"Sa Sainteté Jean XXIII, après
avis favorable de la Sacrée Congrégation des Rites, a daigné
promulguer, en date du 19 mars dernier [1959], le Bref apostolique Celsitudo
ex humilitate. Ce document proclame saint Laurent de Brindes docteur
de l'Église universelle, étendant l'office et la messe fixés
au 21 juillet de chaque année."
Osservatore Romano du 10 mai 1959
Les capucins constituent une partie de l'ordre fondé, en 1209, par saint François d'Assise [l'ordre des Frères mineurs]. Trois siècles plus tard, en 1526, des moines désireux de revenir aux sources, Mathieu de Brasci, Louis et Raphaël de Fossombrone, décident de réhabiliter la règle primitive. On les appela capucins en raison du « capuchon » plus ample et plus en pointe que celui des autres membres de l'Ordre.
Saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
entre dans cet ordre en 1575.
Ils sont cinq mille et se répandront
largement hors d'Italie.
Sur le haut talon de la botte italienne,
entre Lecce, Tarente et Bari, se situe Brindisi, sur l'Adriatique.
C'est à cette extrémité de la péninsule italienne,
en son point le plus rapproché de la Grèce, que s'élève
cette ville portuaire. C'est là qu'en 19 avant Jésus Christ,
mourut le poèteVirgile. C'est là que vient au monde, le 22
juillet 1559, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) auquel on donne comme
prénom Jules-César,
saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
est le fils de Guillaume Rossi et d'Élisabeth Masella.
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) âgé de six ans, aurait prêché devant la cathédrale de Brindes (mot qui signifie « toast ») et aurait suscité l'enthousiasme de son auditoire.
En tout cas, le petit garçon devenu jeune postulant à la vie religieuse,« oblat », chez les conventuels de sa ville natale, se montre écolier modèle.
Agé de dix ans, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) perd son père et supplie sa mère de le laisser entrer chez les capucins : Dieu m'y appelle.
Après le décès de sa mère, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) se rend à Venise, chez Pierre, son oncle paternel qui est prêtre. L'année suivante, âgé de seize ans, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) entre chez les capucins de Vérone, sur l'Adige, entre Brescia et Padoue.
Parle 7 langues
A partir de cet engagement commence
une longue activité apostolique de quarante-quatre ans.
Le 24 mars 1576, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) , jeune religieux de dix-neuf ans fait ainsi profession capucine, prenant le nom de Laurent et se mettant sous la protection du fameux diacre martyr.
On l'envoie étudier à Padoue, ville universitaire qui honore pour patron saint Antoine, le célèbre franciscain, également docteur (+1231).
Doué d'une mémoire prodigieuse, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) s'applique à l'acquisition des sciences sacrées. saint Laurent de Brindisi (de Brindes) excelle en exégèse et en patrologie. Son originalité fut de devenir un étonnant polyglotte. Bientôt en effet, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) acquiert et maîtrise sept langues : latin, grec. syriaque, hébreu, italien, allemand et français.
Ordonné prêtre le 18
décembre 1582, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) discute volontiers
avec les juifs et connaît, par ses courtoises controverses, des succès
retentissants.
Sa famille religieuse utilise au
maximum ce pieux et brillant sujet.
On peut en juger par les postes
occupés.
Vingt années de charges chez les capucins
1583-1586 : Lecteur en théologie
et Écriture Sainte à Venise ;
1586-1588: Supérieur et maître
des novices à Bassano del Grappa ;
1590-1592 : Ministre provincial
en Toscane ;
1596-1602 : Définiteur général
(membre du conseil supérieur) ;
1602-1605 : Ministre général
(supérieur au sommet).
Par ailleurs, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) a remplie plusieurs missions diplomatiques :
- 1599. saint Laurent de Brindisi (de Brindes) est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour oeuvrer à la réforme catholique. A cette occasion, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz.
- 1601-1602. Le pape Clément VIII envoie saint Laurent de Brindisi (de Brindes) à l'empereur Rodolphe II, commandant en chef des forces catholiques contre les Turcs.
Le Souverain Pontife précise
l'ordre de mission et la valeur du renfort : « Ce capucin, animateur
spirituel, vaut une armée entière. » Effectivement,
promu aumônier des troupes impériales, l'émissaire
papal devient le plus puissant soutien de Philippe Emmanuel de Lorraine,
duc de Mercoeur. Combattant à un contre cinq, les forces anti-ottomanes,
galvanisées par leur chapelain, écrasent les Turcs à
Szekes-Fejerdars, près d'Albe-Royale, en Hongrie.
