Le grand Apôtre saint Paul
ayant été ravi et élevé jusqu'au troisième
Ciel, ne sachant si ce fut hors
de son corps ou en son corps, dit qu'il
n'est nullement loisible ni possible
à l'homme de raconter ce qu'il y
vit, ni les merveilles admirables
qu'il apprit et qui lui furent montrées
en son ravissement. Or, si celui
qui les a vus n'en peut parler, si
ayant été ravi jusqu'au
troisième Ciel il n'en ose dire mot, beaucoup
moins donc nous autres qui n'avons
été élevés ni au premier ni au
second ni au troisième.
(…) Je ne veux pas, mes chères
Sœurs, vous entretenir de la félicité
que les Bienheureux ont en la claire
vue de la face de Dieu, qu'ils
voient et verront sans fin en son
Essence ; car cela regarde la félicité
essentielle, et je n'en veux pas
traiter, sinon que j'en dise quelques
mots sur la fin. Je ne parlerai
pas non plus de l'éternité de cette
gloire des Saints, mais seulement
d'une certaine gloire accidentelle
qu'ils reçoivent en la conversation
qu'ils ont par ensemble. O quelle
divine conversation ! Mais avec
qui? Avec trois sortes de personnes :
avec eux mêmes, avec les Anges,
les Archanges, les Chérubins, les
saints Apôtres, les Confesseurs,
les Vierges, avec la Vierge
glorieuse, Notre Dame et Maîtresse,
avec la très sainte humanité de
Notre Seigneur et enfin avec la
très adorable Trinité même, le Père,
le Fils et le Saint Esprit.
Mais, mes chères Sœurs, il
faut que vous sachiez que tous les
Bienheureux se connaîtront
les uns les autres, un chacun par leur
nom, ainsi que nous l'entendrons
mieux par le récit de l'Évangile,
lequel nous fait voir notre divin
Maître sur le mont de Thabor,
accompagné de saint Pierre,
saint Jacques et saint Jean. Pendant
qu'ils regardaient le Sauveur qui
priait (Lc IX, 29) et était en oraison,
il se transfigura devant eux, laissant
répandre sur son corps une
petite partie de la gloire dont
il jouissait continuellement dès
l'instant de sa glorieuse conception
dans les entrailles de Notre
Dame; gloire qu'il retenait, par
un continuel miracle, resserrée et
couverte dans la suprême partie
de son âme.
Les Apôtres virent donc alors
sa face plus reluisante et éclatante que
le soleil, voire cette clarté
et cette gloire s'épancha jusque sur ses
vêtements pour nous montrer
qu'il n'en était pas si chiche qu'il n'en
fit part à ses habits mêmes
et à ce qui était autour de lui. Il nous fit
voir un petit échantillon
du bonheur éternel et une goutte de cet
océan et de cette mer d'incomparable
félicité pour nous faire désirer
la pièce tout entière
(Intro. à la vie dévote, Parie III,c.2) ; si que le
bon saint Pierre, qui parlait pour
tous comme devant être le chef des
autres : "O qu'il est bon d'être
ici", s'écria-t-il tout ému de joie et de
consolation. J'ai bien vu, voulait-il
dire, beaucoup de choses, mais il
n'y a rien de si désirable
que d'être en ce lieu. Les trois disciples
virent encore Moïse et Elie
qu'ils n'avaient jamais vus et qu'ils
reconnurent cependant très
bien ; l'un ayant repris son corps ou bien
un autre formé de l'air,
et l'autre étant en son même corps auquel il
fut élevé dans le
char triomphal (IV R. II, 11). Tous deux
s'entretenaient avec notre divin
Maître de l'excès qui devait arriver en
Jérusalem (Lc IX,31), excès
qui n'est autre sinon la mort qu'il devait
souffrir par son amour ; et soudain
après cet entretien les Apôtres
ouïrent la voix du Père
éternel lequel disait : "C'est ici mon Fils bien
aimé, écoutez-le."
