.SYNOPSE OU ABRÉGÉ DE L'ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT DISPOSE SUIVANT UN ORDRE DE MATIÈRES QUI VIENT EN AIDE A LA MÉMOIRE.
DISSERTATION PRÉLIMINAIRE. *
ABRÉGÉ DE LA GENÈSE. *
ABRÉGÉ DU LIVRE DE L'EXODE. *
ABRÉGÉ DU LÉVITIQUE, QUI EST LE TROISIÈME LIVRE. *
ABRÉGÉ DU DEUTÉRONOME *
ABRÉGÉ DU LIVRE DE JOSUÉ, FILS DE NAVÉ. *
DU LIVRE DES JUGES. *
ABRÉGÉ DU LIVRE DE RUTH. *
ABRÉGÉ DU PREMIER LIVRE DES ROIS. *
DEUXIÈME LIVRE DES ROIS. *
TROISIÈME LIVRE DES ROIS. *
QUATRIÈME LIVRE DES ROIS. *
PREMIER LIVRE DES PARALIPOMÈNES. *
DEUXIÈME LIVRE DES PARALIPOMÈNES. *
PREMIER LIVRE D'ESDRAS (1). *
DEUXIÈME LIVRE D'ESDRAS. *
LIVRE D'ESTHER. *
LIVRE DE TOBIE. *
LIVRE DE JUDITH. *
LIVRE DE JOB *
LA SAGESSE DE SALOMON. *
PROVERBES DE SALOMON. *
RÉSUMÉ DU LIVRE DE SIRAC. *
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE ISAÏE. *
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE JÉRÉMIE. *
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE ÉZÉCHIEL. *
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE DANIEL. *
OSÉE *
JOEL. *
AMOS. *
ABDIAS. *
JONAS. *
MICHÉE. *
NAHUM *
AVERTISSEMENT.
Quelques critiques ont révoqué en doute que la synopse frit de saint Chrysostome, mais ils n'en ont point donné de raison ; et il y en a beaucoup pour la lui attribuer : 1° Cette synopse, en faisant le dénombrement des livres du Nouveau Testament, ne compte que trois épîtres catholiques, quoiqu'il y en ait sept, qui étaient même reçues comme canoniques par la plus grande partie des Eglises d'Orient et par presque toutes celles d'Occident. Mais l'Église d'Antioche n'en recevait que trois du temps de saint Chrysostome, comme on le voit par une homélie d'un prêtre d'Antioche, prêchée devant l'évêque Flavien, où il est dit en termes exprès que les Pères rejettent la première du canon, la seconde et la troisième épître de saint Jean. Corme, l’Egyptien, dit en termes exprès que les Syriens ne recevaient que trois épures catholiques ; une de saint Jacques, une de saint Pierre et nue de saint Jean. De plus saint Chrysostome ne cite nulle trait les quatre autres épîtres catholiques. — 2° L'apocalypse n'est point mise dans cette synopse au rang des livres canoniques. Or saint Chrysostome ne la cite jamais dans ses ouvrages. — 3° L'auteur de cette synopse, de même que saint Chrysostome dit que la malédiction donnée par Noé à Cham, n'a eu son accomplissement que sur les Gabaonites et nous ne connaissons point d'autres anciens qui aient expliqué ainsi cette prophétie. — 4° On lit dans cette synopse que Thara, père d'Abraham, prit avec lui ses fils Abraham et Nachor et Loth, son neveu, et vint à Charran ; leçon suivie aussi par saint Chrysostome et qu'on ne trouve point ailleurs. — 5° L'auteur de cette synopse combat souvent les Juifs, qui étaient en grand nombre à Antioche et il marque mérite quelquefois les passages qu'on peut leur opposer. Or saint Chrysostome attaque souvent les Juifs. — 6° Cet auteur met aussi, comme ce Père, le patriarche Job parmi les descendants d'Esaü.
(Extrait de Dom REMY CEILLIER.)
DISSERTATION PRÉLIMINAIRE.
Pourquoi la première partie des Ecritures est appelée
l'Ancien Testament ; le but de l'un et de l'autre Testament est unique.
Division de l'Ancien Testament en Histoire, Préceptes et Prophéties.
— Origine de la race juive. — Deux espèces de prophéties,
la prophétie d'action et la prophétie par les paroles.
Le Nouveau Testament est ainsi appelé à cause de sa date et de la nature des événements qu'il raconte ; parce que tout a été renouvelé, et premièrement l'Homme pour qui toutes choses ont été faites. Que personne ne dise : le ciel est le même , la terre n'a point changé, ni l'homme qui en est le roi. Une loi nouvelle a été donnée, de nouveaux préceptes ont été donnés, en même temps qu'une grâce nouvelle dans le bain salutaire, un nouvel (522) homme, de nouvelles promesses ont paru. Il ne s'agit plus dans ces promesses de la terre ni des choses terrestres, mais du ciel et des choses célestes. Ces mystères sont nouveaux. Ce n'est plus le temps des offrandes matérielles, des brebis, du sang, de la graisse et de la fiente des victimes; nous avons un culte raisonnable et une adoration qui ne peut être séparée de la vertu, des commandements que les anciens ne connaissaient pas, un bois de vie qui nous conduit au ciel et qui nous élève au-dessus de nous-mêmes.
Le but des deux 'testaments est unique et n'est autre que le redressement de l'homme. Et qu'y a-t-il d'étonnant si tel est le but des Ecritures, puisque la création tout entière existe pour l'homme? Le vaste ciel a été fait pour lui, aussi bien que l'étendue des terres et que cette mer dont l'immensité excite notre admiration pour son Auteur et nous-mêmes à la connaissance de Dieu. Toutes ces choses ayant donc été faites pour l’homme , et le but de l'Ancienne et de la Nouvelle Ecriture étant le même, Moïse a jugé nécessaire de raconter les histoires anciennes, mais en s'écartant de la manière des profanes qui écrivent les faits simplement pour narrer, ne songeant qu'à rapporter des combats et des batailles et à tirer quelque gloire de leurs ouvrages. Il n'en est pas ainsi du législateur hébreu qui écrit la vie des hommes illustres dont les actions ont été admirables, afin qu'elle soit pour la postérité un enseignement de la vertu, et qui n'a pas seulement transmis le souvenir de ceux qui ont fait le bien, mais aussi de ceux qui ont péché, afin d'exhorter à imiter les uns et à éviter les traces des autres, plaçant de la sorte sous nos yeux un double encouragement à la vertu et à la vigilance.
N'allons pas croire que le rôle du législateur ne peut lui permettre de mêler le récit des événements passés et la rédaction des lois. La narration de la vie des hommes qui ont vécu saintement n'a pas moins de force que la loi elle-même. C'est pourquoi dans l'Ancien Testament se trouve une partie historique, l'Octateuque ou les huit premiers livres. La Genèse rapporte la création et la vie des hommes qui furent agréables à Dieu. L'Exode nous montre la sortie d'Egypte accompagnée de miracles, le séjour dans le désert et la loi donnée. Le Lévitique nous instruit sur les sacrifices et les cérémonies sacrées : la tribu de Lévi ayant obtenu le sacerdoce par le sort, c'est à cause de cette tribu que le livre a été ainsi appelé. Ensuite, le livre des Nombres après la sortie de l'Egypte Dieu ordonna de compter les Hébreux., et il se trouva six cent mille hommes sortis Abraham. Le Deutéronome suit les Nombres, Moïse ayant promulgué pour la seconde fois la loi. Le livre de Jésus, fils de Navé, vient après; ce fut Jésus qui fut le conducteur du peuple après Moïse, qui l'introduisit dans la terre de promission et qui partagea la contrée entre les douze tribus en recourant au sort. Ensuite, les Juges; le fils de Navé étant mort, le gouvernement passa aux mains de l'aristocratie et le pouvoir appartenait aux tribus. Ensuite, Ruth, livre court, qui renferme l'histoire d'une femme étrangère mariée à l'un des descendants d'Abraham. Ensuite, les quatre livres des Rois contenant tout ce qui est arrivé à Saül, David, Salomon, Elie et Elisée, et enfin jusqu'à la captivité de Babylone. Après les Lois, Esdras. Lorsque les Juifs eurent été emmenés à Babylone à cause de leurs péchés et qu'ils eurent passé soixante-dix années dans la servitude, Dieu eut pitié d'eux, et il disposa Cyrus, alors roi des Perses, le même dont Xénophon a raconté l'éducation, à renvoyer les captifs. Une fois mis en liberté, ils revinrent sous la conduite d'Esdras, de Néhémie et de Zorobabel. Esdras a écrit le récit de tout ce qui concerne ce retour, la réédification du temple et le rétablissement de la ville. Cent années se passèrent, et la cité fut envahie de nouveau par les Macédoniens. Antiochus Epiphane survint; ils souffrirent pendant trois ans et demi les maux de l'invasion et furent encore délivrés de ces calamités. Enfin, un temps peu considérable s'étant écoulé, le Christ vint et le Vieux Testament fut terminé.
Pour faire connaître l'origine de la race juive, il est indispensable d'entrer dans quelques détails que voici. Après Adam, vécut Seth, son fils, ensuite Enoch; puis un grand nombre d'autres formant plusieurs générations. Et après cela, vécut Noé, sous lequel , les hommes étant corrompus par l'iniquité, arriva le déluge. Après le déluge, Noé sortit de l'arche, seul avec ses trois enfants, et il remplit la terre de sa race, plusieurs générations s'étant succédé. Lorsqu'ils furent devenus nombreux, les hommes résolurent d'élever une tour qui monterait jusqu'au ciel ; mais Dieu connut leurs pensées, il confondit leur langage, et au. lieu d'une seule langue, il y en eut plusieurs. Il devint nécessaire, dès qu'ils ne s'entendirent plus les uns les autres , de ne plus habiter ensemble, et ce fut pour cette cause qu'ils se dispersèrent par toute la terre. On assure que, dans cette confusion des id tomes, Réber, (ancêtre des Juifs, qui n'avait point voulu prendre part à l'entreprise coupable des autres, fut le seul qui conserva sa propre langue, à litre de récompense de ses bonnes dispositions. L'un de ses descendants fut Abraham, qui donna le jour à Isaac, et de celui-ci naquit Jacob, qui lui-même engendra les douze patriarches : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Nephtali, Gad, Dan, Aser, Joseph et Benjamin. Onze de ces patriarches donnèrent leur nom à art nombre pareil de tribus, car chacun engendra une tribu, et leurs descendants prenaient le nom de chacun d'eux. Cependant, Joseph ne fut point le père d'une seule, mais de deux tribus, car Jacob ne voulut point que Joseph donnât son nom à une tribu seulement. Qu'arriva-t-il donc? Ce fut que Joseph devint doublement patriarche, parce que les noms de ses deux fils, Ephraïm et Manassé, furent ceux de deux tribus qui reconnaissaient Joseph pour ancêtre. D'où il résulte qu'au lieu de onze tribus, il y en eut treize, onze issues des autres fils de Jacob, et deux des fils de Joseph. La tribu de Lévi fut mise à part et chargée du sacerdoce; il ne fut pas nécessaire de lui rien assigner en partage, et le nombre de douze ne fut pas changé. Les douze tribus vaquaient à toutes les affaires; la seule tribu de Lévi s'occupait des seules choses saintes dont elle avait la charge. Moïse appartenait à cette dernière tribu. Les douze patriarches étant donc allés en Egypte, la promesse faite à Abraham : " Je multiplierai tes descendants comme les étoiles du ciel, ". s'accomplit et ils furent les pères des six cent mille hommes qui formèrent le peuple des Juifs, ainsi nommés à cause de la tribu royale de Juda qui fournit les souverains de la nation.
Ainsi, l'Ancien Testament renferme une partie historique, celle dont nous avons déjà parlé, et une partie contenant des préceptes les Proverbes, la Sagesse de Sirach, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, de même qu'une partie prophétique, je veux dire les livres des seize prophètes, de Ruth et de David. Cette division des matières contenues dans les saintes Ecritures n'empêche pas que l'une ne soit mêlée à l'autre : dans les livres historiques, on rencontrera la prophétie, par exemple, et les prophètes écrivant souvent des récits qui appartiennent à l'histoire; et d'autre part, dans la prophétie et dans l'histoire , nous voyons aussi des préceptes et des exhortations. Toutes ces choses, comme je l'ai dit, ont un but unique, le redressement et l'amélioration de ceux qui entendent les Ecritures, de telle sorte que tantôt la narration, tantôt les préceptes et les conseils, tantôt les prophéties, nous enseignent ce que nous devons faire.
Le propre de la prophétie est d'annoncer les événements à venir, soit heureux, soit funestes, afin de ramener les uns dans la bonne voie, et d'écarter les autres par la crainte du sentierde l'iniquité. Il y a aussi une autre classe de prophéties, savoir celles qui ont pour objet le Christ, et qui décrivent minutieusement son avènement dans le monde, ce qu'il devait faire à partir de sa venue, la conception, la naissance , l'élévation en croix , les miracles, le choix des disciples, le Testament Nouveau, la fin de la nationalité juive, la ruine du paganisme, le triomphe de l'Église, et toute la série des événements qui devaient s'accomplir. Tout avait été prédit avec clarté par les prophètes, longtemps d'avance, soit d'une manière figurative, soit par des paroles expresses.
Car, il y a deux sortes de prophéties, l'une qui annonce l'avenir par des paroles, l'autre par des actions. Le Prophète emploie les paroles., lorsque, voulant signifier le supplice de la croix, il dit: " Il a été conduit comme la brebis qui va être immolée; il ressemble à l'agneau qui demeure sans voix devant celui qui le tond. " (Isaïe, LIII, 7.) Telle est la prophétie par le moyen du langage. Mais nous voyons la prophétie par action lorsqu'Abraham nous est montré offrant son fils, et immolant le bélier. Ce sont alors ces événements qui nous font voir par avance l'image de la croix et de l'immolation pour le salut du monde. L'Ancien Testament renferme un grand nombre de ces types et de ces prophéties par actions.
La prophétie n'a pas seulement pour objet d'annoncer l'avenir, mais aussi de faire connaître le passé, et c'est ce qui est vrai surtout dans les récits de Moïse. Quand il parle du ciel et de la terre, il raconte des choses passées et (524) ensevelies dans l'obscurité des temps ; il les énonce à l'aide de la prophétie. S'il appartient à la prophétie de dévoiler les choses qui ne sont pas encore arrivées ou qui demeurent encore cachées, il ne faut pas une moindre grâce pour manifester ce qui est accompli, mais caché par le temps.
La prophétie découvre aussi le présent lorsqu'un fait se passe; mais n'est pas connu ; nous en voyons un exemple dans l'histoire d'Ananie et de Saphire. Là, ce n'est point le passé qui est révélé, ce n'est point l'avenir, mais un fait actuel, inconnu toutefois. Pierre découvre l'événement par la prophétie et le manifeste devant tout le monde.
Ce sont là les divers genres de prophéties que renferme l'Ancien Testament. Mais ce qui avait été dit par énigme dans l'Ancien se trouve expliqué dans le Nouveau; la prophétie est vérifiée par le témoignage des faits, je veux dire par l'établissement de cette vie nouvelle qui est celle du ciel, par la révélation de ces biens futurs qui sont ineffables, " que l'oeil de l'homme n'a point vus, que l'oreille n'a point entendus, que le coeur de l'homme n'a point goûtés. " (I Cor. II 9.) Le Nouveau Testament a reçu l'homme sortant du joug de l'Ancien, et il l'a conduit doucement et avec mesure de la voie d'iniquité à la participation de la vie des anges. L'oeuvre de l'Ancien Testament était de former l'homme, le Nouveau fait de l'homme un ange. Le péché avait fait perdre à la créature raisonnable la dignité d'homme, l'avait réduit au rang des animaux et rendu semblable aux bêtes sauvages; la loi a chassé l'iniquité et la grâce a surajouté cette vertu angélique.
Les livres du Nouveau Testament sont: les quatorze Epîtres de
Paul, les quatre Evangiles, deux qui furent écrits par des disciples
de Jésus-Christ, Jean et Matthieu, et les deux autres par Luc et
par Marc, celui-ci disciple de Pierre et celui-là de Paul. Les premiers
avaient vu le Christ de leurs propres yeux et ils avaient vécu avec
lui ; les derniers ont transmis ce qu'ils avaient eux-mêmes appris.
A quoi il faut joindre le livre des Actes, qui est aussi de Luc, et les
trois Epîtres Catholiques.
ABRÉGÉ DE LA GENÈSE.
Création du monde et formation de l'homme. Adam reçoit
un commandement ; la femme est formée d'une de ses côtes;
le serpent la trompe; elle-même trompe l'homme, et, maudite avec
lui, est chassée du Paradis avec lui. Le serpent est maudit ; il
rampera sur le ventre. Caïn tue son frère parce que celui-ci
est préféré, il reçoit le châtiment ;
ensuite il engendre des enfants. Eve donne le jour à Seth. Liste
des descendants d'Adam et de Seth jusqu'à Noé, et reproches
qu'encourent les hommes pour leurs mariages criminels, eu même temps
que pour leurs iniquités. Les fils de Dieu, tel est le nom de ceux
qui tirent leur origine de Seth (Gen. VI, 2), car voici ce qui est écrit
: " J'ai dit : vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils
du Très-Haut. " (Ps. LXXXI, 6.) Les filles des hommes sont celles
qui descendent de Caïn. Dieu annonce à Noé la ruine
du genre humain par le déluge, et lui ordonne de construire l'arche,
longue de trois cents coudées, large de cinquante et haute de trente
coudées. Lorsqu'il est entré dans l'arche, le déluge
survient , pendant quarante jours et quarante nuits. L'eau demeure sur
la terre pendant cent cinquante jours, et les sommets des montagnes apparaissent
le premier jour. du dixième mois. Après quarante jours, Noé
envoie le cor. eau (lui ne revient pas, et sept jours après il envoie
la colombe qui revient portant un rameau d'olivier. Dieu ordonne à
Noé de quitter l'arche; lorsqu'il est sorti, il offre à Dieu
un sacrifice et il est béni avec ses enfants. Il reçoit de
Dieu la promesse que les hommes ne périront plus par un déluge.
Ensuite, il bénit Seni et Japhet; mais il maudit Chanaan, parce
que Chain, dont il était le fils,, avait révélé
la nudité de son père. Cette malédiction fut accomplie
sur les Gabaonites, et, à vrai dire, elle eut l'apparence d'une
(525) malédiction, mais en réalité ce fut une prophétie.
Liste des descendants de Noé jusqu'à Phaleg, à qui
ce nom fut donné parce que la terre fut divisée air temps
où il vécut. Alors fut construite la tour dans le lieu qui
fut appelé Babylone, c'est-à-dire confusion, parce que dans
cet endroit eut lieu la confusion, des langues. Héber, père
de Phaleg, ne consentit point, diton, à construire la tour avec
les autres et pour cela, sa langue ne fut point changée; mais il
garda son idiome intact, et lui imposa même son nom. On l'appelait
Héber, sa langue fut l'hébraïque, et ainsi est-il prouvé
que l'idiome hébreu est la plus ancienne des langues. Cette langue
était celle dont tous se servaient avant la confusion.
Héber fut l'ancêtre d'Abraham. Généalogie des descendants de Seth jusqu'à Abraham. Tharé, père d'Abraham, prend avec lui ses fils Abraham et Nachor et Loth, son petit-fils, et vient au pays de Charran, ayant résolu d'habiter la terre de Chanaan. Tharé mort, Abraham reçoit de Dieu l'ordre de quitter le pays de Charran et il s'en va à Sichem, dans le pays de Chanaan. Dieu lui promet de donner cette terre à sa race. Abraham élève à Dieu un autel et fixe sa tente vers la mer. Une famine étant survenue, il se rend en Egypte, ordonnant à sa femme de dire qu'elle est sa soeur. Mais Pharaon l'enlève et, repris par Dieu, la rend à Abraham. Les conducteurs des troupeaux d'Abraham et de Loth se disputent, et ils cessent d'habiter l'un avec l'autre. Lotte séjourne dans là terre de Sodome et Abraham près du chêne de Mambré, où Dieu lui renouvelle ses promesses, affirmant qu'il multipliera sa race et lui donnera cette contrée pour héritage. Or, cinq rois de la terre de Sodome s'étant révoltés contre Chodorlahomor, à qui ils obéissaient auparavant, celui-ci prit avec lui trois autres rois et leur fit la guerre; il les mit en fuite et emmena des prisonniers parmi lesquels était Loth. Cependant, Abraham l'ayant su, il poursuivit le vainqueur avec trois cent dix-huit des serviteurs nos dans sa maison et reprit le fils de sou frère avec les chevaux et les femmes. Il est béni par Melchisédech qui s'avance à sa rencontre avec le pain et le vin, et il lui donne la dîme. C'est pourquoi Paul a dit, dans l'épître aux Hebreux que " Lévi qui reçoit la dîme a payé lui-même la dîme. " (Hébr. VII, 9.) Il n'acquiesce point à la demande du roi de Sodome, qui le priait de garder les chevaux pour sa part, " afin que vous ne puissiez dire, " dit-il : " J'ai enrichi Abraham. " (Gen. XIV, 23.)
Dieu ayant dit à Abraham : " Ta récompense sera grande (Gen. XV, 1), " celui-ci se plaint de n'avoir point d'enfants. Dieu lui parle une seconde fois; il lui apprend que celui qui sortira de lui possédera son héritage, et que sa race sera comme les astres du firmament. C'est en cet endroit qu'il est dit : " Abraham crut à la parole de Dieu et sa foi lui fut imputée à justice. " (Gen. XV, 10.) Il divise la chair des victimes et il apprend que sa race sera réduite en esclavage et qu'ensuite elle sera délivrée après qu'elle aura été humiliée pendant quatre cents ans. Sara, qui était stérile, donne Agar à Abraham afin qu'il ait des enfants d'elle. Celle-ci ayant conçu s'enorgueillit devant sa maîtresse et Abraham la livra à Sara pour châtier son insolence. Agar, maltraitée par Sara, s'enfuit de sa demeure : un ange lui ordonne de retourner près de sa maîtresse, lui promet que sa race sera nombreuse et, avant que l'enfant ne soit né, lui donne un nom, l'appelant Ismaël. Agar met au monde Ismaël, et Abraham âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans change de nom : il cesse d'être appelé Abram et s'appelle Abraham. Dieu lui ordonne de se circoncire et avec lui toute sa maison. Sara change aussi de nom et est appelée Sarra. La naissance d'Isaac est promise à Abraham. Le Fils de Dieu lui apparaît avec deux anges et lui dit : " Je reviendrai vers toi dans ce temps et à cette heure, et Sara ta femme aura un fils. " ( Gen. XVIII, 10.)
Abraham prie pour les habitants de Sodome. Deux anges vont trouver Loth. Les habitants de Sodome les poursuivent et sont frappés d'aveuglement. Les anges, emmenant Loth, sortent de la maison, et lui-même se réfugie à Ségor avec ses filles, tandis que sa femme est changée en une statue de sel parce qu'elle s'est retournée pour regarder derrière elle. Pendant que Sodome était en feu, Loth se retira vers la montagne, et ses deux tilles conçurent de lui ; la plus âgée donna naissance à Moab et la plus jeune à Ammon : elles avaient conçu après avoir enivré leur père, car elles pensaient que toute la race des hommes avait péri.
Cependant, Abraham alla habiter le pays de Gérare, et le roi de cette contrée, Abimélech, enleva Sarra. Le roi ayant entendu les (526) menaces de Dieu se justifie en disant qu'il pensait que cette femme était soeur d'Abraham et qu'elle-même l'avait dit. Il la renvoie avec des présents. Elle met au monde Isaac. Elle chasse de sa demeure l'esclave et son fils Ismaël. Abimélech conclut avec Abraham une alliance, ils jurent de ne plus se nuire l'un à l'autre; Abimélech reçoit sept jeunes brebis en témoignage devant le puits du jurement, afin que tous voient que ce puits appartient à Abraham. Celui-ci offre son fils en holocauste, d'après l'ordre qu'il en a reçu ; le bélier est immolé au lieu d'Isaac. Ce sont là les types qui devaient avoir leur réalité dans l'incarnation de Jésus-Christ, victime immolée pour nous.
Sarra meurt. Abraham achète un tombeau de Héphron le Héthéen et ensevelit sa femme. Puis, il envoie son serviteur afin qu'il amène pour son fils Isaac une femme de la Mésopotamie, lui recommandant de ne pas le conduire dans ce pays si la femme refusait de venir avec lui. Lorsque le serviteur arriva dans la cité habitée par Nachor, il demanda à Dieu de lui faire reconnaître par un signe la jeune fille qu'il venait chercher, et ce signe était qu'elle lui donnerait de l'eau à boire pour lui et pour ses chameaux. Rébecca, fille de Bathuel, qui lui-même était fils de Nachor, se présenta. Or, Nachor était le frère d'Abraham. La jeune fille donna à boire au serviteur et aux chameaux; elle dit de qui elle était fille, et elle conduisit l'homme et elle lui donna l'hospitalité. Celui-ci dit pourquoi il était venu et demanda la jeune fille ; mais ses parents lui laissèrent le soin de répondre. Elle consentit; le serviteur l'emmena et elle fut la femme d'Isaac.
Sarra étant morte, Abraham prit pour épouse Cétura, et les enfants qu'il en eut furent élevés à part. Il leur fit des présents; mais il laissa Isaac pour héritier de ses biens, et il mourut. En cet endroit, sont indiqués les noms des fils d'Ismaël, qui habita depuis Evilat jusqu'à Sur.
Rébecca était stérile et Isaac adressait à Dieu des prières, afin qu'elle pût concevoir, et elle conçut. Lorsqu'elle eut conçu dans son sein, Dieu lui dit: " Deux nations sont dans ton sein; a un peuple dominera l'autre (Gen. XXV, 23), " voulant annoncer ce qui devait arriver aux Juifs et aux Chrétiens. Elle mit au monde les enfants, qui grandirent, et Esaü vendit à Jacob ses droits d'aînesse pour un plat de lentilles. Une famine survint; mais lorsque Isaac songeait à se rendre en Egypte il en fut empêché par Dieu qui loi ordonna de demeurer dans le lieu où il était, promettant d'être avec lui, de bénir sa race et de la multiplier. Abimélech, roi de Gérare, sachant que Rébecca était femme d'Isaac (car il avait pensé d'abord qu'elle était sa soeur), menaça de mort quiconque lui ferait outrage. Isaac ensemença un champ et le grain rendit cent pour un. Lorsqu'il eut acquis de grandes richesses par suite de la bénédiction de Dieu, les Philistins lui portèrent envie et Abimélech le contraignit de s'éloigner. Il ne résista point, mais il s'en alla et creusa des puits ; cependant des querelles étaient faites pour ces puits. Isaac ne tenta pas de riposter; il creusa d'autres puits jusqu'au temps où ils cessèrent de se quereller. Dieu le bénissait., et Isaac accueillit avec bonté Abimélech qui vint à lui; il fui donna un repas, ne se souvenant plus des injures qu'on lui avait faites.
Esaü prit peur femmes deux chananéennes qui, toujours, étaient en querelle avec Rébecca. Mais Isaac était devenu vieux. Il commanda à son fils Esaü d'aller chasser et de lui préparer à manger, afin qu'il le bénit. Jacob conseillé par sa mère, devança Esaü. Ayant fait cuire deux chevreaux, Rébecca se servit de leurs peaux pour déguiser Jacob, puis elle lui mit entre les mains la nourriture préparée par elle et l'envoya. Jacob s'approcha de son père et reçut ses bénédictions. Esaü revint; il apprit ce qui s'était passé; il se lamentait et poussait des gémissements, demandant lui aussi des bénédictions. Sa persévérance ne fut pas déçue; il n'obtint pas tout ce qu'il espérait, il obtint néanmoins. Ayant reçu une moindre bénédiction, au lieu de la plus grande, il s'irritait contre son frère, et gardait du ressentiment en attendant la mort de son père pour assouvir alors en toute sûreté sa vengeance. La mère de Jacob l'en avertit et lui conseilla de chercher son salut dans la fuite. Elle dit à Isaac que la vie lui deviendra insupportable si Jacob prend aussi une femme parmi les Chananéens et dispose le père à l'envoyer en Mésopotamie vers Laban, son frère, afin qu'il prenne une de ses filles pour épouse. Lorsqu'il est parti, Esaü prend pour femme une fille d'Ismaël, qui lui-même était fils d'Abraham et d'Agar.
Jacob voit l'échelle mystérieuse, il érige un monument et promet a Dieu de lui consacrer (527) la dîme de ses biens s'il revient sain et sauf. Il parvient en Mésopotamie, il voit Rachel et l'embrasse ; celle-ci de retour l'annonce à Laban son père, qui vient, reconnaît Jacob et l'introduit chez lui. Jacob le sert; voulant avoir une de ses filles pour récompense, il lui donne la plus âgée. Laban propose à Jacob indigné de cette supercherie sept autres années de services s'il veut obtenir la plus jeune, ce que Jacob accepte et il épouse la plus jeune. La première, Lia, avait des yeux malades; la plus jeune était belle, on l'appelait Rachel. L'une et l'autre sont des types ou des figures : la plus âgée représente la synagogue des Juifs et la plus jeune l'Eglise de Jésus-Christ.
Lia conçut et elle enfanta Ruben, Siméon, Lévi, Juda. Rachel qui n'avait point d'enfants, donna comme épouse du second rang à Jacob son esclave Bala et celle-ci mit au monde Dan et Nephtali. Lia lui donna pareillement Zelpha, qui était son esclave, et celle-ci enfanta Gad et Aser. Ensuite Lia donna le jour à Issachar et Zabulon. Rachel à son tour devint mère de Joseph. Quand Jacob eut résolu de rentrer dans son pays, Laban lui accorda la récompense que Jacob lui-même avait déterminée, tous les agneaux de couleur brune et toutes les chèvres de couleur blanche. Les uns et les autres étaient en grand nombre, car Jacob posait des baguettes dans les lieux où les brebis devaient boire et celles-ci mettaient bas des petits, les uns blancs, les autres variés et tachetés de couleur sombre. Le tout était l'oeuvre de Dieu, ainsi que le dit Jacob. Les fils de Laban lui portaient envie, c'est pourquoi, ayant pris en secret ses épouses et tout ce qu'il possédait, il s'en alla. Laban le poursuivit, mais avant qu'il eût pu le rejoindre, Dieu lui fit entendre des menaces qui devaient s'accomplir s'il maltraitait Jacob. Ayant atteint Jacob, Laban l'accusait et lui demandait pour quelle cause il était parti en secret. Jacob répondit que c'était à cause de l'envie qu'on lui portait et parce qu'il craignait que Laban ne voulût retenir ses filles. Mais celui-ci cherchait ses dieux que Rachel avait pris, il ne les trouva point et il adressait à Jacob de violents reproches. Enfin, après qu'ils eurent mangé et bu, ils élevèrent un amas de pierres qu'ils appelèrent le monument du témoignage et ils s'en allèrent chacun de son côté.
