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Saint François de Sales
docteur de l'église catholique
1567 - + 28 décembre 1622

Lettres - tome 11
Lettres sans date - Supplément.
Tome XXI de l'édition d'Annecy.

Table des matières...223

Table des lettres du volume L11...174

Index historique..171

Table Générale des Lettres...180

Glossaire...165

SFS étudié dans ses Lettres...2

Table de cette étude....174

SAINT FRANÇOIS DE SALES



ÉTUDIÉ

DANS SES LETTRES

TOME XXI DES Œuvres complètes

(Édition d'Annecy)
 
 

AVANT-PROPOS

Parmi les Saints qui, dans les derniers siècles, ont le plus honoré l'Église de Dieu, saint François de Sales reste incontestablement un des plus vivants dans la pensée chrétienne, un des plus aimés aussi. C'est en vain que les siècles passent sur son tombeau.. il reste glorieux, et - preuve très consolante de la dévotion populaire - les foules y viennent avec une piété qui ne se refroidit pas, avec une confiance qui ne diminue point.

* * *



A quoi donc attribuer cette popularité d'un Saint dont la vie - si prodigieusement active qu'elle fût - se passa presque tout entière dans sa bien-aimée Savoie, cette terre magnifique entre toutes, certes, mais alors si éloignée des grands centres où s'écrivait l' histoire du monde ?

Sans doute, les immenses travaux que la grâce de Dieu couronna par l'étonnant succès de la conversion de tout un peuple jeté momentanément dans l'hérésie, moins par sa faute que par celle des circonstances, - celui du Chablais - donnèrent au jeune Prévôt du Chapitre d'Annecy une gloire dont sa vie tout entière fut auréolée.

Les labeurs d'un épiscopat qui ne fut jusqu'à son dernier four qu' un apostolat sans trêve ni repos ; l'influence profonde qu'il exerça sur tant d'âmes, qui, bien loin des frontières de sa petite patrie, cherchaient en lui et trouvaient la lumière, la force, la paix pour marcher, courageuses et fermes, dans les voies de la sainteté, la gloire enfin qu'il eut de devenir le Père d'une nouvelle Famille religieuse, le Fondateur d'un Ordre qui depuis trois siècles fait les délices de l'Église et assure devant le trône de Dieu une louange que le monde ne Lui avait pas encore of/erte ; les miracles qui de son vivant et depuis sa mort ont attesté aux yeux de tous sa sainteté : tout cela, on n'en saurait douter, explique en partie la survivance de son souvenir dans les âmes chrétiennes et l'ardente dévotion dont il est toujours l'objet.

* * *

Nous croyons pourtant que la véritable cause de cette survivance est ailleurs encore.

Saint François de Sales reste nôtre parce que, par le caractère de sa sainteté, il est - mieux que beaucoup d' autres Saints - plus proche de nous, de nos aspirations, de nos besoins.

Il nous faut, en effet, des exemples de Saints pour nous encourager à marcher généreusement à la suite du Maître. Ces exemples sont pour notre faiblesse une lumière et une force. Pour être dignes de Ltti, nous avons tant à faire! Ce n'est que dans la mesure où nous arrivons, par une inlassable fidélité à la grâce divine, à nous vaincre nous-mêmes, à nous dépouiller du vieil homme de misères et de péché, que nous voyons peu à peu grandir en nous la divine ressemblance, " l'homme nouveau ", créé par Dieu " dans la justice et dans la sainteté de la vérité. " (Ep, 4, 24.)

Mais à combien ce travail - qui pourtant apparaît absolument nécessaire - semble un rêve irréalisable ! Combien qui, devant le labeur presque insurmontable, seraient tentés de s'arrêter en chemin, de s'asseoir découragés dans les sables de ce rude désert de la vie, comme Élie qu'épouvantait, dans sa marche en avant, l'éloignement de l' Horeb salutaire!

Eh bien, voici un Saint dont la radieuse figure vient sourire à tous ces Pèlerins courageux ou fatigués, qui s'en vont à travers la vie !

Il est, sinon de notre temps, du moins d'une époque très semblable à la nôtre par bien des côtés. Il connut les difficultés que tous, plus ou moins, nous rencontrons, il eut à triompher des mêmes obstacles - ceux du dehors et ceux du dedans .- auxquels nous nous heurtons, il s'épuisa en des labeurs supérieurs à ceux qui s'offrent à nous, il fut en butte à des persécutions que la miséricorde du Seigneur épargne à notre faiblesse, il porta des responsabilités auprès desquelles les nôtres ne sont rien

Et au milieu de tout cela, malgré tout cela, il sut rester souriant, paisible, doux ! Sans répit, il monta, fidèle à la grâce de Dieu, vers les sommets de la plus haute et de la plus belle sainteté ! D'un pas toujours égal, il alla vers Dieu, chaque jour plus aimé et mieux servi ! Rien ne le rebuta, rien ne put ni le décourager, ni l'arrêter jamais, dans la ferme et paisible sérénité de son âme...

Oh ! le beau et consolant modèle ! Le puissant réconfort pour nos fragiles efforts ! Son perpétuel sourire, dont on sent bien qu'il est la céleste expression des victoires de Dieu en lui, ce sourire qu'on sent fait d'intrépide fermeté autant que d'ineffable bonté, est éloquent plus que tous les discours ; il attire plus que tous les raisonnements ; il encourage plus que les plus graves leçons ; il entraîne à la pratique de toutes les vertus dont, à travers l'austérité des dehors, on comprend mieux et on goûte davantage la divine beauté.

C'est sa manière à lui ! Par là il réalise, après sa mort comme de son vivant, la béatitude de la douceur, dont Jésus Christ disait aux foules, sur la Montagne, qu'elle était, mieux que la force, conquérante.

Ce doux a conquis le monde, parce qu'il a fait comprendre au monde combien le Maître qu'il servait et dont, avec tant de suavité, il prêchait la doctrine de salut, était " doux et humble de cœur. "

Il doit être compté parmi les plus prodigieux de ces conquérants d'âmes, quee furent les A pôtres de tous les temps. Le Chablais ne fut que le point de départ de ses admirables conquêtes : qui pourra jamais sur la terre en calculer le nombre ?

* * *

Et depuis qu'il n'est plus, il continue son étonnante mission. Le parfum qu'on respire en priant devant cette châsse précieuse où ses restes reposent en attendant le grand jour des résurrections glorieuses, est un parfum du Ciel. Combien qui, se relevant de leurs prières émues, s'éloignent de son tombeau, renouvelés et meilleurs, plus décidés à servir courageusement Celui qui veut être un jour, Lui-même, la magnifique récompense de ceux qui auront essayé de Lui rendre ici-bas un peu d'amour, pour le " trop grand amour " dont Il enveloppe les âmes !

Et par là encore, le saint Évêque poursuit son œuvre : il attire pour porter à Dieu ! Lui aussi, " il passe son ciel à faire du bien sur la terre ! "...

* * *

Puisse ce petit livre, qui trace de lui un portrait si fidèle, le faire mieux connaître encore, et par là multiplier, en l'intensifiant en beaucoup d'âmes, son action sainte, pour la plus grande gloire de Dieu!

† FLORENT-MICHEL-MARIE,

Évêque d'Annecy.





SAINT FRANÇOIS DE SALES

ÉTUDIÉ

DANS SES LETTRES

Étudier saint François de Sales, en faire mieux connaître la physionomie si attrayante et l'enseignement toujours actuel, c'est répondre aux vœux exprimés par notre Très Saint Père le Pape Pie XI dans l'Encyclique Rerum omnium perturbationem, donnée à l'occasion du tricentenaire du grand Évêque de Genève. Or, parce que celui-ci ne se révèle nulle part mieux que dans ses Lettres, il a semblé opportun de mettre à la portée de tous l'Étude placée en tête du onzième et dernier volume de sa correspondance, tome XXIe des Œuvres complètes du saint Docteur, éditées à Annecy par le Monastère de la Visitation.

Si volumineuse que soit la collection qui s'achève, elle ne représente pas la dixième partie de la correspondance entière : en effet, tel témoin raconte, qu'entré un matin dans la chambre du Prélat, il vit " une cinquantaine de lettres, toutes fraischement escriptes de sa main, estendues dessus sa table." Un autre dépose qu'étant allé prendre congé de lui à une heure matinale, il le trouva " occupé à écrire des lettres à diverses personnes qui lui demandaient conseil pour la direction de leur conscience. Quarante environ " étaient déjà prêtes ; à quoi le Serviteur de Dieu faisant allusion : " Je ne bouge pas, dit-il, parce que je suis occupé dans mon atelier . " François Favre, valet de chambre du Saint, parle par jour de " vingt ou vingt-cinq lettres responsives a toutes sortes de personnes en France et en Savoie, et cecy je le say parce que c'estoit moy qui fermois toutes ses lettres et fesois ses paquets. " Qu'on juge par ces indications combien est incomplète cette Édition de 2.100 lettres et fragments.

Malgré tant de lacunes, on ne peut se méprendre sur l'intérêt d'un tel recueil. Au déclin d'un siècle de paganisme renaissant, de révolte et d'apostasie, François de Sales apparaît tout rayonnant de foi, de pureté et de paix, attirant ainsi à lui nombre d'âmes inquiètes qui viennent lui demander la parole qui sauve. Cette société troublée revit dans ces pages écrites au jour le jour : prélats et modestes curés de paroisses, Religieux mendiants, grandes dames, gentilshommes et commerçants. Une " marchande gantiere " de Paris reçoit des lettres du Prélat en même temps que la noble Mère de Chantal ou la fameuse Angélique Arnauld (L10, lettre 1831). Ainsi le lecteur embrasse d':une seule vue les principaux événements de l'époque, les graves affaires qui l'agitent, prend contact avec la société elle-même et pénètre jusque dans le secret des consciences. Mais surtout, il y retrouve saint François de Sales entier et vivant.

La partie de cette correspondance, consacrée à la direction spirituelle, jette une vive lumière sur l'histoire du sentiment religieux à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe, non moins que sur la méthode suivie par saint François de Sales dans la conduite des âmes. D'autre part, les lettres qui se rapportent à la fondation de l'Ordre de la Visitation Sainte-Marie nous découvrent l'idéal monastique du Fondateur et les aspirations de ces femmes généreuses qui, à la suite de la baronne de Chantal, se rangèrent si nombreuses sous ses lois.

Toutes ces Lettres ne le cèdent en rien à celles de Bossuet ou de Fénelon ; elles ont même sur ces dernières un immense avantage, car en les lisant on peut se dire : " Nous avons ici la parole d'un Docteur de l'Église et d'un Saint. "

Esquisser d'après cette correspondance le portrait de saint François de Sales jeune homme, apôtre, évêque, sans perdre de vue la sainteté ; le montrer dans son action tant privée que sociale, dans le don total de lui-même aux âmes et dans le développement de sa vie intérieure; enfin, signaler quelques-unes des qualités de l'écrivain, c'est ce que nous allons tenter maintenant.





I
 
 

LA JEUNESSE

(1581-1593)

Nous croyons pouvoir comprendre sous ce titre, avec les années d'études de saint François de Sales à Paris (1581-1588) et à Padoue (1589-1592), les dix-huit mois qu'il passa en Savoie, se préparant à l'ordination sacerdotale (18 décembre 1593).

Issu d'une antique race, François tenait de sa naissance la distinction des manières, l'exquise courtoisie, le respect des hommes et de lui-même, l'ardeur chevaleresque, le sentiment profond du devoir et de l'honneur. Ame élevée, jugement droit, esprit perspicace et observateur, intelligence ouverte à tout ce qui est grand, bon et beau ; cœur affectueux et délicat, heureux mélange d'énergie et de tendresse, volonté soumise à la raison et illuminée par la foi; pureté angélique, piété ardente et, par-dessus tout, l'amour de Dieu surnaturalisant et sanctifiant tous les actes d'une vie sans tache : c'est enrichi de ces dons multiples de la nature et de la grâce que les contemporains du gentilhomme savoyard nous l'ont dépeint à Paris et à Padoue, et qu'il se révèle lui-même dans les trop rares écrits de sa jeunesse.

Mais, pour l'étude de cette période, il nous manque un élément essentiel. En effet, toute la correspondance que, du collège et de l'université, le saint Étudiant adressait à sa famille a disparu. Conservée longtemps dans les archives du château de Thorens, elle fut brûlée à la Révolution : treize lettres en tout, voilà ce qui nous reste pour ces huit années. Nous pouvons cependant recueillir dans ces épaves quelques traits de la physionomie morale du jeune gentilhomme ; mais comment regretter assez la perte des lettres à celle qu'il appelait dans son Analyse de Droit civil : optima et prudentissima mater ?

Humaniste, F.rançois de Sales a le souci de bien dire ; de là ces ébauches, latines pour la plupart, qu'il rédige avec soin et dont la forme trop apprêtée parfois, nuit au naturel. Ces protestations réitérées de son indignité personnelle et de l'honneur qu'il porte à ses correspondants paraissent exagérées aujourd'hui, et volontiers on les taxe d'affectation ; alors, elles étaient de mise. D'ailleurs, ces formules quelque peu emphatiques sont néanmoins la manifestation sincère de ses sentiments. Qu'il traite avec un supérieur ou un égal, François est convaincu de son infériorité et du devoir qu'il a de rendre au destinataire le respect qui lui est dû. " Je ne fis jamais chose qui méritasse que vous prissies la peine de m'escrire avec tant de caresses comme vous aves faict, " écrit-il de Padoue en I590 ; et encore : Parce " quil est fort aysé a oublier si peu de chose comme je suys, je vous remercie de la memoyre que vous eustes de moy... ce que cognoissant ne venir de mes merites, j'en honnore d'autant vostre bonté, delaquelle je reconnoys toutes ces faveurs . - A un gentilhomme qui l'a prévenu, le saint Étudiant exprime sa reconnaissance, et l'assure qu'il s'estimera heureux d'avoir " un lieu de mortepaye en son service . - En I593, il s'étonne qu'un compatriote, son ancien condisciple, " homme très savant et accompli," ait pu songer à lui dédier ses " thèses théologiques, " et à le gratifier, lui, " homme obscur," du titre d'ami . - Plus grande encore sera sa surprise, mêlée de joie, lorsque Antoine Favre lui offrira son amitié. Si le sénateur, déjà célèbre, a été le premier à écrire, cela prouve qu'il a " donné le premier, ce qui est plus divin, et que," ajoute François de Sales, " j'ai été le premier à recevoir, comme il sied à mon infériorité... Je n'estimais pas convenable de vous adresser mes hommages à distance, car je ne me croyais pas un jeune homme assez important pour mériter que mon nom fût prononcé ou entendu par quelqu'un des membres de votre illustre corps . "

Le noble héritier de la maison de Sales ne se montre aussi obséquieux que parce qu'il est vraiment humble. On reconnaît bien à ces traits celui qui donnera plus tard ce conseil à Philothée : " Ou ne disons point de paroles d'humidité, ou disons les avec un vray sentiment interieur... De mesme de quelques paroles d'honneur ou de respect qui, a la rigueur, ne semblent pas veritables ; car elles le sont neanmoins asses, pourveu que le cœur de celuy qui les prononce ait une vraye intention d'honnorer et respecter celuy pour lequel il les dit ; car encor que les motz signifient avec quelque exces ce que nous disons, nous ne faisons pas mal de les employer quand l'usage commun le requiert." (IVD 3,5)

Un jour, François apprend qu'un de ses amis parle de lui avec trop de bienveillance ; aussitôt, de le mettre en garde contre ses illusions . Et quand, plus tard, Mgr de Granier fera à tous l'éloge de son Prévôt: " Il ne faut pas, " écrira celui-ci, " trop ajouter foi aux paroles d'un père aussi indulgent que l'est mon Évêque...; car bien souvent les parents les plus prudents se persuadent trouver en leurs enfants les qualités qu'ils désirent "

Élève reconnaissant, bon et affectueux camarade, l'Étudiant de Padoue exprime avec délicatesse sa gratitude à un ancien professeur , loue avec complaisance un condisciple, et même l'assiste pendant une maladie . C'est que, déjà, notre Saint est l'ami tendre et dévoué qu'il sera toujours. L'amitié, il la faut à son cœur si aimant, à son âme si pure ; il en "goûte les charmes, elle est une partie de sa vie. Nous le voyons appeler avec " impatience cette heure de bonheur " qui lui permettra de serrer dans ses bras un ancien compagnon d'études ; puis avouer au sénateur Favre que, s'il n'avait prévenu ses désirs, il n'aurait pas craint de le " provoquer à cette douce lutte d'amitié." Très ardent par nature en ces sortes de luttes, " le jeune docteur défie le grave jurisconsulte de rester le dernier dans l'arène, lui qui, cependant, y est descendu le premier ."

On a critiqué les lettres latines de saint François de Sales à son ami : " Elles sont ennuyeuses," écrit M. Strowski, " avec leurs compliments et leurs plaisanteries de collège, leurs périodes trop élégantes, leurs jeux de mots sans grâce ni vivacité, " leurs superlatifs, leur admiration excessive ; et M. Delplanque ajoute : " On y voit trop l'homme du XVIe siècle, l'humaniste bel esprit . " Malgré tous les défauts qu'on lui reproche, il n'en reste pas moins vrai que ce commerce épistolaire est l'expression d'une " amitié fraternelle que la divine Bonté elle-même avait " mise si vive et parfaitte " entre deux hommes illustres, entre l'âme d'un grand chrétien et celle d'un grand Saint.

Revenu en Savoie, le seigneur de Villaroget fut bientôt mis en relations avec des personnages distingués qui lui témoignaient à l'envi leur sympathie. C'était pour lui " moins un sujet d'orgueil qu'un stimulant à mieux faire ; " et, tel un disciple auprès de ses maîtres, il se sentait excité par leurs exemples à se rendre " moins indigne de leur amitié . "

Seules, quelques lignes d'une lettre de décembre I593 nous disent ce qu'était pour sa mère le cœur de François de Sales : il faut les lire. Elles nous dépeignent son angoisse à la nouvelle du grave danger qui menace Mme de Boisy, son empressement à se rendre auprès d'elle, sa joie de la voir revenue à la vie. C'est bien le même cœur qui, à seize ans de là, dictera des pages si émues à la mort de sa mère et répandra sur sa tombe des larmes abondantes, mais doucement résignées.

Le bon sens et la finesse d'esprit du jeune Étudiant percent aussi dans ses lettres. Il se garde bien de donner à un homme de cour, ami de son père, " des nouvelles... de colleges ; " quant aux autres, " elles sont si incertaynes... que, pour ce seul respect, " il se croit dispensé " d'en escrire " S'il fait part à un seigneur de ce qu'il a ouï dire, il ajoute : " ce que n'estant asseuré, je m'en rapporte a l'evenement " Plusieurs de ses lettres se sont perdues : " Nous payons le port avant qu'elles partent, " écrit-il plaisamment ; " et partant, besogne païee, malfaicte "

Dans quelques mots rapides seulement, on peut surprendre son âme : " J'oseroys bien me promettre que mon entreprise en l'estude reussira au bien que je desire, Dieu aydant, qui " est de le bien pouvoir servir ." N'est-ce pas l'idéal qu'il poursuivra toute sa vie ? - La " nouvelle navarraise ", c'est-à-dire la victoire de Henri IV sur la Ligue, l'afflige au point de vue de la foi catholique, et il pousse un soupir de douleur : " Je ne sais ce que Dieu veut faire de la France, car les péchés y sont très grands ." -Le 25 mars 1591, il souligne ainsi le souvenir du mystère que l'Église célèbre : " Padoue, jour de l'annonce de notre salut et de la salutation donnée à la Vierge . "

Au surplus, les minutes de ses lettres portent l'empreinte de son soin, de son esprit d'ordre, de sa piété : caractères fins et réguliers, marges très nettes, quelques ratures, mais pas une tache. Essaye-t-il une plume, il trace, avec les noms de ses professeurs, ceux de ses grandes amours : " Jesus Nazarenus, Doux Jesus, Maria Stella maris. "

Mais voici François de Sales Prévôt du Chapitre de Genève et entré dans les saints Ordres; avant de recevoir le diaconat (18 sept.1593), il avait déjà prêché plusieurs fois et fondé la Confrérie des Pénitents de la Sainte-Croix. A l'occasion de prières publiques, son Évêque l'a chargé, au commencement de décembre, de prendre la parole pour stimuler l'ardeur du peuple " à fléchir la justice de Dieu ; " et le jeune diacre dit ne pouvoir le faire " sans avoir salué les Docteurs ."

Quelques jours plus tard, le fils du seigneur de Boisy sera " promu à l'auguste dignité du sacerdoce ;" alors il confie à son meilleur ami, le sénateur Favre, ses émotions profondes et les sentiments divers qui affluent en son âme . C'est un " honneur insigne, " un " bien excellent " qu'il va recevoir ; c'est aussi une " transformation " qui doit s'opérer en lui. " La frayeur et le tremblement se sont emparés de moi, " écrit-il, car rien " de plus difficile et de plus périlleux à l'homme que d'être appelé à tenir entre " ses mains et à produire par sa parole... Celui que les Anges... ne peuvent pas même embrasser par la pensée, ni célébrer par de justes louanges." Conscient de la dignité sublime du Prêtre, il en redoute les " effroyables responsabilités ; " son esprit se trouble et son cœur souffre... Cependant, il " ne manque pas de courage, " loin de là : ses saintes frayeurs, fruit de son humilité, laissent une place très large à l'espérance et même " à une allégresse bien supérieure à ce que pourraient lui valoir ses propres mérites ; " dès lors il se réjouit, il exulte à la pensée de pouvoir offrir au Seigneur le sacrifice de la plus auguste des victimes.

Idée très haute du ministère sacerdotal, humble défiance de soi-même, inébranlable confiance en Dieu, zèle ardent pour sa gloire : telles sont les dispositions que le nouveau Prêtre apporte à l'autel. Il peut en approcher sans crainte ; la grâce divine et sa coopération personnelle l'ont merveilleusement préparé à sa grande mission d'apôtre et de conquérant des âmes.
 
 




II


L'APOSTOLAT

(1594- 1602)

Neuf mois de ministère à Annecy et dans les environs, cinq ans d'apostolat dans le Chablais, un voyage à Rome, un séjour de plusieurs mois à Paris sont les grandes lignes de cette partie de la vie de François de Sales, couronnée par son sacre comme Évêque de Genève, le 8 décembre 1602.

Apôtre, notre Saint le fut toujours : il l'était déjà lorsque, à peine âgé de cinq ou six ans, il réunissait les enfants du voisinage pour leur enseigner la leçon de catéchisme que lui-même venait d'apprendre ; il le fut à Paris en 1619, à Turin en 1622, où, se livrant sans mesure au service des âmes, il faillit mourir à la peine. Toutefois, parce que c'est la conversion du Chablais surtout qui lui a valu le titre glorieux d'Apôtre et que, d'autre part, ses négociations à Paris pour le rétablissement du culte catholique dans le pays de Gex ne sont que la suite de cette grande conquête, nous rechercherons dans la correspondance de ces huit années ce qui nous montre le Prêtre dans l'exercice de son apostolat. Déjà il nous apparaîtra comme un maître dans l'art de manier les hommes et un Saint qui veut à tout prix les gagner à Dieu.
 
 

§ I. - Avant la mission du Chablais.



La plupart des lettres de 1594,1595 sont adressées au sénateur Favre de 1596 à 1599, la correspondance avec le Nonce de Savoie, Mgr Riccardi, tient la plus grande place. Bientôt, absorbé par la mission du Chablais, le jeune Prévôt renonce à écrire en latin ; c'en sera fait alors de ces ébauches qui nous ont permis d'entrer dans le secret de son intimité avec le grand jurisconsulte, intimité qui fut, jusqu'à la mort, une des plus douces joies de l'un et de l'autre.

En attendant, tous deux continuent leur commerce épistolaire, sans jamais se lasser de se redire combien ils en goûtent la douceur. Çà et là, des noms surgissent : ce sont des amis communs qui servent de porteurs ou dont l'on attend la visite ; ce sont encore des gens qui vont plaider à Chambéry et sollicitent un mot de recommandation de François, " l'ami le plus loyal ", pour Antoine, " le juge le plus intègre " et le plus bienveillant . Avant le Carême, tous deux sont à l'espoir d'une prochaine rencontre. Comme les amis, dans l'antiquité chrétienne, ils s'accorderont " quelque honnête récréation... afin d'avoir, " écrit le Prévôt, " l'esprit plus libre pendant le temps de pénitence pour s'asseoir dans la solitude, se taire et s'élever au-dessus de soi-même . " Quant aux réunions et aux festins, le Prêtre les redoute et proteste vouloir s'en abstenir, même à l'occasion de noces célébrées dans une famille amie . - Un autre jour, " encore à jeûn de corps et d'âme, " il promet au Sénateur d'offrir aussi en son nom, comme d'ailleurs il a coutume de le faire, la " victime de choix " dont il va se nourrir à l'autel .

Veut-on savoir comment saint François de .Sales comprenait les pèlerinages ? En voici un organisé par lui pour les Pénitents de la Sainte-Croix, qu'il projette de conduire à Aix, où se vénérait une parcelle considérable du bois sacré. " Nous dirons les Litanies de Jésus crucifié, " mande-t-il à Antoine Favre ; " nous ôterons les souliers de nos pieds, car nous regardons comme saint le lieu où nous nous rendons... Toutefois, nous ne ferons pas tout le chemin pieds nus, mais seulement quelques milles... " A Aix, " nous entendrons la Messe en l'église de la Sainte-Croix... nous dînerons ensemble, modestement et frugalement, écoutant la lecture de quelque livre de dévotion, afin que nul discours profane ne se mêle aux entretiens pendant ce saint voyage . "

Une lettre à François Girard, Prévôt de la Collégiale de Bourg , est plus significative encore. Notre Saint, en une belle langue latine, le félicite chaleureusement d'avoir à combattre sous l'étendart du très saint Crucifié ; car, suivre Jésus-Çhrist guérissant les infirmes, ressuscitant les morts est à la portée de tous ; " mais le suivre " souffrant et mourant, voilà ce qui n'est accordé qu'à un fort petit nombre. Il n'est pas très pénible d'embrasser la Croix lorsqu'elle est debout et que personne ne l'ébranle ; mais la soutenir contre le choc des assaillants pour qu'elle ne tombe pas, voilà le propre d'un courage éprouvé." Et le jeune Prêtre de s'écrier avec un saint enthousiasme : " O bienheureux combat, dans lequel à la " fois nous mourons et nous vivons pour le Christ ! "

C'est à ce rude mais glorieux combat que Dieu conviait François de Sales ; quinze jours encore, et il partait pour le Chablais où nous allons le suivre.
 
 

§ 2. - La mission du Chablais.

  1. Historique de la mission.
Le héros de cette difficile et périlleuse mission en a résumé l'histoire dans un compte-rendu envoyé au Pape Clément VIII, le 15 novembre 1603 ; dans ses lettres écrites au jour le jour il en a laissé le détail vivant. Seules ces lettres peuvent nous donner une idée exacte de la situation, des obstacles rencontrés, de la tactique adoptée, des résultats obtenus ; mais, ce que la modestie de l'Apôtre nous cache trop souvent, ce sont les sarcasmes dont il fut l'objet, les souffrances de toutes sortes qu'il endura, les dangers qu'il courut. Quant à ses triomphes, il en fait une très large part à ses collaborateurs, bien que pendant les trois premières années il n'ait eu aucune aide.

La situation était dure !... François de Sales va nous en faire lui-même le tableau. Cette province du Chablais, pourtant si belle, lui apparaît enveloppée d'un " sombre nuage auquel commande le prince des ténèbres " qui obscurcit " l'esprit de ces hommes. " Dès les premières tentatives pour attirer les paysans des environs de Thonon, les principaux de la ville ont " assemblé leur conseil et se sont juré... que ni eux ni le peuple n'assisteraient jamais aux prédications catholiques. - Leur cœur est endurci, s'écrie douloureusement l'Apôtre ; " ils ne veulent pas nous écouter parce qu'ils ne veulent pas écouter Dieu " Et ils s'obstinent, prétextant " le mauvais traitement qu'ilz recevroyent des Bernois et Genevois... s'ilz les voyoyent seulement venir a nous d'autre façon qu'avec des injures a la bouche ou des pierres a la main ." Ils ne rendront aucun bon office au Missionnaire, ils se garderont même de lui adresser la parole : c'est la loi qu'ils se sont faite . Ainsi, François se heurte d'abord à " la mauvaise volonté des adversaires ; " bientôt, ce sera la haine ouverte, et l'on apostera des assassins pour lui ôter la vie .

Si les uns, de parti pris, ne veulent pas venir au bon Pasteur qui leur tend les bras, les autres le "fuyent tant quilz peuvent " par crainte d'une prochaine rupture de la trêve avec Genève ; ils devraient s'attendre aux pires représailles " silz avoyent faict tant soit peu semblant de prendre goust aux raysons catholiques . " Parmi ces craintifs, quelques-uns sont déjà convaincus, écrit le Saint au commencement d'avril 1595 ; mais " l'incertitude de l'evenement de ceste trefve " les empêche d'abjurer. De remède à ce mal, hélas ! il n'yen a point ; " car, de leur " apporter en jeu l'enfer, la damnation, ilz se couvrent de la bonté de Dieu ; si on les presse, ilz vous quittent tout court "

Déjà sept mois d'apostolat, et " troys ou quatre huguenotz " seulement sont allés " au sermon quatre ou cinq fois... a cachetes, par les portes et fenestres, " quoique François ait prêché à Thonon "ordinairement toutes les festes, et bien souvent encor parmi la semayne." – " Praecher les murailles, " quel travail ingrat, quelle dure épreuve pour son zèle !... " Je m'y fascherois desja beaucoup, si ce n'estoit l'esperance de mieux, " avoue l'Apôtre, qui s'encourage d'ailleurs, sachant " que le munier ne perd pas tems quand il martelle la meule . " La besogne entreprise est en effet de longue haleine, et le succès en paraît si éloigné, que le Prévôt écrit à la même époque à son Évêque, non sans une teinte de tristesse : " Ceste province est toute paralytique, et devant qu'elle puisse marcher, je pourray bien penser au voyage de la vraye patrie "

Faut-il poursuivre, ou abandonner le terrain ?.. Humainement parlant, le second parti semblerait le plus raison nable au Missionnaire : son père le rappelle, ses amis le pressent, Mgr de Granier lui-même va céder à leurs instances... mais, la gloire de Dieu, le salut des âmes !... Antoine Favre approuve la résistance de son intrépide ami il est " à peu près le seul, mais c'est assez. " L'athlète du Christ restera donc sur la brèche, à cette condition toutefois : " Si, dans quatre mois, c'est-à-dire mon année achevée, chacun ne remplit pas fidèlement son devoir en cette affaire, je ne souffrirai plus qu'aucun autre que vous me retienne dans cette charge ." Au duc de Savoie et à ses ministres d'accomplir leur " devoir"

Charles-Emmanuel avait lui-même demandé l'envoi de missionnaires en Chablais ; néanmoins, la plupart des habitants, ceux de Thonon surtout, s'obstinaient à croire que François de Sales prêchait à son insu, voire " contre sa volonté. " Un mot du prince eût suffi... et il gardait le silence !... A ce grand "argument," s'en ajoutait un autre : la " vie précaire " que ces hommes , sujets d'un souverain catholique, menaient " au milieu des domaines de d'Église . " C'est que, presque tous les revenus ecclésiastiques étant aux mains des séculiers, il apparte,nait à Son Altesse de les leur faire relâcher - une partie du moins - pour l'entretien des prédicateurs . De belles promesses répondent aux pressantes requêtes, de pénibles déceptions succèdent aux espérances et l'attente se prolonge sans fin : " Bien que la mission ait été commencée par d'ordre du Prince, " écrira le Prévôt le 21 juillet 1595, " il ne s'en occupe plus, absorbé qu'il est par d'autres affaires . " A la fin de l'année, François prend la plume : il fait au duc un exposé de la situation, en indiquant les moyens qu'il " pense estre plus pregnans pour faire sortir en effect le saint desir qu'a Son Altesse de voir ces peuples de Chablaix reünis a l'Eglise catholique... Il y a de la despence en ceste poursuite, ") conclut-il, " mais c'est " aussy le supreme grade de l'aumosne chrestienne que de procurer le salut des ames "

Charles-Emmanuel ne cesse d'avoir les meilleures intentions, il manifeste même des sentiments très bienveillants à l'égard du jeune Prêtre que déjà il songe à nommer coadjuteur de l'Évêque de Genève ; mais la guerre qui éclate ou qui menace, les calculs de la politique, les oppositions de ses ministres lui font toujours différer la réalisation de ses pieux projets. Et lorsque, après une entrevue avec l'Apôtre, au mois d'octobre 1596, il se décidera enfin à donner des ordres, ces ordres ne seront pas exécutés : " Le duc est très zélé, il est vrai, mais ne peut se faire obéir..." François de Sales écrivait ces mots en avril 1598 ! - Revenu de son premier voyage à Turin sans les pièces nécessaires, il a " été la fable de ces mécréants," tandis qu'à la cour on sème des calomnies sur son compte, on lui prête des vues intéressées et ambitieuses, lui qui, " par ces quelques travaux, ne cherche à être bien vu de ses supérieurs qu'autant qu'il le faut pour remplir sa mission ! " Il n'a, humainement, autre refuge à la cour " que la " bonté et sollicitude " du Nonce ; c'est à ce " seul protecteur et consolateur " qu'il confie ses vœux ardents et ses déceptions ; c'est auprès de lui qu'il insiste à temps et à contretemps, au point de devenir importun. Parfois, un gémissement lui échappe, et il devient plus pressant encore. Une grande consolation était cependant réservée à l'infatigable Apôtre - celle qu'il avait rêvée dès les premiers jours de son entrée en Chablais : la nuit de Noël 1596, il célébra pour la première fois la Messe en l'église Saint-Hippolyte de Thonon ; " aux fêtes de sa Nativité, le Christ, redevenant pour ainsi dire petit enfant, " naissait " enfin de nouveau parmi ce peu de fidèles qu'il avait dans la ville "

Désormais, la situation intellectuelle et morale va devenir bien meilleure, la victoire complète s'annonce. La conversion de personnages distingués, tels que l'avocat Poncet et le seigneur d'Avully, a fait sensation ; quatre paroisses, puis dix ou douze demandent des prêtres ; à Thonon même, " rendez-vous de toute la province, beaucoup sont bien disposés, et presque tous les autres, si ébranlés dans leur conscience, que s'ils voyaient le culte catholique rétabli, ils se rendraient facilement et en peu de jours " Les possédés, très nombreux dans la région, ne trouvent de remède " que dans le signe de la Croix, d'eau bénite, les Agnus Dei.." n'est-ce pas une douce "invitation de la Providence" aux âmes encore rétives et à ceux qui doivent leur ménager les secours opportuns qui triompheront de leurs résistances ?.. Ces secours, les prêtres seul:? pourront les leur apporter.

La moisson est mûre, mais il faut des moissonneurs; et François les réclame, et il réclame en même temps les ressources matérielles pour leur entretien. Alors, l'avarice des Chevaliers des Saints Maurice et Lazare, détenteurs de la plupart des revenus ecclésiastiques du pays, met des entraves à son zèle. " Je suis bien aise, " écrit le Prévôt avec une petite pointe d'ironie, " que messieurs les Chevaliers estiment peu considérables les biens ecclésiastiques du Chablais, car étant d'ailleurs généreux, ils les céderont volontiers pour le service de Dieu " Vain espoir ! ils se dérobent, au contraire, pour ne pas tenir leurs promesses, et de fait ils ne les tiennent pas. Des six pensions dont on a convenu pour être attribuées à autant de prêtres - et il en faudrait au moins dix-huit - François de Sales ne reçoit la première année (1597) que le payement de trois ; au début de l'année suivante, il présente des réclamations au duc , car la Milice ne s'inquiète pas même des trois pensionnés ! Une telle insouciance arrache une plainte à l'Apôtre : " A ce que je vois, " dit-il au Nonce au mois d'avril 1598, " rien ne manquera du côté de MM. les Chevaliers pour ruiner les affaires du Chablais, puisqu'ils ne se mettent nullement en peine de faire payer les pensions promises, sans lesquelles on ne peut continuer l'exercice du culte commencé dans les trois paroisses, et moins encore l'augmenter . "

Dans sa correspondance de 1597-1601 avec Mgr Riccardi, l'homme de Dieu reviendra souvent sur ce triste sujet. Rien, semble-t-il, ne lui fut aussi pénible comme d'avoir à dépendre de la " Religion de Saint-Lazare " pour l'entretien de ses collaborateurs : sa fierté de gentilhomme y répugnait autant que sa grandeur d'âme et la magnanimité de son zèle. Lui, toujours si bon, si miséricordieux aux coupables, à ses ennemis eux-mêmes, ne peut se défendre d'un mouvement d'indignation en présence du mauvais vouloir de " ces clercs armés" dont il n'entend pas que ses auxiliaires, pas plus que lui-même, aient à " devenir les courtisans et pensionnaires ." Qu'ils " sachent, " écrivait-il, " que notre pauvreté ne recherche pas leurs biens pour s'enrichir et devenir opulente, car dans ce pays, les prêtres souffriront disette de toutes choses, si ce n'est de procédés désobligeants ; " au premier appel, ils viendront, mais pour " s'exercer ici à la patience et à la mortification "

D'autre part, il n'y a ni logement pour les curés, ni églises restaurées, ni autels dressés, tous les objets indispensables au culte font défaut ; Thonon même n'a qu'un pauvre autel en bois : dès lors, faut-il s'étonner de voir François de Sales tendre sans cesse la main ? En ce qui le concerne personnellement, peu lui importe la pauvreté ! il a " dépensé de son bien et de celui de ses amis dans la mission du Chablais, " sans tirer " un seul liard " du bénéfice obtenu par concours en 1595 ; aussi dit-il plaisamment et avec une fine malice : " Sur cinq prêtres, je n'en connais qu'un qui ne soit pas molesté par les Chevaliers... " C'est lui-même . Mais, ce qui le tourmente, ce sont ses enfants qui demandent du pain, et personne n'est là pour le leur rompre... ce sont les fruits merveilleux qu'on pourrait recueillir, si les excellentes dispositions des populations étaient secondées, encouragées par le rétablissement du culte : voilà pourquoi " l'espérance différée afflige incroyablement l'âme " du saint Missionnaire qui n'a d'autre " pouvoir que celui des soupirs et des désirs "

Cet état de choses durera jusque vers la fin de 1601. Alors seulement, après des difficultés inouïes et malgré mille intrigues, Mgr de Granier pourra obtenir -en partie du moins - l'exécution du Bref de Clément VIII, rapporté de Rome par son Coadjuteur (1599), qui enjoignait aux Chevaliers de restituer à l'Évêque de Genève, pour l'entretien des prêtres et prédicateurs, tous les revenus qu'ils possédaient sur les paroisses converties .

Bien avant cette restitution, Dieu allait ménager de grandes joies à son Serviteur : le secours de précieux auxiliaires, tels que les PP. Chérubin de Maurienne et Esprit de Baume, Capucins, en 1597, suivis plus tard de plusieurs Jésuites et de prêtres aussi dévoués que savants ; la fondation, grâce aux libéralités du Souverain Pontife, d'une mission de six Religieux de la Compagnie de Jésus à Thonon où, de son côté, le duc de Savoie projetait l'établissement d'un collège. " Une consolation incroyable "fut aussi le succès inespéré des Quarante-Heures célébrées à Annemasse les 7 et 8 septembre 1597 , et celui plus splendide encore des Quarante-Heures de Thonon les 20 et 21 septembre, et les 1er et 2 octobre de l'année suivante. Pendant les secondes, sous le regard ému du cardinal de Médicis, Légat du Saint-Siège, et en présence de Charles - Emmanuel, duc de Savoie, une " heureuse moisson de plusieurs milliers d'âmes " se fit dans le bailliage, une foule d'enfants prodigues vinrent se jeter entre les bras du vénérable Évêque de Genève, qui, de concert avec l'Évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, n'avait rien épargné pour rendre plus magnifique cette manifestation de foi .

A la fin de cette année mémorable, saint François de Sales partit pour Rome il demeura environ quatre mois (janvier-avril 1599). Il put s'y délasser de ses travaux et y noua d'intimes relations avec les plus éminents personnages de la Cour pontificale, qui l'honorèrent depuis lors de leur amitié . La paternelle bienveillance que lui témoigna Clément VIII, tout en confondant l'humilité du jeune Coadjuteur, ne dut pas être une petite joie pour son cœur si profondément attaché au Pontife infaillible et à la Chaire de Pierre ; pourtant, lorsque après l'examen si brillamment subi devant le Pape il en écrit le résultat en Savoie, c'est avec une extrême modestie qu'il annonce ce succès : " Dieu n'a pas permis que nous ayons esté confus, " dit-il, " quoy qu'en ne regardant que moy mesme je n'attendis que cela... Souvenes vous que nos amis exagerent aussi souvent nostre bien que nos ennemis exagerent nos maux, et qu'en fin nous ne sommes que ce que nous sommes devant Dieu "

Mais voici de nouvelles angoisses : au mois d'août 1600, Henri IV envahit la Savoie ; Bernois et Genevois font courir des rumeurs menaçantes ; les missionnaires, par prudence, se dispersent ; quelques curés plus timides se retirent " pour voir comment finiront les choses. " Tout est à craindre pour la persévérance des convertis ; rien, cependant, ne peut ébranler leur courage, ils restent fermes dans la foi . Quelle consolation pour le bon Pasteur qui les y avait conquis !

A cette consolation, vint s'en ajouter une autre l'année suivante. Le bailliage de Gaillard, rentré dans le domaine du duc de Savoie, ouvrit ses portes aux ministres de l'Évangile. Deux Jésuites et deux curés du Chablais y prêchèrent aux fêtes de la Pentecôte avec un succès tel, que François de Sales y trouva le lendemain cent familles catholiques et toutes les autres bien disposées. En décembre, Mgr de Granier rendra à leur ancienne destination huit églises ; " plusieurs milliers d'âmes " auront déjà abjuré l'hérésie .

Presque en même temps, trois paroisses furent érigées dans le pays de Gex, gouverné jusqu'alors par les Genevois et maintenant soumis au roi de France. Mais, qu'était ce nombre sur vingt-six qu'on avait à rétablir, vu surtout les conversions obtenues et celles qui s'annonçaient ?.. L'Évêque et son Coadjuteur ne s'en contenteront pas, et le second ira traiter à la cour de Henri IV cette affaire épineuse, à laquelle déjà le Saint-Siège s'est intéressé. Elle était " de si delicate conduitte et bigearre poursuitte, " qu'après huit mois de persévérantes négociations, " M. de Geneve " dut s'en " retourner sans autre expedition que d'esperances . " Longtemps, bien longtemps encore il faudra espérer : dix années se passeront avant que l'Apôtre, devenu Évêque, puisse voir le résultat définitif et consolant de sa mission préliminaire dans la capitale en 1602 . Nous n'insisterons pas sur cette mission dont le jeune Coadjuteur s'acquitta avec une prudence si avertie et un zèle si désintéressé ; il suffit d'avoir mentionné ce voyage qui devait avoir une influence profonde sur le reste de la vie de notre Saint .

A Paris, François de Sales prêcha devant la cour et même devant le Roi; il vit de plus près le monde et les mondains et, de plus près encore, de saints personnages, des chrétiens et des chrétiennes d'élite ; au contact de cette société mêlée, il se rendit mieux compte des besoins de son temps et des aspirations des âmes. Dès lors, son génie se transforme, son existence reçoit une orientation nouvelle, sa vocation se précise : marteau de l'hérésie, défenseur intrépide de la vérité et de l'Église, il le sera toujours ; désormais, cependant, il sera surtout le Maître de la vraie piété dans le monde, le Guide éclairé des consciences, le Directeur sans égal qui les conduit à Dieu.

b) La tactique et les armes de l'Apôtre.

" Quatre ou cinq petites personnes" formaient l'auditoire du saint Missionnaire lorsque, le 27 novembre 1594, il entreprit à Thonon les prédications de l'Avent ; à la fin d'octobre 1602, l'Évêque élu de Genève écrira au Pape, en parlant de son prédécesseur : "Par son propre travail, aussi bien que par celui de ses coopérateurs, il a ramené vingt"cinq mille brebis errantes au bercail du Seigneur . " Nous savons ce qu'il faut penser des réticences de sa modestie : le bon Pasteur qui a couru à la recherche de ces " brebis errantes ", c'est lui ; l'instrument d'une si étonnante conquête, c'est lui encore ; François de Sales portera à jamais, en face des générations futures, le titre glorieux d'Apôtre du Chablais.

Comment réalisa-t-il un pareil triomphe ? Quelle fut sa tactique et quelles furent ses armes ?

Se jeter sur l'ennemi, lui livrer des combats de vive force n'est pas la méthode de notre Saint ; sa politesse exquise le lui interdit autant que sa bonté compatissante. Il parle bien, un jour, sur un ton chevaleresque, d'une " lance très excitée par l'ennui du retard, " on dirait qu'il va la rompre avec l'adversaire et prendre d'assaut la citadelle : il n'en est rien pourtant, et en voici la preuve. Dans une lettre qu'il vient de recevoir, le P. Chérubin lui recommande cet expédient : l'invitation d'un premier, d'un deuxième, d'un troisième serviteur est-elle refusée par ces hommes, " il faut en appeler un quatrième qui les force à entrer " dans la salle des noces. L'Apôtre, en plaisantant, semble d'abord agréer l'avis du fougueux Capucin, mais il ajoute aussitôt : " Ce n'est pas en comptant sur la force de mon esprit, ni sur aucune science, mais sur la patience, que je suis descendu dans l'arène ; " et, au lieu de brandir cette "lance" qu'il semblait avoir aiguisée, il conclut : "Attends, attends encore .. "

Notre athlète, en effet, ne connaît d'autres armes que la patience, la longanimité, la douceur. Il ne prétend pas s'imposer, mais s'insinuer; puis, avec le triple cordon de la prière, de la charité, de la pénitence, il essayera de lier l'ennemi qu'il ambitionne bien moins de confondre que de gagner à force de bonne grâce, de procédés obligeants, de courageuse obstination. Les gens de Thonon persistent à ne pas vouloir l'entendre ; lui, au contraire, " ne perd point d'occasion de les accoster ." Ainsi se . charge-t-il de présenter aux principaux de la ville un livre de sonnets sacrés composés par Antoine Favre, et tous admirent le poète et son œuvre. Seul, un ministre crie au blasphème ; François, " avec toute la modération possible, " et " par un tiers, " remet " à la raison cet effronté " -L'avocat de Prez, enfoncé dans l'hérésie, prie le Prévôt d'envoyer au jurisconsulte une pièce de vers qu'il a faite à sa louange ; en s'acquittant de la commission, l'Apôtre demande à son ami de faire, dans sa prochaine lettre, une aimable allusion au poème de cet homme qui, obstinément, " fuit le Christ qui le poursuit, " et à qui lui-même a " témoigné beaucoup d'affection . " Favre est plus intransigeant, il ne peut se " commander de croire qu'un heretique puisse rien avoir de bon ; " il attendra donc que de Prez soit converti, pour " l'embrasser et recueillir avec plus de demonstration l'amitié que sa poesie " lui " presente . " Mais notre Saint, comme son Maître Jésus Christ; va au devant de tous, à tous aussi il ouvre ses bras et son cœur ; aux outrages il répond par un sourire, aux menaces, par un regard bienveillant. S'il hait à mort l'hérésie, il reste toujours plein de pitié pour ceux qui en sont les malheureuses victimes.

Les avances affectueuses du Missionnaire, sa parole apostolique demeurent-elles sans succès ? Il prend la plume et, en des feuilles volantes qu'il fera placarder sur les murs ou distribuer dans les maisons, il expose la vérité, réfute le mensonge avec netteté et vigueur, avec charité surtout. Ces pages immortelles, commencées en janvier 1595 et qui formeront plus tard le livre des Controverses , porteront peu à peu la lumière dans les esprits les plus obstinés et les disposeront à " ouyr enfin les raysons catholiques. "

Pendant qu'il lutte par la plume, le saint polémiste ne néglige pas la prédication. La connaissance des Œuvres des réformateurs lui est indispensable ; il demande la permission de les lire, car chaque fois qu'il les réfute on exige ses références : " dequoy, " écrit-il au P. Possevin, " j'ay desja receu deux affrontz que je n'eusse pas eu si ne me fusse pas fié aux citations... je suis es lieux ou chacun sçait ses Institutions par cœur . " Pour n'être pas pris en défaut, il prie un jour Antoine Favre de lui envoyer "en français " l'explication d'un axiome de droit , et le P. Canisius de lui interpréter un texte de la Genèse sur lequel les Œuvres de Bellarmin ne lui fournissent pas une lumière suffisante .

Parfois, pour attirer les plus réfractaires, qui se targuent de sagesse, de bon sens et de courage, François de Sales usait d'un stratagème : il annonçait un sermon où il mettrait le " dogme en plus grande lumière que le plein midi ; " à coup sûr, personne, à moins d'avoir " renoncé à la raison, " ne pourra s'empêcher de reconnaître son aveuglement. " Ils savent bien," écrit le Missionnaire, " que ces espèces de rodomontades les invitent à descendre dans l'arène, " sous peine d'être " tenus pour gens tout à fait pusillanimes, " qui redouteraient de se mesurer même avec je ne sais quel homme de rien "

Le projet d'une conférence contradictoire avec les ministres de Genève souriait à l'Apôtre ; il en est question plus d'une fois dans ses lettres de 1597 au Nonce. En mai et juin, croyant l"entreprise près d'aboutir, on s'occupait du choix des conférenciers ; mais les choses traînèrent en longueur et les ministres protestants finirent par se dérober.

La troisième fête de Pâques (8 avril) de la même année, le Prévôt, chargé par Clément VIII de s'aboucher avec Bèze, avait eu un entretien secret avec l'hérésiarque qui se montra d'abord " d'un accès assez facile ; " mais, ajoute François dans sa lettre au Pape , " je trouvai en lui un " cœur de pierre, jusqu'ici immobile... un vieillard endurci, plein de jours mauvais... S'il était possible de l'aborder et plus fréquemment et avec plus de sécurité, peut-être pourrait-on le ramener au bercail du Seigneur..." Pour cette brebis perdue, notre Saint n'avait pas craint d'exposer sa vie ; il l'eût volontiers exposée mille fois encore pour introduire à Genève le culte catholique. " Une grande porte " semble s'y ouvrir au Crucifix en 1597, pourvu, observe l'Apôtre, " qu'il y soit porté secrètement, par des personnes humbles, patientes et familiarisées avec les mœurs des hérétiques. Il faut faire comme nous faisons pendant la Semaine Sainte : découvrir un bras de la Croix, puis l'autre, et ainsi peu à peu la Croix tout entière, en chantant doucement : Ecce lignum Crucis, venite adoremus . "

Dans ces lignes, le soldat du Christ nous a dit à la fois son plan de bataille et le secret de ses victoires. Aussi, aux " rodomontades " et aux conférences publiques préférait-il les discussions particulières en " des entretiens familiers ." Ceux-ci lui permettaient de gagner d'abord les cœurs par son aimable urbanité, les charmes de sa personne, les convictions de sa foi, l'ascendant de son génie ; dès lors, il lui était facile de persuader en réfutant, de convaincre, de convertir. Son triomphe fut, en réalité, le triomphe de l'amour.

Cependant, on reproche à saint François de Sales d'avoir invoqué l'appui du bras séculier ; lui-même, dans le rapport adressé au Pape Clément VIII , ne cache pas que le pouvoir politique eut une part dans la grande œuvre de conversion qui venait de s'achever. Il suffit de lire les lettres écrites par le Saint au cours de sa mission, pour se convaincre que cette part fut très restreinte et que les démarches de l'Apôtre auprès du souverain furent toujours empreintes de modération et de charité. Si, le 29 décembre 1595, il suggère au duc de Savoie d'envoyer à Thonon un sénateur pour inviter de sa part les habitants à prêter l'oreille aux prédications catholiques, il ajoute que cela devra se faire " en termes qui ressentent la charité et l'authorité d'un tres bon Prince..." Cette " douce violence "triomphera peut-être de leur obstination . - Six ans plus tard, les populations sont revenues en masse à la foi de leurs ancêtres ; la plupart des églises sont rendues au culte, et les curés, établis dans les paroisses. Quelques obstinés demeurent à Thonon, où François de Sales est resté pour essayer de les gagner : ce sont des gens " qui suyvent le huguenotisme plus tost comm'un parti que comme une religion. " A bout de ressources, le Prévôt consulte les autres missionnaires, les officiers de Son Altesse, et d'abord le marquis de Lullin. Tous sont d'avis que le duc, " par un edit paysible, commande que tous ses sujetz ayent a faire profession de la foy catholique... ou de vuider ses Estatz, avec permission de vendre leurs biens... La douceur d'iceluy, " conclut le Saint, forcera tous ses adversaires d'en reconnoistre la clemence, et fera éviter aux réfractaires le bannissement du Paradis "

Étant données les circonstances et les coutumes de l'époque, il faut reconnaître que ces mesures n'ont rien que de très modéré, et qu'en les proposant, saint François de Sales n'a pas failli à sa mission de bon Pasteur et de conquérant pacifique des âmes.

c) La Physionomie morale de l'Apôtre.

I:'étude de la situation morale et matérielle faite au saint Missionnaire en Chablais, des obstacles qu'il eut à surmonter, de la tactique adoptée par lui nous a déjà permis de préciser quelques traits de sa noble et séduisante figure d'Apôtre : regardons-la maintenant de plus près encore.

François de Sales eut des heures de profonde tristesse, presque de découragement : ses yeux étaient fatigués " par la vue des temples déserts et en ruines, ses oreilles, continuellement étourdies par d'horribles blasphèmes ; " son cœur se brisait lorsque, faute de ressources, il ne pouvait rassasier de la sainte doctrine des paroisses entières , et " ce demain, ce sempiternel demain " lui causait une " vive douleur, " car il compromettait le succès de la mission et le salut d'un grand nombre d'âmes . A ces heures angoissantes, " une image de la Vierge Mère adorant l'Enfant Jésus qui dort, " et une "charmante berceuse de Marie au Christ enfant " le récréent et " impriment plus profondément Jésus-Christ dans son cœur . " C'est sur ce fort armé qu'il s'appuie ; et, tandis qu'il avoue : " La moisson de Thonon est un fardeau qui dépasse mes forces," il est " résolu de ne l'abandonner qu'avec l'agrément " de son.ami le sénateur, et continue à préparer de nouveaux ouvriers pour cette grande œuvre .

Parmi des catastrophes menaçantes, le saint Missionnaire est " tourmenté" de ce qu'il lui reste à peine un moment pour cultiver la dévotion, dont il a un si pressant besoin ; " mais, comptant " sur la miséricorde de Notre-Seigneur, il élève son cœur à de meilleures espérances " et il termine ainsi une de ses lettres : " Alors que nos yeux, ne rencontrent que des sujets de tristesse, fixons plus attentivement nos regards sur notre patrie céleste, et souvenons-nous toujours qu'Hélie n'est monté au ciel que dans un tourbillon . "

Et l'Apôtre reste fort ; au milieu de ses déboires il garde sa belle humeur, son aimable sourire, sa douce gaieté. Il a parfois de fines reparties, une allure martiale. On se souvient du fameux billet à son père , alarmé d'une tentative d'assassinat dont le Prévôt avait été l'objet : " Si Roland estoit vostre filz aussi bien qu'il n'est que vostre valet, il n'auroit pas eu la coüardise de reculer pour un si petit choc que celuy ou il s'est trouvé, et n'en feroit pas le bruit d'une grande bataille... aussi vous faict on tort quand on doute de nostre courage. " En dépit de son mécontentement, le vieux soldat dut être fier de l'héritier de son nom !

Fort, parce qu'il met toute sa confiance en Dieu; fort aussi parce qu'il est sincèrement humble. Cet héroïque Apôtre ne cesse de dire qu'il est un " petit homme ", un " pecheur, et rien plus, indigne tout a faict des graces que Dieu espanche sur lui ." A l'entendre, il " est moins un ouvrier qu'un avant-coureur d'ouvriers ; " il a été envoyé dans le pays par son Évêque, " non comme médecin capable de guérir tant d'infirmités, mais comme explorateur et fourrier... d'un grand nombre de prédicateurs, " seulement chargé de conserver sa " Sparte" - comme il appelle Thonon – " à de meilleurs " soldats . Le duc de Savoie manifeste dans ses paroles " de magnifiques sentiments" à l'égard du Prévôt; celui-ci se fâche aimablement de ce que son meilleur ami lui en témoigne de la joie . Qu'on le blâme, ou même qu'on le calomnie à la cour de Turin, qu'il devienne " la fable " des adversaires quand ils le voient toujours seul à Thonon, il s'en soucie peu ; cependant, il élève des protestations, parce qu'on méprise son ministère "dont il doit être jaloux . " – Le succès de l'affaire de la coadjutorerie à l'évêché de Genève, en train depuis I597, ne le tiendra pas davantage en peine ; " de quel costé qu'aille la barque, le port lui en sera aggreable ." Même après son brillant examen à Rome, il refuse " un titre qui, " dit-il, " ne lui convient pas ; " et lorsque, à Paris, on le traitera " en Evesque, mal gré qu'il en aye, " il le souffrira parce que " ceste praetendue qualité me sert de beaucoup a la negociation que je fay, " écrit-il, " si bien il me desplait d'en estre servi avant le tems ."

Le zèle de l'Apôtre est ardent, mais sans fougue ni impétuosité. Au début de sa mission, l'on en surprend parfois dans ses lettres les saintes impatiences ; plus tard, celles-ci feront place à un plus complet abandon à la Providence, à laquelle il " remet entierement le succès de tous ses projets ; car en fin, en faysant nostre devoir, il faut subir les effectz que la providence de Dieu a establis . " Optimiste, il ne cesse d'avoir confiance ; son bon sens lui défend de s'appuyer sur des espoirs chimériques, mais sa maxime est celle-ci : s'agit-il d'affaires "importantes, mieux vaut tenter et espérer beaucoup, lorsque l'échec ne peut apporter grand dommage, que de perdre par trop de discrétion les occasions de faire le bien . "

De ces occasions, l'homme de Dieu n'en perd pas une seule ; il se livre à un travail intense, augmenté par de continuels déplacements, et accomplit sa tâche jusqu'à extinction de forces. Pour faire face à tout, il sacrifie ses consolations les plus légitimes ; c'est ainsi que nous le verrons renoncer à une entrevue avec le P. Possevin, de passage à Chambéry - et combien elle lui .eût été douce ! - rendre plus rare sa correspondance avec Antoine Favre, se priver d'une rencontre avec des amis . Il ne négligera pas, toutefois, le devoir de la piété filiale, et lorsque son père avancera " a grans pas a l'autre vie, " François sera auprès de lui dans la douloureuse attente d'une prochaine séparation .

" Dans le service de, Dieu, les moindres choses sont importantes, " écrivait un jour l'Apôtre . Aussi a-t-il l' œil sur les petites comme sur les grandes ; de loin ou de près, il se rend compte de tout avec une sagacité, une prudence qui ne le cèdent en rien à son activité. Les initiatives des missionnaires, la valeur de ses prêtres, les ressources matérielles, les rumeurs qui circulent, les négociations diplomatiques où le sort de la mission peut être engagé, rien n'échappe à sa vigilance. C'est même peu pour lui de s'occuper du salut général, et, père autant qu'apôtre, il prend souci des intérêts de chacun de ses enfants. Ceux-ci le savent si bien que, lorsqu'il est absent, ils lui " font part a toutes heures... de leurs ennuis . " - N'est-il " point demeuré de scrupule " à deux nouvelles converties qui, peut-être, n'auront pas " esté instruittes a plein fons "? – " Six ou sept pauvres gens, vieux et impuyssans a gaigner leur vie... ont vescu avec une admirable constance en la foi catholique ; " de " petitz vilages " sont revenus à l'Église : François de Sales recommande les uns et les autres à la libéralité du duc de Savoie . Une autre fois, ce sera le tour d'un " ministre qui se recatholise ; " ou bien encore, de " bons paisans, deputés de plusieurs parroisses, " que le Saint présentera à Son Altesse, lui demandant de leur faire bon accueil, car c'est " l'ordinaire que les pauvres et simples embrassent plus vollontiers le Crucifix que les riches et sages mondains . "

Bon sens pratique, justesse et largeur de vues, promptitude et fermeté dans l'exécution, sentiment profond de ses responsabilités, sont encore des traits de cette belle physionomie d'Apôtre, à travers laquelle on aperçoit toujours le gentilhomme. Il n'accepte pas, sans la relever, une accusation de déloyauté portée contre les Savoyards : c'est, dit-il, " une impertinence telle qu'elle ne mérite pas de réponse . " Dans ses rapports avec les grands, il se montre respectueux, mais digne, il a même de fiers accents lorsque le salut des âmes est en jeu; à l'occasion il protestera au duc de Savoie : Je " supplie tres humblement Votre Altesse croire, quoyque peut estr'on luy die le contraire, que je ne luy escris qu'avec la realité et conscience en laquelle il faut servir son sauverain Prince et Dieu mesme ." La correspondance de François de Sales avec le Nonce est empreinte à la fois d'une profonde déférence à l'égard du représentant du Saint-Siège, d'une confiance affectueuse, presque filiale, et d'une aimable familiarité. La franchise du fils de M. de Boisy ne blesse personne, tempérée qu'elle est par un tact exquis et une délicatesse parfaite ; son désintéressement, sa loyauté, son dévouement à toute épreuve ne peuvent d'ailleurs être méconnus, pas plus que ses vues surnaturelles qui, seules, le font parler et agir.

Le jeune Prévôt de Genève avait terminé son apostolat en Chablais ; âgé de trente ans à peine, il venait d'accomplir une œuvre gigantesque dont toute sa vie désormais portera la trace. Sept années de labeur ardu, d'épreuves multiples, de négociations de toutes sortes ont mûri son caractère, développé ses talents ; l'expérience acquise en a fait un maître dans l'art d'exposer la vérité, de manier les hommes, de gouverner les consciences ; il sait traiter les affaires, dominer les événements et attendre, dans une paix sereine, les moments de Dieu. François de Sales est prêt pour de plus grandes choses : le fardeau de l'épiscopat va lui être imposé. Il sera sacré le 8 décembre 1602, " jour de la Conception de la Vierge Marie, entre les mains de laquelle, " écrit-il, " j'ai remis mon sort . " En ce jour d'impérissables souvenirs, Dieu ôtera l'Apôtre " au monde et a lui mesme, pour le prendre a luy et le donner au peuple, a son Eglise et a ses brebis .
 
 

III

L'ÉPISCOPAT


 
 

Riches en travaux, en vertus, en épreuves, les vingt années de l'épiscopat de saint François de Sales ne furent pas moins fécondes, pour la gloire de Dieu, en œuvres immortelles qui aujourd'hui encore sanctifient les âmes et réjouissent l'Eglise.

A peine le jeune Evêque a-t-il pris la houlette, qu'il se consacre tout entier à ses fonctions pastorales : il administre so,n diocèse, veille sur ses prêtres, visite les paroisses, s'occupe activement de la réforme ou de la sanctification des Monastères, distribue à ses ouailles le pain de la divine parole. A ces charges déjà lourdes, il ajoutera bientôt la prédication au dehors et la direction des consciences ; il composera de petits écrits ascétiques, des lettres admirables, l'Introduction à la Vie Dévote, le Traitté de l'Amour de Dieu ; il fondera l'Ordre de la Visitation.

Mais puisque la correspondance de l'Evêque nous montre aussi François de Sales dans le courant de la vie quotidienne et dans son commerce avec le monde, nous l'envisagerons d'abord sous ce double aspect ; nous parlerons ensuite des travaux, des consolations, des souffrances de son épiscopat, réservant pour la IVe Partie, l'étude du Directeur et du Fondateur.
 
 

§ 1. Saint François de Sales dans sa vie privée et dans sa vie sociale

Saint François de Sales fut homme et homme parfait, mais il fut pour ainsi dire, " divinement " humain. Sans le vouloir, il a tracé dans ses Lettres son portrait original ; aussi, en les parcourant, on peut apprendre du Saint lui-même ce qu'il fut personnellement et ce qu'il fut dans les relations avec ses semblables.

  1. L'homme privé.

  2. Je " suis extremement amy de la simplicité, " écrivit-il un jour ; tout en lui, en effet, est marqué de ce caractère. Depuis qu'il se voua au service divin, il ne voulut " jamais porter des bas d'estame, ni gans lavés ni musqués , " pas même à la cour, lorsqu'il fut contraint d'y paraître. Faire " toutes les annees des habitz, " c'eût été un luxe, et il écrit nettement à la baronne de Chantal qui avait filé pour lui une pièce de serge violette : " Soit pour une fois… pour les autres annees, nous treuverons moyen de bien loger vos travaux selon vostre desir . " Sa " petitesse en mayson, en train, en tout ," dut contraster souvent avec la magnificence dont s'entouraient la plupart des évêques de son temps et la longue suite de domestiques qui les accompagnait. Les siens devaient être des " enfans bons a tout ; " non pas qu'il voulut les " traitter indiscrettement, " mais s'il s'agissait, par exemple, d'un jeune secrétaire, il désirait pouvoir le " faire servir non seulement a la plume, mais a la chambre et a beaucoup de petitz services, et le tenir humble... En tout, " ajoutait-il, " j'employe le premier que je treuve, horsmis les ecc1esiastiques . " Pour ceux-ci, l'Évêque eut toujours les plus grands égards et n'admettait pas qu'on les traitât comme des serviteurs .

    Avec des goûts aussi simples, notre Saint, sans être très fortuné. jouissait d' " une certaine suffisance " qu'il appréciait bien plus que les trésors des riches ; d'ailleurs il aima toujours la pauvreté, quoiqu'il ne l'eût, disait,.il, jamais vue " de bien pres . " Les " viles prattiques " des enfants du monde lui inspiraient une suprême aversion : " Certes, je ne voudrois nullement estre en estime d'un homme qui attire l'argent et l'or, " écrivait-il, " non pas mesme pour les œuvres pies, car je ne suis pas appellé a cela . " Aussi redoutait-il de se mêler de telles affaires, et il fallait, en cas de procès, se méfier de sa " trop grande condescendance ; " lui-même conseille à la Mère de Chantal de profiter de son absence pour en " accommoder " un, intenté à la Visitation à propos d'un héritage .

    Mais laissons François de Sales continuer d'esquisser son portrait : " Je ne suis pas d'humeur mesprisante... Rien ne m'est plus a contrecœur que l'ambition de tiltres… Je ne me mesle que de mon breviaire... j'ignore les affaires d'Estat, et les veux ignorer, a tel point qu'elles ne soyent ni en ma pensee, ni a mon soin, ni en ma bouche." - Je " suis ennemy juré des cours... car mon ame est toute contournee a la vie contraire et ne sçauroit s'amuser a... un objet qui luy revient si peu . " Tel était son mépris du monde et son dégagement des choses de la terre, qu'au moment où il se voit l'objet des bonnes grâces des princes, il écrit : " Je n'auray non plus de difficulté de me desprendre maintenant des faveurs que je reçoy, qu'auparavant qu'elles me fussent donnees ." Et il se " taste par tout dans le cœur pour voir si la viellesse le porte point a d'humeur avare... " Loin de là ! il " treuve au contraire qu'elle 1'affranchit de tout souci" et lui fait absolument negliger toute chicheté, praevoyance mondaine et desfiance d'avoir besoin . "

    Lorsque, à propos d'une question de préséance, le Prélat assure qu'il n'entend " rien a toutes ces considerations ceremoniales, car il n'y a jamais pensé , " on peut l'en croire ; mais quand il se dit un " pauvre villageois à l'esprit fort lourd, " ou qu'il s'accuse de beaucoup de "manquemens es civilités, complimens et autres choses de bienseance ," comment se ranger à son avis ? Non, avec les hommes de :la société il savait parler leur langage, et chez François de Sales, le Prêtre, l'Évêque, le Saint ne firent jamais tort au parfait gentilhomme.

    La constitution assez robuste de " Monsieur de Geneve lui permettait de soutenir une grande somme de travail, mais il en abusa. Dans les premières années de son épiscopat, il ne tenait " point de regle, " comme il l'avoue lui- même ; ses repas, son lever, son coucher étaient la dernière chose à quoi il songeait. Sur les instances de la baronne de, Chantal, il consentit à avoir un peu plus de soin de sa santé, " a manger a certaines heures, " à ne veiller très tard que par vive force ; " mais ces ménagements, il les prenait parce qu'il l'avait promis à sa Fille spirituelle et bien plus pour cela que par inclination . " Au reste, combien de fois manqua-t-il à ses promesses ! Emporté par son zèle, par le flot des affaires, par son amour des âmes, François de Sales ne savait pas compter avec ses forces ; aussi le voyons-nous souvent excédé de fatigue, saisi par " une fievre continue " qui lui laisse de grandes " lassitudes " et " une foiblesse extraordinaire ," et contraint au repos par l'ordre des médecins. Presque chaque année, il fait une maladie, et l'été lui apporte des indispositions sérieuses. Celles-ci augmentent sur la fin de sa vie et, dit-il, " il est force qu'en suite j'escrive le moins que je puis . " Ses jambes s'engourdissent, il.se sent " chargé d'aage .et d'incommodités, qui," avoue-t-il, " m'empeschent de pouvoir ce que je veux .

    Lorsque Jean-François, frère de l'Évêque, revint de Turin à Annecy en 1621, il voulut mettre ordre à une vie qui se consumait rapidement par l'excès du travail : " Nous vivons de regle quant au manger, " mandait le Saint à la .Mère de Chantal, " et je n'escris plus le soir, parce que mes yeux ne le peuvent pas porter, ni certes mon estomach . " Hélas ! c'était trop tard !... une année après, il succombait. Au lieu de " diminuer la charge a mesure que le tems amoindrissait, les forces. " comme il le conseillait à un ami , François de Sales accumula ses travaux sans mesure et finit ainsi d'user sa trop courte vie.

  3. Relations de famille et d'amitié.

  4. Époux de l'Église de Genève, chef et Pasteur d'un vaste et très éprouvé diocèse, notre Saint leur consacra ses premières pensées, ses écrasants labeurs, sa vie tout entière.; cependant, il resta toujours très affectueusement attaché à sa famille. Dans ses relations avec elle, domine un amour profond, une tendresse toute surnaturelle. Pour sa mère, il est le fils le plus aimant, le conseiller le plus sûr, le père aussi, puisqu'elle lui avait confié la conduite de son âme- Avec quel tact, dans la seule lettre de direction adressée à elle qui nous reste , il l'engage à se défaire " de ces petites pensees lesquelles sont entierement inutiles et infructueuses, à mettre son esprit un petit plus au large avec Nostre Seigneur, " à laisser toutes choses et elle-même aussi entre les bras de la Providence ! Ne songeait-il pas à Mme de Boisy si " esperduement amoureuse " de son fils, lorsqu'il écrivait à la comtesse de Dalet : " O mon Dieu, qu'il faut faire des choses pour les peres et meres, et comme il faut supporter amoureusement l'exces, le zele et l'ardeur, a peu que je die encor l'importunité de leur amour ! Ces meres, elles sont admirables tout a fait : elles voudroyent, je pense, porter tous-jours leurs enfans...Elles ont souvent de la jalousie, si on s'amuse un peu hors de leur presence ; il leur est advis qu'on ne les ayme jamais asses et que l'amour qu'on leur doit ne peut estre mesuré que par le desmesurement. " - Le 1er mars 1610, la très bonne mère de l'Evêque mourut, et alors il traça des pages admirables qui mettent en plein jour la, sensibilité exquise du cœur de l'homme et l'intensité de l'amour filial dans le cœur d'un Saint .

    François ne se contente pas de donner à ses frères et sœurs le meilleur de ses affections; il est tour à tour, et même tout à la fois, le confesseur, le guide, le protecteur de tous. Il prend soin de leurs affaires, s'intéresse à leur établissement, se préoccupe de leur santé, les défend avec énergie quand les envieux les attaquent, et lorsque Dieu lui ravit l'un ou l'autre, il verse des larmes qu'il ne se reproche pas.

    Jeanne, sa " petite seur " et sa " petite fille ", eut une place à part dans ses tendresses fraternelles. C'était l'enfant de son jeune sacerdoce, il se promettait " d'en faire un jour quelque chose de bon, " lorsque la mort faucha cette fleur à peine éclose. Ce que l'adolescente fut à son frère et l'attitude de sa mère lors de ce décès, François l'a résumé de sa plume émue dans la très touchante lettre du 2 novembre 1607 . .

    Il pleura surtout Bernard, baron de Thorens, qu'il avait doublement chéri: " en qualité de mon frere et de vostre filz, " écrivait-il à sainte Jeanne de Chantal, " qui veut dire excessivement . " N'était-ce pas lui qui avait formé le gentilhomme, qui l'avait marié avec Marie-Aimée de Rabutin, la charmante fille de la Baronne ? Ne savait-il pas aussi la tendresse et l'élévation de cet amour conjugal qu'il bénit un jour avec tant de joie ? Les lettres écrites après ce grand deuil, qui nous montrent François de Sales encore plus préoccupé de la douleur de la " pauvre petite vefve " que de la sienne, nous laissent deviner aussi quel rang tint en son cœur celle qui lui était " plus que seur et plus que fille, " et dont il se disait " le cher frere et le Pere tout ensemble, mais le plus affectionné . "

    Après la famille, les amis. Notre Saint en eut beaucoup, et dans toutes les situations, en Savoie et en.France : pour tous, il fut l'ami incomparable. Une étude sur Saint François de Sales ami ne serait ni des moins belles, ni des moins attrayantes : quel intéressant sujet pour le psychologue et pour l'écrivain!

    Nous avons dit plus haut que l'âme de François était prédestinée à l'amitié ; nous avons rappelé aussi celle qui, dès sa jeunesse, l'unit à Antoine Favre (cf note 14) . Depuis lors, ses relations se sont étendues : évêques et prêtres, abbés et religieux, hommes de robe ou d'épée, vieux courtisans, jeunes seigneurs, simples bourgeois, combien nombreux sont les hommes qui, l'ayant " provoqué en la contention d'amitié, " ont expérimenté qu'il a " l'affection fort tenante et presque immuable " - supprimons le " presque " – " a l'endroit de ceux qui lui donnent le bonheur de la leur . " Suivant le mot de l'Écriture (Eccli 6,14) , ils ont trouvé en sa fidélité une protection puissante, en sa tendresse un trésor, en sa loyale franchise et en sa miséricordieuse charité un remède de vie.

    Mais comment François de Sales comprenait-il l'amitié ? Il l'a dit en plusieurs chapitres de l'Introduction â la Vie dévote ( part 3 ch 17,19,20,22) ; très souvent encore, et avec beaucoup de charme, il le redit dans ses Lettres. Selon lui, la vraie amitié doit avoir un " fondement eternel ; " dès lors elle vit et règne " glorieusement, nonobstant l'absence et division des sejours, " parce que " son autheur n'est point lié ni au tems ni au lieu ; elle est exempte de tout autre changement que de celuy de sa continuelle croissance ; " la mort même n'en saurait briser le lien, car, dit ce parfait ami, " bien que les personnes que j'ayme soyent mortelles, ce que j'ayme principalement en elles est immortel ; " aussi est-ce " une qualité des amitiés que le Ciel fait en nous, de ne perir jamais, non plus que la source dont elles sont issues . "

    Lorsque notre Saint énumère les caractères de " la vraye amitié de charité, " il nous dépeint la sienne : vraiment " cordiale, sincere et sans flatterie ; ronde, franche, ouverte, sans fierté, sans finesse, toute simple, point jalouse, point affectee . " Ailleurs il affirme que " les amitiés fondees sur Jesus Christ ne.1aissent pas d'estre respectueuses pour estre un peu fort simples et a la bonne foy, " et que " les desfiances n'ont point de lieu ou l'amour est parfait ." Les manières de voir différentes gâteront-elles celui-ci ? " Non certes, " répond François de Sales, " je ne pense pas que ni mon sentiment, ni mes opinions, ni mes interestz doivent servir de regle a pas un homme du monde, et particulierement a mes amis; trop obligé que je leur seray si, reciproquement, ilz ne m'estiment rien moins leur affectionné et veritable amy quand je seray d'autre opinion qu'eux . " Bien plus : à son avis, " une amitié un peu forte doit savoir supporter certaines offenses qui proviennent de negligence, de foiblesse, d'inconsideration, voire mesme de quelque soudaine passion d'ire, de courroux et de haine, " et cela " en consideration de nostr'humanité qui est sujette a ces accidens . "

    Tel fut François de Sales à l'égard de ses amis: toujours prêt à dissimuler, excuser, pardonner, oublier. Non pas, certes, que son amitié fût molle ou flatteuse ; surnaturelle avant tout, elle avait, au besoin, de saintes hardiesses. Et puisque " l'amour ne se peut taire ou il y va de l'interest de celuy qu'on ayme , " notre Saint n'aurait jamais pu cacher la vérité. Il la disait naïvement et sans fard ; car parler ainsi, c'est " parler comme il faut entre les amis parfaitz, " assure-t-il à M. Milletot dont il va blâmer, avec autant de franchise que de délicatesse, un opuscule récemment paru . A ce point de vue, la lettre de l'Évêque au magistrat de Dijon est remarquable ; celle du 9 septembre 1610 à la comtesse de 'Tournon l'est peut-être plus encore. " Pourveu que vous me permetties de me defendre un peu librement contre vous, " écrit-il, " je vous diray que si le nœud du devoir que j'ay a monsieur vostre mari et a vous se pouvoit desfaire, vous m'auriez grandement des-obligé en deux occasions ; " désobligé, non pas François de Sales, notons-le bien, mais l'Évêque, en portant atteinte à son autorité.

    Amitié surnaturelle encore, qui lui faisait aimer " l'esprit au dessus de tout le reste . " De là, ces frémissements, ces angoisses, ces larmes pour les âmes de ceux qu'il chérissait : " L'amour que je porte à mes amis me fait herisser les cheveux quand je sçai qu'ilz sont en tel peril," mandait-il à Mme de la Fléchère à propos d'un " duel desseigné et non commis " par son mari ; " et ce qui me tourmente le plus," ajoutait-il, " c'est le peu d'apparence qu'il y a qu'ilz ayent le vray desplaysir qu'il faut avoir de l'offense de Dieu, puisqu'ilz ne tiennent conte de s'en empescher a l'advenir ." -De là, cette manière d'envisager les épreuves de ses amis, leurs maladies, leurs deuils, et ces paroles de consolation où l'esprit de foi se mêle à l'expression d'une pitié émue et de la plus délicate tendresse. Apprend-il simultanément la maladie et la guérison d'un cousin, il écrit : "Je loüe Dieu de l'un et de l'autre, puisque sans doute c'est sa main paternelle qui nous abbat pour nous faire rentrer en nous mesme, et nous releve pour nous faire regarder a luy . " Et sur un décès : " Quand nous verrons mourir nos amis, pleurons les un peu, regrettons les un peu par compassion et tendreté, mais avec tranquillité et sans impatience ; et faysons valoir leur deslogement pour nous preparer tout doucement et joyeusement au nostre . " - De là encore ces lignes, toutes empreintes du mépris du monde et de l'esprit de Dieu, qu'il adresse à des seigneurs disgraciés : " Pour moy qui suis ennemi " juré des cours, " dira-t-il à l'un d'eux, " j'appreuve tout ce que Dieu dispose, comme le meilleur . " Et à un autre : " Que vous seres heureux si ce reste de vos jours... vous appliques de plus prez vostre ame a son Principe, dans le repos d'une vie a moytié solitaire, telle qu'est celle que vous faites de deça en comparayson de Paris et de la cour . " Et tout en gémissant de n'avoir pu, malgré d'actives démarches, prévenir l'emprisonnement d'un ami : " Les tribulations ne seroyent pas tribulations si elles n'affligeoyent, " conclut-il, " et les serviteurs de Dieu n'en sont gueres exempts ; leur bonheur est reservé pour la vie future ".

    Assurer cet éternel bonheur à ceux qu'il aime, est le premier des soucis de notre Saint ; alléger les leurs est le second. Inlassable dans son dévouement, rien de ce qui les touche ne le laisse indifférent : familles, mariages, affaires, il s'intéresse à tout. Leurs enfants ont une large place dans ses affections paternelles ; on trouve semés çà et là dans ses Lettres des mots charmants à leur sujet. Il écrit au père d'un écolier : " Sachés que cet enfant m'est çher comme mes yeux, et que, de son costé, il paternise excellemment a m'aymer... Il ne se peut dire combien nous sommes grans amis. "

    La plume comme le cœur de François de Sales est au service de tous ; c'est presque chaque jour que ce grand Évêque, déjà débordé par les devoirs de sa charge et par une correspondance qui grossit incessamment, trace des lettres de recommandation pour l'un ou pour l'autre de ses chers amis. Aux moins familiers de même qu'aux plus intimes, il eût pu dire ce qu'il assurait à l'un de ceux-ci : " Mon ame est tellement affectionnee a la vostre qu'elle a tous-jours des ressentimens de vos sentimens, et des complaysans en vos playsirs, et des condoleances a vos douleurs ."

    Des mots exquis expriment parfois la tendresse et la force de l'amitié du " plus affectif " des hommes : " Je me ressouviens tous-jours de ceux que j'aime. - Je me porte " tous-jours bien et vous porte tous:-jours bien en mon cœur. - Selon mon sentiment, c'est tout dit quand je dis que je suis tout vostre, et peu dit si je dis moins que cela. - Il me semble que nostr'amitié est sans limites, et qu'estant si fort naturalisee en mon cœur, ell'est aussi ancienne que luy. - Je vous cheris et honnore bien fort... je l'escris ainsy de ma main et de mon cœur ."

    Ce cœur de François de Sales est un vrai " cœur d'homme ", mais doublé d'un cœur de prêtre, d'apôtre, de saint, du Cœur du Christ lui-même qui aima tant ses amis. Aussi excelle-t-il en l'art de consoler : comme Jésus, il comprend la douleur et ne s'étonne pas de voir couler des larmes. " Cette imaginaire insensibilité de ceux qui ne veulent pas souffrir qu'on soit homme, lui sembla tous-jours une vraye chimere ; " mais il voulait pourtant, qu'après avoir " rendu le tribut a cette partie inferieure, " on rendît " le devoir a la superieure, en laquelle sied, comme en son throsne, l'esprit de la foy qui doit nous consoler en nos afflictions, ains nous consoler par nos afflictions . "

    En vérité, ce dut être " un 'heureuse et souefve rencontre " pour les hommes de ce temps-là - pour les cœurs meurtris surtout – " de pouvoir se communiquer a un cœur si doux, si gratieux, si cher, si pretieux et tant amy " tel que celui de François de Sales !

  5. Le patriote et le citoyen.
Comme chez toutes les âmes nobles et élevées, l'amour de la patrie fut très intense et profond en celle de notre Saint. " Je suis essentiellement Savoysien," disait-il, "et moy et tous les miens, et je ne sçaurois jamais estre autre chose . " Il aima son cher pays de Savoie, il aima son souverain avec une fidélité inviolable et leur prouva son attachement d'une manière non équivoque. S'il entend parler " d'une rude guerre " pour son prince, il en a " le cœur a demi gasté , " et ordonne des prières publiques pour le succès de ses armes. Avec une légitime fierté il se réjouira de ce que l'ennemi a été battu, et plus encore de la conclusion de la paix, non toutefois sans s'attendrir sur le sort des veuves et des orphelins . - Il souhaite une heureuse alliance au prince de Piémont dont il se plaît à vanter la sagesse, la bravoure, la piété et la vertu, " l'amour de son peuple. " mais " sur tout, la crainte de Dieu ; " et lorsque son mariage avec Christine-de-France est enfin conclu, il en ressent une vive joie, comme le prouvent ses lettres de cette époque.

Courtisan, François de Sales ne le fut jamais; alors même qu'il témoigne de sa soumission et de sa déférence à l'égard de Charles-Emmanuel ou de Henri de Nemours, il sait élever le ton quand sa conscience le lui dicte ou son devoir le lui impose. Jamais il ne brigua ni faveurs ni fortune ; mais que la calomnie ose " entreprendre sur son innocence et candeur " et le fasse passer pour un sujet déloyal, il proteste énergiquement, se " plaint fort par une lettre " à Son Altesse même et ne cache point sa douleur. " On nous ravit le bien le plus pretieux que nous ayons, qui est la bonne grace de nos Princes, " écrivait-il dans une de ces pénibles conjonctures," et puis on dit : Quel mal vous fait-on ?"

Fervent patriote et citoyen d'Annecy, l'Évêque de Genève eut toujours à cœur les intérêts de sa patrie et de sa petite ville. Quelle part active ne prit-il pas à l'introduction des Barnabites au Collège chappuisien " presque en friche, " non seulement pour l'utilité des âmes, mais encore parce qu'elle était propre pour le proffit publiq temporel " de ses compatriotes ! Que de sollicitudes, que de démarches pour maintenir l'union entre cet établissement et le Collège de Savoie à Louvain, ou pour assurer les places des boursiers savoyards en celui de Saint-Nicolas d'Avignon !

Nous voyons tour à tour notre Saint demander pour Annecy la continuation des privilèges ou l'exemption des impôts. dresser des suppliques pour l'introduction de l'art de la soie, s'affliger extrêmement des misères de son pays ; alors, touché de compassion, il ne se borne pas à prier " Nostre Seigneur quil soulage le peuple de sa grace et le divertisse du desespoir , " mais il implore la pitié de Son Altesse, car, dit-il, sa " bonté est trop grande pour laisser perir dans le malheur d'une ruine toutale un peuple si fidele a son Prince . "

Signalons ici le grand nombre de lettres de recommandation qui s'échelonnent d'année en année dans les onze volumes de la correspondance de saint François de Sales. Déjà nous avons mentionné celles écrites pour ses amis ; mais combien de gens, connus ou inconnus de lui, recoururent à sa bienveillante entremise….Longue et attristante procession de miséreux, de besogneux, victimes du malheur, de l'injustice, de la persécution et même du péché ; intéressant et non moins long défilé de prêtres, de religieux, d'étudiants, de prétendants au cloître ou aux charges publiques, à la cour ou à l'armée, de pauvres endettés, de plaideurs, de créanciers... et parmi ceux-ci, apparaît vers la fin, le duc de Nemours ! Le Prélat qui se fait suppliant ne se contente pas d'écrire pour ses protégés une lettre quelconque ; il a soin de le faire dans les termes qui en assureront le succès. S'il s'agit, par exemple, d'une " pauvre femme chargee d'une multitude de petitz enfans " qui demande au gouverneur de Savoie quelque secours pour son mari, notre Saint fait valoir la bonté et la fidélité de ce sujet du prince . - Recommandant à un ami de prendre à cœur les affaires d'un de ses prêtres, il lui dira: elles " sont siennes et miennes tout ensemble, puisque luy mesme est mien par une longue et bonn'amitié . " - Les habitants d'un village situé aux portes de Genève ont besoin de protection : " Ilz recourent a moy, " écrit-il, " en qualité de mes enfans les plus exposés a la persecution de leurs freres rebelles . " - Et lorsqu'il réclame la délivrance d'un prisonnier injustement détenu, après avoir affirmé qu'il n'a reconnu en ce pauvre homme " qu'un esprit franc, candide et vrayement chrestien, il ajoute cet .argument propre à toucher un souverain catholique : " Ce saint tems de Caresme " est favorable, " auquel le divin Aigneau d'innocence a si bonteusement delivré nos ames coulpables de la perdition " Nous pourrions multiplier sans fin les exemples.