Je remarque premièrement qu'en
la félicité éternelle nous nous
connaîtrons tous les uns les
autres, puisque en ce petit échantillon
que le Sauveur en donna à
ses Apôtres il voulut qu'ils reconnussent
Moïse et Elie qu'ils n'avaient
jamais vus. Si cela est ainsi, o mon
Dieu, quel contentement recevrons-nous
en voyant ceux que nous
avons si chèrement aimés
en cette vie ! Oui même nous connaîtrons
les nouveaux chrétiens qui
se convertissent maintenant à notre sainte
foi aux Indes, au Japon et aux antipodes.
Les amitiés qui auront été
bonnes dès cette vie se continueront
éternellement en l'autre. Nous
aimerons des personnes particulièrement,
mais ces amitiés
particulières n'engendreront
point de partialités, car toutes nos
affections prendront leur force
de la charité de Dieu qui, les
conduisant toutes, fera que nous
aimerons un chacun des
Bienheureux de cet amour éternel
dont nous aurons été aimés de la
divine Majesté.
O Dieu, quelle consolation recevrons-nous
en cette conversation
céleste que nous aurons les
uns avec les autres ! Là nos bons Anges
nous apporteront une joie plus grande
qu'il ne se peut dire quand ils
se feront reconnaître à
nous, et qu'ils nous représenteront si
amoureusement le soin qu'ils ont
eu de notre salut durant le cours de
notre vie mortelle; ils nous ressouviendront
des saintes inspirations
qu'ils nous ont apportées,
comme un lait sacré qu'ils allaient puiser
dans les mamelles de la divine Bonté,
pour nous attirer à la
recherche de ces incomparables suavités
dont nous serons alors
jouissants. Ne te souviens-tu point,
diront-ils, d'une telle inspiration
que je te donnais en un tel temps,
en lisant un tel livre, en entendant
un tel sermon, ou bien en regardant
une telle image? dira le bon
Ange de sainte Marie Egyptiaque,
inspiration qui t'incita à te
convertir à Notre-Seigneur
et qui fut le principe de ta prédestination
(Vitae Patrum, L.I ; Vitae S. Mar.
Aegypt. c.16). O Dieu, nos cœurs
ne se fondront-ils pas d'un contentement
indicible entendant ces
paroles ?
Un chacun des esprits bienheureux
aura un entretien particulier
selon son rang et sa dignité.
Notre glorieux Père saint Augustin (je
me plais à parler de lui
car je sais que le souvenir vous en est fort
agréable) faisait un jour
un souhait de voir Rome triomphante, le
glorieux saint Paul prêchant
et Notre-Seigneur allant parmi le
peuple, guérissant les malades
et faisant des miracles. O mes chères
âmes, quel bonheur à
ce saint de contempler la Jérusalem céleste en
son triomphe, le grand Apôtre
(je ne dis pas grand de corps, car il
était petit, mais grand en
éloquence et en sainteté) prêchant et
entonnant ces louanges qu'il donnera
éternellement à la divine
Majesté en la gloire ! Mais
quel excès de consolation pour saint
Augustin de voir Notre Seigneur
opérer le miracle perpétuel de la
félicité des Bienheureux
que sa mort nous a acquise! Imaginez-vous,
de grâce, le divin entretien
que ces deux saints auront l'un avec
l'autre, saint Paul disant à
saint Augustin : Mon cher frère, ne vous
ressouvenez-vous point qu'en lisant
mon Epître (Rm XIII, 12-14)
vous fûtes touché d'une
inspiration qui vous sollicitait de vous
convertir, inspiration que j'avais
obtenue de la divine miséricorde de
notre bon Dieu par la prière
que je faisais pour vous à même temps
que vous lisiez ce que j'avais écrit?
Cela, mes chères Sœurs ne
causera-t-il pas une douceur admirable
au cœur de notre saint Père?
