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Au sujet de la Fraternité Saint Pie X
Documents de l'accord de Campos


 Vendredi 18 janvier 2002 - Le cardinal Castrillon
Hoyos a accueilli dans l'Eglise catholique, ce vendredi 18 janvier, la fraternité
traditionaliste brésilienne de S. Jean Marie Vianney. Un fruit du Jubilé.

Cette fraternité est formée de l'évêque Licínio Rangel - consacré par trois évêques consacrés
de façon illicite par Mgr Marcel Lefebvre - ainsi que 26 prêtres et quelque 28.000 laïcs
venant majoritairement de l'Etat de Rio de Janeiro, dans la région de Campos dos
Goytacazes.

La cérémonie officielle de la réception dans l'Eglise catholique des membres de la Fraternité
a eu lieu en la cathédrale de San Salvador. Elle comprenait la lecture du document d'accueil
écrit par Jean-Paul II, la profession de foi, le chant du "Te Deum" d'action de grâce. Le
cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le Clergé, représentait
Jean-Paul II.

La célébration avait lieu en présence du nonce apostolique au Brésil, Mgr Alfio Rapisarda,
du cardinal Eugenio Sales, l'évêque de Campos, Mgr Roberto Guimarâes, et l'archevêque
métropolitain de Niterói, Mgr Carlos Alberto Navarro.

Le P. Fernando Guimarâes, de la congrégation pour le clergé, a confié à l'agence Fides
organe de la congrégation pour l'Evangélisation des peuples, que la réconciliation avec
l'Eglise catholique a commencé au cours du grand Jubilé. Des membres de la fraternité
avaient été en effet reçu par le cardinal Hoyos pour un repas de bienvenue et de dialogue.

Par la suite, le supérieur de la fraternité brésilienne a adressé une demande de réintégration
dans l'Eglise catholique romaine et a reçu une réponse positive de Jean-Paul II.

Dans le document qui a été lu au cours de la célébration, le groupe reconnaît l'autorité du
pape en tant que Vicaire du christ et pasteur de l'Eglise, la légitimité du Concile Vatican II,
la validité du rite de la messe approuvé par le pape Paul VI.

Pour leur part, les membres de la Fraternité S. Jean-Marie Vianney ont reçu l'autorisation de
célébrer la messe selon le rite de S. Pie V.

Les prêtres de cette fraternité forment désormais l'Administration apostolique S. Jean-Marie
Vianney, une forme de circonscription ecclésiastique qui dépendra directement du pape. Son
évêque, Mgr Rangel, sera reconnu officiellement comme administrateur apostolique. Il a
annoncé à la presse qu'il devait se rendre à Rome accompagné des prêtres de la fraternité
pour remercier personnellement le pape Jean-Paul II grâce auquel "le diocèse est en paix et
"en pleine communion" avec le Siège apostolique.

Mgr Rangel a également tenu à remercier l'évêque diocésain, Mgr Norberto Guimarâes,
dont il a reconnu le rôle pour la fin du schisme et il a affirmé que l'Administration
apostolique n'entamera en rien l'autorité de l'évêque.

Le P. Fernando Guimaraês a déclaré à Fides : " Il règne un climat de grande joie et de
collaboration… Ce geste est la réunion selon l'esprit de Jésus-Christ : que tous soient un…
Ce moment a une grande importance historique, parce que si cette séparation a eu son
apogée sous le pontificat du pape Jean Paul II, elle s'est terminée durant ce même
Pontificat… C'est le premier groupe qui demande sa réintégration. Le dialogue avec les
autres groupes reste ouvert, mais les temps sont dans les mains de Dieu ".

Dans un communiqué officiel, Mgr Bernard Fellay a expliqué que le retour à Rome de la
fraternité brésilienne ne change rien à la position de la Fraternité Saint-Pie X, fondée par
Mgr Lefebvre, et dont il est le supérieur actuel. Mgr Fellay a été consacré évêque le 30 juin
1988 par Mgr Marcel Lefebvre en dépit de l'avertissement de Rome - un acte qualifié de
"schismatique" par Jean-Paul II.

Les catholiques suivant les orientations de Mgr Lefebvre seraient environ un million dans le
monde, dont quelque 300 prêtres.
 