Tel est François de Sales, cet homme au grand cœur où vibrent tous les sentiments nobles et profonds, où toutes les misères trouvent un refuge, où toutes les tendresses sont réunies avec les nuances les plus variées et les plus délicates. Étranger aux ruses de .la politique et aux calculs mesquins de la prudence humaine, il ignore les intrigues et les " mesnages d'Estat ; " mais dès que les affaires de la terre peuvent être tournées au profit des intérêts de Dieu et de la charité, jamais il ne refuse le concours de son appui, de son influence, de son dévouement.

§:2 - Les travaux de l'Évêque.

" Je pense estre a la plus fascheuse charge qu'aucun autre de cette qualité ," écrivait le nouvel Évêque six mois après son sacre ; et un peu plus tard: elle " porte par tout son martyre avec soy . " ; François de Sales paraît d'abord comme écrasé sous le fardeau ; à maintes reprises il demande des prières, " dont j'ay a la verité bon besoin, " dit-il , " pour estre embarqué en l'endroit le plus tempestueux et tourmenté de toute cette mer de l'Eglise ; " et le 14 août 1604 il confie à un ami : " J'ay esté perpetuellement parmi les travaux et traverses que le monde fait naistre en ma charge, et me semble que cette annee m'a esté encor plus aspre que celle du noviciat. "

C'est que " vaste et dévasté " est le diocèse , composé de diverses provinces, soumises en grande partie au duc de Savoie, et pour une partie moins considérable -le Bugey et le pays de Gex - au roi de France. François de Sales doit traiter, sans leur donner aucun sujet de soupçon, avec deux souverains jaloux qui se guettent, tandis que Genève, toujours en éveil, ne laisse échapper aucune occasion d'user de représailles à l'égard des catholiques et de jeter la terreur dans les terres qui l'avoisinent. " L'abandonnement de cent eglises... presque desolees, conséquence des volleries et pilleries " des Genevois , attrista les débuts de l'épiscopat de notre Saint. Le bailliage de Gex, presque tout entier protestant, était d'une difficile conquête ; l'Évêque avait " pour adversaires un grand nombre d'hommes qui tenaient la doctrine du diable ; " jusqu'à la fin de sa vie ils lui suscitèrent mille entraves.

D'autre part, la nature même des lieux, l'éloignement des paroisses, l'aspérité des chemins, les " mons espouvantables couvertz " de glaciers ajoutaient aux difficultés de l'administration. Au surplus, François n'était " guere richement accommodé de moyens ; " la mense épiscopale, petite et grevée de lourdes charges, ne lui fournissait que de maigres ressources ; grandes étaient la pauvreté des prêtres, l'indigence des populations, et nombreuses partout les ruines accumulées par les guerres ou par la haine fanatique des " huguenotz ".

Si notre Saint nous a paru d'abord accablé sous le poids de sa charge, son courage n'a point fléchi ; il a un extreme " desir d'estre tout a Dieu et de bien servir son peuple , " et il se met à l'œuvre.

  1. La réorganisation des paroisses.

  2. Elle fut un des premiers soucis de l'Évêque. En Chablais, faute de ressources, bon nombre étaient encore privées de pasteurs ; Thonon même n'avait en 1605 que des vicaires sans curé, et plusieurs localités ne recevaient " autre assistence que d'une visitation toutes les semaynes " par les prêtres plus proches . Cette "privation de gens d'Eglise " tourmentait cruellement François de Sales ; quels inconvénients n'en résulterait-il pas pour les âmes !... Sans cesse il plaidait leur cause auprès du gouverneur de Savoie. Il " seroit bien plus raysonnable, " lui écrivait-il, "que messieurs les Chevaliers de Saint Maurice fussent sans biens ecclesiastiques que non pas les peuples destitués de l'office requis a leur salut . Enfin, après " un terrible embarrassement, " il put au mois d'août 1605 achever le règlement des affaires pendantes : trente trois paroisses étaient désormais établies là où, onze ans auparavant, il n'y avait que des ministres. Tout joyeux, l'Apôtre de la province devenu son Pasteur pouvait écrire : " Dieu m'a fait voir a ce voyage une consolation entiere ; car, au lieu que je n'y treuvay " en 1594 " que cent Catholiques, je n'y ay pas maintenant treuvé cent huguenotz. "

    Au pays de Gex, la lenteur des conversions, les résistances des ministres installés dans les presbytères ou détenteurs des revenus, les bruits de guerre, les fausses nouvelles et les soupçons calomnieux rendirent la restauration bien plus malaisée ; après neuf ans, cinq paroisses seulement étaient rendues au cuIte. Cette restauration exigea de la part du saint Évêque de pénibles négociations et de nombreux voyages sur lesquels ses Lettres nous fournissent des renseignements assez précis. Il fait un court séjour au bailliage en revenant de Dijon en 1604 ; il y retourne en mai 1609, et non sans quelque appréhension. " Aller hors l'Estat " à une heure où la situation était très tendue entre les deux couronnes lui semblait " mal a propos ; " mais d'autre part. ne voyant " pas de suffisant pretexte pour s' excuser de ce service de Dieu et des ames, " il partit . Un nouveau voyage en mai 1611, " fertile en consolations, " ne le fut pas moins " en soupçons et calomnies ; " ce qui n'empêcha pas l'inlassable Évêque d'en faire un second en décembre. L'année suivante il arrachait enfin vingt-cinq églises aux hérétiques . Ceux-ci, plus effrontés que jamais, redoublèrent de menaces; seules, " certaines dispositions " promettaient mieux pour l'avenir. " Mays il faut louer Dieu. " écrivait alors François de Sales, " car aussi bien ne meritons-nous pas qu'il face une transmutation momentanee de ces cœurs là, qui serait un miracle... Je m'essayeray de faire que rien ne manque de ma part, autant que mon pouvoir s'estendra . " Il ne fallait rien moins que la ténacité de son zèle pour triompher de tant d'obstacles accumulés ; en juillet 1613 il dut encore retourner à Gex, et cette fois il y trancha, à la satisfaction des catholiques et de leurs prêtres, les difficultés suscitées par les adversaires .

    Tout n'était pas fini pourtant ; aussi l'Apôtre avouait-il que le culte rétabli en ce " petit quartier " le mettait " plus en exercice de disputer contre les ministres pour les biens temporelz de l'Eglise..., que de leur persuader, ni au peuple, la verité des biens spirituelz .." Dès lors, quel souci pour l'entretien des curés, la célébration des offices divins, la réparation des édifices sacrés ! Louis XIII donne en 1614 trois cents écus d'aumône ; l'Évêque, en le remerciant, espère que sa " royale bonté regardera " encore " de son œil propice la misere a laquelle l'heresie a reduit ce pauvre balliage . A quatre ans de là, il exprime un double vœu: que les " Prestres de l'Oratoire, bons a toutes sortes " de services spirituelz et qui plus aysement peuvent se mesler parmi les adversaires, " soient introduits à Gex; qu'on y place des magistrats catholiques, pour faire contrepoids a la multitude et malice des ennemis de la religion du Roy et du royaume, qui ne cessent cc d'empescher par toutes sortes de moyens violens le progres de la conversion des ames . "

    Entravé à la fois dans l'exercice de son autorité épiscopale par les protestants, le régime du pays et la diversité des coutumes, le Saint voulait cependant établir la discipline ecclésiastique dans cette partie de son diocèse comme ailleurs, et mieux que partout ailleurs, parce que les adversaires de l'Église y étaient plus puissants. Tact, fermeté, sainte adresse : il mit tout en œuvre pour en venir à bout, plusieurs de ses lettres en font foi.
     
     
     
     
     
     

  3. Le Clergé.

  4. A mesure qu'il réorganisait les paroisses, François de Sales n'avait rien plus à cœur que d'y placer de vrais ministres du Seigneur : le choix, la formation, la sanctification de ceux-ci furent l'objet de ses constantes sollicitudes, comme leur entretien matériel la cause de lourdes préoccupations..

    Présider les concours pour la collation des bénéfices ; se défendre de certains personnages qui s'arrogent le droit de nomination, ou bien de l'ingérence de seigneurs puissants, de princes même qui protègent des candidats ignorants ou indignes ; s'opposer aux prétentions de tel jeune. ecclésiastique qui, au mépris de l'autorité épiscopale et " sans tiltre ni vray ni coloré, se tient dans une cure par force ; " trancher les différends entre bénéficiaires, ou entre curés et paroissiens : autant d'affaires absorbantes pour l'Évêque.

    Rien de ce qui intéresse son clergé ne lui est étranger. Un pauvre prêtre qui " rendoit fort bien son devoir " a été fait prisonnier de guerre par les Genevois ; le Saint recourt au gouverneur de Savoie pour obtenir sa délivrance . Il adresse à Henri IV une requête pour que ses " cinquante ou soixante curés du Beugey " soient exemptés du payement des décimes, "puisque presque tous sont si chetifz en moyens qu'ilz n'en ont que pour vivre miserablement . " Il écrit aux princes de Savoie et à leurs officiers - et combien de fois ! - en faveur de deux autres qui, depuis quatre ans, " n'ont jamais peu retirer un seul liard " des pensions promises ; en 1618, ils auraient quitté leur poste si le bon Pasteur ne les eût soulagés ; mais en 1620, " accablés de pauvreté et de dettes dont je suis respondant, " dit François de Sales, " par force " ils se retirent . Quel métier pour un Évêque, surtout quand il doit constater qu'après six années de prières, de " sousmissions, d'importunités, " il n'a rien obtenu !...

    A ces désagréments s'ajoutent les tristesses. Ici, c'est une paroisse " des plus indevotement servie de tout le pays ; " là, un pasteur dont " la residence est plus nuysible aux brebis que l'absence , " ou un prêtre coupable que le Saint essaye en vain de " ramener a la bergerie et sous la houlette ; " ailleurs, c'est un doyen qui fait " des levees de gens de guerre " et qui, malgré ses " scandaleux deportemens, " obtient " par surprise des lettres de Son Altesse " pour jouir des revenus de son décanat ; à Gex, c'est la désunion et " l'esprit de contrarieté " qui " se fourre " parmi les ecclésiastiques, " ou l'unité et conformité seroit de plus grande edification. Desplaysir sensible " pour l'homme de Dieu qui s'écrie avec saint Paul : Quis infirmatur, et ego non infirmor ?

    Heureusement, ces cas sont rares, et François de Sales exerce plus souvent à l'égard de ses prêtres le rôle de père que celui de censeur et de juge. Avec quelle tendresse ne les encourage-t-il pas à cultiver leur vigne, à ne pas s'étonner si les fruits sont tardifs, à faire ce qu'ils peuvent moralement, à demeurer inébranlables dans la confiance ! " Si vous croyes, " leur dit-il, " vous verres la gloire de Dieu. " Qu'ils aident - c'est la volonté du Maître – " a la reedification des murs de Hierusalem, ou en portant des pierres, ou en brassant le mortier, ou en martelant ; " s'ils font dans la patience l'œuvre du Seigneur, leur labeur ne sera pas inutile .

    Il recommande à un jeune ecclésiastique de se tenir toujours occupé et d'élever fréquemment son cœur ; à un autre, de veiller à ce que quelques " brebis errantes... ne fassent errer le cher et bienaymé troupeau.- Travaillés doucement a l'entour de cette bergerie," écrit le vigilant Pasteur, " et dites leur souvent : Charitas fraternitatis maneat in vobis.. et sur tout, priés Celuy qui a dit : Ego " sum Pastor bonus, affin qu'il anime nostre soin, nostre amour et. nos paroles . "

    Chaque année, le Synode était pour les prêtres l'occasion d'un grand renouveau dans l'esprit sacerdotal et l'accomplissement des devoirs de leur vocation. Quatre ou cinq cents se réunissaient à Annecy; le saint Évêque, pour se donner à eux tout entier, prévoyait d'avance les affaires qui auraient pu le détourner de celle-là qu'il estimait être de la plus haute importance.

  5. Les visites pastorales.

  6. Après les pasteurs, les brebis auront les pensées et les visites de leur Évêque. " Detenu par un monde de cuisantes affaires," il ne put entreprendre ses tournées pastorales qu'en octobre 1605 ; à la veille de son départ, il entrevoyait " a chaque bout de champ des croix de toutes sortes . " Dans quelques lignes adressées à la baronne de Chantal il a esquissé sa vie en temps de visite ; " J'arrivay icy samedy au soir," 26 novembre, " apres avoir battu les chams six semaines durant, sans arrester en un lieu, sinon au plus demi jour. J'ay presché ordinairement tous les jours, et souvent deux fois le jour. Hé, que Dieu m'est bon ! je ne fus jamais plus fort. Toutes les croix que j'avois preveues, a l'abord n'ont esté que des oliviers et palmiers... J'ay confirmé un nombre innombrable de peuple ... " !

    Loin d'être un repos, les mois qui suivirent le retour du Saint à Annecy lui apportèrent " du travail sans mesure ; " mais, toujours " plus amoureux des ames, " c'est aussi sans mesure qu'il se livrait à elles, comme de leur côté elles se donnaient à lui : " Le cœur de mon peuple est presque tout mien, " confiait-il; et un peu plus tard : " Mon peuple commence fort a m'aymer tendrement, et cela me console ..."

    Trois cents paroisses restaient encore à visiter, " les bonnes gens" attendaient avec bien de l'affection " leur Évêque ; le 17 juin 1606 il monta à cheval pour sauter " de rocher en rocher " pendant cinq mois environ . Plusieurs de ses lettres nous révèlent les impressions reçues "au païs des glaces " où il avait vu " des merveilles, " où les monts à pic, avec leurs neiges éternelles, l'avaient singulièrement frappé, mais bien plus encore la foi des populations qui les habitaient. " Que j'ay treuvé un bon peuple parmi tant de hautes montaignes ! " s'écrie-t-il. "Quel honneur, quel accueil, quelle veneration a leur Evesque !... " Et il répète avec saint Augustin : " Que faysons-nous ? Les ignorans et les grossiers se levent, et, se levant devant nous, ilz ravissent les cieux ; et nous croupissons dans nostre negligence ! .. "

    L'année suivante, en octobre, nous retrouvons François de Sales " bien avant parmi les montagnes, en esperance " toutefois, mandait-il à un ami , " de me retirer pour l'hiver dans nostre petit Annessy, ou j'ay appris a me plaire, puisque c'est la barque dans laquelle il faut que je vogue pour passer de cette vie a l'autre." - En septembre-octobre 1611, ce fut le tour des paroisses aux environs de Genève, rétablies " seulement des douze ou quinze ans en ça au giron de la sainte Eglise" et qui, depuis plus de cent ans, n'avaient pas été visitées . Plusieurs genevois " venus aux vendanges, " virent l'Évêque en l'exercice de ses fonctions et témoignèrent d'en être édifiés ; quelques-uns allèrent même jusqu'à vouloir l'entendre, et furent " estonnés dequoy leurs ministres leur descrivoyent nostre creance tout autrement ; " quant à notre Saint, il emporta de cette dernière tournée l' " esperance de quelque fruit pour les ames . "

  7. La réforme des Monastères et les Ordres religieux.

  8. Une grave préoccupation hantait l'esprit de François de Sales depuis 1596 : la réforme des Monastères . Évêque, cette préoccupation ne le quitta plus. Il savait la puissance d'une vie d'immolation et de prière : or, dans la plupart des couvents de son diocèse, jadis asiles de sainteté, il ne voyait que relâchement, dissolution, scandales !… Si, comme il le disait lui-même, " les desvoyés ne sont pas moins attirés a la connaissance du bon chemin par les bons exemples que par les bonnes instructions , " par contre, quel argument pour eux dans la conduite de ces moines qui auraient dû être l'élite de l'armée du Seigneur !... En effet, remarquait François de Sales en 1604, c'est la tactique des adversaires " de profiter de la dépravation des nôtres pour s'en prendre à la pure doctrine de l'Église et démoraliser les esprits faibles . " A un mal aussi invétéré, écrivait-il l'année précédente au Nonce de Turin , " un remède ordinaire ne saurait suffire ; il faudrait un réformateur de grande autorité et prudence, muni de très amples pouvoirs. " D'autre part, il ne restait guère d'espoir de voir refleurir l'antique ferveur dans ces Monastères trop nombreux où la discipline monastique était foulée aux pieds. Le Saint proposait donc de substituer aux anciens moines, dans quelques-uns des Religieux de Congrégations récemment réformées, et en d'autres, des prêtres ou des chanoines . Œuvre difficile, épineuse, qui exigeait autant de tact que de prudence ; œuvre de longue haleine aussi: François de Sales la poursuivra pendant tout son épiscopat, et à sa mort elle sera loin d'être terminée.

    Ses projets et ses espérances, ses succès et ses échecs, ses ardents désirs et ses douloureuses attentes, nous les trouvons contés ou rappelés dans ses Lettres ; d'après elles; on peut même donner un aperçu général de ses initiatives en faveur des Ordres religieux. Il commence et achève la réforme à Sixt, l'introduit à Talloires ; remplace par les Feuillants les Chanoines de Saint-Augustin, dégénérés, au Monastère d'Abondance ; prépare l'introduction des Chartreux à Ripaille, multiplie ses efforts pour réaliser celle des Oratoriens à Rumilly et à la Sainte-Maison de Thonon : la première de ces tentatives ne réussit qu'en 1652, la seconde échoua. Plus heureux dans l'établissement des Barnabites, François de Sales leur confiait en 1614 le collège d'Annecy et, en 1616, les voyait officiellement installés à Thonon. C'est encore sous son épiscopat que la vie érémitique refleurit au Mont-Voiron, que les Capucins s'établissent à Gex, Rumilly, La Roche, Sallanches, et que leur hospice de Thonon est érigé en couvent régulier. Il ne s'intéresse pas moins aux Cordeliers de Savoie et aux Clarisses ; à celles-ci, restées ferventes malgré quelques abus, il donne des preuves d'un amour tout paternel ; quatre années durant il insiste et redouble d'efforts pour réduire leurs Supérieurs et confesseurs, adversaires obstinés de l'exécution des décrets du Concile de Trente. - Les Monastères de Cîteaux avaient grand. besoin de réforme ; l'abbaye de Sainte-Catherine, près Annecy, expérimenta surtout combien inlassable était l'affectueuse sollicitude de l'Évêque : visites fréquentes, exhortations publiques et particulières, procédés pleins de délicatesse, il mit tout en œuvre pour gagner les Cisterciennes récalcitrantes et leur Abbesse qui n'était pas " de mesme humeur " que lui . Des oppositions des premières, de la direction du second et de l'élan imprimé par lui à une jeunesse fervente, naquit en 1622 la Congrégation des Bernardines réformées qui franchit bientôt les confins de la Savoie pour essaimer en France.

    Rappelons encore en passant l'action bienfaisante de François de Sales en bon nombre de Monastères du royaume. Plusieurs durent à ses conseils le succès des réformes projetées ; et si d'autres essais n'aboutirent pas, il reste vrai néanmoins que ses persévérants efforts, joints à ses larges et surnaturelles initiatives, furent pour beaucoup dans le renouveau de la vie monastique en Savoie et en France au XVIIe siècle.

    Parmi les Ordres d'hommes, l'Évêque de Genève donnait ses préférences à ceux qui, par l'activité de leur zèle, se dévouaient au salut des âmes. Il eût voulu avoir les Jésuites à Annecy et les garder à Thonon ; du moins, il leur témoigna toujours son estime et sa confiance et choisit dans leurs rangs son directeur. M. de Bérulle fut son ami, et sa Congrégation, " des plus fructueuses et apostoliques qui ayt esté faite il y a long tems , " l'objet de son intérêt autant que de ses convoitises.

    Des liens intimes l'attachaient au Carmel: n'avait-il pas été, " six mois durant, presque le confesseur ordinaire " de celle qui l'introduisit en France et le " Pere spirituel " de ses filles ? Ses lettres témoignent de sa vénération pour cet Ordre ; en 1609 il caressait le projet d'une fondation à Annecy, de même qu'il encouragea plus tard celui de l'établissement des Ursulines à Chambéry et à Thonon ; " C'est une des Congregations que mon " esprit ayme, " disait-il, et " si j'estois digne de contribuer a son advancement, personne au monde ne s'y employeroit plus volontier . "

    Plus intéressante encore serait l'étude de la ligne de conduite qu'aurait tenue François de Sales dans la réforme des Monastères. Pour but unique, " la plus grande gloire de Dieu et le plus grand service de son Eglise ! ; " peu importent les moyens qu'on emploiera pour l'atteindre. Quant à lui, il n'est " point homme extreme, ni un entrepreneur d'authorité ; " s'il s'agit de femmes, il ne veut pas en faire " des enfermees, " mais " des Reli"gieuses, " non des " prisonnieres, " mais " de vrayes amoureuses de Jesus Christ . " A force de bonté et de gracieux support, il commencerait par " rendre les cœurs doux, traittables et desireux de la perfection, " puis à " bien establir l'interieur, " et à cet intérieur il appliquerait toutes ses pensées . Il rappelle combien puissant est l'exemple, et recommande surtout " l'esprit de douceur qui ravit les cœurs et gaigne les ames . " – " Le soin le plus parfait, "écrit-il, " c'est celuy qui approche du plus pres au soin que Dieu a de nous, qui est un soin plein de tranquillité et de quietude, et qui, en sa plus grande activité, n'a pourtant nulle esmotion et, n'estant qu'un seul, condescend neanmoins et se fait tout a toutes choses . " Cette condescendance ne sera pas de la faiblesse ; parfois, il faudra savoir " mesler la justice avec la bonté, a la façon de nostre bon Dieu, a fin que la charité soit exercee et la discipline observee . " Contradictions et difficultés arriveront sans doute ; alors, ne vous essayes pas de les rompre, " -conseille ce maître consommé en l'art de manier les hommes, - " mais gauchisses dextrement et pliés... ne tesmoignes pas de vouloir vaincre à tout prix ; ayes un cœur grand et qui dure, car les grans desseins ne se font qu'a force de patience et de longueur de tems ."

    Comme on reconnaît bien dans ce programme l'esprit de saint François de Sales ! Ceux qui, à son exemple, voulurent le suivre, comprirent qu'il était le meilleur.

  9. Le service des âmes et les menues affaires.
A cette somme de travaux d'une si haute importance, le Saint ajoutait la confession et la direction des âmes. Les matinées du dimanche et des jours de fête étaient employées à ce ministère ; puis venaient des époques où la foule des pénitents l'arrachait à " la mer de ses affaires pour le tenir occupé, mais consolé, a la reception de plusieurs confessions generales et changemens de consciences ." C'était, par exemple, pendant le Carême, ou lorsqu'on célébrait des Jubilés soit à Annecy, .soit à Thonon. Semeur de la divine parole, il moissonnait alors " avec des larmes partie de joye et partie d'amour ." Ses Lettres nous font connaître quelques-uns de ses diocésains - des femmes surtout - devenus ses enfants spirituels ; mais combien plus en eut-il dont l'histoire n'a pas conservé les noms !...

Quand l'Évêque de Genève sortait de son diocèse, c'était partout la même affluence à son confessional ; ce qui lui fit écrire un jour de Baume-les-Dames : " J'ay ouy grande quantité de penitens qui, avec une extreme confiance, se sont addressés a moy pour recevoir le doux Jesus en leurs ames pecheresses . "

Parfois, des brebis égarées venaient de bien loin se jeter aux pieds du bon Pasteur qui, ensuite, ne les revoyait plus. Voici " un gentilhomme de vingt ans, brave comme le jour, vaillant comme l'espee, " dont il reçoit l'abjuration et entend la confession avec une consolation telle qu'il en est tout hors de lui ; une autre fois, c'est un " pauvre garçon" qui, s'il n'eût rencontré François de Sales à Annecy, s'en allait a Rome, ne treuvant personne a qui ouvrir a son gré confidemment son ame ; " et un autre jour l'inlassable Prélat écrit : " Je m'en vay confesser un homme estranger, dire la Messe, desjeuner et monter le plus tost que je pourray a Sainte Catherine . "

Cette dernière phrase est un crayon de l'emploi d'une matinée du saint Évêque ; mais il arrivait souvent que celle-ci s'en allait " en tracas " tout entière et que le reste de la journée n'était pas davantage à lui. Écoutons-le : " Soudain apres disner, qui estoit le tems que j'avois reservé pour nostre cœur, " - il écrit à la Mère de Chantal - monsieur de Charmoysi m'est venu treuver jusques a troys (heures, qui estoit le terme que j'avois promis d'aller parler en particulier avec les bonnes Dames de Sainte Claire, d'ou je viens maintenant . Puis, comme en Savoie " on ne fait jamais bien les payemens,... ains tout se revoque en proces , " François de Sales sera " pressé et empressé a faire des appointemens, " il aura son logis " plein de playdeurs " qui gaspilleront son temps en .exerçant sa patience ; mais " il ni a remede, " écrira_t-il alors, " il faut ceder a la necessité du prochain " qui, au reste, se retirait satisfait .

Trancher les grands et les petits différends fut une de ses tâches presque quotidienne ; il avait beau dire qu'il n'entendait rien aux choses du monde, qu'il n'était "ni bon demandeur ni bon defendeur ; " de tous côtés on recourait à lui comme à un arbitre de paix. Telle était sa réputation sur ce point, que le Pape lui-même le délégua en Bourgogne pour régler, avec l'Évêque de Bâle, une contestation que les comtes et le clergé avaient au sujet des salines . Cette délicate mission exigea une absence de plusieurs semaines ; d'autres affaires demandaient un déplacement qui, pour être plus court, ne laissait pas de déranger le saint Évêque. Ainsi, pour " accommoder certaine grande querelle " entre soldats français, il s'en va aussitôt après sa Messe à deux lieues d'Annecy ; un autre jour, il finit en toute hâte une lettre et part " pour d'accommodement d'une querelle chaude qu'il faut empescher , " ou monte en bateau pour se rendre à Talloires.

Accablé ou " tracassé d'encombriers, tyrannisé de visites et entretiens importuns, " poursuivi par toutes sortes de gens qui envahissent sa chambre et qui le " tirent , " il écrit ses lettres à neuf et dix heures du soir, voire même à minuit, parce qu'il n'a " presque peu respirer " et ne sait pas même s'il a vécu ! C'est ainsi, dit-il en souriant, que " tous les jours j'apprens a ne point faire ma volonté et a faire ce que je ne veux pas . "





§ 3. - La Prédication.

La charge si lourde, les sollicitudes sans nombre pour le diocèse et les âmes, les exigences ou les importunités des hommes, les embarras, les tracasseries et ces " infinités de petites niaiseries que le monde par force " apportait " tous les jours " au saint Évêque et lui faisaient "de la peyne et de la fascherie , " ne lui permirent jamais d'oublier que l'Église lui avait dit lors de son sacre : ".Reçois l'Évangile, et va, prêche au peuple qui t'a été confié . " La prédication occupa, en effet, une très large place dans la vie de François de Sales. Avec l'attrait, Dieu lui avait donné pour ce ministère de merveilleuses aptitudes ; la consécration épiscopale ajoutant à ses talents des grâces abondantes, il eut sans cesse à cœur de les rendre fructueuses.

Dès le premier Carême (1603), le nouvel Évêque prêche à Annecy cette station dont il écrira quelques années plus tard : " On me regardoit pour voir ce que je ferois ; et j'avois asses affaire a prendre contenance . " Lorsqu'il est en sa " chere ville ", il ne se passe guère de jour qu'il ne monte en chaire ; ou pour de vrais sermons, ou pour des entretiens familiers et " petites exhortations " aux Communautés religieuses et aux Confréries ; tous les dimanches, outre le sermon du matin ou du soir, c'est le Catéchisme qu'il fait lui-même avec un charme inimitable et qu'il ne termine jamais sans une allocution à son jeune auditoire. Que les devoirs de sa charge l'appellent hors de sa résidence ordinaire, qu'il soit au fond d'une vallée ou au sommet d'une montagne, dans une " petite vilette " ou dans un pauvre hameau, parmi ses chers convertis de Thonon ou ses ennemis du pays de Gex, partout il dispense la parole de vérité avec un zèle qui n'a d'égal que son onction. Ce n'est pas une, mais trois, quatre fois par jour, et davantage encore, qu'il rompt à ses brebis ce pain substantiel dont elles se montrent si avides.

Les Lettres de François de Sales mentionnent un grand nombre de ses sermons ; parfois même elles nous y font assister, si bien elles nous dépeignent l'orateur et son auditoire : comme lorsqu'il parle de celui de la Passion donné à Sainte-Claire d'Annecy, au cours duquel, contemplant le Sauveur qui embrasse sa croix et baise avec elle toutes les nôtres, il eut "peyne de contenir ses larmes ; " ou quand il écrit de Rumilly, qu'il " presche si.jo]yment " et que " ces bonnes gens l'entendent si bien ; " ou encore cette autre fois que, descendant de chaire, il fait tenir tout son sermon en cinq !ignes : " J'ay presché sur les paroles de Dieu recitees par Hieremie : Je pense des pensees de paix et non point d'atfiiction. Or voyes vous, il me semble que j 'ay dit de belles choses pour monstrer que ce souverain Bon, quoy qu'il fasse le courroucé et qu'il ne semble "respirer qu'ire et indignation, il pense tous-jours des pensees de douceur et de consolation . "

Presque chaque année, l'Évêque donnait la station de l'Avent à ses annéciens ; trois fois il fut leur prédicateur du Carême. Plus ils l'entendaient, plus ils voulaient l'entendre ; et lui s'étonnait presque de leur assiduité : " J'eus bien d'auditeurs hier ; ç'estoit chose prodigieuse !… " écrivait-il le lendemain de Noël 1611 ; et plus tard : " Je suis merveilleusement escouté, mais aussi je presche de tout mon cœur . "

Avec le prestige de sa sainteté, voilà bien le secret de l'ascendant irrésistible exercé par l'orateur sur les foules: il prêchait de tout son cœur et avec son cœur, " affectionne"ment et devotement, simplement et candidement ; " car les sermons d'un Évêque, disait.-il, "doivent estre des choses necessaires et utiles, non curieuses ni recherchees ;" aussi, prêcher " utilement ", c'était pour lui le faire à son gré . A certaines fêtes, le feu de l'amour divin qui le consumait forçait les barrières, et alors le Bienheureux parlait " hardiment et passionnement, " ou faisait " un sermon tout de flammes . " Parfois, cependant, il lui arriva d'expérimenter son impuissance: comme ce jour à Chambéry où, après avoir eu la " nuit, parmi ses resveilz, mille bonnes pensees pour la predication, les forces " lui manquèrent au moment de les développer. Il s'en consolait facilement : " Dieu sçait tout, " disait-il, " et j'addresse tout a sa plus grande gloire, et, adorant sa providence, je demeure en paix ."

Nous venons de mentionner Chambéry: saint François de Sales - on le sait - y prêcha deux Carêmes, en 1606 et 1612. Des talents si exceptionnels firent, en effet, de lui un prédicateur de renom et des plus recherchés ; les premiers à l'inviter furent les échevins de Dijon pour le Carême de 1604. Se douterait-on des immenses succès obtenus dans leur ville par le Prélat, lorsqu'on lit ces lignes : " Je ne rencontray jamais un si bon et gratieux peuple, ni si doux a recevoir les saintes impressions. Il s'y est fait quelque fruit, nonobstant mon indignité…" Quelques huguenotz se sont convertis ; quelques gens douteux et chancelans se sont affermis; plusieurs ont fait des confessions generales, mesme a moy, tant ilz avoyent de confiance en mon affection; plusieurs ont pris nouvelle " forme de vivre, tant ce peuple est bon, Encor vous diray-je cecy : j'y ay reconneu plusieurs centaines de personnes laïques et seculieres qui font une vie fort parfaitte, et, parmi le tracas des affaires du monde, font tous les jours leur meditation et saintz exercices de l'orayson mentale." - Mais la-Providence avait amené François de Sales en Bourgogne pour de plus grandes choses ; six ans plus tard, la Visitation Sainte-Marie devait être " le fruit du voyage de Dijon . "

Les magistrats de Salins, ravis d'un sermon du saint Évêque (octobre 1609), lui offrirent la chaire de Saint-Anatoile pour le Carême suivant. Il se disposait à partir lorsqu'on lui apprit que l'Archevêque de Besançon avait refusé son autorisation aux salinois. François reçut cet humiliant contre-ordre avec sa paix accoutumée ; il allait de bon cœur, et de meilleur cœur encore il resta dans sa " pauvre petite coquille . "

Mais voici que de Paris lui arrivent des invitations pressantes, multipliées : la paroisse Saint-Gervais le réclame pour 1611 ; celles de Saint-Benoît et de Saint-Médéric, simultanément avec le Sénat de Chambéry, pour 1612 ; la première renouvelle ses instances pour 1613 et 1614, la seconde pour 1616 ; et cette fois, M. Le Mazuyer, maître des requêtes au Conseil du Roi, qui veut à tout prix persuader à l'Évêque de Genève d'aller à Paris, lui laisse le choix entre Saint-Médéric ou Saint-Germain, la paroisse royale . Hélas ! il ne put répondre que par des refus à de si nombreuses avances; Charles-Emmanuel, toujours méfiant et par politique, tantôt s'opposait nettement à sa sortie de Savoie, tantôt éludait la question en disant "quil y failloit penser ." François de Sales souffrit de ces oppositions. " Je vous asseure, Monsieur, " répondait-il à son ami des Hayes, " que je vous escris sans " sçavoir presque que je fay, tant il me fasche de ne pou(voir pas... vous dire: Je vay... Dieu sçait bien que je " prreparois un cœur tout nouveau, plus grand, ce me semble, " que le mien ordinaire, pour aller-là prononcer ,ses saintes " et divines paroles... Et si, je me promettois, par un certain "exces d'amour a ce dessein, que preschant maintenant un " peu plus meurement, so1idement et, pour le dire tout en "un mot entre nous, un peu plus apostoliquement que je ne " faysois il ya dix ans, vous eussies aymé mes praedications (non seulement pour ma consideration, mais pour elles "mesmes . "

Ce " cœur tout nouveau " qu'il avait préparé dès 1612, le saint Évêque put enfin l'apporter à ses amis et aux âmes de la capitale lorsqu'en novembre 1618 il y accompagna le cardinal Maurice de Savoie. Les dix mois de son séjour à Paris furent une suite ininterrompue de sermons, d'exhortations, de conférences. La cour, les églises et les monastères entendirent cette parole si apostolique, toute vibrante de l'amour de Dieu, qui tour à tour instruisait, éclairait, enflammait, touchait, convertissait; et là comme à Dijon, à Chambéry, à Grenoble, ce fut le même entraînement vers sa chaire, la même persévérance à y revenir, la même sympathique attention. " Je me porte fort bien, " écrivait le saint orateur en janvier 1619, " quoy qu'accablé du travail des praedications qu'il me faut faire a tous propos, et devant les peuples et devant la cour ." Et le 31 juillet, arrêté par la maladie : " J'ay contremandé par tout ou j'avois promis de prescher ... " - Son départ de Paris approchait ; le long du chemin de son retour en Savoie, il jeta encore dans les âmes, particulièrement dans les monastères, la précieuse semence de la parole de Dieu.

L'année précédente, Grenoble, déjà gratifié en 16I6 et 1617 des prédications de François de Sales, le disputait à la capitale. Simultanément (avril 1617), il reçut de Charles Emmanuel l'ordre de se préparer à donner dans cette dernière les stations de I'Avent et du Carême, avec la nouvelle que le Duc l'avait une seconde fois accordé au Parlement du Dauphiné . Curieuse situation qui obligea l'Évêque à réclamer, de son souverain la solution définitive ; les instances de Lesdiguières auprès de Son Altesse obtinrent pour Grenoble la préférence. Les lettres écrites de cette ville au cours de ses prédications nous montrent le Saint commençant d'abord (3 décembre 1616) à " s'apprivoyser parmi ce peuple, " puis assez satisfait de ses sermons et entrevoyant " un peu de fruit pour le Caresme de 1617 . " Dès le début de celui-ci il peut écrire: " J'ay commencé aujourd'huy, aussi heureusement que jamais je fis, les praedications, hormis que sur lie milieu j'ay pensé estre un peu enroüé ; " et un mois après il n'a qu'à se louer de la docilité de la population grenobloise , émue, subjuguée autant par le charme et la puissance de sa parole que par le rayonnement de ses hautes vertus . – " Receu avec joye à Grenoble pour les deux dernières stations, il y fut accablé de sermons et de mill'autres surcharges , " comme il devait l'être quelques mois après à Paris.

C'est à Lyon qu'il se fit entendre pour la dernière fois Il y avait déjà été invité dès 1602 par les " Messieurs de Sainte Croix, " mais il ne put répondre à leur désir . En 1612, les " Comtes de Saint Jean " l'avaient "conjuré de leur " accorder ses praedications pour l'Advent et Caresme ; " malgré " la qualité de cett'eglise-lâ " et " une si affectionnee et digne recherche," le duc de Savoie se montra inflexible, et l'Évêque dut prier le vénérable Chapitre de la Primatiale de " colloquer son choix en quelqu'autre qui eût plus de liberté... pour l'accepter. " Il ajoutait que les Chanoines ne pouvaient " que beaucoup gaigner au change, " puisqu'il était " inferieur a tous les predicateurs qui hantent les bonnes villes et montent es grandes chaires . " Tel n'était pas le sentiment des lyonnais ; aussi revinrent-ils à la charge pour les stations de l'Avent 1620 et du Carême 1621 . Cette fois encore la réponse fut un refus ; le voyage projeté du cardinal Maurice à Rome, où notre Saint devait le suivre, ne lui permit pas d'accepter des offres si obligeamment réitérées. Il prêcha cependant à Lyon durant un court séjour qu'il y fit à la fin de mars 1621, et l'année suivante, alors. que, sans aucun ménagement, il donnait à Dieu et aux âmes tout ce qui lui restait de forces et de vie.

Parler ici des qualités de l'orateur, de ses principes, de sa méthode, de ses pensées touchant le ministère de la prédication serait sortir de notre cadre ; le savant et regretté Dom Mackey a d'ailleurs presque épuisé le sujet dans sa remarquable Étude sur Saint François de Sales Prédicateur, placée en tête du tome X de l'Édition d'Annecy. Au surplus, le Saint lui-même a consigné dans plusieurs de ses lettres, ses avis et ses réflexions personnelles, résultat de l'étude et de l'expérience acquise; dans celle surtout du 5 octobre I604 à Mgr Frémyot, archevêque de Bourges , il a traité la question de l'éloquence de la chaire avec une incontestable maîtrise, y laissant à la fois l'empreinte de son génie et de sa sainteté: nous y renvoyons nos lecteurs.

§ 4. -Consolations et souffrances.



Les consolations qui lui furent ménagées, les tristesses qu'il éprouva dans l'exercice de sa charge, saint François de Sales nous les conte souvent dans sa correspondance. En 1605, par exemple, " parmi mille traverses et tout plein d'impuissances..., un mouvement extraordinaire de conversion se produit chez les calvinistes ; les bourgeois de Genève sortent a la file de l'heresie pour entrer en la sainte Eglise, et tous presque de jeunes gens, comme si c'estoit, " écrit gracieusement le bon Pasteur, " un essaim qui cherchast une meilleure ruche ." -A Thonon, deux " habiles hommes ecclesiastiques " et Religieux, après avoir apostasié " par desbauche, " reviennent au bercail, non sans " grande violence qu'ilz se sont faite pour cela. " Au récit de leur chute, deux sentiments se partagent le cœur du Saint: une profonde pitié et une immense joie .

" Plein de douleur " au début de son épiscopat, " de voir que tant de devotion se perd,... que tant d'ames se relaschent " et que les Communions diminuent " de la moytié " pendant le carnaval , l'homme de Dieu aura ensuite la consolation de constater que la piété augmente un peu à Annecy , et deux ans après (1610) il pourra écrire : " Que je suis content que nous avons retranché les. aisles a Caresme prenant en cette ville et qu'on ne le connoist presque plus ! Quelles congratulations en fis-je Dimanche a mon cher peuple, qui estoit venu en nombre extraordinaire pour ouyr le sermon sur le soir et qui avoit rompu toutes conversations pour venir a moy !... " C'était le dimanche de la Quinquagésime.

Au tribunal de la Pénitence - nous l'avons dit plus haut -ce vrai Père des âmes versa souvent des larmes de joie sur les prodigues revenus, tandis qu'à leur tour, la ferveur et les progrès des brebis fidèles le consolaient à tel point qu'il ne pouvait plus se " fascher d'estre Pasteur de son affligé diocese . " - Pour le cœur qui aime, c'est " un grand contentement de publier la bonté " de l'objet aimé : combien de fois François de Sales le goûtat-il lorsque, du haut de la chaire et avec une ardeur de séraphin, il prêchait " au monde les loüanges de Dieu ! "

Les souffrances de l'Évêque : les unes lui vinrent de certains membres de son clergé, nous en avons dit quelque chose; rappelons encor les larmes amères qu'il versa sur l'apostasie de Denis de Granier, ce jeune chanoine qui avait si souvent expérimenté l'étendue de son dévouement. - Souffrances causées par ses diocésains : lorsque, par exemple, les syndics et les habitants de Seyssel se mutinent et font, à propos de certaines dîmes qu'ils refusent de payer au Chapitre, une émeute inquiétante. Depuis que François de Sales occupe le siège de Genève, rien ne lui est arrivé qui l'ait " tant affligé que ce mouvement... contre la " pieté et la justice; " lui-même en fait la confidence à un ami de Dijon . - Tristesse de ne pouvoir suffire à quantité de devoirs qui se présentent à la fois, de ne pouvoir se donner à tous comme il le voudrait ; cette souffrance lui fit écrire un jour : " La multitude des occasions de bien faire tient quelquefois lieu de croix, mais c'est pourtant la croix la plus douce . "

On se représente d'ordinaire l'Évêque de Genève comme ayant eu peu à souffrir de la part des hommes : une vertu si consommée, une nature si franche et si loyale, une bonté si compatissante et délicate, prête à tous les dévouements, un tel homme, en un mot, et un tel Saint, pouvait-il rencontrer des contradicteurs et des ennemis ?.. Hélas ! la lecture de ses Lettres nous le montre attaqué par ceux-ci, tracassé par ceux-là ; ses plus beaux desseins sont traversés, ses actions les plus généreuses censurées, ses meilleures intentions calomniées. Mauvais conseillers et ambitieux parvenus l'accusèrent auprès de ses princes comme un sujet dangereux et déloyal, lui si invariablement attaché . à son souverain et si " savoyard " par sa naissance autant que par toutes les fibres de son cœur. Les ducs de Nemours et de Savoie, dont les oreilles se remplissaient " tous les jours de persuasions contraires ," s'ouvrirent facilement au soupçon ; ombrageux, inquiets, ils affligèrent le saint Évêque par leurs inquisitions fréquentes et plus encore par la rigueur exercée contre ses frères, ses amis et des magistrats très intègres. On est douloureusement surpris en suivant dans la correspondance de François de Sales l'histoire de cette persécution qui, depuis son voyage à Dijon en 1604 jusqu'à celui de Paris en 1618, semble s'être attachée à ses pas ; " mille liens " le tinrent dès lors " si court et serré " qu'il ne pouvait " remuer pieds ni mains " sans un secours spécial de la toute-puissance divine et une manifestation évidente de la volonté de Dieu .

Lorsque, rétabli dans les bonnes grâces des princes, notre Saint fut comblé de leurs faveurs à l'occasion du mariage de Christine de France avec Victor-Amédée de Savoie, il se trouva cependant encore des gens assez vils - François les appelle " gens de bien " - pour le desservir à la cour, lui et son frère, nommé son coadjuteur, afin de " ravaler le peu de faveur qu'ilz voyent naistre pour nous, " écrivait le saint Évêque à Mgr Jean-François, alors à Turin ; " mais il ne faut pas, " ajoutait-il, " que vous vous en remuies, ains que vous respondies seulement par bienfaitz a leur mesdire ." C'était là toute sa vengeance !

A la même époque, sa réputation était violemment attaquée à Paris, où peu de mois auparavant on l'avait porté si haut ! Le mariage de M. de Foras, son ami intime, avec Mme de Vaulgrenant, était la cause très innocente de ce " souslevement de tant de passions. " Bien que l'Évêque se fût borné à rendre témoignage de la vertu du gentilhomme et à donner un " conseil conforme aux decretz de l'Eglise, " on jetait sur lui blâmes et censures, dont il se serait fort peu soucié, n'eût été l'offense de Dieu .

Quand ce n'étaient pas des calomnies, c'étaient des " contrerollemens " et des contradictions. Quelle large part en fut faite au saint Réformateur des Monastères de Sixt, Talloires, Sainte-Catherine, et au Fondateur de la Visitation ! Ses Lettres nous disent combien cher la naissance, les progrès, le développement de l'humble Congrégation lui coûtèrent, ainsi que la construction du premier couvent. II arriva même qu'à l'occasion d'un échange de terrains proposé par François dé Sales pour cette construction, les Pères Barnabites, prévenus contre lui, témoignèrent à son égard une certaine froideur ; peine bien sensible au cœur de l'Évêque, si sincèrement dévoué à ces Religieux et qui n'eut " jamais desir de se rendre contendieux, ni de blesser l'esprit de personne . "

Parfois, des amis s'arrogent le rôle de censeurs et ne lui ménagent pas les critiques: telle cette noble châtelaine qui, n'ayant eu jusque-là que de l'estime pour son Évêque, se raidit contre l'autorité épiscopale obligée de citer à son tribunal un prêtre coupable ; elle accuse le Saint de s'être " ombragé contre son mari, " affirme " que beaucoup d'indices ne luy en ont donné que trop de connoissance " et prétend que son Pasteur soit " condamné de rigueur et d'infidelité. " Il faut lire la réponse du 9 septembre 1610 à la comtesse de Tournon - car c'est d'elle qu'il s'agit- ; à travers ces pages d'une courtoisie impeccable et d'une inflexible fermeté, on devine la blessure faite à l'âme de l'Évêque et au cœur de l'ami. !

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§ 5. - Physionomie et caractéristiques de l'Évêque.

Inflexible fermeté, avons-nous dit ; c'est, en effet, avec une bonté débordante, l'un des traits saillants de cette grande figure d'Évêque, lorsqu'on l'étudie dans ses Lettres. Six mois à peine après son sacre, nous trouvons sous sa plume ces mots qui nous étonnent : " Je veux absolument et sans replique... Je le commande a vostre Chapitre et a vous, en vertu de la sainte obedience et sub pœna excommunicationis latœ sententiœ ." Le très doux François de Sales écrivait sur ce ton à un ancien condisciple de Padoue, au Doyen de la Collégiale d'Annecy !... C'est qu'il s'agissait d'en finir avec une vieille querelle entre le Chapitre de Notre-Dame et celui de la Cathédrale, de faire respecter à la fois les prérogatives du second et sa propre autorité ; le jeune Prélat montrait dès le principe qu'on ne lui résisterait pas impunément. - A propos d'une ordonnance relative à une distribution d'aumônes, il mandait à l'un de ses curés : " Il faut que cela se face sans replique, et partant je desire que vous vous y employes vivement . " - Une autre fois : " Je veux estre obei absolument, sachant combien il importe a l'honneur de l'Eglise ; " et il proteste que " les Evesques ne sont pas moins Evesques en France qu'ailleurs, " et que lui n'est " rien moins de la le Rosne " - au pays de Gex – " que deça, " en Savoie .

On croirait voir deux personnages distincts: le gentilhomme et l'Évêque. Le premier n'est " nullement delicat, amant les ceremonies, les complimens ; non, pas mesme les offences ne gastent rien avec " lui ; quant au second, il entend faire honorer le caractère qu'il porte et le mandat qu'il exerce. La lettre, deux fois citée, à la comtesse de Tournon, en est un exemple frappant : si les raisons alléguées " sont telles que je me doive humilier, je le feray de bon cœur, " dit-il; " mais si aussi il se treuve raysonnable " que ce prêtre " s'humilie sous la justice que je fay exercer, je vous supplieray de ne point employer l'authorité de vostre bienveuillance pour l'en exempter, contre la necessité de ma charge . "

Pendant que le saint Prélat demande qu'on l'appelle simplement " Monsieur , " il donne aux autres évêques le titre de " Monseigneur " ; il soutient même qu'il a raison de le faire et qu'il " seroit bon que cela se fist par tous les Evesques... Puisque nous ne pouvons refuser aux princes mondains ce tiltre d'honneur, " écrit-il à Mgr de Villars, " ne ferions-nous pas bien de nous esgaler a eux, tant qu'en nous est, pour ce regard, nous que le Seigneur a établis Princes de son peuple ? " Et répondant à l'objection "qu'il ne faut pas porter le langage de l'Italie en France, " il conclut par cette belle sentence : " Le langage, non pas de la cour, mais de l'Eglise de Romme, est bon par tout en la bouche des ecdesiastiques . "

Ce sens très net de son autorité et cette estime profonde de la dignité épiscopale le rendent intransigeant lorsqu'il s'agit des droits de Dieu et de l'Église: celle-ci doit avoir le dernier mot, et François de Sales le lui assure. Que le pouvoir spirituel soit soumis au pouvoir temporel, il ne peut l'accepter, et il appelle cela une " abjection " . Il n'a égard ni aux hommes ni aux puissances de la terre ; le cas échéant, il ne dissimulera point, il ne se dérobera point, mais fera entendre aux uns et aux autres des remontrances énergiques ou de fières protestations .

Volontiers ce modèle des Prélats s'entourait des conseils de ses chanoines avec lesquels il demeura toujours étroitement uni. Il se plaisait à faire leur éloge, et même à vanter la beauté de leurs Offices à la cathédrale. Prêt à toute heure à leur rendre service, il écrit jusqu'à douze lettres dans une matinée au Parlement de Dijon pour défendre leurs droits ; il recommande à ses amis leurs affaires comme les siennes propres, " puisque Dieu, " dit-il, " m'a joint plus particulierement a eux, " et que, " par un asses rare exemple, ils ne sont qu'un cœur et qu'une ame avec moy au soin de ce diocaese . "

Très souple et condescendant aux avis d'autrui en toute autre question, l'Évêque ne fléchissait pas quand, à l'égard de son diocèse ou de ses prêtres, il avait adopté une manière de penser ou d'agir. Il " ne sert de rien de lui alleguer des exemples " d'autres Prélats qui autorisent ce qu'il défend ; ils ont sans doute leurs bonnes raisons ; pour lui, seul responsable de ses actes, il s'" arreste a son devoir . " Dans les cas douteux, il s'adressera au Saint-Siège et, soit pour le gouvernement de son Église, soit pour la disposition de sa vie, il attendra les décisions du Pontife infaillible qu'il se plaît à nommer " le cœur et le soleil de l'état ecclésiastique tout entier . "

Cette attitude si ferme de l'Évêque ne nuit en rien à la bonté du Père ; " Monsieur de Geneve " ne fut jamais ni un despote ni un tyran. " Encor que selon le monde c'est aux inferieurs a rechercher la bienveuillance des superieurs, " écrivait-il , " si est ce que selon Dieu et les Apostres, c'est aux superieurs a rechercher les inferieurs et les gaigner ; car ainsy fait nostre Redempteur, ainsy ont fait les Apostres, ainsy ont fait, font et feront a jamais tous les Prrelatz zelés en l'amour de leur Maistre. " Ainsi fit toujours saint François de Sales. Il alla au devant des âmes défaillantes, se pencha avec une indicible tendresse sur celles déjà tombées, et jamais n'usa de rigueur envers les coupables qu'il n'eût d'abord, et longtemps, essayé de les ramener par l'amour. " L'experience m'a appris, " disait-il encore, " de ne point estre dur aux ames revesches, tandis quil y avoit esperance de les gaigner par douceur . " Il ne lui suffisait pas de leur être un père ; il avait pour elles " l'amour des meres, " parce que cet amour " est tous-jours plus tendre envers les enfans. - Soyons-le pourtant l'un et l'autre, " écrivait-il à un de ses prêtres, " car c'est de devoir que le Souverain nous a imposé . "

Avec quelle perfection le saint Évêque de Genève s'acquitta de ce devoir, nombre de ses lettres le témoignent. D'autres nous révèlent aussi sa douleur quand il dut châtier des enfants qu'il eût mille fois voulu presser sur son cœur.

Son amour et son attachement profond pour le troupeau que Dieu lui avait commis égalèrent sa constante sollicitude. Il ne s'en éloignait qu'à regret ; absent, il lui tardait de retourner en son " petit bercail, " auprès de ses " cheres brebis . " Ce n'est pas qu'ailleurs il ne reçût de bien grandes consolations au service de tant de belles et saintes âmes ; mais enfin, disait-il en son langage charmant, " ma femme, mes enfans, mon devoir, mes affaires sont icy, puisque Dieu a voulu que j 'y fusse pere de famille et son oeconome , " Et en effet, le cœur de l'Évêque et du Père était là tout entier; sa vigilance ne fut jamais trouvée en défaut; jamais non plus le nombre et la variété de ses occupations ne l'empêchèrent d'entrer dans les plus menus détails de l'administration diocésaine, ni d'examiner par lui-même toutes les questions. Il indique la marche à suivre, les écueils à éviter, les solutions à donner, et cela avec une lucidité telle qu'elles ne laisseront de place à aucune hésitation.

François de Sales Évêque de Genève fut, dans toute la force du terme, la sentinelle toujours debout sur les murs de Jérusalem (Is 67,6), qui veille, garde et défend. A tous ceux qui essayèrent d'en franchir les barrières et d'attenter à sa propre autorité, fussent-ils princes ou rois, il sut dire : On ne passe pas ! et maintenir intact, envers et contre tous, le dépôt que le Seigneur lui avait confié.
 
 












IV

DÉVOUEMENT SANS BORNE POUR LES AMES



" J'ay sacrifié ma vie et mon ame a Dieu et a son Eglise, " écrivit un jour François de Sales ; "qu'importe-il que je m'incommode, pourveu que j'accommode quelque chose au salut des ames ? " Voilà jusqu'à quel point il s'était livré. Selon l'énergique expression d'un contemporain , " il n'estoit point a soy mesme, mais se donnait en proye a ceux qui le vouloyent. "

Les besoins et les aspirations des âmes, autant que les circonstances ménagées par la Providence divine, amenèrent notre Saint à s'occuper de la direction des consciences, pour laquelle il avait reçu des dons exceptionnels. Hors de son diocèse, il débuta dans ce ministère à Paris, en 1602 ; il le continua à Dijon en 1604, et depuis lors il vit sans cesse croître le nombre de ceux qui se rangeaient sous sa conduite. Du haut de la chaire, ou même devant un auditoire plus restreint, le prédicateur ne pouvait donner que des conseils généraux; au confessionnal et dans ses Lettres, son action plus intime, plus directe, plus appropriée aux besoins de chacun, lui permit d'exercer une influence grandissante sur cette portion privilégiée qui eut l'immense avantage de l'avoir pour Directeur.

§ 1. - Les Lettres spirituelles et les destinataires.

Les Lettres spirituelles de saint François de Sales composent la majeure et la plus précieuse partie de sa correspondance : elles s'adressent à toutes les catégories d'âmes. Les unes sont déjà avancées en la perfection; d'autres y aspirent, mais n'en connaissent pas la route, ou bien s'y acheminent par une voie détournée et peu sûre. Il en est de fortes et courageuses, de faibles et craintives ; celles-ci trop empressées ou toujours en quête d'une sainteté imaginaire ; celles-là, toujours hésitantes, n'ont point de volonté ou redoutent l'effort. La plupart sont inquiètes ou troublées, endolories ou souffrantes, tourmentées par des scrupules ou broyées par la douleur. L'Évêque de Genève s'offre à elles comme un ange consolateur et un messager de paix.

Les divers genres d'âmes auxquelles s'adresse notre Saint, la variété de leurs états intérieurs augmentent l'intérêt et le charme de ses Lettres de direction. Quel est le lecteur un peu attentif qui, en lisant telle ou tel1e page, n'a pas eu la douce illusion de croire qu'elle fut écrite pour lui ?... Il y a rencontré la réponse à un doute, l'encouragement à une heure de défaillance, la révélation d'un mal secret ou d'une faiblesse non avouée, la fine malice qui, en le faisant sourire, lui a dévoilé un de ses travers ; surtout, il y a lu le mot qui a calmé ses angoisses, adouci ses chagrins. Que d'âmes trouvèrent jadis dans cette correspondance merveilleuse l'apaisement, la force, la consolation ! Celles de notre temps les y trouveront aussi. Elles verront un consolateur incomparable s'associer à leurs souffrances ou plutôt les faire siennes ; elles sentiront tomber sur leurs cœurs meurtris le baume de sa tendre compassion ; elles comprendront qu'il sait pleurer avec ceux qui pleurent parce qu'il a connu les mêmes tristesses, éprouvé les mêmes déchirements ; et si elles portent des blessures intimes trop souvent agrandies et envenimées par une main moins délicate, il leur semblera qu'à l'attouchement de François de Sales elles sont presque guéries.

Partout, comme à Grenoble en 16I7 - et ils en font de même aujourd'hui.-, les hommes laissaient " aux femmes le soin du mesnage et de la devotion ; " ce furent donc elles surtout qui recherchèrent la direction de l'Évêque de Genève et nous conservèrent les trésors que, depuis trois siècles, les guides des consciences et les âmes elles-mêmes n'ont cessé d'exploiter.

Parmi les femmes de toutes conditions et de tout âge, destinataires de ces Lettres immortelles, il en est que nous pouvons accompagner jusqu'à la fin : combien est-il intéressant de les suivre dans leurs progrès, d'assister à leurs combats, à leurs défaites ou à leurs victoires; d'examiner à fond la direction de saint François de Sales, l'impulsion qu'il leur donne, la méthode qu'il emploie, les résultats qu'il obtient. Il est d'autres correspondantes dont le nom se présente à un certain moment, revient deux ou trois fois, mais pour disparaître trop tôt à notre gré, car déjà leur physionomie morale avait excité notre intérêt. D'autres, enfin, ne font que passer.

Au premier rang de cette pléiade d'élite, figure Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal, cette femme admirable qui devint la fille de prédilection du grand Évêque et le chef-d'œuvre de sa direction: nous en parlerons plus loin (au § 4). - Tout près de la future Fondatrice de la Visitation et avant que ses premières filles spirituelles viennent se ranger à ses côtés, nous trouvons à Dijon la présidente Brûlart, dont François de Sales regrettera la mort quelques mois à peine avant son propre décès. Unies par les liens d'une sainte amitié, aspirant toutes deux à la perfection, elles ne l'atteignirent pas à un même degré ni par les mêmes moyens ; mais déjà en 1606, grâce aux conseils du sage Directeur et à leur docilité. " madame la Presidente... et madame de Chantal" avaient " emporté le prix entre toutes les devotieuses . " La comparaison des lettres échangées par saint François de Sales avec l'une et l'autre met en plein jour sa haute sagesse, sa pondération, sa clairvoyance merveilleuse. Les principes sont les mêmes, l'application en est différente, parce que différents sont les devoirs et les situations.

Les divers Carêmes prêchés par l'Évêque de Genève en Savoie et en France amènent à son confessionnal de nouvelles pénitentes qui seront ensuite ses correspondantes et ses dirigées. C'est ainsi qu'à La Roche (1605), il rencontre Mme de Limogeon ; à Chambéry (1606 et 1612), Mme d'Aiguebelette, Mme de la Valbonne, les demoiselles Clément et de Chastel, sans compter la présidente Favre déjà rangée sous sa conduite ; à Rumilly (1608), Mme de la Fléchère, " cette parfaite brebis " du bercail de François de Sales qui. à elle seule, le dédommageait de ses souffrances d'Évêque et le faisait douter si, " apres Mme de Chantal," il avait " fait rencontre d'une ame plus forte en un cors feminin, d'un esprit plus raysonnable et d'une humilité plus sin"cere . " A Grenoble (1616-1618), ce sont les filles de Mgr de la Croix de Chevrières ; Mme de Granieu " âme d'une rare vertu et d'une piété ardente ; l'originale présidente Le Blanc, et beaucoup d'autres. A Paris enfin, les Arnauld, Mme de Villeneuve et sa sœur -la fondatrice du monastère de la Visitation dans la capitale, - la jeune présidente de Herse et la charmante dame de Villesavin. Nous indiquons seulement les principales ; combien de noms pourraient être encore prononcés, combien aussi ne figurent dans notre Édition que sous ce titre: Destinataire inconnue !...

Des femmes du monde et des Religieuses viennent au Prélat savoyard attirées par sa renommée ou par la lecture de l'Introduction a la Vie devote ; c'est ainsi qu'en 1613 apparaît la figure complexe de Mme des Gouffiers, cette transfuge du Paraclet, dont la vie mouvementée et l'étrange tempérament moral nous ont valu des lettres non moins touchantes, viriles et paternelles que celles à la maladive Abbesse du Puits-d'Orbe et à l'impétueuse Angélique Arnauld. - Trop tard pour en jouir, mais assez tôt pour nous la faire aimer, arrive la jeune comtesse de Dalet, dont les tristes aventures rappellent un peu celles de sainte Élisabeth de Hongrie,

Quelques Cisterciennes de l'abbaye de Sainte-Catherine et l'Abbesse de Sainte-Claire d'Évian correspondent avec leur Évêque, aussi bien que plusieurs de ses filles de la Visitation. Diverses de caractère et appelées à. un genre de vie différent, mais toutes aspirant à l'union avec Dieu, elles reçoivent conseils, encouragements. consolations.

Les années s'écoulent, les relations s'étendent et la correspondance de l'Évêque de Genève prend de telles proportions qu'elle devient écrasante. Il parle une fois - c'est en 1620 - d' " une milliasse de lettres " qu'il vient de recevoir , et une autre fois - la dernière année de sa vied'un " deluge de lettres " qu'il est en train d'écrire . Sa charité ne sait pas refuser, elle se donne et se donne encore ; mais l'homme de Dieu s'avoue parfois vaincu et à bout de forces: alors il trace - bien à regret sans doute - ces mots par lesquels il achève, voire commence une lettre qu'il finira malgré tout : " J'ay tant escrit que je n'en puis plus . "

Étudier en détailla direction de saint François de Sales dépasserait les bornes que nous nous sommes prescrites ; nous voudrions du moins signaler quelques traits distinctifs de ce " roi des directeurs , " et de la méthode qu'il employa avec un si magnifique succès.

§ 2. - Le Directeur et la direction.

Appelé par la Providence à guider les âmes dans les voies de la piété et de la perfection chrétienne, l'Évêque de Genève leur tend la main et leur ouvre son cœur si pur, où l'amour unique de Dieu tient à distance la créature pour n'envisager que le Créateur en elle. Avec une délicatesse infinie, il les prend là où elles se trouvent – à terre, à mi-côte, ou proches des sommets, - il les guide, les éclaire, les manie, les réconforte et donne à chacune la nourriture appropriée à son tempérament. Rien n'est admirable comme la souplesse de sa direction : il adapte ses conseils à la situation, aux affaires, à l'entourage ; l'âme qui les suivra ne sera jamais à charge à personne et accomplira parfaitement tous ses devoirs de famille et de société, si elle est appelée à vivre dans le monde, ou de Communauté, si elle est marquée pour le cloître.

Saint François de Sales aima immensément les âmes qui se rangèrent sous sa conduite ; la mesure de sa.tendresse à leur égard était celle que Dieu lui-même leur portait et des grâces qu'il répandait en elles. Guide, certes il le fut, - et quel guide ! - mais avant tout il fut Père et préférait cette appellation à toute autre. " Je ne veux plus dans vos lettres, " écrivait-il à la baronne de Chantal, " d'autre tiltre d'honneur que celuy de Pere : il est plus ferme, plus aymable, plus saint, plus glorieux pour moy ." Et plus tard, à l'Abbesse de Port-Royal : " Il n'y aura donq plus en moy de Monsieur pour vous, ni en vous de Madame pour moy ; les anciens, cordiaux et charitables noms de Pere et de Fille sont plus chrestiens, plus doux et de plus grande force pour tesmoigner la dilection sacree que Nostre Seigneur a voulu estre entre nous . "

Ses sollicitudes paternelles s'étendaient non seulement à ce qui rentrait dans le domaine de la direction intérieure, mais encore à la famille, à la santé, aux affaires matérielles de ses dirigées. Combien de fois le voyons-nous, dans ses lettres à Mme de la Fléchère, s'occuper de la succession très embrouillée de son mari ! Ne va-t-il pas jusqu'à s'intéresser à la vente de "chevaux vieux " dont la pieuse veuve voulait se défaire ? - Il a dit en deux mots ce que son cœur était pour les âmes que Dieu lui avait confiées : " Les bons enfans pensent souvent en leurs peres ; mays ce n'est pas souvent, c'est tous-jours que les peres ont leurs espritz en leurs enfans "

Toutefois, on peut distinguer des nuances dans cette profonde " dilection" du Directeur pour ses enfants spirituels : " Notre-Seigneur, " dit la Mère de Chantal , " avait ordonné la charité en cette sainte âme, car autant d'âmes qu'il aimait particulièrement (qui étaient en nombre infini), autant de divers degrés d'amour il avait pour elles. Il les aimait toutes parfaitement et purement, selon leur rang, mais pas une également ; il remarquait en chacune ce qu'il pouvait connaître de plus estimable, pour leur donner le rang en sa dilection selon son devoir et selon la mesure de la grâce en elles. "

Sans parler de l'âme de la Sainte, qui lui fut chère entre toutes, laissons François de Sales nous dire lui-même le pourquoi de son amour pour les autres : " J'ay bien de la consolation, " écrivait-il à une débutante, " de vous voir recevoir si doucement les essais que je fay au service de vostre chere ame, laquelle voyant marquee de plusieurs graces celestes, je ne puis que je n'ayme tendrement et puissamment . " Et à une autre : " Je vous cheris et honnore parfaitement, puisqu'il a pleu a Nostre Seigneur de me faire voir vostre cœur, et au milieu d'iceluy, le sacré desir d'aymer invariablement cette divine Bonté . " A Mme de Granieu. plus avancée dans la vie intérieure : " Entre les souvenirs que j'ay des ames que Dieu m'a fait aymer, " disait-il, " celuy de la vostre m'est de tres grande "consolation ; car j'ay veu un certain despouillement des creatures et de leurs vanités, qu'il m'est imposible de n'aymer pas passionnement . " - A la fin d'une année et à l'occasion d'une mort, il rappelle la brièveté de la vie présente et l'éternité de la future ; puis il ajoute : " C'est cett'eternité que sur tout je vous souhaitte tres heureuse, et a cause d'elle vous vivés tous-jours presente a mon cœur, qui se resjouit de voir que vous perseveres a vouloir de tout le vostre servir sa divine Majesté en sainteté et pureté . "

Lorsqu'en 1614 François de Sales entamera une correspondance avec l'Abbesse des Clarisses d'Évian, il lui dira ces " deux ou trois motz de preface : 1. Que ni vous ni moy n'y fassions plus aucune preface ; car l'amour de Dieu que vous aves sera ma preface envers vous, et le desir que j'ay de l'avoir sera vostre preface envers moy. 2. En vertu de ce mesme amour, ou possedé ou desiré, asseurés vous, ma chere Seur, que vous et toutes vos filles treuveres tousjours mon ame ouverte et dediee au service des vostres. 3. Mays tout cela sans ceremonies, sans artifice, d'autant qu'encor que nos vocations soyent differentes en rang, ce saint amour auquel nous aspirons nous esgale et unit en luy . " Cette préface, l'Évêque de Genève eût pu la mettre en tête de toutes celles de ses lettres qui étaient un début de correspondance spirituelle.

. Voilà bien le saint Directeur : l'amour divin qu'il possède - et qui le possède - quoi qu'il en dise d'ailleurs - est son inspirateur et son guide ; c'est toujours cet amour qui lui donne des entrailles de Père pour l'âme qui désire l'amour de Dieu et qui vient à lui. Pour elle, il oublie tout : affaires, fatigues, tracas, il est à elle tout entier ; et quand elle recevra une de ces lettres où l'à-propos des conseils, la finesse de l'observation, l'élévation des pensées s'allieront à la clarté du style, au tour gracieux et à la belle humeur, cette âme ne se doutera pas que ces pages qui la ravissent furent écrites par lambeaux, " emmi la presse " et sous le poids de graves soucis. Directeur admirable - volontiers nous dirions unique -, il est toujours présent à lui-même parce qu'il vit sous le regard de Dieu, ou plutôt, parce que Dieu seul vit en lui.

Les préférences de François de Sales allaient aux âmes "independantes, vigoureuses, " hardies : " Je n'ayme nullement, " écrivait-il un jour, " certaines ames qui n'affectionnent rien, et a tous evenemens demeurent immobiles... faute de vigueur et de cœur . " Il les portait, cependant, et supportait " sur les espaules de sa charité, " comme " les faibles et languissantes ; " à l'une de celles-ci, il disait : " J'ayme vostre esprit fermement parce que je pense que Dieu le veut, et tendrement parce que je le voy en"cores faible et jeune . " Aussi bien, Notre-Seigneur lui donnait-il pour ces âmes-là des " affections paternellement maternelles, " afin qu'il ne se dégoutât " point de servir ces enfans emmi leurs enfances . "

Toujours guidé par l'esprit surnaturel dans la conduite des consciences comme en tout le reste, François de Sales sait allier à la douceur et à la tendresse, une vigueur qui d'ordinaire n'est pas assez remarquée. Au milieu des pages les plus pénétrées d'onction, vous tombez sur des phrases dont l'accent rappelle l'allure de l'intrépide Apôtre du Chablais : " Il ne faut plus estre femme, il faut avoir un cœur d'homme ... " – " Que nous mourions, que tout renverse, il ne m'importe, pourveu que cela subsiste " c'est-à-dire, les résolutions prises. – " Trois croix sans plus, et rangés-vous sur le Calvaire a celle du Filz, ou a celle de la Mere..., ou a celle du Disciple . " – " Non, on n'offroit point d'holocauste en l'ancienne Loy qu'elle ne fust du tout escorchee ; il faut que vostre cœur soit escorché tout vif pour estre offert en holocauste vivant a nostre Dieu . " C'est à la baronne de Chantal, torturée par des peines intérieures, que notre Saint parlait ainsi.

Écoutons-le encore : " Ou il n'y a pas de danger de peché mortel, il ne faut pas fuir, mais vaincre... et s'y opiniastrer . " - A une correspondante portée à la méfiance et aux soupçons : " J'impose silence a vostre esprit, ma tres chere Fille, et ne veux pas quil die, non pas mesme, s'il se peut, qu'il pense que ces advis luy soyent donnés avec aucun degoust... Je dis ainsy ce que je croys estre a propos, sans autre prretention que de vous conforter au bien ". A une orgueilleuse qui ne voulait pas céder : " Tesmoignés que vous estes fille de Nostre Seigneur crucifié... car en fin, il faut avoir la paix, et la paix naist de l'humilité... Il faut amollir et briser ce cœur, ma tres chere Fille, et convertir nostre fierté en humilité et resignation . " Et à une pauvre veuve embarrassée dans les poursuites scabreuses d'un procès, le plus doux des Saints écrit sans ménagements : " Quand voulons nous tenir en bride nostre langue, sinon en ces pas si raboteux et proches des precipices ?.. Pour Dieu, ma tres chere Fille, ne laissés pas passer une sayson si favorable a vostre avancement spirituel..." Puis, rappelant à cette âme l'exemple du silence du Sauveur jugé et condamné, le ferme Directeur ajoute : " Et nous, nous jugeons nos juges et nos parties, nous nous armons de plaintes et de reproches ! Croyés-moy, ma tres chere Fille, il faut estre forte et constante en l'amour du prochain; et je dis cecy de tout mon cœur, et sans avoir esgard ni a vos parties, ni a ce qu'ilz me sont, et m'est advis que rien ne me touche en ces rencontres que la jalousie de vostre perfection . "

Est-ce de la mollesse ? est-ce de la flatterie ?.. Mille fois non ! François de Sales n'affadira pas les âmes ; ce n'est pas lui non plus qui les laissera se repaître de chimères et d'illusions. Au besoin, il saura dire à cette femme de haute piété qu'était la présidente Brûlart : " Ce petit esbranlement de cœur " éprouvé dans une contrariété, " vous doit servir d'advertissement que l'amour propre est grand et gros dedans vostre cœur, et qu'il faut faire bon guet, de peur qu'il ne s'en rende le maistre . "

Pour que la leçon soit mieux acceptée, l'habile Directeur la donnera parfois en souriant ou la dissimulera sous une fine ironie. " C'est un mot de merveilles," écrit-il à la même, " que celuy que vous me dites : Que Dieu me mette en quelle saulse qu'il voudra, ce m'est tout un, pourveu que je le serve. Mais prenés garde de bien le mascher et remascher en vostre esprit; faites le fondre en vostre bouche et ne l'avalés pas en gros... Or sus, vous sçaves bien en quelle saulse il vous a mise, en quel estat et condition ; et dites moy, vous est il tout un ? Vous n'ignores pas non plus qu'il veut que vous payes cette dette journaliere de laquelle vous m'escrives, et neanmoins ce ne vous est pas tout un. Mon Dieu, que l'amour propre se fourre subtilement parmi nos affections, pour devotes qu'elles semblent et paroissent ! " .

Les Dames de Sainte-Catherine élevaient des pensionnaires ; voici avec quelle souriante malice François remontre à une de celles-là sa prétendue vaillance : " Or, parlons un peu de ce cœur de ma tres chere Fille : s'il estoit a la veuë d'une armee d'ennemis, ne feroit-il pas des merveilles, puisque la veuë et le rencontre d'une petite fille maussade et escervelee le trouble si fort ?.." Et il enfonce la pointe pour mettre au jour les petits retours d'amour-propre : " Que dira-on d'une fille telle qui n'a point bien dressé ni donné bonne action a cette petite fille ? Et puis, qu'est ce que nos Seurs diront de voir que pour la moindre "importunité qu'une creature nous fait, nous nous desbattons, nous nous plaignons, nous grondons ?.. La fille de saint Athanase eust acheté cette condition au prix de l'or, mais ma fille n'est pas si ambitieuse : elle aymeroit mieux que l'occasion luy fust ostee que d'entreprendre de la faire valoir . " Le fin Directeur a découvert le mal, il a mis le doigt sur la plaie ; mais celle qui la portait cachée, loin de gémir a souri, reconnaissant que cette main paternelle qui montre si bien les blessures, les panse mieux encore et n'en fait jamais.

La méthode. - Quelles sont les grandes lignes de cette direction si forte dans sa suavité, si riche dans ses résultats ?

L'amour de Dieu, avons-nous dit, en est le principe ; cet amour sera aussi le but à atteindre et le moyen d'y parvenir, car " la perfection de la charité c'est la perfection de la vie, et la vie de nostre ame c'est la charité ." Qu'il s'agisse d'âmes qui débutent, qui poursuivent ou qui achèvent, les dirigées de saint François de Sales marchent à la faveur de l'amour et n'ont pour but que l'amour. Purifiée de ses péchés passés, chacune d'elles a dit : ' Tout maintenant je commence a bien aymer mon Dieu ; et cette résolution, elle la renouvellera chaque jour. Toutes les créatures crieront aux oreilles de son cœur : " Amour! amour !... " Dans ce cœur, elle entretiendra le " courage d'aggrandir perpetuellement en la dilection " divine : " Il faut tenir ferme, " lui dira son Guide, " a pretendre la perfection du saint amour, affin que l'amour soit parfait, l'amour qui cherche moins que la perfection ne pouvant estre qu'imparfait ; " et il répondra du bon état de cette âme quand il la verra vouloir, et bien vouloir, " s'avancer au saint amour de Nostre Seigneur . "

Donc, désirer d'abord cet amour ; puis, y rapporter toutes choses, les actions les plus vulgaires comme les plus nobles. " Ne faites rien sans amour... manges et beuvés pour cela," fut un des premiers avis de saint François de Sales à Jeanne de Chantal . " Amassons de ce saint amour a toutes occasions, " dira-t-il encore, et, malgré les " perpetuelz tracas domestiques, " faisons " valoir la dilection, comme le courage es batailles. " Ces tracas, appliqués " a la gloire de la divine Majesté, seront utiles au saint amour, " car " tout ce qui se fait pour l'amour est amour ; le travail, ouy mesme la mort n'est qu'amour, quand c'est pour l'amour que nous les recevons . "

Tout, dans la direction de l'Évêque de Genève, converge vers ce but unique ; aussi veut-il qu'après avoir " departi aux creatures ce que nous leurs devons d'amour et de charité," nous rapportions " tout a ce premier amour magistral que nous devons au Createur ." Les âmes seront-elles pour cela dans la contrainte ? Pas le moins du monde; François de Sales veut pour elles " l'esprit de liberté" qui distingue les enfants, des esclaves, et, dès le début, il écrit " en grosses lettres " pour Mme de Chantal cette règle qui toujours fut la sienne : " Il faut tout faire par amour et rien par force . " Puis, descendant jusqu'aux moindres détails de la vie quotidienne, il y applique ce principe avec une largeur. de vues qui épanouit l'âme et lui imprime un généreux élan. Quand le saint Directeur lui trace un règlement, il a soin de l'avertir qu'il sera lettre morte si ses prescriptions ne sont vivifiées par l'amour ; cet amour devra même suppléer aux exercices spirituels, lorsque quelque " occasion juste ou charitable " l'obligera à les omettre .

Ne faut-il donc pas travailler à l'amendement de sa vie ? Oui sans doute, répond François de Sales, " corrigés-vous tous-jours de quelque chose ; mais ne faites pas ce bon office par force, ains taschés d'y prendre playsir, comme font les amateurs des exercices champestres a esmonder les arbres de leurs vergers . " Et à une fille spirituelle trop inconstante et négligente dans le travail de sa perfection, il écrivait : " Marqués ces quatre paroles que je vous vay dire : vostre mal vient dequoy vous craignés plus les vices que vous n'aymés les vertus. Si vous pouvies provoquer un peu profondement vostre ame a l'amour de la prattique de la douceur et de la vraye humilité, vous series brave ; mais il faut y penser souvent, " desavouer les sentiments contraires et, à l'heure de la tentation, protester de " vouloir aymer " ces vertus, " non obstant toute repugnance . " - Dans sa clairvoyance, le Directeur s'est rendu compte des " entortillemens " de l'esprit subtil d'Angélique Arnauld en des " pensees de vanité : " Ma Fille, " lui écrit-il, " une petite, simple prononciation de quelque parole de la Croix chassera toutes ces pensees, du moins leur ostera toute nuysance. " Et il ajoute : " Je dis qu'il faut faire ces rejetz tout doucement,... et comme si on les disait par amour et non pour la necessité du combat ." - Les sécheresses, les " langueurs et engourdissemens de cœur, " les fautes mêmes serviront " a l'amour divin, " pourvu qu'on veuille " en advoüer, accepter et aymer la sainte abjection ; ainsi " le plomb " de nos " pesanteurs " sera changé en or (4).

" Saint François de Sales, " a-t-on dit , " exige si peu d'actes ! il se contente si vite d'un sentiment du cœur ! " Cependant, c'est lui qui écrit : " Tandis que nous sommes au monde, nous ne pouvons aymer qu'en bien faysant, parce que nostre amour y doit estre actif..." et, " il n'est rien de si pressant a la prattique du bien que l'amour celeste . " Quiconque a étudié à fond la direction de notre Saint, quiconque surtout l'a suivie, affirmera que les " sentimens " ne sont rien pour lui s'ils ne sont suivis de bons effets. " Le sentiment que. vous aves d'estre toute a Dieu n'est point trompeur, " répondait-il à une de ces âmes facilement portées à prendre le change ; " mais il requiert que vous vous amusiés un peu plus a l'exercice des vertus et que vous ayés un soin special d'acquerir celles esquelles vous vous treuves plus defaillante... Les sentimens de l'orayson sont bons, mais il ne faut pas pourtant s'y complaire tellement, qu'on ne s'employe diligemment aux vertus et mortification des passions . "

Ainsi François de Sales pose, comme tous les maîtres, le fondement de la mort à soi ; mais il n'y emprisonne pas l'âme, et lui donne aussitôt des ailes pour s'envoler en plein amour.

En quoi donc le saint Directeur fait-il consister l'amour ? – " En la. resolution du cœur, qui veut a jamais et inseparablement demeurer uni de toutes partz a la volonté divine . " Voilà son grand mot ; si l'âme qu'il conduit est docile, c'est à cette union qu'il la fera arriver. Et d'abord, il s'applique à lui faire connaître la volonté de Dieu : elle n'est pas dans les oraisons ni dans les voies extraordinaires ; elle est dans les chemins battus, dans ces contradictions, ces petites tracasseries, ces menus devoirs, ces souffrances de chaque jour. C'est pourquoi, " ne regardés nullement, " dit-il, " a la substance des choses que vous feres, mais a l'honneur qu'elles ont, toutes chetifves qu'elles sont, d'estre voulues de sa volonté divine, ordonnees par sa providence, disposees par sa sagesse ; " si elles sont "aggreables" a Dieu, a qui doivent elles estre desaggreables ? "

Plus de doute, la volonté divine est là : toute la perfection consistera donc à la vouloir, à l'accomplir, à l'aimer. Et voici cet admirable éducateur de la volonté qu'est François de Sales, qui, avec autant de sagesse que de tact, s'applique à façonner la volonté humaine d'après cet idéal. Il ne la brisera pas - ce n'est pas sa méthode -, mais avec quelle persévérance il s'attachera à la dépouiller, la plier, l'assouplir, la " désengager ", pour la conduire par degrés, de la simple résignation à l'acquiescement, et de celui-ci jusqu'aux sommets de la sainte indifférence et du parfait abandon. Écoutons-le :

" Il faut regarder ce que Dieu veut, et, le reconnoissant, il faut s'essayer de le faire gayement, ou au moins courageusement ; et non seulement cela, mais il faut aymer cette volonté de Dieu et l'obligation qui s'en ensuit en nous, fust ce... de faire les choses les plus abjectes du monde... C'est la le blanc de la perfection auquel nous devons tous viser, et qui plus en approche, c'est ce1uy qui emporte le prix. Mais, courage, je vous supplie; accoustumés petit a petit vostre volonté a suivre celle de Dieu ou qu'elle vous mene ; faites qu'elle se sente fort piquee quand vostre conscience luy dira : Dieu le veut ; et petit a petit, ces repugnances que vous sentes si fortes, s'affoibliront et bien tost apres cesseront du tout . " Un peu plus tard, le Directeur insiste et accentue : " Embrassés avec sincerité ses saintes volontés, quelles qu'elles soyent, et ne pensés jamais avoir atteint a la pureté de cœur que vous luy deves donner, jusques a ce que vostre volonté soit non seulement du tout, mais en tout, et mesme es choses plus repugnantes, librement et gayement sousmise a la sienne tres sainte ." Partant, se méfier de ces désirs qui embarrassent et inquiètent si souvent les âmes ; elles aspirent à une perfection chimérique et croient qu'elles l'atteindront par des moyens qui ne sont pas en leur pouvoir ; alors elles s'attristent et se troublent : " C'est une rude tentation, " assure le Saint, et " le mal des maux entre ceux qui ont des bonnes volontés, qu'ilz veulent tous-jours estre ce quilz ne peuvent pas estre, et ne veulent pas estre ce qu'ilz ne peuvent n'estre pas . " On fait des châteaux en Espagne quand il faut vivre en France ; on voudrait pratiquer des mortifications extraordinaires, au lieu de bien employer celles fournies à chacun par sa vocation ; on s'amuse à souhaiter de quitter le monde quand Dieu veut qu'on y demeure... Avec quelle vigueur François de Sales s'élève contre ces illusions et les stigmatise ! " Je suis ennemi conjuré de ces desirs inutiles, dangereux et mauvais ; car encor que ce que nous desirons est bon, le desir est neanmoins mauvais, puisque Dieu ne nous veut pas cette sorte de bien, mais un autre, auquel.il veut que nous nous exercions . " Que chaque âme donc, quelle que soit sa condition, s'efforce de se rendre " tendrement amoureuse de son estat et des exercices d'iceluy, pour l'amour de Celuy qui le veut ainsy ." .

Dans les souffrances intérieures et extérieures, les maladies, les deuils et jusque dans les petites tricheries quotidiennes, " François de Sales conseille " un particulier exercice d'acquiescement a la volonté de Dieu . " A la baronne de Chantal, dont le " cœur vigoureux ayme et veut puissamment, " il écrit : " Il faut que nous fassions un exercice particulier, toutes les semaines une fois, de vouloir et d'aymer la volonté de Dieu plus vigoureusement, je passe plus avant : plus tendrement, plus amoureusement que nulle chose du monde ; et cela, non seulement es occurrences supportables, mais aux plus insupportables ; car c'est trop peu d'aggreer que Dieu nous frappe, mais il faut acquiescer que ce soit sur l'endroit qu'il luy plaira... le choix luy appartient , " - Haute leçon que le saint Directeur ne cessera d'inculquer à cette âme héroïque, pour lui faire atteindre les dernières limites du dépouillement d'elle-même et, par " l'heureux trespas de la volonté, " les hauteurs sereines de l'amour divin. Il guide aussi beaucoup d'autres âmes, chacune par la voie qui convient le mieux ; nous ne pouvons ici entrer dans tout ce détail, qu'il nous suffise d'indiquer encore quelques-unes des caractéristiques de cette incomparable direction.