Des anges de Dieu apparaissent à Jacob. Jacob envoie vers Esaü pour lui annoncer son retour. Les envoyés reviennent et rapportent qu'Esaü s'avance avec quatre cents hommes. Saisi de crainte, Jacob prie Dieu de le délivrer du danger qu'il court et il fait porter des dons à Esaü. Il traverse le torrent, il est béni par l'ange, il change de nom. Il voit venir Esaü et partage sa troupe, il met d'abord les esclaves avec leurs enfants, ensuite Lia avec ses enfants, puis Rachel la dernière, avec Joseph. Pour lui, il marchait en avant. Esaü lui fit bon accueil, reçut ses présents et demanda à faire route avec lui, mais Jacob refusa cette offre et il se rendit à Salèm, ville des Sichémites, où-Sichem, le fils du roi Emmor, enflammé d'amour pour Dina fille de Jacob et lui ayant fait violence demandait à la prendre pour femme. Siméon et Lévi répondirent que ce mariage pourrait avoir lieu si lui et son peuple se faisaient circoncire. Lorsqu'ils furent circoncis, tandis qu'ils étaient encore dans les douleurs de la circoncision, Sin}éon et Lévi les mirent à mort. Jacob craignit ensuite que les Chananéens du voisinage ne vinssent à fondre sur lui, il se retira à Béthel, par l'ordre de Dieu. La nourrice de Rébecca mourut. Dieu bénit Jacob qui partit de Béthel pour aller habiter à la tour de Gader. Rachel eut un accouchement malheureux, elle mourut et fut inhumée sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire à Bethléem. L'enfant nouveau-né était Benjamin. Ruben eut commerce avec Bala, la concubine de son père. Isaac mourut, ses fils Esaü et Jacob l'ensevelirent. Les descendants d'Esaü sont indiqués, et parmi eux Job, qui est appelé Jobab en cet endroit.
Les frères de Joseph lui portaient envie à cause de ses songes et parce que son père l'aimait davantage. L'ayant saisi lorsqu'il était seul, ils voulurent le tuer. Ruben leur conseilla de le jeter dans une citerne, car il avait résolu de le sauver du trépas. On l'y jeta, puis on le vendit aux Madianites d'après le conseil de Juda. Ils montrèrent à leur père sa tunique trempée dans le sang, et lui, pensant qu'il avait été la proie d'une bête farouche, le pleurait amèrement. Les enfants de Juda furent Her, Onan et Sela. Herétant mort, Onan, son frère, prit avec lui Thamar femme de celui-ci, mais il ne voulait pas susciter d'enfant à son frère. Il mourut lui-même et Juda ne voulait pas donner Thamar pour femme à Sela, son troisième fils. Thamar s'étant parée s'assit le long du chemin comme une courtisane. Pensant (528) qu'elle était vraiment une courtisane , car elle s'était caché le visage, Juda eut commerce avec elle et lui remit pour arrhes un collier, un anneau et son bâton. Quand il apprit dans la suite que Thamar était enceinte, Juda, qui était son beau-père, ordonna de la faire mourir sur un bûcher. Celle-ci envoya quelqu'un qui dit qu'elle avait conçu par l'eeuvre de l'homme à qui était cet anneau, et Juda s'écria : " Thamar a agi avec plus de justice que moi. " (Gen. XXXVIII, 26.) Lorsqu'elle mit au monde, Zara passa d'abord la main et la retira, puis Pharès vit le jour et Zara ensuite. Or, voici l'explication allégorique de ce fait. Les premiers hommes justes qui vécurent avant la loi passèrent la main, c'est-à-dire qu'ils montrèrent une vie ornée de vertus et digne des anges. Ensuite, ce fut le régime de la loi. Puis, de nouveau, la vie première des anciens justes reparut, portée par le Christ à un degré de perfection plus grande.
Putiphar le maître d'hôtel de Pharaon , acheta Joseph et lui confia le soin de toutes les choses qui étaient dan: sa maison. Joseph ne consentit point au désir de sa maîtresse qu voulait le faire pécher. Elle le calomnie, il est jeté dans la prison. Là aussi, il est élevé au-dessus des autres : il explique les songes du panetier et de l'échanson. Il arriva selon sa parole; l'un fut mis à mort, l'autre rétabli dans sa première charge. Pharaon voit en songe les vaches et les épis, qui présageaient l'abondance et la famine. Joseph est tiré de prison pour interpréter le songe, parce due l'échanson l'avait signalé au roi. Il donna l'interprétation et aussi les conseils qui pourraient apporter un remède à la famine. Il est établi le premier après Pharaon ; il recueille une grande abondance de blé pendant les sept années d'abondance, et, quand la famine survient, il vend du blé à ceux qui en veulent. Ses frères viennent pour en acheter. Il ne voit point avec eux Benjamin et craint qu'ils ne l'aient tué. Il les accuse d’être des espions, et dit qu'il n'est pas d'autre moyen de se justifier de cette accusation que d'amener en Egypte Benjamin , leur plus jeune frère, et de le lui faire voir. Il prend Siméon comme otage et le retient prisonnier; il renvoie les autres et leur donne du blé et de l'argent. Mais lorsqu'ils virent l'argent, en ouvrant les sacs, ils furent troubles par ce fait inattendu. Ils demandèrent Benjamin à leur père, lui racontant tout ce qui était arrivé. Jacob refusait de laisser partir l'enfant. La famine continuait de sévir. Juda insista pour prendre Benjamin, promettant de le ramener sain et sauf, et Jacob donna le double d'argent, recommandant encore d'emporter d'autres dons.
Lorsqu'ils arrivèrent auprès de Joseph, ils furent accueillis par lui avec bienveillance; il les interrogea au sujet de leur père et leur fit un grand festin. Quand ils repartirent , Joseph ordonna de mettre une coupe d'or dans le sac de Benjamin, à l'insu de tous. La coupe étant mise, ils s'en allèrent, emportant le tout: ruais Joseph dit à l'intendant de sa maison de poursuivre ces hommes, et. celui-ci les ayant atteints leur reprochait de récompenser les bienfaits par de mauvaises actions. Ils furent troubles et dirent que celui d'entre eux qui serait trouvé coupable du larcin, serait digne de, mort, et que les autres demeureraient esclaves. Or, la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Alors, Juda se présenta devant Joseph, lui parla longuement de leur père, de Joseph et de Benjamin , offrant d'être esclave à la place de ce dernier, et il excita tellement la pitié de Joseph que tout fut découvert. Ayant congédié tout le monde afin qu'il pût verser des larmes en toute liberté, Joseph se fit connaître à ses frères et les renvoya vers leur père avec des dons considérables et des chariots. Pharaon avait donné son consentement à tout ceci.
Quand Jacob apprit tout ce qui concernait Joseph, il fut comblé de joie et , par l'ordre de Dieu , il se rendit. en Egypte. Joseph revit son père et l'annonça à Pharaon qui leur assigna Ramesès pour demeure. Cependant tout l'argent de la contrée était épuisé. Les habitants payèrent le blé avec leurs troupeaux , puis, quand ils n'en eurent plus et que la famine continuait, ils se livrèrent eux-mêmes avec leurs terres. Devenus esclaves de pharaon, ils ensemençaient la terre et lui portaient le cinquième de la récolte , conservant pour eux quatre autres parts. Sur le point de mourir, Jacob fit promettre à Joseph , par serment, qu'il ne l'ensevelirait point en Egypte, mais dans le tombeau de ses pères. Ephraïm et Manassé, fils de Joseph, furent mis par lui, non au rang de ses petits-fils, mais au rang de ses propres fils. La vue de Jacob s'était affaiblie. Il avait embrassé les fils de Joseph et il allait les bénir. Joseph avait placé Ephraïm à gauche (529) de Jacob et Manassé à droite. Mais Jacob plaça sa main droite sur le plus jeune, qui était à sa gauche, et la main gauche sur celui qui était à sa droite, et il les bénit. Joseph pensant qu'il agissait par ignorance et voulant y remédier, Jacob ne le souffrit point et dit qu'il avait agi en connaissance de cause; non par ignorance. Il donna à Joseph la ville de Sichem, qui n'entra point en partage, et qui avait été prise par Siméon et Lévi. Il bénit tous ses enfants et prophétisa touchant la venue du Christ. " Le prince ne sortira point de Juda , dit-il, le chef du peuple ne sortira point de sa race avant que vienne Celui qui est attendu. " (Gen. XLIX, 10.)
Après la mort de Jacob, Joseph le pleura et, emportant ses ossements,
il l'ensevelit dans la grotte d'Abraham. Ses frères se dirent alors
entre eux : "Peut-être il se souviendra de l'injure que nous lui
avons faite et nous rendra le mal commis à son égard (Gen.
L, 15), " et ils l'imploraient en disant : " Voici que nous sommes vos
esclaves. " (Ibid. L,18.) Joseph se mit à pleurer et leur répondit
: " Ne craignez point, car c'est Dieu qui a tout fait. Vous avez formé
des projets criminels, mais Dieu m'a favorisé de ses biens. Je vous
nourrirai, vous et vos familles. " (Ibid. 19, 21.) Joseph vécut
cent ans, et il vit les enfants d'Ephraïm jusqu'à la troisième
génération. Il parla. de la sorte à ses frères
: " Dieu vous visitera et il vous introduira dans la terre de promission
qu'il a promis avec serment de donner à nos pères. Vous porterez
alors avec vous mes ossements. " (Ibid. L, 24.) Et étant mort, à
l'âge de cent ans, il fut enseveli en Egypte.
ABRÉGÉ DU LIVRE DE L'EXODE.
Il y eut en Egypte un roi qui ne connaissait pas Joseph; il accabla
les Israélites en les employant à la fabrication des briques.
Il ordonna aux sages-femmes de mettre à mort les enfants mâles
qui naîtraient aux Hébreux, et, comme elles n'obéirent
pas, il chargea le peuple d'accomplir cette iniquité. Alors naquit
Moïse, de la tribu de Lévi ; ses parents l'exposèrent
dans une petite embarcation. La fille de Pharaon survint, prit l'enfant
et le donna à nourrir. Devenu grand, Moïse alla voir les enfants
d'Israël. Tandis qu'il considérait leurs durs travaux, il aperçut
un Egyptien qui frappait un Hébreu. Il regarda de tous côtés
et, ne voyant personne, il tua l'Égyptien, dont il cacha le corps
dans le sable. Le jour suivant, il sortit et vit deux Hébreux qui
se disputaient entre eux. Il dit à l'un : " Pourquoi frappez-vous
votre prochain? Celui-ci répondit : Qui vous a établi chef
et juge parmi nous? Voulez-vous me tuer comme l'Égyptien d'hier?
" (Exod. II, 13.) Moïse eut peur, et ceci étant venu aux oreilles
de Pharaon, il cherchait à le faire mourir. Moïse craignant
ce qui pourrait arriver, se retira au pays de Madian. là, il vint
en aide aux filles de Jéthro, qui voulaient abreuver leurs troupeaux.
Celles-ci racontèrent la chose à leur père et lui
amenèrent Moïse, à qui il donna pour femme une de ses
filles, et elle enfanta Gersa et Eliézer.
Tandis que Moïse faisait paître les troupeaux; Dieu lui parla. Il approcha du buisson et vit une merveille, car le buisson était enflammé et ne se consumait pas. Dieu l'envoya en Egypte en lui disant: " Je suis Celui qui suis. " ; (Exod. III, 44.) Il lui ordonna de rassembler les anciens et d'aller trouver Pharaon, en commandant aux Hébreux de s'emparer, lorsqu'ils partiraient, chacun des coupes d'argent et d'or de leurs voisins. Les signes qu'il lui donna pour le persuader furent ceux-ci: la verge changée en serpent, le changement de sa main qui devint blanche par la lèpre et qui reprit sa couleur première, enfin l'eau du fleuve. "Tu la répandras, " dit-il, " sur la terre, et ce sera du sang. " (Exod. IV, 9.) Moïse résistait; mais Dieu irrité lui adjoignit Aaron. Moïse annonça à son beau-père Jéthro qu'il allait se rendre en Égypte, et le roi qui cherchait à le faire périr étant mort, Dieu lui dit: " Va (530) maintenant en Egypte. " (Ibid. 19.) Moïse prit donc sa femme et ses enfants et partit ainsi. Mais un ange lui apparut qui le remplit de terreur. Ce n'était point cependant à cause de la circoncision, car si la circoncision avait été le motif, il eût été nécessaire que l'ange ne se retirât point avant que la mère des fils de Moïse eût circoncis le second également, mais parce que Moïse ne devait point emmener sa femme en Egypte. Il n'était pas envoyé pour habiter en ce pays, mais pour en faire sortir le peuple d'Israël; il le comprit ainsi et renvoya sa femme. Quelle est la preuve de ce renvoi? C'est qu'à la sortie d'Égypte son beau-père Jéthro vint à sa rencontre avec la femme de Moïse.
Aaron se joint à Moïse. Tous deux vont trouver les anciens d'Israël, auxquels ils parlent de la part de Dieu. Ceux-ci sont dans la joie. Lorsqu'ils se présentent devant Pharaon et lui ordonnent de laisser partir le peuple, non-seulement le roi ne le permet pas, mais il maltraite encore davantage les Israélites, ordonnant de ne plus leur fournir la paille, de sorte qu'ils fussent obligés de s'en pourvoir eux-mêmes. Les chefs des travaux, qui étaient fustigés parce que la même quantité de travaux n'avait pas été faite, s'adressèrent à Pharaon et n'obtinrent aucun soulagement. Ils murmurèrent contre Moïse qui, de nouveau, fut envoyé vers les Israélites pour leur annoncer la sortie d'Égypte. Toutefois, ils n'écoutaient pas Moïse, tant ils étaient abattus.
En cet endroit est la généalogie de Moïse, à qui Dieu dit : " Je t'ai établi le Dieu de Pharaon (Exod. VII, 1)," et il l'envoie vers Pharaon ordonnant de donner un signe, si le roi le demande, celui de la baguette changée en serpent. Après la baguette changée en serpent, le roi ne consent pas, l'eau du fleuve est changée en sang et la terre est couverte de grenouilles. Puis vinrent les moucherons et les mouches, puis la mort des animaux, puis les ulcères, la grêle et le tonnerre, les sauterelles, les ténèbres palpables. La mort des premiers-nés allait suivre; les Hébreux reçoivent l'ordre d'immoler un agneau mâle et sans tache, et d'oindre de son sang les portes de leur demeure, parce que les habitants de la maison sur laquelle serait la marque du sang ne périraient point. Moïse commande de se nourrir des pains azymes pendant sept jours, et il ordonne de conserver ce rite lorsque le peuple sera entré dans la terre de promission. " Et si vos fils vous interrogent, vous direz que ce sacrifice est la pâque du Seigneur. " (Exod. XII, 27.) Après que, pendant la nuit, tous leurs premiers-nés eurent été frappés de mort, les Egyptiens chassèrent les Israélites de l'Égypte. Les Hébreux partirent, emportant les vases d'argent et d'or, emmenant une population nombreuse et mêlée, et des moutons, des bœufs, des bêtes de somme. Le temps que passèrent les fils d'Israël et leurs pères dans la terre de Chanaan et ensuite dans l’Egypte fut de quatre cent trente années.
Dieu dit ensuite : " Tu me consacreras et tu sanctifieras tous les premiers-nés tant des hommes que des troupeaux (Exod. XIII, 2), " parce qu'il avait fait mourir les premiers-nés des Egyptiens. Il ne les conduisit point alors dans les pays des Philistins, de peur que la nécessité, où ils se verraient de faire la guerre à ces peuples ne les fit repentir d'avoir quitté l'Égypte, et résoudre d'y retourner: il les fit passer à travers la mer Rouge. Ce fut à la cinquième génération que les fils d'Israël quittèrent l'Égypte, et Moïse emporta les ossements de Joseph. Cependant, Dieu conduisait le peuple par une colonne de feu durant la nuit et par une colonne de nuée durant le jour.
Pharaon ayant changé de résolution les poursuivit. Moïse frappa la mer avec sa baguette etelle s'écarta pour livrer passage aux Israélites, mais elle réunit ses flots sur les Égyptiens et les engloutit. Moïse chanta un cantique au Seigneur et Marie chantait avec les femmes. Ils vinrent à Mara où l'eau était amère : Moïse la rendit douce en y jetant le bois. Ils arrivèrent ensuite aux douze sources et aux soixante-dix palmiers, en un lieu qu'on appelait Elim. Ils s'avancèrent de là dans le désert, entre Elim et Sina, et les Israélites murmuraient dans le désert parce qu'ils manquaient de viande. Alors, il plut de la manne. Ensuite, Dieu leur envoya des cailles. Ceci fut digne de remarque touchant la manne : ceux qui en recueillirent plus n'en eurent pas davantage , ceux qui en recueillirent moins en eurent en quantité suffisante, et Moïse leur ordonna de n'en point garder pour le lendemain. Ils n'obéirent point, et ce qui resta ainsi fut rempli de vers. Moïse leur dit aussi de ne point sortir le jour du sabbat ; ils désobéirent encore sur ce point, mais étant sortis ils ne trouvèrent rien. Moïse ordonna qu'on remplît de manne un vase d'or (531) qui serait gardé pour les générations futures, et ils mangèrent de la manne pendant quarante ans. Ils murmurèrent aussi à cause de la soif Moïse frappa le rocher, et il en coula de l'eau. Amalec vint combattre Israël , et Josué fils de Navé les mit en fuite: pendant tout le temps que les mains de Moïse étaient élevées Israël était vainqueur, mais lorsqu'il les laissait retomber Israël avait le dessoles. C'était la figure de la croix. Aaron et Hur se tenant auprès de Moïse soutenaient ses mains. Et Dieu dit à Moïse : " Ecris ceci dans un livre, afin qu'on en garde le souvenir. " (Exod. XVII, 4.)
Jéthro, beau-père (1) de Moïse, vint au-devant de lui, lui amenant sa femme, et il se présenta devant Moïse et devant le peuple. Moïse lui raconta les choses admirables que Dieu avait faites, et il fut ravi d'admiration. Mais lorsqu'il vit tout le peuple environner Moïse, et celui-ci ne pouvoir suffire à juger tous les différends, il lui dit : Choisissez des hommes capables , religieux, justes et haïssant l'orgueil, et établissez-les, les uns sur mille, les autres sur cent, sur cinquante et sur dix. (Exod. XVIII, 21.) Moïse fit ainsi, et alla sur la montagne.
Dieu commande à Moïse de dire aux Israélites qu'ils seront la nation sainte, le sacerdoce royal de Dieu, s'ils obéissent à ses lois. Ils répondirent: " Tout ce que Dieu dit, nous l'écouterons et nous le ferons. " (Exod. XIX, 8. ) Alors, Moïse ordonna au peuple de se purifier jusqu'au troisième jour et de blanchir ses vêtements. Ensuite, il dit ce que nous lisons dans l'Apôtre s'adressant aux Hébreux : " Si quelqu'un touche la montagne, il sera lapidé. " (Hébr. XII, 20.) Une fumée sortait de la montagne et le bruit des trompettes se faisait entendre. Or, Moïse reçut les commandements de la loi, le Décalogue et les autres prescriptions de Dieu. Cette parole: " Tu ne maudiras point les dieux (Exod. XXII, 8), " ne doit point s'entendre des idoles, mais des princes, car aussitôt il ajoute : Tu ne maudiras point celui qui commande ton peuple. De grands biens leur sont promis s'ils demeurent fidèles: ils soumettront les nations ; ils posséderont la terre ; leur pain et leur eau seront bénis; ils seront délivrés de toute maladie; il n'y aura point de femme stérile parmi eux, point d'orphelins, point de mort prématurée ; ils posséderont tout le pays qui s'étend depuis la mer Rouge
1. La version des septante dit abusivement gaubros, gendre, au lieu de pentheros, beau-père. (Note du texte.)
jusqu'à la contrée des Philistins , depuis le désert jusqu'à l'Euphrate. Moïse offre un sacrifice; il verse la moitié du sang sur l'autel, et avec le reste il asperge le peuple. Paul en fait mention dans l'épître aux Hébreux, lorsqu'il dit: " Le premier Testament n'a pas été renouvelé sans l'effusion du sang. " (Hébr. IX, 18.)
Dieu ordonne à Moïse de gravir la montagne et de prendre des tables, il demeure là quarante jours et quarante nuits. Il apprend quelle doit être la disposition du tabernacle et des objets qu'il renfermera, tout ce qui concerne le vêtement sacerdotal, l'onction des prêtres et les rançons. (Exod. XXX, 12.) Le prix de la rançon était de la moitié d'une drachme pour chacun, c'est-à-dire dix oboles. Dieu lui apprend encore la manière de composer l'huile pour les onctions et recommande de garder le sabbat. Les Israélites se réunissent contre Aaron et tombent dans l'idolâtrie. Dieu dit à Moïse : " Laisse-moi, je les détruirai et je te ferai le chef d'une puissante nation. " (Exod. XXXII, 10.)
Quand Moïse descendit, il vit le veau d'or et le peuple qui se réjouissait à l'entour; il jeta les tables de la loi et les brisa, il réprimanda Aaron et dit aux fils de Lévi venus vers lui : " Si quelqu'un est pour le Seigneur, qu'il vienne à moi, et que chacun mette à mort son frère ou l'un d'entre ses proches, et trois mille (1) hommes tombèrent ainsi frappés. " (Exod. XXXII, 26, 28.) Et Moïse se tourna vers Dieu et lui dit : " Si vous remettez leur péché, vous te remettrez ; mais si vous ne le remettez pas, effacez-moi du livre que vous avez écrit." (Exod. XXXII, 31, 32.) Le peuple pleura et reçut l'ordre de quitter ses vêtements de fête. C'est en cet endroit qu'il est dit : " Et " Dieu parla à Moïse comme quelqu'un qui " parle à un ami. " (Exod. XXXIII, 11.) Or, Josué, fils de Navé, ne sortit pas de sa tente. Cependant, Moïse priait Dieu de ne point abandonner son peuple, et ayant préparé deux nouvelles tables, il écrivit le Décalogue et passa de nouveau quarante jours et quarante nuits. Dieu renouvelle ses commandements sur la pâque, sur le sabbat, sur la destruction des dieux des nations, sur la sanctification des premiers-nés. Là se trouve mentionné le voile avec lequel Moïse parlait au peuple et dont
1. Chiffre plus vraisemblable que celui de la Vulgate qui met 23.000.
Paul s'est souvenu dans la deuxième aux Corinthiens. (II Cor. IIl, 13.)
Le sabbat est promulgué. Moïse demande les ,matériaux nécessaires à la construction du tabernacle, c'est-à-dire de l'or, de l'airain, des toisons, et le reste. Tous apportaient avec un si grand zèle les objets demandés qu'il yen eut bientôt en trop grande quantité. Béséléel, de la
tribu de Juda , et Oboliab, de la tribu de Dan, achevèrent tout
cet ouvrage, et le tabernacle fut construit et une nuée le couvrit.
On employa vingt-neuf talents et soixante-dix sicles d'or, cent talents
d'argent et sept cent soixante-douze sicles, soixante dix talents d'airain
et deux mille cinq cents sicles.
ABRÉGÉ DU LÉVITIQUE, QUI EST LE TROISIÈME
LIVRE.
Ce livre est appelé le Lévitique parce qu'il renferme
particulièrement l'explication entière des rites lévitiques;
la manière dont furent choisis et oints, pour les cérémonies
sacrées, Aaron et ses fils, de la tribu de Lévi ; toute la
distinction des différentes sortes de sacrifices; la qualité
du sacrifice et de l'oblation. On y expose la règle de chaque sacrifice,
de celui qui est offert pour le salut et de celui qu'on offre pour le délit,
soit volontaire soit involontaire; on y explique comment la victime doit
être partagée et à qui elle doit être attribuée.
Ce livre rapporte l'onction du souverain pontife et des autres prêtres ; il contient la notion et la description des signes qui font reconnaître la lèpre des hommes, des vêtements ou des maisons en même temps que les prescriptions pour purifier de la lèpre. Il dit quelle est la loi et la distinction des mariages légitimes, et quels mariages sont réputés illégitimes. Il en est de même pour la différence entre les animaux purs et impurs, entre les oiseaux, les poissons, les reptiles de tout genre, ceux dont les Hébreux peuvent faire leur nourriture et ceux dont ils doivent s'abstenir. Il indique le jour où doivent retentir les trompettes au commencement du septième mois, le précepte du grand jeûne qu'il faut observer au dixième jour du septième mois; ce jour , est le sabbat des sabbats et le jour de la rémission des péchés. Il fixe la fête des Tabernacles au quinze du même mois. Il est question aussi des autres fêtes et des offrandes qu'on doit y faire; de l'affranchissement des Hébreux vendus comme esclaves; de la remise des dettes; du repos de la septième année que l'on doit accorder à la terre. Il est parlé de nouveau des observances légales et des témoignages. De grands biens sont promis à ceux qui observeront ces lois; des menaces terribles sont faites à ceux qui les violeraient.
La distinction entre les animaux purs est celle-ci : ceux-là sont purs qui ruminent et dont l'ongle est divisé et forme deux ongles; tels sont le veau, le mouton, la chèvre, le cerf, la gazelle, le chevreuil, l'antilope, le bouc-cerf, la girafe et d'autres semblables. Si l'une des deux conditions manque, l'animal est impur : ainsi, le chameau, le lièvre, le porc-épic, qui ruminent mais n'ont pas l'ongle fendu, et de même pour le porc, qui a l'ongle fendu mais qui ne rumine pas. Parmi les oiseaux, ceux dont il est défendu de se nourrir sont l'aigle, 1e griphon, l'aigle de mer, le vautour, le milan, le corbeau, et ceux qui leur ressemblent, l'épervier et ceux qui lui ressemblent, le hibou, le goéland, l'ibis, la poule d'eau, le pélican, le cygne, le héron, le pluvier, et ceux qui leur ressemblent, la huppe, la chauve-souris. Parmi les reptiles ailes, ceux-là sont impurs qui s'avancent sur quatre pattes, mais ceux qui ont les membres postérieurs plus élevés de sorte qu'ils peuvent sauter, sont la sauterelle, le pittacus, l’attacus et ceux qui leur ressemblent, et l'ophieuque. Tout ce qui est né dans les eaux, soit dans la mer, soit dans les fleuves, soit dans les torrents est déclaré pur, lorsque ces animaux sont (533) pourvus de nageoires et d'écailles, comme le barbeau, le scare, le glancus, le mulet, et ceux qui leur ressemblent. Ceux qui manquent de l'une ou de l'autre chose sont impurs et ne peuvent être mangés, telle est la sépia qui a des nageoires et n'a point d'écailles. Parmi les animaux qui rampent sur la terre, les suivants sont impurs : la belette, la souris, le crocodile terrestre, la musaraigne, le caméléon, le lézard moucheté, le saurus, la taupe. Quant au serpent et à ceux qui lui sont semblables, il était superflu d'en parler, car il est clair que cet animal est pour tous un sujet d'horreur et de dégoût. Toutes ces choses sont rappelées dans le Deutéronome.
Le Lévitique défend aussi de manger des animaux morts
et du sang; il parle des femmes qui accouchent. Si quelque homme laisse
couler sa semence, il sera impur pendant. huit jours. La circoncision de
l'enfant aura lieu le huitième jour. Il est parlé du flux
de la femme et de la différence des purifications, selon qu'elle
a mis au monde un fils ou une fille. Loi sur la lèpre et sur la
purification de la lèpre, sur les hommes qui perdent leur semence
et les femmes affligées d'une perte. Prescriptions sur le respect
du sanctuaire, sur le bouc émissaire, sur le jeûne, sur les
unions illicites, sur les mariages légitimes et illégitimes,
sur l'obligation pour le prêtre de ne point épouser une veuve
ou une femme répudiée, mais une vierge que nul n'aura connue;
sur la fille du prêtre coupable de fornication. Que le prêtre
doit être à l'abri de tout reproche. Des dons offerts au Seigneur.
Des sabbats, des fêtes, de la fête de Pâque, de celle
des Tabernacles, de celle des Trompettes, de l'huile, de la lumière,
des pains de proposition, de .l'année sabbatique. Des esclaves juifs
et étrangers. Du renoncement aux idoles dont Dieu a dit : " Je suis
votre Dieu; vous ne ferez point de simulacres, vous n'érigerez point
de statues; vous ne placerez point de colonnes ou de pierres debout dans
votre terre pour vous prosterner devant elles. " (Lév. XXVI, 1.)
Puis, il ajoute ces menaces contre les prévaricateurs : " Je suis
le Seigneur votre Dieu qui, vous ai tirés de la terre d'Egypte lorsque
vous étiez esclaves, qui ai brisé votre joug et vous ai servi
de guide. Si vous ne m'écoutez pas, si vous n'accomplissez pas mes
préceptes, si vous les répudiez, si votre âme s'éloigne
de mes jugements, de sorte que vous n'accomplissiez pas tous mes commandements
et que vous rejetiez mon Testament, je vous traiterai de la même
façon et j'appellerai sur vous la disette, la lèpre, le feu
qui " dévore les yeux; vous jetterez vainement vos semences sur
la terre et vos ennemis s'en nourriront. " (Ibid. XIII, 16.) Tel est le
contenu de ce livre, qui renferme d'autres préceptes et diverses
prescriptions et se termine par ces menaces.
