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Saint François de Sales
Introduction à la Vie Dévote


CHAPITRE XV
DES AUTRES EXERCICES PUBLICZ ET COMMUNS
 

Outre cela, Philothee, les festes et Dimanches il faut assister a l'office des Heures et des Vespres, tant que
vostre commodité le permettra; car ces jours-la sont dediés a Dieu, et faut bien faire plus d'actions a son
honneur et gloire en iceux que non pas es autres jours. Vous sentirés mille douceurs de devotion par ce
moyen, comme faisoit saint Augustin, qui tesmoigne en ses Confessions (59) que oyant les divins Offices
au commencement de sa conversion, son coeur se fondoit en suavité, et ses yeux, en larmes de pieté. Et
puis (affin que je le die une fois pour toutes), il y a tous-jours plus de bien et de consolation aux offices
publicz de l'Eglise, que non pas aux actions particulieres, Dieu ayant ainsy ordonné que la communion soit
preferee a toute sorte de particularité.

Entres volontier aux confrairies du lieu ou vous estes, et particulierement en celles desquelles les exercices
apportent plus de fruit et d'edification ; car en cela vous ferés une sorte d'obeissance fort aggreable a
Dieu, d'autant qu'encor que les confrairies ne soient pas commandees, elles sont neanmoins
recommandees par l'Eglise, laquelle, pour tesmoigner qu'elle desire que plusieurs s'y enroolent, donne des
indulgences et autres privileges aux confreres. Et puys, c'est tous-jours une chose fort charitable de
concourir avec plusieurs et cooperer aux autres pour leurs bons desseins. Et bien qu'il puisse arriver que
l'on fist d'aussi bons exercices a part soy comme l'on fait aux confrairies en commun, et que peut estre
l'on goustast plus de les faire en particulier, si est-ce que Dieu est plus glorifié de l'union et contribution
que nous faisons de nos bienfaitz avec nos freres et prochains.

J'en dis le mesme de toutes sortes de prieres et devotions publiques, ausquelles, tant qu'il nous est
possible, nous devons porter nostre bon exemple pour l'edification du prochain, et nostre affection pour la
gloire de Dieu et l'intention commune.
 
 
 
 
 
 

CHAPITRE XVI
 
 
 
 

               QU'IL FAUT HONNORER ET INVOQUER LES SAINTZ
 
 
 
 

Puisque Dieu nous envoye bien souvent les inspirations par ses Anges, nous devons aussi luy renvoyer
frequemment nos aspirations par la mesme entremise. Les saintes ames des trespassés qui sont en Paradis
avec les Anges et, comme dit Nostre Seigneur (60), esgales et pareilles aux Anges, font aussi le mesme
office, d'inspirer en nous et d'aspirer pour nous par leurs saintes oraysons. Ma Philothee, joignons nos
coeurs a ces celestes espritz et ames bienheureuses ; comme les petitz rossignolz apprennent a chanter
avec les grans, ainsy, par le sacré commerce que nous ferons avec les Saintz, nous sçaurons bien mieux
prier et chanter les loüanges divines : Je psalmodieray, disoit David (61), a la veuë des Anges.

Honnores, reveres et respectes d'un amour special la sacree et glorieuse Vierge Marie: elle est mere de
nostre souverain Pere, et par consequent nostre grand'mere. Recourons donq a elle, et, comme ses petitz
enfans, jettons-nous a son giron avec une confiance parfaitte ; a tous momens, a toutes occurrences
reclamons cette douce Mere, invoquons son amour maternel, et, taschans d'imiter ses vertus, ayons en
son endroit un vray coeur filial.

Rendes-vous fort familiere avec les Anges ; voyes-les souvent invisiblement presens a vostre vie, et sur
tout aymes et reveres celuy du diocese auquel vous estes, ceux des personnes avec lesquelles vous vives,
et specialement le vostre ; supplies-les souvent, loües-les ordinairement, et employes leur ayde et secours
en toutes vos affaires, soit spirituelles soit temporelles affin qu'ilz cooperent a vos intentions.

Le grand Pierre Favre, premier prestre, premier predicateur, premier lecteur de Theologie de la sainte
Compaignie du nom de Jesus, et premier compaignon du bienheureux Ignace, fondateur d'icelle, venant
un jour d'Allemagne, ou il avoit fait des grans services a la gloire de Nostre Seigneur, et passant en ce
diocese, lieu de sa naissance, racontoit qu'ayant traversé plusieurs lieux heretiques, il avoit receu mille
consolations d'avoir salué en abordant chaque paroisse les Anges protecteurs d'icelles, lesquelz il avoit
conneu sensiblement luy avoir esté propices, soit pour le garantir des embusches des heretiques, soit pour
luy rendre plusieurs ames douces et dociles a recevoir la doctrine de salut. Et disoit cela avec tant de
recommandation, qu'une damoiselle (62), lhors jeune, l'ayant ouï de sa bouche, le recitoit il n'y a que
quatre ans, c'est a dire plus de soixante ans apres, avec un extreme sentiment. Je fus consolé cette annee
passee de consacrer un autel (63) sur la place en laquelle Dieu fit naistre ce bienheureux homme, au petit
village du Villaret, entre nos plus aspres montagnes.

Choisissés quelques Saintz particuliers, la vie desquelz vous puissies mieux savourer et imiter, et en
l'intercession desquelz vous ayes une particuliere confiance : celuy de vostre nom vous est des-ja tout
assigné des vostre Baptesme.
 
