Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique
Supplément =
5ème partie
Question 49 : Des biens du mariage
Nous
devons ensuite nous occuper des biens du mariage. A cet égard 6 questions se
présentent : 1° Doit-il y avoir des biens pour excuser le mariage ? — 2°
Sont-ils suffisamment assignés ? — 3° Le bien du sacrement est-il le plus
important entre tous les biens ? — 4° L’acte du mariage est-il excusé du péché
par les biens que nous avons allégués ? — 5° Pourrait-il être quelquefois
excusé du péché sans eux ? — 6° Quand il existe sans eux est-il toujours un
péché mortel ?
Article
1 : Doit-il y avoir des biens pour excuser le mariage ?
Objection
N°1. Il semble que le mariage ne doive pas avoir de biens qui l’excusent. Car
comme la conservation de l’individu qui résulte de ce qui appartient à la vie
nutritive est dans l’intention de la nature ; de même la conservation de
l’espèce qui est produite par le mariage, et cela d’autant plus que le bien de
l’espèce est meilleur et plus noble que le bien de l’individu. Or, on n’a pas
besoin de biens particuliers pour excuser l’acte de la vie nutritive, et par
conséquent on n’en a pas besoin non plus pour excuser le mariage.
Réponse
à l’objection N°1 : Dans l’acte du manger, il n’y a pas un plaisir aussi
intense et qui absorbe la raison comme dans l’action précitée, à la fois parce
que le pouvoir génératif, au moyen duquel le péché originel est transmis, est
infecté et corrompu, tandis que le pouvoir nutritif, par lequel le péché
originel n’est pas transmis, n’est ni corrompu ni infecté ; et aussi parce que
chacun ressent plus aisément en lui-même un défaut de l’individu qu’un défaut
de l’espèce. D’où, pour que l’homme prenne de la nourriture qui supplée à un
défaut de l’individu, il suffit qu’il sente ce défaut ; mais, pour l’attirer à
l’acte où il remédie à un défaut de l’espèce, la providence divine a attaché du
plaisir à cet acte, qui dirige même les animaux qui n’ont pas la raison et dans
lesquels ne se trouve pas la tache du péché originel. Ainsi, la comparaison est
fausse.
Objection
N°2. D’après Aristote (Eth., liv. 8, chap. 12) l’amitié qui existe
entre l’homme et la femme est naturelle et renferme en soi l’honnête, l’utile
et l’agréable. Or, ce qui est honnête en soi n’a pas besoin d’excuse. Donc on
ne devrait pas attribuer au mariage des biens qui l’excusent.
Réponse
à l’objection N°2 : Ces biens qui ennoblissent le mariage sont de son essence.
C’est pourquoi il n’en a pas besoin comme de choses extérieures pour
l’ennoblir, mais il en a besoin comme de principes qui produisent en lui
l’honnêteté qui lui convient par elle-même.
Objection
N°3. Le mariage a été établi comme remède et comme devoir, ainsi que nous
l’avons dit (quest. 42, art. 2). Considéré comme devoir il n’a pas besoin
d’excuse ; parce que dans ce cas il en aurait eu besoin aussi dans le paradis,
ce qui est faux. Car là le mariage aurait été honorable et le lit nuptial eut
été sans tache, selon l’expression de saint Augustin (Sup. Gen. ad litt.,
liv. 9, chap. 3). Il n’en a pas besoin non plus comme remède, pas plus que les
autres sacrements, qui ont été aussi institués pour remédier au péché. Le
mariage ne doit donc pas avoir des biens qui l’excusent.
Réponse
à l’objection N°3 : Le mariage, par là même qu’il est un devoir ou un remède,
est une chose utile et honnête. Ces deux choses lui conviennent l’une et
l’autre en raison de ce qu’il possède ces biens en font un devoir et qui lui
permettent de remédier à la concupiscence.
Objection
N°4. Les vertus dirigent à l’égard de tout ce que l’on peut faire honnêtement.
Il n’a pas besoin d’autres biens pour l’ennoblir que des vertus de l’âme. Par
conséquent on ne doit pas assigner au mariage des biens qui l’ennoblissent,
comme on ne doit pas en assigner aux autres choses dans lesquelles les vertus
dirigent.
Réponse
à l’objection N°4 : Un acte vertueux est ennobli par la vertu comme par le
principe dont il émane et par les circonstances comme par ses principes
formels. Les biens du mariage se rapportent de cette dernière manière au
mariage, comme les circonstances requises pour qu’un acte soit vertueux se
rapportent à cet acte.
Mais
c’est le contraire. Partout où il y a indulgence il faut nécessairement qu’il y
ait un motif d’excuse. Or, dans notre état d’infirmité, le mariage est accordé
à l’homme par indulgence, comme on le
voit d’après ce que dit saint Paul (1
Cor., chap. 7). Il a donc besoin d’avoir certains biens pour excuse.
