Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique
Supplément =
5ème partie
Question 3 : De l’étendue de la contrition
Nous
devons maintenant parler de l’étendue de la contrition. A cet égard trois
questions se présentent : 1° La contrition est-elle la plus grande douleur
qu’on puisse ressentir ? (Les saintes Ecritures nous apprennent que la
contrition doit être souveraine, puisqu’elles nous représentent en une foule
d’endroits le péché comme le plus grand des maux (Matth.,
26, 24) : Il vaudrait mieux pour lui qu’il
ne fût pas né. Cf. le catéchisme du concile de Trente, pars. 2, chap. 32.)
— 2° La douleur de la contrition peut-elle être excessive ? (Après avoir
démontré dans l’article précédent que la contrition doit être souveraine, saint
Thomas signale dans celui-ci les excès qui sont à éviter.) — 3° La douleur
doit-elle être plus grande pour un péché que pour un autre ? (Puisque la
contrition a pour objet les péchés qu’on a commis et que les péchés sont plus
ou moins graves, il en résulte qu’ils doivent exciter plus ou moins de regret
en proportion de leur gravité.)
Article
1 : La contrition est-elle la plus grande douleur qu’on puisse ressentir ?
Objection
N°1. Il semble que la contrition ne soit pas la plus grande douleur qu’on
puisse ressentir. Car la douleur est le sentiment d’une lésion. Or, il y a des
lésions qu’on sent plus vivement que la lésion du péché, comme la lésion d’une
blessure. La contrition n’est donc pas la plus grande douleur qu’on puisse
éprouver.
Réponse
à l’objection N°1 : Comme la douleur sensible résulte du sentiment d’une
blessure, de même la douleur intérieure résulte de la connaissance qu’on a de
ce qui nuit. C’est pour ce motif que quoique la blessure du péché ne soit pas
perçue par les sens extérieurs, néanmoins le sens intérieur de la raison le
considère comme la plus grande.
Objection
N°2. C’est par l’effet qu’on juge de la cause. Or, les larmes sont l’effet de
la douleur. Cependant quelquefois on est contrit et on ne répand pas sur ses
péchés les larmes qu’on verse au sujet de la mort d’un ami, ou d’un coup qu’on
a reçu, ou à l’occasion de quelque autre accident semblable. Il semble donc que
la contrition ne soit pas la plus grande douleur.
Réponse
à l’objection N°2 : Les modifications corporelles résultent immédiatement des
passions de la partie sensitive, et c’est par leur intermédiaire qu’elles
arrivent aux affections de l’appétit supérieur. D’où il résulte que la douleur
sensible ou même ce qui nuit aux sens fait couler plus vite les larmes
matérielles que la douleur spirituelle de la contrition (De là, par suite de la
prépondérance des appétits sensibles, il peut se faire que l’on éprouve une
douleur plus vive d’une perte matérielle que celle qu’on conçoit à l’égard du
péché, même quand la contrition est véritable.).
Objection
N°3. Plus une chose est mélangée avec son contraire et moins elle a d’énergie.
Or, la douleur de la contrition est mêlée beaucoup à la joie ; parce que celui
qui est contrit se réjouit de sa délivrance, de l’espérance du pardon et de
beaucoup d’autres choses semblables. Cette douleur est donc la plus faible.
Réponse
à l’objection N°3 : La joie que le pénitent a de sa douleur n’affaiblit pas sa
détestation du péché, parce qu’elle ne lui est pas contraire, mais elle
l’augmente selon que toute opération est augmentée par sa délectation propre,
comme le dit Aristote (Eth., liv. 10, chap. 5). C’est ainsi que
celui qui se délecte en apprenant une science l’apprend mieux. De même celui
qui se réjouit de la détestation du péché en conçoit une détestation plus grande.
Mais il peut bien se faire que cette joie adoucisse la douleur d’après l’action
de la raison sur la partie sensitive.
Objection
N°4. La douleur de la contrition est un certain déplaisir. Or, il y a beaucoup
de choses qui déplaisent plus à celui qui est contrit que ses péchés passés.
