Voilà que qui était enseigné à la plupart des candidats qui se préparaient à devenir prêtre.
Chap. XVII Le petit nombre des prêtres sauvés.
Dans les derniers entretiens nous avons fait voir que les prêtres doivent être saints, qu’ils doivent être animés de l’esprit ecclésiastique, qu’ils doivent être appelés de Dieu, et qu’ils doivent répondre à leur vocation par une application fidèle à leur ministère.
En établissant ces grandes vérités, nous avons pu connaître, par les réflexions que nous avons faites, qu’il y a peu de prêtres que répondent à toutes ces obligations ; d’où j’infère une conséquence bien terrible, qu’il y a peu de prêtres sauvés.
C’est la conséquence que les saints pères [les pères de l’église] ont tirée, en considérant d’un côté les grandes obligations des prêtres, et de l’autre le peu de fidélité qu’ils avaient à répondre à toute leur étendue.
Je crois qu’il est très important
que nous fassions une sérieuse réflexion sur cette vérité
terrible et épouvantable qu’il y a peu de prêtres sauvés.
Si cette vérité était
bien méditée et bien gravée dans notre esprit,
on ne se presserait point tant pour
entrer dans le sacerdoce,
on y entrerait avec plus de précautions
qu’on ne fait,
on s’appliquerait avec plus de zèle
aux fonctions de son ministère,
et l’on ferait tous ses efforts
pour persévérer dans le service de Dieu et de son Eglise.
Ne croyez pas que je veuille vous
épouvanter sans fondement. Lorsque je dis qu’il y a peu de prêtres
sauvés, ce n’est pas de moi-même que je l’avance, je ne le
dis qu’après un grand saint et un grand docteur de l’église,
qui assure, après de sérieuses réflexions et dans
une parfaite conviction, qu’il y a peu de prêtres sauvés,
et qu’il y en a beaucoup plus qui périssent et qui se damnent :
c’est saint Jean Chrysostome écrivant sur les Actes des Apôtres
; voici comment il parle :
Non temerè dico, sed ut affectus
sum ac sentio ; non arbitror multos esse sacerdotes qui salvi fiant, sed
multo plures, qui pereant.
« Je ne parle point dit ce
saint, témérairement et sans fondement, ce n’est pas par
exagération que je m’en explique, mais je m’explique suivant mes
sentiments et suivant la conviction et la persuasion où je me trouve
; je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de prêtres sauvés et
je crois qu’il y en a beaucoup plus de ceux qui se damnent que de ceux
qui se sauvent. »
Remarquez comme ce saint docteur dit que le nombre des prêtres damnés surpasse de beaucoup celui de ceux qui sont sauvés. Qui de nous, à présent, ne tremblera pas en entendant cette terrible vérité ?
Mais remarquez encore que le clergé
du temps de saint Jean Chrysostome, était bien plus réglé
qu’il n’est présentement.
Qu’on ne s’imagine donc plus lorsqu’on
parle du petit nombre des élus, que cela ne regarde que les laïcs
qui vivent dans le monde où la plupart font naufrage comme sur une
mer orageuse ;
Et ne nous trompons pas nous-mêmes
en nous flattant que cette vérité terrible ne nous regarde
pas.
Il faut donc au contraire, soit que
nous soyons engagés dans le sacerdoce, soit que nous y aspirions,
que nous prenions garde de n’être pas du nombre des prêtres
réprouvés ; et pour nous mettre à couvert de ce malheur,
je crois qu’il est important,
1° de vous découvrir
les sources ordinaires de la réprobation des prêtres, afin
de vous précautionner, et
2° de vous indiquer les règles
à suivre pour éviter ce malheur, et être du petit nombre
des prêtres sauvés.
1°/ les sources ordinaires
de la réprobation des prêtres :
Je réduis à quatre
les sources ordinaires de la réprobation des prêtres
1° le défaut de
vocation
2° le défaut de
correspondance dans sa vocation
3° le défaut de
persévérance dans sa vocation
4° la nature des chutes
que l’on fait dans l’état ecclésiastique.
Je dis donc qu’il y a peu de prêtres
sauvés parce qu’il y en a très peu ,
1° qui soient appelés
[parmi ceux qui sont actuellement prêtres];
2° très peu qui répondent
à leur vocation [les obligations que leur état de prêtre]
3° très peu qui persévèrent
dans leur vocation
4° très peu enfin qui
se relèvent de leurs chutes ;
en d’autres termes,
le défaut de vocation,
le défaut de fidélité
à sa vocation,
le défaut de persévérance
dans sa vocation,
la nature des chutes qui, dans le
sacerdoce, sont presque irréparables,
quatre sources trop fécondes
de la perte d’une infinité de prêtres,
quatre raisons pour lesquelles il
y a si peu de prêtres sauvés.
Reprenons-les, s’il vous plait, et examinons-les avec une grande application.
Je dis, premièrement, qu’il
y a très peu de prêtres qui soient sauvés, parce qu’il
y en a très peu qui rentrent bien dans le sacerdoce. Pour bien entrer
dans le sacerdoce, il faut avoir des vues conformes à celles de
Notre Seigneur. Il faut répondre à ses intentions et à
ses desseins sur les prêtres.
Qu’elles sont les vues de Notre
Seigneur sur les prêtres ?
Que demandent-ils de ceux qui s’engagent
dans le sacerdoce ?