" Quicomque n'est pleinement resigné," écrivait un jour François de Sales, " qu'il tourne deça et dela, il n'aura jamais repos , " Le repos, la paix, il les voulait pour les âmes. En rencontrait-il d'inquiètes ou de troublées ...:- ce qui arrivait souvent -, son premier soin était de les établir dans la paix, ou du moins de leur indiquer les moyens d'y parvenir. Sa direction est extrêmement pacifiante ; non pas, certes, qu'elle favorise l'inertie ou une béate quiétude : les âmes guidées par notre Saint connaîtront l'effort, elles sauront combattre avec un courage viril et ne devront pas désirer " une perfection trop douce . " – " Je ne veux point," dit-il à la baronne de Chantal, " que vous desiries d'un desir volontaire cette paix inutile, et peut estre nuysible ; " et à une autre fille spirituelle : " La tranquillité qui n'est pas exercee par la tempeste est une tranquillité faineante et trompeuse . "

Si, d'une part, le saint Directeur apprend aux âmes à soutenir vaillamment la lutte, de l'autre il leur défend les tristes retours sur elles-mêmes, les arrache aux soucis inquiets, modère l'empressement, même dans l'acquisition des vertus et la poursuite de la perfection, les met en garde contre les soubresauts d'une volonté inconstante, les écarts d'une imagination volage, les impressions ou les " tendretés" de la partie inférieure, afin que, débarrassées de toutes ces "superfluités," elles soient plus complètement sous l'action du Dieu de paix et en dépendance de sa volonté. ; car, " par tout ou il est maistre absolu, il tient tout en paix . "

En quelques lignes, François de Sales résume sa direction sur ce point : " Il faut en tout et par tout vivre paysiblement. Nous arrive il de la peyne ou interieure ou exterieure, il la faut recevoir paysiblement. Nous arrive il de la joye, il la faut recevoir paysiblement, sans pour cela tressaillir. Faut-il fuir le mal, il faut que ce soit paysiblement, sans nous troubler ; car autrement, en fuyant nous pourrions tomber et donner loysir a l'ennemy de nous tuer. Faut-il faire du bien, il le faut faire paysible"ment ; autrement nous ferions beaucoup de fautes en nous empressant. Jusques mesme a la penitence, il la faut faire paysiblement. Voyci, disait ce Penitent, que ma tres amere amertume est en paix , " - Quelle force et quelle pleine possession de soi-même ne faudra-t-il pas pour se maintenir dans un tel équilibre !... La confiance, une large confiance viendra au secours.

Dieu est si bon ! - le " souverain Bon, "-- et il nous aime tant !... C'est ce que saint François de Sales ne se lasse pas de répéter, pour inspirer aux âmes cette confiance filiale qui doit les libérer des scrupules, les affranchir de la crainte, les jeter, épanouies et heureuses, entre les bras de leur Père des cieux. " Qui a Dieu pour object de ses intentions, " leur dit-il, " et qui fait ce qu'il peut, pourquoy se tourmente il ? pourquoy se trouble il ? qu'a il a craindre ? Non, non, Dieu n'est pas si terrible a ceux qu'il ayme ; il se contente de peu, car il sçait bien que nous n'avons pas beaucoup... Nous ne nous sçaurions confier a des mains plus amies .""

Cette assurance en la Bonté divine rendra l'âme vaillante, elle la remplira de courage, "puisque par tout le secours du Ciel est prest a ceux qui ont confiance en Dieu et qui, avec humilité et douceur, implorent sa paternelle "assistance ." La vue de sa misère, de ses imperfections, de ses défaillances ne la fera pas être moins sûre de Dieu ; car " il sçait qui nous sommes, et nous tendra sa main paternelle es mauvais pas, affin que rien ne nous arreste . "

Remettez donc tout, continue ce vrai Maître de la confiance, " a la douce misericorde de Celuy la qui met la main au dessous de ceux qui tombent sans malice, affin qu'ilz ne se froissent point, et les releve si vistement et doucement qu'ilz ne s'apperçoivent pas, ni d'estre tombés, parce que la main de Dieu les a recueillis en leurs cheutes, ni d'estre relevés, parce qu'elle les a retirés si soudain qu'ilz n'y ont point pensé ." - Comment dépeindre plus délicatement les tendresses de la Bonté divine et donner plus de confiance aux âmes les plus craintives ?..

Confiance poussée jusqu'aux dernières limites, parce qu'elle s'appuie sur Dieu seul, miséricorde infinie ; mais confiance qui ne sera jamais présomption, parce qu'elle sera toujours accompagnée de la défiance de soi-même. A ce sujet, le Saint donnait cet avis à une nouvelle Supérieure : Cette " desfiance est bonne tandis qu'elle servira de fondement a la confiance que vous deves avoir en Dieu ; mais si jamais elle vous portoit a quelque descouragement, inquietude, chagrin et melancholie, je vous conjure de la rejetter comme la tentation des tentations. "

François de Sales vient de nommer quelques-uns des ennemis qui guettent les meilleures âmes, celles surtout qui ont plus à cœur leur sanctification : " descouragement, inquietude, chagrin, melancholie..." A ces ennemis, il oppose - nous venons de le voir - la " paysible vaillance " avec l'indéfectible et " courageuse confiance " en Dieu ; il y ajoute la joie et le regard sur Notre-Seigneur.

Combien souvent ces mots reviennent sous la plume de l'aimable Saint : " Vives joyeuse et courageuse... car Dieu est le Dieu de joye. - Vostre cœur est a Dieu, vivés heureuse d'estre si bien logee.- Vivés joyeuse et soyés genereuse ; Dieu que nous aymons et a qui nous sommes voüés, nous veut en cette sorte la. - Tenés vostre cœur bien large devant Dieu ; allons tous-jours gayement en sa presenee. Il nous ayme, il nous cherit, il est tout nostre, ce doux Jesus ; " n'est-ce pas assez pour remplir l'âme d'une sainte allégresse ?.. - S'adressant à une fille spirituelle très portée à la mélancolie : " Je ne puis penser," lui écrit son Guide, " comme vous pouves admettre ces desmesurees tristesses dans vostre cœur, estant fille de Dieu, remise il y a long tems dans le sein de sa misericorde et consacree a son amour ." Et à une autre qui avait fait quelques progrès sous ce rapport : " Je suis consolé dequoy vous aves l'esprit plus gay que ci devant... Je m'asseure que cette gayeté et consolation d'esprit s'estend et rend son odeur pretieuse sur toutes vos conversations et particulierement sur la domestique .. "

Encore un point sur lequel le sage Directeur aime à revenir, notamment dans ses conseils aux femmes du monde : faire honneur à la devotion, la rendre aimable, attrayante et, par cette douce joie modestement respandue sur toutes les " actions et paroles, " donner " de la consolation " à ceux qui en sont témoins, " affin qu'ilz en glorifient Dieu . " Il ne veut point, en effet, d'une " devotion fantasque, brouillonne, melancholique, fascheuse, chagrine ; mais une pieté douce, souëfve, aggreable, paysible et, en un mot, une pieté toute franche et qui se fasse aymer de Dieu premierement, et puis des hommes . " Il affirme que les "tristesses sont ennemies de la devotion, " et ajoute : " Dequoy se doit attrister une fille, servante de Celuy qui sera a jamais nostre joye ? Rien que le peché ne nous doit desplaire et fascher, et au bout du desplaysir du peché, encor faut il que la joye et consolation sainte soit attachee ." Ce grand partisan de la joie spirituelle va jusque là ! Aussi, l'âme qu'il dirige saura s'humilier joyeusement, parce qu'ayant posé pour base l'humilité de cœur et l'amour de sa propre abjection, elle prend playsir de " voir et connoistre sa misere " qui la ravale à ses propres yeux et aux yeux des hommes .

Le regard sur Notre-Seigneur Jésus-Christ est, avons- nous dit, l'un des remèdes préférés de cet incomparable médecin des âmes. " Je voudrois, " écrit-il, " que tenant les yeux sur Nostre Seigneur, nous fissions nos œuvres uniquement pour lui plaire, sans regarder que c'est que le monde en pense, ni quelle mine il en fait . " – " Voyés le souvent " dit-il ailleurs, " qui vous regarde, pauvre petite creature que vous estes, et vous voit emmi vos travaux et vos distractions ; il vous envoye du secours et benit vos afflictions . "

A l'heure de la souffrance surtout, François de Sales ramène sans cesse le regard de l'âme sur Jésus, et Jésus crucifié ; il l'engage à approfondir " de plus en plus " sa " consideration dans les playes de Nostre Seigneur ; " à considérer ses vertus l'une apres l'autre et en detail, " au lieu " de les admirer en gros et en bloc ; " à se tenir, pendant la maladie, " a l'ombre de la sainte Croix, " pour contempler " souvent le pauvre Sauveur languissant ; " ou encore, à prendre tous les jours par la méditation " une goutte ou deux du sang qui distille des playes des pieds de Nostre Seigneur, " pour l'appliquer sur le mal, " avec l'invocation du doux nom de Jesus . "

Mais cet amant du Christ crucifié ne peut approuver qu'on demande d'être délivré de l'affliction par le mérite des souffrances divines : " A il enduré affin que nous n'endurions point ? " s'écrie-t-il . Plutôt, " vivés toute entre les espines de la couronne du Sauveur, et comme un rossignol dans son buisson, chantés : VIVE JESUS ! "

François de Sales voudrait que l'âme qu'il conduit à Dieu chantât toujours le cantique de l'amour, mais surtout dans les heures d'angoisse, puisque c'est " a ses mieux aymes " que le Sauveur " donne ordinairement l'honneur de souffrir beaucoup et de porter leur croix apres luy ." A ces " mieux aymés ", notre Saint montre le Cœur de Jésus : il les invite, tantôt a "bayser son costé, " tantôt à reposer sur sa " poitrine amoureuse, " tantôt à pénétrer dans " la playe de cette amoureuse poitrine du Sauveur, " pour " vivre., comm' un heureux hermite, dans la caverne sainte de la dilection infinie . " C'est ainsi qu'il initie ses enfants spirituels à la grande dévotion dont il est un des précurseurs, et qu'il prélude aux miséricordieuses manifestations du Sacré-Cœur à une humble fille de la Visitation: sainte Marguerite-Marie.

,Il est deux " petites vertus qui ne sont jamais sans le saint amour, non plus que le saint amour sans elles : la sacree humilité et la douceur de cœur . " Vertus du Cœur même de Jésus, elles ont les prédilections de saint François de Sales qui, indistinctement et avec une égale insistance, les recommande à toutes les âmes qui s'adressent à lui. - Viennent ensuite la " simplicité, qui est si jolie et si aggreable a l'Espoux,...la pauvreté d'esprit, la patience, le support des prochains, l'affabilité. Ce sont, " dit le saint Directeur, des " vertuz propres pour nostre petitesse... qui s'exercent plus en descendant qu'en montant ; " mais, qu'elles sont sanctifiantes et chères à Dieu !

Telle est, en résumé, la méthode suivie par l'Évêque de Genève dans cette œuvre des œuvres : la direction des âmes. L'amour de Dieu, voilà le but ! Sa volonté acceptée, accomplie, aimée. par-dessus tout et au mépris de tout, premier moyen en même temps que pierre de touche du véritable amour et des progrès réalisés. La paix, la confiance, la joie, le regard sur Jésus-Christ, sur sa Croix, sur son Cœur ; la pratique des " petites vertus " : autres moyens pour arriver à " cet amour essentiel, fort et impliable " où ce Maître des directeurs était parvenu et où il voulait entraîner tous ceux que Dieu lui avait donnés.

§ 3. - Les Œuvres spirituelles.

A la correspondance spirituelle de saint François de Sales se rattachent divers écrits destinés à initier ses dirigés à l'oraison, à les aider dans la réception des Sacrements, à leur apprendre la manière de pratiquer telle ou telle vertu et à sanctifier leurs devoirs d'état. Déjà, pendant son séjour à Paris en 1602, " Monsieur de Geneve " - lui-même nous l'apprend - en avait rédigé un sur la paix, pour une Religieuse ; il donne à ce document le nom. de " traitté " . Il composa maintes pièces de ce genre pour la baronne de Chantal et plusieurs de ses amies placées, comme elle, sous la conduite de l'éminent Prélat. Ce qui nous reste de ces sortes de directoires entrera dans les Opuscules, dernière Série des Œuvres complètes du saint Docteur. D'autres, écrits entre 1607 et 1608 pour Mme de Charmoisy, la Philothée bien connue, formèrent ensuite une partie de l' Introduction a la Vie devote.

Sur l'origine, la publication, la révision du " petit livret " et sur les quatre éditions corrigées par l'Auteur, de copieux renseignements ont été donnés par Dom Mackey dans une substantielle Étude . Il suffit donc de rappeler ici que la correspondance du Saint en a fourni les détails, et que souvent les lettres de direction antérieures à la fin de 1609 sont une sorte d'ébauche de plusieurs chapitres de la deuxième édition de l'lntroduction. On y entend aussi les échos de l'accueil enthousiaste fait à l'ouvrage, et même des rares critiques qui s'y mêlèrent.

Par sa parole et par sa correspondance, l'Évêque de Genève s'était donné à un grand nombre d'âmes ; mais il y en avait beaucoup qu'il ne pouvait atteindre, malgré son zèle. Désormais, il pourra se livrer à toutes et pour toujours ; car son charmant petit livre deviendra le manuel des âmes chrétiennes désireuses de pratiquer au milieu du monde la solide piété et d'acquérir ce "vray amour de Dieu qui fait operer le bien soigneusement, frequemment et promptement ." Ainsi, François de Sales aura fait plus qu'il ne pensait.

. Avant même de coordonner les matériaux qui devaient composer l'Introduction a la Vie devote, notre Saint avait commencé à écrire la " vie admirable d'une, sainte ; " quand il pouvait " avoir quelque quart d'heure de relay, " il l'employait à ce travail . C'est en ces termes que pour la première fois, le 11 février 1607, il parle à Mme de Chantal du Traitté de l'Amour de Dieu qu'il avait en projet. Il lui fallut dix ans avant de le mettre en lumière ; dans les premiers jours de mai 1616, il confiait ses " pauvres cahiers " à son aumônier Michel Favre qui devait les porter à Lyon et en surveiller l'impression, achevée le 31 juillet.

On peut suivre dans les Lettres du Saint les diverses phases de l'élaboration de ce chef-d'œuvre. Si déjà il le méditait en 1607, ses occupations multiples et l'administration du diocèse qui l'absorbaient ne durent pas lui permettre d'en entreprendre réellement la composition avant 1610 ; car le 5 février de cette année il mande à la baronne de Chantal : " Je vay mettre la main au livre de " l'Amour de Dieu, et m'essayeray d'en escrire autant sur mon cœur comme je ferav sur le papier . " Mais il ne pouvait " en chevir qu'avec un grand effort. " avouait-il ; et cela se comprend. L'élévation du sujet, les questions théologiques à traiter ou à éc1aircir, les ouvrages à consulter, et surtout "les continuelles distractions " que lui apportaient hommes et affaires, augmentaient les difficultés du travail. Les billets à la Mère de Chantal nous font à cet égard plus d'une révélation.

Souvent, pour tel et tel chapitre, le saint Auteur attend l'inspiration d'En-haut; à la suite d'une oraison extraordinaire, une illumination soudaine irradie son intelligence et embrase son cœur ; il se met alors à écrire. Mais voici qu'il doit s'interrompre, et quand il veut reprendre sa rédaction il ne retrouve plus ni les pensées ni les sentiments qui l'avaient inspiré . C'est, pour ainsi dire, lambeaux par lambeaux que François de Sales arrache de la multitude de ses occupations cette admirable histoire de la " sainte Dilection " où il s'est mis lui-même tout entier, où il a dépeint ses états d'âme et ceux de ses premières Filles de la Visitation. La Mère de Chantal en particulier y est pour une large part, la confidence de ses dispositions intérieures à son Bienheureux Père, ses pressantes et affectueuses. sollicitations, les prières ardentes qu'elle faisait sans cesse monter au Ciel furent à la fois une collaboration précieuse et un secours très efficace pour notre Saint ; lui-même d'ailleurs l'a déclaré dans sa Préface. Sans elle, peut-être, il lui eût été impossible de mener à bonne fin " l'insigne et incomparable Traité de l'Amour de Dieu ."

Saint François de Sales nous apprend dans ses Lettres qu'il avait d'autres ouvrages en projet ; si Dieu lui eût ,laissé quelque loisir, il l'eût employé à écrire, disait-il, "je ne sçai.quoy du divin Amant," puis " de l'amour du prochain " et d'autres choses encore . La mort prématurée du grand Évêque a privé la postérité des trésors dont il aurait voulu l'enrichir ; toutefois, il nous en reste assez pour que le mot de l'Écriture se vérifie en lui : Defunctus adhuc loquitur (He 11,4) !... Bien plus, non seulement il parle encore, mais il se survit dans une œuvre, couronnement de toutes les autres : nous avons nommé la Visitation Sainte-Marie.

§ 4. - Le Fondateur.



Lorsqu'au mois d'août 1603 les échevins de Dijon invitèrent l'Évêque de Genève à prêcher le Carême de 1604 en leur ville , tout sembla conspirer contre ce voyage : amis, ennemis, difficultés, soupçons, prudence humaine. François de Sales passa outre, contraint, pour ainsi dire, par une puissance supérieure : " Je ne peus jamais regarder les choses en leur face naturelle, " avoua-t-il six ans plus tard, " et mon ame estoit secrettement forcee a penetrer un autre succes qui tumboit si directement sur le service des ames, que j'aymois mieux m'exposer a l'opinion et a la mercy des bons qu'a la cruauté de la calomnie des mauvais . " C'est à Dijon, en effet, qu'il devait rencontrer – il l'ignorait encore - cette femme " habillée en veuve " que Dieu lui avait montrée dans une vision, comme la pierre fondamentale de l'Ordre nouveau dont lui serait le Fondateur.

a) Formation de la Fondatrice. - On connaît la très touchante histoire de Jeanne de Chantal et le détail de ses premières entrevues avec notre Saint, nous n'avons pas à les conter ici ; mais il faut rappeler le billet écrit par l'Évêque à sa " premiere disnee au partir de Dijon " : " Dieu, ce me "semble, m'a donné a vous ; je m'en assenre toutes les heures plus fort. C'est tout ce que je vous puis dire ..."

Le Seigneur lui-même avait, en effet, donné ces deux belles âmes l'une à l'autre pour sa gloire et l'accomplissement de très hauts desseins. Telle une pierre de grand prix est remise aux mains de l'artiste le plus habile pour être finement polie et travaillée, ainsi Dieu confia-t-il à François de Sales l'âme de la pieuse Baronne. Lui, de son côté, accepta cette mission et s'y consacra tout entier.

La correspondance de l'Évêque de Genève avec Jeanne de Chantal est de toutes la plus riche en étendue, en qualités littéraires, en profondeur et élévation de pensées ; elle donne aussi d'intéressants aperçus sur la vie intérieure et extérieure des deux Saints. Là surtout on peut étudier la méthode de direction de François de Sales, voir de près comment il en applique les principes, suivre presque jour par jour son travail patient et admirer la docilité, la constance de l'âme mise par Dieu en ses mains.

Avec quel tact et quelle délicatesse, mais aussi avec quelle énergie, il tempère les ardeurs, réprime les élans, modère les empressements de cette âme de feu ! Avec quelle inflexible maîtrise il mâte, façonne, dirige cette volonté puissante, pour l'amener jusqu'à son total " engloutissement" en celle de Dieu !..." Qu'on lise, par exemple, la lettre du 21 novembre 1604, où le saint Directeur déclare à sa fille spirituelle, obsédée par une multitude de désirs, que ce "pantelement de cœur, ce debattement d'aysles, cette agitation de volonté, cette multiplication d'eslancemens " sont chez elle " un defaut de resignation . " Que l'on compare ensuite ces pages avec celles qu'il lui écrivit douze ans plus tard, pendant sa retraite du mois de mai 1616, alors que, assouplie, dépouillée, transformée, la volonté de Jeanne de Chantal était " si simplement unie " au bon plaisir divin qu'il n'y avait plus d'entre-deux ; et l'on verra quel chemin cette âme vaillante a parcouru sous la conduite d'un tel Guide !...

Les grandes lignes de la direction de saint François de Sales sont ici les mêmes que celles indiquées plus haut ; il semble toutefois - au moins durant les deux premières années -- insister sur l'humilité. On est presque surpris de voir avec quelle vigueur il se plaît à rabaisser sa pénitente, avec quelle sorte d'apparent mépris il traite sa " chetifve condition " de veuve, qu'elle doit néanmoins aimer d'autant plus qu'elle est abjecte et misérable !... A cette femme d'une si belle intelligence, d'un esprit si élevé, d'une vertu si mâle, François de Sales ne craint pas d'écrire : " Ne soyés pas si jalouse de vostre esprit. Et bien, " sur des nouvelles scabreuses, il ressent du trouble. Ce n'est pas grande merveille qu'un esprit d'une pauvre petite vefve soit foible et miserable. Mais que voudries vous qu'il fust ? Quelqu'esprit clairvoyant, fort, constant et subsistant ? Aggreés que vostre esprit soit assortissant a vostre condition : un esprit de vefve, c'est a dire vil et abject de toute abjection, horsmis celle de l'offense de Dieu ."

L'ardente Baronne a soif de Dieu, elle veut à tout prix s'approcher de Lui ; mais le Maître la laisse à la porte... elle en souffre et s'en plaint. Alors, son Guide de répondre : " Demeurés la. Il ne messied point aux vefves d'estre un petit reculees ; il y a une trouppe d'honnestes gens qui attendent aussi bien que vous, il est raysonnable qu'ilz vous soyent preferés . " Qu'elle fasse, en attendant, ses " petitz ouvrages, " qu'elle se contente de cueillir " l'hyssope des vallons, " ou les humbles fleurettes qui croissent au pied de la Croix ; elle n'a " pas encor les bras asses larges pour atteindre aux cedres du Liban ." - Pendant trois années, la sainte veuve confiera à son Directeur ses véhémerits attraits pour le détachement absolu et la vie religieuse ; et lui, pour la réduire à une parfaite indifférence, la tiendra dans l'attente, sans répondre ni par un oui, ni par un non, sans lui révéler sa pensée, qui est celle de Dieu.

Par cette austère et ferme direction, qui n'exclut pourtant ni la douceur ni la tendresse, François de Sales prépare son chef-d'œuvre. Il le travaille en artiste et, en lisant ses Lettres, nous voyons peu à peu se dessiner ces traits qui bientôt nous apparaîtront dans toute leur beauté. C'est un Saint qui façonne une Sainte.

Mais le plan de Dieu est plus vaste, l'Évêque de Genève l'a entrevu ; aussi, en formant à la sainteté Jeanne de Chantal, il pose en même temps les bases de sa future Congrégation. C'est dans cette vue que Dieu avait uni leurs âmes par ce lien que Lui seul pouvait former. Baignées dans sa lumière, dépendantes de sa grâce, dociles à l'action de l'Esprit-Saint, elles se laissent transformer en Jésus-Christ par son amour; et à mesure que cet amour les possède, leur union devient plus forte et ,plus intime, jusqu'à ce qu'elle ait atteint ce degré suprême où elle n'est pas seulement une fusion des cœurs, des esprits, des .volontés, mais l'unité parfaite : c'est le Sauveur, écrivait le Saint à sa chère Fille, qui " a voulu que nous fussions si inseparablement un en Luy ."

Lorsqu'on étudie dans les Lettres de l'Évêque de Genève la genèse et les accroissements de cette incomparable amitié, on s'étonne que des hommes intelligents et sérieux - nous ne parlons pas des impies ni des pamphlétaires - aient pu voir en elle un amour purement humain et, dans la correspondance échangée, l'expression de sentiments où le surnaturel n'aurait tenu presque aucune place. Rien de plus faux ni de plus injurieux pour les deux Saints ; et d'autre part, rien de plus pur que leur " tres unique unité. " Celle-ci, au témoignage de François de Sales, devait " rendre a jamais gloire a l'amour divin, qui porte le sacré nom d'unissant , " et, pour atteindre ce but, elle fut dès l'origine "toute consacree a la souveraine unité " de Celui qui l'avait voulue.

En effet, créer, pour se communiquer et se répandre, est à la fois le besoin et la gloire de l'amour de Dieu ; aussi, après avoir par son intensité fondu en une seule l'âme des deux Saints, cet amour créateur devait nécessairement les faire participer à la fécondité même de l'Unité divine. De là naquit la Visitation.

b) La Visitation
 
 
Pendant que le saint Evêque de Genève, secondant les opérations transformantes de l'amour céleste dans l'âme de la baronne de Chantal, préparait en elle la pierre fondamentale du nouvel édifice, il mûrissait dans le silence et la prière son projet. Le jour vint enfin où il parla à sa Fille du " choix " qu'il avait fait pour elle : ce fut le lundi de la Pentecôte, 4 juin 1607. Depuis lors, il revient souvent dans ses Lettres sur ce sujet ; il s'affermit dans les résolutions prises et en éprouve, dit-il, " une suavité extraordinaire ," parce qu'il y voit "tous-jours plus la gloire de Dieu ; " mais en même temps, il semble ne pas se faire illusion sur les difficultés qui l'attendent : c'est " en la seule Providence " divine qu'il en espère l'heureuse issue .

A mesure que son plan se dessine, le Fondateur en fait part à la Baronne. Déjà il l'avait avertie que, comparée à " l'excellence des autres vocations, " la sienne serait " plus basse et moins digne, mais plus propre a sa suffisance et plus digne de sa petitesse ; " quelques semaines plus tard il déclare que ses filles consacreront " la "meilleure partie " de leur temps à " la contemplation ."

Entre 1608 et 1610, les idées maîtresses se précisent, les premières recrues se présentent, tandis que les événements dirigés par la Providence contribuent à hâter la naissance de l'humble Congrégation. Celle-ci devient la grande préoccupation de François de Sales ; il y rêve la nuit, " contre ma coustume, " écrit-il le 5 mai 1610, et " la treuve comme une idee a mon resveil . " Il aura pour elle la tendresse d'une mère avec la prévoyante sollicitude d'un père. Les " choses temporelles " de la " future Mayson " lui donneront du souci avant même qu'elle soit fondée ; mais " quant aux spirituelles, " il est sûr " que Nostre Seigneur en aura le soin, et qu'il y respandra mille benedictions ." Pendant qu'il écrivait ces lignes -le 28 mai - notre Saint voyait " dans le Cœur de Nostre Seigneur, " aussi clairement que jamais, combien Jeanne de Chantal était sa fille ; et il ajoutait : " Que j'ay de desirs que nous soyons un jour tout aneantis en nous mesmes...et que nostre vie soit cachee avec Jesus Christ en Dieu !... Quand sera-ce que Jesus Christ vivra tout en nous ? Je m'en vay un peu faire d'orayson sur cela, ou je prieray le Cœur royal du Sauveur pour le nostre . "

Chose frappante : en un simple billet, tracé huit jours avant la date mémorable du 6 juin 1610, il y a deux allusions à l'adorable Cœur du Sauveur, dont le nouvel Institut allait devenir, par les prédilections divines, le dépositaire et l'héritier.

Deux lettres de 1610 - celle du 24 mai au P. Polliens, Jésuite, et celle écrite vers le 20 juillet à M. Philippe de Quoex - contiennent " le sommaire et premier crayon de l'ouvrage " de l'Évêque de Genève et nous disent quelle était la vie de ses premières filles réunies " par maniere d'essay, sous des petites Constitutions pieuses ." Huit ans plus tard, la " petite assemblee " se sera considérablement accrue; elle aura essaimé à Lyon, à Moulins, à Grenoble, et sera à la veille de s'établir à Bourges et à Paris. D'une "Congregation simple, " elle va devenir un Ordre religieux à vœux solennels, avec la clôture perpétuelle, sous la Règle de Saint-Augustin.

Ce que furent les débuts, les progrès, les péripéties, les épreuves du jeune Institut et des onze Maisons érigées du vivant de saint François de Sales, sa correspondance de 1610 à 1622 nous l'apprend ; elle nous parle aussi de bon nombre de fondations en projet qui ne s'effectuèrent qu'après sa mort : il serait superflu d'en redire ici le détail. Nous ne nous étendrons pas non plus sur les modifications successives faites par le Fondateur à son plan avant de le rendre définitif : les unes, suggérées par l'expérience des premières années, les autres - à coup sûr les plus importantes - presque imposées par Mgr de Marquemont qui ne voulait ni d'une clôture flexible, ni d'une Congrégation sans vœux, ou à vœux simples. Grâce à la condescendance du Saint qui, d'ailleurs, considérait ces points comme accessoires, l'avis de l'Archevêque de Lyon prévalut.

Quand les divers manuscrits des Constitutions seront publiés, on pourra mieux se rendre compte de ce qu'était à sa naissance l'œuvre de l'Évêque de Genève et de ce qu'elle fut lorsque, en 1620-1622, il y eut mis la dernière main. Il sera aussi plus facile d'étudier, dans son ensemble et dans ses détails, cette œuvre admirable, et de préciser les changements qui modifièrent dans sa forme extérieure la vie des Religieuses. Nous disons, la " forme extérieure, " car celle-ci seule subit des retouches : la fin, le caractère original, la vie intérieure, en un mot, l'idéal conçu et réalisé par le Fondateur ne varièrent jamais. C'est sur cet idéal, tel qu'il apparaît dans ses Lettres, que nous voudrions nous arrêter un instant.

Fruit de l'amour intense de deux grandes âmes pour Dieu, efflorescence de l'amitié toute surnaturelle de deux Saints, la " petite Congregation " ne pouvait être qu'une œuvre d'amour. Une année à peine après sa fondation, François de Sales assurait qu'elle était " un ouvrage du Cœur de Jesus et de Marie " et que " le Sauveur mourant " l'avait enfantée " par l'ouverture de son sacré Cœur ; " d'autre part, au témoignage d'un déposant , le saint Fondateur se plaisait à appeler ses Religieuses : " les filles de l'amour divin. " Cet amour sera leur loi unique ; il sera aussi le lien qui les attachera indissolublement à Dieu et les unira entre elles, comme le Saint lui-même l'a écrit : " Nous n'avons aucun lien que le lien de la dilection qui est le lien de la perfection, car la dilection est forte comme la mort et le zele d'amour ferme comme l'enfer. Comme donq pourroit on avoir des liens plus fortz que les liens de la dilection?.." L'idéal de François de Sales, la pensée maîtresse qui l'a guidé, le caractère de sa Congrégation tiennent tout entiers dans ces lignes qu'en juin 1611 il traçait, de sa plus belle écriture, en tête du gros livre où ses filles devaient inscrire leur "oblation " d'abord, et plus tard leurs vœux ; puis il les conjurait " de sentir toutes un mesme amour et de vivre toutes en un mesme accord de cette vocation, en Jesus Christ Nostre Seigneur et en sa Mere Nostre Dame. "

Ainsi, née de l'amour divin, la Visitation ne vivra que de lui, ne subsistera que par lui, elle sera un foyer d'amour de Dieu. Dans cette création du génie de François de Sales on retrouve son caractère original : tout y converge vers le même but, qui est d'aimer Dieu par-dessus tout; et le Fondateur estime que les filles de sa Congrégation, dont il prétend faire de vraies " amoureuses de Jesus Christ, " n'auront nullement besoin de vœux pour demeurer à tout jamais unies à leur Epoux céleste. Voilà pourquoi à leur "establissement ou dedicace, " il leur prescrit non pas la profession solennelle, mais une simple " oblation de leur âme, de leur corps et de l'usage de leurs biens a Dieu et a Nostre Dame, pour estre le tout employé a son honneur ." - Ce fut une conception magnifique, un dessein hardi, que d'appeler des jeunes filles et des femmes à une vie si parfaite, sans les y astreindre par aucune autre force que celle de la " dilection " ; dessein vraiment digne du Docteur de l'amour.

Il appartenait aussi à sa charité compatissante et toujours ingénieuse d'ouvrir un asile aux âmes généreuses et vaillantes qui, parce qu'enfermées dans un corps faible, ou sans attrait pour les austérités du Carmel et de Sainte Claire, demeuraient exclues du " festin nuptial de l'Epoux " immaculé. Combien en avait-il rencontré de ces âmes ardentes, consumées du désir de se consacrer tout à Lui et retenues, malgré elles, au milieu du tracas du monde ; exposées même au danger de se perdre ! C'est donc vers celles-ci que s'incline François de Sales ; c'est à elles qu'il va se donner comme peut-être il ne s'est jamais donné encore ; c'est pour elles avant tout qu'il prépare " un doux et gracieux refuge " où elles " se retireront aupres de Nostre Seigneur, treuveront un peu de refrigere et glorifieront le saint nom du Sauveur par leur vie amoureuse, interieure, paysible, et par leur abbaissement " Tel est le but essentiel de la nouvelle Congrégation.

Toujours mû par sa charité, le Fondateur voulut encore offrir une retraite aux veuves désireuses d'entrer en Religion, mais empêchées par leurs affaires domestiques d'effectuer aussitôt leur pieux dessein ; admises dans la Congrégation sans y être définitivement établies, elles en suivaient les exercices, et échappaient ainsi aux provocations mondaines, tout en mettant à l'abri le trésor de leur chasteté. Enfin, il ouvrait les portes de la Visitation aux veuves et aux femmes mariées qui, " voulant entreprendre une nouvelle vie dans le Christ " et faire pour cela une confession générale, avaient besoin de quelques jours de prière et de recueillement, mais ne savaient où se retirer . – De là, cette clôture mitigée, quoique sévère - les grilles existaient comme aujourd'hui - ; de là, ces sorties extraordinaires, autorisées jusqu'à l'érection de la Congrégation en Ordre religieux (1618). La visite des malades et des pauvres ne fut jamais le but du nouvel Institut ; elle fut plutôt un exercice de charité surajouté en quelque sorte aux autres - et avec combien de restrictions ! - pour satisfaire à la fois la piété de celles qui commencèrent et pourvoir aux besoins de la petite ville où la Congrégation prit naissance .

Si, en faveur des infirmes, le Fondateur écarte de la Visitation les " aspretés et rigueurs exterieures, " il y veut, pour compensation, une vie intérieure plus intense. Ses filles " vacqueront a toute sorte de bons-exercices, " écrit-il, " notamment a celuy de la sainte et cordiale union interieure ; " ce qui revient à dire, à cette union intime à Notre-Seigneur que produit l'amour. Pour l'entretenir, deux heures d'oraison mentale, et comme " une sainte et divine recreation, " le petit Office de Notre-Dame. - Avec cela, le " desnuement de proprieté extremement strict et autant qu'en monastere du monde ; ... les pieds bien chaussés, mais le cœur bien deschaussé et bien nud des affections terrestres ;... la teste bien couverte, et l'esprit bien descouvert, par une parfaitte simplicité et despouillement de la propre volonté ; " la vie obscure, silencieuse, cachée dans ce " trou de la pierre " où les filles de François de Sales donneront " a leur Bienaymé vivant et mourant, des preuves de la douleur et de l'amour de leurs cœurs, par leur bas et humble gemissement . "

Ainsi : le détachement des choses de la terre, le dépouillement du cœur jusqu'à 1' "escorchement " - le mot est du Saint -, la mortification intérieure, la simplicité, l'obéissance, l'humilité surtout, sont les vertus qui doivent fleurir dans la Congrégation. L'Évêque de Genève a mis " des holocaustes sur l'autel de Dieu ; " pour qu'ils jettent devant Lui " une odeur de suavité, " il faut qu'ils soient consumés . Le cœur devra demeurer, " par une soigneuse mortification, tous-jours environné de la couronne d'espines " du Sauveur ; le corps sera crucifié par la " mortification des sens et appetitz des passions ; " il faudra "apprendre a bien porter la croix de Nostre Seigneur, par abnegation, renoncement de soi-même, resignation de toutes volontés, " car c'est l'esprit surtout qui doit être doué à la croix . Aussi François de Sales veut-il que les aspirantes prennent " un cœur d'enfant, une volonté de cire et un esprit nu et despouillé de toute sorte d'affections, hormis de celle d'aymer Dieu ; quant aux moyens de l'aymer, ilz doivent leur estre indifferens . "

" Le Bienheureux heust desiré, " dépose la Mère de Mouxy , " qu'en noz Maisons il n'y heust que trois reigles, sçavoir : l'amour de Dieu, l'amour du prochain et l'amour de la propre abjection ; et cette derniere estant bien practiquee, attireroit la practique des deux aultres en perfection." Il insiste, en effet, sur l'esprit de petitesse, sur la basse opinion que ses filles doivent avoir d'elles-mêmes et de leur Institut ; ce qui ne les empêchera pourtant pas de le préférer en affection - non en estime – à tous les autres. " Vous vous representeres, " écrivait-il en 1613 à Mme des Gouffiers qui demandait son admission au monastère d'Annecy, " que la mayson en laquelle vous venes est une petite Congregation encor mal logee, et en laquelle toutes choses sont basses, humbles et abjectes, hormis" - l'exception est à noter- " la pretention de celles qui y sont, qui n'est rien moins que de parvenir a la perfection de l'amour divin ". Une fois de plus nous trouvons, résumés en deux mots, et l'idéal du Père et les aspirations de ses filles. Pour les réaliser, il faudra du courage et de la générosité.

François de Sales veut que ses Religieuses aient un " cœur fort " dans une chair infirme ; il les forme avec une bonté incomparable, mais aussi avec une mâle énergie ; il les arrache aux " tendretés, aux douilletteries, " aux regards attristés sur elles-mêmes qui rapetissent les âmes et leur ôtent le repos . A mesure que l'Institut se propage, il recommande " d'y enraciner les grandes et parfaites vertus de l'abnegation de son amour propre, l'amour de son abjection, la mortification des humeurs naturelles, la sincere dilection ; " car c'est ainsi que Notre-Seigneur sera glorifié en lui et par lui. Tel est le désir du Fondateur d'avoir des filles vaillantes, qu'un jour, donnant ses derniers conseils à la Mère de Bréchard qui allait fonder à Moulins, il semble un instant oublier son idéal de douceur : " Vous alles assembler, ma tres chere Fille, plusieurs ames en une Congregation, pour les conduire, comme une nouvelle bande, a la guerre spirituelle contre le monde, le diable et la chair, en faveur de la gloire de Dieu..." Mais bien vite il se reprend : " ou plustost, " dit-il, " vous alles former un nouvel essaim d'abeilles qui, en une nouvelle ruche, fera le mesnage du divin amour . "

Ce " mesnage ", les humbles " avettes " de François de Sales le firent si bien, que, cinquante-deux ans après sa mort, c'est dans une de leurs ruches que le Sauveur descendit pour manifester les secrets de son Cœur et ses désirs immenses d'enrichir tous les hommes des trésors de miséricorde dont il est la source. Le Père, qui sonda les abîmes de la charité infinie, qui en pénétra le mystère, qui fit sa demeure dans le Cœur adorable du Christ Jésus, avait appris à ses filles à se cacher dans le creux de ce Rocher divin pour y faire " le miel de la dilection ; " la révélation du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie et, en sa personne, à la Visitation tout entière, fut à la fois un témoignage rendu et une récompense accordée à celui qui, en la fondant, avait accompli une œuvre toute d'amour.

Ce que cette œuvre coûta à saint François de Sales, ses Lettres nous le laissent deviner en partie ; le reste est le secret de Dieu et de la Mère de Chantal, témoin et confidente intime de son Bienheureux Père. Soucis, démarches, contradictions, critiques, railleries, sarcasmes même et calomnies ne lui furent pas épargnés. " A son commencement, " dépose Georges Rolland , " l'Ordre de la Visitation estoit si petit et avec si peu d'apparence de progres, que ce Bienheureux en estait mesestimé et sa reputation quasi ternie." François Favre, domestique du Saint, affirme à son tour : " Il a souffert de grandes censures, traverses et mocqueries ;" tel témoin parle de " grands mespris , " et un autre raconte qu'après que trois ou quatre Religieuses se furent assemblées à la Galerie, " des personnes insolentes " allèrent jusqu'à dire " que c'estoit une mauvaise mayson, pour estouffer la devotion de plusieurs autres filles ..".

Rien ne put ébranler la constance du Fondateur ; sûr de la volonté divine, il traversait "toutes les difficultés a teste levee, " témoigne la Mère Fichet et lui-même écrivait : " J'ay tant a cœur cette entreprise, qui ne vient que d'En haut, que rien ne m'estonne en sa poursuite ; je me sentiray bien heureux de m'y employer constamment, joyeusement et, Dieu aydant, utilement, mais avec tant d'affection, que rien ne m'en sçauroit destourner "

Il s'y employa, en effet, avec sa vigueur et sa tendresse ; il entoura sa chère Congrégation des soins les plus délicats et paternels ; pour elle, il fut tout : Fondateur et Père, Législateur et Maître, Directeur et souvent aumônier, voire même parfois le secrétaire de ses filles et leur homme d'affaires. Mais, ce qui importe plus encore, en les formant à la vie religieuse il incarna en elles son esprit, il leur inspira les sentiments de son cœur. Ceux-ci et celui-là, jalousement conservés par la Mère de Chantal et transmis par elle avec les traditions de famille, ont passé de génération en génération jusqu'à nos. Jours ; ils s'y sont tellement conservés, que si l'on veut avoir saint François de Sales tout entier, on pourrait dire qu'il faut le chercher à la Visitation.

L'Évêque de Genève, en fondant son Ordre, a rendu un immense service à l'Église et aux âmes. Selon sa prophétie, " la violette a respandu par tout sa bonne odeur " et la " main souveraine de Nostre Seigneur " a fait " plus pour ce petit et humble Institut que les hommes ne pouvaient penser ".







V

LA VIE INTÉRIEURE

DE SAINT FRANÇOIS DE SALES



Dieu seul connaît les voies de l'homme et pénètre les profondeurs de son âme ; aussi n'appartient-.il qu'à Lui de voir toute la beauté de celles des Saints. Comment elles s'entr'ouvrent aux premiers rayons de sa grâce, comment elles s'épanouissent sous ses divines influences, les ascensions progressives ou les vols rapides par lesquels elles s'élèvent jusqu'au faîte de la sainteté : tout cela resterait à jamais caché à l'œil humain, si Dieu n'avait permis, pour notre édification et profit, qu'ils se soient eux-mêmes révélés parfois, et presque à leur insu, dans leurs entretiens intimes et leur correspondance. Par ces mots échappés de leurs lèvres ou tombés de leur plume, ils ont, pour ainsi dire, laissé l'empreinte de leurs pas sur les sentiers qu'ils parcoururent et nous ont permis de les suivre dans leur montée vers Dieu.

Ainsi en est-il pour saint François de Sales, et c'est l'une des plus grandes jouissances que nous offre la lecture de ses Lettres, de pouvoir pénétrer un peu dans ce merveilleux dedans que le Seigneur enrichit de tant de grâces et où elles furent sans cesse augmentées par une constante coopération à son amour.

Elle était déjà rayonnante d'une beauté céleste l'âme du Prêtre et de l'Apôtre ; mais depuis le jour où François de Sales, avec des ardeurs indicibles, sacrifia " en esprit toute sa vie à la gloire de Notre-Seigneur et au salut de son peuple , " sa beauté intérieure alla toujours grandissant. Au milieu de ses labeurs immenses, l'œuvre de sa propre sanctification restait pour François de Sales au premier plan ; sans cesse il avait devant les yeux " le grand et espouvantable vœu de la charge des ames et de mourir pour elles, s'il estoit expedient , " et il s'appliquait avec une ferveur soutenue à correspondre aux dons de l'Esprit Saint, afin de réaliser en lui-même l'idéal sublime d'un Pasteur selon le cœur de Dieu. Sa correspondance nous le montre inlassable dans ce travail, réalisant des progrès rapides et s'élevant jusqu'à la sainteté consommée.

§ 1. - Écueils, combats, éPreuves.

Un " extreme desir " pressait le saint Évêque ; il l'exprime en ces termes : " O Dieu ! mon Dieu me face tel, que tout ce que j'employe a mon usage soit rapporté a son service, et que ma vie soit tellement sienne, que ce qui sert a la maintenir puisse estre dit servir a sa divine Majesté . " L'amour divin, disait-il, devait seul entrer en son cœur, et celui-ci ne s'ouvrir que par la charité . Cependant, il rencontrait des obstacles, essuyait des combats, subissait des épreuves; à tout, il mit bon ordre.

Malgré ses travaux, ses voyages, ses prédications, la conduite des âmes et les continuels imprévus qui morcelaient son temps, notre Saint eut toujours l'œil ouvert sur sa vie intérieure. Pour d'autres, ces mille affaires eussent été un écueil ; pour lui, elles étaient une sorte d'appel qui le ramenait au dedans. Qu'on l'environne et qu'on le tire en tous sens, son " cœur est solitaire et plein de desir de vivre... tout pour ce saint amour, qui est son unique pretention . " Bien plus : " tout plein de petites traverses et secrettes contradictions qui sont survenuës a ma tranquillité, " dit-il, " me donnent une si douce et suave tranquillité que rien plus, et me presagent le prochain establissement de mon ame en son Dieu ."

Pourtant, son corps sent la fatigue et son âme n'échappe pas à une certaine lassitude. Au cours de ses tournées pastorales, par exemple, il avoue à la baronne de Chantal : "Si ce n'a esté a cheval ou en quelques resveilz de la nuit, je n'ay point eu de loysir de repenser a moy et considerer le train de mon cœur... Tous les soirs, quand je me retire, je ne puis remuer ni mon cors ni mon esprit, tant je suis las par tout; et le matin, je suis plus gay que jamais ." Il s'en tire avec sa charmante belle humeur ; mais le corps s'épuise et l'esprit risque de perdre son recueillement dans ce surmenage où, de son propre aveu, l'Évêque ne tient " point du tout d'ordre, de mesure, de rayson . " - Aussi quand, à son retour, il veut revoir son âme, elle lui " fait grande compassion ; " il la trouve si maigre et desfaitte qu'elle ressemble a la mort. " Et la raison de ce dépérissement la voici : " Je croy bien, elle n'avoit presque pas eü un moment pour respirer quattr'ou cinq mois durant . " Grande souffrance pour un homme si puissamment attiré à la vie intérieure !...

François de Sales ,- certains passages de ses Lettres le prouvent - ne goûta pas toujours les consolations divines ; il connut les délaissements de Dieu, la lutte, la tentation. Le 30 janvier 1606 il écrit : " J'ay souffert des grandes secheresses et derelictions, non toutefois longues, car mon Dieu m'est si doux, qu'il ne se passe jour qu'il ne me flatte pour me gaigner a Luy " De là, il prend occasion de s'humilier : " Miserable que je suis ! je ne correspons point a la fidelité de l'amour qu'il me tesmoigne ." - Bien des années plus tard, il confessera un jour que son âme est " plus sterile que le desert, " quoiqu'elle ait " un certain petit, insensible sentiment de ne vouloir plus vivre selon la nature, mais... selon la foy, l'esperance et la charité ""

L'esprit infernal, " qui va par tout... furetant et brouillant pour voir s'il pourroit treuver quelque porte ouverte," poursuivit parfois notre Saint de ses suggestions ; lui-même le confie à Mme de Chantal en la rassurant au sujet de ses " tentations contre la foy et l'Eglise. " Ce "malin forgeron de semblables besoignes a fait cela avec plusieurs Saints et avec une infinité de bonnes ames que je connois, et avec la mienne qui ne vaut rien et que je ne connois pas . " - Tel jour, après deux mois " de suavité" malgré des incessantes traverses et grosses et petites, " son esprit se couvre soudain de nuages ; le lendemain, il célèbre " la sainte Messe " et, aussitôt, " tout est serein et clair . " - Il lui arriva de redouter la souffrance et de trembler à la vue des croix qui se dressaient devant lui; alors, que dira-t-il ? " Ma chair fremit, mais mon cœur les adore ." - Un peu plus tard, " mille vaines apprehensions et tristesses " le hantèrent " durant plusieurs jours, lesquelles neanmoins ne touchoyent que la peau de son cœur et non point l'interieur ; " il les comparait aux " frissonnemens qui arrivent au premier sentiment de quelque froidure , " - C'est encore " une petite inquietude pour un affaire qui ne meritoit " pas une pensée et qui cependant le tourmenta jusqu'à lui faire " perdre deux bonnes heures de sommeil. " Inquiétude d'un vray petit enfant, " et dont il se moque ; " mais de treuver le chemin d'en sortir, nulle nouvelle." L'humilité en fait son profit : " Apres cela, " écrit le Saint, " je me sens consolé de cette connoissance experimentale que Dieu me donne de moy- mesme . "

Voilà maintenant François de Sales aux prises avec les impuissances de la volonté. Il veut consoler la baronne de Chantal de celles dont elle se plaint : " Vous n'aves pas seule cette croix, " lui dit-il. " C'est la verité; hier tout le jour et toute cette nuit, j'en ay porté une pareille, non pas en ma teste, mais en mon cœur ; mais maintenant elle m'est ostee par la confession que je viens de faire. Il " est vray, hier tout le jour j'avois une volonté si impuissante que je crois qu'un ciron l'eust abbatue ." - Le vent de l'orgueil ne l'aurait-il pas quelquefois secoué ? car un jour il s'écrie : " O Seigneur, sauves-nous ; commandés a ces vens de vanité, et une grande tranquillité se fera ! " Quand son " ame est a recoy " au pied de la Croix, mille suavités lui arrivent de la " rosee vermeille " qui en découle ; mais, à peine s'en éloigne-t-il d'un pas, que le vent recommence... " C'est que, dit-il, " moy, qui suis logé un peu bien haut en cette charge d'Evesque, j'en reçois plus d'incommodités . "

Une autre confidence à sa chère Fille nous le montre en proie à une tentation assez violente à la suite d'une conversation. Il y avait protesté que, fùt-il " heritier d'un duché," il choisirait l'état ecclésiastique, tant il l'aimait. Sur ce, " il lui arriva un desbat dans l'ame, que si, que non, qui dura quelque tems. Je le voyois, ce me sembloit, " ajoute-t-il en souriant, " la bas, bien bas, au fin fond de la partie inferieure de l'ame, qui s'enfloit comme un crapaud. Je m'en mocquay, et ne voulus pas seulement penser si j'y pensois ; il alla tost en fumee et je ne le vis plus. La verité est que je cuiday m'en importuner, et j'eusse tout gasté ; mais en fin je pensay en moy mesme que je ne meritois pas d'avoir une paix si haute que l'ennemy n'osast pas regarder de loin mes murailles . "

La voilà bien cette âme vaillante de François de Sales ! et voilà bien aussi sa tactique en présence de la tentation : il ne lutte pas corps à corps avec elle, il ne " s'entortille " pas ; mais, usant de " diversions ", il s'en moque et passe outre .

Lutte contre les tentations du démon, lutte aussi contre lui-même. Sa douceur inaltérable, François la conquit à la pointe de l'épée. Cet homme si tranquille, si modéré, si courtois, insensible, semblait-il, aux injures, souriant aux affronts comme aux témoignages de bienveillance, avait un tempérament bouillant, un cœur chaud, une nature délicate et impressionnable : s'il fut si doux, c'est qu'il fut un héros. Écoutons un de ses aveux - il fait si bon entendre ceux d'un tel Saint ! - à l'Archevêque de Bourges : " Il ne faut point tesmoigner de mescontentement " en chaire, " s'il est possible ; mais au moins point de cholere, comme je fis le jour de Nostre Dame," à Dijon, " quand on sonna avant que j'eusse achevé. Ce fut une faute, sans doute avec plusieurs autres . " Ailleurs il écrit : " Je ne me suis mis en cholere, pour justement que ç'ayt esté, que je n'aye reconneu par apres que j'eusse encores plus justement fait de ne me point courroucer ." Et lorsque, en 1617, des insolents munis de haches s'acharnaient contre la bâtisse du monastère de la Visitation, le Fondateur, appelé sur les lieux, confia ensuite à un ami : " Je fus esmeu a la verité, mais je retins toute mon esmotion, et confessay ma foiblesse a nostre Mere ... "

Précieuses confidences ! elles prouvent que François de Sales ne parvint à maîtriser ses premiers mouvements qu'au prix d'efforts soutenus, d'une volonté magnanime et d'une résistance héroïque.

La souffrance et la croix - ces agents les plus actifs de la sanctification des âmes -accompagnèrent notre Saint tout le long de sa vie apostolique et de son épiscopat. La " contradiction domestique " due à ses plus familiers.venait fréquemment s'ajouter à celle du dehors et aux traverses, aux calomnies, aux soupçons rappelés plus haut. " Je ne fay que m'en rire quand je m'en resouviens, qui est fort peu souvent, " disait-il. Mais s'il était "insensible aux injures et mauvaises opinions qu'on avait de lui " , il souffrait de la malice des hommes.

Le grand tourment des Saints fut, celui de toute sa carrière de Prêtre et d'Évêque : l'offense à Dieu, l'obstination des hérétiques, la perte des âmes lui arrachent des gémissements. Les larmes lui montent aux yeux quand il considère sa " babilonique Geneve calviniste " qui lui ferme ses portes pendant qu'il lui tend les bras, et de son cœur d'apôtre s'échappe ce cri angoissé : " Domine, aut convertatur, aut evertatur ; sed, pro tua pietate, potius convertatur !... " - Son horreur du péché, sa connaissance de la Bonté divine, en attisant les ardeurs de son zèle ajoutent à l'acuité de son intime souffrance : " Que de douleurs a mon ame ! " s'exclame-t-il en apprenant une apostasie; et il ajoute : " Toutes les eaux de la mer d'Angleterre n'esteindront jamais les flammes de ma dilection, tandis qu'il me pourra rester quelque esperance du retour de ce malheureux a l'Eglise et a la voye de son salut eternel ".

Dieu, de son côté, activait le travail par les déchirements du cœur, les deuils parfois inattendus et accompagnés de circonstances qui les rendaient plus cruels ; le cœur si délicat de François de Sales, frappé dans ses affections les plus chères, souffrait plus encore du chagrin de ceux qu'il aimait. A la mort de sa jeune sœur, il songe aussitôt à la douleur de Mme de Boisy et de la baronne de Chantal; au décès de Bernard, objet de ses prédilections fraternelles, il redoute surtout, au milieu de ses larmes, le coup terrible qu'il va porter à la ".pauvre petite veuve " et à sa mère. Mais à mesure que Dieu tirait " a soy, piece apres piece, les thresors" que notre Saint-avait ici-bas, il l'y tirait toujours plus lui-même ; jamais François ne se retournait vers Lui " avec plus de sentiment .d'amour " que lorsqu'il se sentait " frappé , " et de ses lèvres comme de sa plume ne sortait qu'un mot : " Ouy, Pere, car ainsy il a esté aggreable devant vous. Et, " ajoutait-il, " nous n'avons aussi a dire autre chose en tout ce que Dieu fait, sinon : " Amen, " car Dieu est bon et fait toutes choses en sa bonté ." Doux et harmonieux refrain de l'amour, jouissant ou souffrant, que François de Sales chanta au Seigneur toute sa vie.

§ 2. - Les moyens.

Pour parer aux écueils d'une vie de surmenage, pour vaincre les tentations et triompher de lui-même, pour se posséder dans une imperturbable paix et garder la sérénité dans la contradiction et la souffrance, l'Évêque de Genève employa plusieurs moyens. Un règlement fixait ses principaux exercices, sans toutefois le gêner en celui de la charité ; en l'envoyant à Mgr Frémyot, il lui écrivait : " Je vous confesse que je n'ay point de scrupule de me desregler de mon reglement quand c'est le service de mes brebis qui m'occupe... Nous devons dire avec le grand Evesque d'Hippone : " Amor meus, pondus meum . "

Chaque année, pendant plusieurs jours, le saint Prélat avait recours à la retraite " pour rasseoir son pauvre esprit tout tempesté de tant d'affaires, se revoir par tout et remettre toutes les pieces de son cœur en leur place . " C'est ce qu'il projetait de faire en 1606 à Chambéry, avant d'y prêcher le Carême, sous la direction du P. Fourier, Recteur des Jésuites. Quelques jours plus tard, il rend compte de cette retraite à la baronne de Chantal : " Vrayement, j'ay eu de grans sentimens ces jours passés, des infinies obligations que j'ay a Dieu, et, avec mille douceurs, j'ay resolu derechef de le servir avec le plus de fidelité " qu'il me sera possible et de tenir mon ame plus continuellement en sa divine presence ; et avec tout cela, je me sens une certaine allegresse, non point impetueuse, mais, ce me semble, efficace pour entreprendre ce mien amendement . " - L'année suivante, au mois d'août, il fait avec le même Père une revue de sa " pauvr'ame, a prendre, " dit-il, " despuis que je suis en cette charge ; mais il me semble que je ne me confondis pas asses selon le merite de la cause. Sans doute j'ay bien besoin de la sainte humilité . "

La fin de l'année, les grands anniversaires de son ordination ou de son sacre sont encore pour François de Sales l'occasion de se ressaisir, de s'humilier, de se renouveler. Il se met en face de ses devoirs, se rappelle ses résolutions et, sous le regard de son divin Maître, il scrute son âme jusque dans ses profondeurs ; alors, aux sentiments de confusion, se joint toujours celui d'une immense confiance : " Dieu est bon, " écrivait-il en un anniversaire de sa consécration épiscopale, " il void la grandeur de ma charge et la vanité de mes forces ; c'est pourquoy je dis : Je ne crains pas d'une crainte qui oste le courage, parce que j'ay un bon Maistre . "

L'humilité, qui lui fut si chère, allait de pair avec une très exacte vigilance. Sans scrupule, mais avec cette délicatesse de conscience qu'inspire l'amour, il surveillait les moindres mouvements de son cœur et discernait les plus légères imperfections ; aussitôt, il profitait de celles-ci pour s'abaisser : " Mon exterieur et, ce qui est le pis, mes deportemens sont pleins d'une grande varieté d'imperfections," avouait-il à Mme de Chantal, " et le bien que je veux, je ne le fay pas . " Sa volonté, cependant. reste " inviolable ; " dès lors, il ne s'attriste ni ne s'inquiète : " Je ne sçai comme je suis fait, " confia-t.-il un jour à la sainte Baronne ; " encor que je me sens miserable je ne m'en trouble point, et quelquefois j'en suis joyeux, pensant que je suis une vraye bonne besoigne pour la misericorde de Dieu . " - Avec la même lovauté, il reconnaît que dans l'administration du diocèse il fait " des fautes par ignorance et imbecillité, parce qu'il ne sait " pas tous-jours bien rencontrer le " bon biais ; " et il prend occasion de sa prétendue " insuffisance " pour se mettre plus bas encore.

L'oraison fut l'un de ses exercices préférés : par elle il tenait son âme à distance du créé et toujours plus étroitement unie à Dieu ; c'est par elle surtout qu'il entretint sa vie intérieure et y fit de si merveilleux progrès. Son esprit sérieux et réfléchi, sa foi sereine et sans raisonnement, sa pénétration des divins mystères, son cœur ardent et tendre, son habitude du recueillement, sa droiture, sa simplicité dans ses rapports avec Notre-Seigneur et sa filiale confiance en Lui, rendaient notre Saint très apte à faire oraison. Dans son Règlement épiscopal, il s'en prescrivit une heure chaque matin avant sa Messe ; plus d'une fois, sans doute, il dut l'abréger, l'omettre même pour servir les âmes qui venaient à lui. C'était à regret ; n'estimait-il pas son plus grand " bonheur d'estre la, seul a seul avec Dieu, sans que personne sût ce qui se passait entre Dieu et son cœur ? "

Depuis le premier voyage de Mme de Chantal en Savoie (mai 1605), le saint Évêque semble s'être adonné plus encore à l'oraison ; sa Fille spirituelle dut l'y engager, .car le 21 juillet, il lui dit quelques-unes des pensées qui l'ont occupé " en l'heure du matin que vous voules, " écrit-il, " que je reserve pour ma chetifve ame . " Plus tard - en 1607 -la Baronne lui demande s'il fait l'oraison, et voici sa réponse : " Ouy, ma Fille, par la grace de Dieu, je puis dire maintenant mieux que ci devant, que je fay d'orayson mentale, parce que je ne manque pas un seul jour sans cela, si ce n'est quelquefois le Dimanche pour satisfaire aux confessions. Et si, Dieu me donne la force de me lever quelquefois devant le jour pour cet effect, quand je prevoy. la multitude des embarrassemens du jour ; et tout cela gayement ; et me semble que je m'y affectionne, et voudrois bien pouvoir en faire deux fois le jour, mays il ne m'est pas possible . " En mai 1609, il écrit à sa chère Fille qu'il est " un peu plus a l'orayson qu'a l'ordinaire, " et quelques mois après il l'assure qu'il " ne manque point a la promesse faite de l'orayson . "

Quelle fut la méthode de François de Sales pour cet exercice, on peut assez facilement le déduire de celle qu'il enseignait à ses enfants spirituels et de ses confidences à Mme de Chantal. Très fidèle à préparer le sujet de son oraison, il ne craignait .pas, aux heures d'aridité, d'user d'un livre. En novembre 1604, il encourage ainsi l'Abbesse du Puits-d'Orbe : " Serves-vous du livre quand vous verres vostre esprit las ; c'est a dire, lises un petit et puis medités, et puis relises encor un petit et puis medités, jusques a la fin de vostre demie heure... Je l'ay ainsy essayé et m'en suis bien treuvé . "

A la baronne de Chantal, il recommande en 1606 de ne pas se départir du " grand chemin," et de " nostre medhode " : elle se servira de l'imagination et de l'entendement, mais seulement pour esmouvoir la volonté ; la première sera " fort simple, et comme servant d'esguille pour enfiler dans nostre esprit ses affections et resolutions . " Quelques mois plus tard, le saint Directeur revient là-dessus et confirme ce qu'il a écrit précédemment : " Si vostre volonté, " ajoute-t-il, " sans violence, court avec ses affections, il n'est pas besoin de s'amuser aux considerations ; mais parce que cela n'arrive pas ordinairement a nous autres imparfaitz, il est. force de recourir aux considerations encor pour un peu. " Et il résume : " Vous deves vous abstenir... des imaginations violentes, particularisees et longues... " elles seront comme un simple passage de la distraction au recueillement. Et tout de mesme des applications de l'entendement, car aussi ne se font-elles que pour esmouvoir les affections, et les affections pour les resolutions, et les resolutions pour l'exercice, et l'exercice pour l'accomplissement de la volonté de Dieu, en laquelle nostr'ame se doit fondre et resoudre . "

Cependant, la sainte veuve, qui fréquentait le Carmel de Dijon, y recevait souvent des "preceptes de l'orayson " qu'elle soumettait ensuite à son Guide. On lui avait suggéré, paraît-il, de se mettre devant Dieu " sans praeparation ni "dessein," d'en " sortir sans action de grace, sans offrande, sans priere expresse." François de Sales, répond le 11 mars 1610, que tout cela lui " est un peu dur. " Il lui est bien arrivé deux ou trois fois, sans préparation préalable, de se trouver " extremement bien aupres de sa Majesté, avec une seule tres simple et continuelle affection d'un amour presque'imperceptible mais tres doux; " il n'oserait pas, néanmoins, en faire une règle générale : il aime le " grand chemin " et " le train des saintz devanciers." Toutefois, il demande des renseignements plus précis et se déclare prêt à se "demettre de son sentiment, " pour " suivre, " dit-il, " celuy de ceux qui en doivent par toute rayson plus sçavoir que moy. "

Une lettre écrite deux mois auparavant (16 janvier 1610) est particulièrement intéressante pour le sujet qui nous occupe . Le Saint y approuve la " façon d'orayson " de sa Fille spirituelle, qui depuis quatre ans s'est beaucoup simplifiée : " Soyes seulement bien fidelle," lui dit-il, a " demeurer aupres de Dieu en cette douce et tranquille " attention de cœur, et en ce doux endormissement entre les bras de sa providence et en ce doux acquiescement a sa sainte volonté. " Un peu plus loin, il reprend sa pensée et la développe en deux belles pages qui nous éclairent sur sa manière propre de faire oraison, non moins que sur celle de sainte Jeanne de Chantal : on les retrouve en partie dans le Traitté de l'Amour de Dieu . François de Sales, sûr de l'attrait du Saint-Esprit en cette âme si étroitement unie à la sienne, ne cessera plus de lui recommander cette " façon d'orayson " et de l'y affermir, insistant toujours plus, malgré les doutes qui la troublaient parfois, sur la simplicité du regard et " l'abandonnement " total d'elle-même à Dieu .

Son oraison à lui fut toujours cordiale, " amoureuse ", faite beaucoup plus d'affections ardentes que de considérations prolongées. Notre-Seigneur s'y communiquait à son Serviteur d'une façon très intime et pénétrante, l'inondait de ses lumières, lui faisait voir et goûter, combien il est doux à ceux qui le cherchent. Les Lettres du saint Évêque à Jeanne de Chantal sont souvent des esquisses ou la prolongation de son entretien avec Dieu : son cœur s'épanche en colloques affectueux, son âme monte pour se plonger dans la contemplation de tel ou tel mystère, son esprit semble oublier tout le reste pour s'absorber dans l'Infini. C'est toujours l'amour qui domine, mais un amour qui ne se contente pas de douces effusions : François de Sales se sent pressé " de nouveaux et puissans desirs de servir le tres saint " amour de Dieu avec tout le zele qui luy sera possible ; " il fait des " exercices de resignation nonpareilz" et accepte la volonté divine " avec toutes les croix qu'elle presente ; " il se dépouille toujours davantage de ce qu'il découvre en lui de terrestre et d'humain, pour laisser sa vie et tout ce qu'il est " a la pure disposition de la divine Providence . "

A mesure qu'il avance, l'oraison du bienheureux Évêque se simplifie : c'est l'entretien de l'enfant avec son Père, ou le silencieux cœur à cœur avec Lui. Il estime, en effet, qu' " il n'est pas besoin d'user de paroles, mesme interieures ; il suffit," dit-il. " d'eslancer son cœur ou de le reposer sur Nostre Seigneur ; " ou encore, " de regarder amoureusement ce divin Amoureux de nos ames, car entre les amans, les yeux parlent mieux que la langue . " A certains jours, François plonge dans " le costé ouvert de Nostre Seigneur, " et voyant "son Cœur " sacré, tantôt il souhaite l'échange de celui-ci contre le sien, tantôt il veut aller prendre dans la " poitrine ouverte " du Sauveur ce Cœur adorable , tantôt il veut s'y loger à jamais " de cœur, d'intention et de confiance ; " alors, concentrant son regard et s'abîmant en ce Foyer de charité, il conclut : " Tout en luy, tout par luy, tout avec luy, tout pour luy, tout luy . " Dès sa jeunesse, François de Sales avait, comme saint Jean, pris sur le Cœur de Jésus un tranquille et doux repos : comment ce Cœur sacré aurait-il pu ne pas se révéler à lui ?

Vers la fin de sa vie, les attributs divins et l'éternité semblent devenir l'occupation intérieure habituelle de notre Saint. Le regard sur Dieu le " ravit a la dilection souveraine ; " la contemplation de son incompréhensible grandeur lui cause d'ineffables joies, il y cache sa " petitesse...; comme un petit poussin tout couvert des aisles de sa mere demeure en asseurance et tout chaudement, " il repose son cœur " sous la douce et amoureuse providence de Nostre Seigneur. " Là, dans la cessation de tout acte, de toute opération, de toute pensée, l'oraison du grand Évêque devient un " escoulement de cœur en l'eternité et en l'Eternel . "

La " retraitte spirituelle " et les retours fréquents de l'âme vers Dieu, que François de Sales recommande si fort à sa Philothée, étaient à la fois pour lui une préparation à l'oraison et l'un des moyens les plus efficaces pour sauvegarder sa vie intérieure. " Ces trois jours passés, " écrivait-il en 1607, " j'ay eu un playsir non pareil a penser au grand honneur qu'un cœur a de parler seul a seul a son Dieu, a cet Estre souverain, immense et infini. Ouy, car ce que le cœur dit a Dieu, nul ne le sçait que Dieu mesme... Ne voyla pas un merveiJleux secret ?.. "

Dans " cette solitude mentale," notre Saint converse avec son Hôte divin ; toutes les créatures ont pour lui un langage, l'aident à monter jusqu'au Créateur, ou l'invitent à descendre au dedans de lui-même. S'il est en tournée pastorale parmi les " plus hautes et aspres montaignes " de son diocèse, il entend " les chevreuilz et chamois " qui, courant " ça et la parmi les effroyables glaces, annoncent les .louanges divines et disent de belles choses . " Si on lui raconte la mort d'un berger tombé dans un précipice "pour recourir une sienne vache qui s'estoit esgaree, il s'écrie : " Quelz esguillons pour moy !... Ces glaces me devoyent elles pas ou geler de crainte ou brusler d'amour ?.. " S'il traverse le Léman " en une petite barquette, " il se réjouit de n'avoir, , sur cet " ais de trois doigtz, " d'autre sûr appui que la Providence . - François de Sales est un Voyant dont le regard ' plonge en Dieu et dont l'amour va de toutes choses à Lui.

C'est assurément dans ce commerce habituel avec l'Invisible et dans son union avec Lui toujours croissante et toujours plus profonde, qu'il faut chercher l'origine des ardeurs conquérantes de notre Saint, de son courage indomptable, de sa patience à toute épreuve, de cette charité qui ne se lassait jamais, de cette activité qui le consuma. Là aussi est le secret de son influence et de son ascendant sur les âmes : il exerçait un charme divin ; son regard, sa personne, ses paroles respiraient Dieu et donnaient Dieu ; le voir, l'approcher, lui parler ou l'entendre, c'était recevoir quelque chose de ce Dieu tout amour dont il était si pleinement possédé.

§ 3. - Une aide à la sainteté.

Le 8 décembre 1613, dans un billet à la Mère de Chantal, le saint Évêque rappelait les souvenirs de son sacre, et après s'être humilié d'avoir, disait-il, si peu correspondu aux résolutions prises alors, il ajoutait : " J'y réfléchis cependant sans perdre courage ; au contraire, j'en ai beaucoup, et d'autant plus que Notre-Seigneur m'a donné " une aide qui non seulement m'est semblable, mais qui est une même chose avec moi, de telle sorte qu'elle et moi ne sommes qu'un en un seul esprit . " En ces lignes, nous. avons, clairement indiquée, la mission - si l'on peut ainsi dire - de sainte Jeanne-Françoise de Chantal auprès de son Bienheureux Père.

Celle-ci lui doit tout, nous l'avons vu ; mais, dans les desseins du Seigneur, elle aussi devait avoir une large part dans la sanctification de François de Sales qui, dès le début, ne craint pas de l'assurer que son affection pour elle lui " est extremement prouffitable ." Au contact de cette âme de choix, il s'élève jusqu'au suprême degré de l'amour divin ; tous deux s'entr'aident, se soutiennent, s'excitent, se rapprochent de l'éternel Foyer de leur amitié, dont ils étaient l'un pour l'autre un pur rayonnement. Comme ils se donnent réciproquement à Notre-Seigneur ! Que de souhaits pour leur avancement au saint amour !... " J'ay le cœur bon, " lisons-nous à la date du 14 septembre 1605, " et j'espere de le rendre encores meilleur selon vostre désir. Mon Dieu, que je lis avec beaucoup de consolation les parolles que vous m'escrivistes, que vous desiries de la perfection a mon ame presque plus qu'a la vostre : c' est une vraye fille spirituelle, cela. Mais faites courir vostre imagination tant que vous voudres, elle ne sçauroit atteindre ou ma volonté me porte, pour vous souhaitter de l'amour de Dieu . "

Ce souci de la perfection de son Directeur est si grand chez la Baronne, qu'elle va jusqu'à lui recommander tantôt l'humilité, tantôt l'assiduité à l'oraison ; et le Saint, encourageant ces prévenances filiales, en témoigne sa reconnaissance : " Je fay et feray ce que vous m'aves demandé pour mon âme, n'en doutes point; et vous remercie du zele que vous aves pour son bien, qui est indivis avec celuy de la vostre, si vostre et mien se peut dire entre nous pour ce regard . "

Ainsi, tout est mis en commun: ils ne prient jamais l'un sans l'autre, ils ne font aucune bonne œuvre sans que chacun y ait une part égale de mérite. Ils se réjouissent ensemble de leurs consolations, ensemble aussi ils portent leurs croix ; le Père aime surnaturellement celles de sa Fille et veut qu'en retour, celle-ci aime les siennes ; tous deux, à l'heure de la souffrance surtout, se remettent à Dieu. " Je ne veux pas nier que je ne sois marri de vostre " fievre," écrivait le Saint en mai 1615, pendant que la santé de la Mère de Chantal, alors à Lyon, lui inspirait des inquiétudes angoissantes ; " mays ne vous mettes nullement en peyne de ma peyne, car vous me connoisses : je " suis homme pour souffrir, sans souffrir, tout ce qu'il plaira a Dieu faire de vous comme de moy. Helas ! il ne faut point de replique ni de fleschissement. Je confesse devant le Ciel et les Anges que vous m'estes pretieuse comme moy mesme; mays cela ne m'oste point la tres resolue resolution d'acquiescer pleinement en la volonté divine. Nous voulons servir Dieu en ce monde, icy et la, de tout ce que nous sommes ; s'il juge mieux que nous soyons en ce monde ou en l'autre, ou tous deux, sa tressainte Volonté soit faite . "

L'un des deux cœurs se sent-il porté par une inspiration extraordinaire et soudaine à plus de. pureté et de perfection, l'autre reçoit aussitôt la même grâce : " pour nous faire connoistre, " assure le Saint, " qu'il ne faut qu'une inspiration d'une mesme chose a un mesme cœur, et que, par l'unité de l'inspiration, nous sçachions que la souveraine Providence veut que nous soyons une mesme ame, pour la poursuite d'une mesme œuvre et pour la pureté de nostre perfection . "

Par cette admirable fusion, l' " unique cœur " du Père et de la Fille devient, comme l'avait pressenti François de Sales, " extraordinairement hardi, brave, courageux, constant et amoureux en son Createur et son Sauveur ; " il fait de continuels efforts pour se sanctifier " et rendre des grans services a Dieu et au prochain ; " se livrant sans cesse à " ce feu sacré qui change tout en soy," il se transforme tout en amour ; alors, ce vœu du saint Evêque est accompli: Que " nous ne soyons plus aymans, mais amour; non plus deux, mais un seul nous mesme, puisque l'amour unit toutes choses en la souveraine Unité ,"

Dieu comme point de départ, Dieu comme but, Dieu pour objet unique : c'est en Lui que cette amitié idéale et sublime ira s'abîmer, car François de Sales et Jeanne de Chantal aspirent " incessamment " à être " unis au Cœur souverain de nostre Sauveur". et au triomphe de son amour sur toutes leurs affections et pensees . " Mais, comme " la gloire de ce saint amour consiste a brusler et consumer tout ce qui n'est pas luy mesme " et qu' "il s'exalte sur nostre aneantissement ," l'heure semble venue de "faire une plus entiere circoncision " du cœur, pour " l'appliquer a recevoir plus purement et parfaitement l'amour sacré ." Grâce à Celui qui l'a faite, l'unité entre le Père et la Fille est " indivisible ; " elle subsiste dans l'absence, et la présence n'y peut rien ajouter : " Combien de fois vous ay je dit," écrivait le Saint en 1615, " que le ciel et la terre ne sont pas en asses grande distance pour esloigner les cœurs que Nostre Seigneur a jointz ?.. "

Pour lui, son dégagement est complet ; mais quelques passages de ses Lettres laissent entrevoir chez celle qu'il voulait " tout angelique ," un besoin de pousser plus loin encore la " circoncision ". Le séjour de plusieurs mois à Lyon, où elle a souffert de l'éloignement de son Directeur et Père, lui a montré que. son indifférence n'est pas absolue ; elle-même le reconnaît, et Dieu l'invite à un plus entier dépouillement. Pour tous deux, d'ailleurs, se préparent, après des douleurs poignantes, de nouveaux et nombreux travaux ; le service de la gloire divine les tiendra éloignés l'un de l'autre, puis viendra pour la Mère de Chantal le suprême sacrifice. - Pendant la neuvaine de la Pentecôte 1616, ils s'absorbent dans la retraite. L'Évêque, malade, ne peut qu'à distance suivre celle de la Fondatrice ; mais l'Esprit d'amour, sans intermédiaire, opère et triomphe en l'un et en l'autre : celle-ci sort de sa solitude dépouillée de tout ; celui-là, transformé en Dieu. Désormais, ce sera toujours la même confiance affectueuse, le même intérêt réciproque, la même "indivisible unité, " mais unité qui s'affirmera dans le sacrifice toujours plus complet de tout eux-mêmes à l'amour et au bon plaisir divins. Ainsi totalement immolés et vides de toute multiplicité, ils n'ont plus " au cœur que la souveraine unité de la tressainte Trinité, " car Dieu a tiré " tout a soy, en soy et pour soy . " Ensemble, le Père et la Fille poursuivent leur route vers le Ciel, et tandis que la seconde continue de gravir l'âpre montée du Calvaire, le premier achève sa consommation en sainteté.

Dans les dernières années de sa carrière ici-bas - exceptionnellement laborieuses et tourmentées -, François de Sales semble ne plus vivre sur la terre, rien ne paraît plus le toucher, il se sent " invincible aux evenemens de ce monde , " son âme est établie dans une paix toute céleste. La Bonté divine l'inonde de ses grâces et lui inspire un amour croissant pour les " maximes du christianisme; " leur beauté le transporte, " m'estant advis, " écrit-il, que la haut on chante avec une joye incomparable : " Bienheureux les pauvres d'esprit, car a eux appartient le Royaume des cieux " Ce Royaume des cieux, qui pour lui est si proche, il l'entrevoit déjà. En janvier 1620, il fait une " reveuë pour un renouvellement extraordinaire que Nostre Seigneur, " dit-il, " m'invite de faire, affin qu'a mesure que ces annees perissables passent, je me prepare aux eternelles . " Ses pensées sont toutes tournées du côté de l'éternité; par charité et par devoir, il se prête aux hommes et aux affaires, mais son regard perce les voiles et son cœur vit au delà. Il voit Dieu qui, par toutes " ces alternatives, " le "conduit a la ferme et invariable tranquillité de l'eternel sejour " où il allait entrer, le 28 décembre 1622, pour s'abîmer à jamais dans cet Amour infini pour lequel il avait vécu, agi, souffert, et pour la gloire duquel il s'était sacrifié en se donnant sans mesure aux âmes.





VI

L'ECRIVAIN



Les Lettres de saint François de Sales sont un fonds. inépuisable de doctrine. S'il y est surtout le maître consommé de l'ascétisme et, çà et là, de la mystique, on y retrouve aussi le parfait théologien, par la sûreté de ses décisions et l'exposé lumineux et limpide de quelques-uns de nos dogmes catholiques. Cette lettre où le saint Docteur répond avec autant de clarté que d'aisance à la question : " Qu'est-ce que Dieu ? " et celle où il explique, à l'aide de comparaisons familières, l'insondable mystère de l'auguste Trinité , en sont un exemple. Telle autre, sur la manière d'interpréter l'Écriture , rappelle le vaillant polémiste des Controverses ; tandis. que celle où il trace avec une rare sagesse les relations mutuelles de l'autorité religieuse et du pouvoir civil est, par anticipation, un " merveilleux commentaire de l'Encyclique de Grégoire XVI, Mirari vos, du Syllabus et des allocutions et Encycliques de Pie IX . "

Ascète, mystique, théologien, l'Évêque de Genève ne se montre pas moins, dans sa correspondance, profond psychologue, par sa pénétration jusqu'aux plus intimes replis des âmes ; moraliste original, par ses fines observations, ses délicates analyses des sentiments et de la conscience et la manière pittoresque avec laquelle il les décrit; écrivain charmant et inimitable, au style plein de couleur, d'émotion et de vie. Dans ses Lettres surtout, François de Sales est vraiment lui-même ; il s'y fait voir tel qu'il est, et il peut le faire avec avantage, car rien de plus noble, de plus pur, de plus attachant que sa personnalité.

Sa pensée, conçue en pleine lumière, se dégage sans effort, sereine et paisible ; son style est transparent comme sa pensée et chaud comme son cœur. Or, le cœur de François de Sales vit dans une atmosphère divine, l'amour de Dieu est son élément; c'est, le plus souvent, pour lui qu'il écrit, ou pour l'amour des âmes: comment pourrait-il écrire autre chose que ce qu'il pense et ce qu'il aime ? Aussi, sa langue est tendre et suave, mais non moins puissante et pleine d'énergie. Elle a tous les tons et prend toutes les nuances : langue unique dont un mot explique tout le charme et toute la force : c'est la langue de l'amour de Dieu.

Nul artifice dans son style, nul souci non plus de bien dire: sa pensée jaillit spontanée, fruit de ses méditations, de ses observations ou de son expérience; il la confie au papier avec une égale simplicité, soit qu'il traite des affaires du temps, soit qu'il parle des profonds secrets de l'éternité, ou qu'il révèle quelque chose des ineffables opérations de l'amour divin. Sa grande âme tressaille et palpite dans les moindres billets, toujours vivement éprise du vrai, du beau, du bien et uniquement soucieuse de gagner d'autres âmes à son Maître ou de servir le prochain ; âme vivante et parlante, qui résonne et nous apporte je ne sais quel écho attendrissant ; on n'y perçoit jamais l'accent d'une voix qui s'élève pour intimider, pour commander, pour s'imposer, ni celui de la nature qui cède à l'impatience ou à l'indignation. Sa méthode est toujours la même : inspirer, à la façon des Anges; attirer, à la manière de Dieu.

Le style de François de Sales ne manque cependant ni de nerf ni d'énergie. On pourrait citer certaines lettres aux ducs de Savoie et de Nemours - vrais modèles du genre - où, contraint de donner une leçon à ses princes, l'Évêque le fait avec une impeccable sûreté de touche, sans que la vigueur ôte rien au respect ; ou encore cette autre à une fille spirituelle qui, au lieu d'écouter ses paternels avis, s'obstinait à suivre les conseils de la sagesse humaine, ennemie des maximes de l'Évangile .

Ce ton haut et ferme que le Prélat ou le Directeur sait prendre au besoin, n'est jamais cassant ni autoritaire, de même que son style n'a jamais rien de brusque, de surexcité, d'impétueux. Qu'il traduise les sentiments de la joie ou de la douleur, il reste calme, paisible, reflétant la sérénité d'une âme pleinement soumise à la volonté divine, encore que vibrante des plus profondes émotions. Sa phrase, tour à tour alerte et vive, longue et pleine d'onction, pittoresque et gracieuse, grave et élevée, rend à merveille le discours intérieur: elle dit ce qu'elle veut dire.

Les portraits d'âmes tracés par la plume de François de Sales sont si vivants, il a su leur donner tant de coloris, que d'instinct on se sent pris de sympathie pour telle de ses dirigées, pendant que d'autres nous laissent indifférents. Il est impossible de ne pas entrer avec lui dans les intérêts de ses correspondants, de ne pas partager ses soucis ou ses sollicitudes, de ne pas sourire avec lui, de ne pas pleurer aussi avec lui et avec les cœurs brisés auxquels il apporte les consolations de sa foi, de sa piété, de sa tendresse. Voici, par exemple, une jeune femme frappée en plein bonheur par un deuil cruel : en lisant la lettre de condoléances que notre Saint lui adresse , on est ému de compassion comme lui, aux " tristes nouvelles," de cette, " viduité si prompte, si inopinee, si lamentable!..."

Dans cette correspondance, comme dans l' Introduction a la Vie devote et le Traitté de l'Amour de Dieu, apparaît le poète non moins que le peintre. Toutefois, le luxe d'images et de comparaisons qu'on lui reproche dans ces ouvrages ne se trouve pas dans ses Lettres, il y est rarement trop fleuri ou trop métaphorique ; cependant, il aime toujours la nature et la regarde de près, parce qu'il y perçoit le surnaturel et l'expression de ce qui est en Dieu, ou de ce qui devrait être dans le cœur de l'homme. Ainsi, l'imagination riche et riante de François de Sales se promène à travers les forêts et les prairies, au bord des grands fleuves ou des lacs bleus, dans les plaines verdoyantes et ensoleillées, ou sur les montagnes éblouissantes de neiges éternelles. Il entend le " tintamarre " de l'orage, le " frifil1is des feuilles, " le bourdonnement des abeilles, le gazouillement des ruisseaux. Les pigeons lui donnent une leçon de charité ; les petits oiseaux qui viennent manger leurs restes lui enseignent la discrétion ; et les alcyons, avec leur nid ouvert du côté du ciel, lui disent d'aspirer sans cesse vers Dieu pour ne pas être secoué par les flots des passions humaines . Il voit ses chères " avettes " faire le miel et la cire, tandis que les " guespes et mouches libertines vont par tout furetant, sucçant et picorant ; " parfois, pendant qu'il respire le parfum de la violette, du lis ou de la rose, il se détourne pour regarder la " blanche colombelle " qu'il aime tant, parce qu'elle lui parle d'innocence, de candeur, de simplicité, ou pour contempler le petit enfant endormi sur le sein de sa mère, symbole du repos qu'il veut prendre sur le Cœur de Jésus. .

Ajoutez à toutes ces qualités, le bon sens piquant, l'esprit, une franche bonhomie, une douce malice, une belle humeur constante. A court de nouvelles, il écrira à un ami qui en désire : " Toutes nos nouvelles consistent en ce que nous n'en avons point . " Un autre l'invite à descendre chez lui à Paris : " Quant au logis, " répond-il, " il me faut laisser ou le fourrier du Roy me fourrera . " On s'inquiète autour de lui du départ soudain d'un favori du prince de Nemours : " Mays moy, qui n'ay ni le benefice de la prophetie ni le malefice de la curiosité, " écrit-il, " je le laisse aller et luy souhaite bon voyage et bonheur . " Ses amis le supplient de se défendre contre la calomnie qui l'attaque ; il s'y refuse : " Que gaigne-on de s'opposer aux " vens et aux vagues, sinon de l'escume ? " - Il engage sa sœur à regarder le Ciel, car aussi bien, " en cette terre, il n'y a que des vaines beautés et belles vanités ; " et à une fille spirituelle quelque peu présomptueuse il lance ce petit trait : " Je suis bien ayse que mes livres ont treuvé de l'acces en vostre esprit, qui estoit si brave que de croire quil se suffisoit a soymesme ; mays ce sont les livres du Pere ... " - Des visiteuses désirent voir de près la Congrégation naissante ; le Fondateur les présente à la Mère de Chantal : " Ces dames de Chamberi m'ont demandé permission" d'entrer ; je leur ay dit qu'oüy, pourveu qu'elles ne trainassent pas leur grande quëue.:. Elles sont bien bonnes femmes, la vanité sauve ."