Faites derechef une imagination,
je vous prie. Supposez que Notre
Dame, sainte Madeleine, sainte Marthe,
saint Etienne et les Apôtres
fussent vus l'espace d'un an, comme
pour un grand jubilé, en
Jérusalem. Quel d'entre nous
autres, je vous supplie, voudrait
demeurer ici ? Pour moi je pense
que nous nous embarquerions tous
et nous mettrions au péril
de tous les hasards qu'encourent ceux qui
vont d'ici là, pour avoir
cette grâce de voir notre glorieuse Mère et
Maîtresse, Madeleine, Marie
Salomé et les autres qui s'y
trouveraient, puisque nos pèlerins
s'exposent bien à tant de dangers
pour aller seulement révérer
les lieux où ces saintes personnes ont
posé leurs pieds. Si cela
est ainsi, mes chères âmes, quelles
consolations recevrons-nous entrant
au Ciel, où nous verrons cette
bénite face de Notre Dame
toute flamboyante de l'amour de Dieu! Et
si sainte Elizabeth demeura si transportée
d'aise et de contentement
quand, au jour qu'elle la visita,
elle l’entendit entonner de divin
Cantique du Magnificat ; combien
nos cœurs et nos esprits
tressailliront-ils d'une joie indicible
lorsqu'ils entendront entonner
par ce chantre sacrée le
cantique de l'amour éternel (Traité de
l’Amour de Dieu, L. V, c.11) ! O
quelle douce mélodie ! Sans doute
nous entrerons en des ravissements
fort aimables, lesquels ne nous
ôteront pourtant pas l'usage
ni les fonctions de nos puissances qui,
par ce divin rencontre que nous
ferons de la Sainte Vierge,
s'habiliteront merveilleusement
pour mieux et plus parfaitement
louer, et glorifier Dieu, qui lui
a fait tant de grâces et à nous aussi,
nous donnant celle de converser
familièrement avec elle.
Mais, me pourriez-vous demander,
s'il est ainsi que vous dites que
nous nous entretiendrons avec tous
ceux qui sont en la Jérusalem
céleste, qu'est-ce que nous
dirons? De quoi parlerons-nous ? Quel
sera le sujet de notre entretien
? O Dieu, mes chères sœurs, quel
sujet! Celui des miséricordes
que le Seigneur nous a faites ici bas,
par lesquelles il nous a rendus
capables d'entrer en la jouissance d'un
bonheur tel que seul il nous suffit.
Je dis seul, parce qu'en ce mot de
félicité sont compris
toutes sortes de biens, lesquels ne sont pourtant
qu'un unique bien, qui est celui
de la jouissance de Dieu en la
félicité éternelle.
C'est cet unique bien que la divine amante du
Cantique des Cantiques demandait
à son Bien-Aimé, observant en
cela, comme étant très
prudente, le dire du Sage (Eccl.VII), qu'il faut
penser à la fin avant l’œuvre.
Donnez-moi, s'écrie-t-elle (Cant. I, 1),
o mon cher Bien-Aimé, un
baiser de votre bouche. Ce baiser, ainsi
que je déclarerai tantôt,
n'est autre chose que la félicité des
Bienheureux. Mais de quoi traiterons-nous
encore en notre
conversation ? De la Mort et Passion
de Notre Seigneur et Maître.
Hé, ne l'apprenons-nous pas
en la Transfiguration, où il ne se parle
de rien tant que de l’excès
qu'il devait souffrir en Jérusalem ? Excès
qui n'était autre, comme
nous l'avons déjà vu, que sa douloureuse
mort. O si nous pouvions comprendre
quelque chose de la
consolation que les Bienheureux
ont en, parlant de cette amoureuse
mort, combien nos âmes se
délecteraient d'y penser !
Passons plus outre, je vous prie,
et disons un peu quelques mots de
l'honneur et de la grâce que
nous aurons de converser même avec
Notre Seigneur humanisé.
C'est ici sans doute que notre félicité
prendra un accroissement indicible
et inénarrable. Que ferons-nous,
chères âmes, que deviendrons-nous,
je vous prie, quand à travers la
plaie sacrée de son côté
nous apercevrons ce cœur très adorable et
très aimable de notre Maître,
tout ardent de l'amour qu'il nous porte,
cœur auquel nous verrons tous nos
noms écrits en lettres d'amour ?
