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Saint Cyrille d'Alexandrie
docteur de l'église catholique - docteur de l'Incarnation
380 - 27 juin 444

Article du Dictionnaire de Théologie Catholique

1. CYRILLE (SAINT), patriarche d’Alexandrie. – I. Biographie. II. Ecrits. III. Doctrine. IV. Influence et caractère général.

Saint Cyrille d'Alexandrie fut, au début du Vème siècle, le Docteur de l'Incarnation.

Le Logos de Dieu le Père est né de la Vierge qui ne fut appelée qu'à jouer le rôle de médiatrice et d'instrument pour enfanter selon la chair celui qui était uni à la chair. l'Emmanuel est Dieu. Celle qui a enfanté le Dieu qui est apparu pour nous doit être nommée Mère de Dieu.
Homélie pascale 17, PG 77, 777 C

Il ne faut pas diviser l'unique Seigneur Jésus-Christ en homme à part et en Dieu à part, mais nous disons qu'il n'y a qu'un seul Jésus-Christ, tout en sachant la différence des natures et en les maintenant l'une et l'autre sans confusion.
Scholies sur l'Incarnation, PG 75, 13 85 C

Le Seigneur est une gerbe, il nous lie tous à lui. Il nous rassemble tous, il est les prérnices de l'humanité consommée dans la foi et destinée aux célestes trésors... Aussi, quand le Seigneur est revenu à la vie et que, d'un geste, il s'est offert à Dieu comme les prémices de l'humanité, alors assurément, tous nous avons été transformés à une nouvelle vie.
Glaphyres, PG 69,624

I. BIOGRAPHIE. – 1° Avant son épiscopat. – Sur la jeunesse de Cyrille, nous ne savons presque rien. Il était neveu du patriarche Théophile. Socrate, H. E., l. VII, c. VII, P. G., t. LXVII, col. 749. Sa famille était sans doute établie à Alexandrie et y occupait une position très honorable. Mansi, Concil., t. VI, col. 1005 sq. ; Hardouin, t. II, col. 332 sq. En 403, il assista au concile du Chêne, où fut déposé saint Jean Chrysostome. P. G., t. LXXVII, col. 159.
Il reçut évidemment une éducation très soignée : ses œuvres attestent une connaissance étendue non seulement de la Bible et des écrivains ecclésiastiques, mais aussi des auteurs païens. Il ne faudrait donc pas prendre trop à la lettre les passages où il déclare ne pas avoir été exercé à l’élégance du discours attique. P. G., t. LXXVII, col. 429, 748.
A-t-il vécu, comme plusieurs évêques ses contemporains, parmi les cénobites du désert ? Est-ce en vertu de sa paternité religieuse, que le célèbre solitaire Isidore de Péluse se permettra dans la suite de lui écrire avec la plus grande liberté ? P. G., t. LXXVIII, col. 197, 361, 369, 565. Il est impossible de le dire avec certitude. En tout cas, il est inutile de s’arrêter à démontrer qu’il n’a jamais été carme. Cf. Tillemont, t. XIV, p. 268.
2° Premières années d’épiscopat (412-428). – Théophile mourut le 15 octobre 412. Malgré une assez vive opposition, son neveu Cyrille fut intronisé à sa place trois jours après (18 octobre). Socrate, H. E., l. VII, c. VII, P. G., t. LXVII, col. 749. Tous nos renseignements sur cette première période nous viennent de l’historien Socrate : Le portrait qu’il nous présente est-il parfaitement exact ? Il n’est sûrement pas flatté ; le nouveau patriarche nous apparaît comme un homme autoritaire et violent.
A peine installé, il s’en prend aux novatiens, qu’il dépouille de leurs églises et de leurs biens. Nestorius devait en faire autant à son arrivée à Constantinople en 428. Peu de temps après, les Juifs furent l’objet des mêmes mesures de rigueur. Socrate, H. E., l VII, c. XIII, P. G., t. LXVII, col. 760. Ils furent chassés de la ville, et leurs synagogues furent transformées en églises. Il est vrai, et c’est Socrate qui le reconnaît, leur conduite vis-à-vis des chrétiens avait bien mérité ce châtiment. Le préfet Oreste voulut cependant prendre leur défense auprès de l’empereur Théodose II. Mais il ne semble pas avoir réussi. Ce gouverneur civil et Cyrille avaient depuis le premier jour vécu en mésintelligence ; le patriarche avait bien fait quelques avances, mais elles avaient été dédaigneusement repoussées. Cédant à un zèle mal éclairé ou à leur naturel trop bouillant, des moines se mirent en tête de venger cette humiliation de leur évêque. ; ils vinrent en troupe jusqu’en ville et insultèrent le préfet. Un d’entre eux fut tué dans la bagarre. Cyrille l’aurait d’abord fait honorer comme martyr. Plus tard cependant, mieux informé sans doute des vraies circonstances de sa mort, il laissa sa mémoire tomber peu à peu dans l’oubli. Socrate, H. E., l. VII, c. XIV, P. G., t. LXVII, col. 765. La célèbre Hypatie, fille du philosophe Théon, platonicienne elle-même très influente, passait pour dominer l’esprit d’Oreste. Est-ce parce qu’on la soupçonnait d’empêcher sa réconciliation avec le patriarche que des Parabolans la massacrèrent ? Peut-être ; mais rien ne permet en tout cas de faire retomber sur Cyrille la responsabilité de cet odieux assassinat. Schäfer dans The catholic university bulletin, octobre 1902, t. VIII, p. 441 sq., examine sérieusement ce point d’histoire.
Tous ces faits se sont passés entre 412 et 416. C’est probablement l’année suivante (417) que Cyrille consentit à inscrire le nom de saint Jean Chrysostome dans les diptyques de son église. Jusqu’à cette époque, il s’y était toujours opposé, malgré les instances d’Atticus de Constantinople. P. G., t. LXXVII, col. 352 sq. Stilting, Acta sanctorum, t. IV septembris, p. 678 sq., ne croit pas à l’authenticité de la correspondance entre Atticus et Cyrille au sujet de Jean Chrysostome. Enfin, Cyrille se laissa fléchir, si l’on en croit Nicéphore Calliste, par les prières d’Isidore de Péluse. H. E., l. XIV, c. XXVIII, P. G., t. CXLVI, col. 1152.
En 452, le pape Zosime lui annonça par lettre spéciale la condamnation des pélagiens. Jaffé, Regesta rom. pont., n. 343 ; P. G., t. XX, col. 693. Et en 419, les évêques d’Afrique, réunis en concile, lui demandèrent une copie authentique et exacte des décisions de Nicée. Mansi, t. II, col. 835 ; Hardouin, t. I, col. 946.
Comme Athanase, comme Théophile, Cyrille composait chaque année une homélie pascale pour rappeler le jeûne et fixer la solennité pascale. Il en profitait pour donner de fortes leçons à ses fidèles : il leur montre la grandeur et le but de leur vocation, le chemin que leur a tracé le Christ Jésus ; il leur répète la morale austère de l’évangile, la nécessité de la mortification et de la victoire sur soi-même ; il ne leur ménage pas les reproches, quand ils sont mérités. Voir par exemple les homélies de 419 et de 420, P. G., t. LXXVII, col. 544, 561.
De cette première période datent les écrits sur la Trinité : le Thesaurus et le De Trinitate ; Et aussi une grande partie des œuvres exégétiques : le de adoratione, les Glaphyres, les Commentaires sur Isaïe, sur Jérémie, sur les petits prophètes, sur les Psaumes, et de plus, à mon avis, le Commentaire sur saint Jean. Voir plus loin, col. 2487.
3° La lutte contre Nestorius (428-431). – Au mois d’avril 428, Nestorius avait remplacé Sisinnius sur le trône patriarcal de Constantinople. Presque aussitôt il avait manifesté des opinions inquiétantes au sujet de l’incarnation ; il avait entendu avec faveur son syncelle Anastase disputer à la sainte Vierge le titre traditionnel de ???????? (mère de Dieu) ; lui-même avait parlé publiquement et écrit contre la maternité divine de Marie et l’unité du Verbe incarné. Cyrille, qui avait à Constantinople des représentants dévoués, ne tarda pas à être informé. Il avait déjà autrefois (420) protesté contre « ceux qui divisent le Christ en deux et veulent faire de lui un homme uni au Verbe par une simple union morale. » Homil. pasc. , VIII, P. G., t. LXXVII, col. 568-576, surtout col. 572. Il parlait alors comme avaient fait Athanase dans sa Lettre à Epictète, P. G., t. XXVI, col. 1054, 1068 sq., le pape Damase, dans sa Lettre à Paulin d’Antioche, Jaffé, n. 235, P. L., t. LVI, col. 684, et Apollinaire dans plusieurs de ses écrits. Dräseke, dans Texte und Unters, t. VII, p. 341 sq., 348 sq., 395 sq. Il visait d’une façon générale l’enseignement dualiste de l’école d’Antioche. Mais l’homélie pascale de 429, Homil., XVII, P. G., t. LXXVII, col. 773, 788, fut plus précise et plus détaillée sur le dogme de l’incarnation : bien que le nom de Nestorius ne soit pas prononcé, on sent très bien qu’il s’agit de ses erreurs. « Ce n’est pas un homme ordinaire que Marie a enfanté, c’est le fils de Dieu fait homme ; elle est donc bien mère du Seigneur et mère de Dieu : ????? ?????? ??? ????. » Ibid., col. 776, 777. Le mot ???????? ne se trouve pas ici, mais on a l’équivalent.
A l’occasion des fêtes de Pâques, des moines étant venus à Alexandrie selon la coutume, Cyrille fut averti par eux que les écrits de Nestorius avaient pénétré jusque dans leurs solitudes et y troublaient les esprits. Il s'empressa, par une longue lettre dogmatique, Ad monachos Ægypti, P. G., t. LXXVII, col. 9 sq., de les mettre en garde contre l’hérésie. « Des étrangers, me dit-on, pénètrent jusqu’à vous, cherchant à surprendre votre bonne foi et semant parmi vous la discorde. Ils osent mettre en doute que Marie soit vraiment ????????. Il eut été meilleur pour vous d’ignorer ces discussions subtiles qui dépassent la portée des intelligences ordinaires, mais maintenant il faut empêcher le venin de l’erreur de produire ses pernicieux effets. » Ibid., col. 12. Alors, au moyen de l’Ecriture et de la tradition, il prouve l’unité du Verbe incarné et justifie le titre de ????????. « Faut-il appeler Marie ???????? ? Sans aucun doute, puisqu’elle a conçu et enfanté le Dieu Verbe fait homme. Ce mot est traditionnel : tous les Pères orthodoxes d’Orient et d’Occident l’ont accepté ; s’il ne se lit pas dans l’Ecriture ni dans le symbole de Nicée, on y trouve la doctrine correspondante, puisque l’Ecriture et les Pères de Nicée affirment que celui-là qui est né de la sainte Vierge est Dieu par nature. » Ibid., col. 16. Le terme ???????? va se rencontrer désormais dans tous les ouvrages de Cyrille ; il est à ses yeux la meilleure marque et le plus sûr garant de l’orthodoxie ; Il sera la tessère de la foi christologique, comme le ????????? l’avait été du dogme trinitaire.
Des exemplaires de cette Lettre aux moines furent portés à Constantinople, et beaucoup de personnes en tirèrent profit pour leur foi. Mais Nestorius, malgré le silence gardé sur son nom, s’en montra très offensé. Et Cyrille, prévenu par ses nonces, crut bon de lui en écrire directement. Tout en cherchant à le calmer, il tâchait par de fraternels avertissements de le ramener dans le droit chemin. « Les fidèles, lui dit-il, l’évêque de Rome Célestin lui-même, sont fort scandalisés… Consentez, je vous prie, à donner à Marie le titre de ????????. Ce n’est pas une doctrine nouvelle qu’on vous demande de professer, c’est la croyance de tous les Pères orthodoxes. » P. G., t. LXXVII, col. 41. Nestorius répondit par quelques lignes dédaigneuses, et continua ses prédications et sa propagande. Pour discréditer son rival, il alla même jusqu’à payer des gens tarés pour répandre sur « l’Egyptien » toutes sortes de calomnies. Cyrille s’en plaint doucement au début de sa Seconde lettre à Nestorius, P. G., t. LXVII, col. 44 sq. Cette seconde lettre, qui sera bientôt approuvée à Ephèse, mérite, par son exposé clair et concis de la doctrine christologique, une attention toute spéciale. On y apprend ce que signifie « le Verbe s’est fait chair » ;comment le Verbe éternel est né dans le temps ; comment il est vrai que Dieu a souffert, est mort, est ressuscité ; pourquoi il est impie de partager en deux le Verbe incarné ; comment enfin la Vierge Marie est véritablement ????????. La réponse de Nestorius fut plus longue, mais aussi acerbe et méprisante que la première ; elle cherchait à justifier le dualisme par des textes scripturaires, que Cyrille était prié de méditer avec soin. P. G., t. LXXVII, col. 49 sq.
Cyrille avait perdu tout espoir de gagner le novateur par ses conseils. Il voulut au moins arrêter les effets de sa propagande. C’est dans ce but qu’il écrivit au vieil Acace, évêque de Bérée ; ce vénérable centenaire, à cause de son grand âge et de ses travaux, jouissait d’une grande autorité sur ses collègues. C’est dans ce but également qu’il s’adressa à l’empereur et lui envoya un long traité très précis Sur la vraie foi, P. G., t. LXXVI, col. 1133-1200, pour le prémunir contre les subtilités de son patriarche. Il fit aussi parvenir dans le même temps à la cour deux autres traités semblables, le premier pour les Princesses Vierges, Arcadie et Marine, sœurs de Théodose. P. G., t. LXXVI, col. 1201-1335, et le second pour les Impératrices, Pulchérie et Eudocie. Ibid., col. 1335-1420.
Le pape Célestine Ier avait demandé dès le milieu de 429 au patriarche d’Alexandrie des renseignements sur la doctrine de Nestorius. Pendant près d’un an, Cyrille avait hésité à répondre, par désir sans doute de ne pas donner à l’affaire de trop grandes proportions. Il se décida enfin à rompre le silence au printemps de 430, d’autant que Nestorius s’était lui-même adressé à Rome. Le diacre Posidonius partit d’Alexandrie avec une lettre qui racontait toutes les péripéties de la lutte depuis les débuts. P. G., t. LXXVII, col. 80 sq. Il était en même temps chargé de remettre au pape un Commonitorium résumant en quelques lignes les points fondamentaux de l’hérésie nestorienne, et tous les écrits publiés par son maître pendant la controverse, c’est-à-dire les lettres dont nous avons parlé : aux moines et à Nestorius, puis les Scholia de incarnatione Unigeniti, P. G., t. LXXV, col. 1369-1472, les trois traités De recta fide, et probablement aussi les cinq livres Adversus Nestorium, P. G., t. LXXVI, col. 9-248.
Le messager alexandrin arriva vraisemblablement à Rome au commencement de l’été 430. Au mois d’août suivant, Célestin réunit auprès de lui un synode d’évêques occidentaux pour examiner les pièces qui venaient de lui être remises et juger le cas de Nestorius. Sur ce concile romain, nous avons fort peu de documents ; nous savons du moins que la doctrine de Cyrille y reçut pleine approbation et que les opinions de Nestorius y furent condamnées. P. L., t. L, col. 461.
Quand Posidonius se remit en route, il emportait pour Cyrille une lettre du pape qui lui donnait commission de notifier à Nestorius les décisions prises à Rome : Nestorius devait, sous peine d’excommunication et de déposition, se rétracter dans l’espace de dix jours après réception de la sentence. Ibid., col. 463.
Au mois d’octobre, Cyrille appela les évêques d’Egypte au synode ; à la suite de leurs délibérations, une Lettre synodale fut rédigée le 3 novembre, pour être remise à Nestorius en même temps que la sentence papale : c’était un exposé de toute la doctrine christologique ; elle se terminait par douze anathématismes que Nestorius devait souscrire, pour prouver son orthodoxie. Epist., XVII, P. G., t. LXXVII, col. 105-121. Ce document, l’un des plus graves et le plus discuté de tous les écrits de Cyrille, sera examiné plus loin, col. 2492.
Cependant la convocation d’un concile général avait été décidée, et l’empereur avait expédié le 19 novembre à tous les métropolitains les lettres d’indiction ; la ville d’Ephèse était désignée comme lieu de réunion et tous les évêques devaient y être pour la Pentecôte. Une lettre spéciale était adressée à Cyrille ; c’était moins une invitation à venir siéger en juge de la foi, qu’une sommation à comparaître pour justifier sa conduite. Nestorius avait donc, semble-t-il, réussi à perdre son rival dans l’esprit de Théodose.
A la réception de cette lettre, Cyrille fut un peu inquiet de la tournure que prenaient les choses ; il écrivit au pape pour savoir s’il y avait lieu de revenir sur les décisions prises contre Nestorius  et qui lui avaient déjà été notifiées. Célestin, avec indulgence, répondit qu’il fallait attendre, accepter le concile et essayer d’amender le coupable ; s’il refusait de se soumettre, les anciennes résolutions seraient reprises, et il ne devrait alors imputer sa perte qu’à lui seul. P. L., t. L, col. 501 sq. Le pape désigna trois légats pour le représenter à Ephèse.
Aussitôt après les fêtes de Pâques, Cyrille se mit en route, afin d’arriver à destination avant la Pentecôte. Il était à Ephèse dans les premiers jours de juin. Nestorius l’y avait déjà devancé. A la date du 7 juin, fixée pour l’ouverture du concile, on n’avait encore aucune nouvelle du patriarche Jean d’Antioche et de ses suffragants. Les évêques attendirent une quinzaine de jours ; à la fin, voyant que les retardataires n’arrivaient pas, on décida de commencer les séances ; une lettre de Jean d’Antioche semblait d’ailleurs autoriser les Pères du concile à délibérer sans lui. Cf. P. G., t. LXXVI, col. 472. La première réunion eut lieu le 22 juin, sous la présidence de « Cyrille, évêque d’Alexandrie et représentant de Célestin, évêque de Rome ». Mansi, t. IV, col. 1124. On y lut les lettres de saint Célestin et celles de saint Cyrille à Nestorius ; on compara les écrits du novateur avec des extraits empruntés aux Pères orthodoxes ; puis, en son absence, puisqu’il avait, au mépris des sommations canoniques, refusé de comparaître, on prononça contre lui une sentence de déposition et d’excommunication. Mansi, t. IV, col. 1211. Les textes patristiques, présentés et lus par le diacre Pierre d’Alexandrie, avaient sans doute été recueillis par Cyrille, puisque tous se rencontrent dans ses autres ouvrages. Comparer Mansi, t. IV, col. 1184 sq., avec P. G., t. LXXVI, col. 324 sq., 341sq., 381 sq. Les Orientaux arrivèrent quatre ou cinq jours après (26 ou 27 juin) ; en apprenant ce qui venait de se passer, ils refusèrent de se joindre aux autres évêques et se formèrent en conciliabule sous la protection des agents impériaux : ils reprochaient à Cyrille et à ses partisans d’avoir condamné Nestorius avec trop de précipitation et d’avoir, en approuvant les anathématismes, proclamé une doctrine apollinariste. Mansi, t. IV, col. 1372 sq. Ils lancèrent l’excommunication contre tous les membres du concile et prononcèrent la déposition de Cyrille et de son ami Memnon d’Ephèse. Par leurs faux rapports et par leurs intrigues auprès de l’empereur, ils réussirent même, au commencement du mois d’août, à faire emprisonner ces deux évêques. A partir de ce moment, le concile cessa d’avoir ses réunions ; malgré les persécutions de ses adversaires, il en avait tenu sept. Cyrille resta étroitement gardé pendant près de trois mois, jusqu’au milieu d’octobre. Il profita de ces loisirs forcés, pour composer une Explication des anathématismes. P. G., t. LXXVI, col. 293-312. C’était la troisième fois qu’il justifiait cet écrit ; il l’avait défendu déjà contre André de Samosate et les Orientaux, ibid., col. 315-388., et contre Théodoret de Cyr. Ibid., col. 389-452. Enfin l’empereur résolut d’appeler auprès de lui, à Chalcédoine, une députation des deux partis ; et les orthodoxes parvinrent à lui faire voir de quel côté était le bon droit. La déposition de Nestorius dut officiellement reconnue ; on lui donna pour successeur un prêtre de Constantinople, nommé Maximien ; et la dissolution du concile fut prononcée. Cyrille fut mis en liberté et put rentrer vers la fin d’octobre à Alexandrie. C’est de là qu’il répondit aux lettres de communion du nouveau patriarche de Constantinople, P. G., t. LXXVII, col. 148 sq., et qu’il envoya à Théodose un Mémoire justificatif pour expliquer sa conduite avant et pendant le concile. P. G., t. LXXVI, col. 453-488.
4° Le différend avec les Orientaux et les dernières années de Cyrille, 431-444. – Les Orientaux avaient eux aussi repris le chemin de leur pays ; mais ils restaient opposés à toute entente avec Cyrille ; dans deux conciliabules, tenus l’un à Tarse, l’autre à Antioche, ils décidèrent de ne communiquer avec lui qu’après la condamnation de ses anathématismes. Cependant l’empereur, voyant les dommages causés à la foi des fidèles par ces divisions des évêques, fit savoir aux deux partis qu’il voulait sans retard la réconciliation. Les Orientaux, par crainte de la disgrâce impériale, consentirent à envoyer à Cyrille des propositions de paix. « Le symbole de Nicée, écrivaient-ils, contient toute la doctrine évangélique et apostolique et n’a besoin d’aucune addition. La lettre d’Athanase à Epictète en donne une explication claire et complète. Tout ce qui a été récemment ajouté en fait de lettres ou de chapitres, doit être retranché comme superflu… » Si le patriarche d’Alexandrie acceptait ces conditions, toute cause de mésintelligence disparaissait. Mansi, t. V, col. 829 ; P. G., t. LXXVII, col. 157 sq., 161 sq. Mais Cyrille ne pouvait accepter : au lieu d’approuver nettement, comme il eût fallu, la déposition de Nestorius, on osait réclamer l’abandon des anathématismes ! Il répondit qu’il était prêt à pardonner toutes les injures dont il avait été l’objet à Ephèse, qu’il repoussait de toute l’énergie de son âme l’arianisme et l’apollinarisme, qu’il reconnaissait la valeur du symbole de Nicée et de la lettre à Epictète ; mais il ne pouvait pas sacrifier ses anathématismes, car ce serait sacrifier la doctrine orthodoxe, condamner le concile d’Ephèse et justifier Nestorius. Que les Orientaux acceptent la déposition de l’hérétique, et toute la dispute sera terminée ; les Eglises pourront retrouver la paix dans le Christ. P. G., t. LXXVII, col. 157 sq.
A ce moment, la division se mit dans le camp des Orientaux. Les uns, comme Alexandre d’Hiérapolis, Maxime d’Anazarbe, Helladius de Tarse, se déclarèrent obstinément opposés à toute relation avec « l’Egyptien » jusqu'à ce qu’il eût condamné tout ce qu’il avait fait et écrit contre Nestorius. D’autres, avec André de Samosate et Théodoret de Cyr, commençaient à regarder la doctrine de Cyrille comme orthodoxe (ils semblaient croire qu’il avait rétracté ses anathématismes) ; mais ils refusaient de souscrire à la déposition de Nestorius. Enfin la majorité, à la suite de Jean d’Antioche et d’Acace de Bérée, formait le parti de la paix immédiate. Ceux-ci, pour arriver plus vite à une entente, envoyèrent à Alexandrie un des leurs, l’évêque Paul d’Emèse ; il devait remettre à Cyrille en leur nom une profession de foi qui prouverait leur orthodoxie. Abstraction faite du début et de la phrase finale, cette profession de foi n’était autre que le symbole présenté l’année précédente à l’empereur par les députés orientaux à Chalcédoine. P. G., t. LXXXIV, col. 609. Malgré certaines incorrections de terminologie, P. G., t. LXXVII, col. 197, 225, ce symbole parut acceptable à Cyrille, ibid., col. 172, 176 ; et la réconciliation allait être faite, lorsque Paul présenta une lettre de Jean d’Antioche qui remit tout en question. On y remerciait Cyrille d’avoir bien voulu par ses explications améliorer les anathématismes ; on prenait acte de la promesse faite par lui de les éclaircir encore davantage ; on était heureux surtout qu’il se fût contenté du symbole de Nicée et de la lettre d’Athanase à Epictète. Il n’y avait pas un mot sur la condamnation de Nestorius. Or c’était la première condition exigée par Cyrille. Paul d’Emèse s’offrit à l’accepter et à la signer au nom de tous les orientaux. Mais par prudence, le patriarche d’Alexandrie répondit qu’il lui fallait la signature de Jean d’Antioche lui-même. En attendant, Paul rédigea pour son propre compte un acte par lequel il reconnaissait Maximien comme évêque de Constantinople à la place de l’hérétique déposé ; et il fut admis aussitôt à la communion (décembre 432). Puis il repartit pour Antioche avec le document, préparé à l’avance par Cyrille, que le patriarche Jean devait signer. Quelques mois plus tard (433), il était de nouveau à Alexandrie ; cette fois la réponse de Jean était satisfaisante : à part quelques modifications insignifiantes, dont il s’excusait humblement, il souscrivait au formulaire de Cyrille. P. G., t. LXXVII, col. 165 sq., 173 ; cf. P. G., t. LXXXIV, col. 826. La paix était rendue à l’Eglise : le schisme ne comptait plus qu’une petite minorité, Cyrille laisse éclater son allégresse dans sa réponse au patriarche d’Antioche : ?????????????? ?? ??????? ??? ?????????? ? ?? (la lettre de Jean d’Antioche, P. G., t. LXVII, col. 172 sq., et la réponse de Cyrille, col. 176 sq., contiennent le symbole d’union dont il a été question tout à l’heure ; nous l’étudierons , col. 2511 sq., au point de vue de la doctrine). Et il s’empresse d’annoncer la bonne nouvelle au pape Sixte III, P. G., t. LXXVII, col. 278 sq., à Maximien de Constantinople, col. 254 sq., à Rufus de Thessalonique, col. 222 sq., à Donatus de Nicopolis, col. 250 sq.
Cependant les préoccupations de Cyrille n’étaient pas encore à leur terme. Ceux des Orientaux restés insoumis n’étaient pas bien nombreux, mais ils étaient très remuants et ils continuaient à accuser d’apollinarisme les anathématismes. Les plus avancés du parti alexandrin, persuadés que leur patriarche, en acceptant le symbole d’union, avait fait des concessions défendues, l’accusaient d’avoir trahi la foi orthodoxe. Cf. S. Isidore de Péluse, Epist., l. I, epist. CCCXXIV, P. G., t. LXXVII, col. 369. Sa correspondance, pendant les années qui vont suivre, n’a plus qu’un but ; c’est de justifier la paix et de montrer l’orthodoxie du symbole d’union. Telles sont les lettres à Acace de Mélitène, P. G., t. LXXVII, col. 182, 202, à Succensus de Diocésarée, col. 227, à Valérien d’Iconium, col. 255, au prêtre Eubèse, col. 287 ; elles sont, on le comprend, de toute première importance au point de vue dogmatique. A tous ces correspondants, il répète qu’il n’a rien sacrifié de ses anathématismes, que les Orientaux, malgré certaines expressions moins correctes, sont parfaitement orthodoxes et qu’ils ont souscrit à la déposition de Nestorius. C’est pendant cette période que, pour se défendre de favoriser le dualisme antiochien et pour mieux affirmer sa doctrine de l’union physique du Verbe avec l’humanité, il emploie à plusieurs reprises la formule célèbre ??? ????? ??? ???? ????? ???????????.
De leur côté l’empereur et Jean d’Antioche travaillent à la soumission des récalcitrants. Théodose avait recours aux mesures de rigueur : il allait choisir entre la paix ou l’exil, et personne ne pouvait plus parler des écrits de Nestorius qui étaient condamnés au feu. Cf. code théodosien, XVI, V, 66, édit. Haenel, p. 1572. Par crainte, un certain nombre firent semblant de céder, tout en gardant au fond du cœur leurs sentiments hétérodoxes. L’excessive condescendance de Jean d’Antioche était de nature, il faut le dire, à augmenter le nombre de ces soumissions apparentes. Par un désir exagéré de voir le schisme cesser à tout prix, il se contentait de professions de foi très imprécises et de promesses vagues. Cyrille dut s’en plaindre et lui rappeler que « si la paix est désirable, elle ne doit pourtant pas se faire au détriment de l’orthodoxie : tous doivent condamner Nestorius et ses impiétés. » P. G., t. LXXVII, col. 325, 327.
Les Orientaux finirent en effet par abandonner Nestorius et ses écrits, en apparence du moins ; c’est qu’ils avaient trouvé un moyen moins dangereux de propage les mêmes doctrines. On se mit à traduire et à répandre partout et jusque dans les provinces voisines les livres de Diodore de Tarse et de Théodore de Mopsueste. Cyrille en fut informé pendant un voyage à Jérusalem. Epist., LXX, P. G., t. LXXVII, col. 341. Ses amis lui demandaient de faire officiellement condamner les écrits de Diodore et de Théodore, comme on l’avait fait pour ceux de Nestorius. Avec beaucoup de calme, le patriarche d’Alexandrie sut modérer la fougue excessive des siens : il n’y avait pas lieu de condamner des évêques qui étaient morts dans l’Eglise. Cependant il ne dissimulait pas les erreurs et les dangers de leurs écrits ; et il s’indigne que Jean d’Antioche ait songé à comparer ces hommes à des Pères comme Athanase, Basile, Grégoire et Théophile. P. G., t. LXXVII, col. 332, 336. Il approuve donc le Tome de Proclus aux Arméniens, cf. P. G., t. LXV, col. 856 sq., et il écrit lui-même contre Diodore et Théodore des traités dont malheureusement nous n’avons que quelques extraits.
Jean d’Antioche était mort en 441 ; Domnus, qui lui succéda, semble avoir entretenu avec son collègue d’Alexandrie les meilleures relations. Cf. P. G., t. LXXVII, col. 359. Cyrille mourut lui-même en 444.