Voiçi les documents de l'accord :

      Lettre de l’Union Saint Jean Marie Vianney au Pape du 15 Août 2001
 
 

Très Saint Père,
 
 

humblement prosternés aux pieds de Votre Sainteté, nous prêtres de l'Union Sacerdotale St
Jean Marie Vianney du diocèse de Campos, état de Rio, Brésil, désirons présenter une
demande au Vicaire du Christ et lui exprimer notre gratitude.

Nous n'avons aucun titre à mettre en avant ; nous sommes les derniers prêtres de Votre
presbyterium ; nous ne possédons ni distinction, ni qualité, ni mérite. Mais notre état
,d'ailleurs honorable, est de faire partie des brebis de Votre troupeau et cela est assez pour
retenir l'attention de Votre Sainteté. L'unique titre que nous revendiquons avec honneur est
celui de catholiques apostoliques et romains.

Et, au nom de notre foi catholique apostolique et romaine, nous nous sommes efforcés de
garder la sainte Tradition doctrinale et liturgique que la Sainte Eglise nous a léguée et, dans
la mesure de notre faible force et soutenus par la grâce de Dieu, de résister à ce que Votre
prédécesseur d' illustre mémoire le Pape Paul VI a appelé l' "autodémolition" de l'Eglise.
C'est de cette manière que nous espérons  rendre le meilleur service à Votre Sainteté et à la
Sainte Eglise.
 
 

Très Saint Père,

Nous avons toujours considéré être dans l'Eglise catholique, dont nous n'avons jamais eu
l'intention de nous séparer malgré la situation de l'Eglise et les problèmes qui ont affecté les
catholiques de la ligne traditionnelle, que Votre Sainteté connaît, et qui, nous le croyons,
remplissent Votre cœur comme les nôtres de douleur et d'angoisse : cependant
juridiquement nous avons été considérés comme vivant en marge de l'Eglise.

Voici donc notre demande : que nous soyons acceptés et reconnus comme catholiques.

Venant au devant de notre désir, Votre Sainteté a chargé Son Eminence le cardinal Dario
Castrillón Hoyos, Préfet de la Sacrée Congrégation pour le Clergé, de procéder à la
reconnaissance juridique de notre position de catholiques dans l'Eglise.

Que nous en sommes reconnaissants à Votre Sainteté!

Nous demandons, officiellement, à collaborer avec votre Sainteté dans l'œuvre de la
propagation de la foi et de la doctrine catholique, avec zèle et pour l'honneur de la Sainte
Eglise  - «Signum levatum in nationes » -; dans le combat contre les erreurs et les hérésies
qui menacent de détruire la barque de Pierre, inutilement puisque " les portes de l'Enfer ne
prévaudront pas contre elle."

Nous déposons dans les augustes mains de Votre Sainteté  notre profession de foi
catholique : nous professons une parfaite communion avec la Chaire de Pierre dont Votre
Sainteté est légitime successeur. Nous reconnaissons Votre primauté et Votre
gouvernement sur l'Eglise universelle, pasteurs et fidèles . Nous déclarons que, pour rien en
ce monde nous ne voulons nous séparer de la Pierre sur laquelle Jésus-Christ a fondé son
Eglise.

Et si par hasard dans la chaleur de la bataille pour la défense de la Vérité catholique nous
avons commis quelque erreur ou causé quelque déplaisir à Votre Sainteté, en dépit du fait
que notre intention ait toujours été de servir la Sainte Eglise, nous implorons humblement
Votre pardon paternel.

Nous renouvelons l'expression du plus profond sentiment de vénération envers l'auguste
personne du Vicaire de Jésus-Christ sur la terre, et sollicitons pour nous et pour notre
ministère le bienfait précieux de la bénédiction Apostolique.

Nous sommes de Votre Sainteté,

les fils humbles et obéissants,
 
 

Campos de Goytocazes, Etat de Rio de Janeiro, Brésil,

le 15 août 2001, fête de l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie
 
 

( suivent les signatures de Mgr Rangel et de tous les autres membres de l'Union Sacerdotale
Saint Jean-Marie Vianney )
 
 

            Lettre du Pape à Mgr Rangel du 25 Décembre 2001
 
 

Au vénérable frère Licinio Rangel

Et aux Chers Fils de l’Union Saint Jean Marie Vianney

de Campos au Brésil,
 
 