 
 
 
 
 
 
 

CHAPITRE XVII
 
 

COMME IL FAUT OUIR ET LIRE

LA PAROLE DE DIEU
 
 

Soyes devote a la parole de Dieu : soit que vous l'escouties en devis familiers avec vos amis spirituelz, soit
que vous l'escouties au sermon, oyes-la tous-jours avec attention et reverence; faites en bien vostre
prouffit et ne permettes pas qu'elle tombe a terre, ains receves-la comme un pretieux baume dans vostre
coeur, a l'imitation de la Tressainte Vierge, qui conservoit soigneusement dedans le sien toutes les paroles
que l'on disoit a la loüange de son Enfant (64). Et souvenés-vous que Nostre Seigneur recueille les paroles
que nous luy disons en nos prieres, a mesure que nous recueillons celles qu'il nous dit par la predication.

Ayes tous-jours aupres de vous quelque beau livre de devotion, comme sont ceux de saint Bonaventure
(65) , de

Gerson (66), de Denis le Chartreux (67), de Louys Blosius (68), de Grenade (69), de Stella (70), d'Arias,
de Pinelli (71), de Du Pont, d'Avila, le Combat spirituel, les Confessions de saint Augustin, les Epistres de
saint Hierosme, et semblables ; et lises en tous les jours un peu avec grande devotion, comme si vous
lisies des lettres missives que les Saintz vous eussent envoyees du Ciel, pour vous monstrer le chemin et
vous donner le courage d'y aller.

Lises aussi les histoires et Vies des Saintz, esquelles, comme dans un mirouër, vous verres le pourtrait de
la vie chrestienne, et accommodes leurs actions a vostre prouffit selon vostre vacation. Car bien que
beaucoup des actions des Saintz ne soyent pas absolument imitables par ceux qui vivent emmi le monde,
si est-ce que toutes peuvent estre suivies ou de pres ou de loin : la solitude de saint Paul premier ermite
est imitee en vos retraittes spirituelles et reelles, desquelles nous parlerons (72), et avons parlé ci dessus
(73); l'extreme pauvreté de saint François, par les prattiques de la pauvreté telles que nous les marquerons
(74), et ainsy des autres. Il est vray qu'il y a certaines histoires qui donnent plus de lumiere pour la
conduitte de nostre vie que d'autres, comme la Vie de la bienheureuse Mere Therese, laquelle est
admirable pour cela, les Vies des premiers Jesuites, celle de saint Charles Borromee, Archevesque de
Milan (75), de saint Louys, de saint Bernard, les Chroniques de saint François et autres pareilles. Il y en a
d'autres ou il y a plus de sujet d'admiration que d'imitation, comme celle de sainte Marie Egyptienne, de
saint Simeon Stylite, des deux saintes Catherine de Sienne et de Gennes, de sainte Angele et autres telles,
lesquelles ne laissent pas neanmoins de donner un grand goust general du saint amour de Dieu.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

CHAPITRE XVIII
 
 
 
 

               COMME IL FAUT RECEVOIR LES INSPIRATIONS (76)

Nous appellons inspirations tous les attraitz, mouvemens, reproches et remords interieurs, lumieres et
connoissances que Dieu fait en nous, prevenant nostre coeur en ses benedictions (77) par son soin et
amour paternel, affin de nous resveiller, exciter, pousser et attirer aux saintes vertus, a l'amour celeste,
aux bonnes resolutions, bref, a tout ce qui nous achemine a nostre bien eternel. C'est ce que l'Espoux
appelle (78) heurter a la porte (79) et parler au coeur de son Espouse (80), la resveiller quand elle dort
(81), la crier et reclamer quand elle est absente (82), l'inviter a son miel et a cueillir des

pommes et des fleurs en son jardin (83), et a chanter et faire resonner sa douce voix a ses oreilles (84).

Pour l'entiere resolution d'un mariage, trois actions doivent entrevenir quant a la damoiselle que l'on veut
marier : car premierement, on luy propose le parti ; secondement, elle aggree la proposition, et en
troisiesme lieu, elle consent. Ainsy Dieu voulant faire en nous, par nous et avec nous, quelque action de
grande charité, premierement, il nous la propose par son inspiration ; secondement, nous l'aggreons ;
tiercement, nous y consentons ; car, comme pour descendre au peché il y a trois degrés, la tentation, la
delectation et le consentement, aussi en y a-il trois pour monter a la vertu : l'inspiration, qui est contraire a
la tentation, la delectation en

l'inspiration, qui est contraire a la tentation, la delectation en l'inspiration, qui est contraire a la delectation
de la tentation, et le consentement a l'inspiration, qui est contraire au consentement a la tentation.

Quand l'inspiration dureroit tout le tems de nostre vie, nous ne serions pourtant nullement aggreables a
Dieu si nous n'y prenions playsir ; au contraire, sa divine Majesté en seroit offencee, comme il le fut
contre les Israélites aupres desquelz il fut quarante ans, comme il dit (85), les sollicitant a se convertir,
sans que jamais ilz y voulussent entendre, dont il jura contre eux en son ire qu'onques ilz n'entreroyent en
son repos (86). Aussi le gentilhomme qui auroit longuement servi une damoiselle, seroit bien fort desobligé
si, apres cela, elle ne vouloit aucunement entendre au mariage qu'il desire.