Que de mots profonds, éloquents, pleins de sève dans leur laconisme, pourraient aussi être cités ! " Ces jours s'escoulent, l'eternité s'approche : passons si droit qu'elle nous soit heureuse . " – " Pour vivre content au pelerinage, il faut tenir presente a nos yeux l'esperance de l'arrivee en nostre patrie .." – " Dieu parlera pour ceux qui se taisent, il triomphera pour celles qui endureront, et il couronnera la patience d'un evenement salutaire . " " O qu'il est quelquefois bon d'estre affligé pour estre consolé, d'estre privé de ce que l'on ayme pour treuver ce que l'on doit aymer ! "

Concluons. Dans ses Lettres, François de Sales atteint à la véritable éloquence, parce que, sortante du cœur, elle va droit au cœur. On y trouve également la couleur et le trait : ici, c'est un tableau qu'il fait sans y penser ; là, une prière ou une élévation ; plus loin, la claire exposition d'un mystère, les conseils affectueux d'un père ou d'un ami ; et, mêlés un peu partout, les accents émus d'une voix aussi caressante que virile, qui s'attendrit sur la douleur, mais soulève en même temps les âmes vers l'idéal du sacrifice et la pensée des éternelles récompenses. Un grand Évêque l'affirme : " L'éloquence et la belle âme de François de Sales éclatent dans ses Lettres comme dans tous ses écrits : l'écrivain et l'homme restent pour nous ce que nous les avons vus partout ailleurs ; et c'est à mon avis un grand fait, dans l'histoire des monuments de l'esprit humain, qu'un millier de lettres " - il faudrait aujourd'hui dire deux mille – " toutes destinées par leur auteur à rester ensevelies dans le silence de l'intimité, et au milieu desquelles on chercherait en vain, pour maintenir sa renommée intacte, pour laisser debout toute sa grandeur, un souvenir à éteindre, une ligne à retoucher ! "

Nous avons trop dit, et pourtant, nous n'avons donné qu'une idée bien imparfaite de cette correspondance. Il faut la lire, et la lire tout entière dans les onze volumes. de son Édition complète et authentique, sous peine de voir François de Sales amoindri, sinon défiguré. Là seulement on trouvera sa physionomie vraie et complète : raison ferme et lumineuse, jugement pénétrant, simplicité de cœur unie au bon sens pratique, largeur de vues, franchise tempérée par une souriante bienveillance, fine bonhomie si heureusement alliée à la haute distinction du gentilhomme et du Prélat, fidélité au sol natal, dévouement à la famille, indéfectible tendresse dans les amitiés, légitime fierté du nom et de la race, amour sans limite de Dieu et des âmes, le tout vivifié et sanctifié par la surabondance de la grâce : en un mot, un rare et superbe exemplaire d'humanité et de sainteté.

La puissante influence que saint François de Sales a exercée de son temps n'a rien perdu de sa force, et, à lire cette correspondance on s'apercevra que la société moderne peut y trouver toujours son guide et son maître.

LES ÉDITEURS

Annecy, en la fête

de Saint François de Sales

29 janvier 1923



 
 

SOURCES

HISTORIQUES ET BIOGRAPHIQUES
 
 

I
 
 

IMPRIMÉS

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ACHARD, Histoire des Hommes illustres de Provence, tome 1er; Marseille, 1786.

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ALLIER, L'ancien Bourbonnais, continué par A. Nlichel et L. Batissier,. Moulins, 1835-1838.

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II

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Mss, de M. Vaillant de Meixmoron, E 1666, 2166bis ; Puits-d'Orbe, H 1026. Séries C 2098, 2261, 2262, 2552, 3077 ; E 348, 647, IIII, 1368, 1455, 2024, 2166ter, 21664

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Provisions à toutes sortes d' offices, vol. V ; Recueil de Peincedé, "Minutes de Notaires ", tomes IV, V, VII-XI, XVI, XIX, XXVIII; Fiefs du principal bailliage (de Dijon), vol.VII ; Inventaire des fiefs des pays du Bugey, Valromey et Gex, vol. XV ; Inventaire des

protocoles de Notaires (analyse des minutes)., vol. XIX; Extraits des plus anciens registres

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Visitation Sainte Marie d'en-haut, H. 938-941. - Liasses des familles anciennes.

Archives communales: Registres paroissiaux, G. G, 21, 52, de Saint-Hugues et de Saint-

Jean, 1600-1640.

Bibliothèque de la ville : Recueil des Mss. de CHORIER et de GUY ALLARD, R.80.

Londres. - Musée Britannique, Ms. 22495 : Talloires Martyrogium et Obituarium.

Lons-le-Saunier. - Archives départementales du Jura : Série G, Délibérations du Chapitre de Saint-

Anatoile.

Lyon. - Archives départementales du Rhône : Actes capitulaires de la Collégiale de Saint-Nizier, 1595- 1630 ; item, de la Collégiale de Saint-Paul, 16°3-1654 ; item, de Fourvière, 1616-1629.

Fonds Belleville, Série G ; Fonds de l'Oratoire; Fonds Malte; Fonds Savigny. - Reg. Prov.

Archives communales: Registres de la paroisse Sainte Croix.

Bibliothèque publique: Mss. N° 1422 (Fonds général), PIQUET CLAUDE, Mémoires pour

servir à l'histoire de la Province des Cordeliers, dite de Saint-Bonaventure.

Orléans. - Archives communales: Série GG.

Padoue. - Archives de l'Evêché et de l'Université.

Paris. - Archives Nationales: LL 1657, Nécrologe de Fontevrault rédigé au XVIIe siècle. - LL 686,

Registres des Délibérations de Saint-André-des-Arcs, 1589-1627. - LL 936, Règlement

pour l'église et la fabrique de Saint-Séverin.

Séries E 42a, n° 233 ; J 934 ; L 708, 772, 1043 ; LL 410, 1503, 1639 ; P 72, n° 3343 ; 2631, 2632, 2680 ; S 4623, 4740; XIa 1811, 1849, 8652 ; Y 1117.

Bibliothèque Nationale, Cabinet des titres: CHERIN, vol. 62, dossier 1350; Pièces

originales : vol. 216; 409, n° 9124 ; 616; 1508; 1509; 1721, n° 119; 2567, n° 29 ; 2830, dr 58471 ; 2720 ; 2755, nos 226, 228; 2790.

Carrés de d'Hozier: vol. 109,213,252.

Dossiers bleus: vol. 32, n° 731 ; 158, n° 29703 .222 ; 352, nos 9°74, 9067 ; 618.

Fonds français, 3650 et 3803 : Memoires soubs les regnes de Henry IV et Louis XIII. - Ibid., Ms. 32588. Ms. Fr., 3492, 16919, 25075.

Bibliothèque Sainte-Geneviève, Ms. 2005-2006 : LEFÈVRE DE LEZEAU, Histoire de la

vie de messire Michel de Marillac.

Rome. - Archives des Évêques et Réguliers: Posizioni, vol. 1618; Regesta (Moniales), vol. 1618 ;

Regulares, G.

Di Savoia, 1595-1622. Salins. - Archives communales: Registres des Délibérations du Conseil de Ville.

Seyssel. - Archives communales: Délibérations du Conseil de Ville, registre n° 3 ; liasses nos 2 et 74.

Toulouse. - Archives de la Faculté de Droit.

- Archives du Parlement: Ms. LOMBARD, Histoire du Parlement.

Turin. - Archives de l'Archevêché.

Archives de la Grande Maîtrise de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare.

Archives de l'État: Vol. 86, ABBAZIE : Abondance,Talloires. - Vol. 85, Collèges de Savoie à

Avignon et Louvain. - BÉNÉFICES DEÇA ET DELA LES MONS: Genevois, Annecy et Thonon.

Carteggio Savoia-Nemours. - LETTERE MINISTRI : Francia, Milano, Roma, Spagna,

Svizzera. Lettere particolari; Lettere Principi.

Materie ecclesiastiche e protestanti. Negotiazioni con Francia.

Storia della Real Casa di Savoia, Ms. cat. 3a, Mazzo 5°.

Archives de l'État, 3e section: ARCHIVES CAMÉRALES : Arrestz; Categorie; Comptes

Card. Maurice, 1623-1627 ; Controllo finanze; Lettres de la Cour à la Chambre des

Comptes de Savoie; Patentes; Registres des "Pareri Camerali "; Vescovado di Ginevra.

Archives de l'Opera pia Barolo.. Mazzi 140 et 221.

Bibliothèque Royale: Ms. Notizie di famiglie nobili piemontesi.

Sion. - Archives d'État du Valais.

2- Archives capitulaires et paroissiales

Annecy. - Paroisse Saint-Maurice.

Arnay-le-Duc. - Registres mortuaires.

Ayse (Haute-Savoie) : Registres paroissiaux.

Chambéry. - Registres paroissiaux de Lémenc, Saint-Léger et Saint-Pierre.

Gex. - Registres paroissiaux.

La Roche. - Idem.

Lorette. - Archives capitulaires.

Massongy (Haute-Savoie). – Registres des Curés.

Rumilly. - Registres paroissiaux.

Thonex (canton de Genève). - Idem.

Thonon. - Registre de la Confrérie de Notre-Dame de Compassion; Registres paroissiaux.
 
 


3. - Maisons religieuses.

ANNONCIADES

Langres. - Annales des Religieuses Annonciades de Langres.

BARNABITES

Milan. - Acta Collegii, de Saint-Alexandre.

Rome. - Archives de San Carlo a Catinari : Acta Capituli generalis 1617 ; Liber l Protessionum ; Stato personale della Congregazione.
 
 

CAPUCINS

Chambéry. - Documents divers.

CARMEL

Chalon-sur-Saône. - Lettre-circulaire sur le décès de la MèreMadeleine de Saint-Joseph (Brûlart).

Paris (avenue de Saxe, exilé à. Natoye, Belgique) : Chroniques du Carmel de la rue Chapon.

CHARTREUX

Farneta (Lucques, Italie). - Chartes des Chapitres généraux de l'Ordre ; Nécrologe, etc.

CISTERCIENS

Rome (Saint-Bernard aux Thermes). - Acta Monasterii Sancti Bernardi.

JÉSUITES

Archives domestiques et Archiv. Rom. : Articles nécrologiques, Notices, etc.

FILLES DE LA CROIX

Guingamp. - Constitutions de la Visitation (copie de l'époque, d'une rédaction primitive).

GRAND-SÉMINAIRE

Annecy. - lnventaire raisonné des titres des Barnabites d'Annecy,dressé par D. J.-B. Greyfié et

commencé en 1753. - Registres capitulaires de Notre-Dame de Liesse d'Annecy,

3 septembre 1621-25 février 1628, et 1633-1637.

ORATORIENS DE SAINT PHILIPPE NERI

Rome. - Ms. Vallicell. O. 58, Vite dei Padri dell'Oratorio.

VISITATION

Annecy. - CHAUGY (Mère de) : Année Sainte de la Visitation ; Histoire des Fondations des Monastères de l'Ordre ; Mémoires sur la vie et les vertus de la vénérable Mère de Chantal ; Notices de Religieuses de la Visitation ; Vies des quatre premières Mères, de la Mère Rosset, et autres.

CHEVALIER (Rd CL-Gaspard) : Memoire sur les vertus duB. H. François de Sales.

Collection des Lettres-circulaires des Monastères de l'Ordre et Notices des Religieuses.

Collection J. Vuÿ.

Constitutions de la Visitation (Mss. des diverses rédactions).

FICHET (Sœur) : Histoire de la Galerie.

GREYFIÉ (Mère) : Petit recueil touchant quelques particularités de la vie de saint François de

Sales.

Histoires des Fondations écrites par diverses annalistes, et Annales des Monastères.

Livre des contrats permanents du 1er Monastère.

Livre du Chapitre ; Livre du Couvent ; Livre du Noviciat. Livres des Comptes, 1612-1616 et

1617-1628.

Procès de Béatification de saint François de Sales : Ier et IIe Procès de Genève ; Procès de

Paris, et d'Orléans (en partie). Originaux et copies.

Procès de Béatification de sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Répertoire des Registres de

l'ancien Évêché de Genève, dressé par M. le chanoine Gonthier.

Vie de la Mère Anne-Marguerite Clément. Le Mans. - Lettre de la Mère Favre à saint François

de Sales.

Le Puy. - CAMBIS, Vie manuscrite de saint François de Sales.

Lettre de Sœur Marie-Xavier du Plessis, de la Visitation de Paris (rue Saint-Antoine), 20

septembre 1729, citée par le même.

Nevers.- Annales de l'ancien Monastère de Moulins ; Livre du Chapitre et Livre du Couvent, du même.

Paris (1er Monastère). - Livre du Noviciat ; Vie de la Mère Hélène Angélique Lhuillier.

Périgueux. - Histoire (incomplète) de la Fondation du 1er Monastère d'Annecy, écrite par la Mère de

Bréchard.

Thonon. - Constitutions de la Visitation (Ms. autographe d'une rédaction primitive).

Valence. - Annales et Livre du Couvent, du Monastère.

Venise (aujourd'hui Trévise). - Livre du Chapitre et Livre duCouvent de l'ancien 1er Monastère de Lyon (transféré à Venise)
 
 

4. - Archives particulières.

ALDORANDINI, Rome.

CHEVRON-VILLETTE (de), château de Giez (Haute-Savoie).

DAMAS D'ANLEZY (de), château d'Anlezy (Nièvre).

FAVRE (Dr), Faverges (Haute-Savoie) : Mss. Besson.

FONTENAY (de), château de Fontenay (Nièvre).

LAGRANGE (de), château de Prémery (Haute-Savoie).

MENTHON (de), château de Menthon (Haute-Savoie).

MORANDI, Plaisance (Italie).

RICHARD (M.), secrétaire de la Société de Géographie de Lyon.

ROUSSY DE SALES (de) , château de Thorens-Sales (Haute-Savoie).

SAINT-SEINE (de), château de Saint-Seine (Côte-d'Or).

VIDART, Divonne (Ain).

VINCENT DE FÉSIGNY, château de Veyrier (Haute-Savoie).

VUY (Mlle A.), Carouge (Genève).
 
 

5. - Notes d'origines diverses.

Nous tenons à exprimer notre reconnaissance pour les érudits obligeants qui ont bien voulu

nous communiquer les résultats de leurs recherches et qui nous ont été d'un précieux secours :

Mgr PELLIZZARI, Évêque de Plaisance.

MM. AGLIANO (cte d'), Turin.

ALLOING, chanoine archiviste du diocèse de Belley.

AURELLE-MONTMORIN (cte d'), château de La Barge (Puy-de-Dôme).

BAUDRIER, érudit lyonnais.

R.P. BECDELIÈVRE (de), Jésuite.

MM.BERZETTI DI MURAZZANO (Mis), Turin.

BEYSSAC, érudit lyonnais.

BOILLOT, curé de Liesle (Doubs).

BOUSQUET, de Montpellier.

R. P. CALENZIO, Oratorien de Rome.

MM. CARBON, de Montpellier.

CHATELAN, sous-conservateur de la Bibliothèque publique de Genève.

R. P. CHÉROT, Jésuite, ancien rÉdacteur des Etudes.

MM. CHEVRON-VILLETTE (cte de), château de Giez (Haute-Savoie).

CHOMTON, chanoine de Dijon.

R.P. CHOUPIN, Jésuite, Hastings (Angleterre).

MM. COCHARD, chanoine d'Orléans.

CORDERO DI PAMPARATO (Mis), Turin.

DUMAY, membre de l'Académie de Dijon.

R. P. ÉDOUARD D'ALENÇON, ex-archiviste général des FF. MM. Capucins.

ESSER Thomas, Dominicain, Secrétaire de la Congrégation de l'Index.

EUGÈNE DE BELLEVAUX, archiviste des FF. MM. Capucins de Savoie.

MM. FALLETTI, Turin.

FLORISOONE, professeur au Lycée Janson de Sailly, Paris.

FORAS (cte Amédée de), château de Thuyset (Haute-Savoie).

GAZIER (A.), Paris.

GAZIER (G.), conservateur de la Bibliothèque de Besançon.

R. P. GOBAUD, Lazariste, Albi. .

MM. GONTHIER, chanoine et aumônier des Hospices d'Annecy.

GRELLET DE LA DEYTE, Allègre (Haute-Loire).

R. P. HAFNER, Jésuite, archiviste général de la Compagnie de Jésus.

MM. LAVANCHY, curé-archiprêtre de Thonon et chanoine de la cathédrale d'Annecy.

LAVOREL, chanoine de la cathédrale d'Annecy.

LE CACHEUX, chanoine, Montebourg (Manche).

LE GRAND, archiviste aux Archives Nationales, Paris.

LEMOINE, bibliothécaire-archiviste du Ministère de la Guerre, Paris.

LETONNELIER, ex-archiviste de la Haute-Savoie, actuellement archiviste de l'Isère.

LEVESQUE, bibliothécaire de Saint-Sulpice, Paris.

LURION (de), érudit franc-comtois.

Dom MACKEY, Bénédictin de Douai, premier collaborateur des Œuvres de Saint François de Sales

(1889-1902).

MM. MANNO (BOO) , Turin.

MARCIEU (cte de), dauphinois.

MARESCHAL DE LUCIANE (cte de), château de Billième (Savoie).

R. P. MARIE-JOSEPH DU SACRÉ-CŒUR, Carme déchaussé, aumônier du Carmel de Corioule

(Belgique).

M. MARTIN (Abbé), érudit lyonnais.

Dom MÉDARD, Chartreux, archiviste général de l'Ordre.

M. MENTHON (cte de), château de Menthon.

R. P. MILETA, Assistant général des FF. MM. Conventuels.

MM. MONTEYNARD (Mis et cte de), dauphinois.

MOREL, archiviste de l'Ain.

R.P. MOTHOW, Dominicain, ancien archiviste de l'Ordre.

M. MUGNIER, Président honoraire à la Cour d'appel de Chambéry et Président de la Société

Savoisienne d' histoire et d'archéologie.

Dom MÜLLER, Cistercien de l'abbaye de Mehrerau, rédacteur de la Chronique Cistercienne allemande.

M. MUSY, érudit de Dijon.

R. P. NAVATEL, Jésuite, collaborateur des Œuvres de Saint François de Sales (1902-1910).

MM. OURSEL, archiviste de la Côte-d'Or.

PÉROT, membre de plusieurs Sociétés savantes, Moulins.

PÉROUSE, archiviste de la Savoie.

Dom PISCICELLI TAEGGI, Abbé Bénédictin de la Congrégation du Mont-Cassin, Bari.

R.P. PREMOLI, Assistant général des Barnabites, Rome.

MM. PROVANA DI COLLEGNO (cte), Turin.

PRUDHOMME, ancien archiviste de l'Isère.

RAEMY-DEVECK, archiviste de l'État de Fribourg.

Mgr RAMEAU, érudit mâconnais.

M. RANNAUD, ex-curé de Saint-Julien (Haute-Savoie) et chanoine de la cathédrale d'Annecy.

Mgr REBORD, Protonotaire apostolique, Vicaire général du diocèse d'Annecy et Prévôt du Chapitre.

R.P. RIGANTI, Barnabite de Milan.

MM. RITTER, érudit genevois.

RIVIÈRE, conservateur de la Bibliothèque publique de Douai.

RIVOIRE, Genève.

ROUPIOZ, curé d'Arlod (Ain)

ROUX DE BÉZIEU, érudit lyonnais.

SAINT-OLIVE, Grenoble.

R.P. SALINIS (de), Jésuite.

M.. SEYSSEL (cte de), Directeur de la Revue Le Bugey.

R.P. SIVETON, Jésuite.

TACCHI- VENTURI, Jésuite, professeur au Collegio Americano, Rome.

M. TERREBASSE (cte de), château de Terrebasse (Isère).

R. P. TOURNIER, Jésuite.

VAN MEURS, Jésuite, ancien archiviste général de la Compagnie de Jésus.

VAN ORTROY, Jésuite, de la Société des Bollandistes, Bruxelles.

MM. VARNOUX, chanoine, Directeur de la Semaine religieuse de Grenoble.

VERNISY (de), Grenoble.

VICQUÉRY, ancien curé-plébain de Flumet (Haute-Savoie), chanoine de la cathédrale d'Annecy.

VIRY (Cte de), château de Viry (Haute-Savoie).

Dom WILMAR, Bénédictin de Solesmes, exilé en Angleterre, Abbaye de Farnborough.
 
 




AVERTISSEMENT

Les cent trente-cinq Lettres et fragments contenus dans ce volume sont partagés en trois groupes : Lettres sans date, presque toutes tirées de l'Edition princeps des Epistres spirituelles (1626); - Lettres découvertes après l'impression des tomes précédents et dont une vingtaine sont inédites (sans compter les menus fragments); - Fragments de Lettres à sainte Jeanne-Françoise de Chantal, extraits de plusieurs recueils, notamment d'un manuscrit emporté jadis par elle d'Annecy à Pont-à-Mousson, et conservé aujourd'hui à la Visitation de Nancy. Nombre de ces fragments paraissent pour la première fois (cf note 2),

Pour mettre un certain ordre dans le classement des pièces du premier groupe, nous les avons rangées de la manière suivante : d'abord, les Lettres qui portent une adresse ; ensuite, celles écrites à des hommes, à des dames et demoiselles, renfermant des conseils variés ; puis, les Lettres de condoléances et de consolation sur des deuils, suivies de celles relatives au choix d'un état de vie; enfin, les Lettres à des Religieuses.

Ayant retrouvé l'Autographe de deux lettres données dans notre Edition d'après un texte tronqué, nous en publions le texte authentique dans le second groupe, A la fin de celui-ci sont ajoutés quatre fragments adressés à Mg, Camus, empruntés à son ouvrage Les Diversitez ; bien qu'on en puisse fixer approximativement la date, nous n'avons pas cru devoir les mélanger avec les textes d'une authenticité incontestable, parce que l'Evêque de Belley, en les citant, y a peut-être mis du sien : dès lors, on ne saurait assurer qu'il n'y a aucune interpolation.

La méthode suivie dans ce volume pour l'indication de la provenance des originaux, pour les adresses, les dates, l'annotation, etc., est celle-là même qui fut adoptée dès le principe ; pour tout renseignement utile, le lecteur n'a qu'à se reporter à l'Avis de L10. Il trouvera également dans celui que nous lui offrons aujourd'hui, le Glossaire des locutions et des mots surannés, l' 1ndex où les noms des destinataires sont fondus avec les titres des principales notes historiques et biographiques, et la Table de correspondance de notre Edition avec les précédentes.

Saint François de Sales parle fréquemment dans ses Lettres de quantité d'autres déjà écrites ou qu'il se propose d'écrire, mais qui ne sont pas arrivées jusqu'à nous ; bon nombre aussi sont mentionnées par les anciens auteurs de sa Vie, les déposants à son Procès de Béatification, par quelques-uns de ses contemporains dans leur propre correspondance, et ailleurs encore. Dates et destinataires sont pour l'ordinaire indiqués dans ces textes ; assez souvent même, ceux-ci nous renseignent sur l'objet de telle ou telle lettre et parfois ils la résument. Pour conserver le souvenir de tant de pièces à jamais perdues, on a jugé intéressant de donner à l'Appendice du présent volume une Table générale des Lettres du Saint, qui réunit à la fois, suivant l'ordre chronologique, celles que renferme notre Edition et celles dont il nous a été permis de découvrir la trace lointaine. Le passage du texte qui fait mention de ces dernières est ajouté, avec ses références, à la date et au nom du destinataire, quand il est possible de les désigner ou de les suggérer.

Ainsi, ne pouvant établir, fût-.ce même d'une manière approximative, le nombre des Lettres écrites par l'Evêque de Genève, nous mettrons au moins sous les yeux du lecteur un tableau assez complet qui lui permettra de mieux constater les grandes lacunes qu'il faudrait encore combler. Peut-être, les indications fournies, tout en excitant la curiosité et le zèle des chercheurs, amèneront-elles la découverte de plus d'un Autographe enfoui dans un fonds d'Archives, inexploré jusqu'ici, ou même dans quelque galetas.

L'occasion est opportune pour adresser un nouvel appel aux amis de saint François de Sales et à tous ceux qui s'intéressent à l'achèvement de cette Edition complète de ses Œuvres : si, par bonne fortune, ils possédaient ou découvraient quelque Autographe du saint Docteur, qui n'aurait pas encore été communiqué aux éditeurs, ces nouveaux documents pourront enrichir la série des Opuscules, dernière partie de la publication.

N.B. La numérisation de ce L11, tome XXI, a été particulièrement longue et difficile. Malgré mes contrôles, j'ai bien conscience qu'il doit y avoir de nombreuses erreurs dans les renvois aux notes, aux pages etc….C'est le cas en particulier pour la Table Générale des Lettres avec ses longues séries de chiffres qu'il a fallu modifier, et pour les transferts des lettres à la bonne date et la bonne place

. Je m'en excuse et remercie par avance tous ceux et celles qui me feront ma charité de me signaler les erreurs : cela me permettra d'améliorer ce CD.

P.Gayet osfs

LETTRES

DE

SAINT FRANCOIS DE SALES
 
 
 
 

I - LETTRES SANS DATE



 
 

MCMLXV

A LA SOEUR FICHET RELIGIEUSE DE LA VISITATION D'ANNECY

Étrennes et souhaits pour la nouvelle année.

Annecy,.31 décembre .

…………………………………………………………………….

Qui a moins de propre volonté a plus de Dieu. – Qui mortifie plus ses inclinations naturelles attire plus les inspirations surnaturelles. - A qui Dieu est tout, le monde n'est rien. - La douceur et l'humilité sont les bases de la sainteté.

O ma tres chere Fille Marie Adrienne, qui nous fera la grace de participer a l'enfance sacree de nostre tres doux, tres humble et tres obeissant Sauveur ? Oh ! quel tresor de vertus !

Ce sont mes souhaitz pour cette annee que nous allons commencer pour l'eternité.

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
MCMLXVI

A LA MÈRE DE CHANTAL

(FRAGMENT)

Une resolution des deux Saints. - En quoi consiste la gloire du divin amour. Souhait.

…………………………………………………………………………………

O Dieu, quelle benediction de rendre toutes nos affections humblement et exactement sujettes a celles du plus pur amour divin ! Ainsy l'avons nous dit, ainsy a il esté resolu, et nostre cœur a pour sa souveraine loy la plus grande gloire de l'amour de Dieu. Or, la gloire de ce saint amour consiste a brusler et consumer tout ce qui n'est pas luy mesme, pour reduire et convertir tout en luy. Il s'exalte sur nostre aneantissement, et regne sur le throsne de nostre servitude. Mon Dieu, ma tres chere Mere, que ma volonté s'est treuvee dilatee en ce sentiment ! Playse a sa divine Bonté continuer sur moy cette abondance de courage, pour son honneur et gloire, et pour la perfection et excellence de cette tres incomparable unité de cœur qu'il luy a pleu nous donner. Amen.

VIVE JESUS !

MCMLXVII

A MADAME DE CHARMOISY

(FRAGMENT)

Les grandeurs que désire le saint Evêque de Genève.

………………………………………………………………………………….

Mon Dieu, que me souhaites vous, ma chere Cousine, au bas de vostre lettre ? de la grandeur et prosperité, ce dites vous. Oh ! il ne faut point parler d'en avoir, et, par la grace de Dieu, je n'en attens ni n'en desire autre en ce miserable monde, que celle que le Filz de Dieu a voulu prattiquer dans la cresche de Bethlehem……………………………………………

Revu sur le texte inséré dans le 1er Procès de Canonisation.

MCMLXVIII

A M. CLÉRIADUS DE GENÈVE-LULLIN

(FRAGMENT)

Influence de la sainteté des grands.



………………………………………………………………………..

Mon Frere, qu'y a il qui vous empesche d'estre saint ? et qu'est ce que vous voules que vous ne puissies pour ce sujet ? Un pauvre homme peut bien, a la verité, estre saint; mais un seigneur puissant, comme vous estes, peut non seulement l'estre, mais faire tout autant de saintz qu'il y a de tesmoins de ses actions.

……………………………………………………………………………….

Revu sur le texte inséré dans le 2d Procès de Canonisation.

MCMLXIX

AU PÈRE CLAUDE-LOUIS-NICOLAS DE QUOEX PRIEUR DU MONASTÈRE DE TALLOIRES

(FRAGMENT INEDIT- EN LATIN)

Que faire en attendant la joie d'un revoir ? - Ardeur et pureté de l'amour de François de Sales pour Dieu.

…………………………………………………………………………………………………

J'ignore, très aimé Frère, le temps et le lieu où le Seigneur permettra que nous puissions nous voir; mais, très doux Frère dans le Christ, en attendant, et toujours, et pour l'éternité, aimons et chérissons Dieu uniquement. Je dirai en confiance à votre charité, que si je soupçonnais qu'il y eût dans mon cœur un seul mouvement d'amour qui ne tendît pas à Dieu, ou qui fût consacré à un autre amour qu'à l'amour divin, ce sentiment infidèle et illégitime de mon cœur, je ferais tout pour l'arracher avec mes entrailles, et je ne le tolèrerais pas un seul instant

………………………………………………………………………….

Revu sur le texte inséré dans le 2d Procès de Canonisation.
 
 
 
 
 
 

MCMLXX

A M. RENÉ GROS DE SAINT-JOYRE (L7, note 783)

(FRAGMENT)

Encouragement il favoriser la fondation d'une Maison religieuse.

……………………………………………………………………………..

Vous le deves faire, car cette action est purement pour Dieu, et c'est pour une devote et tressainte Religion, qui fera beaucoup de fruit en vos quartiers . …………………………………………..
 
 


MCMLXXI

A UN GENTILHOMME DE DIJON

Une" favorable inspiration. " - Comment s'éprouver soi-même sur sa vocation. - Avis pour le lever et la nourriture. - Demander la lumière à Dieu. - A quels passe temps s'adonner. - La Communion hebdomadaire et les pieux pèlerinages.

Alles et benisses Nostre Seigneur de la favorable inspiration qu'il vous a donnee, pour vous retirer de ce grand et large train que ceux de vostre aage et de vostre profession ont accoustumé de suivre, et par lequel ilz arrivent ordinairement a mille sortes de vices et d'inconveniens, et de la, bien souvent, a la damnation eternelle. Au demeurant, pour rendre cette divine vocation fructueuse, et pour plus clairement apprendre l'estat que vous deves choisir, pour la plus grande satisfaction de cette Misericorde infinie qui vous semond a son parfait amour, je vous conseille de prattiquer ces exercices pour ces troys moys suivans :

Premierement, que vous retranchies quelques satisfactions sensuelles que vous pourries autrement prendre sans offencer Dieu, et que, pour cela, vous vous levies tous-jours a six heures du matin, soit que vous ayes bien dormi ou mal dormi, pourveu que vous ne soyes pas malade, car alhors il faudroit condescendre au mal ; et pour faire quelque chose de plus les vendredis, vous vous levies a cinq heures. Ce point icy vous donnera plus de loysir de faire l'orayson et la lecture.

Item, que vous vous accoustumies a dire tous les jours, apres ou devant l'orayson, quinze Pater noster et quinze Ave Maria les bras estendus en guise de crucifix.

Davantage, que vous renoncies aux playsirs du goust, mangeant les viandes que vous pourres avoir a table lesquelles vous seront les moins aggreables, pourveu qu'elles ne soyent pas malsaines, et laissant celles ausquelles vostre goust aura plus d'inclination. Encor voudrois je que quelques fois la semaine vous couchassies vestu.

Or, ces petites et foibles austerités vous serviront a double fin : l'une, pour impetrer plus aysement la lumiere requise a vostre esprit pour faire son choix ; car la deperition du cors en ceux qui ont les forces et la santé entiere, esleve merveilleusement l'esprit. L'autre, pour essayer et taster l'aspreté, affin de voir si vous la pourries embrasser et quelle repugnance vous y aures ; car cet essay vous est requis pour l'espreuve de la foible inclination que vous aves a la retraitte du monde. Et si vous estes fidele en la prattique du peu que je vous propose, on pourra juger quel vous series en beaucoup (Mt 25,21), qui s'exerce aux Religions.

Pries instamment Nostre Seigneur qu'il vous illumine, et luy dites souvent la parole de saint Paul (Ac 9,6) : Seigneur, que voules vous que je fasse ? Domine, quid me vis facere ? Et celle de David (Ps 142,10) : Enseignez-moi à faire votre volonté, car vous êtes mon Dieu. Sur tout, si emmi la nuit vous vous esveilles, employes bien ce tems la a parler seul a seul a Nostre Seigneur sur vostre choix ; protestés souvent a sa Majesté que vous luy resignes et laisses en ses mains la disposition de tous les momens de vostre vie et qu'il luy playse les employer a son gré.

Ne faites point de faute de faire l'orayson le matin, et le soir, quand vous pourres, une petite retraitte avant souper pour eslancer vostre cœur en Nostre Seigneur.

Faites les passetems qui seront plus vigoureux, comme de monter a cheval, sauter et autres telz, et non pas les molletz, comme de joüer aux cartes et danser. Mais si de ceux la vous estes touché de quelque gloire : Helas ! dires vous, que me sert tout ceci a l'eternité ?

Communies tous les dimanches, et tous-jours avec prieres pour impetrer la lumiere requise ; et ces jours la de feste, vous pourres bien visiter, par maniere d'exercice, les lieux saintz des Capucins , Saint Bernard , les Chartreux .

Si vous sentes l'inspiration prendre force du costé de la Religion et que vostre cœur en soit pressé, conferes avec vostre confesseur ; et en cas que vous prenies resolution, alles disposant le grand pere a cela , affin que, moins qu'il sera possible, l'ennuy et le desplaysir de vostre retraitte ne tombe sur la Religion, et vous seul en soyes chargé.

Dieu vous veuille donner sa paix, sa grace, sa lumiere et sa tressainte consolation.
 
 


MCMLXXII

A UN AMI

Condoléances et sympathies.

Monsieur, Ces quatre lignes vous asseureront que j'ay autant participé a vostre desplaysir qu'amy que vous puissies avoir, et ay infiniment regretté la perte du bon exemple de vertu que cette chere ame donnait en sa famille et en son voysinage. Et quant a moy, qui l'estimais et avais une particuliere dilection pour elle, je n'ay pas manqué ni ne manqueray de la recommander souvent a Nostre Seigneur, comme aussi tout ce qu'elle a laissé de plus cher en ce miserable monde.

Que si je pouvais, par quelque bonne rencontre, vous tesmoigner en effect ce que je vous suis, vous auries grand sujet de vous asseurer de la veritable profession que je fays d'estre,

Monsieur,

Vostre plus affectionné amy et serviteur,

FRANçs, E, de Geneve,
 
 


MCMLXXIII

A UN ÉTUDIANT

Que nous apprend la vraie science de Dieu. - Consolations sur un décès.

Mon cher Filz,
 
 
La vraye science de Dieu nous apprend, sur toutes choses, que sa volonté doit ranger nostre cœur a son obeissance et a treuver bon, comme en effect il est tres bon, tout ce qu'elle ordonne sur les enfans de son bon playsir. Vous seres, je m'asseure, de ceux la, et selon ce principe, vous acquiesceres doucement et humblement, quoy que non sans sentiment de douleur, a la misericorde dont il a usé envers vostre bonne mere, qu'il a retiree dans le sein de sa bienheureuse eternité, ainsy que les dispositions precedentes nous donnent tout sujet de croire avec autant de certitude que nous en pouvons justement prendre en tel sujet.

Or sus, c'est fait : voyla ce que j'avois a vous dire. Pleures maintenant, mais moderes vos pleurs et benisses Dieu ; car cette mere vous sera propice, comme vous deves esperer, beaucoup plus ou elle est, qu'elle n'eust sceu l'estre ou elle estait. Regardes la donq la, avec les yeux de vostre foy, et accoyses en cela vostre ame.

Vostre bon pere se porte bien et se comporte encor mieux. Il y a environ un moys qu'il porte son deuil entremeslé de tristesse et de consolation, selon les deux portions de son ame.

Estudies tous-jours de plus en plus, en esprit de diligence et d'humilité, et je suis

Tout vostre, FRANÇs, E. de Geneve.


MCMLXXIV

A UN GENTILHOMME

La mélancolie et le retour de la santé. - Un étrange tourment. - Pourquoi le Saint compatit à ceux qui en sont affligés. - De quelle crainte faut-il craindre les fins dernières? - Défiance et présomption dans le service de Dieu. - Il n'est pas besoin de sentir toujours de la force et du courage. - L'espérance et la prière nous assurent le secours de Dieu. - Des essais trompeurs.

Monsieur,
 
 
Me voyci certes en une grande peine de sçavoir combien vous en aves eu parmi cette forte et fascheuse maladie de laquelle, comme j'espere, vous releves, et dont j'eusse eu infiniment plus de desplaysir, si de toutes partz on ne m'eust asseuré que, graces a Dieu, vous n'aves esté en nulle sorte de danger, et que vous commencies a reprendre les forces et le chemin de la guerison.

Mais ce qui me donne plus d'apprehension maintenant, c'est ce qu'on crie, qu'outre le mal que vous aves par les accidens corporelz, vous estes surchargé d'une violente melancholie ; car je m'imagine combien cela retardera le retour de vostre parfaitte santé et engendrera de dispositions contraires. Or, c'est icy, Monsieur, ou mon cœur est grandement pressé, et selon la grandeur de la vive et extreme affection dont il vous cherit plus qu'il ne se peut dire, il a aussi une extraordinaire compassion aux vostres.

Et s'il vous plaist, Monsieur, dites moy, je vous supplie, quel sujet aves vous de nourrir cette triste humeur qui vous est si prejudiciable ? Je me doute que vostre esprit ne soit encor embarrassé de quelque crainte de la mort soudaine et des jugemens de Dieu. Helas ! que c'est un estrange tourment que celuy la ! Mon ame qui l'a enduré six semaines durant , est bien capable de compatir a ceux qui en sont affligés. Mais, Monsieur, il faut que je vous parle un peu cœur a cœur, et que je vous die que quicomque a un vray desir de servir Nostre Seigneur et fuir le peché ne doit nullement se tourmenter de la pensee de la mort, ni des jugemens divins ; car encor que l'un et l'autre soit a craindre, si est ce que la crainte ne doit pas estre de ce naturel terrible et effroyable qui abat et deprime la vigueur et force de l'esprit, ains doit estre une crainte tellement meslee avec la confiance en la bonté de Dieu, que par ce moyen elle en devienne douce.

Et ne faut pas, Monsieur, que nous revoquions en doute si nous sommes en estat de nous confier en Dieu, quand nous sentons des difficultés a nous garder du peché, ni quand nous avons desfiance ou peur qu'es occasions et tentations nous ne puissions pas resister. Oh ! non, Monsieur, car la desfiance de nos forces n'est pas un manquement de resolution, ains une vraye reconnoissance de nostre misere. C'est un sentiment meilleur de se desfier de pouvoir resister aux tentations, que non pas celuy de s'en tenir pour asseuré et asses fort, pourveu que ce qu'on n'attend pas de ses forces on l'attende de la grace de Dieu : en sorte que plusieurs qui, avec grande consolation, se sont promis de faire des merveilles pour Dieu, quand c'est venu au point ont manqué; et plusieurs qui ont eu grande desfiance de leurs forces et une grande crainte qu'a l'occasion ilz ne manquassent, sur le champ ont fait merveilles, parce que ce grand sentiment de leur foiblesse les a poussés a rechercher l'ayde et le secours de Dieu, a veiller, prier et s'humilier pour ne point entrer en tentation (Mt 26,41).

Je dis, qu'encor que nous ne sentions en nous ni force, ni mesme courage quelcomque pour resister a la tentation si elle se presentoit maintenant a nous, pourveu que nous desirions neanmoins de resister, et esperions que si elle venoit Dieu nous ayderoit et luy demanderions son secours, nous ne devons nullement nous contrister, d'autant qu'il n'est pas besoin de sentir tous-jours de la force et du courage, et suffit qu'on espere et desire d'en avoir en tems et lieu. Et n'est pas besoin qu'on sente en soy aucun signe ni aucune marque qu'on aura ce courage la, ains il suffit qu'on espere que Dieu nous aydera. Samson, qui estoit appellé le fort, ne sentoit jamais les forces surnaturelles dont Dieu l'assistoit sinon es occasions ; et pour cela il est dit (Jg 14,6 ; 15,14) que quand il rencontroit les lions ou les ennemis, l'Esprit de Dieu le saysissoit pour les tuer. Et Dieu, qui ne fait rien en vain, ne nous donne pas ni la force ni le courage quand il n'est besoin de l'employer, mais es occasions jamais il ne manque; et partant il faut tous-jours esperer qu'en toutes occurrences il nous aydera, pourveu que nous le reclamions. Et nous devons tous-jours servir des paroles de David (Ps 41,6 ; 42,5) : Pourquoy es tu triste, mon ame, et pourquoy me troubles tu ? Espere au Seigneur ; et de l'orayson dont il usoit (Ps 70,9) : Quand ma force defaillira, Seigneur, ne m'abandonnes point.

Et bien donq, puisque vous desires d'estre tout a Dieu, pourquoy craindres vous vostre foiblesse, en laquelle, aussi bien, vous ne deves pas mettre aucune sorte d'appuy ? N'esperes vous pas en Dieu ? Et qui espere en luy sera il jamais confondu ? Non, Monsieur, jamais il ne le sera (Eccli 11) .

Je vous conjure Monsieur, d'appayser toutes les repliques qui se pourroyent former en vostre esprit; ausquelles il n'est besoin de respondre autre chose sinon que vous desires d'estre fidele en toutes occurrences, et que vous esperes que Dieu fera que vous le seres, sans qu'il soit besoin d'essayer vostre esprit s'il le seroit ou non, car ces essays sont trompeurs, et plusieurs sont vaillans quand ilz ne voyent point l'ennemi, qui ne le sont pas en sa presence ; et au contraire, plusieurs craignent avant l'escarmouche, ausquelz le danger present donne le courage. Il ne faut pas craindre la crainte. Voyla pour ce point, Monsieur.

Au demeurant, Dieu sçait ce que je voudrois faire et souffrir pour vous voir entierement delivré. Je suis

Vostre tres humble et affectionné serviteur,

FRANçs, E. de Geneve.



MCMLXXV

A UN INCONNU

(FRAGMENT)

La variété des exercices et l'amour. - Pourquoi le Sauveur fut, dans tous les mystères de sa vie, " le Bienaymé de son Pere. "- Comment rendre parfaites nos actions les plus ordinaires,

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Ces fonctions, a la verité, sont diverses, mais l'affection avec laquelle on y doit vaquer est unique, L'amour seul est celuy qui diversifie le prix de nos exercices.

Le divin Sauveur est le Bienaymé de son Pere dans le fleuve du Jourdain ou il s'humilie (Mt 3,17) , aux noces de Cana ou il est exalté (), sur le mont de Thabor ou il paroist transfiguré (Mt 17,15) et sur la montagne du Calvaire ou il est crucifié; parce qu'en toutes ses œuvres il honnore son Pere d'un mesme cœur, d'une pareille sousmission et d'une esgale affection. Essayons de mesme d'avoir une dilection exquise et noble, qui nous face rechercher l'unique aggreement de Nostre Seigneur ; et il rendra nos actions belles et parfaites, pour petites et communes qu'elles puissent estre.

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MCMLXXVI

A UNE DAME
 
 

Une liberté que le saint Evêque n'a pas. - Désir de son humilité et de son amour de Dieu. - Le sceau du Roi sur nos affections. - Echange de prières.

Madamoyselle,
 
 
Pleust a Dieu que j'eusse autant de liberté que ce porteur en a, pour aller ou je voudrois ! vous me verries au moins toutes les annees une bonne fois aupres de vous, avec le contentement que les plus tendres enfans ont d'estre en la presence de leur bonne mere; car vostre bienveuillance et mon affection me rendent cela en vostre endroit. Mais puisque Dieu m'a voulu entraver comme les mauvais chevaux, affin que je demeurasse en ce champ, c'est bien la rayson que je m'y accommode et que sa divine volonté soit faite (Mt 6,10 ; 26,42). Encor voudrois je bien la mienne plus souple a m'humilier sous cette souveraine Providence, affin de non seulement incliner mes affections au vouloir de mon Dieu, mays aussi d'aymer tendrement et affectueusement son sacré vouloir.

Continués, Madamoyselle ma chere et bonne Mere, continués a servir cette supreme Bonté en sincerité et douceur d'esprit, puisqu'avec tant d'amour et de suavité elle vous y a invitee, et de si bonne heure. Tenes bien rangees vos affections sous celle de ce grand Sauveur, et vous gardés d'en nourrir aucune, sous quel pretexte que ce soit, qui ne soit battue au sceau du Roy celeste. N'aymes point, s'il se peut, la volonté de Dieu parce qu'elle est selon la vostre ; mais aymes la vostre quand et parce qu'elle sera selon celle de Dieu.

Je suis bien esloigné de cette pureté : pour y parvenir, secoures moy en ce dessein, je vous supplie, par vos prieres et oraysons, ainsy que, de mon costé, je ne presente jamais le tressaint Sacrifice au Pere eternel que je ne luy demande pour vous abondance de son saint et sacré amour et ses plus desirables benedictions, et pour vostre famille.

FRANçs, E. de Geneve.


MCMLXXVII

A LA MÊME
 
 

La posture de l'âme pendant les exercices extérieurs et intérieurs. - Liberté d'allure à l'oraison. - Confiance mutuelle. - Un conseil difficile à donner.

Ma:tres chere Mere,

Puisque vous m'aves dit que mes lettres vous consoloyent tous-jours beaucoup, je ne veux perdre nulle occasion de vous en faire a voir, pour vous tesmoigner en quelque sorte l'affection que j'aurois de me rendre utile a vostre ame; a vostre ame, dis je, que je cheris extremement.

Tenes la tous-jours assise et en repos devant Dieu pendant les exercices exterieurs, et levee et mouvante pendant les interieurs : comme font les abeilles, qui ne volent point dans leur ruche et faysant leur mesnage, mais seulement a la sortie. Pendant que nous sommes emmi les affaires, il se faut estudier a la tranquillité de cœur et a tenir nostre ame douce. En l'orayson, si elle veut voler, qu'elle vole ; si elle se veut remuer, qu'elle se remue ; bien qu'encor la, la tranquillité et simple repos de l'ame a voir Dieu, a vouloir Dieu et a savourer Dieu est extremement excellent.

Quand je commence a vous escrire, je ne pense pas a ce que je vous escriray ; mais ayant commencé, j'escris tout ce qui me vient, pourveu que ce soit quelque chose de Dieu, car je sçay que tout vous est aggreable, ayant de beaucoup fortifié l'entiere confiance que mon cœur avoit au vostre en ce dernier voyage, ou je vis bien, ce me semble, que vous avies toute asseurance en moy.

J'escris a cette bonne D. N., laquelle m'escrit que je la conseille sur sa vie future ; en quoy j'ay de la peyne, pour n'avoir guere veu son esprit, et le mien estant trop commun et trivial pour considerer une vie si singuliere comme est la sienne ; toutefois, je luy dis simplement ce que je pense.

Dieu vous tienne en sa sainte protection et vous comble de ses graces.

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
 
 
 
 
MCMLXXVIII

A LA MÊME
 
 

Douceur et tranquillité. - Quel regard jeter sur le monde. Adorer la volonté de Dieu en tout temps.

Ma tres chere Mere,

Que vous diray je ? Rien qu'un mot, faute de tems. Exercés fort vostre cœur a la douceur interieure et exterieure, et le tenés en tranquillité parmi la multiplicité des affaires qui se presentent a vous. Gardes vous bien fort des empressemens, qui sont la peste de la sainte devotion, et continues a tenir vostre ame en haut, ne regardant ce monde que pour le mespriser, ni le tems que pour aspirer a l'eternité. Sousmettes souvent vostre volonté a celle de Dieu, estant preste a l'adorer autant quand elle vous envoyera des tribulations comme au tems des consolations.

Dieu soit tous-jours au milieu de nos cœurs, ma tres chere Mere. Je suis en luy, sans reserve et d'une affection toute filiale,

Vostre bien humble filz et serviteur,

FRANçs, E. de Geneve.



MCMLXXIX

A UNE DAME
 
 

Les vertus fortes et les meilleurs vins. -Ce qui rend les tribulations précieuses.

Ma tres chere Mere,
 
 
Je participe, par compassion, a tant d'aigres douleurs que vous souffres, et ne laisse pas de recevoir beaucoup de consolation dequoy vous les souffres en esprit de resignation. Ma chere Mere, les vertus qui croissent entre les prosperités sont ordinairement floüettes et imbecilles, et celles qui naissent entre les afflictions sont fortes et fermes, ainsy qu'on dit que les meilleurs vins croissent entre les pierres.

Je prie Dieu qu'il soit tous-jours au milieu de vostre cœur, affin qu'il ne soit point esbranlé (Ps 45,6) parmi tant de secousses, et que, vous faysant part de sa Croix, il vous communique sa sainte tolerance et ce divin amour qui rend si pretieuses les tribulations.

Je ne cesseray jamais de reclamer le secours de ce Pere eternel sur une fille que j'honnore et cheris comme ma Mere.

Je suis, ma chere Mere,

Vostre en Nostre Seigneur, FRANçs, E. de Geneve.
 
 
 
 
MCMLXXX

A -UNE DAME
 
 

Demander à Dieu la douceur d'esprit dès le matin, et s'en souvenir cent fois le jour. - Se relever après ses fautes, sans perdre courage.

Je prie Dieu qu'il benisse vostre cœur, ma chere Fille, et vous dis ces trois motz, selon ma promesse.

Vous devries tous les matins, avant toute chose, prier Dieu qu'il vous donnast la vraye douceur d'esprit qu'il requiert es ames qui le servent, et prendre resolution de vous bien exercer en cette vertu la, sur tout envers les deux personnes a qui vous aves le plus de devoir. Vous deves faire cette entreprise de vous bien commander en cela, et vous en souvenir cent fois le jour, recommandant a Dieu ce bon dessein ; car je ne voy pas que vous ayes beaucoup a faire pour bien assujettir vostre ame a la volonté de Dieu, sinon de l'addoucir de jour en jour, mettant vostre confiance en sa bonté.

Vous seres bienheureuse, ma chere Fille, si vous faites ainsy, car Dieu habitera au milieu de vostre cœur et y regnera en toute tranquillité. Mais s'il vous arrive de commettre quelque manquement, ne perdes point courage, ains remettes vous soudain, tout ne plus ne moins que si vous n'esties point tombee. Cette vie est courte et elle ne nous est donnee que pour gaigner l'autre; et vous l'employeres bien si vous estes douce envers ces deux personnes avec lesquelles Dieu vous a mise.

Pries pour mon ame, que Dieu la tire a soy. Je suis tout vostre.

FRANçs, E. de Geneve.
MCMLXXXI

A UNE DAME

L'ombre nécessaire pour conserver les fruits des résolutions.

Je vous supplie, ma chere Fille, n'abandonnes jamais le train des saintes resolutions que vous aves faites, car Dieu qui les a donnees a vostre cœur luy en demandera le conte. Et pour les bien conserver, tenes vous pres du Sauveur, car son ombre est salutaire pour la naissance et conservation de telz fruitz. Je le supplie qu'il vous tienne de sa sainte main, affin que jamais vous ne vous esgaries de la sainte et droitte voye qu'il vous a monstree (Ps 72,24 ; 138,10). A cœur vaillant, rien impossible.

Par tout, je vous honnoreray de tout mon cœur, vous souhaitant incessamment la grace, paix et consolation de Nostre Seigneur, selon lequel je suis,

Ma tres chere Fille,

Vostre humble serviteur, FRANçs, E. de Geneve.
 
 


MCMLXXXII

A UNE DAME
 
 

Le but divin des afflictions. - Recevoir avec amour ce que Notre-Seigneur nous envoie par amour.- Assurance de prières.

Qu'est ce que fait vostre cœur, ma tres chere Fille ? Nostre frere m'escrit que vous aves receu quelque sorte d'affliction qu'il ne me nomme point. Certes, quelle qu'elle soit, elle me donne bien de la condoleance, mays aussi quant et quant de la consolation, puisqu'il dit que Dieu vous l'a envoyee ; car, ma tres chere Fille, rien ne sort de cette main divine que pour l'utilité des ames qui le craignent, ou pour les purifier, ou pour les affiner en son saint amour. Ma tres chere Fille, vous seres bienheureuse si vous receves d'un cœur filialement amoureux ce que Nostre Seigneur vous envoye d'un cœur si paternellement soigneux de vostre perfection. Regardes souvent a la duree de l'eternité, et vous ne:vous troubleres point des accidens de la vie de cette mortalité. Ainsy soit il.

Ma tres chere Fille, vous aves tous-jours part a mes chetifves prieres, et tout maintenant je m'en vay offrir vostre cœur bienaymé au Pere celeste, en l'union de celuy de son Filz tres aymé, en la tressainte Messe; qui suis invariablement, ma tres chere Fille,

Vostre tres affectionné serviteur en Nostre Seigneur, FRANçs, E. de Geneve.
 
 

MCMLXXXIII

A UNE DAME

Le secours de Dieu ne manque jamais aux âmes confiantes. - Porte royale du temple de la sainteté. - Comment regarder ses afflictions. - Croix d'or ornée de pierres précieuses.

Madame,
 
 
Si Dieu vous a rendue plus forte et vaillante a supporter vos adversités, la gloire en soit a sa Bonté, laquelle est tous-jours prompte au secours des ames qui esperent en luy. Esperes donq tous-jours en luy, Madame, et, pour esperer en luy, soyes tous-jours toute sienne. Immolés souvent vostre cœur a son amour sur l'autel mesme de la Croix en laquelle il immola le sien pour l'amour de vous. La croix est la porte royale pour entrer au temple de la sainteté ; qui en cherche ailleurs n'en treuvera jamais un seul brin.

Madame, je ne vous diray pas que vous ne regardies point vos afflictions, car vostre esprit, qui est prompt a repliquer, me diroit qu'elles se font bien regarder par l'aspreté de la douleur qu'elles donnent; mais je vous diray bien que vous ne les regardies pas qu'au travers de la Croix, et vous les treuveres ou petites, ou du moins si aggreables, que vous en aymeres plus la souffrance que la jouyssance de toute consolation qui en est separee. Et me resouvenant de cette croix exterieure que vous porties, quand j'eus le contentement de vous voir, sur vostre cœur, aymés bien vostre croix, ma chere Dame, car elle est toute d'or si vous la regardes de vos yeux d'amour. Et bien que d'un costé vous voyes l'Amour de vostre cœur mort et crucifié. entre les cloux et les espines, vous treuverés de l'autre un assemblage de pierres pretieuses pour en composer la couronne de gloire qui vous attend, si, en attendant de l'avoir, vous portés amoureusement celle d'espines, avec vostre Roy qui a tant voulu souffrir pour entrer en sa felicité (Lc 24,26).

Vous connoistrés bien que mon cœur se dilate en vous parlant, et que c'est une saillie de l'amour qu'il a pour le vostre, que je conjure d'en faire aussi souvent devant Dieu pour impetrer sa misericorde sur moy, qui suis en verité,

Vostre tres humble serviteur,

FRANçs, E. de Geneve.
 
 


MCMLXXXIV

A UNE DAME

Permission accordée de renouveler un vœu.

VIVE + JESUS

Madame,
 
 
S'il vous plaist de renouveller le vœu de continence a la Messe, ainsy que j'offriray le saint Sacrifice, offrés le a mesme tems a Dieu le Pere ; et moy, en vostre nom, je [le] luy offriray aussi avec son Filz, le chaste Aigneau, auquel je le recommanderay, pour le garder et proteger envers tous et contre tous, comme aussi le propos de vœu d'obeissance; et l'ayant mis par escrit, vous me le donneres apres la Messe.

Dieu veuille recevoir vostre sacrifice et benir vostre saint holocauste (Ps 1). Que la Vierge, les Anges et tous les Saintz le veuillent accompaigner et recommander a leur Maistre; et priés vostre bon Ange d'estre pres de vous quand vous le feres.



MCMLXXXV

A UNE DEMOISELLE

Quand les" empressemens d'amour " en l'oraison sont bons. - La différence entre les " abnegations mentales " et les réelles. - N'ouvrir la bouche que de par Dieu. - Une superfluité à retrancher.

Je respons a vostre derniere lettre, ma bonne Fille. Les empressemens d'amour en l'orayson sont bons, s'ilz vous laissent des bons effectz et qu'ilz ne vous amusent point a vous mesme, mais a Dieu et a sa sainte volonté ; et en un mot, tous les mouvemens interieurs et exterieurs qui affermissent vostre fidelité envers cette volonté divine seront tous-jours bons. Aymés donq bien les desirs celestes, et desires aussi fort les amours celestes. Il faut desirer d'aymer et aymer a desirer ce qui jamais ne peut estre asses ni desiré, ni aymé.

Dieu vous face la grace, ma Fille, de bien absolument mespriser le monde qui vous est si inique : qu'il nous crucifie, pourveu que nous le crucifiions ! Aussi les abnegations mentales des vanités et commodités mondaines se font asses aysement ; les reelles sont bien plus difficiles. Et vous voyla donq emmi les occasions de prattiquer cette vertu jusques a l'extremité, puisqu'a cette privation est joint l'opprobre, et qu'elle se fait en vous, sans vous et pour vous, mais plus en Dieu, avec Dieu et pour Dieu.

Je ne suis pas satisfait de ce que je vous dis l'autre jour, sur vostre premiere lettre, de ces reparties mondaines et de cette vivacité de cœur qui vous pousse. Ma Fille, prenes donq a prix fait de vous mortifier en cela ; faites souvent la croix sur vostre bouche, affin qu'elle ne s'ouvre que de par Dieu. Il est vray, la joliveté de l'esprit nous donne quelquefois bien de la vanité, et on leve plus souvent le nez de l'esprit que celuy du visage ; on fait les doux yeux par les paroles aussi bien que par le regard. Il n'est pas bon, vrayement, d'aller sur le bout du pied, ni d'esprit ni de cors; car si on choppe, la cheute en est plus rude. Or sus donq, ma Fille, prenes bien du soin pour retrancher petit a petit cette superfluité de vostre arbre, et tenes vostre cœur la, tout bas, tout coy, au pied de la Croix.

Continues a me dire bien franchement et souvent des nouvelles de ce cœur la, que le mien cherit d'un grand amour, pour Celuy qui est mort d'amour affin que nous vescussions par amour en sa sainte et vitale mort.

VIVE JESUS !

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
MCMLXXXVI

A UNE DEMOISELLE

(FRAGMENT)
 
 

Les amitiés les plus solides. - Béatitude du désert.

Vers le 8 septembre.

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O Dieu, que les amitiés fondees sur le solide fondement de la charité sont bien plus constantes et fermes que celles desquelles le fondement est en la chair et au sang et aux respectz mondains !

Ne vous troubles point pour vos secheresses et sterilités, ains consoles vous en vostre esprit superieur, et vous souvenes de ce que Nostre Seigneur a dit (Mt 5,3) : Bienheureux sont les pauvres d'esprit ; bienheureux sont ceux qui ont faim et soif de justice. Quel bonheur de servir Dieu au desert, sans manne, sans eau et sans autres consolations que celle qu'on a d'estre sous sa conduitte et de souffrir pour luy !

La tressainte Vierge puisse bien naistre dedans nos cœurs pour y apporter ses benedictions. Je suis en elle et en son Filz, tout entierement vostre.
 
 


MCMLXXXVII

A UNE DEMOISELLE

Mauvaise vengeance que celle d'un procès. - Le vrai courage consiste à mépriser le mépris. - Manœuvre de la Providence pour ramener au port et préserver du naufrage.

Que je suis marry, ma tres chere Fille, dequoy je n'ay point receu vos dernieres lettres ! Mais nostre chere Mme N. m'ayant communiqué l'estat de vos affaires, je vous dis de tout mon cœur, c'est a dire de tout ce cœur qui cherit uniquement le vostre, que vous ne vous opiniastries point a plaider. Vous y consommeres vostre tems inutilement, et vostre cœur encor, qui est le pis. On vous a rompu la foy donnee ; celuy qui l'a rompue en a le plus grand mal. Voules vous, pour cela, vous occuper d'une si fascheuse occupation comme est celle d'un mauvais proces ? Vous ne seres que tres mal vengee si apres avoir receu ce tort vous perdes vostre tranquillité, vostre tems et le train de vostre interieur. Vous ne sçauries tesmoigner plus de courage que de mespriser le mespris.

Bienheureux sont ceux que l'on laisse en liberté, au prix des moins infortunés. Exclames comme saint François (S.Bonav.Leg. S.Fr Ass.ch 2) (son pere le rejetta) : Hé ! dit il, " je diray donq avec tant plus de confiance : Nostre Pere, qui estes au ciel (Mt 6,9), puisque je n'en ay plus en terre. " Et vous : Hé ! je diray donq tant plus confidemment : Mon Espoux, mon Amour, qui est au Ciel.

Conservés vostre tranquillité, et sçachés bon gré a la Providence divine qui vous ramene au port duquel vous vous esloignies, comme vous pensies faire ; en lieu de navigation, vous eussies peut estre fait un grand naufrage.

Receves cest advis d'une ame qui vous cherit tres purement et sincerement, et je prie Dieu qu'il vous comble de benedictions.

En haste, je salue nostre chere seur.

MCMLXXXVIII

A LA MÊME

Aversion du Saint pour les procès, surtout pour ceux qui se font à la suite de " manquemens de promesses. " - Le meilleur remède contre les gens qui rompent la foi donnée. - Comment obtenir une constante tranquillité de cœur.

Sur la premiere partie de la lettre que vous aves escritte a madame N., et que vous aves desiré m'estre communiquee, ma treschere Fille, je vous diray que si monsieur N. ne vous faysoit point d'autres allegations que celle que vous marques et [s'] il avoit affaire devant nous, nous le condamnerions a vous espouser sous des grosses peynes ; car il n'y a pas rayson que, pour des considerations qu'il a peu et deu faire avant sa promesse, il veuille maintenant rompre parole. Or, je ne sçai pas comme ces choses passent par dela, ou souvent on ne suit pas les regles que nous avons en nos affaires ecclesiastiques.

Au demeurant, ma tres chere Fille, le desir que j'ay eu de vous dissuader [de] la poursuitte de ce mauvais proces n'avoit pas son origine de la desfiance de vostre bon droit, mays de l'aversion et mauvaise opinion que j'ay pour tous les proces et toutes les contentions. Certes, il faut que l'issue d'un proces soit merveilleusement heureuse, pour reparer les frais, les amertumes, les empressemens, la dissipation du cœur, l'odeur des reproches et la multitude des incommodités que les poursuittes ont accoustumé d'apporter. Sur tout, j'estime fascheux et inutiles, ains dommageables, les proces qui se font pour les paroles insolentes et manquemens de promesses, quand il n'y a point d'interest reel; parce que les proces, en lieu de suffoquer les mespris, ilz les publient, dilatent et font continuer, et en lieu de reduire a l'observation des promesses, ilz portent a l'autre extremité.

Voyes vous, ma tres chere Fille, j'estime qu'en vraye verité le mespris du mespris et le tesmoignage de generosité que l'on rend par les desdains de la foiblesse et inconstance de ceux qui rompent la foy qu'ilz nous ont donnee, c'est le meilleur remede de tous. La pluspart des injures sont plus heureusement rejettees par le mespris qu'on en fait que par aucun autre moyen; le blasme en est plus pour l'injurieux que pour l'injurié.

Avec tout cela, neanmoins, ce sont mes sentimens generaux, lesquelz peut estre ne sont pas propres pour l'estat particulier auquel vos affaires se treuvent; et suivant un bon conseil pris sur la consideration des particulieres circonstances qui se presentent, vous ne pouves pas faillir. Je prieray donq Nostre Seigneur qu'il vous donne une bonne et sainte issue de cest affaire, affin que vous abordies au port d'une solide et constante tranquillité de cœur, qui ne se peut obtenir qu'en Dieu, au saint amour duquel je souhaitte que de plus en plus vous fassies progres.

Dieu vous benisse de ses grandes benedictions, ma tres chere Fille; c'est a dire, Dieu vous rende tres parfaitement toute sienne. Je suis en luy

Vostre tres affectionné et plus humble serviteur,

FRANçs, E. de Geneve.

Je salue de tout mon cœur monsieur vostre pere, que je cheris avec un amour et honneur tres particulier, et madame vostre chere seur.
 
 




MCMLXXXIX

A UNE INCONNUE

Pourquoi Notre-Seigneur permet les petites disettes spirituelles. - Un prédicateur dont il fait bon ouïr les paroles. - Le cœur et la volonté au temps de la sécheresse.

Continues a souffrir ces petites disettes et pauvretés spirituelles que Nostre Seigneur en sa bonté permet arriver en vostre ame, car ce n'est que pour l'affermir et rendre solide, tandis que, par resolution, vous vous attachés a sa divine Majesté, sans entremise d'aucune sorte de consolation. Faites donq bien ainsy, ma chere Fille, en toute sorte d'evenement.

Tenes vous bien pres de Nostre Seigneur et le supplies qu'il soit vostre predicateur luy mesme ce Caresme. Ah, qu'il fait bon ouyr ces sacrees paroles qu'il dit a nos cœurs quand nous les mettons aupres du sien !

Vrayement, ma chere Fille, je n'ay nul soucy de vostre cœur, pourveu que vostre volonté soit en asseurance, toute resignee en celle de Nostre Seigneur. Laisses le la, ce cœur chetif, s'il veut demeurer immobile, pourveu que la volonte qui est en luy tire et meuve en son Dieu.

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MCMXC

A UNE INCONNUE

On connaît la fidélité dans les occasions. - Ce qui donnera " les rangs " parmi les enfants de Dieu. - Ne pas s'attrister des répugnances, mais les surmonter. - La vraie force du cœur.

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Au demeurant, ma tres chere Fille, humilies vous souvent devant Dieu et a toute creature pour l'amour de Dieu. Et par ce que le cœur fidele se connoist es rencontres, employes bien toutes les occasions qui se presenteront de vous associer doucement aux personnes moins relevees traittes les amiablement, uses envers elles de paroles courtoyses et de cordialite. Helas ! ma tres chere Fille, les qualites de cette vie sont en effect peu considerables, nous sommes telz en verite que nous sommes devant les yeux de Dieu; l'humilité sera seule consideree lhors que l'on donnera les rangs aux enfans de Dieu. Vous seres bienheureuse si vous aves quelque repugnance a vous apprivoyser, esgaler et associer a quelques personnes, car en surmontant la repugnance, vostre humilité en sera plus excellente.

Soyes vaillante, et tenes vostre cœur haut et esleve en Dieu; ne vous estonnes point de vous sentir foible, car moyennant que vous invoquies Dieu, il sera vostre force pour bien et diligemment executer le desir que vous aves de ne vivre qu'en luy. J'espere que l'œuvre de sa divine Majeste encommencee en vostre cœur sera parfaitte un jour (Ph 1,6), et qu'eternellement vous luy en rendres gloire.

Et tandis, a jamais je cheriray et honnoreray vostre cœur de tout le mien, vous souhaitant toute sainteté et benediction. Amen.

Revu sur une ancienne copie conservée au 2d Monastère de la Visitation de Rouen.



 
 
 
 

MCMXCI

A UNE DAME

L'arbre plante en ce monde, et le Cultivateur céleste. - Suivre la volonté de Dieu et marcher dans ses voies. - Un mort auquel on porte plus d'envie que de compassion.

Madame,

Dieu vous a visitee pour preuve de vostre constance et fidelité. L'homme n'est en ce monde que comme un arbre planté de la main du Createur, cultivé par sa sagesse, arrousé du sang de Jesus Christ, affin qu'il porte des fruitz (Ps 1,3 ; 91,14 ; Jr 17,8) propres au goust du Maistre, qui desire estre servi en ceci principalement, que, de plein gré, nous nous laissions gouverner a sa Providence qui mene les volontaires et traisne a force les refractaires.

Madame, vous estes sa fille, vous protestes tous les jours et le pries que sa volonté s'accomplisse en la terre comme au ciel (Mt 6,10); que vous reste il a faire, qu'a vous resoudre courageusement a consoler monsieur vostre espoux et a vous conduire en ce pelerinage par les voyes qu'il plaira a la Majesté divine de vous tracer ?

Luy vous doit estre pour filz, pour pere, pour mere, pour frere, pour tout, en la presence duquel si vous vives tous-jours en innocence, au moyen de la grace vous obtiendres un jour le Paradis auquel regne cette ame bienheureuse de ce petit innocent, auquel je porte plus d'envie que de compassion, sachant qu'il void la face de Dieu, comme fait son Ange qui avoit esté commis a sa tutelle (Mt 18,10). Attendant donq ce bonheur que de le voir un jour en cette .felicité eternelle, je prie Dieu pour vostre confort d'aussi bon cœur que je suis

Vostre tres affectionné serviteur, FRANÇs, E. de Geneve.
 
 




MCMXCII

A UNE DAME

L'unique et parfait Consolateur. - En quel temps il fait bon mourir. Pleurer sur la perte des nôtres, mais non désordonnément. - Faire de bonne heure nos adieux à ce monde.

Helas ! ma chere Fille, nous sommes miserables de sçavoir par tant d'experiences combien cette vie est mortelle, et de nous affliger neanmoins si fort quand, ou nous ou les nostres passons de la vie a la mort. Dieu soit au milieu de vostre cœur, ma Fille, et vous soit unique et parfait Consolateur en cest inopiné accident de cette bonne et vertueuse seur, laquelle, sans aucun esbranslement precedent de sa santé, est tombee en un moment a la mort, mais, comme nous devons esperer, entre les mains de la misericorde de son Sauveur. O Dieu, qu'il fait bon mourir, puisqu'il le faut, autour de ces bonnes festes ! car on se prepare, par les Sacremens, a l'advantage.

Vous series trop temeraire, ma tres chere Fille, si vous pretendies d'estre exempte des secousses que l'inconstance et misere de cette vie donne de tems en tems aux hommes. Je veux bien que vous pleuries pour cette perte, car c'est la rayson ; mais je desire bien aussi que vous ne pleuries pas desordonnement, et qu'en cette occasion vous tesmoignies que vous aves des-ja tant proffité en la vertu, que vous aves plus de fondement sur l'eternité que sur l'image de ce monde (1 Co 7,31). Voyes cette si soudaine mort, qui n'a pas donné le loysir a la deffunte de dire les adieux d'honneur a ceux qu'elle cherissoit ; et, en esperant qu'elle est passee en la grace de Nostre Seigneur, disons nos adieux de bonne heure, renonçant affectionnement au monde et a toute sa vanité, et colloquons nos cœurs en la bienheureuse eternité qui nous attend.

Hé, ma pauvre Fille, mon cœur compatit au vostre, et le conjure d'estre tout a Celuy qui nous resuscitera de mort a vie et qui nous a preparé ses eternelles benedictions. Qu'a jamais son saint Nom soit beni !

Je suis en luy, vostre tout entierement, FRANçs, E. de Geneve.



 
 
 
 

MCMXCIII

A LA MÊME

Consolations sur la mort subite de la sœur de la destinataire. - Après une secousse de notre cœur, recourir à Notre-Seigneur, et loger nos espérances en lui. - Une confidence de Saint. - La planche pour passer à l'éternité.

Or sus, ma chere Fille, il faut donq bien reprendre courage apres cette secousse. Helas ! ce sont des accidens naturelz que l'apoplexie et cheute de catarrhe; et Nostre Seigneur, voyant arriver nostre fin, nous prepare doucement par ses inspirations affin que nous ne soyons pas surpris, ainsy qu'il a fait cette bonne seur.

Je ne m'estonne point que vous ayes esté estonnee et que vous n'ayes pas si tost sceu retreuver vostre cœur pour le rapporter a son Sauveur. O Dieu, ma chere Fille, il se faut bien preparer a mieux faire pour la premiere occasion qui se presentera; car a mesure que nous voyons ce monde et les liens que nous y avons se rompre devant nos yeux, il faut recourir plus ardemment a Nostre Seigneur et advoüer que nous avons tort de loger nos esperances et esperer nos contentemens ailleurs qu'en luy et en l'eternité qu'il nous a destinee.

Il faut que je die ce petit mot de confiance : il n'y a homme au monde qui ayt le cœur plus tendre et affectionné aux amitiés que moy, et qui ayt le ressentiment plus vif aux separations ; neanmoins je tiens pour si peu de chose cette vanité de vie que nous menons, que jamais je ne me retourne a Dieu avec plus de sentiment d'amour que quand il m'a frappé, ou quand il a permis que je sois frappé. Ma Fille, portons bien nos pensees au Ciel, et nous serons fort exemptz des accidens de la terre.

Cette bonne seur avoit bien prié Dieu; sur cela, elle a esté ravie devant luy : il faut esperer que ç'a esté pour son mieux que Nostre Seigneur ayt ainsy disposé. Demeurons en paix, en attendant qu'il dispose de nous.

Ma Fille, tenons peu de conte de ce monde, sinon en tant qu'il nous sert de planche pour passer a l'autre meilleur. Et moy je suis tout vostre en Celuy qui se rendit tout nostre, mourant sur l'arbre de la croix.

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
 
 
 
 
MCMXCIV

A UNE DEMOISELLE

Imperfection du désir de la mort. - Espérance sur une trépassée. - La parole de saint François d'Assise.

Il faut bien vrayement, ma chere Fille, qu'avec un peu de loysir vous taschies de soulager ce cœur paternel, comme une fille nourrie en l'eschole de Jesus Christ doit faire. Je ne veux pas, ma chere Fille, que vous desiries nullement la mort, car: vous n'estes plus vostre, ains a Celuy qui, pour vous avoir faite sienne, s'est rendu tout vostre ; et partant il ne vous appartient pas de desirer ni de sortir de ce monde, ni d'y demeurer, ains vous deves laisser ce soin au Seigneur.

Au reste, cette mere tesmoigna tant la presence de la grace de Dieu en son trespas, que nous devons tenir qu'elle est presente, ou du moins asseuree d'estre bien tost presente a sa gloire eternelle. Que si, selon la fragilité de cette vie, elle a besoin de suffrages, ma chere Fille, elle n'en manquera pas, Dieu aydant.

A mesure que Dieu tire nos plus chers a soy, il veut attirer nostre cœur, et, comme disoit saint François : A qui n'a point de pere en terre, il est plus aysé de dire : Nostre Pere, qui estes aux cieux(Mt 6,9). Et [a] qui n'a point de mere en terre, il est plus aysé [de dire] a la Bonté divine : Nostre dame, nostre mere qui estes au Ciel. En somme, ma chere Fille, releves le plus que vous pouves vostre cœur en Dieu, et il vous consolera.

Je suis en luy, tout parfaitement tout vostre.
 
 


MCMXCV

A UNE DAME

Condoléances et consolations. - Pour qui toute mort est-elle heureuse.- Vivre avec des pensées généreuses et magnifiques. - Etre doux et paisible ce n'est pas être insensible.

Or sus, ma tres chere Fille, il faut donq que vostre cœur souffre l'absence des maintenant de monsieur vostre bon pere, puisque en fin la Providence divine l'a retiré a soy et mis hors de cette chetifve vie mortelle en laquelle nous vivons en mourant et mourons continuellement en vivant.

Pour moy, ma tres chere Fille, je ne veux point vous presenter d'autre consolation que Jesus Christ crucifié, a la veuë duquel vostre foy vous consolera ; car apres cette mort du Sauveur, toute mort est heureuse a ceux qui, comme le deffunt duquel je parle, meurent au giron et avec le secours de la sainte Eglise; et quicomque se glorifie en la mort de Nostre Seigneur, jamais il ne se desolera en la mort de ceux qu'il a rachetés et receus pour siens.

Ma Fille, qui aspire a l'eternité se soulage aysement des adversités de cette vie, qui ne dure que de legers, chetifs et courtz momens (2 Co 4,17). En cette eternité, nous jouirons derechef de la societé des nostres, sans jamais en craindre la separation.

J'ay accoustumé de dire a toutes les ames qui s'addressent a moy, mays je vous le dis tres particulierement a vous qui estes si particulierement ma fille, qu'il faut eslever le cœur en haut, ainsy que dit l'Eglise au saint Sacrifice. Vives avec des pensees genereuses et magniques qui vous tiennent attachee a cette eternité et a cette sacree Providence, qui n'a disposé ces momens mortelz que pour cette vie eternelle. Ce cœur ainsy genereusement relevé est tous-jours humble, car il est establi en la verité et non en la vanité ; il est doux et paysible, car il ne tient conte de ce qui le peut troubler. Mais quand je dis qu'il est doux et paysible, je ne veux pas dire qu'il n'ayt point de douleur ni de sentiment d'affliction. Non certes, ma chere Fille, je ne dis pas cela ; mais je dis que les souffrances, les peines, les tribulations sont accompaignees d'une si forte resolution de les souffrir pour Dieu, que toute cette amertume, pour amere qu'elle soit, est en paix(Is 38,17) et tranquillité.

Je vous escris bien pressé et avant qu'avoir veu pas un de messieurs vos parens; et ce sera presque ordinairement que je vous escriray de mesme façon, puisque je ne veux perdre l'occasion. Je suis, d'une affection incomparable,

Vostre FRANçs, E. de Geneve.
 
 
MCMXCVI

A UNE DAME

Le Jourdain et la Terre promise. - Comment la bonté de Dieu disposa une âme à son passage à l'éternité. - La couronne d'épines gage de la couronne de roses. - Admirable et touchante tendresse du Saint. - Pourquoi ne peut-il " vouloir mal a la mort. "

Voyla donq, ma chere Fille, comme rang a rang nous passons le fleuve Jourdain pour entrer en la Terre de promission ou Dieu nous appelle les uns apres les autres. O vive Jesus ! il n'y a pas dequoy en ce monde pour faire souhaiter que les amis y demeurent beaucoup.

Je connoissois cette bonne seur deffunte, non seulement de veuë exterieure, mais encor par quelque communication de son ame qu'elle me fit en ma visite ; et n'y a qu'environ une annee que je luy envoyay l'habit du Tiers Ordre des Carmes, qu'elle m'avoit mandé requerir pour sa devotion, et, a la reception, elle fit une confession generale a un homme fort capable, qui me l'escrivit ou me le dit, je le sçai bien. Eh bien, ma chere Fille, n'estoit ce pas une disposition que la bonté de Dieu faisoit en elle pour la tirer une annee apres a soy ? Gloire soit donq au Pere et au Filz et au Saint Esprit.

Ouy, tres chere Fille, pleurés un peu sur cette trespassee, car et Nostre Seigneur pleura bien un peu sur son cher Lazare (Jn 11,35) ; mais que ce ne soyent pas des larmes de regret, mais d'une sainte compassion chrestienne et d'un cœur qui, comme celuy de Joseph, pleure de tendreté (Gn 43,30 ; 45,2 ; 46,29) et non pas de fierté comme celuy d'Esaü (Gn 27,38). C'est en ces occasions esquelles, avec un saint amour, il faut soüefvement acquiescer au bon playsir du doux Jesus.

Mais dites moy, ma Fille, et nous, quand irons nous en cette patrie qui nous attend ? Helas ! nous voyci a la surveille de nostre despart, et nous pleurons ceux qui y sont allés ! Bon presage pour cette ame, qu'elle ayt souffert beaucoup d'afflictions, car ayant esté couronnee d'espines, il faut croire qu'elle aura la couronne de roses. Qu'elle aille donq, cette bonne seur, qu'elle aille posseder son eternel repos au giron de la misericorde de Dieu. Que si mes prieres luy peuvent accelerer ce bien, je les luy prometz de bon cœur, et si je pouvois tenir son rang en vostre amitié, je le vous demanderais de bon cœur aussi. Au moins me permettres vous que je tienne celuy que j'y ay, et qu'a mesure que ces parens temporelz vous vont manquant, l'affection plus que paternelle que je vous porte et que je vous ay dediee fort fidelement s'aggrandisse en tendreté et ardeur sainte.

Prenes, ma Fille, les bandelettes de Nostre Seigneur, ou son suaire duquel il fut enveloppé au sepulchre, et essuyes vos larmes avec cela. Vrayement, je pleure aussi bien, moy, en telles occasions, et mon cœur, de pierre es choses celestes, jette des eaux pour ces sujetz ; mais, Dieu soit loüé ! tous-jours doucement et, pour vous parler comme a ma chere fille, tous-jours avec un grand sentiment d'amoureuse dilection envers la providence de Dieu; car despuis que Nostre Seigneur a aymé la mort et qu'il a donné sa mort pour objet a nostre amour, je ne puis vouloir mal a la mort ni de mes seurs, ni de personne, pourveu qu'elle se fasse en l'amour de cette mort sacree de mon Sauveur. Qu'a jamais il vive et regne en nos cœurs. Amen.

Je suis en luy, tres veritablement

Tout vostre,

FRANçs, E. de Geneve.
 
 


MCMXCVII

A UNE DEMOISELLE

La valeur de la vie; bonheur de la destinataire de connaître à quoi Dieu veut qu'elle l'emploie. - Persévérer dans sa voie, tout en appréciant les autres.

Cette vie est courte, ma tres chere Fille, mais elle est pourtant de grande valeur, puisque par icelle nous pouvons acquerir l'eternelle : bienheureux sont ceux qui la sçavent employer a cela.

Mais vous, ma tres chere Fille, vous aves un grand sujet de loüer Dieu qui, avec une providence fort speciale, ne vous a pas seulement donné la volonté de rapporter vos jours mortelz a celuy de l'immortalité, mais vous a marqué le lieu, les moyens et la façon avec laquelle vous deves appliquer le reste de ces momens perissables a la conqueste de la tressainte eternité. N'en doutes jamais, ma tres chere Fille, la vraye lumiere du Ciel vous a fait voir vostre chemin ; elle vous conduira par iceluy fort heureusement. Il y a sans doute des chemins plus excellens, mais non pas pour vous; et l'excellence du chemin ne rend pas excellens les voyageurs, ains leur vistesse et agilité. Tout ce qui vous voudra destourner de cette voye, tenes le pour tentation d'autant plus dangereuse que peut estre elle sera specieuse. Rien n'est si aggreable que la perseverance, a la divine Majesté, et les plus petites vertus, comme l'hospitalité, rendent plus parfaitz ceux qui perseverent jusques a la fin, que les plus grandes qu'on exerce par change et varieté.

Demeures donq en repos et dites : O combien de voyes pour le Ciel ! benis soyent ceux qui marchent par icelles ; mais puisque celle ci est la mienne, je marcheray en icelle avec paix, sincerité, simplicité et humilité. Ouy sans doute, ma tres chere Fille, l'unité de cœur est le plus excellent moyen de la perfection. Aymes tout, loües tout; mais ne suives, mais n'aspires que selon la vocation de cette Providence celeste, et n'ayes qu'un cœur qui sera pour cela.

Dieu le comble de son saint amour, ce cœur, que le mien cherit et cherira eternellement. Amen. Ma tres chere Fille,

Vostre tres affectionné serviteur, .

FRANçs, E. de Geneve.

MCMXCVIII

A UNE DEMOISELLE

Quel avis François de Sales eût donné à sa correspondante s'il avait trouvé son esprit dans l'indifférence. - Les raisons contre le mariage doivent céder devant une forte inclination. - Délicats et francs conseils sur les vertus à pratiquer pour couvrir " la tare du cors. "- Le miel tiré du thym.

Je respons a vostre lettre du 2 de ce mois plus tard que je ne desirois, attendu la qualité de l'advis et du conseil que vous me demandes ; mais les grandes pluyes ont empesché les voyageurs de se mettre en campagne, au moins n'ay je point eu de commodité asseuree jusques a celle ci,

L'advis que la bonne cousine vous donna si constamment, de demeurer en vous mesme au service de monsieur vostre pere et en estat de vous consacrer par apres cœur et cors a Nostre Seigneur, estoit fondé sur une grande quantité de considerations tirees de plusieurs circonstances de vostre condition ; c'est pourquoy, si vostre esprit se fust treuvé en une pleine et entiere indifference, je vous eusse sans doute dit qu'il failloit suivre cet advis la, comme le plus digne et le plus propre qu'on vous sceust proposer, car, sans difficulté, il eust esté tel. Mays puisque vostre esprit n'est nullement en l'indifference, ains totalement penché au choix du mariage, et que nonobstant que vous ayes recouru a Dieu vous vous y sentes encor attachee, il n'est pas expedient que vous facies violence a une si forte impression par aucune sorte de consideration ; car toutes les circonstances, qui d'ailleurs seroyent plus que suffisantes pour me faire conclure avec la chere cousine, n'ont point de poids au prix de cette forte inclination et propension que vous aves ; laquelle, a la verité, si elle estoit foible et debile, seroit peu considerable, mais estant puissante et ferme, elle doit servir de fondement a la resolution.

Si donq le mary qui vous est proposé est d'ailleurs sortable, homme de bien et d'humeur compatissante, vous pouves utilement l'accepter. Je dis : s'il est d'humeur compatissante, parce que ce manquement de taille requiert cela ; comme il requiert de vous que vous contreschangies ce defaut par une grande douceur, par un sincere amour et par une humilité fort resignee, et bref, que la vraye vertu et perfection de l'esprit couvre universellement la tare du cors.

Je suis fort pressé, ma chere Fille, et ne puis pas vous dire beaucoup de choses. Je finiray donq, vous asseurant que je vous recommanderay tous-jours a Nostre Seigneur, affin qu'il addresse vostre vie a sa gloire. L'estat de mariage est un estat qui requiert plus de vertu et constance que nul autre ; c'est un perpetuel exercice de mortification, il le sera peut estre a vous plus que l'ordinaire : il faut donq vous y disposer avec un soin particulier, affin qu'en cette plante de thym vous puissies, malgré l'amertume naturelle de son suc, en tirer et faire le miel d'une sainte conversation.

Qu'a jamais le doux Jesus soit vostre sucre et vostre miel, qui rende suave vostre vocation ; qu'a jamais il vive et regne en nos cœurs. Je suis en luy,

Vostre tres affectionné serviteur,

F.


MCMXCIX

A LA MÊME

Heureux vent qui mène au port. - Sous quelle condition nous donner à Dieu. - Un sentiment qu'il faut faire croître jusqu'à maturité. - Les merveilles des noces de Cana.

J'ay donq appris, par la bouche de la chere cousine, en combien de façons Nostre Seigneur avoit tasté vostre cœur et essayé vostre fermeté, ma tres chere Fille. Or sus, il se faut saintement animer et renforcer entre toutes ces vagues. Beni soit le vent, d'ou qu'il vienne, puisqu'il nous fera surgir a bon port.

Voyla, ma tres chere Fille, les conditions avec lesquelles nous nous devons donner a Dieu : c'est que, soudain, il fasse sa volonté de nous, de nos affaires et de nos desseins, et qu'il rompe et desfasse la nostre ainsy qu'il luy plaira. O qu'heureux sont ceux que Dieu manie a son gré et qu'il reduit sous son bon playsir, ou par tribulation ou par consolation ! Mais pourtant, les vrays serviteurs de Dieu ont tous-jours plus estimé le chemin de l'adversité, comme plus conforme a celuy de nostre Chef, qui ne voulut reuscir de nostre salut et de la gloire de son nom que par la croix et les opprobres.

Mais, ma tres chere Fille, connoisses vous bien en vostre cœur ce que vous m'escrives, que Dieu, par des voyes espineuses, vous conduit a une condition qui vous avoit esté offerte par des moyens plus faciles ? car si vous avies cette connoissance, vous caresseries infiniment cette condition que Dieu a choysie pour vous, et l'aymeries d'autant plus que non seulement il l'a choysie, mais il vous y conduit luy mesme, et par un chemin par lequel il a conduit tous ses plus chers et grans serviteurs. Suppliés le que ce sentiment qu'il vous donne ne perisse point, mais qu'il croisse jusques a sa parfaite maturité.

