupe, il sèche avant toute herbe. 13 Telles sont les voies de tous ceux qui oublient Dieu, l'espérance de l'impie périra. 14 Sa confiance sera brisée, son assurance ressemble à la toile de l'araignée. 15 Il s'appuie sur sa maison et elle ne tient pas, il s'y attache et elle ne reste pas debout. 16 Il est plein de vigueur, au soleil, ses rameaux s'étendent sur son jardin, 17 ses racines s'entrelacent parmi les pierres, il plonge jusqu'aux profondeurs du roc. 18 Si Dieu l'arrache de sa place, sa place le renie : Je ne t'ai jamais vu. 19 C'est là que sa joie se termine et du même sol d'autres s'élèveront après lui. » 20 Non, Dieu ne rejette pas l'innocent, il ne prend pas la main des malfaiteurs. 21 Il remplira ta bouche d'éclats de rire et mettra sur tes lèvres des chants d'allégresse. 22 Tes ennemis seront couverts de honte et la tente des méchants disparaîtra.
Job 9. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Je sais bien qu'il en est ainsi : comment l'homme serait-il juste vis-à-vis de Dieu ? 3 S'il voulait contester avec lui, sur mille choses il ne pourrait répondre à une seule. 4 Dieu est sage en son cœur et puissant en force : qui lui a résisté et est demeuré en paix ? 5 Il transporte les montagnes, sans qu'elles le sachent, il les renverse dans sa colère, 6 il secoue la terre sur sa base et ses colonnes sont ébranlées. 7 Il commande au soleil et le soleil ne se lève pas, il met un sceau sur les étoiles. 8 Seul, il étend les cieux, il marche sur les hauteurs de la mer. 9 Il a créé la Grande Ourse, Orion, les Pléiades et les régions du ciel austral. 10 Il fait des merveilles qu'on ne peut sonder, des prodiges qu'on ne saurait compter. 11 Voici qu'il passe près de moi et je ne le vois pas, il s'éloigne, sans que je l'aperçoive. 12 S'il ravit une proie, qui s'y opposera, qui lui dira : « Que fais-tu ? » 13 Dieu, rien ne fléchit sa colère, devant lui s'inclinent les légions d'orgueil. 14 Et moi je songerais à lui répondre, à choisir mes paroles pour discuter avec lui. 15 Aurais-je pour moi la justice, je ne répondrais pas, j'implorerais la clémence de mon juge. 16 Même s'il se rendait à mon appel, je ne croirais pas qu'il eût écouté ma voix : 17 lui qui me brise comme dans un tourbillon et multiplie mes blessures sans motif, 18 qui ne me laisse pas respirer et me rassasie d'amertume. 19 S'agit-il de force, voici qu'il est fort, s'agit-il de droit, il dit : « Qui m'assigne ? » 20 Serais-je irréprochable, ma bouche même me condamnerait, serais-je innocent, elle me déclarerait pervers. 21 Innocent, je le suis, je ne tiens pas à l'existence et la vie m'est à charge. 22 Il m'importe après tout, c'est pourquoi j'ai dit : « Il fait périr également le juste et l'impie. » 23 Si du moins le fléau tuait d'un seul coup. Hélas, il se rit des épreuves de l'innocent. 24 La terre est livrée aux mains du méchant, Dieu voile la face de ses juges : si ce n'est pas lui, qui est-ce donc ? 25 Mes jours sont plus rapides qu'un courrier, ils fuient sans avoir vu le bonheur, 26 ils passent comme la barque de jonc, comme l'aigle qui fond sur sa proie. 27 Si je dis : « Je veux oublier ma plainte, quitter mon air triste, prendre un air joyeux, » 28 je tremble pour toutes mes douleurs, je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent. 29 Je serai jugé coupable : pourquoi prendre une peine inutile ? 30 Quand je me laverais dans la neige, quand je purifierais mes mains avec de la soude, 31 tu me plongerais dans la fange et mes vêtements m'auraient en horreur. 32 Dieu n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous comparaissions ensemble en justice. 33 Il n'y a pas entre nous d'arbitre qui pose sa main sur nous deux. 34 Qu'il écarte de moi son bâton, que ses terreurs cessent de m'épouvanter : 35 alors je parlerai sans le craindre, autrement, je ne suis pas à moi-même.
Job 10. 1 Mon âme est lasse de la vie, je donnerai libre cours à ma plainte, je parlerai dans l'amertume de mon cœur. 2 Je dis à Dieu : Ne me condamne pas, apprends-moi sur quoi tu me prends à partie. 3 Trouves-tu du plaisir à opprimer, à repousser l'œuvre de tes mains, à faire luire ta faveur sur le conseil des méchants ? 4 As-tu des yeux de chair, ou bien vois-tu comme voient les hommes ? 5 Tes jours sont-ils comme les jours de l'homme, ou bien tes années comme les années d'un mortel, 6 pour que tu recherches mon iniquité, pour que tu poursuives mon péché, 7 quand tu sais que je ne suis pas coupable et que nul ne peut me délivrer de ta main ? 8 Tes mains m'ont formé et façonné, tout entier et tu voudrais me détruire. 9 Souviens-toi que tu m'as pétri comme l'argile : et tu me ramènerais à la poussière. 10 Ne m'as-tu pas coulé comme le lait et coagulé comme le fromage ? 11 Tu m'as revêtu de peau et de chair, tu m'as tissé d'os et de nerfs. 12 Avec la vie, tu m'as accordé ta faveur et ta providence a gardé mon âme. 13 Et pourtant, voilà ce que tu cachais dans ton cœur : Je vois bien ce que tu méditais. 14 Si je pèche, tu m'observes, tu ne me pardonnes pas mon iniquité. 15 Suis-je coupable, malheur à moi. Suis-je innocent, je n'ose lever la tête, rassasié de honte et voyant ma misère. 16 Si je me relève, tu me poursuis comme un lion, tu recommences à me tourmenter étrangement, 17 tu m'opposes de nouveaux témoins, tu redoubles de fureur contre moi, des troupes toutes fraiches viennent m'assaillir. 18 Pourquoi m'as-tu tiré du sein de ma mère ? Je serais mort et aucun œil ne m'aurait vu. 19 Je serais comme si je n'eusse jamais été, du sein maternel j'aurais été porté au tombeau. 20 Mes jours ne sont-ils pas bien courts ? Qu'il me laisse. Qu'il se retire et que je respire un instant, 21 avant que je m'en aille, pour ne plus revenir, dans la région des ténèbres et de l'ombre de la mort, 22 morne et sombre région, où règnent l'ombre de la mort et le chaos, où la clarté est pareille aux ténèbres.
Job 11. 1 Alors Sophar de Naama prit la parole et dit : 2 La multitude des paroles restera-t-elle sans réponse et le bavard aura-t-il raison ? 3 Tes vains propos feront-ils taire les gens ? Te moqueras-tu, sans que personne te confonde ? 4 Tu as dit à Dieu : « Ma pensée est la vraie et je suis irréprochable devant toi. » 5 Oh, si Dieu voulait parler, s'il ouvrait les lèvres pour te répondre, 6 s'il te révélait les secrets de sa sagesse, les replis cachés de ses desseins, tu verrais alors qu'il oublie une part de tes crimes. 7 Prétends-tu sonder les profondeurs de Dieu, atteindre la perfection du Tout-Puissant ? 8 Elle est haute comme les cieux : que feras-tu ? Plus profonde que le séjour des morts : que sauras-tu ? 9 Sa mesure est plus longue que la terre, elle est plus large que la mer. 10 S'il fond sur le coupable, s'il l'arrête, s'il convoque le tribunal, qui s'y opposera ? 11 Car il connaît les pervers, il découvre l'iniquité avant qu'elle s'en doute. 12 A cette vue, le fou même comprendrait et le petit de l'onagre deviendrait raisonnable. 13 Pour toi, si tu diriges ton cœur vers Dieu et que tu étendes vers lui tes bras, 14 si tu éloignes l'iniquité qui est dans tes mains et que tu ne laisses pas l'injustice habiter sous ta tente, 15 alors tu lèveras ton front sans tache, tu seras inébranlable et tu ne craindras plus. 16 Tu oublieras alors tes souffrances, tu t'en souviendras comme des eaux écoulées, 17 L'avenir se lèvera pour toi plus brillant que le midi, les ténèbres se changeront en aurore. 18 Tu seras plein de confiance et ton attente ne sera pas veine, tu regarderas autour de toi et tu te coucheras tranquille. 19 Tu reposeras, sans que personne t'inquiète et plusieurs caresseront ton visage. 20 Mais les yeux des méchants se consumeront : pour eux, pas de refuge, leur espérance est le souffle d'un mourant.
Job 12. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Vraiment vous êtes aussi sages que tout un peuple et avec vous mourra la sagesse. 3 Moi aussi, j'ai de l'intelligence comme vous, je ne vous le cède en rien et qui ne sait les choses que vous dites ? 4 Je suis la risée de mes amis, moi qui invoquais Dieu et à qui Dieu répondait, leur risée, moi le juste, l'innocent. 5 Honte au malheur. C'est la devise des heureux, le mépris attend celui dont le pied chancelle. 6 La paix cependant règne sous la tente des brigands, la sécurité pour ceux qui provoquent Dieu et qui n'ont d'autre dieu que leur bras. 7 Mais, de grâce, interroge les bêtes et elles t'instruiront, les oiseaux du ciel et ils te l'apprendront, 8 ou bien parle à la terre et elle t'enseignera, les poissons même de la mer te le raconteront. 9 Qui ne sait, parmi tous ces êtres, que la main du Seigneur a fait ces choses, 10 qu'il tient dans sa main l'âme de tout ce qui vit et le souffle de tous les humains ? 11 L'oreille ne discerne-t-elle pas les paroles, comme le palais savoure les aliments ? 12 Aux cheveux blancs appartient la sagesse, la prudence est le fruit des longs jours. 13 En Dieu résident la sagesse et la puissance, à lui le conseil et l'intelligence. 14 Voici qu'il renverse et l'on ne rebâtit pas, il ferme la porte sur l'homme et on ne lui ouvre pas. 15 Voici qu'il arrête les eaux, elles tarissent, il les lâche, elles bouleversent la terre. 16 A lui la force et la prudence, à lui celui qui est égaré et celui qui égare. 17 Il emmène captifs les conseillers des peuples et il ôte le sens aux juges. 18 Il délie la ceinture des rois et ceint leurs reins d'une corde. 19 Il traîne les prêtres en captivité et renverse les puissants. 20 Il ôte la parole aux hommes les plus habiles et il enlève le jugement aux vieillards. 21 Il verse le mépris sur les nobles et il relâche la ceinture des forts. 22 Il met à découvert les choses cachées dans les ténèbres et produit à la lumière l'ombre de la mort. 23 Il fait croître les nations et il les anéantit, il les étend et il les resserre. 24 Il ôte l'intelligence aux chefs des peuples de la terre et les égare dans des déserts sans chemin, 25 ils tâtonnent dans les ténèbres, loin de la lumière, il les fait errer comme un homme ivre.
Job 13. 1 Voilà que mon œil a vu tout cela, mon oreille l'a entendu et compris. 2 Ce que vous savez, moi aussi je le sais, je ne vous suis en rien inférieur. 3 Mais je veux parler au Tout-Puissant, je veux plaider ma cause avec Dieu. 4 Car vous n'êtes que des charlatans, vous êtes tous des médecins inutiles. 5 Que ne gardiez-vous le silence. Il vous eût tenu lieu de sagesse. 6 Écoutez, je vous prie, ma défense, soyez attentifs au plaidoyer de mes lèvres. 7 Parlerez-vous mensonge en faveur de Dieu, pour lui, parlerez-vous tromperie ? 8 Ferez-vous preuve de partialité en faveur de Dieu ? Serez-vous ses avocats ? 9 Vous en saura-t-il gré, s'il sonde vos cœurs ? Le tromperez-vous comme on trompe un homme ? 10 Certainement il vous condamnera, si vous faites secrètement preuve de partialité. 11 Oui, sa majesté vous épouvantera, ses terreurs tomberont sur vous. 12 Vos arguments sont des raisons de poussière, vos forteresses sont des forteresses d'argile. 13 Taisez-vous, laissez-moi, je veux parler, il m'en arrivera ce qu'il pourra. 14 Je veux prendre ma chair entre les dents, je veux mettre mon âme dans ma main. 15 Quand il me tuerait, que je n'aurais rien à espérer, je défendrai devant lui ma conduite. 16 Mais il sera mon salut, car l'impie ne saurait paraître en sa présence. 17 Écoutez donc mes paroles, prêtez l'oreille à mon discours. 18 Voici que j'ai préparé ma cause, je sais que je serai justifié. 19 Est-il quelqu'un qui veuille plaider contre moi ? A l'instant même je veux me taire et mourir. 20 Seulement épargne-moi deux choses, ô Dieu et je ne me cacherai pas devant ton visage : 21 éloigne ta main de moi et que tes terreurs ne m'épouvantent plus. 22 Après cela, appelle et je répondrai, ou bien je parlerai d'abord et tu me répondras. 23 Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ? Fais-moi connaître mes transgressions et mes offenses. 24 Pourquoi cacher ainsi ton visage et me regarder comme ton ennemi. 25 Veux-tu donc effrayer une feuille agitée par le vent, poursuivre une paille desséchée, 26 pour que tu écrives contre moi des choses amères, pour que tu m'imputes les fautes de ma jeunesse, 27 pour que tu mettes mes pieds dans les entraves en bois, que tu observes toutes mes démarches, que tu traces une limite à la plante de mes pieds, 28 alors que mon corps se consume comme un bois vermoulu, comme un vêtement que dévore la teigne.
Job 14. 1 L'homme né de la femme vit peu de jours et il est rassasié de misères. 2 Comme la fleur, il naît et on le coupe, il fuit comme l'ombre, sans s'arrêter. 3 Et c'est sur lui que tu as l'œil ouvert, lui que tu amènes en justice avec toi. 4 Qui peut tirer le pur de l'impur ? Personne. 5 Si les jours de l'homme sont comptés, si tu as fixé le nombre de ses mois, si tu as posé un terme qu'il ne doit pas franchir, 6 détourne de lui tes yeux pour qu'il se repose, jusqu'à ce qu'il goûte, comme le salarié, la fin de sa journée. 7 Un arbre a de l'espérance : coupé, il peut verdir encore, il ne cesse pas d'avoir des rejetons. 8 Que sa racine ait vieilli dans la terre, que son tronc soit mort dans la poussière, 9 dès qu'il sent l'eau, il reverdit, il pousse des branches comme un jeune plant. 10 Mais l'homme meurt et il reste étendu, quand il a expiré, où est-il ? 11 Les eaux du lac disparaissent, le fleuve tarit et se dessèche : 12 ainsi l'homme se couche et ne se relève plus, il ne se réveillera pas tant que subsistera le ciel, on ne le fera pas sortir de son sommeil. 13 Oh, si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m'y tenir à couvert jusqu'à ce que ta colère ait passé, me fixer un terme où tu te souviendrais de moi. 14 Si l'homme une fois mort pouvait revivre. Tout le temps de mon service j'attendrais qu'on vînt me relever. 15 Tu m'appellerais alors et moi je te répondrais, tu languirais après l'ouvrage de tes mains. 16 Mais hélas, maintenant, tu comptes mes pas, tu as l'œil ouvert sur mes péchés, 17 mes transgressions sont scellées dans une sacoche et tu mets un enduit sur mes iniquités. 18 La montagne s'écroule et s'efface, le rocher est transporté hors de sa place, 19 les eaux creusent la pierre, leurs flots débordés entraînent la poussière du sol : ainsi tu anéantis l'espérance de l'homme. 20 Tu l'abats sans retour et il s'en va, tu flétris son visage et tu le congédies. 21 Que ses enfants soient honorés, il n'en sait rien, qu'ils soient dans l'abaissement, il l'ignore. 22 Sa chair ne sent que ses propres souffrances, son âme ne gémit que sur elle-même.
Job 15. 1 Alors Éliphaz de Théman prit la parole et dit : 2 Le sage répond-il par une science vaine ? Se gonfle-t-il la poitrine de vent ? 3 Se défend-il par de futiles propos, par des discours qui ne servent à rien ? 4 Toi, tu détruis même la crainte de Dieu, tu anéantis toute piété envers Dieu. 5 Ta bouche révèle ton iniquité et tu prends le langage les fourbes. 6 Ce n'est pas moi, c'est ta bouche qui te condamne, ce sont tes lèvres qui déposent contre toi. 7 Es-tu né le premier des hommes ? As-tu été enfanté avant les collines ? 8 As-tu assisté au conseil de Dieu ? As-tu dérobé pour toi seul la sagesse ? 9 Que sais-tu, que nous ne sachions ? Qu'as-tu appris, qui ne nous soit familier ? 10 Nous avons aussi parmi nous des cheveux blancs, des vieillards plus riches de jours que ton père. 11 Tiens-tu pour peu de chose les consolations de Dieu et les douces paroles que nous t'adressons ? 12 Où ton cœur t'emporte-t-il et que signifie ce roulement de tes yeux ? 13 Quoi, c'est contre Dieu que tu tournes ta colère et que de ta bouche tu fais sortir de tels discours ? 14 Qu'est-ce que l'homme, pour qu'il soit pur, le fils de la femme, pour qu'il soit juste ? 15 Voici que Dieu ne se fie pas même à ses saints et les cieux ne sont pas purs devant lui : 16 combien moins cet être abominable et pervers, l'homme qui boit l'iniquité comme l'eau. 17 Je vais t'instruire, écoute-moi, je raconterai ce que j'ai vu, 18 ce que les sages enseignent, ils ne le cachent pas, l'ayant appris de leurs pères, 19 à eux seuls avait été donné le pays et parmi eux jamais ne passa l'étranger. 20 « Le méchant, durant tous ses jours, est rongé par l'angoisse, un petit nombre d'années sont réservées à l'oppresseur. 21 Des bruits effrayants retentissent à ses oreilles, au sein de la paix, le dévastateur fond sur lui. 22 Il n'espère pas échapper aux ténèbres, il sent qu'il est guetté pour le glaive. 23 Il erre pour chercher son pain, il sait que le jour des ténèbres est prêt, à ses côtés. 24 La détresse et l'angoisse tombent sur lui, elles l'assaillent comme un roi armé pour le combat. 25 Car il a levé sa main contre Dieu, il a bravé le Tout-Puissant, 26 il a couru sur lui le cou raide, sous le dos épais de ses boucliers. 27 Il avait le visage couvert de graisse et les flancs chargés d'embonpoint. 28 Il occupait des villes qui ne sont plus, des maisons qui n'ont plus d'habitants, vouées à devenir des monceaux de pierre. 29 Il ne s'enrichira plus, sa fortune ne tiendra pas, ses possessions ne s'étendront plus sur la terre. 30 Il n'échappera pas aux ténèbres, la flamme desséchera ses rejetons et il sera emporté par le souffle de la bouche de Dieu. 31 Qu'il n'espère rien du mensonge, il y sera pris, le mensonge sera sa récompense. 32 Elle arrivera avant que ses jours soient pleins et son rameau ne verdira plus. 33 Il secouera, comme la vigne, son fruit à peine éclos, il laissera tomber sa fleur, comme l'olivier. 34 Car la maison de l'impie est stérile et le feu dévore la tente du juge corrompu. 35 Il a conçu le mal et il enfante le malheur, dans son sein mûrit un fruit de déception. »
Job 16. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 J'ai souvent entendu de semblables harangues, vous êtes tous d'insupportables consolateurs. 3 Quand finiront ces vains discours ? Quel aiguillon t'excite à répliquer ? 4 Moi aussi, je saurais parler comme vous, si vous étiez à ma place, j'arrangerais de beaux discours à votre adresse, je secouerais la tête sur vous, 5 je vous encouragerais de la bouche et vous auriez pour soulagement l'agitation de mes lèvres. 6 Si je parle, ma douleur n'est pas adoucie, si je me tais, en est-elle soulagée ? 7 Aujourd'hui, hélas, Dieu a épuisé mes forces ô Dieu, tu as moissonné tous mes proches. 8 Tu me garrottes c'est un témoignage contre moi ma maigreur se lève contre moi, en face elle m'accuse. 9 Sa colère me déchire et me poursuit, il grince des dents contre moi, mon ennemi darde sur moi ses regards. 10 Ils ouvrent leur bouche pour me dévorer, ils me frappent la joue avec outrage, ils se liguent tous ensemble pour me perdre. 11 Dieu m'a livré au pervers, il m'a jeté entre les mains des méchants. 12 J'étais en paix et il m'a secoué, il m'a saisi par la nuque et il m'a brisé. Il m'a posé en but à ses traits, 13 ses flèches volent autour de moi, il perce mes flancs sans pitié, il répand mes entrailles sur la terre, 14 il me fait brèche sur brèche, il fond sur moi comme un géant. 15 J'ai cousu un sac sur ma peau et j'ai roulé mon front dans la poussière. 16 Mon visage est tout rouge de larmes et l'ombre de la mort s'étend sur mes paupières, 17 quoiqu'il n'y ait pas d'iniquités dans mes mains et que ma prière soit pure. 18 O terre, ne couvre pas mon sang et que mes cris s'élèvent librement. 19 A cette heure même, voici que j'ai mon témoin dans le ciel, mon défenseur dans les hauts lieux. 20 Mes amis se moquent de moi, c'est vers Dieu que pleurent mes yeux. 21 Qu'il juge lui-même entre Dieu et l'homme, entre le fils de l'homme et son semblable 22 car les années qui me sont comptés s'écoulent et j'entre dans un sentier d'où je ne reviendrai pas.
Job 17. 1 Mon souffle s'épuise, mes jours s'éteignent, il ne me reste plus que le tombeau. 2 Je suis environné de moqueurs, mon œil veille au milieu de leurs outrages. 3 O Dieu, fais-toi auprès de toi-même ma caution : quel autre voudrait me frapper dans la main ? 4 Car tu as fermé leur cœur à la sagesse, ne permets donc pas qu'ils s'élèvent. 5 Tel invite ses amis au partage, quand défaillent les yeux de ses enfants. 6 Il a fait de moi la risée des peuples, je suis l'homme à qui l'on crache au visage. 7 Mon œil est voilé par le chagrin et tous mes membres ne sont plus qu'une ombre. 8 Les hommes droits en sont stupéfaits et l'innocent s'irrite contre l'impie. 9 Le juste néanmoins demeure ferme dans sa voie et qui a les mains pures redouble de courage. 10 Mais vous tous, revenez, venez donc, ne trouverai-je pas un sage parmi vous ? 11 Mes jours sont écoulés, mes projets anéantis, ces projets que caressait mon cœur. 12 De la nuit ils font le jour, en face des ténèbres, ils disent que la lumière est proche. 13 J'ai beau attendre, le schéol est ma demeure, dans les ténèbres j'ai disposé mon lit. 14 J'ai dit à la fosse : « Tu es mon père, » aux vers : « Vous êtes ma mère et ma sœur.» 15 Où est donc mon espérance ? Mon espérance, qui peut la voir ? 16 Elle est descendue aux portes du schéol, si du moins dans la poussière on trouve du repos.
Job 18. 1 Alors Baldad de Suhé prit la parole et dit : 2 Quand donc mettrez-vous un terme à ces discours ? Ayez de l'intelligence, puis nous parlerons. 3 Pourquoi nous regardez-vous comme des brutes et sommes-nous stupides à vos yeux ? 4 Toi qui te déchires dans ta fureur, veux-tu qu'à cause de toi la terre devienne déserte, que le rocher soit transporté hors de sa place ? 5 Oui, la lumière du méchant s'éteindra et la flamme de son foyer cessera de briller. 6 Le jour s'obscurcira sous sa tente, sa lampe s'éteindra au-dessus de lui. 7 Ses pas si fermes seront à l'étroit, son propre conseil précipite sa chute. 8 Ses pieds le jettent dans les rets, il marche sur le piège. 9 Le filet saisit ses talons, il est serré dans ses nœuds. 10 Pour lui les lacs sont cachés sous terre et la trappe est sur son sentier. 11 De tous côtés des terreurs l'assiègent et le poursuivent pas à pas. 12 La disette est son châtiment et la ruine est prête pour sa chute. 13 La peau de ses membres est dévorée, ses membres sont dévorés par le premier-né de la mort. 14 Il est arraché de sa tente, où il se croyait en sûreté, on le traîne vers le Roi des frayeurs. 15 Nul des siens n'habite dans sa tente, le soufre est semé sur sa demeure. 16 En bas, ses racines se dessèchent, en haut, ses rameaux sont coupés. 17 Sa mémoire a disparu de la terre, il n'a plus de nom dans la contrée. 18 On le chasse de la lumière dans les ténèbres, on le bannit de l'univers. 19 Il ne laisse ni descendance ni postérité dans sa tribu, aucun survivant dans son séjour. 20 Les peuples de l'Occident sont stupéfaits de sa ruine et ceux de l'Orient en sont saisis d'horreur. 21 Telle est la demeure de l'impie, telle est la place de l'homme qui ne connaît pas Dieu.
Job 19. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Jusques à quand affligerez-vous mon âme et m'accablerez-vous de vos discours ? 3 Voilà dix fois que vous m'insultez, que vous m'outragez sans pudeur. 4 Quand même j'aurais failli, c'est avec moi que demeure ma faute. 5 Mais vous, qui vous élevez contre moi, qui invoquez mon opprobre pour me convaincre, 6 sachez enfin que c'est Dieu qui m'opprime et qui m'enveloppe de son filet. 7 Voici que je crie à la violence et nul ne me répond. J'en appelle et pas de justice. 8 Il m'a barré le chemin et je ne peux pas passer : il a répandu les ténèbres sur mes sentiers. 9 Il m'a dépouillé de ma gloire, il a enlevé la couronne de ma tête. 10 Il m'a sapé tout à l'entour et je tombe, il a déraciné, comme un arbre, mon espérance. 11 Sa colère s'est allumée contre moi, il m'a traité comme ses ennemis. 12 Ses bataillons sont venus ensemble, ils se sont frayés un chemin jusqu'à moi, ils font le siège de ma tente. 13 Il a éloigné de moi mes frères, mes amis se sont détournés de moi. 14 Mes proches m'ont abandonné, mes intimes m'ont oublié. 15 Les hôtes de ma maison et mes servantes me traitent comme un étranger, je suis un inconnu à leurs yeux. 16 J'appelle mon serviteur et il ne me répond pas, je suis réduit à le supplier de ma bouche. 17 Ma femme a horreur de mon haleine, mes propres enfants n'ont que dégoût pour moi. 18 Les enfants eux-mêmes me méprisent, si je me lève, ils me raillent. 19 Tous ceux qui étaient mes confidents m'ont en horreur, ceux que j'aimais se tournent contre moi. 20 Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair, je me suis échappé avec la peau de mes dents. 21 Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous du moins, mes amis, car la main de Dieu m'a frappé. 22 Pourquoi me poursuivez-vous, comme Dieu me poursuit ? Pourquoi êtes-vous insatiables de ma chair ? 23 Oh, qui me donnera que mes paroles soient écrites, qui me donnera qu'elles soient consignées dans un livre, 24 qu'avec un burin de fer et du plomb, elles soient pour toujours gravées dans le roc. 25 Je sais que mon rédempeur est vivant et qu'il se lèvera le dernier sur la poussière. 26 Alors de ce squelette, revêtu de sa peau, de ma chair je verrai Dieu. 27 Moi-même je le verrai, mes yeux le verront et non un autre, mes reins se consument d'attente au-dedans de moi. 28 Vous direz alors : « Pourquoi le poursuivions-nous ? » et la justice de ma cause sera reconnue. 29 Ce jour-là, craignez pour vous le glaive : terribles sont les vengeances du glaive. Et vous saurez qu'il y a une justice.
Job 20. 1 Alors Sophar de Naama prit la parole et dit : 2 C'est pourquoi mes pensées me suggèrent une réponse et, à cause de mon agitation, j'ai hâte de la donner. 3 J'ai entendu des reproches qui m'outragent, dans mon intelligence, mon esprit trouvera la réplique. 4 Sais-tu bien que, de tout temps, depuis que l'homme a été placé sur la terre, 5 le triomphe des méchants a été court et la joie de l'impie d'un moment ? 6 Quand il porterait son orgueil jusqu'au ciel et que sa tête toucherait aux nuages, 7 comme son ordure, il périt pour toujours, ceux qui le voyaient disent : « Où est-il ? » 8 Il s'envole comme un songe et on ne le trouve plus, il s'efface comme une vision de la nuit. 9 L'œil qui le voyait ne le découvre plus, sa demeure ne l'apercevra plus. 10 Ses enfants imploreront les pauvres, de ses propres mains il restituera ses rapines. 11 Ses os étaient pleins de ses iniquités cachées, elles dormiront avec lui dans la poussière. 12 Parce que le mal a été doux à sa bouche, qu'il l'a caché sous sa langue, 13 qu'il l'a savouré sans l'abandonner et l'a retenu au milieu de son palais : 14 sa nourriture tournera en poison dans ses entrailles, elle deviendra dans son sein le venin de l'aspic. 15 Il a englouti des richesses, il les vomira, Dieu les retirera de son ventre. 16 Il a sucé le venin de l'aspic, la langue de la vipère le tuera. 17 Il ne verra jamais couler les fleuves, les torrents de miel et de lait. 18 Il rendra ce qu'il a gagné et ne s'en gorgera pas, dans la mesure de ses profits et il n'en jouira pas. 19 Car il a opprimé et délaissé les pauvres, il a saccagé leur maison et ne l'a pas rétablie : 20 son avidité n'a pu être rassasiée, il n'emportera pas ce qu'il a de plus cher. 21 Rien n'échappait à sa voracité, aussi son bonheur ne subsistera pas. 22 Au sein de l'abondance, il tombe dans la disette, tous les coups du malheur viennent sur lui. 23 Voici pour lui remplir le ventre : Dieu enverra sur lui le feu de sa colère, elle pleuvra sur lui jusqu'en ses entrailles. 24 S'il échappe aux armes de fer, l'arc de bronze le transperce. 25 Il arrache la flèche, elle sort de son corps, l'acier sort étincelant de son foie, les terreurs de la mort tombent sur lui. 26 Une nuit profonde engloutit ses trésors, un feu que l'homme n'a pas allumé le dévore et consume tout ce qui restait dans sa tente. 27 Les cieux révéleront son iniquité et la terre s'élèvera contre lui. 28 L'abondance de sa maison sera dispersée, elle disparaîtra au jour de la colère. 29 Telle est la part que Dieu réserve au méchant et l'héritage que lui destine Dieu.
Job 21. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Écoutez, écoutez mes paroles, que j'aie, du moins, cette consolation de vous. 3 Permettez-moi de parler à mon tour et, quand j'aurai parlé, vous pourrez vous moquer. 4 Est-ce contre un homme que se porte ma plainte ? Comment donc la patience ne m'échapperait elle pas ? 5 Regardez-moi et soyez dans la stupeur et mettez la main sur votre bouche. 6 Quand j'y pense, je frémis et un frissonnement saisit ma chair. 7 Pourquoi les méchants vivent-ils et vieillissent-ils, accroissant leur force ? 8 Leur postérité s'affermit autour d'eux, leurs rejetons fleurissent à leurs yeux. 9 Leur maison est en paix, à l'abri de la crainte, le bâton de Dieu ne les touche pas. 10 Leur taureau est toujours fécond, leur génisse enfante et n'avorte pas. 11 Ils laissent courir leurs enfants comme un troupeau, leurs nouveau-nés bondissent autour d'eux. 12 Ils chantent au son du tambourin et de la cithare, ils se divertissent au son du chalumeau. 13 Ils passent leurs jours dans le bonheur et ils descendent en un instant au schéol. 14 Pourtant ils disaient à Dieu : « Retire-toi de nous, nous ne désirons pas connaître tes voies. 15 Qu'est-ce que le Tout-Puissant, pour que nous le servions ? Que gagnerions-nous à le prier ? » 16 Leur prospérité n'est-elle pas dans leur main ? Toutefois, loin de moi le conseil de l'impie. 17 Voit-on souvent s'éteindre la lampe des impies, la ruine fondre sur eux et Dieu leur assigner un lot dans sa colère ? 18 Les voit-on comme la paille emportée par le vent, comme la bale enlevée par le tourbillon ? 19 « Dieu, dites-vous, réserve à ses enfants son châtiment » Mais que Dieu le punisse lui-même pour qu'il le sente, 20 qu'il voie de ses yeux sa ruine, qu'il boive lui-même la colère du Tout-Puissant. 21 Que lui importe, en effet, sa maison après lui, une fois que le nombre de ses mois est tranché ? 22 Est-ce à Dieu qu'on apprendra la sagesse, à lui qui juge les êtres les plus élevés ? 23 L'un meurt au sein de sa prospérité, parfaitement heureux et tranquille, 24 les flancs chargés de graisse et la moelle des os remplie de sève. 25 L'autre meurt, l'amertume dans l'âme, sans avoir goûté le bonheur. 26 Tous deux se couchent également dans la poussière et les vers les couvrent tous deux. 27 Ah, je sais bien quelles sont vos pensées, quels jugements iniques vous portez sur moi. 28 Vous dites : « Où est la maison de l'oppresseur. Qu'est devenue la tente qu'habitaient les impies ? » 29 N'avez-vous donc jamais interrogé les voyageurs et ignorez-vous leurs remarques ? 30 Au jour du malheur, le méchant est épargné, au jour de la colère, il échappe au châtiment. 31 Qui blâme devant lui sa conduite ? Qui lui demande compte de ce qu'il a fait ? 32 On le porte honorablement au tombeau et on veille sur son mausolée. 33 Les mottes de terre de la vallée lui sont légères et tous les hommes y vont à sa suite, comme des générations sans nombre l'y ont précédé. 34 Que signifient donc vos vaines consolations ? De vos réponses il ne reste que perfidie.
Job 22. 1 Alors Éliphaz prit la parole et dit : 2 L'homme peut-il être utile à Dieu ? Le sage n'est utile qu'à lui-même. 3 Qu'importe au Tout-Puissant que tu sois juste ? Si tu es intègre dans tes voies, qu'y gagne-t-il ? 4 Est-ce à cause de ta piété qu'il te châtie, qu'il entre en jugement avec toi ? 5 Ta malice n'est-elle pas immense, tes iniquités sans mesure ? 6 Tu prenais sans motif des gages à tes frères, tu enlevais les vêtements à ceux qui étaient nus. 7 Tu ne donnais pas d'eau à l'homme épuisé, à l'affamé tu refusais le pain. 8 La terre était au bras le plus fort et le protégé y établissait sa demeure. 9 Tu renvoyais les veuves les mains vides et les bras des orphelins étaient brisés. 10 Voilà pourquoi tu es entouré de pièges et troublé par des terreurs soudaines, 11 au sein des ténèbres, sans voir et submergé par le déluge des eaux. 12 Dieu n'est-il pas dans les hauteurs du ciel ? Vois le front des étoiles : comme il est élevé. 13 Et tu disais : « Qu'en sait Dieu ? Pourra-t-il juger à travers les nuées profondes ? 14 Les nuages lui forment un voile et il ne voit pas, il se promène sur le cercle du ciel. » 15 Gardes-tu donc les voies anciennes, où marchèrent les hommes d'iniquité, 16 qui furent emportés avant le temps, dont les fondements ont été arrachés par les eaux. 17 Eux qui disaient à Dieu : « Retire-toi de nous. Que pourrait nous faire le Tout-Puissant ? » 18 C'était lui pourtant qui avait rempli leurs maisons de richesses. Loin de moi le conseil des méchants. 19 Les justes voient leur chute et s'en réjouissent, les innocents se moquent d'eux : 20 « Voilà nos ennemis anéantis. Le feu a dévoré leurs richesses. » 21 Réconcilie-toi donc avec Dieu et apaise-toi, ainsi le bonheur te sera rendu. 22 Reçois de sa bouche l'enseignement et mets ses paroles dans ton cœur. 23 Tu te relèveras, si tu reviens au Tout-Puissant, si tu éloignes l'iniquité de ta tente. 24 Jette les lingots d'or dans la poussière et l'or d'Ophir parmi les cailloux du torrent. 25 Et le Tout-Puissant sera ton or, il sera pour toi un monceau d'argent. 26 Alors tu mettras tes délices dans le Tout-Puissant et tu lèveras vers lui ton visage. 27 Tu le prieras et il t'écoutera et tu t'acquitteras de tes vœux. 28 Si tu formes un dessein, il te réussira, sur tes sentiers brillera la lumière. 29 A des fronts abattus tu crieras : « En haut » et Dieu secourra celui dont les yeux sont abaissés. 30 Il délivrera même le coupable, sauvé par la pureté de tes mains.
Job 23. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Oui, aujourd'hui ma plainte est amère et pourtant ma main retient mes soupirs. 3 Oh, qui me donnera de savoir où le trouver, d'arriver jusqu'à son trône. 4 Je plaiderais ma cause devant lui et je remplirais ma bouche d'arguments. 5 Je saurais les raisons qu'il peut m'opposer, je verrais ce qu'il peut avoir à me dire. 6 M'opposerait-il la grandeur de sa puissance ? Ne jetterait-il pas au moins les yeux sur moi ? 7 Alors l'innocent discuterait avec lui et je m'en irais absous pour toujours par mon juge. 8 Mais si je vais à l'orient, il n'y est pas, à l'occident, je ne l'aperçois pas. 9 Est-il occupé au nord, je ne le vois pas, se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir. 10 Cependant il connaît les sentiers où je marche, qu'il m'examine, je sortirai pur comme l'or. 11 Mon pied a toujours foulé ses traces, je me suis tenu dans sa voie sans dévier. 12 Je ne me suis pas écarté des préceptes de ses lèvres, j'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. 13 Mais il a une pensée : qui l'en fera revenir ? Ce qu'il désire, il l'exécute. 14 Il accomplira donc ce qu'il a décrété à mon sujet et de pareils desseins, il en a beaucoup. 15 Voilà pourquoi je me trouble en sa présence, quand j'y pense, j'ai peur de lui. 16 Dieu fait fondre mon cœur, le Tout-Puissant me remplit d'effroi. 17 Car ce ne sont pas les ténèbres qui me consument, ni l'obscurité dont ma face est voilée.
Job 24. 1 Pourquoi le Tout-Puissant n'a-t-il pas réservé des jours où il exercerait son jugement, où ses fidèles le verraient intervenir ? 2 On voit des hommes qui déplacent les bornes, qui font paître le troupeau qu'ils ont volé. 3 Ils poussent devant eux l'âne de l'orphelin et retiennent en gage le bœuf de la veuve. 4 Ils forcent les pauvres à se détourner du chemin, tous les humbles du pays sont réduits à se cacher. 5 Comme l'onagre dans la solitude, ils sortent pour leur travail, dès le matin, cherchant leur nourriture. Le désert leur fournit la subsistance de leurs enfants, 6 ils coupent les épis dans les champs, ils maraudent dans la vigne de leur oppresseur. 7 Nus, ils passent la nuit, faute de vêtements, sans couverture contre le froid. 8 La pluie des montagnes les pénètre, à défaut d'abri, ils se blottissent contre le rocher. 9 Ils arrachent l'orphelin au sein, ils prennent des gages sur les pauvres. 10 Ceux-ci, tout nus, sans vêtements, portent, affamés, les gerbes du maître, 11 Ils expriment l'huile dans ses celliers, ils foulent la vendange et ils ont soif. 12 Du sein des villes s'élèvent les gémissements des hommes et l'âme des blessés crie et Dieu ne prend pas garde à ces forfaits. 13 D'autres sont parmi les ennemis de la lumière, ils n'en connaissent pas les voies, ils ne se tiennent pas dans ses sentiers. 14 L'assassin se lève au point du jour, il tue le pauvre et l'indigent, il rôde la nuit comme un voleur. 15 L'œil de l'adultère épie le crépuscule, « Personne ne me voit, » dit-il et il jette un voile sur son visage. 16 La nuit, d'autres forcent les maisons, le jour, ils se tiennent cachés : ils ne connaissent pas la lumière. 17 Pour eux, le matin est comme l'ombre de la mort, car les horreurs de la nuit leur sont familières. 18 Ah, l'impie glisse comme un corps léger sur la face des eaux, il n'a sur la terre qu'une part maudite, il ne se dirige pas sur le chemin des vignes. 19 Comme la sécheresse et la chaleur absorbent l'eau des neiges, ainsi le schéol engloutit les pécheurs. 20 Ah, le sein maternel l'oublie, les vers en font leurs délices, on ne se souvient plus de lui et l'iniquité est brisée comme un arbre. 21 Il dévorait la femme stérile et sans enfants, il ne faisait pas de bien à la veuve. 22 Mais Dieu par sa force ébranle les puissants, il se lève et ils ne comptent plus sur la vie, 23 il leur donne la sécurité et la confiance et ses yeux veillent sur leurs voies. 24 Ils se sont élevés et en un instant ils ne sont plus, ils tombent, ils sont moissonnés comme tous les hommes, ils sont coupés comme la tête des épis. 25 S'il n'en est pas ainsi, qui me convaincra de mensonge ? Qui réduira mes paroles à néant ?
Job 25. 1 Alors Baldad de Suhé prit la parole et dit : 2 A lui appartiennent la domination et la terreur, il fait régner la paix dans ses hautes demeures. 3 Ses légions ne sont-elles pas innombrables ? Sur qui ne se lève pas sa lumière ? 4 Comment l'homme serait-il juste devant Dieu ? Comment le fils de la femme serait-il pur ? 5 Voici que la lune même est sans clarté, les étoiles ne sont pas pures à ses yeux : 6 combien moins l'homme, ce vermisseau, le fils de l'homme, ce vil insecte.
Job 26. 1 Alors Job prit la parole et dit : 2 Comme tu sais venir en aide à la faiblesse, prêter secours au bras sans force. 3 Comme tu conseilles bien l'ignorant. Quelle abondance de sagesse tu fais paraître. 4 A qui adresses-tu des paroles ? Et de qui est l'esprit qui sort de ta bouche ? 5 Devant Dieu, les ombres tremblent sous les eaux et leurs habitants. 6 Le schéol est à nu devant lui et l'abîme n'a pas de voile. 7 Il étend le septentrion sur le vide, il suspend la terre sur le néant. 8 Il renferme les eaux dans ses nuages et les nues ne se déchirent pas sous leur poids. 9 Il voile la face de son trône, il étend sur lui ses nuées. 10 Il a tracé un cercle à la surface des eaux, au point de division de la lumière et des ténèbres. 11 Les colonnes du ciel s'ébranlent et s'épouvantent à sa menace. 12 Par sa puissance il soulève la mer, par sa sagesse il brise l'orgueil. 13 Par son souffle le ciel devient serein, sa main a formé le serpent fuyard. 14 Tels sont les bords de ses voies, le léger murmure que nous en percevons, mais le tonnerre de sa puissance, qui pourra l'entendre ?
Job 27. 1 Job reprit son discours et dit : 2 Par le Dieu vivant qui me refuse justice, par le Tout-Puissant qui remplit mon âme d'amertume : 3 aussi longtemps que j'aurai la respiration, que le souffle de Dieu sera dans mes narines, 4 mes lèvres ne prononceront rien d'inique, ma langue ne proférera pas le mensonge. 5 Loin de moi la pensée de vous donner raison. Jusqu'à ce que j'expire, je défendrai mon innocence. 6 J'ai entrepris ma justification, je ne l'abandonnerai pas, mon cœur ne condamne aucun de mes jours. 7 Que mon ennemi soit traité comme le méchant. Que mon adversaire ait le sort de l'impie. 8 Quel sera l'espoir de l'impie quand Dieu le retranchera, quand il retirera son âme ? 9 Est-ce que Dieu écoutera ses cris, au jour où l'angoisse viendra sur lui ? 10 Trouve-t-il ses délices dans le Tout-Puissant ? Adresse-t-il en tout temps ses prières à Dieu ? 11 Je vous enseignerai la conduite de Dieu et je ne vous cacherai pas les desseins du Tout-Puissant. 12 Voici que vous-mêmes, vous avez tous vu, pourquoi donc discourez-vous en vain ? 13 Voici la part que Dieu réserve au méchant, l'héritage que les violents reçoivent du Tout-Puissant. 14 S'il a des fils en grand nombre, c'est pour le glaive, ses rejetons ne seront pas rassasiés de pain. 15 Ses survivants seront ensevelis dans la mort, leurs veuves ne les pleureront pas. 16 S'il amasse l'argent comme la poussière, s'il entasse les vêtements comme la boue, 17 c'est lui qui entasse, mais c'est le juste qui les porte, c'est le juste qui hérite de ton argent. 18 Sa maison est comme celle que bâtit la teigne, comme la hutte que se construit le gardien des vignes. 19 Le riche se couche, c'est pour la dernière fois, il ouvre les yeux, il n'est plus. 20 Les terreurs fondent sur lui comme des eaux, un tourbillon l'enlève au milieu de la nuit. 21 Le vent d'orient l'emporte et il disparaît, il l'arrache violemment de sa demeure. 22 Dieu lance sur lui ses flèches sans pitié, il fuit éperdu loin de sa main, 23 on bat des mains à son sujet, de sa demeure on siffle sur lui.
Job 28. 1 Il y a pour l'argent un lieu d'où on l'extrait, pour l'or un lieu où on l'épure. 2 Le fer se tire de la terre et la pierre fondue donne le cuivre. 3 L'homme met fin aux ténèbres, il explore, jusqu'au fond des abîmes, la pierre cachée dans les ténèbres et l'ombre de la mort. 4 Il creuse, loin des lieux habités, des galeries, qu'ignore le pied des vivants, suspendu, il vacille, loin des humains. 5 La terre, d'où sort le pain, est bouleversée dans ses entrailles comme par le feu. 6 Ses roches sont le lieu du saphir et l'on y trouve de la poudre d'or. 7 L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier, l'œil du vautour ne l'a pas aperçu. 8 Les animaux sauvages ne l'ont pas foulé, le lion n'y a jamais passé. 9 L'homme porte sa main sur le granit, il ébranle les montagnes dans leurs racines. 10 Il perce des galeries dans les rochers, rien de précieux n'échappe à son regard. 11 Il sait arrêter le suintement des eaux, il amène à la lumière tout ce qui était caché. 12 Mais la Sagesse, où la trouver ? Où est le lieu de l'Intelligence ? 13 L'homme n'en connaît pas le prix, on ne la rencontre pas sur la terre des vivants. 14 L'abîme dit : « Elle n'est pas dans mon sein, » la mer dit : « Elle n'est pas avec moi. » 15 Elle ne se donne pas contre de l'or pur, elle ne s'achète pas au poids de l'argent. 16 On ne la met pas en balance avec de l'or d'Ophir, avec l'onyx précieux et avec le saphir. 17 L'or et le verre ne peuvent lui être comparés, on ne l'échange pas pour un vase d'or fin. 18 Qu'on ne fasse pas mention du corail et du cristal : la possession de la sagesse vaut mieux que les perles. 19 La topaze d'Ethiopie ne l'égale pas et l'or pur n'atteint pas sa valeur. 20 D'où vient donc la sagesse ? Où est lieu de l'Intelligence ? 21 Elle est cachée aux yeux de tous les vivants, elle se dérobe aux oiseaux du ciel. 22 L'enfer et la mort disent : « Nous en avons entendu parler. » 23 C'est Dieu qui connaît son chemin, c'est lui qui sait où elle réside. 24 Car il voit jusqu'aux extrémités de la terre, il aperçoit tout ce qui est sous le ciel. 25 Quand il réglait le poids des vents, qu'il mettait les eaux dans la balance, 26 quand il donnait des lois à la pluie, qu'il traçait la route aux éclairs de la foudre, 27 alors il l'a vue et l'a décrite, il l'a établie et en a sondé les secrets. 28 Puis il a dit à l'homme : La crainte du Seigneur, voilà la sagesse, fuir le mal, voilà l'intelligence.
Job 29. 1 Job reprit encore son discours et dit : 2 Oh, qui me rendra les mois d'autrefois, les jours où Dieu veillait à ma garde, 3 quand sa lampe brillait sur ma tête et que sa lumière me guidait dans les ténèbres. 4 Tel que j'étais aux jours de mon âge mûr, quand Dieu me visitait familièrement dans ma tente, 5 quand le Tout-Puissant était encore avec moi et que mes fils m'entouraient, 6 quand je lavais mes pieds dans le lait et que le rocher me versait des flots d'huile. 7 Lorsque je sortais pour me rendre à la porte de la ville et que j'établissais mon siège sur la place publique, 8 en me voyant, les jeunes gens se cachaient, les vieillards se levaient et se tenaient debout. 9 Les princes retenaient leurs paroles et mettaient leur main sur la bouche. 10 La voix des chefs restait muette, leur langue s'attachait à leur palais. 11 L'oreille qui m'entendait me proclamait heureux, l'œil qui me voyait me rendait témoignage. 12 Car je sauvais le pauvre qui implorait du secours et l'orphelin dénué de tout appui. 13 La bénédiction de celui qui allait périr venait sur moi, je remplissais de joie le cœur de la veuve. 14 Je me revêtais de la justice comme d'un vêtement, mon équité était mon manteau et mon turban. 15 J'étais l'œil de l'aveugle et le pied du boiteux. 16 J'étais le père des pauvres, j'examinais avec soin la cause de l'inconnu. 17 Je brisais la mâchoire de l'injuste et j'arrachais sa proie d'entre les dents. 18 Je disais : « Je mourrai dans mon nid, j'aurai des jours nombreux comme le sable. 19 Mes racines s'étendent vers les eaux, la rosée passe la nuit dans mon feuillage. 20 Ma gloire reverdira sans cesse et mon arc reprendra sa vigueur dans ma main. » 21 On m'écoutait et l'on attendait, on recueillait en silence mon avis. 22 Après que j'avais parlé, personne n'ajoutait rien, ma parole coulait sur eux comme la rosée. 23 Ils m'attendaient comme on attend la pluie, ils ouvraient la bouche comme aux ondées du printemps. 24 Si je leur souriais, ils ne pouvaient le croire, ils recueillaient avidement ce signe de faveur. 25 Quand j'allais vers eux, j'avais la première place, je siégeais comme un roi entouré de sa troupe, comme un consolateur au milieu des affligés.
Job 30. 1 Et maintenant, je suis la risée d'hommes plus jeunes que moi, dont je n'aurais pas daigné mettre les pères parmi les chiens de mon troupeau. 2 Qu'aurais-je fait de la force de leurs bras ? Ils sont privés de toute vigueur. 3 Desséchés par la misère et la faim, ils broutent le désert, un sol depuis longtemps aride et désolé. 4 Ils cueillent sur les buissons des bourgeons amers, ils n'ont pour pain que la racine des genêts. 5 On les écarte de la société des hommes, on crie après eux comme après le voleur. 6 Ils habitent dans d'affreuses vallées, dans les cavernes de la terre et les rochers. 7 On entend leurs cris sauvages parmi les broussailles, ils se couchent ensemble sous les ronces : 8 gens insensés, race sans nom, bannis avec mépris de la terre habitée. 9 Et maintenant je suis l'objet de leurs chansons, je suis en butte à leurs propos. 10 Ils ont horreur de moi, ils me fuient, ils ne détournent pas leur crachat de mon visage. 11 Ils se donnent libre carrière pour m'outrager, ils rejettent tout frein devant moi. 12 Des misérables se lèvent à ma droite, ils cherchent à ébranler mes pieds, ils frayent jusqu'à moi leurs routes meurtrières. 13 Ils ont bouleversé mes sentiers, ils travaillent à ma ruine, eux à qui personne ne porterait secours. 14 Ils fondent sur moi, comme par une large brèche, ils se précipitent parmi les décombres. 15 Les terreurs m'assiègent, ma prospérité est emportée comme un souffle, mon bonheur a passé comme un nuage. 16 Et maintenant, mon âme s'épanche en moi, les jours d'affliction m'ont saisi. 17 La nuit perce mes os, les consume, le mal qui me ronge ne dort pas. 18 Par sa violence, mon vêtement a perdu sa forme, il me serre comme une tunique. 19 Dieu m'a jeté dans la fange, je suis comme la poussière et la cendre. 20 Je crie vers toi et tu ne me réponds pas, je me tiens debout et tu me regardes avec indifférence. 21 Tu deviens cruel à mon égard, tu m'attaques avec toute la force de ton bras. 22 Tu m'enlèves, tu me fais voler au gré du vent et tu m'anéantis dans le fracas de la tempête. 23 Car, je le sais, tu me mènes à la mort, au rendez-vous de tous les vivants. 24 Cependant celui qui va périr n'étendra-t-il pas les mains et, dans sa détresse, ne poussera-t-il pas un cri ? 25 N'avais-je pas des larmes pour l'infortuné ? Mon cœur ne s'est-il pas attendri sur l'indigent ? 26 J'attendais le bonheur et le malheur est arrivé, j'espérais la lumière et les ténèbres sont venues. 27 Mes entrailles bouillonnent sans relâche, les jours d'affliction ont fondu sur moi. 28 Je marche dans le deuil, sans soleil. Si je me lève dans l'assemblée, c'est pour pousser des cris. 29 Je suis devenu le frère des chacals, le compagnon des filles de l'autruche. 30 Ma peau livide tombe en lambeaux, mes os sont brûlés par un feu intérieur. 31 Ma cithare ne rend plus que des accords lugubres, mon chalumeau que des sons plaintifs.
Job 31. 1 J'avais fait un pacte avec mes yeux et comment aurais-je arrêté mes regards sur une vierge. 2 Quelle part, me disais-je, Dieu me réserverait-il d'en haut ? Quel sort le Tout-Puissant me ferait-il de son ciel ? 3 La ruine n'est-elle pas pour le méchant et le malheur pour les artisans d'iniquité ? 4 Dieu ne connaît-il pas mes voies, ne compte-t-il pas tous mes pas ? 5 Si j'ai marché dans le sentier du mensonge, si mon pied a couru après la fraude, 6 que Dieu me pèse dans de justes balances et il reconnaîtra mon innocence. 7 Si mes pas se sont écartés du droit chemin, si mon cœur a suivi mes yeux, si quelque souillure s'est attachée à mes mains, 8 que je sème et qu'un autre mange, que mes rejetons soient déracinés. 9 Si mon cœur a été séduit par une femme, si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain, 10 que ma femme tourne la meule pour un autre, que des étrangers la déshonorent. 11 Car c'est là un crime horrible, un forfait que punissent les juges, 12 un feu qui dévore jusqu'à la ruine, qui aurait détruit tous mes biens. 13 Si j'ai méconnu le droit de mon serviteur ou de ma servante, quand ils étaient en contestation avec moi : 14 Que faire, quand Dieu se lèvera ? Au jour de sa visite, que lui répondrai-je ? 15 Celui qui m'a fait dans le sein de ma mère ne l'a-t-il pas fait aussi ? Un même Créateur ne nous a-t-il pas formés ? 16 Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils désiraient, si j'ai fait languir les yeux de la veuve, 17 si j'ai mangé seul mon morceau de pain, sans que l'orphelin en ait eu sa part : 18 dès mon enfance il m'a gardé comme un père, dès ma naissance il a guidé mes pas. 19 Si j'ai vu le malheureux périr sans vêtements, l'indigent manquer de couverture, 20 sans que ses reins m'aient béni, sans que la toison de mes agneaux l'ait réchauffé, 21 si j'ai levé la main contre l'orphelin, parce que je me voyais un appui dans les juges, 22 que mon épaule se détache du tronc, que mon bras soit arraché au coude. 23 Car je crains la vengeance de Dieu et devant sa majesté je ne puis subsister. 24 Si j'ai mis dans l'or mon assurance, si j'ai dit à l'or pur : « Tu es mon espoir, » 25 si je me suis réjoui de l'abondance de mes biens, des trésors amassés par mes mains, 26 si, en voyant le soleil jeter ses feux et la lune s'avancer dans sa splendeur, 27 mon cœur s'est laissé séduire en secret, si ma main s'est portée à ma bouche, 28 c'est là encore un crime que punit le juge, j'aurais renié le Dieu très-haut. 29 Si j'ai été joyeux de la ruine de mon ennemi, si j'ai tressailli d'allégresse quand le malheur l'a frappé : 30 Non, je n'ai pas permis à ma langue de pécher, en demandant sa mort avec imprécation. 31 Si les gens de ma tente ne disaient pas : « Où trouver quelqu'un qui ne soit pas rassasiés de sa table ? » 32 si l'étranger passait la nuit en dehors, si je n'ouvrais pas la porte au voyageur. 33 Si j'ai, comme font les hommes, déguisé mes fautes et renfermé mes iniquités dans mon sein, 34 par peur de la grande assemblée, par crainte du mépris des familles, au point de me taire et de n'oser franchir le seuil de ma porte. 35 Oh, qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute ? Voilà ma signature : que le Tout-Puissant me réponde. Que mon adversaire écrive aussi son réquisitoire. 36 On verra si je ne la mets pas sur mon épaule, si je n'en ceins pas mon front comme d'un diadème. 37 Je rendrai compte à mon juge de tous mes pas, je m'approcherai de lui comme un prince. 38 Si ma terre crie contre moi, si j'ai fait pleurer ses sillons, 39 si j'ai mangé ses produits sans l'avoir payée, si je l'ai arrachée à ses légitimes possesseurs, 40 qu'au lieu de froment il y naisse des épines et de l'ivraie au lieu d'orge. Ici finissent les discours de Job.
Job 32. 1 Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il persistait à se regarder comme juste. 2 Alors s'alluma la colère d'Éliu, fils de Barachel le Bouzite, de la famille de Ram. Sa colère s'alluma contre Job, parce qu'il se prétendait plus juste que Dieu. 3 Elle s'alluma aussi contre ses trois amis, parce qu'ils n'avaient pas trouvé de bonnes réponses à lui faire et que néanmoins ils condamnaient Job. 4 Comme ils étaient plus âgés que lui, Éliu avait attendu pour parler à Job. 5 Mais voyant qu'il n'y avait plus de réponse dans la bouche de ces trois hommes, il s'enflamma de colère. 6 Alors Éliu, fils de Barachel le Bouzite, prit la parole et dit : Je suis jeune et vous êtes des vieillards, c'est pourquoi j'étais effrayé et je redoutais de vous faire connaître mon sentiment. 7 Je me disais : « Les jours parleront, les nombreuses années révéleront la sagesse. » 8 Mais c'est l'esprit mis dans l'homme, le souffle du Tout-Puissant qui lui donne l'intelligence. 9 Ce n'est pas l'âge qui donne la sagesse, ce n'est pas la vieillesse qui discerne la justice. 10 Voilà pourquoi je dis : « Écoutez-moi, je vais, moi aussi, exposer ma pensée. » 11 J'ai attendu tant que vous parliez, j'ai prêté l'oreille à vos raisonnements, jusqu'à la fin de vos débats. 12 Je vous ai suivis attentivement et nul n'a convaincu Job, nul d'entre vous n'a réfuté ses paroles. 13 Ne dites pas : « Nous avons trouvé la sagesse, c'est Dieu qui le frappe et non pas l'homme. » 14 Il n'a pas dirigé contre moi ses discours, mais ce n'est pas avec vos paroles que je lui répondrai. 15 Les voilà interdits, ils ne répondent rien, la parole leur fait défaut. 16 J'ai attendu qu'ils eussent fini de parler, qu'ils restassent muets et sans réponse. 17 C'est à mon tour de parler à présent, je veux dire aussi ce que je pense 18 car je suis plein de discours, l'esprit qui est en moi m'oppresse. 19 Mon cœur est comme un vin renfermé, comme une outre remplie de vin nouveau qui va éclater. 20 Que je parle donc, afin de respirer à l'aise, que mes lèvres s'ouvrent pour répondre 21 Je ne ne prendrai le parti de personne, je ne flatterai personne 22 car je ne sais pas flatter, autrement mon Créateur m'enlèverait sur-le-champ.
Job 33. 1 Maintenant donc, Job, écoute mes paroles, prête l'oreille à tous mes discours. 2 Voilà que j'ouvre la bouche, ma langue forme des mots dans mon palais, 3 mes paroles partiront d'un cœur droit, c'est la vérité pure qu'exprimeront mes lèvres. 4 L'esprit de Dieu m'a créé, le souffle du Tout-Puissant me donne la vie. 5 Si tu le peux, réponds-moi, dispose tes arguments devant moi, tiens-toi ferme. 6 Devant Dieu je suis ton égal, comme toi j'ai été formé du limon 7 Ainsi ma crainte ne t'épouvantera pas et le poids de ma majesté ne peut t'accabler. 8 Oui, tu as dit à mes oreilles et j'ai bien entendu le son de tes paroles, 9 « Je suis pur, exempt de tout péché, je suis irréprochable, il n'y a pas d'iniquité en moi. 10 Et Dieu invente contre moi des motifs de haine, il me traite comme son ennemi. 11 Il a mis mes pieds dans les entraves, il surveille tous mes pas. » 12 Je te répondrai qu'en cela tu n'as pas été juste, car Dieu est plus grand que l'homme. 13 Pourquoi disputer contre lui, parce qu'il ne rend compte de ses actes à personne ? 14 Pourtant Dieu parle tantôt d'une manière, tantôt d'une autre et l'on n'y fait pas attention. 15 Il parle par des songes, par des visions nocturnes, quand un profond sommeil pèse sur les mortels, quand ils dorment sur leur lit. 16 A ce moment, il ouvre l'oreille des hommes et y scelle ses avertissements, 17 afin de détourner l'homme de ses œuvres mauvaises et d'écarter de lui l'orgueil, 18 afin de sauver son âme de la mort, sa vie des atteintes du dard. 19 Par la douleur aussi l'homme est repris sur son lit, quand une lutte continue agite ses os. 20 Alors il prend en dégoût le pain et il a horreur des mets exquis, 21 Sa chair s'évanouit aux regards, ses os qu'on ne voyait pas sont mis à nu. 22 Il s'approche de la fosse, sa vie est en proie aux horreurs du trépas. 23 Mais s'il trouve pour intercesseur, un ange entre mille, qui fasse connaître à l'homme son devoir, 24 Dieu a pitié de lui et dit à l'ange : « Épargne-lui de descendre dans la fosse, j'ai trouvé la rançon de sa vie. » 25 Sa chair alors a plus de fraîcheur qu'au premier âge, il revient aux jours de sa jeunesse. 26 Il prie Dieu et Dieu lui est propice, il contemple son visage avec allégresse et le Très-Haut lui rend son innocence. 27 Il chante parmi les hommes, il dit : « J'ai péché, j'ai violé la justice et Dieu ne m'a pas traité selon mes fautes. 28 Il a épargné à mon âme de descendre dans la fosse et ma vie s'épanouit à la lumière » 29 Voilà, Dieu fait tout cela, deux fois, trois fois, pour l'homme, 30 afin de le ramener de la mort, de l'éclairer de la lumière des vivants. 31 Sois attentif, Job, écoute-moi, garde le silence, que je parle. 32 Si tu as quelque chose à dire, réponds-moi, parle, car je voudrais te trouver juste. 33 Si tu n'as rien à dire, écoute-moi, fais silence et je t'enseignerai la sagesse.
Job 34. 1 Éliu reprit et dit : 2 Sages, écoutez mes discours, hommes intelligents, prêtez-moi l'oreille. 3 Car l'oreille juge les paroles, comme le palais discerne les aliments. 4 Tâchons de discerner ce qui est juste, cherchons entre nous ce qui est bon. 5 Job a dit : « Je suis innocent et Dieu me refuse justice. 6 Quand je soutiens mon droit, je passe pour menteur, ma plaie est douloureuse, sans que j'aie péché. » 7 Y a-t-il un homme semblable à Job ? Il boit le blasphème comme l'eau. 8 Il s'associe aux artisans d'iniquité, il marche avec les hommes pervers. 9 Car il a dit : « Il ne sert de rien à l'homme de chercher la faveur de Dieu. » 10 Écoutez-moi donc, hommes sensés : Loin de Dieu l'iniquité, loin du Tout-Puissant l'injustice. 11 Il rend à l'homme selon ses œuvres, il rétribue chacun selon ses voies. 12 Non, certes, Dieu ne commet pas l'iniquité, le Tout-Puissant ne viole pas la justice. 13 Qui lui a remis le gouvernement de la terre ? Qui lui a confié l'univers ? 14 S'il ne pensait qu'à lui-même, s'il retirait à lui son esprit et son souffle, 15 toute chair expirerait à l'instant et l'homme retournerait à la poussière. 16 Si tu as de l'intelligence, écoute ceci, prête l'oreille au son de mes paroles : 17 Un ennemi de la justice aurait-il le suprême pouvoir ? Oses-tu condamner le Juste, le Puissant, 18 qui dit à un roi : « Vaurien » aux princes : « Pervers » 19 qui ne prend pas le parti des grands, qui ne regarde pas le riche plus que le pauvre, parce que tous sont l'ouvrage de ses mains ? 20 En un instant ils périssent, au milieu de la nuit, les peuples chancellent et disparaissent, le puissant est emporté sans main d'homme. 21 Car les yeux de Dieu sont ouverts sur les voies de l'homme, il voit distinctement tous ses pas. 22 Il n'y a ni ténèbres ni ombre de la mort, où puissent se cacher ceux qui commettent l'iniquité. 23 Il n'a pas besoin de regarder un homme deux fois, pour l'amener au jugement avec lui. 24 Il brise les puissants sans enquête et il en met d'autres à leur place. 25 Il connaît donc leurs œuvres, il les renverse de nuit et ils sont écrasés. 26 Il les frappe comme des impies, en un lieu où on les regarde, 27 parce qu'en se détournant de lui, en refusant de connaître toutes ses voies, 28 ils ont fait monter vers lui le cri du pauvre, ils l'ont rendu attentif au cri des malheureux. 29 S'il accorde la paix, qui le trouvera mauvais, s'il cache son visage, qui pourra le contempler, qu'il soit peuple ou homme celui qu'il traite ainsi, 30 pour mettre fin au règne de l'impie, pour qu'il ne soit plus un piège pour le peuple ? 31 Or avait-il dit à Dieu : « J'ai été châtié, je ne pécherai plus, 32 montre-moi ce que j'ignore, si j'ai commis l'iniquité, je ne le ferai plus ? » 33 Est-ce d'après ton avis que Dieu doit rendre la justice de sorte que tu puisses rejeter son jugement ? Choisis à ton gré et non pas moi, ce que tu sais, expose-le. 34 Les gens sensés me diront, ainsi que l'homme sage qui m'écoute : 35 « Job a parlé sans intelligence et ses discours sont dépourvus de sagesse. 36 Eh bien, que Job soit éprouvé jusqu'au bout, puisque ses réponses sont celles d'un impie 37 car à l'offense il ajoute la révolte, il bat des mains au milieu de nous, il multiplie ses propos contre Dieu. »
Job 35. 1 Éliu prit de nouveau la parole et dit : 2 Crois-tu que ce soit là de la justice, de dire : « J'ai raison contre Dieu ? » 3 Car tu as dit : « Que me sert mon innocence, qu'ai-je de plus que si j'avais péché ? » 4 Moi, je vais te répondre et à tes amis en même temps. 5 Considère les cieux et regarde, vois les nuées : elles sont plus hautes que toi. 6 Si tu pèches, quel tort lui causes-tu ? Si tes offenses se multiplient, que lui fais-tu ? 7 Si tu es juste, que lui donnes-tu ? Que reçoit-il de ta main ? 8 Ton iniquité ne peut nuire qu'à tes semblables, ta justice n'est utile qu'au fils de l'homme. 9 Des malheureux gémissent sous la violence des vexations et crient sous la main des puissants. 10 Mais nul ne dit : « Où est Dieu, mon Créateur, qui donne à la nuit des chants de joie, 11 qui nous a faits plus intelligents que les animaux de la terre, plus sages que les oiseaux du ciel. » 12 Ils crient alors, sans être exaucés, sous l'orgueilleuse tyrannie des méchants. 13 Dieu n'exauce pas les discours insensés, le Tout-Puissant ne les regarde pas. 14 Quand tu lui dis : « Tu ne vois pas ce qui se passe, » ta cause est devant lui, attends son jugement. 15 Mais, parce que sa colère ne sévit pas encore et qu'il semble ignorer sa folie, 16 Job prête sa bouche à de vaines paroles et se répand en discours insensés.
Job 36. 1 Éliu reprit encore une fois et dit : 2 Attends un peu et je t'instruirai, car j'ai des paroles encore pour la cause de Dieu, 3 je prendrai mes raisons de haut et je montrerai la justice de mon Créateur. 4 Sois-en sûr, mes discours sont exempts de mensonge, devant toi est un homme sincère en ses jugements. 5 Voici que Dieu est puissant, mais il ne dédaigne personne, il est puissant par la force de son intelligence. 6 Il ne laisse pas vivre le méchant et il fait justice aux malheureux. 7 Il ne détourne pas ses yeux des justes, il les fait asseoir sur le trône avec les rois, il les établit pour toujours et ils sont exaltés. 8 Viennent-ils à tomber dans les fers, sont-ils pris dans les liens du malheur, 9 il leur dénonce leurs œuvres, leurs fautes causées par l'orgueil. 10 Il ouvre leur oreille à la réprimande, il les exhorte à se détourner du mal. 11 S'ils écoutent et se soumettent, ils achèvent leurs jours dans le bonheur et leurs années dans les délices. 12 Mais s'ils n'écoutent pas, ils périssent par le glaive, ils meurent dans leur aveuglement. 13 Les cœurs impies se livrent à la colère, ils ne crient pas vers Dieu quand il les met dans les chaînes. 14 Aussi meurent-ils dans leur jeunesse et leur vie se flétrit comme celle des infâmes. 15 Mais Dieu sauve le malheureux dans sa misère, il l'instruit par la souffrance. 16 Toi aussi, il te retirera de la détresse, pour te mettre au large, en pleine liberté et ta table sera dressée et chargée de mets succulents. 17 Mais si tu combles la mesure de l'impie, tu en porteras la sentence et la peine. 18 Crains que Dieu irrité ne t'inflige un châtiment et que tes riches offrandes ne t'égarent. 19 Tes cris te tireront-ils de la détresse et même toutes les ressources de la force ? 20 Ne soupire pas après la nuit, durant laquelle les peuples sont anéantis sur place. 21 Prends garde de te tourner vers l'iniquité, car tu la préfères à l'affliction. 22 Vois : Dieu est sublime dans sa puissance. Quel maître est semblable à lui ? 23 Qui lui trace la voie qu'il doit suivre ? Qui peut lui dire : « Tu as mal fait ? » 24 Songe plutôt à glorifier ses œuvres, que les hommes célèbrent dans leurs chants. 25 Tout homme les admire, le mortel les contemple de loin. 26 Dieu est grand au-dessus de toute science, le nombre de ses années est impénétrable. 27 Il attire les gouttes d'eau, qui se répandent en pluie sous leur poids. 28 Les nuées la laissent couler et tomber sur la masse des hommes. 29 Qui comprendra l'expansion des nuages et le fracas de la tente du Très-Haut ? 30 Tantôt il étend autour de lui sa lumière, tantôt il se cache comme au fond de la mer. 31 C'est ainsi qu'il exerce sa justice sur les peuples et qu'il donne la nourriture avec abondance. 32 Il prend la lumière dans ses mains et lui marque le but à atteindre. 33 Son tonnerre l'annonce, l'effroi des troupeaux annonce son approche.
Job 37. 1 A ce spectacle, mon cœur est tout tremblant, il bondit hors de sa place. 2 Écoutez, écoutez le fracas de sa voix, le grondement qui sort de sa bouche. 3 Il lui donne libre carrière sous l'immensité des cieux et son éclair brille jusqu'aux extrémités de la terre. 4 Puis éclate un rugissement, il tonne de sa voix majestueuse, il ne retient plus les éclairs, quand on entend sa voix, 5 Dieu tonne de sa voix, d'une manière merveilleuse. Il fait de grandes choses que nous ne comprenons pas. 6 Il dit à la neige : « Tombe sur la terre, » il commande aux ondées et aux pluies torrentielles. 7 Il met un sceau sur la main de tous les hommes, afin que tout mortel reconnaisse son Créateur. 8 Alors l'animal sauvage rentre dans son repaire et demeure dans sa tanière. 9 L'ouragan sort de ses retraites cachées, l'aquilon amène les frimas. 10 Au souffle de Dieu se forme la glace et la masse des eaux est emprisonnée. 11 Il charge de vapeurs les nuages, il disperse ses nuées lumineuses. 12 On les voit, selon ses décrets, errer en tous sens, pour exécuter tout ce qu'il leur commande, sur la face de la terre habitée. 13 C'est tantôt pour le châtiment de sa terre et tantôt en signe de faveur qu'il les envoie. 14 Job, sois attentif à ces choses, arrête-toi et considère les merveilles de Dieu. 15 Sais-tu comment il les opère et comment les nuages font jaillir l’éclair ? 16 Comprends-tu le balancement des nuages, les merveilles de celui dont la science est parfaite, 17 toi dont les vêtements sont chauds, quand la terre se repose au souffle du midi ? 18 Peux-tu, comme lui, étendre les nuées et les rendre solides comme un miroir de bronze ? 19 Fais-nous connaître ce que nous devons lui dire : nous ne saurions lui parler, ignorants que nous sommes. 20 Ah, qu'on ne lui rapporte pas mes discours. Un homme a-t-il jamais dit qu'il désirait sa perte ? 21 On ne peut voir maintenant la lumière du soleil, qui luit derrière les nuages, qu'un vent passe, il les dissipe. 22 L'or vient du nord, mais Dieu, que sa majesté est redoutable. 23 Le Tout-Puissant, nous ne pouvons l'atteindre : il est grand en force et en droit et en justice, il ne répond à personne. 24 Que les hommes donc le révèrent. Il ne regarde pas ceux qui se croient sages.
Job
38. 1
Alors le Seigneur
répondit à Job du sein de la tempête et dit : 2
Quel est celui qui
obscurcit ainsi le plan divin, par des discours sans intelligence ?
3
Ceins tes reins,
comme un homme : je vais t'interroger et tu m'instruiras. 4
Où étais-tu quand
je posais les fondements de la terre ? Dis-le, si tu as
l'intelligence. 5
Qui en a fixé les
dimensions ? Le sais-tu ? Qui a tendu sur elle cordeau ?
6
Sur quoi ses bases
reposent-elles, ou qui en a posé la pierre angulaire, 7
quand les astres du
matin chantaient en chœur et que tous les fils de Dieu poussaient
des cris d'allégresse ? 8
Qui a fermé la mer
avec des portes, lorsqu'elle sortit impétueuse du sein maternel, 9
quand je lui donnai
les nuages pour vêtements et pour langes d'épais brouillards, 10
quand je lui imposai
ma loi, que je lui mis des portes et des verrous, 11
et que je lui dis :
« Tu viendras jusqu'ici, non au-delà, ici s'arrêtera
l'orgueil de tes flots » ? 12
As-tu, depuis que tu
existes, commandé au matin ? As-tu indiqué sa place à
l'aurore, 13
pour qu'elle saisisse
les extrémités de la terre et qu'elle en secoue les méchants, 14
pour que la terre
prenne forme, comme l'argile sous le cachet et qu'elle se montre
parée comme d'un vêtement, 15
pour que les
malfaiteurs soient privés de leur lumière et que le bras levé
pour le crime soit brisé ? 16
Es-tu descendu
jusqu'aux sources de la mer, t'es-tu promené dans les profondeurs
de l'abîme ? 17
Les portes de la mort
se sont-elles ouvertes devant toi, as-tu vu les portes du sombre
séjour ? 18
As-tu embrassé
l'étendue de la terre ? Parle, si tu sais toutes ces choses.
19
Où est le chemin qui
conduit au séjour de la lumière et où se trouve la demeure des
ténèbres ? 20
Tu pourrais les
saisir en leur domaine, tu connais les sentiers de leur séjour. 21
Tu le sais sans
doute, puisque tu étais né avant elles, le nombre de tes jours est
si grand. 22
Es-tu entré dans les
trésors de la neige ? As-tu vu les réservoirs de la grêle,
23
que je tiens prêts
pour le temps de la détresse, pour les jours de la guerre et du
combat ? 24
Par quelle voie la
lumière se divise-t-elle et le vent d'orient se répand-il sur la
terre ? 25
Qui a ouvert des
canaux aux ondées et tracé une route aux feux du tonnerre, 26
afin que la pluie
tombe sur une terre inhabitée, sur le désert où il n'y a pas
d'hommes, 27
pour qu'elle arrose
la plaine vaste et vide et y fasse germer l'herbe verte. 28
La pluie a-t-elle un
père ? Qui engendre les gouttes de la rosée ? 29
De quel sein sort la
glace ? Et le givre du ciel, qui l'enfante, 30
pour que les eaux
durcissent comme la pierre et que la surface de l'abîme se
solidifie ? 31
Est-ce toi qui serres
les liens des Pléiades, ou pourrais-tu relâcher les chaînes
d'Orion ? 32
Est-ce toi qui fais
lever les constellations en leur temps, qui conduis l'Ourse avec ses
petits ? 33
Connais-tu les lois
du ciel, règles-tu ses influences sur la terre ? 34
Élèves-tu ta voix
jusque dans les nues, pour que des torrents d'eau tombent sur toi ?
35
Est-ce toi qui lâches
les éclairs pour qu'ils partent et te disent-ils : « Nous
voici » 36
Qui a mis la sagesse
dans les nuées, ou qui a donné l'intelligence aux météores ?
37
Qui peut exactement
compter les nuées, incliner les outres du ciel, 38
pour que la poussière
se forme en masse solide et que les glèbes adhèrent ensemble ?
39
Est-ce toi qui
chasses pour la lionne sa proie, qui rassasies la faim des
lionceaux, 40
quand ils sont
couchés dans leur tanière, qu'ils se tiennent en embuscade dans le
taillis ? 41
Qui prépare au
corbeau sa pâture, quand ses petits crient vers Dieu, qu'ils errent
çà et là, sans nourriture ?
Job 39. 1 Connais-tu le temps où les chèvres sauvages font leurs petits ? As-tu observé les biches quand elles mettent bas ? 2 As-tu compté les mois de leur portée et connais-tu l'époque de leur délivrance ? 3 Elles se mettent à genoux, déposent leurs petits et sont quittes de leurs douleurs. 4 Leurs faons se fortifient et grandissent dans les champs, ils s'en vont et ne reviennent plus. 5 Qui a lâché l'onagre en liberté, qui a brisé les liens de l'âne sauvage, 6 à qui j'ai donné le désert pour maison, pour demeure la plaine salée ? 7 Il méprise le tumulte des villes, il n'entend pas les cris d'un maître. 8 Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, il y poursuit les moindres traces de verdure. 9 Le buffle voudra-t-il te servir, ou bien passera-t-il la nuit dans son étable ? 10 L'attacheras-tu avec une corde au sillon, ou bien hersera-t-il derrière toi dans les vallées ? 11 Te fieras-tu à lui parce qu'il est très fort, lui laisseras-tu faire tes travaux ? 12 Compteras-tu sur lui pour rentrer ta moisson, pour recueillir le blé dans ton aire ? 13 L'aile de l'autruche bat joyeusement, elle n'a ni le duvet ni le plumage de la cigogne. 14 Elle abandonne ses œufs à la terre et les laisse chauffer sur le sable. 15 Elle oublie que le pied peut les fouler, la bête des champs les écraser. 16 Elle est dure pour ses petits, comme s'ils n'étaient pas siens, que son travail soit vain, elle ne s'en inquiète pas. 17 Car Dieu lui a refusé la sagesse et ne lui a pas départi l'intelligence. 18 Mais quand elle se bat les flancs et prend son essor, elle se rit du cheval et du cavalier. 19 Est-ce toi qui donnes au cheval la vigueur, qui revêts son cou d'une crinière flottante, 20 qui le fais bondir comme la sauterelle ? Son fier hennissement répand la terreur. 21 Il creuse du pied la terre, il est fier de sa force, il s'élance au-devant du combat. 22 Il se rit de la peur, rien ne l'effraie, il ne recule pas devant l'épée. 23 Sur lui résonne le carquois, la lance étincelante et le javelot. 24 Il frémit, il s'agite, il dévore le sol, il ne se contient plus quand la trompette sonne. 25 Au bruit de la trompette, il dit : « Allons. » De loin il flaire la bataille, la voix tonnante des chefs et les cris des guerriers. 26 Est-ce par ta sagesse que l'épervier prend son vol et déploie ses ailes vers le midi ? 27 Est-ce à ton ordre que l'aigle s'élève et fait son nid sur les hauteurs ? 28 Il habite les rochers, il fixe sa demeure dans les dents de la pierre, sur les sommets. 29 De là, il guette sa proie, son regard perce au loin. 30 Ses petits s'abreuvent de sang, partout où il y a des cadavres, on le trouve.
Job 40. 1 Le Seigneur s'adressant à Job, dit : 2 Le censeur du Tout-Puissant veut-il encore plaider contre lui ? Celui qui dispute avec Dieu peut-il répondre ? 3 Job répondit au Seigneur, en disant : 4 Chétif que je suis, que te répondrai-je ? Je mets la main sur ma bouche. 5 J'ai parlé une fois, je ne répliquerai pas, deux fois, je n'ajouterai rien. 6 Le Seigneur parla encore à Job du sein de la tempête et dit : 7 Ceins tes reins, comme un homme, Je vais t'interroger et tu m'instruiras. 8 Veux-tu donc anéantir ma justice, me condamner afin d'avoir droit ? 9 As-tu un bras comme celui de Dieu et tonnes-tu de la voix comme lui ? 10 Pare-toi de grandeur et de magnificence, revêts-toi de gloire et de majesté, 11 épanche les flots de ta colère, d'un regard abaisse tout superbe. 12 D'un regard fais plier tout superbe, écrase sur place les méchants, 13 cache-les tous ensemble dans la poussière, enferme leur visage dans les ténèbres. 14 Alors, moi aussi, je te rendrai l'hommage, que ta droite peut te sauver. 15 Vois Béhémoth, que j'ai créé comme toi : il se nourrit d'herbe, comme le bœuf. 16 Vois donc, sa force est dans ses reins et sa vigueur dans les muscles de ses flancs. 17 Il dresse sa queue comme un cèdre, les nerfs de ses cuisses forment un solide faisceau. 18 Ses os sont des tubes de bronze, ses côtes sont des barres de fer. 19 C'est le chef-d'œuvre de Dieu, son Créateur l'a pourvu d'un glaive. 20 Les montagnes produisent pour lui du fourrage, autour de lui se jouent toutes les bêtes des champs. 21 Il se couche sous les lotus, dans le secret des roseaux et des marécages. 22 Les lotus le couvrent de leur ombre, les saules du torrent l'environnent. 23 Que le fleuve déborde, il ne craint pas, il serait calme, si le Jourdain montait à sa gueule. 24 Est-ce en face qu'on pourra le saisir, avec des filets et lui percer les narines ? 25 Tireras-tu Léviathan avec un hameçon et lui serreras-tu la langue avec une corde ? 26 Lui passeras-tu un jonc dans les narines et lui perceras-tu la mâchoire avec un anneau ? 27 T'adressera-t-il d'ardentes prières, te dira-t-il de douces paroles ? 28 Fera-t-il une alliance avec toi, le prendras-tu toujours à ton service ? 29 Joueras-tu avec lui comme avec un passereau, l'attacheras-tu pour amuser tes filles ? 30 Les pêcheurs associés en font-ils le commerce, le partagent-ils entre les marchands ? 31 Cribleras-tu sa peau de dards, perceras-tu sa tête du harpon ? 32 Essaie de mettre la main sur lui : souviens-toi du combat et tu n'y reviendras plus.
Job 41. 1 Voici que le chasseur est trompé dans son attente, la vue du monstre suffit à le terrasser. 2 Nul n'est assez hardi pour provoquer Léviathan : qui donc oserait me résister en face ? 3 Qui m'a obligé, pour que j'aie à lui rendre ? Tout ce qui est sous le ciel est à moi. 4 Je ne veux pas taire ses membres, sa force, l'harmonie de sa structure. 5 Qui jamais a soulevé le bord de sa cuirasse ? Qui a franchi la double ligne de son râtelier ? 6 Qui a ouvert les portes de sa gueule ? Autour de ses dents habite la terreur. 7 Superbes sont les lignes de ses écailles, comme des sceaux étroitement serrés. 8 Chacune touche sa voisine, un souffle ne passerait pas entre elles. 9 Elles adhèrent l'une à l'autre, elles sont jointes et ne sauraient se séparer. 10 Ses éternuements font jaillir la lumière, ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. 11 Des flammes jaillissent de sa gueule, il s'en échappe des étincelles de feu. 12 Une fumée sort de ses narines, comme d'une chaudière ardente et bouillante. 13 Son souffle allume les charbons, de sa bouche s'élance la flamme. 14 Dans son cou réside la force, devant lui bondit l'épouvante. 15 Les muscles de sa chair tiennent ensemble, fondus sur lui, inébranlables. 16 Son cœur est dur comme la pierre, dur comme la meule inférieure. 17 Quand il se lève, les plus braves ont peur, l'épouvante les fait défaillir. 18 Qu'on l'attaque avec l'épée, l'épée ne résiste pas, ni la lance, ni le javelot, ni la flèche. 19 Il tient le fer pour de la paille, le bronze comme un bois vermoulu. 20 La fille de l'arc ne le fait pas fuir, les pierres de la fronde sont pour lui un fétu, 21 la massue, un brin de chaume, il se rit du fracas des piques. 22 Sous son ventre sont des tessons aigus : on dirait une herse qu'il étend sur le limon. 23 Il fait bouillonner l'abîme comme une chaudière, il fait de la mer un vase de parfums. 24 Il laisse après lui un sillage de lumière, on dirait que l'abîme a des cheveux blancs. 25 Il n'a pas son égal sur la terre, il a été créé pour ne rien craindre. 26 Il regarde en face tout ce qui est élevé, il est le roi des plus fiers animaux.
Job 42. 1 Job répondit au Seigneur et dit : 2 Je sais que tu peux tout et que pour toi aucun dessein n'est trop difficile. 3 « Quel est celui qui obscurcit le plan divin, sans savoir ? » Oui, j'ai parlé sans intelligence de merveilles qui me dépassent et que j'ignore. 4 « Écoute-moi, je vais parler, je t'interrogerai, réponds-moi. » 5 Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t'a vu. 6 C'est pourquoi je me condamne et me repens, sur la poussière et sur la cendre. 7 Après que le Seigneur eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman : « Ma colère est allumée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi selon la vérité, comme l'a fait mon serviteur Job. 8 Maintenant, prenez sept jeunes taureaux et sept béliers, puis venez trouver mon serviteur Job et offrez pour vous un holocauste. Job, mon serviteur, priera pour vous et c'est par égard pour lui que je ne vous traiterai pas selon votre folie, car vous n'avez pas parlé de moi selon la vérité, comme l'a fait mon serviteur Job. » 9 Éliphaz de Théman, Baldad de Suhé et Sophar de Naaman allèrent donc et firent comme le Seigneur leur avait dit et le Seigneur eut égard à la prière de Job. 10 Le Seigneur rétablit Job dans son premier état, pendant que Job intercédait pour ses amis et le Seigneur rendit à Job le double de tous ses biens. 11 Ses frères, ses sœurs et ses anciens amis vinrent tous le visiter et mangèrent avec lui dans sa maison. Ils le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que le Seigneur avait fait venir sur lui et ils lui firent don chacun d'une pièce d’argent et d'un anneau d'or. 12 Et le Seigneur bénit les derniers temps de Job plus encore que les premiers et il posséda quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses. 13 Il eut sept fils et trois filles, 14 il nomma la première Jémima, la deuxième Ketsia et la troisième Kéren-Hapouk. 15 On ne trouvait pas dans toute la terre d'aussi belles femmes que les filles de Job et leur père leur donna une part d'héritage parmi leurs frères. 16 Job vécut après cela cent quarante ans et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la quatrième génération. 17 Et Job mourut vieux et rassasié de jours.
Notes sur le livre de Job
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1.1-5 Le prologue nous fait connaître le principal personnage et les circonstances qui amènent la discussion sur le problème de l’existence du mal, problème dont la solution fait le fond du poème. ― 1° Piété de Job au milieu de la plus grande prospérité : sa grandeur morale est égale à celle de sa fortune, chapitre 1, versets 1 à 5.
1.1 Dans la terre de Hus. Voir l’Introduction.
1.3 Parmi les Orientaux, les Arabes.
1.4 A son jour ; au jour qui lui était marqué ; suivant quelques-uns, au jour de leur naissance. Comparer à Genèse 40, 20 ; Matthieu 14, 6.
1.5 Mes fils ont pensé de mauvaises choses. Comparer à 1 Rois, 21, 10.
1.6-12 2° Résolution que Dieu prend d’éprouver la fidélité de son serviteur, chapitre 1, versets 6 à 12. Nous sommes transportés de la terre au ciel, où tout ce qui se passe ici-bas a sa racine et sa raison dernière. Satan, « l’adversaire », l’ennemi des hommes, apparaît au milieu des bons anges pour calomnier le juste ; mais c’est pour concourir finalement, malgré sa malice, aux desseins de Dieu et travailler malgré lui à l’accomplissement du plan de la Providence.
1.6 Les fils de Dieu sont les anges. ― Dans ce prologue qui s’étend jusqu’à la fin du Ier chapitre, l’écrivain sacré nous montre : 1° les efforts du démon contre les serviteurs de Dieu ; 2° que cet esprit malin ne peut rien sans la permission divine ; 3° que Dieu ne lui permet pas de tenter ses serviteurs au-delà de leurs forces, mais qu’il les assiste de sa grâce, de manière que les efforts impuissants de leur ennemi ne servent qu’à faire éclater leur vertu et à augmenter leur mérite.
1.7 J’ai fait le tour, etc. Compar. 1 Pierre 5, 8.
1.11 S’il ne vous maudira pas. Voir le verset 5.
1.13 3° Job subit sept épreuves consécutives : les quatre premières l’atteignent dans ses biens et dans ses enfants, la cinquième dans son corps ; la sixième et la septième sont des épreuves morales. Les quatre premières ne se passent pas sous ses yeux, il en reçoit la nouvelle par quatre messagers de malheur : 1° Les Sabéens, dans une razzia, lui enlèvent tous ses troupeaux de bœuf et d’ânes, chapitre 1, versets 13 à 15 ; ― 2° la foudre fait périr ses brebis, chapitre 1, verset 16 ; ― 3° les Chaldéens, dans une razzia, lui enlèvent ses chameaux, sa plus grande richesse, chapitre 1, verset 17 ; ― 4° un vent violent renverse la maison où tous ses enfants étaient réunis pour prendre part au festin que leur offrait leur frère aîné, et les écrase tous, chapitre 1, versets 18 et 19. ― Job a écouté en silence le récit des trois premiers malheurs, mais, au quatrième, lorsqu’il apprend la mort de ses fils, il ne peut plus contenir sa douleur ; toutefois elle ne sert qu’à faire ressortir davantage la solidité de sa vertu, car elle ne lui arrache que ces paroles admirables, qui sont l’expression même de sa résignation et qui feront à jamais l’admiration des hommes : « Nu, je suis sorti du sein de ma mère, nu j’y retournerai ; Dieu m’a donné, Dieu m’a ôté ; que le nom du Seigneur soit béni ! »
1.15 Les serviteurs ; c’est-à-dire les gardiens.
1.16 Un feu de Dieu ; c’est-à-dire un feu très grand, ou, envoyé de Dieu. ― La foudre, d’après le plus grand nombre ; le simoun, vent brûlant qui peut tuer les hommes et les animaux, d’après d’autres commentateurs.
1.21 Voir Ecclésiaste, 5, 14 ; 1 Timothée, 6, 7.
2.1 Job n’était pas au terme de ses malheurs : 5° Satan revient à la charge contre lui, au bout d’un temps indéterminé, et demande à le frapper dans sa personne après l’avoir frappé dans ses biens. Dieu le lui permet, et le saint patriarche est atteint d’une des plus terribles maladies de peau qui désolent l’Orient, l’éléphantiasis. Devenu ainsi la proie de la lèpre, Job, doit se retirer hors du village qu’il habite, chapitre 2, versets 1 à 8.
2.3 Sans raison ; c’est-à-dire, c’est en vain que tu l’as fait éprouver ; cette épreuve n’a pas ébranlé sa fidélité. D’autres traduisent, sans motif, à tort, sans qu’il l’ait mérité.
2.4 L’homme donnera peau pour peau, etc. ; c’est-à-dire qu’il donnera volontiers la peau des autres pour conserver la sienne ; il donnera ses enfants même, ses bestiaux et tout ce qu’il possède pour sauver sa propre vie. Ainsi Job a perdu ses biens, ses enfants ; mais il espère en avoir d’autres. S’il était frappé en son propre corps, s’il venait à perdre sa santé, il ne soutiendrait pas cette épreuve ; sa fidélité en serait ébranlée.
2.5 Qu’il vous maudira. Voir Job 1, 5.
2.7 Satan… frappa Job d’une plaie horrible. D’après tous les caractères de la maladie de Job disséminés dans le cours du livre, J. D. Michaelis [pense que] que la maladie dont Job fut frappé est l’éléphantiasis. Elle commence par l’éruption de pustules, qui ont comme la forme de nœuds, d’où son nom latin de lepra nodosa ; elle couvre ensuite comme un chancre toute la surface du corps et le ronge de telle façon que tous les membres semblent s’en détacher. Les pieds et les jambes s’enflent et se couvrent de croûtes au point d’être pareils à ceux de l’éléphant, d’où le nom d’éléphantiasis. Le visage est boursouflé et luisant, comme si on l’avait oint avec du suif, le regard est fixe et hagard, la voix faible ; le malade finit quelquefois par tomber dans un mutisme complet. En proie à d’atroces douleurs, objet de dégoût pour lui-même et pour les autres, éprouvant une faim insatiable, accablé de tristesse, ne pouvant dormir ou bien tourmenté par d’affreux cauchemars, il ne trouve aucun remède au mal qui le ronge. Ce cruel état peut durer vingt ans et plus. Il meurt quelquefois subitement, après une fiable fièvre ou étouffé par la maladie.
2.8 Assis sur le fumier.
2.9 Dieu ménage à Job une nouvelle épreuve : les reproches de sa femme. C’est là sa sixième épreuve. Au lieu de l’encourager à la patience, elle voudrait le pousser au désespoir, mais il lui fait cette réponse admirable : Si nous avons reçu les biens de la main de Dieu, pourquoi n’en recevrions-nous pas aussi les maux ?
2.11 La septième épreuve de Job fut la visite de ses amis. C’est d’abord une visite muette. Elle prépare la discussion ou le combat qui va être l’objet de la majeure partie du poème. La suite nous montrera que cette épreuve fut la plus difficile par laquelle Job eut à passer. Ils viennent pour le consoler, mais au lieu d’adoucir ses peines, ils ne font que les aggraver par les accusations injustes dont ils le chargent. Il est probable que quelque temps s’était écoulé entre le moment où Job fut frappé et l’arrivée de ses amis.
2.13 Le deuil durait sept jours ; mais il ne faut pas croire que les amis de Job ne l’aient pas quitté un seul instant, pendant tout ce temps, et qu’ils ne lui avaient pas adressé une seule parole. Ce sont là des expressions hyperboliques que l’on trouve assez souvent dans la Bible, et en général dans les écrivains orientaux. ― Ils s’assirent avec lui. Quand ils le voient, ils le saluent à distance, avec ces marques extraordinaires de douleur qui sont en usage en Orient, et ils passent sept jours et sept nuits sans proférer une parole. Ce silence si prolongé prouve qu’à la vue de tant de maux, ils ne sentent pas la force de le consoler. Il faut que Job ouvre le premier la bouche, et ne recevant d’eux aucun mot d’encouragement, il ne peut qu’exhaler ses plaintes.
3.1-26 Les malédictions et les imprécations suivantes ne sont que des expressions emphatiques très usitées en Orient pour peindre une vive douleur. ― Ici commence la deuxième partie, contenant la discussion de Job et de ses trois amis, du chapitre 3 au chapitre 31. Première discussion, du chapitre 3 au chapitre 14. ― 1° Monologue de Job, chapitre 3. Il renferme trois idées principales : 1° Job maudit le jour de sa naissance, versets 3 à 10 ; ― 2° il regrette de n’être pas mort, versets 11 à 19 ; ― 3° il se demande pourquoi la vie a été donnée au misérable, versets 20 à 26. ― Sa douleur longtemps comprimée éclate avec véhémence : il se plaint tout d’abord avec une amère éloquence de ce qu’il souffre et, après avoir épanché ses sentiments, il donne la raison de ses plaintes. Job n’est pas un stoïcien, un Titan ou un Prométhée révolté, comme on l’a prétendu, c’est un homme qui souffre : les aiguillons de la maladie lui font pousser des cris d’angoisse ; mais comme c’est aussi un juste, au fond de sa conscience il demeure ferme, comptant sur la justice de Dieu. Tel nous le verrons dans tout le cours du livre, sentant vivement la souffrance, mais fort de son innocence et animé d’une confiance inébranlable dans le jugement de Dieu.
3.3 Voir Jérémie, 20, 14.
3.8 Ceux qui maudissent le jour ; les enchanteurs qui ont des formules de bénédiction et de malédiction pour les jours, qui prédisent des jours heureux ou malheureux, et exercent leur pouvoir sur les animaux les plus terribles. Comparer à Job 40, 20 ; 41, 1. ― On entend généralement par Léviathan le crocodile.
3.12 Ai-je été reçu sur des genoux ? Voir Genèse 30, 3.
3.13 La mort est souvent appelée dans l’Écriture un sommeil, pour nous rappeler le souvenir de la résurrection future.
3.14 Les consuls ; les conseillers du roi, les grands. ― Bâtissent de vastes solitudes ; c’est-à-dire de superbes mausolées, où ils sont ensevelis seuls, ou bien ils bâtissent de magnifiques palais dans de vastes solitudes.
3.18 Enchaînés ensemble. On enchaînait par deux les esclaves fugitifs et indociles. ― Job ne nie pas ici les jugements que Dieu doit exercer contre les méchants après leur mort ; mais il parle un langage humain et conforme à la manière ordinaire de regarder la mort, c’est-à-dire comme la fin de tous les maux de la vie.
3.21 Qui attendent la mort, et la recherchent avec autant d’ardeur que s’ils creusaient la terre pour trouver un trésor.
3.23 A un homme ; c’est le complément de pourquoi la lumière ou la vie a-t-elle été donnée, du verset 20. ― Dont la voie est cachée. Le sentier dans lequel il doit marcher est tellement couvert, qu’il ne sait où poser le pied.
4.1 Après le monologue de Job, ses trois amis vont paraître successivement en scène. Ils défendront tous la même thèse : que l’on n’est malheureux que par sa faute et en punition de ses péchés. 1° Éliphaz, vrai scheik patriarcal, grave, digne, plus calme et plus réfléchi que ses deux amis, est nommée le premier et prend le premier la parole, parce qu’il est le plus âgé de tous, voir Job 15, 10, et peut-être aussi parce qu’il est de Théman, dont la sagesse est célèbre, voir Jérémie, 49, 7 ; Abdias, 1, 8 ; Baruch, 3, 22-23. Il témoigne d’abord à Job dans son premier discours, plus d’affection et de sympathie que ses deux compagnons, mais, trompé par une foi aveugle à une opinion qu’il n’a jamais entendu contester, savoir que l’on souffre jamais que parce qu’on l’a mérité, il ne croit pas à l’innocence de celui qu’il est venu consoler, et ne tarde pas à se montrer dur et injuste à son égard. La vérité qu’il s’attache le plus à faire ressortir dans son langage, c’est la majesté et la pureté de Dieu, voir Job 4, 12-21 ; 15, 12-16. ― Éliphaz ouvre la discussion avec la confiance qu’inspire l’expérience et sur le ton d’un prophète. C’est dans son premier discours qu’il parle avec le plus d’assurance. Le fond de son langage est vrai d’ailleurs ; il n’est faux que dans l’application exagérée qu’il en fait au cas présent. Tout se lie très bien dans ce que dit Éliphaz : au point de vue de la disposition oratoire et de l’arrangement des parties, ce discours est le plus parfait du poème. La révélation et l’expérience, les habitants du ciel et ceux de la terre lui ont appris à quoi s’en tenir sur le problème de la souffrance : 1° Job ne doit pas oublier qu’il a consolé autrefois des malheureux en leur disant que ce ne sont que les méchants, non les justes qui périssent, chapitre 4, versets 2 à 11. ― 2° Une vision nocturne lui a appris à lui-même que personne n’est juste devant Dieu, versets 12 à 21. ― 3° Le chagrin qui empêche Job de recourir à l’intercession des anges est la cause de la ruine des insensés, chapitre 5, versets 1 à 7. ― 4° Il doit se tourner vers Dieu, le juge équitable du juste et de l’impie, versets 8 à 16. ― 5° Heureux celui que Dieu châtie. Dieu, par ce châtiment, veut lui préparer un grand bonheur, versets 17 à 27. Chacune de ces cinq pensées est tout à la fois une thèse et un reproche contre Job.
4.7 Qui a jamais péri, etc. On peut être innocent et périr en cette vie ; on peut être éprouvé par des malheurs et cependant être juste et innocent. Plusieurs prophètes et les martyrs en offrent un exemple sensible.
4.17 Voir Job 25, 4.
4.18 Voir Job 15, 15 ; 2 Pierre 2, 4 ; Jude, 1, 6. ― Ceux qui le servent, etc. ; c’est-à-dire les anges ne sont pas par eux-mêmes et sans un secours divin capables de se maintenir dans le bien. ― Dans ses anges ; déchus, qui quoique si purs et si parfaits, sont cependant tombés dans l’orgueil et l’infidélité.
4.21 Non dans la sagesse ; dans leur folie, en insensés.
5.1 Appelle donc, etc. Des adversaires du catholicisme ont prétendu prouver par ce passage que nous ne devions pas invoquer les saints, attendus qu’ils ne pouvaient connaître nos prières. D’abord les discours des amis de Job ne sont pas des dogmes reconnus pour tels par l’Église. Ensuite le but d’Éliphaz ici est tout simplement de prouver à Job que, puisque aucun saint n’a été traité de Dieu comme lui, il faut nécessairement que la cause de ses misères et de ses souffrances soit ses propres péchés. [Job 42, 7-9 est au contraire une demande par Dieu que l’on recourt à l’intersession des saints. Dieu en fait la condition de son pardon : 7 Après que le Seigneur eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz de Théman : « Ma colère est allumée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi selon la vérité, comme l'a fait mon serviteur Job. 8 Maintenant, prenez sept jeunes taureaux et sept béliers, puis venez trouver mon serviteur Job et offrez pour vous un holocauste. Job, mon serviteur, priera pour vous et c'est par égard pour lui que je ne vous traiterai pas selon votre folie, car vous n'avez pas parlé de moi selon la vérité, comme l'a fait mon serviteur Job. » 9 Éliphaz de Théman, Baldad de Suhé et Sophar de Naaman allèrent donc et firent comme le Seigneur leur avait dit et le Seigneur eut égard à la prière de Job.]
5.13 Voir 1 Corinthiens, 3, 19.
5.16 Contractera sa bouche ; c’est-à-dire la fermera ; il restera muet.
5.19 Dans six tribulations, etc. C’est une expression poétique, qui paraît signifier que Dieu empêchera toujours que les malheurs dans lesquels l’homme peut tomber ne lui nuisent en aucune sorte, pourvu qu’il s’humilie et se soumette à ses ordres.
5.22 Les bêtes de la terre ; c’est-à-dire des bêtes sauvages.
5.23 Il y aura même, etc. Tu ne heurteras pas contre les pierres ; elles ne blesseront pas tes pieds. Anciennement on marchait nu-pieds. C’est l’interprétation la plus simple ; elle est justifiée d’ailleurs par un assez grand nombre d’expressions analogues.
5.24 Ta beauté ; c’est-à-dire ta femme, selon quelques-uns ; mais l’hébreu, les Septante, la paraphrase chaldaïque, le syriaque et l’arabe portent ta demeure, ta maison. ― Tu ne pécheras pas ; ou bien selon d’autres d’après un des sens de l’hébreu, tu ne feras pas de faux pas, tu ne manqueras pas ton but.
5.26 Tu entreras, etc. ; tu mourras riche.
6.1 IIe discours de Job ; Ire réponse à Éliphaz, chapitres 6 et 7. Le discours d’Éliphaz a surpris et affligé Job qui trouve, au lieu d’un consolateur, un accusateur : 1° Il justifie l’amertume de ses plaintes par la grandeur de ses maux ; ils sont tels qu’en face de la mort qui approche, il n’a d’autre consolation que de n’avoir pas renié Dieu, chapitre 6, versets 2 à 10. ― 2° Reproches indirects à ses amis qui ne l’ont pas consolé et ont trahi ses espérances, versets 11 à 20. ― 3° Reproches directs : ils ne lui ont donné que de vaines paroles, versets 21 à 30. ― 4° Misère de l’homme en général et de Job en particulier : tableau destiné à les apitoyer sur son sort, chapitre 7, versets 1 à 10. ― 5° Prière à Dieu : Pourquoi le frappe-t-il si cruellement ? Pourquoi, s’il a péché, ne lui pardonne-t-il pas ? Versets 11 à 21.
6.5 Un onagre, âne sauvage.
6.7 Mon âme, hébraïsme pour ma personne, moi.
6.10 Saint ; par excellence, Dieu.
6.11 Quelle est ma fin ? c’est-à-dire quelle sera la fin de ma vie, pour que je puisse conserver ma patience jusque-là ?
6.16 En me fuyant, mes amis croient éviter un mal ; mais, par une juste punition de leur inhumanité, ils tomberont dans un autre bien plus grand.
6.18 Sont cachés (comparer à Job 3, 23) ; selon d’autres, détournés, tortueux.
7.3 Des mois vides de repos et de consolation.
7.4 Jusqu’aux ténèbres ; c’est-à-dire jusqu’à la nuit.
7.5 D’une sale poussière ; littéralement et par hébraïsme, de saletés de poussière.
7.9 Schéol. Voir, pour la vraie signification de ce mot, Genèse 37, 35.
7.10 Son lieu ; c’est-à-dire le lieu où il était auparavant, son habitation, sa demeure.
7.15 Mon âme a choisi ; c’est-à-dire je préférerais (Comparer à Job 6, 7). ― Une destruction violente ; littéralement l’action de se pendre ; hébreu l’étranglement. Le sens du verset est donc : Tout mon être préférerait une mort violente et cruelle aux maux que je souffre.
7.17 Pour que vous fassiez un si grand cas de lui ; en l’examinant, l’éprouvant et l’affligeant. ― Mettez-vous, etc., c’est-à-dire songez-vous à lui, vous occupez-vous de lui ?
7.20 En parlant ainsi Job ne murmurait nullement contre Dieu, mais il déplorait seulement les suites funestes du péché originel.
8.1 Baldad, dont le nom signifie « fils de contention », n’a ni une grande originalité ni une grande indépendance de caractère ; il s’appuie en partie sur les maximes des sages anciens, en partie sur l’autorité de son ami plus âgé, Éliphaz. Son tempérament est plus violent que celui de ce dernier ; il a moins d’arguments et plus d’invectives ; son langage est aussi moins riche ; il est abrupt, sans tendresse.
8.2 Qui souffle de tout côté ; littéralement multiplié. Le terme hébreu correspondant a aussi cette signification. Cependant on le traduit assez généralement par grand, fort, impétueux. ― Ier discours de Baldad, chapitre 8. Baldad voit dans la réponse de Job à Éliphaz une accusation d’injustice portée contre Dieu ; il lui répète donc à sa manière le discours de son vieil ami. Dieu n’est pas injuste : ses enfants avaient donc mérité la mort par leurs péchés et lui-même expie actuellement ses propres fautes. Son bonheur d’autrefois prouve seulement que Dieu avait différé à le punir. La pensée dominante, c’est que si Job ne veut pas en croire ses amis, il croie du moins les anciens sages dont Baldad rapporte les pensées, quand il annonce que le bonheur des méchants n’est pas durable et que Dieu punit ceux qui l’ont mérité. La suite de ses idées est celle-ci : 1° Avis et reproches à Job qui a parlé à Dieu sans respect, versets 2 à 7. ― 2° Appel aux anciens sages qui attestent que les impies sont voués à la perdition, versets 8 à 19. ― 3° Horizon de bonheur pour Job, s’il se convertit, versets 20 à 22.
8.6 La paix ; c’est-à-dire toute sorte de prospérités. ― La demeure de ta justice ; la demeure qui t’appartiendra, à toi homme juste, dans laquelle tu te conduiras selon la justice.
8.8 Des pères ; selon l’hébreu, de leurs pères, c’est-à-dire des pères de la génération passée. Le singulier génération, étant un nom collectif, peut concorder avec un pluriel.
8.9 Voir Job 14, 2 ; Psaume 143, 4.
8.14 Sa folie, etc. Il condamnera lui-même sa folle espérance. ― La maison de l’araignée est sa toile.
8.17 Il s’arrêtera ; il pullulera même au milieu des cailloux. Sa prospérité paraîtra d’abord ferme et inébranlable.
8.18 Lorsque l’impie tombe dans l’infortune, même ceux qui l’approchaient de plus près le renient comme un inconnu.
8.19 La joie de sa voie ; c’est-à-dire le bonheur de son état, de sa situation. Le sens de ce verset est donc : C’est à quoi se réduit la prospérité du méchant sur la terre ; il se sèche sur la terre, afin que d’autres croissent comme la plante et se développent en prenant sa place.
8.20-22 Le Seigneur ne t’abandonnera pas, si tu vis dans la justice ; il te rétablira dans ton premier état, et te rendra la joie et le bonheur dont tu jouissais auparavant, et, de plus, tes ennemis seront couverts de confusion.
8.20 Simple ; c’est-à-dire innocent, juste, parfait.
9.1 IIIe discours de Job ; sa réponse à Baldad, chapitres 9 et 10. Comme Job n’a pas dit que Dieu est injuste, toute l’argumentation de Baldad porte à faux, mais elle est blessante pour le juste malheureux à qui l’on affirme que ses souffrances sont méritées. 1° Job répète donc à son tour qu’il sait que Dieu est juste et puissant, chapitre 9, versets 2 à 12. ― 2° Mais il n’en proteste pas moins de son innocence, versets 13 à 24. ― 3° Il n’accuse pourtant pas Dieu d’injustice, parce qu’il est peut-être coupable de quelques fautes, mais il voudrait pouvoir lui répondre, s’il l’accuse, pour se justifier, versets 25 à 35. ― 4° Comment Dieu peut-il en effet l’affliger si sévèrement, lui qui connaît son innocence ? Chapitre, 10, versets 1 à 12. ― 5° Qu’il daigne donc adoucir ses maux avant sa mort, versets 13 à 22.
9.2 Les [protestants] se servent de ce passage pour établir que nul homme n’a véritablement la justice intérieure devant Dieu. Mais c’est un abus évident qu’il en font ; car ce passage signifie seulement ou que l’homme qui voudra se comparer à Dieu ne pourra être justifié, parce que cette comparaison même est l’effet d’un grand orgueil, et le fait déchoir de la justice qu’il pouvait avoir ; ou que toute la justice de l’homme, étant comparée à celle de Dieu, n’est rien.
9.6 Qui remue la terre, par les tremblements de terre.
9.9 Arcturus, la constellation de la Grande Ourse.
9.13 Ceux qui portent l’univers sont les anges que le Créateur a établis pour gouverner et comme pour soutenir le monde par la sagesse de leur conduite, et par la puissance que Dieu a mise pour cet effet entre leurs mains.
9.16 Je ne croirais pas, etc., tant je me sens indigne de l’attention d’un Dieu si saint et si élevé, et je ne serais pas assuré que j’ai plus rien à craindre de sa colère.
9.17 Sans raison, connue de moi ; car il ne me fait pas connaître la cause pour laquelle il m’envoie tant de maux.
9.20 Ma propre bouche, etc., par cela même que je présume de ma justice, et que je me dis innocent, je me rends coupable ; car je manque ainsi au respect dû à sa souveraine majesté.
9.23 S’il frappe, etc. Dans son langage oriental et hyperbolique, Job veut dire simplement que les coups de la main de Dieu sont si terribles, et que le danger de tomber dans l’impatience et le murmure et si grand, que tout juste doit plutôt souhaiter la mort, que d’être exposé à une tentation à laquelle il pourrait succomber. Il veut dire encore qu’il traite ses plus fidèles amis avec une rigueur qui semblerait prouver qu’il est indifférent à ce qu’ils souffrent. Il fait comme le chirurgien qui, dans une opération, continue à couper et à trancher les chairs du malade, en paraissant sourd et insensible à ses cris.
9.26 Comme, etc., c’est-à-dire avec la rapidité des vaisseaux qui portent des fruits. Ces vaisseaux sont très rapides, soit parce qu’on les charge peu, soit parce qu’on abrège le temps de leur traversée le plus possible, afin que les fruits ne se corrompent pas.
9.29 Pourquoi ai-je travaillé en vain, en prenant tant de soin d’éviter les moindres péchés, et en me purifiant de ceux dans lesquels je craignais d’être tombé.
10.1 Je lâcherai ma propre parole, etc. Comparer à Job 7, 11.
10.7 Et que vous sachiez au moyen d’informations, d’examen et de recherches.
10.10 Les anciens croyaient que le fœtus se formait dans le sein maternel à la manière du lait qui se caille et s’épaissit. Job pouvait d’autant mieux conformer son langage à cette opinion (...).
10.13 Quoique vous cachiez, etc. ; c’est-à-dire quoique par la manière dont vous me traitez aujourd’hui, vous semblez avoir oublié que je suis votre ouvrage, votre créature, comblée autrefois de vos bontés, je suis certain que vous n’êtes pas changé, et que vous ne m’avez pas rejeté.
10.14 Pourquoi voulez-vous aujourd’hui rappeler le souvenir de mes fautes passées ?
10.15 Si j’ai été impie, etc. Injuste ou juste, je n’ai pas lieu de me plaindre, ni de vous accuser d’injustice. J’adore la profondeur de vos desseins. Comparer à Job 9, vv. 15, 17, 21, 30, 31.
10.16 Comme la lionne ; c’est-à-dire comme on prend la lionne à la chasse. ― Vous me tourmenterez de nouveau ; littéralement et par hébraïsme : revenus, vous me tourmenterez.
11.1 Sophar diffère de ses deux amis, Éliphaz et Baldad ; c’est un jeune homme à la parole vive, quelquefois injurieuse et blessante, surtout dans son second discours, chapitre 20 ; c’est le type des esprits étroits et à préjugés de son époque.
11.2 Ier discours de Sophar contre Job, chapitre 11. Toute la réponse à Baldad se résume en ceci : Dieu n’est pas injuste, mais il le punit sévèrement pour des fautes légères dont il n’a pas même conscience. Le fougueux Sophar veut à son tour le réfuter : 1° Il reproche à Job d’oser parler avec présomption contre la divine sagesse, versets 2 à 6. ― 2° Cette sagesse est impénétrable et insondable. Si Dieu venait discuter avec lui, il lui aurait bientôt prouvé que son sort n’est pas trop dur, versets 7 à 12. Cette réflexion sur l’intervention de Dieu, dès le début, prépare avec un art achevé, le dénouement, chapitres 38 à 41. ― 3° Exhortation à Job : qu’il se tourne vers Dieu avec componction et il sera consolé, sinon, comme l’impie, il n’aura pas d’espérance, versets 13 à 20.
11.6 La loi, soit naturelle, soit mosaïque, contenait beaucoup de préceptes. ― Qu’il exige, etc. ; littéralement que tu es exigé (châtié) par lui selon beaucoup moins de choses.
11.7 Les traces ; c’est-à-dire les voies. ― Parfaitement, ou bien : Le parfait Tout-Puissant, ce qui revient au sens de l’hébreu qui porte : La perfection du Tout-Puissant.
11.11 Est-ce qu’il ne la considère pas, pour la punir un jour ?
11.13 Vers Dieu ; littéralement vers lui. Le pronom lui représente évidemment le mot Dieu, exprimé au verset 7.
11.18 Tranquille ; sans craindre que ton tombeau ne soit violé ; ou, sûr d’une meilleure condition après cette vie.
11.19 Voir Lévitique, 26, 6. ― Implorera ton visage ; c’est-à-dire recherchera ta faveur.
11.20 Voir Lévitique, 26, 16. ― Leur espérance, etc. Les choses dans lesquelles ils avaient mis leur espérance, comme les honneurs et les richesses, seront pour eux des objets d’abomination.
12.1 IVe discours de Job : sa Ire réponse à Sophar, du chapitre 12 au chapitre 14. Les menaces de Sophar blessent le juste innocent. Il réfute d’abord ses amis, du chapitre 12 au chapitre 13, verset 12 ; puis il se plaint à Dieu lui-même, du chapitre 13, verset 13 au chapitre 14. ― I. Réfutation de ses amis : 1° Il nie la thèse que le châtiment suive toujours le crime ici-bas et que l’affliction soit une preuve de culpabilité de l’affligé : « Les tentes des voleurs sont dans l’abondance, et ils provoquent audacieusement Dieu », voir Job 12, 6. Ses amis n’ont pas le privilège exclusif de la connaissance de Dieu, il le connaît comme eux par la nature et par la tradition, chapitre 12, versets 2 à 13. ― 2° Il connaît, lui aussi la puissance et la sagesse de son Maître, et il la décrit en termes magnifiques, ainsi que la Providence générale et particulière, versets 14 à 25. ― 3° Il ne veut pas avoir à faire à eux, puisqu’ils sont aveuglés par leurs préjugés, mais à Dieu, chapitre 13, versets 1 à 12. ― II. Plainte à Dieu, du chapitre 13, verset 13 au chapitre 14. ― 4° Sa sincérité l’encourage à s’adresser à Dieu même, pourvu qu’il veuille bien ne pas l’accabler par l’éclat de sa majesté, chapitre 13, versets 13 à 22. ― 5° Alors même que ses péchés seraient aussi grands que ses souffrances, la vie est déjà bien assez amère pour que Dieu ne punisse pas si sévèrement les fautes qui peuvent lui avoir échappé dans sa jeunesse, du chapitre 13, verset 23 au chapitre 14, verset 3. ― 6° L’origine de l’homme est trop basse, sa vie trop triste, pour que Dieu soit sans pitié envers lui, versets 4 à 12. ― 7° Si l’homme devait retourner sur la terre, Dieu pourrait le maltraiter une première fois, mais il n’y revient jamais, versets 13 à 22.
12.2-3 Ce n’est nullement l’orgueil qui inspire à Job ce langage. On a vu, au contraire, combien il s’était humilié devant Dieu, en comparant sa propre justice à celle de ce souverain juge de tous les hommes. D’ailleurs la jactance de ses amis qui appliquaient faussement des sentences vraies jusqu’à un certain point, en elles-mêmes, le forçait à rabaisser leur orgueil ; et c’est uniquement dans ce dessein qu’il a l’air de se glorifier, en montrant leur infériorité.
12.3 Voir Job 20, 2.
12.4 Voir Proverbes 14, 2.
12.11 Voir Job 34, 3.
12.12 Dans une longue vie ; littéralement dans beaucoup de temps.
12.13 En Dieu ; littéralement En lui. Job désigne ordinairement Dieu par le pronom lui.
12.14 Voir Isaïe 22, 22 ; Apocalypse, 3, 7.
12.17 Il amène, etc. Calvin a abusé de ce passage, et d’autres semblables, pour établir que Dieu est auteur du péché. Mais de telles expressions dans les auteurs sacrés signifient seulement que Dieu permet qu’on tombe, parce que, par un jugement, il s’éloigne de ceux qui méprisent sa lumière, et qui, voulant suivre leur propre sagesse, tombent en des écarts qui les conduisent jusqu’à la mort.
12.18 Il délie le baudrier, etc. ; il dépouille les rois de leur autorité. ― Il ceint, etc. ; c’est-à-dire, il les réduit à la condition des esclaves.
13.6 Au jugement de mes lèvres ; c’est-à-dire aux preuves qui sortiront de ma bouche.
13.8-10 Faire acception de la personne ou de la face de quelqu’un, c’est, selon le langage de l’Écriture, avoir égard à sa puissance, à sa dignité, en un mot, à sa position plutôt qu’à son vrai mérite personnel ; ce que font ordinairement les juges peu consciencieux.
13.14 Porté-je, etc., c’est-à-dire, exposé-je ma vie au danger, à la mort ?
13.16 Après et lui-même sera mon sauveur, il y a ellipse de parce que je ne suis pas hypocrite.
13.17 Des énigmes ; des vérités cachées, que vous semblez ne pas vouloir comprendre.
13.20 Seulement, ne me faites pas deux choses. Ainsi lisent l’hébreu et la Vulgate ; mais les Septante ne portent pas la négation, ce qui s’accorde beaucoup mieux avec la suite du discours.
14.2 Voir Job 8, 9 ; Psaume 143, 4.
14.4 Voir Psaume 50, 4. ― Celui qui a été conçu, etc. Job fait évidemment allusion au péché originel ; aussi les Pères de l’Église, grecs et latins, se sont-ils servis de ce passage pour établir le dogme de la tache originelle, source de tous les maux et surtout de la concupiscence.
14.5-6 Il faut évidemment faire violence à ce passage, pour y trouver, comme l’ont fait plusieurs hérétiques, de quoi établir une certaine fatalité ou destinée, qui impose une espèce de nécessité inévitable à tous les hommes, soit par leur mort, soit même pour toutes les actions de leur vie.
14.8 Si un tronc était entièrement mort, on ne pourrait, en aucune manière, lui faire pousser des rejetons ; mais il arrive souvent qu’un tronc qui paraît mort conserve encore, dans l’intérieur, quelque fibre vivante que l’humidité met en action.
14.10 Où est-il, je vous prie ? Les vivants ne peuvent plus le trouver, le voir et lui parler.
14.11 Elles n’y reviennent plus… il ne coule pas de nouveau. Ces mots ou autres semblables sont évidemment sous-entendus. Au reste les ellipses de ce genre se rencontrent souvent dans l’Écriture.
14.12 Lorsqu’il s’est endormi ; lorsqu’il est mort. Ce qui est dit dans ce verset s’applique très vraisemblablement à la résurrection qui aura lieu à la fin du monde.
14.14 La suite du discours prouve que sous la forme d’une interrogation, Job exprime sa conviction intime. ― J’attends que mon changement vienne. Ces paroles et celles du verset suivant expriment encore éclairement le dogme de la résurrection.
14.16 Voir Job 31, 4 ; 34, 21 ; Proverbes 5, 21.
14.17 Vous avez scellé, etc. Vous avez mis comme en réserve mes offenses dans les trésors de votre justice ; mais la pénitence que j’en ai faite, et les maux dont vous m’avez accablé, me font espérer que mon iniquité est pardonnée.
14.20 Vous changerez son visage ; par la vieillesse. ― Vous l’enverrez au loin ; c’est-à-dire vous le ferez sortir de ce monde par la mort.
15.1 Deuxième discussion, du chapitre 15 au chapitre 21. ― Caractère de la seconde discussion. Ce qui distingue la seconde discussion de la première, c’est que dans celle-ci les amis de Job ne l’ont pas pris directement à partie ; ils ont défendu Dieu lui-même, et ce n’est que par voie de conséquence et sans l’exprimer d’ordinaire formellement qu’ils ont déclaré Job coupable. Désormais, il n’en sera plus de même, ils n’useront plus de réticence. Les discours de Job les forcent en quelque sorte à se démasquer. Par sa dernière réponse, il les a mis dans l’impossibilité de continuer leur tactique, en leur montrant qu’il possédait aussi bien qu’eux la sagesse, et en répétant à Dieu ses plaintes, qui avaient été le point de départ de leurs attaques. ― IIe discours d’Éliphaz, chapitre 15. Éliphaz rentre le premier en lice. Il essaie d’abord de réfuter Job, versets 2 à 19 ; puis il l’attaque, versets 20 à 35. ― I. Réfutation de Job. 1° S’il était vraiment sage, il ne répondrait pas avec tant de passion et n’oublierait pas le respect dû à Dieu, versets 2 à 6. ― 2° Sur quoi s’appuient donc ses prétentions à une si haute sagesse ? Versets 7 à 11. ― 3° Et comment un homme pécheur peut-il oser discuter contre Dieu qui trouve des taches dans ses anges ? Versets 12 à 16. ― 4° Transition. Qu’il écoute donc ce qu’il va lui dire d’après la révélation et la tradition, versets 17 à 19. ― II. Attaque contre Job. ― 5° L’impie n’a pas de repos ; il doit craindre à tout moment la plus terrible ruine, versets 20 à 24, ― 6° parce qu’il a été présomptueux dans la prospérité ; voilà pourquoi elle a un terme et finit d’une manière terrible, versets 25 à 30. ― 7° Les mensonges sur lesquels il se confie ne le protégeront pas, mais lui seront un piège, versets 31 à 35.
15.2 Remplira-t-il, etc. ; c’est-à-dire s’échauffera-t-il par des discours pleins d’une ardeur violente ?
15.3 Qui n’est pas égal à toi ; qui est infiniment au-dessus de toi. ― Tu dis ce qui, etc., puisque tu soutiens que Dieu afflige également le juste et le coupable.
15.4 Tu as anéanti, etc., en enseignant que ni le bien ni le mal ne reçoivent leur récompense en cette vie (voir Job 9, 22). ― Et tu as détruit les prières que l’on doit faire devant Dieu, puisque tu refuses toi-même de t’adresser à Dieu pour le prier.
15.10 Voir Ecclésiastique 18, 8.
15.14 Qu’il soit sans tache ; c’est-à-dire qu’il se croie sans tache.
15.15 Voir Job 4, 18.
15.23 Son pain ; littéralement en hébreu le pain ; mais comme nous l’avons déjà remarqué, l’article déterminatif se met souvent en hébreu pour le pronom possessif. ― Est prêt en sa main, ou à son côté ; hébraïsme, pour est proche.
15.26 Cou inflexible ; littéralement gras, épais. Comparer à Deutéronome, 31, 27 ; 32, 15.
15.28 Des villes désolées, des maisons désertes ; l’hébreu porte : Des villes qui seront désolées, des maisons qui seront désertes.
15.30 De sa bouche ; c’est-à-dire de la bouche de Dieu, nommé au verset 25. On a pu remarquer que dans plusieurs passages Job sous-entend le mot Dieu.
15.33 Sa grappe ; sa postérité. Comparer à Job 1, 18-19.
15.35 Voir Psaume 7, 15 ; Isaïe 59, 4. ― Son cœur ; littéralement et selon l’hébreu son ventre, son intérieur.
16.1 Ve discours de Job : IIe réponse à Éliphaz, chapitres 16 et 17. ― Éliphaz n’a fait que répéter son premier discours. ― 1° Job réfute ces vaines paroles qui ne sont que des répétitions, chapitre 16, versets 2 à 5. ― 2° Parler ou se taire lui est également inutile, il est vrai, mais il ne peut retenir ses plaintes, en voyant que Dieu et ses amis lui sont si hostiles, versets 6 à 11. ― 3° Son sort est d’autant plus dur qu’il a été frappé en pleine prospérité, à l’improviste, sans avoir conscience d’aucune faute, versets 12 à 17. ― 4° Mais son innocence lui cause en même temps un sentiment de joie, parce qu’alors même qu’il mourrait, son droit se fera jour et Dieu sera son témoin contre ses amis, du chapitre 16, verset 18 au chapitre 17, verset 2. ― 5° Il invoque donc Dieu avec confiance, versets 3 à 9, et ― 6° il repousse les consolations de ses amis, versets 10 à 16.
16.4-6 Et plût à Dieu, etc. ; c’est-à-dire si vous étiez à ma place, je saurais trouver autre chose pour vous consoler : mes gestes et les mouvements de ma tête indiqueraient combien je serais touché de vos afflictions ; je tâcherais de vous encourager par des paroles pleines d’amitié et de compassion. ― Mouvoir, ou secouer la tête sur quelqu’un signifie, tantôt se moquer, tantôt avoir compassion de lui. Voir Job 42, 11 ; Nahum, 3, 7. Or c’est dans le dernier sens que cette expression doit se prendre ici.
16.11 Ils ont frappé ma joue. Job, animé de l’esprit de prophétie, parle souvent au nom de Jésus-Christ qu’il représentait. C’est ainsi qu’à une autre époque, Isaïe, marquant cette même circonstance (voir Isaïe 50, 6), parlait en apparence de lui-même, quoiqu’en réalité il parlât au nom de Jésus-Christ.
16.13 Il m’a saisi par le cou ; métaphore tirée de l’usage où sont les lutteurs de saisir ordinairement leur adversaire par le cou, en s’efforçant de le renverser. ― Comme un but à ses traits.
16.21 Mes amis, etc. ; c’est-à-dire tandis que mes amis m’attaquent par des discours diffus et importuns, je n’ai recours qu’à Dieu seul, et je ne trouve de consolation que dans les larmes que je répands devant lui.
17.1 Mon esprit ; c’est-à-dire ma force vitale.
17.2 Mon œil vit, etc. Mon œil nage dans les larmes les plus amères, ou bien, ne voit que les outrages les plus amers.
17.5 Il promet, lui Éliphaz. ― Les yeux de ses enfants s’éteindront, c’est-à-dire ses enfants seront malheureux.
17.6 Exemple ; selon le grec, risée, sujet de risée ; selon l’hébreu, l’action de tympaniser, raillerie ; mais beaucoup d’hébraïsants modernes, expliquant le terme hébreu par le chaldéen et l’arabe, le rendent par crachat, et au figuré par abomination.
17.10 Convertissez-vous ; c’est-à-dire changez de sentiment ; ne me condamnez plus, comme impie, par cela seul que je suis malheureux. ― Et je ne trouverai, etc. Et je vous montrerai qu’aucun de vous ne possède la véritable sagesse.
17.13 ; 17.16 Comme nous l’avons déjà remarqué, par le mot hébreu scheôl, il faut entendre, non le sépulcre, le tombeau (hébreu Kéber), mais ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort. Ainsi ce mot fournit une preuve sans réplique de la survivance des âmes aux corps.
18.1 IIe discours de Baldad, chapitre 18. Il reproche à Job d’être dur à l’égard de ses amis et de se plaindre injustement au sujet de ses souffrances. ― 1° Combien de temps, méprisant ses amis, attaquera-t-il la Providence qui gouverne le monde et qui punit toujours à la fin les méchants ? Versets 2 à 11 ― 2° Oui, le méchant périt avec toute sa race, sa mémoire s’évanouit et il ne reste plus de lui que le souvenir confus de la catastrophe qui l’a englouti, versets 12 à 21.
18.2 Lancerez-vous… Comprenez, etc. Baldad emploie ici le pluriel, probablement parce qu’il s’adresse à Job et à tous ceux qui pensent comme lui. Ce pluriel est aussi dans l’hébreu ; mais les Septante ont le singulier.
18.5 La lumière chez les Hébreux était le symbole de la prospérité.
18.6 La lampe, etc. ; allusion à l’usage de tenir dans les maisons des lampes suspendues au-dessus de la tête.
18.7 Ses pas fermes et rapides ; littéralement les pas de sa force. ― Seront resserrés. Comparer à Proverbes 4, 12. Les pas sont resserrés, lorsque le chemin est très étroit ou embarrassé ; car dans ce cas on ne peut ni faire de grands pas, ni marcher vite. Les Arabes disent aussi grands pas, pas resserrés, pour grande fortune, prospérité, et adversité, état de misère.
18.11 Les frayeurs, etc. ; métaphore empruntée de la chasse, où l’on effraye la bête pour qu’elle aille se jeter dans le piège qu’on lui a tendu. Comparer à Isaïe 24, 17 ; Jérémie, 48, 43-44.
18.13 La mort la plus cruelle ; littéralement et par hébraïsme la mort la première-née. Le texte hébreu porte le premier-né de la mort, c’est-à-dire la maladie la plus mortelle. ― La beauté de sa peau. Allusion à la lèpre qui dévore Job et qui s’attaque d’abord à la peau.
18.15 Soit répandu du soufre, et du feu tombant du ciel, comme à Sodome et à Gomorrhe (voir Genèse 19, 24). Peut-être que Baldad fait allusion au feu céleste qui consuma les brebis et les serviteurs de Job (voir Job 1, 16). Ou bien qu’on répande du soufre dans son tabernacle pour le purifier, parce qu’il a été souillé par la présence de son cadavre.
18.17 Voir Proverbes 2, 22.
18.18 Il le chassera. C’est probablement Dieu que représente ici le pronom il. Nous avons déjà remarqué que Job sous-entend souvent le mot Dieu. D’autres traduisent : On le chassera. 18.20 Son jour fatal ; le jour de sa mort. ― Les derniers ; ceux qui viendront après lui. ― Les premiers ; c’est-a-à-dire ses contemporains.
19.1 VIe discours de Job : IIe réponse à Baldad, chapitre 19. C’est le discours le plus important de Job, et, à certains égards, du livre. Comme il ne peut plus compter sur ses amis, Job cherche à se consoler sans leur secours et se tourne plus que jamais vers Dieu. ― 1° Reproches à ses amis, versets 2 à 5. ― 2° Ils doivent songer que c’est Dieu lui-même qui le tourmente d’une manière si terrible, versets 6 à 12. ― 3° C’est pourquoi il lui a retiré l’appui de tous ceux qui l’avaient autrefois soutenu, versets 13 à 20. ― 4° Ils n’en devraient avoir que plus de compassion pour lui, car son droit demeure inébranlable ; aussi, il en est certain, il sera vengé dans une autre vie et le dernier jugement lui rendra justice, versets 21 à 29. C’est là le point culminant de la discussion. La vue de son Rédempteur attendrit le saint patriarche ; désormais sa fougue est tombée ; il n’a plus la même impétuosité et ne se plaint qu’avec calme ; mettant toute sa confiance en Dieu, il cherche moins à se défendre lui-même et se préoccupe plutôt de réfuter la thèse de ses adversaires.
19.5 Vous m’accusez, etc. Vous prétendez que je suis coupable, parce que je souffre des opprobres.
19.6 Ce n’est pas en vertu d’un jugement de cette justice qui punit le crime et récompense la vertu que Dieu m’a affligé ; car je ne suis nullement coupable, comme vous l’entendez ; mais c’est en sa qualité de créateur tout-puissant et infiniment sage, qui traite ses créatures selon les desseins impénétrables de son infinie sagesse, et par conséquent sans qu’elles puissent comprendre ses desseins.
19.12 Ils se sont faits un chemin au travers de moi ; c’est le sens littéral de la Vulgate qu’on explique généralement par ils m’ont foulé aux pieds, en disant que tel est le sens de l’hébreu et du grec ; mais on semble oublier que la préposition hébraïque et grecque qu’on traduit par sur, au-dessus de, signifie également contre, et que ce dernier sens convient beaucoup mieux ici. Ainsi le sens de la phrase qui paraît le plus naturel est : Ils se sont frayé un chemin contre moi.
19.17 Les enfants, etc. La plupart des exégètes pensent, d’après les Septante, qu’il s’agit ici des enfants que Job avait eus de ses femmes du second rang.
19.21 Saint Grégoire [le Grand] dit que Job appelle encore ses amis ceux qui l’accablent par leurs injures, soit afin de les obliger par ce terme de tendresse à user d’une meilleure conduite à son égard ; soit pour s’exciter lui-même à regarder leurs injures comme utiles à son salut (Greg. Moral., 64, c. 23).
19.22 Pourquoi… vous rassasiez-vous de ma chair ? Pourquoi me calomniez-vous ou dites-vous du mal de moi ? Cette image se retrouve, sous des formes plus ou moins différentes, dans toutes les langues, quoique nous ne soyons pas habitués à la forme hébraïque. Un passage d’une lettre de Machiavel à Julien de Médicis permet de se rendre bien compte de cette figure de langage. « Je vous envoie, Julien, quelques grives… Si vous avez autour de vous quelqu’un qui se plaise à me mordre, vous pourrez lui en jeter une aux dents : en mangeant cet oiseau il oubliera de déchirer son prochain… De ma pauvre chair, mes ennemis tirent de bonnes bouchées. »
19.23 Un livre. C’est ainsi que porte la version grecque. A la vérité, l’hébreu lit le livre dans ce passage ; mais dans un des endroits parallèles, comme Isaïe 30, 8 ; Jérémie 30, 2, il n’a pas l’article déterminatif.
19.24 On gravait des inscriptions sur le métal et sur la pierre dès une haute antiquité dans le pays que Job habitait.
19.25-27 Presque tous les Pères ont reconnu dans ces paroles de Job une profession de foi très claire à la résurrection des corps, et dans les premiers siècles de l’Église, après les persécutions, de pieux chrétiens ont fait graver sur leurs tombeaux cet acte de foi comme une expression de leur propre croyance.
19.25 Mon Rédempteur. Ce Rédempteur est, selon le sentiment commun des Pères et des exégètes, le Fils de Dieu, qui doit juger tous les hommes à la fin du monde.
19.28 Une parole fondamentale ; littéralement une racine, un fondement de parole, une parole radicale.
20.1 IIe discours de Sophar, chapitre 20. Ce discours est en quelque sorte l’ultimatum de Sophar ; dans la troisième discussion, il ne prendra plus la parole ; aussi sa violence est-elle maintenant très grande. ― 1° Les menaces de Job, qui les compare à des persécuteurs, obligent Sophar d’insister encore sur la thèse que ses amis et lui ont soutenue jusqu’à présent, versets 2 à 5. ― 2° Le coupable périt, malgré sa puissance ; il est dépouillé de ses biens injustement acquis, malgré son avidité, versets 6 à 17. ― 3° ― Un juste châtiment vient ainsi le punir de ses rapines et de son insatiabilité ; il n’échappera pas, versets 18 à 29.
20.2 C’est pour cela ; c’est-à-dire c’est parce qu’il y a un jugement. Voir Job 19, 29. ― En d’autres termes, un sujet d’accusation contre Job.
20.9 Son lieu. Voir Job 7, 10.
20.11 Ses os seront, etc. Les dérèglements de sa jeunesse pénétreront jusque dans ses os.
20.14 Fiel d’aspic, venin de ce serpent qui est très dangereux.
20.16 La tête des aspics, leur venin.
20.17 Les torrents… de beurre. Dans les pays chauds de l’Orient, le beurre est à l’état liquide et on le verse comme du lait des vases qui le contiennent.
20.18 Ses richesses acquises ; le grec porte le mot richesses ; l’hébreu lit travail, qui signifie encore très souvent le fruit du travail, les richesses.
20.20 Voir Ecclésiaste, 5, 9.
20.25 Dans son amertume ; c’est-à-dire pour porter son amertume, ou une mort amère, cruelle. ― Au lieu de l’horribiles de la Vulgate, l’hébreu porte terreurs.
20.26 Toutes sortes, etc. C’est en vain qu’il cherchera à se cacher dans les ténèbres, il ne trouvera pas de cache, où les ténèbres puissent pénétrer.
20.28 Les rejetons de sa maison sont ses enfants, sa progéniture.
21.1 VIIe discours de Job ; IIe réponse à Sophar, chapitre 21. Job s’est principalement attaché, dans ses discours précédents, à convaincre ses amis de son innocence ; ne pouvant y réussir, il se tourne maintenant contre eux, et, abandonnant le terrain de la justification personnelle pour se jeter sur celui des principes, il attaque leur thèse en elle-même ; il ne se borne plus à leur dire qu’ils la proposent d’une manière trop générale et qu’ils lui en font une fausse application, il la nie. ― 1° Il va leur donner une réponse décisive ; ils cesseront ainsi de le railler, versets 2 à 4. ― 2° C’est le contraire de ce qu’ils affirment qui est la vérité : beaucoup d’impies sont heureux sur la terre, versets 5 à 15. ― 3° Toute leur argumentation contre ce fait d’expérience est sans force ; ce serait orgueil de leur part que de le nier et de vouloir tracer à Dieu la voie qu’il doit suivre, versets 16 à 26. ― 4° Il sent bien les applications malignes que renferment leurs discours, mais leurs affirmations sont démenties par l’expérience, versets 27 à 34.
21.2 Faites pénitence ; c’est-à-dire changez de sentiment.
21.4 N’ai-je pas un juste sujet d’être contristé, quand je n’ai pas affaire à un homme, mais à Dieu, qui par les maux dont il m’accable semble autoriser les accusations de mes ennemis ?
21.5 Soyez dans l’étonnement. La chose étonnante dont va parler Job, c’est, selon la plupart des commentateurs modernes, la prospérité des méchants sur la terre. Saint Jérôme pense, et avec plus de raison, ce semble, qu’il s’agit du bonheur que Dieu accorde indistinctement aux méchants et aux bons, sans mettre entre eux aucune différence sensible et apparente.
21.7 Voir Jérémie, 12, 1 ; Habacuc, 1, vv. 3, 13.
21.12 Orgue ; instrument qui, chez les anciens Hébreux, était un composé de plusieurs tuyaux de flûte collés ensemble, et dont on jouait en faisant passer successivement ces divers tuyaux le long de la lèvre d’en bas. ― Une harpe, en hébreu, kinnor, instruments à cordes, sorte de harpe.
21.13 En un moment ils descendent dans les enfers. Ils sont heureux jusqu’à la fin de leur vie, mais la mort met brusquement un terme à leur félicité et les remplit d’épouvante en les précipitant dans le schéol.
21.15 Voir Malachie, 3, 14.
21.16 En leur main ; c’est-à-dire ne leur puissance. ― J’avoue que les méchants sont souvent heureux, mais leur bonheur n’est pas sûr, aussi à Dieu ne plaise que j’ai leurs sentiments.
21.19 Alors il comprendra qu’il y a une souveraine justice qui rendra à chacun selon ses mérites.
21.20 Ses yeux, etc. Il verra de ses propres yeux sa ruine entière ; littéralement son meurtre.
21.21 Lors même, ou bien et si, c’est-à-dire que lui importe encore, si le nombre, etc. Le verset est susceptible de cette double analyse.
21.22 Ceux qui sont élevés ; les grands de la terre, selon les uns, les habitants du ciel, selon les autres. Le terme hébreu est, comme celui de la Vulgate, susceptible de ces deux sens. Les Septante ont traduit phonous, c’est-à-dire meurtres ; mais il y a des exemplaires qui portent sohous ou sages.
21.28 Où est la maison, etc. La maison d’un mauvais prince et les tabernacles des impies ne subsistent plus, parce que c’étaient des méchants que Dieu a fait périr. Ainsi, c’est parce que tu es méchant que Dieu t’a traité comme eux.
21.30 Ce verset renferme la réponse des passants, c’est-à-dire des voyageurs étrangers.
21.32 Il veillera ; il vivra encore en quelque sorte à la faveur d’un mausolée fastueux qui conservera sa mémoire parmi les hommes ; ou bien il vivra en enfer parmi les morts.
22.1 Troisième discussion, du chapitre 22 au chapitre 31. ― IIIe discours d’Éliphaz, chapitre 22. ― La troisième discussion est la plus courte par le nombre et l’étendue des discours. C’est encore Éliphaz qui l’ouvre. A la suite de ce que vient de dire Job, ses amis ne peuvent lui répondre logiquement que de deux manières, ou en niant le bonheur des méchants qu’il vient d’affirmer, ou en soutenant que ce bonheur ne prouve rien en sa faveur. Éliphaz ne fait directement ni l’un ni l’autre : il considère le discours de Job comme non avenu ; il déplace la question et prétend toujours avec la même assurance que les souffrances de son ami sont la punition de ses péchés. Devenant de plus en plus agressif, il accuse Job d’un grand nombre de crimes, versets 2 à 11 ; ― 2° il l’avertit de ne pas s’attirer par son obstination et son impénitence un jugement sévère comme celui que Dieu porte contre les impies, versets 12 à 20 ; ― 3° il lui promet, s’il s’amende, un retour de bonheur et une prospérité plus grande qu’autrefois, versets 21 à 30.