L’union
de la fornication et celle du mariage sont de la même espèce en ce qui concerne
l’espèce de nature. Or, l’union de la fornication est mauvaise d’elle-même. Par
conséquent, afin que celle du mariage ne le soit pas, on a dû ajouter quelque
chose qui la rende convenable et la place dans une autre espèce morale.
Conclusion
Comme dans l’union de l’homme et de la femme, par suite de la délectation et de
la sollicitude des biens temporels il en résulte un certain détriment pour la
raison, il a fallu qu’il y eût des biens qui ennoblissent le mariage et qui
fussent une compensation pour cette perte.
Il
faut répondre qu’aucun homme sage ne s’autoriserait à perdre une chose sauf
dans le cas d’une compensation par un bien égal ou supérieur. D’où, pour qu’une
chose qui a une perte qui lui est attachée soit acceptable, celle-ci a besoin
d’avoir un bien qui y soit lié, ce qui en compensant cette perte rend la chose
ordonnée et bonne. Or il y a une perte de raison occasionnée par l’union de
l’homme et de la femme, à la fois parce que leur raison est complètement occultée
par la véhémence du plaisir, au point qu’il leur est impossible de comprendre
quoi que ce soit, comme le dit Aristote (Eth., liv. 7, chap. 11, circ. fin.) ; et aussi de la part de la
tribulation de la chair que les époux doivent supporter à cause de la
sollicitude des choses temporelles, comme le dit saint Paul (1 Cor., chap. 7). Par conséquent, le
choix de cette union ne peut devenir convenable que par certaines compensations,
et ce sont ces biens qui excusent le mariage et le rendent honnête.
Article
2 : Les biens du mariage sont-ils suffisamment déterminés ?
Objection
N°1. Il semble que le Maître des sentences ne détermine pas suffisamment les
biens du mariage en disant (Sent. 4,
dist. 31) que ce sont : la fidélité, la procréation des enfants (proles) et le
sacrement. Car le mariage a lieu non seulement pour mettre au monde des enfants
et les nourrir mais pour le partage de la vie commune et de la communication de
leurs œuvres, comme le dit Aristote (Eth., liv. 8,
chap. 12). Donc comme on compte parmi les biens du mariage la procréation des
enfants, on devrait aussi compter la communication des œuvres.
Réponse
à l’objection N°1 : Le mot proles n’indique pas seulement la procréation des enfants,
mais encore leur éducation qui est le but auquel se rapporte toute la
communication des œuvres qui existe entre l’homme et la femme selon qu’ils sont
unis par le mariage ; car les parents thésaurisent naturellement pour leurs
enfants, comme on le voit (2 Cor.,
chap. 12). Ainsi la seconde chose est donc renfermée dans les soins de la
famille comme la fin secondaire dans la fin principale.
Objection
N°2. L’union du Christ avec l’Eglise que le mariage signifie est perfectionnée
par la charité. Donc parmi les biens du mariage on doit mettre la charité
plutôt que la foi.
Réponse
à l’objection N°2 : Le mot fides ne se prend pas ici pour la vertu théologale qui porte
ce nom, mais il désigne une partie de la justice selon qu’on donne ce nom à
l’exécution de ce que l’on a dit, lorsqu’on observe ce que l’on a promis ; car,
puisque le mariage est un contrat, il y a en lui une promesse par laquelle un
homme s’attache exclusivement à une femme.
Objection
N°3. Dans le mariage, comme il est requis qu’aucune des parties n’ait une union
avec un autre, de même il est requis que l’on doit
s’acquitter de la dette du mariage avec l’autre. Or, la première chose requise s’applique
à la fidélité, d’après le Maître des sentences (Sent. 4, dist. 31). Par conséquent, la justice devrait aussi être
prise en compte parmi les biens du mariage en raison du paiement de la dette.
Réponse
à l’objection N°3 : Comme la promesse du mariage implique qu’aucune partie ne
doit avoir une union avec une troisième, de même elle requiert qu’ils doivent
s’acquitter mutuellement de la dette du mariage ; la seconde partie est en
effet le chef des deux, puisqu’il s’ensuit du pouvoir que chacun reçoit sur
l’autre. Par conséquent, ces deux choses s’appliquent à la fidélité, même si le
livre des sentences mentionne que c’est peu manifeste.
Objection
N°4. Comme dans le mariage, selon qu’il signifie l’union du Christ et de
l’Eglise, on requiert l’indivisibilité, de même on exige aussi l’unité de
manière qu’un homme n’ait qu’une femme. Or, le sacrement que l’on compte parmi
les biens du mariage appartient à l’indivisibilité. Il devrait donc y avoir
aussi quelque chose qui appartînt à l’unité.