L’unité de l’Eglise est un don que nous offre le Seigneur, Pasteur et Tête du Corps
mystique, et qui demande en même temps une réponse empressée de la part de chacun de ses
membres qui ont reçu cette garde pressante du Sauveur : « Afin que tous soit un, de même
que Vous, Père, vous l’êtes en moi et moi en vous, afin qu’eux-mêmes aussi soient un ne
vous : afin que le monde croie que Vous m’avez envoyé ». (Jn. 17, 21)

Nous avons reçu avec une très grande joie votre lettre, datée du 15 Août de cette année, par
laquelle toute l’Union a renouvelé sa profession de foi catholique, en signifiant « sa pleine
communion avec la Chaire de Pierre, en reconnaissant son  Primat et son gouvernement sur
l’Eglise universelle, ses pasteurs et ses fidèles », en déclarant aussi « ne vouloir pour rien
au monde être séparée de Pierre sur qui Jésus Christ a fondé son Eglise ».

Nous avons reçu avec une très grande joie pastorale le fait que vous vouliez coopérer avec
le Successeur du bienheureux Pierre à la propagation de la Foi et de la Doctrine catholique,
recherchant l’honneur de la Sainte Eglise qui est l’étendard levé parmi les nations (Is. 11, 12
– Maredsous) et combattant contre ceux qui, en vain, essaient d’ébranler le Navire de Pierre
parce que « les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt. 16, 18).

Nous rendons grâce au Seigneur Un et Trine pour de si bons sentiments !

Après avoir considéré toutes ces choses et ayant devant les yeux la gloire de Dieu, le bien de
la Sainte Eglise, ainsi que cette loi suprême qu’est le salut des âmes (cf. can. 1752 CIC), et
étant d’accord sincèrement avec votre requête de pouvoir être admis à l’entière communion
avec l’Eglise catholique, nous reconnaissons que vous lui appartenez canoniquement.

En même temps, nous vous informons, Vénérable Frère, qu’un document législatif va être
préparé, document qui établira la forme juridique de la confirmation de vos biens
ecclésiastiques et par lequel, le respect de vos biens propres sera garanti.

Par ce document, l’Union sera érigée canoniquement en une Administration apostolique
personnelle qui sera directement soumise au Siège apostolique et aura son territoire dans le
diocèse de Campos. La question de la juridiction cumulative avec l’ordinaire du lieu sera
traitée. Son gouvernement vous sera confié, Vénérable Frère, et votre succession sera
prévue.

Sera ratifiée à l’Administration apostolique, la faculté (facultas) de célébrer l’Eucharistie et
la liturgie des Heures selon le rite romain et la discipline liturgique d’après les préceptes de
notre prédécesseur saint Pie V, avec les adaptations introduites par ses successeurs jusqu’au
bienheureux Jean XXIII.

C’est assurément avec une très grande joie, pour que pleine communion soit rendue
certaine, que nous déclarons la levée de la censure dont il est traité au can 1382 CIC, à notre
égard, Vénérable Frère, en même temps que la levée de toutes les censures et le pardon de
toutes les irrégularités dans lesquelles sont tombés les autres membres de cette Union.

Nous n’oublions pas le jour particulier de la signature de votre lettre, en la solennité de
l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Maris. Nous confions à cette même sainte Mère de
Dieu et de l’Eglise, cet acte avec le vœu qui se fait intense de voir s’accomplir une
communion, de jour en jour, plus étroite entre le clergé et les fidèles de cette même Union
et le cher diocèse de Campos afin que soit renouvelé la ferveur authentique en l’apostolat
de la sainte Eglise.

A tous les membres de l’Union « saint Jean Marie Vianney » nous accordons, du fond du
cœur, notre bénédiction apostolique.

Fait au Vatican, le 25 décembre, en la solennité de la Nativité du Seigneur, en l’an 2001, le
vingt-quatrième de notre pontificat.
 
 

                     Décret du 18 janvier 2002
 
 

Congrégation des Evêques
 
 

Nomination comme administrateur apostolique de l’administration apostolique personnelle
« Saint Jean Marie Vianney ».

Décret

Pour pourvoir au gouvernement de l’Administration apostolique personnelle « Saint Jean
Marie Vianney », au territoire de Campos (Brésil), par le présent décret de la Congrégation
des Evêques, le Souverain Pontife Jean Paul II, pontife par la Divine Providence, nomme et
établit comme administrateur apostolique Son Excellence Monseigneur Licinio Rangel, lui
donnant, en même temps, le titre épiscopal de l’Eglise de Zarnen, avec tous les droits, les
pouvoirs et les devoirs établis dans le décret de la création de cette Administration
apostolique

Donné à Rome, des Actes de la Congrégation des Evêques, le 18 Janvier 2002.
 