22.4 Est-ce en craignant, etc. Est-ce parce qu’il a à craindre de toi ?
22.6 Nus ; c’est-à-dire ceux qui n’avaient que l’habit de dessous. Comparer à 1 Rois, 19, 24 ; Isaïe 20, 2.
22.7 Tu n’as pas donné, etc. On verra plus bas (voir Job 29, verset 15 et suivants ; 31, verset 16 et suivants), combien Job était éloigné de cette inhumanité. Éliphaz lui remet devant les yeux tous les excès où un homme de son rang avait pu tomber, lui reprochant facilement qu’il devait en avoir commis quelques-uns ; car il est difficile de se persuader qu’Éliphaz ait cru Job coupable de tous ces défauts.
22.8 Ta terre, littéralement en hébreu la terre; mais dans cette langue, aussi bien que dans les autres langues sémitiques, l’article déterminatif se met quelquefois pour le pronom possessif, ce qui a évidemment lieu ici.
22.15-16 Allusion aux impies célèbres des temps antiques, probablement aux géants qui furent punis par le déluge.
22.16 Un fleuve ; le déluge.
22.19 Voir Psaume 106, 42.
22.24 Un rocher. Dans le texte hébreu betser, tranches ou morceaux de métal, soit or ou argent, qu’on coupait pour s’en servir dans les achats et les transactions, avant qu’on eût inventé la monnaie proprement dite.
22.29 Voir Proverbes 29, 23.
23.1 VIIIe discours de Job : IIIe réponse à Éliphaz, chapitres 23 et 24. ― Malgré la vivacité des attaques d’Éliphaz, Job reste maintenant calme. ― 1° Il réitère d’abord son souhait de se justifier devant Dieu. Ses plaintes sont regardées comme une révolte contre lui ; cependant il lui permettrait, lui, de s’exprimer librement en sa présence. Mais Job voit bien qu’il n’obtiendra pas la faveur d’être admis devant lui, chapitre 23, versets 2 à 9. ― 2° Quoi qu’il en soit, il est certain d’avoir observé les commandements de Dieu. Pourquoi donc Dieu le châtie-t-il ? Il l’ignore, versets 10 à 17. ― 3° Mais qui peut comprendre pourquoi tant d’innocents souffrent dans le monde, chapitre 24, versets 1 à 12, et ― 4° pourquoi, au contraire, les méchants ne sont pas punis comme ils le méritent et vient heureux jusqu’à leur mort ? Versets 13 à 25.
23.2 D’amertume ; c’est-à-dire de tristesse, de douleur. ― La violence ; littéralement la main, c’est-à-dire la force, la puissance.
23.3 Que je sache trouver Dieu ; littéralement et par hébraïsme : Que je sache et que je trouve.
23.4 Je remplirai, etc., pour repousser les fausses accusations dirigées contre moi.
23.7 L’équité ; c’est-à-dire la justice ordinaire qui punit le crime et récompense la vertu. Comparer à Job 19, 6. ― Et ma cause obtiendra ; littéralement et par hébraïsme : Et que ma cause obtienne.
23.8-9 Ces deux versets sont la réponse à ce qui a été dit au 3e : Qui m’accordera, etc.
23.9 A gauche…, à droite. La gauche, c’est le nord ; la droite, c’est le sud, parce que les Orientaux déterminaient les quatre points cardinaux en regardant l’est en face.
23.13 Son âme. Nous avons déjà remarqué qu’en hébreu comme en arabe le mot âme se prend souvent pour personne, individu.
23.14 Un grand nombre de moyens semblables de m’affliger, sans que rien puisse s’y opposer.
23.16 A amolli mon cœur ; lui a ôté toute sa force.
23.17 Car je n’ai pas péri, quoique j’aie été éprouvé par beaucoup de maux. Les ténèbres signifient souvent dans l’Écriture, les maux, les calamités. ― L’obscurité n’a pas couvert ma face, au point que je ne voie pas tous les malheurs qui m’accablent.
24.1 Ceux qui le connaissent ; ses fidèles serviteurs eux-mêmes ignorent ses jours ; c’est-à-dire les jours où il doit rendre à chacun selon ses œuvres.
24.2 Transporter les bornes était chez les anciens un très grand crime. Ils regardaient les limites comme des choses sacrées et inviolables. ― Les ont fait paître dans leur propres pâturages, comme s’ils avaient été maîtres des troupeaux.
24.5 Pour leur ouvrage, qui est de piller et de voler.
24.17 Si tout d’un coup, etc. Si l’aurore les surprend au milieu de leurs vols, ils en sont effrayés, comme on est effrayé naturellement, quand on se trouve subitement enveloppé d’une obscurité profonde.
24.18 Il est plus léger, etc. Il est mis pour chacun d’eux. Cette sorte de changement de nombre a lieu très souvent en hébreu. Ainsi, dès que l’aurore paraît, il s’enfuit plus rapidement que l’eau qui s’écoule ; ou bien, selon d’autres, si rapidement qu’il semble qu’il pourrait marcher sur la surface de l’eau. ― Par le chemin des vignes. Les vignes sont ordinairement plantées dans les lieux d’un bel aspect.
24.20 Que la miséricorde l’oublie. le texte hébreu porte : que le sein qui l’a porté l’oublie.
24.21 Il a nourri, etc. L’hébreu peut signifier : Il a brisé ; sens qui a été donné dans la version chaldaïque. Les Septante ont rendu par : Il n’a pas fait de bien à la stérile.
24.22 Il ne croira pas, etc. Il ne se tiendra pas assuré de sa vie, il craindra continuellement pour ses jours.
24.23 Voir Apocalypse, 2, 21.
24.24 Ils se sont. Job reprend le nombre pluriel qu’il avait abandonné depuis le v. 18.
24.25 Mettre, etc., c’est-à-dire les accuser, pour les faire condamner.
25.1 IIIe discours de Baldad, chapitre 25. ― Au lieu de répondre à Job, il parle comme s’il n’avait rien entendu et ajoute seulement au discours d’Éliphaz quelques mots courts et solennels sur l’incompréhensible majesté de Dieu et le néant de l’homme. Devant Dieu, les créatures les plus saintes ne sont pas pures. Il veut faire entendre par là à Job qu’il ne peut être pur lui-même devant Dieu, versets 2 à 6. C’est le dernier mot de ses amis. Sophar n’intervient plus.
25.2 Qui établit ; qui entretient cette harmonie et cet ordre admirable qui paraît dans ses lieux élevés, dans les cieux qui lui appartiennent.
25.3 Ses soldats ; c’est-à-dire tous les corps célestes, ou, selon d’autres, les anges.
25.4-5 Tout ce qu’il y a de plus saint, de plus beau dans le ciel, et de plus parfait sur la terre, n’est qu’imperfection, que faiblesse devant Dieu.
26.1 IXe discours de Job : IIIe réponse à Baldad, chapitre 26. ― Job répond brièvement au dernier discours de Baldad. ― 1° Il lui reproche ironiquement l’inutilité de ce qu’il vient de dire, versets 2 à 4, et il lui montre ensuite qu’il peut peindre, aussi bien que lui, la puissance de Dieu, ce qu’il fait en effet d’une manière supérieure. ― 2° Il décrit la puissance divine dans l’enfer (le schéol), versets 5 à 7 ; ― 3° dans les airs, versets 8 à 10 ; ― 4° dans le ciel et sur les mers, versets 11 à 14.
26.5 Les géants gémissent sous les eaux ; c’est-à-dire dans l’enfer ; car c’est sous la mer que les anciens le plaçaient. Comparer à Genèse 6, 4 ; 7, 21 ; Sagesse 14, 6 ; 1 Pierre 3, 20. Quelques exégètes entendent par géants les monstres marins ; mais cette opinion ne paraît nullement fondée.
26.6 L’abîme ; littéralement la perdition, le lieu de perdition ; c’est encore l’enfer sous un autre nom.
26.7 Ces paroles sont des images et ne doivent pas être prises à la lettre, comme l’a fait observer saint Thomas.
26.9 La face ; c’est-à-dire le devant. Il tient son trône inaccessible à nos regards.
26.13 Sa main agissant ; littéralement obstetricante ; c’est-à-dire que sa main a formé un serpent tortueux ; le dragon, constellation de l’hémisphère boréal.
26.14 De ses voies ; de sa manière d’agir, de ses œuvres. ― Un petit mot ; littéralement une petite goutte. La parole est souvent comparée dans l’Écriture à la pluie ou à la rosée. Voir Deutéronome, 32, 2 ; Isaïe 55, 10-11. ― De sa parole ; c’est-à-dire de la parole qui le concerne, dite à son sujet. ― L’éclat. Ou ce mot est sous-entendu, ou l’antécédent du génitif de sa parole est une goutte, qui précède ; car il faut nécessairement au verbe contempler un accusatif pour complément. Job, ce nous semble, veut dire ici : Je ne vous ai rapporté qu’un bien faible partie des œuvres de la puissance de Dieu. Si donc vous n’avez entendu qu’avec peine le peu de paroles que j’ai dites de lui, comment me supporterez-vous, si je vous fais entendre la voix terrible de son tonnerre, et si je mets sous vos yeux les merveilles de sa grandeur infinie ?
27.1 Job, prenant, etc., littéralement et par hébraïsme Job ajouta, reprenant. ― Sa parabole ; c’est-à-dire l’oracle sacré que Dieu lui inspirait ; car tel est le sens qu’a ce mot dans le texte sacré. ― Xe discours de Job, chapitres 27 et 28. ― Les amis de Job ne lui répondant plus, il reste comme maître du champ de bataille. Il en profite pour compléter sa victoire dans deux discours. Dans le premier, en pensant à ses amis, dans le second, en ne songeant plus à eux, il ouvre toute son âme, il développe ses idées et ses croyances, il exprime ses craintes par rapport à son propre sort et fait connaître ses vues sur la Providence. Au commencement du premier discours, ― 1° il atteste à ses amis que sa vie tout entière dément leur accusation ; il ne peut s’avouer coupable, car il ne l’est pas : s’il le faisait, il trahirait la vérité et mériterai ainsi ses souffrances, chapitre 27, versets 2 à 12. ― 2° Il reconnaît d’ailleurs que la Providence punit souvent le pécheur, même en ce monde, mais cette loi souffre des exceptions, versets 13 à 23. ― 3° Les voies de Dieu sont cachées ; l’homme peut bien sonder les profondeurs de la terre, chapitre 28, versets 1 à 11 ; ― 4° mais non les profondeurs de Dieu ; l’enfer ou le schéol lui-même ne le peut, versets 12 à 22. ― 5° Seul Dieu connaît ses propres secrets ; à l’homme d’avoir la crainte de Dieu, versets 23 à 28.
27.2 Qui me refuse justice ; qui ne m’a pas permis de justifier mon innocence.
27.3 Un souffle de Dieu ; c’est-à-dire un souffle accordé par Dieu.
27.7 C’est mon ennemi et mon adversaire qui doivent être regardés comme impies et injustes, puisque n’admettant pas que quelques fois Dieu punit les justes pour les éprouver, et qu’il laisse souvent les pécheurs impunis dans cette vie, ils accusent par là même Dieu de ne pas toujours observer les règles de la justice ; ce qui est une véritable impiété.
27.11 Avec le secours ; littéralement et par hébraïsme, par la main, par le moyen. ― Ce que fait le Tout-Puissant ; c’est-à-dire la manière d’agir à l’égard des hommes. C’est un des sens dont le texte hébreu est susceptible, et qui est parfaitement conforme au texte.
27.14 c'est pour le glaive ; ils périront par le glaive.
27.15 Ils seront ensevelis, etc. ; c’est-à-dire selon l’opinion assez commune, qu’ils mourront privés de tombe.
27.18 Par ces comparaisons Job veut faire ressortir le peu de consistance de la maison de l’impie.
27.19 Voir Psaume 48, 18. ― Il ouvrira ses yeux et il ne trouvera rien. Dans l’hébreu : il ouvrira ses yeux et il ne sera plus, c’est-à-dire sa mort sera si prompte qu’elle lui laissera à peine le temps d’ouvrir les yeux avant qu’il expire.
27.23 Frappera des mains ; littéralement serrera ses mains, c’est-à-dire applaudira. ― Son lieu ; le lieu de sa félicité, dont il est déchu. ― Et sifflera sur lui, se moquera de lui.
28.1 L’argent a des sources de ses veines dans la terre. ― [Job fait probablement référence aux travaux des Égyptiens dans les mines de la péninsule du Sinaï.] Diodore de Sicile décrit ainsi la manière dont les Égyptiens purifiaient l’or : « A l’extrémité de l’Égypte, sur les confins de l’Arabie et de l’Éthiopie, est une contrée abondante en mines d’or d’où on retire ce métal à grands frais et par un pénible travail. La terre, de couleur noire, y est remplie de protubérances et de veines de marbre d’une blancheur remarquable… C’est dans cette terre que les préposés aux travaux des mines font recueillir l’or par un grand nombre d’ouvriers… Voici quels sont les procédés employés pour traiter la mine. On expose à un feu violent la partie la plus dure de la terre qui contient l’or, on la fait ainsi éclater, et on la travaille ensuite avec les mains… Les plus robustes sont occupés à fendre avec des masses de fer le marbre qu’on trouve dans la mine… Comme les travailleurs, au milieu des détours que forment les galeries, se trouvent dans l’obscurité, ils portent, attachés au front, des lanternes allumées… Les enfants ramassent… les fragments de pierre détachés et les portent en plein air, à l’ouverture extérieure de la galerie. D’autres ouvriers… prennent une certaine mesure de ces fragments et les broient dans des mortiers de pierre avec des pilons de fer, jusqu’à ce qu’ils soient réduits à la grosseur d’une lentille. Auprès d’eux sont le femmes et les vieillards, qui reçoivent ces petites pierres, les jettent sous des meules rangées plusieurs de suite, et deux ou trois d’entre eux, se plaçant à la manivelle de chaque meule, la font tourner jusqu’à ce qu’ils aient, par cette sorte de mouture, converti à la mesure de pierres qui leur a été livrée, en une poussière aussi fine que la farine… Enfin, des hommes instruits dans l’art de traiter les métaux s’emparent des pierres réduites en degré de finesse que nous avons indiqué, et mettent la dernière main au travail. Ils commencent par étendre sur une planche large et un peu en pente cette poussière de marbre, et la remuent ensuite, en versant de l’eau dessus. La partie terreuse, détrempée par l’eau, coule le long de la planche inclinée, et l’or plus pesant y reste. Ils répètent plusieurs fois cette opération, d’abord en frottant légèrement la matière entre les mains; puis, en la pressant mollement avec des éponges très fines, ils enlèvent peu à peu la terre inutile, jusqu’à ce que la paillette d’or demeure seule et pure sur la planche. D’autres reçoivent une certaine mesure de ces paillettes qui leur sont livrées au poids, et les jettent dans des vases d’argile cuite, en les mélangeant avec un lingot de plomb, d’un poids proportionné à la quantité de paillettes que contient le vase, quelques grains de sel, une très petite quantité d’étain, et du son de farine d’orge. Après quoi ils ferment ces vases d’un couvercle parfaitement ajusté, enduit avec soin d’argile délayée, et les rangent dans un four où ils les font chauffer, pendant cinq jours et cinq nuits, sans discontinuation. Ils les retirent ensuite du feu, les laissent refroidir, et n’y trouvent plus, après les avoir ouverts, que l’or devenu parfaitement pur et qui a très peu perdu de son poids : toutes les autres matières ont disparu. »
28.2 Cette description s’applique à l’extraction du cuivre, non à celle de l’or, de l’argent ou du fer. Les Égyptiens exploitaient le cuivre dans les mines du Sinaï. Ils en extrayaient aussi la turquoise ou la malachite qui est un cuivre carbonaté vert.
28.3 L’homme pénètre dans les sombres profondeurs de la terre pour en extraire le minerai et il y triomphe des ténèbres.
28.5 Pain se prend souvent dans l’Écriture pour nourriture, aliment en général. Le sens du verset est donc : Une terre auparavant cultivée et fertile, depuis que les mineurs l’ont découverte, a été bouleversée à l’intérieur à cause des fourneaux qu’il a fallu y établir, pour faire fondre les métaux.
28.15 Voir Sagesse, 7, 9.
28.16 Aux tissus colorés de l’Inde ; en hébreu : à l’or d’Ophir.
28.17 Comme l’époque reculée à laquelle vivait Job, le verre était très rare, il a pu le compter parmi les choses les plus précieuses.
28.18 La sagesse, etc. Selon l’hébreu : La possession de la sagesse est plus que les coraux rouges, ou que des perles.
28.25 Qui a fait un poids, etc., c’est-à-dire qui a pesé les vents et mesuré les eaux, de manière à les contenir les uns et les autres dans de certaines limites.
29.1 Job prenant encore, etc. Voir Job 27, 1. ― XIe discours de Job, du chapitre 29 au chapitre 31. ― En décrivant d’une manière si éloquente l’impénétrabilité de la sagesse divine, Job a montré à ses amis combien il était téméraire de leur part de vouloir assigner les raisons pour lesquelles Dieu le faisait souffrir. Comme ils ne lui répondent rien, Job commence un long discours, divisé en trois parties : ― I. il décrit sa félicité passée, qu’il ne peut se rappeler sans douleur dans son état présent ; ― II. il décrit ensuite ses douleurs actuelles ; ― III. enfin il dit combien elles sont pour lui inexplicables, parce qu’il n’a pas conscience de les avoir méritées par ses péchés. Ce discours est moins une continuation de la discussion qu’une récapitulation méthodique et complète de ce qu’il avait avancé déjà : ― 1° qu’il n’a pas mérité son malheur et ― 2° qu’il en ignore la cause. ― Ire partie : Félicité passée, chapitre 29. ― 1° Souvenirs mélancoliques du bonheur, des honneurs et de la considération dont il a autrefois joui, versets 2 à 11. ― 2° La considération dont il jouissait était méritée par son zèle à défendre les droits de l’opprimé ; c’est pourquoi il croyait pouvoir compter sur la stabilité de son bonheur, versets 12 à 20. ― 3° Il inspirait à tous confiance, et cette confiance était fondée sur la peine qu’il prenait pour l’intérêt du prochain, versets 21 à 25.
29.2 Job, voyant que ses amis ne répondaient pas à ses raisons, continue à parler dans ce chapitre et les deux suivants. C’est ici un discours nouveau, mais qui tend au même but que les précédents. Il y fait d’abord son apologie en réponse aux reproches injustes que lui avait faits Éliphaz (voir Job 22, verset 5 et suivants). Il termine par une peinture de ses maux, et soutient qu’ils ne sont pas la punition de ses crimes passés (du chapitre 29 au chapitre 31).
29.3 Sa lampe, etc. dans un grand nombre de passages de la Bible, la lumière marque la prospérité, et les ténèbres l’adversité.
29.6 Je lavais mes pieds, etc. Ces expressions hyperboliques indiquent une grande abondance. ― Le beurre est ordinairement à l’état liquide en Orient.
29.23 Dans ces contrées orientales, il ne pleut guère qu’en deux saisons de l’année, au printemps et en automne. Comme les pluies de l’automne succèdent aux grandes chaleurs de l’été, et lorsque la terre était toute desséchée, et comme altérée, les auteurs sacrés empruntent de là des images, pour marquer une grande avidité, un ardent désir.
29.24 La lumière de mon visage ; c’est-à-dire un regard gracieux de ma part. ― Ne tombait pas à terre ; n’était pas négligé, était au contraire très bien accueilli.
30.1 IIe partie du XIe discours de Job : Malheurs présents, chapitre 30. ― Ils sont décrits en trois tableaux qui commencent tous par le mot maintenant. ― 1° Maintenant les hommes les plus méprisables s’élèvent contre lui, versets 1 à 8 ; ― 2° maintenant il est pour eux un objet de moquerie ; ils l’attaquent de toutes leurs forces, versets 9 à 15 ; ― 3° maintenant il a cependant assez à souffrir, sans cette peine de surcroît, de la part de ses propres maux et de la part de Dieu, versets 16 à 23. ― 4° Combien moins ses amis devraient-ils se tourner contre lui, puisque sa félicité s’est changée en une douleur si cruelle. Versets 24 à 31.
30.2 Dont je comptais pour rien, etc. ; la force de leur bras m’était entièrement inutile ; je n’avais nullement besoin de leur secours.
30.4 Des herbes, en hébreu malouakh, kali des Arabes, espèce d’accroche, d’une saveur salée, dont les pauvres mangent les bourgeons et les feuilles jeunes. Quelques philosophes pythagoriciens s’en nourrissaient aussi, au rapport d’Athénée. ― L’abondance du genêt dans une partie du désert du Sinaï fit donner son nom, Rithmah, à un des campements des Israélites dans la péninsule, voir Nombres 33, 18. La racine de cette plante est très amère.
30.6 Dans les cavernes. Il est question ici d’une espèce de Troglodytes ou d’un peuple semblable à celui que mentionnent Genèse 14, 6, et Deutéronome 2, 12, les Chorréens ou Horrhéens. Ces derniers étaient les habitants aborigènes du mont Séir, probablement les alliés des Émim et des Réphaïm. Ils en furent chassés par les enfants d’Ésaü. On voit encore par centaines leurs habitations, taillées dans le grès, dans les montagnes d’Édom et surtout à Pétra. Les Troglodytes dont parle Job habitaient le Hauran, dont le nom signifie peut-être « terre des cavernes », parce que les cavernes y abondent. Elles sont encore aujourd’hui en parties habitées. M. Drake en a fait la description suivante, qui nous fait connaître en même temps la vie misérable des Troglodytes, semblable à celle des contemporains de Job. « Ils habitent les antiques cavernes, en commun avec leurs vaches, les brebis et les boucs. L’entrée est généralement un passage taillé dans le roc, d’environ un mètre de large, ouvert au-dessus, et descendant soit par un plan incliné, soit par de petites marches à la porte de la caverne, qui est d’un peu plus d’un mètre sur 0.75 centimètre. Les parois de la caverne sont rarement polies. Elle est de forme circulaire ou ovale et a rarement deux mètres de hauteur. Le milieu est occupé par le bétail ; la partie réservée pour la portion humaine des habitants est marquée et délimitée par une ligne de pierres. On porte chaque matin le fumier au dehors… Lorsqu’une pluie abondante amène dans la caverne quelques centimètres d’eau, cette eau, jointe à l’humidité des murs, aux moustiques, à la vermine, à la mauvaise odeur qu’exhalent hommes et bêtes, fait de cette habitation la plus affreuse des étables. Et cependant les hommes indolents, bien constitués, qui possèdent cette écurie, sont trop paresseux pour se construire une hutte. Ils préfèrent demeurer dans ces cavernes que leur ont léguées leurs ancêtres et ils errent sur les collines avec leurs troupeaux, ou bien enveloppés dans leurs haillons, ils sommeillent dans quelque coin abrité, sans autre désir que de remplir leur estomac d’herbes sauvages qu’ils mangent crues. Ces herbes sauvages, du pain de millet et le lait diversement préparé forment leur nourriture ordinaire. »
30.7 Sous des ronces. Hébreu : les ronces, ou plutôt les orties leur servent de lit.
30.8 La région que décrit Job a été de tout temps habitée par des pillards, vivant en partie de brigandage. La population actuelle de la Trachonitide orientale, qui porte aujourd’hui le nom arabe fort significatif de Ledjah, c’est-à-dire refuge, parce que c’est là en effet que se réfugient comme dans un repaire inaccessible les aventuriers et les bandits, rappelle particulièrement ce trait de la description de Job.
30.11 Il m’a mis un frein à la bouche. Les bas-reliefs assyriens représentent des hommes à qui l’on a mis réellement un frein à la bouche.
30.17 Ceux qui, etc., peut s’entendre de ses ennemis, ou mieux peut-être, des vers qui le rongeaient.
30.18 Cette phrase signifie, comme le remarque Ménochius, que les vers qui rampaient au-dessus du cou de Job formaient comme un capuchon qui entourait et couvrait sa tête.
30.19 Je suis devenu comme la boue. Détails pathologiques, exprimés métaphoriquement, sur l’éléphantiasis dont souffre Job. Dans cette maladie, la peau se colore d’abord fortement en rouge ; elle devient ensuite noire et écailleuse et a l’apparence d’une croûte terreuse et sale.
30.22 Me posant comme sur le vent, etc. Me tenant comme suspendu en l’air, c’est-à-dire après m’avoir élevé, vous m’avez laissé tomber, etc.
30.23-24 Tous les hommes vont à la mort ; mais vous ne voulez pas leur perte entière ; vous les conservez dans cette vie. S’ils font quelques faux pas, vous les relevez. Voilà, Seigneur, la conduite que vous tenez envers le commun des hommes ; mais pour moi, il semble que vous vouliez en tenir une autre.
30.27 N’a cessé de brûler ; c’est le vrai sens de l’hébreu, qui porte à la lettre : Elles (mes entrailles) ont brûlé et n’ont pas cessé.
30.29 J’ai été frère des chacals et compagnons des autruches, c’est-à-dire je leur suis devenu semblable par les cris que m’arrache la douleur. Le glapissement du chacal fatigue tous ceux qui l’entendent, et le cri strident de l’autruche a quelque chose plaintif et de lugubre qui remplit d’effroi. « Lorsque les autruches, raconte un voyageur, se préparent à la course ou au combat, elles font sortir de leur grand cou tendu et de leur long bec béant un bruit sauvage, terrible, semblable à un sifflement. Dans le silence de la nuit, elles poussent des gémissements plaintifs et horribles qui ressemblent parfois de loin au rugissement de lion, mais plus souvent au beuglement enroué du taureau. Je les ai entendues souvent gémir, comme si elles étaient en proie aux plus affreuses tortures. » (SHAW.)
30.31 Orgue. Voir, pour le sens de ce mot, Job 21, 12.
31.1 IIIe partie du XIe discours de Job : Conscience de son innocence, chapitre 31. ― Du moins sa conscience est-elle pour lui. ― 1° Il ne s’est jamais abandonné à ses passions, versets 1 à 12 ; ― 2° il ne s’est jamais servi de sa force pour traiter injustement les faibles, versets 13 à 23 ; ― 3° il n’a jamais été arrogant, comme on le lui a reproché, ni envers Dieu ni envers les hommes, versets 24 à 40.
31.6 Ma simplicité ; c’est-à-dire ma droiture, mon innocence.
31.7 La voie droite, juste.
31.11 L’adultère ; littéralement Cela, ce dont Job vient de parler. Or c’est l’adultère qu’il a désigné dans les deux versets précédents.
31.12 Jusqu’à la perdition. Le terme hébreu abaddôn signifie aussi le lieu de perdition, l’enfer. Comparer à Job 26, 6. ― L’adultère est effectivement une vraie flamme qui dévore et les richesses, et la réputation, et les qualités les plus excellentes du corps et de l’âme. L’adultère extirpe encore toutes les productions, c’est-à-dire toute la race ou les enfants légitimes.
31.13 C’est au verset 22 que se trouve la conclusion de ces phrases. ― Si j’ai dédaigné, etc. Les esclaves régulièrement n’avaient pas d’action contre leur maître, en public devant les juges ; le maître avait sur eux un droit absolu ; mais en particulier, les esclaves pouvaient se plaindre ; et il était de l’équité de leur maître d’écouter leurs humbles remontrances et de leur faire justice.
31.36 Un livre, contenant sa sentence. ― Celui qui juge ; le juge par excellence, le juge suprême, Dieu. Après avoir exposé son innocence, Job demande à son souverain juge qu’il daigne prononcer et écrire sa sentence, parce que, loin de craindre qu’elle ne lui soit défavorable, il la portera au contraire comme un trophée et s’en parera comme d’un ornement précieux.
31.36 Sur mon épaule. Chez les Hébreux, comme chez plusieurs autres peuples de l’antiquité, les princes et les grands portaient sur leurs épaules les marques de leurs dignités. Voir Isaïe 9, 6 ; 22, 22.
31.37 Comme à un prince ; comme un présent digne d’un prince ; selon d’autres : comme à mon prince ; ce qui est s’écarter du texte. L’hébreu porte littéralement Comme un prince je le présenterai ; ce que l’on explique ainsi : Je donnerai ce livre à lire qui voudra, avec la même assurance, la même hardiesse qu’un prince qui présente les titres de sa qualité, qui prononce une sentence ou qui donne ses ordres.
31.39 Sans argent, sans les payer.
31.40 Les paroles de Job sont finies ; c’est-à-dire ses paroles à ses amis ; il ne leur parle plus, en effet, dans la suite, il répond seulement à Dieu, qui intervient pour terminer le différend.
32.2 IIIe partie : Intervention d’Éliu, du chapitre 32 au chapitre 37. ― La conclusion de Job, c’est qu’étant innocent il ne sait pas pourquoi Dieu l’afflige. Éliu intervient et veut lui apprendre la raison de ses souffrances. C’est un jeune homme, issu probablement d’une branche collatérale de la famille d’Abraham, voir Job 32, vv. 2, 6 ; Genèse 22, 21. Il a écouté en silence, comme il convenait à sa jeunesse, mais non sans indignation, des hommes plus âgés que lui, voir Job 32, 6-7, qui lui paraissent avoir avancé beaucoup d’erreurs. Poussé par une inspiration divine, il s’adresse maintenant aux deux partis. Ils se sont tous trompés, puisqu’ils n’ont vu ni les uns ni les autres un des principaux buts de la souffrance : c’est que Dieu parle à l’homme par la voix de la douleur et lui enseigne toutes les vertus. Tout en faisant ressortir ce caractère médicinal, préventif et didactique de la souffrance, Éliu redresse accessoirement ce qui lui a paru faux à un degré quelconque dans les paroles de Job et de ses amis. Ses discours sont au nombre de quatre. Les Pères les ont sévèrement jugés. Éliu est en effet présomptueux et avide de faire étalage de sa science, mais il n’en fait pas moins ressortir une vérité nouvelle, qui n’avait pas encore été présentée, celle de l’utilité de la souffrance pour purifier l’homme et l’instruire ; ce qui montre que le juste lui-même peut être affligé. Il prépare ainsi la manifestation de Dieu, en faisant cesser les plaintes de Job ; Dieu n’a plus, en paraissant, qu’à faire confesser à Job qu’il a eu tort de se plaindre.
32.6 Ier discours d’Éliu : L’homme n’est pas sans tache aux yeux de Dieu, chapitres 32 et 33. ― Après l’introduction historique, en prose, chapitre 32, versets 1 à 6a, dans laquelle sont mentionnées l’indignation de Job contre ses amis, versets 1 et 3, et les raisons qu’a eues Éliu de se taire d’abord et de parler maintenant, ― 1° Éliu commence en disant qu’il a laissé parler les amis plus âgés de Job, dans l’espérance qu’ils le réfuteraient mais puisqu’il s’est trompé, il prend la parole, versets 6b à 14. ― 2° Quand ils ont eu fini leurs discours, il s’est tu quelque temps encore ; l’esprit le pousse maintenant à exposer sans partialité ce qu’il pense, versets 15 à 22. ― 3° Que Job l’écoute, car il sera sincère et clair ; Job n’a pas d’ailleurs à craindre devant lui comme devant Dieu, puisqu’il est son semblable, chapitre 33, versets 1 à 7. ― 4° Quand il a fini ce long exorde, il entre dans le cœur de son sujet. Job s’est déclaré innocent à l’encontre de Dieu, mais il est faux que Dieu ne manifeste pas à l’homme sa volonté, il la lui manifeste de plusieurs manières, d’abord par des visions de nuit, versets 8 à 18 ; ― 5° ensuite par la souffrance et par la maladie, qui est un des langages de Dieu. Ces coups ne doivent pas décourager l’homme, mais plutôt, au moyen de l’intercession des saints, lui faire reconnaître ses péchés, versets 19 à 30. ― 6° Péroraison : Job peut continuer à l’écouter tranquillement ou lui répondre, v. 31 à 33.
32.7 Qu’un âge aussi avancé… qu’une multitude d’années, est dit par métonymie, pour des hommes d’un âge aussi avancé ; … des hommes qui ont une multitude d’années.
32.13 Ne dites pas , etc. Il ne suffit pas de dire que Dieu lui-même l’a rejeté, que ce qu’il souffre est une preuve plus manifeste de son péché, que tout ce que nous pourrions dire ; il faut le convaincre, et venger la justice de Dieu offensée par ses discours insolents.
33.2 ma langue forme des mots dans mon palais. Les Hébreux, dans les récits, exprimaient souvent l’action matérielle et physique. C’est ainsi qu’on lit dans 1 Rois, 10, 9 : Lorsqu’il eut détourné son épaule, pour s’en aller. Ces sortes d’expressions sont de vrais archaïsmes, qui n’ont pas été compris par tous les hébraïsants, mais que nous avons dû conserver dans notre Traduction, sans nous inquiéter des sarcasmes de quelques Voltairiens ignorants.
33.9 Je suis pur, etc. Job soutenait son innocence contre les calomnies de ses amis ; mais il ne prétendait pas être absolument pur de toute faute aux yeux de Dieu ; car il dit le contraire en plusieurs endroits, notamment à Job 7, 20-21 ; 9, 2-3 ; 13, vv. 23, 26 ; 14, 16-17. Il a mis mes pieds dans les entraves voir 2 Chroniques, 16, 10.
34.1 IIe discours d’Éliu : Apologie de la justice divine, chapitre 34. ― Job ne lui répond rien. Éliu a consacré en partie son premier discours à montrer que Dieu n’est pas injuste envers l’homme ; il consacre le second tout entier à développer cette idée et à établir que Dieu gouverne le monde avec équité. ― 1° Il prie les assistants de l’écouter et de prononcer. Job accuse Dieu de ne pas le traiter avec justice, versets 2 à 9 ; ― 2° mais comment Dieu pourrait-il être injuste, puisqu’il créé et gouverne le monde librement ? Versets 10 à 18. ― 3° La justice de Dieu envers ses créatures éclate de toutes parts : sa toute-puissance et sa science infinie lui permettent de juger avec pleine justice, versets 19 à 28. ― 4° Comment pourrait-on calomnier les voies de Dieu, puisqu’il se propose comme but le bien des hommes ? On doit plutôt s’humilier devant lui, et c’est parce que Job ne le fait pas qu’il mérite le châtiment divin, versets 29 à 37.
34.3 Voir Job 12, 11.
34.12 Le bon droit. Voir le verset 5.
34.17 Celui qui est juste par excellence, Dieu.
34.19 Voir Deutéronome, 10, 17 ; 2 Chroniques, 19, 7 ; Sagesse, 6, 8 ; Ecclésiastique 35, 15 ; Actes des Apôtres, 10, 34 ; Romains 2, 11 ; Galates, 2, 6 ; Éphésiens 6, 9 ; Colossiens, 3, 25 ; 1 Pierre 1, 17.
34.20 Sans main d’homme ; sans que la main d’un homme le frappe, parce que Dieu lui-même l’enlève par la maladie, etc.
34.27 Toutes ses voies. C’est ainsi qu’on traduit généralement ; selon nous, il serait plus exact de dire : Nulle, aucune de ses voies ; parce que, comme nous en avons déjà fait la remarque, le mot tout en hébreu, étant joint à une négation, signifie nul, aucun.
34.31 Dans son discours, en effet, Éliu a parlé de Dieu dont il a entrepris la défense contre les prétendus blasphèmes de Job, mais sans s’adresser directement à lui.
34.37 Ses, omis dans la Vulgate, est exprimé en hébreu.
35.1 IIIe discours d’Éliu : réfutation de la seconde affirmation de Job sur l’inutilité de la confiance en Dieu, chapitre 35. ― Il développe dans ce discours l’idée qu’il avait déjà exprimée contre Job, voir Job 34, 9, et il affirme que, par la piété ou l’impiété, l’homme se rend utile ou nuisible à lui-même. ― 1° Quand Job dit que la piété est inutile à l’homme, croit-il par là que l’homme puisse donner ou enlever quelque chose à Dieu ? Versets 2 à 8. ― 2° Ceux-là se plaignent en vain qui négligent, par présomption, de recourir à Dieu ; que Job prenne garde de leur devenir semblable ! Versets 9 à 16.
35.2 J'ai raison contre Dieu. Job n’avait pas proféré un pareil blasphème ; mais il avait soutenu son innocence en des termes si forts, qu’il semblait en quelques endroits accuser Dieu d’injustice à son égard.
35.6 Lui représente Dieu, qui est exprimé au verset 2.
35.8 Fils d’un homme ; expression poétique, synonyme du mot homme.
35.9 Ils crieront ; c’est-à-dire les méchants opprimés par d’autres méchants crieront, mais ils ne seront pas exaucés, parce qu’ils ne crieront pas à Dieu, comme il est dit au v. 2.
35.15 pas encore ; c’est-à-dire dans ce monde.
36.1 IVe discours d’Éliu : Dieu afflige l’homme pour le garder du péché et l’exciter au repentir, chapitres 36 et 37. ― Dans son dernier discours, Éliu explose encore plus complètement les motifs pour lesquels Dieu permet que le juste soit affligé : c’est pour le tenir en garde contre le péché, ou, s’il a péché, pour l’exciter au repentir. ― 1° Son exorde annonce des raisons décisives en faveur de sa thèse, chapitre 36, versets 2 à 4. ― 2° Dieu est tout-puissant, mais il ne dédaigne personne, et c’est ce qu’il montre en éprouvant ceux qu’il aime, versets 5 à 12. ― 3° C’est pour le plus grand bien de Job que Dieu l’afflige ; il doit donc veiller à ne pas perdre par sa faute la bénédiction que Dieu veut répandre sur lui, versets 13 à 22. ― 4° L’homme doit louer humblement ce maître incomparable qui manifeste sa puissance et sa sagesse par ses œuvres merveilleuses et par les phénomènes atmosphériques, versets 23 à 33. ― 5° Éliu décrit en détail l’orage, sa magnificence et ses suites, chapitre 37, versets 1 à 13. ― 6° En face de pareils spectacles, Job peut bien reconnaître sa faiblesse et son ignorance, comme Éliu reconnaît la sienne, versets 14 à 24. C’est la conclusion naturelle des discours d’Éliu et la préparation de l’apparition de Dieu qui se manifeste maintenant au sein d’une de ces tempêtes que l’orateur vient de décrire.
36.2 littéralement souffre-moi, supporte-moi.
36.14 Dans la tempête d’une mort subite et violente.
36.16 La table… sera pleine de viandes grasses; littéralement et par hypallage, figure grammaticale très familière aux écrivains sacrés : Le repas de ta table sera plein, etc.
36.17 Comme ta cause est très mauvaise, le jugement que tu subiras, sera proportionné à cette cause ; il sera très mauvais pour toi, très défavorable.
36.24 Ses œuvres que les hommes ont chantée. Les anciens ne conservaient guère la mémoire des grands événements que par des cantiques composés exprès.
36.25 Chacun le considère de loin, et par conséquent d’une manière imparfaite, confuse et avec une certaine obscurité. Comparer à 1 Corinthiens 13, 12.
36.29 On supposait que Dieu habitait dans une tente ou pavillon composé de nuées qui l’environnaient de toutes parts et en dérobaient la vue aux hommes.
37.1 C’est à cause des merveilles dont je viens de parler, et surtout du tonnerre dont les effets sont si terribles et dont la cause est si inconnue. ― On tient généralement le livre de Job pour une grande œuvre de la poésie hébraïque. Il y a autant de charme pittoresque dans la peinture de chaque phénomène que d’art dans la composition didactique de l’ensemble. Le Seigneur marche sur les sommets de la mer, sur le dos des vagues soulevées par la tempête. L’aurore embrasse les contours de la terre et façonne diversement les nuages comme la main de l’homme pétrit l’argile docile. Nous y voyons l’air pur, quand viennent à souffler les vents dévorants du sud, étendu comme un métal en fusion sur les désert altérés.
37.2 Le tonnerre est souvent appelé dans l’Écriture la voix de Dieu.
37.3 Il considère tout ce qui se passe sous le ciel. ― Son éclair ; c’est-à-dire les éclairs qui accompagnent le tonnerre.
37.4 Partout où il va, des bruits effrayants annoncent sa présence.
37.5 on ne pourra rien dire de certain et d’incontestable sur la cause, sur le lieu et sur les circonstances du tonnerre.
37.7 met un sceau, etc. Nous sommes tous comme les esclaves de Dieu, qui a gravé, pour ainsi dire, dans la main de chaque homme son emploi, sa qualité et son rang, son engagement. Cette coutume d’imprimer des marques aux esclaves, est connue dans toute l’antiquité. Comparer à Isaïe 44, 5 ; Ézéchiel, 9, 6 ; Apocalypse, 7, 3 ; 13, 16. Chez les Romains, on imprimait avec un fer chaud une certaine marque aux soldats qu’on enrôlait. Voir Veget., liv. I, chap. VIII ; liv. II, chap. V. Éliu peut donc faire ici allusion à cet ancien usage, pour montrer notre dépendance du Seigneur. Cependant d’autres expliquent ce passage dans le sens que Dieu, pendant les orages, ferme la main des hommes et la scelle, en quelque sorte, pour les empêcher de travailler à la terre, et qu’ils reconnaissent que toutes leurs œuvres ne se font que par l’ordre du Seigneur.
37.13 sa terre, une terre qui est à lui, où il a ses adorateurs. Comparer à Psaume 68, 10.
37.16 La science parfaite, nécessaire pour comprendre les phénomènes relatifs aux nuées.
37.18 Les miroirs ne sont mentionnés dans l’Écriture que dans ce passage et Exode 38, 8. Tous les miroirs des anciens étaient en métal ; c’est ce qui explique la comparaison renfermée dans ce verset. On a trouvé en Égypte un grand nombre de miroirs antiques. Ils sont fabriqués avec un métal composé principalement de cuivre. L’habileté des Égyptiens à mélanger les métaux était telle qu’on a pu rendre leur pouvoir réflecteur à quelques-uns de ceux qui ont été découverts à Thèbes, quoiqu’ils fussent ensevelis dans la terre depuis des siècles.
38.1 IVe partie : Apparition et discours de Dieu, du chapitre 38 au chapitre 41. ― Ce que Job avait si ardemment souhaité, voir Job 13, 22, arrive enfin : Dieu apparaît. Le mystère de la souffrance n’a pas encore été complètement éclairci. Il est démontré que la thèse des trois premiers adversaires de Job est insoutenable ; il est établi que les idées de Job ne sont pas non plus toutes également justes ; cependant Éliu lui-même n’a pas dit le dernier mot. Les souffrances du saint patriarche ont eut pour but de manifester la sincérité de sa vertu et de démontrer que la fidélité au devoir peut subsister dans la mauvaise comme dans la bonne fortune, mais aucun des interlocuteurs ne l’a soupçonné, et, à vrai dire, ce but ne pouvait être connu que par une révélation. A Dieu seul il appartient de trancher le différend ; lui seul peut distribuer à chacun le blâme et l’éloge, déclarer Job innocent, tout en lui reprochant les excès de parole dans lesquels il s’est laissé entraîner ; faire sentir à ses trois amis leur dureté et leur opiniâtreté. Il semble que Dieu ne saurait intervenir sans s’abaisser, et cependant il apparaît en maître souverain. Il ne se justifie pas, il ne dit pas un seul mot pour expliquer sa conduite, il dédaigne de parler des questions spéculatives qui ont été l’objet du débat ; il a fait résoudre le problème en tête du livre par l’écrivain inspiré, qui nous a découvert le secret divin dans le prologue. Maintenant les choses se passent tout autrement que Job ne l’avait imaginé, quand il réclamait la présence de Dieu. Surpris, accablé par les questions que son Seigneur lui adresse, il comprend quelle a été sa présomption et son imprudence, il s’humilie et se tait. Dieu veut nous rappeler notre ignorance, nous apprendre à nous abaisser devant lui et à reconnaître que la véritable sagesse consiste à ne pas tenter de pénétrer ce qui est impénétrable. Comment pourrions-nous sonder les plans du Seigneur et scruter ses desseins, puisqu’il est si grand et que nous sommes si petits ?
38.2 Discours de Dieu, du chapitre 38 au chapitre 41. ― Il se divise en trois parties. La première renferme la description des phénomènes de l’ordre physique, la seconde la description du règne animal, la troisième celle de deux animaux, l’hippopotame et le crocodile. La première et la seconde partie sont à peu près d’égale longueur, chapitre 38, versets 1 à 38 ; du chapitre 38, verset 39, au chapitre 39, verset 30 ; la troisième a près du double de longueur, chapitres 40 et 41. ― Ire partie, chapitre 38, versets 1 à 38. ― 1° Dieu interroge Job. Lui qui veut disputer avec le Tout-Puissant, a-t-il assisté à la création, à l’emprisonnement de l’océan et à l’asservissement de la lumière ? Versets 2 à 15. ― 2° A-t-il découvert le secret des mystères de la nature, versets 16 à 30, et ― 3°, en particulier des lois qui régissent les astres ? Versets 31 à 38.
38.3 Ceins, etc. Ceindre ses reins se disait chez les anciens Hébreux d’un homme qui entreprend un voyage, ou qui va au combat.
38.7 Les fils de Dieu ; c’est-à-dire les anges. Comparer à Job 1, 6.
38.12 Son lieu ; le lieu où elle doit naître.
38.14 Elle ; c’est-à-dire la terre, après que les méchants en auront disparu, la terre reprendra son ancienne forme, comme une terre molle reprend la sienne, après qu’on y a appliqué un cachet, parce qu’elle n’a pas assez consistance pour conserver l’empreinte du cachet. ― Un vêtement magnifique, splendide ; c’est le sens de l’hébreu. ― Une terre molle de cachet. Les Orientaux se servent encore aujourd’hui, en guise de cire à sceller, d’une argile particulière.
38.21 Alors ; quand j’ai créé toutes ces choses.
38.22-23 Dieu tient la foudre, la neige, la grêle, les vents, la tempête, comme des armes toutes prêtes à agir contre ses ennemis. Comparer : Psaume 32, 7 ; 134, 7 ; Jérémie, 10, 13 ; 50, 25.
38.39 Empliras-tu l’âme ; c’est-à-dire rassasieras-tu la faim. ― IIe partie du discours de Dieu, du chapitre 38, verset 39 au chapitre 39, verset 35. Description du règne animal. ― 1° Nourriture du lion et du corbeau, enfantement de la biche, du chapitre 38, verset 39 au chapitre 39, verset 4. ― 2° Comparaison des animaux domestiques avec les animaux sauvages, du buffle avec le bœuf, de l’onagre avec l’âne, chapitre 39, versets 5 à 12. ― 3° Description de l’autruche, versets 13 à 18. ; ― 4° du cheval, versets 19 à 25 ; ― 5° de l’aigle, versets 26 à 30. ― Après ce tableau de sa puissance, Dieu demande à Job s’il va lui répondre. Job confesse qu’il a parlé avec légèreté et qu’il aurait dû se taire, versets 31 à 35.
38.41 Voir Psaume 146, 9.
39.1 Dans l’original, le premier animal est nommé littéralement grimpeur de rochers, c’est-à-dire chèvre sauvage, bouquetin, sorte de chamois semblable à celui de la Suisse et des Alpes Tyroliennes, qui habite les endroits les plus escarpés.
39.2 Les mois de leur conception ; c’est-à-dire les mois qui se sont écoulés depuis le moment où elles ont conçu leur fruit.
39.5 L’onagre. Cet animal est très célèbre en Orient à cause de la rapidité de sa course, et c’est de cette qualité qu’il paraît tirer son nom oriental. On assure qu’aucun cavalier ne peut l’atteindre. Les poètes orientaux comparent à un troupeau d’onagres un escadron de cavaliers qui passent avec la rapidité de l’éclair. C’est un animal très sauvage, d’un roux cendré, à longues oreilles, qui vit en troupes dans les déserts.
39.6 Une terre de sel ; c’est un terrain rempli de nitre, inculte, stérile.
39.10 A tes traits ; aux traits de ta charrue. ― Après toi ; en labourant, les animaux vont devant le labourant, et en hersant. ― Vallons ; c’est-à-dire sillons, comme ont traduit les Septante.
39.13 Littéralement dans l’original : L’aile de l’autruche bat avec allégresse ; est-ce l’aile pieuse (de la cigogne qu’on appelle pieuse à cause de sa tendresse pour ses petits) ? Non ; est-ce l’aile prenant l’essor (ou l’aile de l’épervier) ? Non, car elle ne vole pas.
39.14 Les naturalistes et les voyageurs rapportent sur ce point des choses contradictoires. Si l’autruche ne néglige pas entièrement ses œufs, il paraît du moins certain qu’elle en prend peu de soin, surtout dans les jours qui suivent la ponte, et qu’elle les abandonne toujours quand elle est poursuivie par les chasseurs.
39.15 L’autruche fait son nid dans un trou qu’elle creuse dans le sable. Les œufs mal enterrés ou dispersés sont souvent la proie des chacals et des hyènes.
39.16 L’autruche travaille en vain, en pondant des œufs, en les plaçant dans un nid, en les couvant même pour un temps, puisqu’après cela elle les abandonne sans y être forcée par aucun motif de crainte. Si quelquefois les autres oiseaux quittent leur nid, c’est ou parce que leurs œufs ont été refroidis, ou qu’on a dérangé leur nid, ou qu’on les en a chassés et qu’on les a effarouchés. Mais l’autruche abandonne ses œufs, sans y être obligée par aucune de ces raisons.
39.17 On sait que l’autruche est un animal oublieux et stupide. C’est ainsi que la dépeignent les naturalistes. ― Plus sot qu’une autruche, dit un proverbe arabe.
39.18 Elle se rit ; etc. Pline dit (liv. X, chap. I) que, lorsque l’autruche est poursuivie par les chasseurs, elle étend ses ailes dont elle s’aide, comme de voiles, pour courir, et qu’elle court ainsi avec une vitesse qui approche du vol le plus rapide. Diodore de Sicile ajoute (liv. II) qu’en courant elle lance des pierres avec ses pieds par derrière si violemment que souvent elle tue les chasseurs. ― Les naturalistes confirment ces détails. « La course des autruches est très rapide, dit l’un d’eux. Les lévriers les plus agiles ne peuvent les atteindre. L’Arabe lui-même, monté sur son cheval, est obligé de recourir à la ruse pour les prendre, en leur jetant adroitement un bâton dans les jambes. Dans leur fuite, elles lancent derrière elles des cailloux comme des traits contre ceux qui les poursuivent. »
39.20 Le souffle si fier de ses narines répand la terreur. Un cheval, animé et échauffé, montre une certaine audace par le souffle de ses narines, qui inspire de la crainte à ceux qui le voient.
39.26 déploie ses ailes vers le midi. Ce mot fait allusion à l’habitude qu’a d’émigrer l’épervier dont il est question.
39.30 Partout où est un cadavre. L’aigle ordinaire ne se nourrit pas de cadavres, mais il en existe une espèce qui les dévore volontiers. De plus, tous les aigles mangent les corps morts, avant qu’ils aient commencé à se corrompre.
40.1 IIIe partie, chapitres 40 et 41. ― Pour lui faire reconnaître encore davantage son néant, Dieu continue : ― 1° Que Job montre sa sagesse en maîtrisant ce qu’il y a de plus indomptable au monde. Mais il n’est pas même en état de dominer Béhémoth, c’est-à-dire l’hippopotame, qu’on rencontre dans les eaux du Nil, en Égypte, où on l’appelait péhémouth, nom devenu, en hébreu, Béhémoth, c’est-à-dire « les bêtes ou le grand animal », chapitre 40, versets 2 à 19. ― 2° Il ne peut dompter non plus Léviathan, mot qui désigne le crocodile ; combien moins peut-il donc lutter contre Dieu, du chapitre 40, verset 20 au chapitre 41, verset 3. ― 3° Puissance redoutable et beauté de Léviathan, chapitre 41, versets 4 à 13. ― 4° Tableau de sa supériorité et de sa souveraineté incontestée dans son royaume, versets 14 à 26. ― Les chapitres 38 et 39 avaient parlé des animaux de la terre et des animaux de l’air ; la description se termine ainsi par les animaux aquatiques ou amphibies, par les deux animaux les plus singuliers de l’Égypte.
40.2 Ceins tes reins. Voir Job 38, 3.
40.4 Semblable à celle de Dieu.
40.10 Béhémoth ; à la lettre, bêtes d’une énorme grosseur, est ici un pluriel d’excellence. Quant à l’animal particulier que ce mot désigne, c’est la baleine, selon les anciens exégètes ; l’éléphant, selon quelques modernes ; mais Bochart semble avoir prouvé qu’on doit l’entendre de l’hippopotame. Les Pères de l’Église appliquent au démon ou aux méchants animés de son esprit ce qui est dit ici de Béhémoth. ― Le nom de Béhémoth est hébreu, mais il a été vraisemblablement choisi à cause de sa ressemblance avec le mot égyptien Pehemouth, l’hippopotame, littéralement le bœuf d’eau, composé de p, article, ehe bœuf, et mout eau. Il se nourrit d’herbe comme le bœuf. Ce trait est relevé parce qu’il est surprenant dans un animal qui vit dans l’eau. C’est parce qu’il est herbivore que cet animal est malfaisant. Il ravage pendant la nuit les récoltes sur le bord du Nil.
40.11 Plusieurs commentateurs ont cru reconnaître l’éléphant dans Béhémoth. Le trait que nous avons ici : sa vertu dans le nombril de son ventre convient parfaitement à l’hippopotame, mais non pas à l’éléphant dont la peau du ventre est assez tendre. A 1 Machabées 6, 46, Éléazar, tue un éléphant en lui perçant le ventre.
40.15 L’hippopotame a des dents de la forme d’un sabre recourbé, harpé ; et l’éléphant, outre ses dents, a une trompe pour défense. ― Tous les commentateurs reconnaissent aujourd’hui dans ce glaive les dents de l’hippopotame. « Avec ses dents, dit Wood, l’hippopotame peut courber l’herbe aussi régulièrement qu’avec une faux. » Ces dents, dit l’abbé Prévot, dans son Histoire des voyages, « sont plus dures et plus blanches que l’ivoire. » L’hippopotame va paître sur les collines qui bordent le Nil dans l’Égypte supérieure. Tous les animaux des champs se jouent autour de lui. Comme il est herbivore et non carnivore, les autres animaux n’ont pas à le redouter.
40.23 Allusion aux crues du Nil. Le Jourdain désigne ici, non le Jourdain de Palestine, mais le Nil.
40.24 On prendra, on percera, littéralement et par hébraïsme, il prendra, il percera. On emploie souvent en hébreu un verbe actif d’une manière impersonnelle.
40.25 Léviathan ; c’est le crocodile, selon l’opinion commune. Voir Job 3, 8. Les Pères expliquent allégoriquement du démon ce qui est dit dans ce récit de Léviathan. ― Léviathan est moins un nom spécial qu’un nom générique. Étymologiquement, il signifie une chose qui se replie en guirlande, un serpent. Ici, il est appliqué au crocodile.
40.26 Un passage du Voyage à la recherche des sources du Nil, de J. Bruce, nous donne un excellent commentaire de ce verset. Ce voyageur raconte que les pêcheurs des bords du Nil, quand ils prennent un poisson, le tirent à terre, lui passent un anneau de fer dans les branchies et le rejettent dans le fleuve, après lui avoir fait passer dans l’anneau une corde qui est solidement attachée au rivage. « Ceux qui désirent du poisson l’achètent ainsi vivant. Nous en achetâmes deux et le pêcheur nous en montra dix ou douze autres qui étaient ainsi prisonniers dans l’eau. »
40.30 Des amis, etc. Tes amis découperont-ils le Léviathan sur ta table, ou des marchands en feront-ils trafic ? ― Ou plutôt, les associés, les pêcheurs qui s’unissent ensemble pour la pêche. ― Quoique le crocodile fût sacré dans quelques parties de l’Égypte, à Eléphantine et à Apollinopolis, on le salait, et on le vendait par morceaux, mais on ne pouvait le faire souvent, parce que comme l’indique le verset 26, il était très difficile de le prendre. ― Des marchands, en hébreu ; les Chananéens ou Phéniciens qui étaient des marchands si fameux que leur nom étaient devenu synonyme de marchands.
40.31 Harponnait-on déjà le crocodile au temps de Job ? Ce verset semble prouver le contraire, ou au moins l’inefficacité du procédé. D’ailleurs encore aujourd’hui le harpon est généralement sans résultat, à moins qu’il ne frappe l’animal juste entre le cou et la tête ou dans le ventre. Les balles glissent sur ses écailles sans les entamer.
40.32 Si tu l’attaques, tu te souviendras du combat par les nombreuses et sanglantes blessures que tu y auras reçues et tu n’oseras pas en parler.
41.6 La gueule du crocodile est si vaste, qu’il dévore et avale aisément un homme.
41.10 Ses yeux sont comme les paupières de l’aurore. Les yeux du crocodile sont en égyptien le signe hiéroglyphique qui désigne l’aurore.
41.17 Lorsque le crocodile paraîtra hors de l’eau, les hommes les plus puissants, les plus considérables du pays, seront saisis de frayeur et d’épouvante. ― Ils se purifieront de leurs péchés, en faisant pénitence.
41.18-22 La nature a pourvu à la sûreté des crocodiles en les revêtant d’une armure presque impénétrable ; tout leur corps est couvert d’écailles, excepté le sommet de la tête, où la peau est collée immédiatement sur l’os… Ces écailles carrées ont une très grande dureté et une flexibilité qui les empêche d’être cassantes ; le milieu de ces lames présente une sorte de crête dure qui ajoute à leur solidité. Thévenot, compare le dos du crocodile, à cause de ces pointes, à une porte qui serait toute garnie de clous de fer et si dure qu’aucune lance ne pourrait la percer.
41.23 La mer. Le crocodile se tient ordinairement dans les eaux douces ; mais il ne faut pas oublier que le Nil est appelé dans l’Écriture mer, à cause de sa grandeur et de ses inondations réglées, et qui durent si longtemps, et que dans le style des Hébreux tous les grands amas d’eaux, les lacs, les étangs, portent le nom de mers.
41.24 Derrière lui, etc. La rapidité et le mouvement du crocodile dans l’eau sont tels, qu’il laisse des traces de son passage par un long sillon d’écume et par la blancheur de l’eau semblable aux cheveux blancs d’un vieillard.
42.1 Réponse de Job, versets 1 à 6. ― La seconde réponse de Job à Dieu est courte, mais complète, versets 1 à 6. Il savait que Dieu était grand et que sa conduite est incompréhensible, mais il ne le sentait pas assez ; il confesse qu’il a eu tort de vouloir se mesurer présomptueusement avec Dieu et il le prie de lui pardonner. La discussion se termine donc comme cela devait être, par la victoire complète de Dieu, victoire avouée et acceptée de l’homme qui ne peut en remporter lui-même d’autre que celle-là : reconnaître son néant en présence de son créateur.
42.7 Ve partie : Épilogue, versets 7 à 16. ― L’épreuve de Job est maintenant finie. Il a déjoué, sans le savoir, le plan de Satan : ― 1° Dieu proclame son innocence devant ses amis, et leur injustice n’est pardonnée que par son intercession, versets 7 à 9. ― 2° Job lui-même est récompensé : il saura que l’épreuve bien supportée devient une source de bonheur ; il reçoit le double des biens qu’il avait perdus, versets 10 à 15. ― 3° Il en jouit 140 ans et meurt plein de jours, verset 16.
42.8 Ce passage condamne formellement les hérétiques, qui s’élèvent contre l’intercession des saints reconnue par l’Église catholique, et qui prétendent qu’elle déroge à l’unique médiateur qui est Jésus-Christ. Car on voit ici Job établi de Dieu même, intercesseur, et en quelque sorte médiateur entre ses amis et Dieu irrité contre eux. On ne conçoit pas comment l’invocation ou l’intercession des saints, que l’Église catholique nous enseigne, déroge davantage à la médiation de Jésus-Christ.
42.10-12 Job, en priant pour ses amis, selon l’ordre que Dieu lui en a donné, s’humilie lui-même en sa présence, et son humiliation, jointe à cette charité qui le portait à intercéder pour ceux qui l’avaient outragé, lui fit mériter pour récompense une grande augmentation dans tous ses biens. Mais, comme le remarque saint Augustin, (Epist. CXX, chap. X), c’eût été peu de choses pour Job que de recevoir temporellement le double de ce qu’il avait possédé auparavant, pour récompense de cette admirable fermeté avec laquelle il avait souffert une si terrible épreuve de sa vertu. C’est donc principalement la béatitude de l’autre vie que le Saint-Esprit a voulu nous figurer par cette prospérité beaucoup plus grande que la première dont le Seigneur récompensa sa fidélité.
42.13 Et leur père leur donna, etc. ; c’est-à-dire que Job donna à ses filles leur part dans son héritage comme à ses fils. L’auteur du livre de Job, qui était Hébreu, fait cette remarque, parce que dans sa nation les filles n’héritaient pas, quand elles avaient des frères (voir Nombres 27, 8). L’usage contraire était établi dans l’Arabie, nous le voyons confirmé par Mahomet dans le Coran. On voit la même chose parmi les Romains, dans les lois des douze Tables et dans leurs lois civiles.
Les Psaumes
Introduction
1° La place du Psautier dans le canon biblique; ses divers noms. — Dans la Bible hébraïque, le livre des Psaumes ouvre la série des Ketubim ou Hagiographes (voyez le tome 1, p. 13. Cependant un certain nombre de manuscrits ne lui attribuent que le second rang, et mettent en tête le petit livre de Ruth). Les Septante et la Vulgate le rangent parmi les écrits sapientiaux, au second rang, le poème de Job occupant la première place.
Il porte très habituellement chez les Hébreux le nom de Séfer teillim, « livre des louanges » — par abréviation, tillim ou tillin, « louanges » — de la racine halal, d'où dérive aussi le mot alléluia. Quoique cette dénomination ne soit directement employée qu'une seule fois dans le psautier pour caractériser en particulier l'une de ses hymnes (Ps. 144, l; hébr. 145), il est certain qu'elle exprime fort bien le but et la nature des Psaumes en général, la plupart d'entre eux étant au fond des « alléluia », des louanges divines. Un autre nom, également très exact, est celui de tefillôt, « prières » que l'on trouve soit dans les titres de quelques psaumes isolés (Ps. 16, hébr. 17; 85, hébr. 86;. 89, hébr. 90; 101, hébr. 102; 141, hébr. 142), soit à la fin du Ps 72 de l'hébreu. Tous les Psaumes sont en réalité des prières dans le sens large de cette expression, selon la belle remarque de saint Jérôme : « lisez le psautier au complet. Vous n'y trouverez rien d'autre qu'une prière à Dieu adaptée à toutes les circonstances. (Contra Pelag., 1, 5). » Néanmoins une autre dénomination, également hébraïque par son origine, a prévalu dans l'Église chrétienne: c'est celle de psalmi, « psaumes ». Ce nom vient du grec ψαλμός, qui correspond très exactement à l'hébreu mizmor, et qui servait à désigner soit les sons d'un instrument à cordes, soit un chant accompagné de ce genre de musique. Dans le texte primitif de la Bible, cinquante-six psaumes sont intitulés mizmor. C'est par une métonymie analogue que l'on a appelé la collection des Psaumes: ψαλτήριον (nom d'un instrument à cordes chez les Grecs; le nébel des Hébreux. Voyez l'Atl. Arch. de la Bible, pl. 63, fig. 8 et 9), psalterium, d'où nous avons fait « psautier ».
2° Le nombre et la numération des Psaumes. - Cent cinquante : tel est le chiffre normal et canonique des poèmes contenus dans le psautier. Tout ce qui dépasse ce nombre est apocryphe, notamment le psaume 151, qu'on trouve dans plusieurs versions anciennes (il raconte la victoire de David sur Goliath).
Quoique d'accord pour le total, l'hébreu d'une part, les Septante et la Vulgate d'autre part, diffèrent pour la coupure de quelques psaumes; ce qui produit une divergence presque perpétuelle dans la numération (cette remarque a son importance à cause des citations). Les psaumes 9 et 10, 64 et 65 de l'hébreu, sont réunis de manière à n'en former que deux dans les Septante et la Vulgate; en outre, ces mêmes versions divisent en deux parties les psaumes 116 et 147 de l'hébreu (la version syriaque a aussi des différences de numération qui lui sont propres). Le tableau suivant indiquera ces variantes en détail. Ps. 1-8 Hébreu = Ps. 1-8 Septante et Vulgate ; Ps. 9-10 Hébreu = Ps. 9 Septante et Vulgate ; Ps. 11-93 Hébreu = Ps. 10-112 Septante et Vulgate ; Ps. 94-115 Hébreu = Ps. 113 Septante et Vulgate ; Ps. 116 Hébreu = Ps. 114-115 Septante et Vulgate ;
Ps. 117-146 Hébreu = Ps. 116-145 Septante et Vulgate ; Ps. 147 Hébreu = Ps. 146-147 Septante et Vulgate ; Ps. 148-150 Hébreu = Ps. 148-150 Septante et Vulgate.
On le voit, les Septante et la Vulgate sont ordinairement en retard d'un chiffre sur l'hébreu. A moins d'indication contraire, nous suivrons la numération de notre version latine, quoique celle de l'hébreu paraisse être la plus exacte.
Quelques psaumes ou parties de psaumes existent à l'état double : comparez Ps. 13 et 52; Ps. 39, 14-18, et 64; Ps. 16, 8-12; 59, 7-14, et 107.
3° Division du Psautier. — Les cent cinquante psaumes sont partagés, dans la Bible hébraïque, en cinq livres, que marquent soit des titres spéciaux (Séfer rišôn, Séfer šéni, etc., « Livre premier, Livre second, » etc.) (placés entre les psaumes 41 et 42, 72 et 73, 89 et 90, 106 et 107, d'après la numération du texte hébreu), soit des doxologies finales (Ps. 40, 14; 71, 19; 88, 53; 105, 48), ajoutées par les collecteurs des psaumes (excepté à la fin du cinquième et dernier livre, le psaume 150 formant lui-même une admirable doxologie). Cette division est antérieure aux Septante, puisqu'ils ont inséré les doxologies dans leur traduction; elle est même plus ancienne que la composition des Chroniques, puisque le passage 1 Chroniques 16, 36 cite la doxologie du quatrième livre (Ps. 150, 48) comme partie intégrante du psaume 150. Elle correspond vraisemblablement aux différentes phases de la collection du psautier, ainsi qu'on le verra bientôt. Elle correspond pareillement à celle du Pentateuque, l'ouvrage aux cinq tomes. « Moïse a donné aux Israélites les cinq livres du Pentateuque, dit un ancien midraš ou commentaire juif du Ps. 1, 1, et David leur a donné aussi les cinq livres des Psaumes, pour correspondre au Pentateuque. » Le psautier est donc une sorte de « Pentateuque, l'écho du Pentateuque mosaïque, résonnant du cœur d'Israël; c'est le livre quintuple de la synagogue à Dieu, de même que la Loi est le livre quintuple de Dieu à la synagogue ».
4° Histoire de la collection des Psaumes.- Les poèmes sacrés dont se compose le psautier n'ont pas été rassemblés par une seule et même main, ni à la même époque. Divers traits de la Bible démontrent jusqu'à l'évidence la pluralité des collecteurs, et fournissent de précieux indices sur les temps où ils vivaient.
Nous trouvons le premier de ces traits dans le psautier même, où nous lisons, à la fin du second livre (Ps. 72 hébr., 20) : « Ici se terminent les prières de David, fils d'Isaïe. » (la Vulgate, Ps. 71, 20, traduit imparfaitement : Defecerunt laudes David, filii Jesse). C'est là, bien certainement, une formule qui servait de conclusion à un très ancien recueil des psaumes, tout différent de la collection actuelle, et remontant à David ou à Salomon.
Second fait : la destination liturgique de la plupart des poésies de David, et des poètes contemporains de ce prince, rendit promptement nécessaire un recueil de ce genre, qui alla grossissant peu à peu, à mesure que de nouveaux psaumes étaient composés ou retrouvés. Troisième fait: nous apprenons précisément, 2 Chroniques 29, 30 (cf. Prov. 25, 1), que le saint roi Ezéchias manifesta un grand zèle pour la littérature inspirée, et que, de concert avec les lévites, il fit chanter les cantiques de David et d'Asaph. Or les psaumes 72-88, qui composent le troisième livre du psautier, appartiennent en grande partie à ces deux écrivains sacrés; d'où l'on a conclu qu'Ezéchias aurait lui-même réuni ou fait réunir en son nom cette partie du psautier. Quatrième fait : le passage 2 Mach. 2, 13 rapporte que Néhémie, - et sans doute Esdras avec lui, comme l'ajoute saint Jérôme, - s'occupa de rassembler les psaumes de David, les livres des prophètes, etc. Voilà un nouveau stade dans l'histoire de la collection du psautier. Avant, pendant et après l'exil, d'autres chants lyriques avaient paru; des psaumes plus anciens, qui ne faisaient pas partie des recueils précédents, avaient été découverts: on réunit alors le tout à ce qu'on possédait précédemment, et les deux derniers livres furent ainsi formés, tandis que les trois premiers subissaient quelques changements, par suite d'insertions nouvelles. C'est donc probablement au temps d'Esdras et de Néhémie, vers l'an 450 avant J.- C., que remonte le psautier sous sa forme actuelle (plusieurs textes du Nouveau Testament nous montrent que les Psaumes occupaient leur rang actuel au temps de Notre-Seigneur. Cf. Luc. 20, 42; 24, 44; Act. 1, 20, 13, 33).
Ces hypothèses, déjà garanties par des faits sérieux, le sont encore par l'étude intrinsèque du psautier, dans les parties duquel on reconnaît sans peine, d'une manière générale, « un progrès manifeste du plus ancien au plus récent : » les psaumes 1-42 ne contenant guère que des chants de David; les psaumes 43-90 renfermant la masse des cantiques de l'époque intermédiaire; les psaumes 91-150 la masse des chants plus modernes.
Souvent les psaumes ont été simplement ajoutés les uns à la suite des autres, sans liaison logique d'aucun genre; d'autres fois, il est visible que certains principes généraux de ressemblance ont servi de base pour les grouper: ainsi les psaumes 3 et 4 sont tous deux une prière du soir; les psaumes 5 et 6, tous deux une prière du matin; les psaumes 20 et 21 s'enchaînent mutuellement, comme font la prière et l'action de grâces, etc. (sur l'emploi très varié des noms divins 'Elohim et Yehovah dans les cinq livres du psautier, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 651. Ce fait est sans importance grave pour la critique, quoi qu'aient dit les rationalistes.)
5° Le sujet des Psaumes, leurs principales espèces. - « Dieu et l'homme, voilà le sujet des Psaumes : Dieu dans sa grandeur, sa bonté, sa miséricorde, ses bienfaits, sa justice; l'homme dans sa faiblesse, sa petitesse, sa misère, ses infidélités, et le besoin qu'il a du secours de son Créateur (Man. Bibl., t. 2, n. 655). » Ou plus brièvement, et d'une manière peut-être encore plus exacte : « Dieu, et l'homme en face de Dieu. » Comme l'a dit un autre interprète, Dieu est, pour ainsi dire, le soleil autour duquel gravitent tous les psaumes. Il est vraiment leur thème unique et perpétuel, à tel point que, « sur cent cinquante qui composent la collection, il n'y en a que dix-sept où il ne soit pas nommé dès le premier verset. » (Man. Bibl., l.c. Ce sont les Ps. 1, 2, 31, 36, 38, 44, 48, 51, 57, 77, 86, 113, 115, 120, 128, 132, 136).
Mais ce sujet unique est envisagé et traité sous des aspects très divers : quelques psaumes s'adressent directement à Dieu, pour l'invoquer, pour l'adorer et le louer, pour le remercier; d'autres célèbrent ses attributs, ses perfections sans nombre, ou admirent les merveilles opérées par lui dans la nature et dans l'histoire; d'autres exposent d"une manière subjective sa loi sainte, que le Pentateuque avait promulguée objectivement; d'autres contemplent les mystérieux problèmes de la vie humaine dans ses relations avec la providence divine, etc. De là des essais multiples de classification. La grande variété et le changement rapide des sentiments dans un même psaume rendent ce genre d'opération très difficile (voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 656). On peut du moins distinguer : les psaumes eucharistiques, ou d'action de grâces (Ps. 8, 17, 18, etc.); les psaumes élégiaques, ou de prière plaintive (les sept psaumes pénitentiaux (6, 31, 37, 50, 101, 129, 142) en font naturellement partie) (Ps. 3, 5, 7, etc.); les psaumes didactiques (Ps. 1, 48, 118, etc.); les psaumes historiques (Ps. 77, 54, 55, etc.); les psaumes prophétiques ou messianiques (Ps. 2, 15, 21, etc.) (sur cette catégorie importante, voyez plus bas, au 9°).
6° Les titres des Psaumes et leur valeur.- Dans la version des Septante et dans la Vulgate, tous les psaumes, à part les deux premiers, sont munis d'un titre. Dans le texte hébreu, ces titres existent aussi habituellement; mais il y a jusqu'à trente-quatre psaumes qui en sont dépourvus. Ils indiquent tantôt le caractère, le sujet, le but du poème; tantôt l'auteur, tantôt l'occasion historique, tantôt l'accompagnement musical, tantôt tous ces détails en même temps. Ils sont d'ordinaire très courts, ne se composant parfois que d'un simple « Alléluia »; celui du psaume 59 est le plus long et le plus complet de tous.
Depuis la fin du 18ème siècle, on a beaucoup discuté sur leur origine, et plusieurs critiques ont nié soit leur authenticité, soit leur antiquité. Il est néanmoins vraisemblable qu'ils proviennent pour la plupart des auteurs mêmes des psaumes, car il est certain qu'ils sont très anciens. On démontre ce second point à l'aide de trois preuves principales. 1° Les titres des psaumes ne sont pas seulement antérieurs à la version des Septante, qui les contient; mais les traducteurs d'Alexandrie ne les ont quelquefois pas compris, et les rendent d'une manière inintelligible (de même la Vulgate, à leur suite): fait qui atteste une grande antiquité; on avait perdu la clef des expressions assez souvent énigmatiques qu'ils renferment. 2° D'autres poèmes bibliques ont des titres analogues, dont l'authenticité n'est pas douteuse. Cf. 2 Samuel 1,18, et 23, 1; Is. 38, 9; Hab. 3, 1, etc. 3° « Ils forment une partie intégrante de la collection (des Psaumes), et jusqu'aux temps modernes ils ont été, dans leur ensemble, admis sans contestation. Théodore de Mopsueste est, dans, l'antiquité, le seul qui ait élevé des doutes à ce sujet. » D'ailleurs « leur diversité, l'absence d'esprit de système, leur forme souvent obscure... sont des garanties d'une haute antiquité (Man. Bibl. , T. 2, n. 652). » Si les Septante en ajoutent un certain nombre qui ne se trouvent pas dans l'hébreu, ils l'ont fait assurément pour de bonnes raisons, et en s'appuyant sur des traditions alors existantes. Néanmoins on admet communément que les titres de quelques psaumes sont inexacts, et on n'hésite pas à les rejeter (nous les indiquerons dans le commentaire). Il en est plusieurs qui offrent à l'interprète des difficultés très sérieuses, et leur sens ne saurait être marqué que d'une manière hypothétique.
7° Les auteurs des Psaumes. — Les titres donnent le nom des auteurs de cent un psaumes dans la Bible hébraïque; de cent quinze dans les Septante et la Vulgate. Soixante-treize psaumes sont attribués à David par le texte hébreu (ce sont les Ps. 3-9, 11-32, 34-41, 51-65, 68-70, 86, 101, 103, 108-110, 122, 124, 131, 133, 138-145, d'après la numération de l'hébreu), quatre-vingt-huit par les Septante (ajoutez à la liste précédente les Ps. 10 suivant l'hébr., 32, 42, 66, 70, 90, 92-98, 113, 136). Toujours d'après les titres, le psaume 89 est de Moïse; deux psaumes (71 et 126) sont de Salomon; Asaph, maître de chœur du temple sous le règne de David (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.; 2 Chroniques 24, 30), en aurait composé douze; de même « les fils de Coré », c.-à-d. les descendants du lévite révolutionnaire qui avait reçu un châtiment si terrible au temps de Moise (cf. Num. 16); Héman et Éthan, chargés de la musique du temple par David, avec Asaph (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.), en composèrent chacun un.
Selon le texte hébreu, trente-quatre psaumes sont « orphelins », comme s'exprime le Talmud, c.-à-d. anonymes. Dans ce nombre, il en est plusieurs encore qui eurent probablement David pour auteur (par exemple, le Ps. 2. Cf. Act. 4, 25). Les Septante et la Vulgate en attribuent quelques-uns aux prophètes Jérémie, Ézéchiel, Aggée et Zacharie : simples conjectures, qui ne reposent pas toujours sur des bases bien solides.
Le livre des Psaumes est donc loin d'appartenir en entier à David, qui ne paraît pas en avoir composé beaucoup plus de la moitié. Divers écrivains, soit juifs, soit ecclésiastiques, ont pourtant affirmé, avec une énergie digne d'une meilleure cause, que tous les psaumes sans exception étaient du poète royal. « Sciamus errare, leur répondait saint Jérôme (Epist. 140, 4. Comparez ces lignes de saint Hilaire, Prob. In Ps., &2 : «Il est absurde d'attribuer tous les psaumes à David, et non à ceux dont ils portent manifestement les noms, puisqu'ils ont eu un si grand nombre d'auteurs, dont les noms figurent dans toutes les éditions. » Lorsque la Bible désigne le psautier par les noms de τά τού Δαυίδ (2 Mach. 2, 13) et de Δαυίδ (cf. Matth. 2, 45; Act. 4, 25, etc.), lorsque le concile de Trente lui donne l'épithète de Davidicum (Sess. 4), cela a lieu en vertu de l'adage: A fortiori fit denominatio. David demeure quand même « le principal et le plus grand poète lyrique d'Israël », le psalmiste par antonomase, comme le nomment les saints Livres: egregius psaltes Israel. (2 Samuel 23, 1. Cf. Eccli. 47, 8-10. D'après une gracieuse légende talmudique, le roi David avait suspendu sous ses fenêtres une harpe éolienne. Dès qu'elle rendait un son, il s'éveillait, et, piqué d'émulation, il composait un chant à la gloire de Dieu).
De cet aperçu relatif aux auteurs des Psaumes, il résulte que les dates extrêmes de la composition du psautier sont, d'une part, environ l'an 1050; d'autre part, environ l'an 450 avant J.-C., formant une ère d'à peu près six cents ans. Quant à l'opinion récente, d'après laquelle un grand nombre de psaumes ne remonteraient pas au delà de l'époque des Machabées, nous n'avons pas à la réfuter ici, tant elle est vaine; même dans les rangs rationalistes, elle a rencontré des adversaires très énergiques. (voyez Cornely, Historica et critica Introductio in utriusque Testamenti libros sacros, t. 2, pars 2, pp. 107-111)
8° Notre traduction latine des Psaumes. — La version grecque des Septante et la Vulgate, telles sont les deux plus importantes traductions du Psautier dans l'antiquité. La première « laissant fréquemment beaucoup à désirer dans les détails », et ayant en maint endroit, par suite d'une littéralité outrée, un coloris hébraïque non moins pénible que prononcé, l'on doit s'attendre à ce que la seconde, qui n'est qu'une version latine de cette traduction grecque, présente aussi un nombre considérable d'imperfections.
Voici en quelques mots, que nous empruntons au Manuel biblique (tome 2, n. 663), l'histoire du psautier tel qu'il est contenu dans la Vulgate. « Notre traduction latine des Psaumes est celle de l'ancienne italique; elle n'a pas été faite directement sur l'original hébreu... : c'est donc une œuvre de seconde main. Comme, du temps de saint Jérôme, par suite de la multitude des transcriptions qui en avaient été faites, elle était remplie de fautes, ce grand docteur, sur la demande du pape saint Damase, la retouche vers 383; ses corrections furent peu nombreuses, parce qu'il craignait de troubler, par de trop grands changements, les habitudes des fidèles qui savaient, la plupart, les Psaumes par cœur. Cette première révision est connue sous le nom de Psautier romain (du lieu où elle fut composée. « Jusqu'à saint Pie V, on se servit, dans toutes les églises de Rome, du Psalterium romanum; actuellement on ne s'en sert plus que dans l'église Saint-Pierre, pour le Bréviaire. L'invitatoire de Matines, Ps. 94, est tiré du Psalterium romanum; mais ce même psaume, intercalé dans le 3è nocturne de l'office de l'Épiphanie, est pris du Psalterium gallicanum. Les passages des Psaumes placés dans le Missel sont empruntés au Psautier romain, et non au Psautier gallican, employé dans le Bréviaire. »,Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, pp. 12-13 de la 3è édit., 1871). On la jugea bientôt insuffisante. Saint Jérôme se remit donc à l'œuvre, entre 387 et 39l , et publia une seconde édition, plus soigneusement et plus amplement corrigée, de la version italique des Psaumes; elle porte le nom de Psautier gallican, parce qu'elle fut adoptée par les Églises des Gaules. Quand il entreprit plus tard une version nouvelle de l'Ancien Testament, sur le texte hébreu, il fit aussi, en 405, une traduction des Psaumes sur l'original: c'est le Psautier hébraïque. Quel que soit le mérite de cette version, les fidèles étaient si familiarisés avec l'ancienne italique, que l'Église a cru devoir, dans sa sagesse, conserver cette dernière dans les éditions de la Vulgate, d'après la recension désignée sous le nom de Psautier gallican. »
Quant aux caractères de notre version officielle des Psaumes, la même source les détermine fort bien, dans les termes suivants (Man. Bibl., ibid., n. 604): « Notre vieux Psautier latin a des défauts; il est souvent d'un style incorrect et barbare, obscur en quelques endroits, et même quelquefois il ne prend pas exactement le sens de l'original. Mais, quoiqu'il existe des différences nombreuses entre le texte hébreu et le texte latin, le fond de la doctrine est tout à fait le même, et les divergences sont, par conséquent, sans portée pour la religion (cf. Bossuet, Dissertatio de Psalmis, cap. 5. Oeuvres, édit. Lebel, t. 1, p. 52). De plus, quoique notre version de la Vulgate ne soit pas parfaite, elle a une force, une concision admirables, jointes à je ne sais quelle saveur agréable qui lui donne le plus grand prix, et fait que les paroles des chantres sacrés, sous cette forme de la langue populaire latine, frappent l'esprit et se gravent dans la mémoire beaucoup mieux que si elles étaient parées de toutes les élégances d'une langue moderne. » (voyez dans le Man. Bibl., t. 2, n. 686, une explication, par ordre alphabétique, des mots difficiles de la Vulgate en ce qui concerne les Psaumes.).
9° L'importance des Psaumes est évidente. C'est à bon droit qu'on les a nommés « une Bible dans la Bible », parce qu'ils en résument l'essence (« La raison pour laquelle le psautier est si fréquemment utilisé c'est qu'il contient toute l'Écriture. » S. Thom. Aq., Expositio aurea ad Davidem, Proleg. « A la vérité dire, je n'estime livre soubs le ciel qui puisse être comparé au Psaultier. Parquoy s'il nous fallait impétrer de Dieu par grandes prières et souhaits un long livre contenant sommairement la moelle de l'Écriture et les choses d'eslites d'icelle, il ne pourrait estre autre que le Psaultier, ou du tout semblable à iceluy. » Préface d'un vieux Psautier datant de 1552), ou « le cœur de la Bible ». « le livre des Psaumes, écrivait saint Augustin d'une manière plus générale encore (Proleg. In Psalmos), contient ce qui est utile à toutes choses. Il prédit les choses futures, il rappelle les gestes des anciens, il présente la loi aux vivants, il détermine une façon de faire les choses. »
Mais nous pouvons envisager cette importance à divers points de vue. 1. Sous le rapport historique. Rien ne saurait nous aider mieux que les Psaumes à connaître le peuple théocratique dans la partie supérieure et en même temps la plus intime de sa vie. Sans le psautier, nous n'aurions qu'une idée très imparfaite et superficielle de la religion israélite. Au contraire, les chants lyriques des Hébreux nous permettent d'étudier à fond leurs relations avec Dieu, leur foi, leur amour, leur tendre piété. Les Psaumes sont, de plus, en connexion perpétuelle et très étroite avec l'Ancien Testament.
Sous le rapport théologique. « Le livre des Psaumes, dit saint Basile (Hom. 1 in Psalm., n.2), contient une théologie complète. La prophétie de la venue de Notre-Seigneur dans la chair, les menaces du jugement, l'espérance de la résurrection, la crainte du châtiment, les promesses de la gloire, la révélation des mystères : toutes ces choses sont recueillies dans ce livre comme dans un vaste trésor ouvert à tous. » Rien de plus riche que la théologie, soit dogmatique, soit morale, des Psaumes, et l'on a pu composer des volumes spéciaux sur ce sujet intéressant (en particulier, J.Koenig, Theologie der Psalmen, Fribourg-en-Brisgau, 1852). Mais l'importance théologique des Psaumes consiste avant tout dans leurs prophéties relatives au Messie et à son Église : prophéties nombreuses, d'une grande clarté, qui nous aident d'une manière surprenante à suivre le progrès de la révélation sur la plus belle et la plus grave des questions. Non seulement le psautier est imprégné dans son ensemble de l'idée du Messie, telle que les oracles antérieurs l'avaient transmise, mais cette idée y prend un magnifique accroissement; elle se précise et se clarifie de plus en plus. Aussi ne faut-il pas s'étonner que, de tous les livres de l'Ancien Testament, le psautier soit le plus fréquemment cité dans le Nouveau (on a supputé que sur deux cent quatre-vingt-trois citations empruntées à l'Ancien Testament par le Nouveau, cent seize sont tirées des Psaumes).
Cependant tous les psaumes ne s'occupent pas du Messie, et, parmi ceux qui s'en occupent, tous ne le font pas de la même manière; de là le nom de Psaumes messianiques, appliqué seulement à un certain nombre d'entre eux. Et ici encore il faut distinguer, car les psaumes messianiques ne méritent pas tous cette épithète au même degré : quelques-uns annonçant le Christ et son règne d'après leur sens direct, littéral, de sorte qu'ils ne sauraient souffrir aucune autre application ; d'autres se rapportant tout d'abord, selon leur sens propre, à divers faits ou personnages de l'Ancien Testament, mais de telle sorte que ces faits, ces personnages, sont des types du Messie. Dans le premier cas, qui est relativement rare, on dit que les psaumes sont directement ou exclusivement messianiques (tels sont les Ps. 2, 21, 44, 71, 109; peut être aussi les Ps. 15 et 68); dans le second, ils le sont indirectement, ou suivant le sens typique et figuré (entre autres, les Ps. 8, 18, 34, 39, 40, 67, 77, 96, 101, 108, 116, 117, pour ne citer ici que les principaux).
Les psaumes messianiques nous sont parfois indiqués par les écrivains du Nouveau Testament, ou par le témoignage unanime de l'Église : leur caractère est alors indiscutable (à cette catégorie appartiennent les Ps. 2, 8, 15, 21, 39, 40, 44, 47, 48, 71, 77, 96, 101, 108, 109, 116, 117). D'autres fois, c'est le fond même des choses, un trait plus ou moins frappant, qui nous rappelle le Messie (Ps. 20, 23, 46, 84, 86, 88, etc) : garantie assurément bien inférieure à la précédente. Le consentement de quelques Pères ou exégètes anciens a également sa valeur pour établir le caractère messianique d'un psaume (Ps. 3, 17, 48, 54, 58, 66, 70, 87, 110, etc); mais il est nécessaire alors que l'application faite par eux à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à son Église ne soit pas purement accommodatice. (« On ne doit pas ranger parmi les psaumes messianiques ceux que la liturgie applique, dans un sens accomodatice, à Jésus-Christ et à son Église, parce que celle-ci n'a pas certainement l'intention de décider par là, en vertu de son autorité, que l'application qu'elle fait d'un passage au Messie et à son royaume est réelle, objective, et voulue comme sens premier par le Saint-Esprit ». Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, p. 16 de la 3è édition. Voyez dans l'excellent ouvrage du P. Corluy, Spicilegium dogmatico-biblicum, Gand, 1884, passim, l'explication concise des principaux passages messianiques du psautier. Cf. G. Reinke, Die messianischen Psalmen, Giessen, 1857-1858).
Sous le rapport liturgique. Chacun sait le rôle immense que les Psaumes ont joué et joueront à jamais dans les liturgies juive et chrétienne. Non qu'ils aient été tous composés dans un but liturgique; mais ceux-là même qui n'étaient à l'origine que l'effusion d'un sentiment individuel et privé s'adaptèrent merveilleusement à cette destination.
Nous possédons peu de détails sur l'emploi des Psaumes dans les cérémonies religieuses d'Israël avant l'exil. Plusieurs textes bibliques supposent cependant que le psautier formait dès lors le fond et la partie essentielle du culte public. Comp. 1 Chroniques 16; Is. 38, 20; Jer. 33, 11, etc., et les titres d'un certain nombre de psaumes. Il en fut de même après l'exil, ainsi que le dit clairement le Talmud en divers endroits, allant jusqu'à noter les psaumes qui étaient chantés à tels et tels jours (actuellement encore les Psaumes constituent une portion très importante du culte dans les synagogues).
Du culte juif, l'emploi des Psaumes passa dans le culte chrétien dès l'origine de l'Église (cf. 1 Cor. 14, 15, Eph. 5, 19; Col. 3, 16). Et rien de plus naturel, puisque les apôtres, et ceux des premiers chrétiens qui étaient issus du judaïsme, avaient été accoutumés à ce genre de prière. D'ailleurs le psautier n'a rien de spécifiquement juif; ses supplications et ses louanges convenaient mieux encore à la religion nouvelle qu'à l'ancienne (« Psalmus vox Ecclesiae est », a dit saint Ambroise, Praef. In Psalm., n. 9); aussi, lorsque la liturgie chrétienne s'organisa peu à peu, elle fit un usage très large des psaumes (voyez Bona, Opera omnia, Anvers, 1723, pp. 402 et ss.; Gerbert, De musica sacra, t. 1, cap. 1-3, etc): à tel point que les Églises de Syrie chantaient intégralement le psautier, « le cœur de Dieu, » ainsi qu'elles l'appelaient, à toutes les vigiles des fêtes; les Églises grecque et latine, une fois par semaine.
Sous le rapport moral et mystique. Cet emploi public et solennel des Psaumes n'empêchait pas leur emploi privé, qu'il excitait au contraire. « In Christi villa (c.-à-d. à Bethléem), écrivait saint Jérôme (Ep. 18. Cf. S. Greg. Nyss., in Psalm. c. 3), - et ce qu'il dit de Bethléem s'applique à cent autres villes, - extra psalmos silentium est; quocumque te vertas, arator stivam tenens Alleluia decantat, sudans messor psalmis se avocat, et curva attondens vites falce vinitor aliquid Davidicum canit. ». C'est que les Psaumes renferment un trésor inépuisable de saints enseignements, de consolations et d'encouragements célestes, qui s'approprient à tous les temps, à tous les pays, à chaque âme individuelle, à chaque situation de la vie. Le psautier est, comme l'Imitation de Jésus-Christ, un livre qui ne saurait vieillir. « Il a ceci de propre et d'admirable qu'il contient , décrits en lui, les mouvements de l'âme de chacun, ses mutations et ses punitions , de telle sorte que quiconque voudrait les recevoir de lui comme d'une image, et les comprendre, pourrait se transformer lui-même et devenir ce qui est écrit....Dans chaque chose, chacun trouvera des cantiques divins parfaitement adaptés à nous, à nos mouvements et à leur modération. (S. Athanase, Epist. ad Marcellinum, n. 10. Comparez Bossuet, Dissertatio in Psalmos, cap. 8). » « David est... le prince de la prière,.... le père de l'harmonie surnaturelle, le musicien de l'éternité dans les choses du temps, et sa voix se prête à qui le veut, pour gémir, pour invoquer, pour intercéder, pour louer, pour adorer (Lacordaire, Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne, pp. 190 et ss.).
10° Beautés littéraires du Psautier. — « Je ne m'étendrai pas sur les beautés littéraires du livre des Psaumes: les saints Pères ont tout dit, en mettant ces divins cantiques infiniment au-dessus des productions des lyriques profanes (le mot de saint Jérôme est bien connu : « David, notre Simonides, notre Pindare, notre Aldeus, notre Flaccus et notre Catullus, chante le Christ avec la lyre, et un plasterium à dix cordes. » Epist, L ad Paulin). Ils l'emportent, en effet, et par le fond des choses qu'ils renferment, et par la manière dont ils les expriment... Pour exprimer de si grandes pensées, les poètes de Sion avaient des images vives, des expressions pittoresques, des comparaisons frappantes, des tons hardis, des mouvements sublimes, enfin toutes les ressources du génie oriental secondé par l'inspiration. Lisez l'un après l'autre les lyriques anciens et modernes, vous ne trouverez rien dans leurs odes qui approche de la majesté et de la douceur des Psaumes; mais, à côté de ces richesses, vous n'admirerez pas moins la simplicité du style, qui contraste toujours dans la Bible avec la recherche des écrivains profanes (H.Laurens, Job et les Psaumes, pp. 158 et ss., Paris, 1839).
Nous pourrions citer, sur ce thème intéressant, toute une chrestomathie de passages remarquables, empruntés aux plus grands écrivains modernes. Les lignes suivantes de Lamartine suffiront: « Ce chantre divin (David) m'a souvent touché le cœur et ravi la pensée. C'est le premier des poètes du sentiment; c'est le roi des lyriques. Jamais la fibre humaine n'a résonné d'accords si intimes, si pénétrants, si graves; jamais la pensée du poète ne s'est adressée si haut et n'a crié si juste; jamais l'âme de l'homme ne s'est répandue devant l'homme et devant Dieu en expressions et en sentiments si tendres, si sympathiques et si déchirants. Tous les gémissements les plus secrets du cœur humain ont trouvé leurs voix et leurs notes sur les lèvres et sur la harpe de cet homme, et si l'on remonte à l'époque reculée où de tels chants retentissaient sur la terre, si l'on pense qu'alors la poésie lyrique des nations les plus cultivées ne chantait que le vin, l'amour, le sang et les victoires des Muses et des coursiers dans les jeux de l'Élide, on est saisi d'un profond étonnement aux accents du Roi-Prophète, qui parle au Dieu créateur comme un ami à son ami, qui comprend et loue ses merveilles, qui admire ses justices, qui implore ses miséricordes, et semble un écho anticipé de la poésie évangélique, répétant les douces paroles du Christ avant de les avoir entendues... Lisez de l'Horace ou du Pindare après un psaume; pour moi, je ne le peux plus. » (Voyage en Orient).
En un mot, c'est à bon droit que les Psaumes « passent chez tous les peuples pour l'ouvrage le plus parfait que la poésie lyrique ait produit » (Ch. Nodier. Voyez les trésors de l'éloquence, Lille, 1846, 3è édit., t. 1, pp. 35 et ss.)
11° Les ouvrages à consulter ne manquent pas ici, puisque « les Psaumes sont le livre de l'Ancien Testament sur lequel on a le plus écrit », et que l'on compte « environ douze cents commentaires de ces chants sacrés » (Man. Bibl., t. 2, n. 672). Voici quelques-uns des plus utiles, tous sortis de la plume d'écrivains catholiques. Au temps des Pères, l'Expositio in Psalmos, attribuée à saint Athanase; les admirables Homiliae in Psalmos de saint Basile, qui ne portent malheureusement que sur vingt-deux psaumes; l'œuvre analogue et également incomplète de saint Jean Chrysostome; l'Interpretatio in Psalmos, de Théodoret de Cyr; les Tractatus super Psalmos, de saint Hilaire de Poitiers; les célèbres Enarrationes in Psalmos, de saint Augustin. Au moyen âge, de Psalmorum libro exegesis, du Vén. Bède; le commentaire incomplet de saint Thomas d'Aquin. Aux temps modernes, la Paraphrasis in Psalmos cum annotationibus, de Cornélius Jansénius, évêque de Gand (Anvers, 1614; travail concis et solide); le Commentarius in Psalmos de Génébrard (1582); le Commentarius in Psalmos et in cantica divini officii, de A. Agellius (Paris, 1611), qui est regardé à bon droit comme le meilleur ouvrage catholique du 17ème siècle
sur les Psaumes ; l'excellente Explication des Psaumes de Robert Bellarmin [Paris, Librairie de Louis Vives, 1855, en trois tomes téléchargeables gratuitement sur JesusMarie.com] [...] H. Lesêtre, le Livre des Psaumes, Paris, 1883 ; Mgr Meignan, David, roi, psalmiste, prophète, avec une introduction sur la nouvelle critique, Paris, 1889 (tous ces commentaires contemporains ont de la valeur, et peuvent rendre de grands services pour l'étude des Psaumes). […] (Voyez, dans le Man. bibl., t. 2, nn. 668-671, quelques excellentes recommandations pratiques sur l'étude des Psaumes.)
Livre des Psaumes
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
Psaume 1. 1 Heureux l'homme qui ne marche pas dans le conseil des impies, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs et qui ne s'assied pas dans la compagnie des moqueurs 2 mais qui a son plaisir dans la loi du Seigneur et qui la médite jour et nuit. 3 Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau, qui donne son fruit en son temps et dont le feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu'il fait réussi. 4 Il n'en est pas ainsi des impies : ils sont comme la paille que chasse le vent. 5 Aussi les impies ne resteront-ils pas debout au jour du jugement, ni les pécheurs dans l'assemblée des justes 6 car le Seigneur connaît la voie du juste mais la voie des pécheurs mène à la ruine.
Psaume 2. 1 Pourquoi les nations s'agitent-elles en tumulte et les peuples méditent-ils de vains projets ? 2 Les rois de la terre se soulèvent et les princes tiennent conseil ensemble, contre le Seigneur et contre son Oint. 3 Brisons leurs liens, disent-ils et jetons loin de nous leurs chaînes. 4 Celui qui est assis dans les cieux sourit, le Seigneur se moque d'eux. 5 Alors il leur parlera dans sa colère et dans sa fureur, il les épouvantera. 6 Et moi, j'ai établi mon roi, sur Sion, ma montagne sainte. 7 Je publierai le décret : Le Seigneur m'a dit : Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré. 8 Demande et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre. 9 Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme le vase du potier. 10 Et maintenant, rois, devenez sages, recevez l'avertissement, juges de la terre. 11 Servez le Seigneur avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement. 12 Embrassez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite et que vous ne périssiez dans votre voie, car bientôt s'allumerait sa colère, heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance.
Psaume 3. 1 Chant de David à l'occasion de sa fuite devant Absalon, son fils. 2 Seigneur que mes ennemis sont nombreux. Quelle multitude se lève contre moi. 3 Nombreux sont ceux qui disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu. Séla. 4 Mais toi, Seigneur, tu es mon bouclier, tu es ma gloire et tu relèves ma tête. 5 De ma voix je crie vers le Seigneur et il me répond de sa montagne sainte. Séla. 6 Je me suis couché et me suis endormi, je me suis réveillé car le Seigneur est mon soutien. 7 Je ne crains pas devant le peuple innombrable qui m'assiège de toutes parts. 8 Lève-toi, Seigneur. Sauve-moi mon Dieu car tu frappes à la joue tous mes ennemis. Tu brises les dents des méchants. 9 Au Seigneur le salut. Que ta bénédiction soit sur ton peuple. Séla.
Psaume 4. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, psaume de David. 2 Quand je t'invoque, réponds-moi, Dieu de ma justice, toi qui dans ma détresse, me mets au large. Aie pitié de moi et entends ma prière. 3 Fils des hommes, jusqu’à quand ma gloire sera-t-elle outragée ? Jusqu’à quand aimerez-vous la vanité et rechercherez-vous le mensonge ? Séla. 4 Sachez que le Seigneur s'est choisi un homme pieux, le Seigneur entend quand je l'invoque. 5 Tremblez et ne péchez plus. Parlez-vous à vous-mêmes sur votre lit et cessez. Séla. 6 Offrez des sacrifices de justice et confiez-vous dans le Seigneur. 7 Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ton visage, Seigneur. 8 Tu as mis dans mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau. 9 En paix je me coucherai et je m'endormirai aussitôt, car toi, Seigneur, toi seul, tu me fais habiter dans la sécurité.
Psaume 5. 1 Au maître de chant, sur les flûtes, psaume de David. 2 Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur, entends mes soupirs, 3 sois attentif à mes cris, ô mon Roi et mon Dieu, car c'est à toi que j'adresse ma prière. 4 Seigneur, dès le matin, tu entends ma voix, dès le matin, je prépare mes demandes et j'attends. 5 Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir au mal, avec toi le méchant ne saurait habiter. 6 Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux, tu hais tous les artisans d'iniquité. 7 Tu fais périr les menteurs. Le Seigneur abhorre l'homme de sang et de fraude. 8 Pour moi, par ta grande miséricorde, j'irai dans ta maison, je me prosternerai dans ta crainte, devant ton saint temple. 9 Seigneur, conduis-moi, dans ta justice, à cause de mes ennemis aplanis ta voie sous mes pas 10 car il n'y a pas de sincérité dans leur bouche, leur cœur n'est que malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, leur langue se fait caressante. 11 Châtie-les, ô Dieu, qu'ils échouent dans leurs desseins. A cause de leurs crimes sans nombre, précipite-les car ils sont en révolte contre toi. 12 Alors se réjouiront tous ceux qui se confient en toi, ils seront dans une perpétuelle allégresse et tu les protégeras, ils se livreront à de joyeux transports, ceux qui aiment ton nom 13 car tu bénis le juste, Seigneur, tu l'entoures de bienveillance comme d'un bouclier.
Psaume 6. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, à l'octave, psaume de David. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, guéris-moi, Seigneur, car mes os sont tremblants. 4 Mon âme est dans un trouble extrême et toi, Seigneur, jusqu’à quand ? 5 Reviens, Seigneur, délivre mon âme, sauve-moi à cause de ta miséricorde. 6 Car celui qui meurt n'a plus souvenir de toi, qui te louera dans le schéol ? 7 Je suis épuisé à force de gémir, chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 8 Mon œil est consumé par le chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me persécutent. 9 Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal car le Seigneur a entendu la voix de mes larmes, 10 le Seigneur a entendu ma supplication, le Seigneur accueille ma prière. 11 Tous mes ennemis seront confondus et saisis d'épouvante, ils reculeront, soudain couverts de honte.
Psaume 7. 1 Dithyrambe de David, qu'il chanta au Seigneur à l'occasion des paroles de Chus, le Benjamite. 2 Seigneur, mon Dieu, en toi je me confie, sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi 3 de peur qu'il ne me déchire, comme un lion, qu'il ne dévore sa proie, sans que nul ne la lui arrache. 4 Seigneur, mon Dieu, si j'ai fait cela, s'il y a de l'iniquité dans mes mains, 5 si j'ai rendu le mal à qui est en paix avec moi, si j'ai dépouillé celui qui m'opprime sans raison, 6 que l'ennemi me poursuive et m'atteigne, qu'il foule à terre ma vie, qu'il couche ma gloire dans la poussière. 7 Lève-toi, Seigneur, dans ta colère, porte-toi contre les fureurs de mes adversaires, réveille-toi pour me secourir, toi qui ordonnes un jugement. 8 Que l'assemblée des peuples t'environne. Puis, t'élevant au-dessus d'elle, remonte dans les hauteurs. 9 Le Seigneur juge les peuples : rends-moi justice, Seigneur, selon mon droit et mon innocence. 10 Mets un terme à la malice des méchants et affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins, ô Dieu juste. 11 Mon bouclier est en Dieu, qui sauve les hommes au cœur droit. 12 Dieu est un juste juge, tous les jours, le Tout-Puissant fait entendre ses menaces. 13 Certes, de nouveau il aiguise son glaive, il bande son arc et il vise, 14 il dirige sur lui des traits meurtriers, il rend ses flèches brûlantes. 15 Voici le méchant en travail de l'iniquité : il a conçu le malheur et il enfante le mensonge. 16 il ouvre une fosse, il la creuse et il tombe dans l'abîme qu'il préparait. 17 Son iniquité retombe sur sa tête et sa violence redescend sur son front. 18 Je louerai le Seigneur pour sa justice, je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut.
Psaume 8. 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, chant de David. 2 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. 3 Par la bouche des enfants et de ceux qui sont au sein, tu t'es fondé une force pour confondre tes ennemis, pour imposer silence à l'adversaire et au blasphémateur. 4 Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as créées, je m'écrie : 5 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin ? 6 Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, tu l'as couronné de gloire et d'honneur. 7 Tu lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds : 8 Brebis et bœufs, tous ensemble et les animaux des champs, 9 oiseaux du ciel et poissons de la mer et tout ce qui parcourt les sentiers des mers. 10 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre.
Psaume 9 A. 1 Au maître de chant, sur l'air Mort au fils, psaume de David. 2 Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. 3 Je me réjouirai et je tressaillerai en toi, je chanterai ton nom, ô Très-Haut. 4 Mes ennemis reculent, ils trébuchent et tombent devant ton visage 5 car tu as fait triompher mon droit et ma cause, tu t'es assis sur ton trône en juste juge. 6 Tu as châtié les nations, tu as fait périr l'impie, tu as effacé leur nom pour toujours et à jamais. 7 L'ennemi est anéanti. Des ruines pour toujours. Des villes que tu as renversées, leur souvenir a disparu. 8 Mais le Seigneur siège à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. 9 Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. 10 Et le Seigneur est un refuge pour l'opprimé, un refuge au temps de la détresse. 11 En toi se confient tous ceux qui connaissent ton nom car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Seigneur. 12 Chantez au Seigneur qui réside en Sion, publiez parmi les peuples ses hauts faits. 13 Car celui qui redemande le sang versé s'en est souvenu, il n'a pas oublié le cri des affligés. 14 Aie pitié de moi, Seigneur, disaient-ils, vois l'affliction où m'ont réduit mes ennemis, toi qui me retires des portes de la mort, 15 afin que je puisse raconter toutes les louanges, aux portes de la fille de Sion, tressaillir de joie à cause de ton salut. 16 Les nations sont tombées dans la fosse qu'elles ont creusée, dans le lacet qu'elles ont caché s'est pris leur pied. 17 Le Seigneur s'est montré, il a exercé le jugement, dans l'œuvre de ses mains, il a enlacé l'impie. Higgaion. Séla. 18 Les impies retournent au schéol, toutes les nations qui oublient Dieu. 19 Car le malheureux n'est pas toujours oublié, l'espérance des affligés ne périt pas à jamais. 20 Lève-toi, Seigneur, que l'homme ne triomphe pas. Que les nations soient jugées devant ton visage. 21 Répands sur elles l'épouvante, Seigneur, que les peuples sachent qu'ils sont des hommes. Séla.
Psaume hébreu N°10 (N°9B dans la Vulgate) 1 Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné et te caches-tu au temps de la détresse ? 2 Quand le méchant s'enorgueillit, les malheureux sont consumés, ils sont pris dans les intrigues qu'il a conçues 3 car le méchant se glorifie de sa convoitise, le ravisseur maudit, méprise le Seigneur. 4 Dans son arrogance, le méchant dit : Il ne punit pas, il n'y a pas de Dieu : voilà toutes ses pensées. 5 Ses voies sont prospères en tout temps. Tes jugements sont trop élevés pour qu'il s'en inquiète, tous ses adversaires, il les dissipe d'un souffle. 6 Il dit dans son cœur : Je ne serai pas ébranlé, je suis pour toujours à l'abri du malheur. 7 Sa bouche est pleine de malédiction, de tromperie et de violence, sous sa langue est la malice et l'iniquité. 8 Il se met en embuscade près des hameaux, dans les lieux couverts, il assassine l'innocent. Ses yeux épient l'homme sans défense, 9 il est aux aguets dans le lieu couvert, comme un lion dans son fourré, il est aux aguets pour surprendre le pauvre, il se saisit du pauvre en le tirant dans son filet. 10 Il se courbe, il se baisse et les malheureux tombent dans ses griffes. 11 Il dit dans son cœur : Dieu a oublié, il a couvert son visage, il ne voit jamais rien. 12 Lève-toi, Seigneur, ô Dieu, lève ta main. N'oublie pas les affligés. 13 Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ? 14 Tu as vu pourtant, car tu regardes la peine et la souffrance, pour prendre en main leur cause. A toi s'abandonne le malheureux, à l'orphelin tu viens en aide. 15 Brise le bras du méchant, l'impie, si tu cherches son crime, ne le trouveras-tu pas ? 16 Le Seigneur est roi à jamais et pour l'éternité, les nations seront exterminées de sa terre. 17 Tu as entendu le désir des affligés, Seigneur, tu affermis leur cœur, tu prêtes une oreille attentive, 18 pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé afin que l'homme, tiré de la terre, cesse d'inspirer l'effroi.
Psaume hébreu N°11 (N°10 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. Dans le Seigneur je me confie, comment dites-vous à mon âme : Fuyez à votre montagne, comme l'oiseau. 2 Car voici que les méchants tendent l'arc, ils ont ajusté leur flèche sur la corde, pour tirer dans l'ombre sur les hommes au cœur droit. 3 Quand les fondements sont renversés, que peut faire le juste ? 4 Le Seigneur dans son saint temple, le Seigneur, qui a son trône dans les cieux, a les yeux ouverts, ses paupières sondent les enfants des hommes. 5 Le Seigneur sonde le juste, il hait le méchant et celui qui se plaît à la violence. 6 Il fera pleuvoir sur les méchants des pièges, du feu et du soufre, un vent brûlant, voilà la coupe qu'ils auront en partage 7 car le Seigneur est juste, il aime la justice. Les hommes droits contempleront son visage.
Psaume hébreu N°12 (N°11 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur l'octave, chant de David. 2 Sauve, Seigneur car les hommes pieux s'en vont, les fidèles disparaissent d'entre les enfants des hommes. 3 On se dit des mensonges les uns aux autres, on parle avec des lèvres flatteuses et un cœur double. 4 Que le Seigneur retranche toutes les lèvres flatteuses, la langue qui discourt avec orgueil, 5 ceux qui disent : Par notre langue nous sommes forts, nous avons avec nous nos lèvres : qui serait notre maître ? 6 A cause de l'oppression des affligés, du gémissement des pauvres, je veux maintenant me lever, dit le Seigneur, je leur apporterai le salut après lequel ils soupirent. 7 Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, un argent fondu dans un creuset sur la terre, sept fois purifié. 8 Toi, Seigneur, tu les garderas, tu les préserveras à jamais de cette génération. 9 Autour d'eux les méchants se promènent avec arrogance : autant ils s'élèvent, autant seront humiliés les enfants des hommes.
Psaume hébreu N°13 (N°12 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. 2 Jusqu’à quand, Seigneur, m'oublieras-tu toujours ? Jusqu’à quand me cacheras-tu ton visage ? 3 Jusqu’à quand formerai-je en mon âme des projets et chaque jour le chagrin remplira-t-il mon cœur ? Jusqu’à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi ? 4 Regarde, réponds-moi, Seigneur, mon Dieu, donne la lumière à mes yeux, afin que je ne m'endorme pas dans la mort, 5 afin que mon ennemi ne dise pas : Je l'ai vaincu et que mes adversaires ne se réjouissent pas en me voyant chanceler. 6 Moi, j'ai confiance en ta bonté, mon cœur tressaillira à cause de ton salut, je chanterai le Seigneur pour le bien qu'il m'a fait.
Psaume hébreu N°14 (N°13 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. L'insensé dit dans son cœur : Il n'y a pas de Dieu. Ils sont corrompus, ils commettent des actions abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. 2 Le Seigneur, du haut des cieux regarde les fils de l'homme, pour voir s'il est quelqu'un de sage, quelqu'un qui cherche Dieu. 3 Tous sont égarés, tous ensemble sont pervertis, il n'en est pas un qui fasse le bien, pas un seul 4 N'ont-ils pas de connaissance tous ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple, comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas le Seigneur. 5 Ils trembleront tout à coup d'épouvante car Dieu est au milieu de la race juste. 6 Vous voulez confondre les projets du malheureux mais le Seigneur est son refuge. 7 Oh puisse venir de Sion la délivrance d'Israël. Quand le Seigneur ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans la joie, Israël dans l'allégresse.
Psaume hébreu N°15 (N°14 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, qui habitera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? 2 Celui qui marche dans l'innocence, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. 3 Il ne calomnie pas avec sa langue, il ne fait pas de mal à son frère et ne jette pas l'opprobre sur son prochain. 4 A ses yeux le réprouvé est digne de honte mais il honore ceux qui craignent le Seigneur. S'il a fait un serment à son préjudice, il n'y change rien. 5 Il ne prête pas son argent à usure et il n'accepte pas de présent contre l'innocent : celui qui se conduit ainsi ne chancellera jamais.
Psaume hébreu N°16 (N°15 dans la Vulgate) 1 Hymne de David. Garde-moi ô Dieu car près de toi je me réfugie. 2 Je dis au Seigneur : Tu es mon Seigneur, toi seul es mon bien. 3 Les saints qui sont dans le pays, ces illustres, sont l'objet de toute mon affection. 4 On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers, je ne répandrai pas leurs libations de sang, je ne mettrai pas leurs noms sur mes lèvres. 5 Le Seigneur est la part de mon héritage et de ma coupe, c'est toi qui m'assures mon lot. 6 Le cordeau a mesuré pour moi une portion délicieuse, oui, un splendide héritage m'est accordé. 7 Je bénis le Seigneur qui m'a conseillé, la nuit même, mes reins m'avertissent. 8 Je mets le Seigneur constamment sous mes yeux car il est à ma droite : je ne chancellerai pas. 9 Aussi mon cœur est dans la joie, mon âme dans l'allégresse, mon corps lui-même repose en sécurité. 10 Car tu ne livreras pas mon âme au schéol, tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la corruption. 11 Tu me feras connaître le sentier de la vie, il y a plénitude de joie devant ton visage, des délices éternelles dans ta droite.
Psaume hébreu N°17 (N°16 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Seigneur, entends la justice, écoute mon cri ; prête l'oreille à ma prière, qui n'est pas proférée par des lèvres trompeuses. 2 Que mon jugement sorte de ton visage, que tes yeux regardent l'équité. 3 Tu as éprouvé mon cœur, tu l'as visité la nuit, tu m'as mis dans le creuset : tu ne trouves rien. Avec ma pensée, ma bouche n'est pas en désaccord. 4 Quant aux actions de l'homme, fidèle à la parole de tes lèvres, j'ai pris garde aux voies des violents. 5 Mes pas se sont attachés à tes sentiers et mes pieds n'ont pas chancelé. Je t'invoque, car tu m'exauces, ô Dieu, incline vers moi ton oreille, écoute ma prière. 7 Signale ta bonté, toi qui sauves ceux qui se réfugient dans ta droite contre leurs adversaires. 8 Garde-moi comme la prunelle de l'œil, à l'ombre de tes ailes mets-moi à couvert 9 des impies qui me persécutent, des ennemis mortels qui m'entourent. 10 Ils ferment leurs entrailles à la pitié, ils ont à la bouche des paroles hautaines. 11 Ils sont sur nos pas, ils nous entourent, ils nous épient pour nous renverser par terre. 12 Ils ressemblent au lion avide de dévorer, au lionceau campé dans son fourré. 13 Lève-toi, Seigneur, marche à sa rencontre, terrasse-le, délivre mon âme du méchant par ton glaive, 14 des hommes par ta main, de ces hommes du monde dont la part est dans la vie présente, dont tu remplis le ventre de tes trésors, qui sont rassasiés de fils et laissent leur superflu à leurs petits-fils. 15 Pour moi, dans mon innocence, je contemplerai ton visage, à mon réveil, je me rassasierai de ton visage.
Psaume hébreu N°18 (N°17 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume du serviteur du Seigneur, de David, qui adressa au Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. 2 Il dit : Je t'aime, Seigneur, ma force. 3 Seigneur mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon roc où je trouve un asile, mon bouclier, la corne de mon salut, ma citadelle. 4 J'invoquais celui qui est digne de louange, le Seigneur et je fus délivré de mes ennemis. 5 Les liens de la mort m'environnaient, les torrents de Bélial m'épouvantaient, les liens du schéol m'enlaçaient, les filets de la mort étaient tombés devant moi. 7 Dans ma détresse, j'invoquai le Seigneur et je criai vers mon Dieu, de son temple il entendit ma voix et mon cri devant lui parvint à ses oreilles. 8 La terre fut ébranlée et trembla, les fondements des montagnes s'agitèrent et ils furent ébranlés, parce qu'il était courroucé. 9 Une fumée montait de ses narines et un feu dévorant sortait de sa bouche, il en jaillissait des charbons embrasés. 10 Il abaissa les cieux et descendit, une sombre nuée était sous ses pieds. 11 Il monta sur un Chérubin et il volait, il planait sur les ailes du vent. 12 Il fit des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, c'étaient des eaux obscures et de sombres nuages. 13 De l'éclat qui le précédait s'élancèrent ses nuées, portant la grêle et les charbons ardents. 14 Le Seigneur tonna dans les cieux, le Très-Haut fit retentir sa voix : grêle et charbons ardents. 15 Il lança ses flèches et les dispersa, il multiplia ses foudres et il les confondit. 16 Alors le lit des eaux apparut, les fondements de la terre furent mis à nu, à ta menace, Seigneur, au souffle du vent de tes narines. 17 Il étendit sa main d'en haut et me saisit, il me retira des grandes eaux. 18 Il me délivra de mon ennemi puissant, de ceux qui me haïssaient, alors qu'ils étaient plus forts que moi. 19 Ils m'avaient surpris au jour de mon malheur mais le Seigneur fut mon appui. 20 Il m'a mis au large, il m'a sauvé, parce qu'il s'est complu en moi. 21 le Seigneur m'a récompensé selon ma justice, il m'a rendu selon la pureté de mes mains. 22 Car j'ai gardé les voies du Seigneur et je n'ai pas péché, pour m'éloigner de mon Dieu. 23 Tous ses jugements étaient devant moi et je n'ai pas rejeté loin de moi ses lois. 24 J'étais sans reproche envers lui, et je me tenais en garde contre mon iniquité. 25 Le Seigneur m'a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains devant ses yeux. 26 Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l'homme droit tu te montres droit, 27 avec celui qui est pur, tu te montres pur et avec le fourbe tu agis perfidement. 28 Car tu sauves le peuple humilié et tu abaisses les regards hautains. 29 Oui, tu fais briller mon flambeau. Seigneur, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. 30 Avec toi je me précipite sur les bataillons armés, avec mon Dieu, je franchis les murailles. 31 Dieu, ses voies sont parfaites, la parole du Seigneur est éprouvée, il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui 32 car qui est Dieu, si ce n'est le Seigneur et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ? 33 Le Dieu qui me ceint de force, qui rend ma voie parfaite, 34 qui rend mes pieds semblables à ceux des biches et me fait tenir debout sur mes hauteurs, 35 qui forme mes mains au combat et mes bras tendent l'arc d'airain. 36 Tu m'as donné le bouclier de ton salut et ta droite me soutient et ta douceur me fait grandir. 37 Tu élargis mon pas au-dessous de moi et mes pieds ne chancellent pas. 38 Je poursuis mes ennemis et je les atteins, je ne reviens pas sans les avoir anéantis. 39 Je les brise et ils ne se relèvent pas. Ils tombent sous mes pieds. 40 Tu me ceins de force pour le combat, tu fais plier sous moi mes adversaires. 41 Mes ennemis, tu leur fais tourner le dos devant moi et j'extermine ceux qui me haïssent. 42 Ils crient et personne pour les sauver. Ils crient vers le Seigneur et il ne leur répond pas. 43 Je les broie comme la poussière livrée au vent, je les balaie comme la boue des rues. 44 Tu me délivres des révoltes du peuple, tu me mets à la tête des nations, des peuples que je ne connaissais pas me sont asservis. 45 Dès qu'ils ont entendu, ils m'obéissent, les fils de l'étranger me flattent. 46 Les fils de l'étranger sont défaillants, ils sortent tremblants de leurs forteresses. 47 Vive le Seigneur et béni soit mon rocher. Que le Dieu de mon salut soit exalté, 48 Dieu qui m'accorde des vengeances, qui me soumet les peuples, 49 qui me délivre de mes ennemis. Oui, tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, tu me sauves de l'homme de violence. 50 C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Seigneur, je chanterai à la gloire de ton nom 51 Il accorde de glorieuses délivrances à son roi, il fait miséricorde à son oint, à David et à sa postérité pour toujours.
Psaume hébreu N°19 (N°18 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. 2 Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l'œuvre de ses mains. 3 Le jour crie au jour la louange, la nuit l'apprend à la nuit. 4 Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont la voix ne soit pas entendue. 5 Leur son parcourt toute la terre, leurs accents vont jusqu'aux extrémités du monde. C'est là qu'il a dressé une tente pour le soleil. 6 Et lui, semblable à l'époux qui sort de la chambre nuptiale, s'élance joyeux, comme un héros, pour fournir sa carrière. 7 Il part d'une extrémité du ciel et sa course s'achève à l'autre extrémité : rien ne se dérobe à sa chaleur. 8 La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure l'âme. Le témoignage du Seigneur est sûr, il donne la sagesse aux simples. 9 Les ordonnances du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs. Le précepte du Seigneur est pur, il éclaire les yeux. 10 La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste à jamais. Les décrets du Seigneur sont vrais, ils sont tous justes. 11 Ils sont plus précieux que l'or, que beaucoup d'or fin, plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons. 12 Ton serviteur aussi est éclairé par eux, grande récompense à qui les observe. 13 Qui connaît ses égarements ? Pardonne-moi ceux que j'ignore. 14 Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux, qu'ils ne dominent pas sur moi, alors je serai parfait et je serai pur de grands péchés. 15 Accueille avec faveur les paroles de ma bouche et les sentiments de mon cœur, devant toi, Seigneur, mon rocher et mon libérateur.
Psaume hébreu N°20 (N°19 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Que le Seigneur t'exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob te protège. 3 Que du sanctuaire il t'envoie du secours, que de Sion il te soutienne. 4 Qu'il se souvienne de toutes tes oblations et qu'il ait pour agréable tes holocaustes. Séla. 5 Qu'il te donne ce que ton cœur désire et qu'il accomplisse tous tes desseins. 6 Puissions-nous de nos cris joyeux saluer ta victoire, lever l'étendard au nom de notre Dieu. Que le Seigneur accomplisse tous tes vœux. 7 Déjà je sais que le Seigneur a sauvé son Oint, il l'exaucera des cieux, sa sainte demeure, par le secours puissant de sa droite. 8 Ceux-ci comptent sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux, nous, nous invoquons le nom du Seigneur, notre Dieu. 9 Eux, ils plient et ils tombent, nous, nous nous relevons et tenons ferme. 10 Seigneur, sauve le roi, qu'il nous exauce au jour où nous l'invoquons.
Psaume hébreu N°21 (N°20 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Seigneur, le roi se réjouit de ta force, comme ton secours le remplit d'allégresse. 3 Tu lui as donné ce que son cœur désirait, tu n'as pas refusé ce que demandaient ses lèvres. Séla. 4 Car tu l'as prévenu de bénédictions exquises, tu as mis sur sa tête une couronne d'or pur. 5 Il te demandait la vie, tu la lui as donnée, de longs jours à jamais et à perpétuité. 6 Sa gloire est grande grâce à ton secours, tu mets sur lui splendeur et magnificence. 7 Tu le rends à jamais un objet de bénédictions, tu le combles de joie devant ton visage 8 car le roi se confie dans le Seigneur et par la bonté du Très-Haut, il ne chancelle pas. 9 Ta main, ô roi, atteindra tous tes ennemis, ta droite atteindra ceux qui te haïssent. 10 Tu les rendras comme une fournaise ardente, au jour où tu montreras ton visage, le Seigneur les anéantira dans sa colère et le feu les dévorera. 11 Tu feras disparaître de la terre leur postérité et leur race d'entre les enfants des hommes. 12 Ils ont préparé pour toi la ruine, ils ont conçu des desseins pervers mais ils seront impuissants 13 car tu leur feras tourner le dos, de tes traits tu les viseras au front. 14 Lève-toi, Seigneur, dans ta force. Nous voulons chanter et célébrer ta puissance.
Psaume hébreu N°22 (N°21 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur Biche de l'aurore, psaume de David. 2 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Je gémis et le salut reste loin de moi. 3 Mon Dieu, je crie pendant le jour et tu ne réponds pas, la nuit et je n'ai pas de repos. 4 Pourtant tu es saint, tu habites parmi les hymnes d'Israël. 5 En toi se sont confiés nos pères, ils se sont confiés et tu les as délivrés. 6 Ils ont crié vers toi et ils ont été sauvés, ils se sont confiés en toi et ils n'ont pas été confus. 7 Et moi, je suis un ver et non un homme, l'opprobre des hommes et le rebut du peuple. 8 Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent les lèvres, ils hochent la tête. 9 Qu'il s'abandonne au Seigneur, qu'il le sauve, qu'il le délivre puisqu'il l'aime. 10 Oui, c'est toi qui m'as tiré du sein maternel, qui m'as donné confiance sur les seins de ma mère. 11 Dès ma naissance, je t'ai été abandonné, depuis le sein de ma mère, c'est toi qui es mon Dieu. 12 Ne t'éloigne pas de moi car l'angoisse est proche car personne ne vient à mon secours. 13 Autour de moi sont de nombreux taureaux, les forts de Basan m'environnent. 14 Ils ouvrent contre moi leur gueule, comme un lion qui déchire et rugit. 15 Je suis comme de l'eau qui s'écoule et tous mes os sont disjoints, mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles. 16 Ma force s'est desséchée comme un tesson d'argile et ma langue s'attache à mon palais, tu me couches dans la poussière de la mort. 17 Car des chiens m'environnent, une troupe de scélérats rôdent autour de moi, ils ont percé mes pieds et mes mains, 18 je pourrais compter tous mes os. Eux, ils m'observent, ils me contemplent, 19 ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. 20 Et toi, Seigneur, ne t'éloigne pas. Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours. 21 Délivre mon âme de l'épée, ma vie du pouvoir du chien. 22 Sauve-moi de la gueule du lion, tire-moi des cornes du buffle. 23 Alors j'annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l'assemblée, je te louerai : 24 "Vous qui craignez le Seigneur, louez-le. Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le. Révérez-le, vous tous, postérité d'Israël. 25 Car il n'a pas méprisé, il n'a pas rejeté la souffrance de l'affligé, il n'a pas caché son visage devant lui et quand l'affligé a crié vers lui, il a entendu. 26 Grâce à toi, mon hymne retentira dans la grande assemblée, j'acquitterai mes vœux en présence de ceux qui te craignent. 27 Les affligés mangeront et se rassasieront ; ceux qui cherchent le Seigneur le loueront. Que votre cœur revive à jamais. 28 Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers le Seigneur et toutes les familles des nations se prosterneront devant son visage 29 car au Seigneur appartient l'empire, il domine sur les nations. 30 Les puissants de la terre mangeront et se prosterneront, devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent à la poussière, ceux qui ne peuvent prolonger leur vie. 31 La postérité le servira, on parlera du Seigneur à la génération future. 32 Ils viendront et ils annonceront sa justice, au peuple qui naîtra, ils diront ce qu'il a fait.
Psaume hébreu N°23 (N°22 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. 2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène près des eaux rafraîchissantes, 3 il restaure mon âme. Il me conduit dans les droits sentiers à cause de son nom. 4 Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent. 5 Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis, tu répands l'huile sur ma tête, ma coupe est débordante. 6 Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie et j'habiterai dans la maison du Seigneur pour de longs jours.
Psaume hébreu N°24 (N°23 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Au Seigneur est la terre et ce qu'elle renferme, le monde et tous ceux qui l'habitent. 2 Car c'est lui qui l'a fondée sur les mers, qui l'a affermie sur les fleuves. 3 Qui montera à la montagne du Seigneur, qui se tiendra dans son lieu saint ? 4 Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, celui qui ne livre pas son âme au mensonge et qui ne jure pas pour tromper. 5 Il obtiendra la bénédiction du Seigneur, la justice du Dieu de son salut. 6 Telle est la race de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. Séla. 7 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. 8 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats. 9 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. 10 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur Dieu de l’univers, voilà le Roi de gloire. Séla.
Psaume hébreu N°25 (N°24 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. ALEPH. Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme, mon Dieu. 2 BETH. En toi je me confie : que je n'aie pas de confusion. Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet. 3 GHIMEL. Non, aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu ; ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause. 4 DALETH. Seigneur, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers. 5 HÉ. Conduis-moi dans ta vérité, VAV. et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut ; tout le jour en toi j'espère. 6 ZAÏN. Souviens-toi de ta miséricorde, Seigneur et de ta bonté car elles sont éternelles. 7 HETH. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes transgressions ; souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Seigneur, 8 TETH. Le Seigneur est bon et droit ; c'est pourquoi il indique aux pécheurs la voie. 9 YOD. Il fait marcher les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles sa voie. 10 CAPH. Tous les sentiers du Seigneur sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements. 11 LAMED. A cause de ton nom, Seigneur, tu pardonneras mon iniquité car elle est grande. 12 MEM. Quel est l'homme qui craint le Seigneur ? Le Seigneur lui montre la voie qu'il doit choisir. 13 NUN. Son âme repose dans le bonheur et sa postérité possédera le pays. 14 SAMECH. La familiarité du Seigneur est pour ceux qui le craignent, il leur fait connaître les bénédictions de son alliance. 15 AÏN. J'ai les yeux constamment tournés vers le Seigneur car c'est lui qui tirera mes pieds du lacet. 16 PHÉ. Regarde-moi et prends pitié de moi car je suis délaissé et malheureux. 17 TSADÉ. Les angoisses de mon cœur se sont accrues, tire-moi de ma détresse. 18 Vois ma misère et ma peine et pardonne tous mes péchés. 19 RESCH. Vois combien sont nombreux mes ennemis et quelle haine violente ils ont contre moi. 20 SCHIN. Garde mon âme et sauve-moi. Que je ne sois pas confus car j'ai mis en toi ma confiance. 21 THAV. Que l'innocence et la droiture me protègent car j'espère en toi. 22 Ô Dieu, délivre Israël de toutes ses angoisses.
Psaume hébreu N°26 (N°25 dans la Vulgate) 1 De David. Rends-moi justice, Seigneur, car j'ai marché sans faillir. Je me confie dans le Seigneur, je ne chancellerai pas. 2 Éprouve-moi, Seigneur, sonde-moi, fais passer au creuset mes reins et mon cœur 3 car ta miséricorde est devant mes yeux et je marche dans ta vérité. 4 Je ne me suis pas assis avec les hommes de mensonge, je ne vais pas avec les hommes dissimulés, 5 Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, je ne siège pas avec les méchants. 6 Je lave mes mains dans l'innocence et j'entoure ton autel, Seigneur, 7 pour faire entendre une voix de louange et raconter toutes tes merveilles. 8 Seigneur, j'aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire réside. 9 N'enlève pas mon âme avec celle des pécheurs, ma vie avec celle des hommes de sang 10 qui ont le crime dans les mains et dont la droite est pleine de pots-de-vin. 11 Pour moi, je marche en mon innocence : délivre-moi et aie pitié de moi. 12 Mon pied se tient sur un sol uni : je bénirai le Seigneur dans les assemblées.
Psaume hébreu N°27 (N°26 dans la Vulgate) 1 De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ? Le Seigneur est le rempart de ma vie de qui aurais-je peur ? 2 Quand des méchants se sont avancés contre moi pour dévorer ma chair, quand mes adversaires et mes ennemis se sont avancés, ce sont eux qui ont chancelé et qui sont tombés. 3 Qu'une armée vienne camper contre moi, mon cœur ne craindra pas, que contre moi s'engage le combat, alors même j'aurai confiance. 4 Je demande au Seigneur une chose, je la désire ardemment : je voudrais habiter dans la maison du Seigneur, tous les jours de ma vie, pour jouir des amabilités du Seigneur, pour contempler son sanctuaire. 5 Car il m'abritera dans sa demeure au jour de l'adversité, il me cachera dans le secret de sa tente, il m'établira sur un rocher. 6 Alors ma tête s'élèvera au-dessus des ennemis qui sont autour de moi. J'offrirai dans son tabernacle des sacrifices d'actions de grâces, je chanterai et je dirai des hymnes au Seigneur. 7 Seigneur, écoute ma voix, je t'invoque, aie pitié de moi et exauce-moi. 8 Mon cœur dit de ta part : "Cherchez ma face", je cherche ton visage, Seigneur. 9 Ne me cache pas ton visage, ne repousse pas avec colère ton serviteur, tu es mon secours, ne me délaisse pas et ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut. 10 Car mon père et ma mère m'ont abandonné mais le Seigneur me recueillera. 11 Seigneur, enseigne-moi ta voie, dirige-moi dans un sentier uni, à cause de ceux qui m'épient. 12 Ne me livre pas à la fureur de mes adversaires, car contre moi s'élèvent des témoins de mensonge et des gens qui ne respirent que violence. 13 Ah, si je ne croyais pas voir la bonté du Seigneur, dans la terre des vivants. 14 Espère dans le Seigneur. Aie courage et que ton cœur soit ferme. Espère dans le Seigneur.
Psaume hébreu N°28 (N°27 dans la Vulgate) 1 De David. C'est vers toi, Seigneur, que je crie ; mon rocher, ne reste pas sourd à ma voix, de peur que, si tu gardes le silence, je ne ressemble à ceux qui descendent dans la fosse. 2 Écoute la voix de mes supplications, quand je crie vers toi, quand j'élève mes mains vers ton saint sanctuaire. 3 Ne m'emporte pas avec les méchants et les artisans d'iniquité, qui parlent de paix à leur prochain et qui ont la malice dans le cœur. 4 Rends-leur selon leurs œuvres et selon la malice de leurs actions, rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains, donne-leur le salaire qu'ils méritent. 5 Car ils ne prennent pas garde aux œuvres du Seigneur, à l'ouvrage de ses mains, il les détruira et ne les bâtira pas. 6 Béni soit le Seigneur car il a entendu la voix de mes supplications. 7 Le Seigneur est ma force et mon bouclier, en lui s'est confié mon cœur. J'ai été secouru, aussi mon cœur est dans l'allégresse et je le louerai par mes cantiques. 8 Le Seigneur est la force de son peuple, il est une forteresse de salut pour son Oint. 9 Sauve ton peuple et bénis ton héritage. Sois leur pasteur et porte-les à jamais.
Psaume hébreu N°29 (N°28 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Donnez au Seigneur, fils de Dieu, donnez au Seigneur gloire et puissance. 2 Donnez au Seigneur la gloire de son nom. Adorez le Seigneur dans de saints ornements. 3 La voix du Seigneur gronde au-dessus des eaux, le Dieu de la gloire tonne, le Seigneur est sur les grandes eaux. 4 La voix du Seigneur est puissante, la voix du Seigneur est majestueuse. 5 La voix du Seigneur brise les cèdres, le Seigneur brise les cèdres du Liban, 6 il les fait bondir comme un jeune taureau, le Liban et le Sirion comme le petit du buffle. 7 La voix du Seigneur fait jaillir des flammes de feu, 8 la voix du Seigneur ébranle le désert, le Seigneur ébranle le désert de Cadès. 9 La voix du Seigneur fait enfanter les biches, elle dépouille les forêts de leur feuillage et dans son temple tout dit : "Gloire." 10 Le Seigneur, au déluge, est assis sur son trône, le Seigneur siège sur son trône, roi pour l'éternité. 11 Le Seigneur donnera la force à son peuple, le Seigneur bénira son peuple en lui donnant la paix.
Psaume hébreu N°30 (N°29 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour la dédicace de la maison, de David. 2 Je t'exalte, Seigneur, car tu m'as relevé, tu n'as pas réjoui mes ennemis à mon sujet. 3 Seigneur, mon Dieu, j'ai crié vers toi et tu m'as guéri. 4 Seigneur, tu as fait remonter mon âme du schéol, tu m'as rendu la vie, loin de ceux qui descendent dans la fosse. 5 Chantez le Seigneur, vous ses fidèles, célébrez son saint souvenir 6 car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie, le soir viennent les pleurs et le matin l'allégresse. 7 Je disais dans ma sécurité : "Je ne serai jamais ébranlé." 8 Seigneur, par ta grâce, tu avais affermi ma montagne, tu as caché ton visage et j'ai été troublé. 9 Seigneur, j'ai crié vers toi, j'ai imploré le Seigneur : 10 "Que gagnes-tu à verser mon sang, à me faire descendre dans la fosse ? La poussière chantera-t-elle tes louanges, annoncera-t-elle ta vérité ? 11 Écoute, Seigneur, sois-moi propice, Seigneur, viens à mon secours." 12 Et tu as changé mes lamentations en allégresse, tu as délié mon sac et tu m'as ceint de joie 13 afin que mon âme te chante et ne se taise pas. Seigneur, mon Dieu, à jamais je te louerai.
Psaume hébreu N°31 (N°30 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge, que jamais je ne sois confondu. Dans ta justice sauve-moi. 3 Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer. Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse où je trouve mon salut. 4 Car tu es mon rocher, ma forteresse et à cause de ton nom tu me conduiras et me dirigeras. 5 Tu me tireras du filet qu'ils m'ont tendu car tu es ma défense. 6 Entre tes mains je remets mon esprit, tu me délivreras, Seigneur, Dieu de vérité. 7 Je hais ceux qui révèrent de vaines idoles. Pour moi, c'est dans le Seigneur que je me confie. 8 Je tressaillirai de joie et d'allégresse à cause de ta bonté car tu as regardé ma misère, tu as vu les angoisses de mon âme 9 et tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi, tu donnes à mes pieds un libre espace. 10 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis dans la détresse, mon œil est usé par le chagrin, ainsi que mon âme et mes entrailles. 11 Ma vie se consume dans la douleur et mes années dans les gémissements, ma force est épuisée à cause de mon iniquité et mes os dépérissent. 12 Tous mes adversaires m'ont rendu un objet d'opprobre, un fardeau pour mes voisins, un objet d'effroi pour mes amis. Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. 13 Je suis en oubli, comme un mort, loin des cœurs, je suis comme un vase brisé 14 car j'ai appris les mauvais propos de la foule, l'épouvante qui règne à l'entour, pendant qu'ils tiennent conseil contre moi : ils ourdissent des complots pour m'ôter la vie. 15 Et moi, je me confie en toi, Seigneur, je dis : "Tu es mon Dieu." 16 Mes destinées sont dans ta main, délivre-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. 17 Fais luire ton visage sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce. 18 Seigneur, que je ne sois pas confondu quand je t'invoque. Que la confusion soit pour les méchants. Qu'ils descendent en silence au schéol. 19 Qu'elles deviennent muettes les lèvres menteuses qui parlent avec arrogance contre le juste, avec orgueil et mépris. 20 Qu'elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ceux qui mettent en toi leur refuge, à la vue des enfants des hommes. 21 Tu les mets à couvert, dans l'asile de ton visage, contre les machinations des hommes, tu les caches dans ta tente, à l'abri des langues qui les attaquent. 22 Béni soit le Seigneur car il a signalé sa grâce envers moi, en me mettant dans une ville forte. 23 Je disais dans mon trouble : "Je suis rejeté loin de ton regard." Mais tu as entendu la voix de mes supplications, quand j'ai crié vers toi. 24 Aimez le Seigneur, vous tous qui êtes pieux envers lui. Le Seigneur garde les fidèles et il punit sévèrement les orgueilleux. 25 Ayez courage et que votre cœur s'affermisse, vous tous qui espérez dans le Seigneur.
Psaume hébreu N°32 (N°31 dans la Vulgate) 1 De David. Pieuse méditation. Heureux celui dont la transgression a été remise, dont le péché est pardonné. 2 Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas l'iniquité et dans l'esprit duquel il n'y a pas de fraude. 3 Tant que je me suis tu, mes os se consumaient dans mon gémissement chaque jour 4 car jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi, la sève de ma vie se desséchait aux ardeurs de l'été. Séla. 5 Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité, j'ai dit : "Je veux confesser au Seigneur mes transgressions" et toi, tu as remis l'iniquité de mon péché. Séla. 6 Que tout homme pieux te prie donc au temps favorable. Non, quand les grandes eaux déborderont, elles ne l'atteindront pas. 7 Tu es mon asile, tu me préserveras de la détresse, tu m'entoureras de chants de délivrance. Séla. 8 "Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je serai ton conseiller, mon œil sera sur toi." 9 Ne soyez pas comme le cheval ou le mulet sans intelligence, il faut les gouverner avec le mors et le frein, autrement, ils n'obéissent pas. 10 De nombreuses douleurs sont la part du méchant, mais celui qui se confie dans le Seigneur est environné de sa grâce. 11 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et soyez dans l'allégresse. Poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit.
Psaume hébreu N°33 (N°32 dans la Vulgate) 1 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur. Aux hommes droits sied la louange. 2 Célébrez le Seigneur avec la harpe, chantez-le sur le luth à dix cordes. 3 Chantez à sa gloire un cantique nouveau, unissez avec art vos instruments et vos voix 4 car la parole du Seigneur est droite et toutes ses œuvres s'accomplissent dans la fidélité. 5 Il aime la justice et la droiture, la terre est remplie de la bonté du Seigneur. 6 Par la parole du Seigneur les cieux ont été faits et toute leur armée par le souffle de sa bouche. 7 Il rassemble comme en un monceau les eaux de la mer, il met dans des réservoirs les flots de l'abîme. 8 Que toute la terre craigne le Seigneur. Que tous les habitants de l'univers tremblent devant lui. 9 Car il a dit et tout a été fait, il a ordonné et tout a existé. 10 Le Seigneur renverse les desseins des nations, il réduit à néant les pensées des peuples. 11 Mais les desseins du Seigneur subsistent à jamais et les pensées de son cœur dans toutes les générations. 12 Heureuse la nation dont le Seigneur est le Dieu, heureux le peuple qu'il a choisi pour son héritage. 13 Du haut des cieux le Seigneur regarde, il voit tous les enfants des hommes, 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions. 16 Ce n'est pas le nombre des soldats qui donne au roi la victoire, ce n'est pas une grande force qui fait triompher le guerrier. 17 Le cheval est impuissant à procurer le salut et toute sa vigueur n'assure pas la délivrance. 18 L'œil du Seigneur est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté, 19 pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre au temps de la famine. 20 Notre âme attend avec confiance le Seigneur, il est notre secours et notre bouclier, 21 car en lui notre cœur met sa joie, car en son saint nom nous mettons notre confiance. 22 Seigneur, que ta grâce soit sur nous comme nous espérons en toi.