Au plus fort de l'engagement, saint
Laurent de Brindisi (de Brindes) , un moment cerné par l'ennemi,
est dégagé par ses compagnons de lutte : « Votre place
n'est pas ici », lui crient-ils. « Vous vous trompez, répond-il,
c'est bien ici que, de par Dieu, je dois être. En avant ! La victoire
est à nous ! »
L'année suivante, dans l'oraison funèbre de Mercoeur, prononcée à Notre-Dame de Paris le 27 avril 1602, François de Sales évoque, six mois plus tard, la mémorable victoire:
Héroïsme des aumôniers militaires capucins
Le duc
de Mercoeur avait toujours en son armée des Pères capucins,
lesquels, portant une grande croix, non seulement
animaient les soldats, mais aussi, après la confession générale
que tous les catholiques faisaient en signe de contrition, leur donnaient
la sainte bénédiction. Mais surtout c'était une belle
chose que de voir ce général exhorter ses capitaines à
la constance, leur remontrer que s'ils mouraient ce serait avec le mérite
du martyre, et parler à chacun en sa propre langue, français,
allemand, italien
Oeuvres
complètes de Saint François de Sales, éd. d'Annecy,
t. 7, p. 448.
- 1606. A la suite d'une sollicitation de la cour de Prague, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) reçoit du pape Paul V l'ordre formel : « Passez en Allemagne pour y travailler aux affaires politico-religieuses de l'Empire. »
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) devient conseiller ordinaire de Maximilien Ier, duc de Bavière. saint Laurent de Brindisi (de Brindes) va jouer un rôle capital pour créer, développer et animer la « Ligue catholique », face à l' « Union évangélique protestante ».
De plus,saint Laurent de Brindisi (de Brindes) habile négociateur obtient le financement partiel de cette vaste entreprise par la cour madrilène.
- 1612. Fruit de l'action de saint Laurent de Brindisi (de Brindes) : règlement des questions litigieuses entre la monarchie des Habsbourg et les électeurs catholiques.
- 1618. saint Laurent de Brindisi (de Brindes) est Chargé par les Napolitains d'assumer leur défense contre les exactions du vice-roi, duc d'Ossuna, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) part pour Madrid et se rend à Lisbonne afin d'obtenir une audience de Philippe III. La mort le surprend : saint Laurent de Brindisi (de Brindes) est âgé de soixante ans.
saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
a construit une synthèse doctrinale puissante.
saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
est un parfait émule des deux docteurs jésuites, ses contemporains
: le Hollandais Pierre Canisius (+ 1597) et le Toscan Robert Bellarmin
(+1621).
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) a notamment laissé une
Traduction du Sermon I, issu du Mariale, par Jean-Etienne Parisot [webmestre de priere.org] que nous remercions pour l'autorisation de publier, 7 mai 2008.
A propos de la vision de St Jean l'évangéliste
Sur l'excellence de la Vierge Marie, mère de Dieu, à
partir de ces mots de la vision : 'Un grand signe apparut dans le ciel
: une femme vêtue du soleil, la lune sous ses pieds' (Apocalypse
12, 1)
I) Jean, Apôtre et Evangéliste, le disciple bien-aimé
du Christ, le fils en qui la Très Sainte Vierge, Mère de
Dieu, mit sa préférence après la crucifixion, eut
beaucoup à souffrir pour la foi en Jésus Christ pendant son
exil sur l'île de Patmos.
Mais, en même temps, il y fut aussi consolé par Dieu au
moyen de nombreuses révélations célestes. En effet,
St Paul dit : 'Car, tout comme les souffrances du Christ abondent en nous,
notre consolation abonde en Christ' (2 Corinthiens 1, 5). Et de même,
dans les Psaumes, nous lisons : 'Quand les pensées s'agitent en
foule au-dedans de moi, tes consolations réjouissent mon âme'
(Psaume 94(93), 19).
Jean avait reposé sa tête sur la poitrine du Seigneur
à la Sainte Cène, il avait aussi choisi Marie comme la meilleure
part qui ne lui serait pas retirée (Luc 10, 42).