ABRÉGÉ DU DEUTÉRONOME
Moise raconte en abrégé tout ce qui est arrivé
antérieurement, afin de remettre en la mémoire des Israélites
les bienfaits de Dieu et leurs iniquités. Exhortation à ne
point se livrer à l'idolâtrie. En cet endroit est écrit:
" Tu " n'adoreras point les étoiles que le Seigneur " ton Dieu a
disposées pour toutes les nations " qui sont sous le ciel. " (Deut.
iv, 19.) Ce mot, " a disposées pour les nations, " n'indique pas
que Dieu ordonne aux nations d'adorer les étoiles; mais comme le
dit le bienheureux Paul : " Dieu les a livrés à leur sens
réprouvé (Rom. I, 28), " non parce qu'il les a livrés
lui-même, mais parce que les voyant ainsi engagés et sans
espoir de conversion, il les a abandonnés. Ainsi dans ce passage,
" il les a " disposées pour les nations, " c'est-à-dire parce
que les nations ont embrassé l'erreur, et qu'elles n'ont point voulu
revenir, Dieu les a abandonnées.
Un peu plus loin, Moïse leur dit: " J'en prends à témoin le ciel et la terre, si vous (537) vous éloignez de Dieu, vous mourrez. " (Deut. IV, 26.) Ensuite, il montre que Dieu n'a jamais accordé à aucune nation de pareils bienfaits. Il détermine trois villes de refuge proche du Jourdain. De nouveau, rappelant les préceptes anciens, il dit : " Ecrivez ces et choses dans vos mains et sur les portes de vos maisons, et vous en instruirez vos fils. " (Deut. VI, 8, 9.) Après avoir annoncé quels maux fondront sur eux s'ils n'obéissent pas, il les rassure contre la crainte de leurs ennemis. De nouveau, il rappelle les préceptes anciens. En cet endroit il est écrit : " Veillez sur vous-mêmes (Ibid. V, 13), " parole qu'il répète fréquemment ensuite. Il les avertit de ne point attribuer leurs victoires à leur propre bravoure, mais à la grâce de Dieu. En cet endroit il est écrit : " Dieu est un feu dévorant (Deut. IV, 24; Hébr. XII, 29), " parole que Paul a placée dans l'épître aux Hébreux. Il les exhorte à ne point se laisser aller à l'orgueil, " car ce n'est point à cause de ta justice, ô Israël, " dit-il, " que les nations seront exterminées, mais à cause de leur propre impiété. " (Deut. IX, 5.) Il les fait souvenir du veau d'or. En cet endroit, il est écrit : " Livrez à la circoncision la dureté de votre coeur et n'endurcissez point vos têtes. " (Deut. X, 16.) Il fait l'éloge de la terre promise. Là se trouve cette parole : " Lorsque vous aurez mangé et bu et que vous serez rassasiés, soyez attentifs. " (Deut. VI, 12, 13.) Il leur annonce des maux s'ils n'obéissent point, des biens s'ils obéissent. Il ordonne de bénir le mont Garizim et de maudire le mont Gébal. Il commande de détruire les idoles et les lieux qui leur sont consacrés. Il ordonne de ne point offrir à Dieu des sacrifices en tous lieux, mais dans celui que lui-même aura choisi. Il dit de ne point imiter les nations et de n'écouter aucun de ceux qui conseillent l'idolâtrie, même s'il opère des prodiges, que ce soit un ami ou tout autre, mais de lapider celui qui conseille ainsi, fût-il même un frère, et si une ville se laisse aller à l'idolâtrie elle sera détruite entièrement.
Il dit ce qu'il est permis de manger, et ce qui n'est pas permis. Il donne la loi pour la rémission des dettes, pour le renvoi et l'affranchissement des esclaves, pour les premiers-nés, pour la célébration de la pâque. En cet endroit, il est écrit: " Vous ne pourrez faire la pâque en aucune des villes que le Seigneur votre Dieu vous donnera, mais seulement dans le lieu que le Seigneur votre Dieu aura choisi. " (Deut. XVI, 5.) Il parle de la fête des semaines, de celle des tabernacles, des juges, des rois, si quelque jour ils ont le désir d'avoir un roi, des lévites et de ceux qui doivent être choisis pour cette fonction. Il est défendu de recourir aux purificateurs, aux enchanteurs, aux devins, aux augures et à tous autres semblables.
En cet endroit, il est écrit : " Dieu vous suscitera un prophète tel que moi. " (Deut. XVIII, 15. ) Il donne les prescriptions touchant les villes de refuge. Là se trouve écrit: " Que toute parole soit attestée par deux ou trois témoins (Deut. XIX, 15; Jean, I, 45), " et il est statué sur le faux témoignage et la peine qui lui est réservée. II dit qui l'on doit envoyer lorsque la guerre va s'engager, et ceux-là ne devront point combattre contre l'ennemi. Il exhorte à ne pas faire mourir les ennemis prisonniers de guerre, excepté ceux de sept nations. Et toutes les villes que vous prendrez, dit-il, vous les pillerez; mais vous tuerez seulement les mâles. Tous ceux dont vous posséderez la terre, n'en laissez vivre aucun. Ne coupez pas les arbres à fruits, dit-il, pour en faire des pieux qui servent au siège.
Il établit la marche à suivre lorsque quelqu'un est mis à mort et que le meurtrier demeure inconnu. Si un homme a deux femmes, qu'il haïsse l'une et chérisse l'autre, et qu'il arrive que le premier-né soit le fils de la femme qui n'est pas aimée, on ne lui préférera pas celui de la femme qui est aimée davantage. II parle du fils désobéissant. En cet endroit est écrit: " Maudit est celui qui est pendu au " bois ! " (Deut. XXVI, 53.) La malédiction était pour tous ceux qui n'accomplissaient pas la loi. " Maudit est celui qui n'observe pas les " prescriptions écrites dans ce livre ! " (Deut. XXVII, 26; Gal. III, 13.) Moïse parle pour ceux qui vivent sous la loi, et le Christ ne pouvait encourir cette malédiction, car il a accompli la loi, et, pendu au bois, il a détruit la malédiction par la malédiction (1).
Il ne faut pas négliger de porter secours même au bétail de son ennemi. Diverses lois sont portées, et en particulier sur le mariage; des peines sont établies contre ceux qui violent les vierges. Moïse interdit l'assemblée à certains
1 Mais Jésus-Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, s'étant rendu lui-même malédiction pour nous, selon qu'il est écrit Maudit est celui qui est pendu au bois. (Gal. III, 13.)
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individus et porte d'autres lois. Il défend l'usure. Il défend de retarder l'accomplissement des voeux ; lorsque quelqu'un aura promis, qu'il accomplisse aussitôt sa promesse. II fait mention de la femme qui reçoit un écrit pour le divorce, des objets donnés en gage, du vol, du salaire des mercenaires, de l'orphelin, de la veuve, des épis et des grappes de raisin qu'il faut laisser à recueillir pour les pauvres. En cet endroit, il est dit que celui qui a commis une faute ne doit pas recevoir plus de quarante coups. Il ne faut point lier la bouche du boeuf qui travaille dans l'aire. Le frère survivant doit susciter des enfants au frère mort. Ce qui est réservé à celui qui ne veut pas en susciter. Des poids et des mesures. De l'extermination des Amalécites. Des prémices. De l'humanité à l'égard des veuves et des orphelins.
En cet endroit, commencent les malédictions et les bénédictions, les unes pour ceux qui désobéissent, les autres pour ceux qui sont fidèles. Moïse détaille longuement les maux qui doivent fondre sur eux; c'est ce qui arriva sous la domination des Assyriens et des Babyloniens. Que des enfants même aient été mangés, c'est ce qui eut lieu dans les sièges subis par les Juifs. Dans cet endroit, il est fait allusion au Christ: " Et ta vie, " dit-il, " sera suspendue devant tes yeux. " (Deut. XXVIII, 66.) Là aussi est cette parole: " Qu'il n'y ait point parmi vous de racine d'amertume (Ibid. XXIX, 18), " dont Paul s'est souvenu dans l'épître aux Hébreux. (Hébr. XII, 15.) Là encore, nous lisons : " Ces secrets cachés dans le Seigneur notre Dieu sont maintenant manifestés pour nous et pour nos enfants. Car son commandement, " dit-il, " n'est point, au-dessus de nous. Il n'est point dans le ciel, de telle sorte que vous disiez : Qui donc pourra monter jusqu'au ciel? Il n'est point au delà de la mer; mais sa parole est près de vous, elle est dans votre bouche. " (Deut. XXIX, 29; id. XXX; 21 ; Rom. X, 6.) Toutes ces choses dites pour la loi mosaïque, Paul les a appliquées à la foi en Jésus-Christ. " Je prends à témoin devant vous, " dit-il, " le ciel et la terre de l'obligation. où vous êtes d'aimer votre Dieu. "
Alors, Moïse appelle Josué, fils de Navé ; il lui ordonne de conduire le peuple et de ne point redouter les ennemis, puisqu'il a Dieu pour auxiliaire. Il veut qu'à la fête des Tabernacles la loi soit lue devant tout le peuple. Dieu prédit à Moïse qu'après sa mort le peuple deviendra idolâtre et sera puni. Que ce cantique, dit-il, porte témoignage contre eux, car ils ne pourront l'oublier. Et Moïse écrivit le cantique, et il leur prédit leurs prévarications. Là est écrit : " Ils m'ont provoqué en me renonçant pour leur Dieu, et je les provoquerai en les renonçant pour mon peuple. " (Deut. XXXII, 21.) Moïse reçoit l'ordre de monter sur la montagne d'Abarim, appelée aussi Nabo, et de contempler la terre promise; et après qu'il eut béni chaque tribu il mourut. Mais personne n'a vu son tombeau jusqu'à ce jour.
Ici finissent les cinq livres de Moïse, les seuls que reçoivent les Samaritains.
ABRÉGÉ DU LIVRE DE JOSUÉ, FILS DE NAVÉ.
Josué, reçoit l'ordre de recommander au peuple d'observer
la loi de Dieu; il envoie des explorateurs qui entrent dans Jéricho.
Le roi de ce pays l'ayant appris envoie chez Raab, la courtisane, qui les
avait reçus, des hommes chargés de les saisir. Celle-ci cache
les explorateurs et, en retour de ce bienfait, demande le salut pour sa
maison lorsque la ville sera prise, ce qu'ils promettent. A leur retour,
ils racontent ce qui est arrivé.
Josué ordonne au peuple de traverser le Jourdain. Ils le passent à pied sec et dressent douze pierres au milieu du camp. Les rois amorrhéens, au delà du Jourdain, et les rois (539) phéniciens, apprenant que les Israélites avaient passé le fleuve à pied sec sont effrayés et pleins d'épouvante. Alors Josué, ayant pris des couteaux de pierre, circoncit les Juifs. Car, ils avaient passé quarante ans dans le désert et, à cause de cela, la plupart n'avaient point été circoncis, même parmi les hommes en état de porter les armes, et ils étaient morts incirconcis (1) ; à leur place furent substitués leurs fils que Josué circoncit parce qu'ils ne l'avaient point été durant la marche dans le désert. Ensuite, ils firent la pâque. Et du jour où ils mangèrent les azymes avec le blé provenant de cette terre, la manne cessa de tomber.
Dieu commande à Josué de se déchausser et de faire le tour de Jéricho, avec l'arche et les trompettes, pendant sept jours. Après ce temps, les murailles tombèrent d'elles-mêmes. Il est manifeste que l'on commença alors à rompre le sabbat, car, de quelque façon que l'on compte, il est nécessaire que le sabbat soit tombé dans l'un de ces jours (2). Raab est épargnée avec sa famille; elle habite au milieu d'Israël. La ville est livrée aux flammes et frappée d'anathème ; Josué maudit celui qui la rebâtirait. Achar avait volé l'un des objets frappés d'anathème, et le peuple est vaincu dans l'attaque d'une autre ville. Josué prie Dieu, qui ordonne de faire disparaître l'anathème. Achar est découvert et convaincu de vol; il est lapidé avec ses fils et ses filles.
Josué engage le combat et prend Gaza qu'il livre aux flammes. Douze mille hommes périssent dans la ville et le roi est attaché à une potence. Les rois des Amorrhéens,' des Chananéens et d'autres se réunissent pour faire la guerre aux Israélites. Josué élève un autel de pierres non polies, et il. écrit en ce lieu le Deutéronome. Une moitié du peuple se tient près de la montagne de Gébal et l'autre près de la montagne de Garizim. Ensuite, vient ce qui se passa à l'égard des Gabaonites. Car, effrayés par la renommée des Israélites et ayant appris de quelle façon ils avaient vaincu dans les
1. Saint Jean Chrysostome, qui soutenait de fréquentes controverses contre les Juifs , surtout à Antioche , indique souvent combien les prescriptions légales étaient loin d'être aussi religieusement observées dans les anciens temps, que le prétendaient les Juifs, ses contemporains. Ainsi il faut remarquer ici que ceux qui moururent dans le désert, n'avaient pas été circoncis ; et tout à l'heure il prouvera que le sabbat ne fut pas observé pendant le siège de Jéricho, puisque les Israélites tournèrent autour des murs de cette ville sept jours durant.
2. Déjà le nombre de sept jours a violé le sabbat, dit notre auteur dans son commentaire sur les psaumes, cette phrase obscure trouve ici son explication.
combats, ils les viennent trouver, portant des vêtements usés, avec des pains desséchés, et des sandales usées, et ils disent au peuple qu'ils arrivent d'une terre éloignée, donnant comme preuve de leur lointaine demeure leurs vêtements, leurs pains, leurs chaussures. Ils disaient que tout cela s'était usé par le trajet, et qu'ils étaient venus pour faire une alliance pacifique avec eux. Les Israélites firent alliance sans avoir consulté Dieu. Lorsqu'ils reconnurent qu'ils avaient été trompés et que les Gabaonites n'habitaient pas au loin, mais à petite distance, parce qu'ils ne pouvaient les attaquer contre leur serment ils en firent des esclaves chargés de couper le bois et de porter l'eau. Ainsi s'accomplit la prédiction de Noé: " Chanaan est un enfant réduit en servitude (Gen. IX, 25), " car c'est de lui que descendait ce peuple.
Adonibezec, roi de Jérusalem, apprit que les villes de Jéricho et de Gaza avaient été prises, que les Gabaonites s'étaient livrés aux enfants d'Israël, et il entreprit de leur faire la guerre, avec l'aide de plusieurs rois alliés. Ils appellent Josué à leur secours. Il vient, engage le combat et met les ennemis en fuite ; une grêle tombe du ciel sur eux et la grêle en tue plus que les enfants d'Israël par le glaive. Alors le soleil demeura immobile du côté de Gabaon et la lune du côté de la vallée d'Elom, et Josué mit à mort tout le peuple ennemi et cinq rois. Il s'empare de Macéda, de Lebna, de Lactlis, d'Odola, d'Hébron, de Dabir, de toute la région de la montagne et de celle de la plaine. Plusieurs autres rois s'avancent avec leurs armées et Josué les extermine. Leurs noms sont indiqués, de même que celui de leurs villes et le nombre de leurs guerriers.
Dieu ordonne à Josué de partager aux Israélites la terre promise. Il décrit ce que chaque tribu obtient en partage et ce qui est abandonné aux lévites, Josué met les tribus de Ruben et de Gad et la demi-tribu de Manassé en possession des terres qui leur avaient été assignées du vivant de Moïse. En se séparant, ils élevèrent un autel sur les bords du Jourdain, ce qui fut une cause d'inquiétude pour les autres tribus. Car on avait pensé que c'était une marque de défection. On envoya donc pour leur adresser des reproches, mais eux se justifiaient en disant qu'ils n'avaient point bâti l'autel en signe de défection. C'est, dirent-ils, pour que vos fils ne disent point à nos fils qu'ils sont des étrangers pour eux, parce que le Jourdain (540) coule au milieu d'eux et les sépare, cet autel sera un monument pour que vos fils ne puissent dire à nos fils : Vous n'êtes pas la portion du Seigneur. Et de la sorte ils persuadèrent aux autres tribus de ne point leur faire la guerre.
Josué rassemble ensuite les Israélites. Il leur rappelle
tous les bienfaits de Dieu; il les exhorte à garder la loi; il leur
annonce les maux qui leur sont réservés s'ils ne l'observent
point, et ensuite il meurt. Le grand prêtre Eléazar meurt
également et Phinées, son fils, obtient le sacerdoce à
sa place. Bientôt, les fils d'Israël adorèrent les idoles,
et ils furent livrés entre les mains d'Eglon, roi de Moab, qui les
tint en servitude pendant dix-huit ans.
DU LIVRE DES JUGES.
Il est dit quelles villes les Israélites ont prises, quelles
autres villes ils ont obligées à payer le tribut. Car, leur
manque de courage pour endurer les fatigues de la' guerre leur fit transgresser
le commandement de Dieu qui ordonnait d'exterminer entièrement les
ennemis. Un ange envoyé par le Seigneur vers les Israélites
leur reproche cette transgression. Lorsqu'il fallait les détruire,
leur dit-il, vous avez fait dés alliances avec eux: c'est pourquoi
Dieu n'exterminera point ce qui reste de ces nations. Entendant cela, ils
pleurèrent tous ensemble, et ce lieu fut appelé le lieu des
pleurs. Et ils deviennent prévaricateurs et idolâtres, et
ils sont livrés à leurs ennemis; ils sont délivrés
de la servitude et, de nouveau, ils retombent dans les mêmes maux.
Ils sont livrés à Chusan-Sathon, roi de Syrie, pendant huit
ans, et Dieu les délivre par le juge Othoniel. Ils sont livrés
à Eglon, roi de Moab, ils crient vers le Seigneur qui leur suscite
Aod, lequel tue par ruse Eglon et les Moabites. Après ceux-ci, Samgar
fut juge, puis Débora la prophétesse. Lorsque les Israélites
étaient sous le joug du.roi de Chanaan, Débora ordonne à
Barac de commencer la guerre; il refuse, à moins qu'elle-même
ne vienne avec lui, et Débora l'accompagne. Le combat s'engage ;
ils mettent leurs ennemis en fuite. Sisara, chef de l'armée de Jabin,
va trouver une femme nommée Jaël et lui demande à boire.
Elle lui donne du lait et non de l'eau. Il boit et s'endort. Cette femme
prenant alors titi clou l'enfonce dans sa tempe. Ainsi mourut Sisara. Barac
le vit lorsqu'il était mort. Débora chante un cantique pour
la victoire.
De nouveau les Israélites sont livrés aux mains de Madian, car ils offensaient continuellement le Seigneur. Un ange apparaît à Gédéon et l'exhorte à combattre. Le Seigneur lui commande d'immoler une victime grasse du troupeau de son père, de l'apporter en holocauste et de détruire l'autel de Baal. Il fait ainsi, et il offre un holocauste au Seigneur. Gédéon, appelé aussi Jérobaal, demande un signe, qui lui est donné dans la toison. Dieu lui ordonne de renvoyer toute son armée, en gardant seulement trois cents hommes. Il fait ainsi, et, engageant le combat avec des lampes et des trompettes, il défait les ennemis. Oreb et Zeb, princes de Madian, sont mis à mort, de même que les rois Zebée et Salmana. Or, Gédéon mourant laisse soixante-dix fils et Abimélech, qu'il avait eu d'une concubine. Celui-ci tue ses soixante-dix frères et règne, mais peu de temps après il porte la peine de son fratricide, partant pour la guerre, il est atteint à la tête par un éclat de meule lancé par une femme, et il meurt.
Après Abimélech, Thola fut juge, et après Thola ce fut Jaïr. Les enfants d'Israël irritent Dieu et ils sont livrés aux mains d'Ammon. Alors, les chefs du peuple prennent pour chef de guerre contre les fils d'Ammon, Jephté, fils d'une courtisane, et chassé par ses frères de la maison paternelle; ils lui donnent le commandement. Jephté accède à leurs désirs, et il envoie d'abord un ambassadeur au roi des fils (541) d'Ammon, qui ne se laisse point fléchir. Il promet à Dieu de lui sacrifier celui qu'il rencontrera le premier s'il revient de la guerre. Il combat ses ennemis, il est vainqueur, et il immole sa fille, car elle fut la première qui se présenta devant lui.
De nouveau, les Israélites irritèrent Dieu, et ils furent livrés aux mains des étrangers. Alors naquit Samson. Il vit une femme de Thamnatha, il l'aima et il voulut la prendre pour épouse ; ses parents l'en détournaient d'abord, parce qu'elle était étrangère ; ensuite voyant qu'il insistait, ils ne refusèrent plus. Tandis qu'il allait pour l'entretenir, un lion vint à sa rencontre et il le tua de ses mains. Lorsqu'arriva le temps du mariage, il se met en marche de nouveau, et il vit un rayon de miel dans la bouche du lion tué par lui; il en prit, il en mangea, il en donna à ses parents et à ceux qui l'accompagnaient, puis il proposa cette énigme: " De celui qui dévore est sortie la nourriture, " c'est-à-dire de la bouche du lion, " et de celui qui était violent, au lieu de l'amertume est sortie la douceur. " (Jug. XIV, 14.) Il promit, si l'on devinait, de donner trente ceintures et trente robes; mais si on ne le pouvait, on lui en donnerait autant. Comme ceux qui s'étaient engagés à deviner étaient dans l'embarras et ne trouvaient point, ils menacèrent sa femme de mort si elle n'apprenait de lui l'énigme; celle-ci l'ayant apprise, la leur découvrit et ils répondirent, de sorte qu'ils reçurent le prix. Mais Samson s'indigna. Le père de cette femme ayant peur, la prit et la donna à un autre, mais Samson fut encore plus contristé. C'est pourquoi, prenant trois cents renards et autant de torches qu'il leur attacha à la queue, il les lâcha au milieu des champs des étrangers. Ceux-ci, lorsque leurs champs furent ravagés par l'incendie, mirent eux-mêmes le feu à la maison de la femme et ils la brûlèrent avec son père. Ceci n'apaisa point la colère de Samson, mais il leur fit encore la guerre. Eux donc, s'étant rangés en bataille contre Samson, demandaient- qu'il leur fût livré; les Israélites le lièrent et le livrèrent aux ennemis.
Samson brisa ses liens, et trouvant une mâchoire d'âne, il s'en servit pour tuer mille d'entre eux. Il eut soif et il pria Dieu, et il sortit de l'eau de cette mâchoire et il but. Il alla voir ensuite une courtisane à Gaza et ses ennemis l'entourèrent; mais au milieu de la nuit il prit les portes de la ville, et les mettant sur ses épaules il s'en alla. Samson aima ensuite une femme du nom de Dalila, et il la prit pour épouse. Les princes des étrangers promirent à cette femme onze cents pièces d'argent s'ils apprenaient d'elle de quelle manière on pouvait lui enlever ses forces. Comme elle essayait de le savoir, d'abord il la trompa ; enfin, parce qu'elle le tourmentait, il lui déclara la vérité, disant que si quelqu'un lui coupait les cheveux il n'aurait plus de forces. Elle appela les princes et, le tenant endormi, elle le fit tondre et il fut affaibli. Les étrangers le prenant lui ôtèrent la vue et le jetèrent dans une prison. Ils se réjouirent et le firent sortir de la prison, afin de se jouer de lui. Mais lui, gémissant amèrement , pria le Seigneur de lui rendre ses forces, puis il saisit les colonnes de l'édifice et les ébranla, et il renversa l'édifice sur les princes, sur lui-même, sur tout le reste du peuple, et il en tua plus qu'il n'en avait fait mourir pendant tout le reste de sa vie.
Après ces jours, ceux de la tribu de Dan firent la guerre et
prirent la ville de Lais dont ils changèrent le nom, et ils établirent
en ce lieu une statue pour l'adorer. Or, un lévite s'étant
mis en colère contre sa concubine et celle-ci étant allée
dans la maison de son père, il y alla pour la ramener avec lui.
En chemin, il s'arrêta à Gabaa, ville de Benjamin, où
il logea chez un vieillard. Les habitants de Gabaa entourant cette maison,
en demandaient l'hôte afin de lui faire outrage. Le vieillard était
disposé à leur abandonner sa fille encore vierge, mais emmenant
la courtisane, ils la gardèrent pour leurs plaisirs pendant toute
la nuit. Lorsque le jour vint, ils la quittèrent et s'en allèrent.
Celle-ci, après ces outrages, allant vers la maison où était
son mari, rendit l'âme. Lors donc qu'il sortait il la trouva morte,
il divisa son corps en douze parts et les envoya aux douze tribus. Les
Israélites furent indignés ; ils prirent les armes et ils
demandaient qu'on leur livrât ceux qui avaient outragé la
femme. On refusa de les donner et la guerre s'engagea. Une première
et une seconde fois, ils furent vaincus; mais dans la troisième
rencontre ils taillèrent en pièces toute la tribu de Benjamin,
à l'exception de six cents hommes qui avaient pris la fuite. Il
était donc à craindre que la tribu tout entière ne
pérît, car ils n'avaient point de femmes, (542) et les enfants
d'Israël avaient juré de ne point leur en donner. C'est pourquoi
mettant à mort ceux qui ne les avaient point accompagnés
contre les Benjaminites, ils leur donnèrent les filles de ceux-ci
encore vierges, au nombre de quatre cents. Et parce qu'il y en avait encore
qui n'avaient point de femmes, ils leur permirent d'enlever des vierges
à l'insu de leurs parents pendant la célébration d'une
fête.
ABRÉGÉ DU LIVRE DE RUTH.
Noémi , après la mort de son mari et de ses fils, après
qu'eut cessé la famine qui l'avait obligée d'habiter dans
le pays des Moabites, revient dans la Judée. L'une de ses belles-filles,
suivant son conseil, demeura parmi les Moabites; l'autre, malgré
toutes ses exhortations pour l'en gager à rester, ne le voulut pas;
mais elle l'accompagna. Elle se marie avec Booz, qui était le proche
parent de Noémi, et elle donne le jour à Obed, qui fut père
de Jessé, qui fut le père de David, roi.
ABRÉGÉ DU PREMIER LIVRE DES ROIS.
Elcana avait deux femmes et n'avait point d'enfant de l'une d'elles.
Lorsqu'il allait sacrifier à Silo , la femme stérile s'adressa
au Seigneur, et elle enfanta Samuel qu'elle donna à la maison de
Dieu pour toujours, ainsi qu'elle l'avait promis avant qu'elle eût
conçu. Héli était alors grand prêtre. Les enfants
d'Héli, Ophni et Phinées, étaient des jeunes gens
méchants et pervers qui prenaient leur part des victimes avant qu'elles
fussent offertes à Dieu. Or, Héli bénit Anne, et elle
eut encore trois fils et deux filles, et Samuel croissait en vertu. Héli
apprit les crimes de ses fils qui se livraient à l'adultère;
il les reprit dans ses discours, mais ils n'obéissaient point. La
ruine de sa maison et la mort de ses fils dont le péché de
ceux-ci sera la cause est annoncée à Héli. La colère
implacable de Dieu est révélée à Samuel qui
en instruit Héli.
Les étrangers font la guerre à Israël qu'ils mettent en fuite après l'avoir taillé en pièces. Les fils d'Héli avaient apporté. l'arche d'alliance ; ils tombent frappés dans le combat avec beaucoup d'autres,.et les ennemis s'emparent de l'arche. Un homme vient apprendre ces choses à Héli qui tombe- à la renverse de son siége, se brise la tête et meurt. Sa belle-fille meurt lorsqu'elle apprend toutes ces choses. Les étrangers introduisent l'arche dans le temple de Dagon, qui tombe par deux fois et se brise. Les hommes furent châtiés en même temps clans les parties honteuses de leur corps, et une multitude de rats surgit dans leurs champs. Ceux d'Azot envoient l'arche à ceux de Geth, qui sont affligés des mêmes plaies. Ils l'envoient à Ascalon, `et les hommes meurent de toutes parts. Conseilles par leurs devins, ils font cinq anus d'or et cinq rats de même métal et, les plaçant sur un chariot avec l'arche, ils y attellent des vaches dont on renferme les veaux dans l'étable. Les vaches allèrent tout droit, en suivant le chemin qui conduit à Bethsamès. Les habitants de ce pays reçurent l'arche et offrirent (513) à Dieu un sacrifice dont furent témoins les princes des étrangers. Les fils de Jéchonias n'avaient pas accueilli l'arche avec empressement, ils ne s'étaient pas réjouis avec les autres, et une grande plaie frappa le peuple. Effrayés, ceux de Bethsamès envoyèrent -l'arche dans la maison d'Aminadab.
Les Israélites s'étaient convertis à Dieu dans ce temps, et ils triomphaient (les étrangers, qui leur firent la guerre. Samuel pria pour eux; ils reprirent les villes que les ennemis leur avaient prises. Mais Samuel devint vieux et ses fils ne marchaient point dans la voie de leur père. Les Juifs s'étant rassembles demandèrent un roi. Samuel fut affligé de cela; mais Dieu lui dit : " Ce n'est pas toi qu'ils ont " Méprisé, c'est moi. C'est pourquoi je leur ferai connaître le droit du roi (I Rois, VIII, 7), " c'est-à-dire les services que le roi doit exiger d'eux. Samuel leur rapporta ce que. Dieu avait dit; ils persistèrent dans leur demande.
Les ânesses de Cis, père de Saül, étaient perdues. Cis envoya Saül les chercher; comme il ne les trouvait pas, suivant le conseil de son serviteur, il alla trouver Samuel afin de l'interroger. Dieu lui-même le signale à Samuel, en lui disant : Donne à celui-ci l'onction royale. Saül arriva, demandant à Samuel où était le voyant, car c'est ainsi qu'ils appelaient les prophètes. Il répondit que c'était lui-même, et le conduisant à Rama, où le peuple faisait un sacrifice, il le reçut à sa table ; puis, quand vint l'aurore, faisant route avec lui, il versa sur sa tête un flacon d'huile, et l'ayant embrassé il lui dit : Tu commanderas au peuple, et lui ayant donné des signes il le renvoya. Et Saül prophétisa.
Un des familiers de Saül l’interrogea, lui demandant où il était allé. Il répondit : A la recherche des ânesses. Cependant, le peuple se réunit à Maspha, et Saül est établi roi. Le roi des Ammonites avait engagé la guerre contre ceux de Galaad, qui envoyèrent des députés à Saül. Il marche à leur secours et taille en pièces les ennemis. On fait à, Galgala un festin et Samuel harangue le peuple auquel il dit . " Ai-je pris le veau ou l'âne de quelqu'un d'entre vous?" (I Rois, XII , 3.) Les ayant exhortés à obéir à Dieu, il prie et la pluie tombe au jour de la moisson. Le peuple fut dans la crainte, et ils avouèrent qu'ils avaient péché en demandant un roi. Samuel les exhorte de nouveau à obéir aux commandements de Dieu.