Est-il possible, dirons-nous, o
mon cher Sauveur, que vous m'ayez
tant aimé que d'avoir gravé
mon nom en votre cœur ! Cela est
pourtant véritable. Le Prophète
(Is. XLIX, 15, 16), parlant en la
personne de Notre-Seigneur, nous
dit : Quand il arriverait que la
mère oublierait l'enfant
qu'elle porte en ses entrailles, si ne
t'oublierai-je point, car j'ai gravé
ton nom en mes mains. Mais
Jésus-Christ lui même
enchérissant sur ces paroles dira : S'il se
pouvait faire que la femme oubliât
son enfant, moi, je ne t'oublierai
pas, d'autant que je porte ton nom
gravé en mon cœur.
Certes, ce sera un sujet de très
grande consolation que celui ci, que
nous soyons si chèrement
aimés de Notre-Seigneur qu'il nous porte
toujours en son cœur. Quelle délectation
admirable pour un chacun
des Bienheureux quand ils verront
dans ce cœur très sacré et très
adorable les pensées de paix
(Jér. XXIX,11) qu'il faisait pour eux et
pour nous à l'heure même
de sa Passion! pensées qui nous
préparaient non seulement
les moyens principaux de notre salut,
mais aussi tous les divins attraits,
inspirations et bons mouvements
desquels ce très doux Sauveur
se voulait servir pour nous attirer à la
suite de son très pur amour
(Intro. à la vie dévote ; partie V, c.13).
Ces vues, ces regards, ces considérations
particulières que nous
ferons sur cet amour sacré,
duquel nous aurons été si chèrement et si
ardemment aimés par notre
souverain Maître, enflammeront nos
cœurs d'une dilection et d'une ardeur
nom pareilles. Que ne
devrions-nous donc pas faire ou
souffrir pour jouir de ces suavités
indiciblement agréables !
Cette vérité nous est montrée en l'Evangile
d'aujourd’hui ; car ne voyez-vous
pas que Notre-Seigneur étant
transfiguré, Moïse et
Elie lui parlent et s'entretiennent tout
familièrement avec lui ?
Notre félicité ne s'arrêtera
pas là, mes chères âmes, mais elle passera
plus avant, car nous verrons face
à face (I Cor. XIII,12) et très
clairement la divine Majesté,
l'essence de Dieu et le mystère de la
très sainte Trinité,
en laquelle vision et claire connaissance consiste
notre félicité essentielle.
Là nous entendrons et participerons à ces
très adorables conversations
et à ces divins colloques qui se font
entre le Père, le Fils et
le Saint Esprit (Traité de l’amour de Dieu ;
L.III, cc.11-13). Nous entendrons,
dis-je, comme le Fils entonnera
mélodieusement les louanges
dues à son Père céleste (ibid. L.V,
c.11) et comme il lui représentera,
en faveur de tous les hommes,
l'obéissance qu'il lui a
rendue tout le temps de sa vie. Nous ouïrons
aussi, en contre-change, le Père
éternel prononcer d'une voix
éclatante et avec une harmonie
incomparable ces divines paroles que
les Apôtres entendirent au
jour de la Transfiguration : Celui-ci est
mon Fils bien aimé auquel
je me suis complu, et le Père et le Fils
parlant ensemble du Saint Esprit
: C'est ici notre Esprit, procédant
de l'un et de l'autre, dans lequel
nous avons mis tout notre amour.
Non seulement il y aura conversation
et entretien entre les Personnes
divines, mais encore entre Dieu
et les hommes. Et quel sera-t-il ce
divin entretien ? Oh, quel il sera
! Il sera tel qu'il n'est pas loisible à
l'homme de le rapporter; ce sera
un devis si secret que nul ne le
pourra entendre que Dieu et celui
avec lequel il se fera. Dieu dira un
mot si particulier à chacun
des Bienheureux qu'il n'y en aura point
de semblable. Mais quel sera ce
mot ? Oh ! ce sera un mot le plus
amoureux qui se puisse jamais imaginer.
