Définition du Catéchisme de l'Eglise catholique (publié en 1992)
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III. La purification finale ou Purgatoire
1030 Ceux qui meurent dans la grâce
et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement
purifiés, bien qu’assurés
de leur salut éternel, souffrent après leur mort une
purification, afin d’obtenir la
sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel
.
1031 L’Église appelle Purgatoire
cette purification finale des élus qui est tout à
fait distincte du châtiment
des damnés. L’Église a formulé la doctrine de la foi
relative au Purgatoire surtout aux
Conciles de Florence (cf. DS 1304) et de
Trente (cf. DS 1820 ; 1580). La
tradition de l’Église, faisant référence à
certains
textes de l’Écriture (par
exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu
purificateur :
Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire
qu’il existe avant le jugement un
feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité,
en disant que si quelqu’un a
prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui
sera pardonné ni dans ce siècle-ci,
ni dans le siècle futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons
comprendre que
certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais
certaines autres dans le siècle
futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39).
1032 Cet enseignement s’appuie aussi
sur la pratique de la prière pour les
défunts dont parle déjà
la Sainte Écriture : " Voilà pourquoi il (Judas Maccabée)
fit faire ce sacrifice expiatoire
pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur
péché " (2 M 12, 46).
Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire
des
défunts et offert des suffrages
en leur faveur, en particulier le sacrifice
eucharistique (cf. DS 856 ;), afin
que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision
béatifique de Dieu. L’Église
recommande aussi les aumônes, les indulgences et
les œuvres de pénitence en
faveur des défunts :
Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils
de Job ont été purifiés par le
sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que
nos offrandes pour les
morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à
porter secours à ceux qui sont
partis et à offrir nos prières pour eux (S. Jean Chrysostome,
hom. in 1 Cor. 41, 5 : PG 61,
361C).
IV. L’enfer
1033 Nous ne pouvons pas être
unis à Dieu à moins de choisir librement de
l’aimer. Mais nous ne pouvons pas
aimer Dieu si nous péchons gravement contre
Lui, contre notre prochain ou contre
nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas
demeure dans la mort. Quiconque
hait son frère est un homicide ; or vous savez
qu’aucun homicide n’a la vie éternelle
demeurant en lui " (1 Jn 3, 15). Notre
Seigneur nous avertit que nous serons
séparés de Lui si nous omettons de
rencontrer les besoins graves des
pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt
25, 31-46). Mourir en péché
mortel sans s’en être repenti et sans accueillir
l’amour miséricordieux de
Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours
par notre propre choix libre. Et
c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la
communion avec Dieu et avec les
bienheureux qu’on désigne par le mot
" enfer ".
1034 Jésus parle souvent de
la " géhenne " du " feu qui ne s’éteint pas " (cf. Mt
5, 22. 29 ; 13, 42. 50 ; Mc 9, 43-48),
réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin
de
leur vie de croire et de se convertir
, et où peuvent être perdus à la fois l’âme et
le corps (cf. Mt 10, 28). Jésus
annonce en termes graves qu’il " enverra ses
anges, qui ramasseront tous les
fauteurs d’iniquité (...), et les jetteront dans la
fournaise ardente " (Mt 13, 41-42),
et qu’il prononcera la condamnation : " Allez
loin de moi, maudits, dans le feu
éternel ! " (Mt 25, 41).
1035 L’enseignement de l’Église
affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les
âmes de ceux qui meurent en
état de péché mortel descendent immédiatement
après la mort dans les enfers,
où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu
éternel " (cf. DS 76 ; 409
; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; SPF 12). La
peine principale de l’enfer consiste
en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui
seul l’homme peut avoir la vie et
le bonheur pour lesquels il a été crée et
auxquels il aspire.
1036 Les affirmations de la Sainte
Écriture et les enseignements de l’Église au
sujet de l’enfer sont un appel à
la responsabilité avec laquelle l’homme doit user
de sa liberté en vue de son
destin éternel. Elles constituent en même temps un
appel pressant à la conversion
: " Entrez par la porte étroite. Car large et
spacieux est le chemin qui mène
à la perdition, et il en est beaucoup qui le
prennent ; mais étroite est
la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie,
et il
en est peu qui le trouvent " (Mt
7, 13-14) :
Ignorants du jour et de l’heure, il faut que, suivant l’avertissement du
Seigneur, nous
restions constamment vigilants pour mériter, quand s’achèvera
le cours unique de notre vie
terrestre, d’être admis avec lui aux noces et comptés parmi
les bénis de Dieu, au lieu
d’être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés
par l’ordre de Dieu vers le feu
éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront
les pleurs et les grincements de dents (LG
48).
1037 Dieu ne prédestine personne
à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut
pour cela une aversion volontaire
de Dieu (un péché mortel), et y persister
jusqu’à la fin. Dans la liturgie
eucharistique et dans les prières quotidiennes de
ses fidèles, l’Église
implore la miséricorde de Dieu, qui veut " que personne ne
périsse, mais que tous arrivent
au repentir " (2 P 3, 9) :
Voici l’offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs,
et ta famille entière :
dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre
vie, arrache-nous à la
damnation et reçois-nous parmi tes élus (MR, Canon Romain
88).