Acta sanctorum, au 28 janvier, t. II, p. 843-854 ; reproduit dans P. G., t. P. G., t. LXVIII, col. 9-40 ; Amédée Thierry, Nestorius et Eutychès, 1879, p. 1-178 : A. Largent, Saint Cyrille d’Alexandrie et le concile d’Ephèse, dans les Etudes d’histoire ecclésiastique, Paris, 1892, extrait de la Revue des questions historiques, juillet 1872, t. XII, p. 5-70 : Schäfer, Cyril of Alexandria and the murder of Hypatia, dans The catholic university bulletin, Washington, 1902, t. VIII, p. 441-453.

II. ECRITS. – L’activité littéraire de saint Cyrille d’Alexandrie fut considérable : ce qui nous reste de ses ouvrages remplit dix volumes de la collection de Migne. Cette édition (1859), qui reproduit celle du moine Aubert (1638) avec quelques additions empruntées au cardinal Mai, est la seule édition complète que nous ayons. Malgré ses défauts, c’est donc à elle que, jusqu’à nouvel ordre, il faudra recourir. Je prendrai soin cependant d’indiquer les références au travail plus scientifique de P. E. Pusey pour les écrits qu’il a réédités.
Les œuvres de Cyrille sont : 1° des œuvres exégétiques ; 2° des traités dogmatiques et apologétiques ; 3° des homélies ; 4° des lettres ; 5° nous ajouterons quelques mots sur les ouvrages douteux ou apocryphes.
I. ŒUVRES EXEGETIQUES – 1° le ???? ??? ?? ???????? ??? ??????? ????????????, ou De adoratione in spiritu et veritate, P. G., t. LXVIII, col. 133-1125, est signalé par Cyrille lui-même, P. G., t. LXIX, col. 16 ; t. LXXVII, col. 224, et par André de Samosate, cf. Anastase le Sinaïte, Hodegos, P. G., t. LXXXIX, col. 293 ; sans parler des attestations plus récentes. Photius, Bibliotheca, cod. 49, 229, P. G., t. CIII, col. 850, 997. Il parut pour la première fois en latin dans l’édition de Bâle en 1528, et en grec en 1638 dans l’édition Aubert. C’est un dialogue entre Cyrille et son ami Palladius. Le but du traité, indiqué dès les premières lignes, col. 133, 136, est de chercher « ce qu’a voulu dire Notre-Seigneur par cette parole : Je ne suis pas venu détruire la loi et les prophètes, mais les perfectionner, et ce qu’il faut entendre par l’adoration en esprit et vérité dont il entretint la Samaritaine. » Les deux textes évangéliques, explique Cyrille, se complètent et s’éclairent mutuellement : la loi et les prophètes ne sont pas abolis, mais perfectionnés, précisément parce que les rites pratiqués matériellement par les Juifs se continuent dans l’adoration spirituelle due à Dieu par les chrétiens : les observances judaïques étaient l’ombre et la figure du culte nouveau. L’ouvrage se divise en 17 livres. Cyrille lui-même, selon une habitude fréquente chez lui, cf. In Joa., præf., P. G., t. LXXIII, col. 160 ; Pusey, t. I, p. 7, nous donne en tête la table des matières : l. I, du péché et de la pénitence ; comment l’esclavage du vice et la conversion à une vie meilleure sont figurés dans l’Ancien Testament, col. 133-209 ; l. II et III, la justification ne pouvait être opérée que par les mérites de Jésus-Christ ; la loi ne faisait que la préparer et la figurer, col. 212-301 ; l. IV et V, générosité que les chrétiens rachetés et justifiés par Dieu doivent montrer à son service, col. 301-408 ; l. VI, amour de Dieu ; la loi ancienne commandait d’aimer Dieu seul ; à plus forte raison la loi nouvelle qui est une loi d’amour, col. 408-477 ; l. VII et VIII, charité fraternelle et dévouement au prochain, col. 480-588 ; l. IX et X, le tabernacle de l’ancienne loi était le type de l’Eglise, col. 588-725 ; l. XI-XIII, le sacerdoce légal était la figure du sacerdoce chrétien, col. 725-885 ; l. XIV et XV, la pureté ; les adorateurs du Christ doivent être purs et exempts de toute tache pour se présenter devant Dieu, col. 885-1009 ; l. XVI, des offrandes spirituelles ; c’est nous-mêmes que nous devons offrir par la mort au péché, col. 1009-1061 ; l. XVII, les fêtes solennelles sont un avant-goût des réjouissances célestes, col. 1061-1125.
2° Les ??????? ou Glaphyres, P. G., t. LXIX, col. 9-769. – Cyrille en parle dans une lettre à Rufus de Thessalonique. P. G., t. LXXVII, col. 224. Ils furent publiés pour la première fois en latin dans l’édition de Paris 1605 (traduction du jésuite Schott) ; puis en 1618 en grec et latin à Anvers. Le but de cet écrit, d’après le prologue, col. 13, est de prouver que « dans tous les livres de Moïse le mystère du Christ se trouve figuré ». C’est un complément de l’ouvrage précédent : on ne revient pas sur ce qui a été dit ; on ne prend d’ailleurs dans l’œuvre mosaïque que les passages d’où la thèse ressort plus directement. C’est là ce qu’indique le titre ??????? (explication de passages choisis) : ???????? ?????? ??? ??? ?? ??????? ????????????? ???? ?? ?????? ?????? ?? ????? ?????? ???????? ??????, ?????????????? ???? ?????? ??? ?? ?? ??? ?????? ?????? ?? ?????????? ??????? ?????, lisons-nous dans la préface. P. G., t. LXIX, col. 16. Les sept premiers livres, qui s’occupent de la Genèse, col. 13-385, expliquent comment tous les patriarches, Adam, Abel, Noé et ses fils, Abraham et Melchisédech, Isaac, Jacob et ses fils, sont des types de Notre-Seigneur. Dans les trois livres consacrés à l’Exode, col. 385-537, l’histoire de Moïse (buisson ardent, agneau pascal, manne, etc.), est interprétée comme figure des mystères du Christ. Les prescriptions du Lévitique, col. 540-589, figurent la passion du Christ et notre sanctification. Les Nombres, col. 589-641, nous offrent comme figures du Christ les éclaireurs envoyés pour explorer la terre promise, la vache rousse immolée hors du camp, le serpent d’airain. Enfin le Deutéronome, col. 644-677, fournit, lui aussi, ses sujets typiques : la génisse que l’on tue dans la vallée ; la femme captive, à qui le vainqueur fait couper la chevelure et les ongles ; les pierres enduites de chaux ; l’élection de Josué. Voir la table des matières, P. G., t. LXIX, col. 9-12.
3° Les commentaires proprement dits sur l’Ancien et le Nouveau Testament. – Ces commentaires se distinguent nettement des ouvrages précédents par leur but et leur caractère général. Ils montrent encore comment la loi ancienne préparait et figurait la loi nouvelle ; mais ils visent avant tout à faire comprendre le texte sacré. L’allégorie subsiste, mais rejetée au second plan, après l’explication littérale.
1. Commentaire sur Isaïe. ???????? ???????????? ??? ??? ???????? ??????. P. G., t. LXX, col. 10-1449. – Cet ouvrage fut traduit en latin par Laurent Humfred et publié en 1566 à Bâle ; la première édition grecque est celle d’Aubert. C’est à tort et sans raisons sérieuses que C. Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclesiæ antiquis, t. I, col. 1023, refuse d’y voir une œuvre de Cyrille. Il comprend cinq livres, subdivisés chacun en sections ou discours. Le l. I, qui a 6 sections, commente Is., I, 1-X, 32, P. G., t. LXX, col. 13-304 ; le l. II, avec 5 sections, est l’explication d’Is., X, 33-XXIV, 23, col. 304-556 ; le l. III, avec 5 sections aussi, commente Is., XXV, 1-LXII, 9, col. 556-857 ; le l. IV, avec 5 sections encore, après une courte préface, explique Is., LXII, 10-LI, 23, col. 857-1141 ; enfin le l. V, qui a 6 sections, explique les 15 derniers chapitres, LII-LVI, col. 1144-1449. Les passages qui méritent une spéciale attention semblent être les suivants : P. G., t. LXX, col. 65 sq., sur le c. II d’Isaïe : Eglise et conversion des peuples ; col. 192 sq., et surtout 204, sur le c. VII : la Vierge qui enfante ; col. 556 sq., sur c. XXV ; faveurs dont Dieu comble les siens ; col. 797 sq., sur c. XL-XLI : grandeur et puissance du Très-Haut ; confiance qu’il faut avoir en lui ; col. 1168 sq., sur c. LIII : les souffrances du serviteur de Dieu, qui est notre Sauveur Jésus-Christ.
2. Commentaires sur les douze petits prophètes. P. G., t. LXXI ; t. LXXII, col. 9-364. – La première édition (latin et grec) fut publiée par le jésuite Pontanus à Ingolstadt en 1607. Après Aubert et Migne, Pusey en a donné une nouvelle édition à Oxford en 1868, 2 in-8°. Ici, comme dans l’explication d’Isaïe, les versets sont pris et interprétés les uns à la suite des autres. Les commentaires sur Abdias, Jonas, Nahum et Aggée n’ont d’autres points de repère que les chapitres et versets du texte sacré ; les autres sont de plus, dans l’édition Pusey, divisés en tomes : Osée, 7 ; Joël, 2 ; Amos, 4 ; Michée, 3 ; Habacuc, 2 ; Sophonie, 2 ; Zacharie, 6 ; Malachie, 2. Oudin, loc. cit., col. 1024, refuse encore à Cyrille la paternité de ces commentaires ; mais sans plus de fondements que pour le commentaire sur Isaïe.
3. Commentaire sur saint Jean. ???????? ? ???????? ??? ?? ???? ??????? ??????????. P. G., t. LXXIII ; t. LXXIV, col. 9-756. – Ce commentaire parut pour la première fois en 1508 à Paris dans une traduction latine de Georges de Trébizonde ; les l. V-VIII manquaient. Mais en 1524, Jodoce Clichtove, dans une nouvelle édition, combla cette lacune au moyen d’emprunts à saint Jean Chrysostome et à saint Augustin. Et malheureusement ce travail de Clichtove a été parfois cité comme œuvre de Cyrille ! En 1638, Aubert supprima ces additions fantaisistes et publia le véritable texte de des l. V et VI avec des fragments des l. VII et VIII. Migne, ici comme pour le reste, a reproduit Aubert. En 1872, Pusey a réédité le commentaire sur saint Jean en 3 in-8° ; il n’a, lui non plus, pour les l. VII et VIII, que des fragments ; mais il a pris soin de rejeter tout ce qui dans Migne avait été accepté à tort comme faisant partie du commentaire sur saint Jean. Des notes au bas des pages indiquent, la plupart du temps, la provenance des textes supprimés ; beaucoup sont empruntés au Thésaurus. Un certain nombre de fragments nouveaux ont été ajoutés, soit en grec, soit en syriaque. Ce n’est pas le lieu d’entrer dans le détail des modifications, mais une remarque s’impose, c’est qu’on ne peut pour ces fragments se référer à Migne qu’avec une extrême précaution.
Le commentaire sur saint Jean comprend douze livres. Son but est de donner une explication dogmatique de l’Evangile pour réfuter les fausses doctrines des hérétiques (Arius, Eunomius, Aétius et leurs partisans). Voir préface, P. G., t. LXXIII, col. 16 ; Pusey, t. I, p. 7. Le l. I, P. G., t. LXXIII, col. 17-188 ; Pusey, t. I, p. 9-165, explique le prologue de saint Jean, I, 1-28, et démontre que le Fils est éternel, consubstantiel au Père, Dieu par nature, créateur, avec le Père, seul Fils par nature. Le l. II, P. G., ibid., col. 189-397 ; Pusey, t. I, p. 167-362, à propos de Joa., I, 29-V, 34, enseigne que le Fils n’est en rien inférieur au Père, qu’il ne reçoit pas le Saint-Esprit par simple participation, qu’il n’est pas au nombre des créatures, mais qu’il est Dieu de Dieu, image parfaite du Père. Le l. III, P. G., ibid., col. 400-528 ; Pusey, t. I, p. 363-481, qui interprète Joa., V, 35-VI, 37, est plus allégorique que les précédents. Après avoir indiqué comment le Christ est une lumière ardente et brillante, comment le Fils est l’image du Père et le « caractère de sa substance », il expose que la venue du sauveur a été prédite au Deutéronome, que les différentes sorties du Seigneur hors de Jérusalem figurent l’abandon d’Israël et le transfert de la grâce aux nations ; enfin que la manne est le type des bienfaits de la rédemption. Le l. IV, P. G., ibid., col. 528-704 ; Pusey, t. I, p. 483-644, sur Joa., VI, 38-VII, 24, revient sur cette idée que le Fils n’est pas inférieur au Père ; puis il explique que le corps du Christ est vivifiant, parce que le Fils est vie par nature et pas seulement par participation : admirables développements sur l’eucharistie, pain de vie. Et de nouveau ce sont des allégories : le tabernacle de l’ancienne loi, figure du Christ ; la fête des tabernacles, figure de la résurrection et du triomphe final, etc. Le l. V, P. G., ibid., col. 704-892 ; Pusey, t. I, p. 645 ; t. II, p. 90, sur Joa., VII, 25-VIII, 43, traite de la liberté humaine , de l’inhabitation du Saint-Esprit dans les âmes ; le Christ est mort librement pour nous sauver ; il est Fils par nature, la Sagesse du Père et son égal. Le l. VI, P. G., ibid., col. 892-1056 ; Pusey, t. II, 91-241, sur Joa., VIII, 44-X, 17, après avoir expliqué pourquoi Notre-Seigneur dit que les Juifs sont fils du diable et méconnaissent Abraham et le Dieu d’Israël, s’arrête sur Joa., X, 2, 3, pour montrer que les maladies du corps ne sont pas les conséquences des péchés passés et que personne, aux yeux de Dieu, n’est responsable que de ses propres fautes. Les l. VII et VIII contenaient le commentaire de Joa., X, 18-XII, 48. Les fragments se trouvent dans P. G., t. LXXIV, col. 9-104, et dans Pusey, t. II, p. 243-299 (l. VII, Joa., X, 18-XII, 2) et p. 301-334 (l. VIII, Joa., XII, 3-48). Le l. IX, P. G., ibid., col. 104-288 ; Pusey, t. II, p. 335-488, sur Joa., XII, 49-XIV, 20, commente le lavement des pieds, la trahison de Judas, le discours de Notre-Seigneur à la dernière cène, et enseigne que, par suite de l’identité de nature, le Fils est dans le Père. Le l. X, P. G., ibid., col. Col. 281-444 ; Pusey, t. II, p. 489-629, sur Joa., XIV, 21-XVI, 13, revient encore une fois sur l’égalité du Fils avec le Père ; le Fils n’est pas d’une autre nature que le Père, il lui est consubstantiel ; il insiste en même temps sur l’importance, pour les disciples du Christ, de l’observation des commandements, et en particulier sur la grandeur du précepte de la charité fraternelle. Le l. XI, P. G., ibid., col. 445-608 ; Pusey, t. II, p. 631-737 ; t. III, p. 1-40 sur Joa., XVI, 14-XVIII, 23, est une démonstration de la divinité du Saint-Esprit : il est consubstantiel au Père et au Fils ; il est dans le Père et dans le Fils ; la gloire que le Fils est dit recevoir du Saint-Esprit n’est pas différente de sa propre gloire : même en tant que Verbe incarné, il ne fait qu’un avec l’Esprit sanctificateur. Le l. XII, P. G., ibid., col. 608-756, commence par un exposé de la passion de notre Sauveur, et quand il arrive à la résurrection, il attire encore une fois l’attention sur la divinité du Fils : « Le Fils est dieu par nature, bien qu’à cause de nous il nomme le Père son Dieu. »
A quelle date convient-il de placer la composition de ce commentaire sur saint Jean, après l’ouverture de la controverse nestorienne ou avant, c’est-à-dire après ou avant 428 ? Suivant l’opinion courante, ce serait après 428 : ainsi pensent Bardenhewer, Patrologie, p. 339 ; Batiffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 310 ; A. Ehrhard, Theol. Quarlalschrift, 1888, p. 204, note 1.On appuie cette façon de voir sur deux raisons principales : a) L’interprétation allégorique, qui caractérise les œuvres de la première période, a fait place aux explications littérales ; b) les allusions au nestorianisme sont ici très évidentes. Malgré l’autorité de ceux qui les proposent, ces raisons ne me paraissent pas convaincantes. a) D’abord si l’allégorie est moins fréquente que dans le De adoratione ou les Glaphyres, il n’y a rien là qui puisse surprendre : le but même de l’auteur et la nature du sujet le veulent ainsi. Il faudrait d’ailleurs bien se garder de croire que l’allégorie fait complètement défaut dans notre commentaire : on peut voir, par exemple, le l. III et la fin du l. IV. b) Ensuite les allusions au nestorianisme ne sont pas plus évidentes que dans l’Homélie VIII, qui est de 420. Ce qui au contraire me semble décisif en faveur d’une date antérieure à 428, c’est la terminologie christologique, dont l’imperfection ne s’expliquerait pas après les débuts de la controverse. Et de fait, si on veut bien y prêter un peu d’attention, on s’apercevra sans peine qu’ici, comme dans le Thesaurus et le De Trinitate, voir plus loin, col. 2488-2489, les vrais adversaires sont les ariens de toutes nuances ; la doctrine spécialement développée et défendue est le dogme trinitaire. Voir J. Mahé, La date du commentaire de saint Cyrille sur saint Jean, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, février 1907, p. 41-45.
4. Fragments de commentaires perdus. – Quelques-uns sont très courts, comme ceux sur les Livres des Rois, P. G., t. LXIX, col. 680-697 ; sur les Livres sapientiaux, ibid., col. 1277-1293 ; sur Jérémie, Baruch, et Daniel, t. XX, col. 1451-1461, et ne peuvent être utilisés qu’avec la plus extrême réserve. D’autres sont plus considérables : sur les Psaumes, P. G., t. LXIX, col. 699-1294 ; sur Saint Matthieu, P. G., t. LXXII, col. 365-471 ; sur les Epîtres de S. Paul : aux Romains, P. G., t. LXXIV, col. 773-856 ; Pusey, t. III (à la suite du commentaire sur saint Jean), p. 173-248 ; aux Corinthiens, P. G., ibid., col. 856-952 ; Pusey, t. III, p. 249-361 ; aux Hébreux, P. G., ibid., col. 953-1005 ; Pusey, t. III, p. 362-440 (qui ajoute plusieurs fragments syriaques). Les fragments grecs sur saint Luc, publiés par Migne, P. G., t. LXXII, col. 475-950, doivent être contrôlés sur les éditions syriaques de R. Payne Smith, Oxford, 1858-1859, et de W. Wright, Londres, 1874. Pusey, t. III, p. 441-451, a montré que presque tous les fragments cités dans P. G., t. LXXIV, col. 757-773 et 1008-1024, comme fragments de Commentaires sur les Actes des apôtres et sur les Epîtres catholiques, appartiennent en réalité à d’autres œuvres déjà connues de Cyrille.
Cyrille qui a commenté les Evangiles de saint Matthieu, de saint Luc, de Saint Jean, a-t-il négligé celui de saint Marc ? Ou bien faut-il admettre que la Catena in Evangelium S. Marci, publiée par Cramer, Catenæ Græcorum Patrum, t. I, p. 259-447, soit son œuvre ? Les manuscrits l’attribuent tantôt au prêtre Victor d’Antioche, tantôt à saint Cyrille. Cramer, dans préface, incline pour Cyrille ; mais il ne semble pas avoir été suivi par les critiques plus récents. Quoi qu’il en soit, cette chaîne renferme des passages publiés déjà comme œuvres authentiques de Cyrille. Comparer Cramer, p 286, lig. 16sq., avec P. G., t. LXXII, col. 392 ; Cramer, p. 423, lig. 8 sq., avec P. G., ibid., col. 909.
II. ŒUVRES DOGMATIQUES ET APOLOGETIQUES. – Nous distinguerons celles qui ont précédé et celles qui ont suivi l’ouverture de la lutte contre Nestorius.
1° Avant la controverse nestorienne, ou avant 428. – Ce sont des écrits sur la Trinité, contre l’arianisme et ses partisans de toutes nuances : le Thesaurus, et le De consubstantiali Trinitate.
1. Le Thesaurus. ? ?????? ??? ???????? ???? ??? ????? ??? ????????? ???????. P. G., t. LXXV, col. 9-654. – Cyrille fait allusion à cet ouvrage dans son Commentaire sur saint Jean, P. G., t. LXXIII, col. 93 ; Pusey, t. I, p. 81, et dans la préface du De Trinitate, P. G., t. LXXV, col. 657. Photius en faisait un très grand cas. Bibliotheca, cod. 136, P. G., t. CIII, col. 416. La première édition latine, traduction de Georges de Trébizonde, parut en 1513 à Paris ; le texte grec ne fut pas publié avant Aubert (1638). D’après la préface, ce traité a été écrit à la demande d’un ami, du nom de Némésius, et lui est dédié. C’est un recueil, un trésor, d’assertions généralement assez brèves sur les points du dogme trinitaire attaqués par les hérétiques. Sous une forme sévèrement didactique et sobre, nous trouvons, dans cette série d’affirmations, l’exposé des croyances traditionnelles et la réponse aux objections ariennes. Cyrille ne semble pas y avoir mis rien de personnel et de nouveau ; il dépend des Cappadociens, d’Epiphane, d’Athanase surtout ; son mérite est d’avoir réuni ce qui était épars chez ses prédécesseurs et de l’avoir souvent présenté d’une façon plus vive et plus convaincante. Il a divisé son œuvre en 35 chapitres ou ????? (voir la table des matières, P. G., t. LXXV, col. 13-21) : trois (I-III) sur les termes ????????? et ????????, col. 9-36 ; un (IV) sur le fameux ?? ???? ??? ??? ??, col. 36-57 ; trois (V-VII) sur la génération éternelle et naturelle du Verbe, col. 57-101 ; sept (VIII-XIV) sur ?????????, pour démontrer la consubstantialité parfaite du Fils et du Père, col. 101-245 ; quatre (XV-XVIII) sont employés à démontrer que le Fils n’est pas une créature, col. 245-313 ; quatorze (XIX-XXXII) à démontrer que le Fils n’est inférieur en rien à son Père, qu’il est Dieu par nature, col. 313-565. Deux chapitres (XXXIII-XXXIV) sont spécialement consacrés au Saint-Esprit, et prouvent qu’il est Dieu et de même nature que le Fils, col. 565-617. Le dernier chapitre (XXXV) est un recueil de textes scripturaires sur la génération éternelle du Fils, col. 617-656. D’ailleurs, comme le remarquait Photius, cod. 136, l’argument scripturaire joue un très grand rôle dans tout le traité. Dans son Opusculum contra errores Græcorum, saint Thomas d’Aquin reproduit, d’après l’ouvrage anonyme Libellus de processione Spiritus Sancti, un certain nombre de citations en faveur de la primauté romaine, et les donne comme empruntées au Thesaurus. Mais ces textes ne se trouvent pas chez Cyrille, et il est évident à première vue qu’ils ne peuvent être de lui. Cf. Reusch, Die Fälschungen in dem Traktat des Thomas von Aquin gegen die Griechen, dans Abhandlungen der kgl. bayer. Akademie der Wissenschaften zu München, 1889.
2. Le De consubstantiali Trinitate. ???? ????? ?? ??? ????????? ???????. P. G., t. LXXV, col. 658-1124. Ce livre, comme le précédent, est adressé à Némésius : il traite d’ailleurs exactement le même sujet ; il traite d’ailleurs exactement le même sujet ; mais cette fois, sous forme de dialogue et d’une façon moins scolastique. On le cite souvent sous ce titre : De Trinitate ad Hermiam, parce que l’interlocuteur de Cyrille est désigné par le nom d’Hermias. la table, en tête de l’ouvrage, nous indique la division en sept dialogues : a) le Fils est coéternel et consubstantiel au Père, col. 660-712 ; b) il est engendré ???? ?????, col. 713-785 ; c) il est vrai Dieu comme le Père, col. 788-860 ; d) il n’est pas une créature, col. 860-929 ; e) il a par nature tout ce qu’a le Père, même gloire et même puissance, col. 929-1000 ; f) tout ce qui est dit du Fils et ne convient pas à la divinité doit être rapporté à son humanité ; et à ce propos, d’excellentes indications sur la christologie ; le Saint-Esprit est Dieu par nature. Ce De Trinitate a été composé après le Thesaurus, dont il fait mention, P. G., t. LXXV, col. 657 ; mais avant 426, du vivant d’Atticus de Constantinople ; car c’est bien de ce traité que parle Cyrille dans sa Première lettre à Nestorius, P. G., t. LXXVII, col. 41 : ??? ????????? ??? ??? ??? ???????? ?????? ???????, ??????????? ??? ??????? ???? ??? ????? ??? ????????? ???????, ?? ? ??? ????? ???? ??? ?????????????. Cf. Ehrhard, Theol. Quarlalschrift, 1888, p. 185, note 2. C’est dans le dialogue VI qu’il est question de l’incarnation. Par conséquent Lequien fait erreur, lorsqu’il place la composition du Thesaurus et du De Trinitate, après 433. Dissert. Damasc., I, P. G., t. XCIV, col. 199-200.
2° Après 428, une fois la controverse commencée avec Nestorius, l’attention de Cyrille est tout entière absorbée par la christologie. Voici, dans l’ordre chronologique, les principaux écrits qui s’y rapportent : nous omettons ici les Lettres dont plusieurs sont de vrais traités dogmatiques : 1. Les Scholia de incarnatione Unigeniti ; 2. De recta fide ad Imperatorem ; 3. De recta fide ad Principissas (ad Reginas I) ; 4. De recta fide ad Augustus (ad Reginas II) ; 5. Adversus Nestorii blasphemias ; 6. Les 12 anathématismes ; 7. Apologeticus pro 12 capitibus contra Orientales ; 8. Apologeticus contra 12 capitibus contra Theodoretum ; 9. Explicatio 12 capitum ; 10. Apolgeticus ad Theodosium ; 11. Adversus notentes confiteri sanctam Virginem esse Deiparam ; 12. Quod unus sit Christus ; 13. Cyrille avait encore composé d’autres ouvrages sur la christologie ; mais ils ne nous sont pas parvenus en entier : nous dirons un mot des fragments que nous possédons ; 14. Nous terminerons par l’œuvre apologétique Adversus Julianum.
1. Les Scholia de incarnatione Unigeniti. ???? ??? ????????????? ??? ??????????. P. G., t. LXXV, col. 1369-1472 ; Pusey, p. 498 sq. – On regarde communément cet écrit comme l’un des premiers qui aient paru après l’ouverture de la controverse. Cf. Garnier, dans P. G., t. LXXV, 1363 sq. Il avait pour but, croit-on, d’éclairer les fidèles, en leur expliquant les termes qu’il était le plus nécessaire de bien comprendre. C’est peut-être lui que mentionne Cyrille beaucoup plus tard, dans une lettre écrite après la paix de 433 : ???? ?? ??? ????? ?? ???? ??????? ??? ????????? ???????? ???? ??? ???? ??????? ?????????? ?????? ???? ??? ???????? ?????????. P. G., t. LXXVII, col. 228. C’est un des ouvrages de Cyrille les plus fréquemment cités par les anciens. Théodoret lui-même en donne des extraits dans son Eranistes. P. G., t. LXXXIII, col. 212 sq. Cf. L. Saltet, Les sources de l’????????? de Théodoret, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, avril 1905, p. 293. On s’est demandé récemment si « cet ouvrage de saint Cyrille, antérieur aux anathématismes, n’avait pas joué un rôle important dans la concentration théologique qui a eu lieu à Chalcédoine entre Romains, Antiochiens et Alexandrins. » Saltet, ibid., p. 301. Photius, Bibliotheca, cod. 169, P. G., t. CIII, col. 496, en donne un résumé qui correspond bien avec le texte que nous possédons : « Les Scholies sur l’incarnation du Verbe traitent les questions suivantes : Que signifie Christ (???????) ? Comment faut-il entendre Emmanuel ? Qu’est-ce que Jésus-Christ ? Puis, pourquoi le Verbe de Dieu est-il appelé Homme ? Pourquoi le Verbe de Dieu est-il dit s’être anéanti (??????????, s’être vidé) ? Comment le Christ est-il un ? Comment l’Emmanuel est-il un ? Comment expliquer l’union ? Ensuite, il est question du charbon que vit Isaïe. Et il y a encore dix autres chapitres semblables. » Parmi les matières traitées dans ces dix autres chapitres, il convient de remarquer les suivantes : « Que le Christ n’est pas un homme théophore ; que veut dire : Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ; comment la sainte Vierge est ???????? ; que toutes les paroles dites du Christ se rapportent à un seul et non à deux. » On n’a guère que la moitié du texte grec ; mais la traduction latine que nous possédons est très ancienne : elle est citée par saint Léon, P. L., t. LIV, col. 1186 ; Mansi, t. VI, col. 381 sq., et par Facundus d’Hermiane. P. L., t. LXVII, col. 816 sq. Il est très vraisemblable, comme le croit Garnier, qu’elle fut faite par Marius Mercator, du vivant même de Cyrille.
2. De recta fide ad Theodosium Imperatorem. ???? ??? ???????????? ??????? ????????? ??? ?????????? ???? ??? ????? ??????? ??? ??? ??? ?????? ???? ?????? ???????. P. G., t. LXXVI, col. 1133-1200 ; Pusey, p. 1-10, 12-152. – Ce traité fut composé dans le courant de 430, avant la convocation du concile d’Ephèse : l’empereur en parle dans la lettre d’indiction. Mansi, t. IV, col. 1109. Cyrille, lui aussi, y fait allusion plus tard dans son Apologeticus ad Imperatorem. P. G., t. LXXVI, col. 456 ; Pusey, p. 427. La première traduction latine est due à J. Œcolampade (1528) ; mais c’est une autre version, publiée en 1608 dans les Acta concilii Ephesini, qui a passé dans Mansi, et de là dans Migne. Le grec fut édité pour la première fois pas Aubert. Cet ouvrage se trouve dans toutes les grandes collections conciliaires ; Pusey en a donné une édition critique en 1877. Le but de Cyrille – le titre et la préface de son traité l’indiquent – a été d’exposer bien clairement « la vraie foi sur l’incarnation du Seigneur », afin de mettre l’empereur et la cour en garde contre les subtilités de Nestorius (I-IV). Il commence par rappeler brièvement les différentes erreurs christologiques ; gnostiques et manichéens, Marcel et Photin, qui ne veulent accorder au Christ qu’un corps apparent et sans réalité (V-IX) ; ceux qui disent que le Verbe a commencé d’exister par sa génération dans le sein de Marie (XII) ; ceux qui refusent au Verbe une existence réelle et personnelle (XIII-XV) ; les apollinaristes qui privent le Christ d’âme raisonnable (XVI-XXIV). Enfin, sans nommer Nestorius, il arrive à son hérésie : il est impie de diviser le Christ (XXV), qui est un après comme avant l’incarnation (XXVI), Dieu et homme tout ensemble (XXVII, XXVIII). C’est au seul et même Christ tantôt considéré comme Dieu, tantôt considéré comme homme, qu’il faut rapporter les paroles de l’Ecriture (XXIX) ; c’est le même qui est à la fois Fils unique (?????????) et premier-né (??????????) (XXX). L’Emmanuel est adorable comme Dieu-homme (XXXI-XXXIII). L’union entre le Verbe et son humanité est intime et indissoluble (XXXIV), comme le prouve l’Ecriture (XXXV-XLV) ; vrai Dieu et vrai homme, Jésus-Christ est médiateur. Dans le cours de ce traité, la sainte Vierge est très souvent désignée par le titre de ????????.
Le dialogue publié dans P. G., t. LXXV, col. 1189-1253, et par Pusey, p. 11-53 : ???? ??? ????????????? ??? ??????????, est, comme on l’a déjà plusieurs fois remarqué, une reproduction presque textuelle du De recta fide ad Imperatorem. Pusey croit que c’est Cyrille lui-même qui aurait repris son premier travail : il lui aurait donné la forme dialoguée pour le rendre plus populaire et en faire une œuvre de propagande orthodoxe. Les différences entre les deux rédactions sont indiquées dans la Préface de Pusey, p. IX.
3. Le De recta fide ad Principissas (ad Reginas I). ????????????? ???? ????????????? ???????????. P. G., t. LXXVI, col. 1201-1336 ; Pusey, p. 154-263. – Cette seconde apologie fut adressée aux princesses Arcadie et Marine, sœurs de Théodose (???? ??? ????? ?????????, lit-on ailleurs, P. G., t. LXXVI, col. 1341), vers le même temps où la précédente était envoyée à l’empereur. Mansi, t. IV, col. 1109 ; P. G., t. LXXVI, col. 464. Après un mot de félicitations et de louanges à l’adresse des jeunes princesses (I), l’auteur annonce qu’il va leur expliquer la vraie doctrine de l’incarnation et leur rappeler comment l’Emmanuel est vraiment Dieu et la sainte Vierge vraiment ???????? (II). Le symbole de Nicée (III) enseigne que le Verbe s’est incarné (IV, V), qu’il n’y a pas deux Fils (VI) ; donc l’Emmanuel est Dieu et homme en même temps (VII) et la Vierge est bien ???????? (VIII, IX). Telle est d’ailleurs la doctrine des Pères ; suivent des textes patristiques (X) : Pseudo-Athanase (Apollinaire), Atticus de Constantinople, Antiochus de Ptolémaïs, Amphilochius d’Iconium, Ammon d’Adrianopolis, Jean Chrysostome, Sévérien de Gabala, Vital (évêque apollinariste), Théophile d’Alexandrie. Tous les Pères orthodoxes ont admis le ???????? et la divinité du Christ (XI). L’Ecriture aussi enseigne la divinité du Christ (XII, XIII) ; suivent de nombreux textes empruntés aux Evangiles (pas à saint Marc), à saint Paul (écrits apostoliques), et aux épîtres catholiques (Jac., I et II Pet., et I Joa. ; Jud.).
4. Le De recta fide ad Augustas (ad Reginas II). ????????????? ???? ????????????? ????????? ???? ??? ????? ???????. P. G., t. LXXVI, col. 1366-1425 ; Pusey ; p. 263-334. – Ce traité fut écrit vers le même temps, mais après les deux autres, P. G., t. LXXVI, col. 1341 ; il est adressé aux impératrices, Pulchérie, sœur aînée de Théodose, et Eudocie, sa femme, col. 1337. L’auteur veut ici, dit-il, pénétrer plus à fond dans l’étude du mystère, puisque ses augustes lectrices sont capables de cet effort (I-IV). Il examine en effet successivement toutes les questions délicates soulevées par le dogme de l’incarnation ; et pour les expliquer et les résoudre, il fait appel à l’Ecriture ; en somme, tout le développement est un long commentaire dogmatique de textes scripturaires. Voici les grandes divisions : a) Le Christ s’est anéanti (vidé) par sa mort et sa passion : textes de saint Paul et des trois évangélistes Matthieu, Luc et Jean (V-XXI). b) Le Christ a été obéissant : textes de saint Paul et de saint Jean (XXII-XXVIII). c) Le Christ est prêtre et sanctificateur : textes de saint Paul et des trois évangélistes (XXIX-XLVI). d) En quel sens Jésus-Christ a-t-il été glorifié par le Père ? Textes de saint Paul et de saint Jean (XLVII-L). e) Il a été ressuscité par le Père : textes de saint Paul et de saint Jean (LI-LVII). f) Il est Dieu, bien que Fils de l’homme : textes de saint Luc et de saint Jean (LVIII, LIX).
5. Adversus Nestorii blasphemias. ???? ??? ????????? ????????? ??????????? ?????????. P. G., t. LXXVI, col. 9-248 ; Pusey, p. 54-240. – Nestorius parle de ce traité écrit contre lui et reproche à son adversaire d’avoir faussé le sens de ses citations en les détachant de leur contexte. Cf. P. G., t. LXXXIV, col. 588. Cyrille le signale lui-même dans deux de ses lettres. Epist., XLIV, XLV, P. G., t. LXXVII, col. 228, 237. Il est difficile de préciser exactement la date de sa composition ; ce fut en 430 certainement, à une époque sans doute ou déjà tout espoir était perdu de gagner Nestorius par la persuasion, après les traités De recta fide, car, dans ces traités, il s’abstient encore de nommer Nestorius, tandis qu’ici il le nomme au moins deux fois : dans le titre, et dans la préface du l. II. P. G., t. LXXVI, col. 9, 60. Cet ouvrage parut pour la première fois en grec et latin (traduction d’Agellius) dans l’édition romaine des conciles en 1608. Après Aubert et Migne, Pusey le réédita en 1875. Dans cette réfutation, Cyrille procède, comme il le fera plus tard contre les Orientaux, contre Théodoret, et contre Julien l’Apostat : il cite d’abord textuellement le passage répréhensible de son adversaire, puis il le critique. Nous devons à cette méthode la plus précieuse partie des textes de Nestorius qui nous soient parvenus. Comme l’indique le titre, l’ouvrage comprend cinq livres. L. I : la sainte Vierge est vraiment ???????? ; c’est la réfutation de onze passages de Nestorius. Photius, Bibliotheca, cod. 169, P. G., t. CIII, col. 498, dit seulement dix. Cf. Loofs, Nestoriana, p. 23-25, n. 34-43, 77. L. II : le Christ n’est pas simplement un homme théophore ; treize textes réfutés (Photius dit quatorze). Cf. Loofs, p. 25-26, n. 44-56. L. III : il y a entre le Verbe et son humanité ?????? ???? ????????? et pas seulement ???????? ??????? ; six textes réfutés. Cf. Loofs, p. 27, n. 57-62. L. IV : la gloire dont le Fils est glorifié ne lui est pas quelque chose de surajouté ; sa chair dans l’eucharistie est vivante ; sept citations. Cf. Loofs, p. 26-28, n. 63-69. L. V : le Verbe incarné a souffert, est mort, est ressuscité dans sa chair ; sept citations. Cf. Loofs, p. 28-29, n. 70-76.