Psaume hébreu N°34 (N°33 dans la Vulgate) 1 De David lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélech et que, chassé par lui, il s'en alla. 2 ALEPH. Je veux bénir le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. 3 BETH. Dans le Seigneur mon âme se glorifiera : que les humbles entendent et se réjouissent. 4 GHIMEL. Exaltez avec moi le Seigneur, ensemble célébrons son nom. 5 DALETH. J'ai cherché le Seigneur et il m'a exaucé et il m'a délivré de toutes mes frayeurs. 6 HÉ. Quand on regarde vers lui, on est rayonnant de joie, VAV. Et le visage ne se couvre pas de honte. 7 ZAÏN. Ce pauvre a crié et le Seigneur l'a entendu et il l'a sauvé de toutes ses angoisses. 8 HETH. L'ange du Seigneur campe autour de ceux qui le craignent et il les sauve. 9 TETH. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux l'homme qui met en lui son refuge. 10 YOD. Craignez le Seigneur, vous ses saints car il n'y a pas d'indigence pour ceux qui le craignent. 11 CAPH. Les lionceaux peuvent connaître la disette et la faim mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manquent d'aucun bien. 12 LAMED. Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. 13 MEM. Quel est l'homme qui aime la vie, qui désire de longs jours pour jouir du bonheur ? 14 NUN. Préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses, 15 SAMECH. Éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la. 16 AIN. Les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs cris. 17 PHÉ. La face du Seigneur est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur souvenir. 18 TSADÉ. Les justes crient et le Seigneur les entend et il les délivre de toutes leurs angoisses. 19 QOPH. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux dont l'esprit est abattu. 20 RESCH. Nombreux sont les malheurs du juste, mais de tous le Seigneur le délivre. 21 SCHIN. Il garde tous ses os, aucun d'eux ne sera brisé. 22 THAV. Le mal tue le méchant et les ennemis du juste sont châtiés. 23 Le Seigneur délivre l'âme de ses serviteurs et tous ceux qui se réfugient en lui ne sont pas châtiés.
Psaume hébreu N°35 (N°34 dans la Vulgate) 1 De David. Seigneur, combats ceux qui me combattent, fais la guerre à ceux qui me font la guerre. 2 Saisis le petit et le grand bouclier et lève-toi pour me secourir. 3 Tire la lance et barre le passage à mes persécuteurs ; dis à mon âme : "Je suis ton salut." 4 Qu'ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie, qu'ils reculent et rougissent ceux qui méditent ma perte. 5 Qu'ils soient comme la paille au souffle du vent et que l'ange du Seigneur les chasse devant lui. 6 Que leur voie soit ténébreuse et glissante et que l'ange du Seigneur les poursuive. 7 Car sans cause ils ont caché leur filet pour ma ruine, sans cause ils ont creusé la fosse pour me faire périr. 8 Que la ruine tombe sur lui à l'improviste, que le filet qu'il a caché le saisisse, qu'il y tombe et périsse. 9 Et mon âme aura de la joie dans le Seigneur, de l'allégresse dans son salut. 10 Tous mes os diront : "Seigneur, qui est semblable à toi, délivrant le malheureux d'un plus fort que lui, le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ?" 11 Des témoins iniques se lèvent ; ils m'accusent de choses que j'ignore. 12 Ils me rendent le mal pour le bien ; mon âme est dans l'abandon. 13 Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j'affligeais mon âme par le jeûne et ma prière retournait sur mon sein. 14 Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentement, comme pour le deuil d'une mère, je me courbais avec tristesse. 15 Et maintenant que je chancelle, ils se réjouissent et s'assemblent, contre moi des calomniateurs s'assemblent à mon insu ; ils me déchirent sans relâche. 16 Comme d'impurs parasites à la langue moqueuse, ils grincent des dents contre moi. 17 Seigneur, jusqu’à quand le verras-tu ? Arrache mon âme à leurs persécutions, ma vie à la fureur de ces lions. 18 Je te louerai dans la grande assemblée, je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux. 19 Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, ceux qui m'attaquent sans raison. Qu'ils ne clignent pas des yeux, ceux qui me haïssent sans cause. 20 Car leur langage n'est pas celui de la paix ; ils méditent de perfides desseins contre les gens tranquilles du pays. 21 Ils ouvrent toute large contre moi leur bouche, ils disent : "Ah ! Ah ! Notre œil a vu...." 22 Seigneur, tu le vois. Ne reste pas en silence, Seigneur, ne t'éloigne pas de moi. 23 Éveille-toi, lève-toi pour me faire justice, mon Dieu et mon Seigneur, pour prendre en main ma cause. 24 Juge-moi selon ta justice, Seigneur, mon Dieu et qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet. 25 Qu'ils ne disent pas dans leur cœur : "Notre âme est satisfaite." qu'ils ne disent pas : "Nous l'avons englouti." 26 Qu'ils rougissent et soient confondus tous ensemble, ceux qui se réjouissent de mon malheur. Qu'ils soient couverts de honte et d'ignominie, ceux qui s'élèvent contre moi. 27 Qu'ils soient dans la joie et l'allégresse, ceux qui désirent le triomphe de mon droit et que sans cesse ils disent : "Gloire au Seigneur, qui veut la paix de son serviteur." 28 Et ma langue célébrera ta justice, ta louange tous les jours.
Psaume hébreu N°36 (N°35 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David, serviteur du Seigneur. 2 L'iniquité parle au méchant dans le fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux. 3 Car il se flatte lui-même, sous le regard divin, doutant que Dieu découvre jamais son crime et le déteste. 4 Les paroles de sa bouche sont injustice et tromperie ; il a cessé d'avoir l'intelligence, de faire le bien. 5 Il médite l'iniquité sur son lit ; il se tient sur une voie qui n'est pas bonne ; il ne rejette pas le mal. 6 Seigneur, ta bonté atteint jusqu'aux cieux, ta fidélité jusqu'aux nuages. 7 Ta justice est comme les montagnes de Dieu, tes jugements sont comme le vaste abîme. Seigneur, tu gardes les hommes et les bêtes : 8 combien est précieuse ta bonté, ô Dieu. A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. 9 Ils s'enivrent de la graisse de ta maison et tu les abreuves au torrent de tes délices. 10 Car auprès de toi est la source de la vie et dans ta lumière nous voyons la lumière. 11 Continue ta bonté à ceux qui te connaissent et ta justice à ceux qui ont le cœur droit. 12 Que le pied de l'orgueilleux ne m'atteigne pas et que la main des méchants ne me fasse pas fuir. 13 Les voilà tombés, ceux qui commettent l'iniquité. Ils sont renversés et ils ne peuvent se relever.
Psaume hébreu N°37 (N°36 dans la Vulgate) 1 De David. ALEPH. Ne t'irrite pas au sujet des méchants, ne porte pas envie à ceux qui font le mal. 2 Car, comme l'herbe, ils seront vite coupés ; comme la verdure du gazon, ils se dessécheront. BETH. 3 Mets ta confiance dans le Seigneur et fais le bien ; habite le pays et jouis de sa fidélité. 4 Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire. GHIMEL. 5 Remets ton sort au Seigneur et confie-toi en lui : il agira : 6 il fera resplendir ta justice comme la lumière et ton droit comme le soleil à son midi. DALETH. 7 Tiens-toi en silence devant le Seigneur et espère en lui ; ne t'irrite pas au sujet de celui qui prospère dans ses voies ; de l'homme qui réussit en ses intrigues. HÉ. 8 Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t'irrite pas, pour n'aboutir qu'au mal. 9 Car les méchants seront retranchés, mais ceux qui espèrent dans le Seigneur posséderont le pays. VAV. 10 Encore un peu de temps et le méchant n'est plus ; tu regardes sa place et il a disparu. 11 Mais les doux posséderont la terre, ils goûteront les délices d'une paix profonde. ZAÏN. 12 Le méchant forme des projets contre le juste, il grince les dents contre lui. 13 Le Seigneur se rit du méchant car il voit que son jour arrive. HETH. 14 Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc ; pour abattre le malheureux et le pauvre, pour égorger ceux dont la voie est droite. 15 Leur glaive entrera dans leur propre cœur et leurs arcs se briseront. TETH. 16 Mieux vaut le peu du juste, que l'abondance de nombreux méchants ; 17 car les bras des méchants seront brisés et le Seigneur soutient les justes. YOD. 18 Le Seigneur connaît les jours des hommes intègres et leur héritage dure à jamais. 19 Ils ne sont pas confondus au jour du malheur et ils sont rassasiés aux jours de la famine. CAPH. 20 Car les méchants périssent ; les ennemis du Seigneur sont comme la gloire des prairies ; ils s'évanouissent en fumée, ils s'évanouissent. LAMED. 21 Le méchant emprunte et il ne rend pas ; le juste est compatissant et il donne. 22 Car ceux que bénit le Seigneur possèdent le pays et ceux qu'il maudit sont retranchés. MEM. 23 Le Seigneur affermit les pas de l'homme juste et il prend plaisir à sa voie. 24 S'il tombe, il n'est pas étendu par terre, car le Seigneur soutient sa main. NUN. 25 J'ai été jeune, me voilà vieux et je n'ai pas vu le juste abandonné ; ni sa postérité mendiant son pain. 26 Toujours il est compatissant et il prête, et sa postérité est en bénédiction. SAMECH. 27 Détourne-toi du mal et fais le bien et habite à jamais ta demeure. 28 Car le Seigneur aime la justice et il n'abandonne pas ses fidèles. Ils sont toujours sous sa garde, mais la postérité des méchants sera retranchée. 29 Les justes posséderont le pays et ils y habiteront à jamais. PHÉ. 30 La bouche du juste annonce la sagesse et sa langue proclame la justice. 31 La loi de son Dieu est dans son cœur, ses pas ne chancellent pas. TSADÉ. 32 Le méchant épie le juste et il cherche à le faire mourir. 33 Le Seigneur ne l'abandonne pas entre ses mains et il ne le condamne pas quand vient son jugement. QOPH. 34 Attends le Seigneur et garde sa voie et il t'élèvera et tu posséderas le pays, quand les méchants seront retranchés, tu le verras. RESCH. 35 J'ai vu l'impie au comble de la puissance ; il s'étendait comme un arbre verdoyant. 36 J'ai passé et voici qu'il n'était plus ; je l'ai cherché, et on ne l'a plus trouvé. SCHIN. 37 Observe celui qui est intègre et regarde celui qui est droit ; car il y a une postérité pour l'homme de paix. 38 Mais les rebelles seront tous anéantis, la postérité des méchants sera retranchée. THAV. 39 Du Seigneur vient le salut des justes ; il est leur protecteur au temps de la détresse. 40 Le Seigneur leur vient en aide et les délivre ; il les délivre des méchants et les sauve parce qu'ils ont mis en lui leur confiance.
Psaume hébreu N°38 (N°37 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. En mémorial. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. 3 Car tes flèches m'ont atteint et ta main s'est appesantie sur moi. 4 Il n'y a rien de sain dans ma chair à cause de ta colère, il n'y a rien de sauf dans mes os à cause de mon péché. 5 Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête, comme un lourd fardeau, elles m'accablent de leur poids. 6 Mes meurtrissures sont infectes et purulentes par l'effet de ma folie. 7 Je suis courbé, abattu à l'excès, tout le jour je marche dans le deuil. 8 Un mal brûlant dévore mes reins et il n'y a rien de sain dans ma chair. 9 Je suis sans force, brisé outre mesure, le trouble de mon cœur m'arrache des gémissements. 10 Seigneur, tous mes désirs sont devant toi et mes soupirs ne te sont pas cachés. 11 Mon cœur palpite, ma force m'abandonne et la lumière même de mes yeux n'est plus avec moi. 12 Mes amis et mes compagnons s'éloignent de ma plaie et mes proches se tiennent à l'écart. 13 Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges, ceux qui cherchent mon malheur profèrent des menaces et tout le jour ils méditent des embûches. 14 Et moi, je suis comme un sourd, je n'entends pas, je suis comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche. 15 Je suis comme un homme qui n'entend pas et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique. 16 C'est en toi, Seigneur, que j'espère, toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu. 17 Car je dis : "Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, qu'ils ne s'élèvent pas contre moi, si mon pied chancelle." 18 Car je suis près de tomber et ma douleur est toujours devant moi 19 car je confesse mon iniquité, je suis dans la crainte à cause de mon péché. 20 Et mes ennemis sont pleins de vie, ils sont puissants. Ceux qui me haïssent sans cause se sont multipliés. 21 Ils me rendent le mal pour le bien, ils me sont hostiles, parce que je cherche la justice. 22 Ne m'abandonne pas, Seigneur. Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi. 23 Hâte-toi de me secourir, Seigneur, toi qui es mon salut.
Psaume hébreu N°39 (N°38 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, à Idithun, chant de David. 2 Je disais : "Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par la langue ; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi." 3 Et je suis resté muet, dans le silence ; je me suis tu, quoique privé de tout bien. Mais ma douleur s'est irritée, 4 mon cœur s'est embrasé au-dedans de moi ; dans mes réflexions un feu s'est allumé et la parole est venue sur ma langue. 5 Fais-moi connaître, Seigneur, quel est le terme de ma vie, quelle est la mesure de mes jours, que je sache combien je suis périssable. 6 Tu as donné à mes jours la largeur de la main et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme vivant n'est qu'un souffle. Séla. 7 Oui, l'homme passe comme une ombre ; oui, c'est en vain qu'il s'agite ; il amasse et il ignore qui recueillera. 8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Mon espérance est en toi. 9 Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me rends pas l'opprobre de l'insensé. 10 Je me tais, je n'ouvre plus la bouche car c'est toi qui agis. 11 Détourne de moi tes coups ; sous la rigueur de ta main, je succombe. 12 Quand tu châties l'homme, en le punissant de son iniquité, tu détruis, comme fait la teigne, ce qu'il a de plus cher. Oui, tout homme n'est qu'un souffle. Séla. 13 Écoute ma prière, Seigneur, prête l'oreille à mes cris, ne sois pas insensible à mes larmes, car je suis un étranger chez toi, un voyageur, comme tous mes pères. 14 Détourne de moi le regard et laisse-moi respirer, avant que je m'en aille et que je ne sois plus.
Psaume hébreu N°40 (N°39 dans la Vulgate) 1 Du maître de chant, de David, psaume. 2 J'ai mis dans le Seigneur toute mon espérance, il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il m'a retiré de la fosse de perdition, de la fange du bourbier ; il a dressé mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas. 4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu ; beaucoup le voient et ils révèrent le Seigneur, ils se confient en lui. 5 Heureux l'homme qui a mis dans le Seigneur sa confiance et qui ne se tourne pas vers les orgueilleux et vers ceux que le mensonge égare. 6 Tu as multiplié, Seigneur, mon Dieu, tes merveilles et tes desseins en notre faveur : nul n'est comparable à toi. Je voudrais les publier et les proclamer ; ils surpassent tout récit. 7 Tu ne désires ni sacrifice ni oblation, tu m'as percé les oreilles ; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire. 8 Alors j'ai dit : "Voici que je viens, avec le rouleau du livre écrit pour moi. 9 Je veux faire ta volonté, ô mon Dieu et ta loi est au fond de mon cœur." 10 J'annoncerai la justice dans une grande assemblée, je ne fermerai pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. 11 Je ne tiendrai pas ta justice cachée dans mon cœur ; je publierai ta fidélité et ton salut, je ne tairai pas ta bonté et ta vérité à la grande assemblée. 12 Toi, Seigneur, ne me ferme pas tes miséricordes ; que ta bonté et ta vérité me gardent toujours. 13 Car des maux sans nombre m'environnent ; mes iniquités m'ont saisi et je ne peux voir ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête et mon cœur m'abandonne. 14 Qu'il te plaise, Seigneur, de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 15 Qu'ils soient confus et honteux tous ensemble, ceux qui cherchent mon âme pour la perdre. Qu'ils reculent et rougissent, ceux qui désirent ma ruine. 16 Qu'ils soient dans la stupeur à cause de leur honte, ceux qui me disent : "Ah ! Ah !" 17 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi, tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire au Seigneur" ceux qui aiment ton salut. 18 Moi, je suis pauvre et indigent, mais le Seigneur prendra soin de moi. Tu es mon aide et mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas.
Psaume hébreu N°41 (N°40 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Heureux celui qui prend souci du pauvre. Au jour du malheur, le Seigneur le délivrera. 3 Le Seigneur le gardera et le fera vivre, il sera heureux sur la terre et tu ne le livreras pas au désir de ses ennemis. 4 Le Seigneur l'assistera sur son lit de douleur, si malade qu’il soit tu le relèves. 5 Moi, je dis : "Seigneur, aie pitié de moi. Guéris mon âme car j'ai péché contre toi." 6 Et mes ennemis profèrent contre moi des malédictions : "Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ?" 7 Si quelqu'un vient me visiter, il ne profère que mensonges ; son cœur recueille l'iniquité ; quand il s'en va, il parle au dehors. 8 Tous mes ennemis chuchotent ensemble contre moi, contre moi ils méditent le malheur. 9 "Un mal irrémédiable, disent-ils, a fondu sur lui ; le voilà couché, il ne se relèvera plus." 10 Même l'homme qui était mon ami, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. 11 Toi, Seigneur, aie pitié de moi et relève-moi et je leur rendrai ce qu'ils méritent. 12 Je connaîtrai que tu m'aimes, si mon ennemi ne triomphe pas de moi. 13 A cause de mon innocence, tu m'as soutenu et tu m'as établi pour toujours en ta présence. 14 Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, dans les siècles des siècles. Amen. Amen.
Psaume hébreu N°42 (N°41 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique des fils de Coré. 2 Comme le cerf soupire après les sources d'eau ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. 3 Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant, quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? 4 Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu'on me dit sans cesse : "Où est ton Dieu ?" 5 Je me rappelle et à ce souvenir mon âme se fond en moi, quand je marchais entouré de la foule et que je m'avançais vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâces d'une multitude en fête. 6 Pourquoi es-tu abattue ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. 7 Mon âme est abattue au dedans de moi aussi je pense à toi, du pays du Jourdain, de l'Hermon, de la montagne de Misar. 8 Un flot en appelle un autre quand grondent tes cataractes : ainsi toutes tes vagues et tes torrents passent sur moi. 9 Le jour, le Seigneur commandait à sa grâce de me visiter. La nuit, son cantique était sur mes lèvres, j'adressais une prière au Dieu de ma vie. 10 Maintenant je dis à Dieu mon rocher : "Pourquoi m'oublies-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ?" 11 Je sens mes os se briser quand mes persécuteurs m'insultent, en me disant sans cesse : "Où est ton Dieu ?" 12 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu.
Psaume hébreu N°43 (N°42 dans la Vulgate) 1 Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle délivre-moi de l'homme de fraude et d'iniquité 2 Car tu es le Dieu de ma défense, pourquoi me repousses-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ? 3 Envoie ta lumière et ta fidélité qu'elles me guident, qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes tabernacles. 4 J'irai à l'autel de Dieu, au Dieu qui est ma joie et mon allégresse et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu. 5 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu.
Psaume hébreu N°44 (N°43 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré. Cantique. 2 Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l'œuvre que tu as accomplie de leur temps, aux jours anciens. 3 De ta main tu as chassé des nations pour les établir, tu as frappé des peuples pour les étendre 4 car ce n'est pas avec leur épée qu'ils ont conquis le pays, ce n'est pas leur bras qui leur a donné la victoire mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ton visage, parce que tu les aimais. 5 C'est toi qui es mon roi, ô Dieu, ordonne le salut de Jacob. 6 Par toi nous renverserons nos ennemis, en ton nom nous écraserons nos adversaires. 7 Car ce n'est pas en mon arc que j'ai confiance, ce n'est pas mon épée qui me sauvera. 8 Mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis et qui confonds ceux qui nous haïssent. 9 En Dieu nous nous glorifions chaque jour et nous célébrons ton nom à jamais. Séla. 10 Cependant tu nous repousses et nous couvres de honte, tu ne sors plus avec nos armées. 11 Tu nous fais reculer devant l'ennemi et ceux qui nous haïssent nous dépouillent. 12 Tu nous livres comme des brebis destinées à la boucherie, tu nous disperses parmi les nations. 13 Tu vends ton peuple à vil prix, tu ne l'estimes pas à une grande valeur. 14 Tu fais de nous un objet d'opprobre pour nos voisins, de moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent. 15 Tu nous rends la fable des nations et un sujet de hochements de tête parmi les peuples. 16 Ma honte est toujours devant mes yeux et la confusion couvre mon visage, 17 à la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, à la vue de l'ennemi et de celui qui respire la vengeance. 18 Tout cela nous arrive sans que nous t'ayons oublié, sans que nous ayons été infidèles à ton alliance. 19 Notre cœur ne s'est pas détourné en arrière, nos pas ne se sont pas écartés de ton sentier, 20 pour que tu nous écrases dans la retraite des chacals et que tu nous couvres de l'ombre de la mort. 21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu et tendu les mains vers un dieu étranger, 22 Dieu ne l'aurait-il pas aperçu, lui qui connaît les secrets du cœur ? 23 Mais c'est à cause de toi, qu'on nous égorge tous les jours, qu'on nous traite comme des brebis destinées à la boucherie. 24 Réveille-toi. Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi et ne nous repousse pas à jamais. 25 Pourquoi caches-tu ton visage, oublies-tu notre misère et notre oppression ? 26 Car notre âme est affaissée jusqu'à la poussière, notre corps est attaché à la terre. 27 Lève-toi pour nous secourir, délivre-nous à cause de ta bonté.
Psaume hébreu N°45 (N°44 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis. Cantique des fils de Coré, chant d'amour. 2 De mon cœur jaillit un beau chant, je dis : "Mon œuvre est pour un roi". Ma langue est comme le roseau rapide du scribe. 3 Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres c’est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. 4 Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros. Revêts ta splendeur et ta majesté. 5 Et dans ta majesté avance-toi, monte sur ton char, combats pour la vérité, la douceur et la justice et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux. 6 Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont à tes pieds, elles perceront le cœur des ennemis du roi. 7 Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours, le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture. 8 Tu aimes la justice et tu hais l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons. 9 La myrrhe, l'aloès et la cannelle s'exhalent de tous tes vêtements, des palais d'ivoire, les lyres te réjouissent. 10 Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées la reine est à ta droite, parée de l'or d'Ophir. 11 "Écoute, ma fille, regarde et prête l'oreille : oublie ton peuple et la maison de ton père, 12 et le roi sera épris de ta beauté car il est ton Seigneur : rends-lui tes hommages. 13 La fille de Tyr, avec des présents et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur." 14 Toute resplendissante est la fille du roi, dans l'intérieur son vêtement est fait de tissus d'or. 15 En robe de couleurs variées, elle est présentée au roi après elles, des jeunes filles ses compagnes, te sont amenées. 16 On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse, elles entrent dans le palais du Roi. 17 Tes enfants prendront la place de tes pères tu les établiras princes sur toute la terre. 18 Je rappellerai ton nom dans tous les âges et les peuples te loueront éternellement et à jamais.
Psaume hébreu N°46 (N°45 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, sur le ton des vierges. Cantique. 2 Dieu est notre refuge et notre force, un secours que l'on rencontre toujours dans la détresse. 3 Aussi sommes-nous sans crainte si la terre est bouleversée, si les montagnes s'abîment au sein de l'océan, 4 si les flots de la mer s'agitent, bouillonnent, et dans leur furie, font trembler les montagnes. Séla. 5 Un fleuve réjouit de ses courants la cité de Dieu, le sanctuaire où habite le Très-Haut. 6 Dieu est au milieu d'elle, elle est inébranlable au lever de l'aurore, Dieu vient à son secours. 7 Les nations s'agitent, les royaumes s'effondrent, il fait entendre sa voix et la terre se fond d'épouvante. 8 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla. 9 Venez, contemplez les œuvres du Seigneur, les dévastations qu'il a opérées sur la terre. 10 Il a fait cesser les combats jusqu'au bout de ta terre, il a brisé l'arc, il a rompu la lance, il a consumé par le feu les chars de guerre. 11 "Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu. Je domine sur les nations, je domine sur la terre" 12 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla.
Psaume hébreu N°47 (N°46 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, psaume. 2 Vous tous, peuples, battez des mains, célébrez Dieu par des cris d'allégresse 3 car le Seigneur est très haut, redoutable, grand roi sur toute la terre. 4 Il nous assujettit les peuples, il met les nations sous nos pieds. 5 Il nous choisit notre héritage, la gloire de Jacob, son bien-aimé. Séla. 6 Dieu monte à son sanctuaire au milieu des acclamations, le Seigneur, au son de la trompette. 7 Chantez à Dieu, chantez, chantez, à notre Roi, chantez, 8 car Dieu est roi de toute la terre. Chantez un cantique de louange. 9 Dieu règne sur les nations, il siège sur son trône saint. 10 Les princes des peuples se réunissent pour former aussi un peuple du Dieu d'Abraham car à Dieu sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé.
Psaume hébreu N°48 (N°47 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume des fils de Coré. 2 Le Seigneur est grand, il est l'objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. 3 Elle s'élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, aux extrémités du septentrion, la cité du grand Roi. 4 Dieu, dans ses palais, s'est fait connaître comme un refuge. 5 Car voici que les rois s'étaient réunis, ensemble, ils s'étaient avancés. 6 Ils ont vu, soudain, ils ont été dans la stupeur, éperdus, ils ont pris la fuite. 7 Là un tremblement les a saisis, une douleur comme celle de la femme qui enfante. 8 Par le vent d'Orient, tu brises les vaisseaux de Tharsis. 9 Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu dans la cité du Seigneur des armées, dans la cité de notre Dieu. Dieu l'affermit pour toujours. Séla. 10 Ô Dieu, nous rappelons la mémoire de ta bonté au milieu de ton temple. 11 Comme ton nom, ô Dieu, ainsi ta louange arrive jusqu'aux extrémités de la terre. Ta droite est pleine de justice. 12 Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda soient dans l'allégresse, à cause de tes jugements. 13 Parcourez Sion et faites-en le tour, comptez ses forteresses, 14 observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. 15 Voilà le Dieu qui est notre Dieu à jamais et toujours, il sera notre guide dans tous les siècles.
Psaume hébreu N°49 (N°48 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. 2 Écoutez tous ceci, ô peuples prêtez l'oreille vous tous habitants du monde, 3 hommes du commun et hommes de condition, ensemble riches et pauvres. 4 Ma bouche va faire entendre des paroles sages et mon cœur a des pensées pleines de sens. 5 Je prête l'oreille aux sentences que Dieu m'inspire, j'explique mon énigme au son de la harpe. 6 Pourquoi craindrais-je aux jours du malheur, lorsque l'iniquité de mes persécuteurs m'assiège ? 7 Eux qui mettent leur confiance dans leurs biens, leur gloire dans leurs grandes richesses. 8 Un homme ne peut racheter son frère, ni payer à Dieu sa rançon. 9 Le rachat de leur vie est trop cher, il est à jamais impossible, 10 pour qu'il vive éternellement et qu'il ne voie jamais la fosse. 11 Non, il la verra, les sages meurent, l'insensé et le stupide périssent également, laissant à d'autres leurs biens. 12 Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, que leurs demeures subsisteront d'âge en âge et ils donnent leurs noms à leurs domaines. 13 Mais, même dans sa splendeur, l'homme ne dure pas, il est semblable aux biches qui périssent. 14 Tel est leur sort, à ces hommes si confiants et à ceux qui les suivent en approuvant leurs discours. Séla. 15 Comme un troupeau, ils sont poussés dans le schéol, la mort est leur pasteur, le matin, les hommes droits dominent sur eux et leur ombre se consumera au schéol, sans autre demeure. 16 Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du schéol car il me prendra avec lui. Séla. 17 Ne crains donc pas, quand un homme s'enrichit, quand s'accroît l'opulence de sa maison 18 ar il n'emportera rien à sa mort, son opulence ne descendra pas avec lui. 19 Il aura beau s'estimer heureux pendant sa vie, on aura beau te louer des jouissances que tu te donnes : 20 Tu iras rejoindre la génération de tes pères, qui jamais ne reverront la lumière. 21 L'homme, même dans sa splendeur, ne comprend pas, il est semblable aux bêtes qui périssent.
Psaume hébreu N°50 (N°49 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Le Dieu des dieux, le Seigneur parle et convoque la terre, du lever du soleil à son couchant. 2 De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. 3 Il vient, notre Dieu et il ne se taira pas. Devant lui est un feu dévorant. Autour de lui se déchaîne la tempête. 4 Il appelle les cieux en haut et la terre, pour juger son peuple. 5 « Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi sur le sacrifice.» 6 Et les cieux proclament sa justice car c'est Dieu qui va juger. Séla. 7 "Écoute, mon peuple et je parlerai, Israël, et je te reprendrai : je suis Dieu, ton Dieu. 8 Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te blâme, tes holocaustes sont constamment devant moi. 9 Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries. 10 Car à moi sont tous les animaux des forêts, toutes les bêtes des montagnes par milliers. 11 Je connais tous les oiseaux des montagnes et ce qui se meut dans les champs est sous ma main. 12 Si j'avais faim, je ne te le dirai pas car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme. 13 Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ? 14 Offre en sacrifice à Dieu l'action de grâces et acquitte tes vœux envers le Très-Haut. 15 Et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai et tu me glorifieras." 16 Mais au méchant Dieu dit : "Quoi donc tu énumères mes préceptes et tu as mon alliance à la bouche, 17 toi qui détestes la discipline et qui jettes mes paroles derrière toi. 18 Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui et tu fais cause commune avec les adultères. 19 Tu abandonnes ta bouche au mal et ta langue ourdit la fraude. 20 Tu t'assieds et tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère. 21 Voilà ce que tu as fait et je me suis tu. Tu t'es imaginé que j'étais pareil à toi mais je vais te reprendre et tout mettre sous tes yeux." 22 Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre. 23 Celui qui offre en sacrifice l'action de grâces m'honore et à celui qui dispose sa voie, je ferai voir le salut de Dieu.
Psaume hébreu N°51 (N°50 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Lorsque Nathan le prophète vint le trouver, après qu'il fut allé vers Bethsabée. 3 Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta bonté, selon ta grande miséricorde efface mes transgressions. 4 Lave-moi complètement de mon iniquité et purifie- -moi de mon péché. 5 Car je reconnais mes transgressions et mon péché est constamment devant moi. 6 C'est contre toi seul que j'ai péché, j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, afin que tu sois trouvé juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement. 7 Voici que je suis né dans l'iniquité et ma mère m'a conçu dans le péché. 8 Voici que tu veux que la sincérité soit dans le cœur au dedans de moi fais-moi connaître la sagesse. 9 Purifie-moi avec l'hysope et je serai pur. Lave-moi et je serai plus blanc que la neige. 10 Annonce-moi la joie et l'allégresse et les os que tu as brisés se réjouiront. 11 Détourne ton visage de mes péchés, efface toutes mes iniquités. 12 Ô Dieu, crée en moi un cœur pur et renouvelle au dedans de moi un esprit ferme. 13 Ne me rejette pas loin de ton visage, ne me retire pas ton esprit saint. 14 Rends-moi la joie de ton salut et soutiens-moi par un esprit de bonne volonté. 15 J'enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent et les pécheurs reviendront à toi. 16 Ô Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé et ma langue célébrera ta justice. 17 Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange. 18 Car tu ne désires pas de sacrifices, je t'en offrirais, tu ne prends pas plaisir aux holocaustes. 19 Les sacrifices de Dieu, c'est un esprit brisé, ô Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. 20 Dans ta bonté, répands tes bienfaits sur Sion, bâtis les murs de Jérusalem. 21 Alors tu agréeras les sacrifices de justice, l'holocauste et le don parfait, alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Psaume hébreu N°52 (N°51 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique de David. 2 Lorsque Doëg l'Édomite vint faire à Saül ce rapport : David s'est rendu dans la maison d'Achimélech. 3 Pourquoi te glorifies-tu dans le mal, ô héros. La bonté de Dieu subsiste toujours. 4 Ta langue ne médite que malice, comme une lame aiguisée, fourbe que tu es. 5 Tu aimes le mal plutôt que le bien, le mensonge plutôt que la droiture. Séla. 6 Tu aimes toutes les paroles de perdition, ô langue menteuse. 7 Aussi Dieu va te renverser pour toujours, il te saisira et t'arrachera de la tente, il te déracinera de la terre des vivants. Séla. 8 Les justes le verront et ils seront effrayés et ils se riront de lui : 9 "Voilà l'homme qui ne prenait pas Dieu pour sa forteresse, mais qui se confiait dans la grandeur de ses richesses et se faisait fort de sa malice." 10 Et moi, je suis comme un olivier verdoyant dans la maison de Dieu, je me confie dans la bonté de Dieu à tout jamais. 11 Je te louerai sans cesse parce que tu as fait cela et j'espérerai en ton nom, car il est bon, en présence de tes fidèles.
Psaume hébreu N°53 (N°52 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur le ton plaintif. Cantique de David. 2 L'insensé dit dans son cœur : "il n'y a pas de Dieu." Ils sont corrompus, ils commettent des crimes abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. 3 Dieu, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, pour voir s'il se trouve quelqu'un d'intelligent, quelqu'un qui cherche Dieu. 4 Tous sont égarés, tous sont pervertis, il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. 5 N'ont-ils pas de connaissance ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas Dieu. 6 Ils trembleront tout à coup d'épouvante, sans qu'il y ait sujet d'épouvante car Dieu a dispersé les os de celui qui campait contre toi. Tu les as confondus, car Dieu les a rejetés. 7 Oh ! Puisse venir de Sion la délivrance d'Israël quand Dieu ramènera les captifs de son peuple, Jacob se réjouira, Israël sera dans l'allégresse.
Psaume hébreu N°54 (N°53 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes. Cantique de David. 2 Lorsque les Ziphéens vinrent dire à Saül : David est caché parmi nous. 3 Ô Dieu, sauve-moi par ton nom, et rends-moi justice par ta puissance. 4 Ô Dieu, écoute ma prière, prête l'oreille aux paroles de ma bouche. 5 Car des étrangers se sont levés contre moi, des hommes violents en veulent à ma vie, ils ne mettent pas Dieu devant leurs yeux. Séla. 6 Voici que Dieu est mon secours, le Seigneur est le soutien de mon âme. 7 Il fera retomber le mal sur mes adversaires dans ta vérité, anéantis-les. 8 De tout cœur je t'offrirai des sacrifices, je louerai ton nom, Seigneur, car il est bon. 9 Il me délivre de toute angoisse et mes yeux s'arrêtent avec joie sur mes ennemis.
Psaume hébreu N°55 (N°54 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, avec instruments à cordes. Cantique de David. 2 Ô Dieu, prête l'oreille à ma prière, ne te dérobe pas à mes supplications. 3 Écoute-moi et réponds-moi. J'erre çà et là, plaintif et gémissant, 4 devant les menaces de l'ennemi, devant l'oppression du méchant car ils font tomber sur moi le malheur et ils me poursuivent avec colère. 5 Mon cœur tremble au dedans de moi et sur moi fondent les terreurs de la mort. 6 La crainte et l'épouvante m'assaillent et le frisson m'enveloppe. 7 Et je dis : Oh si j'avais les ailes de la colombe, je m'envolerais et m'établirais en repos, 8 voici que je fuirais bien loin et je demeurerais au désert. Séla. 9 Je me hâterais de chercher un asile, loin du vent impétueux, loin de l'ouragan. 10 Réduis-les à néant, Seigneur, divise leurs langues car je vois dans la ville la violence et la discorde. 11 Jour et nuit, ils font le tour de ses remparts, l'iniquité et la vexation sont au milieu d'elle, 12 la perversité est dans son sein, l'oppression et l'astuce ne quittent pas ses places. 13 Car ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, je le supporterais. Ce n'est pas un adversaire qui s'élève contre moi, je me cacherais devant lui. 14 Mais toi, tu étais un autre moi-même, mon confident et mon ami. 15 Nous vivions ensemble dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu. 16 Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants au schéol car la méchanceté est dans leur demeure, au milieu d'eux. 17 Pour moi, je crie vers Dieu et le Seigneur me sauvera. 18 Le soir, le matin, au milieu du jour, je me plains, je gémis et il entendra ma voix. 19 Il délivrera en paix mon âme du combat qui m'est livré, car ils sont nombreux ceux qui me font la guerre. 20 Dieu entendra et il les humiliera, lui qui siège éternellement sur son trône. Séla. Car il n'y a pas en eux de changement et ils n'ont pas la crainte de Dieu. 21 il porte la main sur ceux qui étaient en paix avec lui, il viole son alliance. 22 De sa bouche sortent des paroles douces comme le lait et la guerre est dans son cœur. Ses discours sont plus onctueux que l'huile, mais ce sont des épées nues. 23 Remets ton sort au Seigneur et il te soutiendra, il ne laissera pas à jamais chanceler le juste. 24 Et toi, ô Dieu, tu les feras descendre dans la fosse de perdition. Les hommes de sang et de ruse ne verront pas la moitié de leurs jours. Pour moi, je mets en toi ma confiance.
Psaume hébreu N°56 (N°55 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Colombe muette des pays lointains. Hymne de David. Lorsque les Philistins le saisirent à Geth. 2 Aie pitié de moi, ô Dieu, car l'homme s'acharne après moi tout le jour on me fait la guerre, on me persécute. 3 Tout le jour mes adversaires me harcèlent car ils sont nombreux ceux qui me combattent le front levé. 4 Quand je suis dans la crainte, je me confie en toi. 5 Par le secours de Dieu, je célébrerai l'accomplissement de sa parole. Je me confie en Dieu, je ne crains rien, que peut me faire un faible mortel ? 6 Sans cesse ils enveniment mes paroles, toutes leurs pensées sont contre moi pour me perdre. 7 Ils complotent, ils épient, ils observent mes traces, parce qu'ils en veulent à ma vie. 8 Chargés de tant de crimes, échapperont-ils ? Dans ta colère, ô Dieu, abats les peuples. 9 Tu as compté les pas de ma vie errante, tu as recueilli mes larmes dans ton outre, ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? 10 Alors mes ennemis retourneront en arrière, au jour où je t'invoquerai. Je le sais, Dieu est pour moi. 11 Par le secours de Dieu, je célébrerai l'accomplissement de sa parole, par le secours du Seigneur, je célébrerai l'accomplissement de sa promesse. 12 Je me confie en Dieu, je ne crains rien, que peut me faire un faible mortel ? 13 Les vœux que je t'ai faits, ô Dieu, j'ai à les acquitter. Je t'offrirai des sacrifices d'actions de grâces. 14 Car tu as délivré mon âme de la mort, n'as-tu pas préservé mes pieds de la chute ? Afin que je marche devant Dieu à la lumière des vivants.
Psaume hébreu N°57 (N°56 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. "Ne détruis pas." Hymne de David, lorsque, poursuivi par Saül, il se réfugia dans la caverne. 2 Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi, car en toi mon âme cherche un refuge. Je m'abriterai à l'ombre de tes ailes, jusqu'à ce que la calamité soit passée. 3 Je crie vers le Dieu Très-Haut, le Dieu qui fait tout pour moi. 4 Il m'enverra du ciel le salut, mon persécuteur m'accable d'outrages Séla. Dieu enverra sa bonté et sa vérité. 5 Je couche au milieu des lions, des hommes qui vomissent la flamme, qui ont pour dents la lance et les flèches et dont la langue est un glaive tranchant. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille par toute la terre. 7 Ils avaient tendu un piège devant mes pas, déjà mon âme se courbait, ils avaient creusé une fosse devant moi, ils y sont tombés Séla. 8 Mon cœur est affermi, ô Dieu, mon cœur est affermi, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. 9 Éveille-toi, ma gloire. Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe. Que j'éveille l'aurore. 10 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 11 Car ta fidélité atteint jusqu'aux cieux et ta vérité jusqu'aux nues. 12 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre.
Psaume hébreu N°58 (N°57 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Ne détruis pas. Hymne de David. 2 Est-ce donc en restant muets que vous rendez la justice ? Est-ce selon le droit que vous jugez, fils des hommes ? 3 Non, au fond du cœur vous tramez vos desseins iniques, dans le pays vous vendez au poids la violence de vos mains. 4 Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, dès leur naissance, les fourbes se sont égarés. 5 Leur venin est semblable au venin du serpent, de la vipère sourde qui ferme ses oreilles 6 et n'entend pas la voix de l'enchanteur, du charmeur habile dans son art. 7 Ô Dieu brise leurs dents dans leur bouche. Seigneur, arrache les mâchoires des lionceaux. 8 Qu'ils se dissipent comme le torrent qui s'écoule. S'ils ajustent des flèches, qu'elles s'émoussent. 9 Qu'ils soient comme la limace qui va en se fondant. Comme l'avorton d'une femme, qu'ils ne voient pas le soleil. 10 Avant que vos chaudières sentent l'épine, verte ou enflammée, l'ouragan l'emportera. 11 Le juste sera dans la joie à la vue de la vengeance, il baignera ses pieds dans le sang des méchants. 12 Et l'on dira : "Oui, il y a une récompense pour le juste. Oui, il y a un Dieu qui juge sur la terre".
Psaume hébreu N°59 (N°58 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Ne détruis pas. Hymne de David. Lorsque Saül envoya garder sa maison pour le mettre à mort. 2 Délivre-moi de mes ennemis, ô mon Dieu, protège-moi contre mes adversaires. 3 Délivre-moi de ceux qui commettent l'iniquité et sauve-moi des hommes de sang. 4 Car voici qu'ils sont aux aguets pour m'ôter la vie. Des hommes violents complotent contre moi sans que je sois coupable, sans que j'aie péché, Seigneur. 5 Malgré mon innocence, ils accourent et s'embusquent. Éveille-toi, viens au-devant de moi et regarde. 6 Toi, Seigneur, Dieu des armées, Dieu d'Israël, lève-toi pour châtier toutes les nations, sois sans pitié pour ces traîtres et ces malfaiteurs. Séla. 7 Ils reviennent le soir, ils grondent comme le chien, ils font le tour de la ville. 8 Voici que leur bouche vomit l'injure, il y a des glaives sur leurs lèvres : "Qui est-ce qui entend ?" disent-ils. 9 Et toi, Seigneur, tu te ris d'eux, tu te moques de toutes les nations. 10 Ma force, c'est vers toi que je regarderai, car Dieu est ma forteresse. 11 Le Dieu qui m'est propice viendra au-devant de moi. Dieu me fera contempler mes ennemis. 12 Ne les tue pas, de peur que mon peuple n'oublie, fais-les errer par ta puissance et renverse-les, ô Seigneur, notre bouclier. 13 Leur bouche pèche à chaque parole de leurs lèvres qu'ils soient pris dans leur propre orgueil, à cause des malédictions et des mensonges qu'ils profèrent. 14 Détruis-les dans ta fureur, détruis-les, et qu'ils ne soient plus qu'ils sachent que Dieu règne sur Jacob, jusqu'aux extrémités de la terre. Séla. 15 Ils reviennent le soir, ils grondent comme le chien, ils font le tour de la ville. 16 Ils errent çà et là, cherchant leur proie et ils grognent s'ils ne sont pas rassasiés. 17 Et moi, je chanterai ta force et le matin je célébrerai ta bonté car tu es ma forteresse, un refuge au jour de mon angoisse. 18 O ma force, je chanterai en ton honneur, car Dieu est ma forteresse, le Dieu qui m'est propice.
Psaume hébreu N°60 (N°59 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur le Lys du témoignage. Hymne de David, à enseigner. 2 Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Soba et que Joab revint et battit Édom dans la vallée du Sel, lui tuant douze mille hommes. 3 Ô Dieu, tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu étais irrité, rends-nous ta faveur. 4 Tu as ébranlé le pays, tu l'as déchiré. Répare ses brèches car il chancelle. 5 Tu as fait voir à ton peuple de rudes épreuves, tu nous as fait boire un vin de vertige. 6 Mais tu as donné à ceux qui te craignent une bannière, afin qu'elle s'élève à cause de ta vérité. Séla. 7 Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie. J'aurai Sichem en partage et je mesurerai la vallée de Succoth. 9 Galaad est à moi, à moi Manassé. Éphraïm est l'armure de ma tête et Juda mon sceptre. 10 Moab est le bassin où je me lave. Sur Édom, je jette ma sandale. Terre des Philistins, pousse des acclamations en mon honneur." 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu, qui ne sortais plus avec nos armées ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°61 (N°60 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, de David. 2 Ô Dieu, entends mes cris, sois attentif à ma prière. 3 De l'extrémité de la terre je crie vers toi, dans l'angoisse de mon cœur conduis-moi sur le rocher que je ne peux pas atteindre. 4 Car tu es pour moi un refuge, une tour puissante contre l'ennemi. 5 Je voudrais demeurer à jamais dans ta tente, me réfugier à l'abri de tes ailes. Séla. 6 Car toi, ô Dieu, tu exauces mes vœux, tu m'as donné l'héritage de ceux qui révèrent ton nom. 7 Ajoute des jours aux jours du roi, que ses années se prolongent d'âge en âge. 8 Qu'il demeure sur le trône éternellement devant Dieu. Ordonne à ta bonté et à ta vérité de le garder. 9 Alors je célébrerai ton nom à jamais et j'accomplirai mes vœux chaque jour.
Psaume hébreu N°62 (N°61 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant... Idithun, psaume de David. 2 Oui, à Dieu mon âme en paix s'abandonne, de lui vient mon secours. 3 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne serai pas tout à fait ébranlé. 4 Jusqu’à quand vous jetterez-vous sur un homme, pour l'abattre tous ensemble, comme une clôture qui penche, comme une muraille qui s'écroule ? 5 Oui, ils complotent pour le précipiter de sa hauteur, ils se plaisent au mensonge, ils bénissent de leur bouche et ils maudissent dans leur cœur. Séla. 6 Oui, ô mon âme, à Dieu abandonne-toi en paix, car de lui vient mon espérance. 7 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne chancellerai pas. 8 Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. 9 En tout temps, ô peuple, confie-toi en lui, épanchez devant lui vos cœurs, Dieu est notre refuge. Séla. 10 Oui les mortels sont vanité, les fils de l'homme sont mensonge dans la balance ils monteraient, tous ensemble plus légers qu'un souffle. 11 Ne vous confiez pas dans la violence et ne mettez pas un vain espoir dans le vol. Si vos richesses s'accroissent, n'y attachez pas votre cœur. 12 Dieu a dit une parole, ou deux, que j'ai entendues : "La puissance est à Dieu, 13 à toi aussi, Seigneur, la bonté." Car tu rends à chacun selon ses œuvres.
Psaume hébreu N°63 (N°62 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda. 2 Ô Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aurore, mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride, desséchée et sans eau. 3 C'est ainsi que je te contemplais dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. 4 Car ta grâce est meilleure que la vie : que mes lèvres célèbrent tes louanges. 5 Ainsi te bénirai-je toute ma vie, en ton nom j'élèverai mes mains. 6 Mon âme est rassasiée, comme de moelle et de graisse et, la joie sur les lèvres, ma bouche te loue. 7 Quand je pense à toi sur mon lit, je médite sur toi pendant les veilles de la nuit. 8 Car tu es mon secours et je suis dans l'allégresse à l'ombre de tes ailes. 9 Mon âme est attachée à toi, ta droite me soutient. 10 Mais eux, cherchent à m'ôter la vie, ils iront dans les profondeurs de la terre. 11 On les livrera au glaive, ils seront la proie des chacals. 12 Et le roi se réjouira en Dieu. Quiconque jure par lui se glorifiera, car la bouche des menteurs sera fermée.
Psaume hébreu N°64 (N°63 dans la Vulgate) 1 Au maître de Chant, psaume de David. 2 Ô Dieu, écoute ma voix, quand je fais entendre mes plaintes défends ma vie contre un ennemi qui m'épouvante, 3 protège-moi contre les complots des malfaiteurs, contre la troupe soulevée des hommes iniques, 4 qui aiguisent leurs langues comme un glaive, qui préparent leurs flèches, leur parole amère, 5 pour les décocher dans l'ombre contre l'innocent, ils les décochent contre lui à l'improviste, sans rien craindre. 6 Ils s'affermissent dans leurs desseins pervers, ils se concertent pour tendre leurs pièges ils disent : "Qui les verra ?" 7 Ils ne méditent que forfaits : "Nous sommes prêts, disent-ils, notre plan est bien dressé." L'intérieur de l'homme et son cœur sont un abîme. 8 Mais Dieu a lancé sur eux ses flèches : soudain les voilà blessés. 9 On les jette par terre, les flèches de leur langue retombent sur eux. Tous ceux qui les voient hochent la tête. 10 Tous les hommes sont saisis de crainte, ils publient l'œuvre de Dieu, ils comprennent ce qu'il a fait. 11 Le juste se réjouit dans le Seigneur et se confie en lui, tous ceux qui ont le cœur droit se glorifient.
Psaume hébreu N°65 (N°64 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. 2 A toi est due la louange, ô Dieu, dans Sion c'est en ton honneur qu'on accomplit les vœux. 3 O toi, qui écoutes la prière, tous les hommes viennent à toi. 4 Un amas d'iniquités pesait sur moi : tu pardonnes nos transgressions. 5 Heureux celui que tu choisis et que tu rapproches de toi, pour qu'il habite dans tes parvis. Puissions-nous être rassasiés des biens de ta maison, de ton saint temple. 6 Par des prodiges, tu nous exauces dans ta justice, Dieu de notre salut, espoir des extrémités de la terre et des mers lointaines. 7 Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de sa puissance, 8 il apaise la fureur des mers, la fureur de leurs flots et le tumulte des peuples. 9 Les habitants des pays lointains craignent devant tes prodiges, tu réjouis les extrémités, l'Orient et l'Occident. 10 Tu as visité la terre pour lui donner l'abondance, tu la combles de richesses. La source divine est remplie d'eau : tu prépares le blé, quand tu la fertilises ainsi. 11 Arrosant ses sillons, aplanissant ses mottes, tu l'amollis par des ondées, tu bénis ses germes. 12 Tu couronnes l'année de tes bienfaits, sur tes pas ruisselle la graisse. 13 Les pâturages du désert sont abreuvés et les collines se revêtent d'allégresse. 14 Les prairies se couvrent de troupeaux et les vallées se parent d'épis tout se réjouit et chante.
Psaume hébreu N°66 (N°65 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique, psaume. Pousse vers Dieu des cris de joie, terre entière. 2 Chantez la gloire de son nom, célébrez magnifiquement ses louanges. 3 Dites à Dieu : "Que tes œuvres sont redoutables à cause de ta toute-puissance, tes ennemis te flattent. 4 Que toute la terre se prosterne devant toi, qu'elle chante en ton honneur, qu'elle chante ton nom." Séla. 5 Venez et contemplez les œuvres de Dieu. Il est redoutable dans ses desseins sur les fils de l'homme. 6 Il a changé la mer en une terre sèche, on a passé le fleuve à pied, alors nous nous réjouîmes en lui. 7 Il règne éternellement par sa puissance ses yeux observent les nations : que les rebelles ne s'élèvent pas. Séla. 8 Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa louange. 9 Il a conservé la vie à notre âme et n'a pas permis que notre pied chancelât. 10 Car tu nous as éprouvés, ô Dieu, tu nous as fait passer au creuset, comme l'argent. 11 Tu nous as conduits dans le filet, tu as mis sur nos reins un fardeau. 12 Tu as fait marcher des hommes sur nos têtes, nous avons passé par le feu et par l'eau mais tu nous en as tirés pour nous combler de biens. 13 Je viens dans ta maison avec des holocaustes, pour m'acquitter envers toi de mes vœux, 14 que mes lèvres ont proférés, que ma bouche a prononcés au jour de ma détresse. 15 Je t'offre des brebis grasses en holocauste, avec la fumée des béliers j'immole le taureau avec le jeune bouc. Séla. 16 Venez, écoutez et je vous raconterai, à vous tous qui craignez Dieu, ce qu'il a fait à mon âme. 17 J'ai crié vers lui de ma bouche et sa louange était sur ma langue. 18 Si j'avais vu l'iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m'exaucerait pas. 19 Mais Dieu m'a exaucé, il a été attentif à la voix de ma prière. 20 Béni soit Dieu, qui n'a pas repoussé ma prière et n'a pas éloigné de moi sa grâce.
Psaume hébreu N°67 (N°66 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume. Cantique. 2 Que Dieu nous soit favorable et qu'il nous bénisse, qu'il fasse briller sur nous son visage. Séla. 3 afin que l'on connaisse sur la terre ta voie et parmi toutes les nations ton salut. 4 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 5 Que les nations se réjouissent, qu'elles soient dans l'allégresse car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la terre. Séla. 6 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 7 La terre a donné ses produits que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. 8 Que Dieu nous bénisse et que toutes les extrémités de la terre le révèrent.
Psaume hébreu N°68 (N°67 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. 2 Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dispersés et que ceux qui le haïssent fuient devant son visage. 3 Comme se dissipe la fumée, dissipe-les comme la cire se fond au feu, que les méchants disparaissent devant Dieu. 4 Mais que les justes se réjouissent et tressaillent devant Dieu qu'ils soient transportés d'allégresse. 5 Chantez à Dieu, célébrez son nom. Frayez le chemin à celui qui s'avance à travers les plaines, le Seigneur est son nom, tressaillez devant lui. 6 Il est père des orphelins et juge des veuves, Dieu dans sa sainte demeure. 7 Aux abandonnés, Dieu donne une maison, il délivre les captifs et les rend au bonheur, seuls les rebelles restent au désert brûlant. 8 Ô Dieu, quand tu sortais à la tête de ton peuple, quand tu t'avançais dans le désert, Séla. 9 la terre fut ébranlée, les cieux eux-mêmes se fondirent devant Dieu, le Sinaï trembla devant Dieu, le Dieu d'Israël. 10 Tu fis tomber, ô Dieu, une pluie de bienfaits ton héritage était épuisé, tu le réconfortas. 11 Envoyés par toi, des animaux vinrent s'y abattre dans ta bonté, ô Dieu, tu prépares leur aliment aux malheureux. 12 Le Seigneur a fait entendre sa parole les femmes qui annoncent la victoire sont une troupe nombreuse. 13 "Les rois des armées fuient, fuient et celle qui habite la maison partage le butin." 14 Quand vous étiez couchés au milieu des bercails, les ailes de la colombe étaient recouvertes d'argent et ses plumes brillaient de l'éclat de l'or. 15 Lorsque le Tout-Puissant dispersait les rois dans le pays, la neige tombait sur le Selmon. 16 Montagne de Dieu, montagne de Basan, montagne aux cimes élevées, montagne de Basan, 17 pourquoi regardez-vous avec envie, montagnes aux cimes élevées, la montagne que Dieu a voulue pour séjour ? Oui, le Seigneur y habitera à jamais. 18 Le char de Dieu, ce sont des milliers et des milliers, le Seigneur vient du Sinaï dans son sanctuaire. 19 Tu montes sur la hauteur emmenant la foule des captifs, tu reçois les présents des hommes. Même les rebelles habiteront près de Seigneur Dieu. 20 Béni soit le Seigneur. Chaque jour il porte notre fardeau, il est le Dieu qui nous sauve. Séla. 21 Dieu est pour nous le Dieu des délivrances, le Seigneur, le Seigneur, peut retirer de la mort. 22 Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis, le front chevelu de celui qui marche dans l'iniquité. 23 Le Seigneur a dit : "Je les ramènerai de Basan, je les ramènerai du fond de la mer, 24 afin que tu plonges ton pied dans le sang et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis." 25 On voit tes marches, ô Dieu, les marches de mon Dieu, de mon roi, au sanctuaire. 26 En avant sont les chanteurs, puis les musiciens, au milieu, des jeunes filles battant du tambourin. 27 "Bénissez Dieu dans les assemblées, le Seigneur, vous qui êtes de la source d'Israël." 28 Voici Benjamin, le plus petit, qui domine sur eux voici les princes de Juda avec leur troupe, les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. 29 Commande, ô Dieu, à ta puissance, affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous. 30 A ton sanctuaire, qui s'élève au-dessus de Jérusalem, les rois t'offriront des présents. 31 Menace la bête des roseaux, la troupe des taureaux avec les veaux des peuples, afin qu'ils se prosternent avec des pièces d'argent. Disperse les nations qui se plaisent aux combats. 32 Que les grands viennent de l'Égypte, que l’Éthiopie s'empresse de tendre les mains vers Dieu. 33 Royaumes de la terre, chantez à Dieu, célébrez le Seigneur. Séla. 34 Chantez à celui qui est porté sur les cieux, les cieux antiques. Voici qu'il fait entendre sa voix, sa voix puissante. 35 Reconnaissez la puissance de Dieu. Sa majesté est sur Israël et sa puissance est dans les nuées. 36 De ton sanctuaire, ô Dieu, tu es redoutable. Le Dieu d'Israël donne à son peuple force et puissance. Béni soit Dieu.
Psaume hébreu N°69 (N°68 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lys, de David. 2 Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux montent jusqu'à mon âme. 3 Je suis enfoncé dans une fange profonde et il n'y a pas où poser le pied. Je suis tombé dans un gouffre d'eau et les flots me submergent. 4 Je m'épuise à crier, mon gosier est en feu, mes yeux se consument dans l'attente de mon Dieu. 5 Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause, ils sont puissants ceux qui veulent me perdre, qui sont, sans raison, mes ennemis. Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le rende. 6 Ô Dieu, tu connais ma folie et mes fautes ne te sont pas cachées. 7 Que ceux qui espèrent en toi n'aient pas à rougir à cause de moi, Seigneur, Seigneur des armées que ceux qui te cherchent ne soient pas confondus à mon sujet, Dieu d'Israël. 8 Car c'est pour toi que je porte l'opprobre, que la honte couvre mon visage. 9 Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. 10 Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t'insultent retombent sur moi. 11 Je verse des larmes et je jeûne, on m'en fait un sujet d'opprobre. 12 Je prends un sac pour vêtement et je suis l'objet de leurs sarcasmes. 13 Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi et les buveurs de liqueurs fortes font sur moi des chansons. 14 Et moi, je t'adresse ma prière, Seigneur dans le temps favorable, ô Dieu, selon ta grande bonté, exauce-moi, selon la vérité de ton salut. 15 Retire-moi de la boue et que je n'y reste plus enfoncé que je sois délivré de mes ennemis et des eaux profondes. 16 Que les flots ne me submergent plus, que l'abîme ne m'engloutisse pas, que la fosse ne se ferme pas sur moi. 17 Exauce-moi, Seigneur, car ta bonté est compatissante dans ta grande miséricorde tourne-toi vers moi, 18 Et ne cache pas ton visage à ton serviteur. Je suis dans l'angoisse, hâte-toi de m'exaucer. 19 Approche-toi de mon âme, délivre-la sauve-moi à cause de mes ennemis. 20 Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie, tous mes persécuteurs sont devant toi. 21 L'opprobre a brisé mon cœur et je suis malade, j'attends de la pitié, mais en vain, des consolateurs et je n'en trouve aucun. 22 Pour nourriture ils me donnent l'herbe amère. Dans ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. 23 Que leur table soit pour eux un piège, un filet au sein de leur sécurité. 24 Que leurs yeux s'obscurcissent pour ne plus voir. Fais chanceler leurs reins pour toujours. 25 Déverse sur eux ta colère et que le feu de ton courroux les atteigne. 26 Que leur demeure soit dévastée, qu'il n'y ait plus d'habitants dans leurs tentes. 27 Car ils persécutent celui que tu frappes, ils racontent les souffrances de celui que tu blesses. 28 Ajoute l'iniquité à leur iniquité et qu'ils n'aient pas part à ta justice. 29 Qu'ils soient effacés du livre de vie et qu'ils ne soient pas inscrits avec les justes. 30 Moi, je suis malheureux et souffrant, que ton secours, ô Dieu, me relève. 31 Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, je l'exalterai par des actions de grâces. 32 Et le Seigneur les aura pour plus agréables qu'un taureau, qu'un jeune taureau avec cornes et sabots. 33 Les malheureux, en le voyant, se réjouiront et vous qui cherchez Dieu, votre cœur revivra. 34 Car le Seigneur écoute les pauvres et il ne méprise pas ses captifs. 35 Que les cieux et la terre le célèbrent, les mers et tout ce qui s'y meut 36 car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda, on s'y établira et l'on en prendra possession. 37 La race de ses serviteurs l'aura en héritage et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.
Psaume hébreu N°70 (N°69 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. En mémorial. 2 Ô Dieu, hâte-toi de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 3 Qu'ils soient honteux et confus, ceux qui cherchent mon âme. Qu'ils reculent et rougissent ceux qui désirent ma perte. 4 Qu'ils retournent en arrière à cause de leur honte, ceux qui disent : "Ah ! Ah !" 5 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire à Dieu" ceux qui aiment ton salut. 6 Moi, je suis pauvre et indigent. Ô Dieu, hâte-toi vers moi. Tu es mon aide et mon libérateur : Seigneur, ne tarde pas.
Psaume hébreu N°71 (N°70 dans la Vulgate) 1 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge que jamais je ne sois confondu 2 Dans ta justice, délivre-moi et sauve-moi. Incline vers moi ton oreille et secours-moi. 3 Sois pour moi un rocher inaccessible où je puisse toujours me retirer. Tu as commandé de me sauver, car tu es mon rocher et ma forteresse. 4 Mon Dieu, délivre-moi de la main du méchant, de la main de l'homme inique et cruel. 5 Car tu es mon espérance, Seigneur Dieu, l'objet de ma confiance depuis ma jeunesse. 6 C'est sur toi que je m'appuie depuis ma naissance, toi qui m'as fait sortir du sein maternel, tu es ma louange à jamais. 7 Je suis pour la foule comme un prodige, mais toi, tu es mon puissant refuge. 8 Que ma bouche soit pleine de ta louange, que chaque jour elle exalte ta magnificence. 9 Ne me rejette pas aux jours de ma vieillesse. Au déclin de mes forces ne m'abandonne pas. 10 Car mes ennemis conspirent contre moi et ceux qui épient mon âme se concertent entre eux, 11 disant : "Dieu l'a abandonné. Poursuivez-le. Saisissez-le il n'y a personne pour le défendre." 12 Ô Dieu, ne t'éloigne pas de moi, mon Dieu, hâte-toi de me secourir. 13 Qu'ils soient confus, qu'ils périssent, ceux qui en veulent à ma vie. Qu'ils soient couverts de honte et d'opprobre, ceux qui cherchent ma perte. 14 Pour moi, j'espérerai toujours à toutes tes louanges, j'en ajouterai de nouvelles. 15 Ma bouche publiera ta justice, tout le jour tes faveurs, car je n'en connais pas le nombre. 16 Je dirai tes œuvres puissantes, Seigneur Dieu, je rappellerai ta justice, la tienne seule. 17 Ô Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse et jusqu'à ce jour je proclame tes merveilles. 18 Encore jusqu'à la vieillesse et aux cheveux blancs, Ô Dieu, ne m'abandonne pas, afin que je fasse connaître ta force à la génération présente, ta puissance à la génération future. 19 Ta justice, ô Dieu, atteint jusqu'au ciel, toi qui accomplis de grandes choses, ô Dieu, qui est semblable à toi ? 20 Toi qui nous a causé des épreuves nombreuses et terribles. Mais tu nous rendras la vie et des abîmes de la terre, tu nous feras remonter. 21 Tu relèveras ma grandeur et de nouveau tu me consoleras. 22 Et je louerai au son du luth, je chanterai ta fidélité, ô mon Dieu, je te célébrerai avec la harpe, Saint d'Israël. 23 L'allégresse sera sur mes lèvres, quand je te chanterai et dans mon âme, que tu as délivrée. 24 Et ma langue chaque jour publiera ta justice car ils seront confus et ils rougiront, ceux qui cherchent ma perte.
Psaume hébreu N°72 (N°71 dans la Vulgate) 1 De Salomon. Ô Dieu, donne tes jugements au roi et ta justice au fils du roi. 2 Qu'il dirige ton peuple avec justice et tes malheureux avec équité. 3 Que les montagnes produisent la paix au peuple, ainsi que les collines, par la justice. 4 Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il assiste les enfants du pauvre et qu'il écrase l'oppresseur. 5 Qu'on te révère, tant que subsistera le soleil, tant que brillera la lune, d'âge en âge. 6 Qu'il descende comme la pluie sur le gazon, comme les ondées qui arrosent la terre. 7 Qu'en ses jours le juste fleurisse, avec l'abondance de la paix, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune. 8 Il dominera d'une mer à l'autre, du Fleuve aux extrémités de la terre. 9 Devant lui se prosterneront les habitants du désert et ses ennemis mordront la poussière. 10 Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs, les rois de Saba et de Méroé offriront des présents. 11 Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. 12 Car il délivrera le pauvre qui crie vers lui et le malheureux dépourvu de tout secours. 13 Il aura pitié du misérable et de l'indigent et il sauvera la vie du pauvre. 14 Il les affranchira de l'oppression et de la violence et leur sang aura du prix à ses yeux. 15 Ils vivront et lui donneront de l'or de Saba. Ils feront sans cesse des vœux pour lui, ils le béniront chaque jour. 16 Que les blés abondent dans le pays, jusqu'au sommet des montagnes que leurs épis s'agitent comme les arbres du Liban, que les hommes fleurissent dans la ville comme l'herbe des champs. 17 Que son nom dure à jamais tant que brillera le soleil, que son nom se propage qu'on cherche en lui la bénédiction que toutes les nations le proclament heureux. 18 Béni soit le Seigneur Dieu, le Dieu d'Israël, qui seul fait des prodiges. 19 Béni soit à jamais son nom glorieux. Que toute la terre soit remplie de sa gloire. Amen. Amen. 20 Fin des prières de David, fils d'Isaï.
Psaume hébreu N°73 (N°72 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur. 2 Toutefois j'étais sur le point de fléchir, mon pied a presque glissé. 3 Car je m'indignais contre les impies, en voyant le bonheur des méchants. 4 Pour eux, pas de douleurs jusqu'à la mort, leur corps est plein de vigueur. 5 Ils n'ont pas de part au labeur des mortels, ils ne sont pas frappés avec le reste des hommes. 6 Aussi l'orgueil est la parure de leur cou et la violence, la robe précieuse qui les couvre. 7 L'iniquité sort de leurs entrailles, les pensées de leur cœur se font jour. 8 Ils raillent, ils parlent iniquité et violence, ils profèrent des discours hautains. 9 Ils dirigent leur bouche contre le ciel même et leur langue s'exerce sur la terre. 10 C'est pourquoi mon peuple se tourne de leur côté, il avale l'eau à grands traits. 11 Ils disent : "Comment Dieu saurait-il ? Comment le Très-Haut connaîtrait-il ?" 12 Tels sont les méchants, toujours heureux, ils accroissent leurs richesses. 13 C'est donc en vain que j'ai gardé mon cœur pur, que j'ai lavé mes mains dans l'innocence, 14 tout le jour je suis frappé, chaque matin mon châtiment est là." 15 Si j'avais dit : "Je veux parler comme eux", j'aurai trahi la race de tes enfants. 16 J'ai réfléchi pour comprendre ces choses, la difficulté a été grande à mes yeux, 17 jusqu'à ce que j'aie pénétré dans le sanctuaire de Dieu et pris garde à leur sort final. 18 Oui, tu les places sur des voies glissantes, tu les fais tomber et ils ne sont plus que ruines. 19 Eh quoi. En un instant les voilà détruits. Ils sont anéantis, ils disparaissent dans des catastrophes. 20 Comme on fait d'un songe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image. 21 Lorsque mon cœur s'aigrissait et que je me sentais profondément ému, 22 j'étais stupide et sans intelligence, j'étais comme une brute devant toi. 23 Mais je serai à jamais avec toi, tu m'as saisi la main droite, 24 par ton conseil tu me conduiras et tu me recevras ensuite dans la gloire. 25 Quel autre que toi ai-je au ciel ? Avec toi, je ne désire rien sur la terre. 26 Ma chair et mon cœur se consument, le rocher de mon cœur et mon partage, c'est Dieu à jamais. 27 Voici que ceux qui s'éloignent de toi périssent, tu extermines tous ceux qui te sont infidèles. 28 Pour moi, être uni à Dieu, c'est mon bonheur. Dans le Seigneur Dieu je mets ma confiance afin de raconter toutes tes œuvres.
Psaume hébreu N°74 (N°73 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Pourquoi ô Dieu nous as-tu rejetés pour toujours ? Pourquoi ta colère est-elle allumée contre le troupeau de ton pâturage ? 2 Souviens-toi de ton peuple que tu as acquis aux jours anciens, que tu as racheté pour être la tribu de ton héritage. Souviens-toi de ta montagne de Sion où tu faisais ta résidence. 3 Porte tes pas vers ces ruines irréparables, l'ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire. 4 Tes adversaires ont rugi au milieu de tes saints parvis, ils ont établi pour emblèmes leurs emblèmes. 5 On les a vus, pareils au bûcheron, qui lève la cognée dans une épaisse forêt. 6 Et maintenant, toutes les sculptures ensemble, ils les ont brisées à coups de hache et de marteau. 7 Ils ont livré au feu ton sanctuaire, ils ont abattu et profané la demeure de ton nom. 8 Ils disaient dans leur cœur : "Détruisons-les tous ensemble." Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints. 9 Nous ne voyons plus nos signes, il n'y a plus de prophète et personne parmi nous qui sache jusqu’à quand 10 Jusqu’à quand, ô Dieu, l'oppresseur insultera-t-il, l'ennemi blasphémera-t-il sans cesse ton nom ? 11 Pourquoi retires-tu ta main et ta droite ? Tire-la de ton sein et détruis-les. 12 Pourtant Dieu est mon roi dès les temps anciens, lui qui a opéré tant de délivrances sur la terre. 13 C'est toi qui as divisé la mer par ta puissance, toi qui as brisé la tête des monstres dans les eaux. 14 C'est toi qui as écrasé les têtes de Léviathan et l'as donné en pâture au peuple du désert. 15 C'est toi qui as fait jaillir la source et le torrent, toi qui as mis à sec les fleuves qui ne tarissent pas. 16 A toi est le jour, à toi est la nuit, c'est toi qui as créé la lune et le soleil. 17 C'est toi qui as fixé toutes les limites de la terre, l'été et l'hiver, c'est toi qui les as établis. 18 Souviens-toi, l'ennemi insulte le Seigneur, un peuple insensé blasphème ton nom. 19 Ne livre pas aux bêtes l'âme de ta tourterelle, n'oublie pas pour toujours la vie de tes pauvres. 20 Prends garde à ton alliance car tous les coins du pays sont pleins de repaires de violence. 21 Que l'opprimé ne s'en retourne pas confus, que le malheureux et le pauvre puissent bénir ton nom. 22 Lève-toi, ô Dieu, prends en main ta cause, souviens-toi des outrages que t'adresse chaque jour l'insensé. 23 N'oublie pas les clameurs de tes adversaires, l'insolence toujours croissante de ceux qui te haïssent.
Psaume hébreu N°75 (N°74 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. "Ne détruis pas." Psaume d'Asaph. Cantique. 2 Nous te louons, ô Dieu, nous te louons, ton nom est proche, on raconte tes merveilles. 3 "Quand le temps sera venu, je jugerai avec justice. 4 La terre est ébranlée avec tous ceux qui l'habitent, moi, j'affermis ses colonnes." Séla. 5 Je dis aux orgueilleux : Ne vous enorgueillissez pas et aux méchants : Ne levez pas la tête. 6 Ne levez pas si haut la tête, ne parlez pas avec tant d'arrogance. 7 Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident, ni du désert des montagnes. 8 Non, c'est Dieu qui exerce le jugement, il abaisse l'un et il élève l'autre. 9 Car il y a dans la main du Seigneur une coupe, où bouillonne un vin plein d'aromates. Et il en verse : oui, ils en suceront la lie, ils boiront, tous les méchants de la terre. 10 Et moi, je publierai à jamais, je chanterai les louanges du Dieu de Jacob. 11 Et j'abattrai toutes les cornes des méchants et les cornes du juste seront élevées.
Psaume hébreu N°76 (N°75 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume d'Asaph, cantique. 2 Dieu s'est fait connaître en Juda, en Israël son nom est grand. 3 Il a son tabernacle à Salem et sa demeure en Sion. 4 C'est là qu'il a brisé les éclairs de l'arc, le bouclier, l'épée et la guerre. Séla. 5 Tu resplendis dans ta majesté, sur les montagnes d'où tu fonds sur ta proie. 6 Ils ont été dépouillés, ces héros pleins de cœur, ils se sont endormis de leur sommeil, ils n'ont pas su, tous ces vaillants, se servir de leurs bras. 7 A ta menace, Dieu de Jacob, char et coursier sont restés immobiles. 8 Tu es redoutable, toi. Qui peut se tenir devant toi, quand ta colère éclate ? 9 Du haut du ciel tu as proclamé la sentence, la terre a tremblé et s'est tue, 10 lorsque Dieu s'est levé pour faire justice, pour sauver tous les malheureux du pays. Séla. 11 Ainsi la fureur de l'homme tourne à la gloire et les restes de la colère. 12 Faites des vœux et acquittez-les au Seigneur, votre Dieu, que tous ceux qui l'environnent apportent des dons au Dieu terrible. 13 Il abat l'orgueil des puissants, il est redoutable aux rois de la terre.
Psaume hébreu N°77 (N°76 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, Idithun, psaume d'Asaph. 2 Ma voix s'élève vers Dieu et je crie. Ma voix s'élève vers Dieu, qu'il m'entende. 3 Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur, mes mains sont étendues la nuit sans se lasser, mon âme refuse toute consolation. 4 Je me souviens de Dieu et je gémis, je médite et mon esprit est abattu. Séla. 5 Tu tiens mes paupières ouvertes et, dans mon agitation, je ne peux parler. 6 Alors je pense aux jours anciens, aux années d'autrefois. 7 Je me rappelle mes cantiques pendant la nuit, je réfléchis au dedans de mon cœur et mon esprit se demande : 8 "Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours, ne sera-t-il plus favorable ? 9 Sa bonté est-elle épuisée pour jamais, en est-ce fait de ses promesses pour les âges futurs ? 10 Dieu a-t-il oublié sa clémence, a-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde ?" Séla. 11 Je dis : "Ce qui fait ma souffrance, c'est que la droite du Très-Haut a changé." 12 Je veux rappeler les œuvres du Seigneur, car je me souviens de tes merveilles d'autrefois. 13 Je veux réfléchir sur toutes tes œuvres et méditer sur tes hauts faits. 14 Ô Dieu, tes voies sont saintes, quel Dieu est grand comme notre Dieu ? 15 Tu es le Dieu qui fait des prodiges, tu as manifesté ta puissance parmi les nations. 16 Par ton bras, tu as délivré ton peuple, les fils de Jacob et de Joseph. Séla. 17 Les eaux t'ont vu, ô Dieu, les eaux t'ont vu et elles ont tremblé, les abîmes se sont émus. 18 Les nuages déversèrent leurs eaux, les nuées firent entendre leur voix et tes flèches volèrent de toutes parts. 19 Ton tonnerre retentit dans le tourbillon, les éclairs illuminèrent le monde, la terre frémit et trembla. 20 La mer fut ton chemin, les grandes eaux ton sentier et l'on ne put reconnaître tes traces. 21 Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d'Aaron.
Psaume hébreu N°78 (N°77 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Écoute, ô mon peuple, mon enseignement, prête l'oreille aux paroles de ma bouche. 2 Je vais ouvrir ma bouche pour dire des sentences, je publierai les mystères des temps anciens. 3 Ce que nous avons entendu, ce que nous avons appris, ce que nos pères nous ont raconté, 4 nous ne le cacherons pas à leurs enfants, nous dirons à la génération future, les louanges de Seigneur et sa puissance et les prodiges qu'il a opérés. 5 Il a mis une règle en Jacob, il a établi une loi en Israël, qu'il a enjoint à nos pères d'apprendre à leurs enfants, 6 pour qu'elles soient connues des générations suivantes, des enfants qui naîtraient et qui se lèveraient, pour les raconter à leur tour à leurs enfants. 7 Ainsi ils mettraient en Dieu leur confiance, ils n'oublieraient pas les œuvres de Dieu et ils observeraient ses préceptes, 8 ils ne seraient pas, comme leurs pères, une race indocile et rebelle, une race au cœur volage dont l'esprit n'est pas fidèle à Dieu. 9 Les fils d'Éphraïm, archers habiles à tirer de l'arc, ont tourné le dos au jour du combat, 10 ils n'ont pas gardé l'alliance de Dieu, ils ont refusé de marcher selon sa loi, 11 ils ont mis en oubli ses grandes œuvres et les merveilles qu'il leur avait montrées. 12 Devant leurs pères, il avait fait des prodiges, au pays de l’Égypte, dans les campagnes de Tanis. 13 Il ouvrit la mer pour les faire passer, Il retint les eaux dressées comme un monceau. 14 Il les conduisit le jour par la nuée et toute la nuit par un feu brillant. 15 Il fendit les rochers dans le désert et il donna à boire comme des flots abondants. 16 Du rocher il fit jaillir des ruisseaux et couler l'eau par torrents. 17 Mais ils continuèrent de pécher contre lui, de se révolter contre le Très-Haut dans le désert. 18 Ils tentèrent Dieu dans leur cœur, en demandant de la nourriture selon leur convoitise. 19 Ils parlèrent contre Dieu et dirent : "Dieu pourra-t-il dresser une table dans le désert ? 20 Voici qu'il a frappé le rocher et des eaux ont coulé et des torrents se sont répandus, pourra-t-il aussi nous donner du pain ou bien procurer de la viande à son peuple ?" 21 Le Seigneur entendit et il fut irrité, un feu s'alluma contre Jacob et ta colère s'éleva contre Israël, 22 parce qu'ils n'avaient pas eu foi en Dieu et n'avaient pas espéré en son secours. 23 Cependant il commanda aux nuées d'en haut et il ouvrit les portes du ciel, 24 il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir et leur donna le froment du ciel. 25 Chacun mangea le pain des forts. Il leur envoya de la nourriture à satiété. 26 Il fit souffler dans le ciel le vent d'orient, il amena par sa puissance le vent du midi, 27 il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière et les oiseaux ailés comme le sable des mers. 28 Il les fit tomber au milieu de leur camp, autour de leurs tentes. 29 Ils mangèrent et se rassasièrent à l'excès. Dieu leur donna ce qu'ils avaient désiré. 30 Ils n'avaient pas encore satisfait leur convoitise et leur nourriture était encore à leur bouche, 31 quand la colère de Dieu s'éleva contre eux, il frappa de mort les mieux repus, il abattit les jeunes hommes d'Israël. 32 Après tout cela, ils péchèrent encore et n'eurent pas foi dans ses prodiges. 33 Alors il dissipa leurs jours comme un souffle et leurs années par une fin soudaine. 34 Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient, ils revenaient, empressés à retrouver Dieu, 35 ils se rappelaient que Dieu était leur rocher et le Dieu Très-Haut leur libérateur. 36 Mais ils le trompaient par leurs paroles et leur langue lui mentait, 37 leur cœur n'était pas ferme avec lui, ils n'étaient pas fidèles à son alliance. 38 Mais lui est miséricordieux, il pardonne le péché et ne détruit pas, souvent il retint sa colère et ne se livra pas à toute sa fureur. 39 Il se souvenait qu'ils n'étaient que chair, un souffle qui s'en va et ne revient plus. 40 Que de fois ils se révoltèrent contre lui dans le désert, ils l'irritèrent dans la solitude. 41 Ils ne cessèrent de tenter Dieu et de provoquer le Saint d'Israël. 42 Ils ne se souvinrent plus de sa puissance, du jour où il les délivra de l'oppresseur, 43 où il montra ses prodiges en Égypte, ses actions merveilleuses dans les campagnes de Tanis. 44 Il changea leurs fleuves en sang et ils ne purent boire à leurs ruisseaux. 45 Il envoya contre eux le moucheron qui les dévora et la grenouille qui les fit périr. 46 Il livra leurs récoltes à la sauterelle, le produit de leur travail à ses essaims. 47 Il détruisit leurs vignes par la grêle et leurs sycomores par les grêlons. 48 Il abandonna leur bétail à la grêle et leurs troupeaux aux coups de la foudre. 49 Il déchaîna contre eux le feu de son courroux, la fureur, la rage et la détresse, toute une armée d'anges de malheur. 50 Il donna libre carrière à sa colère, il ne sauva pas leur âme de la mort, il livra leur vie à la destruction. 51 Il frappa tous les premiers-nés en Égypte, les prémices de la force sous les tentes de Cham. 52 Il fit partir son peuple comme des brebis, il les mena comme un troupeau dans le désert. 53 Il les dirigea sûrement, sans qu'ils eussent rien à craindre et la mer engloutit leurs ennemis. 54 Il les fit arriver jusqu'à sa frontière sainte, jusqu'à la montagne que sa droite a conquise. 55 Il chassa les nations devant eux, leur assigna par le sort leur part d'héritage et fit habiter dans leurs tentes les tribus d'Israël. 56 Cependant ils ont encore tenté et provoqué le Dieu Très-Haut et ils n'ont pas observé ses ordonnances. 57 Ils se sont détournés et ont été infidèles comme leurs pères, ils se sont détournés comme un arc trompeur. 58 Ils l'ont irrité par leurs hauts lieux, ils ont excité sa jalousie par leurs idoles. 59 Dieu entendit et s'indigna, il prit Israël en grande aversion. 60 Il dédaigna la demeure de Silo, la tente où il habitait parmi les hommes. 61 Il livra sa force à la captivité et sa majesté aux mains de l'ennemi. 62 Il abandonna son peuple au glaive et il s'indigna contre son héritage. 63 Le feu dévora ses jeunes hommes et ses vierges n'entendirent pas le chant nuptial. 64 Ses prêtres tombèrent par l'épée et ses veuves ne se lamentèrent pas. 65 Le Seigneur se réveilla, comme un homme endormi, pareil au guerrier subjugué par le vin. 66 Il frappa ses ennemis par derrière, il leur infligea une honte éternelle. 67 Mais il prit en aversion la tente de Joseph et il répudia la tribu d'Éphraïm. 68 Il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu'il aimait. 69 Et il bâtit son sanctuaire comme les hauteurs du ciel, comme la terre qu'il a fondée pour toujours. 70 Il choisit David, son serviteur et le tira des bergeries ; 71 Il le prit derrière les brebis mères, pour paître Jacob, son peuple et Israël, son héritage. 72 Et David les guida dans la droiture de son cœur et il les conduisit d'une main habile.
Psaume hébreu N°79 (N°78 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Ô Dieu, les nations ont envahi ton héritage, elles ont profané ton saint temple, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. 2 Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel et la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre. 3 Elles ont versé leur sang comme de l'eau tout autour de Jérusalem et personne pour leur donner la sépulture. 4 Nous sommes devenus un objet d'opprobre pour nos voisins, de risée et de moquerie pour ceux qui nous entourent. 5 Jusqu’à quand, Seigneur, seras-tu irrité pour toujours et ta colère s'allumera-t-elle comme le feu ? 6 Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom. 7 Car ils ont dévoré Jacob et ravagé sa demeure. 8 Ne te souviens plus contre nous des iniquités de nos pères. Que ta compassion vienne en hâte au-devant de nous, car notre misère est à son comble. 9 Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom. Délivre-nous et pardonne nos péchés à cause de ton nom. 10 Pourquoi les nations diraient-elles : "Où est leur Dieu ?" Qu'on connaisse parmi les nations et sous nos yeux, la vengeance que tu tires du sang de tes serviteurs, quand il est répandu. 11 Que les gémissements des captifs montent jusqu'à toi. Selon la grandeur de ton bras, sauve ceux qui vont périr. 12 Fais retomber sept fois dans le cœur de nos voisins les outrages qu'ils t'ont faits, Seigneur. 13 Et nous, ton peuple, le troupeau de ton pâturage, nous te rendrons gloire à jamais, d'âge en âge, nous publierons tes louanges.
Psaume hébreu N°80 (N°79 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis du témoignage, psaume d'Asaph. 2 Pasteur d'Israël, prête l'oreille, toi qui conduis Joseph comme un troupeau, toi qui trônes sur les Chérubins, parais avec splendeur. 3 Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force et viens à notre secours. 4 Ô Dieu, rétablis-nous, fais briller ton visage et nous serons sauvés. 5 Seigneur, Dieu des armées, jusqu’à quand seras-tu irrité contre la prière de ton peuple ? 6 Tu les as nourris d'un pain de larmes, tu les as abreuvés de larmes abondantes. 7 Tu as fait de nous un objet de dispute pour nos voisins et nos ennemis se raillent de nous. 8 Dieu des armées, rétablis-nous, fais briller sur nous ton visage et nous serons sauvés. 9 Tu as arraché de l’Égypte une vigne, tu as chassé les nations et tu l'as plantée. 10 Tu as ménagé de la place devant elle, elle a enfoncé ses racines et rempli la terre. 11 Son ombre couvrait les montagnes et ses rameaux les cèdres de Dieu, 12 elle étendait ses branches jusqu'à la Mer et ses rejetons jusqu'au Fleuve. 13 Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, en sorte que tous les passants la dévastent ? 14 Le sanglier de la forêt la dévore et les bêtes des champs en font leur pâture. 15 Dieu des armées, reviens, regarde du haut du ciel et vois, considère cette vigne. 16 Protège ce que ta droite a planté et le fils que tu t'es choisi. 17 Elle est brûlée par le feu, elle est coupée, devant ton visage menaçante, tout périt. 18 Que ta main soit sur l'homme de ta droite, sur le fils de l'homme que tu t'es choisi. 19 Et nous ne nous éloignerons plus de toi. Rends-nous la vie et nous invoquerons ton nom. 20 Seigneur, Dieu des armées, rétablis-nous. Fais briller sur nous ton visage, et nous serons sauvés.
Psaume hébreu N°81 (Psaume N°80 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne. D'Asaph. 2 Chantez avec allégresse en l'honneur de Dieu, notre force, poussez des cris de joie en l'honneur du Dieu de Jacob. 3 Entonnez l'hymne, au son du tambourin, de la harpe harmonieuse et du luth. 4 Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, à la pleine lune, pour le jour de notre fête. 5 Car c'est un précepte pour Israël, une ordonnance du Dieu de Jacob. 6 Il en fit une loi pour Joseph, quand il marcha contre le pays d’Égypte. J'entends une voix qui m'est inconnue : 7 "J'ai déchargé son épaule du fardeau et ses mains ont quitté la corbeille. 8 Tu as crié dans la détresse et je t'ai délivré, je t'ai répondu du sein de la nuée orageuse. Je t'ai éprouvé aux eaux de Mériba. Séla. 9 "Écoute, mon peuple, je veux te donner un avertissement, Israël, puisses-tu m'écouter. 10 Qu'il n'y ait pas au milieu de toi de dieu étranger, n'adore pas le dieu d'un autre peuple. 11 "C'est moi, le Seigneur, ton Dieu, qui t'ai fait monter du pays d’Égypte. Ouvre la bouche et je la remplirai. 12 "Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël ne m'a pas obéi. 13 Alors je l'ai abandonné à l'endurcissement de son cœur et ils ont suivi leurs propres conseils. 14 "Ah si mon peuple m'écoutait, si Israël marchait dans mes voies, 15 bientôt je confondrais leurs ennemis, je tournerais ma main contre leurs oppresseurs. 16 "Ceux qui haïssent le Seigneur le flatteraient et la durée d'Israël serait assurée pour toujours. 17 Je le nourrirais de la fleur de froment et je le rassasierais du miel du rocher."
Psaume hébreu N°82 (N°81 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée du Tout-Puissant, au milieu des dieux il rend son arrêt : 2 "Jusqu’à quand jugerez-vous injustement et prendrez-vous parti pour les méchants ? Séla. 3 "Rendez justice au faible et à l'orphelin, faites droit au malheureux et au pauvre, 4 sauvez le misérable et l'indigent, délivrez-les de la main des méchants. 5 "Ils n'ont ni savoir ni intelligence, ils marchent dans les ténèbres, tous les fondements de la terre sont ébranlés. 6 "J'ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut. 7 Cependant, vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme le premier venu des princes." 8 Lève-toi, ô Dieu, juge la terre, car toutes les nations t'appartiennent.
Psaume hébreu N°83 (N°82 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume d'Asaph. 2 Ô Dieu, ne reste pas dans l'inaction, ne te tais pas et ne te repose pas, ô Dieu. 3 Car voici que tes ennemis s'agitent bruyamment, ceux qui te haïssent lèvent la tête. 4 Ils forment contre ton peuple un dessein perfide, ils conspirent contre ceux que tu protèges. 5 "Venez, disent-ils, exterminons-les d'entre les nations et qu'on ne prononce plus le nom d'Israël." 6 Ils se concertent tous d'un même cœur, contre toi ils forment une alliance, 7 les tentes d'Édom et les Ismaélites, Moab et les Agaréniens, 8 Gébal, Ammon et Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr. 9 Assur aussi se joint à eux et prête son bras aux enfants de Lot. Séla. 10 Traite-les comme Madian, comme Sisara, comme Jabin au torrent de Cison. 11 Ils ont été anéantis à Endor, ils ont servi d'engrais à la terre. 12 Traite leurs chefs comme Oreb et Zeb et tous leurs princes comme Zébée et Salmana. 13 Car ils disent : "Emparons-nous des demeures de Dieu." 14 Mon Dieu, rends-les semblables au tourbillon, au chaume qu'emporte le vent. 15 Comme le feu dévore la forêt, comme la flamme embrase les montagnes, 16 ainsi poursuis-les dans ta tempête, épouvante-les dans ton ouragan. 17 Couvre leurs faces d'ignominie, afin qu'ils cherchent ton nom, Seigneur. 18 Qu'ils soient à jamais dans la confusion et l'épouvante, dans la honte et dans la ruine. 19 Qu'ils sachent que toi, ton nom est le Seigneur, tu es seul le Très-Haut sur toute la terre.
Psaume hébreu N°84 (N°83 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, psaume des fils de Coré. 2 Que tes demeures sont aimables, Seigneur des armées. 3 Mon âme s'épuise en soupirant après les parvis du Seigneur, mon cœur et ma chair tressaillent vers le Dieu vivant. 4 Le passereau même trouve une demeure et l'hirondelle un nid où elle repose ses petits : Tes autels, Seigneur des armées, mon roi et mon Dieu. 5 Heureux ceux qui habitent ta maison. Ils peuvent te louer encore. Séla. 6 Heureux les hommes qui ont en toi leur force, ils ne pensent qu'aux saintes montées. 7 Lorsqu'ils traversent la vallée des Larmes, ils la changent en un lieu plein de sources et la pluie d'automne la couvre aussi de bénédictions. 8 Pendant la marche s'accroît la vigueur et ils paraissent devant Dieu à Sion : 9 "Seigneur, Dieu des armées, disent-ils, écoute ma prière, prête l'oreille, Dieu de Jacob." Séla. 10 Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu et regarde la face de ton Oint. 11 Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille, je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que d'habiter sous les tentes des méchants. 12 Car le Seigneur Dieu est un soleil et un bouclier, le Seigneur donne la grâce et la gloire, il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'innocence. 13 Seigneur des armées, heureux celui qui se confie en toi.
Psaume hébreu N°85 (N°84 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. 2 Tu as été favorable à ton pays, Seigneur, tu as ramené les captifs de Jacob, 3 tu as pardonné l'iniquité à ton peuple, tu as couvert tous ses péchés. Séla. 4 Tu as retiré toute ton indignation, tu es revenu de l'ardeur de ta colère. 5 Rétablis-nous, Dieu de notre salut, mets fin à ton sentiment contre nous. 6 Seras-tu toujours irrité contre nous, prolongeras-tu ton courroux éternellement ? 7 Ne nous feras-tu pas revenir à la vie, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? 8 Seigneur, fais-nous voir ta bonté et accorde-nous ton salut. 9 Je veux écouter ce que dira le Seigneur Dieu. Il a des paroles de paix pour son peuple et pour ses fidèles, pourvu qu'ils ne retournent pas à leur folie. 10 Oui, son salut est proche de ceux qui le craignent et la gloire habitera de nouveau dans notre pays. 11 La bonté et la vérité vont se rencontrer, la justice et la paix s'embrasseront. 12 La vérité germera de la terre et la justice regardera du haut du ciel. 13 Le Seigneur lui-même accordera tout bien et notre terre donnera son fruit. 14 La justice marchera devant lui et tracera le chemin à ses pas.
Psaume hébreu N°86 (N°85 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Prête l'oreille, Seigneur, exauce-moi, car je suis malheureux et indigent. 2 Garde mon âme car je suis pieux, sauve ton serviteur, ô mon Dieu, il met sa confiance en toi. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je crie vers toi tout le jour. 4 Réjouis l'âme de ton serviteur, car vers toi, Seigneur, j'élève mon âme. 5 Car tu es bon, Seigneur et clément et plein de compassion pour tous ceux qui t'invoquent. 6 Seigneur, prête l'oreille à ma prière, sois attentif à la voix de mes supplications. 7 Je t'invoque au jour de ma détresse et tu m'exauceras. 8 Nul ne t'égale parmi les dieux, Seigneur, rien ne ressemble à tes œuvres. 9 Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur et rendre gloire à ton nom. 10 Car tu es grand et tu opères des prodiges. Toi seul, tu es Dieu. 11 Enseigne-moi tes voies, Seigneur, je veux marcher dans ta fidélité. Attache mon cœur à la crainte de ton nom. 12 Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu et je glorifierai ton nom à jamais. 13 Car ta bonté est grande envers moi, tu as tiré mon âme du fond du schéol. 14 Ô Dieu, des orgueilleux se sont élevés contre moi, une troupe d'hommes violents en veulent à ma vie, sans tenir aucun compte de toi. 15 Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. 16 Tourne vers moi tes regards et aie pitié de moi, donne ta force à ton serviteur et sauve le fils de ta servante. 17 Signale ta bonté envers moi, que mes ennemis le voient et soient confondus car c'est toi, Seigneur, qui m'assistes et me consoles.
Psaume hébreu N°87 (N°86 dans la Vulgate) 1 Psaume des fils de Coré. Cantique. Il l'a fondée sur les saintes montagnes. 2 Le Seigneur aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob. 3 Des choses glorieuses ont été dites sur toi, cité de Dieu. Séla. 4 "Je nommerai Rahab et Babylone parmi ceux qui me connaissent, voici les Philistins et Tyr, avec l’Éthiopie : c'est là qu'ils sont nés." 5 Et l'on dira de Sion : Celui-ci et celui-là y est né, c'est Lui, le Très-Haut, qui l'a fondée. 6 Le Seigneur inscrira au rôle des peuples : "Celui-ci est né là." Séla. 7 Et chanteurs et musiciens disent : "Toutes mes sources sont en toi."
Psaume hébreu N°88 (N°87 dans la Vulgate) 1 Cantiques, psaume des fils de Coré. Au maître de chant. A chanter sur le ton plaintif. Cantique d'Héman l'Ezrahite. 2 Seigneur, Dieu de mon salut, quand je crie la nuit devant toi, 3 que ma prière arrive en ta présence, prête l'oreille à mes supplications 4 car mon âme est rassasiée de maux et ma vie touche au schéol. 5 On me compte parmi ceux qui descendent dans la fosse, je suis comme un homme à bout de forces. 6 Je suis comme délaissé parmi les morts, pareil aux cadavres étendus dans le tombeau, dont tu n'as plus le souvenir et qui sont soustraits à ta main. 7 Tu m'as jeté au fond de la fosse, dans les ténèbres, dans les abîmes. 8 Sur moi s'appesantit ta fureur, tu m'accables de tous tes flots. Séla. 9 Tu as éloigné de moi mes amis, tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur, je suis emprisonné sans pouvoir sortir. 10 Mes yeux se consument dans la souffrance. Je t'invoque tout le jour, Seigneur, j'étends les mains vers toi. 11 Feras-tu un miracle pour les morts, ou bien les ombres se lèveront-elles pour te louer ? Séla. 12 Publie-t-on ta bonté dans le tombeau, ta fidélité dans l'abîme ? 13 Tes prodiges sont-ils connus dans la région des ténèbres et ta justice dans la terre de l'oubli ? 14 Et moi, Seigneur, je crie vers toi, ma prière va au-devant de toi dès le matin. 15 Pourquoi, Seigneur, repousses-tu mon âme, me caches-tu ton visage ? 16 Je suis malheureux et moribond depuis ma jeunesse, sous le poids de tes terreurs, je ne sais que devenir. 17 Tes fureurs passent sur moi, tes épouvantes m'accablent. 18 Comme des eaux débordées elles m'environnent tout le jour, elles m'assiègent toutes ensemble. 19 Tu as éloigné de moi mes amis et mes proches ; mes compagnons, ce sont les ténèbres de la tombe.
Psaume hébreu N°89 (N°88 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Ethan l'Ezrahite. 2 Je veux chanter à jamais les bontés de Seigneur, à toutes les générations ma bouche fera connaître ta fidélité. 3 Car je dis : La bonté est un édifice éternel, dans les cieux tu as établi ta fidélité. 4 "J'ai contracté alliance avec mon élu, j'ai fait ce serment à David, mon serviteur : 5 je veux affermir ta race pour toujours, établir ton trône pour toutes les générations." Séla. 6 Les cieux célèbrent tes merveilles, Seigneur et ta fidélité dans l'assemblée des saints. 7 Car qui pourrait, dans le ciel, se comparer au Seigneur ? Qui est semblable au Seigneur parmi les fils de Dieu ? 8 Dieu est terrible dans la grande assemblée des saints, il est redoutable pour tous ceux qui l'entourent. 9 Seigneur, Dieu des armées, qui est comme toi ? Tu es puissant, Seigneur et ta fidélité t'environne. 10 C'est toi qui domptes l'orgueil de la mer, quand ses flots se soulèvent, c'est toi qui les apaises. 11 C'est toi qui écrasas Rahab comme un cadavre, qui dispersas tes ennemis par la force de ton bras. 12 A toi sont les cieux, à toi aussi la terre, le monde et ce qu'il contient, c'est toi qui l'as fondé. 13 Tu as créé le nord et le midi, le Thabor et l'Hermon tressaillent à ton nom. 14 Ton bras est armé de puissance, ta main est forte, ta droite élevée. 15 La justice et l'équité sont le fondement de ton trône, la bonté et la fidélité se tiennent devant ton visage. 16 Heureux le peuple qui connaît les joyeuses acclamations, qui marche à la clarté de ton visage, Seigneur. 17 Il se réjouit sans cesse en ton nom et il s'élève par ta justice. 18 Car tu es sa gloire et sa puissance et ta faveur élève notre force. 19 Car du Seigneur vient notre bouclier et du Saint d'Israël notre roi. 20 Tu parlas jadis dans une vision à ton bien-aimé, en disant : "J'ai prêté assistance à un héros, j'ai élevé un jeune homme du milieu du peuple. 21 J'ai trouvé David, mon serviteur, je l'ai oint de mon huile sainte. 22 Ma main sera constamment avec lui et mon bras le fortifiera. 23 "L'ennemi ne le surprendra pas et le fils d'iniquité ne l'emportera pas sur lui. 24 J'écraserai devant lui ses adversaires et je frapperai ceux qui le haïssent. 25 Ma fidélité et ma bonté seront avec lui et par mon nom grandira sa puissance. 26 J'étendrai sa main sur la mer et sa droite sur les fleuves. 27 "Il m'invoquera : Tu es mon père, mon Dieu et le rocher de mon salut, 28 et moi je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre. 29 Je lui conserverai ma bonté à jamais et mon alliance lui sera fidèle. 30 J'établirai sa postérité pour jamais et son trône aura les jours des cieux. 31 "Si ses fils abandonnent ma loi et ne marchent pas selon mes ordonnances, 32 s'ils violent mes préceptes et n'observent pas mes commandements, 33 je punirai du bâton leurs transgressions et par des coups leurs iniquités, 34 mais je ne lui retirerai pas ma bonté et je ne ferai pas mentir ma fidélité. 35 "Je ne violerai pas mon alliance et je ne changerai pas la parole sortie de mes lèvres. 36 Je l'ai juré une fois par ma sainteté, non, je ne mentirai pas à David. 37 Sa postérité subsistera éternellement, son trône sera devant moi comme le soleil, 38 comme la lune, il est établi pour toujours et le témoin qui est au ciel est fidèle." Séla. 39 Et toi, tu as rejeté et tu as dédaigné et tu t'es irrité contre ton Oint. 40 Tu as pris en dégoût l'alliance avec son serviteur, tu as jeté à terre son diadème profané. 41 Tu as renversé toutes ses murailles, tu as mis en ruines ses forteresses. 42 Tous les passants le dépouillent, il est devenu l'opprobre de ses voisins. 43 Tu as élevé la droite de ses oppresseurs, tu as réjoui tous ses ennemis. 44 Tu as fait retourner en arrière le tranchant de son glaive et tu ne l'as pas soutenu dans le combat. 45 Tu l'as dépouillé de sa splendeur et tu as jeté par terre son trône. 46 Tu as abrégé les jours de sa jeunesse et tu l'as couvert d'ignominie. Séla. 47 Jusqu’à quand, Seigneur, te cacheras-tu pour toujours et ta fureur s'embrasera-t-elle comme le feu ? 48 Rappelle-toi la brièveté de ma vie et pour quelle vanité tu as créé les fils de l'homme. 49 Quel est le vivant qui ne verra pas la mort, qui soustraira son âme au pouvoir du schéol ? Séla. 50 Où sont, Seigneur, tes bontés d'autrefois, que tu juras à David dans ta fidélité ? 51 Souviens-toi, Seigneur, de l'opprobre de tes serviteurs, souviens-toi que je porte dans mon sein les outrages de tant de peuples nombreux. 52 Souviens-toi des outrages de tes ennemis, Seigneur, de leurs outrages contre les pas de ton Oint. 53 Béni soit à jamais le Seigneur. Amen. Amen.
Psaume hébreu N°90 (N°89 dans la Vulgate) 1 Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur, tu as été pour nous un refuge d'âge en âge. 2 Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses enfanté la terre et le monde, de l'éternité à l'éternité tu es, ô Dieu. 3 Tu réduis les mortels en poussière et tu dis : "Retournez, fils de l'homme." 4 Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d'hier, quand il passe et comme une veille de la nuit. 5 Tu les emportes, semblables à un songe, le matin, comme l'herbe, ils repoussent. 6 Le matin, elle fleurit et pousse. Le soir, elle se flétrit et se dessèche. 7 Ainsi nous sommes consumés par ta colère et ta fureur nous terrifie. 8 Tu mets devant toi nos iniquités, nos fautes cachées à la lumière de ton visage. 9 Tous nos jours disparaissent par ton courroux, nous voyons nos années s'évanouir comme un son léger. 10 Nos jours s'élèvent à soixante-dix ans, et dans leur pleine mesure à quatre-vingts ans et leur splendeur n'est que peine et misère, car ils passent vite et nous nous envolons. 11 Qui comprend la puissance de ta colère et ton courroux, selon la crainte qui t'est due ? 12 Enseigne-nous à bien compter nos jours afin que nous acquérions un cœur sage. 13 Reviens Seigneur, jusqu’à quand ? Aie pitié de tes serviteurs. 14 Rassasie-nous le matin de ta bonté et nous serons tous nos jours dans la joie et l'allégresse. 15 Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d'années que nous avons connu le malheur. 16 Que ton œuvre se manifeste à tes serviteurs, ainsi que ta gloire, pour leurs enfants. 17 Que la faveur du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous. Affermis pour nous l'ouvrage de nos mains. Oui, affermis l'ouvrage de nos mains.
Psaume hébreu N°91 (N°90 dans la Vulgate) 1 Celui qui s'abrite sous la protection du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant. 2 Je dis au Seigneur : "Tu es mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie." 3 Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur et de la peste funeste. 4 Il te couvrira de ses ailes, et sous ses plumes tu trouveras un refuge. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. 5 Tu n'auras à craindre ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole pendant le jour, 6 ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui ravage en plein midi. 7 Que mille tombent à ton côté et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint. 8 De tes yeux seulement tu regarderas et tu verras la rétribution des méchants. 9 Car tu as dit : "Tu es mon refuge, Seigneur." Tu as fait du Très-Haut ton asile. 10 Le malheur ne viendra pas jusqu'à toi, aucun fléau n'approchera de ta tente. 11 Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. 12 Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. 13 Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon. 14 "Puisqu'il s'est attaché à moi, je le délivrerai, je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom. 15 Il m'invoquera et je l'exaucerai. Je serai avec lui dans la détresse. Je le délivrerai et le glorifierai. 16 Je le rassasierai de longs jours et je lui ferai voir mon salut."
Psaume hébreu N°92 (N°91 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. 2 Il est bon de louer le Seigneur et de célébrer ton nom, ô Très-Haut, 3 de publier le matin ta bonté et ta fidélité pendant la nuit, 4 sur l'instrument à dix cordes et sur le luth, avec les accords de la harpe. 5 Tu me réjouis, Seigneur, par tes œuvres et je tressaille devant les ouvrages de tes mains. 6 Que tes œuvres sont grandes, Seigneur, que tes pensées sont profondes. 7 L'homme stupide n'y connaît rien et l'insensé ne peut rien y comprendre. 8 Quand les méchants croissent comme l'herbe et que fleurissent tous ceux qui font le mal, c'est pour être exterminés à jamais. 9 Mais toi, tu es élevé pour l'éternité, Seigneur. 10 Car voici que tes ennemis, Seigneur, voici que tes ennemis périssent, tous ceux qui font le mal sont dispersés. 11 Et tu élèves ma corne, comme celle du buffle, je suis arrosé avec une huile fraîche. 12 Mon œil se plaît à contempler mes ennemis et mon oreille à entendre les méchants qui s'élèvent contre moi. 13 Le juste croîtra comme le palmier, il s'élèvera comme le cèdre du Liban. 14 Plantés dans la maison du Seigneur, ils fleuriront dans les parvis de notre Dieu. 15 Ils porteront encore des fruits dans la vieillesse, ils seront pleins de sève et verdoyants, 16 pour proclamer que le Seigneur est juste : il est mon rocher et il n'y a pas en lui d'injustice.
Psaume hébreu N°93 (N°92 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, il est revêtu de majesté, le Seigneur est revêtu, il est ceint de force, aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas. 2 Ton trône est établi dès l'origine, tu es dès l'éternité. 3 Les fleuves élèvent, ô Seigneur, les fleuves élèvent leurs voix, les fleuves élèvent leurs flots retentissants. 4 Plus que la voix des grandes eaux, des vagues puissantes de la mer, le Seigneur est magnifique dans les hauteurs. 5 Tes témoignages sont immuables, la sainteté convient à ta maison, Seigneur, pour toute la durée des jours.
Psaume hébreu N°94 (N°93 dans la Vulgate) 1 Dieu des vengeances, Seigneur, Dieu des vengeances, parais. 2 Lève-toi, juge de la terre, rends aux superbes selon leurs œuvres. 3 Jusqu’à quand les méchants, Seigneur, jusqu’à quand les méchants triompheront-ils ? 4 Ils se répandent en discours arrogants, ils se glorifient, tous ces artisans d'iniquité. 5 Seigneur, ils écrasent ton peuple, ils oppriment ton héritage, 6 ils égorgent la veuve et l'étranger, ils massacrent les orphelins. 7 Et ils disent : "le Seigneur ne regarde pas, le Dieu de Jacob ne fait pas attention." 8 Comprenez-donc, stupides enfants du peuple. Insensés, quand aurez-vous l'intelligence ? 9 Celui qui a planté l'oreille n'entendrait-il pas ? Celui qui a formé l'œil ne verrait-il pas ? 10 Celui qui châtie les nations ne punirait-il pas ? Celui qui donne à l'homme l'intelligence ne reconnaîtrait-il pas ? 11 Le Seigneur connaît les pensées des hommes, il sait qu'elles sont vaines. 12 Heureux l'homme que tu instruis, Seigneur et à qui tu donnes l'enseignement de ta loi, 13 pour l'apaiser aux jours du malheur, jusqu'à ce que la fosse soit creusée pour le méchant. 14 Car le Seigneur ne rejettera pas son peuple, il n'abandonnera pas son héritage, 15 mais le jugement redeviendra conforme à la justice et tous les hommes au cœur droit y applaudiront. 16 Qui se lèvera pour moi contre les méchants ? Qui me soutiendra contre ceux qui font le mal ? 17 Si le Seigneur n'était pas mon secours, mon âme habiterait bientôt le séjour du silence. 18 Quand je dis : "Mon pied chancelle", ta bonté, Seigneur, me soutient. 19 Quand les angoisses s'agitent en foule dans ma pensée, tes consolations réjouissent mon âme. 20 A-t-il rien de commun avec toi le tribunal de perdition, qui fait le mal dans les formes légales ? 21 Ils s'empressent contre la vie du juste et ils condamnent le sang innocent. 22 Mais le Seigneur est ma forteresse, mon Dieu est le rocher où je m'abrite. 23 Il fera retomber sur eux leur iniquité, il les exterminera par leur propre malice, il les exterminera, Seigneur, notre Dieu.
Psaume hébreu N°95 (N°94 dans la Vulgate) 1 Venez, chantons avec allégresse pour le Seigneur. Poussons des cris de joie vers le Rocher de notre salut 2 Allons au-devant de lui avec des louanges, faisons retentir des hymnes en son honneur. 3 Car c'est un grand Dieu que le Seigneur, un grand roi au-dessus de tous les dieux. 4 Il tient dans sa main les fondements de la terre et les sommets des montagnes sont à lui. 5 A lui la mer, car c'est lui qui l'a faite, la terre aussi, ses mains l'ont formée. 6 Venez, prosternons-nous et adorons, fléchissons le genou devant le Seigneur, notre Créateur. 7 Car il est notre Dieu et nous, nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau que sa main conduit. Oh si vous pouviez écouter aujourd'hui sa voix. 8 N'endurcissez pas votre cœur comme à Mériba, comme à la journée de Massa, dans le désert, 9 où vos pères m'ont tenté, m'ont éprouvé, quoiqu'ils eussent vu mes œuvres. 10 Pendant quarante ans j'eus cette race en dégoût et je dis : « C'est un peuple au cœur égaré et ils n'ont pas connu mes voies. » 11 Aussi je jurai dans ma colère : « ils n'entreront pas dans mon repos. »
Psaume hébreu N°96 (N°95 dans la Vulgate) 1 Chantez au Seigneur un cantique nouveau. Chantez au Seigneur, vous habitants de toute la terre 2 Chantez au Seigneur, bénissez son nom. Annoncez de jour en jour son salut. 3 Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples. 4 Car le Seigneur est grand et digne de toute louange, il est redoutable par-dessus tous les dieux, 5 car tous les dieux des peuples sont néant. Mais le Seigneur a fait les cieux. 6 La splendeur et la magnificence sont devant lui, la puissance et la majesté sont dans son sanctuaire. 7 Rendez au Seigneur, famille des peuples, rendez au Seigneur gloire et puissance 8 Rendez au Seigneur la gloire due à son nom. Apportez l'offrande et venez dans ses parvis. 9 Prosternez-vous devant le Seigneur avec l'ornement sacré, tremblez devant lui, vous, habitants de toute la terre. 10 Dites parmi les nations : "le Seigneur est roi, aussi le monde sera stable et ne chancellera pas, il jugera les peuples avec droiture." 11 Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l'allégresse. Que la mer s'agite avec tout ce qu'elle contient. 12 Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme, que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie, 13 devant le Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice et les peuples selon sa fidélité.
Psaume hébreu N°97 (N°96 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, que la terre soit dans l'allégresse, que les îles nombreuses se réjouissent. 2 La nuée et l'ombre l'environnent, la justice et l'équité sont la base de son trône. 3 Le feu s'avance devant lui et dévore à l'entour ses adversaires. 4 Ses éclairs illuminent le monde, la terre le voit et tremble. 5 Les montagnes se fondent, comme la cire, devant le Seigneur, devant le Seigneur de toute la terre. 6 Les cieux proclament sa justice et tous les peuples contemplent sa gloire. 7 Ils seront confondus tous les adorateurs d'images, qui sont fiers de leurs idoles. Tous les dieux se prosternent devant lui. 8 Sion a entendu et s'est réjouie, les filles de Juda sont dans l'allégresse à cause de tes jugements, Seigneur. 9 Car toi, Seigneur, tu es le Très-Haut sur toute la terre, tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux. 10 Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal. Il garde les âmes de ses fidèles, il les délivre de la main des méchants. 11 La lumière est semée pour le juste et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. 12 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et rendez gloire à son saint nom.
Psaume hébreu N°98 (N°97 dans la Vulgate) 1 Psaume. Chantez au Seigneur un cantique nouveau car il a fait des prodiges, sa droite et son bras saints lui ont donné la victoire. 2 Le Seigneur a manifesté son salut, il a révélé sa justice aux yeux des nations. 3 Il s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la maison d'Israël. Toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu. 4 Poussez vers le Seigneur des cris de joie, vous, habitants de toute la terre, faites éclater votre allégresse au son des instruments. 5 Célébrez le Seigneur sur la harpe, sur la harpe et au son des cantiques. 6 Avec les trompettes et au son du cor, poussez des cris de joie devant le Roi, le Seigneur. 7 Que la mer s'agite avec tout ce qu'elle renferme, que la terre et ses habitants fassent éclater leur allégresse. 8 Que les fleuves applaudissent, qu'ensemble les montagnes poussent des cris de joie 9 devant Seigneur car il vient pour juger la terre, il jugera le monde avec justice et les peuples avec équité.
Psaume hébreu N°99 (N°98 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, les peuples tremblent, il est assis sur les Chérubins, la terre chancelle. 2 Le Seigneur est grand dans Sion, il est élevé au-dessus de tous les peuples. 3 Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable. Il est saint. 4 Qu'on célèbre la puissance du Roi qui aime la justice. Tu affermis la droiture, tu exerces en Jacob la justice et l'équité. 5 Exaltez le Seigneur, notre Dieu et prosternez-vous devant l'escabeau de ses pieds. Il est saint. 6 Moïse et Aaron étaient parmi ses prêtres et Samuel parmi ceux qui invoquaient son nom. Ils invoquaient le Seigneur et il les exauçait, 7 il leur parlait dans la colonne de nuée, ils observaient ses commandements et la loi qu'il leur avait donnée. 8 Seigneur, notre Dieu, tu les exauças, tu fus pour eux un Dieu clément et tu les punis de leurs fautes. 9 Exaltez le Seigneur, notre Dieu et prosternez-vous devant sa montagne sainte car il est saint le Seigneur notre Dieu.
Psaume hébreu N°100 (N°99 dans la Vulgate) 1 Psaume de louange. Poussez des cris de joie vers le Seigneur, vous, habitants de toute la terre. 2 Servez le Seigneur avec joie, venez en sa présence avec allégresse. 3 Reconnaissez que le Seigneur est Dieu. C'est lui qui nous a faits et nous lui appartenons, nous sommes son peuple et le troupeau de son pâturage. 4 Venez à ses portiques avec des louanges, à ses parvis avec des cantiques, célébrez-le, bénissez son nom. 5 Car le Seigneur est bon, sa miséricorde est éternelle et sa fidélité demeure d'âge en âge.
Psaume hébreu N°101 (N°100 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Je veux chanter la bonté et la justice. C'est toi, Seigneur que je veux célébrer. 2 Je prendrai garde à la voie de l'innocence. Quand viendras-tu à moi ? Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur, au milieu de ma maison. 3 Je ne mettrai devant mes yeux aucune action mauvaise. Je hais la conduite perverse, elle ne s'attachera pas à moi. 4 Un cœur faux ne sera jamais le mien, je ne veux pas connaître le mal. 5 Le détracteur qui déchire en secret son prochain, je l'exterminerai. L'homme au regard hautain et au cœur gonflé d'orgueil, je ne le supporterai pas. 6 J'aurai les yeux sur les hommes fidèles du pays, pour qu'ils demeurent auprès de moi. Celui qui marche dans une voie intègre sera mon serviteur. 7 Il n'aura pas de place dans ma maison, celui qui agit avec fourberie. Celui qui profère le mensonge ne subsistera pas devant mes yeux. 8 Chaque matin j'exterminerai tous les méchants du pays, afin de retrancher de la cité du Seigneur tous ceux qui commettent l'iniquité.
Psaume hébreu N°102 (N°101 dans la Vulgate) 1 Prière du malheureux, lorsqu'il est accablé et qu'il répand sa plainte devant le Seigneur. 2 Seigneur écoute ma prière et que mon cri arrive jusqu'à toi. 3 Ne me cache pas ton visage, au jour de ma détresse, incline vers moi ton oreille, quand je crie, hâte-toi de m'exaucer. 4 Car mes jours s'évanouissent comme en fumée et mes os sont embrasés comme par un feu. 5 Frappé comme l'herbe, mon cœur se dessèche, j'oublie même de manger mon pain. 6 A force de crier et de gémir, mes os s'attachent à ma chair. 7 Je ressemble au pélican du désert, je suis devenu comme le hibou des ruines. 8 Je passe les nuits sans sommeil, comme l'oiseau solitaire sur le toit. 9 Tout le jour mes adversaires m'outragent, mes ennemis furieux jurent ma ruine. 10 Je mange la cendre comme du pain et je mêle mes larmes à mon breuvage, 11 à cause de ta colère et de ton indignation car tu m'as soulevé et jeté au loin. 12 Mes jours sont comme l'ombre qui s'allonge et je me dessèche comme l'herbe. 13 Mais toi, Seigneur, tu es assis sur un trône éternel et ta mémoire vit d'âge en âge. 14 Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion, car le temps de lui faire grâce, le moment fixé est venu. 15 Car tes serviteurs en chérissent les pierres, ils s'attendrissent sur sa poussière. 16 Alors les nations révéreront le nom du Seigneur et tous les rois de la terre ta majesté, 17 parce que le Seigneur a rebâti Sion, il s'est montré dans sa gloire. 18 Il s'est tourné vers la prière du misérable, il n'a pas dédaigné sa supplication. 19 Que cela soit écrit pour la génération future et que le peuple qui sera créé célèbre le Seigneur, 20 parce qu'il a regardé de sa sainte hauteur, parce que le Seigneur a regardé des cieux sur la terre, 21 pour écouter les gémissements des captifs, pour délivrer ceux qui sont voués à la mort, 22 afin qu'ils publient dans Sion le nom du Seigneur et sa louange dans Jérusalem 23 quand s'assembleront tous les peuples et les royaumes pour servir le Seigneur. 24 Il a brisé ma force sur le chemin, il a abrégé mes jours. 25 Je dis : Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours, toi, dont les années durent d'âge en âge. 26 Au commencement tu as fondé la terre et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. 27 Ils périront, mais toi, tu subsistes. Ils s'useront tous comme un vêtement. Tu les changeras comme un manteau et ils seront changés, 28 mais toi, tu restes le même et tes années n'ont pas de fin. 29 Les fils de tes serviteurs habiteront leur pays et leur postérité sera stable devant toi.
Psaume hébreu N°103 (N°102 dans la Vulgate) 1 De David. Mon âme, bénis le Seigneur et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. 2 Mon âme, bénis le Seigneur et n'oublie pas ses nombreux bienfaits. 3 C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies. 4 C'est lui qui délivre ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de miséricorde. 5 C'est lui qui comble de biens tes désirs et ta jeunesse renouvelée a la vigueur de l'aigle. 6 Le Seigneur exerce la justice, il fait droit à tous les opprimés. 7 Il a manifesté ses voies à Moïse, ses grandes œuvres aux enfants d'Israël. 8 Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. 9 Ce n'est pas pour toujours qu'il réprimande, il ne garde pas à jamais sa colère. 10 Il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous châtie pas selon nos iniquités. 11 Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. 12 Autant l'orient est loin de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. 13 Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent. 14 Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. 15 L'homme, ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs. 16 Qu'un souffle passe sur lui, il n'est plus et le lieu qu'il occupait ne le connaît plus. 17 Mais la bonté du Seigneur dure à jamais pour ceux qui le craignent et sa justice pour les enfants de leurs enfants, 18 pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements pour les observer. 19 Le Seigneur a établi son trône dans les cieux et son empire s'étend sur toutes choses. 20 Bénissez le Seigneur, vous ses anges, qui êtes puissants et forts et qui exécutez ses ordres, en obéissant à la voix de sa parole. 21 Bénissez le Seigneur vous toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs et qui exécutez sa volonté. 22 Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination. Mon âme, bénis le Seigneur.
Psaume hébreu N°104 (N°103 dans la Vulgate) 1 Mon âme, bénis le Seigneur. Seigneur, mon Dieu, tu es infiniment grand. Tu es revêtu de majesté et de splendeur. 2 Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau, il déploie les cieux comme une tente. 3 Dans les eaux du ciel, il bâtit sa demeure, des nuées il fait son char, il s'avance sur les ailes du vent. 4 Des vents, il fait ses messagers, des flammes de feu ses serviteurs. 5 Il a affermi la terre sur ses bases, elle est à jamais inébranlable. 6 Tu l'avais enveloppée de l'abîme comme d'un vêtement, les eaux recouvraient les montagnes. 7 Elles s'enfuirent devant ta menace, au bruit de ton tonnerre, elles reculèrent épouvantées. 8 Les montagnes surgirent, les vallées se creusèrent, au lieu que tu leur avais assigné. 9 Tu poses une limite que les eaux ne franchiront plus, elles ne reviendront plus couvrir la terre. 10 Il envoie les sources dans les vallées, elles s'écoulent entre les montagnes. 11 Elles abreuvent tous les animaux des champs, les onagres viennent y étancher leur soif. 12 Les oiseaux du ciel habitent sur leurs bords et font résonner leur voix dans le feuillage. 13 De sa haute demeure, il arrose les montagnes, la terre se rassasie du fruit de tes œuvres. 14 Il fait croître l'herbe pour les troupeaux et les plantes pour l'usage de l'homme. Il tire le pain du sein de la terre 15 et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, il lui donne l'huile qui brille sur son visage et le pain qui affermit son cœur. 16 Les arbres du Seigneur sont pleins de sève et les cèdres du Liban qu'il a plantés. 17 C'est là que les oiseaux font leurs nids et la cigogne qui habite dans les cyprès. 18 Les montagnes élevées sont pour les chamois, les rochers sont l'abri des gerboises. 19 Il a fait la lune pour marquer les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher. 20 Il amène les ténèbres et c’est la nuit, aussitôt se mettent en mouvement toutes les bêtes de la forêt. 21 Les lionceaux rugissent après la proie et demandent à Dieu leur nourriture. 22 Le soleil se lève, ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. 23 L'homme sort alors pour son ouvrage et pour son travail jusqu'au soir. 24 Que tes œuvres sont nombreuses, Seigneur. Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens. 25 Voici la mer, large et vaste, là fourmillent sans nombre des animaux petits et grands. 26 Là se promènent les navires et le léviathan que tu as formé pour se jouer dans les flots. 27 Tous attendent de toi que tu leur donnes la nourriture en son temps. 28 Tu la leur donnes et ils la recueillent. Tu ouvres ta main et ils se rassasient de tes biens. 29 Tu caches ton visage, ils sont dans l'épouvante. Tu leur retire le souffle, ils expirent et retournent dans leur poussière. 30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la face de la terre. 31 Que la gloire du Seigneur subsiste à jamais. Que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres. 32 Il regarde la terre et elle tremble. Il touche les montagnes et elles fument. 33 Je veux chanter le Seigneur tant que je vivrai, célébrer mon Dieu tant que j'existerai. 34 Puisse mon cantique lui être agréable. Moi, je mets ma joie dans le Seigneur. 35 Que les pécheurs disparaissent de la terre et que les méchants ne soient plus. Mon âme, bénis le Seigneur. Alléluia.
Psaume hébreu N°105 (N°104 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, invoquez son nom, faites connaître parmi les nations ses grandes œuvres. 2 Chantez-le, célébrez-le. Proclamez toutes ses merveilles. 3 Glorifiez-vous de son saint nom. Joyeux soit le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur. 4 Cherchez le Seigneur et sa force, ne cessez pas de chercher son visage. 5 Souvenez-vous des merveilles qu'il a opérées, de ses prodiges et des jugements sortis de sa bouche, 6 race d'Abraham, son serviteur, enfants de Jacob, ses élus. 7 Lui, le Seigneur, est notre Dieu. Ses jugements atteignent toute la terre. 8 Il se souvient éternellement de son alliance, de la parole qu'il a affirmée pour mille générations, 9 de l'alliance qu'il a contractée avec Abraham et du serment qu'il a fait à Isaac. 10 Il l'a érigé pour Jacob en loi, pour Israël en alliance éternelle, 11 disant : "Je te donnerai le pays de Canaan comme la part de ton héritage." 12 Comme ils étaient alors en petit nombre, peu nombreux et étrangers dans le pays, 13 qu'ils allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple, 14 il ne permit à personne de les opprimer et il châtia les rois à cause d'eux : 15 "Ne touchez pas à ceux qui ont reçu mon onction et ne faites pas de mal à mes prophètes." 16 Il appela la famine sur le pays, il les priva du pain qui les soutenait. 17 Il envoya devant eux un homme, Joseph fut vendu comme esclave. 18 On serra ses pieds dans des liens, on le jeta dans les fers, 19 jusqu'au jour où s'accomplit sa prédiction et où la parole de Dieu le justifia. 20 Le roi envoya ôter ses liens, le souverain des peuples le mit en liberté. 21 Il l'établit seigneur sur sa maison et gouverneur de tous ses domaines, 22 afin de lier les princes, selon son gré et pour enseigner la sagesse à ses anciens. 23 Alors Israël vint en Égypte et Jacob séjourna dans le pays de Cham. 24 Dieu accrut grandement son peuple et le rendit plus puissant que ses oppresseurs. 25 Il changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple et usèrent de perfidie envers ses serviteurs. 26 Il envoya Moïse, son serviteur et Aaron qu'il avait choisi. 27 Ils accomplirent ses prodiges parmi eux, ils firent des miracles dans le pays de Cham. 28 Il envoya des ténèbres et il fit la nuit et ils ne furent pas rebelles à sa parole. 29 Il changea leurs eaux en sang et fit périr leurs poissons. 30 Leur pays fourmilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. 31 Il dit, et vint une nuée d'insectes, des moucherons sur tout leur territoire. 32 Il leur donna pour pluie de la grêle, des flammes de feu dans leur pays. 33 Il frappa leurs vignes et leurs figuiers et brisa les arbres de leur contrée. 34 Il dit, et arriva la sauterelle, des sauterelles sans nombre. 35 Elle dévorèrent toute l'herbe de leur pays, elles dévorèrent les produits de leurs champs. 36 Il frappa tous les premiers-nés de leurs pays, les prémices de toute leur vigueur. 37 Il fit sortir son peuple avec de l'argent et de l'or et nul dans ses tribus ne chancela. 38 Les égyptiens se réjouirent de leur départ, car la crainte d'Israël les avait saisis. 39 Il étendit la nuée pour les couvrir et le feu pour les éclairer la nuit. 40 A leur demande, il fit venir des cailles et il les rassasia du pain du ciel. 41 Il ouvrit le rocher et des eaux jaillirent, elles coulèrent comme un fleuve dans le désert. 42 Car il se souvint de sa parole sainte, d'Abraham, son serviteur. 43 Il fit sortir son peuple dans l'allégresse, ses élus au milieu des cris de joie. 44 Il leur donna les terres des nations et ils possédèrent le fruit du travail des peuples, 45 à la condition de garder ses préceptes et d'observer ses lois. Alléluia.
Psaume hébreu N°106 (N°105 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 2 Qui dira les hauts faits du Seigneur, qui publiera toute sa gloire ? 3 Heureux ceux qui observent la loi, qui accomplissent la justice en tout temps. 4 Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ta bonté pour ton peuple, visite-moi avec ton secours, 5 afin que je voie le bonheur de tes élus, que je me réjouisse de la joie de ton peuple et que je me glorifie avec ton héritage. 6 Nous avons péché comme nos pères, nous avons commis l'iniquité, nous avons fait le mal. 7 Nos pères en Égypte n'eurent pas d'égard à tes prodiges, ils ne se souvinrent pas de la multitude de tes grâces, ils se sont révoltés à la mer, à la mer Rouge. 8 Il les sauva pourtant à cause de son nom, pour faire éclater sa puissance. 9 Il menaça la mer Rouge et elle se dessécha et il les fit marcher à travers l'abîme comme dans un désert. 10 Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, il les délivra de la main de l'oppresseur. 11 Les flots couvrirent leurs adversaires, pas un seul n'échappa. 12 Ils crurent alors à ses paroles, ils chantèrent ses louanges. 13 Mais ils oublièrent bientôt ses œuvres, ils n'attendirent pas qu'il exécutât ses desseins. 14 Ils furent pris de convoitise dans le désert et ils tentèrent Dieu dans la solitude. 15 Il leur accorda ce qu'ils demandaient, mais il les frappa de dépérissement. 16 Puis ils furent jaloux de Moïse dans le camp et d'Aaron, le saint du Seigneur. 17 La terre s'ouvrit et engloutit Dathan et elle se referma sur la troupe d'Abiron. 18 Le feu dévora leur troupe, la flamme consuma les méchants. 19 Ils firent un veau au mont Horeb, ils se prosternèrent devant une image de métal fondu. 20 Ils échangèrent leur gloire contre la figure d'un bœuf qui mange l'herbe. 21 Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte, 22 des miracles dans le pays de Cham, des prodiges à la mer Rouge. 23 Il parlait de les exterminer, si Moïse, son élu, ne se fût tenu sur la brèche devant lui, pour empêcher sa colère de les détruire. 24 Ils dédaignèrent la terre de délices, ils ne crurent pas à la parole du Seigneur. 25 Ils murmurèrent dans leurs tentes et n'obéirent pas à sa voix. 26 Alors il leva la main contre eux, jurant de les faire périr dans le désert, 27 de faire périr leur race parmi les nations et de les disperser en d'autres contrées. 28 Ils s'attachèrent à Béelphégor et mangèrent des victimes offertes aux morts. 29 Ils irritèrent le Seigneur par leurs actions et un fléau fit irruption parmi eux. 30 Phinées se leva et donna satisfaction et le fléau fut arrêté. 31 Cette action fut imputée à justice, d'âge en âge, à jamais. 32 Ils irritèrent le Seigneur aux eaux de Mériba et Moïse eut à souffrir à cause d'eux 33 car ils aigrirent son esprit et il prononça des paroles inconsidérées. 34 Ils n'exterminèrent pas les peuples que le Seigneur leur avait ordonné de détruire. 35 Ils se mêlèrent aux nations et ils apprirent leurs œuvres. 36 Ils servirent leurs idoles, qui furent pour eux un piège. 37 Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. 38 Ils versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils sacrifiaient aux idoles de Canaan et le pays fut profané par des meurtres. 39 Ils se souillèrent par leurs œuvres, ils se prostituèrent par leurs actions. 40 La colère du Seigneur s'alluma contre son peuple et il prit en horreur son héritage. 41 Il les livra entre les mains des nations, ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux. 42 Leurs ennemis les opprimèrent et ils furent humiliés sous leur main. 43 Bien des fois il les délivra, mais ils furent rebelles dans leurs desseins et se perdirent par leurs iniquités. 44 Néanmoins, il regarda leur détresse, lorsqu'il entendit leurs supplications. 45 Il se souvint en leur faveur de son alliance, il eut pitié d'eux selon sa grande bonté 46 et il en fit l'objet de ses miséricordes, devant tous ceux qui les tenaient captifs. 47 Sauve nous Seigneur, notre Dieu et rassemble-nous du milieu des nations, afin que nous célébrions ton saint nom et que nous mettions notre gloire à te louer. 48 Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël, d'éternité en éternité et que tout le peuple dise : Amen. Alléluia.
Psaume hébreu N°107 (N°106 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 2 Qu'ainsi disent les rachetés du Seigneur, ceux qu'il a rachetés des mains de l'ennemi 3 et qu'il a rassemblés de tous les pays, de l'orient et de l'occident, du nord et de la mer. 4 Ils erraient dans le désert, dans un chemin solitaire, sans trouver une ville à habiter. 5 En proie à la faim, à la soif, ils sentaient leur âme défaillir. 6 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les délivra de leurs angoisses. 7 Il les mena par le droit chemin, pour les faire arriver à une ville habitable. 8 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur du fils de l'homme. 9 Car il a désaltéré l'âme altérée et comblé de biens l'âme affamée. 10 Ils habitaient les ténèbres et l'ombre de la mort, prisonniers dans la souffrance et dans les fers. 11 Parce qu'ils s'étaient révoltés contre les oracles de Dieu et qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut, 12 il humilia leur cœur par la souffrance, ils s'affaissèrent et personne ne les secourut. 13 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 14 Il les tira des ténèbres et de l'ombre de la mort et il brisa leurs chaînes. 15 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 16 Car il a brisé les portes d'airain et mis en pièces les verrous de fer. 17 Les insensés par leur conduite criminelle et par leurs iniquités, ils avaient attiré sur eux la souffrance. 18 Leur âme avait en horreur toute nourriture et ils touchaient aux portes de la mort. 19 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 20 Il envoya sa parole et il les guérit et il les fit échapper de leurs tombeaux. 21 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 22 Qu'ils offrent des sacrifices d'actions de grâce et qu'ils publient ses œuvres avec des cris de joie. 23 Ils étaient descendus sur la mer dans des navires, pour faire le négoce sur les vastes eaux, 24 ceux-là ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles au milieu de l'abîme. 25 Il dit et il fit lever un vent de tempête qui souleva les flots de la mer. 26 Ils montaient jusqu'aux cieux, ils descendaient dans les abîmes, leur âme défaillait dans la peine. 27 Saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre et toute leur sagesse était anéantie. 28 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les tira de leurs angoisses. 29 Il changea l'ouragan en brise légère et les vagues de la mer se turent. 30 Ils se réjouirent en les voyant apaisées et le Seigneur les conduisit au port désiré. 31 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 32 Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple et qu'ils le célèbrent dans le conseil des anciens.
33 Il a changé les fleuves en désert et les sources d'eau en sol aride. 34 Le pays fertile en plaine de sel à cause de la méchanceté de ses habitants. 35 Il a fait du désert un bassin d'eau et de la terre aride un sol plein de sources. 36 Il y établit les affamés et ils fondèrent une ville pour l'habiter. 37 Ils ensemencèrent des champs et ils plantèrent des vignes et ils recueillirent d'abondantes récoltes. 38 Il les bénit et ils se multiplièrent beaucoup et il ne laissa pas diminuer leurs troupeaux. 39 Ils avaient été réduits à un petit nombre et humiliés, sous l'accablement du malheur et de la souffrance. 40 Il avait répandu la honte sur leurs princes, il les avait fait errer dans des déserts sans chemins. 41 Mais il a relevé le malheureux de la misère et il a rendu les familles pareilles à des troupeaux. 42 Les hommes droits le voient et se réjouissent et tous les méchants ferment la bouche. 43 Que celui qui est sage prenne garde à ces choses et qu'il comprenne les bontés du Seigneur.
Psaume hébreu N°108 (N°107 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume de David. 2 Mon cœur est affermi, ô Dieu, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. Debout, ma gloire 3 Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe, que j'éveille l'aurore. 4 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 5 Car ta bonté s'élève au-dessus des cieux et ta fidélité jusqu'aux nuages. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre 7 afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie, j'aurai Sichem en partage, je mesurerai la vallée de Succoth. 9 Galaad est à moi, à moi Manassé, Éphraïm est l'armure de ma tête et Judas mon sceptre. 10 Moab est le bassin où je me lave, sur Édom je jette ma sandale, sur la terre des Philistins je pousse des cris de joie." 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu qui ne sortais plus avec nos armées ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°109 (N°108 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Dieu de ma louange, ne garde pas le silence 2 car la bouche du méchant, la bouche du perfide, s'ouvre contre moi. Ils parlent contre moi avec une langue de mensonge, 3 ils m'assiègent de paroles haineuses et ils me font la guerre sans motif. 4 En retour de mon affection, ils me combattent et moi, je ne fais que prier. 5 Ils me rendent le mal pour le bien et la haine pour l'amour. 6 Mets-le au pouvoir d'un méchant et que l'accusateur se tienne à sa droite. 7 Quand on le jugera, qu'il sorte coupable et que sa prière soit réputée péché. 8 Que ses jours soient abrégés et qu'un autre prenne sa charge. 9 Que ses enfants deviennent orphelins, que son épouse soit veuve. 10 Que ses enfants soient vagabonds et mendiants, cherchant leur pain loin de leurs maisons en ruines. 11 Que le créancier s'empare de tout ce qui est à lui et que les étrangers pillent ce qu'il a gagné par son travail. 12 Qu'il n'ait personne qui lui garde son affection, que nul n'ait pitié de ses orphelins. 13 Que ses descendants soient voués à la ruine et que leur nom soit effacé à la seconde génération. 14 Que l'iniquité de ses pères reste en souvenir devant le Seigneur et que la faute de leur mère ne soit pas effacée. 15 Qu'elles soient toujours devant le Seigneur et qu'il retranche de la terre leur mémoire. 16 Parce qu'il ne s'est pas souvenu d'exercer la miséricorde, parce qu'il a persécuté le malheureux et l'indigent et l'homme au cœur brisé pour le faire mourir. 17 Il aimait la malédiction, elle tombe sur lui. Il dédaignait la bénédiction, elle s'éloigne de lui. 18 Il s'est revêtu de la malédiction comme d'un vêtement, comme l'eau elle entre au-dedans de lui, et comme l'huile elle pénètre dans ses os. 19 Qu'elle soit pour lui le vêtement qui l'enveloppe, la ceinture qui ne cesse de l'entourer. 20 Tel soit, de la part du Seigneur le salaire de mes adversaires et de ceux qui parlent méchamment contre moi. 21 Et toi, Seigneur Dieu, prends ma défense à cause de ton nom, dans ta grande bonté, délivre-moi. 22 Car je suis malheureux et indigent et mon cœur est blessé au-dedans de moi. 23 Je m'en vais comme l'ombre à son déclin, je suis emporté comme la sauterelle. 24 A force de jeûne, mes genoux chancellent et mon corps est épuisé de maigreur. 25 Je suis pour eux un objet d'opprobre, ils me regardent et hochent de la tête. 26 Secours-moi, Seigneur, mon Dieu Sauve-moi dans ta bonté. 27 Qu'ils sachent que c'est ta main, que c'est toi, Seigneur, qui l'a fait. 28 Eux, ils maudissent, mais toi tu béniras, ils se lèvent, mais ils seront confondus et ton serviteur sera dans la joie. 29 Mes adversaires seront revêtus d'ignominie, ils seront enveloppés de leur honte comme d'un manteau. 30 Mes lèvres loueront hautement le Seigneur, je le célébrerai au milieu de la multitude 31 car il se tient à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le condamnent.
Psaume hébreu N°110 (N°109 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur a dit à mon Seigneur : "Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds." 2 Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis. 3 Ton peuple accourt à toi au jour où tu rassembles ton armée, avec des ornements sacrés. Du sein de l'aurore vient à toi la rosée de tes jeunes guerriers. 4 Le Seigneur l'a juré, il ne s'en repentira pas : "Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech." 5 Le Seigneur, est à droite. Il brisera les rois au jour de sa colère. 6 Il exerce son jugement parmi les nations, tout est rempli de cadavres, il brise les têtes de la terre entière. 7 Il boit au torrent sur le chemin, c'est pourquoi il relève la tête.
Psaume hébreu N°111 (N°110 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Je veux louer le Seigneur de tout mon cœur. BETH. Dans la réunion des justes et dans l'assemblée. 2 GHIMEL. Grandes sont les œuvres du Seigneur. DALETH. Recherchées pour tous les délices qu'elles procurent. 3 HÉ. Son œuvre n'est que splendeur et magnificence. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. Il a laissé un souvenir de ses merveilles. HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant. 5 TETH. Il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. YOD. Il se souvient pour toujours de son alliance. 6 CAPH. Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres. LAMED. En lui livrant l'héritage des nations. 7 MEM. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice. NUN. Tous ses commandements sont immuables. 8 SAMECH. Affermis pour l'éternité. AÏN. Faits selon la vérité et la droiture. 9 PHÉ. Il a envoyé la délivrance à son peuple. TSADÉ. Il a établi pour toujours son alliance. QOPH. Son nom est saint et redoutable. 10 RESCH. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. SCHIN. Ceux-là sont vraiment intelligents, qui observent sa loi. THAV. Sa louange demeure à jamais.
Psaume hébreu N°112 (N°111 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Heureux l'homme qui craint le Seigneur. BETH. Qui met toute sa joie à observer ses préceptes. 2 GHIMEL. Sa postérité sera puissante sur la terre. DALETH. La race des justes sera bénie. 3 HÉ. Il a dans sa maison bien-être et richesse. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits. HETH. Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste. 5 TETH. Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête. YOD. En justice il fait prévaloir sa cause. 6 CAPH. Car il ne sera jamais ébranlé. LAMED. Le juste laissera une mémoire éternelle. 7 MEM. Il ne craint pas les funestes nouvelles. NUN. Son cœur est ferme, confiant dans le Seigneur. 8 SAMECH. Son cœur est inébranlable, il ne craint pas. AÏN. Jusqu’à ce qu'il voie ses ennemis abattus. 9 PHÉ. Il sème l'aumône, il donne à l'indigent. TSADÉ. Sa justice subsiste à jamais. QOPH. Sa corne s'élève avec gloire. 10 RESCH. Le méchant le voit et s'irrite. SCHIN. Il grince des dents et l'envie le consume. THAV. Le désir des méchants périra.
Psaume hébreu N°113 (N°112 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur. 2 Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais. 3 Du lever du soleil jusqu'à son couchant, loué soit le nom du Seigneur. 4 Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, sa gloire est au-dessus des cieux. 5 Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ? Il siège dans les hauteurs 6 et il regarde en bas, dans les cieux et sur la terre. 7 Il relève le malheureux de la poussière, il retire le pauvre du fumier, 8 pour les faire asseoir avec les princes, avec les princes de son peuple. 9 Il donne une demeure à la stérile de la maison, il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Alléluia.
Psaume hébreu N°114 (N°113A dans la Vulgate) 1 Quand Israël sortit d’Égypte, quand la maison de Jacob s'éloigna d'un peuple barbare, 2 Juda devint son sanctuaire, Israël son domaine. 3 La mer le vit et s'enfuit, le Jourdain retourna en arrière. 4 Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux. 5 Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? 6 Qu'avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers et vous, collines, comme des agneaux ? 7 Tremble, ô terre, devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob, 8 qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux.
Psaume hébreu N°115 (N°113B dans la Vulgate) 1 Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité. 2 Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? » 3 Notre Dieu est dans le ciel. Tout ce qu'il veut, il le fait. 4 Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. 5 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 6 Elles ont des oreilles et n'entendent pas, elles ont des narines et ne sentent pas. 7 Elles ont des mains et ne touchent pas, elles ont des pieds et ne marchent pas, de leur gosier elles ne font entendre aucun son. 8 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font et quiconque se confie à elles. 9 Israël, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 10 Maison d'Aaron, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 11 Vous qui craignez le Seigneur, mettez votre confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 12 Le Seigneur s'est souvenu de nous, il bénira. Il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron, 13 il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits avec les grands. 14 Que le Seigneur multiplie sur vous ses faveurs, sur vous et sur vos enfants. 15 Soyez bénis du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. 16 Les cieux sont les cieux du Seigneur, mais il a donné la terre aux fils de l'homme. 17 Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, ceux qui descendent dans le lieu du silence. 18 Mais nous, nous bénirons le Seigneur, dès maintenant et à jamais. Alléluia.
