Vie et Histoire de saint Jérôme
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39 livres - octobre 2008
Saint Jérôme (347-419) est le patron des exégètes , le patron des traducteurs, de tous ceux qui se dévouent aux études historiques, des érudits, et des philologues.
jeune et étudiant
Saint Jérôme est né en 347 d’une famille chrétienne qui habitait, au nord-est de l’Italie, la ville de Stridon en Dalmatie. Issu d’un milieu aisé, il est l’aîné, de douze ans, d’une soeur et d'un frère. Par ses lettres, on lui connaît une grand-mère très aimée et une tante au caractère redoutable.
Adolescent, il poursuit, à Rome, les études classiques qui forment des orateurs maniant habilement la controverse et l’argumentation destinés au droit ou à la politique. Il apprend le grec et surtout il s’attache à se constituer une bibliothèque, copiant avec ardeur tous les ouvrages qui lui tombent sous la main. Il se fait baptiser à l’âge adulte comme il est coutume alors. Il a 19 ans, ses études à Rome sont terminées et il se prépare à entreprendre un long voyage vers la Gaule. Ce voyage orientera le reste de sa vie, car au retour il décide de se faire moine.
Il rompt avec sa famille qui n’approuve pas son choix et se joint à un cercle de religieux lettrés dans la ville d’Aquilé, non loin de sa ville natale. Il lui semblait avoir trouvé là le but de sa vie: l’amour du Christ, l’amitié et la vie de l’esprit.
Cependant le groupe se sépare et Jérôme décide de se rendre à Antioche, en Orient, où il désire vivre parmi les ascètes du désert. Il y arrive complètement épuisé par le voyage et se réfugie chez un ami où il tente de récupérer ses forces et où il vit une sérieuse remise en question; guidé par une inspiration mystique, cet homme de lettres formé par la culture grecque et latine décide de tourner le dos à la culture occidentale et de consacrer ses recherches et toute sa vie à l’étude des textes de la Bible; il veut mieux comprendre les bases de la religion chrétienne et ce faisant, trouver le chemin de la perfection. C’est un passionné qui réagit ainsi; il écrira en rappelant cette prise de décision : "Là où est ton trésor, là est ton coeur."
ascètes au désert
À 28 ans, il se rend au désert de Chalcis où des grottes naturelles servent de refuge à quelques moines. Il se joint à eux mais son enthousiasme est en butte aux dures réalités de la vie d’ascète; la misère et une excessive sévérité envers lui-même le mènent à un délire voluptueux qu’il combat par la prière et l’étude. Il entreprend l’étude de la Bible latine, la comparant au texte de la Septante, la plus ancienne des versions grecques de la Bible hébraïque, qui avait servi de base au texte latin alors en usage.
Son esprit critique, avide de rigueur, ne tarde pas à y déceler des erreurs. Insatisfait, il se met à l’étude de l’hébreux avec un moine juif converti afin de pouvoir lire, un jour, la Bible dans le texte original.
En même temps, il approfondit sa connaissance du grec, copie des manuscrits, dicte des textes à des copistes, écrit de nombreuses lettres par lesquelles il développe certains sujets concernant le dogme ou l’exégèse. À cette époque l’Église avec ses trois siècles d’existence est devenue une institution reconnue; c’est cependant une période où le pouvoir laïc se mêle des affaires religieuses et où foisonnent les hérésies. Jérôme demeure fidèle aux dogmes et à la doctrine et même à l’intérieur d’un groupe de moines ascètes, comme le leur, les controverses sont si violentes que moins de trois ans après son arrivée il se résigne au départ. Contrairement à ses aspirations, il ne trouva pas la paix au désert.
Prêtre, théologien et historien
Il est ordonné prêtre à Antioche à l’âge de 31 ans. Il se rend à Constantinople où il approfondit ses connaissances bibliques et théologiques.
Il y compose son premier grand ouvrage d’érudition: il traduit la Chronologie d’Eusèbe de Césarée, résumé de l’histoire universelle, et la complète d’un certain nombre d’additions personnelles. Les préoccupations historiques tiennent chez Jérôme une place importante.
Secrétaire du pape et traducteur de la Bible
À Rome vers 382, il est remarqué par le pape Damase qui le retient comme secrétaire et tenant compte de son érudition lui confie la lourde tâche de refaire la traduction latine des textes de la Bible. Cette traduction sera connue sous le nom de Vulgate; c’est la version utilisée de nos jours par l’Église catholique. Jérôme disait : "Il me faut confronter des exemplaires de l’Écriture dispersés à travers le monde. Comme ils divergent entre eux, je dois d’abord décider quels sont ceux qui concordent avec l’original grec". Sa méthode est celle qu’emploieraient les érudits de notre temps.
Ce travail allait lui valoir plus de critiques que d’éloges car il bousculait les habitudes, corrigeait des erreurs que l’on répétait par routine, et cela ne pouvait manquer de soulever des protestations.
Scandale du célibat des femmes
En même temps, il traduit des textes et compose des oeuvres de polémiques utilisant toutes les ressources de l’exégèse dont il est dès lors un maître.
Il écrit, à la même époque, un éloge de la virginité chrétienne. Or, penser que les femmes pouvaient oser demeurer vierges était une cause de scandale. Les coutumes hébraïques exaltaient par dessus tout la maternité; quant aux païens, ils déniaient à la femme toute personnalité juridique, elle passait de la tutelle de son père à celle de son époux. Garder le célibat, c’était aller contre le pouvoir du père de famille qui disposait de ses filles à son gré. L’égalité entre l’homme et la femme faisait l’effet d’une monstruosité.
