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Au sujet de la Fraternité Saint Pie X
Réponse au Monitum du 10 juillet 2002
(adressée à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,
à l’attention de son Préfet, le Cardinal Joseph Ratzinger)

Groupe « Ordination des femmes »
 

RECURSUS ADVERSUS ET PETITIO
(Recours suivant la procédure décrite dans le Code du Droit canon, sections1732-39, et Requête)

Par le biais de ce RECURSUS nous déposons une plainte contre le MONITUM du Cardinal Joseph Ratzinger en date du 10 juillet 2002. Notre groupe de femmes refuse la menace d’excommunication qui nous a été adressée étant donné que nous n’avons accompli aucun des actes méritant cette punition :

Notre ordination à la prêtrise a été accomplie par la force de l’Esprit Saint et l’imposition des mains d’un évêque appartenant à la succession apostolique, elle est donc valide selon le rite de l’Église catholique-romaine.

Par le biais de cette PETITIO nous sollicitons la modification d’un seul mot du Canon 1024 du CIC, afin que notre ordination soit reconnue par la juridiction de l’Église, à savoir : “ Seul un homme baptisé reçoit validement l’ordination sacrée ” devrait se lire : “ Seul un être humain baptisé reçoit validement l’ordination sacrée ”. 

Et ce pour les raisons suivantes : L’égalité des droits des hommes et des femmes a été adoptée par la majorité des nations. Une discrimination des personnes liée à leur appartenance à l’un des sexes est interdite partout dans le monde et se trouve aller à l’encontre d’une bonne compréhension de la Foi chrétienne.

Dossier

Un MONITUM du Cardinal Ratzinger adressé individuellement à certaines des femmes du groupe ordonné contient de graves accusations contre elles. Les affirmations du Cardinal Joseph Ratzinger vont à l’encontre de la vérité. En effet :
    Le Cardinal Joseph Ratzinger parle du fondateur d’une communauté schismatique qui aurait ordonné ces femmes. Or Mgr. Romulo Braschi n’est pas un schismatique. Il n’a jamais été exclu de l’Église et n’a jamais non plus déclaré qu’il s’en séparait. Jamais il n’y a eu de procès en excommunication, de suspension ou d’interdit à son encontre.
    Mgr. Romulo Braschi n’a pas « tenté » de mener à bien ces ordinations mais il les a accomplies, en tant que successeur des Apôtres et en réponse à l’appel de l’Esprit Saint. Le texte de la liturgie d’ordination a été mot pour mot celui de l’ordination sacerdotale pratiquée par l’Église Catholique-romaine. L’acte a été notarié.
    L’ordination des femmes n’a pas été une « simulation d’un sacrement » mais une véritable ordination. Elle ne peut donc être déclarée nulle ou invalide.

    La place assignée aux femmes au sein de l’Église ne devrait pas être uniquement l’affaire des hommes, au contraire les décisions devraient être prises en dialogue avec les femmes. Ce dialogue a été, depuis des décennies, refusé par S. E. le Cardinal Joseph Ratzinger. C’est pourquoi il ne peut s’arroger le droit de décider de la « place de la femme »dans l’Église. Le texte de « Ordinatio sacerdotalis » ” témoigne d’une profonde misogynie, mêlé à la présomption qu’il s’agit là d’une « institution de droit divin ». Les paroles du MONITUM sont en contradiction avec la Doctrine. La Doctrine chétienne prône l’égalité entre l’homme et la femme : « … il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Galates). Du fait de sa misogynie le Cardinal Ratzinger sépare les hommes des femmes et c’est lui qui est une menace pour l’Unité de l’Église.

    La « prise de position de la Conférence des Evêques d’Autriche » n’a jamais été communiquée jusqu’ici aux femmes ordonnées ni par le Cardinal Joseph Ratzinger, ni par une autre personne de la hiérarchie ecclésiale. De même nous n’avons jamais été mises en garde par la Conférence des Evêques avant notre ordination.