 

              Déclaration de Mgr Rangel  du 18 janvier 2002
 
 

" Déclaration de son Excellence Mgr Licino Rangel, Evêque titulaire de Zarna,
administrateur apostolique de l'administration apostolique personnelle " Saint Jean-Marie
Vianney "
 
 

« Je déclare, en union avec les prêtres de l'Administration Apostolique " Saint Jean-Marie
Vianney " de Campos, Brésil, les points suivants :

- Nous reconnaissons le Saint Père, le Pape Jean-Paul II, avec tous ses pouvoirs et
prérogatives, lui promettant obéissance filiale et offrant nos prières pour lui.

- Nous reconnaissons le Concile Vatican II comme l'un des Conciles œcuméniques de
l'Eglise catholique, l'acceptant à la lumière de la Sainte Tradition .

- Nous reconnaissons la validité du Novus Ordo Missae, promulgué par le Pape Paul VI,
chaque fois qu'il est célébré correctement et avec l'intention d'offrir le véritable Sacrifice de
la Saint Messe.

- Nous nous engageons à approfondir toutes les questions encore ouvertes, prenant en
considération le canon 212* du Code de Droit Canon et avec un sincère esprit d'humilité et
de charité fraternelle envers tous.

In principiis unitas, in dubiis libertas, in omnibus charitas . (St Augustin)

[ Dans les principes, l'unité, dans les questions laissées en suspens, la liberté, en toutes
choses, la charité.]
 
 

Campos, Brésil, le 18 janvier 2002
 
 

N. B. Il manque dans ce dossier le décret d’érection  de l’Administration  apostolique
« Saint Jean Marie Vianney » qui paraîtra dans quelque temps.
 
 

* Can. 212 - § 1. Les fidèles conscients de leur propre responsabilité sont tenus d'adhérer
par obéissance chrétienne à ce que les Pasteurs sacrés, comme représentants du Christ,
déclarent en tant que maîtres de la foi ou décident en tant que chefs de l'Église.
 
 

§ 2. Les fidèles ont la liberté de faire connaître aux Pasteurs de l'Église leurs besoins
surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits.
 
 

§ 3. Selon le devoir, la compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même
parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de
l'Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l'intégrité de la foi et des
mœurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l'utilité commune et de la
dignité des personnes.

"La condition fondamentale concerne
     l'acceptation de Vatican II" Père Cottier

 janvier 2002  - sous le titre "La célébration
 de la liturgie pré-conciliaire et les différents rites dans l´Église - Le P. Cottier,
        sur la communion de l´Union "S. J.-M. Vianney" avec Rome"
 
 

       La célébration de la liturgie pré-conciliaire et les
       différents rites dans l'Eglise: l'indult concédé par le pape
       Jean-Paul II à l'Union brésilienne de "Saint Jean-Marie
       Vianney" a des précédents, explique le théologien de la
       Maison pontificale, le P. Georges Cottier, o. p., au micro
       de Radio Vatican. Il rappelle l'importance de
       l'acceptation du Concile Vatican II et parle de démarche
       proprement "œcuménique".

       Une cérémonie officielle a en effet eu lieu, vendredi 18
       janvier, en la cathédrale de São Salvador de Campos,
       au Brésil, avec la lecture du document d'accueil de
       Jean-Paul II et la  récitation du Credo. Le pape avait envoyé le cardinal
       Dario Castrillon Hoyos comme son représentant dans
       cette région du Brésil où se trouvent la majeure partie
       des disciples de Mgr Lefebvre, soit quelque 28.000
       personnes.
 
 
 

       RV. - Père Cottier, quelle est la portée de cette
       "réunification"?

       P. Cottier - Le cas Lefebvre a représenté une séparation
       douloureuse, une rupture. Par conséquent, lorsque
       l'unité est rétablie, il s'agit d'une chose très positive. En
       outre, ce qui vient de se passer est un élément qui peut
       faire réfléchir d'autres encore. Je suis très content de ce
       qui s'est passé et j'en rends grâces à Dieu.

       RV. - Vous avez pu constater personnellement la
       réaction de Jean-Paul II à cette nouvelle?