6. Les anathématismes. P. G., t. LXXVII, col. 120-121. – On a indiqué déjà leur origine et leur but. Voir col. 2480. Ces chapitres, selon le mot communément employé au temps de Cyrille (????????), sont au nombre de douze. Les trois premiers posent les bases de la doctrine christologique. – I. L’Emmanuel est Dieu et la sainte Vierge est ????????. – II. Il y a union hypostatique (?????? ???? ?????????) entre le Verbe et sa chair. – III. Cette union est une union physique (?????? ??????) et pas seulement une union morale (????????) ; le Christ est vraiment un et ne doit pas être divisé en deux. – Les neuf autres anathématismes tirent les conséquences plus ou moins directes de ces principe. – IV. Donc toutes les paroles dites du Christ dans l’Ecriture doivent être appliquées à une seule et même personne. – V. Donc le Christ n’est pas simplement un homme théophore. – VI. Donc on ne doit pas dire du Verbe qu’il est le Dieu ou le Seigneur du Christ. – VII. Donc on ne doit pas dire que le Christ a reçu la gloire du Fils unique comme quelque chose de surajouté et qui ne lui appartenait pas. – VIII. Donc l’Emmanuel, Dieu et homme, a droit à une adoration unique, et il n’est pas permis de dire que l’on coadore avec le Verbe l’homme qu’il s’est uni. – IX. Donc la gloire, dont le Christ est glorifié par le Saint-Esprit, n’est pas une gloire qui lui soit étrangère, car le Saint-Esprit est son propre Esprit. – X. Donc le Verbe incarné est notre pontife, et c’est lui qui s’est offert pour nous en odeur de suavité à son Père. – XI. Donc encore la chair du Christ, qui est la propre chair du Verbe vivificateur, est vivifiante. – XII. Donc enfin le Verbe a souffert, a été crucifié, est mort dans sa chair.
7. Apologeticus contra Orientales. ???????????? ??? ?????? ????????? ???? ???? ??? ???????? ??????????. P. G., t. LXXVI, col. 316-386 ; Pusey, p. 260-382. – André de Samosate avait, à la demande du patriarche Jean d’Antioche, publié une critique des anathématismes ; c’est pour y répondre que Cyrille composa cette Apologie, au commencement de 431, avant la réunion du concile d’Ephèse. Chaque anathématisme  est d’abord textuellement reproduit, puis la réfutation qu’a prétendu faire André, et alors vient la réponse de Cyrille. Nos éditions actuelles? ne fournissent rien sur les anathématismes II, V, VI. La défense de Cyrille consiste le plus souvent à montrer comment on l’a compris de travers. André avait surtout cherché à mettre les anathématismes en contradiction avec les autres écrits de son adversaire. ; Cyrille n’a pas de peine à faire voir que ces contradictions n’existent pas. Sa terminologie choquait les Orientaux ; il s’applique à justifier les expressions les plus importantes : ????????? ???????? (I) ; ?????? ?????? (III) ; ???? ??? ????? ???? (XI) ; ??? ????? ??????? ????? (XII). On lit dans le texte de Cyrille un certain nombre de citations patristiques, empruntées à Pierre d’Alexandrie, Athanase, Amphilochius d’Iconium (I), à Atticus de Constantinople, pseudo-Jules (Apollinaire), pseudo-Félix (Apollinaire) (IV) ; pseudo-Athanase (Apollinaire) (VIII), à Athanase (XI), à Grégoire de Nysse, Basile, Athanase (XII). On y trouve quelques citations de Nestorius ; on en a compté neuf. P. G., t. LXXVI, col. 320, 328, 336, 345, 349, 365, 373. Cf. Loofs, Nestoriana, p. 30-31, n. 80-88, qui donne les références à l’édition Pusey. Cyrille fait mention de cet ouvrage ainsi que du suivant dans trois de ses lettres. Epist., XLIII-XLV, P. G., t. LXXVII, col. 224, 228, 237. Voir J. Mahé, Les anathématismes de saint Cyrille d’Alexandrie et les évêques orientaux du patriarcat d’Antioche, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, juillet 1906, p. 505-542.
8. Apologeticus contra Theodoretum. ???? ??? ???? ?????????? ???? ??? ?????? ????????? ?????????. P. G., t. LXXVI, col. 385-452. Pusey, p. 382-498. – Dans nos éditions, cet Apologeticus est précédé de deux lettres : une de Théodoret à Jean d’Antioche, P. G., t. LXXVI, col. 389-392, Pusey, p. 382-384, dans laquelle l’évêque de Cyr annonce à son patriarche l’envoi de la réfutation demandée ; et une de Cyrille à Evoptius, P. G., t. LXXVI, col. 385-388 ; Pusey, p. 384-388, dans laquelle l’évêque d’Alexandrie remercie son correspondant de lui avoir envoyé le factum de Théodoret et lui fait savoir qu’il y répond. Dans cette réponse, la méthode est la même que pour l’ Apologeticus contra Orientales : d’abord le texte de l’anathématisme, puis la critique, et enfin la justification. Théodoret avait multiplié contre Cyrille les accusations d’apollinarisme ; il découvrait cette hérésie sous les expressions : ????? ???????? ??? ???? ????? (I) ; ?????? ???? ????????? (II) ; ?????? ?????? (III) ; ???? (XI) ; ?????? ????? (XII). Il avait essayé de défendre la légitimité de ???????? (III) ; d’???????? ???????? (V). Cyrille s’applique à montrer le bien fondé de sa terminologie ; les termes incriminés ne sont pas apollinaristes, mais ils ont l’avantage de fortement exprimer l’unité du Verbe incarné. Les expressions préconisées par l’évêque de Cyr ont au contraire le grave inconvénient de faire du Christ un homme semblable aux prophètes et de favoriser l’hérésie nestorienne. Nestorius est cité trois fois, P. G., t. LXXVI, col. 424, 433, 444. Cf. Loofs, p. 31, n. 89-91 (avec références à Pusey). Il n’y a pas de citations patristiques ; Cyrille se contente d’écrire en terminant : ??????? ?? ????? ?? ??? ??? ??? ????? ??????? ?????????? ????????, col. 452.
9. Explicatio duodecim capitum. ???????? ??? ?????? ????????? ??????? ?? ?????. P. G., t. LXXVI, col. 293-312 ; Pusey, p. 240-260. – Cette Explication des anathématismes fut rédigée pendant la captivité de Cyrille à Ephèse, Mansi, t. IV, col. 1419 ; elle est par conséquent postérieure aux deux autres. Elle semble faite pour éclairer des amis plutôt qur pour convaincre des adversaires : le ton n’est pas celui de la polémique. « Il est possible, dit l’auteur dans sa préface, que quelques personnes, trompées par les hérétiques, ne comprennent pas comment et de quelle façon les anathématismes ont été faits. Aussi j’ai pensé qu’il était bon de les expliquer brièvement et d’en montrer la vraie portée. » P. G., t. LXXVI, col. 296. A propos de chaque anathématisme, il commence par exposer avec précision et clarté le sens de sa formule ; et il achève en disant quelle erreur, quelle parole de Nestorius l’a provoquée. « Puisque Nestorius et ses partisans détruisent follement la vertu de ce mystère, dit-il à propos du XIe chapitre, c’est avec raison que cet anathématisme a été fait. » Une conclusion semblable termine chacun de ses développements.
10. Apologeticus ad Theodosium. ????? ???????????? ???? ??? ???????????? ??????? ?????????. P. G., t. LXXVI, col. 453-488 ; Pusey, p. 452-456. – Cyrille écrivit cette Apologie quelques temps après son retour en Egypte, à la fin de 431 ou au début de 432. Il voulait apaiser Théodose et se justifier des accusations portées contre lui, col. 456. En écrivant au début des controverses à l’empereur et aux impératrices, explique-t-il, il obéissait à son devoir d’évêque et ne songeait nullement à semer la discorde à la cour, col. 456. S’il a dénoncé et poursuivi Nestorius, c’est dans l’intérêt de l’Eglise et pour défendre la foi ; d’ailleurs, il a conscience d’avoir agi sans passion et avec autant de modération qu’il a pu, col. 460 sq., 477. Puis, pour montrer qu’à Ephèse les torts n’étaient pas de son côté, il raconte ce qui s’y est passé, col. 465 sq. :la condamnation de Nestorius, les agissements de Jean d’Antioche, etc. Enfin il prie l’empereur de vouloir bien constater que sa doctrine est orthodoxe, col. 481 ; et il le remercie de l’avoir laissé rentrer à Alexandrie, col. 485.
11. Adversus nolentes confiteri sanctam Virginem esse Deiparam. ????? ???? ??? ?? ?????????? ????????? ???????? ??? ????? ????????. P. G., t. LXXVI, col. 259-292. – Ce traité a été édité pour la première fois par le cardinal Mai dans sa Biblioth. nova Patrum, t. II, p. 75 sq., et dans sa Scriptorum veterum nova collectio, t. VIII b, p. 108-131. Il est cité deux fois par Justinien dans son Contra monophysitas, P. G., t. LXXXVI, col. 1132 (= P. G., t. LXXVI, col. 269-272), et une fois par Eulogius d’Alexandrie, P. G., t. CIII, col. 1049 (=P. G., t. LXXVI, col. 272). Le but de Cyrille est de montrer qu’on peut rejeter le ???????? sans aller contre l’Ecriture. Les écrits évangéliques et apostoliques, par exemple Joa., I, 14 ; Heb., II, 14, ne connaissent qu’un seul Fils et pas deux ; celui que la sainte Vierge a enfanté est vraiment Dieu, et pas seulement un homme uni à Dieu à la façon des prophètes ; donc elle est ????????. Les textes scripturaires dont abusaient les hérétiques sont expliqués : I Tim., II, 5, col. 269 ; Joa., VIII, 40, col. 273 ; Act., II, 22, col. 277 ; Jésus-Christ est homme sans doute, comme le disent ces textes, mais en même temps il est Dieu ; est sa mère est ????????. Si l’Ecriture n’emploie pas expressément ce mot, elle a l’équivalent : ????? ??? ??????. Luc, I, 43 ; II, 11, 12 ; Act., X, 36, col. 284 sq. Après cela, de nouveaux témoignages scripturaires sont invoqués pour montrer que Dieu le Verbe s’est vraiment fait homme et qu’il est né de Marie. Conclusion : donc Marie est ????????, col. 285-288. Cyrille, dans une lettre qui nous est parvenue en latin seulement, écrit : Librum brevem scripsi de inacrnatione unigeniti, ut in tribus capitulis redigens omnem de fide sermonem. Et primum guidem est, quod sancta Virgo sit Dei genitrix ; secundum, quia unus est Christus et non duo ; tertium vero, quia manens impassibilis Dei Sermo pertulit propria carne pro nubis. P. G., t. LXXVII, col. 330. Notre traité Adversus nolentes confiteri… Deiparam est-il le premier chapitre de ce travail sur l’incarnation ? Dans ce cas, il aurait été écrit entre 435 et 440, au moment où les Orientaux récalcitrants suscitaient toutes sortes de difficultés à ceux qui avaient accepté la paix de 433. Mais Alb. Ehrhard pense que cet écrit De incarnatione unigeniti avec ses trois chapitres n’est autre que le dialogue ??? ??? ? ???????, que nous allons examiner. Cf. Theol. Quartalschrift, 1888, p. 185, note 2.
12. Le dialogue ??? ??? ? ???????, P. G., t. LXXV, col. 1253-1362 ; Pusey, p. 394-425. – A la suite du commentaire sur saint Jean, Pusey, p. 452-459, a édité des fragments d’une homélie Quod unus est Christus, distincte du dialogue. Cet ouvrage est cité par Eulogius d’Alexandrie, P. G., t. CIII, col. 1044 (= P. G., t. LXXV ; col. 735) et par Léonce de Byzance, Galland, Bibl. vet. Patr., t. XII, p. 653, 673 (= P. G., t. LXXV, col. 760, 735). Aubert, par erreur, l’avait publié à la suite du De Trinitate comme 9e dialogue avec Hermias. La dernière édition, celle de Pusey, est de 1877. Voici les idées principales du dialogue : on verra qu’elles répondent assez bien à la description du De incarnatione, rapportée tout à l’heure. Cf. P. G., t. LXXVII, col. 330. – a) L’Emmanuel est Dieu avec nous ; il a fallu que le Verbe s’incarnât réellement, se fit homme ; autrement la rédemption serait vaine, col. 1257-1268. Le Verbe a une double génération, éternelle comme Dieu, temporelle comme homme. La Vierge Marie, de qui il tient cette génération, est donc bien Mère de Dieu, ????????, col. 1272-1273. Les hérétiques montrent qu’ils n’ont pas compris la grandeur de ce mystère, quand ils parlent d’une simple union morale entre le Verbe et son humanité, col. 1277-1285. – b) Il ne faut pas diviser en deux l’Emmanuel, col. 1289. Evidemment la divinité n’est pas l’humanité, et elles ne sont pas fondues l’une avec l’autre, mais elles se sont unies indissolublement dans le Christ un, de la même façon que le corps et l’âme s’unissent pour former un homme, col. 1289-1292. Il n’y a qu’un seul Fils, qui est Fils par nature, et non par grâce et par adoption, col. 1296,  et c’est à lui que s’appliquent toutes les paroles dites dans l’Ecriture sur le Christ, col. 1316 sq. – c) C’est lui, ce Fils de Dieu, Verbe incarné, qui a souffert dans sa chair, tout en demeurant impassible dans sa divinité ; c’est lui qui est mort en croix et est ressuscité, col. 1341-1350, 1356-1357. C’est dans sa mort que nous sommes baptisés, et c’est par sa chair que nous sommes vivifiés, col. 1360.
13. Fragments d’ouvrages dogmatiques qui ne sont pas parvenus complets jusqu’à nous. – a) Le Liber contra Synousiastas, ???? ???????????? ?????, attesté par Ephrem d’Antioche, P. G., t. CIII, col. 981, et par le moine Eustathius, P. G., t. LXXXIX, col. 940, et cité par Justinien, P. G., t. LXXXVI, col. 1109, 1124 ; Pusey, p. 486, 479-480. Les fragments que nous avons ont été découverts dans une version syriaque par le cardinal Mai, qui les a traduits et publiés dans sa Bibliotheca nova Patrum, t. II, p. 445-451. Migne a reproduit cette traduction latine, P. G., t. LXXVI, col. 1427-1435. Pusey, à la suite du Commentaire sur saint Jean, p. 476-491, a publié le texte grec de ces mêmes fragments, quinze ; et en ajouté deux autres en syriaque. Ce livre attaquait une secte d’apollinaristes exagérés qui paraît avoir été assez florissante en Egypte.
b) Libri adversus Tarsenem et Theodorum Mopsuestenum. ????? ???? ???????? ????????? ??????. ???? ?? ???????? ????? (2 ou 3 ?). – Ces écrits sont attestés par Cyrille lui-même, Epist., LXIX, P. G., t. LXXVII, col. 340, qui dit les avoir composés au moment où les Orientaux se mirent à propager les ouvrages de Diodore et de Théodore. Nous en avons quelques extraits latins dans P. G., t. LXXVI, col. 1437-1452, d’après Mansi, t. IX, col. 230 sq. Pusey, p. 492-538, an a donné un plus grand nombre, les uns en grec, d’autres en syriaque et d’autres en latins. Il semble que dans ces traités, comme dans ceux contre Nestorius, Cyrille commençait par citer textuellement son adversaire avant de le réfuter.
c) Le Liber textuum, cité par Léonce de Byzance. P. G., t. LXXXVI, col. 1832. Il s’agit sans doute d’un recueil de textes patristiques, comme celui dont parle Cyrille dans ses lettres. P. G., t. LXXVII, col. 85, 296. C’est là qu’il puisait les citations qui furent lues à Ephèse et celles que l’on trouve dans ses propres œuvres. Outre le passage indiqué par Léonce de Byzance, on a quelques fragments insignifiants dans P. G., t. LXXVI, col. 145.
d) Le synagogæ defectu, signalé par Gennadius, P. L., t. LVIII, col. 1092, et dont Migne fournit un fragment, P. G., t. LXXVI, col. 1421-1422, se confond probablement avec le De adoratione ou les Glaphyres.
e) Les écrits Contra pelagianos, dont parle Photius, Bibliotheca, cod. 54, P. G., t. CIII, col. 93, ont complètement disparu.
14. Le Contra Julianum imperatorum. ???? ??? ??? ?????????? ??????? ????????? ???? ?? ??? ?????? ?????????. P. G., t. LXXVI, col. 503-1064, et Neumann-Nestle, p. 42-63, 64-87. Cf. Paul Allard, Julien l’Apostat, t. III, p. 107-123. – L’empereur Julien avait écrit « trois livres contre les Evangiles et les chrétiens » ; ils avaient encore, paraît-il, de l’influence au Ve siècle ; et Cyrille croit nécessaire de les réfuter. P. G., t. LXXVI, col. 508. Malheureusement, son œuvre ne nous est parvenue qu’en partie : les dix livres que nous possédons ne s’occupent que du Ier livre de Julien. Cf. Neumann, p. 102 sq.
Selon son habitude, déjà plusieurs fois signalée, Cyrille commence par donner textuellement le passage de son adversaire (j’ai compté soixante-dix extraits), puis il le réfute longuement. Par ses nombreuses citations d’auteurs païens, le Contra Julianum prouve que son auteur était très au courant de l’antiquité grecque : on rencontre à chaque instant les noms d’Aristote, Platon, Alexandre d’Aphrodisias, Porphyre, Hermès Trismégiste, Plotin, Pythagore, Xénophon, Plutarque, Homère, Hésiode, Pindare, Sophocle, Euripide, Hérodote, etc. C’est après la paix de 433 que cet ouvrage fut composé, cf. Théodoret, Epist., LXXXIII, P. G., t. LXXXIII, col. 1273 ; il fut dédié à l’empereur Théodose. P. G., t. LXXVI, col. 504 sq. Notons les idées principales. L. I. Moïse est plus ancien que tous les sages de la Grèce ; ce que ceux-ci ont dit de bon sur Dieu et sur la création, ils l’ont emprunté à Moïse ; par eux-mêmes, par les seules forces de leur raison, ils n’auraient pu le découvrir. – L. II. Pourquoi les chrétiens ont-ils préféré la doctrine des Hébreux à celle des Grecs ? Les Hébreux adoraient le vrai Dieu ; les Grecs n’ont su inventer que des fables monstrueuses. – L. III. Histoire de la création ; la conversation d’Eve avec le serpent, et la chute ; Dieu a permis cette faute pour exécuter l’incarnation. – L. IV. Dieu tout seul, sans aucun aide, gouverne l’univers qu’il a créé. L’homme n’est pas nécessité au bien ou au mal par sa nature ou par Dieu. La trinité est indiquée dans la Genèse : « Faisons l’homme à notre image ». – L. V. Le décalogue : c’est à Moïse que les législateurs ont pris leurs bonnes lois ; par elle-même, la nature de l’homme n’est pas capable de connaître le bien. – L. VI. Les plus sages entre les païens étaient adonnés au vice. Les miracles de Jésus prouvent sa divinité ; l’efficacité du signe de croix. Nous adorons le Verbe fait homme ; nous n’accordons pas le même culte aux martyrs. Saint Jean n’est pas le seul ni le premier à parler de la divinité du Christ. – L. VII. Les Hébreux ont des hommes célèbres de toutes catégories, au moins comparables à ceux des Grecs. Pourquoi les chrétiens ont-ils modifié la doctrine des Juifs ? Parce que la loi ancienne est imparfaite ; elle n’était qu’une préparation de la loi nouvelle ; elle était un acheminement vers un culte spirituel. Le baptême n’est pas institué pour guérir les corps, mais les âmes. – L. VIII. Les chrétiens justifiés par la foi au Christ sont les seuls vrais enfants d’Abraham. La divinité du Verbe n’a pas souffert, n’a pas été diminuée par son incarnation. – L. IX. Moïse, en plusieurs endroits, annonce le Fils de Dieu : c’était la figure autrefois, aujourd’hui les chrétiens ont la réalité. – L. X. Saint Jean proclame la divinité du Christ, comme l’admet Julien, mais il ne se contredit pas en l’appelant homme, puisque le Verbe Incarné est à la fois Dieu et homme.
III. HOMELIES. – Elles sont de deux sortes : 1° les homélies pascales ; 2° les homélies diverses.
1° Homélies pascales. ????? ??????????. P. G., t. LXXVII, col. 391-981. Elles sont au nombre de vingt-neuf, une pour chacune des années 414-442 ; on ne possède pas celles des deux dernières années (443 et 444). Celle de 414 doit être la première composée par Cyrille ; il y parle de son prédécesseur et de son élection. On a cru, mais à tort, ne pas avoir la troisième. C’est par cette erreur que s’explique la numérotation actuelle où de l’homil. II, on passe à l’homil. IV. Cf. P. G., t. LXXVII, col. 452. La date pascale, indiquée à la fin d chaque lettre, permet d’en fixer l’année à coup sûr. Ces homélies furent publiées en 1618 par Saumaise. Schott en avait aussi préparé une traduction latine, qui est restée en manuscrit. Cf. Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. VII, p. 894-895. Dans les grandes lignes, elles se ressemblent toutes ; le plan est toujours le même : a) Exorde où l’évêque explique pourquoi il s’adresse à son peuple : c’est par devoir pastoral, pour obéir aux usages de son Eglise. b) Exhortations à profiter de ce temps sacré, pour se purifier et faire pénitence ; il faut mortifier ses passions, jeûner, et pratiquer la vertu, afin d’avoir part à la rédemption qui nous a été préparée par le Christ Jésus. c) A cette occasion, Cyrille fait un bref exposé du dogme de la rédemption et de l’incarnation : c’est un commentaire du symbole, article par article. d) Comme conclusion, il fixe le temps du jeûne, la fête de Pâques et celle de la Pentecôte, par une formule stéréotypée, où les dates seules varient.
Parmi ces homélies, les plus dignes d’attention sont la VIIe, homil. VIII, pour 420, col. 568-576, à cause de ses développements très caractéristiques sur l’incarnation ; on la dirait écrite contre Nestorius ; la IXe, homil. X, pour 422, col. 605-653, qui renferme quelques passages intéressants sur l’incarnation, col. 609, mais surtout sur l’eucharistie, col. 617, et sur la sanctification, col. 621 sq. ; la XVIe, homil. XVII, pour 429, col. 768-800, la plus célèbre de toutes : c’est le premier écrit contre Nestorius, avant la Lettre aux moines ; la sainte Vierge y est appelée ????? ?????? ??? ????, col. 776, mais pas ???????? ; ce mot se trouve dans la XVIIIe homélie, Homil. XIX, pour 431, col. 829.
2° Homélies diverses. – Elles ont dû être très nombreuses, si l’on en croit Gennadius. De viris ill., 58, P. L., t. LVIII, col. 1092. Il nous en reste fort peu de chose ; et encore dans un état de mutilation telle qu’il est bien difficile d’y reconnaître d’une façon certaine la marque de Cyrille. Migne, P. G., t. LXXVII, col. 981-1116, donne 17 homélies diverses, plus cinq fragments ; Pusey, à la suite du Commentaire sur saint Jean, t. III, p. 452-476, 538-545, a publié lui aussi des Homiliarum fragmenta. Les fragments de Pusey ont grande chance d’être authentiques ; mais pour les homélies de Migne, il y aurait besoin de faire un triage très soigneux. Sont probablement de Cyrille : l’homil. III prononcée devant Paul d’Emèse à Alexandrie, col. 989 sq. ; ce n’est qu’un fragment ; l’homil. XII, qui est faite de morceaux déjà imprimés comme Commentaire sur saint Luc (comparer P. G., t. LXXVII, col. 1041-1044, avec P. G., t. LXXII, col. 496-497 ; P. G., t. LXXVII, col. 1044-1045, avec P. G., t. LXXII, col. 500-501 ; P. G., t. LXXVII, col. 1045-1048, avec P. G., t. LXXII, col. 504 ; P. G., t. LXXVII, col. 1048-1049, avec P. G., t. LXXII, col. 505, etc.) ; l’homil. XX, contre l’expression ???????? ????????, Pusey p. 459-460 ; l’homil. XXI, Ad Alexandrinos de fide. Pusey, p. 460,  sont certainement apocryphes ; l’homil. X, col. 1016-1029 : ??? ?? ???????? ???????, écrite à une date bien postérieure, contre les moines acémètes, col. 1028, au temps des discussions sur ? ??? ??? ????? ???????, col. 1028, 1029 ; l’homil. XI, col. 1029-1040 : Encomium in sanctam Mariam Deiparam, cf. Erhard, dans Römische Quartalschrift, 1889, p. 97-113 ; l’homil.XIII, col. 1049-1072, qui se fait remarquer par une christologie fortement antiochienne. Cf. col. 1060, 1061, 1064. Toutes les autres, même celles indiquées comme ayant été prononcées à Ephèse, même la IVe, sur la Vierge ????????, col. 992-996, seraient, à mon avis, à examiner de près et à discuter.
IV. LETTRES. P. G., t. LXXVII, col. 9-390. – La correspondance de Cyrille, telle qu’elle a été recueillie dans Migne, compte en tout quatre-vingt-huit lettres. Mais il faut commencer par en retrancher deux, qui sont évidemment apocryphes. La XXXe lettre à Optimus est de saint Basile, cf. P. G., t. XXXII, col. 953 sq. ; et la LXXXVIIIe lettre d’Hypatie à Cyrille est un faux. Sur les 86 qui restent, 69 sont de Cyrille ; les autres sont de ses correspondants : Nestorius (Epist., III, V) ; saint Célestin (XII) ; Jean d’Antioche (XXII, XXXV, XXXVI, XXXVIII, XLVII, LXVI) ; Alypius (XXIX) ; Maximien (XXX) ; saint Xyste (LI, LII) ; Rabbulas (LXXIII) ; Atticus (LXXV). Quelques-unes ne nous sont parvenues que dans une traduction latine : XXXII-XXXIV ; LIX-LXII ; LXIV, LXV, LXVIII, LXXI, LXXIV, LXXXVI, LXXXVII. Pusey a réédité en 1872, puis en 1875, sous le titre Epistolæ tres œcumenicæ, la IIe et la IIIe à Nestorius, Epist., IV et XVII, et la lettre à Jean d’Antioche, Epist., XXXIX.
L’ordre chronologique des lettres est facile à déterminer jusqu’au moment de la paix de 433 : 1° Avant 428 : Epist., LXXVI, LXXXV. – 2° Entre 428 et 431 : Epist, I, II, IV, VI-XI, XIII, XIV, XVI, XVIII, XIX, LXXXIV. – 3° Au temps du concile : Epist., XX, XXI, XXIII, XXVIII. – 4° Après le retour à Alexandrie : Epist., XXXI-XXXII. – 5° Pendant les pourparlers avec les Orientaux : Epist., XXXIII, XXXIV, XXXIX. – Mais il est extrêmement difficile de classer celles de la période suivante. Voici l’ordre préférable à mon avis : 6° Aussitôt après la paix (433-435) : Epist., XLVIII-L, XL, XLIII-XLVI, LIV, LVII, LVIII. – 7° Pendant les discussions sur Théodore de Mopsueste : Epist., LIX, LXIII-LXV, LXIV, LXVII, LV, LXVIII-LXXII, LXXIV. – 8° Sur divers sujets, dates incertaines : Epist., LXXVII (à Domnus après 441) ; LVI (avant la mort de Proclus, 446), XLI, LXXVIII, LXXIX, LXXXI-LXXXIII, LXXXVI.
Les plus importantes du point de vue dogmatique sont : Epist., I, ad monachos Ægypti, P. G., t. LXVVII, col. 9-40, qui explique comment le Christ est Dieu et homme et comment la sainte Vierge est ???????? ; Epist., IV, ou deuxième lettre à Nestorius, P. G., t. LXXVII, col. 44-49 ; Pusey, p. 2-12, qui commente le symbole de Nicée pour montrer que le Verbe s’est fait chair réellement, sans modification de sa divinité, par union hypostatique avec l’humanité ; elle fut lue et officiellement approuvée à Ephèse, Mansi, t. IV, col. 1137-1169 ; la col. 45 dans P. G., t. LXXVII, est particulièrement remarquable ; Epist., XVII, ou troisième lettre à Nestorius, P. G., t. LXXVII, col. 105-120 ; Pusey, p. 12-40 ; c’est la lettre synodale envoyée avec la sentence du pape ; elle était faite pour préparer et donner à l’avance le vrai sens des anathématismes qui la terminent ; à elle seule, elle suffit à donner une idée complète de la christologie de Cyrille ; elle fut lue à la première séance à Ephèse, Mansi, t. IV, col. 1180, et, bien qu’on en ait pas l’attestation formelle, elle dut y être approuvée : toute l’histoire de la dispute avec les Orientaux le suppose ; Epist., XXXIX : c’est la Lettre à Jean d’Antioche, où se trouve le symbole d’union, P. G., t. LXXVII, col. 173-181 ; Pusey, p. 40-54 ; la doctrine est exactement la même que dans les autres lettres ; le symbole seul, par sa terminologie, trahit une origine antiochienne ; mais entendu comme l’entend et l’expliquera plus tard Cyrille, il est parfaitement orthodoxe ; Epist., XL : lettre à Acace de Mélitène, P. G., t. LXXVII, col. 181-201 ; la première partie, toute historique, raconte comment la paix s’est faite ; la seconde partie, dogmatique, montre que l’orthodoxie n’a en aucune façon été sacrifiée ; malgré une certaine imperfection dans leur manière de s’exprimer, les Orientaux admettent la vraie doctrine : le ??? ?????? du symbole n’est aucunement en contradiction avec la ??? ????? ??? ???? ????? ???????????, col. 192-193 ; on trouverait les mêmes idées dans les epist. XLIV et L, P. G., t. LXXVII, col. 224-228, 256-277 ; Epist., XLV, t. LXXVII, col. 228-237 ; c’est une réponse à un mémoire envoyé par l’évêque de Diocésarée ; Cyrille se justifie des accusations que l’on colportait contre lui ; il repousse surtout avec énergie l’apollinarisme, et il explique en quel sens l’expression ??? ?????? est légitime ; Epist., XLVI, deuxième lettre à Succensus, P. G., t. LXXVII, col. 237-245 ; Cyrille répond à quatre objections que ses adversaires prétendent tirer de la fameuse expression ??? ????? ??? ???? ????? ??????????? ; c’est la lettre qu’il faut consulter pour avoir la véritable pensée de Cyrille sur cette formule qui lui a été si souvent reprochée. Cf. J. Mahé, Les anathématismes de saint Cyrille d’Alexandrie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, juillet 1906, p. 540-541.
V. OUVRAGES DOUTEUX OU APOCRYPHES. – 1° Douteux : le traité Adversus anthropormophitas, P. G., t. LXXVI, col. 1065-1132. Il a été réédité par Pusey (1872) d’après un manuscrit de Florence, cod. Medic. Laur. Plut. VI, cod. 17, avec une autre disposition des chapitres et avec d’autres titres, p. 545-602. Il est divisé en deux parties : 1. De dogmatum solutione, qui correspond aux c. I, II, V-IX, XVI, XIII de Migne ; 2. Responsiones ad Tiberium diaconum, qui reproduisent, après un chapitre en syriaque, les c. XVIII, XIX, XIV, XX, XXI, XV, X, XXII, III, XII, XI, XXIII, IV, XVII de Migne ; un tableau, Pusey, p. 545, donne la correspondance des deux textes. La Lettre à Calosyrius, mise par Migne en tête du traité, est considérée par Pusey comme indépendante, p. 603-607. La critique hésite à se prononcer nettement sur l’authenticité de cet écrit. Bardenhewer, par exemple, après avoir dit dans la première édition de sa patrologie, 1894, p. 338, qu’on n’avait aucune raison d’en douter, écrit dans sa seconde édition, 1901, p. 320, que le doute est très fondé. Il faut évidemment retrancher du débat les cinq derniers chapitres imprimés dans Migne, c. XXIV-XXIX, et qui se trouvent déjà parmi les Spuria de saint Grégoire de Nysse. P. G., t. XLVI, col. 1129-1137. Pour le reste, surtout si on tient compte de l’ordre établi dans l’édition Pusey, je ne vois rien qui empêche d’y reconnaître une œuvre de Cyrille et qui permette de contester l’attribution qui lui en est faite par les manuscrits. Cf. Pusey, préf., p. VIII. Le c. XVI, P. G., t. LXXVI, col. 1104 sq., ou c. VIII, De dogmatum solutione, Pusey, p. 564, se trouve aussi dans P. G., t. LXXII, col. 821.
La première partie, De dogmatum solutione, explique comment il faut entendre les textes de l’Ecriture qui parlent des mains, des yeux, etc., de Dieu, c. I ; quelle est la véritable interprétation du verset de la Genèse, II, 7 : ??? ?????????? ??? ?? ???????? ????? ????? ???? ??? ??????? ? ???????? ??? ????? ?????, c.II ? Y a-t-il une différence entre ?????????? et ???????????? dans Gen., I, 26, c. III, IV ? L’âme progresse-t-elle dans la vie future ? Pourquoi souffrons-nous de la faute d’Adam, c. VI ? Suivent quelques mots sur la résurrection future, c. VII, sur la rétribution due à chacun, c. VIII, et sur la toute-puissance divine, c. IX.
La deuxième partie, Responsiones ad Tiberium, traite d’abord diverses questions se rapportant au Verbe incarné : en se faisant homme et en venant sur la terre, il n’a pas quitté le ciel ni son Père, c. II, III ; il n’a rien ignoré, c. IV ; il faisait ses miracles avec le concours de sa chair, c. V, IX, il est monté au ciel avec sa chair, c. VI ; grandeur du bienfait de l’incarnation, c. VIII ; puis viennent des chapitres assez disparates sur la confection de l’eucharistie, c. XI, sur le soin de diminuer nos passions, c. XII, sur l’impeccabilité du Christ, c. XIII, sur les anges, c. XIV, sur les fils de Dieu et les filles des hommes dont parle la Genèse, VI, 2, c. XVII.
2° Apocryphes. – Je ne m’occupe pas de ceux qui ont été faussement attribués à Cyrille dans les anciennes éditions ; Je ne parle que de ceux conservés dans l’édition de Migne.
1. Le ???? ??? ??? ?????? ?????????????, De incarnatione Domini, P. G., t. LXXV, col. 1419-1478, a été publié pour la première fois par Mai sous le nom de saint Cyrille, sur la foi d’un manuscrit de la Vaticane. Bibl. nova Pat., t. II, p. 32-74. Mais Alb. Erhard a démontré que ce traité n’était pas de Cyrille, que c’était une œuvre antiochienne, probablement de Théodoret de Cyr. Cf. Theolog. Quartalschrift, 1888, p. 179-243, 406-450, 623-653. De fait, une grande partie de ce ???? ???… ????????????? se trouvait déjà imprimée parmi les œuvres de Théodoret sous le nom de Pentalogium. On peut comparer, par exemple, P. G., t. LXXV, col. 1425, 1432-1433, 1437, 1437-1444, 1444, 1445-1448, 1460-1461, 1461, avec P. G., t. LXXXIV, col. 68, 77-85, 65-68, 72-73.
2. Le De Trinitate, ???? ??? ????? ??? ???????? ???????, P. G., t. LXXV, col. 1148-1189, a été trouvé par Mai dans le même manuscrit Vatican. 841, qui avait fourni le ???? ??? ??? ?????? ????????????? ; et il semble former avec lui un exposé complet de la doctrine chrétienne. P. G., t. LXXv, col. 420. La méthode est la même dans les deux traités et l’un comme l’autre semble plutôt destiné à l’instruction des fidèles qu’à la polémique contre les hérétiques. C’est peut-être de cet ouvrage que parle Théodoret dans une lettre à saint Léon : ???? ??? ???… ?????????????… ????? ?? ???? ????????? ??? ??? ????? ?????????????, Epist., CXIII, P. G., t. LXXXIII, col. 1317 ; il aurait en ce cas été composé entre 430 et 437, c’est-à-dire douze, quinze ou vingt ans avant la date de l’epist. CXIII.
3. Le De sancta Trinitate, P. G., t. LXXVII, col. 1119-1174, inter dubia. C’est le De fide orthodoxa de saint Jean Damascène, reproduit textuellement, sauf quelques passages vers le milieu. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à comparer P. G., t. LXXVII, col. 1120-1145 (c. I-X), 1145 (c. XI-XII), 1164-1172 (c. XXIII-XXVI), 1172 (c. XXVII), 1173 (c. XXVIII), avec P. G., t. XCIV, col. 789-833, 836-841, 1181-1192, 997-1000,1108-1109. Les c. XIII-XXII de P. G., t. LXXVII, manquent dans P. G., t. XCIV.
4. Les Collectanea, imprimés dans P. G., t. LXXVII, col. 1176-1289, sont impossibles à utiliser comme œuvre de Cyrille, car on ne peut distinguer à coup sûr ce qui est de lui, ce qui est de saint Maxime ou d’autres interprètes.
5. Le De incarnatione Verbi Dei, P. G., t. LXXV, col. 1413-1420, et le Dialogus cum Nestorio, P. G., t. LXXVI, col. 247-256, sont des écrits insignifiants ; ce sont probablement des compilations de date postérieure faites avec des phrases prises çà et là dans l’œuvre authentique de Cyrille.