Grâce à cette extraordinaire dévotion qui le caractériserait,
il fut, après l'ascension du Seigneur Jésus Christ dans le
Ciel, absorbé pour toujours dans la contemplation du divin. Mais
c'est avec plus d'ardeur encore qu'il se consacra aux choses divines alors
même qu'il était en pleine tribulation. Voilà bien
ce que font les saints.
Pendant ces temps d'épreuves, Jean, "dévoré par
un feu d'amour toujours plus ardent et élevé sur les hauteurs
par les flammes séraphiques de cet amour, fut plongé en Dieu.
Il commença alors à déborder de cette douceur divine
qu'apporte la contemplation, bien plus abondamment et copieusement qu'à
l'accoutumé ; de même, il expérimenta plus parfaitement
les dons que procurent les visites célestes." (St Bonaventure).
Dieu, 'le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,
qui nous console dans toutes nos afflictions' (2 Corinthiens 1, 3-4), consola
Jean, tout comme il avait consolé autrefois le patriarche Jacob
par la vision de l'échelle céleste (Genèse 28, 12-16)
ou Moïse par l'apparition divine du buisson ardent (Exode 3, 2-5),
ou bien encore les trois jeunes gens dans la fournaise qu'Il réconforta
en envoyant un ange consolateur, accompagné d'une bienfaisante fraîcheur
céleste (Daniel 3, 49-50) ; sans oublier Paul qui fut ravi au troisième
Ciel, qui n'était autre que le Paradis lui-même. Dieu l'y
consola et l'y revigora d'une manière ineffable par la vision de
la gloire céleste (2 Corinthiens 12, 2-4).
C'est ainsi que Jean fut consolé de bien des manières.
Souvent, les cieux s'ouvrirent et souvent Dieu lui montra, comme il l'avait
montré à Etienne, la gloire du Paradis, la gloire du Christ,
la gloire de Dieu. Souvent, il le réjouit par la vue et le discours
des anges, il le remplit d'une grande joie. Souvent, le plus doux des sauveurs
lui apparut du haut des cieux. Souvent, il fut honoré de la vision
de la gloire du Père. Ô bienheureux Jean qui est béni
encore et toujours en gage de l'amour divin - c'est parce que Jésus
l'a aimé.
II) Une seule chose pouvait encore faire défaut. En effet, Jean
aimait le Christ par dessus tout, de toute son âme et de tout son
coeur. Il L'aimait d'un amour parfait. Il L'aimait comme une jeune mariée
chérit tendrement un époux qui l'aime. C'est la raison pour
laquelle Jean était rempli d'une si grande joie à la vue
du Christ. Mais personne n'ignore non plus qu'il vénérait
la Vierge Mère de Dieu, la Très Sainte Mère du Christ,
de l'affection qu'un enfant porte à sa mère. Tout le monde
sait qu'il l'aimait d'une affectueuse dévotion comme si elle avait
été réellement sa chère et tendre mère.
Jean avait conscience qu'après le Christ, la Vierge l'aimait
comme un fils très précieux. Le Christ lui-même n'avait-il
pas dit à sa Mère en parlant de jean : 'Voici ton fils' ?
Et de même, n'avait-il pas dit à Jean en parlant de sa Mère
: 'Voici ta mère' ? Et 'le disciple', nous dit Jean, 'la prit chez
lui' (Jean 19, 26-27). Il la prit avec lui.
Que possédait Jean en ce monde, je vous le demande ? Qu'avait-il
en propre celui qui, pour suive le Christ, avait tout quitté, père
et mère, etc…, et même son âme ? Comment prit-il la
Vierge, Mère du Christ chez lui, lui qui, ayant tout quitté,
ne possédait rien qui fût à lui ?
Il la considéra comme son trésor, elle était toute
sa richesse, tout ce qu'il possédait. Il vénérait
la Vierge avec un amour et une noblesse inimaginables. Cependant, quelques
années seulement après l'ascension au ciel du Seigneur Jésus
Christ, Marie, aussi, fut enlevée par le Christ vers le Royaume
des cieux, afin que comme reine, elle pût se tenir à la droite
du Seigneur des Seigneurs, 'parée de l'or d'Ophir, entourée
par une cours nombreuse' (Psaume 45 (44), 10). C'est ainsi que l'Assomption
de la Vierge eut lieu vers la quinzième année qui suivit
la mort du Christ. Mais Jean, quant à lui, vécut encore jusqu'à
l'époque de l'empereur Trajan. Quand Jean fut envoyé en exil
sur l'île de Patmos par l'empereur Domitien, un monstre d'une cruauté
atroce, la Très Sainte Vierge, qui était montée au
Paradis le laissa vivre, pour le bien de l'Eglise, dans cette vallée
de larmes, selon la volonté du Christ. Comme il savait que la Vierge
était montée au ciel pour y être exaltée à
la droite du Christ, au-dessus de toutes les puissances célestes,
Jean ne put s'empêcher de se réjouir et d'exulter en son âme.