I. Le jugement particulier
1021 La mort met fin à la
vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au
rejet de la grâce divine manifestée
dans le Christ (cf. 2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau
Testament parle du jugement principalement
dans la perspective de la rencontre
finale avec le Christ dans son second
avènement, mais il affirme aussi à plusieurs
reprises la rétribution immédiate
après la mort de chacun en fonction de ses
œuvres et de sa foi. La parabole
du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 22) et la parole du
Christ en Croix au bon larron (cf.
Lc 23, 43), ainsi que d’autres textes du
Nouveau Testament (cf. 2 Co 5, 8
; Ph 1, 23 ; He 9, 27 ; 12, 23) parlent d’une
destinée ultime de l’âme
(cf. Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et
pour les autres.
1022 Chaque homme reçoit dans
son âme immortelle sa rétribution éternelle dès
sa mort en un jugement particulier
qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une
purification (cf. Cc. Lyon : DS
857-858 ; Cc. Florence : DS 1304-1306 ; Cc.
Trente : DS 1820), soit pour entrer
immédiatement dans la béatitude du ciel (cf.
Benoît XII : DS 1000-1001
; Jean XXII : DS 990), soit pour se damner
immédiatement pour toujours
(cf. Benoît XII : DS 1002).
Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour (S. Jean de la Croix, dichos 64)
II. Le Ciel
1023 Ceux qui meurent dans la grâce
et l’amitié de Dieu, et qui sont
parfaitement purifiées, vivent
pour toujours avec le Christ. Ils sont pour toujours
semblables à Dieu, parce
qu’ils le voient " tel qu’il est " (1 Jn 3, 2), face à face
(cf. 1 Co 13, 12 ; Ap 22, 4) :
De notre autorité apostolique nous définissons que, d’après
la disposition générale de Dieu,
les âmes de tous les saints (...) et de tous les autres fidèles
morts après avoir reçu le saint
Baptême du Christ, en qui il n’y a rien eu à purifier lorsqu’ils
sont morts, (...) ou encore, s’il
y a eu ou qu’il y a quelque chose à purifier, lorsque, après
leur mort, elles auront achevé de
le faire, (...) avant même la résurrection dans leur corps
et le Jugement général, et cela
depuis l’Ascension du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ au ciel,
ont été, sont et seront au
ciel, au Royaume des cieux et au Paradis céleste avec le Christ,
admis dans la société des
saints anges. Depuis la passion et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ,
elles ont vu et
voient l’essence divine d’une vision intuitive et même face à
face, sans la médiation
d’aucune créature (Benoît XII : DS 1000 ; cf. LG 49).
1024 Cette vie parfaite avec la Très
Sainte Trinité, cette communion de vie et
d’amour avec Elle, avec la Vierge
Marie, les anges et tous les bienheureux est
appelée " le ciel ". Le ciel
est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus
profondes de l’homme, l’état
de bonheur suprême et définitif.
1025 Vivre au ciel c’est " être
avec le Christ " (cf. Jn 14, 3 ; Ph 1, 23 ; 1 Th 4,
17). Les élus vivent " en
Lui ", mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie
identité, leur propre nom
(cf. Ap 2, 17) :
Car la vie c’est d’être avec le Christ : là où est
le Christ, là est la vie, là est le royaume. (S.
Ambroise, Luc. 10, 121: PL 15, 1834A).
1026 Par sa mort et sa Résurrection
Jésus-Christ nous a " ouvert " le ciel. La vie
des bienheureux consiste dans la
possession en plénitude des fruits de la
rédemption opérée
par le Christ qui associe à sa glorification céleste ceux
qui ont
cru en Lui et qui sont demeurés
fidèles à sa volonté. Le ciel est la communauté
bienheureuse de tous ceux qui sont
parfaitement incorporés à Lui.
1027 Ce mystère de communion
bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui
sont dans le Christ dépasse
toute compréhension et toute représentation.
L’Écriture nous en parle
en images : vie, lumière, paix, festin de noces, vin du
royaume, maison du Père,
Jérusalem céleste, paradis : " Ce que l’œil n’a pas vu,
ce que l’oreille n’a pas entendu,
ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme,
tout ce que Dieu a préparé
pour ceux qui l’aiment " (1 Co 2, 9).
1028 A cause de sa transcendance,
Dieu ne peut être vu tel qu’Il est que lorsqu’il
ouvre lui-même son mystère
à la contemplation immédiate de l’homme et qu’Il
lui en donne la capacité.
Cette contemplation de Dieu dans sa gloire céleste est
appelée par l’Église
" la vision béatifique " :
Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur : être admis à
voir Dieu, avoir l’honneur de
participer aux joies du salut et de la lumière éternelle
dans la compagnie du Christ le
Seigneur ton Dieu, (...) jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des
justes et des
amis de Dieu, les joies de l’immortalité acquise (S. Cyprien, ep.
56, 10, 1 : PL 4, 357B).
1029 Dans la gloire du ciel, les
bienheureux continuent d’accomplir avec joie la
volonté de Dieu par rapport
aux autres hommes et à la création toute entière.
Déjà ils règnent
avec le Christ ; avec Lui " ils régneront pour les siècles
des
siècles " (Ap 22, 5 ; cf.
Mt 25, 21. 23).