I. EDITIONS COMPLETES. – J. Aubert, 6 vol., Paris, 1638 ; Migne, Paris, 1859, reproduit l’édition d’Aubert, en y ajoutant les nouveaux écrits publiés par la cardinal Mai sous le nom de Cyrille, 10 vol., P. G., t. LXVIII-LXXVII.
II. EDITIONS PARTIELLES RECENTES. – Pusey avait commencé une édition plus scientifique que les précédentes, mais il n’a pas eu le temps de l’achever. Il a publié sept volumes à Oxford : S. P. N. Cyrilli arch. Alexandrini in XII prpophetas, 2 vol., 1868 ; S. P. N. Cyrilli arch. Alex. in D. Joannis Evangelium. Accedunt fragmenta varia (in Rom., In I, II Cor., in Heb., Cont. synous., Cont. Diodorum et Theodorum, necnon tractatus ad Tiberium diaconum duo), 3 vol., 1872 ; S. P. N. Cyrilli arch. Alex. Epistolæ tres œcumenicæ ; libri V contra Nestorium ; XII capitum explanatio ; XII capitum defensio utraque ; Scholia de incarnatione Unigeniti, 1875 ; S. P. N. Cyrilli arch. Alex. de recta fide ad Imperatorem (De incarnatione Unigeniti dialogus) ; De recta fide ad Principissas ; De recta fide ad Augustas ; Quod unusChristus dialogus ; Apologeticus ad Imperatorem, 1877. R. Payne Smith a publié à Oxford en 1858 : S. Cyrilli Alex. archiepisc.commentarii in Lucæ Evangelium quæ supersunt syriace. L’année suivante (1859), il en donna une traduction anglaise en 2 vol. : A commentary upon Gospel according to S. Luke by S. Cyril, patriarch of Alexandria, now first translated into englis from an ancient syriac version. – W. Wright, en 1874, a édité à Londres Fragments of the Homilies of Cyril of Alexandria on the Gospel of saint Luke, edited from a nictrian manuscript. – Mgr Lamy a préparé l’édition syriaque des homélies de saint Cyrille sur saint Luc pour le Corpus scriptorum ecclesiasticorum orientatium de M. Chabot. Sa mort en retarde la publication2.
Dans l’ouvrage de Neumann : Juliani Imperatoris librorum contra christianos quæ supersunt, Leipzig, 1880, E. Nestle a édité : Cyrille Alex. librorum contra Julianum fragmentæ syriaca, p. 42-63, et Neumann lui-même a donné une traduction latine des fragments grecs et syriaques des l. XI-XX, p. 64-87.
A signaler encore Pitra, Analecta sacra et classica, Paris, 1888, p. 36-36 : ce sont quelques extraits du Thesaurus ; J. H. Bernard, On some fragments of anuncial rns. of saint Cyril of Alexandria, written on papyrus, dans Transactions of the royal irish academy, part. XVIII, Dublin, 1892, t. XXIX, p. 653-672 : ce sont des fragments des l. VII et VIII du De adoratione ; Mercati dans Studi e Testi, 1903, t. XI, Varia sacra, fasc. 1 ; Bouriant, Fragments coptes sur le concile d’Ephèse, dans les Mémoires publiés par les membres de la mission archéologique française au Caire, Paris, 1892, t. VIII ; W. Kraatz, Koptische Akten zum Ephesinischen Konzil von Jahre 431 ; trad. allemande dans Texte und Untersuschungen, nouv. série, t. XI, fasc. 1er ; Fr. C. Conybeare, The armenian version of revelation and Cyril of Alexandria’s scholia on the Incarnation and Epistle on Easter edited from the oldest ms., and englished, Londres, 1907 ; Mercati, Zur lateinischen Uebersetzung des Osterfest briefes XVII des h. Cyrill von Alexandria, dans Theolog. Revue, Munster, 1907, t. XXVI, p. 385.
Une grande partie des œuvres de Saint Cyrille se trouvent aussi dans les collections conciliaires de Labbe, t. I ; de Mansi, t. IV ; et de Hardouin, t. I.
Pour le détail des éditions anciennes, consulter Fabricius-Harles, Bibliotheca græca, t. IX, p. 454-457.
III. TRAVAUX. – Photius, Bibliotheca, cod. 49, 54, 136, 169, 229, 230, P. G., t. CIII, col. 85, 93, 416, 493, 969, 1024 ; A. Erhard, Die Cyril von Alexandrien zugeschriebene Schrift ???? ??? ??? ?????? ?????????????, ein Werk Theodorets von Cyrus, Tubingue, 1888, dans Theologische Quartalschrift, p. 179-243, 406-450, 623-653 ; Id., Eine unechte Marienhomilie des hl. Cyril von Alexandrien, il s’agit de l’Encomium in sanctam Mariam Deiparam (P. G., t. LXXVII, col. 1029-1040), dans Römische Quartalschrift für christl. Altertumskunde und für Kirchengesch., 1889, t. III, p. 97-113 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1903, t. I, col. 350-360.