Mais, privé de la douce conversation de la Vierge, ainsi que
de la consolation et du réconfort divins, il ne put pas non plus
ne pas laisser échapper larmes et lamentations quant à son
sort. La Vierge n'ignorait pas du tout la situation de Jean. Doit-on penser
qu'elle l'oublia ? Comment aurait-elle pu oublier celui qu'elle chérissait
tendrement en son cœur de mère comme si ce fut le Christ ?
L'échanson ingrat de Pharaon oublia en prison Joseph qui était
innocent. Mais Marie ne pouvait pas oublier Jean. On peut donc fort bien
penser que la Très Sainte Vierge descendait souvent du ciel pour
lui rendre visite et le consoler, à la manière d'une mère
qui a consolé son fils unique, un fils qui ne manque pas de l'aimer
en retour.
III) Il semble que Jean ait voulu conserver la trace d'une apparition
particulière de la Vierge pour en faire un mémorial définitif
quand il écrivit : "Un grand signe apparut dans le ciel : une femme
enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de
12 étoiles sur sa tête." (Apocalypse 12, 1).
Selon Epiphane, Bernard, Rupert et d'autres Pères encore, Jean
parle ici de la Vierge, Mère de Dieu. Jean lui-même semble
le sous-entendre. Non, en fait, il paraît bien avoir exprimé
cette opinion le plus clairement du monde, car il dit : "Elle enfanta un
fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer" (Apocalypse
12, 3). Par ces mots, c'est sans aucun doute le Christ qu'il décrit,
le Roi des rois et le Seigneur, le Fils de Dieu, le seul engendré,
le fils de la Vierge, Mère de Dieu. La Vierge, Mère de Dieu,
la mère du Christ, l'épouse de Dieu, la Reine du Ciel, la
Reine des Anges, apparut donc à Jean, vêtue de la gloire céleste,
resplendissante de la beauté et de la majesté divines : "Un
grand signe apparut dans le ciel".
Par cette vision céleste, le Seigneur voulait montrer à
Jean la grande valeur de ce précieux trésor qu'il avait confié
à sa garde, ce trésor qui contient toutes les richesses et
toute la gloire du ciel. A travers Jean, Il désirait montrer à
l'Eglise catholique universelle, c'est à dire à tous les
fidèles du Christ, combien la Vierge était exaltée
au milieu des anges et des élus du Paradis.
Dieu agit ainsi de peur que nous pussions croire que Marie avait été
rejetée par Lui ; en effet, dans les Ecritures Sacrées, l'Esprit
Saint avait fait la grâce à Marie de se sanctifier dans un
certain effacement.
IV) L'Ecriture Sainte se montre étonnamment réservée
et avare de détails quand il s'agit de parler de la Vierge, il en
est d'ailleurs de même pour ce qui touche à la nature des
anges et à la gloire du Paradis céleste. Moïse, dans
son récit des origines du monde, ne fait aucune mention de ces deux
derniers éléments. Il ne nous dit rien sur leur création,
même si, sous l'inspiration du Saint-Esprit, il raconte bien des
choses au sujet de la création du monde visible et du paradis terrestre,
tout comme il le fait au sujet de la formation de l'homme ; et c'est avec
simplicité et véracité qu'il raconte les nombreuses
actions historiquement véridiques de Dieu et des hommes, ceci afin
de produire un témoignage qui traverserait les générations.