Pour moy, je benis vostre chere ame que Nostre Seigneur veut pour soy, et ay pour vous tout le saint amour qui se peut dire. La chere cousine est tendre en cette affection, et a un cœur parfaitement vostre.

Cet espoux de Cana en Galilee fait le festin de ses noces, et croit d'estre l'espoux ; mais il est trop plus heureux, car Nostre Seigneur luy donne le change, et convertissant son eau en tres bon vin, il se rend Espoux luy mesme et fait l'ame de ce pauvre premier espoux son espouse ; car, soit que ce fust saint Jean l'Evangeliste ou quelque autre, estant non a la veille, mais au jour de son mariage, Nostre Seigneur l'emporte a sa suite, il ravit a soy sa chaste ame et le rend son disciple ; et l'espouse, voyant que ce Sauveur pouvoit avoir plusieurs espouses, voulut estre du nombre. Et pour une seule noce de vin failly, en voyla deux excellentes ; car les ames, tant de l'un que de l'autre, s'espousent a Jesus Christ. C'est ainsy qu'on lit cet Evangile (Jn 2,1), et il m'est venu au cœur de vous dire cette pensee. Bienheureux sont ceux qui changent ainsy leurs eaux en vin ! mais il faut que ce soit par l'entremise de la tressainte Mere. .

Je la supplie de vous donner a jamais sa douce et maternelle protection. Je suis en elle,

Vostre tres affectionné serviteur,

FRANçs, E. de Geneve.
 
 




MM

A UNE DEMOISELLE

En quel temps se donner à Dieu. - Rapidité des années; leur prix infini. La prière d'un Saint pour sa fille spirituelle.

31 décembre.

Madamoyselle,

Je prie Nostre Seigneur d'avoir aggreable que vous le servies uniquement, parfaittement, et en l'estat auquel vous n'ayes point necessité de partager vostre cœur. Je pense qu'en fin vous en viendres la et que cette resolution vous arrivera ; mays je voudrois que ce fust bien tost, affin que vous eussies la consolation d'avoir fait vous mesme l'eslection en un tems auquel probablement vous en pourries faire une autre.

Or sus, ma Fille, me treuvant au fin bout de cette annee avec cette commodité de vous escrire, je l'ay voulu employer pour vous tesmoigner que, commençant la prochaine annee suivante, je supplieray sa divine Majesté qu'elle la vous rende toute pleyne de ses sacrees benedictions. Que les annees sont courtes, ma chere Fille ! les voyla qu'elles s'enfuyent toutes l'une apres l'autre et nous emportent avec elles a nostre fin. Qu'elles sont neanmoins pretieuses, puisque nous pouvons, en la moindre partie d'icelles, acquerir la tressainte eternité.

Vives joyeuse, ma Fille, et conserves a ce Sauveur vostre cœur, pour lequel, des sa tendre enfance, il a respandu son sang salutaire. Je persevere a prier Nostre Seigneur pour vostre consolation, ou plustost, que luy mesme soit et vostre consolation et vostre Consolateur, et que luy seul possede vostre cœur, et vostre cœur son saint amour.

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
MMI

A UNE INCONNUE

La considération de Jésus crucifié pour l'âme chrétienne. - Combien fades les niaiseries des amours profanes. - La guerre et la paix. - En quoi consiste la vraie paix. - Pourquoi le Fils de Dieu a voulu naître en ce monde,

Mon Dieu, ma tres chere Fille, quej'ayme vostre cœur, puisqu'il ne veut plus rien aymer que son Jesus et pour son Jesus ! Helas ! se pourroit il bien faire qu'une ame qui considere ce Jesus crucifié pour elle, peust aymer quelque chose hors d'iceluy, et qu'apres tant de veritables eslancemens de fidelité qui nous ont si souvent fait dire, escrire, chanter, aspirer et souspirer : VIVE JESUS ! nous voulussions, comme des Juifz, crier : Qu'on le crucifie (Mt 27,23), qu'on le tue en nos cœurs ? O Dieu, ma Fille, je dis ma vraye Fille, que nous serons fortz si nous continuons a nous entretenir liés l'un a l'autre par ce lien teint au sang vermeil du Sauveur ! car nul n'attaquera vostre cœur qu'il ne treuve de la resistance et de vostre costé et du costé du mien, qui est tout dedié au vostre.

Je l'ay veuê cette chetifve lettre, Les iniques, dit David (Ps 118,85), m'ont raconté leurs niaiseries ; mais cela n'est point comme vostre loy. O Dieu, que cela est fade au prix de ce sacré divin amour qui vit en nos cœurs !

Vous aves rayson : puisqu'une fois pour toutes vous aves declairé les resolutions invariables de vostre esprit, et qu'il fait le fin a ne les vouloir pas advoüer, ne respondes plus pas un seul mot jusques a ce qu'il parle autrement ; car il n'entend pas le langage .de la Croix, ni nous aussi celuy de l'enfer.

Vous aves rayson encor de recevoir ce peu de paroles que je vous dis avec tendreté d'amour ; car l'affection que j'ay pour vous est plus grande et plus forte que vous ne penseries jamais.

Vous vous res-jouisses dequoy la fille fascheuse vous a laissee. Il faut qu'un soldat ayt beaucoup gaigné en la guerre quand il est bien ayse de la paix. Jamais nous n'aurons la parfaite douceur et charité si elle n'est exercee entre les repugnances, aversions et desgoustz. La vraye paix ne gist pas a ne point combattre, mais a vaincre: les vaincus ne combattent plus, et neanmoins ilz n'ont pas la vraye paix. Or sus, il se faut grandement humilier dequoy nous sommes encor si peu maistres de nous mesmes et aymons tant l'ayse et le repos.

L'Enfant qui nous va naistre n'est pas venu pour se reposer ni avoir ses commodités, ni spirituelles ni temporelles, ains pour combattre et pour se mortifier et mourir. Or sus donq, de rechef, puisque nous n'avons point de courage, ayons au moins de l'humilité.

Je vous verray bien tost. Tenes bien prest sur le bout de vos levres ce que vous aures a me dire, affin que, pour peu de loysir que nous ayons, vous le puissies respandre dans mon ame. Ce pendant, presses bien ce divin Poupon sur vostre cœur, affin de pouvoir, avec cette ame outree de l'amour celeste, souspirer ces sacrees paroles d'amour : Mon Bienaymé est a moy, et je suis toute a luy ; il demeurera emmi mes mammelles (Ct 1,12 ; 2,16).

Ainsy soit il, ma tres chere Fille; que ce divin Amour de nos cœurs soit a jamais sur nostre poitrine, pour nous enflammer et consommer de sa grace. Amen.

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
 
 
 
 
MMII

A UNE DAME

Réciprocité d'affection. – " Un cœur de père qui tient un peu du cœur de mère. " - En quelle école se perfectionnent nos âmes. - Rosiers spirituels.

Si Nostre Seigneur vous donne quelque contentement, ma tres chere Fille, en la veritable et nompareille dilection qu'il a mise dans mon cœur pour le vostre, j'en benis son saint nom et en remercie sa Providence, vous asseurant fort fidelement que ce m'est une consolation toute particuliere de sçavoir que, reciproquement, vostre ame cherisse puissamment la mienne de cet amour sacré que la divine Bonté peut donner ; et si, pour tout cela, je ne veux pas vous prier de le me continuer, sçachant bien qu'il est imperissable, comme le motif duquel il prend sa force.

Or sus, mais parmi tout cela, je ne suis pas sans estre touché de sçavoir que vous n'estes pas sans varietés d'amertumes interieures, bien que je sache aussi, qu'estant ce que vous estes a Nostre Seigneur, vostre amertume ne peut estre qu'en paix (Is 38,17) et que l'amour soulage vostre douleur ; car vrayement j'ay un certain cœur de pere, mays qui tient un peu du cœur de mere. J'ayme vostre avancement en la solide pieté, et cet avancement requiert des difficultés, affin que vous soyes exercee en l'eschole de la Croix, en laquelle seule nos ames se peuvent perfectionner ; mais je ne me puis empescher des tendretés maternelles qui font desirer les douceurs pour les enfans. Soyes seulement courageuse, ma tres chere Fille. Il n'est pas des rosiers spirituelz comme des corporelz : en ceux ci, les espines durent et les roses passent ; en: ceux la, les espines passeront et les roses demeureront.

Je remercie infiniment madamoyselle N. de la charité qu'elle me promet. O qu'elle sera genereuse si elle s'unit a Celuy qui, pour s'unir a nous, descendit du Ciel en terre, et, pour nous tirer a sa gloire, embrassa nostre abjection 1

Ma tres chere Fille, le porteur qui m'a apporté vostre lettre ne me donne que des momens pour vous escrire ; c'est pourquoy je finis, vous dediant en Nostre Seigneur tout mon cœur et mes affections.

FRANçs, E. de Geneve.


MMIII

A UNE COUSINE

Le courage vaut mieux que la consolation. - Exemple de Rébecca.- Vocation divine et guide céleste.

Ma tres chere Seur, ma Cousine et ma plus chere Fille,

Venes en la montaigne que Dieu vous monstrera (Gn 22,2), . pour y consacrer ces petitz momens de vie qui vous restent, en faveur de la tressainte eternité qui vous est preparee.

Ne vous mettes point en peyne dequoy vous n'aves pas les sentimens de devotion et consolation presentement; car le courage fort que vous aves vaut mieux que tout cela. Penses vous pas que la pauvre jeune et belle Rebecca pleura bien fort lhors qu'elle se separa de son pere, sa mere et son païs ? mais, parmi tout cela, elle ne laissa pas de dire courageusement : J'y iray (Gn 24,58) ; et elle. fut digne. d'estre espouse d'Isaac. Quittés ces empressemens et achevés vos affaires en tranquillité, comme voyant Nostre Seigneur a vostre costé qui vous ayde a les faire.

Je prieray, quoy que indignement, pour N. N. , et les serviray par tout ou je pourray.

Dieu, de sa main toute puissante, vous veuille retirer a soy et vous amener au lieu auquel il vous a appellee ; l'Ange qui vous a assistee en vos resolutions soit luy mesme vostre guide en l'execution. Je suis sans fin, ma tres chere Fille,

Vostre plus humble cousin et serviteur,

FRANçs, E. de Geneve.
 
 




MMIV

A UNE NOVICE DE LA VISITATION

Reconnaissance envers Dieu pour le bienfait de la vocation religieuse. - Une affection puisée au Calvaire par la Sainte Vierge, et par elle répandue dans le cœur de ses vraies filles.

Dieu veuille recevoir en sa main dextre vostre esprit que vous luy presentes, ma tres chere Fille, et vous face saintement continuer a le servir en cette Congregation a laquelle il luy a pleu vous faire entrer. C'est a luy, ma tres chere Fille, que vous en deves le remerciement, qui vous y a puissamment attiree, et a tourné les cœurs de ces cheres Seurs devers le vostre et le vostre devers le leur, et tous ensemble devers la Croix et sa Mere tressainte.

Vives ainsy, ma tres chere Fille ; demeures en ce point, et aymes cette sainte simplicité, humilité et abjection que la divine Sagesse a tant estimee, qu'elle a laissé pour un tems l'exercice de sa royauté pour prattiquer celuy de la pauvreté et abbaissement de soy mesme jusques au signe et periode de la croix (Ph 2,6), ou sa Mere ayant puisé cette affection, elle l'a respandue par apres dans le cœur de toutes ses vrayes filles et servantes. Pour cela, ma tres chere Fille, vostre gloire soit a jamais en la Croix de Celuy sans la Croix duquel nous n'aurions jamais la gloire (Ga 6,14).

A Dieu soyons nous a jamais. Amen. Je suis parfaitement tout vostre.
 
 

MMV

A UNE RELIGIEUSE DE LA VISITATION

Exposé dogmatique sur le mystère de la Sainte Trinité. - Exemple tire de l'âme humaine. - L'Incarnation : suite de la précédente comparaison. - Universalité de la présence divine. - Notre-Seigneur sur la route d'Egypte. - Les deux natures du Christ. - Le fer enflamme. - Un peu de jour sur un abîme.

Vers le 25 décembre .

Ma chere Fille,

Le premier, principal et fondamental article de foy, c'est de croire qu'il n'y a qu'un tres unique et tres vray Dieu. Le second article principal, c'est que ce seul vray Dieu est Pere, Filz et Saint Esprit: dont le Pere est la premiere Personne de la tressainte Trinité, le Filz la seconde et le Saint Esprit la troysiesme ; en sorte que les troys Personnes ne sont pas plusieurs dieux, ains un seul vray Dieu, bien que l'une des Personnes ne soit pas l'autre. Car le Pere n'est pas le Filz, ni le Filz n'est pas le Saint Esprit: d'autant que, encor que le Pere ne soit pas un autre Dieu que le Filz et le Saint Esprit, il est neanmoins une autre Personne ; et de mesme, le Filz n'est pas un autre Dieu que le Pere et le Saint Esprit, ains seulement une autre Personne ; et le Saint Esprit n'est pas un autre Dieu que le Pere et le Filz, ains seulement une autre Personne.

La difficulté consiste a bien entendre ceci, et il se peut aucunement comprendre par cet exemple : vous n'aves qu'une ame, ma chere Fille, et neanmoins cette ame est entendement, memoire et volonté. Vostre entendement n'est pas memoire, car il y a beaucoup de choses que vous entendes, desquelles vous ne vous resouvenes pas quelque tems apres ; vostre entendement et vostre memoire ne sont pas vostre volonté, car il y a beaucoup de choses que vous entendes et desquelles vous aves memoire, lesquelles vous ne voules pas, comme sont les pechés, que vous detestes. Vostre ame donq est une toute seule ; ses puissances sont troys : entendement, memoire, volonté. Et bien que l'une des puissances ne soit pas l'autre, si est ce que toutes troys ne sont qu'une seule ame : l'entendement estant ame, la memoire ame, la volonté ame, et non troys ames, ains une ame ; et bien que ce ne soit qu'une ame, si est ce que cette ame, en tant qu'entendement n'est pas memoire, en tant que memoire n'est pas volonté.

Ainsy, il n'y a qu'un seul Dieu en troys Personnes, desquelles troys l'une n'est pas l'autre, et toutes troys ne sont qu'un seul Dieu ; en sorte que le Pere est Dieu, le Filz est Dieu, le Saint Esprit est Dieu, et non troys dieux, mais un seul Dieu ; parce que, encor qu'il y ayt troys Personnes, toutes troys ensemble n'ont qu'une seule et unique Divinité : comme, encor qu'il y ayt troys puissances en nostre ame, toutes troys neanmoins ne sont qu'une seule ame.

Or Dieu, qui n'est qu'un en Divinité ou nature divine, apres avoir creé le monde, et long tems apres, c'est a dire environ cinq mille ans apres la creation, prit la nature humaine, joignant l'humanité a sa Divinité au ventre de la Vierge, et par ce moyen il se rendit homme ; car, comme ayant la Divinité il est Dieu, aussi ayant l'humanité il est homme. Mais il faut noter, qu'encor que ce soit le seul unique vray Dieu qui ayt pris nostre humanité, si est ce quïl ne l'a prise en la Personne du Pere, ni en la Personne du Saint Esprit, ains seulement en la Personne du Filz. Comme si je disois que vostre ame a pris la connoissance d'escrire, je ne dirois pas pour cela que c'est vostre volonté qui a pris cette connoissance, car ce n'est pas la volonté qui connoist, c'est l'entendement ; et neanmoins, l'entendement et la volonté ne sont qu'une seule ame. Demesme, je dis vray quand je dis que vostre ame agit dedans vostre cœur et dedans vostre cerveau ; et neanmoins, au cœur elle agit par la volonté et l'amour, et au cerveau elle agit par l'entendement et la connaissance. Et encor que ce ne soit qu'une seule ame, neanmoins l'une des facultés agit en un endroit ou l'autre n'agit pas. Ainsy, le seul Filz est incarné, et non le Pere ni le Saint Esprit, bien que le Pere, le Filz et le Saint Esprit ne soyent qu'un Dieu.

Il faut encor sçavoir que le Pere, le Filz et le Saint Esprit, un seul vray Dieu, sont par tout et totalement par tout le monde, comme vostre ame est par tout vostre cors ; mais parce qu'au Ciel sa divine Majesté se manifeste plus clairement, nous imaginons plus facilement sa presence au Ciel.

Maintenant donq, ma chere Fille, quand vous vous representies Nostre Seigneur revenant d'Egypte, vous consideries Dieu le Filz, lequel, bien qu'il fust par tout, selon qu'il est Dieu, estoit neanmoins par les chemins, en travail, selon qu'il est homme. Quand vous vous representies Dieu le Pere au Ciel, vous le consideries selon la commune imagination qui le represente plustost au Ciel qu'en terre. Et quand vous vous representies que le Pere et le Filz estoyent deux, vous pensies la verité ; car ce sont deux Personnes, encor qu'ilz ne soyent qu'un seul Dieu; quand vous disies qu'ilz n'estoyent qu'un, vous disies bien aussi, car ilz ne sont qu'un seul Dieu et ires unique, bien qu'ilz soyent deux Personnes.

Mais il y a de plus ; c'est que vous consideries Nostre Seigneur en tant qu'homme, et, en cette sorte, il est vrayement different d'avec le Père en nature ; car le Pere n'est pas homme, ains seulement Dieu. Et le Filz est Dieu, et un mesme Dieu avec le Pere et le Saint Esprit ; mays, outre cela, il est vray homme, ayant deux natures ; l'une divine, qui est celle-la mesme du Pere et du Saint Esprit, l'autre humaine, qu'il a prise au ventre de la Vierge ; comme nous avons deux natures, l'une spirituelle qui est nostre ame, l'autre corporelle qui est la chair. Et comme le fer enflammé a la nature du fer et celle du feu, et peut estre dit fer et feu tout ensemble, ainsy Nostre Seigneur ayant saysi la nature humaine comme le feu saysit le fer, il est vrayement Dieu a rayson du feu de la Divinité, et vrayement homme a rayson du fer de l'humanité. Et comme le fer ne laisse pas d'estre fer, et pesant, et ,massif, et ferme, et dur, pour estre enflammé, et que le feu ne laisse pas d'estre feu, chaud, lumineux, ardant, pour estre enferré, ainsy l'humanité de Nostre Seigneur ne laissa pas d'estre petite, et tendre, et gemissante, et frileuse en la cresche de Bethlehem, encor qu'elle fust jointe a la Divinité ; et la Divinité ne laisse pas d'estre toute puissante, toute glorieuse, pour estre jointe a l'humanité.

Ma chere Fille, je ne pense pas, non, vous avoir declairé l'affaire ; car c'est un abisme lequel il faut regarder simplement et humblement, sans se beaucoup tourmenter pour l'entendre. Il suffit que vostre meditation alloit bien, et que Nostre Seigneur a plus aggreable vostre simplicité que la science de ceux qui pensent beaucoup estre. Si vous n'entendes pas cette lettre, ne vous fasches pas : je l'ay seulement escritte pour vous donner un peu de jour, et non pas le jour du midy que nous aurons en Paradis.

Bon soir, ma chere Fille; faites devotement les festes aupres de ce vray Dieu petit Enfant, auquel je suis tout vostre.

. FRANçs, E. de Geneve.





MMVI

A UNE RELIGIEUSE

Quel sujet de lettres entre le saint Directeur et sa fille spirituelle. - D'où viennent les larmes de dévotion et la sécheresse. - Le bouquet à odorer le long du jour. - Ne pas souhaiter les persécutions, mais exercer sa fidélité dans les occasions présentes.

Mon Dieu, ma chere Fille, je ne treuve nullement estrange que vous desiries de mes lettres ; car, outre ce que Dieu le veut bien (qui est le grand mot de nostre commerce), je sens tant de consolation de vostre communication que je croy aysement que vous en aves un peu de la mienne. Et ne faut point attendre d'autre sujet, ni pour vous ni pour moy, que celuy d'une sainte conversation spirituelle entre nos ames et de la contribution que nous nous devons les uns aux autres de nos consolations.

Je ne dis rien, ma bonne Fille, de vostre cœur en ce que vous n'aves pas des larmes. Non, ma Fille, car le pauvre cœur n'en peut mais, puisque cela n'arrive pas faute de resolutions et vives affections d'aymer Dieu, mays faute de sensible passion, laquelle ne depend point de nostre cœur, mais d'autre sorte de dispositions que nous ne pouvons procurer ; car tout ainsy, ma chere Fille, qu'en ce monde il n'est pas possible que nous puissions faire pleuvoir quand nous voulons, ni empescher qu'il ne pleuve quand nous ne voulons pas qu'il pleuve, aussi n'est il pas a nostre pouvoir de pleurer quand nous voulons, par devotion, ni de ne pleurer pas aussi quand l'impetuosité nous saysit. Cela ne vient pas de nostre faute le plus souvent, mays de la providence de Dieu, qui nous veut faire faire nostre chemin par terre et par desert, et non par eaux, et veut que nous nous accoustumions au travail et a la dureté.

Tenés vostre bouquet en main , mais s'il se presente quelque autre odeur souëfve et proffitable par rencontre, ne laissés pas de l'odorer avec action de grace.; car le bouquet ne se prend sinon que pour ne vous laisser pas le long du jour sans confort et playsir spirituel. Tenes bien ferme sur cette posture, que vostre cœur soit bien entierement a Dieu ; car il n'y en a point de meilleure.

Pour tout, ne souhaites pas des persecutions pour l'exercice de vostre fidelité, car il vaut mieux attendre celles que Dieu vous envoyera que d'en desirer ; et si, vostre fidelité a mille sortes d'autres exercices : en l'humilité, douceur, charité au service de vostre pauvre malade, mays service cordial, amoureux et affectionné. Dieu vous donne un peu de loysir pour faire vos provisions de patience et vigueur, puis le tems viendra de les employer.

O ma Fille, ostés bien toutes les robbes de vostre captivité par des continuelz renoncemens a vos affections terrestres ; et ne dites point que le Roy ne vous en donne des royales pour vous tirer a son saint amour. VIVE JESUS ! ma tres chere Fille; c'est le mot interieur sous lequel il nous faut vivre et mourir, et avec lequel je proteste d'estre tous-jours tout vostre.
 
 

MMVII

A UNE RELIGIEUSE

Dieu, bon à tous. - Nos souffrances comparées à celles de Notre-Seigneur. - Mourir pour que Jésus vive. - Courage et sainte joie. - Regard sur l'éternité.

Dieu vous est donq bon, ma chere Fille, n'est il pas vray ? mais a qui ne l'est il pas, ce souverain Amour des cœurs ? Ceux qui le goustent ne s'en peuvent assouvir (Eccli 24,29), et ceux qui s'approchent de son cœur ne peuvent contenir les leurs de le benir et loüer a jamais.

Gardés ce saint silence que vous me dites, car vrayement il est bon d'espargner nos paroles pour Dieu et pour sa gloire. Dieu vous a tenue de sa bonne main en vostre affliction ; or sus, chere Fille, il faut donq tous-jours faire ainsy. Mon Dieu, disoit saint Gregoire a un Evesque affligé (S. Greg Mag.liv 11 epist.45 ; L4, note 229) comme se peut il faire que nos cœurs, qui sont meshuy au Ciel, soyent agités des accidens de la terre ? C'est bien dit : la seule veuë de nostre cher Jesus crucifié peut addoucir en un moment toutes nos douleurs, qui ne sont que des fleurs en comparayson de ses espines. Et puis, nostre grand rendes vous est en cette eternité, au prix de laquelle que peut sur nous tout ce qui se finit par le tems ?

Continues, ma Fille, a vous unir de plus [en plus] a ce Sauveur ; abismés vostre cœur en la charité du sien, et disons tous-jours de tout nostre cœur : Que je meure, et que Jesus vive ! Nostre mort sera bien heureuse si elle se fait en sa vie. Je vis, dit l'Apostre (Ga 2,20) ; mais il s'en repent : non, je ne vis plus en moy, mais mon Jesus vit en moy.

Benite soyes vous, ma chere Fille, de la benediction que la Bonté divine a preparee aux cœurs qui s'abandonnent en proye a son saint et sacré amour. Et courage, chere Fille, Dieu nous est bon ; que tout nous soit mauvais, que nous en doit il chaloir ? Vivés joyeuse aupres de luy ; c'est en luy que mon ame est toute dediee a la vostre. Les annees s'en vont et l'eternité s'approche de nous : que puissions nous tellement employer ces ans en l'amour divin, que nous ayons l'eternité en sa gloire ! Amen.
 
 


MMVIII

A UNE RELIGIEUSE

(FRAGMENT)

Suivre les attraits de Dieu dans l'oraison. - Quelle est la plus fructueuse.

Ma tres chere Fille,
 
 
Si vous savoures vostre point en l'orayson, c'est un signe que Dieu veut que vous suivies cette methode, du moins alhors. Que si neanmoins Dieu nous tire, au commencement de l'orayson, a la simplicité de sa presence et que nous nous y treuvions engagés, ne la quittons pas pour retourner a nostre point ; estant une regle generale que tous-jours il faut suivre ses attraitz et se laisser aller ou son Esprit nous mene.

Les bouillonnemens et dilatemens du cœur ne peuvent quelquefois estre evités ; mais quand on s'apperçoit de leur venue, il est bon d'addoucir ces mouvemens et les appayser, en debandant un peu l'attention ou les eslans, d'autant que l'orayson, plus elle est tranquille, simple et delicate, c'est a dire, plus elle se fait en la pointe de l'esprit, plus elle est fructueuse.

………………………………………………………………………………..

FRANçs, E. de Geneve.
MMIX

A UNE RELIGIEUSE

Les communications spirituelles plus aisées de vive voix que par écrit.- Pourquoi nos inclinations naturelles sont précieuses. - Dresser ses batteries du côté où l'ennemi nous attaque. - Comment vivre devant Dieu, avec le prochain et avec nous-même.

Une autre fois, il vous faut bien tenir vostre cœur ouvert et sans aucune sorte d'apprehension, car il vous sera bien plus utile de conferer bouche a bouche que par escrit.

Ces inclinations que vous aves sont pretieuses occasions que Dieu vous donne de bien exercer vostre fidelité en son endroit, par le soin que vous aures de les reprimer. Faites aboutir vos oraysons es affections qui leur sont contraires, et soudain que vous sentires d'avoir fourvoyé, repares la faute par quelque action contraire de douceur, d'humilité et de charité envers les personnes ausquelles vous aves repugnance d'obeir, de vous sousmettre, de souhaitter du bien et d'aymer tendrement ; car en fin, puisque vous connoisses de quel costé vos ennemis vous pressent le plus, il vous faut roidir et vous bien fortifier et tenir garde en cet endroit la. Il faut tous-jours baisser la teste, et vous porter au rebours de vos coustumes ou inclinations, recommander cela a Nostre Seigneur, et en tout et par tout vous addoucir, ne pensant presque a autre chose qu'a la pretention de cette victoire.

De ma part, je prieray Nostre Seigneur qu'il la vous donne et le triomphe de son saint Paradis. Il le fera, ma chere Fille, si vous perseveres a la poursuite de son saint amour, avec le soin que vous aves de vivre humblement devant luy, amiablement envers le prochain et doucement envers vous mesme. Et moy je seray tous-jours fort cordialement vostre.

FRANçs, E. de Geneve.

MMX

A UNE RELIGIEUSE DE L'ABBAYE DE SAINTE-CATHERINE

Les aulx et les oignons du monde, et la délicieuse manne de notre Sauveur. - A quelles conditions François de Sales approuve " le peu parler " - L'exercice de l'abnégation spirituelle. - Contemplation du mystère de la Présentation de Jésus au Temple. - Mettre le Sauveur " sur son throsne d' ivoyre ". - Une obédience imposée au saint Évêque.

3 février.

Vous me dites, ma tres chere Fille, que ces attendrissemens au grand et irrevocable adieu que nous avons dit au monde sont passés. C'est bien dit, ma Fille: laissons-le la, ce monde, pour rien qui vaille. Ah ! qu'a jamais cette Egypte, avec ses aulx, ses oignons et ses chairs pourries nous soyent a desgoust, pour savourer tant mieux la delicieuse manne que nostre Sauveur nous donnera emmi le desert ou nous sommes entrés (Ex 16 ; Nb 11). Et, vive donq, et regne Jesus !

Vous desires de ne mentir point : c'est un grand secret pour attirer l'Esprit de Dieu en nos entrailles. Seigneur, qui habitera en vos tabernacles ? dit David (Ps 14,1). Celuy, respond il, qui parle la verité de tout son cœur. J'appreuve bien le peu parler, pourveu que ce peu que vous parleres se face gratieusement et charitablement, et non point melancholiquement ni artificieusement. Ouy. parles peu et doux, peu et bon, peu et simple, peu et rond, peu et amiable.

Ma Fille, il faut de tems en tems vous exercer a cette abnegation et nudité, et la demander a Dieu en tous vos exercices ; mais quand il vous arrivera quelque autre trait d'amour, d'union envers Dieu et de confiance, il faut les bien exercer, sans les troubler par l'abnegation, a laquelle vous laisseres sa place a la fin et en son lieu.

Que de douceurs hier, a considerer cette belle accouchee, avec le petit Poupon pendu a sa mammelle, qu'elle va presenter au Temple, et avec cette paire de colombes (Lc 2,22), plus heureuses, ce me semble, que les plus grans princes du siecle, d'avoir esté sacrifiees pour le Sauveur. Ah! qui nous fera la gracè que nos cœurs le soyent aussi un jour ! Mais ce Simeon n'est il pas bien glorieux d'embrasser cet Enfant divin ? Ouy, mais je ne luy peux sçavoir gré du mauvais tour qu'il nous vouloit faire, car estant hors de soy mesme, il le vouloit emporter. avec soy en l'autre monde : Maintenant, dit il, laisses aller vostre serviteur en paix (Lc 2,28). Helas ! ma Fille, mais nous en avions encor besoin, nous autres. Embrassons le, vivons et mourons en ses doux embrassemens.

Mettes ce doux Jesus sur vostre cœur comme un Salomon sur son throsne d'ivoyre (3 R 10,18 ; 2 Par 9,17), faites souvent aller vostre ame aupres de luy, comme une reyne de Saba (2 Par 9,1), pour oüyr les sacrees paroles qu'il inspire et respire perpetuellement. Mais voyes vous, ce cœur doit estre d'ivoyre en pureté, en fermeté, en secheresse; desseché des humeurs du monde, ferme en ses resolutions, pur en ses affections.

Je ne vay pas, ma tres chere Fille, la part ou l'on vous avoit dit, car je vis encor en obedience qui m'est imposee, non de la part de Dieu, mais du monde, permise neanmoins de sa divine Providence : c'est pourquoy j'y acquiesce.

Vives toute pour Celuy qui, pour estre tout nostre, s'est fait petit Enfant. Je suis en luy, tout vostre.

FRANçs, E. de Geneve.
 
 
 
 
 
 
 
 

N.B. Les lettres numérotées MMXI à MMXLVII ont été replacées à leurs dates dans les volumes précédents. En voici la liste ci-dessous qui permettra de les trouver facilement. Ne pas oublier de se placer dans le volume indiqué avant d'appeler la page.

MMXI - A UN COUSIN (Inédite). - François de Sales se rappelle au souvenir de son cousin sans se reconnaître d'autre titre à ce bonheur que son affection………………………….L1, 87

MMXII - A M. MARIN. - Audience et promesses du duc de Savoie………………..L1, 143.

MMXIII - Au CHANOINE DE MÉDIO (Inédite). - Une station d'Avent et de Carême à Lyon que le Saint ne peut accepter - Bulles attendues. - Difficulté pour faire parvenir à Paris deux mille écus ; prière au destinataire de s'employer à cette affaire…………………………………………L2, 63, note(3)

MMXIV - A L'EMPEREUR D'ALLEMAGNE (Inédite). - Accusé de réception d'une lettre de l'Empereur. - L'Eglise de Genève dépouillée de toutes ses ressources par les hérétiques. - Un vœu de son Prince-Evêque ……………………………………………………………………………L2, 68

(CLXVIII)- Aux RELIGIEUSES DU MONASTÈRE DES FILLES-DIEu. - L'amour pour leur Ordre ne doit pas empêcher les Religieux de reconnaître les défauts qui s'y trouvent. - Dieu n'abandonnera pas ses servantes, si elles observent la pauvreté qu'elles ont vouée. - Le centuple promis. - Une bonne méthode, mais qui n'est pas celle de François de Sales. - Remonter à la source pour revenir à la ferveur primitive. - L'ennemi doit être combattu pendant qu'il est petit. - Isaac et Ismaël. - Sans la pauvreté, pas de vrai Religieux. - C'est " un grand mal " d'entretenir des imperfections dans une Maison religieuse………………………………………………………………………….L2, 75

MMXV - A M. DE CHEVRON-VILLETTE (Billet inédit). Invitation à se rendre à Sales pour l'arrangement d'une affaire……………………………………………………..….L2, 89, note(5)

MMXVI - A DOM MAISTRE (Inédite). - Intercession en faveur d'une postulante Chartreuse…L2, 123

MMXVII- A M. RUPTlER (Fragment inédit. ………………………………………L2, 148…

MMX VIII - Au PRÉSIDENT FAVRE. - Douce menace d'affection.- Pourquoi le Président devra faire tout l'hiver une " rigoureuse residence ". - Mme de Boisy, malade…………………..L2, 189

MMXIX - A M. DE MUSY (inédite). - Compassion pour un vassal malheureux ……L3, 26

MMXX - A UN INCONNU (Fragment inédit) …………………………………….L3, 25

MMXXI - A UN GENTILHOMME (Inédite). - Un chanoine compte sur l'intervention du Saint auprès du destinataire……………………………………………………………………….L3, 109

MMXXII- A LA BARONNE DE CHANTAL (Inédite). - Le cours d'une année et l'eau sur la grève. - Humilité et confiance.- Le " petit Agnelet d'innocence " secouant sa toison sur les cœurs largement ouverts du côté du Ciel. - Raisons du silence de tout un mois. -Les vœux d'un Saint ……..L3, 150

MMXXIlI - A Mme DU CHATELARD (Fragment inédit) …………………………………..L3, 191

MMXXIV - A UN ECCLÉSIASTIQUE (Inédite). - Une affaire pressante. - Impossibilité pour le saint Évêque d'aller la traiter en personne……………………………………………………..L4, 146

(DXL, DCCCXXXVIlI) - A LA BARONNE DE CHANTAL. - Un mal qui ne se guérit que par l'expérience. - Attendre après Pâques pour le voyage en Savoie. - Ce que dira le cœur de la Baronne, ce que celui du Saint attend. - Tranquillité, fruit de contradictions. - Nouvelles de l'âme de François de Sales. - Dégagement du monde, attachement à Dieu. - L'oraison de Mme de Chantal. - Une âme qui reverdit après un long hiver. - Saints projets pour la Visitation et l'abbaye de Sainte-Catherine. - L'Introduction a la Vie dévote et le Traitté de l'Amour de Dieu. – " Plusieurs sortes de nouvelles. " - Se mettre en la présence de Dieu et s'y tenir sont deux choses différentes. - La comparaison de la statue. - Messages affectueux……………………………………………………………L4, 153

MMXXV - A UN CARDINAL (Minute inédite). - Mérite singulier et pauvreté extrême du Chapitre de Saint-Pierre de Genève.- Instante prière au destinataire de favoriser auprès du Pape l'union de deux bénéfices à la mense capitulaire …………………………………………………………L4, 177

MMXXVI - A LA MÈRE DE CHANTAL. - Deux sujets de sermons ………………………L5, 8

MMXXVII - A Mme DE MAILLARD (Inédite). - Deux lettres pour soutenir les droits de la destinataire. - Une âme " bonne et vrayement chrestienne ". - Progrès spirituels de l'ancienne Abbesse de Sainte-Catherine; la consolation qu'elle désirait.- Regret de ne pouvoir écrire à Mme de la Verjonnière. - Veiller sur son cœur au milieu de l'embarras des affaires……………………………….L5, 9

MMXXVIII - A LA MÈRE DE CHANTAL (Inédite). – Affectueuse sollicitude pour une chère santé compromise ……………………………………………………………………………L5, 11

MMXXIX - A LA SŒUR FICHET-Le traitement du cœur et les chaînes pour lier nos passions…L5,12

MMXXX-A M. DE VALLON (Inédite). - Les desseins de Dieu dans la maladie–Souhaits de santé..L5,170

MMXXXI - Au COMTE DE TOURNON (Inédite). - Envoi d'une lettre de M. de Charmoisy, faussement accuse-Prière instante de faire valoir son innocence-Les méchants doivent être tenus en crainte..L5,210

MMXXXII- A LA MÈRE DE CHANTAL.- Sentiments d'humilité du saint Evêque au jour anniversaire de son sacre. – Pourquoi il ne se décourage pas. - Sa confiance en la Vierge Marie………….L6,72

MMXXXIII - A LA MÊME (Billet inédit). - Un sermon et une malade à la Visitation ………..L6,83

MMXXXIV - Au BARON DE ROCHEFORT. - La douleur d'un père sur la perte de son fils, mesurée à son amour. - Heureux ceux qui échappent à ce siècle ! - Manière vraiment chrétienne de parler de la mort. - Nos amis d'ici-bas et ceux de là-haut. - Demander son secours à Notre-Seigneur crucifié..L6,90

MMXXXV - Au COMTE DE TOURNON (Inédite). - Aventures d'un paquet de lettres. - Un voyage mystérieux; honneurs rendus à un officier du duc de Nemours……………………………L6, 115

MMXXXVI - Au Duc DE BELLEGARDE. - Mélange d'amour et de respect. - Motif et but de l'union de deux cœurs ………………………………………………………………………………L6, 123

(MCCCXL)- A LA PRÉSIDENTE DU FAURE. - Souhait paternel à une âme que la Bonté divine a " saysie ". - Bonheur pour elle d'être toute à Dieu. - Pourquoi elle ne doit pas s'attrister…L7, 227

(MCCCLX) - Au GÉNÉRAL DES BARNABITES. - Raisons qui demandent le retour en Savoie du P. Baranzano ……………………………………………………………L8, 63 (minute)

MMXXXVII - A LA MÈRE DE CHANTAL. - Ce qui a réjoui l'âme du saint Evêque…..L8, 226

MMXXXVIII - Au PRINCE DE PIÉMONT. - Pourquoi l'Evêque de Genève estime nécessaire son retour dans le diocèse ………………………………………………………….L9, 23

MMXXXIX - A LA MÈRE DE CHANTAL. - Charité du Saint pour une pécheresse convertie…L9, 64

MMXL - A M. DE GRILLY. - Recommandation en faveur des Clarisses d'Evian; pourquoi le Saint la trouve inutile …………………………………………………………………………..L9, 57

MMXLI - A LA MÈRE DE CHASTEL (Fragment inédit). Dieu fait de grandes choses en l'âme qui s'abaisse …………………………………………………………………………………L9, 66

MMXLII - A LA MÈRE DE CHANTAL. - Admirable indifférence de François de Sales …….L9, 140

MMXLIII - A Mme DE GRANIEU (Inédite). - Aimable plaisanterie. - Le voyage de Rome et un espoir de l'Evêque.- Rien ne nuit à ceux qui veulent aimer Dieu" sur toutes choses et en toutes choses, "pas même leurs défauts ……………………………………………………………………..L9,176

MMXLIV - A LA MÈRE DE CHASTEL (Fragment inédit).Ne pas tourmenter son cœur, ni s'attendrir sur soi-même ………………………………………………………………………………L10, 139

MMXLV - Au Duc DE SAVOIE (Inédite). – Recommandation en faveur d'un nouveau converti, fils d'un hérétique obstiné.- Eloge de son courage dans les durs assauts qu'il a dû soutenir pour la foi. - Pourquoi le gentilhomme, réduit à la pauvreté, ne peut profiter des libéralités assignées par le Duc à la Sainte-Maison de Thonon. - Le marquis de Lullin le présentera à Son Altesse …………L10, 72

MMXLVI - A LA MÈRE DE CHANTAL. - Ardentes aspirations du saint Evêque …………L10, 149

MMXLVII-A UNE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION-Les grandes résolutions d'un Fondateur.L10,151
 
 
 
 
 
 

II - LETTRES DÉCOUVERTES APRÈS L'IMPRESSION DES VOLUMES PRÉCÉDENTS

OU RETROUVÉES RÉCEMMENT

MMXLVII bis

Trois lettres inÉdites à Antoine Favre de 1610-1611, (retrouvÉes vers 1997)

Elles ont été étudiées et publiées dans les Actes du XXXVIIe Congrès des Sociétés Savantes de Savoie, Thonon-les-Bains, 19 et 20 septembre 1998, Académie Chablaisienne. Elles appartiennent à l’Académie Chablaisienne et sont reproduites ici avec l’aimable autorisation de Monsieur Joseph Ticon, président de l’Académie.

I

Monsieur mon frère,

Je vous écris maintenant pour seulement vous conjurer de ne point prendre le soin que vous prenez de m'écrire, sinon quand vous le pourrez gaiement et tout à l'aise, car encore que vos lettres me soient douces et suaves, si est-ce enfin que ce n'est sinon quand je sais que vous n'en avez point d'incommodités. Et voyez un petit expédient que je vous présente pour vous contenter sans vous incommoder. La main de votre chère Madame notre présidente, est toute vôtre et si est bien son cœur, ordonnez-lui qu'elle m'écrive pour vous et je serai trop satisfait! Pour moi j'ai toujours quelque petit bout de loisir à mon commandement et je n'ai point d'autre main ni d'autre cœur à mon commandement que le mien, c'est pourquoi je vous écrirai toujours, s'il vous plaît, bien que non pas si souvent de peur de provoquer votre affection à m'en vouloir faire de même.

Or sus, nous verrons donc ce soir monsieur de Vaugelas, lequel comme je m'assure, saura bien accommoder son affection à votre bon plaisir. Mais pourquoi je ne sais point que monsieur votre aîné est reçu au Sénat sinon par des ouï dire, puisque vous m'avez écrit depuis sa réception. J'en suis pourtant bien consolé extrêmement que vous l'en soyez aussi. C'est pour unir le Sénat en l'excellente figure circulaire qu'il commence par vous et se finit en vous; Dieu sait si de bon cœur je souhaite des bénédictions au père et au fils.

A mon avis vous êtes un peu en peine pour le mai de tête de notre chère fille, mais vous vous en devez mettre en repos, car outre que le mal n'est pas continuel, ni uniforme; elle dort bien, et mange bien, et rit bien quand il en est temps, et au demeurant, elle en est si saintement résolue que l'autre jour elle me dit qu'elle voulait faire état de ce mai comme de son cher exercice de mortification et se le voulant rendre familier, et aisé a force de patience et de résignation; en considération du couronnement d'épines de N.S. Cependant on y fera tout ce qui se pourra, elle retranche demi-heure de la méditation du matin et fait le reste sans nul effort. Elle dort autant qu'il faut, prend l'air, mange des viandes propres. Bref, vous ne devez nullement vous en tenir en peine.

Nous sommes ici dans les bruits d'une grande guerre pour notre Genève. Dieu sait quels désirs je fais pour cela.

Bon soir, Monsieur mon frère, aimez toujours constamment

votre plus humble frère et fidèle serviteur François e. de Genève
 
 
XVII d'août 1610 à Neci
A Monsieur Monsieur Favre baron de Péroges conseiller

d'état de S.A. et premier président de Savoie
 
 

II


Monsieur mon frère,

Ce digne porteur vous dira ce que nous traitons pour Talloires et que d'abord 10 des anciens religieux feront place moyennant une pension que déjà je leur ai assignée; Et à ce propos, quand il en sera temps, vous serez supplié d'être favorable, afin que le Sénat l'agrée, de quoi j'avais promis de vous parler à bouche l'autre jour. Mais accablé d'honneurs et de caresses je l'oubliai.

Benite soit la nouvelle de la paix, et qui me l'a donnée; après la grâce de Dieu c'est le souverain bien de cette vie.

Voila les deux lettres que le sieur Bonyer désirait, heureux que je serai quand vos amis et serviteurs, m'emploieront.

Mais quant a madame notre présidente, j'en allais être en peine si votre valet me ne 'eut assuré que ce ne serait qu'un mal préservatif d'un plus grand. Or quand vous l'eussiez appelé fièvre cathédrale, encore n'eussiez vous pas trop mal dit, car si elle ne l'est pas quant au sujet, elle l'eut été quand a l'objet si elle eut d'autre puisque plusieurs de notre cathédrale et moi surtout, en eussiez été affligés.

Le pauvre Mr. Pergod l'est certes un peu bien fort de certaines calomnies desquelles on a chargé vers S.E. et Mr de Blonay encore plus de son fils aîné poignardé jeudi passé. Il faut que je die ce mot sanguis sanguinem tangit en ce pays, car on n'entend parler que de meurtres.

Je crois pieusement que S.A. oublie les grâces qu'il a faites quand il en fait des nouvelles, car autrement il n'en ferait pas tant.

Dieu nous fasse grâce et merci et vous conserve heureusement, Monsieur mon frère, à qui je suis

très humble et très affectionné frère et serviteur François e. de Genève
XXI IX 1610
A Monsieur Monsieur baron de Péroges conseiller d'état de S.A. et premier président de Savoie
 
 
III


Monsieur mon frère,

C'est bien la vérité que de longtemps rien ne m'était arrivé qui m'eut fâché à l'égal de la nouvelle que je reçois de votre part, touchant l'indignité commise entre ce méchant garçon et cette pauvre fille. L'honneur et le respect si particulier que par tant de raisons, je dois a tout ce qui est autour de vous et de Madame notre présidente, m'eut fait échanger cet accident s'il se fut pu, à une blessure bien douloureuse sur mon corps et même pour décharger cette chère sœur de l'immodéré regret que je vis soudain en son âme. Si ce mauvais enfant eut voulu mitiger ce mal par le mariage, comme je ne manquais pas au devoir que j'avais de l'en presser, je l'eusse encore retenu malgré mon cœur, pour aider à cela ; mais quand je vis les fâcheuses paroles avec lesquelles il s'en défendait et les imprécations qu'il faisait pour témoigner sa mauvaise affection envers cette fille, cela fut cause que je le chassais de devant moi, voyant même que c'était un garçon sans moyens quelconques, sans industrie et sans jugement; duquel on ne pourrait tirer ni dot ni chose quelconque ; car autrement je me fusse efforcé de vaincre mon courage pour le garder encore jusqu'à ce qu'on eut traité de cela; bien que ce m'eut été une chose fâcheuse de le voir plus.

Dieu me veuille délivrer de tels rencontres, et je le supplie aussi qu'il vous garantisse de plus grandes calomnies que celles desquelles on vous charge vers S.A., laquelle a mon avis, verra bien que puisqu'il n'y autre chose a contrôler en votre conduite au goût de ceux qui vous haïssent à tort; vous devez être fort exempt au goût des gens de bien, de tout sujet de reproche. Continuez donc toujours et marchez à la vraie gloire comme vous avez fait ci devant pretate et justitia. Et m'aimez sans interruption comme un homme qui est sans réserve ni exception

votre très humble frère et fidèle serviteur François e. de Genève
[juin 1611]
A Monsieur Monsieur Favre baron de Péroges conseiller d'état de S.A. et premier président de Savoye


MMXLVIII

A MONSEIGNEUR JEAN-PIERRE CAMUS EVÊQUE DE BELLEY

(FRAGMENT)

Comment l'Evêque de Belley est à la fois père, frère et fils de l'Evêque de Genève.

[Fin 1609-1610 .]

…………………………………………………………………………………

De mesme, je vous veux regarder comme pere, a cause des advantages de nature et de grace que Dieu vous a donnez au dessus de moy ; et comme frere, puisque Dieu nous a mis en mesme rang de pastorat en l'Eglise de Dieu. Et puisque vous le voules ainsi, comme fils (et fils unique, puisque Dieu ne s'est point servi de mon ministere pour consacrer aucun autre Evesque que vous), à raison de la grace que Dieu a respanduë en vostre ame par l'imposition de mes mains ; grace que je ne vous conjure pas de resusciter en vous (2 Tm 1,6), car je suppose qu'elle n'y est jamais morte, mais de ne la laisser point vuide (1 Co 15,10), c'est a dire inutile, mais de l'employer utilement au service de nostre grand Maistre, selon les talens qu'il a pleu a sa bonté vous communiquer.

…………………………………………………………………………………………
 
 

MXLIX

AU MÊME

(FRAGMENT)

Le fardeau du cinnamome et le faix des moissonneurs. - Martyrs et confesseurs tout ensemble.

[Fin 1609 ou 1610 ]

Quel honneur pour vous, quel bonheur, que Dieu s'en daigne servir pour deslier tant de pauvres ames, ou les retirer de la mort du peché, qui est la region de l' ombre de la mort, pour les ramener au jour (Lc 1,79) et à la vie de la grace ! Ce fardeau est semblable a celuy du cinnamome, qui fortifie et recree par son odeur celuy qui en est chargé. Il en est comme des vendangeurs et des moissonneurs, qui ne sont jamais si contens et joyeux que quand ils plient souz leur faix (IVD, Préface) : qui les a jamais oüi plaindre de l'exces de la moisson ou de la vendange ?

Je voi bien pourtant que vous voules que je vous pleigne un peu et que je soufle sur vostre agreable mal ; or sus, ainsi soit-il. Je vous avouë donc, que, comme l'on appelle martyrs ceux qui confessent Dieu devant les hommes, c'est a dire qui rendent tesmoignage par leurs souffrances à la verité de la foy, il n'y auroit pas grand danger quand on appellerait ceux la encore martyrs, en quelque maniere, qui confessent les hommes devant Dieu, voire quand on les nommeroit confesseurs et martyrs tout ensemble.

………………………………………………………………

(DCLXVII ?)

AU MÊME

(FRAGMENT)

Le salaire et le bonheur de ceux qui enseignent aux autres les voies de la justice. - Une " chose royale. "



[Annecy, 7 mars 1611 .]

……………………………………………………………………….

Tout homme qui veut enseigner aux autres les voyes de justice, se doit resoudre à souffrir leurs inegalitez et injustices, et à recevoir leurs ingratitudes pour son salaire. O que vous serez heureux quand les hommes mesdiront de vous et en diront toute sorte de mal, en haine de la verité que vous leur proposerez ! Resjouissez vous avec beaucoup d'allegresse, d'autant que vostre loyer est grand dedans les cieux (Mt 5,11). C'est une chose royale d'estre calomnié pour avoir bien fait et d'estre lapidé pour une bonne œuvre.……………………………………………………………..





MML

AU MÊME

(FRAGMENT)

Deux lois impérieuses. - Soldats déférents à l'égard de l'Eglise - Les permissions qu'il faut leur donner.

Annecy, fin février ou commencement de mars 1613 ,

……………………………………………………………………..

Vrayement, vous avez bonne grace de me consulter sur ce que des soldats mangeront en Caresme, comme si la loy de la guerre et celle de la necessité n'estoient pas les deux plus violentes de toutes les loix et par delà toute exception ! N'est-ce pas encore beaucoup que ces bonnes gens se sousmettent à l'Eglise et luy deferent à respect, de demander son congé et sa benediction ? Certes, ils font mentir celuy qui a chanté que

" Nulla fides pietasque viris qui castra sequuntur "(.(Lucan Pharsal, 297 )

" Il n'y a ni foi ni piété en ceux qui suivent la profession des armes. "

Dieu veuille qu'ils ne fassent rien de pis que de manger des œufs ou des bœufs, des fromages ou des vaches; s'ils ne faisoient point de plus grands desordres, il n'y auroit pas tant de plaintes contre eux.

……………………………………………………………………………………………

MMLI

A UNE RELIGIEUSE DE LA VISITATION

(FRAGMENT)

Comment vivre en union avec la Sainte Vierge.

…………………………………………………….

Ma Fille, ne quittes point de veuë la sacree Vierge, vostre sainte Dame; ayes-la tous-jours presente, non par imagination qui tyrannise votre teste, mais par affection qui dilate vostre cœur, et par memoyre qui occupe saintement vostre ame

……………………………………………………………….

Revu sur un ancien Manuscrit de l'Année Sainte de la Visitation, conservé au Monastère d'Annecy.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

III - MENUS FRAGMENTS

MMLII

A LA MÈRE DE CHANTAL

……………………………………………………………………

mais bien sain, Dieu merci, pour tout le reste.

Je feray tenir vos pacquetz, et seray eternellement, comme vous sçaves, vous mesme. Nostre Seigneur soit a jamais au milieu de nostre cœur.

Revu sur l'Autographe appartenant au comte d'Asnières de Sales, à Metz, par Annecy.
 
 
 
 
 
 

MMLIII

A LA MÊME

……………………………………………………………………..

est pas treuvé. Cependant, mille et mille fois le bonsoir, et Dieu soit vostre repos. Amen.

Revu sur l'Autographe appartenant à Mme Depierre, veuve Michel, à Nice.



 
 

MMLIV

A LA MÊME

……………………………………………………………………….

Cependant, en verité, cela n'est rien que vraye santé.

Bonsoir, ma tres chere Mere; Dieu benisse nostre cœur. Amen.

Revu sur l'Autographe conservé à Verneuil, dans le trésor de l'église Notre-Dame.


MMLV

A UNE PERSONNE INCONNUE

……………………………………………………………..

et mon intention encores; quil me faschoit, apres avoir demeuré vingt ans ensemble, de nous separer sans sujet. Il persista encores ; et je luy dis quil y penseroit encor un peu, et puis……………………………

Revu sur l'Autographe conserve à la Visitation de Chambéry.
 
 

MMLVI

A UNE PERSONNE INCONNUE

…………………………………………………

si suis je bien de la chere petite Catine, qui est bien joyeuse, ce me semble, d'estre aupres de monsieur son grand ……………………………………………………………….

Revu sur l'Autographe conserve à la Visitation de Nancy.
 
 

MMLVII

A UNE DAME

Madame,

Je prendray tous-jours a beaucoup d'honneur de recevoir non seulement vos lettres, mais aussi vos………………………………….

Revu sur l'Autographe conserve à la Visitation de Turin.



 
 

MMLVIII

ADRESSE D'UNE LETTRE

AU CHANOINE JEAN-FRANÇOIS DE SALES

A Monsieur,

Monsieur de Boisy,

Chantre et Chanoyne de l'Esglise cathedrale de Geneve.

A Nicy.

En son absence, a madame de Chantal, qui ouvrira le pacquet et la lettre du Sr de Boysi, pour faire selon icelle au plus tost.

A la Visitation.

Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Rennes.



 
 
 
 

MMLIX

ADRESSE D'UNE LETTRE A LA MÈRE FAVRE

A ma tres chere Seur en N. Sr.,

Ma Seur Marie Jaqueline Favre, Superieure de S,e Marie.

A Lyon.

Soit remise a monsieur Jaquet, maistre des Postes, qui, pour la consolation de monsieur de Montelon , en aura soin, sil luy plait.

Revu sur l'Autographe conservé à la Visitation de Reims.
 
 

IV - FRAGMENTS DE LETTRES

A SAINTE JEANNE-FRANÇOISE DE CHANTAL 1604-1622

MMLX

Dans le trouble et l'inquiétude, remettre tout à Dieu. - Le " coup de fouet " de sa main divine. - Retranchements à faire.

[ 1604-1605.]

(Ms d'Annecy) Vous estes au vray chemin, encor que vous y rencontries de la fange et mille choses fascheuses. Ne vous estonnes de rien qui puisse arriver ; recommandant tout a la misericorde de Dieu, suives tous-jours ce chemin, car il n'yen a point d'autre.

S'il vous survient quelque trouble ou inquietude, de quelque part que ce soit, ne vous empresses point pour les chasser. Divertisses vous le plus que vous pourres ; ne les regardes point, ne les espluches point, mays remettes vous humblement en Dieu, luy recommandant le tout. Receves le comme [un] coup de fouet de sa main, lequel vous aves bien merité .

(L4, note 142) Vuidés vostre cœur de toute image des choses corporelles ; retranchés tant que vous pourres toutes actions et paroles mondaines, affectees et inutiles.



MMLXI

L'âme qui ne veut pas offenser Dieu ne doit pas pointiller autour de ses actions. - " Un des grans articles du prouffit spirituel. " - La lecture pieuse.

[1605 – 1607.]

(Ms de Nancy)Je vous recommande sur tout de vous accuser en confession clairement, franchement et simplement (L4, note142). Je ne veux plus que vous marchies comme un enfant, pointillant tant autour de vos actions, les espluchant de si pres ; contentes vous que vous ne voudries, pour mourir, offencer Dieu a escient. Alles donq rondement, franchement, grosso modo, a la bonne foy.

(IVD, part 3, ch 13) Adores Dieu le plus souvent que vous pourres par des courtz mais ardens eslancemens de vostre cœur, desquelz je vous ay si souvent parlé. Admires souvent sa bonté, faites luy des reverences interieures, jettes-vous au pied de sa sainte Croix, invoques son ayde, interroges le souvent de vostre salut, donnes luy mille fois le jour vostre ame. Quelquefois ne luy dites mot, mais jettes un simple regard sur sa douceur. C'est icy un des grans articles du prouffit spirituel, parce que nostre esprit hantant si souvent et familierement son Dieu, il se parfume tout de ses perfections.

Repetes souvent vos grandes resolutions de ne jamais vouloir offencer Dieu, comme faysoit David (Ps 118,93), s'escriant : Non, mon Sauveur, jamais eternellement je n'oublieray vos saintes volontés, car en icelles vous m'aves vivifié..

Lises peu a la fois, mais avec attention et devotion, et si vous rencontres quelque chose qui vous console, esleves vostre esprit, benisses Dieu qui l'a inspiré a l'escrivain.
 
 




MMLXII

Pour quel motif surtout aimer les parents. - Les vertus " de cœur " et les vertus apparentes. - Dans les maladies spirituelles et corporelles, user des remèdes voulus par Dieu, mais s'en remettre, pour le résultat, à son bon plaisir. - Un sentiment et un ardent désir du Saint.

a)

[1605-1607.]

(Ms de Nancy) Outre les deux ordinaires motifz d'aymer les parens et amis, par nature et consideration de vostre devoir, adjoustes le troysiesme : parce que Dieu veut que vous les aymies en luy, par luy et pour luy, car cet amour est eternel, et non point fragile ; doux, mais non point pliable ; ardent, mais non point empressé ; affectionné, mais non point chastouilleux. Que vous seres heureuse si vous prattiques bien cet advis !

Exerces-vous a l'office angelique, de faire des bonnes inspirations a ceux avec lesquelz vous converses. (IVD). .

Sur toutes les vertus, je vous recommande les deux 2 cheres vertus que Nostre Seigneur desire tant que nous apprenions de luy, c'est a sçavoir : l'humilité et la douceur de cœur (Mt 11, 29). Mays prenes garde que ce soyent des vertus de cœur, vous resouvenant de ce que je vous ay dit : que c'est un des grans artifices du diable de faire que plusieurs s'amusent a dire des parolles et faire des gestes exterieurs des vertus, lesquelz, n'examinant pas les affections de leur cœur, pensent estre humbles et doux, et ne le sont neanmoins point en effect.

b)

Tenes vostre cœur au large, reposés-le souvent entre les bras de la Providence divine. Tout ce qui nous arrive nous vient indubitablement de la volonté de Dieu, hormis le peché. Mais cette mesme volonté de Dieu qui nous envoye les maladies spirituelles ou corporelles veut que nous nous servions des remedes qu'elle donne, et que nous tenions nostre volonté preste pour recevoir ou la guerison ou la continuation du mal, comme bon luy semblera. Il faut souvent que vous adories la Providence divine et vous y remetties en toute occasion.

c)

Vives joyeuse. Courage, servons bien Dieu, ma chere Fille; tenons nos cœurs bien fichés dans son costé sacré, ne nous troublons de rien. Cheminons tout a la bonne foy avec luy, car il est bon et nous ayme indubitablement. Je suis bien honteux de ne point sentir son amour en mon ame, mays je sens neanmoins l'amour de son amour, et voudrois bien le respandre en toutes les ames que je rencontre. Qu'a jamais puisse-il combler nos cœurs : c'est mon unique souhait. Amen.
 
 




MMLXIII

Les effets de l'amour pur à l'égard du prochain expliqués par une belle comparaison. - Comment cet amour parfait se communique. - Le corail et l'amitié.

[1605-1607.]

(Ms de Nancy)Les amitiés cimentees au sang de l'Aigneau n'ont pas besoin de tant de ceremonies.

……………………………………………………………………………..

Il est vray que l'amour pur lie inseparablement les cœurs sans toucher les cors. Ainsy saint Gregoire Nazianzene et saint Basile s'entr'aymoyent de cet amour qui, comme un fleuve abondant en eau claire, va doucement la prestant a la campaigne pour toutes sortes de commodités, sans bruit, sans ravages, sans flotz ; car il coule et ne flotte point, il arrouse et ne ravage point, il gazouille et ne bruit point. De mesme, l'amour parfait du prochain qui est selon Dieu, se communique en diverses manieres : il l'ayde par paroles, par œuvres et par exemple ; le prouvoit de toutes ses necessités entant qu'il luy est possible ; il se res-joüit de son bonheur et felicité temporelle, mais beaucoup plus de son avancement spirituel ; luy procure les biens temporelz entant qu'ilz luy peuvent servir pour obtenir la beatitude eternelle ; luy desire les principaux biens de la grace, les vertus qui le peuvent, selon Dieu, perfectionner ; les luy procure par toutes les voyes licites avec grande affection, mais avec quietude d'esprit, sans aucune alteration ; avec une pure charité, sans aucune passion de tristesse ou indignation pour les evenemens contraires.

Et comme le corail, tandis qu'il est en la mer, est un arbrisseau mossu, verdastre et sans beauté, si tost qu'il en est tiré, il rend son vermeil et son lustre (TAD, 4,1): de mesme, . tandis que l'amitié trempe aux objectz des sens, elle n'a ni beauté ni bonté ; mais si tost qu'elle est tiree en Dieu, en l'esprit, en la charité, elle se treuve en sa perfection.

Revu sur le texte inséré dans le 1er Procès de Canonisation.
 
 
 
 
 
 

MMLXIV

Pourquoi la souffrance, et comment l'endurer. - Trois remèdes contre le trouble qu'apportent à l'âme les évènements de cette vie.

[1605-1608.]

(Ms de Nancy) (IVD)Resouvenés vous souvent que Nostre Seigneur vous a sauvee en souffrant et endurant, et que, de mesme, nous devons faire nostre salut en souffrant les injures et les contradictions et desplaysirs; et partant, il les faut endurer avec le plus de douceur et de resignation qu'il sera possible, selon la mesure qu'il plaist a Dieu les nous envoyer.

Pour ne vous point troubler de ce qui arrive en cette vie temporelle, penses souvent a sa briefveté et a l'eternité de la future ; penses aussi a la Providence de Dieu, laquelle, par des ressortz inconneus aux hommes, conduit toutes sortes d'evenemens au prouffit de ceux qui le craignent. Consideres tout ce qui vous est arrivé de fascheux jusques a present, et comme tout cela est esvanouy et dissipé, car il sera de mesme en ce qui vous arrivera desormais : si qu'il faut avoir une douce patience en tous evenemens.

.
 
 

MMLXV

Respect qu'on doit porter aux prêtres. - Le Directeur veut pouvoir manier l'âme de la Baronne. - Les actes d'amour et de confiance seront le remède à tous ses maux intérieurs. - Exemple de la femme mariée, proposé à l'âme épouse de Jésus-Christ.

[1605-1608.]

a)

Je n'appreuve nullement que l'on se serve des prestres comme des valetz de mayson, pour le seul trafiq des choses temporelles ; car encores que quelquefois la pauvreté le leur permette et face desirer, veu qu'ilz sont rustiques et gens de peu, si est ce qu'il ne faut pas que nous perdions le respect deu a leur qualité et caractere. Je voy que par tout on les regarde selon leur extraction et condition temporelle ; mais je ne le puis souffrir sans mal de cœur.

b)

(Ms de Caen) Ma chere Fille, non certes, je ne doute ni peu ni prou de vostre confiance ; aussi vous dis-je que je veux vous employer comme chose qui m'est entierement remise, pour estre maniee selon mon gré au service de Dieu.

Le remede a toute tentation, secheresse, contradiction, bref a toutes choses generalement, sont les actes d'amour, lesquelz se feront vivement et promptement, retournant simplement son cœur a Nostre Seigneur avec des paroles pleines de confiance et d'amour, sans regarder ni disputer contre la tentation ou la chose qui fasche, mais comme feignant de ne la point voir, sans neanmoins tant multiplier les paroles d'amour. Et comme la femme mariee n'a son recours en tous ses travaux qu'a son mari, et ne veut conserver son honneur que pour le seul amour qu'elle luy porte, et non pour la crainte du deshonneur ou pour le desir de l'honneur, ainsy en doit faire l'ame fidele a l'endroit de son cher Espoux Jesus.
 
 

MMLXVI (inédit)

Un mot de saint Augustin. - Dieu répond à tous ceux qui lui demandent conseil ; d'où vient que beaucoup n'entendent pas sa réponse ? - Le serviteur fidèle. - Comment combattre la vaine gloire. - L'obéissance amoureuse et la simplicité.

[1606- 1608.]

(Ms de Nancy)Saint Augustin dit qu'il rapportoit " a Dieu ce qu'il pouvoit voir et penser, bien que ce fust chose de petite consequence et de neant ; toutefois, il luy en demandoit conseil du mieux qu'il luy estoit possible, comme a la Verité qui preside (De Magistro 11,38). " Plusieurs personnes demandent conseil a Dieu de diverses choses ; il respond a tous par une seule response et tout a coup, par parole ouverte et claire ; mais ilz ne l'entendent pas tous-jours, bien qu'il ayt parlé clairement, car ilz s'addressent a luy pour demander conseil de ce qu'ilz veulent, et ilz n'ont pas tous-jours ce qu'ilz demandent. Celuy, a la verité, est tres bon et fidele serviteur (Mt 25,23) qui ne regarde d'avoir response conforme a sa volonté, mais veut seulement ce qu'il oyt et entend estre a Dieu aggreable par la response qu'il luy plaist de faire, conformant sa volonté a celle de la divine .Majesté.

Si tost que l'entendement vous representera quelque gloire ou honneur, ou que le monde vous en donnera, incontinent jettes-les tous aux pieds de Nostre Seigneur par un simple regard, luy baysant les pieds ou les mains.

Saint Pierre dit (1 P 1,22) : Purifies vos ames en l'obeissance laquelle ne procede pas de la seule necessité, ains d'une franche volonté et desir de plaire a Dieu. La volonté du superieur, en quelque façon que nous la connoissions, nous doit servir de precepte. Les considerations que je desire en vostre obeissance, elles sont toutes en une : car je ne desire que la simplicité, laquelle fait acquiescer doucement le cœur aux commandemens et fait qu'on s'estime bien heureux d'obeir, mesme aux choses qui repugnent, et plus en celles-la qu'en nulle autre.

Ne desires rien que ce que Dieu veut. Faites ce que celuy qui vous a en charge dit, pourveu que vous n'y reconnoissies point de peché ; et par consequent, veuilles ce que veut vostre superieur, et vous voudres ce que Dieu veut: et vous voyla vrayement obeissante et contente.

Je prie Dieu qu'il vous octroye cette grace, de l'amour de la volonté de Dieu.



MMLXVII (Fragments inédits.)

Les vœux du Père pour lui-même et pour sa Fille spirituelle. - La mortification dans les repas. - Quel est le seul désir qui remplit le cœur de François de Sales.

[1606-1608.]

a)


 
 

Je suis tous-jours plein de desirs que Jesus Christ nous remplisse en toutes les parties de nostre ame, et qu'il nous pousse en l'interieur et en l'exterieur ; qu'il soit le mouvement et le repos de nostre cœur, affin qu'en tout et par tout il soit glorifié en nous. Amen,

b)

Deux ou troys fois la semaine, mortifies vous au manger, laissant ce qui viendra le plus a vostre goust et mangeant ce qui y sera le moins. Esvites tout choix, tant que vous pourres. C'est grand cas ! je suis tous-jours apres ces choix que je voudrois que nous n'eussions point, pas mesme parmi les hommes; combien moins avec Dieu.

c)


 
 

VIVE JESUS ! O ma Fille, que je desire de l'aymer et que je voudrais bien que chacun l'aymast ! Mon cœur est vuide de tout autre bien que de celuy la, Je vous recommande ce cœur. VIVE JESUS !

d)

Vives joyeuse, ma chere Fille, et conserves uniquement vostre cœur pour vostre Sauveur. Je le supplie qu'il soit nostre Tout et que nous soyons tout a luy.
 
 






MMLXVIII

Aimer indistinctement toutes les croix qui nous arrivent. - Quelles sont les meilleures. - Les croix " un peu mignardes ". - Ce qui donne le prix à la croix.

[1604-1609.]

On n'a jamais sceu d'asseurance de quel bois la Croix de Nostre Seigneur fut faite ; c'est, je pense, affin que nous aymassions esgalement les croix qu'il nous envoyeroit, de quel bois qu'elles fussent composees, et que nous ne dissions pas: cette croix ou celle-ci n'est pas aymable parce qu'elle n'est pas de tel ou de tel bois.

Les meilleures croix sont les plus pesantes, et les plus pesantes sont celles qui nous sont plus a contrecœur selon la portion inferieure du cœur. Les croix que l'on rencontre emmi les rues sont excellentes, et encor davantage celles que l'on treuve dans la mayson ; a mesure qu'elles sont plus importunes, elles sont meilleures que les cilices, les disciplines, les jeusnes et tout ce que l'austerité a inventé. C'est la ou paroist la generosité des enfans de la Croix et des habitans du sacré mont de Calvaire.

Les croix que nous faysons ou que nous inventons sont tous-jours un peu mignardes, parce qu'il y a du nostre, et pour cela elles sont moins crucifiantes. Humilies vous donq, et receves joyeusement celles qui vous sont imposees sans vostre gré. La longueur de la croix luy donne son prix, car il n'y a peyne dure que celle qui dure. Soyes fidelle jusques a la mort, et vous aures la couronne de gloire (Ap 2,10). Vous estes amoureuse du Crucifix: et que voules vous donq estre, sinon crucifiee, puisque " l'amour esgale les amans " ?

MMLXIX

L'humilité et l'amour du mépris, pierre de touche de l'avancement de l'âme. - Quelle doit être son attitude dans les outrages et les louanges.- Moyen d'attirer en soi les grâces de Dieu. - L'acceptation de notre misère nous approche de lui.

[1605-1609.]

a)

(Ms de Caen et Dépos. De Michel Favre art 30) Je desire que vous soyes extremement humble en toutes vos œuvres. Converses tous-jours humblement avec tous, ne tenes conte d'estre reputee et loüee, mais desirés d'estre mesprisee et rebutee ; et jusques a ce que vous soyes parvenue a ce degré d'abjection, ne penses pas avoir prouffité. Nous sommes veritablement serviteurs inutiles (Lc 17,10) ; il n'est meilleur exercice que de se mespriser soy mesme. Tenes comme un prouffit pour vostre ame les outrages et injures qui vous seront faitz, et vous en res-jouisses. Ne vous attribues point les loüanges des bonnes œuvres et actions, mais portés tout aux pieds de Jesus Christ qui en est l'autheur ; autrement vous luy desroberies sa gloire. Ne desires point d'estre conneuë pour humble, mays pour vile et abjecte.

" L'on parvient a l'humilité par l'humiliation et le contemnement de soy mesme, " dit saint Bernard (Ep.87 ad Ogerium) ; " et il m'est expedient que mon impuissance et insipience soit conneuë et, quant et quant, confondue et blasmee de ceux qui la connoistront, car souvent il m'est advenu d'estre injustement loüé de ceux qui ne me connoissoyent. " Celuy qui desire beaucoup de graces doit sentir humblement de soy et ne se pas eslever.

(Ms de Caen) D'autant plus que l'on perd de consolation pour Nostre Seigneur, d'autant plus on se doit res-jouir de la perdre, puisqu'il sçaura bien nous la rendre.

b)

(Ms de Caen) (Inédit) Dieu nous souffre dans nos inutilités, miseres et malices, et nous devons vouloir estre pauvres, infirmes, miserables et imparfaitz pour Dieu. Nous ne sommes point esloignés de Dieu par cette indisposition, ains nous nous en approchons, d'autant que l'amour nous sanctifie dans ces estatz qui semblent si bas.

MMLXX (Inédit.)

Compassion surnaturelle du Saint pour les souffrances de sa Fille. - Les holocaustes de l'ancienne Loi et l'écorchement du cœur. - Dieu nous aime : qu'importe le reste ? - Jésus-Christ a tout souffert pour s'unir à son épouse ; que doit faire celle-ci pour lui " tesmoigner ses amours reciproques " et le baiser ?

[1607-1609.]

(Ms de Nancy) J'ay de la compassion, sans mentir, mays une compassion douce et souëfve, pour l'esperance que j'ay de voir vostre jeunesse renouvellee (Ps 102,5) sous l'effort de ces afflictions interieures. Non, on n'offroit point d'holocauste en l'ancienne Loy qu'elle ne fust du tout escorchee (Lev 1,6) : il faut que vostre cœur soit escorché tout vif, pour estre offert en holocauste vivant a nostre Dieu. Resignations, renoncement des consolations exterieures, des interieures, des corporelles, cordiales : que nous doit-il chaloir de tout cela, pourveu que Dieu [nous] ayme ? et il nous ayme, pendant que de la pointe de nostre cœur nous nous tenons a luy. Courage, ma Fille ! ce vent de tempeste nous conduira a bon port.

A Dieu, ma chere Fille ; a Dieu, dis-je, soyes-vous, et vous, et vostre cors, et vostre cœur, et vostre ame. Il a bien esté tout nostre : son cors en croix, son cœur en angoisse, son ame en tristesse, et tout ce qui estoit en luy ; il se contenta de tout souffrir pour adherer a son espouse (Gn 2,24 ; Ep 5,31). Mon Dieu, que souffrons-nous a l'esgal ? Oh ! que la rayson veut bien que l'espouse souffre quelque chose pour tesmoigner ses amours reciproques et adherer a son Espoux. Jesus Christ est sur la croix : qui le veut bayser, il faut gravir sur la croix et se piquer aux espines de sa couronne.

VIVE JESUS, VIVE MARIE ! Amen.

……………………………………………………………………………

A Dieu, ma chere Fille: la sacree Vierge nostre Dame soit a jamais nostre belle estoille, et son Filz nostre unique Soleil. Amen.
 
 


MMLXXI

S'abandonner à Notre-Seigneur et dépendre de sa Providence. – Une " resolue resolution ". - En quoi consiste l'amour de Dieu. - La seule gloire à chercher. - Aspirations suggérées pour s'unir à la volonté divine.

[1608-1610.]

a)

(Ms de Nancy) Alles fort doucement et paysiblement, continues vos exercices; laysses a Nostre Seigneur toutes vos affections et vos desirs. Unisses vous tant qu'il vous sera possible a luy, resignes vous en toutes choses a sa divine volonté, dependes absolument de sa disposition et vous confies pleinement a la providence et amour de sa divine Majesté, luy donnant vostre cœur cent fois le jour. Que vostre affection soit en la partie superieure, par une ferme et resolue resolution de n'abandonner jamais la confiance et l'obeissance que vous deves.

b)

Nous ne sçavons pas que c'est d'aymer Dieu. Il [l'amour] ne consiste pas aux plus grans goustz et sentimens, mais en la plus grande et ferme resolution et

desir de contenter Dieu en tout, et tascher, autant que nous pouvons, de ne l'offenser point, et de prier que la gloire de son Filz aille tous-jours augmentant. Ces choses sont signes d'amour.

Penses souvent aux vertus de Nostre Seigneur par forme d'entretien, et a celles des Saintz.

Rejettes souvent toute sorte de gloire, et protestes que vous ne voules autre gloire que celle de Nostre Seigneur. Quittes, renonces aussi ce qui vous pourroit apporter quelque gloire, selon les occasions petites ou grandes.

Unisses vous souvent a la volonté de Nostre Seigneur aux occasions petites et grandes, et par aspirations, disant : Seigneur, je suis vostre (Ps 118,94) ! Je veux ce que vous voules. Faites en moy vostre volonté. Unisses-moy a vous.

MMLXXII

L'examen du cœur et ce qui doit le tenir en repos. - Un acte toujours en notre pouvoir. - Confiance en Notre-Seigneur ; quelle est la mesure de sa Providence à notre égard. - S'attacher à la fin et non aux moyens.- Manière de combattre les pensées de jalousie. - L'esprit de douceur et l'esprit de souffrance. - Il faut s' " accommoder " à sa croix.

[1608-1610.]

(Ms de Nancy et d'Annecy) Celuy qui veut estre entierement a Nostre Seigneur doit souvent examiner son cœur pour voir s'il est point attaché a quelque chose de la terre ; et s'il treuve qu'il n'y a rien que ce soit qu'il ne voulust quitter pour faire la volonté de Dieu, c'est une grande fidelité, avec laquelle il doit demeurer en repos, et doit prendre tout ce qui luy arrive comme de la main de Dieu, simplement.

Nous n'avons rien en nostre pouvoir que le simple acte de foy : c'est pourquoy il ne nous faut point fascher quand nous n'avons ou ne pouvons ceci ou cela; il faut tout attendre de la volonté de Dieu.

Pour la confiance, il suffit de connoistre son infirmité, et dire a Nostre Seigneur que l'on veut avoir toute sa confiance en luy. La mesure de la Providence divine sur nous est la confiance que nous y avons. O Dieu ! reposons nous entierement sur cette Providence sacree, et demeurons entre ses bras comme un petit enfant sur le sein de sa mere.

Il se faut attacher a la fin, qui est Dieu, et a sa volonté, et non pas aux moyens ; il s'y faut bien affectionner, mais non pas en sorte que si Dieu les oste il s'en faille troubler. Allés tout a la bonne foy; aux choses d'importance que vous feres, soyes seulement attentive. N'alles pas examinant tant de petites choses ; que vostre cœur soit fort resolu. Je veux que vous observies ces regles.

S'il arrive des pensees d'envie, celuy contre lequel elles viendront il le faut embrasser avec le cœur et, comme si l'on le tenoit entre ses bras, le porter et colloquer dans le sein de Nostre Seigneur et nous loger au fin bas lieu.

L'esprit de douceur, c'est le vray esprit de Dieu ; l'esprit de souffrance, c'est l'esprit du Crucifix. Et partant, croyes moy : l'on peut faire entendre la verité et faire les remonstrances, mays tout doucement. Il faut avoir l'esprit d'indignation contre le mal et estre fort resolu de n'y acquiescer jamais ; il faut pourtant demeurer avec grande douceur a l'endroit du prochain.

Maintenant que vous communies si souvent , dame, il faut faire les œuvres des grandes vertus. Mortifies vous en ces petites saillies contre les imperfections du prochain, les reprimant avec l'esprit de douceur. Feres- vous pas en fin ?

La croix est de Dieu : il ne [la] faut point regarder, mais s'y accommoder, comme l'on feroit avec une personne avec laquelle il faudrait tous-jours demeurer ; il n'y faut plus penser, mais aller doucement, et prendre toutes choses simplement, de la main de Dieu, sans aucune reflexion. Nudité et simple unité d'esprit, et la dessus faire l'examen.
 
 


MMLXXIII

" La parole de la fervente indifference ". - Leçons à apprendre de saint Paul. - Moyen d'acquérir la promptitude à faire le bien.

[1610-1613.]

(Mss d'Annecy et de Caen) Que la parole de saint Paul : Que vous plaist il que je fasse (Ac 9,6) .? soit a jamais la parole de nostre ame. Saint Bernard dit (Serm in Convers S.Pauli) que c'est la parole de la fervente indifference, qui n'a rien a faire que ce que Dieu veut et se sousmet a tout ce qu'il luy plaist. Au contraire, dit il, c'est une molle devotion que celle qu'il faut flatter, essayant ce qu'elle veut faire avant que luy dire ce que l'on veut qu'elle fasse. Apprenons a dire de cœur avec luy [saint Paul] : j'ay estimé toutes choses comme fange et ordure, affin de gaigner mon Jesus (Ph 3,8) et ses bonnes graces. Que nostre vie, comme la sienne, soit cachee avec luy en Dieu,. je veux dire, avec Jesus Christ (Ga 3,3). Que les grandes et profondes maximes de verité et l'exercice de resignation facent nostre chemin pour honnorer et glorifier Dieu et luy plaire.

Pour acquerir la sainte promptitude a bien faire, il la faut demander a Dieu et ne laisser passer aucun jour sans en prattiquer quelqu'action particuliere a cette intention ; car l'exercice sert merveilleusement pour se rendre un chemin aysé a toutes sortes d'operations.
 
 

MMLXXIV

Peut-on parvenir à la perfection en pratiquant une seule vertu ? - Qu'est-ce que la vertu ? - Dans la charité, toutes les vertus sont comprises.- Diviniser les vertus naturelles. - Comment on acquiert l'habitude de la vertu.

[1610-1613.]


 
 

(Ms de Nancy) Si par la prattique d'une seule vertu l'on peut parvenir a la perfection ? - Il y en a certaines que l'on peut avoir en perfection sans estre parfait, parce qu'elles ne sont pas vertus essentielles : comme la virginité, l'aumosne et autres semblables. Mays quant aux vertus essentielles, qui en a une en perfection il les a toutes en quelque degré (S.Th. Ia IIae quest 65, art 1) ; et cela se fait parce que la vertu n'est autre chose qu'une certaine moderation faite en la rayson, et non en la chose (Arist.Eth. ad Nicod.2,6). Exemple de la vertu de temperance : quelqu'un boira quatre verres, un autre n'en boira que deux ; il se treuvera que le premier aura exercé la temperance, le dernier non, parce que sa necessité portoit de boire cela, et peut estre davantage, et l'autre se pouvoit contenter de demy verre. La rayson de cela, c'est que la vertu n'estant autre chose qu'une moderation faite en la rayson, fait que l'esprit habitué a une seule vertu se plie facilement a toutes rencontres de la prattique des autres vertus.

La charité comprend toutes les vertus (S.Th. id art 3) : ses actes propres regardent Dieu directement, pour s'unir a luy, s'abandonner, resigner et semblables ; les autres, elle les commande, comme la chasteté, l'humilité,

Ah ! il faut diviniser les vertus que l'on a naturellement, les dressant toutes a Dieu, et toutes ses bonnes actions.

Les habitudes des vertus ne s'acquierent que par des actes multipliés et [ne] se peuvent conserver que par les mesmes actes, lesquelz venant a cesser, les vertus se perdent et se ruynent (S.Th. id quest 61, art 2 ; quest 62,63 art 3). Et d'autant que nous sommes tous-jours parmi les occasions d'exercer les vertus, si nous manquons a en faire la prattique, nous reculons ; si nous la faysons, nous avançons.

Quand on fait bien son prouffit d'une inspiration que Nostre Seigneur donne, il en redonne une autre, et ainsy Nostre Seigneur continue ses graces a mesure que l'on en fait son prouffit.
 
 






MMLXXV

Les "menues occurrences " et les " fascheux evenemens ".- Ardent souhait du Saint. - Pourquoi s'humilier. - " Affections " à tirer de la Passion. - Deux sortes de martyrs. - Porter sa croix comme Notre-Seigneur.

[1610-1613]

a)

(Ms de Nancy) Les menues occurrences donnent occasion aux plus utiles mortifications et resignations. Aux plus fascheux evenemens, il faut adorer profondement la divine Providence.

Il faut, certes, ou mourir, ou aymer. Je voudrois qu'on m'arrachast le cœur ou que, s'il me demeure, ce ne soit plus que pour cet amour (L4, lettre 614).

Le plus ordinaire sejour de l'ame doit estre autour de la Croix, et le pain quotidien de la Religion, la meditation de la Passion !



b)

(Ms de Nancy) Il faut a tout moment se retourner a Dieu, mesme parmi l'action .

La plus excellente intention de s'humilier est parce que Nostre Seigneur s'est humilié. L'un des hautz pointz de l'humilité, c'est de ne se point excuser.

L'on peut tirer de la Passion de Nostre Seigneur ces quatre affections : la premiere, la crainte ; la deuxiesme, la contrition ; la troysiesme, l'esperance ; la quatriesme, l'amour.

Il y a deux sortes de martyrs : les reelz et les spirituelz. Les spirituelz sont ceux qui sont resolus de plustost mourir, voire de souffrir tous les travaux du monde, que d'offenser Dieu. Et tous les chrestiens le doivent, car personne n'entrera au Royaume celeste qui n'ayt cette resolution.

Portes doucement et tranquillement la croix que Nostre Seigneur luy mesme vous a imposee, ainsy qu'il est dit de ce divin Sauveur, comme un aigneau qui n' ouvre point sa bouche (Is 53,7).

MMLXXVI
 
 

La statue dans sa niche et le petit oiseau dans son nid. - Souffrir avec amour.- Une consolation et un vœu de François de Sales.

[1611 ou 1612 .]

a)

(Ms de Nancy) Aymes bien et entretenes bien le repos de l'esprit et du cors, comme une sainte statue dedans la niche ou son maistre l'a mise, comme un petit oyseau dans son nid, qui n'a ni forces ni jambes pour aller, ni plumes pour voler ; car vostre lict est un nid auquel Nostre Seigneur regardera vostre confiance. Et luy obeisses bien en toutes vos necessités, car ce sont les messageres de la volonté de Dieu.

b)

(Ms de Nancy) Que puissies-vous souffrir si amoureusement vos petites douleurs, que la douleur soit toute d'amour de la Croix de Celuy qui, par amour, eut tant de douleurs et par tant de douleurs tesmoigna tant d'amour. Faysons en sorte que par nos petites obeissaqces et souffrances nous soyons en quelque chose conformes a Nostre Seigneur.

c)


 
 

Que j'ay de consolation en cette incomparable unité que la main de Dieu a faitte, et que nul autre ne pouvoit faire ! Playse a cette supresme Puissance nous en donner une eternelle jouissance.
 
 




MMLXXVII

Ne pas vouloir sentir l'amour. - L'âme irrévocablement abandonnée à Dieu est sûre de l'avoir. - Un cœur "tout escorche " sera un " cœur compatissant ". - Indéfectible unité des deux Saints. - Prière pour leur "unique cœur ".

[1612-1613.]

(Ms de Nancy) Consacrons nos travaux a Jesus, attendons son retour en patience ; vivons a luy, pour luy, et non pour ses suavités. Nous n'avons rien que nous voulions reserver ni excepter en nos affections qui ne soit tout a Dieu. Que nous doit il chaloir si nous sentons ou ne sentons pas l'amour ? puisque nous ne sommes pas plus asseurés de l'avoir en le sentant qu'en ne le sentant pas, et que la plus grande asseurance consiste en cet entier, et pur, et irrevocable abandonnement de nous mesme entre les bras de sa divine Majesté, sans reserve de consolation ou desolation, affin que, d'un cœur tout escorché, mort et maté, il reçoive l'odeur aggreable d'un saint holocauste, et affin que nos Seurs travaillees treuvent chez nous un cœur compatissant et un support suave et amoureux.