III. DOCTRINE. – Cyrille d’Alexandrie est avant tout, et presque uniquement, un théologien : ses œuvres exégétiques elles-mêmes ont des visées dogmatiques. Dans ses volumineux écrits, il a eu occasion de toucher à toutes les grandes questions doctrinales ; cependant il n’a traité systématiquement et ex professo que la trinité et l’incarnation. La trinité l’a occupé pendant les quinze premières années de son épiscopat, jusqu’au jour où Nestorius a commencé ses prédications hétérodoxes. A partir de ce moment, il a tourné son attention sur l’incarnation du Fils de Dieu. Les autres questions sont abordées dans la mesure de leurs relations avec ces deux mystères fondamentaux. Pour montrer, par exemple, le but et le résultat de l’incarnation, il reviendra souvent sur l’état misérable de l’homme depuis la chute, sur la rédemption par la croix, sur la sanctification. Pour prouver la divinité du Saint-Esprit, il expliquera son rôle dans la déification des âmes justes.
L’enchaînement de ses idées théologiques, tel qu’il nous apparaît en particulier dans les Homélies pascales, est très simple. Dieu à la fois un et trine, infiniment parfait et puissant, a tout créé, les anges, le monde visible et l’homme. L’homme, fait à l’image de Dieu et enrichi des dons les plus précieux, naturels et surnaturels, a succombé à la tentation et perdu la grâce et le bonheur. Mais Dieu, dans sa miséricorde, lui a préparé un moyen de salut ; et, dans les derniers temps, le Verbe s’est incarné dans le sein de Marie ; il a sanctifié notre chair en s’unissant à elle ; il nous a remis dans le chemin du ciel ;et il est mort pour nous tous. Par son sang divin, l’homme a été racheté et la grâce a été acquise pour purifier et sanctifier les âmes. L’Eglise, fondée par le Sauveur, fournit aux fidèles les moyens de s’approprier cette rédemption salutaire. Ces moyens sont le baptême et l’eucharistie. Enfants de l’Eglise, sanctifiés par le Saint-Esprit, nous sommes par le fait fils de Dieu et héritiers du ciel. Si à la foi nous unissons les bonnes œuvres, nous recevrons une récompense éternelle, pendant que les méchants seront éternellement punis en enfer.
L’exposé, souvent didactique comme une thèse scolastique, est toujours précis et clair. Au premier abord peut-être, le style semble pénible ; le vocabulaire, peu assuré. Mais cette impression passagère disparaîtra assez vite, si l’on veut bien se donner la peine de surmonter les premières difficultés ; et l’on se trouvera amplement payé de ses efforts.
Rien de plus traditionnel que l’enseignement de Cyrille ; il ne veut rien avancer que sur la foi de « l’Ecriture » ou des « Pères orthodoxes ». Les textes scripturaires fourmillent dans son œuvre. A chaque instant aussi, il en appelle à la croyance des saints évêques qui ont défendu la foi avant lui ; il a même constitué un dossier patristique, dont il sait faire bon usage dans les circonstances importantes. Si par aventure des textes apollinaristes (pseudo-Athanase, pseudo-Jules, pseudo-Félix) y ont été admis, il faut reconnaître d’abord que leur sens est pleinement orthodoxe et que d’ailleurs ils sont relativement peu nombreux.
I. DIEU UN ET TRINE. – La théodicée de Cyrille d’Alexandrie se trouve dispersée dans presque tous ses ouvrages, mais c’est principalement dans le Contra Julianum qu’il explique et justifie le monothéisme juif et chrétien. L’ordre et la beauté de la création, écrit-il après saint Paul, Rom, I, 20-21, prouvent l’existence d’un Dieu créateur et maître de toutes choses. Contra Julianum, l. II et III, P. G., t. LXXVI, col. 577, 625, 654. Au reste, notre âme porte en quelque sorte en elle-même une connaissance innée de Dieu (????? ? ?? ???? ??? ??????? ??????????) qui nous incline à l’honorer et à le servir. Glaphyr. In Gen., l. I, P. G., t. LXIX, col. 36 ; cf. Cont. Julian., l. IV, P. G., t. LXXVI, col. 688. Il nous est difficile de Dieu comme il convient, car la nature divine est bien au-dessus de nos conceptions. Cont. Julian., l. I, P. G., t. LXXVI, col. 548-552. Nous sommes obligés de nous servir de notre langage humain, mais les mots que nous employons pour désigner Dieu « ne disent pas ce qu’il est par essence ; ils indiquent plutôt ce qu’il n’est pas ou le rapport qu’il a à un terme différent de lui ». Thesaurus, ass. 31, P. G., t. LXXV, col. 452. Cf. Cont. Julian., l. V, P. G., t. LXXVI, col. 764. Nous ne pouvons arriver à pénétrer et à comprendre l’essence divine ; cependant il ne faudrait pas en conclure que notre connaissance de Dieu est fausse ; elle est imparfaite, c’est vrai, mais pas erronée. Thesaurus, ass. 31, P. G., t. LXXV, col. 452. Et puisque notre raison est impuissante à nous fournir tout ce que nous voudrions savoir de Dieu, recourons aux Ecritures ; elles nous apprendront qu’il est puissant, bon, juste, éternel, immortel, incorruptible. In Joa., VIII, 55, P. G., t. LXXIII, col. 228 ; Pusey, t. II, p. 124 sq. Son domaine est universel. In Amos, V, P. G., t. LXXI, col. 493 ; Pusey, t. I, p. 458. Sa volonté règle toutes choses ; rien ne lui échappe, et rien ne peut lui résister. Sa providence s’étend à tout et dirige tout, même les plus minimes choses. Cont. Julian., l. III, P. G., t. LXXVI, col. 653, 764. Il sait toutes choses ?? ????? ????? ?????? ; lui seul peut savoir ainsi. In Is., XLIII, P. G., t. LXX, col. 893. De toute éternité, il connaît tout, les pensées les plus intimes et les événements futurs. Thesaurus, ass. 15, P. G., t. LXXV, col. 292 ; cf. In Joa., VI, 72, P. G., t. LXXIII, col. 632 ; Pusey, t. I, p. 578, sans avoir besoin de raisonnements ni de réflexions. Cont. Julian., l. I, P. G., t. LXXVI, col. 536. Entre lui et la créature il y a une distance infinie ; pourtant il n’y a pas d’intermédiaires : tout ce qui n’est pas Dieu est créature. In Joa., I, 3 ; III, 31, P. G., t. LXXIII, col. 80, 272 ; Pusey, t. I, p. 67, 244. Ses œuvres sont souvent mystérieuses pour nous ; nous n’avons pas le droit de lui en demander raison. Pourquoi a-t-il créé Adam qu’il savait devoir pécher ? Pourquoi a-t-il choisi Judas qu’il savait devoir trahir ? Mystères de la volonté divine que nous devons adorer en silence. In Joa., XIII, 18, P. G., t. LXXIV, col. 128 ; Pusey, t. II, p. 357 sq.
La doctrine trinitaire a déjà été précisée dans tout ses détails ; Cyrille n’eut qu’à recueillir les fruits des travaux antérieurs. Il dépens surtout de son prédécesseur Athanase, pour lequel il montre en toute circonstance la plus grande vénération. Il doit aussi beaucoup aux Cappadociens, spécialement pour le perfectionnement de son vocabulaire ; par exemple, à la suite de saint Basile et de saint Grégoire de Nysse, il distingue nettement ????? et ?????????, qu’Athanase confondait encore. Cf. De Trint. dial., I, P. G., t. LXXV, col. 697, 700. C’est dans le Thesaurus et dans le De Trinitate, qu’il faut chercher l’exposé complet et méthodique de la pensée cyrillienne sur la trinité.
Le dogme trinitaire est un mystère inaccessible à l’intelligence humaine. De Trinit. dial., II, P. G., t. LXXV, col. 756. Il na saurait donc être question d’en apporter des explications rationnelles convaincantes ; tout ce qu’on peut faire, c’est de croire fermement par la foi ce qui a été révélé et d’essayer d’en prendre quelque idée très imparfaite au moyen d’analogies à notre portée. Thesaurus, ass. 6, P. G., t. LXXV, col. 80 sq.
Voici Comment Cyrille résume sous forme de symbole sa croyance à la Trinité. De recta fide ad Reginas I, P. G., t. LXXVI, col. 1204 ; Pusey, p. 156-157.

Nous croyons en un seul Dieu Père tout-puissant, créateur de toutes choses visibles et invisibles ; et en un seul Seigneur Jésus-Christ, son Fils, engendré de lui par nature, avant tous les siècles et tous les temps, car il est, comme son Père, sans commencement dans le temps et éternel ; assis sur le même trône et jouissant de la même gloire ; égal à lui en tout, car il est le caractère et le reflet de son hypostase ; nous croyons aussi semblablement au Saint-Esprit, ne le regardant pas lui-même comme étranger à la nature divine, car il procède naturellement du Père, répandu par le Fils sur la créature. Et ainsi nous reconnaissons comme une et substantielle et dans l’identité de gloire, la sainte et adorable Trinité.

Le père, le Fils, le Saint-Esprit sont Dieu, et c’est pour cela que nous sommes baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. De Trinit. dial., II, P. G., t. LXXV, col. 721 ; cf. P. G., t. LXXV, col. 1077. Cependant il n’y a pas trois dieux, il n’y a qu’une seule divinité dans la Trinité, ?? ?? ??? ????? ??? ????? ??? ????? ? ??????, ??????? ???? ??????? ??? ?? ????? ???????????, De Trinit. dial., III, P. G., t. LLX, col. 793 ; car il n’y a qu’une seule divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ??? ??? ?????? ??? ???? ??? ????? ????????? ? ??????, In Joa., , 34, P. G., t. LXXIV, col. 29 ; Pusey, t. II, p. 260 ; il n’y a qu’une seule nature divine en trois hypostases, ??? ??? ? ???????? ????? ?? ?????? ??????????? ??????? ????????. Adv. Nestor., l. V, c. VI, P. G., t. LXXVI, col. 240. Dans cette Trinité adorable, il n’y a d’autre distinction que celle des hypostases et des noms Père, Fils et Saint-Esprit. De Trinit. dial., I, VII, P. G., t. LXXV, col. 712, 1092. Le Père est Père et non Fils ; de même le Fils est Fils et non Père ; Et le Saint-Esprit est proprement Esprit. In Joa., XIV, 11, P. G., t. LXXIV, col. 216 ; Pusey, t. II, p. 431-432. Les noms sont relatifs, ?????… ??? ???? ?? ???? ?? ????? ????????? ?? ????? ??? ?? ????, De Trinit. dial., IV, P. G., t. LXXV, col. 869 ; cf. P. G., t. LXXV, col. 543, 732, et indiquent les caractères hypostatiques. In Joa., XVII, , 6-8, P. G., t. LXXIV, col. 500 ; Pusey, t. II, p. 681 ; cf. P. G., t. LXXV, col. 869. Par ailleurs tout est commun, même volonté, même opération ; le Père opère tout par le Fils dans le Saint-Esprit. De Trinit. dial., VI, P. G., t. LXXV, col. 1053. Les trois hypostases sont consubstantielles. De Trinit. dial., I, P. G., t. LXXV, col. 669.
Parfois cette consubstantialité est expliquée par analogie avec la consubstantialité qui existe entre les hommes en vertu de leur nature, mais il est évident pour c’est là pour Cyrille une comparaison ; ailleurs l’identité, l’unité de nature en Dieu, ???????? ?????? ??????, est expressément indiquée. De Trinit. dial., VII, P. G., t. LXXV, col. 1092 ; cf. P. G., t. LXXVI, col. 949 ; De Trint. dial., I, P. G., t. LXXV, col. 676.
Les hypostases sont distinctes, mais inséparables l’une de l’autre, De Trinit. dial., I, P. G., t. LXXV, col. 597 ; In Joa., XIV, 11, 23, P. G., t. LXXIV, col. 237, 289 sq. ; Pusey, t. II, p. 451, 496 sq. ; le Père est dans le Fils, et le Fils est dans le Père. Thesaurus, ass. 12, P. G., t. LXXV, col. 181. La Trinité était déjà indiquée dans l’Ancien Testament, In Joa., XVII, 6, 8, P. G., t. LXXIV, col. 500 ; Pusey, t. II, p. 682 (à propos du texte : « Faisons l’homme à notre image ») ; cf. P. G., t. LXXVI, col. 532 (anges visitant Abraham) ; ibid., col. 533 (Moïse connaissait la Trinité).
1° Le Père, ?????, ce nom est le meilleur, parce qu’il précise le caractère hypostatique. Thesaurus, ass. 1, P. G., t. LXXV, col. 25 ; cf. col. 712 ; il est préférable à ????, In Joa., XVII, 6-8, P. G., t. LXXIV, col. 500 ; Pusey, t. II, p. 681 sq., à ?????????. Thesaurus, ass. 1, P. G., t. LXXV, col. 25. Le Père est appelé ? ????, ????, ????, parce qu’il est le principe, la source, la racine de la divinité. In Joa., I, 1, P. G., t. LXXIII, col. 25 ; Pusey, t. i, p. 18 sq. Cependant aucun de ces noms ne donne au Père une gloire spéciale, supérieure à celle du Fils ou du Saint-Esprit. In Joa., XIV, 28, P. G., t. LXXIV, col. 316-317 ; Pusey, t. II, p. 518 sq. ; cf. P. G., t. LXXV, col. 98. Quand Notre-Seigneur dit : « le Père est plus grand que moi », ou bien il faut entendre : le Père est plus grand que le Verbe incarné considéré comme homme ; ou bien il faut comprendre : le Père est le principe du Fils qu’il engendre. Thesaurus, ass. 1, P. G., t. LXXV, col. 141. Contrairement à ce que pense M. Turmel, Histoire de la théologie positive, Paris, 1904, , p. 42-43, saint Cyrille a toujours admis simultanément les deux interprétations comme possibles. Cf. In Joa., XIV, 28, P. G., t. LXXIV, col. 316 sq. ; Pusey, t. II, p. 518 sq. ; In Heb., I, 4, P. G., t. LXXIV, col. 957 ; Pusey, t. III, p. 372. Si le Père est nommé avant le Fils et le Saint-Esprit, ce n’est que pour indiquer une priorité d’origine dans le temps. In Habac., III, 2, P. G., t. LXXI, col. 897 ; Pusey, t. II, p. 120. Le Père est Père ab æterno ; il engendre son Fils ab æterno ; il est Père en même temps que Dieu. De Trinit. dial., II, P. G., t. LXXV, col. 780. Il est père, non par une génération charnelle, mais par une génération spirituelle d’un caractère tout spécial et mystérieux. Thesaurus, ass. 5, P. G., t. LXXV, col. 76 sq.
2° Le Fils, ????. – Le Fils est Dieu par nature, comme le père, De Trinit. dial., III, P. G., t. LXXV, col. 788 sq. ; coéternel et consubstantiel au Père. De Trinit. dial., I, P. G., t. LXXV, col. 660 sq. ; Thesaurus, ass. 4, 5, 9-11, P. G., t. LXXV, col. 37 sq., 109 sq. Entre lui et son Père, il y a égalité parfaite, parfaite identité, sauf qu’il n’est pas Père et qu’il n’engendre pas. Thesaurus, ass. 13, 14, P. G., t. LXXV, col. 205 sq. ; cf. P. G., t. LXXIII, col. 37, 840. Tous les textes qui parlent d’une infériorité du Fils doivent être appliqués à l’incarnation. Thesaurus, ass. 15, 20-30, P. G., t. LXV, col. 245 sq., 328 sqs. ; De Trinit. dial., VI, ibid., col. 1001 sq. ; De recta fide ad Reginas II, P. G., t. LXXVI, col. 1341 sq. ; Pusey, p. 267 sq. Il est engendré de toute éternité par une génération naturelle, et pas simplement volontaire. Thesaurus, ass. 7, P. G., t. LXXv, col. 84 sq. ; De Trinit. dial, II, ibid., col. 713 sq. Il a son hypostase propre, In Joa., VI, 27, P. G., t. LXXIII, col. 492 ; Pusey, t. I, p. 450 ; cf. P. G., t. LXXIII, col. 493 ; mais sans être séparé du Père. Il est l’image (?????), la puissance (???????), la sagesse du Père (?????), Thesaurus, ass. 4, 12, 32, 35, P. G., t. LXXV, col. 44, 185, 553, 637 ; il est le Verbe (?????) du Père. De Trinit. dial., II, P. G., t. LXXV, col. 768 ; cf. P. G., t. LXXIII, col. 324, 844.
Il semble bien que Cyrille met sur le même pied tous ces différents noms, et qu’il ne voit pas dans le nom ????? un nom plus personnel que dans ?????, ???????, ou ?????. Cf. de Régnon, Etudes sur la Trinité, 3e série, p. 400sq. Quand il explique la génération du Fils par analogie avec la production de notre verbe humain, c’est au verbe externe (????? ??????????) que toujours il pense ; et par suite il ne s’agit plus que d’une imparfaite comparaison (?????????, ??????????), et nous sommes loin de la théorie augustinienne. Les textes principaux, sur lesquels on peut fonder son jugement à ce sujet, sont les suivants : In Joa., I, 1, P. G., t. LXXIII, col. 25 ; Thesaurus, ass. 4, 6, 16, 19, 35, P. G., t. LXXV, col. 56, 80, 297, 300, 313, 325, 621 ; De Trinit. dial., II, ibid., col. 768.
3° Le Saint-Esprit est Dieu par nature, lui aussi, Thesaurus, ass. 33, 34, P. G., t. LXXV, col. 565 ; De Trinit. dial., VII, ibid., col. 1076 sq. ; l’Ecriture  le déclare formellement. P. G., t. LXXV, col. 573, 1080. Il est consubstantiel et égal au Père et au Fils. Epist., LV, P. G., t. LXXVII, col. 316 ; cf. P. G., t. LXXIV, col. 261, 449. Il a son hypostase distincte, In Joa., XVI, 14, P. G., t. LXXIV, col. 449 ; Pusey, t. II, p. 635 ; cf. P. G., t. LXXVII, col. 117 ; mais il est dans le Père et dans le Fils par identité de nature. In Joa., XIV, 11, P. G., t. LXXIV, col. 216 ; Pusey, t. II, p. 431 sq. Il est l’image, l’énergie, la puissance du Fils, et, si l’on peut parler ainsi, sa qualité (???????). P. G., t. LXXV, col. 572, 588, 604 ; t. LXXIV, col. 292, 541. Il est le complément (??????????) de la Trinité. P. G., t. LXXV, col. 608 ; le fruit de l’essence divine. Ibid., col. 617. Il procède (?????????, ???????????…) substantiellement, Epist., LV, P. G., t. LXXVII, col. 316 ; cf. P. G., t. LXXV, col. 585 ; t. LXXIII, col. 244, de l’essence divine, P. G., t. LXXV, col 585, de l’essence ou de la nature du Père, ou simplement du Père, ibid., col. 1117 ; de la nature du Fils ; il est le propre Esprit du Fils et procède de lui. P. G., t. LXXIV, col. 301, 444, 608 ; t. LXXV, col. 600, 608, 1120, 1093 ; cf. t. LXXVI, col. 308. Il procède du Père par le Fils. P. G., t. LXXI, col. 449, 709. Il procède de la même façon du Père et du Fils. P. G., t. LXXI, col. 377 ; t. LXIII, col. 173 ; t. LLXIV, col. 417 ; t. LXXV, col. 1009 ; t. LXXVII, col. 117. Il procède du Père et du Fils, des deux. P. G., t. LXXV, col. 585 ; t. LXXVI, col. 1408. Comme il procède du Père et du Fils, il est envoyé par le Père et le Fils. P. G., t. LXXVI, col. 173. Il est envoyé par le Fils, parce qu’il procède de lui. Ibid., col. 1188.
Pour la procession du Saint-Esprit, comme pour toute la théologie trinitaire, Cyrille reste fidèle à la conception athanasienne : il considère le Saint-Esprit comme le terme de la Trinité et le Fils comme intermédiaire entre le Père et le Saint-Esprit. P. G., t. LXXV, col. 576 sq. Il emploie quelquefois l’expression ?? ?????? ??? ????, ibid., col. 585 ; t. LXXVI, col. 1408 ; mais sa formule préférée est ?? ?????? ??? ????. Et quand il parle d’une façon spéciale de la mission du Saint-Esprit aux créatures, c’est toujours de cette dernière phrase qu’il se sert. P. G., t. LXXIV, col. 257, 540, 921 ; t. LXXV, col. 576, 1017 ; t. LXXVII, col. 316. On a dit que Cyrille avait modifié sa doctrine sur la procession du Saint-Esprit : après avoir, dans son IXe anathématisme et ailleurs, écrit qu’il procédait du Fils, il aurait cessé d’enseigner qu’il « procédait du Fils ou par le Fils, pour l’appeler simplement le propre esprit du Fils, comme lui étant consubstantiel ». C’est Théodoret de Cyr qui, après avoir attaqué le IXe anathématisme, P. G., t. LXXXIII, col. 1417 ; t. LXXVI, col. 432, se félicite d’avoir obtenu ce changement. P. G., t. LXXXIII, col. 1484. Mais il calomnie en cela son adversaire ; la doctrine de Cyrille n’a pas varié, comme on peut facilement en juger par les diverses défenses qu’il a faites des anathématismes, P. G., t. LXXVI, col. 357, 433, 308-309, et par les écrits postérieurs à la paix de 433.
Le Saint-Esprit est Dieu puisqu’il nous déifie en nous sanctifiant, P. G., t. LXXIV, col. 257, 292 ; et puisqu’il est saint par nature. P. G., t. LXXV, col. 593. Sur l’action du Saint-Esprit dans les âmes, voir plus bas au sujet de la sanctification, col. 2517.
II. CREATION, ANGES ET HOMME. – Cyrille parle de la création d’une façon détaillée en deux endroits de son œuvre, dans les Glaphyres, P. G., t. LXIX, col. 17sq., et dans le Contra Julianum. P. G., t. LXXVI, col. 584 sq. Il définit la création : ? ?? ??? ?? ????? ??? ?? ????? ????????. P. G., t. LXIX, col. 1097. C’est une opération que notre faible intelligence ne peut comprendre. P. G., t. LXXVI, col. 584. Dieu seul la comprend, comme seul il peut l’accomplir. P. G., t. LXIX, col. 17. Créer est une œuvre si proprement divine, qu’il ne peut pas en communiquer la puissance à la créature. P. G., t. LXXVI, col. 596 ; t. LXXV, col. 305. Pour la création, il n’y a pas eu de matière éternelle préexistante, P. G., t. LXXVI, col. 584. La seule volonté divine a donné naissance aux êtres : ??? ????? ? ???????. P. G., t. LXIX, col. 20. Tout ce qui est créé a nécessairement commencé dans le temps. P. G., t. LXXV, col. 496. Tout ce qui est sorti du néant peut retourner au néant. P. G., t. LXXVI, col. 304. Par nature la créature est corruptible ; cependant Dieu avait tout créé ?? ???????? par un effet de sa bonté ; l’Esprit au commencement avait donné à toutes choses la vie et l’incorruptibilité, et si la mort et la corruption sont entrées dans le monde, c’est par la malice du démon et par la faute du premier homme. In Joa., I, 9, P. G., t. LXXIII, col. 145 ; Pusey, t. I, p. 126 ; P. G., t. LXXVI, col. 584. Le Verbe, après avoir donné l’existence à la créature, la conserve et la soutient, en se mêlant pour ainsi dire à elle ; selon la parole de l’évangéliste, Joa., I, 10, il se fait vie pour les créatures, afin de les maintenir chacune dans sa nature propre. P. G., t. LXXIII, col. 85 ; Pusey, t. I, p. 74 sq.
Dieu a créé les anges en très grand nombre et les a groupés en ordres distincts. Homil. pasc., XII, P. G., t. LXXVII, col. 673 ; cf. P. G., t. LXIX, col. 21 Cyrille nomme ???????, ??????????, ??????, ????????, ????????, ?????, ???????, ???????. Les anges sont au sommet de la création. P. G., t. LXXIII, col. 805. Ils sont incorporels et n’ont pas besoin de nourriture matérielle. In Joa., VI, 48, P. G., t. LXXIII, col. 561 ; Pusey, t. I, p .515. Plus exactement, ils n’ont pas de chair comme nous, mais ils ont des corps ténus, spirituels, que nous ne pouvons nous figurer : ??? ?????? ??????? ?? ??? ??????? ??? ???? ???? ???? ??? ?????????? ????????? : ??????, Pusey, t. III, p. 283, sur I Cor., XI, 4 sq. (ce texte ne se trouve pas dans Migne) : cf. P. G., t. LXXIV, col. 940 ; car de toutes les créatures, il est vrai de dire qu’elles ont des corps. In Joa., XIV, 11, P. G., t. LXXIV, col. 221 ; Pusey, t. II, p. 436. Les anges ont pour mission de louer et d’adorer Dieu et d’exécuter ses ordres auprès des autres créatures. Homil. pasc., XVII, P. G., t. LXXVII, col. 776 ; cf. t. LXXIII, col. 105 ; t. LXXVI, col. 1345. Ils sont chargés du soin des différentes parties de la terre, P. G., t. LXIX, col. 1077, des diverses Eglises, P. G., t. LXXIII, col. 1021 ; t. LXXIV, col. 884 ; de chaque individu. P. G., t. LXIX, col. 888, 1224. Les bons anges aiment le bien et leur volonté est fixée dans la vertu ; ils connaissent aussi le mal, mais pas par expérience et pour y avoir succombé. P. G., t. LXXVI, col. 641. Le mystère de l’incarnation ne leur fut pas manifesté à tous, mais à ceux-là seulement qui y furent employés, comme Gabriel. P. G., t. LXIX, col. 845, 1169. Le Christ n’est pas mort pour eux en victime expiatoire ; puisqu’ils n’avaient pas péché, ils n’avaient pas besoin de victime expiatoire, P. G., t. LXXII, col. 805 ; cependant c’est par le sang du Christ que les anges et les archanges ont été sanctifiés. P. G., t. LXVIII, col. 625 ; t. LXIX, col. 549. Les démons sont des nages rebelles qui se sont révoltés par orgueil contre leur créateur ; Satan est à leur tête. P. G., t. LXXVII, col. 676 ; t. LXXVI, col. 688 ; t. LXIX, col. 21. Ils ont trompé les hommes et se sont fait adorer comme des dieux. P. G., t. LXIX, col. 1077 ; t. LXXVI, col. 685. Ils ne cessent de nous tendre des embuscades et de nous pousser au mal, P. G., t. LXIX, col. 784 ; leur but est de multiplier le nombre des méchants qui sont leurs auxiliaires sur la terre. P. G., t. LXXVI, col. 484. Mais les âmes pures sont à l’abri de leurs assauts. Leur puissance a commencé de décroître à l’arrivée du Sauveur. P. G., t. LXXIII, col. 893.
Après avoir préparé le domaine où il voulait le placer, Dieu créa l’homme, le chef-d’œuvre de tout ce qui se voit dans l’univers. P. G., t. LXIX, col. 20 ; t. LXXV, col. 281 ; t. LXVIII, col. 148. Il lui donna un corps matériel et une âme spirituelle. P. G., t. LXVIII, col. 768 ; t. LXXIII, col. 160, 744. Il le fit raisonnable, pour qu’il fût capable de comprendre la beauté du monde et de connaître son créateur. P. G., t. LXIX, col. 20 ; t. LXXVI, col. 636. Il le fit libre et maître de sa volonté, afin qu’il pût mériter et se rendre digne de récompense. P. G., t. LXIX, col. 24 ; t. LXVIII, col. 145. Il le créa parfait, heureux, sans concupiscence, connaissant tout sans avoir besoin de l’apprendre peu à peu. P. G., t. LXXVI, col. 636, 641. Il le créa à son image et à sa ressemblance, intelligent, vertueux, maître de l’univers ; et il le dota de privilèges surnaturels. P. G., t. LXIX, col. 20 ; LXXVI, col. 1081 sq. ; t. LXXIII, col. 204. Par nature, l’homme, comme toute créature, était corruptible, mais il reçut l’Esprit divin qui le vivifia et lui donna l’incorruptibilité. P. G., t. LXIX, col. 20 ; t. LXXVI, col. 637 ; t. LXXIII, col. 160. L’âme est incomparablement supérieure au corps, P. G., t. LXXVII, col. 804 ; elle n’est pas le souffle divin qui fut insufflé à l’homme au premier jour, lequel n’est autre que le Saint-Esprit lui-même, P. G., t. LXVIII, col. 148 ; t. LXXIV, col. 277 ; elle n’est pas engendrée comme le corps, mais unie par Dieu au corps que la mère a engendré, P. G., t. LXXVII, col. 22 ; elle n’a pas préexisté dans le ciel, comme le voulait Origène, P. G., t. LXXIII, col. 132-145 ; t. LXXVII, col. 373 ; t. LXXIV, col. 796 ; elle n’a pas péché avant d’être unie au corps. P. G., t. LXXIII, col. 956.
III. CHUTE DE L’HOMME ; PECHE ORIGINEL. – Cf. spécialement In Joa., I, 32-33, P. G., t. LXXIII, col. 205 ; Pusey, t. I, p. 182 sq. ; In Rom., V, 12 sq., P. G., t. LXXIV, col. 784 ; Pusey, t. III, p. 182 sq. Pour bien montrer à l’homme qu’il n’était pas indépendant et qu’il devait obéissance à son créateur, Dieu lui avait imposé un commandement. P. G., t. LXIX, col. 20 ; t. LXVIII, col. 148. Mais Adam, dont la nature n’était pas encore fixée dans le bien, P. G., t. LXXV, col. 336, se laissa tromper par le tentateur, abusa de sa liberté et transgressa l’ordre qu’il avait reçu. P. G., t. LXXIV, col. 275, 908. Aussitôt le péché détruisit en lui l’image de Dieu ; le Saint-Esprit s’en alla, et avec lui disparurent les vertus et les privilèges gracieusement accordés par le créateur. P. G., t. LXXIII, col 205 ; t. LXVIII, col. 129, 244. La mort et la corruption firent leur entrée dans le monde. P. G., t. LXXIV, col. 813 ; t. LXXVII, col. 209. Le règne du démon et du péché commença. P. G., t. LXXIV, col. 329 ; t. LXXVII, col. 448, 888. Par suite de la faute du premier homme, tous ses descendants furent pécheurs, P. G., t. LXXIV, col. 656, et dominés par la concupiscence. Ibid., col. 789. Saint Cyrille distingue toujours : ??? ?? ???? ????????? (péché originel) et ??? ???? ?????? ???? ???????????? ???????? (la concupiscence qui en est la suite). P. G., t. LXVIII, col. 547, 672, 908, etc. Cependant notre nature n’a pas été viciée dans ses parties essentielles. P. G., t. LXXV, col. 676. La liberté particulièrement, malgré la force des passions, n’a pas été supprimée. P. G., t. LXXIV, col. 808 ; t. LXXIII, col. 632. Comment expliquer que nous soyons devenus pécheurs par la faute d’Adam ? Il semble qu’on ne doive être responsable que de ses propres péchés ? Cyrille répond : « Lorsqu’Adam fut tombé sous l’empire du péché et eut été soumis à la corruption, aussitôt les passions impures s’emparèrent de la nature de la chair… Notre nature devint malade de la maladie du péché par la désobéissance d’un seul, c’est-à-dire d’Adam. Et ainsi plusieurs ont été constitués pécheurs, non pas qu’ils aient péché avec Adam, puisqu’ils n’existaient pas encore, mais parce qu’ils ont cette même nature qui est soumise à la loi du péché. » P. G., t. LXXIV, col. 788. Cf. Adversus antropomorph., t. LXXVI, col. 1092 ; Pusey, t. III, p. 560.
IV. L’INCARNATION. – Aussitôt après la chute du premier homme, Dieu, dans sa miséricorde infinie, décida de restaurer sa créature dans son état primitif, P. G., t. LXXIII, col. 205 ; t. LXXIV, col. 280 ; ou plutôt, Dieu, qui avait prévu de toute éternité la faute d’Adam, avait de toute éternité résolu de le sauver. P. G., t. LXXV, col. 292, 296 ; t. LXIX, col. 28. Ce plan de restauration, annoncé à l’avance par les prophètes, P. G., t. LXX, col. 937, fut exécuté quand le monde sentit bien sa misère et son impuissance. P. G., t. LXIX, col. 156 ; t. LXXIV, col. 789, 817. C’était là de la part de Dieu une faveur toute gratuite ; rien ne l’obligeait à le faire, sinon sa bonté infinie. P. G., t. LXXVI, col. 925 sq. ; t. LXXII, col. 908. Pour restaurer l’homme, pour le rétablir dans son état primitif (?????????? ????? ??? ????????? ??? ???? ?? ?? ???? ?? ???? ???????? ??????????? ?????), P. G., t. LXXIV, col. 273, pour expier le péché, P. G., t. LXXVI, col. 21, 1292, et pour réconcilier le monde avec Dieu, P. G., t. LXXIV, col. 925, il ne suffisait pas de la mort d’un homme ordinaire, P. G., t. LXXVI, col. 1292, même de la mort des apôtres, P. G., t. LXXIV, col. 585 ; t. LXXV, col. 1057 ; il fallait l’incarnation et la mort du Fils de Dieu. P. G., t. LXXV, col. 1532 ; t. LXXVI, col. 1292. Par ce moyen, par ce moyen seul, la nature humaine pouvait retrouver son état naturel primitif et la possession du Saint-Esprit. P. G., t. LXXIV, col. 273, 160. Sans le péché, il n’y aurait pas eu d’incarnation :?? ?? ??? ?????????, ??? ?? ?????? ????????? ??? ?? ?? ?????? ????????, ?????? ???????? ??? ???????. P. G., t. LXXV, col. 968 ; cf. col. 289, 296.
Le symbole que nous avons cité plus haut, à propos de la trinité, résume ainsi la doctrine de saint Cyrille sur l’Incarnation. De recta fide ad reginas I, P. G., t. LXXVI, col. 1205 ; Pusey, p. 157.
 