Moïse a-t-il eu du mépris pour les anges ou pour la création
de la Jérusalem céleste, alors même que leur Créateur,
l'Artisan de leur existence, n'est autre que Dieu ? Pourquoi donc a-t-il
omis d'en parler ? La sagesse lui commanda de garder le silence, car ce
qu'il aurait pu dire dépassait la compréhension de notre
esprit et la capacité de notre intelligence. Epiphanus va dans le
même sens quand dans son Panarium, Haereses 78, il dit de la Vierge
Mère de Dieu : "Les Ecritures restent silencieuses en raison de
l'excellence du miracle, de peur que celui-ci ne plonge l'esprit des hommes
dans la stupeur." Aussi, les Saintes Ecritures ne disent-elles rien des
parents de la Vierge ; elles ne disent rien non plus de sa conception ou
de sa naissance, contrairement à ce qui s'était passé
pour Jean Baptiste. Elles ne nous informent en rien sur l'âge de
la Vierge, sa vie, son caractère ou bien encore sa façon
de vivre. Elles ne font même aucune allusion à sa mort. C'est
soudainement que la Vierge fait son apparition, à la manière
de Melkisédek, ce distingué prêtre de Dieu et Roi de
Salem, lui dont St Paul dit "qu'il était sans père, sans
mère, sans généalogie, sans commencement ni fin" (Genèse
14, 18 + Hébreux 7, 1-3), une affirmation qu'il peut faire puisque
aucun de ces renseignements ne figurent dans les Saintes Ecritures. C'est
ainsi que la prêtrise fit son apparition, avec majesté, comme
si elle descendait du Ciel d'auprès de Dieu, ne tenant son origine
ni des hommes ni de la terre.
Le silence, déclare le Prophète Royal, est louange à
Dieu : "Avec confiance, ô Dieu ! on te louera dans Sion." (Psaume
64, 1), mais en Hébreu, nous avons : "Dans le silence, ô Dieu
! on te louera dans Sion." En effet, comme rien de ce que l'on peut dire
ne saurait constituer une louange adéquate, il est préférable
de s'émerveiller en silence devant le divin plutôt que de
bafouiller des mots pauvres et inadaptés ; c'est pourquoi le Saint
Esprit, qui inspira les saints hommes Dieu, voulut honorer la Mère
de Dieu dans ce silence sacré, ne révélant que cette
vérité, à savoir qu'elle était digne de devenir
l'Epouse de Dieu pour concevoir et mettre au monde le Fils unique de Ce
dernier. La Très Sainte Vierge, en conséquence, fit son entrée
dans le monde non sans une certaine majesté divine : "L'Ange Gabriel
fut envoyé d'auprès de Dieu…vers une vierge…et quand l'ange
fut près de la Vierge il lui dit : Je te salue pleine de grâce,
le Seigneur est avec toi". (Luc 1, 26-28) Vraiment, "c'est un grand signe
qui apparut dans le ciel". Tout à coup, Marie surgit ; c'était
comme une apparition divine descendue du ciel, façonnée par
la main experte de Dieu. Eve, la première mère des vivants,
avait été faite à l'image d'Adam, le premier homme,
issu de la terre. Marie, la femme céleste, a été faite
à l'image du Christ, le deuxième Homme, venu du ciel. Voilà
pourquoi Jean déclare d'une voix forte : "un grand signe apparut
dans le ciel".
V) Par cette vision céleste, Dieu souhaitait, autant que faire
se peut, montrer à la véritable Eglise les splendeurs divines
dont Marie avait été revêtues ; de même, Il désirait
révéler aux fidèles les mystères que la Vierge
recelait.
Ces révélations, Dieu les donna, afin que tous prissent
conscience, par les écrits la concernant, de la grandeur et de la
magnificence de la gloire dont elle avait été comblée.
Extraits:
saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
prononce souvent cette formule, recueillie par les premiers biographes
et authentifiées par les recherches du Père Laurent d'Aoste.
Qu'il vous montre son visage et vous prenne en pitié pour vous conférer la paix !
Puisse le Tout-Puissant vous rendre
la santé après laquelle vous soupirez,
par Notre-Seigneur Jésus-Christ
!
Par ce signe de croix, que le Rédempteur
vous guérisse,
lui qui calme toutes langueurs et
infirmités
en même temps qu'il délivre
tous les possédés du démon.
Que Jésus-Christ et la Vierge Marie vous bénissent, par le signe de la sainte croix !
Voiç cinq extraits :
Aujourd'hui, les vrais Israélites, c'est-à-dire les fidèles du Christ, les fils légitimes de la sainte Église, n'agissent pas autrement envers la Vierge, Mère de Dieu, Arche vivante de la divinité. C'est en elle, après le Christ qu'ils ont placé toute l'espérance de leur salut, c'est à elle qu'ils recourent
Dixième sermon sur la salutation
angélique : exorde
Elle est la vie, puisque c'est
par son intermédiaire que nous sommes rendus,participants du fruit
de vie, né de son sein.