Psaume hébreu N°116 (Psaumes N°114 et 115 dans la Vulgate) 1 Je l'aime, car le Seigneur entend ma voix, mes supplications. 2 Car il a incliné vers moi son oreille et toute ma vie, je l'invoquerai. 3 Les liens de la mort m'entouraient et les angoisses du schéol m'avaient saisi, j'étais en proie à la détresse et à l'affliction. 4 Et j'ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, sauve mon âme. » 5 Le Seigneur est miséricordieux et juste, notre Dieu est compatissant. 6 Le Seigneur garde les faibles, j'étais malheureux et il m'a sauvé. 7 Mon âme, retourne à ton repos car le Seigneur te comble de biens. 8 Oui, tu as sauvé mon âme de la mort, mon œil, des larmes, mes pieds, de la chute. 9 Je marcherai encore devant le Seigneur, dans la terre des vivants. 10 J'ai confiance, alors même que je dis : « je suis malheureux à l'excès. » 11 Je disais dans mon abattement : « Tout homme est menteur. » 12 Que rendrai-je au Seigneur pour tous ses bienfaits à mon égard. 13 J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom du Seigneur. 14 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur en présence de tout son peuple. 15 Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses fidèles. 16 Ah Seigneur, parce que je suis ton serviteur, ton serviteur, fils de ta servante, tu as détaché mes liens. 17 Je t'offrirai un sacrifice d'actions de grâces et j'invoquerai le nom du Seigneur. 18 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur, en présence de tout son peuple, 19 dans les parvis de la maison du Seigneur, dans ton enceinte, Jérusalem. Alléluia.
Psaume hébreu N°117 (N°116 dans la Vulgate) 1 Nations, louez toutes le Seigneur, peuples, célébrez-le tous 2 car sa bonté pour nous est grande et la vérité du Seigneur subsiste à jamais. Alléluia.
Psaume hébreu N°118 (N°117 dans la Vulgate) Au départ de la procession. 1 Célébrez le Seigneur car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 2 Qu'Israël dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 3 Que la maison d'Aaron dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 4 Que ceux qui craignent le Seigneur disent : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » Pendant le trajet. 5 Du sein de ma détresse j'ai invoqué le Seigneur : le Seigneur m'a exaucé et m'a mis au large. 6 Le Seigneur est pour moi, je ne crains rien, que peuvent me faire des hommes ? 7 Le Seigneur est pour moi parmi ceux qui me secourent, je verrai la ruine de ceux qui me haïssent. 8 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur que de se confier aux hommes. 9 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur, que de se confier aux princes. 10 Toutes les nations m'environnaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. 11 Elles m'environnaient et m'enveloppaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. 12 Elles m'environnaient comme des abeilles, elles s'éteignent comme un feu d'épines, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. 13 Tu me poussais violemment pour me faire tomber, mais le Seigneur m'a secouru. 14 Le Seigneur est ma force et l'objet de mes chants, il a été mon salut. 15 Des cris de triomphe et de délivrance retentissent dans les tentes des justes. La droite du Seigneur a déployé sa force. 16 La droite du Seigneur est élevée, la droite du Seigneur a déployé sa force. 17 Je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur. 18 Le Seigneur m'a durement châtié, mais il ne m'a pas livré à la mort. Le chef, arrivé devant le temple. 19 Ouvrez-moi les portes de la justice, afin que j'entre et que je loue le Seigneur. Les prêtres. 20 C'est la porte du Seigneur, les justes peuvent y entrer. Le chef du peuple. 21 Je te célébrerai, parce que tu m'as exaucé et que tu as été mon salut. 22 La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre angulaire. Les prêtres. 23 C'est l'œuvre du Seigneur, c'est une chose merveilleuse à nos yeux. Le peuple, en entrant. 24 Voici le jour que le Seigneur a fait, livrons-nous à l'allégresse et à la joie. 25 O Seigneur, donne le salut. O Seigneur, donne la prospérité. Les prêtres, au chef. 26 Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Nous vous bénissons de la maison du Seigneur. 27 Le Seigneur est Dieu, il fait briller sur nous la lumière. Les prêtres, au peuple. Attachez la victime avec des liens, jusqu'aux cornes de l'autel. Le peuple. 28 Tu es mon Dieu et je te célébrerai, mon Dieu et je t'exalterai. Tous ensemble. 29 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°119 (N°118 dans la Vulgate) ALEPH. 1 Heureux ceux qui sont irréprochables dans leur voie, qui marchent selon la loi du Seigneur. 2 Heureux ceux qui gardent ses enseignements, qui le cherchent de tout leur cœur, 3 qui ne commettent pas l'iniquité et qui marchent dans ses voies. 4 Tu as prescrit tes ordonnances pour qu'on les observe avec soin. 5 Puissent mes voies être dirigées pour que j'observe tes lois. 6 Alors je n'aurai pas à rougir, à la vue de tous tes commandements. 7 Je te louerai dans la droiture de mon cœur, en apprenant les préceptes de ta justice. 8 Je veux garder tes lois : ne me délaisse pas complètement. BETH. 9 Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se gardant selon ta parole. 10 Je te cherche de tout mon cœur : ne me laisse pas errer loin de tes commandements. 11 Je garde ta parole cachée dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. 12 Béni sois-tu, Seigneur, Enseigne-moi tes lois. 13 De mes lèvres j'énumère tous les préceptes de ta bouche. 14 J'ai de la joie à suivre tes enseignements, comme si je possédais tous les trésors. 15 Je veux méditer tes ordonnances, avoir les yeux sur tes sentiers. 16 Je fais mes délices de tes lois, je n'oublierai pas ta parole. GHIMEL. 17 Use de bonté envers ton serviteur, afin que je vive et j'observerai ta parole. 18 Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi. 19 Je suis un étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements. 20 Mon âme est brisée par le désir, qui toujours la porte vers tes préceptes. 21 Tu menaces les orgueilleux, ces maudits, qui s'égarent loin de tes commandements. 22 Éloigne de moi la honte et le mépris, car j'observe tes enseignements. 23 Que les princes siègent et parlent contre moi : ton serviteur méditera tes lois. 24 Oui, tes enseignements font mes délices, ce sont les hommes de mon conseil. DALETH. 25 Mon âme est attachée à la poussière : rends-moi la vie, selon ta parole 26 Je t'ai exposé mes voies et tu m'as répondu : enseigne-moi tes lois. 27 Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances et je méditerai sur tes merveilles. 28 Mon âme, attristée, se fond en larmes : relève-moi selon ta parole. 29 Éloigne de moi la voie du mensonge et accorde-moi la faveur de ta loi. 30 J'ai choisi la voie de la fidélité, je place tes préceptes sous mes yeux. 31 Je me suis attaché à tes enseignements : Seigneur, ne permets pas que je sois confondu. 32 Je cours dans la voie de tes commandements, car tu élargis mon cœur. HÉ. 33 Enseigne-moi, Seigneur, la voie de tes préceptes, afin que je la garde jusqu'à la fin de ma vie. 34 Donne-moi l'intelligence pour que je garde ta loi et que je l'observe de tout mon cœur. 35 Conduis-moi dans le sentier de tes commandements, car j'y trouve le bonheur. 36 Incline mon cœur vers tes enseignements et non vers le gain. 37 Détourne mes yeux pour qu'ils ne voient pas la vanité, fais-moi vivre dans ta voie. 38 Accomplis envers ton serviteur ta promesse, que tu as faite à ceux qui te craignent. 39 Écarte de moi l'opprobre que je redoute, car tes préceptes sont bons. 40 Je désire ardemment pratiquer tes ordonnances, par ta justice, fais-moi vivre. VAV. 41 Que vienne sur moi ta miséricorde, Seigneur et ton salut, selon ta parole. 42 Et je pourrai répondre à celui qui m'outrage, car je me confie en ta parole. 43 N'ôte pas entièrement de ma bouche la parole de vérité, car j'espère en tes préceptes. 44 Je veux garder ta loi constamment, toujours et à perpétuité. 45 Je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances. 46 Je parlerai de tes enseignements devant les rois et je n'aurai pas de honte. 47 Je ferai mes délices de tes commandements, car je les aime. 48 J'élèverai mes mains vers tes commandements que j'aime et je méditerai tes lois. ZAÏN. 49 Souviens-toi de la parole donnée à ton serviteur, sur laquelle tu fais reposer mon espérance. 50 C'est ma consolation dans la misère, que ta parole me rende la vie. 51 Des orgueilleux me prodiguent leurs railleries : je ne m'écarte pas de ta loi. 52 Je pense à tes préceptes des temps passés, Seigneur, et je me console. 53 L'indignation me saisit à cause des méchants, qui abandonnent ta loi. 54 Tes lois sont le sujet de mes cantiques, dans le lieu de mon pèlerinage. 55 La nuit je me rappelle ton nom, Seigneur et j'observe ta loi. 56 Voici la part qui m'est donnée : je garde tes ordonnances. HETH. 57 Ma part, Seigneur, je le dis, c'est de garder tes paroles. 58 Je t'implore de tout mon cœur ; aie pitié de moi selon ta parole. 59 Je réfléchis à mes voies et je ramène mes pas vers tes enseignements. 60 Je me hâte, je ne diffère pas d'observer tes commandements. 61 Les pièges des méchants m'environnent et je n'oublie pas ta loi. 62 Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer, à cause des jugements de ta justice. 63 Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent et de ceux qui gardent tes ordonnances. 64 La terre est pleine de ta bonté, Seigneur : enseigne-moi tes lois. TETH. 65 Tu as usé de bonté envers ton serviteur, Seigneur, selon ta parole. 66 Enseigne-moi le sens droit et l'intelligence, car j'ai foi en tes commandements. 67 Avant d'avoir été humilié, je m'égarais, maintenant, j'observe ta parole. 68 Tu es bon et bienfaisant, enseigne-moi tes lois. 69 Des orgueilleux imaginent contre moi des mensonges ; moi, je garde de tout cœur tes ordonnances. 70 Leur cœur est insensible comme la graisse ; moi, je fais mes délices de ta loi. 71 Il m'est bon d'avoir été humilié, afin que j'apprenne tes préceptes. 72 Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche, que des monceaux d'or et d'argent. YOD. 73 Ce sont tes mains qui m'ont fait et qui m'ont façonné, donne-moi l'intelligence pour apprendre tes commandements. 74 Ceux qui te craignent, en me voyant, se réjouiront, car j'ai confiance en ta parole. 75 Je sais, Seigneur, que tes jugements sont justes, c'est dans ta fidélité que tu m'as humilié. 76 Que ta bonté soit ma consolation, selon ta parole donnée à ton serviteur. 77 Que ta compassion vienne sur moi et que je vive, car ta loi fait mes délices. 78 Qu'ils soient confondus les orgueilleux qui me maltraitent injustement. Moi, je médite tes ordonnances. 79 Qu'ils se tournent vers moi ceux qui te craignent et ceux qui connaissent tes enseignements. 80 Que mon cœur soit tout entier à tes lois, afin que je ne sois pas confondu. CAPH. 81 Mon âme languit après ton salut, j'espère en ta parole. 82 Mes yeux languissent après ta promesse, je dis « Quand me consoleras-tu ? » 83 Car je suis comme une outre exposée à la fumée, mais je n'oublie pas tes lois. 84 Quel est le nombre des jours de ton serviteur ? Quand donc feras-tu justice de ceux qui me poursuivent ? 85 Des orgueilleux creusent des fosses pour me perdre ; ils sont les adversaires de ta loi. 86 Tous tes commandements sont fidélité, ils me persécutent sans cause : secours-moi. 87 Ils ont failli m'anéantir dans le pays et moi je n'abandonne pas tes ordonnances. 88 Rends-moi la vie dans ta bonté et j'observerai l'enseignement de ta bouche. LAMED. 89 A jamais, Seigneur, ta parole est établie dans les cieux. 90 D'âge en âge ta fidélité demeure ; tu as fondé la terre, et elle subsiste. 91 C'est d'après tes lois que tout subsiste jusqu'à ce jour, car tout obéit à tes ordres. 92 Si ta loi ne faisait mes délices, déjà j'aurais péri dans ma misère. 93 Je n'oublierai jamais tes ordonnances, car c'est par elles que tu m'as rendu la vie. 94 Je suis à toi : sauve-moi, car je recherche tes préceptes. 95 Les méchants m'attendent pour me faire périr : je suis attentif à tes enseignements. 96 J'ai vu des bornes à tout ce qui est parfait, ton commandement n'a pas de limites. MEM. 97 Combien j'aime ta loi. Elle est tout le jour l'objet de ma méditation. 98 Par tes commandements, tu me rends plus sage que mes ennemis, car je les ai toujours avec moi. 99 Je suis plus sage que tous mes maîtres, car tes enseignements sont l'objet de ma méditation. 100 J'ai plus d'intelligence que les vieillards, car j'observe tes ordonnances. 101 Je retiens mon pied loin de tout sentier mauvais, afin de garder ta parole. 102 Je ne m'écarte pas de tes préceptes, car c'est toi qui m'as instruit. 103 Que ta parole est douce à mon palais, plus que le miel à ma bouche. 104 Par tes ordonnances je deviens intelligent, aussi je hais tous les sentiers du mensonge. NUN. 105 Ta parole est un flambeau devant mes pas, une lumière sur mon sentier. 106 J'ai juré et j'y serai fidèle, d'observer les préceptes de ta justice. 107 Je suis réduit à une extrême affliction : Seigneur, rends-moi la vie, selon ta parole. 108 Agrée, Seigneur, l'offrande de mes lèvres et enseigne-moi tes préceptes. 109 Ma vie est continuellement dans mes mains et je n'oublie pas ta loi. 110 Les méchants me tendent des pièges et je ne m'égare pas loin de tes ordonnances. 111 J'ai tes enseignements pour toujours en héritage, car ils sont la joie de mon cœur. 112 J'ai incliné mon cœur à observer tes lois, toujours, jusqu'à la fin. SAMECH. 113 Je hais les hommes au cœur double et j'aime ta loi. 114 Tu es mon refuge et mon bouclier, j'ai confiance en ta parole. 115 Retirez-vous de moi, méchants et j'observerai les commandements de mon Dieu. 116 Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive et ne permets pas que je sois confondu dans mon espérance. 117 Sois mon appui et je serai sauvé et j'aurai toujours tes lois sous les yeux. 118 Tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes lois, car leur ruse n'est que mensonge. 119 Tu rejettes comme des scories tous les méchants de la terre, c'est pourquoi j'aime tes enseignements. 120 Ma chair frissonne de frayeur devant toi et je redoute tes jugements. AÏN. 121 J'observe le droit et la justice, ne m'abandonne pas à mes oppresseurs. 122 Prends sous ta garantie le bien de ton serviteur et que les orgueilleux ne m'oppriment pas. 123 Mes yeux languissent après ton salut et après la promesse de ta justice. 124 Agis envers ton serviteur selon ta bonté et enseigne-moi tes lois. 125 Je suis ton serviteur : donne-moi l'intelligence, pour que je connaisse tes enseignements. 126 Il est temps pour Seigneur d'intervenir, ils violent ta loi. 127 C'est pourquoi j'aime tes commandements, plus que l'or et que l'or fin. 128 C'est pourquoi je trouve justes toutes tes ordonnances, je hais tout sentier de mensonge. PHÉ. 129 Tes enseignements sont merveilleux, aussi mon âme les observe. 130 La révélation de tes paroles illumine, elle donne l'intelligence aux simples. 131 J'ouvre la bouche et j'aspire, car je suis avide de tes commandements. 132 Tourne vers moi ton visage et aie pitié de moi, c'est justice envers ceux qui aiment ton nom. 133 Affermis mes pas dans ta parole et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi. 134 Délivre-moi de l'oppression des hommes et je garderai tes ordonnances. 135 Fais luire ton visage sur ton serviteur et enseigne-moi tes lois. 136 Mes yeux répandent des torrents de larmes parce qu'on n'observe pas ta loi. TSADÉ. 137 Tu es juste, Seigneur et tes jugements sont équitables. 138 Tu as donné tes enseignements, selon la justice et une parfaite fidélité. 139 Mon zèle me consume, parce que mes adversaires oublient tes paroles. 140 Ta parole est entièrement éprouvée et ton serviteur l'aime. 141 Je suis petit et méprisé mais je n'oublie pas tes ordonnances. 142 Ta justice est une justice éternelle et ta loi est vérité. 143 La détresse et l'angoisse m'ont atteint, tes commandements font mes délices. 144 Tes enseignements sont éternellement justes, donne-moi l'intelligence, pour que je vive. QOPH. 145 Je t'invoque de tout mon cœur, exauce-moi, Seigneur, afin que je garde tes lois. 146 Je t'invoque, sauve-moi, afin que j'observe tes enseignements. 147 Je devance l'aurore et je crie vers toi, j'espère en ta parole. 148 Mes yeux devancent les veilles de la nuit, pour méditer ta parole. 149 Écoute ma voix selon ta bonté, Seigneur, rends-moi la vie selon ton jugement. 150 Ils s'approchent, ceux qui poursuivent le crime, qui se sont éloignés de ta loi. 151 Tu es proche, Seigneur et tous tes commandements sont la vérité. 152 Dès longtemps je sais, au sujet de tes enseignements, que tu les as établis pour toujours. RESCH. 153 Vois ma misère et délivre-moi, car je n'oublie pas ta loi. 154 Défends ma cause et sois mon vengeur, rends-moi la vie selon ta parole. 155 Le salut est loin des méchants, car ils ne s'inquiètent pas de tes lois. 156 Tes miséricordes sont nombreuses, Seigneur, rends-moi la vie selon tes jugements. 157 Nombreux sont mes persécuteurs et mes ennemis, je ne m'écarte pas de tes enseignements. 158 A la vue des infidèles, j'ai ressenti de l'horreur, parce qu'ils n'observent pas ta parole. 159 Considère que j'aime tes ordonnances, Seigneur, rends-moi la vie selon ta bonté. 160 Le résumé de ta parole est la vérité et toutes les lois de ta justice sont éternelles. SIN, SCHIN. 161 Des princes me persécutent sans cause, c'est de tes paroles que mon cœur a de la crainte. 162 Je me réjouis de ta parole, comme si j'avais trouvé de riches dépouilles. 163 Je hais le mensonge, je l'ai en horreur, j'aime ta loi. 164 Sept fois le jour je te loue, à cause des lois de ta justice. 165 Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi et rien ne leur est une cause de chute. 166 J'espère en ton salut, Seigneur et je pratique tes commandements. 167 Mon âme observe tes enseignements et elle en est éprise. 168 Je garde tes ordonnances et tes enseignements, car toutes mes voies sont devant toi. THAV. 169 Que mon cri arrive jusqu'à toi, Seigneur Selon ta parole, donne-moi l'intelligence. 170 Que ma supplication parvienne jusqu'à toi. Selon ta parole, délivre-moi. 171 Que mes lèvres profèrent ta louange, car tu m'as enseigné tes lois. 172 Que ma langue publie ta parole, car tous tes commandements sont justes. 173 Que ta main s'étende pour me secourir, car j'ai choisi tes ordonnances. 174 Je soupire après ton salut, Seigneur et ta loi fait mes délices. 175 Que mon âme vive pour te louer et que tes jugements me viennent en aide. 176 Je suis errant comme une brebis égarée, cherche ton serviteur car je n'oublie pas tes commandements.
Psaume hébreu N°120 (N°119 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Vers le Seigneur, dans ma détresse, j'ai crié, et il m'a exaucé. 2 « Seigneur délivre mon âme de la lèvre de mensonge, de la langue astucieuse. » 3 Que te sera-t-il donné, quel sera ton profit, langue perfide ? 4 Les flèches aiguës du Tout-Puissant, avec les charbons ardents du genêt. 5 Malheureux que je suis de séjourner dans Mések, d'habiter sous les tentes de Cédar. 6 Trop longtemps j'ai demeuré avec ceux qui haïssent la paix. 7 Je suis un homme de paix et, quand je leur parle, ils sont pour la guerre.
Psaume hébreu N°121 (N°120 dans la Vulgate) 1 Cantique pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours ? 2 Mon secours viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. 3 Il ne permettra pas que ton pied trébuche, celui qui te garde ne sommeillera pas. 4 Non, il ne sommeille, ni ne dort, celui qui garde Israël. 5 Le Seigneur est ton gardien, le Seigneur est ton abri, toujours à ta droite. 6 Pendant le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit. 7 Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ton âme. 8 Le Seigneur gardera ton départ et ton arrivée, maintenant et à jamais.
Psaume hébreu N°122 (N°121 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. J'ai été dans la joie quand on m'a dit : « Allons à la maison du Seigneur. » 2 Enfin nos pieds s'arrêtent à tes portes Jérusalem. 3 Jérusalem, tu es bâtie comme une ville où tout se tient ensemble. 4 Là montent les tribus, les tribus du Seigneur, selon la loi d'Israël, pour louer le nom du Seigneur. 5 Là sont établis des sièges pour le jugement, les sièges de la maison de David. 6 Faites des vœux pour Jérusalem. Qu'ils soient heureux ceux qui t'aiment. 7 Que la paix règne dans tes murs, la prospérité dans tes palais. 8 A cause de mes frères et de mes amis, je demande pour toi la paix. 9 A cause de la maison du Seigneur, notre Dieu, je désire pour toi le bonheur.
Psaume hébreu N°123 (N°122 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. J'élève mes yeux vers toi, ô toi qui siège dans les cieux. 2 Comme l'œil du serviteur est fixé sur la main de son maître et l'œil de la servante sur la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont fixés sur le Seigneur, notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. 3 Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous n'avons été que trop rassasiés d'opprobres. 4 Notre âme n'a été que trop rassasiée de la moquerie des superbes, du mépris des orgueilleux.
Psaume hébreu N°124 (N°123 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Si le Seigneur n'eût été pour nous, qu'Israël le proclame, 2 si le Seigneur n'eût été pour nous, quand les hommes se sont élevés contre nous, 3 ils nous auraient dévorés tout vivants, quand leur colère s'est allumée contre nous, 4 les eaux nous auraient engloutis, le torrent eût passé sur notre âme, 5 sur notre âme auraient passé les eaux impétueuses. 6 Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas livrés à leurs dents. 7 Notre âme, comme le passereau, s'est échappée du filet de l'oiseleur. Le filet s'est rompu et nous avons été délivrés. 8 Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre.
Psaume hébreu N°125 (N°124 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion, elle ne chancelle pas, elle est établie pour toujours. 2 Jérusalem a autour d'elle une ceinture de montagnes, ainsi le Seigneur entoure son peuple, dès maintenant et à jamais. 3 Le sceptre des méchants ne restera pas sur l'héritage des justes, afin que les justes ne portent pas aussi leurs mains vers l'iniquité. 4 Seigneur, répands tes bontés sur les bons et sur ceux qui ont le cœur droit. 5 Mais sur ceux qui se détournent en des voies tortueuses, que le Seigneur les abandonne avec ceux qui font le mal. Paix sur Israël.
Psaume hébreu N°126 (N°125 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, ce fut pour nous comme un songe. 2 Alors notre bouche fit entendre des cris joyeux, notre langue, des chants d'allégresse. Alors on répéta parmi les nations : « le Seigneur a fait pour eux de grandes choses. » 3 Oui, le Seigneur a fait pour nous de grandes choses, nous sommes dans la joie. 4 Seigneur, ramène nos captifs, comme tu fais couler les torrents dans le Négéb. 5 Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l'allégresse. 6 Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence, ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson.
Psaume hébreu N°127 (N°126 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de Salomon. Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde pas la cité, en vain la sentinelle veille à ses portes. 2 C'est en vain que vous vous levez avant le jour et que vous retardez votre repos, mangeant le pain de la douleur, il en donne autant à son bien-aimé pendant son sommeil. 3 Voici, c'est un héritage du Seigneur, que les enfants, une récompense, que les fruits d'un sein fécond. 4 Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. 5 Heureux l'homme qui en a rempli son carquois. Ils ne rougiront pas quand ils répondront aux ennemis, à la porte de la ville.
Psaume hébreu N°128 (N°127 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Heureux l'homme qui craint le Seigneur, qui marche dans ses voies 2 Tu te nourris alors du travail de tes mains, tu es heureux et comblé de biens. 3 Ton épouse est comme une vigne féconde, dans l'intérieur de ta maison, tes fils, comme de jeunes plants d'olivier, autour de ta table. 4 Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. 5 Que le Seigneur te bénisse de Sion. Puisses-tu voir Jérusalem florissante tous les jours de ta vie. 6 Puisses-tu voir les enfants de tes enfants. Que la paix soit sur Israël.
Psaume hébreu N°129 (N°128 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, qu'Israël le dise. 2 Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, mais ils n'ont pas prévalu contre moi. 3 Ils ont labouré mon dos, ils y ont tracé de longs sillons. 4 Mais le Seigneur est juste, il a coupé les liens des méchants. 5 Qu'ils soient confondus et qu'ils reculent en arrière, tous ceux qui haïssent Sion. 6 Qu'ils soient comme l'herbe des toits, qui sèche avant qu'on l'arrache. 7 Le moissonneur n'en remplit pas sa main, ni celui qui lie les gerbes son giron, 8 et les passants ne disent pas : « Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, nous vous bénissons au nom du Seigneur. »
Psaume hébreu N°130 (N°129 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Du fond de l'abîme je crie vers toi, Seigneur. 2 Seigneur, écoute ma voix, que tes oreilles soient attentives aux accents de ma prière. 3 Si tu gardes le souvenir de l'iniquité, Seigneur, Seigneur, qui pourra subsister ? 4 Mais auprès de toi est le pardon, afin qu'on te révère. 5 J'espère dans le Seigneur, mon âme espère et j'attends sa parole. 6 Mon âme aspire après le Seigneur plus que les guetteurs n'aspirent après l'aurore. 7 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur car avec le Seigneur est la miséricorde, avec lui une surabondante délivrance. 8 C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
Psaume hébreu N°131 (N°130 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Seigneur, mon cœur ne s'est pas enflé d'orgueil et mes regards n'ont pas été hautains. Je ne recherche pas les grandes choses, ni ce qui est élevé au-dessus de moi. 2 Non, je tiens mon âme dans le calme et le silence. Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère, comme l'enfant sevré mon âme est en moi. 3 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur maintenant et toujours.
Psaume hébreu N°132 (N°131 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Souviens-toi, Seigneur, de David, de toutes ses peines. 2 Il fit ce serment au Seigneur, ce vœu au Fort de Jacob : 3 « Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, je ne monterai pas sur le lit où je repose, 4 je n'accorderai pas de sommeil à mes yeux, ni d'assoupissement à mes paupières, 5 jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour le Fort de Jacob. » 6 Voici, entendions-nous dire, qu'elle est à Ephrata, nous l'avons trouvée dans les champs de Jaar. 7 Allons au tabernacle du Seigneur, prosternons-nous devant l'escabeau de ses pieds. 8 Lève-toi, Seigneur, viens au lieu de ton repos, toi et l'arche de ta majesté. 9 Que tes prêtres soient revêtus de justice et que tes fidèles poussent des cris d'allégresse. 10 A cause de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton Oint. 11 Le Seigneur a juré à David la vérité, il ne s'en départira pas : « C'est du fruit de tes entrailles, que je mettrai sur ton trône. 12 Si tes fils gardent mon alliance et les préceptes que je leur enseignerai, leurs fils aussi, à tout jamais, seront assis sur ton trône. » 13 Car le Seigneur a choisi Sion, il l'a désirée pour sa demeure. 14 « C'est le lieu de mon repos pour toujours, j'y habiterai, car je l'ai désirée. 15 Je répandrai de riches bénédictions sur sa subsistance, je rassasierai de pain ses pauvres. 16 Je revêtirai de salut ses prêtres et ses fidèles pousseront des cris d'allégresse. 17 Là je ferai grandir la puissance de David, je préparerai un flambeau à mon Oint. 18 Je revêtirai de honte ses ennemis et sur son front resplendira son diadème. »
Psaume hébreu N°133 (N°132 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Ah qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères d'habiter ensemble. 2 C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tête, coule sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement. 3 C'est comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les sommets de Sion car c'est là que le Seigneur a établi la bénédiction, la vie, pour toujours.
Psaume hébreu N°134 (N°133 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Voici donc, bénissez le Seigneur, vous tous, serviteurs du Seigneur, qui êtes de service dans la maison du Seigneur, pendant les nuits. 2 Levez les mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur. 3 Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre.
Psaume hébreu N°135 (N°134 dans la Vulgate)
1 Alléluia. Louez le nom du Seigneur, louez-le, serviteurs du Seigneur, 2 vous qui êtes de service dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. 3 Louez le Seigneur car le Seigneur est bon, chantez son nom sur la harpe car il est plein de douceur. 4 Car le Seigneur s'est choisi Jacob, il s'est choisi Israël pour en faire son héritage. 5 Oui, je le sais, le Seigneur est grand, notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. 6 Tout ce que veut le Seigneur, il le fait, dans le ciel et sur la terre, dans la mer et dans tous les abîmes. 7 Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs avec la pluie, il tire le vent de ses trésors. 8 Il frappa jadis les premiers-nés de l’Égypte, depuis l'homme jusqu'à l'animal. 9 Il fit éclater des signes et des prodiges au milieu de toi, ô Égypte, contre Pharaon et tous ses serviteurs. 10 Il frappa des nations nombreuses et fit mourir des rois puissants, 11 Séhon, roi des Amorrhéens, Og, roi de Basan et tous les rois de Canaan. 12 Et il donna leur pays en héritage, en héritage à Israël, son peuple. 13 Seigneur, ton nom subsiste à jamais. Seigneur, ton souvenir dure d'âge en âge. 14 Car le Seigneur fait droit à son peuple et il a compassion de ses serviteurs. 15 Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. 16 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 17 Elles ont des oreilles et n'entendent pas. Il n'y a même pas un souffle dans leur bouche. 18 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font, quiconque se confie en elles. 19 Maison d'Israël, bénissez le Seigneur. Maison d'Aaron, bénissez le Seigneur. 20 Maison de Lévi, bénissez le Seigneur. Vous qui craignez le Seigneur, bénissez le Seigneur. 21 Que de Sion soit béni le Seigneur, qui habite Jérusalem. Alléluia.
Psaume hébreu N°136 (N°135 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 2 Célébrez le Dieu des dieux, car sa miséricorde est éternelle. 3 Célébrez le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle. 4 A celui qui seul opère de grands prodiges, car sa miséricorde est éternelle. 5 Qui a fait les cieux avec sagesse, car sa miséricorde est éternelle. 6 Qui a étendu la terre sur les eaux, car sa miséricorde est éternelle. 7 Qui a fait les grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle. 8 Le soleil pour dominer sur le jour, car sa miséricorde est éternelle. 9 La lune et les étoiles pour dominer sur la nuit, car sa miséricorde est éternelle. 10 A celui qui frappa les Égyptiens dans leurs premiers-nés, car sa miséricorde est éternelle. 11 Il fit sortir Israël du milieu d'eux, car sa miséricorde est éternelle. 12 D'une main forte et d'un bras étendu, car sa miséricorde est éternelle. 13 A celui qui divisa en deux la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 14 Qui fit passer Israël au travers, car sa miséricorde est éternelle. 15 Et précipita Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 16 A celui qui conduisit son peuple dans le désert, car sa miséricorde est éternelle. 17 Qui frappa de grands rois, car sa miséricorde est éternelle. 18 Et fit périr des rois puissants, car sa miséricorde est éternelle. 19 Séhon, roi des Amorrhéens, car sa miséricorde est éternelle. 20 Et Og, roi de Basan, car sa miséricorde est éternelle. 21 Qui donna leur pays en héritage, car sa miséricorde est éternelle. 22 En héritage à Israël, son serviteur, car sa miséricorde est éternelle. 23 A celui qui se souvint de nous quand nous étions humiliés, car sa miséricorde est éternelle. 24 Et nous délivra de nos oppresseurs, car sa miséricorde est éternelle. 25 A celui qui donne à tout ce qui vit la nourriture, car sa miséricorde est éternelle. 26 Célébrez le Dieu des cieux, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°137 (N°136 dans la Vulgate) 1 Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. 2 Aux saules de ses vallées nous avions suspendu nos harpes. 3 Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous demandaient des hymnes et des cantiques, nos oppresseurs, des chants joyeux : « Chantez-nous un cantique de Sion. » 4 Comment chanterions-nous le cantique du Seigneur, sur la terre de l'étranger ? 5 Si jamais je t'oublie, Jérusalem, que ma droite se paralyse. 6 Que ma langue s'attache à mon palais, si je cesse de penser à toi, si je ne mets pas Jérusalem au premier rang de mes joies. 7 Souviens-toi, Seigneur, des enfants d'Édom, quand au jour de Jérusalem, ils disaient : « Détruisez, détruisez-la, jusqu'en ses fondements.» 8 Fille de Babylone, vouée à la ruine, heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait. 9 Heureux celui qui saisira et écrasera tes petits enfants contre la pierre.
Psaume hébreu N°138 (N°137 dans la Vulgate) 1 De David. Je veux te louer de tout mon cœur, te chanter sur la harpe, en présence des anges. 2 Je veux me prosterner dans ton saint temple et célébrer ton nom, à cause de ta bonté et de ta fidélité, parce que tu as fait une promesse magnifique, au-dessus de toutes les gloires de ton nom. 3 Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé, tu as rendu à mon âme la force et le courage. 4 Tous les rois de la terre te loueront, Seigneur, quand ils auront appris les oracles de ta bouche. 5 Ils célébreront les voies du Seigneur, car la gloire du Seigneur est grande. 6 Car le Seigneur est élevé et il voit les humbles et il connaît de loin les orgueilleux. 7 Si je marche en pleine détresse, tu me rends la vie, tu étends ta main pour arrêter la colère de mes ennemis et ta droite me sauve. 8 Le Seigneur achèvera ce qu'il a fait pour moi. Seigneur, ta bonté est éternelle : n'abandonne pas l'ouvrage de tes mains.
Psaume hébreu N°139 (N°138 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Seigneur, tu me sondes et tu me connais, 2 tu sais quand je suis assis ou levé, tu découvres ma pensée de loin. 3 Tu m'observes quand je suis en marche ou couché et toutes mes voies te sont familières. 4 La parole n'est pas encore sur ma langue, que déjà, Seigneur, tu la connais entièrement. 5 En avant et en arrière tu m'entoures et tu mets ta main sur moi : 6 science trop merveilleuse pour moi, elle est trop élevée pour que je puisse l’atteindre. 7 Où aller loin de ton esprit, où fuir loin de ton visage ? 8 Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche dans le schéol, te voilà. 9 Si je prends les ailes de l'aurore et que j'aille habiter aux confins de la mer, 10 là encore ta main me conduira et ta droite me saisira. 11 Et je dis : Au moins les ténèbres me couvriront et la nuit sera la seule lumière qui m'entoure. 12 Les ténèbres mêmes n'ont pas pour toi d'obscurité, pour toi la nuit brille comme le jour et les ténèbres comme la lumière. 13 C'est toi qui as formé mes reins et qui m'as tissé dans le sein de ma mère. 14 Je te loue d'avoir fait de moi une créature si merveilleuse, tes œuvres sont admirables et mon âme se plaît à le reconnaître. 15 Ma substance n'était pas cachée devant toi, lorsque j'étais formé dans le secret, tissé avec art dans les profondeurs de la terre. 16 Je n'étais qu'un germe informe et tes yeux me voyaient et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux fût encore. 17 Ô Dieu, que tes pensées me semblent ravissantes. Que le nombre en est grand. 18 Si je compte, elles surpassent en nombre les grains de sable. Je m'éveille et je suis encore avec toi. 19 Ô Dieu, ne feras-tu pas périr le méchant ? Hommes de sang, éloignez-vous de moi. 20 Ils parlent de toi d'une manière criminelle, ils prennent ton nom en vain, eux, tes ennemis. 21 Ne dois-je pas, Seigneur, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s'élèvent contre toi ? 22 Oui, je les hais d'une haine complète, ils sont pour moi des ennemis. 23 Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, éprouve-moi et connais mes pensées. 24 Regarde si je suis sur une voie funeste et conduis-moi dans la voie éternelle.
Psaume hébreu N°140 (N°139 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Seigneur, délivre-moi de l'homme méchant, préserve-moi des hommes de violence, 3 qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur, qui excitent sans cesse la guerre contre moi, 4 qui aiguisent leur langue comme le serpent et qui ont sous leurs lèvres le venin de l'aspic. Séla. 5 Seigneur, garde-moi des mains du méchant, préserve-moi des hommes de violence, qui méditent de me faire trébucher. 6 Des orgueilleux me dressent un piège et des filets, ils placent des filets le long de mon sentier, ils me tendent des embûches. Séla. 7 Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu. Écoute, Seigneur, la voix de mes supplications. 8 Seigneur Dieu, mon puissant sauveur, tu couvres ma tête au jour du combat. 9 Seigneur, n'accomplis pas les désirs du méchant, ne laisse pas réussir ses desseins, il en serait trop fier. Séla. 10 Que sur la tête de ceux qui m'assiègent retombe l'iniquité de leurs lèvres, 11 que des charbons ardents soient secoués sur eux. Que Dieu les précipite dans le feu, dans les abîmes d'où ils ne se relèvent plus. 12 Non, le calomniateur ne prospérera pas sur la terre et le malheur poursuivra sans merci l'homme violent. 13 Je sais que le Seigneur fait droit au misérable et justice au pauvre. 14 Oui, les justes célébreront ton nom et les hommes droits habiteront devant ton visage.
Psaume hébreu N°141 (N°140 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, je t'invoque, hâte-toi de venir vers moi. Prête l'oreille à ma voix, quand je t'invoque. 2 Que ma prière soit devant ton visage comme l'encens et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir. 3 Seigneur, mets une garde à ma bouche, une sentinelle à la porte de mes lèvres. 4 N'incline pas mon cœur vers des choses mauvaises, ne l'incline pas à se livrer à des actes de méchanceté avec les hommes qui commettent l'iniquité, que je ne prenne aucune part à leurs festins. 5 Que le juste me frappe, c'est une faveur, qu'il me reprenne, c'est un parfum sur ma tête, ma tête ne le refusera pas, car alors je n'opposerai que ma prière à leurs mauvais desseins. 6 Mais bientôt leurs chefs seront précipités le long des rochers et l'on écoutera mes paroles car elles sont agréables. 7 Comme lorsqu'on laboure et que l'on ameublit la terre, ainsi nos ossements sont semés au bord du schéol. 8 Car vers toi, Seigneur Dieu, je tourne mes yeux. Auprès de toi je cherche un refuge, n'abandonne pas mon âme. 9 Préserve-moi des pièges qu'ils me tendent, des embûches de ceux qui font le mal. 10 Que les méchants tombent dans leurs propres filets et que j'échappe en même temps.
Psaume hébreu N°142 (N°141 dans la Vulgate) 1 Cantique de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. 2 De ma voix je crie vers le Seigneur, de ma voix j'implore le Seigneur. 3 Je répands ma plainte en sa présence, devant lui j'expose ma détresse. 4 Lorsqu'en moi mon esprit défaille, toi tu connais mon sentier, tu sais que, dans la route où je marche, ils me tendent des pièges. 5 Jette les yeux à ma droite et vois : personne ne me reconnaît, tout refuge me fait défaut, nul n'a souci de mon âme. 6 Je crie vers toi, Seigneur, je dis : Tu es mon refuge, mon partage sur la terre des vivants. 7 Prête l'oreille à ma plainte car je suis malheureux à l'excès, délivre-moi de ceux qui me poursuivent car ils sont plus forts que moi. 8 Tire mon âme de cette prison, afin que je célèbre ton nom. Les justes triompheront avec moi de ce que tu m'auras fait du bien.
Psaume hébreu N°143 (N°142 dans la Vulgate)
1 Psaume de David. Seigneur, écoute ma prière, prête l'oreille à mes supplications, exauce-moi dans ta vérité et dans ta justice. 2 N'entre pas en jugement avec ton serviteur, car aucun homme vivant n'est juste devant toi. 3 L'ennemi en veut à mon âme, il foule à terre ma vie. Il me relègue dans les lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. 4 Mon esprit défaille en moi, mon cœur est troublé dans ma poitrine. 5 Je pense aux jours d'autrefois, je médite sur toutes tes œuvres, je réfléchis sur l'ouvrage de tes mains. 6 j'étends vers toi mes mains et mon âme, comme une terre desséchée, soupire après toi. Séla. 7 Hâte-toi de m'exaucer, Seigneur, mon esprit défaille, ne me cache pas ton visage, je deviens semblable à ceux qui descendent dans la fosse. 8 Fais-moi de bonne heure sentir ta bonté, car c'est en toi que j'espère. Fais-moi connaître la voie où je dois marcher car c'est vers toi que j'élève mon âme. 9 Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur, je me réfugie auprès de toi. 10 Apprends-moi à faire ta volonté car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise dans la voie droite. 11 A cause de ton nom, Seigneur, rends-moi la vie, dans ta justice, retire mon âme de la détresse. 12 Dans ta bonté, anéantis mes ennemis et fais périr tous ceux qui m'oppriment, car je suis ton serviteur.
Psaume hébreu N°144 (N°143 dans la Vulgate) 1 De David. Béni soit le Seigneur, mon rocher, qui a dressé mes mains au combat et mes doigts à la guerre, 2 mon bienfaiteur et ma forteresse, ma haute retraite et mon libérateur, mon bouclier, celui qui est mon refuge, qui range mon peuple sous moi. 3 Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que tu le connaisses, le fils de l'homme, pour que tu penses à lui ? 4 L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l'ombre qui passe. 5 Seigneur, abaisse tes cieux et descends, touche les montagnes et qu'elles s'embrasent, 6 fais briller les éclairs et disperse les ennemis, lance tes flèches et mets-les en déroute. 7 Étends tes mains d'en haut, délivre-moi et sauve-moi des grandes eaux, de la main des fils de l'étranger, 8 dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. 9 Ô Dieu, je te chanterai un cantique nouveau, je te célébrerai sur le luth à dix cordes. 10 Toi qui donnes aux rois la victoire, qui sauves du glaive meurtrier David, ton serviteur, 11 délivre-moi et sauve-moi de la main des fils de l'étranger, dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. 12 Que nos fils, comme des plants vigoureux, grandissent en leur jeunesse Que nos filles soient comme les colonnes angulaires, sculptées à la façon de celles d'un temple. 13 Que nos greniers soient remplis et regorgent de toutes sortes de provisions. Que nos brebis, dans nos pâturages, se multiplient par milliers et par myriades. 14 Que nos génisses soient fécondes. Qu'il n'y ait dans nos murs ni brèche, ni reddition. Ni cri d'alarme dans nos places publiques. 15 Heureux le peuple qui jouit de ces biens. Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu.
Psaume hébreu N°145 (N°144 dans la Vulgate) 1 Chant de louange, de David. ALEPH. Je veux t'exalter, mon Dieu, ô Roi et bénir ton nom à jamais et toujours. 2 BETH. Je veux chaque jour te bénir et célébrer ton nom toujours et à jamais. 3 GHIMEL. Le Seigneur est grand et digne de toute louange et sa grandeur est insondable. 4 DALETH. Chaque âge dira au suivant la louange de tes œuvres, on publiera tes prodiges. 5 HÉ. Je chanterai l'éclat glorieux de ta majesté et tes œuvres prodigieuses. 6 WAV. Et l'on parlera de ta puissance redoutable et je raconterai ta grandeur. 7 ZAÏN. On proclamera le souvenir de ton immense bonté et on célébrera ta justice. 8 HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. 9 TETH. Le Seigneur est bon envers tous et sa miséricorde s'étend sur toutes ses créatures. 10 YOD. Toutes tes œuvres te louent, Seigneur et tes fidèles te bénissent. 11 CAPH. Ils disent la gloire de ton règne et proclament ta puissance, 12 LAMED. Afin de faire connaître aux fils des hommes ses prodiges et le glorieux éclat de son règne. 13 MEM. Ton règne est un règne éternel et ta domination subsiste dans tous les âges. 14 SAMECH. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui sont courbés. 15 AÏN. Les yeux de tous les êtres sont tournés vers toi dans l'attente et tu leur donnes leur nourriture en son temps. 16 PHÉ. Tu ouvres ta main et tu rassasies de tes biens tout ce qui respire. 17 TSADÉ. Le Seigneur est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes ses œuvres. 18 QOPH. Le Seigneur est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent d'un cœur sincère. 19 RESCH. Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent, il entend leur cri et il les sauve. 20 SCHIN. Le Seigneur garde tous ceux qui l'aiment et il détruit tous les méchants. 21 THAV. Que ma bouche publie la louange du Seigneur et que toute chair bénisse son saint nom, toujours, à jamais.
Psaume hébreu N°146 (N°145 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Mon âme, loue le Seigneur. 2 Toute ma vie, je veux louer le Seigneur, tant que je serai, je veux chanter mon Dieu. 3 Ne mettez pas votre confiance dans les princes, dans le fils de l'homme, qui ne peut sauver. 4 Son souffle s'en va, il retourne à sa poussière et, ce même jour, ses desseins s'évanouissent. 5 Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur, son Dieu. 6 Le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'elle renferme. Il garde à jamais sa fidélité. 7 Il rend justice aux opprimés, il donne la nourriture à ceux qui ont faim. Le Seigneur délivre les captifs. 8 Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles. Le Seigneur relève ceux qui sont courbés. Le Seigneur aime les justes. 9 Le Seigneur garde les étrangers, il soutient l'orphelin et la veuve, mais il rend tortueuse la voie des méchants. 10 Le Seigneur est roi pour l'éternité, ton Dieu, ô Sion, d'âge en âge. Alléluia.
Psaume 147. 1 Alléluia. Louez le Seigneur car il est bon de célébrer notre Dieu, car il est doux, il est beau de le louer. 2 Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il rassemble les dispersés d'Israël. 3 Il guérit ceux qui ont le cœur brisé et il panse leurs blessures. 4 Il compte le nombre des étoiles, il les appelle toutes par leur nom. 5 Notre Seigneur est grand, et sa force est infinie et son intelligence n'a pas de limites. 6 Le Seigneur vient en aide aux humbles, il abaisse les méchants jusqu'à terre. 7 Chantez au Seigneur un cantique d'actions de grâces, célébrez notre Dieu sur la harpe. 8 Il couvre les cieux de nuages et prépare la pluie pour la terre. Il fait croître l'herbe sur les montagnes. 9 Il donne la nourriture au bétail, aux petits du corbeau qui crient vers lui. 10 Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît, ni dans les jambes de l'homme qu'il met son plaisir. 11 Le Seigneur met son plaisir en ceux qui le craignent, en ceux qui espèrent en sa bonté. 12 Jérusalem, célèbre le Seigneur. Sion, loue ton Dieu. 13 Car il affermit les verrous de tes portes, il bénit tes fils au milieu de toi, 14 il assure la paix à tes frontières, il te rassasie de la fleur du froment. 15 Il envoie ses ordres à la terre, sa parole court avec vitesse. 16 Il fait tomber la neige comme de la laine, il répand le givre comme de la cendre. 17 Il jette ses glaçons par morceaux, qui peut tenir devant son froid ? 18 Il envoie sa parole et il les fond. Il fait souffler son vent et les eaux coulent. 19 C'est lui qui a révélé sa parole à Jacob, ses lois et ses volontés à Israël. 20 Il n'a pas fait de même pour toutes les autres nations, elles ne connaissent pas ses volontés. Alléluia.
Psaume 148. 1 Alléluia. Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs. 2 Louez-le, vous tous, ses anges ; louez-le, vous toutes, ses armées. 3 Louez-le, soleil et lune ; louez-le, vous toutes, étoiles brillantes. 4 Louez-le, cieux des cieux et vous, eaux, qui êtes au-dessus des cieux. 5 Qu'ils louent le nom du Seigneur car il a commandé et ils ont été créés. 6 Il les a établis pour toujours et à jamais, il a posé une loi qu'on ne transgressera pas. 7 De la terre, louez le Seigneur, monstres marins et vous tous, océans, 8 feu et grêle, neige et vapeurs, vents impétueux, qui exécutez ses ordres, 9 montagnes et vous toutes, collines, arbres fruitiers et vous tous, cèdres, 10 animaux sauvages et troupeaux de toutes sortes, reptiles et oiseaux ailés, 11 rois de la terre et tous les peuples, princes, et vous tous, juges de la terre, 12 jeunes hommes et jeunes vierges, vieillards et enfants. 13 Qu'ils louent le nom du Seigneur car son nom seul est grand, sa gloire est au-dessus du ciel et de la terre. 14 Il a relevé la puissance de son peuple, sujet de louange pour tous ses fidèles, pour les enfants d'Israël, le peuple qui est près de lui, Alléluia.
Psaume 149. 1 Alléluia. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, que sa louange retentisse dans l'assemblée des saints. 2 Qu'Israël se réjouisse en son Créateur, que les fils de Sion tressaillent en leur Roi. 3 Qu'ils louent son nom dans leurs danses, qu'ils le chantent avec le tambourin et la harpe. 4 Car le Seigneur se complaît dans son peuple, il glorifie les humbles en les sauvant. 5 Les fidèles triomphent dans la gloire, ils tressaillent de joie sur leur lit. 6 Les louanges de Dieu sont dans leur bouche et ils ont dans leurs mains un glaive à deux tranchants, 7 pour exercer la vengeance sur les nations et porter le châtiment chez les peuples, 8 pour lier leurs rois avec des chaînes et leurs grands avec des ceps de fer, 9 pour exécuter contre eux l'arrêt écrit, c'est là la gloire réservée à tous ses fidèles. Alléluia.
Psaume 150. 1 Alléluia. Louez Dieu dans son sanctuaire. Louez-le dans le séjour de sa puissance. 2 Louez-le pour ses hauts faits. Louez-le selon l'immensité de sa grandeur. 3 Louez-le au son de la trompette. Louez-le sur la harpe et la cithare. 4 Louez-le dans vos danses avec le tambourin. Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau. 5 Louez-le avec les cymbales au son clair. Louez-le avec les cymbales retentissantes. 6 Que tout ce qui respire loue le Seigneur. Alléluia.
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Psaume 1. 1 Heureux l'homme qui ne marche pas dans le conseil des impies, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs et qui ne s'assied pas dans la compagnie des moqueurs Ce premier psaume n’a de titre, ni dans l’hébreu, ni dans les Septante ; mais les Pères grecs et latins, de même que les rabbins, l’attribuent communément à David. Il paraît cependant que le nom de David se lisait dans quelques anciens exemplaires des Septante, puisqu’il se trouve dans l’édition d’Alcala et dans celle des Alde. ― Le psaume 1 sert d’introduction générale à toute la collection des chants inspirés. Saint Augustin et saint Ambroise remarquent que les termes mêmes expriment la gradation du mal, en ce que c’est mal faire même de suivre le conseil des méchants ; plus mal encore, de demeurer dans la voie du mal, où l’on est entré ; et pire encore de séduire les autres par les doctrines qu’on répand. Les moqueurs (comp. Proverbes 9, 7-8 ; 13, 1 ; 14, 6) font des enseignements divins l’objet de leurs plaisanteries, et les tournent en dérision comme une folie, pour leur substituer leurs fausses maximes qui sont une vraie peste (S. Athanase, S. Basile).
2 mais qui a son plaisir dans la loi du Seigneur et qui la médite jour et nuit. Qui en fait le sujet de ses méditations, la lit et l’étudie.Voir Josué, 1, 8.
3 Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau, qui donne son fruit en son temps et dont le feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu'il fait réussi. Il sera rempli d'un bon suc, de bonne volonté et de vigueur. Son fruit : les bonnes œuvres de la piété, et sa récompense dans l'éternité. 1 Pierre 1, 7 ; (Jérôme). Tout ce que le juste fait, tourne à son plus grand bien (Voir Romains 8, 28).Voir Jérémie, 17, 8. Bonheur du juste, qui évite le mal et observe la loi, c’est-à-dire pratique le bien.
4 Il n'en est pas ainsi des impies : ils sont comme la paille que chasse le vent. Malheur du pécheur. La paille que le vent emporte, lorsque le blé est jeté en l'air pour le nettoyer.
5 Aussi les impies ne resteront-ils pas debout au jour du jugement, ni les pécheurs dans l'assemblée des justes Dans le style des Hébreux les impies sont ce que nous appelons les méchants en général ; de là vient que chez eux les justes et les impies sont ceux que nous nommons les bons et les méchants. Au jugement dernier, lorsque les bons seront séparés des méchants (Augustin). (Voir Isaïe 3, 14 ; 26, 8 ; 59, 18 ; Malachie 3, 5). Dans l’assemblée des saints, qui sera séparée lors du jugement. Au jugement dernier. C’est ainsi que l’ont entendu la plupart des docteurs juifs après le paraphraste chaldéen. D’ailleurs, comme l’a justement remarqué le savant Aben-Ezra, la présence de l’article déterminatif enlève toute espèce de doute à cet égard.
6 car le Seigneur connaît la voie du juste mais la voie des pécheurs mène à la ruine. Connaître pour Dieu, c’est reconnaître et récompenser (Voir Matthieu 7, 23). Ainsi ont entendu ce psaume non-seulement les Apôtres (Actes 4, 25 ; 13, 33 ; Hébreux 1, 5), et les Pères grecs et latins, mais même les anciens Juifs. David, à qui ce Psaume est généralement attribué, avait été favorisé au sujet du Messie de lumières surnaturelles (Voir 2 Samuel 7 et 23). David ne dit pas qu’il n’y a pas de résurrection pour les méchants, comme l’ont prétendu quelques incrédules ; il dit simplement qu’ils ne ressusciteront pas pour être admis dans l’assemblée des justes ; il faut faire violence au texte pour lui donner un autre sens.
Psaume 2. 1 Pourquoi les nations s'agitent-elles en tumulte et les peuples méditent-ils de vains projets ?
Ce Psaume n’a, comme le premier, aucun titre dans l’hébreu, dans la Vulgate et dans la plupart des exemplaires des Septante ; quelques-uns seulement, soit grecs, soit latins, portent en tête : Psaume de David, inscription dont la vérité se trouve confirmée par le témoignage formel des Apôtres mêmes. D’un autre côté, les Apôtres dans le Nouveau Testament, les anciens Pères grecs et latins, les anciens rabbins, les exégètes chrétiens, tous s’accordent à dire que ce psaume se rapporte au Messie. ― Ce Psaume est très souvent cité dans le Nouveau Testament. Les Actes des Apôtres, 4, 25, indiquent l’accomplissement des versets 1 et 2 dans la coalition des Juifs et des païens contre Jésus-Christ. Hébreux, 1, 5 et 5, 5, cite le 7e verset de ce psaume comme preuve de la génération éternelle du Verbe. Voir Actes des Apôtres, 13, 33 et Romains 1, 4. Le nom de Messie ou Christ et celui de Fils de Dieu, voir Jean 1, 49 et Matthieu 26, 63, qui étaient les noms par lesquels on désignait ordinairement chez les Juifs, du temps de Notre-Seigneur, le grand roi qu’ils attendaient, viennent de ce psaume et de Daniel 9, 25. L’Apocalypse, 19, 15 ; 12, 5 ; 2, 5, nous montre Jésus-Christ gouvernant les nations avec un bâton de fer. Les païens veulent en vain se révolter contre Dieu. Voir Actes des Apôtres, 4, 25. ― Cette brusque interrogation : Pourquoi, indique que les complots des rois de la terre sont sans raison et seront sans succès. A quoi bon ?
2 Les rois de la terre se soulèvent et les princes tiennent conseil ensemble, contre le Seigneur et contre son Oint. Ces deux vers 2-3 expriment le résultat des délibérations des rois conjurés.
3 Brisons leurs liens, disent-ils et jetons loin de nous leurs chaînes.
4 Celui qui est assis dans les cieux sourit, le Seigneur se moque d'eux. Celui qui habite dans les cieux est opposé aux rois de la terre, voir verset 2 ; à leur agitation, à leur tumulte, est opposée sa sérénité ; ils se remuent, ils se démènent ; lui sourit, comme pourrait faire un homme qui verrait des fourmis se révolter contre lui. Dieu se rit des vains efforts de ses ennemis.
5 Alors il leur parlera dans sa colère et dans sa fureur, il les épouvantera.
6 Et moi, j'ai établi mon roi, sur Sion, ma montagne sainte.
7 Je publierai le décret : Le Seigneur m'a dit : Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Discours du Messie v.7-9 ; il déclare que Dieu l’a engendré de toute éternité et qu’il lui a donné en héritage toutes les nations de la terre. son décret, par lequel il m’a établi roi. Voir Hébreux, 5, 5. ― Je t’ai engendré. Cela peut s’entendre ou de la génération éternelle du Verbe (voir Hébreux, 1, 5), ou de sa naissance temporelle ; mais particulièrement de sa Résurrection, par laquelle il est devenu le premier-né d’entre les morts (voir Actes des Apôtres, 13, 32-33 ; Colossiens, 1, 18 ; Apocalypse, 1, 5).
8 Demande et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre. Je te donnerai, etc. C’est dans le Messie seul qu’ont été accomplies ces magnifiques promesses.
9 Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme le vase du potier.
Ce texte est appliqué plusieurs fois à Jésus-Christ, et Jésus-Christ se l’applique à lui-même. Voir Apocalypse, 2, 26-28 ; 12, 5 ; 19, 15.
10 Et maintenant, rois, devenez sages, recevez l'avertissement, juges de la terre.
Conclusion du Psalmiste v10-13: il faut obéir au roi-Messie.
11 Servez le Seigneur avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement.
12 Embrassez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite et que vous ne périssiez dans votre voie, car bientôt s'allumerait sa colère, heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance. Il est facile de sentir le mérite de la marche lyrique de ce Psaume. Entrant hardiment en matière par une question, il déroule en peu de mots le tableau du bruit des réunions dans lesquelles les rois forment leurs vains projets. Un regard tombé du haut du ciel, un sourire du roi de ce ciel, anéantissent leurs combinaisons ; car, dans les vues du poète, ce terrible sourire devient le tonnerre tout puissant, il comprend ce langage, il s’en fait l’interprète. Ce langage est concis et majestueux comme doit l’être celui du roi du ciel ; mais le roi sur la terre donne des ordres plus détaillés, il donne même de avis, des conseils ; cependant le répit qu’il donne à ses ennemis pour les suivre est court, et l’ode se termine par une sentence sur les fidèles. Chaque trait de ce tableau est juste et sa gradation est admirable.
Psaume 3. 1 Chant de David à l'occasion de sa fuite devant Absalon, son fils. 3.1 Lorsqu’il fuyait, etc. Cette fuite de David est racontée à 2 Samuel 15, verset 14 et suivants.2 Seigneur que mes ennemis sont nombreux. Quelle multitude se lève contre moi. 3.2-3 Multitude des ennemis de David. Les saints Pères ont vu dans David, qui fut persécuté par son propre fils, un type de Jésus-Christ, qui fut pris par Judas, livré aux païens et crucifié ; mais qui ressuscita glorieusement de la mort. 3 Nombreux sont ceux qui disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu. Séla. Beaucoup disent que je n'ai aucun secours, ni aucune miséricorde à attendre de mon Dieu, que j'honore. Comparez les paroles de Séméï (1 Samuel 16, 8) ; et aussi les blasphèmes contre Jésus-Christ (Matthieu 27, 40, 41). Même un grand nombre des amis de David perdirent courage, mais il mit son espérance dans le secours immédiat de Dieu. 4 Mais toi, Seigneur, tu es mon bouclier, tu es ma gloire et tu relèves ma tête. 3.4-5 David n’est pas effrayé du nombre de ses ennemis, parce qu’il compte sur le secours de Dieu. Celui qui est dans la tristesse, dans le découragement, baisse la tête ; celui qui espère, l'élève. 5 De ma voix je crie vers le Seigneur et il me répond de sa montagne sainte. Séla. 3.5 de la montagne de Sion, où se trouvait l'Arche d’alliance, sur laquelle Dieu se rendait présent entre les chérubins.Sa montagne sainte ; c’est-à-dire Sion. Comparer à Psaume 13, 7. 6 Je me suis couché et me suis endormi, je me suis réveillé car le Seigneur est mon soutien. Selon saint Justin, saint Augustin, Eusèbe, Théodoret et d’autres, David a prononcé ces paroles comme type de Jésus-Christ, qui devait sortir un jour du tombeau ; l’Église les a également insérées dans l'office de Pâques. 3.6-7 (c’est-à-dire première moitié du verset 7). Au sens littéral, le Psalmiste se lève, il se couche, ce qui veut dire qu’il vit en paix, et tranquille, parce que Dieu est son protecteur. 7 Je ne crains pas devant le peuple innombrable qui m'assiège de toutes parts. 8 Lève-toi, Seigneur. Sauve-moi mon Dieu car tu frappes à la joue tous mes ennemis. Tu brises les dents des méchants. 3.8-9 Prière à Dieu, pour qu’il délivre David de tous ses ennemis et qu’il bénisse son peuple. Tu les as réduits à l'impuissance de me nuire ; car les animaux sauvages, après qu'on leur a brisé les dents, ne peuvent plus nuire. 9 Au Seigneur le salut. Que ta bénédiction soit sur ton peuple. Séla. Le mot «Séla» se lit dans ce Psaume à la fin des versets 3. 5. 9. Le sentiment le plus commun est qu'il indique une pose, ou quelques modifications du ton dans le chant. Ce mot se trouve soixante-onze fois dans le Psautier.
Psaume 4. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, psaume de David.
2 Quand je t'invoque, réponds-moi, Dieu de ma justice, toi qui dans ma détresse, me mets au large. Aie pitié de moi et entends ma prière. 4.2 Dieu l'auteur de ma justice, ou le défenseur de ma juste cause (Augustin). Les exégètes rapportent aussi communément ce Psaume, de même que le précédent, au temps de la fuite de David devant Absalon. Dieu de ma justice ; c’est-à-dire le Dieu auteur et défenseur de ma justice. ― Pour bien suivre la pensée du Psalmiste, il faut mettre les verbes au présent et non au passé. Dans ce verset 2, David demande à Dieu de l’exaucer dans son angoisse, au moment où tous l’abandonnent pour suivre Absalom.
3 Fils des hommes, jusqu’à quand ma gloire sera-t-elle outragée ? Jusqu’à quand aimerez-vous la vanité et rechercherez-vous le mensonge ? Séla. 4.3-4 Le Psalmiste s’adresse à ses calomniateurs : qu’ils cessent leurs outrages, car Dieu va exaucer sa prière. Pourquoi vous séduisez-vous vous-mêmes par de vaines espérances, et méditez-vous le mensonge, pour accuser l’innocent ?
4 Sachez que le Seigneur s'est choisi un homme pieux, le Seigneur entend quand je l'invoque. 4.4 homme pieux. David avait été sanctifié de Dieu par l’onction sainte qu’il avait reçue à son sacre.
5 Tremblez et ne péchez plus. Parlez-vous à vous-mêmes sur votre lit et cessez. Séla. 4.5 Que ses ennemis rentrent en eux-mêmes et qu’ils se confient en Dieu, au lieu de se laisser aller à la présomption. Lors même que la colère et le mécontentement se seraient emparés de vous, ne péchez pas en vous y obstinant ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère (Éphésiens 4, 26), et concevez-en du repentir sur votre lit.
6 Offrez des sacrifices de justice et confiez-vous dans le Seigneur.
Des sacrifices de conversion et de vraie piété (Comp. Deut. 33, 19. Ps. Hébreux 51, 19).
7 Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ton visage, Seigneur. 4.7 David répond à ses amis par une prière à Dieu. Les faveurs dont Dieu nous a comblés, sont un signe certain que sa divine providence veille sur nous. Qui nous fera voir ? C’est-à-dire qui nous donnera ? Qui nous récompensera pour le sacrifice que nous faisons en suivant un roi détrôné et malheureux, en nous exposant par là même à la merci de nos ennemis, et en manquant des choses les plus nécessaires ? David répond à ceux qui font cette question que Dieu les a favorisés de sa divine lumière, qu’il leur a accordé une joie intérieure et le témoignage d’une bonne conscience. Parmi ceux qui ont suivi David, beaucoup disent : Qui nous fera retrouver la paix et le bonheur ? ― Dieu, répond-il, en faisant briller sur nous son visage, c’est-à-dire en nous accordant sa faveur.
8 Tu as mis dans mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau. Mes ennemis se sont, etc., et ils trouvent en ces biens leur joie et le rassasiement de leur cœur ; car ils ne connaissent pas la joie intérieure, que l'on goûte en Dieu.
9 En paix je me coucherai et je m'endormirai aussitôt, car toi, Seigneur, toi seul, tu me fais habiter dans la sécurité. 4.9 Tout cela ne me touche pas, pourvu seulement que j'aie Dieu. Tranquillité et paix de David, à cause de sa confiance sans bornes en Dieu.
Psaume 5. 1 Au maître de chant, sur les flûtes, psaume de David. 5.1 Sujet : Prière du matin, avant d’aller à la maison de Dieu. Certains rapportent le Psaume à la persécution de David par Saül ou par Absalon ; mais il semble qu’il est surtout dirigé contre les ennemis de Dieu, et que c'est une exhortation à la confiance en Dieu en général.
2 Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur, entends mes soupirs, 5.2-5 David invoque Dieu dès le matin et demande à être exaucé. 3 sois attentif à mes cris, ô mon Roi et mon Dieu, car c'est à toi que j'adresse ma prière. C'était Dieu qui était proprement le roi des Israélites ; leur roi terrestre n'était que son représentant. 4 Seigneur, dès le matin, tu entends ma voix, dès le matin, je prépare mes demandes et j'attends. 5.4 Tu exauceras une prière que je t’adresse dès le matin ; car ceux qui veillent ainsi dès le matin devant Dieu, le trouvent (Proverbes 8, 17). Dès le matin tu entends ma voix. Les hébreux priaient trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Il est dit du prophète Daniel qu’il était fidèle observateur de cette sainte pratique. Voir Daniel 6, vv. 10, 13. 5 Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir au mal, avec toi le méchant ne saurait habiter. 5.5-7 Lorsque, dès le matin, je prierai et méditerai, tu m’exauceras, parce que tu n'aimes pas l’iniquité des méchants, qui se sont déclarés mes ennemis. David fonde sa prière et sa confiance sur la sainteté de Dieu.
5.7 Homme de sang ; littéralement Homme de sangs ; c’est-à-dire meurtrier. Les Hébreux employaient le mot sang au pluriel principalement lorsqu’il s’agissait du sang versé, répandu par le meurtre. 6 Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux, tu hais tous les artisans d'iniquité. L’insensé n’est pas uni à Dieu, ni Dieu à lui, c’est un impie. 7 Tu fais périr les menteurs. Le Seigneur abhorre l'homme de sang et de fraude. 8 Pour moi, par ta grande miséricorde, j'irai dans ta maison, je me prosternerai dans ta crainte, devant ton saint temple. 5.8 J'oserai paraître devant toi, et demeurer en ta présence, m'appuyant, non sur mes mérites, mais sur ton infinie miséricorde. Par la maison de Dieu et son temple il faut entendre ici le saint tabernacle, qui, étant la demeure de Dieu, portait ce nom distingué, qui passa depuis au temple de Salomon. J’adorerai en approchant de votre saint temple ; littéralement J’adorerai vers votre, etc. 5.8-11 Le Psalmiste invoque Dieu avec confiance contre ses ennemis, parce qu’ils sont méchants. 9 Seigneur, conduis-moi, dans ta justice, à cause de mes ennemis aplanis ta voie sous mes pas Sois toi-même mon guide, de peur que je ne chancelle, et afin que je ne m'écarte ni à droite ni à gauche, rends-moi la voie facile à la marche, à cause de mes ennemis, et sois-moi présent. 10 car il n'y a pas de sincérité dans leur bouche, leur cœur n'est que malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, leur langue se fait caressante. Suit maintenant la raison pourquoi Dieu doit, à cause de ses ennemis, le maintenir dans la justice ; c’est qu'ils sont très méchants. 5.10-13 Que Dieu punisse les méchants, et les justes se réjouiront. 5.10 Voir Psaume 13, 3 ; Romains 3, 13. ― C’est un sépulcre ouvert que leur gosier, parce qu’avec les mensonges qu’ils profèrent, ils préparent à tout instant la mort et la ruine. 11 Châtie-les, ô Dieu, qu'ils échouent dans leurs desseins. A cause de leurs crimes sans nombre, précipite-les car ils sont en révolte contre toi. Le souhait qui suit ne vient pas de la haine, mais du zèle pour la gloire de Dieu. On doit, du reste, voir dans ces paroles moins un vœu ou une malédiction, qu'une prédiction de la manière dont Dieu traitera un jour les impies (Voir Néhémie ch. 4). 12 Alors se réjouiront tous ceux qui se confient en toi, ils seront dans une perpétuelle allégresse et tu les protégeras, ils se livreront à de joyeux transports, ceux qui aiment ton nom Tu habiteras éternellement dans les justes, comme dans un temple, et ils seront comblés de gloire et de félicité durant l'éternité. Le nom du Seigneur est le Seigneur lui-même, c'est-à-dire que le nommer, c'est le connaître. 13 car tu bénis le juste, Seigneur, tu l'entoures de bienveillance comme d'un bouclier.
Psaume 6. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, à l'octave, psaume de David. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes de pénitence. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. David, puni de ses péchés par ses ennemis, demande, dans ce psaume, grâce et délivrance, et il espère avec confiance. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, guéris-moi, Seigneur, car mes os sont tremblants. 4 Mon âme est dans un trouble extrême et toi, Seigneur, jusqu’à quand ? Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui. Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ? Différerez-vous de me livrer, ou me châtierez-vous ? Ce n'est pas là une expression d'impatience, mais d'une confiance filiale en la bonté de Dieu.5 Reviens, Seigneur, délivre mon âme, sauve-moi à cause de ta miséricorde. v5-8 Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David. 6 Car celui qui meurt n'a plus souvenir de toi, qui te louera dans le schéol ? Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. Viens à mon secours, ô mon Dieu ! car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. Le schéol, l’autre monde (Nombres 16, 30 mais si le Seigneur fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et tout ce qui leur appartient et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez que ces gens ont méprisé le Seigneur.» 31 Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. 32 La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs familles, avec tous les gens de Coré et tous leurs biens. 33 Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait et la terre les recouvrit et ils disparurent du milieu de l'assemblée. 34 Tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leur cri, car ils disaient : «Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse.» 35 Un feu sortit d'auprès du Seigneur et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum »), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l'égard des bons, ce n'était pas, comme séjour avant d'être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n'était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d'être triste, en ce qu'il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l'enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu. 7 Je suis épuisé à force de gémir, chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 8 Mon œil est consumé par le chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me persécutent. Le chagrin m'a fait vieillir en présence de mes ennemis, qui en ont été dans la joie. Le chrétien pénitent peut, au sujet de ces ennemis de David, penser aux passions, aux tentations, aux mauvais exemples et aux mauvaises compagnies, aux occasions dangereuses, et à tout ce qui est un obstacle au salut. 9 Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal car le Seigneur a entendu la voix de mes larmes, Celui qui prie sent tout-à-coup sa prière exaucée. Chant de triomphe v9-11 : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis. Voir Matthieu 7, 23 ; 25, 41 ; Luc 13, 27. 10 le Seigneur a entendu ma supplication, le Seigneur accueille ma prière. 11 Tous mes ennemis seront confondus et saisis d'épouvante, ils reculeront, soudain couverts de honte.
Psaume 7. 1 Dithyrambe de David, qu'il chanta au Seigneur à l'occasion des paroles de Chus, le Benjamite. Voir 2 Samuel chapitres 16 et 17. ― Chusi est le même nom qu’Éthiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés partisans de Saül, un de ces rapporteurs qui, comme Doëg et les Ziphéens, calomniaient David fugitif auprès de Saül et excitaient la colère du roi contre lui. Quoique les livres historiques ne mentionnent pas Chusi, les détails donnés dans 1 Samuel, chapitres 24 à 26, éclaircissent très bien plusieurs passages de ce psaume. D’autres, avec saint Jérôme, entendent Saül, qui pouvait être appelé Chus (Éthiopien, noir), à cause de son naturel plein de fiel et enclin à la colère. 2 Seigneur, mon Dieu, en toi je me confie, sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi Le chrétien se souviendra ici de ses mauvaises habitudes et de ses péchés, qu’il doit s’efforcer de combattre et d’exterminer comme ses plus redoutables ennemis ; il peut également se rappeler les puissances de l’enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le miner entièrement. 3 de peur qu'il ne me déchire, comme un lion, qu'il ne dévore sa proie, sans que nul ne la lui arrache. Invocation à Dieu pour qu’il arrache David à ses ennemis. 4 Seigneur, mon Dieu, si j'ai fait cela, s'il y a de l'iniquité dans mes mains, Les mains sont mises pour les actions, comme étant les instruments ordinaires qui servent à les faire. 5 si j'ai rendu le mal à qui est en paix avec moi, si j'ai dépouillé celui qui m'opprime sans raison, Protestation, sous forme d’imprécation contre lui-même, que le Psalmiste n’a pas fait ce que Chusi lui impute. 6 que l'ennemi me poursuive et m'atteigne, qu'il foule à terre ma vie, qu'il couche ma gloire dans la poussière. Qu’il foule ma vie, etc. ; qu’il me foule tout vivant. ― Qu’il ensevelisse ; c’est le sens du grec et de l’hébreu, qui portent à la lettre : Qu’il fasse habiter. 7 Lève-toi, Seigneur, dans ta colère, porte-toi contre les fureurs de mes adversaires, réveille-toi pour me secourir, toi qui ordonnes un jugement. Un jugement : selon le commandement que vous avez fait vous-mêmes de protéger et de secourir les innocents opprimés. 8 Que l'assemblée des peuples t'environne. Puis, t'élevant au-dessus d'elle, remonte dans les hauteurs. Et l’assemblée des peuples qui désirent ardemment que vous me rendiez justice, vous environnera pour entendre le jugement que vous porterez en ma faveur, et vous en rendre gloire. ― Retournez en haut sur votre tribunal, d’où il semble que vous êtes descendu pour me laisser en proie à mes ennemis. En haut, les hauteurs ne marquent pas ici le ciel, mais le tribunal élevé où Dieu siégeait sur la montagne de Sion, comme Ps. Hébreux 68, 19. Le Chantre sacré veut dire : Reviens, pour exercer ta justice, sur les hauteurs de Sion, que tu semblais avoir abandonnées, puisque l'iniquité est devenue si puissante ; reviens en considération des peuples, des Saints, qui t’attendent pour les juger. 9 Le Seigneur juge les peuples : rends-moi justice, Seigneur, selon mon droit et mon innocence. Les Pères grecs font observer que David, par ces paroles, n’a pas voulu parler d’une justice et d’une innocence absolues et parfaites, mais seulement dire que sa manière d’agir vis-vis de Saül avait été juste (voir 1 Rois 24, 12) ; car il déclare lui-même ailleurs que tous les hommes sont pécheurs et coupables devant Dieu (Ps. Hébreux 143, 2). 10 Mets un terme à la malice des méchants et affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins, ô Dieu juste. v7-10 Invocation à Dieu pour qu’il rende justice à l’innocent et qu’il mette fin à l’iniquité. Voir 1 Chroniques, 28, 9 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12. 11 Mon bouclier est en Dieu, qui sauve les hommes au cœur droit. 12 Dieu est un juste juge, tous les jours, le Tout-Puissant fait entendre ses menaces. 13 Certes, de nouveau il aiguise son glaive, il bande son arc et il vise, 14 il dirige sur lui des traits meurtriers, il rend ses flèches brûlantes. Dieu est juste et il punit le pécheur ; il est impossible d’échapper à ses flèches, c’est-à-dire à ses jugements. Dans la guerre, on enveloppait quelquefois les flèches de matières inflammables, on y mettait le feu et on les lançait. 15 Voici le méchant en travail de l'iniquité : il a conçu le malheur et il enfante le mensonge. Il a conçu des projets pervers, pour nuire à son prochain, et il les a mis à exécution. Voir Job 15, 35 ; Isaïe 59, 4. 16 il ouvre une fosse, il la creuse et il tombe dans l'abîme qu'il préparait. Dans ce verset, David fait allusion à un ancien stratagème usité à la chasse et à la guerre, de creuser des fosses, qu’on couvrait ensuite de branches et d’un peu de terre, afin que les hommes ou les bêtes y tombassent. Le pécheur reçoit le traitement qu’il avait mérité ; il tombe dans la fosse qu’il avait creusée. Que Dieu soit loué ! Plein de confiance dans le secours divin, le Chantre sacré voit d’avance la chute de son persécuteur. 17 Son iniquité retombe sur sa tête et sa violence redescend sur son front. 18 Je louerai le Seigneur pour sa justice, je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut. Jésus-Christ, les apôtres (Matthieu 16, 15. ; 1 Corinthiens 16, 26-38. Hébreux 2, 8-9) et les saints Pères ont rapporté ce psaume à a glorification du Messie ; et cette application a pour elle la teneur même du psaume. En effet, quoiqu'il offre en général le tableau de la gloire de l’homme parfait, régénéré, enrichi et orné de nouveau, après sa chute dans le péché, de la grâce de Dieu (v. 5), ce tableau est aussi et surtout celui de la glorification de Jésus-Christ, dans l'humanité renouvelée duquel les hommes, après la rédemption, sont glorifiés.
Psaume 8. 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, chant de David. 2 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Elle n’éclate pas seulement sur toute la terre, elle s'élève jusqu’aux cieux, que nos yeux découvrent. 3 Par la bouche des enfants et de ceux qui sont au sein, tu t'es fondé une force pour confondre tes ennemis, pour imposer silence à l'adversaire et au blasphémateur. Les enfants, par leur innocence et leur amabilité, célèbrent vos louanges, pour réduire au silence, pour confondre ceux qui ne veulent pas reconnaître votre gloire et qui se révoltent contre vous. Ces paroles out reçu leur accomplissement spécialement lorsque les enfants glorifièrent Jésus-Christ dans le temple (Matthieu 21, 16), et qu'ainsi ils couvrirent de confusion ses ennemis courroucés et avides de vengeance. 4 Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as créées, je m'écrie : 5 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin ? David n'entend pas simplement ici les dons de la nature, il entend encore et surtout ceux de la grâce ; en effet, se souvenir, visiter, dans le bons sens, veut dire, dans le style biblique, sauver, délivrer (Genèse 8, 1. 21, 1. 50, 24. Exode 2, 25) ; d'où il suit qu’il s'agit surtout ici de l'humanité rachetée, ornée de nouveau de la grâce, régénérée, et que le sens du verset est : Lorsque je considère le ciel et les étoiles, et que je vois avec quelle magnificence vous y faites éclater votre gloire, je suis à me demander comment vous avez voulu encore la faire éclater en vous souvenant de l'homme dans l’état de grâce. L’humanité perfectionnée et régénérée étant proprement l'humanité de Jésus-Christ, en ce qu’il porte en lui le type du genre humain, et qu’en lui tous, après la rédemption, trouvent grâce et accès auprès de Dieu, c’est avec raison que les apôtres et les saints Pères font à sa personne, dans le sens le plus relevé, l'application de ce qui est ici marqué. 6 Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, tu l'as couronné de gloire et d'honneur. 7 Tu lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds : le second homme, Jésus-Christ (Hébreux chap. 1), de même que le premier (Genèse 1, 26), et dans lui son Église sainte, qui non-seulement use de ce monde, mais qui souvent le domine par sa puissance merveilleuse. 8 Brebis et bœufs, tous ensemble et les animaux des champs, 9 oiseaux du ciel et poissons de la mer et tout ce qui parcourt les sentiers des mers. 10 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Saint Augustin, saint Chrysostome et saint Jérôme prennent ce psaume pour un cantique d'action de grâces de l’Église chrétienne, au sujet des victoires qu’elle a remportées sur l'ennemi du genre humain et sur le paganisme (v. 6) ; et de plus, comme une prière qu’elle adresse à Dieu pour lui demander sa protection contre ses futurs ennemis. David a pu chanter ce même cantique après quelque victoire sur ses ennemis.
Psaume 9 A. 1 Au maître de chant, sur l'air Mort au fils, psaume de David. 2 Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. 3 Je me réjouirai et je tressaillerai en toi, je chanterai ton nom, ô Très-Haut. 4 Mes ennemis reculent, ils trébuchent et tombent devant ton visage ils ne soutiendront pas ton regard, l'influence de ta puissance. 5 car tu as fait triompher mon droit et ma cause, tu t'es assis sur ton trône en juste juge. 6 Tu as châtié les nations, tu as fait périr l'impie, tu as effacé leur nom pour toujours et à jamais. Les ennemis de la religion et de Dieu. Telle est la fin de tous les ennemis de Dieu et de son Église. 7 L'ennemi est anéanti. Des ruines pour toujours. Des villes que tu as renversées, leur souvenir a disparu. 8 Mais le Seigneur siège à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. 9 Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. 10 Et le Seigneur est un refuge pour l'opprimé, un refuge au temps de la détresse. Un refuge pour le fidèle, qui, quoiqu'il ne soit pas toujours pauvre en biens, doit néanmoins être pauvre en esprit, humble et dévoué à Dieu. 11 En toi se confient tous ceux qui connaissent ton nom car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Seigneur. 12 Chantez au Seigneur qui réside en Sion, publiez parmi les peuples ses hauts faits. À Jérusalem, qui, dans un sens plus élevé, marque l’Église (Augustin, Jérôme). 13 Car celui qui redemande le sang versé s'en est souvenu, il n'a pas oublié le cri des affligés. le sang des hommes pieux persécutés, des martyrs, qui ont versé leur sang pour Dieu (Jérôme). 14 Aie pitié de moi, Seigneur, disaient-ils, vois l'affliction où m'ont réduit mes ennemis, toi qui me retires des portes de la mort, Vois les souffrances que mes ennemis me font endurer car ils ne sont pas encore tous exterminés. 15 afin que je puisse raconter toutes les louanges, aux portes de la fille de Sion, tressaillir de joie à cause de ton salut. C'était sous les portes que l’on se rassemblait (Deutéronome 21, 19 ; 22, 15). La fille de Sion est Sion, c'est-à-dire Jérusalem même, de même que la fille de Babylone est Babylone même. Les villes sont souvent personnifiées comme des femmes. 16 Les nations sont tombées dans la fosse qu'elles ont creusée, dans le lacet qu'elles ont caché s'est pris leur pied. Les contempteurs de Dieu succombent par les complots mêmes qu'ils ourdissent pour la perte de ceux qui la craignent. Lors donc que nos ennemis nous persécutent et nous tendent des pièges, recourons à Dieu, et espérons en son secours. 17 Le Seigneur s'est montré, il a exercé le jugement, dans l'œuvre de ses mains, il a enlacé l'impie. Higgaion. Séla. 18 Les impies retournent au schéol, toutes les nations qui oublient Dieu. 19 Car le malheureux n'est pas toujours oublié, l'espérance des affligés ne périt pas à jamais. 20 Lève-toi, Seigneur, que l'homme ne triomphe pas. Que les nations soient jugées devant ton visage. Ne permets pas que l’homme devienne trop puissant, trop arrogant 21 Répands sur elles l'épouvante, Seigneur, que les peuples sachent qu'ils sont des hommes. Séla.
Psaume hébreu N°10 (Psaume N°9 B dans la Vulgate). 1 Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné et te caches-tu au temps de la détresse ? Le Chantre sacré, sous l’impression du sentiment qui le domine, éclate en plaintes plus vives encore au sujet des nouveaux ennemis dont il s’est déjà plaint (9, 14). Par ses ennemis il entend vraisemblablement les nations païennes (les Philistins, les Arabes), toujours disposées à la guerre et au pillage. Il se plaint des violences que ces nations commettent, et de l'oppression sous laquelle elles tiennent le peuple de Dieu (1-11) ; il demande qu'il en soit délivré (14-15), et il espère que sa prière sera exaucée (15-18). Ceux qui ne joignent pas ce psaume au précédent, croient qu'il s'agit de nouveaux ennemis du même caractère que ceux qu’on a fait connaître. Le chrétien se souviendra en outre des divers ennemis de son salut. 2 Quand le méchant s'enorgueillit, les malheureux sont consumés, ils sont pris dans les intrigues qu'il a conçues 3 car le méchant se glorifie de sa convoitise, le ravisseur maudit, méprise le Seigneur. 4 Dans son arrogance, le méchant dit : Il ne punit pas, il n'y a pas de Dieu : voilà toutes ses pensées. 5 Ses voies sont prospères en tout temps. Tes jugements sont trop élevés pour qu'il s'en inquiète, tous ses adversaires, il les dissipe d'un souffle. L’endurcissement et l’obstination de son cœur font qu'il n’y réfléchit pas (Bruno). 6 Il dit dans son cœur : Je ne serai pas ébranlé, je suis pour toujours à l'abri du malheur. 7 Sa bouche est pleine de malédiction, de tromperie et de violence, sous sa langue est la malice et l'iniquité. 8 Il se met en embuscade près des hameaux, dans les lieux couverts, il assassine l'innocent. Ses yeux épient l'homme sans défense, 9 il est aux aguets dans le lieu couvert, comme un lion dans son fourré, il est aux aguets pour surprendre le pauvre, il se saisit du pauvre en le tirant dans son filet. 10 Il se courbe, il se baisse et les malheureux tombent dans ses griffes. 11 Il dit dans son cœur : Dieu a oublié, il a couvert son visage, il ne voit jamais rien. 12 Lève-toi, Seigneur, ô Dieu, lève ta main. N'oublie pas les affligés. 13 Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ? 14 Tu as vu pourtant, car tu regardes la peine et la souffrance, pour prendre en main leur cause. A toi s'abandonne le malheureux, à l'orphelin tu viens en aide. 15 Brise le bras du méchant, l'impie, si tu cherches son crime, ne le trouveras-tu pas ? Anéantissez le pouvoir de l'impie, alors cesseront ses péchés. Pour marquer qu’une chose a disparu, cessé d'être, les Hébreux disent : On la cherche et on ne la trouve pas. Ps. Hébreux 37, 10. Job 20, 7, 8. Apocalypse 16, 20. 16 Le Seigneur est roi à jamais et pour l'éternité, les nations seront exterminées de sa terre. La terre de Dieu est, dans l’acception la plus élevée, le royaume de Dieu, dont les méchants sont exclus. 17 Tu as entendu le désir des affligés, Seigneur, tu affermis leur cœur, tu prêtes une oreille attentive, Tu as préparé, changé leur cœur par ta grâce, et tu l’as disposé à la prière. D’autres rapportent la préparation à la pureté du cœur et au zèle pour le bien, qui inspirent aux hommes pieux tant de confiance dans la prière. C'est pourquoi saint Augustin dit : Vous gardez le silence (et vous n'êtes pas exaucé), lorsque vous cessez d’aimer. Le refroidissement de la charité est le silence du cœur, le zèle de la charité en est le cri. 18 pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé afin que l'homme, tiré de la terre, cesse d'inspirer l'effroi.
Psaume hébreu N°11 (Psaume N°10 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. Dans le Seigneur je me confie, comment dites-vous à mon âme : Fuyez à votre montagne, comme l'oiseau. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume à l’occasion de la persécution à laquelle il fut en butte de la part de Saül (2 Rois 26, 1 et suiv.). Ses amis lui conseillaient d’aller chercher un refuge dans les montagnes ; mais il leur répondit qu'il mettait sa confiance en Dieu. 2 Car voici que les méchants tendent l'arc, ils ont ajusté leur flèche sur la corde, pour tirer dans l'ombre sur les hommes au cœur droit. 3 Quand les fondements sont renversés, que peut faire le juste ? Les lois et l’ordre étant renversés, que fera le juste dans une telle extrémité ? 4 Le Seigneur dans son saint temple, le Seigneur, qui a son trône dans les cieux, a les yeux ouverts, ses paupières sondent les enfants des hommes. Le Chantre sacré répond : Dieu du haut de son trône qui est dans le ciel voit tout. 5 Le Seigneur sonde le juste, il hait le méchant et celui qui se plaît à la violence. 6 Il fera pleuvoir sur les méchants des pièges, du feu et du soufre, un vent brûlant, voilà la coupe qu'ils auront en partage Comp. Job 20, 23. Suivant saint Basile et saint Chrysostome, le Psalmiste veut marquer par toutes ces figures la multitude, la célérité et la force destructive des châtiments dont Dieu a coutume de frapper les méchants. 7 car le Seigneur est juste, il aime la justice. Les hommes droits contempleront son visage.
Psaume hébreu N°12 (Psaume N°11 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur l'octave, chant de David. 2 Sauve, Seigneur car les hommes pieux s'en vont, les fidèles disparaissent d'entre les enfants des hommes. 3 On se dit des mensonges les uns aux autres, on parle avec des lèvres flatteuses et un cœur double. 4 Que le Seigneur retranche toutes les lèvres flatteuses, la langue qui discourt avec orgueil, 5 ceux qui disent : Par notre langue nous sommes forts, nous avons avec nous nos lèvres : qui serait notre maître ? Tel a toujours été le langage des docteurs de l’erreur ; ils ont toujours prétendu qu’au moyen de leur vain savoir et de leur fausse éloquence, ils parviendraient à triompher de la vérité confiée à l’infaillibilité de l’Église 6 A cause de l'oppression des affligés, du gémissement des pauvres, je veux maintenant me lever, dit le Seigneur, je leur apporterai le salut après lequel ils soupirent. 7 Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, un argent fondu dans un creuset sur la terre, sept fois purifié. particulièrement ses promesses, et par conséquent celles qu'il a faites au v.6 8 Toi, Seigneur, tu les garderas, tu les préserveras à jamais de cette génération. De ces hommes du monde et de leur corruption. Voir Ecclésiaste 1, 4. 9 Autour d'eux les méchants se promènent avec arrogance : autant ils s'élèvent, autant seront humiliés les enfants des hommes. C'est un dernier trait par lequel le Psalmiste caractérise la domination des méchants.
Psaume hébreu N°13 (Psaume N°12 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. On ignore à quelle occasion ce psaume fut composé. Quelques-uns le rapportent à la persécution de Saül. Voir Ps. Hébreux 4. 2 Jusqu’à quand, Seigneur, m'oublieras-tu toujours ? Jusqu’à quand me cacheras-tu ton visage ? 3 Jusqu’à quand formerai-je en mon âme des projets et chaque jour le chagrin remplira-t-il mon cœur ? Jusqu’à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi ? 4 Regarde, réponds-moi, Seigneur, mon Dieu, donne la lumière à mes yeux, afin que je ne m'endorme pas dans la mort, C'est-à-dire ranimez-moi (Esdras 9, 8), ou accordez-moi quelque soulagement (1 Samuel 14, 27). En effet l'obscurité couvre les yeux de ceux qui sont dans l’abattement (Lamentations 5, 17), Ou : éclairez mes yeux, afin que je trouve une voie pour échapper, et que je ne meure pas. Le chrétien, dans sa prière, se souviendra encore des ennemis de son âme, et demandera à être éclairé, de peur qu'il ne meure de la mort du péché. 5 afin que mon ennemi ne dise pas : Je l'ai vaincu et que mes adversaires ne se réjouissent pas en me voyant chanceler. 6 Moi, j'ai confiance en ta bonté, mon cœur tressaillira à cause de ton salut, je chanterai le Seigneur pour le bien qu'il m'a fait. Le nom du Seigneur est le Seigneur lui-même, c’est-à-dire le Seigneur qui, par cela même qu'il est nommé, est connu.
Psaume hébreu N°14 (Psaume N°13 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. L'insensé dit dans son cœur : Il n'y a pas de Dieu. Ils sont corrompus, ils commettent des actions abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. L’insensé : celui qui non-seulement fait profession de maximes erronées, mais encore agit avec impiété. Voir Isaïe 32, 6. 2 Le Seigneur, du haut des cieux regarde les fils de l'homme, pour voir s'il est quelqu'un de sage, quelqu'un qui cherche Dieu. 3 Tous sont égarés, tous ensemble sont pervertis, il n'en est pas un qui fasse le bien, pas un seul Tous les hommes n'y sont pas compris : car il est parlé au v. 6 d'une race juste, du petit nombre, qui, quoiqu'ils portent également en eux la fragilité humaine, ne laissent pas de mener une vie agréable à Dieu. 4 N'ont-ils pas de connaissance tous ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple, comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas le Seigneur. 5 Ils trembleront tout à coup d'épouvante car Dieu est au milieu de la race juste. Ces impies ont vécu sans prier, et les maux temporels qu'ils éprouvaient, ou dont ils étaient menacés, les faisaient trembler, quoique ces maux ne soient pas proprement à craindre, puisqu'ils contribuent plus à l’avantage qu'au désavantage de l’homme, et qu'ainsi ils servent à le rendre meilleur. 6 Vous voulez confondre les projets du malheureux mais le Seigneur est son refuge. ils n'ont pas, pour soutenir leur courage, la présence du Seigneur, qui habite au milieu des justes. 7 Oh puisse venir de Sion la délivrance d'Israël. Quand le Seigneur ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans la joie, Israël dans l'allégresse. Oh puisse donc venir bientôt de Sion le salut, le Sauveur, le Libérateur, pour nous délivrer de cette corruption et de cet état malheureux (Thomas). Jacob et Israël sont les noms du patriarche dont le peuple juif tire son origine, et ils sont mis pour le peuple lui-même.
Psaume hébreu N°15 (Psaume N°14 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, qui habitera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Selon le sentiment de la plupart des exégètes, David chanta ce psaume à l’occasion de la translation de l'arche d'alliance et de la consécration du nouveau tabernacle (2 Samuel 6, 2 et suiv. 1 Chroniques 15, 4 et suiv.). On peut néanmoins aussi, sans le rapporter à cet événement, le considérer comme une réponse à la question : Qui jouira de la faveur de la société, de la grâce de Dieu et de la félicité qu'on goûte auprès de lui ? Dans tous les cas, que le chrétien, dans sa prière, se souvienne de cette dernière pensée. 2 Celui qui marche dans l'innocence, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. C’est-à-dire celui qui évite le mal et qui fait le bien. voir Ps. Hébreux 37, 27. 3 Il ne calomnie pas avec sa langue, il ne fait pas de mal à son frère et ne jette pas l'opprobre sur son prochain. Celui dont les pensées sont droites et les discours sincères. 4 A ses yeux le réprouvé est digne de honte mais il honore ceux qui craignent le Seigneur. S'il a fait un serment à son préjudice, il n'y change rien. 5 Il ne prête pas son argent à usure et il n'accepte pas de présent contre l'innocent : celui qui se conduit ainsi ne chancellera jamais. Voir Exode 22, 25. Lévitique 25, 36. Luc 6, 35.
Psaume hébreu N°16 (Psaume N°15 dans la Vulgate) 1 Hymne de David. Garde-moi ô Dieu car près de toi je me réfugie. Celui qui parle dans ce Psaume est le Messie ; il s’abandonne entièrement à Dieu (1-8), et enfin (8-11) il témoigne la ferme persuasion où il est que Dieu l’arrachera à la corruption, et le comblera de bonheur et de gloire dans une vie nouvelle. Ce sont les Apôtres saint Pierre et saint Paul eux-mêmes (Actes 2, 22-31. 13, 35-37) qui nous apprennent en termes formels que le sujet du Psaume est le Messie, et que ce n'est pas de lui-même que David parle ; son contenu est d’ailleurs dans un accord parfait avec le sentiment des Apôtres. Jésus-Christ, dit saint Paul (Hébreux 5, 7), établi grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech, a offert ses prières aux jours de sa chair, et prié celui qui pouvait le délivrer de la mort (par sa résurrection) ; mais ce n’est pas seulement pour lui qu'il a prié, il a prié encore pour tout son corps mystique, l’Église ; il a prié son Père pour tous les fidèles, afin que tous ressuscitent en lui. Tout chrétien étant obligé de se consacrer à Dieu, et ayant sa résurrection en Jésus-Christ et par Jésus-Christ, peut s'approprier les sentiments que le grand prêtre Jésus exprime dans ce Psaume. 2 Je dis au Seigneur : Tu es mon Seigneur, toi seul es mon bien. 3 Les saints qui sont dans le pays, ces illustres, sont l'objet de toute mon affection. Pour ce qui est des saints qui sont dans la terre, et de ses hommes admirables, toutes mes complaisances sont en eux. 4 On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers, je ne répandrai pas leurs libations de sang, je ne mettrai pas leurs noms sur mes lèvres. Leurs libations de sang : leurs sacrifices idolâtres. 5 Le Seigneur est la part de mon héritage et de ma coupe, c'est toi qui m'assures mon lot. Le Messie appelle Dieu son Seigneur, comme Ps. Hébreux 110, 1. Tout chrétien peut se faire l'application des paroles de ce verset, mais elles conviennent particulièrement au prêtre, qui vit de l'autel. Voir Nombres 18, 20. et suivants. 6 Le cordeau a mesuré pour moi une portion délicieuse, oui, un splendide héritage m'est accordé. Le cordeau (image prise de la manière dont on mesurait les terres en les partageant. Josué 14, 5. et suiv.). 7 Je bénis le Seigneur qui m'a conseillé, la nuit même, mes reins m'avertissent. Les reins sont mis pour les dispositions intérieures (Ps. Hébreux 7, 10. 17, 3), c’est-à-dire même au milieu des profondeurs de la nuit, tant que je suis éveillé, les sentiments de mon cœur me portent à la reconnaissance pour une telle faveur. 8 Je mets le Seigneur constamment sous mes yeux car il est à ma droite : je ne chancellerai pas. 9 Aussi mon cœur est dans la joie, mon âme dans l'allégresse, mon corps lui-même repose en sécurité. Même mon corps aura l'espoir, lorsqu'il aura cessé d'exister, de ne pas demeurer dans la mort. 10 Car tu ne livreras pas mon âme au schéol, tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la corruption. 11 Tu me feras connaître le sentier de la vie, il y a plénitude de joie devant ton visage, des délices éternelles dans ta droite. Vous me comblerez de bonheur après ma résurrection. Après sa résurrection, Jésus-Christ a marché dans la voie de la vie, et s'est assis à la droite de Dieu, c'est-à-dire a été mis en possession de son bonheur et de sa puissance (Voyez Ps. Hébreux 110, 1). Toute l’humanité régénérée recevra avec lui son héritage, lorsqu'un jour elle ressuscitera en lui. Comp. 1 Corinthiens 15.
Psaume hébreu N°17 (Psaume N°16 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Seigneur, entends la justice, écoute mon cri ; prête l'oreille à ma prière, qui n'est pas proférée par des lèvres trompeuses. Ma juste prière, qui part de lèvres sincères et d’un cœur droit. 2 Que mon jugement sorte de ton visage, que tes yeux regardent l'équité. Que mon jugement sorte de vous, de votre bouche, que vos yeux regardent mon innocence. 3 Tu as éprouvé mon cœur, tu l'as visité la nuit, tu m'as mis dans le creuset : tu ne trouves rien. Avec ma pensée, ma bouche n'est pas en désaccord. Vos regards se sont fixés sur moi, même durant la nuit, qui est le temps des réflexions (Ps. Hébreux 16, 7. 4, 5), pour vous assurer si les pensées de l'injustice et du mal n’occupaient pas mon esprit. 4 Quant aux actions de l'homme, fidèle à la parole de tes lèvres, j'ai pris garde aux voies des violents. 5 Mes pas se sont attachés à tes sentiers et mes pieds n'ont pas chancelé. Je t'invoque, car tu m'exauces, ô Dieu, incline vers moi ton oreille, écoute ma prière. 7 Signale ta bonté, toi qui sauves ceux qui se réfugient dans ta droite contre leurs adversaires. 8 Garde-moi comme la prunelle de l'œil, à l'ombre de tes ailes mets-moi à couvert Préservez-moi comme ce que vous avez de plus cher (Comp. Deutéronome 32, 10. Proverbes 1, 2) mettez-moi à couvert de ceux qui résistent à votre puissance, à vos décrets et à vos desseins. 9 des impies qui me persécutent, des ennemis mortels qui m'entourent. 10 Ils ferment leurs entrailles à la pitié, ils ont à la bouche des paroles hautaines. Ils ont rendu leur cœur impénétrable à la pitié. 11 Ils sont sur nos pas, ils nous entourent, ils nous épient pour nous renverser par terre. 12 Ils ressemblent au lion avide de dévorer, au lionceau campé dans son fourré. 13 Lève-toi, Seigneur, marche à sa rencontre, terrasse-le, délivre mon âme du méchant par ton glaive, 14 des hommes par ta main, de ces hommes du monde dont la part est dans la vie présente, dont tu remplis le ventre de tes trésors, qui sont rassasiés de fils et laissent leur superflu à leurs petits-fils. Ceux qui sont mes ennemis par votre puissance, arrachez-leur l'épée, que vous leur avez mise entre les mains, car sans vous ils ne pourraient rien. 15 Pour moi, dans mon innocence, je contemplerai ton visage, à mon réveil, je me rassasierai de ton visage. David exprime en termes clairs la foi en l’immortalité bienheureuse.
Psaume hébreu N°18 (Psaume N°17 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume du serviteur du Seigneur, de David, qui adressa au Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Comparer ce Psaume avec 2 Samuel 22. Ce Psaume se trouve reproduit à l'endroit cité, mais avec des variantes assez notables, quoiqu'elles n’en altèrent pas la substance. 2 Il dit : Je t'aime, Seigneur, ma force. 3 Seigneur mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon roc où je trouve un asile, mon bouclier, la corne de mon salut, ma citadelle. De même que le taureau qui combat, triomphe par sa corne, de même je triomphe par Dieu. (Voir 1 Samuel 2, 1. 10. Luc 1, 69) 4 J'invoquais celui qui est digne de louange, le Seigneur et je fus délivré de mes ennemis. 5 Les liens de la mort m'environnaient, les torrents de Bélial m'épouvantaient Bélial : nom commun signifiant méchanceté, destruction 6 Les liens du schéol m'enlaçaient, les filets de la mort étaient tombés devant moi. Les plus grands dangers m'ont menacé de ma perte. 7 Dans ma détresse, j'invoquai le Seigneur et je criai vers mon Dieu, de son temple il entendit ma voix et mon cri devant lui parvint à ses oreilles. 8 La terre fut ébranlée et trembla, les fondements des montagnes s'agitèrent et ils furent ébranlés, parce qu'il était courroucé. Dieu est maintenant, sous l’image d'une tempête, représenté dans sa colère contre les ennemis de David, et venant au secours de ce prince. 9 Une fumée montait de ses narines et un feu dévorant sortait de sa bouche, il en jaillissait des charbons embrasés. Image de l'ardente colère de Dieu. 10 Il abaissa les cieux et descendit, une sombre nuée était sous ses pieds. 11 Il monta sur un Chérubin et il volait, il planait sur les ailes du vent. Sur le vent impétueux suscité par les nuages, d’où retentissait le tonnerre. Comp. Ézéchiel 1, 5 note 14. Par les chérubins il faut aussi entendre quelquefois les forces de la nature, dont Dieu se sert comme des anges, pour l’exécution de ses desseins. 12 Il fit des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, c'étaient des eaux obscures et de sombres nuages. 13 De l'éclat qui le précédait s'élancèrent ses nuées, portant la grêle et les charbons ardents. 14 Le Seigneur tonna dans les cieux, le Très-Haut fit retentir sa voix : grêle et charbons ardents. 15 Il lança ses flèches et les dispersa (mes ennemis), il multiplia ses foudres et il les confondit. 16 Alors le lit des eaux apparut, les fondements de la terre furent mis à nu, à ta menace, Seigneur, au souffle du vent de tes narines. Le lit des eaux : Le fond, les profondeurs de la mer, par le tremblement de la terre et la tempête. 17 Il étendit sa main d'en haut et me saisit, il me retira des grandes eaux. 18 Il me délivra de mon ennemi puissant, de ceux qui me haïssaient, alors qu'ils étaient plus forts que moi. 19 Ils m'avaient surpris au jour de mon malheur mais le Seigneur fut mon appui. 20 Il m'a mis au large, il m'a sauvé, parce qu'il s'est complu en moi. Mis au large : mis en liberté. 21 le Seigneur m'a récompensé selon ma justice, il m'a rendu selon la pureté de mes mains. selon la justice de ma cause. 22 Car j'ai gardé les voies du Seigneur et je n'ai pas péché, pour m'éloigner de mon Dieu. 23 Tous ses jugements étaient devant moi et je n'ai pas rejeté loin de moi ses lois. 24 J'étais sans reproche envers lui, et je me tenais en garde contre mon iniquité. Contre le fond de corruption qui est en moi, et contre mon péché de prédilection. 25 Le Seigneur m'a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains devant ses yeux. 26 Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l'homme droit tu te montres droit, 27 avec celui qui est pur, tu te montres pur et avec le fourbe tu agis perfidement. Vous traiterez chacun selon sa manière d'agir. 28 Car tu sauves le peuple humilié et tu abaisses les regards hautains. 29 Oui, tu fais briller mon flambeau. Seigneur, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. éclairez mon esprit. 30 Avec toi je me précipite sur les bataillons armés, avec mon Dieu, je franchis les murailles. Si je suis uni à vous, je sortirai triomphant des tentations, et monterai toutes les difficultés qui se rencontrent sur la voie du salut. 31 Dieu, ses voies sont parfaites, la parole du Seigneur est éprouvée, il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui 32 car qui est Dieu, si ce n'est le Seigneur et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ? 33 Le Dieu qui me ceint de force, qui rend ma voie (ma conduite) parfaite, 34 qui rend mes pieds semblables à ceux des biches et me fait tenir debout sur mes hauteurs, mes pieds agiles, prompts à l'attaque. 35 qui forme mes mains au combat et mes bras tendent l'arc d'airain. David était doué d'une grande force physique. 36 Tu m'as donné le bouclier de ton salut et ta droite me soutient et ta douceur me fait grandir. 37 Tu élargis mon pas au-dessous de moi et mes pieds ne chancellent pas. vous m'avez fait une voie spacieuse, où j'ai marché sans gêne et sans fatigue. 38 Je poursuis mes ennemis et je les atteins, je ne reviens pas sans les avoir anéantis. Que le chrétien, dans sa prière, se souvienne, au sujet de ces passages et autres semblables contre les ennemis, de ses mauvaises habitudes et de ses fautes, qu'il doit combattre et exterminer comme étant ses ennemis les plus dangereux, ou bien encore des puissances de l'enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le saper entièrement. 39 Je les brise et ils ne se relèvent pas. Ils tombent sous mes pieds. 40 Tu me ceins de force pour le combat, tu fais plier sous moi mes adversaires. 41 Mes ennemis, tu leur fais tourner le dos devant moi et j'extermine ceux qui me haïssent. 42 Ils crient et personne pour les sauver. Ils crient vers le Seigneur et il ne leur répond pas. 43 Je les broie comme la poussière livrée au vent, je les balaie comme la boue des rues. 44 Tu me délivres des révoltes du peuple, tu me mets à la tête des nations, des peuples que je ne connaissais pas me sont asservis. Vous me délivrerez de ceux d’entre le peuple qui excitent des contestations. 45 Dès qu'ils ont entendu, ils m'obéissent, les fils de l'étranger me flattent. 46 Les fils de l'étranger sont défaillants, ils sortent tremblants de leurs forteresses. Nés d'un adultère, c’est-à-dire les Israélites qui avaient abandonné Dieu, s'attachaient au monde corrompu, spécialement à l’idolâtrie, et qui réglant leur vie sur ses maximes, en étaient, pour ainsi dire, nés (Matthieu 19, 39). 47 Vive le Seigneur et béni soit mon rocher (le Dieu qui est mon refuge). Que le Dieu de mon salut soit exalté, 48 Dieu qui m'accorde des vengeances (qui me permet de rentrer dans mes droits), qui me soumet les peuples, 49 qui me délivre de mes ennemis. Oui, tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, tu me sauves de l'homme de violence. C’est le Dieu puissant qui m'a donné vengeance, et il a fait plier les peuples sous moi (il me les a assujettis). 50 C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Seigneur, je chanterai à la gloire de ton nom 51 Il accorde de glorieuses délivrances à son roi, il fait miséricorde à son oint, à David et à sa postérité pour toujours.
Psaume hébreu N°19 (Psaume N°18 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. 2 Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l'œuvre de ses mains. Rendent témoignage de sa puissance et de sa sagesse. L'immense voûte des cieux annonce quel est celui qui l'a faite. Dans le sens plus relevé on doit, selon saint Paul (Romains 10, 18.), entendre par le firmament l’Église, par le ciel les Apôtres, par le soleil Jésus-Christ, comme étant le soleil de justice et l’auteur de la loi, dont l'éloge est compris dans les versets 8-12. 3 Le jour crie au jour la louange, la nuit l'apprend à la nuit. La nuit et le jour, sans cesse dans la nature éclate la voix des louanges de la puissance et de la sagesse de Dieu. 4 Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont la voix ne soit pas entendue. Cette parole qui retentit dans la nature n'est pas une parole que l'on n'entende pas ; ou, comme il y a pas de langage que l’on n’entende, on entend pareillement cette parole. 5 Leur son (du firmament et du ciel ; dans un sens plus relevé, de l'Église et des Apôtres) parcourt toute la terre, leurs accents vont jusqu'aux extrémités du monde. C'est là qu'il a dressé une tente pour le soleil. 6 Et lui, semblable à l'époux qui sort de la chambre nuptiale, s'élance joyeux, comme un héros, pour fournir sa carrière. il sort plein de force et d’ardeur, dès le matin. 7 Il part d'une extrémité du ciel et sa course s'achève à l'autre extrémité : rien ne se dérobe à sa chaleur. Le soleil, comme un géant infatigable, parcourt sa carrière de l'Orient à l’Occident. En outre, c'est là aussi un tableau de la vie terrestre de Jésus-Christ, et de toutes les âmes qui lui appartiennent. Il est né, il a crû , il a enseigné, il a souffert ; il est ressuscité, il est remonté aux cieux ; il a couru sans s’arrêter ni se reposer jamais dans sa route, dit saint Augustin. 8 La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure l'âme. Le témoignage du Seigneur est sûr, il donne la sagesse aux simples. Comme la nature, la loi ou la révélation divine publie d’une manière éclatante la gloire et la sagesse de Dieu. On peut aussi supposer que le Chantre sacré passe du soleil de la nature à la lumière de l'esprit, la loi. 9 Les ordonnances du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs. Le précepte du Seigneur est pur, il éclaire les yeux. Toutes ces dénominations de justices, de jugements, de préceptes, puis de crainte, comprises dans ce verset et dans le suivant, signifient une même chose, à savoir la loi. 10 La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste à jamais. Les décrets du Seigneur sont vrais, ils sont tous justes. 11 Ils sont plus précieux que l'or, que beaucoup d'or fin, plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons. 12 Ton serviteur aussi est éclairé par eux, grande récompense à qui les observe. 13 Qui connaît ses égarements ? Pardonne-moi ceux que j'ignore. Mais quel est celui qui, malgré toute l'attention qu’il apporte pour ne pas offenser Dieu, remarque tous ses péchés ? 14 Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux, qu'ils ne dominent pas sur moi, alors je serai parfait et je serai pur de grands péchés. 15 Accueille avec faveur les paroles de ma bouche et les sentiments de mon cœur, devant toi, Seigneur, mon rocher et mon libérateur. Puissent les discours de ma bouche trouver grâce devant vous, et les sentiments de mon cœur devant votre face, Dieu, vous êtes mon rocher et mon rédempteur.
Psaume hébreu N°20 (Psaume N°19 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Ce Psaume est une prière que le peuple adressa à Dieu en faveur du roi, vraisemblablement avant son départ pour une expédition. Le chrétien peut faire la même prière pour ses supérieurs et leurs besoins en général, et spécialement pour le père de la patrie (les chefs d’état) et le père de la chrétienté (le pape). 2 Que le Seigneur t'exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob (c’est-à-dire le Dieu libérateur et redoutable ; car c'est sous ces rapports que Dieu s'était montré à Jacob) te protège. 3 Que du sanctuaire (de l'arche sainte de l'alliance, où Dieu était présent) il t'envoie du secours, que de Sion il te soutienne. 4 Qu'il se souvienne de toutes tes oblations et qu'il ait pour agréable tes holocaustes. Séla. 5 Qu'il te donne ce que ton cœur désire et qu'il accomplisse tous tes desseins. 6 Puissions-nous de nos cris joyeux saluer ta victoire, lever l'étendard au nom de notre Dieu. Que le Seigneur accomplisse tous tes vœux. 7 Déjà je sais que le Seigneur a sauvé son Oint, il l'exaucera des cieux, sa sainte demeure, par le secours puissant de sa droite. Ferme espoir d'être exaucé. Celui qui prie voit d'avance l'effet de sa prière, comme si déjà elle avait été exaucée. 8 Ceux-ci comptent sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux, nous, nous invoquons le nom du Seigneur, notre Dieu. 9 Eux, ils plient et ils tombent, nous, nous nous relevons et tenons ferme. 10 Seigneur, sauve le roi, qu'il nous exauce au jour où nous l'invoquons. Les anciens Juifs, de même que les saints Pères, ont entendu ce Psaume de Jésus-Christ. Cette interprétation a en outre pour elle plusieurs expressions, qui, dans leur sens propre, ne conviennent à aucun roi purement terrestre. Comme chaque chrétien règne avec Jésus-Christ, et est, dans l’ordre de la nature, un roi qui a le monde sous ses pieds, celui qui prie peut également se réjouir de la puissance que Dieu lui a donnée sur ses ennemis, et se faire pareillement l’application des autres expressions.
Psaume hébreu N°21 (Psaume N°20 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Le Psaume précédent fut chanté lorsque le roi partait pour quelque expédition ; celui-ci le fut après son retour, pour remercier Dieu de la victoire qu'il lui avait accordée. 2 Seigneur, le roi se réjouit de ta force, comme ton secours le remplit d'allégresse. 3 Tu lui as donné ce que son cœur désirait, tu n'as pas refusé ce que demandaient ses lèvres. Séla. Qu'est-ce que le chrétien désirera avec plus d’ardeur que l'union avec Dieu, principe de son bonheur ? 4 Car tu l'as prévenu de bénédictions exquises, tu as mis sur sa tête une couronne d'or pur. 5 Il te demandait la vie (terrestre), tu la lui as donnée, de longs jours à jamais et à perpétuité. 6 Sa gloire est grande grâce à ton secours, tu mets sur lui splendeur et magnificence. Vos dons sont pour lui une grande gloire, l’environnent d'un grand éclat. 7 Tu le rends à jamais un objet de bénédictions, tu le combles de joie devant ton visage Vous ferez qu’il soit béni et qu'il bénisse (Genèse 12, 2. 3. 22, 18). Vous le comblerez de bénédictions, et par lui vous bénirez aussi les autres. 8 car le roi se confie dans le Seigneur et par la bonté du Très-Haut, il ne chancelle pas. 9 Ta main, ô roi, atteindra tous tes ennemis, ta droite atteindra ceux qui te haïssent. 10 Tu les rendras comme une fournaise ardente, au jour où tu montreras ton visage, le Seigneur les anéantira dans sa colère et le feu les dévorera. Vous les livrerez au feu, lorsque vous apparaîtrez pour le jugement. 11 Tu feras disparaître de la terre leur postérité et leur race d'entre les enfants des hommes. en punition des maux qu'ils ont voulu vous faire. 12 Ils ont préparé pour toi la ruine, ils ont conçu des desseins pervers mais ils seront impuissants 13 car tu leur feras tourner le dos, de tes traits tu les viseras au front. 14 Lève-toi, Seigneur, dans ta force. Nous voulons chanter et célébrer ta puissance.
Psaume hébreu N°22 (Psaume N°21 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur Biche de l'aurore, psaume de David. Les anciens Juifs ont reconnu que c'est le Messie qui parle dans le Psaume qui suit, et c’est ce que confirment les témoignages exprès et formels des Apôtres (Jean 19, 24. Hébreux 2, 11. 12) et de Jésus-Christ lui-même (Matthieu 27, 46. Marc 15, 34), de même que tout le contenu du Psaume, qui ne peut s’appliquer ni à David, ni à une autre personne dont il soit fait mention dans l'histoire du peuple d'Israël, à moins que l’on ne fasse aux mots la violence la plus manifeste, tandis qu’il est dans un accord parfait avec toutes les circonstances de la vie et de la passion de Jésus-Christ. 2 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Je gémis et le salut reste loin de moi. Ainsi se plaignit Jésus en croix (Matthieu 21, 46). Ayant voulu endurer tous les genres de tourments, même le tourment de l'âme le plus cruel, le sentiment du délaissement de la part de Dieu, il arriva que sa nature divine retira à la nature humaine toute consolation, et l’abandonna à ses souffrances. Or, de là résulta pour Jésus le plus grand de tous les tourments, le tourment connu sous le nom d’abandon de Dieu, et dont les âmes vraiment saintes seules se font une idée (Jérôme, Théodoret). Quels péchés avait Jésus ? Aucun. Il a fait de nos péchés ses propres péchés (Jean 1, 29), afin de pouvoir en subir le châtiment : car il a été couvert de blessures à cause de nos iniquités, broyé à cause de nos crimes (Isaïe 53 ; 2 Corinthiens 5, 21). Jésus se plaint par conséquent ici au nom de toute l’humanité coupable. 3 Mon Dieu, je crie pendant le jour et tu ne réponds pas, la nuit et je n'ai pas de repos. Le jour et la nuit est mis pour toujours. 4 Pourtant tu es saint, tu habites parmi les hymnes d'Israël. D'où est toujours venu le secours, et d'où viendra encore présentement la rédemption, à savoir la rédemption du genre humain, non la rédemption de la mort. 5 En toi se sont confiés nos pères, ils se sont confiés et tu les as délivrés. 6 Ils ont crié vers toi et ils ont été sauvés, ils se sont confiés en toi et ils n'ont pas été confus. 7 Et moi, je suis un ver et non un homme, l'opprobre des hommes et le rebut du peuple. Et c'est pourquoi j'ai un grand besoin de secours. Jésus-Christ, quoique fils de Dieu, était aussi fils de l’homme ; il était par sa mère, selon sa nature humaine, de la race d'Abraham et le rejeton de David. Il a donc pu en représentant à son Père céleste l'abandon où il le laissait, en appeler aux secours que ses pères selon la chair avaient reçus de lui. 8 Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent les lèvres, ils hochent la tête. 9 Qu'il s'abandonne au Seigneur, qu'il le sauve, qu'il le délivre puisqu'il l'aime. 10 Oui, c'est toi qui m'as tiré du sein maternel, qui m'as donné confiance sur les seins de ma mère. 11 Dès ma naissance, je t'ai été abandonné, depuis le sein de ma mère, c'est toi qui es mon Dieu. 12 Ne t'éloigne pas de moi car l'angoisse est proche car personne ne vient à mon secours. 13 Autour de moi sont de nombreux taureaux, les forts de Basan m'environnent. Images d'ennemis puissants, des grands prêtres et des soldats païens. Le Basan est une contrée à l’orient du Jourdain, riche en pâturages, où étaient élevés des taureaux sauvages d'une force remarquable. 14 Ils ouvrent contre moi leur gueule, comme un lion qui déchire et rugit. 15 Je suis comme de l'eau qui s'écoule (c'est-à-dire mes forces se sont évanouies) et tous mes os sont disjoints (déboîtés de leurs jointures, comme il arrivait dans le crucifiement), mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles (figure de l'angoisse et de la crainte. Voir 2 Samuel 17, 10). 16 Ma force s'est desséchée comme un tesson d'argile et ma langue s'attache à mon palais, tu me couches dans la poussière de la mort. vous m'avez conduit jusqu'au bord du tombeau. 17 Car des chiens m'environnent, une troupe de scélérats rôdent autour de moi, ils ont percé mes pieds et mes mains, le Prophète retrace une à une les circonstances du crucifiement du Sauveur. 18 je pourrais compter tous mes os. Eux, ils m'observent, ils me contemplent, 19 ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. Que le chrétien, au sujet de ces passages, rappelle à son souvenir la situation du Sauveur, et s’approprie, par la vivacité de sa foi, les souffrances qu'il endura ; ou bien encore, qu'il se souvienne de ses propres souffrances, et qu'il les offre au Père céleste avec amour et confiance, en union avec celles de Jésus-Christ. 20 Et toi, Seigneur, ne t'éloigne pas. Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours. 21 Délivre mon âme de l'épée, ma vie du pouvoir du chien. L'épée est mise en général pour la violence. Délivrez-moi de la violence de mes ennemis, si cependant telle est votre volonté. Le chien est une figure pour des ennemis animés du désir de la vengeance. 22 Sauve-moi de la gueule du lion, tire-moi des cornes du buffle. A partir de ce verset le divin suppliant passe de la prière à la confiance qu'il sera exaucé, et que ses tourments auront une fin, et il fait connaître ce qu'il fera en reconnaissance de sa délivrance. 23 Alors j'annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l'assemblée, je te louerai : Ce n’est que par Jésus que les hommes ont appris à connaître Dieu en sa qualité de Père et à l'aimer. Jean 17, 3. 24 "Vous qui craignez le Seigneur, louez-le. Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le. Révérez-le, vous tous, postérité d'Israël. Vous israélites, qui êtes les prémices de la nouvelle Église, fondée par le Christ. 25 Car il n'a pas méprisé, il n'a pas rejeté la souffrance de l'affligé, il n'a pas caché son visage devant lui et quand l'affligé a crié vers lui, il a entendu. 26 Grâce à toi, mon hymne retentira dans la grande assemblée, j'acquitterai mes vœux en présence de ceux qui te craignent. Au v. 27 il est parlé d’un repas fraternel, qui était toujours suivi de quelque sacrifice promis par vœu, et même d'un sacrifice offert en actions de grâces (Voir Ps. Hébreux 61, 9 ; 116, 14-18). Dans ces sacrifices les parties grasses de la victime étaient consumées par le feu sur l'autel ; le reste, après qu'on avait prélevé la portion qui revenait au prêtre était servi dans des repas sacrés, auxquels participaient les pauvres et les indigents. Ces repas, disent S. Augustin et S. Jérôme, ne marquent pas autre chose que l'adorable sacrifice de la messe, où Jésus-Christ s'offre chaque jour, par les mains des prêtres, à son Père qui est dans le ciel, afin de reconnaître de la manière la plus parfaite sa divine majesté, et de rendre une infinie action de grâces pour les bienfaits infinis dont Dieu le Père comble les hommes rachetés. 27 Les affligés mangeront et se rassasieront ; ceux qui cherchent le Seigneur le loueront. Que votre cœur revive à jamais. Ainsi sont désignés les membres de la nouvelle Église (Matthieu 5, 3. 6 ; Luc 12, 32. 4. 18). Ce repas exige surtout la pauvreté d'esprit, parce qu'il n'y a que le cœur humble qui abaisse et fasse ployer son intelligence devant ce mystère. 28 Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers le Seigneur et toutes les familles des nations se prosterneront devant son visage Tous les peuples de la terre se souviendront de la révélation primitive dont ils se sont éloignés pour passer au culte des idoles, et reviendront au Seigneur. 29 car au Seigneur appartient l'empire, il domine sur les nations. Il faut que toute l'humanité soit assujettie à la domination du Seigneur, et lui soit de nouveau dévouée. 30 Les puissants de la terre mangeront et se prosterneront, devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent à la poussière, ceux qui ne peuvent prolonger leur vie. Les riches eux-mêmes, dans ce nouveau royaume, ne seront plus des contempteurs de Dieu, mais ses adorateurs. Les expressions « manger et adorer » marquent l'usage réglé par la crainte de Dieu des dons et des richesses qu'on a reçus de lui. Il est aussi, selon S. Cyprien, fait allusion à l’adorable sacrifice, qui sert d’aliment, et qui en même temps est l’objet de nos adorations. 31 La postérité le servira, on parlera du Seigneur à la génération future. 32 Ils viendront et ils annonceront sa justice, au peuple qui naîtra, ils diront ce qu'il a fait. Le Seigneur sera publié dans la génération à venir. Suivant les saints Pères, les apôtres l’annonceront etc.
Psaume hébreu N°23 (Psaume N°22 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Le Chantre sacré compare Dieu à un pasteur qui est plein de sollicitude pour tous les besoins de son troupeau. Dieu ne nous fournit pas seulement ce qui est nécessaire à nos besoins temporels, il nous donne encore, comme notre nourriture et notre aliment, sa parole et sa grâce. 2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène près des eaux rafraîchissantes, les torrents de ses consolations. Voir Jean 4, 10 ; 7, 38 3 il restaure mon âme. Il me conduit dans les droits sentiers à cause de son nom. comme un bon pasteur, qui ramène au bercail la brebis égarée. 4 Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent. Au milieu des dangers de la mort du corps et de l'âme, votre houlette, votre conduite, est le sujet de ma consolation, de mon espérance. S. Jérôme distingue entre la baguette (la verge) et le bâton, et il croit que le bâton marque le devoir de la vigilance, et la baguette celui de la correction dont il faut user envers les brebis. 5 Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis, tu répands l'huile sur ma tête, ma coupe est débordante. Comme un hôte empressé, vous m'avez préparé un festin en dépit de mes ennemis, qui, pour ainsi dire, m'épient sans pouvoir troubler mon bonheur. Suivant S. Cyprien, S. Ambroise et d’autres, par cette table il faut entendre la table du Seigneur, à laquelle nous prenons des forces contre nos mauvais penchants, nos tentations et tous les ennemis de notre salut. C'était l'usage, dans les festins, de répandre des parfums sur les convives (Voir Luc 7, 46 ; Amos 6, 6). Dans le sens spirituel ceci s’entend de l’onction de la grâce par le Saint-Esprit. Le calice rempli d'un vin excellent et fortifiant ne manque pas dans ce festin, souvent Dieu enivre ses serviteurs de joie et de délices dès ce monde même. 6 Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie et j'habiterai dans la maison du Seigneur pour de longs jours. Votre grâce prévient ma volonté, elle l'accompagne et accomplit avec elle toutes mes bonnes actions. La grâce de Dieu, dit S. Augustin, prévient l'homme, afin qu’il veuille, et elle accompagne ensuite sa volonté, afin qu'il ne veille pas en vain.
Psaume hébreu N°24 (Psaume N°23 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Au Seigneur est la terre et ce qu'elle renferme, le monde et tous ceux qui l'habitent. Sujet de ce Psaume : Le Seigneur, créateur de la terre (v. 1. 2), devant qui le juste seul est digne de paraître (3-6), entre dans le sanctuaire (le saint tabernacle) dressé sur le mont Sion (2 Samuel 6. 1. Chroniques 15) (7-10). Suivant le sentiment commun des saints Pères, le psaume se rapporte en même temps à l'entrée de Jésus-Christ dans le ciel. 2 Car c'est lui qui l'a fondée sur les mers, qui l'a affermie sur les fleuves. Les hommes ne bâtissent que sur la terre ferme ; Dieu a établi les fondements de l'univers sur les mers et sur les fleuves, preuve éclatante de sa toute-puissance. 3 Qui montera à la montagne du Seigneur, qui se tiendra dans son lieu saint ? Dans le sanctuaire de Dieu, dans le ciel. C'est le saint tabernacle qui est ici désigné dans le sens prochain, mais il faut entendre en même temps, dans le sens le plus éloigné, le royaume de Dieu et le ciel. 4 Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, celui qui ne livre pas son âme au mensonge et qui ne jure pas pour tromper. Celui qui ne soupire pas après les choses vaines, mais après les vrais biens (Augustin) 5 Il obtiendra la bénédiction du Seigneur, la justice du Dieu de son salut. 6 Telle est la race de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. Séla. C’est la race de ceux qui agissent ainsi. 7 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. Vous, chefs du temple (du saint tabernacle), ouvrez ses portes. Dans un sens plus relevé : Ouvrez, ô anges, les portes de l'éternité au Fils de Dieu, qui rentre triomphant dans le ciel. Ainsi interprètent tous les Pères de l’Église et l'Église dans sa liturgie. Le Roi de gloire est lui-même glorieux, et qui communique sa gloire aux autres. 8 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats. 9 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. 10 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur Dieu de l’univers, voilà le Roi de gloire. Séla.
Psaume hébreu N°25 (Psaume N°24 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. ALEPH. Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme, mon Dieu. Ce psaume est le premier de ceux qu’on nomme acrostiches, car, dans la langue hébreu, chaque verset commence par une lettre de l'alphabet. 2 BETH. En toi je me confie : que je n'aie pas de confusion. Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet. Que le chrétien, dans sa prière, se souvienne, au sujet de ces passages et autres semblables contre les ennemis, de ses mauvaises habitudes et de ses fautes, qu'il doit combattre et exterminer comme étant ses ennemis les plus dangereux, ou bien encore des puissances de l'enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le saper entièrement. 3 GHIMEL. Non, aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu ; ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause. Cette prière et les autres semblables que les saints adressent à Dieu ne sont pas des vœux inspirés par la haine et le désir de la vengeance, mais des prédictions des traitements que Dieu fera éprouver aux pécheurs endurcis et impénitents qui ont persécuté ses saints. Ce sont des prophéties inspirées de Dieu. Nous ne devons pas en conséquence les prendre pour règles de notre conduite ; loin de là, c’est pour nous un devoir de pardonner à nos ennemis, et de prier Dieu de ne pas les traiter comme ils nous ont traités nous-mêmes. 4 DALETH. Seigneur, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers. 5 HÉ. Conduis-moi dans ta vérité, VAV. et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut ; tout le jour j'espère en toi. 6 ZAÏN. Souviens-toi de ta miséricorde, Seigneur et de ta bonté car elles sont éternelles. 7 HETH. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes transgressions ; souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Seigneur, 8 TETH. Le Seigneur est bon et droit ; c'est pourquoi il indique aux pécheurs la voie. Il apprendra aux pécheurs, qui se sont écartés de la voie, ce qu’ils ont à faire pour revenir à lui. 9 YOD. Il fait marcher les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles sa voie. 10 CAPH. Tous les sentiers du Seigneur sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements. Toutes les conduites du Seigneur sont une preuve de sa grâce et de sa fidélité, c’est-à-dire de l’accomplissement de ses promesses. 11 LAMED. A cause de ton nom, Seigneur, tu pardonneras mon iniquité car elle est grande. C’est Dieu qui prend soin de tout, qui protège et délivre ; le Seigneur est le Dieu libérateur 12 MEM. Quel est l'homme qui craint le Seigneur ? Le Seigneur lui montre la voie qu'il doit choisir. À cet homme pénétré de sa crainte, Dieu donnera des prescriptions pour le diriger dans la conduite qu'il doit tenir. 13 NUN. Son âme repose dans le bonheur et sa postérité possédera le pays. Il sera comblé de biens temporels et spirituels ; car celui qui cherche le royaume de Dieu reçoit par surcroît tout ce qui est nécessaire à ses besoins temporels (Matthieu 6, 33). 14 SAMECH. La familiarité du Seigneur est pour ceux qui le craignent, il leur fait connaître les bénédictions de son alliance. 15 AÏN. J'ai les yeux constamment tournés vers le Seigneur car c'est lui qui tirera mes pieds du lacet. Lors même que le monde et Satan l'environnent de leurs pièges, l'homme qui craint Dieu, en s'aidant de la vigilance et de la prière, espère toujours dans le secours de Dieu. 16 PHÉ. Regarde-moi et prends pitié de moi car je suis délaissé et malheureux. 17 TSADÉ. Les angoisses de mon cœur se sont accrues, tire-moi de ma détresse. 18 Vois ma misère et ma peine et pardonne tous mes péchés. 19 RESCH. Vois combien sont nombreux mes ennemis et quelle haine violente ils ont contre moi. 20 SCHIN. Garde mon âme et sauve-moi. Que je ne sois pas confus car j'ai mis en toi ma confiance. 21 THAV. Que l'innocence et la droiture me protègent car j'espère en toi. 22 Ô Dieu, délivre Israël de toutes ses angoisses. Israël : votre peuple élu, présentement les chrétiens.
Psaume hébreu N°26 (Psaume N°25 dans la Vulgate) 1 De David. Rends-moi justice, Seigneur, car j'ai marché sans faillir. Je me confie dans le Seigneur, je ne chancellerai pas. 2 Éprouve-moi, Seigneur, sonde-moi, fais passer au creuset mes reins et mon cœur Eprouvez par le feu mes pensées les plus intimes, et voyez si votre feu, qui purifie tout, y trouvera quelque perversité. C’est une protestation de son innocence (relativement aux fautes grave) et de sa droiture. 3 car ta miséricorde est devant mes yeux et je marche dans ta vérité. 4 Je ne me suis pas assis avec les hommes de mensonge, je ne vais pas avec les hommes dissimulés, 5 Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, je ne siège pas avec les méchants. 6 Je lave mes mains dans l'innocence et j'entoure ton autel, Seigneur, Dans ces dispositions d’innocence, j'environnerai (je me tiendrai autour de) votre autel, et j’offrirai mon sacrifice 7 pour faire entendre une voix de louange et raconter toutes tes merveilles. que je ferai moi-même retentir, m'unissant aux chœurs des Lévites, qui, pendant l’oblation des sacrifices, chantaient de saints cantiques. 8 Seigneur, j'aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire réside. votre saint tabernacle, qui, pour votre honneur, a été orné avec magnificence. 9 N'enlève pas mon âme avec celle des pécheurs, ma vie avec celle des hommes de sang 10 qui ont le crime dans les mains et dont la droite est pleine de pots-de-vin. Ceux qui se sont laissés corrompre pour l’asservissement des innocents. 11 Pour moi, je marche en mon innocence : délivre-moi et aie pitié de moi. En parlant de son innocence, David n'entend pas une pureté sans tache, parfaite, mais seulement une innocence relative, comparativement aux fautes de ses ennemis, et par rapport à la sincérité de son zèle dans le service de Dieu ; en effet, qu'il n'ait pas eu la prétention de s’attribuer une pureté sans tache, c’est ce qu’on voit assez clairement par l’aveu qu’il fait lui-même de son indignité (Voir Ps. Hébreux 25, 7). Il ne se reposait pas non plus sur son innocence, mais il espérait seulement autant que peut espérer une bonne conscience. 12 Mon pied se tient sur un sol uni : je bénirai le Seigneur dans les assemblées.
Psaume hébreu N°27 (Psaume N°26 dans la Vulgate) 1 De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ? Le Seigneur est le rempart de ma vie de qui aurais-je peur ? 2 Quand des méchants se sont avancés contre moi pour dévorer ma chair, quand mes adversaires et mes ennemis se sont avancés, ce sont eux qui ont chancelé et qui sont tombés. 3 Qu'une armée vienne camper contre moi, mon cœur ne craindra pas, que contre moi s'engage le combat, alors même j'aurai confiance. Je mettrais ma confiance dans le secours de Dieu. La pureté de conscience soutient et anime l'espérance. 4 Je demande au Seigneur une chose, je la désire ardemment : je voudrais habiter dans la maison du Seigneur, tous les jours de ma vie, pour jouir des amabilités du Seigneur, pour contempler son sanctuaire. Puissé-je toujours habiter près d'un Dieu aussi secourable que vous l’êtes 5 Car il m'abritera dans sa demeure au jour de l'adversité, il me cachera dans le secret de sa tente, il m'établira sur un rocher. 6 Alors ma tête s'élèvera au-dessus des ennemis qui sont autour de moi. J'offrirai dans son tabernacle des sacrifices d'actions de grâces, je chanterai et je dirai des hymnes au Seigneur. 7 Seigneur, écoute ma voix, je t'invoque, aie pitié de moi et exauce-moi. 8 Mon cœur dit de ta part : "Cherchez ma face", je cherche ton visage, Seigneur. 9 Ne me cache pas ton visage, ne repousse pas avec colère ton serviteur, tu es mon secours, ne me délaisse pas et ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut. 10 Car mon père et ma mère (c'est-à-dire mes plus proches parents, pour lesquels le père et la mère sont mis ici) m'ont abandonné mais le Seigneur me recueillera. 11 Seigneur, enseigne-moi ta voie, dirige-moi dans un sentier uni, à cause de ceux qui m'épient. 12 Ne me livre pas à la fureur de mes adversaires, car contre moi s'élèvent des témoins de mensonge et des gens qui ne respirent que violence. 13 Ah, si je ne croyais pas voir la bonté du Seigneur, dans la terre des vivants. sur la terre, qui est ainsi désignée (Isaïe 53, 8. Ps. Hébreux 52, 7. 116, 9) ; et en même temps dans l’autre vie 14 Espère dans le Seigneur. Aie courage et que ton cœur soit ferme. Espère dans le Seigneur. Le Chantre sacré s’excite lui-même à la patience et à la constance.
Psaume hébreu N°28 (Psaume N°27 dans la Vulgate) 1 De David. C'est vers toi, Seigneur, que je crie ; mon rocher, ne reste pas sourd à ma voix, de peur que, si tu gardes le silence, je ne ressemble à ceux qui descendent dans la fosse. Ne vous détournez pas de moi sans me répondre, comme si j'étais descendu dans le tombeau et voué à l’éternelle damnation, où la prière n’est plus exaucée. 2 Écoute la voix de mes supplications, quand je crie vers toi, quand j'élève mes mains vers ton saint sanctuaire. Les Hébreux, en priant, se tournaient vers le temple ; on peut cependant aussi entendre par le temple le ciel. (1 Rois 8, 22). 3 Ne m'emporte pas avec les méchants et les artisans d'iniquité, qui parlent de paix à leur prochain et qui ont la malice dans le cœur. Ne permettez pas que je meure de la mort des pécheurs, surtout des hypocrites. Les pécheurs meurent d'une mort effective et absolue, même quant au corps ; car quoique leurs corps doivent ressusciter, ils ne ressusciteront que pour les tourments éternels. Au contraire, la mort de celui qui meurt en état de grâce, n’est qu'un passage à une vie meilleure, où l’âme et le corps seront glorifiés (Voir Apocalypse 20, 4. 5. 6). 4 Rends-leur selon leurs œuvres et selon la malice de leurs actions, rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains, donne-leur le salaire qu'ils méritent. C'est moins là un souhait qu'une prédiction, que l'Esprit saint a inspirée au Chantre sacré, afin de remettre devant les yeux des impies le jugement rigoureux, qui infailliblement sera prononcé contre eux, s'ils ne se convertissent. 5 Car ils ne prennent pas garde aux œuvres du Seigneur (sa visite miséricordieuse, l'appel mille fois répété de sa grâce. Voir Luc 19, 41. 42), à l'ouvrage de ses mains, il les détruira et ne les bâtira pas. 6 Béni soit le Seigneur car il a entendu la voix de mes supplications. 7 Le Seigneur est ma force et mon bouclier, en lui s'est confié mon cœur. J'ai été secouru, aussi mon cœur est dans l'allégresse et je le louerai par mes cantiques. 8 Le Seigneur est la force de son peuple, il est une forteresse de salut pour son Oint. 9 Sauve ton peuple et bénis ton héritage. Le peuple qui est votre possession (Deutéronome 9, 29). Sois leur pasteur et porte-les à jamais.
Psaume hébreu N°29 (Psaume N°28 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Donnez au Seigneur, fils de Dieu, donnez au Seigneur gloire et puissance. Le Chantre sacré exalte d’abord, dans le sens prochain, la majesté et la puissance de la voix de Dieu (du tonnerre) dans la nature, mais il entend aussi, dans le sens plus éloigné, la magnificence et la puissance de la voix de Dieu dans le royaume de la grâce (dans l’Église) ; car comme toute la nature est une image de sa divine loi, la majesté et la puissance du tonnerre, telles qu'elles sont décrites dans ce psaume, peuvent bien aussi être considérées comme une image de la vertu et de la magnificence de la parole divine. 2 Donnez au Seigneur la gloire de son nom (reconnaissez qu’il est glorieux et puissant). Adorez le Seigneur dans de saints ornements. 3 La voix du Seigneur gronde au-dessus des eaux, le Dieu de la gloire tonne, le Seigneur est sur les grandes eaux. Suivant les Pères de l’Église, le tonnerre du Seigneur est, dans le sens le plus élevé, la parole puissante de sa grâce. L’éclat sept fois répété du tonnerre, tel qu’il est décrit v. 3-9, offre une analogie qu’il n’est pas difficile de saisir, avec les sept sources de grâces (les sept sacrements) de la nouvelle alliance. C’est sur les eaux du baptême, dans le bain de la régénération, où Dieu, de créatures coupables que nous étions, fait de nous ses enfants, que la parole divine retentit en premier lieu. D'autres, par les eaux, entendent les peuples (Apocalypse 7, 15), auxquels la parole de Dieu a été annoncée. 4 La voix du Seigneur est puissante, la voix du Seigneur est majestueuse. Le tonnerre éclate avec force et magnificence. La parole de Dieu fait surtout paraître sa force et sa magnificence dans les deux sacrements de la Confirmation et de l'Extrême-Onction, destinés l’un et l’autre à fortifier le chrétien, le premier, afin qu'il soit ferme dans la profession de sa foi ; le second, afin qu'il supporte avec patience les douleurs de la maladie et de la mort. D’autres entendent la vertu de la parole de Dieu en général (Voir Hébreux 4, 12). 5 La voix du Seigneur brise les cèdres, le Seigneur brise les cèdres du Liban, L’éclair, après lequel vient le tonnerre , fait jaillir en éclats même les plus grands arbres, au nombre desquels sont les cèdres du Liban. Aux cèdres est comparé l’orgueil des impies. Cet orgueil, la parole de Dieu le brise dans le sacrement divin de la Pénitence, qui n’est reçue dignement que par les humbles. D’autres, par les cèdres, entendent les savants et les grands de la terre, qui ont fait ployer leur intelligence et leur gloire sous la vérité de l’Évangile. 6 il les fait bondir comme un jeune taureau, le Liban et le Sirion (un sommet du Liban) comme le petit du buffle. 7 La voix du Seigneur fait jaillir des flammes de feu, elle fait jaillir des flammes de feu (les éclairs). Dans le sens spirituel, on reconnaît cette parole puissante, qui change le pain au sacrement adorable de l'autel, et le distribue par portions, comme autant de flammes d'amour, entre les fidèles. D'autres entendent le zèle auquel excite la parole de Dieu. 8 la voix du Seigneur ébranle le désert, le Seigneur ébranle le désert de Cadès. Elle excite l'émotion jusque dans les déserts les plus affreux, comme celui de Cadès, que les Israélites traversèrent (Deutéronome 1, 19). Les déserts sont changés, et fécondés par la consécration sacerdotale (le sacrement de l'Ordre), ou bien encore par la parole agissant au moyen du ministère des prêtres. En outre, le désert signifie le genre humain, qui était dans un dénuement entier, plongé dans l'erreur et le péché. 9 La voix du Seigneur fait enfanter les biches, elle dépouille les forêts de leur feuillage et dans son temple tout dit : "Gloire." Dans le sens spirituel, cette voix de Dieu est la grâce opérant par le sacrement de Mariage, qui fait que des enfants sont engendrés et élevés pour le royaume de Dieu. Elle dépouille de leur feuillage les forêts touffues, ou elle les arrache ; elle produit la culture et elle est le principe de la civilisation et de l’humanité. 10 Le Seigneur, au déluge, est assis sur son trône, le Seigneur siège sur son trône, roi pour l'éternité. Dieu est assis au-dessus du déluge (il dirige en maître souverain les nuages et les tempêtes), Dieu, en sa qualité de roi, est assis (règne) pour l'éternité. Ce psaume, qui, sous le rapport littéraire, est un des morceaux les plus achevés de la poésie hébraïque, offre la description d'un de ces orages qui éclatent quelquefois avec tant de grandiose dans le sud de la Palestine, et sur les confins de l'Arabie. 11 Le Seigneur donnera la force à son peuple, le Seigneur bénira son peuple en lui donnant la paix.