Saül défait complètement les étrangers. Ceux-ci, supportant avec peine cet échec, recommencent la guerre avec de plus grandes forces. Les Israélites sont mis en fuite. Saül reste seul. Il offre à Dieu un holocauste, sans attendre Samuel qui lui avait recommandé d'attendre. Samuel arrive, il est. irrité de ce qui a été fait, il menace Saül de la perte de sa royauté, qui sera transférée à un autre,, et il voulait dire David. Tandis qu'il était sur une colline avec six cents hommes, son fils Jonathan se précipite en secret sur les ennemis, avec un seul serviteur, et il en tu(, un bon nombre. Saül s'en aperçoit et, tombant sur tout ce monde en désordre, il est vainqueur, et ordonne avec serment que personne ne prenne aucune nourriture jusqu'au soir. Jonathan n'ayant pas entendu cet ordre goûte du miel. Saül consulte Dieu pour savoir s'il faut poursuivre les ennemis, mais Dieu ne répond pas et il comprend que quelqu'un a péché parmi le peuple. Lorsque Jonathan fut découvert. seul coupable, Saül était prêt à le mettre à mort; mais le peuple l'arracha de ses mains.
Samuel ordonne à Saül de combattre contre les Amalécites, de. tout détruire et de n'épargner personne. Il n'obéit pas et conserve le roi Agag, des troupeaux de moutons et de boeufs, Samuel le voit venir; il est irrité et il dit : " Dieu veut moins les holocaustes et les sacrifices qu'il ne veut qu'on obéisse à sa voix, car l'obéissance vaut mieux que la victime. " (I Rois, XV, 22..) Samuel le menace de la perte de la royauté. Saül veut l'obliger à faire route avec lui, mais Samuel ne veut pas. Ensuite, il marche par contrainte, et commandant à Saül de lui amener Agag, Samuel le tue de ses propres mains. A partir de ce jour, il ne vit plus Saül jusqu'au jour de sa mort, mais il pleurait sur lui.
Samuel fut ensuite envoyé de Dieu pour donner l'onction à David; il alla et l'oignit. Un esprit. malin s'empara de Saül, on lui amena David, afin qu'il jouât de la harpe et qu'il apaisât l'esprit malin. Lorsque Goliath faisait la guerre à Israël et que tous étaient épouvantés, David fut envoyé pour visiter ses frères; il vint au camp et demanda quelle récompense serait donnée à celui qui tuerait cet étranger. Ils lui dirent. La fille du roi lui sera (544) donnée pour épouse. Il alla donc trouver Saül et lui promit de tuer cet homme. Celui-ci n'ajoutait pas foi à cette promesse. A la fin, il envoya David, qui partit après avoir déposé les armes qu'il ne pouvait même pas porter. David ayant lancé une pierre au front de Goliath, le renversa, et prenant l'épée de celui-ci, il lui coupa la tête, et revint triomphant du combat.
Jonathas ayant vu David lui fut attaché du fond de son âme; il t'aima beaucoup et lui fit des présents; mais Saül lui portait envie, parce que les jeunes filles en choeur avaient chanté : " Saül en a tué mille, David en a tué dix mille. " (I Rois, XVIII , 7. ) Il leva sa lance coutre David afin de le tuer, mais celui-ci s'enfuit. Tandis que David était célébré par tous, Saül devenait encore plus jaloux, et, voulant le faire périr, il promit de lui donner sa fille s'il tuait cent hommes d'entre les ennemis. David les tria et devint gendre du roi. De nouveau, David acquit de la gloire dans une autre guerre; aussi, Saül, toujours plus aigri contre lui , fait savoir à son fils Jonathas qu'il voulait le tuer. Jonathas avertit David et lui dit de se cacher. Quand il eut calmé son père, il ramena David auprès de lui. Une nouvelle guerre s'engage , David signale son courage , et il échappe encore à Saül qui voulait le percer de sa lance. Il s'enfuit par le conseil de sa femme. Saül envoie des hommes pour le saisir, mais elle répond qu'il est malade. Quand Saül sut qu'il s'était enfui, il fit des reproches à sa fille. Puis, apprenant en quel endroit était David, il envoie pour le faire prendre. Ceux qu'il avait envoyés ne revinrent pas , mais ils demeurèrent au milieu des prophètes et lui-même se mit en route.
David va trouver Jonathas; il lui annonce que Saül veut le faire mourir. Si tu veux le savoir demain, dit-il , d'une manière assurée , je m'absenterai au moment du repas. Si ton père demande la cause de mon absence, dis que j'ai demandé à m'absenter à cause d'un sacrifice qui a lieu dans la ville. S'il montre de la douceur, je n'ai rien à craindre de lui s'il se montre irrité, il est évident qu'il veut me frapper et qu'il me tend des embûches. Jonathas fit ainsi. Or, Saül se montra si fort irrité qu'il essaya de tuer son fils. Sortant de table, celui-ci s'en alla dans la campagne et, lança des flèches, car c'était le signal convenu. Courant derrière son serviteur, tandis que David était caché en cet endroit, il dit : Hâte-toi, ne t'arrête point, car cette flèche est loin de toi. David comprit ce que signifiaient ces choses et, quand le serviteur se fut éloigné, il se jeta au cou de Jonathas et pleura. Celui-ci lui dit de fuir et de se souvenir de leurs conventions. Ces conventions étaient qu'il aurait toujours pitié de la maison de Jonathas, soit qu'il fût vivant, soit qu'il fût mort.
David va trouver le prêtre Abimélech. Il mange alors les pains de proposition. Il prend l'épée de Goliath disant qu'il a été envoyé quelque part en toute hâte par le roi. Il va dé là chez Anchis, puis à Odolla, et il recommande sa maison an roi de Moab. Saül se plaignant devant ses serviteurs de ce que personne ne prenait part à ses peines et ne lui livrait David, Doëg l'Iduméen, qui était présent lorsque David était venu trouver le prêtre, lui raconta ce qui était arrivé. Alors, ayant fait venir les prêtres, et personne de ceux qui étaient là ne voulant les tuer, il en donna l'ordre à Doëg, qui égorgea trois cent cinquante hommes portant l'éphod et détruisit Nobé, leur ville. L'un des fils d'un prêtre, qui parvint à s'échapper, annonça ces choses à David, qui en gémit, garda auprès de lui cet homme et délivra la ville de Cila, assiégée. Il apprend que Saül le poursuit et il s'en va de là dans le désert de Ziph, mais Saül le sait et marche derrière lui. Cependant, il apprend la nouvelle d'une incursion des ennemis et revient sur ses pas. Revenu du combat, il se met de nouveau à sa poursuite et entre dans une caverne où David se reposait et avec lui plusieurs de ses hommes. Tous l'exhortaient à tuer Saül, mais il refusa et ne voulut pas permettre de le faire à ceux qui le voulaient. Mais lorsqu'il fut sorti de la caverne, David le suivit et, criant derrière lui, il fit voir à Saül quelle était sa méchanceté , en même temps qu'il lui montrait sa propre justice, et Saül pleura. En ce temps mourut Samuel.
David envoie vers Nabal pour solliciter quelques dons en retour de la protection accordée à ses troupeaux. Non-seulement celui-ci ne lui, donna rien , mais il l'outragea en répondant à ses envoyés , et David , en armes, s'avançait pour le perdre. Abigaïl, femme de Nabal, le sut, et emportant des présents, elle s'avança au-devant de David. Elle le supplia et arrêta le châtiment. Après la mort de Nabal, elle devint femme de David. Saül ayant su en quel lieu était David, vint encore une fois vers lui. (545) Tandis que Saül dormait avec toute son armée, David survint avec Abessa; celui-ci lui conseillait de tuer son ennemi; David ne le voulut pas; mais il prit la coupe, qui était à son chevet et sa lance; puis s'éloignant, il poussa des cris et réveilla le général auquel il reprochait de ne pas garder le roi. Il montra la lance et la coupe, reprochant à Saül de poursuivre celui qui ne lui avait nui en rien. Cependant il s'enfuit vers Anchis, ne croyant pas sûr de demeurer auprès de Saül. David reçoit d'Anchis la ville de Siceleg, il fait des incursions chez les ennemis et rapporte beaucoup de richesses et de troupeaux.
Les étrangers se réunissent contre Israël. Saül
consulte la pythonisse. David revient de l'armée, parce que les
princes des étrangers ne lui permettaient pas de marcher avec eux,
craignant qu'il ne vînt à les trahir : il trouve la ville
de Siceleg brûlée, les femmes enlevées; elles avaient
été emmenées captives. Ayant interrogé Dieu
pour savoir s'il devait poursuivre les ravisseurs, et Dieu ayant dit de
les poursuivre, il marche contre eux. Apprenant d'un serviteur égyptien
où ils étaient campés, il les attaque pendant leur
repos et remporte des dépouilles qu'il partage également
entre ceux qui avaient combattu et ceux qui étaient restés
à la garde du bagage. La bataille s'engage entre Israël et
les étrangers. Saül tombe avec Jonathas et deux de ses fils.
Les ennemis prirent son corps et le suspendirent à la muraille de
Bethsan, appelée aussi Scythopolis; mais, des hommes de Jabès
vinrent, l'emportèrent en même temps que Jonathas, et les
ensevelirent.
DEUXIÈME LIVRE DES ROIS.
Un homme vint trouver David, en lui disant qu'il avait tué Saül,
et David le fit mettre à mort. David pleura Saül et Jonathas,
et il reçut l'onction royale. Il envoya vers les habitants de Jabès
Galaad, pour les féliciter d'avoir enseveli Saül. Cependant,
le général de Saül Abner, établit roi Isboseth,
fils de Saül. Mais David régna sur la tribu de Juda. Joab,
serviteur de David, et Abner, serviteur de Saül, marchèrent
l'un contre l'autre et le combat fut soutenu des deux parts par la jeunesse.
Asaël, frère de Joab, poursuivit Abner qui, plusieurs fois,
l'exhorta à se retirer, mais il ne voulut pas. Abner le tua, et
appelant Joab il lui demanda de faire cesser la lutte. La guerre était
donc allumée entre la maison de Saül et la maison de David
; celui-ci s'affermissait chaque jour, mais l'autre s'affaiblissait.
Abner prit pour lui une concubine de Saül ; Isboseth lui en fit des reproches, et Abner envoya vers David, promettant de lui livrer tout le peuple. Il alla vers David qui lui donna un repas. Mais Joab, qui revenait de la guerre, apprit cela, et, attirant Abner par ruse, il le tua pour venger le sang de son frère. David le sut et maudit Joab ; il pleura Abner et l'ensevelit avec beaucoup d'honneur. Rechab et Baana tuèrent en secret Isboseth ; ils vinrent trouver David, croyant avoir acquis de la gloire par ce meurtre; mais il les fit mettre à mort. Ainsi, David devint roi de tout le peuple. Il marcha vers Jérusalem , ville des Jébuséens dont les boiteux défendaient l'entrée; il prit la citadelle et se bâtit une demeure. Hiram, roi de Tyr, fit alliance avec David. Les étrangers font la guerre; David sort et les met en fuite. Ils reparaissent de nouveau; mais Dieu l'empêche d'aller à leur rencontre. " Lorsque tu entendras, " dit le Seigneur, " la voix de l'agitation et des pleurs, tu engageras le combat (II Rois, V, 14), " et je te les livrerai.
David fait venir l'arche. Oza est frappé de mort parce qu'il avait étendu la main vers l'arche. Tandis que l'arche s'avançait, David danse devant l'arche , et Michel se moque de lui. David voulait bâtir un temple; il en est empêché par Nathan le prophète. Il adresse à Dieu des prières et des actions de grâces, se réjouissant à cause des promesses qu'il avait entendues. David défait les étrangers, les Moabites et les Syriens; il apporte à Jérusalem les armes d'or dont il s'était (346) emparé: Susac, roi d'Egypte, les enleva dans la suite. David consacra beaucoup de choses par l'anathème. Ce fut alors qu'il admit Memphibaal, fils de Jonathas, à la table royale, et lui lit don de tout ce qui avait appartenu à Saül. Il lui donna pour serviteur Siba, qui était le serviteur de son père, et ordonna qu'il servirait blemphibaal avec ses enfants.
David envoie vers le roi des fils d'Ammon pour le consoler après la mort de son père; mais conseillé par les grands, le roi insulte ceux qui étaient venus pour le consoler. Une guerre en résulte, pour laquelle David envoie Joab, puis marche lui-même et met ses ennemis en fuite. En cet endroit se place ce qui est relatif à Urie, à Bersabée, à l'enfant qui mourut. Salomon naît ensuite. Joab attaque Rabbath et, après qu'il est maître de la ville, il envoie vers David, voulant lui attribuer la victoire.
Amnon , fils de David, aime sa soeur Thamar; il simule une maladie, et lorsqu'elle vient pour le visiter, il l'outrage. Absalon, frère de celle-ci, invite le roi à un festin et le roi ne venant pas, il demande que ses frères viennent. Ceux-ci arrivent; Absalon donne des ordres à ses serviteurs et ils tuent Amnon pendant le repas. Lorsque le roi apprit cela, il pleura beaucoup et fut irrité contre Absalon, qui s'enfuit. Après trois ans, lorsque la colère du roi était apaisée, Joab persuade au roi, par ruse, au moyen de la femme de Thécua, de rappeler Absalon. A son retour, David ne voulut pas le voir de suite; il demeura deux ans dans Jérusalem hors de la présence du roi. Absalon mande auprès de lui Joab, qui n'obéit pas. Il met le feu dans son champ, et de la sorte il le contraint de venir. Envoyé par lui vers le roi, Joab les réconcilie et conduit Absalon près de David. Cependant Absalon se fit un char et il eut des cavaliers. Recevant avec beaucoup d'honneur ceux qui venaient pour être jugés, il les louait comme des gens qui ont à dire de; choses justes et témoignait de la pitié parce qu'il n'y avait personne pour soutenir leurs droits. Il disait : " Qui m'établira juge sur ce pays (Il Rois, X, 24) ? " et de cette façon il se conciliait le peuple.
Absalon se révolte contre David qui, l'ayant appris, s'enfuit de Jérusalem, laissant ses concubines dans la ville. Ethaï veut le suivre; il l'en empêche d'abord, puis il cède à ses instances. Lorsqu'on eut traversé le torrent, il ordonna de reporter l'arche dans la ville; lui-même devait attendre dans le lieu des Oliviers s'ils avaient quelque chose à lui apprendre des secrets du roi. Chusaï s'avance au-devant de David, qui l'envoie pour renverser les desseins d'Achitopel, placé au rang des conseillers d'Absalon. Après son départ, vint Siba, qui accusait son maître Memphibaal de vouloir régner, et David lui donne tous les biens de son maître. Séméi maudit David qui retient Abessa et l'empêche de le tuer. Chusaï se rend près d'Absalon; il lui persuade qu'il est venu spontanément vers lui. Le conseil se réunit pour savoir ce que l'on doit faire, et Achitopel persuade à Absalon d'avoir commerce avec les concubines de son père, ce qu'il accomplit sur le toit du palais, afin que tous en fussent témoins. Achitopel ajouta cet autre conseil, de prendre mille hommes avec lui, de poursuivre David et de le tuer. Lorsque Chusaï fut appelé à donner son avis, il combattit l'avis d'Achitopel, exhortant à attendre afin de poursuivre David avec une force plus grande. Cet avis prévalut, car Dieu le voulait ainsi. Alors Chusaï envoie les enfants des prêtres et annonce le tout à David. Cependant Achitopel , dont le sentiment avait été méprisé, s'étrangla.
Beaucoup de présents sont apportés à David. Ayant levé une armée , il la fait marcher et dit : " Epargnez mon cher fils Absalon (II Rois, XVIII, 5), " car on ne lui permit pas de se mettre lui-même en campagne. Le combat commence; beaucoup d'hommes succombent, et parmi eux Absalon, retenu à un arbre par sa chevelure. La guerre finit par cette mort. Joab dépêche Chusaï pour annoncer la victoire à David. David, ayant écouté, pleurait à cause de son fils, jusqu'au temps où Joab survenant changea ses dispositions et lui persuada de recevoir l'armée avec un visage gai. Le roi rappelle à lui Israël qui fuyait; Abessa les amène à se soumettre à David, car ils en avaient déjà la pensée. II passe le Jourdain : Séméi se présente, reconnaissant sa faute, et David arrêta Abessa qui voulait le tuer. Memphibaal vint aussi, avec un extérieur sale et des vêtements sordides, ayant une. épaisse moustache et laissant voir de long:; ongles, car toutes ces choses étaient des signes (le la tristesse qu'il ressentait de la guerre soulevée contre David. Le roi demanda pourquoi il ne l'avait pas suivi. II répondit qu'il avait prié Siba, son serviteur, de le placer sur une bête de somme, et qu'il ne (547) l'avait pas voulu. Le roi ordonne que son champ sera partagé entre lui et Siba. David désirait ramener avec lui Berzelli, qui lui avait fourni beaucoup de secours pendant la guerre, il refuse à cause de sa vieillesse. Le roi prit son fils à sa place. L'armée se divise ; une partie se donne à Séba et David envoie Amessa pour le combattre , mais Joab tue Amessa par ruse et assiège la ville dans laquelle Séba s'est réfugié. Ceux qui étaient dans la ville, suivant les conseils d'une femme, coupent la tête de Séba, la jettent du haut des murailles à Joab et se délivrent ainsi de la guerre.
Une famine envahit la terre et elle ne pouvait avoir de fin que si on livrait aux Gabaonites plusieurs des descendants de Saül. David épargne Memphibaal à cause du serment fait à Jonathas; mais il livre les enfants et petits-enfants de Saül et il ensevelit dans le tombeau de Cis, Saül et Jonathas. De nouvelles guerres s'élèvent. On empêche David d'y prendre part, dans la crainte qu'il ne coure quelque danger. C'est alors qu'il compose le dix-septième psaume, qui raconte les hauts faits et les belles actions des généraux de David. Joab reçoit l'ordre de faire le dénombrement du peuple et il le fait : or, il y avait en Israël neuf cent mille guerriers et dans Juda quatre cent mille. Le prophète Gad se présente alors et donne à David le choix entre trois genres de châtiments pour celui qu'il aimerait mieux supporter, soit trois années de famine, trois jours de fuite devant les ennemis ou trois jours de mortalité. David s'écrie : " Voici que j'ai péché; moi qui suis le pasteur du peuple, j'ai commis l'iniquité, mais ceux-ci qui forment le troupeau qu'ont-ils fait? que votre main soit sur moi et sur la maison de mon père. " (II Rois, XXIV, 17.) Le fléau cessa. David reçut l'ordre d'élever un autel dans l'aire d'Ormia et d'offrir un sacrifice, et il fit ainsi.
Ornias, fils de David, reçut dans un festin Joab et Abiathar, comme étant celui qui devait régner un jour. D'après le conseil de Nathan le prophète , Bersabée va trouver David et lui annonce ces choses. Tandis qu'elle parlait, Nathan entra, car tous deux voulaient que Salomon fût roi. Ils sortirent ayant placé Salomon sur la mule royale; le prophète Nathan et le prêtre Sadoc allèrent à Gihon et ils l'oignirent en disant : " Vive le roi." (III Rois, I, 39.) Jonathan, fils d'Abiathar, annonça le tout à Ornias, tandis qu'il était à table. Les autres s'enfuirent, mais Ornias se réfugia près de l'autel, car il craignait Salomon. Salomon le fit sortir de là, et Ornias s'approchant adorait le roi.
David , sur le point de mourir, exhorte Salomon à garder la loi
de Dieu, car il obtiendrait de la sorte l'effet des promesses qui lui avaient
été faites. Il lui ordonne de punir Joab et Séméi
, d'honorer les enfants de Berzelli et de les admettre à la table
royale. Et il mourut, ayant régné quarante ans.
TROISIÈME LIVRE DES ROIS.
Salomon met à mort Ornias parce qu'il avait demandé Abisag
pour épouse; il dépouille Abiathar du sacerdoce. La menace
faite à la race d'Héli fut accomplie , car Abiathar appartenait
à cette famille. Il fit mettre à mort également Joab,
et il établit Sadoc à la place d'Abiathar. Séméi
reçoit l'injonction de demeurer toujours dans la ville; s'il lui
arrivait de sortir, il ne le ferait lias impunément, mais il serait
condamné à mourir. Les serviteurs de Séméï
vinrent à s'enfuir; il oublia les ordres du roi et sortit pour aller
à leur recherche. Salomon le sut et il le fit mourir.
Récit sur la sagesse de Salomon, la paix qui règne en ce temps, la magnificence de sa table, ses chars, ses chevaux et ses richesses de tout genre. Salomon demande à Dieu la sagesse. Il juge deux femmes qui le viennent trouver pour un enfant. Nouveau discours sur la sagesse de Salomon, l'abondance de sa table et les officiers qui remplissent auprès de lui les divers emplois.
548
Salomon envoie demander à Hiram, roi de Tyr, moyennant salaire, des ouvriers habiles à travailler le bois. Hiram les accorde. Là il est parlé du nombre des ouvriers, de la quantité des matériaux préparés pour la construction du temple. Le temple est ensuite édifié. Salomon prie dans le temple; il offre un sacrifice et il fait la dédicace. Dieu lui promet de grands biens s'il observe les commandements et le menace du contraire s'il devient prévaricateur.
Salomon avait un navire qui lui apportait de l'or. Histoire de la reine du sud qui vient pour entendre sa sagesse. Ses grandes richesses, les armes d'or qu'il fait fabriquer; étendue de son royaume, depuis quel endroit jusqu'à quel autre. En cet endroit, il est parlé de son idolâtrie, de ses offenses envers Dieu. Menaces qui lui sont adressées; son royaume sera dissous et la paix sera enlevée. Ader l'Iduméen et Esdrom se révoltent. Jéroboam , son serviteur, se révolte aussi contre lui. Le prophète Allias va trouver Jéroboam, lui donne dix morceaux de son manteau qu'il déchire, signifiant par là qu'il aura le sceptre des dix tribus. Salomon voulait le tuer, mais il s'enfuit en Egypte, d'où il revient après la mort de Salomon.
Le peuple vient à Roboam, fils de Salomon, demandant un joug plus léger que celui de Salomon. Conseillé par les jeunes gens élevés avec lui; Roboam menace d'aggraver encore le fardeau ; alors les dix tribus se séparèrent et choisirent Jéroboam pour régner sur elles. Roboam voulait faire la guerre; mais Dieu l'en empêcha. Le fils de Jéroboam devient malade , et il envoie sa femme vers le prophète Allias pour l'interroger sur cette maladie ; il dit que l'enfant mourrait et il mourut. Jéroboam élève deux veaux d'or, l'un à Béthel et l'autre à Dan, afin que le peuple n'aille plus à Jérusalem; tandis qu'il sacrifiait, l'homme de Dieu se présente et prophétise touchant le roi Josias. La main du roi se dessèche et l'autel est brisé, mais le prophète prie Dieu et le roi est guéri. Il invite le prophète à manger avec lui; celui-ci refusait, selon le commandement de Dieu , mais ensuite il transgresse cet ordre et il est tué par un lion. Jéroboam persévéra dans son impiété et Roboam adora les idoles pendant toutes les années de son règne. Sésac vint et s'empara de ses trésors.
Après Roboam régna Abias, son fils, et après celui-ci Asa, fils d'Abias. Après Jéroboam régna Adab, son fils: Basa le mit à mort et il régna, et il fit la guerre à Asa qui fut vainqueur en recourant à l'alliance d'Ader le Syrien. Basa était un roi méchant ; Dieu le menace de grands maux. Après lui règne Ela, son fils, que tue Zambri , l'un des généraux, qui règne à son tour, et détruit la maison de Basa. Après que Zambri fut mort, lui-même ayant mis le feu à sa demeure , Ambri régna. Lorsqu'il fut mort, Achab, son fils, fut roi. Josaphat, fils d'Asa, règne aussi. Le prophète Elle menace Achab de la sécheresse qui dure trois ans et six mois. Pendant ce temps, un corbeau nourrit le prophète. En cet endroit, est l'histoire de la veuve de Sarepta, de la mesure d'huile et de la mesure de farine , de la mort de l'enfant et de sa résurrection. Elle est envoyé vers Achab; il offre une victime et fait tomber du ciel le feu qui la dévore. Il fait saisir les prêtres de Baal qui sont égorgés. Il annonce la pluie à Achab. Elle monte sur le Carmel , il offre un sacrifice, il prie et la pluie tombe.
Jézabel , femme d'Achab, menace de mort le prophète qui s'avance dans le désert où il s'endort. Réveillé par un ange, il trouve un pain de froment cuitsous la cendre; il le mange et il est fortifié. Avec cette seule nourriture, il marelle pendant quarante jours jusqu'à la montagne d'Horeb. Alors, il dit cette parole: Seigneur, ils ont renversé vos autels. Elisée, laissant ses bceufs, suit Elle. Ici est l'histoire de la vigne de Naboth , des menaces contre Jézabel et Achab, et du repentir d'Achab. Le Syrien Aderfait invasion en Israël, avec trente-deux rois. Achab en triomphe; Ader recommence la guerre; il éprouve un grand désastre. Lorsqu'il se vit dans un si grand danger, il se couvrit de vêtements misérables, et alla trouver Achab, se disant son esclave et attendant de lui son salut. Achab le fit monter sur son char et le renvoya dans son pays comblé d'honneurs. Le prophète se présenta; il fit des reproches au roi et le menaça de mort.
Achab consulte pour savoir s'il doit faire la guerre aux Syriens, et par le conseil de Josaphat, roi de Juda, on fait venir le prophète Michée qui, étant interrogé, prédit des calamités si la guerre est faite ; Achab s'irrite. Le faux prophète Sédécias frappe Michée, Achab ordonne de conserver Michée jusqu'à la fin de la guerre comme un prophète menteur. Il se met en marche pour combattre et il dit à (549) Josaphat : Changeons de vêtements et d'insignes ; je prendrai les tiens et je te donnerai les miens. Ceci étant fait, les soldats qui avaient reçu l'ordre de leur roi de négliger tous les autres et de s'attacher dans le combat au seul roi d'Israël, voyant Josaphat, roi de Juda, et pensant qu'il était le roi d'Israël, car le vêtement les avait trompés, ils l'entouraient et voulaient à le tuer. Mais il s'écria et repoussa le danger. Cependant, un archer frappa Achab et son sang coula. Ils le lavèrent dans la fontaine et les femmes de mauvaise vie se lavèrent dans son sang et les chiens le léchèrent. Ochosias, fils d'Achab, régna après lui. Josaphat, qui avait été son ami, ne fut pas châtié, parce que ses bonnes oeuvres arrêtèrent le châtiment (1).
1 Le texte grec qui manque de clarté est ici corrigé d'après
la note au bas de la colonne 351.
QUATRIÈME LIVRE DES ROIS.
Ochosias étant tombé malade envoya demander à
Baal s'il guérirait. Elie rencontra les envoyés et leur commanda
d'aller dire qu'il ne se rétablirait pas. Ochosias, apprenant que
c'est Elie qui a parlé ainsi, envoie un chef de cinquante hommes,
puis un autre. L'un et l'autre ayant été consumés
par le feu du ciel, avec les cinquante hommes, Elie reçoit l'ordre
de suivre le troisième, et se rendant près du roi, il lui
dit qu'il mourra. Après lui, règne son frère Joram,
car il n'avait point de fils. En cet endroit, est l'enlèvement d'Elfe
dans le ciel. Les enfants des prophètes ayant vu Elisée qui
traverse à pied sec le Jourdain, disent l'esprit d'Elfe s'est reposé
sur lui. Mais ils voulaient envoyer à la recherche d'Elie et il
les en empêcha. Puis il consentit à leur désir, mais
ils ne le trouvèrent point. Elisée rend saines les eaux de
Jéricho. Il passe à Béthel et maudit les enfants qui
le raillaient : des ours les dévorent.
Le roi de Moab refusait de payer le tribut accoutumé. Joram, roi d'Israël, marche contre lui, prenant pour alliés Josaphat, roi de Juda, et le roi d'Edom. Ils ne trouvèrent point d'eau dans le désert et ils couraient risque de périr. D'après l'avis d'Ochosias, ils allèrent trouver Elisée. Celui-ci se montre irrité contre le roi d'Israël, et il ne consent de la voir qu'en faveur du roi de Juda. Non-seulement il leur promet une grande abondance d'eau, mais la victoire sur les Moabites, ce qui est vérifié par l'événement. Le roi des Moabites fut réduit à une telle extrémité qu'il tua son fils sur les remparts.
En cet endroit, il est parlé de la femme dont l'huile fut multipliée et de la Sunamite à qui Elisée, ayant prié, obtint un fils et le ressuscita quand il fut mort. Une famine survient Elisée enlève l'amertume qui était dans les mets préparés pour les enfants des prophètes et il nourrit cent hommes, au nom du Seigneur, avec vingt pains d'orge. Naaman, général du roi de Syrie, est atteint de la lèpre ; il vient demander sa guérison au roi d'Israël qui est troublé et déchire ses vêtements. Elisée le fait venir et lui ordonne de se laver sept fois dans le fleuve du Jourdain. Naaman néglige d'abord cet ordre et n'espère point sa guérison. Ensuite exhorté par ses serviteurs, il se lave, il est guéri et il offre des présents à Elisée qui les refuse. Lorsqu'il est parti, Giézi, serviteur d'Elisée, court après lui, comme envoyé par Elisée, et reçoit de Naaman deux talents d'argent et deux vêtements. Revenu près de son maître, il essayait de les cacher. Elisée lui fit des reproches et, en punition, il fut frappé de la lèpre. Les enfants des prophètes vont couper du bois pour bâtir; l'un d'eux laisse tomber le fer de sa cognée; Elisée jette un morceau de bois qu'il casse et le fer reparaît au-dessus de l'eau.