Comme l'appelle Epiphane (Contre
les hérétiques, 42, 1050 ) Marie est « mère
des vivants». Par son enfantement du Christ, la voilà, pour
nous, cause de vie éternelle.
De la sorte, par le Christ et
après lui, la voilà devenue pour le monde entier cause de
l'éternel Salut.
D'autre part, elle est notre espérance,
puisque notre Mère très tendre, notre Médiatrice et
notre Avocate auprès de son Fils, de qui il n'est rien qu'elle ne
puisse obtenir.
C'est pourquoi saint Bemard,
dans son Sermon sur la Nativité de la Vierge (183, 1015), l'appelle
« échelle des pécheurs » et la proclame : «
Parfaite Médiatrice auprès du Médiateur» (Mediatricem
ad mediatorem).
Voilà pourquoi, Frères
: c'est en Marie, Mère de Dieu, qu'après le Christ, son Fils,
nous devons placer toute l'espérance de notre salut
Dixième sermon sur la salutation angélique : conclusion.
Fundamenta ejus : deuxième sermon, p. 147.
Dixième sermon sur le Cantique, III, p. 297.
Septième sermon sur la salutation
angéligue.
Un pieux enfant de Marie
Tel est, en plénitude, le
capucin soldat, au témoignage même d'un érudit moderne,
son confrère, le Père Jérôme de Paris. De ce
dernier, quiconque veut des renseignements puisés à la source
doit lire le brillant essai : La Doctrine mariale de saint Laurent de
Brindes (Paris, 1933). La leçon
dispensée culmine en cette expression dogmatique : « Il ne
s'agit pas seulement d'honorer Marie par l'imitation de ses vertus. Nos
hommages montent vers elle, non comme ils montent vers Dieu, mais comme
il convient à une créature privilégiée »
(Op. cit., pp. 180-189).
Quant à la touchante dévotion
de ce fils de la Vierge, les éditeurs capucins la caractérisent
:
Ravi en Dieu, par Marie
Frère Laurent a constamment
le nom de Marie dans le ceeur et sur les lèvres. Le plus souvent,
alors qu'il contemple ses grandeurs, le ravissement de l'extase s'empare
de lui. En voyage, il aime chanter les louanges mariales, répétant
de préférence celles que composa Pétrarque (fi 1374)...
Ne signe-t-il pas habituellement son appartenance : « Nos cum prole
pla benedicat Virgo Maria » (Comme membres de sa famille qui la vénèrent,
que la Vierge Marie nous bénisse !) (oeuvres complètes, le
vol., pp. 17 et 18).
Prière de saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
autre citation de saint Laurent de Brindisi (de Brindes) :
La philosophie n'est qu'une simple
émanation de la théologie.
En effet, le Seigneur apparaît
aussi bien dans les Écritures que dans la Nature
D'abord, guérissons-nous du
péché, cette plaie purulente
Courage, confiance et espérance,
pour cette oeuvre des oeuvres
En premier lieu, il importe, du coeur, d'arracher les vices (VI, 626 et XI, 340).
saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
a commenté 35 000 textes bibliques et en cite 90 000.
SERMON DE CARÊME de
saint Laurent de Brindisi ( de Brindes)
édité par http://casimir.kuczaj.free.fr
Pour mener la vie spirituelle, qui nous est commune avec les anges et les esprits célestes, créés comme nous à l'image et ressemblance de Dieu, il faut nécessairement le pain de la grâce du Saint-Esprit et de l'amour de Dieu. La grâce et l'amour ne sont rien sans la foi, car sans la foi il est impossible de plaire à Dieu. Et la foi ne peut naître sans la prédication de la parole de Dieu: La foi naît de ce qu'on entend; et ce qu'on entend, c'est l'annonce de la parole du Christ. La prédication de la parole de Dieu est donc nécessaire à la vie spirituelle, de même que les semailles à la vie corporelle. Aussi le Christ a-t-il dit: Le semeur est sorti pour semer. Celui qui est sorti pour semer, c'est le héraut de la justice,
et ce héraut, nous savons
par l'Écriture que ce fut Dieu lorsqu'il donna de vive voix, du
haut du ciel, la loi de justice à tout le peuple dans le désert.