1° Notre Seigneur demande d’eux
qu’ils aient un grand désir de procurer la gloire de son Père,
c’est la principale fin du sacerdoce. Comme c’était la grande intention
de Notre Seigneur qui est le souverain prêtre de l’Eglise, ce doit
être aussi celle de ceux qui sont rendus participants de son divin
sacerdoce. Il faut donc être animé du grand désir de
procurer la gloire de Dieu, en entrant dans le sacerdoce ; si l’on manque
de cette disposition, on manque de la plus essentielle aux prêtres.
Néanmoins, la plupart se
jettent dans l’Eglise sans consulter la volonté de Dieu.
2° Il demande d’eux qu’ils aient un grand zèle pour le salut des âmes ; c’est la seconde fin de l’institution du sacerdoce . Il faut entrer dans les sentiments de Notre Seigneur qui a eu un zèle si admirable pour les âmes, et qui les a tant aimées, qu’il a donné son sang et sa vie pour les racheter. Les prêtres doivent avoir les mêmes dispositions, et ils doivent les exprimer par leur conduite à l’égard des âmes ; et si l’on n’a pas cette disposition en recevant la prêtrise, on peut dire qu’on n’a pas l’esprit du sacerdoce : Ego elegi vos uteatis et fructum afferatis, et fructus vester maneat.
3° Notre Seigneur demande que ceux qui entrent dans le sacerdoce aient une grande sainteté et un désir très grand de se sanctifier de plus en plus, afin de soutenir par la pureté de leur vie la sainteté de leur état qui demanderait une vertu plus qu’angélique.
Voilà de grandes dispositions et de saintes intentions que Notre Seigneur demande de ceux qui reçoivent le sacerdoce, et qui entrent dans un état si saint. Or il y en a très peu qui répondent au dessein de Notre Seigneur. De là vient que ceux qui n’y répondent pas se damnent, et en s’élevant à un état si sublime, ils montent bien haut pour faire ensuite des chutes plus terribles.
J’ai dit qu’il en a très peu qui répondent aux intentions de Notre Seigneur, lorsqu’ils entrent dans le sacerdoce ; car ordinairement on a des vues toutes contraires aux siennes. Au lieu de se proposer pour fin la gloire de Dieu, le salut des âmes et sa propre sanctification, on a des vues basses grossières, terrestres et criminelles. Si l’on pénétrait le cœur de la plupart de ceux qui reçoivent les saints ordres, on verrait que ce sont la chair et le sang, l’intérêt et l’avarice, la gloire et les aises de la vie qui les animent et les dirigent.
Les uns sont appelés au sacerdoce
par leurs parents qui sont bien aise de décharger leur famille,
et de procurer des bénéfices à leurs enfants. Ils
les destinent d’eux-mêmes au sacerdoce, et leur font une espèce
de violence pour les engager à prendre cet état. Ils leur
représentent qu’ils leur donneront peu pour subsister, et qu’ils
n’ont pas grand choses à attendre. Voilà ce qui fait la vocation
d’un très grand nombre d’ecclésiastiques. Comme les enfants
ont une crainte révérencielle pour leurs parents, et
qu’ils n’osent pas les contredire, ils prennent l’état de vie qu’ils
leur proposent, pour ne pas les contrarier.
Ils y en a d’autres qui entrent
dans le sacerdoce par l’inspiration et la suggestion du démon. Ce
malin esprit, ennemi irréconciliable de Dieu et des hommes, voyant
les grands maux que peut faire dans l’Eglise, un prêtre qui n’est
pas appelé de Dieu, tâche de persuader plusieurs d’entrer
dans l’église et de s’élever au sacerdoce. Il les élève
sur le pinacle du temple parce qu’il sait bien que lorsque ces misérables
seront prêtres, il les portera à commettre une infinité
de désordres qui les perdront, et une infinité d’âmes
avec eux.
Enfin il y en a d’autres qui entrent
dans le sacerdoce par des vues toutes charnelles, ils se promettent telle
place et ses revenus, qui vaudront mieux que le patrimoine qu’ils auraient
dans le monde. ; ils se proposent qu’ils mèneront une vie douce
et commode ; ou bien encore l’honneur et l’élévation : ils
envisagent les charges et les emplois ecclésiastiques comme des
choses honorables ; c’est ce que remarque saint Chrysostome dans l’homélie
que je vous ai citée. Maintenant dit ce Père, nous recherchons
le sacerdoce comme une magistrature séculière et profane,
et nous aspirons à cette dignité afin de nous attirer l’honneur
et la gloire du monde : nunc autem non aliter quam profanos magistratus,
et hanc affectamus dignitaten, nimirum ut glorificemur et honoremur apud
homines. D’où il conclu qu’on se damne et qu’on se perd devant Dieu,
en prenant des vues sui peu conformes à la sainteté du sacerdoce
: perdimur apud Deum. On s’élève devant le monde, et devant
Dieu, l’on s’abaisse et l’on se perd : qui lucri fecit hic honos ? C’est
un honneur qui coûte bien cher.