Le playsir qu'on prend aux inspirations est un grand acheminement a la gloire (87) de Dieu, et des -ja on
commence a plaire par iceluy a sa divine Majesté ; car si bien cette delectation n'est pas encor un entier
consentement, c'est une certaine disposition a iceluy. Et si c'est un bon signe et chose fort utile de se
plaire a ouïr la parolle de Dieu, qui est comme une inspiration exterieure, c'est chose bonne aussi et
aggreable a Dieu de se plaire en l'inspiration interieure : c'est ce playsir, duquel parlant l'Espouse sacree,
elle dit (88): Mon ame s'est fondue d'ayse, quand mon Bienaymé a parlé. Aussi le gentilhomme est des-ja
fort content de la damoiselle qu'il sert et se sent favorisé, quand il voit qu'elle se plait en son service.

Mais en fin c'est le consentement qui parfait l'acte vertueux ; car si estans inspirés et nous estans pleus en
l'inspiration, nous refusons neanmoins par apres le consentement a Dieu, nous sommes extremement
mesconnoissans et offençons grandement sa divine Majesté, car il semble bien qu'il y ait plus de mespris.
Ce fut ce qui arriva a l'Espouse ; car, quoy que la douce voix de son Bienaymé luy eust touché le coeur
d'un saint ayse, si est-ce neanmoins qu'elle ne luy ouvrit pas la porte, mais s'en excusa d'une excuse
frivole; dequoy l'Espoux justement indigné, passa outre et la quitta (89). Aussi le gentilhomme qui apres
avoir longuement recherché une damoiselle et luy avoir rendu son service aggreable, en fin seroit rejetté et
mesprisé, auroit bien plus de sujet de mescontentement que si la recherche n'avoit point esté aggreée ni
favorisee.

Resolvés-vous, Philothee, d'accepter de bon coeur toutes les inspirations qu'il plaira a Dieu de vous faire
et quand elles arriveront, receves-les comme les ambassadeurs du Roy celeste, qui desire contracter
mariage avec vous. Oyes paisiblement leurs propositions ; consideres l'amour avec lequel vous estes
inspiree, et caresses la sainte inspiration. Consentés, mais d'un consentement plein, amoureux et constant
a la sainte inspiration ; car en cette sorte, Dieu, que vous ne pouves obliger, se tiendra pour fort obligé a
vostre affection. Mais avant que de consentir aux inspirations des choses importantes ou extraordinaires,
affin de n'estre point trompee, conseilles-vous tous-jours a vostre guide, a ce qu'il examine si l'inspiration
est vraye ou fause ; d'autant que l'ennemi voyant une ame prompte a consentir aux inspirations, luy en
propose bien souvent des fauses pour la tromper, ce qu'il ne peut jamais faire tandis qu'avec humilité elle
obeira a son conducteur.

Le consentement estant donné, il faut avec un grand soin procurer les effectz, et venir a l'execution de
l'inspiration, qui est le comble de la vraye vertu ; car d'avoir le consentement dedans le coeur sans venir a
l'effect d'iceluy, ce seroit comme de planter une vigne sans vouloir qu'elle fructifiast.

Or, a tout cecy sert merveifleusement de bien prattiquer l'exercice du matin et les retraittes spirituelles que
j'ay marquees cy dessus (90); car par ce moyen, nous nous preparons a faire le bien, d'une preparation
non seulement generale, mais aussi particuliere.
 
 
 
 

CHAPITRE XIX
 
 

                        DE LA SAINTE CONFESSION

Nostre Sauveur a laissé a son Eglise le Sacrement de Penitence et de Confession affin qu'en iceluy nous
nous lavions de toutes nos iniquités, toutes fois et quantes que nous en serons souïllés. Ne permettes donq
jamais, Philothee, que vostre coeur demeure long tems infecté de peché, puisque vous aves un remede si
present et facile. La lyonne qui a esté accostee du leopard va vistement se laver pour oster la puanteur
que cette accointance luy a laissee, affin que le lyon venant

n'en soit point offensé et irrité * : l'ame qui a consenti au peché doit avoir horreur de soy mesme, et se
nettoyer au plus tost, pour le respect qu'elle doit porter aux yeux de sa divine Majesté qui la

regarde. Mais pourquoy mourrons nous de la mort spirituelle, puisque nous avons un remede si souverain
?

Confesses vous humblement et devotement tous les huit jours, et tousjours s'il se peut quand

vous communieres, encor que vous ne senties point en vostre conscience aucun reproche de peché mortel
; car par la Confession vous ne recevres pas seulement l'absolution des pechés venielz que vous
confesserés, mays aussi une grande force pour les eviter a l'advenir, une grande lumiere pour les bien
discerner, et une grace abondante pour reparer toute la perte qu'ilz vous avoient apportee. Vous
prattiqueres la vertu d'humilité, d'obeissance, de simplicité et de charité; et en cette seule action de
Confession, vous exercerés plus de vertu qu'en nulle autre.

Ayes tous-jours un vray desplaysir des pechés que vous confesserés, pour petitz qu'ilz soyent,

avec une ferme resolution de vous en corriger a l'advenir. Plusieurs se confessans par coustume des
pechés venielz et comme par maniere d'ageancement, sans penser nullement a s'en corriger, en demeurent
toute leur vie chargés, et par ce moyen perdent beaucoup de biens et prouffitz spirituelz. Si donq vous
vous confesses d'avoir menti, quoy que sans nuysance, ou d'avoir dit quelque parole desreglee, ou d'avoir
trop joüé, repentes-vous en et ayes ferme propos de vous en amender car c'est un abus de se confesser
de quelque sorte de peché, soit mortel soit veniel, sans vouloir s'en purger, puisque la Confession n'est
instituee que pour cela.