Parfois ce fut l'Ange du Seigneur qui reprocha au peuple sa transgression
de la loi divine, au lieu des Pleurs; si bien que tous les fils d'Israël,
en entendant le discours de l'Ange, eurent le coeur transpercé et
pleurèrent avec de grands cris. Moïse aussi prêcha la
loi du Seigneur à tout le peuple, dans les champs de Moab, comme
le rapporte le Deutéronome. Enfin le Christ, Dieu et homme, est
venu prêcher la parole du Seigneur et envoya les Apôtres faire
de même, comme auparavant il avait envoyé les prophètes.
La prédication est donc une fonction apostolique, angélique,
chrétienne, divine. Car la parole de Dieu est pourvue d'une valeur
infinie, puisqu'elle est comme le trésor de tous les biens. C'est
d'elle que viennent la foi, l'espérance, la charité, toutes
les vertus, tous les dons de l'Esprit Saint, toutes les béatitudes
évangéliques, toutes les bonnes oeuvres, tous les mérites
de la vie, toute la gloire du paradis: Accueillez la parole semée
en vous, car elle peut sauver vos âmes. La parole de Dieu est une
lumière pour l'intelligence, un feu pour la volonté afin
que l'homme puisse connaître Dieu et l'aimer. Et pour l'homme intérieur,
qui vit du Saint-Esprit par la grâce, elle est du pain et de l'eau.
Mais du pain plus doux que le miel et le rayon, de l'eau meilleure que
le vin et le lait. Elle est, pour l'âme spirituelle, un trésor
de mérites, c'est pourquoi elle est appelée or et pierre
très précieuse. Contre le coeur obstiné dans ses vices,
elle est comme un marteau ; contre la chair, le monde et le démon,
elle est une épée qui met à mort tout péché.
Ceux qui sèment dans les larmes,
moissonnent en chantant.
Qui sème dans sa chair, moissonnera
de sa chair la destruction.
Qui sème dans l'Esprit, moissonnera
de l'Esprit la vie éternelle.
La chair ne sert de rien, c'est
l'Esprit qui vivifie.
Comment n'es-tu qu'un avec nous,
nous rends-tu fils de Dieu même? Comment nous brûles-tu d'amour
et nous blesses-tu sans glaive?Comment peux-tu nous supporter, rester lent
à la colère, et de l'ailleurs où lu te tiens voir
ici nos moindres gestes?Comment si haut et de si loin ton regard suit-il
nos actes? Ton serviteur attend la paix, le courage dans les larmes!
la fête de saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) est le 21 juillet.
Felix A. Mareto, Bibliographia Laurentiana.
Opera complectens an. 1611-1961
edita de Sancto laurentio a Brindisi Doctore apostolico, Roma 1962 (ca.
1500 Titel).
Felix a Mareto, Bibliographia Laurentiana,
opera complectens an. 1611-1961
edita de sancto Laurentio a Brindisi, Doctore Apostolico. Romae 1962. 286
pp.
Dissertation dogmatique sur Luther
840 homélies ou sermons
Bibliographia Laurentiana, opera
complectens an. 1611-1961 edita de sancto Laurentio a Brindisi, doctore
apostolico
Autore: Felice da Mareto
Editore: Ist. Storico dei Cappuccini
Data di pubblicazione: 1962
Pagine: 286
Capucins. Province
de Venise
2. Lutheranismi
hypotyposis.
Pars 1. Hypotyposis Martini Lutheri. - 1930. - XLVIII-526 p.
Pars 2. Hypotyposis Ecclesiae et doctrinae lutheranae. - 1931. - XVIII-535
p.
Pars 3. Hypotyposis Polycarpi Laiseri. - XVI- 437 p.
3. Explanatio in Genesim. - 1935. 6 XXVI-597 p.
4. Quadragesimale primum. - 1936. - XXVI-587 p.
5. Quadragesimale
secundum.
Pars 1. [Dies S. Mathiae apostoli - Feria quarta dominicae secundae quadragesimae.]
1938. - X-607 p.
5. Quadragesimale
secundum.
Pars 2. [Feria quinta dominicae secundae quadragesimae - Sabbato dominicae
quartae quadragesimae.] - 1939. - IV-492 p.
Pars 3. [Dominica Passionis - Dominica in albis.] - 1940. - XIV-543 p.