Jérôme n’en formula pas moins un véritable traité de la virginité qui allait être la première règle de ces moniales sans cloître; fidèle à son idéal d’ascète Jérôme encourage, dans cette voie, quelques femmes de la société romaine dont bientôt le nom sera inséparable du sien: Marcelle et Paule.
Marcelle et Paule
Sous l’impulsion de Marcelle s’était formé un petit groupe de veuves et de jeunes filles qui se réunissaient afin de développer leur esprit de charité et leur culture religieuse.
On y retrouvait Paule, riche veuve d’une trentaine d’années et déjà mère de quatre enfants. Trois de ses filles se consacreront elles aussi à l’idéal ascétique ainsi que plusieurs de leurs amies.
Sous l’égide de Jérôme toute une école de perfectionnement et de sciences religieuses se formait chez les nobles dames romaines.
Cependant Jérôme s’était créé plusieurs ennemis et à la mort du pape Damase, son protecteur, un tribunal ecclésiastique l’obligea à rejoindre l’église d’Antioche dont il dépendait.
À la recherche des Lieux Saints de la Bible
À 38 ans, il commença une nouvelle période de son existence, la plus stable et la plus féconde. À son départ de Rome, Paule et sa fille avec quelques autres de ses élèves le suivirent. Il était leur guide sur le chemin de la perfection et des études bibliques.
Elles entreprirent avec lui un pèlerinage en terre sainte visitant avec respect les lieux dont il est mention dans la Bible. Jérôme a donné un récit de ce voyage et il nous montre Paule, à Jérusalem, empressée à se recueillir sur les lieux saints destinés à devenir dans la dévotion moderne le Chemin de la Croix.
Bethléem et les premiers monastères
Le pèlerinage terminé, c’est à Bethléem qu’ils décidèrent de se fixer. Paule fit édifier à ses frais les deux monastères nécessaires pour recevoir, l’un Jérôme et ses compagnons, l’autre les moniales. Elle fonda aussi, près de la route, une hôtellerie pour les pèlerins à l’endroit où Marie et Joseph n’avaient pas trouvé de gîte.
Ces monastères furent les premiers monastères fondés par des occidentaux. Paule y épuisa sa fortune et Jérôme dut envoyer son jeune frère Paulin, devenu son disciple, vendre ce qui leur restait des biens paternels à Stridon ville dévastée, quelques années plus tôt, par l’invasion des Goth (378).
Le séjour à Bethléem voit s’accomplir l’énorme travail de la révision de la Bible, ainsi que les Commentaires composés sur la plupart des livres de l’Ancien Testament. Jérôme n’en cesse pas pour autant ses traductions d’auteurs qu’il juge intéressants pour l’Église.
Il produit deux essais sur la vie monastique, un catalogue biographique des écrivains chrétiens, une infatigable correspondance dont la plupart des lettres sont de véritables traités.
Querelles à propos des hérésies
Il y avait aussi malheureusement les querelles interminables, créées autour des hérésies. Elles passèrent par des écrits, des alliances, des hostilités, des ordres d’exil, des attaques à main armée, des interventions de l’empereur et une réunion de concile.
Jérôme souvent au centre de ces querelles et lui-même pris à partie, demeurait toujours orthodoxe et défendait la position de l’Église avec ardeur.
Car cet homme de lettres, d’une activité intellectuelle indiscutable, était un homme d’action, enthousiaste, prompt à la colère et démonstratif dans ses amitiés comme dans ses invectives.
L’Empire Romain s’effondre
C’est pendant une période
très troublée que s’exerce cette activité surabondante.
L’Empire Romain s’effondre les Huns sèment la panique en Orient
et finalement Rome tombe aux mains des barbares.
À l’aube du Moyen Age
Jérôme mourut à
72 ans, le 30 septembre 419, à l’aube du Moyen Age.
Par ses travaux sur la Bible, il
deviendra l’un des saints les plus connus et représentés
par les miniaturistes et les peintres; son influence sera indiscutable
sur l’élaboration de la culture judéo-chrétienne qui
a modelé les société occidentales détrônant
la civilisation antique.
Au début du IXe siècle,
dans le précieux manuscrit de la Bible de Charles le Chauve, roi
de France, les enluminures le montrent dans ses voyages, dans ses études
de l’hébreu, donnant des instructions aux moniales ou distribuant
l’ouvrage aux copistes. Au cours des siècles, les artistes peintres
créeront une auréole de légende autour du personnage
et le représenteront comme un vieillard pénitent au désert
ou retirant une épine de la patte d’un lion.
Jérôme fut un homme passionné qui exerça une activité intellectuelle infatigable, négligeant son confort matériel pour donner tout le crédit de ses exigences à la rigueur de l’esprit, à la recherche de la vérité. Il se consacra principalement à l’étude de la Bible dont il donna une traduction en latin, connue sous le nom de Vulgate, et dont il fit de nombreux commentaires. Il fut aussi un propagateur de l’idéal monastique. On lui connaît un caractère vif stimulé par la controverse; il sera toujours prêt à la discussion et à la critique. Bien qu’on lui ait reproché ses colères, il se présente comme un défenseur fidèle, un éducateur éclairé, un ami chaleureux et un leader incontestable.
les éléments de cette page sont un retravail d'un texte de Ghislaine Demers Flibotte d'après le Saint Jérôme de Régine et Madeleine Pernoud - 11 mars 2002.