JesusMarie.com--Islam--Issa et Jésus
La Bible
édition numérique par Benoit J. et JesusMarie.com

Comment lire la parole de l’A . T

Si le Coran est considéré par nos frères musulmans comme " LOI " qui ne se discute pas mais s’impose d’une manière ou d’une autre, car dicté par Dieu via l’ange Gabriel ; la Bible est parole. La parole implique un échange verbal, donc une rencontre. La Bible est la rencontre avec Dieu à travers une longue histoire d’un peuple politique.. C’est là souvent que commence la difficulté pour certains chrétiens, pour diverses raisons d’accepter la Bible comme un livre saint inspiré par Dieu et non dicté. Il faut de l’effort, et beaucoup d’humilité pour franchir bien des obstacles, pour nous séparer de nombreux préjugés, nous familiariser avec des textes paraissant incompréhensibles, étranges ou même choquant. Ce qui fait dire à des personnes que la Bible renferme autant de violence que le Coran – qu’elle renferme également un " Dieu " vengeur, jaloux, dominateur etc. Oui la Bible renferme de la violence, et même des pages à caractère choquant (par ex. Jg 19-21). Sachant qu’il s’agit du " peuple choisi ". Que répondre ?

D’abord " peuple choisi " ne signifie pas " peuple impeccable formé d’hommes sans défaut " ou qui est d’emblée le meilleur (Deutéronome 9,1-6 ou Ezéquiel 36,22-32). Nous aussi baptisés, nous sommes choisis de Dieu (Ephésiens 1,3-5), or nous ne sommes pas impeccables, ni meilleurs que les autres.

C’est tout à l’honneur d’Israël d’avoir eu l’audace et l’honnêteté de ne pas cacher son péché et sa misère humaine, en racontant sa propre histoire sans l’embellir et à ne mettre par écrit que des victoires et événement glorieux (voir les inscriptions assyriennes, égyptiennes). Lorsqu’il est dit que la Bible est un livre édifiant, cela ne signifie pas que les événements bibliques sont des modèles à imiter. Si je lis une histoire abominable qui me dégoûte, ce dégoût est peut-être le sentiment que l’auteur sacré cherche à susciter en nous, pour nous obliger à réfléchir et à nous donner le dégoût du péché…

Le livre des Psaumes a des passages où s’exprime une certaine violence et un désir de vengeance ( par ex Ps 109 (108) ). La Bible ne veut rien ignorer de ce qui habite l’homme.

La Bible invite à " écouter " la parole ; ce qui n’est pas la même chose que " lire ". L’écoute donne soif de connaître ce que veut dire celui qui parle : savoir la volonté de Dieu. Il s’agit là d’un effort intellectuel. C’est une attitude spirituelle : je m’intéresse à la parole " pour elle-même " avec la volonté de me transformer (Hébreux 4,12).

La Bible est bien l’histoire d’un peuple, durant plusieurs millénaires dirigé politiquement par des hommes à des époques de vie rude avec tous les péchés possibles et imaginables, qui, petitpetitpetit à petit avec des hauts et des bas, se laisse conduire vers la parole de Vérité, le chemin de Vie : le Christ. Voir ci-dessous.

( Inspiré du père Rafic Nahra – END ) Certes il y a dans l’Ancien Testaments des passages très durs et qui nous intriguent sur l’Amour de Dieu, sa clémence. Ainsi en I S 15, 33 c’est Samuel qui immole en présence de YHWH le roi Agag que Saül avait épargné. Dt 20, 16 : " Quant aux villes de ces peuples que YWHW ton Dieu te donne en héritage, tu n’en laisseras rien subsister de vivant ".Et nous voyons cette parole se réaliser tout au long du livre de Josué qui raconte la conquête de la terre promise et encore au-delà. Les archéologues nous disent aujourd’hui que l’occupation n’a jamais eu lieu sous cette forme. Il ne s’agit donc pas d’une vérité de type historique, mais qui serait plutôt théologique ? Cependant, pour nous, il s’agit là d’une forme religieuse archaïque périmée. Chrétiens nous lisons la Bible à la lumière de cette évolution qui conduit au Christ, à la lumière de cette progressive purification du concept de Dieu. Or ce religieux archaïque, nous le voyons resurgir dans le Coran et dans la tradition prophétique ou Hadith. Cela doit nous rendre vigilant face au puissant mouvement fondamentaliste de retour aux sources.

Comment donc lire la bible ? " Dieu parle à travers le prisme plus ou moins déformant des consciences humaines des écrivains. Ces derniers reprojettent la vision de Dieu qui leur est personnelle ou qui vient de leur environnement. Il faut donc lire la Bible, la relire à la lumière des prophètes, particulièrement de Job, Ezéchiel et Jérémie qui contestent ce qu’on a dit jusqu’ici et font progresser la révélation du vrai visage de Dieu qui n’est qu’Amour avec déjà de beaux aperçus dans l’A.T. Il existe une évolution dans la découverte de Dieu. Pour un chrétien le sommet c’est Jésus-Christ. L’avenir d’Israël et des nations passe par : Le bon sens – La cohérence – Lire dans le contexte de toute une œuvre – Lire dans le contexte de toute la Bible, ce qui corrige certaines affirmations fondamentalistes – Lire à la lumière de l’Esprit Saint donné en plénitude par Jésus-Christ.

( Inspiré du père Daniel Foucher – de Viviane Liati )
 
 


La Bible un vieux livre toujours neuf


 


La Bible est le plus lu de tous les livres du monde. Depuis 2000 ans, on ne cesse de le recopier, de l’imprimer et de le traduire dans toutes les langues de la terre.

C’est le livre de deux grandes religions pratiquées dans le monde entier : judaïsme, religion de nos frères juifs et le christianisme.