Telle est la première
cause de la damnation des prêtres, ils entrent mal dans le sacerdoce
; aussi leur dira-t-on un jour ce qui est rapporté dans l’évangile,
de celui qui est entré dans la salle du banquet sans être
revêtu de la robe nuptiale : Amice, quomodo huc intrasti ? Mon ami,
comment vous êtes vous agrégé au sacerdoce ? Comment
y êtes-vous entré n’ayant point la robe nuptiale, c’est à
dire les dispositions nécessaires ? Où est le désir
que vous aviez de procurer la gloire de Dieu ? Où est le zèle
que vous aviez pour le salut des âmes ? Quelle sainteté aviez-vous
? Vous n’aviez que des vues profanes en entrant dans le plus saint de tous
les états, et vous vous êtes présenté à
cet état auguste qui fait trembler les anges, étant encore
dans le péché ou tout dégoûtant [dégoulinant
des tâches] du péché ! Quomodo huc intrasti ?
Comment êtes-vous entré ? Des ecclésiastiques diront
peut être alors : Seigneur, nous avons prophétisé en
votre nom, nous avons chassé les démons, nous avons fait
des miracles ; et cependant le Seigneur leur dira : je ne vous connais
pas : nescio vos.
Voilà donc ce qui damnera
la plupart des prêtres, une mauvaise entrée dans le sacerdoce
; c’est la première source de leur réprobation.
La seconde source de la réprobation d’une infinité de prêtres est que, de ceux qui sont bien entrés, il y en a peu qui répondent à leur vocation, parce qu’il y en a peu qui s’acquittent entièrement de leurs obligations, et ne manquent à quelqu’une qui est essentielle à leur état ; en voilà assez pour les damner et pour les perdre. Saint Chrysostome fait une attention particulière à ceux-ci, et , en assurant qu’il y a un très grand nombre de prêtres qui se damnent, il ajoute : multas enim causas habet quae depellant ipsum a suis moribus : il y a plusieurs principe qui portent un prêtre à se perdre, et à corrompre la pureté de ses mœurs ; et il dit qu’il faut qu’il ait une très grande vigilance pour se conserver : et innumeris oculis illi opus undiquè. Il faut qu’il ait une attention particulière sur lui-même, autrement il se perdra infailliblement.
Nous pouvons dire qu’un prêtre,
pour bien se conserver doit veiller particulièrement sur trois choses
:
1° sur lui même
2° sur les obligations de son
état
3° sur le monde
1° Il faut qu’il veille sur lui ; car comme nous sommes tous portés au mal, et que notre chair est toute rebelle à la loi de Dieu, il est nécessaire qu’on s’applique sans cesse à la réprimer et à la mortifier, qu’on n’écoute point ses plaintes et ses murmures lorsqu’elle se plaindra du travail et de la fatigue, et qu’elle fera entendre sa voix pour dire qu’on se tue, qu’on ruine sa santé par excès de travail, que cela ne peut pas durer. Mais il faut encore veiller sur son âme, car elle a aussi des passions et des désirs déréglés en grand nombre. Tantôt elle a des pensées secrètes d’ambition, tantôt elle veut amasser quelque chose par esprit d’avarice, et ainsi des autres désirs déréglés. Or, il faut mortifier tous ses désirs désordonnés, et l’avoir toujours entre les mains, comme faisait David : anima mea in manibus meis semper : j’ai toujours mon âme entre les mains pour l’observer et pour l’empêcher de contracter aucune souillure.
2° Ce n’est point assez de veiller sur sa chair et sur son âme, il faut veiller sur ses obligations. Or ces obligations sont très étendues et très difficiles. Si vous êtes simple prêtre, vous devez réciter tous les jours dévotement l’office divin [le bréviaire ou liturgie des heures], vous devez garder fidèlement la continence, vous devez approcher des saints autels avec une grande pureté de cœur, vous devez vivre avec un grand détachement des richesses, des parents et du monde. Vous devez vous occuper et travailler selon vos talents, et suivant les facilités que vous trouvez pour faire la bien. Ces obligations sont grandes. Mais, disent quelques uns, je ne suis que simple prêtre, je ne suis pas obliger de travailler. Vous vous trompez, l’état ecclésiastique n’est pas un état d’oisiveté ; vous devez craindre l’effet de ces paroles : servum inutilem ejicite in tenebras exteriores. Mais si vous êtes engagé dans une place à charge d’âme, vous avez un grand surcroît d’obligation. Il faut que vous ayez soin de vos ouailles, il faut les paître et les nourrir par les instructions nécessaires, en sorte que si, faute de les instruire, quelqu’une se perd par ignorance, vous en répondrez devant Dieu âme pour âme ; si vous instruisez, il ne faut point par lâcheté, taire la vérité, mais il faut l’annoncer avec une sainte liberté, comme faisaient les apôtres : loquebantur verbum Dei cum fiducia. Si vous êtes dans le tribunal de la pénitence, il faut ménager les intérêts de Dieu. Il faut quelquefois, refuser ou différer l’absolution à ceux qu’on ne juge pas suffisamment disposés, quand ce serait un magistrat, quand ce serait un gentil homme, quand ce serait votre curé. Si vous ne le faites, vous commettez un sacrilège, et vous participez au péché des autres : Hic jam quaeritur inter dispensatores utfidelis quis inveniatur. Si vous avez des malades, il faut les visiter et leur donner les sacrements ; si vous y manquez vous vous damnez, et si quelque personne meurt sans les recevoir par votre négligence, vous en répondrez devant Dieu, et vous avez commis une très grande faute. Cela n’est-il pas capable d’épouvanter, dit saint Jean Chrysostome : si vel unus tantium decedat non initiatus, nonne totam ipsius subvertit salutem ? Si une seule personne meurt sans baptême par la faute du prêtre, voilà tout son salut ruiné ; et pourquoi ? C’est que le salut d’une seule âme est quelque chose de si considérable, que l’esprit n’en peut comprendre le prix et la valeur : Unius enim animae perditio tantam habet jacturam, uti nulla ratio possit aestimare. Et pour prouver plus amplement qu’un âme est d’un grand prix, il fait ce raisonnement : si le salut d’une seule âme est si considérable que le Fils de Dieu s’est fait homme pour elle, et qu’il a souffert de si grands tourments, concevez combien la perte de cette âme attirera de châtiments et de punition sur celui qui était chargé de son salut, et qui l’aura laissée périr par sa faute. Si un homme qui est cause de la mort corporelle d’un autre, est digne de mort, à combien plus forte raison celui qui est coupable de la mort spirituelle d’une âme ! Etenim si unius animae salus tanti est, ut ob hanc Filius Dei fieret homo, tantaque pateretur, perditio, vogita quantam conciliabit paenam. Quod si quis ob hominem in hac vita perditum morte dignus est, quanto magis ille ! Vous voyez comme le salut d’un prêtre dépend souvent d’une seule infidélité. Cela doit, en vérité, nous remplir de crainte et d’épouvante.