Ne faites pas seulement ces accusations superflues que plusieurs font par routine : je n'ay pas aymé Dieu
tant que je devois; je n'ay pas prié avec tant de devotion que je devois; je n'ay pas cheri le prochain
comme je devois ; je n ay pas receu les Sacremens avec la reverence que je devois, et telles semblables :
la rayson est, parce qu'en disant cela vous ne dires rien de particulier qui puisse faire entendre au
confesseur l'estat de vostre conscience, d'autant que tous les Saintz de Paradis et tous les hommes de la
terre pourroyent dire les mesmes choses s'ilz se confessoyent. Regardés donq quel sujet particulier vous
aves de faire ces accusations la, et lhors que vous l'aures descouvert, accuses-vous du manquement que
vous aures commis, tout simplement et naifvement. Par exemple, vous vous accuses de n'avoir pas cheri
le prochain comme vous devies ; c'est peut estre parce qu'ayant veu quelque pauvre fort necessiteux,
lequel vous pouvies aysement secourir et consoler, vous n'en aves eu nul soin. Et bien, accuses-vous de
cette particularité et dites ayant veu un pauvre necessiteux, je ne l'ay pas secouru comme je pouvois, par
negligence, ou par dureté de coeur, ou par mespris, selon que vous connoistres l'occasion de cette faute.
De mesme, ne vous accuses pas de n'avoir pas prié Dieu avec telle devotion comme vous deves ; mays si
vous aves eu des distractions volontaires, ou que vous ayes negligé de prendre le lieu, le tems et la
contenance requise pour avoir l'attention en la priere, accuses-vous en tout simplement, selon que vous
treuverés y avoir manqué, sans alleguer cette generalité, qui ne fait ni froid ni chaud en la Confession.

Ne vous contentes pas de dire vos pechés venielz quant au fait, mais accuses-vous du motif qui vous a

induit a les commettre. Par exemple, ne vous contentés pas de dire que vous aves menti sans interesser
personne; mais dites si ç'a esté ou par vaine gloire, affin de vous loüer et excuser, ou par vaine joye, ou
par opiniastreté. Si vous aves peché a joüer, expliques si ç'a esté pour le desir du gain, ou pour le playsir
de la conversation, et ainsy des autres. Dites si vous vous estes longuement arrestee en vostre mal,
d'autant que la longueur du tems accroist pour l'ordinaire de beaucoup le peché, y ayant bien de la
difference entre une vanité passagere, qui se sera escoulee en nostre esprit l'espace d'un quart d'heure, et
celle en laquelle nostre coeur aura trempé un jour, deux jours, trois jours. Il faut donq dire le fait, le motif
et la duree de nos pechés ; car encores que communement on ne soit pas obligé d'estre si pointilleux en la
declaration des pechés venielz, et que mesme on ne soit pas tenu absolument de les confesser, si est-ce
que ceux qui veulent bien espurer leurs ames pour mieux atteindre a la sainte devotion, doivent estre
soigneux de bien faire connoistre au medecin spirituel le mal, pour petit qu'il soit, duquel ilz veulent estre
gueris.

N''espargnes point de dire ce qui est requis pour bien faire entendre la qualité de vostre offence, comme le
sujet que vous aves eu de vous mettre en cholere, ou de supporter quelqu'un en son vice. Par exemple,
un homme lequel me desplait, me dira quelque legere parole pour rire, je le prendray en mauvaise part et
me mettray en cholere ; que si un autre qui m'eust esté aggreable en eust dit une plus aspre, je l'eusse
prins en bonne part. Je n'espargneray donq point de dire : je me suis relaschee a dire des paroles de
courroux contre une personne, ayant prins de luy en mauvaise part quelque chose qu'il m'a dit, non point
pour la qualité des paroles, mais parce que celuy la m'estoit desaggreable. Et s'il est encor besoin de
particulariser les paroles pour vous bien declarer, le pense qu'il seroit bon de les dire ; car s'accusant ainsy
naifvement, on ne descouvre pas seulement les pechés qu'on a fait, mais aussi les mauvaises inclinations,
coustumes, habitudes et autres racines du peché, au moyen dequoy le pere spirituel prend une plus entiere
connoissance du coeur qu'il traitte et des remedes qui luy sont propres. Il faut neanmoins tous-jours tenir
couvert le tiers qui aura cooperé a vostre peché, tant qu'il sera possible.

Prenes garde a une quantité de pechés qui vivent et regnent bien souvent insensiblement dedans la
conscience, affin que vous les confessies et que vous puissies vous en purger; et a cet effect, lises
diligemment les chapitres VI, XXVII, XXVIII, XXIX, XXXV et XXXVI de la troisiesme Partie et le
chapitre VIII de la quatriesme Partie (91).

Ne changes pas aysement de confesseur, mais en ayant choisi un, continues a luy rendre conte de vostre
conscience aux jours qui sont destinés pour cela, luy disant naifvement et franchement les pechés que
vous aures commis ; et de tems en tems, comme seroit de mois en mois ou de deux mois en deux mois,
dites-luy encor l'estat de vos inclinations, quoy que par icelles vous n'ayes pas peché, comme si vous
esties tourmentee de la tristesse, du chagrin, ou si vous estes portee a la joye, aux desirs d'acquerir des
biens, et semblables inclinations

.
 