Psaume hébreu N°30 (Psaume N°29 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour la dédicace de la maison, de David. Vraisemblablement lors de la consécration de l'emplacement pour le temple qui fut plus tard construit, après la grande peste (2 Samuel 24, 25. 1 Chroniques 21, 6). 2 Je t'exalte, Seigneur, car tu m'as relevé, tu n'as pas réjoui mes ennemis à mon sujet. 3 Seigneur, mon Dieu, j'ai crié vers toi et tu m'as guéri. Vous avez conservé mon corps exempt d'infirmité, ou en effet guéri en un cas de maladie. 4 Seigneur, tu as fait remonter mon âme du schéol, tu m'as rendu la vie, loin de ceux qui descendent dans la fosse. Vous n'avez pas permis que mon âme descende dans l’autre monde. 5 Chantez le Seigneur, vous ses fidèles, célébrez son saint souvenir 6 car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie, le soir viennent les pleurs et le matin l'allégresse. 7 Je disais dans ma sécurité : "Je ne serai jamais ébranlé." 8 Seigneur, par ta grâce, tu avais affermi ma montagne (assuré mon état de prospérité), tu as caché ton visage et j'ai été troublé. 9 Seigneur, j'ai crié vers toi, j'ai imploré le Seigneur : 10 "Que gagnes-tu à verser mon sang, à me faire descendre dans la fosse ? La poussière chantera-t-elle tes louanges, annoncera-t-elle ta vérité ? L'homme réduit en poussière peut-il vous louer, et enseigner aux autres votre vérité ? Dans l'autre monde ne mènerai-je pas une vie privée de toute joie, sans action, et, par conséquent, étrangère aux louanges de Dieu et à la prédication de ses enseignements ? L'israélite devait se poser ces questions ; le chrétien peut, sur le verset 7, rappeler à son esprit la vie de la grâce ; sur le verset 8, les faux pas qu'il a faits dans la voie de la justice ; sur le verset 9, ses soupirs, inspirés par les sentiments de l'humilité et de la pénitence, pour obtenir du secours ; et sur le verset 10, par le sang, la corruption et la poussière, entendre là réprobation éternelle. 11 Écoute, Seigneur, sois-moi propice, Seigneur, viens à mon secours." 12 Et tu as changé mes lamentations en allégresse, tu as délié mon sac et tu m'as ceint de joie 13 afin que mon âme te chante et ne se taise pas. Seigneur, mon Dieu, à jamais je te louerai.
Psaume hébreu N°31 (Psaume N°30 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. David, selon toute apparence, chanta ce psaume dans le désert de Maon, lorsqu'il se voyait sur le point d’être pris par Saül (1 Samuel 23, 24). Le chrétien peut s'en servir comme de prière dans les diverses tribulations du corps et de l'âme. 2 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge, que jamais je ne sois confondu. Dans ta justice sauve-moi. 3 Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer. Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse où je trouve mon salut. 4 Car tu es mon rocher, ma forteresse et à cause de ton nom tu me conduiras et me dirigeras. Toutes ces expressions de rocher, de pierre etc., qui servent de forteresses et de refuges, sont des allusions à la manière dont on faisait alors la guerre ; pour se mettre en sûreté contre les attaques de l'ennemi, on se réfugiait dans les montagnes et sur les rochers. 5 Tu me tireras du filet qu'ils m'ont tendu car tu es ma défense. 6 Entre tes mains je remets mon esprit, tu me délivreras, Seigneur, Dieu de vérité. 7 Je hais ceux qui révèrent de vaines idoles. Qui aiment les choses vaines, de néant (Ecclésiaste 1, 2), et qui y mettent leur confiance, quoique bien vainement. Souvent aussi les idoles sont appelées vanité (Deutéronome 32, 21. Jérémie 2, 5. 10, 15). Celui qui sert la vanité est un idolâtre. Pour moi, c'est dans le Seigneur que je me confie. 8 Je tressaillirai de joie et d'allégresse à cause de ta bonté car tu as regardé ma misère, tu as vu les angoisses de mon âme 9 et tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi, tu donnes à mes pieds un libre espace. Vous m’avez délivré. 10 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis dans la détresse, mon œil est usé par le chagrin, ainsi que mon âme et mes entrailles. La vie des justes est renfermée dans une constante succession de bien et de mal (d'accidents heureux et fâcheux). Telles sont aussi les destinées de l’Église de Dieu sur la terre. 11 Ma vie se consume dans la douleur et mes années dans les gémissements, ma force est épuisée à cause de mon iniquité et mes os dépérissent. Par le châtiment de mes fautes, mes os se sont desséchés. 12 Tous mes adversaires m'ont rendu un objet d'opprobre, un fardeau pour mes voisins, un objet d'effroi pour mes amis. Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. Mes voisins me méprisent à cause de mes ennemis, et craignent de me fréquenter. 13 Je suis en oubli, comme un mort, loin des cœurs, je suis comme un vase brisé dont on ne fait plus aucun cas 14 car j'ai appris les mauvais propos de la foule, l'épouvante qui règne à l'entour, pendant qu'ils tiennent conseil contre moi : ils ourdissent des complots pour m'ôter la vie. 15 Et moi, je me confie en toi, Seigneur, je dis: "Tu es mon Dieu." 16 Mes destinées sont dans ta main, délivre-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. 17 Fais luire ton visage sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce. Faites briller sur nous la lumière de votre face. 18 Seigneur, que je ne sois pas confondu quand je t'invoque. Que la confusion soit pour les méchants. Qu'ils descendent en silence au schéol. 19 Qu'elles deviennent muettes les lèvres menteuses qui parlent avec arrogance contre le juste, avec orgueil et mépris. 20 Qu'elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ceux qui mettent en toi leur refuge, à la vue des enfants des hommes. Publiquement, pour leur justification. 21 Tu les mets à couvert, dans l'asile de ton visage, contre les machinations des hommes, tu les caches dans ta tente, à l'abri des langues qui les attaquent. La face de Dieu est mise pour Dieu lui-même. Vous cachez vos adorateurs, vous les couvrez de votre protection auprès de vous, par vous-même. 22 Béni soit le Seigneur car il a signalé sa grâce envers moi, en me mettant dans une ville forte. La ville fortifiée est Dieu lui-même, à savoir sa protection ; car celui qui est sous la protection de Dieu, est, comme dans une ville environnée de remparts, en sûreté contre ses ennemis. 23 Je disais dans mon trouble : "Je suis rejeté loin de ton regard." Mais tu as entendu la voix de mes supplications, quand j'ai crié vers toi. dans le trouble, dans l'abattement de mon esprit, je me suis cru, au milieu des dangers, délaissé par vous, mais vous avez exaucé ma prière. 24 Aimez le Seigneur, vous tous qui êtes pieux envers lui. Le Seigneur garde les fidèles et il punit sévèrement les orgueilleux. 25 Ayez courage et que votre cœur s'affermisse, vous tous qui espérez dans le Seigneur.
Psaume hébreu N°32 (Psaume N°31 dans la Vulgate) 1 De David. Pieuse méditation. Heureux celui dont la transgression a été remise, dont le péché est pardonné. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume après son adultère et la mort d'Urie, et après que le prophète Nathan lui eut fait connaître que Dieu lui avait pardonné son péché (2 Samuel 12). 2 Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas l'iniquité et dans l'esprit duquel il n'y a pas de fraude. Il ne reste plus aucune trace du péché, car Dieu ne remet pas seulement le péché, mais, dans sa toute-puissance, il en fait disparaître jusqu'aux suites (Théodoret). Il n'y a, ainsi que l'enseigne l'Écriture (1 Pierre 4, 8. Luc 7, 47) que l'amour qui obtienne que les péchés soient pardonnés et couverts. 3 Tant que je me suis tu, (parce que je n'ai pas reconnu et confessé mon péché) mes os se consumaient dans mon gémissement chaque jour. Il n’y a que la sincérité à reconnaître sa faute en soi-même et à la confesser au-dehors, qui procure le repos. 4 car jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi, la sève de ma vie se desséchait aux ardeurs de l'été. Séla. Votre main s’est appesantie sur moi, par les angoisses de ma conscience coupable. 5 Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité, j'ai dit : "Je veux confesser au Seigneur mes transgressions" et toi, tu as remis l'iniquité de mon péché. Séla. L’aveu et le pardon n'ont été qu’une seule et même chose. 6 Que tout homme pieux te prie donc au temps favorable. Dans le temps où l’on trouve, dans le temps où le Seigneur se laisse trouver, dans le temps de la grâce. Car il y a un temps où l'on cherche Dieu, sans pouvoir le trouver, et c'est lorsque le temps de la patience et de la longanimité est passé (Voir Jean 7, 34-36). Non, quand les grandes eaux déborderont, elles ne l'atteindront pas. L'inondation des grandes eaux est un grand malheur, et ici, en particulier, c'est la vengeance de Dieu qui suit le péché. 7 Tu es mon asile, tu me préserveras de la détresse, tu m'entoureras de chants de délivrance. Séla. 8 "Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je serai ton conseiller, mon œil sera sur toi." Ces paroles sont celles de Dieu, que le pieux pénitent fait ici parler. 9 Ne soyez pas comme le cheval ou le mulet sans intelligence, il faut les gouverner avec le mors et le frein, autrement, ils n'obéissent pas. Ne soyez pas comme des animaux dépourvus d'intelligence, qui ne s’approchent de l’homme qu'au moyen du mors et du frein. Vous, pécheurs, approchez-vous du Seigneur avec confiance. 10 De nombreuses douleurs sont la part du méchant, mais celui qui se confie dans le Seigneur est environné de sa grâce. 11 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et soyez dans l'allégresse. Poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit.
Psaume hébreu N°33 (Psaume N°32 dans la Vulgate) 1 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur. Aux hommes droits sied la louange. 2 Célébrez le Seigneur avec la harpe, chantez-le sur le luth à dix cordes. 3 Chantez à sa gloire un cantique nouveau (un cantique qu'on n'a pas encore entendu, incomparable voir Apocalypse 5, 9), unissez avec art vos instruments et vos voix 4 car la parole du Seigneur est droite et toutes ses œuvres s'accomplissent dans la fidélité. Ce que Dieu dit est vrai, sans fausseté, et il tient tout ce qu'il promet (Jérôme). 5 Il aime la justice et la droiture, la terre est remplie de la bonté du Seigneur. La terre, dit saint Augustin, est pleine de misère, mais aussi pleine de miséricorde. C'est par miséricorde que, durant cette vie, Dieu appelle les pécheurs, qu'il stimule les négligents, qu'il console les affligés, qu’il instruit les ignorants, qu’il aide ceux qui combattent, qu'il ne délaisse personne. Le temps présent est donc le temps d'une grande miséricorde. Après le temps de la miséricorde viendra le temps de la justice, où il n'y aura plus lieu au repentir. 6 Par la parole du Seigneur les cieux ont été faits et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Voilà donc le Seigneur, le Verbe et l'Esprit qui concourent par leur action à l'œuvre de la création. Selon le sentiment commun des Pères de l'Église, ces paroles contiennent une expression du mystère de l’adorable Trinité. 7 Il rassemble comme en un monceau les eaux de la mer, il met dans des réservoirs les flots de l'abîme. Dieu, lors de la création, rassembla les eaux en un seul lieu (Genèse 1. 9), et il les y tient encore présentement renfermées. 8 Que toute la terre craigne le Seigneur. Que tous les habitants de l'univers tremblent devant lui. 9 Car il a dit et tout a été fait, il a ordonné et tout a existé. il est un Dieu tout-puissant. 10 Le Seigneur renverse les desseins des nations, il réduit à néant les pensées des peuples. Ce Dieu tout-puissant rend vaines les pensées et renverse les complots des peuples et des princes contre le royaume de Dieu. 11 Mais les desseins du Seigneur subsistent à jamais et les pensées de son cœur dans toutes les générations. Le Seigneur poursuit l'exécution de ses desseins dans le temps et dans l'éternité. 12 Heureuse la nation dont le Seigneur est le Dieu, heureux le peuple qu'il a choisi pour son héritage. Au sujet de la confusion dont les peuples païens sont couverts par l'anéantissement de leurs projets, le Chantre sacré jette un coup d'œil sur le bonheur du peuple de Dieu, et, après avoir tracé le tableau de la toute-puissance de Dieu (6-11) il passe à celui de sa divine providence (13-15). 13 Du haut des cieux le Seigneur regarde, il voit tous les enfants des hommes, 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions. Et leur donne le succès ; car ainsi qu’il est écrit dans ce qui suit, ce n’est pas la force de l’homme, mais Dieu qui sauve. 16 Ce n'est pas le nombre des soldats qui donne au roi la victoire, ce n'est pas une grande force qui fait triompher le guerrier. 17 Le cheval est impuissant à procurer le salut et toute sa vigueur n'assure pas la délivrance. Celui qui dans la guerre se confie en ses chevaux, dans sa cavalerie, est trompé. 18 L'œil du Seigneur est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté, le Seigneur a les yeux fixés sur tous, mais spécialement sur son peuple. 19 pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre au temps de la famine. Dans la famine, dans la disette et dans toute espèce de besoin. 20 Notre âme attend avec confiance le Seigneur, il est notre secours et notre bouclier, 21 car en lui notre cœur met sa joie, car en son saint nom nous mettons notre confiance. En lui-même, que nous appelons le Dieu fidèle et secourable. 22 Seigneur, que ta grâce soit sur nous comme nous espérons en toi.
Psaume hébreu N°34 (Psaume N°33 dans la Vulgate) 1 De David lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélech et que, chassé par lui, il s'en alla. Abimélech était le titre commun des rois des Philistins. 2 ALEPH. Je veux bénir le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. dans la bonne et dans la mauvaise fortune. Saint Augustin fait à ce sujet cette réflexion : Louez Dieu lorsqu'il vous donne des consolations ; louez-le lorsqu'il vous les retire, parce que c’est lui qui les donne, et qui les retire ; seulement il ne se retire jamais lui-même de celui qui le loue. 3 BETH. Dans le Seigneur mon âme se glorifiera : que les humbles entendent et se réjouissent. il exhorte à louer Dieu avec lui. 4 GHIMEL. Exaltez avec moi le Seigneur, ensemble célébrons son nom. 5 DALETH. J'ai cherché le Seigneur je l’ai prié de me secourir et il m'a exaucé et il m'a délivré de toutes mes frayeurs. 6 HÉ. Quand on regarde vers lui, on est rayonnant de joie, VAV. Et le visage ne se couvre pas de honte. 7 ZAÏN. Ce pauvre a crié et le Seigneur l'a entendu et il l'a sauvé de toutes ses angoisses. Le Chantre sacré veut parler de lui-même. 8 HETH. L'ange du Seigneur campe autour de ceux qui le craignent et il les sauve. Les hommes pieux sont environnés des anges comme d'un camp, en sorte que leurs ennemis ne peuvent rien entreprendre contre eux. (Hébreux 1, 14). C’est ainsi qu’un camp d’anges protégea Jacob, lorsqu'il revenait de la Mésopotamie (Genèse 32). 9 TETH. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux l'homme qui met en lui son refuge. 10 YOD. Craignez le Seigneur, vous ses saints car il n'y a pas d'indigence pour ceux qui le craignent. Ceux qui appartiennent à son peuple, à son Église. 11 CAPH. Les lionceaux peuvent connaître la disette et la faim mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manquent d'aucun bien. Ils ne manquent pas de la grâce intérieure ; et même ce qui leur est nécessaire dans l’ordre temporel, leur est aussi donné (Matthieu 6, 33). 12 LAMED. Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. 13 MEM. Quel est l'homme qui aime la vie, qui désire de longs jours pour jouir du bonheur ? 14 NUN. Préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses, Évitez le mal, spécialement le mal de la langue, alors vous serez heureux ; car vous serez parfait (Jacques 1, 26. 3, 2) et être parfait rend heureux. 15 SAMECH. Éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la. Faites tous vos efforts pour arriver à la paix intérieure du cœur (Ps. Hébreux 4, 9), et pour vivre en paix avec les hommes vos semblables. 16 AIN. Les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs cris. 17 PHÉ. La face du Seigneur est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur souvenir. Il prend vis-à-vis d’eux l’attitude d’un ennemi. 18 TSADÉ. Les justes crient et le Seigneur les entend et il les délivre de toutes leurs angoisses. 19 QOPH. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux dont l'esprit est abattu. 20 RESCH. Nombreux sont les malheurs du juste, mais de tous le Seigneur le délivre. 21 SCHIN. Il garde tous ses os (sa personne), aucun d'eux ne sera brisé. 22 THAV. Le mal tue le méchant et les ennemis du juste sont châtiés. 23 Le Seigneur délivre l'âme de ses serviteurs et tous ceux qui se réfugient en lui ne sont pas châtiés.
Psaume hébreu N°35 (Psaume N°34 dans la Vulgate) 1 De David. Seigneur, combats ceux qui me combattent, fais la guerre à ceux qui me font la guerre. Le Chantre sacré adresse sa prière à Dieu, comme un infortuné, contre ses ennemis pleins d’orgueil et de méchanceté ; il fait des vœux pour leur perte, et, certain d'être exaucé, il termine par des actions de grâces. Suivant les Pères de l’Église et les anciens exégètes chrétiens, celui que David fait prier est le Messie dans sa Passion, au sujet de laquelle les anciens Juifs (Isaïe 58) n'étaient pas dans l'ignorance ; du moins la situation du malheureux qui fait entendre ses plaintes dans le Psaume, est-elle dans un parfait accord avec la vie de Jésus-Christ. Ceux contre lesquels le patient cherche protection, et sur lesquels il appelle la vengeance divine sont les ennemis publics, les ennemis de sa dignité, et par conséquent les ennemis de Dieu. David n’a fait que du bien à ses ennemis personnels (1 Samuel 24. 2 Samuel 16). 2 Saisis le petit et le grand bouclier et lève-toi pour me secourir. Dieu est représenté sous la figure d’un combattant. 3 Tire la lance et barre le passage à mes persécuteurs ; dis à mon âme : "Je suis ton salut." 4 Qu'ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie, qu'ils reculent et rougissent ceux qui méditent ma perte. Les ennemis, qui ravissent la vie, sont, dans la pensée de l’Israélite, les ennemis publics, les ennemis de sa nation (Comp. Jérémie 19, 9. 21, 7 . 34, 21). Que le chrétien se souvienne de la vie de son âme. 5 Qu'ils soient comme la paille au souffle du vent et que l'ange du Seigneur les chasse devant lui. 6 Que leur voie soit ténébreuse et glissante et que l'ange du Seigneur les poursuive. Que, dans leur fuite, les ténèbres et les mauvais chemins leur soient un obstacle, afin que le châtiment les atteigne. 7 Car sans cause ils ont caché leur filet pour ma ruine, sans cause ils ont creusé la fosse pour me faire périr. 8 Que la ruine tombe sur lui à l'improviste, que le filet qu'il a caché le saisisse, qu'il y tombe et périsse. Qu’il soit pris dans le filet qu’il avait caché 9 Et mon âme aura de la joie dans le Seigneur, de l'allégresse dans son salut. Dans le salut que le Seigneur lui aura procuré. 10 Tous mes os diront : "Seigneur, qui est semblable à toi, délivrant le malheureux d'un plus fort que lui, le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ?" Tous mes os : tout mon être. 11 Des témoins iniques se lèvent ; ils m'accusent de choses que j'ignore. Ils m'ont accusé de crimes que je ne connaissais pas. Sur les faux témoins de Jésus-Christ voir Matthieu 26, 60. 12 Ils me rendent le mal pour le bien ; mon âme est dans l'abandon. ils ont désolé, ils ont rendu mon âme veuve, ils m'ont privé de toute consolation extérieure, de toute relation amicale, de toute compassion. 13 Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j'affligeais mon âme par le jeûne et ma prière retournait sur mon sein. J'étais dans l’affliction, lorsqu'il leur arrivait quelque malheur ; je penchais ma tête en priant, en sorte que ma prière se répandait de ma bouche dans mon sein ; je priais avec un grand recueillement et une grande ferveur. C’est ainsi qu’Élie priait également dans une attitude humiliée et recueillie (Voir 1 Rois 18, 42). 14 Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentement, comme pour le deuil d'une mère, je me courbais avec tristesse. 15 Et maintenant que je chancelle, ils se réjouissent et s'assemblent, contre moi des calomniateurs s'assemblent à mon insu ; ils me déchirent sans relâche. Les coups de bâtons, les discours outrageants. 16 Comme d'impurs parasites à la langue moqueuse, ils grincent des dents contre moi. 17 Seigneur, jusqu’à quand le verras-tu ? Arrache mon âme à leurs persécutions, ma vie à la fureur de ces lions. 18 Je te louerai dans la grande assemblée, je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux. 19 Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, ceux qui m'attaquent sans raison. Qu'ils ne clignent pas des yeux, ceux qui me haïssent sans cause. Ils s'entendent entre eux par signes, ils se donnent des signes secrets, ceux qui sont animés à mon égard de mauvaises intentions (Voir Proverbes 6, 13). 20 Car leur langage n'est pas celui de la paix ; ils méditent de perfides desseins contre les gens tranquilles du pays. Contre ceux qui ne font aucun mal à qui que ce soit. 21 Ils ouvrent toute large contre moi leur bouche, ils disent : "Ah ! Ah ! Notre œil a vu...." Exclamation d'une joie maligne ; nous avons vu ce que nous avons très-longtemps souhaité voir. 22 Seigneur, tu le vois. Ne reste pas en silence, Seigneur, ne t'éloigne pas de moi. 23 Éveille-toi, lève-toi pour me faire justice, mon Dieu et mon Seigneur, pour prendre en main ma cause. 24 Juge-moi selon ta justice, Seigneur, mon Dieu et qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet. 25 Qu'ils ne disent pas dans leur cœur : "Notre âme est satisfaite." qu'ils ne disent pas : "Nous l'avons englouti." 26 Qu'ils rougissent et soient confondus tous ensemble, ceux qui se réjouissent de mon malheur. Qu'ils soient couverts de honte et d'ignominie, ceux qui s'élèvent contre moi. 27 Qu'ils soient dans la joie et l'allégresse, ceux qui désirent le triomphe de mon droit et que sans cesse ils disent : "Gloire au Seigneur, qui veut la paix de son serviteur." Le triomphe de mon droit : de ma juste cause, de mon innocence. 28 Et ma langue célébrera ta justice, ta louange tous les jours.
Psaume hébreu N°36 (Psaume N°35 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David, serviteur du Seigneur. 2 L'iniquité parle au méchant dans le fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux. La vue de la malice de l’impie, du méchant, me fait dire au fond de mon cœur : La crainte de Dieu... 3 Car il se flatte lui-même, sous le regard divin, doutant que Dieu découvre jamais son crime et le déteste. Il agit devant Dieu en hypocrite, il remplit extérieurement les devoirs de la religion, et il a la méchanceté dans le cœur. 4 Les paroles de sa bouche sont injustice et tromperie ; il a cessé d'avoir l'intelligence, de faire le bien. Il se flatte lui-même à ses yeux (ne s'avouant pas son péché), en sorte qu'il ne trouve pas et qu’il ne hait pas sa faute. 5 Il médite l'iniquité sur son lit ; il se tient sur une voie qui n'est pas bonne ; il ne rejette pas le mal. 6 Seigneur, ta bonté atteint jusqu'aux cieux, ta fidélité jusqu'aux nuages. Seigneur, les péchés des hommes sont grands ; mais, d'autre part, votre miséricorde votre fidélité dans l’accomplissement de vos promesses, et votre amour sont infinis. 7 Ta justice est comme les montagnes de Dieu, tes jugements sont comme le vaste abîme. Seigneur, tu gardes les hommes et les bêtes : Les mots « justice et jugement » désignent ici la manière pleine de justice dont Dieu gouverne le monde, la Providence divine. Votre Providence est aussi élevée que les montagnes, et aussi profonde que la mer ; votre main bienfaisante est d’une largesse infinie. 8 combien est précieuse ta bonté, ô Dieu. A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. Combien votre miséricorde est multipliée ; Ô Dieu, l’espérance des hommes vient surtout de votre protection et de votre amour. 9 Ils s'enivrent de la graisse de ta maison (des joies célestes, voir Luc 14, 15) et tu les abreuves au torrent de tes délices. 10 Car auprès de toi est la source de la vie et dans ta lumière nous voyons la lumière. Quand vous nous éclairerez, nous verrons la lumière. 11 Continue ta bonté à ceux qui te connaissent et ta justice à ceux qui ont le cœur droit. Ceux qui vous confessent par leur obéissance et leur amour. 12 Que le pied de l'orgueilleux ne m'atteigne pas et que la main des méchants ne me fasse pas fuir. Ne permettez pas que je sois foulé aux pieds par les superbes. 13 Les voilà tombés, ceux qui commettent l'iniquité. Ils sont renversés et ils ne peuvent se relever.
Psaume hébreu N°37 (Psaume N°36 dans la Vulgate) 1 De David. ALEPH. Ne t'irrite pas au sujet des méchants, ne porte pas envie à ceux qui font le mal. Ce psaume est alphabétique, mais de telle sorte que chaque lettre de l’alphabet comprend deux versets, dont le second a une autre initiale quelconque, sans ordre suivi. La lettre Aïn manque. 2 Car, comme l'herbe, ils seront vite coupés ; comme la verdure du gazon, ils se dessécheront. BETH. 3 Mets ta confiance dans le Seigneur et fais le bien ; habite le pays et jouis de sa fidélité. 4 Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire. GHIMEL. 5 Remets ton sort au Seigneur et confie-toi en lui : il agira : Abandonnez-lui, recommandez-lui toutes vos affaires, vos inquiétudes, vos peines. 6 il fera resplendir ta justice comme la lumière et ton droit comme le soleil à son midi. DALETH. Si vous êtes malheureux, et que, pour cette raison, il semble que vous soyez pécheur, Dieu fera paraître votre innocence, comme il fait briller la lumière, et vous rendra heureux. 7 Tiens-toi en silence devant le Seigneur et espère en lui ; ne t'irrite pas au sujet de celui qui prospère dans ses voies ; de l'homme qui réussit en ses intrigues. HÉ. 8 Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t'irrite pas, pour n'aboutir qu'au mal. Ne vous irritez pas au sujet du bonheur des impies, parce que, en vous irritant, vous pécheriez vous-même à votre propre détriment. 9 Car les méchants seront retranchés, mais ceux qui espèrent dans le Seigneur posséderont le pays. VAV. ils posséderont pour toujours la terre, les biens présents, sans être troublés par les méchants, et les biens éternels, qu'ils espèrent également (Hébreux 11, 13-16). 10 Encore un peu de temps et le méchant n'est plus ; tu regardes sa place et il a disparu. 11 Mais les doux posséderont la terre, ils goûteront les délices d'une paix profonde. ZAÏN. 12 Le méchant forme des projets contre le juste, il grince les dents contre lui (par le violent désir qu'il a de le perdre). 13 Le Seigneur se rit du méchant car il voit que son jour arrive. HETH. Le jour de sa mort et du jugement, où il lui sera rendu selon ses œuvres. 14 Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc ; pour abattre le malheureux et le pauvre, pour égorger ceux dont la voie est droite. 15 Leur glaive entrera dans leur propre cœur et leurs arcs se briseront. TETH. 16 Mieux vaut le peu du juste, que l'abondance de nombreux méchants ; peu, avec la crainte du Seigneur, vaut mieux que de grandes richesses, qui ne rassasient personne (Proverbes 15, 15). 17 car les bras des méchants seront brisés et le Seigneur soutient les justes. YOD. Parce que la force, les richesses des pécheurs sont périssables. 18 Le Seigneur connaît les jours des hommes intègres et leur héritage dure à jamais. Le Seigneur prend soin de la vie des justes, il voit leurs besoins, il les console, les aide et les récompense dans l'éternité (Comp. 1 Pierre 4. 4). 19 Ils ne sont pas confondus au jour du malheur et ils sont rassasiés aux jours de la famine. CAPH. Ils ne seront pas trompés dans l'espérance qu'ils ont mise en Dieu. 20 Car les méchants périssent ; les ennemis du Seigneur sont comme la gloire des prairies; ils s'évanouissent en fumée, ils s'évanouissent. LAMED. Ils sont comme la verdure des champs, ils s'évanouiront comme la fumée. 21 Le méchant emprunte et il ne rend pas ; le juste est compatissant et il donne. Le pécheur, quoique riche dans le principe, tombera dans la pauvreté (v. 17), il empruntera, et ne pourra payer avant sa mort. 22 Car ceux que bénit le Seigneur possèdent le pays et ceux qu'il maudit sont retranchés. MEM. 23 Le Seigneur affermit les pas de l'homme juste et il prend plaisir à sa voie. Les pas du juste, sa conduite, sa vie. 24 S'il tombe, il n'est pas étendu par terre, car le Seigneur soutient sa main. NUN. Lors même qu'il tombera dans le malheur corporel ou spirituel, le Seigneur ne permettra pas qu'il périsse. 25 J'ai été jeune, me voilà vieux et je n'ai pas vu le juste abandonné ; ni sa postérité mendiant son pain. Le juste est mis ici pour tout homme craignant Dieu qui fait de plus l’aumône, comme on le voit par le verset suivant (Comp. Daniel 4, 24). Celui qui agit de la sorte a en outre les promesses de la vie présente (Voir 2 Corinthiens 9, 6. 8). 26 Toujours il est compatissant et il prête, et sa postérité est en bénédiction. SAMECH. 27 Détourne-toi du mal et fais le bien et habite à jamais ta demeure. 28 Car le Seigneur aime la justice et il n'abandonne pas ses fidèles. Ils sont toujours sous sa garde, mais la postérité des méchants sera retranchée. 29 Les justes posséderont le pays et ils y habiteront à jamais. PHÉ. Ce qui suit explique comment le juste mérite cet heureux sort. 30 La bouche du juste annonce la sagesse et sa langue proclame la justice. 31 La loi de son Dieu est dans son cœur, ses pas ne chancellent pas. TSADÉ. il se tiendra ferme dans la voie de Dieu, de la vertu. 32 Le méchant épie le juste et il cherche à le faire mourir. 33 Le Seigneur ne l'abandonne pas entre ses mains et il ne le condamne pas quand vient son jugement. QOPH. 34 Attends le Seigneur et garde sa voie et il t'élèvera et tu posséderas le pays, quand les méchants seront retranchés, tu le verras. RESCH. Ayez confiance dans le Seigneur et observez ses commandements. 35 J'ai vu l'impie au comble de la puissance ; il s'étendait comme un arbre verdoyant. 36 J'ai passé et voici qu'il n'était plus ; je l'ai cherché, et on ne l'a plus trouvé. SCHIN. 37 Observe celui qui est intègre et regarde celui qui est droit ; car il y a une postérité pour l'homme de paix. Au sens littéral : parce que l’homme pacifique aura des restes. D’abord une postérité, ensuite les autres biens. 38 Mais les rebelles seront tous anéantis, la postérité des méchants sera retranchée. THAV. 39 Du Seigneur vient le salut des justes ; il est leur protecteur au temps de la détresse. 40 Le Seigneur leur vient en aide et les délivre ; il les délivre des méchants et les sauve parce qu'ils ont mis en lui leur confiance.
Psaume hébreu N°38 (Psaume N°37 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. En mémorial. Pour le souvenir des péchés, et de l’état malheureux qui en est la suite. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. 3 Car tes flèches m'ont atteint et ta main s'est appesantie sur moi. Le Chantre sacré appelle les souffrances que Dieu lui envoyait, des flèches. 4 Il n'y a rien de sain dans ma chair à cause de ta colère, il n'y a rien de sauf dans mes os à cause de mon péché. David, par ces paroles, trace surtout le tableau des peines et de la désolation de son âme ; mais cet état se fait toujours sentir aussi au corps, car le péché ruine le corps et l'âme. 5 Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête, comme un lourd fardeau, elles m'accablent de leur poids. 6 Mes meurtrissures sont infectes et purulentes par l'effet de ma folie. Les plaies que mes péchés m'ont faites, se sont infectées, et sont tombées en pourriture à cause de ma folie, c'est-à-dire j'ai par ma folie aggravé mon état malheureux. Selon la plupart des exégètes, David exprime ici le regret d'avoir été assez insensé pour vivre pendant neuf mois dans l'impénitence. Par ces délais de conversion, les plaies de son âme, ses mauvais penchants et ses convoitises, passèrent pour ainsi dire à l’état de putréfaction, devinrent pour toujours incurables. 7 Je suis courbé, abattu à l'excès, tout le jour je marche dans le deuil. Accablé sous le poids de mes péchés et de mes souffrances 8 Un mal brûlant dévore mes reins et il n'y a rien de sain dans ma chair. Les passions sont comme un mal brûlant, elles promettent le bonheur et n’engendrent que des maux. Pour moi, dit saint Paul au sujet de l'homme selon la nature, je suis tout charnel, vendu au péché ; en moi, dans ma chair, n'habite pas le bien. Romains 7, 14. 18. 9 Je suis sans force, brisé outre mesure, le trouble de mon cœur m'arrache des gémissements. 10 Seigneur, tous mes désirs sont devant toi et mes soupirs ne te sont pas cachés. Tout ce que je désire vous est connu 11 Mon cœur palpite, ma force m'abandonne et la lumière même de mes yeux n'est plus avec moi. Le trouble extrême où je suis m'empêche même de voir. 12 Mes amis et mes compagnons s'éloignent de ma plaie et mes proches se tiennent à l'écart. 13 Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges, ceux qui cherchent mon malheur profèrent des menaces et tout le jour ils méditent des embûches. David avait beaucoup d’ennemis, qui s’opposaient à son zèle pour la cause de Dieu, et qui, pour cette raison, le persécutaient. Quiconque travaille pour le royaume de Dieu est dans une situation analogue, et doit par conséquent se tenir prêt, avec David, à lutter contre les ennemis et la contradiction. 14 Et moi, je suis comme un sourd, je n'entends pas, je suis comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche. J'entendais, sans les contredire, les outrages de mes ennemis. C’est ainsi que David se conduisit pendant que Séméï l’accablait d’injures (Voir 2 Samuel 16). 15 Je suis comme un homme qui n'entend pas et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique. Heureux, dit saint Ambroise, celui qui, comme David, se rend soi-même muet, et qui, se tenant vis-à-vis de ses ennemis dans un profond silence, se contente de s’entretenir avec Dieu. 16 C'est en toi, Seigneur, que j'espère, toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu. 17 Car je dis : "Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, qu'ils ne s'élèvent pas contre moi, si mon pied chancelle." 18 Car je suis près de tomber et ma douleur est toujours devant moi La douleur que je ressens de mes péchés ne me quitte pas. 19 car je confesse mon iniquité, je suis dans la crainte à cause de mon péché. Je confesserai mes péchés, et toujours avec un cœur contrit, au milieu des fruits des œuvres de la pénitence, j'en conserverai le souvenir (Augustin). 20 Et mes ennemis sont pleins de vie, ils sont puissants. Ceux qui me haïssent sans cause se sont multipliés. 21 Ils me rendent le mal pour le bien, ils me sont hostiles, parce que je cherche la justice. 22 Ne m'abandonne pas, Seigneur. Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi. 23 Hâte-toi de me secourir, Seigneur, toi qui es mon salut.
Psaume hébreu N°39 (Psaume N°38 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, à Idithun, chant de David. 2 Je disais : "Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par la langue ; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi." Je me tiendrai sur mes gardes lorsque je serai éprouvé par les tribulations, ou de tout autre manière, spécialement à la vue de l'orgueil des impies qui vivent sous mes yeux. 3 Et je suis resté muet, dans le silence ; je me suis tu, quoique privé de tout bien. Mais ma douleur s'est irritée, 4 mon cœur s'est embrasé au-dedans de moi ; dans mes réflexions un feu s'est allumé et la parole est venue sur ma langue. 5 Fais-moi connaître, Seigneur, quel est le terme de ma vie, quelle est la mesure de mes jours, que je sache combien je suis périssable. Faites-moi connaître combien de temps j'ai encore a vivre, afin que cela serve à stimuler mon espérance. 6 Tu as donné à mes jours la largeur de la main et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme vivant n'est qu'un souffle. Séla. vous ne m'avez, en me créant, donné qu'une vie fort courte et le temps de ma vie est devant vous comme s'il n’était pas ; oui, tout homme, quelque affermi qu’il soit, n’est que vanité. 7 Oui, l'homme passe comme une ombre ; oui, c'est en vain qu'il s'agite ; il amasse et il ignore qui recueillera. L’homme s’épuise par les efforts qu'il fait pour acquérir les biens de ce monde, en dirigeant de ce côté toutes ses pensées et ses actions. 8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Mon espérance est en toi. Le Chantre sacré se fait à lui-même la leçon sur la brièveté de sa vie et de celle de tous les hommes, et il en tire un motif de se donner tout à Dieu. 9 Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me rends pas l'opprobre de l'insensé. Délivrez-moi de tous mes péchés, car c’est en punition de mes péchés que vous m'avez châtié, et réduit à un état d'humiliation tel que je suis devenu l’objet des railleries de de l'impie 10 Je me tais, je n'ouvre plus la bouche car c'est toi qui agis. 11 Détourne de moi tes coups ; sous la rigueur de ta main, je succombe. 12 Quand tu châties l'homme, en le punissant de son iniquité, tu détruis, comme fait la teigne, ce qu'il a de plus cher. Oui, tout homme n'est qu'un souffle. Séla. les hommes animés de sentiments mondains et charnels perdent toute force spirituelle, par les efforts qu'ils font pour acquérir les biens de ce monde. 13 Écoute ma prière, Seigneur, prête l'oreille à mes cris, ne sois pas insensible à mes larmes, car je suis un étranger chez toi, un voyageur, comme tous mes pères. Un voyageur pauvre, sans patrie, qui n’a pas de demeure permanente (Lévitique 25, 23 ; 1 Chroniques 29, 15. Hébreux 11, 13). Venez donc au secours de ce pauvre malheureux 14 Détourne de moi le regard et laisse-moi respirer, avant que je m'en aille et que je ne sois plus.
Psaume hébreu N°40 (Psaume N°39 dans la Vulgate) 1 Du maître de chant, de David, psaume. Dans ce psaume David remercie Dieu de l'avoir délivré de grands dangers, et il lui rend grâce des merveilles de sa bonté envers lui ; il promet de s’offrir fui-même, au lieu des victimes, en sacrifice d'action de grâces, et de témoigner hautement sa reconnaissance (1-12.). Ensuite il demande protection contre ses nouveaux ennemis, et, plein d’une ferme confiance, il prévoit sa délivrance. Selon les exégètes, David fit la prière contenue dans ce psaume après la persécution d’Absalon, ou après une autre des épreuves dont sa vie fut remplie. Toutefois, quoique ce soit David qui, dans ce psaume, adresse sa prière à Dieu, cette prière est moins la sienne que celle du Messie, dont il était un type : en effet, l'énergie des expressions de cette divine prière adressée à Dieu, pour le remercier et lui demander ses grâces, ne trouve proprement son application qu’en la personne de Jésus-Christ, ainsi que saint Paul nous l’apprend d’une partie (Hébreux 10, 5-8), et comme le montre tout l’ensemble du psaume. Ce psaume peut aussi servir de prière à tous les chrétiens qui ont passé par l’affliction, et qui, pour cette raison, ont sujet de remercier Dieu et de le prier. 2 J'ai mis dans le Seigneur toute mon espérance, il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il m'a retiré de la fosse de perdition, de la fange du bourbier ; il a dressé mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas. La boue et la fange sont des images du danger, le rocher est la figure de la sûreté. Suivant saint Jérôme et saint Augustin, le chrétien, en récitant ce psaume, peut ici se souvenir de la nature humaine, qui, après avoir été tirée de la boue du péché, a été placée sur le rocher de Jésus-Christ. 4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu ; beaucoup le voient et ils révèrent le Seigneur, ils se confient en lui. L'effet de ma délivrance sera qu’un grand nombre deviendront les amis de Dieu. Tel fut l'effet de la glorification de Jésus-Christ. 5 Heureux l'homme qui a mis dans le Seigneur sa confiance et qui ne se tourne pas vers les orgueilleux et vers ceux que le mensonge égare. 6 Tu as multiplié, Seigneur, mon Dieu, tes merveilles et tes desseins en notre faveur : nul n'est comparable à toi. Je voudrais les publier et les proclamer ; ils surpassent tout récit. 7 Tu ne désires ni sacrifice ni oblation, tu m'as percé les oreilles ; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire. Le trou fait à l'oreille est le signe symbolique de l'acquiescement, de là vient que lorsqu'un esclave voulait demeurer dans son état, on lui perçait l'oreille droite en signe d’obéissance (voir Exode 21, 5. 6). Ce ne sont pas des sacrifices, mais l’obéissance, l'abandon de moi-même à vous que vous avez désiré pour preuve de ma reconnaissance (Voir 1 Samuel 15, 22). Dans la bouche du Messie ces paroles veulent dire : Vous n’avez pas désiré, ô mon Père, en actions de grâces, les sacrifices de l'ancienne alliance, mais ma soumission et mon obéissance. Il y a dans la lettre aux Hébreux, 10, 5 et dans la version grecque : «mais vous m'avez préparé un corps » ce qui est la même chose ; seulement le sacrifice de Jésus-Christ est par là mieux caractérisé. 8 Alors j'ai dit : "Voici que je viens, avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je viens pour accomplir votre volonté. Il est écrit pour moi, c'est-à-dire pour moi et à mon sujet. Le premier sens (pour moi) peut s'entendre de David comme de tout homme craignant Dieu ; le second, de Jésus-Christ, dont la vie, les souffrances et la mort ont été prédites dans les divines Écritures (voir Luc 24, 25-27. 44. Jean 5. 39. 6, 38). 9 Je veux faire ta volonté, ô mon Dieu et ta loi est au fond de mon cœur." David a pu, et tout homme pieux peut faire cette prière ; mais elle convient surtout à Jésus-Christ (voir Jean 4, 34, 5, 30). 10 J'annoncerai la justice dans une grande assemblée, je ne fermerai pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. La joyeuse nouvelle de la justice, l’Évangile. 11 Je ne tiendrai pas ta justice cachée dans mon cœur ; je publierai ta fidélité et ton salut, je ne tairai pas ta bonté et ta vérité à la grande assemblée. Ici finit l’action de grâces pour les bienfaits reçus, et commence la prière pour obtenir du secours dans les souffrances à venir. Par rapport à Jésus-Christ, on peut en même temps rappeler à sa pensée soit ses dernières souffrances, soit les souffrances et les persécutions de son Église, qu'il voit dans l'avenir, et qu’il considère comme les siennes propres. 12 Toi, Seigneur, ne me ferme pas tes miséricordes ; que ta bonté et ta vérité me gardent toujours. 13 Car des maux sans nombre m'environnent ; mes iniquités m'ont saisi et je ne peux voir ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête et mon cœur m'abandonne. Le Messie a considéré nos péchés comme ses propres péchés. 14 Qu'il te plaise, Seigneur, de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 15 Qu'ils soient confus et honteux tous ensemble, ceux qui cherchent mon âme pour la perdre. Qu'ils reculent et rougissent, ceux qui désirent ma ruine. 16 Qu'ils soient dans la stupeur à cause de leur honte, ceux qui me disent : "Ah ! Ah !" 17 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi, tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire au Seigneur" ceux qui aiment ton salut. Ton salut : le Sauveur et l’ordre de salut établi par lui, 18 Moi, je suis pauvre et indigent, mais le Seigneur prendra soin de moi. Tu es mon aide et mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas.
Psaume hébreu N°41 (Psaume N°40 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Heureux celui qui prend souci du pauvre. Au jour du malheur, le Seigneur le délivrera. 3 Le Seigneur le gardera et le fera vivre, il sera heureux sur la terre et tu ne le livreras pas au désir de ses ennemis. 4 Le Seigneur l'assistera sur son lit de douleur, si malade qu’il soit tu le relèves. Dieu change son lit de douleur, toutes les fois qu'il est malade, en joie (Augustin). 5 Moi, je dis : "Seigneur, aie pitié de moi. Guéris mon âme car j'ai péché contre toi." Le Chantre sacré va maintenant parler de ses propres souffrances, par lesquelles il entend peut-être quelque maladie ; et il fait voir qu'il n’a pas rencontré cette compassion que Dieu comble de ses bénédictions. 6 Et mes ennemis profèrent contre moi des malédictions : "Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ?" Lorsque j'étais dans le malheur, et que je me plaignais à Dieu de mon état de misère, je n’ai reçu de la part de mes proches, au lieu de marques de compassion, que des marques d'une joie maligne. 7 Si quelqu'un vient me visiter, il ne profère que mensonges ; son cœur recueille l'iniquité ; quand il s'en va, il parle au dehors. Il cherche ce qu'il pourrait augurer de mal de mes souffrances, pour le divulguer au-dehors. 8 Tous mes ennemis chuchotent ensemble contre moi, contre moi ils méditent le malheur. 9 "Un mal irrémédiable, disent-ils, a fondu sur lui ; le voilà couché, il ne se relèvera plus." 10 Même l'homme qui était mon ami, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. Jésus-Christ fait au traître Judas l'application de ces paroles (Jean 13, 18). Voyez aussi Act. 4, 16. La vie de David fut un type prophétique de la vie de Jésus Christ. C’est pourquoi les sentiments, les destinées et les souffrances de Jésus-Christ ont un rapport d'analogie avec celles du pieux monarque ; et Jésus-Christ pouvait faire remarquer ses destinées dans l’histoire de David. 11 Toi, Seigneur, aie pitié de moi et relève-moi et je leur rendrai ce qu'ils méritent. Ce n’est pas là l'expression d’un désir de vengeance. David devait considérer comme un devoir de la royauté de châtier, de manière à inspirer de la terreur, les ennemis du roi, comme étant les ennemis de Dieu. On voit, par la conduite qu'il tint à l'égard de Séméï (2 Samuel 16), combien David était éloigné des désirs de vengeance. 12 Je connaîtrai que tu m'aimes, si mon ennemi ne triomphe pas de moi. 13 A cause de mon innocence, tu m'as soutenu et tu m'as établi pour toujours en ta présence. 14 Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, dans les siècles des siècles. Amen. Amen.
Psaume hébreu N°42 (Psaume N°41 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique des fils de Coré. Psaume didactique, pour être exécuté sous la direction des enfants de Coré. Les descendants du lévite Coré étaient chantres (voir Nombres 16, 26 ; 1Chroniques 9, 22. 2 et 20, 19). C’est le sentiment commun des exégètes que David composa ce Psaume durant sa fuite devant Absalon, dans un moment où loin du saint tabernacle, il était vivement pressé par ses ennemis. 2 Comme le cerf soupire après les sources d'eau ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. 3 Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant, quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? 4 Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu'on me dit sans cesse : "Où est ton Dieu ?" Les ennemis de David lui disaient par dérision : Où est votre Dieu ? Qu'il récompense mal votre piété ! Est-ce qu'il ne peut, ou qu'il ne veut pas vous secourir ? 5 Je me rappelle et à ce souvenir mon âme se fond en moi par la douleur de me voir éloigné de la maison de Dieu, quand je marchais entouré de la foule et que je m'avançais vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâces d'une multitude en fête. 6 Pourquoi es-tu abattue ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. David s’affermit lui-même dans la confiance, et il conçoit l'espérance certaine qu’il sera secouru. Comp. 2 Samuel 15, 25. 7 Mon âme est abattue au dedans de moi aussi je pense à toi, du pays du Jourdain, de l'Hermon, de la montagne de Misar. Depuis la terre du Jourdain où il s'était réfugié en fuyant devant Absalon (Voir 2 Samuel 17, 22). Le chrétien, dans sa prière, doit penser à la terre du péché et de la misère, qu’il est dans l'impatience de quitter. 8 Un flot en appelle un autre quand grondent tes cataractes : ainsi toutes tes vagues et tes torrents passent sur moi. Une infortune succède à une autre lorsque vous faites éclater vos jugements. 9 Le jour, le Seigneur commandait à sa grâce de me visiter. La nuit, son cantique était sur mes lèvres, j'adressais une prière au Dieu de ma vie. Lorsque j'étais encore dans le bonheur, le Seigneur, durant le jour, me faisait éprouver sa miséricorde, et me comblait de ses bienfaits, en sorte que c'était pour moi un devoir de le louer pendant la nuit. 10 Maintenant je dis à Dieu mon rocher : "Pourquoi m'oublies-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ?" Maintenant, durant le temps de la vie présente, où mes ennemis me pressent, je me vois contraint d'adresser mes plaintes à Dieu. 11 Je sens mes os se briser quand mes persécuteurs m'insultent, en me disant sans cesse : "Où est ton Dieu ?" 12 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. David se ranime lui-même, et reprend confiance.
Psaume hébreu N°43 (Psaume N°42 dans la Vulgate) 1 Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle délivre-moi de l'homme de fraude et d'iniquité Ce Psaume paraît être la continuation du précédent, comme on le voit au v. 5. Le suppliant prie Dieu de le délivrer de ses ennemis, et de faire qu'il retourne à Jérusalem auprès du saint tabernacle. Le chrétien en prière peut, en récitant ce Psaume, se souvenir de la séparation du monde, des ennemis du salut de son âme, et de son admission dans l'assemblée des justes. 2 Car tu es le Dieu de ma défense, pourquoi me repousses-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ? 3 Envoie ta lumière et ta fidélité qu'elles me guident, qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes tabernacles. sur Sion à Jérusalem, où était le tabernacle. Dans un sens plus relevé, dans l'Église, sur la montagne de la perfection. 4 J'irai à l'autel de Dieu, au Dieu qui est ma joie et mon allégresse et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu. 5 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. L'Église met les paroles de ce psaume dans la bouche des prêtres, avant qu'ils montent à l’autel. En les répétant, les prêtres se mettent à la place de David, et ils se considèrent, de même que lui, comme bannis du sanctuaire à cause de leurs péchés ; ils demandent à Dieu de les délivrer de la corruption commune, de leur accorder sa lumière et sa grâce, afin qu’ils puissent gravir la montagne de la perfection, et enfin ils s’exhortent eux-mêmes, et avec eux ils exhortent tous les fidèles à avoir confiance en Dieu, qui est assez puissant pour les tirer de la corruption et de leur état de misère.
Psaume hébreu N°44 (Psaume N°43 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré. Cantique. Ce psaume est la prière d'un cœur pieux demandant des secours après quelque grande défaite que le peuple élu avait essuyée de la part des ennemis de sa religion. A peine serait-il possible de savoir quelle est cette défaite, et ce serait également sans raison suffisante qu’on inférerait de la circonstance (v. 23), que la guerre dont il s’agit était une guerre de religion, parce que la cause du peuple d'Israël étant la cause de Dieu, les Israélites aimaient à considérer leurs guerres avec les nations du point de vue religieux. Peut-être fut-ce après le combat malheureux de Saül contre les Philistins (1 Samuel 31), que David composa ce psaume. Il convient du reste très-bien dans la bouche de ceux qui souffrent persécution pour la religion. 2 Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l'œuvre que tu as accomplie de leur temps, aux jours anciens. 3 De ta main tu as chassé des nations pour les établir, tu as frappé des peuples pour les étendre 4 car ce n'est pas avec leur épée qu'ils ont conquis le pays, ce n'est pas leur bras qui leur a donné la victoire mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ton visage, parce que tu les aimais. La lumière de la face de Dieu est sa grâce (Voir Jos. 2, 9). 5 C'est toi qui es mon roi, ô Dieu, ordonne le salut de Jacob. Faites, par vos ordres, que le salut soit en toute occasion le partage de Jacob. 6 Par toi nous renverserons nos ennemis, en ton nom nous écraserons nos adversaires. 7 Car ce n'est pas en mon arc que j'ai confiance, ce n'est pas mon épée qui me sauvera. 8 Mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis et qui confonds ceux qui nous haïssent. Tels doivent être aussi, dit saint Chrysostome, nos sentiments par rapport aux ennemis de notre salut : nous devons mettre notre confiance, non dans nos armes, c’est-à-dire en nos forces ou en notre justice, mais uniquement en la miséricorde de Dieu. 9 En Dieu nous nous glorifions chaque jour et nous célébrons ton nom à jamais. Séla. 10 Cependant tu nous repousses et nous couvres de honte, tu ne sors plus avec nos armées. 11 Tu nous fais reculer devant l'ennemi et ceux qui nous haïssent nous dépouillent. 12 Tu nous livres comme des brebis destinées à la boucherie, tu nous disperses parmi les nations. 13 Tu vends ton peuple à vil prix, tu ne l'estimes pas à une grande valeur. Vous avez permis que nous fussions donnés en présents comme esclaves, ou vendus à vil prix. 14 Tu fais de nous un objet d'opprobre pour nos voisins, de moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent. 15 Tu nous rends la fable des nations et un sujet de hochements de tête parmi les peuples. 16 Ma honte est toujours devant mes yeux et la confusion couvre mon visage, 17 à la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, à la vue de l'ennemi et de celui qui respire la vengeance. 18 Tout cela nous arrive sans que nous t'ayons oublié, sans que nous ayons été infidèles à ton alliance. 19 Notre cœur ne s'est pas détourné en arrière, nos pas ne se sont pas écartés de ton sentier, 20 pour que tu nous écrases dans la retraite des chacals et que tu nous couvres de l'ombre de la mort. 21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu et tendu les mains vers un dieu étranger, 22 Dieu ne l'aurait-il pas aperçu, lui qui connaît les secrets du cœur ? Voir Rom. 8, 36. Saint Paul cite ce passage à l’occasion des persécutions que les premiers chrétiens avaient à souffrir. Sens : bien loin d’avoir oublié Dieu, nous nous sacrifions nous-mêmes pour lui, pour sa religion. 23 Mais c'est à cause de toi, qu'on nous égorge tous les jours, qu'on nous traite comme des brebis destinées à la boucherie. 24 Réveille-toi. Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi et ne nous repousse pas à jamais. 25 Pourquoi caches-tu ton visage, oublies-tu notre misère et notre oppression ? 26 Car notre âme est affaissée jusqu'à la poussière, notre corps est attaché à la terre. Nous sommes entièrement abattus et courbés sous le joug. 27 Lève-toi pour nous secourir, délivre-nous à cause de ta bonté.
Psaume hébreu N°45 (Psaume N°44 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis. Cantique des fils de Coré, chant d'amour. 2 De mon cœur jaillit un beau chant, je dis : "Mon œuvre est pour un roi". Ma langue est comme le roseau rapide du scribe. 3 Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres c’est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. Celui auquel le Chantre sacré s'adresse dans ce psaume est un roi dont il célèbre la gloire et la majesté ; il passe ensuite à la reine, il trace le tableau de la magnificence dans laquelle elle est amenée au roi, et il termine par les descendants du monarque, qui domineront sur toute la terre. Le roi dont il s’agit est le Messie ; c’est ce qu'ont reconnu même les anciens juifs. Mais ce qui le confirme surtout, c'est le témoignage de la lettre aux Hébreux, 1, 8-9, où la supériorité du Messie sur les anges est approuvée par ce psaume ; c’est enfin la teneur même du psaume, qui attribue au roi qui y est célébré des qualités qui ne peuvent convenir à aucun roi de la terre. 4 Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros. Revêts ta splendeur et ta majesté. L’épée est la parole de Dieu (Éphésiens 6, 17), qui sort de la bouche de Jésus-Christ (Apocalypse 19, 15). 5 Et dans ta majesté avance-toi, monte sur ton char, combats pour la vérité, la douceur et la justice et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux. En effet, le règne de Jésus-Christ est le règne de la vérité et de la vertu, non du glaive et de la violence (Voir Isaïe 11, 5). 6 Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont à tes pieds, elles perceront le cœur des ennemis du roi. Les flèches de la grâce. Ce fut une flèche de cette nature qui perça saint Paul, qui d'ennemi furieux devint l’ami du Roi (Chrysostome). 7 Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours, le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture. Saint Paul (Hébreux 1, 8-9) infère de ce verset, où le Messie est appelé Dieu, la supériorité de Jésus-Christ sur les anges. 8 Tu aimes la justice et tu hais l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons. D'une manière plus excellente que tous vos fidèles, que les amis qui vous accompagnent dans vos noces (Matthieu 25, 1. Jean 3, 29-34). De même que le Roi est appelé Christ, c’est-à-dire Oint, de même tous ses fidèles sont appelés chrétiens, c’est-à-dire oints : tous sont oints de la grâce ; mais Lui, qui est le chef de l'Église, l'est d’une manière plus excellente qu'eux. 9 La myrrhe, l'aloès et la cannelle s'exhalent de tous tes vêtements, des palais d'ivoire, les lyres te réjouissent. Parfums précieux d'Orient, symboles des bonnes œuvres. Les exégètes expliquent les vêtements de la nature humaine de Jésus-Christ, qui est sortie des entrailles d'ivoire, c’est-à-dire très-pures et très-nobles de la très-sainte Vierge. Dans les litanies que l'Église récite en son honneur, Marie est invoquée sous le titre de tour d'ivoire. 10 Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées la reine est à ta droite, parée de l'or d'Ophir. L’Épouse, l'Église de Jésus Christ formée des nations ; dans le sens restreint chaque âme sainte, parce qu'on peut dire de chaque membre vivant de l'Église ce qui est marqué de l'Église entière. 11 "Écoute, ma fille, regarde et prête l'oreille : oublie ton peuple et la maison de ton père, Le Chantre sacré adresse la parole à l'Église, et en même temps à chaque âme fidèle. 12 et le roi sera épris de ta beauté car il est ton Seigneur : rends-lui tes hommages. Le mot hébreu rendu par Seigneur est Adonaï ; il signifie Maître, Seigneur, et, par extension, mari, Dieu : parce que Dieu était tout cela par rapport au peuple juif. 13 La fille de Tyr, avec des présents et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur." Les peuples, les princes et les rois les plus opulents offriront des présents, et demanderont non-seulement ses faveurs au Roi, mais encore à son Épouse, à l’Église. Les exégètes expliquent ceci des trésors de grâces dont l'Église est dépositaire, et auxquelles les fidèles demandent à participer. 14 Toute resplendissante est la fille du roi, dans l'intérieur son vêtement est fait de tissus d'or. La beauté de l’Épouse de Jésus-Christ est la beauté intérieure de son cœur (1 Pierre 3, 3-4. Éphésiens 5, 21). C'est pourquoi il dit des vrais chrétiens qu'au dehors il semble qu'ils soient les derniers des hommes, mais qu’au dedans ils sont les épouses les plus glorieuses, la couronne, l’ornement qui est surtout agréable à Jésus-Christ. 15 En robe de couleurs variées, elle est présentée au roi après elles, des jeunes filles ses compagnes, te sont amenées. Les peuples entreront les uns après les autres dans l'Église de Jésus-Christ. 16 On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse, elles entrent dans le palais du Roi. 17 Tes enfants prendront la place de tes pères tu les établiras princes sur toute la terre. Des enfants vous naîtront au lieu des patriarches, c’est-à-dire vous aurez des enfants semblables aux patriarches, ayant les mêmes prérogatives qu'eux. Par ces enfants les exégètes entendent les Apôtres et les disciples, qui furent les premiers fruits de la mission divine de Jésus-Christ. Comp. Isaïe 8, 18. 18 Je rappellerai ton nom dans tous les âges et les peuples te loueront éternellement et à jamais. C'est le Psalmiste qui parle.
Psaume hébreu N°46 (Psaume N°45 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, sur le ton des vierges. Cantique. Sous les mystères que ce Psaume contient, les Pères de l’Église entendent la protection dont Dieu favorise son Église contre l'injure des temps et les persécutions de ses ennemis. Le Psaume renferme l'expression d’une reconnaissance, accompagnée de vifs sentiments de joie, pour le secours que le peuple de Dieu avait reçu dans un danger pressant de guerre, et de la confiance que cette protection lui sera continuée. Le chrétien peut adresser à Dieu la même prière dans toutes les adversités, et spécialement dans les périls de l'Église. 2 Dieu est notre refuge et notre force, un secours que l'on rencontre toujours dans la détresse. 3 Aussi sommes-nous sans crainte si la terre est bouleversée, si les montagnes s'abîment au sein de l'océan, 4 si les flots de la mer s'agitent, bouillonnent, et dans leur furie, font trembler les montagnes. Séla. 5 Un fleuve réjouit de ses courants la cité de Dieu, le sanctuaire où habite le Très-Haut. Au milieu des dangers qui l’environnent au-dehors, le fleuve de la doctrine divine (Isaïe 12, 3. Ezéchiel 41, 1. Apocalypse 22, 1) réjouira l'Église de Dieu. 6 Dieu est au milieu d'elle, elle est inébranlable au lever de l'aurore, Dieu vient à son secours. 7 Les nations s'agitent, les royaumes s'effondrent, il fait entendre sa voix et la terre se fond d'épouvante. 8 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla. 9 Venez, contemplez les œuvres du Seigneur, les dévastations qu'il a opérées sur la terre. 10 Il a fait cesser les combats jusqu'au bout de ta terre, il a brisé l'arc, il a rompu la lance, il a consumé par le feu les chars de guerre. c'est Lui, Lui qui est, qui dans tous les temps et dans tous les lieux, met un terme aux guerres. 11 "Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu. Je domine sur les nations, je domine sur la terre" Soyez en repos, et considérez mes œuvres merveilleuses ; car c’est moi qui suis Dieu. 12 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla.
Psaume hébreu N°47 (Psaume N°46 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, psaume. Ce psaume est un cantique d'action de grâces après une victoire, et on le chanta lorsque l'arche d'alliance fut reportée du camp sur la montagne de Sion. Dans le sens plus élevé, c’est un hymne de réjouissance au sujet du triomphe du Libérateur remontant au ciel, et régnant à la droite de son Père. 2 Vous tous, peuples, battez des mains, célébrez Dieu par des cris d'allégresse 3 car le Seigneur est très haut, redoutable, grand roi sur toute la terre. 4 Il nous assujettit les peuples, il met les nations sous nos pieds. Ce qui est marqué dans le psaume de la victoire remportée, s'applique dans la plénitude du sens au triomphe de Jésus-Christ. Par le ministère de onze pécheurs, pauvres et ignorants, Jésus-Christ a assujetti les nations à l'Église fondée d’abord dans la Judée, à son royaume. 5 Il nous choisit notre héritage, la gloire de Jacob, son bien-aimé. Séla. Il nous a affermis dans notre pays, nous, la glorieuse postérité de Jacob, et il a choisi notre pays pour lieu de sa demeure sur la terre. 6 Dieu monte à son sanctuaire au milieu des acclamations, le Seigneur, au son de la trompette. Il est monté sur le mont Sion, lorsque l’arche y fut reportée. Dans le sens plus élevé, ceci s'applique à Jésus-Christ, qui, après sa mort victorieuse sur la croix, est remonté au ciel, pour s’y asseoir à la droite de son Père, et prendre de là en main les rênes de son royaume. 7 Chantez à Dieu, chantez, chantez, à notre Roi, chantez, 8 car Dieu est roi de toute la terre. Chantez un cantique de louange. 9 Dieu règne sur les nations, il siège sur son trône saint. 10 Les princes des peuples se réunissent pour former aussi un peuple du Dieu d'Abraham car à Dieu sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé. les princes ont reconnu le vrai Dieu, et pratiquent la vraie religion ; en entrant avec leurs peuples dans le royaume de Dieu, ils se sont élevés à une éminente dignité.
Psaume hébreu N°48 (Psaume N°47 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume des fils de Coré. Le Psaume est un hymne d'action de grâces pour la prompte délivrance de Jérusalem des attaques de rois puissants. Peut-être se rapporte-t-il à l'histoire qu’on lit 2 Chroniques 20, 16-22. 2 Le Seigneur est grand, il est l'objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Dieu est grand et digne de louanges partout, mais surtout dans sa cité sainte, qui était une figure de l'Église, par les merveilles de sa grâce. 3 Elle s'élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, aux extrémités du septentrion, la cité du grand Roi. Le mont Sion s'élève avec magnificence, il est la joie de toute la terre. Comp. Lamentations 2, 15. La ville haute de Jérusalem était sise au nord du mont Sion. 4 Dieu, dans ses palais, s'est fait connaître comme un refuge. 5 Car voici que les rois s'étaient réunis, ensemble, ils s'étaient avancés. contre Jérusalem 6 Ils ont vu, soudain, ils ont été dans la stupeur, éperdus, ils ont pris la fuite. 7 Là un tremblement les a saisis, une douleur comme celle de la femme qui enfante. 8 Par le vent d'Orient, tu brises les vaisseaux de Tharsis. Les vaisseaux qui faisaient le voyage de Tharsis (Tartessus en Espagne) étaient des plus grands, et c’est pourquoi ils sont mis ici comme figure de la force et de la grandeur. Vous avez détruit la force et la puissance des rois qui se sont avancés contre Jérusalem, la cité sainte. 9 Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu dans la cité du Seigneur des armées, dans la cité de notre Dieu. Dieu l'affermit pour toujours. Séla. Selon qu’il nous avait été promis, que la cité de Dieu durerait éternellement, nous voyons présentement que sa durée est éternelle. 10 Ô Dieu, nous rappelons la mémoire de ta bonté au milieu de ton temple. 11 Comme ton nom, ô Dieu, ainsi ta louange arrive jusqu'aux extrémités de la terre. Ta droite est pleine de justice. 12 Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda (les villes) soient dans l'allégresse, à cause de tes jugements. Que tout le pays soit dans la joie au sujet de l'éclatante victoire que vous avez remportée. 13 Parcourez Sion et faites-en le tour, comptez ses forteresses, 14 observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. Le Psalmiste exhorte à considérer la beauté et la solidité de la cité sainte, afin de pouvoir en parler à la postérité. 15 Voilà le Dieu qui est notre Dieu à jamais et toujours, il sera notre guide dans tous les siècles.
Psaume hébreu N°49 (Psaume N°48 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. Dans ce Psaume le Chantre sacré exhorte tous les peuples à bien se pénétrer de cette vérité, que les hommes pieux ne doivent pas se troubler à la vue du bonheur des impies, parce que le sort final de ces derniers sera la mort éternelle. 2 Écoutez tous ceci, ô peuples prêtez l'oreille vous tous habitants du monde, 3 hommes du commun et hommes de condition, ensemble riches et pauvres. 4 Ma bouche va faire entendre des paroles sages et mon cœur a des pensées pleines de sens. 5 Je prête l'oreille aux sentences que Dieu m'inspire, j'explique mon énigme au son de la harpe. Je ferai connaître au son de la harpe ce qui m'aura été inspiré. 6 Pourquoi craindrais-je aux jours du malheur, lorsque l'iniquité de mes persécuteurs m'assiège ? 7 Eux qui mettent leur confiance dans leurs biens, leur gloire dans leurs grandes richesses. Faut-il que je craigne, faut-il que je me laisse détourner de ta bonne voie, lorsque mes ennemis, malgré leur iniquité, sont, sous mes yeux, dans la prospérité et les richesses ? Non, parce que ces hommes riches mourront sans qu’ils puissent échapper à la mort éternelle. Les riches impies meurent sans qu'il leur soit donné de se racheter de la mort éternelle (v. 20), tandis que les justes seront délivrés de l’éternelle damnation (v. 16). 8 Un homme ne peut racheter son frère, ni payer à Dieu sa rançon. 9 Le rachat de leur vie est trop cher, il est à jamais impossible, 10 pour qu'il vive éternellement et qu'il ne voie jamais la fosse. Aucun homme ne serait capable de délivrer ces riches et ces puissants de la mort ; comment donc me laisserais-je déconcerter ? 11 Non, il la verra, les sages meurent, l'insensé et le stupide périssent également, laissant à d'autres leurs biens. 12 Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, que leurs demeures subsisteront d'âge en âge et ils donnent leurs noms à leurs domaines. 13 Mais, même dans sa splendeur, l'homme ne dure pas, il est semblable aux biches qui périssent. L’homme qui est en honneur, n’a pas de consistance, il est semblable aux animaux que l’on égorge. 14 Tel est leur sort, à ces hommes si confiants et à ceux qui les suivent en approuvant leurs discours. Séla. 15 Comme un troupeau, ils sont poussés dans le schéol, la mort est leur pasteur, le matin, les hommes droits dominent sur eux et leur ombre se consumera au schéol, sans autre demeure. 16 Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du schéol car il me prendra avec lui. Séla. Dieu, quels que soient les efforts que mes ennemis fassent pour me ravir la vie, me délivrera de la puissance de la mort ; je leur survivrai. Il s'agit tout à la fois de la mort de l’âme et de la vie éternelle. 17 Ne crains donc pas, quand un homme s'enrichit, quand s'accroît l'opulence de sa maison 18 car il n'emportera rien à sa mort, son opulence ne descendra pas avec lui. Consolez-vous par la considération du peu de temps que les riches ont à passer sur la terre. 19 Il aura beau s'estimer heureux pendant sa vie, on aura beau te louer des jouissances que tu te donnes : 20 Tu iras rejoindre la génération de tes pères, qui jamais ne reverront la lumière. Quoique le riche bénisse son âme, et que les hommes louent les riches, ils iront néanmoins vers la génération de leurs pères 21 L'homme, même dans sa splendeur, ne comprend pas, il est semblable aux bêtes qui périssent. Infortune de ces riches frappés d'aveuglement.
Psaume hébreu N°50 (Psaume N°49 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Le Dieu des dieux, le Seigneur parle et convoque la terre, du lever du soleil à son couchant. Dans ce Psaume Dieu apparaît comme juge, et blâme la religion purement extérieure, de même que la connaissance morte de la loi, sans son observation. Jésus devant apparaître aussi un jour de cette manière, les Pères de l’Église considèrent ce Psaume comme une prophétie relative au jugement dernier. 2 De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. C'est du haut de sa montagne sainte, type de l'Église et de la Jérusalem céleste, que Dieu apparaît dans l’éclat de sa majesté (Chrysostome). 3 Il vient, notre Dieu et il ne se taira pas. Devant lui est un feu dévorant. Autour de lui se déchaîne la tempête. 4 Il appelle les cieux en haut et la terre, pour juger son peuple. Ce qui est ici marqué dans le sens prochain du Dieu d'Israël, à savoir qu'il fera entendre sa voix du haut de Sion, et apparaîtra comme un juge redoutable, s'applique à Jésus-Christ, qui descendant de la céleste Sion, environné de l'éclat de sa majesté, au milieu du retentissement des trompettes des anges, appellera tous les hommes au jugement, pour séparer les bons des méchants (Jérôme, Augustin, Cyrille). 5 « Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi sur le sacrifice » Puisse maintenant le peuple de son alliance (Exode 24, 8) se rassembler, pour recevoir de lui ses jugements et ses enseignements. Ceux qui sont appelés sont désignés sous le nom de fidèles, afin qu'ils éprouvent une juste confusion, en voyant qu'ils sont indignes de ce titre (Chrysostome). Suivant d’autres, ce sont ceux qui ont observé avec fidélité l'alliance du Seigneur, qui, dans ce verset, sont appelés pour être témoins et exercer avec Dieu les fonctions de juges. 6 Et les cieux proclament sa justice car c'est Dieu qui va juger. Séla. 7 "Écoute, mon peuple et je parlerai, Israël, et je te reprendrai : je suis Dieu, ton Dieu. 8 Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te blâme, tes holocaustes sont constamment devant moi. 9 Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries. 10 Car à moi sont tous les animaux des forêts, toutes les bêtes des montagnes par milliers. 11 Je connais tous les oiseaux des montagnes et ce qui se meut dans les champs est sous ma main. 12 Si j'avais faim, je ne te le dirai pas car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme. 13 Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ? 14 Offre en sacrifice à Dieu l'action de grâces et acquitte tes vœux envers le Très-Haut. Au lieu de votre religion purement extérieure, au lieu de vos sacrifices offerts sans sentiments intérieurs, vous auriez dû, si vous aviez le désir de gagner ma bienveillance, m'offrir la reconnaissance d’un cœur droit, et mettre en pratique les bonnes résolutions auxquelles vous vous étiez engagé par vœu (Chrysostome, Eusèbe). 15 Et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai et tu me glorifieras." 16 Mais au méchant Dieu dit : "Quoi donc tu énumères mes préceptes et tu as mon alliance à la bouche, 17 toi qui détestes la discipline et qui jettes mes paroles derrière toi. Mais pour celui qui ne s'applique pas à rendre à Dieu ce culte intérieur, et qui, sans suivre la loi, l’a seulement dans la bouche, à cet hypocrite le Seigneur dit etc. 18 Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui et tu fais cause commune avec les adultères. 19 Tu abandonnes ta bouche au mal et ta langue ourdit la fraude. 20 Tu t'assieds et tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère. 21 Voilà ce que tu as fait et je me suis tu. Tu t'es imaginé que j'étais pareil à toi mais je vais te reprendre et tout mettre sous tes yeux." 22 Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre. Ô bonté ineffable de Dieu, s’écrie saint Chrysostome, de vouloir bien, avant qu’il prononce la dernière sentence, nous avertir de peser avec soin la vérité qui nous est révélée dans ce Psaume, à savoir que les pratiques purement extérieures de la religion ne nous justifient pas devant Dieu, si nous n'y joignons la religion intérieure du cœur. 23 Celui qui offre en sacrifice l'action de grâces m'honore et à celui qui dispose sa voie, je ferai voir le salut de Dieu.
Psaume hébreu N°51 (Psaume N°50 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Lorsque Nathan le prophète vint le trouver, après qu'il fut allé vers Bethsabée. Le Psalmiste demande pardon de ses péchés, la conversion de son cœur et la réédification de la cité de Dieu, afin que les sacrifices qui y seront offerts lui soient agréables. 3 Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta bonté, selon ta grande miséricorde efface mes transgressions. Nathan avait remis à David, au nom de Dieu, aussitôt qu'il en eut fait l'aveu et témoigné son regret, le péché qu'il avait commis par son adultère et le meurtre qui en fut la suite (2 Samuel 12, 13). David ne laisse pas néanmoins d'implorer encore la miséricorde divine ; c'est que même après que la faute a été remise, il reste encore beaucoup de choses qui doivent être effacées par la miséricorde de Dieu, à savoir la concupiscence et les suites des péchés en général (Chrysostome, Théodoret). 4 Lave-moi complètement de mon iniquité et purifie-moi de mon péché. Faites-en disparaître toutes les traces de mon âme, tous les mauvais penchants qu'il y a fait naître ou fortifiés. 5 Car je reconnais mes transgressions et mon péché est constamment devant moi. Connaître son péché est un bon signe, parce que là où il y a le sentiment de la douleur, est aussi le sentiment de la vie (Ambroise). 6 C'est contre toi seul que j'ai péché, j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, afin que tu sois trouvé juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement. Quoique, par mes péchés, j’aie bien offensé les hommes, mes semblables, cependant toutes les offenses dont je me suis rendu coupable envers eux disparaissent en présence des offenses dont je me suis rendu coupable envers vous, Ô Dieu très-haut et très-bon. L'effet des péchés dont je me suis rendu coupable, surtout envers vous, a été de faire reconnaître comme vraies les promesses et les menaces que vous faites relativement au pardon et au châtiment du péché, et de vous rendre ainsi victorieux de vos adversaires, qui ont la témérité de vous accuser d'injustice (Thomas). Ou : Mon péché fait encore éclater davantage votre justice (Chrysostome), soit par votre miséricorde, grâce à laquelle j'ai obtenu mon pardon, soit par les peines temporelles qui me restent à subir, en sorte que vous apparaîtrez aux yeux de vos ennemis tout à la fois véritablement juste, sévère et plein de douceur. 7 Voici que je suis né dans l'iniquité et ma mère m'a conçu dans le péché. Ma mère, elle-même coupable par nature, m'a conçu vicié par le péché. Par ce péché, tous les anciens exégètes juifs et chrétiens entendent le péché originel, tous les hommes sont souillés par leur descendance selon la chair d'Adam pécheur (Jean 3, 6). Cette souillure est appelée péché, parce que le péché originel est la racine de tous les péchés, le texte en porte avec plus de précision : «dans le péché». 8 Voici que tu veux que la sincérité soit dans le cœur au dedans de moi fais-moi connaître la sagesse. Voici que vous aimez la vérité dans les cœurs ; c'est pourquoi enseignez-moi la sagesse cachée, c'est-à-dire de quelle manière je pourrai devenir un homme meilleur. 9 Purifie-moi avec l'hysope et je serai pur. Lave-moi et je serai plus blanc que la neige. la purification des lépreux se faisait avec l'hysope (Voir Lévitique 14, 6. Nombres 19, 6. 18) L’aspersion avec l’hysope était d’ailleurs une figure de la purification par le sang de Jésus-Christ. Hébreux 9, 10. 2. Que le chrétien réfléchisse donc, au sujet de ce passage, à ce sang adorable par lequel il obtient sa réconciliation. 10 Annonce-moi la joie et l'allégresse et les os que tu as brisés se réjouiront. Donnez-moi à entendre au fond de mon âme que mes péchés me sont remis (Jérôme, Théodoret). Alors, après avoir été entièrement abattu par la douleur, la joie me fera revivre. 11 Détourne ton visage de mes péchés, efface toutes mes iniquités. 12 Ô Dieu, crée en moi un cœur pur et renouvelle au dedans de moi un esprit ferme. 13 Ne me rejette pas loin de ton visage, ne me retire pas ton esprit saint. 14 Rends-moi la joie de ton salut et soutiens-moi par un esprit de bonne volonté. 15 J'enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent et les pécheurs reviendront à toi. 16 Ô Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé et ma langue célébrera ta justice. Pardonnez-moi le meurtre d’Urie et de ses compagnons (2 Samuel 11, 17). Saint Augustin et saint Jérôme prennent le sang comme synonyme de péché, parce que le péché est le fruit de la concupiscence qui réside dans la chair et dans le sang. 17 Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange. 18 Car tu ne désires pas de sacrifices, je t'en offrirais, tu ne prends pas plaisir aux holocaustes. Je pourrais bien vous offrir des sacrifices mais vous ne les agréez pas sans un cœur repentant et contrit. C’est ce cœur que je vous offrirai et ce ne sera qu'alors que les victimes, comme signes des sentiments de mon cœur et comme type du sacrifice du Messie, pourront vous être agréables. 19 Les sacrifices de Dieu, c'est un esprit brisé, ô Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. 20 Dans ta bonté, répands tes bienfaits sur Sion, bâtis les murs de Jérusalem. Par Sion, il faut entendre, comme cela arrive souvent, le peuple élu (2 Rois 19, 21. Ps. Hébreux 48, 12. 69, 36. Isaïe 52, 8), et par Jérusalem, l'Église, l'assemblée des élus, qui devait être édifiée à neuf (Isaïe 60, 1). Sens : Puisqu'il n'y a qu'un cœur contrit qui vous soit agréable, donnez à votre peuple votre grâce, afin avec la grâce il se forme une Église nouvelle et sainte qui ait un cœur selon vos désirs. 21 Alors tu agréeras les sacrifices de justice, l'holocauste et le don parfait, alors on offrira des taureaux sur ton autel. Alors, quand Jérusalem aura été rebâtie, lorsque toutes les âmes se seront converties etc., on offrira le sacrifice dû, c'est-à-dire un sacrifice pacifique (de demande et d'action de grâces) promis par vœu ; dans le sens plus relevé le sacrifice de Jésus-Christ, et en général les sacrifices spirituels de l'Église nouvelle.
Psaume hébreu N°52 (Psaume N°51 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique de David. 2 Lorsque Doëg l'Édomite vint faire à Saül ce rapport : David s'est rendu dans la maison d'Achimélech. David prédit à Doëg que sa trahison (1 Samuel 22) le rendra malheureux, et il espère pour lui en la miséricorde de Dieu. Le chrétien peut en même temps penser aux ennemis de Dieu, de l'Église et de son salut. 3 Pourquoi te glorifies-tu dans le mal, ô héros. La bonté de Dieu subsiste toujours. La bonté de Dieu ne veille-t-elle pas tous les jours sur moi, qui suis en butte à vos persécutions ? 4 Ta langue ne médite que malice, comme une lame aiguisée, fourbe que tu es. 5 Tu aimes le mal plutôt que le bien, le mensonge plutôt que la droiture. Séla. 6 Tu aimes toutes les paroles de perdition, ô langue menteuse. 7 Aussi Dieu va te renverser pour toujours, il te saisira et t'arrachera de la tente, il te déracinera de la terre des vivants. Séla. 8 Les justes le verront et ils seront effrayés et ils se riront de lui : 9 "Voilà l'homme qui ne prenait pas Dieu pour sa forteresse, mais qui se confiait dans la grandeur de ses richesses et se faisait fort de sa malice." Doëg était intendant des troupeaux du roi, position qui lui fournit les moyens d'amasser de grandes richesses. 10 Et moi, je suis comme un olivier verdoyant dans la maison de Dieu, je me confie dans la bonté de Dieu à tout jamais. Le traître Doëg sera exterminé ; moi, au contraire, je serai, dans le service de Dieu, verdoyant comme un olivier. L’olivier est le symbole de la paix et de la douceur. 11 Je te louerai sans cesse parce que tu as fait cela et j'espérerai en ton nom, car il est bon, en présence de tes fidèles. parce qu'il est consolant pour vos serviteurs.
Psaume hébreu N°53 (Psaume N°52 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur le ton plaintif. Cantique de David. 2 L'insensé dit dans son cœur : "il n'y a pas de Dieu." Ils sont corrompus, ils commettent des crimes abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. 3 Dieu, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, pour voir s'il se trouve quelqu'un d'intelligent, quelqu'un qui cherche Dieu. 4 Tous sont égarés, tous sont pervertis, il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. 5 N'ont-ils pas de connaissance ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas Dieu. 6 Ils trembleront tout à coup d'épouvante, sans qu'il y ait sujet d'épouvante car Dieu a dispersé les os de celui qui campait contre toi. Tu les as confondus, car Dieu les a rejetés. Dieu détruit la puissance, les projets, les œuvres de ceux qui cherchent à plaire aux hommes, qui, en vue de leur avantage, par amour-propre, aspirent à la faveur des hommes. Il n’est pas ici question des moyens légitimes que l'en peut prendre pour gagner la bienveillance des hommes, c’est-à-dire des efforts que l’on fait pour leur être agréable eu vue du salut de leur âme (1 Corinthiens 10, 8). 7 Oh ! Puisse venir de Sion la délivrance d'Israël quand Dieu ramènera les captifs de son peuple, Jacob se réjouira, Israël sera dans l'allégresse.
Psaume hébreu N°54 (Psaume N°53 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes. Cantique de David. 2 Lorsque les Ziphéens vinrent dire à Saül : David est caché parmi nous. Voir 1 Rois 23, 19. 26, 1). 3 Ô Dieu, sauve-moi par ton nom, et rends-moi justice par ta puissance. 4 Ô Dieu, écoute ma prière, prête l'oreille aux paroles de ma bouche. 5 Car des étrangers se sont levés contre moi, des hommes violents en veulent à ma vie, ils ne mettent pas Dieu devant leurs yeux. Séla. Les Ziphéens étaient bien indigènes, mais par leurs dispositions hostiles, ils étaient comme des étrangers, des barbares, par rapport à David. 6 Voici que Dieu est mon secours, le Seigneur est le soutien de mon âme. 7 Il fera retomber le mal sur mes adversaires dans ta vérité, anéantis-les. David, ayant appris de Dieu d’une manière surnaturelle qu'il parviendrait à la royauté, pouvait prédire la ruine de ses ennemis. C’est ainsi que le chrétien, appuyé sur les promesses divines, peut prédire la ruine des ennemis de l’Église et de son salut. 8 De tout cœur je t'offrirai des sacrifices, je louerai ton nom, Seigneur, car il est bon. sans y être obligé par vœu, par un pur sentiment de reconnaissance. 9 Il me délivre de toute angoisse et mes yeux s'arrêtent avec joie sur mes ennemis. m’ayant délivré en cette circonstance, je dois vous être reconnaissant. David peut aussi parler de sa délivrance de dangers antérieurs.
Psaume hébreu N°55 (Psaume N°54 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, avec instruments à cordes. Cantique de David. Selon l'opinion commune des exégètes David se plaint dans ce Psaume de la révolte d'Absalon, et spécialement du rebelle Achitophel (voir 2 Samuel 15, 31). Que le chrétien encore ici se souvienne des ennemis de son salut. 2 Ô Dieu, prête l'oreille à ma prière, ne te dérobe pas à mes supplications. 3 Écoute-moi et réponds-moi. J'erre çà et là, plaintif et gémissant, sous l’effet des afflictions (S. Augustin), en considération de mes peines (S. Jérôme) 4 devant les menaces de l'ennemi, devant l'oppression du méchant car ils font tomber sur moi le malheur et ils me poursuivent avec colère. Ils m'ont faussement imputé des fautes, et de cette manière ils ont attiré sur moi le malheur. 5 Mon cœur tremble au dedans de moi et sur moi fondent les terreurs de la mort. 6 La crainte et l'épouvante m'assaillent et le frisson m'enveloppe. 7 Et je dis : Oh si j'avais les ailes de la colombe, je m'envolerais et m'établirais en repos, afin que je fuie en quelque lieu, où je serai en sûreté contre mes ennemis (contre Absalon) (S. Jérôme). 8 voici que je fuirais bien loin et je demeurerais au désert. Séla. David, dans sa fuite devant Absalon, se retira dans le désert au-delà du Jourdain. 2 Samuel 15 et suiv. Dans le sens spirituel les ailes de la colombe sont les moyens qui nous communiquent les grâces de l'Esprit-Saint, grâces qui nous détachent de l’amour des créatures et nous établissent dans cette solitude où il n'y a que Dieu et l'âme (S. Augustin, S. Bernard). 9 Je me hâterais de chercher un asile, loin du vent impétueux, loin de l'ouragan. 10 Réduis-les à néant, Seigneur, divise leurs langues car je vois dans la ville la violence et la discorde. Faites que la division se mette dans leurs conseils (Voyez 2. Rois, 15, 31). David put avoir connaissance des menées et des projets de rébellion du parti d’Absalon, même avant sa fuite de Jérusalem. 11 Jour et nuit, ils font le tour de ses remparts, l'iniquité et la vexation sont au milieu d'elle, 12 la perversité est dans son sein, l'oppression et l'astuce ne quittent pas ses places. Les catastrophes la remplissent, et l’oppression et la fraude ne s'éloignent pas de ses places publiques. 13 Car ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, je le supporterais. Ce n'est pas un adversaire qui s'élève contre moi, je me cacherais devant lui. 14 Mais toi, tu étais un autre moi-même, mon confident et mon ami. Tel était Achitophel. les Pères de l’Église, qui mettent ce psaume dans la bouche de Jésus-Christ, entendent par cet ami Judas et les autres traîtres qui trahissent la religion. 15 Nous vivions ensemble dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu. 16 Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants au schéol car la méchanceté est dans leur demeure, au milieu d'eux. voir Nombres 16, 33. 17 Pour moi, je crie vers Dieu et le Seigneur me sauvera. 18 Le soir, le matin, au milieu du jour, je me plains, je gémis et il entendra ma voix. Je prie sans cesse, ou aux trois heures de prière de la journée (voir Daniel 6, 11). Les Hébreux commencent le jour par le soir. 19 Il délivrera en paix mon âme du combat qui m'est livré, car ils sont nombreux ceux qui me font la guerre. 20 Dieu entendra et il les humiliera, lui qui siège éternellement sur son trône. Séla. Car il n'y a pas en eux de changement et ils n'ont pas la crainte de Dieu. 21 il porte la main sur ceux qui étaient en paix avec lui, il viole son alliance. Chacun d’eux a étendu sa main contre ceux qui vivaient en paix avec lui, et profané son alliance (l’amitié). 22 De sa bouche sortent des paroles douces comme le lait et la guerre est dans son cœur. Ses discours sont plus onctueux que l'huile, mais ce sont des épées nues. 23 Remets ton sort au Seigneur et il te soutiendra, il ne laissera pas à jamais chanceler le juste. Le Psalmiste engage, dans une semblable persécution, à ne mettre sa confiance qu’en Dieu. Il ne permettra qu'il succombe devant ses ennemis ; ce seront eux, au contraire, qui succomberont. 24 Et toi, ô Dieu, tu les feras descendre dans la fosse de perdition. Les hommes de sang et de ruse ne verront pas la moitié de leurs jours. ils mourront d'une mort prématurée. Pour moi, je mets en toi ma confiance.
Psaume hébreu N°56 (Psaume N°55 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Colombe muette des pays lointains. Hymne de David. Lorsque les Philistins le saisirent à Geth. David s'étant retiré de la cour du roi Achis dans la caverne d’Odollam, plusieurs de ses anciens amis et une multitude de gens du peuple, au nombre d’environ quatre mille hommes, allèrent s’y joindre à lui. Ce fut, selon toute apparence, pour consoler ces compagnons de son infortune, qui se voyaient contraints de vivre loin de Jérusalem, où était fixé le sanctuaire, qu’il composa ce Psaume. Par les mots «la colombe lointaine», David veut, selon les uns, parler de lui-même, selon d’autres, faire entendre que le Psaume devait être adapté à la musique d’un chant commençant par les mêmes paroles. 2 Aie pitié de moi, ô Dieu, car l'homme s'acharne après moi tout le jour on me fait la guerre, on me persécute. Saül était le persécuteur de David. Le chrétien peut, en employant ces paroles dans sa prière, se souvenir de la corruption de la nature humaine, qui est avec l'Esprit dans un combat continuel. 3 Tout le jour mes adversaires me harcèlent car ils sont nombreux ceux qui me combattent le front levé. 4 Quand je suis dans la crainte, je me confie en toi. 5 Par le secours de Dieu, je célébrerai l'accomplissement de sa parole. Je me confie en Dieu, je ne crains rien, que peut me faire un faible mortel ? 6 Sans cesse ils enveniment mes paroles, toutes leurs pensées sont contre moi pour me perdre. Chaque jour ils épient tout ce que je dis et fais, et ils interprètent tout en mal. 7 Ils complotent, ils épient, ils observent mes traces, parce qu'ils en veulent à ma vie. 8 Chargés de tant de crimes, échapperont-ils ? Dans ta colère, ô Dieu, abats les peuples. 9 Tu as compté les pas de ma vie errante, tu as recueilli mes larmes dans ton outre, ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? …dans ton outre : souvenez-vous de mes larmes. 10 Alors mes ennemis retourneront en arrière, au jour où je t'invoquerai. Je le sais, Dieu est pour moi. 11 Par le secours de Dieu, je célébrerai l'accomplissement de sa parole, par le secours du Seigneur, je célébrerai l'accomplissement de sa promesse. 12 Je me confie en Dieu, je ne crains rien, que peut me faire un faible mortel ? 13 Les vœux que je t'ai faits, ô Dieu, j'ai à les acquitter. Je t'offrirai des sacrifices d'actions de grâces. Lorsque je serai délivré, j'accomplirai les voeux que je vous ai faits. 14 Car tu as délivré mon âme de la mort, n'as-tu pas préservé mes pieds de la chute ? Afin que je marche devant Dieu à la lumière des vivants.
Psaume hébreu N°57 (Psaume N°56 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant. "Ne détruis pas." Hymne de David, lorsque, poursuivi par Saül, il se réfugia dans la caverne. Dans ce psaume David, après avoir été délivré d'un premier danger durant son exil, prie Dieu de continuer à le secourir. Il loue sa miséricorde, et lui en rend des actions de grâces. Le titre ne fait pas connaître avec précision quelle était la situation de David, lorsqu'il écrivit ce psaume, s’il faut nous reporter à l’histoire de 1 Samuel 22, ou à celle de 24, 4. Le verset 7 semblerait indiquer qu'il s’agit de ce qu’on lit 24, 4, savoir que Saül, pendant qu’il dressait des embûches à David, tomba lui-même en son pouvoir. Que le chrétien encore ici se souvienne des dangers et des ennemis de son salut. 2 Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi, car en toi mon âme cherche un refuge. Je m'abriterai à l'ombre de tes ailes, jusqu'à ce que la calamité soit passée. 3 Je crie vers le Dieu Très-Haut, le Dieu qui fait tout pour moi. 4 Il m'enverra du ciel le salut, mon persécuteur m'accable d'outrages Séla. Dieu enverra sa bonté et sa vérité. 5 Je couche au milieu des lions, des hommes qui vomissent la flamme, qui ont pour dents la lance et les flèches et dont la langue est un glaive tranchant. David était, durant son exil toujours environné, des troupes de Saül. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille par toute la terre. Faites voir, ô Dieu, que vous êtes le Dieu très-haut et très-puissant. 7 Ils avaient tendu un piège devant mes pas, déjà mon âme se courbait, ils avaient creusé une fosse devant moi, ils y sont tombés Séla. 8 Mon cœur est affermi, ô Dieu, mon cœur est affermi, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. 9 Éveille-toi, ma gloire. Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe. Que j'éveille l'aurore. Ma gloire : c'est-à-dire mon âme, car l'âme étant l’image de Dieu, est la gloire de l’homme. 10 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 11 Car ta fidélité atteint jusqu'aux cieux et ta vérité jusqu'aux nues. 12 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre.
Psaume hébreu N°58 (Psaume N°57 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Ne détruis pas. Hymne de David. 2 Est-ce donc en restant muets que vous rendez la justice ? Est-ce selon le droit que vous jugez, fils des hommes ? La justice peut-elle rester muette? Parlez, jugez selon l'équité, etc. 3 Non, au fond du cœur vous tramez vos desseins iniques, dans le pays vous vendez au poids la violence de vos mains. vous vendez comme étant de droit, l'injustice de vos actions. 4 Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, dès leur naissance, les fourbes se sont égarés. 5 Leur venin est semblable au venin du serpent, de la vipère sourde qui ferme ses oreilles 6 et n'entend pas la voix de l'enchanteur, du charmeur habile dans son art. Ils sont endurcis, ils ne veulent pas revenir à de meilleurs sentiments. Encore de nos jours on cherche en Orient à ôter aux serpents, par divers moyens qu’on appelle enchantements, leur venin, et à les apprivoiser ; si la tentative ne réussit pas, on dit que les serpents sont sourds, et qu’ils n'entendent pas l'enchanteur. 7 Ô Dieu brise leurs dents dans leur bouche. Seigneur, arrache les mâchoires des lionceaux. 8 Qu'ils se dissipent comme le torrent qui s'écoule. S'ils ajustent des flèches, qu'elles s'émoussent. 9 Qu'ils soient comme la limace qui va en se fondant. Comme l'avorton d'une femme, qu'ils ne voient pas le soleil. 10 Avant que vos chaudières sentent l'épine, verte ou enflammée, l'ouragan l'emportera. Avant que vos marmites, ô impies, soient, dans vos campements au milieu du désert, réchauffées par le feu, un vent violent s’élèvera et emportera les épines (les branches), celles qui seront vertes comme celles qui seront embrasées. Tout cela est une manière de parler proverbiale : Avant que vos plans soient mis à exécution, ils seront anéantis. 11 Le juste sera dans la joie à la vue de la vengeance, il baignera ses pieds dans le sang des méchants. Le juste se réjouira du châtiment des impies, non par un sentiment de vengeance, mais par zèle pour la justice divine. Les pécheurs succomberont devant Dieu en si grand nombre, que les justes pourront se laver les mains dans leur sang. Saint Augustin dit que les justes lavent leurs mains dans le sang des pécheurs, en ce sens qu'ils s'efforcent de rendre leurs œuvres, qui sont marquées par les mains, de plus eu plus parfaites, lorsqu'ils voient la vengeance divine frapper les impies. 12 Et l'on dira : "Oui, il y a une récompense pour le juste. Oui, il y a un Dieu qui juge sur la terre". Véritablement le juste est récompensé et Dieu ne laisse pas l’injustice impunie.
Psaume hébreu N°59 (Psaume N°58 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant. Ne détruis pas. Hymne de David. Lorsque Saül envoya garder sa maison pour le mettre à mort. Mais David, que Michol descendit par une fenêtre, s’enfuit à Najoth, Voir 1 Samuel 1, 19. 2 Délivre-moi de mes ennemis, ô mon Dieu, protège-moi contre mes adversaires. 3 Délivre-moi de ceux qui commettent l'iniquité et sauve-moi des hommes de sang. 4 Car voici qu'ils sont aux aguets pour m'ôter la vie. Des hommes violents complotent contre moi sans que je sois coupable, sans que j'aie péché, Seigneur. 5 Malgré mon innocence, ils accourent et s'embusquent. Éveille-toi, viens au-devant de moi et regarde. 6 Toi, Seigneur, Dieu des armées, Dieu d'Israël, lève-toi pour châtier toutes les nations, sois sans pitié pour ces traîtres et ces malfaiteurs. Séla. Ce n’est pas seulement sur ses propres ennemis que David appelle la justice de Dieu, mais dans l’ardeur de son zèle, il l'appelle encore sur les pécheurs en général, afin que le monde entier craigne Dieu, et que le nom de Dieu soit sanctifié. 7 Ils reviennent le soir, ils grondent comme le chien, ils font le tour de la ville. En se retirant, ils seront affamés comme des chiens sans maître, et parcourront la ville pour me trouver. Plusieurs Pères de l'Église entendent par là les ennemis de Dieu en général, et plus particulièrement les Juifs qui ont renié Jésus-Christ, et qui ne se convertiront au Seigneur qu’à la fin des temps, après avoir recherché avec inquiétude dans le monde les biens temporels, et avoir souffert la faim du pain de vie. 8 Voici que leur bouche vomit l'injure, il y a des glaives sur leurs lèvres : "Qui est-ce qui entend ?" disent-ils. Qui est celui qui entend, qui avons-nous à craindre ? 9 Et toi, Seigneur, tu te ris d'eux, tu te moques de toutes les nations. 10 Ma force, c'est vers toi que je regarderai, car Dieu est ma forteresse. 11 Le Dieu qui m'est propice viendra au-devant de moi. Dieu me fera contempler mes ennemis. 12 Ne les tue pas, de peur que mon peuple n'oublie, fais-les errer par ta puissance et renverse-les, ô Seigneur, notre bouclier. de peur que mes peuples ne l'oublient, ne permettez pas qu'ils meurent subitement, afin que ceux qui dépendent de moi, mes partisans, puissent prendre exemple sur le châtiment dont vous les aurez frappés. Ceux qui mettent ce Psaume dans la bouche de Jésus-Christ, comme en effet beaucoup de psaumes peuvent être mis dans sa bouche, puisque David était un type du Messie, voient dans les paroles de ce verset la prière de Jésus-Christ pour la conservation des Juifs, afin qu’ils soient pour les chrétiens un exemple qui leur tienne lieu d’avertissement. 13 Leur bouche pèche à chaque parole de leurs lèvres, qu'ils soient pris dans leur propre orgueil, à cause des malédictions et des mensonges qu'ils profèrent. 14 Détruis-les dans ta fureur, détruis-les, et qu'ils ne soient plus ; qu'ils sachent que Dieu règne sur Jacob, jusqu'aux extrémités de la terre. Séla. 15 Ils reviennent le soir, ils grondent comme le chien, ils font le tour de la ville. 16 Ils errent çà et là, cherchant leur proie et ils grognent s'ils ne sont pas rassasiés. Les versets 15 et 16 sont, ainsi que le verset 7, appliqués, dans un sens spirituel, à tous les esprits inquiets et épris du monde, qui vivent loin de Dieu. 17 Et moi, je chanterai ta force et le matin je célébrerai ta bonté car tu es ma forteresse, un refuge au jour de mon angoisse. 18 O ma force, je chanterai en ton honneur, car Dieu est ma forteresse, le Dieu qui m'est propice. Plein de reconnaissance pour les bienfaits de Dieu, dit saint Augustin, David ne sait lui donner aucun nom qui lui convienne mieux que celui de Dieu miséricordieux, nom qui doit être pour tous une source de consolation, sans que personne puisse désespérer.
Psaume hébreu N°60 (Psaume N°59 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur le Lys du témoignage. Hymne de David, à enseigner. C'était l’usage de remettre au peuple des chants nationaux, pour qu'il les apprenne de mémoire et en fasse le sujet de ses méditations (voir 2 Samuel 1, 18. Deutéronome 31, 19). 2 Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Soba et que Joab revint et battit Édom dans la vallée du Sel, lui tuant douze mille hommes. Après l’heureuse victoire qu’il remporta sur les Syriens et les Édomites (2 Samuel 8), les ennemis que David avait encore autour de lui ne furent pas entièrement abattus ; ils demeurèrent même encore puissants (2 Samuel 10, 6). Il serait donc possible qu'ils se fussent jetés dans le pays, et qu'ils tinssent Israël dans une dure oppression. Dans cette extrémité, le Psalmiste adresse sa prière à Dieu, il trace le tableau des maux de son peuple (3-7), il espère qu’il sera secouru et qu’il domptera les ennemis du dehors (8-10), et il est plein de confiance en Dieu, qui lui a donné la dernière victoire sur Édom (11-14). Il n'est rien dit de cette oppression du peuple d'Israël dans les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques ; mais ce n’est pas là une preuve contre l'exactitude du titre, puisque ces livres ne sont que des extraits d'annales plus étendues. On lit 1 Chroniques 18, 12 le nombre 18000, et le nom d'Abisaï au lieu de Joab, ce nombre peut être une rectification des 12000, ou une faute de copiste, et Abisaï est mis à la place de Joab comme commandant l’armée sous ses ordres. Saint Augustin, saint Jérôme et d’autres Pères de l'Église mettent ce Psaume dans la bouche de l’Église, qui est souvent sur la terre en butte aux persécutions, mais qui ne laisse pas d'attendre avec confiance de Dieu son maintien et son accroissement. Le chrétien, qui en sa qualité de membre de l’Église, partage en petit ses destinées, se souviendra dans sa prière du règne de la vertu, qu’il est appelé, non sans obstacle, il est vrai, mais avec le secours de la grâce de Dieu et le concours de sa propre volonté, à établir et à affermir en lui. 3 Ô Dieu, tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu étais irrité, rends-nous ta faveur. 4 Tu as ébranlé le pays, tu l'as déchiré. Répare ses brèches car il chancelle. Images du désordre qui suivit l'invasion des ennemis, et des plaies qui à cette occasion furent faites à l’État. 5 Tu as fait voir à ton peuple de rudes épreuves, tu nous as fait boire un vin de vertige. Le calice (le vin) marque en général le sort que Dieu fait (Ps. Hébreux 16, 5) ; le calice ou le vin de vertige marque un état de stupeur, d’effroi, et spécialement l’état de celui qui est frappé par les jugements de Dieu. Ps. Hébreux 75, 9. Isaïe 51, 17, 22. Apocalypse 13, 10. 6 Mais tu as donné à ceux qui te craignent une bannière, afin qu'elle s'élève à cause de ta vérité. Séla. Vous avez néanmoins élevé un signal de guerre, auprès duquel tous ceux qui me sont fidèles ont pu, après le malheur dont ils ont été affligés, se réfugier. 7 Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie. J'aurai Sichem en partage et je mesurerai la vallée de Succoth. Le Psalmiste s'en réfère à la parole même de Dieu. Suit maintenant la promesse relative à l’expansion du royaume de Juda, qui était une figure de l’Église de Dieu. Sichem est la ville de Jacob, et elle est mise pour le pays en deçà du Jourdain ; la vallée de Succoth est mise pour le pays d'au-delà. Sens : je domine à mon gré sur les contrées d’en-deçà et d’au-delà du Jourdain (nous n'avons donc pas à craindre de les perdre, pour les voir passer à nos ennemis). 9 Galaad est à moi, à moi Manassé. Éphraïm est l'armure de ma tête et Juda mon sceptre. Manassé, Éphraïm et Juda étaient situés de ce côté-ci du Jourdain. Sens : je demeure maître de mon pays, et mon peuple le tient comme son héritage. Le chrétien pensera sur les versets 8, 9, 10, aux promesses de protection et d'agrandissement faites à l’Église : ou au règne de la vertu, qui doit prendre racine et avoir son principe dans son propre cœur. 10 Moab est le bassin où je me lave. Sur Édom, je jette ma sandale. Terre des Philistins, pousse des acclamations en mon honneur." Moab est le vase de mon bain, c’est-à-dire me sera profondément soumis ; je placerai mon pied sur Édom, je me l’assujettirai. 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu, qui ne sortais plus avec nos armées ? N'êtes-vous pas le Dieu clément qui ferez, et qui avez fait tout cela ? n'avons-nous donc pas sujet d'espérer en vous, même dans les afflictions présentes ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°61 (Psaume N°60 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, de David. David, durant sa fuite devant Saül ou Absalon, demande à Dieu la conservation de la dignité royale pour lui et ses descendants, spécialement pour le descendant qui devait sortir de lui, le Messie, au sujet duquel il avait été instruit (Ps. Hébreux 2). Le chrétien adressera la même prière à Dieu dans les afflictions, ranimant en lui l'espérance dans le bonheur à venir et l’éternité du royaume de Dieu. 2 Ô Dieu, entends mes cris, sois attentif à ma prière. 3 De l'extrémité de la terre je crie vers toi, dans l'angoisse de mon cœur conduis-moi sur le rocher que je ne peux pas atteindre. David était alors ou bien poursuivi par Saül, ou en fuite devant Absalon. Le chrétien se souviendra de son séjour sur la terre, qui est comme un exil, ou de ses autres tribulations. 4 Car tu es pour moi un refuge, une tour puissante contre l'ennemi. 5 Je voudrais demeurer à jamais dans ta tente, me réfugier à l'abri de tes ailes. Séla. Je prierai encore, et pour toujours, dans votre sanctuaire. 6 Car toi, ô Dieu, tu exauces mes vœux, tu m'as donné l'héritage de ceux qui révèrent ton nom. Le nom est ce qui distingue l'être ; c'est pourquoi il est mis pour l'être lui-même. 7 Ajoute des jours aux jours du roi, que ses années se prolongent d'âge en âge. 8 Qu'il demeure sur le trône éternellement devant Dieu. Ordonne à ta bonté et à ta vérité de le garder. Le roi sera ensuite pour toujours auprès de Dieu. Comme chaque chrétien règne avec Jésus-Christ, et est, dans l’ordre de la nature, un roi qui a le monde sous ses pieds, il est donc roi également, et se souviendra à la lecture de ce passage de l'éternelle félicité dont il jouira auprès de Dieu. 9 Alors je célébrerai ton nom à jamais et j'accomplirai mes vœux chaque jour.
Psaume hébreu N°62 (Psaume N°61 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant... Idithun, psaume de David. 2 Oui, à Dieu mon âme en paix s'abandonne, de lui vient mon secours. 3 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne serai pas tout à fait ébranlé. 4 Jusqu’à quand vous jetterez-vous sur un homme, pour l'abattre tous ensemble, comme une clôture qui penche, comme une muraille qui s'écroule ? 5 Oui, ils complotent pour le précipiter de sa hauteur, ils se plaisent au mensonge, ils bénissent de leur bouche et ils maudissent dans leur cœur. Séla. 6 Oui, ô mon âme, à Dieu abandonne-toi en paix, car de lui vient mon espérance. 7 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne chancellerai pas. 8 Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. 9 En tout temps, ô peuple, confie-toi en lui, épanchez devant lui vos cœurs, Dieu est notre refuge. Séla. 10 Oui les mortels sont vanité, les fils de l'homme sont mensonge dans la balance ils monteraient, tous ensemble plus légers qu'un souffle. Quand on met les enfants des hommes dans la balance de la justice, ils montent, parce qu'ils sont sans poids, comme les choses les plus vaines. La liaison avec ce qui précède et ce qui suit est : Placez votre espérance en Dieu (v. 9) ; les hommes n'inspirent aucune confiance ; n’espérez pas davantage dans l'injustice et les richesses, qui les rendent puissants. 11 Ne vous confiez pas dans la violence et ne mettez pas un vain espoir dans le vol. Si vos richesses s'accroissent, n'y attachez pas votre cœur. Voir 1 Corinthiens 7, 30-31. 12 Dieu a dit une parole, ou deux, que j'ai entendues : "La puissance est à Dieu, 13 à toi aussi, Seigneur, la bonté." Car tu rends à chacun selon ses œuvres.
Psaume hébreu N°63 (Psaume N°62 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda. Dans le temps où il était fugitif devant Saül. 1 Samuel 22, 5. 2 Ô Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aurore, mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride, desséchée et sans eau. 3 C'est ainsi que je te contemplais dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. De même que David, tous les justes sont sur la terre comme dans un désert, où les eaux de la consolation et de la vraie paix ne coulent que lorsque Dieu les donne. 4 Car ta grâce est meilleure que la vie : que mes lèvres célèbrent tes louanges. La faveur d’être devant vous dans votre sanctuaire, le sentiment de votre adorable présence, vaut mieux que le sentiment de la force vitale, vaut mieux que la vie même. 5 Ainsi te bénirai-je toute ma vie, en ton nom j'élèverai mes mains. 6 Mon âme est rassasiée, comme de moelle et de graisse et, la joie sur les lèvres, ma bouche te loue. Je suis comblé de la joie de votre présence dans votre sanctuaire. La graisse est ici l’image de la joie. 7 Quand je pense à toi sur mon lit, je médite sur toi pendant les veilles de la nuit. Le Psalmiste exprime avec quelle ardeur il soupire après Dieu. Lorsque, dit-il, je pense à vous durant les veilles de la nuit, je ne m’endors plus, mais j’ai l'esprit et le cœur occupés de votre amour et de votre grâce jusqu’au matin. La nuit était divisée en trois veilles, et plus tard elle le fut en quatre (voir Juges 7, 19. Matthieu 14, 25). 8 Car tu es mon secours et je suis dans l'allégresse à l'ombre de tes ailes. 9 Mon âme est attachée à toi, ta droite me soutient. 10 Mais eux, cherchent à m'ôter la vie, ils iront dans les profondeurs de la terre. 11 On les livrera au glaive, ils seront la proie des chacals. 12 Et le roi se réjouira en Dieu. Quiconque jure par lui se glorifiera, car la bouche des menteurs sera fermée.
Psaume hébreu N°64 (Psaume N°63 dans la Vulgate). 1 Au maître de Chant, psaume de David. 2 Ô Dieu, écoute ma voix, quand je fais entendre mes plaintes défends ma vie contre un ennemi qui m'épouvante, 3 protège-moi contre les complots des malfaiteurs, contre la troupe soulevée des hommes iniques, 4 qui aiguisent leurs langues comme un glaive, qui préparent leurs flèches, leur parole amère, leurs flèches : leurs paroles empoisonnées, douloureuses, nuisibles 5 pour les décocher dans l'ombre contre l'innocent, ils les décochent contre lui à l'improviste, sans rien craindre. 6 Ils s'affermissent dans leurs desseins pervers, ils se concertent pour tendre leurs pièges ils disent : "Qui les verra ?" 7 Ils ne méditent que forfaits : "Nous sommes prêts, disent-ils, notre plan est bien dressé." L'intérieur de l'homme et son cœur sont un abîme. 8 Mais Dieu a lancé sur eux ses flèches : soudain les voilà blessés. 9 On les jette par terre, les flèches de leur langue retombent sur eux. Tous ceux qui les voient hochent la tête. Leur langue les soulèvera les uns contre les autres (excitera la division parmi eux), en sorte que tous ceux qui les verront, hocheront la tête, et que tous les hommes seront saisis de frayeur 10 Tous les hommes sont saisis de crainte, ils publient l'œuvre de Dieu, ils comprennent ce qu'il a fait. Dieu a rendu vains les funestes projets de mes ennemis, et en sera loué. 11 Le juste se réjouit dans le Seigneur et se confie en lui, tous ceux qui ont le cœur droit se glorifient.
Psaume hébreu N°65 (Psaume N°64 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. Dans ce Psaume, Dieu est loué pour tous les bienfaits qu’il répand sur la terre. Il fut, suivant quelques-uns, composé par David comme un hymne d'action de grâces pour la fête de la moisson (Exode 23, 16). D'après plusieurs exégètes catholiques, c'est un Psaume prophétique qui contient l'expression de à reconnaissance de l’Église formée des nations (v. 3). Le chrétien qui l’emploiera dans sa prière se souviendra des faveurs qu'il a reçues pour le corps et pour l’âme. 2 A toi est due la louange, ô Dieu, dans Sion c'est en ton honneur qu'on accomplit les vœux. 3 O toi, qui écoutes la prière, tous les hommes viennent à toi. Tous les hommes se tourneront vers vous, et un jour toutes les nations se convertiront à vous. Isaïe 66, 23. 4 Un amas d'iniquités pesait sur moi : tu pardonnes nos transgressions. Le Psalmiste commence son hymne d'action de grâces et de louanges par l’aveu sincère que lui et son peuple sont coupables, parce que toute prière qui ne procède pas d’un cœur humble et pénitent, est rejetée de Dieu. 5 Heureux celui que tu choisis et que tu rapproches de toi, pour qu'il habite dans tes parvis. Puissions-nous être rassasiés des biens de ta maison, de ton saint temple. Des grâces que vous accordez dans votre temple. 6 Par des prodiges, tu nous exauces dans ta justice, Dieu de notre salut, espoir des extrémités de la terre et des mers lointaines. Vous en qui espèrent tous les peuples, toutes les contrées et toutes les îles. 7 Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de sa puissance, 8 il apaise la fureur des mers, la fureur de leurs flots et le tumulte des peuples. Après avoir conjuré le Seigneur avec humilité de l’exaucer (v. 3-4), et hautement déclaré que le bonheur consistait à paraître devant Dieu pour le prier, le Psalmiste commence son hymne de louange (7-14). 9 Les habitants des pays lointains craignent devant tes prodiges, tu réjouis les extrémités, l'Orient et l'Occident. Dans les contrées où apparaît l'aurore, et dans celles où se montre le crépuscule, partout à l'Occident et à l'Orient, on découvre les traces de vos bénédictions. 10 Tu as visité la terre pour lui donner l'abondance, tu la combles de richesses. La source divine est remplie d'eau : tu prépares le blé, quand tu la fertilises ainsi. La rosée et la pluie qui tombent du ciel, images de la grâce divine. 11 Arrosant ses sillons, aplanissant ses mottes, tu l'amollis par des ondées, tu bénis ses germes. 12 Tu couronnes l'année de tes bienfaits, sur tes pas ruisselle la graisse. La graisse est ici l’image de la joie. 13 Les pâturages du désert sont abreuvés et les collines se revêtent d'allégresse. 14 Les prairies se couvrent de troupeaux et les vallées se parent d'épis, tout se réjouit et chante.
Psaume hébreu N°66 (Psaume N°65 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique, psaume. Pousse vers Dieu des cris de joie, terre entière. Dans un sens plus élevé, ce Psaume est un hymne d'action de grâces pour les bienfaits dont nous sommes redevables à Jésus-Christ, et dont la résurrection est le sceau. Le Psaume est en général un cantique d'action de grâces pour la délivrance, et le chrétien peut par conséquent très bien en faire l'application à son salut. 2 Chantez la gloire de son nom, célébrez magnifiquement ses louanges. 3 Dites à Dieu : "Que tes œuvres sont redoutables à cause de ta toute-puissance, tes ennemis te flattent. Vos ennemis ne pouvant vous résister, ils se soumettront à vous, il est vrai, mais non avec sincérité et de bonne volonté ; ils ne se soumettront que par contrainte, et seulement par dissimulation. 4 Que toute la terre se prosterne devant toi, qu'elle chante en ton honneur, qu'elle chante ton nom." Séla. 5 Venez et contemplez les œuvres de Dieu. Il est redoutable dans ses desseins sur les fils de l'homme. Admirable dans ce qu'il fait pour les hommes. 6 Il a changé la mer en une terre sèche, on a passé le fleuve à pied, alors nous nous réjouîmes en lui. Allusion au passage miraculeux des Israélites à travers la mer Rouge (Exode 14) et le Jourdain (Josué 3, 13 et suiv.). L'un et l'autre fait était une figure du passage des chrétiens par les eaux du baptême, ou une figure du baptême, où le chrétien renonce à tout ce qui est mal, de même que les Israélites furent, par ces événements miraculeux, délivrés de la misère et de la servitude d’Égypte (1 Corinthiens 10, 1). 7 Il règne éternellement par sa puissance ses yeux observent les nations : que les rebelles ne s'élèvent pas. Séla. Comme s'ils pouvaient échapper à ses châtiments, car il les voit ainsi que leurs actions. 8 Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa louange. 9 Il a conservé la vie à notre âme et n'a pas permis que notre pied chancelât. 10 Car tu nous as éprouvés, ô Dieu, tu nous as fait passer au creuset, comme l'argent. 11 Tu nous as conduits dans le filet, tu as mis sur nos reins un fardeau. 12 Tu as fait marcher des hommes sur nos têtes, nous avons passé par le feu et par l'eau mais tu nous en as tirés pour nous combler de biens. On ne peut déterminer avec certitude quelles sont les souffrances du peuple d'Israël que le Psalmiste a ici (10-12) dans la pensée. Le chrétien peut sur ces versets, se souvenir des persécutions que l’Église et ses saints, spécialement les martyrs, ont eu à endurer (Voir 2 Corinthiens 12, 6 et suiv.), ainsi que des afflictions et des épreuves par lesquelles il faut que toute âme chrétienne passe, pour devenir semblable à Jésus-Christ. 13 Je viens dans ta maison avec des holocaustes, pour m'acquitter envers toi de mes vœux, 14 que mes lèvres ont proférés, que ma bouche a prononcés au jour de ma détresse. 15 Je t'offre des brebis grasses en holocauste, avec la fumée des béliers, j'immole le taureau avec le jeune bouc. Séla. 16 Venez, écoutez et je vous raconterai, à vous tous qui craignez Dieu, ce qu'il a fait à mon âme. 17 J'ai crié vers lui de ma bouche et sa louange était sur ma langue. 18 Si j'avais vu l'iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m'exaucerait pas. L’iniquité de mon cœur : le défaut de sincérité, l'hypocrisie et autres péchés 19 Mais Dieu m'a exaucé, il a été attentif à la voix de ma prière. 20 Béni soit Dieu, qui n'a pas repoussé ma prière et n'a pas éloigné de moi sa grâce.
Psaume hébreu N°67 (Psaume N°66 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume. Cantique. 2 Que Dieu nous soit favorable et qu'il nous bénisse, qu'il fasse briller sur nous son visage. Séla. 3 afin que l'on connaisse sur la terre ta voie et parmi toutes les nations ton salut. Les préceptes que vous nous avez donnés pour notre salut, votre religion. 4 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 5 Que les nations se réjouissent, qu'elles soient dans l'allégresse car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la terre. Séla. 6 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 7 La terre a donné ses produits que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. Non pas seulement ses productions, qui servent à la nourriture de l'homme, mais encore celui que les peuples attendent (Genèse 49, 10), le grand Roi, fils de l’homme (S. Jérôme). les Pères de l’Église prennent tout le psaume pour l'expression d’ardents soupirs après l’avènement du Messie, en qui tous les peuples devaient trouver leur salut, et par conséquent un sujet de faire éclater leur joie. 8 Que Dieu nous bénisse et que toutes les extrémités de la terre le révèrent.
Psaume hébreu N°68 (Psaume N°67 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. Ce psaume est un chant de triomphe après quelque victoire signalée, et qui fut chanté à l'occasion de la solennité de la translation de l’arche, lorsqu’à la suite de la guerre, où elle fut conduite (comp. 1 Samuel 4, 4. 14, 18. Ps. Hébreux 47, 6), on la reporta au milieu d’une grande pompe (v. 25-29), accompagnée des captifs (v. 19), sur le mont Sion (v. 16). Les idées dans cet hymne obscur se coordonnent comme suit. Le chantre sacré reconnaît et demande d'abord que devant Dieu tous ses ennemis disparaissent (v. 1-3) ; il exhorte à louer Dieu au sujet de sa puissance (v. 4-5), ce Dieu qui a comblé son peuple de tant de bienfaits (5-15), et qui notamment a daigné habiter sur Sion (16-19), où il retourne en triomphe, menant après lui les captifs (v. 19) : il continue son exhortation à louer Dieu, qui les délivrera encore à l’avenir de tous leurs ennemis (20-24). Il décrit la pompe avec laquelle Dieu, après sa victoire, triomphe de ses ennemis (25-28) : il le conjure d'accorder à son peuple un bonheur durable, et de le rendre victorieux des nations idolâtres (29-32), et invite tous les peuples à célébrer la majesté du Dieu d'Israël. — Selon les exégètes catholiques, qui s'appuient sur l’autorité de saint Paul (Éphésiens 4, 8) et des saints Pères, le sujet de ce psaume n’est pas seulement le triomphe du peuple d'Israël après quelque victoire, mais surtout la victoire de Jésus-Christ sur tous ses ennemis, et son ascension. En effet, le Chantre sacré y décrit le présent sous des traits tels, qu’il fait en même temps une prophétie relative à l’avenir. Le chrétien qui, dans la lecture des psaumes, doit toujours rapprocher les institutions judaïques des institutions chrétiennes, se souviendra donc, dans les endroits où Dieu est loué, de Jésus-Christ, et fera l’application de ce qui est marqué à son règne sur la terre et dans le ciel. 2 Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dispersés et que ceux qui le haïssent fuient devant son visage. C'étaient là les paroles qui étaient toujours prononcées, lorsqu'au changement de campement des Israélites, l'Arche sainte était enlevée pour être transportée d’un lieu à un autre. (Nombres 10, 35) Elles sont mises ici par rapport à la victoire qui venait d’être remportée, et elles veulent dire : Comme Dieu s’est levé cette fois-ci, et nous a accordé la victoire, ainsi puisse-t-il toujours se lever et dissiper nos ennemis. Le chrétien priera Jésus-Christ de réduire ses ennemis à lui servir d'escabeau pour ses pieds. 3 Comme se dissipe la fumée, dissipe-les comme la cire se fond au feu, que les méchants disparaissent devant Dieu. 4 Mais que les justes se réjouissent et tressaillent devant Dieu qu'ils soient transportés d'allégresse. 5 Chantez à Dieu, célébrez son nom. Frayez le chemin à celui qui s'avance à travers les plaines, le Seigneur est son nom, tressaillez devant lui. Redressez la voie pour Dieu qui revient à Sion sur l’Arche. Le chrétien : redressez la voie pour Jésus-Christ ; préparez vos cœurs par l’humilité et la pénitence, afin qu’il y entre et y habite. 6 Il est père des orphelins et juge des veuves, Dieu dans sa sainte demeure. 7 Aux abandonnés, Dieu donne une maison, il délivre les captifs et les rend au bonheur, seuls les rebelles restent au désert brûlant. Dieu rassemble les Israélites dans la terre qu'il leur a donnée. Jésus-Christ rassemble les siens dans son Église, et forme des sociétés plus parfaites encore, comme les cloîtres. Il délivre les captifs, en brisant les liens de Satan et du péché (Luc 1, 79) ; les rebelles sont ceux qui vont contre la volonté de Dieu, les pécheurs obstinés, qui dorment dans la mort, dans le tombeau de leurs crimes. 8 Ô Dieu, quand tu sortais à la tête de ton peuple, quand tu t'avançais dans le désert, Séla. Le Chantre sacré, dans une apostrophe à Dieu, lui rappelle que lors de la sortie d’Égypte, il daigna tracer miraculeusement la voie aux Israélites, les introduire dans la terre promise, et les favoriser de victoires que la renommée répandait au loin. 9 la terre fut ébranlée, les cieux eux-mêmes se fondirent devant Dieu, le Sinaï trembla devant Dieu, le Dieu d'Israël. Alors vous vous fîtes connaître, vous fîtes éclater votre puissance et votre majesté par des prodiges et des signes, spécialement en donnant votre loi sur le Sinaï. (Comp. Juges 5, 4-5). Lorsqu’au jour de la Pentecôte Jésus-Christ écrivit sa loi dans les cœurs par le Saint-Esprit, il le fit en excitant un ébranlement d’une autre nature ; ce fut surtout par une émotion intérieure, dont l'effet fut la conversion et le changement au cœur. 10 Tu fis tomber, ô Dieu, une pluie de bienfaits, ton héritage était épuisé, tu le réconfortas. Votre héritage : le peuple qui est votre possession (Deutéronome 9, 29) ; Jésus-Christ nous a donné le vrai pain du ciel dans sa doctrine et dans son corps adorable. 11 Envoyés par toi, des animaux vinrent s'y abattre dans ta bonté, ô Dieu, tu prépares leur aliment aux malheureux. 12 Le Seigneur a fait entendre sa parole, les femmes qui annoncent la victoire sont une troupe nombreuse. Le Seigneur donnera la parole aux femmes qui annoncent les heureuses nouvelles. C'étaient des chanteuses qui ordinairement annonçaient les victoires (Exode 15, 20. 1 Samuel 18, 6-8). La victoire de Jésus-Christ sera annoncée par les hérauts de la foi vivant dans la virginité. 13 "Les rois des armées fuient, fuient et celle qui habite la maison partage le butin." Des rois puissants du pays de Canaan furent assujettis au bien-aimé de Dieu, au peuple d'Israël. Jésus-Christ, le bien-aimé du Père, fait prosterner les rois à ses pieds. Lorsque les rois auront été vaincus, ce sera aux femmes de la maison à partager le butin qu'on aura remporté. L’Église, l'épouse de Jésus-Christ, est la dispensatrice des grâces que Jésus-Christ nous a méritées, et qu'il a enlevées comme une dépouille à Satan et au monde. 14 Quand vous étiez couchés au milieu des bercails, les ailes de la colombe étaient recouvertes d'argent et ses plumes brillaient de l'éclat de l'or. Alors vous brillerez de l'éclat de l'argent et de l'or, semblables aux colombes, dont les ailes reflètent l'or et l'argent, c'est-à-dire vous deviendrez très-riches. Lorsque vous, chrétiens, vous aurez été mis en possession de votre héritage dans la lumière (Colossiens 1, 12) , alors revêtus de l'habit blanc du triomphe (Apocalypse 3, 4 ; 6, 11), vous ressemblerez à de blanches colombes, et serez riches en toutes sortes de grâces. 15 Lorsque le Tout-Puissant dispersait les rois dans le pays, la neige tombait sur le Selmon. 16 Montagne de Dieu, montagne de Basan, montagne aux cimes élevées, montagne de Basan, de la montagne de Selmon le Chantre sacré passe à la montagne de Sion, qui était une preuve spéciale de la faveur de Dieu, en ce que Dieu y avait sa demeure. Par Sion le chrétien entendra l’Église. 17 pourquoi regardez-vous avec envie, montagnes aux cimes élevées, la montagne que Dieu a voulue pour séjour ? Oui, le Seigneur y habitera à jamais. Une montagne de Dieu est une montagne très haute ; les montagnes de Basan, célèbres par leurs gras pâturages, étaient situées au-delà du Jourdain. 18 Le char de Dieu, ce sont des milliers et des milliers, le Seigneur vient du Sinaï dans son sanctuaire. La puissance guerrière de Dieu, les anges qui environnent Dieu (2 Rois 6, 17. Daniel 7, 10). Le Chantre sacré ajoute au tableau qu’il a tracé de la gloire du mont Sion un nouveau trait ; il fixe l'attention sur l'éclat tout céleste de la cour qui environne Dieu sur sa montagne sainte. Des milliers et des milliers : innombrables 19 Tu montes sur la hauteur emmenant la foule des captifs, tu reçois les présents des hommes. Même les rebelles habiteront près du Seigneur Dieu. Sens : Le Seigneur monte sur cette montagne avec l'Arche d'alliance. Quoique ce passage puisse s'appliquer dans le sens prochain à la translation triomphale de l'Arche, toutefois le Prophète a fait choix d'expressions qui ne sont vraies dans toute l'étendue de leur signification, que lorsqu'on les rapporte à l'ascension de Jésus-Christ, laquelle, ainsi que l'apôtre saint Paul nous l'apprend (Éphésiens 4, 8), a été ici prédite. Jésus-Christ, notre Seigneur, est monté au ciel après avoir consommé son œuvre, a mené avec lui, en quelque sorte comme captifs, dans son triomphe, ceux qu'il avait délivrés de l'esclavage du péché et de Satan, et du haut du ciel il distribue ses grâces, tellement que même les païens incrédules deviennent les demeures de Dieu et de son Esprit. 20 Béni soit le Seigneur. Chaque jour il porte notre fardeau, il est le Dieu qui nous sauve. Séla. Après avoir parlé des bienfaits de Dieu (5-19), le Chantre sacré exhorte de nouveau à le louer. 21 Dieu est pour nous le Dieu des délivrances, le Seigneur, le Seigneur, peut retirer de la mort. 22 Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis, le front chevelu de celui qui marche dans l'iniquité. 23 Le Seigneur a dit : "Je les ramènerai de Basan, je les ramènerai du fond de la mer, 24 afin que tu plonges ton pied dans le sang et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis." Je rassemblerai les ennemis d'Israël de l'Orient et de l'Occident, afin qu'ils trouvent leur mort dans la terre de Canaan. Jésus-Christ fait tomber d’affreux châtiments sur ses ennemis (Ps. Hébreux 2, 9. Apocalypse 2, 27. 12, 5. 19, 15). 25 On voit tes marches, ô Dieu, les marches de mon Dieu, de mon roi, au sanctuaire. Le Chantre sacré dépeint maintenant la marche de Dieu s’avançant vers le mont Sion. 26 En avant sont les chanteurs, puis les musiciens, au milieu, des jeunes filles battant du tambourin. 27 "Bénissez Dieu dans les assemblées, le Seigneur, vous qui êtes de la source d'Israël." vous qui êtes les descendants d'Israël (de Jacob). Isaïe 48. 1. C'est là un fragment de l'hymne des chantres. 28 Voici Benjamin, le plus petit, qui domine sur eux, voici les princes de Juda avec leur troupe, les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. Benjamin, le plus jeune des enfants de Jacob. Quoique le plus jeune, Benjamin était le premier. Du reste, une partie de Jérusalem et la plus grande partie du temple était située dans le district de Benjamin (Voir Deutéronome 33, 12). Dieu fait choix de ce qui est petit. Le Chantre sacré fait mention de quelques tribus seulement, comme tenant lieu de toutes. L'ascension de Jésus-Christ au ciel, menant à sa suite son Église, sera pleine de majesté. Il rassemblera des douze tribus d'Israël ceux qui lui appartiendront (Apocalypse 7, 4 et suiv.). Ce seront les plus petits qui jouiront du plus haut degré de faveur, et qui le suivront de plus près. 29 Commande, ô Dieu, à ta puissance, affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous. montrez-vous fort, ô Dieu, dans ce que vous avez fait pour nous, achevez ce que vous avez commencé. 30 A ton sanctuaire, qui s'élève au-dessus de Jérusalem, les rois t'offriront des présents. 31 Menace la bête des roseaux, la troupe des taureaux avec les veaux des peuples, afin qu'ils se prosternent avec des pièces d'argent. Disperse les nations qui se plaisent aux combats. les crocodiles (bête des roseaux) sont mis comme figure pour les Égyptiens (Ézéchiel 29, 3. 32, 2). Forcez la puissante Égypte, qui domine sur le monde, et assujettissez-la à votre peuple. Contraignez l’Égypte, toute la troupe des princes sans frein qui sont parmi les peuples, à vous apporter en tribut des fragments d'argent. 32 Que les grands viennent de l'Égypte, que l’Éthiopie s'empresse de tendre les mains vers Dieu. L’Égypte et l’Éthiopie se soumettront à Dieu. Ces deux pays furent en effet les premiers du monde païen qui embrassèrent la foi chrétienne (Voir Isaïe 19, 19. Sophonie 3, 10. Actes 8, 39). 33 Royaumes de la terre, chantez à Dieu, célébrez le Seigneur. Séla. 34 Chantez à celui qui est porté sur les cieux, les cieux antiques. Voici qu'il fait entendre sa voix, sa voix puissante. Celui qui a son séjour dans les cieux les plus élevés, qu'il a créés au commencement. Le Christ fera entendre le tonnerre de sa parole, de son Évangile, par la bouche des prédicateurs de la foi. 35 Reconnaissez la puissance de Dieu. Sa majesté est sur Israël et sa puissance est dans les nuées. 36 De ton sanctuaire, ô Dieu, tu es redoutable. Le Dieu d'Israël donne à son peuple force et puissance. Béni soit Dieu.
Psaume hébreu N°69 (Psaume N°68 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, sur les lys, de David. Dans ce Psaume, David souffrant, type du Sauveur, s’exprime en termes qui conviennent parfaitement à Jésus-Christ. Les Apôtres eux-mêmes, qui se reportent à ce psaume, et l’Église ancienne tout entière, ont cru que c'était Jésus-Christ qui parlait par la bouche de David. 2 Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux montent jusqu'à mon âme. Je suis en danger d'être submergé, c'est-à-dire les souffrances que j’endure me conduiront à la mort. 3 Je suis enfoncé dans une fange profonde et il n'y a pas où poser le pied. Je suis tombé dans un gouffre d'eau et les flots me submergent. 4 Je m'épuise à crier, mon gosier est en feu, mes yeux se consument dans l'attente de mon Dieu. A force de regarder vers le secours (Voir Ps. Hébreux 119, 82. Lamentations 4, 17) 5 Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause, ils sont puissants ceux qui veulent me perdre, qui sont, sans raison, mes ennemis. J'ai dû porter la peine de péchés dont je n'étais pas coupable. L'Apôtre tient le même langage. 2 Corinthiens 5, 21. Celui qui ne connaissait pas le péché, Dieu l’a fait péché pour nous (Voir Romains 8, 3). Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le rende. 6 Ô Dieu, tu connais ma folie et mes fautes ne te sont pas cachées. vous savez, ô Dieu jusqu’à quel point je suis coupable. Jésus-Christ était personnellement sans péché ; mais il a pris sur lui les péchés de tous les hommes. 7 Que ceux qui espèrent en toi n'aient pas à rougir à cause de moi, Seigneur, Seigneur des armées que ceux qui te cherchent ne soient pas confondus à mon sujet, Dieu d'Israël. Ne permettez pas que mes souffrances soient pour vos adorateurs un sujet de scandale, qu'ils en prennent occasion, et qu'ils sen fassent un motif de m'abandonner (Voir Isaïe 53, 1. Matthieu 11, 25). La croix est un scandale pour les Juifs, et une folie pour les païens. Combien qui consentent volontiers à marcher avec Jésus-Christ dans le sentier fleuri des consolations spirituelles, mais qui refusent de le suivre dans celui de la croix. 8 Car c'est pour toi que je porte l'opprobre, que la honte couvre mon visage. 9 Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. Même mes disciples m'ont abandonné et renié. 10 Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t'insultent retombent sur moi. Ceux qui vous outragent, dont les œuvres sont une preuve qu'ils sont pour vous sans respect, m’outragent aussi, parce que je me suis attaché à vous (Voir Jean 2, 11. Romains 15, 3). 11 Je verse des larmes et je jeûne, on m'en fait un sujet d'opprobre. 12 Je prends un sac pour vêtement et je suis l'objet de leurs sarcasmes. 13 Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi et les buveurs de liqueurs fortes font sur moi des chansons. Les gens désœuvrés font de moi leur sujet de conversation. 14 Et moi, je t'adresse ma prière, Seigneur dans le temps favorable, ô Dieu, selon ta grande bonté, exauce-moi, selon la vérité de ton salut. Que votre salut soit à mon égard une vérité. Ou : Exaucez-moi selon la fidélité que vous mettez à prêter secours. 15 Retire-moi de la boue et que je n'y reste plus enfoncé, que je sois délivré de mes ennemis et des eaux profondes. Des dangers imminents qui me menacent. Jésus-Christ pouvait fort bien faire cette prière ; car s’il était semblable à Dieu, il était aussi en même temps homme, et partageait en conséquence avec nous, à l'exception du péché, toutes les faiblesses de notre nature, telle qu’est la crainte des souffrances. 16 Que les flots ne me submergent plus, que l'abîme ne m'engloutisse pas, que la fosse ne se ferme pas sur moi. Que le tombeau ne me retienne pas. Jésus-Christ savait, en sa qualité de Dieu, qu'il consommerait son œuvre et triompherait de la mort, du tombeau et de l'enfer ; il ne laissa pas néanmoins de demander cette grâce à son Père, parce qu’il voulait, en sa qualité d'homme, nous donner un exemple par sa prière filiale. 17 Exauce-moi, Seigneur, car ta bonté est compatissante dans ta grande miséricorde tourne-toi vers moi, 18 Et ne cache pas ton visage à ton serviteur. Je suis dans l'angoisse, hâte-toi de m'exaucer. 19 Approche-toi de mon âme, délivre-la, sauve-moi à cause de mes ennemis. 20 Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie, tous mes persécuteurs sont devant toi. 21 L'opprobre a brisé mon cœur et je suis malade, j'attends de la pitié, mais en vain, des consolateurs et je n'en trouve aucun. 22 Pour nourriture ils me donnent l'herbe amère. Dans ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. Voir Matthieu 27, 34. 48. Jean 19, 29. 23 Que leur table soit pour eux un piège, un filet au sein de leur sécurité. Qu'à leur tour ils soient abreuvés d'un fiel amer, pernicieux et rebutant, c’est-à-dire que leur sort soit un sort amer (Jérôme). Les v. 23-30 ne sont pas l'expression d'un vœu ou désir de vengeance, mais une prédiction des châtiments qui devaient frapper toute la nation juive, laquelle a méconnu son Messie, et même l’a mis à mort. C'est en ce sens que saint Paul s’y reporte dans la lettre aux Romains 11, 9-10. Jésus-Christ s’est exprimé de la même manière. Matthieu 23, 37-39. Ces paroles ne sont du reste pas en contradiction avec le caractère plein d’indulgence et de douceur de Jésus ; car les chefs des Juifs n'ayant pas connu la faveur de la visite qui leur était faite, il était nécessaire qu'ils ressentent, de même que tous les pécheurs endurcis, les effets des vengeances de la justice divine. 24 Que leurs yeux s'obscurcissent pour ne plus voir. Fais chanceler leurs reins pour toujours. Cela s’est accompli, car ils ne reconnaissent pas même les prophéties les plus évidentes, qui ont rapport à Jésus-Christ (Voir 2 Corinthiens 3, 14) 25 Déverse sur eux ta colère et que le feu de ton courroux les atteigne. 26 Que leur demeure soit dévastée, qu'il n'y ait plus d'habitants dans leurs tentes. Comp. Matthieu 24, 2. Actes 1, 20. 27 Car ils persécutent celui que tu frappes, ils racontent les souffrances de celui que tu blesses. 28 Ajoute l'iniquité à leur iniquité et qu'ils n'aient pas part à ta justice. C'est là la conséquence de l’endurcissement dans lequel trop s'obstinent (Voir Romains 1, 24) 29 Qu'ils soient effacés du livre de vie et qu'ils ne soient pas inscrits avec les justes. 30 Moi, je suis malheureux et souffrant, que ton secours, ô Dieu, me relève. 31 Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, je l'exalterai par des actions de grâces. 32 Et le Seigneur les aura pour plus agréables qu'un taureau, qu'un jeune taureau avec cornes et sabots. La louange de Dieu au milieu de la pauvreté et des souffrances vaut mieux que les victimes. 33 Les malheureux, en le voyant, se réjouiront et vous qui cherchez Dieu, votre cœur revivra. 34 Car le Seigneur écoute les pauvres et il ne méprise pas ses captifs. 35 Que les cieux et la terre le célèbrent, les mers et tout ce qui s'y meut 36 car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda, on s'y établira et l'on en prendra possession. La céleste Sion, l’Église. Les villes de la nouvelle foi peuvent aussi être appelées villes de Juda, c'est-à-dire les villes de la confession. 37 La race de ses serviteurs l'aura en héritage et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.
Psaume hébreu N°70 (Psaume N°69 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, de David. En mémorial. Ce psaume est presque identique avec Ps. Hébreux 40, 44 et suiv. 2 Ô Dieu, hâte-toi de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 3 Qu'ils soient honteux et confus, ceux qui cherchent mon âme. Qu'ils reculent et rougissent ceux qui désirent ma perte. 4 Qu'ils retournent en arrière à cause de leur honte, ceux qui disent : "Ah ! Ah !" 5 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire à Dieu" ceux qui aiment ton salut. 6 Moi, je suis pauvre et indigent. Ô Dieu, hâte-toi vers moi. Tu es mon aide et mon libérateur : Seigneur, ne tarde pas.
Psaume hébreu N°71 (Psaume N°70 dans la Vulgate). 1 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge que jamais je ne sois confondu David, qui composa ce psaume dans une vieillesse avancée (v. 9. 18), demande du secours contre ses ennemis, témoigne à Dieu sa confiance, et exalte la bonté de Dieu. 2 Dans ta justice, délivre-moi et sauve-moi. Incline vers moi ton oreille et secours-moi. Dans votre justice, en vertu de la conduite juste que vous me faites tenir ; ou en vertu de votre justice comme juge. 3 Sois pour moi un rocher inaccessible où je puisse toujours me retirer. Tu as commandé de me sauver, car tu es mon rocher et ma forteresse. 4 Mon Dieu, délivre-moi de la main du méchant, de la main de l'homme inique et cruel. 5 Car tu es mon espérance, Seigneur Dieu, l'objet de ma confiance depuis ma jeunesse. 6 C'est sur toi que je m'appuie depuis ma naissance, toi qui m'as fait sortir du sein maternel, tu es ma louange à jamais. 7 Je suis pour la foule comme un prodige, mais toi, tu es mon puissant refuge. Par la manière merveilleuse dont Dieu m'a conservé la vie au milieu de tant de souffrances. David pouvait bien parler de la sorte, car ce ne fut que par une intervention toute miraculeuse de Dieu que la vie put, durant tant d'années, lui être conservée au milieu des pièges que Saül lui tendait continuellement. Chaque chrétien peut également faire l’application de ces paroles à son âme, qui est dans un danger continuel, et serait infailliblement perdue, si Dieu ne la prenait sous sa protection. 8 Que ma bouche soit pleine de ta louange, que chaque jour elle exalte ta magnificence. 9 Ne me rejette pas aux jours de ma vieillesse. Au déclin de mes forces ne m'abandonne pas. 10 Car mes ennemis conspirent contre moi et ceux qui épient mon âme se concertent entre eux, 11 disant : "Dieu l'a abandonné. Poursuivez-le. Saisissez-le il n'y a personne pour le défendre." Les partis d'Absalom et de Saül n'étaient pas entièrement détruits. Dans les dernières années de David, lorsque ses forces commencèrent à faiblir, ils conçurent de nouvelles espérances. 12 Ô Dieu, ne t'éloigne pas de moi, mon Dieu, hâte-toi de me secourir. 13 Qu'ils soient confus, qu'ils périssent, ceux qui en veulent à ma vie. Qu'ils soient couverts de honte et d'opprobre, ceux qui cherchent ma perte. C’est une prophétie, non une malédiction. 14 Pour moi, j'espérerai toujours à toutes tes louanges, j'en ajouterai de nouvelles. 15 Ma bouche publiera ta justice, tout le jour tes faveurs, car je n'en connais pas le nombre. 16 Je dirai tes œuvres puissantes, Seigneur Dieu, je rappellerai ta justice, la tienne seule. 17 Ô Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse et jusqu'à ce jour je proclame tes merveilles. 18 Encore jusqu'à la vieillesse et aux cheveux blancs, Ô Dieu, ne m'abandonne pas, afin que je fasse connaître ta force à la génération présente, ta puissance à la génération future. 19 Ta justice, ô Dieu, atteint jusqu'au ciel, toi qui accomplis de grandes choses, ô Dieu, qui est semblable à toi ? 20 Toi qui nous a causé des épreuves nombreuses et terribles. Mais tu nous rendras la vie et des abîmes de la terre, tu nous feras remonter. 21 Tu relèveras ma grandeur et de nouveau tu me consoleras. 22 Et je louerai au son du luth, je chanterai ta fidélité, ô mon Dieu, je te célébrerai avec la harpe, Saint d'Israël. 23 L'allégresse sera sur mes lèvres, quand je te chanterai et dans mon âme, que tu as délivrée. 24 Et ma langue chaque jour publiera ta justice car ils seront confus et ils rougiront, ceux qui cherchent ma perte.