Car il ne voudrait pas supporter les peines de l’enfer plutôt que de pécher ;
il ne voudrait pas non plus avoir supporté toutes les peines corporelles, ni
les supporter ; autrement on trouverait peu d’individus qui seraient contrits.
La douleur de la contrition n’est donc pas la plus grande.
Mais
c’est le contraire. D’après saint Augustin (De
civ. Dei, liv. 14, chap. 7 et 9) toute douleur est fondée sur l’amour. Or,
l’amour de la charité sur lequel la douleur de la contrition est fondée est
l’amour le plus grand. Donc la douleur de la contrition est aussi la plus
grande.
La
douleur a pour objet le mal. Elle doit donc s’accroître dans la proportion du
mal. Or, la faute étant un mal plus grand que la peine, il s’ensuit que la
douleur qu’on a du péché, qui est celle de la contrition, surpasse toute autre
douleur.
Conclusion
La douleur qu’on appelle proprement et essentiellement contrition, et qui
consiste dans la volonté ayant pour objet les péchés qui déplaisent par-dessus
toutes choses, selon qu’ils sont contraires à la fin dernière, est considérée à
bon droit comme la plus grande de toutes les douleurs ; mais il n’en est pas de
même de la douleur que la raison produit dans la partie sensitive au sujet des
péchés.
Il
faut répondre que, comme nous l’avons dit (quest. 1, art. 2, Réponse N°1), dans
la contrition il y a deux sortes de douleur. L’une existe dans la volonté et
elle est essentiellement la contrition elle-même qui n’est rien autre chose que
la détestation des péchés passés. Cette douleur de contrition surpasse toutes
les autres douleurs (Il n’est pas nécessaire que cette douleur soit la plus
grande intensivement, car elle a des
degrés, elle peut être plus grande dans l’un que dans l’autre ; mais il suffit
qu’elle soit la plus grande apprétiativement, selon le langage de l’Ecole, c’est-à-dire
qu’on doit détester le péché plus que tous les autres maux, et par conséquent
on doit être disposé à tout souffrir plutôt que de le commettre.). En effet,
plus une chose plaît et plus son contraire déplaît. Or, la fin dernière plaît
par-dessus toutes choses, puisqu’on désire tout pour elle. C’est pour cela que
le péché qui détourne de la fin dernière déplaît par-dessus tout. L’autre
douleur existe dans la partie sensitive, elle résulte de la première douleur,
soit d’après la nécessité de la nature, selon que les puissances inférieures
suivent le mouvement des puissances supérieures, soit d’après l’élection de la
volonté selon que l’homme pénitent excite en lui-même cette douleur pour gémir
sur ses péchés. Cette douleur ne doit être la plus grande ni de l’une ni de
l’autre manière. En effet, les puissances inférieures sont mues plus vivement
par leurs objets propres que par l’action qu’exercent indirectement sur elles
les puissances supérieures. C’est pourquoi plus l’opération des puissances
supérieures se rapproche des objets des puissances inférieures et plus
celles-ci suivent leur mouvement. Ainsi la douleur qui résulte dans la partie
sensitive d’une lésion sensible est plus grande que celle qui rejaillit de la
raison sur la sensibilité ; et celle qui provient de la raison occupée de
choses corporelles est plus vive que celle qui résulte de la raison appliquée
aux choses spirituelles. Par conséquent, la douleur qui résulte dans la partie
sensitive de l’horreur qu’a la raison pour le péché n’est pas une douleur plus
grande que celle qui réside dans cette même puissance. Et il en est de même de
la douleur que l’on conçoit volontairement ; soit parce que l’affection
inférieure n’obéit pas aux puissances supérieures à volonté, de telle sorte que
l’appétit intérieur éprouve une passion aussi forte que la puissance supérieure
l’ordonne ; soit aussi parce que les passions sont employées par la raison dans
les actes des vertus selon une certaine mesure que n’observe pas toujours la
douleur qui existe sans la vertu, mais qu’elle dépasse quelquefois.
