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Pourquoi Jésus n’a-t-il rien écrit
édition numérique par Benoit J. et JesusMarie.com





En effet, dans l’Evangile, Jésus n’écrit qu’une seule fois : lorsque les pharisiens lui présentent une femme surprise en adultère. Jésus trace par deux fois, du doigt, des traits sur le sol. Peut-être, disent les commentateurs, pour dénombrer les péchés des personnes présentes avant d’émettre la fameuse sentence : " Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lance la première pierre ". (Jean 8, 1-11). Jésus n’a donc laissé aucun écrit. Il en sera de même de Muhammad.

Jésus donne son enseignement oralement selon la tradition rabbinique de son temps.

* En effet : Jésus enseigne : cette affirmation est constante dans les Evangiles. Il a transmis son message en prêchant et a donné mission à ses apôtres de faire de même : " … Jésus s’approchant de ses disciples, leur dit : " Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc et faites-moi des disciples de toutes les nations. Vous les baptiserez au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint et vous leur enseignerez, pour qu’ils l’observent, tout ce que je vous ai ordonné. Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du temps ". Mais, note Marc : Il enseignait en homme qui a autorité et non pas comme les scribes. (Marc 1, 22). La comparaison avec les scribes montre que, si le contenu était différent, la méthode suivie, elle, était la même, c’est à dire l’enseignement oral.

*Une telle méthode était la seule pratiquée et praticable à cette époque, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les auditeurs n’étaient pas des lettrés mais des gens du peuple, qui suivaient les maîtres et les rabbins non pour lire ou étudier mais pour " écouter ". Elle supposait en suite un bon exercice de mémoire ; c’est ainsi que les disciples ont pu retenir les paroles et gestes de Jésus, nous permettant aujourd’hui de pouvoir avoir " FOI " au christianisme.

*Jésus enseignait la Torah, c’est-à-dire la loi de Moïse. Or, cette loi était à la fois écrite (cinq Livres du Pentateuque, Prophètes, Psaumes) et transmise par la tradition orale. Cette tradition était considérée comme " parole de Dieu ", au même titre que la parole écrite.

Jésus a d’ailleurs rattaché son propre enseignement à cette tradition orale, comme le montre clairement le chapitre V de Matthieu : "Vous avez appris.. il a été dit …Et moi je vous dis

Un exégète, Matthieu Collin, ajoute une dernière raison : l’enseignement de Jésus et entièrement nouveau, transmis autant par ses paroles que par son comportement, dépassait de loin celui de la loi écrite et de la tradition orale : Il ne pouvait être enfermé dans l’écrit, [comme le Coran l’est par exemple]. L’enseignement de Jésus est et demeure la PAROLE vivante que, seuls la

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Parole, la vie et le témoignage de ses disciples peuvent rendre présente et crédible au milieu des hommes de chaque époque.

D’après le père Irénée (Pèlerin magazine N° 5636)

En fait les chrétiens, sur le témoignage de Jean l’évangéliste, croient que jésus existait " au commencement " comme Parole de Dieu, Parole tournée vers Dieu, Parole étant Dieu (Jean 1. 1 s). Cette Parole éclairait tout homme qui vient en ce monde avant même son incarnation, à

savoir : " Le Verbe devenu chair ". Il séparait les hommes en deux camps ; ceux qui refusaient sa Lumière et ceux qui l’accueillaient devenant ainsi " enfant de Dieu ".

Cette affirmation reste vraie aujourd’hui et concerne tous les hommes qui suivent fidèlement les appels de leurs conscience profonde, sans savoir toujours qu’il s’agit d’un écho de cette Parole qui est devenu le Christ ressuscité.

La parole de Jésus à Pilate le confirme : " Tout homme qui est de la vérité (qui s’inspire de la vérité) écoute ma voix (Jean 18. 37). Comme il se définit lui-même la Vérité en Personne (Jean 14. 6) tout homme aujourd’hui comme hier décide de son destin de bonheur ou de malheur par l’écoute ou non, par la mise en pratique ou non, de cette voix intime qui s’adresse à tous sans exception. Le jugement dernier se fera en fonction de cette obéissance à cette Parole qui nous pousse instinctivement à nourrir celui qui a faim et soif, à visiter les malades, les prisonniers, les étrangers : " Tout ce que tu as fait ou pas fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que tu l’as fait " (Parole de Jésus transcrite par Matthieu 25. 31 à 46).

Dès lors la question des écrits mêmes de Jésus perd de son importance par rapport à cette prédication orale et permanente qu’il ne cesse depuis les débuts de l’histoire d’adresser dans le secret à tous les hommes venant en ce monde. Il ne nous reste plus qu’à faire confiance à ses témoins qui nous ont transmis par écrit ce qu’ils ont vu, entendu, touché de cette Parole de Vie, pour que nous lui accordions notre foi, que nous soyons en contact avec le Père et le Fils et pour que " notre joie soit parfaite (Jean 1. 1 à 4).
 
 

Père Daniel Foucher.
 
 

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