Réponse
à l’objection N°4 : On doit comprendre dans le sacrement non seulement
l’indivisibilité des parties, mais encore tout ce qui résulte du mariage, par
là même qu’il est le signe de l’union du Christ et de l’Eglise. — Ou bien il
faut dire que l’unité dont parle l’objection appartient à la fidélité, comme
l’indivisibilité au sacrement.
Objection
N°5. Mais au contraire. Il semble que ces biens soient superflus. Car une vertu
unique suffit pour ennoblir un seul acte. Or, la fidélité est une vertu. Il
n’était donc pas nécessaire d’ajouter deux autres choses pour ennoblir le
mariage.
Réponse
à l’objection N°5 : Le mot fides ne désigne pas ici une vertu mais une condition de la
vertu d’où vient le mot de fidélité, qui est une partie de la justice.
Objection
N°6. Une chose ne tire pas ce qu’elle a d’utile et d’honnête de la même source
: puisque l’utile et l’honnête sont des divisions opposées du bien. Or, le
mariage tire son utilité de la procréation des enfants. On ne doit donc pas
compter les enfants parmi les biens qui ennoblissent le mariage.
Réponse
à l’objection N°6 : Comme le bon usage du bien qui est utile reçoit la nature
de l’honnête, non de l’utile lui-même, mais de la raison qui en rend l’usage
convenable ; de même ce qui se rapporte à un bien utile peut produire l’honnête
par la force de la raison qui rend cette disposition droite et bonne. C’est
ainsi que le mariage est utile par là même qu’il a pour but les enfants, et il
est néanmoins honnête, selon qu’il est mis en rapport avec cette fin d’une
manière convenable.
Objection
N°7. Aucune chose ne doit être considérée comme une propriété ou une condition
d’elle-même. Or, on établit ces biens comme des conditions du mariage. Par
conséquent puisque le mariage est un sacrement on ne doit pas le mettre parmi
les biens du mariage.
Réponse
à l’objection N°7 : Comme le dit le Maître des sentences (Sent. 4, dist. 31), le mot sacrement
ne désigne pas ici le mariage lui-même, mais son indissolubilité qui est le
signe de la même chose à laquelle le mariage appartient. — Ou bien il faut dire
que quoique le mariage soit un sacrement, il a néanmoins un autre être comme
mariage et un autre être comme sacrement ; parce qu’il a été établi non
seulement pour être le signe d’une chose sacrée, mais encore comme un devoir de
la nature. C’est pourquoi la qualité de ce sacrement est une condition qui
s’ajoute au mariage considéré en lui-même et d’où il tire son honnêteté. C’est
pourquoi sa sacramentalité, si l’on peut s’exprimer ainsi, est placée parmi les
biens qui ennoblissent le mariage. D’après cela par le troisième bien du
mariage c’est-à-dire par le sacrement, on comprend non seulement
l’indissolubilité, mais encore tout ce qui appartient à sa signification.
Conclusion
La procréation des enfants, la fidélité et le sacrement sont
les premiers et les principaux biens qui rendent le mariage honnête.
Il
faut répondre que le mariage est un devoir de la nature et un sacrement de
l’Eglise. Selon qu’il est un devoir de la nature est réglé par deux choses,
comme tout autre acte de vertu. L’une de ces deux choses est exigée de la part
de l’agent lui-même, et c’est l’intention de la fin qu’on doit avoir en vue.
C’est ainsi qu’on désigne les enfants comme le bien du mariage. L’autre est
exigée par rapport à l’acte lui-même qui est bon dans son genre du moment qu’il
a pour objet une matière légitime. A ce point de vue on désigne la fidélité qui
fait que l’homme s’approche de sa femme et non d’une autre. Le mariage a en
outre une certaine bonté comme sacrement, et c’est ce qu’on désigne par le mot
même de sacrement.
Article
3 : Le sacrement est-il le plus important des biens du mariage ?
Objection
N°1. Il semble que le sacrement ne soit pas le plus important des biens du
mariage. Car la fin est ce qu’il y a de principal dans chaque chose. Or, les
enfants sont la fin du mariage. Donc ils sont le bien du mariage le plus
important.
Réponse
à l’objection N°1 : La fin est ce qu’il y a de premier dans la chose selon
l’intention, mais elle est ce qu’il y a de dernier dans l’exécution. Il en est
de même des enfants par rapport aux biens du mariage ; c’est pourquoi ils sont
d’une manière ce qu’il y a de plus principal, et d’une autre manière ils ne le
sont pas.
Objection
N°2. Pour la nature de l’espèce la différence qui la complète est plus
principale que le genre, comme la forme l’emporte sur la matière dans la
constitution des choses naturelles. Or, le sacrement convient au mariage en
raison de son genre ; tandis que les enfants et la fidélité lui conviennent en
raison de sa différence, selon qu’il est un sacrement spécial. Donc les deux
autres choses sont plus principales dans le mariage que le sacrement.