       P. Cottier - Non, mais je sais que le Saint-Père a fait
       tout son possible pour permettre le retour à la pleine
       communion avec nos frères.

       RV. - On est frappé par la possibilité accordée par
       le pape aux membres de l'Union sacerdotale "Saint
       Jean-Marie Vianney" de pouvoir célébrer
       l'Eucharistie et la Liturgie des heures selon le rite
       pré-conciliaire. Dans l'optique du concile, comment
       interpréter correctement cette concession?

       P. Cottier - Cette concession a toujours été donnée.
       Lorsque Paul VI a instauré le rite romain latin réformé, il
       avait permis aux prêtres âgés ou ceux qui avaient un
       motif fondé de continuer à célébrer selon le rite dit de
       Pie V.

       Même lorsqu'il y a eu le cas de certains prêtres
       retournés à la communion avec Rome, l'indult
       permettant de célébrer la messe selon cette liturgie a
       été accordé. Il y a par exemple certains groupes
       religieux des abbayes auxquelles a été concédé cet
       indult, il me semble que la même chose a eu lieu pour la
       Fraternité Pie X.

       Ce n'est donc pas une chose totalement neuve: je pense
       qu'avec le cas du Brésil, il y a eu un élargissement de
       l'indult. Cela veut dire qu'un certain pluralisme est
       pensable dans le sens du rite latin. Du reste, l'Eglise
       catholique a aussi en son sein des membres d'autres
       rites, comme les rites orientaux. On comprend
       comment, par respect pour une certaine sensibilité
       religieuse, il soit possible d'accorder cette autorisation.

       RV. - Des difficultés persistent pourtant, des
       résistances, avec la Fraternité Pie X an France,
       avec Mgr Fellay. Vous pouvez préciser les
       questions faisant difficulté?

       P. Cottier - Les difficultés consistent dans le refus du
       texte conciliaire sur l'œcuménisme, ainsi que la critique
       face à l'attitude adoptée par le Saint-Père sur les
       thèmes de l'œcuménisme ou du dialogue interreligieux.
       A côté de cela, se pose aussi la question du refus du
       document conciliaire sur la liberté religieuse et de la
       réforme liturgique. Cette dernière question est celle qui
       a le plus frappé. Il faut dire que lorsque l'on a introduit
       la réforme de Paul VI tout ne s'est pas bien passé. Il y a
       eu trop d'initiatives personnelles des prêtres, des curés,
       qui ont déterminé une période pour ainsi dire
       "d'anarchie". Si bien que certains fidèles, n'ayant pas
       été préparés, ont été très troublés. Cela explique le
       pourquoi d'un certain succès - en réalité très limité - de
       Mgr Lefebvre dans certains milieux. Mais cela ne devrait
       plus se passer avec les nouvelles générations.
 

      RV. - Selon vous, le pas qui a été fait le 15 août par
       la communauté lefebvriste du Brésil peut-il être
       interprété comme le début d'un dialogue positif
       avec le reste des "schismatiques" à l'échelle
       mondiale?

       P. Cottier - Cela dépendra de la confrontation que nous
       aurons avec eux et de la condition fondamentale qui
       concerne l'acceptation de Vatican II. Si de leur côté il y a
       cette disponibilité, nous devrons être ouverts et prêts à
       les accueillir. Parce qu'il s'agit bien d'œcuménisme et
       dans ce cas, ce serait un acte immédiat d'œcuménisme
       à mettre en pratique.
 
 

     "Les disciples brésiliens de Mgr Lefebvre
  retrouvent la pleine communion avec l’Eglise
                 Catholique" (FIDES)

                   (Agence Fides 18/01/2002)
 
 

       Rio de Janeiro (Fides) – Aujourd’hui 18 janvier, les
       disciples brésiliens de Mgr Marcel Lefebvre (décédé en
       1991) retrouvent, après 20 ans, la pleine communion
       avec l’Eglise Catholique. Leur groupe connu comme
       " traditionnaliste ", comprend un Evêque, Mgr Licinio
       Rangel, 26 prêtres et de nombreux fidèles. Dans leur
       grande majorité, ils se trouvent dans l’Etat de Rio de
       Janeiro, dans la région de Campos dos Goytacazes. Mgr
       Bernard Fellay, Supérieur de la Fraternité Sacerdotale
       Saint Pie X a tenté d’empêcher ce retour, et s’est rendu
       personnellement au Brésil pour les convaincre de n’en
       rien faire.