Et nous disons que c’est le Logos lui-même, le Fils unique engendré d’une façon ineffable de l’essence de Dieu le Père, l’auteur des siècles, celui par qui et en qui tout existe, la lumière véritable, la nature qui vivifie tout… Qui dans les derniers temps, par la bonne volonté du Père, pour sauver la race humaine tombée dans la malédiction et soumise à cause du péché à la mort et à la corruption, a pris la semence d’Abraham, selon les Ecritures, et a communiqué au sang et à la chair, c’est-à-dire est devenu homme. Ayant pris la chair et l’ayant faite sienne, il a été engendré selon la chair par la sainte et ???????? Marie. Mais bien qu’il fut devenu semblable à nous et qu’il eut économiquement revêtu la forme d’esclave, il demeura dans la divinité et la majesté qu’il avait par nature ; car il n’a pas cessé d’être Dieu en se faisant chair, c’est-à-dire homme semblable à nous. Immuable par nature en tant que Dieu, il est resté ce qu’il a toujours été, ce qu’il est, ce qu’il sera toujours, et en même temps il a été appelé Fils de l’homme.

Il est utile de distinguer ici trois questions : 1° la christologie ; 2° la sotériologie ; 3° la mariologie.
1° La christologie. – De toute la théologie cyrillienne, c’est la question la plus délicate à exposer, sans tomber dans aucun excès. Si, parmi les protestants et les rationalistes, on a exagéré comme à plaisir la tendance monophysite du patriarche d’Alexandrie, il faut avouer que beaucoup de catholiques n’ont pas su voir et faire remarquer ses conceptions et sa terminologie très spéciales. Evidemment les limites de cet article ne permettent pas une étude complète, où rien ne soit omis ; tout ce qu’on peut faire, c’est de dire l’essentiel et de le dire avec méthode et précision.
1. Les textes. – Les ouvrages christologiques de Cyrille sont très nombreux, comme nous l’avons vu ; et tous mériteraient d’être examinés avec soin dans leurs plus minimes détails. S’il fallait indiquer les préférences, les Scholia et le De recta fide ad Theodosium semblent se signaler par la simplicité et la clarté de l’exposition. Les anathématismes et le symbole d’union de 433 sont les deux textes qui ont valu à leur auteur les plus vives critiques de son vivant et jusqu’à nos jours ; et ils ont l’avantage de caractériser très nettement les deux extrêmes de la pensée cyrillienne : les anathématismes nous mènent jusqu’aux confins du monophysisme ; le symbole d’union nous montre les concessions permises faites au dualisme antiochien. Nous les reproduisons ici, à cause de leur importance et pour la facilité de l’exposé qui va suivre.

LES ANATHEMATISMES, P. G., t. LXXVII, col. 120-121.

1. Si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est Dieu en toute vérité, et que, par suite, la sainte Vierge est mère de Dieu, puisqu’elle a enfanté selon la chair le Logos incarné de Dieu le Père, qu’il soit anathème.
2. Si quelqu’un ne confesse pas que le Logos de Dieu le Père est uni hypostatiquement à la chair et est un seul Christ avec sa propre chair, le même, Dieu et homme tout ensemble, qu’il soit anathème.
3. Si quelqu’un, dans le Christ un, divise les hypostases après l’union, les associant par une simple association de dignité, ou d’autorité et de puissance, au lieu d’admettre entre elles une union physique, qu’il soit anathème.
4. Si quelqu’un divise entre deux personnes ou hypostases les expressions employées au sujet du Christ dans les écrits évangéliques et apostoliques, par les saints ou par le Christ lui-même, et attribue les unes à l’homme considéré à part du Logos de Dieu le Père, et les autres au seul Logos de Dieu, qu’il soit anathème.
5. Si quelqu’un ose dire que le Christ est un homme théophore (qui porte Dieu), au lieu de reconnaître qu’il est Dieu en vérité, qu’il est fils un et par nature, même en tant que Logos fait chair et participant comme nous au sang et à la chair, qu’il soit anathème.
6. Si quelqu’un ose dire que le Logos de Dieu le Père est le Dieu et le Seigneur du Christ, au lieu de reconnaître que le Christ lui-même est dieu et homme tout ensemble, le Logos s’étant fait chair, selon les Ecritures, qu’il soit anathème.
7. Si quelqu’un affirme que Jésus est mû comme un homme (distinct) par le Dieu Logos et que la gloire du Fils unique l’a investi comme une personne distincte du Fils unique, qu’il soit anathème.
8. Si quelqu’un ose dire que l’homme pris (par le Verbe) doit être coadoré et conglorifié et connomé Dieu avec le Dieu Logos, comme un autre avec un autre (la particule sun (???) suggère en effet cette idée de dualité), au lieu d’honorer l’Emmanuel d’une seule adoration et de lui accorder une seule glorification, en tant que Logos fait chair, qu’il soit anathème.
9. Si quelqu’un dit que l’unique Seigneur Jésus-Christ est glorifié par l’Esprit, qu’en se servant de la puissance du Saint-Esprit, il se sert d’une puissance étrangère et qu’il a reçu du Saint-Esprit le pouvoir contre les esprits impurs et la possibilité d’opérer des miracles en faveur des hommes, au lieu de reconnaître que l’Esprit par lequel il a fait ses miracles est son propre Esprit, qu’il soit anathème.
10. La sainte Ecriture dit que le Christ est devenu le pontife et l’apôtre de notre confession, et qu’il s’est offert pour nous en odeur de suavité à Dieu le Père. Si donc quelqu’un dit que notre pontife et notre apôtre, ce n’est pas le Logos de Dieu lui-même, fait chair, mais un autre distinct de lui, l’homme né de la femme ; ou bien, si quelqu’un dit qu’il offre le sacrifice pour lui-même et non pour nous seuls (celui-là n’a pas besoin d’offrir de sacrifice, qui n’a pas connu le péché), qu’il soit anathème.
11. Si quelqu’un refuse de confesser que la chair du Seigneur est vivifiante et est la propre chair du Logos de Dieu le Père, mais prétend que c’est la chair de quelque autre distinct de lui et uni à lui seulement par la dignité, la chair de quelqu’un en qui habiterait simplement la divinité ; au lieu de reconnaître qu’elle est vivifiante, comme nous avons dit, parce qu’elle est la propre chair du Logos, lequel peut tout vivifier, qu’il soit anathème.
12. Si quelqu’un ne confesse pas que le Logos de Dieu a souffert dans sa chair, a été crucifié dans sa chair, et est devenu le premier-né d’entre les morts, lui qui est vie et vivifiant en tant que Dieu, qu’il soit anathème.

LE SYMBOLE D’UNION DE 433, P. G., t. LXXVII, col. 176-177.

Nous confessons… Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, Dieu parfait et homme parfait composé d’une âme raisonnable et d’un corps, engendré avant les siècles par son Père selon la divinité, et dans les derniers jours, le même à cause de nous et pour notre salut, engendré de la Vierge Marie selon l’humanité ; le même, consubstantiel au Père par sa divinité et consubstantiel à nous par son humanité. Car l’union des deux natures a eu lieu ; et c’est pourquoi nous confessons un seul Christ, un seul Fils, un seul Seigneur. Dans cette même pensée de l’union sans mélange, nous confessons la sainte Vierge mère de Dieu, parce que le Dieu Logos s’est incarné, s’est fait homme, et s’est uni, dès le moment de la conception, le temple qu’il a pris dans son sein. Quant aux paroles évangéliques et apostoliques sur le Seigneur, nous savons que les théologiens appliquent les unes, sans faire de distinction, à la personne unique, et divisent au contraire les autres suivant les deux natures, entendant de la divinité du Christ celles qui conviennent à la divinité et de son humanité celles qui marquent l’abaissement.