Réponse
à l’objection N°2 : Le sacrement, même selon qu’on le considère comme le
troisième bien du mariage, lui appartient en raison de sa différence. Car on
l’appelle sacrement d’après la signification de cette chose sacrée déterminée
que le mariage signifie.
Objection
N°3. Comme le mariage existe sans les enfants et sans la fidélité, de même il
se rencontre sans l’indissolubilité comme on le voit quand l’un des époux entre
en religion avant que le mariage ne soit consommé. Par conséquent d’après cette
raison le sacrement n’est pas ce qu’il y a de principal dans le mariage.
Réponse
à l’objection N°3 : Le mariage, d’après saint Augustin (De bon conjug., chap. 9), est
un bien pour les mortels. Par conséquent à la résurrection les hommes n’auront point de femmes, ni les femmes de maris,
d’après l’Evangile (Matth., 21, 30). C’est pourquoi
le lien du mariage ne s’étend pas au-delà de la vie où on le contracte. C’est
pour cela qu’on le dit indissoluble, parce qu’il ne peut être dissous en cette
vie, sinon par la mort corporelle après l’union charnelle, ou par la mort
spirituelle après l’union spirituelle seulement.
Objection
N°4. L’effet ne peut pas être plus principal que sa cause. Or, le consentement
qui est cause du mariage change souvent. Donc le mariage peut aussi être
dissous et par conséquent l’indissolubilité ne l’accompagne pas toujours.
Réponse
à l’objection N°4 : Quoique le consentement qui produit le mariage ne soit pas
matériellement perpétuel, c’est-à-dire quant à la substance de l’acte, parce
que cet acte cesse et qu’un acte contraire peut lui succéder ; cependant à
parler formellement il est perpétuel, parce qu’il a pour objet la perpétuité du
lien. Autrement il ne produirait pas le mariage. Car le consentement donné pour
un temps à une personne ne produit pas le mariage. Et je dis formellement selon
que l’acte tire son espèce de son objet, et c’est ainsi que le mariage tire son
indissolubilité du consentement.
Objection
N°5. Les sacrements qui ont une effet perpétuel
impriment caractère. Or, le mariage n’imprime pas caractère. Donc il n’a pas
une indissolubilité perpétuelle. C’est pourquoi comme le mariage existe sans
les enfants, de même il peut aussi exister sans le sacrement, et par
conséquent, etc.
Réponse
à l’objection N°5 : Dans les sacrements qui impriment caractère on reçoit un
pouvoir pour produire des actes spirituels, tandis que dans le mariage on reçoit
le pouvoir de faire des actes corporels. Par conséquent le mariage, en raison
du pouvoir que les époux se donnent l’un sur l’autre, s’accordent avec les
sacrements qui impriment caractère, et c’est de là que vient son
indissolubilité, comme le dit le Maître des sentences (Sent. 4, dist. 31), mais il en diffère en raison de ce que ce
pouvoir se rapporte à des actes corporels, et c’est pour cela qu’il n’imprime
pas caractère.
Mais
c’est le contraire. Ce qu’on met dans la définition d’une chose, c’est ce qui
lui est le plus essentiel. Or, l’indissolubilité qui appartient au sacrement,
entre dans la définition que nous avons donné plus
haut du mariage (quest. 44, art. 3), tandis qu’il n’en est pas de même des
enfants, ni de la fidélité. Le sacrement est donc entre tous les autres biens
celui qui est le plus essentiel au mariage.
La
vertu divine qui opère dans les sacrements est plus efficace que la vertu
humaine. Or, les enfants et la fidélité appartiennent au mariage considéré
comme un office de la nature humaine, tandis que le sacrement se rapporte à lui
selon qu’il est d’institution divine. Le sacrement est donc plus important dans
le mariage que dans les deux autres biens.
Conclusion
Le bien du mariage est plus noble c’est le sacrement, mais ce qu’il y a de plus
essentiel ce sont les enfants ou le désir d’en avoir ; vient ensuite la
fidélité ou l’obligation de garder la foi donnée et enfin le sacrement.
Il
faut répondre qu’on dit qu’une chose est plus importante qu’une autre de deux
manières, ou parce qu’elle est plus essentielle, ou parce qu’elle est plus
noble. Si on la dit plus importante parce qu’elle est plus noble, à ce point de
vue, le sacrement est de toutes les manières le premier des trois biens du
mariage, parce qu’il lui appartient selon qu’il est un sacrement de la grâce,
tandis que mes deux autres lui appartiennent selon qu’il est un devoir de la
nature, et la perfection de la grâce est plus noble que celle de la nature. Si
on dit d’une chose qu’elle est plus importante parce qu’elle est plus
essentielle, alors il faut distinguer, parce que la fidélité et les enfants
peuvent être considérés de deux manières : 1° en eux-mêmes, de la sorte ils
appartiennent à l’usage du mariage par lequel les enfants sont produits et le
pacte conjugal observé. Mais l’indissolubilité que le sacrement implique
appartient en soi au mariage lui-même ; parce que par là même que le pacte
conjugal ils se donnent à jamais pouvoir l’un sur l’autre
réciproquement, il s’ensuit qu’ils ne peuvent être séparés. D’où il résulte que
le mariage n’existe jamais sans l’indissolubilité, tandis qu’on le trouve sans
la fidélité et les enfants, parce que l’être d’une chose ne dépend pas de son
usage. A ce point de vue le sacrement est plus essentiel au mariage que la
fidélité et les enfants. 2° On peut considérer la fidélité et les enfants selon
qu’ils existent dans leurs principes, de manière que par les enfants on entende
l’intention d’en avoir, et par la fidélité l’obligation de garder la foi donnée.