6. Quadragesimale tertium. - 1941. - XVI-783 p.
7. Adventus. - 1942. - XVI-583 p.
8. Dominicalia. - 1943. - XVI-759 p.
9. Sanctorale. - 1944. - XVI-676 p.
10. Codex Vindobonensis.
Pars 1. Quadragesimale
quartum. - 1954. - XVI-715 p.
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[cotes des oeuvres de saint Laurent à la BNF, rez de jardin]
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Santo Laurentio a Brindisi
San Lorenzo da Brindisi si chiamava
in realtà Giulio
Cesare Russo e nacque nella città pugliese il 22 luglio
1559 da Guglielmo Russo ed Elisabetta Masella.
Ancora fanciullo divenne orfano di padre. Studiò nelle
scuole esterne dei Francescani Conventuali di San
Paolo Eremita in Brindisi. Tra il 1565 e il 1567 prese
l'abito dei conventuali, passando così alla scuola per
oblati e candidati alla vita religiosa. L'usanza dei
Conventuali di far predicare i fanciulli in alcune
solennità fa iniziare la sua predicazione pubblica. La
morte della madre oltre che a lasciarlo
solo crea a Giulio notevoli difficoltà
economiche,senza per questo ricevere
l'aiuto dei parenti, neppure di quel
Giorgio Mezosa, che è suo
insegnante presso i Conventuali. Il ragazzo
quattordicenne si trasferisce allora
a Venezia presso uno zio sacerdote,
direttore di una scuola privata
e curatore dei chierici di San Marco, potendo
così proseguire gli studi
e maturare la vocazione nell'ordine dei Cappuccini
Minori. Il 18 febbraio 1575 veste
l'abito francescano e gli è imposto dal
vicario provinciale, padre Lorenzo
da Bergamo, il suo stesso nome: da quel
momento sarà padre Lorenzo
da Brindisi. A Padova a seguì gli studi di
logica e filosofia e nuovamente
a Venezia quelli di teologia. Il 18 dicembre
1582 è ordinato sacerdote.
Nel 1589 diviene Vicario Generale dell'Ordine in
Toscana, nel 1594 Provinciale di
Venezia, nel 1596 secondo Definitore
Generale, nel 1598 Vicario Provinciale
in Svizzera, nel 1599 nuovamente
Definitore Generale. Sempre nel
1599 è posto a guida dei missionari che i
cappuccini, su invito del Pontefice,
inviano in Germania. Nell'ottobre del
1601 il sacerdoteo chiese di essere
uno dei quattro cappellani dediti
all'assistenza spirituale delle
truppe cattoliche nella guerra contro i turchi. Fu
quindi destinato all'accampamento
imperiale di Albareale in Ungheria, dove
giunse il 9 ottobre e dove si distinse
per l'aiuto e per la fermezza durante
l'attacco turco. Il 24 maggio 1602,
padre Lorenzo, viene eletto Vicario
Generale dell'Ordine, con l'impegno
di visitare tutte le province dell'ordine.
Nel triennio del suo generalato,
può tornare anche a Brindisi (1604) dove
decide la costruzione di una chiesa
con annesso monastero di clausura
trovando i finanziatori nel duca
di Baviera, nella principessa di Caserta ed in
altre personalità conosciute
durante i suoi viaggi in Europa, mentre il terreno
è quello della sua casa natale.
Nel 1618 è a Napoli dove viene convinto dai
patrizi napoletani a recarsi in
Spagna per esporre al re Filippo III le
malversazioni del vicerè
don Pietro Giron, duca di Ossuna. Il 26 maggio
1619, evitato l'agguato di sicari
ed ostacoli di varia natura, padre Lorenzo
viene ricevuto alla corte di Filippo
III. Al termine del colloquio col sovrano
per conferma le sue parole profetizza
al re la propria morte imminente e che
se il sovrano non avesse provveduto
ai propri sudditi, sarebbe deceduto
entro due anni. Il 22 luglio del
1619, probabilmente avvelenato, il frate
brindisino moriva. Il 31 marzo 1621,
come profetizzato, si spegneva anche
Filippo III, che aveva ignorato
le richieste napoletane e aveva favorito il
vicerè Ossuna. Nel 1783 Padre
Lorenzo viene beatificato da papa Pio VI e
nel 1881 canonizzato da papa Leone
XIII. Nel 1959 viene proclamato
dottore della chiesa, col titolo
di "doctor apostolicus", da papa Giovanni
XXIII.
Opera omnia, 15 volume., Padua 1928-1956.