 
 
 
 
 

CHAPITRE XX
 
 

DE LA FREQUENTE COMMUNION
 
 
 
 
 
 

On dit que Mithridates, roy de Ponte, ayant inventé le mithridat renforça tellement son cors par iceluy,
que s'essayant par apres de s'empoisonner pour eviter la servitude des Romains, jamais il ne luy fut
possible (92). Le Sauveur a institué ce Sacrement tres auguste de l'Eucharistie qui contient reellement sa
chair et son sang, affin que qui le mange vive eternellement (93) ; c'est pourquoy, quicomque en use
souvent avec devotion affermit tellement la santé et la vie de son ame, qu'il est presque impossible qu'il
soit empoisonné d'aucune sorte de mauvaise affection. On ne peut estre nourri de cette chair de vie et
vivre des affections de mort ; si que comme les hommes demeurans au paradis terrestre pouvoyent ne
mourir point selon le cors, par la force de ce fruit vital que Dieu y avoit mis, ainsy peuvent ilz ne point
mourir spirituellement, par la vertu de ce Sacrement de vie. Que si les fruitz les plus tendres et sujetz a
corruption, comme sont les cerises, les abricotz et les fraises, se conservent aysement toute 1'annee estans
confitz au sucre ou au miel, ce n'est pas merveille si nos coeurs, quoy que fresles et imbecilles, sont
preservés de la corruption du peché lhors qu'ilz sont sucrés et emmiellés de la chair et du sang
incorruptible du Filz de Dieu. O Philothee, les Chrestiens qui seront damnés demeureront sans replique
lhors que le juste Juge leur fera voir le tort qu'ilz ont eu de mourir spirituellement, puisqu'il leur estoit si
aysé de se maintenir en vie et en santé par la manducation de son Cors qu'il leur avoit laissé a cette
intention. Miserables, dira-il, pourquoy estes-vous mortz, ayans a commandement le fruit et la viande de
la vie ?

" De recevoir la Communion de l'Eucharistie tous les jours, ni je ne le loüe ni je ne le vitupere ; mais de
communier tous les jours de Dimanche, je le suade et en exhorte un chacun, pourveu que l'esprit soit sans
aucune affection de pecher. " Ce sont les propres paroles de saint Augustin (94), avec lequel je ne
vitupere ni loüe absolument que l'on communie tous les jours, mais

laisse cela a la discretion du pere spirituel de celuy qui se voudra resouldre sur ce point ; car la disposition
requise pour une si frequente Communion devant estre fort exquise, il n'est pas bon de le conseiller
generalement ; et parce que cette disposition la, quoy qu'exquise, se peut treuver en plusieurs bonnes
ames,

il n'est pas bon non plus d'en divertir et dissuader generalement un chacun,

ains cela se doit traitter par la consideration de l'estat interieur d'un chacun en particulier. Ce seroit
imprudence de conseiller indistinctement a tous cet usage si frequent ; mais ce seroit aussi imprudence
(95) de blasmer aucun pour iceluy, et sur tout quand il suivroit l'advis de quelque digne directeur . La
response de sainte Catherine de Sienne fut gracieuse, quand luy estant opposé, a rayson de sa

frequente Communion, que saint Augustin ne loüoit ni ne vituperoit de communier tous les jours : Et bien,
dit-elle, " puisque saint Augustin ne le vitupere pas, je vous prie que vous ne le vituperies pas non plus, "
et je me contenteray (96) .

Mais, Philothee, vous voyés que saint Augustin exhorte et conseille bien fort que l'on communie tous les
Dimanches ; faites le donques tant qu'il vous sera possible. Puisque, comme je presuppose, vous n' aves
nulle sorte d'affection du peché mortel, ni aucune affection au peché veniel, vous estes en la vraye
disposition que saint Augustin requiert, et encores plus excellente, parce que non seulement vous n 'aves
pas l'affection de pecher, mais vous n aves pas mesme l'affection du peché; si que, quand vostre. pere
spirituel le treuveroit bon, vous pourries utilement communier encores plus souvent que tous les
Dimanches.

Plusieurs legitimes empeschemens peuvent neanmoins vous arriver, non point de vostre costé mais de la
part de ceux avec lesquelz vous vives, qui donneroyent occasion au sage conducteur de vous dire que
vous ne communies pas si souvent. Par exemple, si vous estes en quelque sorte de subjection, et que ceux
a qui vous deves de l'obeissance ou de la reverence soyent si mal instruitz ou si bigearres qu'ilz
s'inquietent et troublent de vous voir si souvent communier, a l'adventure, toutes choses considerees,
sera-il bon de condescendre en quelque sorte a leur infirmité, et ne communier que de quinze jours en
quinze jours ; mais cela s'entend en cas qu'on ne puisse aucunement vaincre la difficulté. On ne peut pas
bien arrester cecy en general, il faut faire ce que le pere spirituel dira ; bien que je puisse dire asseurement
que la plus grande distance des Communions est celle de mois a mois, entre ceux qui veulent servir Dieu
devotement.