Réponse
à l’objection N°4 : L’étendue de la détestation d’une chose doit être
proportionnée à l’étendue de sa malice. Or, dans le péché mortel la malice se
mesure d’après celui contre lequel on pèche selon ce qu’il y a d’indignité dans
la faute, et d’après celui qui pèche en raison du tort qu’elle lui cause. Et
comme l’homme doit aimer Dieu plus que lui-même, il doit pour ce motif plus
haïr la faute selon qu’elle est une offense contre Dieu que selon qu’elle est
un tort causé à lui-même. D’ailleurs elle lui nuit principalement en ce qu’elle
le sépare de Dieu ; et, sous ce rapport, la séparation de Dieu qui est une
peine doit lui inspirer plus d’horreur que la faute elle-même considérée comme
la cause de ce dommage, parce qu’on hait moins ce qu’on déteste à cause d’une
autre chose. Mais on la déteste moins que la faute considérée comme une offense
contre Dieu. Parmi toutes les peines du péché on considère un certain ordre
suivant l’étendue du tort qui en résulte. C’est pourquoi le plus grand tort
étant celui qui nous prive du plus grand bien, la séparation de Dieu est la
plus grande des peines. Il y a encore une autre étendue de la malice accidentelle
qu’il faut considérer dans la détestation sous le rapport du présent et du
passé. Car ce qui est passé n’existe plus et a par conséquent une raison
moindre de malice et de bonté. D’où il suit que l’homme évite plus d’affronter
quelque chose de mal dans le présent ou dans l’avenir qu’il n’a horreur du
passé. C’est ce qui fait qu’il n’y a pas de passion de l’âme qui réponde
directement au passé, comme la douleur répond au mal présent et la crainte au
mal futur. C’est pour cela que de deux maux passés, l’esprit abhorre surtout
celui dont il reste un plus grand effet dans le présent ou dont on craint un
plus grand effet pour l’avenir, quand même il aurait été moindre dans le passé.
Et parce qu’on ne perçoit pas quelquefois l’effet d’une faute antérieure, comme
l’effet d’une peine passée ; soit parce que la faute se guérit plus
parfaitement qu’une peine, soit parce qu’un défaut corporel est plus manifeste
qu’un défaut spirituel, il s’ensuit que l’homme bien disposé éprouve aussi
quelquefois en lui-même plus d’horreur pour la peine précédente que pour la
faute, quoiqu’il soit prêt à subir la même peine plutôt que de commettre la
même faute. Quand on compare la faute et la peine, il faut aussi considérer
qu’il y a des peines qui sont inséparablement unies à l’offense de Dieu, comme
la séparation de Dieu ; et il y en a qui ajoutent à ce châtiment la perpétuité,
comme la peine de l’enfer. Donc la peine qui est annexée à la faute doit être
évitée de la même manière que la faute elle-même ; et celle qui y ajoute la perpétuité
doit être absolument plus évitée que la faute. Si cependant on sépare de ces
peines la nature de l’offense et qu’on ne considère que la nature de la peine,
elles ont moins de malice que la faute considérée comme une offense de Dieu ;
et pour ce motif on doit moins les détester. — Il faut savoir aussi que quoique
celui qui est contrit doive avoir cette disposition, on ne doit cependant pas
le tenter à ce sujet (Saint Liguori conseille de ne
pas faire de comparaisons semblables, et de ne pas demander au pénitent s’il
aimerait mieux mourir que de commettre tel ou tel péché, ou s’il serait disposé
à endurer le martyre, parce que ces questions ne serviraient qu’à l’embarrasser
sans d’ailleurs éclairer suffisamment le confesseur.), parce que l’homme ne
peut pas facilement apprécier ses sentiments et que quelquefois ce qui déplaît
le moins paraît déplaire le plus, parce qu’il est plus rapproché du dommage
sensible que nous connaissons le mieux.
Article
2 : La douleur de la contrition peut-elle être excessive ?
Objection
N°1. Il semble que la douleur de la contrition ne puisse pas être excessive.