Le mariage ne peut pas exister sans cela, parce que ces effets résultent dans
le mariage du pacte conjugal, au point que si l’on exprimait dans le
consentement qui produit le mariage quelque chose de contraire à ces biens, le
mariage ne serait pas véritable. En entendant ainsi la fidélité et les enfants,
il est constant que les enfants sont le bien le plus essentiel dans le mariage
; la fidélité vient en second lieu et le mariage en troisième ; comme l’être
naturel est plus essentiel à l’homme que l’être de la grâce quoique ce dernier
soit plus noble.
Article
4 : L’acte du mariage est-il excusé par les biens que nous avons allégués ?
Objection
N°1. Il semble que l’acte du mariage ne soit pas excusé du péché par les biens
que nous avons allégués, car celui qui s’autorise à perdre un grand bien par
égard pour un bien moindre pèche parce qu’il agit sans discernement. Or, le
bien de la raison, qui subit un préjudice dans l’acte du mariage, est plus
grand que ces trois biens du mariage. Par conséquent les biens que nous avons
allégués ne suffisent pas à excuser l’union conjugale.
Réponse
à l’objection N°1 : Par l’acte du mariage l’homme ne s’expose pas à blesser la
raison en tant qu’habitude, mais seulement en tant qu’acte. Il n’est pas
inconvenant non plus qu’un certain acte qui est très bon soit parfois
interrompu pour un bien moindre ; car il est possible de faire ceci sans péché,
comme dans le cas de quelqu’un qui cesserait l’acte de contemplation afin de se
consacrer pendant un temps à l’action.
Objection
N°2. Si un bien moral est ajouté à un mal moral, la somme totale sera mauvaise
et non bonne, puisqu’une seule circonstance mauvaise rend une action mauvaise,
tandis qu’une bonne circonstance ne la rend pas bonne. Or, l’acte du mariage
est mauvais en lui-même, sinon il n’aurait pas besoin d’excuse. L’ajout des
biens du mariage ne peut donc pas rendre cet acte bon.
Réponse
à l’objection N°2 : Cet argument serait valable si le mal qui est inséparable
de l’union charnelle était un mal de péché. Or, maintenant ce n’est pas un mal
de péché mais uniquement de punition, qui consiste dans la rébellion de la
concupiscence contre la raison. Et par conséquent on ne peut conclure.
Objection
N°3. Là où il y a une passion immodérée se trouve un vice moral. Or, les biens
du mariage ne peuvent pas empêcher le plaisir dans cet acte d’être immodéré.
Par conséquent, ils ne peuvent pas l’excuser d’être un péché.
Réponse
à l’objection N°3 : L’excès de passion qui amène à un péché n’est pas lié à
l’intensité quantitative de la passion, mais à sa proportion par rapport à la
raison. D’où c’est seulement quand la passion dépasse les limites de la raison
qu’elle est considérée comme immodérée. Or, le plaisir lié à l’acte du mariage,
alors qu’il est le plus intense du point de vue de la quantité, ne dépasse pas
les limites fixées précédemment par la raison avant le commencement de l’acte,
même si la raison est incapable de les réguler pendant l’acte lui-même.
Objection
N°4. D’après saint Jean Damascène (De fide orth., liv. 2, chap.
15), la pudeur n’est contrariée que par une action honteuse. Or, les biens du
mariage ne privent pas cette action de sa honte. Ils ne peuvent donc pas
l’excuser d’être un péché.
Réponse
à l’objection N°4 : La honte qui accompagne toujours l’acte du mariage et qui incommode
toujours est une honte de punition, et non de péché, car un homme est
naturellement honteux de tout défaut.
Mais
c’est le contraire. L’acte du mariage ne diffère de celui de la fornication que
par les biens du mariage. Par conséquent, si ceux-ci n’étaient pas suffisants
pour l’excuser, le mariage serait toujours illicite, ce qui est contraire à ce
que nous avons dit plus haut (quest. 41, art. 3).
Les
biens du mariage sont liés à son acte comme à ses conséquences, ainsi que nous
l’avons dit (art. 1, Réponse N°4). Or, les circonstances de ce genre sont
suffisantes pour empêcher une action d’être mauvaise. Ces biens peuvent donc
excuser le mariage afin qu’il ne soit en aucun cas un péché.