Le roi de Syrie fait la guerre à Israël, selon la prédiction d'Etisée. Le Syrien envoie une troupe de soldats contre Elisée. Le prophète prie; ceux qui venaient contre lui sont frappés de cécité; il les conduit au milieu de leurs ennemis et il arrête le roi qui voulait les tuer. Il ordonne qu'après les avoir fait manger, on (550) les renvoie. La famine devient si grande que la tête d'un âne fut vendue cinquante sicles (1), et la quatrième partie d'un cube de fiente de pigeon cinq sicles. Une femme se présente devant le roi, accusant une autre femme parce qu'ayant mangé avec elle sou fils , elle refusait de livrer le sien, comme elle l'avait promis. Le roi déchira ses vêtements et envoya vers Elisée pour lui couper la tête. Le prophète dit au messager que le lendemain la famine aurait cessé. Il n'ajoute pas foi, et le prophète lui prédit sa mort. Or, quatre lépreux, poussés au désespoir par la famine, prennent la résolution de passer à l'ennemi et vont au camp, d'où ils trouvent les hommes absents, tandis que les tentes regorgent de richesses. Ils pillent ce qu'ils peuvent emporter et vont donner la nouvelle au roi qui, d'abord, craint qu'il ne s'agisse d'une ruse. Il dépêche des cavaliers qui confirment la nouvelle; il livre le camp au pillage du peuple et la famine cesse. Celui qui n'avait pas ajouté foi à la parole d'Elisée meurt, foulé aux pieds par la multitude. Elisée avait prédit à la femme dont il ressuscita le fils sept années de famine et l'avait exhortée à habiter dans une région étrangère. Après qu'elle eut quitté le pays étranger et que la famine eut cessé, elle revint et se présenta devant le roi, demandant à rentrer dans la possession de ses biens.
Le roi de Syrie envoie demander à Elisée s'il échappera à la maladie dont il était atteint. Elisée répond à l'envoyé qu'il n'échappera point, et il prophétise la défaite des Israélites. Après la mort du roi, Hazaël régna à sa place. Joram, roi de Juda, étant mort, Ochosias, son fils, lui succéda. Elisée envoie l'un des enfants des prophètes avec ordre de donner l'onction à Jéhu; celui-ci devenu roi met à mort Joram et le jette dans la vigne de Naboth, qu'avait usurpée le père de Joram. Il mit aussi à mort Ochosias et entra dans la cité d'Israël. Jézabel, parée, regardait du haut d'une tour; le roi dit aux eunuques de la précipiter en bas et elle mourut. Jéhu tua les soixante-dix fils d'Achab, les frères d'Ochosias et les prêtres de Baal, et il brisa l'idole de Baal. Alors Hazaël tailla en pièces les enfants d'Israël. Jéhu meurt; Joachaz, son fils, règne. Histoire de Joas, roi de Juda, de Joiada, le grand prêtre, et de Gotholia. Israël est livré à ses ennemis et, de nouveau, Dieu a pitié de ce peuple. Lorsque
1 Dans la Vulgate : 80 pièces d'argent et non 50. (IV Rois, VI, 26.)
Joachaz mourut, Joas, son fils, régna sur Israël, et allant trouver Elisée, il versait des larmes. Le prophète lui ordonna de prendre cinq flèches et de les lancer contre le sol. Quand il en eut envoyé trois, il cessa et le prophète dit : tu vaincras trois fois la Syrie, mais si tu avais lancé les cinq traits tu l'aurais accablée d'une ruine complète. Ensuite, Elisée fut enseveli, et un mort que l'on jeta sur sa tombe revint à la vie.
Hazaël étant mort, le fils d'Ader régna à sa place. Joas battit trois fois les Syriens et il mourut, et Jéroboam, son fils, fut roi. Après la mort de Joas, roi de Juda, Amasias, son fils, régna; il vainquit Edom et combattit Joas, roi d'Israël. Celui-ci le vainquit et entra dans Jérusalem. Jéroboam étant mort., Zacharie, son fils gouverna Israël. Amasias, roi deJuda, mourut, et Azarias, appelé aussi Ozias, régna. Sous ce règne, Osée commença à prophétiser. Sallum met à mort Zacharie et gouverne Israël ; il a pour allié le roi des Assyriens, à qui il donne mille talents. Après sa mort, Manahem règne à sa place. Après Ozias, Joattlan, son fils, régna sur Juda, et après celui-ci Achaz, son fils. Sous ce règne, Rasin, le Syrien, et Phacée, fils de Romélie, s'avancèrent, et Achaz envoya vers Téglathphalasar, roi des Assyriens, pour lui demander son alliance. Il vint, en effet, prit Damas, et mit à mort Rasin. Salmanasar, roi d'Assyrie, combattit Osée, fils d'Ela, et le fit son tributaire. Lorsque l'Assyrien apprit qu'il songeait à faire défection et envoyait des ambassadeurs au roi d'Éthiopie, il l'assiégea, le mit dans les fers, et, s'emparant de Samarie et des autres villes, il en transporta les habitants dans l'Assyrie.
En cet endroit sont les reproches adressés à Israël et à Juda. Ceux qui avaient été amenés de Babylone et habitaient dans Samarie étaient dévorés par des lions , parce qu'ils ne craignaient point Dieu. Un prêtre leur est envoyé qui les instruit de la loi de Dieu, et ils craignaient Dieu et adoraient les idoles. Histoire d'Ezéchias et des Assyriens, qui est aussi rapportée par Isaïe. Histoire de Manassé, de son impiété et de sa mort. Après sa mort, son fils Amon règne ; après celui-ci, Josias, son fils, de qui le prophète avait parlé par avance à Jéroboam, le serviteur de Salomon, lorsque la main du roi fut desséchée. Il purifie Jérusalem, et renverse tous les lieux-hauts, détruit les sépulcres des prêtres des idoles et brise les idoles. (551) C'est de lui qu'il est dit qu'il n'y eut point auparavant de roi semblable à lui, qui se convertit au Seigneur de tout son coeur et de toute son âme. Sous ce règne Jérémie commença à prophétiser. Ce temps fut aussi celui de Holda, la prophétesse.
Le Pharaon Néchao met à mort Josias, et Joachaz, son fils, règne à sa place. Pharaon ayant aussi renversé celui-ci et l'ayant conduit en Egypte, où il meurt, établit roi le fils de Josias, Eliacim ou. Joachim, et il rend le pays tributaire. Le premier Joachim, vaincu par Nabuchodonosor, fut précipité des remparts. C'est de lui que Jérémie a dit : " Son cadavre " sera exposé à la chaleur du jour et au froid " de la nuit. " Et aussi: " Il sera enseveli dans la sépulture de l'âne. " (Jérém. XXXVI, 30, et XXII, 19.) Car après que son corps fut corrompu, il fut enseveli. Eliacim, ou Joachim, fils de Josias étant mort, Joachim son fils et neveu de Josias, régna. Ce Joachim était aussi appelé Jéchonias. Le roi d'Égypte ne sortit point de sa terre. Mais Nabuchodonosor venant et assiégeant la ville, Joachim ou Jéchonias alla au-devant de lui avec sa mère, et Nabuchodonosor l'emmena à Babylone, établissant roi dans Jérusalem un fils de Josias, le frère de son père. Celui-ci était Mathanias ou Sédécias, qui prévariqua contre le roi de Babylone. Nabuchodonosor vint, assiégea Jérusalem qu'il prit et livra aux flammes; il priva de la vue et enchaîna Sédécias qu'il emmena à Babylone, donnant à Godolias l'autorité sur tous ceux qui étaient restés dans Jérusalem. Quand Godolias eut été mis à mort par Ismaël, ceux qui étaient ainsi demeurés sous sa domination passèrent en Egypte. Cependant, à Babylone, le roi Evilinérodac accordait les plus grands honneurs à Joachim.
Le royaume de Samarie, ainsi qu'il a été dit déjà, avait cessé au temps d'Osée, fils d'Ela, celui qui avait assassiné Phacée, fils de Romélie. Le royaume de Jérusalem prit fin au temps de Sédécias, qui fut conduit à Babylone, à qui fou creva les yeux, et qui passa vingt-sept ans dans la prison, mais qu'ensuite le roi combla d'honneurs, lui donnant un trône au-dessus de tous les autres rois qui étaient là, le faisant manger et boire auprès de lui tous les jours de sa vie. Ici finit le livre des Rois, c'est-à-dire au temps où la ville est prise et le peuple emmené en captivité.
Il nous reste à reprendre les noms des rois d'Israël et de Juda pour indiquer ce qu'ils ont fait, leur fin, le nombre d'années pendant lequel ils ont régné, reprenant, ainsi qu'il suit, ce qui est dans ces quatre livres.
Après la mort de Saül, qui avait régné quarante ans, David régna aussi quarante ans sur Israël et sur Juda, savoir: à Hébron sept ans sur tout Israël et sur Juda trente-trois ans. Il accomplit le bien avec un coeur parfait. Sous ce règne vécurent les prophètes Nathan et Gad. Salomon, fils de David, régna lui-même sur tout le peuple pendant quarante années; et il fit le mal. Sois lui vécurent aussi les prophètes Nathan et Gad. Roboam, son fils, régna dix-sept ans et fit le mal. Pendant qu'il régnait, eut lieu le schisme, et les deux tribus de Juda et de Benjamin demeurèrent attachées à lui et à Jérusalem. Les dix tribus s'attachèrent à Samarie. Sous le règne de ce prince vécurent les prophètes Ahias le Silonite et Addon ; Abias, son fils, régna trois ans. Son coeur n'était point semblable à celui de David ; mais il marcha dans la voie de l'iniquité comme son père. Sous ce règne vécut encore le prophète Addon. Asa, fils de celui-ci, gouverna quarante ans et fit le bien ; mais les lieux hauts subsistaient. Sous lui vivaient les prophètes Azarias, fils d'Oded, et Anam. Josaphat, fils d'Asa, régna vingt -cinq ans et fit le bien ; mais il laissa subsister les lieux hauts, et à la fin de son règne il mérita d'être repris, parce qu'il avait fait amitié avec Ochozias, roi d'Israël, et que tous deux conduisaient en commun la plupart de leurs entreprises. Sous lui vécurent les prophètes Elie , Elisée, Michée, Jéhu, fils d'Aneni, Oziel, fils de Zacharie, Filadad, fils d'Adia et de Marissa. Joram, fils de Josaphat, régna huit ans et fit le mal ; il eux pour femme la fille d'Achab. Sous ce règne vécurent aussi Elie et Elisée. Ochozias, fils de Joram, régna un an et fit le mal. Après lui, Gotholia (1), sa mère, gouverna sept ans. Joas, fils d'Ochozias, régna quarante ans; il fit mourir Zacharie, après avoir fait le bien dans la plénitude de son coeur, tant que vécut le prudent Joiadas et qu'il lui donna ses conseils. Les; serviteurs de Joas le mirent à mort dans sa maison de Mello. Sous lui prophétisa Zacharie, fils de Joiadas.
Amasias, fils de Joas, régna dix-neuf ans et fit le bien au commencement de son règne; mais il ne renouvela point les temps de David.
1. Athalie.
552
Car le peuple sacrifiait dans les lieux hauts, et il ne lit pas disparaître les bois sacrés. Sous lui prophétisèrent des prophètes dont le nom n'a point été écrit. Dans la suite, Amasias ayant vaincu les habitants de Séir, il s'enorgueillit, il adora les idoles de Seir et il fut livré aux mains de ses ennemis qui le battirent. Azarias, appelé aussi Ozias, régna cinquante ans et, dans le commencement , il fit le bien, comme son père; mais il n'abolit pas les hauts lieux. Enflé par la prospérité, il voulut sacrifier dans le temple même, ce qui était permis aux prêtres seuls. C'est pourquoi, il fut frappé de la lèpre, après qu'il eut entendu ces paroles : " Il ne t'est pas permis, Ozias, de sacrifier au Seigneur, mais aux prêtres seuls. " (II Par. XXVI, 18.) Sous son règne vécut le prophète Isaïe.
Les noms des rois qui régnèrent à Samarie, leur fin, leurs actions remarquables, le nombre des années de leur règne sont ainsi qu'il suit. Jéroboam, fils de Nabath, régna vingt-quatre ans. Celui-ci revenant de l'Egypte lorsque le royaume était divisé fut le premier qui régna dans Samarie ; il fit le mal comme personne autre ne le fit. En effet, craignant que le royaume ne lui fût enlevé, il fit deux veaux d'or et trompa le peuple en disant: " Ceux-ci sont vos dieux qui vous ont ramenés de l'Egypte. " (I Rois, XII, 28.) Il institua des fêtes et un sacerdoce et " il fit pécher Israël. " (II Rois, xiv, 8.) Car tous les rois qui vinrent après lui l'imitèrent. Sous ce règne vécut Ahias le Silonite, qui prononça des malédictions contre lui devant l'autel.
Joathan régna seize ans, et il fit le bien comme son père; mais il ne détruisit pas les hauts lieux. Isaïe vécut aussi sous ce règne. Achaz, fils du précédent, régna seize ans et fit le mal. Sous lui vécurent les prophètes Isaïe et Oded. Ezéchias régna vingt-neuf ans, et il fit le bien parfaitement, comme David. Il détruisit le serpent d'airain que Moïse avait fait élever. Sous ce règne, Sennachérib et Rapsacés, qui avaient blasphémé, sont frappés, et, dans une seule nuit, l'ange extermine cent quatre-vingt-cinq mille Assyriens. Ezéchias, sur le point de mourir, reçoit une prolongation de quinze années de vie. Manassès, son fils, régna cinquante-cinq ans, et il fit le mal. Tout ce qu'Ezéchias avait détruit, il le rétablit, et il devint pour Juda un autre Jéroboam, de sorte que Jérusalem fut traitée à cause de lui comme Samarie. C'est de lui qu'il a été dit " qu'il fit pécher Juda. " (IV Rois, XXI, 16.) C'est. pourquoi il fut emmené captif à Babylone; mais Dieu le ramena de la captivité dans Jérusalem après sa conversion, ainsi qu'il est écrit dans les Paralipomènes, et il recouvra la royauté. Il mourut repentant et enseignant au peuple à servir Dieu. Il ne fut pas enseveli dans la ville, mais dans son jardin, dans le jardin d'Oza. Amos, son fils, régna deux ans, et il fit le mal, comme Manassès, son père; ses serviteurs le tuèrent, et il fut enseveli dans le jardin d'Oza, dans lequel son père avait été inhumé avant lui.
Josias, fils du précédent, régna trente-un ans. Le peuple le fit roi lorsqu'il n'avait que huit ans. Il fit le bien et il marcha dans la voie de David, ne s'écartant ni à droite ni à gauche. Il abattit tous les bois sacrés et enleva toutes les idoles. Lorsqu'il eut atteint l'âge de seize ans, il demanda le livre de la loi, et voyant qu'elle avait été transgressée il ordonna d'en faire la lecture; il fit célébrer la Pâque et il ordonna de la célébrer, comme il est écrit. Le Pharaon Néchao le mit à mort, sur les rives de l'Euphrate, à la suite d'une contestation qu'ils eurent entre eux. Sous lui vécurent les prophètes Sophonias et Jérémie, et la prophétesse Holda, femme de Sellum. Son fils Joachas régna trois mois et fit le mal : Pharaon l'emmena captif. Sous lui vécut aussi Jérémie. Eliacim, autre fils de Josias, appelé aussi Joachien après que son nom eut été changé, régna onze ans et fit le mal. Joachim ou Jéctionias, son fils, régna trois mois et fit le mal ; il fut emmené captif à Babylone. Nathan fut le fils de celui-ci. Nabuchodonosor le fit roi et changea son nom en celui de Sédécias. Il régna douze ans et fit le mal. Jérémie vécut également sous ce règne. Le royaume de Juda subsista jusqu'à lui et fut renversé comme celui de Samarie. Car la ville fut prise et tous les habitants furent emmenés captifs à Babylone avec leurs richesses. En tout, il y eut vingt-un rois, sans compter Gotholia (Athalie).
Nabath (1), fils de Jéroboam, régna douze ans et fit le mal, et personne de cette race ne régna ensuite. Zambri, qui était d'une race différente, régna douze ans. Baaza régna vingt-quatre ans et fit le mal. Pendant ce règne vivaient les prophètes Elie, Elisée, Michée, et celui qui prophétisa devant Achab sur la Syrie et le fils
1 Nadab.
(553)
d'Ader (1), et celui qui, blessé parce que lui-même l'avait ordonné ( III Rois, XX, 35), réprimanda Achab, et en outre beaucoup d'enfants des prophètes. Ochozias, fils d'Achab, régna deux ans et il fit le mal. Sous lui vécurent aussi Elie et Elisée, car Elie frappa par le feu du ciel, au nom du Seigneur, les chefs de cinquante hommes envoyés par lui. Joram, fils d'Achab, régna douze ans et fit le mal, et personne de cette race ne régna ensuite. Sous ce règne , Elie fut enlevé au ciel ; Elisée vécut jusqu'à Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Sous le même roi vivaient les enfants des prophètes.
Jéhu, fils de Namsi, qui appartenait à une autre race, régna vingt-deux ans. Il fit périr toute la race d'Achab et tous les prophètes de Baal immoles par embûche, et il renversa sa statue. Parce qu'il avait fait le bien dans toutes ces choses, il lui fut annoncé que ses enfants seraient assis sur son trône jusqu'à la quatrième génération. Joachaz, son fils, régna dix-sept ans et fit le mal. Il fit la guerre contre Jérusalem dont il enleva l'or et les richesses. Jéroboam, fils de celui-ci, régna quarante et un ans et fit le mal. Zacharie, fils du précédent, régna six mois et fit le mal. La race de Jéhu dura jusqu'à lui, c'est-à-dire jusqu'à la quatrième génération.
Sellum, fils de Jabès, d'une autre race, régna trente jours et fit le mal. Manahem , fils de Gadi, d'une autre race, régna vingt ans et fit le mal. Isaïe et Osée prophétisèrent sous ce règne. Phacée, fils de Romélie, d'une autre race, régna vingt ans; il tua Phacéia et fit le mal. Sous lui vécurent aussi les prophètes Isaïe et Osée. Osée, fils d'Ela, d'une autre race, régna neuf ans. Il tua Phacée et fit le mal, mais non comme ses prédécesseurs. Il fut le dernier roi de Samarie. Avec lui cessa la royauté et périt l'empire de Samarie, qui fut ensuite habitée par les Assyriens. De ceux-ci sont sortis les hérétiques Samaritains , appelés Sadducéens. Ainsi finit le résumé du livre des Rois.
1 Vulgate, Bénadad (fils d'Ader).
PREMIER LIVRE DES PARALIPOMÈNES.
Les Paralipomènes sont ainsi appelés parce que beaucoup
de choses laissées de côté dans les quatre livres des
Rois sont contenues dans ces livres. Dans ce premier livre est décrite
la généalogie de toutes les tribus, depuis Adam jusqu'aux
rois, par tribus, par familles, par maisons. II est dit quels furent ceux
des lévites que David établit pour chanter devant Dieu avec
la flûte et la cithare, quels autres il consacra aux oeuvres du temple,
car il fut le premier qui commença à jeter les fondements
du temple. Divers détails sur les rois et leurs générations
sont donnés, d'où il résulte que le total des années
des rois qui régnèrent à Jérusalem depuis David
est de quatre cent soixante-quatorze. Tous ces rois furent de la race de
David , et il y en eut neuf qui firent le bien; ceux qui firent le mal
sont au nombre de douze, Gotholia ! non comprise. Toutes les années
de ceux qui régnèrent à Samarie s'élevèrent
au nombre de deux cent soixante-neuf et trente jours; douze rois fuirent
donnés par huit races différentes : tous firent le mal, en
imitant le péché de Jéroboam.
1 Athalie.
DEUXIÈME LIVRE DES PARALIPOMÈNES.
Dans le deuxième livre des Paralipomènes sont consignées
les actions des rois. Ceux qui les ont écrites sont les prophètes
qui ont vécu clans les différents temps des rois. Si l'on
veut savoir en particulier quels sont ceux qui ont écrit ces choses,
il faut remarquer que ce livre renferme les actions des rois d'Israël
et de Juda qui ont été omises-. dans les livres des Rois.
Or ceux qui écrivirent en entier l'histoire des divers règnes
sont les suivants : Samuel et les prophètes Nathan et Gad ont écrit
le règne de David; les prophètes Nathan et Allias celui de
Salomon; les prophètes Semeas et Addon celui de Jéroboam;
le prophète Addon celui d'Abias. Les actions d'Asa sont dans le
livre consacré aux rois de Juda; le prophète
Jéhu, fils d'Adam, qui écrivit le livre des rois d'Israël,
a écrit le règne de Josaphat. Ce que fit Joas est raconté
dans les livres des Rois. Ce que fit Amasias est dit dans le livre des
rois de Juda et d'Israël. Le prophète Isaïe a écrit
le règne d'Ozias. Les actions de Joathan sont dans le livre des
rois de Juda et d'Israël, celles d'Achaz dans le livre des rois de
Juda et d'Israël. Le prophète Isaïe, fils d'Amos, a rapporté
le règne d'Ezéchias. Ce qui concerne Manassès est
dans le livre des Voyants, ce qui est relatif à Josias dans le livre
des rois de Juda et d'Israël. Ce que fit Joachim est écrit
dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Telles sont les matières
contenues dans les Paralipomènes, et tel en est l'ordre.
PREMIER LIVRE D'ESDRAS (1).
Ce livre porte le nom d'Esdras, parce que c'est Esdras, prêtre
et lecteur, qui raconte et décrit le retour des fils d'Israël
depuis la Perse jusqu'à Jérusalem. Ce retour s'accomplit
par le commandement et l'ordre des rois Cyrus et Darius, sous la conduite
de Jésu, fils de Josédec, d'Esdras et de Zorobabel , après
qu'on eut discuté sur l'énigme pour laquelle était
proposée cette récompense que le vainqueur obtiendrait du
roi ce qu'il voudrait. L'un dit que le vin est ce qu'il y a de plus fort,
l'autre dit que c'était le roi , mais Zorobabel dit que ce qu'il
y a de plus fort ce sont les femmes, et au-dessus de tout, la vérité.
Lorsqu'il eut ainsi parlé, Zorobabel fut déclaré vainqueur
et, interrogé; sur ce qu'il voulait , il demanda que la captivité
prit fin et que Jérusalem fût rebâtie. On lui accorda
sa demande et la captivité
1 Ce livre, appelé ici le premier, est le troisième qui est rangé parmi les apocryphes.
prit fin : car alors étaient accomplies les soixante-dix années de la colère. Ceux qui revinrent de la captivité, appartenant à la tribu de Juda, à celtes de Benjamin et de Lévi, étaient au nombre de quarante-deux mille, et il y avait trois cent trente chevaux, deux cent quarante-cinq mules, quatre cent trente-cinq chameaux, sept mille trois cent trente-quatre serviteurs et servantes , deux cents chanteurs, six mille sept cent vingt ânes. Ceux qui furent chargés de réédifier étaient Zorobabel, Jésu, fils de Josédec et Néhémie. Esdras, qui était habile dans la loi , apporta le livre de la loi et le lut, et il établit tout ce qui avait rapport au temple et aux lévites. Lui-même expliqua la loi, et il fit renvoyer les femmes étrangères que plusieurs avaient prises durant la captivité. Ils les renvoyèrent et furent purifiés , et l'on célébra la Pâque selon la loi, ainsi qu'il est écrit, en observant les jeûnes. Ainsi finit le premier livre d'Esdras.
DEUXIÈME LIVRE D'ESDRAS.
Dans ce livre sont contenues les mêmes choses que dans le premier,
concernant le retour de la captivité, à l'exception de l'énigme
proposée. Plusieurs détails sont donnas sur l'eunuque Néhémie
qui , lui-même , demanda la reconstruction du temple, et sur la lecture
que fit Esdras, tandis que Jésu, Barréas et Sarabia instruisaient
le peuple. Esdras, enlisant, dissertait avec la science du Seigneur. Le
peuple comprit cette lecture et célébra la Pâque ,
et le septième mois il observa le jeûne et célébra
la fête des Tabernacles, ainsi qu'il est écrit . " Ils n'avaient
point fait ainsi depuis les jours de Josué, fils de Navé."
(II Esd. VIII, 17.) Esdras ayant vu que des femmes du pays d'Azot étaient
mariées aux Hébreux, persuada à tous de promettre
l'observance de la loi de Dieu. Et il renvoya toutes ces femmes comme illégitimes
, et ils jurèrent de garder la loi. Ayant donc été
purifiés et sanctifiés, ils se réjouirent et rentrèrent
chacun dans leurs maisons. Ceci est aussi raconté concernant Esdras
les livres de la loi ayant péri , à cause de la négligence
du peuple et de la longueur de la captivité, Esdras, qui était
habile et instruit, et qui, de plus, était lecteur , les conserva,
et ensuite les mit au jour et les publia de nouveau, et ainsi ils furent
sauvés.
LIVRE D'ESTHER.
Ce livre porte le nom d'Esther parce que Dieu a sauvé, par Esther,
les Juifs sur le point de périr jusqu'au dernier, et frappé
Aman qui avait médité leur ruine. En effet, Artaxercès,
roi des Perses, ayant répudié sa femme, en cherchait une
autre dans son empire, qui fût la plus belle et la plus gracieuse,
et son choix se fixa sur Esther qui était de nation juive. Elle
avait pour parent Mardochée, emmené de son pays dans la captivité
au temps du roi Sédécias. Or, le roi ayant élevé
à de grands honneurs un homme nommé Aman , il ordonna que
tous l'adorassent; mais Mardochée, qu'animait le zèle pour
le culte de Dieu , ne voulant point adorer un homme, Aman s'en irrita et
, apprenant qu'il était juif , persuada au roi Artaxercès
de publier un édit pour mettre à mort, saris distinction,
tous les juifs qui vivaient dans son empire, en un même jour du douzième
mois. Mardochée l'ayant su, pleura et jeûna, et il envoya
vers Esther pour lui demander appui. Esther ayant jeûné et
prié Dieu , et s'étant parée des ornements de son
sexe, sans être appelée, bien qu'il ne fût pas permis
d'aller trouver le roi lorsqu'il ne l'avait pas demandé, elle alla
le trouver, sans attendre l'occasion favorable et espérant que la
prière qu'elle verrait faire lui en tiendrait lieu ; mais le roi
s'étant étonné de cette action étrange , elle
tomba à ses pieds par la crainte. Cependant, Dieu changea le coeur
du roi et le disposa à la douceur et à la clémence
, et s'avançant, il releva sa femme, l'exhortant à ne rien
craindre, mais à demander ce qu'elle voudrait. Elle demanda que
le roi vînt souper avec Aman une première fois, puis une seconde.
Aman, hors de lui par la joie qu'il éprouvait d'avoir été
invité par la reine , s'emportant davantage contre Mardochée,
et il fit abattre un grand arbre, voulant que Mardochée, y fût
pendu le jour suivant.
Cependant, le roi, par une disposition particulière de la Providence, étant demeuré éveillé pendant la nuit et n'ayant pu dormir, ordonna qu'on lui fit lecture de l'histoire de son règne. (556) Dans cette lecture il se rencontra un service qui lui avait été rendu par Mardochée. Car il avait livré au roi deux eunuques qui complotaient contre lui et les avaient convaincus. Le roi, ayant reçu ce bienfait de Mardochée, cherchait à lui accorder une récompense digne du service rendu. Lorsqu'Aman vint de grand matin vers lui, il lui demanda de quels honneurs était digne celui qui avait bien mérité du roi. Aman pensant qu'il était interrogé par le roi pour urne chose qui le concernait lui-même répondit qu'il méritait d'être appelé le second après le roi. Le roi ordonne que Mardochée sera honoré de cette manière et qu'Aman le précédera.
Esther, ayant saisi une occasion, intercéda pour les Juifs. Ensuite
le roi se livrant à son chagrin à cause de l'édit
injuste contre les Juifs, et s'irritant contre Aman, celui-ci supplie Esther
en l'absence du roi; il tombe devant elle et se prosterne à ses
genoux. Le roi ayant vu Aman qui touchait les genoux de la reine et pensant
qu'il lui faisait outrage, ordonna qu'Aman fût pendu à l'arbre
qu'il avait préparé pour Mardochée. Il publia un édit
ordonnant que les Juifs demeureraient sains et saufs et que leurs ennemis
seraient mis à mort par eux. Le nombre de ceux qui périrent
ainsi fut de quinze mille, et il fut établi une fête au quatorzième
ou au quinzième jour du mois qu'on appelait Adar. Ce jour est appelé
dans la langue des Juifs, Pleura, et dans ce jour ils brûlent Aman
et se réjouissent, faisant de cette fête un souvenir de leur
salut. Ainsi se termine le livre d'Esther.
LIVRE DE TOBIE.
Ce livre porte le nom de Tobie parce qu'il contient l'histoire de ce
personnage. Tobie était de la tribu de Nephtali; il fut emmené
en captivité et vécut à Ninive , craignant Dieu et
exerçant la miséricorde. Tandis qu'il était captif,
il ne mangea point le pain des nations, mais il se conserva pur au milieu
d'elles. Il fut préfet des vivres de Salmanasar (1), et il déposa
dix talents chez Cabélus, dans la Médie. Pour lui, il avait
soin d'ensevelir ceux qui mouraient d'entre les Juifs. Calomnié
auprès du roi Sennachérib (2), il s'enfuit. De retour, il
ensevelit encore un mort et il s'endormit au pied du mur, et, comme il
avait coutume, il dormit les yeux ouverts. Or, des oiseaux ayant laissé
tomber d'en-haut leur fiente sur ses yeux, il se forma une taie blanche,
et il ne voyait plus.
Il y avait à Ecbatane une fille de Raguel, son parent, qui s'appelait Sara. Le démon Asmodée ne permettait à aucun de l'avoir pour épouse, car il avait tué sept hommes qui l'avaient épousée. La jeune fille, fort contristée, pria
1 Dans le grec : Tnemssar.
2 Dans le grec : Achirel.
Dieu, qui lui envoya en aide l'archange Raphaël. Cependant Tobie ayant exhorté son fils à ne jamais prendre une femme étrangère, mais de sa tribu et de sa race, lui remit l'obligation de dix talents et lui ordonna de s'en aller et de les demander. Le jeune homme ne connaissant ni la route ni l'homme sortit pour chercher un compagnon de voyage. La Providence divine lui fit trouver Raphaël, qui se tenait au dehors avec l'apparence d'un homme, et il fit convention du prix avec lui après que Raphaël eût dit qu'il connaissait la route. L'archange fit donc route avec lui, paraissant être un homme et prenant le nom d'Azarias.