Ne veuilles pas penser si vous aves des sentimens, ni pourquoy vous n'en aves point. Alles franchement et tout a la bonne foy avec Nostre Seigneur.

Ouy, ma chere Fille, il faut conserver l'asseurance que Dieu nous conservera et conduira, bien que les sentimens soyent passés ; mais une asseurance fort humble et sousmise. La grande, tres absolue et indubitable verité de nostre sainte, tres uniquement unique unité peut estre attaquee, mais non jamais esbranlee.

O Dieu, qui estes la seule affection de toutes nos affections, tenes, voyla nostre unique cœur que nous vous donnons. Conserves, benisses et fortifies nos affections et ces resolutions inviolables, affin qu'a jamais, en cette unité tressainte en laquelle vous l'aves mis, il vous benisse eternellement.
 
 














MMLXXVIII

Conduite à tenir dans les affaires affligeantes. - Chemins qui mènent au port et "" bonnes estoffes pour l'avancement d'une ame ". - La consolation prépare aux grands travaux et à la croix.

[1611-1614.]

a)


 
 

(Ms de Nancy) La Providence de Dieu doit estre nostre unique recours en toute occasion; puisque nous sommes siens, il nous rendra toutes choses bonnes et utiles.

Es affaires qui arrivent qui affligent le cœur, il faut discerner celles ou il y a du remede, et tascher de s'y comporter doucement, paysiblement ; celles ou il n'y en a point, il les faut supporter comme une mortification que Nostre Seigneur vous envoye pour vous exercer et rendre toute sienne, et tous-jours tenir vostre cœur en paix et douceur.

Colloquons nostre bonheur en Jesus Christ crucifié, et passons en paix et patience le reste de ces espineux chemins par lesquelz nous allons au port..

Il faut faire valoir nos peynes, nos travaux, nos ennuis et toutes nos afflictions pour la sainte dilection; ce sont des bonnes estoffes pour l'avancement d'une ame au tres saint service de sa divine Majesté.

b)

(Ms de Nancy) Je ne sçai si par ces consolations et ardeurs Nostre Seigneur veut disposer nostre cœur aux travaux du service du prochain et au service de l'accroissement de sa gloire, ou bien a la souffrance de quelque grande croix et tribulation que, comme j'espere avec sa grace, nous embrasserons courageusement, humblement et paysiblement, [et] tout ce que sa divine Providence nous presentera.
 
 


MMLXXIX

Prix de la " resignation de soy mesme" acquise au milieu des contradictions.- Un grand bonheur.

[1611-1614]

(Déposition de la Sainte, ad art 31) Ne faschés point ce pauvre cœur, mais aydes le doucement a tous-jours s'avancer a la sainte resignation de soy mesme. Une once de cette vertu acquise parmi les contradictions, reproches, piques, censures et reprimandes vaut mieux que dix livres acquises d'autre sorte.

Ah ! que nous sommes heureux d'avoir juré une eternelle fidelité a nostre cher Maistre !. Il ne faut sinon avoir patience en vivant vertueusement, car il nous arrivera asses d'occasions d'endurer.
 
 


.MMLXXX

Vouloir la croix, c'est la transformer.

[1613-1614 .]

La croix est de Dieu, mais elle est croix parce que nous ne nous joignons pas a elle car, quand on est fortement resolu de vouloir la croix que Dieu nous donne, ce n'est plus croix. Elle n'est croix que parce que nous ne la voulons pas; et si elle est de Dieu, pourquoy donq ne la voulons nous pas ?

MMLXXXI

Le " petit rien " devant la grandeur de Dieu. - Dans la tentation et la souffrance, regarder la Providence et aimer ses dispositions sur nous.

[1611-1615.]

Alles souvent en esprit aux pieds de la grandeur divine et dites luy : 0 Seigneur, je ne vous offre qu'une pauvre chetifve vefve, une pauvre chetifve Religieuse , toute chetifve et vile ; n'estes vous pas bien bon de regarder une si petite creature, ains un si petit rien comme je suis ?

Quand nous sommes travaillés de tentations ou de choses penibles, quelles qu'elles puissent estre, il faut premierement regarder la Providence divine par l'ordre de laquelle nous sommes en ces combatz ; et, soit qu'ilz nous soyent envoyés pour nostre chastiment, soit qu'ilz nous soyent envoyés pour nostre exercice (ce qu'il ne faut jamais s'amuser a discerner), il faut aymer cette divine Providence, qui est tous-jours tres juste et tres sainte, nous complaysant en son bon playsir et nous conformant a tout ce que sa sagesse fait ou permet, pour penible qu'il soit.
 
 




MMLXXXII

Imperfection de l'esprit délicat. - Aimer à se sentir pauvre et faible devant Dieu. - Comment se. comporter dans les aridités et les chutes, et se " mettre en la sainte indifférence ". - Au lieu de réfléchir sur soi-même, regarder le Sauveur. - Dans quelles dispositions la Mère de Chantal doit aller à l'oraison et ce qu'elle doit y faire.

[1611-1615.]

(Ms d'Annecy) Vostre esprit delicat ne peut rien garder ni souffrir sans le dire, et s'estonne tous-jours un petit au dernier estat et destroit. Oh ! demeurés pleine d'humilité, de simplicité, de courage et de joye cordiale devant Dieu, qui est le tres unique object de nostre amour et de nostre ame. Demeurés ainsy toute en Dieu, ou sensiblement, ou par la foy ; aymés vostre pauvreté, car il est escrit que les yeux du Seigneur regardent sur les pauvres (Ps 9,30 ; 10,5) et que ses oreilles escoutent leurs prieres (Ps 9)

Il ne se faut point soucier de se sentir foible, sçachant que Dieu est fort et bon pour nous. Que nous perdions courage ? Au contraire, ma Fille, j'ayme mieux estre foible que fort devant Dieu; car les infirmes il les porte entre ses bras, et les fortz il les mene par la main (L5, lettre 692).

(Ms d'Annecy et de Caen) Ne regardes point, ma chere Fille, si vous estes cause de vos aridités ; mays, soit que vous en soyes cause ou non, convertisses les a la gloire de Dieu, les luy offrant en sacrifice comme souffrances et penitences de vos pechés.

Dans les mescontentemens que l'on a de soy quand on tombe en faute, au lieu de s'aigrir il faut prendre patience.

Au manquement des satisfactions raysonnables que l'on desireroit, il faut tous-jours avoir patience, et neanmoins tascher d'allentir un peu les desirs, prenant les choses mesmes, pour bonnes qu'elles soyent, avec esprit d'indifference. En fin, il se faut souvent mettre en la sainte indifference et dire : Je ne veux ni cette vertu ni l'autre, je ne veux que l'amour de mon Dieu, le desir de son amour et l'accomplissement de sa volonté en moy.

Il faut du tout quitter les reflexions, et n'en jamais faire en façon quelconque pour voir ce que l'ame fait ou ce qu'elle fera, si l'on fait bien ceci ou cela, Ce que l'on deviendra, si l'on a des sentimens ou non, de la satisfaction, des vertus et semblables ; mais au lieu de tout cela, regarder au Sauveur amoureusement et humblement. Il faut bien faire ceci ; sur tout, aller a la sainte orayson avec grande douceur d'esprit et sans volonté d'y rien faire, mais simplement pour y recevoir ce que Nostre Seigneur vous y donnera. Contentes vous d'estre en sa presence, encor que vous ne le voyies ni senties, et que vous ne puissies vous le representer ; mais commences par un acte de foy et, de tems a autre, regardés si vous ne le verres point.

MMLXXXIII

La seule chose qui attire le cœur de François de Sales. - Pourquoi le dépouillement total. - Par la souffrance, l'âme parvient à une très simple et délicate union au bon plaisir de Dieu. - L'unique regard de la Mère de Chantal.

[1611-1615.]

a)


 
 

Ah ! ma chere Fille, Dieu nous le donne, ce saint amour auquel nous aspirons ! Mais, aspirons y donq tout de bon. Certes, toutes choses flestrissent, ce me semble, devant nos yeux, et n'y a rien en terre qui nous puisse justement attirer que cet amour, unique et eternelle occupation de nostre cœur.

b)

Nostre Seigneur vous veut despouiller de toutes choses, affin que luy seul vous soit toutes choses. Que de tresors dans cet abisme d'affliction spirituelle ! Nous pensons que tout soit perdu, et c'est ou nous treuvons la delicate, toute simple et pure union de nostre esprit avec ce divin bon playsir, sans meslange d'aucune lumiere, science, intelligence ni satisfaction. Hé, demeures la en paix, sans estendre la veuë ailleurs qu'en ce pur regard d'unité, sans vouloir voir ni sçavoir comme il se fait.

Dieu soit beny ! Amen.
 
 


MMLXXXIV

Une partie de la charge d'une Supérieure. - Ce qui nous donnerait le bonheur. - La parfaite simplicité que Dieu demande de la Mère de Chantal et le plus agréable sacrifice qu'elle pourra lui faire.

[1612-1615.]

(Ms de Caen) C'est une partie de la charge de la Superieure de voir avec repos les fautes de sa Mayson et de souffrir doucement les choses qui y arrivent.

Oh ! que nous serions heureux si nous ne prenions point garde a ce que nous faysons ou souffrons, mais seulement que nous sommes accomplissant la volonté de Dieu, et que ce fust la tout nostre contentement !

C'est une tres grande et parfaite simplicité de n'arrester volontairement son esprit qu'en Dieu seul. Nostre Seigneur vous veut en cette maniere de si parfaite simplicité, tres asseurement ; c'est ce que vous pouves faire de plus aggreable a sa Bonté. Demeurés la et n'en sortes donq jamais, sinon pour voir et faire ce qu'il commande pour son service ; puis, retirés vous incontinent en luy, en cette simplicité qui comprend tout. Vous ne sçauries faire un sacrifice plus aggreable [à Dieu], ni plus utile a vous, a cause de l'activité de vostre esprit. Par la fidelité a cet exercice, vous parviendres a la fin que vous pretendes.
 
 




MMLXXXV

La connaissance de la volonté divine doit être fidèlement gardée ; s'y conformer aussi bien dans les ténèbres que dans la lumière. - Manière de traiter avec le prochain et de tirer profit des contradictions. - Quel soin la Mère de Chantal doit laisser à son Directeur. - En toutes choses, l'acquiescement, l'abandon, la " simple remise " à Dieu. - Comment agir et parler.

[1612-1616.]

a)

(Ms de Nancy et d'Annecy) Quand Nostre Seigneur nous a donné ses clartés et la connoissance de sa divine volonté une fois, il faut conserver cette connoissance et la memoyre en doit estre fidellement gardee, affin de demeurer en sa volonté et la suivre estant en secheresse comme durant ses visitations ; car Nostre Seigneur se contente bien souvent de nous monstrer une fois, ou plusieurs, ce qu'il veut que nous fassions, et l'ayant veu, il faut demeurer ferme la, comme ont fait tous les Saintz, auxquelz il n'a pas non plus continué tous-jours ses clartés.

b)

(id) Voyci que sa sainte volonté veut que nous soyons humble, douce, condescendante et simple comme une colombe (Mt 10,16), sans toutesfois exceder, ni faire des indiscrettes excuses ; et supportes le prochain avec grande douceur de cœur.

Serves vous des contradictions journalieres pour vous mortifier, les acceptant avec amour et douceur.

c)

(Ms de Nancy et d'Annecy) Laysses moy le soin de la correction de vos defautz et de vostre avancement, et ne veuilles point vous tourmenter pour vouloir entendre, discerner, sentir et semblables. Resignes tout cela a Dieu, demeurant en vostre abandonnement et remise de vous mesme a sa conduite. Laysses-le faire ce qui luy plaira, usant d'un simple et doux acquiescement ou acceptation de sa sainte volonté ; sur tout aux choses ou il n'est requis de mettre de l'ordre, ne les regardes jamais et ne permettes a vostre esprit d'en faire aucun discours. Uses d'acquiescement ; cela fait, retournes aux actes d'amour et a vostre simple remise et delaissement de toute chose a Dieu, vous divertissant, si la chose presse ; et alles simplement, confidemment, negligemment, a la bonne foy.

Ouy, ma Fille, parles doucement, bassement; faites que toutes vos actions et vos paroles se facent tranquillement, paysiblement, et non point brusquement ni activement. Il faut beaucoup dire en se taisant, par la modestie, tranquillité, esgalité et patience. Ne respondés pas promptement, ains tardifvement, doucement, humblement, sans toutesfois se relascher de la justice et rayson,
 
 


MMLXXXVI

Pas de " tendreté ", ni de souci du lendemain. - La volonté de la Mère de Chantal, abîmée en celle de Notre-Seigneur. - Au guide, le discernement; à l'âme, l'aveugle abandon sous la conduite de la Providence, même dans les désolations intérieures. - Le repos en Dieu et l'obéissance.

[1612-1616.]

(Ms de Nancy et d'Annecy) Je voudrais vous pouvoir arracher toute cette tendreté aux contradictions, tentations, privations de ce que l'on desire et, qu'avec un cœur genereux, vous surnageassies, La dessus, dire des paroles de fermeté, de mespris, de courage et de force avec la partie superieure, et ne s'arrester jamais a regarder rien de tout cela, mais passer outre en vostre chemin, n'ayant nul soin du lendemain, car il n'en faut point avoir ; mais alles a la bonne foy, sous la providence de Dieu, ne vous souciant que du jour present, laissant vostre cœur a Nostre Seigneur, car vous le luy aves donné, sans jamais le vouloir reprendre pour aucune chose. Puisque vous aves abismé vostre volonté dans la sienne, que vous aves prise pour vostre, il ne faut plus rien vouloir, mais se laisser porter et emporter au gré de la divine volonté, dans les effectz de laquelle il faut demeurer doucement et tranquillement, sans se divertir pour chose quelconque, regardant perpetuellement en toutes occasions Nostre Seigneur. Ah, vive Dieu ! tout ce qui n'est pas Dieu ne m'est rien ; mon Dieu m'est tout en toutes choses.

Il se faut contenter de sçavoir que l'on fait bien, par celuy qui gouverne, et n'en rechercher ni les sentimens ni les connoissances particulieres, mais marcher comme aveugle dans cette Providence et confiance en Dieu, mesme parmi les desolations, craintes, tenebres et toute autre sorte de croix, s'il plaist a Nostre Seigneur que nous le servions ainsy ; demeurant parfaitement abandonnee a sa conduite, sans aucune exception ni reserve quelconque, toute, toute, et le laisser faire ; jettant sur sa Bonté tout le soin du cors et de l'ame (Ps 54,23), demeurant ainsy toute resignee, remise et reposee en Dieu sous ma conduite, sans soin que d'obeir. C'est ce que nous avons promis.





MMLXXXVII

L'instrument entre les mains de Notre-Seigneur. - Rester dans l'état où Dieu nous met. - Que doit faire un " pauvre petit esprit ". - Abandon à la Providence. - Se moquer des tentations et parler à Notre-Seigneur d'autre chose. - Dans les peines intérieures qui font perdre pied, regarder notre " cher Capitaine" et employer deux sortes d'armes. - Tout le " faire" de la Mère de Chantal; à quoi elle est obligée.

[1612-1616.]

a)

( Ms de Nancy) Il faut demeurer entre les mains de Nostre Seigneur ( comme un instrument inutile,

toute abandonnee a son saint vouloir et Providence, et se contenter de demeurer ainsy doucement, sans

vouloir le sentir ni en faire des actes, demeurant en la connoissance que Dieu luy monstre. En fin, il se faut tenir en l'estat ou Dieu nous met : en la souffrance, souffrir ; en la peyne, patienter ; et voyla la vertu en laquelle il faut demeurer tranquille, sans reflexions d'esprit pour regarder ce que souffre l'ame, ce qui luy donne peyne, ce qu'elle fait, ce qu'elle a fait, ou qu'elle fera. Et qu'elle demeure en cette simple veuë de Dieu et de son neant, patiente et souffrante ; car Dieu nous monstre qu'un pauvre petit esprit se doit de tout et en tout simplement retourner a luy. Il [ ne] faut point laisser faire tant de choses a l'esprit ; il le faut retenir doucement, et l'accoyser en Dieu par un mouvement d'amour en la partie superieure, tant parmi les tentations, douleurs, afflictions, craintes, qu'en tous autres evenemens, quelz qu'ilz puissent estre.

Laysses tout ce qui vous regarde generalement a la Providence de Dieu: qu'elle gouverne et dispose du cors, de l'esprit, de la vie, de l'ame et de tout selon sa tres sainte volonté, sans penser, vouloir, discerner ou craindre chose quelconque. Vivés au jour la journee, et laysses le soin a Nostre Seigneur de tout le reste.

Rejettes les tentations, craintes, prevoyances et semblables en se mocquant. Hé vrayement, je me soucie bien qu'elles arrivent ! - En toutes les tentations extravagantes, il faut plustost parler a Nostre Seigneur de toutes autres choses que d'elles, s'en destournant simplement par un retour amoureux du cœur envers son Sauveur. Et quand il arrivera quelques charges nouvelles, en quoy que ce soit, il les faut remettre entre les mains de Nostre Seigneur; puis, demeurer en paix.

b)

(Ms de Nancy) Quand l'on est parmi les afflictions interieures sans treuver ou mettre son pied pour treuver repos, alhors il faut, le mieux que l'on peut, regarder nostre cher Capitaine et seule esperance, le doux Jesus ; voir son abandonnement au combat de sa Passion et, a son imitation, batailler de deux sortes d'armes : l'une, de la patience et resignation en la volonté de Nostre Seigneur, s' offrant d'avaler ce calice et mettant, avec Job (Jb 6,10), vostre cordiale consolation a estre ainsy qu'il plaira a Dieu, parce qu'il le veut, et autant de tems qu'il le voudra, sans luy prefiger le terme ni conter les jours comme ceux de Bethulie (Jdt 7,23 ; 8,10), remettant le tout a sa Providence amoureuse. Puis, prenes les armes de l'orayson ; quand ce ne seroit que de bouche, dites avec David : Seigneur, je suis resolue d'observer vos commandemens, quelque contraste ou tentation qui se puisse opposer ; neanmoins, Seigneur, ne m'abandonnes pas du tout (Ps 118,8) Je ne me soucie pas que vous me delaissies quelque tems pour m'espreuver, pourveu que ce ne soit pas tant que je . succombe. O Dieu, vous estes mon esperance (Ps 90,9 ; 141,6) ! Je suis toute foible, mais toute vostre, appuyee [sur vous] et attendant vostre secours, car vous estes proche de l'affligé (Ps 90,15).

Que vos paroles soyent succinctes, suaves, saintes et discrettes, prononcees a loysir.

Tout vostre faire, c'est de souffrir et laisser faire Nostre Seigneur. Fiat voluntas tua ! et faut demeurer en cette simplicité si simple, sans se remuer.

Vous estes obligee a une grande pureté, abaissement et sousmission. Il ne faut avoir soin d'aucune chose, puisque Nostre Seigneur en prend la charge, mais recevoir tout, simplement, comme de sa main ; je dis, sans exception.







MMLXXXVIII

Où le cœur doit-il prendre son repos ? - Souhait d'un total dénuement.

[1614-1616.]

a)

(Ms de Caen) Tenés vostre cœur en consolation, luy donnant le repos bienaymé qu'il a accoustumé de prendre dans le sein de son bon Maistre.

Marchés en paix, sans permettre a vostre esprit de retourner sur soy mesme, sur tout quand les reflexions veulent l'embarrasser. Nos cœurs doivent avoir un entier repos en la volonté de Dieu, ou qu'elle nous porte.

b)

(Ms de Nancy) Vives toute a Dieu en la tressainte nudité de toutes choses, et sur tout de vous mesme. Jesus vous tienne saintement esclave de sa sainte Croix et desnuee de tout ce qui n'est pas luy mesme.
 
 


MMLXXXIX

L' " amour royal " des Bienheureux. -Pourquoi le " Roy des cœurs " aima parfois les larmes.

[Après le 21 mai 1616 .]

(Ms de Nancy) La robe de laquelle on s'est despouillé ne nous doit pas mettre en sollicitude. Je n'ayme pas les tendretés, ains cet amour royal, pareil a celuy des Bienheureux qui ayment tant et ne pleurent jamais. Mays quelquefois, et pour un peu, ce Roy des cœurs laissa aller le sien ; jusques a l'amour des larmes (Lc 19,41 ; Jn 11,35), pour monstrer qu'il aymoit les nostres quand elles procedent selon l'ordre de la dilection.

MMXC

Deux choses demandées à l'âme conduite par la voie de simplicité. - L'humilité exclut tout propre choix. - Comment s'acquiert l'amour. - La douceur dans le trouble et à l'égard du prochain. - Manière de faire la correction. - Ce qui est " tous-jours imperfection" et ce qui est de grande perfection ". - Remède pour les distractions.

[1615-1617.]

a)

(Ms de Nancy) Il faut faire deux choses specialement : l'une, de s'oublier de toutes choses pour le continuel souvenir de Dieu ; si que toutes les fois que vous vous treuveres hors de Dieu, il y faut ramener vostre esprit tout doucement, sans faire aucun acte. L'autre, qu'il faut tous-jours se desnuer et despouiller, et demeurer entre les mains de Dieu comme instrument inutile, le laissant operer en nous sans resistance, demeurant ainsy en cet abandonnement, et se contenter. Et faut tous-jours se tenir au dessus des tribulations et consolations, et estre fidele en ceci.

Il faut tous-jours estre contente de ce que Nostre Seigneur voudra faire de nous, car cela est l'humilité, et non pas vouloir choysir. Puisque nous ne sommes plus a nous, mais a luy, laissons-nous conduire par ou il luy plaira.

b)

Le prouffit de l'ame ne gist point a penser beaucoup a Dieu, mais a l'aymer du bon du cœur ; et cet amour s'acquiert en se determinant de faire et souffrir beaucoup pour Dieu. Quand une ame fait quelque chose fort contraire a ses inclinations et qu'elle le ressent beaucoup, venant a considerer que c'est le plus grand service de Nostre Seigneur, elle se doit hontoyer et ne plus faire cas de ce qu'elle souffre, mays l'endurer doucement ; car d'autant plus que l'on perd de sa consolation pour Nostre Seigneur, d'autant plus se doit on consoler de la perdre.

c)

(Ms de Nancy et d'Annecy) Celuy qui previendra son prochain es benedictions de douceur (Ps 20,4) sera le plus parfait imitateur de Nostre Seigneur. - En tous les troubles, il faut essayer de s'accoyser en la presence de Dieu pour l'amour de sa dilection. Celuy qui est doux n'offence personne, supporte et endure volontier ceux qui luy font du mal, en fin souffre patiemment les coups et ne rend mal pour mal. Le doux ne se trouble jamais, mais destrempe toutes ses paroles en l'humilité, vainquant le mal par le bien (Rm 12, 21).

Traittes avec une extreme douceur et charité avec le prochain et les Seurs, sur tout envers celles qui, par l'imperfection de leur esprit, defaut de graces naturelles ou mauvais offices, vous occasionneront quelqu'aversion ou degoust.

Faites tous-jours vos corrections avec le cœur et les paroles douces, et reprenant les defautz, faites qu'en vostre cœur vous excusies la defaillante, amoindrissant la faute ; car ainsy les advertissemens font meilleure operation. En fin, il faut avoir la douceur jusques a l'extremité envers le prochain, jusques mesme a la niaiserie, et n'user jamais de revanche vers ceux qui font des mauvais offices. Croyés que si nous perdons quelque chose pour cela, Nostre Seigneur nous recompensera bien d'ailleurs.

Quand l'on est contraint, pour quelque bien, de remonstrer le tort du prochain, il ne faut justement dire que ce qui est requis pour l'affaire presente, et taire le reste tant qu'il sera possible. Ne receves jamais aucun sentiment ni courroux de quelque chose que ce soit, ni sous quel pretexte et apparence de rayson que ce soit, car c'est tous-jours imperfection ; il est mieux de faire toutes choses qui se peuvent, et recevoir tout avec tranquillité. et repos : cela est de grande perfection et edification.

Il ne faut nul remede pour les distractions, que de ramener doucement le cœur a son object, quand l'on s'apperçoit qu'il en est diverti, disant des paroles d'amour et d'humilité a Nostre Seigneur.





MMXCI

La vraie pauvreté est celle que Notre-Seigneur et sa sainte Mère ont pratiquée.- Souhait d'un Fondateur.

[1615-1620 .]

(Ms de Nancy) Ne vous disois-je pas, ma chere Fille, que ce seroit une belle chose d'estre pauvre pour l'amour de Nostre Seigneur, pourveu qu'on n'en receust aucune incommoditée qu'on eust a souhait tout ce qui seroit requis pour toutes nos affaires, et encor pour nous faire estimer et estre plus honnorés du monde ? Certes, ma chere Fille, ce seroit une brave pauvreté, mais le mal seroit qu'on ne vous la laisseroit pas si elle estoit ainsy. Nostre Seigneur et Nostre Dame ont bien prattiqué une autre sorte de pauvreté : une pauvreté rejettee, mesprisee, vilipendee, incommodee. Encor qu'estant de la race de David et Salomon selon la chair, il est neanmoins extremement rejetté en la ville de David et gist en une souveraine pauvreté en la cresche, et sa Mere ne treuve pas seulement qui daigne le loger (Lc 2,7). Il le faut prattiquer et imiter, et, avec sainte Paule, preferer l'estable de Bethleem a toutes les richesses de Rome (S.Jér.ep.108 ad Eustoch. §10 ; L10, note 212).

Ma chere Fille, Dieu nous face bien aymer la sainte abjection et savourer les delices de la sacree pauvreté. Amen. Le doux Jesus soit a jamais en nos affections.
 
 


(MDCCXXIX)

Danger de la science sans humilité.

22 novembre 1620 .

…………………………………………………………………………………………

(Ms de Nancy) Helas ! la beauté de l'esprit en ruyne souvent la bonté, tandis que ces papillons se mirent en le brillant de leurs folles et vaynes aisles et les veulent voir au feu qui les brusle. Oh ! que la science est dangereuse, pour grande qu'elle soit, quand elle opere sans charité et humilité ! Oh ! qu'elle est encor plus dangereuse quand elle est petite et arrogante ! Ce pauvre jeune homme, comme vous sçaves, a tous-jours eu un esprit trop hardi pour avoir tous-jours esté si peu aymé.

Or sus, Dieu tire sa gloire de l'ignominie de ceux qui l'abandonnent………………….









MMXCII

Règle touchant les avis spirituels. - La plus grande assurance qu'on peut avoir en cette vie. - Comment combattre les pensées de soupçon et de méfiance. - Ne vouloir que Dieu. - Le cœur en haut. - Conduite à tenir à l'égard d'une personne qui " moleste grandement".

[1615-1621.]

a)

(Ms de Nancy et d'Annecy) Il faut mettre l'attention a ce que l'on fait, et ne point bander l'esprit; sur tout, point de reflexions.

Il faut recevoir de toutes mains les advis que Dieu nous donne ; faut seulement les faire examiner par celuy qui gouverne, et prattiquer fidellement ceux qui simplifient l'esprit. Celuy qui ne veut rien retenir pour soy est tout a Dieu.

La plus grande asseurance que nous pouvons avoir en cette vie consiste en ce pur et irrevocable abandonnement de tout son estre entre les mains de Dieu et en l'absolue resolution de ne jamais vouloir, pour chose que ce soit, consentir a faire volontairement aucun peché grand ni petit ; car nous ne sommes pas plus asseurés quand nous sentons l'amour de Dieu que quand nous ne le sentons pas. En fin, la grande asseurance consiste en ce que dessus.

b)

Il faut vivre tout a Dieu, par la volonté de nos Superieurs.

Quand il arrive de ces soupçons, opinions, sentimens, mesfiances, desirs, assautz et semblables, il ne se faut nullement forcer de les surmonter par imagination ni autrement ; il ne s'y faut point amuser du tout, mais dire promptement : " Mon Dieu et mon tout (S.Fr.Ass.Chron. Fr Min 1,8) ! " Vive Dieu ! VIVE JESUS !

Il faut rejetter au loin toutes creatures en la presence de Dieu, ne voulant absolument que luy, car il ne faut point mesler les creatures avec le Createur ; la creature nous aymera autant que Dieu voudra, et nous ferons le mesme. En fin, il ne faut que Dieu seul et sa tressainte volonté, sans meslange aucun. A un autre tems, l'on fera l'acte de l'acquiescement.

Il faut de plus en plus retirer tout nostre cœur en la divine Bonté, relever son cœur en haut vers son Dieu, pour l'aymer avec une tous-jours plus grande pureté, sincerité, innocence et vaillance spirituelle, et vivre toute douce, toute jointe au Sauveur.

c)

Quand l'on se sent saysi de douleur pour la charge de quelque personne qui moleste grandement , il faut soudain offrir a Dieu cette croix et l'accepter de tout son cœur, se sousmettant a la porter toute sa vie, si ainsy luy plaist ; puis, demeurer doucement contente dans sa souffrance et regarder cette personne avec honneur et respect, comme estant donnee de Dieu pour nous exercer en toutes vertus, considerant la grace de Dieu envers nous, qui nous fait tirer prouffit des fautes des autres. Que si cette personne revient a s'adoucir, O Dieu, il faut fondre sur elle en suavité, sans luy jamais parler du passé. Que s'il estoit a nostre pouvoir de nous faire quittes de cette croix, il ne le faudrait pas faire.









MMXCIII

Joie qu'éprouve François de Sales à s'abandonner à la Providence. - Où tend son esprit et ce qui prédomine en son cœur.

[1620-1622.]

a)

(Dép. de la Sainte ad art 30 et Ms de Caen) O ma Mere, que c'est un grand contentement a nostre ame vrayement dediee a Dieu, de cheminer les yeux fermés, selon que la souveraine Providence la conduit de tems en tems ; car ses raysons et jugemens sont impenetrables, mais tous-jours doux, tous-jours suaves, tousjours utiles a ceux qui se confient en luy. Que voulons nous, sinon ce que Dieu veut ? Laissons luy conduire nostre ame, qui est sa barque, il la fera surgir a bon port
 
 

b)

(Dép. de la Sainte ad art 35,36) Je sens mon esprit, ce me semble, plus tendant a la purete du service de Dieu et a l'eternite que jamais.

……………………………………………………………………….

Quelz sentimens relevés, ardens et pressans je ressens tous-jours pour ce divin amour ! Et c'est la verite que cet amour celeste et divin predomine tellement sur ce cœur, que, nonobstant ses miseres, il est tout dedie a la divine Majesté et ne regarde que sa gloire.
 
 


MMXCIV

Se tenir dans l'indifférence, et pourquoi. - La famine à Annecy.- Confiance en Notre-Seigneur; il prend soin de tout et il " est si proche ".

[ Annecy, fin août-octobre 1622 ]

(Ms de Nancy et d'Annecy) Il faut laisser plein pouvoir a Dieu de nous mener la part ou il voudra, et faut dire avec Isaïe (Is 6,8) : Envoyes-moy , ou il vous plaira, Seigneur, car estant envoyee de vostre part, je suis bien asseuree qu'en quelle part que je sois vous m'ayderes a executer vos commandemens.

(Ms de Nancy) Je loue Dieu de ce qu'il nous envoye des tribulations qu'il sçait nous estre convenables, specialement quand je voy en ce lieu une telle necessité et famine, qu'on parle de pain sans le voir ni sçavoir que c'est. Nostre Seigneur aura soin de ce cors chetif et fragile, et le gouvernera tout ainsy qu'illuy plaira, tantost en l'affligeant de continuelles tribulations, tantost en luy administrant quelque rafraischissement et brief relasche.

Nostre Seigneur est si proche qu'il ne se faut soucier de rien (Ps 118,151 ; 144,18) ; car j'espere en sa misericorde qu'il m'acheminera a ce qui luy sera plus aggreable, et fera sa volonté de moy.

MMXCV

Zèle du Saint pour le service des âmes. - Ce que Dieu lui demande.- Sentiment de son impuissance. - Le " petit filet de bonne volonté" de François de Sales. - Aux prises avec la tentation, il redouble de confiance en Dieu. - Consolations et aspirations ardentes vers l'amour divin.- Une prière qu'il fait à la Sainte Vierge.

a)

(Dép. de la Sainte ad art 39,44) Quantité d'ames recourent a moy pour sçavoir comme il faut servir Dieu ; secoures moy bien par vos prieres, car pour l'ardeur je l'ay plus grande que jamais ; mais, voyes vous, tant d'enfans se jettent entre mes bras et me succent les mammelles, que j'en perdrois la force si l'amour de Dieu ne me revigoroit.

b)

Je les disois ce matin a Dieu, mais je n'ose plus les dire maintenant, parce que j'ay treuvé que je ne sçay que trop ce que Dieu veut que je face : il veut que je me mortifie en toutes les puissances de mon ame et que je sois un vaysseau d'eslite pour porter son sacré Nom parmi le peuple (Ac 9,15). Mais, helas ! ce que je sçay qu'il veut que je face, je ne le sçay pas faire. Luy qui le sçait faire, le face donq en moy et par moy (Rm 7,19) ; mays qu'il face tout pour luy, a qui je n'ay treuvé que je puisse contribuer autre chose que ce petit filet de bonne volonté que je sens au fin fond de mon miserable cœur. Cette bonne volonté vit en moy, mais je suis mort en elle, et n'en ressens qu'un lent et faible mouvement, par lequel je souspire presque imperceptiblement le mot sacré de nostre fidelité : VIVE JESUS ! VIVE JESUS !

c)

Je suis fort pressé, et me semble que je n'ay nulle force pour resister et que je succomberais si l'occasion m'estoit presente ; mais, plus je me sens faible, plus ma confiance en Dieu est vive (2 Co 12,9), et je m'asseure qu'en presence des objectz je serais revestu de la force et vertu de Dieu (Ps 30,4 ; 42,2), et que je devorerois mes ennemis comme des aigneletz.

d)

Ah ! il faut, meshuy, tout de bon transporter nos cœurs aupres de ce Roy immortel, et vivre tout uniquement pour luy.

Si vous sçavies comme Dieu traitte mon cœur, vous en remercieries sa Bonté, et le supplieries qu'il me donnast le don de conseil et de force pour bien executer les inspirations de sapience et d'entendement qu'il me donne. Sur tout, j'ay mon cœur plein d'une infinie affection d'estre a jamais sacrifié au pur et saint amour de mon Sauveur…………………………………………………

(Dép.du P.Philibert de la Bonneville ad art 26) C'est avec une nouvelle ardeur que je souspire apres l'amour divin, affin qu'il remplisse mon cœur et le face abonder en graces et benedictions du Saint Esprit.

e)

(Dép. de la Sainte ad art 33) Vous sçaves que nostre glorieuse Maistresse me donne tous-jours un ayde particulier quand je parle de sa divine Maternité. Je la supplie, cette sacree Dame, de mettre sa main dans le pretieux costé de son Filz pour y prendre ses. plus cheres graces, affin de les nous donner avec abondance.
 
 


MMXCVI

Pensée consolante sur la mort des amis. - Apprendre dès ici-bas le cantique du saint amour. – " Une planche pour passer a la vie celeste. " - Mourir à soi-même pour vivre à Dieu.

a)

(Dép. de la Sainte ad art 25,28) Voyes vous, les passages de nos chers amis, ilz sont certes tres aymables, puisqu'ilz se font pour peupler le Ciel et aggrandir la gloire de nostre Roy. Un jour que Dieu sçait, nous irons vers eux; et ce pendant,. apprenons soigneusement le cantique du saint amour, affin que plus parfaitement nous le chantions en cette sacree eternité.

b)

Oh ! que bienheureux sont ceux qui ne mettent point leur courage en une vie si trompeuse et incertaine comme est celle-ci, et n'en font conte que comme d'une planche pour passer a la vie celeste ! C'est en cela qu'il nous faut loger nos esperances et pretentions.



c)

(Dép .du P.Philibert de la Bonneville ad art 26) Mourons a nous mesmes et a tout ce qui depend de nous mesmes. Il m'est advis que nous ne devons plus vivre qu'a Dieu ; mon cœur, mon courage fait une nouvelle saillie pour cela, et luy semble qu'il sera vray.

Or sus, Nostre Seigneur est nostre Seigneur et tout nostre bien: qu'avons nous a faire d'autre chose ?





MMXCVII

Deux " cheres vertus ". - En quoi consiste la vraie sainteté et quelle est la meilleure extase. – L'humilité, seul moyen pour arriver au sommet de la perfection ; quel cas Notre-Seigneur en fait. - Une sainte science. - Le trésor des tunes pures.

a)

Il faut bien tenir fermes en nous ces cheres vertus: la douceur envers le prochain et la tres aymable humilité envers Dieu.

La vraye sainteté gist en la dilection de Dieu, et non pas a faire des niaiseries d'imaginations de ravissemens qui nourrissent l'amour propre, dissipent l'obeissance et l'humilité. Vouloir faire les extatiques, c'est un abus. Mais venons a l'exercice de la veritable douceur et sousmission, au renoncement de soy mesme, a la souplesse de cœur, a l'amour de l'abjection, a la condescendance aux intentions d'autruy : c'est cela qui est la vraye et plus aymable extase des serviteurs de Dieu.

b)

(Ms de Caen) Jamais l'on ne parviendra a la hauteur de la perfection de l'amour de Dieu qu'on ne se soit profondement abaissé par l'humilité. Nostre Seigneur fait si grand cas de l'humilité qu'il ne fait point de difficulté de permettre que nous tombions dans le peché, affin d'en tirer la sainte humilité.

c)

(Ms d'Annecy) Il faut faire ses actions par l'obligation que nous y avons, ou par un simple acquiescement au bon playsir de Dieu, et faire ceci autant dans l'orage que dans le calme.

La vraye et sainte science, c'est de laisser faire et desfaire a Dieu, en soy et en toute chose, ce qui luy plaira, sans avoir d'autre vouloir ni eslection, reverant d'un profond silence ce que l'entendement de la foiblesse humaine ne peut comprendre, car ses desseins peuvent estre cachés, mais tous-jours justes. Le tresor des ames nettes ne consiste pas a avoir des biens et faveurs de Dieu, ains a le rendre content, ne voulant ni plus ni moins que ce qu'il donne.



MMXCVIII

Regretter les fautes du prochain, mais avoir compassion du pécheur et de l'imparfait. - Comment nous traiter nous-même. - L'habitude des vertus. - Moyen de parvenir au repos d'esprit au milieu de toutes les vicissitudes.

a)

(Ms d'Annecy et de Caen) Il faut beaucoup ressentir les fautes du prochain, mays il faut sçavoir en mesme tems que la charité s'exerce a les supporter et non pas a s'en estonner. Il faut le recommander a Nostre Seigneur, et tascher d'exercer la vertu contraire a la faute, avec grande perfection. Il faut, avec Nostre Seigneur, detester et haïr le peche et estre marri des imperfections et defautz du prochain, mais il faut avoir compassion du pecheur et de l'imparfait, et le supporter et endurer, a l'imitation du Sauveur qui le souffre bien. Et il nous faut ainsy traitter nous mesme, de sorte qu'ayant repare l'offense de Dieu, de laquelle il nous faut estre bien marris, il faut aymer et embrasser de bon cœur le mespris et l'abjection qui nous en revient.

(Ms d'Annecy) L'habitude des vertus s'acquiert par la rayson, Les vertus peuvent faire leurs actes par cette habitude, sans le conge de la rayson. Cassian dit (Conl. 12,7) que les hommes parfaittement vertueux ont une telle habitude de la vertu, que mesme en dormant ilz ne songent qu'a la vertu ; et saint Gregoire dit, parlant des miseres humaines (S.GregMag Moral in Job 23,24,47) : O heureuses miseres ! vous estes aymables parce que vous empesches mon cœur de s'affectionner aux choses de ce monde.

b)

(Ms de Nancy) C'est le grand mot de nostre repos, de souvent prevoir l'empirement de nos affaires et travaux et nous y disposer, et quand les accidens arrivent, user de la domination que nostre volonte superieure a sur l'inferieure ; car d'empescher que cette partie inferieure ne gronde et chagrine, il n'est pas possible ; mais il la faut laisser faire, et mettre la superieure en son estre, acceptant de bon cœur ce que Dieu veut ou permet nous arriver, a la façon que Nostre Seigneur fit dans son agonie : Mon ame est triste jusqu'a la mort (Mt 26,38). Mays, O Seigneur, devons-nous dire, n'ayes point d'esgard aux inclinations et rebellions de cette partie inferieure, et ne laysses pas, de grace, d'exercer vostre volonté sur moy qui suis trop heureuse dequoy vous me visites et me despouilles de moy mesme pour me revestir de vous mesme.

MMXCIX

Jusqu'à la fin de notre vie, il faut toujours recommencer à s'anéantir. – Le gémissement de saint Paul. - S'humilier de ses faiblesses, mais " remonter son cœur en Dieu " par la confiance. - Une parole qu'il faut répéter souvent. - Indifférence pour l'affection des créatures ; quel amour doit nous suffire.

(Ms de Nancy) Il faut assujettir la nature a la grace, et ne s'estonner nullement pour les difficultés que l'on rencontre ; car tous-jours il faut faire estat de commencer a s'aneantir, perseverant en cet exercice jusqu'a l'extremité de nostre vie, a laquelle nous treuverons nostre besoigne faite, si nous perseverons, mays non pas plus tost ; car il faut coudre nostre perfection piece a piece, parce qu'il ne s'en treuve point de toute faite, sinon que, par une grace miraculeuse, Nostre Seigneur peut donner une habitude en un instant, comme il fit a saint Paul (Ac 9,3). Ce grand Saint, apres tant de ravissemens, ne laissoit souventes fois d'experimenter la misere de nostre nature, quand il s'escrioit : O moy miserable, qui me delivrera du cors de cette mort (Rm 7,24)? En fin, il ne se faut point estonner ni rendre lasche pour nos infirmités et instabilités ; mais, en s'humiliant doucement et tranquillement, il faut remonter son cœur en Dieu et poursuivre sa sainte entreprise, se confiant et appuyant en Nostre Seigneur, car il veut fournir tout ce qui est necessaire pour l'execution, ne nous demandant rien que nostre consentement et fidelité.

Oh ! si nous pouvions une bonne fois nous determiner et dire absolument : Seigneur, que voules vous que je face (Ac 9,6) ? que nous serions heureux ! Au moins, il le faut dire souvent.

Le grand bien, nostre grand bonheur en la perfection seroit de n'avoir nul desir d'estre aymé des creatures. Que vous doit il importer si on vous ayme ou non ? Que si vous rencontres des occasions qui vous font sembler qu'on ne vous ayme pas, il faut passer outre en vostre chemin, sans vous amuser a les considerer. Nous devons aymer et affectionner le prochain, et chacun en son rang, selon le desir de Nostre Seigneur, faysant tout ce qui nous est possible pour les contenter et leur prouffiter, car c'est le desir de Dieu. Que s'il plaist a Dieu que nous ayons l'amour de leurs cœurs, c'est une grande consolation et benediction de Dieu ; que s'il ne plaist pas a sa Bonté, nous nous devons contenter de l'amour du cœur de Nostre Seigneur, et c'est bien asses.
 
 


MMC

Pureté d'intention des amantes de l'Epoux céleste,

Oh ! que les vrayes amantes du celeste Amant sont sages et bien advisees ! Sçaves-vous ce qu'elles font ? Parfois elles se retournent sur elles mesmes pour considerer si leur atour spirituel est convenablement ageancé, si aucune perle de vertu ne leur manque et si tous leurs riches joyaux ont leur vif et naïf esclat ; mais, oh ! que cette reflexion est rectifiee ! oh ! qu'elle est simple ! oh ! qu'elle est pretieuse, puisqu'elle n'a autre mire que de satisfaire et d'aggreer au divin Espoux !
 
 
 
 

  APPENDICE

A

DEUX NOTES DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

CONCERNANT

SA CORRESPONDANCE ET SES MESSAGES

[A la levee : que Mr Blondeau, etc. ]

[A M. Blondeau , avec le memoyre des trois cens escus pour l'eglise de Gex ](L6, lettres 970,981).

A Mme Brulart, avec le papier de la façon de dire le chapelet ,et la relique.( L2,note 292)

A Mme du Puis d'Orbe, avec l'ordre arresté pour son Monastere et advis pour se conduire en l'introduction d'iceluy , et le papier du chapelet. (L4, lettre 476)

A Mlle de Vilers . (L3, note 36)

A M. de Bourges , et de sa harangue.

A Mlle Jacot , et le papier du chapelet. (L3, note 116)

[A M. Breton, Prœvost de N. D. d'Aoustun ] (L4, note 94)

A M. de la Curne (id ; L8, note 277).

A Mlle de Brechart (L4, note 116)

A Mme de Viteau .

A Mme la B. de Ch., avec le papier du chapelet, et advis pour ses trois volontés (L4, lettre 481)

A M. de Vaucroissant (L4, note 338)

De saluer Mr le consr Blondeau et Mad. sa femme.

Me Valon et Me Arviset (L10, note 645)

Mr le medecin Robin et Mlle sa femme. (L3, note 360)

Messieurs et Mesdles de Vilers (L3, note 36 ; L4, note 572 ; L10, note 74)

La fille de monsieur le premier Prœsident, Carmelite , si ell'est a Dijon ou a Chalom.

Le P. Recteur des Jesuites, si c'est le P. René ; le P. Gentil (L2, note 39)

Mr Robert (L3, note 492)

Le P. Prieur de Sr Bernard et le P. D. Jean de Sr Malachie. Mad. la baronne de Viteau. (L6, note 898)

A Mr le tresorier des Barres et a Me sa femme .

Revu sur les Autographes conservés à la Visitation 'd'Annecy.



 
 
 
 

B
 
 
LETTRE DE M. ANTOINE DES HAYES

A M. CLAUDE DE CHARMOISY

Monsieur,
 
 
La révérence en laquelle notre cher et précieux ami est tenu par deça sera cause que l'on ne pourra rien résoudre de ce qui lui a été ci-devant écrit, parce qu'en toutes affaires, comme vous savez, il y a des circonstances et petites difficultés par dessus lesquelles il convient passer, et principalement en l'établissement que l'on desire faire, pour être nouveau. De sorte que la considération grande en laquelle il est tenu, pour sa qualité et pour son mérite particulier, retient chacun, ne pouvant personne se résoudre sans lui, tant aux choses qui sont de son particulier, qu'en l'honneur et révérence que chacun lui veut porter, qu'aux choses générales qui regardent l'établissement de la chose. Ce que je vous dis par expérience ; car m'étant trouvé avec monsieur de Bérulle seul (L2, note 165), il a . proposé beaucoup de petites choses qui seront négligées par notre ami parce qu'ils (sic) regardent son honneur particulier ; mais il y en a d'autres très importantes où il faut son jugement et qui ne se peuvent écrire : c'est pourquoi je conclus que, sans sa personne, rien ne se fera. Le remède à cela serait qu'il acceptât de prêcher les Avents ou le Carême en cette ville (je l'en ferais bien convier, et même par Sa Majesté s'il en était besoin), ou que les affaires qu'il a autrefois eues lui permissent de faire un voyage ici, où, en quinze jours de présence, nous ferions plus d'affaires qu'en un an d'absence.

Si vous le pouviez résoudre à cela, je lui ferais trouver un carrosse à Brierre et le logerais en cette petite maison, comme je lui ai ci-devant offert. Maintenant qu'il a plu à Dieu retirer à lui Madame sa mère (L4, notes 386,393) , il sera plus libre et pourra plus aisément prendre cette résolution, dont je ne lui écrirai point que je n'aie de ses nouvelles et que vous ne me mandiez qu'il y soit disposé. M. de Bérulle ne trouve pas bon que l'on parle encore au Roi de la proposition, parce qu'elle s'éventerait et serait traversée par plusieurs.

Voilà ce que je vous puis mander de ce particulier, approuvant la pensée que vous avez autrefois eue, d'autant plus que l'indisposition du personnage s'augmente tous les jours, bien que lentement.

A Paris, ce 19 avril 1610.

Votre plus humble et très-affectionné serviteur,

A. DESHAYES.

A Monsieur,

Monsieur de Charmoisy, à Annecy.

C
 
 

UNE LETTRE DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

D'APRÈS L'ÉDITION PRINCEPS

A UNE SUPERIEURE DE LA VISITATION

Zele de l'Autheur pour la gloire de Dieu, et mespris du monde.

O ma Mere, soit que la Providence de Dieu me face changer de sejour, soit qu'elle me laisse icy (car cela m'est tout un) n'auray-je pas mieux, de n'avoir pas tant de charge, à fin que je puisse un peu respirer en la Croix de nostre Seigneur, et escrire quelque chose à sa gloire (L9, note 232, 8 janvier 1620)? Cependant nous escouterons, ce que Dieu ordonnera, à la plus grande gloire duquel je veux tout reduire, et sans laquelle je ne veux rien faire, moyennant sa grace (L9, note 93, 5-19 octobre 1619) : car vous sçavez, ma

tres-chere Mere, quelle fidelité nostre cœur luy a voué. C'est pourquoy sans reserve je la veux laisser regenter au dessus de mes affections, és occasions, où je verray, ce qu'elle requiert de moy (L5, note 42, février 1611). Certes je me taste partout, pour voir, si la vieillesse me porte point à l'humeur avare ; et je treuve au contraire, qu'elle m'affranchit de soucy, et me fait negliger de tout mon cœur et de toute mon ame toute chicheté, prevoyance mondaine, et desfiance d'avoir besoing (L9, note 351, 26 février 1620) ; et plus je vay avant, plus je treuve le monde haïssable, et les pretentions des mondains vaines ; et ce qui est encor pis, plus injustes. Je ne puis rien dire de mon ame, sinon qu'elle sent de plus en plus le desir tres-ardent, de n'estimer rien, que la dilection de nostre Seigneur crucifié ; et que je me sens tellement invincible aux evenemens de ce monde, que rien ne me touche presque. O ma Mere, Dieu comble de benedictions vostre cœur, que je cheris comme mon cœur propre. Je suis sans fin vostre en celuy, qui sera. par sa misericorde, s'il luy plaist, sans fin tout nostre (L10, note 479, 1619-1622).

FRANÇOIS, E. de Geneve.
Le 26. Fevrier, 1620.

GLOSSAIRE

DES LOCUTIONS ET DES MOTS SURANNÉS

OU PRIS DANS UNE ACCEPTION INUSITÉE

AUJOURD'HUI

(L'astérisque désigne les mots qui ont paru dans les Glossaires des tomes précédents.)

* A - pour à l'égard de, envers, de, devant, en, par, pour, vers

* ACCOUSTUMÉ (avoir) – avoir coutume

* ACCOYSER (s') - s'apaise, se tranquilliser

*ACTION - pour acte

ACTIVEMENT - pour avec empressement

*ADDRESSER - pour diriger

*ADVANTAGE (à l') - à l'avance, d'avance

*AFFECTION - pour désir, disposition de l'âme, sentiment, ferveur

*AFFECTIONNÉ - pour affectueux, dévoué

*AFFECTIONNEMENT - affectueu sement, de bon cœur

*AFFECTIONNER (s') - pour prendre à cœur

*AGGREEMENT - pour bon plaisir, contentemeut

*AIGRE - pour cruel

*AINS - au contrairee, et même, mais, mais plutôt, même.

*AINSY QUE - pour pendant que

*ALIENÉ - du lat. ALIENUS, éloigné,détaché.

*ALLENTIR – modérer

*AMIABLE - aimable

*AMIABLEMENT - aimablement, doucement

*AMUSER A (s') - pour perdre le temps à, s'occuper de, se plaire à

*A PEU QUE - peu s'en faut que

*ARDÉ – regardez, voyez

*ARRESTER - pour demeurer, rester

ASPRETÉ - pour austérité, vie austère

*ASSEURANCE (d') - pour d'une manière certaine

*ASSEURE - pour sûr

*ASSEURER (s') - pour être sûr

*AU - pour dans le, du, en, pendant le, par le, pour le, sur le, selon le, vers le

"AUCUNEMENT - pour quelque peu

*AUQUEL - pour dans lequel, en qui, où, pendant lequel

AUTANT PLUS, AUTANT PLUS QUE (d') - pour plus

*AUX - pour dans les, pour les, sur les

*AVANT QUE - pour avant de

*AVOIR - pour tirer

*AVOIR FOURVOYÉ - pour s'être fourvoyé

BASSEMENT - pour à voix basse

BATTUE (monnaie) - pour frappée

"BENEFICE - du lat. BENEFICIUM, bienfait

*BENITE - pour bénie

*BIEN - pour bonheur, plaisir

BON DU CŒUR (du) - du meilleur de son cœur, tout de bon

*BONNEMENT - pour facilement, seulement

*BRAVE - pour belle

*CAREMPRENANT - les trois jours qui précèdent le mercredi des Cendres

*CARESSER - pour apprécier, estimer

*CE PENDANT - pour en attendant

C'EST - pour on en est

CHAGRINER - pour se chagriner

*CHALOIR - importer

*CHAMS (aux) - pour à la campagne

CHANGE - pour changement

CHERISSANT - pour affectueux, aimant

*COLLOQUER- du lat. COLLOCARE, mettre, placer

COMMANDER (se) - exercer un empire sur soi-même, se dominer

*COMME - pour comment, que

*COMMODITE - pour facilité, occasion

*CONDOLEANCE - pour campassion

CONFORT - conso1ation, réconfort Cf.l'ital. CONFORTO.

*CONJOINT - uni

*CONNOISTRE - pour reconnaître

*CONSIDERABLE - pour digne de considération

CONSOMMER - pour consumer

*CONTE, CONTER - pour compte,compter.

*CONTEMNEMENT - mépris Du lat. CONTEMNERE.

*CONTEMPLATION (en) - pour en considération

CONTRASTE - de l'ital. CONTRASTO, lutte, combat

*CONTREROLLEUR - contrôleur

*CONTRESCHAN GER - compenser

*CONTRIBUER - pour apporter

*ONTRIBUTION - pour devoir e contribuer

*CONVERSATION - pour commerce, société

*CONVERTIR - pour tournerner

CONVICE - du lat. CONVICIUM, insulte, outrage

*CORDIAL - pour du cœur

CORPOREL - pour matériel

*COURAGE - pour cœur

*DANS - pour à (

*DE - pour à, au sujet de, par, sur

*DEÇA (de) - en ce pays, ici, d'ici

*DEDANS - pour dans, en

DEFERER A RESPECT – donner comme marque de respect, de déférence

*DELA (de) - là-bas

*DEMEURE - pour immobilité

DEPERITION - dépérissement

DE PLUS - pour plus

*DES - pour aux, depuis

DESFIANCE DE - pour doute au sujet de .

*DESPLAYSIR- pour douleur

*DESSUS SA GARDE - en garde

*DEVANT - pour avant

*DEVERS - vers

*DEXTRE - droite

DILATEMENS - mouvements intérieurs, élans qui portent le cœur à se dilater, par opposé au

recueillement de l'oraison de simplicité

*DILATER - pour répandre, divulguer

*DISCOURS - pour raison, raisonnement, réflexion '

*DISJOINT - du lat. DISJUNCTUS, séparé

*DIVERTIR - pour faire diversion, se détourner, se distraire Du lat. DIVERTERE.

*DOINT - ancienne forme de la 3. personne du subjonctif présent du verbe donner

*DONT - pour ce dont

*DORMANTE - pour endormie

*DOUTER - pour craindre

*DOUTER (se) - pour craindre

*DRESSER - pour diriger vers .

DURETÉ- ce qui est à la fois sec et dur, comme la terre, par opposé à la mobilité et à la fluidité de l'eau

*DU TOUT - pour absolument, tout à fait, entièrement

*EMMI – dans, entre, pendant

EMMI LES - au milieu des, dans les

*EMPIREMENT - le fait d'empirer et son résultat

*EN - pour à, dans, de, sur, sur la

*ENCOMMENCÉ – commencé

ENFERRÉ (pour estre) - pour s'être introduit dans le fer

*EN LIEU - pour au lieu

*ENSEMBLEMENT - ensemble

*ENTANT QUE - pour autant que

*ENTRE - pour au milieu de

*ENTRELAISSER - cesser par intervalles

*ENTRETENIR (s) - pour se tenir mutuellement

*ENVERS - pour avec, vers

ESGAL (a l') - pour également, en comparaison

*ESLANCEMENT - pour élan

*ESLANCER - pour jeter, lancer

*ESLECTION - pour libre choix Du lat. ELECTIO.

*ESTABLIR - du lat. STABILIRE, rendre stable, affermir

*ESTONNÉ - pour impressionné, saisi

ESTRE (en son) - pour en son état

ET - pour même

*ET SI - pour aussi bien, cependant, toutefois

FACENT NOSTRE CHEMIN -pour composent le chemin, soient le chemin par lequel

*FAILLY - pour qui a manqué, qui a fait défaut Du lat. populaire FALLIRE.

*FAIRE - pour constituer, former, passer ,rendre, s'exercer à

FAIRE DES INDISCRETTES EXCUSES - pour disculper sans discernement

FAIRE LA PRATTIQUE – pour pratiquer

FAIRE POINT DE FAUTE – pour ne faire point faute

*FAIT - pour fait pour .

*FEINTISE - feinte, dissimulation

*FICHÉ - fixé

FIN BAS - plus bas

FINIR (se) - pour finir, se terminer

FLESTRIR - pour se flétrir

*FLOUËT - fluet, sans consistance

FONDRE SUR… EN SUAVITÉ pour se hâter, se précipiter suavement, avec toute suavité

*FORCER (se) - pour s'efforcer

*FORT (de plus) - plus fortement

*GARDER - pour empêcher

*GRAND CAS (c'est) - c'est étonnant, c'est une chose surprenante

GRAVIR SUR - monter sur

*HUMEURS - pour goûts, tendances

*ICY - pour ci

*IL - pour qu'il

*IMBECILLE - du lat. IMBECILLIS, faible

*IMPETRER – attirer, obtenir Du lat. IMPETRARE.

*IMPROVEU (a l') - à l'improviste

*INCOMMODÉ - pour gêné, dans la gêne

*INDISPOSITION - pour disposition contraire, peu favorable

*INSCRIPTION - pour suscription,

INSIPIENCE - du lat. INSIPIENTIA, folie, sottise

*INTEREST - pour dommage

*JOLIVETÉ - gentillesse

LAMENTÉ - pour plaint, pleuré.

*LE - pour de

*LOYER - pour récompense

LOYSIR (a) - lentement, en se donnant le temps de réfléchir

*MADAMOYSELLE - appellation usitée jadis à l'égard de toute femme mariée qui n'était pas noble,

ou qui, étant noble, n'était pas titrée

MAINTENIR INNOCENT - pour conserver à quelqu'un sa réputation d'innocence

MANIERE - pour disposition intérieure

*MANQUEMENT - pour défaut, manque

MANQUEMENT DE PROMESSE - le fait de manquer à une promesse

*MARRI, MARRY - fâché, peiné

*MESHUY - désormais

*'MESMEMENT - même

*METTRE - pour déposer

MIGNARD - pour agréable

MIRE - pour point de mire

*MOINS - pour le moins

MOLLET - pour mou

MORTALITE - pour condition mortelle présente

MOSSU - mousseux

*MOUVANT - pour agissant

*MOUVOIR - pour se mouvoir

*NE - pour ni

NEGLIGEMMENT - pour sans souci

NE... PAS - pour ne

*NOURRI - pour élevé

*NUDITE - pour dépouillement

*OBEDIENCE - du lat. OBEDIENTIA, obéissance

*ORATEUR - titre que prenaient autrefois les gens d'Eglise écrivant à des souverains

*OR SUS - or donc, hé bien ; parole d'encouragement. Cf. l'ital. ORSÙ.

*OUBLIER (s') - pour oublier

*OYT (il) - il entend

* PAR APRES - plus tard, ensuite

*PAR DEÇA - ici, de ce côté-ci

*PAR DELA - là où vous êtes, de votre côté

*PARMI - pour avec, dans, pendant

*PART (la) - pour du côté, à l'endroit

*PASSER - pour se passer

PASTORAT - charge pastorale

PERIODE - pour point extrême

*PETIT (un) - pour un peu

*PORTION - pour partie

*POUR - pour à

POUR MOURIR - pour fallût-il mourir

*POUR UN PEU –un peu (p. 174). .

*PREFIGER - du lat. PRAEFIGERE, fixer d'avance

PRENDRE DE PLAYSIR - prendre plaisir

*PRESAGER - pour annoncer, faire pressentir

*PRESSÉ - pour serré par la douleur

*PROPOS - pour projet, ,résolution

*PROU 147- bien, beaucoup

*PROUVOIR - du lat. PROVIDERE, pourvoir

*PROVIDENCE -pour soin

*QUANT ET QUANT - en même temps

*QUARTIER - pour pays, voisinage

*QUE:- pour ce que,

QUE DE - pour de

*QUE L'ORDINAIRE - pour qu'à l'ordinaire

*QUI - pour ce qui

QUITTE (se faire) - se débarrasser

*REALEMENT - pour franchement, ingénuement

*RECOMPENSE - pour compensation, dédommagement

*REFORMATION - du lat. REFORMATIO, réforme

*REGARD (pour ce) - à cet égard,pour ce sujet

REGARDER A - considérer, donner un regard

REGARDER A (faire) - faire tourner le regard vers

REGARDER DE - pour viser à, se proposer pour but de

REGARDER SUR - pour veiller sur

*RELIGION - pour Ordre religieux, vie religieuse

*REMONSTRER – pour faire remarquer, démontrer

*RENFORCER - pour augmenter les forces, fortifier

*RESALUER- pour saluer

*RESIGNATION - pour acte de résignation

*RESSENTIMENT - pour regret, sentiment de douleur

*REUSCIR A - pour revenir en, tourner en

*REUSCIR DE - venir à bout de

*REVIGORER - rendre force, vigueur

*REVOQUER - du lat. REVOCARE, retirer.

*SAPIENCE - du lat. SAPIENTIA, sagesse

*SEMONDRE - inviter

*SENTIMENT - pour peine, ressentiment

*SI - pour aussi, cependant, toutefois

*SI EST CE QUE – cependant, néanmoins

*SI FAUT - locution affirmative

*SIGNE - pour témoignage, terme Cf. l'ital. SEGNO.

SINON QUE - pour que

*SI QUE - de sorte que

*SI TOST - pour aussitôt

*SOIN - pour sollicitude, souci

*SOUËFVE - suave

*SOÜEFVEMENT - suavement

*SOUVENTES FOIS - souvent.

*SUR - pour au-dessus de, de, au sujet de, d'après, en, pour

*TANDIS - pour en attendant

*TANT - pour aussi bien, autant

*TANT MIEUX - d'autant mieux

*TANT PLUS-d'autant plus

TARDIFVEMENT - pour lentement, avec calme

*TEMS - pour moment

*TENDRE-pour faible, délicat

TENDRETÉ - du lat. TENERITAS, tendresse, attendrissement, mollesse

TENIR GARDE - faire garde, se mettre en garde

*TIRER - pour attirer

TOLERANCE - du lat. TOLERANTIA,constance à supporter, patience dans la douleur

*TOUT A COUP - pour du premier coup

*TOUT AINSY - -de même

TRAFIQ - pour maniement

*TRAIN - pour pratique, façon habituelle de diriger

*TRAVAIL - pour peine, souffrance

*TRAVAILLÉ - pour affligé, éprouvé

*TRAVAILLER - fatiguer

TREMPER AUX - plonger dans les, se mêler aux

*TRIVIAL - pour vulgaire

*TROP PLUS - bien plus, infiniment plus (p. 41).

*TROUBLEMENT - trouble

TYRANNISER - pour fatiguer outre mesure, mettre à la torture

VENIR AU GOUST - être au goût, aller au goût

*VERS - pour envers

*VIANDE-pour mets, aliment

*VISITATION - du lat. VISlTATIO, visite

*VITEMENT - vite

VOULOIR MAL A - éprouver un sentiment de mauvais vouloir, de rancune envers
 
 










INDEX

DES CORRESPONDANTS

ET DES PRINCIPALES NOTES BIOGRAPHIQUES ET HISTORIQUES

DE CE VOLUME


 
 




ANNECY (Famine à) ………………………………………………………………694

ARCHAMPS (curé et paroisse d'). Voir ECHALLON…………….L4, note (4) p.147

ARTHAZ (Artas). Cession au Chap.de St Pierre de Genève de la cure d'- L4, note (5) p. 178

AUSTRAIN Françoise-Christine ………………………………………………….610

AUSTRAIN Pierre …………………………………………………………………610

AVULLY (Mlle de Saint-Michel d') …………………………………….L4, note (5 ) p.147

BARRES ( des) ou D'ESBARRES Charles ……………………………………….721

BARRES Marthe de Berbisey (dame des) ………………………………………..721

Bellegarde Roger de Saint-Lary (duc de) ………………………L6, p.124

BÉRULLE Pierre de…………………………………………….L4, note (7) p.156

Blonay Marie-Aimée (de), Religieuse de la Visitation. Voir SUPÉRIEURE ………613

BODIN Jean …………………………………………………………………………732

Boerio Jérôme, Général des Barnabites ……………………………..L8 p.63

BONNET DE LA BATIE Jeanne-Marie (du), Religieuse de la Visitation …………743

BOUVERAT Pierre …………………………………………………………………729

BOUVIER François …………………………………………………………………756

BRETONNIÈRE Charles Chaliveau (seigneur de la) ……………L6, note (3) p.116

Camus Jean-Pierre, Evêque de Belley ……………………………………...618,620,622

CAPUCINS de Dijon (couvent des) ……………………………………….588

Cardinal (un). Scipion Caffarelli-Borghese (?) ………………………….…L4, p.177

Chantal Jeanne-Françoise Frémyot * (Sainte), baronne et Mère de…L4 p.153 ; L5 pp.8,11,

L6 pp.72,82 ; L8 p.63 ; L9 pp.64,141; L10 p.71; L11 pp.104,150 ; 624,629 sq,640,643,647,649,

656,657,658,663,664,669,672,675,678,684,685,689,695,700,705,711,712,723

Charles-Emmanuel 1er, Duc de Savoie…………………………..L10, p.199

CHARMOISY Claude Vidomne de Chaumont * (seigneur de) ……….174 .L5 p 210

Charmoisy Louise du Chastel (dame de)………………………………………..583

CHARTREUSE de Dijon. ……………………………………………………….588

Chastel Péronne-Marie (de), Religieuse de la Visitation ……….L9 p.66 ; L10 p.138

Châtelard Laure de Saluces (?), dame du ………………………..L3 p.191

CHATELARD (membres des familles du)…………………………..L3 p.191

Chevron-Villette Amédée de …………………………………L2 p.89

Cousin (un) . ……………………………………………………..L1 p.87

Cousine(une)……………………………………………………………………...611

DEMOISELLE INCONNUE (Conversion et admission à la Visitation d'une

DERONIS François……………………………………………………………….761

Destinataires inconnus. Voir ECCLÉSIASTIQUE, ETUDIANT, GENTILHOMME ….593,595,598

625, L3 pp.25,109

Destinataires Inconnues. Voir COUSINE, NOVICE, RELIGIEUSE, SUPÉRIEURE 599, 600,601,602

603,604,605,606,607,608,609,625 ; pp 112,114,118,120,121,126,128

DESTRICTIS (ou DES STRICTIS, DES ESTROITS )Raymond, Jésuite ..L4, p.157 note (13)

DIJON. Voir CAPUCINS, CHARTREUSE.

DUMONT Claude ………………………………………………………………..745

Eccléslastique (un) ………………………………………………….….L4 p.146

ECHALLON Michel (d'), curé d'Archamps…………………………….L4 p.146.

Etudiant (un) …………………………………………………………………….594

Faure Justine Dalphas (dame du)………………………………………L7 p.2220

Favre Antoine …………………………………………………………L2 p.189

Favre Jacqueline (Marie -Jacqueline, Religieuse de la Visitation) …..626 L4 p.157

Fichet Marie-Adrienne, Religieuse de la Visitation………….………581, L5 p.12

Filles-Dieu (Religieuses du Monastère des). ………………………….L2 p.75

GARD Jean-Baptiste. Voir ETUDIANT.

Genève-Lullin Clériadus de. ……………………………………………………..584

Gentilhomme de Dijon ………………………………………………………….587

GOTTRY Nicolas ……………………………………………………L3 p.109

Granieu Laurence de Ferrus (dame de) ………………………………L9 p.177

GREPT Françoise-Clémence de Compois (dame)……………………………….753

Grilly Melchior du Nant de …………………………………………..L9 p 57

Gros de Saint-Joyre René ………………………………………………………586 .

Hayes Antoine des*. ……………………………………………………………. 726

Hudry François. ………………………………………………………………….749

Jaudrais (Jodrei) Françoise d'Angennes? (dame de Morais de)……………….746

LOVAGNY (Prieur commendataire de). Voir REGARD.

LUMAGUE (Lumagues) Jean-André ……………………………….L2 p.63 note (9)

LUMAGUE (membres de la famille) ………………………………………..id

LYON. Voir SAINTE-CROIX.

Maillard Béatrix (de), Prieure de NeuviIle ……………………………L5 p.9

Maistre Nicolas, Vicaire de la Chartreuse de Mélan ………………….L2 p.123

Marin Claude …………………………………………………………L1 p.143

MASCRANNI (Mascarani) Alexandre et Paul ………………….L2 p 63 note (8)

MASCRANNI(famiIle) …………………………………………………….id

MATHIEU Jean-André …………………………………………………750

Médio Jacques de …………………………………………………….L2 p.63

MONTVUAGNARD Prosper de ……………………………….L4 p.146 note (5)

Mouxy Marie (de),dame d'Escrilles (Marie Madeleine, Religieuse de la Visitation). Voir DESTINATAIRES INCONNUES et COUSINE ……………………………………610

Musy Pierre de ……………………………………………………L3 p 26

NOUVELLES Marie – Antoinette Viollon de (dame.. ?), Religieuse de la Visitation ……..757

NOVICE DE LA VISITATION (une) …………………………………….104

PREZ Charles de ………………………………………………….L10 note 202

PREZ (Depréz) Pierre de …………………………………………L10 note 201

QUIBLY Marguerite (de), Abbesse de la Déserte, de Lyon ………………..752

Quoex Claude-Louis-Nicolas, Prieur de Talloires …………………………585

REGARD Janus, Prieur commendataire de Lovagny. ……………L6 p 83 nptr (4)

Religieuse (une) ………………………………………….……614,,616, pp.133,134

Religieuse de l'abbaye de Sainte-Catherine. Voir RELIGIEUSE. ………617

Religieuse de la Visitation. Voir NOVICE et SUPÉRIEURE ……………….623

RELIGIEUSE DE LA VISITATION DE PARIS (une) Voir DEMOISELLE.

RÉMOND François, Jésuite ……………………………..……..L4 p 153 note (13)

Rochefort Prosper de Menthon (baron de)………………………L6 p 90

Rodolphe II, Empereur d'Allemagne ……………………………L2 p.68.

ROYBON Jacques de ……………………………………………L6 p.115 note (1)

Ruptier Simon. …………………………………………………..L2 p148

SAINTE-CROIX, de Lyon (église). …………………………….L2 p. 63 note (3)

SAINTE-MAISON DE THONON ………………………….L2, note 203

SALES FRANÇOIS * de (Saint). Voir ANNECY …….596,602, 619,620,622,712,713,728

L2, P 61 note (2) sq, L4 p.153 et notes, L8,p 226 note (2),

Sales Jean-François de ………………………………………143

Sales Louis de (chanoine). Voir COUSIN.

SALES Louis (de), seigneur de la Thuille ………L2, p.89 note (5), L4 p.153 note (27)

SAUTIER Charlotte, Jacqueline, Madeleine, Chartreusines ………L2 p. 123 nte (2)

SAUTIER DE LA BALME Gasparde, Chartreusine ……………………..id

SÉNAT DE SAVOIE (Cérémonie à la rentrée du) ………….L2 p.189 note (3)

SERRES Marie (de), Haudriette ………………………………………..746

Supérieure de la Visitation………………………………….L10 p.151

THABUIS François …………………………………………………..755

THONON. Voir SAINTE-MAISON.

THOSTE (château de)…………………………………………L3 p.150 note (2)

Tournon Prosper-Marc de Maillard (comte de)…………..

Vallon Jacques de Gex (seigneur de ……………………L8 p.170

VALON Claude ………………………………………………718

VALON Jeanne Millotet (dame). ……………………………..id

VAUDREY Jean et Jean-Gabriel de …………………L5, p.210 note (4)

VAUDREY (maison de) ………………………………………id

VERJONNIÈRE (Vergeonniere) Marguerite (de la), Religieuse de Neuville ……..L5 p.9 note(7)

VERNAZ Alexandre …………………………………………..726

Victor-Amédée de Savoie, Prince de Piémont ……………L9 p.23

VITEAUX (Viteau) Chrétienne ou Christine de Sayve (dame de)…………….717
 
 




TABLE DES MATIÈRES



 
 

Table de Saint François de Sales étudié dans ses Lettres ……………………174
 
 
I.La Jeunesse………………………………………………………………6

II.L'Apostolat………………………………………………………………9

1.Avant le Chablais…………………………………………….9

2.Mission du Chablais…………………………………………10

a.Historique…………………………………………….10

b.Tactique………………………………………………14

c.Physionomie morale…………………………………16

III.L'Episcopat………………………………………………………………19

1.Vie privée,sociale……………………………………………19

a.Homme privé…………………………………………19

b.Relations……………………………………………...21

c.Civisme……………………………………………….24

2.Travaux………………………………………………….……26

a.Paroisses……………………………………….……...26

b.Clergé…………………………………………………..27

c.Visites pastorales……..………………………………...28

d.Monastères………………………………………….….29

e.Divers…………………………………………………..31

3.Prédications…………………………………………………..32

4.Consolations,épreuves………………………………………..35

5.Caractéristiques de SFS……………..………………………..37

IV.Dévouement aux âmes……………………………………………………..39

1.Lettres spirituelles………………………………………….…39

2.Direction………………………………………………………41

3.Œuvres spirituelles……………………………………………49

4.Fondateur……………………………………………………...50

5.Formation SJC………………………………………………...50.

6.Visitation………………………………………………………52

V.Vie intérieure…………………………………………………………………56

1.Epreuves……………………………………………………….57

2.Moyens………………………………………………………...59

3.Aide à la sainteté……………………………………………....63

VI.Ecrivain………………………………………………………………………65
 
 


Table des lettres de ce tome


I- LETTRES SANS DATE



LETTRE MCMLXV - A LA SOEUR FICHET. - Étrennes et souhaits pour la nouvelle année…96

MCMLXVI - A LA MÈRE DE CHANTAL. - Une résolution des deux Saints. - En quoi consiste la gloire du divin amour. - Souhait ………………………………………………..…96

MCMLXVII - A Mme DE CHARMOISY. - Les grandeurs que désire le saint Evêque de Genève..97

MCMLXVIII - A M. DE GENÈVE-LULLIN. - Influence de la sainteté des grands ….97

MCMLXIX - Au PRIEUR DE TALLOIRES (Fragment inédit) Que faire en attendant la joie d'un revoir ? - Ardeur et pureté de l'amour de François de Sales pour Dieu ……………98

MCMLXX - A M. GROS DE SAINT-]OYRE. – Encouragement à favoriser la fondation d'une Maison religieuse …………………………………………………………………………………98

MCMLXXI -A UN GENTILHOMME DE DIJON. – Une "favorable inspiration."- Comment s'éprouver soi-même sur sa vocation. - Avis pour le lever et la nourriture. - Demander la lumière à Dieu. - A quels passetemps s'adonner. - La Communion hebdomadaire et les pieux pèlerinages …98

MCMLXXII - A UN AMI. - Condoléances et sympathies ……………………………..100

MCMLXXIII - A UN ÉTUDIANT. - Que nous apprend la vraie science de Dieu. - Consolations sur un décès …………………………………………………………………………………….100

MCMLXXIV- A UN GENTILHOMME. - La mélancolie et le retour de la santé. - Un étrange tourment. - Pourquoi le Saint compatit à ceux qui en sont affligés. - De quelle crainte faut-il craindre les fins dernières ? - Défiance et présomption dans le service de Dieu. - Il n'est pas besoin de sentir toujours de la force et du courage. - L'espérance et la prière nous assurent le secours de Dieu. - Des essais trompeurs ……………………………………………………………………………101

MCMLXXV - A UN INCONNU. - La variété des exercices et l'amour. - Pourquoi le Sauveur fut, dans tous les mystères de sa vie, " le Bienaymé de son Pere ". - Comment rendre parfaites nos actions les plus ordinaires. ………………………………………………………………………………102

MCMLXXVI - A UNE DAME. - Une liberté que le saint Evêque n'a pas. - Désir de son humilité et de son amour de Dieu. Le sceau du Roi sur nos affections. - Echange de prières..……………..103

MCMLXXVII - A LA MÊME. - La posture de l'âme pendant les exercices extérieurs et intérieurs. - Liberté d'allure à l'oraison. - Confiance mutuelle. - Un conseil difficile à donner ………….104

MCMLXXVIII - A LA MÊME. - Douceur et tranquillité. – Quel regard jeter sur le monde. - Adorer la volonté de Dieu en tout temps ………………………………………………………………104

MCMLXXIX - A UNE DAME. - Les vertus fortes et les meilleurs vins. - Ce qui rend les tribulations précieuses …………………………………………………………………………………….105

MCMLXXX - A UNE DAME. - Demander à Dieu la douceur d'esprit dès le matin, et s'en souvenir cent fois le jour. – Se relever après ses fautes, sans perdre courage.. ………………………..105

MCMLXXXI - A UNE DAME. - L'ombre nécessaire pour conserver les fruits des résolutions ….106

MCMLXXXII - A UNE DAME. - Le but divin des afflictions. - Recevoir avec amour ce que Notre-Seigneur nous envoie par amour. - Assurance de prières…………………………………….106

MCMLXXXIII - A UNE DAME. - Le secours de Dieu ne manque jamais aux âmes confiantes. - Porte royale du temple de la sainteté. - Comment regarder ses afflictions. - Croix d'or ornée de pierres précieuses. …………………………………………………………………………………..106

MCMLXXXIV - A UNE DAME. - Permission accordée de renouveler un vœu ……………107

MCMLXXXV - A UNE DEMOISELLE. - Quand les " empressemens d'amour " en l'oraison sont bons. - La différence entre les "abnegations mentales." et les réelles. - N'ouvrir la bouche que de par Dieu. - Une superfluité à retrancher ………………………………………………………….108

MCMLXXXVI - A UNE DEMOISELLE. - Les amitiés les plus solides. - Béatitude du désert …109

MCMLXXXVII - A UNE DEMOISELLE. - Mauvaise vengeance que celle d'un procès. - Le vrai courage consiste à mépriser le mépris. - Manœuvre de la Providence pour ramener au port et préserver du naufrage …………………………………………………………………………………..109

MCMLXXXVIII - A LA MÊME. - Aversion du Saint pour les procès, surtout pour ceux qui se font à la suite de " manquemens de promesses. " - Le meilleur remède contre les gens qui rompent la foi donnée. - Comment obtenir une constante tranquillité de cœur. …………………………….109

MCMLXXXIX - A UNE INCONNUE. - Pourquoi Notre-Seigneur permet les petites disettes spirituelles. - Un prédicateur dont il fait bon ouïr les paroles. - Le cœur et la volonté au temps de la sécheresse ……………………………………………………………………………………110

MCMXC - A UNE INCONNUE. - On connaît la fidélité dans les occasions. - Ce qui donnera " les rangs" parmi les enfants de Dieu. - Ne pas s'attrister des répugnances, mais les surmonter. - La vraie force du cœur. ………………………………………………………………………………..111

MCMXCI - A UNE DAME. - L'arbre plante en ce monde, et le Cultivateur céleste. - Suivre la volonté de Dieu et marcher dans ses voies. - Un mort auquel on porte plus d'envie que de compassion…111

MCMXCII - A UNE DAME. - L'unique et parfait Consolateur. En quel temps il fait bon mourir. - Pleurer sur la perte des nôtres, mais non désordonnement. - Faire de bonne heure nos adieux à ce monde………………………………………………………………………………112

MCMXCIII - A LA MÊME. - Consolations sur la mort subite de la sœur de la destinataire. - Après une secousse de notre cœur, recourir à Notre-Seigneur, et loger nos espérances en lui. - Une confidence de Saint. - La planche pour passer à l'éternité…………………………………112

MCMXCIV - A UNE DEMOISELLE. - Imperfection du désir de la mort. - Espérance sur une trépassée. - La parole de saint François d'Assise ……………………………………………..113

MCMXCV - A UNE DAME. - Condoléances et consolations. - Pour qui toute mort est-elle heureuse ? Vivre avec des pensées généreuses et magnifiques-Etre doux et paisible ce n'est pas être insensible.114

MCMXCVI - A UNE DAME. - Le Jourdain et la Terre promise. - Comment la bonté de Dieu disposa une âme à son passage à l'éternité. - La couronne d'épines gage de la couronne de roses. - Admirable et touchante tendresse du Saint. - Pourquoi ne peut-il "vouloir mal a la mort. " ……………………..114

MCMXCVII - A UNE DEMOISELLE. - La valeur de la vie ; bonheur de la destinataire de connaître à quoi Dieu veut qu'elle l'emploie. - Persévérer dans sa voie, tout en appréciant les autres ………115

MCMXCVIII - A UNE DEMOISELLE. - Quel avis François de Sales eût donné à sa correspondante s'il avait trouvé son esprit dans l'indifférence. - Les raisons contre le mariage doivent céder devant une forte inclination. - Délicats et francs conseils sur les vertus à pratiquer pour couvrir " la tare du cors. " Le miel tiré du thym... ………………………………………………………………………116

MCMXCIX - A LA MÊME. - Heureux vent qui mène au port. - Sous quelle condition nous donner à Dieu. - Un sentiment qu'il faut faire croître jusqu'à maturité. - Les merveilles des noces de Cana…117

MM - A UNE DEMOISELLE. - En quel temps se donner à Dieu. - Rapidité des années; leur prix infini. - La prière d'un Saint pour sa fille spirituelle ………………………………………….117

MMI - A UNE INCONNUE. - La considération de Jésus crucifié pour l'âme chrétienne. - Combien fades les niaiseries des amours profanes. - La guerre et la paix. - En quoi consiste la vraie paix. - Pourquoi le Fils de Dieu a voulu naître en ce monde. ……………………………………….118

MMII - A UNE DAME. - Réciprocité d'affection. - " Un cœur de pere qui tient un peu du cœur de mere." - En quelle école se perfectionnent nos âmes. - Rosiers spirituels ……………………119

MMIII - A UNE COUSINE. - Le courage vaut mieux que la consolation. - Exemple de Rébecca. - Vocation divine et guide céleste …………………………………………………………….120

MMIV - A UNE NOVICE DE LA VISITATION. – Reconnaissance envers Dieu pour le bienfait de la vocation religieuse. - Une affection puisée au Calvaire par la Sainte Vierge, et par elle répandue dans le cœur de ses vraies filles. …………………………………………………………………..120

MMV - A UNE RELIGIEUSE DE LA VISITATION.- Exposé dogmatique sur le mystère de la Sainte Trinité. - Exemple tiré de l'âme humaine. - L'Incarnation: suite de la précédente comparaison. - Universalité de la présence divine. – Notre Seigneur sur la route d'Egypte. - Les deux natures du Christ.- Le fer enflammé. - Un peu de jour sur un abîme ……………………………………121

MMVI - A UNE RELIGIEUSE. - Quel sujet de lettres entre le saint Directeur et sa fille spirituelle. - D'où viennent les larmes de dévotion et la sécheresse. - Le bouquet à odorer le long du jour. - Ne pas souhaiter les persécutions, mais exercer sa fidélité dans les occasions présentes ……………122

MMVII - A UNE RELIGIEUSE. - Dieu, bon à tous. - Nos souffrances comparées à celles de Notre-Seigneur. - Mourir pour que Jésus vive. - Courage et sainte joie. - Regard sur l'éternité ……123

MMVIII - A UNE RELIGIEUSE. - Suivre les attraits de Dieu dans l'oraison. - Quelle est la plus fructueuse …………………………………………………………………………………….124

MMIX - A UNE RELIGIEUSE. - Les communications spirituelles plus aisées de vive voix que par écrit. - Pourquoi nos inclinations naturelles sont précieuses. - Dresser ses batteries du côté où l'ennemi nous attaque. - Comment vivre devant Dieu, avec le prochain et avec nous-même. …………124

MMX - A UNE RELIGIEUSE DE L'ABBAYE DE SAINTE-CATHERINE. - Les aulx et les oignons du monde, et la délicieuse manne de notre Sauveur. - A quelles conditions François de Sales approuve " le peu parler. " - L'exercice de l'abnégation spirituelle. - Contemplation du mystère de la Présentation de Jésus au Temple. - Mettre le Sauveur " sur son throsne d'ivoyre. " - Une obédience imposée au saint Évêque ……………………………………………………………………………………….125



II - LETTRES DÉCOUVERTES APRÈS L'IMPRESSION DES VOLUMES PRÉCÉDENTS

N.B. Les lettres numérotées MMXI à MMXLVII ont été replacées à leur place chronologique dans les volumes précédents. Voir p. 126 la table de ces lettres.