Si vous estes bien prudente, il n'y a ni mere, ni

femme, ni mari, ni pere qui vous empesche de communier souvent : car, puisque le jour de vostre
Communion, vous ne laisseres pas d'avoir le soin qui est convenable a vostre condition, que vous en seres
plus douce et plus gracieuse en leur endroit et que vous ne leur refuseres nulle sorte de devoirs, il n'y a
pas de l'apparence qu'ilz veuillent vous destourner de cet exercice, qui ne leur apportera aucune
incommodité, sinon qu'ilz fussent d'un esprit extremement coquilleux et desraysonnable ; en ce cas,
comme j'ay dit, a l'adventure que vostre directeur voudra que vous usies de condescendance.

Il faut que je die ce mot pour les gens mariés : Dieu treuvoit mauvais en l'ancienne Loy que les creanciers
fissent exaction de ce qu'on leur devoit es jours des

festes (97), mais il ne treuva jamais

mauvais que les debiteurs payassent et rendissent leurs devoirs a ceux qui

les exigeoient. C'est chose indecente, bien que non pas grand peché, de solliciter le payement du devoir
nuptial le jour que l'on s'est communié, mais ce n'est pas chose malseante, ains plustost meritoire de le
payer. C'est pourquoy, pour la reddition de ce devoir-la, aucun ne doit estre privé de la Communion, si
d'ailleurs sa devotion le provoque a la desirer. Certes, en la primitive Eglise, les Chrestiens communioient
tous les jours, quoy qu'ilz fussent mariés et benis de la generation des enfans ; c'est pourquoy j'ay dit que
la frequente Communion ne donnoit nulle sorte d'incommodité ni aux peres, ni aux femmes, ni aux maris,
pourveu que l'ame qui communie soit prudente et discrete.

Quant aux maladies corporelles, il n'y en a point qui soit empeschement legitime a cette sainte
participation, si ce n'est celle qui provoqueroit frequemment au vomissement.

Pour communier tous les huit jours (98), il est requis de n'avoir ni peché mortel ni aucune affection au
peché veniel, et d'avoir un grand desir de se communier ; mais pour communier tous les jours, il faut,
outre cela, avoir surmonté la pluspart des mauvaises inclinations, et que ce soit par advis du pere spirituel.
 
 
 
 
 
 
 

CHAPITRE XXI
 
 
 
 
 
 

COMME IL FAUT COMMUNIER
 
 
 
 

    Commencés le soir precedent a vous preparer a la sainte Communion par plusieurs aspirations et
   eslancemens d'amour, vous retirant un peu de meilleure heure affin de vous pouvoir aussi lever plus
 matin. Que si la nuit vous vous resveilles, remplisses soudain vostre coeur et vostre bouche de quelques
  paroles odorantes, par le moyen desquelles vostre ame soit parfumee pour recevoir l'Espoux, lequel,
  veillant pendant que vous dormes, se prepare a vous apporter mille graces et faveurs, si de vostre part
   vous estes disposee a les recevoir. Le matin leves-vous avec grande joye, pour le bonheur que vous
 esperés, et vous estant confessee, aIles avec grande confiance, mais aussi avec grande humilité, prendre
   cette viande celeste qui vous nourrit a l'immortalité. Et apres que vous aures dit les pardes sacrees :
  Seigneur, je ne suis pas digne(99), ne remues plus vostre teste ni vos levres, soit pour prier soit pour
  souspirer, mais ouvrant doucement et mediocrement vostre bouche, et eslevant vostre teste autant qu'il
   faut pour donner commodité au prestre de voir ce qu'il fait, receves pleine de foy, d'esperance et de
       charité Celuy lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyes, esperes et aymes.

O Philothee, imaginés-vous que comme l'abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosee du ciel et le suc plus
exquis de la terre, et l'ayant reduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsy le prestre ayant pris sur l'autel le
Sauveur du monde, vray Filz de Dieu, qui comme une rosee est descendu du Ciel, et vray Filz de la
Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de nostre humanité, il le met en viande de suavité dedans
vostre bouche et dedans vostre cors. L'ayant receu, excites vostre coeur a venir faire hommage a ce Roy
de salut ; traittes avec luy de vos affaires interieures, considerés-le dedans vous, ou il s'est mis pour vostre
bonheur; en fin, faites-luy tout l'accueil qu'il vous sera possible, et comportes-vous en sorte que l'on
connoisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous.

Mais quand vous ne pourres pas avoir ce bien de communier reellement a la sainte Messe, communies au
moins de coeur et d'esprit, vous unissant par un ardent desir a cette chair vivifiante du Sauveur.

Vostre grande intention en la Communion doit estre de vous avancer, fortifier et consoler en l'amour de
Dieu ; car vous deves recevoir pour l'amour ce que le seul amour vous fait donner. Non, le Sauveur ne
peut estre consideré en une action ni plus amoureuse ni plus tendre que celle ci, en laquelle il s'aneantit,
par maniere de dire, et se reduit en viande affin de penetrer nos ames et s' unir intimement au coeur et au
cors de ses fidelles.