Lorsqu'ils arrivèrent au fleuve du 'tigre, le jeune homme voulut y descendre pour se baigner et aussitôt un énorme poisson s'élança sur lui. L'ange lui dit de le saisir, de le couper en morceaux, de mettre à part le foie, le cœur et le fiel pour les conserver. Le jeune homme ayant demandé quelle en était l'utilité, il répondit : Le foie et le coeur mis sur le feu chassent le démon, la bile fait disparaître la taie blanche des yeux. Par le conseil et avec le secours de l'ange, le jeune Tobie prit pour femme (557) Sara, fille de Raguel, le démon étant mis en fuite par la fumée, et l'ange l'ayant enchaîné dans les régions de la haute Egypte.
Tobie demeurant avec sa femme envoya Azarias, toujours regardé comme un homme, dans la Médie, et celui-ci, ayant reçu les dix talents, revint avec sa femme et avec l'ange lui-même vers son père. A son retour, le jeune Tobie oignit avec la bile du poisson les yeux de son père; les écailles tombèrent et il vit aussitôt. Tobie avait cinquante-huit ans lorsqu'il perdit la vue; il en avait soixante-six lorsqu'il la recouvra. Lorsque Tobie vit la lumière, l'ange se manifesta et fit connaître qu'il n'était point un homme, mais qu'il avait été envoyé de Dieu à leur secours et au secours de Sara. Devenu vieux, Tobie ordonna à son fils d'aller en Médie, à cause de la ruine de Ninive, qui devait arriver selon la parole du prophète Jonas, et il mourut à l'âge de cent cinquante-cinq ans. Le jeune Tobie alla donc dans la Médie où il ensevelit les parents de sa femme et où il apprit la catastrophe de Ninive. Il mourut lui-même à l'âge de cent sept ans. Ainsi finit le livre de Tobie.
LIVRE DE JUDITH.
Ce livre porte le nom de Judith parce que Dieu délivra par elle
les enfants d'Israël attaqués et assiégés par
Holopherne et frappa Holopherne lui-même. Voici quelle est cette
histoire. Nabuchodonosor, roi des Assyriens, lorsqu'il faisait la guerre
à Arphaxad, roi des Mèdes, avait demandé du secours
à toutes les nations jusqu'à l'Egypte. Personne n'ayant envoyé
de secours, mais tous ayant refusé, après qu'il eut vaincu
et triomphé d'Arphaxad, il fit la guerre à ceux qui n'avaient
point fourni de troupes, et il envoya contre eux Holopherne avec des forces
considérables. Celui-ci soumit toutes les autres nations et renversa
leurs dieux. Mais les Israélites se fortifièrent, ne voulant
point se soumettre à Holopherne, et ils ne furent point effrayés
par ses menaces. Le prêtre Joachim écrivit à ceux de
Béthulie de couper le chemin à l'armée d'Holopherne,
car c'était de ce côté qu'était sa route, et
ils le firent. Holopherne prépara ses troupes au combat. Achior,
prince des enfants d'Ammon, conseilla à Holopherne de ne point attaquer
la nation des hébreux, parce qu'ils avaient Dieu pour protecteur;
mais Holopherne l'envoya dans Béthulie, assurant qu'il le mettrait
à mort s'il triomphait des Hébreux. Achior demeura donc dans
Béthulie, tandis qu'Holopherne l'assiégeait et qu'il avait
intercepté les eaux. Le peuple était tourmenté par
la soif et les chefs de la cité étaient sur le point de la
livrer, lorsque Judith déposant ses vêtements de veuve, car
elle avait perdu son mari et passait tous ses jours dans le jeûne,
prit les ornements d'une fiancée et, demandant que la ville ne fût
point rendue avant cinq jours, elle alla trouver Holopherne qu'elle trompa
par sa sagesse. Le troisième jour, elle lui trancha la tête,
à l'insu de ses soldats et les habitants de la ville suspendirent
cette tête aux murailles, afin de la faire voir aux capitaines d'Holopherne.
Les Assyriens prirent la fuite et les Israélites fondant de tous
côtés sur eux les taillèrent en pièces. Ainsi
délivrés, ils pillèrent le camp et remirent à
Judith tout ce qui avait appartenu à Holopherne. Pour elle, elle
s'en alla à Jérusalem et offrit tout au Seigneur, puis, revenant
dans sa maison, elle garda le même genre de vie et demeura veuve
jusqu'à sa mort, personne n'ayant pu la décider à
contracter un nouveau mariage. Elle mourut, après avoir été
admirable dans sa viduité, à l'âge de cent cinq ans.
Ainsi finit ce livre.
LIVRE DE JOB
Ce livre est appelé du nom de Job, parce qu'il contient l'histoire
(le celui-ci, la manière dont il souffrit, étant tenté
par le diable, la victoire qu'il remporta en supportant avec piété
les plaies qui fondirent sur lui. Il reçut une récompense
double et devint plus illustre qu'auparavant. Lorsqu'il endura ses souffrances,
il était âgé de soixante-dix ans; il vécut ensuite
cent soixante-dix autres années, en sorte que le chiffre des années
de sa vie fut de deux cent quarante ans. Job vécut avant Moïse,
car il était le cinquième descendant d'Abraham, étant
issu d'Esaü. Les amis de Job vinrent pour le consoler à cause
des souffrances qu'il endurait, mais ils le firent avec si peu de miséricorde
et avec un zèle si amer que leurs discours leur furent imputés
à péché. Job pria Dieu pour eux et il leur fut pardonné.
Les discours de Job à ses amis sont au nombre de huit, ceux d'Eliphaz
à Job au nombre de trois, ceux de Sophar au nombre de deux, ceux
de Baldad au nombre de trois. Il y a aussi un discours d'Eliu, fils de
Barachel, de Buz. Enfin, le Seigneur parle à Job du milieu du tourbillon
et de la nuée. Il répond au Seigneur et lui adresse deux
fois la parole, et ainsi se termine ce livre.
Le but de tout ce livre est d'exhorter à la patience. ceux sur qui fondent les calamités, ce qui arrive même à ceux qui donnent les plus grandes marques de leur piété, de telle sorte qu'ils ne soient point scandalisés, mais qu'ils s'écrient: " Le Seigneur a donné, le Seigneur a enlevé; il a été fait ainsi qu'il a plu au Seigneur; que son nom soit béni dans les siècles des siècles (Job, I, 21); " ou cette autre parole : " Je suis sorti nu du sein de ma mère et je retournerai nu dans la terre (Ibid.), " et qu'ainsi ils apprennent quelle est l’utilité de la patience puisqu'ils en recevront la récompense comme Job. Il s'agit aussi de montrer que Dieu n'est pas l'auteur de nos maux et qu'il ne tente personne, mais que, Dieu le permettant ainsi, les tentations viennent aux hommes par l'intermédiaire du démon pour l'épreuve et la perfection de chacun.
On croit que Salomon a écrit ce livre, à moins que Moïse lui-même n'en soit l'auteur. Nous venons de dire le contenu de ce livre; en voici le résumé selon l'ordre des chapitres. Il est dit au commencement que Job habitait la terre de Hus. Ensuite, l'Écriture rend témoignage à sa vie pure, raconte qu'il eut sept fils et six filles (1) et parle du nombre de ses troupeaux. Ses fils, se réunissant tous les jours, faisaient des festins avec leurs trois soeurs, et Job envoyait pour sanctifier ses fils, offrant pour eux un sacrifice au Seigneur. Dieu, s'adressant à Satan, rend un premier témoignage à Job. Première réponse pleine d'envie de Satan à Dieu, concernant Job. Dieu donne puissance au diable sur tout ce qui appartient à Job , mais non sur Job lui-même. D'abord, Satan fait annoncer à Job que ses chevaux et ses ânes ont été pris, que ses serviteurs ont été battus. Un deuxième envoyé vient dire à Job : Vos troupeaux ont été consumés par le feu du ciel et les pasteurs avec eux. Un troisième envoyé annonce à Job qu'on a emmené ses chameaux et que ses serviteurs ont été tailles en pièces. Un quatrième lui annonce que la maison a été renversée et que tous ses enfants sont morts. Au milieu de toutes ces calamités, Job ne pécha point devant le Seigneur. Deuxième témoignage de Dieu parlant a Satan et faisant l'éloge de Job. Deuxième réponse pleine d'envie faite par Satan au Seigneur concernant Job. Le Seigneur livre Job, en faisant la réserve de sa vie. Le diable s'en allant le frappe depuis les pieds jusqu'à la tète et, assis sur son fumier, Job ramasse le pus de ses plaies. Sa femme lui dit de maudire le Seigneur et de mourir; il la réprimande. Trois amis de Job, Eliphaz, roi des Thémadites, Baldad, roi des Sauchées, Sophar, roi des Ménées, apprirent tout ce qui lui était arrivé. Ils partirent chacun de leur contrée pour lui faire visite, et l'ayant considéré, ils déchirèrent leurs vêtements à la vue d'un si grand malheur. Job le premier ouvrit la bouche et il maudit le jour et la nuit dans lesquels il fut mis au monde. Là est cette parole :
1. Le texte grec dit six filles, mais la Vulgate dit trois.
A la phrase suivante, le texte grec ne parle plus en effet que de trois.
559
" Comme le serviteur craint son maître, ainsi la lumière a été donnée à ceux qui vivent dans l'amertume, qui désirent le trépas et ne l'obtiennent pas (Job, III, 19.) Car la mort est un repos pour l'homme. " Eliphaz, le premier, répondant à Job, dit : " Cherche dans ta mémoire quel est l'innocent qui a péri, quels sont ceux qui gardent la vérité et qui ont été perdus sans ressource. La férocité du dragon s'est éteinte; le fourmilion a péri parce qu'il n'avait point de nourriture; les jeunes lionceaux se sont séparés fun de l'autre. Il n'y a point de créature vivante qui soit pure devant le Seigneur, ni d'homme qui puisse être justifié par ses oeuvres." (Job, iv, 7, 11, 17.) " Les insensés, " dit-il, " prennent racine, mais leur nourriture est aussitôt dévorée, car ce qu'ils ont recueilli devient la nourriture du juste (V, 3.) L'homme, " dit-il, " est né pour le travail, mais les petits des vautours gagnent les régions élevées de l'air. Dieu confond la sagesse des sages, et il dissipe les projets des habiles. Mais le Seigneur arrache du danger l’innocent et la septième tribulation ne l'atteint pas, " c'est-à-dire : aucune tribulation ne l'atteint. " Examine-toi donc pour savoir en quoi tu as péché. " (Ibid. VII, 13, 19, 1-17.)
Première réponse de Job à Eliphaz : " Si quelqu'un pesait pareillement dans la balance la colère qui me frappe et mes douleurs, le poids de ma souffrance surpassera celui du sable de la mer. " (VI, 2, 3.) Et plus loin : " L'âne sauvage ne crie pas en vain, mais seulement lorsqu'il cherche sa nourriture. Le boeuf ne fait pas entendre ses mugissements lorsque le foin est dans la crèche. Ma force n'est pas celle des pierres, mes chairs ne sont pas de l'airain. " (Ibid. V, 12.) Et encore : " La vie de l'homme sur la terre est un combat ; elle ressemble au travail quotidien du mercenaire. " Et encore: " Si j'ai péché, que puis-je faire? " Et encore: " Vous qui connaissez l'esprit de l'homme pourquoi m'avez-vous établi votre contradicteur? " (VII, 1, 20.)
Après Eliphaz, Baldad, le Sauchéot, s'adresse à Job : " Jusqu'à quand parleras-tu ? Un esprit abondant en paroles est sur les lèvres. Est-ce que Dieu sera injuste lorsqu'il juge ? ou Celui qui a fait toutes choses ne rendra-t-il pas la justice ? "(VIII 2 , 3.) Et encore ! " De même que le papyrus ne pousse point sans l'eau, et que l'herbe des prés est flétrie sans arrosage, en sorte qu'elle tient encore à la racine et ne sera point moissonnée, parce que avant d'être coupée elle est desséchée, ainsi sera la fin dernière de tous ceux qui oublient Dieu. " (II, 13.)
Première réplique de Job à Baldad : " Je sais en vérité qu'il en est ainsi ; car, comment l'homme sera-t-il juste devant Dieu ? " (IX, 2.) Et encore : " Lui seul a étendu le ciel et il marche sur la mer comme sur un sol affermi; ses mains ont fait la pléiade et l'étoile du soir. (VIII, 9.) Qui résistera au jugement de Dieu? Si je suis juste, ma bouche peut-être sera impie, et, si je n'ai point commis de faute, je ne m'en retournerai pas innocent. " (XIX, 20.) Et de nouveau : " Ma vie est plus rapide que la marche d'un coureur. Reste-t-il un vestige de la marche du navire ou du vol de l'aigle qui cherche sa proie? " (XXV, 26.) Souvenez-vous que vous m'avez fait de terre et que de nouveau je retournerai en terre. Vous avez répandu comme le lait ma substance, et le reste. Je serais comme si je n'eusse point été. Pourquoi du sein de ma mère n'ai-je pas été porté dans la tombe ? " (X, 9, 10, 19.)
Après Eliphaz, Baldad avait pris la parole; après Baldad, le Ménéen, vient à son tour suivant l'ordre dans lequel chacun espère l'emporter par ses discours sur Job. " Celui qui a parlé beaucoup écoutera aussi. " Et ensuite : " Ton visage brillera comme l'onde limpide. Dépouille-toi de les souillures et tu ne craindras point , et tu oublieras tes souffrances comme le flot qui s'est évanoui. Ta prière sera pareille à l'étoile du matin. " (XI, 2, 15, 17.)
Première réponse de Job à Sophar : " Vous êtes donc les seuls hommes et la sagesse mourra avec vous? J'ai cependant un coeur comme le vôtre. " (XII, 2, 3.) Et ensuite: " Qui ignore que tout a été fait par la main du Seigneur, lui qui a dans sa main l'âme de tous les êtres vivants et l'esprit de tous les hommes. S'il relient les eaux, tout se dessèche , " dit-il, " et s'il les envoie, elles ravagent la terre. " (Ibid. XIX, 10, 15.) Et de nouveau: " Qui sera pur de. toute souillure ? Personne de ceux qui auront vécu même un jour sur la terre. " Et encore : " L'arbre n'est pas sans espérance. Lorsqu'on l'a (560) coupé, il peut reverdir, et le rejeton ne manquera point. L'homme s'en va lorsqu'il est mort, et le mortel qui tombe n'est plus. " (XIV, 4, 5, 7, 10.)
Tout recommence une seconde fois. Eliphaz s'adresse à Job: " Le sage donnera-t-il pour réponse des paroles qu'emporte le vent? Je te convaincrai par ta bouche et non par mes a paroles. Quel est celui qui est homme et demeure irréprochable? Quel est celui qui est juste, étant né de la femme? " (XV, 2, 6, 14.)
Seconde réponse de Job à Eliphaz : " J'ai entendu souvent ces paroles; toutes vos consolations sont mauvaises. Mon témoin est dans le ciel et Celui qui voit ma conscience demeure dans les lieux élevés. Qu'il y ait un juge entre l'homme et Dieu. " (XVI, 2, 20, 22.) Et aussi : " Mon jour a été changé en une nuit profonde. J'attends que le tombeau soit ma demeure. J'ai appelé le trépas mon père; j'ai appelé la poussière ma mère et ma soeur." (XVII, 12, 14.)
Baldad, le second, reprend et s'adresse à Job: " Jusques à quand parleras-tu? Si tu meurs, l'espace qui s'étend sous le ciel sera-t-il inhabitable ? " (XVIII, 2, 4.)
Job répond, pour la seconde fois, à Baldad " Jusques à quand affligerez-vous mon âme et me poursuivrez-vous de vos discours ? Vous parlez contre moi sans éprouver de honte. " (XIX, 2, 3.) Et ensuite: " Il m'a dépouillé de ma gloire et il a ôté la couronne de ma tête; il a déraciné mes espérances comme un arbre que l'on arrache. " Et encore : " Mes frères se sont éloignés de moi ; ils ont reconnu des étrangers plutôt que moi ; mes amis n'ont pas eu de pitié pour moi; j'ai appelé mon serviteur, et il ne m'a point écouté; j'ai adressé mes prières à ma femme et elle n'y a point eu d'égard ; j'ai invoqué les fils de mes concubines et ils m'ont repoussé. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous qui êtes mes amis. Pourquoi me persécutez-vous , comme Dieu lui-même? Qui me donnera que nies paroles soient écrites ? Toutes ces choses ont été accomplies en moi par le Seigneur. Mon oeil le voit et non un autre. Nous trouverons en lui la racine de nos discours. Prenez garde à l'abri derrière lequel vous vous retranchez (1). " (XIX, 9 et suiv.)
Sophar de nouveau s'adresse à Job: " Je ne
1. Saint Chrysostome, qui résume rapidement, semble attribuer à Job une parole que celui-ci met dans la bouche de ses adversaires Quare dicitis: Radicem verbi inveniamus contra eum ?
pensais pas que tu voulusses répliquer ainsi. La joie des impies tombe en ruines ; l’allégresse des pervers périra. Lorsqu'il paraît affermi, l'impie est près de sa fin. " Et encore : " Ses os sont remplis des vices de sa jeunesse. Si sa malice devient douce dans la bouche, il la cachera sous sa langue. Comme le fiel de l'aspic, qui remplit son ventre, ainsi les richesses amassées injustement seront vomies par celui qui les possède. En vain et inutilement il travaille, amassant des richesses dont il ne jouira pas. " Et encore " Il a renversé la maison d'un grand nombre de ceux qui ne pouvaient résister. Que l'arc d'airain le blesse; que le trait lancé traverse sa bouche (1). Les astres parcourront la place de ses tentes. Car tel est le partage de l'homme impie devant le Seigneur. " (XX, 2 et suiv.).
Deuxième réponse de Job à Sophar : "Ecoutez, écoutez mes paroles, et que ma consolation ne vienne pas de vous. Car, est-ce donc avec l'homme que je dois lutter par mes dis" cours ? Pourquoi les impies vivent-ils et vieillissent-ils dans la richesse et dans la prospérité ? La femme qui enfante parmi eux échappe au péril. " Là est cette parole: " L'impie dit au Seigneur: Retirez-vous de moi, je ne veux pas connaître vos voies. Quel est le Tout-Puissant pour que nous le servions? Est-ce que ce n'est pas le Seigneur qui donne la science et l'intelligence? Lui" même juge les oeuvres, et c'est pourquoi je sais que vous insistez contre moi avec au" dace. " Et aussi : " Où est la demeure des princes? Au jour de la perdition, le méchant disparaît, et après lui tout homme qui marche dans sa voie. " (XXI, 2 et suiv.)
Pour la troisième fois, Eliphaz insiste : " N'est-ce pas le Seigneur qui donne la science et l'intelligence ? Qu'importe-t-il à Dieu que tu sois irréprochable dans tes oeuvres? " En cet endroit, Eliphaz dit à Job: " Tu as renvoyé les veuves sans les assister, tu as opprimé les orphelins, et tu as dit: Le Tout-Puissant le sait-il? Les impies disent : Que nous fera le Seigneur et quel châtiment le Tout-Puissant enverra-t-il sur nous ? " Là est cette parole: " Le Seigneur te purifiera comme l'argent éprouvé par le feu. Regarde le ciel en te réjouissant. Lorsque tu auras prié, il
1 Dans la traduction latine : traverse son corps, en lisant: somatos et non stomatos
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t'exaucera et tu garderas la pureté de tes mains. " (XXII, 2 et suiv.)
Troisième réponse de Job à Eliphaz : " Mes mains ont fait l'aumône, et sa main s'est appesantie sur ma douleur. Les ténèbres m'ont environné de toutes parts. " (XXIII, 2, 17.) Les impies n'ont point connu de bornes; ils ont contraint un grand nombre à dormir dépouilles de leurs vêtements. Pour eux, les plantes sortiront desséchées de la terre, car ils se sont emparés des biens de l'orphelin. " (XXIV, 2 et suiv.)
Baldad insiste pour la troisième fois : " Celui qui a fait toutes choses. réside au plus haut des cieux. Que nul ne pense qu'il y a des délais pour les brigands de la mer. Comment l'homme sera-t-il juste devant le Seigneur, puisque l'homme n'est que poussière et le fils de l'homme un vermisseau?" (XXVI, 2 et suiv.).
Troisième réponse de Job à Baldad : " A qui viendras-tu en aide ou qui suivras-tu? N'est-ce pas Celui qui est le plus puissant? L'enfer n'a point de voiles devant lui. Il a suspendu la terre dans le vide ; il a enchaîné l'eau dans les nuages. D'un mot il a mis à mort le dragon rebelle. " (XXVI, 2 et suiv.)
Sophar renonce à rien ajouter pour la troisième fois et les deux autres gardent le silence, n'ayant rien à dire, puisque Job soutient qu'il est juste, et celui-ci commence un nouveau discours sur le même sujet, ses amis l'écoutant et en tirant profit. " Le Seigneur est vivant, dit-il, lui qui m'a jugé, et c'est le Tout-Puissant qui a rempli mon âme d'amertume. Tant qu'un souffle de vie restera en moi et que l'Esprit divin sera dans mes narines, mes lèvres ne proféreront rien d'injuste. Je vous apprendrai ce qui repose entre les mains du Seigneur. Vous-mêmes savez que vous ajoutez les choses vaines aux,choses vaines. Le parcage de l'homme impie sera celui-ci devant le Seigneur : ses fils, quelque nombreux qu'ils soient, seront réservés au glaive et nul n'aura compassion de leurs veuves. (XXVII, 2 et suiv.) Si l'impie ramasse l'argent comme la terre, sait-il quel est le lieu où il se forme? quel est l'endroit où l'or est distillé ? Le fer vient de la terre et l'airain est taillé comme la pierre. Mon oeil, dit-il, a vu tout ce qui est précieux. Mais où se trouve la sagesse? L'abîme dit : elle n'est pas en moi ; et la mer répond : elle n'est pas avec moi. Appelle la sagesse au-dessus de toutes les choses les plus chères. La topaze de l'Ethiopie ne peut lui être comparée ; l'or le plus pur ne peut lui être assimilé. Le Seigneur lui-même dirige ses voies. Il voit tout ce qui est sous le ciel, il connaît les choses qui sont sur la terre, le séjour des vents et la mesure des eaux. Il dit à l'homme : voici que le culte de Dieu est la sagesse. " (XXVII, 16; XXVIII, 2 et suiv.)
Les trois amis de Job continuant de se taire; il ajoute : " Qui me donnera de revoir le temps de mes premiers jours, dans lesquels le Seigneur était mon gardien, lorsque son flambeau brillait sur ma tête, lorsque je m'avançais le matin dans la cité et que mon siège était disposé sur la place publique. J'ai sauvé le pauvre de la main des puissants. La bénédiction de ceux qui périssaient est venue sur moi. J'étais l'œil de l'aveugle, le pied du boiteux, le protecteur de ceux qui avaient besoin d'aide. J'ai brisé la mâchoire des hommes injustes, et j'ai enlevé leurs rapines qu'ils retenaient avec les dents. Comme la terre aride reçoit la pluie, ainsi ils écoutaient mes discours. J'étais comme un roi au milieu de ses guerriers. (XX, 2 et suiv.) Les fils des insensés, ceux dont le nom est sans honneur ont fait de moi un amusement et un objet de dérision. Ils ne m'ont pas épargné et m'ont craché à la face. Ils m'ont traité comme la fange; ma portion a été la poussière et la cendre. Vous m'avez frappé, Seigneur, d'une main puissante ; je suis devenu le frère des dragons (1), l'égal des oiseaux de nuit. (XXX, 8 et suiv.) Si mon coeur a suivi la femme d'un autre, que ma femme aussi plaise à mon prochain. Car, c'est une ardeur indomptable qui porte l'homme à souiller la femme du prochain. Si j'ai méprisé celui qui périssait dans sa nudité, si je ne l'ai point couvert, si ses épaules n'ont point été réchauffées par la toison de mes troupeaux, que mon épaule soit séparée de l'os auquel elle est attachée. Si je me suis réjoui de la ruine de mes ennemis et si mon tueur a dit : c'est bien, que mon oreille entende la malédiction qui retombe sur moi. Si je n'ai pas rendu à mon débiteur son obligation sans en rien retenir, si la terre gémit contre moi, qu'elle me rende au lieu du blé l'ortie." (XXXI, 9 et suiv.)
1. Seirenon dans le grec. La Vulgate dit : frater draconum. (XXX, 29.)
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Eliu, fils de Barachiel, fils de Buz, s'irrita contre Job parce qu'il se disait juste devant le Seigneur. C'est pourquoi, le fils de Barachiel, le Buzite, dit: " Je suis le moins avancé en âge, et c'est pourquoi j'ai craint de déployer devant vous ma science. " (XXXII, 2, 6. ) Eliu se levant avec impudence parle ainsi contre Job, tandis que les trois autres se taisent: " Je parlerai de nouveau, car les paroles se pressent sur mes lèvres. " (Ibid. XVII.) Eliu dit à Job: " C'est l'Esprit de Dieu qui m'a fait, c'est le souffle du Tout-Puissant qui m'enseigne. Si tu le "peux, réponds-moi. Que Dieu détourne l'homme de l'iniquité. Il épargne son âme en le gardant de la mort et l'empêchant de tomber durant la guerre. Il le reprend en lui envoyant la maladie qui l'étend sur sa couche. Il renouvelle son corps comme l'enduit appliqué sur la muraille et il remplit ses os de leur moelle. C'est pourquoi, l'homme s'accusera lui-même en disant qu'ai-je fait ? il ne m'a pas puni selon la grandeur de mes péchés. " Eliu dit encore à Job: " Ouvre l'oreille, Job, et écoute-moi; demeure en silence et je parlerai. Si tu as des paroles à ajouter, réponds-moi, car je veux que tu sois juge de la justice de mes discours. " (XXXIII, 4 et suiv. ) Poursuivant encore, Eliu dit pour la troisième fois: " Sages, écoutez-moi: il est bon que ceux qui ont la science ouvrent l'oreille , car l'oreille juge les discours. " Eliu dit encore : " Quel homme est semblable à Job, qui avale la dérision comme l'eau, qui n'a point péché, qui n'a point agi sans piété? Que ce ne suit pas moi qui renverse la justice devant le Tout-Puissant. Mais il rend à chacun des hommes selon a ses oeuvres. Celui-là est impie qui dit au roi: " Tu as agi avec iniquité ; et: il n'a pas redouté ma face lorsqu'il était en ma présence. Car, Dieu voit tout; il comprend ce qui n'a point de vestige, les choses merveilleuses et relevées, celles dont le nombre ne peut être compté. L'homme prudent entend mes paroles ; mais Job n'a point parlé avec sagesse. " (XXXIV, 2 et suiv.) Continuant une quatrième fois, Eliu parle contre Job: " Pourquoi as-tu jugé de la sorte dans tes jugements? qui es-tu pour dire : Je suis juste devant le Seigneur? " (XXXV, 2. ) Pour la cinquième fois, Eliu insiste dans ses discours et ni Job, ni ses amis ne l'accusent comme injuste. Il est manifeste par là que les trois amis ont changé de sentiment. Il dit à Job : " Supporte encore un instant mes discours, afin que je t’instruise ; car j'ai encore quelque chose à dire. " (XXXVI, 2.) Et Eliu s'exprime ainsi : " Ouvre tes oreilles pour mes paroles, ô Job. Reconnais la puissance du Seigneur. As-tu près de toi un scribe ou un livre? Les nuages dorés viennent-ils de l'aquilon ? " (XXXVII, 14 et suiv. )
Dieu se manifeste ; il juge Job et l'instruisant du mystère du Christ, il dit : " Quel est celui qui obscurcit mes conseils et qui renferme ses paroles dans son coeur? " Dialogue du Seigneur : " J'ai donné des portes à la mer pour la renfermer; je lui ai dit : tu viendras jusqu'ici et tu n'iras pas plus loin, mais tes flots se briseront sur eux-mêmes. " Discours du Seigneur: " As-tu pris la fange pour en former l'animal? Les portes de la mort s'ouvrent-elles devant toi par la craint ? Les portiers de l'enfer ont-ils tremblé en te voyant? " Et encore : " As-tu visité les trésors où s'amasse la neige? as-tu contemplé les trésors de la grêle? d'où vient le givre? " comment est préparé le cours de la pluie qui tombe avec force? " Et encore : " Quel est le père de la pluie? quel est le sein d'où la glace est sortie? qui a enfanté le brouillard dans le ciel et les gouttes de rosée sur la terre? appelleras-tu la nuée par tes paroles et t'obéira-t-elle en répondant par le bruit des grandes eaux? est-ce que si tu commandes à la foudre, elle s'élancera? qui a donné à la femme la science qui organise le corps? qui a préparé au corbeau sa proie ? car ses petits ont volé en croassant devant le Seigneur et cherchant leur nourriture. " (XXXVIII, 2 et s.) Et encore : " L'autruche a des ailes; elle laissera ses veufs dans la terre; Dieu n'a pas mis en elle la sagesse et cependant l'oiseau se rira du cavalier. " Et encore: " Est-ce par ta science que l'épervier se tient au haut des airs, tandis que le vautour s'assied et demeure sur son nid? " ( XXXIX,13 et s.)
Le Seigneur parla de nouveau à Job : " Est-ce toi qui jugeras les jugements du Tout-Puissant? Celui qui argumente contre Dieu ne répondra-t-il point? " Job dit au Seigneur : " J'ai argumenté contre le Seigneur, je suis jugé et instruit par les paroles que je viens d'entendre. " (Ibid. 32.) Le Seigneur parla ensuite, une seconde fois, se manifestant au milieu de la nuée : " Ceins tes reins comme (563 un guerrier; je t'interrogerai et tu me répondras. " Discours du Seigneur : " Je confesserai que ton bras est puissant pour donner le salut. Voici que les autres animaux sauvages viennent se nourrir devant toi de l'herbe des champs comme les boeufs. Mais la force de Behemoth (1) est dans l'ombilic, il élève sa queue comme un cyprès, ses côtes sont d'airain, son épine dorsale est du fer fondu; il dort à l'ombre de toute espèce d'arbres. Tu conduiras Léviathan (2) avec un hameçon; tu placeras une muselière autour de ses narines,lorsque tous les navigateurs se réunissant ne pourraient emporter seulement la peau de sa queue. (XL, 2 et s.) Car il regarde le fer comme une paille, l'airain comme un bois pourri; un arc d'airain ne le blessera point. " (XLI, 18-19.)