Conclusion
Bien que l’acte du mariage semble être peu honnête, car il est toujours lié à
une délectation, afin de le tempérer, les biens que sont les enfants, la foi et
le sacrement, excusent non seulement cet acte, mais encore le rendent saint.
Il
faut répondre qu’on dit qu’on peut excuser un acte de deux manières : 1° De la
part de l’agent, afin que même si l’acte est mauvais il ne soit pas imputé à
péché à l’agent, ou que du moins il ne soit pas pleinement coupable ; c’est
ainsi qu’on dit que l’ignorance excuse en partie ou pleinement du péché. 2° Un
acte peut être excusé par lui-même afin qu’il ne soit pas mauvais ; et c’est de
cette manière que nous avons dit que les biens que nous avons allégués excusent
l’acte du mariage. Or, c’est la même cause qui fait qu’un acte n’est pas
moralement mauvais, et qu’il est bon, puisqu’il n’y a pas de choses de ce genre
dans un acte indifférent, comme nous l’avons dit dans le second livre (dist.
40, quest. 1, art. 5). Or, on dit qu’un acte humain est bon de deux manières :
1° Par la bonté de vertu, et alors un acte tient sa bonté de ces choses qui le
placent dans le moyen : c’est ce que la fidélité et les enfants font dans
l’acte du mariage, comme nous l’avons dit (art. 2 de cette même question.) ; 2°
par la bonté du sacrement, de laquelle manière on dit qu’un acte n’est pas
seulement bon, mais aussi saint, et l’acte du mariage tire sa bonté de
l’indissolubilité de l’union selon qu’il signifie l’union du Christ et de
l’Eglise. Il est ainsi évident que les biens que nous avons allégués excusent
suffisamment l’acte du mariage.
Article
5 : L’acte du mariage pourrait-il être quelquefois excusé du péché sans les
biens du mariage ?
Objection
N°1. Il semble que l’acte du mariage puisse être excusé même sans les biens du
mariage ; car celui que la nature seule pousse à l’acte du mariage, ne le fait
apparemment pour aucun des biens du mariage, puisque ceux-ci se rapportent soit
à la grâce, soit à la vertu. Or, quand une personne est poussée à l’acte
précité par le seul appétit naturel, il semble qu’il ne commette pas de péché,
car rien de naturel n’est mauvais, puisque le mal est contraire à la nature et
à l’ordre, comme le dit Denys (De div. nom., chap. 4,
part. 4, lect. 22). Par conséquent, l’acte du mariage
peut être excusé même sans les biens du mariage.
Réponse
à l’objection N°1 : La procréation des enfants considérée comme un bien du
mariage inclut quelque chose en dehors du bien voulu par la nature. Car la
nature veut la procréation des enfants pour sauvegarder le bien de l’espèce,
tandis que les enfants en tant que bien du sacrement du mariage incluent en plus de les amener à Dieu. D’où l’intention de
nature qui veut la procréation des enfants doit être soumise à l’intention soit
actuelle soit habituelle d’avoir des enfants, en tant que bien du sacrement ;
sinon l’intention serait limitée à la créature ; ce qui est toujours un péché.
Par conséquent, chaque fois que la nature seule pousse une personne à l’acte du
mariage, elle n’est pas pleinement excusée du péché, sauf dans la mesure où le
mouvement de la nature est dirigé actuellement ou habituellement par la
procréation des enfants en tant que bien du sacrement ; il ne s’ensuit pas que
l’intention de la nature soit mauvaise, mais qu’elle est imparfaite tant
qu’elle n’est pas dirigée par un des biens du mariage.
Objection
N°2. Celui qui s’unit avec sa femme afin d’éviter la fornication, ne le fait
apparemment pour aucun des biens du mariage. Or, il ne semble pas pécher, parce
que le mariage a été institué à cause de la faiblesse humaine dans le but même
d’éviter la fornication, comme le dit saint Paul (1 Cor., chap. 7). L’acte du mariage peut donc être excusé même sans
les biens du mariage.
Réponse
à l’objection N°2 : Si un homme a l’intention par le mariage d’empêcher sa
femme de commettre la fornication, ce n’est pas un péché, parce que c’est un
genre de paiement de la dette qui vient du bien de la fidélité. Mais si c’est
lui qui a l’intention d’éviter la fornication, il y a alors une certaine
superfluité, et en conséquence il y a un péché véniel ; le sacrement n’a pas
été institué pour cette fin, sauf par indulgence en ce qui concerne les péchés
véniels.
Objection
N°3. Celui qui utilise ce qui lui appartient comme il l’entend n’agit pas à
l’encontre de la justice, et semble ainsi ne pas pécher. Or, le mariage fait de
la femme la possession de son mari, ce qui est aussi réciproque. Par
conséquent, s’ils usent de l’autre à l’instigation du plaisir, il ne semble pas
que ce soit un péché, d’où l’on peut conclure.