Les juifs sont les descendants du petit peuple d’Israël dont la Bible raconte l’histoire entre 1800 et 50 avant Jésus-Christ. Les chrétiens sont les disciples d’un juif, nommé Jésus, qui a vécu il y a 2000 ans.

En 1947 fut découvert, à Qumrân, près de la mer Morte, des rouleaux de parchemins datant de 2000 ans, conservés dans des jarres. Ce sont les plus anciennes traces écrites de la Bible. Les parchemins, de Qumrân qui purent être déchiffrés, permettent de constater l’authenticité des textes des livres bibliques d’aujourd’hui. Ces parchemins sont visibles au publique à Jérusalem.

La Bible chrétienne est cependant plus volumineuse que la Bible juive. A celle-ci que nos frères juifs appellent – Ancienne Alliance - les chrétiens ajoutent une partie qui parle de Jésus et des premiers chrétiens et qu’ils nomment – Nouveau Testament – signifiant - Nouvelle Alliance.

On peut n’être ni juif ni chrétien et s’intéresser à la Bible. Ce livre appartient à toute l’humanité. Depuis toujours, et aujourd’hui encore, il inspire poètes, peintres, sculpteurs, écrivains et penseurs.

La Bible laisse à tout homme la possibilité, la liberté de philosopher, donc de réfléchir, de penser sur les saintes écritures et témoignages des personnages bibliques.

Cette liberté philosophique que laisse le christianisme – permit son rayonnement autant culturel que scientifique depuis 2000 ans.

" Je souhaite que la Bible soit traduite dans toutes les langues, pour que non seulement les Ecossais et les Irlandais, mais aussi les Turcs et les Arabes puissent la lire et la comprendre.

J’aimerais que le laboureur la chante en suivant sa charrue, que le tisserand la fredonne sur l’air de sa navette et que le voyageur oublie sa fatigue en ressassant ses histoires ".

Erasme
 

Entre écriture et histoire









La documentation dont les chercheurs disposent pour étudier les débuts de l’Islam est constituée en presque totalité par les sources littéraires islamiques en langue arabe ; ne sont disponible que très peu de documents externes, et ce qui existe n’a pas été suffisamment exploité. […].

Dans des ouvrages historiographiques, un même événement est généralement relaté sous la forme de plusieurs récits fragmentaires issues d’informations différentes. Chacun de ces fragments est nanti de sa chaîne d’appui, de garants (sanad ou isnâd) , c’est à dire la liste des noms des personnes qui ont transmis successivement le récit, en remontant jusqu’à la source première de l’information : "  Un tel a dit, d’après Un tel, d’après Un tel, etc. " Cette technique de présentation formelle veut donner l’assurance d’une transmission orale ininterrompue par des personnes successives à l’autorité reconnue. En fait, la pratique systématique de l’isnâd ne s’est mise en place que progressivement. Au milieu du 8e siècle par exemple, le commentateur du Coran Muqâtil [ mort en 765] ne mentionnait aucune chaîne de transmission à l’appui de ses récits sur les circonstances de l’émission de tel ou tel message coranique. […]

Ce que nous possédons sur papyrus, se réduit pour cette époque à un fragment de 8 lignes daté du début du 8e siècle. Il comporte quelques détail de dates et de noms de personnes relatifs à la bataille de Badr, la première victoire qui est relatée des partisans de Muhammad sur les Mecquois. Le nom de Muhammad y figure deux fois, et aucune formule de " bénédiction " ne l’accompagne. Sur papyrus existe, une relation de 20 pages. Elle concerne le début de la carrière de Muhammad à Médine. Y sont relatés ses pourparlers avec les Médinois, préliminaires à son installation chez eux ; ensuite les circonstances de son départ de la Mecque (l’hégire) et de son arrivée à Médine ; enfin un premier engagement guerrier mené par Ali, son cousin – ancêtre du chiisme, contre une tribu hostile, les Khatham. Cette dernière narration relate en fait une joute littéraire épique : il s’agit d’une série de combats singuliers, où Ali a chaque fois raison de son adversaire et le tue ; les épisodes sont entrecoupés de vers lancés par chacun des deux protagonistes avant d’engager le fer. A la lecture finale, on se demande même s’il y a eu une mêlée générale, l’essentiel étant que les Khatham se soumettent à la décision des armes. […].

L’ensemble de cette relation est précédé par une chaîne de transmetteurs qui remonte jusqu’à Wahb Ibn Munabbih [mort en 732 – soit 100 ans après Huhammad]. Le récit qui nous occupe nous a été transmis successivement par les deux petits-fils de Wahb, l’un le tenant de l’autre toujours sur le mode du " il a dit ". Rien, dans ce document, ne permet de savoir si " il a dit " correspond à un opuscule écrit par Wahb au début du 8e siècle, ou bien si ses deux petits-fils ne faisaient pas eux-même que rapporter les récits oraux venant de leur grand-père et qu’un scribe final a fixés comme nous les avons aujourd’hui. Ce papyrus, dont on ne sait qui en fut le scribe, est datée du milieu du 9e siècle, plus d’un siècle après la mort de Wahb, et il commence par : " Muhammad Ibn Bahr Abû-Talha m’a rapporté. ". Ce texte a été édité, avec une traduction allemande, par RG Khoury en 1972.

Le résultat de la quête des écrits historiographique arabes véritablement attestés de façon autonome antérieurement au 9e siècle est donc jusqu’à présent très maigre. Tout au plus pouvons-nous dire que les relations écrites fragmentaires existaient, sans que nous puissions en déterminer la teneur réelle de façon assurée.

D’après A. L de Prémare

" Les fondations de l’Islam – Ecriture et histoire, Paris, Seuil, 2002 "
 
 
 

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