2. Résumé de la doctrine. – Cyrille repousse de toutes ses forces le dualisme nestorien et ses conséquences hétérodoxes, cf. Epist., XVII, P. G., t. LXXVII, col. 109 ; il n’y a pas deux Fils, deux Christs, deux Seigneurs ; il n’est pas permis d’appeler le Verbe incarné homme théophore, ce n’est pas un homme que le Verbe a pris ; mais c’est lui-même qui s’est fait homme ; il n’y a pas entre le Verbe et son humanité une simple union de relation, de dignité, de volonté (?????? ???????, ????????) ; ce n’est pas non plus une pure inhabitation (?????????) de la divinité, comme chez les prophètes et les saints. Cyrille repousse avec la même énergie l’apollinarisme de toutes nuances, cf. Epist., XLIV, P. G., t. LXXVII, col. 225 ; la nature humaine du Christ n’est pas une nature incomplète ; elle a une âme raisonnable ; elle est en tout semblable à la notre ; pour sauver notre nature, le Verbe l’a prise tout entière, In Joa., VII, 8, P. G., t. LXXIV, col. 89 ; on ne peut admettre aucune fusion, aucun mélange, aucune modification de la divinité et de l’humanité. Les deux natures sont vraiment unies, mais ?????????, ????????, ???????????, ???????????. Cf. Harnack, Dogmengeschichte, 3e édit., t. II, p. 359, note. L’enseignement de Cyrille est que le Verbe s’est fait chair, selon le texte évangélique : ??????? ????????, ??? ????????? ??????? ; cela veut dire qu’après l’incarnation, il est vraiment Dieu et vraiment homme, Dieu parfait n’ayant rien perdu de ce qu’il était, et homme parfait avec une âme raisonnable, en tout semblable à nous, sauf le péché. Cette nature humaine que le Verbe a prise, sans l’absorber, il l’a élevée à l’unité de son être ; bien que le Christ possède tous les éléments essentiels de la nature humaine, il n’y a pas dans le Christ un homme individuel subsistant par lui-même ; en d’autres termes, la nature humaine du Christ, tout en étant complète, n’a pas par elle-même une existence autonome et indépendante, mais elle subsiste dans le Dieu Logos. Cf. Harnack, loc. cit., p. 332, 333, et note. De la sorte l’union entre le Verbe et l’humanité est devenue aussi intime que possible ; Cyrille l’appelle ??????, ?????? ?????? ou ????????????, ?????? ??? ??????, ?????? ?? ???? ??????????, ?????? ?????????????, ?????? ???? ?????, ?????? ??????. Cf. Ehrhard, Theol. Quartalschrift, 1888, p. 208. Pour la justification des dernières formules qui choquaient les évêques du patriarcat d’Antioche, on peut consulter ce qu’en dit Cyrille dans ses réponses à André de Samosate et à Théodoret de Cyr, P. G., t. LXXV, col. 401, 332, 405 : ?????? ?????????????, ???? ????? ou ??????, c’est la même chose que ?????? ??????, le contraire de ?????? ???????. Cf. J. Mahé, Les anathématismes de saint Cyrille d’Alexandrie, juillet 1906, p. 509-512, 538. Le résultat de cette union (??????) est une unité parfaite, physique (?????? ??????) du Verbe avec son humanité. P. G., t. LXXVII, col. 784. Le Verbe incarné est ???, ??? ???? ??? ????? ??????, ??? ?? ??????, ??? ?? ????????? ??????, ??? ?? ??? ???????? ?????????, ??? ?? ????? ????????, ??? ??? ??? ??? ??? ???? ??? ????????. Il n’y a qu’une seule hypostase, une seule nature du Verbe incarné, ??? ????????? ??? ???? ????? ???????????, ??? ????? ???? ???????????? ?? ??? ??????????????. A propos de cette dernière formule, il importe de remarquer que le texte de Migne, P. G., t. LXXV, col. 1292, ajoute une négation absolument injustifiable : ???? ??? ???? ???? ????????? ????? ???????????? ?? ??? ??????????????. Loofs, dans Texte und Untersuschungen, t. III, Leontius von Byzanz, p. 46 ; Leitfaden zum Studium der Dogmengeschichte, p. 294, s’est laissé induire en erreur par cette fausse lecture. Il faut rétablir avec Pusey, p. 366 : ??????????? ? ????? ?????? ???????? ??? ?????????, ?? ?? ??? ???? ???? ????????? ????? ???? ???????????? ?? ??? ??????????????.
La formule ??? ????? ??? ???? ??????????? a été fréquemment employée par Cyrille. Voici les passages principaux : Adv. Nestor., I, P. G., t. LXXVI, col. 60, 93 ; Ad reginas I, 9, ibid., col. 1212 ; Epist., XVII, P. G., t. LXXVII, col. 116 ; Adv. Orient., P. G., t. LXXVI, col. 340, 349 ; Epist. XI, ad Acacium Melitin, P. G., t. LXXVII, col. 192, 193 ; XLIV-XLVI, col. 225, 232, 240 sq. ; Quod unus Christus, P. G., t. LXXV, col. 1289, 1292. Il croyait l’emprunter à saint Athanase, P. G., t. LXXVI, col. 1212, 349 ; en réalité il répétait une phrase apollinariste. Cf. Voisin, L’apollinarisme, p. 155, 182 sq. ; Dräseke, dans Texte und Untersuschungen, t. VII, fasc. 3 et 4, Apollinarios von Laodicea, p. 341 ; mais il y mettait un sens très orthodoxe, comme on s’en convaincra, si l’on veut bien lire l’explication qu’il en donne dans sa Ire lettre à Succensus de Diocésarée. Epist., XLVI, P. G., t. LXXVII, col. 240 sq. Pour lui ??? ????? ??? ???? ????? ??????????? équivaut à ??? ? ????? ?????????, ??? ? ????? ???? ??? ????? ?????? ; le mot ??????????? indique l’humanité que le Verbe s’est unie. Cf. Loofs, Texte, loc. cit., p. 41-42 ; J. Mahé, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, 1906, p. 540-541.
Saint Cyrille revient de temps en temps sur la ???????, dont saint Paul avait parlé, Phil., II, 5-8 ; il y trouve une preuve irréfutable de la réalité de l’incarnation. Si le Verbe au lieu de se faire homme a pris un homme comme le veut Nestorius, pour l’élever à la dignité de Fils de Dieu, où donc est la ??????? ? ??? ?? ? ??????? ; Quod unus Christus, P. G., t. LXXV, col. 1308 ; Pusey, p. 378 sq. En quoi consiste-t-elle au juste ? En ce que le Verbe s’est approprié tout ce qui appartient à son humanité : naissance, croissance, ignorance, faim et soif, fatigue, souffrances de toutes sortes, mort, résurrection. Adv. Théodoret, P. G., t. LXXV, col. 440. Il est vrai de dire du Verbe incarné qu’il a pris naissance dans le sein de Marie, qu’il a grandi en âge et en sagesse, qu’il a eu faim et soif, qu’il est mort dans sa chair, qu’il est ressuscité, tout comme il est vrai de dire du même Verbe incarné qu’il est le créateur de toutes choses, qu’il fait des miracles. P. G., t. LXXVI, col. 340, 380 ; LXXVII, col. 788. Cyrille reconnaît la réalité de la croissance corporelle des fatigues, des souffrances, etc. ; mais il ne veut admettre qu’une augmentation apparente de science et de sagesse ; il a fait semblant d’ignorer en raison de son humanité, ou bien il a proportionné à son âge la manifestation de sa science. Cf. Bruce, The humiliation of Christ, p. 50sq. Les textes caractéristiques se trouvent recueillis en appendice dans Bruce, p. 366-372. Ce sont : Adv. Anthropomorph., c. XIV, P. G., t. LXXVI, col. 1100 ; Adv. Orient., ibid., col. 340 ; Quod unus Christus, P. G., t. LXXV, col. 1332 ; Adv. Nestor., P. G., t. LXXVI, col. 153 ; Ad Reg. II, 16, ibid., col. 1353 ; Thesaurus, P. G., t. LXXV, col. 421, 368-380 ; Adv. Theodoret., P. G., t. LXXVI, col. 416. On peut y ajouter les suivants P. G., t. LXVIII, col. 428 ; t. LXXII, col. 252 ; t. LXXIII, col. 165, 301, 337 sq. ; t. LXXV, col. 1072, 1073, 1388 ; t. LXXVII, col. 776, 780.
Saint Cyrille a-t-il à un moment donné modifié sa doctrine christologique ? On sait qu’il a eu à s’en défendre de son vivant. André de Samosate croyait voir des contradictions entre les anathématismes et les ouvrages précédents du patriarche d’Alexandrie. P. G., t. LXXVI, col. 325, 332. Après la paix de 433 plusieurs de ses amis l’accusèrent d’avoir sacrifié l’orthodoxie pour des concessions illégitimes. Epist., XL, P. G., t. LXXVII, col. 184 sq. Dans l’un et l’autre cas, il ne lui fut pas difficile de se justifier. Plus tard, Justinien, dans son traité Contra monophysitas, affirme avec raison que Cyrille a toujours enseigné la même doctrine, avant et après la condamnation de Nestorius. P. G., t. LXXXVI, col. 1136. Et en effet, si l’on compare entre eux les écrits des diverses périodes de sa vie, on constatera que son enseignement n’a subi aucune variation dogmatique. On peut lire, par exemple, dans ce but, le l. VI du De Trinitate, l’Homélie pascale VIII, l’Homélie pascale XVII, ou la Lettre aux moines, la Lettre XVII avec les anathématismes, la Lettre XXXIX et le symbole d’union, les Lettres XLV et XLVI à Succensus. Toujours, avant comme après l’ouverture de la controverse nestorienne, Cyrille a professé que le Christ est Dieu parfait et homme parfait ; toujours il a insisté sur l’union véritable, intime, substantielle du Verbe et de son humanité ; toujours, pour bien marquer que, dans le Christ, la nature humaine est subordonnée à la nature divine et ne subsiste que dans le Verbe, il a employé aux cas directs les termes qui désignent le Verbe, et aux cas obliques, quand il n’en fait pas des adjectifs, ceux qui désignent la nature humaine, par exemple, ? ????? ???? ??? ????? ??????, ? ????? ?? ?????, ? ????? ?????????, etc.
Pourtant il faut reconnaître qu’au moins à première vue, il y a un point sur lequel Cyrille semble avoir changé ; la dernière phrase du symbole d’union paraît contredire le 4e anathématisme ; ici on refuse de « diviser » les aroles appliquées par l’Ecriture à Notre-Seigneur ; là, on distingue diverses sortes de paroles. Mais il faut y regarder de plus près et écouter les explications fournies par notre auteur lui-même. P. G., t. LXVVII, col. 193, 196. Ce qu’interdit l’anathématisme, c’est de diviser les paroles, de façon à appliquer les unes au Verbe, les autres à l’homme considéré comme distinct du Verbe (?????? ????????) ; mais il ne nie pas les différences entre la divinité et l’humanité, ni que, parmi les textes sacrés, certains conviennent au Christ en raison de sa divinité, et certains en raison de son humanité. Quant au symbole, il professe que, parmi les paroles de l’Ecriture, quelques-unes conviennent à la divinité, d’autres à l’humanité, et d’autres enfin indiquent à la fois les deux natures. Il n’y a donc aucune contradiction entre l’anathématisme et le symbole. Et par suite, il n’y a pas eu, même sur cette question, de changement doctrinal chez Cyrille.
Mais il y a eu quelques changements dans le vocabulaire. Certaines expressions, employées d’abord, ont été ensuite abandonnées : par exemple ???? ????????, P. G., t. LXVIII, col. 293 ; ?? ????? ?????? ????????????, ???? ?? ?? ?????????? ????, P. G., t. LXXIII, col. 484 ; ??????????? ????, ibid., col. 164 ; ??? ?? ??? ?????? ?????????, ibid., col. 188 ; ?? ??????????, ibid., col. 161 ; ?? ???? ??????? ???????????, ibid., col. 548 ; d’autres ont été formellement rejetées : ?????? et ses dérivés, P. G., t. LXXV ; col. 561 ; t. LXXVI, col. 33, 401, 413 ; t. LXXVII, col. 232, 1112 ; ????? et ses dérivés, P. G., t. LXXIV, col. 557 ; t. LXXV, col. 397 ; t. LXXVII, col. 1113 ; ????????? et ses dérivés, P. G., t. LXVIII, col. 597 ; t. LXXIII, col. 565 ; t. LXXVI, col. 421 ; t. LXXVII, col. 24 ; des expressions nouvelles ont été introduites au courant de la controverse, pour mieux affirmer l’union hypostatique ; ce sont en particulier ?????? ?????????????, ?????? ?????? ou ???? ?????, et ??? ????? ??? ???? ????? ???????????.
2° La sotériologie. – Comme l’a remarqué M. Rivière, Le dogme de la rédemption, Paris, 1905, p. 189, la sotériologie de saint Cyrille se base principalement sur deux textes de saint Paul : Heb., II, 14, où il voit la guérison de notre corps mortel ; et Rom., VIII, 3, qui lui révèle la délivrance de notre âme pécheresse. Un troisième texte est aussi très souvent cité ; c’est II Cor., V, 15, d’où ressort la surabondance des mérites de la croix et la nécessité de nous les appliquer par notre vie. Le rédempteur, nous dit saint Cyrille, avait pour mission de ramener toutes choses à l’état primitif, où Dieu les avait créées ; et pour tout restaurer ainsi, il devait condamner le péché dans sa chair, détruire la mort par sa propre mort et nous faire enfants de Dieu. In Joa., XIV, 20, P. G., t. LXXIV, col. 273 ; Pusey, t. II, p. 481 sq.
Il ne lui suffisait donc pas de s’incarner et de passer quelques années sur la terre ; cela eût suffi, s’il n’avait dû être que notre modèle et docteur. P. G., t. LXXIV, col. 273 ; cf. t. LXXVI, col. 724 ; t. LXXII, col. 686. Mais puisqu’il devait expier le péché, détruire la mort et nous réconcilier avec Dieu, il fallait qu’il mourût. In joa., XII, 23 ; XV, 12, P. G., t. LXIV, col. 84, 384 ; Pusey, t. II, p. 311, 577. Par amour pour nous et selon la volonté de son Père, mais librement, le Verbe incarné a accepté les souffrances de la passion et la mort sur la croix. Quod unus Christus, P. G., t. LXXV, col. 1352, Pusey, p. 415 ; P. G., t. LXXII, col. 921-924. Il s’est offert en victime expiatoire pour notre rançon, P. G., t. LXXV, col. 1337 ; il a souffert à cause de nous et pour nous, ??????? ??? ???? ????. P. G., t. LXIX, col. 4524 ; t. LXXIII, col. 565. Les mérites infinis du sang précieux de notre Sauveur ont largement compensé nos fautes. P. G., t. LXXIV, col. 656. Lui seul est mort pour nous tous, et sa mort a été une satisfaction surabondante. P. G., t. LXIX, col. 548. Non seulement les hommes, mais encore les anges, doivent leur sainteté aux mérites du Verbe incarné. Ibid., col. 549 ; t. LXVIII, col. 625. Par son incarnation et par sa mort surtout, le Christ est devenu le second Adam, la racine et le principe de l’humanité régénérée, P. G., t. LXVIII, col. 617, le médiateur entre Dieu et les hommes, P. G., t. LXXIII, col. 1045, la source de toute sainteté et de toute vie surnaturelle. Ibid., col. 773 sq., 1029sq. La résurrection nous a mis le sceau à l’œuvre rédemptrice ; elle nous a prouvé que le Sauveur est réellement Dieu et nous donne la ferme espérance que nos corps ressusciteront aussi au dernier jour. P. G., t. LXXIV, col. 705, 769 sq.
Saint Cyrille ne s’est jamais représenté la rédemption sous forme de rachat au diable ; les textes cités en ce sens par M. Rivière, p. 426-429, sont empruntés au ???? ??? ?????????????, qui n’est pas une œuvre authentique.
3° La mariologie. – Le sujet est traité très longuement dans le Liber adversus nolentes confiteri sanctam Virginem esse Deiparam, P. G., t. LXXVI, col. 256-292. La sainte Vierge est véritablement mère de Dieu, ????????, Epist., I, ad monach., P. G., t. LXXVII, col. 13 ; non qu’elle ait donné commencement à la divinité, P. G., t. LXXVII, col. 21, mais parce qu’elle a engendré le corps auquel le Verbe s’est uni substantiellement, P. G., t. LXXVII, col. 48 ; t. LXXV, col. 1220. Telle est la doctrine traditionnelle, enseignée par tous les Pères et évêques orthodoxes de L’orient et de l’Occident. Epist., XI, ad Cælest., P. G., t. LXXII, col. 84. Si le concile de Nicée n’a pas employé cette expression, c’est qu’alors elle n’était pas nécessaire ; dans son symbole, il a proclamé en termes équivalents la maternité divine de Marie. P. G., t. LXXVII, col. 64. L’Ecriture ne dit pas non plus ????????, mais elle dit ????? ??????, qui signifie la même chose. P. G., t. LXXVI, col. 284. Refuser ce titre de ???????? à la sainte Vierge, nier sa maternité divine, c’est détruire le mystère de l’incarnation. Ibid., col. 24. Si Marie n’est pas ????????, elle n’est pas non plus ??????????? ni ????????, comme le prétend Nestorius. P. G., t. LXXVI, col. 265 ; t. LXXVII, col. 68. Il n’est pas utile de l’appeler ??????????? et ????????????, car ces titres ne lui sont pas spéciaux ; ils conviennent à d’autres mères. P. G., t. LXXVII, col. 20, 276. La vierge Marie est toute pure et toute sainte, P. G., t. LXXVI, col. 17 ; le Christ est né d’une souche saine. P. G., t. LXIX, col. 353. Elle a conçu d’une façon virginale et par miracle sous l’influence du Saint-Esprit, In Joa., VIII, 39, P. G., t. LXXIII, col. 876 ; Pusey, t. II, p. 77 ; Joseph ne fut que le père putatif et le gardien de l’Enfant-Dieu. P. G., t. LXXVI, col. 900. Elle est restée vierge après l’enfantement. Ibid., col. 260, 321. Elle n’avait pas besoin de purification ; elle était dispensée de la loi. P. G., t. LXVIII, col. 1005. Le miracle de Cana prouve la puissance de Marie sur son Fils, puisqu’elle a obtenu par sa demande ce qu’il voulait d’abord ne pas faire. In Joa., VII, 30, P. G., t. LXXIII, col. 225, 729 ; Pusey, t. I, p. 202, 671. Au moment de mourir sur la croix, Jésus a pris soin de confier sa mère à saint Jean, afin de montrer par ce dernier acte le respect que l’on doit avoir pour les parents et la sollicitude avec laquelle on doit pourvoir à leur avenir. Il voulait en même temps donner à sa pauvre mère un protecteur qui put la consoler et la soutenir dans ses angoisses et ses doutes, In joa., XIX, 26-27, P. G., t. LXXIV, col. 664-665 ; Pusey, t. III, p. 91 sq., car sur le Calvaire, en voyant expirer son Fils, Marie eut le cœur transpercé d’un glaive, comme l’avait prédit Siméon, c’est-à-dire qu’elle douta de sa divinité. P. G., ibid., col. 661-665 ; Pusey, t. III, p. 89-93 ; P. G., t. LXXVII, col. 1049 ; Smith, t. I, p. 27-28.
Cette opinion, que Cyrille émet en deux endroits très authentiques de ses écrits, nous paraît aujourd’hui fort choquante ; mais il faut se rappeler qu’elle ne lui est pas particulière : à la suite d’Origène, Homil., XVII, in Luc., P. G., t. XIII, col. 1845, d’autres écrivains chrétiens avaient cru à ces doutes de la sainte Vierge au pied de la croix, cf. Basile, Epist., l. II, epist. CCLX, P. G., t. XXXII, col. 965 ; Amphiloque d’Iconium, P. G., t. XXXIX, col. 57 ; pseudo-Chrysostome, In Ps. XIII, P. G., t. LV, col. 555 ; ils ne voyaient pas quelle autre interprétation satisfaisante on eût pu donner de la parole du vieillard Siméon.
V. LA GRACE ET LA SANCTIFICATION. – La sanctification est appelée par Cyrille d’Alexandrie une transformation de l’âme, P. G., t. LXX, col. 965 ; t. LXXII, col. 205 ; un passage de l’état de mort et de corruption à l’état de vie, P. G., t. LXVIII, col. 1073 ; t. LXXVI, col. 1164, de la servitude à la liberté, P. G., t. LXXII, col. 676 ; Smith, t. I, p. 308 ; une purification de l’âme, P. G., t. LXIX, col. 508 ; une réconciliation avec Dieu, In Joa., XVII, 18-19, P. G., t. LXXIV, col. 880 ; un retour à l’état primitif où l’homme avait été créé, et même à une élévation à un état meilleur que l’état primitif. In Joa., I, 32-33, P. G., t. LXXIII, col. 205 ; Pusey, t. I, p. 183 ; P. G., t. LXVIII, col. 1076. Bref, c’est l’élévation à l’ordre surnaturel avec tous les privilèges qui en découlent : l’adoption divine qui nous fait Fils de Dieu et frères du Christ, P. G., t. LXIX, col. 48 ; t. LXXVII, col. 897 ; fils par grâce sans doute, mais réellement semblables au Fils par nature, P. G., t. LXXV, col. 749 ; une participation à la nature divine, qui nous déifie au plus intime de notre être. Ibid., col. 905. Comme nous l’avons vu en parlant de la rédemption, c’est le Christ qui nous a valu par sa mort cette sanctification surnaturelle. Il est donc notre justification et c’est de sa plénitude que tous nous recevons. P. G., t. LXIX, col. 552 ; In Joa., I, 16, P. G., t. LXXIII, col. 169 ; Pusey, t. I, p. 148. Le Saint-Esprit, vertu sanctificatrice du Fils, opère la transformation des justes et fixe sa demeure dans leurs âmes. P. G., t. LXV, col. 1088, 801. Cette inhabitation du Saint-Esprit a, sous la nouvelle loi, un caractère tout spécial : les prophètes de l’Ancien Testament, bien qu’ils fussent inspirés par le Saint-Esprit, ne le possédaient pas comme nous le possédons depuis la venue du Christ. In Joa., VII, 39, P. G., t. LXXIII, col. 749 ; Pusey, t. I, p. 690 sq. ; cf. P. G., t. LXXIX, col. 233. Avec le Saint-Esprit, toute la Trinité opère et habite dans les âmes justifiées, mais le Saint-Esprit est par son caractère hypostatique le sanctificateur par excellence. In Joa., XIV, 16-17, P. G., t. LXXIV, col. 257 ; Pusey, t. II, p. 468 sq.
Cyrille parle souvent de la grâce (?????), qui embellit l’âme sainte et lui rend ce qui lui avait été enlevé par le péché. P. G., t. LXVIII, col. 268, 272, 273, 752 ; t. LXXI, col. 65, 321 ; t. LXXII, col. 401, 445 ; t. LXXIII, col. 153, 205 ; t. LXXIV, col. 264, 572 ; t. LXXV, col. 1088 ; t. LXXVI, col. 1384 ; t. LXXVII, col. 617. En quoi consiste exactement cette grâce ? Est-elle quelque chose de créé ? Quel est son rôle dans la sanctification ?Quelles sont ses relations avec le Saint-Esprit ? Ce sont là des questions difficiles à trancher. Certains passages l’appellent une qualité, ???????, P. G., t. LXXVII, col. 617 ; d’autres la décrivent métaphoriquement, comme l’ornement, le vêtement, P. G., t. LXXIII, col. 153, le sceau, P. G., t. LXXVI, col. 1384, la force, P. G., t. LXXII, col. 401, la richesse, P. G., t. LXVIII, col. 272, de l’âme. Tout cela fait penser à une qualité créée, déposée dans l’âme pour la transformer. Mais ailleurs, P. G., t. LXXV, col. 1888, nous lisons : « Si ce n’est pas le Saint-Esprit lui-même, mais sa grâce qui est imprimée dans nos âmes, il faudrait appeler l’homme image de la grâce » ; et un peu plus bas : « Si la grâce est quelque chose de distinct (séparé, détaché = ??????????????) de l’essence du Saint-Esprit, pourquoi le bienheureux Moïse n’a-t-il pas dit clairement qu’après avoir fait l’homme, le créateur lui insuffla la grâce ? Et de même, pourquoi le Christ n’a-t-il pas dit : Recevez la grâce que le Saint-Esprit communique ? » Et encore, col. 1089 : « Le Saint-Esprit est donc Dieu, lui qui transforme les âmes à l’image de Dieu, non par une grâce qui lui serve d’instrument (??? ??????? ??????????), mais en se donnant lui-même comme participation de la nature divine. »
La sanctification produit des effets admirables dans l’homme justifié. Elle atteint non seulement son âme, mais son corps, tout son être. In Joa., XV, 1, P. G., t. LXXIV, col. 341 ; Pusey, t. II, p. 542 : P. G., t. LXXII, col. 452. Elle diminue la concupiscence et la force des passions, In Rom., VIII, 3-5 P. G., t. LXXIV, col. 817 ; Pusey, t. III, p. 212 sq. ; elle fortifie contre les tentations et rend la pratique du bien plus facile, P. G., t. LXVIII, col. 273 ; elle engendre les vertus, P. G., t. LXXVI, col. 128 ; t. LXXVII, col. 621 ; et elle donne droit à l’héritage éternel du ciel. P. G., t. LXVIII, col. 1076.
VI. L’EGLISE, LES  SACREMENTS, LA VIE CHRETIENNE. – 1° L’Eglise, la mère des croyants, la véritable épouse du Christ, P. G., t. LXXI, col. 120 ; 92 sq., la nouvelle Jérusalem, le vrai bercail du Christ, ibid., col. 389, 209 ; un navire qui vogue sur les flots du monde et transporte les fidèles dans la patrie des saints, sans rien avoir à redouter des tempêtes qui peuvent l’assaillir. P. G., t. LXIX, col. 1264. Elle a été établie par le Christ, qui en est la pierre angulaire. P. G., t. LXX, col. 968. Elle est fondée sur la foi de Pierre, P. G., t. LXXV, col. 865, qui a été constitué le pasteur des fidèles. P. G., t. LXXII, col. 424. Les apôtres sont les pierres fondamentales sur lesquelles sont édifiés les croyants, P. G., t. LXX, col. 344, 940 ; c’est par leurs prédications qu’elle s’est répandue dans le monde, ibid., col. 1368, parmi les Juifs d’abord et surtout parmi les gentils plus dociles. P. G., t. LXIX, col. 208 ; t. LXXIII, col. 864. Elle a commencé modestement, mais elle s’est développée très vite. P. G., t. LXVIII, col. 293. Les persécutions ne lui ont pas manqué de la part des hommes et de la part du démon, P. G., t. LXXI, col. 760 ; mais loin de lui être fatales, elles ont servi à son accroissement. P. G., t. LXX, col. 1372. Quels que soient ses ennemis, elle triomphera toujours ; elle ne peut périr, car le Christ lui a promis que les portes de l’enfer ne prévaudraient pas contre elle. P. G., t. LXXI, col. 405 ; t. LXX, col. 569. L’Eglise est une ; comme il n’y a qu’un seul Christ, il n’y a qu’une seule foi et un seul baptême. Tous les fidèles doivent rester unis dans cette foi ; c’est pour leur perte que les hérétiques s’en séparent. P. G., t. LXIX, col. 552 ; Quod unus Christus, t. LXXV, col. 1256 ; Pusey, p. 335. Elle est apostolique ; ses ministres sont les successeurs des apôtres et ils prêchent la même doctrine que les apôtres. P. G., t. LXVIII, col. 848 ; t. LXX, col. 805. Elle est catholique : ses sanctuaires sont répandus par toute la terre, P. G., t. col. 1193 ; tous les peuples sont appelés à y entrer ; personne cependant ne doit y être contraint par la force. Ibid., col. 1336 ; In II Cor., X, 1, P. G., t. LXXIV, col. 948 ; Pusey, t. III, p. 357. Elle est sainte, P. G., t. LXX, col. 1369, 1373 ; elle est la source de toutes les grâces, P. G., t. LXXI, col. 405, nécessaire au salut. P. G., t. LXX, col. 1336. Il faut en référer à l’évêque de Rome pour toutes les affaires importantes. P. G., t. LXXVII, col. 80, 84. Toute la conduite de Cyrille dans la controverse nestorienne est une preuve indiscutable de sa croyance à la primauté du pape.
2° Les sacrements. – Evidemment il ne saurait être question de trouver chez saint Cyrille une théorie des sacrements ; mais il est intéressant de recueillir ce qu’il a écrit sur chacun des rites désignés aujourd’hui sous ce nom. Il ne parle qu’en passant de l’ordre, du mariage, de l’extrême-onction, de la confirmation ; au contraire, il s’étend longuement et à plusieurs reprises sur le baptême, l’eucharistie et la pénitence.
1. L’ordre. – La hiérarchie ecclésiastique comprend les évêques, les prêtres, les diacres. P. G., t. LXVIII, col. 848. Ceux qui sont honorés du sacerdoce doivent veiller à ce que le culte rendu à Dieu soit digne de lui. P. G., t. LXXII, col. 272. Leur mission est de prêcher les mystères divins à tous les fidèles, aux femmes aussi bien qu’aux hommes, P. G., t. LXXIII, col. 317 ; rien ne doit les en détourner. P. G., t. LXX, col. 805. Le sacerdoce ne doit pas être conféré aux néophytes. P. G., t. LXXIII, col. 240, 316. Avant d’imposer les mains à quelqu’un, l’évêque doit faire une enquête sérieuse et n’ordonner que des hommes vraiment dignes. P. G., t. LXXVII, col. 365.
2. Le mariage. – Notre-Seigneur a honoré le mariage par sa présence à Cana. In Joa., II, 1-4, P. G., t. LXXIII, col. 224 ; Pusey, t. I, p. 201. Le mariage est bon, l’union de l’homme et de la femme est légitime, si elle a pour but de procréer des enfants, P. G., t. LXIX, col. 1092 ; mais le célibat et la continence sont meilleurs. P. G., t. LXVIII, col. 690. Ce qui fait le véritable mariage, c’est le consentement légitime et l’union chaste. P. G., t. LXXIII, col. 301. Le mariage est indissoluble du vivant des époux ; le divorce est interdit aux chrétiens, bien qu’il fût toléré dans l’ancienne loi. P. G., t. LXXIV, col. 876. Mais après la mort de l’un, l’autre peut se remarier. Ibid., col. 800. Les chrétiens solides dans leur foi ne redoutent pas les mariages avec les infidèles. Ibid., col. 876.
3. L’extrême-onction. – Un seul passage y fait une rapide allusion en citant le texte de saint Jacques, V, 14,, P. G., t. LXVIII, col. 472.
4. La confirmation est indiquée deux fois très clairement sous le nom de ?????? ??? ??????????, In Joa., XI, 26, P. G., t. LXXIV, col. 49 ; Pusey, t. II, p. 276 ; In Joel., etc., P. G., t. LXXI, col. 373 ; il y est fait allusion aussi P. G., t. LXIX, col. 1100 ; t. LXX, col. 561. Elle apparaît comme le complément du baptême, et se confond avec lui dans une seule cérémonie.
5. Le baptême est la porte d’entrée du royaume des cieux, l’instrument de la sanctification ; il lave toutes les souillures de l’âme, sans qu’il soit besoin de s’humilier par les exercices de la pénitence. P. G., t. LXVIII, col. 504, 853. Il unit les néophytes avec Dieu et tous les fidèles entre eux. P. G., t. LXXI, col. 145, 804. Il donne au plus humble néophyte une dignité incomparable qui le met au-dessus de Jean-Baptiste, le plus grand prophète pourtant de l’ancienne loi. P. G., t. LXXIII, col. 757. Il n’est pas fait pour guérir les maladies du corps, mais celles de l’âme. P. G., t. LXXVI, col. 877. Il ne peut être réitéré ; pour ceux qui tombent après le baptême, il n’y a pas un second baptême. P. G., t. LXVIII, col. 413. C’est de l’eau baptismale que vient la sanctification, P. G., t. LXX, col. 96 ; sous l’influence du Saint-Esprit, elle a acquis une vertu ineffable et divine. P. G., t. LXXIII, col. 245. Selon la recommandation du Seigneur, c’est au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit que le baptême est administré ; mais quand on parle du baptême au nom du Christ, ce n’est pas d’un autre baptême que l’on parle. In Rom., VI, 3, P. G., t. LXXIV, col. 792 ; Pusey, t. III, p. 188. Les ministres du baptême sont les apôtres et leurs successeurs, tous ceux qui ont reçu le Saint-Esprit avec le pouvoir de remettre les péchés. In Joa., XX, 22-23, P. G., t. LXXIV, col. 721 ; Pusey, t. III, p. 140 sq. Baptiser fait partie de la mission de saint Paul, mais pour réserver plus de temps à la prédication, il laissait ce soin aux évêques. In I Cor., I, 17, P. G., t. LXXIV, col. 860 ; Pusey, p. 252. Bien que l’institution du catéchuménat fût encore en pleine vigueur, P. G., t. LXVIII, col. 836 ; t. LXXII, col. 217, on conférait cependant le baptême aux nouveaux-nés. In Joa., XI, 26, P. G., t. LXXIV, col. 49 ; Pusey, t. II, p. 276. Il arrivait souvent qu’on devait aussi le donner aux moribonds, P. G., t. LXXIV, col. 49 ; mais Cyrille recommande avec insistance de ne pas différer de recevoir l’initiation chrétienne. « Celui, disait-il, qui reçoit le baptême au dernier moment est sanctifié assurément, mais il n’obtient que la rémission de ses péchés ; il remet au père de famille le talent qui lui a été confié, sans y avoir ajouté aucun profit. » P. G., t. LXIX, col. 432. Le baptême était précédé par une triple profession de foi que devait faire le catéchumène, P. G., t. LXXIII, col. 1008 ; voilà pourquoi, chez Cyrille, le baptême est souvent désigné par l’hendiadys ?????? ??? ????????. P. G., t. LXX, col. 40, 573 ; t. LXXIV, col. 696.
6. La pénitence. – Ceux qui pèchent après avoir été sanctifiés, perdent tout ce qu’ils avaient pu acquérir jusque-là ; cependant ils ne doivent pas désespérer : leurs souillures peuvent encore être lavées dans le Christ. P. G., t. LXVIII, col. 1048. Dieu est bon et miséricordieux ; il pardonne et oublie les fautes, si on les confesse avec humilité et si on prend la résolution de les éviter à l’avenir. P. G., t. LXX, col. 1268. ; t. LXXI, col. 669. Il n’y a pas de péché que Dieu ne remette, si on en a le repentir sincère, même le péché contre le Saint-Esprit. P. G., t. LXXII, col. 409. Il ne faut donc pas cacher ses fautes au fond de sa conscience ; mais il faut les révéler au médecin des âmes, bien qu’il les connaisse déjà toutes. P. G., t. LXIX, col. 956. Dieu seul peut remettre les péchés, puisque c’est lui qui a été offensé ; mais il a donné ce pouvoir aux apôtres et à leurs successeurs. In Joa., XX, 23, P. G., t. LXXIV, col. 720 ; Pusey, t. III, p. 140. « Nous aussi, dit Cyrille ; nous avons le pouvoir de remettre les péchés. » P. G., t. LXXII, col. 569 ; Smith, t. I, p. 84. Le pardon que procure la pénitence est-il de même nature que celui accordé par le baptême ? Les textes de saint Cyrille ne sont pas clairs à ce sujet. A certains endroits, il semble distinguer et opposer l’?????? obtenue par le baptême et l’?????????? ou ???????? obtenues par la pénitence. P. G., t. LXIX, col. 865 ; t. LXX, col. 884. Ailleurs, tous ces mots ??????, ????????, ??????????, etc., semblent être employés comme équivalents. De recta fide ad Theodosium, P. G., t. LXXVI, col. 1185, 1188 ; Pusey, p. 116, 120 ; P. G., t.LXVIII ? col. 717. Enfin un passage, P. G., t. LXXIV, col. 721, dit expressément que, par la pénitence, les péchés sont remis (???????) et que les pécheurs sont purifiés et lavés (????????????) dans le Christ.
7. L’eucharistie. – Saint Cyrille insiste beaucoup sur les effets de l’ « eulogie mystique » dans ceux qui la reçoivent. On peut consulter spécialement : In Matth., XXVI, 26-27 ; In Luc., XXII, 14 sq., P. G., t. LXXII, col. 452 sq., 905 sq. ; In Joa., VI, 48 sq., t. LXXIII, col. 560-585 ; Pusey, t. I, p. 514 sq. ; Adv. Nest., l. IV, c. IV, P. G., t. LXXVI, col. 189-208 ; cf. Anath., XI, t. LXXVII, col. 121. Voir J. Mahé, L’eucharistie d’après saint Cyrille d’Alexandrie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, octobre 1907, p. 677 sq., où tous les textes sont indiqués et étudiés. La chair du Christ nous vivifie, nous sanctifie, corps et âmes. P. G., t. LXXIII, col. 481 ; Pusey, t. I, p. 440. Elle nous rend forts contre le démon et la corruption. P. G., t. LXVIII, col. 285 ; t. LXIX, col. 428. Par la communion, bous sommes unis au Christ aussi intimement que deux morceaux de cire fondus ensemble. P. G., t. LXXIII, col. 584 ; Pusey, t. I, p. 535 ; P. G., t. LXXIV, col. 341. Nous sommes pénétrés et transformés par le Christ, comme la pâte est pénétrée et transformée par le levain. La plus petite parcelle d’eulogie suffit pour opérer cette transformation. P. G., t. LXXIII, col. 584 ; c’est que Notre-Seigneur y est tout entier. Quand on partage l’eulogie entre plusieurs, le Christ n’est pas divisé. P. G., t. LXXIV, col. 660 ; Pusey, t. III, p. 88 sq. Puisque les effets de l’eucharistie sont si grands, il ne faut pas s’en éloigner par négligence ou par piété mal entendue. Il faut être pur assurément pour participer à l’eulogie sainte ; mais ce serait mal de s’en laisser détourner par ses fautes et ses faiblesses ; on doit prendre la résolution de bien vivre et participer à l’eucharistie. P. G., t. LXXIII, col. 584. La communion, il est vrai, ne produira pas sur les âmes malades les mêmes effets que sur une âme sainte ; mais elle leur donnera la force de s’abstenir du péché, de mortifier leurs passions et leur procurera la santé spirituelle. P. G., t. LXVIII, col. 793.
L’eucharistie produit tous ces effets parce qu’elle est la chair du Verbe incarné ; la chair d’un homme ordinaire en serait incapable. P. G., t. LXXIII, col. 601 ; Pusey, t. I, p. 551 ; P. G., t. LXXIV, col. 528 ; Pusey, t. II, p. 707. Le corps et le sang du Christ sont réellement présents sur les tables de nos églises. « Le Seigneur a dit d’une façon démonstrative (?????????) : Ceci est mon corps, et : Ceci est mon sang ; pour que nous ne considérions pas ce qui paraît comme de simples figures, mais afin que nous sachions bien que les oblats ont été en toute vérité transformés au corps et au sang du Christ par la puissance ineffable du Dieu qui peut tout. » P. G., t. LXXII, col. 452, 912. On peut conserver l’eulogie ; elle garde toujours sa vertu sanctificatrice. P. G., t. LXXVI, col. 1073 ; Pusey, p. 605.
L’eucharistie est un sacrifice, un sacrifice pur et non sanglant, où le Christ est immolé. P. G., t. LXXII, col. 297, 905. Ce sacrifice ne doit être offert que dans les églises orthodoxes ; les hérétiques n’ont pas le droit de l’offrir. P. G., t. LXIX, col. 552 ; t. LXXVI, col. 1097 ; Pusey, t. III, p. 595. On l’offre tous les jours, et il ne cessera jamais d’être offert jusqu’à la fin des temps. P. G., t. LXVIII, col. 708. Et tous les huit jours, au souvenir de l’apparition de Notre-Seigneur aux apôtres le huitième jour, tous les fidèles ont une réunion solennelle pour le sacrifice, P. G., t. LXXIV, col. 752 ; Pusey, t. III, p. 6sq., et ils communient en mangeant le corps du Christ qu’ils reçoivent dans leurs mains.
3° La vie chrétienne. – Cf. les Homélies pascales, P. G., t. LXXVII, col. 401-981 ; et le De adoratione, t. LXVIII, col. 133-1125. La perfection d la vie chrétienne est de joindre à une foi droite et pure les mérites des bonnes œuvres. P. G., t. LXXVI, col. 1201 ; t. LXXII, col. 776. La foi dans les œuvres est morte et ne suffit pas au salut. P. G., t. LXXIV, col. 125 ; Pusey, t. II, p. 355. Pour vivre d’une manière digne du Christ, il faut servir Dieu avec énergie et amour, mortifier ses passions, éviter le péché ou s’en purifier dès qu’on l’a commis. P. G., t. LXXII, col. 801 sq. Dieu nous a fait libres, afin de nous permettre de mériter par nos bonnes actions ; la vertu est au pouvoir de notre volonté. P. G., t. LXXIV, col. 129 ; Pusey, t. II, p. 358 ; P. G., t. LXXVI, col. 744. Nous devons toujours nous rappeler que pour bien vivre, nous avons besoin de faire des efforts généreux, mais que, sans le secours de la grâce divine, nous ne pouvons rien. P. G., t. LXXII, col. 776 ; Smith, t. II, p. 462 ; P. G., t. LXXIV, col. 524 ; Pusey, t. II, p. 703 ; P. G., t. LXX, col. 1040. A ceux qui ont été sanctifiés, le Christ donne une grâce invincible de force spirituelle. P. G., t. LXX, col. 1216. Ce n’est pas seulement par des paroles et des inspirations intérieures que Dieu nous pousse à éviter le péché, il nous y aide par un secours efficace. P. G., t. LXVIII, col. 173.
VII. LE SALUT ETERNEL ; LA PREDESTINATION ET LA VIE FUTURE. – Dieu veut sauver tous les hommes. P. G., t. LXXVI, col. 1345. Son appel s’adresse à tout le monde sans exception : Dieu ne rejette et n’aveugle personne. P. G., t. LXXII, col. 792 ; t. LXXIV, col. 973 ; Pusey, t. II, p. 328. Cet appel est gratuit ; personne ne peut se flatter d’avoir rien fait pour le mériter. P. G., t. LXXIII, col. 961 ; Pusey, t. II, p. 155 sq. Il est pressant, mais il ne force personne. P. G., t. LXXII, col. 792 ; t. LXXIII, col. 553 ; Pusey, t. I, p. 507. Dieu respecte la liberté de ses créatures. P. G., t. LXXIV, col. 128 ; Pusey, t. II, p. 357. Et voilà pourquoi tous ne répondent pas à l’appel. P. G., t. LXXIV, col. 828 ; Pusey, t. III, p. 220. Dieu a prévu de toute éternité l’usage que l’homme ferait de cette liberté pour le bien et pour le mal. P. G., t. LXXIV, col. 128. C’est parce qu’il a prévu que Jacob serait bon, qu’il l’a aimé et favorisé ; parce qu’il a prévu qu’Esaü serait méchant, qu’il l’a haï. L’élection gratuite, ? ??????????? ?????, est toujours accompagnée par la prescience (?????????). P. G., t. LXXIV, col. 883 ; Pusey, t. III, p. 227 ; P. G., t. LXXI, col. 281. Cette prescience ne cause aucun dommage à notre liberté et nous laisse toute notre responsabilité. P. G., t. LXXIV, col. 521 ; Pusey, t. II, p. 701 sq. Bien que Dieu eût prévu la chute d’Adam, Adam est coupable de la faute qu’il a commise librement. P. G., t. LXXIV, col. 128. Bien que Jésus eût prédit la trahison de Judas et le reniement de Pierre, Judas et Pierre sont coupables, parce qu’ils pouvaient ne pas pécher. P. G., t. LXXIV, col. 521 ; t. LXXII, col. 928.
Nous sommes faits pour une autre vie ; sur cette terre nous sommes des pèlerins et des voyageurs de passage. P. G., t. LXIX, col. 409. La vie d’ici-bas est pour nous le temps de l’épreuve et des bonnes œuvres ; après la mort, c’est le temps du repos ; on ne mérite plus. P. G., t. LXXIII, col. 960 ; Pusey, t. II, p. 152 sq. Quand les âmes des justes quittent leurs corps, elles ne restent pas à errer autour des tombeaux, comme le prétend la superstition païenne ; elles ne descendent plus aux enfers, comme autrefois ; mais elles sont reçues par le Dieu de toute bonté et entrent dans les demeures célestes. Les âmes des pécheurs sont précipitées dans le lieu des supplices. P. G., t. LXXIV, col. 669 ; Pusey, t. III, p. 96 ; P. G., t. LXXVII, col. 405. Il convient de prier pour les morts et d’offrir pour eux le sacrifice mystique, afin de leur rendre Dieu propice. P. G., t. LXXVI, col. 1424 ; Pusey, t. III, p. 541 sq. Un jour, au second avènement du Christ, nous ressusciterons tous dans la même chair dans laquelle nous avons vécu. P. G., t. LXXIV, col. 904. Les corps des disciples du Christ, sanctifiés par le Saint-Esprit et l’eucharistie, ressusciteront les premiers. P. G., t. LXXIV, col. 901 ; t. LXXIII, col. 696. Mais les infidèles ressusciteront aussi. P. G., t. LXXIII, col. 285. Pour les bons, la résurrection sera glorieuse ; pour les méchants, elle sera ignominieuse. P. G., t. LXXIV, col. 913 ; t. LXXIII, col. 1032. Tous paraîtront devant le tribunal du souverain juge, P. G., t. LXXII, col. 248 ; chacun sera jugé selon ses œuvres. Ibid., col. 729. Ceux qui auront fait le mal seront punis pendant l’éternité dans les flammes de l’enfer ; ceux qui auront pratiqué la vertu seront heureux pour l’éternité dans le ciel. P. G., t. LXXIII, col. 285, 385.
Quelques auteurs ont affirmé que Cyrille retardait la récompense des justes jusqu’après la résurrection générale. Cf. Schwane, Dogmengeschichte, t. II, p. 586. Ils basent ce jugement sur un texte du traité Adversus anthropomorphitas, P. G., t. LXXVI, col. 1104 ; Pusey, t. III, p. 564, reproduit dans le commentaire sur saint Luc. P. G., t. LXXII, col. 820. S’il fallait accepter cette interprétation, Cyrille se serait mis en contradiction avec lui-même ; car il affirme clairement ailleurs, nous venons de le voir, que les âmes justes entrent dans la gloire céleste aussitôt après la mort. Mais une autre explication semble plus vraie : dans le passage en question, Cyrille veut dire que la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche ne doit pas être prise à la lettre, puisqu’elle nous représente Lazare heureux en corps et en âme dans le sein d’Abraham ; cette récompense totale, du corps et de l’âme, ne sera accordée qu’après la résurrection et le jugement général qui n’ont pas encore eu lieu.