Si les mondains vous demandent pourquoy vous communies si souvent, dites leur que c'est pour
apprendre a aymer Dieu, pour vous purifier de vos imperfections, pour vous delivrer de vos miseres, pour
vous consoler en vos afflictions, pour vous appuyer en

vos foiblesses. Dites leur que deux sortes de gens doivent souvent communier : les parfaitz, parce
qu'estans bien disposés, ilz auroyent grand tort de ne point s'approcher de la source et fontaine de
perfection, et les imparfaitz, affin de pouvoir justement pretendre a la perfection ; les fortz affin qu'ilz ne
deviennent foibles, et les foibles afin qu'ilz deviennent fortz ; les malades afin d'estre gueris, les sains affin
qu'ilz ne tombent en maladie; et que pour vous, comme imparfaitte, foible et malade, vous aves besoin de
souvent communiquer avec vostre perfection, vostre force et vostre medecin. Dites leur que ceux qui
n'ont pas beaucoup d'affaires mondaines doivent souvent communier parce qu'ilz en ont la commodité, et
ceux qui ont beaucoup d'affaires mondaines, parce qu'ilz en ont necessité, et que celuy qui travaille
beaucoup et qui est chargé de peynes doit aussi manger les viandes solides et souventesfois. Dites leur que
vous receves le Saint Sacrement pour apprendre a le bien recevoir, parce que l'on ne fait gueres bien une
action a laquelle on ne s'exerce pas souvent.

Communies souvent, Philothee, et le plus souvent que vous pourrés, avec l'advis de vostre pere

spirituel ; et croyes-moy, les lievres deviennent blancz parmi nos montagnes en hiver parce qu'ilz

ne voyent ni mangent que la neige(100), et a force d'adorer et manger

la bonté et la pureté mesme en ce divin Sacrement, vous deviendres toute belle, toute bonne et toute pure.
 
 
 

1. - Variante : EN L'ORAYSON ET AUX SACREMENS (A)

2. - Variante : L'orayson met nostre entendement en la clarté et lumiere divine, et expose (Ms.-A-B)

3. - Jn 8,12

4. - Ct 2,2

5. - Jn 4,6

6. - Jn 14,6

7. - Jn 6,1

8. - Bellintani Matthia, Capucin italien (1534-1611). Pratica dell' Oration mentale di F. Matthia Bellintani
da Solo. Venetia, Dusinelli, 1582.

9. - Bruno (voir note ch.6, 1ere Partie). Meditations sur les Mysteres de la Passien... traduites d'italien en
francoys par Ph ilibert Du Sault. Douay Baltazar Bellere, 1596.

10. - Capilia (Capiglia, Capilla) André, Chartreux espagnol, Evêque d'Urgel, mort en 1610. Meditations
sur les Evangiles... et festes des Saincts. Divisées en trois Parties. Camposées en espagnol par le P. Dom
André Capiglia, prieur de la Chartreuse dicte Porta Coeli, nouvellement traduictes en françoys par R. G.
A. G. Paris, De la Noue, 1601.

11. - Grenade (voir note ch 6, 1ere Partie). Le Saint fait probablement allusion au recueit intitulé :
Devotes contemplations et spirituelles instructions sur la Vie, Passion, Mort, Resurrection et Ascension de
N. S. J. C. Traduict de l'espagnol de R. P. Louis de Grenade par F. de Belleforest. Paris, De la Noue,
1572. Voir le Mémorial de la vie chrétienn e, le Supplément au Mémorial, etc.

12. - Du Pont (de la Puente) Louis, Jésuite espagnol (1545-1624). Meditations des Mysteres de nostre
saincte Foy, avec la pratique de l'orayson mentale... traduictes par René Gaultier. Douai, Baltasar Bellere,
r6r r, Grenade et Du Pont ne figurent ni dans le Ms. Ni dans les éditions A-B.

13. - Variante : au moins une petite heure chaque jour (Ms.)

14. - Ps 138,8

15. - Gn, 28,17

16. - Ps 72,26

17. - Ac 17,28

18. - Ac 7,55

19. - Ct 2,9

20. - Ps 1,13

21. - Ps. 30,17; 118,135

22. - Ps 118,18

23. - Ps 118,34

24. - Ps 118, 125

25. - voir note n°10

26. - Voir note ch.6, Iere Partie. Traicté de l'Orayson mentale, ou Meditations des Mysteres de la Vie et
Passion de nostre Sauveur Jesus Christ. Par le R. P. F. Arias, de la Compagnie de Jesus, et
nouvellement mises en françois par le R. P. F. Solier de dicte Compagnie. Douay, Balthazar Bellere,
r6o3.

27. - Ce dernier alinéa forme un chapitre à part dans le Ms., ainsi que dans l'Edition Princeps.

28. - Variante : Sçaches encor qu'il vous arrivera (Ms A-B).

29. - Ps 30,3

30. - Qo 34,19

31. - Ps 72,23

32. - Ps 15,8

33. - Ps 122,1

34. - Ps 24,15

35. - B.Raym. De Capoue Vita S.Cath Sen. I,2. Le titre de Bienheureux est donné à Raymond de Capoue
d'après une ancienne tradition de l'Ordre de saint Dominique.

36. - Ps 101,7

37. - In vita B.Elz. 30, (Apud Surium, die 27 sept.)

38. - Ep.130,10

39. - Enarrat. II in Ps 26,12 et alibi.

40. - Socrates, Hist. 4,23

41. - Orat. 26,8

42. - Ps 68, 1-15-3

43. - Vita S.Fulgen. a quodam discipulo co,nscripta, 13

44. - Les anciennes éditions écrivent Cantorbie, faste qui existait primitivement dans le Ms., où cette
bévue du copiste est corrigée de la main du Saint.

45. - S. Anselme naquit à Aoste, sur les confins de la Savoie et du Piémont.

46. - Eadmer., in libro de S.Anselmi similitud. 189

47. - S.Athan. Vita S.Ant. 81

48. - Thom. De Celano, Legenda antiqua S.Franc., I,9

49. - S.Bonavent., Vita S.Franc., 8

50. - Ribadeneyra, Vita S.Franc. Borgiae, I,5

51. - Orat. De Paradiso, 4 (hodie in Appendice).