Car aucune douleur ne peut être plus immodérée que celle qui détruit son propre
sujet. Or, la douleur de la contrition, si elle est telle qu’elle produise la
mort ou la corruption du corps, est louable. Car saint Anselme dit (implic. lin liv. De medit., vers. fin.) : Plaise au ciel que les entrailles
de mon âme soient vivifiées au point que la moelle de mes os se dessèche. Et
saint Augustin dit (alius auct.
liv. De contrit. cord.,
chap. 10, ad fin.) qu’il mérite de perdre les yeux en pleurant. La douleur de
la contrition ne peut donc pas être excessive.
Réponse
à l’objection N°1 : Saint Anselme désirait que pour alimenter sa dévotion la
moelle de ses os se desséchât, non d’une manière matérielle, mais par rapport
aux désirs et aux concupiscences charnelles. Quant à saint Augustin, quoiqu’il
se reconnût digne de perdre les yeux du corps à cause de ses péchés, parce que
tout pécheur est digne non seulement de la mort éternelle, mais encore de la
mort temporelle, il ne voulait cependant pas se priver de la lumière.
Objection
N°2. La douleur de la contrition provient de l’amour de la charité. Or, l’amour
de la charité ne peut être excessif. La douleur de la contrition ne peut donc
pas l’être non plus.
Réponse
à l’objection N°2 : Ce raisonnement repose sur la douleur qui existe dans la
raison.
Objection
N°3. Mais au contraire. Toute vertu morale se corrompt par l’excès et par
défaut. Or, la contrition est l’acte d’une vertu morale, de la pénitence,
puisqu’elle est une partie de la justice. On peut donc avoir de ses péchés une
douleur superflue.
Réponse
à l’objection N°3 : Ce raisonnement repose sur la douleur de la partie
sensitive
Conclusion
Puisque le péché, selon qu’il est une offense contre Dieu, ne peut pas
excessivement déplaire, la douleur de la contrition, selon qu’elle existe dans
la raison, n’est jamais trop grande ; mais quant à la douleur sensible qu’elle
produit, il peut y avoir un excès coupable.
Il
faut répondre que la contrition par rapport à la douleur qui est dans la
raison, c’est-à-dire par rapport à la haine qu’on a du péché considéré comme
offense de Dieu, ne peut pas être excessive ; comme il ne peut pas y avoir
d’excès dans l’amour de la charité dont l’ardeur règle l’horreur qu’on a pour
le mal. Mais il peut y avoir excès quant à la douleur sensible, comme
l’affliction extérieure du corps peut aussi être excessive (La contrition étant
un acte de vertu elle doit, comme tous les actes de cette nature, consister
dans un certain milieu, de manière à ne pas compromettre la santé de l’individu
et à le mettre ainsi dans l’impossibilité de remplir ses devoirs.). Dans ce cas
on doit prendre pour règle la conservation de l’individu et des bonnes
dispositions dont il a besoin pour remplir les devoirs dont il est chargé, et
c’est pour cela qu’il est dit (Rom.,
12, 1) : Que votre soumission soit
raisonnable.
Article
3 : Doit-on avoir une plus grande douleur d’un péché que d’un autre ?
Objection
N°1. Il semble qu’on ne doive pas avoir une plus grande douleur d’un péché que
d’un autre. Car saint Jérôme (Ep. 27, chap. 7, in med.) loue sainte Paule de ce qu’elle pleurait les moindres
péchés comme de grandes fautes. On ne doit donc pas plus gémir sur un péché que
sur un autre.
Réponse
à l’objection N°1 : Sainte Paule n’est pas louée de ce qu’elle se repentait
également de tous ses péchés, mais de ce qu’elle regrettait les moindres fautes
autant que des fautes graves, comparativement à la contrition que les autres ont
de leurs péchés ; mais elle aurait beaucoup plus déploré ses fautes, si elles
eussent été plus grandes.