Réponse
à l’objection N°3 : Une circonstance due ne suffit pas pour faire un acte bon,
et donc il ne s’ensuit pas que, peu importe comment quelqu’un se sert du bien
de quelqu’un, l’utilisation en soit bonne, mais uniquement quand on le fait
comme on le devrait d’après toutes les circonstances.
Objection
N°4. Ce qui est bon en soi ne peut devenir mauvais que si on s’en sert avec une
mauvaise intention. Or, l’acte du mariage par lequel le mari s’unit à sa femme
est bon en soi. Par conséquent il ne peut être mauvais s’il n’est fait avec une
mauvaise intention. Or, on peut le faire dans une bonne intention, même sans
les biens du mariage ; par exemple, dans le but de garder ou d’acquérir la
santé du corps. Il semble donc que cet acte puisse être excusé même sans les
biens du mariage.
Réponse
à l’objection N°4 : Bien que ce ne soit pas mauvais en soi de vouloir garder la
santé, cette intention le devient si on veut garder la santé par des moyens qui
n’ont pas été prévus pour cette fin ; par exemple si quelqu’un ne cherchait que
la santé du corps en recevant le sacrement du baptême ; et la même chose
s’applique à l’acte du mariage dans cette objection.
Mais
c’est le contraire. Si on enlève la cause on enlève l’effet. Or, les biens du
mariage sont la cause de l’honnêteté de l’acte du mariage. Par conséquent,
l’acte du mariage ne peut être excusé sans eux.
L’acte
susdit ne diffère de l’acte de la fornication que par les biens que nous avons
allégués. Or, l’acte de la fornication est toujours mauvais. L’acte du mariage sera
donc aussi toujours mauvais, à moins qu’il ne soit excusé par les biens du mariage.
Conclusion
L’acte du mariage est toujours coupable et un péché, sauf s’il est fait dans le
but d’avoir des enfants ou s’il s’en tient à la fidélité conjugale.
Il
faut répondre que, comme les biens du mariage, dans la mesure où ils consistent
dans une habitude, rendent le mariage honnête et saint, de même, dans la mesure
où ils se trouvent dans l’intention actuelle, ils rendent l’acte du mariage
honnête, en ce qui concerne les deux biens du mariage qui sont liés à l’acte du
mariage. Pour cette raison, quand les époux s’unissent dans le but d’élever des
enfants, ou pour s’acquitter du devoir envers l’autre, ce qui appartient à la
fidélité, ils sont pleinement excusés du péché. Or, le troisième bien ne
s’applique pas à l’utilisation du mariage, mais à son excuse, comme nous
l’avons dit (art. 3 de cette même question.) ; d’où il rend le mariage lui-même
honnête, mais pas son acte, même si cet acte était pleinement excusé du péché,
comme étant fait en raison d’une certaine signification. Par conséquent, il n’y
a que de deux manières par lesquelles des époux puissent s’unir sans aucun
péché, à savoir afin d’avoir des enfants ou de s’acquitter de la dette ;
autrement, il y aura toujours au moins un péché véniel.
Article
6 : Un homme qui s’unit à sa femme et dont l’intention n’est pas dirigée par un
des biens du mariage, mais simplement par le plaisir, pèche-t-il mortellement ?
Objection
N°1. Il semble qu’un homme qui s’unit à sa femme et dont l’intention n’est pas
dirigée par un des biens du mariage, mais simplement par le plaisir, pèche
mortellement ; car d’après saint Jérôme (sup. illud Ephes., chap. 5 : Viri diligite), comme cité dans le texte (et habetur in littera 4, dist. 31) :
le plaisir pris dans les enlacements d’une courtisane entraînent la damnation
pour le mari. Or, il n’y a que du péché mortel qu’on dit qu’il entraîne la
damnation. S’unir à sa femme pour le simple plaisir est donc toujours un péché
mortel.
Réponse
à l’objection N°1 : Un homme ne cherche du plaisir dans sa femme que comme avec
une courtisane quand il ne voit pas plus en elle qu’une courtisane.
Objection
N°2. Consentir au plaisir est un péché mortel, comme il est dit dans le second
livre (dist. 24, quest. 3, art. 4 ; et 1a 2æ, quest. 74,
art. 8). Or, celui qui s’unit à sa femme pour l’amour du plaisir consent au
plaisir. Par conséquent, il pèche mortellement.
Réponse
à l’objection N°2 : Le consentement au plaisir d’une union charnelle qui est un
péché mortel est lui-même un péché mortel ; mais tel n’est pas le cas du plaisir
de l’acte du mariage.