       Une cérémonie officielle marquera ce geste ; il aura lieu
       à 18 heures, dans la cathédrale de Sao Salvador à
       Campos ; on y lira le document d’accueil rédigé par le
       Pape Jean Paul II, il sera suivi de la récitation de la
       profession de foi, et du chant du " Te Deum ". Aussitôt
       après tous se rendront dans l’église de " l’Imaculado
       Coraçao de Nossa Senhora do Rosario de Fatima ",
       construite par les traditionalistes, où l’on procédera à un
       acte de consécration à la Sainte Vierge. Le Cardinal
       Dario Castrillon Hoyos, Préfet de la Congrégation pour le
       Clergé sera présent, ainsi que Mgr Alfio Rapisarda,
       Nonce Apostolique au Brésil, le Cardinal Eugenio Sales,
       Archevêque émérite de Rio, Mgr Roberto Guimaraes,
       Mgr Carlos Alberto Etchandy Gimeno Navarro,
       Archevêque Métropolitain de Navarro. <sommaire>

       Le Père Fernando Guimaraes, chef de service de la
       Congrégation pour le Clergé sera présent lui aussi ; à la
       veille de la cérémonie, il a exprimé ses sentiments à
       Fides. Pour lui, " la grande victoire de ce jour est la
       victoire du Christ et de son Eglise ". Le Père Fernando
       Guimaraes explique que la réconciliation a commencé
       durant le Grand jubilé de l’An 2000, quand le groupe est
       venu en visite à Rome, et fut reçu par le Cardinal
       Castrillon Hoyos, pour partager un repas et pour parler.
       Quelque temps plus tard, ils envoyèrent une lettre dans
       laquelle ils demandaient leur réintégration, et ils
       reçurent une réponse positive du Pape Jean Paul II. Le
       document qui sera lu durant la cérémonie contient les
       dispositions prises. A partir de ce moment, ils
       reconnaissent : l’autorité du Pape comme Vicaire du
       Christ et Pasteur de l’Eglise, la légitimité du Concile
       Vatican II, la validité du rite de la Messe approuvée par
       Paul VI. Les traditionalistes ont reçu la possibilité de
       célébrer la Messe selon le rite de Saint Pie V, selon
       Missel révisé par Jean XXIII en 1962.

       Durant toutes ces années, les traditionalistes ont
       construit des églises et des chapelles, ils ont eu leur
       séminaire, une école, des oeuvres d’assistance et des
       monastères. Ils sont actuellement 28.000 au Brésil. Les
       prêtres feront partie de l’Administration Apostolique
       Saint Jean Marie Vianney, une circonscription
       ecclésiastique qui dépendra directement du Saint-Père.
       Leur Evêque, Mgr Licinio deviendra officiellement
       l’Administrateur Apostolique. Il a déclaré à la presse
       qu’il se rendrait à Rome avec ses prêtres pour remercier
       personnellement le Pape. Pour lui, grâce au Pape Jean
       Paul II, le Diocèse est en paix e " en pleine communion
       avec le Vatican ". Mgr Rangel a ajouté également que
       l’Evêque diocésain était toujours Mgr Roberto
       Guimaraes ; il a exprimé l’estime dont il jouissait auprès
       d’eux, pour avoir contribué à ce retour à la pleine
       communion avec l’Eglise Catholique. <sommaire>

       Le Père Fernando Guimaraes a déclaré à Fides : " il y a
       un climat de grande joie et de collaboration… Ce geste
       est la réunion selon l’esprit de Jésus-Christ : que tous
       soient un…Ce moment a une grande importance
       historique, parce que si cette séparation a eu son
       apogée sous le Pontificat du Pape Jean Paul II, elle s’est
       terminée durant ce même Pontificat… C’est le premier
       groupe qui demande sa réintégration. Le dialogue avec
       les autres groupes reste ouvert, mais les temps sont
       dans les mains de Dieu ".

       Les catholiques traditionalistes du Diocèse de Campos
       étaient des fidèles de l’Archevêque français Mgr Marcel
       Lefebvre et de l’Evêque brésilien Mgr Antonio de Castro
       Mayer, contraires à certaines réformes du Concile
       Vatican II. Mgr Lefebvre avait consacré, avec Mgr de
       Castro Mayer, quatre Evêques, sans l’accord du Pape
       Jean Paul II en enfreignant les lois canoniques en la
       matière.