1. Le texte ne nomme pas Behemoth , bien que rapportant les paroles de la Vulgate qui le concernent.
2. Le texte dit leonta et non Léviathan, mais en se reportant à la Vulgate on peut rétablir ce mot dans la traduction.
Job cesse alors de parler, après qu'il s'est écrié:
"Je sais que vous pouvez tout et que rien ne vous est impossible. Qui donc
pourrait vous cacher ce qu'il pense? Je me suis estimé comme cendre
et poussière. " (XLII, 2, 3, 6.) Le Seigneur reprend Eliphaz, le
Thémanite, parce qu'il a péché, et avec lui ses deux
amis, parce qu'il n'a point parlé selon la vérité
devant le Seigneur comme son serviteur Job. Alors, s'accomplit la purification
des trois amis, par le ministère de Job, prêtre de Dieu. Il
est dit comment le Seigneur glorifia Job, et, à la prière
de celui-ci, intercédant pour ses amis, leur remit leur faute. Lorsque
tous ceux qui étaient de la race de Job apprirent ces choses, ils
vinrent le trouver; ils mangèrent et burent avec lui et, pleins
d'admiration pour sa personne, ils lui donnèrent chacun un agneau
et quatre drachmes d'or. Il est écrit qu'il ressuscitera avec ceux
que ressuscitera le Seigneur. Dans ces choses est toute la substance et
la force du livre de Job.
LA SAGESSE DE SALOMON.
Ce livre est appelé la Sagesse de Salomon, parce que Salomon,
dit-on , écrivit aussi ce livre. Il contient l'enseignement de la
justice et apprend à discerner les hommes méchants de ceux
que le zèle du bien anime; il prophétise touchant le Christ.
Il apprend qu'il est besoin d'un long travail et d'un vif désir
pour obtenir la sagesse. Il décrit certaines parties de la nature;
il s'élève contre les idoles, contre ceux qui les font, contre
ceux qui mettent en elles leur espérance et qui les adorent. Hymne
et actions de grâces pour toutes les choses admirables survenues
aux Israélites en présence de leurs ennemis et qui furent
l'aeuvre de Dieu. Tel est le contenu de tout ce livre; mais la récapitulation
selon l'ordre des chapitres est celle-ci
Au commencement, exhortation du juste à la piété et blâme infligé à l'impie blasphémateur. " N'imitez pas les antéchrists, car ils sont fils de la mort." Ainsi, les impies en sont venus au point de crucifier le Dieu de gloire, en mettant au-dessus de lui le siècle présent. Ils ont poursuivi de même et mis à mort les Apôtres. Il arrivera que plusieurs mépriseront la loi de Dieu et que d'autres la pratiqueront.
Dieu n'épargnera pas la multitude de ceux qui sont impies envers le Christ. Mais Dieu . veille sur un seul juste qui a mis sa confiance dans le Christ, même lorsqu'il meurt jeune
" Ce n'est pas le long espace du temps qui fait une vieillesse vénérable. " (IV, 8.) L'impie méprise la mort de celui qui croit dans le Christ, mais celui-ci est discerné par le Christ lui-même. Les impies seront livrés à une ruine ignominieuse et ceux-là sont réservés à un jugement sévère et à la condamnation, qui auront persécuté les serviteurs du Christ, car ils verront la gloire du Christ et de ses disciples, tandis qu'eux-mêmes seront livrés au supplice.
La richesse amène à sa suite l'orgueil. Quelle est la colère de Dieu contre ceux qui se (564) sont montrés impies envers le Christ. Exhortation aux princes d'Israël pour qu'ils croient au Christ, ou plutôt exhortation aux chefs de l'Eglise catholique sur la manière de gouverner après qu'il aura quitté le monde. Quelle est la Sagesse, c'est-à-dire le Fils de Dieu. Comment le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous. Car, dit-il, j'ai souffert les mêmes choses que vous, étant homme et soumis à la loi par l'ordre de Dieu. Concernant le Christ : c'est par la sagesse de Dieu que j'ai la connaissance de toutes choses; " nous sommes entre ses mains, nous et nos discours. " (VIII, 16.) Quelle est la sagesse et comment elle est venue parmi les hommes; " elle est unique et elle peut tout, elle demeure en elle-même et elle renouvelle toutes choses. " (Ibid. XXVII. )
J'ai aimé la sagesse dès ma jeunesse, dit-il, et j'ai reçu d'elle tous les biens de la chair et de l'esprit. Ayant connu la grandeur de la sagesse, j'ai prié le Seigneur de me donner son Esprit-Saint qui me la ferait connaître. Et il m'a été envoyé de sorte qu'il m'est venu en aide dans mes oeuvres. Car, " les pensées des mortels sont sans force. " (IX, 14.)
Quelles sont les oeuvres de la sagesse. Comment elle a gardé
le premier homme; de quels maux Dieu délivre ceux qui croient en
lui et quels grands biens il leur accorde, ainsi qu'il arriva à
Noé, Abraham , Lot, Jacob, Joseph, aux Israélites qu'il délivra
des mains des Egyptiens par la main de Moïse et qu'il rassasia de
l'eau sortie du rocher. Comment il envoya les guêpes à sept
nations et ensuite, usant de longanimité, il leur donna le temps
du repentir, enseignant par là à son peuple à se montrer
miséricordieux. Contre les adorateurs des éléments,
des grenouilles, des moucherons, des rats, des sauterelles, des guêpes,
des serpents. Contre les adorateurs des idoles d'or ou d'argent, de bois
ou de pierre. Que par le bois le salut sera accordé à ceux
qui croient. De ceux qui fabriquent les idoles ou qui en font la représentation.
De tous les maux qui résultent de l'idolâtrie. Des mauvaises
religions et combien de maux en découlent. De la céramique
et des idoles de terre cuite. De toutes les idoles qu'adorent les nations,
les animaux ennemis de l'homme, les serpents, les chats et autres semblables.
Que Dieu accorda un bienfait au peuple d'Israël, envoyant des cailles
au lieu des grenouilles. Que contre la morsure des serpents le salut fut
donné au peuple par le serpent d'airain suspendu à la croix;
mais les ennemis d'Israël furent mis à mort par les serpents
et parles rats. Que Dieu nourrit son peuple de la nourriture des anges,
accommodée au goût de chacun et renfermant toutes les saveurs.
Qu'il envoya la grêle et le tonnerre pour détruire les richesses
des Egyptiens. Qu'il envoya aux Egyptiens les ténèbres palpables
et les maux qui les accompagnaient, mais qu'il envoya à ses saints
la lumière en Egypte et la comme de feu dans le désert. En
punition de la mort des enfants hébreux, il envoya la mort aux premiers-nés
des Egyptiens et il engloutit l'armée dans les ondes, et tandis
que les premiers-nés étaient frappés de mort, le salut
était accordé à Israël par le sang de l'agneau.
Pour les justes menacés de mort dans le désert, Aaron fléchit
le Seigneur en priant et offrant de l'encens; pour la mort des Egyptiens
submergés dans la mer Rouge, la colère de Dieu fut sans miséricorde,
et le passage du peuple s'accomplit d'une manière admirable: Que
les Egyptiens soutinrent ces maux à cause de leur inhumanité
envers des étrangers, de même que les habitants de Sodome.
Que tous les éléments sont soumis à la volonté
divine du Christ, prêts à obéir à son commandement,
comme les cordes de la cithare obéissent aux doigts de celui qui
tient l'instrument. Dans ces choses est toute la substance du livre de
la Sagesse de Salomon, qui mérite le nom de Panarétique.
PROVERBES DE SALOMON.
On appelle ce livre Proverbes de Salomon, parce que c'est Salomon qui
en a prononcé et écrit le contenu. Lorsqu'il eut pris possession
du royaume de David, son .père, il pria Dieu de lui donner la sagesse
plutôt que les richesses et que la victoire sur ses ennemis. Il reçut
l'effet de sa demande et devint sage plus que tous les mortels qui avaient
été avant lui ou qui furent dans la suite. Il fut admiré
de tous pour les choses qu'il avait faites ou dites; il composa trois mille
paraboles et cinq mille cantiques; il disserta sur la nature de tout ce
qui germe sur la terre et de tous les animaux. Il écrivit, selon
les uns, trois livres seulement, celui-ci, l'Ecclesiaste et le Cantique
des cantiques; suivant les autres, il composa aussi la Sagesse, qui est
intitulée et appelée Panarétique, car ils affirment
que ce livre est véritablement son oeuvre.
Ce livre est donc appelé le livre des Proverbes: Or, les proverbes sont des paroles remplies de sagesse qui ressemblent aux énigmes, qui disent une chose et signifient une autre cachée sous celle-ci. Telle est la nature des proverbes. Il en est ainsi quand les disciples disent, dans l'évangile de Jean, après que le Seigneur eut dit beaucoup de choses dont le sens demeurait obscur pour eux : " Maintenant, vous parlez ouvertement et vous ne dites aucun proverbe. " (Jean, XVI, 29. ) D'où il est facile de conclure que les proverbes présentent un sens caché et non un sens clair. C'est parce que la plupart des paroles contenues dans ce livre sont de cette nature qu'il est appelé le livre des Proverbes.
Le proverbe est appelé par les Grecs paroimia, parce que de telles sentences étaient ordinairement écrites le long des chemins, pour la correction et l'enseignement de ceux qui passaient par là. On écrivait ainsi le long des chemins, parce que tous ne recherchent pas les enseignements de la vérité; afin que, passant et voyant ces choses, les hommes recherchassent le sens de ce qui est écrit et qu'ainsi ils fussent instruits. Quelques-uns définissent ainsi le proverbe la parole d'un seul, mise comme dans le chemin pour être exposée aux regards de plusieurs.
Ce livre renferme la connaissance de la sagesse et de la discipline, l'intelligence des discours sensés, les divers sens du langage, la notion de la justice véritable pour redresser les jugements, les moyens de reconnaître les paraboles, les sentences des sages, les énigmes, les paroles obscures. Car, il y a une connaissance de la sagesse et de la discipline. Si les Grecs prétendent posséder la sagesse, si les hérétiques se croient en possession de la discipline, l'auteur de ce livre enseigne à la fois la sagesse et la discipline véritable, afin que, par la ressemblance de ce nom de sagesse, nul ne soit entraîné vers les sophismes des Grecs ou des hérétiques. Les Grecs pensent l'emporter sur tous en cette matière et " disant être sages, ils sont devenus insensés." (Rom. I, 22.)
Les hérétiques, persuadés qu'ils possèdent la discipline, marchent dans leur voie propre, et ils pèchent, condamnés par eux-mêmes.
Le sage, s'il entend les divines paroles, deviendra plus sage ; car, entendant la loi de Dieu et la mettant en pratique, ne se laissant séduire par aucune tromperie, ni entraîner par la négligence dans la discipline du Seigneur, l'homme deviendra sage et, instruit de la sorte, il recevra de Dieu une connaissance parfaite. C'est ainsi que les sages sont instruits, et l'intelligence des discours de la sagesse n'est autre que la connaissance du Dieu unique et véritable. Parmi les Grecs, les uns ont pensé que Dieu est corporel, les autres l'ont adoré dans les simulacres des idoles. Les hérétiques, à leur tour, se sont égarés dans la connaissance du vrai. C'est pourquoi celui-ci [l'auteur des proverbes] parle de la connaissance véritable de Dieu, en disant qu'il est ineffable : " La gloire de Dieu cache la parole (Prov. XXV, 2), " et il dit de sa providence : " Les yeux du Seigneur contemplent en tous lieux les bons et les méchants. " (Ibid. XV.) Et encore: " Le riche et le pauvre se sont rencontrés: le Seigneur a fait l'un et l'autre. " (Prov. XXII, 2.) " Tandis que le débiteur et le créancier sont (566) en face l'un de l'autre, le Seigneur les voit tous deux. (Prov. XXIX, 13.) Les voix de l'homme sont sous les regards de Dieu, il aperçoit les traces de son passage." (Id. II, 21.) Il signale aussi sa justice : " Les sacrifices a des impies sont une abomination devant Dieu; mais il accueille la prière de ceux qui marchent dans le droit chemin. " (Id. XV, 8.) Et encore : " Dieu renverse la demeure des orgueilleux, il affermit la borne de l'héritage de la veuve. " (Id. XV, 25.) Il n'accomplit pas directement les oeuvres de ses mains, mais il fait toutes choses par son Verbe et par la sagesse, et c'est ce qui caractérise le Dieu véritable qu'il est le Père du Fils. Et c'est pour cela qu'il est dit : " C'est par la sagesse que Dieu a affermi la terre. " (Ibid. III, 19.) Et encore : " Dieu a fait les contrées habitables et inhabitables et tous les lieux élevés que l'homme peut cultiver sous le ciel. Lorsqu'il a fait le ciel, j'étais avec lui ; quand il établissait son trône au-dessus des vents, quand a il plaçait les nuées dans les régions élevées, j'étais avec lui disposant toutes choses. C'était en moi qu'était sa joie; je me réjouissais tous les jours en sa présence. " (Ibid. VIII, 26, 30.)
Il y a des sens divers dans ce livre; celui qui examine dans son esprit les trouvera et découvrira les sens cachés. En voici des exemples : " L'homme intelligent échappe aux ardeurs du a jour; celui qui transgresse la loi devient le jouet des vents au temps de la moisson. " (Ibid. X, 6.) Et encore: " Recueille tout ce qui est vert dans les champs, fauche l'herbe de la prairie et rassemble tout le foin de la montagne, afin que tu aies des troupeaux pour te vêtir. " (Ibid. XXVII, 25.) Et encore : " Si tu t'assieds pour mangera la table des grands, fais attention à ce qui est servi devant toi, " (Ibid. XXIII, 1), " et d'autres passages semblables.
Ce livre dit quelle est la notion de la véritable justice, car plusieurs se trompent sur la définition du juste, les uns disant que la justice consiste à rendre le dépôt que l'on a reçu, les autres à rendre le mal pour le mal et le bien pour le bien. De telles définitions n'ont rien d'exact. Ne dites pas, en effet: j'agirai envers lui de la même manière qu'il a agi envers moi ; je tirerai vengeance de lui pour l'injure qu'il m'a faite. Celui-ci [l'auteur des Proverbes] nous enseigne quelle est la véritable justice, savoir: de rendre à chacun ce qui lui est dû en particulier. " Honorez Dieu d'abord par vos oeuvres de justice et donnez-lui les prémices de vos fruits de justice. " (Prov. III, 9.) Ensuite, honorez le roi, rendez à vos parents les devoirs qui leur sont dus, à tous ce qui est équitable. Et c'est là un type de la justice. Un autre consiste à justifier son âme, en gardant l'équité et ne se laissant point entraîner par l'iniquité, mais en agissant d'après la raison. " Ne vous laissez pas décevoir. par les mauvais conseils qui vous feraient oublier les enseignements de votre jeunesse " (Prov. II, 16) ; " mais faites toutes choses avec conseil, de telle sorte que chacun se juge lui-même et ne forme que de bons désirs
" Tous les désirs du juste sont bons (Prov. XI, 23) ; le désir du juste est accueilli. " (Ibid. X, 25.)
Touchant la colère, il s'exprime ainsi : " Ne soyez pas l'ami de celui qui se livre à la colère, n'habitez point avec un homme emporté. (Prov. XXII, 24.) L'insensé laisse échapper toute sa colère, l'homme sage en économise une partie. " (Ibid. XXIX, 11.) Celui donc qui se donne ainsi à lui-même une règle, qui conserve saines et pures les actions qui relèvent de chacune des facultés de son âme, celui-là connaîtra la justice véritable.
Régler ses jugements, c'est d'abord juger avec justice et selon la loi de Dieu, car il est dit : " Ouvre ta bouche à la parole de Dieu et juge sainement de toutes choses. Sois juge du pauvre et de celui qui est faible. " (Prov. XXXI, 8.) " Celui qui dit de l'impie : C'est un juste, sera exécrable aux peuples et odieux parmi les nations, car il n'est pas bon de faire acception de personne dans ses jugements. " (Prov. XXIV, 24.) Ces paroles n'offrent pas d'ambiguïté. En second lieu, celui qui juge les autres doit s'appliquer à lui-même le même jugement : qu'il s'examine, qu'il se reprenne lui-même s'il s'est laissé emporter par la colère; qu'il réprime ses désirs s'ils ont été trop violents; qu'il excite et réveille la raison s'il l'a laissée sommeiller, et qu'il dise: " Jusques à quand, ô paresseux, demeureras-tu dans ton repos ? " Alors, se gouvernant avec justice et devenu son propre accusateur, il apprendra à porter un jugement droit et il n'entendra pas un autre lui dire : " Vous qui instruisez les autres ne vous instruisez-vous pas vous-même? Vous qui dites : ne soyez (567) point adultères, pourquoi commettez-vous l'adultère? " (Rom. II, 21.) De même que celui qui marche et suit son chemin droit parvient au but; ainsi celui qui porte des jugements droits est reconnu juste et sage.
Les paraboles sont des discours qui offrent comme une image des choses dont on parle. Elles permettent de saisir par la ressemblance les choses dont il est question. C'est ainsi que le Seigneur disait, comme le rapporte Marc : " A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ou à quelle parabole aurai-je recours pour en parler (Marc. IV, 30) ? " indiquant que la parabole est une façon de parler par ressemblance. Et lorsqu'il a dit : " Le royaume de Dieu est semblable, " il ajoute aussitôt : " C'est pourquoi je leur parle en paraboles. " (Matth. XIII, 31.) Les paraboles sont semblables à celle-ci : " De même que la chute de la neige au temps de la moisson tempère la chaleur, ainsi l'envoyé fidèle réjouit ceux qui l'ont envoyé. " (Prov. XXV, 13.) Ou encore: " Ceux qui se réjouissent d'avoir fait une promesse trompeuse ressemblent aux vents, aux nuages et à la pluie (Ibid. 14), " et d'autres discours semblables.
Les sentences ne sont pas des subtilités de paroles, des discours qui séduisent par une apparence probable, mais des enseignements vrais et exacts, proférés non selon la doctrine d'un maître, mais comme le résultat d'une intuition particulière et comme une affirmation personnelle: "Lorsque le coeur se réjouit, le visage s'épanouit; dans la tristesse il s'assombrit. " (Prov. XV, 13.) De même : " Le coeur droit cherche la science; la bouche des insensés se nourrit de sottise. " (Ibid. 14.) Ou bien : " La haine excite les querelles; la charité recouvre tous ceux qui n'aiment point la contention. " (Prov. X, 12.) " Celui qui méprise une chose sera méprisé par elle; celui qui accomplit le commandement demeurera à l'abri du mal. " Les discours des autres hommes sont, pour la plupart, d'un sens douteux; ceux des sages, tels que sont les précédents, sont vrais et exacts de tout point, de telle sorte que l'on n'y puisse contredire. Les autres hommes définissent une chose par ses effets, comme si l'on dit que l'homme injuste est méprisable et que l'adultère est infâme, car cela est évident pour tous. Mais les sages remontent aux principes des choses, afin que chacun connaissant la source du mal puisse se tenir en gardé, et ils donnent comme un pronostic des mouvements de l'âme, ainsi qu'on l'a vu dans les choses dites plus haut : " La haine excite les querelles; la charité recouvre tous ceux qui n'aiment point la contention. " Celui qui est querelleur tire de la haine le principe de sa méchanceté et personne ne dira qu'il aime celui qui se plaît dans les querelles. Au contraire, celui qui fuit la contention a le caractère de la charité, en sorte que personne ne dira que celui qui a la charité aime les disputes. De même, il est dit : " Le paresseux est rempli de désirs (Prov. XIII, 4), " et : " L'homme emporté agit sans raison. " (Prov. XIV, 17.) Car, l'âme du paresseux est tout entière plongée dans les désirs et l'homme emporté par la colère n'est capable . d'aucun bon conseil.
Le sage décrit les moeurs et fait connaître le principe des actions, leur cause, lorsqu'il dit que la haine précède les rixes; que la charité précède la fuite de la dispute; que la volupté coupable précède la paresse; que la colère suit le manque de conseil; que la cause du mépris dans lequel l'homme tombe est le mépris de la loi; que la crainte de Dieu nous garde à l'abri du mal; et, de même, que la cause de la perte de l'âme est de ne point garder sa langue, ou que la témérité engendre la crainte. Si, donc, on examine ainsi en détail chacune de ces sentences, on découvrira qu'elles ont été prononcées et écrites afin que ceux qui les connaîtront apprennent en même temps les causes du bien et du mal, qu'ils accomplissent le bien et s'écartent de l'iniquité.
Les énigmes sont des paroles d'un sens obscur qui sont destinées à préoccuper l'esprit de celui qui les rencontre et qui ne peut en découvrir ou en deviner le sens, mais qui cependant laissent découvrir la pensée cachée à celui qui les scrute attentivement. En voici des exemples: " Une sangsue avait trois filles très-chéries; ces trois et la quatrième n'ont jamais dit : c'est assez. La tombe, l'amour d'une femme, l'abîme, la terre qui n'est jamais rassasiée d'eau, l'eau et le feu n'ont jamais dit : c'est assez. " (Prov. XXX, 15.) Et encore : " Il y a trois choses que mon intelligence ne peut atteindre et une quatrième que j'ignore: les traces de l'aigle au milieu des airs, celles du serpent sur la pierre, celles du navire qui fend l'onde et les voies de l'homme pendant le temps de sa jeunesse. " (Ibid. 18.) (368) Tout ce qui ressemble à ceci est énigme ; une chose est indiquée et il s'agit d'une autre; certains passages sont obscurs et ils ont un sens caché. Tel est le résumé du livre des Proverbes.
La récapitulation suivant l'ordre des chapitres est celle-ci: au commencement, il s'agit des proverbes eux-mêmes de " Salomon, fils de David, qui régna sur Jérusalem, ayant a pour but la connaissance de la sagesse et de a la discipline." (Prov. 1,1.) Que " le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur. " (Ibid. 7.) Qu'il faut écouter les commandements du père et ne pas rejeter les ordres de la mère. Qu'il ne faut pas errer, ni faire route avec ceux qui accomplissent l'iniquité, pour puiser à la même bourse. La sagesse prêche dans les chemins publics, mais les impies ne veulent point l'entendre: " Lorsque je les appelais , ils ne m'ont point écoutée; ils m'appelleront et je ne les écouterai pas. " (Ibid. XXIV, 28.) Ensuite est cette parole: " Accepte mes commandements et ton oreille entendra la sagesse, afin que tu connaisses la justice et le jugement. " (Ibid. II, 2.) " Malheur à ceux qui abandonnent les droits sentiers et qui se réjouissent du mal qui arrive. " (Ibid. XIII, 14.) Et ensuite: " Ne te laisse pas aller aux conseils pervers afin que les sentiers de la justice te soient rendus faciles. " (Ibid. XIX, 20.) Et ensuite Ne négligez point l'observation de la loi, afin que votre vie soit longue et s'écoule en paix. Qu'il faut se confier en Dieu dans la plénitude du coeur, ne pas se reposer sur sa propre prudence, mais honorer le Seigneur par des oeuvres de justice. Qu'il ne faut point négliger les enseignements du Seigneur: " Le Seigneur châtie celui qu'il aime. " ( Prov. III, 12. ) Bienheureux l'homme qui trouve la sagesse. Que l'on ne doit point oublier de tenir compte de ces enseignements (III, 21) , mais garder sa volonté et son intelligence, afin, dit-il, qu'elles soient la vie de votre chair. Qu'il ne faut point s'abstenir du bienfait que réclame l'indigent lorsque votre main possède ce qui est nécessaire pour le secourir, et que l'on ne doit pas ourdir le mal contre son ami, parce que l'homme injuste est impur devant le Seigneur. Ensuite cette parole: " Le Seigneur résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles. " (Ibid. 34.) Qu'il faut écouter les préceptes de son père. Et ensuite. " Mon fils, fais attention
a à mes paroles et garde ton coeur avec soin, et le Seigneur rendra ta marche droite. " (Prov. IV, 20.) Qu'il ne faut point s'attacher à la femme perverse : " Elle ne marche point dans les voies de la vie; poursuis ta route loin d'elle." (Prov. V, 6.) Et ensuite : " Bois de l'eau de ton vase, et que la fontaine de ton eau te soit douce. " (Ibid. 15.) Et ensuite: "Tu passeras de longs jours vivant familièrement avec sa sagesse (1). (Ibid. 19.) Vas à la fourmi , adolescent paresseux , et deviens plus sage, car elle amasse durant la moisson des greniers abondants. " De celui qui va à l'abeille : " Apprends combien elle est laborieuse. " (Prov. VI, 6.) Et ceci : " Jusqu'à quand, paresseux , seras-tu couché? " (lbid. 9.) Tu dors encore un peu; tu reposes encore un peu, et à cause de cela la ruine viendra sur toi soudain. Encore une fois, de l'observation des préceptes du père : " Car ils sont la lumière et le flambeau des commandements et le chemin de la vie. (Ibid. 23.) Quelqu'un portera-t-il du feu dans son sein, tandis que ses vêtements ne brûleront point? Ou marchera-t-on sur des charbons ardents sans se brûler les pieds? (Ibid. 27.) Celui qui a commerce avec une femme mariée ne sera point innocent. " (Ibid. 29.) Et encore : " Il n'est pas étonnant que quelqu'un soit surpris faisant un larcin, car il vole pour remplir son ventre affamé, mais l'adultère perd son âme parce qu'il est un insensé. " (Ibid. XXX, 32.) Et ensuite : " Adore le Seigneur et tu seras puissant; garde mes commandements et grave-les sur les tables de ton coeur, afin qu'ils te défendent de la femme étrangère et de la courtisane. " (Prov. VII, 2, et suiv.) Que l'on doit prêcher la sagesse qui réside sur les hauteurs, parce qu'elle est plus précieuse que l'argent, plus pure que l'or éprouvé , et que la crainte du Seigneur hait l'injustice. (Prov. VIII, 4 et suiv.) Et ensuite: " Le Seigneur m'a établi au commencement de ses voies pour les oeuvres de ses mains. (Ibid. 22.) La sagesse s'est édifié une demeure. (Prov. IX, 1.) Reprends le sage, et il t'aimera. Si tu es sage, tu le seras pour toi-même et pour tes proches ; si tu es méchant,
1 Les paroles empruntées ici au livre des Proverbes sont relatives à la fidélité conjugale : Bois de l'eau de ton vase, etc. Sans expliquer ce sens figuré, sans rien dire qui rappelle la femme, on passe tout à coup aux derniers mots du v. 19 : Tu passeras de longs jours vivant familièrement avec sa sagesse Pour traduire en gardant la manière et le faire de l'auteur, il n'y a rien à ajouter. Pour être compris du lecteur, il faudrait : avec la sagesse de la femme que tu as choisie dans tes jeunes années.
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les maux seront pour toi seul. La femme insensée et audacieuse
manquera de nourriture. (Ibid. 8 et suiv.) La pauvreté humilie l'homme
; le fils élevé par une sage discipline sera sage : la mémoire
du juste obtiendra les louanges; celui qui marche avec simplicité
marche avec confiance ; celui dont les lèvres profèrent la
sagesse frappe comme d'une verge l'homme qui n'a point de coeur; la discipline
garde les voies de la vie; les lèvres du juste cachent l'inimitié;
l'insensé accomplit le mal; la bouche du juste distille la sagesse.
" (Prov. XX, 4 et suiv.) Contre les idolâtres qui fabriquent les
idoles d'or ou d'argent, de pierre ou de bois. Que je salut est accordé
par le bois à ceux qui croiront. De ceux qui font les idoles ou
qui les peignent. De tous les maux engendrés par l'idolâtrie.
Du culte impie et des maux qui en découlent. De l'argile et des
idoles d'argile. De toutes les idoles adorées parles nations. Des
animaux ennemis de l'homme; du serpent, du chat et des autres semblables.
Que Dieu a été le bienfaiteur d'Israël, envoyant les
cailles au lien des grenouilles.
RÉSUMÉ DU LIVRE DE SIRAC.
De la crainte du Seigneur; qu'il ne faut pas s'irriter; qu'il ne faut
pas s'approcher de Dieu avec hypocrisie. De la tentation et de la patience.
De l'honneur dû aux parents; de l'équité. Qu'il ne
faut pas chercher quelque chose de plus relevé que les commandements.
De l'aumône et de la protection des orphelins. De la sagesse ; de
la honte nuisible et utile : il [l'auteur de ce livre] s'étend en
cet endroit sur la crainte nuisible. Qu'il ne faut pas s'abandonner au
désir des richesses, ni penser que l'on pèche impunément
lorsque l'on ne reçoit pas aussitôt le châtiment, car
Dieu est patient et il est besoin de le fléchir. Des paroles vaines,
de l'orgueil , de l'épreuve des amis, de la discipline, de l'audition
des choses utiles. Qu'il ne faut point pécher, ni mentir, ni prononcer
des paroles vaines; qu'il ne faut pas renouveler ses voeux, c'est-à-dire
différer ce que l'on a promis à Dieu. De la femme , des serviteurs,
des troupeaux, des enfants, du père, de la piété envers
Dieu, de l'honneur rendu aux prêtres , de la visite des affligés.
Qu'il ne faut point disputer, injurier; qu'il ne faut point mépriser
les discours et la sagesse des anciens. De la tempérance, de l'amitié;
que l'on ne doit point imiter les pécheurs. Du juge intelligent
et de l'insensé, de l'orgueil, de l'équité, que l'on
ne doit point blâmer sans jugement et sans examen. Il faut se garder
des méchants. De la recherche des hommes riches auxquels s'attache
le grand nombre ; de l'avarice de plusieurs d'entre eux. Des avares auxquels
on donne le nom du ver qui ronge le bois, qui ne donnent jamais rien au
prochain. De la possession de la sagesse; du libre arbitre. Qu'il vaut
mieux n'avoir point d'enfants que d'en avoir qui soient méchants.
Que rien n'est caché pour Dieu. Des créatures, de la formation
de l'homme, de l'honneur dont il a été revêtu. De la
loi donnée, de l'aumône, de la pénitence, qu'il ne
faut point mener une vie déréglée. Qu'il faut garder
le secret; de la honte nuisible de l'insensé. Qu'il faut se convertir
de ses péchés ; qu'il faut fuir l'avarice ; du sage et de
l'insensé ; de la fille sans retenue; de la folie de l'insensé;
de la fermeté de l'esprit; qu'il ne faut point parler sans précaution.