    Nous lisons dans le Canon 1347 : « Une censure ne peut être infligée validement à moins qu’auparavant le coupable n’ait été averti au moins une fois d’avoir mis fin à sa contumace, et qu’un temps convenable ne lui ait été donné pour venir à résipiscence. »

En ce qui concerne les délais 

Les courriers des évêques sont datés (date de la poste) du 11 juillet et sont arrivés à destination le 15 juillet. Or la date indiquée par le Cardinal Ratzinger est le 22 juillet. Les intéressées ne disposent même pas de 8 jours afin de prendre une décision. Étant donné que les décisions à prendre sont à l'échelle internationale, nous demandons à pouvoir disposer d'un délai de 3 mois pour consultations.
De plus, afin de pouvoir être suffisamment informées et de pouvoir répondre aux autres intéressées, nous vous prions de nous faire parvenir les informations suivantes:
    Quels sont les critères d’une conduite « schismatique»?
    Que veut dire plus précisément «faute grave contre l’Institution divine»?
    Quels sont les passages concernant «l’égalité des droits de la femme» dans l’Écriture Sainte?

    Quel est le texte de la prise de position des évêques autrichiens ? 

    Quel est le mandat du Pape concernant l’ordination des hommes ?

    Approuvez-vous, ou voulez-vous amender notre liste des mobiles menant à une excommunication ?

    Réconciliation en dehors de la voie judiciaire.

En ce qui concerne les sanctions ou peines : 
Nous lisons dans le Code de Droit canonique - au Canon 1318 :«Quant aux censures et surtout à l’excommunication, le législateur n’en établira qu’avec la plus grande modération et seulement pour des délits très graves.»
Le Code de Droit canonique mentionne les raisons suivantes entraînant l’excommunication :
    Reniement de la Foi (Canon 1364)
    Hérésie (Ibid.) 
    Apostasie (Ibid.)

    Départ de l’Église (Ibid.) 

    Violation du secret confessionnel (Canon 1388)

    Avortement (Ibid.)

    Jeter les espèces consacrées (Canon 1367)

    Acte de violence physique contre le Pontife Romain (Canon 1370)

    Absolution d’un prêtre responsable d’un délit sexuel (Canons 977 et 1378)

Nous n’avons commis aucun de ces actes : nous ne sommes ni renégates, ni hérétiques, ni apostates ; au contraire nous avons agi selon le rite catholique-romain pour l’ordination. Nous n’avons pas quitté l’Église, nous n’avons pas violé le secret de la confession, nous n’avons pas avorté. Nous n’avons pas jeté d’espèces consacrées, et n’avons pas absous un pécheur impliqué dans une offense contre le 5ème commandement.

Conclusion

Les femmes qui se sont laissé ordonner le 29 juin 2002 ne peuvent discerner pourquoi leur ordination serait «nulle». Elles ne voient pas pourquoi cette ordination serait en contradiction avec la doctrine irrévocable (définitive) de l’Église. Il n’y a en outre pas eu de «scandale» au sein des fidèles ; au contraire nous avons reçu de très nombreux courriers et de très nombreux appels pour nous encourager et nous faire savoir que le Peuple de l’Église considère que notre ordination est opportune. Les gens estiment par contre comme un scandale le refus que l’Institution Église s’obstine à faire à la prêtrise des femmes. C’est en tous cas ce qui ressort des nombreux témoignages de solidarité que nous avons pu trouver sur l’internet. (http://www.virtuelle-dioezese.de/).

Suite de la procédure 

Nous avons toujours déclaré publiquement que nous ne voulions aucun malentendu ou dispute avec l’Institution Église ; c’est pourquoi nous voulons souligner ici que nous sommes disposées à dialoguer avec le Cardinal Joseph Ratzinger ou avec le Pape Jean-Paul II. Nous nous sentons encouragées à ce dialogue par le Canon 1733 du Code de Droit canonique qui déclare (section 1): «Il est hautement souhaitable que chaque fois qu’une personne s’estime lésée par un décret, le conflit entre elle et l’auteur du décret soit évité et que soit recherché entre eux d’un commun accord une solution équitable, en utilisant au besoin la médiation et les efforts de sages, pour éviter le litige ou le régler par un moyen adéquat.»
Munich, Linz, le 22 juillet 2002,


fête de Marie de Magdala, la femme à laquelle Jésus est apparu en premier après sa mort.

          Christine Mayr-Lumetzberger, porte-parole pour l’Autriche
Dr. Gisela Forster, porte-parole pour l’Allemagne

(traduit de l’allemand par Anne-Marie Schweighöfer, F-06140 Vence)
 

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