52. - And. Valladierus, Panegyr.S.Franc.Rom. 8

53. - Ps 16,8

54. - voir liv II ch 13

55. - voir liv I ch 24

56. - Ct 8,5

57. - Ct 3,6

58. - De Sacerd. 6,4

59. - Liv 9, ch. 6 et 7

60. - Mt 22,30

61. - Ps 137, 2

62. - Noble Guil1elmine d'Arenthon d'Alex, femme de noble Humbert Critan ou Critain, et mère de
Révérend Pierre Critan, plébain de Thônes grand ami du Saint. ( Vie du B. Pierre Lefévre, par le P. A.
Maurel, S. J. Liv. Il, chap. vii ; Beatif. et Canonis. Francisci de Sales, Process. remiss. Gebenn.(I),
Déposition de Rév. Pierre Critan, ad interrog. 2.)

63. - Selon toute probabilité, la consécration de cet autel eut lieu le 7 octobre 1607, jour auquel le Saint
visita l'église paroissiale de Saint-Jean-de-Sixt et la chapelle du Villaret qui en dépend.

64. - Lc 2,19

65. - Variante: de saint Bernard (Ms).

66. -Gerson (de Gerson) Jean, Chancelier de l'Université de Paris (1362-1429). L'intention de saint
Francois de Sales est vraisemblablement de recommander en général les Oeuvres de cet écrivain, dont il
parle avec éloge dans le Traité de l'Amour de Dieu (préface et liv. VII, chap. IX) et ailleurs ; néanmoins,
il doit avoir spécialement en vue le livre de l'Imitation de Jésus-Christ, qu'on avait coutume de désigner à
cette époque sous le nom de l'auteur auquel il était fréquemment attribué. C'est ainsi que le Père Pinelli,
ci-dessus nommé intitule Gersone della Perfezione Chriatiana, un traité qu'il a composé sur le plan du
célèbre ouvrage. On sait du reste combien le Saint appréciait I'Imitation (voir l'Esprit de saint Français
de 5ales, par J.-P. Camus, Partie III, § 12, VII, § 7, XIV, § 16), et il n'aurait certainement pas manqué de
la recommander nommément à Philotbée, s'il n'avait été sûr de se voir bien compris en la désignant
simplement sous le nom de Gerson. Il est à remarquer qu'on pouvait employer ce titre sans pourtant se
prononcer sur le véritable auteur de l'Imitation.

67. -Denis le Chartreux (Denis de Rickel), allemand (1402-1471).

68. - Blosius Louis (Louis de Blois), Bénédictin flamand (1506-1566).

69. - Grenade et Arias, voir notes liv 1 ch 6 ; Du Pont, voir note liv 2 ch 1; Jean d'Avila voir note liv 1 ch
4

70. - Stella Diego, Franciscain portugais (1524-1598).

71. - Pinelli Luca, Jésuite italien, mort en 1607.

72. - liv 5

73. - liv 2 ch 12.

74. - Liv 3, ch 15

75. - Variante: du bienheureux Cardinal Borromee (Ms.-A-B); Saint Charles fut canonisé le1er novembre
1610.

76. - Ce chapitre ne figure pas à l'endroit correspondant du Ms.; mais le dessein qu'avait l'Auteur de l'y
introduire est indiqué par cette note : Ici le chap. des Inspira....

77. - Ps 20, 3

78. - Variante : buquer ou (A)

79. - Ct 5,2

80. - Is 11,2; Os 2,14

81. - Ct 5,2

82. -Ct 2,10;13

83. - Ct 5,1; 6,1

84. - Variante : J'ay besoin d'une similitude pour me faire bien entendre. (A-B)

85. - Ps 94,10

86. - Ps 94, 11

87. - Variante: grace (A)

88. - Ct 5,6

89. - id

90. - ch X,XII

91. - Variante: le chapitre XXXIX et XLV de cette Partie (Ms.-A). [ C'est par inadvertance que cette
phrase de l'Edition Princeps est reproduite dans la seconde ; car la répartition des matières ayant été
modifiée, l'édition (A), comme toutes celles qui ont suivi, ne compte que vingt et un chapitres dans la
seconde Partie.]

92. - Aulus Gellius, Noctes Atticae, 17,16

93. - Jn 6,50

94. - De Eccl. Dogm. 23,53. Cette citation est probablement empruntée au Corpus Juris Canonici,
(Decreti IIIa Pars, tit. Il, C. XIII), où le livre De Ecclesiasticis Dogmatibus est attribué à saint Augustin,
opinion qui a été communément suivie jusqu'au XVIIe siècle. La critique moderne a reconnu que
l'ouvrage en question n'est pas du grand Eveque d'Hippone, mais de Gennade de Marseille, mort vers
497. Vpoir à la Préface de cette

nouvelle Edition (Partie Il) les remarques faites sur la doctrine de saint François de Sales, touchant la
fréquente Corrimunion.

95. Variante : impudence (A-C)

96. - B.Raym. De Cap., Vita S.Cath. Sen., 2,17

97. - Dt 15,1

98. - Dans le Ms., aussi bien que dans l'Edition Princeps, cet alinéa commence le chapitre suivant ; mais
un signe tracé par le Saint, indique la place qui lui est définitivement attribuée à la fin de ce chapitre xx.

99. - Mt 8,8

100. - Pline Hist Nat. 8,55

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