Que l'on doit se repentir de ses fautes ; qu'il ne faut point proférer
de serments; de la sagesse. De la bonne et de la mauvaise femme; des marchands;
de ceux qui révèlent les secrets. De ceux qui louent en face
et qui raillent ensuite. Que l'on doit pardonner au prochain ses manquements
à notre égard. De la langue trompeuse ; qu'il faut prêter
au prochain sans usure, mais tendre la main à l'indigent. Qu'il
faut élever avec soin ses enfants; des serviteurs; des animaux sans
raison; des songes. De ceux qui craignent Dieu; du sacrifice du juste,
du (670) sacrifice de l'injuste. De l'amour de l'argent; de l'avidité
de manger; de l'ivresse. Que la constitution de la nature humaine est la
même pour tous, mais que la volonté est différente
et qu'elle est la cause pour laquelle les uns sont bénis et les
autres maudits. De la médecine; qu'il ne faut point se laisser vaincre
par une tristesse excessive. Que l'on doit être retenu par les lois
et par les commandements de Dieu. Des oeuvres de Dieu; des châtiments;
de la nature humaine; elle est remplie de meurtres et de soucis amers.
Des oeuvres de Dieu.
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE ISAÏE.
Accusation d'Israël, ses malheurs, ses sacrifices réprouvés,
exhortation à une vie meilleure. Prophétie concernant l'Église
et la paix à venir. Accusation d'Israël et futurs malheurs
du siège. Reproches aux Juifs pour leur vie sensuelle et leur orgueil.
Réprobation d'Israël caché sous la similitude de la
vigne. Il reproche aux princes d'Israël leur avarice et les excès
de l'ivresse, et il leur annonce la désolation future. Il menace
ceux qui honorent les faux prophètes et non les vrais prophètes.
Il annonce l'arrivée de leurs ennemis. Il a une vision dans laquelle
ses lèvres sont purifiées. Le roi de Syrie fait la guerre
à Jérusalem avec les Israélites, et Isaïe prophétise
touchant le Christ, touchant la ruine de Jérusalem et la venue de
Nabuchodonosor. Prophétie sur ceux qui croiront au Christ. De la
puissance, de l'orgueil et de la ruine de l'Assyrien. De ceux qui ont foi
dans le Christ, de sa génération selon la chair; de la mansuétude
de ceux qui croient en lui.
Il prophétise la ruine de Babylone et des nations étrangères. Ruine des Moabites. Prophétie sur le Christ. Ruine de Damas; calamités et salut d'Israël. Ruine de l'Égypte. Il annonce par allégorie les maux qui fondront sur les nations qui ne croiront pas au Seigneur et le châtiment de leur incrédulité. Isaïe reçoit l'ordre de se promener nu. Guerre des Mèdes et des Babyloniens contre l'Idumée et l'Arabie. Dernier siège de Jérusalem par Nabuchodonosor. Prophétie faite à Sobna, le trésorier, concernant sa ruine. Les trésoriers ou gardiens des richesses du temple étaient de la race sacerdotale. Ruine de Tyr et ensuite son salut; paroles allégoriques concernant les églises. Ruine de Babylone par les Mèdes et, pour cet événement, grâces rendues à Dieu par le prophète. Prophétie sur ceux qui croient au Christ, sur la ruine future de l'empire de Satan par le Christ, sur son avènement selon la chair. De la foi au Christ.
Accusation contre Israël parce qu'il a cessé de mettre en Dieu son espérance pour la placer dans les Egyptiens ; maux qui lui arriveront, prospérité qui suivra. Il prophétise en cet endroit sur l'Église du Christ, sur le retour des nations vers le Christ et sur la ruine de Jérusalem. Histoire de l'Église sous le nom de l'Idumée et de Jérusalem, c'est-à-dire, en recourant au sens anagogique, récit de la désolation des Juifs et de la prospérité de l'Église du Christ. Histoire de Sennachérib. Prophétie sur Jean le précurseur et ceux qui croiront au Christ. Démonstration de la puissance de Dieu. Accusation d'Israël à cause de son idolâtrie, et énumération des bienfaits accordés au peuple. De la constitution de l'Église; de la faiblesse des idoles et de leur impuissance. Prophétie concernant le Christ et ceux qui croiront en lui. Reproches faits à Israël, à cause de ses péchés. Il déclare que leur désobéissance a attiré sur eux les calamités qui les ont accables. De la foi au Christ. Que le Seigneur a permis au peuple de ne pas sacrifier et qu'il ne demande pas le culte des sacrifices. Prophétie sur,ceux qui ont foi dans le Christ. Démonstration de la faiblesse des idoles et preuve de la puissance de Dieu.
Ruine de Babylone; démonstration de la dureté du coeur
des Juifs; prophéties heureuses. Prophétie concernant le
Christ et (571) consolation de Jérusalem. Prophétie sur les
apôtres et sur le Christ. De la naissance du Christ selon la chair,
de sa passion, de sa résurrection, de la multitude de ceux qui croiront
en lui. Du Christ et d'Israël, selon l'histoire; de ceux qui croiront
au Christ, selon le sens anagogique. Accusation contre les Juifs à
cause de leur idolâtrie. Condamnation de leurs jeûnes et annonce
d'un jeûne plus agréable à Dieu. Reproches à
cause de leurs oeuvres perverses et de leurs conseils iniques; prophétie
sur ceux qui croient dans le Christ. Prophétie touchant le Christ
et les guérisons du corps et de l'âme accomplies par lui;
des apôtres et des autres croyants. De sa passion. Confession du
prophète au nom de tout le peuple; confusion de leur incrédulité
par le Seigneur. Election de ceux qui croient en lui et accusation de l'idolâtrie
des Juifs. De ceux d'entre les Juifs qui croient en Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Accusation de ceux qui ne croient point à la vie future.
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE JÉRÉMIE.
Prédiction des maux qui arriveront à Israël par
Nabuchodonosor. Reproches adressés aux Israélites à
cause de leur idolâtrie et souvenir des bienfaits de Dieu à
leur égard; maux qu'ont endurés ceux qui ont mis leur confiance
dans les Egyptiens. Démonstration de l'impuissance des idoles et
reproches aux Israélites à cause du sacrifice des victimes
humaines. Accusation contre Israël et comparaison avec Juda, qu'il
surpasse par les crimes. Prédiction des biens qui attendent Israël
s'il se convertit à Dieu; confession du prophète prenant
la place du peuple. Arrivée des Babyloniens ; lamentations du peuple
sur la ruine future et description de ces calamités. Reproches contre
le peuple, parce qu'il n'y a point eu un seul homme assez j este pour que
la colère de Dieu fût arrêtée; démonstration
de leur iniquité. Que Jérusalem ne doit point être
renversée jusqu'aux fondements par Nabuchodonosor.
Arrivée des Babyloniens et accusation de désobéissance contre Israël, parce qu'ils n'ont point voulu écouter les prophètes. Accusation contre les faux prophètes qui trompaient le peuple, parce que Jérémie annonçant qu'il y aurait guerre, eux disaient qu'il y aurait paix. Réprobation des sacrifices; arrivée du Babylonien et condamnation de l'esprit rebelle des Juifs. Il exhorte Juda à revenir au bien, et, s'ils ne le font, les menace du même châtiment qu'Israël. Dieu empêche Jérémie de prier pour eux. Refus d'accepter leurs sacrifices; accusation au sujet de leur inconstance et des victimes humaines qu'ils offraient aux idoles. Il prédit que le lieu où est l'idole deviendra leur tombeau et que plusieurs d'entre les morts seront privés de sépulture.
Il est question de nouveau de l'arrivée des ennemis. Lamentation de Jérémie sur les iniquités du peuple. Reproches faits aux Juifs parce qu'ils sont incirconcis de coeur et exhortation à ne point se laisser entraîner à l'idolâtrie. Lamentation faite au nom du peuple sur les malheurs à venir et accusation faite par Dieu lui-même. Exhortation aux Juifs pour qu'ils obéissent à Dieu; accusation contre leurs pères et maux qui leur sont advenus à la suite. De nouveau Jérémie est empêché de prier pour eux. Le prophète se plaint des embûches qui lui ont été tendues par les Juifs à Anathoth, et il prédit qu'ils périront pour cette cause.
Jerémie reçoit l'ordre de cacher sa ceinture, et il prédit que les Juifs seront rassasiés et enivrés de maux. De l'absence de pluie : le prophète est empêché de prier pour le peuple. Dieu rejette leurs holocaustes et leurs jeûnes; il menace les faux prophètes parce qu'ils disaient qu'aucune calamité ne fondrait :sur le peuple. Il prie Dieu qui répond qu'il n'exaucera point sa demande, lors même que Moïse et Samuel intercéderaient pour eux; mais qu'il les livrera au glaive et à la mort, à la faim et à la captivité, à toutes les angoisses de la (572) douleur. Jérémie prie pour que ceux qui l'outragent soient punis; Dieu lui dit : " Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme la bouche de Dieu. " (Jérém. XV, 19.) Dieu ordonne à Jérémie de ne point se marier, de ne point se lamenter et de prendre part à ce que font les Israélites qui pleurent leurs morts.
Prophétie concernant les apôtres et concernant le Christ. Le prophète rapporte les paroles de ceux qui ne croiront point en lui et prie pour leur confusion. Il recommande aux Juifs d'observer le sabbat. Le prophète est envoyé dans la maison du potier. " Soudain, dit le Seigneur, je parlerai contre un royaume, et je le détruirai. Et soudain je parlerai sur une nation et sur un royaume, et ils seront rétablis. " Mais s'ils font le mal, je n'accomplirai point le bien que j'avais promis de leur faire. (Jérém. XVIII, 7 et suiv.) Ce chapitre est utile contre les Juifs, lorsqu'ils disent que le Seigneur leur a promis ses biens, car ayant manqué à la soumission envers Notre-Seigneur Jésus-Christ, eux-mêmes sont la cause des maux présents qui les accablent. Le prophète prédit les embûches que lui préparent les Juifs, et il prononce des imprécations contre eux parce qu'ils ont rendu le mal pour le bien.
Jérémie reçoit l'ordre de prendre un vase de terre, d'annoncer les maux du peuple et de briser le vase sous leurs yeux en disant : ainsi Jérusalem sera réduite en poudre. Jeté en prison par Phassur, il prophétise à Phassur les maux qui fondront sur lui. Ensuite, il s'irrite contre ceux qui l'ont livré, il les maudit, il maudit le jour de sa naissance. Le roi Sédécias envoie demander à Jérémie si Nabuchodonosor s'éloignera de lui. Il répond que Dieu combattra contre les Juifs et contre le roi Sédécias; mais si le peuple se remet volontairement à Nabuchodonosor, il sera sauvé; et le roi ne mourra point si, renonçant à son impiété, il veut s'attacher aux commandements de Dieu. Prophétie contre Joachim, contre Jéchonias et contre les pasteurs du peuple; condamnation des faux prophètes. Il prophétise à Juda des choses heureuses. Il prophétise à tout le peuple resté à Jérusalem avec Sédécias, en se servant de la parabole des figues, la venue de Nabuchodonosor et la ruine de toutes les nations. Il prédit la ruine de Jérusalem.
Jérémie est saisi par les prêtres pour être mis à mort, et il échappe au péril. Le prophète ordonne qu'on le charge de chaînes et qu'on dise aux envoyés des nations étrangères qu'ils fassent savoir à leurs rois de se soumettre à Nabuchodonosor, parce que Dieu menace de mort ceux qui ne se soumettront point. Il adresse la même exhortation à Sédécias, aux prêtres et au peuple. Le faux prophète Ananias s'oppose à Jérémie et dit que les vases sacrés seront rendus et que Jéchonias, fils de Joachim, frère de Sédécias, reviendra. Ananias brise la chaîne du prophète; mais Jérémie est envoyé pour lui annoncer qu'il mourra, ce qui arriva dans la même année. Il annonce les maux réservés aux prophètes qui vivent à Babylone et au peuple un longtemps de captivité, après lequel, cependant, il lui sera donné de revenir. Séméias s'indignait de toutes ces choses, et il réprimande le grand prêtre parce qu'il n'a pas empêché Jérémie de prononcer de telles prophéties ; c'est pourquoi Dieu menace de le perdre. Ensuite, discours du prophète pour consoler Israël. Il indique le temps dans lequel ils reviendront de Babylone, c'est-à-dire dans le temps de Pâques, ainsi qu'on le voit dans Esdras, où il est dit qu'ils revinrent dans la fête des Azymes. Par là les Juifs sont manifestement convaincus d'erreur, car ils attendent encore les biens qui sont promis en cet endroit et qui sont déjà venus.
Prophétie touchant les enfants mis à mort par Hérode, touchant le Nouveau Testament. Les Juifs attendent encore la réédification de la ville décrite en cet endroit; mais elle a eu lieu lorsqu'ils revinrent de Babylone. Jérémie reçoit l'ordre d'acheter le champ du frère de son père, et l'ayant acheté il dit : la ville est livrée et vous m'ordonnez d'acheter un champ. Dieu lui répond : Ce qui arrive présentement est causé par les péchés du peuple, mais il viendra un temps où de nouveau la ville sera habitée. Il prédit à Sédécias qu'il sera prisonnier; il leur reproche d'asservir pour la seconde fois les esclaves qu'ils avaient mis en liberté , il menace de grandes calamités à venir. Il ordonne aux fils de Jonadab de construire une maison; ceux-ci refusent. Jérémie reçoit l'ordre de mettre par écrit tout ce qu'il a prophétisé sur Israël afin d'inspirer aux Juifs un sentiment de crainte lorsqu'ils entendront de nouveau la menace des maux qui les attendent. Il commande à Baruch de faire ce travail, et il le fait. Et l'ayant écrit, il en fait lecture aux Juifs. (573) Les princes d'Israël, lorsqu'ils ont entendu cette lecture, en donnent avis au roi Joachim qui fait saisir le livre et le jette au feu. Jérémie reçoit l'ordre de l'écrire une seconde fois. Il prophétise au roi des malheurs qui seront le châtiment de son audace. Il prophétise la ruine de Jérusalem. Il est pris et jeté en prison, puis mandé par Sédécias, auquel il déclare qu'il sera fait prisonnier et à qui il demande de ne le point renvoyer dans la prison. Les princes le jettent dans la citerne remplie de boue, et Abdémélech l'en retire. Appelé de nouveau devant le roi, il lui annonce son salut s'il consent à se livrer volontiers aux ennemis, mais s'il ne le veut pas la mort fondra sur la ville entière et de grands maux le frapperont lui-même. Après qu'il n'a pu lui persuader de se livrer, les barbares arrivent, il est pris et avec lui toute la ville. Mais les généraux de Nabuchodonosor traitent bien Jérémie, qui annonce aussi à Abdémélech son salut.
Le chef de la milice leur ayant laissé la liberté d'aller
où ils voudraient, Jérémie se retire près de
Godolias, qui avait été établi pour commander à
ceux qui restaient dans la Judée. Les Juifs dispersés dans
la campagne se rallient autour de Godolias. Ismaël fait périr
Godolias et plusieurs autres et, prenant le peuple qui obéissait
à Godolias, il s'en va dans le pays des Ammonites. Mais lorsque
le peuple vit Johanan, l'un des princes qui était du parti de Godolias,
il le suivit, et Ismaël s'enfuit avec huit hommes seulement. Johanan
demanda à Jérémie de prier pour eux; Jérémie
leur conseilla de ne point aller en Egypte, les menaçant de mort,
de la part de Dieu, s'ils allaient habiter dans ce pays, mais il ne put
les persuader. Lorsqu'ils vinrent à Taphna, il les exhorta à
ne point adorer les idoles. Comme ils s'opposaient à ses discours,
il leur annonce de grands malheurs, de même qu'au roi des Egyptiens;
il leur prédit la ruine de l'Egypte, la ruine des tribus étrangères,
la ruine des Moabites, des Ammonites, des Iduméens, la ruine de
Damas et d'Elam, la ruine de Babylone, enfin le retour des Juifs emmenés
dans cette ville. Il raconte comment Jérusalem fut prise, comment
Joachim fut tiré de son abaissement et élevé en honneur,
parce qu'il s'était volontairement soumis à Nabuchodonosor,
avec sa mère.
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE ÉZÉCHIEL.
Le Prophète voit en vision les chérubins et reçoit
l'ordre de parler aux Israélites de la part de Dieu. Il est transporté
par l'Esprit de Dieu au milieu de la captivité. Ils est poussé
par Dieu à parler avec confiance et sans relâche aux justes
et aux pécheurs pour leur montrer la voie (lui conduit à
là vie et enseigner les commandements de Dieu. Il reçoit
l'ordre de se renfermer dans sa maison et de figurer le siège de
Jérusalem par l'exemple de l'argile et du pot de fer. Il reçoit
l'ordre de dormir sur un côté pendant un nombre déterminé
de jours pour signifier l'affliction réservée au peuple durant
la captivité. Il annonce par les pains cuits avec les excréments
du boeuf et par le 'partage de ses cheveux leur mort et leur dispersion,
la ruine de la ville et le renversement des idoles. Il voit les iniquités
et l'idolâtrie du peuple, et ensuite ceux qui viendront jusqu'à
la destruction de la ville. Il voit de nouveau les chérubins et
annonce des maux à la ville. Il parle de ceux qui croiront au Christ;
il prédit encore la captivité du peuple qui arriva sous Sédécias
et la privation de la vue pour Sédécias par ordre du même
Nabuchodonosor. Il prédit des maux qui ne devaient pas venir dans
un temps éloigné, mais dans un temps fort proche. Il menace
les faux prophètes et leur déclare qu'aucune prière
ne pourra détourner les maux qu'ils endureront, de telle sorte que
ni Job, ni Daniel, ni Noé ne pourraient en délivrer leurs
fils; il fait connaître par l'exemple du bois de la vigne le sort
qui les attend. Il raconte la honte et (574) l'abaissement du peuple depuis
le commencement, avant qu'il se fût attaché à Dieu,
et sa gloire après son alliance avec le Seigneur, son idolâtrie
et la captivité qui en fut la punition; il montre la grandeur de
ses iniquités par la comparaison de Sodome et de Samarie. Mais les
biens qu'il promet en disant : " J'établirai a mon alliance avec
toi (Ezéch. XVI, 62), " peuvent être entendus comme ayant
leur application dans ceux qui croient au Christ.
Il prédit la venue de Nabuchodonosor. Il parle contre ceux qui disaient : " Les pères ont mangé des raisins verts, les dents des enfants en ont été agacées." (Ezéch. XVIII, 2.) De la mère du roi Sédécias. Le Prophète atteste devant les anciens les iniquités de leurs pères. Là est cette parole . " Sur ma montagne sainte," et c'est de la montagne élevée d'Israël qu'il parle: " Seigneur, Adonaï, c'est là que toute la maison d'Israël me servira jusqu'à la fin (Ezéch., XX.), " et c'est de ceux qui croiront au Christ que ceci doit s'entendre. De Théman, d'Israël et des fils d'Ammon. Il rappelle les iniquités et les péchés d'Israël, des prêtres, des princes et des faux prophètes. " J'ai cherché un homme marchant droit et se tenant debout devant ma face dans la brèche du mur, pour protéger cette terre afin de ne point la détruire, et je n'en ai point trouvé. " (Ezéch. XXII, 30.) De l'idolâtrie du peuple d'Israël en Egypte et dans la suite, et des calamités qui l'ont frappé, calamités dans lesquelles il ne leur était pas permis de se livrer au deuil. Contre les Ammonites et les Iduméens, contre les tribus étrangères et Sor, que l'on suppose être la ville de Tyr. Il prédit de grandes calamités contre le prince de Tyr et de Sidon, contre l'Egypte et le roi d'Egypte. Il annonce des malheurs à la sentinelle d'Israël si elle ne prédit au peuple, pour lequel elle a été établie, les calamités envoyées par Dieu.
Le prophète dit que l'injuste ne périra point pour ses
anciennes iniquités, s'il se convertit à Dieu et accomplit
les choses qui lui sont agréables, tandis que le juste n'obtiendra
point le salut à cause de son ancienne justice si, venant à
changer, il devient inique et injuste. Quelqu'un vient dire au prophète
que Jérusalem est prise et il en prend occasion de les accuser,
parce qu'ils ne font pas attention à ce que les prophètes
ont prédit. Il prophétise contre les pasteurs d'Israël
et annonce qu'il sera donné un pasteur unique, ce qui eut lieu sous
Zorobabel, ce que les Juifs disent impudemment n'être pas encore
arrivé, bien que cela soit accompli, comme je l'ai dit, sous Zorobabel.
Il prophétise contre les Iduméens et prédit aux Israélites
des biens que Dieu leur accordera, non parce qu'ils en sont dignes, mais
afin que son nom ne soit pas blasphémé. Le prophète
est conduit dans un champ et prophétise sur des ossements arides.
Il prophétise sur Zorobabel, en disant qu'il y aura un seul et unique
prince des Juifs, ce qui peut être entendu de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Il prophétise sur Gog et Magog qui attaqueraient les Juifs après
le retour de Babylone, mais qui seraient vaincus. Quelques-uns l'entendent
par allégorie de l'Eglise et du démon, et aussi des persécutions
qui furent soulevées dans différents temps par les empereurs
impies. Il prophétise la reconstruction du temple, le rétablissement
du culte légal, choses que les Juifs attendent encore, mais qui
furent accomplies au temps d'Esdras et de Zorobabel. La construction du
temple qu'il prédit et l'eau qui sortait peu à peu et s'augmentait
peuvent s'entendre de ceux qui se convertirent au Christ, qui étaient
morts avant qu'ils aient cru et qui sont devenus vivants après qu'ils
ont cru.
ABRÉGÉ DES CHOSES DITES PAR LE PROPHÈTE DANIEL.
Daniel et ses compagnons sont choisis et livrés au chef des
eunuques ; ils sont nourris de légumes; ils sont trouvés
les plus sages de ceux qui sont placés auprès du roi. Nabuchodonosor
a un songe et il ordonne de mettre à mort les mages qui ne peuvent
définir ce songe et l'interpréter. Daniel et ses compagnons
sont en danger, mais Dieu les sauve en révélant à
Daniel la nature du songe. Daniel est introduit, il dit au roi quel a été
le songe et quelle en est l'interprétation. La pierre taillée
sans le secours d'aucune main, c'est le Christ; sans le secours d'aucune
main signifie sa naissance d'une vierge sans l'approche d'un homme. Nabuchodonosor
ayant élevé une statue ordonne à tous de se prosterner
devant elle, et il fait jeter clans la fournaise les trois enfants qui
n'ont point adoré. Lorsque ceux qui étaient auprès
de la fournaise eurent été dévorés par le feu
et que les enfants eurent commencé de chanter un hymne à
Dieu, le roi, les ayant appelés et les voyant sains et saufs, fut
saisi de crainte devant Dieu; il les honora du titre de princes des Juifs,
et il porta un décret pour que celui qui blasphémerait contre
Dieu fût mis à mort.
Nabuchodonosor a un songe, et, de nouveau, les sages de Babylone ne peuvent l'expliquer. Daniel en donne l'explication et conseille au roi de racheter ses péchés par des aumônes. Peu de temps après, le songe se réalisa et Nabuchodonosor loua Dieu. Les vases sacrés du temple ayant été apportés par ordre de Balthasar, fils de Nabuchodonosor, les doigts d'une main apparurent tandis qu'ils mangeaient et buvaient dans ces vases, et elle traça une écriture que les sages de Babylone ne purent lire, mais que Daniel lut et expliqua. Il fut revêtu de la pourpre, on lui mit un collier d'or et on le proclama le troisième dans l'empire.
Darius, le Mède, ayant régné et établi Daniel
comme prince, est contraint par les généraux et par les satrapes
de porter un décret pour ordonner que quiconque fera une demande
à un dieu ou à un homme, excepté au roi, durant l'espace
de trente jours, sera jeté dans la fosse aux lions. Quand ce décret
est porté, ils observent Daniel priant Dieu, l'accusent et contraignent
le roi de le jeter dans la fosse. L'ayant fait jeter, le roi vient ensuite,
le trouve sain et sauf, le fait sortir de la fosse, et perd avec leurs
femmes, en les livrant aux lions, ceux qui l'avaient fait précipiter.
Il porte un décret pour que tous craignent le Seigneur. Il voit
la vision des animaux, la lionne qui représente le royaume d'Assyrie,
l'ours, celui des Mèdes et des Perses, le tigre, celui des Macédoniens,
et un quatrième animal, l'empire romain. Il prophétise touchant
le Christ et touchant l'impie Antiochus. Car, celui-ci est la petite corne
qui triomphe des trois premières. Il prophétise en annonçant
de quelle façon Alexandre le Macédonien détruisit
le royaume des Perses: il indique par le bélier le roi des Perses
et par le bouc Alexandre de Macédoine. La dernière vision
concernant la reine du Sud est dans le livre des Macchabées. Il
renverse la statue de, Bel et tue le dragon. Il est jeté dans la
fosse et il est sauvé ; ceux qui l'ont fait précipiter y
sont jetés à leur tour et dévorés par les lions.
OSÉE
Le prophète reçoit l'ordre de prendre pour femme une
courtisane et de nommer les enfants qui viendront à naître
" Jezraël, celle dont on n'a pas pitié et celui qui n'est pas
mon peuple. " (Osée, I, 4.) Il accuse le peuple de fornication,
il lui annonce sa ruine, et de nouveaux biens après cette ruine.
Cette parole : " Je ferai alliance avec les animaux des champs, " et "
je ferai une alliance d'époux (Osée, II, 18), " peuvent être
entendues de ceux qui croiront dans le Christ. Il reçoit l'ordre
de prendre encore une femme prostituée pour signifier la désolation
des Juifs, et il reproche aux prêtres et au peuple la grandeur de
leurs iniquités. Il leur reproche l'ivresse, l'adultère et
les emportements. Il les accuse d'avoir cessé de mettre en Dieu
leur espérance pour la placer dans les Assyriens et les Egyptiens,
et il leur annonce des châtiments. Il dit qu'Ephraïm est devenu
puissant par les secours obtenus, mais qu'il s'est élevé
au-dessus de la juste mesure à cause de sa prospérité.
Dieu montre sa sollicitude à l'égard des Israélites
et leur ingratitude envers lui; il leur prédit des calamités.
JOEL.
Le prophète raconte la dévastation des fruits de la terre
et exhorte le peuple à se rendre Dieu propice. Il prophétise
la venue de l'Assyrien et annonce ensuite quelque prospérité.
Il prédit ce qui arriva aux apôtres au sujet des langues Il
annonce. aussi la ruine des nations après le retour de la captivité
de Babylone sous Zorobabel. Cet endroit contient une allégorie.
AMOS.
Il rappelle les iniquités de Damas, de Gaza, de Tyr, des Iduméens,
des Ammonites, des Moabites, de Juda et d'Israël, et il en prédit
le châtiment à venir. Il énumère les bienfaits
accordés par Dieu aux Juifs, leur négligence et leur mépris
dans son service, enfin les malheurs qui les attendent. Il accuse les femmes
de Samarie à cause de leur ivresse et de leurs rapines. Il prédit
la famine et la destruction des moissons parce qu'ils ne se sont point
convertis et qu'ayant été affligés de beaucoup de
maux ils ne sont point devenus meilleurs. Il reproche aux Israélites
de ne pouvoir supporter ceux qui les reprennent, et il les exhorte à
se convertir à Dieu. Il leur annonce des maux à venir qui
seront causés par leur incrédulité. Car c'est d'eux
qu'il dit: " Malheur à ceux qui désirent le jour du Seigneur
! " (577) (Amos, V, 18.) Quelques-uns ont entendu cela du jugement futur,
ainsi que le veulent encore quelques incrédules qui disent : qu'il
vienne donc s'il est vrai qu'il doive venir ! Le Seigneur a rejeté
leurs fêtes , leurs sacrifices et leurs psaumes. Il parle de l'astre
du dieu Raphan, c'est-à-dire de Saturne, car les Grecs disent de
leur dieu Saturne que c'est un astre dans le ciel, et ils l'appellent ainsi.
Il dit aussi . " M'avez-vous offert des victimes et des oblations durant
quarante années? " (Amos, V, 25.) Le peuple n'en offrit point, mais
seulement les princes du peuple lorsque l'arche s'arrêta, et, en
cet endroit, il parle de tout le peuple. Il les accuse d'intempérance
dans la nourriture et il leur annonce des malheurs. II prédit leur
mort en parlant des sauterelles, de l'alliance et du niveau. Amasias fait
savoir ces choses au roi qui chasse le prophète et l'expulse. Le
prophète lui prédit et prédit au peuple de grands
maux. Il voit le vase de l'oiseleur et il s'en sert pour indiquer qu'ils
seront captifs. Il énumère leurs iniquités et leurs
violences, il dit les maux qui fondront sur eux. Cette parole: " Le soleil
se couchera dans son midi (Amos, VII, 9), " se rapporte au temps de la
passion du Christ. Il parle ensuite sur ceux qui croiront au Christ.
ABDIAS.
Il annonce le châtiment des Iduméens, qu'ils ont en effet
subi, parce qu'ils s'étaient réunis aux autres ennemis d'Israël
pour l'accabler. Prophétie concernant l'Église.
JONAS.
Le prophète Jonas raconte sa fuite à Tharsis, la tempête,
l'histoire du poisson qui l'engloutit et le rejeta, la pénitence
des Ninivites, l'accroissement et le desséchement de la plante qui
l'abrita.
MICHÉE.
Il annonce la future désolation de Samarie et de Jérusalem
et il en dit la cause. Il ajoute le retour des Juifs de Babylone, les péchés
et l'accusation des princes du peuple, des prêtres, des faux prophètes,
de l'Église qui croira en Notre-Seigneur et du Nouveau Testament,
car la première loi doit périr, et enfin de la paix. Des
maux sont de nouveau annoncés aux Juifs. De la naissance du Christ
selon la chair et de ceux qui croiront en lui. " Et il y aura un (578)
reste de Jacob (Mich. V, 7) ; " cette parole est rappelée par l'apôtre
Paul qui dit: " Ce qui restera sera sauvé. " (Rom. IX, 27.) Jugement
du Seigneur contre son peuple; énumération de ses bienfaits;
refus des. sacrifices. Le prophète se plaint de ce que les bons
et les justes ont disparu. En terminant, accusation et menaces de grandes
calamités, ensuite biens promis à Israël.
NAHUM
Il parle de la puissance de Dieu ; il prophétise touchant les
apôtres. Il ajoute l'invasion des Babyloniens contre Ninive, et leur
captivité. Il rappelle sa puissance et sa richesse avant le temps
de sa ruine.
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