Objection
N°2. Le mouvement de la contrition est subit. Or, un mouvement subit ne peut
pas être tout à la fois plus et moins intense. La contrition ne doit donc pas
être plus grande d’un péché que d’un autre.
Réponse
à l’objection N°2 : Dans ce mouvement subit de contrition, quoiqu’on ne puisse
trouver actuellement une intention distincte qui réponde aux divers péchés ;
cependant on la trouve, comme nous l’avons dit (dans le corps de l’article.) et
aussi d’une autre manière, suivant que chaque péché se rapporte à l’offense de
Dieu qui est l’objet que celui qui est contrit a en vue de son repentir
général. Car celui qui aime un tout, en aime potentiellement les parties,
quoiqu’il ne les aime pas en acte ; et de la sorte il les aime plus ou moins en
raison de leur rapport avec le tout. Ainsi celui qui aime une communauté en
aime virtuellement plus ou moins chacun des membres selon leur rapport avec le
bien commun. De même celui qui s’afflige d’avoir offensé Dieu, regrette
implicitement de différentes manières ses différentes fautes, suivant qu’il a
plus ou moins offensé Dieu en les commettant.
Objection
N°3. La contrition a principalement pour objet le péché selon qu’il détourne de
Dieu. Or, tous les péchés mortels ont de commun ce mouvement ; parce qu’ils
enlèvent tous la grâce par laquelle l’âme est unie à Dieu. On doit donc avoir
une contrition égale de tous les péchés mortels.
Réponse
à l’objection N°3 : Quoique tout péché mortel détourne de Dieu et enlève la
grâce, cependant l’un éloigne de lui plus qu’un autre, en ce que par suite de
son dérèglement il se trouve plus qu’un autre en opposition avec l’ordre de la
bonté divine.
Mais
c’est le contraire. La loi dit (Deut., 25, 2) : que le nombre des coups sera proportionné à
l’étendue de la faute. Or, dans la contrition les coups se mesurent sur les
péchés ; parce que la contrition est annexée au dessein de satisfaire. Donc la
contrition doit avoir pour objet un péché plutôt qu’un autre.
L’homme
doit être contrit de ce qu’il a dû éviter. Or, l’homme devrait éviter un péché
plus qu’un autre ; parce qu’il est plus grave, dans le cas où il serait dans la
nécessité de faire l’un des deux. De même on doit donc regretter un péché plus
qu’un autre, du moment qu’il est plus grave.
Conclusion
Dieu étant plus offensé par un péché plus grave que par un péché moindre, il
est évident qu’on doit avoir une contrition plus grande d’un péché plus grave
que d’un péché moindre.
Il
faut répondre que nous pouvons parler de la contrition de deux manières : 1°
selon qu’elle se rapporte en particulier à chaque péché, alors il faut par
rapport à la volonté supérieure qu’on ait une douleur plus grande pour un péché
plus grave ; parce que le motif de la douleur, qui est l’offense commise contre
Dieu, existe plus dans l’un que dans l’autre. Car Dieu est plus grièvement
offensé selon que l’acte est plus déréglé. Pareillement puisqu’une faute plus
grave mérite une peine plus grande, la douleur de la partie sensitive doit être
aussi proportionnée à la gravité de la faute, suivant qu’on se l’impose
librement comme une peine du péché qu’on a commis. Mais selon qu’elle se
produit dans la partie inférieure de l’âme, par suite de l’influence de
l’appétit supérieur, l’étendue de la douleur se considère d’après les
dispositions dans lesquelles se trouve la partie inférieure pour recevoir les
impressions de la partie supérieure, et non selon l’étendue du péché. 2° On
peut considérer la contrition, selon qu’elle se rapporte simultanément à tous
les péchés, comme dans l’acte de la justification. Ou cette contrition provient
elle-même de la considération de chaque péché, et alors quoique l’acte soit un,
cependant la distinction des péchés subsiste virtuellement en lui ; ou elle est
au moins accompagnée du dessein de penser à chacun d’eux, et, dans ce cas, elle
se rapporte habituellement à l’un plus qu’à l’autre.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
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