Psaume hébreu N°72 (Psaume N°71 dans la Vulgate) 1 De Salomon. Ô Dieu, donne tes jugements au roi et ta justice au fils du roi. Salomon, c’est-à-dire le Pacifique (Genèse 49, 10, Isaïe 9, 6). Le psaume contient l'éloge du Roi par excellence, du Prince éternel de la paix (3. 5. 6. 7. 46. 17), de l’ami des pauvres (12. 15), du Seigneur de toute la terre, en qui toutes les nations sont bénies (8. 11. 17). Que ce roi soit le Messie, c’est ce qui résulte clairement non seulement des qualités qui lui sont attribuées, mais du consentement unanime des anciens Juifs et des Pères. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière pour l’expansion de l’Église catholique romaine. 2 Qu'il dirige ton peuple avec justice et tes malheureux avec équité. Donnez, telle que vous la possédez vous même, votre juridiction au Messie ; c’est-à-dire une juridiction qui s’étende à tous les peuples, une juridiction avec le pouvoir d'exécution. 3 Que les montagnes produisent la paix au peuple, ainsi que les collines, par la justice. Que toute la terre soit pleine de paix et de justice. 4 Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il assiste les enfants du pauvre et qu'il écrase l'oppresseur. 5 Qu'on te révère, tant que subsistera le soleil, tant que brillera la lune, d'âge en âge. 6 Qu'il descende comme la pluie sur le gazon, comme les ondées qui arrosent la terre. Selon plusieurs saints Pères, le sens caché dans ce verset est que le Libérateur descendrait du ciel dans le sein de la très-sainte Vierge, sans porter atteinte à sa virginité. 7 Qu'en ses jours le juste fleurisse, avec l'abondance de la paix, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune. La paix avec soi-même et avec les autres est un effet de la justice, de l'état de justification, de la vertu et de la sainteté. Lorsque Jésus-Christ vint sur la terre, les anges annoncèrent la paix. Luc 2, 14. 8 Il dominera d'une mer à l'autre, du Fleuve aux extrémités de la terre. La mer Méditerranée et le fleuve de l'Euphrate ne formeront plus les limites de son royaume, comme jusqu'à ce jour, mais les extrémités les plus reculées de le terre (v. 10. 11). 9 Devant lui se prosterneront les habitants du désert et ses ennemis mordront la poussière. Ils embrasseront la terre en signe d’obéissance. Isaïe 49, 23. 10 Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs, les rois de Saba et de Méroé offriront des présents. Tartessus en Espagne. C'était là, vers l'Occident, le pays maritime le plus reculé connu des Hébreux, et par conséquent les rois des côtes maritimes les plus éloignés du côté du Couchant, donc à l’ouest. 11 Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. 12 Car il délivrera le pauvre qui crie vers lui et le malheureux dépourvu de tout secours. Dans les jugements devant les tribunaux (v. 2). 13 Il aura pitié du misérable et de l'indigent et il sauvera la vie du pauvre. Jésus-Christ a proclamé les pauvres heureux. 14 Il les affranchira de l'oppression et de la violence et leur sang aura du prix à ses yeux. 15 Ils vivront et lui donneront de l'or de Saba. Ils feront sans cesse des vœux pour lui, ils le béniront chaque jour. 16 Que les blés abondent dans le pays, jusqu'au sommet des montagnes, que leurs épis s'agitent comme les arbres du Liban, que les hommes fleurissent dans la ville comme l'herbe des champs. Avec lui paraîtra la fertilité de la terre. Le christianisme a amené et propage la culture sur la terre ; les moines et les solitaires surtout ont converti les solitudes désolées en campagnes fertiles. Songez en même temps à la plénitude des grâces spirituelles que Jésus-Christ a apportées sur la terre. Les hommes mèmes, les citoyens de la nouvelle Jérusalem, de l’Église, se multiplieront d'une manière extraordinaire. 17 Que son nom dure à jamais tant que brillera le soleil, que son nom se propage, qu'on cherche en lui la bénédiction, que toutes les nations le proclament heureux. Voir Genèse 22, 18. 18 Béni soit le Seigneur Dieu, le Dieu d'Israël, qui seul fait des prodiges. Au verset 17 se termine le second livre des Psaumes ; les versets qui suivent forment la doxologie qui se trouve à la fin de chaque livre. 19 Béni soit à jamais son nom glorieux. Que toute la terre soit remplie de sa gloire. Amen. Amen. 20 Fin des prières de David, fils d'Isaï. Saint Jérôme dit à propos de ces paroles : Il est dit que ce Psaume est la fin des Cantiques de David, parce qu’il y a décrit ce qui devait arriver à la fin, l'époque de Jésus-Christ.
Psaume hébreu N°73 (Psaume N°72 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur. Il y a un Asaph qui vivait du temps de David (1 Chroniques 16, 7. Comp. Ps. Hébreux 50). 2 Toutefois j'étais sur le point de fléchir, mon pied a presque glissé. j'ai presque été ébranlé dans mes convictions. 3 Car je m'indignais contre les impies, en voyant le bonheur des méchants. 4 Pour eux, pas de douleurs jusqu'à la mort, leur corps est plein de vigueur. 5 Ils n'ont pas de part au labeur des mortels, ils ne sont pas frappés avec le reste des hommes. 6 Aussi l'orgueil est la parure de leur cou et la violence, la robe précieuse qui les couvre. L'orgueil leur sert de collier, la violence les couvre comme un vêtement. 7 L'iniquité sort de leurs entrailles, les pensées de leur cœur se font jour. Leur cœur est privé de sentiment et d'idées, sans aucune sensibilité, sans retenue. 8 Ils raillent, ils parlent iniquité et violence, ils profèrent des discours hautains. 9 Ils dirigent leur bouche contre le ciel même et leur langue s'exerce sur la terre. Ils parlent des choses du ciel, et même contre ces choses. Ils ont la présomption de parler et de juger de tout ce qui arrive sur la terre. 10 C'est pourquoi mon peuple se tourne de leur côté, il avale l'eau à grands traits. 11 Ils disent : "Comment Dieu saurait-il ? Comment le Très-Haut connaîtrait-il ?" 12 Tels sont les méchants, toujours heureux, ils accroissent leurs richesses. 13 C'est donc en vain que j'ai gardé mon cœur pur, que j'ai lavé mes mains dans l'innocence, 14 tout le jour je suis frappé, chaque matin mon châtiment est là." C'est donc inutilement que j'ai supporté les fatigues qui m'accablent dès le matin, et tout le long du jour. 15 Si j'avais dit : "Je veux parler comme eux", j'aurai trahi la race de tes enfants. Le Chantre sacré se reprend lui-même : Mais je vois que j'avais tort de tenir de pareils propos et de témoigner un tel doute, parce qu'ainsi je m'adjoignais aux impies, et j’abandonnais, je réprouvais vos vrais adorateurs. Ou : parce qu’ainsi je condamnais la manière d'agir des enfants de Dieu, qui, dans leur infortune, comme dans le bonheur des impies, demeurent paisibles, et s’abandonnent en silence à la Providence divine. 16 J'ai réfléchi pour comprendre ces choses, la difficulté a été grande à mes yeux, 17 jusqu'à ce que j'aie pénétré dans le sanctuaire de Dieu et pris garde à leur sort final. 18 Oui, tu les places sur des voies glissantes, tu les fais tomber et ils ne sont plus que ruines. Le Chantre sacré fait voir maintenant combien le bonheur ces impies est trompeur, puisqu'ils tombent subitement, sans qu'ils s’en doutent, dans leur perte. 19 Eh quoi ! En un instant les voilà détruits. Ils sont anéantis, ils disparaissent dans des catastrophes. 20 Comme on fait d'un songe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image. De même que les songes, lorsqu'on est réveillé, se réduisent à rien, de même, dans votre État, vous ferez disparaître leur image, leur existence, qui est semblable à la vaine représentation d’un songe. 21 Lorsque mon cœur s'aigrissait et que je me sentais profondément ému, de zèle contre le bonheur des impies 22 j'étais stupide et sans intelligence, j'étais comme une brute devant toi. je ne comprenais rien à ce qui arrivait aux impies. 23 Mais je serai à jamais avec toi, tu m'as saisi la main droite, 24 par ton conseil tu me conduiras et tu me recevras ensuite dans la gloire. Vous m’avez dirigé par vos conseils, je partagerai votre gloire 25 Quel autre que toi ai-je au ciel ? Avec toi, je ne désire rien sur la terre. 26 Ma chair et mon cœur se consument, le rocher de mon cœur et mon partage, c'est Dieu à jamais. 27 Voici que ceux qui s'éloignent de toi périssent, tu extermines tous ceux qui te sont infidèles. 28 Pour moi, être uni à Dieu, c'est mon bonheur. Dans le Seigneur Dieu je mets ma confiance afin de raconter toutes tes œuvres.
Psaume hébreu N°74 (Psaume N°73 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Pourquoi ô Dieu nous as-tu rejetés pour toujours ? Pourquoi ta colère est-elle allumée contre le troupeau de ton pâturage ? Le Psaume est ainsi intitulé parce qu'il se trouve parmi ceux d’Asaph ; car il ne fut composé, semble-t-il, qu'après la captivité de Babylone, et l’on doit le rapporter soit à la captivité (2 Chroniques 36), durant laquelle le temple fut brûlé (v. 7), soit à la profanation du temple par Antiochus-Épiphane (1 Machabées 1). Le chrétien peut se servir de ce Psaume comme de prière dans les temps de persécution contre l’Église. 2 Souviens-toi de ton peuple que tu as acquis aux jours anciens, que tu as racheté pour être la tribu de ton héritage. Souviens-toi de ta montagne de Sion où tu faisais ta résidence. Souvenez-vous du peuple que vous avez racheté comme la portion de votre héritage dès les temps d’Abraham. 3 Porte tes pas vers ces ruines irréparables, l'ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire. 4 Tes adversaires ont rugi au milieu de tes saints parvis, ils ont établi pour emblèmes leurs emblèmes. 5 On les a vus, pareils au bûcheron, qui lève la cognée dans une épaisse forêt. Les Chaldéens, après s'être emparés de Jérusalem, plantèrent leurs étendards sur les hauteurs, et y mirent les images de leurs dieux. 6 Et maintenant, toutes les sculptures ensemble, ils les ont brisées à coups de hache et de marteau. 7 Ils ont livré au feu ton sanctuaire, ils ont abattu et profané la demeure de ton nom. 8 Ils disaient dans leur cœur : "Détruisons-les tous ensemble." Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints. 9 Nous ne voyons plus nos signes, il n'y a plus de prophète et personne parmi nous qui sache jusqu’à quand Nos cérémonies religieuses, qui sont appelées des signes spirituels, parce qu'elles étaient des figures de vérités plus hautes, des vérités chrétiennes. Les Israélites qui avaient été emmenés en captivité étaient sans prophètes, parce que Jérémie avait été conduit en Égypte. cf.Jérémie 43. 10 Jusqu’à quand, ô Dieu, l'oppresseur insultera-t-il, l'ennemi blasphémera-t-il sans cesse ton nom ? 11 Pourquoi retires-tu ta main et ta droite ? Tire-la de ton sein et détruis-les. Faites usage de votre main puissante et mettez un terme à la désolation 12 Pourtant Dieu est mon roi dès les temps anciens, lui qui a opéré tant de délivrances sur la terre. 13 C'est toi qui as divisé la mer par ta puissance, toi qui as brisé la tête des monstres dans les eaux. C’est vous qui, lors du passage de votre peuple, avez fait de la mer Rouge une terre ferme. 14 C'est toi qui as écrasé les têtes de Léviathan et l'as donné en pâture au peuple du désert. C’est-à-dire aux bêtes féroces. Sur le Léviathan, voir Job 40, 20. 15 C'est toi qui as fait jaillir la source et le torrent, toi qui as mis à sec les fleuves qui ne tarissent pas. Les fleuves stables et réguliers qui ne tarissent pas comme les torrents et les sources grossis par la pluie qui ne font que passer (Voir Josué 3, 15-16). 16 A toi est le jour, à toi est la nuit, c'est toi qui as créé la lune et le soleil. 17 C'est toi qui as fixé toutes les limites de la terre, l'été et l'hiver, c'est toi qui les as établis. 18 Souviens-toi, l'ennemi insulte le Seigneur, un peuple insensé blasphème ton nom. 19 Ne livre pas aux bêtes l'âme de ta tourterelle, n'oublie pas pour toujours la vie de tes pauvres. N’oubliez pas ceux qui continuent à vous louer, ceux que vous affligez. 20 Prends garde à ton alliance car tous les coins du pays sont pleins de repaires de violence. N’oubliez pas l’alliance que vous avez contractée avec les Israélites, promettant de les délivrer de tous leurs ennemis. 21 Que l'opprimé ne s'en retourne pas confus, que le malheureux et le pauvre puissent bénir ton nom. Que le faible ne s’en retourne pas couvert de confusion, que l’affligé et le pauvre louent votre nom. 22 Lève-toi, ô Dieu, prends en main ta cause, souviens-toi des outrages que t'adresse chaque jour l'insensé. 23 N'oublie pas les clameurs de tes adversaires, l'insolence toujours croissante de ceux qui te haïssent.
Psaume hébreu N°75 (Psaume N°74 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. "Ne détruis pas." Psaume d'Asaph. Cantique. Le Psalmiste rend grâces à Dieu pour le secours dont il a favorisé son peuple (v. 2), et il prend du jugement qui a atteint les impies (v. 3-4) occasion de les avertir, et de les rendre à l'avenir attentifs aux jugements de Dieu (5-9). 2 Nous te louons, ô Dieu, nous te louons, ton nom est proche, on raconte tes merveilles. Votre nom : votre assistance est proche 3 "Quand le temps sera venu, je jugerai avec justice. Lorsque le temps sera venu, je ferai éclater mes jugements contre les impies. Au lieu de faire lui-même le récit des merveilles de la délivrance, et de dire de quelle manière Dieu ferait à l’avenir éclater ses jugements, le Chantre sacré fait parler Dieu lui-même, et Dieu déclare qu'il est le juge souverain. 4 La terre est ébranlée avec tous ceux qui l'habitent, moi, j'affermis ses colonnes." Séla. Les expressions énergiques de ces versets se rapportent moins au jugement particulier, des impies individuellement, qu'au jugement général du monde. Comp. 2 Pierre 3, 10. 5 Je dis aux orgueilleux : Ne vous enorgueillissez pas et aux méchants : Ne levez pas la tête. C’est ici le Psalmiste qui parle, et il tire du discours de Dieu la conséquence que les impies ont lieu de redouter le jugement de Dieu. 6 Ne levez pas si haut la tête, ne parlez pas avec tant d'arrogance. 7 Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident, ni du désert des montagnes. Vous n’aurez aucun lieu de refuge, aucun secours contre le jugement de Dieu 8 Non, c'est Dieu qui exerce le jugement, il abaisse l'un et il élève l'autre. 9 Car il y a dans la main du Seigneur une coupe, où bouillonne un vin plein d'aromates. Et il en verse : oui, ils en suceront la lie, ils boiront, tous les méchants de la terre. Dieu est présenté ayant la coupe de sa colère à la main. Les impies boiront sa lie. 10 Et moi, je publierai à jamais, je chanterai les louanges du Dieu de Jacob. 11 Et j'abattrai toutes les cornes des méchants et les cornes du juste seront élevées. J'humilierai l'orgueil des pécheurs, en publiant les châtiments de Dieu, et les justes prendront courage.
Psaume hébreu N°76 (Psaume N°75 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume d'Asaph, cantique. Plusieurs anciens Juifs, la version grecque et la latine rapportent le Psaume à la défaite que l’armée assyrienne éprouva sous Sennachérib (2 Rois 19) ; d'autres, comme saint Augustin, prennent la victoire et l’action de grâces à ce sujet dans un sens général, sans cette application. 2 Dieu s'est fait connaître en Juda, en Israël son nom est grand. 3 Il a son tabernacle à Salem et sa demeure en Sion. Salem (Jérusalem) signifie paix (Genèse, 14, 18) 4 C'est là qu'il a brisé les éclairs de l'arc, le bouclier, l'épée et la guerre. Séla. En effet, toute guerre devait s’éteindre contre la cité de la paix, ne serait-ce qu’à cause de son nom (de ce qu’elle est en elle-même). 5 Tu resplendis dans ta majesté, sur les montagnes d'où tu fonds sur ta proie. Lorsque de votre demeure éternelle vous nous envoyiez votre secours admirable 6 Ils ont été dépouillés, ces héros pleins de cœur, ils se sont endormis de leur sommeil, ils n'ont pas su, tous ces vaillants, se servir de leurs bras. Les incrédules, les impies se sont endormis dans le sommeil de la mort (Ps. Hébreux 13, 4) après que l’Ange les a frappés (2 Rois 19). 7 A ta menace, Dieu de Jacob, char et coursier sont restés immobiles. 8 Tu es redoutable, toi. Qui peut se tenir devant toi, quand ta colère éclate ? 9 Du haut du ciel tu as proclamé la sentence, la terre a tremblé et s'est tue, 10 lorsque Dieu s'est levé pour faire justice, pour sauver tous les malheureux du pays. Séla. 11 Ainsi la fureur de l'homme tourne à la gloire et les restes de la colère. La fureur de l’homme tournera à votre gloire lorsque vous ferez éclater vos derniers châtiments. 12 Faites des vœux et acquittez-les au Seigneur, votre Dieu, que tous ceux qui l'environnent apportent des dons au Dieu terrible. 13 Il abat l'orgueil des puissants, il est redoutable aux rois de la terre.
Psaume hébreu N°77 (Psaume N°76 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, Idithun, psaume d'Asaph. Voir Ps. Hébreux 4. 39. 73. Le Psaume contient les plaintes d’un infortuné privé de toute consolation, mais qui se ranime par le souvenir des bienfaits de Dieu, et conçoit une nouvelle espérance. Le chrétien peut s'en servir comme de prière dans ses heures de désolation. 2 Ma voix s'élève vers Dieu et je crie. Ma voix s'élève vers Dieu, qu'il m'entende. 3 Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur, mes mains sont étendues la nuit sans se lasser, mon âme refuse toute consolation. C’est parce que mon âme a refusé toute consolation, que j'ai cherché, etc. 4 Je me souviens de Dieu et je gémis, je médite et mon esprit est abattu. Séla. je me suis rappelé quelle avait été autrefois sa bonté à mon égard. 5 Tu tiens mes paupières ouvertes et, dans mon agitation, je ne peux parler. 6 Alors je pense aux jours anciens, aux années d'autrefois. Aux années des siècles passés. 7 Je me rappelle mes cantiques pendant la nuit, je réfléchis au dedans de mon cœur et mon esprit se demande : 8 "Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours, ne sera-t-il plus favorable ? 9 Sa bonté est-elle épuisée pour jamais, en est-ce fait de ses promesses pour les âges futurs ? 10 Dieu a-t-il oublié sa clémence, a-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde ?" Séla. 11 Je dis : "Ce qui fait ma souffrance, c'est que la droite du Très-Haut a changé." 12 Je veux rappeler les œuvres du Seigneur, car je me souviens de tes merveilles d'autrefois. Le Chantre sacré s’affermit dans la confiance par la considération des bienfaits dont Dieu a favorisé le peuple d'Israël, bienfaits qu’il fait connaître ici, et il espère. 13 Je veux réfléchir sur toutes tes œuvres et méditer sur tes hauts faits. 14 Ô Dieu, tes voies sont saintes, quel Dieu est grand comme notre Dieu ? 15 Tu es le Dieu qui fait des prodiges, tu as manifesté ta puissance parmi les nations. 16 Par ton bras, tu as délivré ton peuple, les fils de Jacob et de Joseph. Séla. Joseph est mis ici comme chef de tribu, parce qu'il fournit pendant un certain temps des aliments aux Israélites en Égypte. 17 Les eaux t'ont vu, ô Dieu, les eaux t'ont vu et elles ont tremblé, les abîmes se sont émus. Allusion au passage de la mer Rouge (Voir Ps. Hébreux 114-115. Exode 14) 18 Les nuages déversèrent leurs eaux, les nuées firent entendre leur voix et tes flèches volèrent de toutes parts. 19 Ton tonnerre retentit dans le tourbillon, les éclairs illuminèrent le monde, la terre frémit et trembla. 20 La mer fut ton chemin, les grandes eaux ton sentier et l'on ne put reconnaître tes traces. La mer s'est divisée en deux, et, après le passage, elle s’est refermée. 21 Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d'Aaron. C’est pourquoi, comme un troupeau, je m’abandonnerai à votre conduite ; et dans la joie et dans la peine, dans la lumière et dans les ténèbres, je mettrai en vous ma confiance.
Psaume hébreu N°78 (Psaume N°77 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Écoute, ô mon peuple, mon enseignement, prête l'oreille aux paroles de ma bouche. Ce psaume retrace la manière dont Dieu a conduit le peuple d'Israël jusqu'à David ; et le principal dessein du psalmiste, en traçant ce tableau, était de prémunir les Israélites contre la rébellion de leurs pères, et de les rassembler sous David leur roi. 2 Je vais ouvrir ma bouche pour dire des sentences, je publierai les mystères des temps anciens. Je tracerai l'histoire du peuple de Dieu depuis le commencement. Cette histoire est désignée sous le nom de mystères, parce qu’elle contient l'alliance de la grâce voilée sous des figures ; car, dit saint Paul (1 Corinthiens 10, 11), tout ce qui est arrivé en figures aux Juifs, a été écrit pour notre instruction, renferme en soi pour notre instruction, l'esprit de la loi chrétienne. Comp. Matthieu 13, 35. Hébreux 8, 5. 3 Ce que nous avons entendu, ce que nous avons appris, ce que nos pères nous ont raconté, 4 nous ne le cacherons pas à leurs enfants, nous dirons à la génération future, les louanges de Seigneur et sa puissance et les prodiges qu'il a opérés. 5 Il a mis une règle en Jacob, il a établi une loi en Israël, qu'il a enjoint à nos pères d'apprendre à leurs enfants, une règle : le témoignage de sa sagesse et de son amour, à savoir la loi. 6 pour qu'elles soient connues des générations suivantes, des enfants qui naîtraient et qui se lèveraient, pour les raconter à leur tour à leurs enfants. 7 Ainsi ils mettraient en Dieu leur confiance, ils n'oublieraient pas les œuvres de Dieu et ils observeraient ses préceptes, 8 ils ne seraient pas, comme leurs pères, une race indocile et rebelle, une race au cœur volage dont l'esprit n'est pas fidèle à Dieu. Une race dont le cœur ne se dirigeait pas vers Dieu avec simplicité, et qui ne lui est pas demeurée attachée avec constance. 9 Les fils d'Éphraïm, archers habiles à tirer de l'arc, ont tourné le dos au jour du combat, Nos pères, ainsi infidèles et rebelles à Dieu, ont été comme les Éphraïmites qui souvent (Juges 12, 1 et suiv. 1 Rois 12, 13-16), quoique pourvus de bonnes armes, ont lâchement tourné le dos dans la guerre. 10 ils n'ont pas gardé l'alliance de Dieu, ils ont refusé de marcher selon sa loi, 11 ils ont mis en oubli ses grandes œuvres et les merveilles qu'il leur avait montrées. 12 Devant leurs pères, il avait fait des prodiges, au pays de l’Égypte, dans les campagnes de Tanis. Tanis, une ville servant de résidence aux rois d’Égypte (Nombres 13, 23. Isaïe 19, 11. 13). 13 Il ouvrit la mer pour les faire passer, Il retint les eaux dressées comme un monceau. 14 Il les conduisit le jour par la nuée et toute la nuit par un feu brillant. Voir Exode 13, 21. 22. 15 Il fendit les rochers dans le désert et il donna à boire comme des flots abondants. 16 Du rocher il fit jaillir des ruisseaux et couler l'eau par torrents. Voir Exode 17, 6. 4. Nombres 20, 8. 17 Mais ils continuèrent de pécher contre lui, de se révolter contre le Très-Haut dans le désert. 18 Ils tentèrent Dieu dans leur cœur, en demandant de la nourriture selon leur convoitise. Non pour leurs corps, pour apaiser la faim, mais pour la satisfaction des désirs sensuels, de la convoitise de l’âme (Voir Exode 16, 3. Nombres 11, 4-6). 19 Ils parlèrent contre Dieu et dirent : "Dieu pourra-t-il dresser une table dans le désert ? 20 Voici qu'il a frappé le rocher et des eaux ont coulé et des torrents se sont répandus, pourra-t-il aussi nous donner du pain ou bien procurer de la viande à son peuple ?" 21 Le Seigneur entendit et il fut irrité, un feu s'alluma contre Jacob et ta colère s'éleva contre Israël, La colère de Dieu est proprement en nous, dans notre conscience qui est la voix de Dieu, et qui s'élève contre nous lorsque nous faisons le mal. 22 parce qu'ils n'avaient pas eu foi en Dieu et n'avaient pas espéré en son secours. 23 Cependant il commanda aux nuées d'en haut et il ouvrit les portes du ciel, 24 il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir et leur donna le froment du ciel. Malgré leur incrédulité, il ne cessa pas de faire tomber la manne du ciel (Exode 16, 3 et suiv.). 25 Chacun mangea le pain des forts. Il leur envoya de la nourriture à satiété. les forts sont les anges, de même que Ps. Hébreux 103, 20 (Voir Sagesse 16, 20). La manne est appelée le pain des anges, le pain du ciel comme figure de l’adorable sacrement de l'Autel (Jean 6, 31. 49. 50. 1 Corinthiens 10, 3). 26 Il fit souffler dans le ciel le vent d'orient, il amena par sa puissance le vent du midi, 27 il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière et les oiseaux ailés comme le sable des mers. 28 Il les fit tomber au milieu de leur camp, autour de leurs tentes. 29 Ils mangèrent et se rassasièrent à l'excès. Dieu leur donna ce qu'ils avaient désiré. 30 Ils n'avaient pas encore satisfait leur convoitise et leur nourriture était encore à leur bouche, 31 quand la colère de Dieu s'éleva contre eux, il frappa de mort les mieux repus, il abattit les jeunes hommes d'Israël. Les principaux et ceux qui étaient revêtus du pouvoir, lesquels, selon toute apparence, furent les premiers à manifester le désir d'avoir de la chair. 32 Après tout cela, ils péchèrent encore et n'eurent pas foi dans ses prodiges. 33 Alors il dissipa leurs jours comme un souffle et leurs années par une fin soudaine. 34 Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient, ils revenaient, empressés à retrouver Dieu, 35 ils se rappelaient que Dieu était leur rocher et le Dieu Très-Haut leur libérateur. 36 Mais ils le trompaient par leurs paroles et leur langue lui mentait, 37 leur cœur n'était pas ferme avec lui, ils n'étaient pas fidèles à son alliance. 38 Mais lui est miséricordieux, il pardonne le péché et ne détruit pas, souvent il retint sa colère et ne se livra pas à toute sa fureur. 39 Il se souvenait qu'ils n'étaient que chair, un souffle qui s'en va et ne revient plus. 40 Que de fois ils se révoltèrent contre lui dans le désert, ils l'irritèrent dans la solitude. 41 Ils ne cessèrent de tenter Dieu et de provoquer le Saint d'Israël. 42 Ils ne se souvinrent plus de sa puissance, du jour où il les délivra de l'oppresseur, de sa puissance, qu’il fit paraître dans ses actions au jour, etc. 43 où il montra ses prodiges en Égypte, ses actions merveilleuses dans les campagnes de Tanis. 44 Il changea leurs fleuves en sang et ils ne purent boire à leurs ruisseaux. Des Égyptiens 45 Il envoya contre eux le moucheron qui les dévora et la grenouille qui les fit périr. 46 Il livra leurs récoltes à la sauterelle, le produit de leur travail à ses essaims. 47 Il détruisit leurs vignes par la grêle et leurs sycomores par les grêlons. 48 Il abandonna leur bétail à la grêle et leurs troupeaux aux coups de la foudre. 49 Il déchaîna contre eux le feu de son courroux, la fureur, la rage et la détresse, toute une armée d'anges de malheur. 50 Il donna libre carrière à sa colère, il ne sauva pas leur âme de la mort, il livra leur vie à la destruction. 51 Il frappa tous les premiers-nés en Égypte, les prémices de la force sous les tentes de Cham. L’Égypte est, dans la langue Copte, appelée Chémi, du premier père des Égyptiens, Cham. 52 Il fit partir son peuple comme des brebis, il les mena comme un troupeau dans le désert. 53 Il les dirigea sûrement, sans qu'ils eussent rien à craindre et la mer engloutit leurs ennemis. 54 Il les fit arriver jusqu'à sa frontière sainte, jusqu'à la montagne que sa droite a conquise. Dans la Terre promise, qui est désignée sous le nom de montagne, à cause de sa situation. Voir Exode 15, 17. Deutéronome 3, 25 ; et sur Sion (Ps. Hébreux 76, 3) 55 Il chassa les nations devant eux, leur assigna par le sort leur part d'héritage et fit habiter dans leurs tentes les tribus d'Israël. 56 Cependant ils ont encore tenté et provoqué le Dieu Très-Haut et ils n'ont pas observé ses ordonnances. 57 Ils se sont détournés et ont été infidèles comme leurs pères, ils se sont détournés comme un arc trompeur. Un arc trompeur, qui porte à faux, relâché (Voir Osée, 7, 16). 58 Ils l'ont irrité par leurs hauts lieux, ils ont excité sa jalousie par leurs idoles. Les hauts lieux où ils avaient érigé des autels aux idoles (1 Rois 3, 2). Dieu est un Dieu jaloux. De même que l’époux a de la jalousie, et est sans ménagement (Proverbes 6, 24), de même Dieu conçoit de la jalousie (Exode 20, 5) lorsqu'il voit l'infidélité de son peuple, avec lequel il s’est fiancé (Osée 2, 19). 59 Dieu entendit et s'indigna, il prit Israël en grande aversion. 60 Il dédaigna la demeure de Silo, la tente où il habitait parmi les hommes. Le peuple s'étant montré désobéissant, et ayant abandonné Dieu, Dieu cessa d’être présent sur l'Arche sainte à Silo, où fut primitivement dressé le saint tabernacle (Josué 18, 4. 1 Rois 1, 3), ce qui fut cause que l'Arche sacrée put devenir la proie des ennemis (1 Samuel 4, 17). 61 Il livra sa force à la captivité et sa majesté aux mains de l'ennemi. La force et la gloire des Israélites étaient l'Arche d'alliance (1 Rois 4, 21. Ps. Hébreux 132, 8). 62 Il abandonna son peuple au glaive et il s'indigna contre son héritage. 63 Le feu dévora ses jeunes hommes et ses vierges n'entendirent pas le chant nuptial. Le feu de la guerre. 64 Ses prêtres tombèrent par l'épée et ses veuves ne se lamentèrent pas. 65 Le Seigneur se réveilla, comme un homme endormi, pareil au guerrier subjugué par le vin. Durant ces revers et ces calamités, il semblait que le Seigneur soit endormi. Lorsqu'ils furent passés, et que son peuple eut été châtié, il se réveilla, pour ainsi dire, et recueillit ses forces comme un héros à son réveil, lorsque l’ivresse l’a fait tomber dans le sommeil. Les divines Écritures s’expriment avec nous d'une manière humaine. Et de même que le Seigneur a paru sur la terre avec toute la faiblesse humaine, il a pareillement voilé sa pensée sous la pauvreté et la faiblesse du langage humain. 66 Il frappa ses ennemis par derrière, il leur infligea une honte éternelle. 67 Mais il prit en aversion la tente de Joseph et il répudia la tribu d'Éphraïm. Il ne voulut pas que le saint tabernacle demeure à l'avenir à Silo, dans la portion d'Éphraïm, fils de Joseph, en punition de l’infidélité de cette tribu. 68 Il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu'il aimait. 69 Et il bâtit son sanctuaire comme les hauteurs du ciel, comme la terre qu'il a fondée pour toujours. Le Psalmiste a pu dire que la terre et le sanctuaire que Dieu y érigea, étaient affermis pour toujours, parce que c’étaient des types de l'Église et du royaume de Dieu dans le ciel. 70 Il choisit David, son serviteur et le tira des bergeries ; 71 Il le prit derrière les brebis mères, pour paître Jacob, son peuple et Israël, son héritage. 72 Et David les guida dans la droiture de son cœur et il les conduisit d'une main habile. Lorsqu'on fait réflexion au sujet de ce Psaume, il semble que le Chantre sacré n'avait pas uniquement en vue de retracer l’histoire de la conduite du peuple d'Israël : ses lecteurs connaissaient déjà cette histoire ; il se proposait bien plutôt, ce semble, puisqu'il parle de paraboles, de donner les enseignements mystérieux qui sont cachés sous la lettre de l’histoire. Ce qu'il voulait vraisemblablement, était d'apprendre à tous les Israélites à voir dans les destinées et la conduite du peuple tout entier, l’histoire de la vie de chacun d'eux, et à régler là-dessus leurs actions. En effet, comme le peuple d'Israël fut, par le ministère de Moïse, délivré de l’Égypte, de la terre de servitude, et introduit dans la terre promise, de même celui qui entend au fond de son cœur la voix de Dieu qui l‘appelle, est tiré de la terre de servitude, du péché, pourvu qu'il observe sa loi, et que, au milieu du désert de la vie, il ne soit pas incrédule envers Dieu. Il est nourri, dirigé, comme Israël dans toutes ses voies, et introduit dans la patrie, où, sous la houlette pacifique du céleste David, il jouit du repos éternel.
Psaume hébreu N°79 (Psaume N°78 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Ô Dieu, les nations ont envahi ton héritage, elles ont profané ton saint temple, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Le chrétien peut se servir de ce Psaume comme de prière dans les temps où l’Église est en danger. 2 Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel et la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre. 3 Elles ont versé leur sang comme de l'eau tout autour de Jérusalem et personne pour leur donner la sépulture. 4 Nous sommes devenus un objet d'opprobre pour nos voisins, de risée et de moquerie pour ceux qui nous entourent. 5 Jusqu’à quand, Seigneur, seras-tu irrité pour toujours et ta colère s'allumera-t-elle comme le feu ? 6 Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom. 7 Car ils ont dévoré Jacob et ravagé sa demeure. 8 Ne te souviens plus contre nous des iniquités de nos pères. Que ta compassion vienne en hâte au-devant de nous, car notre misère est à son comble. 9 Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom. Délivre-nous et pardonne nos péchés à cause de ton nom. 10 Pourquoi les nations diraient-elles : "Où est leur Dieu ?" Qu'on connaisse parmi les nations et sous nos yeux, la vengeance que tu tires du sang de tes serviteurs, quand il est répandu. 11 Que les gémissements des captifs montent jusqu'à toi. Selon la grandeur de ton bras, sauve ceux qui vont périr. 12 Fais retomber sept fois dans le cœur de nos voisins les outrages qu'ils t'ont faits, Seigneur. 13 Et nous, ton peuple, le troupeau de ton pâturage, nous te rendrons gloire à jamais, d'âge en âge, nous publierons tes louanges.
Psaume hébreu N°80 (Psaume N°79 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis du témoignage, psaume d'Asaph. Le chrétien peut faire usage de ce Psaume comme de prière pour conjurer Dieu de protéger l’Église catholique romaine. 2 Pasteur d'Israël, prête l'oreille, toi qui conduis Joseph comme un troupeau, toi qui trônes sur les Chérubins, parais avec splendeur. Joseph, le bien-aimé de Jacob, est mis ici pour tous ses frères, pour tous les Israélites (Voir Ps. Hébreux 77, 16. 81, 6). 3 Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force et viens à notre secours. Les trois tribus qui sont ici désignées étaient campées les plus près de l'Arche et la suivaient immédiatement dans la marche (Voir Nombres 2, 18 et suiv. 10, 21-24). 4 Ô Dieu, rétablis-nous, fais briller ton visage et nous serons sauvés. 5 Seigneur, Dieu des armées, jusqu’à quand seras-tu irrité contre la prière de ton peuple ? 6 Tu les as nourris d'un pain de larmes, tu les as abreuvés de larmes abondantes. 7 Tu as fait de nous un objet de dispute pour nos voisins et nos ennemis se raillent de nous. La Palestine fut souvent la pomme de discorde entre les Égyptiens et les Assyriens. 8 Dieu des armées, rétablis-nous, fais briller sur nous ton visage et nous serons sauvés. 9 Tu as arraché de l’Égypte une vigne, tu as chassé les nations et tu l'as plantée. Le nom de vigne est donné ici, ainsi qu'en plusieurs autres endroits (Isaïe 5, 2. Jérémie 2, 21. Ézéchiel 17, 6), au peuple d’Israël, comme étant un type de Jésus-Christ, qui se nomme lui-même le cep. 10 Tu as ménagé de la place devant elle, elle a enfoncé ses racines et rempli la terre. Devant les hébreux s’avançait la colonne de feu et de nuée, comme étant l’Ange de l'alliance, le Dieu de la délivrance. Malachie 3, 1. Description de l’expansion du peuple d'Israël dans la terre de Canaan (11, 12), laquelle figurait l’expansion de l’Église chrétienne. 11 Son ombre couvrait les montagnes et ses rameaux les cèdres de Dieu, c’est-à-dire : les arbres les plus hauts. 12 elle étendait ses branches jusqu'à la Mer et ses rejetons jusqu'au Fleuve. La mer Méditerranée. L’Euphrate, jusqu'au bord duquel alla le royaume d'Israël dans le temps de sa plus grande extension (2 Chroniques 9, 26). 13 Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, en sorte que tous les passants la dévastent ? Pourquoi avez-vous retiré au peuple d'Israël sa défense, en sorte qu'il a été dépouillé de ses biens les plus précieux, de sa liberté et de l’exercice de sa religion ? Ce qui fait la défense du peuple, ce sont des princes pieux, fidèles et dévoués à la religion, et des pasteurs et des docteurs zélés. Lorsque Dieu permet que cette défense manque, alors l'ennemi se répand au milieu du peuple et le dépouille de tous ses biens les plus précieux. 14 Le sanglier de la forêt la dévore et les bêtes des champs en font leur pâture. Nabuchodonosor, si l'on rapporte à la prise de Jérusalem par les Chaldéens l’histoire contenue dans le Psaume. 15 Dieu des armées, reviens, regarde du haut du ciel et vois, considère cette vigne. 16 Protège ce que ta droite a planté et le fils que tu t'es choisi. Jetez vos yeux sur votre peuple, qui est ainsi désigné (Osée, 11, 1) comme type de Jésus-Christ, Fils de l'Homme. C'est en effet le sentiment commun des anciens Juifs et des Pères de l’Église, que Jésus-Christ entre, avec le peuple juif, dans le sujet du Psaume. 17 Elle est brûlée par le feu, elle est coupée, devant ton visage menaçant, tout périt. 18 Que ta main soit sur l'homme de ta droite, sur le fils de l'homme que tu t'es choisi. Le peuple est ainsi appelé parce que Dieu lui avait fait serment par sa droite ; ou parce qu'il le conduisait au moyen de sa droite ; ou parce que de tous les peuples c'était lui qui s’approchait le plus de lui ; mais surtout parce qu'il était le type du Fils de Dieu, assis à la droite de son Père (Ps. Hébreux 110, 1 Zacharie 13, 7). 19 Et nous ne nous éloignerons plus de toi. Rends-nous la vie et nous invoquerons ton nom. 20 Seigneur, Dieu des armées, rétablis-nous. Fais briller sur nous ton visage, et nous serons sauvés.
Psaume hébreu N°81 (Psaume N°80 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne. D'Asaph. 2 Chantez avec allégresse en l'honneur de Dieu, notre force, poussez des cris de joie en l'honneur du Dieu de Jacob. 3 Entonnez l'hymne, au son du tambourin, de la harpe harmonieuse et du luth. 4 Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, à la pleine lune, pour le jour de notre fête. Les Hébreux avaient des mois lunaires. Ils célébraient, chaque mois, le premier jour de la nouvelle lune par une fête, afin de sanctifier le commencement du mois, et en général le temps, en élevant leurs regards vers Dieu (Nombres 10, 10). Il est vraisemblablement ici question de la néoménie du mois d’Abib, où la fête de Pâques se célébrait. Ce mois fut depuis appelé Nisan. Abib veut dire épi. Ce nom fut dans le principe donné au premier mois, parce que l'orge était alors en épi. La fête, que le Psalmiste exhorte ici à célébrer, était vraisemblablement la Pâque, car il est marqué v. 6, qu'elle fut établie en Égypte (Exode 12, 1 et suiv.). 5 Car c'est un précepte pour Israël, une ordonnance du Dieu de Jacob. Cette fête 6 Il en fit une loi pour Joseph, quand il marcha contre le pays d’Égypte. J'entends une voix qui m'est inconnue : à savoir, la voix de Dieu leur libérateur, qui les invitait. Au lieu de célébrer par lui-même les merveilles que Dieu opéra lors de sa sortie d’Égypte, et d’exhorter le peuple à l’obéissance, le Chantre sacré fait parler Dieu, et donne ainsi à l’exhortation plus de force. 7 "J'ai déchargé son épaule du fardeau et ses mains ont quitté la corbeille. À la voix de Dieu qui l’appelait pour le délivrer (v. 6), le peuple fut déchargé de ses fardeaux, étant auparavant contraint de porter la corbeille pesante (Exode 1, 14). 8 Tu as crié dans la détresse et je t'ai délivré, je t'ai répondu du sein de la nuée orageuse. Je t'ai éprouvé aux eaux de Mériba. Séla. Dieu, du sein de la nuée tempétueuse, jeta les yeux sur les Égyptiens pour les faire périr (Exode 14, 24. 25). 9 "Écoute, mon peuple, je veux te donner un avertissement, Israël, puisses-tu m'écouter. 10 Qu'il n'y ait pas au milieu de toi de dieu étranger, n'adore pas le dieu d'un autre peuple. 11 "C'est moi, le Seigneur, ton Dieu, qui t'ai fait monter du pays d’Égypte. Ouvre la bouche et je la remplirai. C’est un grand bienfait de vous avoir tirés de l’Égypte, mais dilatez encore vos désirs, vous obtiendrez ce que vous désirerez, pourvu que vous obéissiez à mes commandements. 12 "Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël ne m'a pas obéi. 13 Alors je l'ai abandonné à l'endurcissement de son cœur et ils ont suivi leurs propres conseils. 14 "Ah si mon peuple m'écoutait, si Israël marchait dans mes voies, 15 bientôt je confondrais leurs ennemis, je tournerais ma main contre leurs oppresseurs. 16 "Ceux qui haïssent le Seigneur le flatteraient et la durée d'Israël serait assurée pour toujours. Les ennemis du Seigneur se seraient soumis à lui, et ensuite ils auraient flatté Israël. Les Israélites auraient été éternellement en grâce et dans le bonheur (Voir Ecclésiastique 37, 25-27). 17 Je le nourrirais de la fleur de froment et je le rassasierais du miel du rocher." Si les Juifs avaient connu la visite de Dieu au temps de Jésus-Christ, ils se seraient nourris dans la maison de Dieu de la divine eucharistie, et rassasiés du miel de la sagesse chrétienne. Sois docile, ô chrétien afin que le Seigneur te rassasie de son pur froment et de la sagesse céleste.
Psaume hébreu N°82 (Psaume N°81 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée du Tout-Puissant, au milieu des dieux il rend son arrêt : dans l'assemblée de ceux qui le représentaient dans l'exercice de sa puissance. Sens : Dieu est le maître et l'arbitre des juges et des rois. Le Psaume est un blâme que Dieu adresse à ces juges et à ces rois qui abusent de leur pouvoir. 2 "Jusqu’à quand jugerez-vous injustement et prendrez-vous parti pour les méchants ? Séla. Ceux qui sont revêtus du pouvoir ne veulent pas comprendre qu’une stricte justice envers les peuples est le fondement du repos et du bonheur. 3 "Rendez justice au faible et à l'orphelin, faites droit au malheureux et au pauvre, 4 sauvez le misérable et l'indigent, délivrez-les de la main des méchants. 5 "Ils n'ont ni savoir ni intelligence, ils marchent dans les ténèbres, tous les fondements de la terre sont ébranlés. Parce qu'ils ne comprennent pas cela, tout est sens dessus-dessous, et dans la perturbation. 6 "J'ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut. En ce que vous tenez la place de Dieu, et que vous agissez en son nom (cf. v. 1). Dans saint Jean 10, 34-36, Jésus-Christ applique ce passage à tous les hommes, en tant qu'ils sont sortis de Dieu (Genèse 1, 27). Il n'y a de Fils de Dieu proprement dit que Jésus-Christ qui, pour cette raison, est appelé le Fils unique de Dieu. Jean 1, 14. 18. 3, 16. 18. 1 Jean 4, 9. 7 Cependant, vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme le premier venu des princes." Des tyrans (Augustin, Jérôme). Ayez donc Dieu et votre devoir devant les yeux ; car vous paraîtrez un jour devant mon tribunal. 8 Lève-toi, ô Dieu, juge la terre, car toutes les nations t'appartiennent. Le Psalmiste prend de nouveau la parole, et prie Dieu de se charger lui-même de rendre la justice, puisque les juges oublient leurs devoirs dans leurs fonctions.
Psaume hébreu N°83 (Psaume N°82 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume d'Asaph. Il est difficile de déterminer à quelle histoire ce Psaume se rapporte, car celles qu’on lit 2 Samuel 10. 2 Chroniques 20 ne sont pas d'accord avec son contenu, puisque tous les peuples dont il est fait mention dans le Psaume (v. 7, 8, 9) n'y sont pas nommés. Ce qu'il y a de mieux à faire, c’est de prendre le Psaume pour une prière générale en vue d'obtenir du secours contre les ennemis du royaume de Dieu. Dans cette hypothèse les peuples qui sont désignés dans le Psaume sont mis en général pour les ennemis du peuple de Dieu, ce qui est très juste, puisque, dans une multitude d'occasions, ils se sont montrés animés de dispositions hostiles vis-à-vis du peuple d'Israël. Le chrétien se souviendra des ennemis de l’Église et de la foi. 2 Ô Dieu, ne reste pas dans l'inaction, ne te tais pas et ne te repose pas, ô Dieu. Ne vous retenez pas, Ô Dieu, n’arrêtez pas les effets de vos châtiments. 3 Car voici que tes ennemis s'agitent bruyamment, ceux qui te haïssent lèvent la tête. 4 Ils forment contre ton peuple un dessein perfide, ils conspirent contre ceux que tu protèges. 5 "Venez, disent-ils, exterminons-les d'entre les nations et qu'on ne prononce plus le nom d'Israël." 6 Ils se concertent tous d'un même cœur, contre toi ils forment une alliance, 7 les tentes d'Édom et les Ismaélites, Moab et les Agaréniens, 8 Gébal, Ammon et Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr. 9 Assur aussi se joint à eux et prête son bras aux enfants de Lot. Séla. Tous ces peuples habitaient dans l'Arabie, et menaient une vie nomade et vouée au brigandage. Le mot philistin veut dire, en hébreu, étranger. 10 Traite-les comme Madian, comme Sisara, comme Jabin au torrent de Cison. Madian voir Juges 7, Sisara voir Juges 4, Cison voir Juges 5, 21. 11 Ils ont été anéantis à Endor, ils ont servi d'engrais à la terre. 12 Traite leurs chefs comme Oreb et Zeb et tous leurs princes comme Zébée et Salmana. Voir Juges 7, 25. 8, 21. 13 Car ils disent : "Emparons-nous des demeures de Dieu." Emparons-nous de Jérusalem et de la Terre-Sainte. C'est ainsi que les ennemis de la religion prétendent tout régler à leur gré dans le sanctuaire de la foi et de l’Église. 14 Mon Dieu, rends-les semblables au tourbillon, au chaume qu'emporte le vent. C'est-à-dire qu’ils soient sans consistance, sans stabilité. 15 Comme le feu dévore la forêt, comme la flamme embrase les montagnes, 16 ainsi poursuis-les dans ta tempête, épouvante-les dans ton ouragan. 17 Couvre leurs faces d'ignominie, afin qu'ils cherchent ton nom, Seigneur. Ils vous chercheront, ils vous honoreront, et vivront selon votre loi. C’est là le but que Dieu se propose dans tous ses châtiments ; il veut que le pécheur se convertisse ; mais ce sont surtout l'instabilité, le trouble de l'esprit (v. 14) qui cherche partout la paix, sans la trouver nulle part, le feu que Dieu allume dans la conscience et qui la brûle (v. 15), et la confusion à ses propres yeux et aux yeux du monde (v. 17) qui mènent à Dieu. 18 Qu'ils soient à jamais dans la confusion et l'épouvante, dans la honte et dans la ruine. S’ils ne vous cherchent pas. 19 Qu'ils sachent que toi, ton nom est le Seigneur, tu es seul le Très-Haut sur toute la terre.
Psaume hébreu N°84 (Psaume N°83 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, psaume des fils de Coré. C’est le sentiment commun des exégètes que ce Psaume fut composé durant la fuite de David devant Absalon, lorsque ce roi se trouvait avec ceux qui lui étaient restés fidèles au-delà du Jourdain, éloignés du sanctuaire. Cf. Ps. Hébreux 42. 2 Que tes demeures sont aimables, Seigneur des armées. Le tabernacle formait un espace composé de trois murs en planches, sur lesquelles étaient tendus un tapis de grand prix, et trois autres couvertures. Il était divisé en deux compartiments : le Saint, et le Saint des Saints. Ces compartiments étaient appelés parvis. 3 Mon âme s'épuise en soupirant après les parvis du Seigneur, mon cœur et ma chair tressaillent vers le Dieu vivant. Vers le Dieu qui montre qu'il est vivant par la grâce qui vivifie nos âmes, en sorte que le corps même y participe à sa manière. 4 Le passereau même trouve une demeure et l'hirondelle un nid où elle repose ses petits : tes autels, Seigneur des armées, mon roi et mon Dieu. le passereau trouve sa maison, et l’hirondelle son nid, pour placer ses petits, près de vos autels, Seigneur... Dieu pourquoi ne soupirerais-je pas aussi après eux ? 5 Heureux ceux qui habitent ta maison. Ils peuvent te louer encore. Séla. 6 Heureux les hommes qui ont en toi leur force, ils ne pensent qu'aux saintes montées. 7 Lorsqu'ils traversent la vallée des Larmes, ils la changent en un lieu plein de sources et la pluie d'automne la couvre aussi de bénédictions. Il faut estimer heureux l’homme qui, dans votre maison, est favorisé de votre secours ; cet homme, non-seulement se convertira, mais il ornera son cœur de toutes les vertus, qui peuvent être considérées comme autant de degrés qui conduisent de cette vie pleine de souffrances à la patrie céleste, à laquelle il est destiné (Augustin, Jérôme). 8 Pendant la marche s'accroît la vigueur et ils paraissent devant Dieu à Sion : Ils iront de force en force, jusqu’à ce qu'ils paraissent devant Dieu sur Sion. 9 "Seigneur, Dieu des armées, disent-ils, écoute ma prière, prête l'oreille, Dieu de Jacob." Séla. 10 Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu et regarde la face de ton Oint. Le chrétien rappellera à son souvenir l’Oint par excellence, celui que Dieu a oint d’une onction plus excellente que tous les autres (Ps. Hébreux 45, 8), dans lequel tous les autres sont oints, deviennent oints, chrétiens ; il se souviendra de celui qui intercède pour tous (1 Jean 2, 1), de Jésus-Christ. 11 Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille, je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que d'habiter sous les tentes des méchants. Un jour passé dans la maison de Dieu, vaut mieux, est plus heureux et plus méritoire que mille autres jours que l’on passe dans la dissipation de la vie terrestre. 12 Car le Seigneur Dieu est un soleil et un bouclier, le Seigneur donne la grâce et la gloire, il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'innocence. 13 Seigneur des armées, heureux celui qui se confie en toi.
Psaume hébreu N°85 (Psaume N°84 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. Voir Ps. Hébreux 42. Ce Psaume contient la prière d’un Israélite pour obtenir d'être maintenu dans la faveur divine, après la délivrance de la captivité (vraisemblablement celle de Babylone) (2-8), puis la promesse de la part de Dieu d’accorder cette grâce, à la condition que son peuple lui sera fidèle (9-14). Le chrétien se servira de ce Psaume comme de prière pour obtenir la grâce de la sainteté, après avoir été délivré de l'esclavage du péché. 2 Tu as été favorable à ton pays, Seigneur, tu as ramené les captifs de Jacob, 3 tu as pardonné l'iniquité à ton peuple, tu as couvert tous ses péchés. Séla. 4 Tu as retiré toute ton indignation, tu es revenu de l'ardeur de ta colère. 5 Rétablis-nous, Dieu de notre salut, mets fin à ton sentiment contre nous. Conservez-nous, après notre conversion, dans votre grâce. 6 Seras-tu toujours irrité contre nous, prolongeras-tu ton courroux éternellement ? Voudriez-vous donc nous châtier encore une fois, traiter les enfants comme les pères, et de cette manière laisser votre colère se prolonger de génération en génération ? 7 Ne nous feras-tu pas revenir à la vie, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? 8 Seigneur, fais-nous voir ta bonté et accorde-nous ton salut. 9 Je veux écouter ce que dira le Seigneur Dieu. Il a des paroles de paix pour son peuple et pour ses fidèles, pourvu qu'ils ne retournent pas à leur folie. Il donnera désormais à son peuple la paix, le repos, le bonheur, s'il marche devant lui avec une sainte crainte (v. 10). La prophétie se rapporte aussi au temps plus éloigné qui devait voir naître le prince de la paix, le Messie (Jean 14, 27). 10 Oui, son salut est proche de ceux qui le craignent et la gloire habitera de nouveau dans notre pays. Ceux qui ont le cœur contrit (Ps. Hébreux 34, 19). Faites pénitence, dit Jésus-Christ, le royaume de Dieu est proche. Dieu lui-même sera présent dans les cœurs, et il se rendra un jour visible dans la personne de Jésus-Christ (Jean 1, 14), qui était dès-lors ainsi désigné (Ps. Hébreux 36, 8), parce qu’il était l'Ange de Dieu qui reposait sur l’Arche d'alliance (Exode 25, 22). 11 La bonté et la vérité vont se rencontrer, la justice et la paix s'embrasseront. Dieu continue à parler (v. 9) : la miséricorde et la fidélité deviendront alors, par l’accomplissement des promesses, de plus en plus sensibles, spécialement lorsque viendra le Messie, temps auquel la miséricorde apparaîtra principalement dans la vocation des païens, et la fidélité dans l’admission des Juifs. La justice et la paix se sont réconciliées, en ce que l'amour a mis fin à la vengeance. Plus encore à l’avènement du Christ, dans lequel la justice et l'amour de Dieu se sont manifestés en même temps de la manière la plus parfaite. 12 La vérité germera de la terre et la justice regardera du haut du ciel. La fidélité dans l'accomplissement des promesses s’est montrée encore avec un éclat particulier dans Jésus-Christ qui, étant la vérité éternelle, a pris par son incarnation une existence visible. 13 Le Seigneur lui-même accordera tout bien et notre terre donnera son fruit. Son fruit naturel ; dans le sens plus élevé : Jésus-Christ, Fils de l'homme. 14 La justice marchera devant lui et tracera le chemin à ses pas.
Psaume hébreu N°86 (Psaume N°85 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Prête l'oreille, Seigneur, exauce-moi, car je suis malheureux et indigent. David adressa, semble-t-il, Dieu la prière contenue dans ce Psaume, lorsqu'il était persécuté par Saül. Le chrétien peut la faire pour obtenir du secours contre les tentations et les attaques des ennemis du dedans et du dehors. 2 Garde mon âme car je suis pieux, sauve ton serviteur, ô mon Dieu, il met sa confiance en toi. Pieux c’est à dire je vous suis consacré, je vous appartiens. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je crie vers toi tout le jour. 4 Réjouis l'âme de ton serviteur, car vers toi, Seigneur, j'élève mon âme. 5 Car tu es bon, Seigneur et clément et plein de compassion pour tous ceux qui t'invoquent. 6 Seigneur, prête l'oreille à ma prière, sois attentif à la voix de mes supplications. 7 Je t'invoque au jour de ma détresse et tu m'exauceras. 8 Nul ne t'égale parmi les dieux, Seigneur, rien ne ressemble à tes œuvres. 9 Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur et rendre gloire à ton nom. 10 Car tu es grand et tu opères des prodiges. Toi seul, tu es Dieu. 11 Enseigne-moi tes voies, Seigneur, je veux marcher dans ta fidélité. Attache mon cœur à la crainte de ton nom. 12 Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu et je glorifierai ton nom à jamais. 13 Car ta bonté est grande envers moi, tu as tiré mon âme du fond du schéol. 14 Ô Dieu, des orgueilleux se sont élevés contre moi, une troupe d'hommes violents en veulent à ma vie, sans tenir aucun compte de toi. 15 Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. 16 Tourne vers moi tes regards et aie pitié de moi, donne ta force à ton serviteur et sauve le fils de ta servante. ta force : la force spirituelle qui fait triompher. Le fils de ta servante : celui qui est comme votre esclave-né 17 Signale ta bonté envers moi, que mes ennemis le voient et soient confondus car c'est toi, Seigneur, qui m'assistes et me consoles. Faites-moi la grâce que les choses tournent bien pour moi.
Psaume hébreu N°87 (Psaume N°86 dans la Vulgate) 1 Psaume des fils de Coré. Cantique. Il l'a fondée sur les saintes montagnes. Ce Psaume contient la prophétie qu’un jour Sion sera le centre de la religion qui doit s'étendre dans le monde entier. Ce fut à Jérusalem où Jésus-Christ consomma son sacrifice, que l’Église fut fondée. Jérusalem était bâtie sur trois montagnes ; les appuis spirituels de l’Église sont les apôtres et leurs successeurs (Voir Éphésiens 2, 20). 2 Le Seigneur aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob. Le Seigneur aime la ville de Sion, en tant que l’Église doit en sortir, plus que les autres demeures de Jacob, qui forme la Synagogue. L’Église est comme une cité fortifiée, invincible, éternelle, la Synagogue comme une hutte fragile, transitoire. 3 Des choses glorieuses ont été dites sur toi, cité de Dieu. Séla. Des choses glorieuses, honorables ont été prédites de toi (Voir ce qui suit et Tobie 13, 13-17. Apocalypse 21, 9 et suiv.) 4 "Je nommerai Rahab et Babylone parmi ceux qui me connaissent, voici les Philistins et Tyr, avec l’Éthiopie : c'est là qu'ils sont nés." Je visiterai (c’est Dieu qui parle) l’Égypte et Babylone, c’est-à-dire tous les peuples (les deux peuples qui dominaient alors par leur puissance dans le monde sont mis pour la terre en général), par ma grâce, afin qu'elles se convertissent et qu'elles apprennent à me connaître, moi qui suis le vrai Dieu et la vraie religion. Même les peuples les plus éloignés et les plus hostiles seront reçus dans la Sion nouvelle, l’Église. 5 Et l'on dira de Sion : Celui-ci et celui-là y est né, c'est Lui, le Très-Haut, qui l'a fondée. Tous les hommes sont nés en Sion à une nouvelle vie. 6 Le Seigneur inscrira au rôle des peuples : "Celui-ci est né là." Séla. Le Seigneur comptera (inscrira) ces nouveaux-nés dans le livre où seront marqués les peuples et les princes qui recevront le droit de cité dans sa nouvelle ville. 7 Et chanteurs et musiciens disent : "Toutes mes sources sont en toi." Comme des chantres louant Dieu, tous diront : Tout ce que j’ai de bonheur et de force sont en vous, pour vous.
Psaume hébreu N°88 (Psaume N°87 dans la Vulgate) 1 Cantiques, psaume des fils de Coré. Au maître de chant. A chanter sur le ton plaintif. Cantique d'Héman l'Ezrahite. Il est fait mention d'un chantre appelé Heman en 1 Chroniques 15, 19. 2 Seigneur, Dieu de mon salut, quand je crie la nuit devant toi, 3 que ma prière arrive en ta présence, prête l'oreille à mes supplications 4 car mon âme est rassasiée de maux et ma vie touche au schéol. A l’autre monde, à la mort. Le chrétien en proie à l’affliction fera l’application de ces paroles à l’état de son âme. 5 On me compte parmi ceux qui descendent dans la fosse, je suis comme un homme à bout de forces. 6 Je suis comme délaissé parmi les morts, pareil aux cadavres étendus dans le tombeau, dont tu n'as plus le souvenir et qui sont soustraits à ta main. 7 Tu m'as jeté au fond de la fosse, dans les ténèbres, dans les abîmes. Image de la plus extrême misère. 8 Sur moi s'appesantit ta fureur, tu m'accables de tous tes flots. Séla. 9 Tu as éloigné de moi mes amis, tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur, je suis emprisonné sans pouvoir sortir. 10 Mes yeux se consument dans la souffrance. Je t'invoque tout le jour, Seigneur, j'étends les mains vers toi. 11 Feras-tu un miracle pour les morts, ou bien les ombres se lèveront-elles pour te louer ? Séla. Sera-t-il possible après la mort, selon les lois de la nature, d'après le cours ordinaire de votre Providence, de ressusciter, en sorte que si je viens à mourir, je recouvre la vie et puisse encore vous louer, ce que je ne puis dans le tombeau ? (Voir Ps. Hébreux 6, 6). Le chrétien, dans les souffrances, se souviendra ici (v. 11-13) du délaissement de l'esprit, durant lequel les louanges joyeuses de Dieu cessent, et dont Dieu seul peut délivrer. 12 Publie-t-on ta bonté dans le tombeau, ta fidélité dans l'abîme ? 13 Tes prodiges sont-ils connus dans la région des ténèbres et ta justice dans la terre de l'oubli ? 14 Et moi, Seigneur, je crie vers toi, ma prière va au-devant de toi dès le matin. 15 Pourquoi, Seigneur, repousses-tu mon âme, me caches-tu ton visage ? 16 Je suis malheureux et moribond depuis ma jeunesse, sous le poids de tes terreurs, je ne sais que devenir. Je porte le poids de votre fureur, et je suis dans l’abattement. 17 Tes fureurs passent sur moi, tes épouvantes m'accablent. 18 Comme des eaux débordées elles m'environnent tout le jour, elles m'assiègent toutes ensemble. 19 Tu as éloigné de moi mes amis et mes proches ; mes compagnons, ce sont les ténèbres de la tombe.
Psaume hébreu N°89 (Psaume N°88 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Ethan l'Ezrahite. Il est fait mention de deux Ethan, d’un 1 Chroniques 2, 6. 8, d’un autre 1 Rois 4, 31 ; mais il ne parait pas qu'aucun des deux soit l’auteur du Psaume ; en effet, comme le Chantre sacré vivait dans un temps où la maison de David était tombée en décadence (v. 39-46), ce qui l’engage à demander à Dieu de réédifier cette maison, selon les promesses qu’il en avait faites (2-5 20-38), il semble que le Psaume fut composé dans les temps malheureux qui précédèrent la captivité de Babylone, et peu avant cette captivité. Le chrétien peut penser aux dévastations qui arrivent dans la vigne du Seigneur, et demander à Dieu qu’il daigne, comme il l’a promis, rendre son royaume glorieux sur la terre. 2 Je veux chanter à jamais les bontés de Seigneur, à toutes les générations ma bouche fera connaître ta fidélité. Votre fidélité dans l'accomplissement de vos promesses. 3 Car je dis : La bonté est un édifice éternel, dans les cieux tu as établi ta fidélité. La miséricorde sera édifiée pour l'éternité ; votre miséricorde et votre fidélité seront aussi bien affermis que le ciel. 4 "J'ai contracté alliance avec mon élu, j'ai fait ce serment à David, mon serviteur : Voir 2 Samuel 7, 12. 13. 5 je veux affermir ta race pour toujours, établir ton trône pour toutes les générations." Séla. 6 Les cieux célèbrent tes merveilles, Seigneur et ta fidélité dans l'assemblée des saints. Les cieux : les esprits célestes (Job 5, 1. 15, 15. Zacharie 14, 5). 7 Car qui pourrait, dans le ciel, se comparer au Seigneur ? Qui est semblable au Seigneur parmi les fils de Dieu ? 8 Dieu est terrible dans la grande assemblée des saints, il est redoutable pour tous ceux qui l'entourent. 9 Seigneur, Dieu des armées, qui est comme toi? Tu es puissant, Seigneur, et ta fidélité t'environne. Votre fidélité est autour de vous ; tout autour de vous rend témoignage de votre fidélité. 10 C'est toi qui domptes l'orgueil de la mer, quand ses flots se soulèvent, c'est toi qui les apaises. 11 C'est toi qui écrasas Rahab comme un cadavre, qui dispersas tes ennemis par la force de ton bras. Vous avez blessé Rabab, ce qui peut marquer l’Égypte ou son roi Pharaon. 12 A toi sont les cieux, à toi aussi la terre, le monde et ce qu'il contient, c'est toi qui l'as fondé. 13 Tu as créé le nord et le midi, le Thabor et l'Hermon tressaillent à ton nom. Vous avez également créé l'Occident et l'Orient, et c'est pourquoi ils publient votre nom. Ces deux montagnes, qui sont situées la première à l'occident, la seconde à l'orient de la Palestine, sont mises pour ces deux régions du monde. 14 Ton bras est armé de puissance, ta main est forte, ta droite élevée. 15 La justice et l'équité sont le fondement de ton trône, la bonté et la fidélité se tiennent devant ton visage. 16 Heureux le peuple qui connaît les joyeuses acclamations, qui marche à la clarté de ton visage, Seigneur. Le peuple qui connaît la jubilation, qui sait publier les louanges de Dieu. 17 Il se réjouit sans cesse en ton nom et il s'élève par ta justice. 18 Car tu es sa gloire et sa puissance et ta faveur élève notre force. Ils ont leur force en vous, et c’est pourquoi ils se glorifient en vous. 19 Car du Seigneur vient notre bouclier et du Saint d'Israël notre roi. 20 Tu parlas jadis dans une vision à ton bien-aimé, en disant : "J'ai prêté assistance à un héros, j'ai élevé un jeune homme du milieu du peuple. A savoir David, comme il suit immédiatement. 21 J'ai trouvé David, mon serviteur, je l'ai oint de mon huile sainte. Les rois et les prêtres recevaient l’onction de l'huile sainte, en signe qu'ils avaient besoin d’être revêtus de la force d’en-haut, pour l'exercice de leurs fonctions. Ce que le Prophète dit ici et dans les versets suivants de David, n’est qu'une figure ; dans le sens littéral cela s'applique à Jésus-Christ, dans son exaltation jusqu'au v. 38, et dans son abaissement depuis le v. 39 jusqu'à 52. 22 Ma main sera constamment avec lui et mon bras le fortifiera. 23 "L'ennemi ne le surprendra pas et le fils d'iniquité ne l'emportera pas sur lui. Ses injustes ennemis n’obtiendront pas la domination sur lui. 24 J'écraserai devant lui ses adversaires et je frapperai ceux qui le haïssent. 25 Ma fidélité et ma bonté seront avec lui et par mon nom grandira sa puissance. 26 J'étendrai sa main sur la mer et sa droite sur les fleuves. Je ferai qu’il dominera sur mer et sur terre. 27 "Il m'invoquera : Tu es mon père, mon Dieu et le rocher de mon salut, Voir 2 Samuel 7, 14 ; Ps. Hébreux 2, 7. Jean 1, 18. 28 et moi je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre. Tous les rois sont mes fils (Ps. Hébreux 82, 6) ; mais il aura la prééminence sur tous. 29 Je lui conserverai ma bonté à jamais et mon alliance lui sera fidèle. 30 J'établirai sa postérité pour jamais et son trône aura les jours des cieux. 31 "Si ses fils abandonnent ma loi et ne marchent pas selon mes ordonnances, 32 s'ils violent mes préceptes et n'observent pas mes commandements, 33 je punirai du bâton leurs transgressions et par des coups leurs iniquités, 34 mais je ne lui retirerai pas ma bonté et je ne ferai pas mentir ma fidélité. 35 "Je ne violerai pas mon alliance et je ne changerai pas la parole sortie de mes lèvres. 36 Je l'ai juré une fois par ma sainteté, non, je ne mentirai pas à David. 37 Sa postérité subsistera éternellement, son trône sera devant moi comme le soleil, 38 comme la lune, il est établi pour toujours et le témoin qui est au ciel est fidèle." Séla. Son trône sera aussi éclatant et aussi durable que le soleil et la lune (Voir Ps. Hébreux 72, 5 & 17). 39 Et toi, tu as rejeté et tu as dédaigné et tu t'es irrité contre ton Oint. Le Chantre sacré va maintenant rapprocher de la promesse qu'il a rapportée le triste état présent des choses ; il fait voir dans quelle décadence sont tombées la religion et la royauté, que Dieu lui-mème avait fondée, et de quel opprobre le roi lui-même est couvert (39-46). A ce tableau il rattache ensuite une longue prière pour obtenir du secours, prière que, dès le commencement du psaume, il avait déclaré avec confiance devoir être exaucée. 40 Tu as pris en dégoût l'alliance avec son serviteur, tu as jeté à terre son diadème profané. 41 Tu as renversé toutes ses murailles, tu as mis en ruines ses forteresses. Tout ce qui pouvait protéger le roi. 42 Tous les passants le dépouillent, il est devenu l'opprobre de ses voisins. Dans les derniers temps qui précédèrent la captivité de Babylone, la terre de Palestine, son peuple et son roi étaient sans cesse exposés au pillage des royaumes puissants qui les avoisinaient, et aux insultes de leur orgueil. 43 Tu as élevé la droite de ses oppresseurs, tu as réjoui tous ses ennemis. 44 Tu as fait retourner en arrière le tranchant de son glaive et tu ne l'as pas soutenu dans le combat. 45 Tu l'as dépouillé de sa splendeur et tu as jeté par terre son trône. 46 Tu as abrégé les jours de sa jeunesse et tu l'as couvert d'ignominie. Séla. Les rois, avant la destruction du royaume de Juda, ne régnaient que peu de temps (Voir 2 Rois 33, 31 et suiv.). 47 Jusqu’à quand, Seigneur, te cacheras-tu pour toujours et ta fureur s'embrasera-t-elle comme le feu ? 48 Rappelle-toi la brièveté de ma vie et pour quelle vanité tu as créé les fils de l'homme. Ne nous anéantissez pas ; souvenez-vous que, sans cela, nous ne vivons pas longtemps ; ou l’homme naîtra-t-il inutilement, c’est-à-dire seulement pour souffrir ? Ce n’est pas là assurément ce que votre amour a voulu. Le Chantre sacré en appelle non-seulement à la fidélité de Dieu dans ses promesses, mais encore à son amour. 49 Quel est le vivant qui ne verra pas la mort, qui soustraira son âme au pouvoir du schéol ? Séla. L'enfer marque ici en général le séjour des morts. Qui peut échapper à la puissance de la mort ? Nous sommes tous mortels, apaisez donc votre colère. 50 Où sont, Seigneur, tes bontés d'autrefois, que tu juras à David dans ta fidélité ? 51 Souviens-toi, Seigneur, de l'opprobre de tes serviteurs, souviens-toi que je porte dans mon sein les outrages de tant de peuples nombreux. De l'opprobre que tant de peuples ont fait souffrir à vos serviteurs, et que je ne pourrai ainsi jamais oublier. 52 Souviens-toi des outrages de tes ennemis, Seigneur, de leurs outrages contre les pas de ton Oint. De l'état d'humiliation où il est réduit. 53 Béni soit à jamais le Seigneur. Amen. Amen. C’est là la formule finale par laquelle se termine le troisième livre
Psaume hébreu N°90 (Psaume N°89 dans la Vulgate) 1 Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur, tu as été pour nous un refuge d'âge en âge. Ministre de l’ancienne alliance (Deutéronome 33, 1) et prophète de la nouvelle (Hébreux 3, 5). Suivant saint Jérôme et les anciens Juifs, Moïse aurait composé ce Psaume lorsque le peuple se révolta dans le désert, refusant d'entrer dans le pays de Canaan, et que Dieu, en punition de cette révolte, déclara que tous ceux qui avaient dépassé leur vingtième année mourraient dans le désert, et ne verraient pas la terre promise, Josué et Caleb exceptés (Voir Nombres 14). 2 Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses enfanté la terre et le monde, de l'éternité à l'éternité tu es, ô Dieu. Tout, jusqu'au v. 11 appartient au tableau de l'éternité de Dieu et de la caducité de l’homme. 3 Tu réduis les mortels en poussière et tu dis : "Retournez, fils de l'homme." 4 Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d'hier, quand il passe et comme une veille de la nuit. Ce qu'est par rapport à l'homme un jour qui n'est plus, ou l'espace plus court encore d'une veille de la nuit (Ps. Hébreux 63, 7), qui, lorsqu'elle est écoulée, ne lui paraît qu'un instant, c’est ce que sont mille ans par rapport à Dieu. Image de l'éternité. 5 Tu les emportes, semblables à un songe, le matin, comme l'herbe, ils repoussent. Les hommes. 6 Le matin, elle fleurit et pousse. Le soir, elle se flétrit et se dessèche. 7 Ainsi nous sommes consumés par ta colère et ta fureur nous terrifie. La colère de Dieu contre l'indocilité des Israélites dans le désert fut la cause de leur prompte mort. Il est vrai néanmoins, sans faire cette application, que la colère de Dieu, ou proprement le péché qui la mérite (v. 8), consume la vie de l’homme, et lui fait quitter ce monde avec effroi. 8 Tu mets devant toi nos iniquités, nos fautes cachées à la lumière de ton visage. 9 Tous nos jours disparaissent par ton courroux, nous voyons nos années s'évanouir comme un son léger. 10 Nos jours s'élèvent à soixante-dix ans, et dans leur pleine mesure à quatre-vingts ans et leur splendeur n'est que peine et misère, car ils passent vite et nous nous envolons. 11 Qui comprend la puissance de ta colère et ton courroux, selon la crainte qui t'est due ? 12 Enseigne-nous à bien compter nos jours afin que nous acquérions un cœur sage. 13 Reviens Seigneur, jusqu’à quand ? Aie pitié de tes serviteurs. Jusqu’à quand serez-vous impitoyable ? 14 Rassasie-nous le matin de ta bonté et nous serons tous nos jours dans la joie et l'allégresse. 15 Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d'années que nous avons connu le malheur. 16 Que ton œuvre se manifeste à tes serviteurs, ainsi que ta gloire, pour leurs enfants. Montrez vos œuvres (la puissance que vous avez d'opérer des merveilles) à vos serviteurs, et votre gloire à vos enfants. 17 Que la faveur du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous. Affermis pour nous l'ouvrage de nos mains. Oui, affermis l'ouvrage de nos mains. L’Église met chaque jour, dans l'office ecclésiastique, les paroles des deux derniers versets dans la bouche des prêtres, et elle fait cette prière pour ses ministres, pour le succès de leurs travaux et le salut de ses enfants spirituels.
Psaume hébreu N°91 (Psaume N°90 dans la Vulgate) 1 Celui qui s'abrite sous la protection du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant. Il semble aussi qu'il était chanté à deux chœurs. Le premier chœur chantait les v. 1, 2 ; le second reprenait depuis v. 3-8 ; le premier disait le 1° hémistiche du v.9 ; puis le second continuait depuis le 2° hémistiche du même v. jusqu'au v. 14, où Dieu lui-même prend la parole et parle jusqu'à la fin. 2 Je dis au Seigneur : "Tu es mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie." 3 Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur et de la peste funeste. Du piège des hommes astucieux (Augustin). On habite en sûreté sous la protection du Tout-Puissant. Par la peste, David entend peut-être par-là la peste que Dieu envoya en punition de ses péchés, ou la révolte d’Absalom, ou bien encore en général un malheur quelconque. 4 Il te couvrira de ses ailes, et sous ses plumes tu trouveras un refuge. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. 5 Tu n'auras à craindre ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole pendant le jour, c'est-à-dire ni les attaques ouvertes de vos ennemis. 6 ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui ravage en plein midi. La peste frappe ses victimes en secret, à l’improviste, et comme dans les ténèbres. 7 Que mille tombent à ton côté et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint. 8 De tes yeux seulement tu regarderas et tu verras la rétribution des méchants. 9 Car tu as dit : "Tu es mon refuge, Seigneur." Tu as fait du Très-Haut ton asile. Il y a ici changement de personnes (Voir v. 1, note). 10 Le malheur ne viendra pas jusqu'à toi, aucun fléau n'approchera de ta tente. 11 Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. 12 Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. 13 Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon. Le chrétien se souviendra ici des ennemis de son salut, spécialement des puissances de l’enfer. 14 "Puisqu'il s'est attaché à moi, je le délivrerai, je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom. C’est Dieu qui maintenant prend la parole pour l'entière confirmation de ce qui a été dit. Mon nom : moi, parce que le secours vient de moi. 15 Il m'invoquera et je l'exaucerai. Je serai avec lui dans la détresse. Je le délivrerai et le glorifierai. 16 Je le rassasierai de longs jours et je lui ferai voir mon salut."
Psaume hébreu N°92 (Psaume N°91 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. Pour être chanté le jour, etc. Ce psaume contenant l'éloge de la toute puissance de Dieu, c’est avec raison qu'on le chantait le jour du Sabbat qui, étant le jour du repos, était destiné à louer Dieu de ses œuvres. 2 Il est bon de louer le Seigneur et de célébrer ton nom, ô Très-Haut, 3 de publier le matin ta bonté et ta fidélité pendant la nuit, votre fidélité dans l’accomplissement de vos promesses. 4 sur l'instrument à dix cordes et sur le luth, avec les accords de la harpe. 5 Tu me réjouis, Seigneur, par tes œuvres et je tressaille devant les ouvrages de tes mains. 6 Que tes œuvres sont grandes, Seigneur, que tes pensées sont profondes. 7 L'homme stupide n'y connaît rien et l'insensé ne peut rien y comprendre. 8 Quand les méchants croissent comme l'herbe et que fleurissent tous ceux qui font le mal, c'est pour être exterminés à jamais. La gloire des actions de Dieu éclate surtout par le châtiment des impies. 9 Mais toi, tu es élevé pour l'éternité, Seigneur. 10 Car voici que tes ennemis, Seigneur, voici que tes ennemis périssent, tous ceux qui font le mal sont dispersés. 11 Et tu élèves ma corne, comme celle du buffle, je suis arrosé avec une huile fraîche. Je suis tout baigné d'huile nouvelle (je suis dans l'abondance) (Voir Ps. Hébreux 23, 5). 12 Mon œil se plaît à contempler mes ennemis et mon oreille à entendre les méchants qui s'élèvent contre moi. Je verrai le malheur des méchants, et j’en entendrai parler. 13 Le juste croîtra comme le palmier, il s'élèvera comme le cèdre du Liban. Le pécheur mourra subitement et disparaîtra comme l'herbe tendre ; le juste au contraire fleurira et prendra de l’accroissement comme le palmier ou le cèdre qui, par l'incorruptibilité de leur bois et leur verdure toujours fraîche, se distinguent entre tous les autres arbres. 14 Plantés dans la maison du Seigneur, ils fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ceux qui visitent le temple et y honorent le Seigneur, recevront, à cause de leur piété, une vie impérissable. 15 Ils porteront encore des fruits dans la vieillesse, ils seront pleins de sève et verdoyants, 16 pour proclamer que le Seigneur est juste : il est mon rocher et il n'y a pas en lui d'injustice. Les justes seront une preuve parlante que Dieu est fidèle dans ses promesses, qu'on ne peut lui faire aucun reproche d'injustice relativement au sort des hommes pieux et des impies.
Psaume hébreu N°93 (Psaume N°92 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, il est revêtu de majesté, le Seigneur est revêtu, il est ceint de force, aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas. Le Seigneur s’est, par la création de l'univers, comme revêtu d’un vêtement de gloire ; c'est pourquoi il est le roi de ses créatures, et les fait subsister. Jésus-Christ, créateur de l'humanité régénérée, est environné de gloire ; en lui l’humanité nouvelle ne chancelle pas (Jérôme, Théodoret). 2 Ton trône est établi dès l'origine, tu es dès l'éternité. 3 Les fleuves élèvent, ô Seigneur, les fleuves élèvent leurs voix, les fleuves élèvent leurs flots retentissants. 4 Plus que la voix des grandes eaux, des vagues puissantes de la mer, le Seigneur est magnifique dans les hauteurs. Les phénomènes de la nature les plus violents, le bruit et le tumulte du monde, doivent se soumettre à la vertu merveilleuse du Seigneur, qui est leur roi : ces commotions sont, il est vrai, admirables ; mais la puissance du Seigneur est plus admirable encore. Jésus-Christ fait taire la mer, il domine sur tous ses ennemis (Augustin). 5 Tes témoignages sont immuables, la sainteté convient à ta maison, Seigneur, pour toute la durée des jours. Le pouvoir que vous exercez sur la nature fait que vos commandements, qui rendent témoignage de vous, sont très dignes de foi. Et c’est pourquoi votre maison, vos adorateurs, doivent travailler à devenir saints.
Psaume hébreu N°94 (Psaume N°93 dans la Vulgate) 1 Dieu des vengeances, Seigneur, Dieu des vengeances, parais. Ce n’est pas par le désir du mal d'autrui que le Psalmiste fait cette prière ; il demande seulement que la justice de Dieu se manifeste pour inspirer de la crainte aux méchants et de la consolation aux bons, et que les châtiments servent à la conversion des impies. Ce n’est que dans ces sentiments que le chrétien peut adresser des prières à Dieu contre les ennemis de la religion. En aucun cas il ne lui est permis de souhaiter du mal à ses ennemis privés ; son devoir, au contraire, est de prier pour leur bien et leur conversion. 2 Lève-toi, juge de la terre, rends aux superbes selon leurs œuvres. aux oppresseurs de l’assemblée sainte, du peuple de Dieu. 3 Jusqu’à quand les méchants, Seigneur, jusqu’à quand les méchants triompheront-ils ? 4 Ils se répandent en discours arrogants, ils se glorifient, tous ces artisans d'iniquité. 5 Seigneur, ils écrasent ton peuple, ils oppriment ton héritage, 6 ils égorgent la veuve et l'étranger, ils massacrent les orphelins. 7 Et ils disent : "le Seigneur ne regarde pas, le Dieu de Jacob ne fait pas attention." 8 Comprenez-donc, stupides enfants du peuple. Insensés, quand aurez-vous l'intelligence ? Le Psalmiste exhorte ces hommes superbes à considérer combien leurs dispositions perverses sont contraires à la raison, et à craindre Dieu. 9 Celui qui a planté l'oreille n'entendrait-il pas ? Celui qui a formé l'œil ne verrait-il pas ? 10 Celui qui châtie les nations ne punirait-il pas ? Celui qui donne à l'homme l'intelligence ne reconnaîtrait-il pas ? 11 Le Seigneur connaît les pensées des hommes, il sait qu'elles sont vaines. que leur orgueil ne réussit pas. 12 Heureux l'homme que tu instruis, Seigneur et à qui tu donnes l'enseignement de ta loi, 13 pour l'apaiser aux jours du malheur, jusqu'à ce que la fosse soit creusée pour le méchant. Heureux l’homme qui vit selon les commandements de Dieu ; il jouira de la paix dans l’infortune, et il la supportera avec patience jusqu’à la ruine des pécheurs qui la préparaient pour lui-même. 14 Car le Seigneur ne rejettera pas son peuple, il n'abandonnera pas son héritage, 15 mais le jugement redeviendra conforme à la justice et tous les hommes au cœur droit y applaudiront. Le Chantre sacré exprime ici, ainsi que dans les versets qui suivent, la confiance qu’il a que Dieu le protégera contre les impies. 16 Qui se lèvera pour moi contre les méchants ? Qui me soutiendra contre ceux qui font le mal ? 17 Si le Seigneur n'était pas mon secours, mon âme habiterait bientôt le séjour du silence. le séjour silencieux des morts. 18 Quand je dis : "Mon pied chancelle", ta bonté, Seigneur, me soutient. Quand je suis en danger. 19 Quand les angoisses s'agitent en foule dans ma pensée, tes consolations réjouissent mon âme. à proportion de mes douleurs (Voir 2 Corinthiens 1, 5). 20 A-t-il rien de commun avec toi le tribunal de perdition, qui fait le mal dans les formes légales ? Serez-vous donc aussi comme un juge inique, et me livrerez-vous à mes ennemis, vous qui avez donné des préceptes difficiles, que je n’ai pas cessé d'observer ; ou plutôt ne récompenserez-vous pas la fidélité à suivre vos préceptes, en protégeant contre ses ennemis celui qui les observe ? 21 Ils s'empressent contre la vie du juste et ils condamnent le sang innocent. 22 Mais le Seigneur est ma forteresse, mon Dieu est le rocher où je m'abrite. 23 Il fera retomber sur eux leur iniquité, il les exterminera par leur propre malice, il les exterminera, Seigneur, notre Dieu.
Psaume hébreu N°95 (Psaume N°94 dans la Vulgate) 1 Venez, chantons avec allégresse pour le Seigneur. Poussons des cris de joie vers le Rocher de notre salut. L’Église a mis ce psaume au commencement de l'office ecclésiastique de chaque jour 2 Allons au-devant de lui avec des louanges, faisons retentir des hymnes en son honneur. 3 Car c'est un grand Dieu que le Seigneur, un grand roi au-dessus de tous les dieux. au-dessus de tous les faux dieux des nations. 4 Il tient dans sa main les fondements de la terre et les sommets des montagnes sont à lui. il est le Seigneur de toute la terre. 5 A lui la mer, car c'est lui qui l'a faite, la terre aussi, ses mains l'ont formée. 6 Venez, prosternons-nous et adorons, fléchissons le genou devant le Seigneur, notre Créateur. 7 Car il est notre Dieu et nous, nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau que sa main conduit. Oh si vous pouviez écouter aujourd'hui sa voix. Cet « aujourd’hui » marque le temps de la grâce et du salut, le temps de la miséricorde et de la rémission des péchés, que Jésus-Christ nous a méritée ; il peut aussi être considéré comme le moment uniquement connu de Dieu, où Dieu appelle pour la dernière fois, et après lequel, si l’homme n'écoute pas sa voix, il l'abandonne pour jamais à l'endurcissement de son cœur. 8 N'endurcissez pas votre cœur comme à Mériba, comme à la journée de Massa, dans le désert, Voir Exode 17, 2. 7. Nombres 14, 22 9 où vos pères m'ont tenté, m'ont éprouvé, quoiqu'ils eussent vu mes œuvres. 10 Pendant quarante ans j'eus cette race en dégoût et je dis : « C'est un peuple au cœur égaré et ils n'ont pas connu mes voies. » Voir Exode, 14, 34. 11 Aussi je jurai dans ma colère : « ils n'entreront pas dans mon repos. » dans le pays de Canaan, et dans le repos éternel, la félicité. Cf. Hébreux, 4, 3.
Psaume hébreu N°96 (Psaume N°95 dans la Vulgate) 1 Chantez au Seigneur un cantique nouveau. Chantez au Seigneur, vous habitants de toute la terre Ce Psaume parait avoir été composé à l'occasion de la dédicace du temple relevé de ses ruines, après la captivité de Babylone, comme on le voit en le comparant avec 1 Chroniques 16, il est en très grande partie emprunté d'un chant de David. 2 Chantez au Seigneur, bénissez son nom. Annoncez de jour en jour son salut. 3 Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples. 4 Car le Seigneur est grand et digne de toute louange, il est redoutable par-dessus tous les dieux, 5 car tous les dieux des peuples sont néant. Mais le Seigneur a fait les cieux. L'ennemi du genre humain et ses suppôts profitaient du culte des idoles pour priver Dieu de l'honneur qui lui est dû, et se substituer à lui. Le meurtre, par l'immolation des hommes, l'impudicité et la tromperie qui de tout temps ont accompagné l'idolâtrie, sont des preuves suffisantes que c'était l'esprit impur du mensonge, qui est un homicide depuis le commencement, qui l'animait. 6 La splendeur et la magnificence sont devant lui, la puissance et la majesté sont dans son sanctuaire. Dieu n’entend autour de lui que les louanges des saints, et, par conséquent, des esprits glorieux et célestes. 7 Rendez au Seigneur, famille des peuples, rendez au Seigneur gloire et puissance 8 Rendez au Seigneur la gloire due à son nom. Apportez l'offrande et venez dans ses parvis. Le temple était divisé en plusieurs espaces séparés, qui étaient appelés parvis, et qui étaient des figures de toutes les églises particulières, filles de l'Église mère, et unies par la foi et la charité à l’Église unique, l’Église catholique romaine. Le Prophète, en invitant les peuples à venir dans le nouveau temple, l'image de l’Église, fait allusion au sacrifice non sanglant de nos autels, dans lequel Jésus-Christ s'offre sous les espèces du pain et du vin. 9 Prosternez-vous devant le Seigneur avec l'ornement sacré, tremblez devant lui, vous, habitants de toute la terre. 10 Dites parmi les nations : "le Seigneur est roi, aussi le monde sera stable et ne chancellera pas, il jugera les peuples avec droiture." Jésus-Christ, par ses enseignements, sa croix et ses souffrances, a rétabli le monde déchu dans l'ordre spirituel. 11 Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l'allégresse. Que la mer s'agite avec tout ce qu'elle contient. Tout doit se réjouir du règne du Seigneur, par lequel tout est rétabli dans l'ordre légitime. 12 Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme, que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie, 13 devant le Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice et les peuples selon sa fidélité. Lors de son premier avènement, le Seigneur a jugé le monde par sa doctrine en faisant voir que le monde est dans le mal, et doit se convertir ; à son second avènement (Ps. Hébreux 97, 2-6), il le jugera par la récompense des bons et le châtiment des méchants.
Psaume hébreu N°97 (Psaume N°96 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, que la terre soit dans l'allégresse, que les îles nombreuses se réjouissent. Sujet du Psaume : Nous avons un Roi grand et redoutable ; puissions-nous nous rendre dignes de lui. Les termes du Psaume, dans le sens prochain, peuvent être considérés comme un chant joyeux au sujet de quelque victoire d'Israël ; mais dans leur sens complet, ils s’appliquent à la victoire du Messie, qui, par ses souffrances et sa mort, a reconquis la terre, établi un royaume universel (v. 1) et viendra un jour comme un juge redoutable (2-6), pour séparer les bons des méchants (1-8). Soyons donc bons (9-12). 2 La nuée et l'ombre l'environnent, la justice et l'équité sont la base de son trône. Jésus-Christ viendra, à son second avènement, sur les nuées du ciel (Matthieu 24). Voir Ps. Hébreux 89, 15. 3 Le feu s'avance devant lui et dévore à l'entour ses adversaires. Voir 2 Pierre 3, 19. 2 Thessaloniciens 1, 8. 4 Ses éclairs illuminent le monde, la terre le voit et tremble. 5 Les montagnes se fondent, comme la cire, devant le Seigneur, devant le Seigneur de toute la terre. Voir 2 Pierre 3, 12. 6 Les cieux proclament sa justice et tous les peuples contemplent sa gloire. Toute la nature et les esprits célestes reconnaîtront sa justice, et tous les peuples verront son infinie puissance et sa majesté. 7 Ils seront confondus tous les adorateurs d'images, qui sont fiers de leurs idoles. Tous les dieux se prosternent devant lui. Alors malheur à ceux qui adorent les idoles, qui sont les esclaves de leur ventre, des plaisirs des sens, des satisfactions et des commodités de la vie, et qui se font un Dieu de leur argent et de leurs biens. 8 Sion a entendu et s'est réjouie, les filles de Juda sont dans l'allégresse à cause de tes jugements, Seigneur. Sion : l’assemblée sainte, l’Église. Les filles de Juda : les âmes de Juda, les saints confesseurs. 9 Car toi, Seigneur, tu es le Très-Haut sur toute la terre, tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux. 10 Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal. Il garde les âmes de ses fidèles, il les délivre de la main des méchants. 11 La lumière est semée pour le juste et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. Ce grand Roi apporte la joie aux justes, dont les sentiments envers Dieu sont droits et sincères. 12 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et rendez gloire à son saint nom. Souvenez-vous que c’est lui qui vous sanctifie, et célébrez son amour.
Psaume hébreu N°98 (Psaume N°97 dans la Vulgate) 1 Psaume. Chantez au Seigneur un cantique nouveau car il a fait des prodiges, sa droite et son bras saints lui ont donné la victoire. C'est un chant de triomphe, comme le précédent, une invitation à louer Dieu au sujet du Libérateur et du juge qui doit venir. 2 Le Seigneur a manifesté son salut, il a révélé sa justice aux yeux des nations. 3 Il s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la maison d'Israël. Toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu. Il s'est souvenu des prophéties que, dans son amour, il a fait faire par ses prophètes à Israël relativement au salut à venir. 4 Poussez vers le Seigneur des cris de joie, vous, habitants de toute la terre, faites éclater votre allégresse au son des instruments. 5 Célébrez le Seigneur sur la harpe, sur la harpe et au son des cantiques. 6 Avec les trompettes et au son du cor, poussez des cris de joie devant le Roi, le Seigneur. 7 Que la mer s'agite avec tout ce qu'elle renferme, que la terre et ses habitants fassent éclater leur allégresse. 8 Que les fleuves applaudissent, qu'ensemble les montagnes poussent des cris de joie 9 devant Seigneur car il vient pour juger la terre, il jugera le monde avec justice et les peuples avec équité.
Psaume hébreu N°99 (Psaume N°98 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, les peuples tremblent, il est assis sur les Chérubins, la terre chancelle. 2 Le Seigneur est grand dans Sion, il est élevé au-dessus de tous les peuples. glorieux déjà par sa présence sur l’Arche sainte dans le tabernacle, sur la montagne de Sion ; plus glorieux encore par sa présence corporelle dans les tabernacles de l’Église chrétienne. 3 Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable. Il est saint. Qu'au lieu de se révolter contre lui et contre sa loi, ils rendent gloire à son nom, qui est un nom au-dessus de tous les noms (Philippiens 2, 9). Les mots « il est saint » sont encore répétés deux fois (v. 5, 9), vraisemblablement pour faire comprendre que la sainteté de Dieu est le principal motif qui doit nous porter à l’adorer et à nous sanctifier nous-mêmes. 4 Qu'on célèbre la puissance du Roi qui aime la justice. Tu affermis la droiture, tu exerces en Jacob la justice et l'équité. Dieu fait consister sa gloire à être juste (Théodoret) ; c’est pourquoi nous vivrons saintement, afin de nous voir justifiés par son juste jugement. 5 Exaltez le Seigneur, notre Dieu et prosternez-vous devant l'escabeau de ses pieds. Il est saint. Prosternez-vous devant l’Arche, sur laquelle Dieu était présent, et qui était une figure de nos saints tabernacles. 6 Moïse et Aaron étaient parmi ses prêtres et Samuel parmi ceux qui invoquaient son nom. Ils invoquaient le Seigneur et il les exauçait, Celui qui honore et invoque Dieu comme il faut, est exaucé, ainsi que l’apprend l’histoire des pieux serviteurs de Dieu. 7 il leur parlait dans la colonne de nuée, ils observaient ses commandements et la loi qu'il leur avait donnée. 8 Seigneur, notre Dieu, tu les exauças, tu fus pour eux un Dieu clément et tu les punis de leurs fautes. Vous étiez clément lors même que vous les punissiez de leurs transgressions. 9 Exaltez le Seigneur, notre Dieu et prosternez-vous devant sa montagne sainte car il est saint le Seigneur notre Dieu.
Psaume hébreu N°100 (Psaume N°99 dans la Vulgate) 1 Psaume de louange. Poussez des cris de joie vers le Seigneur, vous, habitants de toute la terre. 2 Servez le Seigneur avec joie, venez en sa présence avec allégresse. L'homme ne peut goûter de joie durable et vraie que dans le service de Dieu. Or, servir Dieu, dit saint Paul, c'est régner, parce que par le service de Dieu on devient maître de soi-même et du monde. Saint Augustin ajoute : Le service de l’homme (lorsqu'il sort des règles) est plein d'amertume et de dégoût ; mais dans le service de Dieu il y a liberté et joie, parce que c’est non la contrainte qui sert, mais l'amour qui naît de la vérité, c’est-à-dire de Jésus-Christ. 3 Reconnaissez que le Seigneur est Dieu. C'est lui qui nous a faits et nous lui appartenons, nous sommes son peuple et le troupeau de son pâturage. 4 Venez à ses portiques avec des louanges, à ses parvis avec des cantiques, célébrez-le, bénissez son nom. 5 Car le Seigneur est bon, sa miséricorde est éternelle et sa fidélité demeure d'âge en âge.
Psaume hébreu N°101 (Psaume N°100 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Je veux chanter la bonté et la justice. C'est toi, Seigneur que je veux célébrer. Votre bonté et votre justice, que je veux pratiquer. 2 Je prendrai garde à la voie de l'innocence. Quand viendras-tu à moi ? Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur, au milieu de ma maison. Je me tiendrai en garde contre le péché, lorsque vous me visiterez, que vous n'éprouverez. 3 Je ne mettrai devant mes yeux aucune action mauvaise. Je hais la conduite perverse, elle ne s'attachera pas à moi. 4 Un cœur faux ne sera jamais le mien, je ne veux pas connaître le mal. 5 Le détracteur qui déchire en secret son prochain, je l'exterminerai. L'homme au regard hautain et au cœur gonflé d'orgueil, je ne le supporterai pas. Je n’aurai pas dans mon entourage des hommes avides d’honneur et de biens. 6 J'aurai les yeux sur les hommes fidèles du pays, pour qu'ils demeurent auprès de moi. Celui qui marche dans une voie intègre sera mon serviteur. Je ne choisirai pour mes conseillers que ceux qui sont fidèles à Dieu et à leur prince. La fidélité envers Dieu est toujours accompagnée de la fidélité envers le prince ; au contraire, les magistrats qui sont sans crainte de Dieu, et qui ne se font pas un point d'honneur d'observer fidèlement l'alliance qu’ils ont contractée avec Dieu, c’est-à-dire leur religion, ne sont jamais de sincères serviteurs des princes. 7 Il n'aura pas de place dans ma maison, celui qui agit avec fourberie. Celui qui profère le mensonge ne subsistera pas devant mes yeux. 8 Chaque matin j'exterminerai tous les méchants du pays, afin de retrancher de la cité du Seigneur tous ceux qui commettent l'iniquité. Le matin était le temps où l’on rendait la justice.
Psaume hébreu N°102 (Psaume N°101 dans la Vulgate) 1 Prière du malheureux, lorsqu'il est accablé et qu'il répand sa plainte devant le Seigneur. Un Israélite, dans son affliction profonde, se plaint à Dieu de l’excès de sa misère (2-12) ; il a l'espoir de voir le rétablissement de Sion réduite en ruines (19-24), et, dans cette espérance, il demande à l’Éternel pour lui-même la prolongation de sa vie, et pour toute la race d’Israël une éternelle existence (25-29). Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans le temps où la religion et les bonnes mœurs sont en décadence, ou dans tout autre affliction : il peut aussi s'en servir comme de Psaume de pénitence, et, dans ce cas, déplorer devant Dieu dans les versets 2-12, sa décadence spirituelle, dans les versets 13-24 espérer sa résurrection et celle de toute l'humanité, et, dans cette espérance, lui demander la prolongation de sa vie, de même que l'éternelle existence des hommes rachetés en général (v. 26-29). 2 Seigneur écoute ma prière et que mon cri arrive jusqu'à toi. 3 Ne me cache pas ton visage, au jour de ma détresse, incline vers moi ton oreille, quand je crie, hâte-toi de m'exaucer. 4 Car mes jours s'évanouissent comme en fumée et mes os sont embrasés comme par un feu. Le Chantre sacré, dans les images qui suivent (4-12), trace le tableau de l'état du peuple d'Israël dans la captivité de Babylone, durant laquelle, près de son entière extinction (4), dans une solitude où l’on n’entendait que ses plaintes (7-8), en butte aux persécutions de ses ennemis (9), il languissait dans l’affliction (10-12). 5 Frappé comme l'herbe, mon cœur se dessèche, j'oublie même de manger mon pain. Frappé par le malheur, j’ai été comme l’herbe soumise à l’ardeur du soleil ou au ver. 6 A force de crier et de gémir, mes os s'attachent à ma chair. Les cris et les plaintes aiguës que je pousse, m'ont réduit à une telle maigreur que mes os sont collés à ma peau (Voir Ps. Hébreux 22, 18. Job 19, 20). 7 Je ressemble au pélican du désert, je suis devenu comme le hibou des ruines. Le pélican vit dans les solitudes marécageuses. Isaïe 34, 11. 8 Je passe les nuits sans sommeil, comme l'oiseau solitaire sur le toit. Aussi abandonné. 9 Tout le jour mes adversaires m'outragent, mes ennemis furieux jurent ma ruine. Ceux qui autrefois, avant la captivité, parlaient de moi (de nous) en termes honorables, m’outragent maintenant par leurs dieux ; ou ils font en mon nom des exécrations contre eux-mêmes, en disant : Si je fais ceci ou cela, qu'il m'arrive ce qui est arrivé aux Juifs. 10 Je mange la cendre comme du pain et je mêle mes larmes à mon breuvage, La cendre est mise ici pour le deuil, parce que dans le deuil on demeurait assis dans la cendre. 11 à cause de ta colère et de ton indignation car tu m'as soulevé et jeté au loin. 12 Mes jours sont comme l'ombre qui s'allonge et je me dessèche comme l'herbe. 13 Mais toi, Seigneur, tu es assis sur un trône éternel et ta mémoire vit d'âge en âge. 14 Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion, car le temps de lui faire grâce, le moment fixé est venu. Plusieurs exégètes croient qu'il est fait ici allusion aux années de la captivité prédites par Jérémie 25, 1, 2, 11, 12. Les soixante-dix années de captivité commencèrent en l’an 606 av. J.-C., vers la fin de la troisième année du règne de Joakim. Le psaume aurait donc été composé vers la fin de cette période. 15 Car tes serviteurs en chérissent les pierres, ils s'attendrissent sur sa poussière. Les pierres de Sion, sa construction, la poussière en laquelle elle fut réduite. 16 Alors les nations révéreront le nom du Seigneur et tous les rois de la terre ta majesté, 17 parce que le Seigneur a rebâti Sion, il s'est montré dans sa gloire. 18 Il s'est tourné vers la prière du misérable, il n'a pas dédaigné sa supplication. 19 Que cela soit écrit pour la génération future et que le peuple qui sera créé célèbre le Seigneur, ce peuple n’est pas seulement les Juifs qui devaient adorer Dieu à Jérusalem après sa reconstruction, mais l'assemblée ou l’Église qui devait se composer de toutes les nations (v. 23), les chrétiens qui sont régénérés (Voir 1 Pierre 1, 23. Jacques 1, 18). 20 parce qu'il a regardé de sa sainte hauteur, parce que le Seigneur a regardé des cieux sur la terre, 21 pour écouter les gémissements des captifs, pour délivrer ceux qui sont voués à la mort, dans le sens prochain, les Israélites qui étaient alors en captivité à Babylone, puis dans le sens plus éloigné, les hommes en général, qui languissent dans l'esclavage du péché, et qui, par l'effet du péché originel, sont voués à la mort (Voir Isaïe 61, 1. Luc 1, 74. Hébreux 2, 15). 22 afin qu'ils publient dans Sion le nom du Seigneur et sa louange dans Jérusalem 23 quand s'assembleront tous les peuples et les royaumes pour servir le Seigneur. 24 Il a brisé ma force sur le chemin, il a abrégé mes jours. 25 Je dis : Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours, toi, dont les années durent d'âge en âge. À l’occasion de ce coup d'œil consolant sur l'avenir que Dieu découvre au Chantre sacré, celui-ci, qui est encore dans ses meilleures années, s’adresse à Dieu et le conjure de le maintenir en vie pour qu’il voie les jours de ces événements consolants, comme il le désire : Faites-moi don de la vie, vous qui vivez éternellement. 26 Au commencement tu as fondé la terre et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. 27 Ils périront, mais toi, tu subsistes. Ils s'useront tous comme un vêtement. Tu les changeras comme un manteau et ils seront changés, 28 mais toi, tu restes le même et tes années n'ont pas de fin. Le ciel ni la terre ne seront pas anéantis, mais seulement changés, transformés, renouvelés (Voir 2 Pierre 3, 10-13. Romains 8, 20-21.) 29 Les fils de tes serviteurs habiteront leur pays et leur postérité sera stable devant toi.
Psaume hébreu N° 103 (Psaume N°102 dans la Vulgate) 1 De David. Mon âme, bénis le Seigneur et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. 2 Mon âme, bénis le Seigneur et n'oublie pas ses nombreux bienfaits. 3 C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies. 4 C'est lui qui délivre ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de miséricorde. 5 C'est lui qui comble de biens tes désirs et ta jeunesse renouvelée a la vigueur de l'aigle. Au lieu de « désir » saint Jérôme traduit : «votre ornement», par où le Psalmiste entend ordinairement l'âme. Qui orne votre âme de la grâce. C'est avec justesse que l'état de nature dans lequel l'homme est privé de la grâce surnaturelle, est comparé au temps de la mue de l’aigle ; de même que l’état surnaturel de l’homme régénéré, au temps où l’aigle reprend ses plumes. Isaïe 40, 31 s'exprime de la même manière : ceux qui espèrent en Dieu refont leurs forces, renouvellent leurs plumes comme l'aigle. 6 Le Seigneur exerce la justice, il fait droit à tous les opprimés. 7 Il a manifesté ses voies à Moïse, ses grandes œuvres aux enfants d'Israël. Sa loi est une preuve de sa miséricorde. 8 Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. 9 Ce n'est pas pour toujours qu'il réprimande, il ne garde pas à jamais sa colère. 10 Il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous châtie pas selon nos iniquités. 11 Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. 12 Autant l'orient est loin de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. 13 Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent. 14 Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. 15 L'homme, ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs. 16 Qu'un souffle passe sur lui, il n'est plus et le lieu qu'il occupait ne le connaît plus. Car le vent passe sur elle (l'herbe), et elle n'est plus, et l’on ne connaît plus le lieu où elle était. Le vent, l'ardeur du vent. 17 Mais la bonté du Seigneur dure à jamais pour ceux qui le craignent et sa justice pour les enfants de leurs enfants, 18 pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements pour les observer. 19 Le Seigneur a établi son trône dans les cieux et son empire s'étend sur toutes choses. 20 Bénissez le Seigneur, vous ses anges, qui êtes puissants et forts et qui exécutez ses ordres, en obéissant à la voix de sa parole. 21 Bénissez le Seigneur vous toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs et qui exécutez sa volonté. 22 Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination. Mon âme, bénis le Seigneur.
Psaume hébreu N°104 (Psaume N°103 dans la Vulgate) 1 Mon âme, bénis le Seigneur. Seigneur, mon Dieu, tu es infiniment grand. Tu es revêtu de majesté et de splendeur. 2 Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau, il déploie les cieux comme une tente. L'Apôtre dit que Dieu habite dans une lumière inaccessible 1 Timothée 6, 16. 3 Dans les eaux du ciel, il bâtit sa demeure, des nuées il fait son char, il s'avance sur les ailes du vent. Dieu a construit sa demeure avec les eaux au-dessus du firmament. L'appartement de dessus se trouvait sur le toit des maisons (Voir 1 Rois 17, 19), et c’est pour cela qu'il est comparé au ciel, séjour de Dieu, qui est au-dessus du firmament. 4 Des vents, il fait ses messagers, des flammes de feu ses serviteurs. Les serviteurs de Dieu ont la promptitude des vents et la force du feu (Voir Hébreux 1, 7). 5 Il a affermi la terre sur ses bases, elle est à jamais inébranlable. 6 Tu l'avais enveloppée de l'abîme comme d'un vêtement, les eaux recouvraient les montagnes. Le Chantre sacré décrit la séparation de la terre d’avec l’eau (Genèse 1, 2. 6. 7) 7 Elles s'enfuirent devant ta menace, au bruit de ton tonnerre, elles reculèrent épouvantées. 8 Les montagnes surgirent, les vallées se creusèrent, au lieu que tu leur avais assigné. 9 Tu poses une limite que les eaux ne franchiront plus, elles ne reviendront plus couvrir la terre. Comme autrefois. Job 38, 10. 10 Il envoie les sources dans les vallées, elles s'écoulent entre les montagnes. 11 Elles abreuvent tous les animaux des champs, les onagres viennent y étancher leur soif. 12 Les oiseaux du ciel habitent sur leurs bords et font résonner leur voix dans le feuillage. 13 De sa haute demeure, il arrose les montagnes, la terre se rassasie du fruit de tes œuvres. De l’appartement de Dieu, c’est-à-dire du milieu des eaux qui se trouvent au-dessus du firmament. 14 Il fait croître l'herbe pour les troupeaux et les plantes pour l'usage de l'homme. Il tire le pain du sein de la terre 15 et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, il lui donne l'huile qui brille sur son visage et le pain qui affermit son cœur. L'huile, comme toutes les substances grasses, était considéré comme donnant du poli et de la beauté. Le Prophète célèbre la libéralité de la providence divine, qui fournit aux hommes non seulement ce qui leur est indispensable, à savoir le pain et les légumes, mais encore ce qui sert à les réjouir et à les parer, comme le vin et l’huile (Théodoret). 16 Les arbres du Seigneur sont pleins de sève et les cèdres du Liban qu'il a plantés. Les arbres de Dieu : les plus grands arbres. 17 C'est là que les oiseaux font leurs nids et la cigogne qui habite dans les cyprès. 18 Les montagnes élevées sont pour les chamois, les rochers sont l'abri des gerboises. 19 Il a fait la lune pour marquer les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher. Les phases et les changements de la lune présentent un moyen très commode pour la division du temps ; de là vient que les anciens peuples, de même que les Hébreux, avaient des années lunaires (Voir Ecclésiastique 43, 6). 20 Il amène les ténèbres et c’est la nuit, aussitôt se mettent en mouvement toutes les bêtes de la forêt. 21 Les lionceaux rugissent après la proie et demandent à Dieu leur nourriture. 22 Le soleil se lève, ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. 23 L'homme sort alors pour son ouvrage et pour son travail jusqu'au soir. 24 Que tes œuvres sont nombreuses, Seigneur. Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens. 25 Voici la mer, large et vaste, là fourmillent sans nombre des animaux petits et grands. 26 Là se promènent les navires et le léviathan que tu as formé pour se jouer dans les flots. le léviathan est mis en général pour un gros animal, un monstre quelconque (Voir Ps. Hébreux 74, 14). Solidement constitué, il joue avec la mer en fureur, sans avoir rien à en craindre. 27 Tous attendent de toi que tu leur donnes la nourriture en son temps. 28 Tu la leur donnes et ils la recueillent. Tu ouvres ta main et ils se rassasient de tes biens. 29 Tu caches ton visage, ils sont dans l'épouvante. Tu leur retire le souffle, ils expirent et retournent dans leur poussière. Le souffle : leur esprit vital ; car toute vie vient de Dieu (Voir Genèse 3, 7. Ecclésiaste 42, 7). 30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la face de la terre. Lorsque vous rendez l’esprit de vie aux choses qui ont été réduites en poussière, elles reçoivent une nouvelle existence, la terre est renouvelée. L'Église applique ces paroles au renouvellement et au changement de l'esprit. 31 Que la gloire du Seigneur subsiste à jamais. Que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres. De ceux qui auront été renouvelés ; parce que ce sont là ceux qui sont bons (Voir Genèse 1, 31). 32 Il regarde la terre et elle tremble. Il touche les montagnes et elles fument. 33 Je veux chanter le Seigneur tant que je vivrai, célébrer mon Dieu tant que j'existerai. 34 Puisse mon cantique lui être agréable. Moi, je mets ma joie dans le Seigneur. 35 Que les pécheurs disparaissent de la terre et que les méchants ne soient plus. Mon âme, bénis le Seigneur. Alléluia. Alléluia, c’est-à-dire « louez Dieu », semble indiquer que c’était là la terminaison du chant du chœur.
Psaume hébreu N°105 (Psaume N°104 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, invoquez son nom, faites connaître parmi les nations ses grandes œuvres. Les quinze premiers versets sont tirés de 1 Chroniques 16, 8. et suiv. Comp. encore Ps. Hébreux 96, 7. 2 Chantez-le, célébrez-le. Proclamez toutes ses merveilles. 3 Glorifiez-vous de son saint nom. Joyeux soit le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur. 4 Cherchez le Seigneur et sa force, ne cessez pas de chercher son visage. Visitez le Seigneur, le temple où il repose sur l’Arche, comme sur son trône. 5 Souvenez-vous des merveilles qu'il a opérées, de ses prodiges et des jugements sortis de sa bouche, 6 race d'Abraham, son serviteur, enfants de Jacob, ses élus. 7 Lui, le Seigneur, est notre Dieu. Ses jugements atteignent toute la terre. Il juge toute la terre, et ses jugements sont partout visibles. 8 Il se souvient éternellement de son alliance, de la parole qu'il a affirmée pour mille générations, 9 de l'alliance qu'il a contractée avec Abraham et du serment qu'il a fait à Isaac. 10 Il l'a érigé pour Jacob en loi, pour Israël en alliance éternelle, 11 disant : "Je te donnerai le pays de Canaan comme la part de ton héritage." Voir Voir Deutéronome 32, 9. Ps. Hébreux 12, 54. 12 Comme ils étaient alors en petit nombre, peu nombreux et étrangers dans le pays, 13 qu'ils allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple, 14 il ne permit à personne de les opprimer et il châtia les rois à cause d'eux : 15 "Ne touchez pas à ceux qui ont reçu mon onction et ne faites pas de mal à mes prophètes." 16 Il appela la famine sur le pays, il les priva du pain qui les soutenait. Voir Genèse 41, 54 ; 42, 1. 17 Il envoya devant eux un homme, Joseph fut vendu comme esclave. 18 On serra ses pieds dans des liens, on le jeta dans les fers, 19 jusqu'au jour où s'accomplit sa prédiction et où la parole de Dieu le justifia. La prophétie qu'il avait faite aux compagnons de sa captivité, à l'échanson et au panetier de Pharaon (Voir Genèse 40, 22-23). 20 Le roi envoya ôter ses liens, le souverain des peuples le mit en liberté. 21 Il l'établit seigneur sur sa maison et gouverneur de tous ses domaines, 22 afin de lier les princes, selon son gré et pour enseigner la sagesse à ses anciens. Après l'explication des songes du roi, Joseph devint l’oracle de toute l’Égypte (Voir Genèse 41, 40 et suiv.). 23 Alors Israël vint en Égypte et Jacob séjourna dans le pays de Cham. Fixa son séjour en Égypte. 24 Dieu accrut grandement son peuple et le rendit plus puissant que ses oppresseurs. 25 Il changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple et usèrent de perfidie envers ses serviteurs. Dieu ne mit pas dans le cœur des Égyptiens la haine et la ruse vis-à-vis des Hébreux ; mais comme il multipliait son peuple, et le comblait de ses bénédictions, les Égyptiens en prirent occasion de porter envie aux Israëlites et de les persécuter. Ce ne fut pas Dieu, dit saint Augustin, qui souffla la haine dans leur cœur, mais il prévit cette haine, et la permit pour l’accomplissement de ses desseins et de ses jugements. 26 Il envoya Moïse, son serviteur et Aaron qu'il avait choisi. 27 Ils accomplirent ses prodiges parmi eux, ils firent des miracles dans le pays de Cham. Ils opérèrent les prodiges que Dieu leur avait ordonné d'opérer. 28 Il envoya des ténèbres et il fit la nuit et ils ne furent pas rebelles à sa parole. Moïse et Aaron ne doutèrent pas de ses paroles. Comp. Nombres 27, 14. 29 Il changea leurs eaux en sang et fit périr leurs poissons. 30 Leur pays fourmilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. 31 Il dit, et vint une nuée d'insectes, des moucherons sur tout leur territoire. 32 Il leur donna pour pluie de la grêle, des flammes de feu dans leur pays. 33 Il frappa leurs vignes et leurs figuiers et brisa les arbres de leur contrée. 34 Il dit, et arriva la sauterelle, des sauterelles sans nombre. 35 Elle dévorèrent toute l'herbe de leur pays, elles dévorèrent les produits de leurs champs. 36 Il frappa tous les premiers-nés de leurs pays, les prémices de toute leur vigueur. Tous les premiers nés, tant des animaux que des hommes. 37 Il fit sortir son peuple avec de l'argent et de l'or et nul dans ses tribus ne chancela. 38 Les égyptiens se réjouirent de leur départ, car la crainte d'Israël les avait saisis. 39 Il étendit la nuée pour les couvrir et le feu pour les éclairer la nuit. 40 A leur demande, il fit venir des cailles et il les rassasia du pain du ciel. 41 Il ouvrit le rocher et des eaux jaillirent, elles coulèrent comme un fleuve dans le désert. 42 Car il se souvint de sa parole sainte, d'Abraham, son serviteur. 43 Il fit sortir son peuple dans l'allégresse, ses élus au milieu des cris de joie. 44 Il leur donna les terres des nations et ils possédèrent le fruit du travail des peuples, 45 à la condition de garder ses préceptes et d'observer ses lois. Alléluia.
Psaume hébreu N°106 (Psaume N°105 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Louez Dieu ! Comp. ce psaume avec les psaumes 77 et 104. 2 Qui dira les hauts faits du Seigneur, qui publiera toute sa gloire ? 3 Heureux ceux qui observent la loi, qui accomplissent la justice en tout temps. 4 Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ta bonté pour ton peuple, visite-moi avec ton secours, Avec votre assistance salutaire 5 afin que je voie le bonheur de tes élus, que je me réjouisse de la joie de ton peuple et que je me glorifie avec ton héritage. A cause du peuple qui est votre héritage (Ps. Hébreux 79, 2), à cause des grandes choses que vous avez opérées en sa faveur. 6 Nous avons péché comme nos pères, nous avons commis l'iniquité, nous avons fait le mal. 7 Nos pères en Égypte n'eurent pas d'égard à tes prodiges, ils ne se souvinrent pas de la multitude de tes grâces, ils se sont révoltés à la mer, à la mer Rouge. 8 Il les sauva pourtant à cause de son nom, pour faire éclater sa puissance. A cause de lui-même, car il est miséricorde et amour. 9 Il menaça la mer Rouge et elle se dessécha et il les fit marcher à travers l'abîme comme dans un désert. Il commanda, avec sa puissance, à la mer Rouge. 10 Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, il les délivra de la main de l'oppresseur. 11 Les flots couvrirent leurs adversaires, pas un seul n'échappa. 12 Ils crurent alors à ses paroles, ils chantèrent ses louanges. 13 Mais ils oublièrent bientôt ses œuvres, ils n'attendirent pas qu'il exécutât ses desseins. Ils n’attendirent pas avec patience que Dieu exécutât ses desseins ; ils se laissèrent déconcerter par les obstacles, et ils ne comprirent pas que c’est à travers les obstacles et les tribulations que les voies de Dieu conduisent au terme. C’est par la patience que nous portons du fruit. 14 Ils furent pris de convoitise dans le désert et ils tentèrent Dieu dans la solitude. 15 Il leur accorda ce qu'ils demandaient, mais il les frappa de dépérissement. Voir Ps 77, 18, 20. 16 Puis ils furent jaloux de Moïse dans le camp et d'Aaron, le saint du Seigneur. 17 La terre s'ouvrit et engloutit Dathan et elle se referma sur la troupe d'Abiron. 18 Le feu dévora leur troupe, la flamme consuma les méchants. 19 Ils firent un veau au mont Horeb, ils se prosternèrent devant une image de métal fondu. 20 Ils échangèrent leur gloire contre la figure d'un bœuf qui mange l'herbe. Leur gloire : le Dieu glorieux, infini. Voir Romains 1, 23. On peut dire d’une certaine manière la même chose de ces chrétiens qui tournent le dos à Dieu, et qui prostituent leur cœur au monde, aux plaisirs et aux richesses et aux honneurs d’ici-bas. 21 Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte, 22 des miracles dans le pays de Cham, des prodiges à la mer Rouge. 23 Il parlait de les exterminer, si Moïse, son élu, ne se fût tenu sur la brèche devant lui, pour empêcher sa colère de les détruire. L'image est prise d’un mur emporté d'assaut auquel on a fait brèche, et où un soldat valeureux se présente pour repousser ceux qui se précipitent dans la place (Voir Ézéchiel 13, 5 ; 22, 30). Ici Dieu est l'ennemi qui veut pénétrer, Moïse, le défenseur qui se tient sur la brèche et demande grâce (Voir Exode 32, 10. 32). Telle est la force de la prière des Saints (Augustin). 24 Ils dédaignèrent la terre de délices, ils ne crurent pas à la parole du Seigneur. Voir Nombres 14, 3. 4. 25 Ils murmurèrent dans leurs tentes et n'obéirent pas à sa voix. 26 Alors il leva la main contre eux, jurant de les faire périr dans le désert, Voir Nombres 14, 28-30. 27 de faire périr leur race parmi les nations et de les disperser en d'autres contrées. Voir Lévitique 26, 33. 28 Ils s'attachèrent à Béelphégor et mangèrent des victimes offertes aux morts. Un dieu de la volupté. Il représentait vraisemblablement le soleil, comme étant la force génératrice de la nature (Voir Nombres 25). Ils mangèrent des victimes des idoles mortes, au lieu de manger des sacrifices du Dieu vivant. 29 Ils irritèrent le Seigneur par leurs actions et un fléau fit irruption parmi eux. Ils furent frappés d’un grand châtiment. 30 Phinées se leva et donna satisfaction et le fléau fut arrêté. 31 Cette action fut imputée à justice, d'âge en âge, à jamais. 32 Ils irritèrent le Seigneur aux eaux de Mériba et Moïse eut à souffrir à cause d'eux 33 car ils aigrirent son esprit et il prononça des paroles inconsidérées. Il douta s’il serait possible à Dieu de faire sortir de l’eau du rocher (Voir Nombres 20, 10). 34 Ils n'exterminèrent pas les peuples que le Seigneur leur avait ordonné de détruire. 35 Ils se mêlèrent aux nations et ils apprirent leurs œuvres. 36 Ils servirent leurs idoles, qui furent pour eux un piège. Une occasion de séduction. 37 Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. Voir Ps. Hébreux 96, 5. Deutéronome 32, 17. Le Chantre sacré veut parler spécialement du culte de Moloch, dans lequel les parents faisaient brûler leurs enfants devant les idoles (Voir Lévitique 18, 21). 38 Ils versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils sacrifiaient aux idoles de Canaan et le pays fut profané par des meurtres. 39 Ils se souillèrent par leurs œuvres, ils se prostituèrent par leurs actions. Ils abandonnèrent Dieu, qui était leur véritable époux, et ils s'attachèrent aux idoles (Voir Exode 34, 16. Lévitique 17, 7). 40 La colère du Seigneur s'alluma contre son peuple et il prit en horreur son héritage. 41 Il les livra entre les mains des nations, ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux. 42 Leurs ennemis les opprimèrent et ils furent humiliés sous leur main. 43 Bien des fois il les délivra, mais ils furent rebelles dans leurs desseins et se perdirent par leurs iniquités. Ils se précipitèrent dans la misère par leurs iniquités. 44 Néanmoins, il regarda leur détresse, lorsqu'il entendit leurs supplications. 45 Il se souvint en leur faveur de son alliance, il eut pitié d'eux selon sa grande bonté 46 et il en fit l'objet de ses miséricordes, devant tous ceux qui les tenaient captifs. Comme devant Cyrus, Darius, etc. (Voir le livre d’Esdras). 47 Sauve nous Seigneur, notre Dieu et rassemble-nous du milieu des nations, afin que nous célébrions ton saint nom et que nous mettions notre gloire à te louer. Les nations qui nous retiennent présentement en captivité. Le psaume fut vraisemblablement composé durant la captivité de Babylone. Le chrétien peut sur ces passages, se souvenir de ses frères que Dieu rassemblera encore un jour du milieu de tous les peuples, afin qu’il n'y ait qu’une seule bergerie et qu’un seul troupeau. 48 Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël, d'éternité en éternité et que tout le peuple dise : Amen. Alléluia. C'est par cette formule de bénédictions que se termine le quatrième livre des Psaumes (Voir Ps. Hébreux 41, 14).
Psaume hébreu N°107 (Psaume N°106 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Dans ce psaume, suivant le sens prochain, les Juifs de retour de la captivité de Babylone rendent grâces à Dieu de ce que, lorsqu'ils étaient bannis (v. 4-7), captifs (v. 10-14), faibles jusqu'à la mort (v. 18-20), battus par la tempête (v. 23-30), il les a délivrés et a comblé de nouveau leur terre de bénédictions (v. 33-43) ; dans le sens plus élevé, c’est l'expression de la reconnaissance de ceux que Jésus-Christ a rachetés de la misère du péché. Le psaume est un hymne divisé en strophes, où les versets 1-3 forment le préambule ; les versets 4-7, 10-14, 18-20, 23-30 les strophes ; les versets 8. 9. 15-17. 21. 22. 31. 32. Le refrain, enfin les versets 33-43 la conclusion générale. 2 Qu'ainsi disent les rachetés du Seigneur, ceux qu'il a rachetés des mains de l'ennemi 3 et qu'il a rassemblés de tous les pays, de l'orient et de l'occident, du nord et de la mer. c’est-à-dire de la mer du Sud, du Midi, comme porte une autre leçon de l’hébreu. Cependant la mer prise pour la région de l'Occident, qu’elle désigne souvent, offre aussi un bon sens, attendu surtout que les contrées septentrionales et occidentales de la terre sont celles où l’Église chrétienne s'est répandue (Voir Isaïe 49, 12). 4 Ils erraient dans le désert, dans un chemin solitaire, sans trouver une ville à habiter. Errer dans le désert est, de même que souffrir la faim et la soif, l'image de la misère. Ils ne trouvaient pas de lieu habité. L'homme est errant dans ce monde aussi longtemps qu'il n’a pas trouvé la cité de Dieu : la cité de la foi, de l'espérance et de la charité, l’Église, qui seule peut apaiser la faim et la soif de son esprit. 5 En proie à la faim, à la soif, ils sentaient leur âme défaillir. 6 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les délivra de leurs angoisses. 7 Il les mena par le droit chemin, pour les faire arriver à une ville habitable. 8 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur du fils de l'homme. C'est le membre de la strophe qui en forme la conclusion. 9 Car il a désaltéré l'âme altérée et comblé de biens l'âme affamée. 10 Ils habitaient les ténèbres et l'ombre de la mort, prisonniers dans la souffrance et dans les fers. Ce sont des images de la captivité. 11 Parce qu'ils s'étaient révoltés contre les oracles de Dieu et qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut, 12 il humilia leur cœur par la souffrance, ils s'affaissèrent et personne ne les secourut. 13 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 14 Il les tira des ténèbres et de l'ombre de la mort et il brisa leurs chaînes. 15 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 16 Car il a brisé les portes d'airain et mis en pièces les verrous de fer. 17 Les insensés par leur conduite criminelle et par leurs iniquités, ils avaient attiré sur eux la souffrance. Les insensés, cela a été à cause de leur conduite coupable, à cause de leurs iniquités, qu'ils ont été affligés. 18 Leur âme avait en horreur toute nourriture et ils touchaient aux portes de la mort. La tristesse était cause qu'ils ne pouvaient plus prendre de nourriture, et ils étaient malades jusqu’à la mort. 19 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 20 Il envoya sa parole et il les guérit et il les fit échapper de leurs tombeaux. Les Pères de l’Église entendent aussi par cette parole le Verbe éternel, la seconde personne en Dieu, que Dieu le Père a envoyé pour notre délivrance (Voir Sagesse 16, 12. Matthieu 8, 8. Jean 1, 14). 21 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 22 Qu'ils offrent des sacrifices d'actions de grâce et qu'ils publient ses œuvres avec des cris de joie. 23 Ils étaient descendus sur la mer dans des navires, pour faire le négoce sur les vastes eaux, Ils étaient comme des marins qui sur la mer ont beaucoup de peine pour conduire leur navire, et courent de grands dangers. Nous ressemblons tous à des voyageurs, qui sur la mer orageuse de cette vie sont exposés à beaucoup de périls, jusqu'à ce que nous entrions dans le port du salut. 24 ceux-là ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles au milieu de l'abîme. Ils ont vu la toute-puissance de Dieu, comme il va suivre : à savoir le pouvoir qu’il a de soulever et d’apaiser la tempête. 25 Il dit et il fit lever un vent de tempête qui souleva les flots de la mer. 26 Ils montaient jusqu'aux cieux, ils descendaient dans les abîmes, leur âme défaillait dans la peine. 27 Saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre et toute leur sagesse était anéantie. 28 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les tira de leurs angoisses. 29 Il changea l'ouragan en brise légère et les vagues de la mer se turent. 30 Ils se réjouirent en les voyant apaisées et le Seigneur les conduisit au port désiré. 31 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 32 Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple et qu'ils le célèbrent dans le conseil des anciens. 33 Il a changé les fleuves en désert et les sources d'eau en sol aride. 34 Le pays fertile en plaine de sel à cause de la méchanceté de ses habitants. Un sol empreint de sel est stérile (Voir Deutéronome 29, 23. Genèse 13, 10. Juges 9, 45). 35 Il a fait du désert un bassin d'eau et de la terre aride un sol plein de sources. Le sens des versets 33-35 est : Dieu, à cause de nos péchés, a désolé et dépeuplé notre pays ; maintenant il l'a repeuplé. S. Augustin et S. Jérôme font l'application de ce passage à la synagogue judaïque, et à l'Église formée des païens. La première fut au début abondamment arrosée, mais plus tard elle devint aride ; au contraire la dernière était au commencement faible et à peine visible ; mais avec le temps elle se distingua par sa fécondité, et fut riche en eaux vivifiantes. Nous habitons présentement dans le sein de cette Église arrosée des eaux divines (Jean 4, 10) ; mais prenons garde de ne pas tomber par notre faute dans l’aridité et la stérilité des Juifs ; et si la corruption de notre cœur arrête l'effusion salutaire des eaux vivifiantes de l’Esprit-Saint, tournons nos yeux vers la bonté et la puissance de celui qui change les déserts en mer, et la terre aride en sources d'eau vive. 36 Il y établit les affamés et ils fondèrent une ville pour l'habiter. 37 Ils ensemencèrent des champs et ils plantèrent des vignes et ils recueillirent d'abondantes récoltes. 38 Il les bénit et ils se multiplièrent beaucoup et il ne laissa pas diminuer leurs troupeaux. 39 Ils avaient été réduits à un petit nombre et humiliés, sous l'accablement du malheur et de la souffrance. Dans le temps de la captivité. 40 Il avait répandu la honte sur leurs princes, il les avait fait errer dans des déserts sans chemins. Dieu avait répandu le mépris sur les princes, et les avait fait errer dans des lieux vastes et déserts, où il n’y avait pas de chemin, c’est-à-dire ils flottaient indécis par un défaut absolu de courage et de conseil. 41 Mais il a relevé le malheureux de la misère et il a rendu les familles pareilles à des troupeaux. Il les a rendus aussi nombreux que des troupeaux de brebis (Augustin, Théodoret). 42 Les hommes droits le voient et se réjouissent et tous les méchants ferment la bouche. Tous les méchants demeureront muets de confusion. 43 Que celui qui est sage prenne garde à ces choses et qu'il comprenne les bontés du Seigneur. Qui méditera sur les voies et la conduite de Dieu, telles qu’elles apparaissent dans l’histoire de tous les peuples et de la vie propre de chacun ? Celui qui le fait apprendra à connaître et à admirer la grandeur de la miséricorde et de la bonté de Dieu.
Psaume hébreu N°108 (Psaume N°107 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume de David. Ce psaume est composé de fragments tirés de Ps. Hébreux 57, 8-12, et Ps. 60, 7-14, avec de légers changements. Le Chantre sacré s'engage à louer Dieu au sujet de la rédemption de tous les peuples (4, 7) par sa miséricorde et sa vérité (5) ; cette rédemption aura lieu, parce que Dieu a promis la réunion des nations à son peuple (8-9) et l’assujettissement du paganisme (11). 2 Mon cœur est affermi, ô Dieu, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. Debout, ma gloire. Ma gloire : mon âme, c'est-à-dire de toute mon âme (Voir Ps. Hébreux 66, 9). 3 Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe, que j'éveille l'aurore. 4 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 5 Car ta bonté s'élève au-dessus des cieux et ta fidélité jusqu'aux nuages. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre 7 afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie, j'aurai Sichem en partage, je mesurerai la vallée de Succoth. 9 Galaad est à moi, à moi Manassé, Éphraïm est l'armure de ma tête et Judas mon sceptre. 10 Moab est le bassin où je me lave, sur Édom je jette ma sandale, sur la terre des Philistins je pousse des cris de joie." 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu qui ne sortais plus avec nos armées ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°109 (Psaume N°108 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Dieu de ma louange, ne garde pas le silence Ce que, dans ce psaume, David prédit dans le sens prochain contre ses ennemis et spécialement contre l’un d’eux (peut-être Doëg, cf. 1 Samuel 21, 7), est, dans un sens plus complet, une prophétie du Christ contre les ennemis de sa domination, spécialement contre Judas (Act. 1, 20. Jean 17, 12). Augustin, Théodoret. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière au nom de l’Église, et louer ainsi les justes jugements dont Dieu frappe ses ennemis, qui ne veulent pas revenir à de meilleurs sentiments. 2 car la bouche du méchant, la bouche du perfide, s'ouvre contre moi. Ils parlent contre moi avec une langue de mensonge, 3 ils m'assiègent de paroles haineuses et ils me font la guerre sans motif. 4 En retour de mon affection, ils me combattent et moi, je ne fais que prier. David priait ; ainsi fit Jésus-Christ encore sur la croix, nous apprenant par là comment nous devons répondre à la calomnie et à la haine par une prière unanime et fervente, afin de ne pas succomber sous le mal, mais de vaincre le mal par le bien. 5 Ils me rendent le mal pour le bien et la haine pour l'amour. 6 Mets-le au pouvoir d'un méchant et que l'accusateur se tienne à sa droite. Établissez sur les pécheurs un maître puissant et dur. Il ne faut pas voir dans les versets qui vont suivre 6-19, des malédictions qui auraient leur principe dans un cœur avide de vengeance ; ni David ni Jésus-Christ (v. 4-5) n'avaient un cœur ainsi fait ; mais une prophétie que Dieu allait faire éclater les châtiments dont il a menacé dans la loi ses ennemis qui ne voudraient pas se corriger. Quelques exégètes comptent dans ces versets trente sortes de châtiments, correspondant aux trente pièces d'argent, au prix desquelles Judas vendit le Seigneur. 7 Quand on le jugera, qu'il sorte coupable et que sa prière soit réputée péché. Que sa prière pour demander pardon (laquelle est faite sans la grâce de Dieu, sans une humilité et une sincérité véritable), ne serve qu'à irriter encore davantage son juge. Ce fut ce qui arriva à Judas d'après Matthieu 27, 4. 8 Que ses jours soient abrégés et qu'un autre prenne sa charge. Voir Actes 1, 20. 9 Que ses enfants deviennent orphelins, que son épouse soit veuve. 10 Que ses enfants soient vagabonds et mendiants, cherchant leur pain loin de leurs maisons en ruines. 11 Que le créancier s'empare de tout ce qui est à lui et que les étrangers pillent ce qu'il a gagné par son travail. Que le créancier qui lui a prêté de l’argent prenne ses biens en gage. 12 Qu'il n'ait personne qui lui garde son affection, que nul n'ait pitié de ses orphelins. 13 Que ses descendants soient voués à la ruine et que leur nom soit effacé à la seconde génération. 14 Que l'iniquité de ses pères reste en souvenir devant le Seigneur et que la faute de leur mère ne soit pas effacée. 15 Qu'elles soient toujours devant le Seigneur et qu'il retranche de la terre leur mémoire. Que leurs fautes restent présentes aux yeux du Seigneur, que le souvenir de chaque pécheur soit effacé. 16 Parce qu'il ne s'est pas souvenu d'exercer la miséricorde, parce qu'il a persécuté le malheureux et l'indigent et l'homme au cœur brisé pour le faire mourir. le Chantre sacré et ceux qui lui ressemblent : dans le sens plus élevé Jésus-Christ qui, pauvre lui-même, a prêché l’Évangile aux pauvres. 17 Il aimait la malédiction, elle tombe sur lui. Il dédaignait la bénédiction, elle s'éloigne de lui. Il a maudit le pauvre ; que la malédiction retombe pareillement sur lui. 18 Il s'est revêtu de la malédiction comme d'un vêtement, comme l'eau elle entre au-dedans de lui, et comme l'huile elle pénètre dans ses os. Sous les images du vêtement dont on se revêt, de l'eau que l’on boit, puis de l’huile dont on s'oint, le Chantre sacré veut figurer la force de la malédiction qui s’empare du méchant, pénètre pour ainsi dire dans sa chair et dans son sang, et ne l'abandonne jamais (Chrysostome, Théodoret). 19 Qu'elle soit pour lui le vêtement qui l'enveloppe, la ceinture qui ne cesse de l'entourer. La malédiction. 20 Tel soit, de la part du Seigneur le salaire de mes adversaires et de ceux qui parlent méchamment contre moi. 21 Et toi, Seigneur Dieu, prends ma défense à cause de ton nom, dans ta grande bonté, délivre-moi. 22 Car je suis malheureux et indigent et mon cœur est blessé au-dedans de moi. Voir Matthieu 26, 38. 23 Je m'en vais comme l'ombre à son déclin, je suis emporté comme la sauterelle. Je coule mes jours au milieu des embûches de mes ennemis. 24 A force de jeûne, mes genoux chancellent et mon corps est épuisé de maigreur. 25 Je suis pour eux un objet d'opprobre, ils me regardent et hochent de la tête. Voir Ps. Hébreux 22, 8. 26 Secours-moi, Seigneur, mon Dieu Sauve-moi dans ta bonté. Jésus-Christ pria son Père de le délivrer de la mort, c'est-à-dire de le ressusciter du tombeau, comme l’Apôtre le dit Hébreux 5, 7. 27 Qu'ils sachent que c'est ta main, que c'est toi, Seigneur, qui l'a fait. 28 Eux, ils maudissent, mais toi tu béniras, ils se lèvent, mais ils seront confondus et ton serviteur sera dans la joie. 29 Mes adversaires seront revêtus d'ignominie, ils seront enveloppés de leur honte comme d'un manteau. 30 Mes lèvres loueront hautement le Seigneur, je le célébrerai au milieu de la multitude 31 car il se tient à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le condamnent. Il le défend comme son avocat.
Psaume hébreu N°110 (Psaume N°109 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur a dit à mon Seigneur : "Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds." Dans ce psaume est célébré un roi glorieux, que Dieu a admis à partager l'exercice de sa puissance (v. 4, 2), qui, environné de saints combattants (v. 3), possède non seulement la dignité de roi, mais encore celle de grand Prêtre, à la manière de Melchisédech (v. 4), et terrasse (v. 5, 6), par sa force irrésistible, qu'il a puisée dans la pauvreté et les afflictions (v. 7), ceux qui ne veulent pas se soumettre à sa domination. Ce roi glorieux ne peut être que le Messie, et c'est ce que croyaient d’un accord unanime les anciens Juifs, comme il résulte de Matthieu 22, 43. Marc 12, 36. Luc 20, 42, où Jésus suppose cette croyance, et démontre aux Juifs de son temps, par ce psaume, que le Messie devait avoir une nature au-dessus de la nature humaine. De même que Jésus-Christ dans les passages cités, les Apôtres, Actes 2, 34, 36. 5, 31. 1 Corinthiens 15, 25. Éphésiens 1, 20. Hébreux 7, 17, ainsi que les Pères et toute l’Église chrétienne, ont pareillement de tout temps entendu ce psaume du Messie. David étant l’auteur du psaume, comme le dit le titre, et lui, qui se trouvait au plus haut degré de la grandeur humaine, en appelant ici un autre son Seigneur, ce dernier ne peut dès lors être aucun autre personnage que le Messie (Théodoret). Jésus concluait en outre de là contre les Juifs, que le Messie avait une dignité surhumaine. C’est la coutume en Orient que les rois fassent asseoir à leur droite ceux à qui ils confient leur autorité. Le Dieu qui est assis à la droite de Dieu est donc le dépositaire de la puissance divine. L’escabeau de tes pieds : Dominez avec la plénitude de ma puissance, jusqu'à ce que je vous aie assujettisse tous vos ennemis (Voir 1 Corinthiens 15, 25. Hébreux 10, 12-13). On foulait aux pieds les ennemis vaincus, et l'on en faisait ainsi comme l'escabeau de ses pieds (Voir Josué 10, 24-25) 2 Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis. Votre domination sortira de Sion. Jésus-Christ souffrit à Jérusalem la mort de la croix, et la croix fut le sceptre dont les bras s’étendirent victorieux vers les extrémités du monde (Voir Isaïe 2, 3. Michée 4, 2). Tous les complots, tous les artifices, toutes les persécutions de ses ennemis ne pourront faire obstacle à son règne ; loin de là, ils contribueront à son établissement (Augustin). 3 Ton peuple accourt à toi au jour où tu rassembles ton armée, avec des ornements sacrés. Du sein de l'aurore vient à toi la rosée de tes jeunes guerriers. Lorsque vous vous montrerez dans votre puissance (que vous vous avancerez au combat), alors les vôtres se rassembleront d'eux-mêmes autour de vous avec la parure de dispositions et d'actions saintes. Comme les gouttes de rosée tombent sur la terre à l'aube du jour, ainsi se rassemblera en nombre infini l'humanité rajeunie et renouvelée, pour soutenir avec vous le combat contre vos ennemis. 4 Le Seigneur l'a juré, il ne s'en repentira pas : "Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech." Vous êtes, non pas simplement le roi de mon royaume, mais encore mon grand Prêtre éternel. Non comme Aaron, qui immolait des animaux, et n'était que prêtre, mais comme Melchisédech, qui offrit du pain et du vin, et qui était en même temps roi et prêtre. (Voir Hébreux 5, 6. 6, 20. 7, 1. et suiv.) 5 Le Seigneur, est à droite. Il brisera les rois au jour de sa colère. Le Messie, ô Dieu, est à votre droite, etc. Par le Seigneur qui est assis à la droite, on ne peut entendre ici que le Messie, attendu qu’il est pareillement désigné de la même manière v. 1, et que l’assujettissement des rois lui est attribué en cet endroit, comme dans d’autres (Voir Ps. Hébreux 2, 9). Dans l’hébreu le mot du texte est Adonaï « Seigneur »; c’est un des noms de Dieu, dans lequel se trouve une indication de la divinité du Messie. 6 Il exerce son jugement parmi les nations, tout est rempli de cadavres, il brise les têtes de la terre entière. Comp. Ps. Hébreux 2, 9. Jésus-Christ triomphe de tous ses ennemis ; et parce qu'ils sont divers, il les défait au moyen de diverses armes. Il bat les ennemis de la lumière par la puissance de sa lumière ; ceux qui marchent contre lui et contre ses adeptes avec la puissance terrestre, il les bat également par la puissance du bras séculier ce que l'on peut entendre spécialement des derniers temps (Voir Apocalypse 19, 11-21). 7 Il boit au torrent sur le chemin, c'est pourquoi il relève la tête. Il boira d’abord de l’eau bourbeuse et mauvaise de l’affliction, et par cette humiliation il arrivera à la gloire (Voir Ps. Hébreux 22, 23. Ps. 69, 15. Matthieu 26, 39. Luc 24, 26). (Chrysostome, Théodoret, Augustin).