Objection
N°3. Celui qui refuse de soumettre l’utilisation d’une créature à Dieu préfère
la créature, et c’est un péché mortel. Mais celui qui utilise sa femme simplement
pour le plaisir ne soumet pas cette utilisation à Dieu. Il pèche donc
mortellement.
Réponse
à l’objection N°3 : Bien qu’il ne soumette pas le plaisir à Dieu, il n’y met
pas non plus sa fin ; sinon il le chercherait indifféremment n’importe où ; d’où
il ne s’ensuit pas qu’il préfère une créature ; mais il utilise une créature
actuellement pour lui et non lui-même habituellement pour Dieu, même s’il ne le
fait pas actuellement.
Objection
N°4. Personne ne devrait excommunier, sauf pour un péché mortel. Or, on
interdit à un homme qui s’unit à sa femme simplement pour le plaisir d’entrer
dans l’église, d’après ce qui est dit (loc. cit., ex.
Greg. XII, epist. 31), ce qui revient presque à une
excommunication. Par conséquent il pèche mortellement.
Réponse
à l’objection N°4 : La raison de cette déclaration n’est pas que cet homme
mérite d’être excommunié pour ce péché, mais parce qu’il se rend lui-même
impropre aux choses spirituelles, puisque dans cet acte, il devient terrestre
et rien de plus.
Mais
c’est le contraire. D’après saint Augustin (Cont.
Julian., liv. 2, chap. 10, à princ., et De decem chordis, chap. 11 à med., et serm. 41 De sanctis, parum à princ.), une union
charnelle de cette espèce est un des péchés quotidiens pour lesquels nous
disons le Notre Père, comme il est
dit dans le texte (loc. cit.). Or, ce ne sont pas des péchés mortels. Donc,
etc.
Prendre
de la nourriture pour le simple plaisir n’est pas un péché mortel. Par
conséquent, de cette manière ce n’est pas un péché mortel pour l’homme
d’utiliser sa femme uniquement pour satisfaire son désir.
Conclusion
celui qui s’unit à sa femme pour le seul plaisir et la délectation qui s’y
trouve, sans aucun bien du mariage comme habitude, ou pour en diriger l’acte, pèche
mortellement.
Il
faut répondre que certains disent que chaque fois que le plaisir est le motif
principal de l’acte du mariage, c’est un péché mortel ; que quand c’est un
motif indirect c’est un péché véniel ; et que quand à la fois on méprise le
plaisir et qu’on le trouve déplaisant, il n’y a aucun péché ; ainsi ce serait
un péché mortel de chercher du plaisir dans cet acte, et un péché véniel
d’accepter le plaisir quand il est offert, mais cette perfection demande de
détester ce même plaisir. Or, ceci est impossible, car selon Aristote (Eth., liv. 10, chap. 3 et 4), le même
jugement s’applique à la fois au plaisir et à l’action, parce que le plaisir
dans une bonne action est bon, et dans une mauvaise action il est mauvais. D’où,
comme l’acte du mariage n’est pas mauvais de lui-même, ce ne sera pas non plus
toujours un péché mortel que d’y chercher du plaisir. — Par conséquent, la
bonne réponse à cette question est que si le plaisir est cherché de telle
manière qu’il exclue l’honnêteté du mariage et que le mari ne traite pas son
épouse en tant que telle mais comme une femme quelconque, et qu’il soit prêt à
se servir d’elle comme si elle n’était pas son épouse, il pèche mortellement ;
pour cette raison, on dit qu’un homme de ce genre est un amoureux trop ardent
de son épouse, parce que son ardeur l’éloigne des biens du mariage. Si,
cependant, il cherche le plaisir dans les limites du mariage, afin qu’il
n’aille pas le chercher dans une autre que sa femme, c’est un péché véniel.
Copyleft. Traduction
de l’abbé Claude-Joseph Drioux et de JesusMarie.com qui autorise toute personne à copier et à rediffuser par
tous moyens cette traduction française. La Somme Théologique de Saint Thomas
latin-français en regard avec des notes théologiques, historiques et
philologiques, par l’abbé Drioux, chanoine honoraire de Langres, docteur en
théologie, à Paris, Librairie Ecclésiastique et Classique d’Eugène Belin, 52,
rue de Vaugirard. 1853-1856, 15 vol. in-8°. Ouvrage honoré des
encouragements du père Lacordaire o.p. Si par erreur, malgré nos vérifications,
il s’était glissé dans ce fichier des phrases non issues de la traduction de
l’abbé Drioux ou de la nouvelle traduction effectuée par JesusMarie.com, et
relevant du droit d’auteur, merci de nous en informer immédiatement, avec
l’email figurant sur la page d’accueil de JesusMarie.com, pour que nous
puissions les retirer. JesusMarie.com accorde la plus grande importance au
respect de la propriété littéraire et au respect de la loi en général. Aucune
évangélisation catholique ne peut être surnaturellement féconde sans respect de
la morale catholique et des lois justes.