       La situation de Campos est à part, car, dans d’autres
       régions, les tentatives de dialogue sont plus difficiles et
       délicates. On estime que la Fraternité fondée par Mgr
       Lefebvre compte plus de 300 prêtres et 1 millions de
       fidèles. D’autre part, toutefois, on voit naître dans le
       monde des communautés qui ne font plus référence à
       l’Église Catholique, ni au Mouvement Traditionaliste.
 
 

   Reconnaissance de la réalité ecclésiale de la
     Fraternité Sacerdotale Saint Jean Marie
  Vianney, et respect de sa spécificité
 
 
 
 

 Dimanche 20 janvier 2002
        - "L'unité de l'Eglise est un don qui vient du
       Seigneur": tels sont les premiers mots de la lettre de
       Jean-Paul II, en date du 25 décembre 2001, adressée à
       Mgr Licinio Rangel, évêque de Campos, au Brésil, et aux
       membres de l'Union de saint Jean-Marie Vianney, dont
       le pape reconnaît l'appartenance à l'Eglise catholique.
       Mais ce don requiert, ajoute le pape la "réponse" des
       baptisés. Jusqu'ici, l'Union s'inscrivait dans la mouvance
       de Mgr Marcel Lefebvre

       Cette lettre est publiée dans son original en latin à la
       Une de L'Osservatore Romano de ce dimanche 20
       janvier, et en p. 5 dans une traduction italienne. Le
       texte a également été traduit en portugais (cf.
       vatican.va).

       "L'unité de l'Eglise est un don qui vient du Seigneur,
       Pasteur et Tête de son Corps mystique, mais qui, en
       même temps, requiert la réponse effective de chacun de
       ses membres, qui accueille la pressante prière du
       Rédempteur: "Que tous soient un comme toi, Père, tu es
       en moi, et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin
       que le monde croie que tu m'as envoyé" (Jn 17, 21).

       "C'est avec une très grande joie, continue le pape, que
       nous avons reçu votre lettre du 15 août dernier, par
       laquelle toute l'Union a renouvelé sa profession de foi
       catholique, déclarant sa pleine communion avec la
       Chaire de Pierre, en reconnaissant "sa Primauté et son
       gouvernement de l'Eglise universelle, sur les pasteurs et
       sur les fidèles", et en déclarant même: "Pour rien au
       monde, nous ne voulons nous dissocier de la Pierre sur
       laquelle Jésus-Christ a fondé son Eglise". <sommaire>

       Le pape redit sa joie: "C'est avec une vive joie pastorale
       que nous avons pris acte de votre désir de collaborer
       avec le Siège de Pierre à la propagation de la Foi et de
       la Doctrine catholique, dans l'engagement pour
       l'honneur de la sainte Eglise, qui s'élève comme signum
       in nationes (Is 11,12), et dans la lutte contre ceux qui
       tentent d'ébranler la barque de Pierre, inutilement,
       parce que "les portes des enfers ne prévaudront pas
       contre Elle" (Mt 16, 18)". Rendant grâces pour ces
       "bonnes dispositions", le pape reconnaît
       "canoniquement" l'appartenance de l'Union à l'Eglise
       catholique. Le pape annonçait aussi aux membres de
       l'Union le "document législatif", devant "établir" la
       "reconnaissance" de leur "réalité ecclésiale", et leur
       "confirmer" le "respect" de leur "spécificité". Le
       document érige l'Union en "Administration apostolique"
       à "caractère personnel" et "directement dépendante de
       ce Siège apostolique" et dans le territoire du diocèse de
       Campos: une "juridiction" cumulée avec celle d'ordinaire
       du lieu. Le statut canonique reconnaît aussi la "faculté
       de célébrer l'Eucharistie et la Liturgie des Heures selon
       le Rite Romain et la discipline des liturgies codifiées" par
       Pie V, avec "les adaptations introduites" par Jean XXIII.
       Par la même lettre, le pape déclare la "rémission" des
       censures frappant les membres de l'union au titre du
       canon 1382.

 l'indult concédé par le pape Jean-Paul II à l'Union brésilienne de "Saint Jean-Marie Vianney" a des précédents, explique
le théologien de la Maison pontificale, le P. Georges Cottier, o. p., au micro de Radio Vatican. Il rappelle
l'importance de l'acceptation du Concile Vatican II et parle de démarche proprement
"œcuménique".
 

