JesusMarie.com--Islam--Issa et Jésus
Les pseudos évangiles de Barnabé et Thomas
édition numérique par Benoit J. et JesusMarie.com
 

Mohamed Talbiparlant des Evangiles :

" Pour les musulmans l’Evangile (la Bible) ne nous est pas parvenu, du moins dans son intégralité et sa pleine authenticité, et les Evangiles ne sont qu’une vie de Jésus. Les traductions successives et la prolifération des versions (éditions) géographico-culturel, posent de sérieux problèmes. D’où la doctrine du " tahrif " ou " tabdil " de l’altération - certains disent de la falsification des Ecritures.

Cette accusation, au lieu de servir de stimulant pour la recherche, a entraîné un certain manque de curiosité.

Le pseudo évangile de Barnabé

Il s’agit d’un ouvrage appelé Evangile selon Barnabé dans lequel un nombre considérable de scholars musulmans ont pensé retrouver l’Evangile authentique, celui qui aurait existé jadis, avant le Coran. Cet ouvrage fut publié en 1908. Il se répandit ensuite dans de nombreux pays musulmans, (Indonésie, Pakistan, pays arabes, Afrique subsaharienne, Afrique de l’Est).

Tout commença vers les années 1700. A ce moment, en Hollande, un humaniste tomba sur un manuscrit rédigé en italien, contenant un texte qui se présentait comme un Evangile écrit sur l’ordre de Jésus par l’un des douze, l’apôtre Barnabé. Se demandant s’il ne s’agissait pas d’un texte qui aurait existé en Arabie à l’époque de Muhammad et que celui-ci aurait eu sous les yeux, cet humaniste s’intéressa à l’affaire. Puis tout retomba dans l’oubli.

En 1907, un pasteur protestant et sa femme éditèrent le texte italien (acquis entre-temps par la Bibliothèque Nationale de Vienne où il est encore) avec une traduction anglaise et une introduction. Celle-ci établissait de façon indubitable l’âge du manuscrit (écrit sur un type de papier avec un filigrane particulier qui commença à être fabriqué en 1575). L’âge du texte lui-même ne pouvait être fixé que par critique interne : il ne pouvait être antérieur à l’an 1300 et datait vraisemblablement du XVIe siècle. Il avait été écrit dans l’Ouest de la Méditerranée par un auteur ignorant manifestement la géographie de la Palestine.

C’était un faux écrit à la gloire de l’Islam mais dont le thème central allait contre le Coran puisque Jésus affirmait qu’il n’était pas le Messie et déclarait que Muhammad serait le Messie. Dans le Coran au contraire, Jésus est officiellement appelé Messie.

" O Marie ! Dieu t’annonce un Verbe de lui dont le nom est le Messie, Jésus, fils de Marie (Coran 3, 40/45) "

Et jamais dans le Coran, le nom de Messie n’est donné à Muhammad. Cependant, comme cet évangile offrait bien des passages en accord avec l’Islam, il fut accueilli avec enthousiasme. Il présentait des prétendues prophéties contenant le nom de Muhammad, dès le temps d’Adam. Le portrait de Jésus surtout était conforme au Coran, la question messianique mise à part.

Si un musulman parle le premier de ce pseudo-Evangile, voici ce qu’il y a lieu de répondre.

A) Le thème central de ce pseudo-Evangile va contre le Coran. Il refuse donc à Jésus d’être le Messie. Cela est si clair que le traducteur arabe a pris peur et au lieu de traduire le mot messie en clair il a seulement transcrit littéralement le mot en lettre arabe. Ce qui fait qu’il passe inaperçu aux yeux du lecteur.

B) Le texte est resté ignoré jusqu’en 1908 pour le dialogue ; il n’est donc pas indispensable.

