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Hermias

Hermias, philosophe, critique les philosophies anciennes et leurs perpétuelles contradictions.
Sa satire est écrite sur un ton badin, léger et spirituel.

Satire des Philosophes Profanes (nouvelle édition améliorée par Albocidade)

Satire des Philosophes Profanes (première édition dont certaines pages sont à l'envers)
(certaines pages sont à l'envers, il faut utiliser Affichage/rotation dans le logiciel Adobe Acrobat, la page 482 est blanche, la page 483 est celle du début de la Note sur Hermias)

page 479 :
    Sans doute Démocrite va me tirer du chaos. Les principes des choses me dit-il, sont ce qui est et ce qui n'est pas: ce qui est c'est le plein, ; ce qui n'est pas c'est le vide; or c'est dans le vide que tout se passe par un changement de forme ou de nature. Je rirais volontiers avec le bon Démocrite en adoptant ce système; si Héraclite ne venait me dire, la larme à l'oeil, que c'est le feu qui est la cause première de tout; qu'il passe par deux états, , l'un de raréfaction, l'autre de densité; que le premier agit, que le second reçoit; que l'un réunit, que l'autre divise. Je suis harassé de systèmes, la tête me tourne; mais Epicure me conjure de ne pas faire à la sublime invention du vide et des atomes l'injure de la dédaigner. Leur combinaison multiple et variée suffit, dit-il, pour expliquer comment tout naît et se détruit.

VII. Je ne te contredirai pas, excellent Epicure, ; mais Cléanthe, sortant la tête de son puit, se moque de tes atomes et de leurs combinaisons. Je vais donc puiser près de lui les vrais principes des choses. Il m'annonce que c'est Dieu et la matière : je prétends, dit-il, que la terre se change en eau, l'eau en air; que l'air s'élève, que le feu s'approche de la terre; qu'un vaste esprit est répandu partout, que celui qui nous anime n'en est qu'une partie

     Voilà pourtant une bien nombreuse armée de philosophes. Que dirais-je de cette autre non moins considérable qui sort de l'Afrique, comme un torrent ? Carnéade, Clitomaque et leurs sectaires, foulant indignement aux pieds les arrêts de tous les autres, décident que tout est impénétrable, que le mensonge est toujours mêlé à la vérité. Que devenir après les ennuis de recherches aussi pénibles ? Comment faire sortir ce monde de systèmes où il se perd ? Rien n'est accessible à notre intelligence. La vérité est donc reléguée loin de nous, et cette philosophie si vantée ne sanctionne que des chimères au lieu de transmettre une science certaine.
     Mais voici l'ancienne tribu des graves et taciturnes pythagoriciens qui enseigne une autre doctrine sous le voile du mystère et qui l'appuie de son grand et profond argument : le maître
page 479 fin,
suite à la page 480 du livre, cf fichier pdf)

On ne sait rien de l'auteur ni de la date de composition de son écrit.
La critique interne du la Satire lui assigne la fin du IIème siècle mais d'autres pensent qu'elle n'est pas antérieure au Vème ou VIème siècle.
 

cf. F. Cayré, A. A., Patrologie et Histoire de la Théologie, Tournai, Belgique, Desclée et Cie,  tome I, p.130.
 
 
 
 
 
 

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