Ajoutons, que pour bien s’acquitter
de ses obligations devant Dieu, il faut qu’un prêtre surmonte beaucoup
de difficultés, soit du côté du temps, soit de la part
des lieux difficiles où il faut aller, soit de la part des personnes
auxquelles il faut parler et avec lesquelles il faut traiter, ménageant
généreusement en toute circonstances, les intérêts
de Dieu, ce qui s’appelle, selon saint Chrysostome, avoir un esprit grand
et magnanime ; et de ce défaut de magnanimité, qui est fort
commun parmi les prêtres, ce saint conclut qu’il y en a peu de sauvés
: quoniam res resquirit excelsum animum. Car il est certain qu’un prêtre
qui n’a pas une grande force se damne dans son état. Il faut qu’il
ait une grande force pour soutenir toutes les persécutions des méchants,
et surtout les persécutions des mauvais prêtres qui sont nos
plus cruels ennemis. Il faut une grande force pour soutenir tous les assauts
du démon, les combats de la chair, les révoltes violentes
et fréquentes de la triple concupiscence, et pour en être
toujours victorieux. Quelle force ne faut-il pas pour faire des corrections
à des pécheurs publics et scandaleux, surtout si ce sont
des personnes de qualité selon le monde ! Quelle fermeté
ne faut il pas pour dire à ces personnes : non licet tibi ! On tremble
dans ces occasions, et l’on succombe aux dépens de son salut éternel.
Disons encore que les péchés
des prêtres, quoiqu’ils ne fussent que légers dans les laïcs,
deviennent très grands dans les prêtres, à raison de
leur état, de leurs lumières, des grâces qu’ils ont
reçues de Dieu, et du bon exemple qu’ils doivent donner : si peccas
privatim, nihil tale passurus es ; si in sacerdotio, periisti ; en sorte
qu’au jugement de Dieu on dira à un prêtre, quomodo vixisti
? Comment avez-vous vécu dans le sacerdoce ? Comment vous êtes-vous
acquitté de vos obligations ? Quelle a été votre sainteté,
et quel est le bon exemple que vous avez donné, quomodo vixisti
? Comment avez-vous conduit le troupeau qui vous a été confié
? Que sont devenues ces ouailles ? Les avez-vous nourries de la parole
de Dieu, et édifiées de vos exemples ? Comment avez-vous
assisté les malades ? Comment avez-vous apaiser les discordes ?
Mon Dieu ! Que la plupart des prêtres seront confus au jour du jugement,
parce qu’ils ne pourront pas satisfaire à toutes les demandes qu’on
leur fera, pas même la moindre partie ! On leur fera voir qu’ils
n’ont pas vécu en prêtres, et qu’ils ont passé leur
vie sans étude, sans oraison, sans piété, sans application
à leur charge, s’occupant du jeu, de la chasse, du négoce,
de procès, de repas de côté et d’autre, perdant le
temps en visites, en voyages, en promenades et en une infinité d’exercices
indignes de la profession d’un prêtre.
3° Ce n’est pas tout : il faut qu’un prêtre veille non seulement sur soi et sur les obligations de son état, mais il faut encore qu’il veille sur le monde pour se préserver de sa corruption et de sa contagion. Vous savez ce que saint Jean nous apprend : Totus mundus in maligno positus est. Il faut donc avoir une très grande fidélité pour ne point se laisser gâter et corrompre par le monde. Il est difficile d’être dans le monde et de n’être pas du monde ; il est difficile de converser avec les gens du monde, et de ne pas en prendre l’esprit et les maximes. Cela demande une vigilance continuelle et une application très grande, pour ne pas participer à la malice du monde ; et parce que la plupart des prêtres n’ont pas cette vigilance et cette application, étant dans le monde ils deviennent mondains, ils en prennent l’esprit, ils se laissent conduire par ses maximes, ils estiment ce que le monde estime, ils parlent et agissent comme le monde, en un mot, ils sont du monde, et ils attirent sur eux les malédictions que le Fils de Dieu lance contre le monde. On peut dire d’eux ces paroles du prophète : commixti sunt inter gentes et didicerunt opera eorum. Voilà une source très commune de la perte des prêtres. Ils font bien quelquefois dans la retraite et dans un séminaire : mettez les dans le monde, en peu de temps on ne les reconnaît plus ; ils se pervertissent et contractent le mauvais air et la contagion du monde. Ne faut-il donc pas inférer de ce que nous venons de dire, qu’il y a peu de prêtres qui se sauvent ? Il y a très peu de prêtres qui entrent bien dans le sacerdoce ; de ceux qui y entrent bien, il y en a peu qui s’acquittent entièrement de leurs obligations ; ajoutons encore que ceux qui s’acquittent bien, pendant un temps de leurs obligations et répondent à leur vocation, il y en a très peu qui persévèrent jusqu’à la mort et qui meurent saintement. C’est la troisième considération, qui nous fera connaître combien il y a peu de prêtres qui se sauvent.