MMXLVII bis – Trois lettres au Sénateur Favre redécouvertes récemment ……………..127

MMXLVIII - A Mgr CAMUS. (Ces trois lettres ont été également replacées chronologiquement) - Comment l'Evêque de Belley est à la fois père, frère et fils de l'Evêque de Genève ………130

MMXLIX - Au MÊME. - Le fardeau du cinnamome et le faix des moissonneurs. - Martyrs et confesseurs tout ensemble ………………………………………………………………130

(DCLXVII ?)- Au MÊME. - Le salaire et le bonheur de ceux qui enseignent aux autres les voies de la justice. – Une " chose royale." ………………………………………………………….131…

MML - Au MÊME. - Deux lois impérieuses.- Soldats déférents à l'égard de l'Eglise. - Les permissions qu'il faut leur donner……………………………………………………………………..131

MMLI - A UNE RELIGIEUSE DE LA VISITATION. – Comment vivre en union avec la Sainte Vierge. …………………………………………………………………………………..132
 
 

III - MENUS FRAGMENTS

MMLII - A LA MÈRE DE CHANTAL ……………133

MMLIII - A LA MEME …………………………….id

MMLIV - A LA MEME. …………………………….id

MMLV - A UNE PERSONNE INCONNUE ………..id

MMLVI - A UNE PERSONNE INCONNUE ……...134

MMLVII - A UNE DAME ………………………….. id

MMLVIII - ADRESSE D'UNE LETTRE AU CHANOINE DE SALES, SON FRÈRE …134

MMLIX - ADRESSE D'UNE LETTRE A LA MÈRE FAVRE …………………………..134
 
 

IV - FRAGMENTS DE LETTRES

A SAINTE JEANNE-FRANÇOISE DE CHANTAL

1604-1622

MMLX - Dans le trouble et l'inquiétude, remettre tout à Dieu. - Le " coup de fouet" de sa main divine. - Retranchements à faire. ……………………………………………………………135

MMLXI - L'âme qui ne veut pas offenser Dieu ne doit pas pointiller autour de ses actions. – " Un des grans articles du prouffit spirituel. " - La lecture pieuse ………………………………..136

MMLXII - Pour quel motif surtout aimer les parents. -Les vertus " de cœur" et les vertus apparentes. - Dans les maladies spirituelles et corporelles, user des remèdes voulus par Dieu, mais s'en remettre, pour le résultat, à son bon plaisir. - Un sentiment et un ardent désir du Saint ………….136

MMLXIII - Les effets de l'amour pur à l'égard du prochain expliqués par une belle comparaison. - Comment cet amour parfait se communique. - Le corail et l'amitié …………………….137

MMLXIV - Pourquoi la souffrance, et comment l'endurer. - Trois remèdes contre le trouble qu'apportent à l'âme les évènements de cette vie …………………………………………138

MMLXV - Respect qu'on doit porter aux prêtres. - Le Directeur veut pouvoir manier l'âme de la Baronne. - Les actes d'amour et de confiance seront le remède à tous ses maux intérieurs. -Exemple de la femme mariée, proposé à l'âme épouse de Jésus-Christ. ………………………….138

MMLXVI - Un mot de saint Augustin. - Dieu répond à tous ceux qui lui demandent conseil ; d'où vient que beaucoup n'entendent pas sa réponse ? - Le serviteur fidèle. - Comment combattre la vaine gloire. - L'obéissance amoureuse et la simplicité …………………………………139

MMLXVII - Les vœux du Père pour lui-même et pour sa Fille spirituelle. - La mortification dans les repas. - Quel est le seul désir qui remplit le cœur de François de Sales ……………….140

MMLXVIII - Aimer indistinctement toutes les croix qui nous arrivent. - Quelles sont les meilleures. - Les croix. " un peu mignardes ". - Ce qui donne le prix à la croix ……………………..140

MMLXIX - L'humilité et l'amour du mépris, pierre de touche de l'avancement de l'âme. - Quelle doit être son attitude dans les outrages et les louanges. - Moyen d'attirer en soi les grâces de Dieu. - L'acceptation de notre misère nous approche de lui. …………………………………..141

MMLXX - Compassion surnaturelle du Saint pour les souffrances de sa Fille. - Les holocaustes de l'ancienne Loi et l'écorchement du cœur. - Dieu nous aime : qu'importe le reste ? Jésus-Christ a tout souffert pour s'unir à son épouse; que doit faire celle-ci pour lui " tesmoigner ses amours reciproques " et le baiser ? ……………………………………………………………………………141

MMLXXI - S'abandonner à Notre-Seigneur et dépendre de sa Providence. - Une." resolue resolution ". - En quoi consiste l'amour de Dieu. - La seule gloire à chercher. - Aspirations suggérées pour s'unir à la volonté divine ………………………………………………………………………….142

MMLXXII - L'examen du cœur et ce qui doit le tenir eu repos. - Un acte toujours en notre pouvoir. - Confiance en Notre Seigneur; quelle est la mesure de sa Providence à notre égard. - S'attacher à la fin et non aux moyens. - Manière de combattre les pensées de jalousie. - L'esprit de douceur et l'esprit de souffrance. - Il faut s'accommoder" à sa croix…………………………………………143

MMLXXIII – " La parole de la fervente indifference ". - Leçons à apprendre de saint Paul. - Moyen d'acquérir la promptitude à faire le bien.. ………………………………………………143

MMLXXIV - Peut-on parvenir à la perfection en pratiquant une seule vertu ? - Qu'est-ce que la vertu ? - Dans la charité, toutes les vertus sont comprises. - Diviniser les vertus naturelles. - Comment on acquiert l'habitude de la vertu……………………………………………………………144

MMLXXV - Les. " menues occurrences " et les. " fascheux evenemens ". - Ardent souhait du Saint. - Pourquoi s'humilier. – " Affections " à tirer de la Passion. - Deux sortes de martyrs. - Porter sa croix comme Notre-Seigneur. ………………………………………………………………145

MMLXXVI - La statue dans sa niche et le petit oiseau dans son nid. - Souffrir avec amour. - Une consolation et un vœu de .François de Sales. …………………………………………145

MMLXXVII - Ne pas vouloir sentir l'amour. - L'âme irrévocablement abandonnée à Dieu est sûre de l'avoir. - Un cœur " tout escorché " sera un " cœur compatissant ". - Indéfectible unité des deux Saints. - Prière pour leur " unique cœur "…………………………………………….146

MMLXXVIII - Conduite à tenir dans les affaires affligeantes. - Chemins qui mènent au port et " bonnes estoffes pour l'avancement d'une ame ". - La consolation prépare aux grands travaux et à la croix ……………………………………………………………………………….147

MMLXXIX - Prix de la " resignation de soy mesme " acquise au milieu des contradictions. - Un grand bonheur …………………………………………………………………147

MMLXXX - Vouloir la croix, c'est la transformer ……………………………………..147

MMLXXXI - Le " petit rien " devant la grandeur de Dieu. – Dans la tentation et la souffrance, regarder la Providence et aimer ses dispositions sur nous. ……………………………………….148

MMLXXXII - Imperfection de l'esprit délicat. - Aimer à se sentir pauvre et faible devant Dieu. - Comment se comporter dans les aridités et les chutes, et se " mettre en la sainte indifference ". - Au lieu de réfléchir sur soi-même, regarder le Sauveur. - Dans quelles dispositions la Mère de Chantal doit aller à l'oraison et ce qu'elle doit y faire. ……………………………………………..148

MMLXXXIII - La seule chose qui attire le cœur de François de Sales. - Pourquoi le dépouillement total. - Par la souffrance, l'âme parvient à une très simple et délicate union au bon plaisir de Dieu. - L'unique regard de la Mère de Chantal……………………………………149

MMLXXXIV - Une partie de la charge d'une Supérieure.- Ce qui nous donnerait le bonheur. - La parfaite simplicité que Dieu demande de la Mère de Chantal et le plus agréable sacrifice qu'elle pourra lui faire. ……………………………………………………………………………..149

MMLXXXV - La connaissance de la volonté divine doit être fidèlement gardée; s'y conformer aussi bien dans les ténèbres que dans la lumière. - Manière de traiter avec le prochain et de tirer profit des contradictions. - Quel soin la Mère de Chantal doit laisser à son Directeur. - En toutes choses, l'acquiescement, l'abandon, la " simple remise " à Dieu. - Comment agir et parler ………150

MMLXXXVI - Pas de " tendreté ", ni de souci du lendemain. La volonté de la Mère de Chantal, abîmée en celle de Notre Seigneur. - Au guide, le discernement; à l'âme, l'aveugle abandon sous la conduite de la Providence, même dans les désolations intérieures. - Le repos en Dieu et l'obéissance…………151

MMLXXXVII - L'instrument entre les mains de Notre-Seigneur. - Rester dans l'état où Dieu nous met. - Que doit faire un " pauvre petit esprit ". - Abandon à la Providence. - Se moquer des tentations et parler à Notre-Seigneur d'autre chose. - Dans les peines intérieures qui font perdre pied, regarder notre " cher Capitaine " et employer deux sortes d'armes. - Tout le "faire" de la Mère de Chantal; à quoi elle est obligée ………………………………………………………………………………151

MMLXXXVIII - Ou le cœur doit-il prendre son repos ? – Souhait d'un total dénuement ………153

MMLXXXIX - L'" amour royal" des Bienheureux. – Pourquoi le " Roy des cœurs " aima parfois les larmes ………………………………………………………………………………………..153

MMXC - Deux choses demandées à l'âme conduite par la voie de simplicité. - L'humilité exclut tout propre choix. - Comment s'acquiert l'amour. - La douceur dans le trouble et à l'égard du prochain. - Manière de faire la correction. - Ce qui est " tous-jours imperfection " et ce qui est " de grande perfection ". - Remède pour les distractions. ………………………………………………..153

MMXCI - La vraie pauvreté est celle que Notre-Seigneur et sa sainte Mère ont pratiquée. - Souhait d'un Fondateur.. ……………………………………………………………………………..155

(MDCCXXIX) - Danger de la science sans humilité ………………………………………155

MMXCII - Règle touchant les avis spirituels. - La plus grande assurance qu'on peut avoir .en cette vie. - Comment combattre les pensées de soupçon et de méfiance. - Ne vouloir que Dieu. - Le cœur en haut. - Conduite à tenir à l'égard d'une personne qui " molestegrandement ". ………………155

MMXCIII - Joie qu'éprouve François de Sales à s'abandonner à la Providence. - Ou tend son esprit et ce qui prédomine en son cœur ……………………………………………………………….156

MMXCIV - Se tenir dans l'indifférence, et pourquoi. - La famine à Annecy. - Confiance en Notre-Seigneur; il prend soin de tout et il " est si proche " ………………………………………..157

MMXCV - Zèle du Saint pour le service des âmes. - Ce que Dieu lui demande. - Sentiment de son impuissance. - Le " petit filet de bonne volonté " de François de Sales. - Aux prises avec la tentation, il redouble de confiance en Dieu. - Consolations et aspirations ardentes vers l'amour divin. - Une prière qu'il fait à la Sainte Vierge ……………………………………………………………………157

MMXCVI - Pensée consolante sur la mort des amis. - Apprendre dès ici-bas le cantique du saint amour. - " Une planche pour passer a la vie celeste. " - Mourir à soi-même pour vivre à Dieu…159

MMXCVII – Deux " cheres vertus ". - En quoi consiste la vraie sainteté et quelle est la meilleure extase. - L'humilité, seul moyen pour arriver au sommet de la perfection ; quel cas Notre-Seigneur en fait. - Une sainte science. - Le trésor des âmes pures. ……………………………………….159

MMXCVIII - Regretter les fautes du prochain, mais avoir compassion du pécheur et de l'imparfait. - Comment nous traiter nous-même. - L'habitude des vertus. - Moyen de parvenir au repos d'esprit au milieu de toutes les vicissitudes.....…………………………………………………………..160

MMXCIX - Jusqu'à la fin de notre vie, il faut toujours recommencer à s'anéantir. - Le gémissement de saint Paul. - S'humilier de ses faiblesses, mais " remonter son cœur en Dieu " par la confiance. - Une parole qu'il faut répéter souvent. Indifférence pour l'affection des créatures; quel amour doit nous suffire ………………………………………………………………………………………..161

MMC - Pureté d'intention des amantes de l'Epoux céleste ……………………………………161





APPENDICE



A - DEUX NOTES DE SAINT FRANÇOIS DE SALES CONCERNANT SA CORRESPONDANCE ET SES MESSAGES ………………………………………………………………………………………………163

B - LETTRE DE M. ANTOINE DES HAYES A M. CLAUDE DE CHARMOISY…………………….164

C - UNE LETTRE DE SAINT FRANÇOIS DE SALES D'APRÈS L'ÈDITION PRINCEPS …………...175



TABLE GÉNÉRALE DES LETTRES
 
 

( volumes XI à XXI = L1 à L11)

Des Lettres réunies en cette Table, 2100 sont publiées dans notre Édition ; les autres - plus de 1700 -, introuvables jusqu'ici, sont mentionnées, soit par saint François de Sales lui-même dans sa correspondance, soit par quelques-uns de ses contemporains, ou bien signalées dans quelque Catalogue. Les passages des textes qui font cette mention sont reproduits en caractères italiques.

L'ordre chronologique est suivi pour toutes les Lettres : celles du présent volume ayant une date, celles aussi qui, pour quelque motif, se trouvent déplacées dans notre Édition, et même les minutes rédigées par le Saint pour d'autres personnes, qui ont été reléguées avec raison à la fin de chaque tome, figurent ici à leurs dates respectives. - Les dates probables ou flottantes sont insérées entre [] ; un point d'interrogation suit les douteuses, ainsi que les noms de quelques destinataires proposés sous toutes réserves.

Des notes très brèves renseignent le lecteur sur la qualité des correspondants qui paraissent dans cette Table pour la première fois ; pour les autres, bien plus nombreux et déjà connus, il en retrouvera facilement les notes biographiques à l'aide des Index des tomes précédents.

A la première colonne (1) de ce tableau sont indiquées les numéros d'ordre définitifs des Lettres du volume, d'après leur chronologie ; à la seconde (2) la date de la lettre ; à la 3e (3) la page sur le CD ; à la 4e (4), en italique, la page de l'édition d'Annecy ; à la 5è (5) le lieu où a été rédigée la lettre ; à la 6e (6) son destinataire. Attention de bien repérer le CD auquel appartient une lettre, avant de lancer une recherche.. Sont comprises dans ce classement les pièces qui, découvertes après coup, n'ont pu être mises à la place que leur assignait leur date. I! n'a pas été possible d'assigner un numéro d'ordre de classement définitif aux Lettres mentionnées et non retrouvées, car souvent les textes qui les signalent font allusion à plusieurs de ces Lettres sans en dire le nombre. Les abréviations auto, inéd.et min des 7e 8e et 9e colonnes permettront au lecteur d'embrasser d'un coup d'œil les pièces autographes, les inédites. Et les minutes.

Il doit être bien retenu que le classement général a été fait selon l'ordre chronologique. Les lettres ainsi classées peuvent donc appartenir à des volumes différents. ; ces derniers sont signalés dans la colonne n°5. Deux cas sont possibles : ou bien la lettre a été reclassée à sa bonne date, et n'est donc plus dans son volume d'édition, ou bien la lettre n'a pas été reclassée et reste dans son volume d'édition. On le saura en repérant la présence ou l'absence du "de" dans la colonne 5. Exemples :

(a) 70 19 mars 87 59 de tome 21, lettre 2011 Thonon Un cousin etc

(b) 253 juillet 30 38 tome 18 lettre 1326 Pdte Brulart

(c) 537 1604-1609 140 150 tome 21 lettre 2068 Baronne de Chantal

  1. Nous sommes dans le vol.XI (L1) ; la lettre 2011 qui appartenait au tome 21 a été déplacée au vol XI, p.87 du CD L1
  2. " " dans le vol XII (L2) ; " " 1326 " " " " 18, est restée dans ce volume p.29 du CD L8
  3. ' " dans le vol XIV (L4); " " 2068 " " " 21 " " " " p.140 du CD L 11
Important : Pour ne pas semer la confusion dans l'accès aux notes et aux références diverses, la numérotation "définitive" n'a pas été introduite dans les pages des onze volumes des Lettres qui conservent donc leur numérotation d'origine. Il est facile de passer de l'une à l'autre en tenant compte de la date de la lettre et de son destinataire..
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L1 =1585- 1598 p.180 L5= 1611-1613 p.194 L9= 1619-1620 p.210

L2= 1599- 1604 p.183 L6= 1613-1615 p.198 L10= 1621-1622 p.214

L3 = 1605-1608 p.186 L7= 1615-1617 p.202 L11= 1622 sans date p.218

L4= 1608-1610 p.190 L8= 1617-1619 p.206

DATE PAGE LIEU DESTINATAIRE AUTOGR  INED MIN

( 1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)

L1 = Vol. XI

1585 – 1598
 
 

1585

1 26 novembre1585 15 1 Paris Baron d’Hermance aut

2 26 juillet 1590 16 1 bis Padoue Ancien professeur aut inéd minute

3 automne  1590 17 3 Padoue Dom François de la Fléchère aut

4 octobre 1590 17 4 Padoue Inconnu aut inéd minute

5 oct-nov 1590 18 5 Padoue Inconnu aut inéd minute

6 1591 19 7 Padoue Gentilhomme aut inéd minute

7 25 mars 1591 20 9 Padoue Ami aut inéd minute

1593

8 1593 21 13 Annecy Ancien condisciple aut inéd minute

9 été 22 I5 Régent Ménenc aut inéd minute

10 août 23 18 Sénateur Favre minute

11 fin octobre 25 25 Au même aut inéd minute

12 fin octobre 26 29 Au même minute

13 début Décembre 27 32 Annecy Au même aut minute

14 vers 15 décembre 29 37 Annecy Au même aut minute

1594

15 début février 30 41 Annecy Au même aut minute

16 mi-février 32 46 Annecy Au même aut minute

17 24 février 32 48 Sales Au même aut inéd minute

18 début mars 33 50 Annecy Au même aut inéd

19 mars 34 53 Annecy Au même aut minute

20 mars 35 54 Annecy Au même aut minute

21 vers 28 mars 35 56 Annecy Au même aut minute

22 vers 16 avril 36 59 Annecy Au même inéd minute

23 vers 23 avril 37 62 Annecy Au même aut minute

24 vers 28 mai 38 65 Annecy Au même

25 vers 7 juin 40 69 Annecy Au même aut minute

26 13 juin 40 71 Annecy Au même aut minute

27 24 juillet 41 74 Hautecombe Prévôt Girard aut minute

28 vers 13 août 42 77 Annecy Sénateur Favre aut minute

29 vers 15 août 43 79 Annecy Fils Favre aut inéd minute

30 août 44 84 Annecy Prévôt Girard (cf L1,note 99) aut minute

31 août 45 80 Annecy Sénateur Favre aut inéd minute

32 fin août 46 82 Annecy Au même aut inéd minute

33 vers fin août 46 88 Annecy Gentilhomme aut minute

34 début octobre 47 90 Forteresse Allinges Sénateur Favre aut minute

35 octobre 48 91 Religieux aut inéd minute

36 fin octobre 49 94 Mgr de Granier

37 2 novembre 50 95 Evian Sénateur Favre

38 mi-novembre 50 97 Forteresse Allinges Au même minute

39 mi-novembre 52 100 Forteresse Allinges Mgr Delbene minute

40 27 novembre 53 102 Thonon Sénateur Favre

41 8 décembre 53 103 Un curial aut minute

42 entre 8-20 décembre 54 104 Père Possevin SJ aut minute

1595



43 fin janvier 55 107 Sénateur Favre aut inéd minute

44 février 56 109 Forteresse Allinges Au même inéd minute

45 mi-février 56 110 Forteresse Allinges Au même inéd minute

46 7 mars 57 112 Thonon Au même inéd

47 mi-mars 59 117 Thonon M. de Boisy

48 début avril 60 118 Thonon Mgr de Granier

49 début avril 60 119 Thonon P.Possevin aut minute

50 11 avril 61 122 Thonon Sénateur Favre aut

5I vers 15 avril 63 128 Thonon Au même aut minute

52 mai 64 130 Annecy Au même aut minute

53 16 mai 65 132 Annecy Au même aut minte

54 fin mai 66 135 Annecy Au même aut inéd minute

55 21 juillet 67 140 Thonon P.Canisius SJ aut minute

56 fin juillet 69 148 Chambéry Nonce Riccardi minute

57 31 juillet 70 151 Annecy Chanoine de Monthoux aut inéd minute

58 2 août 71 153 Annecy Sénateur Favre inéd minute

59 début août 73 156 Sales Au même aut inéd minute

60 18 septembre 73 158 Thonon Au même minute

61 début octobre 74 160 Thonon Au même inéd minute

62 14 octobre 75 164 Thonon Au même inéd

63 14 octobre 76 166 Thonon P.Possevin inéd

64 29 décembre 77 168 Thonon Duc de Savoie aut

1596

65 6 février 80 176 Annecy Sénateur Favre inéd

66 vers 8 février 82 182 Annecy M.Chavent inéd minute

67 19 février 83 183 Thonon Mgr Riccardi inéd minute

68 19 mars 85 189 Thonon Duc de Savoie aut

69 19 mars 86 190 Thonon Mgr Riccardi aut

70 19 mars 87 59 de tome 21, lettre 2011 Thonon Un cousin inéd

71 16 avril 87 193 Thonon Sénateur Favre inéd minute

72 6 mai 88 195 Annecy Mgr Riccardi aut

73 10 mai 89 198 Sales M.d’Avully aut

74 septembre 90 202 Thonon Mgr Riccardi aut inéd minute

75 14 novembre 91 205 Sales Au même

76 23 ou 24 novembre 92 208 Annecy Sénateur Favre aut minute

77 25 novembre 93 210 Coursinge Un cousin inéd

78 fin novembre 94 211 Sénateur Favre inéd

79 29 novembre 95 212 Thonon Mgr Riccardi aut

80 vers 7 décembre 96 217 Thonon Sénateur Favre aut inéd minute

81 12 décembre 97 219 Thonon Mgr Riccardi aut

82 21 décembre 98 225 Thonon Duc de Savoie aut

83 21 décembre 100 228 Thonon Mgr Riccardi aut

1597

84 début janvier 101 230 Thonon M.Bochut inéd

85 vers 21 février 101 231 Thonon Duc de Savoie inéd minute

86 vers 21 février 102 232 Thonon Conseil Chev.Maurice,Lazare inéd minute

87 vers 21 février 103 235 Thonon Mgr Riccardi inéd minute

88 2 mars 105 239 Thonon Au même aut minute

89 12 mars 107 246 Thonon Au même aut inéd minute

90 12 mars 108 251 Thonon Duc de Savoie aut

91 16 mars 109 254 Thonon Mgr Riccardi aut inéd minute

92 25 mars 110 256 Thonon Au même aut inéd minute

93 11 avril 112 263 Sales Duc de Savoie inéd minute

94 11 avril 113 264 Sales Mgr Riccardi aut

95 21 avril 115 268 Annecy S.S.Clément VIII aut

96 23 avril 117 275 Annecy Mgr Riccardi aut

97 27 mai 118 279 Thonon Duc de Savoie aut inéd

98 27 mai 120 282 Thonon Mgr Riccardi aut

99 31 mai 122 291 Annecy Au même aut

100 29 juin 125 301 Sales Au même aut minute

101 [juillet] 127 306 Duc de Savoie aut minute

102 [juillet] 128 307 Un Gentilhomme a ut inéd minute

103 14 septembre 128 308 [Thonon] Mgr Riccardi aut minute

1598 104 3 janvier 130 312 Annecy M.Marin inéd

105 14 janvier 131 313 Annecy Mgr Riccardi aut inéd

106 janvier 133 319 Annecy Duc de Savoie aut minute

107 12 février 134 321 Annecy M. de Pingon

108 17 mars 135 322 [Sales] Mgr Riccardi aut minute

109 fin mars 136 326 [Sales] Duc de Savoie inéd minute

110 10 avril 137 328 Sales Mgr Riccardi aut

111 18 mai 139 334 Sales Au même aut

112 13 juin 141 339 Sales Au même aut

113 7 juillet 142 341 Sales M. de Chevron-Villette aut inéd

114 3 août 143 60 de tome 21, lettre 2012 Chambéry M.Marin

115 6 août 143 342 Sales Au même aut

116 12 août 145 345 Thonon Au Prévôt Werro aut

117 16 août 146 347 Thonon Don Juan de Mendoça aut minute

118 20 août 147 351 Thonon Au Prévôt Werro aut

119 23 août 148 353 Thonon M. de Chevron-Villette aut inéd

120 entre 18-24 sept ; 149 355 Thonon M.Sarasin aut

121 13 octobre 150 356 Thonon Mgr Ruccardi aut

122 vers 20 octobre 152 363 Thonon S.S.Clément VIII (pr Mgr Granier) aut

123 fin 1598 154 367 Au même (id) aut
 
 

L2 = Vol XII


1599 – 1604

1599

124 début janvier 229 447 Rome S S Clément VIII supplique inéd minute

125 12 janvier 230 451 Rome Cal Aldobrandino "  aut inéd minute

126 mi-janvier 5 1 Rome Mgr de Granier aut inéd minute

127 26 mars 8 6 Rome Ch. Louis de Sales

128 17 mai 8 7 Turin P.Juvénal Ancina aut

129 21 mai 11 13 Turin Chevalier de Ruffia aut

130 25 juillet 12 16 Sales M. d’Avully aut

131 24 août 12 17 Chambéry Mgr Ruccardi aut

132 23 septembre 14 23 Thonon Au même aut

133 26 septembre 16 29 Thonon Duc de Savoie aut

134 13 octobre 17 30 Thonon Philippe de Quoex aut

135 octobre 2 11 406 Thonon S S Clément VIII

136 15 novembre 18 31 Chambéry Mgr Riccardi aut

137 9 décembre 20 38 Chambéry Au même aut inéd minute

138 1596-1599 210 405 Duc de Nemours aut inéd

1600

139 janvier 21 42 Thonon Cal Baronius inéd minute

140 17 janvier 22 43 Annecy Mgr Riccardi aut minute

141 15 mai 24 49 Annecy M.Pothon aut inéd

142 26 août 24 50 Annecy Mgr Riccardi

143 septembre 212 409 Mgr Secusio inéd

144 sept-octobre 213 411 Cal de Joyeuse aut

145 6 novembre 214 415 Annecy M. de Sancy aut

146 6 novembre 216 417 Annecy Baron de Vlllars aut
 
 

1601

147 19 janvier 26 53 Sales Mgr de Granier

148 [janvier] 217 419 Annecy M. de Sancy aut

149 3 février 27 54 Sales P.Juv. Ancina aut inéd

150 18 mars 28 57 Annecy Mgr Riccardi aut

151 9 avril 29 60 Annecy M d’Avully aut

152 28 juin 30 62 Sales Mgr Riccardi aut

153 mi-juillet 218 420 Ville en Sallaz S S Clément VIII aut inéd

154 fin juillet 31 68 Des amis aut inéd minute

155 30 juillet 219 426 Ville en Sallaz Duc de Savoie inéd

156 5 août 220 428 "  Roi Henri IV inéd

157 10 août 221 429 "  Mgr Silingardo aut

158 10 août 222 431 "  Cal Baronius aut inéd

159 11 août 223 433 "  Cal Aldobrandino inéd

160 20 août 32 70 Chambéry Mgr Riccardi inéd minute

161 20 août 34 75 Chambéry Mgr Tartarini aut

162 14 septembre 223 436 Thonon Duc de Savoie

163 15 septembre 224 438 Thonon M. d’Albigny aut

164 début octobre 37 77 Thonon Duc de Savoie aut minute

165 8 octobre 225 439 Ville en Sallaz Baron de Lux aut inéd

166 9 octobre 226 440 "  Duc de Savoie aut inéd

167 [octobre] 38 80 Baron de Lux

168 10 novembre 39 81 Lyon Cal Aldobrandino inéd minute

169 10 novembre 40 84 Lyon M. de Quoex aut

170 [novembre] 42 87 Inconnu aut inéd minute

171 30 novembre 227 443 Gex Duc de Savoie aut inéd

172 décembre 228 445 Annecy Roi Henri IV

173 21 décembre 43 89 Annecy Mgr Tartarini aut

174 23 décembre 44 95 Annecy Louis de Sales, frère inéd

1602


175 3 janvier 46 98 Mexmieux M. de Quoex aut

176 8 février 48 101 Paris Mgr de Granier inéd

177 9 mars 49 103 Paris M. de Quoex aut

178 26 mars 51 107 Paris Mgr de Granier inéd

179 10 avril 52 108 Fontainebleau Au même inéd

180 18 avril 53 109 Paris Au même inéd

181 mai 54 111 Paris Duchesse de Mercoeur

182 21 mai 55 113 Paris M. de Quoex aut

183 15 juin 57 116 Paris M. de Soulfour aut

184 juin-août 58 119 Paris Une dame aut

185 24 septembre 59 120 Provins M. de Chemin aut inéd

186 14 octobre 60 123 Thorens Duc de Savoie aut

187 21 octobre 61 124 Sales M.Marin inéd

188 21 octobre 62 124 Sales M. Cl. De Blonay aut

189 26 octobre 63 61 de tome 21,lettre 2013 Sales Chan.Medio aut inéd

190 fin octobre 65 127 Sales S S Clément VIII

191 début nov. 66 131 Thorens Au même minute

192 11 novembre 67 134 Thorens Syndics d’Annecy

193 21 novembre 68 64 de tome 21,lettre 2014 Sales²² Empereur Allemagne aut inéd

194 22 novembre 69 67 Sales Monastère Filles-Dieu

194 bis 22 novembre 75 de tome 21,lettre 168 Sales Monastère  Filles-Dieu minute

195 début déc. 78 152 Sales M. de la Faverge aut

196 16 décembre 79 154 Annecy M.Favier aut

197 18 décembre 80 155 Annecy M. de Bérulle aut
 
 

1603


 
 

198 3 janvier 81 158 Annecy M. d’Orlié aut inéd

199 10 janvier 82 159 Annecy Mgr Ancina aut inéd

200 16 janvier 83 163 Annecy Sr de Soulfour

201 [janvier] 87 171 Annecy Mme de beauvillers,Abbesse

202 18 janvier 89 174 Annecy P.Boulliette aut inéd

203 18 janvier 89 76 de tome 21, lettre 2015 Annecy M.de Chevron-Villette aut inéd

204 22 janvier 90 175 Annecy Chevalier de Ruffia aut inéd

205 31 janvier 91 176 Annecy Mgr de Revol inéd

206 13 mars 91 177 Annecy Une tante

207 29 mars 92 178 Annecy M. d’Albgny aut

208 [avril-mai] 94 180 Annecy Melle de Soulfour

209 vers 18 mai 96 184 Annecy Duchesse Anne d’Este,Nemours aut minute

210 27 mai 97 186 Annecy M. de Menthon de Lornay

211 3 juin 97 187 Annecy Mgr de Revol

212 6 juin 100 194 Annecy M. de la Porte aut inéd

213 14 juin 102 196 Annecy M. d’Albigny aut inéd

214 15 juin 103 197 Annecy M. de Soulfour aut inéd

215 24 juin 104 199 Annecy Chanoines Sallanches aut

216 fin juin 105 201 Annecy M. d’Albigny

217 22 juillet 106 202 Annecy Mlle de Soulfour

218 [fin juillet] 108 207 Annecy Un inconnu aut

219 [avant août] 109 208 Annecy Baron de Lux aut inéd

220 [juillet-sept.] 110 211 Annecy Duc de Nemours aut inéd

221 2 août 112 215 Annecy M. dAlbigny aut

222 6 août 112 216 Annecy M. de Charmoisy aut

223 22 août 114 218 Annecy M. d’Albigny aut inéd

224 22 août 114 219 Annecy M. de la Porte inéd

225 22 août 115 220 Annecy Maire, Echevins de Dijon aut

226 21 septembre 116 222 Thonon M.Excoffier orig inéd

227 23 octobre 117 223 Annecy M. Bonier aut

228 7 novembre 118 224 Annecy Mgr Broglia

229 14 novembre 119 226 Annecy Monastère de Sixt inéd

230 15 novembre 120 227 Annecy Duc de Savoie

231 15 novembre 120 228 Annecy S S Clément VIII

232 18 novembre 123 77 de tome 21, lettre 2016 Sales Dom Maistre, Mélan aut inéd

233 [fin 1603] 124 239 Annecy Mgr Tolosa néd

234 [1603] 126 244 Mme de Boisy

235 [1603-1604] 126 245 Annecy Un prélat aut néd

236 1603-1604 127 246 Mgr Masius minute

237 1603-1604 128 250 M.Dunant aut



1604

238 16 janvier 129 251 Annecy M. des Hayes

239 février 131 254 Annecy Un inconnu aut inéd minute

240 février 132 256 Annecy Duc de Savoie aut

241 fin février 132 257 Annecy S S Clément VIII

242 fin février 133 260 Annecy M. de Vallon

243 26 avril 134 262 Baronne de Chantal

244 3 mai 135 263 Annecy A la même

245 3 mai 137 267 Annecy Pdte Brulart aut

246 3 mai 139 271 Annecy Mme Bourgeois, Abbesse

247 [mai] 140 273 Annecy Un calviniste

248 29 mai 141 275 Annecy Duc de Savoie orig

249 [mai ou juin] 148 78 de tome 21, lettre 2017 M.Ruptier aut inéd

250 14 juin 142 277 Annecy Baronne de Chantal aut

251 20 juin 145 281 Annecy M. d’Albigny aut

252 24 juin 145 282 Annecy Baronne de Chantal aut

253 juillet 29 38 tome 18 lettre 1326 Pdte Brulart ?

254 15 juillet 149 289 Annecy S S Clément VIII aut minute

255 11 août 150 292 Sales M. d’Albigny aut

256 11 août 150 293 Sales M. Cl. de Blonay aut

257 14 août 151 294 Annecy Mgr de Revol

258 18 août 153 298 Annecy M. J. Fr. De Blonay aut

259 5 octobre 154 299 Sales Mgr Frémyot

260 7 octobre 165 326 Sales Pdt Frémyot

261 9 octobre 169 332 Sales Mme Bourgeois, Abbesse

262 13 octobre 173 341 Sales A la même

263 [13 octobre] 175 345 Sales Pdte Brular

264 14 octobre 178 352 Sales Baronne de Chantal

265 27 octobre 187 371 Annecy S S Clément VIII minute

266 27 octobre 188 374 Annecy Duc de Savoie aut

267 30 octobre 189 79 de tome 21, lettre 2018 Annecy Pdt Favre aut inéd

268 31 octobre 190 376 Annecy Duc de Savoie aut

269 31 octobre 191 378 Annecy M. de Roncas aut

270 1er novembre 192 392 de tome 13,lettre 238 bis Annecy Baronne de Chantal aut

271 12 novembre 195 379 Annecy Duc de Savoie aut

272 21 novembre 195 380 Annecy Baronne de Chantal aut

273 vers le 22 nov 200 390 Annecy Mme Bourgeois

274 vers le 22 nov 202 395 Annecy Pdte Brulart

275 7 décembre 203 396 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

276 7 décembre 205 399 Annecy Conseil Ste Maison aut

277 23 décembre 205 400 Annecy M. d’Albigny inéd

278 30 décembre 206 401 Annecy M. de la Faverge aut inéd

279 [1604] 207 402 Un inconnu aut inéd

280 [1604] 207 402 Mgr Frémyot

281 [1602-1604] 208 403 Une inconnue aut inéd

282 [1604-1605] 144 140 tome 21, lettre 2060 Baronne de Chantal inéd
 
 
 
 
 
 

L3 = volume XIII
    1. - 1608
1605
 
 
283 [janvier-mars] 11 1 Mme de la Thuille

284 22 janvier 11 2 Annecy Baronne de Chantal orig

285 18 février 12 4 Annecy A la même orig

286 18 février 17 12 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse orig

287 [vers 18 février] 18 14 Annecy Pdte Brulart

288 fin février 19 16 La Roche Baronne de Chantal

288bis 8 février 20 481 de opusc 26,lettre 276 id

289 8 mars 26 81 de tome 21,lettre 2019 M. de Musy aut inéd

290 mars 25 81 de tome 21, lettre 2020 Un inconnu aut inéd

291 [mars] 22 18 id Pdte Brulart

292 [mars] 24 22 id Mme Bourgeos,Abbesse aut inéd

293 24 mars 26 23 id Mlle de Villers

294 15-18 avril 27 25 Sales Mme Bourgeois,Abbesse

295 vers le 20 avril 32 35 M. de Crépy

296 id 34 37 Pdte Brulart

297 id 35 39 Annecy Baronne de Chantal aut

298 fin avril 229 389 Annecy Aux Genevois aut inéd minute

299 [avril-mai] 37 43 Annecy M. d’Albigny aut minute

300 19 mai 38 45 Mélan Baronne de Chantal aut inéd

301 29 mai 38 46 Annecy A la même

302 1er juin 39 48 Annecy Abbé Aiazza orig inéd

303 début juin 41 51 Annecy Baronne de Chantal

304 10 juin 42 53 Annecy Pdte Brulart

305 16 juin 43 54 Annecy Mme Bourgeois, Abbesse aut inéd

306 28 juin 46 58 Annecy Mme de Limojon inéd

307 29 juin 47 60 Annecy Mme Bourgeois, Abbesse aut inéd

308 id 49 63 Annecy M. de Crépy aut

309 id 49 64 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

310 [vers juillet] 50 65 M. d’Albigny aut

311 1er juillet 51 66 Annecy M. d’Avully aut inéd

312 3 juillet 51 67 Annecy Baronne de Chantal

313 16 juillet 52 69 Annecy S S Paul V aut minute

314 18 juillet 54 73 Annecy Mgr de Revol inéd

315 21 juillet 54 74 Annecy Baronne de Chantal aut

316 25 juillet 56 77 Annecy M. P. de Bérulle

317 30 juillet 56 77 Annecy M. d’Albigny aut

318 [fin juillet-début août] 57 79 Mme Bourgeois,Abbesse

319 1er août 58 80 Annecy Baronne de Chantal

320 28 août 61 86 Annecy Pde Brulart aut

321 28 août 62 87 Annecy Baronne de Chantal

322 7 septembre 63 90 Annecy Mm de Limojon aut

323 [8] septembre 64 91 Annecy Baronne de Chantal

324 13 septembre 65 92 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse

325 13 septembre 66 95 Annecy Religieuses Puits-d’Orbe aut

326 14 septembre 68 98 Annecy Baronne de Chantal

327 30 septembre 69 101 Annecy M. d’Avully

328 [septembre-octobre] 70 103 Annecy Une religieuse

329 4 octobre 72 105 Annecy P.Possevin SJ inéd minute

330 10 octobre 73 110 Annecy Mme de Rye, religieuse inéd

331 13 octobre 75 113 Annecy Baronne de Chantal

332 15 octobre 76 115 Annecy M. de Chevron-Villette aut

333 23 octobre 78 117 M. de Brétigny aut

334 [début novembre] 79 120 Mme Bourgeois,Abbesse

335 30 novembre 80 121 Annecy Baronne de Chantal aut

336 5 décembre 82 126 Annecy A la même

337 17 décembre 83 129 Annecy Chanoines Sallanches aut inéd

338 20 décembre 84 130 Annecy M. de Sillignieu aut inéd

339 24 décembre 85 131 Annecy M. d’Albigny aut inéd

340 28 décembre 86 133 Annecy Baronne de Chantal
 
 

1606
 
 
341 7 janvier 87 135 Annecy M. des Oches

342 16 janvier 87 136 Annecy M. d’Albigny aut inéd

343 30 janvier 88 138 Annecy aronne de Chantal aut

344 3 février 125 57 tome 21, lettre 2010 Mme de Vignod

345 24 février 91 144 Chambéry Baronne de Chantal

346 fin février 92 146 Chambéry A la même

347 février-mars 94 148 Chambéry Pdte Brulart

348 6 mars 96 152 Chambéry Baronne de Chantal

349 6 mars 96 153 Chambéry Mme Acarie inéd

350 9 mars 97 154 Chambéry Mme de la Faverge aut inéd

351 vers le 10 mars 98 156 Chambéry M. dela Thuille, son frère inéd

352 fin mars 99 157 Chambéry Mgr Fléard

353 2 avril 100 158 Chambéry M. de Crépy inéd

354 3 avril 101 160 Annecy Pdte Brulart aut

355 [2-7 ?] avril 102 161 Annecy Baronne de Chantal

356 6 avril 103 164 Annecy M. de Crépy aut

357 7 avril 104 166 Annecy Pde Brulart inéd

358 8 avril 105 168 Annecy M. d’Albigny aut inéd

13 avril 106 481 de opusc 26,lettre 2101 Annecy Curés Valromey inéd

359 14 avril 107 169 Annecy Religieux de Sixt inéd

360 15 avril 108 170 Annecy Duchesse de Mercoeur aut

361 18 avril 109 82 de tome 21,lettre 2021 Annecy Un Gentilhomme aut inéd

362 24 avril 110 172 Annecy Religieux de Sixt inéd

363 24 avril 110 173 Annecy Une dame (Aiguebelette) aut

364 29 avril 111 174 Annecy Pdte Brulart aut

365 4 mai 112 176 Annecy Duc de Savoie aut

366 5 mai 113 178 Annecy Chevaliers Maurice/Lazare aut

367 20 mai 114 179 Annecy Mme de Charmoisy aut

368 8 juin 116 181 Annecy Baronne de Chantal

369 [8] juin 230 391 Annecy id (pour Mme de Boisy) aut

370 17 juin 121 192 Annecy id

371 [juin-août] 122 194 Pdte Brulart

372 8 juillet 122 195 M. d’Albigny aut inéd

373 11 juillet 123 196 La Compôte M. du Tellier aut inéd

374 16 juillet 124 197 Faverges M. Pergod aut inéd

375 vers 23 juillet 125 198 M. de Lambert

376 fin juillet ou début août 125 199 Baronne de Chantal

377 6 août 127 201 Cluses A la même

378 [août-septembre] 132 212 A la même

379 mi-septembre 133 213 Pdte Brulart aut

380 23 septembre 135 217 Cranves Chevaler de Loche aut

381 28 septembre 136 219 Loëx Duc de Savoie

382 29 septembre 136 220 Filinges Empereur Rodolphe II aut inéd

383 2 octobre 137 221 Bonneville Baronne de Chantal

384 fin octobre 138 222 Annecy A la même aut inéd

385 [fin octobre] 139 225 Annecy Pdte Brulart aut

386 7 novembre 142 230 Annecy M. du Chatelard aut

387 23 novembre 143 231 Annecy S S Paul V

388 23 novembre 143 234 Annecy P.Jean Ancina aut inéd

389 vers le 25 novembre 144 236 Annecy Baronne de Chantal

390 28 novembre 145 237 Annecy Cal Baronius

391 fin novembre 146 239 Annecy Un Cardinal aut inéd

392 décembre 147 241 Annecy Mme de Vignod, religieuse

393 10 décembre 148 243 Annecy Pdt Favre aut inéd

394 14 décembre 148 244 Annecy Mlle Clément aut

395 25 décembre 149 245 Annecy Empereur Rodolphe aut inéd

396 30 décembre 150 83 tome 21, lettre 2022 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

397 [1605-1607] 136 141 tome 21, lettre 2061) Annecy A la même inéd

398 id 136 143 tome 21, lettre 2062) Annecy A la même inéd

399 id 137 144 tome 21, lettre 2063) Annecy A la même
 
 

1607 400 janvier 151 247 Annecy ReligIeuse (B de Vignod)

401 [janvier] 152 249 Annecy M. de Bay aut

402 15 janvier 153 251 Annecy Mgr Costa inéd

403 20 janvier 154 252 Annecy Baronne de Chantal

404 20 janvier 155 253 Annecy S S Paul V

405 30 janvier 156 255 Annecy Cal Aldobrandino aut

406 30 janvier 157 258 Annecy Pdte Brulart

407 11 février 158 260 Annecy Baronne de Chantal aut

408 vers mi février 162 268 Annecy Un ami (de Villers ?) aut minute

409 14 février 162 269 Sales Chan. de Grilly aut

410 12 mars 163 271 Annecy M. de Sauzéa

411 13 mars 164 273 Annecy M. d’Albigny aut inéd

412 5 avril 165 274 Annecy Baronne de Chantal

413 5 avril 166 275 Annecy A la même

414 7 avril 167 277 Annecy A inconnus aut inéd

415 vers 8 avril 167 278 Annecy Mme de Vignod,religieuse aut inéd

416 14 avril 169 280 Annecy Baronne de Chantal

417 20 avril 170 281 Annecy Mlle de Villers

418 20 avril 170 283 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

419 30 avril 171 284 Thonon M. de Soulfour aut

420 fin avril ou 1er mai173 287 Annecy Baronne de Chantal

421 31 mai 173 288 Sales Un ami

422 [juin] 174 289 Annecy Pdte Brulart

423 2 juillet 176 292 Annecy Baronne de Chantal

424 7 juillet 177 294 Thonon A la même

425 10 juillet 178 297 Thonon A la même

426 20 juillet 179 298 Viuz-en-Sallaz Pdte Brulart

427 20 juillet 180 300 Viuz-en-Sallaz Baronne de Chantal

428 24 juillet 181 302 Viuz-en-Sallaz A la même

429 6 août 221 382 tome 15, lettre 872 Cal de Givry aut inéd

430 9 août 183 305 Annecy Baronne de Chantal aut

431 16 août 185 309 Annecy id aut

432 vers 20 août 187 313 Annecy Une religieuse (Vignod ?)

433 25 août 188 314 Annecy Pdt de Rochette aut

434 27 août 188 315 Annecy Mgr Costa

435 6 septembre 189 317 Annecy Baronne de Chantal

436 17 septembre 190 319 Annecy Baron de Menthon aut inéd

437 20 septembre 191 86 de tome 21,lettre 2023 Annecy Mme du Chatelard aut inéd

438 27 septembre 192 320 Annecy Une dame (Aiguebelette ?)

439 6 octobre 193 322 Sales Baronne de Chantal *

440 12 octobre 194 323 Les Clets M. des Hayes

441 27 octobre 195 326 Evires Mgr Costa inéd

442 2 novembre 196 328 Sales Baronne de Chantal

443 vers 2 novembre 199 333 Sales Pdte Brulart

444 14 novembre 200 336 Chessenaz Comte de Tournon aut inéd

445 25 novembre 201 337 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

446 1er décembre 203 341 Annecy Baron de Chantal

447 4 décembre 204 343 Annecy Baron de Villette aut inéd

448 fin décembre 206 345 Annecy Cal de Savoie

449 [1606-1607] 207 347 Sales Baronne de Chantal

450 [1606-1607] 207 348 Annecy A la même

451 [fin 1607-1608] 208 349 Annecy S S Paul V aut minute

452 [1605-1608] 138 146 tome 21, lettre 2064 Baronne de Chantal

453 [1605-1608] 138 146 tome 21, lettre 2065 Baronne de Chantal, 2 fragments

454 [1606-1608] 139 147 tome 21, lettre 2066 Baronne de Chantal inéd

455 [1606-1608] 140 149 tome 21, lettre 2067 Baronne de Chantal, 4 fragments inéd
 
 

1608 456 1er janvier 209 354 Annecy Baronne de Chantal

457 20 janvier 210 355 Annecy A la même

458 24 janvier 211 357 Annecy A la même

459 1er mars 214 363 Rumilly Un ecclésiastique (Déage ?) aut

460 4 mars 215 364 Rumilly Baronne de Chantal

461 5 mars 217 367 Rumilly A la même

462 6 mars 218 370 Rumilly M.Croset aut

463 6 mars 219 371 Rumilly Mme Bourgeois,Abbesse aut

464 7 mars 220 373 Rumilly Baronne de Chantal aut inéd

465 7 mars 222 377 Rumilly A la même inéd

466 10 mars 224 380 Rumilly P.Polliens SJ inéd

467 vers 20 mars 225 381 Rumilly Mme de Charmoisy

468 fin mars 226 383 Rumilly A la même

469 [1605-1608] 227 385 Une demoiselle (Soulfour ?)
 
 
 
 

L4 = Tome XIV

1608 (suite) - 1610


1608

  470 8 avril 10 1 Annecy Mme de la Fléchère

471 10 avril 11 3 Annecy Mme de Vallon

472 19 avril 12 4 Annecy Mgr Fenouillet inéd

473 fin avril 13 6 Annecy Roi Henri IV aut

474 fin avril-début mai 13 7 Annecy Mme de la Fléchère

475 6 mai 14 9 Annecy M. des Hayes aut

476 6 mai 16 11 Annecy id aut

477 6 mai 17 13 Annecy Baronne de Chantal

478 [vers le] 11 mai 18 14 Annecy A la même

479 16 mai 19 16 Annecy Mme de Vallon aut inéd

480 18 mai 20 18 Annecy Mlle de Chastel

481 19 mai 21 21 Annecy Mme de la Fléchère

482 23 mai 22 23 Annecy Mgr Fenouillet inéd

483 24 mai 23 24 Annecy Père Comes aut

484 28 mai 25 26 Annecy Mme de la Fléchère

485 [fin mai ou début juin] 26 28 Annecy Mlle de Chastel

486 10 juin 27 30 Annecy Cal Arrigoni aut

487 25 juin 28 33 Annecy Baronne de Chantal aut

488 25 juin 31 39 Annecy Pdte Brulart

489 début juillet 33 42 Annecy Un Cardinal

490 4 juillet 33 44 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

491 6 juillet 35 46 Annecy M. de Bérulle aut

492 7 juillet 36 48 Annecy Baron de Villette aut

493 8 juillet 37 50 Annecy Père Dubouloz OP aut inéd

494 13 juillet 38 51 Annecy Mme de la Fléchère aut

495 16 juillet 39 53 Annecy A la même

496 vers le 21 juillet 40 55 Annecy A la même inéd

497 23 juillet 41 55 Annecy M. de la Fléchère

498 [août] 42 57 Annecy Mme de la Fléchère

499 16 août 42 58 Annecy Duc de Savoie inéd

500 21 août 43 58 Saint-Rambert Mme de Charmoisy

501 24 août 44 60 Montçenis Baronne de Chantal aut

502 1er septembre 45 61 Dijon Mme Bourgeois,Abbesse aut

503 9 septembre 45 62 Annecy Une religieuse (Vignod ?)

504 19 septembre 46 63 Sales Baronne de Chantal

505 25 septembre 47 64 Sales Curés Valromey aut

506 25 septembre 48 65 Sales M.Dunant

507 29 septembre 49 67 Annecy Baronne de Chantal aut

508 1er octobre 52 73 Annecy P.Polliens SJ inéd

509 [octobre] 53 75 Mlle Clément

510 8 octobre 53 76 Annecy Baronne de Chantal

511 12 octobre 54 77 Annecy Mme de la Fléchère

512 15 octobre 55 79 Annecy Mme Maillard,Abbesse aut

513 28 octobre 56 80 Annecy Baronne de Chantal

514 28 octobre 57 81 Annecy Mme de la Fléchère aut

514bis [oct 1608-1610] 58 486 de opusc 26,lettre 2102 Mme de la Forest, Bons inéd

515 4 novembre 59 83 Annecy Syndics de Rumilly aut

516 6 novembre 61 85 Annecy Mme de Mieudry

517 16 novembre 62 86 Mlle de Bréchard aut

518 16 novembre 63 88 Baronne de Chantal

519 24 novembre 63 89 Annecy Mme de la Chambre aut

520 7 décembre 64 91 Annecy Baronne de Chantal

521 18 décembre 65 91 Annecy Mlle de Traves

522 18 ou 19 décembre 66 93 Annecy Baronne de Chantal

523 19 décembre 68 97 Annecy Mme Bourgeois, Abbesse aut

524 28 décembre 69 99 Annecy Mme de Rochette inéd

525 28 décembre 70 100 Annecy M.Bretagne

526 fin décembre 71 101 Annecy Baronne de Chantal

527 [1605 – 1608] 72 103 id plusieurs fragments

528 id 73 105 id

529 id 73 106 id 2 fragments

530 id 74 107 id inéd

531 id 75 109 id inéd

532 id 76 111 id

533 id 77 114 id 2 fragments inéd

534 id 78 114 id

535 [fin 1608 ou 1609] 78 115 Un inconnu aut inéd

536 id 79 116 Annecy Baronne de Chantal

537 [1604-1609] 140 150 tome 21 , lettre 2068) id

538 [1605-1609] 141 151 tome 21 , lettre 2069, 2 fragments) id inéd

539 [1607-1609] 141 152 tome 21 , lettre 2070) id inéd
 
 

1609


 
 

540 13 janvier 79 118 Annecy Syndics de Rumilly aut

541 20 janvier 80 119 Annecy Mme de la Fléchère aut

542 [février] 82 121 Annecy A la même

543 vers le 15 février 83 124 Annecy Mgr de Villars

544 mi-février 85 128 Annecy Baronne de Chantal aut

545 fin février 87 132 Annecy Pdte Brulart

546 [mars] 89 135 Annecy Mme de la Fléchère

547 vers mi-mars 90 137 Annecy Pdte Brulart

548 [fin mars] 91 139 Annecy Mgr Camus

549 fin mars ou début avril 93 141 Annecy Pdte Brulart

550 mars-avril 94 143 Annecy Mgr de Villars

551 début avril 95 146 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse

552 avril 97 149 Annecy Mgr Fenouillet

553 18 avril 97 150 Annecy Mlle de Traves aut

554 20 avril 98 152 Annecy Mgr Fenouillet aut inéd

555 27 avril 99 153 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse aut

556 29 avril 100 155 Annecy A la même

557 [mai 1609] 101 156 Annecy Mme de la Fléchère aut

558 9 mai 102 158 Annecy Duc de Savoie

559 15 mai 102 158 Annecy Mme de Cornillon

560 [mi-mai] 103 160 Annecy Mlle de Bréchard

561 23 mai 104 161 Annecy Mme de la Fléchère

562 27 mai 105 163 Annecy Baronne de Chantal

563 [fin mai] 106 164 Annecy Mlle de Bréchard

564 30 mai 107 166 Annecy Pdte Brulart aut

565 18 juin 109 169 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

566 30 juin 110 171 Annecy Mme de Cornillon

567 10 juillet 111 172 Annecy P. de Quoex

568 [vers mi-juillet] 112 176 Annecy M. de Charmoisy aut

568bis 14 juillet [1609] 113 177 Annecy Baronne de Chantal

569 [juillet-août] 114 170 Annecy M.Bellot inéd minute

570 début août 116 182 Annecy M. des Hayes aut

571 11 août 119 187 Annecy Duc de Nemours aut

572 17 août 120 188 Annecy Père de Bonnivard SJ inéd minute

573 20 août 122 193 Annecy Mme de la Fléchère

574 27 août 123 194 Annecy Dom Bouchet

575 21 septembre 124 196 Cessy Pdt Favre aut

576 26 septembre 125 198 Annecy Duc de Savoie

577 fin septembre 127 201 Annecy Roi Henri IV aut minute

578 2 octobre 128 202 Annecy Mme de la Fléchère aut

579 2 octobre 129 204 Annecy Mme de la Forest, Bons aut inéd

580 vers 10 octobre 130 206 Baronne de Chantal aut

581 29 octobre 131 207 M. de Bérulle

582 1er novembre 132 209 Dole Magistrats de Salins

583 16 novembre 133 210 Baume les Dames Baronne de Chantal

584 29 novembre 134 212 Annecy Mme de Boisy aut

585 [fin novembre] 137 214 Annecy Baronne de Chantal

586 4 décembre 137 215 Annecy M. des Hayes aut

587 [décembre] 103 16 tome21, lettre 1977 A une dame (Dijon ?)

588 10 décembre 139 219 Annecy Père Possevin SJ inéd

589 11 décembre 142 226 Annecy Baronne de Chantal aut

590 [vers mi-décembre]145 231 Annecy id

591 vers mi-décembre145 232 Annecy Mme de la Fléchère

592 20 décembre 146 87 de tome21, lettre 2024 Annecy Un ecclésiastique (Quoex ?) aut inéd

593 29 décembre 147 234 Annecy Baronne de Chantal

594 [1609 ou 1610] 148 235 Mme de la Fléchère

595 [1608-1610] 142 153 tome 21,lettre 2071Baronne de Chantal inéd

596 [1608-1610] 143 154 tome 21, lettre 2072 id inéd

597 [fin 1609-1610] 130 131 tome 21, lettre 2048 Mgr Camus

598 [fin 1609 ou 1610]130 133 tome 21, lettre 2049 id

[7 mars] 131 134 tome 21,lettre 667 id
 
 

1610
 
 
599 3 janvier 149 237 Annecy A une dame inconnue aut

600 début janvier 150 239 Annecy Baronne de Chantal

601 [janvier] 151 239 Annecy Duc de Savoie

602 8 janvier 152 241 Annecy Un gentilhomme

603 16 janvier 152 242 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse aut inéd

604 16 janvier 153 89 de tome 21, lettres 540,838 Annecy Baronne de Chantal aut inéd

605 fin janvier 158 243 Annecy Mme de Cornillon

606 3 février 159 245 Annecy Echevins de Salins aut

607 5 février 159 246 Annecy Baronne de Chantal

608 8 février 161 248 Annecy M. de Blonay

609 12 février 161 249 Annecy M. de Bay aut

610 18 février 162 251 Annecy Duc de Nemours aut

611 vers 25 février 163 252 Annecy Baronne de Chantal

612 4 mars 164 254 Sales Mme de Cornillon

613 6 mars 165 256 Annecy Duc de Savoie aut

614 vers 19 mars 166 257 Annecy M. des Hayes aut

615 mars 167 259 Annecy Mgr Fenouillet aut

616 11 mars 168 260 Annecy Baronne de Chantal aut

617 16 mars 171 267 Annecy Mme de Dérée

618 vers 25 mars 172 268 Annecy Baronne de Chantal

619 vers 27 mars 173 269 Annecy Mme de la Fléchère

620 29 mars 174 271 Annecy Dame inconnue

621 30 mars 175 272 Annecy Cal Gallo aut inéd

622 31 mars 176 274 Annecy Père Ceva

623 12 ou 16 avril 177 98 de tome 21,lettre 2025) Annecy Cal Caffarelli-Borghese aut inéd minute

624 vers 20 avril 178 277 Sales Pdte Brulart

625 29 avril 180 281 Sales Mme Bourgeois,Abbesse

626 21 avril 182 285 Annecy Mme de la Fléchère

627 23 avril 183 286 Annecy Baronne de Cusy aut

628 24 avril 185 289 Annecy Baronne de Chantal

629 26 avril 185 290 Annecy M.de Bay aut

630 2 mai 187 293 Annecy Baronne de Cusy

631 mars-mai 189 295 Annecy Mme de Charmoisy aut inéd

632 5 mai 189 296 Annecy Baronne de Chantal

633 6 mai 190 297 Annecy M.Ranzo

634 8 mai 192,246 398 Vanchy M. des Hayes aut inéd

635 8 mai 192 303 Annecy M.Calcagni aut

636 24 mai 193 304 Annecy P. Polliens SJ

637 27 mai 195 309 Annecy Pdt Frémyot

638 28 mai 197 312 Annecy Baronne de Chantal

639 10 juin 198 313 Annecy Mère de Chantal

640 15 juin 198 315 Annecy M. Calcagni aut

641 15 juin 199 316 Annecy Duc de Savoie aut

642 22 juin 201 318 Annecy M. de Saint-Sixt aut

643 23 ou 24 juin 201 320 Annecy Mère de Chantal

644 24 juin 202 322 Annecy Mgr Fenouillet inéd

645 30 juin 203 323 Annecy Mère de Chantal aut

646 3 juillet 205 325 Annecy Mlle de Chapot

647 vers 20 juillet 206 328 Annecy M. de Quoex aut

648 21 juillet 209 332 Annecy Mme de Travernay aut

649 [juillet-août] 210 334 Annecy Mère de Chantal aut inéd

650 2 août 211 336 Annecy Mme de la Forest, Bons aut

651 [6 août] 212 338 Annecy Mme de Cornillon

652 18 août 213 340 Annecy Duc de Nemours aut

653 30 août 213 341 Annecy M. des Hayes

654 4 ou 5 septembre 214 342 Annecy Mère de Chantal aut

655 7 septembre 215 343 Annecy A la même aut

656 9 septembre 7 1 tome 15,lettre 653) Comtesse de Tournon aut

657 11 septembre 216 345 Annecy Mme de Travernay

658 19 septembre 217 346 Annecy Mme de la Fléchère

659 29 septembre 218 348 Annecy M. Ranzo aut inéd

660 septembre-octobre 219 351 Mme de la Fléchère

661 9 octobre 220 353 Annecy Mère de Chantal aut

662 28 octobre 221 354 Annecy Mlle de Vallon aut inéd

663 4 novembre 222 356 Annecy M. de Villers aut

664 6 novembre 223 .358 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse aut

665 9 novembre 225 361 Sales M.Pioton

666 20 novembre 226 362 Annecy Pdt Favre aut

667 23 ou 24 novembre 227 364 Sales Mme de Cornillon

668 24 novembre 227 365 Sales Mme de la Fléchère inéd

669 28 novembre 228 366 Annecy Mère de Chantal

670 [28 novembre ?] 8 (L5) 101 de tome 21,lettre 2026 Annecy Mère de Chantal

671 1er décembre 229 367 Annecy Mgr Gribaldi aut

672 3 décembre 230 369 Annecy Mère de Chantal aut

673 5 décembre 230 370 Annecy Pdt Favre aut

674 5 décembre 232 372 Annecy Pdte Favre aut

675 5 décembre 233 374 Annecy Mère de Chantal

676 5 décembre 9(L5) 102 de tome 21,lettre 2027 Annecy Mme de Maillard inéd

677 8 décembre 234 376 Annecy Celse Bénigne de Chantal ?

678 [8 décembre] 237 381 Annecy Mère de Chantal

679 14 décembre 237 383 Annecy M.Rigaud aut inéd

680 16 décembre 238 385 Annecy M. de Bay aut

681 17 décembre 240 386 Annecy M. de Quoex

682 17 décembre 240 388 Annecy Pdt Favre aut

683 18 décembre 241 389 Annecy Mère de Chantal aut inéd

684[vers 22 décembre] 242 390 Annecy Pdt Favre aut inéd

685 25 décembre 243 392 Annecy Mère de Chantal

686 30 décembre 244 393 Annecy Mme d’Aiguebelette

687 31 décembre 245 395 Annecy Pdt Favre

688 juillet-décembre 246 397 Annecy Mère de Chantal aut inéd

689 [fin 1610-1611] 247 400 Annecy A la même aut inéd

690 id 248 400 Annecy A la même aut

691 [1610-1611] 248 401 Mlle de Blonay
 
 


L5 = Tome XV

1611 - 1613

1611

692 3 janvier 11 5 Annecy M.Milletot aut inéd

693 4 janvier 13 7 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse

694 4 janvier 14 9 Annecy Mlle de Chastel

695 vers 6 janvier 15 10 Annecy Mère de Chantal aut inéd

696 7 janvier 16 11 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

697 14 janvier 17 14 Annecy Mme de Montfort aut inéd

698 vers 12 ou 20 janvier 18 15 Annecy Mère de Chantal

699 25 janvier 19 18 Annecy Pdte Favre aut

700 janv ou février 20 19 Annecy M. de Quoex

701 [février] 21 21 Annecy Mère de Chantal aut

702 février 220 377 Annecy Mme Dufour

703 26 février 22 22 Annecy M.Milletot aut inéd

704 28 février 23 23 Annecy Pdte Brulart

705 [mars] 24 26 Annecy Mère de Chantal inéd

706 7 mars 25 28 lettre 667 Annecy Mgr Camus

707 9 mars 26 29 Annecy Mère de Chantal

708 10 mars 27 31 Annecy Pdt Favre

709 [mars] 27 32 Annecy Mère de Chantal inéd

710 17 mars 28 33 Annecy A la même

711 19 mars 28 34 Annecy Pdt Favre aut

712 22 mars 29 35 Annecy Une dame inconnue

713 22 mars 30 36 Annecy Mme de la Fléchère aut

714 3 avril 31 37 Annecy Duc de Savoie

715 3 avril 31 38 Annecy Abbé Aiazza

716 avril 33 41 Annecy Mère de Chantal aut inéd

717 12 avril 33 42 Annecy Mgr Camus aut

718 13 avril 34 43 Annecy M. des Hayes

719 26 avril 35 45 Annecy M. de Bay aut

720 29 avril 36 47 Annecy Mère de Chantal

721 30 avril 37 48 Annecy Pdt Favre

722 30 avril 38 49 Annecy Marquis de Lans aut

723 30 avril 38 50 Annecy Mme de Vignod

724 avril 40 53 Annecy Pdte Brulart

725 2 mai 40 54 Annecy Pdte Favre inéd

726 4 mai 41 55 Annecy Pdt Favre aut

727 vers 10 mai 42 56 Gex Mère de Chantal

728 15 mai 43 58 Gex M. de Chatillon aut inéd

729 17 mai 44 59 Gex Relgieux de St Claude aut

730 19 mai 45 61 Gex Mère de Chantal

731 [22 mai] 45 61 Annecy A la même

732 10 juin 46 63 Annecy A la même

733 12 juin 47 64 Annecy Duc de Savoie aut

734 12 juin 48 66 Annecy Au même aut

735 15 juin 50 69 Annecy Mgr Fenouillet aut

736 [vers 24 juin] 51 72 Annecy Une religieuse

737 24 juin 52 74 Annecy Mère de Chantal

738 1er ou 2 juillet 53 76 Annecy A la même

739 11 juillet 54 77 Annecy M. des Hayes aut

740 27 juillet 55 81 Annecy Mme de la Perrouse aut inéd

741 [vers 30 juillet] 56 82 Annecy Mère de Chantal

742 30 juillet 57 83 Annecy Pdt Favre

743 5 août 58 84 Annecy Mme de la Fléchère

744 11 août 59 87 Annecy Mère de Chantal

745 17 août 60 88 Annecy Une dame (Lescheraine ?)

746 17 août 60 89 Annecy Mme de la Fléchère

747 19 août 61 90 Annecy Mère de Chantal

748 [vers 29 août] 62 91 Annecy A la même

749 1er septembre 62 92 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

750 1-5 septembre 63 93 Annecy M.Milletot

751 10 septembre 65 98 Thonon Mère de Chantal

752 14 septembre 67 101 Thonon A la même

753 16 septembre 68 103 Thonon Duc de Savoie aut

754 17 septembre 69 104 Thonon M.Brisson aut inéd

755 fin sept ou début oct 69 105 Bons Sœur de Bréchard

756 septembre-octobre 70 106 Sœur Roget inéd

757 1e octobre 71 107 Bons Mère de Chantal aut

758 12 octobre 73 109 Saint Julien Baron de Villette

759 29 octobre 74 110 Annecy Pdt Favre inéd

760 29-31 octobre 75 112 Annecy Sœur de Bréchard

761 [octobre] 76 113 M.Milletot

762 novembre 77 115 Annecy Un inconnu inéd

763 15 novembre 77 116 Annecy Dom Asseline

764 15 novembre 79 121 Annecy Mère de Chantal

765 28 novembre 80 123 Annecy M. de Quoex

766 28 novembre 81 124 Annecy Marquis de Lans

767 7 décembre 81 125 Gex Mère de Chantal

768 13 décembre 82 126 Annecy M. de Chatillon

769 13 décembre 83 127 Annecy Marquis de Lans

770 15 décembre 85 131 Annecy Mme d’Aiguebelete aut inéd

771 15 décembre 86 133 Annecy Sœur de Chastel

772 vers le 23 décembre 41(L6) 58 tome 16, lettre 907) Annecy Mère de Chantal aut

773 26 décembre 87 135 Annecy Mme de Menthon

774 28 décembre 87 136 Annecy Mme de la Fléchère

775 [1610-1611] 88 137 Annecy Mère de Chantal aut inéd

776 [1610-1611] 89 138 Annecy A le même aut inéd

777 [1610-1611] 89 139 Annecy A la même aut

778 [1610-1611 ?] 90 140 Une dame

779 [juin-août 1610-1612] 10 104 de tome 21,lettre 2028 Annecy Mère de Chantal aut inéd

780 [1611ou 1612] 12 105 de tome 21,lettre 2029 Sr Fichet



1612

781 1er janvier 91 143 Annecy Mère de Chantal

782 1er janvier 92 145 Annecy M.Milletot

783 10 janvier 92 146 Annecy P.Polliens

784 janvier 94 148 Annecy M. ds Hayes

785 17 janvier 95 149 Annecy Mère de Chantal

786 20 janvier 96 151 Annecy Mme Frse Bourgeois

787 20 janvier 97 154 Annecy M. de Bérulle aut

788 21 janvier 98 156 Annecy Mme Acarie aut

789 24 janvier 99 158 Annecy Mère de Chantal aut

790 25 janvier 101 160 Annecy A la même

791 [janvier-février] 101 162 Annecy A la même aut inéd

792 9 février 102 163 Annecy A la même

793 11 février 103 164 Annecy Pdte Brulart

794 12 février 104 166 Annecy Reine Marie de Médicis

795 14 février 104 167 Annecy M. de Chatillon aut

796 [vers 24 février] 105 168 Annecy M. de Quoex

797 [vers 26 février] 106 170 Annecy P. de Bonivard

798 [26] février 107 171 Annecy Mme de Saint-Cergues

799 7 mars 108 173 Annecy S S Paul V aut

800 10 mars 109 178 Chambéry Sœur Favre aut

801 17 mars 111 181 Chambéry Mme de Peyzieu aut inéd

802 vers 20 mars 112 183 Chambéry Mgr Germonio aut

803 [mars] 114 191 Chambéry Pdte Brulart

804 25 mars 116 195 Chambéry Mère de Chantal

805 26 mars 117 196 Chambéry Duc de Savoie aut

806 28 mars 118 197 Chambéry Mère de Chantal

807 29 mars 119 199 Chambéry Duc de Savoie

808 29 mars 120 201 Chambéry M. des Hayes aut

809 1er avril 121 203 Chambéry M. de Quoex inéd

810 1er avril 122 205 Chambéry Visitandines Annecy

811 2 avril 123 207 Chambéry Baron de Chevron aut

812 [vers 20 avril] 124 208 Chambéry M. de Quoex aut

813 30 avril 125 210 Annecy Mère de Chantal inéd

814 7 mai 125 210 Annecy A la même

815 [vers le 8 mai] 125 211 Annecy Mme de Maillard aut

816 vers 10 mai 126 212 Annecy Mère de Chantal aut inéd

817 13 mai 127 213 Annecy M. Milletot

818 15 mai 128 214 Annecy Mme de la Fléchère

819 22 mai 128 216 Annecy Mme de la Valbonne

820 26 mai 129 217 Annecy Duc de Savoie aut

821 27 mai 130 218 Annecy Mère de Chantal aut inéd

822 vers fin mai 131 220 Annecy A la même aut inéd

823 |31 mai] 131 221 Annecy A la même

824 2 juin 132 223 Annecy Cardinaux des Rites minute

825 10 juin 134 227 Annecy Dom P.de Saint-Bernard aut

826 12 juin 135 229 Annecy Mgr Bertacchi aut

827 15 juin 136 232 Annecy Chan. Rouge aut

828 17 juin 137 233 Annecy Mme de Cornillon

829 18 juin 138 234 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse aut inéd

830 18 juin 139 236 Annecy Duc de Savoie aut

831 21 juin 130 237 Annecy Mgr d’Esne aut inéd

832 21 juin 141 239 Annecy M.Dupanloup aut

833 [24 juin] 141 240 Annecy Mère de Chantal

834 25 juin 142 241 Annecy Chanoines Lyon minute

835 30 juin 143 243 Annecy Duc de Savoie aut

836 13 juillet 143 244 Annecy Mme de la Fléchère aut

837 17 juillet 144 245 Gex P.Polliens SJ aut inéd

838 20 juillet 145 246 Pays de Gex Mme de Travernay

839 29 juillet 146 248 Gex Archiduc d’Autriche

840 1er août 147 252 Annecy Mère de Chantal

841 2 août 148 254 Annecy Marquis de Lans aut

842 début août 149 255 Annecy Reine Marie de Médicis aut

843 7 août 150 256 Annecy Un gentilhomme

844 15 août 151 258 Annecy Mère de Chantal

845 31 août 152 259 Annecy M. des Hayes aut

846 [1611-septembre 1612] 152 261 Annecy Mère de Cahntal

847 19 septembre 153 262 Annecy Mme de Genève aut inéd

848 21 septembre 154 264 Annecy Baron de Villette aut

849 25 septembre 156 267 Annecy M. de Blonay aut

850 29 septembre 157 268 Annecy Mme de Travernay

851 [1611-octobre 1612] 158 270 Annecy Mère de Chantal

852 5 octobre 158 271 Annecy M. des Hayes aut

853 8 octobre 160 274 Annecy M. de Bay aut

854 [août-octobre] 161 275 Annecy Mère de Chantal aut

855 11 octobre 161 276 Annecy Baron de Villette aut

856 13 octobre 162 278 Annecy Mme d’Escrilles aut

857 21 octobre 164 281 Annecy Mme de la Fléchère aut

858 25 octobre 165 283 Annecy Mme de Grandmaison aut

859 26 octobre 166 286 Annecy Mme de Peyzieu

860 31 octobre 168 289 Annecy Marquis de Lans

861 [octobre ou novembre) 169 290 Annecy Sr de Blonay

862 [novembre] 169 292 Annecy Mère de Chantal aut inéd

863 7 novembre 170 106 de tome 21,lettre 2030 Annecy M. de Vallon aut inéd

864 10 novembre 171 293 Annecy Duc de Bellegarde minute

865 14 novembre 172 295 Annecy M. le Mazuyer aut

866 14 novembre 174 299 Annecy M. des Hayes aut

867 18 novembre 175 301 Annecy Pdte Favre

868 18 novembre 177 304 Annecy Mme d’Escrilles aut

869 20 novembre 178 306 Annecy Mère de Chantal aut inéd

870 22 novembre 179 307 Annecy Mme de la Fléchère

871 28 novembre 179 308 Annecy Pte Favre aut inéd

872 28 novembre 180 310 Annecy M. de Neuvecelle aut

873 30 novembre 181 311 Annecy Mère de Chantal

874 9 décembre 182 312 Annecy A la même aut

875 18 décembre 183 313 Annecy Mme Bourgeois

876 31 décembre 183 315 Annecy Mme de Peyzieu

877 [1612] 184 316 Reine Marie de Médicis minute

878 id 185 317 Annecy Mère de Chantal aut inéd

879 id 185 318 Une dame aut inéd

880 [1610-1612] 186 319 Mme de la Fléchère

881 [1611-1612] 187 323 Mère de Chantal

882 id 188 324 Annecy A la même

883 [1611 ou 1612] 145 159 tome 21 lettre 2076 3 fragments A la même inéd

884 [1610- 1613] 144 156 tome 21, lettre 2073 A la même

885 id 144 157 tome 21,lettre 2074 A la même inéd

886 id 145 158 tome 21,lettre 2075 2 fragments) A la même inéd

887 [1611-mars 1613] 189 325 Annecy Mme de la Fléchère

888 mai 1612-février1613] 190 327 Annecy Mère de Chantal aut

889 [fin 1612-mars 1613] 191 329 Annecy Duc de Bellegarde aut inéd minute

890 [1612-1613] 192 330 Annecy Mère de Chantal

891 id 146 160 tome 21,lettre 2077, 2 fragments) A la même inéd
 
 

1613


 
 

892 3 janvier 192 331 Annecy Mme de Travernay aut

893 vers 10 janvier 193 333 Annecy Mère de Chantal aut

894 16 janvier 195 337 Annecy M. Dunant aut inéd

895 23 janvier 197 340 Annecy Comte de Tournon aut inéd

896 24 janvier 198 341 Annecy M. de Chatillon aut

897 vers fin janvier 199 343 Annecy Mme des Gouffiers

898 fin janv ou début févr 200 344 Annecy Mgr Fenouillet

899 [fin janvier ou février] 201 346 Annecy Une dame (Travernay ?)

900 début février 201 347 Annecy Mme d’Escrilles aut

901 9 février 202 349 Annecy Mère de Chantal aut

902 15 ou 16 février 203 350 Annecy A la même aut inéd

903 19 février 203 351 Annecy Père de Lesseau aut

904 23 février 204 352 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse

905 fin févr ou début mars 131 135 tome 21, lettre 2050 Annecy Mgr Camus

906 2 mars 205 354 Annecy M. de Blonay aut

907 4 mars 206 356 Annecy Duc de Savoie aut

908 12 mars 207 357 Annecy Mme de la Croix d’Autherin

909 26 mars 210 107 de tome 21,lettre 2031 Annecy Comte de Tournon inéd

910 28 mars 209 359 Annecy M. de Blonay aut

911 28 mars 211 361 Annecy M. des Hayes aut

912 28 mars 212 365 Annecy Mme de Charmoisy

913 [mars-15 avril] 213 366 Annecy Mère de Chantal

914 [vers 7 avril] 214 367 Annecy A la même

915 8 avril 215 369 Annecy A la même aut

916 11 avril 216 370 Annecy Comte de Tournon aut

917 19 avril 217 372 M. de Quoex aut

918 21 avril 218 374 St Jean de Maurienne Mère de Chantal aut inéd

919 [fin avril-mai] 219 375 A la même

L6 = Tome XVI

1613 – 1615

1613(Fin) 920 6 mai 8 1 Turin Mère de Chantal aut inéd

921 9 mai 9 3 Annecy Empereur d’Allemagne

922 14 mai 10 5 Turin Mère de Chantal

923 20 mai 11 7 M. des Hayes aut

924 21 mai 14 11 Mme de Peyzieu aut inéd

925 25 mai 14 12 Annecy Mère de Chantal aut inéd

926 [26 mai] 15 13 Annecy A la même aut

927 27 mai 15 14 Annecy A la même aut

928 [fin mai] 17 16 Annecy Mme de Giez

929 juin 18 18 Annecy Mme de la Vesvre

930 [6 juin] 19 19 Annecy Mère de Chantal

931 [7 ou 8 juin] 20 21 Annecy Mme de la Valbonne inéd

932 9 juin 21 23 Annecy Duc de Nemours aut

933 [vers 10 juin] 22 25 Annecy Mère de Chantal aut inéd

934 11 juin 23 27 Annecy Mme de la Fléchère aut

935 [vers 14 juin] 24 29 Annecy Mère de Chantal aut inéd

936 14 juin 25 29 Annecy Duc de Nemours aut inéd

937 14 juin 26 31 Annecy Comte de Tournon aut

938 15 juin 27 33 Annecy Mme de Travernay

939 [18-20] juin 27 34 Annecy Une inconnue

940 23 ou 24 juin 28 35 Annecy Mère de Chantal

941 24 juin 29 36 Annecy Mme d’Aiguebelette

942 fin juin ou début juillet 30 37 Annecy Mère de Chantal aut

943 6 juillet 30 39 Annecy Duchesse de Mercoeur aut inéd

944 8 juillet 31 40 Annecy M. de Blonay aut

945 8 juillet 32 42 Annecy Mme de la Fléchère

946 11 juillet 33 43 Annecy Père de Bérulle aut

947 11 juillet 34 44 Annecy M. de Soulfour

948 16 juillet 34 45 Annecy Mme Bourgeois,Abbesse

949 19 juillet 35 46 Annecy Duc de Nemours aut

950 31 juillet 35 47 Annecy Marquis de Lans aut

951 12 août 37 49 Annecy Mère de Chantal

952 14 août 38 51 Annecy Mgr Camus

953 24 août 40 55 Annecy Duc de Bellegarde

953bis 23 déc 1611 fin août 1613 41 58 Annecy Mère de Chantal

954 [vers septembre] 42 60 Annecy M. de Montfort inéd

955 [début septembre] 43 61 Annecy Mère de Chantal aut

956 id 44 62 Annecy Pdte Brulart

957 6 septembre 45 65 Annecy Mme de Peyzieu aut inéd

958 12 septembre 46 67 Annecy Mme de la Fléchère

959 12 septembre 47 69 Annecy Mgr de Revol

960 13 septembre 49 71 Annecy M.Girod orig inéd

961 [vers le 15] septembre 50 72 Annecy Mère de Chantal

962 21 septembre 50 74 Annecy Mme de Peyzieu aut inéd

963 [vers le 22] septembre 51 75 Annecy Sr Favre aut inéd

964 [27 ou 28] septembre 52 76 Annecy Sr de Bréchard

965 28 septembre 53 78 Annecy Mme de Murat de la Croix

966 29 septembre 54 80 Annecy Mme de la Fléchère aut

967 octobre 55 81 Annecy Inconnus

968 début octobre 56 83 Annecy Mère de Chantal aut inéd

969 4 octobre 56 84 Annecy Duc de Nemours

970 7 octobre 57 85 Annecy Duc de Savoie aut

971 16 octobre 58 87 Annecy Au même aut

972 4 novembre 59 88 Annecy Comte de Tournon

974 12 novembre 62 91 Annecy Mme de Cornillon aut

975 12 novembre 63 92 Annecy Mme de la Fléchère

976 vers mi-novembre 63 94 Annecy Mme de Grandmaison aut

977 16 novembre 65 95 Annecy M. de Vallon aut inéd

978 16 novembre 67 98 Annecy Mme de la Fléchère

979 20 novembre 68 102 Annecy A la même

980 fin novembre 68 104 Annecy Duchesse de Mantoue

981 1er décembre 70 110 Annecy M. de Peyzieu aut inéd

982 7 décembre 72 112 Annecy Mère de Chantal

983 8 décembre 72 109 de tome 21,lettre 2032 Annecy Mère de Chantal

984 vers m-décembre 73 113 Annecy M. de Quoex

985 18 décembre 75 117 Annecy Sr Favre

986 24 ou 25 décembre 76 119 Annecy Une dame (Fléchère ?)

987 25 décembre 77 120 Annecy Mère de Chantal

988 31 décembre 78 122 Annecy Mère de Chantal

989 [1613] 78 123 Annecy Mère de Chantal

990 [1610-1613] 79 124 Annecy Un ecclésiastique (Cl. de Blonay ?)

991 id 80 125 Annecy Mère de Chantal

992 [1611-1613] 80 126 Annecy Une cousine (L. de Ballon ?)aut inéd

993 id 81 127 Annecy Père de Quoex

994 [1611-1614] 146 161 tome 21,lettre 2078, 2 fragments) Mère de Chantal inéd

995 id 147 162 tome 21, lettre 2079 Mère de Chantal

996 [ 25 déc.1612-1614 ?) 120 49 tome 21, lettre 2005) Visitandine (Blonay ?)

997 [1612-1614] 82 128 Annecy Mère de Chantal

998 id 82 110 de tome 21,lettre 2033 Annecy Mère de Chantal aut inéd

999 [1613-1614] 148 163 tome 21, lettre 2080 Mère de Chantal

1000 id 83 129 Annecy Visitandine (Rosset ?)
 
 

1614



1001 7 janvier 85 133 Annecy Mme d’Escrilles

1002 10 janvier 86 135 Annecy Père de Soulfour aut

1003 10 janvier 87 138 Annecy Mgr Fenouillet

1004 11 janvier 88 140 Annecy Mère de Chantal

1005 [vers mi-janvier] 89 140 Annecy Mère de Chantal

1006 [vers mi-janvier] 231 375 Annecy Duc de Savoie orig minute

1007 [vers 20] janvier 90 143 Annecy Mère de Chantal

1008 20 janvier 90 111 de tome 21,lettre 2034 Annecy Baron de Rochefort

1009 22 janvier 92 145 Annecy Mère de Chantal aut

1010 25 janvier 93 145 Annecy Duc de Savoie aut

1011 27 janvier 94 147 Annecy M. de Quoex aut

1012 5 février 98 155 Annecy Mme de la Valbonne

1013 8 février 99 156 Annecy M. de Blonay aut

1014 22 février 100 158 Annecy Mgr Jost aut minute

1015 27 février 102 165 Annecy M. de Blonay aut

1016 février ou mars 232 376 Annecy Cal Barberini (L6, lettre 1083) inéd minute

1017 17 mars 103 166 Annecy M. des Hayes aut

1018 19 mars 104 168 Annecy Mère de Chantal

1019 [2 avril] 105 170 Annecy Mme de la Valbonne

1020 12 avril 106 171 Annecy Un gentilhomme aut inéd

1021 12 avril 106 171 Annecy Mme de la Fléchère

1022 [vers 14 avril] 107 172 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1023 22 avril 107 174 Annecy Chanoines Samoëns aut

1024 30 avril 108 175 Annecy Mme d’Escrilles aut

1025 [février-mai] 109 176 Annecy Roi Louis XIII

1026 4 mai 110 177 Annecy Mère de Chantal

1027 5 mai 111 179 Annecy Mme de la Fléchère

1028 10 mai 112 180 Annecy Comte de Tournon

1029 12 juin 113 182 Annecy Duc de Savoie

1030 13 juin 114 184 Annecy Mme de la Fléchère

1031 15 juin 115 113 de tome 21,lettre 2035 Annecy Comte de Tournon aut inéd

1032 22 juin 116 185 Annecy Mme de la Fléchère

1033 [juin ou juillet] 117 187 Annecy M. de Quoex aut

1034 juillet 118 188 Annecy Mère de Chantal aut

1035 8 juillet 119 189 Annecy Duc de Savoie aut

1036 11 juillet 120 191 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

1037 20 ou 30 juillet 121 195b Sales Mère de Chantal

1038 31 juillet 122 192 Annecy Roi Louis XIII

1039 31 juillet 122 193 Annecy Duc de Bellegarde

1040 après juillet 123 115 de tome 21, lettre 2036 Annecy Au même

1041 1er août 124 195 Annecy Baron du Villars aut inéd

1042 3 août 125 197 Annecy Comte de Tournon aut

1043 7 août 127 200 Annecy Dom d’Affringues aut

1044 8 août 128 202 Annecy Baron de Cusy inéd

1045 11 août 129 203 Annecy Comte de Tournon aut inéd

1046 14 août 130 205 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1047 18 août 131 206 Annecy Mère de Blonay

1048 19 août 133 209 Annecy Mme de la Valbonne aut

1049 19 août 133 211 Annecy Mme de la Fléchère

1050 [août] 134 212 Annecy Duc de Bellegarde

1051 [vers 20 août] 135 214 Annecy M. de Jacob aut inéd

1052 22 août 136 215 Annecy Mgr Camus

1053 28 août 138 219 Annecy M. Dunant aut inéd

1054 [août-septembre] 140 222 Annecy Mme de la Fléchère

1055 12 septembre 140 223 Annecy Duc de Bellegarde

1056 28 septembre 141 225 Annecy Baron d’Anlezy aut inéd

1057 fin sept ou début oct 142 226 Annecy M. de Foras

1058 2 octobre 144 229 Annecy M.Jay aut

1059 vers 6 octobre 145 231 Annecy Mère de Chantal

1060 [7] octobre 146 232 Annecy Mère de Chantal

1061 15 octobre 146 233 Annecy Proviseurs à Louvain

1062 15 octobre 148 235 Annecy Mme des Gouffiers

1063 26 octobre 149 238 Annecy A la même aut inéd

1064 28 octobre 151 241 Annecy Sr de Chastel aut

1065 30 octobre 152 244 Annecy Mme des Gouffiers aut

1066 début novembre 155 248 Annecy Mère de Chantal

1067 novembre 232 379 Annecy Duchesse de Mantoue (L6, lettre 1084) inéd minute

1068 vers 6 novembre 156 250 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1069 6 novembre 157 251 Annecy Chanoine Marpeaud aut inéd

1070 6 novembre 158 252 Annecy Duc de Nemours aut

1071 6 novembre 160 257 Annecy Comte de Tournon aut

1072 7 novembre 162 260 Annecy Mme de la Fléchère aut

1073 8 ou 9 novembre 163 262 Annecy Mère de Chantal

1074 vers mi-novembre 163 263 Annecy Mgr Fenouillet inééd

1075 20 novembre 165 267 Annecy Mgr Jost

1076 28 novembre 166 268 Annecy Comte de Tournon aut

1077 vers fin novembre 167 270 Annecy Mme de la Fléchère

1078 [novembre] 168 271 Annecy Mère de Chantal

1079 2 décembre 169 272 Polinge Mère de Chantal aut

1080 13 décembre 170 274 Thonon Duc de Savoie aut

1081 13 décembre 171 276 Thonon Marquis de Lans aut

1082 après mi-décembre 172 279 Annecy Mère de Chantal aut

1083 18 décembre 173 280 Annecy Dom Bailly

1084 fin décembre 174 282 Annecy Mère de Chantal aut

1085 [1614] 175 282 Annecy Mère de Chantal

1086 |1611-1614] 134 139 tome 21, adresse 2058) Chan. J.Fr. de Sales aut

1087 [1612-1614] 175 283 Annecy Mère de Chantal

1088 id 175 284 Annecy Mère de Chantal

1089 [fin 1612-1614] 176 284 Mme de Peyzieu

1090 [1613-1614] 177 286 M. de la Ceppède minute

1091 id 178 288 Annecy Mère de Chantal

1092 [1611-1615] 148 163 tome 21,lettre 2081Mère de Chantal inéd

1093 id 148 164 tome 21, lettre 2082 Mère de Chantal

1094 id 149 166 tome 21, lettre 2083 Mère de Chantal inéd

1095 id 150 167 tome 21, lettre 2084 Mère de Chantal² inéd

1096 [1614-1615] 233 381 Secrétaire Duc de Savoie aut inéd minute









1615



1097 2 janvier 178 178 289 Annecy M. de Blonay

1098 6 ou 7 janvier 179 290 Annecy Mme de Ballon

1099 vers 15 janvier 180 292 Annecy Mme de la Fléchère aut

1100 25 janvier 181 194 Annecy A la même

1101 26 janvier 182 295 Annecy Mère de Chantal

1102 id 183 296 id

1103 id 183 296 id

1104 id 183 297 id

1105 id 184 297 id

1106 id 184 298 id

1107 id 184 299 id

1108 vers février 185 300 Annecy Mme de Peyzieu

1109 [février] 186 301 Annecy M. de Quoex aut

1110 4 févrer 186 302 Châteaufort Mère de Chantal aut

1111 15 février 189 306 Annecy M. des Hayes inéd

1112 17 février 190 308 Annecy Cal de Savoie aut

1113 28 février 191 310 Annecy Mme de Peyzieu aut

1114 1er ou 2 mars 193 311 Annecy Mère de Chantal

1115 5 mars 194 313 Annecy id

1116 7 mars 196 316 Annecy 317Compte deTournon inéd

1117 9 mars 197 317 Annecy Duc de Nemours

1118 9 mars 198 320 Annecy M. de Foiras

1119 9 mars 199 322 Annecy Au même aut inéd

1120 13 mars 200 323 Annecy M. de Chatillon

1121 15 mars 201 324 Annecy Cal de Savoie aut

1122 17 mars 202 325 Annecy Comtesse de Tournon aut

1123 19 mars 202 327 Annecy Mère de Chantal

1124 [mars] 203 328 Annecy Mme de Peyzieu

1125 fin mars ou début avr 204 329 Annecy Mère de Chantal

1126 [mars-avril] 206 333 Annecy M.Milletot

1127 7 avril 207 335 Annecy Mme de Cornillon aut inéd

1128 9 avril 208 336 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1129 12 avril 209 339 Annecy Mgr Fenouillet aut inéd

1130 18 avril 211 342 Annecy Mère de Chantal

1131 [18 avril] 214 347 Annecy Mère de Chantal

1132 19-21 avril 214 348 Annecy Mme de la Fléchère

1133 26 avril 215 349 Annecy Une dame (Monthoux ?)