Une cérémonie officielle a en effet eu lieu, vendredi 18 janvier, en la cathédrale de São
Salvador de Campos, au Brésil, avec la lecture du document d'accueil de Jean-Paul II  et la récitation du Credo. Le pape avait envoyé le
cardinal Dario Castrillon Hoyos comme son représentant dans cette région du Brésil où se
trouvent la majeure partie des disciples de Mgr Lefebvre, soit quelque 28.000 personnes.

RV. - Père Cottier, quelle est la portée de cette "réunification"?
P. Cottier - Le cas Lefebvre a représenté une séparation douloureuse, une rupture. Par
conséquent, lorsque l'unité est rétablie, il s'agit d'une chose très positive. En outre, ce qui
vient de se passer est un élément qui peut faire réfléchir d'autres encore. Je suis très content
de ce qui s'est passé et j'en rends grâces à Dieu.
RV. - Vous avez pu constater personnellement la réaction de Jean-Paul II à cette nouvelle?
P. Cottier - Non, mais je sais que le Saint-Père a fait tout son possible pour permettre le
retour à la pleine communion avec nos frères.
RV. - On est frappé par la possibilité accordée par le pape aux membres de l'Union
sacerdotale "Saint Jean-Marie Vianney" de pouvoir célébrer l'Eucharistie et la Liturgie des
heures selon le rite pré-conciliaire. Dans l'optique du concile, comment interpréter
correctement cette concession?
P. Cottier - Cette concession a toujours été donnée. Lorsque Paul VI a instauré le rite
romain latin réformé, il avait permis aux prêtres âgés ou ceux qui avaient un motif fondé de
continuer à célébrer selon le rite dit de Pie V.
Même lorsqu'il y a eu le cas de certains prêtres retournés à la communion avec Rome,
l'indult permettant de célébrer la messe selon cette liturgie a été accordé. Il y a par exemple
certains groupes religieux des abbayes auxquelles a été concédé cet indult, il me semble que
la même chose a eu lieu pour la Fraternité Pie X.
Ce n'est donc pas une chose totalement neuve: je pense qu'avec le cas du Brésil, il y a eu un
élargissement de l'indult. Cela veut dire qu'un certain pluralisme est pensable dans le sens
du rite latin. Du reste, l'Eglise catholique a aussi en son sein des membres d'autres rites,
comme les rites orientaux. On comprend comment, par respect pour une certaine sensibilité
religieuse, il soit possible d'accorder cette autorisation.
RV. - Des difficultés persistent pourtant, des résistances, avec la Fraternité Pie X an France,
avec Mgr Fellay. Vous pouvez préciser les questions faisant difficulté?
P. Cottier - Les difficultés consistent dans le refus du texte conciliaire sur l'œcuménisme,
ainsi que la critique face à l'attitude adoptée par le Saint-Père sur les thèmes de
l'œcuménisme ou du dialogue interreligieux. A côté de cela, se pose aussi la question du
refus du document conciliaire sur la liberté religieuse et de la réforme liturgique. Cette
dernière question est celle qui a le plus frappé. Il faut dire que lorsque l'on a introduit la
réforme de Paul VI tout ne s'est pas bien passé. Il y a eu trop d'initiatives personnelles des
prêtres, des curés, qui ont déterminé une période pour ainsi dire "d'anarchie". Si bien que
certains fidèles, n'ayant pas été préparés, ont été très troublés. Cela explique le pourquoi
d'un certain succès - en réalité très limité - de Mgr Lefebvre dans certains milieux. Mais cela
ne devrait plus se passer avec les nouvelles générations.
RV. - Selon vous, le pas qui a été fait le 15 août par la communauté lefebvriste du Brésil
peut-il être interprété comme le début d'un dialogue positif avec le reste des
"schismatiques" à l'échelle mondiale?
P. Cottier - Cela dépendra de la confrontation que nous aurons avec eux et de la condition
fondamentale qui concerne l'acceptation de Vatican II. Si de leur côté il y a cette
disponibilité, nous devrons être ouverts et prêts à les accueillir. Parce qu'il s'agit bien
d'œcuménisme et dans ce cas, ce serait un acte immédiat d'œcuménisme à mettre en
pratique.
 

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