Sur fond bleu ciel

C) Barnabé est a priori sympathique aux musulmans qui savent qu’il s’est heurté à saint Paul et qu’il l’a quitté. De là à penser que c’était pour des questions doctrinales et qu’il rejetait l’enseignement de Paul, il n’y a qu’un pas. C’est d’ailleurs Saint-Paul qui est accusé par les musulmans d’être l’un des principaux falsificateurs des Evangiles, si ce n’est le falsificateur. En fait, il était d’accord avec Saint-Marc dont nous connaissons les idées et qui pensait comme Saint-Paul. Donc la brouille n’était pas de fait d’une opposition doctrinale aussi foncière et Barnabé des Actes des Apôtres n’a jamais parlé comme l’Evangile qui a été mis sous son nom.

Avec les musulmans cultivés, ce problème peut être abordé. S’ils voyaient clair sur ce point, cela assainirait déjà l’atmosphère.

Jacques Jomier " Pour connaître l’Islam " L’évangile de Barnabé a été édité en fac-similé, avec une traduction française et des notes par Luigi Cirillo et Michel Frémaux, sous le titre Evangile de Barnabé, Paris, Beauchesne, 1999. Dans l’introduction de cet ouvrage il ressort que nous ne possédons que deux manuscrits : un en espagnol qui se trouve dans le fonds Nicholson de la Fisher Library de Sydney en Australie et le second en italien à Vienne, faisant l’objet de la présenté édition. Selon les deux éditeurs, les deux versions ne dépendraient pas directement l’une de l’autre, mais supposeraient un texte antérieur commun. Le manuscrit italien est une œuvre composite, objet de nombreux remaniements.

Rashid Rida (m. 1935), disciple du réformateur Muhammad Abduh, fit traduire en arabe, en 1908, la traduction anglaise faite en 1907 par Lonsdale et Laura Ragg, en présentant l’ouvrage comme l’évangile authentique.

Il est possible d’approfondir le sujet avec l’article de J. Jomier " L’Evangile selon Barnabé " dans la revue MIDEO n° 6 (1959-1961), pp. 137-226. Des sites Internet musulmans se sont emparés de la question.

Il est regrettable de pouvoir constater l’ignorance totale des apologistes musulmans en matière de recherche historique.

L’évangile selon Thomas

L’Évangile de Thomas est un apocryphe qui n’a pas été retenu par l’Église dans le canon des Écritures. Il comporte 114 sentences très courtes, attribuées à Jésus, avec la possibilité que l’une ou l’autre remonte à Jésus. L’original grec a pu être composé vers la fin du IIe siècle, probablement en Syrie. Il a été retrouvé à Nag Hammadi, en Haute Égypte, en 1945. Il traduit un esprit gnostique non conforme à la doctrine de Jésus, le Dieu incarné. Aucune allusion à la passion et à la résurrection. Le salut est individuel et se fait par la connaissance dans un cadre intemporel où le déroulement de la révélation dans une histoire est évacué. Le professeur Kuntzmann de Strasbourg est un spécialiste de cet évangile deThomas, il réfute tous les gnostiques modernes du Nouvel Âge qui voudraient en faire le reflet de la vraie doctrine de Jésus.

L’idée que l’évangile aurait annoncé la venue de Muhammad provient du désir de tirer la couverture à soi, sans tenir compte du texte et du contexte. Dans saint Jean (13-17) Jésus prédit l’arrivée proche d’un autre Paraclet, un Défenseur, un Avocat, qui conduira dans la vérité tout entière.

Une étude approfondie du texte montre à l’évidence qu’il s’agit du Saint-Esprit, descendu le jour de la Pentecôte sur la communauté chrétienne. Sans mettre en cause la bonne foi des interlocuteurs, ils sont victimes d’une mystification. L’honnêteté exigerait de cesser cet amalgame.

Voir ci-dessous le chapitre " Le Paraclet "

" Et pourtant le Coran se place, sans ambiguïté aucune, dans le courant de la tradition biblique, à laquelle il apporte le couronnement final. Le dialogue sur ce point est bloqué ".