Troisième considération
Ce n’est pas assez dans les
simples chrétiens, pour être sauvés, de bien vivre
pendant quelque temps, ni pour un prêtre de bien s’acquitter de ses
obligations pendant une bonne partie de sa vie ; mais il faut que les uns
et les autres persévèrent jusqu’à la mort. S’ils manquent
de fidélité avant de mourir, ils sont perdus ; témoin
Judas qui avait bien commencé et bien vécu pendant quelque
temps, mais qui finit mal. Or nous voyons que plusieurs prêtres qui
vivent bien un certain temps, qui édifient et qui tâchent
de s’acquitter de leurs obligations, succombent enfin et finissent par
le relâchement. C’est ce qu’une malheureuse expérience nous
apprend tous les jours, puisque souvent nous avons la douleur d’apprendre
que des personnes qui avaient même paru les plus ferventes ne se
soutiennent pas longtemps après leur sortie du séminaire.
Ces chutes viennent de plusieurs principes.
Le premier est que souvent l’on
n’est pas bien établi dans la piété, ni bien enraciné
dans la charité ; et les tentations venant fondre sur un cœur, il
y succombe : Et in tempore tentationis recedunt.
On n’a pas une résolution
bien ferme de servir Dieu malgré les efforts du démon, malgré
les attraits du monde, malgré la malignité de notre chair
; et le démon nous attaquant avec violence, notre chair venant à
se révolter, le monde nous présentant ses charmes, ou nous
intimidant par ses menaces, ses persécutions et ses railleries,
l’on succombe sous le poids de ces tentations : Et in tempore tentationis
recedunt. C’est le premier principe de nos chutes et du défaut de
persévérance.
Le second est une certaine présomption qui fait qu’on s’établit en soi-même, qu’on s’appuie sur sa prétendue justice et qu’on méprise les autres. On est comme ces scribes et ces pharisiens dont parle le Fils de Dieu, qui in se confidebant tanquam justi, et aspernabantur caeteros. C’est cette présomption pharisaïque qui attire la colère de Dieu ; elle nous prive de sa protection et de l’abondance de ses grâces ; elle nous porte à nous exposer témérairement dans les occasions, et l’on y tombe, l’on s’y perd, comme nous le verrons tout à l’heure.
Un troisième principe de nos
chutes est notre propre inconstance. On se lasse de bien faire ; les bonnes
œuvres causent enfin du dégoût par leur continuation, l’on
perd insensiblement le goût d’une bonne règle de vie qui nous
avait maintenus jusqu’alors, on se rapproche un peu du monde, on laisse
revivre ses passions, et l’on abandonne sa première ferveur, qu’on
ne reprend pas ordinairement, soit parce que s’étant dégoûté
de la régularité, il n’y a plus rien qui fasse impression
sur le cœur, soit parce que Dieu se voyant méprisé par une
personne à qui il avait fait beaucoup de grâces, la méprise
à son tour et la rejette de son cœur.
Qu’il y en a qui abandonnent
ainsi l’œuvre de leur salut, les uns un an après leur sortie du
séminaire, les autres plus tôt ou plus tard !
Ne lisons-nous pas dans l’Ecriture
Sainte, que Salomon après avoir reçu tant de grâces
de Dieu, après avoir été doué d’une sagesse
si admirable, se pervertit dans sa vieillesse par l’amour des femmes qui
le portèrent à l’idolâtrie ?
Judas n’avait-il pas été
élevé à l’école du Fils de Dieu ? Néanmoins
il tomba ensuite et par la malheureuse flexibilité de son cœur et
par une passion qu’il avait négligé de mortifier.
Quatrième cause pour laquelle on ne persévère pas : on ne veille pas sur soi, on néglige de mortifier ses passions ; elles demeurent comme assoupies, et tôt ou tard, elles se révoltent et surprennent ceux qui ne se tiennent pas sur leurs gardes. Il ne faut donc pas s’assurer [ prendre confiance] sur sa prétendue fidélité, ni sur les bonnes œuvres, ni sur sa piété, nous ne sommes que faiblesse par nous-mêmes. Il faut être fidèle, si nous voulons persévérer, à mortifier continuellement nos passions, nous humilier sans cesse, et recourir souvent à la prière ; autrement nous ferons certainement des chutes, et elles seront irréparables ; c’est la quatrième et dernière considération qui nous montrera combien il y a peu de prêtres qui se sauvent.
Quatrième considération
Je ne dis pas que les péchés
des prêtres soient entièrement irrémissibles, mais
je dis qu’ils sont presque irrémissibles. Saint Bernard nous apprend
cette vérité dans ses Déclarations. Ce grand saint
qui pesait les choses au poids du sanctuaire, dit que les prêtres
sont appelés les anges du Seigneur, et que, comme la prédestination
des anges était attachée à une bonne ou mauvaise action,
de même les prêtres sont élus ou réprouvés.