1134 [vers fin avril] 216 350 Annecy Mme de Peyzieu

1135 3 mai 217 351 Annecy M. des Hayes

1136 5 mai 219 356 Annecy Dom Jean de Saint Malachie Obry

1137 10 mai 220 358 Annecy Mère de Chantal

1138 13 mai 221 359 Annecy id

1139 14 mai 222 361 Annecy id

1140 14 mai 223 362 Annecy Sr Favre aut

1141 14 mai 223 363 Annecy Mère de Chantal aut

1142 16-18 mai 224 365 Annecy id

1143 18-20 mai 225 366 Annecy Sr de Bréchard aut inéd

1144 21 mai 226 368 Annecy M. de Peyzieu aut inéd

1145 21 mai 227 370 Annecy Mme de Peyzieu

1146 31 mai 229 373 Annecy Sr Favre aut

L7 = Tome XVII

1615(fin)- 1617

1615

1147 1er juin 9 1 Annecy Mme de la Fléchère

1148 5 juin 11 5 Annecy Comte de Tournon aut inéd

1149 |14 juin] 12 6 Annecy Mère de Chantal

1150 |vers m-juin] 12 7 Annecy Mme de Peyzieu

1151 20 juin 13 9 Annecy Mme de la Fléchère

1152 21 juin 14 11 Annecy Mme de Ruans aut

1153 23 juin 15 12 Annecy Mme de la Croix d’Autherin

1154 23 juin 16 14 Annecy id

1155 [juin] 18 16 Annecy Mgr de Marquemont

1156 [2 juillet] 19 17 Lyon Mère de Chantal aut

1157 [1-9 juillet ?] 19 19 Lyon id aut inéd

1158 id 20 19 Lyon id aut

1159 13 juillet 20 20 Annecy Supérieur

1160 14 juillet 21 22 Annecy Mère de Chantal

1161 15 juillet 23 25 Annecy Mgr Fenouillet inéd

1162 15 juillet 24 27 Annecy M. des Hayes

1163 fin juill ou début août 26 29 Annecy Mme de Travernay aut inéd

1164 4 août 27 31 Annecy Mgr Fenouillet inéd

1165 14 août 27 32 Annecy M. Dunant aut

1166 16 ou 17 août 28 34 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1167 19 août 31 38 Thonon id aut

1168 27 août 32 41 Thonon Sr de Bréchard inéd

1169 fin août ou début sept 33 42 Thonon id aut

1170 août-septembre 34 44 Mme de Peyzieu

1171 3 septembre 34 45 Thonon Prince de Piémont minute

1172 6 septembre 36 48 Thonon Chan J.Fr. de Sales aut inéd

1173 6 septembre 39 53 Thonon Examinateurs aut inéd

1174 8 septembre 40 54 Thonon Chan.J.Fr. de Sales aut

1175 12 septembre 41 56 Thonon Mère de Blonay

1176 14 septembre 44 63 Thonon Duc de Savoie aut

1177 21 septembre 45 400 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1178 24 septembre 46 64 Annecy Mme de la Fléchère

1179 2 octobre 47 65 Annecy Duc de Savoie aut

1180 2 octobre 48 66 Annecy Mgr Fenouillet

1181 4 octobre 48 67 Annecy Mère Favre

1182 vers 7 octobre 49 69 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

1183 8 octobre 50 70 Annecy Mère de Chantal aut

1184 12 octobre 51 72 Annecy Mère Favre aut

1185 vers 23 octobre 52 73 Annecy M. de Blonay aut inéd

1186 23 octobre 53 75 Annecy Mme de la Fléchère

1187 24 octobre 54 76 Annecy Mgr Fenouillet inéd

1188 [vers 26 ou 27 oct] 55 78 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1189 fin oct ou début nov 56 79 Annecy Mère Favre

1190 6 novembre 57 82 Annecy Mme de la Fléchère

1191 8 novembre 58 83 Annecy Duc de Savoie aut

1192 8 novembre 59 85 Annecy Mgr Fenouillet aut inéd

1193 15 novembre 60 87 Annecy Mme de Peyzieu aut inéd

1194 15 novembre 61 88 Annecy Marquis de Lans

1195 [vers 20 novembre] 63 92 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1196 21 ou 29 novembre 63 92 Annecy id aut inéd

1197 [vers fin novembre] 64 93 Annecy Mère Favre

1198 [novembre] 65 95 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1199 [novembre] 65 95 Annecy M. de Foras aut

1200 5 décembre 66 97 Annecy Mme de la Fléchère

1201 13 décembre 68 100 Annecy Mère Favre aut

1202 [vers13 décembre] 71 105 Annecy Sr de Blonay

1203 15 décembre 71 107 Annecy Marquis de Lans

1204 15 décembre 72 108 Annecy Duc de Savoie aut

1205 15 décembre 73 110 Annecy M. Vibod aut

1206 17 novembre 74 111 Annecy Mme de la Fléchère

1207 vers 18 décembre 75 113 Annecy Dom Sens de Ste Catherine

1208 18 décembre 76 113 Annecy Mère Favre

1209 24 décembre 76 115 Annecy Mme de Vignod

1210 25 décembre 77 117 Annecy Mère Favre

1211 28 décembre 78 119 Annecy M. de Martheret

1212 [fin 1615] 79 120 Annecy M. de Foras aut

1213 31 décembre 80 121 Annecy Mgr Jost aut

1214 [1613-1615] 81 124 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1215 [déc 1615-janv 1616] 82 125 Annecy Sr de Chastel

1216 |fin ou 1616] 82 126 Mère Favre

1217 [1611-1616] 134 138 tome 21,lettre 2057 Une dame aut

1218 [1612-1616] 150 168 tome 21,lettre 2085 Mère de Chantal inéd

1219 id 151 169 tome 21,lettre 2086 id inéd

1220 id 152 171 tome 21,lettre 2087 id inéd

1221 [1614-1616] 153 173 tome 21,lettre 2088 id inéd
 
 

1616


 
 

1222 1er janvier 83 127 Annecy Mère de Chantal

1223 6 janvier 84 129 Annecy Duc de Bellegarde aut

1224 [14] janvier 85 131 Annecy Mgr Fenouillet inéd

1225 23 janvier 86 133 Annecy Mme de la Fléchère inéd

1226 [janvier] 87 134 Annecy Mère Favre

1227 26 janvier 87 135 Annecy Mme de la Fléchère

1228 1er février 88 136 Annecy Mgr Fenouillet

1229 2 février 89 137 Annecy Mère Favre aut

1230 9 février 91 142 Annecy Mme de la Fléchère

1231 vers 12 février 92 143 Annecy M. de Quoex

1232 17 février 93 144 Annecy Mme de la Fléchère

1233 19 février 94 147 Annecy Mme de Mieudry

1234 19 février 96 149 Annecy M. de Cerisier aut inéd

1235 [février] 96 150 Annecy Mère Favre

1236 24 février 97 151 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

1237 27 février 98 152 Annecy Comte de Tournon aut inéd

1238 29 février 99 153 Annecy Duc de Savoie

1239 29 février 100 156 Annecy Cal Borromée aut

1240 [fin février ou mars] 101 159 Annecy Sr de Cevron-Villette

1241 id 103 162 Annecy Une inconnue

1242 1er mars 104 163 Annecy Mme de la Fléchère

1243 5 mars 105 166 Annecy Une dame (Blonay ?)

1244 [vers 6 ou 7] mars 107 169 Annecy Mme de la Fléchère

1245 10 mars 108 171 Annecy Don Guérin

1246 10 mars 109 174 Annecy Cal de Savoie aut

1247 12 mars 110 175 Annecy Duc de Savoie aut inéd

1248 12 mars 112 178 Annecy Prince de Piémont aut

1249 [vers 10 ou 15 mars] 113 179 Annecy Mme de la Fléchère

1250 16 mars 113 180 Annecy Duc de Nemours aut inéd

1251 18 mars 114 181 Annecy Don Guérin aut inéd

1252 28 mars 115 182 Annecy P. Dominique de Chambéry aut

1253 [janvier-mars] 116 184 Annecy Sr de Blonay

1254 1er avril 116 185 Annecy Duc de Savoie aut

1255 4 avril 117 186 Annecy M. Vibod aut

1256 7 avril 118 188 Annecy Duc de Nemours aut

1257 7 avril 119 189 Annecy Mme de Bressieu aut inéd

1258 [7 avril] 119 190 Annecy Mère de Chantal

1259 17 avril 120 191 Annecy Mère Favre aut

1260 21 avril 122 194 Annecy Mme de la Fléchère

1261 22 avril 123 196 Annecy id

1262 26 avril 124 197 Annecy Duc de Savoie aut

1263 27 avril 124 198 Annecy Un gentilhomme inéd minute

1264 [fin avrou début mai] 127 205 Annecy Sr de Blonay

1265 début mai 128 208 Annecy Michel Favre

1266 [12 ou 13 mai] 129 210 Annecy Mère de Chantal aut

1267 15 mai 130 211 Annecy Mme de la Fléchère

1268 14-16 mai 131 212 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1268bis [15-17 mai] 131 213 Annecy id

1269 18 mai 132 214 Annecy id

1270 19 mai 133 216 Annecy id

1271 21 mai 134 218 Annecy id

1272 21 mai 135 219 Annecy id aut

1273 [après 21 mai ?] 153 174 tome 21,lettre 2089) id inéd

1274 [fin mai,juin1613-1616] 136 220 Annecy Mme de Ballon

1275 juin 137 222 Annecy Mère Favre

1276 11 juin 137 223 Annecy Mme de la Fléchère

1277 11 juin 138 225 Annecy id

1278 13 juin 139 226 Annecy Mme Colin aut inéd

1279 25 juin 140 227 Annecy Mme de la Fléchère inéd

1280 vers 27 juin 140 228 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1281 [mai-juillet] 141 229 Annecy id aut

1282 début juillet 141 229 Annecy Mme de la Fléchère aut

1283 id 142 231 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1284 juillet 143 232 Annecy Sr Coton

1285 8 juillet 144 234 Annecy Michel Favre aut inéd

1286 10 juillet 146 238 Annecy Cal Bellarmin aut inéd minute

1287 13 jullet 151 254 Annecy M. de Cornillon

1288 17 juillet 152 255 Annecy M. Feydeau aut

1289 vers 22 juillet 154 258 Annecy id

1290 22 juillet 154 258 Annecy Mère de Bréchard

1291 22 juillet 156 261 Annecy Sr Bailly inéd

1292 22 juillet 157 263 Annecy Sr Humbert aut

1293 22 juillet 157 264 Annecy Sr de la Croix

1294 23 juillet 158 265 Annecy Chanoine Viot aut

1295 24 ou 25 juillet 158 266 Annecy Mme de la Fléchère aut

1296 14 août 160 268 Annecy id aut

1297 15 août 161 270 Annecy Mère de Chantal

1298 15 août 162 271 Annecy Duc de Bellegarde aut

1299 23 août 163 274 Annecy Prince de Piémont aut

1300 29 août 164 275 Annecy Duc de Savoie aut

1301 6 septembre 165 276 Annecy id

1302 7 septembre 165 276 Annecy Mère de Chantal

1303 19 septembre 166 277 Annecy Mère de Bréchard

1304 id 167 280 Annecy Mme des Gouffiers

1305 26 septembre 168 281 Annecy Sr de Cerisier

1306 début octobre 168 282 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1307 5 octobre 170 283 Annecy Mgr Fenouillet inéd

1308 6 octobre 171 285 Annecy Mme de la Fléchère

1309 8 octobre 172 186 Annecy Mme des Gouffiers aut

1310 8 octobre 173 289 Annecy Mère de Bréchard

1311 10 octobre 174 290 Annecy M. de Blonay inéd

1312 12 octobre 175 292 Annecy M. Scotto inéd

1313 13 octobre 176 294 Annecy M. Vibod

1314 21 octobre 177 295 Annecy Duc de Savoie aut

1315 26 octobre 178 296 Annecy Prince de Piémont aut

1316 29 octobre 179 298 Annecy Duc de Savoie

1317 29 octobre 179 299 Annecy M.Vibod

1318 31 octobre 160 300 Annecy Un gentilhomme (Floccard ?) aut

1319 oct.ou nov.1616 ? 181 302 Annecy Mme de la Fléchère ?

1320 7 novembre 182 303 Annecy M. Floccard aut

1321 10 novembre 183 305 Annecy Mme de Monthoux

1322 [novembre] 184 307 Annecy Mme de la Fléchère aut

1323 18 novembre 185 308 Annecy Prince de Piémont aut

1324 18 novembre 186 309 Annecy M. Boschi aut

1325 19 novembre 187 311 Annecy Prince de Piémont aut

1326 19 novembre 188 312 Annecy Mme de la Fléchère

1327 23 novembre 188 313 Annecy M. Massen inéd

1328 23 novembre 189 314 Annecy M. de Saint-Joyre

1329 [15-23 novembre] 190 316 Annecy Mère de Chantal aut

1330 3 décembre 190 317 Grenoble id aut inéd

1331 8 décembre 191 318 Grenoble id aut inéd

1332 17 décembre 192 319 Grenoble Mgr Fenouillet inéd

1333 [1616] 194 322 Annecy Mère de Chantal

1334 [1613-1616] 194 323 Annecy id aut inéd

1335 [1615-1617] 153 174 tome 21,lettre 2090) id inéd



1617


 
 

1336 déb.janv [1614-1617] 195 321 Annecy Mère de Chantal

1337 5 janvier 195 325 Annecy Chanoine de Granier aut inéd

1338 début janvier 197 328 Annecy Mère de Chantal aut

1339 8 janvier 198 330 Annecy Duc de Nemours aut inéd

1340 17 janvier 199 332 Annecy Prince de Piémont aut

1341 18 janvier 201 334 Annecy Duc de Savoie aut

1342 21 janvier 201 335 Annecy Mère Favre

1343 23 janvier 202 337 Annecy Mère de Chantal

1344 24 janvier 203 337 Annecy Mère de Blonay inéd

1345 [fin janv.1617, fév.1618] 204 340 Annecy Religieuse de Sainte-Catherine

1346 2 février 205 342 Annecy Chanoines de Sallanches aut

1347 9 février 206 343 Grenoble Mère de Chantal aut

1348 10 février 209 345 Grenoble Mme des Gouffiers aut inéd

1349 [10 ou 11 février] 211 347 Grenoble Mère de Bréchard

1350 18 février 211 347 Grenoble Duc de Savoie aut

1351 28 février 212 348 Annecy Mère Favre

1352 2 mars 213 350 Grenoble Chanoine de Sales aut inéd

1353 3 mars 214 353 Grenoble Prince de Piémont aut

1354 5 mars 215 354 Grenoble id aut

1355 5 mars 216 355 Grenoble id aut

1356 12 mars 217 356 Grenoble Mère de Chantal

1357 fin mars 217 358 Grenoble Mme de Grandmaison

1358 mars ou avril 218 359 Mère Favre

1359 1er avril 219 361 Chambéry Mme de Villeneuve aut

1360 3 avril 220 362 Rumilly Mme de Blanieu aut

1361 6 avril 221 364 Annecy Pères Barnabites aut

1362 vers 7 avril 222 366 Annecy Pdte le Blanc de Moins

1363 7 avril 225 371 Annecy Mme de Veyssilieu

1364 7 avril 227 116 de tome 21,lettre 1340 et 41 tome 18 Annecy Pdte du Faure aut inéd

1365 8 avril 228 376 Annecy Mme Cottin aut inéd

1366 10 avril 229 378 Annecy Pdt Favre aut inéd

1367 12 avril 230 379 Annecy M.Milletot aut

1368 12 avril 231 381 Annecy Général des Barnabites

1369 25 avril 232 383 Annecy Comtesse de San Secondo aut

1370 26 avril 234 386 Annecy Pdte leBlanc de Moins aut

1371 26 avril 236 391 Annecy Prince de Piémont aut

1372 30 avril 237 392 Annecy Duc de Savoie

1373 30 avril 238 393 Annecy Mme de la Fléchère

1374 [avril 1617] 239 395 Annecy Mme de Granieu

1375 [1615-1617] 240 397 Annecy Cal Bellarmin aut inéd minute

L8 = Tome XVIII

1617 (fin) - 1619
 
 

1617

1376 11 mai 8 1 Annecy M. Dunant aut

1377 15 mai 9 3 Annecy Mme de la Valbonne

1378 16 mai 10 5 Annecy M. de Quoex

1379 20 mai 12 9 Annecy Mme de ka Fléchère aut inéd

1380 26 mai 13 11 Annecy Duc de Savoie aut

1381 26 mai 14 12 Annecy Prince de Piémont

1382 28 mai 15 13 Annecy M. de Blonay aut

1383 29 mai 16 14 Annecy Mère de Bréchard

1384 30 mai 17 16 Annecy Mme de Cornillon

1385 30 mai 18 18 Annecy Baron de Villette

1386 3 juin 19 20 Annecy Mme de Montfort

1387 21 juin 20 21 Sales Pdt Favre aut inéd

1388 21 juin 22 25 Sales Pdte Sautereau

1389 24 juin 23 27 La Roche Mère de Chantal aut

1390 [24-28 juin] 24 30 La Roche Père Ayrault SJ aut

1391 29 juin 26 32 Viuz-en-Sallaz Mère de Chantal aut inéd

1392 30 juin 27 35 id Baronne de Thorens

1393 [juin ?] 28 36 Mme de Ballon

1393bis [juillet 1617 ou 1604] 29 38 Une dame

1394 [mai-juillet] 30 41 Personne inconnue aut inéd

1395 2 juillet 31 41 Thonon Michel Favre inéd

1396 7 juillet 31 42 Thonon Duc de Savoie

1397 7 juillet 33 45 Thonon Prince de Piémont aut inéd

1398 vers 8 juillet 33 46 Thonon Mère de Chantal aut

1399 15 juillet 35 50 Thonon Mme Bourgeois aut

1400 19 juillet 36 51 Thonon Chanoine de Sales aut

1401 19 juillet 37 52 Thonon Mère de Chantal aut

1402 24 juillet 37 53 Thonon Mme de Genève aut inéd

1403 26 juillet 38 54 Gex Mère de Chantal aut

1404 30 juillet 38 55 Annecy id aut

1405 [début août] 39 56 Annecy Pdt Crespin aut inéd

1406 6 août 39 57 Annecy Pdt Favre de la Valbonne

1046bis 7 avril 41 116 de tome 21 lettre 1340 Annecy Pdte du Faure (cf L7, p.277) aut néd

1407 11 août 42 60 Annecy Père de Bérulle aut

1408 vers mi-août 43 62 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1409 28 août 44 63 Annecy Mme de la Fléchère aut

1410 30 août 44 65 Annecy Mgr Fenouillet aut inéd

1411 30 août 46 68 Annecy Pdt Favre inéd

1412 30 août 47 69 Annecy Mme de Blanieu

1413 5 septembre 48 70 Annecy Mère de Chantal aut

1414 5 septembre 48 70 Annecy id aut inéd

1415 7 septembre 49 71 Annecy M. Scotto aut inéd

1416 10 septembre 49 72 Annecy Mme de Montfort

1417 vers 12 septembre 50 74 Annecy Un gentilhomme

1418 id 51 75 Annecy Mère de Bréchard

1419 12 septembre 51 76 Annecy Mère Favre

1420 12 septembre 52 77 Annecy Cal Bellarmin

1421 12 septembre 54 81 Annecy Religieux de Sixt inéd

1422 vers 10-15 septembre 55 83 Annecy Un gentilhomme (Quoex, Bouvard ?)

1423 15 septembre 57 88 Annecy Mme de la Fléchère

1424 17 septembre 58 89 Annecy S S Paul V

1425 17 septembre 59 91 Annecy Cal Bellarmin minute

1426 23 septembre 60 94 Annecy Don Boerio

1427 23 septembre 62 97 Annecy Don Guérin

1427bis 23 septembre 63 117 de tome 21, lettre 1360 Annecy Don Boerio minute

1428 27 septembre 63 99 Annecy M. de Foras

1429 fin sept ou octobre 64 100 Annecy Mme de Granieu

1430 mai-octobre 65 102 Annecy Une religieuse

1431 5 octobre 66 103 Belley Mme de Grandmaison aut inéd

1432 19 octobre 67 105 Annecy Mgr Fenouillet inéd

1433 24 octobre 69 108 Annecy Prince de Piémont aut

1434 30 octobre 70 109 Annecy Duc de Savoie aut

1435 [15-31 octobre] 70 109 Annecy Mère de Chantal

1436 [septembre-novembre 71 111 Annecy Personne inconnue inéd

1437 6 novembre 72 112 Annecy M. de Lacurne aut

1438 22 novembre 73 115 Annecy Mère de Chantal

1439 vers fin novembre 74 116 Annecy Don Boerio aut minute

1440 29 novembre 76 123 Annecy Duc de Savoie aut

1441 4 décembre 77 123 Grenoble Mère de Chantal

1442 4 décembre 77 126 Grenoble Mère Favre

1443 8 décembre 79 124 Grenoble Mère de Chantal

1444 9 décembre 79 127 Grenoble id

1445 27 décembre 80 128 Grenoble Mme de Chailliol

1446 [décembre ?] 81 130 Grenoble Sr de Gérard

1447 décembre 82 132 Grenoble Mère Favre

1448 [1615-1617] 84 135 Grenoble Mme de la Valbonne

1449 sept.1617-mars 1618 85 137 Mère de Bréchard
 
 






1618


 
 

1450 4 janvier 85 138 Annecy Duc de Savoie aut

1451 4 janvier 86 139 Annecy Prince de Piémont aut inéd

1452 [début janvier] 87 140 Annecy Don Guérin

1453 13 janvier 88 143 Annecy M.Milletot aut

1454 13 ou 14 janvier 91 148 Annecy Mère de Chantal

1455 15-17 janvier 91 149 Annecy M.Milletot aut

1456 18 janvier 93 150 Annecy Mme de Blanieu

1457 18 janvier 93 151 Annecy Pdte de Bouquéron

1458 21 janvier 94 153 Annecy Roi Louis XIII minute

1459 24 janvier 96 156 Annecy Mère de Chantal

1460 24 janvier 96 157 Annecy Mère Favre

1461 26 janvier 97 158 Annecy Baronne de Menthon aut inéd

1462 30 janvier 98 160 Annecy Mme Burgeois,Abbesse

1463 16 janvier-février 99 162 Annecy Mère de Chantal

1464 fin janvier-fvrier 100 163 Annecy Père de Quoex

1465 4 février 101 165 Annecy Père Calcagni aut

1466 6 février 102 167 Annecy M. de Chatillon inéd

1467 11 février 103 169 Annecy Prince de Piémont aut

1468 18 février 104 170 Annecy Sr de Blonay

1469 19 février 105 173 Annecy Mère Favre

1470 23 février 107 176 Annecy Père Ancina inéd

1471 27 février 108 177 ND de Myans Dona Scaglia

1472 28 février 109 182 id Prince de Piémont aut

1473 [février 1606-1618] 110 183 Annecy Mme de Vignod

1474 8 mars 111 185 Grenoble Duc de Savoie aut

1475 [vers 5-10] mars 112 186 Grenoble Don Guérin aut inéd

1476 10 mars 113 189 Grenoble M. de Quoex aut

1477 10 mars 115 190 Grenoble Mme de Lescheraine aut

1478 11 mars 115 191 Grenoble Mère de Chantal

1479 15- fin mars 116 192 Grenoble id

1480 29 mars 116 193 Grenoble Mère de Bréchard

1481 16 avril 118 195 Grenoble Don Guérin

1482 22 avril 119 197 Annecy Pdte le Blanc de Mions

1483 25 avril 119 198 Annecy Duc de Bellegarde aut inéd

1484 26 avril 120 200 Annecy Prince de ¨Piémont aut

1485 30 avril 123 201 Annecy Mère de Chantal

1486 30 avril 127 209 Annecy Mme de la Baume

1487 [fin avril] 129 212 Annecy Don Guérin

1488 [fin avril ou mai] 129 214 Annecy Mme Cottin aut inéd

1489 2 mai 130 215 Annecy Mère Favre

1490 [début mai] 131 216 Annecy Mère de Chantal

1491 9 mai 132 217 Annecy Mère Favre

1492 10 mai 133 218 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1493 10 mai 135 222 Annecy Mme Liotard

1494 11 mai 135 223 Annecy Duc de Nemours aut

1495 15 mai 136 224 Annecy Mme de la Fléchère

1496 18 mai 137 225 Annecy M..de Foras

1497 19 mai 137 226 Annecy M. de Blonay aut

1498 20 mai 138 227 Annecy Mme de Granieu

1499 22 mai 139 228 Annecy Mme de la Fléchère

1500 23 mai 140 229 Annecy Pdte le Blanc de Moins aut inéd

1501 29 mai 140 230 Annecy Une tante

1502 30 mai 141 232 Annecy Une dame (Veyssilieu ?)

1503 fin mai ou début juin) 142 233 Annecy Mère de Chantal

1504 fin mai-juin 142 234 Annecy M. de Foras

1505 [mai, juin 1614-1618] 143 235 Mère de Chantal

1506 3 juin 144 236 Annecy Mgr Fenouillet aut

1507 8 juin 145 237 Annecy Mme de Granieu aut

1508 11 juin 146 241 Annecy Don Guérin

1509 20 juin 147 242 Annecy Mme de la Forest, Bons inéd

1510 21 juin 148 243 Annecy Mme de la Fléchère

1511 [Juin-juillet] 149 244 Annecy Mère de Chastel

1512 9 juillet 149 245 Annecy Duc de Bellegarde

1513 18 juillet 150 247 Annecy Mère de Bréchard aut inéd

1514 vers 18 ou 19 juillet 151 248 Annecy Chanoined’Ulme

1515 19 juillet 152 250 Annecy Mme de Granieu aut

1516 23 juillet 154 253 Annecy Conseil Ste Maison aut

1517 vers 26 juillet 155 254 Annecy Mère Favre aut inéd

1518 31 juillet 155 255 Annecy Roi Louis XIII aut

1519 31 juillet 156 257 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1520 10 août 157 258 Annecy Consuls de Chabeuil aut

1521 10 août 158 260 Annecy Pdte du Faure aut

1522 14 août 159 261 Annecy Mme de Granieu aut

1523 16 août 160 263 Annecy Don Boerio aut

1524 19 août 161 266 Annecy Mère de Chastel

1525 25 août 162 267 Annecy Prince de Piémont aut

1526 25 août 162 268 Annecy M. Carron inéd

1527 26 août 164 271 Annecy Père Lessius

1528 27 août 165 274 Annecy Don Guérin aut

1529 30 août 167 276 Annecy Duc de Savoie aut

1530 30 août 167 277 Annecy Don Guérin

1531 15 -fin août 168 278 Annecy Un religieux

1532 [août-septembre] 168 279 Annecy Chanoine des Echelles

1533 3 septembre 170 282 Annecy M. Fyot de Barain aut

1534 4 septembre 171 284 Annecy Mgr Fenouillet

1535 22 septembre 172 283 Annecy Pdte du Faure inéd

1536 22 septembre 172 286 Annecy Mme de Granieu aut

1537 22 septembre 173 287 Annecy Dom d’Affringues aut

1538 23 septembre 174 288 Annecy Conseil de Fribourg aut

1539 [1613-octobre 1618] 174 289 Annecy Mère de Chantal

1540 [1616-octobre 1618] 175 290 Annecy id aut inéd

1541 début octobre 175 290 Annecy id aut

1542 16 octobre 176 292 Annecy Un gentilhomme aut inéd

1543 16 octobre 177 293 Annecy Cal Borromée aut

1544 16 octobre 178 295 Annecy Dona Scaglia aut inéd

1545 16 octobre 179 298 Annecy Père Ancina

1546 16 octobre 180 300 Annecy Michel Favre aut

1547 16 ou 17 octobre 181 301 Annecy Mère de Bréchard aut

1548 [début novembre] 181 302 Orléans Mère Favre

1549 5 novembre 182 303 Etampes M. de Foras aut

1550 9 novembre 183 305 Paris Dona Scaglia aut

1551 novembre 186 311 Paris Mme de Charmoisy

1552 [fin nov.ou déc] 186 313 Paris Mère Favre

1553 3 décembre 187 314 Paris Mère de Bréchard

1554 18 décembre 188 315 Pars Prince de Piémont

1555 19 décembre 189 316 Paris Mme de la Fléchère

1556 24 décembre 190 318 Paris Mère de Chantal

1557 29 décembre 190 319 Paris Mme de la Fléchère

1558 29 décembre 191 320 Paris Mère de Chantal

1559 [1618] 192 322 Un ecclésiastique (Chan. de Lionne)

1560 [fin 1618,début 1619] 192 323 Paris Mère de Chastel

1561 id 193 328 Paris Père de Tournon

1562 [1617-1619 ?] 143 139 de tome 21, lettre 2059 Mère Favre (adresse) aut
 
 

1619


 
 

1563 1619 197 331 Paris Pdte de Herse aut

1564 5 janvier 197 332 Paris Mère de Chantal aut

1565 [vers 6 janvier] 199 334 Paris Une religieuse

1566 7 janvier 200 336 Paris Dona Scaglia aut

1567 11 janvier 201 339 Paris Mère de Chantal

1568 16 janvier 201 340 Paris Mme de Granieu aut

1569 16 janvier 203 343 Paris Mme de Veyssilieu

1570 19 janvier 204 345 Paris Mère de Chantal aut

1571 21 janvier 206 350 Paris Mère de Chantal aut

1572 21 janvier 208 353 Paris Sr de la Roche aut inéd

1573 27 janvir 210 356 Paris Comtesse de Rossillon aut

1574 janvier ou février 211 357 Paris Mme de Villeneuve aut

1575 vers 20 février 212 359 Paris Mère de Chantal

1576 17 mars 213 360 Paris Dona Scaglia

1577 21 ou 22 mars 214 364 Paris Mère de Chantal

1578 26 mars 215 365 Paris Mme de Veyssilieu

1579 5 avril 216 366 Paris Une dame (Se Beuve ?) aut inéd

1580 26 avril 217 368 Paris Mère Angél. Arnauld

1581 28 avril 218 371 Paris Mère de Chantal aut

1582 29 ou 30 avril 219 373 Paris Mère de Chantal aut

1583 [janvier-mai] 226 119 de tome 21,lettre 2037 Paris Mère de Chantal

1584 début mai 220 374 Paris Mère de Chastel inéd

1585 mai 220 375 Paris Mère de Chantal aut

1586 18 mai 221 376 Paris M. Bouvard

1587 25 mai 223 378 Paris Mère Angél. Arnauld

1588 25 mai 224 381 Paris M. Soudan de la Palme aut inéd

1589 28 mai 225 382 Paris Mme de Charmoisy aut inéd

1590 mai 227 384 Paris Mm de Villesavin

1591 mai ou juin 228 386 Paris Mère de Chantal aut

1592 vers 15-20 juin 229 388 Paris Mère Angél.Arnauld

1593 19 juin 231 391 Paris Prince de Piémont

1594 21 juin 232 393 Paris Duc de Bellegarde aut

1595 23 juin 233 395 Paris Mère de Chantal aut

1596 juin 234 397 Paris Une dame

1597 25 juin 235 399 Paris Mère Angél.Arnauld aut

1598 28 juin 236 402 Paris Duc de Savoie aut

1599 2 juillet 237 403 Paris Un gentilhomme

1600 4 juillet 238 405 Paris Prince de Piémont aut

1601 vers 8 juillet 239 406 Paris Mère de Chantal aut

1602 11 juillet 240 407 Paris Duc de Savoie

vers 22 juillet 241 409 Paris Mère de Chantal (reclassée,voir n°1614

1603 29 juillet 241 410 Paris Prince de Piémont aut

1604 vers fin juillet 242 411 Paris Mère de Bréchard

1605 31 juillet 243 414 Paris Mère de Chantal

1606 juillet-août 244 415 Paris Mme de Villesavin

1607 [fin mai-août] 246 418 Paris Mère de Chantal





L9 = Tome XIX

1619 (fin) - 1620

1619



1608 [avant août ?] 64 121 de tome 21,lettre 2039 Mère de Chantal

1609 7 août 9 1 Paris Mme de Lamoignon

1610 8 août 10 2 Paris Mère Angél. Arnauld

1611 20 août 11 4 Paris Mme le Nain de Crevant aut

1612 20 août 11 5 Paris Mère de Chantal

1613 23 août 12 6 Pairs Une dame

1614 2 ou 3 septembre 241 409 tome 18,lettre 1805 Paris Mère de Chantal

1615 3 septembre 13 8 Paris Mère Angél. Arnauld

1616 4 septembre 14 9 Paris Une dame de Paris

1617 7 septembre 15 11 Paris Une demoiselle de Paris

1618 9 septembre 16 12 Paris Une religieuse

1619 12 septembre 17 14 Paris Mère Angél.Arnauld

1620 vers 18 septembre 18 18 Mmes de Villeneuve et Frouville aut

1621 18 septembre 19 19 Tours Mère de Chantal

1622 19 septembre 20 21 Tours Mère Angél.Arnauld aut

1623 20 septembre 23 120 de tome 21, lettre 2038 Tours Prince de Piémont

1624 20 ou 21 septembre 22 23 Tours Mère Marie de Jésus (Acarie) aut inéd

1625 22 septembre 24 25 Amboise Mère Angél.Arnauld

1626 22 septembre 24 27 Amboise Mme le Maistre

1627 22 septembre 26 30 Amboise M.Arnauld

1627bis 28 ou 29 septembre 27 31 Bourges Mère de Chantal inéd

1628 2 octobre 28 33 Varennes Mère Rosset

1629 5-19 octobre 30 37 Roanne-Voreppe Mère de Chantal aut inéd

1630 23 octobre 34 45 Chambéry Sr de la Roche aut

1631 27 octobre 35 46 Chambéry Mgr Camus aut

1632 30 octobre 37 49 Chambéry Mère de Chantal

1633 fin oct. ou nov. 37 50 Mère Angél.Arnauld

1634 [novembre] 39 53 Annecy Mère de Chantal

1635 15 novembre 40 54 Annecy M. de Blonay aut inéd

1636 19 novembre 40 55 Annecy Prince de Piémont aut

1637 22 novembre 41 57 Annecy Religieux de Sixt

1638 30 novembre 42 58 Annecy Mère de Chantal

1639 [Octobre-décembre] 43 59 Annecy Pdte Amelot inéd

1640 id 44 60 Annecy Une demoiselle de Paris

1641 2 décembre 44 61 Annecy Une dame

1642 10 décembre 45 63 Annecy Comte de Viry inéd

1643 10 décembre 46 64 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

1644 13 décembre 47 65 Annecy M. de Montholon

1645 id 48 67 Annecy Un gentilhomme (Berger ?)

1646 id 48 68 Annecy Mgr Camus

1647 id 50 71 Annecy Mère de Chantal

1648 16 décembre 52 74 Annecy Mère Angél.Arnauld

1649 id 53 77 Annecy Chanoine de Sales

1650 16 ou 17 décembre 57 122 de tome 21,lettre 2040 Annecy M. de Grilly aut

1651 17 décembre 58 85 Annecy Prince de Piémont aut

1652 18 décembre 59 86 Annecy Visitandine (Beaumont ?)

1653 18 o 19 décembre 60 87 Annecy Mme du Tertre

1654 19 décembre 62 91 Annecy Sr de Blonay

1655 [vers 25 décembre] 62 92 Annecy M. de Quoex aut

1656 [1618 ou 1619] 63 93 Mme de la Fléchère

1657 [nov 1619-1620] 65 94 Annecy Mère de Chastel

1658 [fin 1619 ou 1620] 65 95 Annecy Mme de Thou aut

1659 [1615-1620] 66 177 de tome 21,lettre 2091) Mère de Chantal ou Bréchard inéd

1660 [1619-1620] 66 123 de tome 21,lettre 2041) Mère de Chastel inéd
 
 




1620

1661 2 janvier 67 97 Annecy Une vistandine

1662 8 janvier 68 99 Annecy Conseil Ste Maison inéd

1663 id 68 100 Annecy Mère de Chantal

1664 id 69 102 Annecy Mère Angél.Arnauld aut

1665 11 janvier 70 103 Annecy Mère de Chastel

1666 12 janvier 72 107 Annecy Père Domin. de Chambéry aut inéd

1667 14 janvier 73 108 Annecy Mère de Chastel

1668 id 74 110 Annecy Sr de Gérard

1669 16 janvier 75 112 Annecy Un oncle (Villette ?)

1670 28 janvier 76 113 Annecy Comte de Viry aut

1671 30 janvier 77 115 Annecy Princesse de Piémont minute

1672 id 78 117 Annecy Duc de Bellegarde aut

1673 31 janvier 79 118 Annecy M. Cl.de Quoex aut

1674 janvier 80 121 Annecy Mgr Camus

1675 janv., févr.1616, 1620 81 121 Annecy Mme de la Fléchère

1676 4 février 81 122 Annecy Mère Angél.Arnauld

1677 id 84 128 Annecy Mme Rousselet aut inéd

1678 7 février 85 129 Annecy Mère de Chastelo

1679 8 février 87 132 Annecy M. de Malarmay de Lauray

1680 12 février 88 134 Annecy Baron de Rochefort aut

1681 16 février 89 136 Annecy Chanoine de Sales inéd

1682 17 février 91 139 Annecy M. Jarcellat-Beybin inéd

1683 id 92 141 Annecy Mme de Granieu

1684 id 93 143 Annecy Mme de Veyssilieu

1685 id 94 144 Annecy Mme de Jomaron aut inéd

1686 17 ou 18 février 95 145 Annecy Mère de Chastel

1687 22 février 95 146 Annecy Mère Favre

1688 23 février 96 148 Annecy Baron de la Tournette aut

1689 25 févier 97 150 Annecy Sr de la Roche

1690 26 février 98 151 Annecy Mère de Chantal aut

1691 fin fév.ou début mars 101 156 Annecy Un gentilhomme aut inéd

1692 id 102 157 Annecy Relig. Ste Catherine (Chapelle ?)

1693 2 mars 103 159 Annecy Religieux S J (Polliens ?) aut inéd

1694 6 mars 104 161 Annecy Duc de Savoie aut

1695 id 105 162 Annecy Prince de Piémont inéd minute

1696 id 106 163 Annecy Princesse de Piémont minute

1697 14 mars 106 164 Annecy Mère de Blonay aut inéd

1698 18 mars 107 165 Annecy Pdt de Tardy aut

1699 21 mars 108 167 Annecy M.Montenet aut

1700 27 mars 109 168 Annecy M. Cl.de Blonay

1701 id 110 169 Annecy Mère Rosset

1702 id 111 171 Annecy Mère Favre

1703 mars 112 172 Annecy Mère de Chantal

1704 vers fin mars 112 173 Annecy Un ami

1705 fin mars ou avril 113 174 Annecy Mme du Tertre

1706 2 avril 114 176 Annecy Mère de Chastel aut inéd

1707 8 avril 115 177 Annecy M. de Foras

1708 9 avril 116 179 Annecy Mme de Villesavin aut inéd

1709 11 avril 119 180 Annecy Duchesse de Nemouts

1710 16 avril 120 181 Annecy Chanoine Germonio inéd

1711 23 avril 120 183 Annecy Chanoine J.Fr. de Sales aut

1712 id 121 184 Annecy Cal Borromée aut

1713 id 122 186 Annecy Don Boerio aut

1714 [janvier-mai] 141 124 de tome 21, lettre 2042 Annecy Mère de Chantal

1715 4 mai 123 188 Annecy Mère de Chantal

1716 6 mai 124 190 Annecy M. Cl. de Quoex aut

1717 12 mai 125 192 Sales Mme de Valfin aut inéd

1718 14 mai 126 193 Annecy Mère de Chantal

1719 id 127 195 Annecy Mère Angél.Arnauld

1720 id 128 197 Annecy Mère Favre

1721 16 mai 130 200 Annecy Mère de Chastel

1722 22 mai 132 204 Annecy M. Drujon aut

1723 24 mai 134 206 Annecy Ermites Mont Voiron inéd

1724 26 mai 134 207 Annecy Mme de la Fléchère

1725 vers fin mai 135 208 Annecy Mère Favre

1726 29 ou 30 mai 136 209 Annecy Marquis de Lans aut inéd

1727 fin mai 137 210 Annecy Une religieuse

1728 31 mai 138 213 Annecy Melle Lhuillier de Frouville

1729 [juin] 141 219 Annecy M. Pignier de Fontany inéd

1730 2 juin 142 220 Annecy M. de Foras

1731 id 143 222 Annecy Chanoine J.Fr. de Sales aut

1732 id 148 230 Annecy Duc de Savoie aut

1733 id 148 231 Annecy Comtesse de Rossillon aut inéd

1734 6 juin 149 232 Annecy Chanoine J.Fr.de Sales aut inéd

1735 9 juin 151 236 Annecy Mère de Bréchad aut

1736 id 152 238 Annecy Mme des Gouffiers

1737 vers 10 juin 154 241 Annecy Chanoine J.Fr. de Sales aut

1738 11 juin 157 247 Annecy M.Rousselet

1739 vers 15 juin 159 250 Annecy Mère de Chantal

1740 13-20 juin 159 251 Annecy Mère de Chastel aut inéd

1741 16 ou 20 juin 162 256 Annecy Mme de Granieu

1742 25 juin 164 257 Annecy Prince de Piémont aut

1743 juillet 164 260 Annecy Mme de Genève

1744 4 juillet 165 261 Annecy Mme de Villeneuve aut

1745 5 ou 6 juillet 166 263 Annecy Mère de Chantal aut

1746 6 juillet 170 269 Annecy Prince de Piémont aut

1747 5-7 juillet 170 270 Annecy Mère Angél.Arnauld

1748 7 juillet 171 271 Annecy Pdte de Hesse

1749 9 juillet 173 275 Annecy Mgr Maraldi

1750 id 174 278 Annecy Une visitandine

1751 9 ou 10 juillet 175 279 Annecy Mme de Granieu

1752 id 176 280 Annecy Mère Favre

1753 18 juillet 177 125 de tome 21,lettre 2043 Annecy Mme de Granieu aut inéd

1754 20 juillet 178 282 Annecy Père Rigaud, ermite

1755 22 juillet 179 284 Annecy Conseil Ste Maison aut inéd

1756 26 juillet 180 285 Annecy Mère de Bréchard

1757 id 181 289 Annecy Mère de Chantal aut

1758 27 juillet 182 290 Annecy Mme du Tertre aut

1759 id 183 292 Annecy M. de Palierne aut

1760 28 juillet 185 295 Annecy Mgr J.Fr. de Sales aut inéd

1761 vers fin juillet 186 296 Annecy Mère de Chastel

1762 [juillet-août] 187 298 Annecy Mme le Maistre

1763 id 188 300 Annecy Mère de Saint-Bernard

1764 4 août 189 302 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1765 5 août 191 304 Annecy Baron de Rochefort aut inéd

1766 id 192 306 Annecy Don de Lucinge aut

1767 9 août 192 307 Annecy Mère de Bréchard aut inéd

1768 id 194 310 Annecy Mère de Chantal aut

1769 id 196 313 Annecy Mlle Lhuillier de Frouville

1770 id 197 315 Annecy Mme de Villeneuve aut

1771 id 198 316 Annecy M. Lhuillier d’Interville

1772 16 août 199 318 Annecy Père Antoniotti S J aut inéd

1773 22 août 202 326 Annecy Mgr J.Fr. de Sales aut inéd

1774 fin août- sept. 204 331 Annecy Sr de Morville

1775 [août-septembre] 206 333 Annecy Mère Favre

1776 22 septembre 206 334 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1777 23 septembre 209 338 Annecy Un gentilhomme aut

1778 29 septembre 209 340 Annecy Une dame (de Paris ?)

1779 [sept.ou octobre] 211 342 Annecy Mère Marie de Jésus (Acarie)

1780 [mai-octobre] 212 345 Annecy Un supérieur

1781 [juillet-Octobre] 213 348 Annecy Mère de Chantal

1782 1er octobre 214 350 Annecy Mère Favre

1783 7 octobre 215 351 Annecy Prince de Piémont aut

1784 11 octobre 216 352 Annecy Mère de Chantal aut

1785 16 octobre 217 354 Annecy Mme de Granieu aut

1786 id 218 355 Annecy Mère de Chastel inéd

1787 23 octobre 219 357 Annecy Mme de Granieu

1788 27 octobre 219 358 Annecy M. de Gerbais de Sonnaz

1789 fin oct [1620, 1621] 220 360 Annecy Mme de Ballon

1790 id 221 361 Annecy Une religieuse Ste Catherine

1791 [octobre ou novembre] 222 362 Annecy Sr de Blonay

1792 2 novembre 222 363 Annecy Duc de Savoie aut

1793 id 223 364 Annecy Prince de Piémont

1794 id 223 365 Annecy Mère de Monthoux

1795 id 225 368 Annecy Sr de Chastellux aut

1796 7 novembre 226 370 Annecy Sénateurs de Savoie aut inéd

1797 id 227 372 Annecy M. Rosetain aut

1798 9 novembre 228 373 Annecy Baron de Clermont..St Jean aut inéd

1799 id 229 374 Annecy Mère de Monthoux aut

1800 vers 9 ou 10 nov. 232 381 Annecy Mère de Chantal

1801 21 novembre 232 381 Annecy Mgr J.Fr. de Sales

1802 id 234 384 Annecy id aut

1803 22 novembre 235 178 (387) de tome 19, lettre 1729 et L9, p 165 Annecy Mère de Chantal

1804 24 novembre 237 389 Annecy Mère Thérèse de Jésus (Prud’homme)

1805 id 237 390 Annecy Mme de Granieu

1806 décembre 238 392 Annecy M.Berchat aut inéd

1807 8 décembre 239 393 Annecy Mgr J.Fr. de Sales

1808 9 décembre 241 397 Annecy Pdt Crespin inéd

1809 10 décembre 242 398 Annecy Mme Bellot

1810 11 décembre 243 399 Annecy Prince de Piémont aut

1811 vers 25 décembre 244 401 Annecy Mère de Chantal aut

1812 28 décembre 246 404 Annecy Mgr J.Fr. de Sales aut

1813 [décembre] 248 408 Annecy Sr Thérèse de Jésus (du Pucheul)

1814 id 249 410 Annecy Mère Marie de Jésus (Acarie) inéd

1815 1620 249 411 Annecy Mme de Ballon

1816 id 250 412 Annecy Deux religieuses St Catherihne

1817 [1616-1620] 250 413 Annecy M.Bally aut inéd

1818 [1615-1621] 165 (L11) 178 tome 21,lettre 2802 Mère de Chantal 3 fragments inéd

1819 [1619-1621] 139 (L10) 126 de tome 21, lettre 2044 Mère de Chastel inéd
 
 






L10 = tome XX

  1. - 1622
1621

1820 3 janvier 8 1 Annecy M. Cl. Frémyot

1821 9 janvier 9 2 Annecy Sr Chaillot

1822 6 janvier 10 4 Annecy Cal Bellarmin

1823 7 janvier 11 6 Annecy Don Boerio

1824 id 12 8 Annecy Père Dominique de Chambéry aut inéd

1825 15 janvier 12 9 Annecy Mme de la Fléchère

1826 19 janvier 13 10 Annecy id

1827 24 janvier 14 11 Annecy Mme le Maistre

1828 id 14 12 Annecy Mère de Blonay aut inéd

1829 janvier 16 14 Annecy Mme de Ruans inéd

1830 [sept 1620-janv 1621] 16 15 Annecy M. de Malarmay de Lauray

1831 [janvier ou février] 17 17 Annecy Mère Favre

1832 5 février 18 17 Annecy M.Flocard aut

1833 id 19 19 Annecy Don Guérin

1834 6 février 19 19 Annecy M. Perrucard de Ballon aut

1835 vers 7 février 20 21 Annecy Mère de Chantal aut inéd

1836 id 21 22 Annecy Une visitandine de Paris

1837 8 février 22 23 Annecy Mme de Ruans

1838 27 février 22 24 Annecy Une dame

1839 [février] 23 26 Annecy Prince de Piémont aut

1840 id 24 27 Annecy M.Carron

1841 4 mars 25 28 Annecy Duc de Nemours aut

1842 vers 8 ou 9 mars 26 29 Annecy Père Dominique de Chambéry aut

1843 id 27 31 Annecy Mme de la Chapelle Ste Catherine aut

1844 24 mars 27 32 Lyon Mme de Toulongeon

1845 25 mars 29 34 Lyon Supérieure de Visitation

1846 3 avril 30 36 Annecy Mme de la Fléchère

1847 début avril 30 37 Annecy MM. de Villers

1848 avril 31 38 Annecy Michel Favre

1849 19 avril 33 41 Annecy M.Joly de la Roche aut

1850 21 avril 34 42 Annecy M.Quartery aut

1851 23 avril 35 45 Annecy Don Guérin aut

1852 24 avril 36 46 Annecy M. de Marillac

1853 25 avril 37 48 Annecy Mère Favre

1854 id 39 51 Annecy Comtesse de Dalet

1855 id 41 55 Annecy Mme le Loup de Montfan inéd

1856 id 43 58 Annecy M.Rigoullet aut inéd

1857 id 44 59 Annecy Sr de Blonay

1858 30 avril 45 62 Annecy Prince de Piémont aut

1859 février-mai 45 63 Annecy M.de Malarmay de Lauray

1860 [mars-mai] 47 65 Annecy Mère de Monthoux

1861 1er mai 47 66 Annecy Un magistrat de Dijon aut inéd

1862 2 mai 48 67 Annecy M. Cl.. de Blonay aut

1863 début mai 49 68 Annecy Mme des Gouffiers

1864 id 52 74 Annecy Mère de Chantal

1865 10 mai 52 75 Annecy M. de Chatillon

1866 11 mai 53 77 Annecy Comtesse de Dalet

1867 13 mai 55 80 Annecy Duc de Savoie aut

1868 14 mai 56 81 Annecy id aut

1869 14 mai 57 82 Annecy Prince de Piémont aut

1870 18 mai 59 86 Annecy Comte de Saint Maurice aut inéd

1871 id 60 87 Annecy Prince de Piémont aut

1872 21 mai 61 89 Annecy Consuls de Montferrand

1873 vers 21 mai 62 90 Annecy Sr de Blonay

1874 vers fin mai 63 93 Annecy Mère de Chantal

1875 [mai ou juin] 64 94 Annecy Mère de la Roche aut inéd

1876 1er juin 64 95 Thonon Prince de Piémont aut

1877 7 juin 65 96 Annecy M.Flocard aut

1878 11 juin [1615-1621] 66 98 Mme Rivolat aut

1879 12 juin 67 99 Annecy Duc de Savoie aut

1880 id 68 100 Annecy Prince de Piémont aut

1881 id 70 103 Annecy id aut

1882 17 juin 71 127 de tome 21, lettre 2045 Annecy Duc de Savoie aut inéd

1883 22 juin 72 105 Annecy Un Cardinal aut inéd

1884 24 juillet 73 107 Annecy Mme de Chamousset

1885 id 74 109 Annecy Mère de Monthoux

1886 25 juillet 75 111 Annecy Duc de Nemours aut

1887 28 juillet 76 113 Annecy Baron de Chevron-Villette

1888 vers fin juillet 77 114 Annecy Mère de Chantal

1889 [juin-août] 78 116 Annecy Une personne inconnue

1890 2 août 79 117 Annecy Mme des Gouffiers

1891 id 80 129 Annecy Soeur le Jay

1892 id 81 121 Annecy Mme de Villeneuve

1893 3 août 82 122 Annecy M.Magnin aut inéd

1894 4 août 83 124 Annecy Mère de la Martinière

1895 id 84 125 Annecy Mme le Loup de Montfan

1896 7 août 84 127 Annecy Mère de Chantal

1897 21 août 86 131 Annecy Une dame

1898 24 août 88 134 Annecy Mère de Chantal

1899 30 août 90 137 Annecy M.Calcagni aut

1900 id 91 138 Annecy Pdte de Sautereau aut

1901 31 août 91 139 Annecy Duc de Savoie aut

1902 id 92 140 Annecy Prince de Piémont aut

1903 [août] 93 142 Annecy Mère de Chantal

1904 [août-septembre] 94 143 Annecy Mme Amaury

1905 20 septembre 95 145 Annecy Sr de Blonay aut inéd

1906 id 96 146 Annecy Mme de Villeneuve aut

1907 id 97 148 Annecy Une dame de Paris

1908 id 98 149 Annecy Mme Baudeau aut

1909 21 septembre 99 151 Annecy Mère de Chantal

1910 23 septembre 101 156 Annecy Religieux de Sixt inéd

1911 25 septembre 102 157 Annecy Mme d’Aiguebelette aut

1912 27 septembre 103 158 Annecy Père Billet inéd

1913 12 octobre 104 160 Annecy Mme de Pechpeirou aut

1914 id 105 161 Annecy Don Guérin

1915 19 octobre 106 163 Annecy Princesse de Piémont aut inéd

1916 id 108 164 Annecy Mme Talon aut inéd

1917 21 octobre 108 165 Annecy Prince de Piémont aut

1918 [octobre] 109 166 Annecy Mère de Chastel

1919 [fn septe-nov] 110 167 Annecy Mme le Nain de Crevant aut

1920 3 novembre 111 169 Annecy Mme de la Croix d’Autherin aut inéd

1921 id 112 170 Annecy Mme de Granieu

1922 6 novembre 113 171 Annecy Mme de la Fléchère aut inéd

1923 10 novembre 114 172 Annecy Mme de Charmoisy aut inéd

1924 10 ou 11 novembre 115 174 Annecy Mère de Chantal

1925 11 novembre 120 183 Annecy Père Binet S J

1926 id 121 186 Annecy M. de Soulfour aut inéd

1927 id 122 187 Annecy M.Mme de Foras

1928 id 123 189 Annecy Sr de Blonay orig inéd

1929 id 124 191 Annecy Mère Favre

1930 12 ou 13 novembre 125 192 Annecy M.Magnin

1931 28 novembre 126 193 Annecy Sr de Blonay

1932 28 nov ou décembre 128 197 Annecy Mme de la Fléchère

1933 28 novembre 129 198 Annecy Duc de Savoie aut

1934 29 novembre 130 200 Annecy M.Carron aut

1935 8 déc [1619-1621] 132 203 Annecy Une visitandine

1936 13 décembre 132 204 Annecy Mère de Chastel

1937 id 133 206 Annecy Mme de Veyssilieu aut

1938 id 134 207 Annecy Une dame deGrenoble (Granieu ?)

1939 id 135 208 Annecy Dom d’Affringues aut

1940 15 décembre 136 210 Annecy Mère de Chantal

1941 25,26 déc[1619-1621] 137 211 Annecy Religieuse de Ste Catherine

1942 [1621] 138 213 Annecy Un ami

1943 [1618-1621] 139 214 Mme de la Chapelle

1944 [1620 ou 1621] 140 215 Annecy Mère de Chantal

1945 id 141 217 Annecy Mlle Jousse aut inéd

1946 1620 ou 1621 142 218 Annecy Chanoine Pierre Jay

1947 [1616-1622] 143 221 Une dame

1948 [1618-1622] 144 222 Une dame

1949 id 145 224 M. de Genève-Lullin

1950 [1619-1622] 146 226 Mère de Chantal

1951 [1620-1622] 147 227 Annecy Comte de Saint-Maurice aut inéd

1952 id 157 180 tome 21,lettre 2093 Mère de Chantal, 2 fragments

1953 [juin 1620-1622] 147 228 Mère de Blonay

1954 [1621 ou 1622] 151 (L10) 130 de tome 21, lettre 2047 Une Supérieure de Visitation

1955 id 148 229 Annecy Un ecclésiastique

1956 [fin 1621,début 1622] 150 231 Annecy Mère de Monthoux
 
 

1622

1957 1622 151 233 Duc de Bellegarde aut inéd

1958 1622 152 234 Mme de Vaudan

1959 janvier 153 236 Annecy Mère Favre aut

1960 6 janv.[1621 ou 1622] 130 130 tome 21, lettre 2049 Annecy Mgr Camus

1961 8 janvier 156 241 Annecy Comtesse de Miolans aut

1962 15 janvier 157 244 Annecy Chanoine Moccand, Sixt inéd

1963 22 janvier 158 245 Annecy Mère de Monthoux

1964 23 janvier 159 246 Annecy Marquise de Maignelais

1965 id 160 247 Annecy Mère de Chantal

1966 id 163 253 Annecy Mère de Beaumont aut

1967 id 164 256 Annecy Pdte de Hesse

1968 id 165 257 Annecy Mère de la Roche aut

1969 24 janvier 167 261 Annecy Sr Lhuillier

1970 id 168 263 Annecy Mère Angél.Arnauld

1971 2 février 169 264 Annecy Sr de Blonay

1972 3 février 170 266 Annecy Prince de Piémont aut

1973 8 février 170 267 Annecy Comtesse de Dalet

1974 13 février 171 268 Annecy Mme de la Fléchère

1975 17 février 172 269 Annecy Mme de Travenay aut

1976 18 février 173 271 Annecy Mme de Picaraysin inéd

1977 19 février 174 272 Annecy Mme de la Fléchère aut

1978 28 février 175 273 Annecy Mme de Charmoisy aut

1979 fin février 175 274 Annecy Mme Angél.Arnauld aut inéd

1980 2 mars 176 276 Annecy Mère de Chastel aut inéd

1981 4 mars 178 279 Annecy Dom de Saint-Bernard de Flottes inéd

1982 6 mars 179 280 Annecy Une postulante Visitation

1983 [vers mi-mars] 180 282 Annecy Mère de Chastel

1984 vers 20 mars 182 285 Annecy Prince de Carignan aut

1985 [fév-avr 1520-1522] 182 287 Annecy Un gentilhomme aut

1986 12 avril 183 288 Annecy Mère de Blonay

1987 23 avril 184 290 Annecy Mère de Chantal aut

1988 25 avril 186 294 Annecy Prince de Piémont aut

1989 26 avril 187 295 Annecy Mère Favre

1990 id 188 297 Annecy Sr Compain

1991 [avril 1622 ?] 189 299 Annecy Mère Favre

1992 avril ou mai 190 300 Annecy Mère de Chantal inéd

1993 2 mai 190 300 Annecy Prince de Piémont aut

1994 id 191 302 Annecy Cal de Savoie aut inéd

1995 10 mai 192 303 Annecy Mère de Beaumont aut

1996 17 mai 193 306 Annecy Prince de Piémont aut

1997 vers 18 mai 194 307 Annecy Mme de la Fléchère aut

1998 23 mai 195 308 Annecy Mgr Fenouillet aut

1999 7 juin 196 310 Pignerol Une dame

2000 11 juin 197 312 Pignerol Cal Ludovisi aut

Z001 21 juin 198 315 Turin Cal Borghese

2002 id 200 317 Turin Cal Bandini

2003 id 201 319 Turin Cal Montalto

2004 id 202 321 Turin Cal Ludovisi

2005 id 203 322 Turin Cal Cobelluzzi

2006 22 juin 204 324 Turin S S Grégoire XV aut

2007 6 juillet 206 330 Turin Mme le Loup de Montfan

2008 id 208 333 Turin Comtesse de Dalet inéd

2009 7 juillet 209 334 Turin Mgr J.Fr. de Sales aut

2010 juillet-août 210 336 Turin Mère de Chantal

2011 id 210 337 Turn Mg J.Fr. de sales

2012 8 août 211 338 Turin Duchesse de Modène aut

2013 17 août 212 341 Turin Cal Ludovisi aut

2014 24 août 213 342 Annecy M. de Roquencourt aut

2015 24-29 août 246 345 Annecy Mère de la Martinière aut inéd

2016 29 août 214 347 Annecy Mme de Cerisier Ste Catherine aut

2017 30 août 216 349 Annecy Mère de Chantal orig

2018 fin août-début sept 219 356 Annecy Comtesse de Dalet

2019 id 221 359 Annecy Mère de Monthoux

2020 [début septembre] 221 360 Annecy Mère de Chantal aut

2021 11 septembre 222 364 Annecy Mme de la Fléchère aut

2022 8-15 septembre 224 365 Annecy Mme de Ballon ,Ste Cathrine

2023 19 septembre 225 366 Annecy Père de Sonnaz aut

2024 24 septembre 226 368 Annecy Prince de Piémont aut

2025 26 septembre 227 370 Annecy Mme de Valence Ste Cather aut inéd

2026 id 228 371 Annecy M. de Malarmay de Lauray aut inéd

2027 vers 26 septembre 229 373 Annecy Comtesse de Rossillon

2028 [fin août-octobre] 157 181 tome 21,lettre 2094 Annecy Mère de Chantal inéd

2029 3 octobre 230 375 Belley Père de Bérulle

2030 vers 7 octobre 232 278 Annecy Prince de Carignan aut inéd

2031 14 octobre 233 380 Annecy Mère de laRoche

2032 15 octobre 233 381 Annecy Mère Favre

2033 vers 15 octobre 234 382 Annecy Mère de Ballon,Rumilly

2034 17 octobre 235 383 Annecy Prince de Piémont aut

2035 22 octobre 235 384 Annecy Mère de Chantal

2036 1er novembre 237 387 Annecy M. de Chatillon

2037 2 novembre 238 388 Annecy Mère de Chevron-Villette

3 novembre 238 de tome 26 lettre 2103 Annecy M. de Saluces de la Mente,

2038 8 novembre 240 389 Seyssel Pdt Favre aut inéd

2039 10 ou 29,30 nov 241 391 Lyon Sr de Bréchard

2040 11 novembre 241 392 Vienne M. de Peyzieu ut inéd

2041 17 novembre 242 393 Lyon Mme de Toulongeon

2042 19 décembre 243 395 Lyon Une dame

2043 id 244 396 Lyon Mère de Chastellux

2044 24 décembre 244 397 Lyon Duc de Bellegarde

2045 25 décembre 245 398 Lyon Mère de Monthoux





L11 = Tome XXI

Lettres sans date

2046 31 décembre 103 1 Annecy Sr Fichet

2047 104 2 Mère de Chantal

2048 104 3 Mme de Charmoisy

2949 104 3 M. de Clériadus de Genève-Lullin

2050 105 4 Père de Quoex inéd

2051 106 5 M.Gros de Saint-Joyre

2052 106 6 Un gentilhomme de Dijon

2053 107 9 Un ami

2054 108 10 Un étudiant

2055 109 11 Un gentilhomme

2056 110 14 Un inconnu

2057 111 15 Une dame

2058 112 16 id

2059 112 17 id

2060 113 18 Une dame (Peyzieu ?)

2061 113 19 Une dame (Cottin ?)

2062 113 20 Une dame

2063 114 20 Une dame

2964 114 21 Une dame

2065 115 23 Une dame

2066 116 23 A la même

2067 vers 8 septembre 117 25 Une demoiselle

2068 117 25 Une demoiselle

2069 118 26 A la même

2070 119 28 Une inconnue

2071 119 29 Une inconnue

2072 120 30 Une dame

2073 121 31 Une dame

2074 121 32 A la même

2075 122 33 Une demoiselle

2076 122 34 Une dame

2077 123 36 Une dame

2078 124 37 Une demoiselle

2079 125 39 Une demoiselle

2080 126 40 A la même

2081 31 décembre 126 42 Une demoiselle

2082 127 43 Une inconnue (Mouxy,Escrilles ?)

2083 128 45 Une dame

2084 129 47 Une cousine (Escrilles ?)

2085 130 48 Novice Visitation

2086 vers 25 décembre 130 49 Visitandine (Blonay ?)

2087 132 52 Une religieuse

2088 133 54 Une religieuse

2089 133 55 Une religieuse

2090 134 56 Une religieuse

2091 3 février 134 57 Religieuse de Ste Catherine

2092 141 136 Visitandine

2093 141 137 Mère de Chantal aut inéd

2094 142 137 id aut inéd

2095 142 137 id aut inéd

2096 142 138 Une personne inconnue aut inéd

2097 142 138 id aut inéd

2098 168 182 5 fragments Mme ou Mère de Chantal

2099 169 184 3 fragments id

2100 170 185 id id

2101 170 186 2 fragments id

2102 171 188 id inéd

2103 172 189 id *
 
 


GROUPE DE LETTRES

DONT ON PEUT INDIQUER LA DATE APPROXIMATIVEMENT

1595-1621 - DESTINATAIRES DES COURS DE ROME ET DE SAVOIE, ET AUTRES: Parmi " les Mss. non imprimés de saint François de Sales que l'on conservoit, en 1792, dans les Archives de Thorens, " se trouvait un " Recueil des lettres inédites, écrites dès l'an 1595 jusqu'en 1621, sur le rétablissement du culte catholique en Chablais et de la discipline ecclésiastique dans le diocèse de Genève, Mss., 4 vol. in-4°. " (Grillet, Dictionnaire historique, etc., 1807, vol. 111, p. 318.)

Charles-Auguste, Histoire, etc., Preuve 50, mentionne des " Epistres de François de Sales, en nombre de cent nonante deux, tant du temps de sa Prevosté que de son Pontificat, soit latines, soit françoises, qui n'ont pas encore esté imprimées (en 1634), escrites de sa main propre. "

1598-1622 - M. BOUVERAT : " Moy ayant de ses lettres en bon nombre, j'en ay donné a diverses personnes qui m'en ont demandé " pour reliques. (Dépos. du même, Process. Gebenn. (1), art. 53.)

1598-1622 - M. THABUIS : " Il y a environ deux annees que Dlle Marguerite de Bellegarde. . . me demanda si j'avois quelques relicques du Bienheureux François de Sales. Je ne m'en treuvay d'autres que quelques lettres missives quil m'avait escript de sa propre

main, desquelles je luy en remis une. " Plusieurs guérisons furent opérées par l'application de cette lettre. (Dépos. du même, ubi supra, art. 53.)

1599-1622 - M. DE MARIGNY : " Son humilité paroissoit encores dans les lettres qu'il escrivoit, non seulement en son stil et façon de traiter, mais aussy en la soubscription, laquelle j'ay tous jours veue, de " Vostre tres humble " es lettres qu'il m'a faict la faveur de m'escrire, lesquelles je garde... cherement comme des reliques. " (Dépos. d'Etienne de Marignier ou Mariguy, curé de Mieussy, art. 30 ; voir L7 note 143).

1603-1622 - M. BOUVIER : " Il m'a escrit des lettres pour des accomodements." (Dépos.du même, art. 37.)

1603-1622- Mme. ... ? (née Viollon de Nouvelles) .. " Saint François de Sales, qui étoit son confesseur ordinaire, l'emploioit souvent à des œuvres de pieté ou de charité pour le service du prochain, et lorsqu'il étoit absent, il lui écrivait plusieurs fois pour sa direction. " (Biographie de la Sœur Marie-Antoinette de Nouvelles, Année Sainte des Religieuses de la Visitation, 1689, p. 76, et tome VII de l'éd. de 1869, p. 345)

1604-1622 ou 1619-1620 (?) - CHANOINE DE ROSSILLON, SEIGNEUR DU CHATELARD : " Je garde, avec des relicques,. .. encoures deux lettres et son portraict. " (Dépos. de Pierre-François de Rossillon, doyen de Notre-Dame, Process. Gebenn. (1), art. ult; voir tome L7 note 246)

Novembre 1605-1622 - Mme DE RYE : " Je vous escriray asses souvent... pour me ramentevoir en vostre bienveuillance et vous tesmoigner... combien j'en cheris l'honneur. "(Lettre à la même, 10 octobre 1605; L3, note 140)

1605-1622 - DOM ASSEL1NE .. "... tant par cette ancienne amitié, " qui datait de 1602, " que par les nombreuses lettres qu'il m'a écrites, j'ai pu constater dans cet homme vraiment admirable un assemblage merveilleux de toutes les grâces et vertus qu'on peut désirer dans un évêque. " (Dépos. latine du même, Process. Parisiensis, art. 6.)

[Entre 1605 et 1610 ?] - Au MÊME : " Je me rappelle qu'il écrivit à un certain Religieux en cette manière: Efforçons-nous de nous unir et joindre ensemble en Jésus-Christ : vous, mon Père, en descendant à moi, et moi, montant et m'élevant à vous." (Ibid., et Vie du P. Asseline, p. 345. - Le destinataire de ces lignes n'est autre que le déposant.)

1609-1622 - PÊRE DE QUOEX : " Les lettres qu'il daignait souvent m'écrire se terminaient ainsi : Qu'elle vive, très cher Frère, notre âme, mais qu'elle vive uniquement en Dieu, qu'elle vivepour Dieu, avec Dieu et uniquement à cause de Dieu." (Dépos. latine du même, Process. Gebenn. (II), tome III, p. 253.)

[1610-1618] - MÈRE DE CHANTAL : " Souvent il m'a écrit que, quand je le je le verrais, je le fisse ressouvenir de ce que Dieu lui avait donné en la sainte oraison..." (Lettre de la même à D. Jean de Saint-François; Vie et Œuvres, tome III, p. 249.)

[1614-1618] - Duc DE NEMOURS : A propos des oppositions faites à la Visitation par certains officiers du prince, Michel Bouvard ajoute : " Mais le Serviteur de Dieu, inébranlable, écrivit des lettres sévères au prince, et la justice protégeant l'Eglise, il dissipa les oppositions, tout en s'acquérant la bienveillance du duc. " (Dépos. latine, Process. Gebenn. (II), art. 31.)

1610-1622 - MÈRE FAVRE: " J'ay eü l'honneur de recevoir grand nombre de ses lettres... Il n'oublioit jamais de saluer une de nos Seurs, laquelle il cognoissoit et estoit de basse condition. . ., avec des termes si tendres et pleins de dilection. .. " (Depos. de la meme, Process. Parisiensis, art. 30.)

[1611-1620] - Mme DE SAINT-CERGUES: " J'ay veu plusieurs belles lettres escrites a la dame de Cartal,... toutes remplies de tres bons et tres utiles enseignemens, pour la maintenir en la foy et religion catholique a laquelle il l'avoit convertie. " (Depos. de François Bouvier, curé de Lucinge, Process. Gebenn. (1), art. 44.)

1611-1622 - SŒUR FICHET: "... il la confessait souvent, et lors qu'il étoit absent, il lui écrivait des lettres pleines de tendresse et d'instruction pour son avancement. (Sa biographie, dans l'Année Sainte de la Visitation, 1689, p. 5,)

[1612-1622] - DOM PIERRE DE SAINT-BERNARD DE FLOTTES : " Le Pere Prieur des Feuillants a des lettres assurément " (Lettre de la Mère de Chantal à la Mère de Blonay, 9 novembre 1633; Lettres, vol. IV, p. 269.)

Novembre 1612-1622 - Mme DE GRANDMAIS0N : ". et ne me reste... aucun autre moyen" que" le commerce des lettres que je vous envoyeray souvent... " (Lettre à la même, 25 octobre 1612: L5 note 517)

1614-1622 - M. DE FORAS: " Il discouroit fort affectueusement et utilement de ce saint amour en ses lettres, comme je l'ay remarque en celles qu'il m'escrivit, et a ma fjemme. ' " (Depos. du même, Process. Parisiensis, art. 26.)

1619-1622 - Mme DE FORAS (veuve de Vaulgrenant). ibid.

1614-1622 - M. ET Mme ROUSSELET : " Je sçay par les lettres que ledict Bien-heureux Prelat m'a faict l'honneur de m'escrire et a ma femme, et mesme a sa fille de chambre, quil appelloit ses filles, combien il desiroit que nous fissions progrez...en la perfection chrestienne, le souhaitant et nous le recommandant tous-jours par toutes les dictes lettres. " (Depos. de Guillaume Rousselet, Process. Parisiensis, art. 28.)

1620-1622?] - Mlle FLORENCE...? (domestique de Mme Rousselet). ibid., et L9 note 598)

[1616 ou avant ?-1620 ?] - DESTINATAIRES DES COURS DE ROME ET DE SAVOIE: Dans un entretien avec les cinq Cisterciennes de l'abbaye de Sainte-Catherine, futures Bernardines de Rumilly , le Saint leur dit " qu'il avoit ecrit dejà plus de cent Lettres estant en Cour de Rome qu'en celle de Savoïe, pour faire executer l'ordonnance du Concile de Trente touchant les Monasteres de Religieuses situez à la campagne. " (Grossi, Vie de la Vbl, Mere de Ballon, liv. II, char. VI, p. 136.)

[1616-1622 ?] - MÈRES FAVRE, DE BRÉCHARD, DE CHASTEL: "J'ai trouve divers billets de notre Bienheureux Père qui qualifient ses grandes premières filles de ce nom de Mère. (Lettre de la Mère de Chantal à la Sœur de Sautereau, 1630; Lettres, vol. III, p. 487.)

[1616-1622?] - MÈRE DE CHANTAL, ou UNE SUPÉRIEURE DE LA VISITATION: "... car, écrivait une fois le Bienheureux, c'est une chose bien dure de se sentir détruire et mortifier en toute rencontre; neanmoins, l'adresse d'une suave et charitable Mère fait avaler les pilules amères avec le lait d'une sainte amitie. " (Conseils de la Mère de Chantal à une Supérieure; Vie et Œuvres, tome III, p. 330.)

Août 1616-1622 - M. FEYDEAU: " Vraiment non,... je ne trouverai nullement bon de faire imprimer les lettres de ce bon M. Feydeau, " c'est-à-dire adressées à lui. (Lettre de la Mère de Chantal à la Mère de Blonay, 7 juin 1625; Lettres, vol. II, p. 446.)

[1616-1622] - M. GROS DE SAINT-JOYRE: " Quel besoin d'ajouter un ecrit de ma main aux nombreuses lettres par lesquelles... François de Sales... vous a complimenté et s'est félicité à son tour des suffrages que vous avez donnés à ses œuvres ? " (P. Clément, S. J.; L7 note 783)

[16161-16] - M. FRANÇOIS DE LONGECOMBE DE PEYZIEU : " Ce Bienheureux Prelat nous a charitablement consolé, ma femme et moy, non seullement en ce subject (de leur mariage), mais encour en tout le reste de noz affaires temporelles et spirituelles ou nous avons requis son assistance ; comme nous pourrions faire voir par plus de trente lettres que nous avons receu de ce Bienheureux Prelat et que nous conservons comme sainctes reliques, estant toutes escriptes de sa main . "(Dépos. du même, Process. Gebemt. (1), art. 27.)

[16161-1622] - Mlle DE BEAUFORT (dame DE LONGECOMBE DE PEYZIEU). ibid.

Décembre 1618-1622 - M. DERONlS : " J'ay encores des lettres que m'escrivoit ledict Bienheureux des que je suis curé de Sainct Joyre, mais avec une cordialité si humble que des autres de sa qualité se desdaigneroient d'en faire beaucoup moins. " (Dépos. du même, ibid., art. 30)

[1618-1622] - MÈRE DE CHANTAL: " Vous savez comme notre Bienheureux Père n'agréait nullement que l'on lui voulût empêcher de disposer de ses Filles. Je sais qu'il m'en a écrit quelquefois." (Lettre de la même à la Mère Favre, 14 mai 1624; Lettres, vol. II, p. 317.)

[16201-1622] - ABBÉ HUMBERT DE MOUXY: " Il m'escrivit diverses lettres pour m'induire a cooperer a ladicte reforme... " (Sa déposition, Process. Gehenn. (1), art. 43.)
 
 

GROUPES DE LETTRES AUXQUELLES ON NE PEUT ASSIGNER AUCUNE DATE

A SA FAMILLE – " D'après des correspondances de la marquise de Cavour, qui était une demoiselle de Sales, je vois qu'il existait avant la Révolution plus de cent Lettres du Saint à sa famille ; on les tenait dans une tour. Les vandales de l'époque ont démoli la tour, et tous les papiers qu'ils ont trouvé ont servi à un feu de joie dans la cour du château !... " (Lettre du Cte Eugène de Roussy de Sales, 6 juillet 1888.)

PÈRE ANSELME, CAPUCIN – "... parmy les PP. Capucins... un Pere Anselme luy escripvoit pour avoir des lettres responsives, lesquelles il gardoit... pliees en du taffetas en une boyte, comme reliques . " (Dépos. de Georges Rolland, Process. Gehenn. (1), art. 51.)

UN DIACRE - "... ayant receu le diaconat, il quitta la robe et prit les armes... le Bienheureux luy escrivit une lettre par laquelle il le menaçoit de chastiment, mais il n'en tint conte. " Il " luy en escrivit une autre, le prenant par la douceur, en laquelle, entre autres choses, il luy dit : " Monsieur, ayes pitié de vostre ame et de la mienne; " tout soudain il posa les habitz mondains. " (Dépos. de François Langin, ibid., art. 27.)

UN INCONNU – " On luy escrivit un jour qu'un certain gentilhomme parlait fort indignement de luy en plusieurs compagnies; il respondit : " j'en suis marry parce que le prochain s'en offence ; mais moy, que pourrais-je faire, sinon prier Dieu pour luy .? " (Dépos. de la Mère de Chantal, ibid., art. 34; Vie et Œuvres de la Sainte, tome III, p.177)

Aux MEMBRES D'UN CORPS DE JUSTICE ET AU SECRÉTAIRE D'UN PRINCE – "... lesquelz luy ayant escript, n'ayant usé des termes dheubz a sa qualité et dignité episcopale, leur respondit par lettres avec ressentiment, courtoisement neantmoins, leur faisant entendre que pour sa dignité il debvoit estre plus respectueusement traicté. Et cecy je le sçay... pour avoir veu les lettres et ses responces. " (Dépos. de Georges Rolland, ubi supra, art. 28; cf. D. Jean de Saint-François, Vie, liv. V, pp. 400, 401.)

Au SECRÉTAIRE D'UN PRINCE – " Un grand Prince luy aiant escrit de sa main, mais le Secretaire qui ferma la lettre ne l'ayant pas traicté en l'intitulation selon sa qualité, il luy en fit la correction par l'une des siennes, comme je l'ay appris du Secretaire dudict Prince. "(Dépos. de François de Longecombe de Peyzieu, Process. Gebenn. (II), art. 14 ; voir aussi D. Jean de Saint-François, Vie, liv. V, p. 400, d'après lequel ce Secrétaire serait le même qui est mentionné ci-dessus par Rolland.)

Au SECRÉTAIRE D'UN PRINCE (Berthelot, secrétaire de Henri de Savoie, duc de Nemours ?) – " Le Secretaire d'un Prince luy ayant escrit fort indiscrettement et sans la reverence convenable a sa qualité, il luy respondit d'un stile remply de courtoisie et d'humilité... Quelques-uns de ses plus intimes le sollicitant de ne point tant deferer a ce mal appris, il repartit... ; " C'est un gentil esprit, il luy faut apprendre a mieux escrire desormais ." (P. de la Rivière, Vie, liv. IV, chap. XIV, p. 417.)

CHANOINES DE LA COLLÉGIALE DE... (?) – " Voulant unir une chapelle a l'eglise paroissiale ou ladite chapelle estait fondee, apres avoir parlé a quelques uns des membres d'un Chappitre du diocese " qui en avait " la collation," il leur escripvit a tous ensemble, les priant de consentir a ceste union ; ce que n'ayant voleu en aucune façon faire, luy firent une responce... qui portoyt le refus. " (Dépos. de D. Michel Rambert, Process. Gebenn. (1), art. 32.)

A UN BARNABITE (?) – " Un leur serviteur (des Barnabites) en une Maison d'Italie, estant tombé de dessus un toict fort hault, estant tout esvanoüy et brassé, fut soudain remis par l'application d'une missive de mondict Seigneur. " (Dépos. d'André Mathieu, ibid., art. 52.)

ECCLÉSIASTIQUES, RELIGIEUX ET RELIGIEUSES – " Il en escripvoit plusieurs aux sieurs Curés, Chanoynes et aultres ecclesiastiques de son diocese, les advertissant de leur debvoir, et aux Religieux et Religieuses de tous les Ordres, qui recouroyent a luy. " (Dépos. de Michel Favre, ibid., art. 46.)

MAGISTRATS ET OFFICIERS DE LA JUSTICE – " Ce Bienheureux faisoit aultre grande quantité de lettres a des Juges seculiers, pour recommander le droict du prochain et deffendre son innocence, mesme aupres des Princes... " (Dépos. de Georges Rolland, ibid., art. 27.)

A UNE RELIGIEUSE BERNARDINE DE RUMILLY – " L'an 1623, une fille de Mme de Bellerme... qui demeuroit au Monastere..., ayant avallé une espingle,. .. une des Religieuses conseilla de brusler une des lettres de nostre Bienheureux Prelat et de faire boire les cendres a ceste fille. . .; aussitost elle fut entierement guarie. " (P. Philibert de la Bonneville, Vie du Saint, chap. XLIX, p. 509,)

" Un matin, comme j'étais allé le trouver pour prendre congé de lui et recevoir sa bénediction, je le trouvai occupé à écrire des lettres... et ce matin-là, il en avait déjà écrit environ quarante." (Dépos.lat. du chanoine Questan, Process. Gebenn. (1), art. 51 ; voir l'Etude placée en tête de ce volume)."

L'on luy escripvoit... de toutes parts pour des choses de conscience, et ne se passoit guieres de jours quil ne feist vingt ou vingt cinq lettres responsives a toutes sortes de personnes en France et en Savoye. Et cecy je le sçay parce que c'estoit moy qui fermois toutes ses lettres et faisois ses pacquets. " (Dépos. de François Favre, valet de chambre du Saint, ubi supra, art. 51.).

" J'ay veu telle mattinee, que lhors que j'entray en sa chambre je treuvay une cinquantaine de lettres touttes fraischement escriptes de sa main, estendues dessus sa table. " (Dépos. de Louis de Genève, curé de Viuz en Faucigny, ibid., art. 27)

" Il escripvoit quantité de lettres de recommandation pour tous ceux qui le prioient, soit au Pape, Cardinaulx et aultres personnes constituees en dignités spirituelles ou temporelles ; maïs principallement il en escripvoit quantité a diverses personnes qui luy demandoimt des advis spirituels, ausquels tous il respondoit,... n'espargnant aulcunement sa peyne ny son labeur pour satisfaire a chescun, travaillant le jour et la nuict, laquelle bien souvent il passoit les deux tiers en cette sorte d'occupation, faisant touttes ses despesches de sa main... " (Dépos. de Michel Favre, ibid., art. 46.)
 
 




TABLE DES MATIÈRES



St François de Sales étudié dans ses Lettres………………………………………………2

Avant-propos de Mgr de la Villerabel……..………………………………………………3

Table de cette étude………………………………………………………………………174

Sources historiques et biographiques - manuscrites………………………………..68 - 88

Avertissement…………………………………………………………………………….94

Lettres de SFS…………………………………………….…………….……..………….96

Lettres 2011 à 2047 remises à leur place historique……………………………………...126

Glossaire des locutions et des mots surannés ……………………………………………165

Index des correspondants et des principales notes biographiques et historiques…………171

Table des Lettres de ce tome……………………………………………………………..174

I- Sans date………………………………………………………………………..174

II – Découvertes tardivement……………………………………………………..177

III- Menus fragments………………………………………………………………177

IV- Fragments à Ste Jeanne de Chantal……………………………………………177

Appendice………………………………………………………………………….179

Table Générale des Lettres de Saint François de Sales…………………………………….180

Table des matières………………………………………………………………………….223

Fin………………………………………………………………………………………….224

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