" Il faut reconnaître honnêtement que les interprétations et les positions juives, chrétiennes et musulmanes reposent sur des certitudes préalables de la foi, et demeurent totalement inconciliables.

Daniel Foucher - Viviane Liati


Qui est Jésus ?

Jésus est le personnage central du Nouveau Testament, de l’Evangile " La Bonne Nouvelle ".

Les évangélistes sont d’une grande discrétion sur la période de l’enfance de Jésus. Ils s’accordent à dire que Jésus est originaire de Nazareth, une petite bourgade de Galilée (Palestine), peu connue et plutôt méprisée par les habitants de Jérusalem. Les Galiléens sont en effet soupçonnés de ne pas observer la LOI juive dans toute sa pureté.

Seuls les évangiles selon Matthieu et Luc parlent de l’enfance de Jésus, différemment. Ils ressemblent aux récits de l’enfance des hommes célèbres de la Bible (Isaac, Moïse, Samuel, Sanson), destinés à montrer après coup que ces héros du peuple juif ont été suscités par la toute-puissance de Dieu. Matthieu enracine Jésus dans le peuple juif, dont il est le point d’aboutissement ; Luc remonte à Adam : Jésus est venu pour tous les hommes sans aucune exception ; d’hier, d’aujourd’hui, de demain.

Il naît, d’une jeune fille vierge " Marie " à Bethléem, (Palestine), durant le règne de l’empereur Auguste et dans les dernières années d’Hérode le Grand, roi des Juifs.

Jésus passe sa jeunesse à Nazareth, entre sa mère " Marie et son père adoptif : Joseph, charpentier, descendant de la maison du roi David ".

Les évangiles parlent à plusieurs reprise des frères et sœurs de Jésus (Marc 6, 3). Comme ce mot frère signifie en hébreu et en grec aussi bien frère de sang que cousin et même ami, il est malhonnête aujourd’hui de vouloir affirmer ou laisser entendre que Jésus ait eu ou non des frères et des sœurs de sang.

Vers l’âge de 30 ans Jésus commence à parler publiquement, sous le règne de l’empereur Tibère, il rejoint en Judée, le long du Jourdain, le groupe animé par Jean le Baptiste.

Puis, Jésus commence à annoncer d’abord en Galilée la venue du règne de Dieu, puis à travers la Palestine.

Son message prolonge et bouleverse à la fois la religion juive. Pendant quelques mois, il suscite l’enthousiasme des foules qui le reconnaissent comme un prophète ; mais, peu à peu, elles l’abandonnent car il ne répond pas à leur attente, qui est la restauration d’un royaume politique en Palestine. Il doit aussi affronter les attaques des responsables du judaïsme.

Lors de son dernier séjour à Jérusalem, ses adversaires le font arrêter avec la complicité d’un de ses disciples et le livrent à l’autorité romaine d’occupation. Le procurateur romain Pilate tente de la sauver mais finit par céder aux pressions. Jésus est crucifié en avril 30 vraisemblablement. Le fait est historiquement reconnu, la date exacte du supplice importe peu pour la foi des chrétiens.

Des témoins visuels virent le tombeau de Jésus vide. D’autres témoins visuels rencontreront à diverses reprises Jésus " ressuscité ". Sceptiques certains comme l’un des disciples de Jésus, Thomas, ne crurent pas sans preuves palpables. Jésus eut l’occasion de dire à Thomas : Homme de peu de foi : met tes mains sur mon côté, tes doigts sur mes mains, sur mes pieds ; Thomas se mit à genoux devant Jésus : Seigneur pardonne moi.

Les disciples de Jésus partirent alors proclamer que Dieu a ressuscité des morts Jésus et partent à leur tour annoncer son message d’Amour, de Pardon, : " Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et de l’Esprit". (Matthieu 28, 19)

En cinquante ans, des communautés chrétiennes sont créées dans tout l’empire romain.
 
 


 
 
 

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