Voici ses paroles : Caeleste officium tenet sacerdos, Angelus Domini exercituum
factus est, tanquam angelus, aut eligitur aut reprobatur, inventa quippe
in angelis pravitas, et districtius judicetur necesse est, et inexorabilius
quam humana. La raison en est que les péchés des prêtres
sont censés, comme ceux des anges des péchés de malice,
On demande pourquoi Dieu n’a pas fait miséricorde aux anges, et
qu’il l’a faite aux hommes. La raison qu’on en rend est que le péché
des anges était un péché de malice, et le péché
des hommes un péché de fragilité. Or nous pouvons
dire que, quoique les prêtres soient des hommes, il y a néanmoins
plus de malice que de fragilité dans leurs péchés.
Ce sont des personnes éclairées, ou qui doivent l’être
par leur état ; ce sont des personnes qui ont reçu des grâces
spéciales de Dieu ; ce sont des personnes qui, étant élevées
à une haute dignité, font une très grande injure à
Dieu et à leur état, lorsqu’elles commettent des péchés
; et par conséquent leurs péchés étant des
péchés de malice et contre le Saint Esprit, ils ne se remettent
ni en ce monde ni en l’autre, c’est à dire qu’ils ne se remettent
que très difficilement, c’est ce qui est à craindre, et un
prêtre doit beaucoup appréhender que, s’il commet un seul
péché mortel, il ne s’en relève jamais.
Qu’il y a un grand nombre de prêtres
qui, ayant offensé Dieu mortellement une fois, ne se sont jamais
relevés de cet état ! Sachez qu’il y a tant d’ingratitude,
tant de mépris, tant d’irrévérence dans un prêtre
qui pèche mortellement, et qui se laisse aller au désordre,
surtout à l’impureté [ faute sexuelle ], que souvent il n’en
revient plus : il s’en confessera à la vérité, mais
il n’en aura pas un véritable regret, et il ne se convertira pas.
Nous pouvons inférer de là
qu’il y a bien peu de prêtres qui se sauvent, parce qu’il y en a
une infinité qui vivent de manière déréglée.
Ils ne commettent pas un seul péché, mais ils en commettent
plusieurs, ils passent leur vie en tombant de péchés en péchés,
tantôt dans l’impureté [faute sexuelle], tantôt
dans l’intempérance, tantôt dans l’avarice, tantôt dans
les irrévérences ; ils roulent de précipice en précipice,
et par leur conduite déréglée ils attirent la malédiction
de Dieu sur eux, et ils meurent dans l’insensibilité.
Il ne faut pas se flatter : un prêtre
s’imagine quelquefois qu’il n’a qu’à se donner du bon temps, et
qu’il fera pénitence avant de mourir ; c’est une illusion ; ces
sortes de prêtres meurent comme des Judas, ils portent le caractère
de leur réprobation.
Après toutes ces raisons il ne nous est plus permis de douter du très petit nombre de prêtres sauvés, et il ne nous reste plus qu’à suivre quelques règles que je vais vous indiquer, pour éviter ce grand malheur.
2° / les règles à suivre pour être du petit nombre des prêtres sauvés :
1° Ceux qui ne sont pas
engagés dans le sacerdoce et qui y aspirent, doivent bien se pénétrer
des fins du sacerdoce, savoir : du désir de la gloire de Dieu, et
du salut des âmes, et bannir toutes les vues profanes, acquérir
la sainteté qui est nécessaire aux prêtres, sans se
presser si fort, comme on fait, et ne faisant rien sans conseil.
Si l’on n’avais pas les marques
de vocation, il ne faudrait pas avancer, quelque chose qui pût arriver
[quoiqu’il arrive].
Saint Jean Chrysostome donne cet
avis aux personnes qui désirent le sacerdoce : il faut penser aux
persécutions et aux injures auxquelles on sera exposé si
l’on veut faire son devoir, au dégagement de toutes les affaires
du monde, et aux châtiments terribles qu’on se prépare en
l’autre.
2° Si l’on est dans le sacerdoce pour assurer son salut, il faut,
1° entrer véritablement dans la voie étroite, c’est à dire dans la pratique de l’abnégation, de la mortification et de l’humiliation ; il n’y a que ce chemin qui conduise au ciel. Il ne faut pas se contenter de quelque idée que l’on en a ; car, pour parler de l’abnégation et de la mortification, on ne la pratique par pour cela. On demeure même d’accord, en général, de ces vérités, parce qu’elles n’incommodent pas en les considérant de cette manière. On convient qu’il faut renoncer à soi même, qu’il faut se mortifier, qu’il faut se détacher des honneurs, des richesses et des plaisirs ; qu’un prêtre, en un mot, doit, pour représenter Jésus-Christ sur la terre, l’imiter en tout, mais quand il faut venir à la pratique, on voit naître des difficultés, et l’on se trouve arrêté par mille considérations humaines. C’est ce que répondit Clément VIII à saint Bellarmin. Le pape avait consulté ce cardinal sur plusieurs articles qui concernaient le souverain pontificat. Celui-ci dit son sentiment fort généreusement, et le pape même reconnut qu’il avait raison. Néanmoins il lui dit ensuite : Vera sunt quae dicitis, fatemur, sed cum ad praxim decernimus, in multas difficultates incedimus. On connaît, par exemple qu’il faut mener une vie fort frugale et bien réglée, que le superflu des revenus ecclésiastiques doit être donné aux pauvres, qu’il ne faut jamais exercer le saint ministère par des vues d’intérêt, qu’il faut instruire assidûment, néanmoins cum ad praxim devennimus, in multas difficultates incidimus. Un prêtre doit donc 1° être fidèle à marcher constamment dans la voie étroite du salut qu’il connaît mieux que personne.