Représentez-vous tous ceux
qui se peuvent prononcer pour attendrir
un cœur et les noms les plus
affectionnés qui se puissent
ouïr puis dites enfin que ce n'est rien au
prix de celui que Dieu donnera à
un chacun là haut au Ciel. Il nous
donnera un nom (Apoc. II, 17) il
nous dira un mot. Supposez qu'il
vous dira: Tu es ma bien-aimée,
tu es la bien-aimée de mon
Bien-Aimé, c'est pourquoi
tu seras chèrement aimée de moi; tu es la
bien choisie de mon bien choisi
qui est mon Fils. Cela n'est rien,
mes chères âmes, en
comparaison de la suavité qu'apportera quant et
soi ce mot ou ce nom saint et sacré
que le Seigneur fera entendre à
l'âme bienheureuse.
Ce sera alors que Dieu donnera à
la divine amante ce baiser qu'elle a
si ardemment demandé et souhaité,
ainsi que nous disions tantôt.
Oh ! qu'elle chantera amoureusement
son cantique d'amour : Qu'il
me baise, le Bien-Aimé de
mon âme, d'un baiser de sa bouche. Et
poursuivant elle ajoutera : Meilleur
est sans nulle comparaison le
lait qui coule de ses chères
mamelles que non pas tous les vins les
plus délicieux, et le reste
(Cant. I ,1-3). Quelles divines extases,
quels embrassements amoureux entre
la souveraine Majesté et cette
chère amante quand Dieu lui
donnera ce baiser de paix ! Cela sera
pourtant ainsi, et non pas avec
une amante seule, mais avec un
chacun des citoyens célestes,
entre lesquels se fera un entretien
admirablement agréable des
souffrances, des peines et des tourments
que Notre-Seigneur a endurés
pour un chacun de nous durant, le
cours de sa vie mortelle, entretien
qui leur causera une consolation
telle que les Anges, au dire de
saint Bernard (Sermon XXII in
Cant., § 6), n'en sont pas
capables ; car si bien Notre-Seigneur est
leur Sauveur et qu'ils aient été
sauvés par sa mort, il n'est pourtant
pas leur Rédempteur, d'autant
qu'il ne les a pas rachetés, mais
seulement les hommes. C'est pourquoi
ceux-ci recevront une félicité
et un contentement singulier à
parler de cette glorieuse Rédemption,
par le moyen de laquelle ils auront
été faits semblables aux anges,
ainsi que notre divin Maître
l'a dit (Mc XII, 25).
En la Jérusalem céleste
nous jouirons donc d'une conversation très
agréable avec les esprits
bienheureux, les anges, les Chérubins et
Séraphins, les Saints et
les Saintes, avec Notre Dame et glorieuse
Maîtresse, avec Notre-Seigneur
et enfin avec la très sainte et très
adorable Trinité, conversation
qui durera éternellement et qui sera
perpétuellement gaie et joyeuse.
Or, si nous avons en cette vie tant
de suavité à ouïr
parler de ce que nous aimons que nous ne pouvons
nous en taire, quelle joie, quelle
jubilation recevrons-nous
d'entendre éternellement
chanter les louanges de la divine Majesté
que nous devons aimer et que nous
aimerons plus qu'il ne se peut
comprendre en cette vie ! Si nous
prenons tant de plaisir en la seule
imagination de la perdurable félicité,
combien en aurons-nous
davantage en la jouissance de cette
même félicité! félicité et gloire
qui n'aura jamais de fin, mais qui
durera éternellement sans que
jamais nous en puissions être
rejetés. O que cette assurance
augmentera notre consolation ! Marchons
donc gaiement et
joyeusement, chères âmes,
parmi les difficultés de cette vie
passagère ; embrassons à
bras ouverts toutes les mortifications et
afflictions que nous rencontrerons
en notre chemin, puisque nous
sommes assurés que ces peines
prendront fin et qu'elles se
termineront avec notre vie, après
laquelle il n'y aura que joies, que
contentements et consolations éternelles.
Ainsi soit-il.
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