Psaume hébreu N°111 (Psaume N°110 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Je veux louer le Seigneur de tout mon cœur. BETH. Dans la réunion des justes et dans l'assemblée. Ce psaume commence dans le texte hébreu, à chaque membre de verset, par une lettre différente de l’alphabet, et c'est pourquoi on l’appelle alphabétique. 2 GHIMEL. Grandes sont les œuvres du Seigneur. DALETH. Recherchées pour tous les délices qu'elles procurent. Elles sont si exquises, que les hommes pieux ne peuvent rien souhaiter de meilleur. 3 HÉ. Son œuvre n'est que splendeur et magnificence. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. Il a laissé un souvenir de ses merveilles. HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant. Il a établi sa mémoire par ses actions merveilleuses. 5 TETH. Il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. YOD. Il se souvient pour toujours de son alliance. Il a donné à ses adorateurs, aux Israélites, la nourriture, la manne merveilleuse dans le désert, laquelle était une figure de l'adorable sacrement de l'autel. Que le chrétien se souvienne ici de ce divin mystère, et qu'il en loue Dieu, spécialement parce qu'il renferme en soi les mystères sacrés de la nativité, de la passion et de la mort de Jésus-Christ, et qu'il a servi de sceau à l'alliance nouvelle de la grâce (Augustin, Théodoret). 6 CAPH. Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres. LAMED. En lui livrant l'héritage des nations. Il a fait éclater la gloire de ses œuvres, en donnant aux Israélites les possessions des Chananéens, et plus encore, en associant les nations aux Juifs, et en les réunissant tous en une seule et unique famille de Dieu. 7 MEM. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice. NUN. Tous ses commandements sont immuables. Tout ce que Dieu fait et dit est vrai et juste. Les préceptes de Dieu (les prescriptions de la foi et des mœurs) sont immuables, réglés sur les lois immuables de la vérité et de la justice. 8 SAMECH. Affermis pour l'éternité. AÏN. Faits selon la vérité et la droiture. 9 PHÉ. Il a envoyé la délivrance à son peuple. TSADÉ. Il a établi pour toujours son alliance. QOPH. Son nom est saint et redoutable. 10 RESCH. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. SCHIN. Ceux-là sont vraiment intelligents, qui observent sa loi. THAV. Sa louange demeure à jamais.
Psaume hébreu N°112 (Psaume N°111 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Heureux l'homme qui craint le Seigneur. BETH. Qui met toute sa joie à observer ses préceptes. Selon la tradition pieuse, les prophètes Aggée et Zacharie, qui revinrent avec les Juifs de la captivité de Babylone, se servirent de ce Psaume. C’est un Psaume alphabétique comme le précédent. 2 GHIMEL. Sa postérité sera puissante sur la terre. DALETH. La race des justes sera bénie. 3 HÉ. Il a dans sa maison bien-être et richesse. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits. HETH. Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste. Dans les ténèbres de l’infortune l'homme pieux trouve les consolations dont il a besoin, et une lumière suffisante, en considérant qu’il y a un Dieu miséricordieux et juste ; car lors même qu'il éprouve quelquefois un sort fâcheux, il sait néanmoins que Dieu ne peut pas permettre qu'il lui arrive rien qu'il n’aurait pas mérité par ses péchés, et qui ne serait pas pour son plus grand bien, parce que Dieu est l’amour et la justice même. 5 TETH. Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête. YOD. En justice il fait prévaloir sa cause. Voir Deutéronome 15, 8. 6 CAPH. Car il ne sera jamais ébranlé. LAMED. Le juste laissera une mémoire éternelle. 7 MEM. Il ne craint pas les funestes nouvelles. NUN. Son cœur est ferme, confiant dans le Seigneur. 8 SAMECH. Son cœur est inébranlable, il ne craint pas. AÏN. Jusqu’à ce qu'il voie ses ennemis abattus. 9 PHÉ. Il sème l'aumône, il donne à l'indigent. TSADÉ. Sa justice subsiste à jamais. QOPH. Sa corne s'élève avec gloire. La récompense de sa justice. Sa puissance sera élevée par les honneurs. 10 RESCH. Le méchant le voit et s'irrite. SCHIN. Il grince des dents et l'envie le consume. THAV. Le désir des méchants périra.
Psaume hébreu N°113 (Psaume N°112 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur. Vous, serviteurs de Dieu (Jérôme). Saint Augustin, saint Athanase et d’autres traduisent : enfants, et ils entendent les chrétiens qui, parce qu’ils ont été régénérés (1 Pierre 2, 2), sont ici exhortés à louer l’auteur de leur salut, notre Seigneur Jésus-Christ. 2 Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais. 3 Du lever du soleil jusqu'à son couchant, loué soit le nom du Seigneur. 4 Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, sa gloire est au-dessus des cieux. 5 Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ? Il siège dans les hauteurs 6 et il regarde en bas, dans les cieux et sur la terre. Il a tant de condescendance, qu'il abaisse ses regards sur tout ce qui est petit. C'est aux humbles dans le ciel et sur la terre, à ceux qui ne s’attribuent rien, et qui attendent tout de Dieu seul, que Dieu donne sa grâce. 7 Il relève le malheureux de la poussière, il retire le pauvre du fumier, 8 pour les faire asseoir avec les princes, avec les princes de son peuple. C’est ainsi que Joseph, Moïse, David, Daniel et beaucoup d’autres furent élevés de l’abaissement le plus profond au plus haut degré d'honneur. Pareillement Dieu nous élève tous tant que nous sommes de la fange du péché sur le trône des Anges (Jérôme, Théodoret). 9 Il donne une demeure à la stérile de la maison, il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Alléluia. Ce fut ce qui arriva à l'égard de Sara, de Rébecca, d’Anne et à d’autres.
Psaume hébreu N°114 (Psaume N°113 dans la Vulgate) 1 Quand Israël sortit d’Égypte, quand la maison de Jacob s'éloigna d'un peuple barbare, Le Psaume rappelle le secours dont Dieu favorisa les Israélites lors de la sortie d’Égypte (1-8), et il fonde là-dessus la prière qu'il fait à Dieu de continuer, pour sa propre gloire, à se montrer secourable, et comme le Dieu vivant, en opposition aux idoles mortes (Ps. Hébreux 115, 1-8) ; enfin il espère ce secours avec confiance (Ps. Hébreux 115, 9-18). 2 Juda devint son sanctuaire, Israël son domaine. Juda fut son peuple saint, qu'il avait séparé pour lui-même d’entre les nations, pour le sanctifier, et réparer en lui la rédemption de l’humanité tout entière (Voir Exode 19, 5-6). 3 La mer le vit et s'enfuit, le Jourdain retourna en arrière. Voir Exode 14. Josué 3. 4 Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux. Toute la nature trembla (comp. Nahum, 1, 5. Habacuc 3, 6.), spécialement le mont Sinaï (Exode 19, 18. Jérôme, Théodoret). 5 Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? 6 Qu'avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers et vous, collines, comme des agneaux ? 7 Tremble, ô terre, devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob, 8 qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux. Voir Nombres 20, 8. 10.
Psaume hébreu N°115 (Psaume N°113, v.1-18 dans la Vulgate) 1 Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité. 2 Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? » Vous avez, Ô Dieu favorisé notre sortie d’Égypte au moyen de vos opérations miraculeuses ; soyez donc encore présentement notre secours, non à cause de nous, qui sommes dépourvus de tout mérite, mais à cause de votre nom, de vous-même, afin que votre clémence et votre vérité dans l’accomplissement de vos promesses, par lesquelles vous nous avez secourus et nous secourez encore, soient universellement reconnues, et que vous soyez vous-même glorifié comme le Dieu vivant, en opposition avec les dieux morts des nations. 3 Notre Dieu est dans le ciel. Tout ce qu'il veut, il le fait. 4 Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. 5 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 6 Elles ont des oreilles et n'entendent pas, elles ont des narines et ne sentent pas. 7 Elles ont des mains et ne touchent pas, elles ont des pieds et ne marchent pas, de leur gosier elles ne font entendre aucun son. 8 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font et quiconque se confie à elles. Que tous ceux qui fabriquent les idoles, et ceux qui les honorent, soient dépourvus de sentiment comme les idoles (Voir Sagesse, 13, 10 et suiv.). 9 Israël, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 10 Maison d'Aaron, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. La maison d'Aaron désigne l’état sacerdotal, la maison d'Israël l'état laïque. De tout temps la véritable Église a été une société composée d'éléments divers. 11 Vous qui craignez le Seigneur, mettez votre confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 12 Le Seigneur s'est souvenu de nous, il bénira. Il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron, 13 il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits avec les grands. 14 Que le Seigneur multiplie sur vous ses faveurs, sur vous et sur vos enfants. 15 Soyez bénis du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. 16 Les cieux sont les cieux du Seigneur, mais il a donné la terre aux fils de l'homme. 17 Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, ceux qui descendent dans le lieu du silence. 18 Mais nous, nous bénirons le Seigneur, dès maintenant et à jamais. Alléluia. Viens à mon secours, ô mon Dieu car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. L'enfer, l’autre monde (Nombres 16, 30-33), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l'égard des bons, ce n'était pas, comme séjour avant d'être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n'était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d'être triste, en ce qu'il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l'enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu.
Psaume hébreu N°116 (Psaumes N°114 et 115 dans la Vulgate) 1 Je l'aime, car le Seigneur entend ma voix, mes supplications. Le Psaume ne fait pas connaître quels étaient les dangers dont le Chantre sacré fut délivré. Le chrétien se souviendra des dangers que court son salut. 2 Car il a incliné vers moi son oreille et toute ma vie, je l'invoquerai. 3 Les liens de la mort m'entouraient et les angoisses du schéol m'avaient saisi, j'étais en proie à la détresse et à l'affliction. Les angoisses du schéol : de l’autre monde. 4 Et j'ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, sauve mon âme. » 5 Le Seigneur est miséricordieux et juste, notre Dieu est compatissant. 6 Le Seigneur garde les faibles, j'étais malheureux et il m'a sauvé. 7 Mon âme, retourne à ton repos car le Seigneur te comble de biens. Sois de nouveau tranquille, après avoir triomphé du danger. 8 Oui, tu as sauvé mon âme de la mort, mon œil, des larmes, mes pieds, de la chute. 9 Je marcherai encore devant le Seigneur, dans la terre des vivants. Désormais, après avoir été délivré, je m'efforcerai, par ma conduite sur la terre, de me rendre agréable au Seigneur. Je le servirai désormais en paix. Ps. Hébreux 56, 13. 10 J'ai confiance, alors même que je dis : « je suis malheureux à l'excès. » J'ai cru à Dieu, qui a promis d'aider ses adorateurs sincères. C’est pourquoi je n'ai pas hésité, dans l'espérance que Dieu viendrait à mon secours, spécialement qu’il me délivrerait des périls qui me menaçaient. J'ai cru et j'ai manifesté ma foi par mes paroles. Saint Paul 2 Corinthiens 4,13. Romains 10, 10, fait l'application de ces paroles à la profession extérieure de la foi en général. Comp. Luc 12, 8. 11 Je disais dans mon abattement : « Tout homme est menteur. » J'ai dit dans le trouble de mon esprit (Jérôme) : Tout secours humain est trompeur et ne peut inspirer de confiance ; je ne me reposerai que sur Dieu, qui est fidèle, et à qui on peut se confier (Basile, Jérôme, Augustin). 12 Que rendrai-je au Seigneur pour tous ses bienfaits à mon égard. 13 J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom du Seigneur. Je prendrai le calice d'action de grâces, et je le boirai en louant et en célébrant Dieu. Dans les festins que l’on célébrait à la suite de l’oblation des sacrifices d'action de grâces (v. 14), on faisait passer à la ronde un calice appelé calice d'action de grâces, et dont on buvait pour honorer et louer Dieu. Le chrétien, par ces paroles, s'engage à offrir le très suave sacrifice d'action de grâces, le saint sacrifice de la Messe, et de célébrer les bienfaits qu'il y reçoit de Dieu. 14 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur en présence de tout son peuple. 15 Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses fidèles. Il m'a délivré, parce que la mort de ses saints n’est pas pour lui une chose indifférente, mais importante. 16 Ah Seigneur, parce que je suis ton serviteur, ton serviteur, fils de ta servante, tu as détaché mes liens. Le fils d’une de vos servantes, et né dans votre maison, par conséquent un esclave perpétuel ; car les enfants des esclaves, qui étaient nés dans la maison, étaient à perpétuité esclaves de leur maître (Voir Ps. Hébreux 86, 16). Mes liens : Le Chantre sacré peut avoir ici en vue la captivité de Babylone, ou bien encore des souffrances improprement dites en général, comme par exemple l'esclavage du péché, qui est ce dont le chrétien doit se souvenir. 17 Je t'offrirai un sacrifice d'actions de grâces et j'invoquerai le nom du Seigneur. 18 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur, en présence de tout son peuple, 19 dans les parvis de la maison du Seigneur, dans ton enceinte, Jérusalem. Alléluia.
Psaume hébreu N°117 (Psaume N°116 dans la Vulgate) 1 Nations, louez toutes le Seigneur, peuples, célébrez-le tous ce psaume était, semble-t-il, chanté par tout le peuple au commencement ou à la fin de l’office divin, ou comme chant intermédiaire après certains hymnes et certaines fonctions sacrées. Tous les peuples y sont exhortés à louer Dieu, pour le remercier du bienfait de la rédemption. Voir Romains 15, 11. 2 car sa bonté pour nous est grande et la vérité du Seigneur subsiste à jamais. Alléluia. La miséricorde fut le partage des nations, la vérité (c'est-à-dire la fidélité dans l’accomplissement des promesses) le partage des Juifs ; car, ainsi que nous l’apprend saint Paul, Romains 15, 8-12, les païens furent appelés par pure miséricorde, les Juifs par miséricorde et par suite des promesses qui leur avaient été faites.
Psaume hébreu N°118 (Psaume N°117 dans la Vulgate) Au départ de la procession. 1 Célébrez le Seigneur car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Suivant la croyance des anciens Juifs, le témoignage des Pères de l'Église, des Apôtres et même de Jésus-Christ (Marc 12, 10. Luc 20, 17. Actes 4, 11), ce psaume est un cantique d'action de grâces du Messie au sujet de sa glorieuse délivrance des souffrances qu'il a eu à endurer. Il commence par exhorter tous les hommes à remercier Dieu (1-4) ; il déclare que sa confiance n'a pas été confondue (5-18), qu’il entrera triomphant dans la maison du Seigneur (19-21), où son assemblée sainte l’accueillera avec des cris de joie (22-26), et célébrera ce jour solennel par des sacrifices et des prières d'action de grâces (26-29). Comme tout chrétien doit reproduire en lui, d’une manière plus ou moins parfaite, la vie de Jésus-Christ, chacun peut se faire l'application de ce psaume, et s'approprier les sentiments du divin Maître. 2 Qu'Israël dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 3 Que la maison d'Aaron dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 4 Que ceux qui craignent le Seigneur disent : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » Pendant le trajet. 5 Du sein de ma détresse j'ai invoqué le Seigneur : le Seigneur m'a exaucé et m'a mis au large. Voyez Ps. Hébreux 18, 19. Jésus-Christ est passé de l’affliction dans la joie. 6 Le Seigneur est pour moi, je ne crains rien, que peuvent me faire des hommes ? Si Dieu est avec moi, que peuvent me faire les hommes ? Le chrétien peut aussi en même temps penser à la nature corrompue de l’homme. 7 Le Seigneur est pour moi parmi ceux qui me secourent, je verrai la ruine de ceux qui me haïssent. 8 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur que de se confier aux hommes. 9 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur, que de se confier aux princes. 10 Toutes les nations m'environnaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Par la vertu du Seigneur j'en ai triomphé. Jésus-Christ a trouvé de la résistance parmi les peuples, mais il les a tous vaincus, et les vaincra encore à l'avenir. Tout chrétien pieux peut, par le nom du Seigneur, être vainqueur de tous ses ennemis. 11 Elles m'environnaient et m'enveloppaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. 12 Elles m'environnaient comme des abeilles, elles s'éteignent comme un feu d'épines, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Les abeilles sont une image de la persécution la plus violente (Voir Deutéronome 1, 44). Elles m'ont persécuté avec grand bruit, mais sans persistance, semblables au feu qui est dans les épines ; il s’enflamme promptement et fait grand bruit, mais il s'éteint aussi promptement. 13 Tu me poussais violemment pour me faire tomber, mais le Seigneur m'a secouru. Toutes les souffrances que l'on a fait endurer à Jésus ont été non pour sa perte, mais pour son exaltation auprès de son Père. C’est ainsi que l'Église, son corps mystique, sort triomphante des épreuves et des persécutions qu'on lui suscite et de même tout vrai chrétien, comme membre de son corps. 14 Le Seigneur est ma force et l'objet de mes chants, il a été mon salut. 15 Des cris de triomphe et de délivrance retentissent dans les tentes des justes. La droite du Seigneur a déployé sa force. 16 La droite du Seigneur est élevée, la droite du Seigneur a déployé sa force. 17 Je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur. 18 Le Seigneur m'a durement châtié, mais il ne m'a pas livré à la mort. Le chef, arrivé devant le temple. Il m'a châtié, il m'a fait souffrir la mort pour les péchés de mes frères ; mais, loin de m'abandonner à la mort, il m'a glorieusement ressuscité. Le chrétien se souviendra de sa résurrection spirituelle. 19 Ouvrez-moi les portes de la justice, afin que j'entre et que je loue le Seigneur. Les prêtres. Ouvrez-moi, vous prêtres, les portes du temple. Jésus-Christ a ouvert de trois manières les portes de la justice. Il entra sensiblement dans le temple de Jérusalem (Matthieu 21, 9), ce qui n’était qu'une figure de son entrée dans les deux autres temples d’un ordre supérieur. En effet, par l'œuvre de la rédemption, il a ouvert le temple de la vraie vertu et de la vraie justice, où depuis ce moment tous les hommes peuvent pénétrer ; par cette œuvre divine il a ouvert encore les demeures célestes de son Père. Si le chrétien veut se faire l'application de ces paroles, il peut penser à l’état de grâce où il est entré après la résurrection du péché ; ou bien encore, à l’éternelle récompense dans le ciel, récompense qui est l'objet de son espérance, parce que Jésus-Christ la lui a méritée et promise (Jérôme). 20 C'est la porte du Seigneur, les justes peuvent y entrer. Le chef du peuple. 21 Je te célébrerai, parce que tu m'as exaucé et que tu as été mon salut. 22 La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre angulaire. Les prêtres. Les versets 22-27 sont les paroles du peuple, qui reçoit le Christ avec des cris de joie, à son entrée dans le temple. Jésus-Christ, cette pierre (Matthieu 21, 42. Éphésiens 2, 20) que ceux qui bâtissaient, les grands prêtres et les docteurs de la loi parmi les Juifs, ont rejetée, est devenue la pierre de l'angle, c'est-à-dire la pierre qui réunit et supporte les deux murs, la pierre qui forme des Juifs et des païens, des hommes et des anges une seule et même famille de Dieu. Ainsi les Pères de l’Église (Voir Isaïe 28, 16. Matthieu 21, 42. Actes 4, 11. 1 Pierre 2, 6). 23 C'est l'œuvre du Seigneur, c'est une chose merveilleuse à nos yeux. Le peuple, en entrant. 24 Voici le jour que le Seigneur a fait, livrons-nous à l'allégresse et à la joie. Le jour auquel Jésus-Christ est sorti victorieux de ses souffrances, est pour l’humanité le plus grand jour de joie et de fête, parce qu’en ce jour elle fut arrachée à l'esclavage de Satan et du monde par ses mérites. 25 O Seigneur, donne le salut. O Seigneur, donne la prospérité. Les prêtres, au chef. Donne le salut, sauve : en hébreu hoschiana, hosiana ; comme ce fut en effet le cri qui s'éleva devant le Messie, lorsqu'il entra dans le temple. Matthieu 21, 9. 26 Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Nous vous bénissons de la maison du Seigneur. C’est avec ces accents de bénédiction, de louange et d’action de grâces, que le peuple, rassemblé dans le temple, accueille le Messie, avec ceux qui l’accompagnent. 27 Le Seigneur est Dieu, il fait briller sur nous la lumière. Les prêtres, au peuple. Attachez la victime avec des liens, jusqu'aux cornes de l'autel. Le peuple. Annoncez une fête, et ornez le temple de branches et de feuillages touffus, en sorte qu'ils atteignent jusqu'aux coins de l’autel des sacrifices (Voir Lévitique 23, 40). Ce fut ce qui arriva lorsque Jésus-Christ, le jour des Rameaux, entra dans le temple. Ou encore : Attachez la victime de la fête avec des liens aux cornes de l'autel, c'est-à-dire offrez le sacrifice de la fête ; ou, attachez la victime de la fête, et immolez-la, et portez de son sang sur les cornes de l’autel (Voir Exode 29, 20). 28 Tu es mon Dieu et je te célébrerai, mon Dieu et je t'exalterai. Tous ensemble. Ces paroles jusqu'à la fin peuvent se prendre pour des paroles que le Messie adresse à Dieu, le Père, mais aussi pour des paroles que l'assemblée sainte adresse au Messie. 29 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°119 (Psaume N°118 dans la Vulgate) ALEPH. ALEPH est la première lettre de l'alphabet hébraïque. Le Psaume est alphabétique ; chacune des vingt-deux lettres de l'alphabet comprend sous elle huit versets, ce qui a fait appeler le Psaume le grand alphabet. Le sujet du Psaume est un ensemble de pensées et de maximes diverses sur la parole de Dieu, qui n’ont entre elles aucune connexion bien étroite. Chaque verset offre une expression synonyme de parole de Dieu. Suivant saint Ambroise et saint Hilaire, ces pensées sur la parole de Dieu ont été rangées dans un ordre alphabétique, pour marquer que cette parole devait être aussi profondément gravée dans l'esprit de l’homme pieux que l'alphabet de sa langue. l'Église donne ce psaume à ses ministres pour leur servir de prière dans l'office de chaque jour, afin qu’ils puissent s’affermir de plus en plus chaque jour dans l'amour de la loi divine et dans sa pratique. 1 Heureux ceux qui sont irréprochables dans leur voie, qui marchent selon la loi du Seigneur. 2 Heureux ceux qui gardent ses enseignements, qui le cherchent de tout leur cœur, c'est-à-dire qui méditent sur ses préceptes, afin de les remplir avec exactitude, jusque dans les plus petites choses. La parole de Dieu est appelée témoignage, parce qu’elle rend témoignage de sa sainteté et de son amour. 3 qui ne commettent pas l'iniquité et qui marchent dans ses voies. 4 Tu as prescrit tes ordonnances pour qu'on les observe avec soin. 5 Puissent mes voies être dirigées pour que j'observe tes lois. La parole de Dieu est appelée droit (loi), parce que Dieu, nous ayant créés pour la sainteté, a un droit à la donner. 6 Alors je n'aurai pas à rougir, à la vue de tous tes commandements. 7 Je te louerai dans la droiture de mon cœur, en apprenant les préceptes de ta justice. Toute loi est en même temps un jugement, car c'est d'après a loi qu'il est décidé si la conduite de l’homme est bonne ou mauvaise, s’il mérite récompense ou punition. 8 Je veux garder tes lois : ne me délaisse pas complètement. BETH. Aidez-moi, par votre grâce, à les observer. 9 Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se gardant selon ta parole. Son sentier : sa conduite 10 Je te cherche de tout mon cœur : ne me laisse pas errer loin de tes commandements. 11 Je garde ta parole cachée dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. Afin que je puisse demeurer ferme dans les tentations. 12 Béni sois-tu, Seigneur, Enseigne-moi tes lois. 13 De mes lèvres j'énumère tous les préceptes de ta bouche. 14 J'ai de la joie à suivre tes enseignements, comme si je possédais tous les trésors. 15 Je veux méditer tes ordonnances, avoir les yeux sur tes sentiers. 16 Je fais mes délices de tes lois, je n'oublierai pas ta parole. GHIMEL. 17 Use de bonté envers ton serviteur, afin que je vive et j'observerai ta parole. Faites-moi vivre par votre grâce, qui m'éclaire et me prévienne. 18 Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi. 19 Je suis un étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements. Un étranger, lorsqu'un pays ne lui est pas encore connu, court souvent, par ce défaut de connaissance, le risque d’éprouver quelque fâcheux accident. Tel objet qui en apparence ne saurait nuire, dont il ne peut prévoir les effets, peut souvent être cause qu’il perde à son occasion la santé, les membres, la liberté, et même la vie. Combien il sera donc heureux, si un ami fidèle l’avertit. Il en est de même de nous sur la terre. Nous sommes sur la terre étrangers et en pays trop inconnu pour pouvoir connaître par expérience toutes choses, avec les conséquences, souvent fort éloignées, qui en doivent résulter. Les commandements de Dieu sont par conséquent pour nous, dans ces circonstances, l’ami le plus fidèle, qui nous donne le meilleur conseil, et nous indique comment nous pourrons parcourir ce pays inconnu et étranger, sans éprouver de dommage. 20 Mon âme est brisée par le désir, qui toujours la porte vers tes préceptes. Mon âme s’est brisée à force de soupirer après vos préceptes. 21 Tu menaces les orgueilleux, ces maudits, qui s'égarent loin de tes commandements. Voir Deutéronome 27, 26. 22 Éloigne de moi la honte et le mépris, car j'observe tes enseignements. Éloignez de moi la confusion que je souffre innocemment, car je suis un observateur fidèle de vos commandements. Nous pouvons nous-mêmes faire la même prière, lorsque nous sommes, sans l'avoir mérité, l'objet du mépris ; mais c'est nous conduire d'une manière plus parfaite et plus conforme à notre divin modèle, de supporter le mépris volontairement et avec joie. 23 Que les princes siègent et parlent contre moi : ton serviteur méditera tes lois. Les grands et les puissants forment également des complots contre moi ; mais je suis tranquille à cet égard, je suis mon chemin dans l'observation de vos commandements, me souvenant que sans votre volonté, ils ne peuvent me nuire. 24 Oui, tes enseignements font mes délices, ce sont les hommes de mon conseil. DALETH. 25 Mon âme est attachée à la poussière : rends-moi la vie, selon ta parole Je suis courbé par les souffrances jusque dans la poussière, les peines m'ont conduit aux portes de la mort, relevez-moi, comme vous l'avez promis. Suivant saint Augustin, le Prophète se plaint de la loi des membres, qui l’incline vers la terre, et il demande la vie de la grâce, par laquelle la loi des membres est assujettie à la loi de l’esprit. 26 Je t'ai exposé mes voies et tu m'as répondu : enseigne-moi tes lois. Mes voies : ma position, mes prières, mes vœux. 27 Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances et je méditerai sur tes merveilles. Conduisez-moi par la voie droite, et je continuerai à y marcher. 28 Mon âme, attristée, se fond en larmes : relève-moi selon ta parole. Je me sens sec, sans vivacité de zèle pour le bien, somnolent et plein d'opposition. 29 Éloigne de moi la voie du mensonge et accorde-moi la faveur de ta loi. Faites-moi miséricordieusement don de votre loi. 30 J'ai choisi la voie de la fidélité, je place tes préceptes sous mes yeux. 31 Je me suis attaché à tes enseignements : Seigneur, ne permets pas que je sois confondu. 32 Je cours dans la voie de tes commandements, car tu élargis mon cœur. C'est-à-dire lorsque vous rendez mon cœur intelligent. HÉ. 33 Enseigne-moi, Seigneur, la voie de tes préceptes, afin que je la garde jusqu'à la fin de ma vie. 34 Donne-moi l'intelligence pour que je garde ta loi et que je l'observe de tout mon cœur. 35 Conduis-moi dans le sentier de tes commandements, car j'y trouve le bonheur. 36 Incline mon cœur vers tes enseignements et non vers le gain. 37 Détourne mes yeux pour qu'ils ne voient pas la vanité, fais-moi vivre dans ta voie. Détournez mes yeux de tout ce qui est périssable, même des vaines doctrines, faites-moi trouver dans vos commandements force et vie, la vie éternelle. 38 Accomplis envers ton serviteur ta promesse, que tu as faite à ceux qui te craignent. Accomplissez la promesse que vous avez faite à votre serviteur de le sauver. 39 Écarte de moi l'opprobre que je redoute, car tes préceptes sont bons. Ne permettez pas que j'aie la confusion de succomber sous mes ennemis : non, vous ne le permettrez pas, car votre parole est si pleine de douceur, de bonté, de consolation. 40 Je désire ardemment pratiquer tes ordonnances, par ta justice, fais-moi vivre. Donnez-moi force et vie par la pratique de votre justice. VAV. 41 Que vienne sur moi ta miséricorde, Seigneur et ton salut, selon ta parole. Selon votre promesse. 42 Et je pourrai répondre à celui qui m'outrage, car je me confie en ta parole. Je pourrai répondre à ceux qui m’outragent en disant que je suis abandonné de vous, car j'ai confiance en votre parole. 43 N'ôte pas entièrement de ma bouche la parole de vérité, car j'espère en tes préceptes. Ne permettez pas que j'oublie la parole de vos promesses, car c’est en elles que j'espère. 44 Je veux garder ta loi constamment, toujours et à perpétuité. 45 Je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances. Je marcherai librement et sans respect humain (Chrysostome). 46 Je parlerai de tes enseignements devant les rois et je n'aurai pas de honte. 47 Je ferai mes délices de tes commandements, car je les aime. 48 J'élèverai mes mains vers tes commandements que j'aime et je méditerai tes lois. Comme pour saisir vos commandements, m’y attacher fortement par leur observation. ZAÏN. 49 Souviens-toi de la parole donnée à ton serviteur, sur laquelle tu fais reposer mon espérance. La promesse que vous seriez mon salut. 50 C'est ma consolation dans la misère, que ta parole me rende la vie. 51 Des orgueilleux me prodiguent leurs railleries : je ne m'écarte pas de ta loi. 52 Je pense à tes préceptes des temps passés, Seigneur, et je me console. Lorsque je rappelle à mon esprit quels ont été de tout temps vos jugements, comment vous avez protégé les innocents et châtié les coupables, alors je suis tranquille. 53 L'indignation me saisit à cause des méchants, qui abandonnent ta loi. 54 Tes lois sont le sujet de mes cantiques, dans le lieu de mon pèlerinage. Pendant ma vie. 55 La nuit je me rappelle ton nom, Seigneur et j'observe ta loi. Je vous adresse ma prière même durant la nuit. 56 Voici la part qui m'est donnée : je garde tes ordonnances. Toute ma possession consiste dans l'amour qui me porte à l'accomplissement de vos commandements. HETH. 57 Ma part, Seigneur, je le dis, c'est de garder tes paroles. 58 Je t'implore de tout mon cœur ; aie pitié de moi selon ta parole. 59 Je réfléchis à mes voies et je ramène mes pas vers tes enseignements. J'ai repassé en moi-même tout le cours de ma vie jusqu’à ce moment (Jérôme). Je me suis tourné vers votre loi, je me suis corrigé. 60 Je me hâte, je ne diffère pas d'observer tes comman-dements. 61 Les pièges des méchants m'environnent et je n'oublie pas ta loi. Les mauvais exemples, les pièges du monde et de l'enfer (Augustin, Théodoret). 62 Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer, à cause des jugements de ta justice. Au milieu des scandales du monde, j'ai recours à la prière durant la nuit, pour vous louer et vous rendre des actions de grâces au sujet de vos commandements, qui sont tout mon bonheur. Suivant plusieurs Pères de l'Église, ce furent les apôtres eux-mêmes qui établirent la prière de nuit parmi les fidèles ; l'Esprit saint l'introduisit dans les cloîtres, et tous les chrétiens animés des sentiments de la piété s’y sentent intérieurement portés. 63 Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent et de ceux qui gardent tes ordonnances. Je suis dans la société des saints, de tous ceux qui vous aiment et qui vous honorent. Les exégètes entendent la communion des saints, en vertu de laquelle tous les enfants de Dieu ne forment qu’une société spirituelle, et où règne une communauté de biens spirituels et de mérites, qui profite à tous. 64 La terre est pleine de ta bonté, Seigneur : enseigne-moi tes lois. TETH. 65 Tu as usé de bonté envers ton serviteur, Seigneur, selon ta parole. Selon ta promesse. 66 Enseigne-moi le sens droit et l'intelligence, car j'ai foi en tes comman-dements. 67 Avant d'avoir été humilié, je m'égarais, maintenant, j'observe ta parole. Autrefois j'ai péché ; depuis j'ai été humilié par différentes souffrances, par la perte de ma gloire, etc. ; c’est pourquoi je suis désormais résolu à observer vos commandements, à ne plus pécher (Voyez v. 71, 76). 68 Tu es bon et bienfaisant, enseigne-moi tes lois. 69 Des orgueilleux imaginent contre moi des mensonges ; moi, je garde de tout cœur tes ordonnances. Les orgueilleux arrogants, pour lesquels, à cause de ma bassesse, de ma petitesse, je suis un objet de mépris, me font souffrir différents genres d'épreuves, mais je m'attache de tout mon cœur à l'observation de vos commandements. 70 Leur cœur est insensible comme la graisse ; moi, je fais mes délices de ta loi. Leur cœur est si alourdi qu'aucune exhortation, aucun rayon de la grâce ne peut y pénétrer. 71 Il m'est bon d'avoir été humilié, afin que j'apprenne tes préceptes. Voir v. 67. 72 Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche, que des monceaux d'or et d'argent. Plus digne d'amour, d’un plus grand prix que, etc. YOD. 73 Ce sont tes mains qui m'ont fait et qui m'ont façonné, donne-moi l'intelligence pour apprendre tes commandements. 74 Ceux qui te craignent, en me voyant, se réjouiront, car j'ai confiance en ta parole. Vos adorateurs se réjouiront au sujet de ma vertu et du bonheur dont vous me comblez, parce que tel a été l’objet de mon espérance. 75 Je sais, Seigneur, que tes jugements sont justes, c'est dans ta fidélité que tu m'as humilié. Par un sentiment de vérité, d’un amour sincère. 76 Que ta bonté soit ma consolation, selon ta parole donnée à ton serviteur. 77 Que ta compassion vienne sur moi et que je vive, car ta loi fait mes délices. 78 Qu'ils soient confondus les orgueilleux qui me maltraitent injustement. Moi, je médite tes ordonnances. 79 Qu'ils se tournent vers moi ceux qui te craignent et ceux qui connaissent tes enseignements. Qu’ils s'unissent à moi pour la pratique de vos commandements. 80 Que mon cœur soit tout entier à tes lois, afin que je ne sois pas confondu. CAPH. 81 Mon âme languit après ton salut, j'espère en ta parole. 82 Mes yeux languissent après ta promesse, je dis «Quand me consoleras-tu ? » à force de considérer si la délivrance de mes ennemis, que vous m’aviez promise , arrivait. Par eux (mes yeux) mon âme vous dit, etc. 83 Car je suis comme une outre exposée à la fumée, mais je n'oublie pas tes lois. A force de soupirer après votre secours ; aussi froid, aussi ridé, aussi desséché qu'une outre à eau ou à vin, vide et exposée à la gelée. Les Hébreux avaient coutume de mettre leur vin dans des outres de peau, et de les faire sécher, avant de les remplir, à la fumée ou au feu. 84 Quel est le nombre des jours de ton serviteur ? Quand donc feras-tu justice de ceux qui me poursuivent ? Que le chrétien pense aux ennemis de son âme, à ses mauvaises habitudes, à ses mauvais penchants, etc. Saint Augustin remarque là-dessus, que c'est là la voix des martyrs, auxquels il a été ordonné d'avoir patience jusqu’à ce que leur nombre fût complété. Apocalypse 6, 11. 85 Des orgueilleux creusent des fosses pour me perdre ; ils sont les adversaires de ta loi. 86 Tous tes commandements sont fidélité, ils me persécutent sans cause : secours-moi. 87 Ils ont failli m'anéantir dans le pays et moi je n'abandonne pas tes ordonnances. 88 Rends-moi la vie dans ta bonté et j'observerai l'enseignement de ta bouche. Donnez et conservez-moi la vie. LAMED. 89 A jamais, Seigneur, ta parole est établie dans les cieux. Elle est immuable par le ciel, c'est-à-dire par vous, sur qui elle repose. 90 D'âge en âge ta fidélité demeure ; tu as fondé la terre, et elle subsiste. Votre vérité demeurera sur la terre aussi longtemps que la terre elle-même subsistera. 91 C'est d'après tes lois que tout subsiste jusqu'à ce jour, car tout obéit à tes ordres. C’est par votre ordre que tout subsiste aujourd'hui ; car toutes choses, etc. 92 Si ta loi ne faisait mes délices, déjà j'aurais péri dans ma misère. 93 Je n'oublierai jamais tes ordonnances, car c'est par elles que tu m'as rendu la vie. 94 Je suis à toi : sauve-moi, car je recherche tes préceptes. 95 Les méchants m'attendent pour me faire périr : je suis attentif à tes enseignements. 96 J'ai vu des bornes à tout ce qui est parfait, ton commandement n'a pas de limites. J'ai vu la fin de tout ce qu'il y avait de plus parfait, de plus précieux MEM. 97 Combien j'aime ta loi. Elle est tout le jour l'objet de ma méditation. 98 Par tes commandements, tu me rends plus sage que mes ennemis, car je les ai toujours avec moi. Celui qui a constamment la parole de Dieu devant les yeux, devient et demeure sage, pour la confusion des ennemis de son salut, qui agissent contre la loi de Dieu. 99 Je suis plus sage que tous mes maîtres, car tes enseignements sont l'objet de ma méditation. Le Chantre sacré, par ces paroles, veut sans doute désigner les maîtres qui l'avaient instruit en d'autres choses que la religion. 100 J'ai plus d'intelligence que les vieillards, car j'observe tes ordonnances. 101 Je retiens mon pied loin de tout sentier mauvais, afin de garder ta parole. 102 Je ne m'écarte pas de tes préceptes, car c'est toi qui m'as instruit. 103 Que ta parole est douce à mon palais, plus que le miel à ma bouche. 104 Par tes ordonnances je deviens intelligent, aussi je hais tous les sentiers du mensonge. NUN. 105 Ta parole est un flambeau devant mes pas, une lumière sur mon sentier. 106 J'ai juré et j'y serai fidèle, d'observer les préceptes de ta justice. 107 Je suis réduit à une extrême affliction : Seigneur, rends-moi la vie, selon ta parole. Car quiconque veut vivre dans la piété, a à souffrir (Voir 2 Timothée 3, 12). Délivrez-moi, selon votre promesse, de mes souffrances. 108 Agrée, Seigneur, l'offrande de mes lèvres et enseigne-moi tes préceptes. Que les résolutions que je vous ai exprimées de ma bouche vous agréent. 109 Ma vie est continuellement dans mes mains et je n'oublie pas ta loi. C'est-à-dire ma vie est constamment en péril (Voir 1 Samuel 19, 5. Job 13, 14). 110 Les méchants me tendent des pièges et je ne m'égare pas loin de tes ordonnances. 111 J'ai tes enseignements pour toujours en héritage, car ils sont la joie de mon cœur. 112 J'ai incliné mon cœur à observer tes lois, toujours, jusqu'à la fin. SAMECH. 113 Je hais les hommes au cœur double et j'aime ta loi. Les hommes équivoques, les esprits volages. 114 Tu es mon refuge et mon bouclier, j'ai confiance en ta parole. 115 Retirez-vous de moi, méchants et j'observerai les commandements de mon Dieu. 116 Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive et ne permets pas que je sois confondu dans mon espérance. 117 Sois mon appui et je serai sauvé et j'aurai toujours tes lois sous les yeux. 118 Tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes lois, car leur ruse n'est que mensonge. Leurs artifices sont vains 119 Tu rejettes comme des scories tous les méchants de la terre, c'est pourquoi j'aime tes enseignements. 120 Ma chair frissonne de frayeur devant toi et je redoute tes jugements. Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ, dit saint Paul, ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises. Galates 5, 24. AÏN. 121 J'observe le droit et la justice, ne m'abandonne pas à mes oppresseurs. En général aux ennemis de mon salut. 122 Prends sous ta garantie le bien de ton serviteur et que les orgueilleux ne m'oppriment pas. Prenez-moi sous votre protection, de peur que les impies ne m'oppriment. 123 Mes yeux languissent après ton salut et après la promesse de ta justice. 124 Agis envers ton serviteur selon ta bonté et enseigne-moi tes lois. 125 Je suis ton serviteur : donne-moi l'intelligence, pour que je connaisse tes enseignements. 126 Il est temps d'intervenir, Seigneur, ils violent ta loi. 127 C'est pourquoi j'aime tes commandements, plus que l'or et que l'or fin. 128 C'est pourquoi je trouve justes toutes tes ordonnances, je hais tout sentier de mensonge. PHÉ. 129 Tes enseignements sont merveilleux, aussi mon âme les observe. 130 La révélation de tes paroles illumine, elle donne l'intelligence aux simples. L’exacte intelligence de vos paroles ; aux humbles et aux simples. 131 J'ouvre la bouche et j'aspire, car je suis avide de tes commandements. 132 Tourne vers moi ton visage et aie pitié de moi, c'est justice envers ceux qui aiment ton nom. Comme cela est juste et équitable à l'égard de ceux qui, etc. 133 Affermis mes pas dans ta parole et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi. 134 Délivre-moi de l'oppression des hommes et je garderai tes ordonnances. Afin que j'aie l'esprit tranquille, et que l'impatience, la haine, etc., ne me fassent pas chanceler dans l'observation de vos commandements. 135 Fais luire ton visage sur ton serviteur et enseigne-moi tes lois. Jetez sur moi un regard favorable. 136 Mes yeux répandent des torrents de larmes parce qu'on n'observe pas ta loi. TSADÉ. 137 Tu es juste, Seigneur et tes jugements sont équitables. 138 Tu as donné tes enseignements, selon la justice et une parfaite fidélité. Vous avez fortement inculqué la connaissance et l'observation de votre parole, qui est juste et vraie. 139 Mon zèle me consume, parce que mes adversaires oublient tes paroles. 140 Ta parole est entièrement éprouvée et ton serviteur l'aime. Votre parole est authentique, éprouvée (Voir Ps. Hébreux 12, 17. Ps. 19, 9) 141 Je suis petit et méprisé mais je n'oublie pas tes ordonnances. 142 Ta justice est une justice éternelle et ta loi est vérité. 143 La détresse et l'angoisse m'ont atteint, tes commandements font mes délices. 144 Tes enseignements sont éternellement justes, donne-moi l'intelligence, pour que je vive. QOPH. 145 Je t'invoque de tout mon cœur, exauce-moi, Seigneur, afin que je garde tes lois. 146 Je t'invoque, sauve-moi, afin que j'observe tes enseignements. 147 Je devance l'aurore et je crie vers toi, j'espère en ta parole. En votre promesse. 148 Mes yeux devancent les veilles de la nuit, pour méditer ta parole. C’est-à-dire je m’éveille avant que les veilles de la nuit soient passées. 149 Écoute ma voix selon ta bonté, Seigneur, rends-moi la vie selon ton jugement. Selon votre juste parole, votre promesse. 150 Ils s'approchent, ceux qui poursuivent le crime, qui se sont éloignés de ta loi. 151 Tu es proche, Seigneur et tous tes commandements sont la vérité. 152 Dès longtemps je sais, au sujet de tes enseignements, que tu les as établis pour toujours. RESCH. 153 Vois ma misère et délivre-moi, car je n'oublie pas ta loi. 154 Défends ma cause et sois mon vengeur, rends-moi la vie selon ta parole. 155 Le salut est loin des méchants, car ils ne s'inquiètent pas de tes lois. 156 Tes miséricordes sont nombreuses, Seigneur, rends-moi la vie selon tes jugements. Selon votre promesse. 157 Nombreux sont mes persécuteurs et mes ennemis, je ne m'écarte pas de tes enseignements. 158 A la vue des infidèles, j'ai ressenti de l'horreur, parce qu'ils n'observent pas ta parole. 159 Considère que j'aime tes ordonnances, Seigneur, rends-moi la vie selon ta bonté. 160 Le résumé de ta parole est la vérité et toutes les lois de ta justice sont éternelles. SIN, SCHIN. 161 Des princes me persécutent sans cause, c'est de tes paroles que mon cœur a de la crainte. L'homme pieux ne craint ni les princes, ni les grands, quels qu'ils soient, sans cependant employer contre eux d'autre violence que celle de la prière, de la confiance en Dieu et du fidèle accomplissement des préceptes divins. 162 Je me réjouis de ta parole, comme si j'avais trouvé de riches dépouilles. 163 Je hais le mensonge, je l'ai en horreur, j'aime ta loi. 164 Sept fois le jour je te loue, à cause des lois de ta justice. Sept fois : très-souvent (Bellarmin). Suivant d’autres, le Chantre sacré fait prophétiquement allusion aux sept heures canoniales dans lesquelles l'Église célèbre les louanges de Dieu par la bouche des prêtres. 165 Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi et rien ne leur est une cause de chute. 166 J'espère en ton salut, Seigneur et je pratique tes commandements. 167 Mon âme observe tes enseignements et elle en est éprise. 168 Je garde tes ordonnances et tes enseignements, car toutes mes voies sont devant toi. THAV. 169 Que mon cri arrive jusqu'à toi, Seigneur Selon ta parole, donne-moi l'intelligence. 170 Que ma supplication parvienne jusqu'à toi. Selon ta parole, délivre-moi. 171 Que mes lèvres profèrent ta louange, car tu m'as enseigné tes lois. 172 Que ma langue publie ta parole, car tous tes commandements sont justes. 173 Que ta main s'étende pour me secourir, car j'ai choisi tes ordonnances. 174 Je soupire après ton salut, Seigneur et ta loi fait mes délices. 175 Que mon âme vive pour te louer et que tes jugements me viennent en aide. 176 Je suis errant comme une brebis égarée, cherche ton serviteur car je n'oublie pas tes commandements.
Psaume hébreu N°120 (Psaume N°119 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Vers le Seigneur, dans ma détresse, j'ai crié, et il m'a exaucé. Le titre « Cantique des montées » qui se trouve en tête de ce psaume et des quatorze qui suivent, marque-t-il une mélodie particulière ? Ou bien ces Psaumes sont-ils ainsi appelés parce qu'ils étaient chantés par les Lévites sur les quinze degrés qui conduisaient du parvis des femmes au parvis des hommes ? Ou bien encore faut-il traduire : Chant de l’Ascension, parce qu’ils étaient chantés par les Juifs revenant de la captivité, ou allant assister aux fêtes à Jérusalem ? Toutes ces hypothèses, non plus que d'autres conjectures encore, n'ont rien de certain. Dans ce psaume un Israélite se plaint des calomnies, des tromperies et de l’humeur querelleuse des hommes, et il implore secours. 2 « Seigneur délivre mon âme de la lèvre de mensonge, de la langue astucieuse. » 3 Que te sera-t-il donné, quel sera ton profit, langue perfide ? Le Prophète s'adresse à ses ennemis, aux menteurs. Quel châtiment Dieu va-t-il vous infliger ? 4 Les flèches aiguës du Tout-Puissant, avec les charbons ardents du genêt. En punition, vous tomberez au pouvoir du Puissant, c'est-à dire de Dieu, et ensuite dans les charbons ardents de l’affliction. Les charbons du genévrier et du genet se conservent longtemps, et ils demeurent ardents sous la cendre : c'est pourquoi ils sont l'image de la haine invétérée. 5 Malheureux que je suis de séjourner dans Mések, d'habiter sous les tentes de Cédar. Mések (Mèshek) (Exode, 10, 2), vraisemblablement les Mosques (Moschi), près de la mer Caspienne ; Cédar (Qédar) était une tribu d’Arabes vouée au brigandage (Voir Exode 25, 13. Isaïe 42, 11. 60, 7). Elle est mise en général pour des hommes barbares. Ces deux peuples sont mis en général pour les barbares. Le chrétien, au sujet de ces paroles, réfléchira à la corruption du monde, au milieu duquel il faut qu'il accomplisse son pèlerinage, et il soupirera après les tabernacles de l’éternelle paix. 6 Trop longtemps j'ai demeuré avec ceux qui haïssent la paix. 7 Je suis un homme de paix et, quand je leur parle, ils sont pour la guerre. Pour moi je suis pacifique mais lorsque je parle pacifiquement, ils commencent le combat.
Psaume hébreu N°121 (Psaume N°120 dans la Vulgate) 1 Cantique pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours ? Dans ce psaume un Israélite, encore exilé dans la captivité, porte avec confiance ses regards vers les montagnes de Jérusalem, autrefois le siège de Dieu, et il espère en son secours et sa protection. Voir 2 Chroniques, 20, 17. Le chrétien se souviendra de la Jérusalem céleste, la montagne de Dieu (Voir Deutéronome 33, 15. Ps. Hébreux 125, 2). 2 Mon secours viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. 3 Il ne permettra pas que ton pied trébuche, celui qui te garde ne sommeillera pas. 4 Non, il ne sommeille, ni ne dort, celui qui garde Israël. 5 Le Seigneur est ton gardien, le Seigneur est ton abri, toujours à ta droite. C'est de la main droite qu’on a coutume de combattre ; si Dieu protège la main droite dans le combat, on peut se promettre la victoire. Le Seigneur est à votre droite, comme votre protection (Ps. Hébreux 16, 8. 109, 31). 6 Pendant le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit. Ni les ardeurs de la chaleur, ni la rigueur du froid ne vous nuiront. Les Orientaux attribuent à la lune le froid de la nuit, de même que d’autres influences mauvaises. Il est vraisemblable que le Chantre sacré n’a voulu par là exprimer en général que cette pensée : Vous ne rencontrerez ni danger, ni aucune difficulté où vous succombiez. 7 Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ton âme. 8 Le Seigneur gardera ton départ et ton arrivée, maintenant et à jamais. toute votre conduite, durant votre vie et à votre mort.
Psaume hébreu N°122 (Psaume N°121 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. J'ai été dans la joie quand on m'a dit : « Allons à la maison du Seigneur. » Ce psaume est, dans le sens prochain, un chant que les Juifs qui allaient en pèlerinage à Jérusalem, pour assister aux solennités, ou les captifs en revenant de la captivité à la ville sainte, chantaient le long de la route. Ils y célèbrent Jérusalem et forment des vœux pour sa prospérité. Dans le sens prophétique, par cette Jérusalem qui y est célébrée, il faut entendre en même temps l'Église et la Jérusalem céleste (Apocalypse 21, 2). Le chrétien se souviendra de ces deux dernières, et, en récitant le psaume, il priera spécialement pour la prospérité de l'Église de Jésus-Christ. 2 Enfin nos pieds s'arrêtent à tes portes Jérusalem. 3 Jérusalem, tu es bâtie comme une ville où tout se tient ensemble. Comme il convient pour une ville forte. Le Chantre sacré a ici spécialement en vue l'Église et la Jérusalem céleste, qui ressemblent à une ville où il n’y a pas d'interruption, qui n’est pas dispersée, mais qui forme un tout, dont les parties s'unissent et s’adaptent entre elles. L'Église, le corps de Jésus-Christ (Éphésiens 4, 16), est réunie en un seul tout par la foi, la charité et la participation commune à tous les biens spirituels et pareillement la Jérusalem céleste, l’Église triomphante dans le ciel, par l'intuition et l'amour. 4 Là montent les tribus, les tribus du Seigneur, selon la loi d'Israël, pour louer le nom du Seigneur. les Israélites à la Jérusalem terrestre, pour assister aux fêtes selon le précepte, qui a été fait à Israël, de se rassembler trois fois chaque année auprès du saint Tabernacle (Voir Deutéronome 16, 16) ; ceux qui sont appelés à l'Église de Jésus-Christ (Voir Isaïe 11), dans l'Église ; les citoyens de la Jérusalem céleste, au ciel. 5 Là sont établis des sièges pour le jugement, les sièges de la maison de David. Là sont les sièges suprêmes de la justice et du gouvernement (Voir Deutéronome 17, 9). La maison de David : les sujets de David, les Israélites ; dans l'acception plus élevée : ceux qui se sont soumis au Fils de David, au Messie (Augustin). 6 Faites des vœux pour Jérusalem. Qu'ils soient heureux ceux qui t'aiment. Demandez, vous justes de Dieu, qu’il donne à la cité sainte, à ses habitants, le repos et la paix. Vos citoyens, Ô Jérusalem, qui se plaisent à habiter dans vous auront tous les biens en abondance. 7 Que la paix règne dans tes murs, la prospérité dans tes palais. Que la paix, le bonheur et la prospérité règnent parmi vos nombreux habitants. 8 A cause de mes frères et de mes amis, je demande pour toi la paix. Je forme des vœux pour votre bonheur, ô cité de Dieu parce que tous vos citoyens sont mes frères et mes proches, m'étant unis par la même foi et la même charité. 9 A cause de la maison du Seigneur, notre Dieu, je désire pour toi le bonheur. Parce que Dieu habite dans vous, etc.
Psaume hébreu N°123 (Psaume N°122 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. J'élève mes yeux vers toi, ô toi qui siège dans les cieux. Dans ce psaume les Israélites conjurent Dieu de les tirer de la situation pénible et honteuse dans laquelle ils se trouvent. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans les calamités publiques. 2 Comme l'œil du serviteur est fixé sur la main de son maître et l'œil de la servante sur la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont fixés sur le Seigneur, notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. Comme les esclaves et les servantes tiennent leurs regards fixés sur leurs maîtres et leurs maîtresses, parce que c’est de leurs mains qu'ils doivent tout attendre, de même nous élevons vers vous nos yeux avec confiance et en implorant votre secours. 3 Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous n'avons été que trop rassasiés d'opprobres. 4 Notre âme n'a été que trop rassasiée de la moquerie des superbes, du mépris des orgueilleux.
Psaume hébreu N°124 (Psaume N°123 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Si le Seigneur n'eût été pour nous, qu'Israël le proclame, 2 si le Seigneur n'eût été pour nous, quand les hommes se sont élevés contre nous, 3 ils nous auraient dévorés tout vivants, quand leur colère s'est allumée contre nous, 4 les eaux nous auraient engloutis, le torrent eût passé sur notre âme, 5 sur notre âme auraient passé les eaux impétueuses. Sans le secours de Dieu. 6 Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas livrés à leurs dents. 7 Notre âme, comme le passereau, s'est échappée du filet de l'oiseleur. Le filet s'est rompu et nous avons été délivrés. 8 Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. dans le Dieu libérateur (Voir Ps. Hébreux 20, 2). Le nom du Seigneur est le Dieu nommé, exprimé, le Verbe divin, qui a fait le ciel et la terre.
Psaume hébreu N°125 (Psaume N°124 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion, elle ne chancelle pas, elle est établie pour toujours. Ce psaume fut vraisemblablement composé durant la captivité de Babylone, sous l'oppression des païens (v. 3). Le chrétien peut s’en servir comme de prière dans les afflictions de l'Église. 2 Jérusalem a autour d'elle une ceinture de montagnes, ainsi le Seigneur entoure son peuple, dès maintenant et à jamais. Comme des montagnes sont autour de Jérusalem, le Seigneur est autour de son peuple. 3 Le sceptre des méchants ne restera pas sur l'héritage des justes, afin que les justes ne portent pas aussi leurs mains vers l'iniquité. Le sceptre, la tyrannie des nations retenaient les Juifs en captivité ; ceux-ci auraient pu se laisser séduire par la puissance que les méchants exerçaient sur eux. On conclut de ce passage que ce fut durant la captivité que ce psaume fut composé. 4 Seigneur, répands tes bontés sur les bons et sur ceux qui ont le cœur droit. 5 Mais sur ceux qui se détournent en des voies tortueuses, que le Seigneur les abandonne avec ceux qui font le mal. Paix sur Israël.
Psaume hébreu N°126 (Psaume N°125 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, ce fut pour nous comme un songe. Dans ce psaume, un Israélite, rentré dans le pays de ses pères, prie pour le retour complet de ses frères qui se trouvaient encore en captivité. Le chrétien y demandera la délivrance de tous ses frères. 2 Alors notre bouche fit entendre des cris joyeux, notre langue, des chants d'allégresse. Alors on répéta parmi les nations : « le Seigneur a fait pour eux de grandes choses. » 3 Oui, le Seigneur a fait pour nous de grandes choses, nous sommes dans la joie. 4 Seigneur, ramène nos captifs, comme tu fais couler les torrents dans le Négéb. Dans les parties méridionales de la Judée, les torrents se dessèchent souvent tout à fait en été. En automne, lorsque commence le temps des pluies, ils se remplissent de nouveau d’eau, et contribuent à la fertilité. C'est ainsi que le Chantre sacré fait des vœux pour que les Israélites qui sont encore dans l'exil puissent, pour le bonheur de leur patrie, qui est déserte et dévastée, revenir bientôt. 5 Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l'allégresse. Souvent celui qui sème, se voyant dans la nécessité de confier à la terre ses derniers grains, jette avec tristesse sa semence ; mais la moisson est joyeuse. C’est ainsi qu'au malheur succède le bonheur, aux pleurs la joie ; c'est ainsi qu’après le temps des épreuves, vient pour nous le temps des consolations. 6 Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence, ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson.
Psaume hébreu N°127 (Psaume N°126 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de Salomon. Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde pas la cité, en vain la sentinelle veille à ses portes. Il ne paraît pas que ce nom de Salomon ait été dans les plus anciens manuscrits hébreux, car la version grecque des Septante, qui est de toutes la plus ancienne, ne l’a pas. Suivant une opinion qui ne manque pas de vraisemblance, le Psaume fut composé après la captivité de Babylone, et l’on en fit l'application aux grâces et à la protection que l'on voulait demander à Dieu en faveur de la nouvelle assemblée d'Israël. La maison, la cité désignent ici tout ce qui peut contribuer à la prospérité d’une famille : les enfants, les biens, les dignités. Voir Exode 1, 21. 2 Samuel 7, 11. 2 C'est en vain que vous vous levez avant le jour et que vous retardez votre repos, mangeant le pain de la douleur, il en donne autant à son bien-aimé pendant son sommeil. Vous qui cherchez avec toute sorte de fatigues et de privations à gagner votre pain, cela ne vous servirait à rien, si Dieu n'est pas avec vous. 3 Voici, c'est un héritage du Seigneur, que les enfants, une récompense, que les fruits d'un sein fécond. Les bien-aimés de Dieu dorment (ils vaquent à leurs affaires avec un calme d'âme parfait, joint à un abandon total à la volonté de Dieu), mais Dieu bénit le calme avec lequel ils agissent ; il les bénit en leur donnant des enfants, sous lesquels, comme étant la bénédiction terrestre la plus désirable, sont aussi compris les autres biens. 4 Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. De même que les flèches servent au guerrier pour l'attaque et pour la défense, de même les enfants servent à leurs parents de protection et d'appui. 5 Heureux l'homme qui en a rempli son carquois. Ils ne rougiront pas quand ils répondront aux ennemis, à la porte de la ville. Il sera protégé par eux, lorsqu'il aura à faire face à ses ennemis devant les tribunaux, ou à la guerre). Comp. Genèse 22, 17.
Psaume hébreu N°128 (Psaume N°127 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Heureux l'homme qui craint le Seigneur, qui marche dans ses voies. Le Psaume est un tableau du bonheur des hommes pieux. 2 Tu te nourris alors du travail de tes mains, tu es heureux et comblé de biens. Sans qu'un autre ne se les approprie, ce dont sont menacés les contempteurs de la loi (Voir Lévitique 26, 16. Deutéronome 28, 33). 3 Ton épouse est comme une vigne féconde, dans l'intérieur de ta maison, tes fils, comme de jeunes plants d'olivier, autour de ta table. La femme honnête vit retirée dans l’intérieur de sa maison (Ps. Hébreux 68, 13). La femme dissolue fait le contraire (Voir Proverbes 1, 11). Les enfants seront toujours verdoyants, florissants (Jérôme). 4 Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. 5 Que le Seigneur te bénisse de Sion. Puisses-tu voir Jérusalem florissante tous les jours de ta vie. Jérusalem florissante : image de la prospérité du royaume de Dieu. 6 Puisses-tu voir les enfants de tes enfants. Que la paix soit sur Israël.
Psaume hébreu N°129 (Psaume N°128 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, qu'Israël le dise. Un Israélite, vraisemblablement de ceux qui étaient revenus de la captivité, reporte dans ce psaume ses regards sur les souffrances que sa nation a eu à endurer, de même que sur le secours dont elle a été favorisée de Dieu, et il prédit la ruine de ceux qui à l'avenir se déclareront les ennemis de Sion. 2 Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, mais ils n'ont pas prévalu contre moi. 3 Ils ont labouré mon dos, ils y ont tracé de longs sillons. ils m'ont battu avec des bâtons, ils m'ont fait de profondes blessures et causé de longues souffrances. 4 Mais le Seigneur est juste, il a coupé les liens des méchants. Il a anéanti nos ennemis. Le royaume des Chaldéens fut renversé par Cyrus, et ce prince permit aux Juifs de retourner dans leur pays. Le Seigneur a brisé les cordes des pécheurs (les cordes avec lesquelles ils me liaient). 5 Qu'ils soient confondus et qu'ils reculent en arrière, tous ceux qui haïssent Sion. 6 Qu'ils soient comme l'herbe des toits, qui sèche avant qu'on l'arrache. 7 Le moissonneur n'en remplit pas sa main, ni celui qui lie les gerbes son giron, L’herbe des toits, qui se dessèche bientôt, parce qu'elle n'a pas de profondes racines, est une image du bonheur éphémère, des biens de peu de durée des impies. 8 et les passants ne disent pas : « Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, nous vous bénissons au nom du Seigneur. » Comme il est d'usage, lorsqu'on rencontre des moissonneurs (Voir Ruth 2, 4).
Psaume hébreu N°130 (Psaume N°129 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Du fond de l'abîme je crie vers toi, Seigneur. du fond des abîmes de ma misère, de la prison, de la captivité, de l’infortune, du malheur du péché. Suivant plusieurs exégètes, ce psaume servit de prière pour le jour de pénitence publique qu'Esdras prescrivit (Voir Esdras 9, 5. et suiv.). l'Église s’en sert comme de prière de pénitence en faveur des vivants et des morts qui lui ont appartenu, lesquels, il est vrai, ont quitté la vie dans la divine charité, mais à cause des imperfections dont ils se sont rendus coupables, et qui leur restent à expier, sont encore retenus dans le purgatoire, jusqu’à ce qu'ils aient payé ce dont ils demeurent redevables à Dieu, jusqu'à ce qu'ils aient acquitté leur dette, comme dit Jésus-Christ, jusqu'à la dernière obole. 2 Seigneur, écoute ma voix, que tes oreilles soient attentives aux accents de ma prière. 3 Si tu gardes le souvenir de l'iniquité, Seigneur, Seigneur, qui pourra subsister ? Si vous vouliez faire rendre au coupable un compte exact, et le punir avec rigueur, comme il l’a mérité. 4 Mais auprès de toi est le pardon, afin qu'on te révère. 5 J'espère dans le Seigneur, mon âme espère et j'attends sa parole. 6 Mon âme aspire après le Seigneur plus que les guetteurs n'aspirent après l'aurore. La sentinelle qui passe la nuit sans dormir, attend avec impatience le matin qui lui procure le repos. 7 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur car avec le Seigneur est la miséricorde, avec lui une surabondante délivrance. Que le chrétien se souvienne à ce sujet qu’il a été racheté, non au prix de l’argent ou de l’or, mais au prix du sang précieux de Jésus-Christ, et non pour un certain temps, mais pour l'éternité. 8 C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
Psaume hébreu N°131 (Psaume N°130 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Seigneur, mon cœur ne s'est pas enflé d'orgueil et mes regards n'ont pas été hautains. Je ne recherche pas les grandes choses, ni ce qui est élevé au-dessus de moi. Je n’ai pas cherché à parvenir à des choses qui n'étaient pas proportionnées à mes forces. Suivant quelques exégètes, David a déposé dans ce psaume les sentiments de simplicité et de modération qui l'animaient, pour se justifier des accusations de Saül et de ses courtisans (1 Samuel 24, 10-11. 26, 19) ; selon d'autres, le psaume aurait été composé pour la défense des Juifs revenus de la captivité, que l'on accusait de défection vis-à-vis du roi de Perse (Néhémie 6, 5-7). 2 Non, je tiens mon âme dans le calme et le silence. Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère, comme l'enfant sevré mon âme est en moi. Comme un enfant qu’on vient de sevrer, quoiqu'il repose sur le sein de sa mère, est humble, sans désirs et content, ainsi mon âme est paisible et contente. 3 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur maintenant et toujours.
Psaume hébreu N°132 (Psaume N°131 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Souviens-toi, Seigneur, de David, de toutes ses peines. Il est vraisemblable que ce psaume fut composé au nom de Salomon, lors de la consécration du temple (2 Chroniques 6). Après avoir exalté les efforts de David en vue de trouver et de préparer un lieu pour l'Arche sainte (1-6), le Psalmiste invite ses frères à visiter ce nouveau siège où elle repose (7) ; il conjure Dieu d'en venir prendre possession (8), et de bénir le roi et le peuple (9-12) ; ce qu’il espère encore, parce que Dieu l'a promis (13-18). Le chrétien se souviendra des efforts du céleste David, Jésus-Christ, pour édifier son Église (de même que chaque âme en particulier), et il priera Dieu de daigner prendre possession tant de son Église que de chacune des âmes qui lui appartiennent. 2 Il fit ce serment au Seigneur, ce vœu au Fort de Jacob : Souvenez-vous de son serment et de son vœu. Suit maintenant ce serment comprenant le vœu. 3 « Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, je ne monterai pas sur le lit où je repose, 4 je n'accorderai pas de sommeil à mes yeux, ni d'assoupissement à mes paupières, 5 jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour le Fort de Jacob. » 6 Voici, entendions-nous dire, qu'elle est à Ephrata, nous l'avons trouvée dans les champs de Jaar. Ephrata, c'est-à-dire proprement à Bethléem (Genèse 35, 19). Ou encore le pays d'Ephrata, c'est-à-dire d’Éphraïm (Voir 1 Samuel 1, 1). Ephrata pourrait aussi désigner Jérusalem, parce que David transféra, pour ainsi dire, la ville d'Ephrata (Bethléem), où il était né, à Jérusalem, après qu'il y eut fixé son siège. Si l'on fait l'application du psaume à Jésus-Christ, alors le sens est : Voici ce que nous avons appris de Jésus-Christ, comme étant l'Arche vivante de Dieu, qu’il est né à Bethléem, et qu'il a souffert à Jérusalem ; nous l’avons trouvé vivant dans le désert, nous avons vu comment sa foi s’est propagée parmi les nations païennes. Comp. Jean 1, 14. Apocalypse 21, 3. 7 Allons au tabernacle du Seigneur, prosternons-nous devant l'escabeau de ses pieds. Devant l'Arche sainte, sur laquelle les pieds de Dieu reposaient comme sur un escabeau, parce que Dieu y était présent d'une manière invisible. Avant ce verset il faut compléter la pensée, en sous-entendant : Or, présentement l'Arche sainte a un siège fixe dans le temple. Ceci supposé, le Psalmiste invite les Israélites à visiter le sanctuaire du Seigneur, et il prie le même Dieu de venir prendre possession de son siège. 8 Lève-toi, Seigneur, viens au lieu de ton repos, toi et l'arche de ta majesté. 9 Que tes prêtres soient revêtus de justice et que tes fidèles poussent des cris d'allégresse. 10 A cause de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton Oint. Ne dédaignez pas la prière du roi oint de votre onction. Entendez Salomon, qui bâtit le temple (Comp. 1 Rois 1, 39). Par « l’Oint » le chrétien peut entendre lui et les chrétiens, ses frères, puisque tous les vrais chrétiens prennent part à l’onction de Jésus-Christ, à son esprit, à ses sentiments. 11 Le Seigneur a juré à David la vérité, il ne s'en départira pas : « C'est du fruit de tes entrailles, que je mettrai sur ton trône. 12 Si tes fils gardent mon alliance et les préceptes que je leur enseignerai, leurs fils aussi, à tout jamais, seront assis sur ton trône. » 13 Car le Seigneur a choisi Sion, il l'a désirée pour sa demeure. Proprement le mont Moria, mais Moria fait partie de Sion. 14 « C'est le lieu de mon repos pour toujours, j'y habiterai, car je l'ai désirée. 15 Je répandrai de riches bénédictions sur sa subsistance, je rassasierai de pain ses pauvres. 16 Je revêtirai de salut ses prêtres et ses fidèles pousseront des cris d'allégresse. J’ornerai ses prêtres de vertu et de piété 17 Là je ferai grandir la puissance de David, je préparerai un flambeau à mon Oint. Là la puissance de David et de ses descendants s'élèvera et prendra de l'accroissement : entendez spécialement la puissance du grand Rejeton de David, du Christ (Luc 1, 69). Le flambeau désigne une postérité éclatante (heureuse). (Voir 1 Rois 11, 36) ; entendez en même temps la postérité brillante de lumière et spirituelle de Jésus-Christ (Comp. Jean 1, 9. 8, 12). 18 Je revêtirai de honte ses ennemis et sur son front resplendira son diadème. »
Psaume hébreu N°133 (Psaume N°132 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Ah qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères d'habiter ensemble. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume à l’occasion de son second sacre, lorsque toutes les tribus d'Israël, après une longue séparation, vinrent l’une après l’autre se réunir sous son sceptre ; selon d’autres, il fut composé dans la vue de maintenir l’union entre les Juifs qui revenaient de la captivité e Babylone ; d’autres exégètes encore le prennent comme n'ayant aucun rapport à l’histoire. 2 C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tête, coule sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement. L’Oriental aime à comparer ce qu’il y a de plus excellent avec les parfums qui lui semblent si indispensables. Sens : L'esprit de la charité fraternelle est d'un aussi haut prix que l’huile sacrée, faite des aromates les plus précieux, qui sert à la consécration des prêtres (Voir Exode 30, 23). Lorsque les Orientaux se parfument, ils le font non-seulement à la tête, mais encore à la barbe, et si abondamment, qu'il n’est pas rare que le parfum découle. Aaron est mis ici pour les prêtres en général. Sur les ornements du prêtre, voir Exode 28, 22. 3 C'est comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les sommets de Sion car c'est là que le Seigneur a établi la bénédiction, la vie, pour toujours. L'Oriental compare également volontiers ce qu’il y a de plus excellent à la rosée bienfaisante. L'amour fraternel est comme la rosée de l’Hermon, et comme la rosée qui descend sur la montagne sainte de Sion.
Psaume hébreu N°134 (Psaume N°133 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Voici donc, bénissez le Seigneur, vous tous, serviteurs du Seigneur, qui êtes de service dans la maison du Seigneur, pendant les nuits. Suivant les exégètes, ce psaume est un chant (de gardes), par lequel les Lévites qui faisaient la garde du temple durant la nuit, s’exhortaient à la vigilance et à la prière. 2 Levez les mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur. 3 Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre. c'est-à-dire : Alors (si vous le faites) le Seigneur vous bénira du haut de Sion.
Psaume hébreu N°135 (Psaume N°134 dans la Vulgate)
1 Alléluia. Louez le nom du Seigneur, louez-le, serviteurs du Seigneur, 2 vous qui êtes de service dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. Louez-le, vous tous, prêtres et peuple. Le chrétien se souviendra, à la lecture du psaume, de l'Israël selon l'esprit, des élus en général (v. 4), qu’il exhortera à louer Dieu ; il le remerciera des merveilles qu’il a opérées dans la nature et dans l'histoire, et aussi spécialement de s'être montré, par sa conduite à l'égard des hommes, comme le Dieu vivant. 3 Louez le Seigneur car le Seigneur est bon, chantez son nom sur la harpe car il est plein de douceur. 4 Car le Seigneur s'est choisi Jacob, il s'est choisi Israël pour en faire son héritage. 5 Oui, je le sais, le Seigneur est grand, notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. 6 Tout ce que veut le Seigneur, il le fait, dans le ciel et sur la terre, dans la mer et dans tous les abîmes. 7 Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs avec la pluie, il tire le vent de ses trésors. De l'extrémité de l'horizon. À en juger par ce qui paraît aux yeux, les nuages s'élèvent des extrémités de l'horizon sous la voûte du firmament. Il fait résoudre les orages en pluie. Il tire le vent des lieux où il tient en dépôt les trésors de la nature (Voir Jérémie 10, 13. 51, 16). 8 Il frappa jadis les premiers-nés de l’Égypte, depuis l'homme jusqu'à l'animal. 9 Il fit éclater des signes et des prodiges au milieu de toi, ô Égypte, contre Pharaon et tous ses serviteurs. 10 Il frappa des nations nombreuses et fit mourir des rois puissants, 11 Séhon, roi des Amorrhéens, Og, roi de Basan et tous les rois de Canaan. 12 Et il donna leur pays en héritage, en héritage à Israël, son peuple. 13 Seigneur, ton nom subsiste à jamais. Seigneur, ton souvenir dure d'âge en âge. Le souvenir de vos bienfaits. 14 Car le Seigneur fait droit à son peuple et il a compassion de ses serviteurs. Il lui rendra justice (Voir Deutéronome 32, 36). 15 Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. Comme le Seigneur mérite d’être loué à cause de ses bienfaits (6-14), il le mérite aussi à cause des avantages qu'il a sur les idoles. Cette dernière pensée, qui est empruntée du psaume Hébreu 115, s'étend jusqu’à la fin. 16 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 17 Elles ont des oreilles et n'entendent pas. Il n'y a même pas un souffle dans leur bouche. 18 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font, quiconque se confie en elles. 19 Maison d'Israël, bénissez le Seigneur. Maison d'Aaron, bénissez le Seigneur. Vous tous, peuple et prêtres, louez le Seigneur. 20 Maison de Lévi, bénissez le Seigneur. Vous qui craignez le Seigneur, bénissez le Seigneur. 21 Que de Sion soit béni le Seigneur, qui habite Jérusalem. Alléluia. Le chrétien se souviendra de l'Église.
Psaume hébreu N°136 (Psaume N°135 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 1° Le Psalmiste exhorte le peuple à louer Dieu, versets 1 à 3 ; ― 2° à cause des merveilles qu’il a opérées pendant les six jours de la création, versets 4 à 9 ; ― 3° de la délivrance d’Israël de l’Egypte, versets 10 à 15 ; ― 4° du don de la Terre Promise, versets 16 à 22 ; ― 5° des dons qu’il accorde à chacun, versets 23 à 26. ― Ce psaume a cela de particulier, que le refrain est intercalé entre chaque vers (26 fois) : parce qu’éternelle est sa miséricorde. ― Une solo chantait, sans doute, chaque vers, et le chœur reprenait aussitôt le refrain, qui était comme le répons de nos litanies. Il semble que ce psaume était chanté dans le temple comme chant alternatif, en sorte que la strophe qui se trouve à la fin de chaque verset, formait le refrain répété par une seconde division des Lévites ou du peuple, telles que les strophes en réponse à nos litanies. 2 Célébrez le Dieu des dieux, car sa miséricorde est éternelle. 3 Célébrez le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle. Dieu des dieux ; Seigneur des seigneurs ; par ces expressions, le Psalmiste a voulu dire que Dieu est supérieur à toute puissance, de quelque nature qu’elle soit, dans le ciel, sur la terre ou même dans les enfers. Quant au mot dieux en particulier, on le donne assez souvent aux juges, aux magistrats. Voir Psaumes vulgate 81, 1. 4 A celui qui seul opère de grands prodiges, car sa miséricorde est éternelle. 5 Qui a fait les cieux avec sagesse, car sa miséricorde est éternelle. Voir Genèse, 1, 1. 6 Qui a étendu la terre sur les eaux, car sa miséricorde est éternelle. Voir Ps. Hébreux 24. 7 Qui a fait les grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle. 8 Le soleil pour dominer sur le jour, car sa miséricorde est éternelle. 9 La lune et les étoiles pour dominer sur la nuit, car sa miséricorde est éternelle. 10 A celui qui frappa les Égyptiens dans leurs premiers-nés, car sa miséricorde est éternelle. Voir Exode, 12, 29. ― Leurs premiers-nés ; au lieu de ses premiers. Le mot leurs est au pluriel, parce qu’Égypte, nom auquel il se rapporte, ne doit pas s’entendre ici de la terre, du sol, mais des habitants. 11 Il fit sortir Israël du milieu d'eux, car sa miséricorde est éternelle. Voir Exode, 13, 17. 12 D'une main forte et d'un bras étendu, car sa miséricorde est éternelle. 13 A celui qui divisa en deux la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 14 Qui fit passer Israël au travers, car sa miséricorde est éternelle. 15 Et précipita Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 16 A celui qui conduisit son peuple dans le désert, car sa miséricorde est éternelle. 17 Qui frappa de grands rois, car sa miséricorde est éternelle. 18 Et fit périr des rois puissants, car sa miséricorde est éternelle. 19 Séhon, roi des Amorrhéens, car sa miséricorde est éternelle. 20 Et Og, roi de Basan, car sa miséricorde est éternelle. 21 Qui donna leur pays en héritage, car sa miséricorde est éternelle. 22 En héritage à Israël, son serviteur, car sa miséricorde est éternelle. 23 A celui qui se souvint de nous quand nous étions humiliés, car sa miséricorde est éternelle. 24 Et nous délivra de nos oppresseurs, car sa miséricorde est éternelle. Il nous a rachetés, etc. ; il nous a délivrés des injustices de nos ennemis. 25 A celui qui donne à tout ce qui vit la nourriture, car sa miséricorde est éternelle. 26 Célébrez le Dieu des cieux, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°137 (Psaume N°136 dans la Vulgate) 1 Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Psaume à la façon des psaumes élégiaques de David, ou des lamentations du prophète Jérémie. Le psaume a été composé par quelque Israélite depuis peu de retour de la captivité de Babylone. Il s’y plaint de ce que, dans le temps où les Israélites étaient encore à Babylone, tous les chants sacrés devaient cesser. A la fin, il fait des malédictions contre des ennemis de Jérusalem, qui étaient aussi les ennemis de Dieu. Les fleuves de Babylone : sur les bords de l'Euphrate, du Tigre, du Chaboras, etc. Les Juifs aimaient à se fixer sur les bords des fleuves, afin d’avoir aisément les eaux nécessaires pour leurs diverses purifications et ablutions ; c'est pourquoi aussi leurs lieux de prières étaient ordinairement près des fleuves. Le chrétien peut, en se servant des termes de ce psaume, déplorer les divers genres de captivités dans lesquels il est tombé sur la terre. 2 Aux saules de ses vallées nous avions suspendu nos harpes. 3 Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous demandaient des hymnes et des cantiques, nos oppresseurs, des chants joyeux : « Chantez-nous un cantique de Sion. » 4 Comment chanterions-nous le cantique du Seigneur, sur la terre de l'étranger ? 5 Si jamais je t'oublie, Jérusalem, que ma droite se paralyse. Si je t’oublie, si je te renie, ce qui aurait lieu, si je chantais les cantiques sacrés usités dans le culte de notre Dieu, sur une terre impure, que, etc. 6 Que ma langue s'attache à mon palais, si je cesse de penser à toi, si je ne mets pas Jérusalem au premier rang de mes joies. Que ma langue demeure immobile, muette, etc. 7 Souviens-toi, Seigneur, des enfants d'Édom, quand au jour de Jérusalem, ils disaient : « Détruisez, détruisez-la, jusqu'en ses fondements.» Châtiez, Seigneur, les Iduméens au sujet de l'infortune qui est tombée sur Jérusalem. Les Iduméens faisaient cause commune avec les Chaldéens qui détruisirent Jérusalem (Voir Ézéchiel 25, 12 et suiv. Abdias 10 et suiv.). 8 Fille de Babylone, vouée à la ruine, heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait. Les villes sont comme les filles des royaumes, des communautés qui les ont bâties. D'autre part elles sont elles-mêmes mises pour ces royaumes, ou communautés, comme ici Babylone pour le royaume de Babylone. Heureux sera le vengeur de Dieu (celui dont Dieu se servira pour exercer ses vengeances). Ce vengeur fut Cyrus, qui fonda le vaste empire des Perses sur les ruines de Babylone. 9 Heureux celui qui saisira et écrasera tes petits enfants contre la pierre. Heureux sera celui qui te vaincra par les armes. Briser les enfants contre les pierres, ce qui était autrefois un usage cruel reçu dans la guerre (Isaïe 13, 16. 4. Rois, 8, 12), est mis ici en général pour prendre, emporter d'assaut.
Psaume hébreu N°138 (Psaume N°137 dans la Vulgate) 1 De David. Je veux te louer de tout mon cœur, te chanter sur la harpe, en présence des anges. La plupart des exégètes pensent que David composa ce psaume comme un cantique d'action de grâces, lorsque, après avoir été délivré de tous ses ennemis, il fut reconnu en qualité de roi par toutes les tribus, et eut reçu de Dieu la promesse relative au grand Rejeton qui devait sortir de lui et à l'éternité de son règne (2 Samuel 7). Le chrétien, par les paroles de ce psaume, remerciera Dieu spécialement de la grâce de la rédemption, et témoignera l’espérance d'être encore à l’avenir favorisé du secours de Dieu contre tous les ennemis de son salut. 2 Je veux me prosterner dans ton saint temple et célébrer ton nom, à cause de ta bonté et de ta fidélité, parce que tu as fait une promesse magnifique, au-dessus de toutes les gloires de ton nom. Vous avez glorifié votre saint nom au-dessus de toutes choses, par la grande promesse que vous m'avez faite (2 Samuel 7), et que vous accomplirez. 3 Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé, tu as rendu à mon âme la force et le courage. 4 Tous les rois de la terre te loueront, Seigneur, quand ils auront appris les oracles de ta bouche. Toutes vos promesses, toutes vos révélations consolantes en faveur du salut du monde entier. 5 Ils célébreront les voies du Seigneur, car la gloire du Seigneur est grande. Les voies du Seigneur : les traits de son amoureuse Providence (Théodoret). 6 Car le Seigneur est élevé et il voit les humbles et il connaît de loin les orgueilleux. Voir Ps. Hébreux 113, 4. 7 Si je marche en pleine détresse, tu me rends la vie, tu étends ta main pour arrêter la colère de mes ennemis et ta droite me sauve. 8 Le Seigneur achèvera ce qu'il a fait pour moi. Seigneur, ta bonté est éternelle : n'abandonne pas l'ouvrage de tes mains. Le Seigneur achèvera pour moi, il mènera tout à sa fin. Seigneur, ne cessez pas de travailler à l'œuvre de salut, que vous avez commencée à mon égard, ne la laissez pas inachevée.
Psaume hébreu N°139 (Psaume N°138 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Seigneur, tu me sondes et tu me connais, Voir Ps. Hébreux 4. Dans ce beau psaume le Chantre sacré trace le tableau de la toute-science de Dieu. Après avoir fait sur ce point sa profession de foi, il déclare qu'il est résolu à détester les ennemis de Dieu (qui, par leurs œuvres, nient que Dieu sache tout), et enfin, il prie le Seigneur de lui faire connaître la voie droite (afin de pouvoir se rendre agréable à ce Dieu à qui rien n’est caché). 2 tu sais quand je suis assis ou levé, tu découvres ma pensée de loin. Ma vie et ma conduite tout entière vous est connue. 3 Tu m'observes quand je suis en marche ou couché et toutes mes voies te sont familières. Vous savez tout, vous tenez toutes mes voies. 4 La parole n'est pas encore sur ma langue, que déjà, Seigneur, tu la connais entièrement. 5 En avant et en arrière tu m'entoures et tu mets ta main sur moi : Tout vous est connu, et ce qui arrive présentement et ce qui est passé ; c’est vous qui me soutenez, qui me protégez. 6 science trop merveilleuse pour moi, elle est trop élevée pour que je puisse l’atteindre. Votre science infinie, votre omniscience, etc. 7 Où aller loin de ton esprit, où fuir loin de ton visage ? 8 Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche dans le schéol, te voilà. Le schéol : le royaume des morts. 9 Si je prends les ailes de l'aurore et que j'aille habiter aux confins de la mer, La mer est mise pour la région de l'Occident. Sens : Quand je m’envolerais avec la rapidité de l’aurore, de l'Orient vers les contrées les plus reculées de l'Occident, vous m’accompagneriez, et vous seriez partout à mes côtés. 10 là encore ta main me conduira et ta droite me saisira. Partout, vous serez toujours présent, et vous saurez ce qui me concerne. 11 Et je dis : Au moins les ténèbres me couvriront et la nuit sera la seule lumière qui m'entoure. J'ai dit en moi-même : Les ténèbres pourront me soustraire à vos regards, ce que je ferai de criminel dans les ténèbres demeurera caché ; mais même les ténèbres dévoileraient toutes mes actions et tous mes sentiments, car la nuit même est lumière autour de moi. 12 Les ténèbres mêmes n'ont pas pour toi d'obscurité, pour toi la nuit brille comme le jour et les ténèbres comme la lumière. 13 C'est toi qui as formé mes reins et qui m'as tissé dans le sein de ma mère. C’est vous qui m'avez créé et qui me conservez ; vous pouvez donc tout savoir. 14 Je te loue d'avoir fait de moi une créature si merveilleuse, tes œuvres sont admirables et mon âme se plaît à le reconnaître. 15 Ma substance n'était pas cachée devant toi, lorsque j'étais formé dans le secret, tissé avec art dans les profondeurs de la terre. dans le sein de ma mère. 16 Je n'étais qu'un germe informe et tes yeux me voyaient et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux fût encore. Vos yeux ont vu mon être encore informe, ma masse, la matière dont j'ai été formé, etc. Les jours sont déterminés, avant qu'aucun d’eux (des jours) soit encore présent. 17 Ô Dieu, que tes pensées me semblent ravissantes. Que le nombre en est grand. 18 Si je compte, elles surpassent en nombre les grains de sable. Je m'éveille et je suis encore avec toi. Combien incompréhensibles sont pour moi vos pensées, ô Dieu (votre toute-science et votre sagesse) ! combien grande en est la somme (combien tout le monde en est rempli). Si je les compte (ces pensées de votre toute-science et de votre sagesse), elles sont plus nombreuses que le sable de la mer : je me lève (le matin après avoir réfléchi toute la nuit à leur multitude), et je suis encore avec vous (dans la méditation de vos pensées). 19 Ô Dieu, ne feras-tu pas périr le méchant ? Hommes de sang, éloignez-vous de moi. Afin d'amener la pensée qu’il hait les méchants, comme étant les ennemis de Dieu, de même qu'il honore les bons, en qualité de ses amis, le Chantre sacré rappelle les châtiments dont Dieu frappe les pécheurs, ce qui est une preuve que Dieu lui-même déteste les méchants incorrigibles. Par ces méchants le Psalmiste a surtout en vue ces mortels ennemis du dehors, qui épiaient l'occasion d’attirer sur les Israélites leur perte, et se déclaraient ainsi les ennemis particuliers de Dieu. Le chrétien se souviendra des ennemis pleins d'artifices de la religion. 20 Ils parlent de toi d'une manière criminelle, ils prennent ton nom en vain, eux, tes ennemis. Les méchants parlent de vous avec outrage, ils conspirent en jurant. Voir Matthieu 5, 35. Il peut s’agir d’ennemis de l’extérieur, ou d’impies de l’intérieur. 21 Ne dois-je pas, Seigneur, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s'élèvent contre toi ? 22 Oui, je les hais d'une haine complète, ils sont pour moi des ennemis. 23 Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, éprouve-moi et connais mes pensées. pour voir si je ne suis pas plein d’aversion pour les méchants, comme étant vos ennemis, et pour leurs œuvres. 24 Regarde si je suis sur une voie funeste et conduis-moi dans la voie éternelle. dans la voie de l’éternité, de la vie éternelle.
Psaume hébreu N°140 (Psaume N°139 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Selon la plupart des exégètes, David adressa à Dieu la prière contenue dans ce psaume, pour solliciter son secours contre des ennemis pervers e! artificieux, à une époque où il était en butte aux persécutions de Saül et de ses courtisans. D'autres prennent le psaume comme l'expression des plaintes des Juifs, après leur retour de la captivité de Babylone, au sujet de la haine et de l'animosité des Samaritains et de leurs autres ennemis (Voir Néhémie). Dans cette dernière hypothèse, le sens du titre est : Psaume à la manière de David. 2 Seigneur, délivre-moi de l'homme méchant, préserve-moi des hommes de violence, 3 qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur, qui excitent sans cesse la guerre contre moi, 4 qui aiguisent leur langue comme le serpent et qui ont sous leurs lèvres le venin de l'aspic. Séla. Leurs paroles sont pleines de méchanceté, ils tiennent des discours pernicieux. 5 Seigneur, garde-moi des mains du méchant, préserve-moi des hommes de violence, qui méditent de me faire trébucher. 6 Des orgueilleux me dressent un piège et des filets, ils placent des filets le long de mon sentier, ils me tendent des embûches. Séla. 7 Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu. Écoute, Seigneur, la voix de mes supplications. 8 Seigneur Dieu, mon puissant sauveur, tu couvres ma tête au jour du combat. 9 Seigneur, n'accomplis pas les désirs du méchant, ne laisse pas réussir ses desseins, il en serait trop fier. Séla. 10 Que sur la tête de ceux qui m'assiègent retombe l'iniquité de leurs lèvres, tout le mal qu'ils méditent contre moi (Chrysostome) 11 que des charbons ardents soient secoués sur eux. Que Dieu les précipite dans le feu, dans les abîmes d'où ils ne se relèvent plus. Voir Ps. Hébreux 18, 13. 12 Non, le calomniateur ne prospérera pas sur la terre et le malheur poursuivra sans merci l'homme violent. 13 Je sais que le Seigneur fait droit au misérable et justice au pauvre. 14 Oui, les justes célébreront ton nom et les hommes droits habiteront devant ton visage.
Psaume hébreu N°141 (Psaume N°140 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, je t'invoque, hâte-toi de venir vers moi. Prête l'oreille à ma voix, quand je t'invoque. Suivant plusieurs exégètes, David fit la prière qu’on lit dans ce psaume, pour obtenir la vigilance sur sa langue et protection contre la séduction, dans un moment où il se trouvait dans une situation toute semblable à celle qui doit avoir donné occasion au psaume qui précède. Selon d’autres, le psaume est une élégie à la manière indiquée dans le psaume ci-dessus. Le chrétien peut se servir du psaume comme de prière contre la séduction. 2 Que ma prière soit devant ton visage comme l'encens et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir. Voir Exode, 30, 7-8. ...comme le sacrifice du soir : aussi agréable que l’oblation du soir, qui, ainsi que l’oblation du matin, consistait à offrir de la fleur de farine et du vin (Exode 29, 38-42. Nombres 28, 3-8). Les exégètes qui pensent que c'est David qui prie, trouvent l'explication de ces paroles dans la vie errante qu'il menait pendant sa fuite devant Saül, temps auquel il ne pouvait assister aux sacrifices dans le saint tabernacle, mais était dans la nécessité de se contenter d'adresser à Dieu de ferventes prières. Suivant plusieurs saints Pères, il y a non le sacrifice du matin, mais le sacrifice du soir, pour faire ainsi allusion au sacrifice de la nouvelle alliance, qui, ayant été offert d'une manière sanglante vers le soir, fut aussi institué vers le soir sous sa forme non sanglante. 3 Seigneur, mets une garde à ma bouche, une sentinelle à la porte de mes lèvres. Ne permettez pas que je me laisse aller à l’impatience au milieu des calomnies et des persécutions de mes ennemis, de peur que je ne tombe dans la colère, le mécontentement et l’offense de Dieu. 4 N'incline pas mon cœur vers des choses mauvaises, ne l'incline pas à se livrer à des actes de méchanceté avec les hommes qui commettent l'iniquité, que je ne prenne aucune part à leurs festins. Ne permettez pas que la tentation d'excuser mes péchés réels s'élève dans mon cœur. 5 Que le juste me frappe, c'est une faveur, qu'il me reprenne, c'est un parfum sur ma tête, ma tête ne le refusera pas, car alors je n'opposerai que ma prière à leurs mauvais desseins. Ne permettez pas, veut dire le Psalmiste d'après le contexte, que je perde patience au sujet de mes ennemis (v. 3-4) ; ne permettez pas non plus que je me range de leur côté à cause des plaisirs dont ils jouissent (v. 4) ; ces plaisirs, je puis bien m'en passer, car j'aime mieux souffrir de la part du juste une réprimande, qu’elle soit douce ou sévère, que de jouir même des plus grands plaisirs que le pécheur voudrait me procurer ; j'oppose bien plutôt ma prière à ces plaisirs, de peur qu'ils ne deviennent pour moi un piège. 6 Mais bientôt leurs chefs seront précipités le long des rochers et l'on écoutera mes paroles car elles sont agréables. Les chefs de mes ennemis seront punis par leur perte ; et alors on aura foi à mes paroles. 7 Comme lorsqu'on laboure et que l'on ameublit la terre, ainsi nos ossements sont semés au bord du schéol. Nous étions en danger, marchant au bord du royaume des morts. 8 Car vers toi, Seigneur Dieu, je tourne mes yeux. Auprès de toi je cherche un refuge, n'abandonne pas mon âme. ne me livrez pas sans secours à mes ennemis. 9 Préserve-moi des pièges qu'ils me tendent, des embûches de ceux qui font le mal. 10 Que les méchants tombent dans leurs propres filets et que j'échappe en même temps.
Psaume hébreu N°142 (Psaume N°141 dans la Vulgate) 1 Cantique de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. David, dans sa détresse, n’espère de secours que de Dieu. 2 De ma voix je crie vers le Seigneur, de ma voix j'implore le Seigneur. 3 Je répands ma plainte en sa présence, devant lui j'expose ma détresse. 4 Lorsqu'en moi mon esprit défaille, toi tu connais mon sentier, tu sais que, dans la route où je marche, ils me tendent des pièges. Lorsque mon esprit perd courage , vous connaissez ma situation périlleuse, et vous me secourez. 5 Jette les yeux à ma droite et vois : personne ne me reconnaît, tout refuge me fait défaut, nul n'a souci de mon âme. Je ne peux espérer aucun secours ici-bas, je ne peux pas fuir. 6 Je crie vers toi, Seigneur, je dis : Tu es mon refuge, mon partage sur la terre des vivants. dans cette vie et dans l’autre. 7 Prête l'oreille à ma plainte car je suis malheureux à l'excès, délivre-moi de ceux qui me poursuivent car ils sont plus forts que moi. 8 Tire mon âme de cette prison, afin que je célèbre ton nom. Les justes triompheront avec moi de ce que tu m'auras fait du bien. Les justes attendent l'instant où vous me délivrerez, afin de pouvoir vous louer avec moi.
Psaume hébreu N°143 (Psaume N°142 dans la Vulgate)
1 Psaume de David. Seigneur, écoute ma prière, prête l'oreille à mes supplications, exauce-moi dans ta vérité et dans ta justice. Vérité : parce que vous êtes véritable et sincère dans vos promesses. Justice a souvent dans les Écritures le même sens que grâce et miséricorde. (Voir Ps. Hébreux 22, 32. 40, 10. Juges 5. 11. Chrysostome). Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans les afflictions pressantes, et l’employer aussi pour exprimer ses sentiments de pénitence et obtenir que ses péchés soient pardonnés et effacés 2 N'entre pas en jugement avec ton serviteur, car aucun homme vivant n'est juste devant toi. Ne faites pas à son égard des recherches comme un juge sévère, puisque nul homme vivant n’est entièrement pur devant vous. 3 L'ennemi en veut à mon âme, il foule à terre ma vie. Il me relègue dans les lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. David veut dire : Excusez-moi, parce que mes ennemis m’ont persécuté jusqu'à la mort. Le chrétien se souviendra des ennemis de son salut, des humiliations que ses péchés lui ont fait subir, et des nuits pleines d'inquiétude qu'ils lui ont fait passer. 4 Mon esprit défaille en moi, mon cœur est troublé dans ma poitrine. 5 Je pense aux jours d'autrefois, je médite sur toutes tes œuvres, je réfléchis sur l'ouvrage de tes mains. A toutes les occasions dans lesquelles vous avez si souvent fait éclater votre miséricorde. 6 j'étends vers toi mes mains et mon âme, comme une terre desséchée, soupire après toi. Séla. encouragé par les œuvres de votre miséricorde, je tends les mains vers vous. 7 Hâte-toi de m'exaucer, Seigneur, mon esprit défaille, ne me cache pas ton visage, je deviens semblable à ceux qui descendent dans la fosse. Mon esprit défaille par l’impatience de son attente. 8 Fais-moi de bonne heure sentir ta bonté, car c'est en toi que j'espère. Fais-moi connaître la voie où je dois marcher car c'est vers toi que j'élève mon âme. La voie ou je dois marcher afin d’échapper à tous les périls de mon salut. 9 Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur, je me réfugie auprès de toi. 10 Apprends-moi à faire ta volonté car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise dans la voie droite. Votre Saint-Esprit, votre grâce (Voir Ps. Hébreux 51, 13). 11 A cause de ton nom, Seigneur, rends-moi la vie, dans ta justice, retire mon âme de la détresse. 12 Dans ta bonté, anéantis mes ennemis et fais périr tous ceux qui m'oppriment, car je suis ton serviteur.
Psaume hébreu N°144 (Psaume N°143 dans la Vulgate) 1 De David. Béni soit le Seigneur, mon rocher, qui a dressé mes mains au combat et mes doigts à la guerre, Ainsi que beaucoup d'exégètes le croient, David composa ce psaume après sa victoire sur Absalom, lorsque tout Israël lui eut été de nouveau assujetti (v. 2). D’autres pensent que David le composa après sa victoire sur Goliath, mais ce qui est dit de l’assujettissement du peuple v. 2, ne peut se concilier avec cette opinion. Pour expliquer l'analogie de ce psaume avec le psaume hébreu 18, plusieurs exégètes supposent que David, dans le psaume 18, qu'il composa vers la fin de sa vie, se proposa de développer davantage les pensées de celui-ci, qu’il avait composé auparavant. Le chrétien y remerciera Dieu des grâces qu’il a obtenues pour son salut, et y demandera de nouveaux secours. 2 mon bienfaiteur et ma forteresse, ma haute retraite et mon libérateur, mon bouclier, celui qui est mon refuge, qui range mon peuple sous moi. David pouvait parler ainsi après sa victoire sur Absalom 3 Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que tu le connaisses, le fils de l'homme, pour que tu penses à lui ? 4 L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l'ombre qui passe. Voir Job 8, 9. 14, 2 5 Seigneur, abaisse tes cieux et descends, touche les montagnes et qu'elles s'embrasent, 6 fais briller les éclairs et disperse les ennemis, lance tes flèches et mets-les en déroute. Après l’action de grâces, commence maintenant la nouvelle prière du Psalmiste pour obtenir d’être délivré de ses autres ennemis, qui continuent à le presser durement (5-12). Les ennemis étaient les restes du parti d’Absalom. Les versets 5 et 6 signifient en style figuré : O Dieu, apparaissez dans votre majesté redoutable, et délivrez-moi. 7 Étends tes mains d'en haut, délivre-moi et sauve-moi des grandes eaux, de la main des fils de l'étranger, de la main de ces enfants dénaturés, qui, avec mon fils Absalom, se sont révoltés contre moi. D’autres entendent les ennemis du dehors. 8 dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. Ils ne tiennent pas la fidélité qu’ils ont jurée. 9 Ô Dieu, je te chanterai un cantique nouveau, je te célébrerai sur le luth à dix cordes. 10 Toi qui donnes aux rois la victoire, qui sauves du glaive meurtrier David, ton serviteur, 11 délivre-moi et sauve-moi de la main des fils de l'étranger, dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. 12 Que nos fils, comme des plants vigoureux, grandissent en leur jeunesse Que nos filles soient comme les colonnes angulaires, sculptées à la façon de celles d'un temple. Les versets 12-15 se rattachent au verset 11, ils offrent un développement des bénédictions qui doivent être l'effet de la prière du Psalmiste, en vue d’être délivré, si Dieu l'exauce. 13 Que nos greniers soient remplis et regorgent de toutes sortes de provisions. Que nos brebis, dans nos pâturages, se multiplient par milliers et par myriades. 14 Que nos génisses soient fécondes. Qu'il n'y ait dans nos murs ni brèche, ni reddition. Ni cri d'alarme dans nos places publiques. 15 Heureux le peuple qui jouit de ces biens. Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu.
Psaume hébreu N°145 (Psaume N°144 dans la Vulgate) Ce psaume est alphabétique ; il se compose dans le texte orignal de 21 distiques (au lieu de 22, comme les autres psaumes alphabétiques du même genre, voir Psaume vulgate 24, etc., parce que la lettre nun est omise). Les deux vers qui manquent dans l’hébreu sont conservés dans la Vulgate, voir versets 13c-d ; mais ils sont semblables, deux mots exceptés, au verset 17. Une partie des prières du Benedicite, avant le repas, est tirée de ce psaume, verset 15 et 16. La primitive Eglise appliquait à la sainte Eucharistie les paroles du verset 15 : Les yeux de tous en vous espèrent, etc. 1 Chant de louange, de David. ALEPH. Je veux t'exalter, mon Dieu, ô Roi et bénir ton nom à jamais et toujours. David loue la puissance, la justice et la bonté de Dieu. 2 BETH. Je veux chaque jour te bénir et célébrer ton nom toujours et à jamais. 3 GHIMEL. Le Seigneur est grand et digne de toute louange et sa grandeur est insondable. 4 DALETH. Chaque âge dira au suivant la louange de tes œuvres, on publiera tes prodiges. 5 HÉ. Je chanterai l'éclat glorieux de ta majesté et tes œuvres prodigieuses. 6 WAV. Et l'on parlera de ta puissance redoutable et je raconterai ta grandeur. Afin qu’elles disent la vertu de vos actions terribles 7 ZAÏN. On proclamera le souvenir de ton immense bonté et on célébrera ta justice. 8 HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. 9 TETH. Le Seigneur est bon envers tous et sa miséricorde s'étend sur toutes ses créatures. 10 YOD. Toutes tes œuvres te louent, Seigneur et tes fidèles te bénissent. 11 CAPH. Ils disent la gloire de ton règne et proclament ta puissance, 12 LAMED. Afin de faire connaître aux fils des hommes ses prodiges et le glorieux éclat de son règne. 13 MEM. Ton règne est un règne éternel et ta domination subsiste dans tous les âges. 14 SAMECH. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui sont courbés. 15 AÏN. Les yeux de tous les êtres sont tournés vers toi dans l'attente et tu leur donnes leur nourriture en son temps. 16 PHÉ. Tu ouvres ta main et tu rassasies de tes biens tout ce qui respire. 17 TSADÉ. Le Seigneur est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes ses œuvres. 18 QOPH. Le Seigneur est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent d'un cœur sincère. Voir Jean 4, 23. 19 RESCH. Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent, il entend leur cri et il les sauve. On l’a vu dans Moïse, dans Josué et dans une multitude d’autres saints, au désir desquels Dieu, en effet, obéit, pour ainsi dire, en leur donnant le pouvoir de faire des miracles. 20 SCHIN. Le Seigneur garde tous ceux qui l'aiment et il détruit tous les méchants. 21 THAV. Que ma bouche publie la louange du Seigneur et que toute chair bénisse son saint nom, toujours, à jamais.
Psaume hébreu N°146 (Psaume N°145 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Mon âme, loue le Seigneur. Ce psaume et les suivants, jusqu’à la fin du psautier, commencent par alleluia. Ils sont tous consacrés à louer Dieu. La Vulgate donne pour titre à celui-ci : « D’Aggée et de Zacharie, » soit que ces prophètes en soient les auteurs, soit qu’ils aient introduit l’usage de le chanter dans le second temple. ― Trois strophes : Versets 1 à 4 : il faut louer Dieu et ne pas compter sur les hommes. ― Versets 5 à 7a : Heureux qui observe la loi du Seigneur ! ― Versets 7b à 10 : Dieu, le protecteur des justes, le protègera. 2 Toute ma vie, je veux louer le Seigneur, tant que je serai, je veux chanter mon Dieu. 3 Ne mettez pas votre confiance dans les princes, dans le fils de l'homme, qui ne peut sauver. Le fils de l’homme ; c’est-à-dire les autres hommes, les hommes qui ne sont pas princes. ― Dans lesquels, etc. Les princes, pas plus que les simples mortels, ne peuvent ni se sauver eux-mêmes, ni sauver les autres de la mort et de mille dangers qui les environnent. 4 Son souffle s'en va, il retourne à sa poussière et, ce même jour, ses desseins s'évanouissent. Il retourne ; l’homme ou le prince, et non l’esprit. 5 Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur, son Dieu. 6 Le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'elle renferme. Il garde à jamais sa fidélité. Voir Actes des Apôtres, 14, 14 ; Apocalypse, 14, 7. 7 Il rend justice aux opprimés, il donne la nourriture à ceux qui ont faim. Le Seigneur délivre les captifs. 8 Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles. Le Seigneur relève ceux qui sont courbés. Le Seigneur aime les justes. 9 Le Seigneur garde les étrangers, il soutient l'orphelin et la veuve, mais il rend tortueuse la voie des méchants. Les projets des méchants 10 Le Seigneur est roi pour l'éternité, ton Dieu, ô Sion, d'âge en âge. Alléluia.
Psaume 147. 1 Alléluia. Louez le Seigneur car il est bon de célébrer notre Dieu, car il est doux, il est beau de le louer. 2 Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il rassemble les dispersés d'Israël. Les exégètes concluent de ce passage que le psaume fut composé après le retour de la captivité de Babylone. Le chrétien se souviendra de la Jérusalem d’en haut, de l'Église, qui devait se former des païens et des Juifs (Voir Jean 11, 52). 3 Il guérit ceux qui ont le cœur brisé et il panse leurs blessures. 4 Il compte le nombre des étoiles, il les appelle toutes par leur nom. 5 Notre Seigneur est grand, et sa force est infinie et son intelligence n'a pas de limites. 6 Le Seigneur vient en aide aux humbles, il abaisse les méchants jusqu'à terre. 7 Chantez au Seigneur un cantique d'actions de grâces, célébrez notre Dieu sur la harpe. 8 Il couvre les cieux de nuages et prépare la pluie pour la terre. Il fait croître l'herbe sur les montagnes. 9 Il donne la nourriture au bétail, aux petits du corbeau qui crient vers lui. Voir Job 38, 41. 10 Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît, ni dans les jambes de l'homme qu'il met son plaisir. Il ne se complaît pas dans la puissance terrestre, ni dans les forces de physiques. Il n’a besoin, pour délivrer, ni de cavalerie, ni de troupes à pieds. 11 Le Seigneur met son plaisir en ceux qui le craignent, en ceux qui espèrent en sa bonté. 12 Jérusalem, célèbre le Seigneur. Sion, loue ton Dieu. 13 Car il affermit les verrous de tes portes, il bénit tes fils au milieu de toi, 14 il assure la paix à tes frontières, il te rassasie de la fleur du froment. Du meilleur froment 15 Il envoie ses ordres à la terre, sa parole court avec vitesse. 16 Il fait tomber la neige comme de la laine, il répand le givre comme de la cendre. 17 Il jette ses glaçons par morceaux, qui peut tenir devant son froid ? 18 Il envoie sa parole et il les fond. Il fait souffler son vent et les eaux coulent. 19 C'est lui qui a révélé sa parole à Jacob, ses lois et ses volontés à Israël. 20 Il n'a pas fait de même pour toutes les autres nations, elles ne connaissent pas ses volontés. Alléluia. Dieu ne laissa aux nations que la loi naturelle de la raison, sans les instruire par une révélation extérieure. Ce qui, cependant, ne s'entend que de la révélation mosaïque. La révélation primitive faite à Adam et à Noé, fut commune à tous les peuples. Mais dans la suite des siècles, elle s'affaiblit successivement chez les peuples païens. Elle ne se conserva dans sa pureté que dans la race d'Abraham, laquelle reçut aussi la révélation mosaïque. Ce furent les Juifs qui, suivant les décrets éternels de Dieu, reçurent d'abord cette révélation, puis successivement, au moyen des Juifs, les autres peuples du monde.
Psaume 148. 1 Alléluia. Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs. Vous, habitants des cieux. Le Psalmiste, heureux à la vue de la nationalité juive rétablie, s’adresse à toutes les créatures pour qu’elles en remercient Dieu avec lui. C’est la même pensée qui se manifeste dans le cantique des trois enfants dans la fournaise, et dans l’hymne au soleil de saint François d’Assise. Il y a dans cette manière d’envisager la nature non seulement beaucoup de poésie, mais aussi quelque chose d’élevé et de touchant qui transfigure l’univers, en nous montrant le créateur, d’une façon en quelque sorte sensible, dans toutes ses œuvres. Ce ne sont pas les créatures inanimées qui parlent, mais c’est l’homme qui leur prête sa voix, et de cette manière rend grâces au Seigneur pour les œuvres dont il lui a donné l’usage ou la jouissance. Tous les êtres louent d’ailleurs à leur manière celui qui les a faits, en observant les lois qu’il leur a imposées et en concourant ainsi à l’accomplissement de ses desseins. ― Le psaume descend graduellement du ciel à la terre pour s’arrêter à l’homme et se terminer par une exhortation générale, versets 13 et 14. 2 Louez-le, vous tous, ses anges ; louez-le, vous toutes, ses armées. 3 Louez-le, soleil et lune ; louez-le, vous toutes, étoiles brillantes. 4 Louez-le, cieux des cieux et vous, eaux, qui êtes au-dessus des cieux. Voir Daniel 3, 59-60. 5 Qu'ils louent le nom du Seigneur car il a commandé et ils ont été créés. 6 Il les a établis pour toujours et à jamais, il a posé une loi qu'on ne transgressera pas. Les lois de la nature sont permanentes. 7 De la terre, louez le Seigneur, monstres marins et vous tous, océans, 8 feu et grêle, neige et vapeurs, vents impétueux, qui exécutez ses ordres, 9 montagnes et vous toutes, collines, arbres fruitiers et vous tous, cèdres, 10 animaux sauvages et troupeaux de toutes sortes, reptiles et oiseaux ailés, Reptiles : sous ce nom, on entend généralement tous les reptiles, les vermisseaux et même les poissons. Comparer à Genèse, 1, 20 ; Psaumes, 103, 25. Dieu mérite plus de louanges qu’on ne lui en rend dans le ciel et sur la terre ; ou bien, selon d’autres, Dieu reçoit les louanges de toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre. 11 rois de la terre et tous les peuples, princes, et vous tous, juges de la terre, 12 jeunes hommes et jeunes vierges, vieillards et enfants. 13 Qu'ils louent le nom du Seigneur car son nom seul est grand, sa gloire est au-dessus du ciel et de la terre. 14 Il a relevé la puissance de son peuple, sujet de louange pour tous ses fidèles, pour les enfants d'Israël, le peuple qui est près de lui, Alléluia.
Psaume 149. 1 Alléluia. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, que sa louange retentisse dans l'assemblée des saints. un cantique d'action de grâces pour quelque grande victoire. Quelle est cette victoire, c'est ce qu’on ne sait pas. Le chrétien se souviendra de la victoire de son Libérateur sur les ennemis de son salut. 2 Qu'Israël se réjouisse en son Créateur, que les fils de Sion tressaillent en leur Roi. 3 Qu'ils louent son nom dans leurs danses, qu'ils le chantent avec le tambourin et la harpe. 4 Car le Seigneur se complaît dans son peuple, il glorifie les humbles en les sauvant. 5 Les fidèles triomphent dans la gloire, ils tressaillent de joie sur leur lit. 6 Les louanges de Dieu sont dans leur bouche et ils ont dans leurs mains un glaive à deux tranchants, Prêts à un nouveau combat, si leurs ennemis osaient les attaquer encore pour les opprimer. Le chrétien entendra la parole de Dieu (Voir 2 Corinthiens 10, 4. Éphésiens 6, 17. Hébreux 4, 12). 7 pour exercer la vengeance sur les nations et porter le châtiment chez les peuples, Dans le cas où elles viendraient de nouveau à fondre sur eux. 8 pour lier leurs rois avec des chaînes et leurs grands avec des ceps de fer, 9 pour exécuter contre eux l'arrêt écrit, c'est là la gloire réservée à tous ses fidèles. Alléluia. Afin de les traiter selon le droit écrit, selon l’ordre donné dans la loi (Deutéronome 7) d’exterminer les peuples impies du pays de Canaan. Les peuples qu'Israël avait ordre d’exterminer étaient des figures des ennemis du salut, qui se tiennent sur la voie pour arrêter quiconque veut entrer dans le pays de la vertu. Le chrétien se souviendra en conséquence de l’ordre qu'il a reçu de faire disparaître de la voie tous les obstacles au salut.
Psaume 150. 1 Alléluia. Louez Dieu dans son sanctuaire. Louez-le dans le séjour de sa puissance. Le dernier des psaumes n’est qu’une magnifique doxologie dans laquelle le Psalmiste invite treize fois, en comprenant dans ce nombre l’alleluia initial et final, à louer Dieu dans le temple, ― 1 : à cause de sa grandeur, versets 1 et 2 ; ― 2 : avec toute sorte d’instruments de musique, versets 3 à 5. La synagogue compte, d’après Exode 34, 6-7, treize attributs de Dieu. Kimchi dit que les treize louanges du Psaume 150 correspondent à ces treize attributs. Dans son sanctuaire ; littéralement, selon les Septante et la Vulgate, dans ses saints lieux ; ce qu’on traduit ordinairement par sanctuaire ; le mot hébreu correspondant signifie, entre autres choses, sainteté, lieu saint, sanctuaire, temple. D’un autre côté, le ciel est appelé quelquefois le lieu saint de Dieu. Comparer à Psaume 19, 7 ; 103, vv. 2, 13 ?. ― Le séjour de sa puissance ; c’est-à-dire le firmament, où il fait surtout éclater sa puissance. Or, le firmament est synonyme de ciel, puisqu’on lit dans Genèse 1, 8 : « Dieu nomma le firmament, ciel. » 2 Louez-le pour ses hauts faits. Louez-le selon l'immensité de sa grandeur. 3 Louez-le au son de la trompette. Louez-le sur la harpe et la cithare. 4 Louez-le dans vos danses avec le tambourin. Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau. 5 Louez-le avec les cymbales au son clair. Louez-le avec les cymbales retentissantes. 6 Que tout ce qui respire loue le Seigneur. Alléluia. Le psautier tout entier se termine par ce trait admirable qui le résume si bien : « Que tout être qui respire loue le Seigneur ! Alleluia ! » ― Esprit ; ce qui a vie, ce qui respire.
Les Proverbes
Introduction
1° Le titre hébreu du livre des Proverbes consiste, sous sa forme complète, dans les deux premiers mots du verset initial (1, 1) : Mišlé Šelômoh, « Proverbes de Salomon. » Les Septante l'ont adopté : Παροιμίαι Σαλωμώντος. La Vulgate emploie une formule légèrement différente : Liber Proverbiorum (les rabbins disent parfois aussi de la même manière : Séfer Mišlé, « Livre des Proverbes ») Le plus souvent, les Juifs désignaient ce livre parle seul mot Mišlé, « Proverbes, » que saint Jérôme a conservé dans son sous-titre: quem Hebraei Misle appelant (Origène l'a pareillement conservé sous la forme Mislôth). C’est le pluriel « construit » (comme s’exprime la grammaire hébraïque) du substantif mâšal, qui reçoit dans la Bible jusqu’à cinq significations distinctes. 1° Le sens primitif semble avoir été « comparaison, similitude ». 2° De là une première signification dérivée, celle de « parabole »; la parabole est, en effet, une comparaison dans le sens large. 3° Quelquefois, on entend par mâšal un poème didactique plus ou moins développé (cf. Num. 23, 7, 18; 24, 3, 15, 20; Ps. 48 (hébr., 49), 5; Job 27, 1; 29, 1, etc. 4° En d’autres circonstances, ce mot dénote un proverbe proprement dit, un dicton populaire (les proverbes de cette espèce sont assez rares dans la Bible. En voici quelques exemples : 1 Reg 24, 13, « Des méchants vient la méchanceté; » 2 Samuel 20, 10, « Autrefois on avait coutume de dire : Que l'on consulte Abel; » Ez. 16, 44, « Tous ceux qui disent des proverbes t'appliqueront ce proverbe : Telle mère, telle fille; » Ez. 18, 2, « Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées. »). 5° Le plus souvent il représente des sentences morales, des maximes, ce que l’on nomme aujourd’hui des « pensées ». C’est surtout d’après cette dernière signification, et aussi d’après la troisième, que le livre des Proverbes est intitulé Mišlé.
Le Talmud l’appelle parfois Séfer hokmah, ou « livre de la Sagesse »; nom qu’emploient également les anciens Pères grecs et latins (S. Méliton, S. Justin, Clément d'Alexandrie, Origène, S. Cyprien, etc.), mais qui fut plus tard réservé à un écrit spécial (dans le langage liturgique, cinq des livres poétiques de la bible portent le titre de Liber Sapientiae : ce sont les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique, la Sagesse et l'Ecclésiastique).
Le livre des Proverbes n’occupe pas la même place dans la Bible hébraïque que dans les traductions des Septante et de la Vulgate. Là, il est rangé parmi les Ketûbim ou Hagiographes, tantôt au second rang, entre les Psaumes et Job, tantôt au troisième, après Job; ici il est encadré par les Psaumes et par l'Ecclésiaste.
2° Sujet et division. —Le livre des Proverbes est, pour ainsi dire, un « manuel de règles morales » : règles exposées d’abord par manière d’exhortations; puis, dans la plus grande partie du poème, sous forme de sentences très brèves, qui sont citées le plus habituellement sans suite et comme au hasard. Nous ne devons donc pas y chercher un tout harmonieux, une organisation strictement logique. Néanmoins des titres spéciaux, insérés çà et là par l’auteur principal et par les collecteurs (1, 1 et ss.; 10, 1; 24, 23; 25, 1; 30, 1; 31, 1), établissent une division générale assez nette. 1° Courte introduction, qui expose le sujet, le caractère et le but du livre (1, 1-7). 2° Première partie, qui contient trois séries d’exhortations et d’avertissements adressés aux jeunes gens par la Sagesse personnifiée (1, 8-9, 18). 3° Deuxième partie, qui renferme deux collections considérables de proverbes isolés (10, 1-31, 31). La première partie se subdivise en trois sections, qui correspondent aux trois séries de petits discours (1, 8-3, 35; 4, 1-7, 27; 8, 1-9, 18). Deux sections dans la seconde partie : la collection la plus ancienne des Proverbes de Salomon (10,1- 22,16), avec deux petits appendices (22, 17- 24, 22, et 24, 23-34); une collection plus récente (25, 1-29, 27), avec trois appendices (30, 1-31; 31, 1 -9; 31, 10-31). Le commentaire donnera une analyse plus complète.
3° L’auteur. - La première ligne du livre et plusieurs des autres titres mentionnés plus haut (cf. 10, 1 et 25, 1) attribuent formellement sa composition à Salomon. La tradition constante de la synagogue et de l'Église fait de même. Ce sentiment est confirmé par le célèbre passage 1 Samuel, 4, 32, où il est dit que Salomon avait composé « trois mille proverbes » (la plupart sont perdus, puisque, en dehors des chap. 1-9, qui contiennent plutôt des discours, nous n'avons guère que 550 proverbes dans ce livre). Malgré des nuances qui s’expliquent dans un ouvrage de ce genre, le style est au fond le même partout, et les rationalistes en ont exagéré notablement les différences, afin de donner plus de poids à leurs attaques contre l'authenticité du livre (ici, comme toujours, il existe entre eux un complet désarroi, lorsqu'il s'agit de fixer l'époque où furent composées les diverses parties de la collection ; leurs divergences d'évaluation sont souvent de plusieurs siècles). Seuls les appendices de la seconde collection, surtout les deux premiers, attribués à Agur (30, 1) et à Lamuel (31, 1), créent une difficulté sérieuse, qui sera étudiée dans le commentaire. On regarde aujourd’hui comme plus probable qu’ils ne proviennent pas de Salomon.
La majeure partie du livre des Proverbes a donc Salomon pour auteur : ce qui signifie qu'elle est son œuvre personnelle et proprement dite, et non pas, comme on l’a parfois affirmé, qu’il aurait simplement rassemblé et compilé des maximes, composées avant lui par des sages inconnus. Rien n’empêche, assurément, que maint gnome antique ait servi de base à ses proverbes.
Pour son travail il fut inspiré de Dieu, comme tous les autres écrivains sacrés. Théodore de Mopsueste a été à bon droit condamné par le second concile de Constantinople, pour avoir osé prétendre que le livre des Proverbes est un ouvrage purement humain, écrit en dehors de toute inspiration divine.
La poésie didactique eut donc son âge d’or chez les Hébreux au temps de Salomon, de même que la poésie lyrique avait eu le sien sous David. « La paix et la tranquillité du règne de Salomon étaient favorables au développement d’un esprit contemplatif, et c'est juste à cette période que nous nous nous serions attendus à voir la poésie gnomique se développer et former une époque dans la littérature » sacrée.
D’après la tradition juive, le livre des Proverbes serait le fruit de l'âge mûr de Salomon, tandis qu’il aurait écrit le Cantique des cantiques dans sa jeunesse et l’Ecclésiaste dans sa vieillesse (comp. S. Jérôme, Eccl. 1, 1).
4° Histoire de la collection des Proverbes. — En tête du chapitre 25 nous lisons ces paroles significatives: « Voici encore des Proverbes de Salomon, recueillis par les hommes d’Ezéchias, roi de Juda » (voyez le commentaire. Comp. aussi 22, 17 et 24, 23). Elles disent clairement que Salomon n’a pas complété lui-même le livre des Proverbes sous sa forme actuelle. Il y eut donc, pour cet écrit, comme pour le Psautier, plusieurs stades dans l’histoire de la collection et de l'organisation. La plus grande partie de l'ouvrage (1-24) parut tout d’abord, arrangée sans doute par Salomon en personne. « Les hommes du roi Ezéchias » ajoutèrent, trois siècles plus tard, les chapitres 25-29, probablement aussi les chapitres 30-31, après avoir réuni de précieuses sentences que le premier collecteur avait laissées de côté. Le livre, tel que nous le possédons aujourd’hui, date donc très vraisemblablement du règne d’Ezéchias.
Ce mode de formation graduelle explique comme il se fait qu’un nombre relativement considérable de proverbes (environ quarante : comp. 10, 1 et 15, 20 ; 14, 31 et 17, 5; 22, 13 et 26, 13; 19, 13 et 27, 15; 20, 16 et 27, 13, etc.) ont été répétés une et même plusieurs fois (cf. 14, 12; 16, 25; 21, 2; 21, 9, 19 et 25, 24, etc.). D’ailleurs, un recueil de plusieurs centaines de sentences ou « pensées » devait presque nécessairement contenir quelques maximes analogues (nous avons observé un phénomène semblable dans le Psautier. Voyez la page 6 de ce volume). Ce fait ne prouve donc nullement la pluralité des auteurs.
5° Le genre littéraire des Proverbes. — Dans ce livre, Salomon présente le plus souvent ses maximes sous la forme du distique. Il arrive çà et là, néanmoins, que la pensée est développée plus complètement, et alors nous trouvons des vers de trois, quatre, cinq, six membres et au delà (cf. 22, 29; 23, 1-3, 4-5, 6-8; 22-25; 25, 4-5, etc.). Les trois espèces de parallélisme sont représentées tour à tour; mais c’est l'antithèse qui domine (voyez le tome 3, p. 484-485).
Le style est simple, mais soigné, vigoureux (nous caractériserons ses nuances en avant de chacune des parties principales du recueil). Beaucoup de vigueur aussi dans les pensées, avec beaucoup d’esprit, de variété, de richesse. L’intérêt ne languit pas un instant.
6° L'importance du livre des Proverbes a été souvent relevée par les Pères, qui le nommaient volontiers (entre autres, le grand saint Irénée. Cf. Eusèbe, Hist. Eccl., 4, 22), pour ce motif : πανάρετος σοφία, « la sagesse qui enseigne toute vertu. » Salomon nous y apparaît véritablement comme le roi des moralistes de l'antiquité, inculquant les meilleures leçons à tous les âges et à toutes les situations de la vie, comme aussi à tous les temps et à tous les pays du monde (voyez dans le Manuel biblique, t. 2, nn. 835-841, un bon résumé de la doctrine des Proverbes). « Qu’on lise Marc-Aurèle et surtout Epictète : la morale de ces philosophes est dure; au lieu d’attirer les cœurs, elle les éloigne. On sent que ces docteurs ne sont pas les amis et les pères de leurs disciples, ils en sont les pédagogues; leur voix est hautaine et sans amour. Il n’en est pas ainsi de Salomon. Autant sa doctrine est noble et pure dans les principes qu’elle développe, autant elle est douce et tendre dans le ton qu’elle affecte....Le docteur fait place au père, et le disciple devient un fils... Il y a plus: à ces exhortations solennelles il joint celles d’une mère; c’est par cette qualité que se caractérise la sagesse salomonienne. Ni le père ni la mère n’imposent leurs maximes avec empire : ils prient, ils conjurent, ils recommandent...Ne nous étonnons pas (de la supériorité du proverbe salomonien): ces leçons de sagesse n’étaient pas celles de l’homme, c’étaient des leçons descendant du ciel et inspirées à Salomon » (Mgr Meignan, Salomon, son règne, ses écrits. Paris, 1890, p. 324). Aussi ne conviennent-elles pas moins aux chrétiens qu'aux anciens Hébreux; à tel point que saint Jérôme, dans sa célèbre épître a Laeta, recommandait à cette matrone romaine de faire apprendre à sa fille Paula, d’abord les Psaumes, puis les Proverbes de Salomon, qui la formeraient à la vie pratique (Epist. 107 : « Qu'elle apprenne d'abord le psautier. Grâce à ces cantiques, elle se sanctifiera. Et dans les Proverbes de Salomon, elle se formera à la vie»).
Il importe aussi d’étudier le livre des Proverbes sous le rapport historique, parce qu’il nous permet d’apprécier le niveau moral du peuple de Dieu pendant l’ancienne Alliance. Il est vraiment, comme le disait Origène, la source principale de l’éthique de l'Ancien Testament.
Mais les Proverbes de Salomon ne sont pas moins importants au point de vue dogmatique. Plusieurs dogmes fondamentaux, tels que ceux qui concernent la création, l'immortalité de l’âme, et surtout la nature divine, y sont nettement formulés. Nous verrons, au chapitre 8, le Verbe de Dieu, la seconde personne de la sainte Trinité, nous apparaître sous les traits de la Sagesse personnifiée; de sorte que « Salomon a la gloire d’avoir donné un nom au Messie, celui de Sagesse », qui a de si étroites relations avec la dénomination de Logos, révélée à saint Jean.
On comprend, d’après tout cela, pourquoi les Proverbes sont cités jusqu’à quinze fois environ dans le Nouveau Testament. Cf. Rom. 3, 15; Hebr. 12, 5; 1 Petr. 2, 17; 4, 18; 5, 5; 2 Petr. 2, 22, etc. ,
7° Du texte et des traductions anciennes des Proverbes. - « le texte hébreu et les anciennes versions de ce livre diffèrent entre eux, en certains points: par un arrangement divers des sentences, par des additions ou des omissions. Les anciens exemplaires hébreux ne paraissent pas avoir été complètement uniformes, les uns renfermant un plus grand nombre, les autres un moindre nombre de maximes, ce qui se comprend sans peine dans une collection de ce genre; de là ces différences.
« La version des Septante, la plus ancienne de toutes, témoigne dans le traducteur, comme celle de Job, une connaissance plus parfaite du grec que la version des autres parties de l’Ancien Testament. Elle est plus libre que littérale, et l’on peut expliquer par cette circonstance quelques variantes. Parfois des traductions incompatibles du même passage sont réunies ensemble, comme 6, 25; 16, 26; 23, 31. Le plus souvent, les divergences ont certainement pour cause un texte original différent ( « Elles sont peu considérables dans la première partie du livre, chap. 1-9 … Les différences sont plus notables dans la seconde partie, chap. 10-24 (omissions, changements dans la disposition des maximes, additions) … Dans la troisième partie, chap. 25-29, il y a aussi des intercalations... Certaines leçons des Septante sont bonnes, mais généralement le texte massorétique (c.-à-d. le texte hébreu actuel) est meilleur et plus pur. » Le commentaire citera un grand nombre de ces divergences des Septante. Les citations du Nouveau Testament ont lieu d'ordinaire d'après la version des Septante. Cf. Hebr. 12, 5-6, et Prov. 3, 11-12; Jac. 4, 6, et Prov. 3, 34; 1 Petr. 4, 18, et Prov. 11, 31, etc).
« La version de la Vulgate est de saint Jérôme; il l'acheva en trois jours, avec celle de l’Ecclésiaste et du Cantique des cantiques. Elle contient quelques-unes des additions des Septante (nous les indiquerons aussi dans les notes). On ne peut douter qu’elle n’ait été faite sur un texte antérieur à tous les manuscrits hébreux actuellement existants et différents de ceux que les Massorètes (les auteurs de la Massore ou du texte hébreu traditionnel, tel que le donnent les Bibles hébraïques) avaient entre les mains » (Manuel biblique, t. 2, n. 822).
8° Commentaires catholiques. — R. Bayn, Commentarius in Proverbia,1555; de Salazar, Expositio in Proverbia Salomonis tam litteralis quam allegorica, 1619-1621; Cornelius Jansenius, Paraphrasis et annotationes in Proverbia, 1614; Maldonat, Scholia in Psalmos, Proverbia, etc., 1693; Bossuet, Libri Salomonis, 1653; Lesêtre, le Livre des Proverbes, Paris, 1879; A. Rohling, das Salomonische Spruchbuch übersetzt und erklaert, Mayence, 1879; Mgr Meignan, Salomon, son règne, ses écrits, Paris, 1890.
Livre des Proverbes
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
Proverbes 1. 1 Proverbes de Salomon, fils de David, roi d'Israël : 2 pour connaître la sagesse et l'instruction, pour comprendre les discours sensés, 3 pour acquérir une instruction éclairée, la justice, l'équité et la droiture, 4 pour donner aux simples le discernement, au jeune homme la connaissance et la réflexion. 5 Que le sage écoute et il gagnera en savoir, l'homme intelligent connaîtra les conseils prudents, 6 il comprendra les proverbes et les sens mystérieux, les maximes des sages et leurs énigmes. 7 La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse, les insensés méprisent la sagesse et l'instruction. 8 Écoute, mon fils, l'instruction de ton père et ne rejette pas l'enseignement de ta mère, 9 car c'est une couronne de grâce pour ta tête et une parure pour ton cou. 10 Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, ne donne pas ton acquiescement. 11 S'ils disent : « Viens avec nous, dressons des embûches pour répandre le sang, tendons sans raison des pièges à l'innocent. 12 Engloutissons-les tout vifs, comme fait le schéol, tout entiers, comme ceux qui descendent dans la fosse. 13 Nous trouverons toutes sortes de biens précieux, nous remplirons de butin nos maisons, 14 tu tireras ta part au sort avec nous, il n'y aura qu'une bourse pour nous tous. » 15 Mon fils, ne va pas avec eux sur le chemin, détourne ton pied de leur sentier, 16 car leurs pieds courent au mal, ils se hâtent pour répandre le sang. 17 C'est vainement qu'on jette le filet devant les yeux de tout ce qui a des ailes, 18 eux, c'est contre leur propre sang qu'ils dressent des embûches, c'est à leur âme qu'ils tendent des pièges. 19 Telles sont les voies de tout homme âpre au gain, le gain cause la perte de ceux qui le détiennent. 20 La sagesse crie dans les rues, elle élève sa voix sur les places. 21 Elle prêche dans des carrefours bruyants, à l'entrée des portes, dans la ville, elle dit ses paroles : 22 « Jusqu’à quand, simples, aimerez-vous la simplicité ? Jusqu’à quand les railleurs se plairont-ils à la raillerie et les insensés haïront-ils la science ? 23 Retournez-vous pour entendre ma réprimande, voici que je répandrai sur vous mon esprit, je vous ferai connaître mes paroles. 24 « Puisque j'appelle et que vous résistez, que j'étends ma main et que personne n'y prend garde, 25 puisque vous négligez tous mes conseils et que vous ne voulez pas de ma réprimande, 26 moi aussi je rirai de votre malheur, je me moquerai quand viendra sur vous l'épouvante, 27 quand l'épouvante viendra sur vous comme une tempête, que le malheur fondra sur vous comme un tourbillon, que viendront sur vous la détresse et l'angoisse. 28 « Alors ils m'appelleront et je ne répondrai pas, ils me chercheront et ils ne me trouveront pas. 29 Parce qu'ils ont haï la science et qu'ils n'ont pas désiré la crainte du Seigneur, 30 parce qu'ils n'ont pas voulu de mes conseils et qu'ils ont dédaigné toutes mes réprimandes, 31 ils mangeront du fruit de leur voie et ils se rassasieront de leurs propres conseils. 32 Car l'égarement des simples les tue et la sécurité des insensés les perd. 33 Mais celui qui m'écoute reposera avec sécurité, il vivra tranquille, sans craindre le malheur. »
Proverbes 2. 1 Mon fils, si tu reçois mes paroles et si tu gardes avec toi mes préceptes, 2 rendant ton oreille attentive à la sagesse et inclinant ton cœur vers l'intelligence, 3 oui, si tu appelles la prudence et si tu élèves ta voix vers l'intelligence, 4 si tu la cherches comme l'argent et si tu la creuses comme pour découvrir un trésor, 5 alors tu comprendras la crainte du Seigneur et tu trouveras la connaissance de Dieu. 6 Car le Seigneur donne la sagesse, de sa bouche sortent la science et la prudence, 7 il garde le bonheur pour les hommes droits, il est un bouclier pour ceux qui marchent dans la perfection, 8 il protège les sentiers de l'équité, il veille sur la voie de ses fidèles. 9 Alors tu comprendras la justice, l'équité, la droiture et tous les sentiers du bien. 10 Lorsque la sagesse viendra dans ton cœur et que la science fera les délices de ton âme, 11 la réflexion veillera sur toi et l'intelligence te gardera, 12 pour te délivrer de la voie du mal, de l'homme qui tient des discours pervers, 13 de ceux qui abandonnent les droits sentiers, afin de marcher dans des chemins ténébreux, 14 qui se réjouissent de faire le mal et mettent leur plaisir dans les pires perversités, 15 dont les sentiers sont tortueux et qui suivent des voies obliques, 16 pour te délivrer de la femme qui est à un autre, de l'étrangère qui use de paroles doucereuses, 17 qui abandonne le compagnon de sa jeunesse et oublie l'alliance de son Dieu, 18 car elle penche avec sa maison vers la mort et sa route conduit aux enfers, 19 de tous ceux qui vont à elle, nul ne revient, aucun ne retrouve les sentiers de la vie. 20 Ainsi tu marcheras dans la voie des hommes de bien et tu garderas les sentiers des justes. 21 Car les hommes droits habiteront la terre et les hommes intègres y demeureront, 22 mais les méchants seront retranchés de la terre et les infidèles en seront arrachés.
Proverbes 3. 1 Mon fils, n'oublie pas mes enseignements et que ton cœur garde mes préceptes. 2 Ils te procureront de longs jours, des années de vie et la paix. 3 Que la miséricorde et la vérité ne t'abandonnent pas, attache-les à ton cou, grave-les sur la table de ton cœur. 4 Ainsi tu trouveras faveur et auras la vraie sagesse, aux yeux de Dieu et des hommes. 5 Confie-toi de tout ton cœur dans le Seigneur et ne t'appuie pas sur ta propre intelligence. 6 Pense à lui dans toutes tes voies et il aplanira tes sentiers. 7 Ne sois pas sage à tes propres yeux, crains le Seigneur et détourne-toi du mal. 8 Ce sera la santé pour ton corps et un rafraîchissement pour tes os. 9 Fais honneur à Dieu de tes biens, des prémices de tout ton revenu. 10 Alors tes greniers seront abondamment remplis et tes cuves déborderont de vin nouveau. 11 Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur et n'aie pas d'aversion pour ses châtiments. 12 Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, comme un père châtie l'enfant qu'il chérit. 13 Heureux l'homme qui a trouvé la sagesse et l'homme qui a acquis l'intelligence. 14 Son acquisition vaut mieux que celle de l'argent, sa possession que celle de l'or pur. 15 Elle est plus précieuse que les perles, tous les joyaux ne l'égalent pas. 16 Dans sa droite est une longue vie, dans sa gauche, la richesse et la gloire. 17 Ses voies sont des voies agréables, tous ses sentiers, des sentiers de paix. 18 Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent et celui qui s'y attache est heureux. 19 C'est par la sagesse que le Seigneur a fondé la terre, par l'intelligence qu'il a affermi les cieux. 20 C'est par sa science que les abîmes se sont ouverts et que les nuages distillent la rosée. 21 Mon fils, qu'elles ne s'éloignent pas de tes yeux, garde la sagesse et la réflexion, 22 elles seront la vie de ton âme et l'ornement de ton cou. 23 Alors tu marcheras en sécurité dans ton chemin et ton pied ne heurtera pas. 24 Si tu te couches, tu seras sans crainte et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux. 25 Tu n'auras à redouter ni une terreur subite, ni une attaque qui vienne des méchants. 26 Car le Seigneur sera ton assurance et il préservera ton pied de tout piège. 27 Ne refuse pas un bienfait à ceux à qui il est dû, quand il est en ton pouvoir de l'accorder. 28 Ne dis pas à ton prochain : « Va et reviens, demain je donnerai » quand tu peux donner sur l'heure. 29 Ne médite pas le mal contre ton prochain, lorsqu'il reste tranquille près de toi. 30 Ne conteste pas sans motif avec quelqu'un, lorsqu'il ne t'a pas fait de mal. 31 Ne porte pas envie à l'homme de violence et ne choisis aucune de ses voies : 32 car le Seigneur a en horreur les hommes pervers, mais avec les cœurs droits est son intimité. 33 La malédiction du Seigneur est dans la maison du méchant, mais il bénit le toit des justes. 34 Il se moque des moqueurs et il donne la grâce aux humbles. 35 La gloire sera le partage des sages, mais les insensés ont pour leur part l'ignominie.
Proverbes 4. 1 Écoutez, mes fils, l'instruction d'un père et soyez attentifs, pour apprendre l'intelligence, 2 car je vous donne une bonne doctrine : n'abandonnez pas mon enseignement. 3 Moi aussi j'ai été un fils pour mon père, un fils tendre et unique auprès de ma mère. 4 Il m'instruisait et il me disait : « Que ton cœur retienne mes paroles, observe mes préceptes et tu vivras. 5 Acquiers la sagesse, acquiers l'intelligence, n'oublie pas les paroles de ma bouche et ne t'en détourne pas. 6 Ne l'abandonne pas et elle te gardera, aime-la et elle te conservera. 7 Voici le commencement de la sagesse : acquiers la sagesse, au prix de tout ce que tu possèdes, acquiers l'intelligence. 8 Tiens-la en haute estime et elle t'exaltera, elle fera ta gloire, si tu l'embrasses. 9 Elle mettra sur ta tête une couronne de grâce, elle t'ornera d'un magnifique diadème. » 10 Écoute, mon fils et reçois mes paroles et les années de ta vie se multiplieront. 11 Je t'enseigne la voie de la sagesse, je te conduis dans les sentiers de la droiture. 12 Si tu marches, tes pas ne seront pas à l'étroit et si tu cours, tu ne trébucheras pas. 13 Retiens l'instruction, ne l'abandonne pas, garde-la car elle est ta vie. 14 N'entre pas dans le sentier des méchants et ne marche pas dans la voie des hommes mauvais. 15 Évite-la, n'y passe pas, détourne-t'en et passe. 16 Car ils ne dorment pas, s'ils ne font le mal, leur sommeil s'enfuit s'ils ne font tomber personne. 17 Car ils mangent le pain du crime, ils boivent le vin de la violence. 18 Le sentier des justes est comme la brillante lumière du matin, dont l'éclat va croissant jusqu'à ce que paraisse le jour. 19 La voie des méchants est comme les ténèbres, ils n'aperçoivent pas ce qui les fera tomber. 20 Mon fils, sois attentif à mes paroles, prête l'oreille à mes discours. 21 Qu'ils ne s'éloignent pas de tes yeux, garde-les au milieu de ton cœur. 22 Car ils sont vie pour ceux qui les trouvent, santé pour tout leur corps. 23 Garde ton cœur avant toute chose, car de lui jaillissent les sources de la vie. 24 Écarte de ta bouche les paroles tortueuses et éloigne de tes lèvres la fausseté. 25 Que tes yeux regardent en face et que tes paupières se dirigent devant toi. 26 Fais à tes pieds un chemin uni et que toutes tes voies soient droites. 27 N'incline ni à droite ni à gauche et détourne ton pied du mal.
Proverbes 5. 1 Mon fils, sois attentif à ma sagesse et prête l'oreille à mon intelligence, 2 afin que tu conserves la réflexion et que tes lèvres gardent la science. 3 Car les lèvres de l'étrangère distillent le miel et son palais est plus doux que l'huile. 4 Mais à la fin elle est amère comme l'absinthe, aiguë comme un glaive à deux tranchants. 5 Ses pieds descendent vers la mort, ses pas vont droit au schéol. 6 Elle ne considère pas le chemin de la vie, ses pas s'en vont incertains elle ne sait où. 7 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi et ne vous écartez pas des paroles de ma bouche. 8 Éloigne d'auprès d'elle ton chemin, ne t'approche pas de la porte de sa maison, 9 de peur que tu ne livres à d'autres la fleur de ta jeunesse et tes années au tyran cruel, 10 de peur que des étrangers ne se rassasient de tes biens et que le fruit de ton travail ne passe dans la maison d'autrui, 11 de peur que tu ne gémisses à la fin, quand ta chair et ton corps seront consumés, 12 et que tu ne dises : Comment donc ai-je pu haïr la correction et comment mon cœur a-t-il dédaigné la réprimande ? 13 Comment ai-je pu ne pas écouter la voix de mes maîtres, ne pas prêter l'oreille à ceux qui m'instruisaient ? 14 J'ai failli en venir au comble du malheur, au milieu du peuple et de l'assemblée. 15 Bois l'eau de ta citerne, les ruisseaux qui sortent de ton puits. 16 Que tes sources se répandent au dehors, que tes ruisseaux coulent sur les places publiques. 17 Qu'ils soient pour toi seul et non pour des étrangers avec toi. 18 Que ta source soit bénie et mets ta joie dans la femme de ta jeunesse. 19 Biche charmante, gracieuse gazelle, que ses charmes t'enivrent en tout temps, sois toujours épris de son amour. 20 Pourquoi, mon fils, t'éprendrais-tu d'une étrangère et embrasserais-tu le sein d'une inconnue ? 21 Car devant les yeux du Seigneur sont les voies de l'homme, il considère tous ses sentiers. 22 Le méchant est pris dans ses propres iniquités, il est saisi par les liens de son péché. 23 Il mourra faute de correction, il sera trompé par l'excès de sa folie.