2° Il faut se représenter
souvent l’importance du salut et les suites de cette grande affaire : être
éternellement damné ou sauvé. Il faut que dans cette
vue, on se détermine toujours à prendre le plus sûr.
Je n’en fait pas une obligation, mais je dis que la prudence le demande.
Et pourquoi ne ferions-nous pas pour notre salut ce que nous faisons dans
toutes les autres affaires, dans un procès, dans une maladie, dans
un ouvrage ? N’oublions jamais cet avis des saints : Nulla satis magna
securitas ubi periclitatur aeternitas. De là un prêtre se
gardera bien de ne s’abstenir que des péchés mortels, mais
il évitera tant qu’il pourra les péchés véniels
et ceux qui paraissent les plus légers. Car les péchés
véniels dans les prêtres déplaisent fort à Dieu,
et il arrive souvent que ce qui n’est que véniel dans les laïcs
est mortel dans les prêtres, à raison de leur état
et du scandale qu’ils donnent. C’est ce qui a fait dire ces paroles si
remarquable à saint Grégoire [Grégoire le Grand, pape
et docteur de l’église] : Plerumque quod in laicis culpa non est,
hoc crimen est in sacro ordine constitutis.
Et voilà ce qui trompe bien
des ecclésiastiques ; ils se mesurent sur les laïcs. Ce n’est
presque rien à des laïcs de passer quelques temps de conversation
avec des personnes d’un autre sexe, si l’honnêteté y est gardée
; dans un prêtre ce sera un écueil et un sujet de scandale.
Ce n’est presque rien dans un laïc de dire des plaisanteries ou des
paroles à faire rire ; dans un prêtre ce sera souvent un blasphème
et un sacrilège : Nugea in ore laicorum nugae sunt ; in ore sacerdotis
blasphemiae ; talibus aperire illicitum, assuescere sacrilegium. Il faut
donc éviter les moindres péchés, et même autant
qu’il se peut, l’ombre et l’apparence du péché : ab
omni specie mala abstinete vos ; c’est l’avis de saint Paul, et agir autrement
ce serait ne pas prendre le plus sûr, et par conséquent ignorer
l’importance du salut et les suites de cette affaire.
3° Enfin, il faut suivre le petit nombre. Comme il y a peu de personnes qui se sauvent dans tous les états, il faut imiter les plus fervents. Ne nous comparons jamais aux lâches qui sont en plus grand nombre, mais à ceux qui sont véritablement fidèles à leurs obligations : Vice cum paucis, ut cum paucis merearis eligi. Oh mais, dit-on, je serai singulier [= on me prendra pour un fou], on me remarquera. Vous serez singulier, à la bonne heure ; mais il faut l’être un peu pour se sauver ; la foule n’incommode pas dans le chemin du ciel. Un ami de don Barthélemy-des-martyrs lui ayant représenté qu’il devait s’accommoder un peu à la coutume des autres évêques, et qu’autrement il se rendrait singulier, reçut pour réponse ces belles paroles : que si les évêques des premiers siècles n’avaient pas suivi les singularités des apôtres, on ne lirait pas maintenant leur nom dans le martyrologe. Profitons d’une si sage réponse ; ne craignons pas de paraître singuliers ; sans nous inquiéter de ce que dira de nous le grand nombre des lâches, tâchons d’imiter le petit nombre des saints prêtres, suivons leurs vestiges, et nous aurons part à leur bonheur.
Fin du chapitre XVVII des Entretiens
Ecclésiastiques de Louis Tronson, supérieur général
de la compagnie des prêtres de saint Sulpice, fondée par Monsieur
Olier (prêtre) , contemporain et ami de de saint Vincent de Paul.
Edité gratuitement par www.JesusMarie.Com,
Paris, France.
Louis Tronson, prêtre (+1700).