Sur la théologie de saint Cyrille en général : Petau, Dogmata theologica, passim d’après les tables, Ve Cyrillus Alexandrinus ; Thomassin, Dogmata theologica, passim d’après les tables : Harnack, Dogmengeschichte, 3e édit., surtout t. II, p. 322-345 : Der nestorianische Streit ; Seeberg, Lehrbuch der Dogmengeschichte, Leipzig, 1895, t. I, p. 205 sq., 212 sq., 221 sq. ; Loofs, Leitfaden zum Studium der Dogmengeschichte, 4e édit., Halle, 1906, p. 289-299 ; Schwane, Histoire des dogmes, trad. Degert, t. I, surtout p. 506-530 ; Turmel, Histoire de la théologie positive jusqu’au concile de Trente, Paris, 1904, passim, surtout p. 57-60.
Sur Dieu un et trine : Allatius, Vindiciæ synodi ephesinæet sancti Cyrilli Alexandrini, Rome, 1661 ; Lequien, Dissertationes Damascenicæ, diss. I : De processione Spiritus Sancti, P. G., t. XCIV, col. 193 sq. ; Hergenrœther, Photius, t. I, p. 684 sq. ; de Régnon, Etudes de théologie positive sur la sainte Trinité, spécialement les deux volumes de la 3e série : Théories grecques des processions divines ; Michaud, Saint Basile de Césarée et saint Cyrille d’Alexandrie sur la question trinitaire, dans la Revue internationale de théologie, 1898, p. 354-371.
Sur le péché originel : Turmel, Le dogme du péché originel dans l’Eglise grecque après saint Augustin, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, mai-juin 1904, p. 283 sq.
Sur la christologie : Justinien, Adversus Origenem, P. G., t. LXXXVI, col. 967 sq., 999 sq., 1007, 1029 sq. ; Adversus Theodorum Mopsuestenum, ibid., col. 1037 sq., 1055 sq., 1067 sq., 1075 sq. ; Contra monophysitas, ibid., col. 1108 sq., 1124 sq., 1132 sq. ; Epist. dogmat. ad Zoïlum, col. 1148 ; Léonce de Byzance [ou * pseudo-Léonce], Contra Nestorium et Eutychen, P. G., t. LXXXVI, col. 1356 sq. ; * De sectis, col. 1221sq., 1236 sq., 1252 sq., 1260 sq. ; * Contra monophysitas, col. 1809, 1813 sq., 1817, 1820 sq., 1824 sq., 1825 sq. ; * Adversus fraudes apollinaristum, col. 1948-1976 ; Lequien, op. cit., diss. II, P. G., t. XCIV, col. 261. Sq. ; Rehrmann, Die Christologie des hl. Cyrillus von Alexandrien, Hildesheim, 1902 ; Gengler, Ueber die Verdammung des Nestorius, dans Tub. Theologische Quartalschrift, 1835, p. 213-299 ; Spörlein, Die Gegensätze der Lehre des hl. Cyrillus und des Nestorius von der Menschwerdung Gottes, Bamberg, progr., 1852-1853 ; [Brugnier ?], Disputato de supposito, in qua plurima hactenus inaudita de Nestorio tanquam orthodoxo et de Cyrillo aliisque in Ephesi synodum coactis tanquam hæreticis demonstrantur, Francfort, 1645 ; Loofs, Leonius von Byzanz, dans Texte und Untersuschungen, t. III, fasc. 1 et 2, p. 40-60 ; Baur, Die christliche Lehre von der Dreicinigkeit und Menschwerdung Gottes in ihrer geschichtlichen Entwickelung, 1re part., 1841, p. 727 sq. ; Domer, Entwicklungsgeschichte der Lehre von der Person Christi, t. II, p. 60-86 ; Bruce, The humiliation of Christ, Edimbourg, 1881, p. 46-58, 366-372, 425-426 ; Voisin, L’apollinarisme, Paris et Louvain, 1901 ; Gore, Dissertations on subjects connected with the incarnation, Londres, 1896, p. 149-154 ; Schwalm, La science du Christ d’après les Pères grecs, dans la Revue thomiste, 1904, p. 281-297 ; Tixeront, Des concepts de nature et de personne dans les Pères et écrivains ecclésiastiques des Ve et VIe siècles, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1903, p. 583 sq. ; Mahé, Les anathématismes de saint Cyrille d’Alexandrie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, juillet 1906, p. 505-542.
Sur la mariologie : Rehrmann, op. cit., p. 383-390 ; Schweitzer, Alter des Titels ????????, dans Katholik, février 1903, p. 97-103.
Sur la sotériologie : Rivière, Le dogme de la rédemption, Paris, 1906, p. 187-201, 397 sq., 426-429 ; Weigl, Die Heilslehre des hl. Cyrillue von Alexandrien, Mayence, 1905, p. 45-125 ; Rehrmann, op. cit., p. 390-399.
Sur la grâce et la sanctification : Weigl, op. cit., p. 125-325 ; Kohlhofer, S. Cyrillus Alexandrinus de sanctificatione, Wurzbourg, 1866 ; Oberdœrffer, De inhabitatione Spiritus Sancti in animabus justorum, Tournai, 1890, p. 21 sq., 67 sq., 94 sq. ; Isaac Habert, Theologiæ Græcorum Patrum de gratia… libri tres, Paris, 1646.
Sur les sacrements : Bingham, Origines sive antiquitates ecclesiasticæ, t. IV (baptême) ; t. VI (eucharistie) ; t. VIII (pénitence) ; Weigl, op. cit., p. 166 sq. (baptême), p. 203 sq. (eucharistie), p. 171 sq. (pénitence) ; Kohlhofer, op. cit., p. 102 sq. (pénitence).
Spécialement sur l’eucharistie: Arnauld, Perpétuité de la foi de l’Eglise catholique touchant l’eucharistie, Paris, 1672-1674, t. II, p. 493-498, 515-540, 548-558, 649-650 ; t. III, p. 35-37, 444-445, 475 ; Michaud, saint Cyrille d’Alexandrie et l’eucharistie, dans la revue internationale de théologie, t. X, p. 599-614, 675-692 ; Batiffol, Etudes d’histoire et de théologie positive, 2e série : l’eucharistie, la présence réelle et la transsubstantiation, Paris, 1905, p. 278-285 ; Renz, Die Geschichte des Messopferbegriffs, Freising, 1901-1902, t. I, p. 438-458 ; Steitz, Die Abendmahllehre der griechischen Kirche, Dans Jahrbücher für deutsche Theologie, t. XII, p. 211-286 ; Watterich, Der Konsekrationsmoment im heiligen Abendmahl und seine Geschichte, Heidelberg, 1896, p. 65 sq., 248 sq. ; Mahé, L’eucharistie d’après saint Cyrille d’Alexandrie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, octobre 1907, p. 677-696.
Sur la prédestination et les fins dernières : Weigl, op. cit., p. 302-310, 326-343.

IV. INFLUENCE ET CARACTERE GENERAL. – I. INFLUENCE. – 1° Les hérétiques. – Les uns après les autres, les hérétiques ont essayé de mettre leurs erreurs sous le patronage de saint Cyrille. Cf. Maxime le Confesseur, P. G., t. XCI, col. 472.
1. Les monophysites. Cf. Rehrmann, op. cit., p. 343. – Eutychès, interrogé sur sa foi au synode de Constantinople en 448, répond : « J’ai lu les écrits du bienheureux Cyrille et des saints Pères… Ils disent bien : de deux natures avant l’union : ?? ??? ?????? ??? ??? ??????? ; après l’union, ils ne disent plus deux natures, mais une seule. » Mansi, t. VI, col. 475. Dioscore d’Alexandrie, le protecteur d’Eutychès et le plus violent promoteur du monophysisme, prétend se justifier à Chalcédoine en faisant appel à la doctrine de son prédécesseur : « J’ai de nombreux textes des saints Pères, Athanase, Grégoire, Cyrille, prouvant qu’après l’union il ne faut plus dire deux natures, mais une seule nature du Verbe incarnée. » Mansi, t. VI, col. 684. Plus tard (531) à la conférence de Constantinople sous Justinien, les sévériens refusent d’adhérer aux décisions de Chalcédoine et de professer deux natures, parce que « Cyrille d’Alexandrie disait une seule nature du Dieu Verbe incarnée. »Mansi, t. VIII, col. 825 sq. De nos jours encore, « Cyrille d’Alexandrie est la grande autorité des monophysites. » Cf. Duchesne, Autonomies ecclésiastiques, p. 34.
2. Au VIIe siècle, les monothélistes essayèrent également de tourner à leur profit la terminologie de Cyrille. Cf. Rehrmann, p. 296. Les monophysites abusaient de la formule ??? ????? ??? ???? ????? ??????????? ; les monothélistes voulurent à leur tour utiliser une phrase du commentaire sur saint Jean : ???? ?? ??? ??????? ????????? ????? ????? ??? ?????????. P. G., t. LXXIII, col. 577 ; Pusey, t. I, p. 530. C’est, par exemple, Sergius de Constantinople, , le premier fondateur de la nouvelle , qui écrivait à Cyrus de Phase : « Nous savons qu’entre autres Pères illustres, le très saint Cyrille, archevêque d’Alexandrie, a parlé dans quelques-uns de ses ouvrages d’une seule énergie vivifiante du Christ, notre vrai Dieu. » Mansi, t. XI, col. 525. C’est Pyrrhus de Constantinople qui répondait à saint Maxime : « Comment donc Cyrille, cette lumière de l’Eglise, a-t-il pu enseigner le contraire de ce que nous voyons maintenant être la vérité, et dire, en parlant du Christ, qu’il a manifesté une seule et même énergie par ses deux natures : ???? ??????? ????????? ?????????????? ?????????. » P. G., t. XCI, col. 344 ; Mansi, t. X, col. 752. Un peu plus tard, Théodose, évêque de Césarée de Bithynie, discutant avec le même saint Maxime, se réclamera du même texte de saint Cyrille. Cf. Combefis, Opera Maximi, t. I, p. III. Le patriarche Paul de Constantinople, écrivant au pape Théodore, s’était appuyé sur la justification opposée par Cyrille à Théodoret à propos du IVe anathématisme : il ne faut pas diviser entre deux personnes ou hypostases les expressions employées au sujet du Christ par l’Ecriture. Mansi, t. X, col. 1025. Au VIe concile œcuménique, Macaire d’Antioche prétend montrer, par le début du De recta fide ad Theodosium, que Cyrille admet une seule volonté. Mansi, t. XI, col. 216 sq., 384.
2° Les orthodoxes de leur côté ont toujours attaché une très grande importance à la doctrine de saint Cyrille, malgré l’abus qu’en faisaient leurs adversaires. Dès l’origine du monophysisme, au moment où Eutychès se réclame de Cyrille, Flavien de Constantinople dénonce à Rome le novateur, parce qu’il « pervertit la vraie foi… que Cyrille a enseignée dans ses lettres à Nestorius et aux Orientaux. » P. L., t. LIV, col. 725. Dans sa réponse, Epist. dogmatica ad Flavianum, ibid., col. 755-781, le pape saint Léon ne nomme pas Cyrille ; mais deux ans plus tard, en 450, il fait un recueil de textes patristiques et il en emprunte trois aux Scholia de incarnatione. P. L., t. LIV, col. 1186. Cf. Saltet, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, avril 1905, p. 293. Cette même année, envoyant aux évêques de Gaule sa lettre à Flavien, il leur fait bien remarquer qu’elle est en parfaite conformité de doctrine avec Cyrille d’Alexandrie. P. L., t. LIV, col. 886. La même année toujours, il écrit à l’empereur Théodose II à propos du nouvel évêque de Constantinople, Anatolius : « Qu’il lise avec soin la lettre de Cyrille d’Alexandrie à Nestorius, où se trouve une explication claire du symbole de Nicée et il verra qu’elle s’accorde en tout avec l’enseignement des anciens Pères, » ibid., col. 891 ; et à Pulchérie, il ajoute : « Je demande une chose très simple, mais je l’exige. C’est qu’Anatolius accepte la lettre de Cyrille à Nestorius, dans laquelle se trouve l’explication du symbole de Nicée, ou ma propre lettre à l’évêque Flavien. » Ibid., col. 893. Si donc, en 451, dans une lettre à Paschasimus de Lilybée, il repousse la formule : Unam Verbi naturam incarnatam, ibid., col. 927, c’est au sens que lui donnaient les monophysites ; le contexte d’ailleurs ne permet pas d’y voir une condamnation de la doctrine cyrillienne. En 452, après le concile de Chalcédoine, saint Léon continuera encore à recommander les écrits du patriarche d’Alexandrie. Ibid., col. 1079.
Comme l’avaient fait les évêques du synode de Constantinople en 448, Mansi, t. VI, col. 652, 657, 660-673, les Pères de Chalcédoine en appellent constamment à la foi de Cyrille, ibid., col. 953, 956, 957 ; ; on insère dans les actes des extraits de ses œuvres, ibid., col. 960, 971 ; cf. Mansi, t. VII, col. 472, en les approuvant ; on compare sa doctrine avec celle de saint Léon et on les déclare conformes entre elles et orthodoxes, col. 971. Enfin on approuve officiellement « tout ce qui a été fait par Cyrille à Ephèse », t. VII, col. 9.
Pendant les luttes qui suivirent, entre les partisans de Chalcédoine et les monophysites opposants, les orthodoxes n’eurent jamais la tentation de sacrifier les écrits de Cyrille, malgré les objections qu’y puisaient leurs adversaires. Ainsi, à la conférence de 531, Mansi, t. VII, col. 821, aux sévériens qui demandent pourquoi le concile de Chalcédoine n’avait pas reçu les anathématismes, qui avaient déjà été approuvés à Ephèse, les catholiques répondent que « les Pères de Chalcédoine ont accepté et confirmé tout ce qui avait été réglé à Ephèse ; si on n’a pas nommé expressément les anathématismes, c’est une simple question d’opportunité. »
A la même époque, l’empereur Justinien citait et défendait Cyrille dans ses ouvrages dogmatiques, P. G., t. LXXXVI, col. 967, 1007, 1037, 1067, 1108 sq., 1116, 1132 ; il justifiait en général toute sa doctrine, col. 1045 sq., et en particulier les anathématismes et le ??? ????? ??? ???? ????? ???????????, col. 1055, 1112. Léonce de Byzance, lui aussi, se faisait le défenseur de la doctrine cyrillienne, P. G., t. LXXXVI, col. 1252, 1848, 1849, 1852 ; il expliquait, lui aussi, le ??? ????? ??? ???? ????? ???????????, ibid., col. 1253 sq., 1796, 1804, 1813 sq., et pour bien montrer l’estime qu’il avait des écrits de l’évêque d’Alexandrie, il en citait de nombreux extraits. Ibid., col. 1260, 1356 sq. Cf. Galland, t. XII, p. 673 sq., 684 sq., 699, col. 1781, 1817, 1820, 1824, 1829, 1832, 1833, 1840, 1853, 1856, 1857, 1860, 1861, 1876.
Le Ve concile œcuménique (553) qui condamne les Trois-Chapitres, devait, on le comprend facilement, s’appuyer sur saint Cyrille. Cf. Mansi, t. IX, col. 231 sq., 244-246, 255, 259, 266, 268, 269, 290 sq., 308, 321.
En face des monothélistes, l’attitude des orthodoxes vis-à-vis de Cyrille ne changea pas. Maxime le confesseur, l’un des plus illustres champions du dyothélisme, rappelle le véritable sens des formules ??? ?? ??? ???????? ????????? ????????????? ???????, P. G., t. XCI, col. 84, 100-109, 253, 344-345, et ??? ????? ??? ???? ????? ???????????, col. 477 sq., 481 sq., 501 sq., 524 sq., 588 ; il base son argumentation sur saint Cyrille, ibid., col. 81, 176, 224, 273, 496, 565, et cite de longs extraits de ses œuvres. Ibid., col. 121, 281, 284, 472. A leur tour les Pères du VIe concile œcuménique (680-681) rectifient le sens des citations invoquées par les hérétiques. Mansi, t. XI, col. 216, 409, 412, 417, 428, 429, 432. Parmi les textes patristiques auxquels on demande la doctrine traditionnelle, plusieurs sont empruntés à Cyrille. Mansi, ibid., col. 260 sq., 265. L’édit, promulgué aussitôt après le concile par l’empereur Constantin Pogonat, se réfère également à la doctrine de Cyrille sur les deux volontés et les deux énergies, Mansi, ibid., col. 704, 708.
Anastase le Sinaïte, qui se signala vers cette époque (fin du VIIe siècle) par son zèle infatigable en faveur de l’orthodoxie, doit aussi être mentionné parmi les plus fermes partisans de la doctrine cyrillienne. P. G., t. LXXXIX, col. 92, 112 sq., 136, 145, 149 sq., 173 sq., 189 sq., 193 sq., 292 sq.
On a écrit qu’en Occident la christologie de Cyrille n’avait d’abord été accueillie qu’avec réserve, et même avec défaveur. Les papes auraient à dessein évité de mentionner ses ouvrages, en particulier sa Lettre synodale à Nestorius et ses anathématismes. Et la défiance n’aurait cessé qu’au bout d’un siècle, lorsque le pape Jean II (534) eut cité le douzième anathématisme. Cf. Schäfer, Die Christologie des hl. Cyrillus von Alexandrien in der römischen Kirche, dans Theolog. Quartalschrift, 1895, p. 421 sq. ; Duchesne, Autonomies ecclésiastiques, p. 44. Il y a dans ces affirmations, me semble-t-il, quelque chose de trop systématique. D’abord, le silence n’est pas aussi absolu qu’on le fait entendre. Le pape Hilaire (462) a approuvé « tout ce qui a été fait à Ephèse. » Le pape Gélase (492-496), à qui on reproche de ne pas avoir cité saint Cyrille dans son mémoire De duabus naturis (M. Saltet vient3 peut-être de donner le vrai motif de cette omission : le récit patristique de Gélase serait la reproduction d’un dossier antiochien rédigé contre Cyrille, cf. Revue d’histoire ecclésiastique, 1905, Louvain, p. 513 sq.), indique les ouvrages de l’évêque d’Alexandrie parmi ceux que l’église romaine accepte. Thiel, Epistolæ Romanorum pontificum genuinæ, t. I, p. 457. D’ailleurs, ce silence prouverait-il nécessairement que la doctrine cyrillienne fût tenue en suspicion ? Depuis le pape Vigile (553) jusqu’à Martin Ier (649), pendant près d’un siècle, je ne trouve pas que les papes aient fait mention de Cyrille ; on n’en conclura pas cependant qu’à cette date, sa foi fût suspecte. La vérité est sans doute plus simple : Cyrille, comme les autres Pères grecs, a été relativement peu connu et peu utilisé chez les Latins ; à part les nécessités de certains événements, on n’a pas été amené à penser à lui et à le citer. Le pape Vigile a parlé de Cyrille, Mansi, t. IX, col. 93, 99, 100 ; comment eût-il pu s’occuper des Trois-Chapitres sans le nommer ? La même observation vaut pour Vigile de Tapse, P. L., t. LXII, col. 104, 137, 148, 154, et pour Facundus d’Hermiane. P. L., t. LXVII, col. 529, 530, 552-554, 600-608, 631-633, 816-820. Au concile de Latran, sous Martin Ier, on cite des extraits de Cyrille, Mansi, t. XI, col. 1040 sq., 1076 sq., 1080 sq., 1093 sq., 1105sq. ; la question traitée y conviait, puisqu’on s’occupait du monothélisme. Il était presque inévitable aussi que Cyrille fût appelé à témoigner dans la controverse du Filioque ; il fut en effet cité par Alcuin, dont la documentation patristique semble avoir été très étendue ; il le fut encore plus par Hugues Ethérien, qui avait vécu plusieurs années à Constantinople. Enfin, saint Thomas, écrivant contre les erreurs des Grecs, rapporte un grand nombre d’extraits de saint Cyrille ; mais il cite de seconde main ; et parmi les textes allégués, plusieurs ne sont pas authentiques. Cf. Reusch, op. cit. En somme, l’œuvre de Cyrille, qui a eu une si grande influence en Orient, paraît avoir été peu connue en Occident ; mais nulle part on ne trouve que sa doctrine y ait été tenue en suspicion à un moment quelconque.
II. CARACTERE GENERAL DE SAINT CYRILLE ET CONCLUSION. – Saint Cyrille d’Alexandrie est un des Pères de l’Eglise les plus importants, un des plus ardents défenseurs de l’orthodoxie. A part Athanase en Orient et Augustin en Occident, on trouverait difficilement son pareil. Sa manière est fort bien caractérisée par Arnauld, quand il dit, Perpétuité de la foi, l. V, c. XIV, 1672, t. II, p. 493, que « Cyrille d’Alexandrie est le plus dogmatique et pour ainsi dire le plus scolastique de tous les Pères. » Ajoutons : « Et le plus traditionnel, » car nul plus que lui ne fait appel aux arguments scripturaires et patristiques. Il lui était réservé de clore les controverses trinitaires et de mettre en ce point le sceau à la doctrine orthodoxe : Anastase le Sinaïte nomme pour cela ??????? ??? ???????. Cependant son activité s’est surtout exercée sur le dogme de l’incarnation contre Nestorius ; quand on parle de Cyrille, c’est avant tout vers sa christologie que l’attention se porte ; et c’est avec juste raison, car tout le reste de sa doctrine rayonne autour de sa christologie et en dépend. Pourtant il ne faudrait pas oublier qu’il a parlé magnifiquement de la rédemption, de la sanctification, de l’action du Saint-Esprit dans les âmes, du baptême, de l’eucharistie. On le célèbre comme docteur de l’incarnation et comme défenseur de la maternité divine de Marie ; on pourrait aussi lui donner le titre de docteur de la grâce sanctifiante.

Nous avons déjà indiqué à la fin de chaque paragraphe la bibliographie spéciale correspondante. Il ne reste plus qu’à noter ici les ouvrages de caractère plus général.
I. AUTEURS CONTEMPORAINS les plus nécessaires à une étude sur saint Cyrille d’Alexandrie : Marius Mercator, édit. Baluze, Paris, 1684, ou édit. Garnier, Paris, 1673, ou P. L., t. XLVIII, col. 699-1241, qui reproduit le latin de l’édition Garnier ; S. Célestin Ier, P. L., t. L, col. 437-564 ; Nestorius, dans les Opera de Marius Mercator, ou mieux Loofs, Nestoriana, Die Fragmente des Nestorius gesammelt, untersucht und herausgegeben, Halle, 1905. Consulter encore le Synodicon adversus tragœdiam Irenæi, dans Mansi, t. V, col. 731-1022, ou parmi les œuvres de Théodoret, P. G., t. LXXXIV, col. 551-864.
II. TRAVAUX GENERAUX qui méritent d’être consultés : Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Paris, 1709, t. XLIV, p. 267-676, 747-795 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés, t. XIII, p. 241-407. ; O. Bardenhewer, Patrologie, Fribourg, 1894, p. 335-343 ; Fessler-Jungmann, Institutiones patrologiæ, t. II, p. 13-87 ; Hefele, Konziliengeschichte, 2e édit., Fribourg, 1875, t. II, p. 141-288 ; trad. Leclercq, Paris, 1908, t. II, p. 219 sq. ; Alb. Ehrhard, Die altrchristliche Litteratur und ihre Erforschung seit 1880 ; Allgemeine Uebersicht und erster Literaturbericht, 1880-1884, dans Strassburger theologische Studien, t. I, fasc. 4 et 5, p. 132-133.
Les dictionnaires encyclopédiques : Dictionary of christian biography (W. Bright), p. 763-773 ; Realencyclopädie für prot. Theologie und Kirche, t. IV, p. 377-381 (Krüger) ; à compléter par l’article sur Nestorius, t. XIII, p. 736-749 (Loofs) ; Kirchenlexicon, t. III, col. 1284-1290 (Scheeben).
III. MONOGRAPHIES SEPCIALES : J. Kopallik, Cyrillus von Alexandrien, eine Biographie nach den Quellen bearbeitet, Mayence, 1881 ; ???????, ???????? ? ???????????? ?????????????, Leipzig, 1884.
Voir enfin Ul. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie, 2e édit., Paris, 1904, t. I, col. 1094-1095.

Article rédigé par J. MAHE.

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