Proverbes 6. 1 Mon fils, si tu t'es rendu caution pour ton ami, si tu t'es engagé pour un étranger, 2 si tu es lié par les paroles de ta bouche, si tu es pris par les paroles de ta bouche, 3 fais donc ceci, mon ami : dégage-toi Puisque tu es tombé aux mains de ton prochain, va, prosterne-toi et presse-le vivement. 4 Ne donne ni sommeil à tes yeux, ni assoupissement à tes paupières, 5 dégage-toi, comme la gazelle de la main du chasseur, comme l'oiseau de la main de l'oiseleur. 6 Va vers la fourmi ô paresseux, considère ses voies et deviens sage. 7 Elle qui n'a ni chef, ni inspecteur de travaux, ni souverain, 8 elle amasse en été de quoi manger, elle recueille pendant la moisson sa nourriture. 9 Jusqu’à quand, ô paresseux, seras-tu couché, quand te lèveras-tu de ton sommeil ? 10 « Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains sur son lit. » 11 Et ta pauvreté viendra comme un voyageur et ta disette comme un homme en armes 12 Un homme pervers, un homme inique, marche la perversité dans la bouche, 13 il cligne les yeux, gratte du pied, fait des signes avec les doigts. 14 La perversité est dans son cœur, il médite le mal en tout temps, il suscite des querelles. 15 Aussi sa ruine viendra subitement, il sera brisé tout d'un coup et sans remède. 16 Il y a six choses que hait le Seigneur, il y en a sept qu'il a en horreur : 17 les yeux altiers, la langue menteuse, les mains qui font couler le sang innocent, 18 le cœur qui médite des projets coupables, les pieds empressés à courir au mal, 19 le faux témoin qui profère des mensonges et celui qui sème la discorde entre frères. 20 Mon fils, garde le précepte de ton père et ne rejette pas l'enseignement de ta mère. 21 Lie-les constamment sur ton cœur, attache-les à ton cou. 22 Il te dirigera dans ta marche, il te gardera dans ton sommeil, à ton réveil, il conversera avec toi. 23 Car le précepte est une lampe et la loi une lumière et les avertissements qui instruisent sont le chemin de la vie. 24 Ils te préserveront de la femme perverse, de la langue doucereuse de l'étrangère. 25 Ne convoite pas sa beauté dans ton cœur et qu'elle ne te séduise pas par ses paupières. 26 Car pour la courtisane on se réduit à un morceau de pain et la femme mariée prend au piège une vie précieuse. 27 Se peut-il qu'un homme mette du feu dans son sein, sans que ses vêtements s'enflamment ? 28 Ou bien un homme marchera-t-il sur des charbons ardents sans que ses pieds soient brûlés ? 29 Ainsi en est-il de celui qui va vers la femme de son prochain : quiconque la touche ne saurait rester impuni. 30 On ne méprise pas un voleur qui dérobe pour satisfaire sa faim, quand il n'a rien à manger : 31 surpris, il rend sept fois autant, il donne tout ce qu'il a dans sa maison. 32 Mais celui qui corrompt une femme est dépourvu de sens, il se perd lui-même, celui qui agit de la sorte, 33 il ne recueille que plaie et ignominie et son opprobre ne s'effacera pas. 34 Car la jalousie excite la fureur de l'homme outragé, il est sans pitié au jour de la vengeance, 35 il n'a égard à aucune rançon, il n'en veut pas, quand même tu multiplierais les présents.
Proverbes 7. 1 Mon fils, retiens mes paroles et garde avec toi mes préceptes. 2 Observe mes préceptes et tu vivras, garde mon enseignement comme la prunelle de tes yeux. 3 Lie-les sur tes doigts, écris-les sur la table de ton cœur. 4 Dis à la sagesse : Tu es ma sœur et appelle l'intelligence ton amie, 5 pour qu'elle te préserve de la femme d'autrui, de l'étrangère qui fait entendre de douces paroles. 6 Étant à la fenêtre de ma maison, je regardais à travers le treillis. 7 J'aperçus parmi les insensés, je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens. 8 Il passait dans la rue, près du logis d'une étrangère et il s'avançait vers sa demeure. 9 C'était au crépuscule, à la chute du jour, au milieu de la nuit et de l'obscurité. 10 Et voilà qu'une femme l'aborde, habillée comme une prostituée et la dissimulation dans le cœur. 11 Elle est impétueuse et indomptable, ses pieds ne peuvent se reposer dans sa maison, 12 tantôt dans la rue, tantôt sur les places et près de tous les angles, elle se tient aux aguets. 13 Elle saisit le jeune homme et l'embrasse et avec un visage effronté lui dit : 14 « Je devais offrir des victimes pacifiques, aujourd'hui j'ai accompli mes vœux. 15 C'est pourquoi je suis sortie à ta rencontre, pour te chercher et je t'ai trouvé. 16 J'ai garni mon lit de couvertures, de tapis de fil d'Égypte. 17 J'ai parfumé ma couche de myrrhe, d'aloès et de cinnamome. 18 Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, livrons-nous aux délices de la volupté. 19 Car mon mari n'est pas à la maison, il est parti pour un lointain voyage, 20 il a pris avec lui le sac de l'argent, il ne reviendra à la maison qu'à la pleine lune. » 21 Elle le séduit à force de paroles, elle l'entraîne par les paroles de ses lèvres, 22 il se met aussitôt à la suivre, comme le bœuf qui va à la boucherie, comme l'insensé qui court au châtiment des entraves, 23 jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, sans savoir qu'il y va pour lui de sa vie. 24 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi et soyez attentifs aux paroles de ma bouche. 25 Que ton cœur ne se détourne pas vers ses voies, ne t'égare pas dans ses sentiers. 26 Car elle a fait de nombreux blessés et nombreuses ont été ses victimes. 27 Sa maison est le chemin du schéol, qui descend au séjour de la mort.
Proverbes 8. 1 La sagesse ne crie-t-elle pas, l'intelligence n'élève-t-elle pas sa voix ? 2 C'est au sommet des hauteurs, sur la route, à la jonction des chemins, qu'elle se place, 3 près des portes, aux abords de la ville, à l'entrée des portes, elle fait entendre sa voix : 4 « Hommes, c'est à vous que je crie et ma voix s'adresse aux enfants des hommes. 5 Simples, apprenez la prudence, insensés, apprenez l'intelligence. 6 Écoutez, car j'ai à dire des choses magnifiques et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce qui est droit. 7 « Car ma bouche proclame la vérité et mes lèvres ont l'iniquité en horreur. 8 Toutes les paroles de ma bouche sont justes, il n'y a en elles rien de faux ni de tortueux. 9 Toutes sont justes pour celui qui est intelligent et droites pour ceux qui ont trouvé la science. 10 Recevez mon instruction plutôt que l'argent et la science plutôt que l'or pur. 11 Car la sagesse vaut mieux que les perles et les objets les plus précieux ne l'égalent pas. 12 « Moi, la sagesse, j'habite avec la prudence et je possède la science de la réflexion. 13 La crainte du Seigneur, c'est la haine du mal, l'arrogance et l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je hais. 14 Le conseil et le succès m'appartiennent, je suis l'intelligence, la force est à moi. 15 Par moi les rois règnent et les princes ordonnent ce qui est juste. 16 Par moi gouvernent les chefs et les grands, tous les juges de la terre. 17 J'aime ceux qui m'aiment et ceux qui me cherchent avec empressement me trouvent. 18 Avec moi sont les richesses et la gloire, les biens durables et la justice. 19 Mon fruit vaut mieux que l'or, que l'or pur et ce qui vient de moi mieux que l'argent éprouvé. 20 Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers du jugement, 21 pour donner des biens à ceux qui m'aiment et combler leurs trésors. 22 « Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant ses œuvres les plus anciennes. 23 J'ai été fondée dès l'éternité, dès le commencement, avant les origines de la terre. 24 Il n'y avait pas d'abîmes quand je fus enfantée, pas de sources chargées d'eaux. 25 Avant que les montagnes fussent affermies, avant les collines, j'étais enfantée, 26 lorsqu'il n'avait encore fait ni la terre, ni les plaines, ni les premiers éléments de la poussière du globe. 27 Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là, lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme, 28 lorsqu'il affermit les nuages en haut et qu'il dompta les sources de l'abîme, 29 lorsqu'il fixa sa limite à la mer, pour que les eaux n'en franchissent pas les bords, lorsqu'il posa les fondements de la terre. 30 J'étais à l'œuvre auprès de lui, me réjouissant chaque jour et jouant sans cesse en sa présence, 31 jouant sur le globe de sa terre et trouvant mes délices parmi les enfants des hommes. 32 « Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, heureux ceux qui gardent mes voies. 33 Écoutez l'instruction pour devenir sages, ne la rejetez pas. 34 Heureux l'homme qui m'écoute, qui veille chaque jour à mes portes et qui en garde les montants 35 car celui qui me trouve a trouvé la vie et il obtient la faveur du Seigneur. 36 Mais celui qui m'offense blesse son âme, tous ceux qui me haïssent aiment la mort. »
Proverbes 9. 1 La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. 2 Elle a immolé ses victimes, mêlé son vin et dressé sa table. 3 Elle a envoyé ses servantes, elle appelle, au sommet des hauteurs de la ville : 4 « Que celui qui est simple entre ici » Elle dit à celui qui est dépourvu de sens : 5 « Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai mêlé, 6 quittez l'ignorance et vous vivrez et marchez dans la voie de l'intelligence. » 7 Celui qui reprend le moqueur s'attire la raillerie et celui qui réprimande le méchant s'attire l'outrage. 8 Ne reprends pas le moqueur, de peur qu'il ne te haïsse, reprends le sage et il t'aimera. 9 Donne au sage et il deviendra plus sage, instruis le juste et il augmentera son savoir. 10 Le commencement de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur et l'intelligence, c'est la science du Saint. 11 Car par moi tes jours se multiplieront, par moi s'augmenteront les années de ta vie. 12 Si tu es sage, tu es sage à ton profit, si tu es moqueur, tu en porteras seul la peine. 13 La folie est une femme bruyante, stupide et ne sachant rien. 14 Elle s'est assise, à la porte de sa maison, sur un siège, dans les hauteurs de la ville, 15 pour inviter les passants qui vont droit leur chemin : 16 « Que celui qui est simple entre ici » Elle dit à celui qui est dépourvu de sens : 17 « Les eaux dérobées sont plus douces et le pain du mystère est plus agréable » 18 Et il ne sait pas qu'il y a là des ombres et que ses invités sont déjà dans les profondeurs du schéol.
Proverbes 10. 1 Paraboles de Salomon. Le fils sage fait la joie de son père et le fils insensé le chagrin de sa mère. 2 Les trésors acquis par le crime ne profitent pas, mais la justice délivre de la mort. 3 Le Seigneur ne laisse pas le juste souffrir de la faim, mais il repousse la convoitise du méchant. 4 Il s'appauvrit celui qui travaille d'une main paresseuse, mais la main active amasse des richesses. 5 Celui qui recueille pendant l'été est un fils prudent, celui qui dort au temps de la moisson est un fils de confusion. 6 La bénédiction vient sur la tête du juste, mais l'injustice couvre la bouche des méchants. 7 La mémoire du juste est en bénédiction, mais le nom des méchants tombe en pourriture. 8 Celui qui est sage de cœur reçoit les préceptes, mais celui qui est insensé des lèvres va à sa perte. 9 Celui qui marche dans l'intégrité marche en confiance, mais celui qui prend des voies tortueuses sera découvert. 10 Celui qui cligne les yeux sera une cause de chagrin et celui qui est insensé des lèvres va à sa perte. 11 La bouche du juste est une source de vie, mais l'injustice couvre la bouche du méchant. 12 La haine suscite des querelles, mais l'amour couvre toutes les fautes. 13 Sur les lèvres de l'homme intelligent se trouve la sagesse, mais le bâton est pour le dos de celui qui manque de sens. 14 Les sages tiennent la sagesse en réserve, mais la bouche de l'insensé est un malheur prochain. 15 La fortune est pour le riche sa place forte, le malheur des misérables, c'est leur pauvreté. 16 L'œuvre du juste est pour la vie, le gain du méchant est pour le péché. 17 Celui qui prend garde à l'instruction prend le chemin de la vie, mais celui qui oublie la réprimande s'égare. 18 Celui qui cache la haine a des lèvres menteuses et celui qui répand la calomnie est un insensé. 19 L'abondance de paroles ne va pas sans péché, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. 20 La langue du juste est un argent de choix, le cœur des méchants est de peu de prix. 21 Les lèvres du juste nourrissent beaucoup d'hommes, mais les insensés meurent par défaut d'intelligence. 22 C'est la bénédiction du Seigneur qui procure la richesse et la peine que l'on prend n'y ajoute rien. 23 Commettre le crime paraît un jeu à l'insensé, il en est de même de la sagesse pour l'homme intelligent. 24 Ce que redoute le méchant lui arrive et Dieu accorde au juste ce qu'il désire. 25 Comme passe le tourbillon, le méchant disparaît, le juste est établi sur un fondement éternel. 26 Ce que le vinaigre est aux dents et la fumée aux yeux, tel est le paresseux pour ceux qui l'envoient. 27 La crainte du Seigneur augmente les jours, mais les années des méchants sont abrégées. 28 L'attente des justes n'est que joie, mais l'espérance des méchants périra. 29 La voie du Seigneur est un rempart pour le juste, mais elle est une ruine pour ceux qui font le mal. 30 Le juste ne chancellera jamais, mais les méchants n'habiteront pas la terre. 31 La bouche du juste produit la sagesse et la langue perverse sera arrachée. 32 Les lèvres du juste connaissent la grâce et la bouche des méchants la perversité.
Proverbes 11. 1 La balance fausse est en horreur au Seigneur, mais le poids juste lui est agréable. 2 Si l'orgueil vient, viendra aussi l'ignominie, mais la sagesse est avec les humbles. 3 L'innocence des hommes droits les dirige, mais les détours des perfides les ruinent. 4 Au jour de la colère, la richesse ne sert de rien, mais la justice délivre de la mort. 5 La justice de l'homme intègre dirige ses voies, mais le méchant tombe par sa méchanceté. 6 La justice des hommes droits les délivre, mais les perfides sont pris par leur propre malice. 7 Quand meurt le méchant, son espoir périt et l'attente du pervers est anéantie. 8 Le juste est délivré de l'angoisse et le méchant y tombe à sa place. 9 Par sa bouche l'impie prépare la ruine de son prochain, mais les justes seront délivrés par la science. 10 Quand les justes sont heureux, la ville se réjouit, quand les méchants périssent, on pousse des cris de joie. 11 Par la bénédiction des hommes droits la ville prospère, elle est renversée par la bouche des impies. 12 Celui qui méprise son prochain est dépourvu de sens, mais l'homme intelligent se tait. 13 Le médisant dévoile les secrets, mais l'homme au cœur fidèle tient la chose cachée. 14 Quand la direction fait défaut, le peuple tombe, le salut est le grand nombre des conseillers. 15 Qui cautionne un inconnu s'en repent, mais celui qui craint de s'engager est en sécurité. 16 La femme qui a de la grâce obtient la gloire, les hommes énergiques acquièrent la richesse. 17 L'homme charitable fait du bien à son âme, mais l'homme cruel afflige sa propre chair. 18 Le méchant fait un travail trompeur, mais celui qui sème la justice a une récompense assurée. 19 La justice conduit à la vie, mais celui qui poursuit le mal va à la mort. 20 Les hommes au cœur pervers sont en abomination au Seigneur, mais ceux qui sont intègres en leur voie sont l'objet de ses complaisances. 21 Non, le méchant ne restera pas impuni, mais la postérité des justes sera sauvée. 22 Un anneau d'or au nez d'un pourceau, telle est la femme belle et dépourvue de sens. 23 Le désir des justes, c'est uniquement le bien, l'attente des méchants, c'est la fureur. 24 Celui-ci donne libéralement et s'enrichit, cet autre épargne outre mesure et s'appauvrit. 25 L'âme bienfaisante sera rassasiée et celui qui arrose sera lui-même arrosé. 26 Celui qui retient le blé est maudit du peuple, mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend. 27 Celui qui recherche le bien trouve la faveur, mais celui qui cherche le mal, le mal l'atteindra. 28 Celui qui se confie dans sa richesse tombera, mais les justes germeront comme le feuillage. 29 Celui qui trouble sa maison héritera le vent et l'insensé sera l'esclave de l'homme sage. 30 Le fruit du juste est un arbre de vie et qui fait la conquête des âmes est sage. 31 Si le juste reçoit sur la terre une rétribution de peines, combien plus le méchant et le pécheur.
Proverbes 12. 1 Celui qui aime l'instruction aime la science, celui qui hait la réprimande est insensé. 2 Celui qui est bon obtient la faveur du Seigneur, mais le Seigneur condamne l'homme de malice. 3 L'homme ne s'affermit pas par la méchanceté, mais la racine des justes ne sera pas ébranlée. 4 Une femme vertueuse est la couronne de son mari, mais la femme sans honneur est comme la carie dans ses os. 5 Les pensées des justes sont l'équité, les conseils des méchants, la fraude. 6 Les paroles des méchants sont des pièges de mort, mais la bouche des hommes droits les sauve. 7 Le méchant fait un tour et il n'est plus, mais la maison des justes reste debout. 8 L'homme est estimé dans la mesure de son intelligence, mais l'homme au cœur pervers sera méprisé. 9 Mieux vaut un homme humble qui suffit à ses besoins, qu'un glorieux manquant de pain. 10 Le juste s'occupe de son bétail, mais les entrailles des méchants sont cruelles. 11 Celui qui cultive son champ est rassasié de pain, mais celui qui poursuit des choses inutiles est dépourvu de sens. 12 Le méchant convoite la proie des méchants, mais la racine des justes donne son fruit. 13 Il y a dans le péché des lèvres un piège funeste, mais le juste se tire de la détresse. 14 C'est par le fruit de sa bouche qu'on est rassasié de biens et il sera rendu à chacun suivant l'œuvre de ses mains. 15 La voie de l'insensé est droite à ses yeux, mais le sage écoute les conseils. 16 L'insensé laisse voir aussitôt sa colère, mais l'homme prudent sait dissimuler un outrage. 17 Celui qui proclame la vérité dit ce qui est juste et le faux témoin profère la perfidie. 18 Tel qui parle inconsidérément blesse comme un glaive, mais la langue des sages procure la guérison. 19 La langue véridique restera toujours, mais la langue mensongère est confondue en un clin d'œil. 20 La fraude est dans le cœur de ceux qui méditent le mal, mais la joie est pour ceux qui conseillent la paix. 21 Aucun malheur n'arrive au juste, mais les méchants sont accablés de maux. 22 Les lèvres menteuses sont en horreur au Seigneur, mais ceux qui agissent selon la vérité lui sont agréables. 23 L'homme prudent cache sa science, mais le cœur de l'insensé publie sa folie. 24 La main vigilante dominera, mais la main indolente sera tributaire. 25 Le chagrin dans le cœur de l'homme l'abat, mais une bonne parole le réjouit. 26 Le juste montre la voie à son ami, mais la voie des méchants les égare. 27 Le paresseux ne rôtit pas son gibier, mais l'activité est pour l'homme un précieux trésor. 28 Dans le sentier de la justice est la vie et dans le chemin qu'elle trace l'immortalité.
Proverbes 13. 1 Le fils sage révèle l'instruction de son père, mais le moqueur n'écoute pas la réprimande. 2 Du fruit de sa bouche l'homme goûte le bien, mais le désir des perfides, c'est la violence. 3 Celui qui veille sur sa bouche garde son âme, celui qui ouvre trop ses lèvres court à sa perte. 4 Le paresseux à des désirs et ils ne sont pas satisfaits, mais le désir des hommes diligents sera rassasié. 5 Le juste déteste les paroles mensongères, le méchant procure la honte et la confusion. 6 La justice garde la voie de l'homme intègre, mais la méchanceté cause la ruine du pécheur. 7 Tel fait le riche qui n'a rien, tel fait le pauvre qui a de grands biens. 8 La richesse d'un homme est rançon de sa vie, mais le pauvre n'entend même pas la menace. 9 La lumière du juste brille joyeusement, mais la lampe des méchants s'éteint. 10 L'orgueil ne produit que des querelles, mais la sagesse est avec ceux qui se laissent conseiller. 11 La richesse mal acquise s'évanouit, mais celui qui l'amasse peu à peu l'augmente. 12 L'espoir différé rend le cœur malade, mais le désir accompli est un arbre de vie. 13 Celui qui méprise la parole se perd, mais celui qui respecte le précepte sera récompensé. 14 L'enseignement du sage est une source de vie pour échapper aux pièges de la mort. 15 Une intelligence cultivée produit la grâce, mais la voie des perfides est rude. 16 Tout homme prudent agit avec réflexion, mais l'insensé étale sa folie. 17 Un envoyé méchant tombe dans le malheur, mais un messager fidèle procure la guérison. 18 Misère et honte à qui rejette la correction, celui qui reçoit la réprimande est honoré. 19 Le désir satisfait réjouit l'âme et s'éloigner du mal fait horreur aux insensés. 20 Celui qui fréquente les sages devient sage, mais celui qui se plaît avec les insensés devient méchant. 21 Le malheur poursuit les pécheurs, mais le bonheur récompense les justes. 22 L'homme de bien laisse son héritage aux enfants de ses enfants, mais la richesse du pécheur est réservée au juste. 23 Dans le champ défriché par le pauvre abonde la nourriture, mais il en est qui périssent faute de justice. 24 Celui qui ménage son bâton hait son fils, mais celui qui l'aime le corrige de bonne heure. 25 Le juste mange et satisfait son appétit, mais le ventre des méchants éprouve la disette.
Proverbes 14. 1 La femme sage bâtit sa maison et la femme insensée la renverse de ses propres mains. 2 Celui-là marche dans sa droiture qui craint le Seigneur et celui qui le méprise est pervers dans sa voie. 3 Dans la bouche de l'insensé est le bâton de son orgueil, mais les lèvres des sages les gardent. 4 Où il n'y a pas de bœufs, la crèche est vide, mais la vigueur des bœufs procure des revenus abondants. 5 Le témoin fidèle ne ment pas, mais le faux témoin profère des mensonges. 6 Le moqueur cherche la sagesse et ne la trouve pas, mais pour l'homme intelligent la science est facile. 7 Éloigne-toi de l'insensé, car tu sais que la science n'est pas sur ses lèvres. 8 La sagesse de l'homme prudent est de comprendre sa voie, la folie des insensés, c'est la tromperie. 9 L'insensé se rit du péché, mais parmi les hommes droits est la bienveillance. 10 Le cœur connaît ses propres chagrins et un étranger ne peut partager sa joie 11 La maison des méchants sera détruite, mais la tente des hommes droits fleurira. 12 Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c'est la voie de la mort. 13 Même dans le rire le cœur trouve la douleur et la joie se termine par le deuil. 14 L'impie sera rassasié de ses voies et l'homme de bien de ses fruits. 15 L'homme simple croit à toute parole, mais l'homme prudent veille sur ses pas. 16 Le sage craint et se détourne du mal, mais l'insensé s'emporte et reste en sécurité. 17 L'homme prompt à s'irriter fait des sottises et celui qui intrigue s'attire la haine. 18 Les simples ont en partage la folie et les prudents se font de la science une couronne. 19 Les méchants s'inclinent devant les bons et les impies aux portes du juste. 20 Le pauvre est odieux même à son ami, mais les amis du riche sont nombreux. 21 Celui qui méprise son prochain commet un péché, mais heureux celui qui a pitié des malheureux. 22 Ne s'égarent-ils pas ceux qui méditent le mal et la faveur et la vérité ne sont-elles pas pour ceux qui méditent le bien ? 23 Tout travail produit l'abondance, mais les paroles vaines mènent à la disette. 24 La richesse est une couronne pour les sages, la folie des insensés est toujours folie. 25 Le témoin véridique délivre des âmes, l'astuce profère des mensonges. 26 Celui qui craint le Seigneur trouve un appui solide et ses enfants ont un sûr refuge. 27 La crainte du Seigneur est une source de vie, pour échapper aux pièges de la mort. 28 Le peuple nombreux est la gloire du roi, le manque de sujets, c'est la ruine du prince. 29 Celui qui est lent à la colère a une grande intelligence, mais celui qui est prompt à s'emporter publie sa folie. 30 Un cœur tranquille est la vie du corps, mais l'envie est la carie des os. 31 Celui qui opprime le pauvre outrage celui qui l'a fait, mais il l'honore celui qui a pitié de l'indigent. 32 Par sa propre malice le méchant est renversé, jusque dans sa mort le juste a confiance. 33 Dans le cœur de l'homme intelligent repose la sagesse et au milieu des insensés on la reconnaît. 34 La justice élève une nation, mais le péché est l'opprobre des peuples. 35 La faveur du roi est pour le serviteur intelligent et sa colère pour celui qui fait honte.
Proverbes 15. 1 Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère. 2 La langue des sages rend la science aimable, de la bouche des insensés déborde la folie. 3 Les yeux du Seigneur sont en tout lieu, observant les méchants et les bons. 4 la parole douce est un arbre de vie, mais la langue perverse brise le cœur. 5 L'insensé méprise l'instruction de son père, mais celui qui profite de la réprimande devient plus sage. 6 Il y a grande richesse dans la maison du juste, mais il y a du trouble dans les gains du méchant. 7 Les lèvres du sage répandent la science, mais non le cœur de l'insensé. 8 Le sacrifice des méchants est en horreur au Seigneur, mais la prière des hommes droits lui plaît. 9 La voie du méchant est en abomination au Seigneur, mais il aime celui qui poursuit la justice. 10 Une correction sévère frappe celui qui abandonne le sentier, celui qui hait la réprimande mourra. 11 Le schéol et l'abîme sont à nu devant le Seigneur : combien plus les cœurs des enfants des hommes. 12 Le moqueur n'aime pas qu'on le reprenne, il ne va pas vers les sages. 13 Un cœur joyeux rend le visage serein, mais, quand le cœur est triste, l'esprit est abattu. 14 Le cœur intelligent cherche la science, mais la bouche des insensés se repaît de folie. 15 Tous les jours de l'affligé sont mauvais, mais le cœur content est un festin perpétuel. 16 Mieux vaut peu avec la crainte du Seigneur, qu'un grand trésor avec le trouble. 17 Mieux vaut des légumes avec de l'affection, qu'un bœuf gras avec de la haine. 18 L'homme violent excite des querelles mais le patient apaise les disputes. 19 Le chemin du paresseux est comme une haie d'épines, mais le sentier des hommes droits est aplani. 20 Un fils sage fait la joie de son père et l'insensé méprise sa mère. 21 La folie est une joie pour l'homme dépourvu de sens, mais un homme intelligent suit le droit chemin. 22 Les projets échouent faute de délibération, mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers. 23 L'homme a de la joie pour une bonne réponse de sa bouche et combien est agréable une parole dite à propos. 24 Le sage suit un sentier de vie qui mène en haut, pour se détourner du schéol qui est en bas. 25 Le Seigneur renverse la maison des orgueilleux, mais il affermit les bornes de la veuve. 26 Les pensées mauvaises sont en horreur au Seigneur, mais les paroles bienveillantes sont pures à ses yeux. 27 Celui qui est âpre au gain trouble sa maison, mais celui qui hait les présents vivra. 28 Le cœur du juste médite ce qu'il doit répondre, mais le mal jaillit de la bouche des méchants. 29 Le Seigneur est loin des méchants, mais il écoute la prière des justes. 30 Un regard bienveillant réjouit le cœur, une bonne nouvelle engraisse les os. 31 L'oreille qui écoute les réprimandes salutaires a sa demeure parmi les sages. 32 Celui qui rejette la correction méprise son âme, mais celui qui écoute la réprimande acquiert la sagesse. 33 La crainte du Seigneur est l'école de la sagesse et l'humilité précède la gloire.
Proverbes 16. 1 A l'homme de former des projets dans son cœur, mais la réponse de la langue vient du Seigneur. 2 Toutes les voies de l'homme sont pures à ses yeux, mais le Seigneur pèse les esprits. 3 Recommande tes œuvres au Seigneur et tes projets réussiront. 4 Le Seigneur a tout fait pour son but et le méchant lui-même pour le jour du malheur. 5 Quiconque a le cœur hautain est en abomination au Seigneur, sûrement, il ne sera pas impuni. 6 Par la bonté et la fidélité on expie l'iniquité et par la crainte du Seigneur on se détourne du mal. 7 Quand le Seigneur a pour agréables les voies d'un homme, il réconcilie avec lui-même ses ennemis. 8 Mieux vaut peu avec la justice, que de grands revenus avec l'injustice. 9 Le cœur de l'homme médite sa voie, mais c'est le Seigneur qui dirige ses pas. 10 Des oracles sont sur les lèvres du roi, que sa bouche ne pèche pas quand il juge. 11 La balance et les plateaux justes sont du Seigneur, tous les poids du sac sont son ouvrage. 12 C'est une abomination pour les rois de faire le mal, car c'est par la justice que le trône s'affermit. 13 Les lèvres justes jouissent de la faveur des rois et ils aiment celui qui parle avec droiture. 14 La fureur du roi est un messager de mort, mais un homme sage l'apaise. 15 La sérénité du visage du roi donne la vie et sa faveur est comme la pluie du printemps. 16 Acquérir la sagesse vaut bien mieux que l'or, acquérir l'intelligence est bien préférable à l'argent. 17 Le grand chemin des hommes droits, c'est d'éviter le mal, celui-là garde son âme qui veille sur sa voie. 18 L'orgueil précède la ruine et la fierté précède la chute. 19 Mieux vaut être humble avec les petits que de partager le butin avec les orgueilleux. 20 Celui qui est attentif à la parole trouve le bonheur et celui qui se confie en le Seigneur est heureux. 21 Celui qui est sage de cœur est appelé intelligent et la douceur des lèvres augmente le savoir. 22 La sagesse est une source de vie pour celui qui la possède et le châtiment de l'insensé, c'est sa folie. 23 Le cœur du sage donne la sagesse à sa bouche et sur ses lèvres accroît le savoir. 24 Les bonnes paroles sont un rayon de miel, douces à l'âme et salutaires au corps. 25 Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c'est la voie de la mort. 26 Le travailleur travaille pour lui, car sa bouche l'y excite. 27 L'homme pervers prépare le malheur et il y a sur ses lèvres comme un feu ardent. 28 L'homme pervers excite des querelles et le rapporteur divise les amis. 29 L'homme violent séduit son prochain et le conduit dans une voie qui n'est pas bonne. 30 Celui qui ferme les yeux pour méditer la tromperie, celui qui serre les lèvres, commet déjà le mal. 31 Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur, c'est dans le chemin de la justice qu'on la trouve. 32 Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros et celui qui domine son esprit, que le guerrier qui prend les villes. 33 On jette les sorts dans le pan de la robe, mais du Seigneur vient toute décision.
Proverbes 17. 1 Mieux vaut un morceau de pain sec avec la paix, qu'une maison pleine de viande avec la discorde. 2 Un serviteur prudent l'emporte sur le fils qui fait honte et il partagera l'héritage avec les frères. 3 Le creuset éprouve l'argent et le fourneau l'or, celui qui éprouve les cœurs, c'est le Seigneur. 4 Le méchant écoute la lèvre inique, le menteur prête l'oreille à la mauvaise langue. 5 Celui qui se moque du pauvre outrage celui qui l'a fait, celui qui se réjouit d'un malheur ne restera pas impuni. 6 Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards et les pères sont la gloire de leurs enfants. 7 Des paroles distinguées ne conviennent pas à l'insensé, mais bien moins à un noble les paroles mensongères. 8 Un présent est une pierre précieuse aux yeux de qui le possède, partout où il se tourne, il a du succès. 9 Celui qui couvre une faute cherche l'amitié et celui qui la rappelle en ses paroles divise les amis. 10 Un blâme fait plus d'impression sur l'homme intelligent que cent coups sur l'insensé. 11 Le méchant ne cherche que rébellion, mais un messager cruel sera envoyé contre lui. 12 Mieux vaut rencontrer une ourse privée de ses petits qu'un insensé pendant sa folie. 13 Celui qui rend le mal pour le bien ne verra jamais le malheur quitter sa maison. 14 C'est ouvrir une digue que de commencer une querelle, avant que la dispute s'allume, retire-toi. 15 Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination au Seigneur. 16 A quoi sert l'argent dans la main de l'insensé ? A acheter la sagesse ? Il n'a pas le sens pour le faire. 17 L'ami aime en tout temps, dans le malheur il devient un frère. 18 L'homme sans intelligence prend des engagements, il se fait caution pour son prochain. 19 Celui qui aime les querelles aime le péché, celui qui élève sa parole aime sa ruine. 20 Qui a un cœur faux ne trouve pas le bonheur et qui a une langue perverse tombe dans le malheur. 21 Celui qui donne naissance à un insensé en aura du chagrin, le père d'un fou ne sera pas joyeux. 22 Un cœur joyeux est un excellent remède, un esprit abattu dessèche les os. 23 Le méchant reçoit des présents cachés dans le pli du manteau, pour pervertir les sentiers de la justice. 24 L'homme intelligent a devant lui la sagesse, mais les yeux de l'insensé sont à l'extrémité de la terre. 25 Un fils insensé fait le chagrin de son père et l'amertume de sa mère. 26 Il n'est pas bon de frapper le juste d'amende, ni de condamner les nobles à cause de leur droiture. 27 Celui qui contient ses paroles possède la science et celui qui est calme d'esprit est un homme d'intelligence. 28 L'insensé lui-même, quand il se tait, passe pour un sage, pour intelligent, quand il ferme ses lèvres.
Proverbes 18. 1 Celui qui se tient à l'écart ne cherche qu'à contenter sa passion, il s'irrite contre tout sage conseil. 2 Ce n'est pas l'intelligence qui plaît à l'insensé, c'est la manifestation de ses pensées. 3 Quand vient le méchant, vient aussi le mépris et avec la honte vient l'opprobre. 4 Les paroles de la bouche de l'homme sont des eaux profondes, la source de la sagesse est un torrent qui déborde. 5 Il n'est pas bon d'avoir égard à la personne du méchant, pour faire tort au juste dans le jugement. 6 Les lèvres de l'insensé se mêlent aux querelles et sa bouche provoque les outrages. 7 La bouche de l'insensé cause sa ruine et ses lèvres sont un piège pour son âme. 8 Les paroles du rapporteur sont des morceaux friands, elles descendent jusqu'au fond des entrailles. 9 Celui qui est lâche dans son travail est frère de celui qui va à la perdition. 10 Le nom du Seigneur est une tour forte, le juste s'y réfugie et y est en sûreté. 11 La fortune du riche est sa ville forte, dans sa pensée, c'est une muraille élevée. 12 Avant la ruine, le cœur de l'homme s'élève, mais l'humilité précède la gloire. 13 Celui qui répond avant d'avoir écouté, c'est pour lui folie et confusion. 14 L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie mais l'esprit abattu, qui le relèvera ? 15 Un cœur intelligent acquiert la science et l'oreille des sages cherche la science. 16 Le présent d'un homme lui élargit la voie et l'introduit auprès des grands. 17 Le premier qui expose sa cause paraît juste, vient la partie adverse et on examine le différend. 18 Le sort fait cesser les contestations et décide entre les puissants. 19 Un frère ennemi de son frère résiste plus qu'une ville forte et leurs querelles sont comme les verrous d'un palais. 20 C'est du fruit de la bouche de l'homme que se nourrit son corps, du produit de ses lèvres qu'il se rassasie. 21 La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, suivant son choix, on mangera ses fruits. 22 Celui qui trouve une femme trouve le bonheur, c'est une faveur qu'il a reçue du Seigneur. 23 Le pauvre parle en suppliant et le riche répond durement. 24 L'homme aux nombreux amis les a pour sa perte, mais il est tel ami plus attaché qu'un frère.
Proverbes 19. 1 Mieux vaut le pauvre qui marche dans son intégrité, que l'homme aux lèvres dédaigneuses et qui est insensé. 2 L'ignorance de l'âme n'est pas bonne et celui dont les pieds se hâtent tombe. 3 La folie de l'homme pervertit sa voie et c'est contre le Seigneur que son cœur s'irrite. 4 La richesse procure un grand nombre d'amis, mais le pauvre se voit séparé de son ami. 5 Le faux témoin ne restera pas impuni et celui qui dit des mensonges n'échappera pas. 6 Nombreux sont les flatteurs de l'homme généreux et tous sont les amis de celui qui fait des présents. 7 Tous les frères du pauvre le haïssent, combien plus ses amis s'éloignent-ils de lui. Il cherche des paroles bienveillantes et il n'en trouve pas. 8 Celui qui acquiert de l'intelligence aime son âme et celui qui observe la prudence obtiendra le bonheur. 9 Le faux témoin ne restera pas impuni et celui qui dit des mensonges périra. 10 Il ne sied pas à l'insensé de vivre dans les délices, moins encore à l'esclave de dominer sur les princes. 11 La sagesse d'un homme le rend patient et il se fait une gloire d'oublier les offenses. 12 La colère du roi est comme le rugissement d'un lion et sa faveur est comme la rosée sur l'herbe. 13 Un fils insensé est le malheur de son père et les querelles d'une femme une gouttière sans fin. 14 Une maison et des richesses sont un héritage paternel, mais une femme intelligente est un don du Seigneur. 15 La paresse fait tomber dans l'assoupissement et l'âme nonchalante éprouvera la faim. 16 Celui qui garde le commandement garde son âme, celui qui n'est pas attentif à sa voie mourra. 17 Celui qui a pitié du pauvre prête au Seigneur, qui récompensera sa bonne œuvre. 18 Châtie ton fils, car il y a encore de l'espérance, mais ne va pas jusqu'à le faire mourir. 19 L'homme à la colère violente en subira la peine, si tu le sauves une fois, il te faudra recommencer. 20 Écoute les conseils et reçois l'instruction, afin que tu sois sage dans la suite de ta vie. 21 Beaucoup de projets s'agitent dans le cœur de l'homme, mais c'est le dessein du Seigneur qui s'accomplit. 22 Ce qui recommande un homme, c'est sa bonté et mieux vaut un pauvre qu'un menteur. 23 La crainte du Seigneur mène à la vie et l'on reste rassasié, sans être visité par le malheur. 24 Le paresseux plonge sa main dans le plat et ne la ramène pas à sa bouche. 25 Frappe le moqueur et l'homme simple deviendra sage, reprends l'homme intelligent et il comprendra la science. 26 Celui qui maltraite son père et qui fait fuir sa mère est un fils qui se couvre de honte et d'opprobre. 27 Cesse, mon fils, d'écouter l'instruction et tu t'éloigneras des paroles de la science. 28 Un témoin pervers se moque de la justice et la bouche des méchants avale l'iniquité. 29 Les jugements sont prêts pour les railleurs et les coups pour le dos des insensés.
Proverbes 20. 1 Le vin est moqueur, les boissons fermentées poussent au tapage, quiconque s'y adonne n'est pas sage. 2 Semblable au rugissement du lion est la terreur qu'inspire le roi, celui qui l'irrite pèche contre lui-même. 3 C'est une gloire pour l'homme de s'abstenir des querelles, mais tout insensé s'abandonne à la colère. 4 A cause du mauvais temps, le paresseux ne laboure pas, à la moisson, il cherchera et il n'y aura rien. 5 La pensée dans le cœur de l'homme est une eau profonde, mais l'homme intelligent y puisera. 6 Beaucoup d'hommes vantent leur bonté, mais un homme fidèle, qui le trouvera ? 7 Le juste marche dans son intégrité, heureux ses enfants après lui. 8 Le roi, assis sur le trône de la justice, dissipe tout mal par son regard. 9 Qui dira : « J'ai purifié mon cœur, je suis net de mon péché ? » 10 Poids et poids, épha et épha, sont l'un et l'autre en horreur au Seigneur. 11 L'enfant montre déjà par ses actions si ses œuvres seront pures et droites. 12 L'oreille qui entend et l'œil qui voit, c'est le Seigneur qui les a faits l'un et l'autre. 13 N'aime pas le sommeil, pour ne pas devenir pauvre, ouvre les yeux et rassasie-toi de pain. 14 Mauvais, mauvais, dit l'acheteur et, en s'en allant, il se félicite. 15 Il y a de l'or et beaucoup de perles, mais les lèvres sages sont un vase précieux. 16 Prends son vêtement, car il a répondu pour autrui, exige de lui des gages à cause des étrangers. 17 Le pain de fourberie est doux à l'homme, mais à la fin sa bouche est remplie de gravier. 18 Les projets s'affermissent par le conseil, conduis la guerre avec prudence. 19 Celui qui s'en va médisant dévoile les secrets, évite avec soin celui qui a les lèvres toujours ouvertes. 20 Si quelqu'un maudit son père et sa mère, sa lampe s'éteindra au sein des ténèbres. 21 Un héritage que l'on se hâte tout d'abord d'acquérir, ne sera pas béni à la fin. 22 Ne dis pas : « Je rendrai le mal » espère dans le Seigneur et il te délivrera. 23 Poids et poids sont en horreur au Seigneur et la balance fausse n'est pas une chose bonne. 24 C'est le Seigneur qui dirige les pas de l'homme et l'homme peut-il comprendre sa voie ? 25 C'est un piège pour l'homme de dire à la légère : « Cela est sacré » et de ne réfléchir qu'après le vœu fait. 26 Un roi sage dissipe les méchants et fait passer sur eux la roue. 27 L'âme de l'homme est une lampe du Seigneur, elle pénètre jusqu'au fond des entrailles. 28 La bonté et la fidélité gardent le roi et il affermit son trône par la bonté. 29 La force est la parure des jeunes gens et les cheveux blancs sont l'ornement des vieillards. 30 La meurtrissure qui déchire la chair guérit le mal, de même les coups qui atteignent au fond des entrailles.
Proverbes 21. 1 Le cœur du roi est un cours d'eau dans la main du Seigneur, il l'incline partout où il veut. 2 Toutes les voies de l'homme sont droites à ses yeux, mais celui qui pèse les cœurs, c'est le Seigneur. 3 Pratiquer la justice et l'équité, est aux yeux du Seigneur préférable aux sacrifices. 4 Des regards hautains et un cœur superbe : flambeau des méchants, ce n'est que péché. 5 Les projets de l'homme diligent ne vont qu'à l'abondance, mais quiconque précipite ses démarches n'arrive qu'à la disette. 6 Des trésors acquis par une langue mensongère : vanité fugitive d'hommes qui courent à la mort. 7 La violence des méchants les égare, parce qu'ils n'ont pas voulu pratiquer la justice. 8 La voie du criminel est tortueuse, mais l'innocent agit avec droiture. 9 Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit, que de rester avec une femme querelleuse. 10 L'âme du méchant désire le mal, son ami ne trouve pas grâce à ses yeux. 11 Quand on châtie le méchant, le simple devient sage et quand on instruit le sage, il devient plus sage. 12 Le juste considère la maison du méchant, Dieu précipite les méchants dans le malheur. 13 Celui qui ferme l'oreille au cri du pauvre criera lui-même sans qu'on lui réponde. 14 Un don fait en secret apaise la colère, un présent tiré du pli du manteau calme la fureur violente. 15 C'est une joie pour le juste de pratiquer la justice, mais l'épouvante est pour ceux qui font le mal. 16 L'homme qui s'écarte du sentier de la prudence reposera dans l'assemblée des morts. 17 Celui qui aime la joie sera indigent, celui qui aime le vin et l'huile parfumée ne s'enrichit pas. 18 Le méchant sert de rançon pour le juste et le perfide pour les hommes droits. 19 Mieux vaut habiter dans une terre déserte qu'avec une femme querelleuse et colérique. 20 De précieux trésors, de l'huile sont dans la maison du sage, mais un homme insensé les engloutit. 21 Celui qui poursuit la justice et la miséricorde trouvera la vie, la justice et la gloire. 22 Le sage prend d'assaut une ville de héros et il renverse le rempart où elle mettait sa confiance. 23 Celui qui garde sa bouche et sa langue garde son âme des angoisses. 24 On appelle moqueur l'homme hautain, enflé d'orgueil, qui agit avec un excès d'arrogance. 25 Les désirs du paresseux le tuent, parce que ses mains refusent de travailler. 26 Tout le jour il désire avec ardeur, mais le juste donne sans relâche. 27 Le sacrifice des méchants est abominable, surtout quand ils l'offrent avec des pensées criminelles. 28 Le témoin menteur périra, mais l'homme qui écoute pourra parler toujours. 29 Le méchant prend un air effronté, mais l'homme droit dirige sa voie. 30 Il n'y a ni sagesse, ni prudence, ni conseil en face du Seigneur. 31 On équipe le cheval pour le jour du combat, mais du Seigneur dépend la victoire.
Proverbes 22. 1 La bonne renommée vaut mieux que de grandes richesses et l'estime a plus de prix que l'argent et que l'or. 2 Le riche et le pauvre se rencontrent, le Seigneur est leur auteur à tous deux. 3 L'homme prudent voit le mal et se cache, mais les simples passent outre et en portent la peine. 4 Le fruit de l'humilité, c'est la crainte du Seigneur, c'est la richesse, la gloire et la vie. 5 Des épines et des pièges sont sur la voie du pervers, celui qui garde son âme s'en éloigne. 6 Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre et même lorsqu'il sera vieux il ne s'en détournera pas. 7 Le riche domine sur les pauvres et celui qui emprunte est l'esclave de celui qui prête. 8 Celui qui sème l'injustice moissonne le malheur et le bâton de sa colère disparaît. 9 L'homme au regard bienveillant sera béni, parce qu'il donne de son pain au pauvre. 10 Chasse le moqueur et la querelle prendra fin, la dispute et l'outrage cesseront. 11 Celui qui aime la pureté du cœur et qui a la grâce sur les lèvres, a le roi pour ami. 12 Les yeux du Seigneur gardent la science, mais il confond les paroles du pervers. 13 Le paresseux dit : « Il y a un lion dehors. Je serai tué au milieu des places » 14 La bouche des étrangères est une fosse profonde, celui contre qui le Seigneur est irrité y tombera. 15 La folie est attachée au cœur de l'enfant, le bâton de la discipline l'éloignera de lui. 16 Opprimer un pauvre, c'est l'enrichir, donner à un riche, c'est l'appauvrir. 17 Prête l'oreille et écoute les paroles des sages, applique ton cœur à mon enseignement. 18 Car c'est une chose agréable, si tu les gardes au dedans de toi : puissent-elles toutes demeurer sur tes lèvres. 19 Afin que ta confiance repose sur le Seigneur, c'est toi que je veux instruire aujourd'hui. 20 N'ai-je pas, plusieurs fois déjà, mis pour toi par écrit des conseils et des enseignements ? 21 Pour t'enseigner la vérité des choses certaines, afin que tu répondes par des paroles vraies à eux qui t'envoient. 22 Ne dépouille pas le pauvre parce qu'il est pauvre et n'opprime pas le malheureux à la porte. 23 Car le Seigneur prendra en main leur cause et il ôtera la vie à ceux qui les auront dépouillés. 24 Ne lie pas société avec l'homme colérique et ne va pas avec l'homme violent, 25 de peur que tu n'apprennes ses voies et que tu ne prépares un piège à ton âme. 26 Ne sois pas de ceux qui prennent des engagements, de ceux qui se portent caution pour dettes. 27 Si tu n'as pas de quoi payer, pourquoi t'exposer à ce qu'on enlève ton lit de dessous toi ? 28 Ne déplace pas la borne ancienne, que tes pères ont posée. 29 Vois-tu un homme habile dans son ouvrage ? Il demeurera auprès des rois, il ne demeurera pas auprès des gens obscurs.
Proverbes 23. 1 Si tu es à table avec un grand, fais attention à ce qui est devant toi. 2 Mets un couteau à ta gorge, si tu as trop d'avidité. 3 Ne convoite pas ses mets délicats, c'est un aliment trompeur. 4 Ne te tourmente pas pour devenir riche, abstiens-toi d'y appliquer ton intelligence. 5 Veux-tu poursuivre du regard ce qui va s'évanouir ? Car la richesse se fait des ailes et, comme l'aigle, elle s'envole vers les cieux. 6 Ne mange pas le pain de l'homme envieux et ne convoite pas ses mets délicats, 7 car il ne vaut pas plus que les pensées de son âme. « Mange et bois » te dira-t-il, mais son cœur n'est pas avec toi. 8 Tu vomiras le morceau que tu as mangé et tu en seras pour tes belles paroles. 9 Ne parle pas aux oreilles de l'insensé, car il méprisera la sagesse de tes discours. 10 Ne déplace pas la borne antique et n'entre pas dans le champ des orphelins. 11 Car leur vengeur est puissant : il défendra leur cause contre toi. 12 Applique ton cœur à l'instruction et tes oreilles aux paroles de la science. 13 N'épargne pas la correction à l'enfant, si tu le frappes du bâton, il ne mourra pas. 14 Tu le frappes du bâton et tu délivres son âme du schéol. 15 Mon fils, si ton cœur est sage, mon cœur, à moi aussi, sera dans la joie. 16 Mes entrailles tressailliront d'allégresse, quand tes lèvres diront ce qui est droit. 17 Que ton cœur n'envie pas les pécheurs, mais qu'il reste toujours dans la crainte du Seigneur, 18 car il y a un avenir et ton espérance ne sera pas anéantie. 19 Écoute, mon fils et sois sage, dirige ton cœur dans la voie droite. 20 Ne sois pas parmi les buveurs de vin, parmi ceux qui se gorgent de viandes, 21 car le buveur et le gourmand s'appauvrissent et la somnolence fait porter des haillons. 22 Écoute ton père, lui qui t'a engendré et ne méprise pas ta mère, quand elle est devenue vieille. 23 Acquiers la vérité et ne la vend pas, la sagesse, l'instruction et l'intelligence. 24 Le père du juste est dans l'allégresse, celui qui donne le jour à un sage en aura de la joie. 25 Que ton père et ta mère se réjouissent. Que celle qui t'a enfanté soit dans l'allégresse. 26 Mon fils, donne-moi ton cœur et que tes yeux gardent mes voies : 27 car la courtisane est une fosse profonde et l'étrangère un puits étroit. 28 Elle dresse des embûches comme pour une proie et elle augmente parmi les hommes le nombre des prévaricateurs. 29 Pour qui les « ah » ? Pour qui les « hélas » ? Pour qui les disputes ? Pour qui les murmures ? Pour qui les blessures sans raison ? Pour qui les yeux rouges ? 30 Pour ceux qui s'attardent auprès du vin, pour ceux qui vont goûter du vin aromatisé. 31 Ne regarde pas le vin : comme il est vermeil, comme il donne son éclat dans la coupe, comme il coule aisément. 32 Il finit par mordre comme un serpent et par piquer comme un basilic. 33 Tes yeux se porteront sur des étrangères et ton cœur tiendra des discours pervers. 34 Tu seras comme un homme couché au milieu de la mer, comme un homme endormi au sommet d'un mât. 35 « On m'a frappé. Je n'ai pas de mal. On m'a battu. Je ne sens rien. Quand me réveillerai-je ? Il m'en faut encore. »
Proverbes 24. 1 Ne porte pas envie aux hommes méchants et ne désire pas d'être avec eux. 2 Car leur cœur médite la violence et leurs lèvres ne profèrent que le malheur. 3 C'est par la sagesse qu'une maison s'élève et par l'intelligence qu'elle s'affermit. 4 C'est par la science que l'intérieur se remplit, de tous les biens précieux et agréables. 5 Un homme sage est plein de force et celui qui a de la science montre une grande puissance. 6 Car avec la prudence tu conduiras la guerre et le salut est dans le grand nombre des conseillers. 7 La sagesse est trop haute pour l'insensé, il n'ouvre pas la bouche à la porte de la ville. 8 Celui qui pense à faire le mal s'appelle un artisan d'intrigues. 9 Le dessein de l'insensé, c'est le péché et le railleur est en abomination parmi les hommes. 10 Si tu te montres faible au jour de la détresse, ta force n'est que faiblesse. 11 Délivre ceux qu'on traîne à la mort, ceux qui vont en chancelant au massacre, sauve-les. 12 Si tu dis : « Mais, nous ne le savions pas » Celui qui pèse les cœurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton âme ne le connaît-il pas et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses œuvres ? 13 Mon fils, mange du miel, car il est bon, un rayon de miel est doux à ton palais. 14 Sache que la sagesse est la même chose pour ton âme, si tu l'acquiers, il est un avenir et ton espérance ne sera pas frustrée. 15 Ne tends pas, ô méchant, des embûches à la demeure du juste et ne dévaste pas le lieu où il repose, 16 car sept fois le juste tombe et il se relève, mais les méchants sont précipités dans le malheur. 17 Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas et que ton cœur ne se réjouisse pas de sa ruine, 18 de peur que le Seigneur ne le voie, que cela soit mauvais à ses yeux et qu'il ne détourne de lui sa colère. 19 Ne t'irrite pas à cause des méchants, ne porte pas envie aux pervers, 20 car il n'y a pas d'avenir pour celui qui fait le mal et la lampe des méchants s'éteindra. 21 Mon fils, crains le Seigneur et le roi, ne te mêle pas avec ceux qui veulent tout changer, 22 car soudain surgira leur malheur et qui connaît la ruine des uns et des autres ? 23 Ce qui suit vient encore des sages : Il n'est pas bon, dans les jugements, d'avoir égard aux personnes. 24 Celui qui dit aux méchants : « Tu es juste », les peuples le maudissent, les nations l'exècrent. 25 Mais ceux qui le corrigent sont applaudis, sur eux viennent la bénédiction et le bonheur. 26 Il embrasse sur les lèvres celui qui répond des paroles justes. 27 Règle ton travail au dehors, applique-le à ton champ, puis tu bâtiras ta maison. 28 Ne témoigne pas à la légère contre ton prochain : voudrais-tu tromper par tes lèvres ? 29 Ne dis pas : « Comme il m'a fait, je lui ferai, je rendrai à cet homme selon ses œuvres. » 30 J'ai passé près du champ d'un paresseux et près de la vigne d'un insensé. 31 Et voici, ... les épines y croissaient partout, les ronces en couvraient la surface et le mur de pierres était écroulé. 32 J'ai regardé et j'ai appliqué mon cœur, j'ai considéré et j'ai tiré cette leçon : 33 « Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir, 34 et ta pauvreté viendra comme un rôdeur et ton indigence comme un homme armé. »
Proverbes 25. 1 Voici encore des Proverbes de Salomon, recueillis par les gens d'Ézéchias, roi de Juda. 2 La gloire de Dieu, c'est de cacher les choses, la gloire des rois, c'est de les examiner. 3 Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur et le cœur des rois sont impénétrables. 4 Ôte les scories de l'argent et il en sortira un vase pour le fondeur. 5 Ôte le méchant de devant le roi et son trône s'affermira dans la justice. 6 Ne prends pas des airs superbes devant le roi et ne te mets pas à la place des grands, 7 car il vaut mieux qu'on te dise : « Monte ici », que si l'on t'humilie devant le prince que tes yeux ont vu. 8 Ne pars pas trop vite en contestation, de peur qu'à la fin tu ne saches que faire. 9 Lorsque ton prochain t'aura outragé, défends ta cause contre ton prochain, mais ne révèle pas le secret d'un autre, 10 de peur que celui qui l'apprendra ne te couvre de honte et que ton ignominie ne s'efface pas. 11 Comme des pommes d'or sur des ciselures d'argent, ainsi est une parole dite à propos. 12 Comme un anneau d'or et un ornement d'or fin, ainsi est le sage qui reprend une oreille docile. 13 Comme la fraîcheur de la neige au temps de la moisson, ainsi est le messager fidèle pour ceux qui l'envoient, il réjouit l'âme de son maître. 14 Des nuages et du vent sans pluie, tel est l'homme qui se glorifie de présents mensongers. 15 Par la patience le juge se laisse persuader et une langue douce peut briser des os. 16 Si tu trouves du miel, n'en mange que ce qui te suffit, de peur que, rassasié, tu ne le vomisses. 17 Mets rarement le pied dans la maison de ton prochain, de peur que, fatigué de toi, il ne te haïsse. 18 Une massue, une épée et une flèche aiguë, tel est l'homme qui porte un faux témoignage contre son prochain. 19 Une dent cassée et un pied qui glisse, c'est la confiance qu'inspire un perfide au jour du malheur. 20 Ôter son manteau un jour de froid, répandre du vinaigre sur une plaie, ainsi fait celui qui dit des chansons à un cœur affligé. 21 Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger, s'il a soif, donne-lui de l'eau à boire, 22 car tu amasses ainsi des charbons sur sa tête et le Seigneur te récompensera. 23 Le vent du nord enfante la pluie et la langue qui médite en secret, un visage irrité. 24 Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit, que de rester avec une femme querelleuse. 25 De l'eau fraîche pour une personne altérée, telle est une bonne nouvelle venant d'une terre lointaine. 26 Une fontaine troublée et une source corrompue, tel est le juste qui chancelle devant le méchant. 27 Il n'est pas bon de manger beaucoup de miel, ainsi celui qui veut sonder la majesté divine sera accablé par sa gloire. 28 Une ville forcée qui n'a plus de murailles, tel est l'homme qui ne peut se contenir.
Proverbes 26. 1 Comme la neige en été et la pluie pendant la moisson, ainsi la gloire ne convient pas à un insensé. 2 Comme le passereau qui s'échappe, comme l'hirondelle qui s'envole, ainsi la malédiction sans cause n'atteint pas. 3 Le fouet est pour le cheval, le mors pour l'âne et le bâton pour le dos des insensés. 4 Ne réponds pas à l'insensé selon sa folie, de peur de lui ressembler toi-même. 5 Réponds à l'insensé selon sa folie, de peur qu'il ne se regarde comme sage. 6 Il se coupe les pieds, il boit l'iniquité, celui qui donne des messages à un insensé. 7 Ôtez les jambes au boiteux, est la sentence de la bouche de l'insensé. 8 C'est attacher une pierre à la fronde, que de rendre gloire à un insensé. 9 Comme une épine qui s'enfonce dans la main d'un homme ivre, ainsi est une sentence dans la bouche des insensés. 10 Comme un archer qui blesse tout le monde, ainsi est celui qui embauche les insensés et les passants. 11 Comme un chien qui retourne à son vomissement, ainsi est un insensé qui revient à sa folie. 12 Si tu vois un homme qui est sage à ses yeux, il faut plus espérer d'un insensé que de lui. 13 Le paresseux dit : « Il y a un lion sur la route, il y a un lion dans les rues. » 14 La porte tourne sur ses gonds, ainsi le paresseux sur sa couche. 15 Le paresseux met sa main dans le plat et il a de la peine à la porter à la bouche. 16 Le paresseux est plus sage à ses yeux que sept conseillers prudents. 17 Comme celui qui saisit un chien par les oreilles, tel est le passant qui s'échauffe dans la querelle d'autrui. 18 Comme un furieux qui lance des traits enflammés, des flèches et la mort, 19 ainsi est un homme qui a trompé son prochain et qui dit : « Est-ce que je ne plaisantais pas. » 20 Faute de bois, le feu s'éteint, éloignez le rapporteur et la querelle s'apaise. 21 Le charbon donne un brasier et le bois du feu : ainsi l'homme querelleur irrite une discussion. 22 Les paroles du rapporteur sont comme des friandises, elles descendent jusqu'au fond des entrailles. 23 Des scories d'argent appliquées sur un vase de terre, telles sont les lèvres brûlantes avec un cœur mauvais. 24 Celui qui hait se déguise par ses lèvres, mais il met au dedans de lui la perfidie. 25 Quand il adoucit sa voix, ne te fies pas à lui, car il a sept abominations dans son cœur. 26 Il peut bien cacher sa haine sous la dissimulation, mais sa méchanceté se révélera dans l'assemblée. 27 Celui qui creuse une fosse y tombe et la pierre revient sur celui qui la roule. 28 La langue fausse hait ceux qu'elle blesse et la bouche flatteuse cause la ruine.
Proverbes 27. 1 Ne te glorifie pas du lendemain, car tu ne sais pas ce qu'enfantera le jour suivant. 2 Qu'un autre te loue et non ta bouche, un étranger et non tes lèvres. 3 La pierre est lourde et le sable est pesant : plus que l'un et l'autre pèse la colère de l'insensé. 4 La fureur est cruelle et la colère impétueuse, mais qui pourra tenir devant la jalousie ? 5 Mieux vaut une réprimande ouverte qu'une amitié cachée. 6 Les blessures d'un ami sont inspirées par la fidélité, mais les baisers d'un ennemi sont trompeurs. 7 Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, mais à celui qui a faim tout ce qui est amer paraît doux. 8 Comme l'oiseau qui erre loin de son nid, ainsi l'homme qui erre loin de son lieu. 9 L'huile et les parfums réjouissent le cœur, telle la douceur d'un ami dont le conseil vient du cœur. 10 N'abandonne pas ton ami et l'ami de ton père et n'entre pas dans la maison de ton frère au jour de ta détresse, mieux vaut un voisin proche qu'un frère éloigné. 11 Mon fils, deviens sage et réjouis mon cœur, afin que je puisse répondre à celui qui m'outrage. 12 L'homme prudent voit le mal et se cache, les simples passent et en portent la peine. 13 Si quelqu'un se porte garant auprès de toi de la dette d'un inconnu, exige son vêtement, s'il cautionne une étrangère, exige des gages. 14 Bénir son prochain à haute voix et de grand matin est réputé comme une malédiction. 15 Une gouttière continue dans un jour de pluie et une femme querelleuse se ressemblent. 16 Celui qui la retient, retient le vent et sa main saisit de l'huile. 17 Le fer aiguise le fer, ainsi un homme aiguise un autre homme. 18 Celui qui garde son figuier en mangera les fruits et celui qui garde son maître sera honoré. 19 Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi le cœur de l'homme répond à l'homme. 20 Le schéol et l'abîme ne sont jamais rassasiés, de même les yeux de l'homme ne sont jamais rassasiés. 21 Le creuset est pour l'argent et le fourneau pour l'or, que l'homme éprouve de même la louange qu'il reçoit. 22 Quand tu pilerais l'insensé dans un mortier, comme on broie le grain, avec le pilon, sa folie ne se séparerait pas de lui. 23 Connais bien l'état de tes brebis, applique ton attention à ton troupeau, 24 car la richesse ne dure pas toujours, ni une couronne d'âge en âge. 25 Mais quand l'herbe a paru, que la verdure s'est montrée, que le foin des montagnes est recueilli, 26 tu as des agneaux pour te vêtir, des boucs pour payer un champ, 27 tu as en abondance le lait des chèvres, pour ta nourriture et celle de ta maison et pour l'entretien de tes servantes.
Proverbes 28. 1 Les méchants fuient sans qu'on les poursuive, mais les justes ont de l'assurance comme un lion. 2 Dans un pays en révolte, les chefs se multiplient, mais avec un homme intelligent et sage l'ordre se prolonge. 3 Un homme pauvre qui opprime les malheureux, c'est une pluie violente qui cause la disette. 4 Ceux qui abandonnent la loi louent le méchant, ceux qui l'observent s'irritent contre lui. 5 Les hommes pervers ne comprennent pas ce qui est juste, mais ceux qui cherchent le Seigneur comprennent tout. 6 Mieux vaut le pauvre dans son intégrité que l'homme aux voies tortueuses et qui est riche. 7 Celui qui observe la loi est un fils intelligent, mais celui qui nourrit les débauchés fait honte à son père. 8 Celui qui augmente ses biens par l'intérêt et l'usure les amasse pour celui qui a pitié des pauvres. 9 Si quelqu'un détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination. 10 Celui qui égare les hommes droits dans la voie mauvaise tombera lui-même dans la fosse qu'il a creusée, mais les hommes intègres posséderont le bonheur. 11 L'homme riche est sage à ses yeux, mais le pauvre intelligent le connaît. 12 Quand les justes triomphent, c'est une grande fête, quand les méchants se lèvent, chacun se cache. 13 Celui qui cache ses fautes ne prospérera pas, mais celui qui les avoue et les quitte obtiendra miséricorde. 14 Heureux l'homme qui est continuellement dans la crainte. Mais celui qui endurcit son cœur tombera dans le malheur. 15 Un lion rugissant et un ours affamé, tel est le méchant qui domine sur un peuple pauvre. 16 Le prince sans intelligence multiplie l'oppression, mais celui qui hait la cupidité aura de longs jours. 17 Un homme chargé du sang d'un autre fuit jusqu'à la fosse : ne l'arrêtez pas. 18 Celui qui marche dans l'intégrité trouvera le salut, mais celui qui suit des voies tortueuses tombera pour ne plus se relever. 19 Celui qui cultive son champ sera rassasié de pain, mais celui qui poursuit des choses vaines sera rassasié de pauvreté. 20 Un homme fidèle sera comblé de bénédictions, mais celui qui a hâte de s'enrichir n'échappera pas à la faute. 21 Il n'est pas bon de faire du favoritisme entre les personnes, pour un morceau de pain un homme devient criminel. 22 L'homme envieux a hâte de s'enrichir, il ne sait pas que la disette viendra sur lui. 23 Celui qui reprend quelqu'un trouve ensuite plus de faveur que celui qui rend sa langue flatteuse. 24 Celui qui vole son père et sa mère et qui dit : « Ce n'est pas un péché, » c'est le compagnon du brigand. 25 L'homme cupide excite les querelles, mais celui qui se confie dans le Seigneur sera rassasié. 26 Celui qui a confiance dans son propre cœur est un insensé, mais celui qui marche dans la sagesse sera sauvé. 27 Celui qui donne au pauvre n'éprouve pas la disette, mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions. 28 Quand les méchants s'élèvent, chacun se cache, quand ils périssent, les justes se multiplient.
Proverbes 29. 1 L'homme digne de reproches et qui raidit le cou sera brisé subitement et sans remède. 2 Quand les justes se multiplient, le peuple est dans la joie, quand le méchant exerce le pouvoir, le peuple gémit. 3 L'homme qui aime la sagesse réjouit son père, mais celui qui fréquente les courtisanes dissipe son bien. 4 Un roi affermit le pays par la justice, mais celui qui est avide de présents le ruine. 5 L'homme qui flatte son prochain tend un filet sous ses pieds. 6 Dans le péché de l'homme méchant il y a un piège, mais le juste est dans la jubilation et la joie. 7 Le juste connaît la cause des pauvres, mais le méchant ne comprend pas la science. 8 Les railleurs soufflent le feu dans la ville, mais les sages apaisent la colère. 9 Si un sage conteste avec un insensé, qu'il se fâche ou qu'il rie, il n'y aura pas de paix. 10 Les hommes de sang haïssent l'homme intègre, mais les hommes droits protègent sa vie. 11 L'insensé fait éclater toute sa passion, mais le sage la calme et la retient. 12 Quand le prince écoute les paroles mensongères, tous ses serviteurs sont des méchants. 13 Le pauvre et l'oppresseur se rencontrent, c'est le Seigneur qui éclaire les yeux de l'un et de l'autre. 14 Un roi qui juge fidèlement les pauvres aura son trône affermi pour toujours. 15 Le bâton et la correction donnent la sagesse, mais l'enfant abandonné à son caprice fait honte à sa mère. 16 Quand les méchants se multiplient, le crime se multiplie, mais les justes contempleront leur chute. 17 Corrige ton fils et il te donnera du repos et il procurera des délices à ton âme. 18 Quand il n'y a plus de vision, le peuple est sans frein, heureux qui observe la loi. 19 Ce n'est pas par des paroles qu'on corrige un esclave, quand même il comprend, il n'obéit pas. 20 Si tu vois un homme prompt à parler, il y a plus à espérer d'un insensé que de lui. 21 Si quelqu'un traite mollement son esclave dès l'enfance, celui-ci finit par se croire un fils. 22 Un homme colérique excite des querelles et l'homme violent tombe dans beaucoup de péchés. 23 L'orgueil d'un homme le conduit à l'humiliation, mais l'humble d'esprit obtient la gloire. 24 Celui qui partage avec un voleur hait son âme, il entend la malédiction et ne dit rien. 25 La crainte des hommes porte avec elle un piège, mais celui qui se confie dans le Seigneur est mis en sûreté. 26 Beaucoup de gens recherchent la faveur du prince, mais c'est du Seigneur que vient à chacun la justice. 27 L'homme inique est en abomination aux justes et celui dont la voie est droite est en abomination aux méchants.
Proverbes 30. 1 Paroles d'Agur, fils de Jaké, sentence. Cet homme a dit : Je me suis fatigué pour connaître Dieu, pour connaître Dieu et je suis à bout de forces. 2 Car je suis plus stupide que personne et je n'ai pas l'intelligence d'un homme. 3 Je n'ai pas appris la sagesse et je ne connais pas la science du Saint. 4 Qui monte au ciel et qui en descend ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a lié les eaux dans son vêtement ? Qui a affermi toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom et quel est le nom de son fils ? Le sais-tu ? 5 Toute parole de Dieu est éprouvée par le feu, il est un bouclier pour ceux qui se réfugient auprès de lui. 6 N'ajoute rien à ses paroles, de peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. 7 Je te demande deux choses, ne me les refuse pas avant que je meure : 8 Éloigne de moi la fausseté et la parole mensongère, ne me donne ni pauvreté, ni richesse, accorde-moi le pain qui m'est nécessaire : 9 de peur que, rassasié, je ne te renie et ne dise : « Qui est le Seigneur ? » et que, devenu pauvre, je ne dérobe et n'outrage le nom de mon Dieu. 10 Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître, de peur qu'il ne te maudisse et que tu n'en portes la peine. 11 Il est une race qui maudit son père et qui ne bénit pas sa mère. 12 Il est une race qui est pure à ses propres yeux et qui n'est pas lavée de sa souillure. 13 Il est une race, combien ses regards sont altiers et ses paupières élevées. 14 Il est une race dont les dents sont des glaives et les molaires des couteaux, pour dévorer les malheureux de dessus la terre et les indigents parmi les hommes. 15 La sangsue a deux filles : donne, donne. Trois choses sont insatiables, quatre ne disent jamais : Assez : 16 le schéol, le sein stérile, la terre qui n'est pas rassasiée d'eau et le feu qui ne dit jamais : Assez. 17 L'œil qui se moque d'un père et qui dédaigne l'obéissance envers une mère, les corbeaux du torrent le perceront et les petits de l'aigle le dévoreront. 18 Il y a trois choses qui me dépassent et même quatre que je ne comprends pas : 19 la trace de l'aigle dans les cieux, la trace du serpent sur le rocher, la trace du navire au milieu de la mer et la trace de l'homme chez la jeune fille. 20 Telle est la voie de la femme adultère : elle mange et, s'essuyant la bouche, elle dit : « Je n'ai pas fait de mal. » 21 Sous trois choses la terre tremble et sous quatre, qu'elle ne peut supporter : 22 sous un esclave lorsqu'il vient à régner et un insensé lorsqu'il est rassasié de pain, 23 sous une femme dédaignée lorsqu'elle se marie et sous une servante lorsqu'elle hérite de sa maîtresse. 24 Il y a sur la terre quatre animaux bien petits et qui sont cependant très sages : 25 Les fourmis, peuple sans force, préparent en été leur nourriture, 26 les damans, peuple sans puissance, placent leur gîte dans les rochers, 27 les sauterelles n'ont pas de roi et elles sortent toutes par bandes, 28 tu peux prendre le lézard avec la main et il se trouve dans le palais des rois. 29 Il y en a trois qui ont une belle allure et quatre qui ont une belle démarche : 30 le lion, le plus brave des animaux, ne reculant devant aucun adversaire, 31 l'animal aux reins agiles, ou le bouc et le roi, à qui personne ne résiste. 32 Si tu es assez fou pour te laisser emporter par l'orgueil et si tu en as la pensée, mets la main sur ta bouche, 33 car la pression du lait produit du beurre, la pression du nez produit du sang et la pression de la colère produit la querelle.
Proverbes 31. 1 Paroles du roi Lamuel, sentences par lesquelles sa mère l'instruisit : 2 Que te dirai-je, mon fils ? Que te dirai-je, fils de mes entrailles ? Que te dirai-je, mon fils, objet de mes vœux ? 3 Ne livre pas ta vigueur aux femmes et tes voies à celles qui perdent les rois. 4 Ce n'est pas aux rois, Lamuel, ce n'est pas aux rois de boire du vin, ni aux puissants de rechercher les liqueurs fermentées : 5 de peur qu'en buvant ils n'oublient la loi et ne faussent le droit de tous les malheureux. 6 Donnez des liqueurs fortes à celui qui périt et du vin à celui dont l'âme est remplie d'amertume : 7 qu'il boive et qu'il oublie sa misère et qu'il ne se souvienne plus de ses peines. 8 Ouvre ta bouche en faveur du muet, pour la cause de tous les abandonnés. 9 Ouvre ta bouche, rends de justes arrêts et fais justice au malheureux et à l'indigent. 10 ALEPH. Qui peut trouver une femme forte ? Son prix l'emporte de loin sur celui des perles. 11 BETH. Le cœur de son mari a confiance en elle et les profits ne lui feront pas défaut. 12 GHIMEL. Elle lui fait du bien et non du mal, tous les jours de sa vie. 13 DALETH. Elle recherche de la laine et du lin et travaille de sa main joyeuse. 14 HÉ. Elle est comme le vaisseau du marchand, elle apporte son pain de loin. 15 VAV. Elle se lève lorsqu'il est encore nuit et elle donne la nourriture à sa maison et la tâche à ses servantes. 16 ZAÏN. Elle pense à un champ et elle l'acquiert, du fruit de ses mains, elle plante une vigne. 17 HETH. Elle ceint de force ses reins et elle affermit ses bras. 18 TETH. Elle sent que son gain est bon, sa lampe ne s'éteint pas pendant la nuit. 19 YOD. Elle met la main à la quenouille et ses doigts prennent le fuseau. 20 CAPH. Elle tend la main au malheureux, elle ouvre la main à l'indigent. 21 LAMED. Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison a des vêtements doublés. 22 MEM. Elle se fait des couvertures, le byssus et la pourpre sont ses vêtements. 23 NUN. Son époux est bien connu aux portes de la ville, lorsqu'il siège avec les anciens du pays. 24 SAMECH. Elle fait des chemises et les vend et elle livre des ceintures au marchand. 25 AÏN. La force et la grâce sont sa parure et elle se rit de l'avenir. 26 PHÉ. Elle ouvre la bouche avec sagesse et les bonnes paroles sont sur sa langue. 27 TSADÉ. Elle surveille les sentiers de sa maison et elle ne mange pas le pain d'oisiveté. 28 QOPH. Ses fils se lèvent et la proclament heureuse, son époux se lève et lui donne des éloges : 29 RESCH. « Beaucoup de filles se sont montrées vertueuses, mais toi, tu les surpasses toutes. » 30 SCHIN. Trompeuse est la grâce et vaine est la beauté, la femme qui craint le Seigneur est celle qui sera louée. 31 THAV. Donnez-lui du fruit de ses mains et que ses œuvres disent sa louange aux portes de la ville.
Notes sur le livre des Proverbes
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1 Le mot Proverbes se prend ici dans le sens de sentences, maximes, leçons courtes et instructives, écrites d’un style concis et sentencieux. Les Grecs lui ont donné le nom de Paraboles (Paroïmiaï) ; nom qui convient d’autant mieux que la plupart des sentences de ce recueil sont écrites d’un style parabolique et figuré. Les anciens Pères ont appelé ce livre Panaretos, d’un mot grec qui signifie trésor de toute vertu, ou recueil de toutes sortes d’instructions qui conduisent à la vertu.
1.1-6 Préface des livres des Proverbes. Salomon a un double but : celui d’apprendre la sagesse à ceux qui ne la connaissent pas encore et celui d’en donner une connaissance plus parfaite à ceux qui la connaissent déjà.
1.2 les connaissances spéculatives, les instructions propres à former l’esprit et le cœur de la jeunesse, la correction des défauts.
1.4 Aux simples, qui se laissent facilement persuader et séduire ; qui manquent d’expérience, et, par là même, de prudence.
1.7 Voir Psaume 110, 10 ; Ecclésiastique 1, 16. ― Les insensés (stulli) ; sous ce nom, l’Écriture désigne assez souvent les méchants, les impies. ― La crainte du Seigneur est le principe de la sagesse. « Dans cette parole d’or, dit Umbreit, la philosophie de l’Orient se sépare nettement de l’Occident. Le sage [juif] parvient par la religion à la sagesse, tandis que le sage de l’Occident cherche à arriver par la sagesse à la religion. On peut expliquer ainsi ces paroles : L’homme religieux peut seul devenir véritablement sage. »
1.7 et suivants La première partie des Proverbes de Salomon comprend les chapitres 1, verset 7 au chapitre 9. Elle diffère des deux autres parties de la collection en ce qu’elle ne se compose pas seulement de pensées détachées, roulant sur des objets divers : le sujet est unique ; l’auteur fait l’éloge de la sagesse et exhorte les jeunes gens à travailler à l’acquérir. On peut considérer, à certains égards, les chapitres 1, verset 7 au chapitre 9, comme une introduction aux proverbes proprement dits, destinés à en faire sentir l’utilité et l’importance. La connexion entre les divers chapitres n’est pas d’ailleurs très rigoureuse. Plusieurs, chapitres 2 ; 5 ; 7 ; 8 ; 9, forment un tout régulier ; quelquefois, il n’y a de véritable suite que pendant quelques versets : voir Proverbes 3, 1-10 ; 13-26 ; 4, 14-19 ; 6, vv. 1-5, 6-11, d’où la difficulté de marquer les subdivisions de cette première section avec certitude. On peut y distinguer, néanmoins, trois parties différant par le contenu, du chapitre 1, verset 8 au chapitre 3 ; du chapitre 4 au chapitre 6, verset 19 ; du chapitre 6, verset 20 au chapitre 9. Le style des Proverbes est en général le style poétique le plus simple : mais il n’est pas partout le même. C’est surtout entre le premier et le second recueil que la différence de composition est sensible. Dans les chapitres 1 à 9, malgré un peu de diffusion, quelques répétitions et l’absence, en certains endroits, d’un développement régulier, le langage est plus noble, le ton plus élevé ; ils abondent en images vivantes et en prosopopées hardies ; les deux derniers chapitres, le 8 et le 9, comptent parmi les pages les plus sublimes de la Bible. Quant à la forme proprement dite, la structure des morceaux est peu régulière. Une pensée est quelquefois développée en deux ou trois versets, voir Proverbes 1, 8-9 ; 3, 11-12 ; 6, vv. 1-5, 12-15, 16-19 ; d’autres fois elle embrasse une longue suite de versets ou même un chapitre tout entier, voir Proverbes 2, 1-22 ; 5, 1-20 ; 6, 20-35 ; 7 ; 8 ; 9.
1.8 Ici commence une subdivision qui embrasse la fin de ce chapitre et les chapitres 2 et 3 entiers. Elle contient une exhortation générale à s’adonner à la poursuite de la sagesse, et elle se termine par des détails divers. Cette première subdivision, comme les suivantes, est indiquée par les mots, Écoute, mon fils, ou expressions analogues, voir Proverbes 4, 1 ; 6, 20.
1.9 Un agrément (gratia) ; un ornement, une couronne. ― Les Orientaux comparent souvent les paroles des sages à des perles et à des ornements de prix, parce qu’elles ornent l’homme moral comme une parure.
1.11 sang ; c’est-à-dire pour verser le sang. Comparer au verset 16.
1.12 Dans la fosse ; dans le tombeau. ― Comme l’enfer, le scheôl, le lieu où étaient les âmes des morts.
1.16 Voir Isaïe 59, 7.
1.17-18 De même que l’oiseleur tend inutilement son filet sous les yeux des oiseaux, parce que, lorsque les oiseaux le voient tendre, ils l’évitent, de même aussi les pécheurs manqueront leur but ; bien plus, ils tomberont eux-mêmes dans les pièges qu’ils tendent aux autres.
1.20 les places. On peut voir ici une allusion à la coutume orientale de mettre les préceptes de morale en vers, que des chanteurs ou des orateurs chantent ou déclament dans les rues et sur les places publiques.
1.22 Très petits. Voir le verset 4. ― Les insensés. Voir le verset 7. ― Salomon énumère trois classes de gens qui repoussent la sagesse. Voir la parabole de la semence, Matthieu 13, verset 3 et suivants.
1.24 Voir Isaïe 65, 12 ; 66, 4 ; Jérémie, 7, 13.
1.31 c’est-à-dire ils recevront la récompense pleine et entière de leurs desseins, de leurs projets.
1.32 L’égarement, littéralement l’éloignement de la droite voie, de la sagesse, de la vertu. Jérémie se sert plusieurs fois de ce mot pour exprimer l’éloignement de Dieu (voir Jérémie, 2, 12 ; 3, 22 ; 5 ; 6 ; 14, 7).
1.33 sans avoir à craindre aucun mal.
2.1 Si tu tiens mes paroles renfermées dans ton cœur, comme on tient un trésor à l’abri de toute atteinte.
2.4 Si tu la cherches, etc. L’image de cette recherche diligente est empruntée au travail des mines, décrit longuement à Job 28, 1-11.
2.17 c’est-à-dire celui qu’elle avait épousé étant à l’âge de puberté, étant encore vierge. Comparer à Jérémie, 3, 4.
2.18 Qui a oublié l’alliance de son Dieu, la loi de Dieu qu’elle viole. ― Vers les rephaïm ou habitants du scheôl. Voir Proverbes 9, 18.
2.19 Ne revient pas au monde supérieur, à la vie tranquille, heureuse et pure.
2.21 Sur la terre ; c’est-à-dire dans leur patrie, jouissant d’une sécurité et d’une prospérité durables, comme Moïse l’a promis à ceux qui observeraient les préceptes divins (voir Exode 20, 12 ; Lévitique, 26, vv. 18, 5, etc.), et Jésus-Christ à ceux qui sont doux (voir Matthieu 5, 4). Mais de cette première idée d’une félicité temporelle et d’une vie paisible dans le monde, l’Écriture nous élève à une autre terre et à une autre vie, qui ne finira pas, à la terre des vivants, à la félicité éternelle, au ciel.
2.22 Voir Job 18, 17. ― La sagesse promet ici à ses sectateurs un des biens qui étaient le plus désirés des Hébreux, le bonheur de vivre et de mourir en paix dans sa patrie.
3.2 Comparer à Exode 20, 22 ; Deutéronome, 5, 10 ; 22, 7.
3.3 Comparer à Exode 13, 9 ; Deutéronome, 6, 8. ― Grave-les, etc. ; allusion aux Tables de la loi. Voir Exode 24, 12.
3.4 Voir Proverbes 1, 3.
3.6 Lui-même rendra ta vie heureuse et sainte. Voir Psaume 26, 12.
3.7 Voir Romains 12, 16.
3.9 Voir Tobie, 4, 7 ; Luc 14, 13.
3.10 Tes cuves. Le mot hébreu ainsi traduit désigne une sorte d’auge creusée dans la terre ou taillée dans le roc, à côté du pressoir proprement dit et dans laquelle se déverse le vin qui coule du pressoir. Voir Isaïe 5, 2.
3.11 Voir Hébreux, 12, 5 ; Apocalypse, 3, 19.
3.14-15 Il y a une gradation ascendante ; d’abord l’argent, puis l’or, plus précieux que l’argent, et enfin les perles plus rares encore et de plus grand prix. Voir Proverbes 8, 11 et Job 28, 18.
3.16 La sagesse donne, d’un côté, une longue et heureuse vie ; et de l’autre, des biens et des honneurs. ― L’excellence de la sagesse a été montrée jusqu’ici par des comparaisons. Dans ce verset, elle nous apparaît comme une reine dont les mains sont remplies de présents que les Hébreux considèrent comme les plus désirables, et elle les offre à ceux qui obéissent à ses lois. Les dons qu’offre ici la sagesse sont ceux que Dieu promit à Salomon quand il lui apparut à Gabaon, voir 1 Rois, 3, 11-14.
3.17 La sagesse donne la paix de l’âme que tous les hommes désirent et que les impies, qui ne recherchent pas la sagesse, ne trouvent pas.
3.18 Un arbre de vie. Allusion à l’arbre de vie du paradis terrestre, voir Genèse 2, 9 ; 3, 22.
3.20 Ce verset, comme les deux précédents, rappellent les premiers chapitres de la Genèse.
3.27-35 Exhortation à la charité fraternelle.
3.31 Voir Psaume 36, 1.
4.1 Voir Proverbes 1, 2.
4.1 Commencement de la seconde subdivision de la première partie. Elle comprend les chapitres 4 et 5 jusqu’au chapitre 6, verset 19 et revient sur des points particuliers de l’exhortation contenue dans la première subdivision. ― Salomon reproduit ici les instructions qu’il avait reçues dans sa jeunesse de David, son père. Il rappelle souvent qu’il ne donne pas ses enseignements comme les siens propres, mais comme ceux de l’expérience des vieillards et de ses aïeux.
4.3 Salomon eut trois frères (voir 1 Chroniques, 3, 5) ; à moins qu’on ne prenne fils unique dans le sens de fils chéri, le bien-aimé, comme l’ont fait les Septante. On sait, d’ailleurs, que les écrivains grecs et latins désignaient quelquefois par bien-aimés les fils uniques ou premiers-nés.
4.7 c’est-à-dire c’est déjà être sage, que de chercher la sagesse, que de travailler pour l’obtenir. ― Par tout ce que tu possèdes ; c’est-à-dire emploie, si c’est nécessaire, tout ce que tu possèdes pour acquérir la prudence.
4.12 La vie de l’homme est souvent comparée dans l’Écriture à une marche ou à un voyage, parce que nous n’avons pas ici de demeure permanente et que notre véritable patrie est ailleurs, voir Genèse 47, 9 ; Psaume 39, 14-15. Les pas resserrés indiquent les embarras qui surviennent à l’homme dans le cours de la vie. La course est la prompte exécution de ce que nous avons à faire pour remplir le but de la vie ; la chute est l’issue malheureuse d’une affaire, l’échec d’un plan ou d’une entreprise. Celui qui possède la sagesse n’a pas de difficultés dans l’exécution de ses plans, il peut les mener promptement à bonne fin, sans courir aucun danger de manquer son but.
4.16 Les méchants ne prennent pas de sommeil, ils ne se livrent pas au sommeil.
4.18 Notre-Seigneur a souvent comparé aussi la vie du juste à la lumière et celle du pécheur aux ténèbres, voir Jean 11, 9-10, etc.
4.25 c’est-à-dire regarde droit devant toi, sans porter inconsidérément tes yeux de côté et d’autre. ― Que tes paupières, etc. ; c’est la même pensée que la précédente, mais exprimée en des termes différents.
4.27 Ici finit l’exhortation du père à ses fils.
5.1 Tout le chapitre 5 est une exhortation à la chasteté.
5.3 Le miel est très commun en Palestine, c’est la terre où coule le miel, comme le dit l’Écriture, voir Exode 3, 8. Les abeilles y sont très nombreuses, même dans les parties désertes, où elles déposent leur miel dans les fentes des rochers et dans le creux des arbres. De là la fréquence de la comparaison du miel.
5.4 Comme l’absinthe l’amertume proverbiale de cette plante est opposée au miel du verset 3. L’absinthe est commune en Palestine, on la trouve en particulier en abondance dans les environs de Bethléem. Elle a environ un mètre de hauteur, est vivace et pousse sans culture dans les terrains secs et un peu chauds. Les Orientaux en faisaient grand usage, malgré son amertume et quoiqu’ils semblent l’avoir considéré comme un poison.
5.9 Le mot cruel étant au masculin en hébreu, et ne pouvant par là même se rapporter à la femme adultère, nous avons supposés qu’il désignait le mari, ou un frère, ou un parent quelconque, naturellement intéressé à venger le déshonneur fait à sa famille. C’est ainsi que Siméon et Lévi vengèrent, par un massacre, le viol commis par Sichem sur la personne de Dina, leur sœur (voir Genèse chapitre 34).
5.10 De tes biens; littéralement de tes force (viribus) ; mais outre que le mot hébreu rendu dans la Vulgate par forces, signifie également les biens de la fortune, le parallélisme exige ce sens.
5.14 Au milieu, etc.; c’est-à-dire devant tout le peuple.
5.18 La femme de ta jeunesse ; que tu as épousée dans ta jeunesse. Comparer à Proverbes 2, 17.
5.19 Une biche ou une gazelle. « Dans tout l’Orient, la gazelle, à cause de sa timidité, de la douceur de son regard et de l’élégance de ses mouvements et de ses formes, est le symbole de la beauté. » (Mgr MISLIN.)
5.21 Voir Job 14, 16 ; 31, 4 ; 34, 21.
6.1 C’est une très ancienne coutume parmi les Orientaux de confirmer leurs promesses et leurs engagements, en se donnant mutuellement la main. On en voit beaucoup d’exemple dans la Bible (voir Proverbes 17, 18 ; 22, 26 ; Isaïe 62, verset 8 et suivants, etc.). Xénophon parle de cette pratique très commune parmi les Perses (Anabase, l. II, III, et alibi passim).
6.1-5 Il ne faut pas engager témérairement sa parole en se portant caution.6.5 De la main. Toutes les versions anciennes autres que la Vulgate traduisent : Des filets, au lieu de la main.
6.11 Contre la paresse.
6.6-8 Ce que le Sage dit de la fourmi, voir Proverbes 6, 6-8 et 30, 25, a donné lieu à des objections. D’après les Proverbes, les fourmis font des provisions au temps de la moisson. C’est ce qu’on a cru longtemps, et ce que nous lisons dans les fables de La Fontaine ; mais, dit-on en réalité, la fourmi est carnivore ; elle vit d’insectes et de pucerons, qu’elle élève pour les traire et se nourrir de leur lait ; en fait de matières non animales, elle n’aime que celles qui sont sucrées. Pendant l’hiver, en Occident, elle ne mange pas ; elle s’engourdit, et se réveille au même degré de température que les pucerons dont elle se nourrit. ― De tout cela, on ne peut rien conclure contre l’inspiration de l’auteur sacré. Salomon propose surtout, et à bon droit, les fourmis comme un modèle d’activité. « On a célébré avec raison, dit Latreille, la prévoyance de ces insectes et leur amour insatiable pour leur travail. »
6.10 Voir Proverbes 24, 33. C’est une imitation des gestes d’un paresseux, ou une concession, en sorte que le sens soit : Dors donc, etc. ; ou bien enfin, c’est une prosopopée du paresseux qui dit, lorsqu’on l’éveille : Laissez-moi dormir encore un peu, etc. ― Ce tableau de la paresse du dormeur est complet dans sa brièveté : il y a une gradation bien marquée : au sommeil succède l’assoupissement ; puis, avant de se décider à se lever, le paresseux étire longtemps les bras.
6.11 Un voyageur qui tombe inopinément sur les passants. Comparer à Proverbes 34, 34. ― Un homme armé ; auquel on ne peut résister.
6.12-15 Contre la fourberie.
6.13 Fait signe, etc. ; peinture exacte d’un homme inconstant et fourbe. ― Le fourbe se sert de signes, des yeux, des pieds et des mains pour dissimuler et tromper.
6.16-19 Les sept vices que Dieu déteste.
6.20 Conserve, mon fils. Commencement de la troisième subdivision de la première partie qui s’étend jusqu’au chapitre 9 inclusivement. Le discours du Sage croît graduellement en force et en grandeur, et il s’élève jusqu’à la plus haute poésie pour faire l’éloge de la sagesse incréée.
6.21 Lie-les ; allusion à ce que dit Moïse dans Deutéronome, 6, 6-8. Comparer à Proverbes 7, 3.
6.24-35 Sur la chasteté. Après une exhortation générale à suivre ses avis paternels (versets 20 à 23), le Sage exhorte à fuir l’impureté (versets 24 à 35).
7.1-27 Contre l’impureté.
7.3 Lie-les, etc. Comparer à Exode 13, 26 ; Deutéronome, 6, 8.
7.5 D’une femme, etc. Par les versets 19 et 20, on voit qu’il est question ici d’une femme mariée, mais déréglée dans ses mœurs.
7.6 Dans la Palestine, il n’y avait pas de vitres aux fenêtres, à cause de la grande chaleur ; on les fermait par des jalousies et des rideaux.
7.7 ou sans intelligence ; c’est-à-dire insensé ; car le terme hébreu, qui signifie proprement cœur, se prend souvent pour intelligence, sagesse.
7.14 Elle engage hypocritement le jeune homme à manger avec elle la partie des victimes qui, d’après la loi mosaïque (voir Lévitique, 7, verset 15 et suivants ; 29, 6 ; 22, 29-30), lui revenait de son sacrifice.
7.16 au lieu de le placer sur des planches dures. ― Des couvertures brodées d’Égypte ou des tapis. Les tapis fabriqués en Égypte étaient renommés dans l’antiquité. Voir Ézéchiel, 27, 7.
7.17 Énumération des parfums avec lesquels on parfumait les appartements et les lits.
7.20 A la pleine lune, dans une quinzaine environ, car d’après le verset 9, l’obscurité est profonde ; on est donc au dernier quartier de la lune ou à la nouvelle lune.
7.27 Comparer à Proverbes 2, 18 ; 5, 5.
8 On peut considérer ce chapitre comme une suite du précédent, où le Sage a représenté les attraits dangereux de la volupté dans les discours impudents d’une femme débauchée ; tandis qu’ici il dépeint la sagesse, nous invitant à l’aimer par des paroles nobles, grandes, élevées et par de magnifiques promesses de nous combler des biens les plus solides.
8.1 La sagesse. La plupart des Pères entendent ici par ce mot la sagesse divine et éternelle, en tant que seconde personne de la très sainte Trinité ; en sorte, néanmoins, qu’une partie des attributs de cette divine sagesse s’applique à la divinité, et une autre partie à l’humanité du Fils de Dieu.
8.1-36 Ce chapitre est une prosopopée. La Sagesse y parle comme une reine. Il y a trois séries de pensées : 1° richesse des dons que prodigue la Sagesse, versets 1 à 21 ; 2° son origine divine et éternelle, versets 22 à 31 ; 3° bienfaits qu’elle répand sur ceux qui la possèdent. Ce chapitre développe ainsi deux idées déjà indiquées dans les chapitres précédents : la description de la sagesse 1° comme prêchant aux hommes, voir Proverbes 1, 20-30 ; 2° comme médiateur et instrument divin dans la création du monde, voir Proverbes 3, 19-26.
8.5 Voir Proverbes 1, 4.
8.20 Du jugement ; c’est-à-dire du droit, de ce qui est juste et légitime.
8.22 Le Seigneur m’a possédée. Ce verset est célèbre dans l’histoire des discussions dogmatiques, parce que les Ariens en faussaient le sens et prétendaient en conclure que le Verbe n’était pas incréé, mais ce passage signifie que la Sagesse ou le Verbe est coéternel et consubstantiel au Père.
8.22-26 Origine divine de la Sagesse.
8.24 Les abîmes ; les mers.
8.27 la voûte céleste qui, à l’horizon, a l’apparence d’un cercle. ― Les abîmes ; les eaux de la mer.
8.27-31 Coopération de la sagesse divine à la création du monde.
8.34 littéralement aux poteaux, aux jambages de ma porte.
9.1 La sagesse, etc. C’est la suite de la parabole commencée au chapitre précédent, où l’auteur a représenté la sagesse comme une femme vénérable, dont il oppose les beautés réelles et les solides promesses aux faux attraits de la volupté dépeinte au chapitre 7, sous l’image d’une femme débauchée et impudente. ― La maison de la sagesse est, selon les Pères, l’humanité sainte de Jésus-Christ et l’Église chrétienne, qui réunissent, mais d’une manière plus excellente, les avantages décrits par Salomon. ― Sept colonnes. Le nombre sept a toujours été considéré, non seulement chez les Hébreux, mais encore chez les Arabes et les peuples de la Perse, comme le nombre parfait et, en conséquence, mystérieux et sacré. Dans la religion chrétienne, les sept colonnes figurent les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit. ― Tailler des colonnes indique la magnificence des constructions.
9.1-18 Peinture de la vocation des hommes à la possession et à la jouissance de la vraie sagesse, sous la figure d’une invitation à un double banquet, celui de la sagesse, versets 1 à 12, et celui de la folie, versets 13 à 18. Il faut se rendre au premier et fuir le second.
9.2 Elle a immolé ses victimes ; ou selon l’hébreu, elle a tué, égorgé ses animaux, qu’elle avait engraissés pour un festin, en dehors de tout sacrifice. Voyez ce que vous avons dit à ce sujet, voir Proverbes 7, 22. ― Mêlé le vin ; c’est-à-dire préparé. Dans les contrées de l’Orient, les vins étant épais et forts, on les tempère toujours, en y mêlant de l’eau, à proportion de leur force, et quelquefois des aromates.
9.3 Ses servantes. Les servantes de la sagesse représentent les Apôtres, les docteurs de l’Église et, en général, les prédicateurs, qui vont partout annoncer l’Évangile, publier la foi chrétienne. ― Ces servantes envoyées pour chercher les convives correspondent aux serviteurs de l’Évangile qui vont appeler les convives au festin de noces, voir Matthieu 22, verset 1 et suivants ; Luc 14, verset 16 et suivants.
9.4 ; 9.16 simple. Voir Proverbes 1, 4.
9.5 Le vin que je vous ai mêlé. Voir le verset 2. ― Mon pain, dans le sens d’aliments de toute espèce, mais ce mot n’est ici qu’une expression figurée, indiquant la doctrine de la sagesse, de même que le vin.
9.7 ; 9.8 ; 9.12 qui méprise ce qu’il y a de plus saint et de plus sacré, impie.
9.10 Voir Psaume 110, 10 ; Proverbes 1, 7 ; Ecclésiastique 1, 16. ― La science du saint est celle qui est propre aux saints et qui rend saints. Les saints sont ceux qui se distinguent entre les hommes par leur piété.
9.13-18 La folie est maintenant personnifiée pour être mise en opposition avec la Sagesse vivante.
9.14 Elle s’est assise à la porte de sa maison pour attirer les imprudents. ― Elle va aussi çà et là, en un lieu élevé de la ville, pour chercher des victimes.
9.15 Afin d’appeler elle-même. La Folie est toujours inférieure à la Sagesse. Celle-ci faisait inviter à son banquet par ses servantes, voir Proverbes 9, 3 ; la Folie doit faire les invitations elle-même.
9.16 Voir Proverbes 7, 7. ― Ce verset est la répétition du verset 4, mais la Folie le répète dans un sens ironique, appelant simple celui qui suit les voies de la Sagesse.
9.17 c’est-à-dire un pain pris en cachette, ou qu’on est obligé de manger en se cachant. ― La Folie invite à un banquet qui n’est pas somptueux mais qui a l’attrait du fruit défendu.
9.18 Là ; chez la femme insensée du verset 13 ; c’est-à-dire que la maison de cette femme est pour le jeune homme qui se laisse séduire un vrai tombeau ; c’est le lieu où sont les anciens géants morts depuis des siècles. En effet, Job 26, 5 ; Isaïe 14, 9 ; Ézéchiel, 32, vv. 21, 27, 29, nous dépeignent l’enfer comme un lieu ténébreux, où demeurent les anciens géants, et où ils gémissent sous les eaux. Comparer de plus à Proverbes 2, 18-19 ; 5, 5. ― en hébreu rephaïm, désigne proprement les âmes des morts, qui sont dans le scheôl et doit être distingué du mot semblable Rephaïm, qui est le nom d’une race de géants. Plus haut, voir Proverbes 2, 18, saint Jérôme a traduit le mot Rephaïm par enfer, qui, d’ailleurs comme ici, rend l’expression hébraïque scheôl. ― Ce verset est la conclusion brève, mais forte de Salomon. Quel terrible banquet. La maison de la Folie est comme un soupirail de l’enfer et ses convives se voient tout d’un coup plongés au milieu même de l’enfer, avec les habitants de l’abîme.
10.1 Paraboles de Salomon Ce titre ne se lit ni dans les éditions des Septante, ni dans celle de la Vulgate par Sixte V ; mais il se lit dans le texte hébreu, dans la Paraphrase chaldaïque et dans les exemplaires imprimés et manuscrits de la Version de saint Jérôme. C’est ici que commence proprement le corps de l’ouvrage ; les chapitres précédents ne sont qu’une sorte de préface ou d’introduction.
10.1 Seconde partie des Proverbes, du chapitre 10 au chapitre 24. Les proverbes proprement dits ou sentences de Salomon qui commencent au chapitre 10, sont divisés en deux recueils particuliers, dont le premier n’a pas d’autre titre que celui qu’on lit ici, mais dont le second, voir Proverbes 25, 1, a un titre qui lui est propre et indique que la collection est de date postérieure à celle qui forme la seconde partie du livre. La section du chapitre 10 au chapitre 24 se subdivise elle-même de la manière suivante : 1° du chapitre 10 au chapitre 22, verset 16. C’est un assemblage de pensées détachées, composées ordinairement d’un seul distique, sans autre lien de rapprochement entre elles que le sujet général, qui est la morale et la prudence. ― 2° Du chapitre 22, verset 17 au chapitre 24, verset 22. Au verset 17 du chapitre 22, commence une série de préceptes sur la justice et la prudence, qui ne sont plus exprimés seulement en deux vers, mais avec quelques développements. Ils sont nommés paroles des sages, voir Proverbes 22, 17, et peut-être est-ce là les maximes des sages annoncées, voir Proverbes 1, 6. ― 3° Chapitre 24, versets 23 à 34. Les douze derniers versets de la seconde partie forment un petit groupe à part, qui porte l’inscription, voir Proverbes 24, 23 : « ce sont encore les paroles des sages », ou, d’après quelques-uns, « proverbes pour les sages. » On doit rejeter cette dernière interprétation comme peu vraisemblable, parce que ce ne sont pas les sages qui ont besoin de conseils de ce genre. Ces sentences paraissent former un supplément au premier recueil. Suivant quelques exégètes, elles ne sont pas de Salomon, à cause du titre qu’elles portent ; suivant d’autres, elles sont de sa composition. L’opinion la plus vraisemblable est qu’elles ont pour auteurs d’anciens Sages, mais qu’elles ont été adoptées par Salomon lui-même qui les a fait insérer dans le recueil de ses propres maximes.
La seconde partie du livre, contenant le premier recueil des Proverbes et formant véritablement le corps de l’ouvrage, offre une régularité de structure frappante, dans toute la première subdivision, du chapitre 10 au chapitre 22, verset 16. Chaque proverbe est généralement exprimé en deux vers ou deux membres parallèles, indépendants l’un de l’autre, sans liaison nécessaire avec ce qui précède et avec ce qui suit. Le parallélisme dans les premiers chapitres est d’ordinaire antithétique, le second vers exprimant le contraste du premier, comme à Proverbes 14, 30. Après le milieu du chapitre 15, ce trait caractéristique s’efface peu à peu et disparaît complètement dans les derniers chapitres. Partout l’élocution est simple, élégante. La maxime est exprimée avec brièveté ; elle est aussi fréquemment enveloppée comme d’un voile transparent. C’est un des caractères de la poésie gnomique de ne pas appeler toujours les choses par leur nom, afin d’aiguiser l’esprit en l’aiguillonnant et le rendant pénétrant en le provoquant à la recherche et à la réflexion. Voir Proverbes 25, 16 ; 20, vv. 12, 15 ; etc. Dans la seconde subdivision, du chapitre 22, verset 17 au chapitre 24, verset 22, ainsi que dans la troisième, chapitre 24, verset 23 à 34, le style est moins soigné. Les préceptes moraux sont plus longs que ceux qui sont données du chapitre 10 au chapitre 22, et moins longs que du chapitre 1 au chapitre 9.
10.1-32 Comparaison générale entre le bon et le méchant. C’est le sujet principal des chapitres 10 à 15.
10.2 Voir Proverbes 11, 4.
10.6 Couvre la bouche ; c’est-à-dire ferme la bouche ; en sorte que les impies ne peuvent rien dire pour leur justification. Quelques-uns disent, comme on lit au verset 11 : La bouche des impies couvre (cache) de l’iniquité.
10.8 un insensé des lèvres est un homme qui parle d’une manière inconsidérée et imprudente. Ajoutons qu’au verset 10, la Vulgate a rendu la même phrase hébraïque par : Un insensé de lèvres ou par lèvres, sera frappé.
10.8-10 Trois sentences pour expliquer la différence entre le sage et l’insensé.
10.10 Voir Ecclésiastique 27, 25. Proverbes 6, 13. ― Un insensé, voir le verset 8.
10.11 Une source. Voir Proverbes 5, 18. ― Couvre ; c’est-à-dire cache.
10.11-14 Différence entre le bon et le méchant, entre la sagesse et la folie.
10.12 Voir 1 Corinthiens, 13, 4 ; 1 Pierre 4, 8.
10.13 Voir Proverbes 7, 7.
10.15-21 Sept sentences se rapportant presque toutes aux biens de la terre, richesse, honneurs, réputation, à leur valeur et aux moyens de les acquérir.
10.20 L’argent de choix ; le meilleur ; littéralement choisi.
10.21 Comparer à Proverbes 7, 7.
10.22-25 Sort différent du juste et du pécheur. Le verset 23 en donne en quelque sorte la raison.
10.23 L’insensé qui ne connaît pas l’énormité du péché le commet comme en riant ; tandis que la sagesse rend l’homme attentif, prudent, circonspect.
11.1 La balance. Voir Lévitique, 19, 36.
11.1-11 Onze sentences sur la récompense de la bonne conduite envers le prochain et sur la punition de l’injuste.
11.4 Les richesses, etc. Comparer à Proverbes 10, 2.
11.10 on louera la justice et la providence de Dieu.
11.12 Voir Proverbes 7, 7.
11.13 c’est-à-dire sincèrement fidèle.
11.22 Un anneau d’or. « C’est l’usage dans presque tout l’Orient, dit Hammer, que les femmes portent des anneaux au nez, à la narine gauche, qui est percée au milieu. Ces anneaux consistent en un fil d’or où il y a souvent une perle. »
11.25 L’âme ; par hébraïsme, la personne. ― Qui bénit ; autre hébraïsme, pour qui fait du bien, qui est bienfaisante.
11.27-31 Cinq proverbes sur le contraste entre le bon et le méchant et leur récompense.
11.29 Celui qui trouble sa maison ; c’est-à-dire qui dissipe ses biens, qui se ruine par son inconduite, ou qui sème dans sa maison la division et la discorde. ― héritera le vent ; rien que du vent ; il se verra bientôt dans la pauvreté.
11.30 Est un arbre de vie. Comparer à Genèse 2, 9 ; 3, 22.
11.31 Voir 1 Pierre 4, 18.
12.1-3 Trois sentences sur l’opposition qui existe entre le bien et le mal en général.
12.4-11 Huit proverbes sur les bénédictions et les malédictions de la vie domestique et leurs causes.
12.5 Les pensées des justes, etc. ; c’est-à-dire que les justes ne cherchent que la justice.
12.6 pour verser le sang.
12.9 Voir Ecclésiastique 10, 30.
12.10 Le juste a de la sollicitude même pour ses animaux qui le servent. Celui qui est cruel envers les animaux le devient facilement envers ses semblables, tandis que celui qui est humain à l’égard des bêtes l’est à plus forte raison à l’égard des hommes.
12.12 de plus méchants : trouver un appui dans les plus méchants ; de s’en faire un rempart, afin que, joint à eux, il n’en devienne que pire.
12.12-22 Onze proverbes sur les vertus et les défauts dans la vie civile, et spécialement des péchés de la langue.
12.14 C'est par le fruit, etc. ; c’est-à-dire en vertu des sages discours sortis de sa bouche, chacun sera comblé de biens.
12.19 restera toujours ; ne se démentira jamais.
12.23-28 Six sentences mettent sous les yeux l’opposition qui existe entre le sage et l’insensé, l’homme actif et le paresseux.
12.24 Sera tributaire, à la corvée, à des travaux imposés.
12.27 un précieux trésor ; vaudra de l’or, sera précieuse comme l’or.
13.1 Moqueur. Voir Proverbes 9, 7.
13.2 Voir Proverbes 12, 14.
13.4-12 Neuf maximes se rapportant la plupart au bon emploi des biens temporels.
13.12 Un arbre de vie ; allusion à l’arbre de vie du paradis terrestre, voir Genèse 2, 9 ; 3, 22.
13.13-17 Avantage de la bonne doctrine.
13.17 une source de santé et de prospérité, tant pour lui-même que pour celui qui l’envoie.
13.18-25 Récompenses qui sont le fruit de la sagesse.
13.23 c’est-à-dire que ceux qui en cultivant les champs de leurs pères manquent de jugement et d’esprit de conduite perdront tous les fruits de leur travail, qui iront à des étrangers.
14.1 Dans le langage de l’Écriture, édifier ou bâtir sa maison, lorsqu’on parle d’une femme, signifie proprement avoir des enfants, et les bien élever.
14.1-7 De la sagesse et de la folie en général.
14.2 Voir Job 12, 4.
14.3 Dans la bouche, etc. ; c’est-à-dire la langue d’un insensé est comme un bâton d’orgueil et d’insolence, qui frappe, meurtrit les autres, en le blessant lui-même. Au contraire, les lèvres sages ne blessent personne, et elles les conservent eux-mêmes dans une parfaite tranquillité, en ne donnant pas de prise à la critique et à la malignité.
14.4 L’auteur semble vouloir dire en général que, quand on ne travaille pas, on n’a rien à attendre.
14.6 Voir Proverbes 9, 7. ― les hommes prudents s’instruiront sans peine ; comme ils cherchent la sagesse sérieusement et véritablement, elle vient au-devant d’eux (voir Sagesse, 6, 14).
14.8-19 Comparaison du sage et de l’insensé, par rapport surtout à leurs destinées diverses.
14.14 L’insensé, etc. l’insensé est entièrement satisfait de sa propre conduite, il s’y plaît, il y trouve son contentement et sa joie. ― l’homme vertueux sera encore plus rempli de ses voies que l’insensé ; il s’y plaira davantage, parce qu’elles sont meilleures.
14.19 Image tirée des vaincus, prosternés et étendus par terre devant leur vainqueur, comme nous les représentent les bas-reliefs antiques de l’Assyrie.
14.20-27 De la richesse et de la pauvreté dans leurs rapports avec la sagesse et avec la folie.
14.25 Des âmes ; littéralement et par hébraïsme, pour des personnes, des individus.
14.26 Quand on a la crainte du Seigneur, on est dans une confiance ferme ; littéralement et par hébraïsme, une confiance de force.
14.28-35 Parallèle entre le sage et l’insensé, le riche et le pauvre, le prince et le sujet.
14.30 Un cœur sain donne la santé à tout le corps.
14.31 Voir Proverbes 17, 5. ― Qui opprime ; outrage, traite injustement et avec violence.
15.1 Voir Proverbes 25, 15.
15.1-7 Contre les différentes espèces de péchés de la langue.
15.4 Un arbre de vie, comme celui du paradis terrestre. Voir Proverbes 13, 12.
15.5 ; 15.32 ; 15.35 l'instruction. Voir Proverbes 1, 2.
15.6 La maison, etc. La maison du juste est un grand amas de toutes sortes de biens et de provisions ; tandis que les revenus de l’impie ne lui donnent que du trouble, à cause des maux de différentes sortes dont Dieu le frappe en punition de son impiété.
15.8 Voir Proverbes 21, 27 ; Ecclésiastique 34, 21.
15.8-15 Horreur de Dieu pour l’impie.
15.11 Le schéol veut dire ici le séjour de toutes les âmes après la mort, même de celles des justes qui attendaient le Rédempteur.
15.13 Voir Proverbes 17, 22.
15.16 Mieux vaut, etc. Il semble que c’est de ce passage que saint Paul a emprunté la sentence : C’est un grand gain que la pitié avec ce qui suffit (voir 1 Timothée, 6, 6).
15.16-23 De différentes espèces de vertus et de vices.
15.17 Un veau engraissé. On engraissait des veaux pour les solennités où on devait offrir des sacrifices et où on devait faire quelque fête, quelques noces, quelque festin de famille (voir 1 Samuel 17, 29 ; Jérémie, 26, 21 ; Luc 15, 23).
15.24 sentier de vie c’est-à-dire le ciel.
15.24-33 De diverses vertus, en particulier de la vie pieuse.
15.30 Engraisse les os ; contribue à la santé du corps par le plaisir qu’elle cause.
16.1 former des projets ; en l’élevant à Dieu, afin qu’il en règle tous les mouvements et tous les désirs. Comparer à Psaume 38, 1.
16.1-3 Les chapitres 16 à 22, verset 16, sont principalement une exhortation à la crainte de Dieu et à l’obéissance. Le chapitre 16 exhorte à la confiance en Dieu, parce qu’il est l’ordonnateur et le régulateur du monde. Les trois premiers versets nous montrent Dieu comme le maître de toutes choses en général.
16.2 Voir Proverbes 20, 24 ; 21, 2.
16.4-9 Sagesse de la Providence divine dans la récompense donnée aux bons et dans les punitions infligées aux méchants.
16.6 Voir Proverbes 15, 27.
16.8 Mieux vaut, etc. Voir Proverbes 15, 16. ― de grands revenus ; c’est-à-dire beaucoup de revenus, de biens, de richesses.
16.10 Des oracles ; n’est pas pris ici en mauvaise part ; il signifie oracle divinement inspiré ; car le roi était le représentant de Dieu.
16.10-15 Les rois considérés comme médiateurs ou instruments de la Providence.
16.11 c’est-à-dire infiniment justes, infiniment équitables. ― tous les poids du sac ; c’est la même idée exprimée en d’autres termes. Les anciens hébreux, n’ayant pas d’argent monnayé pour leur commerce, divisaient l’or et l’argent en lingots, plus ou moins forts, qu’ils mettaient dans une balance, et qu’ils pesaient avec des pierres renfermées dans un sachet. Le vendeur et l’acheteur portaient toujours à leur ceinture une balance et un sachet. ― Les pierres étaient choisies de préférence comme poids, parce qu’on peut difficilement les altérer et qu’elles échappent à la rouille.
16.13 Les lèvres justes ; un langage vrai, sincère.
16.14 un prince colère et emporté inspire la crainte de la mort à tous ceux qui le voient irrité contre eux.
16.15 Comme la pluie, etc. Voir Job 29, 23.
16.24 Voir Proverbes 15, 13 ; 17, 22. rayon de miel, etc. Allusion à la nature et à l’emploi du miel, très usité en médecine et qui tenait autrefois lieu de sucre.
16.26 Sa bouche ; la nécessité de manger.
16.33 Les sorts ; c’est-à-dire les billets du sort. ― Mais c’est, etc. C’est uniquement le Seigneur qui dispose de ces billets en faisant que le premier tombe à telle personne, le second à telle autre, et ainsi de suite. ― Ce chapitre se termine par la grande pensée par laquelle il avait commencé : Dieu gouverne toutes choses, et rien n’arrive sur la terre que par sa volonté.
17.2 Voir Ecclésiastique 10, 28.
17.5 Voir Proverbes 14, 31.
17.6 Les enfants des enfants ; une belle et nombreuse postérité.
17.8 Une pierre précieuse est un cadeau très agréable pour celui qui la reçoit ; aussi partout où ce cadeau se dirige, il fait réussir les desseins du donateur.
17.9 Celui qui couvre, cache, etc. ; qui garde le silence sur une faute commise contre lui, recherche et gagne par là même l’amitié de celui qui l’a commise ; tandis que s’il la rappelle deux fois seulement, il met la division entre l’offenseur et lui. On peut aussi étendre cette maxime à tous ceux qui par leurs rapports inconsidérés sèment la division parmi leurs semblables.
17.12 L’ours était autrefois commun en Syrie, jusqu’à l’époque des croisades.
17.13 Voir Romains 12, 17 ; 1 Thessaloniciens, 5, 15 ; 1 Pierre 3, 9.
17.14 Dans la Palestine les eaux, n’étant pas fort communes, donnaient par là même des occasions de dispute. Lâcher, par exemple, celles de son voisin ou de tout autre, était un cas de procès, dont l’issue ne pouvait qu’être défavorable à l’auteur du délit. Il était donc tout naturel que celui-ci se désistât, avant la sentence du juge, pour éviter un affront. Comparer à Matthieu 5, vv. 25, 40.
17.15 Voir Isaïe 5, 23.
17.18 se fait caution. Voir Proverbes 6, 1.
17.20 langue perverse; c’est-à-dire selon l’hébreu, qui a la langue tournée ; c’est-à-dire artificieuse, fourbe.
17.22 Voir Proverbes 15, 13 ; 16, 24.
17.23 cachés ; littéralement du sein. Les Hébreux portaient dans le sein ce qu’ils avaient de plus précieux.
17.24 Voir Ecclésiaste, 2, 14 ; 8, 1. ― Sont à l’extrémité ; c’est-à-dire très éloignés d’eux ; et, par conséquent, ne pouvant pas les éclairer suffisamment.
17.27 Voir Jacques, 1, 19.
18.4 Voir Proverbes 20, 5.
18.5 Dans le jugement ; littéralement du jugement. ― Faire acception, etc. Il ne faut pas être partial envers le méchant, en faisant perdre son procès au juste.
18.11 Sa ville forte ; littéralement et par hébraïsme, la ville de sa force.
18.13 Voir Ecclésiastique 11, 8.
18.16 Le présent, etc. Dans l’Orient, on ne paraît devant les rois et les princes qu’avec des présents ; c’est une marque de respect et de dépendance de la part de celui qui vient faire sa cour. Comparer à 1 Samuel 9, 7.
18.17-21 Contre l’amour de la dispute et le mauvais usage de la langue.
18.20 Voir Proverbes 12, 14.
18.21 Au pouvoir ; littéralement et par hébraïsme, dans la main. Le sens de ce verset est que ceux qui aiment à beaucoup parler recevront pour fruits la vie ou la mort, suivant l’usage qu’ils auront fait de leur langue.
19.1 lèvres dédaigneuses ; c’est-à-dire, selon l’hébreu, dont les discours sont trompeurs.
19.1-29 Exhortation à l’humilité, à la douceur et à la longanimité.
19.5 Voir Daniel 13, 61.
19.9 faux témoin. Comparer au verset 5.
19.13 une gouttière sans fin. Comme on ne peut demeurer dans une maison dont les toits dégouttent continuellement, c’est-à-dire sont mal couverts, ainsi on ne peut vivre avec une femme querelleuse. Comparer à Proverbes 21, 9 ; 27, 15.
19.16 Le commandement ; nom collectif qui signifie les commandements, c’est-à-dire la loi divine.
19.19 c’est-à-dire qui ne sait pas se contenir, qui n’est pas maître de lui-même.
19.24 Voir Proverbes 26, 15.
19.25 Voir Proverbes 21, 11. ― reprends. Voir Proverbes 1, 2.
19.29 Les railleurs. Voir Proverbes 9, 7.
20.4 A cause du froid, etc. Dans la Palestine, les semailles se font en novembre et en décembre, mois pendant lesquels soufflent ordinairement les vents du nord.
20.5 une eau, etc. Le cœur de l’homme dans ses desseins est aussi impénétrable qu’une eau profonde ; mais le sage qui a la connaissance des hommes lit jusqu’au fond du cœur humain, en sonde les abîmes et en découvre ce qu’il a de plus secret.
20.9 Voir 1 Rois, 8, 46 ; 2 Chroniques, 6, 36 ; Ecclésiastique 7, 21 ; 1 Jean 1, 8.
20.10 Voir Proverbes 11, 1. ― Un poids et poids, etc. ; c’est-à-dire divers poids et diverses mesures. Dieu défend dans sa loi divers poids et diverses mesures. Voir Deutéronome, 25, 13-16.
20.16 Voir Proverbes 27, 13.
20.17 Un pain de fourberie ; un faux pain, un pain qui paraît bon, mais qui est réellement mauvais.
20.20 Voir Exode 21, 17 ; Lévitique, 20, 9 ; Matthieu 15, 4.
20.21 Le sage veut dire qu’il est moralement impossible qu’on acquière légitimement de grands biens en un moment. Comparer à Proverbes 13, 11.
20.22 Voir Romains 12, 17 ; 1 Thessaloniciens, 5, 15 ; 1 Pierre 3, 9.
20.23 en horreur, etc. Voir le verset 10.
20.26 fait passer sur eux la roue. Après avoir vaincu les Ammonites, David fit passer sur eux des chariots armés de fer (voir 2 Samuel 12, 31). L’Écriture fait assez souvent allusion à ce genre de supplice. On faisait passer sur le corps des condamnés des chariots avec des roues armées de fer, roues très basses et très lourdes et faisaient des espèces de traîneaux propres à battre le grain.
20.27 Une lampe du Seigneur ; allumée par le Seigneur lui-même. Selon saint Paul, nul ne sait ce qui est au-dedans de l’homme, que l’esprit de l’homme qui est en lui (voir 1 Corinthiens, 2, 11).
20.30 Le sens de ce passage est que les méchants ne se guérissent ou ne se corrigent que par des châtiments corporels qui se font sentir.
21.1 De même qu’un jardinier réduit les divers courants des eaux pour les faire couler où il veut, dans les jardins, de même que le Seigneur conduit le cœur du roi et en dispose selon sa volonté.
21.2 Voir Proverbes 16, 2.
21.4 c’est-à-dire le regard altier, hautain. ― cœur superbe ; l’enflure, l’orgueil.
21.6 Voir Proverbes 7, 7.
21.9 Voir Proverbes 25, 24. ― Le toit des maisons chez les Hébreux était en plate-forme. Le sens du verset est qu’il vaut mieux demeure sur le haut de la maison, exposé aux injures de l’air, que de vivre avec une femme querelleuse, et habiter dans la même maison. Comparer à Proverbes 19, 13 ; 27, 15.
21.14 Voir Proverbes 17, 23.
21.16 l’assemblée des morts, etc. ; c’est-à-dire dans l’enfer avec ces morts, qui se sont rendus si fameux par leurs violences et leurs crimes. Voir Proverbes 9, 18.
21.19 Voir Ecclésiastique 25, 23.
21.20 Trésor ; ce mot ne désigne, pour l’ordinaire, chez les Hébreux, que des amas de provisions et des fruits de la terre. ― Mais un homme, etc. Tandis que le juste administre ses biens avec une sage économie, l’imprudent gaspille les siens.
21.24 On appelle ; c’est-à-dire est regardé, est considéré, ou simplement, en vertu d’un hébraïsme est.
21.27 Voir Proverbes 15, 8 ; Ecclésiastique 34, 21. ― c’est-à-dire que ces sacrifices sont des choses injustement acquises, le fruit des rapines des impies qui les offrent en sacrifice.
21.28 L’homme qui écoute ; Dieu, la loi, sa raison, etc. ― parler toujours ; c’est-à-dire victorieusement, sera victorieux dans ses paroles.
21.31 Les Hébreux et les Orientaux en général ne se servaient du cheval que pour la guerre. Le bœuf était destiné à labourer et à conduire les chariots ordinaires ; l’âne et le chameau portaient les charges et les fardeaux ; on s’en servait même pour la monture dans les voyages. ― Victoire ; littéralement salut, délivrance ; mot qui, en hébreu, se prend pour une victoire remportée par un secours extraordinaire de Dieu.
22.1 Voir Ecclésiastique 7, 2.
22.2 Voir Proverbes 29, 13.
22.5 Âme ; ce mot, comme on l’a souvent remarqué, se prend en hébreu, comme en arabe, pour la personne elle-même, pour l’individu.
22.14 Fosse profonde ; abîme. Le mot fosse se prend aussi dans l’Écriture pour pièges, embûches.
22.15 La folie ; c’est-à-dire l’ignorance, la faiblesse, le penchant au mal.
22.16 opprimer, etc. Voir Proverbes 14, 31.
22.17 Ici commencent les paroles des sages, contenues du chapitre 22, verset 17 au chapitre 24, verset 22. C’est une série de préceptes sur la justice et la prudence.
22.22 A la porte de la ville ; c’est-à-dire en jugement. Chez les Hébreux, les tribunaux siégeaient aux portes de la ville.
22.26 Voir Proverbes 6, 1.
22.29 Un homme diligent et actif s’insinuera à la cour des rois et ne s’attachera pas à des gens vils et obscurs.
23.1-2 Il y a deux grands défauts à éviter à la table des grands : le premier, de trop parler ; le second, de trop manger. Salomon engage son disciple à éviter l’un et l’autre, en lui disant de mettre un couteau à sa gorge, si toutefois il est assez maître de lui-même pour modérer son appétit et sa sensualité. Par la table du prince, saint Augustin entend le banquer eucharistique, et, selon saint Jérôme, l’expression mets un couteau à ta gorge, signifie, qu’en faisant la sainte communion, nous devons égorger en nous tout ce qui est contraire à la foi et à la charité, et détruire le vieil homme par le glaive de l’esprit, afin que le nouveau vive seul en nous.
23.3 Un aliment trompeur ; une nourriture trompeuse, qui flatte le goût, mais qui est malsaine, ou qui ne soutient pas, qui n’est pas substantielle.
23.13 Voir Proverbes 13, 24 ; Ecclésiastique 30, 1.
23.17 Voir Proverbes 24, 1.
23.21 La somnolence ; c’est-à-dire le paresseux qui est toujours assoupi.
23.27 Fosse, comparer à Proverbes 22, 14.
23.31-35 La peinture de l’ivrognerie, contenue dans ces cinq versets, est d’une beauté remarquable.
24.1 Voir Proverbes 23, 17.
24.7 A la porte de la ville ; au lieu des assemblées publiques ; c’est-à-dire que l’insensé sera réduit au silence dans toutes les délibérations, et qu’il sera même incapable de se défendre contre ses accusateurs, d’accuser ses ennemis, d’instruire ses juges de son bon droit, etc.
24.8 Voir Proverbes 21, 24.
24.11 Voir Psaume 81, 4.
24.16 Tombera ; non dans le péché, comme plusieurs l’entendent ; mais dans le malheur, la disgrâce, les épreuves, les afflictions. C’est le sens le plus conforme au contexte.
24.23 Voici, etc. ; ce que je vais dire ou ce qui suit est aussi pour les sages. ― Faire acception, etc. Comparer à Lévitique, 19, 15 ; Deutéronome, 1, 17 ; 16, 19 ; Ecclésiastique 42, 1.
24.23-34 Ces versets, qui terminent la seconde partie, semblent être un supplément du premier recueil des Proverbes.
24.26 Répondre avec droiture à quelqu’un, c’est lui donner un baiser, c’est-à-dire lui prouver une grande et tendre amitié.
24.29 Voir Proverbes 20, 22.
24.33-34 Au chapitre 6, versets 10 et 11, l’auteur sacré met dans la bouche du paresseux des paroles semblables à celles qu’il lui adresse lui-même.
25.1 Les gens d’Ézéchias ; ce sont sans doute les personnages du temps de ce roi, les plus distingués par leur sagesse et leur savoir, tels qu’Isaïe, Éliacin, Joahé, Sobna.
25.1 et suivants Troisième partie des Proverbes du chapitre 25 au chapitre 29. Le premier recueil des Proverbes est suivi d’un second. Il commence comme celle du chapitre 10 au chapitre 22, de pensées embrassant un certain nombre de sujets divers, la plupart moraux. ― Ce second recueil est généralement semblable à celui du chapitre 10 au chapitre 22, à part quelques légères différences : le parallélisme antithétique y est assez rare : la forme allégorique revient assez souvent, voir Proverbes 25, 11, etc. ; les deux membres de la comparaison sont parfois simplement juxtaposés, sans être unis, voir Proverbes 25, 12, ou liés seulement par et ou ainsi, de même, voir Proverbes 26, vv. 1-2, 18-19 ; 27, 8, etc. Nous ne rencontrons plus ici au même degré la concision du premier recueil ; la construction est plus lâche ; il y a des séries de proverbes liés entre eux, voir Proverbes 26, 23-25 ; 27, vv. 15-16, 23-27 ; plusieurs ont un mot dominant qui en est comme la clef et est répété plusieurs fois, voir Proverbes 5, 8-10 ; 26, vv. 3-12, 13-16. Ces observations s’appliquent surtout aux chapitres 25 à 27, verset 5.
25.2 c’est-à-dire sa parole, qu’il est de sa gloire de nous cacher sous de voiles mystérieux, tandis qu’il est de la gloire des rois d’étudier cette même parole divine, et de rechercher à la bien connaître, pour en faire la règle de leur conduite.
25.11 Des pommes d’or, etc. Ces pommes, fixées sur les colonnes du lit, ou suspendues, ou attachées au lit même, étaient un ornement aussi beau que précieux.
25.12 comparaison analogue à la précédente, et que l’on retrouve fréquemment dans les auteurs arabes.
25.13 La fraîcheur de la neige. A l’époque de la moisson, c’est-à-dire vers le mois de juin et de juillet, les chaleurs étant très grandes dans la Judée, les Hébreux se servaient de neige pour rafraîchir les boissons. Le Liban leur en fournissait en abondance. Le même usage existait chez les Grecs et les Latins.
25.15 Voir Proverbes 15, 1.
25.17 ne fréquente pas trop la maison.
25.20 le chant des cantiques, loin de calmer les douleurs d’un cœur affligé, ne fait que l’aigrir et l’augmenter.
25.21 Voir Romains 12, 20.
25.22 Car tu amasseras, etc. Voir, sur le sens de ce verset, cité par st Paul, Romains 12, 20.
25.24 Mieux vaut, etc. Voir Proverbes 21, 9.
25.26 Une source ; littéralement veine (vena). Comparer à Proverbes 5, 18.
25.27 Voir Ecclésiastique 3, 22. ― Le miel est agréable au goût, mais celui qui en mange trop s’en trouve mal. Pareillement, il est très agréable de se livrer à l’étude des choses divines, mais il n’est pas permis à notre intelligence bornée de vouloir, par curiosité et par présomption, scruter la majesté du Très-Haut. Si nous avons la témérité de le faire, nous serons éblouis par l’éclat même de cette majesté, accablés du poids de sa gloire, et nous nous perdrons dans les profondeurs de ses secrets.
26.1 Saint Jérôme remarque dans son commentaire sur Amos, 4, 7, qu’il ne tombe jamais de neige en Palestine, en été, et qu’il n’a jamais vue de pluie à la fin de juin ni en juillet. Dans les années ordinaires, depuis la cessation des pluies du printemps jusqu’en octobre ou en novembre, le ciel de la Terre Sainte est toujours serein.
26.7 ; 26.9 Une sentence grave, une maxime de sagesse.
26.8 c’est-à-dire rendre honneur à un insensé est une chose aussi inutile et aussi peu raisonnable que de jeter une pierre, comme faisaient les païens, par superstition, dans le monceau qui était au pied de la statue de Mercure. ― la pierre liée à la fronde ne peut être lancée ni atteindre le but.
26.9 De même, etc. l’homme ivre qui a une épine dans la main ne la sent pas, son ivresse lui ayant fait perdre tout sentiment. De même l’insensé qui prononce des maximes de sagesse n’en comprend ni le sens ni la valeur.
26.11 Voir 2 Pierre 2, 22.
26.15 Voir Proverbes 19, 24.
26.16 Sept se met pour plusieurs, un certain nombre, beaucoup ― prudents ; c’est-à-dire des sages.
26.17 Comme celui, etc. Prendre un chien par les oreilles, c’est s’exposer à être mordu ; s’immiscer imprudemment dans une querelle qui ne regarde pas, c’est risquer d’être maltraité.
26.21 Voir Proverbes 15, 18.
26.22 Les paroles, etc. Voir la même sentence, Proverbes 18, 8.
26.25 Sept. Voir le verset 16.
27.3 Voir Ecclésiastique 22, 18.
27.5 Mieux vaut, etc. une correction que l’on reçoit est utile ; on peut en tirer quelque avantage, tandis qu’une amitié cachée et secrète ne sert de rien à celui qui en est l’objet.
27.7 Voir Job 6, 7.
27.8 son lieu, c’est-à-dire sa patrie, sa demeure, un homme est comme un oiseau qui abandonne son nid, exposé à mille dangers et à mille traverses. Les anciens Hébreux étaient très attachés à leur patrie, et n’aimaient pas voyager ; ils y étaient retenus, d’abord par le motif de leur religion, dont l’exercice parfait était concentré dans la Palestine ; en second lieu, par le danger de l’idolâtrie, qui était répandue dans l’univers entier ; et enfin par la nature même de leur sol, qui était un des meilleurs du monde.
27.10 Dans la maison, etc. Tu trouveras plus de consolation auprès d’un ami sincère qu’auprès de ton propre frère. Comparer à Proverbes 18, 24.
27.12 L’homme prudent. Voir Proverbes 22, 3.
27.13 Voir Proverbes 20, 16.
27.14 C’est la peinture fidèle d’un faux ami, qui comble à contretemps de louanges outrées et excessives.
27.15 Des toits, etc. Voir l’explication de ce verset, Proverbes 19, 13.
27.16 Qui la retient. Ce qu’on appelle en grammaire hébraïque des verbes de désir et d’effort ; c’est-à-dire des verbes qui, au lieu d’exprimer une action, n’expriment que le simple désir de la faire, ou que les efforts que l’on fait pour la réaliser. On trouve de ces verbes, non seulement dans l’Ancien testament, mais encore dans le Nouveau.
27.20 Voir Ecclésiastique 14, 9. ― Le schéol et l'abîme. Voir pour ces deux mots, Proverbes 15, 11.
27.21 Voir Proverbes 17, 3. ― Les louanges sont la pierre de touche des sentiments. Si l’homme qui les reçoit en conçoit de la vanité, de l’orgueil, de la présomption, elles prouvent que c’est un insensé ; si, au contraire, il les souffre avec peine et n’en devient pas plus fier, elles montrent sa sagesse.
27.23 Une des qualités du bon pasteur, c’est de bien connaître ses brebis. Comparer à Jean 10, 14.
27.26 Voir 1 Timothée, 6, 8.
27.27 Le lait de chèvre est à peu près le seul et en tout cas le meilleur qu’on ait en Palestine en été.
28.2 Les prétendants à la souveraine autorité étant nombreux dans un pays, chacun d’eux, pour y arriver, n’épargne ordinairement ni les concussions, ni les violences, ni même les meurtres. De plus, ils se succèdent rapidement les uns aux autres, ce qui est une source perpétuelle de troubles et de maux pour le pays, qui subit ainsi la peine de ses péchés. Il en est autrement quand il n’y a qu’un seul chef, homme sage, parfaitement éclairé : Dieu prolonge ses jours.
28.3 Qui opprime ; Voir Proverbes 14, 31.
28.6 Voir Proverbes 19, 1.
28.10 Dans la voie mauvaise ; c’est-à-dire en les poussant dans, etc.
28.17 Voir Proverbes 14, 31. ― Sang ; mot qui se prend souvent dans l’Écriture pour le principe vital, la vie. ― Âme ; c’est-à-dire personne, individu. D’où il suit que le sens de cette première partie du verset est : celui qui porte injustement et violemment atteinte à la vie de quelqu’un.
28.19 Voir Proverbes 12, 11 ; Ecclésiastique 20, 30.
28.20 Voir Proverbes 13, 11 ; 20, 21.
28.25 rassasié ; c’est-à-dire comblé de biens.
29.1 Cou raide ; inflexible, qui ne peut supporter le joug, indomptable. Ainsi, mépriser avec un cou raide, veut dire mépriser en se révoltant.
29.3 Voir Luc 15, 13.
29.10 Hommes de sang ; Voir Psaume 5, 6.
29.13 Voir Proverbes 22, 2.
29.23 Voir Job 22, 29. ― L’humiliation, etc. ; sentence souvent répétée, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament.
29.24 Hait son âme ; c’est-à-dire sa vie, puisqu’il s’expose à la perdre. Suivant la loi mosaïque, le complice d’un voleur était conduit devant le juge, qui l’adjurait par le Dieu vivant de déclarer l’auteur du vol ; s’il ne le faisait pas, il méritait par cela même, la peine de mort. Comparer à Lévitique 5, 1.
30.1-33 Le livre des Proverbes se termine par trois appendices (chapitres 30 et 31), contenant les proverbes d’Agur, de Lamuel et l’éloge de la femme forte. Les paroles d’Agur sont une collection de sentences, en partie exprimées simplement, en partie enveloppées sous une forme énigmatique. D’après saint Jérôme et la plupart des commentateurs juifs et catholiques, Agur est un nom symbolique, signifiant collectionneur et pris par Salomon comme celui de Qohéleth ou Ecclésiaste, voir Ecclésiaste, 1, 1. D’après un grand nombre de critiques modernes, Agur était un sage hébreu, de Massa, qui avait pour élèves Ithiel et Ukal, à qui il s’adresse, voir Proverbes 30, 1-6.
30.2 Je suis, etc. ; par moi-même, abandonné à mes seules lumières, indépendamment de Dieu.
30.5 Voir Psaume 11, 7.
30.6 Voir Deutéronome, 4, 2 ; 12, 32.
30.11-14 Les quatre races perverses.
30.15-16 Les quatre choses insatiables.
30.18-20 Les quatre choses inscrutables, qui ne laissent pas de trace de leur passage.
30.19 La trace de l’homme, etc. ; c’est-à-dire la voie par laquelle il est arrivé à l’âge viril : comment de faible, de muet, de stupide, d’ignorant, de simple, il est devenu fort, parlant, prudent, habile, entreprenant, attaché à ses plaisirs et à ses intérêts.
30.21-23 Les quatre choses insupportables.
30.24-28 Les quatre choses petites et cependant sages.
30.25 Les fourmis. Voir Proverbes 6, 6.
30.26 le daman de Syrie. Il ressemble au lapin, avec lequel les anciennes versions l’ont communément confondu. Les damans vivent en troupes, dans les trous des rochers, en Palestine. Ils sont timides, la faiblesse de leurs pattes en fait un peuple sans force, mais ils sont sages, s’éloignant peu de leurs rochers, ne marchant qu’avec précaution et s’enfuyant dès qu’ils aperçoivent un des oiseaux de proie qui font leur chasse.
30.27 Les sauterelles… sortent par bandes souvent innombrables, et l’on sait qu’elles dévorent quelquefois complètement les récoltes.
30.28 Le lézard abonde en Palestine. « Dans les gorges qui descendent vers la mer Morte, des voyageurs ont trouvé des lézards [très grands], notamment une espèce propre à l’Égypte. Une autre espèce, appelée dhab, a été trouvée dans la vallée du Jourdain, près de la montagne de la Quarantaine ; les Arabes la mangent et se servent de sa peau pour en faire des fourreaux de sabre, des sacs à tabac et aussi des sacs pour y conserver le beurre. » (Mgr MISLIN.) La loi mosaïque range le lézard parmi les animaux impurs, voir Lévitique, 11, 20. Il habite dans les murs des maisons comme dans les rochers, et « peut être pris avec la main », comme le dit le texte.
30.29-31 Les quatre créatures fières.
31.1 Lamuel, roi. La plupart des exégètes conviennent que ce Lamuel, dont le nom en hébreu signifie qui est à Dieu, ou qui a Dieu avec lui, ou consacré Dieu, ou enfin consacré de Dieu, n’est autre que Salomon, d’autant plus qu’il n’y a jamais eu de roi d’Israël ou de Juda qui ait porté ce nom, et que jamais on n’aurait inséré dans le canon des Écritures sacrées l’ouvrage d’un prince païen.
31.1-9 Le second appendice, chapitre 31, versets 1 à 9, porte pour inscription : « Paroles du roi Lamuel. » Ce court morceau est écrit en vers d’un parallélisme synonymique et très régulier.
31.2 objet de mes vœux ; c’est-à-dire que j’ai souhaité par tant de vœux les plus ardents.
31.5 qu’ils ne donnent de fausses décisions dans la cause des pauvres.
31.10 Une femme forte. Les Pères ont considéré cette femme forte comme la figure de la sainte Vierge et de l’Église de Jésus-Christ. Ils ont expliqué en ce sens tout le reste du chapitre.
31.10-31 Le livre des Proverbes se termine par une pièce alphabétique, composée d’autant de versets ou de distiques qu’il existe de lettres dans l’alphabet hébreu, c’est-à-dire de 22, chacun d’eux commençant par une de ces lettres, placée selon l’ordre ordinaire. C’est l’éloge de la femme forte, un portrait idéal tel que le conçoit le sage, inspiré par l’Esprit-Saint. « Salomon ne prend pas la femme forte sur un trône, ni dans un somptueux palais, ni dans les conseils des rois, ni au milieu des assemblées humaines ; il va plutôt la chercher dans la condition commune et ordinaire où Dieu a voulu placer la femme, c’est-à-dire dans son rôle d’épouse et de mère, de maîtresse de maison, de femme même des champs, car ce n’est que dans ce rôle simple et modeste que la femme est appelée à se montrer forte, ce qui veut dire intelligente, active, soigneuse, prévoyante, ordonnée en toutes choses, uniquement occupée de ses devoirs et accomplie dans la vertu. Le portrait que Salomon a fait de cette femme est admirable ; il montre, suivant la pensée de Herder, « l’hommage qu’on rendait chez les Juifs à une femme travailleuse, et sachant rester dans le cercle domestique et champêtre où la renfermait la constitution du pays, qui, elle aussi, était toute domestique et toute champêtre. » Les nations païennes, qui avaient assigné l’épouse un rang subalterne et un rôle presque effacé dans la maison de l’époux, n’ont jamais eu pour elle des éloges semblables ; il appartenait à la religion de Moïse et finalement au Christianisme de relever la femme avilie. » (H. LAURENS.)
31.13 elle n’a pas acheté les toiles et les étoffes toutes faites, mais elle les a travaillées elle-même de ses propres mains.
31.14 Son pain. Nous avons déjà remarque que le terme hébreu s’applique à toutes sortes d’aliments.
31.23 Aux portes de la ville, là où l’on se rassemble et où se rend la justice.
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ISBN 978-2-493832-28-5 EAN 9782493832285
Tables des Matières
Préface de l’éditeur p. 3.
2d livre des Chroniques : introduction p. 7, texte sacré p. 11 ; Notes p. 45.
Esdras : introduction p. 51, texte sacré p. 53, Notes p. 62.
Néhémie : introduction p. 67, texte sacré p. 69, Notes p. 83.
Tobie : introduction p. 89, texte sacré p. 93, Notes p. 102.
Judith : introduction p. 107, texte sacré p. 111, Notes p. 124.
Esther : introduction p. 129, texte sacré p. 133 , Notes p. 144.
1er livre des Maccabées : introduction p. 149, texte sacré p. 159, Notes p. 190.
2d livre des Maccabées : introduction p. 149, texte sacré p. 213, Notes p. 236.
Introduction aux Livres Sapientiaux p. 247.
Job : introduction p. 253, texte sacré p. 257, Notes p. 281.
Psaumes : introduction p. 311, texte sacré p. 321.
Psaumes commentés verset par verset p. 383.
Proverbes : introduction p. 507, texte sacré p. 511, Notes p. 532.
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ISBN 978-2-493832-28-3 EAN 9782493832283