Supérieur de la compagnie
de saint Sulpice
Entretiens et méditations
ecclésiastiques, éd. Rusand, Paris, 1826
Tables des matières
Entretiens Ecclésiastiques
Chap. I L’importance de bien
profiter des Entretiens Ecclésiastiques, et la manière de
bien les faire
Chap. II L’excellence de l’état
ecclésiastique
Chap. III L’esprit ecclésiastique
Chap. IV La nécessité
de la vocation à l’état ecclésiastique
Chap. V L’importance d’examiner
beaucoup sa vocation pour l’état ecclésiastique
Chap. VI Les deux premières
marques de la vocation à l’état ecclésiastique :
Chap. VII Les deux secondes marques
de la vocation à l’état ecclésiastique :
Chap. VIII L’obligation de
correspondre à sa vocation à l’état ecclésiastique
Chap. IX La préparation
nécessaire à la réception des saints ordres, pour
la retraite avant l’ordination
Chap. X Il faut éviter
la précipitation à l’égard des saints ordres
Chap. XI L’obligation qu’ont les
prêtres de se renouveler dans l’esprit et la grâce de leur
état
Chap. XII Le bon exemple que les
ecclésiastiques doivent donner au peuple
Chap. XIII Les cérémonies
ecclésiastiques
Chap. XIV L’obligation qu’ont les
ecclésiastiques de paître le troupeaux
Chap. XV L’avarice des prêtres
Chap. XVI Le petit nombre des prêtres
sauvés
Méditations Ecclésiastiques
Chap. I La vocation à
l’état ecclésiastique
Chap. II Les moyens pour discerner
la vocation ecclésiastique, et qu’on ne doit rien néglige
pour reconnaître si l’on est véritablement appelé de
Dieu à cet état
Chap. III Les marques de la
vocation ecclésiastique et l’importance de bien les examiner
Chap. IV Il ne faut pas entrer
avec précipitation dans l’état ecclésiastique et les
saints ordres, il faut prendre un temps considérable pour bien s’y
préparer
Chap. V Il est important de bien
se disposer pour entrer dans l’état ecclésiastique et dans
les saints ordres, combien l’on doit craindre de s’y engager indignement
Chap. VI L’importance des interstices
Chap. VII La science des prêtres
et l’obligation qu’ils ont d’être savants
Chap. VIII L’ignorance des
ecclésiastiques, marque qu’ils ne sont pas appelés au sacerdoce
Chap. IX La science des ecclésiastiques
et l’étude des matières qui regardent cette profession
Chap. X La chasteté
des prêtres qui est la plus riche fleur de la couronne sacerdotale
et combien cette vertu doit être éminente dans les prêtres
Chap. XI Combien les prêtres
doivent craindre l’impureté
Chap. XII Combien les ecclésiastiques
doivent fuir la fréquentation des femmes [des personnes qui peuvent
les émouvoir d’un point de vue sexuel]
Chap. XIII L’oisiveté et
l’obligation qu’ont tous les ecclésiastiques de l’éviter
Chap. XIV Les ecclésiastiques
sont obligés de vaquer aux fonctions extérieures de leurs
ordres
Chap. XV Les ecclésiastiques
doivent s’appliquer au service des peuples, le zèle qu’ils doivent
avoir pour le salut des âmes
Chap. XVI La pauvreté ecclésiastique
Chap. XVII L’avarice des prêtres
Chap. XVIII Le bon usage que les
ecclésiastiques doivent faire de leurs biens
Chap. XIX Les ecclésiastiques
doivent se détacher et se séparer de leurs parents
Chap. XX Le soin des affaires séculières
est défendu aux ecclésiastiques
Chap. XXI Les ecclésiastiques
doivent s’appliquer à confesser.
Fin de la table. Ce livre remarquable
attend une réédition, il pourrait faire du bien aux prêtres
et à ceux qui désirent le devenir.
Contacter :
Extrait de Louis Tronson, prêtre
(+1700) Entretiens et méditations ecclésiastiques, éd.
Rusand, Paris, 1826
édité gratuitement
par www.JesusMarie.Com, Paris, France.
Cette opinion qui peut sembler terrifiante
est d'abord celle de saint Jean Chrysostome, Père et docteur
de l'église, exprimée dans son livre
Le Sacerdoce,
et dans son homélie 24 sur les Actes des Apôtres
le Curé
d'Ars pensait la même chose et c'est pour cela qu'il a tenté
à plusieurs reprises de quitter sa paroisse pour aller demander
pardon de ses péchés à Dieu dans un monastère.
"Si un pasteur reste muet en voyant Dieu outragé et les âmes
s'égarer, malheur à lui! S'il ne veut pas se damner, il faut
que,
s'il y a quelques
désordres dans sa paroisse,
il foule aux pieds le respect humain et la crainte d'être méprisé
ou haï de ses paroissiens;
et serait-il sur d'être mis à mort après être
descendu de chaire, cela ne doit pas l'arrêter.
Un pasteur qui veut remplir son devoir doit toujours avoir l'épée
à la main pour défendre les innocents,
il poursuivra les pécheurs jusqu'à ce qu'ils soient revenus
à Dieu;
cette poursuite ne doit cesser qu'à sa mort.
S'il ne se conduit pas de cette manière, c'est un mauvais prêtre,
qui perd les âmes au lieu de les conduite à Dieu."
Sermons sur la Colère de saint Jean Marie Vianney, Tome III, p.352,
Ed. Vitte et Perrussel, Lyon, 1883.
Sainte
Thérèse de l’Enfant Jésus :
« Céline, durant les
brefs instants qui nous restent, ne perdons pas de temps... sauvons les
âmes... car les âmes se perdent comme des flocons de
neige ; Jésus pleure et nous ne pensons qu à notre
douleur sans consoler notre Epoux. Oh ! Chère Céline, vivons
pour les âmes des prêtres ; ces âmes devraient être
plus transparentes que du cristal. Hélas ! combien de mauvais
prêtres et combien de prêtres qui ne sont pas saints
comme ils devraient l'être ! » Docteur de l’Eglise,
lettre
à Céline le 14 juillet 1889.
Vénérable Concepcion
Cabrera de Armida surnommée la Grande Conchita (1862-1937), Confidence
de Jésus aux Prêtres, p.48 :
Malheureusement beaucoup de
prêtres se perdent à cause de leur inertie, de leur dissipation
et de leur manque de zèle qui sont à l'origine de nombreux
problèmes dans l'église.